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Henry, Victor (1850-1907). Précis de grammaire pâlie, accompagnée d'un choix de textes gradués, par Victor Henry,.... 1904. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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Henry, Victor (1850-1907). Précis de grammaire pâlie, accompagnée d'un choix de textes gradués, par Victor Henry,.... 1904.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de laBnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :  *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.  *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produitsélaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit :  *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sansl'autorisation préalable du titulaire des droits.  *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèquemunicipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateurde vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de nonrespect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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I

BIBLIOTHÈQUE

; DE L'ÉCOLE FRANÇAISE D'EXTREME-ORIENT

PRÉCIS

DE

GRAMMAIRE PÂLIE

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/ -;- > ACCOMPAGNÉî : * '

D'Utf CHOIX DE TEXTES GRADUÉS

i f * - ."' p,vn

VICTOR HENRY

PROFESSEURVI SANSCRITETGRAMMAIRECOMPAREEI>ESIANIUIESINDO-EmOPEENNISSÀ L'DNIVEIllSITÉDE PARIS

PARIS

IMPRIMERIE NATIONALE

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR, RUE BONAPARTE, 28

MDCGCGIV

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BIBLIOTHÈQUE

DE

L'EG^ÉpFRANÇAISE D'EXTREME-ORIENT

VOLUME II

PRÉCIS

DE

GRAMMAIRE PALIE

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BIBLIOTHEQUE-

DE L'ÉCOLE FRANÇAISE D'EXTREME-ORIENT

VOL. I. — Éléments de Sanscrit classique, par Victor HENRV,

professeur de sanscrit et grammaire comparée à l'Université de

Paris. Paris, Imprimerie Nationale, Ernest Leroux, éditeur,

MDCCCCII.Grand in-8°, xiv-28/1 pp.

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PRÉCIS !|

DE <v—™

GRAMMAIRE PÂLIE

/sf'- ''~~.'\ ACCOMPAGNÉ

D'UN. ÇJÎOIX DE TEXTES GRADUÉS

PAR

VICTOR HENRY

PROFESSEURDESANSCRITETGRASIMAIRECOMPAREEDESLANGUESINDO-EUROPEENNES

XL'UNIVERSITÉDEPARIS

PARIS

IMPRIMERIE NATIONALE

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR, RUE BONAPARTE, 28

MDCCCCIV

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PRÉFACE.

I. Selon le degré de préparation du débutant, l'étude

du pâli se présente à lui sous deux aspects tout différents :

hérissée de complications et d'arbitraire, s'il ignore le san-

scrit; simple, aisée et comme coulant de source, s'il est en

mesure de la ramener à la norme sanscrite. Car la phoné-

tique pâlie, si nombreuses qu'en soient les règles, est presque

partout réductible à un ensemble d'équivalences très pré-

cises et très concordantes; et, lorsque d'aventure elle s'en

écarte, c'est bien plus souvent pour se rapprocher du san-

scrit que pour s'en éloigner davantage. Quand par hasard

le pâli ne termine pas en -hi son cas instrumental-ablatif

du pluriel, c'est que la consonne bh du sanscrit y demeure

intacte; et, s'il déroge à la loi qui veut que br initial perde

son r, c'est pour dire brâhmana, comme le sanscrit, — sauf

à traiter ce groupe comme une consonne simple en ne

faisant pas longue de position la brève qui le précède

(nos io5", i, et 121, 9).

D'où procèdent à la fois cette régularité et ces irrégula-

rités sporadiques, en d'autres termes, ce que c'est au juste-

que le pâli par rapport au sanscrit et aux divers prâcrits,

la question est trop vaste et trop peu mûre pour la discuter

ici. Peut-être, faute de documents, restera-t-elle toujours

sans solution certaine. Un seul point nous est acquis : le

pâli n'est pas,ne saurait être un dialecte pur. En dépit de

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VI PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE,

la tradition indigène qui le surnomme expressément mâga-

dhï bkâsâ, il n'est sûrement pas la mâgadhï (n° 2,3),la

langue de la prédication initiale du Buddha, à laquelle il

paraît seulement avoir çà et là emprunté quelques particu-

larités (n° 5o, 2). Si l'on connaissait les prâcrits parlés au

sud de l'Inde, vis-à-vis de Ceylan, au temps où le boud-

dhisme passa du continent dans la grande île (111e siècle

avant notre ère), on reconnaîtrait sans doute dans le pâli

un mélange à doses inégales de plusieurs d'entre eux, mais

normalisé sous l'influence prépondérante d'un seul, en

sorte que les formes fournies par les autres n'y constituent

plus guère que des variantes ad libitum en infime minorité.

Au-dessus de cette influence planait, encore plus lointaine,

celle du sanscrit, que l'élite au moins des missionnaires

devait cultiver à titre de langue savante : ainsi, à l'imita-

tion de la grammaire sanscrite, la grammaire pâlie se

codifia de bonne heure, — excellente garantie de conserva-

tion, — en même temps qu'elle s'émailla naturellement de

sanscritismes, qui, sous leurs faux airs de survivances, ne

sont peut-être au fond, connue nos latinismes delà Renais-

sance, que des restitutions d'artificiel archaïsme.

II. Quoi qu'il faille penser de ce parallélisme quasi infail-lible du sanscrit et du pâli, on. ne saurait, ce semble, ensurfaire la haute valeur

pédagogique : bien savoir le pâli.c'est tout uniment être capable de

transposer un texte ensanscrit à mesure qu'on le lit; et, quand le texte est correct,c'est un entraînement qui peut s'acquérir en

quelquessemaines. Si j'ai atteint ce but, les étudiants me le diront;mais, en tout état de cause, je les prie de se persuader queje mêle suis proposé et, par conséquent, de se le

proposer

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PREFACE. vu

à eux-mêmes, s'ils veulent me suivre. Nulle part une forme

pâlie n'est enseignée en elle-même et pour elle-même :

partout où cela a été possible, on a dégagé la forme sanscrite

sous-jacente, réelle ou fictive, à laquelle elle se ramène; fat

phonétique occupe plus du tiers du livre et doit, à elle seule,

si elle a été bien assimilée, leur donner la clef d'une inûnité

de mots et d'une notable partie de la morphologie; dès le

début, on leur donne un texte pâli traduit mot pour mot

en sanscrit, pour servir de modèle à leurs exercices ulté-

rieurs; et enfin, si le lexique relève tous les mots qui figurent

au corps de l'ouvrage, encore n'y en trouveront-ils presque

jamais la traduction en français, mais simplement l'équiva-

lent sanscrit, qu'ils auront à chercher ailleurs, si déjà ils

ne le connaissent, s'habituant, à la faveur de ce détour, à

n'envisager en quelque sorte le texte pâli que comme une

gaze à travers laquelle le sanscrit doit transparaître à tout

oeil tant soit peu exereé.

Contre cette méthode, indirecte en apparence, on peut,

il est vrai, élever deux objections : Tune théorique, l'autre

pratique.

Théoriquement, dira-t-on, il se peut que le pâli soit fort

aisé à qui sait le sanscrit; mais qui ne le sait pas se verra

contraint d'apprendre deux langues, et, s'il n'en veut uti-

liser qu'une, c'est double peine qu'on lui impose gratuite-

ment. — La critique ne porte pas. Aucun orientaliste, se

vouât-il exclusivement aux études pâlies et indo-chinoises,

ne peut se dispenser de savoir un peu de sanscrit, ne fût-ce

que pour reconnaître les emprunts faits à cette langue, ou

pour mieux analyser et partant mieux comprendre les

termes techniques de la nomenclature bouddhique. Or, sans

le sanscrit, le pâli, si je ne m'abuse, est sensiblement plus

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vm PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE,

difficile à apprendre que le sanscrit lui-même : ce qui revient

à dire que, pour le travail que lui aurait coûté le pâli tout

seul, l'élève se trouvera en fin de compte, par la méthode

indirecte, en possession du sanscrit et du pâli. G est donc

peine égale pour double profit.

Pratiquement, alléguera-t-on encore, il est fâcheux din-

fliger à l'élève, pour un seul mot, l'ennui de deux recherches,

et souvent de trois; car, s'il ne trouve pas le mot sanscrit

dans le lexique du présent livre, il lui faudra de surcroît, se

reporter à celui des Eléments de Sanscrit. — Mais, d'abord,

au bout de peu de temps, il n'aura que rarement besoin de

recourir au lexique pâli : la phonétique lui aura appris à

reconnaître d'emblée le mot sanscrit; et, le reconnaissant,

ou il en saura le sens, ou du moins il se souviendra de l'avoir

déjà rencontré dans le lexique des Eléments, auquel dès lors

il recourra immédiatement. Que si, au contraire, il n'iden-

tifie pas le terme pâli, la perte de temps que lui coûteront

deux recherches dans deux lexiques courts et contigus sera

amplement compensée par le gain d'un mot et d'un sens

sanscrits qu'enregistrera sa mémoire. S'il ne trouve pas du

premier coup, qu'il ne se décourage pas, et surtout qu'il ne

croie pas trop promptement à une lacune (il y en a sans

doute, mais bien peu, je l'espère, et de peu d'importance);

qu'il cherche mieux, et il s'assurera que l'effort qu'on lui

demande ne dépasse jamais ses forces et a toujours été cal-

culé à dessein de les développer par l'exercice raisonné

d'une saine initiative W.

(1) J'accorde au surplus que la conséquence logique du système serait lafusion -enun seul des deux lexiques sanscrits-français du Précis et des Éléments.C'est à quoi l'avenir pourvoira, si jamais devient nécessaire une secondeédition de ce dernier ouvrage.

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PRÉFACE. ir

Pour la lui faciliter, on a multiplié, dans le lexique pâli,les renvois à la grammaire, surtout à la phonétique, et,

dans les articles sanscrits, les références aux textes pâlis quirenferment les mots correspondants : espèce de comptabilitéen partie double, où sans fin se vérifient l'une par l'autre

la règle et son application.

III. Les textes ont été empruntés à diverses parties, proseou vers, du canon bouddhique, et.minutieusement gradués.

Chaque version ne suppose, en principe, avec la consultation

des lexiques, que la connaissance de la grammaire sanscrite

élémentaire et des chapitres de la grammaire pâlie dont elle

est précédée; en cas de dérogation exceptionnelle, une note

éclaircit le passage ou renvoie à quelque paragraphe d'un

chapitre suivant. Gomme les livres cités le sont sans aucune

traduction du titre ni mention de leur place respective dans le

canon pâli, le lecteur ne sera sans doute pas fâché de trouver

ici un catalogue complet du Tipitakam, qui provisoirement

l'orientera à travers cette imposante collection.

1. Vinayâpitakam cela Bible de Discipliner.

A. Pârâjikâ etles Excommunications «W.

B. Pâcittiyam rdes Pénitences •»®.

(1) Plus exactement, tries [péchés] qui font encourir excommunicationr,.

Ces traductions de titres ne visent pas à l'exactitude littérale.(2) Ces deux ouvrages, qui comportent encore des divisions accessoires,

composent ensemble le Suttavibhango, vaste commentaire narratif et exégé-

tique, où se noient les fragments du texte du Pâtimokkham, le plus ancien

du canon bouddhique, selon l'opinion fort plausible de plusieurs pâlisants

européens, si même il ne remonte partiellement jusqu'au Buddha. C'est un

formulaire de confession, qu'on lisait en entier dans chacune des séances bi-

mensuelles de la congrégation : le moine ou la nonne qui avait enfreint un

des articles de ce code minutieux s'en accusait publiquement et subissait le

châtiment infligé par le Maître.,

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Ï PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

C. Mahâvaggo «le Grand Recueil-*.

D. Cullavaggo « le Petit Recueils.

E. Parivâro «l'Appendice-Index-n.

2. Suttapitakam cela Bible des Instructions religieuses>.

A. Dïghanikâyo «le Recueil des longs morceaux-n.

B. Majjhimanikâyo cele Recueil des morceaux

moyens-*.

C. Samyuttanikâyo «le Recueil colligé».

D. Aiïguttaranikâyo «le Recueil supplémen-

taire »w.

E. Khuddakanikâyo « le Recueil des morceaux

courts n, savoir :

1 a) Khuddakapâtho «le Petit Texte-;

i b) Dkamniapadam «les Sentences Morales 55;

3 c) Udânam «les Effusions^;

* d) Itivuttakani eles Traditions -n;

re) Suttanipâio etChoix d'Instructions55;6 !') Yimânavaltku etle Palais Céleste 55;

7 g) Petavatthu «Histoires de Poevenanls 55;

« h) Theragâthâ «les Stances des Doyens [de la Congré-

gation] 5);

s i) Therigâthâ etles Stances des Nonnes Doyennes-;

10j) Jâlakam «les Renaissances [du Buddlia-] s ;'/ k) Niddeso ttl'Exposition 55;" 1) Patisanibhidâniaggo «la Voie de l'Analyse n;13m) Apadânam ttles Légendes 55;iv n) Buddhavaniso tria Généalogie du Buddkan;

"fo) Cariyapitakam Kle Recueil [des exemples] de

conduite55(2'.

(,; En opposition au 5e, compilé de fragments divers, ces quatre recueilssont dits par excellence caltâro nikâyû.

(S)C'est un recueil du genre de la Jâïakamâlâ sanscrite, dont plusieursrécits font double emploi avec le Jâtaka propre.

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PRÉFACE. xi

3. Abhidhammapitakam «la Bible de métaphysique »WT

A A. Dhammasangani « Enumération des conditions

d'existence u.

^B, Vibhangaiii « l'Exégèse w.

iC. Kathâvatthu «les Controverses>>.

h D. Puggalapannatti «les Catégories n.

r E. Dhâtukathâ «les Éléments ou Principes consti-

tutifs^.

i, F. Yamakam «les Dyades».

f G. Patthànam «les Causalités -n.

IV. A cette nomenclature je crois devoir joindre celle

des termes techniques les plus usuels de la doctrine boud-

dhique, soit pour permettre à l'élève de mieux dégager

l'esprit de ses textes, soit pour lui donner quelque lointaine

idée des arguties, des analyses et des subdivisions à l'infini

où elle se complaît.

1. H y a « quatre sublimes vérités n {cattâri ariyasaecàni),

qui constituent la Bôdhi dont le Buddha fut illuminé et les

assises de sa révélation, savoir: l'existence est souffrance;

la cause de la continuation de l'existence est le désir ou la

passion (tanhâ «soif »); la suppression du désir amène la ces-

sation de l'existence; la vie de sainteté est le chemin de

la suppression du désir.

2. Ce chemin est dit «la sublime Voie aux huit

branches» (ariyo atthangiko maggo), savoir : bien voir, bien

penser, bien dire, bien faire, bien vivre, bien s'astreindre,

bien se souvenir, bien méditer.

3. Mais ce n'est là, si l'on peut dire, que le tracé à vol

(1) Exactement rrde doctrine supérieure» ou etsupplémentaire».

muuiiAin-.PÂLIE. 1!iiii'niîTEr.n:NATIONALE.

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xn PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE,

d'oiseau de la route à suivre. Plus précisément,la doctrine

y distingue «les quatre chemins» (cattâro maggâ), que

l'adepte doit successivement atteindre et franchir, savoir :

le chemin de l'entrée dans le. courant (solâpatti-)ou de 1a

conversion; le chemin d'où l'on ne revient qu'unefois

(sahadâgami-), c'est-à-dire qui ne comporte plus qu'une

seule renaissance en ce monde; le chemin d'où l'on ne re-

vient plus (cmâgami-), parce qu'il ne ..comporte plus qu'une

dernière renaissance au ciel de Brahma; et le chemin de

sainteté suprême (amlialta-). Chacun d'eux est divisé en

deux étapes, l'une dite simplement maggo, et l'autre phalam

«fruit». Celui-là seul qui a atteint la huitième et dernière,

Yarahallaphalam, est proprement arahâ «saint» et assuré

de ne plus jamais renaître: en d'autres termes, ce «fruit»

ultime de la doctrine se confond avec le nibbânani (= sk.

nirvânam).

h. Tant qu'on ne l'a pas atteint, on reste engagé dans

le sanisâra ou flux des existences, et l'on peut passer indéfi-

niment de l'une à l'autre des cinq gati «conditions» des

êtres vivants, savoir: nirayo «enfer»; tiracchân-ayoni «incar-

nation animale»; pettivisayo «état de revenant»; manussâ

«condition humaine», et devâ «divinité». — L'enfer com-

prend huit « grandes géhennes » (mahânarakâ) et un grand

nombre de petites, à supplices d'un raffinement varié. —

La «matrice animale» s'ouvre aux pécheurs moindres,

mais, naturellement, avec uue infinité de degrés encore

dans la peine. —Les revenants (peta) errent de toutes parts,rôdent autour des demeures humaines, en proie surtout

aux tourments de la soif et de la faim, et c'est oeuvre pie

que de déposer à leur intention aliments et breuvages.—

Le monde des hommes est unique, bien entendu. — Mais

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PRÉFACE. XIII

le monde des dieux comprend plusieurs mondes superposés

auxquels se superposent plusieurs «mondes de Rrahma»M,

chacun avec ses attributs propres et ses subdivisions. — En

somme, les sattalokâ, ou cemondes des êtres vivants», sont

au nombre de 3 j , étages en hauteur depuis l'enfer jusqu'auciel suprême, et les individus, en raison de leur Icammam

(= sk. karma, cf. S, 397 in fine), montent et descendent

constamment cette échelle immense, tant qu'ils ne sont

point parvenus au terme définitif du chemin de sainteté.

5. Le mécanisme de ces renaissances met en jeu une

psychologie aussi compliquée que d'ailleurs superficielle

et bornée. Il y a cinq «supports» (khandhâ=skandh&s) ou

éléments d'existence, savoir : forme (rûpam), sensation

(yedana), perception (saiinà), facultés intellectuelles et sen-

sitives (sankliârâ} et conscience psychologique (vinfiânam)®.

De cet ensemble se compose la vie, et la mort le détruit

instantanément; mais, à l'instant aussi, de par la puissance

du Kamma du mort, il en naît un nouvel et complet assor-

timent qui s'incarne en un autre vivant quelconque : ce

vivant est censé autre que le mort, parce que ses khandhâ

sont différents; mais en réalité il lui est identique, de par

l'identité et la continuité de leur commun Kamma qui

(1) Plus exactement etdes Brahmâs»; car ceux-ci forment des légions

d'anges en nombre infini, réparties entre plusieurs cieux, chacun sous la di-

rection d'un archange dit Makâbrahmâ, dont la science, la puissance et la

majesté ineffables ne sont rien pourtant au prix de celles du Buddha. Cf.

n° 298, et aussi n° 260, où toutefois Mahâbrahma apparaît unique, identifié

dès lors au dieu suprême du brahmanisme : ces théodicées factices sont néces-

sairement très brumeuses et saii6 fixité.(2) Toutes ces traductions sont plus ou moins approximatives; il est im-

possible de serrer de près cette terminologie diffuse et flottante. Il va de soi

que chaque «support» comporte lui-même quantité de branches : ainsi les

sahkhârâ sont au nombre de 521

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xiv PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE,

prolongera ainsi l'existence du même être à travers les

siècles de siècles nombres à la 100e puissanceoù l'imagi-

nation bouddhique aime à s'égarer.

6. Ce qu'il importe donc de détruire, d'anéantir, c'est

ce Kamma fatal et tout-puissant, l'OEuvre et ses fruits

amers. C'est à quoi précisément mènent «les quatre che-

mins»; et, comme la contemplation est l'ennemie née de

l'action, c'est donc la contemplation (Jhânam=

dhyânam)

qui ouvre à ces voies le principal accès. Aussi sera-t-elle

l'exercice spirituel préféré du fidèle studieux de son salut:

il ira s'asseoir, les jambes croisées, en un lieu solitaire, loin

de tout bruit et de toute distraction, concentrera sa pensée,

et au besoin même provoquera l'extase par des procédés

artificiels qui confinent à l'hypnose (regarder fixement un

globe plein d'eau, etc.). La méditation comporte quatre

degrés : extase de l'âme, mais intégrité de la pensée, qui

médite sur le sujet choisi; torpeur de la pensée, qui cesse

de suivre le fil des inductions, mais continuation de l'état

extatique; cessation de l'extase elle-même, que remplace

une immobile et parfaite sérénité; enfin, indifférence totale

à tout ce qui pourrait causer plaisir ou peine. A ce stade,

on devient capable de faire des miracles; et l'on ne renaîtra

plus qu'une fois pour entrer dans le ciel suprême de

Brahma.

7. Ainsi l'on se rend «saint» (arahâ), et, ayant vaincu

sans retour l'ignorance (avijjâ), qui est la cause initiale du

désir et des renaissances, on possède la science infuse, au-

trement dite les six ahhinnâ =abhijnâs, à savoir : le don des

miracles; l'oreille divine, ou faculté d'entendre tout ce quibruit dans l'univers; l'oeil divin, ou faculté de voir tout ce

qui se passe dans tous les mondes; la puissance de lire dans

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PRÉFACE. xv

la pensée d'autrui;la connaissance de toutes ses existences

antérieures, et la science qui anéantit toute passion humaine.

C'est le plus haut degré de la béatitude et l'entrée du nib-

bânam, du mokkho (= moksas), de cette délivrance absolue

à ce point ineffable, que le routier verbeux dont toutes les

voies convergent vers ce pôle unique le suppose partout et

ne le définit nulle part.

8. Les adeptes de la doctrine de salut se désignent eux-

mêmes par une très grande variété de termes généraux ou

spéciaux, dont il est bon de retenir les plus usités.

aggasâvako, «disciple en chef, apôtre principal» : tout

Buddha en a deux; ceux du Buddha Gôtama se nomment

Sâriputta et Moggallâna.

anuthero «sous-doyen» : cf. thero.

anubuddho, «sous-Buddha, apôtre»: désigne les premiers

saints du bouddhisme.

ayyo (= ariyo) «prêtre bouddhiste».

araham ou arahâ (méritant) : «saint» (au sens technique

défini plus haut) ; « apôtre » ; puis, par extension honorifique,

etreligieux très considéré».

ariyapuggalo (= âryapudgalas) : ce terme désigne un dé-

vot plus ou moins avancé dans l'un quelconque des « quatre

chemins» de la délivrance.

ariyo : même sens en principe; puis «membre quelconque

de la hiérarchie sacerdotale».

asekho (qui n'est plus sekho, cf. ce mot),« disciple très

avancé dans les voies de la perfection, saint » (comme araha).

âyasmâ, «vieux, vénérable, prêtre (âgé ou non) digne

de grande considération».

upnsampanno, «qui a reçu l'ordination sacerdotale, prêtre

consacré».

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On PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

upâsako, cedévot laïque, bouddhiste étranger au sacer-

doce»; fm. upâsikâ.

tâdi (« tâdrk «semblable» [au Buddha]), «disciple

sanctifié, saint»; cf. arahâm.

therïï «nonne âgée, doyenne»,fm. de

thero (= sthaviras), «vieillard, moine âgé, doyen dé la

confrérie».

paecekabuddho (= pratyeka- «Buddha individuel») :

saint personnage qui de son propre chef a atteint, comme

le Buddha, la science de la délivrance, mais qui ne la com-

munique point à l'humanité; le terme s'oppose à sammâr-

sambuddhOi

pandilo (savant), «adepte quelconque de la doctrine»;

l'opposé est bâlo «(enfant), ignorant, pauvre d'esprit,

étranger à la révélation».

pabbajito (qui a subi la pabbajjâ=

pravTajyâ «admission

dans la confrérie monastique»), synonyme de bhikkhu.

paribbajako (= parivràjakas), «religieux errant et men-

diant, pèlerin, moine bouddhiste»; fm. paribbâjikâ.-

brahmano, brahmâ, brâhmaiw, synonymes de arahâ, mais

signifient également «brahmane de caste».

bliadanto «prêtre bouddhiste», cf. n° i 33, 2.

bhikkhu (= bhiksus

«mendiant»), «religieux men-

diant, moine» (en général); fm. bhikkhunî «nonne» (de

même).

mahâthero ce-grand doyen», cf. thero.

mahâsâvako, «grand disciple, apôtre» : il y en a 80, y

compris les deux aggasavakâ.

yogi «ascète contemplatif».

sakyapuuiko ousakyaputtiyo «disciple de Sakyaputta»

(autre nom de Gôtama Buddha).

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PREFACE. xvn

samano (=çramanas «ascète»), terme général synonyme

de bhikkhu. Fm. samanî.

sâmanero (dér. du précédent), «néophyte, novice, quia

reçu les ordres mineurs, simple diacre»; fm. sâmanerï.

sâvako {== çrâvakas) «disciple» (en général, mais par-

fois avec un sens plus restreint ou même très élevé); fm.

sâvikâ.

sekho ou sekkho (= çaiksas) : se dit d'un disciple qui a

encore quelque chose à apprendre, qui n'est pas encore par-

venu au sommet de la perfection; cf. asekho.

9. Je terminerai cette nomenclature, fastidieuse, mais

utile, par l'énumération des principaux noms ou surnoms

sous lesquels est connu le Buddha.

angïraso, patronymique mythique emprunté à la termino-

logie du Véda.

gotamo (= gautamas), nom propre de famille.

tathâgato (sens indécis) «le Parfait»?

tâdi, cf. le même mot sous 8, supra.

buddho, « l'Eveillé, l'Inspiré, le Voyant » W.

bodhisatto (= bodhisattvas) : le Buddha, mais dans l'une

de ses existences antérieures, où il n'était encore que «futur

Buddha», incarné en un dieu, un homme ou un animal

quelconque.

bhagavâ. «le Bienheureux».

mahâpuriso «le Grand Homme».

inahâmuni «le Grand Ascète».

mahâvïro «le Grand Homme».

mahâsamano «le Grand Ascète».

(1>Il y a eu, avant le Buddha actuel, 24 Buddhas (mythiques), qu'il ne

faut pas confondre avec ses incarnations en nombre indéfini comme Bôdhi-

sattva.

Page 30: Henry.1904.Précis de grammaire pâlie, accompagnée d'un choix de textes gradués.pdf

irai PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

mahesi (= màharsi) «le Grand Sage».

sakko (= çâkyas), nom gentiiice de la dynastie royale

d'où est issu le Buddha.

sakyapulto «le Fils de la.famille S.».

sakyamuni «l'Ascète de la famille S. ».

sakyo, autre forme de sakko.

satlhâ (= çâstâ) «le Maître».

sambuddho «le Voyant parfait», cf. buddho.

sammâsambuddho «le Voyant parfait et intégral», cf. sous

8 le mot paccekabuddho.

sayambhû cequi est [Buddha] de par sa propre essence »,

épithète védique des dieux transférée au Buddha.

sâkiyo, autre forme de sakko.

siddhattho (= siddhârthas), nom propre du Buddha en

tant que prince royal et avant qu'il fût illuminé delà

Bôdhi.

sugato «le Bienvenu» (n° 165, i3).

V. Le plan et la méthode du présent livre sont, aussi

exactement qu'il a paru possible, ceux de mes Eléments de

Sanscrit classique, auxquels l'étudiant est renvoyé par un

système continu de références marquées par un S. suivi d'un

ou deux chiffres d'alinéas. Les autres abréviations et signes

conventionnels sont les mêmes dans les deux ouvrages : il

n'y faut qu'ajouter l'initiale .

«p.=

pâli» M.

Encore ce sigle et son corrélatif « sk. » sont-ils la plupart du

temps rendus inutiles par un très simple artifice typogra-

phique : dans le corps de la grammaire et dans le lexiquell) De plus, aux lexiques, les initiales tet. t.» désignent un (.terme tech-

nique» de la doctrine ou de la nomenclature bouddhique.

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PRÉFACE. xix

pâli-sanscrit, les formes et les mots sanscrits ne sont jamais

en italiques, en sorte que la distinction des deux langues

s'accuse immédiatement aux yeux.

Quant à la façon d'étudier et d'employer ce Précis, je

n'ai également, comme au seuil des Eléments, qu'à répéter

au débutant la devise de l'abbaye de Thélème : Fays ce que

vouldras. J'ai groupé et classé les règles et les exercices dans

l'ordre gradué qui m'a paru répondre aux convenances

de la majorité des esprits studieux. Mais les meilleurs sont

ceux qui se créent à eux-mêmes leur pédagogie. Le tout est

de leur fournir un bon instrument de travail. Je n'ai pas eu

d'autre ambition M.

Sceaux, 10 février 190/1.

V. H.

(1) MM. Barlh et Senart m'ont aidé de leurs conseils et de leurs critiques :

M. Foucher, délégué de l'Ecole, s'est entremis amicalement pour assurer la

publication de. l'ouvrage; M. Guérinot, correcteur à l'Imprimerie nationale, ya donné tous ses soins : qu'ils agréent ce faible témoignage de ma reconnais-

sance.

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TABLE DES MATIERES.

N0B Pages.PRÉFACE , v

TABLEDESMATIÈRES . . XXI

TABLELITTÉRAIRE , , xxv

1. CHAPITREPREMIER.Alphabet et Prononciation 1

17. CHAPITREII. Les Voyelleset Diphtongues . . 7

33. CHAPITREIII. Les groupes de Voyelles i4

43. CHAPITREIV. Les Consonnes 18

44. SECTIONPREMIÈRE.Consonnesfinales 18

45. Si. Explosives 1846. Sa. Nasales 1g48. S 3. Semi-voyelles 2049. S 4. Spirantes 2051. S 5. Gonsonnesfinales épenthéliques. 20

53. . SECTIONII. Consonnesinitiales et médiates. 21

55. ..Si. Explosives......,.,.,.., 2259. S 2. Nasales 2460. S 3. Semi-voyelles. 2461. S 4. Spirantes 24

66. CHAPITREV. Les Groupes de Consonnes 2769. SECTIONPREMIÈRE.La deuxième consonne est une.explosive 28

70. Si. Explosivesentre elles 9871. • S 2. Semi-voyelle-f- explosive............................. 2975. S 3. Spirante-(- explosive. 3o

79. SECTIONII. La deuxième consonne est une nasale. 3i

79. Si. Explosive+ nasale 3181. S 2. Nasales entre elles 3i

82. S 3. Semi-voyelle+ nasale 3183. S 4. Spirante -|- nasale Si

84. SECTION111.La deuxième consonne est une semi-voyelle.. 32

85. S 1. La semi-voyelle est y ........ . 32

92. S 2. La semi-voyelîeest r 3494. S 3. La semi-voyelleest l. 36

95. S 4. La semi-voyelleest v . ., 36

100. SECTIONIV. La deuxième consonne est une spirante .4.1 37

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xxn PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.Yo. Pages.106. CHAPITREVI. Les groupes de Voyelleset Consonnes io

(119. Tableau d'équivalencesdu Sanscrit au Pêli ll°)

123. CHAPITREVII. Généralitéssur la Déclinaison ""

-136. CHAPITBEVIII. Déclinaisonpronominale 52

137. SECTIONPREMIÈRE.Pronoms sexués. 53

139. S î. Démonstratifs 54

143. S 2. Relatifs, interrogatifs et indéfinis 55

145. S 3. Dérivésde pronoms 55

147. SECTIONII. Pronoms personnels 56

151. CHAPITREIX. Déclinaisonnominale : thèmes vocaliqucs 58

152. SECTIONPREMIÈRE.Voyellebrève 58

153.'

S i. Voyelle-a- 59155. S 2. Voyelle-i- 6o

157. S 3. Voyelle-u- 6i

159. SECTIONIL Voyellelongue 6i

164. SECTIONIII. Diphtongue 63

166. CHAPITREX. Déclinaisonnominale : thèmesconsonnanliques 65

167. SECTIONPREMIÈRE.Nasale 65

167. Si. Thèmes en -an- 65170. S 2. Thèmes en -in- (-un-) 66

171. SECTIONIL Groupe nasal 67

175. SECTIONIII. Sifflante 69178. SECTIONIV. Semi-voyelle 70

184. CHAPITREXI. Adjectifset Numéraux 73

195. CHAPITREXII. Conjugaison: systèmedu présent 78198. SECTIONPREMIÈRE.Verbesprimitifs 80199. S 1. Présents alhématiques 80206. S 2. Présents thématiques 82208. SECTIONIf. Verbesdérivés 82209. S 1. Passif 83210. S 2. Intensif et désidératif 83212. S 3. Causatif et dénominatif 83

219. CHAPITREXIII. Conjugaison: systèmede l'aoriste 87224. SECTIONPREMIÈRE.Aoriste radical 80225. SECTIONII. Aorisle thématique qo

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TABLE DES MATIERES. xsmN0' Pages.

226. SECTIONIII. Aoriste sigmalique yo227. Si. Premier type 91230. S 2. Second type (verbes dérivés) 91

233. SECTIONIV. Aoriste passif 92

236. CHAPITREXIV. Conjugaison : les autres temps g.r>237. SECTIONPREMIÈRE.Imparfait go239. SECTIONIL Parfait g5

241. SECTIONIII. Futur et conditionnel g(i

247. CHAPITREXV. Conjugaison: les modes 100

248. SECTIONPREMIÈRE.Optatif. 100

250. S 1. Présent athématique 100

253. S 2. Présent thématique 101

257. SECTIONIL Impératif 102

263. CHAPITREXVI. Les formes inconjugables du verbe 107

265. SECTIONPREMIÈRE.Déclinables 107266 S 1. Participes 1oS

27.2. S 2. Verbaux 109277. S 3. Gérondifs déclinables 110

282. SECTIONII. Indéclinables 111

283. S 1. Gérondifs indéclinables 111

288. S 2. Infinitifs 112

294. Observationsfinales 113

LEXIQUES

I. Sanscrit-Français 121

IL Pàli-Sanscrit 161

SPÉCIMENSD'ÉCRITURESPÂLIES 185

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TARLE LITTERAIRE.

K01Papes.

15. 1. KACCIYANA: Phonétique Pâlie (commentée en sanscrit) 516. IL SARANAGAMAHAM(formule d'entrée dans la communauté boud-

dhique) C>31. III. DHAMMAPADA(passim) : Stances gnomiques n32. IV. MAHITAGGA(I, 3) : le premier miracle de la vie du Buddha.. i 363. V. DHAMMAPADA: Stances gnomiques a564. VI. Le Décaloguebouddhique '. 2665. VLI. CULLAVAGGA(VI, 20) : Préceptes de propreté 26

104. VIII. SUTTANIPITA(I, 4) : les Labours du Buddha 38105. IX. DHAMMAPADA: Stances gnomiques.. 39120. X. PETAVATTHU(IV, 7) : Râjapultapelavatthu (la Damnation de

l'Infant) '. 44121. XL SUTTANIPITA(I, 10) : Instruction morale 44

122. XII. SUTTAVIBHANGA,Pârâjikâ (III, 2) : Excèsde zèle 45134. XIII. DHAMMAPADA: Stances gnomiques 5o135. XIV. Excès de zèle (suite) 5i

150. XV. Excèsde zèle (fin) 57165. XVI. SUTTANIPITA(I, 2) : Dhaniyasutta (la Parabole du Riche)... 63

182. XVII. PETAVATTHU(I, 5) : Devoirs de pitié envers les défunts 72183. XVIII. JÂTAKA,189 : l'Ane déguisé en lion 73193. XIX. L'Ane déguisé en lion (fin) 76194. XX. DHAMMAPADA: Stances gnomiques 77216. XXI. CULLAVAGGA(V, i5) : Interdiction de la nudité 84

217. XXII. DHAMMAPADA: Stances gnomiques 85

218. XXIII. JITAKA, 316 : l'Immolation de soi-même 80

235. XXIV. L'Immmolalion de soi-même (suite) g3245. XXV. L'Immolation de soi-même (fin) : (l'Apothéosedu Lièvre) 97246. XXVI. DHAMMAPADA: Stances gnomiques 98260. XXVII. JÂTAKA(Introduction) : la Victoire du Buddha sur Mâra io3

261. XXVIII. DHAMMAPADA: Stances gnomiques 1o4

262. XXIX. La Victoiredu Buddha sur Mâra (sw'fe) 106

298. XXX. La Victoire du Buddha sur Mâra (fin) 114

299. XXXI. CULLAVAGGA(XI, 1, i-4) : les Préliminaires du premierConcile n5

300. XXXLT.MABIVAGGA(I, 6, 38-47) : un peu de philosophiebouddhique

(que le prétendu ttmoia ne trouve nulle part où se

prendre) "7

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PRECIS

DE

GRAMMAIRE PALIE

CHAPITRE PREMIER.

ALPHABET ET PRONONCIATION.

Le présent chapitre suit, paragraphe à paragraphe, l'ordre du chapitre I"des ElémentsdeSanscrit (S. i-i4),auquel on se reportera pour tous renseigne-ments complémentaires de phonétique générale.

1. Le mot pâli ou pâli, quelle qu'en soit la douteuse étymo-

logie,•— cf. le lexique pâli, s. v., et infra n° 56, i°, —

signifien texte», et, plus spécialement, le_ corps des textes sacrés du boud-

dhisme méridional. On l'emploie par convention pour désigner la

pâlibhâsâ (sk. -bhâsâ), langue dans laquelle fut rédigé le canon

de cette importante' et vivace doctrine, prêchée d'abord dans

l'Inde centrale, puis confinée et conservée dans l'île de Ceylan, et

de là répandue dans les divers royaumes qui se partagent encore

aujourd'hui les deux tiers occidentaux de la grande péninsuled'Indo-Chine.

i. Dire trie pâb>, c'est donc exactement comme si l'on disait nia Bible"

pour iri'hébreus. Mais c'est ainsi qu'on a longtemps désigné sous le nom im-

propre de rczend" la langue de l'Avesla. Et il y a d'autant plus de raison de

maintenir cette appellation commode, que— on va le voir — il serait fort

difficile de lui en substituer une plus adéquate.a. C'est au contraire en sanscrit plus ou moins correct que sont composés

les livres saints du bouddhisme septentrional, lequel d'ailleurs a également

disparu, ou peu s'en faut, de l'Inde proprement dite , où il est réduit au seul

Népal, mais, par contre, a franchi le Himalaya pour envahir le Tibet et la

Chine, d'où il s'est propagé au Japon et dans l'Indo-Chine orientale.

GRAMMAIREPÂLIE. 1ISlPBlUrmEXATIO.NALt.

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2 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

S. Le pâli est une langue prâcritique. A ce titre, il descend,

non pas du sanscrit même, mais d'un idiome antérieur qu'on

pourrait dénommer Kl'indien commun», ancêtre inconnu, et

toutefois aisément restituable, du sanscrit et de tous les prâcrits.

La seule supériorité du sanscrit, — mais elle est considérable,—

c'est de nous avoir été transmis sous une forme beaucoup plus an-

cienne que ceux-ci, et, par conséquent, de refléter bien plus pure-ment le langage primitif dont ils sont tous issus. Encore le pâli,à l'altération près de son système phonétique, a-t-il même conservé

quelques éléments anciens que le sanscrit classique a perdus, et

dont l'équivalent ne se retrouve que dans la grammaire plus ar-

chaïque de la langue des Védas.

i. Lors donc — ce qui arrivera constamment dans le cours de cet ouvrage—

qu'une forme pâlie sera rapprochée d'une forme sanscrite, le lecteur ne

devra jamais oublier qu'elles ne sont nullement juxtaposées en tant que l'unesoit issue de l'autre, — et aussi ne seront-elles presque jamais réunies par le

signe <, — mais simplement en tant qu'équivalentes (=), et parce qu'ellesremontent toutes deux à une seule etmême forme del'indien commun, v. g. p.put(assa= sk. putrasya «du B\sn. Le sanscrit, supposé connu de l'élève, ne

joue ici que le rôle d'un substitut très approché de la langue primitive qu'ilignore. En fait, la relation du pâli au-sanscrit est très sensiblement, dans les

grandes lignes, celle de l'italien actuel au latin classique.a. Encore que le pâli s'apparente directement au sanscrit védique, la con-

naissance sommaire du seul sanscrit classique suffit amplement à en ouvrirl'accès ; car les formes qu'il offre en commun avec le védique sont, heureuse-

ment, plus intéressantes que nombreuses. Cf. infra n" 9 (1), ih (h). 00, 33,126, 137 (8), 196 et 287.

3. On ne saurait dire au juste à quelle région géographique de l'Inde a

appartenu le pâli en tant que langue vivante et parlée, avant de prendre sonessor par la prédication bouddhique. A s'en rapporter au pays d'origine duRuddha, on le croirait parti du pays deMagadha (vallée moyenne du Gangeen aval du confluent de la Jumna = Yamunâ); mais, malgré la traditionhindoue, on ne constate point, dans le pâli littéraire, d'affinité"spéciale avecle peu que l'on sait de la langue mâgadhï.

S. Le phonétisme du pâli est moins riche que celui du san-scrit. Néanmoins il comporte Zu sons ou articulations, savoir:6 voyelles, 2 diphtongues, 1 nasalisation accessoire, et 3a con-sonnes.

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ALPHABET ET PRONONCIATION. 3

4. Les voyelles pures sont : a, i, M, et les longues correspon-dantes.

LV du sanscrit est inconnu au pâli, qui le remplace, assez capricieusement,par d'autres phonèmes (infra n° 25). Quant à Vf et à 1'/ (voyelle), on sait

qu'en sanscrit même ils n'ont point pris d'extension.

5. Les diphtongues e et o ne reçoivent ce nom que par tra-

dition grammaticale, et parce qu'elles procèdent ou sont censées

procéder de la contraction de deux voyelles. En réalité,ce sont de

simples voyelles qui se prononcent comme en sanscrit, à cela près

qu'elles peuvent même éventuellement s'abréger (infra n° ik, 3).

i. Les diphtongues ai et au du sanscrit sont normalement et respective-ment représentées en pâli par e et o (infra n° 26).

2. L'ordre des voyelles et diphtongues au lexique est, dans l'usage ordi-

naire : a, â, i, ï, u, û, e, 0.

6» A l'anusvâra et à l'anunâsika sanscrits répond en pâli le

niggahïta, nasalisation qui toutefois ne peut jamais affecter qu'une

voyelle brève, — soit donc am, im, um, — mais qui n'en est

pas moins susceptible d'une plus grande extension que les sons

accessoires du sanscrit, et qui d'ailleurs, bien entendu, allonge

par position la voyelle précédente. Cf. S. 6 , 3, et infra n° 1k.

1. Lé mot niggahïta = nigrhlta «contracté» se justifie par le fait que la

voyelle nasale est bien le produit de la combinaison d'une voyelle pure avecune consonne subséquente.

2. Selon Childers, le niggahïta se prononce, en Ceylan et Birmanie, exac-tement comme n guttural. Mais il se peut que ce ne soit qu'altération localeet accidentelle; et surtout, il faut tenir compte de ce qu'aux oreilles des

Anglais et des Allemands, qui n'ont pas de voyelles nasales, les voyellesnasales du français produisent l'effet d'un h guttural.

'S, Le système des consonnes est beaucoup mieux conservé:

les 2 5 muettes du sanscrit y figurent au grand complet; plus5 semi-voyelles, et 2 spirantes, dont une sifflante et une aspirée.

1. Rigoureusement, en phonétique sanscrite, 17 (infra n" 9) ne saurait

être une semi-voyelle, puisqu'il n'existe aucune voyelle qui y corresponde.Mais, si on ne l'ajoutait aux quatre semi-voyelles du sanscrit, on ne saurait

exactement où le classer; et d'ailleurs, en phonélique pâlie, IV et 17 ordi-

naires n'ont pas non plus de voyelles corrélatives (supra n" k).

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Il PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

2. On appréciera plus loin (cf. infra n" 83) l'avantage pratique qu'il y a à

réunir Ys et 17*pâlis sous l'appellation commune de trspirantes ».

S. TABLEAUDESMUETTES.' SOURDES. SONOEES. NASALES,

Non asp. Asp. Non asp. Asp.

Gutturales.. . . k kh g gh h

Palatales c ch j jh n

Linguales. ... t th d dh n

Dentales I th d dh n

Labiales p ph b bh m

9. Outre les semi-voyelles du sanscrit, y, r, l, v, le pâli pos-sède un / lingual (consonne!), substitut éventuel, en certains

textes, d'une explosive sonore linguale. De plus, les textes qui

remplacent d par / remplacent dh par / suivi d'A.

i. Cette particularité est commune au pâli et au sanscrit védique : le Rig-Véda, par exemple, entre deux voyelles, remplace toujours d par / et dh parth. Qu'on place la langue dans la position cacuminale du d, et qu'on articule

sans rompre le contact entre la pointe de la langue et le sommet de la voûte

palatine : il viendra ainsi un /modifie, d'où la notation / appliquée à ce pho-nème. — On observera en outre que, dans les graphies indigènes, l et 1sont

volontiers confondus.2. Dans les alphabets indigènes, 17 occupe généralement la dernière place ;

mais, dans les lexiques européens, il y a avantage à placer / et jh au rangalphabétique du d et du dh dont ils sont les substituts respectifs.

3. Le wpâli, entre voyelles, se prononce comme en sanscrit; mais, aprèsconsonne, il a conservé la prononciation plus archaïque du w anglais ou dela véritable semi-voyelle à'u. Cf. S. 9.

ÎO. Les sifflantes du sanscrit sont réduites en pâli à une

seule, s, qui les représente toutes trois.

11. L'aspirée h est, comme en sanscrit, une sonore, et,d'une manière générale, la classification des consonnes en sourdeset sonores est la même dans les deux langues ; mais elle a bienmoins déportée en pâli, où elle n'exerce aucune influence sur les

syllabes finales.

1*. Les systèmes graphiques du pâli sont puisés aux mêmessources que ceux du sanscrit et, notamment, que la devanâgarï

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ALPHABET ET PRONONCIATION. 5

(S. 65 sqq.), mais varient suivant les nationalités et les pays à

l'usage desquels les textes sont transcrits.

On se reportera sur ce point aux spécimens qui accompagnent l'ouvrage :mais

presque toutes les éditions européennes de textes pâlis sont en transcription.

13. La versification pâlie repose sur l'alternance de syllabeslourdes et de syllabes légères. Le silôka ordinaire (=çlôka, S. 16)

y est extrêmement commun.

14. Une voyelle suivie de deux consonnes fait syllabe lourde,comme en sanscrit, mais en principe par position seulement; car parelle-même elle est toujours brève : en d'autres termes, un groupede consonnes abrège régulièrement une voyelle longue précédente.

i. Llarrive même assez souvent qu'après une longue la consonne uniqueest doublée avec abrègement de la voyelle, v. g. pancannam trde cinq» =sk.

pancânâm, et cf. supra n° 6.

2. Llva de soi qu'au point de vue de la scansion le résultat est le mêmedans les deux cas, mais non pas du tout au point de vue de la constitution

phonétique et esthétique du langage. On peut dire que le pâli tend à multi-

plier les consonnes longues au préjudice des voyelles longues primitives.3. Les diphtongues n'échappent pas à la loi générale : ainsi l'on pronon-

cera brefs, l'e de seyyo «meilleur » = çreyas, et Yo de sotthi «bien-être»= svasti. On rencontre même des diphtongues scandées brèves, c'est-à-dire

abrégées devant une consonne unique: mais le fait est rare et peut passer

pour une irrégularité accidentelle.h. En versification, les convenances prosodiques exigent éventuellement,

comme en sanscrit védique, l'allongement d'une voyelle brève (ramali> ra-

malï, infra n° 63 , 7) ou l'abrègement d'une voyelle longue (chettvâ > chelva,infra n° 165, 10), etc., faits aisés à reconnaître avec un peu d'attention.

15. Version 1.

PHONÉTIQUEPÂLIE.

1. attho akkharasannato. — 2. akkharâ akârâdayo ekacatlâlïsa.

— 3. tattha odantâ sarâ attba. — k. lahumattâ layo rassâ, —

5. aniïe dïghë.— 6. sesà" byanjanâ.

—7. vaggâ pancapancaso

mantâ. — 8. am iti niggahïtam.(Grammaire de Kaccâyana, I, 1-8.)

COMMENTAIREAVECTRADUCTIONSANSCRITE,

i. sabbavacanâmm allho akkharehi eva sanhâyale; akhharavipalliyam M

i. sarvavacanânâm artho 'ksarair eva samjnâyate; aksaravipattyâm hy

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6 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

althassa dunnayatâ hoti : tasmâ akkharakosallam bahûpakâram sutlan-

arthasya durnayalâ bhavati : tasmâd aksarakauçalyam bahûpakâram sûlrân-

tesUt — 2, te ca hho akkharâ api akârâdayo ekacattâlïsam sultanlesu

te?u. — 2. te ca khalv *aksarâ apy akàradaya ekacatvârimçal sûtrântesu

sopakârâ honti. —3. tattha akkharesu akârâdisu odantà attha sarâ nâma

sopakârâ bhavanti. — 3. tatrâksaresv akârâdisv odanlâ aslau svarâ nâma

honti. — h. tattha althasu saresu lahumaltâ tayo rassâ nâma

bhavanti. — h. tatrâstasu svaresu laghumâtrâs trayo hrasvâ nâma

honti. — 5. tattha althasu saresu rassehi aîine panca sarâ dîghâ.bhavanti. — 5. tatrâstasu svaresu hrasvebhyo nye pafica svarâ dlrghâh.— 6. lhapetvâ attha sare, sesâ akkharâ kakârâdayo niggahïlantâ lyan-— 6. sthâpayitvâstau svaran, çesâ *aksarâh kakârâdayo *nigrahïtântâ vyafi-

janâ nâma honti. — 7. tesam kho byahjanânam kakârâdayo maltâ-

janâni nâma bhavanti. — 7. tesâm khalu vyanjanânâm kakârâdayo makâ-

rantâ paneapahcaso akkharavanto vaggâ nâma honti. — 8. am ili

rântâh pancapancaço 'ksaravanto vargâ nâma bhavanti. — 8. am iti

niggahïtam nâma.

*nigrahîtam nâma.

N. B. On s'appliquera à remarquer avec soin les différences essentielles desdeux phonétismes, sans, pour l'instant, en rechercher les lois; on noteratoutefois les applications de la loi des numéros 6 et 1h. — Dans la phrase 3, lemot odantâ contient un d de liaison : comme sens, il équivaut à okârâniâ. —

Sur les constructions tatra , et sur le complément de anye dans la

phrase 5, cf. S. 157, 2, et g6. — Se reporter aux deux lexiques pour toutesautres difficultés. On a supposé sk. aksara msc., afin de ne pas rompre Inconcordance avec le pâli.

1©. Version IL

SARANAGAMAKAM.

(FOEMDLED'ENTRÉEDANSLACOMMOKADTÉB0DDDHI6TE.)

1. buddham saranam gacchâmi. — 2. dhammam saranam

gacchâmi. — 3. sangham saranani gacchâmi. — h. dutiyam pibuddham saranani gacchâmi.

— 5. dutiyam pi dhammam saranam

gacchâmi. — 6. dutiyam pi sangham saranam gacchâmi.—

7. tatiyam pi buddham saranam gacchâmi.— 8. tatiyam pi

dhammam saranam gacchâmi. —9. tatiyam pi sangham saranam

gacchamïti.

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LES VOYELLES ET DIPHTONGUES. 7

CHAPITRE IL

LES VOYELLES ET DIPHTONGUES.

l'y. A la seule exception de IV, les voyelles du sanscrit, envi-

sagées isolément, c'est-à-dire en tant qu'elles ne subissent pas de

changement de timbre en se combinant avec une consonne voisine

(cf. infra nos 106 sq.), sont très fidèlement reproduites en pâli.

Lorsque, par aventure, ainsi qu'on va le voir, le pâli substitue une

voyelle aune autre, c'est souvent que celle du sanscrit même n'est

point originaire, mais provient d'un phonème antérieur et hypo-

thétiquement restituable, qui a subi dans chacun des deux domaines

une vocalisation différente.

18. P. a = sk. a : dhamma « morale n = dharma ; aîina

Kautre » =anya ; gacchati «il va.» = gacchati ; etc., etc. — On a

toutefois : mati et muti « intelligence » = mati ; timisa «obscurité»

= tamisra ; saddhim « avec » = sârdham ; candimâ « lune n = candra-

mâs (nomin.), et autres que l'usage enseignera.

On sait que la voyelle radicale de mali n'est point un a véritable, mais la

vocalisation de Vn de la racine MAN(S. 82). Dans les autres cas ci-dessus,la voyelle divergente est en syllabe de moindre accentuation ; cf. au surplusle sk. timira ttobscur, ténèbres».

19. P. # = sk. â : data Kdonateur ;>= data (nom.); ârâma

« plaisir r>= ârâma ; dayâ Kcompassion » =dayâ; etc., etc. —Sauf

abrègement régulier (supra nos 6 et îk) devant un groupe de con-

sonnes ou un niggahïta final : dayam (ace);pancannam (n° îk, 1);ratli « nuit y>= râtrï ; saddhim (n° 18), etc.

30. P. î = sk. i: i'fe'= iti; jivliâ «langue» =jihvâ; lipitaka«l'ensemble des livres sacrés du bouddhisme » =

tripitaka; etc., etc.

—Exceptions rares, presque toutes dues à un phénomène d'assi-

milation : usu etflèche » = isu; susu «jeune garçon » = çiçu ; ucchu

« canne à sucre » = iksu ; etc.

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8 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

£1. P. ï = sk. ï : dïgha « long » = dlrgha ; pïti «joie»=

prïti:

pïtï «qui boit» = pïtï (nom.); jïvantî «vivante» =jïvantï; etc., etc.

— Abrègement, devant double consonne, ou y, ou m final : titlha

«bain sacré » = tïrtha, issara « seigneur'»= ïçvara, issâ «jalousie»

= ïrsyâ; dutiya, taliya (supra n° 16); rattim (ace.)= râtrïm, d'où

par analogie un nom. ratli et similaires (supra n° 19 et infra n° 2/1).

L'abrègement devant y vient de ce que, dans la prononciation, la semi-

voyelle est doublée, bien que graphiquement simple : soit donc duliyya,

taliyya, et cf. supra n" 16, 3.

3SS. P. w= sk. u : vatthu « chose » = vastu; vatthu «maison»

= vâstu; ud, upa, préfixes; puppha «fleur?; =puspa; etc., etc. —

Exceptions rares : puna et pana « derechef» =punar, guru et garu

«lourd» =guru, âyasmâ «vénérable» =

âyusraân (nom.); purusaet purisa « homme » =

purusa.

1. Dans garu = guru, tout au moins, la voyelle radicale n'était sûrement

pas un u primitif, mais un r vocalisé : le grec répond par a dans (Sapûs.2. Vu initial développe éventuellement devant lui sa semi-voyelle : vûccati

tril se nomme» = ucyate; uîM/Aaft= uhyate rûl est transporté» (VAH): vullit-

thali (ril se lève» = uttisthati.

33. P. ?1= sk. û : nûna « certes » = nûnam ; mulha «fou»

= mudha; dure «loin» = dure: pûjâ «hommage respectueux»

=pûjâ; etc., etc. —Abrègement (n°s 6 et 1/1) : pubba «premier»=

pûrva ; sutla « aphorisme » = sûtra ; même suriya « soleil » =sûrya,

bien qu'en pâli l'w ne soit suivi que d'une seule consonne; gén. pi.bahimnam = bahûnâm ; ace. vadhum — vadhûm ; etc. — Dans

bhïyo> bhiyyo «davantage» =bhûyas, l'ûa subi l'influence assimi-

lante 'de la semi-voyelle suivante, puis s'est abrégé devant le groupe.

3 4. Abstraction faite des combinaisons de voyelles (infranos 106 sq.), les règles de formation des composés nominaux sont

en pâli exactement ce qu'elles sont en sanscrit: S. 36/i sq., et

notamment 371. Que si, assez souvent, à la commissure d'un

composé pâli, on rencontre une brève là où le sanscrit exigerait la

longue, l'abrègement peut tenir : — i° à la présence, effective ou

latente, d'une consonne double à l'initiale du second terme, v. g.pâramipaUa «parvenu à la

perfection^=pârami-ppaUa=^rsm\-

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LES VOYELLES ET DIPHTONGUES. 9

prâpta, et cf. infra nos 5A et 93 ; — 20 au caractère flottant de la

quantité des finales dans les types dayam, rattim (et ratti nom.),vadhum, etc., expliqués plus haut, et cf. l'ace, pàramim du th.

pâramï.

35. La voyelle r du sanscrit admet en pâli, sans loi fixe, les

substituts les plus variés.

1. Toutefois le substitut normal paraît être?', qui se rencontre

en toute position : initial, ina « dette » = rna (mais an-ana « exemptde dette », cf. 2 ), et tsi « saint homme » = rsi ; après gutturale,kiccha « pénible » = krechra ; après dentale, tina «herbe» =lrna,dissati « il est vu » =

drçyate, et dittlia « vu » = drsta ; après labiale,

pilthito «par derrière»= prsthatas, et miga « antilope»=

mrga;

après spirante, sihga « corne » =çrnga ; etc., etc., et voir encore

au 20 infra.

2. L'a est également très fréquent, quoique rare à l'initiale :

accha (mais aussi ihka) «ours» = rksa; kala «fait» = krla, mais

hicca « devoir » = krtya; dalha « solide » = drdha ; pathavï «terre»

=pr thivï, mata « mort » = mrta, et maga

=--mrga ; sali « souvenance »

= smrti; etc.

3. L'M ne se rencontre guère que lorsqu'il est amené, soit parl'influence assimilante d'un u dans la syllabe suivante, soit par celle

d'une consonne labiale précédente : uju « droit » =rju, et utu «sai-

son »= rtu ; puthuvï «terre» (cf. 20), et pucchati « il interroge » =

prcchali; vuddhi «accroissement» (mais aussi vaddlri}= vrddhi, et

vulthi « pluie »=vrsli ; usabha « taureau » = rsabha, mais cf. vrsabha.

k. Dans quelques cas, outre la voyelle qui se développe, la

lingualisation subsiste, sous forme d'r consonne, avant ou aprèscelle-ci: iru «slance» = rc; brahâ « grand » = brhant, etc. Dans

irilvija « prêtre » =rtvij, il vient en outre un i épenthétique (infra

n° 67), et la consonne s'insère entre deux.

36. Les deux diphtongues pâlies répondent normalement aux

quatre diphtongues sanscrites.

1. P. e=sk. e: deva «dieu» = deva; eti «il va» = eti; iietta

« oeil » (e bref, n° 1 k, 3)= netra, etc., etc.

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10 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

2. P. e = sk. ai : bhesajja « médecine » = bhaisajya ; veramanl

«abstinence» = vairamanï; meraya «liqueur enivrante» = mai-

reya; etc.

3. P. 0 = sk. o : roga «maladie » = roga; dosa «péché » = dosa;

yoni « matrice » =yoni; gotta «famille» (o bref, n° i4, 3)

=gotra;

etc., etc.

à. P. o = sk. au : opamma« comparaison » = aupamya; yobbana

(o bref) «jeunesse » =yauvana; etc.

3y. En général, partout où l'on constate la substitution d'une

diphtongue pâlie à une voyelle sanscrite, le fait relève de la mor-

phologie : netvâ «ayant conduit» = nïtvâ, gahetvâ «ayant saisi»

= grhïtvâ; lanotha «vous étendez» = tanutha, etc.; et cf. infra

n° 29, 2. —Cependant l'on peut citer quelques types d'irrégularité

sporadique : attha et eltha «ici» = atra; hetthâ «en bas» = adhas-

tât; etc.

Le premier de ces mots paraît contaminé de eta- démonstratif; dans le

second, c'est sans doute le groupe as qui a donné naissance à la diphtongue.

3S. Inversement, lorsqu'une voyelle pâlie répond à une diph-

tongue sanscrite, le phénomène peut se ramener à l'une de ces

trois causes :

i° Il y a eu abrègement, puis changement de timbre en syllabefaiblement accentuée [meraya, supra n° 2 6 , 2, et cf. supra n° 18 ) ;

20 La voyelle a, qui en sanscrit eût fait diphtongue en se com-

binant en composition avec la voyelle suivante, s'est simplementélidée devant elle en pâli (*pura-uttama «très noble ville» >sk.

purottama, mais > p. pur-uttama, infra n° 3 6 ) ;3° La divergence relève de la morphologie : vuccali = ucyate,

supra n° 2 2 , 2, et cf. n° 27.

39. En principe, la théorie du guna, de la vpddhi et du_

samprasârana, telle qu'elle est enseignée en S. 78 sq., vaut pourle pâli comme pour le sanscrit. Mais les applications en amènentnaturellement des résultats fort différents et beaucoup moinsnets.

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LES VOYELLES ET DIPHTONGUES. 11

i. Ainsi, il est évident que les racines à i et u internes ne peuvent avoir

que deux formes : une à voyelle simple, et une de guna-vrddhi (e, o, cf.n° 26). D'autre part, si une racine du type m est susceptible des trois degrés(ni, guna ne ou nay, vrddhi nây), le troisième n'en sera pas moins sujet à seconfondre avec le deuxième en cas de doublement du y qui abrégerait l'a

(supra n" i4). Enfin, les racines à r auront nécessairement des alternancesfort capricieuses (supra n" 25), et la forme faible des racines à nasale pourraprésenter une autre voyelle que l'a (supra n° 18).

2. U va de soi, d'ailleurs, qu'à une forme simple du sanscrit peut ré-

pondre, au point de vue du sens, une forme renforcée du pâli, ou récipro-quement.

— a) P. porisa «homme» n'est pas altéré de purusa : il signifieétymologiquement «humain» et répond à paurusa. P. edisa ou erisa «tel»

est, si l'on veut, sk. îdrça, mais modifié par l'influence probable de quelquedérivation qui serait en sk. *aidrçya «similitude». —

b) P. issariya ou issera«domination» répond comme sens à aiçvarya, mais est dérivé directement,sans vrddhi, de issara (n° 21); et l'on a de même ussukka «zèle», en regardde autsukya.

— Ces contrastes foisonnent et méritent la plus grande attention.

30. Des considérations qui précèdent ressort la nécessité im-

périeuse, pour comprendre une dérivation pâlie, de la ramener

à sa forme sanscrite et d'en analyser les éléments en sanscrit : tra-

vail de transposition que l'habitude facilite très vite et qui introduit

dans un chaos apparent un ordre merveilleux et imprévu.

Soit, par exemple, un mot sonna «or» , et l'adjectif correspondant sovanna

«d'or» : comment comprendre la relation qui les unit, si l'on ne remonte à

sk. suvarna? Celui-ci, en syncope, donne sk. svarna, lequel aboutit à sonna

(infra n" 111); et, d'autre part, la vrddhi de suvarna donne sauvarna, nor-

malement représenté par sovanna. — Voici qui est plus fort : de sagga ttciel» ,vient sovaggika «relatif au ciel». C'est que sagga = svarga, lequel, prononcéavec vocalisation de sa semi-voyelle, devient suarga > suvarga (formes vé-

diques), d'où dérivation par vrddhi sauvargika, et conséquemment p. sovaggika.-- Dans ces cas et maints similaires, le pâli pose une énigme que seul le san-

scrit peut résoudre.

31. Version III.

STANCESGNOMIQUES.

1. ko imam pathavim vijessati

yamalokam ca imam sadevakam I

ko dhammapadam sudesitam

kusalo puppham iva pacessati ||

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12 PÉRCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

2. sekho pathavim vijessati

yamaiokam ca imam sadevakam [

sekho dhammapadam sudesitam

kusalo puppham iva pacessati II

3. udakam hi nayanti nettikâ

usukârà namayanti tejanam |

dârum namayanti tacchakâ

attânam damayanti panditâ ||

k. na hi pâpani katam kammam sajju khïram va muccati

dahantam bâlam anveti bhasmâcchanno va pâvako ||

5. kâyena sanxvutâ dhïrâ atho vâcâya samvutâ I

manasâ samvutâ dhïrâ te ve suparisamvutâ ||

6. sukhakâmâni bhûtâni yo dandena vihimsati |

attano sukham esâno pecca so na labhate sukham ||

7. sukhakâmâni bhûtâni yo dandena na himsati |

attano sukham esâno pecca so labhate sukham ||

8. gabbham eke upapajjanti nirayam pâpakammino |

saggam sugatino yanti parinibbanty anâsavâ ||

9. idha socati pecca socati

pâpakârï ubhayattha socati |

so socati so vihafinati

disvâ kammakilittham attano ||

10. idha modati pecca modati

katapuûfio ubhayattha modati |

so modati so pamodatidisvâ kammavisuddhim attano ||

11. idha tappati pecca tappati

pâpakârï ubhayattha tappati I

pâpam me katan ti tappati

bhiyyo tappati duggatim gato ||12. idha nandati pecca nandati

katapuniio ubhayattha nandati |

punnam me katan ti nandati

bhiyyo nandati suggatim gato ||

(Dhammapada, passim.)

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LES VOYELLES ET DIPHTONGUES. 13

EQUIVALENCESSANSCRITESET ECLAIRCISSEMENTSDIVERS.

i. ... vijesyati sudeçitam kuçalah (infra n° 5o) . . pracesyali.— 3. panditâh (infra n° £9). — h karma .... mucyale dahad— 5. vâcayâ.

— 6. esànah, pretya.— 8. gabbham «à une matrice» = «ils

renaissent en ce monde» ; . . upapadyante . . . sugatayo . -nirvânti. —

9 ubhayalra .... vihanyate drstvâ .. — 10. pramodati.—

11. tapyate maya krtam iti. ..

33. Version IV.

LE PREMIERMIRACLEDE LAVIE DU RUDDHA.

1. atha kbo bhagavâ, sattâhassa accayena tamhà samâdhimhâ

vutthahitvâ, ajapâlanigrodhamûlâ yena mucalindo ten' upasamkami ;

upasarnkamitvâ mucalindamûle sattâham ekapallankena nisïdi,

vimuttisukhapatisamvedï.— 2. tena kbo pana samayena mahâakâ-

lamegho udapâdi, sattâhavaddalikâ sïtavâtaduddinï.— 3. atha kho

mucalindo nâgarâjâ, sâkabbavanâ nikkhamitvâ, bhagavato kâyamsattakkhattum bhogehi parikkhipitvâ, upari muddhani mahantam

phanam karitvâ attbâsi : ma bhagavantam sïtam, ma bhagavantam

unham, ma bhagavantam damsamakasavâtâtapasirimsapasamphasso'ti. — k. atha kho mucalindo nâgarâjâ, sattâhassa accayena vid-

dham vigatavalâhakam devam viditvâ, bhagavato kâyâ bhoge vini-

vethetvâ, sakavannam patisamharitvâ, mânavakavannam ahhinim-

minitvâ, bhagavato purato atthâsi, anjaliko bhagavantam namas-

samâno. — 5. atha kho bhagavâ, etam attham viditvâ, tâyam

velâyam imam udânam udânesi :

sukho viveko tutthassa sutadhammassa passato

avyâpajjham sukham loke pânabhûtesu samyamo I

sukhâ virâgatâ loke kâmânam samatikkamo

asmimânassa yo vinayo etam ve paramam sukhanti II

(Mahavagga, I, 3.)

i. ... bhagavân saptâbasyâtyayena tasmât samâdher ., -mûlâd .. teno-

pasamakramkd; .... nyasâdlt.— 3 niskramitvâ, . . . bhogaih

(chercherIchatluetIchip), ..'.'. krtvâsthât (*asthâsît): ma . . [prâpnolu], etc.— k kâyâd bhogân .... -nirmilvâ, etc. — 5. udânesi

«proféra»; asmimâna, «l'orgueil qui consiste à dire : je suis» = «la vaine

illusion delà personnalité».

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14 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

CHAPITRE III.

LES GROUPES DE VOYELLES.

33. Le traitement des groupes de voyelles, qui se rencontrent,

soit dans le corps d'un mot, soit de la finale d'un mot à l'initiale

du suivant, est régi en sanscrit classique par des lois très rigou-reuses et presque absolues (S. 17 sq.). Les procédés du pâli,comme d'ailleurs ceux du sanscrit védique, sont infiniment plus

élastiques : il admet, pour panier l'hiatus, toute sorte d'expédients,et au surplus il n'exclut point l'hiatus lui-même. Cf. supranos 15, 16, 31 et 3 2.

Cet arbitraire est loin de constituer une difficulté dans l'étude du pâli. Toutau contraire, il offre, au point de vue de la clarté, de sérieux avantages :deux mots distincts peuvent presque toujours y être séparés, en sorte que lesmots composés s'y dénoncent au premier coup d'oeil, et laissent, plus aisé-ment qu'en sanscrit, transparaître leurs éléments.

34. D'un mot à un autre, et même parfois dans le corps d'un

composé, l'hiatus peut demeurer : âyasmâ ânanio «le vénérable

Ananda»; samkuddho atthi = « il est irrité » = samkruddho 'sti;mahâakâla- (supra n" 32, 2), etc. C'est le cas à peu près constant

quand la première voyelle est une longue ou une diphtongue.

1. L'a final d'un vocatif ne se contracte qu'avec un iti subséquent (cf.S. Q4, 3O).

a. Les graphies telles que hi allhassa (n° i5,1), et les scansions du typelarati annavam «il traverse la mer» (6 syllabes en fin de silôka) = taraty ar-navam, sont extrêmement fréquentes.

3. Il n'est pas jusqu'au petit mot ca, qui ne reste souvent en hiatus, mêmedevant un a.

35. Quand la contraction s'opère, c'est suivant les mêmes

règles qu'en sanscrit, à cela près que, naturellement, elle ne sau-rait jamais aboutir à ai ni au (supra 11°26), remplacés par e et 0.

1. A la commissure d'un composé :pâna-atipâta>pânâtipâta

«nuisance à un être vivant»; upa-ita>upela «pourvu de», maha-

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LES GROUPES DE VOYELLES. 15

tst > mahesi « grand sage » ;pada-udaka >padodaka « bain de pieds » ;

maliâ-ogha > mahogha « grand flux » =mahaugha, apa-eti > apeli

« il s'en va » =apaiti ; etc., etc.

On voit que le composé ne sera d'aspect insolite, que lorsqu'en sk. lesecond terme commencera par un r : mahesi = maharsi. Encore le pâli réta-blit-il parfois en composition le timbre altéré dans le mot isolé : il a usabha

«taureau», mais non *narosabha, «taureau parmi les hommes, héros»; son

composé est narâsabha, plus proche du sk. nararsabha.Il va de soi qu'en principe (supra n" ik) le résultat de la contraction sera

une brève, si la deuxième voyelle est suivie d'un groupe de consonnes : lohita-akkha «qui a les yeux rouges» >lohitakkha = iohi{ëksa.; uluttama «la meil-leure des saisons» , etc. Toutefois, bhasma-âcchanno>bhasmâcchanno, n" 31, U.

2. Entre deux mots : tassa aham > tassâham =tasyâham ; tassa

etam > tassetam =tasyaitad ; etc.

Ce dernier cas est rare; car on peut tout aussi bien — et en principe celaest plus commode—admettre ici une élision (infra n° 36) et écrire en consé-

quence tass' etam et tass' aham.

36. On voit, en effet, que, dans la plupart des cas ci-dessus,

tout se passe comme si la voyelle finale s'élidait purement et sim-

plement devant la voyelle initiale. Soit donc par analogie de cette

élision apparente, soit phénomène d'ordre spontané, une finale

brève, y compris le niggahïta (supra n° 6), et éventuellement une

finale longue, peut disparaître devant une voyelle initiale quelconque :

ainsi, nïla-uppala «lotus bleu» donne nïluppala en contraste avec

nîlotpala, et cf. supra n° 28, 20; ainsi, Uni imâni (= trïnïmâni),

yassa indriyâni et tâsamaham peuvent aussi s'écrire-indifféremment

tïnlmani ou Un imâni, yassendriyâni ou yass' indriyâni, tâsam aham

ou tâs aham, etc., etc.

1. En métrique, la deuxième alternance sera indifférente, mais la premièrepermettra de substituer une brève à une longue, et la troisième de supprimerune syllabe.

2. L'initiale qui cause l'élision peut subir un allongement compensatoire(supra n" 35, 2), même lorsqu'elle est de timbre différent : saddhâ idha«la foi ici-bas» >saddh' ldha(n° 121, 2) = çraddheha.

39. L'élision sanscrite d'un a initial s'est restreinte en pâli à

quelques petits mots, plus ou moins enclitiques, ou du moins

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16 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

accessoires, et à des vocables très usuels. Mais, par contre, elle s'y

est généralisée dans une double direction.

1. C'est en toute position, après voyelle, diphtongue ou nig-

gahïta, que l'a initial peut ainsi disparaître : ainsi, l'on a 'pi pour

api, 'si pour asi «tu es», helthâ = adhastât (n° 27), etc.

2. L'élision peut, atteindre toute autre voyelle que l'a, soittoa

'dani =tasyedânïm, etc.

t. Ainsi sont nés les doublets très communs api et pi, Met ti (n° 3i, 11),iva et va (n° 31, 4), et sans doute aussi les aphérèses du genre de aggini >

gini «feu», udaka>daka «eau» (sk. aussi daka).2. La finale qui cause l'élision peut subir un allongement compensatoire:

bhagavantam dassanâya ili > bh. dassanâyâ'ti «pour voirie Rienbeureux» =

darçanâyeti; kim su idha > kim su 'dha = '*kim su iha, etc. De là, dans la

quantité des voyelles finales, un certain flottement qui peut même s'accuser en

d'autres occurences : infra n" 63, 7-8.

3§. L'extrême mobilité (infra n° £7) et la prononciation

ambiguë du niggahïta ont amené à l'utiliser, — ainsi que Ym, quiau fond n'en diffère pas,

—pour pallier çà et là un hiatus : idha

« ici », mais idhani âhu « ici ils dirent » = ihâhuh ; cakkhu « oeil »

= caksuh, mais cakkhum udapâdi «l'oeil apparut».

Sur l'insertion éventuelle d'autres consonnes euphoniques, on se reporteraaux n" 51-52 infra.

39. L'ï devant voyelle, s'il ne subsiste ni ne s'élide, peut,comme en sanscrit, se changer en y. Mais ordinairement il déve-

loppe à sa suite sa semi-voyelle : vyagga et viyagga « exalté » =

vyagra; vyanjana, byanjam (n° i5, 6) et viyanjana «consonne»;

aggi-âgâra > aggiyâgâra «l'habitacle du feu sacré» (aussi agyâ-

gâra); etc., etc. Exceptions : n0 Zio, 1-2.

Le même dédoublement, mais en sens inverse, peut se produirepour ! ini-tial après voyelle finale non élidée : ainsi na idam s'écrira à volonté nayidam,ou nay idam ou même nay yidam.

40. L'u devant voyelle, s'il ne subsiste ni ne s'élide, se changehabituellement en y (prononcé w, n' g, 3): anv-eti (n° 01. h):sv-âgala «bienvenu». Mais il peut aussi subsister en développantaprès lui sa semi-voyelle , bhikkhu-âsana « siège de moine » > bhik-khuvâsam = bhiksvâsana, etc.

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LES "GROUPES DE VOYELLES.1

17

i. Cf. supra n° 3o. — Par analogie de duva- = dva- en composition,ti- (= tri-) insère également un v devant voyelle : tiv-ahgika «triparti».Mais il y a contraction violente dans lïha «3 jours» = tryaha.

2. Le changement de ili en itv paraît dû à une influence assimilante du v

subséquent dans ilv eva.

41. L'e final devant voyelle, s'il ne subsiste ni ne s'élide, peutdevenir ay comme en sanscrit; mais ce groupe non plus ne sub-

siste guère, quoique la disparition s'en opère tout autrement qu'ensanscrit. Le phénomène, qui affecte essentiellement les mono-

syllabes, semble se ramener à une métathèse (cf. infra 68), qui

change ay en ya, après quoi l'a se contracte avec un a suivant :

me ayant >*

may ayam >*

mya ayam > my âyam= me 3yam ;

te ahum >*

tay ahum >* lya ahum > ty âhum «ils furent»; te assa

> ty assa (n° 35, i, in fine)=

te/sya; etc.

Dans âvuso «Monsieur» (interpellation honorifique) =* âyusvas, voc. véd.de âyusvant «âgé» (synonyme de âyusmant, cf. supra n° a a'), le change-ment de ây eu âv paraît dû à la double influence de ¥u et du v sub-

séquents : cf. n° ho , 2. De même âvudha «arme» =âyudha.

43. L'o final devant voyelle, s'il ne subsiste ni ne s'élide, peutse dédoubler en av, comme notamment le th.g-o- > gav- «boeuf»

(infra n° 164). Et il en est ainsi même de l'o qui ne procède pointde a-\-u, mais de la transformation du visarga (infra n° 5o) et

qui conséquemment n'a jamais contenu à'u. Mais dans les mono-

syllabes et les adverbes en -to < -tas (S. 157), ce groupe av

subit la métathèse en va, après quoi l'a se contracte avec la voyellesuivante ou s'élide devant elle; et, comme u devant voyelle peutaussi devenir uv (supra n° ko), il en résulte que les juxtapositionsko ahu «qui fut?», ko attho «quel sens? », ko idha, etc., s'écriront

éventuellement kv âhu ou kuv âhu, kv attho ou huv allho, kv idha et

kuv idha (kuv idha), etc. De même svâhnm=so 'ham.

Les règles du présent chapitre, étant en général des ad libitum, ne méri-

tent point l'effort d'une fixation immédiate dans la mémoire. On se bornera à

les lire avec attention, sauf à s'y reporter toutes et quau'es fois on se trouveraen présence d'une juxtaposition insolite. C'est pourquoi elles n'appellent non

plus aucun exercice spécial.

OBASIMAinEPÂLIK. 2IMPBIUEMENATIONALE.

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18 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

CHAPITEE IV.

LES CONSONNES.

43. Les concordances de consonnes du pâli au sanscrit, sans

présenter nulle part de fortes anomalies et tout en formant un

système très cohérent, sont assez variées pour exiger une analyse

très minutieuse. Nous devons commencer par envisager chaque

consonne isolément, et nous distinguerons tout d'abord, comme

étant le plus simple, le cas de la consonne finale sanscrite.

Dans cette position, en effet, la consonne est nécessairement unique

(g( 27).— H est bien entendu, ici et partout, que les processus phonétiques

déjà exposés pour le sanscrit et censés connus du lecteur servent à la présenteétude de base et de point de départ, à moins d'avertissement contraire : ainsi,

pour expliquer p. solasa «16» , on partira de sk. sodaça, et non point de la

forme théorique *sas-daea.

SECTION I. — CONSONNESFINALES.

44. Le pâli, en principe (mais cf. nos 5 i-5a), ne souffre à la

finale aucune consonne, excepté les nasales.

SI. — EXPLOSIVES.

45. Toute explosive finale disparaît en pâli, parfois avec

allongement, plutôt analogique que phonétique, de la voyelle ainsi

découverte: — i° gutturale, sammâ «complètement»= samvak

(l'a par imitation de mainte autre finale adverbiale);— 2° lin-

guale, clia Ksix» (mais chai en composition et en liaison devant

voyeiïe)= sat < sas; — 3° dentale, abl. sg. assâ = açvât, tamhâ

(n° 32, 1)= tasmât; etc., etc.

1. Dans iru «le Rig-Véda» = rc, l'« provient d'une résonnance labiale

exceptionnellement développée par la rencontre du g et du v dans le cp. rg-veda > irubheda, sinon de la labiale implicitement contenue dans le g lui-

même; et, en conséquence, l'ancien thème consonnantique a passé à la flexiondes thèmes en u-, infra 3.

2. Une influence du même genre paraît avoir agi sur le vocalisme final de

puthu «à part» (mais parfois puihag devant voyelle) = prthak.

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LES CONSONNES. 19

3. Quand la consonne qui tombe ainsi est une finale de thème nominal,la voyelle précédente se trouve découverte au nominatif, et dès lors le thème

passe nécessairement de la flexion consonnantique à la flexion vocalique

(supra). Dans ce cas, il peut arriver que celte voyelle à son tour se modifie

pour s'adapter au système nouveau où est entré le thème. Ainsi, *pari-sad> parisat f. «assemblée» ne pouvait devenir p. *parisa, puisqu'il n'y a pasde noms féminins en -a : E a allongé sa voyelle et s'est altéré en parisâ qui se

décline sur karma = kanyâ.h. Dans d'autres cas où le mot a également changé de déclinaison, sa

consonne s'est conservée, et même parfois mieux qu'en sanscrit ; mais c'est

qu'alors elle a cessé d'être finale, étant couverte par une voyelle qui s'yest superposée et a fait passer le mot à la flexion vocalique : ainsi, rtvij,devenu iritvija (supra n" 25, 4), anuithubha contaminé de anustubh et de

son adj. dér. ânustubha, se déclinent respectivement sur deva=deva et yuga =

yuga; vâovâk est en p. vâcâ «parole» (sk. aussi vâcâ), et sant > san

«étant» a gardé ses deux consonnes dans sa forme nouvelle de nom. sanlo,

qui commande toute la flexion (infra n" 173, 2).5. Quand la consonne défaillante paraît remplacée par le niggahïla, comme

dans tiriyam «en travers» = tiryak, c'est pure illusion : il faut se souvenir

que la forme du th. plein est tiryanc-, ou que tiryak lui-même en euphonie

peut devenir tiryaiï, types qui â eux seuls justifient amplement l'intrusion

du niggahïta; cf. aussi d'ailleurs supra n° 38.

§ 2. — NASALES.

Toutes autres nasales quel'w et Ym sont hors de cause; cf. toutefois l'ali-

néa immédiatement précédent.

46. Un final, relativement rare en sanscrit, l'est encore

davantage, par des raisons morphologiques, en pâli, où notam-

ment l'ace, pi. a une tout autre désinence. Lorsqu'il subsiste, il

s'écrit usuellement en niggahïta : tasmim (loc.)= tasmin ; gaccham

(nom.)=

gacchan. Mais il peut aussi disparaître sans laisser de

trace : âyasmâ (nom.)=

àyusmân; braliâ (nom.)= brhan (infra

n™ 171 sq. ) ; lamhi = tasmin (infra n° 13 7 ).

41?. Um final subsiste, et peut s'écrire, soit m, soit niggahïta

en toute position : cf. nos 31 et 32.

1. Cette dernière graphie est généralement préférée. Mais le choix dépendessentiellement, soit du degré plus ou moins grand de liaison avec le mot

suivant, soit, en poésie, de convenances prosodiques.2. L'«i ou m peut aussi disparaître, surtout en poésie, à raison des

exigences du mètre, v. g. m«ec«K#= fflacc«n#M= maiiyânam, infra n° 63, 2.

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20 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

S 3. — SEMI-VOYELLES.

48. LV final disparaît, sauf parfois en liaison (infra nos51-5 2),

avec allongement éventuel de la voyelle précédente: pila (voc.)

=pitar ; puna et punâ

=punar ; pâlo

« de bonne heure » =prâtar,

où le groupe est traité comme si r provenait de s (infra n° 5o).

1. Quand IV semble remplacé par un m, c'est affaire d'altération morpho-

logique : adadum «ils donnèrent» = adadur, par analogie des nombreuses

formes de pi. 3 qui se terminent en nasale.

2. Aucune autre semi-voyelle n'est en cause : / n'est point final, y et v ne

le sont qu'en euphonie (supra n°*41-/12), et /remplace une explosive (supra

n" 45).

SA. — SPIRAKTES.'

Il ne peut être question que de Ys, puisque ç et h sont interdits à la finale

sanscrite et que s y devient t; cf. supra n° 45.

49. Après toute autre voyelle que a, Ys final disparaît pure-

ment et simplement : purisâ «hommes» =purusâs; aggi (nom.)

= agnis, aggibhi> aggihi (instr. pi.)= agnibhis; bhikkhu (nom.)

bhiksus; etc.

50. Un as final devient 0 en toute position : puriso (nom.)=

purusas; mano «esprit»= manas; lokato (abl.)

= lokatas; paii-caso « 5 par 5 » =

pancaças ; etc.

1. Ces deux règles d'une extrême simplicité reviennent à dire que la finale

en s prend en toute position la forme qu'elle aurait en sk. devant sonore,

puisque r final tombe en pâli : supra n" 48.2. On constate parfois, sans doute par emprunt à la mâgadhï ( supra n° 2,

3), changement de as en e, comme dans sve et suve «demain» =çvas, qui faitun si étrange contraste avec lûyo et hiyyo «hier» = hyas.

3. P. bhavâma «nous sommes» pourbhavâmas, etc., provient d'altération

grammaticale : la désinence des temps à augment a été indûment généralisée.

§ 5. — CONSONNESFINALESÉPENTHÉTIQDES.

51. Il tombe sous le sens que les finales ainsi disparues en

pâli ne sont pas tombées toutes à la fois et dans une position quel-conque. Elles ont dû continuer longtemps à sonner constamment

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LES CONSONNES. 21

en liaison devant voyelle initiale, alors qu'elles étaient devenues

muettes devant consonne. Ainsi l'on prononçait couramment encore

tasmât anno ou lasmâd anno, alors que la dentale s'était amuie dans

tasmâ para «autre que lui». Et, de fait, on rencontre dans les

textes nombres de graphies du genre de tasmât anno, où, bien

entendu, les grammairiens considèrent le t comme une insertion

purement arbitraire et euphonique.

Comparer les liaisons du français classique, que le français populaire n'a

que lentement éliminées. — De même on devait dire encore pwnar èti, aham

eva, alors qu'on disaitpunapatati, aham sunomi «j'écoute», ou même, sans

nasalisation, aha sunomi, etc. ; et le sujet parlant, qui n'étymologise pas la

langue qu'il parle, ne se rendait compte que bien confusément de la prove-nance de ces consonnes, d, r, m, qui, disparaissant ici, réapparaissant là,devaient lui faire l'effet de simples adjuvants euphoniques sans valeur pré-cise. — C'est ainsi qu'en français nous disons mange-t-il ? par imitation deboit-il? vas-y par imitation de viens-y, qui lui-même procède de lu viens, etc.

53. De là une conséquence importante : d, r et m s'insèrent

dans certains hiatus entre finale et initiale, sans aucun égard à la

structure étymologique du mot auquel s'affixent ces consonnes.

1. sammâd eva ou sammad eva (supra n° 45, i°); punad eva =

punar eva ; bahud idam; etc.

i. Dans la juxtaposition etad atthi = etad asti, l'euphonie a maintenu laforme correcte du nt. du pronom, devenu par ailleurs etam (infra n° i3y).

2. Seulement devant iva et eva, v. g. râjâr iva « comme un

roi», et avec abrègement tailiâ eva > talhar eva = tathaiva, etc.

2. LV est légitime danspw»ar eva, vuttir esâ «cette conduite» = vrttir esâ,

aggibhir iva «comme avec des feux», etc., où il passe également pour une

épenthèse de pure euphonie.

3. idham âhu «ici ils dirent», punam eva, etc.

SECTION II. — CONSONNESINITIALESET MÉDIAXES.

53. Les consonnes pâlies, en tant qu'elles ne se combinent

pas entre elles ou ne subissent pas l'influence d'une voyelle voi-

sine, sont en général d'une remarquable fixité, et aucun prâcritne reproduit aussi purement 3e consonnantisme du sanscrit.

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22 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

54. Les lois sont les mêmes, sans distinction, pour les con-

sonnes initiales et médiales, à cela près seulement qu'en principe

une initiale ne se double pas.

i. L'extrême importance de cette règle n'apparaîtra qu'au chapitresuivant, où seront énumérés les innombrables cas de doublement de con-

sonnes médiales.2. Dans une composition nominale, l'initiale du second terme, quoique

médiate en fait, peut garder par extension la forme qu'elle a lorsqu'elle est

initiale absolue : ainsi pahha «question» =praçna, et milinda-panka (non

-ppahha)' «l'interrogatoire de Ménandre» (titre d'un ouvrage bouddhiste).Mais au contraire, dans la composition avec préfixe, l'union intime des deux

éléments fait que l'initiale du second est traitée en médiale : ainsi, anu-

ggahïta, niggahïta, etc., en regard de#afàta=*grahïta=grhïta.3. Après un petit mot, qui fait plus ou moins corps avec le suivant, ou

même après une voyelle quelconque, pour les besoins du mètre, l'initiale

peut être traitée comme elle le serait à la médiale : na ppasïdati «il n'est passatisfait» = na prasîdati.

SI. — EXPLOSIVES.

55. Les échanges qui se produisent d'une classe à l'autre

sont de nature tout à fait sporadique, comme dans kipilla «fourmi»

=pipïla, où sûrement la dissimilation est en jeu. On peut tou-

tefois mentionner :

i° Palatale > dentale, v. g. dosinâ ratli «nuit claire » =jyotsnâ,et likicchâ « médecine » = cikitsâ ;

2° Dentale>linguale, v. g. dainsa (n° 32, 3), dâha ou dâha

«incendie», mais presque toujours dahali «il brûle», udâra et

udâra «noble » = udâra, etc.

Dans ce dernier cas, la lingualisation paraît due à IV subséquent ; dansles autres, elle peut s'être produite d'abord dans des composés à préfixe tel

que nis->nir-, puis s'être propagée dans le mot simple. Cf. S. 57.

56. Les échanges entre les divers ordres d'explosives sont

également de très faible importance. Exemples :

i" Sourde>sonore, presque exclusivement dans les linguales,v. g. âiavika et âlavika «vivant dans les forêts» = âtavika, et cf.

pâli s'il vient de rac. PATH «lire» (supra n° i) ;20 Sonore>sourde, surtout dans les dentales, v. g. pâjeli et

pâceti «il mène» =pràjayati,pâ7MMâ"ya « manifestation »=prâdur-

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LES CONSONNES. 23

bhâva, kusîta « nonchalant » = kusida, *châba> châpa «petitd'animal » = çâva ( cf. infra n" 58);

3° Non aspirée > aspirée, fréquent surtout dans les labiales

initiales, v. g. palita > phalita « gris » et pharasu « hache » =paraçu,

mais aussi khattum (n° 3â, 3), khujja «bossu» =kubja, etc.;

k° Aspirée > non aspirée, v. g. idha>ida «ici»; dabhha.p>dabba=darbha.

Ces cas et similaires, en tant qu'il ne se produit pas de combinaison de

plusieurs consonnes, sont exclusivement du domaine du lexique.

5 V. Les trois sonores aspirées, gutturale, dentale et labiale,sont très couramment remplacées par h.

On a déjà constaté pareils échanges en sk. : cf. S. 3o, 3OQ, et au lexique,rac. DHÂ, GRARH. L'affection est tout uniment plus développée en pâli,mais il est probable qu'en pâli même elle ne s'est produite régulièrement quedans le corps d'un mot (pahûta), d'où ensuite l'analogie l'a transportée àl'initiale (hoti).

1. Gutturale : lahu « léger »=laghu, etc.

2. Dentale : sâdhu>sâhu, «droit, bon»; -hi, désinence de

sg. 2 à l'impér., =-dhi>-hi; AeW/iâ=adhastàt; etc.

3. Labiale : -bhi> -hi, désinence de l'instr. pi., = -bbis ; pahûta«abondant» =

prabhûta; hohi «sois» = bodhi<:*bhodhi (S. 64),hoti «il est»=bhavati, etc.

Au contraire, une explosive primitive s'est maintenue dans : idha «ici»= iha ; gabbhara «caverne» = gahvara, et cf. gabhïra «profond» = gabhîra.

58. D'explosive à semi-voyelle, le changement de d en / est à

volonté entre voyelles (supra n° g), et, inversement, celui dev en

b (cf. S. 69, 2°) se produit sans règle déterminée, surtout à l'ini-

tiale. Mentionnons en outre :

1°j > y, dans nija > niya « propre », etc. ;

20 d>y, dans khâyita «mâché»=khâdita;

(Ces mutations paraissent dues au voisinage de Yi.)

3° d>r, dans edisa > erisa (n° 29, 2), ekâdasa> ekârasa

« onze », et autres composés de daça ;

à" b>v, dans viheti «il craint» = bibheti, valâhaka «nuée de

pluie» (n° 32, 4), etc. _ .

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24 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

Chaque fois qu'on aura le désagrément de ne pas trouver un mot pâlisous la graphie v, on devra songer à le chercher sous la graphie b, et réci-

proquement,

§ 2. — NASALES.

50. Les nasales sont assez sujettes à s'échanger entre elles :

palatale > linguale {ânâpesi> ânâpesi « il ordonna » =*âjnâpaisït) ;

dentale > linguale (mânava «jeune homme», si c'est le même mot

que mânava, mais il est également sanscrit); etc.

i. Le peu de fixité des nasales est graphique au moins autant que pho-nétique : il tient; à ce que, la nasale pouvant toujours être prononcée en

niggahïta, les scribes négligents l'ont notée au hasard par n'importe quelsigne de nasalité. Cf. n°! 46-47-

2. La nasale linguale est parfois remplacée par la semi-voyelle de sonordre : venu> velu «bambou».

S 3. •— SEMI-VOYELLES.

©O. Les échanges de semi-voyelles sont sporadiques et ne

méritent qu'une sommaire constatation :

i" y>r, v. g. antarârati « il court un danger » = antarâyati

(par assimilation des deux syllabes) ;2° r>l (assez fréquent), v. g. antalikkha «atmosphère»,

cattârlsa>cattâlisa (n° i5, 2) et caltâllsa (n° g, 1), tedasa>terasa

(n° 58, 3°) > telasa «treize», etc.

.3° Z>r (du m'oins en apparence, mais IV pourrait être pri-

mitif) , dans kila et kira « certes » = kila.

Sur y>v, cf. n°s 4o, 2, et 4i. — Sur y>yy (très fréquent), n" i4,3,et;3o. — On a />n, par dissimilation, dans nahgala «charrue» =lângala.— Sur v > b, cf. n° 58 en entier.

S.A. — SPIRANTES.

61. Aux trois sifflantes du sanscrit répond presque invaria-blement l'unique sifflante du pâli.

i- P.s = sk. ç : salthâ «précepteur» = çâstâ (nom.) ; dasa =

daça ; susu «jeune garçon » = çiçu ; etc., etc.

1. On sait que sk. ç, en certaines positions, devient cch (S. 3a, 3°). Cettemutation s'est propagée en p. dans des positions médiales où la phonétique

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LES CONSONNES. 25

ne l'appelait pas (v. g. hatlhi-cchaka «fiente d'éléphant »),et de là à l'initiale

dans chaka (n° 54) = çakrl, chavaka «cadavre» (çava), châpa (n° 56, 20).

2. P. s = sk. s : purisa, dosa, esa,isi, etc., etc.

2. P. cAa=sas s'explique par ce fait, que le numéral 6 commençait jadis parun groupe ks, conservé notamment dans les langues du groupe perse; maison a la concordance habituelle dans solasa «16», satthi «60» , saltha «6°».

3. P. s = sk. s : mâsa « mois », senâ « armée », sam- préf., sabba

« tout » = sarva, etc., etc.

63. L'aspirée sanscrite est presque toujours représentée par

l'aspirée pâlie (sauf idha); mais, de plus, celle-ci peut représenter,soit une explosive sonore aspirée (supra n° 57), soit une autre

spirante (infra n° 83).

63. Version V.

STANCESGNOMIQUES.

1. dïghâ jâgarato rattï dïgham santassa yojanam |

. dïgho bâlânam samsâro saddhammam avijânatam ||

2. kiccho manussapatilâbho kiccham maccâna jïvitam |

kiccham saddhammasavanam kiccho huddhânam uppâdo ||

3. na hi verena verâni sammanf idha kadâcanam |

averena ca sammanti esa dhammo sanantano ||

h. yathâgâram ducchannam vutthi samativijjhati |

evam abhâvitam cittam râgo samativijjhati ||

5. pupphân5

eva pacinantam byâsattamanasam naram |

suttam gâmam mahogho va maccu âdâya gacchati II

6.- appakâ te manussesu ye janâ pâragâmino |

athâyam itarâ pajâ tïram evânudhâvati ||

7. ramanïyâni arannâni yattha na ramatï jano |

vïtarâgâ ramessanti na te kâmagavesino ||

8. na antalikkhe na samuddamajjbena pabbatânani vivaram pavissa |

na vijjatï so jagatippadeso

yatthatthitam na ppasahetha maccu ||

(Dhammapada, passim.)

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26 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

i. çrântasya.— 2. Cf. n° 47, 2. — h. duçchannam. — 6. atheyam.

7. ramatl, n° 17. Ponctuer «r. a. : y. n. r. j., v. r. ; n. t. k. — 8. praviçya,

yatrâsthitam.64. Version VI.

LE DECALOGUEBOUDDHIQUE.

1. pânâtipâtâ veramanî sikkhâpadarn.— 2. adinnâdinâ vera-

manî sikkhâpadarn.— 3. abrahmacariyâ v. s. — k. musâvâda...

— 5. surâmerayamajjapamâdatthânâ...— 6. \ikâlabhojanâ. . .

—7. naccagïtavâditavisûkadassanâ. . . — 8. mâlâgandhavilepa-

nadMranamandanavibhûsanatthânâ. . . —9. uccâsayanamahâsa-

yanâ.. . — 10. jâtarûparajatapatiggahanâ veramanî sikkhâpadarn.

Les cinq premiers commandements sont obligatoires pour les laïques.Tous le sont pour les prêtres et moines.

65. Version VIL

PRECEPTESDE PROPRETÉ.

1. tena kho pana samayena bhikkhu adhotehi pâdehi senâ-

sanam akkamanti senâsanam dussati | bhagavato etam atthani

ârocesum | na bhikkhave adhotehi pâdehi senâsanam akkami-

tabbam | yo akkameyya âpatti dukkatassâ Jti || 2. tena kho pana

samayena bhikkhu allehi pâdehi senâsanam akkamanti senâsanam

dussati | bhagavato etam attham ârocesum | na bhikkhave allehi

pâdehi senâsanam akkamitabbam | yo akkameyya âpatti dukka-

tassâ Jti II 3. tena kho pana samayena bhikkhu saûpâhanâ senâ-

sanam akkamanti senâsanam dussati | bhagavato etam attham

ârocesum | na bhikkhave saûpâhanena senâsanam akkamitabbam

I yo akkameyya âpatti dukkatassâ 'ti || k. tena kho pana samayenabhikkhu parikammakatayâ bhûmiyâ nutthuhanti vanno dussati |

bhagavato etam attham ârocesum | na bhikkhave parikammakatayâ

bhûmiyâ nutthuhitabbam | yo nutthuheyya âpatti dukkatassâ |

anujânâmi bhikkhave khelamallakan ti ||

(Cullavagga,VI, 20.) -

1. bhikkhu nom. pi.; âkrâmanti | «On dénonça le fait au Buddha» |bhikkhave voc. pi., cf. n° 5o, 2; -tavj'am | «Qui l'aborderait [ainsi, il lui

adviendrait] péché de méfait.» Le dukkata est un péché qui obfige à confessionet pénitence. Ces formules, comme on le voit, se répètent à satiété. —4. bhûmiyâ loc. sg.

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LES GROUPES DE CONSONNES. 27

CHAPITRE V.

LES GROUPES DE CONSONNES.

66. D'une façon générale, le pâli, comme toutes les langues

prâcritiques, répugne aux groupes de deux consonnes dissem-

blables. Pour les éliminer, il recourt, en principe, soit à l'épen-thèse, soit à l'assimilation.

61?. L'épenthèse ne vaut pas qu'on y insiste : non qu'elle ne

soit extrêmement fréquente ; mais elle est toujours aisément recon-

naissable. Une voyelle, de timbre variable, plus ou moins vague-ment déterminé par les phonèmes voisins, peut s'insérer entre

deux consonnes.

1. Après explosive : a ) devant nasale, ratana « gemme » =

ratna, sukhuma « mince » = sûksma ; b) devant semi-voyelle,kilittlia (n° 3i, 9).

1. L'abrègement de l'a dans sukhuma trahit la date relativement récente de

l'épenthèse (cf. n" 14).

2. Après semi-voyelle: devant spirante, tarahi*. alors » = tarhi,

arahati « il doit » = arhati, garahati « il blâme » —garhati, etc.

2. Il se peut que l'insertion ne soit que graphique, comme dans arahati

évidemment trisyllabe, infra n° io5, 2.

3. Après spirante : a) devant nasale, sineha « affection » =

sneha; b) devant semi-voyelle, sirï «prospérité»= çrï, hirï

«pudeur»= hrï, siloka «stance» = çloka, etc., etc.

3. Dans rahada «pièce d'eau» = hrada, il y a de plus métathèse; mais

simple chute de la spirante dans rassa =hrasva (n° i5, 4).4. Le groupe str développe une prothèse optionnelle dans itthï (aussi thï)

«femme» = slrî.

6§. A défaut d'insertion vocalique, le groupe consonnantique

peut encore se modifier par métathèse : infra n°s 83, gi, gg.Mais il se simplifie ordinairement par l'effet d'une assimilation

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28 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

dont les lois dépendent surtout de la nature delà seconde consonne

du groupe sanscrit.

i. Les groupes de trois consonnes ne sont pas fort communs en sk. même,

et le pâli peut toujours les alléger, soit par épenthèse, soit en leur étendant

son procédé assimilatif (cf. infra n°! 72, 2, et Q3, 2) : on se bornera donc

à supposer les cas de deux consonnes successives, classés suivant la nature

de la seconde.

2. Il est bien entendu que, même dans cette limitation, il demeure impos-sible de tout prévoir et enseigner. Mais l'analogie guidera l'étudiant dans

l'application ultérieure des principes généraux ; et, quant aux faits isolés, ils ne

relèvent que des lexiques.

SECTION I. — LA 2e CONSONNEEST DNE EXPLOSIVE.

69. La règle de ce cas est des plus simples : la première

consonne, à moins qu'elle ne soit nasale, s'assimile totalement,

en ordre et classe, à la deuxième.

1. Le groupe de nasale 4- explosive reste intact : panca «cinq» ; inda«chef» = indra; ambâ «mère»; etc.

2. Il peut même arriver que la nasale assimile l'explosive (ammâ), parfoisen changeant de classe elle-même (pannarasa et pannarasa «i5»).

3. Une nasale finale, au contraire, peut s'assimiler, mais en ordre seule-

ment, à l'explosive initiale suivante : ratin ca, infra n° io5, 1; et c'est la

règle générale devant ti, supra n° 3i, 12, 65, 4, etc.

SI. — EXPLOSIVESENTREELLES.

70, 1. Gutturale : devant dentale, vutta «dit» =ukta, satthi

«cuisse» = saktbi, duddha «trait» =dugdha; et ainsi toujours,

étant bien entendu que deux aspirées ne peuvent faire groupe

(S. 64).2. Dentale : a) devant gutturale, sakkâra «égards» = satkâra,

uggacchali «il se lève »=udgacchati, etc. ;b) devant labiale, uppaj-

jati «il se produit»=

ulpadyate, abbhuta «nierveilleux» = ad-

bhuta, etc.

3. Labiale : devant dentale, palta « atteint » =prâp ta, sadda

« bruit » = çabda, laddha « pris » = labdha, et cf. supra n° 63, 5.

On a déjà rencontré dans les textes nombre de cas similaires, et un simplecoup d'oeil au lexique permettra de les multiplier indéfiniment.

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LES GROUPES DE CONSONNES. 29

§ 2. — SEMI-VOYELLE+ EXPLOSIVE.

Il 11* Il ne saurait, naturellement, s'agir que de r et de /. La

semi-voyelle disparaît, et la consonne se double (l'aspirée par sa

non aspirée).

On sait que le sk. pratique aussi en pareil cas, facultativement, le double-ment de l'explosive, mais en gardant intacte la semi-voyelle (S. 64, 2°).

Î3. 1. r -j- gutturale : makkata «singe» = markata, magga« chemin » =

mârga, aggha « valeur » =argha.

Rarement, l'explosive se double et s'aspire à la fois : sahkharâ «gravier »=

çarkarâ. Dans dtgha «long», elle ne se double pas, ce qui maintient la quan-tité de l't (supra n? i4).

2. r -\- palatale : accati «il honore» = arcati, majjâra «chat»

=mârjâra ; macca « mortel », cf. infra n° 8 7.3. r-\- dentale : vattati « il se trouve » = vartate, saddhim « avec »

=sârdham; mais voir le n° 73.k. r-j-labiale : sappa « serpent »= sarpa, suppa « crible » =

çûrpa, gahbha «embryon»=

garbha, etc.

VU* Quand IV est suivi d'une dentale, il laisse souvent de sa

disparition une trace plus nette que le doublement : le groupe

explosif est lingualisé, phénomène aisément concevable (S. 57, et

infra n° 77), mais qui ne se laisse ramener à aucune loi fixe :

ainsi, kîrti « gloire » ne devient que kilti, tandis qu'on a attha et

altha «objet»= artha, addha et addha «demi» = ardha, et tou-

jours vaddhati «il croît», vaddhana «accroissement», etc.

Mais la lingualisation, en tant que processus phonétique vivant, n'existe

plus en pâli. Il en résulte : 1° que des finales casuelles ou autres, qui lingua-lisent leur nasale en sk., n'ont en p. que la dentale, v. g. isinâ (inslr.) =

rsinâ, sallhânam (gén. pi.) = çâstrnâm; 2° que, même après un r conservé

ou postérieurement introduit, le p. ne lingualisé pas de semblables finales,v. g. verena(n° 63, 3), sakharânam «desamis» pour sakhïnam = sakhïnâm.

'î'4. I -f- gutturale : ukkâ « torche » = ulkâ: — l + labiale :

appa « petit » =alpa, kappali « il est bien en ordre » =

kalpate ;

pagabbha « impudent » =pragalbha.

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30 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

S 3. — SPIRANTE+EXPLOSIVE.

V&, Les groupes sanscrits sk et skh (à la médiale, éventuelle-

ment, sk et skh) s'assimilent en kkh, qui devient kh à l'initiale

(supra n° hk) : nikkha «collier» =niska, nikkhamati «il sort» =

nis-krâmati (simple kamali); khandha «épaule»= skandha, klia-

lati «il trébuche» = skhalati.

Observer qu'ici et dans tout ce qui suit le doublement de l'explosive se

complique d'aspiration, si elle n'est déjà aspirée. Par raison étymologique,

l'aspiration fait défaut dans w'Mesa «chauve» =nis-keça, dukkata (cf. n" 77, 2),et similaires.

*ï 6. Les groupes sanscrits ce et çch s'assimilent en cch, v. g.acchera «merveille» =

âçcarya.

Mais simplement duccarita «mauvaises moeurs», cf. n° 75.

fit * Les groupes sanscrits st et slh, st et sth, s'assimilent res-

pectivement en llh et tth [th et th à l'initiale) : atthi «il est» =

asti, hatlha «main» et hatthï «éléphant», vatthu «chose» et vatthu

«maison»; thûpa=

stâpa; attha «huit» = astau, titthati «il se

tient» = tisthati, tuttha «satisfait» = tusta; *thubhati = sthivati,

supra n° 65, 4.

1. Sans aspiration, atia «jeté» = asta, etc.2. La lingualisation peut éventuellement atteindre le groupe tth provenant

de dentales : atthi «os»=asthi. C'est, sans doute par analogie de titthati, lecas d'un très grand nombre de dérivés de la rac. STHA, même à l'initiale :

allhita, n° 63, 8; thâna = sthâna, etc.3. Puisque kata = krta n'a pas la linguale, celle de dukkata (n° 65) ne

saurait guère procéder de IV (n° 73), mais vient du § de duskrla.

tfS. Les groupes sanscrits sp et sph (éventuellement, à la

médiale, sp et sph) s'assimilent en pph >ph initial : apphutiha«intact » =

asprsta, mais phassa « contact » =sparça ; nipphala * sté-

rile » =nis-phala ; puppha « fleur » =

puspa, etc.

Maispupp/ifto «fleuri» a un doublet phussita, où l'assimilation paraît s'êtrefaite en sens inverse, tandis que l'aspiration a affecté l'initiale.

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LES GROUPES DE CONSONNES. 31

SECTION II. — LA. 2e CONSONNEEST UNE NASALE.

SI. — EXPLOSIVE-fNASALE.

'99. En général, l'explosive assimile la nasale.

1. Gutturale : sakkoti «il peut»= çaknoti, aggi «feu» =

agni,

nagga «nu»=nagna, etc.

2. Dentale : attâ «âme» = âtmâ (nom.), sapatta « ennemi » =

sapatna. Sur dn, cf. n° 43 et S. 62.

3. Labiale : pappoti « il obtient » =prâpnoti.

Toutefois c'est dans ce domaine que l'épenthèse (supra n° 67) apparaîtavec le plus de fréquence : on a donc aussi âtumâ, pâpunoli, etc., et rukuma

«or» = rukma. — Quand ce dernier subit l'assimilation, il devient rumma. —

Les mots aggini «feu» et sakkunâti «il peut» paraissent contaminés des dou-

blets réguliers aggi et *agini, sakkoti et *sakwwù, l'un assimilé, l'autre

épenthétique.

80. Mais, quand la nasale est palatale, c'est elle qui assimile

la muette précédente -.annota «inconnu» =ajusta, yanna «office

brahmanique»=yajfia; à l'initiale, nâta «connu», nâti «parent».

S 2. — NASALESENTREELLES.

81. La première nasale s'assimile à la deuxième : ninna

«dépression du sol» =nimna; jamma «naissance» =janma

(nom.).S 3. — SEMI-VOYELLE-f NASALE.

83. La semi-voyelle s'assimile à la nasale. — 1. r -\-n^nn,

v. g, karma «oreille», vanna «aspect extérieur». — 2. r -f- m >

mm, v. g. dhamma «morale», kamma « acte »= karma (nom.).—

3. I-f-m>wim, v. g. jamma «méchant» =jâhna, vammïka «four-

milière » = vahnïka.

S k. — SPIRANTE-fNASALE.

83. Le traitement de ce groupe est très particulier : en gé-

néral, la spirante, quelle qu'elle soit, y aboutit à h, et le groupe

qui en résulte subit métathèse; après quoi la nasale, venue ainsi

en contact avec la voyelle précédente, peut éventuellement se pro-

noncer et s'écrire en niggahïta.

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32 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

1. p-\-n, v. g. panha « question » =praçna.

— Ç-\-m, v. g.

amhamaya « de pierre »= açmamaya.

Le h de pan4a vient d'assimilation préalable au ç, qui est une palatale. —

La consonne reste sifflante dans ramsi «rayon» = rasmi = raç.mi.

2. s-\-ii, v. g. «n^a «chaud» = usna, kanha «noir»=krsna,

etc. — s+wi, v. g. gimlia etgimha «été»= grïsma, etc.

3. s-\-n, v. g. n/iôna «bain» (ordinairement avec épenthèse

nahâna)= snâna, et cf. nâpita.

— s-\-m, v. g. loc. tasmin >

tamhi, etc., etc.

Dans y^n/iâ «clair de lune» = jyotsnâ, IV se change en », cf. supran" 5g.

k. h-\-n, v. g. ganliâti «il saisit» = grhnâti.—

A-j-m, v. g.

jïmAa etjimha «oblique»=

jihma.— Voir le même processus aux

nos gi et g 9 infra.

Le mot brahma «piété» et ses nombreux dérivés gardent en pâli la forme

qu'ils ont en sanscrit.

SECTION III. — LA 2e CONSONNEEST UNE SEMI-VOYELLE.

84. Ici les distinctions les plus minutieuses sont nécessaires

entre chacune des semi-voyelles elles-mêmes, et, à quelque degré

qu'on les multiplie, on ne saurait prétendre à épuiser le sujet.

Mais, malgré le caractère nécessairement inconsistant de la pho-

nétique semi-vocalique, il s'en dégage un principe général, quisubit peu de restrictions : quand l'assimilation se produit, c'est, la

semi-voyelle qui disparaît, et la consonne précédente se double si

elle n'est initiale.

Comparer, par exemple, la forme restée intacte âkhyâta «raconté» à laforme assimilée akkhâta(a bref), et tenir compte de ce qu'éventuellementelles peuvent se contaminer en une forme de compromis âkhâta, qui n'est pasnormale.

SI. — LA SEMI-VOTELLEESTr.

85. Quand la semi-voyelle est y, elle peut subsister telle

quelle, ou développer devant elle sa voyelle, ou subir une méta-

thèse : soit donc, r+y>ry, ouriy, ou yr >yir. Les deux premiers

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LES GROUPES DE CONSONNES. 33

cas n'offrent aucune difficulté; le troisième sera examiné en tempset lieu. Reste celui de l'assimilation.

86. Lorsqu'un y, précédé d'une muette non linguale ni den-

tale, ou d'une sifflante, subit l'assimilation, il disparaît, et la con-

sonne se double. —Explosive : sakko, n. pr. (aussi sakya et sâltiya,

n° 85) «Çâkya»; vuccati «il est dit» =ucyate, rajja (aussi râjiya)« royauté » =

râjya ; tappati (n° 31, n), abbhuggata «s'étant ap-

proché »= ahhyudgata, et couramment ainsi pour abln- devant

voyelle. —Nasale : sammâ, n° Zi5, i°.— Sifflante : passati «il

voit » =paçyati, gén. tassa =

tasya; sala « beau-frère » =syâla.

81 * Si le y est précédé d'une muette linguale ou dentale, l'en-

semble du groupe s'assimile en palatales de même ordre : nacca

(n° 64, 7), puhna (n° 3i, 10), etc.; sacca «vrai» =satya, âdicca

« soleil » =âditya, najjâ (instr.) «par la rivière » =

nadyâ, majjha«milieu» =

madhya, anna (n° 18), etc., etc.; à l'initiale, câga« abandon » =

tyâga, jhâna « méditation » =dhyâna, nâya « mé-

thode » =nyaya (mais nyâsa « gage » ).

1. En conséquence de cette règle, les préfixes ali-, prati- et adhi-, devant

voyelle, deviennent respectivement ace- (n° 32, \),pacc- et ajjh-, et l'on ren-

contre assez souvent la combinaison icc eva = ity eva.2. Le mot kacchapa «tortue», qui paraît issu irrégulièrement de kaçyapa,

est déjà sanscrit; mais sk. kâçyapa n. pr. a abouti normalement à Icassapa.3. Quand la dentale qui s'unit auj est finale de préfixe, c'est elle qui

s'assimile à lui : uyyoga «départ» = ud-yoga, et cf. supra n° 58, 1.

88. Le groupe ry, s'il ne demeure tel quel, peut éventuelle-

ment et sans loi déterminée :

i° Insérer un i, v. g. ariya «vénérable» = ârya, bhariyâ« épouse »=bhâryâ, supra n° 85 ;

( 1. La brévité de Ya atteste la date tardive de l'épenthèse. )

20 S'assimiler en yy, v. g. ayya «chef, prêtre»;

(2. De même kariyâ opt. et kayyâ «il ferait» = kuryât, subsidiairement

kayirâ, infra n° 11 4.)

3° S'assimiler en ll, v. g. pallahka «lit de repos»=

paryanka

(d'où fr. palanquin);

GRAMMAIREPÂLIE. •>s iiirnsicniENATIONALE.

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34 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

k" Subir une métathèse qui met le y en contact avec la voyelle

précédente avec laquelle il se contracte, v. g. âçcarya «miracle» >

*acchayra > acchera, issariya ou issera «domination», etc. Cf.

infra n° g i, et joindre les métathèses du n°n4.

89. Le groupe ly subsiste ou s'assimile en ll, v. g. ]talyâna>

kallâna «prospère».

9©. Le groupe vy peut subsister ou (très rarement) s'assi-

miler en yy. Plus communément, il devient by, et, quand ce

dernier s'assimile, on a bb (jamais vv, cf. infra n° g3, 5). Enfin

le y peut aussi disparaître purement et simplement.

Exemples : kâbya «poème» =kâvya, byahjana «consonne» (n° i5, 6), et

couramment ainsi le piéf. vi- devant voyelle; dibba «céleste» = divya,et -tabba gérondif (n° 65); vâla «serpent »= vyâla; etc., etc.

91. Le groupe hy, s'il ne disparaît par épenthèse (n° 5o, 2),se transforme par métathèse : asayha « invincible »=asahya, oruyha

gér. indécl. « étant descendu » =aA'aruhya.

Cf. supra n° 83, h, et infra n° 99. •— Dans leyya gér. décl. = leliya, il

y a simple assimilation.

S 2. — LA SEMI-VOYELLEESTB.

93. L'épenthèse est rare. La règle générale est qu'après une

consonne non nasale Yr disparaît et la consonne se double. —

Mais la semi-voyelle peut encore laisser d'autres traces de sa pré-sence, soit aspiration de la consonne précédente cumulée avec le

doublement, soit lingualisation d'une dentale subséquente, mêmeautre que n (cf. S. 5y).

— Enfin, r peut se changer en l (supran° 6 0, 2°), et alors l'ensemble de l'assimilation se fait, inversement,en ll.

1. Le lecteur reconnaîtra aisément chacune de ces variétés dans lesexemples ci-après.

2. La nasale, en composition, devant r s'écrit eu niggahïta. — Sur legroupe mr, voir aussi n° 93, 4.

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LES GROUPES DE CONSONNES, 35

93. 1. Gutturale-j~r, v. g. : pakkama «pas»=

prakrama,

agga «sommet» =agra; à l'initiale, gâheti «il fait saisir »== grâ-

hayati, ghâna «nez» =gbrâna «odorat», et cf. ghâyati «il flaire».

i. L'aspirée dans khiddâ «jeu»= krïdâ; mais aussi kïlâ. —

Groupe main-tenu dans kriyâ «actions =

kriyâ; mais aussi kiriyâ.

2. Linguale -f-r, v. g. r attha « royaume »==râstra? ottha «cha=

meau » == ustra, etc.

2. On a ici un exemple encore du traitement d'un groupe de troisconsonnes (cf. supra n0'

68, i, et 72, a), et l'on vpit que dans l'espèce latroisième disparaît complètement puisque *râsta donnerait de même raltha,et que ollhfi est homonyme de çtlfiçL«jèvre» ==ostha,

3. Dentale 4= J",V,g. igatta « membre » —gâtra, khetta « champ » =

ksetra, rattï «nuit» ==râtrï; attha «ici» =====atra, etc., satlu etsatthu

« ennemi »== çatru ; bhadra>bhadda «bon»; inda «roi, chef», sans

doublement à cause delà nasale; viddha (n° 32, 4) ; à l'initiale,

/ayo=trayas, <ïçj==trïni, drava>-daVQ, «fluide, flux»,

3. On voit qug plusieurs mots admettent le maintien du groupe : il

demeure toujours dans le dér. indriyq.,— Assimilation en // dans culla «petit»

==ksudra; mais chuddha existe aussi, et d'autre part il y a un sk. ksufia, —

De même, pour un groupe triple, alla (n° 65, 2).

k, Labiale 4=-r, v. g- : appatirûpa «malséant» =apratirûpa,

appiya «désagréable»==

apriya, sappanna «sage»==

saprajna ;

abbha « nuage » == âbhra ; à l'initiale, pati et j9«fe=

prati, piya,

pajâ, pâjia, bhâtâ « frère » = bhrâtâ ( nom. ), bhû « sourcil ».

4. Le groupe br subsiste dans brahma et dérivés, rac, RRU et dérivés.Mais le rare groupe mr développe un b épenthétique avec application de la

règle générale ; tâmra «cuivre» 3==*lambra ;> lamha.

5. Le groupe vr se double en bb (cf. supra n° go, et infra

np g7). Mais, comme à l'initiale le doublement n'est pas possible,IV tombe et le v demeure intact : vajali «il marche »== vrajati ;

pabbajati «il s'avance»== pravrajati, et pabbajja gér. indécl.==pra-

vrajya; libba «aigu» = tïvra.

6, Sifflante 4= r donne ss, y, g, : assu «larme» ==;açru, sahassa

«mille»==sahasra; à l'initiale, samana «agsète bouddhiste »=====çra-

mana, suta « entendu » = çruta ; sassû Rbelle-mère » == cvaçrû.

3.

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36 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

S 3. — LA SEMI-VOYELLEESTL.

94. Le cas est assez rare et se résout d'habitude par une

épenthèse : hilâda «joie»= hlâda. Sinon,par une assimilation déjà

connue du sanscrit : ullilta «oint» ==uuipta < ud-lipta. Et cette

assimilation s'étend aussi à la nasale d'un suffixe : sallâpa « entre-

tien » =samlâpa.

Noter l'insertion du b (n" 93, 4), puis l'épenthèse vocalique, dans ambila

«aigre» = amla.

SA. — LA SEMI-VOYELLEESTr.

95. Après muette autre que dentale, le v tombe avec double-

ment : pakka «cuit» =pakva, kinna « levain »=kinva; à l'initiale,

jahti « il brûle » =jvalati.

96. Après dentale (groupe beaucoup plus fréquent que tous

les précédents), le traitement est fort variable.

1. Sourde -j- v : —a) maintien pur et simple, tvam «toi», -tvâ

et -tvâna gér. indécl. ; —b) épenthèse vocalique, tuvam «toi»;

—c) assimilation, callâro « k » = catvâras, suff. -(ta ==-tva (S. 1 k6 ) :

—d) chute pure et simple du v à l'initiale, laça «peau»

= tvac.

1. Dans* vaklvâ «ayant dit» >" vattvâ > valvâ, il n'y a rien que de

normal, à cela près que le ll s'est allégé en l dans le groupe de trois con-sonnes: cf. n" 68, 1. Mais dans disvâ. «ayant vu» = drstvâ, le t disparaîtcomme écrasé entre la sifflante et le v. — Sur -tvâna > -tûna, cf. infran° m, 3. — L'assimilation se fait en ce dans caccara «carrefour» = cat-vara.

2. Sonore simple -\- v : —a) maintien du groupe, dve «deux»;

—b) épenthèse vocalique, duve, etc. ; —

c) dv >bb, ubbinaya«fausse discipline»

==ud-vinaya, d'où —

d) b à l'initiale bârasa

«12», bâmsati «22», etc. ; —e) assimilation, saddala «gazon»

= çâdvala; —f) chute après initiale, dïpa «île» =

dvîpa, disa

«ennemi», de rac. DVIS.

2. Sur dosa «haine», cf. infra n° 111, i.

3. Le groupe dh 4- v ne paraît guère admettre que l'assimilation :addhâ «chemin» = adhvâ (nom.); dhaja «drapeau» =

dhvaja;sauf en 197,4 (-dhvc>-vhe).

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LES GROUPES DE CONSONNES. 37

3. Toutefois uddha et ubbha «dressé» = ûrdhva ont l'alternance de dentale

et labiale. Observer que le groupe est de 3 consonnes.

4. ïï va de soi que le groupe nv<:nu ne subit aucun changement: an-

veti «il suit».

9'î'. Le groupe rv s'assimile en bb (cf. supra nos go et g3 , 5) :

pabbata «montagne»=

parvata; nibbâna «l'état suprême»= nir-

vana. — Pour h, on a : kibbisa « péché»==kilvisa (aussi kilbisa);mais pallala «mare» ==

palvala.

98. L's étant une dentale, le v qui le suit est traité comme au

n° g6, toutefois avec plus de constance. L'assimilation est de

règle : assa « cheval », kurussu « fais » = kurusva, bhassara « brillant »

== bhâsvara, etc.; à l'initiale, sa «chien» = çvâ, sagga «ciel»,

sassû «belle-mère». Mais l'épenthèse n'est point rare : suve (et sve)

«demain»; suvâmï (et sâmï) « maître »==svâmï (nom,. \ suvatthi(et

solthi, infra n° 111) «bien-être» = svasti.

99. Le groupe hv subit la métathèse en vh,v. g. jivhâv. langue»=

jihvâ, savhaya «qui se nomme» =sâhvaya. Cf. nos 83 et gi.

Sur gabbhara = gahvara, supra n° 57, 3.

SECTION IV. — LA 2e CONSONNEEST UNE SPIRANTE.

ÎOO. L'A vient rarement après consonne, et ce groupe s'éli-

mine par épenthèse (supra n° 67, 2). Quant à la sifflante, elle ne

peut suivre qu'une explosive sourde, une nasale, un r ou un l. Le

principe est simple : la gutturale assimile la sifflante, qui au con-

traire assimile la semi-voyelle; si l'explosive est dentale ou labiale,

l'assimilation est réciproque et donne naissance à une consonne

intermédiaire.

Il va de soi que la nasale devant s est niggahïta : vamsa «bambou» =

vamça, etc.

ÎOI. Le groupe sk. h s'assimile en kkh (aspiration et dou-

blement) : cakkhu « oeil » == caksus, bhikkhu « moine »== bhiksu,

rukkha « arbre »== vrksa ; à l'initiale, khetta = ksetra, khipali «il

jette»=

ksipati, khudda «petit » == ksudra.

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38 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

i. Sans aspiration, ikka «ours» = rksa.

2. L'assimilation en cch (infra n° 102) est plus rare, mais souvent option-nelle : accha «ours», akkhi et acchi «oeil» = aksi, pakkha etpaccha «aile»

= paksa; à l'initiale, chuddha (n° g3, 3), khana «moment» et chana «fête»

= ksana, chaîna «terre» = ksamâ; sans aspiration, culla(n° g3, 3).

103. Les rares groupes ts et ps s'assimilent en cch (supran° îoô): macchara « envieux »== matsara, maccha « poisson »== ma-

tsya (3 consonnes); accliarâ «nymphe céleste»== apsarâs (nom.).

103. LV s'assimile à la sifflante :phassa « toucher »==sparça;vassa «pluie»

== varsa, issâ «jalousie»=

ïrsyâ (3 consonnes), etc.

Quant à l -\- sifflante, je n'en sais pas d'exemple en pâli.

104. Version VIII.

LESLABODRSDUBUDDHA.

1. evam me sutam || 2. ekam samayam bhagavâ magadhesuviharati brâhmanagâme || 3. tena kho pana samayena kasibhârad-

vâjassa brâhmanassa paiicamattâni nangalasatâni payuttâni honti

vappakâle || k. atha kho bhagavâ puhbanhasamayam nivâsetvâ

pattacïvaram âdâya yena kasibhâradvâjassa brâhmanassa kammanto

tenJ upasamkami || 5. tena kho pana samayena kasibhâradvâjassabrâhmanassa parivesanâ vattati || 6. atha kho bhagavâ yena pa-rivesanâ tenJ upasamkami | upasamkamitvâ ekamantam atthâsi \\

7. addasâ kho kasibhâradvâjo brâhmano bhagavantam pindâyathitam | disvâna bhagavantam etad avoca |[ 8. aham kho samana

kasâmi ca vapâmi ca kasitvâ ca vapitvâ ca bhunjâmi | tvam pi sa-

mana kasassu ca vapassu ca kasitvâ ca vapitvâ ca bhunjassû 'ti ||

g. aham pi kho brâhmana kasâmi ca vapâmi ca kasitvâ ca vapitvâca bhunjâmïti || 10. na kho pana mayam passâma bboto gota-massa yugam va nangalam va phâlam va pâcanani va balivadde va |atha ca pana bhavam gotamo evam âha | aham pi kho brâhmanakasâmi ca vapâmi ca kasitvâ ca vapitvâ ca bhunjâmïti II 11. athakho kasibhâradvâjo brâhmano bhagavantam gâthâya ajjhabhâsi ||

1 2. kassako patijânâsi na ca passâma te kasim |kasin no pucchito brûhi yathâ jânerau te kasim ||

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LES GROUPES DE CONSONNES. 39

i3. saddhâ bïjam tapo vutthi paiinâ me yuganangalam |

hirï ïsâ mano yottam sati me phâlapâcanam ||

îk. kâyagutto vacïgutto âhâre udare yato |

saccam karomi niddânam soraccam me pamocanam ||

i5. viriyam me dhuradhorayham yogakkhemâdhivâhanam |

gacchati anivattantam yattha gantvâ na socati ||

16. evam esâ kasï katthâ sa hoti amatapphalâ |

etam kasim kasitvâna sabbadukkhâ pamnccatïti ||

(Sutta-Nipâta, I, 4.)

7. *adrçat = adarçat. — 8. kasassu, cf. n° 98. — 10. vayam, bhavato,bhavân. — 11. -abhâsata.— 12. Cf. infra n" 127; jànemu, pi. 1 opt.

i5. -ântam.

105. Version IX.

STANCESGNOMIQUES.

1. hitvâ ratin câratin ca sîtibhûtam nirûpadhim |

sahhalokâbhibhum vïram tam aham brûmi brâhmanain ||

2. yo ca vantakasâv assa sïlesu susamâhito |

upeto damasaccena sa ve kâsâvam arahati ||

3. appamâdarato bhikkhu pamâde bbayadassivâ |

abhabbo parihânâya nibbânass" eva santike ||

k. bahum pi ce sahitam bhâsamâno

na takkaro hoti naro pamatto |

gopo va gâvo ganayam paresamna bhagavâ sâmannassa hoti ||

5. phandanarn capalam cittam dûrakkham dunnivâriyam |

ujum karoti medhâvï usukâro va tejanam ||

6. yathâ dandena gopâlo gâvo pâceti gocaram |

evam jarâ ca maccu ca âyum pâcenti pâninam ||

7. vânijo va bhayam maggam appasatthomahaddhano |

visam jïvitukâmo va pâpâni parivajjaye ||

8. yathâpi rahado gambhïro vippasanno anâvilo |

evam dhammâni sutvâna vippasïdanti panditâ ||

9. na tam kammam katain sâdhu yam katvâ anutappati |

yassa assumukho rodam vipâkam patisevati ||

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40 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

10. dhïrafi ca pannafi ca bahussutan ca

dhorayhasïlam vatavantam âriyam |

tam tâdisam sappurisam sumedham

bhajetha nakkhattapathani va candimâ ||

(Dhammapada, passim.)

i. çïtï-, S. 36o. — 2. «.ssa= syât (n° 25q). — 4. bahum nt.; gâvo ace.

pi.; ganayam, n° 46. — io. Scander âryam. Sg. 3 opt. bhajetha.

CHAPITRE VI.

LES GROUPES DE VOYELLES ET CONSONNES.

106. Indépendamment de quelques syncopes violentes dans

des mots très usuels — comme bhante (formule de salutation à

un religieux) pour bhadante = bhadram te « bonheur à toi ! » —

les combinaisons de voyelles et consonnes en pâli n'intéressent, en

fait de consonnes, que les nasales et les semi-voyelles et n'offrent

aucune difficulté. La plupart, d'ailleurs, sont optionnelles, c'est-

à-dire que la forme pleine subsiste presque toujours côte à côte

avec la contraction.

SECTION I. — NASALES.

ÎO1?. On sait déjà que la contraction d'une consonne nasale

avec voyelhs précédente se nomme niggahïta, et l'on a vu avec

quelle facilité les nasales s'échangent, soit entre elles, soit avec le

niggahïta.

La mutation du niggahïta en nasale palatale devant eva, v. g. tanneva =

tam eva= tam eva, n'est pas un fait spontané, mais le résultat de la combi-naison avec yeva, forme pâlie de eva.

108. Dans le corps d'un mot, la nasalisation peut disparaître,avec allongement compensatoire de la voyelle précédente, devant

semi-voyelle ou spirante : sâratta « passionné »= samrakta ; vïsali

«20», cattâlïsa « k o » ; sïha « lion » = simha ; etc., etc.

109. Inversement, soit phénomène d'assimilation, soit licence

prosodique, soit simple erreur de graphie, une nasale peut s'in-

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LES GROUPES DE VOYELLES ET CONSONNES. 41

sérer entre une voyelle et la consonne suivante : nagara > nahgara«ville».

SECTION II. — SEMI-VOYELLES.

HO. Le groupe ya, en syllabe de moindre accentuation,. est susceptible de se réduire à un simple i, v. g. nigrodha

«figuier banian» =nyagrodha, majjhima «moyen» (adj.)=ma-

dhyama.

Ce que les grammairiens pâlis désignent, très improprement, sous le nomde samprasârana. Cf. S.'8i. — Disparition dissimilalive dans: upâdhyâya>upajjhâya>upajjha «précepteur»; moggallâna n. pr. = maudgalyàyana.

111. Le groupe va, essentiellement après un s, peut se con-

tracter en o, v. g. sotlhi «bien-être» == svasti, sonna «or» = svamia=====svarna < suvarna.

i. Même contraction, pour le groupe ve, dans dosa «haine» ==dvesa.2. On connaît, le doublet à épenthèse stwalthi. — Dans supati «il dort» =

*svapali, la voyelle vient de l'analogie du vbl supta = sulla.3. Le gérondif indéclinable en - tvâna admet une forme contracte en - lûna.

Cf. infra n" 287. —Disparition de v dans yâgu «gruau» = yavâgu.

113. Le groupe vr subit une métathèse, qui change la con-

sonne en voyelle, et réciproquement, dans : rukkha «arbre»

= vrksa, apclruta « ouvert » ==apâvrta.

113. Le groupe aya se contracte en e dans le suffixe des cau-

satifs et des dénominatifs (S. 33i et 357) : yojeli «il unit»

==yojayati ; ânâpeti « il commande » =

âjfiâpayati ; gopayati> gopeli«il garde».

114. Le groupe ariy, procédant essentiellement d'épenthèse

(supran0

88, 1-2), peut subir métathèse en ayir, v. g. : ayirassa

gén. =ariy assa, kariyâ «il ferait» > kayirâ, karïy ati (== krïyate)

«il se fait, il devient» > kayirati, etc.

La syllabe ri disparaît tout entière dans porisa >posa «homme» , peut-êtrecontaminé d'un mot *pomsa = *paumsa «mâle».

115. Le groupe alu semble perdre, son J et se contracter

eno, danskhalu (==khalu) «certes »> kho (aussi khu, supra n° /i 2).

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42 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

116. Le groupe ava se contracte en o dans plusieurs mots

très usuels, notamment : le préf. ava, v. g. avatarali > otarali «il

descend»; bhavati > /ioft «il est» ; bhoto, supra n° io/(, 10.

On sait que cette contraction, bien qu'infiniment plus rare, n'est pas sans

exemple en sanscrit (S. s. v. bhos).

11V* Le .groupe avi semble avoir perdu son v, puis s'être

contracté en e, dans le terme technique thera «moine âgé, reli-

gieux, révérend» = sthavira «vieux».

118. L'enclitique iva «comme» (ou*yiva, cf. supra n° 3g)

peut subir métathèse et devenir viya.

i. Ici s'achève la phonétique pâlie. On ne s'étonnera pas de lui voir tenir

deux à trois fois plus de place que la phonétique sanscrite, si l'on réfléchit

que la connaissance théorique du pâli réside presque tout entière dans sa

phonétique. ïï n'y a pas d'exagération à dire que qui saurait à fond la pho-

nétique du pâli pourrait, à lui tout seul, restituer le pâli tel qu'il est, —

exception faite des formes analogiques qui sont bien vite apprises, — et entout cas traduirait, sans autre aide que celle d'un dictionnaire sanscrit, untexte pâli de moyenne force. On ne saurait donc trop recommander l'étudeattentive de ces six chapitres.

2. Ce qui fait la difficulté des équivalences à retenir, c'est l'uniformité re-lative du pâli, en contraste avec la multiplicité des groupes phonétiques san-scrits: ainsi, un mot tatla peut représenter takta «élancé» et tapta «chauffé»,et pourrait encore représenter tatra «là» , si celui-ci n'était devenu tattha, ettattva «existence», s'il n'était resté tatva; ainsi, sulla est sûtra «aphorisme» ,

supta «endormi» et syûta «cousu», et pourrait être encore sûkta, etc. ; ainsi,paila est pattra «aile», pâtra «coupe» et prâpta «obtenu», etc. On n'enfinirait pas. La présence d'une linguale dans un mot fournit souvent un indice

précieux de la disparition d'un r ou d'un s assimilé (supran"' 73 et 77) : onobservera donc avec soin les lettres pointées en-dessous; mais encore est-ceun indice bien fuyant (nibbâna = nirvana, etc.). 11 faut épuiser toutes les

possibilités, puis choisir celle qui convient au sens du texte.3. Pour faciliter aux débutants ce travail, que plus tard ils exécuteront

machinalement, on a réuni en tableau les principaux groupes sanscrits dedeux ou trois phonèmes et leurs équivalences pâlies. U est toutefois entendu :i" que ce tableau ne comprend pas, en principe, les cas d'épenthèse ou demétathèse; 20 qu'il ne donne que les équivalences usuelles, négligeant les

exceptions, assez nombreuses ainsi qu'on l'a vu; 3° qu'il ne donne que laforme médiale (n° 54) dont on déduira la forme initiale.

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LES GROUPES DE VOYELLES ET CONSONNES. 43

119. Tableau d'équivalences du Sanscrit au Pâli.

SK. P SK. P. SK. P. SK. P.

aya e tk kk bhy bbh çc ce

ava o tkh kkh bhr bbh çeh cch

kt tt tp pp my mm çn nli

ktr tt tph pph mr ml) cm mh

ktv tv un tl mt 11 çy ss, cch

ky kiy, kk ty ce ya ya, i çr ss

kr kk tr tt, tth rk kk çv ss

kv kk tv tt rg gg sk kkh

ks kkh, cch ts cch, ss rgh ggh skh kkh

ksn kkh, nh tsn si, nh rc ce st tth

ksy kkh, cch tsy cch rch cch str tth

khy kkh thy cch rj jj stv sv

gdh ddh thr tth ni nn sth ^h

gn gg dg gg rt tt çn nh

gy giy^gg àeh ggh rty cc ?P PP11

gr gg dh bb rd dd, dd sph pph

gv gg dbh bbh rdr H ?m mh

ghn ggh dy jj, yy rdh ddh, ddh sy ss

ghy ghiy, ggh dr dd rp pp ?v ss

ghr ggh dv bb, dd rbh bbh sk kkh

cy cc dhy jjh riy, yy skh kkh

chy cch dhr ddh ryj 11,yir st tth

jfi fin dhv ddh, bbh rv bb sth tth,tlh

jy jj ny "fi rs ss sn •

fie ne, nn nv nn rsy ss sp pph

ty cc pt tt lk kk sph pph

tr tt py piy, pp lp PP sm mh

thy . cch pr pp 1b bb sy ss

thr tth pv pp iy iy, U sr ss

dy jj ps cch Iv bb, 11 sv ss

dr dd bd dd va va, o hn nh

dhy jjh bdh ddh vr vu, ru hm mh

dhr ddh by bb vy bb hy yh

ny fin br br, bb vr bb hv vh

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kk PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

13 O. Version X.

RÀUPUTTAPETAVÀTTHD.

i. naccam gîtant ratim khiddam anubhûtvâ anappakam |

uyyâne caritvâna so pavisati giribbajam ||

a. isim sunettam addakkhi attadantam samâhitam |

appiccham hirïsampannam unche pattâgate ratant ||

3. hatthikkhandhato oruyha labha bbante 3ti ca bruvi |

tassa pattam gahetvâna uccam paggayha khattiyo II

k. thandile pattam hhinditvâ hasamâno apakkami |

ranfio kitavassâham putto kim mam bhikkhu karissasi ||

5. tassa kammassa phaimsassa vipâko katuko ahu |

yani râjaputto vedesi nirayamhi samappito ||

6. chai eva caturasïti vassâni nahutâni ca |

bhusam dukkham nigato "tthi niraye katakibbiso ||

7. etâdisam kho katukam appadutthapadosinam |

paccanti pâpakammantâ isim âsajja subbatam ||

8. so tattha bahuvassâni Aredayitvâ bahudukkham |

khuppipâsahato nâma peto âsi tato cuto ||

9. evam âdïnavam disvâ issaramadasanibbavam |

pahâya issaramadam nivâtam anuvattaye ||

10. ditthe Va dhamme pâsamso yassa buddhesu sagâravo |

kâyassa bhedâ sappanfio saggam so upapajjatîti ||

(Petavatthu, IV, 7.)

2. adrâksït. — 3. abravît. — 5. abhût, *avedaisït, et cf. infra n° i53, 1.—

7. appa-, épithète de isi?n. — 8. âsït. — 10. Cf. infra n° 146.

131. Version XL

IKSTEUCTIOKMORALE.

1. kim su 3dha vittam purisassa settham

kim su sucinnam sukham âvahâti |kim su hâve sâdutaram rasânam

kathamjïvim jmtam âhu settham ||2. saddh

5ïdha vittam purisassa settham

dhammo sucinno sukham âvahâti I

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LES GROUPES DE VOYELLES ET CONSONNES. 45

saccam hâve sâdutaram rasânam

pannâjïvim jïvitam âhu settham ||3. katham su taratï ogham katham tarati annavam |

katham su dukkham acceti katham su parisujjhati ||k. saddhâya taratï ogham appamâdena annavam |

viriyena dukkham acceti pafinâya parisujjhati ||5. katham su labhate pannam katham su vindate dhanam |

katham su kittim pappoli katham mittâni ganthati |asmâ lokâ param lokam katham pecca na socati ||

6. saddahâno arahatam dhammam nibbânapattiyâ |

sussûsâ labhate pannam appamatto vicakkhano ||

7. patirûpakârï dhuraArâ utthâlâ vindate dhanam |

saccena kittim pappoti dadam mittâni ganthati ||

8. yass5

ete caturo dhammâ saddhassa gharamesino |

saccam dhammo dhiti câgo sa ve pecca na socati ||

9. imgha afîne pi pucchassu puthû samanabrâbmane |

yadi saccâ dama câgâ khantyâ bhiyyo 3dha vijjati ||

10. kathan nu dâni puccheyam puthû samanabrâhmane |so iiam ajja pajânâmi yo attho samparâyiko ||

11. atlhâya vata me buddho vâsâyâlâvim âgamâ |

so ^ham ajja pajânâmi yattha dinnam mahapphalam ||

12. so aham vicarissâmi gâmâ gâmam purâ puram |

namassamâno sambuddham dhammassa ca sudhammatan Jti II

(Sutta-Nipâta, I, 10.)

1. Cf. n° 197, 6; -laram, cf. n° 185 ; âhuh. — 5. Lire peut-être metlani.— 6. çraddadhâno «par la foi» ; -pattiyâ, loc. du but ou abl. du motif? sus-

sûsâ, cf. infra 11°.160, 3. — 8. isino gén. sg.—

9. ahne, etc., ace. pi.; yadi«si» interrogatif.

— 10. yo, cf. S. 160. — 11. atlhâya, infra n" 125, 1.

13 3. Version XII.

EXCÈSDE ZÈLE.

i. tena kho pana samayena anfiataro upâsako gilâno hoti |

tassa pajâpatï abhirûpâ hoti dassanïyâ pâsâdikâ II 2. chabbaggiyâbhikkhu tassa itthiyâ patibaddhacittâ honti II 3. atha kho chab-

baggiyânam bhikkhûnam etad ahosi | sace kho so âvuso upâsako

jïvissati na mayan tam itthim labhissâma | banda mayam âvuso

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46 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

tassa upâsakassa maranavannant sainv&nnemâ" 'ti II k. atha kho

chabbaggiyâ bhikkhu yena go upâsako ten' upasamkamimsu |

upasamkamitvâ tamupâgakam etad avoeum II 5. tvani kho 'giupâ-

saka katakalyânq katakusalo katal?hïruttâno akatapâpo akata-

luddho akatakibbiso | katam tayâ kalyânain akatam tayâ pâpam ||

6. kim tuyh- iminâ pâpakgna dujjïvitena | matan te jïvitl seyyo ||

7. ito tvam kâlamkato kâyassabhedë param maranâ sugatim gaggam

lokam upapajjissasi | tattha dibbehi pancahi kâmagunehi samappito

samangibhûto paricâressagïti II 8. atha so upâsako I saccam kho

ayyâ âhamsu | ahaô hi katakalyâno katakusalo katabhïruttâno aka-

tapâpo akataluddho akatakibbiso | katarn maya kalyânam akatam

maya pâpam | kim maybr iminâ pâpakena dujjïvitena I matam me

jïvitâ seyyo | ito aham kâlamkato kâyasga bbedâ param maranâ

sugatim saggam lokam npapajjisssmi | tattha dibbehi pancahi

kâmagunehi samappito gamangibhuto p&ricâressâmïti ||

(Sutta^Yibbanga, III, a. A suivre.)

2. bhikkhu, infra n* 167: ils désirent la faire entrer dans leur commu-

nauté'. -=^3. Formule fréquente, sous-entendre quelque chose comme matam :

«d'eux fut la pensée.==ils se dirent», samvaiiiwim = samvarnayâniii, impér.tassa, cf. n° 125. -^ 5. tvayâ, = ù,jîvilâ, n" I3Q, = 8. âhamsu «ont dit».

CHAPITRE VIL

GÉNÉRALITÉS SUR LA DÉCLINAISON.

133. Le pâli distingue trois genres, entre lesquels les sub-

stantifs se répartissent sensiblement «me en sanscrit, surtout en

ce qui concerne les féminins. Il y a toutefois cette différence ? qu'unsubstantif qui n'a en sanscrit qu'un seul genre usuel, soit masculin,

soit neutre, peut être des deux genres en pâli.

134. Mais le pâli n'a que deux nombres : le pluriel y rem-

place le duel sanscrit, qui survit à peine dans la déclinaison du

nombre s (infra nB 187, 2),

Il en résulte, entre autres conséquences, que les composés collectifs dedeux termes et du type S. 879, 1 prennent au second terme la marquedu pluriel, v, g. mMpitaro «père et mère».

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GÉNÉRALITÉS SUR LA DÉCLINAISON. 47

135. Nominalement, lejjâli a gardé leg huit cas du sanscrit,

Mais en fait ce nombre se trouve passablement réduit par suite de

circonstances accessoires, savoir : ip Je datif s'est entièrement con-

fondu avec le génitif aux deux nombres; 20 l'ablatif et l'instrumental

du pluriel n'ont plus qu'une seule et même forme; 3° dans la plu-

part des déclinaisons le nominatif et l'accusatif du pluriel sont

identiques ; k" d'autres confusions partielles se retrouveront en leur

lieu, cf. infra n 0' 160 sq.

1. Le vrai datif existe encore pour nombre de thèmes en -a-, mais sousforme de survivance adverbiale désormais figée et devenue étrangère fe ladéclinaison proprement dite : atlhâya me (n"i2i,iiV«à cause de moi, dansmon intérêt» ; lokânukampâya «par commisération pour le mondes.

2. La confusion de l'instr. et de l'abl. pi. est purement formelle : elle pro-cède de la similitude extérieure des deux désinences -bhis et -bhyas. Maiscelle du gén, et du dat. aux 2 nombres est fonctionnelle : on sait que le sk.

classique emploie couramment le gén. en fonction de dat. ; l'usage pâli n'est

que la généralisation de cet emploi (S. 97, 4°).3. Si le nombre des cas a diminué en pâli, en revanche les formes de

chacun d'eux ont foisonné : ce qui, au surplus, ne complique guère la décli-

naison; car, ce foisonnement étant dû à l'analogie, les types qui en sont

issus sont aisés à retenir et identifiables au premier coup d'oeil. Il n'importe

que gacchanlassa, par exemple, ne puisse s'apparier à gacchatas (gén.),

puisque sa finale, imitée de celle de devassa = devasya, le fait immédiatement

reconnaître pour un génitif.

136. Les règles de l'emploi des cas sont en principe les

mêmes en pâli qu'en sanscrit; mais elles y sont, en pratique, beau-

coup plus flottantes, ainsi qu'on doit s'y attendre pour une langue

qui se rattache au védique, de syntaxe plus libre que le classique,et pour des textes d'époques diverses, dont les auteurs n'avaient

pas tous reçu une éducation grammaticale uniforme. Par ces deux

raisons, la syntaxe casuelle du pâli présente d'assez nombreuses

particularités gporaaiques, dont il suffira de signaler ici quelques-unes à titre d'exemple.

1. Par une licence hardie, mais commune en sk. védique, le %-' terme

invariable d'un composé peut s'accompagner d'un déterminant quelconque

(adjectif, numéral, etc.), qui s'accorde avec le cas que prendrait son sub-

stantif s'il n'était pas le 1" terme d'un composé ; ainsi paneannam pabbata^

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48 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

majjhe «au milieu des cinq montagnes», équivalant à pancannam pabbalâ-

nam majjhe = pancânâm parvatânâm madhye.2. L'habitude de construire avec l'ace, les verbes de mouvement intran-

sitifs a pu amener une construction pareille à la suite d'autres verbes in-

transitifs de nature toute différente; cela surtout à la faveur de la stylistique

particulière, redondante, volontiers assonante et monotone de parti pris,

qu'affectionnent les écrits bouddhiques, et dont le lecteur a pu déjà se faire

une idée. Ainsi, après avoir dit annam bhulvâ udakam pivitvâ, le conteur ajou-tera sans scrupule sayanam sayitvâ «s'étant couché [sur] un lit», encore quela syntaxe correcte exige le loc. sayane ordinairement employé.

3. De même, l'habitude d'employer surtout l'ace, ou le loc. à la suite des

prépositions fait que l'un ou l'autre de ces cas pourra éventuellement être

régi par une préposition dont le sens en appelle un autre, nommément

l'instr. : saha gacchi tathâgatam «il suivit le Ruddha» (Bïpavainsa, II, 18):

pancabhikkhusate saha «avec 5oo moines» (ib., II, 52); de même avec un vb.,uîiche rato (n° 120, 2), équivalant à unchena, etc.

4. D'une manière générale, en traduisant un texte pâli, on songera aux

déformations énormes que la déclinaison du latin classique a subies dans les

usages du latin vulgaire et de décadence; et, bien que le pâli ne soit pas à

beaucoup près descendu à un pareil chaos, on ne s'étonnera point pourtantd'y rencontrer çà et là des cas similaires.

13"y. Le nominatif, cas du sujet et du prédicat, s'emploie

prédicalivement, comme en sanscrit, à la suite des verbes qui

impliquent le fait d'avoir ou de s'attribuer une certaine modalité,

v. g. kassako palijânâsi (n° 10k, 12, et cf. S. 92) ctu [te] dis

laboureur 5).

138. L'accusatif s'emploie, avec autant et plus encore de

conséquence qu'en sanscrit, comme complément des verbes tran-

sitifs, des verbes et des prépositions de mouvement, anu, abhi,

liro,pati, etc.

Ainsi, il suffit parfois qu'un vb. ait un préf. de ce genre pour qu'il soit-

susceptible de régir l'ace., alors même que sa valeur significative y répugne :le vb. prati-bhâ «convenir à, plaire à», régit habituellement le datif en clas-

sique (parfois l'ace, dans la langue plus archaïque) ; le pâli le construit àvolonté avec son génitif ou avec l'ace, apissu mam tisso upamâyo palibhamsu,«est-ce que les trois paraboles m'ont été accessibles? = ai-je bien compris testrois paraboles?»

139. L'instrumental d'accompagnement, d'égalité, demoyen,de cause, d'instrument, d'organe, l'instrumental complément du

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GENERALITES SUR LA DÉCLINAISON. 49

verbe passif ou du verbal à sens passif, l'instrumental de temps,

d'espace, de mesure, de qualité, etc., n'appellent aucune obser-

vation particulière.

i. Noter toutefois l'instr. de motif : annena vasati, «il habite [ici] à causede la nourriture» ; le sk. dirait «aunâya», ou mieux «annasyârthe».

2. Noter aussi le type d'instr. dejnes^irejmjjualité : visesopancahi vassehibimbisârassa gotamo (Dîpavamsa, III, 58), «Gôtama [est] supériorité deRimbisâra par 5 aus = G. était de 5 ans plus âgé que R.»; et observer dansla même phrase la fonction du prédicat et du génitif.

130. L'ablatif de point de départ, d'éloignement, de distance,

de recul et peur, d'origine, de cause, etc., et l'ablatif complémentd'un comparatif d'inégalité (n° 122, 6 ),

— à cela près que le pre-mier peut parfois être suppléé par le génitif,

— obéissent aux

mêmes règles qu'en sanscrit : cf. S. 96 et infra n° i3i, 20.

L'ablatif, avec ou sans param (cf. supra n01120, 10, et 122, 7), peut

signifier «à la suite de».

131. Le datif-génitif, outre les usages ordinaires de ces

deux cas en sanscrit, en cumule un certain nombre d'autres : ——

1° celui de l'instrumental de qualité, kusalo naccagïlassa «habile

dans la danse et le chant»; -— 20 celui de l'ablatif de recul et

peur, tasanti danclassa «ils craignent le bâton », tanatâdhammassa

parihâyanti «ils sont délivrés de l'empire de la concupiscence»;— 3° celui du locatif absolu, gacchantassa kâlassa synonyme de

gacchantasmim kâle «le temps marchant».

Le génitif absolu existe aussi en sanscrit classique, mais il y est sensible-

ment moins usité.

133. Le locatif ou cas de la situation peut, comme en sanscrit,

remplacer l'accusatif-iilatif et le datif du but. Mais, de plus, le

locatif est en quelque façon le cas à tout faire de la syntaxe pâlie,

et on le trouve notamment employé pour : — 1° l'accusatif com-

plément direct, bhikkhûsu abhivâdeli «il salue les religieux»;—

20 l'instrumental de motif, dïpï cammesu hannale «.c'est pour ses

peaux qu'on tue le léopard»;— 3° l'ablatif de défense, kaclallsu

GRAMMAIRE1>ÂL1£. ''

IKPRIttKmENATIONALE.

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50 PRÉCIS. DE GRAMMAIRE PÂLIE.

gaje rakkhanli «ils écartent les éléphants des bananiers»; — k" le

datif du donataire, sahghe dinnam mahapphalam « le don fait à l'Eglise

porte ample fruit»; — 5° le génitif partitif, kanliâgâvlsu sampama-

klâratamâ «la noire est des vaches la plus riche en lait».

i. Ce dernier locatif s'explique par «parmi». Tous les autres sont, à pro-

prement parler, des locatifs du but et s'expliquent par «par rapport à». Ils

sont également tolérés en sk., mais bien moins communs.2. ïïen est de même du locatif par semi-solécisme, n° 126, 3.

133. Le vocatif, par suite de l'habitude des bouddhistes de

ponctuer à profusion de formules d'interpellation et de politesseleurs moindres discours, est un cas des plus usuels. Certaines de

ces formules, figées sous une forme invariable, se sont propagéesen dehors de leur domaine propre, à titre de parenthèses explé-tives et grammaticalement indépendantes.

1. Le voc. sg. âvuso (supra n°s 4i, et 122, 3) s'emploie en parlant à

plusieurs personnes de la confrérie et équivaut ainsi à «Messieurs, mes chère

frères», etc.2. Le mot bhante, qui figure ordinairement seul ou en accompagnement

d'un vocatif, — bhante ayam bhikkhu, «Maître, voici le moine», bhante

Nâgasena, «ô révérend N.», — peut aussi se construire avec un nominatif:sunâlu me bhante samgho «daigne la sainte Église m'entendre». Il est vrai quebhante<bhadante n'est point, de par ses origines, un vocatif (supra n° 106);mais il passe pour tel, et il l'est si bien devenu dans la conscience linguis-Lique du sujet parlant pâli, qu'il a donné naissance par répercussion à unnominatif bhadanto «le prêtre bouddhiste», qui même a passé en sk. souscette forme (bhadantah).

134. Version XIII.

STANCESGNOMIQUES.

1. appamatto pamattesu suttesu bahujâgaro |abalassam va sïghasso hilvâ yâti surnedhaso ||

2. yathâpi ruciram puppham vannavanlam agandhakam |evam subhâsitâ vâcâ aphalâ hoti akubbato [|

3. yathâpi ruciram puppham vannavanlam sagandhakam |evam subhâsitâ vâcâ saphalâ hoti kubbato ||

k. selo yathâ ekaghano vâtena na samïrati |evam nindâpasamsâsu na saminjanli panditâ ||

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GÉNÉRALITÉS SUR LA DÉCLINAISON. 51

5. sabbattba ve sappurisâ vajantina kâmakâmâ lapayanti santo |

sukhena phutthâ athavâ dukkhena

noccâvacam panditâ dassayanti ||

6. yo ca vassasatam jîve kusïto hïnarvïriyo |

ekâham jlvitam seyyo viryam ârabhato dalham ||

7. yo appadutthassa narassa dussati

suddhassa posassa ananganassa |

tam eva bâlam patieti pâpamsukhumo rajo pativâtam va khitto II

8. sabbe tasanti dandassa sabbesam jïvitam piyam |

attânam upamam katvâ na haneyya na ghâtaye ||

9. yassa pâpam katam kammarn kusalena pidhiyyati |

so mam lokam pabhâseti abbbâ mutto va candimâ ||

10. idha vassam vasissâmi idha hemantagimhisu |

iti bâlo vicinteti antarâyam na bujjhati ||

(Dhammapada, passim.)

2. Scander hol' ou hoty. L'élève doit maintenant aisément se rendre comptedes menues corrections qui suffisent la plupart du temps pour remettre sur

pied un vers défectueux : l'observation ne sera pas renouvelée. —- 6. jîvet.— 10. vasisyâmi; cf. supra n° 124.

135. Version XIV.

EXCÈSDE ZÈLE(Suite).

1. so asappâyâni c" eva bhojanâni bhunji asappâyâni ca khâ-

daniyâni khâdi asappâyâni sâyaniyâni sâyi asappâyâni pânâni pivi II

2. tassa asappâyâni c eva bhojanâni bhunjato asappâyâni ca

khâdaniyâni khâdato asappâyâni sâyaniyâni sâyato asappâyâni

pânâni pivato kharo âbâdho uppajji || 3. so ten3

eva âbadbena

kâlam akâsi || k, tassa pajâpatï ujjhâyati khlyati inpâceti | alajjino

ime samanâ sâkiyaputtiyâ dussllâ musâvâdino | ime hi nâma

dhammacârino brahmacârino saccavâdino sïlavanto kalyânadhammâ

patijânissanti | n atthi imesam sâmaniiam n'atthi imesarn brâh-

mannam nattham imesam sâmannam nattham imesam brâhman-

nam kuto imesam sâmannam kuto imesam brâhmaniiam apagatâ

II.

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52 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

ime sâmannâ apagatâ ime brâhmannâ | ime me sâmikassa mara-

navannam samvannesum imehi me sâmiko mârito Jti II 5. anfie

pi manussâ ujjhâyanti khlyanti vipâcenti I alajjino ime samanâ

sâkiyaputtiyâ dussîlâ musâvâdino | ime hi nâma dhammacârino

brahmacârino saccavâdino sllavanto kalyânadhammâ patijânis-santi | a' atthi imesam sâmannam n^atthi imesam brâhmannam

nattham imesam sâmannam nattham imesam brâhmannam kuto

imesam sâmannam kuto imesam brâhmannam apagatâ ime

sâmannâ apagatâ ime brâhmannâ | ùWupâsakassa maranavannam

samvannesum imehi upâsako mârito "ti || 6. assosum kho bhikkhu

tesam manussânam ujjhâyantânam khlyantânam vipâcentânam ||

7. ye te bhikkhu appicchâ te ujjhâyanti khïyanti vipâcenti |

katham hi nâma chabbaggiyâ bhikkhu upâsakassa maranavannam

samvannessantïti ||(Cf. supra n° 122. A suivre.)

1. bhunji, etc., aor. sg. 3. — 3. (akârsït) «fit [son] temps, mourut». —

4. Présents narratifs ; pâli-, futur d'éventualité, S. 246. — 5. On a donnéle morceau in extenso à titre d'échantillon (relativement concis !) du stylebouddhique : désormais les redites seront indiquées par des points.

6. Aor. pi. 3 de CRU, régissant le génitif.— 7. Ces appicchâ sont opposés

aux autres moines, dont la convoitise est blâmée.

CHAPITRE VIII.

DÉCLINAISON PRONOMINALE.

136. La déclinaison] nominale n'a exercé sur la déclinaison

pronominale qu'une très faible influence analogique, et au contraireelle lui a fait d'importants emprunts : il y a donc avantage à com-mencer par les pronoms l'étude de la déclinaison pâlie. Ils s'yrépartissent, comme en sanscrit, en pronoms sexués et pronomspersonnels (cf. S. 161-171).

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DÉCLINAISON PRONOMINALE. 53

SECTION I. — PRONOMSSEXUÉS.

131?. On prendra pour paradigme général le relatif ya-

SINGULIER. PLURIEL.

M. F. NT. M. F. NT.

N. yo va yam N. 1 i va ) .K * \ye \yàmA. yam yam yam A. jJ ( yayo yI. yena yâya yena (yebhi yâbhi yebhi., ( yasmâ ) _ ( yasmâ

' '( vehi yâhi vehi

Ah. r7 , \yaya \a ,. ;^ '. *

( yamna )^

( yamha _ _ i yesam yâsam yesaniD. ) ( yassâ )

'[yesânam yâsânamyesânam

„ \ yassa \u _ ) yassa Tl ^ '

.G. )

^( y««/« )

' L. yesu yasu yesu

T ( yasmim yassam yasmim

\ yamhi yâyam yamhi

i. On voit que le msc- nt. est à peu près indemne de la contaminationnominale: elle est plus sensible dans le fm. Procédons au détail.

SINGULIER.— 2. Le nom.- ace. nt. yam a pris la finale nominale. Sur le

type en d final, conservé en liaison, voir n° 52, 1. — Sur l'ace, fm. devenu

pareil au msç. et au nt., cf. n° 19.3. L'instr. fm. yâya a interverti la quantité de ses deux voyelles, par ana-

logie des quelques cas du même genre où la voyelle thématique est longue.4. Sur yasmâ > yamhâ, cf. supra 11°'45 et 83,3. — Le fm. yâya repré-

sente un sk.* yâyâs, qui est emprunté à la déclinaison nominale (S. io4).5. De même au gén. fm. Quant à yassa et yassâ, ils répondent respecti-

vement à yasya et yasyâs.6. Sur yasmim > yamhi, cf. supra n0146 et 83, 3. — Lefm. yassam est

régulier pour yasyâm, et le fm. yâyam procède de la flexion nominale.

PLURIEL.— 7. Sui' le fm. yâ, cf. supra n° 4g. — Le nom. et l'ace,étant semblables au fm. et au nt., le sont devenus par analogie au msc. —

Le nom.-acc. fm. yâyo est nominal (infra n° 160 , 2).8. L'instr. fm. répond à celui du sk.; l'instr. msc.-nt. aussi, en tant qu'il

remonte à une forme védique yebhis concurrente de yais (cf. supra n° 57, 3).— Le type en -bhi est presque exclusivement théorique.

— Sur l'ablatif,voir 11°125, 2.

9. Au gén., le type yesânam yâsânam est pléonastique : l'àtïke du gén.

pronominal s'est surchargé de celui du gén. nominal.

10. Sur yesu= yesu, cf. supra 11°61, 2.

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54 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

138. Suivent le présent paradigme : — i° rigoureusement,

les pronoms proprement dits, dont on va donner la classification;

— 2° avec des fluctuations que l'usage enseignera, les adjectifs

pronominaux (cf. S. i53-i54), katara, katama, anha, anhatara,

itara,para, pubba, sabba, eka, apara, adhara, etc.

Notamment, sabba et pubba ont facultativement des formes nominales : sg.abl. sabbâ, loc. sabbe, pi. nom. sabbâ (mais ace. sahbe).

§ 1. — DÉMONSTRATIFS.

139. Le thème ta- se décline sur ya-, à cela près que le nom.

sg. est au msc. so (plus souvent que sa, cf. S. i53, i) et au fm.

sa. De même, eso et esâ, nt. etam (éventuellement elad).

Outre les formes régulières du fm. sg., gén.-dat. tassa, loc. tassam, ces deux

démonstratifs ont des formes où s'est introduite, probablement par analogiede imi- et de ko (infra n°! i4i et i44), une voyelle thématique », tissa,

tissam, et d'autres où la finale -âya s'est cumulée avec celle du gén.- dat., soit

lassâya et lissâya (cf. supra, n° 137, 9).

140. Le démonstratif ena-, dontla déclinaison est si défective

en sk. (S. 1 55), en a développé une complète en pâli, où il s'est

écourté en na-, mais où il ne lui manque que le nom. sg., soit donc :•—

Sg. ace. nain, instr. nena nâya, gén.-dat. nassa nassâ (et nassâya,n° 13g), loc. ?iasmim nassam; — PL nom.-ace. ne nâ, instr.-abl.

neln nâht, gén.- dat. nesam nâsam, loc. nesunâsu.

141. Le démonstratif des objets rapprochés se décline comme

en sanscrit (S. 156),respectivement sur les th. i-,a-etana-, àcela

près que le nom. fin. sg. est ayam comme au msc. (ni. idam) : le

tout, bien entendu, en tenant compte des mutations phonétiquesrégulières. Mais, de plus, le th. ima->imi-, abstrait de cette

flexion, s'en est créé une presque complète en pâli, en sorte quel'instr. msc. sg., par exemple, est amena ou iminâ, etc.

Formes à ajouter au paradigme sk. : —Sg. instr. iminâ imâya., abl.

xmasmâimâya, gén.- dat. imassa imissâ, loc. imasmim imissam ; — PI. instr.-abl. imehi imâhi, gén.-dat. imesam imâsa?n, loc. imesu imâsu; — subsidiaire-menl.gén. fm. sg. imissâya, gén. msc. pi. imesânam, etc.

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DÉCLINAISON PRONOMINALE. 55

14£. Le démonstratif des objets éloignés est : —Sg. nom.

msc- fm. asu, nt. adum; açc. msc- îm.amum, nt. adum ou amum;— PI. nom.- ace. msc. amû, fm. amû ou amûyo, nt. amû ou amûni.— On voit que la voyelle thématique ne change pas (cf. S. 156

in fine) : elle est seulement brève à tous les cas du sg. et longue à

tous les cas du pi. ; les désinences, comme au paradigme sanscrit.

S 2. — RELATIFS,INTERROGATIFSETINDÉFINIS.

143. Du relatif ya- et de l'interrogatif ka- procèdent les

comparatifs yatara- Kcelui de deux qui», katara-, et les superlatifs

yatama-, katama-.

144. L'interrogatif, msc ko, îm. kâ, fait au neutre kim

(S. 153, 3) et se décline sur ya-.

i. Toutefois, à raison sans doute de la forme Mm, il admet facultativement,même au msc. (sg.), les formes gén.- dat. kissa et loc. kismim^-kimhi.

2. Les distributifs et les indéfinis se forment au moyen des relatifs et des

interrogatifs par les mêmes procédés qu'en sk. (S. i53, 3). Les particules

pâlies sont : api>pi, ci (cid en liaison), cana et canam (au neutre), etc.

S 3. — DÉRIVÉSDE PRONOMS.'

145. Plusieurs formes casuelles des pronoms ci-dessus

s'emploient adverbialement : yena, «par où, où» (n° 32 , i, etc.);abl. kamhâ « pourquoi ? » ; comme en sk. De plus, toutes les dériva-

tions sanscrites énumérées S. 157-15 9 se retrouvent en pâli avec

tant de régularité qu'il suffira de donner de chaque type unoujleux

exemples.

1. Loc. attha «ici», yattha «où», etc.; dans l'interrogation, kullha,

kuham, kuhim, et haham.

2. Abl. ato ted'ici», yalo «d'où», kuto, etc.

3. Quantitatif Aaa, qui peut se décliner.

4. Temporel kadâ, etc. (kadâci «parfois»).5. Conditionnel yadi «si», lequel peut être suppléé par le sg. nt. yam,

signifiant aussi «que, puisque», etc.

6. Modal : katham «comment?», yathâ «comme», torô«(nepas confondre

avec tattha et yaltha).7. Duratif yâva et yâvam «tant que», etc.

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56 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

146. Au lieu du rit. adv. yam, le pâli, fidèle en cela à une

construction du védique, emploie élégamment un cas quelconquedu relatif ya- déterminé par l'attraction du principal substantif de

la proposition.

Ainsi la phrase du n" 120, 10, qui a été corrigée pour la commodité de

l'élève, porte dans le texte yesu buddhesu, qui, traduit littéralement, ne donneaucun sens; mais tout s'éclaire, si à yesu on substitue yam «si». Employerce procédé empirique lorsqu'on rencontrera un relatif embarrassant.

SECTION II. — PRONOMSPERSONNELS.

14V, La déclinaison des pronoms personnels, non moins

hétéroclite en pâli qu'en sanscrit, se complique encore de foison-

nement de formes. Le mieux est de l'étaler sans commentaires aux

yeux du lecteur qui fera de lui-même les rapprochements élémen-

taires.

irePers. Sg. N. aham

A. mam, mamam

I. Ab. maya, me

D. G. marna, mayham, mamam, amham, me

L. mayi

PI. N. mayam, amhe

A. amhe, amhâkam, no

I. Ab. amhebhi, amhehi, no

D. G. asmâkam, amliâkam, amham, no

L. asmâsu, amhesu

1. On voit que le dat. sg., tout en se confondant avec le gén., s'est con-servé (mayhain= makyam), et que le th. pi. amha- =asma- a été quelque peuétendu hors de son domaine. — Le nom. pi. mayam (pour vayam) provientde contamination des cas qui commencent par m. — Les formes me et nonesont jamais qu'enclitiques (S. 168).

2e Pers. Sg. N. tuvam, tvam, tam

A. tavam, tuvam, tvam, tam

I. Ah. tvayâ, tayâ, te

D. G. lava, tavam, luyham, lumham, teL. tvayi,layi

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DÉCLINAISON PRONOMINALE. 57

PL N. tumhe

A. tumhe, tumhâkam, vo

I. Ab. tumhebhi, tumhehi, vo

D. G. tumhâkam, tumham,voL. tumhesu

2. Le th. du pi. a substitué par analogie un l initial au y du sk. — Lesformes te et vo sont enclitiques.

— Sur tvam>lain, cf. n° g6, i d. —

Le pi. de ce pronom peut, par politesse, se substituer au sg.

148. Outre ces deux pronoms, le pâli possède encore : —

i° le réfléchi indéclinable sayam=svayam;— 2°le réfléchi nomi-

nal attâ ou âtotâ=âtmâ (nom., cf. infra n° 167) ; — 3° l'hono-

rifique bliavam = bhavân, dont la déclinaison est nominale

(infra n° 173, 1).

149. Le possessif réfléchi est sa (=sva), ou le dérivé saka

(=sva-ka), dont la flexion est nominale. Mais l'expression pos-sessive la plus usitée est le génitif du pronom personnel (cf.S. 171 ).

150. Version XV.

EXCÈSDEZÈLE(Suite).

1. atha kho te bhikkhu bhagavato etam attham ârocesum ||

2. atha kho bhagavâ etasmim nidâne etasmim pakarané bhik-

khusamgham sannipâtâpetvâ bhikkhu patipucchi || 3. saccam kira

tumhe bhikkhave upâsakassa maranavannam samvannethâ Jti |

saccam bhagavâ || k. vigarahi buddho bhagavâ | ananucchaviyam

rnoghapurisâ ananulomikam appatirupam assâmanakam akappiyam

akaranïyam | katham hi nâma tumhe rnoghapurisâ upâsakassamaranavannam samvannessatha || 5. nVtam rnoghapurisâ appasan-nânam va pasâdâya pasannânam va bhiyyobhâvâya saddhammat-

thitiyâ va ^nayânuggahâya II 6. evafi ca pana bhikkhave imam

sikkhâpadarn uddiseyyâtha || 7. yo pana bhikkhu saiîcicca manus-

saviggaham jlvitâ voropeyya satthahârakam vâssa pariyeseyya

maranavannam va samvanneyya maranâya va samâdapeyya ambho

purisa kim tuyh' iminâ pâpakena dujjlntena matan te jïvitâ seyyo'ti iticittamano cittasamkappo anekapariyâyena maranavannam va

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58 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE,

samvanneyya maranâya va samâdapeyya ayam pi pârâjiko hoti

asamvâso °ti.

(Cf. supra n01122 et 135.)

2. Chercher PAT, etcf.n°2i4. — 3. sam-, pr. narratif. — 4. sam-,

fut. d'éventualité. — 6. ud-, opt.— 7. sam-â-dâ caus. «instiguer».

CHAPITRE IX.

DÉCLINAISON NOMINALE: THÈMES VOCALIQUES.

151. On distinguera les thèmes vocaliques du pâli en : i°

thèmes à voyelle brève (a, i, u); 20 thèmes à voyelle longue (â,

î, û); 3° thèmes à diphtongue.— Quant aux principes qui régis-

sent les altérations de ces flexions par rapport au sanscrit, outre

l'intrusion considérable de formes pronominales, on peut les rame-

ner à deux essentiels : .'

i° Comme en sanscrit, les thèmes féminins en -ï- et -û- ont

exercé une forte influence sur les féminins en -i- et -u- (cf. S. 113

et 116), et cette action d'analogie, qui est allée jusqu'à la confu-

sion presque complète, s'est aussi étendue partiellement sur les

féminins en -â- (infra n° 16 0, 2) ;

20 D'autre part, la déclinaison des masculins-neutres en -a- est

devenue en quelque sorte la norme de toutes les autres, en prêtant

plusieurs de ses désinences, non seulement aux autres thèmes voca-

liques de mêmes genres, mais aussi aux thèmes consonnanliques

(infra n°s i55, 167, 16/t et 167 sq.).

SECTION I. — VOYELLE BRÈVE.

153. Comme en sanscrit, les thèmes en -a- ne sont que mas-

culins ou neutres; ceux en -i- et -u- se répartissent entre les trois

genres. Mais, à raison de l'insertion bien connue de In (S. 11ket 117), les neutres de ces deux dernières catégories se sont en-tièrement confondus avec les thèmes consonnantiques en nasale

(infra n° 170, 2-3).

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DÉCLINAISON NOMINALE : THÈMES VOCALIQUES. 59

SI. — VOYELLE-A-.

153. Masculins : th. deva- «dieu» (S. i 02).

SINGULIER. PLURIEL.

N. . devo N. V. devâ

A. devam A. deve

I. devena I. Ab. devebhi, devehi

Ab. devâ, devasmâ, devamhâ, G. D. devânam

devato L. devesu

G. D. devassa

L. deve, devasmim, devamhi

V. deva

1. Le sg. n'appelle plus aucune observation (cf. supra n° 137). On remar-

quera seulement l'intrusion de la désinence pronominale à l'ablatif et aulocatif : le pâli dit, à volonté, par exemple, tamhâ devâ ou tamhâ devamhâ. Ilva de soi qu'il fait également un large emploi de l'abl. en -to = -tas, suffixedevant lequel la voyelle thématique s'altère éventuellement :pilthito «du dos,

par derrière» =prsthatas.2. Le nom. pi. a en outre une forme en -âse, soit devâse, qui est d'ailleurs

extrêmement rare, mais fort légitime, en ce qu'elle remonte au sk. védiquedevâsas «les dieux», avec finale empruntée aux thèmes consonnantiques(cf. supra n° 5o, 2).

3. L'ace, pi. deve, commun au pâli et à beaucoup de prâcrits, n'a pasreçu jusqu'à présent d'explication plausible : on soupçonne bien qu'il pro-cède de la déclinaison pronominale; mais, si la juxtaposition (ace.) le"devân a pu, en effet, très aisément s'assimiler en le deve, on ne voit pasnettement pourquoi cette même altération n'a pas atteint la juxtaposition(nom.) te devâ.

154. Neutres : th. yuga- «couple» (S. io3).

SINGULIER. PLURIEL.

N. A. yugam N. V. yugâ, yugâniV. yuga, yugam A. yugâni, yuge

Les autres cas comme au masculin.

1. Le nom. pi. yugâ est sk. védique.2. L'ace, pi. yuge est emprunté aux masculins.

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60 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

S 2. — VOYELLE-I-.

155. Masculins : th. kavi-«sage, poète» (S. 112).

SINGULIER. PLURIEL.

N. V. kavi N.V. A. kavayo, kaviyo, kavï

A. kavim r ,, ( kavîbhi, kavîhi

I. kavinâ \ kavibhi, kavihi

Ab. kavinâ, kavismâ, ka- G. D- kavînam

vimhâ, kavito L. kavïsu, kavisu

G. D. kavino, kavissa

L. kavini, kavismim, ka-

vimhi

1. L'ancien voc. en esurvit dans la forme d'interpellation ise (=rse) «ô sage ».

2. L'abl. kavinâ, pareil à l'instr., procède de la similitude des deux cas au

pluriel ; les formes en -smâ et -mhâ viennent du type deva-.

3. Un inséré à l'instr. s'est propagé,— comme il l'a fait en sk., mais

dans les neutres seulement, — au gén. et au loc, qui ont dès lors pris les

désinences des thèmes consonnantiques. —L'ancien loc. en -au survit dans

la forme adverbiale âdo ou âdu «tout d'abord».4. Aux mêmes cas, respectivement, les désinences -ssa et -smim>-mhi

tiennent du type en -a-.

5. Le nom. pi. kavayo est régulier; kaviyo est le même, avec la désinence

appliquée directement sur le thème sans guna; quant à kavï, il est, ou imité

simplement de l'allongement de la voyelle thématique dans devâ (pi. de deva-)ou identique à l'ace, régulier kavï (= kavîn) ; et probablement l'une et l'autre

explication doivent se combiner, puisque l'ace, et le nom. se sont ici entière-ment confondus (cf. supra n" 46).

6. L'aUongement en ï-, à l'instr. et au loc., plus commun en pâli que labrévilé du sk., est évidemment emprunté au génitif.

156. Féminins : th. jâti- Kespèce» (S. 11 3).

SINGULIER. PLURIEL.

N. V.. jâti N.V. A. jâliyo, jâïïA. jâlimI. Ab. ) . _ _ . Les autres cas, comme pourr n \iatiyn, iatya>iacca , . . „ ri*. U. )•

" J •'Imvi-, mais avec allongement

L {jâtiyam, jaccam constant, v. g. loc. jâllsu, etc.

\jâliyâ,jaccâ (cf. supra n° i5t, 1).

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DÉCLINAISON NOMINALE: THÈMES VOCALIQUES. 61

On voit qu'en fait, au sg., les féminins ont rompu toute connexité avec lesmasculins. L'uniformité de leur flexion s'expliquera plus bas (n° 161, 3). —

Observer le type, phonétiquement très régulier, jaccâ, etc. (supra n° 87),qui, bien entendu, se reproduit dans tous les thèmes en -ti~.

S 3. — VOYELLE-U-.

157. Masculins : th. caru- «.oblation» (S. 116) : se décline

exactement comme kavi- (n° i55), en remplaçant i par u, ï par

M, iy par uv, et ay par av.

1. L'ancien loc. en -au survit dans la locution adverbiale helo ou helu

«à cause».

2. Le nom.-voc. sk. en -avas revêt une forme spéciale dans le voc. tout à

fait usuel bhikkhave «ô moines» (cf. supra n° 5o, 2).3. L'influence des féminins (n° i58) a amené occasionnellement des types

de nom. pi. en -uyo.

158. Féminins : th. dhenu-z vache » (S. 116) : se décline

comme jâti-, avec les mêmes substitutions que plus haut, soit donc

I. Ab. D. G. sg. dhenuyâ, N. A. pi. dhenuyo dhenû, I. dhenûhi, L.

dhenûsu, etc.

SECTION II. — VOYELLE LONGUE.

159. Sauf les monosyllabes, qui seront traités à part, les

thèmes à voyelle longue sont, comme en sanscrit, tous féminins

et de flexion identique.

160* Voyelle -â : kannâ. «jeune fille» (S. io4).

SINGULIER. PLURIEL.

N. kannâ N.V. A. kannâ, kannâyo

A. kannam L Ab. kannâbhi, kannâhi

I. Ab. ) G. D. kannânam„ „ J kannâya T ;D. G. y L. kannasu

L. kannâyam, kannâya

V. kahne

1. Sur l'instr. sg. kannâya, cf. supra n° 137, 3. — Le gén. (-dat.), qui de-

vrait être 7MwTiM/â=kanyàyâs, a abrégé sa finale en se confondant avec lui,

et la même forme, par suppression éventuelle du niggahïta, s'est étendue au

locatif.

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62 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

2. Le pi. pléonastique kannâyo est refait sur devïyo (infra n° 161); les

autres cas, sans difficulté.

3. Le védique a un type d'instr. çuçrûsâ, semblable au nomin., qui paraît

se reproduire dans le sussûsâ du n° 121, 6.

ÎOI. Voyelle -1 : devï « déesse» (S. io5).

SINGULIER. PLURIEL.

N.V. devï N.V. A. deviyo (^deviyo), devï

A. devim, deviyamL Ab. devïbhi, devïhi

I. Ah. ) G. D. devïnam

G. D. ^T L. devîsu

T l deviyam

1. L'ace, sg. deviyam est régulier pour certains thèmes de cette classe, qui,en védique, se déclinaient à peu près comme les monosyllabes (infra n" 163),c'est-à-dire comme des thèmes consonnantiques : v. g. sk. véd. ace. sg. na-

diam > nadyam «la rivière»; et, par conséquent, p. nadiyam ou nadyam> najjam, etc. De là, il a passé par analogie aux autres.

2. Observer la palatalisalion dans le type précédent, et similaires : instr.

najjâ, etc. Cf. ^87.3. Ici, la longue régulière des cas obliques s'est conservée (cf. n° 160, 1).

Mais deux autres corruptions se sont introduites : la finale -iyâ a passé au lo-

catif, par analogie de la double forme de ce cas dans la flexion précédente;et, d'autre part, en sens inverse, la forme du loc. s'est étendue à tous les

autres cas obliques.4. Nom. pi. deviyo (éventuellement -t- venu des autres cas, v. g. itthïyo

«femmes»)=devyas; ace. pi. <fcw=devïs; mais les deux cas se sont confonduscomme d'ailleurs en sk. védique.

163. Voyelle -û : vadhû «jeune épouse» (S. 106) : se décline

exactement comme devï, en changeant i en u et ï en w, V. g. I. Ah.

D. G. sg. vadhuyâ, N. V. A. pi. vadhû etvadhuyo (yadhûyo).

163. On sait que les monosyllabes en -ï et -û, y comprisle second terme monosyllabique d'un composé, sont en réalité,en sanscrit, des thèmes consonnantiques (S. 123 ). Ils ont gardé en

pâli des traces de celte ancienne flexion :atnsi, bhû fait loc. bhuvi

«à terre». Mais, toujours comme en sanscrit, les féminins ont

passé à l'analogie des thèmes vocaliques. Quant aux masculins,s'ils sont restés consonnantiques, c'est à la faveur d'une autre alté-

ration : l'insertion de Yn (infra n° 170, 4).

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DÉCLINAISON NOMINALE: THÈMES VOCALIQUES. 63

SECTION III. — DIPHTONGUE.

164. On reconnaîtra aisément les survivances archaïques et

les créations modernes qui s'entrelacent dans la flexion de go,«boeuf, vache» (S. 122).

SINGULIER. PLURIEL.

N.V. go N.V. A. gavo, gâvoA. gam,gavam,gâvum,gâvam L Ab. gobhi, gohiI. gava, gavena, gâvena G. D. gavam,gonam,gunnamAb. gava, gavasmâ, gavamhâ, L. gosu, gavesu, gâvesu

gâvamhâ, etc.

G.D. gavassa, gâvassaL. gave, gavasmim, gavamhi,

gâvamhi

C'est là le seul thème à diphtongue : dyu- est devenu diva (sur deva), et rai-est devenu raya (id.); nau-est devenu nâvâ (sur kannâ). Cf. supra n° 45 , 4.

165. Version XVI.

DHANIYASUTTA.

1. pakkodano duddhakhïro 'ham asmi (iti dhaniyo gopo)anutïre mahiyâ samânavâso |

channâ kuti âhito giniatha ce patthayasï pavassa deva ||

2. akkodhano vigatakhilo 3ham asmi (iti bhagavâ)anutïre mahiy

3ekarattivâso |

vivatâ kuti nibbuto gini (pe) Il

3. gopï marna assavâ alolâ (iti dhaniyo gopo)

dïgharattam samvâsiyâ manâpâ |

tassa na sunâmi kinci pâpam (pe) ||

k. cittam marna assavam aiolam (iti bhagavâ)

dïgharattam paribhâvitam sudantam |

pâpam pana me na vijjati (pe) Il

5. altavetanabhato 3ham asmi (iti dhaniyo gopo)

puttâ ca me samâniyâ arogâ |

tesam na sunâmi kinci pâpam (pe) ||

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64 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

6. nâham bhatako Jsmi kassaci (iti bhagavâ)nibbitthena carâmi sabbaloke |

attho bhatiyâ na vijjati (pe) ||

7. atthi vasâ atthi dhenupâ (iti dhaniyo gopo)

godharaniyo paveniyo pi atthi |

usabho pi gavampatï ca atthi (pe) II

8. n'atthi vasâ n atthi dhenupâ (iti bhagavâ)

godharaniyo paveniyo pi 11' alibi |

usabho pi gavampatïdha n atthi (pe) Il

9. khïlâ nikhâtâ asampavedhï (iti dhaniyo gopo)dâmâ munjamayâ navâ susanthanâ |

na hi sakkhinti dhenupâpi chettum (pe) Il

10. usabhoriva chetva bandhanâni (iti bhagavâ)

nâgo pûtilatam va dâlayitvâ |

nâham puna upessam gahbhaseyyam (pe) Il

il. ninnan ca thalan ca pûrayanto

mahâmegho pâvassi tâvad eva |

sutvâ devassa vassato

imam attham dhaniyo abhâsatha II

12. lâbbâ vata no anappakâ

ye mayam bhagavantam addasâma |

saranam tam upema cakkhuma

satthâ no hohi tuvam mahâmuni il

13. gopï ca ahaS ca assavâ

brahmacariyam sugate carâmase I

jâtimaranassa pâragâdukkhass

5antakarâ bhavâmase ||

ik. nandati puttehi putlimâ (iti mâro pâpimâ)

gomiko gohi tath' eva nandati |

upadhï hi narassa nandanâ

na hi so nandati yo nirûpadhi ||

15. socati puttehi puttimâ (iti bhagavâ)

gomiko gohi tath" eva socati |

upadhï hi narassa socanâ

na hi so socati yo nirûpadhi II

Sulta-Nipâta, I, 2.

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DÉCLINAISON NOMINALE : THÈMES CONSONNANTIQUES. 65

i. samâna-, traduire par samânais, S. 384, i. -sï, allongement métrique;de même -palï (7), upadhï (i4); cette observation ne sera plus répétée. —

2. Observer les assonances qui font presque jeu de mots d'une stance àl'autre. — 3. samvâsiyâ, cf. infra n° i84. —

7. ««4/, cf. infra n" 200. —

10. chelva, par abrègement métrique; usabhor, cf. supra n° 52, 2; upessamfutur. On sait que le but de la vie religieuse du bouddhiste est d'échapper àla renaissance. — 11. pûrayanto, cf. infra n" 172; pâvassi, sg. 3 aor. Il estsous-entendu que les biens de l'homme riche ont été engloutis.

— 12. cak-

kliuma, cf. infra n" 171. — i3. -mase, pi. 1 impér. moyen; cf. infra n° 257.

CHAPITRE X.

DÉCLINAISON NOMINALE : THÈMES CONSONNANTIQUES.

166. Par suite de circonstances déjà définies (supra n° 45),

beaucoup de thèmes consonnantiques, et nommément la plupartde ceux qui se terminaient par une explosive (S. 129), sont de-

venus thèmes vocaliques en pâli. Il n'a conservé, el encore partiel-lement, que les catégories spéciales du sanscrit, c'est-à-dire les

thèmes qui se terminent par : i° une nasale; 20 un groupe com-

mençant par une nasale; 3° une sifflante ; 4° une semi-voyelle.—Telle sera notre division.

On constatera dans ces flexions : d'une part, la persistance des désinencesde la déclinaison consonnantique, et même une certaine survivance, bien

qu'atténuée, de l'antique distinction des cas forts et faibles (S. 128); mais,d'autre part, une intrusion considérable et parfois prépondérante des dési-nences des thèmes vocaliques.

SECTION I. — NASALE.

S 1. — THÈMESEN -AN-.

169'. Les masculins en -an- sont susceptibles : soit de con-

server leur voyelle intacte dans toute l'étendue de leur flexion; soit

de l'affaiblir, aux cas faibles, en i ou u (cf. supra n° 18); soit,

enfin, de la laisser complètement tomber; le tout sans préjudicedu passage de certains cas à la flexion vocalique.

Ainsi alla (nom.) = âtmâ (S. i3o, 2) fait au gén.-dat. attano, à l'ace, sg.altânam, aunom.-acc. pi. attano, etc.; mais l'ace, sg. est aussi atlam (comme

GIUMMAIJIEPÂLIE. •>IMrniMEIlIENATIONAL!:.

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66 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

devant), l'instr.-abl. pi. est toujours allehi (comme devshi), et le voc. sg. alla

est calqué sur deva. — D'autre part, brahmâ (nom.) trprêtre» fait : au gén.-dat. sg., brahmuno, mais aussi brahmassa (comme devassa); au gén.-dat. pi.,brahmânam (comme devânam) ou brahmûnam;k l'instr. et au loc. pi., respec-tivement brahmehi et brahmesu, etc. ; et le voc. sg., assez étrange, est brahme.

168. La plupart de ces anomalies, avec lesquelles on se fa-

miliarisera par l'usage, se trouvent réunies dans le paradigme râjâ

(nom., cf. S. i3o).

SINGULIER. PLURIEL.

N. râjâ N. V. râjâno

V. râjâ,râja A. râjano, râjâno

A. râjânam, râjam I. Ab. râjûbhi, râjûlu, râjuhi,I. rannâ, râjinâ, râjena râjeblu, râjehiAb. rannâ, râjasmâ, ràjamhâ G. D. rannam, râjûnam, râjâ-

G. D. ran.no, râjino, râjassa nam

L. râjini, ranra, ranne L. râjûsu, râjusu, râjesu

i. On observera la remarquable régularité de certains cas faibles, v. g.rflîMfl= ràjnâ. Quant aux altérations de flexion, elles s'expliquent d'elles-

mêmes.2. Le th. yuvan- (S. i3o, 4) conserve archaïquement la forme faible

yun-: mais, dans la langue usuelle, il se décline comme alla.

3. Le th. çvan- (S. ibid.), tout au contraire, est un parangon d'irrégu-larité : il s'est détriplé en : — i° un th. suna- (sur deva-); — 2° un th. san-,

représenté par nom. sg. sa, pi. sâno, ace. sg. et gén. pi. sanam; — 3° un th.

sa-, qui n'a point de nom. sg., mais qui, à cela près, se décline presque surdeva- (sg. ace. sam, instr. sena, gén. sassa, loc. se et samhi, etc.; pi. N. sa,A. se, G. sânam, mais I. sâhi et L. sâsu avec â). — Outre suno (nom. sg.),on a aussi sûno et sono, et le reste à l'avenant.

4. Le th. puman- ethomme» a perdu les formes faibles (sk. punis-) et sedécline sensiblement comme brahman- (supra n° 167).

169. Le pâli n'a presque plus trace de neutres en -an-, parce

que l'analogie les a fait passer à la déclinaison vocalique : ainsi,

(nom. sg.) nâmam iniomii, dâmam etlien », comme yugam, et le

reste à l'avenant.

S 2. — THÈMESEN -IN- (-UN-).

!¥©. Par suite de la chute de Yn au nom. sg. (S. i3o, G),cette catégorie s'est altérée dans le même sens que la précédente

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DÉCLINAISON NOMINALE i THÈMES CONSONNANTIQUES. 67

(intrusion de la flexion vocalique); mais, d'autre part, et par la

même raison à elle s'est enrichie en attirant à elle des thèmes qui,sans avoir jamais contenu à'n, se sont trouvés lui ressembler par la

forme du nom. sg.

i. En fait, on peut dire que balin- trrobuste» se décline exactement sur

attan-, en changeant a en i, mais sans guère allonger sa voyelle ailleurs

qu'au nom; sg., et surtout, naturellement, sans jamais la changer en e,v. g. : Sg. N. balï, A. balinam balim, I. balinâ, G. balino balissa, etc.; —

PI. N. A. balino balï (d'après kavï, n° i55), I. balihi (balïhi), G. balinam

(balinam), etc. — Le nt. est bali régulier, ou balim, d'après yugam, et le

reste comme ci-dessous.

2. L'insertion de Yn de déclinaison dans les thèmes neutres en i- (cf.

supra n" ibs) a amené la confusion totale de cette catégorie avec la précé-dente, en sorte quewân'(S. ni) se décline comme balin-, sauf, naturelle-

ment : Sg. N. A. vâri vârim; PI. N. A. vârïni (aussi vârï).3. Les neutres en u- ne pouvaient échapper à cette sphère d'attraction:

madhuse déclinera donc comme vâri, en changeant i en u et ï en û (S. 117)v. g. gén. sg. madhuno et madhussa, etc.

4. Enfin, les noms masculins en î (et par accession ceux en û), unique-ment parce que leur nom. sg. était en ï (cf. supra n" . i63), ont subi la

même influence : ainsi, (nom. sg.) gâma-nî ttchef de village» (=grâma-nï,rac. Ni) se décline comme balï, et golra-bhû ttprêtre» (rac. RHU) fait au

nom.-acc. pi. golrabhuno.

SECTION II. — GROUPE NASAL.

19 fi. La distinction entre adjectifs et participes de cette caté-

gorie (S. 131) subsiste, mais fort atténuée, en ce que le pâli ne

connaît plus de participes présents en -at- tout court : il dit dadam

(nom.) «donnant» comme bharam s.portant» (cf. S. 2o3). En

effet, au nom. sg., les participes, ayant la voyelle brève, conservent

la nasale finale sous forme de niggahïta, tandis que les adjectifs

perdent la nasale après leur voyelle longue ( cf. supra n° /( 6 ),v. g. bhagavâ Kle bienheureux», cakkhumâ ttle voyant», etc. (voc.

analogique bhagavâ, cakkhumâ, cf. n° 165, 12); et il n'y a plus

entre eux d'autre différence.

1 % W. La distinction des cas forts et des cas faibles s'est fidèle-

ment conservée dans l'une et l'autre classe : ace. sg. bhagavantam

et blwrantam; mais instr. sg. bhagavatâ et bharalâ, etc. Dans l'une

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68 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

et l'autre aussi, l'ace, sg. bhagavantam et bharantam a suscité par

analogie un nom. sg. *bhagavanto et bharanta (d'après devo) et

toute une flexion sur ce paradigme, moins le nom. sg. lui-même,

inusité pour les adjectifs, quoique d'un emploi considérable dans

les participes.

Ainsi : — Sg. I. bhagavantenabharantena, Ab.bIiagavanlasmâ-amhâ,G.T).

bhagavantassa, L. bliagavante -asmim -amhi, etc.; — PI. N. bhagavanlâ,G. D. bhagavantânam, etc. ; et même l'intrusion a été si violente que l'ace.,l'instr.-abl. et le loc. n'ont plus d'autre forme que celles empruntées au typedeva- (bliagavante et bharante, bhagavantehi et bharanlehi, bhagavanlesu et

bliarantesu).

1 « 3. Abstraction faite désormais de ce dernier type trop bien

connu, on donnera ici, à titre de résumé, la flexion parallèle de

l'adjectif et du participe.

Sg. N. bhagavâ,— bharam.

V. bhagavam, bhagavâ, bhagavâ,— bharam, bliara.

A. bhagavantam,— bharantam.

I. Ab. bhagavatâ,— bliaratâ.

G. D. bhagavato,— bharalo.

L. bhagavati,— bharati.

PI. N. bhagavanto,— bharanlo.

G. bhagavatam,— bharatam.

i. Au contraire du sk., l'honorifique se décline sur bharam. On y remar-

quera les formes suivantes :

Sg. N. bhavam. PL N. Y. bhavanto, bhonlo, bha-Y. bho, bhavanfe, etc. vanta.A. hhavanlam. A. bhonte, bhavante.I. bhavatâ, bhotâ, bhavantena. I. bhavantehi.G. bhavato, bholo, bhavantassa. G. bhavatam, bhavantânam.

2. Le ppepr. du vb. «êtres n'a plus que le nom. sg. santo et la flexionassorlissanle , dans le double sens de trétant» et ttbon» : toutefois il a conservéun gén. pi. satam = salâm et un instr.-abl. pi. s«4Wi=sadbhis.

3. L'adj. maham «grand» (aussi mahâ) se décline sur bharam.

l^ 4. Les neutres de ces deux classes ne diffèrent, des mascu-lins qu'au nom.-acc. ; mais, de plus,ils y diffèrent entre eux au pi.

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DÉCLINAISON NOMINALE : THÈMES CONSONNANTIQUES. 69

-—Sg. bhagavam (analogique de yugam), bharam. — PI. bhagavanli

(régulier) et bhagavantâni (refait d'après n° 172), mais bharanlâ et

bharantâni (tous deux refaits d'après n" 172).

SECTION III. — SIFFLANTE.

195. Le type neutre sk. vacas (S. 13 2 )=p. vaco ressemble au

nom. sg. au type masculin sk. devas=p. devo. Sur cette similitude tout

extérieure, s'esl construite en pâli une déclinaison hybride, en partie

régulière, en partie analogique de celle de devo (respectivement yu-

gam), et dont tous les éléments sont très aisément identifiables.

SINGULIER. PLURIEL.

N. vaco (cf. rajom.,n° 13k, N. V. vacâ

7). A. vace

V. vaca I. Ab. vaceblii, vacehi

A. vacam G. D. vacânam

I. vacasâ, vacena L. vacesu

Ah. vacâ, vacasmâ, vacamhâ

G. D. vacaso, vacassa

L. vacasi, vace, vacasmim,

vacamhi

Dans les adjectifs de cette classe, c'est la flexion analogique qui l'a em-

porté, soit donc : nom. sg. msc. sumano «bienveillant» , fm. sumanâ, nt.

sumanam, et le reste à l'avenant.

196. Les types neutres sk. havis et caksus (S. i32, 2) de-

viennent respectivement p. havi et cakkhu. Sous cette nouvelle

forme, ils ressemblent extérieurement aux types vâri et madhu

(supra n° 170, 2-3) : d'où confusion presque totale entre ces

catégories.Ainsi: instr. sg. havinâ, gén. sg. cakkhuno ou cakkhussa, pi. cakkhûni et

cakkhû, etc.; avec, toutefois, quelques survivances comme instr. sg. âyusâ,d'où la sifflante conservée a même pu se glisser par analogie dans des formes

où elle n'avait que faire. — Cf. âyum, n° 1o5 , 6, et cakhhum, n" 299, 1.

171. Les comparatifs du type sk. çreyas (S. 133)=p. seyyo,font au nom. sg. des trois genres seyyo, et au surplus se déclinent

comme vaco. — Les participes du parfait (S.-i3/i) n'existent plus

que sous forme de survivances très altérées, dont la flexion est

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70 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

analogique : nom. sg. vidvâ, ou vidû, ou viddasu «savant», avidvâ

tt ignorant», etc.

SECTION IV. —- SEMI-VOYELLE.

19 8. Les types sanscrits dâtar- et pitar- (S. 13 5 ) ayant pour

caractéristique essentielle de perdre leur semi-voyelle au nom. sg.

et de la changer en voyelle à maint autre cas, on doit s'attendre à

les trouver fort corrompus en pâli, ou manque IV-voyelle. De

fait, ils y sont à tel point transformés, que les grammaires indi-

gènes les enregistrent sous .les formes thématiques respectivesdâtu- etpitu-; et c'est sous cet aspect en effet qu'ils apparaissent

pour la plupart au premier terme d'un composé, v. g. satthu-vacanam

«la parole du précepteur» (=çâstp-), kattu-puîinâni tdes mérites

de celui qui a fait» (= kart?-), etc. En outre, les deux types dif-

fèrent plus entre eux dans leur flexion qu'ils ne font en sanscrit,

parce qu'ils ont suivi des voies d'analogie divergentes, suivant qu'ilsétaient noms d'agent ou noms de parenté, et même noms de pa-renté masculins ou féminins ; et c'est sous le bénéfice de cette tripledistinction qu'il convient de les examiner.

199. Noms d'agent : th. dâtar- (dâtu-) «donateur».

SINGULIER. PLURIEL.

N. data N. V. dâtâro

V. data, data (supra n° k&) A. dâtâro, dâtâre

A. dâtâram I. )( dâiarebhi, dâtarehi

I. dâtarâ, dâiârâ, dâtunâ Ab. )( dâtârebhi, dâtarehi

Ab. dâtarâ, dâiârâ G. D. dâlânam, dâlanam, dâtâ-

G. D. dâtu, dâtuno, dâlussa rânam

L. dâlari L. dâlaresu, dâiâresu

i. Toutes ces formes s'expliquent aisément, soit eu partant du th. pri-mitif dâtar-, soit par reconstruction sur un faux Ù\. dâtu-, abstrait principale-ment du gén. dâtu = datur (supra n° 48).

2. Sporadiquement on rencontre aussi dans cette flexion des formes ana-

logiques qui appartiennent au type suivant (n° 180), v. g. loc. pi. kattûsu =kartrsu.

3. Le th. salthi- «ami», qui déjà eu sk. a une déclinaison très spéciale, ade plus subi en pâli l'analogie de la précédente et abouti ainsi à une fort

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DÉCLINAISON NOMINALE : THÈMES CONSONNANTIQUES. 71

étrange hétéroclise (cf. S. 131, 2). —Sg. : N. sakhâ;Y. sakhe, sakhï, sakhi,

sakhâ, sakha; A. sakhâyam, sakham, sakhânam (d'après kannam etrâjânam),sakhâram (d'après dâtâram); I. Ab. sakhinâ;G. D.sakhino, sakhissa; L. sakhe.— PI. : N. V. sakhâyo, sakhino, sakhâno; A. id. et sakhï (=sakhîn); I. Ab.sakhehi, sakharehi et sakhârehi; G. D. salehïnam, sakharânam et sakhârânam;L. sakhesu, sakharesu.

ISO. Noms de parenté masculins : pitar- [pitu-) et bliâlar

(bhâtu-); car le troisième, devar-, est devenu devara- et se décline

sur deva-.

SINGULIER. PLURIEL.

N. pitâ N. V. pitaroV. pitâ,pita A. pitaro, pitareA. pitar am

[ pilubhi, pituhiI. pitarâ, pitunâ I. Ab. I pitûbhi, pitûhiAb. pitu, pitarâ,pitito ( pitarebhi, pitarehiG. D. pitu, piluno, pitussa „ „ ( pitûnam, pitunnamL. ^'tarï ( pitânain, pitarânam

L. pitusu, pitûsu, pitaresu

On voit que le th. devient ^uft- devant l'affixe -(o de l'abl. (= pitr-tas, etcf. supra n° 25, 1). Il le devient aussi très souvent en composition : piti-gollam «la famille paternelle» , bhâli-pakkhato «du côté du frère» , mais pitu-pitâmahâ «le père et le grand-père», pitucchâ «tante paternelle» (cf. infran" 181) et mâtucchâ «tante maternelle».

181. Noms de parenté féminins : mâtar- (mâtu-, mâti-,

molli-, n° 261, 4), «mère», et duhitar- >dhïtar- «fille»; car on

vient de rencontrer les derniers débris de sk. svasâ, lesquels, ainsi

que nanandâ « belle-soeur », se déclinent exclusivement sur kannâ.

SINGULIER. PLURIEL.

N. mâtâ N. V. mâtaro

V. mâtâ, mata A. mâtaro, mâtar e, et ainsi

A. mâtaram de suite pour les autres

I. Ab. mâtarâ, mâtuyâ, mâlyâ cas, respectivementG. D. mâtu, mâtuyâ, mâtyâ semblables à ceux des

L. .mâlari, mâtuyam, ma- thèmes masculins.

lyam, mâtuyâ, mâtyâ

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72 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

i. Il y a de plus un abl. sg. mâlito, et les formes de composition sont à

l'avenant (n° 180).2. Le terme usuel pour «soeur» est bhaginï.

183. Version XVII.

DEVOIRSDE PIETÉ ENVERSLES DEFUNTS.

. 1 , tiro kuddesu titthanti samdhisinghâtakesu ca i

dvârabâhâsu titthanti âgantvâna sakam gharam II

2 . pahûte annapânamhi khajjabhojje upatthite |

na tesam koci sarati sattânam kammapaccayâ ||

3 . evam dadanti fiâtïnam ye honti anukampakâ |

sucim panïtam kâlena kappiyam pânabhojanam |

idam vo fiâtïnam hotu sukhitâ hontu nâtayo ||

k . te ca tattha samâgantvâ nâtipetâ samâgatâ |

pahûte annapânamhi sakkaccarn anumodare 11

5 . ciram jïvantu no nâtï yesam hetu labhâmase |

amhâkafi ca katâ pûjâ dâyakâ ca anipphalâ ||

6 . na hi tattha kasï atthi gorakkh' ettha na vijjati |

vanijjâ lâdisï n atthi hirannena kayakkayam ||

7 ito dinnena yâpenti petâ kâlakatâ tahim |

unname udakam vuttham yathâ ninnam pavattati |

evam eva ito dinnam petânam upakappati ||

8 . yathâ vârivahâ pûrâ paripûrenti sâgaram |

evam eva ito dinnam petânam upakappati II

g . adâsi me akâsi me nâtimittâ sakbâ ca me j

petânam dakkhinâ dajjâ pubbe katam anussaram ||

10. na hi runnam x& soko A'âyâ c' anfiâ paridevanâ |

na tam petânam atthâya evam titthanti nâtayo ||

11. ayan ca kbo dakkhinâ dinnâ samghamhi suppatitthitâ |

dïgharattam hitây5

assa thânaso upakappati ||

12. so nâtidhamnio ca ayam nidassito

petânam pûjâ ca katâ ulârâ |

balan cabhikkhûnam anuppadinnam |

tumhehi puiinam pasutam anappakan 5ti ||

(Petavatthu, 1,5.)

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ADJECTIFS ET NUMÉRAUX. 73

3. Suppléer un iti à la fin de la slance. — 4. anumodaute. —Suppléer

iti : cette fois ce sont les défunts qui parlent. — 5. yesam «afin que d'eux» ,cf. n°* i 46 et i65, i3. — 9. *adâslt, akârsît, puis suppléer le verbe «être» ,et ili devant petânam ; dajjâ = dadyât.

— 10. tam est un ace. nt. adv., dontle corrélatif est yâ commandant toute la proposition précédente.

183. Version XVIII.

L'ÂNEDÉGUISÉENLION.

1. n' etam sïhassà naditan ti, idam pi satthâ jetavane viharanto

kokâlikam ârabbha kathesi; so imasmim kâle sarabbannam bha-

nitukâmo ahosi ; satthâ tam pavattim sutvâ atïtam âhari ||

2. atïte bârânasiyam brahmadatte rajjam kârente bodhisatto

kassakakule nibbattitvâ vayappatto kasikammena jïvikam kappesi ||

3. tasmini kâle eko vânijo gadrabhahhârakena vohâram karonto

vicarati || k. so gatagatatthâne gadrabhassa pitthito bhandikam

otâretvâ gadrabham sïhacammena pârupitvâ sâliyavakhette vi-

sajjeti II 5. khettarakkhakâ tam disvâ sïho ti sannâya upasanikamitumna sakkonti || 6. ath' ekadivasam so vânijo ekasmim gâmadvâre

nivâsamgahetvâpâtarâsampacâpento tato gadrabham sîhacammam

pârupitvâ yavakhettam visajjesi || 7. khettarakkhakâ sïho ti saiï-

nâya tain upagantum asakkontâ geham gantvâ ârocesum ||

(Jâtaka, 189. A suivre.)

1. Préambule constant, sauf les variantes appropriées au sujet de chaqueconte, de tous les jâtakas : c'est le Ruddha cjui est censé évoquer lui-mêmeles scènes de ses vies antérieures. — Rien que n'ayant pas encore étudié la

conjugaison, l'élève reconnaîtra désormais aisément les aoristes. —- 2. On endira autant des causatifs : cf. supra n" 11 3. — h. gala. . . «à chaque fois

qu'il arrivait à. .. ». — 6. Sur le double accusatif, cf. S. 33o.

CHAPITRE XL

ADJECTIFS ET NUMÉRAUX.

184. Les adjectifs et les substantifs susceptibles de varier en

genre forment, comme en sanscrit, leur féminin, respectivement,soit en -â, soit en -ï, soit des deux manières, et à peu près selon

les mêmes distinctions qu'en sanscrit (cf. S. 1ko), qui sont surtout

affaire d'usage.

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74 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

Les substantifs-adjectifs on -alca (cf. S. 107, 3) font leur fm. en -ikâ :

nâmaha, fm. nâmikâ, «qui porte le nom de» ; satthaka = 6ârtbaka, fm. sat-

thilcâ «profitable», etc. : et parfois le suff. -ika est confondu avec le suffixe-%a

qui lui ressemble (n01

i5o,4,eti65,3).

185. Le comparatif et le superlatif des adjectifs ont les mêmes

formes et les mêmes fonctions qu'en sanscrit (S. îki-ikk); mais

par abus il n'est pas rare que le premier prenne .la place du

second, sans même que le mètre l'exige (cf. supra n° 121, 1 ).

i° Gpar. en -tara, superl. en -tama, v. g. : bahu-tara bahu-

tama, pâpa-tara pâpa-lama, etc.

20 Gpar. en -iyo ou -yyo (cf. la déclinaison, n° 177), superl. en

-ittlia = istha : pâp-iyo pâp-ittha, appïyo etappiyo «plus petit», etc.

3° Cumul : pâp-ittha-tara «plus méchant», etc.

4° Irréguliers : seyyo setlha xmeiWeuv-n, jeyyojeltha, etc. —-En

outre, les adjectifs dérivés des types des nos 170 et 173 perdentleur suffixe dérivatif devant les suffixes -iyo et-ittlia, v. g. : nom.

*gunï ou gunavâ «vertueux», salimâ (= smrtimân) «réfléchi»,

medhâvï «intelligent»; cpar. gun-iyo sat-iyo medh-iyo, etc.; superl.

gun-ittha sat-itlha medh-ittha.

5° En dehors des formations communes, le pâli en a une de su-

perlatif qui lui est propre et qui n'appartient même à aucun

prâcrit : c'est le typepâp-issika, dont l'analyse est malaisée.

186. On sait que le complément du comparatif se met à

l'ablatif. Mais ce cas peut être suppléé par mie tournure analytique

équivalente à notre «que» : c'est le pronom ya, mais suivi de la

particule ce (=ced) et ordinairement accordé en genre, nombre

et cas avec le complément; cf. n° 1k 6, et infra n° i q k, 1 et 3.

18T. La numération repose sur le système des dix premiersnombres, dont la déclinaison est à peu près la même qu'ensanscrit, sauf naturellement les altérations phonétiques.

1. eko ekâ ekaiji. — Msc. et nt, : sans difficulté. — Fm, : G. D.

ekissâ, etc.; cf. n° 13g.

1. Au pi. masc, eke «quelques-uns» , de flexion pronominale; mais aussiekâ, de flexion nominale. Cf. n° i38, 2°, et S. i54.

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ADJECTIFS ET NUMÉRAUX. 75

2. dve ou duve, des trois genres : N. A. dve, I. Ab. dvïbhi dvïhi,

G. D. dvinnam duvinnam, L. dvïsu. En composition, dvi-, di- ou du-.

2. On voit que la flexion plurale s'est presque entièrement substituée àcelle du duel. Il en est de même pour l'autre duel partiellement conservé en

p. : N. A. «JAo= ubhau, I. Ab. ulhohi (-bhi), ubhehi (-bhi), G. D. itbhinnam,L. ubhosu, ubhesu,

3. tayo tisso Uni. — Msc. ; N. A. tayo, I. Ab. ubhi lïhi, G, D.

tinnam tinnannam, L. tissu tïsu. — Fm. : N. A. tisso, G. D. tissam

tissannam, le reste comme au msc. — Nt. : N. A. Uni, le reste

comme au msc. — En composition, ti-, et cf. supra n° ko, i.

k. callâro calasso catlâri. — Msc. : N. A. caltâro caluro, I. Ab.

calubbhi calûbhi catûhi, G. D. catunnam, L. catûsu. — Fm. N. A.

calasso, G. D. catassam catassannam, le reste comme au msc. —

Nt. : N. A. cattâri, le reste comme au msc. — En composition,calur- devant voyelle, catu- devant consonne, parfois avec dou-

blement de celle-ci.

5. pahca, I. Mi. pancahi, G. D. paikannam, L. pancasu. En com-

position , paîiea-^, panna-, panna-.6. cha (en liaison, chai, n° 45), \

] saf'

( déclinés8. attha, /•• ' I comme panca.9. nova, i

10. aasa[-rasa, -lasa, n°B58, 3°, et 6o, 2°), j

11-19. Il est impossible d'énumérer toutes les formes de ces nombres. On

se bornera à celles qui diffèrent le plus des formes sanscrites : ekârasa, bârasa,

lelasa, coddasa cuddasa, pannarasa, solasa, saltarasa, allhârasa, ekûnavïsati

(S. 177, 4); tous, sauf le dernier, déclinés sur pahca (cf. n° 188, 1).

188. Les décades sont : vïsati ou visa « 20 »; timsa ou limsati

« 3 0 » ; cattârïsa > callâlïsa > lâlisa, etc. ; pahnasa, etc. ; satthi « 6 0 » ;

saltati «70»; asïti « 8 0 » ; navuti « o 0 ».

1. Les numéraux en -i sont féminins et se déclinent sur jâti (n° i56).Ceux en -a prennent au nomin. la forme nt. -am, parfois la forme fm. -â,

mais sont partiellement indéclinables; leur gén.-dat. est vïsâya (comme

kannâya, n" i5g).2. Les règles de la construction de ces numéraux et de leur composition

entre eux sont tes mêmes qu'eu sk., bien qu'encore plus facultatives, etétran-

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76 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

gement compliquées par la déformation phonétique. On peut noter à titre

d'exemples : bâvisati «22», tevïsati «23», chabbïsati «26»; ekûnalimsa «29»,

battimsa «32»; cultâlïsa «44»; chappannasa »56»; cullâsïli «84», etc.

189. Les nombres «cent» et «mille» sont des substantifs

neutres, sala et sahassa. Mais ils peuvent se multiplier par un

composé, qui, dès lors, ne prend pas la marque du pluriel :

N. A. bâsalam ou dvisalam « 200 », dasasahassam «10,000», etc.

L'imagination effrénée du bouddhisme en matière cosmogonique eteschato-

logique a développé jusqu'à un degré invraisemblable la nomenclature des

puissances de 100 et de 1,000. On se bornera à noter ici lakkha(nt.) «10,000»

et koli (f.) «10 millions».

19®. Le système ordinal est le même qu'en sanscrit : palliama

ou pubba, dutiya, latiya, turiya (fm. -â) ou catutlha (fm. -î), pan-

catha ou pancama, satthâ-, etc. A cela près que, à partir de 11, on

a le choix, toujours, entre la forme surchargée du suff. -ma et la

forme écourtée sans suffixe : ekârasama ou ekârasa « 1 ie»; vïsatima

ouvïsa « 20e»; navutimaou navula « 90e». Pour « 100e» et« 1000e»,

salama ou salalama, sahassama ou sahassalama; pour leurs multiples,

bâsala, etc. « 200e».

191. En dehors desakim « une fois » (en liaison sakid— salât),les adverbes numéraux se forment par composition adverbiale avec

le mot *khaUu- « fois » = krlu- : dvikkhaltum « 2 fois», etc.

199. Les dérivations modales (-dhâ), distributives (-so=

-cas), nominales, et les compositions de sens numéral, sont les

mêmes qu'en sanscrit (S. 1 79-180).

193. Version XIX.

L'ÂNEDÉGUISÉEN LION (Fin).

1. sakalagâmavâsino âvudbâni gahetvâ sankhe dhamenlâ bhe-

riyo vâdentâ khettasamïpam gantvâ unnadimsu || 2. gadrabho

maranabhayabhïto gadrabharavam ravi || 3. ath' assa gadrabha-bhâvam natvâ bodhisatto pathamam gâthain âha ||

k. n etam sïhassa naditam na vyaggbassa na dïpino |

pâruto sïhacammena jammo nadati gadrabho ti ||

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ADJECTIFS ET NUMERAUX. 77

5. gâmavâsino pi tassa gadrabhabhâvam natvâ althïni bhaiï-

jantâ pothetvâ sïhacammam âdâya agamamsu || 6. atha so vânijo

âgantvâ tam byasanappattam gadrabham disvâ dutiyam gâthamâhall

7. ciram pi kho tam khâdeyya gadrabho haritam yavam |

pâruto sïhacammena ravamâno ca dûsayïti ||

8. tasmim evam vadante yeva gadrabho tatth' eva mari || 9. vâ-

nijo pi tam pahâya pakkâmi II 10. satthâ imam desanam âharilvâ

jâtakam samodhânesi || 11. tadâ gadrabho kokâliko ahosi pandita-kassako pana aham evâ ti || 12. sïhacammajâtakam ||

(Cf. supra n° i83.)

1. PI. 3 aor. àe(ud-)nadali. — 2. Sg. 3 aor. de ravati, et cf. mari, kâmi,etc. — 7. Optatif conditionnel : «mangerait, aurait mangé».

194. Version XX.

STANCESGNOMIQUES.

1. attâ bave jitam seyyo yâ c'âyam itarâ pajâ |

attadantassa posassa niccani sannatacârino ||

2. n'eva devo na gandhabbo na mâro saha brahmunâ |

jitam apajitam kayrâ tathârûpassa jantuno ||

3 . mâse mâse sahassena yo yajetha satamsamam |

ekan ca bhâvittattânarn mubuttam api pûjaye |

sa yeva pûjanâ seyyo yan ce vassasatam hutam ||

k. divâ tapati âdicco rattim âbbâti candimâ |

sannaddho khattiyo tapati jhâyï tapati brâhmano |

atha sabbam ahorattim buddho tapati tejasâ II

5 . yo bave daharo bhikkhu yunjate buddhasâsane |

so 'mam lokam pahhâseti ahbhâ mutto va candimâ I!

6. cattâri thânâni naro pamatto

âpajjati paradârûpasevï |

apunnalâbham nanikâmaseyyamnindam tatiyam nirayam catuttham ||

7 . pûjârahe pûjâyato buddhe yadiva sâvake |

papancasamatikkante tinnasokapariddave ||

8. te tâdise pûjâyato nihbute akutobhaye |

na sakkâ punnam samkhâtum im' ettam api kenaci II

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78 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

g . yassa chattirnsatï sotâ manâpassavanâ bhusâ |

vâhâ vahanti duddittham samkappâ râganissitâ II

i o . maggân' atthangiko settbo saccânan caturo padâ |

virago settbo dhammânarn dipadânaii ca cakkhumâ II

(Dhammapada, passim.)

1-2. ce ayam, cf. n° 186; la seconde proposition de i se continue en 2;

kayrâ, cf. n° 88, 2. — 6. V. sous na. — 7-8. Ne fait qu'une phrase : distin-

guer le gén. sg. des ace. pi. qu'il gouverne; sakkâ, cf. infra n° 278. -—

9. Suppléer tam devant vâhâ qui est en apposition à samkappâ. — 10. Sup-

pléer un seltho à la fin.

CHAPITRE XII.

CONJUGAISON : SYSTÈME DU PRÉSENT.

195. Les principes généraux et les catégories de la conju-

gaison sanscrite (S. 19/1-199) s'appliquent sans aucune réserve à celle

du pâli. Et néanmoins celle-ci est beaucoup plus simple : d'abord,

elle n'a point de duel, ce qui supprime un tiers des désinences de

chaque temps; puis, la voix moyenne n'y subsiste guère qu'à l'état

de suravance, à ce point que-même les formes passives prennent

presque constamment les désinences de l'actif; et enfin, si le pâlia fait foisonner à l'infini certaines formes temporelles ou person-

nelles, c'est toujours par application d'une très stricte analogie

grammaticale, en sorte que ce foisonnement même, par l'unifor-

mité qu'il impose à la langue, offre à l'étude une facilité déplus.

Le lecteur a déjà rencontré fréquemment les types vijjali = vidyate,pajjati = ]}aàyatc (194, 6), et yunjale (ig4, 5) n'est qu'une correction del'éditeur au texte,des manuscrits, qui porte yuhjati.

196. Malgré cette identité de principe, on a-déjà pu s'aper-cevoir que la phrase pâlie n'a point tout à fait la même allure quela phrase sanscrite. Stylistique à part, la différence essentielle

paraît tenir à deux causes : l'une de syntaxe, l'autre de grammaire.1. Le pâli emploie bien moins volontiers que le sanscrit la

tournure passive parle verbal déclinable (S, 1 83), et, dune ma-

nière générale, la tournure directe, par sujet, complément et verbe

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CONJUGAISON : SYSTÈME DU PRÉSENT. 79

transitif en forme conjugable, lui est beaucoup plus familière. Cf.

le n° ig3 supra, tout entier.

2. Le temps narratif du pâli est l'aoriste (cf. S. 275). L'im-

parfait existe ; mais l'aoriste l'a englobé dans son système et rendu

çàet là méconnaissable. Quant au parfait, il est plus rare encore

en pâli, que l'aoriste en sanscrit classique.

1. Ces deux causes, à leur tour, se ramènent à une seule plus profonde :la tournure par le verbal à sens passif est encore inconnue du sk. védique le

plus ancien; d'autre part, le védique fait un très large emploi de tous les

aoristes, et le parfait, au contraire, n'y est pas un passé narratif, mais plutôtune sorte de présent duralif; or, sur ce point comme sur maint autre

(supra n° 2), la tradition pâlie remonte par delà le sk. classique.2. Ces différences impliquent et imposent un remaniement pédagogique

par rapport à la grammaire sanscrite : comme les verbaux sont d'importancesecondaire et, d'ailleurs, aisément reconnaissables à qui sait le sanscrit, On

les réservera pour la fin ; l'aoriste, qui fourmille dans les textes, doit venir

immédiatement après le présent: et enfin, comme la formation aoristique

s'applique à toutes les catégories de verbes, primitifs et dérivés, le mieux est

de débuter par rémunération complète de ces catégories.3. Accessoirement, on observera que le présent narratif, suppléant l'aoriste,

est encore beaucoup plus commun en pâli qu'en sanscrit.

199. Le classement des verbes repose, comme en sanscrit,

sur le système du présent, dont les désinences, — sauf naturelle-

ment les déformations éventuelles que leur inflige la phonétique

pâlie,— forment un tableau d'une grande simplicité.

ACTIF. MOYEN.

12 3 12 3

Sg. -mi -si -ti -e -se -te.

i—anle.-arc.

1. Ces désinences s'appliquent à tous les présents, athématiques ou thé-

matiques (cf. S. 201 sq. et 219 sq.), et conséquemment aussi à tous les

temps primaires (cf. S. 248 et 254).2. Sur pi. 1 act. -ma, cf. supra n" 5o, S.

3. On voit que la distinction du sk., entre pi. 3 act. -anti et -ati, a été

éliminée par extension de la désinence thématique; et, par voie de consé-

quence logique, pi. 3 moy. est devenu partout -anle. Toutefois, ganhali

pi. 3, doublement irrégulier, Dïpavamsa, xxi, 1.1.

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80 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

4. PI. i moy. -mhe = mahe parait avoir perdu sa voyelle sous l'influence

de pi. 2 -vhe, qui n'en a jamais eu et qui répond très régulièrement à sk.

-dhve : cf. supra n°! 57, i, et 9(5, 3.

5. PL 3 -are (n° 182, h) est un emprunt analogique au système du

parfait : cf. infra n° 23g et S. 229.6. Certaines formes ontl'â long thématique ailleurs qu'aux 1"'personnes

(âvahâti, n°i2i, 1): ce sont des survivances de l'ancien subjonctif ou futur

védique, qui en pâli ont à peu près réduit leur sens à celui d'un indicatif

présent.

SECTION I. — VERBES PRIMITIFS.

198. On sait qu'en sanscrit les verbes étudiés sous les

nos S. 201-225 peuvent cumuler deux ou trois types de présent.

Mais ce qui n'est en sanscrit qu'une possibilité, d'ailleurs assez fré-

quente, est presque la règle en pâli : en ce sens, du moins, qu'unverbe à présent athématique (S. 20/1-216) a très souvent déve-

loppé par analogie tel autre présent athématique concurrent, et en

outre, presque toujours, un présent thématique.

1. Ainsi : «il donne» se dira dadâti (régulier) ou deti (=*dayati, ou refait

sur l'imper, dehi), ou dajjati) = *dad-ya-ti); «il peut», sakkoti (= çaknoti),ou sakkunâti (conjugué surkrlnâli), ou sakkoti (thématique); etc., etc.

2. Sous le bénéfice de cette réserve, on classera les présents dans l'ordreoù ils sont présentés en S. 204 sq. ; mais, comme leur suffixe est ordinaire-

ment déformé par ia phonétique pâlie, on les appellera sous le numérod'ordre qu'impose à chacun la grammaire indigène (S. 225, 2).

SI. — PRÉSENTSATHÉMATIQUES.

199. PRÉSENTRADICAL(2e CLASSE).— L'ancienne apophonie

du sg. au pi. a presque entièrement disparu. La flexion s'est nivelée,tantôt par extension de la forme forte, plus rarement au profit de

la faible, parfois avec subsistance de doublets.

1. Ainsi : sg. emi, esi, eti «il va»; pi. ema, elha, enti (mais aussi

yanli); act. sg. 3 bravïti ou brûli «il dit», pi. brûma, brûtha, mais bra-

vanti;moj. sg. brave, brûse, brûle; pi. brumhe, bruvhe, mais bravante. A plusforte raison : sele «il gît» et seti, pi. sente (= çayanle) et senti, d'où sg.1 semi, etc.

2. Les verbes deli «il donne» , neti «il mène» et hoti «il est» se conjuguentcomme eti, mais ne sont radicaux qu'eu apparence (supra n" 198 , 1, et infran° 206, 2).

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CONJUGAISON : SYSTEME DU PRESENT. 81

300. Le plus important des présents de cette classe est natu-

rellement celui du verbe «être», dont il faut donner le paradigmeau complet.

Sg. i. asmi > amhi. PI. i. asma > amha ( n° 8 3, 3).2. asi. 2. attha (n° 77).3. atthi(n" yy). 3. santi.

Sg. 3 est fréquemment employé avec un sujet pluriel, v. g. pultâ m atthi

«j'ai des fils».

SOI. PRE'SENTREDOUBLE'(3e CLASSE).—

L'apophonie a disparu :

julwli, pi. juhonli «.ils font libation »; jahâli « il abandonne 55,pi. 1.

jahâma. Toutefois le vb. «donner» l'a conservée sous la forme ci-

dessous.

Sg. 1. dadâmi, clammi. PI. 1. damma (= dadmas).2. dadâsi. 2. dattha.

3. dadâti. 3. dadanti.

1. On comprend que dammi est analogique de damma.2. titthati «il est debout» etpivali «il boit» sont thématiques comme eu sk.

(S. 211); mais le premier a en outre un doublet radical //wïi (archaïque).

£©3. 5e CLASSE (S. 212).—

L'apophonie a totalement

disparu: sunoti «il entend»; pi. sunoma, sunolha, mais pi. 3 su-

nanti par extension de la désinence -anti'(cf. infra n" 20A); de

même sakkoti «il peut», etc.

SOIS. 8e CLASSE(S. 213-2i A).— L'actif a perdu l'apopho-

nie, et même pi. 3 est lanonli. Mais la voix moyenne de ce verbe

est remarquablement conservée (th. lanu-, pi. 3 tanvante), et le

verbe « faire », qui fait à l'actif karoti karonli sans aucun change-

ment, a au moyen une variété de formes, primitives ou analogiques,

qui dépasse celle du sanscrit.

Sg. 1. hubbe (=kurve). PI. 1. kubbamhe, kurumhe.

2. huruse, kubbase. 2. kuruvhe, kubbavhe.

3. kurute, kubbate. 3. kubbante, kurunte.

On voit d'un coup d'oeil comment la conjugaison régulière et apophoniques'est scindée en deux flexions uniformes. Eu outre, sg. 3 kubbali et pi. 3

Imbbanti (n° 195).

GnAMHAIMiI'ÀLIE. 6nipniMETur.NATIONALI:.

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82 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

304. 9e; CLASSE(S. 215).— Aucune apophonie : kinâti,

pi. kinâma, kinâiha, kinânti «ils achètent»; de même, saklmmù

«il peut », sunâti « il entend », cf. supra nos i g 8 et 2 0 2 ; avec méta-

thèse , gatihâli « il saisit » =grhnâti.

305. 7e CLASSE(S. 216).— Entièrement disparue : pi. 3

bhindanli a amené la création analogique de sg. 3 bhindati, et con-

séquemment le transport total à la flexion thématique, soit bhin-

dâmi «je brise», etc.; de même, anjati «il oint »,• chindali «il

coupe », bhunjati « il mange », etc.

Le chef de cette classe a une triple conjugaison, respectivement, sur sg. 3rxindliati «il obstrue» (thématique), rundhïti et rundhiti, ces derniers analo-

giques de pi. 1 rimdhima, substitut pâli de sk. rundhmas par épenthèse

probable.

S 2. — PRÉSENTSTHÉMATIQUES.

SOG. ire et 6e CLASSES(S. 222) : bliarali «il porte»; tudali

«il pousse»; muncali «il lâche». Rien de plus simple que cette

flexion, dont presque tous les verbes sont susceptibles (n° 198).

1. Le paradigme est presque superflu : act. sg. bhavâmi «je suis» , bhavasi,bhavati^holi (supra n" 116); pi. bhavâma, bhavatha, bhavanti; moy. sg.bhave, bhâvase, bhavale; pi. bhavamke, bhavavhe, bhavante. Ainsi pour tousles types suivants.

2. Swhoti s'est construite toute une flexion : homi, hosi, hoti, homa, holha,honti (n° 199, 2).

307. k" CLASSE(S. 22/1) : dibbati (= dïv-ya-li) «il joue».1. La raciue de ces verbes ne se terminant jamais en voyelle, le signe ca-

ractéristique de la classe (y) ne saurait apparaître en pâh, mais s'y dénonce

par le doublement ou l'altération de la consonne : passali «il voit»,yujjhati «il combat», etc.; il reste visible pourtant, sauf métathèse, dans

nayliali «il lie». Cf. supra n" 86-91.2. Le type hors classe de S. 225 est représenté en pâh par : icchati «il

désire» , gacchati «il va» , pucchali «il demande» , acchali (=*

as-cha-ti ou

*âs-cha-ti) «il demeure».-

SECTION IL — VERBES DÉRIVE'S.

S08. Tous les verbes dérivés (S. 3i5-36o), y compris l'in-

tensif, ont en pâli un présent thématique.

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CONJUGAISON : SYSTÈME DU PRÉSENT. 83

SI. — PASSIF.

3®9. Gomme en sanscrit (S. 3i6), le passif se forme au

moyen d'un indice -ya-, mais il prend habituellement les dési-

nences actives : dïyali « est donné », dhïyali ou dhiyyati « est contenu »,

sûyait ou suyyati (=çrûyate); «on fait» se dit karïyati, kariyyali,

kariyati > kayirati et kayyati.

i. Quelquefois, l'indice passif s'applique, non sur la racine, mais sur lethème même du présent aclif : de même que le sk. a développé un prcchyate

(S. 225, i) «on demande», le p. a pucchiyamâna «étant interrogé» , et, con-

curremment à gam-ya-le et gam-ïya-ti, gaech-ïya-ti «est abordé».

2. Quand la racine se termine en consonne, il va de soi que l'indice -ya-

n'estplus directement visible (cf. supra n° 207, 1). Mais le passif se dénonce

en général par l'état faible de la racine (S. 317) : ijjali «il est sacrifié», mais

aussi yajïyati analogique; muccali «il est lâché», vuccali (=ucyate) «il est

dit» , yujjnli «il convient» , vijjati «il existe», chijjati «on coupe», etc.

S 2. — INTENSIFET DÉSIDÉRATIF.

310. L'intensif (S. 343 sq.), aussi rare en pâli qu'en san-

scrit classique, ne mérite qu'une mention : aW</aWaft (=jâ-jval-ya-te)« il resplendit », lâlappati et lâlapati « il se lamente » ; cancalati a.il

bouge continuellement»; cahkamati, jangamati «il va et vient».

811. Le désidératif (S. 346 sq.) est un peu plus important.Son indice -sa- est parfois visible :pivâsaft'(=pi-pâ-sa-ti, cf. supran° 2 01, 2 ) « il désire boire », sussûsati (= çu-çrû-sa-te ) « il écou te »,

etc. Mais ordinairement il se combine avec la consonne finale de

la racine : bubhukkhali « il désire manger » ; tikicchati (= ci-kit-sa-ti),« il soigne, il guérit », etc.

Sans redoublement (S. 352) : icchali = Ipsati (confondu avec icchati =

icchati, supra n" 207, 2); dicchati «il désire donner»; hiinsati «il endom-

mage».

S 3. — CAUSATIFET DÉNOMINATIF.

%1'g. Le causatif (S. 329 sq.) et le dénominatif (S. 356 sq.)forment deux catégories considérables, caractérisées toutes deux

en général par l'indice -aya-, qui ordinairement se contracte en

-fi- (supra n° 113) : bhâveli «il produit»; coreti «il vole»; etc.

6.

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84 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

913. Le sens du causatif est le même qu'en sanscrit, et plus

souvent qu'en sanscrit il se réduit à celui du verbe simple : rajjam

kâreti (n° i83, 2) «il exerce la royauté».

314. En ce qui concerne la forme, le causatif se distingue

en général, comme en sanscrit, par un état fort (guna ou vrddhi)de la racine. Mais de plus la formation spéciale par insertion de p,

qui ne s'applique en sanscrit qu'à un nombre insignifiant de verbes,

a foisonné en pâli de manière à englober facultativement toute la

dérivation causative.

1. Ainsi : non seulement thapeti «il établit», ropeti «il plante»; mais à

volonté kâreti et kârâpeti «il fait faire», pâeeti et pâcâpeti «il fait cuire»,

yojeti et yojâpeû'«il fait atteler- , mocelt'et muncâpeli (ce dernier refait sim-

plement sur le th. de l'actif muncali) «il fait lâcher-, etc. — N. R. La forme

ainsi surchargée a l'avantage de supprimer l'amphibologie par son sens

presque constamment causatif.

2. Sous l'une ou l'autre forme, la dérivation causative peut s'appliquersur un verbe déjà dérivé, notamment sur un désidératif : tikicchayati> tikic-

cheti ou likicchâpeti «il fait soigner», etc. Il y a même un causatif de causa-

tif: lhapâpeti «il fait poser».3. Inversement, la dérivation passive peut s'appliquer sur un thème de

causatif : yojïyati «on fait atteler»; otârïyati «est déchargé», cf. supran"i83,4.

315. La formation dénominative ne requiert aucune explica-tion. Exemples : namassati «il salue » =

namasyati; sk. samavadhâna

«connexion» =p. samodhâna, d'où samodhâneti «il établit la con-

nexion» [entre ce qu'il vient de raconter et l'incident qui a pro-

voqué son récit, supra n° 193, 10]. L'indice est visible dans le type

pulUyali<xil traite en fils».

Le pâli possède aussi le type de vb. composé de S. 36o qui comportepareil changement vocalique, v. g. dalhï-bhavati «il s'affermit», bhasmï-karoti«il réduit en cendres »; avec abrègement de 1'/, supra n"1 24, 1o5,1, etc.

316. Version XXI.

INTERDICTIONDELANUDITÉ.

1. tena kho pana samayena bhikkhu naggâ naggam abhivâ-

denti naggâ naggam abhivâdâpenti naggâ naggassa parikammamkaronti naggâ naggassa parikammam kârâpenti naggâ naggassa

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CONJUGAISON: SYSTÈME DU PRÉSENT. 85

denti naggâ patiganhanti naggâ khâdanti naggâ bhunjanti naggâ

sàyanti naggâ pivanti || 2. bhagavato etam attham ârocesum || 3.

na bhikkhave naggo abhivâdetabbo na naggena abhivâdetabbam

na naggo abhivàdâpetabbo na naggena abhivâdâpetabbam na nag-

gena naggassa parikammam kâtabbam na naggena naggassa pari-kammam kârâpetabbam na naggena naggassa dâtabham na nag-

gena patiggahelabbam na naggena khâditabbam na naggena

bhunjitabbam na naggena sâyitabbam na naggena pâtabbam ||

k. yo piveyya âpatti dukkatassâ 3ti ||

(Cullavagga,V, ID.)

Cesont, comme on sait, les ascètes jainas, et non les bouddhistes, quifont profession de nudité. — 3. kâtabba = katlabba = kartavya, et le reste à

l'avenant. — 4. Cf. supra n° 65, i.

31V. Version XXII.

STANCESGNOMIQUES.

i. yo uppatitam yineti kodham

visatam sappavisam va osadhehi |

so bhikkhu jahâti orapâram

urago jinnani iva tacam purânam ||

2. maranena pi tam pahïyati

yam puriso marna yidan ti mannati |

evam pi viditvâ panditona pamattatâya nameti sam mano II

3. sabh attha munï anissito

na piyam kubbati no pi appiyam |

tasmim paridevanamacchararn

panne vâri yathâ na lippati ||

k. udabindu yathâpi pokkhare

padume vâri yathâ na lippati |

evam muni nopalippati

yadidam ditthasutam mutesu va ||

5. yathâpi nâvam dalham âruhitvâ

piyen' arittena samangibhûto |

so târaye tattha bahû pi afine

latr' ùpayannû kusalo mulïmâ II

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86 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

6. evam pi yo vedagu bhâvitatto

bahussuto hoti avedhadhammo |

so kbo pare vijjhâpaye pajânam

sotâvadhânûpanisûpapanne U

7. yassa nissayatâ n'atthi natvâ dhammam anissito |

bhavâya vibhavâya ca tanhâ yassa na vijjati ||

8. tam brûmi upasanto ti kâmesu anapekhinam |

ganthâ tassa na vijjanti atâri so visattikam ||

9. phandamânam pajam disvâ macche appodake yathâ |

anfiam annehi byâruddhe disvâ mam bhayam âvisi ||

10. yena sallena otinno disâ sabbâ vidhâvati |

tam eva sallam abbuyha na dhâvati nisïdati ||

(Dhammapada, passim.)

3-4. La construction des comparaisons est un peu lâche : sous-entendre

un antécédent au locatif devant yod. — 5. târayet: vpâya- avec abrègement

métrique.— 8. atâri &01:,cf. infra n" 228. — 9. âvisi, idem.

318. Version XXIII.

L'IMMOLATIONDE SOI-MEME.

satta me rohitâ macchâ ti | idam satthâ jetavane viharanto

sahbaparikkhâradânam ârabbba kathesi | sâvatthiyam kir3

eko ku-

tumbiko buddhapamukbassa samghassa sahbaparikkhâradânam

sajjetvâ gharadvâre mandapam kâretvâ buddhapamukham bhikkhu-

samgham nimantetvâ sajjitamandape pannattavarâsanesu nisïdâ-

petvâ nânaggarasapanïtadânam datvâ puna svâtanâya puna svâta-

nâyâ ti sattâhani nimantetvâ sattame divase buddhapamukhânam

pancannam bhikkbusatânam sahbaparikkhâre adâsi | satthâ bhat-

takiccâvasâne anumodanam karonto | upâsaka tayâ pïtisomanas-sam kâtum vattatïti | idam lu dânam nâma porânakapanditânamvamso | porânakapanditâ hi sampatlayâcakânam jïvitam paricca-

jitvâ attano mamsam pi adamsû ti vatvâ tena yâcito atïtam âhari II

atïte bârânasiyam brabmadatte rajjam kârente bodhisatto sasa-

yoniyam nibbattitvâ araûne vasati | tassa pana aranïiassa ekato

pabbatapâdo ekato nadï ekato paccantagâmako | apare pi 'ssa tayo

sahâyâ ahesum makkato sigàlo uddo ti | te cattâro pi panditâ

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CONJUGAISON : SYSTÈME DE L'AORISTE. 87

ekato vasantâ attano attano gocaratthâne gocaram gahetvâ sâyan-

hasamaye ekato sannipatanti | sasapandito dânam dâtabbam sïlam

rakkhilabbam uposathakammam kâtabban ti tinnam janânam ovâ-

davasena dhammam deseti | te tassa ovâdam sampaticchitvâ attano

attano nivâsagumbam pavisitvâ vasanti || evam kâle gacchanleekadivasam bodhisatto âkâsam oloketvâ candam disvâ sve uposa-thadivaso ti natvâ itare tayo âha | sve uposatbo | tumhe tayo pi

janâ sïlam samâdiyitvâ uposathikâ hotha | sïle patitthâya dinna-

dânam mahapphalam hoti | tasmâ yâcake sampatte tumhehi khâ-

ditabbâhârato datvâ khâdeyyâthâ ti || te sâdhu ti sampaticchitvâattano vasanatthânesu vasitvâ punadivase tesu uddo pâto va goca-ram pariyesissâmïti nikkhamitvâ gangâtïram gato | atb

3eko bâli-

siko satta rohitamacche uddharitvâ valliyâ âvunitvâ netvâ gangâtïre

vâiikâya paticchâdetvâ macche ganhanto adho gangam bhassi |

uddo macchagandham ghâyitvâ vâlikam viyûhitvâ macche disvâ

nïharitvâ atthi nu kho imesam sâmiko ti tikkhattum ghosetvâ sâmi-

kam apassanto valliyam dasitvâ attano vasanagumbe thapetvâ

velâyam eva khâdissâmïti attano sïlam âvajjanto nipajji ||

(Jâtaka 316. A suivre.)

Pour les aoristes, voir le chapitre suivant. — vatlati + inf., «il s'agit de, il ya lieu de, tu as raison de». — hotlia, impér.

— khâdeyyâthâ, opt. — le sâdhu

.. . tesu : ce loc. donne à tout le début de la proposition la valeur d'un loc.

absolu. —pariyesissâmi, khâdissâmi, futurs.

CHAPITRE XIII.

CONJUGAISON : SYSTÈME DE L'AORISTE.

3115. L'aoriste est par excellence le temps narratif du pâli,

et l'on a déjà vu qu'il a presque absorbé l'imparfait (cf. en outre,

infra nos 228 et 238). A raison de cette absorption, d'une part,

et, de l'autre, de l'extension analogique qu'a subie son système,

la dérivation aoristique en est venue à s'appliquer, non plus seule-

ment sur une racine pure comme en sanscrit, mais sur un thème

quelconque de présent, tout à fait à l'instar d'une dérivation d'im-

parfait.

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88 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

EXEMPLES.— D'un verbe GAM, le sk. ne peut tirer que des aor. (radical)

a-gan «il alla», (thématique) a-gam-a-t, (sigmatique) a-gam-î-t, etc., tous

formés directement sur la rac. GAM; tandis que le p., appliquant en outre la

formation aoristique sur le th. du pr. gacchati, crée sans difficulté le typeagacchi (=*agacchltl), et même aganchi avec restitution de la nasale. De

même, ajinï «il a violenté», sur le pr.jinâti: de rac. JYA, etc., etc.—A un pr.redoublé comme ja-hâ-ti, ne peut correspondre en sk. qu'un aor. sigmatiquea-hâ-sî-t «il abandonna»; mais le p., propageant le redoublement, peut dire

ajahâsi, ajuhosi, et cf. supra n° 201. — N. B. Il n'échappera à personne queles aoristes du 1" type (agacchi, ajini, cf. sk. agacchat, ajinât) sont en réalitédes imparfaits qui ont emprunté les désinences de l'aoriste.

3 30. L'augment a- ne fait point partie intégrante de la for-

mation aoristique, qui en effet n'a pas besoin de ce critérium pourêtre aisément reconnue : aussi l'emploi des formes sans augmentest-il, comme en védique, très largement répandu, soit en prose,soit surtout en vers.

331. L'aoriste sans ou même avec augment, à la suite de la

particule ma ou mâssu (=mâ sma), est d'un emploi courant comme

expression prohibitive (S. 277): ma ahosi, n° 3oo.

333. Les désinences de l'aoriste, abstraction faite des dis-

tinctions particulières qui vont suivre j peuvent se résumer dans

le tableau suivant :

ACTIF. MOYEN.

12 3 12 3

Sg. -m — —(-a) -se -ttha

m ; «7 ( ""' ~um \ -nue , ,FI. -mlia -tllia l -vham -tthum( -suni, -nisu ( -mhase

ACTIF.— 1. La désinence secondaire de sg. 1 ne souffre aucune difficulté :cf. S. 255 et 277.

2. Sg. 2 est naturellement sans désinence, puisque la finale sk. est une

simple consonne (supra n° 49). — Soit, dès lors, le type sk. a-drç-a-s «tuvis» : il se traduit normalement en p. addaso (le doublement vient d'analogiede l'aor. parallèle ci-dessous). Puis, la similitude de sg. a et sg. 3 dans l'aor.

sigmatique dont il va être question, amène leur assimilation dans celui-ci :en d'autres termes, une forme de sg. 2 addasa ou addasâ. — Soil, d'autrepart, le type sk. a-drâk-s-T-s «tu vis» : le répondant p. sera, sans difficulté,addakkhï, communément abrégé en addakkhi comme sg. 3.

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CONJUGAISON : SYSTÈME DE L'AORISTE. 89

3. Sg. 3 est sans désinence, par la même raison que ci-dessus (supran° AS).

— Le type sk. a-drç-a-l cril vit» donne addasa, qui, surtout arcliaï-

quement, s'allonge en addasâ, soit par action purement mécanique, soit parimitation de la longue régulière des aoristes radicaux (ar/ô = adàt). —Le

Lype a-dràk-s-ï-t donne addakkhï, lequel à peu près constamment devient

addakkhï, soit par abrègement me'canique, soit'par influence vague de la

brève de l'aor. passif (infra n° 233).h. Les finales de pi. 1-2 ne relèvent que fort indirectement du sk. Ici la

conjugaison devient périphraslique, bien qu'avec une syncope assez intense :

ce sont, en réalité, les formes correspondantes du pr. du vb. nétre» (supran° 200) qui s'affixent, à titre de vb. auxiliaire, au thème du temps.

— La

nasale de pi. 1 peut êlre omise et sou a final s'allonger.5. PI. 3 n'est que variantes d'une seule et même forme. — Soit sk. pi. 3

d'aor. radical adur (S. 279) : p. adû est régulier, et p. adum ttils donnèrent»

n'en diffère que par l'addition d'un niggahîta qui peut être inorganique,mais qui, plus probablement, est une trace de la nasale caractéristique de

pi. 3 dans d'autres systèmes de temps. (Il va de soi que la voyelle finale

de la racine disparaît devant cet v). —D'autre part, si l'aor. est sigmatique,sa finale, en vertu du même processus sera -suin (= -s-ur), dont -insu est la

métathèse; ou, plus exactement, -insu est le produit de la contamination des

deux finales *-sû et -sum, théoriquement issues de -sur.

MOYEN.— 6. L'analyse des désinences moyennes ne serait pas beau-

coup plus malaisée; mais l'intérêt en est trop médiocre, vu la rareté de

l'emploi.

3 33. On distinguera en pâli trois sortes d'aoristes (cf. S. 278) :

i° radical; 20 thématique; 3° sigmatique, subdivisé à son tour en

deux types, d'importance capitale. Et l'on y joindra, puisque le

présent passif a été étudié, l'aoriste passif.

Une forme corrélative à l'aor. sigma-thématique n'a jusqu'à présent pointété signalée en pâli. Si elle venait à se rencontrer, on la reconnaîtrait sans

peine : soit, par exemple, un type *rukkhâ = *aruhkha = aruksat nil monta -n,

cf. S. 287.

SECTION I. — AORISTE BADICAL.

£34. L'aoriste radical (cf. S. 279) est presque aussi rare en

pâli qu'en sanscrit classique. Sauf en tant que prohibitif, il y garde

son augment, v. g. aithâ = asthât, etc.

Il faut signaler : i° rac. BHU, sg. 3 ahû, ahu et en liaison ahvd = abhiït,

pi. 1 ahvmhft, pi. 3 ahuin, le reste inusité; 20 rac. DA, sg. 3 adâ. pi. 3 adum

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90 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

(supra n° 222, 6); 3° rac. GÂ, sg. 1 agam (analogique des suivants),

2 affâ, 3 agâ (=agât), pi. 1 agumha, 2 aguttha, 3 agum (=agur): h" rac.

KAR, sg. 1 akam (analogique delà suivante), 3 akâ tril fit» (=véd. akar),

pi. 1 akamhâ, 2 akattha, 3 akarû ou akarum.

SECTIONII. — AORISTE THÉMATIQUE.

335. Théoriquement, on sait que l'aoriste dit thématique

(S. 280) ne diffère de l'imparfait que par le degré de la racine;

or, en pâli, l'imparfait a à peu près adopté les désinences de l'aoriste

sigmatique, et à plus forte raison l'aoriste thématique a-t-il dû le

suivre dans cette voie. Il ne se distinguera donc en général du typesuivant que par le degré faible de la racine, ce qui en pâli est un

critère assez insignifiant. Tout au plus peut-on citer quelques formes

isolées qui, en préservant la désinence thématique, demeurent

fidèles au prototype accusé par le sanscrit: addasa (n° 222, 3),mais pi. addasum (sk. adrçan); agamâ ou gamâ

=a-gam-a-t (pr.

gacchati), etc.

1. Malgré l'indigence de ses formes thématiques, le p. en a créé quelques-unes que le sk. ne possède pas : c'est qu'il les a construites sur l'analogie de

formes de sg. 1 radical qui ont un faux air de sg. 1 thématique. Ainsi, à

l'instar de ahuvam = a-bhuv-am (S. 279), il a ahuvo rrtu fus-=*abhuvas.

De même, akaro rrtu fis» peut ressortir à sg. 3 thématique véd. a-kar-a-t,mais peut aussi procéder par analogie de sg. i radical véd. a-kar-am. —

N. B. Il est impossible de détailler tous les jeux d'analogie qui ont donné

naissance à diverses formes capricieuses et plus ou moins isolées : le lecteur,au besoin, les démêlera de lui-même, moyennant l'application des lois de la

phonétique.2. La bizarre forme de sg. 1 alaîtham aje pris» est refaite par analogie

sur sg. 3 alattha, et celle-ci est une forme moyenne remontant à ^a-labh-tanil prit» >sk. véd. alabdha.

3. Letyped'aor. thématique redoublé (causalif) de S. 33g n'a pas sur-vécu en pâli. Mais, par contre, on y constate la remarquable conservationde quelques formes très archaïques d'aor. thématique redoublé non causalif :

apalla ttil vola» = a-pa-pt-a-t, de rac. PAT (cf. S. 85): avocâ rril parla» =*a-va-uc-a-t (cf. S. s. v. VAC).

SECTION III. — AORISTE SIGMATIQDE.

3@©. Des deux types pâlis d'aoriste sigmatique, le premier

correspond à la seconde variété du sanscrit (S. 28/t), le second à

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CONJUGAISON : SYSTÈME DE L'AORISTE. 91

la première et à la troisième (S. 282 et 286). Ils ont extraordi-

nairement foisonné.

SI. — PREMIERTYPE.

33 *9• Cet aoriste, en fait, n'est guère sigmatique que de parses origines et n'apparaît tel qu'à pi. 3 : c'est qu'il s'est construit

tout entier sur sg. 2-3, qui précisément, comme on sait, ne sont

point sigmatiques (S. 2 85). Soit, par exemple, avadhi ceil frappa»= a-vadh-ï-t (supra n° 222, 3) : au lieu du sk. a-vadh-is-am, le

p. a construit sur avadhi une forme de sg. 1 avadhim, et le reste

à l'avenant.

Sg. 1 avadhim. PI. 1 avadhimha.2 avadhi (n° 222, a). 2 avadhitlha.

3 avadhi. 3. avadhimsu.

338. Parmi les verbes non dérivés, il n'en est presque pasun seul qui ne possède ou ne puisse posséder cet aoriste. H suffira

d'en donner quelques exemples, rangés dans l'ordre où sont énu-

mérés plus haut leurs présents (nns 199-207) : i° sayi et sâyi «il

se couchai); 2°pW«il but» (cf. supra n° 219); 3" suni «il enten-

dit)); k° atani « il étendit », akari «il fit»; 5° aklàni «il acheta»,

sakkuni « il put » ; 6° bhuiîji « il mangea » ; 70 abhavi « il fut », alari

«il franchit», muîici «il lâcha»; 8° apassi «il vit», yujjhi «il com-

battit»; g0 pucchi «il demanda», gacchi ou ganchi «il alla».

Pour ce qui est des verbes dérivés, on trouvera plus loin l'aor. passif

(n° 233). Dans les autres, cette formation aoristique ne s'est pas fort pro-

pagée : il y a bien un paradigme théorique acorayi ceil vola» ; mais il relève

de l'imparfait (n° 238); le vrai aoriste est acoresi (n° 232).

33S. Ici trouve sa place naturelle l'imparfait-aoriste du vb.

«être» (S. 262), qui en pâli a passé complètement à la flexion

aoristique et, sauf pi. 3, se conjugue sur avadhi, savoir : —Sg. :

âsiiii, âsi, àsi; — PI. : âsimha, âsilllia, âsum (ÂSW).

Mais la forme âsimsu existe également.

S 2. — SECONDTYPE(VERBESDÉRIVÉS).

330. La seconde variété d'aoriste sigmatique insère un indice

-s-, manifeste ou latent, entre la racine verbale et la finale de la

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92 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

première : —après voyelle, a-dâ-si «il donna» = *a-dâ-s-ï-t; —

après consonne, asakkhi «il put»= *a-çâk-s-I-t.

En général, suivant que l'indice sigmatique subsiste ou qu'il est absorbé

en vertu des lois phonétiques, c'est respectivement âsi ou avadhi qui sert de

paradigme de flexion : pi. 3 adâsum ou adamsu, mais asakkhimsu.

33 t. Moins répandue que la précédente dans les verbes non

dérivés, celte formation n'en compte pas moins des représentants,au moins théoriques, dans toutes leurs classes. —

Exemples (dansl'ordre du n° 228): 1° yâsi «alla»; 2° adâsi, aiihâsi «se tint»,

ahâsi «quitta» (et ajahâsi, n° 219), etc.; 3° assosi (= açrausït)

«entendit»; h"altâsi «fit» (=akârsït), d'où alors, pour ce verbe,

l'illusion d'un faux radical kâ-, qui s'est répandu dans d'autres

formes (inf. kâium, gér. décl. kâtabba); 5° aîinâsi (pr. jânâtï)

«connut»; 6° bhahkhi «brisa»; 70 ahosi (/IOM) «fut», qui fait pi. 3

ahesum; 8" addakkhi «vit», rattaché au pr. passait; g° (*appakkhi=

aprâksït).

333. Mais le véritable domaine de cet aoriste, ce sont les

verbes dérivés, essentiellement les causatifs et dénominatifs, qui

tous, à la suite de leur voyelle caractéristique -e- (supra n° 212),affixent l'indice sigmatique pour former leur passé narratif usuel :— kâresi «fit, fit faire», kârâpcsi «fit faire», etc.; — kathesi

« conta », odhânesi (nos 193, 10, et 2 15 ), etc., etc. — L'énuméra-

tion n'en finirait pas.

On voit qu'en fin de compte le p. s'est construit un système de conjugaisontout à fait différent de celui du sk., qui, à toutes les époques de son existence,

ignore l'aoriste dans les verbes dérivés ; mais on voit aussi combien il estaisé de ramener l'un à l'autre.

SECTION IV. — AORISTE PASSIF.

333. L'aor. passif sg. 3 du type S. 32/1 ressemble entière-ment parla finale à sg. 3 aor. actif du pâli. D'autre part, on con-naît la tendance du pâli à remplacer constamment les formes pas-sives par l'actif. Dès lors, il n'est point malaisé de comprendrecomment il en est venu à construire, sur la forme du présent deson verbe passif, une forme de sg. 3 aor., puis toute une flexion,

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CONJUGAISON: SYSTÈME DE L'AORISTE. 93

exactement parallèle à celle de notre premier type d'aoriste sigma-

tique. Ainsi, de même que pajjati=

padyate, forme théorique-ment moyenne, fait à l'aor. pajji(n° D.1% in fine), vijjali

=vidyate,

forme passive, donnera vijji «il se trouva», muccati (=mucyate)fera mucci «il fut lâché», etc., etc.

i. Ce qui distingue essentiellement ces néoplasmes, c'est, comme on levoit, le consonuantisme du radical, lequel est un constant rappel du suff. -ya-du présent, fondu avec la consonne finale de la racine : muîici relâcha», muccirrful lâché» ; chindi rrcoupa », chijji «fut coupé»; caji rrquitla», cajji rrfut

quitté» ; addakkhi revit», adassi réapparut». On ne saurait prêter trop d'atten-tion à ces nuances.

2. Toutefois cette forme se dénonce encore occasionnellement par un autrecritère : à raison même de l'amphibologie possible, elle accuse une tendance

plus forte que celle de tout autre type pâli à se conjuguer en voix moyenne :

ainsi, de kariyati, aor. kariyiltha rrfut fait», et non "kariyi tout court; de

anubhUyati rron ressent», anubhûyi, ou anvabhûyi, ou anvabhûyiliha, etc., etc.

334. L'analogie est allée plus loin encore : il n'y avait pasde raison pour que les verbes dérivés fussent privés du temps nar-

ratif passif dont étaient pourvus tous les autres, et aussi le leur

a-t-on étendu; mais il était inévitable que, dans ce nouveau com-

plexus morphologique, la forme du passif coïncidât avec celle de

l'actif. Conséquemmenl, par exemple, le causatif dasseti (= dar-

çayati) a un aor. dassesi, qui signifie indifféremment «montra» ou

«se montra».

De même, dûsayi (n° 193, 7), du caus. dûseti, se traduira «a gâté [la

situation]»; mais, pris au sens passif, on pourrait également l'entendre

comme erapéri». — D'une manière générale, lorsqu'il y aura équivoque surla valeur sémantique d'un aoriste, on se décidera d'après les autres indica-

tions du texte, mais en préférant toujours le sens actif s'il est possible.

335. Version XXIV.

L'IMMOLATIONDE SOI-MÊME(Suite).

sigâlo pi nikkhamitvâ gocaram pariyesanto ekassa khettagopa-kassa kutiyam dve maipsasûlâni ekam godham ekaii ca dadhivâra-

kam disvâ atthi nu kho etassa sâmiko ti tikkhatum ghosetvâ sâmikam

adisvâ dadhivârakussa uggahanarajjukam glvâya pavesetvâ mam-

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94 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

sasûle ca godhan ca mukhena dasitvâ netvâ attano sayanagumbe

thapetvâ velâyam eva khâdissâmïti attano sïlam avajjanto nipajji ||

makkato pi vanasandam pavisitvâ ambapindim âharitvâ vasana-

gumbe thapetvâ velâyam eva khâdissâmïti attano sïlam avajjanto

nipajji || bodhisatto pana velâyam eva nikkhamitvâ dabbatinâni

khâdissâmïti attano gumbe yeva nipanno cintesi | marna santikam

âgatânam yâcakânam tmâni dâtum na sakkoti | tilatandulâdayo pi

mayham n' atthi I sace me santikam yâcako âgacchissati attano

sarïramamsam dassâmïti |] tassa sïlatejena sakkassa pandukamba-lasilâsanam unhâkâram dassesi | so âvajjamâno imam kâranam

disvâ sasarâjam rânamsissâmïti pathamam uddassa vasanatthânam

gantvâ brâhmanavesena atthâsi ! brâhmana kimattham thito sïti

ca ATitte pandita sace kinci âliâram labhejyam uposathiko hutvâ

samanadhammam kareyyan ti | so sâdhu dassâmi te âhâran ti tena

saddhim sallapanto pathamam gâtharn âha |

satta me rohitâ macchâ udakâ thalam ubbhatâ |

idam brâhmana me atthi etam bhufrâ vane vasâ ti ||

brâhmano pâto va tâva hotu pacchâ jânissâmïri sigâlassa san-

tikam gato tenâpi kimattham thito sïti vulte tathJ evâba | sigâlosâdhu dassâmïti tena saddhim sallapanto dutiyam gâtham âha |

amussa khettapâlassa rattibhattam apâbhatam !

mamsasûlâ ca dve godhâ ekafi ca dadhivârakani |idam brâhmana me atthi etam bhutvâ vane vasâ ti |i

brâhmano pâto va tâva hotu pacchâ jânissâmïti makkatassa san-

tikam gato tenâpi kimattham thito sïti vutte talh" evâba | makkatosâdhu dammïti tena saddhim sallapanto tatiyam gâtham âha |

ambapakk5

odakam sïtani sïtacchâyam manoramam |idam brâhmana me atthi etam bhutvâ vane vasâ ti ||

(Cf. n° 218.)

a-disvâ, composition du préf. négatif avec le gér. indécl. — sakkoti sembleemployé par abus pour sakkati = çakyate (S. 190). — dassâmi = dâsyâmi.— Bizarrerie bouddhique qu'il faut entendre littéralement : l'erardeur» dudévouement du lièvre est si intense qu'elle se fait sentir jusqu'au ciel etrréchauffe» le trône d'Indra; le dieu, averti par là qu'il se passe quelquechose d'insolite, dirige son regard vers la terre et. . . — vutte, cf. S. 362, 3.—

jânissâmi rrje me consulterai = nous verrons cela». —amhapakka reun

[fruit] mûr de manguier = une maugue».

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. CONJUGAISON : LES AUTRES TEMPS. 95

CHAPITRE XIV.

CONJUGAISON : LES AUTRES TEMPS.

336. Les autres temps de la conjugaison pâlie sont : les deux

passés narratifs autres que l'aoriste (imparfait et parfait), dont

l'application est des plus restreintes ; et le futur, dont le tempsà augment est, comme en sanscrit, le conditionnel.

SECTION I. — IMPARFAIT.

337. L'imparfait est le temps à augment du présent. Le pâlien a conservé quelques restes épars, notamment dans le type athé-

matique redoublé et le type thématique; mais, dans ce dernier

même, pi. 3 est toujours athématique ou, en d'autres termes,

aoristique (cf. S. 2 55-2 56, et supra n° 222).

Sg. 1. adadain, abhavam. PI. 1. adadamhâ, abhavamhâ.

2. adado, abhavo. 2. adadaltha, abhavattha.

3. adadâ, abhavâ. 3. adaduin, abhavû.

Les observations du n° 222 s'appliquent ici. La suppression du niggablla

peut donner sg. 1 abhava.

338. Le plus ordinairement, la flexion tout entière est aoris-

tique et l'augment peut être omis, c'est-à-dire que sg. 3 est

abhavi ou bhavi, et le reste à l'avenant (supra n° 227). Ce type se

rencontre dans un certain nombre de causatifs ou de dénomi-

natifs : akârayi « il fit faire, il fit » ; yojayi « il attela » ; kalhayimsu

«ils contèrent» (cf. n° 228).

SECTION II. — PARFAIT.

339. Le parfait a pour caractéristique le redoublement, dont

les règles sont les mêmes qu'en sanscrit (S. 232 sq.). Mais le voca-

lisme radical est devenu uniforme (cf. S. 2 35 sq.) :papaca, par

exemple, fait au pi. papacu. Pour les désinences, un paradigme

suffira sans commentaires.

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96 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

ACTIF. MOYEN.

Sg. i. babhûva. PI. i. bahhûvimha. Sg. î.babhûvi. PI. i. babhfwimhe.

2. babhûve. 2. babhûvilllia. z.babhûvillho. 2. babhûvivho.

3. babhûva. 3. babhûvu. 3. babhûvklha. 3. babhûvire.

340. Le parfait est inusité. Deux formes seulement en sont

d'usage courant: sg. 3 Â/IÛ«il dit»; plur.-3 âhu ou âhamsu (aoris-

tique).

SECTIONIII. — FOTUR ET CONDITIONNEL.

341. Le futur simple (S. 2/17) a pour indice -ssa- (= -sya-)ou -issa- (=-isya-), dont l'emploi respectif est, comme en san-

scrit, affaire d'usage : 1° essaii «il ira», dassati « donnera », Ùassali

«se tiendra», nessati «conduira», kalhessah «contera», etc.;

20 nayissali «conduira», bhavissati «sera», karissati «fera», ka-

tliayissati «contera», etc. Les désinences, naturellement, sont celles

de bhavati (supra n° 206, 1); toutefois, sg. 1 moy. est bhavissam,v. g. n° i65, io.

On prendra garde que l'indice du futur peut, comme celui de l'aoriste

(supra n° 219), s'afiixer, non à la racine pure, mais à la forme toute faite du

présent : sunissati erenlendra», jânissati reconnaîtra», gacchissali reira»

(n° 235), etc.

343. Quand l'indice commence par s et s'affixe à une racine

qui finit en consonne, les lois phonétiques trouvent leur appli-cation : Ys se combine avec la consonne précédente; quant au y,il peut disparaître dans le conflit de consonnes; mais il se peutaussi que la syllabe ya devienne i (supra n° 110). Exemples :

1" checchati «il coupera»=

chet-sya-ti ; bhokkhale «il mangera»=

bhok-sya-te ; 20 sakkhiti «il pourra»=

çak-sya-ti, dakkliiii «il

verra» =drak-sya-ti, checchiti «coupera», etc.

Soit, d'une part, le type en -sya-, sakkhiti, et, de l'autre, un type en

-isya-, *saMssati = *çak-isya-ti : en se contaminant l'un l'autre, ils ontdonné naissance au type analogique sakkhissati rrpourra», et autres phé-nomènes similaires.

343. Le futur périphrastique (S. 2/19) a laissé en pâliquelques vestiges profondément altérés. Soit, par exemple, sk. kar-

tasmi, qui aurait p. "kâlamhi pour répondant régulier (cf. supra

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CONJUGAISON : LES AUTRES TEMPS. 97

n° a3i, 4°) : une corruption avec métatbèse a donné kâhâmi, quiensuite s'est conjugué analogiquement, sg. 3 kâhati «fera», etc. Lacontamination de cette forme avec le type sakkhiti a donné sg. 3kâhiti (kâhîli) et pi. 3 kâhinti, etc. On a, de même, ehiti «ira» ethohiti « sera ».

Ultérieurement, la contamination avec le futur simple (n° ahi ) a fait créerhohissati, l'analogie de essati a donné naissance à hessali «sera», etc., etc.C'est à l'analogie même qu'il faut s'adresser pour résoudre les multiplesproblèmes qu'elle pose à l'étudiant en pâli.

344. Le conditionnel se tire du futur simple par l'adjonctionde l'augment et la substitution des désinences secondaires aux pri-maires : abhavissâ ou abhavissa « serait » ; sg. 2 est pareil à sg. 3,ou se termine en -sse (cf. supra n" 5o, a); pi. 3 est -ssanisu ou

-ssiinsu (cf. n° 2 38) ; le reste comme à l'imparfait (n° 237), et les

désinences moyennes comme aun° 197. Pour l'emploi de ce temps,on s'en référera à S. 270.

345. Version XXV.

L'IMMOLATIONDE SOI-MEME(Fin).

brâhmano pâto va tâva hotu pacchâ jânissâmïti sasapanditassasantikam gato tenâpi kimattham thito sïti vutte tathJ evâha | tam

sulvâ bodhisatto somanassappatto | brâhmana sutthu te katam âhâ-

ratthâya marna santikam âgacchantena | ajjâham maya nadinna-

pubbam dânam dassâmi | tvam pana sïlavâ pânâtipâtam na karis-

sasi | gaccha tâta dârûni samkaddhitvâ angâre katvâ mayhamârocehi | aham attânam pariccajitvâangâragabbhepatissâmi | marna

sarïre pakke tvam mamsani khâditvâ samanadhammam kareyyâ-sïti | tena saddhim sallapanto catuttham gâtham âha |

na sasassa tilâ atthi na muggâ nâpi tandulâ |

iminâ agginâ pakkam mamam bhutvâ vane vasâ ti |[

sakko tassa katham sutvâ attano ânubhâvena ekam angârarâsim

mâpelvâ bodhisattassa ârocesi | so dabbatinasayanato utthâya tattha

gantvâ sace melomantaresu pânakâ atthi te ma marimsû ti vatvâ tik-

khattum sarïram vidhûnitvâ sakalasarïram dânamukhe datvâ lam-

ghitvâ padumapunje râjahamso jiya^pamuditacitto angârarâsimhi

GnAMMIIRErÂLIE. /•''-'' '-' \ '

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98 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

patil so panaaggibodhisattassasarïre lomakûpamattam pi unham

kâtum nâsakkhi | himagabbham paviltho viya ahosi || atha sakkam

âmantetvâ | brâhmana tayâ kato aggi atisïtalo marna sarïre lomakûpa-

mattam pi unham kâtum na sakkoti | kirn nârn etan ti âha || pan-dita nâham brâhmano sakko aham asmi tava vïmamsanatthâya

âgato ti || sakka tvam tâva tittba j sakalo pi ca lokasannivâso mam

dânena vïmamseyya n5 eva me adâtukâmatam passeyyâ ti bodhi-

satto sïhanadam nadi || atha nain sakko sasapandita tava guno saka-

lakappam pâkato hotû ti pabbatam pïletvâ pabbatarasam âdâyacandamandale sasalakkhanam âlikhitvâ bodhisattam âmantetvâ tas-

mim vanasande tasmim yeva Aranagumbe tarunadabbatinapitthe

nipajjâpetvâ attano devatthânam eva gato || te pi ca cattâro paiiditâ

samaggâ sammodamânâ sïlam pûretvâ uposatbakammam katvâ

yathâkammam gatâ ||

satthâ imam desanam âharitvâ saccâni pakâsetvâ jâtakam samo-

dhânesi | [saccapariyosâne sabbaparikkhâradânadâyako gahapati

sotâpaltiphale patitthahi] | tathâuddo ânando ahosi sigâlo moggal-lâno makkato sâriputto sasapandito aham evâ ti || sasajâtakam ||

(Cf. n" 218 et 235.)

ârocehi, infra n" 25g. — kareyyâsi, infra n°5 254 et 256. — dânaimikhe«dans la gueule de la libéralité», recherche de style. —pabbatam. . ., autrebizarrerie : les contes de ce genre en fourmillent. — canda-. . . : cf. S. s. v.

çaçin. — sakalo pi. . . : infra n*" a48 et 288. — La parenthèse est comme

qui dirait une note insérée dans le texte: cf. la Préface, IV, 3. — Ce récit etcelui des n0>183 et ig3 sont des spécimens des étranges sujets d'édification

que les prédicants bouddhistes se sont ingéniés à tirer des vieux contesd'animaux : il y en a des centaines de cette force.

34©. Version XXVI.

STANCESGNOMIQUES.

1. na pupphagandho pativâtam eti

na candanam tagaramallikâ va jsatan ca gandho pativâtam eti

sabbâ dîsâ sappuriso pavâti ||2. yâvad eva anatthâya iiattam bâlassa jâyati j

hanti bâlassa sukkamsam muddbam assa vipâiayam II

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CONJUGAISON : LES AUTRES TEMPS. 99

3. akkocchi mam avadhi mam ajini mam ahâsi me |

ye tam upanayhanti veram tesam na sammati ||k. akkocchi mam avadhi mam ajini mam ahâsi me |

ye tam na upanayhanti veram tes3

ûpasammati ||

5. bhadro pi passati pâpam yâva bbadram na paccati |

yadâ ca paccalï bhadram atha bhadrâni passati ||6. atha pâpâni kammâni karam halo na bujjhati |

sehi kammehi dummedho aggidaddho va tappati ||

7. anekajâtisamsâram samdhâvissam anibbisam |

gahakârakam gavesanto dukkhâ jâti punappunam ||

8. gahakâraka dittho si puna geham na kâhasi I

sabbâ te phâsukâ bhaggâ gahakûtam visamkhitam |

visamkhâragatam cittam tanbânam khayam ajjhagâ II

9. yassa jâlinï visattikâ

tanhâ n5 atthi kuhinci netave I

tathâgatam anantagocarain

apadam kena padena nessatha ]|

10. na câhu na ca hessati na c etarahi vijjati |

ekanlam nindito poso ekantam va pasanisito II

11. yâvam hi vanatho na chijjatianumatto pi nai'assa nârisu |

patibaddhamano va tâva so

vaccho khïrapako va mâtari II

12. aham nâgo va samgâme câpato patitam saram |

ativâkyam titikkhissam dussïlo hi bahujjano ||

(Dhammapada, passim.)

7-8. Le sens intime de ces deux stances obscures paraît être : Tant qu'oncherchera, sans le trouver, le «constructeur de la demeure» [corporelle],

c'est-â-dire la racine de l'illusion qui fait croire à l'existence du moi personnel

{cf. supra n" 32, 5, et infra a° 3oo ),— on errera emprisonué daus le réseau

des existences; mais, dès qu'on l'a trouvé, que l'illusion disparaît, on atteint

la délivrance. Cela est bien bouddhique.— 9. netave, cf. infra n° 29J. —

il. -paka, cf. S. s. y. pa-, et p. 181. — 12. bahûjanâ ferait aussi bien le

vers et le sens.

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100 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

CHAPITRE XV.

CONJUGAISON : LES MODES.

34?. Gomme le sanscrit, le pâli n'a que deux modes ver-

baux : l'optatif et l'impératif. De plus, il n'a de modes qu'au seul

présent.

SECTION I. — OPTATIF.

348. L'optatif, témoin les deux exemples du n° 2^5, remplit

exactement les mêmes fonctions, impérative mitigée et potentielle

ou conditionnelle, qu'en sanscrit (cf. S. 292). Dans cette dernière,

si deux optatifs sont construits en parataxe, le premier exprimela condition, soit qu'il se trouve ou non précédé d'une particule

signifiant «si». Prohibitif, l'optatif se construit avec na, mais éga-lement avec ma (infra 11°261, 10).

349. Au point de vue de la forme, le pâli distingue, comme

le sanscrit, l'optatif du présent athématique et celui du présent

thématique (S. 29/1); mais celui-ci a presque entièrement sup-

planté celui-là, qui ne fait plus que se survivre dans quelques typesisolés.

SI. — PRÉSENTATHÉMATIQUE.

350. Parmi les présents radicaux, le seul optatif resté purest : sg. 3 SM/«= syât (S. 2g5 , 1); pi. 3 siyum

=syur. Aux autres

personnes, et même à celles-ci, la voyelle initiale de la racine a

été rétablie par analogie (cf. supra n° 200) ou contamination du

subjonctif véd. asat «qu'il soit», et l'on a : sg. assam (=*asyâni),assa, assa; pi. assâma, assalha, assu assum.

351. Comme présent redoublé, il n'y a plus guère que dajjâ

(=dadyât, n° 2g5, 20), qui se conjugue sur assam, mais quid'ailleurs est concurrencé par d'autres formes. Il en est de même,dans la classe suivante, de la forme extrêmement usitée kayirâ

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CONJUGAISON : LES MODES. 101

«ferait» =*karyât (supra n° n&), que l'analogie substitue à

kuryât : sg. kayirâmi, kayirâsi, kayirâ; pi. kayiràma, kayirâtha,

kayirum. Enfin, dans les "verbes en -nâ-, subsiste jannâ « connaî-

trait» =jânïyât, mais cf. infran° a54, 5°.

353. Toutes ces formes athématiques ont, comme on le voit,

les désinences actives. Eventuellement, on y rencontre çà et là un

type de moyen kayirâtha, n° 2 61, 5, et cf. n° 2 5 6.

S 2. — PRÉSENTTHÉMATIQUE.

353. La caractéristique générale de l'optatif pâli est un disyl-labe -eyya-, qui s'attache à la dernière consonne du thème du

présent, v. g. bhaveyyâmi «je serais». A sg. 3, la finale peut être

un simple -e = sk. -et (cf. S. 296) : bhave = bhavet; et de même

aussi pi. 1 bhavema, etc.

354. Le transport analogique de cet indice à toutes les classes

de verbes donne, dans l'ordre accoutumé : 1° saye ou sayeyya

«serait couché»; 20 dadeyya, ou deyya (cf. n° 199, 2), ou dajjeya

(contaminé de n° 2 5i); 3° sune ou suneyya «entendrait»; à" kare

ou Imbbe (cf. n° 2o3), kareyya ou kubbeyya «ferait»; 5° jâneyya

«saurait»; 6° bhinde «fendrait»; 70 bhave, ou bhaveyya, ou huveyya,

ou même heyya (n° 206); 8° dibbe «jouerait»; 90 gacche ou gac-

cheyya «irait».

355. Au passif, sauf prédilection éventuelle pour les dési-

nences moyennes (supra n° 2 33, 2), la formation est nécessaire-

ment la même : tappe ou tappeyya ( ou tappetha, n° 2 5 6 ) « souffrirait ».

Les causatifs et dénominatifs, outre les deux types normaux coraye

et corayeyya «volerait», ont en outre un type écourté coreyya, et le

reste à l'avenant.

356. On a déjà pu s'apercevoir que l'optatif actif a emprunté

sauf à sg. 3 et pi. 3 , les désinences de l'indicatif présent (cf. supra

11°197). Les désinences de l'optatif moyen sont demeurées plus

conformes au type du sanscrit (S. 29/1).

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102 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

ACTIF. MOYEN.

Sg. i. -eytjâmi PI. -eyyâma Sg. i. -eyyam PI. -eyyâmhe2. -eyyâsi -eyyâiha z.'-elho -eyyavho3. -eyya, -e -eyyum 3. -etha -eram

Le type jânema (n° 253) peut éventuellement être remplacé par jânemu

(n" i8et io4, 12).

SECTION IL — IMPÉRATIF.

359'. Les désinences sont les mêmes pour la forme théma-

tique que pour la forme athématique, à une seule différence près :

sg. 2 thématique peut être sans désinence (cf. S. 3o5 et 309).

ACTIF. MOYEN.

Sg. i. -mi PI. i. -ma Sg. 1. -e PL 1. -mase

2. -hi 2. -tha 2. -ssu 2. -vho

3. -tu 3. -ntu 3. -tam 3. -nlam

Nulle part plus qu'à l'impératif, la conjugaison du pâli ne concorde aveccelle du sanscrit. •— Toutefois, à sg. 1 act., l'analogie de l'indicatif a changé-ni en -mi, ce qui fait que l'impératif peut se confondre avec l'indicatif. Au

moyen, sg. 1 -e = ai, et sg. 2 -ssu = sva (supra n° 98); à pi. 1, le change-ment de -mahai en -mase s'explique par l'existence d'une ancienne forme de

pi. 1 act. de l'indicatif qui n'apparaît qu'en védique (-niasi).

35S. Les principaux exemples d'impératif sont, dès lors,

dans l'ordre accoutumé :

i° Actif : sg. 1 emi, 2 ehi, 3 etu «qu'il aille», pi. 1 enlu, etc.;brûhi « parle » ; sehi « couche-toi » ;

Il est bon de donner le paradigme complet du vb. «être» :

Sg. : 1. asmi 2. âhi 3, atthuPI. : 1. asma 2. altha 3. santu

2° Actif : dadâhi ou dchi (et dajja, supra n° 198, i) «donne»;

Moyen : sg. 1 dade, 2 dadassu, 3 dadalam;-pi. 1 dadâmase, 2 dadavho,3 dadanlu;

3° Actif: sg. 3 sunâlu (cf. supra n°s 202 et 20 II);h" Actif : sg. 2 karohi et kuru (S. 3 1 1, 3), 3 karolu et kurutu

(analogique); pi. 3 kubbantu et karonlu (idem);—

Moyen :

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CONJUGAISON : LES MODES. 103

sg. i kubbe, 2 kurussu, 3 kurutaiii; pi. 1 kubbâmase, 2 kuruvho,3 kubbaniam, sans difficulté;

5° Actif : jânâhi «sache»; kinâlu «qu'il achète», etc.;6° Actif : chmdâhi ou chinda «coupe», comme le suivant;

70 Actif : sg. 2 bhava ou bhavâhi (et hohi, supra n°.2o6),3 bhavatu (et hotu); pi. 3 bhavantu (et Aonfo), etc.; —

Moyen :hare «que je prenne», harassu «prends», etc. ; — les deux classessuivantes exactement de même.

On se gardera de confondre sg. 1 impér. moy. avec sg. 3 opt. act. ; maisla première de ces deux formes est infiniment rare.

359. L'impératif passif ne diffère de l'actif que par la formedu thème (cf. supra n° 2 3 3 ) : chijjatu ou chijjatam « qu'il soit coupé ».

Les causatifs et dénominatifs, lorsqu'ils ont leur forme contractée,

affixent, pour la clarté, -hi à sg, 2 : ârocehi «annonce», kathehi

« raconte», etc.

36». Version XXVII.

LA VICTOIREDUBUDDIIASURMÂRA.

tasmim samaye mâro devaputto siddhatthakumâro mayham vasam

atikkamitukâmo na dâni Jssa atikkamitum dassâmïti mârabalassa

santikam gantvâ etam attham ârocetvâ mâraghosanam nâma ghosâ-

petvâ mârabalam âdâya nikkami | sa mârasénâ mârassa puratoclvâdasa yojanâni hoti dakkhinato ca vâmato ca dvâdasa yojanâni

pacchato yâvacakkavâlapariyantam katvâ thitâ uddham navayoja-nubbhedâ yassâ unnadantiyâ unnâdasaddo yojanasahassato pat-

thâya pathavïudrïyanasaddo viya sûyati | atha mâro devaputto

diyaddhayojanasatikam girimekbalam nâma hatthim abhirûbitvâ

bâhusahassam mâpetvâ nânâvudbâni aggabesi | avasesâya pi

mâraparisâya dve janâ ekasadisakam âvudham na ganhimsu nâ-

nappakâravannâ nânappakâramukhâ hutvâ mahâsattam ajjhotthara-mânâ âgamimsu || dasasahassacakkavâle devatâ pana mahâsattassa

thutiyo vadamânâ atthamsu | sakko devarâjâ vijayuttarasamkhamdhamamâno atthâsi | [so kira samkho visambatthasatiko hoti sakim

vâtam gâhâpetvâ dhamanto cattâro mâse saddam karitvâ nissaddo

hoti] i mahâkâlanâgarâjâ atirekapadasatena vannam vadanto

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104 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

atthâsi | mahâbrahmâ setacchattam dhârayamâno atthâsi | mâra-

bale pana bodbimandam upasamkamante upasamkamante tesam

eko pi thâtum nâsakkhi sammukhasammukhatthânen3

eva pa-

lâyimsu I kâlo nâgarâjâ pathaviyam nimujjitvâ pancayojanasatikani

manjerikanâgabhavanam gantvâ ubhohi batthehi mukbam pidahilvâ

nipanno | sakko vijayuttarasamkham pitthiyam katvâ cakkavâla-

mukhavattiyam atthâsi | mahâbrahmâ setacchattam cakkavâlako-

tiyam thapetvâ brahmalokam eva agamâsi | ekadevatâpi thâtum

samattho nâhosi | mahâpuriso ekako va nisïdi || mâro pi attano

parisam âha | tâtâ suddhodanaputtena siddhalthena sadiso anno

nâma puriso n' atthi mayam sammukbâ yuddham dâtum na sak-

khissâma pacchâbhâgena dassâmâ ti || mahâpuriso pi tïni passânioloketvâ sabbadevatânam palâtattâ sunfiâ ti addasa | puna uttara-

passena mârabalam ajjhottharamânam disvâ ayam ettako jano mam

ekakam sandhâya mahantam vâyâmam parakkamam karoti | ima-

smim thâne mayham mâtâpitâ va bhâtâ va anno va koci nâtako n'

atthi | imâ pana dasa pâramiyo va mayham dïgharattam puttha-

parijanasadisâ | tasmâ pâramiyo va phalakam katvâ pâramisatthe-n' eva paharitvâ ayam balakâyo maya viddhamsetum vattatïti dasa

pâramiyo âvajjamâno nisïdi ||

(Jâlata, inlrod. A suivre.)

mâraghosanà et similaires sont des termes techniques et consacrés : d'oùaussi le pléonasme (fréquent d'ailleurs en style védique) après mârasenâ. —

diyaddha- multiplie salika; mais, plus loin, visam- s'additionne avec lui. —

uddham : comme la Chasse Infernale de notre folklore, symbole de la tempête,l'Armée de Mâra manoeuvre entre ciel et terre : c'est pourquoi elle a aussiune dimension en hauteur. — ekadevatâ samattho, par syllepse, commes'il y avait -devo.

361. Version XXVIII.

STANCESGNOMIQUES.

i. na bràhmanassa hareyya nâssa muncetha brâhmano |dhï bràhmanassa hantâram tato dhï yassa muncati ||

a. sincabhikkhu imam nâvam sittâ te lahum essati |chetvâ râgan ca dosan ca tato nibbânam ebisi ||

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CONJUGAISON : LES MODES. 105

3. na jatâhi na gottena na jaccâ hoti brâhmano |

yamhi saccan ca dhammo ca sa sukhï sa ca brâhmano II

h. na câham brâhmaiiam brûmi yonijam mattisambhavam |

bhovâdi nâma so hoti sa ve hoti sakincano |

akincanam anâdânam tam aham brûmi brâhmanam ||

5. kayiran ce kayirâtha dalhani enani parakkame |

sithilo hi paribbâjo bhiyyo âkirate rajam ||

6. attânan ce piyam jannâ rakkheyya nam surakkhitam |

tinnam annataram yâmam patijaggeyya pandito II

7. kunibhûpamam kâyam imam viditvâ

nagarûpamam cittam idam thapetvâ |

yojetha mâram pannâvudhena

jitan ca rakkhe anivesano siyâ ||

8. aciram vat' ayam kâyo pathavim adhisessati |

chuddho apetavinnâno nirattham va kalingaram ||

g. yathâpi bhamaro puppham vannagandham ahethayam'l

paleti rasam âdâya evam gâme muni care II

10. ma pamâdam anuyunjetha ma kâmaratisanthavam |

appamatto M jhâyanto pappoti A'ipulam sukham ||

1 1. hïnam dhammam na seveyya pamâdena na samvase |

micchâditthim na seveyya na siyâ lokavaddhano ||

1 2. yathâ buljbulakam passe yathâ passe marïcikam j

evam lokam avekkhantam maccurâjâ na passati ||

1 3. yo ve uppatitam kodham ratham bhantam va dhâraye |

tam aham sârathim brûmi rasmiggâho Jtaro jano II

1 à. ayasâ va malam samutthitam

tadutthâya tam eva khâdali |

evam atidhonacârinam

sakakammâni nayanti duggatim ||

1 5. ucchinda sineham attano

kumudam sâradikam va pâninâ |

santimaggam eva brûhaya

nibbânam sugatena desitam ||

(Dhammaparla, passim.)

1. Le premier na est prohibitif: le second, simplement négatif. Le sens de

muncaii (dat.), tout à fait exceptionnel paraît être «assaillir» ou «être irrité

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106 PRÉCIS- DE GRAMMAIRE PALIE.

contre». Pour la symétrie, on attendrait, au lieu de hantàram, un nom d'agenttiré de rac. BAR. — 2. lahum, nt. adv. : la barque, c'est lui-même; l'eau à

fond de cale, les passions.— h. « dont la mère est de caste brahma-

nique »— 5. Attention auxjeuxde mots. — 9. vannagandha, cp. copu-latrf, sens d'adjectif. L'ascète ne doit pas séjourner dans les lieux habités. —

12. Si la mort ne le voit pas, elle ne peut lui faire aucun mal. — 1h. lad-

composé avec un gérondif.

363. Version XXLX.

LAVICTOIREDUBUDDHASURMÂRA( Suite).

atha mâro devaputto etenJ eva siddhattham palâpessâmïti vâta-

mandalam samutthâpesi ! tam khanam yeva puratthimâdibhedâvâtâ samutthahitvâ addbayojanadviyojanatiyojanappamânâni pab-batakûlâni padâletvâ vanagaccharukkliâdïni unmûletvâ samantâ

gâmanigame cunnavicunnam kâtum samatthâpi mahâpurisassa

punnàtejena vihatânubbâvâ bodhisattam patvâ cïvarakannamattam

pi câletum nâsakkhimsu || tato udakena nam ajjhottharitvâ mâres-

sâniïti mahâvassam samutthâpesi | tassânubhâvena uparûpari sata-

patalasahassapatalâdibhedâ valâbakâ uttbahitvâ vassimsu | Mitthi-

dhârâvegena patha\î chiddâ ahosi | vanarukkhâdïnam uparibhâgena

mahâogho âgantvâ mahâsattassa cïvare ussâvabindutthânamattam

pi temetum nâsakkhi || tato pâsânavassam samutthâpesi | mahan-

tâni mahantâni pabliatakûtâni dhûpayantâni pajjalantâni âkâsenâ-

gantvâ bodhisattam patvâ dibbamâlâgulabhâvani âpajjimsu || lato

paharanavassam samutthâpesi | ekatodhârâul)hatodhârâasisatlikhu-

rappâdayo dhûpayantâ pajjalantâ âkâsenâganlvâ bodhisattam patvâ

dibbapupphâni ahesum || tato angârakavassam samutthâpesi |

kimsukavannâ angârâ âkâsenâganlvâ bodhisattassa pâdamûle dib-

bapupphâni hutvâ vikirimsu || lato kukkulavassam samutthâpesi j

accunho aggivanno kukkulo âkâsenâganlvâ bodhisattassa pâdamûlecandanacunnarn hutvâ nipati || tato vâlukavassam samutthâpesi !

atisukhumavâlukâ dhûpayantâ pajjalanlâ âkâsenâganlvâ bodhisat-

tassa pâdamûle dibbapupphâni hutvâ nipatimsu || tato kalalavassam

samutthâpesi | tam kalalam dhûpayantam pajjalantam âkâsenâ-

ganlvâ bodhisattassa pâdamûle dibbavilepanam hutvâ nipati || tatoiminâ bhimsetvâ siddhattham palâpessâmïti andbakâram samutthâ-

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LES FORMES INCONJUGABLES DU VERBE. 107

pesi | tam caturafigasamannâgatam mahâtamam hutvâ bodhisattam

patvâ suriyappabhâvihatam viya andhakâram antaradhâyi || evam

mâro imâhi navahi vâtavassapâsânapaharanangârakukkulavâluka-

kalalandhakâravutjhïhi bodhisattam palâpetum asakkonto kim

bhane titthatha imam kumâram ganhatha banatha palâpethâ ti

parisam ânâpetvâ sayam pi girimekhalassa hatthino khandhe ni-

sinno cakkâvudham âdâya bodhisattam upasamkamitvâ siddbattha

utthaha etasmâ pallankâ nâyani tuyham pâpunâti mayham eso

pâpunâtïti âha || mabâsatto tassa vacanam sutvâ avoca | mâra n'

eva tayâ dasa pâramiyo pûritâ na upapâramiyo na paramalthapâ-

ramiyo na pi panca mahâpariccâgâ pariccattâ na nânatthacariyâ na

lokatthacariyâ na buddhicariyâ pûritâ j nâyam pallaiiko tuyham

pâpunâti mayh5

ev3

eso pâpunâtïti ||(Cf. n° 260. A suivre.)

CHAPITRE XVI.

LES FORMES INCONJUGABLES DU VERBE.

363. Comme en sanscrit (S. i83 sq.), les formes inconju-

gables du verbe sont d'un emploi et d'une importance considérables.

Le pâli en a peu perdu : seul, le participe du parfait (S. 2 39 ) y a

disparu; et en revanche il en a conservé plusieurs que possédait le

védique, beaucoup plus riche en noms verbaux que le classique. On

les distinguera en déclinables et indéclinables.

364. Tous ces mots, à titre de formes nominales, sont

susceptibles de recevoir le préfixe négatif a- ou an- (cf. S. 1^7) :

participe, ahethayam (n° 260, 9); verbal, anutta «qui n'a pas été

dit»; gérondif déclinable, abhabba «incapable» (n° 299, 2);

gérondif indéclinable, adisvâ (n° 2 35); infinitif, cf. infra n° 288.

SECTION I. — DÉCLINABLES.

365. Les noms verbaux déclinables sont : i° les participes;

20 les verbaux proprement dits; 3° les gérondifs déclinables de

diverse formation.

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108 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

SI. — PARTICIPES.

366. Il n'y a de participe proprement dit qu'au présent et au

futur des deux voix. Mais on tire du verbal une dérivation adjective

qui fait fonction de participe passé à sens actif (infra n° 276 ).

36Î'. Le suffixe du participe présent actif est-nt-, dont on a

vu la déclinaison (supra n 05171 sq.).

— Il ne reste qu'à en pour-suivre l'application dans les diverses classes de présents (cf. supranos 199 sq.) : i° tarda «étant», enta «allant», etc.; 2° dadam et

dadanla «donnant», juhonta «faisant libation»; 3° sakkonta «pou-

vant»; k" kubbam, kubbanta, karonta (et karam} «faisant»; 5°sunam

et sunanta «entendant»; 6° chindam et chindanta «coupant»;

70 bhavam etbhavanta (>/wnte) «étant», etc., etc. — Pour les cau-

satifs et dénominatifs : dhârayam, dMrenta et dhârâpenta «tenant»;

corayam et corenta «volant».

368. Le suffixe sanscrit du participe présent moyen athéma-

tique, -âna-, peut en pâli s'adapter à tous les verbes, bien qu'ilsoit fortement concurrencé, jusque dans son propre domaine,

par. le suivant : i° sayâna «gisant»; 20 (dadâna «donnant»);3° (sunâna «entendant»); h" kubbàna et Icarâna «faisant»; 5° sam-

pajâna (infra n° 299, 1); 6° chindâna «coupant»; 70 khâdâna

«mâchant», etc.

369. Le suffixe moyen -mâna-, beaucoup plus répandu, s'est

propagé par analogie dans toutes les classes de verbes : i° samâna

«étant»; 2° dadamâna «donnant»; 3° sunamâna «entendant»;à" lairumâna et karamâna «faisant»; 5° (jânamâna «sachant»);6" chmdamâna « coupant » ; 70 sussamâna «se desséchant», etc., etc.

3 ?0. Malgré la rareté relative des formes moyennes en pâli, le

participe moyen y est d'un emploi très courant, notamment pour les

verbes à sens intransitif, comme le dernier cité (snssali = çusvati);et, par la même raison, les verbes passifs, bien qu'ils se conjuguentgénéralement avec désinence active, font leur participe en -mâna-,v. g. chijjamâna «étant coupé», vijjamâna «se trouvant».

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LES FORMES INCONJUGABLES DU VERBE. 109

S^l. La'formation du participe futur n'offre aucune diffi-

culté : karissam, karissanla, karissâna et karissamâna «devant

faire », etc., etc.

S 2. — VERBAUX.

3 9 3. Le sens des verbaux est le même qu'en sanscrit

(S. i85). Toutefois, il peut arriver, par une sorte d'abus, que le

verbal d'un verbe transitif ait le sens actif : puitha signifie « ayantété interrogé», mais peut signifier «ayant demandé».

3 73. Le verbal en -ta-, toujours formé directement sur la

racine, reste en toute occurrence aisément reconnaissable, malgréles variations que lui inflige l'action combinée des lois phonétiquesdu sanscrit et du pâli.

i. La racine se termine par une voyelle ou une nasale : affixalion pure et

simple à la forme faible, bhûta rrété» , gala «allé», hâta «tué» , etc.

2. La racine se termine par une semi-voyelle :-même affixalion, kala

rrfait» (= krta, supra n° 25).3. La racine se termine par une explosive autre que sonore aspirée : l'ex-

plosive est absorbée par le t subséquent, avec doublement, catta rrquitté»= tyakta , litta noint» = lipta,palta rratteint» = prâpta (supra n° 70).

à. L'explosive finale est une sonore aspirée : même absorption, en tenant

compte de ce qu'en sanscrit déjà le t.est devenu dh (S. 61), muddha «fou»= mugdha, vudqlia rrvieux» = vrddha, laddha «pris» = labdha, etc., etc.;lïlha rrléché» (SÏ63, k" h).

5. La racine se termine par une sifflante : dillha «iudiqué» = disla,dittha rrvu» = drsla, duttha rrgâté» = dusta; mais vatla «plu» = vrsla

(supra n° 77).— Et de même, éventuellement, pour tous autres suffixes

ht initial.

3'S'4. A plus forte raison demeure toujours reconnaissable

le suffixe -ita- très répandu, v. g. patita «tombé», pacha «cuit»,

pucchiia (n° 10/1, 12). C'est, comme en sanscrit, l'indice unique

pour les verbes causatifs : gamita «qu'on a fait aller > allé», dès

lors synonyme de gâta, pâcita « cuit », etc.

3 75. Le suffixe -na-, obligatoire dans les mêmes verbes qu'en

sanscrit (S. 185 , 3), ne se dissimule guère davantage.

1. Il reste visible à la suite d'un d, qu'il assimile comme en sk. : bhiuna

«fendu», channa rrcouvert». — Noter dans cette catégorie : sinna «assis»

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110 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

(aussi sanna), pour *sïnna, analogique du pr. sîdati: et dinna «donné» , quin'a pas d'équivalent sk.

s. ïïreste également visihle, sous la forme -»a-àla suited'unr, qu'il assi-

mile (supra n° 82) : tinna «franchi» = llrna; cunna «broyé» = curna.

3. Mais il s'assimile à un g précédent (supra n° 79, 1) : bhagga «brisé»

= bhagna.

376. Sur chacun de ces verbaux, on peut former un adjectif

qui a le sens d'un participe passé actif, par l'addition d'un suffixe

-vanl- (S. 186) ou -vin- (S. i3o, 6), dont la déclinaison est

connue (supra n 03171 sq. et 170) : dinnavâ ou dinmvanta, dinnavl

ou dinnavi « ayant donné », etc.

S 3. — GÉRONDIFSDÉCLINABLES.

3 7 7. Le suffixe le plus simple est -ya- (S. 187).

1. U demeure fort souvent visible : neyya «qu'il faut mener»; kâriyam«ce qu'on doit faire, affaire» : bhâriya rrqu'il faut entretenir» et bhariyâ

rrépouse»; avec métathèse, gàraylia rrblâmable».2. Quand la phonétique exige l'assimilation du y, on en est averti par le

doublement de la consonne radicale : gamma rraccessible» = gamya; bhabba= bhavya, bhabba = bhâvya, etc.

3 78. Deux gérondifs de cette catégorie, figés sous une forme

désormais invariable, qui paraît être celle du nominatif plurielneutre, sont employés indifféremment, quel que soit le sujet de

la phrase, et gouvernent un infinitif-accusatif {infra n° 290),savoir : sakkâ «il est possible» (n° 19a, 8), à peu près équivalentà la tournure sanscrite de S. 190; et labblul «il est permis»

(n°299, 1).

2?7 9. Quand le suffixe est-tya-, le pâli répond naturellement

par -cca-, v. g. kicca (n° 25, 1).

3§0. Aux suffixes -tavya- {-iiavya-), le pâli répond sans

difficulté par -tabba- (-itabba-), v. g. kattabba =kartavya (aussi

kâlabba, supra n" 231, h"), et cf. la version du n° 216.

381. Enfin, la formation la plus complexe est le type gama-lûya « qui doit aller, où l'on peut aller » (double sens), lmranîya, etc.

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LES FORMES INCONJUGABLES DU VERRE. 111

Noter que le suffixe du gérondif déclinable peut parfois affecter, non pasla racine pure, mais le thème même du présent : pàpunanlya «qu'on peutacquérir», au lieu de pâpamya = prâpanîya.

SECTION II. — INDÉCLINABLES.

3§3. Les noms verbaux mdéclmables sont : les gérondifsindéclinables et les infinitifs.

S 1. — GÉRONDIFSINDÉCLINABLES.

383. Ce qui, dans cette catégorie, différencie fortement le

pâli du sanscrit, c'est que les divers types de suffixation n'y sont

pas nécessairement répartis entre les verbes à préfixe et les verbes

sans préfixe : en d'autres termes, qu'en principe on peut dire kariya

«ayant fait», tout aussi bien que katvâ, et vikatvâ «ayant, changé»,tout ausssi bien cpievikariya (cf. S. 188). Toutefois, la forme en

-tvâ, moins amphibologique, l'emporte beaucoup en fréquence.

<§84. En effet, la forme en -ya, éventuellement allongée en

-yâ, était sujette à tous les accidents ci-dessus (n° 277), ce qui fait

qu'elle ne se rencontre guère que dans les verbes à racine ter-

minée par une voyelle {âdâya) et dans ceux où la phonétique

permettait d'y préposer un i protecteur : vandiya et vandiyâ « ayant

loué», suniya «ayant entendu», etc.; cependant gamma «étant

allé» (=*

gam-ya), pavissa (n° 63 , 8) et similaires.

385. Le suffixe -tya > -cca est naturellement fort peu ré-

pandu : pecca « étant mort », n° 31, 6.

386. Au contraire, le suffixe -tvâ (-itvâ") a remarquablement

prospéré; et, non content d'envahir tous les verbes, il s'est attaché,

non pas seulement à la racine pure, mais même au thème de con-

jugaison, en sorte qu'il a donné naissance aux types les plus variés.

—Applications : 1° sayitvâ «s'étant couché»; 20 datvâ et daditvâ

« ayant donné », thaivâ « s'étant tenu », etc. ; 3° sutvâ et sunitvâ « ayant

entendue; ù° katvâ et karitm «ayant fait»; ^"îiatvâetjânkvâ^s^&rA

connu»; 6° chctvâ et chindàvâ «ayant coupé; 7° bhutvâ > IvuÀvâet

bhavkvâf.devenu»; 8° (juivâ= dyûtvâ, et dibbitvâ «ayant joué»);

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112 PRECIS DE GRAMMAIRE PALIE.

g0 gantvâ (avec restitution de la nasale) «étant allé» (théorique-

ment aussi gamitvâ et gacchitvâ); io° passif, chijjilvâ «ayant été

coupé», etc., etc.; 11° causatif ou dénominatif, kârelvâ ou kârâ-

pelvâ «ayant fait, ayant fait faire», thapâpetvâ «ayant fait poser»,

kathayilvâ ou kathetvâ «ayant raconté», coretvâ «ayant volé», etc.

i. Ce suffixe, commençant par t, est naturellement susceptible de causer

tous les accidents phonétiques définis sous le n° 273, sans d'ailleurs s'altérer

lui-même. Il s'altère toutefois dans le type disvâ rrayant vu» (n° 96, 1).2. Mais, de plus, comme il commence par deux consonnes et que le pâli

ne souffre pas 3 consonnes consécutives, il s'ensuit que la consonne radicale,similaire ou assimilée, qui précède le t, disparaît sans laisser de trace : eheteâ= chettvâ (supra). La racine, alors, devient parfois méconnaissable : ainsi,si pacitvâ n'était la forme usuelle, patvâ pourrait représenter sk. paktvâ rrayantcuit», et il représente en effet sk. *prâptvâ «ayant atteint» (n° 262).

387. Moins commun que le suffixe -tvâ, mais plus usité quelui pour certains verbes, le suffixe védique et pâli -tvâna, qui éven-

tuellement se contracte en -tûna, s'affixe exactement dans les mêmes

conditions et remplit la même fonction : sutvâna et sunitvâna « ayantentendu»; kalvâna, katlûna, kâtûna (cf. supra n° 280) «ayant

fait»; etc., etc.

S 2. — INFINITIFS.

388. Le thème dont les infinitifs sont les formes casuelles

est, comme en sanscrit, un thème en -lu- construit sur la racine,

renforcée (S. 189) et peut, comme tout autre thème nominal,constituer le premier terme d'un composé : alikkamitu-kâma

(n° 2 6 0 ) « désireux de transgresser, qui prétend braver » ; avec néga-tion (cf. n° 26/1), a-dâtu-kâma, «non désireux de donner, avare»

(n° 2 45), etc.

389. En pâli, ce suffixe -tu- (-itu-) peut en outre, comme

les précédents, s'appliquer sur le thème du présent, et le thème'nominal iansi formé a un accusatif et un datif, dont la nature mêmedéfinit l'emploi.

39©. L'infinitif-accusatif est en -tum. —Exemples-: i° etum

« aller », vallum « parler », sayitum et selum « être couché » ; 2° dâtum«donner» [dadâlum et dajjitum ne sont que possibles), thâtum «se

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LES FORMES INCONJUGABLES DU VERBE. 113

tenir » ; 3° sotum et sunilum « entendre » ; k" kattwji et kâtum « faire » ;5° nâtum eljânitum « connaître » ; 6° chetlum etchinditum «couper»;7° bhavitum et hotum «devenir»; 8°sussilum*.se dessécher»; 9°g-«M-lum etgamitum «aller»; io° causatif ou dénominatif, corayitum et

coretum, etc.

Déformations phonétiques: vatlum (supra), cattum rrquitter», patlum«atteindre»; laddhum rrprendre», lelhmn rrlécher»; datthum rrvoir»; etc.

391. L'infinitif-datif est en -lave (cf. S. 116), rarement en

-tuye, v. g. etave, sotave, etc.

393. On vient de voir qu'il n'y a pas d'infinitif passif. Mais,soit parce que l'infinitif, simple nom verbal est de sa nature indif-

férent entre le sens actif et le sens passif (S. 190), soit à raison

du caractère un peu lâche et arbitraire de la syntaxe pâlie, Tinfi-

nitif-datif prend souvent dans la phrase une acception de passi-vité : nelave (n° 2/16, 9) «pour conduire»; mais netave atthi «il est

à conduire», c'est-à-dire «digne ou susceptible d'être conduit».

393. De même, l'infinitif-accusatif n'a pas besoin d'être pré-cédé de sakkâ ou labbhâ pour prendre le sens passif. On l'a ren-

contré avec ce sens, par exemple, à la suite de sakkoti «il peut»

(n° 2 35) et de valtati «il s'agit» (n° 218, cf. 11°260).

OBSERVATIONSFINALES.

S 94. Une grammaire pâlie ne saurait jamais être matériellement complète :

d'abord, les formes ont foisonné en tous sens et délient l'énumération; puis,tous les textes ne sont pas publiés,

— tant s'en faut, — et nombre de formesencore inconnues peuvent surgir à la lumière.

395. Mais une grammaire pâlie peut être virtuellement complète, en tant

que presque toutes les formes possibles y soient repérées, et qu'il n'y ait

guère de chance, pour celui qui l'aura pratiquée à fond, de rencontrer, même

dans les textes encore inédits, une forme tout à fait insolite et déconcertante.

S 96. C'est pourquoi l'on ne saurait trop recommander au lecteur d'ana-

lyser minutieusement toutes les formes qu'il a rencontrées dans les versions

faites ou à faire, et de les classer sous leur rubrique grammaticale respective,de façon à bien reconnaître les similaires lorsqu'il abordera des textes plus

compliqués et moins soigneusement glosés.

GRAMMAIREPALIE.

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114 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

999. Pour tout ce qui concerne la composition pâlie, on s'en référera à

S. 36à sq. et 378 sq-, sous le bénéfice des observations portées aux n°°2 4, 28,

188 (2),"a35, etc.f pour la dérivation pâlie, au tableau des suffixes sanscrits

(S. p. 181), en tenant compte des modifications que leur impose la phoné-

tique pâlie.

398. Version XXX.

LA VICTOIREDUBUDDHASURMÂRA(Fin).

mâro kuddho kodhavegam asahanto mahâpurisassa cakkâvudham

visajjesi | tan tassa dasa pâramiyo âvajjentassa uparibhâge mâlâ-

vitânam hutvâ atthâsi | (tam kira khuradhâram cakkâvudham

armada tena kuddhena vissattliam ekaghanapâsâne thambhe vam-

sakallre viya chiiidantam gacchati) I idâni pana tasmirp niâlâvi--

tânam hutvâ thite avasesâ mâraparisâ idâni pallankato vutthàya

palâyissatîti mahantamahantâni selakûtâni nsajjesum. | tâni pi

mahâpurisassa dasa pâramiyo âvajjentassa mâlâgulabhâvam âpaj=

jitvâ bhùmiyam patimsu | devalâ cakkaYâlamukhavatàyarn thitâ

gïvam pasâretvâ sïsam ukkhipitvâ | nattho vata bho siddhattba-

kumârassa rûpaggapatto attabhâvo | kinnukhokarissatïti olokenti j|

tato mahâpuriso pûi'itapâramînam bodbisattânam abhisarubujjha-nadivase pattapallankam mayham pâpunâtïti vatvâ thitam mâram

âha | mâra tuyham dânassa dinnabhâve ko sakkhiti âha | mâro

ime ettakâ sakkhino ti mârabalâbhimuldiam hattham pasâresi j tas-

mim kbane mâraparisâya aham sakkhï aham sakkhîti pavatlasaddo

pathavïudrïyanasaddasadiso ahosi 11atha mâro mahâpurisam âha i

siddhattha tuyham dânassa dinnabhâve ko sakkhiti I! mahâpuriso

tuyham tâva dânassa dinnabhâve sacetanâ sakkliino | mavham

pana imasmim thâne sacetano koci sakkhï nâma n' atthi | titthatu

tâva me avasesattabhâvesu dinnadânam | vessantarattabhâve panathatvâ sattasatakamahâdânassa tâva dinnabhâve ayam acetanâpi

ghanamahâpathavï sakkhîti | cïvaragabbhantarato dakldiinahattham

dmirriharitvâ | vessantarattabhâve thatvâ mavham sattasatakama-

hâdânassa dinnabhâve tvam sakkhï ua sakkhîti mahâpathavîabhi-mukham hattham pasâresi [| mahâpathavî ahan te tadâ. sakkhîti

virâvasatena virjvasâhassena \irâvasata,sahassena mârabalam avat-

tharamânâ viya unnadi |] tato niahâp.urise dinnan te siddhattha

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LES FORMES INCONJUGABLES DU VERBE. 115

mahâdânam uttamadânan ti vessantaradânam sammasante sainma-

sante diaddhayojanasatiko girimekhalahatthi jannukehi patitthâsi |

mâraparisâ disâvidisâ palâyi | dve ekamaggena gatâ nâma n' atthi

| sïsâbharanâni c3 eva nivatthavatthâni ca pahâya sammukhasam-

mukhâ disâhi yeva palâyimsu |[ tato devasanghâ palâyamânammârabalam disvâ mârassa parâjayo jâto siddhatthakumârassa jayo

jayapûjani karissâmâ ti nâgâ nâgânam supannâ supannânam devatâ

devatânam brahmâno brahmânam pesetvâ gandhamâlâdihatthâ

mahâpurisassa santikam bodhipallankam agamamsu | evam gatesuca pana tesu |

jayo hi buddhassa sirimato ayammârassa ca pâpimato parâjayo |

ugghosayum bodhimande pamoditâ

jayam tadâ nâgaganâ mabesino ||

jayohi—

pa—

supannasanghapi jayam mabesino ||

jayo hi —pa—

jayam tadâ devaganâ mahesino II

jayohi —pa—

jayam tada brahmaganâpi tâdino ||

(Cf. n" 260 et 262.)

Au second mâlâvilânâm, observer les incorrections qu'autorise le peu de

fixité de la syntaxe pâlie : on attendrait mâlâmlâne. — Observer aussi le vb.au pi. avec un sujet sg. collectif. — devalâ : c'est là le rôle pileux que

jouent habituellement les dieux (du brahmanisme) dans les légendes boud-

dhiques ; ils n'y figurent que pour faire mieux ressortir la géniale supérioritédu Buddha et y rendre hommage.

— sakkhï : ne pas confondre avec sakhï —,ni avec le vb. «pouvoir».

-— Construire dinnassa dânassa bhave (cf. supran" 126, 1), «relativement au fait de libéralité exercée [par toi] ». — mahâ-

purise. . sammasante : le Buddha se parle à lui-même.

399. Version XXXI.

LES PRÉLIMINAIRESDUPRES1IERCONCILE.

atha kho âyasmâ mabâkassapo bhikkhû âmantesi | ekam idâ-

ham âvuso samayam pâvâya kusinâram addhânamaggapatipanno

mahatâ bhikkhusamghena saddhim paûcamattehi bhikkhusatehi |

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116 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

atha khv âham âvuso maggâ okkamma annatarasmim rukkhamûle

nisldim | tena kho pana samayena annataro âjïvako kusinârâya

mandâravapuppham gahetvâ pâvam addhânamaggapatipanno hoti |

addasam kho aham âvuso tam âjïvakam dûrato Va âgacchan-

tam i disvâna tam âjïvakam etad avocam | ap' âvuso amhâkam

satthâram jânâsïti | âmJ âvuso jânâmi ajja sattâhaparinibbuto

samano o-otamo tato me idam mandâravapuppham gahitan ti

| tatrâvuso ye te bhikkhû avîtarâgâ app ekacce bâhâ paggayha

kandanti chinnapapâtam papatanti âvattanti vivattanti | atikhip-

pam bhagavâ parinibbuto atikhippam sugato parinibbuto ati-

khippam cakkhum loke antarahitan ti | ye pana te bhikkhû vïta-

râgâ te satâ sampajânâ adhivâsenti aniccâ samkhârâ tam kutJ eltha

labbbâ ti | atha khv âham âvuso te bhikkhû etad avocam | alam

âvuso ma socittha ma paridevittha | nanv etam âvuso bhagavatâ

patigaccJ eva akkhâtam | sabbeh5

eva piyebi manâpehi nânâbhâvo

vinâbhâvo annathâbhâvo tam kut5

etlha âvuso labbbâ yan tam jâtam

bhûtam samkhatam palokadhammam tam vata ma palujjlti | n' etam

lliânam vijjatîti | tena kho pana samayena âvuso subhaddo nâma

vuddhapabbajito lassam parisâyam nisinno boti | atha kho â\Tiso

subhaddo vuddhapabbajito te bhikkhû etad avoca | alam âMiso ma

socittha ma paridevittha sumutlâ mayam tena mahâsamanena upad-dutâ ca mayam borna idam vo kappati idam vo na kappatïti idâni

pana mayam yam icchissâma tam karissâma yam na icchissâma

na tam karissâma ti | banda mayam âvuso dhamman ca vinavan

ca samgâyâma | pure adhammo dippati dhammo patibâhïyati avi-

nayo dippati vinayo patibâhïyati | pure adhammavâdino balavanto

honli dhammavâdino dubbalâ honti avinayavâdino balavanto honli

vinayavâdino dubbalâ bontïti || i || tena bi bhante thero bhikkhû

uccinâtû ti | atha kho âyasmâ mahâkassapo ekenJ ûnaj;an-caarahantasatâni uccini | bhikkhû âyasmantam mabâkassapametad avocum | ayam bhante âyasmâ ânando kincâpi sekho abhabbo

chandâ dosa mohâ bhayâ agatim gantum bahu ca tena bha-

gavato santike dhammo ca vinayo ca pariyatto | tana hi bhante

thero âyasmantam pi ânandam uccinâtû ti | atha kho âyasmâ

mahâkassapo âyasmantam pi ânandam uccini || 2 || atha kho

therânam ])hikkhûnam etad ahosi j kaltha nu kho mayam

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LES FORMES INCONJUGABLES DU VERBE. 117

dhamman ca vinayan ca samgâyeyyâmâ ti | atha kho therânam

bhikkbûnam etad ahosi | râjagaham kho mahâgocaram pahûtase-nâsanam | yam nûna mayam râjagahe vassam vasantâ dhamman ca

vinayan ca samgâyeyyâmâ na anne bhikkhû râjagahe vassam upa-

gaccheyyun ti II 3 || atha kho âyasmâ mahâkassapo samgham nâpesi| sunâtu me âvuso samgho | yadi samghassa pattakallam samghoimâni panca bhikkhusatâni sammanneyya râjagahe vassam vasantâ

dhamman ca vinayan ca samgâyitum na annehi bhikkhûhi râjagahevassam vasitabban ti | esâ natti | sunâtu me âvuso samgho | sam-

gho imâni panca bhikkhusatâni sammannati —la— ti | yassâya-smato khamati imesam pancannam bhikkbusatânam sammutti

—la— ti so tumV assa | yassa na kkhamati so bhâseyya | sammatâ

samghena imâni —la— ti | khamati | dhârayâmïti || h ||

(Cuilavagga, XI, i , 1-4.)

C'est le concile dit de Râjagrha (capitale du pays de Magadha, cf. supran'a), censé tenu aussitôt après la mort du Buddha, mais dont toute l'his-toire est purement légendaire: voir Oldenberg, Mahâvagga, introduction,

p. xxvi sq.— Les discours du promoteur du concile tiennent les n0£ i et 4

tout entiers : prendre garde aux récits, aux propos par lui rapportés et auxcitations qui s'y insèrent. — yam nûna .... [yaîi ca] na-anne. ... Si d'autres

que les 5oo avaient à ce moment résidé à B., ils auraient dû, à peine de

nullité, être aussi convoqués. — la=râjagahe samgâyitum vasi-tabban.— sammatâ, cf. n° i54, i.

300. Version XXXII.

UNPEU DE PHILOSOPHIEBOUDDHIQUE.

( Que le prétendu «moi» ne trouve nulle part où se prendre.)

atha kho bhagavâ pancavaggiye bhikkhû âmantesi | rûpam bhik-

khave anattâ | rûpan ca h° idam bhikkhave attâ abhavissa na yidam

rûpam âbâdhâya samvatteyya labbhetha ca rûpe evam me rûparnhotu evam me rûpam ma ahosïti | yasmâ ca kho bhikkhave rûpamanattâ tasmâ rûpam âbâdhâya samvattati na ca labbhati rûpe evam

me rûpam hotu evam me rûpam ma ahosïti || 38 || vedanâ anattâ

| vedanâ ca l\ idam bhikkhave attâ abhavissa na yidam vedanâ

âbâdhâya samvatteyya labbhetha ca vedanâya evam me vedanâ

hotu evam me vedanâ ma ahosïti | yasmâ ca kho bhikkhave

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118 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

vedanâ anattâ tasmâ vedanâ âbâdhâya samvattati na ca labbhati

vedanâya evam me vedanâ hotu evam me vedanâ ma ahosïti || 3 g II

sannâ anattâ —la— samkhârâ anattâ | samkhârâ ca h" idam bhik-

khave- attâ abhavissamsu na yidam samkhârâ âbâdhâya sam-

vatteyyum labbhetha ca samkhâresu evam me samkhârâ hontu

evam me samkhârâ ma ahesun ti i yasmâ ca kho bhikkhave sam-

khârâ anattâ tasmâ samkhârâ âbâdhâya samvattanti na ca labbhati

samkhâresu evam me samkhârâ hontu evam me samkhârâ ma ahe-

sun ti II ko II vinnânam anattâ | vinnânam ca h' idam bhikkhave

attâ abhavissa na yidam vinnânam âbâdhâya samvatteyya labbhetha

ca vinnâne evam me vinnânam hotu evam me vinnânam ma ahosïti

| yasmâ ca kho bhikkhave vinnânam anattâ tasmâ vinnânam âbâ-

dhâya samvattati na ca labbhati vinnâne evam me vinnânam hotu

evam me vinnânam ma ahosïti || ki II tam kim mannatha rûpamniccam va aniccam va ti | aniccam bhante | yam panâniccamdukkham va tam sukham va ti | dukkham bhante | yam panâ-niccam dukkham vàparinâmadhammam kallam nu tam sama-

nupassilum etam marna eso 3ham asmi eso me attâ ti | no h5 etam

bhante || h 2 || vedanâ —la— sannâ —la— samkhârâ —la—

vinnânam niccam va aniccam va ti | aniccam bhante | yam panâ-niccam dukkham va tam sukham va ti | dukkham bhante | yam

panâniccam dukkham riparinâmadhammam kallam nu tam sama-

nupassitum etam marna eso 3ham asmi eso me attâ ti | no h3 etam

bhante || 43 || tasmât iha bhikkhave yam kinci rûpam atïtânâgata-

paccuppannam ajjhattam va bahiddhâ va olârikam va sukhumamva hïnam va panïtam va yam dure va santike va sabbam rûpam n3etam marna n' eso'ham asmi na me 'so attâ ti evam etam yathâbbû-tam sammappannâya datthabbam || h k || yâ kâci vedanâ —la— yâkâci sannâ —la— ye keci samkhârâ —la— yam kinci vinnânam

atïtânâgatapaccuppannam ajjhattam va bahiddhâ va olârikaTn vasukhumam va hïnam va panïtam va yam dure va santike va sab-bam vinnânam n' etam marna n" eso 3ham asmi na me 3so attâ tievam etam yathâbhûtam sammappannâya datthabbam || 45 IIevam

passam bhikkhave sutavâ ariyasâvako rûpasmim pi nibbindati

vedanâya pi nibbindati sannâya pi nibbindati samkhâresu pi nib-bindati viiïnânasmim pi nibbindati | nibbindam virajjali virëgâ

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LES FORMES INCONJUGABLES DU VERBE. 119

vimuccati vimuttasmim vimutt5

amhïti nânam hoti khïnâ jâti vusi-

tam brahmacariyam katam karanïyam nâparam itthattâyâ ti pajâ-nâtïti || 46 IIidam avocabhagavâ | atlamanâ pancavaggiyâ bhikkhû

bhagavato bhâsilam abhinandanti | imasmin ca pana veyyâkarana-smim bhannamâne pancavaggiyânam bhikkhûnam anupâdâyaâsavehi cittâni vimuccimsu j tena kho pana samayena cha loke

arahanto honti II 47 ||

(Maiâvagga, I, 6, 38-47.)

38. anattâ = na attâ. — rûpan ca , cf. supra n° 248. — ma ahosi,cf. supra n° 221. — Sous-entendre quelque chose comme le vb. «être»devant âbâdhâya, et, devant rûpe terelativement à. . . », quelque chose commele vb. «dire», suggéré d'ailleurs par ili. — 44. ajjhallam va bahiddhâ va

équivaut à «subjectif ou objectif».— 46. nâparam. . . «il n'y a pas

derechef (retour) pour l'état actuel des choses = je suis mort au monde des

sens». — 47. honli, présent narratif, à traduire par un imparfait : cf. supran° 196, 3. —- cha, eux cinq elle Buddlia. — Ce «prêche de Bénarès» est le

premier acte de sa vie publique, comparable dans le canon bouddhique à ce

qu'est dans l'Évangile le Sermon sur la montagne; et de ce simple parallèleressort à première vue la différence profonde qui sépare les deux prédicationsde Jésus et du Buddha.

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LEXIQUES.

I. SANSCRIT-FRANÇAIS.

N. B. — Ne sont pas relevés, en principe, dans ce lexique, les mots ou

les sens qui figurent déjà au lexique sanscrit-français des Eléments de sanscrit

classique, auquel l'étudiant voudra bien se reporter en cas de besoin. —

Quand le présent lexique renvoie au suivant, c'est que le pâli présente, pourle mot afférent, une particularité qui manque au sanscrit.

amça, m. : partie, part, lot; le lot d'heur ou de malheur assignéà chacun par la destinée (246, 2 ).

akâla, m. : (litt.) temps qui n'est pas un temps; (en tête d'un

cp., 32, 2) intempestif, hors de saison.

akutobhaya, adj., (litt.) à qui de nulle part ne vient crainte, im-

passible, imperturbable (194, 8).

agati, f., impossibilité d'aller, etc. Cf. p. agati.a gara, nt., maison, habitacle, appartement.

agra,nt.: sommet, degré suprême (298); (en tête d'un cp!) en

chef, supérieur, éminent, exquis (218).

afigana, nt., cour. Cf. p. aiigana.

ajapâla, m., (étymologiquement) chevrier.. Cf. p. ajapâla.

atipâta, m., excès, mauvais traitement (35).— PAT.

atireka, m., excédent. Cf. p. atireka-. — RIC.

*ativâkya, nt., excès en paroles, injure (246 , 12).— VAC.

atyaya, m. : fait de dépasser, de passer, etc.; instr. (32, 1), au

bout de. — I.

adâtukâma11', adj., (litt.) non désireux de donner, sans charité,

avare (2 45).— DA. \

adbbuta : adj., mystérieux, merveilleux; nt., miracle.

adhas, adv., prép., au-dessous de (ace. 218, gén.).

(1>Au n° S. 371, après «gérondif déclinable», ajouter «ou thème d'infinitif», et

cf. S. 180.

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122 PBÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

*adhivâhana, nt., véhicule (io4, i5).— VAH.

adhyâtma, adj., propre, personnel, subjectif (3oo).

adhvan, m., chemin, voyage (96 et 299).

anâgata, adj., non [encore] venu, futur (3oo).

anukampâ, f. (i25, 1), commisération, charité : d'où adj. dér.,

182,3. — KAMP.

anugraha, m. : dat., cp., propre à favoriser (i5o, 5).

anubhâva, m., supériorité, dignité, pouvoir supérieur et extra-

ordinaire ( 2 4 5 ).— BHU.

anumodana, nt., haute satisfaction (218).— MUD.

antara, adj. : loc. plur., cp., parmi (245).

antarâya: adj., qui vient dans l'intervalle; m., obstacle, danger

(cf. 60 et p. anlarâya}.— I.

antariksa, nt., l'espace, l'atmosphère (en tant qu'intermédiaireentre ciel et terre),

andhakâra, m., nt., obscurité, ténèbres (262).

apeksâ, f., considération, égard à. — 1KS.

abhibhû, adj., qui domine, supérieur à (io5, »).— BHU.

abhimukha : adj., le visage tourné vers, en face de; nt. adv.,

dans la direction de ( 2 9 8 ).

abhirûpa, adj. : conforme; beau (122, 1).abhisambodhana, nt., 1.1., acquisition de la bôdhi. V. ce mot,

et cf. sam budh.

abhra, nt., nuée d'orage, nuage (ig4, 5).ambâ,f. (voc. amba), mère (69, 2).ami a : adj., aigre (g4); m., vinaigre.

AR, vb. : sam + ppe du caus., s'unissant avec, uni à, pourvu de

(122,7), parvenu à, confiné dans ( 12 0, 5 ).

arati, f., mécontentement, impatience, désir (io5, 1).aritra, nt., rame, aviron, gouvernail (217, 5).ARC, vb., (briller), louer (cf. rc), honorer (72 , 2).ARJ, vb., pr. rnjate (cf. S. 216 et 222, 2) : se diriger.

sam-, tendre ensemble, atteindre ensemble,

arnava, m. : flot, vague; mer, océan (121, 3).artha, m. : objet, chose (3a, 5); but (dat., 125, 1); besoin (le

complément àl'instr., i65, 6); avantage, richesse (121, 10);

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 123

sens, pensée (i5, i), discours (i65, n); -arlha- (cp. 262),en vue de, avantageux, fructueux.

ardha, adj., m. : en composition après un numéral, v. g.dvyardha

(260), un et demi, etc.

arha, adj., qui mérite, digne de (ig4, 7).— ARH.

arhant : ppe pr., adj., méritant; m., t. t., saint, vénérable, en

possession de la plus haute dignité de la communauté boud-

dhique (121, 6).— ARH.

alpaka, adj. : pi., très peu (63, 6).avadhâna, nt., attention, dévotion (217, 6).

— DHA.

avara, adj., cpar. de ava (S. i48): inférieur; postérieur; plus

proche de celui qui parle (lat. cis-, 217, 1).avavâda, m., t. t., instruction, homélie (218).

-— VAD.

avaçesa, nt., excédent, reste. Cf. p. avasesa. —ÇIS.

avaçyâya, m., gelée blanche (262).a va s an a, nt. : action de délier, de dételer; point d'arrivée, gîte

d'étape; fin, achèvement (218).— SA.

açman, m., pierre, caillou.

astângaka, adj., composé de huit membres, de huit parties (t. t.,

le chemin enseigné par le Buddha(1)).

*asamvâsa, adj., privé de résidence commune, exclu de la com-

munauté, excommunié (i5o, 7).— 3 VAS.

âkâra, m., forme, apparence, manifestation (235).— KAR.

âgâra, nt., habitacle, demeure, appartement.

âjïvaka, m., moine mendiant (299).— JIV.

âtavï, f., n. pr. d'une ville (121,11).

âttamanas, adj. (cf. S.,p. 212, n. 2), dont l'esprit est emporté,en extase, ravi de joie (3oo, 47).

âtman, m., cf. S. s. v. : soi-même (3i; 120, 2; 1 34, 8); le

moi (3oo); en cp., -âlma (3oo). _1 âdâna, nt., fait de prendre, de s'approprier (64, 2).

— DA,

et cf. â-, s. v.

2 âdâna, nt., fait d'être lié, attachement (261, 4).— 2 DA.

<' ig4, 10.Voir la préface, IV, 2.

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124 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

âdïnava, m., détresse, misère (120, 9).

ânanda, n. pr. d'un des principaux disciples du Buddha, v. g.

945, 299,2.— NAND.

AP, vb. -.pari-, obtenir, acquérir (299, 2).

pra-, obtenir, acquérir (261, 10), vbl prâpla, atteint,

touché de (245), ayant atteint (262). Cf. p. pâpunâti.:

âpatti, f. : délit, péché (65, 1).— PAT.

âbâdha,m., oppression, destruction (3oo, 38), malaise, maladie

(t35,a).— BÂDH.

ârnra, ni., manguier (2 35).

âyudha, nt. : cakra-, cp. possessif en sk. (épithète de Visnu « armé

du disque»), mais cp. appositif en p., cf. S. 368, 2, et 369, 1.

ârâma, m., plaisir (19)- -—RAM.

ârya, adj., noble, respectable; t. t., cf. p. ariya,

âvila, adj., trouble, suspect (io5, 8).

âçrava, adj., obéissant, docile, fidèle (i65, 3).— CRU.

âsrava, m. : écume; impureté, corruption (3i, 8), dont l'homme

se libère parla vraie connaissance (300, 47).— SRU.

âhâra, m., nourriture (io4, i4, et 218).— HAR.

âhvaya, m., interpellation, nom. — HVA.

I, vb. : ali- (121, 3, i83, 2); anu- ( 3 1, 4 ) ; apa- (35, t ) ; upa-

( 16 5, 10); para-, s'en aller (261, 9 ) ; pra- (pretya « étant

mort v, 31, 9 ) ; vi-, se disperser, se dissiper, s'évanouir [yita-,

cp. possessif, 63, 7, etc.).ING, vb., bouger : sam-, même sens (i34, 4).icchâ, f., désir (cp. 135, 7. — 1 IS.

ittham, itthâ (véd.), adv., ainsi.

1 IS, vb., désirer (3i, 6) : pari-, chercher (218), rechercher,

provoquer ( 15o, 7) ; sam-prati-, consentir, adhérer (218).2 IS, vb. : pra-, caus. (le gén. régi paraît être partitif, <d'un-

poussant l'autre », 298).

IKS, vb. : ava-, regarder, considérer comme (261, 12).1R, vb. (véd.), pr. Irte et ïraie, caus. irayati, etc. : se mettre en

mouvement; sam-, même sens (i34, 4).

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 125

u (véd.), particule enclitique qui s'attache surtout aux conjonc-tions copulatives, v. g. alho (3 i, 5)

= *atha -u.

uccâ, adv., en haut, en l'air (120, 3), (cp.) haut (64, 9); uccâ-

vaca, adj., haut et bas (cp. copulatif, cf. ava), nt., diversité,

changement d'humeur ( 134, 5).un cha, m., glanage, glanure, glane, fétu (120, 2).utthâtar, m., qui se lève, actif, vaillant (121,7).

— STHÂ.

utthâna, nt., fait de se lever, de se produire, de se manifester, etc.

(262). —STHÂ.

utpâda, m. (comme le précédent, 63, 2).— PAD.

udan, nt. (véd.), eau (2 17, 4).

udâna, m. : expiration; expansion de joie et de triomphe; hymneou stance proférée dans un pareil état d'âme (t. t.) ; dénom. udâ-

naya'.i(?>2, 5, avec un spécimen d'udâna).— AN.

udâra, adj., élevé (cf. ud), noble, excellent (182, 12). —AR.

udgrahana, nt., action de saisir (235).— GRABH.

udbheda, m., développement (260).— BHID.

udra, m. (cf. udan), loutre. -— 218.

unnama, nt., relèvement, hauteur (182 , 7).— NAM.

unnâda, m., bruit, fracas (260). —NAD.

upakâra, m., service, assistance (i5, 1). —KAR.

upadhi, m., t. t., substratum(1> (io5, 1).— DHA.

upanisad, f., instruction ésotéiïque(2'.— SAD.

upamâ, f. : mesure appliquée, comparaison; exemple (i34, 8);

parabole (128); (à la fin d'un cp.) semblable à (261, 7).—

MA.

upavasatha,m. : veillée; veille de fête, vigile (où l'on jeûne); 1.1.,

jeûne religieux (218).— 3 VAS.

upasevin, adj., qui recherche, fréquente ( ig4, 6).— SEV.

upânah, f., sandale, chaussure (65, 3).— NAH.

upâsaka, m. : serviteur; adhérent; t. t., fidèle laïque de la reli-

gion bouddhique (122, 1).— AS.

C Les ttsubstrats» dont doit se libérer celui qui aspire à la sainteté bouddhiquesont «amour, douleur et action».

(2>C'est en sk. le nom teclmique des traités théosophiques qui forment le com-

plément et sont censés contenir l'essence suprême des Védas.Cf. p. wpanisâ.

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126 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

uraga, m. («qui marche sur la poitrine»), serpent (217, 1), cf.

uras et -ga.

usna, adj., nt., chaud, chaleur (32, 3).—US.

ÛH, vb. (variante probable de VAH), pr. uhati, etc. : vi-, affouiller,

déblayer (218).

rsabha, m., taureau.

eka : ne deArient simple article indéfini que dans les bas temps du

sk., mais en p. couramment ( 1 o4, 2 ).

ekatas, adv. : d'un côté (218); ensemble (218).

ekântam, ace. adv., complètement, sans restriction, définitive-

ment (246, 10). Cf. anla.

etarhi, adv., cf. S. 169, 2°: maintenant (246, 10).

audaka, adj., aquatique. Cf. udakaetS. 87.

audârika, adj. dér. (cf. udâra), de forte taille, grand, gros, gros-

sier, matériel (3oo, 44).

aupamya, nt., comparaison. Cf. upamâ et S. 87.ausadha : adj., végétal; nt., simple, remède (217, 1). GLosadJii

et S. 87.

katuka, adj., aigu, mordant, rigoureux (120, 5).

katbâ, f., propos, discours (245), conte, etc.

1 KAR, vb. : le causatif au sens du simple, emploi fréquent,surtout en p., v. g. 183, 2.

sam- (-sfo-ta), façonné, créé, contingent (29g, 1).2 KAR, vb., pr. kirali kirale (véd.), pass. lâryale, etc. : répandre,

joncher; â-, répandre en abondance, soulever (261, 5); vi-,

disperser, éparpiller (262).karïra, m., nt., jeune tige de roseau (298).karna, m. : oreille; coin, pan (262).karmânta, m., occupation, besogne (io4, 4). Cf. anla.

KARS, vb. (io4, 8) : sam-, recueillir, amasser (2 45).karsaka,m., laboureur, agriculteur ( 104, 12).KALP, vb. ; convenir, être séant (299, 1); caus., arranger,

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 127

ajuster, gagner (i 83, a); upa-, revenir à, être à la convenance,à la disposition de (182, 8),

kalpa, m,, période indéfinie, long cycle d'années qui correspondà la durée du monde (2 45).

kaipya (gér. décl. de KALP), adj., rituel, à prescrire, prescrit

(182, 3), recommandable, bon (i5o, 4).

kalya, adj., sain, séant, exact (3oo, 4a), agréé (299, 4).

kaçyapa, m., tortue(87, a).

kasgya ; adj,, rouge, jaune-rouge; m., nt.,lie, ordure, (t. t.) im-

pureté , corruption ( 10 5 , 2 ).

kâtyâyana, m,, n. pr, patronymique de l'auteur d'une grammaire

pâlie (i5).

kâma, m. : ^kâma, cp. possessif, qui a le désir de, qui souhaite

( 31, 6 ), a envie de ( 18 3, 1).

kâya,m., assemblage des membres, corps (3i, 5), corps, assem-

blage, multitude (260).<=—1 CI.

1 kâla, m. •kâlma, au temps prescrit (182, 3).

2 klla, adj,, noir (le dieu-serpent, 260).

kâlakrta, adj, cp., fixé par le temps.

kâçyapa, m., n. pr. patronymique d'un des premiers disciplesdu Buddha et grands saints de la communauté bouddhique

(87, a, et 299).

kasaya, m., nt. (cf. kasaya et S. 87), robe jaune, insigne du

moine bouddhiste ( 1 o5» a)..

kimçuka, m., butea frondosa, arbre à belles fleurs rouges quiressemblent à des papillons (262).

kitava», m- : joueur, vaurien;- n, pr. (120., 4).

kilbisa, kilvisa, nt., pé&ké (120, 6).

k-ïrti, f., renommée, gloire (121, 5).

kîla, m., pieu, poteau, bloc (i65, 9).

kuti, kutï, f., cabane, hutte, hangar ( 16 5, 1).

kutumba, nt., maisonnée, famille : d'où adj. kulumbika, qui ad-

ministre la maisonnée, chef de famille (218)

kudya, nt., mur intérieur, paroi (182,1).

kutas, interrogation exclamative qui équivaut à une négation ou

prohibition énergique (135, 4, et 299, 1).

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128 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

kumâra, m., jeune garçon, infant, jeune prince (260).

kumuda, nt., nymphéa, lotus de nuit (261, i5).

kuçinagara, nt., n. pr., capitale du pays des Mallas, dans la

plaine du Gange (299, 1).

kusïda, adj., indolent, paresseux, négligent.— SAD avec par-

ticule péjorative.

kûta, m., nt. : corne; sommet, faîtage (246, 8).

kûpa, m. : loma- (245), cavité à poil, pore,krtu (pi. krtvas, en dernier terme d'un cp. dont le premier terme

est un numéral), fois (32 , 3).

krsi, f., labourage, agriculture (1 o4 , 12).— KARS.

kokâlika, m., n. pr. d'un disciple du Buddha (i83, 1).

kauçalya, nt., correction ( 15, 1). Cf. kupala et S. 87.

KRÂM, vb.: ad-, dépasser, transgresser (260); sam-ati-(vbl, 194,

7), laisser derrière soi, s'affranchir de; apa-, s'en aller (120,

4); ava-, descendre, venir (299, 1): â-, aborder, monter sur

(65, 1); ni-, s'avancer (260); tus-, sortir (32, 3); para-,s'avancer hardiment (260), faire un effort énergique (261, 5,

calembour); pra-, s'avancer, partir (193, 9); upa-sam-, venir

à (32 ,1).

krïdâ, f., jeu (120, 1).— KRID.

KRUÇ, vb., pr. kropali, etc. : crier; â- (246, 3), poursuivre de

cris, insulter, injurier,

krodha, m. (217, 1, et 298), krodhana, nt. (i65, 2), colère.— KRUDH.

KLIÇ, vb. : vblklista, mal, souffrance (3 1, 9).ksamâ et ksânti, f., patience, résignation (121, 9).

— KSAM.

KSI, vb. : pass., se consumer de chagrin, en plaintes (i35, 4);vbl, détruit, anéanti (3oo,46); vi-sa?n-(non sk.), vbl, anéanti

(246,8).KSIP, vb. : ud-, avancer, tendre en avant, lever (298): pari-,

entourer, envelopper (32, 3).ksudra, adj. : petit; vil, méprisable (261, 8).ksura, m., rasoir, lame très affilée (298).

ksurapra, m., lame lancée eu guise de flèche (262).ksema, m., nt., paix, refuge, sécurité (io4, i5).

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 129

KHAN, vb. : ni-, enfoncer en terre (i65, 9).khara, adj., dur, rude, grave (i35, 2).

khâdya: adj., gér. décl. de KHÂD ; nt., aliment qu'on mâche,nourriture solide (182,2).

khila, m., nt. : friche, terre improductive; stérilité, impuissance;obstination vaine et coupable ( 165, 2).

kheta, m., phlegme, salive (65, 4).KHYÂ, vb. : sain-, compter, recenser, estimer ( 1g4 , 8).

gaccha, m., arbre (262).

ganayati, vb., compter, recenser (io5, 4, cf. gana).GAM, vb., aller (3i, 11); apa-, s'éloigner de, quitter (i35, 4);

â-, Arenir dans (120, 2); sam-anu-â-, vbl, doué de (262);

sam-â-, venir ensemble à (182, 4); ud-(jo, 2); abhi-ud-(86);

upa-, s'approcher de (i83, 7), venir à (299, 3); ni-, encourir

(120, 6); vi-, se disperser, s'évanouir (32, 4).

gamana, nt., le fait d'aller, l'entrée au (16).3 GAR, vb., veiller (63, 1) : prali-, passer en veillant

(261,6).

garbha, m., matrice, embryon, la renaissance en ce monde

(abhorrée des bouddhistes); -garbhe, -garbham, au sein de

(245).

GARH, vb. : vi-, blâmer, désapprouver (i5o, 4).

gavesate, vb. (litt. cal désire des vaches», 1 IS), désirer ardem-

ment, rechercher avec zèle (246, 7).

gavesin, adj., désireux (63, 7); cf. gavesate.1 G A, vb., aller : adhi-, aller à, atteindre (246, 8).2 GA, vb., chanter : sam-, chanter en choeur, réciter ensemble

en cadence, réciter, répéter (29g, 1).

gâthâ, f. : chant; (t. t.) dans les livres bouddhiques, la partieversifiée qui s'insère dans la prose d'un récit, stance, v. g.

io4, 11, 1 g 3, 3, etc. — 2 GA.

gamin, adj., qui va, parvient à (63, 6).— GAM.

*girimekhala, (litt.) «ceinturé de montagnes n, cf. mekhalâ, n.

pr. de l'éléphant de Màra (260).

girivraja, m., n. pr., capitale du pays de Magadha (120, 1).

G1UMMAIIÎEPALIE. (JIMPRIMERIEKATIOKALE

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130 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

gîta, nt., chant, chanson (64, 7).— 2 GÂ.

guda, m., boule : mâlâ-, gerbe, bouquet (262).

guna, m. : qualité; kâma-, qualité sensuelle (il y en a autant

que de sens), délices (122, 7); vertu, abnégation, piété(245).

gulma, m., nt., buisson, brousse (218).

geha, nt. (forme prâcritisée de grha), maison (i83 , 7).

go car a, adj., m. : où l'on vague, cherchant sa nourriture

(218); portée, domaine (2 46, 9), ce qui est à portée

(«proie» 218); mahâ- (cp. possessif), de grandes ressources

(299, 3).

godha, f., grand lézard, iguane (235).

gopa,m. : berger, éleveur (io5, 4); gardien (235).•gomin, m., propriétaire de bétail (i65, i5).

gautama : patronymique, de la famille de Gôtama; m., n. pr.,nom de famille du Buddha ( io4, 10, etc.).

gaurava, nt. : lourdeur; importance; gravité, respectabilité. Cf.

guru.

GBATH, vb., pr. grathnâli et granthaii, vbl gralhita, etc. : lier,

attacher, s'attacher (121, 5).

grantha, m., noeud, lien (217, 8).— GBATH.

GBABH, vb. : caus. au sens du simple (en p., contamination de

l'un et de l'autre, 27, i83, 6), prendre, etc.; ni-, contracter

( 6 ) ; pra-, saisir ( 12 0, 3 ), étendre, lever (29g, 1) ;prati-, accep-ter, (t. t.) recevoir un don, l'aumône (216, 1).

grâha, adj., qui tient, qui se borne à tenir (261, i3).—

GRABH.

grïvâ, f., nuque, cou (235, 298).GLA, vb., pr. glati etglàyati, vbl glana, caus. glâpayad, etc. : être

fatigué, languissant, malade (122,1).

ghana, adj. : ferme, solide (298); cp. eka-, massif, d'une soli-

dité à toute épreuve (i34,4, 298).— H AN.

GHUS, vb., pr. ghosali, caus. ghosayati, etc. : bruire, crier, pro-férer à voix très haute (218, 260); ud-, caus., entonner à

pleine voix (298).

ghosanâ, f., proclamation (cri de guerre, 260).

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LEXIQUE SANSCRIT:FRANÇA1S. 131

cakravala, nt. : horizon circulaire (bordé d'un cercle de mon-

tagnes légendaires); disque du monde, univers (mythique11',

260).

caturanga, adj., quadruple, complet (substantivement dans le

cp. du n° 262).

candrâ,m. (218, la lune est le calendrier des jeûnes).

capala, adj., inconstant, léger, papillonnant (io5, 5).CAR, vb. : se promener (120, 1); pratiquer ( 165, i3),etc;

pari-, (caus.) circuler, passer oisivement la vie (122, 7); vi-,

circuler, errer (121, 12), voyager ( 183, 3 ).carman, nt., peau, pelage (i83, 4).

caryâ, f., pratique, zèle, culte intense (262).— CAR.

câpa, m., nt., arc (246, 12).

cârin, adj., qui se conduit, pratiquant (194, 1).1 CI, vb. : ud-, choisir, élire, convoquer (29g, 2);pra-, cueillir

(3i, 1, 63, 5, etc.).2 CI, vb., gér. ind. -citya : sam-, de propos délibéré (i5o, 7).cïrna, adj. (vbl de CAR), pratiqué (121, 1).

cïvara, nt., robe du moine bouddhiste (io4, 4, le cp. est copu-latif et t. t. des attributs du mendiant).

cûrna : (vbl d'un vb. CARV), réduit en poudre (262); vi-, id.

( 2 6 2 ) ; m., nt., poudre, farine (262).

cetana, nt., intelligence, conscience; cp. sa-, conscient, animé,

être vivant (2g8).

CYU, vb., pr. cyavali cyavate, vbl cyuta, etc. : s'en aller, dispa-

raître, (euphémisme) mourir (120, 8).

chattra, nt., parasol (insigne de haute dignité, de royauté, etc.,

260).

CHAD, vb.(i65, 1) : â-, couvrir (3i, k);prali-, recouvrir (218).

chanda, m., bon plaisir, vouloir, désir (2gg , 2).

chavi, f., peau : en conséquence, la négation de anu chavim signifie

«à contre-poil» (i5o, 4).

CHID, vb. : couper, rompre (i65, 9-10); ud-, id. (261, i5).

W Dans la croyance bouddhique, ces ttunivers» sont en nombre infini, groupés

par trois et séparés par des ttenfers». Le texte du n° 260 en admet 10.000.

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132 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

jagatï, f.,la terre (63 , 8, d.jagat).

jatâ, f., tresse (coiffure distinctive de l'ascète (261,3).

JAN, vb. : pass., échoir à, venir en partage (246, 2).

jantu, m., créature, être, homme (ig4, 2).— JAN.

janman, nt., naissance, origine. —JAN.

jâtaka, nt! : nativité, (t. t.) conte relatif à une des renaissances

du Buddha ( 1g 3, 10) et recueil de ces contes. — JAN.

jâtarûpa : adj., beau; nt., or (64, 10).

jâti, f., naissance, renaissance (au sens bouddhique, i65, i3) :

ksînâ —, la renaissance est détruite, épuisée (3oo, 46) =le

sujet ne renaîtra plus.

jâlma, adj., vil, misérable ( 193, 4).

jihvâ, f., langue.

jïrna, adj. (vbl de JAR), vieux, usé (217, 1).

jïvikâ, f., vie, subsistance (i83, 2).— JIV.

jïvita (vbl de JIV), vie (63, 2, 121, 1, 122, 5, etc.).

jïvin, adj., vivant (121, 1).—JIV.

jetavana, nt. (forme prâcritisée de *jelr- «bois du vainqueur?)),n. pr. de la forêt qui est un des théâtres ordinaires de la prédi-cation du Buddha ( 183, 1).

jiïapti, f. (cf. jMpayali), annonce (proposition mise à l'ordre du

jour, 29g, 4).

JNA, vb. : estimer (261, 6); anu-, approuver, permettre (65, 4);

'pra-, connaître, comprendre, avoir la claire intelligence (121,10, 217, 6), (vbl)préparé (un siège, 218); sam-pra-, comme

pra- (2 g g, i);prati-, affirmer (io4,12); vi-, connaître distincte-

ment, bien discerner (63,1); sam-,marquer,indiquer (1 5, 1, cf.

samjnâ), reconnaître pour, prendre pour, penser, croire (1 83, 5).

jiïâti, m., parent proche, parent. (182,3).— JNA.

jiïâtra, nt., entendement, connaissance (246, 2).•— JNÂ.

jiïâna, nt., connaissance, science (262). —JNA.

JYÂ, vb., pr.jinâli, vblj'ïïa, etc. : violenter (246, 3).J VA L, vb. : pra-, flamber, être ardent (262).

taksaka, m., charpentier (3i, 3).— TAKS.

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 133

tagara, nt., une certaine plante odoriférante et le parfum exquis

qu'on en retire {2 46, i).

tathâgata : adj., venu en telle situation; m. (litt. «tel qu'il est»),n. pr., surnom ordinaire et très commun du Buddha (2 46, 9).

TAP(1), vb. : pass. (3i, 11); anu-, (pass.) souffrir à la suite de,se repentir, regretter (105,9).

TAB, vb. :franchir (121, 3, ig4, 7); caus., faire passer, trans-

porter à l'autre bord (217, 5); ava-, descendre, (caus.)

décharger (i83,'4), (vbl) traversé de part en part, transpercé

(217,10).

taruna, adj. (f. -l), jeune, tendre (245).tâta, voc., mon fils (interpellation affectueuse, 2 45).

tâdrç, tâdrça (io5, 10), adj., tel; pour l'application pâlie et

exceptionnelle du premier de ces mots au Buddha (298), cf.

tathâgata ou la Préface (IV, 8-g).—

DARÇ.

tâmra : adj., rouge ;nt., cuivre.

TIM,vb. : caus. *temayati, mouiller, humecter (262).

tiras, prép., adv., à travers, de l'autre côté, derrière. — TAR.

tïrtha, nt., gué, bain, bain sacré. — TAR.

tïvra, adj., aigu, fort, intense,

tùsnïm, ace. adv., en silence (2gg, 4).

trsnâ, f., soif, cupidité, désir sensuel (217, 7).— TARS.

tejana, nt., pointe de flèche (3i, 3).— TU.

TYAJ, vb. : pari—, abandonner, sacrifier (218, 245).

tyâga, m., renoncement absolu., sacrifice de ses biens et de sa

personne (vertu par excellence, 121-, 8).

trâna, nt. : -bhïru-, cp. possessif, adj., en garde scrupuleuse,

circonspect, timoré (122, 5).

tvac, f., peau (217, 1).

damça, m., taon, grosse mouche (32, 3).—

DAÇ.

daksinâ, f., (par extension de sens) oblation (182, 11).

dadlri, nt. (décliné sur aksi), lait aigri (2 35).

DAM, vb., pr. damayati, vbl dânta, etc. : contenir, dompter

<>'Le sens trbriller» (194, 4, avec jeu de mots) n'est que p.; mais en sk. même

les verbes qui siguifient «brûler» ont l'arrière-sens de (thriller», et réciproquement.

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134 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

(3i, 3); (vbl) refréné, ascétique (i65, 4), âtma- (120, 2)=

ya âtmânam adamayat.1 D AR, vb., pf. dadâra, vbl dlrna, caus. dârayati, aor. caus. adïda-

rat, pass. dïryate, etc. : percer, fendre ; *ud-, aurait le même sens.

2 DAR, pr. driyate, etc. : â-, avoir égard à (cf. âdara); sam-â-,

donner la plus grande attention à (218).

darbha, m., sorte d'herbe douce et fine (235).

DARÇ,vb. : caus., manifester ( 2 3 5 ); m-, caus., enseigner, indi-

quer, prescrire (182, 12); gér. décl. darçanïya, digne d'être

vu, beau (122, 1) ; ppe pf. sans redoublem. darçivas, qui a vu,

s'est rendu compte de, connaît à fond (io5, 3).DAL, vb. (variante de 1 DAR), pr. dalali, etc., crever, éclater;

caus. dâlayati (165, 10), avec^ra- (262), faire éclater, briser,

fracasser.

dahara, adj., fin, tendre, jeune (ig4, 5).1 DÂ, vb., donner (yuddham—, assaillir, 260), permettre

(260): â-, recevoir, prendre, saisir (63, 5, etc. ) ; upa-â-,saisir, employer, s'attacher à, tenir compte de (300, 47);sam-â-, livrer à, (caus.) faire que quelqu'un se livre à, suborner

envuede(i5o,7); anu-pra-, offrir, donner, apporter (182, 12).2 DÂ, vb., pr. dyati, vbl dita, etc. : lier.

dâna, nt. : don; (plus spécialement) repas offert (2 18).— 1 DA.

daman, nt., lien, corde à bétail (165, 9).— 2 DÂ.

dâyaka, m., donateur (182, 5, 245).— 1 DÂ.

DIV, vb., pr. devali, vbl dyûna, caus. devayati, etc. : pari-, se

désoler, se lamenter (2gg, 1).DIÇ, vb. : caus., prêcher (3i,i, 261, i5); ud-, citer (réciter,

i5o, 6), (gér. ind. adv.)relativement à, au sujet de.

dïrgharâtram, nt. adv., longtemps (cf. râlri).

durgati, f. : misère, etc.; l'enfer (3i, 11).— GAM.

durdina,.nt., intempérie (32, 2, cf. dina).

durnaya, m., incorrection (i5, 1). —Ni.

DUS, vb, : pr. dusyali dusyate (65, 1) et pass. du caus. cksyate(ig3, 7), se gâter, s'abîmer, subir dommage, périr; pra-,vbl dusla, nt., méfait, péché (120, 7).

dûraksya. adj., difficile à garder (io5, 5).— RAKS.

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 135

deçanâ, f., instruction, prêche, leçon (ig3, 10).—

DIÇ.

DRU, vb. : upa-, assaillir, oppresser, opprimer (2gg, i).

dvipada : adj., bipède; m., homme (ig4, 10).

dvïpa, m., nt., banc de sable, île.

dvïpin : adj., parsemé d'îles (cf. dvïpa), tacheté; m., léopard,

panthère (i g3, 4).

dvesa, m., animosité, haine. — DVIS.

dhaniya, m., n. pr., Leriche (i65, i).DHAM, vb., pr. dhamati dhamate, vbl dhamita dhmâla, pass.

dhamyate dhmâyale, caus. dhmâpayati, etc. : souffler; jouer d'un

instrument à vent, v. g. 260 et 193, 1.

DHAR, vb. : caus., tenir en main (260), arrêter net (261, i3),constater qu'une proposition est adoptée, la tenir pour ferme

(299<4

dharanï, f., terre, sol (165, 7).— DHAR.

dharma, m. (outre les sens généraux connus) : bonne condition,

état d'âme (des saints, 121, 6; il y en a deux essentiels, le

calme et la contemplation) ; (t. t.) la loi, la doctrine, en tant

qu'opposée à la discipline (yinaya) et éventuellement à la méta-

physique [abhidharma).

dharman, nt. (véd.), loi, ordre (io5, 8).— DHAR.

DHÂ, vb. : antar-, cacher, (pass.) s'évanouir (262), (vbl, 29g)

disparu; api-, recouvrir (une chose par une autre, i34, 9),rendre [le bien pour le mal] ; â-, installer (lefeu, 165, 1);

sam-â-, Arbl, très ferme, attentif, absorbé, fervent ( 10 5, 2,

120, 2); sam-, gér. ind., adv., relativement à, au sujet de,

contre (260).

dhârana, nt., fait de porter (64, 8).— DHAR.

1 dhârâ, f., flot jaillissant, torrent (262).2 dhârâ, f., lame, tranchant (262).1 DHÀV, vb., pr.dhâvati, etc. : couler; courir (217, 10); anu-,

courir le long de (63, 6) ; vi-, courir çà et là (217, 10) ; sam-,

parcourir (2 46, 7).2 DHÂV, vb., pr. dhâvad, vbl dhauta (65, 1) : laver,

dhur, dhura, m., joug, charge.— DHAR.

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136 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

*dhuravant, adj., qui porte, qui s'impose un joug, une charge

(121, 7). Cf. dhur.

DHÎJ, vb., pr. dhûnoti dhûnute et dhunoti dhunute, vbl dhûta et

dhuta, etc. : secouer; vi-, secouer en tous sens (2 45).

dhûpayati, vb. (caus.' d'une rac. dhû «fumer», cf. dhûma),

enfumer (fumer, 262).

dbrti, f., fermeté, force d'âme, résignation (121, 8).— DHAR.

*dhenupa, m., jeune veau (165, 7, cf. -pa).

DHYA, vb., pr. dliyâli et dhyâyati, etc. : penser, méditer; ava-,

prendre en mal, juger mauvais, se scandaliser (ce sens a passé

à p. ujjhâyad); *vi- (non sk.), réfléchir, méditer, s'instruire

par méditation (caus., 217, 6).

dhyâna, nt., méditation, contemplation.— DHYA.

dhyâyin, adj., adonné à la méditation (ig4, 4).— DHYÂ.

DHVAMS, vb., pr. dhvainsali, caus. dhvanisayati, etc. : disperser;

vi-, en tous sens (260).

dhvaja, m., étendard, drapeau.

nagara, nt., villeforte, citadelle (261, 7).

NAD, vb., pr. nadati, etc. : bruire, rugir (245); vbl nadila, nt.,

rugissement (i83, 1); ud-, mener grand bruit (ig3, 1), crier,

mugir (298).

nada, m., bruit, rugissement (245).— NAD.

nanândar, f., belle-soeur (181).

NAND, vb. (31, 12) : abhi-, se réjouir au sujet de, accueillir avec

grande allégresse ( 3 0 0, 47 ).

nandana, adj., causant joie, délices (1 65, i4).— NAND.

namasyati, vb. (cf. namas), il fait hommage, il salue respec-tueusement (32, 4).

NAH, vb. : upa-, attacher, faire un paquet de (métaphorique,2 46, 3); sam-, (vbl, ig4, 4) équipé.

nâga, m.: serpent (32, 3, etc.); (par écourtemenl d'un cp. pos-sessif tel que *nâga-nâsa ) éléph ant ( 16 5, 10, 246, 12).

nâtya, nt., danse, comédie (64, 7, et 120, 1).nânâ, adv. : diversement; (généralement en tête d'un cp., 218,

260) divers, de toute sorte.

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 137

nikâma, m., désir, plaisir, agrément ( i g 4 , 6). Cf. kâma.

nigama,m., ville (262). —GAM.

nitya,adj. : constant (adv., ig4, 1); éternel (3oo, 42).nidâna, nt., cause, liaison, occurrence (1 5o, 2).— 2 DÂ.

nindâ, f., désapprobation, blâme ( 134, 4).— NIND.

nimna, nt., lieu en contrebas, vallon (182,7).

niraya, m., enfer (3i, 8, et ig4, 6).— I.

*nirdâna,nt., action de sarcler 11'(io4, i4).

nirvana, nt. : extinction; l'état suprême d'indifférence absolue

auquel aspire le bouddhiste et qui doit le préserver de toute

renaissance(2). — 2 VA.

nivâta : adj,, à couvert du vent; [asile] discret; nt., sécurité.

Mais p. nivâta (m., 120, 9) signifie s modestie». — 2 VA.

nivârya, adj. (gér. décl. de VAR caus.), susceptible d'être

refréné, coercible ( 105, 5).— 1 VAR.

nivâsa, m., gîte de nuit (i83, 6).— 3 VAS.

niveçana, nt. : fait d'entrer; demeure, gîte; patrie; (métaph.,

261, 7 ) attachement.

NI, vb. : conduire (246, 9); emporter (235); trouver en cher-

chant (246, 9, jeu de mots); pra-, amener, apporter, servir

(182, 3 ?), désirer (182, 3?), mais cf. p. panïta; vi-,renvoyer,

chasser, maîtriser (217,1),

nu, encl., annonce souvent une interrogation (218, etc.).

netrika, nt., tuyau de seringue (le sens «canal d'irrigation» n'est

pas sk.). Cf. p. neltika (31, 3).— NI.

nyagrodha, m. (=*nyak-rodha «qui croît de haut en bas »), le

grand figuier d'Inde dont les branches retombantes poussentdes radicelles et reproduisent de nouveaux sujets (32, 1, etc.).Le brahmanisme et le bouddhisme l'entourent d'une vénération

religieuse.— RUH.

nyasa, m., dépôt, gage (87).— 2 AS.

(1) 11existe un nom d'agent nirdâlar ttsarcleur», qui se rattache à une rac. 3 DA

«couper».(J) Ce n'est naturellement pas ici le lieu de discuter le sens de cette nolion si

connue et pourtant si ardemment controversée. M. Oldenberg incline à croire quele nirvana est bien le néant, mais qu'on réservait aux seuls adeptes de premier rangcette révélation désolante.

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138 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

PAC, vb. : caus., faire cuire (i83, 6); pass., être cuit, brûlé à

petit feu (120, 7), mûrir, venir à point (246, 5); vi-, (caus.)

dissoudre par cuisson, (pass.) venir à maturation, entraîner ses

suites naturelles, cf. sk. vipâka et p. vipâceti.

patala, nt. : toit; couche (de nuages, 262).

PAT, vb. : ud-, s'élever, éclater (217, 1); ni-, tomber (262);

sam-ni-, (caus.) assembler, convoquer (i5o, 2);pra-, tomber à

la renverse (2 g g, 1); vi-, (caus.) faire envoler, faire sauter,

couper (246, 2).

pati, m. : gavâm-, taureau ( 165, 7).

PAD, vb. : â-, encourir (194, 6); ud-, avoir lieu, se produire

(32, 2);prati-ud-, (vbl) actuel, présent; upa-, venir à, avoir

en partage (3i, 8), gagner (120, 10), (vbl) doué de (217, 6);

ni-, se reposer, rentrer chez soi (218); prati-, venir à, prendre

(un chemin, 299, 1); sam-, (vbl) acquis,possédé (132), doué

de (120, 2).

pada, nt. : pas, trace de pas (246, 9); endroit, séjour, support

[a-, 246, 9, jeu de mots); mot, phrase, sentence 11' (dhar-

ma-, sentence morale, ou le corps de la doctrine, ou plutôtle titre même de l'ouvrage, 3i, 1, et cf. la Préface, HI, 2 Eh);

quart de stance, vers (260).1 PAR, vb. : emplir (i65, 11);pari-, id. (182, 8).

para, adj. : nt. adv. (abl.), à la suite de, après (122, 7).

parama, adj. : suprême, idéal, infini (32, 5, etc.); t. t. fré-

quent, v. g. dans paramârtha, «la Vérité suprême, l'Etre en

soi ». Cf. pâramï (262).

parâkrama, m., effort énergique, assaut violent (260).— KRAM.

parâjaya, m., perte, défaite (298).— JI.

parikarman, nt., préparatifs (du service divin, 216, 1) ; -krta,

apprêté, aplani, balayé, etc., en vue du service divin (65, 4).— KAR.

parityâga, m., sacrifice (i° de sa fortune, 20 de son épouse,3° de ses enfants, 4° de son royaume, 5° de sa propre vie,

accompli par le Buddha, 262 ).— TYAJ.

(1)Les «quatre padas» (msc. en p., ig4, 10) sont des sentences qui formulentles quatre «noblesvérités» du bouddhisme(âryasalyâni). Préface. IV, i.

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 139

paridevana, nt.- (-â f.), lamentation (i 82, 10).— DIV.

*paridrava, m., fait de courir de côté et d'autre, égarement. Cf.

p.pariddava.—DRU.

parivesanâ, f., distribution de vivres (io4, 5).

parivrâja, m., marcheur, promeneur, moine errant et mendiant,ascète (jeu de mots, 261, 5).

— VRAJ.

paris ad, f., assistance, escorte. — SAD.

pariskâra, m. : ustensile; (218) au nombre de huit (l'écuelle,les trois robes, la ceinture, le rasoir, l'aiguille et le filtre), con-

stituent le mobilier essentiel du moine bouddhiste. -— KAR.

parihâna, nt., décadence, perdition (io5, 3).— HÂ.

parusa, adj., rude, grossier, insolent (120, 5).

parna, nt. : plume, aile; feuille (217, 3).

paryanka, m. : divan; le siège sur lequel le Buddha est assis, les

jambes ramenées sous le corps {eka-, 32, 1), dans la pose hié-

ratique bien connue, et que Mâra lui dispute (262).

paryavasâna, nt., fin (245, cf. avasâna).

paryâya, m., succession, série; répétition; sentence, leçon, in-

struction (i5o, 7).— I.

palâyati, vb. (*palâ=parâ, et ayali pr. thématique, mais le

vb. ainsi formé a pris une existence indépendante et donné

naissance en sanscrit et en pâli à de nouveaux dérivés), il s'en-

fuit (260, etc.).— I.

palita, adj., gris, chenu, blanchâtre (56).

PAC, vb. : voir; voir les choses telles qu'elles sont (3oo, 46);avoir une vision, une compréhension claire, juste (32, 5 ) ;

sam-anu-, envisager comme, tenir pour (3oo, 4a).

pândukambala, m., belle pierre décorative d'un blanc jaunâtre,marbre jaune-pâle'1'.

pâtra, nt., (t. t.) écuelle à aumônes (io4, 4).— 1 PÂ.

pana, nt., boisson (182, 3), breuvage (135, 1).— 1 PÂ.

pâpman, m. : malheur; péché; n. pr. le Malin (épithète ordi-

naire de Mâra, 165, i4, etc.). Ci.papa.

para, nt., rive opposée (63, 6), rive (217, 1).—2 PAR.

(" Matière première du trône d'Indra (235).

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140 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

pâramï, f. (inusité en sk., équivalent de sk.paramatâ, ou de sk.

pâram-itâ «passage à l'autre bord», cf. para, qui est aussi p.

avec le même sens) : degré suprême, vertu idéale, perfection'1',

pârçukâ, f. (aussi parçukâ et par eu f., et cf. pârçva nt.), côte (osdu thorax), 246, 8.

pârçva, nt., côté : triiii —, à droite, à gauche et derrière soi

(j>açcât), l'adversaire étant devant (260).

pâvaka : adj., purifiant, pur; m., feu (31, 4).— PU.

pâvâ, f., n. pr. d'une ville (2gg, 1).

pinda, m., nt. : motte; lingot; grappe, régime ; bouchée de nour-

riture; aliment mendié, aumône (io4, 7).

pindï, f. (235) : cf. pinda.

pipâsâ, f., soif (120, 8).— 1 PA.

PID, vb. : caus., comprimer, pressurer (2 45).

pïtin, adj., qui boit, buveur. — 1 PÂ.

punja, m. : tas, masse; touffe (245).

punya : adj., heureux, agréable (ig4, 6), bon, vertueux ; nt., le

bien (3i, 10) et le mérite qui en procède,

pur a, nt., bourgade, ville,

puratas : adv., en avant (260, les autres mots à l'avenant);

prép., devant, en face de (gén., 32, 4).

purusa, m. : mahâ-, surnom du Buddha (260).PUS, vb. : vbipusla, nourri, choyé, chéri, cher (260).

puskara, nt., fleur de lotus bleu (217,4).PUJ, vb. : âtmânam— (ig4, 3), se surveiller avec ferveur,

pûjâ, f. (182, 5, et p.pûjanâ, 19/1, 3), culte. — PUJ.

pûti, adj., pourri, puant (i65, 10). Mais cf. p. pûtilalâ.

pûra, adj. : remplissant; plein (182, 8).— 1 PAR.

pûrvâhna,m., avant-midi (io4, 4). Cf. ahan et vikâla.

prthak, adv., séparément, un à un (121, 9).

prstha, nt. : dos; surface(245).

paurâna, adj., antique (218). Cf. purâna.

u) Les textes en distinguent: 1° trois degrés, «normal» (sans épitlièle), «infé-rieur» (upa-), et «absolu» (paramâiilia-); 2° dix genres, «charité, moralité, abné-gation, sagesse, énergie, patience, véracité, résolution, douceur, résignation»; entout 3o. Cl'.262.

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 141

prakata, adj., visible, manifeste (245).

prakarana, nt., occasion, occurrence (i 5o, 2).— 1 KAR.

prakâra, m., espèce, sorte (260).— 1 KAR.

prakrama, m., pas, début. — KRAM.

pragalbha, adj., résolu, hardi, effronté (74).

prajâ, f., la gent (au sg., 63, 6), les gens.— JAN.

prajna, adj., sage, intelligent ( 105, 10). —JNÂ.

prajnâ, f., connaissance, intelligence (io4, i3, et 3oo).

pratigati, f., retour (2gg, 1).— GAM.

pratigrahana, nt., acceptation, fait de recevoir (à titre

d'aumône, 64, 10).— GRABH.

pratirûpa, adj. : conforme à un modèle; convenable, recom-

mandable ( 121, 7, et i5o,4). Cf. rûpa.

pratilâbha, m., conception (63, 2). —LABH.

pratisamvedin, adj., ayant la pleine et absolue conscience de

(32,1).— 1VID.

pratyanta, m., limite, frontière (218). Cf. anla.

pratyaya, m., cause (abl., 1 82, 2, «à cause de»).— I.

pradosa, m., corruption, faute, péché. Cf. dosa.

prapanca, m. : développement; diffusion intellectuelle et

morale, en tant qu'opposée au reploiement sur soi-même

(1 g 4, 7), et le mal qui en résulte,

prapâta, m., chute : chïhna-, chute pareille à celle d'un [arbre]

coupé, brusque, violente (29g, 1).— PAT.

prabhâ, f., éclat, splendeur (262).— BHÂ.

pramâna, nt., mesure, taille (262).— MA.

pramâda, m., négligence (plus spécialement dans l'accomplisse-ment des devoirs religieux, 64, 5, et 10 5, 3).

— MAD.

pramocana, nt. : fait de détacher; cueillette (io4,i4?); déli-

ATance (io4, i4, jeu de mots ? cf. io4, 16).— MUC.

*praroga, m., destruction. Cf. roga et RUJ.

pralopa, m., destruction. —LUP.

pravrtti, f., nouvelle, fait(183, 1).— VART.

pravrajita, m. (vbl de VRÀJ), religieux mendiant (299,1).

PRAÇ, vb. : prad-, interroger (i5o, 2).

praçamsâ, f., éloge, louange (134, 4). —ÇAMS.

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142 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

praçna, m. : question; problème; controverse. —PRAÇ.

prasâda, m. : apaisement (cf. SAD); sérénité; joie, etc. (i5o, 5);

mais cf. n.pasâda.

praharana, nt. : attaque; arme offensive (262).— HAR.

prâjana, nt., gourdin, aiguillon à mener le bétail (cp. copulatif,

io4, i3).—AJ.

prânaka , adj., vivant; m., être vivant (cf. prâna et prâmbhûta,

3a, 5); (vermine, 245).

prâtar, adv. : de bonne heure; demain (235).

prâtarâça, m., déjeuner (i83, 6).— 2 AÇ.

prâdur, adv. : — BHU, apparaître;— KAR, manifester.

prâya, m. : règle, bon usage; sa-, cp. (S. 180, 3), normal,

avantageux, bon, sain (i35, 1). —I.

*prâçamsa, adj. (dér. àepraçanisâ, S. 87), faisant éloge, ren-

dant l'hommage dû ( 12 0, 10?).

prâsâdika, adj. : affable, gracieux; beau; cf. sk. prasâda, mais

aussi p. pasâda (122, 1).

phana, m., crête du serpent (32, 3).

phalaka, m., nt. : plaque; bouclier (260).

phâla, m., nt., soc de charrue (io4, 10).

BANDH, vb. : prati-, (vbl) attaché à ( 122, 2 , et 246, 11).BARH, vb., pr. brmhati et brhali(cf. brJiant), caus. brmhayati, etc. :

fortifier, affermir (261, 15).bala, nt. , force matérielle, vigueur; armée (260).balâhaka, m., nuée d'orage (32, 4, et 262).bali, m., tribut, offrande,

balin, adj., fort, robuste (cf. bala).balivarda, m., taureau de joug (io4, 10).

bajiirdhâ, adv., extérieurement (300, 44). Cf. bahis.

BADH,vrb. -.prati-, repousser par violence, proscrire (2gg, 1).bâla, m. : enfant; être dénué de raison, insensé (3i, 4).*bâliçika, m. (sk. baliça «hameçon»), pêcheur (218).bâhâ, f. (inusité en sk.) : bras; dvâra- (182, 1), chambranle. Cf.

bâhu.

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 143

bindu, m., goutte (217, 4), perle (262).

bïja, nt., semence (io4, i3).budbuda, m., bulle d'air dans l'eau (261, 12).BUDH, vh. : comprendre, songer à (i34, 10), être dans son bon

sens (246, 10); vbl, t. t., n. pr. (i5o, 4, etc.); sam-, vbl,

complètement illuminé (autre nom du B., 121, 12, etc.).bodhi, f., t. t., l'absolue illumination, la révélation de la suprême

vérité, par laquelle un homme atteint l'état de Buddha. Cf. les

suivants. — BUDH.

bodhimanda, m., le siège qu'occupait le B. quand il atteignit la

bôdhi (260).

bodhimandala, nt., l'endroit sacré où se tenait le B. lorsque la

bôdhi lui fut révélée,

bodhisattva, m., t. t., celui qui a atteint le stade de sainteté

immédiatement inférieur à celui de Buddha (nom que portele B. dans ses incarnations antérieures à la dernière, i83,

2, etc.).

brahmacarya, nt., t. t., chasteté (64, 3, etc.).

brahmacârin, m., t. t., qui garde le voeu de chasteté,

brahmadatta, m., n. pr. d'un roi (i83, 2, etc.).1 brahman, nt., t. t., piété, dévotion.

2 brahman, m. : n. pr., Brahma, le dieu suprême du brah-

manisme (ig4, 2), qui en toute circonstance rend hommageà la sainteté supérieure du Buddha (mahâ-, 260); t. t.,

pi., certains anges très élevés dans la hiérarchie céleste

(298).

brâhmana, m. : sectateur de Brahma (io4,2, etc.); t. t.,

bouddhiste parvenu à un haut degré de sainteté (121,9, etc.),arhat (cf. ce mot).

brâhmanya, nt., t. t., état de brâhmana (i35, 4).

bhaktakrtya, nt., repas (218).— BHAJ et KAB.

bhagin : adj., heureux (cf. bhaga); f. -ï, soeur (parce qu'elle a le

bonheur d'avoir un frère, 180).

BHAJ, vb., choyer, honorer, servir (io5, 10).

bhadanta, m., bouddhiste (honorifique, i33,2).

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144 PRECIS DE GRAMMAIRE PALIE.

bhaya, nt. : terreur (217, 9); danger (ig3, 2), en apposition au

n° 1o5, 7, ou bien cp. bhayamârgam; -darcivas, qui voit un dan-

ger dans, qui évite (105 , 3).

BHAR, vb. : apa-, emporter ( 235 , ou *apa-â-z. emporté et apporté

ici»); ud-, faire sortir, tirer (235).

bhavya, adj., propre à, sujet à (io5, 3), capable de (299, 2);

l'emploi avec régime est pâli.— BHU.

BHÂ, vb. : â-, luire, éclairer (194, 4); prati-, apparaître, se ma-

nifester, plaire à (dat., ace, 128).

bhâga, m. : part, lot (io5, 4); partie, division, côté (260), etc.;

upari-, loc. adv., au-dessus de (298).

bhândikâ, f., ustensiles, mobilier, pacotille (i83, 4).

bhâraka, nt., charge, cargaison (i83, 3).

bhâradvâja : adj., relatif à, issu de Bharadvâja (sage de l'âge

védique); n. pr. patronymique d'un brahmane; krsi-, sobriquet,

parce que cette branche de la famille s'adonne à l'agriculture,soit quelque chose comme «Bh. de Labour» (io4, 3).

bhâva, m. : fait de devenir, d'être, nature, etc. : bhûyas-(i5o, 6),le fait de [le] devenir davantage; aima- (2g8), existence en

âme, une des incarnations antérieures et successives [du Bud-

dha]; les trois cpp. en 2gg signifient «séparation, privation,contrariété»; -bliâvam â-PAD (262), se changer en.

BHÂS, vb. : adhi-, adresser la parole à (io4, 11).bhâsâ, f., façon de parler, langage, langue (1).

— BHÂS.

BHÂS, vb., pr. bhâsad, caus. blmsayad (cf. BHÂ) : luire, briller;

pra-, caus., éclairer, illuminer (t34, 9).bhiksu, m., t. t., moine bouddhiste.

BHID, vb., briser (120,4, et cf. 2o5).BHÎ, vb., avoir peur (193, 2, etc.), et cf. BHYAS.

BHUJ, vb. (io4, 8-9) : gér. décl. bhojya, nt., nourriture (plus

spécialement semi-liquide, pâteuse, etc., 182 , 2).BHU, vb. : vbl du caus., formé, transformé, discipliné, en bon

point (63,4, etig4,3); anu-, jouir de (120, 1); pari-, caus.,maîtriser ( 16 5, 4 ) ; pra-, vbl, abondant.

bhrta, m. (ci bhrlya), salarié, serviteur (i65, 5-6).bhrti, f., entretien, salaire (1 65 , 6).

— BHAB.

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 145

bhrça, adj., fort, violent (ig4, 9), rigoureux (120, 6).bheda, m. : fait d'éclater, de se produire avec violence (262);

séparation d'avec, destruction de (120, 10).— BHID.

bheri, bherï, f., tambour (ig3, 1).

bhoga, m., repli, anneau d'un serpent (32, 2).BHYAS, vb., craindre : caus. bhïsayad (262). Cf. BHÏ.

BHRAMÇ, vb., pr. bhramçale et bhraçyate, vbl bhrasla, caus.

bhramçayati, etc. : tomber (218).BHRAM, vb. : vbl, égaré, lâché à l'aventure (261, i3).bhrû, f., sourcil (g3).

magadha, m., n. pr. de pays (2, 3) et des gens qui habitent le

Magadha (io4, 2).

MAJJ, vb., pr. majjali majjate, aor. pass. amajji, vbl magna,caus. majjayati, etc.-: plonger; ni-, s'enfoncer, se terrer (260).

mandana, nt., ornement, parure (64, 8).

mandapa, m., nt., pavillon, hall de fête (218).mandala, nt. : disque (245); vâta-, cyclone (262).

MAD,vb. :pra-, être négligent, inattentif ( 134, i,etc).mada, m., ivresse, orgueil, insolence (120, 9).

— MAD.

madya, nt. (gér. décl. de MAD), liqueur enivrante (64, 5).

madhyama, adj., médian, moyen.MAN, vb. (217, 2) : vbl, accordé, promis à; désidér., éprouver,

mettre à l'épreuve (235); sam-, être d'avis, décider, autoriser,

sanctionner ( 2 9 9, 4 ).

manaâpa : adj., qui gagne le coeur, charmant, exquis (i65, 3);

nt., plaisir sensuel (1 94 , 9).— AP.

manusya : adj., humain; m., homme (63, 2).m an 0 rama, adj., délicieux (235).

— RAM.

mantrayati, vb. : â-, interpeller (245), conter à (ace, 29g, 1);

ni-, inviter (218).

mandârava, m., arbre à corail, erythrina indica (passe pour un

des arbres célestes(J', 2 g g, 1).

(1) En conséquence, si les fleurs de cet arbre se rencontrent sur terre, c'est queles dieux les y ont semées du haut du ciel, pour solenniser quelque événement

extraordinaire.

Git.uiMAiwipji.11:. 10IMPr.lSIETlIENATIONALE.

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146 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

MAR, vb. (ig3, 8, etc.) : caus. marayad, tuer (262), causer la

mort de (i35, 4).

marïcikâ, f., reflet, mirage (261,12).

MARC, vb. : sam-, toucher, saisir, (métaph.) toucher du doigt,

méditer avec certitude (2g8).

mala, nt., ordure, tache, rouille (261, i4).

mallaka, nt., vase de noix de coco, vase (65,4).

mallikâ, f., sorte de jasmin (246, 1).

maçaka, m., moustique (32, 3).m ah an t, adj. : t. t., cp. maJiâ-, épithète ordinaire des dieux et des

grands personnages, v. g. mahâpurusa et mahâsaltva, le Grand Etre

= le Buddha.

mahï.f. («la grande»), n. pr. d'une rivière (165, 1-2).

MA, vb. : mesurer, former; abhi-nis-, se faire à soi-même, revêtir

(32,4); caus., se faire à soi-même, se donner (260), con-

struire, édifier (2 45).

mânavaka, m., jeune homme (32,4, et 5g).

mâtrâ, f. : mesure: quantité (d'une voyelle, i5,4); -mâtram,

rien que (2àb, 282), exactement, entout(io4, 3, 2gg, 1, plusou moins explétif). Cf. S. 3go.

mâna, m., orgueil, vanité, arrogance (32, 5).— MAN.

mânava, m., homme. Cf. manu et 5g.

mâra, m. : la mort; t. t., le diable, le grand ennemi des hommes

et l'adversaire acharné du B. qui doit assurer leur rédemption,cf. 260, 262 et 298.

— MAR.

mârjâra, m., chat. —MARJ-(?).

mithyâ, adv., à faux (cp. 261,11), faux,

mîmâmsâ. f., méditation, épreuve (245):— MAN.

MUC, vb. : lâcher: délivrer, etc.; se défaire de. s'affranchir de

(31, 4, et cf. p. muccad); pra-, délivrer, affranchir (pass. muc-

yate, io4, 16); vi-, affranchir (3oo, 46).mucilinda, m., nom d'un arbre (légendaire, 32, 1).niunja, m., sorte de roseau d'un usage courant pour la confection

de nattes et cordeaux (16 5, 9).MUD, vb. : se réjouir (3i, 10); anu-, se réjouir de (182,4);

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 147

pra-, être très heureux (3 i, 10); sam-, jouir en commun d'unevie heureuse (2 45).

mudga, m., sorte de fève comestible (245).muhûrta, m., nt., moment, court instant (194, 3).mrsâ, adv. : en vain, à faux : d'où cp. -vâda, m., mensonge

(64,4),etl'adj. dér., i35,4.

mekhalâ, f., ceinture (insigne du moine),medhâ, f., intelligence, sagesse : d'où dér. medhâvin (105, 5) et

cp. sumedlia (1 o5 , 10), etc.

maitra, nt., amitié. Cf. mitra et S. 87.

maireya, m., nt., sorte de boisson sucrée et -spiritueuse

(64,5).

mogha, adj., vain,sans valeur, de rien (i5o, 4).— MUH.

moha, m., erreur, égarement (29g, 2).— MUH.

maudgalyâyana, m. (issu de Maudgalya, lui-même de la

descendance de Mudgala), n. pr. patronymique d'un

des premiers disciples du B. et fondateurs du bouddhisme

(245).

YAM, vb. : vbl, retenu, tempéré, réduit (io4, i4);sam-, même sens (adverbial dans le cp., ig4, 1).

YÂ, vb. : caus. yâpayali, faire aller, faire passer, passer le temps,la vie (vivre, 182 , 7).

YÂC, vb., interroger, prier, solliciter (218).

yâcaka, m., mendiant, religieux mendiant (218).

yâma, m. : marche, cours; veille, tiers de la nuit, de trois heures

environ (261, 6).— YA.

YUJ,vb. : s'adonner à, s'appliquer à (loc, ig4, 5); caus., atteler

(dompter, 261,7); anu-, s'attacher à (ace, 261, 10); pra-,atteler (io4, 3).

yuddha, nt. (vbl deYUDH), combat (260).

yoktra, nt., corde d'attelage (io4, i3).— YUJ.

yoga, m., attachement, ferveur religieuse, absorption dans la

pensée suprême (io4, i5).— YUJ.

yojana, nt. : attelage, étape d'attelage, route à faire (63, 1);

lieue (260).

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148 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

yoni, m., f. : sein, matrice, cf. 261, 4; la .périphrase en 218 re-

vient à dire «incarné en lièvre».

RAKS, vb. : garder, etc.; surveiller pour protéger (261,6); sur-

veiller pour empêcher de nuire (261,7).

raksaka, m., gardien (i83, 7).— RAKS.

raksâ, f. : go-, élève, élevage (182 , 6).— RAKS.

rajas, nt.: poussière (i34, 7, et 261, 5); impureté, corruption,mauvaises passions (261, 5).

RANJ, vb., pr. ranjad et rajyali, vbl rakla, caus. ranjayati, pass.

rajyate, etc. : teindre, se teindre; vi-, déteindre, s'affranchir de

toute passion (cf. râga), entrer dans l'état d'indifférence ( 3 00,46) ;

sam-, se passionner (108).

rati, f., plaisir, volupté (io5, 1).— RAM.

RABH, vb. : â-(i34, 6), (gér. indécl. adv.) à propos de, relati-

vement à, en l'appliquant à (183, 1).

RAM, vb., caus. ramayali, etc. : jouir d'un calme heureux,

se plaire, etc. (63, 7); vbl rata, satisfait, se plaisant à

(io5, 3).

rava, m., cri, voix haute (ig3, 2).— RU.

rasa, m. : suc (245, 261, 9); mets délicat (218).

râga, m., passion : vïta-, indifférent. — RANJ.

râjagrha, nt., n. pr., capitale du Magadha (2gg, 3).r â-çi, m., amas, monceau (245).

RU, vb., pr. rauli et ravali,pî. rurâva, aor. arâvït, vbl ruta, caus.

râvayati, etc. : crier (ig3 , 2).

RUC, vb. : â-, caus., faire savoir, annoncer, dénoncer (65, 1).rucira, adj., brillant, splendide (i34, 2).

— RUC.

RUJ, vb., pr. rujali rujate, pf. ruroja, vbl rugna, etc. : briser;

pra-, pass. rujyate, périr (299 , 1).RUDH, vb. : *vi-â- (217, 9), gêner, oppresser, serrer.

RUH, vb. : abhi-, monter sur (260); ava-, descendre (120, 3);vi-ava-, caus., amener à descendre, à se priver de, dégoûter de,

priver de (abl., i5o, 7); â- (217, 5).

rûpa, nt. : t. t., la forme, la matérialité extérieure qui semble

constituer l'être (3oo, 38); lathâ-, ainsi fait, tel (194, 2).

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 149

roga, m., maladie, infirmité (i65, 5).— RUJ.

laksana, nt.. cf. S., p. 242 , et s52 , n. i.

laghu, adj., léger (syllabe brève, i5, 4).

LANGH, vb., pr. lahghati, caus. langhayati, etc. : sauter, bon-

dir(245).

latâ, f., plante grimpante, liane (i65, io).LAP, vb. : 134, 5, cf. p. lapayali; sam-, converser (2 35).LABH, vb. (3i, 6, etc.) : pass. (impersonnel), il réussit, il est

bon, possible, permis, etc. (3oo, 38, et cf. 278).

lângala, nt., charrue (io4, 3).LIKH, vb. : à-, dessiner, tracer (245).LIP, vb. : pass. lipyate (217, 4); upa-, pass. (217, 4), et cf. la

note : mouiller, souiller.

LUBH, vb., pr. lubhyad, caus. hbhayad, etc. : être cupide; vbl

lubdha, cupide (substantivement, 122,5).loka, m. : non seulement ce monde-ci et l'autre monde (v. g.

121, 5 ), mais le monde, le domaine privé de telle ou telle divi-

nité ou entité légendaire (v. g. 260). Cf. p. deva.

lola, adj., remuant, inconstant, luxurieux ( \ 65 , 3).lohita, adj., rouge (35, et cf. rohita).

vamça, m. : bambou (2g8); série continue, race; dvïpa-, la gé-

néalogie de l'île [de Ceylan], ouvrage semi-historique (126, 3);coutume héréditaire, pieuse tradition (218).

vanijyâ, f., trafic, commerce (182, 6).

vata, adv. exclamatif, certes, en vérité (121, u , etc.).

VAD, vb. : parler (ig3, 8); caus., faire résonner (ig3, 1), et cf.

p. vâdeti;

abhi-, interpeller (216, 1), caus., saluer (13 2 , 216).

VAN, vb., pr. vanotiet vanali, etc. : aimer.

1 vana, nt., bois, forêt (235).2 vana, nt., concupiscence, cf. 13 1 et 246, 11. — VAN.

A^AND, vb., pr. vandali vandate, vbl vandita, etc. : saluer, louer.

Variante nasalisée de VAD.

VAM, vb., vomir, cracher, rejeter (io5, 2).

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150 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

vayas, nt., âge, âge viril (adulte, i83, e).

1 VAR, vb. : â-, couvrir, empaqueter (2 18); pra-, couvrir, vêtir

(i83, 4); vi-, découvrir, (vbl) sans toit (i65, 2); sam-, pari-

sam- (vbl-, 3i, 5), contenu, contenu en tous sens.

varga, m. : groupe; classe, ordre (de consonnes, i5, 7);

sai-vargiyâs, pi., formant un groupe de six, (t. t.) les

six moines du début de la communauté bouddhiste

(122,2, etc.). —VARJ.

VARJ, vb. : â-, s'adonner, s'appliquer à, observer (218, 235);

pari-, caus., éviter avec soin (io5, 7).

varna, m. : forme, aspect (32,4, et cf. pj. vanna, 260); état de

lieux (65, 4); description, hypotypose (122 , 3).

varnayati, vb. : sam-, décrire, louer (122, 3).

VART, vb. : (impersonnel) il se trouve, il sied, etc. (218);

anu-, caus., employer, observer (120, 9); â-, se retourner

(2gg, i);ni-, revenir (io4, i5); nis-, se produire, naître

(i83, 2); pra-, se rendre à (182, 7), se produire, s'élever

(298); vi-, tourner sur soi-même (2gg, 1); sam-, être sujet à

(3oo, 38).varti, vartï, f. (sens divers, entre autres), la moulure qui court

au bord d'un vase. — VART.

vardhana, adj. : loka- (261, 11), fauteur du monde, mon-

dain. — VARDH.

VARS, vb. : pra-, pleuvoir (i65, 1).VARH, vb., pr. vrhali brhali, pass. vrhyate, caus. barhayad, etc. :

tirer violemment: â-, arracher ( 2 17, 10).valli, vallï, f., liane (218).vaça, m. : pouvoir, autorité (260); instr. adv., cp., par rapport

à, par le moyen de (218).—

VAÇ.

vaçâ, f., génisse, vache (i65, 7).2 VAS, vb. : ni-, endosser par dessus un autre vêtement(!). se

draper dans (io4, 4, 260).3 VAS, vb., pass. usyate; etc. : habiter, séjourner (2g8, 3),

Childers, pour le pâli, donne précisément le sens inverse, qui va bien pour lepremierpassage,maismalpour le second, à moinsqu'on n'entende *nivastra-vastrënien cp. copuiatif.

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 151

pratiquer, observer (3oo, 46); adhi-, caus., adhérer à une

opinion, une doctrine (2gg, i); upa-, attendre, attendre le

lendemain, faire vigile, jeûner; sam-, cohabiter, s'adonner à

(261,11).

vastu, nt. -.prêta- (cf. 120), affaires de revenants. — 3 VAS.

vastra, nt., vêtement (2g8).•— 2 VAS.

VAH, vb. : entraîner, emporter (194, 9); â-, amener, procurer,assurer (121, 1).

VA, vb. : souffler; nis-, s'éteindre (i65, 2), parvenir au nir-

vana; pari-nis-, parvenir au nirvana (31, 8, et se dit de la

mort du B-, 2gg, 1); pra-, souffler, s'exhaler, exhaler son par-fum (2 46,i).

vâcâ, f., voix, parole, entretien (3 1, 5).— VAC.

vânija, m., marchand (io5, 7, i83, 3, et cf. vanij).

vâta, m. : adv. cp., prati-, à contre-vent (246, 1).

vâditra, nt., instrument de musique.— VAD.

vâma, adj., gauche (côté, 260).

vârânasï, f., n. pr. de ville (aujourd'hui Bénarès, i83, 2, etc.).

vârivaha, adj., amenant de l'eau (rivière, 182, 8).

yârdala, m., nt., temps pluvieux (cf. 32, 2).vâlikâ (2 i8)

= vâlukâ (262), sable.

vâsa, m., demeure, séjour (121, 11, et i65, 2).— 3 VAS.

vâha : adj., qui traîne; m., bête de trait, cheval, véhicule, etc.

(194,9).'— VAH.

vikâla, m. (temps inopportun), après-midi (64, 6), le moine ne

devant manger qu'entre le lever du soleil et midi.

vigraha, m. : existence distincte; forme individuelle, corps; cp.

possessif (i5o , 7), individu. — GRABH.

vicaksana, adj., sage, voyant (121, 6).— CAKS.

vijaya, m., victoire (260). —JI.

vijnâna.nt., conscience (261, 8, et 1.1. de psychologie, 300, 4i).— JNÂ,etcf. la Préface, IV, 5.

vitâna, m., nt., baldaquin, dais (298).— TAN.

vitta, nt,, richesse, trésor (121, 1 ).— 2 VID.

1 VID, vb. : savoir, reconnaître (32, 4, etc.); caus., percevoir,

sentir, éprouver, souffrir ( 1 2 0, 5).

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152 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

2 VID, vb. : acquérir, gagner (121, 7, etc.); trouver: pass., se

trouver, être (63,8, etc.); nis-, trouver [le fond], pénétrer,

se blaser, s'affranchir de désir (3oo, 46).

vidiç, f., région collatérale (298, cf. diç).

vinaya, m. : bonne conduite, morale; retenue, .discipline

(32,5, etc.); t. t., discipline (en opposition avec le dharma,

cf. ce mot).— NI.

vipatti, f., insuccès, incorrection (i5, 1).— PAT.

viparinâma, m., changement (300, 43). —NAM.

vipâkâ, m., conséquence, fruit (io5, 9, etc.).— PAC.

vibhava, m., affranchissement de l'existence, délivrance finale,

nirvana (217, 7).— BHU.

vibhûsana, nt., ornement (64, 8).— BHUS.

vimukti, f., délivrance (32, 1).— MUC.

virâga : adj., exempt de passions (32, 5); m., absence de pas-

sions, indifférence (3oo, 46). Cf. râga.

virâva, m., cri, clameur (2g8).— RU.

vilepana, nt. : onction; onguent (64, 8).— LIP.

vivara, m., nt., fente, trou, anfractuosité (63,8).— 1 VAR.

viveka, m., discernement (32, 5).

VIÇ, vb. : â-, pénétrer (217, 9); nis-, jouir de, posséder (i65, G),

acquérir, trouver (246,7); Pra~ •-pénétrer (63,8), caus., faire

entrer dans (suspendre, 235).

viçuddhi, f., purification, pureté (3i, 10).—

ÇUDH.vïdhra : adj., sans tache, serein (32, 4); nt., temps serein, ciel

clair, etc.

vega, m., mouvement impétueux, élan (262).-— VU.

venu, m., roseau, bambou.

vetana, nt., salaire, gages (165, 5).vedanâ, f., 1.1., sensation (3oo, 39).

— 1 VID.

vedha, m., fêlure, défaut (217, 6).— VYADH.

velâ, f. : moment (32,5); loc, en temps opportun (218, et cf.

l'observation sur vikâh).

vesa, m., costume, apparence extérieure (235 ).VEST, vb., pr. vestale, etc. : envelopper: ni-, id.; *vi-ni-, déve-

lopper, défaire (32,4).

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 153

vaiyâkarana : adj, [dér. de vyâkarana, nt., explication

(KAR), instruction détaillée, etc.; substantivement, t. t. (3oo,

i7).vairamana : adj. dér. de viramana, nt., cessation (RAM); f. -ï,

abstention de (abl., 64, i).

*vaiçvamtara, m., n. pr. patronymique d'un roi légendaire,avant-dernière incarnation terrestre du Bôdhisattva ou Bud-

dha») (998).

vyagra, adj. : très attentif; exalté. Cf. agra.AT AT H, vb., pr. vyathad vyathate, vbl vyalhita, caus. vya-

thayati, etc. : chanceler, vaciller.

VYADH, vb. : *sam-ad-, percer d'outre en outre (63 , 4).

vyavahâra, m., affaires, trafic (i83, 3).•— HAR.

vyasana, nt., mésaventure. — 2 AS.

vyâyâma,m., effort(260).— YAM.

VRAJ, vb. : pra-, s'avancer, mais cf. pravrajita.

vrata, nt., observance, pratique religieuse (io5, 10).

çakrt, nt. (les autres cas sur un th. çakan->çakn-), excrément,

ordure.

1 çakti, f., pouvoir, puissance, vertu magique.— ÇAK.

2 çakti, f., lance, épieu (262).

çankha, m. : coquille; trompe (ig3 , 1, et 260).

çataka : adj., centuple; nt., centaine (2g8).

çatikâ, f., centaine (260). Cf. cala.

ÇAM, vb. : pass. (63, 3); upa-, vbl, parvenu à l'apaisement

suprême (217, 8).

çayana, nt., lit, couchette (64, 9). —CI.

çarkara, m., çarkarâ, f., gravier,

çalya, m., nt., pointe de flèche, écharde, épine, tout corps pointu

qui adhère et torture (217,10).

çava, m., nt., cadavre,

çâkya (adj. dér. de çaka, n. pr.), n. pr. : patronymique

d'une famille de l'Inde, d'où le B. est issu; surnom du

(1>En sk., simplement le nom sans vrddki, viçvanitara, «qui franchit tout,

vainqueur».

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154 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

B.(1), v. g. dans çâkyapuiriyâs, « disciples du B.» (i35, 3).

çâdvala : adj., gazonné; nt., gazon.

çânti, f., apaisement,paix du coeur (261, i5).—

ÇAM.

*çâyanïya, nt. (i35, 1) : cf. çayantya.

çâradika, adj., d'automne (261, i5). Cf. çârada.

çâriputra, m. (sa mère se nomme Çâri), n. pr. d'un des premiers

disciples du B. et grands fondateurs de la communauté boud-

dhique (2 45).

çâli, m., riz, céréale (i83, 4).

câsana, nt., doctrine et discipline religieuses (ig4, 5).—

'

ÇÂS.

çastar, m. : instructeur, précepteur; n. pr., le Maître (surnom

courant du B., v. g. i83, 1).—

ÇÂS.

çiksâ, f. (dér. désidér. de ÇAK) : instruction, doctrine; -pada (cf.

ce mot), précepte (64, 1, et 1 5o , 6).

çithila, adj. : lâche; nonchalant; qui traîne les pieds en mar-

chant (jeu de mots, 261, 5).

CI, vb. : adhi-, être couché sur (ace., 261, 8).

çïrsa, çïrsan, nt., tête (2g8). Cf. ciras.

çukra, adj., clair, brillant, prospère (246 . 2).—

ÇUC.

çuddhodana, m. (prâcritisé, pour *çuddhaudana, cf. 26 et 35),n. pr. du père du Buddha (260).

ÇUDH, vb. : pari-, atteindre la pureté parfaite (121, 4).

çuçrûsâ, f. (dér. désidér. de CRU), obéissance (121, 6).

çrngâtaka, m., nt., carrefour (182 , 1).

çeya, adj. gér. décl. de CI : substantivement (-â), 165 , 10.

çaiksa, adj. dér. de çiksâ, et cf. S. 87: m., étudiant; t. t.,

membre élevé de la communauté ( 31, 2), mais non encore arhat

(399»3)-

ça il a (dér. de pila, et cf. S. 87) : adj., pierreux; m., roc, rocher,

tertre, montagne (1 34 , 4).

çoeana, nt., affliction, tourment (i65 , i5).—

ÇUC.

*çrad : indéclinable qui se compose tel quel avec DHA pour

<>Mais non pas, comme on le croit trop généralement, son véritable nom :

çàhyamuniest un sobriquet ou plutôt une périphrase poétique qui signifietrie voyantascète de la familledes ÇàkyaS7i.

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 155

former un vb. signifiant «croire, avoir la foi», lequel se con-

jugue exactement comme DHÂ (121,6, et cf. les suivants).1 çraddhâ, adj., croyant, qui a la foi (12 1, 8, et cf. *çrad).2 çraddhâ, f., foi. Cf. sk. çrâddha.

ÇRAM, vb. : être las (63, 1); se fatiguer; s'astreindre, etc.

çramana, m. : ascète; t. t., moine bouddhiste, religieux men-

diant, etc. (121,9, etc.).—

ÇRAM.

çfavana, nt., ouïe, audition (63, 2).— CRU.

çramana, nt., l'état de çramana (i5o, 4).çrâvaka,m. : étudiant, élève; 1.1., disciple bouddhiste(300, 46);

sectateur laïque du B. (ig4, 7).—

CRU.

çrâvastï, f., n. pr. de ville (218).

CRI, vb. : ni-, vbl, appuyé sur, supporté par (ig4, 9).cru ta (vbl de CRU), nt., doctrine, science (io5, 10).

çrotas, ni., oreille, ouïe (217, 6).—

CRU.

çvaçrû, f., belle-mère (mère du conjoint).

çvastana, adj., de demain (218). Cf. cvas etadya.

sanda, m., nt., fourré d'arbres (235).

STHlV, vb., pr. slhïvati, vbl sthyûla, etc. : cracher; ni-, nis-, cra-

cher (65,4).

samyama. m., restriction, constriction, compression, retenue,

abstinence, etc. (32,5).— YAM.

samvâsa, m., cohabitation (dér., i65, 3).— 3 VAS.

samsara, m., t. t., transmigration (63, 1, et 246, 7).—

*SAR.

samskâra,m. : composition (cf. 246, 8); t. t., agrégat, objet

composite, créature, etc. (2g 9, 1); 1.1., pi., les prédispositions,

tendances, impulsions (3oo, 4o). Cf. la Préface, IV, 5.

samstava, m. : éloge; connaissance familière, intimité avec

(261, 10).— STU.

samsthâna, nt., fait de se tenir, lieu où l'on se tient ferme,

position,assiette (166,9).— STHA.

samsparça, m., contact (32, 3).— SPARÇ.

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156 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

samkalpa, m., intention, volition, direction de volonté, résolu-

tion, etc. (i5o, 7, et ig4, 9).— KALP.

samgrâma, m., rencontre (cf. grâma), bataille (246 , 12).

samgha, m. : troupe; assemblée; t. t., l'assemblée des fidèles,

l'Église bouddhique (16, 3, etc.).— HAN.

SAJ, vb. : vi-â- (63, 5), vi- (cf. 217, 8, et 246 , 9), vbl, attaché,

amoureux, concupiscent.

sajj ayati, vb. (dénominatif desajja) -.apprêter; vbl sajjita, apprêté,

construit, décoré (218).

samjnâ, f., t. t., perception (3oo, 4o). —JNA.

satkâra, m. (et autres cp. de sat avec KAR, cf. 182, 4), égards,

respect, zèle, ferveur, gratitude.

sattva, nt. : existence; être vivant (182, 2).

satya, adj. : (outretous les sens bien connus) nt., t. t., une vérité

(il y en a quatre essentielles, Préface, IV, 1 ), la vraie doctrine,

la vérité absolue révélée par le B.

S AD, vb. : â-, caus., assaillir (120,7); n^~-. s'asseoir (32, 1), se

reposer,goûter un repos parfait (2 17,10) ;pra-,*vi-pra-, laisser

déposer sa bourbe (comme l'eau tranquille), devenir net, clair,

serein, etc. (io5, 8).

sadyas, adv., instantanément, tout de suite (3i, 4).sanâtana, adj., immémorial, éternel (63, 3).

samdbi, m., jonction : de deux chemins, de deux champs (bornede champ, 182 , 1).

— DHÂ.

samnivâsa, m., ensemble (245).•— 3 VAS.

sapatna, m., rival, ennemi.

samagra, adj. : complet (cf. agra) ; à qui rien ne manque; (una-nime, d'accord, 2 45).

samanga, adj. : qui a tous ses membres (cf. ahga) : d'où

samangin, pourvu au grand complet, de (122, 7, et 217, 5).samatikrama, m., fait de dépasser, délaissement, abandon

(32, 5).— KRAM.

samanta, adj. : limitrophe (cf. anta); complet, parfait; abl. adv.,de toutes parts (262).

samartha, adj. : conforme; capable (260). Cf. artha.

samavadhâna, nt. (DHÂ), connexion, lien : d'où un \h.*sama-

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 157

vadhânayati (193, 10), qui désigne le «lien» établi par le B.entre le récit qu'il vient de faire et l'existence antérieure

{jâtaka) de lui-même et des disciples actuels qu'il a en vue.

samâ, f., année (1 94, 3).samâdhi, m., attention, profonde méditation, vision extatique,

calme extatique (32, 1).— DHÂ.

samâna, adj., semblable (cf. sama) -.dér., i65, 5 «qui se res-

semblent ou me ressemblent », ou «tous ensemble», et cf. i84.

samparâya, m., mort, vie future (121, 10).— I.

sambhava, m. : naissance, origine; cp., issu de, causé par

(120,9), qui l'est du chef de (261, 4).— BHU.

sammati, f., opinion, accord (299,4).— MAN.

SAR, vb. :pra-, caus., avancer, allonger, étendre (298); vi-, se

répandre en tous sens (217, 1 ).

sarïsppa (formation intensive) : adj., rampant; m., nt., reptile,vermine (32, 3).

— SARP.

SARJ, vb. : vi-, caus., lâcher (183, 4), lancer (298).SAH, vb. : maîtriser, dominer (298); pra-, vaincre, violenter,

s'emparer de ( 63, 8).sahita (= samhita), adj. : pourvu de, doué; bien arrangé, bien

dit, bien pensé, etc. (io5, 4).— DHÂ.

SA, vb. -.pra-, vbl, attaché, zélé, fervent (182 , 12).sâksin, adj., spectateur, témoin (298). Cf. aksi.

sâyam, ace. ou loc. adv., au soir : d'où sâyâhna, m., soir, soirée

( 218 ), cf. ahan.

sârathi, m., cocher (261, i3). Cf. ratha.

sâhvaya, adj., qui se nomme. . . Cf. âhvaya.

siddhârtha, cp. : adj., qui a atteint son but; n. pr., nom mondain

du Buddha, porté par lui jusqu'au jour de la révélation

_suprême (260).

SIV, vb., pr. sïvyad sïvyate, vbl syûta, etc. : coudre,

sukhita, adj. (vbl d'un dénorn. sukhayali), à l'aise, content,

heureux, ravi,

sugata: adj., bien venu; n. pr.,le Bienvenu, surnom courant du

Buddha(i65, i3, et 261, i5).

sugati, f., le ciel, la béatitude céleste (3i, 12, etc.).

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158 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

suparna : adj., qui a de belles ailes ; m., grand oiseau, faucon,

aigle (mythique, 298).

subhadra, m., n. pr. d'un moine ( 2 g g, 1).

sumedhas, adj., judicieux, sage (i34," 1). Cî.medliâ.

susthu, adv., comme il faut-, bien (2 45).— STHÂ.

sûtrânta, m. (synonyme bouddhique de sûtra), traité ou chapitrede doctrine surtout religieuse (i5, 1).

SEV, vb. : s'adonner à, choyer (261, 11); prati-, fréquenter,

éprouver, ressentir longuement (io5, 9).

sauratya, nt., satisfaction intime (io4, i4). Cf. su-rata.

stambha, m., étai, pilier (298).

STAR, vb. : ava-, renverser, bouleverser (298);*

adhi-ava-,

s'avancer pour renverser, assaillir furieusement (260).•

stuti, f., louange, hymne de louange (260).— STU.

stûpa, m., hangar ; t. t., soit «stèle», tombeau en forme de cou-

pole (1), vénéré comme renfermant des reliques de saints boud-

dhistes (77).

sthandila, nt., sol nivelé, sol (120, 4).

stbala, m., plaine surélevée, plateau (i65 , 11), rive (en opposi-tion au lit, 235).

— STHÂ.

sthavira : adj., gros, épais; âgé, vieux; m., t. t., moine âgé,ancien ou doyen de communauté bouddhique (117, etc.).

STHÂ, vb. : impér. sg. 2, tiens-t'en là>tuprends trop de peine

(245) ; impér. sg. 3, qu'il ne soit pas question de > je laisse

de côté (instrum. 298); caus., établir, admettre, poser,édifier, etc., arrêter, retenir (gér. ind. «excepté», i5, 6); â-,se tenir (63, 8); ud-, se lever, etc. (32, i);sam-ud- (vbl,261, i4), issu de, (caus. 262) faire naître; upa-, être à la

disposition de (182, z);pra-, s'étendre, éclater (260); prati-,se tenir, être présenté, servi (182, 11), se tenir ferme dans,

s'appuyer sur (218), être fixé dans la possession de (2 4 5).sthâna, nt. : place, endroit; sammukha-^Qo instr.), droit devant

soi; demeure (245); objet, chose (ig4, 6, et 2gg, 1); id.

quasi-explétif en cp. (64 , 5).— STHA.

(1) C'est du moins le type architectural primitif; mais il n'a pas été respecté dansla suite.

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LEXIQUE SANSCRIT-FRANÇAIS. 159

sthiti, f., maintien, permanence (i5o, 5).— STHA.

snâna, nt., ablution, bain. — SNÂ.

SPAND, vb., pr. spandali spandale, etc. : vibrer, branler, trembler,frétiller (217, 9).

spandana, adj., mobile, inquiet (io5, 5).— SPAND!

sparça, m., attouchement, contact. —SPARÇ.

SPHUT, vb., pr. sphotad et sphuiad, etc. : se fendre, éclater,

crever; caus. spJiotayati, fendre, faire crever, secouer ferme,rouer de coups (ig3 , 5).

SMAR, vb. : se souvenir (gén., 182, 2); vbl smrta, avec sens

actif en p. seulement (272, et 2gg, 1); anu-, se souvenir

(ace, 182, 9).

smrti, f. : souvenir; mémoire; t. t., récognition, attention

réfléchie, conscience nette. — SMAR.

syâla, m., beau-frère (frère de l'épouse),sravana, nt., le fait de couler (ig4, 9). —SRU.

srotas, nt., courant, rivière (ig4, 9).— SRU.

svaka, adj. (dér. àesva), sien (32, 2, etc.).

svara, m. : voix, etc.; voyelle (i5, 3).

svarna, nt. (variante de suvarna), or.

svâmin, m. : maître, qui commande, etc., propriétaire (cf. 218);

époux, mari (135 , 4) ; titre d'honneur donné à un personnagevénérable,

svid, particule enclitique d'insistance et d'emphase.

hamsa, m. : râja-, cygne royal, ou sorte de flamant d'une majes-

tueuse beauté (2 45).H AN, vb. : frapper, tuer (262), torturer à mort (120, 8); vi-,

disperser, dissiper, anéantir (262).

hanlar, m., meurtrier, assaillant (261, 1).— HAN.

HAR, vb. : prendre [le bien] de quelqu'un, dépouiller (gén.,

246, 3, et 261, 1); â-, apporter, citer (183, 1) ; ud-, retirer,

tirer (pêcher, 218); *abhi-ni-, retirer et étendre (298); nis-,

tirer (218); pra-, combattre (260); vi-, passer le temps,

demeurer (io4, 2, et i83, 1); prali-sam-, contracter,

déguiser (32,4).

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160 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

harita, adj., jaune, blond (ig3, 7).

hasta, m., main, bras, brasse (260).hastin : adj., qui a une main; m., éléphant (120, 3).

HÂ, vb. : délaisser (io5, 1), devancer (i34, 1); vbl hîna, infé-

rieur, insuffisant, défectueux (261, 11), médiocre, mal en point

(3oo, 44); pra-, quitter, renoncer à (120, 9), (pass.) être

quitté, échapper (2 17, 2).

hâra, m., le fait de prendre, d'empoigner (i5o, 7). —HAR.

HIMS, vb. : maltraiter (3 1, 7) ; vi-, id. (3 1, 6).HU, vb., offrir libation, sacrifier (1 g4, 3).HETH,vb. : caus., causer dommage à, compromettre (261, 9).hrï, f., honte, pudeur, retenue, chasteté.^ ^;-ipr>.

hlâda, m., sérénité, joie. f J>' ' '

'V;>/

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II. PALI-SANSCRIT.

N. B. Ne sont pas repris, en principe, à ce lexique les mots pâlis iden-

tiques aux corrélatifs sanscrits ou très aisément restituables sous la formesanscrite. — Les thèmes vocaliques (n°" i5i-i64 et.169) sont repris sous

la forme thématique ; les thèmes consonnantiques (n" 166-181), sous celle

du uomin. sg. ; les verbes, sous celle de sg. 3 du présent. Éventuellement,d'autres formes casuelles ou temporelles sont relevées en tant que de besoin.

1 a- = a- (négatif, devant toute

forme, même conjugable,v. g. ajânâmi «je: ne sais

pas »).2 a- = â- (devant double con-

sonne, v. g. 65).avisa—amca.

akkocchi = *âkrauksït.

-aM/ta=aksa (35, 1).akkhara (m., nt.)

= aksara.

tfM4âta=âkhyâta (84).akkhi (nt. )

= aksi (101, 2, décl.

sur vâri, 170,2).

agati, f., mauvais pas, erreur,

hérésie (299, 2).

agamâ=

agamat (aor. ).

aggtt=agra(93, 1).

a^=agni(79> *)•

aggini=Agm (7g in fine).

aggha (m., nt.)= argha (72,

ahgana, nt., concupiscence,

souillure, péché (i34, 7).ace- =

aty- (87, 1).

GRAMMAIREPALIE.

accali = arcati ( 7 2, 2).

accay a =atyaya.accha = rksa ( 2 5, 2, 101, 2).

acchali, il demeure (207, 2).accharà =

apsarâs (102).acchi = aksi, et cf. akkhi.

acchera =âçcarya (76, et

88, 4°).

ajapâla, m., n. pr. d'un arbre

légendaire (3a, 1).

ajja=

adya (121, 10).

a/)7i-=adhy-(87, i).

ajjhatta= adhyatman.

ajjhottharad=* adhy-ava-strnâti

(\98)."aiijati

= anakti ( 2 0 5 ).

«ii/'a&'À:a=*anjali-krt(cf. 25,2,

45, et S. 874, 1).

ajïna==anya (87).

amïatara, l'un ou l'autre,

un quelconque, un (122,

1, etc.).

«iïttâta=ajnàta (80).1 attha = artha ( 7 3 ).

11ISlPniMEBIENATIONALE.

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162 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

2 attha = &sta.u (77).atthâ=SiSthât.

atthi = asthi ( 7 7, 2), cf. akkhi.

atthila = âsthita (77, 2).addha = ardha (73).annava=arnava.

-anha (cp.)= -ahna (io4, 4).

atireka- (cp.), plus de.

aUla (cf. I) : nt., histoire du

temps passé, légende sainte

(i83, 1); loc., autrefois,

au temps jadis (183 , 2).1 aito = asta (77, *)•2 atta = âtta.

3 atta- = âtma- (7g, 2)•attâ = ëim.â (7g, 2).1 aW/i(i= atra (27 et g3, 3).2 attha = arth& (73).atthi= asti (77 et 200).atho ( 31, 5)

= *atha u.

addasa > addasâ = adarçat

(222, 2).addha = ardha (73).addliâ = adhvâ ( g 6, 3).addhâna (nt. refait sur l'ace, du

précédent)= addhâ.

adho (ace. 2i8)= adhas.

anucchaviya, cf. chavi.

anulthubha (nt.)= anustubh

(45,4).anutlra (refait sur anu tïram),

rive (16 5 , 1).anumatta, adj. (refait sur anu

mâtrâm, mais semble conta-

miné du sens de anu), tout

petit (246, 11).

anulomika, adj., cf. loman.

anta, m., nt. : ekam —(écrit en

un seul mot, io4, 6, ne pasconfondre avec ekantam),d'un côté, de côté.

awto=antar (48).anlarahila = antarhita.

antarâya (m.), fin, mort

(i34, 10), (cf. lat. interi-

lus).anlarârad =antarâya.ti (60, 1°).anlalikklia (nt.)

= antariksa

(60,2°).

apajita, nt., défaite (ig4, 2).— SI.

apâruta, adj., ouvert (112).

apissu (interrog. 128)= apisma et api svid.

apekkhâ apekhâ= apeksâ.

w=

apy(299, 1).1 appa-

=sip&- (63, 6, etc.).

2 (7ppa-=a-pra-(io5,o,etc).

appati-== a- prati- (g3 , 4).

appiccha, adj. (cf. 1 appa et

icchâ), très modéré dans ses

désirs, austère, ascète.

appila =arpita (72, 4°).

appiya= apriya (g3, 4).

apphuflha =asprsta (78).

abbuyha=

âvrhya ( 14, 2 5, 3,

etgi).abbha (m.. nt. )

= abhra (g 3,

abbhuggala=

abhy- ud -

gâta

(86).abbhuta = adbhuta (70, 2).

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LEXIQUE PALI-SANSCRIT. 163

abhabba =abhavya (go).

amata = amrta (25, 2 ).amba (235)

= âmra.

ambila = amla ( 9 4 ).ambho (interjection), en vérité !

oh ! (i5o, 7) cf. bho.

ammâ = ambâ (69, 2 ).amha- = açma- ( 8 3, 1).

ai/asffl (26 i,i4)=ayas (45 , 4).

ayir a = avya (114).

ayya= ârya (88, 20).

aranna (nt.)=

aranya.araha (etc.)

= arha (etc.),

.(67. 4

ariya= arya (88, i°).alla = ârdra (93, 3).

avyâpajjha (étymologie obscure,

forme en tout cas très

contaminée, 32, 5), adj.,

exempt d'accident, de souf-

france , etc.

asamvâsa, adj., t. t., privé de

cohabitation, exclu de la

communauté religieuse

(i-5o, 7).-

asayha= asahya (g 1).

astd=açîti (120, 6).

asmimâna, m., 32, 5.

1 assa = açva (g8).2 assa = asya (gén.).3 assa = *

asyât ( 2 5 0 ).assava = âçrava.

assu = açru (g3 , 6).aha (nt.)=ahan.aA<m=ahârsït.

a/tft=abhût.

âkâsa = âkâça (218).âkhâta =

âkhyâta (84).âdavika = âtavika (56 , i").âlavï = âtavï (121, 11).

ânâpesi (-ti), 5 g et 113.

âlumâ = âtmâ (67, 1).âdicca =

âditya (87).

âdiyad=

âdriyate (218).

âdu, âdo, 155, 3.

ânubhâva = anubhâva.

âma (interjection), certes, oui

(299> 0-

âyasmâ ( 2 2 , « âgé »), terme de

vénération et de politesseenvers un prêtre.

âroceti=ârocayati (65, 1).âvudha =

âyudha (4i).âvuso (4i et i33, 1).âsava = âsrava.

âsi = âsït (22g).

âha, âhu, âhum (48, 2 4o).

ikka=rksa (25, 2, et 101, 1).ikkhati— iksate.

imgha, interjection (121, 9).icc = ity (87, 1).icchati (207, 2, et 211).

î))aA'=ijyate(2og, 2).

Mya.ft=

rnjate (pour la forme

et)== ingati (pour le sens,

par contamination).ina = rna (25 , 1).

ilthatta, nt. (= *itthâ-tva cle

fait d'être ainsi »), la condi-

tion actuelle, l'existence en

ce monde-ci (3oo, 46).

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164 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

itthï = strl (67, 4).ilv = ity (4o, 2).

ida(b^,h°)^=idha.idha = iha «ici» (57., 3).

tWo.=indra(6g, 1, et 93, 3).

iriivija= rtvij (25,4, et

45, 4).iru (f.)=rc (25, 4, et 45, 1).

m=rsi(25, 1, et 61, 2).issara = ïçvara ( 21 ).

issariya=

aiçvarya (29, 2, et

88, W).issâ =

ïrsyâ (21, 10 3 ).issera =

aiçvarya (29, 2, et

88, 4°).

"

ïsâ, f., timon de charrue

(io4, i3).

ukkâ=ulkâ~ (jk).uccam =uccâ, cf. 45, 5.

ucchu = iksu (20).

M/'«=

rju (25 , 3).ullliâna = utthâna (77, 2).ulâra = udâ'ra (55, 2°).unha = usna (83, 2 ).w<tt= rtu (2 5 , 3).ultara, cpar., cf. 18 5 : vijaya-,

cp., n. pr., la Victorieuse

(trompe d'Indra, 260).udda = udra ( g 3, 3 ).uddha = ûrdhva (g6, 3).

udrïyana (nt. 260)=* ud-

drïyana, et cf. 1 DAR.

upanisâ (== upanisad, cf. 4 5,3 ),

cause, secret (217, 6).-

uparûpari=UipavYupavi (pléo-nasme d'accumulation).

upâhanâ ( f. )=

upânab ( cf.

45, 4).

uposalha=

upavasatha ( 116 ).

uppala=\i.tpa\a (36, et 70, 3).

uppâda=

utpa~da (70, 3).

ubbinaya=

udvinaya (g6, 2).ubbha = ûrdhva ( g 6, 3).

ubhayaltha=

ubhayatra.w5/w=ubhau (187, 2).

wy^âna=udyâna (87, 3).

uyyoga=

uàyoga (8j, 3).

usablia, 2 5, 3 : usabhor,

165, 10, cf. 5i-52.

w-sw(m., f.)= isu (20).

ussâva =avaçyâya (par conta-

mination de *ud- ?).ussukka =

autsukya (2g, 2).

û|7a,^/w=

upadhi (cf. i4, 4).

ekacca, un, un certain : pi.

ekacce, quelques-uns (299).eZâc&sa= etâdrça (120, 7).etta (ig4, 8), etlaka (260),

adj., si grand (admiratif)(1>.etlha = atra (27), là (182, 6).edtsa = ïàrça (2g, 2).enta, ppe, allant (267).erisa^edisa (58, 3°).esa =

esa(6i, 2, et i3g).(1>Le im'=imam qui précède est un ruse, abusivement employéen fonctionde

nomin.-acc. sg. nt. — En 298, le sens est nsi nombreux».

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LEXIQUE PALI-SANSCRIT. 165

esali—ésati (1 IS).ehiti, il ira (243).

o- = ava- (116).

ogha==

augha ( 2 6 et 35).1 ottha (m. )

= ostha ( g 3, 2).2 ottha (m.)

= ustra (g3, 2).olârika = au dârika.

odaka (nt.=

audaka), eau

(29, 2, et 235).

opamma=

aupamya (26, 4).ora =

avara(i 16).

oruyha=

avaruhya ( g 1 et 116).osadha — ausadha (26, 4).

kaccâyana==

kâtyâyana, m., n;

pr. d'un grammairien (i5).

kacchapa=kacchapa=

kacyapa

(87. 0-,-kattha — krsta ( 2 5 , a et g 3, 2 ).kaddhad = karsati (cf. 56, !°).karma (m.) =karna ( 8 2 ).Â;aK4a=krsna (2 5 ,2, et 83, 2).kata = V\ta (25,2).kattabba =

kartavya (280)./«i^â=kartâ (178, 2).kaltum = kartum ( 2 g 0).kattha (2gg, 3)=* katra,

où?

katvâ =krtvâ (283).kandad= krandati ( 2 g g , 1).

kappa=kalpa (74).

kappad=

kalpati (74).

kappiya=

kaipya (85-86).kabba =

\âvya (go).kamali= kramate (g3).

kamma (nt.)= karma (82, et

cf. 169).

kamnu{Zi, 8, et cf. 170).

kayakkaya (nt., 182,6), achat

et achat, trafic (par répéti-tion d'un dér. de KRÎ).

kayira (nt., 261, 5 )=

kârya.

kayirali =kriyatè (114).

&a!/ïra =kuryât(88, 2).

kayyâ =kuryât (88, 2).

kariyâ=

kuryât (88,2).

karïyad=kriyate ( 114 ).karond = kurvanti ( 2 0 3 ).kalala(nt., 262), boue.

kalïra (m., 298)= karïra.

/«îZfo.(3oo)=kalya (89) :

patta- (299,4)=

prâpta-,

agréé, approuvé.kallâna ==

kalyâna (89).kasati = krsati, et cf. kasi.

kasâva = kasaya.kasi = krsi ( 2 5 , 2, et 61, 2 ).kassaka = karsaka (10 3).

kassapa=

kâçyap 8(87, 2).kâlabba ==

kartavya (280).kâtum = kartum (290).

kâbya= kâvya (go).

/Mra?ia(==kârana, nt., Kcause »),. événement, circonstance

(235).kala, m., dans la locution

kâlam KAR, «faire son

temps, mo urir » ( 13 5, 3 ).kâlakata (=kâlakrta) et kâlam-

kala ( cf. le précédent),

mort, défunt.

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166 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

kâsâva = kasaya.

kâhad, kâhid, kâhïti, il fera

(243).kicca =

krtya (25, 2, et

. 979)-kiccha = krcchra (25, 1).kincana (= kim cana, mais

devenu substantif), nt., at-

tachement au monde, souil-

lure morale (261, 4).

kincâpi (=*kim ca api), quoi-

que, encore que (2gg, 2).kinâd = krïnâti (2o4).kinna == kinva ( g 5 ).kitti== kïrti (73).

kipilla (m.)=

pipïla (55).kibbisa (nt.) =kilvisa (g7).kimattham (235) : dans quel

but ? dans quelle intention ?

à quel propos ? pourquoi ?

kira = kila (60, 3°).

foWyâ = kriyâ (g2-g3).kililtha = klista (77 et g 4).

Mfl=krïdâ(g, 1, et g3).

kukkula, kukkula, m., cendre

chaude (262).

kujj]iali=kvadayati (87).kudda =

kudya.kuto (= kutas), comment?

(négation exclamative ,299,

0-kuddha.= kruddha.

kubbate, il fait (ao3).

kurule = kurute (203).kusala = kuçala (61, 2 ).kusinârâ (f.)= kuçinagara.kusïla = kusïda (56, 20).kuhinci (=*kuha cit), quelque

part, n'importe où.

kodha = krodha ( g 3 , 1).kosad = kroçati; avec â-, akko-

sati (g3, 1, et cf. 54).kosalla =

kauçalya ( 15 , 1,

26, 4, et 89).kv<zkuv = ko (42).

kliajja=

khâdya (87).khana = ksana (101, 2).-khata = *

-skrta (29g, 1).

khatdya=

ksatriya ( g 3 , 3, et

101).khallu- = krtu- (1 g 1).Manft=ksânti (i4 et 101).khandha = skandha (76).khamati (= ksamati ,101, mais

sens pass. 29g), il est ap-

prouvé, agréé, adopté.

khaya=

ksaya (101).klialati = skh.aiaû (75).*

khâti =khyâti '( 1 g 4, 8 ).

khâyita =khâdita (58, 20).khiddâ=krïdâ ( g 3, 1).-khita = -skrta I1'

(246, 8).

khipati=

ksipati (101).

khippa=

ksipra ( g 3, 4, et

101).

(1) Suivant la règle générale, on attendrait -khata (cf. ce mot), et khita répondraità sk. ksita, qui ferait aussi le sens; mais le parallélismeobligéde visamkhâraimpose-skrta.

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LEXIQUE PALI-SANSCRIT. 167

khïna = ksïna (101).

khlyali=

ksîyate (101)./c/wra = ksïra (101).khïla ( m. )

= Ma = kïlà

(56, 3°).Mw = khalu (n5).

khujja=

kubja (56, 3°).khudda = ksudra ( i o i ).

khup- < *khut- <

*khudh =

ksudh (120, 8).Mwra=ksura (101).

khurappa=

ksurapra.khela = kheta (56, i°, et

9'1)-Me£ta = ksetra (101).Mema = ksema (101).Mo = khalu (i i5).khv = khu = khalu (42).

gacchati=

gacchati (207, 2).

ganhati=

grhnanti (197, 3 ).

ganhâd=

grhnâti (2o4).

gwZta—gâtra (g3, 3).

gadrabha=

gardabha (183,

3)-

gantha=

granth a ( g 3 , 1).

ganthad=

granthati ( g 3,

ganclhabba=gandkarvdi (72,4).

gabbhara=

gahvara (57,

*gamati, il va, cf. aor. agamasi

(36o).— GAM.

gamma =-gamy a (277).

g-araAflft = garhati (67, 2).

gww=guru (22, 1).

#o/ia (m., nt.)=

grha (25,

2).

gahetvâ =grhïtvâ (27).

g-âwia=grâma (g 3, 1).

gâmanï (décl., 170, 4).

gârayha (277), cf. garahad.

gârava (m.)=

gaurava (maisrefait sur garu).

gâha =grâha ( g 3, 1).

gâheli =grâhayati ( g 3, 1).

gimha =grïsma (83, 2).

g-ï'm=agni (37).

gimha =grïsma (83, 2).

giribbaja=

girivraja (93, 5).

gilâna =glana (67, 1).

grôâ=grïvâ (g3, 1).

gula=g\ida (g et 2g8).

gunittha, guniyo, i85 , 4°.

gutla= gupta (70, 3).

gumba=

gulma.

go (décl. i64).

gotama=

gautama (26, 4).

gotta=

gotra ( g 3, 1).

golrabhû (décl., 170, 4).

goped=

gopayati (113 ).

gomika=

-gomika (dér. ré-

gulier de gomin).

ghara (m., nt.)=

grha (trans-fert d'aspiration).

gharam-esï, cp., qui désire la

maison, sédentaire, casanier,

solitaire (121, 8).

ghâiia=

ghrâna (g3, 1).

ghâtayati, cf. sk. HAN.

ghâyali,.pr. de GHRÀ.

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168 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

ca = ca(1).

cakka = cakra ( g 3 , i).cakkhu (nt: )

= caksus (49,101et 17 6 ) : d'où

cakkhumâ (= caksusmân), quivoit clair, voyant, sage.

cankamali — cankramati (210).caccara (nt.)

= catvara (96, 1).

cajad=

tyajati (87.).

m;)a^=tyajyate(87).

cancalali^sio).. .-.

caila =tyakla (273, 3).

caltâro. = catvâras (96, 1).cattàiïsa cattâlïsam = catvâri-

mçat (60, 2°).cattuni =

tyaktum (290).-canam.= cana (63,3).canda = candra ( 9 3, 3 ).candima (m.)

= candramâs

(18).camma (nt.) =. canna (82 et

169).

cariyâ=

carya (88, i°).cavali =

cyavati (86).

câ^a=tyâga (87).côrefi= cârayati ( 113).cinna = cïrna (82).cinâti = cinoti (202).cmleli= cintayati, (113).cunna = cûrna (82).

cMto(2)=cyuta(86).

cuMa=ksudra(g3,3, et 101,2).

ce = cet : yan —,186.

cha = sat (45, et 61, 2).chaka (nt.)

= çakrt (61, 1).chal=-- sat (45).cham (m. )

= ksana (101, 2 ).châtia = chattra ( g 3, 3 ).

chabbaggiya=

sadvargiya.chamâ= ksamâ (101, 2).

c/i«OT/fa(m.)=*çavaka(6i, 1).châcleli =

châdayati ( 113).

châpa= çâva (56, 2% et 61, 1).

chijjali=

chidyate (209,2 ).chidda = chidi'a (93, 3 ).chindad = cbinatti ( 2 0 5 ).chuddha = ksudra (9 3, 3, et

101,2).chetvâ = cheltvâ (286, 2).

jaggati=

*jâgrati, pour jâgarti,cf. 198.

jahgamali (210).-

jaccâ (instrurn.)=jâtyâ (87).

jannuka (nt. dér.) =jânu.1 jamma (nt.)

= janma

(81 et 169).2 jamma =

jâlma (82).

jalali=

jvalati ( g 5 ).

jahâli =jahâti ( 2 01 ).

jâgarati = jâgarti (cf. 67).

"jâna, ppe pr. moy. de jânâd

(268, 5').

(1) Ce petit mot n'est pas toujours une simple conjonction copulalive: il prendsouventunevaleurplus forte, soit «car* (sgp, 1), ou même (par confusionavecce?)Ksin(3oo, 38, où il se peut toutefoisque csi» soit sous-entendu).(2' Exactement,la cuti est le lakkhanade la morl.

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LEXIQUE PALI-SANSCRIT. 169

jânissâmi:(sg. i fut. de=jânâmi,cf. 2o4), j'y songerai, nous

verrons, etc. (formule dila-

toire, a35).

_/âyafî'=

jâyate(ig5).

jâlï=

jâlï (ou jvâlï).

jimha=

jibma {83, 4 ).

jiniia=

jïrna (82).

jita (ni., cf. JI), victoire ; apa-

(id.), défaite :ig4 , 2.

jinâti ( 2 o4 , 2 17).— JYÂ.

jimha=

jibma ( 8 3 ).

M«-Jiuva(gg).

jîtnAâ=

jyotsna (83, 3).—

'DYDT.

jutvâ .= dyûtva (286).

juhonli=

juhvati (201).

jetlha,jeyyo, 185, 4°.

j'otofe==

dyotati.— DYUT.

jhâna= dhyâna (87).

jhâyali=

dhyâyati (87).

;'%t=

dliyâyi( 87 )..."'

natta —jnâtra ( g 3 , 3 ).

natli =jnapti ( 7 0, 3).

natvâ =jnâtvâ (286).

iiâta =jfiâta (80).

nâlaka (dér. du précédent ,2 6 0),

parent, cf. nâti.

nâ^i =jfiâti (80).

nâtum =jnâtum (290).

ruina =jiïâna (80).

nâya=

nyâya (87 ).neva=eva (107)--nnu —T-nna (18 )

=-jna.

thatvâ = sthitvâ (286).

thapapeti, caus. de caus. (214).

thapayali( 15, 6 )>-thaped(z35)=

sthâpayati.thambha = stambha ( 7 7 )•

thahati, pr. thématique de STHA

(cf. 198) : aor. althahi lhahi

(pfo-,-245).~

thâd, pr. radical de STHA•

(201). .--. :.

thâtum = sthatum (77).'

thâna = sthâna (77).^ - "'

thânaso (== *sthânaças, et cf.

sthâne), à propos,-commeil faut, tout naturellement,

nécessairement (182 ,\ 1)."

thâpaped, caus. de. caus. (ài4).

thâped=

sthâpayati (1 i 3 ).

/to' = sthiti (77).

damsa= damça ( 5 5, 2°).dasati= daçati(55, 2°).

-

dahati = dahati ( 5 5, 20).dâha'== dâha ( 5 5 ; 2°).

takkara =tatkara (70, 2).

iaca (m.) =tvac (cf; 45,-4).

tacchalta =? taksaka (101, 2 ).

/aw/iâ =trsnâ(25 , 2, et 83, 2).

ladya= trtïya ( 2 5,

'1).

tato (=tatas), ensuite décela,

à cause de cela (120, 8)..

1 ta«a =takta(ii8).

2 tatla —tapta (118).

ta«/i« =tatra(n8).

/atoa (nt.)= tattva (118).

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170 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

tanond = tanvanti ( 2 0 3 ).

tappad =tapyate (86).lama tamo (nt. )

= tamas.

lamba = tâmra (93, h),

layo=

trayas ( g 3, 3 ).tarahi = tarhi (67, 2).tasati = trasati ( g 3 , 3 ).tasinâ = trsnâ (cf. 67).

taliam, tahim, adv., là, en cet

endroit (182, 7, et cf. kuha

> kuhim, etc.).tâtia = trâna ( g3, 3 ).tâdi = tâdrk ( 2 5, 1, et 44).lâdisa = tâdrça (25, 1).tâlisa = catvâriinçat (188).tâva= tâvat (45).ti = iti (37).ti- = tri- (g3, 3).likicchati = cikitsati (211).dkicchâ= cikitsâ (55, i°).titthati = tisthati (77 et 201).dna = trna (2 5, 1).dnm = tïrna (82).tinnam = *

trïnâm ( 14 et

.".'l87);iitikkhad = titiksate (101).titilia = tïrtha (21).libba — tïvra ( g 3, 5 ).timisa (nt. )

= tamisra (18).

tiriyam=

tiryak (45, 5).tiv- = tri- (4o, 1).Uni =trïni (g3, 3).uJia = tryaha ( 4 0, 1).luttha = tusta (77).tunhi = tûsnïm (83, 2 ).tumhe (ià'j), pi. de

tuvam = tvam ( g 6, 1).temeli = *

temayati (113 ).-tta (nt. )

= -tva ( g 6, 1).

fy=te(4i).

thaiidila = sthandila (77)-

*tharad, cf. ajjlwttharad et

STAR.

ihala (nt. )= sthala (77).

thï= strï(67, 4).thud = stnti (77)-

thûpa =stûpa (77).

thera = sthavira (77, 117).

daka (nt.) =udaka (37).dakkhinâ = daksinâ (101). _

dajjati, pr. thématique de DA

(=*dadyati, ig8).

dajjâ=

dadyât (182, 9).datihum = drastum ( 2 g 0).daddha= dagdha (55 et 70).dalha = drdha (2 5, 1).

DARH.

dadâti = dadâti (201).

daddallad=jâjvalyate (210).1 danla (m. )

= dant (45, 4 ).2 danta = dânta ( 14 ).dabba (m.)=darbha (56, 4°).dameli =

damayati (113 ).dammi = *dadmi (201).dava = drava ( g 3 , 3 ).dassali= dâsyati.dassana = darçana (1 o3 ).dassivâ = darçivân ( 10 3 ).dâni = idânïm (37, 2).dama (nt.)

= dama (16g).

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LEXIQUE PALI-SANSCRIT. 171

dâra (m.), dârâ (f.), cf. dârâs,

épouse (ig4, 6).

dâru(d. 170, 2-3)= dâru.

dicchati = ditsati (211).1 dittJia = dista ( 7 7 ).2 diltha = drsta (25, 1).3 dittha = dvista ( g 6, 2).ditthi = drsti (261, 11).dinna, vbl de DA, 275, 1.

dinnadâna, cp., le don donné,

libéralité, charité ( 218, etc.).

dipada=

dvipada (g6, 2).

dippati=

dïpyati (86).dibba =

divya (go).dibbad =

dïvyati ( g 0 et 2 0 7 ).

diyaddha =dvyardha.

diva, m., ciel (i64).

divâ, adv., de jour (= divâ).

disa, m., ennemi (g6, 2).disad = diçati (61, 1).disâ= diç (45, 4)..

disvâ= drstvâ (g6, 1, et 286).dissati =

drçyate (2 5, 1, et

86).

dtgha=

dïrgha (72, 1).

dxpa (m., nt.)=

dvïpa (g6,

2).

épi=

dvipï (g6, 2).

dïyati=

dïyate (20g).dukkata = duskrta (75).

duggad= durgati (72 , 1).duccarita = duçcarita (76).dullha = dusta (77)-

duliya = dvitïya.

duddina = durdina (72,3).duddha =

dugdha (70, 1).

dunnaya=

durnaya (82).dummedlia—durmedha (82).duve = dve (96, 2, et 187).dussad= dusyati (61 et 86).dûrakkha =

dùraksya.

dûsayati =dûsayati (cf. 2 34).

deti, il donne (19g, 2).deva (= deva) : un dieu'1'; le

ciel (32,4, 165, 1, etc.).1 dosa= dosa (61,2).2 dosa = dvesa (111, 1).dosinâ =

jyotsnâ (55, 1% et

cf. 67 et 83, 3). —DYUT.

dhamsed =dhvamsayati (g6,

3, et 113).

dhaja=

dhvaja ( g 6 , 3 ).dhamma = dharma (82).dhâvad = 1 dhâvati.

dhid = dhrti (25, 1).

dhiyyate=

dhïyate (20g).<fe^/« =

dhik(45).dhïlâ = duhitâ ( 181 ).

dhïyali=

dhïyate (209).dhota = dhauta (26, 4 ), et cf.

dhovad.

dhona (=dhâvanade2DHÂV?):le cp., jn 261, 14, signifie« grand pécheur».

dhorayha (m.)=

"dhavrayha=

*dharvayhà=* DHAR-VAH-

ya, bête de somme..

"' Le cp. dér. sadevaka, à la suite de loka (3i, 1-2), signifie «avec les [mondes

des] dieux».

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172 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

dhovad=<2 dhavati.

na-, se compose comme a-, avec

le même sens, v. g. ig4 , 6,

et 2 45.

nain = enam (i4o).nakkhaltha = naksatra (g3 et

îoi).

wa^«=^nagna(7g, i).

nahgara= nagara (109).

nahgala =*=lângala (60, 3°).nacca =.nâtya ( 87).

najjâ=

nadyâ (instr. 87 ).nattha = nasla ( 7 7 ).nanandâ = nanândâ (181).namassali= namasyati (86).

nayhali=

nahyati (91 et

207).narasabha — nararsabha (35).nahâna =

snâna(83, 3).nahuta (nt., cf. sk. ayuta? S.

176, 2 ), nombre représenté

par 1 suivi de 2 8 zéros(1>.

nâma (nt.)= nâma (16g).

nâvâ=nau (45, 4, et 164).nikkesa = niskeça (75).nikkha = niska ( 7 5 ).

niggahïta (6 et g3, 1).

nigrodha =nyagrodha (110).

nicca =mtya (87).

nitthubhad .= nisthïvati.

n iddâna = *riirdâna (72, 3 ).

ninna = nimna (81).

nipphala=

nisphala (78).

nibbâti'.= nirvâti ( g 7 ).nibbâna = nirvana (118).nibbittha — nirvista (97).nibbisad =xàr\içati. ==.-

nibbula, vbl irrégulier de nibbâti

(165, 2, et cf. 18).-

niya==

nija=

nija ( 58,1°).

nissaya (m. )=

*niçraya, sup-

port, attache (217, 7);. cf.

nissita = niçrita ( g 3, 6 ).nutthuhali = nitthubhad.

nûna (= nûnam), certes, je

suppose, j'aime aie croire.

netta = netra (g3 , 3).neltïka (

== *naitrika ), m.,

ouvrier qui creuse des. ca-

naux d'irrigation (31, 3).nhâna = snâna (83, 3 ).

1 pa =pra (g3, 4).

2 pa(nq8)=peyyâla.

pakâsed=

prakâçayati.

pakka=

pakva ( g 5 ).

pakkama==

p r akrama ( 9 3 ).

pakkha=

paksa (101,2).

pagabbha=

pragalbha (jk).

pacc-=

praty- (87, 1).

paccati =.pacyate (86).

paccanta =pratyanta (87, 1).

pacchâ==

paksa (101, 2).

pacchato=

pacchâ ( 15 3, 1)=

paçcât(75).

pa/<7=

prajâ(g3, 4).[1) Les bouddhistes, plus que tous autres Hindous, se plaisent à jongler avecdes

nombres qui défient l'imagination.

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LEXIQUE PÂLI-SANSCRIT. 173

pajâpatï (cf. prajapati), f.,

épouse (122,2).

PWaii=

padyate (87) : ni-,caus. (2 45), déposer, re-

mettre, faire rentrera domi-

cile.

panna=

prajna (80).

pannatla= *prajnâpta, vbl du

caus. de JNA.

panîiâ=

prajnâ (80).

panha=

praçna (83, 1).

paix=

prati ( g 3, 4, et cf.

'73).

pathama=

prathama (190).

pathavï=

prthivï (25,2).

patlhâya=

prasthâya (77, 2).

panïta (= pranïta), adj., ex-

cellent, exquis,' très goûté.

pandita, m., t. t., converti,

adepte de la doctrine boud-

dhique.1 panna

=parna (82).

2 panna=

panca (69, 2).1 pad (m.)

=pati.

2 pali= prati (g3, 4).1 palta

=pâtra ( 14 et g3 , 3 ).

2 palta±= prâpta (70 et 272).3 palta

=paptat (225, 3).

patd= prâpti (121, 6).

pattum=

prâptum ( 2 g 0).

patvâ=

*prâptvâ (286, 2).

pallia (= patha), m., chemin.

patthayad=

prârthayati.

paduma=

padma (67, 1).

padesa=

pradeça (63, 8 ).

padosa=

pradosa.

pana=

punar (22 et 48).

panna =panca (6g, 2).

pappoli=

prâpnoti (79).

pabbajad=

pravrajati (93, 5).

pabbala=

parvata (97).

pamâda=

pramâda ( g 3 , 4).

pariddava (= paridrava, mais

sens influencé peut-être parcelui de paridevanâ), m.,

lamentation ( 1g4, 7).

panbbâja=

parivrâja ( g 3, 5 ).

pariyatta=paryâpta.

pariyesati=

pari-esati.

pariyosâna = paryavasâna.

parisâ=

parisâd (45, 3).

palâta, vbl, enfui, mis en fuite,

cf. palâyati (260).

palâyad (260) : caus. (262).

paled=

pava\ti (26, 20, et 60,

pallahka=

paryanka (88, 3").

pallala (nt. )=

palvala ( g 7 ).

pavalta=

pravrtta (25, 2).

pavatli=

pravrtti ( 2 5,' a ).

paveni (= praveni, «tresse,

série », etc. ), f., patrimoine,biens héréditaires (165, 7).

pasamsâ==

praçamsâ.

pasâda (= prasâda), t. t., la

foi.

pasuta=

prasita. SA.

passa (m., nt. )=

pârçva.

passati=

paçyati (86 et

207).

pahûla=

prabhûta (57,3).

pâkala=

prakata.

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174 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

pâcana =prâjana, cf.

pâceti=

pâjeli (56, 20)=

prâ-

jayati cul mène».

pâli=

pâli(1 et 56, 1°).

pana=

prâna (g3, 4).

pâni= pâni.

pânï=

prânï (prânin).

pâtarâsa=

prâtarâça.

pâlu= prâdur (48 et 56, 20).

pâto=

prâtar (48).

pâpimâ=

pâpmâ (67, 1).

pâpunâti=

pâpunod= prâpnoti

(7g, 202, 2o4, 262).

pârâjika (cf. para et AS), adj.,t. t., méritant expulsion (dela communauté), passibled'excommunication (15o, 7).

pârula (vbl=

pravrta, et cf.

112), couvert (i83, 4).

pârupati (formation caus. sur le

précédent), il couvre.

pâli (= pâli, Kligne, rangée » ),f. : ligne d'écriture; texte

sacré; pâli (1-2).

pâsanisa=

prâçarnsa.

pâsâdika=

prâsâdika.

P'=api(37).

pittha (nt.)=

prstha (25, 1, et

77); abl. pilthilo, cf.

pitthî (f. )=

pittha (260).

pid- pilu-=

pitr- (180).

FF=

priya(g3,4).

pivad =pibad=

pibati (201).

pïled =pïdayati ( 9 et 113 ).

pïù =prïti ( 2 1 et 9 3, 4).

piiï=

pïtï (dér. de pïta, 21).

pucchad=

prcchati (25, 3, et

207, 2).

puma=

punya (87).1 puttha

=pusta (77)-

2 puttha=

prsta ( 2 5, 3).

pulta=

putra ( g 3, 3 ).

putlimâ (1 71), adj., qui a un ou

des fils (putla).

puthu=

puthag=

prthak (2 5 ,

3, et 45, 2).

puthuvï=

prthivï (25, 3 ).

puna=

punar (48).

punam=

punar (cf. 38).

punad=

punar (52, 1).

punadivase (loc), quand il fit

de nouveau jour= le lende-

main (218).

punar >punâ (48 et 52).

puppha=

puspa (78).

pubba=

pûrva (14 et g 7) : loc.,

auparavant, dans une exis-

tence antérieure.

pubbanha=pûrvâhna.

puma (décl., 168, 4).

puratlhima (cf. purastât, dér. de

puras), adj., oriental.

purisa=

purusa=

purusa (22et 61, 2).

pure=

puras (5o, 2) : avant

que > de peur que (29g.

0-putilalâ, cocculus cordifoiius,

sorte de liane en broussaille.

pûreti =pûrayati.

— 1 PAR.

pe (i65)=

peyyâla.

pecca =pretya (258).

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LEXIQUE PALI-SANSCRIT. 175

pela=

prêta ( et cf. vastu ), mort,revenant. — I.

peyyâla, nt. : ce mot, de dou-

teuse origine (=paryâya?),

équivaut à notre «etc.» et

tient lieu des fastidieuses re-

dites qui émaillent partoutles écrits bouddhiques; cf.

2 pa,pe et la.

peseti=

presayati.— 2 IS.

pokkliara=

puskara (cf. 29, 2).

potheli=

sphotayati (56, 4°,

78,55, et transfert d'aspi-

ration).

porisa=

purusa ( 2 g, 2).

posa=

purusa (114).

phandali=

spandati (78).

phandana=

spandana (78).

pharasu=

paraçu ( 5 6., 3°).

pharusa=

parusa (56, 3°).

phalila=

palita (56,3°).

pliassa=

sparça ( 7 8 et 10 3 ).

phassukâ phâsukâ=

pârçukâ

(56 et 1 o3).

phuttha=

sprsta ( 2 5, 3, etc. ).

phussita=

puspita ( 78 ).

bandhati = badhnâti (2 0 5 ).bala = bala : (182 , 12) force>

nourriture, aumône ? ou bien

pour bali = bali ?

bâ- = d\'â- (96, 2).bârânasï = vârânasL

bâhad = bâdhati (57,2 ).

bujjhad= budhyati (87).

bubbulaka = budbuda (70,

-beda = -veda (45, 1).

%-=vy-(9°)-brahâ = biiiân (25, 4 ).brahma (décl. 167).bruvi, sg. 3 aor. de brûli.

brud = brute (199, 1).

brûhayati=

bnnhayati (r>w,2 5, 3, et allongé par com-

pensation du m, 108).

bhagavâ (décl. 171 sq. ).

bhagga=

bhagna (79 et 275).

bhaiijati= bhanakti ( 2 0 5 ).

bliane (sg. 1 moy. de bhanati

=bhanati), dis-je (exclama-

tif).bhata (etc.)

= bhrta (etc.).bhalla = bhakta (70, 1).bhadante ( 106, et cf. 133, 2).bhadda = bhadra = bhadra.

bhanta = bhrânta. — RHRAM.

bhante, 106, et 133, 2.

bhabba =bhavya ( g 0).

bhamara = bhramara ( g 3, 4).

bhariyâ=

bhâryâ (88, i°).bhavam (décl., 173, 1).bhassali = bhraçyate : aor.

abhassi bhassi (218).bhassara = bhâsvara (98).bhâtà (décl. 180)

= bhrâtâ.

bhâli- bhâtu- = bhrâty- (180).bhâsad = bhâsati (61, 2).bhâsâ = bhâsâ.

bhâseti =bhâsayati (113 ).

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176 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

bhiniseti = bhisayati.bhikkhû = bhiksu (101 et

157, 2).bhindad = bbinatti ( 2 0 5 ).

bhiyyo=

bhûyas ( 2 3 ).

bhïyo= bhùy as (23).

bhunjad ( 2 0 5, déjà sk. ).1 bhutvâ = bhutvâ (i4).2 bhutvâ ==bhuktvâ (70, 96).bhusa = bhrca (25, 3, et 61,

1 Wm(f.)= bhû (décl. i63).

2 Wm(f.)=

bhru(g3,4).

bhesajja= bhaisajya (26, 2 ).

blw = bho < bhos.

bhojja = bhojya (86).bholo (gén.)

= bhavatas (173,

bhovâdi (=*bho-adi) ou

bhovâdî (= *bho-vâdin), adj.,

qui commence en disant bho,

qui interpelle par bho (sobri-

quet ironique donné par les

bouddhistes aux brahmanes,

261,4).

mainsa = mâmsa ( 14 ).makasa = maçaka.makkata = markata (72, 1).

maga=

mrga (25,2).

magga=

mârga (1 h et 7 2 , 1) :

addhâna- (29g, 1), granderoute.

macca =martya (72,2).

maccu =mrtyu (87).

maccha =matsya (102).

macchara = matsara (102).

majja= madya ( 8 7).

majjâra= mârjâra (72, a),

majjha =madhya (87).

majjhima= madhyama (110).

manjerika, nt., n. pr. de la ville

mythique des demi - dieux-

serpents (260).mannati = manyate (87).1 ?nata = mata.

2 mata = mrta : nt., la mort

(122,6).ma#fl=mâtrâ (14 et g 3, 3).malti-= mâli- (261, 4).

manâpa=

manaâpa.manussa = manusya (61 et

86).

manteli=mantrayati.

marali, vb., il meurt. — MAR.*

masad^mrçati ( 2 5 et 61).1 massu, forme correcte de

mâssu.

2 massu = çmaçru ( g 3, 6 ).maham (173, 3 ), cp. mahâ-

(32, 2).

mâtâ, f., mère (décl. 181).inâti- mâtu- = mâtr- (180-

181).

mâped, caus. de minâti.

mâreti, caus. de marali.

mâssu, prohibitif, contaminé de

ma sma et ma svid (221),et cf. massu.

miga =mrga ( 2 5 , 1).

micchâ-— mithyâ ( 87 ).mitla = mitra ( g 3, 3).

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LEXIQUE PALI-SANSCRIT. 177

minâd=* mimâti (mimïte) dis-

similé sous l'influence des

verbes de ge classe (2o4).— MA.

milinda, n. pr., Ménandre

(54).

mugga=

mudga (70, 2).mucalinda=mucilinda.

muccati=mucy ate ( 2 0 g ).

*mujjali= maijati (cf. 18).muta = mata : nt., pensée

(217, 4).muli=mati (18).mutta = mukta (70, 1).muddha (m. )

= mûrdhâ ( 14 et

72).musâ = mrsa (25, 3, et 61).mûlha= mûdha ( g ).metta = maitra (26, 2, et

93, 3).

medhittlia, medluyyo, i85, 4°.

meraya=

maireya (26, 2 ).

moggallâna=

maudgalyâyana.

ya=

ya : yam, nt. adv., que,

puisque, lorsque, etc. ; yena,instr. adv., où.

yanna^= ya]na (80).

yathâkammam, nt. adv. : —

gâta, qui a eu après sa mort

le destin conforme à ses

mérites et démérites (2 45).

yatilia=

yatra : réduit au sens

de «que», 121,11.

yadi, si (interrogatif= allem.

oh, 121, 9):—m, ou bien.

yadiva (194, 7 )=

yadi va.

yâpeli=

yâpayali ( 113 ).

yâva=yâ\at (45).

2/w;)'«fc'=yujyate(209).

yujjhad=

yudhyati (87).

yunjate=

yunkte ( 2 0 5 ).

yeva = e\'a (107).

yo/eïï==yojayati(ii3).

yotla=xoktra (70, i,et g3 , 3).

yobbana = yauvana (26, 4).

ramsi = raçmi (83, 1).rakkhâ = raksâ (101).

raja (nt.)=

rajo=

rajas (175).

ra/;«=râjya (86).

rajjuka, m., cordon (rajju).raiino (gén.) =^râjnas.rattha = râstra (g3, 2).ratana = ratna (67, 1).raid (f. )

= râtri ( g 3 , 3 ).

ramessad, fut. de ramati (con-taminé de ramed caus.?).

raya (m. )= rai (45, 4, et

i64).1 7'«sa=rasa.

2 -rasa = -daça (58, 3°).rassa = hrasva (67, 3).rahacla (m.)

= brada (67, 3).

™;ïy«=

râjya (86).

râsi^râçi (61, 1).rukuma=rxikina (79).rukkha = vrksa (101 et 112).runna (vbl de RUD ), nt., pleurs,

larmes(i82,io).rundhali=mnaddhi (triple cor;-

jugaison, 2o5).

UIIAMHAI1IEPAUli. 1'imiT.iMEim:»ATIu^.^l.p:.

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178 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

rumma = rukma ( 7.9 )•ruhali rûhad (260)

= rohâti

(cf. 2g, 2).

ta (29g et %oo)=peyyâla.lakkha = lalsa (18g).lakkhana = laksana (101).

lacchad=lapsyati (102).lattha (alaltha), 2 25, 2.

laddha = labdha (70, 3, et

2?3).ta(^/iMTO=labdhum (2go).

lapayad ( 13 4, 5 )=

lapati.

labbhati=labhyate (86).

labbliâ, il est permis (278).

-I«sa=-daça (60, 2°).

to/ra=laghù (57, 1).

lâlapali, lâlappad ,210.

litta =lipta (70, 3, et 273).

lippali=

lipyate (86).fetaa=lïdha (g et 273).

Ztt/jaft= rujyate (60, 2°).luddha= lubdha (70, 3).lelhum = ledhum (g et 2go).

%p=

lehya(gi).

fote'=lokayati (113 ).hma (nt.)=loma (16g).

1 va=i\a (37).2 ua=eva(37).3 va=va ( dans yadiva).w»isa = vamça (61 et 100).

vagga = \arga (72, 1).wzeî, f., parole (io4, i4).

VAC.

vaco (nt.)= vacas (175).

vaccha = vatsa (2 46 , 11 ).

Myafa'=vraj ati ( 9 3, 5 ).

vajjati=*var]ati (vrnakti, 2o5

et 218).valta = vrsta ( 2 7 3 , 5 ).vatlati = vartate (72-73).

»a//i = varti (72-73).vaddhali = vardhati (73).

wa^/M=vi'ddhi (2 5, 3).vanna = varna (82) : éloge,

louange (260), cf. varna-

yati.1 vata = vrata ( g 3, 5 ).2 vata=vata.

1 #ai!ta=vrtta (io4, i5).2 «ato = *

vapta (upta),semé.

valtad=vrartate (72-73).vatlum = vaktum (290).1 wztt/M, vbl de 2 VAS.

2 vattha = vastra (77 et 93).1 vatthu = vastu (22 et 7 7 ).2 vatthu = vâstu (i4 et 22).«ztoâ=uktvâ (96, 1).vaddalikâ= *vârdalikâ (i4 et

72).vadd]iana=Yardla.an& (72).vadhad, pr. thématique de

VADH : aor. avadhi vadhi

(227):vanatha (cf. 1 et 2 vana), m. :

brousse forestière ; désir, con-

cupiscence (jeu de mots,

246, 11).vanta = vanta ( 14 ).

— VAM.

vappa (m.=*vapya), semailles.

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LEXIQUE PALI-SANSCRIT. 179

vammïka = valmîka (82).

vaya ( nt. )=

vayo =vayas.

valâhaka = balâhaka.

vasa(jn., nt.)=vaça (61).

vasâ=vaçà~ (61, 1°).vassa (m., nt.)=varsa : pluie,

saison des pluies ( 2 g g ) ;année.

vassati = varsati (61 et 10 3 ).

vâla^= \yâla (90).vâditta=vâditr a ( g 3 , 3 ).vâdeli = \h~da\ati: faire parler;

jouer d'un instrument de

musique; vbl, nt., musique

(64,7).

vâyâma= vyayama (90).

vâraka, m., pot, jarre (235).vâred =

vârayati ( 113 ), et cf.

vunâd. — 1 VAR.

vâseti = vâsayati.— 2 et

3 VAS.

TO))'afo'=vidyate (209, 2).

vijjhad=

vidhyati (87).vinnâna =

vijnâna (80).

vidati(pr. thématique de 1 VID),il sait, il reconnaît.

vidisâ=vidiç, et cf. disâ.

vidû, adj., savant (177)-

viddasu, adj., savant (177)-t/wta7ia= vïdhra (i4 et g3, 3).

vidvâ, adj., savant (177)-

vipâka (cf. vipâka), m., consé-

quence funeste.

vipâceli=\ipâcayati (cf. vipâkaet PAC), il se désole, il est

affligé, irrité.

viya=iva (118).

viyagga=^agra(3q).

viyaûjana=vyan]ana.

viriya =vïrya ( 14 et 88 ).

visa (nt.)= visa (61, 2).

visamkhâra (cf. samskâra),m., dissolution, anéantisse-

ment.

visamkhila, cf. -khita.

visaia = visrta (25, 2 ). .

visati=viçati (61, 1).visatdkâ (cf. 1 satta), f., atta-

chement, concupiscence.visïïka, nt., spectacle, divertis-

sement (64, 7).

visesa=viçesa (61, 1-2 ).

-vissa=-viçya ( 6 3 et 8 6 ).vihed = bibheti (57, 3, et

58, 4).vïmanisati (dissimilé avec in-

fluence du préf. vi-), et

vïmamsâ=mïmâmsâ.

wsaft'=vimçati (108 et 188).

vuccati=ucyate (22 et 8 6 ).vutthi=vrsti (25, 3, et 7 7 ).vuddha = vrddha (25,3, et

78).OTîâft = vrnoti (202 et 204).vwta=vrta (25, 3).vulta=ukta (22 et 70).vutd= vrtti ( 2 5, 3).vuttitthad = uttisthati (22, 2).vuddhi= vrddhi (25, 3).

vuyhati=

uhyate (22,2).

vMSîta=usita ( 22 et 61).

«e=vai(26, 2).

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180 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

vellwd=vestayati (77 et n3).

t>eta=venu(5g, 2).

vedagu vedagû, adj. (le 2e terme

=-ga), qui est parvenu à la

pleine science (217, 6).veded = vedayati (aor., 120,

5).

veyyâkarana=vaiyakarana.vera = vaira (26, 2).veramarû=vairamanï.

vesa=vesa (61, 2°).vessanlara=* vaiçvamtara.

voca (avocat), aor. de VAC.

voroped= vyavaropayati (go,

n3 et 116).— RUH.

vohâra =vyavahâra (90).

vyagglia.=

vyâghra ( 14 et

93> 0-

1 sa=sa(i3g).2 sa = sva (i4g).3 sa =

çvâ(i68, 3, 3°).4 sa-=sa- (v. g. 3i, 1).sanisad= çamsati (61, 1).saka=s\a\.a (i4g).s«/am=sakrt (25, i,45, 5, et

1 g 1) : au sens du fr. s une

fois que» (260).1 saMa = çakra (61 et g3).2 sakka =

çakya (61 et 8 6 ).3 sakka =

çâkya (i4 et 86).sakkaccam =

satkrtya (gér. in-

décl. devenu adv., cf. 45,5), avec égards , respect,

gratitude, etc.

saklcad ^çaky aie (61 et 86).

sakkâ, il se peut (278).sakkâra=satkâra (70, 2 ).sakkunâd = çaknoti (7g et

204).sakkoti = çaknoti (7g et 202).sakkharâ= çarkarâ (72, 1). .

sakkhiti =çaksyat\ (110).sakkhï=sâksl (i4 et 101).

sakya=

çâkya (i4 et 86).sakhâ ( décl., 17g, 3 )

= sa-

khâ.

sagga= svarga ( 3 0. 72 et

98)-

sawÀ7fc7=çankha (61, 1).sahkhala=samskrta.

sahkhâra = samskâra.

sace (cf. ce, locution généraliséedes phrases nombreuses où

le verbe conditionné avait

pour sujet un démonstratif

msc), si.

sacca =satya (87): saccam...

« est-il vrai que. . ? »

1 sayya^!=

*sarjati=srjati.2 saj/jaf{=sajvate.

sajju=

sadyas (18 et, .87 ).

sa/)k!=sajjayati(ii3).sancicca =

samcitya (87).sannata =

samyata (87).sannâ =

samjnâ (80).

sannâla=samjnâta (80).1 saltha=* srasta = srsta.

2 saltha = sastha (61, 2).samlhâna. = samstbâna (cf. 77,

2) : abrègement prosodiqueen 165, 9.

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LEXIQUE PALI-SANSCRIT. 181

sanda = sanda (61, 2 ).1 sata =

çata(6i, 1, et 18g).2 sala = srta (25, 2 ).3 sata = smrta,

satam (gén. pi., 173, 2).sali =smrti (2 5 , 2).

satittha, satimâ (= smrtimân ),

satiyo, i85, 4°.

1 satta = sakta (70, 1).2 satta =

sapta (70, 3, et

187).satli= 1 et 2 çakti.

sat lu=çatru ( g 3, 3 ).1 saltha, adj. (

*sa-artha ) et m.

(= sârtha) ; cf. aussi satthaka

(i84) : appa-(io5, 7), avec

une faible suite.

2 satlha = l2 castra (61, 77 et

93)-3 sattha = castra ( 14, 61, 77

et g3).satthâ = çasta (77 et 178).satthi ( nt. )=sakthi (70, 1).

satthu=çatru ( 9 3, 3).sadda = cabda (61, 1, et 70,

3).saddala =

çadvala(i4etg6, 2).saddahâna ^= craddadhâna

(57> »)saddha = 1 çraddhâ (61 et

93, 6).saddhâ = 2 craddha (61 et

93, 6).saddhim = sardham ( 1 h , 18 et

72).sanantana = sanatana.

1 sa?ita = san (décl., 173, 2).2 s«Mta=çânta (i4 et 61).3 santa = cranta (i4, 61 et

9.3)-sanli= çanti, et cf. 2 sa?ita.

s«îift/ca(adj. dér. de sk. sa-j-anti« proche »), voisin (gén.) : loc.

adv., près, tout proche.santhava = samstava (72).

sapatta (adj.)=

sapatna (79,

sop^a.=

sarpa (72, 4 ).

sappanna= *

saprajna (93, 4).

sappâya=saprâya ( g 3 , 4 ).

sappurisa=

satpurusa (70, 2).sabba = sarva (97).

sabbhi=sadhh\s(ij3, 2).samana = çramana (61 et 93).samatikkama = samatikrama.

samannâ- (262)= saman va-.

sa»ta" (=samâ), f., année: nt.

adv. satamsamam, cent ans.

1 samâna=samâna.

2 samâna, étant (269).samudda = samudra ( g 3 , 3).samodhâna = samavadhâna

(n6).

sampavedhï, adj. (cf. vedha et

VYATH,et56, 1°), suscep-tible de vaciller, ébranlable.

samphassa=

samsparça (78 et

io3).sammad =

çâmyate (i4 et

86).sammad = sammâ (52, 1).sammannah =

sammany ate.

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182 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

sammâ (sammad 52)= samyak

(45 et 86).sammuti= sammati (i8).

sayam=svayam (98 et i48).

sayad (pr. thématique)= sed.

sayana=çayana (61, 1).1 sara = çara (61, 1).2 sara=svara (98).s«raKa = çarana (61, 1) : -ga-

mana (nt., 16 ), la professionde foi bouddhiste.

sarafo = smarati; cf. sali.

sarabhanna, nt. (cf. 2 sara et

BHÂN), sorte d'intonation

ou de récitation bouddhique.salla (m., nt. )

=çalya.

sallàpa=

samlâpa ( g 4 ).1 savana=sravana.

2 savana=çvavana.

savhaya = sâhvaya ( g g ).sasa = çaça (6i3 1).sassû = çvaçrû (61, g3 et g8).sa/ta (ace, 126, 3).sahaii (sg. 3 opt. sahelha,

63, 8).sahassa = sahasra ( g 3, 6, et

18g): sous-entendre gavam,

ig4, 3.

sâ = çvâ (168, 3, 20).

sâkiya= çâkya (61 et 86).sâdu = svâ~da (98).sâmanna = "

çrâmanya=

( pourle sens) çramana.

sâmika=-svârnika ( g 8 )=( pourle sens) svâmî.

sffmï = svârnï (98).

sâyanha=sâyâhna (83, 4 ).

sâyati, vb. (216), il goûte, il

savoure : cf. sâdu.

sâralla = samrakta (108).

sâradika, adj., cf. çârada.

sâriputta=

çâriputra.

sâfo=syâla (86).sali (m. )

= çâli (61, 2).sâvaka = çrâvaka (61 et g3).sâvatthï = çrâvastï.

sâsana = çâsana (61, 1).sâhu= sâdhu = sâdhu (57, 2).sî = asi (37).sikltJiâ= çiksâ (61 et 101).

sigâla=

srgâla (25, 1).

sihga=ÇThga (25, 1).

sihghâtaka=

çrngâtaka.sincati = sincati : écoper (un

navire qui fait eau).s!fôa = sikta (70, 1, et 261, 2).sithila = çith ila ( 61, 1).siddhattha = siddhârtha.

sineha = sneha (67, 3 ).sî?ma = sanna (275).sibbati =

sïvyati (90).

smnisapa=

sarïsrpa.sirimâ (=çrïmân), adj. dér. de

sirï=çvl (67, 3).

st'ta~=çilâ (61, 1).siloka = çloka ( 61 et 6 7, 3 ).

sïgha=

çïghra (61 et g 3 ).sïta = çïta (61, 1).sïta =

çïla(6i, 1).sïsa (nt.)=çïrsa.

sT/w=siipha (108).1 S!*^SU.

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LEXIQUE PALI-SANSCRIT. 183

2 su=svid (sma, 221).sukka = çukra (61 et g 3 ).sukhuma=s\ïksma (67, 1).

suggad (d'après duggati)'== su-

gati.suci = çuci (61, 1).

sujjhati= çudhyate (87).«m?ta =

çûnya (i4, 61 et 87).sutthu = susthu (.77).

sunâti=çrnoti ( 2 0 4 ).sunod = çrnoti (202).suta = çruta (61 et 9 3, 6).1 sutta =

sapia (70 et 118).2 sutta =

syûta (118).3 sutta = sùtra ( 14 et g3, 3)./i szrfta=sùkta (i4 et 70).suttanta = sùtrânta.

swfoâ=çrutvâ (61 etg3, 6).suddlwdana = çuddhodana.

suna, m., chien (168, 3, 1°).

supati=svapati (111, 2).

sM^j?a=

çûrpa (61 et 72, 4).subbata = suvrata ( g 3, 5 ).sumana = sumanas (décl. 175).

suyyad=

çruyate (20g).

suriya =sûrya (%3 et 88).suvatthi= svasti ( g 8 ).suvâmï= svâmï ( g 8 ).sww = çvas (5o, 2, et 98).swsM= çiçu (20 et 61).sussati =çusyati (61 et 86).

sussûsad=çuçrûsate (211).

sussusâ=çuçrûsâ (61 et 93).

suna, m., chien (168, 3 ).

sûyati =çruyate (20g).

SMta=çûla (61, 1).sekha = çaiksa ( 2 6, 2, et 101).se/_taa= çrestha ( 185 , 4°).seta=çveta (61 et g 8)..sed=çete. ( 61 et 19 g).se/ta (nt.)

=sayana (113).

se?ta = senâ.

set/ya=çeya(6i, 1).

seyyo=

çreyas (18 5, 4°).•se/a=çaila (26, 2, et 61).

sesa=çesa (61, 1 et 9).soka = çoka (61, 1).socati= çocati (61, 1).

so/asa = sodaça (g, 43 et 61).sowfl, m., chien (168, 3).sonna = suvarna (3oet 111).1 sota (m., nt.)

= srotas.

2 sota (nt.)= çrotas.

sotâpatd (cf. 2 sota etpatd), f.,

acquisition d'ouïe, conversion

à la doctrine(1).

sotum = çrotum ( 2 g 0 ).sotthi= svasti (77 et 111).somanassa=sau manasya.soracca =

sauratya (26 et 87).

sovaggika, adj. (3o).

sovanna, adj. (3o).svaiina= suvarna (111).svâtana = çvastana : dat. adv.

(ou sousrentendre le mot

« repas»), 218.

svâham =so'ham(42).

sye=çvas(5o, 2, et g8).

(" Ou bien l'interprétation par 1 sota, cf. la Préface, IV, 3.

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184 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

hatmati— hanyate (87)./ïaMa=hasta (77).hatthï = hastï (77).lianda (exclam.)

= hanta.

havi(nt., décl. 176).liave ( exclam. )

= ha vai.

hila, nt. : dat. de but, 182, 11,

cf. 12 5, 1.

hiyyo=

hyas ( 5 0, 2).

hiranna=h\ranya (87).

/w'rl=hrï(67, 3).hilâda=hlâda ( g 4 ). "f> r>,

/wn«,vbldeHÂ.

/wyo= hyas (5o, 2).

hettliâ = adhastât (27, 37 et

"57).

hetu,heto, à cause de (167, 1).

hessatii il sera (2 43).hoti = bhavati (57, 116, îgg

et 206).hotum = bhavitum = bhavitum

(2 go).

hohili, il sera (243).-

hphissati, il sera (2 43).

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SPECIMENS D'ÉCRITURES PÂLIES.

I. — CARACTÈRES CARRÉS.

VOYELLES.

n m ? i) a I, e &

a â i î u û e o

Signe de nasalisation (niggahïta).

'.!_' m .

CONSONNES.

Gutturales ..... m a n ui c

k kh g gh h

Palatales o co c ai ;M

c ch j jh n

Linguales u u q u an

t lh d dh n

Dentales ai A + o ^

t th d dh n

Labiales a ta o n n

p ph b bh m

Semi-voyelles. m s m S «

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Page 224: Henry.1904.Précis de grammaire pâlie, accompagnée d'un choix de textes gradués.pdf

186 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

II. — CARACTÈRES BIRMANS.

VOYELLES.

Initiales. ra 530 . CT <rf p g @ G@°

Combinées. // _o — — _ — G_ G_OL IL

a a t ï u û e o

Signe de nasalisation (niggalûla),

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CONSONNES.

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Palatales © 33 o. 03 po

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Page 225: Henry.1904.Précis de grammaire pâlie, accompagnée d'un choix de textes gradués.pdf

SPÉCIMENS D'ÉCRITURES PALIES. 187

III. — CARACTÈRES SINGHALAIS.

VOYELLES.

Initiales. qp qp (g °& c C1 ô'

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Combinées. // _o — 2. — — ®—. ®_o

a â i ï u û e o

Signe de nasalisation (niggahïla).

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Page 226: Henry.1904.Précis de grammaire pâlie, accompagnée d'un choix de textes gradués.pdf

188 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PALIE.

IV. — CARACTÈRES CAMBODGIENS.

VOYELLES.

Initiales. S$ §-^3 Q> Q\ % % d %

Combinées. // _^ ^ 2 _ _ <?_ 21 II

a â i ï u û e o

Signe de nasalisation (niggahïla).

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CONSONNES.

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SPECIMENS D'ÉCRITURES PALIES. 189

V. — CARACTÈRES SIAMOIS.

VOYELLES.

Initiales. fl ou 6 B1 fi fi B B ifi îfi

Combinées. // 1. _1 L _ _ _ i_ î_

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Signe de nasalisation (niggahïla).

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CONSONNES.

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190 PRÉCIS DE GRAMMAIRE PÂLIE.

REMARQUE.

Il a paru impossible d'entrer ici dans le détail des ligaturesextrêmement variées que peuvent former entre elles les consonnes

ci-dessus. Elles n'offriront d'ailleurs aucune sérieuse difficulté à

celui qui se sera rendu maître de la langue; car elles sont, somme

toute, à raison des particularités de la phonétique pâlie, en nombre

beaucoup plus restreint que dans l'écriture sanscrite, en sorte

que, dans le cas d'un graphisme correct, les chances de confu-

sion restent minimes. Quant au déchiffrement de manuscrits peulisibles, ce n'est naturellement point un exercice de débutants.

EM.

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ERNEST LEROUX, ÉDITEUR, RUE BONAPARTE, 28.

PUBLICATIONS

DE

L'ÉCOLE FRANÇAISE D'EXTRÊME-ORIENT.

I. Numismatique annamite, par le capitaine Désiré LACROIX.Un volume

in-8" et un atlas de médailles s Q5 fr.

H. Nouvelles recherches sur les Chams, par Antoine CABATOS.Un

volume in-80, figures et planches 10 fr.

III. Phonétique annamite (dialecte du Haut-Annam), parL. CADIKRE.de la Société des Missions étrangères à Paris. Un volumeiu-8° 7 fr. 5o

IV. Inventaire des. monuments historiques du Cambodge, par lecommandant E. LUSETDELAJONODIÈRE.Un volume iu-8° illustré, ta fr. :

V. L'art gréco-bouddhique du Gandhâra. Étude sur les origines de*influences classiques dans l'art bouddhique de l'Inde et de l'Eifreino

Orient, par A.FOOCHER.Un volume in-8" richement illustré. (Sousprtxue.)

SÉRIE IN-FOLIO.

Atlas archéologique de l'Indo-Chine (monuments du Champa etdu Cambodge), par le commandant E. LUSETDELAJONQPIÈBE.Un vohinie.in-i'olio, avec cartes, cartonné. . 19'fr.

BIBLIOTHÈQUE

l>E L'ÉCOLE FRANÇAISE D'EXTRÊME-ORIENT.

I. Éléments de sanscrit classique, par Victor HKMM,professeur àl'Université de Paris. Un volume in-8" j o fr,-.-

' ' t

II. Précis de grammaire pâlie, accompagné d'un choix de textes

gradués, par Victor HKMH. professeur à l'Université de Paris. Unvolume in-8" to fr.

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TABLE DES MATIERES.PREFACETABLE DES MATIERESTABLE LITTERAIRE1. CHAPITRE PREMIER. Alphabet et Prononciation17. CHAPITRE II. Les Voyelles et Diphtongues33. CHAPITRE III. Les groupes de Voyelles43. CHAPITRE IV. Les Consonnes44. SECTION PREMIERE. Consonnes finales45. § 1. Explosives46. § 2. Nasales48. § 3. Semi-voyelles49. § 4. Spirantes51. § 5. Consonnes finales épenthétiques53. SECTION II. Consonnes initiales et médiales55. § 1. Explosives59. § 2. Nasales60. § 3. Semi-voyelles61. § 4. Spirantes66. CHAPITRE V. Les Groupes de Consonnes69. SECTION PREMIERE. La deuxième consonne est une explosive70. § 1. Explosives entre elles71. § 2. Semi-voyelle + explosive75. § 3. Spirante + explosive79. SECTION II. La deuxième consonne est une nasale79. § 1. Explosive + nasale81. § 2. Nasales entre elles82. § 3. Semi-voyelle + nasale83. § 4. Spirante + nasale84. SECTION III. La deuxième consonne est une semi-voyelle85. § 1. La semi-voyelle est y92. § 2. La semi-voyelle est r94. § 3. La semi-voyelle est l95. § 4. La semi-voyelle est v100. SECTION IV. La deuxième consonne est une spirante106. CHAPITRE VI. Les groupes de Voyelles et Consonnes(119. Tableau d'équivalences du Sanscrit au Pâli123. CHAPITRE VII. Généralités sur la Déclinaison136. CHAPITRE VIII. Déclinaison pronominale137. SECTION PREMIERE. Pronoms sexués139. § 1. Démonstratifs143. § 2. Relatifs, interrogatifs et indéfinis145. § 3. Dérivés de pronoms147. SECTION II. Pronoms personnels151. CHAPITRE IX. Déclinaison nominale: thèmes vocaliques152. SECTION PREMIERE. Voyelle brève153. § 1. Voyelle -a-

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155. § 2. Voyelle -i-157. § 3. Voyelle -u-159. SECTION II. Voyelle longue164. SECTION III. Diphtongue166. CHAPITRE X. Déclinaison nominale: thèmes consonnatiques167. SECTION PREMIERE. Nasale167. § 1. Thèmes en -an-170. § 2. Thèmes en -in- (-un-)171. SECTION II. Groupe nasal175. SECTION III. Sifflante178. SECTION IV. Semi-voyelle184. CHAPITRE XI. Adjectifs et Numéraux195. CHAPITRE XII. Conjugaison: système du présent198. SECTION PREMIERE. Verbes primitifs199. § 1. Présents athématiques206. § 2. Présents thématiques208. SECTION II. Verbes dérivés209. § 1. Passif210. § 2. Intensif et désidératif212. § 3. Causatif et dénominatif219. CHAPITRE XIII. Conjugaison: système de l'aoriste224. SECTION PREMIERE. Aoriste radical225. SECTION II. Aoriste thématique226. SECTION III. Aoriste sigmatique227. § 1. Premier type230. § 2. Second type (verbes dérivés)233. SECTION IV. Aoriste passif236. CHAPITRE XIV. Conjugaison: les autres temps237. SECTION PREMIERE. Imparfait239. SECTION II. Parfait241. SECTION III. Futur et conditionnel247. CHAPITRE XV. Conjugaison: les modes248. SECTION PREMIERE. Optatif250. § 1. Présent athématique253. § 2. Présent thématique257. SECTION II. Impératif263. CHAPITRE XVI. Les formes inconjugables du verbe265. SECTION PREMIERE. Déclinables266 § 1. Participes272. § 2. Verbaux277. § 3. Gérondifs déclinables282. SECTION II. Indéclinables283. § 1. Gérondifs indéclinables288. § 2. Infinitifs294. Observations finales

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LEXIQUESI. Sanscrit-FrançaisII. Pàli-Sanscrit SPECIMENS D'ECRITURES PALIES

TABLE LITTERAIRE.Nos Pages.15. I. KAGG ANA: Phonétique Pâlie (commentée en sanscrit)16. II. SARA AGAMANAM (formule d'entrée dans la communauté bouddhique)31. III. DHAMMAPADA (passim): Stances gnomiques32. IV. MAHAVAGGA (I, 3): le premier miracle de la vie du Buddha63. V. DHAMMAPADA: Stances gnomiques64. VI. Le Décalogue bouddhique65. VII. CULLAVAGGA (VI, 20): Préceptes de propreté104. VIII. SUTTANIPATA (I, 4): les Labours du Buddha105. IX. DHAMMAPADA: Stances gnomiques120. X. PETAVATTHU (IV, 7): Räjaputtapetavatthu (la Damnation de l'Infant)121. XI. SUTTANIPATA (I, 10): Instruction morale122. XII. SUTTAVIBHA GA, Päräjikä (III, 2): Excès de zèle134. XIII. DHAMMAPADA: Stances gnomiques135. XIV. Excès de zèle (suite)150. XV. Excès de zèle (fin)165. XVI. SUTTANIPATA (I, 2): Dhaniyasutta (la Parabole du Riche)182. XVII. PETAVATTHU (I, 5): Devoirs de pitié envers les défunts183. XVIII. JATAKA, 189: l'Ane déguisé en lion193. XIX. L'Ane déguisé en lion (fin)194. XX. DHAMMAPADA: Stances gnomiques216. XXI. CULLAVAGGA (V, 15): Interdiction de la nudité217. XXII. DHAMMAPADA: Stances gnomiques218. XXIII. JATAKA, 316: l'Immolation de soi-même235. XXIV. L'Immmolation de soi-même (suite)245. XXV. L'Immolation de soi-même (fin): (l'Apothéose du Lièvre)246. XXVI. DHAMMAPADA: Stances gnomiques260. XXVII. JATAKA (Introduction): la Victoire du Buddha sur Mära261. XXVIII. DHAMMAPADA: Stances gnomiques262. XXIX. La Victoire du Buddha sur Mära (suite)298. XXX. La Victoire du Buddha sur Mära (fin)299. XXXI. CULLAVAGGA (XI, 1, 1-4): les Préliminaires du premier Concile300. XXXII. MAHAVAGGA (I, 6, 38-47): un peu de philosophie bouddhique (que le prétendu "moi" ne trouve nulle part où se prendre)