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Keskon Attend n°42

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Journal de la classe journalisme du collège René Descartes de ChâtelleraultDécembre2014-Janvier2015 p3 : La patinoireP4 : Les conteursp5 : les clows « trash »p6 : Magenstriap7: Lhomép8-9 : Une licorne au collègep 10 : Calligraphe et couturièrep 11 : Créatrice de vêtementsp 12 : Maladie d'Alzheimer p 13 : Créatrice de mots croisés / La mode du selfie p 14 : le film Annabelle / les retraites P 15 : Le harcèlementp 16-19 : dossier exceptionnel tatouage et piercing

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EDITO : A Châtellerault, les violences conjugales sont en augmen‐ta on ce e année de 17%. Désespérant ! Non seulement ça ne baisse pas mais ça augmente. Les hommes qui s’en prennent aux femmes sont faibles et une femme doit être respectée autant qu’un homme. Lorsque que la violence conjugale existe, que la femme ne part pas ou n’en parle pas c’est qu’elle a surement peur des représailles que son mari peut exercer. On peut parler d'otage dans ce genre de situa‐on. Et la violence s'installe, elle devient un moyen d’échange habi‐

tuel avec le temps. Les femmes ba ues connaissent la peur, les me‐naces, le sen ment de danger pour elles mais aussi pour leurs en‐fants. Elles n’ont plus confiance en elles. Il arrive même qu'elles se sentent coupables de l’échec de leurs couples à cause leurs maris. 

On aimerait leur dire : si un jour vous êtes ba ue par votre mari, vous pouvez et devez en parler avec des personnes qualifiées qui peuvent vous aider, vous prendre en charge. On sait bien que dans la société actuelle, l’homme est en domina on sur la femme que ce soit au tra‐vail ou même à la maison car les hommes peuvent prendre les femmes comme des « bonnes à tout faire ». Contre cela aussi, il faut lu er. Pour ce qui est de la violence conjugale, la forme la plus ex‐trême de ce e domina on, c'est tolérance zéro ! Si quelqu’un lève un jour la main sur vous, partez ou parlez‐en car cela pourra bien recom‐mencer encore plusieurs fois ! 

  Inès et Emma A.   

Quelques contacts pour savoir à qui s'adresser : 3919, 0549930399, 0130735152, [email protected] 

Journalistes Jeanne Mai‐

sonneuve, Léa Viault, Mathilde Buczkowski, Emma Jaillot, Nora Ait‐Ouarab, Lucie Furet, Elisa Blandin, Jeanne Debiais, Amélie Laveau, Lauriane Enjame,        Jérôme Rouger, Tom Leplanquais, Téo Roussel, Julie Delaunay,    Laurine Meunier, César Rolland‐Achmet, Rubens Guéret, Elie  Gaillard, Nabil Embouzza, Maeva Berthet, Yannick Mar ni, Emma Arnaud,  Victoria David, Laurie Desouches, Inès Giraudet, Georgi Mar rosi, Hortense  Le Strat  et Alexandre Barrat 

Directeurs de publica on :      Séverine Lenhard et                Jacques Arfeuillère 

Sommaire : p3 :  La pa noire 

P4 : Les conteurs 

p5 :  les clows « trash » 

p6  : Magenstria 

p7:  Lhomé 

p8‐9 :  Une licorne au collège 

p 10 :  Calligraphe et couturière 

p 11 :  Créatrice de vêtements 

p 12 :  Maladie d'Alzheimer  

p 13 :  Créatrice de mots croi‐sés / La mode du selfie  

p 14 :  le film Annabelle  / les retraites  

P 15 : Le harcèlement 

p 16‐19  :  dossier excep onnel tatouage et piercing  

Toutes les photos ©keskon a end,  sauf p.7 (©S.Lenhard). Janvier 2015   Imprimé à 900 exemplaires par Jouve,         733 rue St Léonard, 53100 Mayenne.      

 ISSN : 2107‐5190 

Collège René Descartes, 98 bd Blossac,            86 106 Châtellerault  

Projet soutenu et financé exclusivement par la ville de Châtellerault, Merci à eux ! 

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V otre chère pa noire sera bientôt de retour. Avec un retard de 3 ou 4 mois sur ce qui était annoncé, elle devrait rouvrir ses portes en février.  « Cela fait déjà 1 an que celle‐ci 

était en travaux », explique Ludovic. « Ces travaux ont commencé le 4 novembre 2013 et se sont finis fin no‐vembre, ce e année. » Une vingtaine d'entreprises ont dû travailler main dans la main pour réaliser ce projet. Pour un résultat plus qu’a endu ! Le bâ ment s'est agrandi de 218m2 même si la surface de glisse a été, elle, un peu diminuée. Dorénavant, on pourra accéder aux 4 côtés autour de la piste, des gradins ont été ajou‐tés et des vitres ont été mises pour protéger les specta‐teurs et un grand filet sera ajouté pour chaque match de hockey au niveau des gradins. Le coût de la pa ‐noire s'élève jusqu'à 3 millions. En a endant que les travaux soient terminés, les clubs n’étaient cependant pas à la rue ; ils ont été hébergés à la pa noire du Chil‐lou. Car on ne pouvait con nuer avec l’ancien équipe‐ment sans de nouvelles condi ons d'accueil et de fonc‐onnement. 

 

 Pour les spor fs  

Les hockeyeurs(euses), pa neurs(euses) et écoliers  

bénéficieront  désormais  d'un  ves aire  collec f  avec douches  et  sanitaires.  Pour  les  hockeyeurs,  les  coins des rambardes ont été arrondis pour que  le palet soit plus facile à dégager quand il est bloqué dans le coin. Si vous  vous  blessez,  dorénavant  il  y  a  une  infirmerie. Pour  les  amateurs  de  sports,  l'été,  quand  il  n'y  aura plus de glace,  la pa noire se  transformera en salle de sports.  Avant,  en  dessous  de  la  glace,  il  y  avait  des dalles  sable qui empêchaient  l'exploita on de  la pa ‐noire dans un autre usage. Elles ont donc été rempla‐cées par des dalles béton et voilà un équipement qui change  de  des na on  en  fonc on  des  saisons :  une bonne idée !   Après les efforts, le réconfort.   Une pe te soif ou une envie de vous détendre, la nou‐velle pa noire a ce qu'il vous faut!  Il y un bar détente avec vue sur  la vienne. Pour  l'instant,  ils sont encore à la  recherche d'une  entreprise qui pourrait  le  tenir. Et tout ça, vous pourrez le découvrir à par r du 20 février 2015. A vos pa ns  

 Yannick Mar ni 

Pa neurs, pa neuses, la glace sera bientôt de retour. Pas celle des beaux jours à la terrasse des     bistrots, mais bien celle à laquelle on a repris goût pour les fêtes de Noël. Rencontre « glissante » 

avec Ludovic Granet, adjoint au responsable du services des sports.  

Les rois de la glisse bientôt de retour!  

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«  Moi é Jo se mit debout sur sa pa e de coq, sur son tas de fumier ». Dans le pu‐blic tout est calme, tous sont suspendus au jeu des acteurs qui rigolent. C’est la 

compagnie du « Temps Imaginaire composée de 3 per‐sonnes qui a inves  cet après‐midi la médiathèque de Châtellerault. Michel Cordeboeuf, Corrine Pignoux et enfin Sergio Ducoudray sont là à faire vivre les histoires de « Moi é de coq ». Pendant le spectacle, les enfants par cipent, le personnage imaginaire est là, devant eux… 

« C’est un mé er par culier » 

Michel Cordeboeuf est écrivain de conte, ar ste et for‐mateur. Il fait des contes, des romans, des textes poé‐ques et des contes pour enfants. « Quand j’étais ado, 

je rêvais de faire un mé er ar s que mais j’ai passé l’école normale et suis devenu enseignant ». Michel  a 

donc enseigné quelques années mais pour faire son mé er d’aujourd’hui, il a dû qui er l’enseignement. Pourtant, il avait un bon contact avec ses élèves, quali‐té qu’il a gardée… pour le public. 

« J’ai beaucoup de chance de faire ce mé er » 

Michel Cordeboeuf a publié beaucoup de livres comme « La Fée Mélusine ». « Ce livre a passé beaucoup de généra ons », se félicite‐t‐il. Il y en a un autre, « Légendes de la vienne», connu dans la région. Ce livre raconte les légendes autour de Châtellerault. Il cite enfin : « Le colporteur d’histoires ». « J’ai beaucoup de chance de faire ce mé er », dit‐il en pensant à toutes ces histoires qui accompagnent les gens.  Michel a for‐mé plusieurs troupes. « Quand il y a un problème dans un groupe, j’aime le régler toute suite et ne pas le lais‐ser pourrir ; » 

« Les contes ont disparu quand la télé est apparue » 

Michel s’est lancé dans le conte car il a perdu sa grand‐mère mais aussi pour son plaisir. Dans sa troupe, ils adorent lire des contes. C’est peut‐être le seul genre où on peut entendre ce type de répliques, si surpre‐nantes :  « Hé renard, si tu veux savoir ou je vais, viens dans mon derrière ». Corine Pignoux, la seconde con‐teuse, explique que c’est cependant un combat de faire vivre aujourd’hui.  « Les contes ont disparu quand la télé est apparue ». Corine a dit que pour faire des contes comme eux et pour en faire un spectacle, il faut varier, proposer une par e contée, une par e chantée. « ça se marie très bien » 

«  J’ai qui é le cirque » 

Sergio Ducoudray, le dernier compère, vient du cirque. Pendant 2 ans juste avant de travailler avec Michel, il a travaillé au cirque Bouglione. « J’ai qui é le cirque car j’avais signé un contrat de 2 ans mais je suis toujours en contact avec eux ». Il jouait dans l’orchestre du cirque. Et cet après‐midi, à la médiathèque, c’est un peu l’arène. La lumière s’allume, les acteurs sont au rendez‐vous. « Et la Vienne, si tu veux savoir viens dans mon…derrière. » 

                               Victoria David et Laurie Desouches 

« Conteur », du plaisir  sans compter 

Le conte n’est pas une affaire du passé. On peut compter sur lui aujourd’hui encore pour compter le temps qui passe. Eux sont 

trois à faire du conte un spectacle d’aujourd’hui. Rencontre avec la compagnie du « Temps Imaginaire ».      

 

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Clown peur, Clown trash !  Tout a commencé début octobre à l'approche des fêtes d'Halloween. Plusieurs clowns commencent à faire leur appari on dans le nord de la France avant que ce '' phénomène '' ne se propage dans toute la France, du nord au sud.  Rencontre avec Lilou, clown trash qui parle d'un mode d'expression à l'opposé de ce phénomène média que.       

« Ce e idée de faire peur aux gens de ce e façon me met hors de moi » raconte Lilou, 16 ans,  une jeune étudiante en clown trash.  Pour elle, ce e idée vient sans doute 

d'une théma que très exploitée en li érature et cinéma d'horreur. «Ce e  "mode" a sûrement été inspirée de sé-

ries, de films ou de livres d'horreur qui ont fait du person-nage du clown un type inquiétant jouant sur le paradoxe du masque, de la joie et de la peur ». En effet, il existe déjà beaucoup de clowns terrifiants que l'on a sûrement déjà vus comme celui de Saw ou encore le Joker de Bat‐man... Alors ces clowns font ils ça pour s'amuser, pour faire peur ou pour faire parler d'eux ?   

Un domaine totalement différent le clown trash avec Lilou !    Le clown trash est un domaine ar s que totalement différent par rapport aux clowns qui nous terrifient. La jeune fille nous raconte sa pe te histoire. Pour elle, tout a commencé tôt. Jeune, Lilou fait par e d'une famille d'ar‐stes. Elle se voyait forcement l'être aussi et justement, 

comme elle aime beaucoup les clowns et le théâtre, elle a pensé qu'il y avait peut‐être là un domaine pour elle. Elle a découvert alors le clown trash.  

De quoi s'agit‐il ?   Un clown trash intervient dans le domaine militant, lors de manifesta ons, d'événements de contesta ons, de lu es. On prend ce terrain comme un domaine ar s que où les clowns par cipent aux manifesta ons non pour faire par e d'un côté, pour prendre par , mais pour dé‐tendre l'atmosphère entre les deux camps, les deux clans. "J'aimerai surtout faire de l'humanitaire", explique Lilou. « Je veux réapprendre à des enfants de pays défavorisés à rire, à connaitre la joie, j'aimerais aussi faire rire les gens qui ont des trauma smes ou/et qui ont fait la guerre  et qui, de ce fait, ne peuvent plus rire ou ne savent plus rire, je veux leur réapprendre à rire comme tout le monde, et à vivre normalement ». A l'opposé de ces clowns qui cher‐chent à terrifier. Bonne chance Lilou !                 Lucie Furet et Hortense Le Strat 

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Magenstria, magique, bien sûr ! Magenstria est un groupe de musique qui existe depuis 9 ans et l’année prochaine ils fêteront leur 10 ans. Ce groupe est composé de 5personnes âgées de 25 à 30ans. Déjà 

un album de sor  et un deuxième en prépara on ! 

D ans sa forme actuelle Magenstria, c’est 5 musi‐ciens : Anthony est à la basse et 

chante,  Guillaume est chanteur et joue aussi de la guitare, Emmanuel fait de la guitare, Gildas est au vio‐lon,  Jérôme à la ba erie. Mais Ma‐genstria, c’est aussi un ingénieur du son, Yorick et un tourneur, Mickaël. Emmanuel, Anthony et Guillaume ont appris sur le tas, ils sont autodidactes. Jérôme et Gildas sont passés respec ‐vement par une école de musique et par le conservatoire, « Mais nous avons tous plus ou moins toujours été a rés par la musique, donc nous sommes dedans depuis tout pe ts, » explique Gildas.   Tout est par  de quelques concerts pour s’amuser !    Le projet Magenstria a commencé en 2005 dans un collège près de Tours où Anthony, Emmanuel et Guillaume ont eu l’idée de créer un groupe. C’était au départ pour s’amuser, s’oc‐cuper pendant les vacances et les 

weekends. Au fur à mesure, il y a eu des premiers concerts, des rencontres et de nouveaux musiciens sont venus se rajouter au projet. Le groupe est né en 2005 et tourne depuis 2009, ils ont commencé à Château‐Renault près de Tours, mais aujourd’hui ils sont originaires de Nantes, Tours et Paris.  Un album est sor  : « L’histoire sans fin » en 2012 et deux E.P. « L’orage » en 2011 et «  Désarmé » en 2013.  Un second album est en cours de prépa‐ra on pour fin 2015 à priori ! Cela va faire 5ans que le groupe fait des tour‐nées.   La vie de musicien n’est pas tous les jours facile   Ils qualifient leur style de musique comme  de la chanson rock, élec‐trique, virevoltante et envoutante. « Nous essayons de façonner un uni‐vers musical dans lequel le violon échange avec les guitares, les voix se répondent, la basse et la ba erie se mélangent. Chaque musicien vient nourrir le groupe de ses influences. Le 

tout, sublimé par une poésie humaniste et des paroles saisissantes, évo‐luant entre rythmiques prenantes, mouvements lyriques et finals effi‐caces, » dit Gildas. Le groupe rencontre des difficultés tous les jours mais il les surmonte et c’est ce qui aide à les faire avancer aussi. Pour donner un exemple, ils sont actuellement en pleine période de boo‐king et démarcher les différents organisateurs de fes vals et les pro‐grammateurs de salles s’avère être un vrai mé‐

er. D’autant plus que, sur le marché de la musique, la concurrence est rude. Le milieu des musiques ac‐tuelles est un milieu très passionnant mais qui demande beaucoup de sacri‐fice et du travail.    Le groupe souhaite se faire connaître d’avantage   L’objec f que se fixe le groupe à tra‐vers les concerts est de se faire con‐naître de plus en plus. Magenstria est un groupe de scène et ils veulent sans cesse faire connaitre et partager leur musique avec et auprès du public.  Vous pouvez également les trouver sur leur site internet (magenstria.fr ou .com), les réseaux‐sociaux (Facebook Twi er, youtube, dailymo‐on…) et aussi sur les plateformes 

d’écoute du type Soundcloud ou Dee‐zer.  L’année prochaine, ils fêteront les 10 ans du groupe (2005‐2015). Il y aura peut‐être une belle surprise pour l’occasion…   Emma Arnaud  et Inès  Girodet 

 

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J ulien Laba est désormais plus connu sous le nom de Lhomé. Agé de 39 ans, il frappe par son calme. Pour se qualifier, il se dit 

quelqu’un de conscient, de persévé‐rant et, en riant, se qualifie même de  sen mental «psychopathe.  Il a  commencé à écrire des textes à l’école quand il était tout pe t. Ces textes l’ont suivi de la primaire jus‐qu’au collège où il a découvert le rap mais il a commencé à chanter beau‐coup plus tard. C’était en 1999, il avait 24 ans. «C’était un super groupe » « On a fait quelques danses avec des potes mais c’était tout pourri ». Son vrai groupe de rap, « Calibre de l’encre »  a commencé quand il avait 24 ans, quand il était à la fac. Mais malheureusement le bonheur ne dure pas, le groupe se sépare. « Calibre de l’encre s’est terminé parce qu’on a eu des divergences d’opinions et d’ambi on dans la mu‐sique, c’était un super groupe. On s’entendait très bien mais moi j’avais envie de professionnaliser le groupe mais on n’était pas tous d’accord ».  

« Je me suis écarté du rap »  

Lhomé ne s’arrête pas là. En 2003, il s’intègre dans un nouveau groupe composé de quatre personnes dont deux rappeurs, un DJ est un ingénieur du son. « Slave Farm » est né. Ils sor‐tent trois albums : « Aux hommes colombes » en 2005 puis « Projec les » en 2007 et enfin un en Colombie qui se nomme « SF en Co‐lombia » en 2008. Ils font 250 con‐certs. Mais julien arrête. « Je me suis écarté du rap car je n’ar‐rivais pas à exprimer certaines choses et puis le slam me plaisait beaucoup parce que on fait des textes plus pro‐fonds, sensibles et doux »  

« Je fais du rap poé que »  

Donc en 2008‐2009 quand il a 32 ans, Fayad Laba se lance dans une carrière de slam. « Je fais du rap poé que 

parce que c’est de la douceur, de la sensi‐bilité et de l’engage‐ment » Parlons d’engagement Ju‐lien, Fayad, Akuete LABA fait de la mu‐sique pour essayer de défendre les per‐sonnes dont on ne parle peu : « les oubliés ». Ce sera par exemple ce texte magnifique en mémoire d’Emme  Till, ce jeune noir américain lynché par des racistes en 1955.    

« J’en ai besoin pour respirer » Le slam que Julien fait est pour  les personnes un peu plus âgées. Pour le moment, il a déjà sor  l’album en 2012 qui se nomme  « solo » et le deuxième qui pour le moment se nomme «  l’architexte » est pour bientôt plus précisément en 2015. « J’aime la mu‐sique et j’en ai besoin pour respirer : le monde est tellement injuste ». Quant à son futur immédiat, Julien veut sor r son 2eme album. « Me faire un peu plus connaitre et réussir l’ar ste que j’avais envie d’être »  

« Tu peux faire un tremplin »  

Lhomé ne joue pas d’instrument mais il est très a en f sur les composi‐teurs. Pour devenir rappeur, il faut commencer à écrire dans ta chambre. Après, il s’agit de rencontrer des per‐sonnes spécialisées puis de monter un groupe. « Il faut essayer de faire des enregistrements et tu bouges en faisant un tremplin puis un concert. Tu gagnes un concours puis un  deu‐xième, tu vas voir des vrais rappeurs 

et ensuite tu con nues dans ton che‐min »  

« Il y a plein de manière d’exprimer ce qu’on ressent »  

« Pour con nuer dans son chemin, il faut faire de la musique sur un disque vinyle ou s’entraîner sur une face b comme des pros mais sans salaire (rire) puis après il faut téléphoner ou apporter de la musique dans les salles, jouer dans les bars, » explique‐t‐il « Pour moi il y a plein de manières d’exprimer ce qu’on ressent par la danse, le graffi  et il faut que chacun puisse dire ce qu’il ressent ». Un ar‐ste complet à découvrir 

sur   www.artdelhome.com                                                                           Victoria D. et Laurie D. 

Lhomé ancien rappeur, nouveau slameur a commencé très tôt la musique. Originaire de Châtelle‐rault, il fait de plus en plus de scènes et s’inscrit durablement dans le paysage de la musique 

« engagée ». Il vient raconter son histoire, ses combats.   

Rappeur, slameur … défenseur des « oubliés » 

 

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Une licorne,  visible sans drogue ! 

B on c’est vrai, c’était un cheval déguisé ! Mais le résultat était spectaculaire ! Un cheval qui galope dans la cour d’un établissement, c’est une heure de magie qu’a offerte aux élèves la 

Compagnie du Veilleur qui travaille en ce moment la pièce « Days of Nothing » à Châtellerault. . La troupe est arrivée à 14 heures 30 et a installé le maté‐riel nécessaire pour le cheval, qui lui est arrivé (avec les membres du centre équestre de la Maison Familiale de Fonteveille) à 15 heures. Cinq pe tes minutes après, la délimita on était posée. Une quinzaine de personnes tenaient des fils, qui servaient à tenir la distance entre la « licorne » et les gens…  15 heures 10 : installa on de la corne ! Le cheval a facilement accepté son nou‐vel accessoire 

(tendance ?). Les flashs reten ssent ! Qu’elle est belle ce e licorne… Bon ? Et si on commençait ? (et oui : en décembre : il fait froid !) Ca y est ! A 15 heures 15, le cheval tro nait joyeusement dans la cour, mais… Pour la récompense ! Une belle bas‐sine d’avoine… Pourquoi tout ça ? C’est un peu mystérieux. On sait juste que le pièce qui sera illustrée par les images tournées en cet après‐midi d’hiver avait besoin de créer des images de rêve. Ce e licorne n’est peut‐être qu’un fantasme dans une tête d’ado ? Elle aura, en tout cas, connu quelques 

heures de réel dans notre ville, dans notre collège.     Le résultat sera projeté dans le spectacle « Days Of Nothings, le 1er avril à 20h30 au Nouveau Théâtre de Châtelle‐rault.. »   Jeanne Maisonneuve 

C’était un mercredi du mois de décembre, une licorne, nécessaire pour une pièce de 

théâtre à été lâchée dans la cour du     collège René Descartes…   

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L e théâtre, c’est‐à‐dire les «3T », la structure qui s’occupe de la saison culturelle à Châtellerault,  est venu pour savoir s’ils pouvaient u liser notre col‐

lège pour me re un cheval dans la cour. « J’ai accepté car je ne vois pas pourquoi j’aurai refusé. Des gens font appel à nous, on est ouvert et il n’y a pas de danger dans leur requête. Ils ne demandent pas d’argent donc il n’y a pas 

de raisons de refuser ». 

D’autant que le théâtre travaille avec le collège pour les cafés « philo », et on le considère donc localement comme un partenaire, un membre de la communauté. De plus, ques on disposi f, pour tourner dans la cour, on s’est contenté de délimiter un périmètre en u lisant quatre chaises, on ne peut pas dire que ce soit compliqué. Pas de danger et on leur a demandé de surveiller. «Ça m’a fait plaisir de côtoyer le comédien, en plus on a l’oc-casion de voir la pièce », raconte Philippe Mignien.  «Je pense qu’il faut qu’on ait des projets dans la vie, la péda-gogie par projet, j’y crois. L’idée d’avoir des partenaires ; c’est important. Dans un collège la culture ne se fait pas tout seul, il faut des ar stes».  

                                                                 Laurie Desouches 

A nne Fournier âgée de 45 ans. Elle est monitrice de‐puis 19 ans. Elle est venue à 

Descartes avec 8 élèves de Fonte‐veille, emmener son cheval pour la pièce de théâtre. « J’ai accepté car je trouvais ça original et la pone e s’y prêtait bien ». ça a permis de faire profiter quelques élèves d’une opé‐ra on un peu extraordinaire. « Mais on ne peut pas le faire avec n’im‐porte quel cheval, la pone e sait travailler en liberté ». 

La cour d’un collège, c’est un terrain 

que la pone e ne connait pas, elle n’a pas l’habitude. Il suffit d’un rien pour a rer son a en on. « Pour la prépara on, on a un peu triché pour la couleur ». La pone e blanche portait une corne faite par la costu‐mière et il faut dire que l’effet est saisissant, a de quoi vous faire croire aux éléphants roses. 

 Les élèves qui étaient présents, ont parlé de leur école, des mé ers du cheval. Il y avait Pierre qui vient de Bordeaux, Floriane de Saumur, Ma‐rion de Richelieu, Damien de 

Saintes, Margo de Rochefort, Melin‐da de Niort, Romain de Poi ers et Claire de Châtellerault. Ils font tous un CAP  agricole. « Pour intégrer ce e école, il faut un bon niveau à cheval ». Ils sont en internat. Ils font 2 semaines de stage dans un centre équestre et 1 ou 2 semaines dans l’école. « Ils y a plein de mé ers dans le cheval (palefrenier, soigneur, moniteur, directeur d’une entre‐prise…) Et peut‐être, un jour, dres‐seur de licorne ?  

                                 Laurie Desouches 

Anne Fournier est monitrice à la Maison Familiale de Fonte‐veille. C’’est elle qui a fourni au Collège René Descartes avec quelques élèves son cheval pour la pièce de théâtre. 

Ça galope  à Fonteveille Anne Fournier est monitrice à la Mai‐son Familiale de Fonteveille. C’est elle qui a fourni au Collège René           Descartes, avec quelques élèves, son     cheval pour la pièce de théâtre. 

« Dans un collège, il faut des ar stes » Philippe Mignien, le principal du collège Descartes ne se doutait sans doute pas qu’un jour, il serait ame‐né à gérer un tel pensionnaire dans son établissement de centre ville. Pourtant il a l’air ravi de l’aubaine 

et explique à qui veut l’entendre que c’est plus sérieux que ça en a l’air.   

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L’art peut être un mé er Les deux mots pourraient ne pas aller ensemble : « mé er » et « art » se retrouvent pour‐tant solidement collés dans pas mal d’ac vités accomplies par des ar sans qui tous ont 

en commun la passion de leur mé er. Pe t tour d’horizon de mé ers rencontrés au salon des mé ers d’art de Châtellerault qui s’est tenu en fin d’année.    

Tracées à la plume… Les plumes, les encres et les écritures… Cet univers Sylvain Neveu le connait bien. Calligraphe depuis 12 ans en amateur, depuis 4 ans en professionnel, il exerce une « passion devenue mé‐er… » 

Il faut de la pa ence car cinq ou six lignes peu‐vent êtres tracées… en une heure ! Sylvain Ne‐veu, calli‐graphe, réalise des marque‐pages, des cita ons ou des poèmes que les gens lui commandent. Il existe différentes écri‐tures : anglaise, renaissance ou gothique anglaise.  Sylvain  fabrique parfois lui‐même des encres à par r d’une rece e datant du 12ème siècle avec « des noix de Galles, de la gomme et du sulfate de fer » 

Cela ne nécessite pas énormément de matériel : des plumes, des porte‐plumes et du papier, ou des parchemins ! Il existe différents couleurs de papiers, d’encres et différents textures. 

Ses filles l’aident pour certains dessins, figurants sur les marque‐pages ou sur des cartes avec des cita ons. La plus jeune (13 ans) dessine des chats à la façon « manga » et sa fille ainée a réalisé les « Chats du Zodiaque », des chats avec les signes as‐trologiques correspondants. Il a l’art du calligraphe et l’art du père de famille !        

Jeanne    Maisonneuve 

Pe te main pour celles qui ont accordé la leur Depuis qu'elle est toute pe te, Sandrine, dessine des robes de ma‐riées….de toute évidence, c'était une voca on. Aujourd'hui, Sandrine  Maho est en effet styliste spécialisée pour la grande occasion, « pe te main » pour qui a donné sa main en mariage.   

Il y a peu de professionnels dans ce secteur qui est très spécialisé, pour‐tant, lorsqu'elle a choisi d'exercer ce mé er, Sandrine Maho n'a eu aucune crainte.  "Je ne doutais de rien" affirme‐t‐elle. Pour pouvoir a eindre son but, Sandrine a dû obtenir son Bac puis faire trois ans d'études en école de stylisme. L'exercice de ce mé er  demande des connaissances techniques, en couture, mais aussi en  modélisme, il faut savoir faire des patrons,  mais  il faut surtout être très minu eux et avoir de l'imagina on ! 

Sandrine MAHO  a installé son atelier sur la commune de Saint  Gervais les Trois Clochers. Elle travaille sur rendez‐vous.  "Je n'aime pas être déran‐gée," dit‐elle. Elle peut ainsi se consacrer aux futures mariées pour les‐quelles elle créé de véritables œuvres d'art, faites de sa n, tulle, plumes, perles et broderies qui font rêver pe tes et grandes. En associant ses clientes à chacune des étapes de créa ons, le résultat est unique et origi‐nal, pour le plus grand plaisir des futures mariées. 

 Si depuis qu'elle  habite dans la région, elle crée exclusivement des robes de mariées, lorsqu’elle habitait dans une grande ville,  elle créait aussi bus ers et robes de soirées.  

Proposer du rêve 

Sandrine exerce son mé er avec passion. Elle a l'avantage de pouvoir faire ce qu'elle aime, mais cela nécessite qu'elle travaille beaucoup. De plus, exercer un mé er d'art ne permet pas  de pouvoir "prédire ce qu'on va gagner l'année suivante". C'est surement la seule peur que Sandrine pourrait maintenant avoir. Venue présenter son travail lors du salon des mé ers d’art,  Sandrine espère ainsi se faire connaitre. Sandrine  envisage de con nuer jusqu'à ce que "son affaire ne marche plus" dit‐elle mais aujourd'hui encore, Sandrine  Maho ne semble pas avoir de doutes, elle a trouvé sa voie en créant pour des occasions uniques, des robes de rêves… 

Amélie Laveau 

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C réer ses propres vête‐ments ? C'est le mé er d’Éliane, cinquante‐huit ans. Ce e créatrice 

comme on n’en trouve plus, qui coud depuis cinquante ans, a com‐mencé à l'âge de huit ans en même temps qu’elle a appris à lire et à écrire. 

Plus tard, elle a fait un bac li éraire, plus un brevet de maîtrise et quelques forma ons. Avant de pra‐quer le mé er qu'elle transmet 

aujourd'hui dans son atelier depuis deux ans, elle a travaillé en tant que costumière, animatrice puis char‐gée de diffusion. Désormais elle fait ce qui lui plaît, les couleurs et les ssus font son quo dien. Les pièces 

qu'elle coud sont vraiment origi‐nales.  

« Je déteste la mode ! »  

Sans télé chez elle, elle n’est pas du tout influençable, au contraire.  « Je déteste la mode », affirme‐t‐elle. C'est pourquoi ses pièces sont si uniques. Une passionnée ? C'est bien plus que ça, c'est un amour qu’elle a pour l'art de  sser et elle recherche avant tout l'échange hu‐main, le savoir‐faire, mais surtout pas la vente internet car, avec cela, la rela on humaine n'existe plus.  Donc elle vend ses créa ons princi‐palement dans des ventes privées, sur le marché et parfois en bou‐que. Jamais sans son mari Fran‐

çois, soixante‐deux ans, qui, lui aus‐si, est  sserand (et sculpteur de bois). Il faut dire qu’il est né près de Bamako (Mali) dans la ville spéciali‐sée dans l'histoire du  ssage. Il aide beaucoup sa femme dans ce qu'elle entreprend. Tous les deux ne s'en‐

nuient pra quement jamais. «J'ai beaucoup de cordes à mon arc » dit‐il. 

« Une jupe‐cravates » 

La valeur de ces pièces uniques va de quarante à deux cent cinquante euros, voire plus certaines fois. « Cela pourrait être plus cher pour le travail qu'elle fournit » exprime son mari. C'est vrai qu'elles sont tellement origi‐nales, ses créa ons, comme la jupe‐cravates, conçue princi‐palement à par r de cravates. Elle met énormément de temps pour concevoir chaque vêtement (de l'idée jusqu'à la fini on). Mais quand le patron de l'habit est fait, elle met dix minutes pour faire les fini ons des chapeaux, jupes, robes, manteaux...Elle transmet ainsi son mé er à des stagiaires, un mé er qui permet de montrer que l'on peut consommer autrement qu'à travers le web. 

Maëva BERTET – Julie DELAU‐NAY 

À vos aiguilles ! Eliane est créatrice de vêtements uniques, la couture fait par e de sa vie depuis de nombreuses 

années, ainsi elle fait de sa passion un mé er éblouissant. 

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Vous avez dit tapis‐sier décorateur ?  Sylvie Gauthier est tapissière décoratrice, elle restaure et ré‐nove des sièges anciens ou mo‐dernes. Un mé er « à tomber assis ! »  

Il faut en effet environ 20 heures de travail pour un siège tradi onnel… Mais cela peut varier ! C’est un travail compliqué, il faut savoir être pa ent, étant donné les heures de travail né‐cessaires ! Pour retapisser  un siège, on le dégarnit, on restaure le « plan‐cher » (le socle). C’est un travail pré‐cis comme on peut s’en rendre compte en regardant les modèles exposés et en les comparant avec une photo de leur état « avant ». Le résul‐

tat est époustouflant. 

Sylvie Gauthier exerce ce mé er de‐puis deux ans à présent, et elle a ex‐posé quelques unes de ses créa ons au salon des mé ers d’arts en fin d’année à Châtellerault.  « Il est pos‐sible de changer les  ssus de rideaux, coussins et sièges ! » explique Sylvie Gauthier… Les gens peuvent passer commande, à son atelier.  

« Les sièges sont faits pour tenir pour durer entre 30 et 50 ans ! » ajoute‐t‐elle… Car, pour un ar san, il n’y pas d’obsolescence programmé. Si on construit, ça doit durer. Ainsi,  un détail important : le test  Mar n‐dale… Le  ssu fait 20000 tours contre du papier de verre pour passer le test et faire la preuve de sa solidité ! Une très belle découverte en tout cas ! 

Jeanne Maisonneuve 

Où est‐ce que j'ai mis ma mémoire ? 

Comment vivre avec une personne a einte de la maladie d'Alzhei‐mer ? Nadine Enjame, 52 ans, a gardé sa mère, Jose e Besse, a einte de la maladie d'Alzheimer depuis maintenant 15 ans. 

E lle a 80 ans, est une mamie et se fait garder 

pas sa fille, « vieille 

dame enfant » à surveil‐

ler comme elle a pu le faire elle‐

même avec ses propres enfants. 

Avec son entourage, tout s'est passé 

pourtant au mieux. Mais, pour s'en 

occuper, il faut avoir beaucoup de 

pa ence. Il faut dire  qu'elle a déjà 

fugué plusieurs fois et qu'elle a fait 

aussi de nombreuses crises. Elle a 

été une mamie pleine de vivacité. 

Aujourd'hui, elle a beaucoup perdu 

et si elle est toujours vivante, la vie 

a bien moins d'a raits. A 82 ans, 

elle vit désormais dans une maison 

médicalisée où on peut lui donner 

les soins nécessaires mais ça la rend 

encore moins joyeuse. Nadine, sa 

fille, aujourd'hui veut témoigner sur 

ce e maladie qui lui prend peu à 

peu sa mère.   

 

«Une personne 

a einte de ce e 

maladie n'a plus 

de mémoire c'est 

une perte d'auto-

nomie», dit‐elle. 

«Désormais, je 

peux dire que ma 

mère ne demande qu'à s'éteindre car 

elle est inexistante. Elle n'a plus de vie. 

Elle n'a plus d'odorat, perd la parole et 

se fragilise de plus en plus. Cependant, 

Le plus difficile quand la personne a 

ce e maladie est sans doute à vivre 

pour les autres. Il faut dire qu'elle se 

souvient de moins en moins de son 

entourage, que l'on n'existe plus pour 

elle. Quand on lui demande de quoi 

elle se rappelle, elle nous raconte 

quand elle était pe te. Il y'a pas long-

temps je suis allée la voir, elle m'a dit 

que j'étais sa maman». 

 Lauriane Enjame 

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Les mots croisés ça la connait, pourtant elle n’en fait jamais ! 

Laurence C. a 40 ans, elle a un mé er pas très connu. Lectrice‐correctrice, ça vous parle ? 

D epuis 15 ans environ, Lau‐rence est lectrice‐correctrice. Un mé er ré‐

pandu dans l’édi on mais vraiment peu connu quand il s’agit de corri‐ger des grilles de mots‐croisés. C’est pourtant ce que fait Laurence tous les jours, relisant soigneuse‐ment défini ons, solu ons, dans un sens et dans l’autre et ce, depuis 15 ans.  

Car son mé er consiste en trois missions essen elles : relire les grilles des mots fléchés, casés, croi‐sés, mêlés… Trouver les erreurs et les corriger puis, l’envoyer aux col‐lègues pour qu’ils insèrent le résul‐tat sans aucune erreur dans le ma‐gazine. Il faut dire qu’en ce e ma‐ère, les joueurs ne pardonnent 

pas le moindre faux pas : si la grille est bancale, celui qui a passé une heure ou deux à chercher n’appré‐cie pas que la solu on qu’il ne trouve pas est tout simplement une solu on qui n’existe pas. Un mois et demi pour envoyer les ar cles, les illustra ons et au final : une revue de jeux sans fautes ! 

Incollable 

C’est pour ça que, si ce mé er peut paraitre facile, il ne l’est pas telle‐ment ! D’ailleurs, Laurence a une mai‐trise de le res modernes, ce qui est une forma on à bac plus 4 ! Pour le périple des revues, c’est un peu pareil, un vrai parcours du comba ant. Avant d’arriver chez Laurence, la grille fait en effet, tout un trajet ! Il y a ceux qui la produisent, ceux qui écrivent les ar‐cles accompagnant les grilles, ceux 

qui illustrent, ceux qui corrigent… et quand c’est fini ? On le met à la PAO (Presse Assistée par Ordinateur) qui l’envoie a l’éditeur… 

« On a des plannings précis pour sa‐voir qui a fait quoi et pour envoyer les revues a temps », raconte Laurence. « Car les abonnés a endent avec im‐pa ence leur revue. » En a endant, on se perfec onne, on relit un ou deux dicos, on se récite des mots. Lectrice‐correctrice, c’est un mé er pas si fa‐cile mais après, on est incollable sur l’écriture des différents mots ! Pra‐que pour la vie de tous les jours ! 

Jeanne Maisonneuve 

Un selfie est fait avec un appareil photo, un portable, aussi avec une webcam. Et avec ça, on peut tout faire. Avec Kes‐kon A end, on a tenté une pe te typologie. Prenons d’abord, le selfie lieu. C’est celui qu’on fait devant la Tour Effel pour prouver qu’on est bien allé à Paris (ou devant une vache, pour prouver son passage en Normandie). Il y a en‐suite le selfie des stars. Là, ce sont elles qui se prennent en selfie, pour montrer à leur fans ou leurs fans avec elles. Le résultat est le même. 

Le plus répandu est le selfie de profile facebook. Et là, ça mérite un pe t mode d’emploi, pour avoir un bon profil. On peut tenter le selfie vu du haut, la plongée qui maigrit. Le selfie miroir est très prisé : il suffit de prendre son reflet 

dans un miroir. On compte aussi : le selfie grimace, une pe te grimace, ça fait toujours rire ; le selfie gros plan, bien rapproché l'appareil ; le selfie humeur, quand tu es triste, heureux, nostalgique, en colère... 

Il reste le selfie le plus connu celui de se prendre en photo avec ses amis. Même les animaux s’y me ent : il y a le cas connu de ce macaque qui s’est pris en photo en 2011 et dont on ne savait à qui a ribuer la paternité du cliché. ! Vive les selfies ! 

Lauriane Enjame 

*Le  célèbre selfie monkey est une image du domaine public, même s’il est difficile aux humains, d’imaginer qu’une image appar enne à personne…  

Tu viens ? On se fait un selfie Le selfie est devenu une mode ; qu’on soit grand ou pe t, tout le monde 

a le droit au pe t autoportrait de poche. 

 

Page 14: Keskon Attend n°42

Qu’est‐ce qui fait un succès de cinéma ? Annabelle qui totalise plus de 500 000 en‐trées en une semaine fait par e de ces films qui font le buzz. Comment on se prépare à les accueillir en salle ? C’est la ques on po‐sée à Dominique Soulard, responsable des salles du LOFT à Châtellerault. 

C ertaines salles ont déprogrammé le film. Annabelle est arri‐vé avec une réputa on qui n’est pas pour rien dans le succès du film. « Trop horrible ! », soi‐disant.  D'après cer‐taines rumeurs, il y au‐rait eu des incidents pendant les séances. Pas de quoi déprogram‐mer pour le Lo  ! Ils n'ont pas eu peur mais se sont contentés de prévoir des renforce‐ments de sécurité. En nombre d’entrées, ils ont compté plus de 1500 spectateurs à Châtellerault. C’est un nombre correct mais ça ne dépasse pas « Qu'est‐ce qu'on a fait au bon dieu ? » qui a fait 12 000 spectateurs. 

Annabelle a réussi à trouver son public sans doute grâce aux ru‐meurs mais les séances  sont restées d’un grand calme. Même si pour Nabil, spectateur du film, « il y avait un peu trop de bruit dans la salle et trop de moments plats dans le film » ; tandis que pour César, « on peut reconnaître un bon suspense mais pas assez d’ac on ».  

Tom Leplanquais 

Avec ou sans retraite, pour qui et quand ?  Nous les jeunes, nous ne nous posons pas de ques‐

ons sur quand notre travail s'arrêtera. C’est loin mais nous nous demandons aussi si nous aurons droit 

à ce e retraite que les anciens connaissent aujour‐d’hui. Pe t tour  d’un problème peu connu des ados.  

D epuis quelques temps, la retraite est repoussée de plus en plus tard avec un âge légal à 62 ans et surtout une  durée 

des co sa ons qui repousse l’âge réel de départ à beaucoup plus tard. Les causes ? C'est que de plus en plus de salariés partent en retraite en même temps et donc il n'y a plus  personne pour payer les co sa ons. Il faut comprendre que la retraite par ré‐par on, c’est un système qui consiste à ce qu’une par e du salaire des employés reviennent aux retraités.  Aujourd'hui, pour avoir une retraite à taux plein, il faut travailler au moins quarante et un ans, et plus selon l’année de naissance. Si nous ne commençons à travailler qu'à vingt‐cinq, nous arrête‐rons à soixante‐six ans. Alors il faut donc travailler de plus en plus de temps pour pouvoir être sûr d'avoir une bonne retraite. C’est une ques on que connaissent ceux qui, comme Jonathan, vingt ans et Brian, dix‐huit ans, font leurs premiers pas dans la vie ac ve. Ce qu’on dit à leur âge, c’est qu'on n'aura pas de re‐traite avant longtemps. « On ne sera pas prêts de l'avoir, vu comment ils la reculent » expliquent‐ils. Et malgré leur âge, ils regre ent le « avant » quand on pouvait par r plus tôt.  Et avant alors comment c'était ?  Liliane soixante‐huit ans et Jean soixante‐dix ans ont tous deux commencé à travailler à l'âge de douze‐quatorze ans. Lui a fait un appren ssage de serrurier de trois ans puis, à dix‐sept ans, il a travaillé en usine de métallurgie et dans plusieurs usines jus‐qu'à soixante ans. Tandis qu'elle, a fait plusieurs pe ts boulots, par ci par là,  (Baby‐si ng, ménage etc. Elle a travaillé aussi dans une gare et arrêté à l'âge de quarante‐cinq ans. Au terme de ces deux parcours, les deux pensent que la retraite, c'est un bien, une sorte de grandes vacances jusqu'à la fin de leur vie et ça leur permet de pra quer plus de loisirs (pêche, belotes). Pour rien au monde, ils n’y auraient renoncé.  Au contraire Philippe, lui, travaille toujours à soixante‐cinq ans. Bien qu'il soit retraité depuis maintenant cinq ans, il est chauffeur de bus à mi‐temps. Pour lui, c'est un moyen de « garder un pied dans la vie ac ve ». « C'est un plaisir de voir les campagnes en conduisant, j'adore conduire, »confie‐t‐il. Il a décidé de con nuer à travailler, pour pouvoir se sen r u le, car oui ce sont comme des grandes vacances, mais on sait aussi que c'est la dernière ligne droite de notre vie.  À ce jour, on peut quand même affirmer que la majorité des gens aimeraient que l'âge de la retraite revienne à soixante ans, comme en 1982. On verra bien.   Maeva BERTET et Julie DELAUNAY

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Harcèlement  Il peut se manifester sous différentes formes : insultes, violence, 

racket, in mida ons… mais quelle que soit la façon dont il se pré‐sente, il fait toujours aussi mal. Philipe Minien, principal du col‐

lège René Descartes  parle du harcèlement. 

P hilipe Minien n’a pas beau‐coup connu de cas de harcè‐lement dans sa carrière de principal d’établissement… 

Mais il a confié que récemment, il y en a connu au kiosque, pas loin du col‐lège.  « Un garçon est venu me voir, avec son grand père car il se faisait harceler depuis 3 semaines environ. » Le garçon a eu du mal à définir ce dont il était vic me, raconte Philipe Minien, le garçon a parlé de racket, avant de parler de harcèlement… « Comme quoi, le fond de tout ça c’est que les mots sont très importants… ».  

Le garçon a donc été interrogé par le principal, qui a demandé si on lui pre‐nait de l’argent. Mais non, il se faisait frapper. Car le pire, c’est que le harcè‐lement peut être considéré comme un jeu par ceux qui le font subir aux autres, avec différents moyens. C’est comme une distrac on de groupe. Dans ce cas, le malheureux garçon se faisait constamment embêter : on lui vidait son sac, on l’insultait, puis on le frappait. Pour se « sauver », il devait se réfugier dans un magasin.  

« L’objec f c’est que ça s’arrête. » 

« Trois semaines à embêter quelqu’un tous les soirs, ça c’est du harcèle‐ment, » explique Philippe Minien. Et, dans un collège, on connaît le phéno‐mène et la façon de répondre à des situa ons comme celles‐ci. Dans le mé er de principal d’un collège, il faut savoir écouter. Et même savoir écouter les « tor onnaires ». Les harceleurs n’ont pas, en effet, forcement de puni‐on grave, mais ce qu’il faut, c’est ob‐

tenir une prise de conscience. Ce qu’ils ont fait est grave, mais ils le prennent comme un jeu. Ils sont aussi en phase d’éduca on, ont besoin de com‐prendre la portée de leurs actes. On parle avec eux, on les fait réfléchir et on espère, bien sûr, qu’il n’y aura pas de récidive. « L’objec f, le seul, c’est que ça s’arrête, »  souligne le principal. Et la première chose que les adultes font, bien sûr, c’est prévenir les pa‐rents de celui ou celle qui harcèle : il faut reme re le problème là où il est, du côté éduca f et c’est une affaire qui nécessite que tous collaborent.  

Léa Viault et Jeanne Maisonneuve  

Cyber‐harcèlement : la solu on, c'est d'en parler...   Il existe plusieurs types de har‐cèlement... Parmi eux, le cyber‐harcèlement (ou le harcèle‐ment en ligne)... Il existe pour répondre à cela des numéros d'aide, comme Jeunes Vio‐lences Ecoute. Dame Mbow, qui répond aux jeunes ayant besoin d'aide, témoigne...   «Il y a des jeunes évidemment qui appellent, mais parfois, ce sont les parents, ou les amis des vic‐mes...» explique Dame Mbow. 

Certains adultes appellent même parfois pour eux... «Le harcèle‐ment a toujours existé, même si il existe de plus en plus.» Les «Joyeuses Claques»... Joyeuses claques ? En anglais "Happy Slapping " un phénomène consistant à frapper quelqu'un et à le filmer, puis à poster la vidéo en ligne. Récemment l'affaire "Alicia Durand" a fait polémique. Alicia Durand, accompagnée de trois camarades (15 à 17 ans au moment des faits), avaient mena‐cé une jeune femme légèrement handicapée, puis l'avaient frap‐pée, et avaient publié  la vidéo sur les réseaux sociaux. Mais ce n'est pas la seule histoire de Happy Slapping, il en existe malheureuse‐ment d'autres. «Ne vous en mêlez pas !» Comme le men onne Dame, cer‐tains jeunes refusent l'aide de leurs parents, leur demande de ne pas s'en mêler pour éviter que cela prenne de plus graves dimen‐sions. Elle est là pour donner le conseil nécessaire et c'est pour‐quoi certains lycées bénéficient d'interven ons pour parler de comment il faut agir.                                                           

Pour téléphoner à « Jeunes vio-lences écoute » : 0808807700   

Jeanne Maisonneuve 

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Tatouages et piercings ont les faveurs de la mode. Beau‐coup de ques ons se posent sur ce monde redouté par les uns et fascinant pour les autres. Enquête auprès d’Émilie, perceuse, et de Manu,  tatoueur, de L'ins tut Art'Corp Ta‐

touages de Châtellerault.  

É milie est perceuse depuis 7 ans. Elle travaille depuis 2010 dans l'ins tut "Art'Corp Tatouages" de Chatellerault. 

Elle est dans le milieu des tatouages et piercings, depuis longtemps, « par goût », dit‐elle. Pour ap‐prendre le mé er ? Comme pour les tatouages, il n'y a pas d'école de piercing, cependant il y a des forma‐ons obligatoires. Il faut savoir que 

concernant l'hygiène,  c'est comme dans les hôpitaux, on ne peut pas faire n’importe quoi. Ce e forma‐on consiste donc à apprendre les 

techniques, les couches de la peau, comment u liser le matériel : ça dure une semaine et il faut compter entre 1500€ jusqu'à 3500€. C'est un condensé de ce qu'il faut savoir pour percer. Pas assez de l’avis d’Emilie : «  C'est très peu de temps pour apprendre, ce n'est pas en une semaine qu'on peut apprendre à percer quelqu'un. » 

La rencontre entre Émilie et Manu  

Émilie n'est pas originaire de Châtel‐lerault mais de Niort. Il y avait là‐bas un perceur/tatoueur chez qui elle allait régulièrement pour se faire 

tatouer ou percer comme beaucoup de jeunes aujourd'hui.  A 21 ans, elle a eu son pre‐mier tatouage, ensuite elle est par e faire ses études. (Elle est aujour‐d'hui tatouée au doigt, aux avants‐ bras, tout le dos et une par e des fesses ; un des ses ta‐

touage est le nom de sa fille.) De plus en plus intéressée par ce mi‐lieu, elle a rencontré Manu qui lui a fait un tatouage il y a 10ans mainte‐nant. Après quelques temps, elle s'est dit que c'était le moment, qu'elle avait envie de se lancer et elle a enchainé par la fameuse for‐ma on puis Manu à ensuite décidé de la garder comme perceuse. Ta‐toueur dans l'âme.  

Manu  

Manu est tatoueur depuis 12ans. Son mé er, c'est toute sa vie. Entre 8 et 15ans, certaines personnes veu‐lent être infirmière, pompier ou même sauveur de chaton, Manu voulait lui, être tatoueur.  C'était inné. Il fallait qu'il fasse ce mé er. Il n'y a pas d'études pour cela, il suffit d'être bon dessinateur mais surtout bon tatoueur.  

Son pe t cocon 

Pour  aller dans son atelier, on doit descendre des escaliers et en des‐cendant, on trouve plein de dessins des tatouages qu'il a faits. En ren‐trant dans sa pièce, on voit le siège 

où le tatouage se passe. Il y a plein de produits désinfectants, c'est très propre. L’hygiène est très impor‐tante dans leur travail. Il y a un pe t bureau, son pe t endroit personnel, il y a des photos de ses enfants, des têtes de mort, des croix, des auto‐collants, il y a de tout.   

Un vrai tatoué 

Manu est un tatoué. Ce n'est pas lui qui se les est faits tout seul car cela n'est pas possible. On ne peut pas s'infliger une douleur à soi‐même. On a besoin d'avoir ses deux mains techniquement. C'est très dur le tatouage contrairement à ce que les gens pensent, c'est très minu eux. Il a déjà essayé quand il était plus jeune mais maintenant il ne serait plus capable de le faire. Manu a un tatouage sur le bras gauche, fait pour son fils qui est né le 27 sep‐tembre 1999, le soir de la fameuse tempête du siècle. Il en a aussi un sur le bras droit qui représente un merle moqueur qui défend son nid d'un serpent à sonne e. Ce tableau le représente beaucoup car il est père de famille et il pourrait tout faire pour elle jusqu'à en mourir comme le merle moqueur. Ceci fait par e des histoires que les gens peuvent avoir avant de se faire un tatouage. 

Le tatouage est une histoire racon‐tée par un dessin. A vous de racon‐ter la vôtre mais plus tard, si vous avez bien lu... 

Elisa Blandin et Jeanne Debais 

Quand la peau se raconte 

 

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Un piercing à 16 ans ?  

L éa Blandin, jeune lycéenne de 16ans, passionnée par la mode et le dessin, joyeuse et agréable dans la vie, raconte que depuis pas mal de temps déjà, l'idée d'avoir un piercing au nombril lui traverse 

l'esprit. Le jour ou elle en parle à ses parents, c'est un "NON" catégorique. A force de persévérance pendant plusieurs mois de la part de Léa, ils finissent par accepter. Au début, ils n'étaient pas d'accord car ils la pensaient trop jeune. Après s'être renseignés, ils prennent rendez‐vous dans un salon de tatouage et piercing. Léa trouve les piercings au nombril jolis et pas vulgaires comme certaines personnes le pensent, elle avait envie de le faire pour elle, pour se faire plaisir et pour ça il lui fallait obligatoirement une autorisa on. Elle dit avoir beaucoup stressé dans la salle d'a ente, mais l'envie de le faire était plus fort que tout. 

 Aujourd'hui elle est super contente du résultat et ne re‐gre e absolument pas, elle dit même : "Si c'était à refaite, je n'hésiterais pas une seule seconde je le referais". Elle n'a pas eu très mal sur le moment, cepen‐dant les jours qui ont suivi, le fait de dormir sur le ventre lui faisait mal. Pendant le premier mois elle a du ne oyer son bijou à l'aide d'un désinfectant deux fois par jour, ma n et soir. Pour le moment elle ne souhaite pas avoir d'autres pier‐cings, celui au nombril lui plait, lui convient et elle est con‐tente du résultat.                                   Elisa  B. et Jeanne D. 

Piercing :  majeur ou non ?  Contrairement aux tatouages, elle accepte de percer les mineurs. Emilie ne perce pas tous les endroits du corps sur des per‐sonnes d'un certain âge : « Il n'y a aucune loi qui nous l'interdit c'est une ques on d'éthique». Les mineurs sont obligatoirement accompa‐gnés de leur tuteur légal. Il n'y a pas vrai‐ment d'âge idéal pour se faire percer, seule‐ment c'est plus ou moins iden que que pour les tatouages, plus on vieillit plus la peau est souple et plus on est jeune plus elle est dure. Tout dépend vraiment de la souplesse de la peau en fonc on des gens, ce qui est sûr, c'est qu'en dessous de 15ans, généralement, elle déconseille, sinon les oreilles. Elle raconte qu'il y a peu des temps, elle a percé sa cliente la plus âgée qui avait 65ans.  Avec les parents, elle n'a jamais eu de problème, juste une fois seule‐ment le cas d'une maman qui a appelé car son fils s'était fait percer le lobe de l'oreille et il s'était avéré que sur les papiers, il avait s pulé avoir 18 ans alors qu'il n'en avait que 17.  

Quel est l'âge idéal pour le tatouage? 

L'âge idéal, c'est quand on a passé 30 ans car, entre 18 et 30ans, la peau est instable, il y a beaucoup de transforma ons du corps : on grandit, grossit, maigrit… Il y a aussi les grossesses ; c'est une période où la peau n'est pas forcément la mieux à tatouer. Bizarrement, plus on est vieux, mieux c'est. Plus on est jeune, plus le tatouage risque de mal vieillir.  

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Des problèmes?  

Durant sa carrière, Manu n'a jamais eu de problèmes avec les parents des en‐fants tatoués car il ne tatoue pas les mineurs. La peau d'un ados est trop dure pour pouvoir être tatouée. Des plus âgés ? Manu a un souvenir par rapport à ça. Un papy, ancien prison‐nier tatoué de partout avait les pré‐noms de ses pe ts enfants et enfants dans le cou, 4 ou 5 impacts de balle, une fourche au cou, une balafre qui lui traverse le visage. Ce genre de type là, il n'y en a plus. "C'est quelqu'un d'im‐pressionnant par l'histoire que racon‐tent ses tatouages" dit Manu. 

Les anecdotes. 

Il a beaucoup d'anecdotes. D’abord, il y a tous ceux qui croient qu’après leur tatouage, s’ils a rapent un coup de soleil, le tatouage va s'enlever ou sous la douche. Il y a aussi ce pe t grand‐père qui avait entre 70 et 80 ans et qui voulait se faire tatouer son code de carte bleue. Sauf que cela est impos‐sible car il aurait du dire son code ; de plus, en changeant de code, il n’aurait pu changer son tatouage : Manu lui a donc conseillé de le me re sur une gourme e ou une bague. 

Le genre de tatouage 

Manu peut tatouer pra quement tout. Bien sûr, il y a des tatouages qu’il ne peut pas faire comme les portraits, cer‐tains mo fs qui ne sont pas tatouables. C'est toujours lui qui fait les dessins des tatouages. Soit c'est lui qui les crée soit les gens apportent un dessin auquel il va apporter certaines modifica ons pour rendre le dessin tatouable.  Les tatouages ne sont pas étranges 

Il n'y a pas de tatouages étranges, c'est l'endroit où la personne veut son ta‐touage qui est étrange par exemple le visage, les par es génitales, l'intérieur des lèvres, les muqueuses sont des par‐es spéciales. 

Tatouages pour mineur ?  

Pour pouvoir se faire tatouer, mineur, il faut une autorisa on parentale et le tuteur légal doit être présent lors de l'acte du tatouage. Cependant, les ta‐toueurs ne prennent pas en général les mineurs sauf les tatoueurs qui man‐quent d'éthique. Manu dit :"Un ta‐touage, c'est un tatouage, c'est pas une voiture qu’on peut changer. On l'a sur la peau pour toujours." 

Faut‐il faire des pauses ? 

Ce n'est pas obligé de faire des pauses dans ce mé er mais c'est mieux pour refaire le poste de travail, tout ne oyer. Il y a une américaine qui a fait 500 ta‐

touages en 24h sans s'arrêter, raconte Manu. 

Élément de mode?  

Manu  dit que le tatouage est trop de‐venu comme un vêtement, un objet ou une bague e de pain. « Quand on fait un tatouage, ça doit correspondre à une histoire, un vécu." Ce qui lui fait peur, c'est que les jeunes de 15ans qui veulent se faire tatouer superman sur le bras, quand ils auront 20ans ils détes‐teront peut‐être superman. Il faut du recul sur le mo f que l'on veut sinon le tatouage ne sert qu'à décorer et ne raconte rien. 

Les endroits ?  

Les endroits les plus difficiles à tatouer sont là où la peau est élas que, comme le ventre, le cou on appelle ça des zones de mouvement. Ces endroits sont souvent plus chers car ils sont plus difficiles. De plus en plus de personnes demandent des zones déconseillées comme les mains, le bas‐ventre, le cou.  

Le plus long? 

Son tatouage le plus long, c'était il y a longtemps, cela avait duré 11h non‐stop. C'était sur un bras, il avait fallu tout noir‐cir, on appelle ça du laborage. Mais en général, un tatouage dure entre 4 et 6h, c'est lié à la tolérance humaine. Ils y en qui peuvent supporter 12h mais c'est rare. 

Piercing,  Les endroits pas "communs"  Il est possible de percer à beaucoup d'en‐droits : par exemple les piercings aux par‐es génitales ou aux doigts qui sont des 

endroits peu communs, mais pas plus étranges que d'autres. 

Tatouages, piercings : FAQ 

 

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Tatouage : Aie ça fait mal ? 

La Machine à tatouer, quand elle pique la peau, donne 150 piqures par seconde. Il ne peut pas y avoir de ta‐touage sans douleur. Les crèmes anesthésiantes restent très superficielles.  Les zones les plus douloureuses, Manu les a classées, il pense que c'est en premier tout ce qui est sur les côtés du ventre, les côtes, les fesses, en second tous les membres inférieur et en dernier, les bras.  

Piercing et tatouage? 

Manu ne perce pas, il en serait incapable. Le tatouage et le piercing sont deux mé ers très différents. Le piercing c'est une vraie intrusion cutanée, ça traverse l'épi‐derme, alors que le tatouage c'est entre l'épiderme et le derme. Un tatouage se voit par transparence de l'épi‐derme il n'est pas à fleur de peau il est juste en dessous de la première couche de la peau. Le tatouage fait mal pendant l'acte, après il faut bien l'hydrater. Cela en‐gendre quelques démangeaisons comme un coup de soleil. 

Est‐ce que les trous d'écarteurs se rebouchent ?  Lorsque les personnes enlèvent leurs écarteurs, le trou ne se rebouche pas, cependant il est possible de se faire "opérer" pour les reboucher. Ce n'est pas grand chose : on doit couper une pe te par e du lobe pour pouvoir refaire quelques points ensuite. Après ce e pe te opé‐ra on, il est tout à fait possible de se refaire percer par la suite.   

Des piercings pour s’exposer ? Il existe des piercings « performance », qui sont des pier‐cings que l'on ne garde pas. C'est souvent des piercings qui sont faits pour des occasions par culières, on peut en voir lorsque l'on va à des conven ons, des concentra ons ou beaucoup de tatoueurs et perceurs se réunissent. Émilie nous décrit ça en disant : « c'est un peu comme la foire expo mais des tatoueurs et perceurs. »  Percer au pistolet, légal ou non ?   Un vrai perceur ne perce jamais au pistolet mais au caté‐taire médical, qui sont les mêmes aiguilles que lorsque l'on a une perfusion à l'hôpital. Certains bijou ers ou vendeurs de fantaisie percent au pistolet mais une loi est passée qui s pule que le pistolet est interdit pour la majorité des zones, on va dire que le lobe est plus ou moins toléré. Quand Émilie fait les piercings, c'est l'aiguille qui perce la peau et ensuite elle met le bijou. Le pistolet, lui, quand il perce, c'est directement le bijou qui est mis. «Je n'abîme pas la peau contrairement au pistolet», affirme Emilie. 

Reportage Elisa Blandin et Jeanne Debiais 

Cordonnées :  Art'Corp Tatouages  29 Place Dupleix 86100  Châtellerault.  Tel : 05 49 93 57 44 

Horaires :  Fermé le lundi.  Ouvert du mardi au vendredi de 10h30 à 17h45 et le same‐di de 11h00 à 18h30 

 

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Bonne année 2015