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Projet de fin d’études Pendant plus de quatre siècles, le métier de banque a été « l’art de faire fructifier l’argent » et Le secteur bancaire s’est d’avantage attaché à développer les métiers de banque d’affaires, de marché De capitaux, de banque des entreprises qu’a satisfaire les besoins de la clientèle des particuliers et élargir son audience. La déréglementation des marchés, la banalisation des produits, l’avivement de la concurrence, la plus grande bancarisation des clients et la situation économique difficile amènent les banquiers à redécouvrir le marché des particuliers et à se redéployer sur ce segment de clientèle. Dès lors, il est devenu impératif pour les banques de réorganiser l’offre de service financier et de s’intéresser davantage aux attentes de leur clientèle. Les établissements de crédit se sont ainsi fortement implantés sur le marché de l’assurance-vie, sur les quel leurs filiales occupent aujourd’hui une place de premier rang et sont en concurrence directe avec les assureurs traditionnels. Mohamed Al Mahi 6

La Bancassurance

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projet fin d'etude Mohamed el mahi IGA- Rabat

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Projet de fin d’études

Pendant plus de quatre siècles, le métier de banque a été « l’art de faire fructifier

l’argent » et Le secteur bancaire s’est d’avantage attaché à développer les métiers de banque

d’affaires, de marché De capitaux, de banque des entreprises qu’a satisfaire les besoins de la

clientèle des particuliers et élargir son audience.

La déréglementation des marchés, la banalisation des produits, l’avivement de la

concurrence, la plus grande bancarisation des clients et la situation économique difficile amènent

les banquiers à redécouvrir le marché des particuliers et à se redéployer sur ce segment de

clientèle.

Dès lors, il est devenu impératif pour les banques de réorganiser l’offre de service

financier et de s’intéresser davantage aux attentes de leur clientèle. Les établissements de crédit

se sont ainsi fortement implantés sur le marché de l’assurance-vie, sur les quel leurs filiales

occupent aujourd’hui une place de premier rang et sont en concurrence directe avec les assureurs

traditionnels.

Le thème choisi « la bancassurance : contrainte réglementaire et stratégie » s’inscrit

dans une volonté de percer les mystères d’une nouvelle activité qui semblent être une innovation

dans le système financier vu tous les réaménagements qui son développement exige.

L’objet de se mémoire est de montrer que les institutions qui veulent réussir sur ce

nouveau marché auront à faire un effort important de clarification et à définir un positionnement

stratégique

Mohamed Al Mahi 6

Projet de fin d’études

Pour mener à bien notre mémoire sur le développement de la bancassurance au Maroc la

première partie est un aperçu sur le marché bancaire et le marché des assurances marocain afin

de répondre à des questions genre comment et pourquoi de la bancassurance.

Et pour mettre la lumière sur la bancassurance dans une deuxième partie on va présenter

les différents aspects de la bancassurance

Et pour terminé, comme troisième partie on propose une étude de cas de la BMCE Bank

pour donné une description détaillée de cette nouvelle activité au Maroc.

Mohamed Al Mahi 7

Projet de fin d’études

Mohamed Al Mahi 8

Projet de fin d’études

Chapitre I   : LA BANQUE

1.1 – Présentation du système bancaire Marocain  :

1.1.1 – Historique

L’ouverture des premiers guichets bancaires au Maroc date de la deuxième moitié du 19ème

siècle.

- Avec l'avènement du protectorat français en 1912, des banques commerciales européennes, des

banques d'affaires et des groupes financiers étrangers se sont installées au Maroc. De même, ont

vu le jour des institutions financières marocaines remplissant des fonctions spécifiques et

intervenant dans des domaines particuliers.

- L'exercice de l'activité bancaire, qui n'était régi par aucun texte particulier, a été organisé pour

la première fois en 1943.

- Au lendemain de l'indépendance du Maroc en 1956, les bases d'un système bancaire national

ont été mises en place.

- La Banque du Maroc (Bank al Maghreb) a été instituée le 30 juin 1959 pour se substituer à la

Banque d'Etat du Maroc et assurer la fonction de Banque Centrale.

- En 1967, une loi relative à la profession bancaire et au crédit a été promulguée. Elle a permis

une définition plus précise de l'activité des banques, la délimitation des attributions des autorités

de tutelle et de surveillance et l'institution d'une réglementation plus appropriée. Cette loi

établissait une distinction très nette entre les banques commerciales (ou de dépôts, qui avaient

pour objet d’effectuer des opérations de crédit et recevoir des dépôts à vue) et les organismes

financiers spécialisés (OFS, qui étaient régis par des textes propres et concouraient au

financement de l’investissement et de secteurs particuliers).

- Une nouvelle loi bancaire a été instaurée en 1993 et a introduit un concept nouveau, largement

inspiré de l’expérience internationale, celui de la banque universelle. En vertu de cette loi, les

banques peuvent exercer et commercialiser l’ensemble des produits et services bancaires. Cette

notion annule la spécialisation établie jusque là entre les banques commerciales et les

organismes financiers spécialisés

Mohamed Al Mahi 9

Projet de fin d’études

Le secteur bancaire se caractérise par une forte concentration. Cette concentration se matérialise

par la prédominance des plus grandes banques en termes de parts de marché. Les trois premiers

établissements atteignent plus de 50 % en termes de part du marché.

- Le taux de bancarisation ne concerne encore que le quart de la population totale, mais la moitié

de la population urbaine.

- Près du tiers du réseau bancaire est concentré sur l’agglomération casablancaise.

- Aujourd’hui, le secteur bancaire au Maroc est "essentiellement privatisé" et les quelques

banques publiques qui restent sont en cours de privatisation. Le Maroc a lancé un vaste

programme de réformes économiques qui englobe l'administration publique, le bancaire

financier, le logement et l'enseignement

1.1.2 – Définition de la banque   :

Selon la loi bancaire de 1993 qui régit l’activité bancaire, Sont considérés comme

établissements de crédit les personnes morales qui exercent leur activité au Maroc, quels que

soient le lieu de leur siège social, la nationalité des apporteurs de leur capital social ou de leur

dotation ou celle de leurs dirigeants et qui effectuent, à titre de profession habituelle, une ou

plusieurs des activités suivantes :

- la réception de fonds du public ;

- les operations de credit ;

- la mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion

La nouvelle loi permet aux établissements de crédit d’effectuer des opérations connexes et de

prendre des participations.

1.2 – Cadres juridique et institutionnel de la banque  :

1.2.1 – Cadre juridique   :

Le marché financier marocain a été profondément réformé autour de trois axes: le

décloisonnement des marchés de capitaux, la libéralisation des opérations financières et la

réforme du cadre réglementaire des banques. Ainsi ont été introduits, dans le cadre de la loi

bancaire de 1993, le désencadrement du crédit, la suppression progressive des emplois

obligatoires, la libéralisation des taux d'intérêts débiteurs, le lancement d'un marché des changes

Mohamed Al Mahi 10

Projet de fin d’études

interbancaire. Cette libéralisation de l'activité bancaire s'est réalisée dans un cadre prudentiel

renforcé.

La nouvelle loi bancaire de 1993 a pour objet :

- « d’unifier le dispositif juridique applicable à l’ensemble des établissements bancaires et

financiers ;

- d’élargir le cadre de la concertation entre les autorités monétaires et la profession,

- et de renforcer la protection des déposants et des emprunteurs ».

En effet, l’un des principaux objectifs de la loi bancaire de 1993 est l’introduction d’une

concurrence égale entre les différents établissements de crédit par l’unification du cadre

juridique auquel ils sont soumis.

Cette notion d’unification se retrouve dans la définition de la banque universelle et dans le mode

de réglementation, d’agrément, de contrôle et de surveillance qui marque le souci du législateur

de faire progressivement disparaître les distorsions de concurrence existant entre établissements.

Par ailleurs, la loi bancaire de 1993 a prévu une nouvelle approche dans les relations des

établissements de crédit avec leur clients, déposants et emprunteurs, en renforçant les droits et la

protection de ces derniers et en mettant, en place des moyens de contrôle adéquats, ainsi qu’un

régime de sanctions profondément réaménagé.

1.2.2 – Cadre institutionnel   :

1.2.2.1 – Le ministère des finances   :

Joue un rôle de premier plan en ce qui concerne la réglementation bancaire, l’octroi et le retrait

d’agrément, et l’imposition des sanctions disciplinaires et la résolution de situation de crise,

incluant le pouvoir d’ordonner la liquidation d’un établissement de crédit.

1.2.2.2 – Bank Al Maghreb (BAM)   :

Assure entre autre le contrôle des opérations courantes des établissements de crédit. Cette

dernière a procède au cours des dernières années a une importante rénovation du cadre

réglementaire en adoptant des règles communes a l’échelle internationale.

Mohamed Al Mahi 11

Projet de fin d’études

1.2.2.3 – Le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM)   :

Est l’instance professionnelle des banques. Il communique notamment les décisions et positions

communes de la profession en matière d’environnement opérationnel des banques et publie

régulièrement des recommandations sur les taux de base bancaires.

1.2.2.4 – La Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale (DAPS )   :

Les banques communiquent annuellement des états règlementaires à la Direction des assurances

et de la prévoyance sociale la (DAPS), dont notamment, un état relatant leur production - prime

émises et commissions TTC par entreprise d'assurances, un état récapitulant les montants des

primes encaissées et réglées aux assureurs, ainsi que des listes actualisées retraçant l'implantation

géographique de leurs réseaux d'agences autorisées à présenter des opérations d'assurances.

1.2.2.5– Schématisation :

Mohamed Al Mahi

GPBM Communiqué les

decisions Et positions

communs de la profession en

Matière d’environnement

opérationnel des Bq Publié régulièrement

des recommandations

sur les taux de base

bancaire

DAPS

BAM

- Réglementation bancaire - L’octroi et le retrait d’agrément - Imposition des sanctions

Assure entre autre le Contrôle des opérations courantes Des établissements de crédit

LaBanque

● Un état relatant leur production Les primes émises et commissions TTC par entreprise d'assurances Un état récapitulant les montants des primes Encaissées et réglées aux assureurs Listes actualisées Retraçant l'implantation géographique de leurs réseaux d'agences autorisées à présenter des opérations d'assurances

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Ministère des finances

Projet de fin d’études

1.3 –La composition du système bancaire Marocain  :

Le secteur bancaire marocain se partage en quatre catégories d'établissements :

1.3.1- Les banques de dépôts classiques   :

Parmi lesquelles on trouve les cinq grandes banques privées qui réalisent près des deux tiers de

la collecte des dépôts bancaires, à savoir : ATTIJARIWAFA BANK, la BANQUE

MAROCAINE DU COMMERCE Extérieur (BMCE) et les trois filiales françaises, en

l'occurrence la SGMB, la BMCI et le CREDIT DU MAROC

1.3.2 - Le Crédit Populaire du Maroc (CPM)   :

Leader historique du secteur, est constitué de la BANQUE CENTRALE POPULAIRE (BCP) et

son réseau de BANQUES POPULAIRES REGIONALES (BPR). Organisme public

particulièrement concerné par la collecte de la petite épargne et la distribution de crédits aux

PME, la BCP est devenue une société anonyme en février 2002. Elle est engagée depuis cette

date dans un processus de privatisation.

1.3.3 - Les anciens organismes financiers   :

Spécialisés dans le financement de secteurs d'activités particuliers : il s'agit du CREDIT

IMMOBILIER ET HOTELIER (CIH), du CREDIT AGRICOLE DU MAROC (CAM) et de la

BANQUE NATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE (BNDE), qui sont

engagés dans un processus de restructuration et d'assainissement:

· Le CAM s'est pourvue de nouveaux statuts publiés en décembre 2003, qui prévoient que soient

passées des conventions avec l'Etat pour ce qui concerne les activités requérant un soutien

spécifique, en particulier pour les petites et moyennes exploitations agricoles.

· La BNDE a été reprise en 2003 par la CAISSE DE DEPOT ET DE GESTION (CDG,

établissement public aux missions proches de celles de la CAISSE DE DEPOTS ET DE

CONSIGNATION française).

· Le CIH est passé sous le contrôle de la CDG. Une prise de participation par le groupe des

CAISSES D'EPARGNE FRANCAISES.

Mohamed Al Mahi 13

Projet de fin d’études

1.3.4 - Diverses autres banques   :

Dont la création répond a des besoins spécifiques: BANK AL AMAL, pour le financement de

projets d'investissement des Marocains résidant a l'étranger, MEDIAFINANCE et

CASABLANCA FINANCE MARKETS qui interviennent sur le marché des titres négociables

de la dette, et le FONDS D'EQUIPEMENT COMMUNAL (FEC) dédié au financement des

collectivités locales

Chapitre II   : L’ASSURANCE  

2.1- Vue panoramique du marché de l’assurance  :

Au Maroc, l'assurance n'a pas été toujours une culture de nos ancêtres. Pendant longtemps,

l'opération d'assurance a été considérée comme immorale car elle développait la négligence et la

notion de pari. Elle a été rejetée par le système juridique islamique, hormis les impératifs du

développement économique. De même que, le pouvoir d'achat limité de certaines couches de la

population qui considèrent l'assurance comme un produit de luxe, réservé aux marocains issus de

la classe à revenu élevé, constituait en partie un véritable handicap au développement naturel du

secteur.

Pour toutes ces raisons, l'assurance, toutes branches confondues, totalement étrangère à la

tradition juridique du pays, n'a pu voir le jour qu'après l'avènement du protectorat , d’une part par

l’élimination des sociétés façades qui n’avaient de sociétés que le nom et qui en fait ne

constituaient que de simples agences, et d’autres part par la marocanisation entamée à partir de

1974.

2.1.1 – Définition:

En se référent a la définition qu’en donne le « lexique des termes juridiques » publié par Dalloz

(édition 1972, page 31) l’assurance, serait « le contrat synallagmatique par lequel l’une des

parties, l’assuré, stipule à l’assureur, moyennant le paiement d’une prime, le versement à

Mohamed Al Mahi 14

Projet de fin d’études

son profil ou à celui d’un tiers, d’une prestation en cas de survenance d’un dommage ou de

la circonstance prévue au contrat ».

Cette définition est incomplète étant donné qu’elle ne fait ressortie que les liens juridiques que

dégage la souscription d’un contrat d’assurance entre l’assureur, l’assuré et le tiers bénéficiaire.

Pour se rendre compte de l’aspect technique de l’assurance il conviendrait de se rapprocher de la

définition qu’en a donné le professeur Joseph Hemard(1) pour qui « l’assurance est une

opération par laquelle une partie, l’assuré, se fait promettre moyennant une rémunération,

la prime, pour lui ou pour un tiers en cas de réalisation d’un risque, une prestation par une

autre partie, l’assureur, qui prenant en charge un ensemble de risques les compense

conformément à la loi de la statistique » .

2.1.2 – Quelques précisions de vocabulaire   :

● Assuré : personne physique ou morale sur laquelle ou sur les intérêts de laquelle repose

l’assurance

● Assureur : entreprise agréée pour effectuer des opérations d’assurances

● Assurances de personnes: Assurances garantissant les risques dont la survenance dépend de

la survie ou du décès de l'assure ainsi que la maternité et les assurances contre la maladie,

l’incapacité et l’invalidité

● Avenant : accord additionnel entre l’assureur et l’assuré modifiant ou complétant une police

d’assurance dont il fait partie intégrante.

● Bénéficiaire : personne physique ou morale désignée par le souscripteur et qui reçoit le capital

ou la rente dû par l’assureur

● Commission : rémunération attribuée à l’intermédiaire d’assurances, apporteur d’affaires ou

gestionnaire

● Contrat d’assurance sur la vie : contrat par lequel, en contrepartie de versements uniques ou

périodiques, l’assureur garantit des prestations dont l’exécution dépend de la survie ou du décès

de l’assuré.

● Echéance du contrat : Date a laquelle est prévue l'expiration du contrat d'assurance.

● Echéance de prime : Date à laquelle est exigible le paiement d'une prime.

● Evénement : toute circonstance susceptible de provoquer ou ayant provoqué un sinistre.

● Indemnité d'assurance : somme versée par l'assureur conformément aux dispositions du

contrat en réparation du préjudice subi par l'assure ou la victime.

) Picard et Besson. “Les assurances terrestres en droit français “. Edition L.G.D.J. 1974(1) Mohamed Al Mahi 15

Projet de fin d’études

● Prime : somme due par le souscripteur d’un contrat d’assurance en contrepartie des garanties

accordées par l’assureur.

● Sinistre: survenance de l'événement prévu par le contrat d'assurance

● Souscripteur ou contractant : personne morale ou physique qui contracte une assurance pour

son propre compte ou pour le compte d’autrui et qui de ce fait, s’engage envers l’assureur pour le

paiement de la prime.

● Taux de prime : proportion de la prime d’assurance par rapport au capital assuré.

2.2– Cadre juridique et institutionnel des assurances  :

2.2.1 – Cadre juridique   :

2.2.1.1 - Avant code des assurances 2002   :

Dès que les activités d’assurances se sont développées, il est apparu indispensable de fixer les

règles juridiques régissant les rapports Assureur / Assuré, les obligations des parties, le contrôle

des sociétés d’assurances, les éléments devant obligatoirement figurer dans le contrat, etc.  

Au Maroc, le premier texte régissant le contrat d’assurance est l’Arrêté Viziriel du 28 Novembre

1934. La réglementation en la matière relevait auparavant du droit commun.  

C’est après l’Indépendance que l’assurance au Maroc connaîtra une grande évolution, tant au

niveau de la réglementation et du contrôle qu’au niveau de l’organisation du secteur.  

Citons les principaux textes ayant marqué cette évolution :  

Arrêté du Directeur des Finances du 20 mars 1942 relatif aux polices d’assurances terrestres,  

Arrêté Viziriel du 6 septembre 1941 (modifié par le Dahir du 20 octobre 1969) relatif à

l’assurance obligatoire des véhicules à moteur,  

Dahir du 9 octobre 1977 relatif à la présentation des opérations d’assurances, de réassurance

et/ou de capitalisation et, à l’exercice de la profession d’intermédiaire d’assurances.  

2.2.1.2 - Après code des assurances 2002   :

Le code des assurances a été voté en novembre 2002. Ce texte dote l'industrie de l'assurance d'un

dispositif réglementaire qui répond globalement aux standards internationaux. Le code confirme

l'obligation pour les risques situés au Maroc d'être assurés par des contrats souscrits et gérés par

Mohamed Al Mahi 16

Projet de fin d’études

des entreprises d'assurances agréées au Maroc. L'agrément n'est accordé qu'aux entreprises ayant

leur siège social au Maroc. Tout changement de majorité, toute cession de plus de 10% des

actions et toute prise de contrôle direct ou indirect supérieur à 30% du capital social doivent

obtenir l'accord préalable de la Direction des assurances. Par ailleurs, le code réglemente la

bancassurance et a donné aux banques et à la Poste marocaine l'autorisation de commercialiser

les assurances de personnes, d'assistance et de crédit.

2.2.2 - Les institutions de régulation du   secteur

Des institutions exercent dans le secteur des assurances au Maroc comme instances de régulation

ou de promotion.

2.2.2.1 - La Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale

La plus importante de ces institutions est sans aucun doute la Direction des Assurances et de la

Prévoyance Sociale (DAPS), relevant du Ministère de l’Economie et des Finances. Elle a comme

attributions, entre autres, d’instruire les demandes d’agrément présentées par les compagnies

d’assurances, d’exercer le contrôle sur l’activité de ces compagnies et d’apprécier leur

solvabilité, d’assurer le suivi des opérations financières des entreprises d’assurances et

d’accorder après étude le visa aux produits d’assurances émis dans le marché.

2.2.2.2 - Le Comité Consultatif des Assurances Privées

Le Comité Consultatif des Assurances Privées (CCAP) est un organisme chargé de donner les

conseils et les propositions sur l’évolution du secteur, il est composé de treize représentants des

compagnies, de deux représentants des intermédiaires en plus de la présence des autorités de

tutelle.

2.2.2.3 – La Fédération Marocaine des Sociétés d’Assurance et de Réassurance (FMSAR)

Association a but lucratif régie par le dahir 1958, elle est l’émanation des entreprises qui opèrent

dans le secteur des assurances. En plus des compagnies d’assurance elle compte des mutuelles

d’assurance et le réassureur national (la société centrale de réassurance). La mission de la

fédération consiste avant tout a défendre les intérêts du secteur des assurances et d’œuvrer pour

une meilleure organisation du marché. Un autre aspect de sa mission se rapporte à la formation

des professionnelles du secteur

Mohamed Al Mahi 17

Projet de fin d’études

2.2.2.4 – la fédération nationale des agents et courtiers au Maroc (FNACAM)

Egalement association à but non lucratif sa mission est de défendre les intérêts des intermédiaires

(agents généraux et courtiers).

2.2.3 – Les acteurs de la scène de l’assurance   :

2.2.3.1 - L’État

Dans un but de protection des assurés, l’État contrôle les activités d’assurances et de réassurance.

L’organisme chargé de cette fonction au Maroc est la Direction des Assurances et de la

Prévoyance Sociale (Ministère des Finances).  L’État intervient également pour imposer

obligatoirement certaines assurances dont la plus connue est la Responsabilité Civile, Auto.  

2.2.3.2 - Les sociétés d’assurances  

Ce sont les preneurs de risque qui encaissent les primes et paient les sinistres. Au Maroc, on

distingue 4 formes de sociétés d’assurances :  

Les sociétés commerciales,  

Les mutuelles,  

Les organismes de prévoyance sociale,  

Les organismes d’assistance.

2.2.3.2.1 - Les sociétés commerciales  

Ce sont des sociétés à but lucratif. Elles doivent avoir un capital minimum légalement exigé.

Elles sont dirigées par un Conseil d’Administration.  

Elles peuvent pratiquer toutes les branches d’assurance, n’ont pas de limitation territoriale au

Maroc et travaillent avec des intermédiaires (agents généraux et courtiers).  

2.2.3.2.2 - Les mutuelles d’assurances  

Ce sont des associations. Les cotisations sont toujours variables. Elles ne peuvent donc jamais

pratiquer d’opérations impliquant une gestion en capitalisation. Elles ne travaillent jamais avec

des intermédiaires.  

2.2.3.2.3 - Les organismes de prévoyance sociale  

Les mutuelles de prévoyance sociale   Mohamed Al Mahi 18

Projet de fin d’études

Caisse Mutuelle Interprofessionnelle Marocaine (CMIM)  

Caisse Nationale des Organismes de Prévoyance Sociale (CNOPS)  

Mutuelle de Prévoyance des Banques Populaires  

Caisse Médicale de l’Office National des Transports, et d’autres....  

Les autres organismes à caractère social  

La CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale  

La particularité de la CNSS réside dans le fait que cet organisme prévoit à la fois des prestations

à court terme et des prestations à long terme. Cette caisse sert en outre des allocations familiales

au profit des affiliés mariés avec des enfants.  

La RCAR : Régime Collectif d’Assurance et de Retraite  

Il a pour but d’assurer, au titre des risques vieillesse, d’invalidité et de décès, le versement de

prestations au profit du personnel contractuel, de droit commun employé par des organismes

publics tels que offices, collectivités locales, etc. (les fonctionnaires ne sont pas compris dans

cette catégorie).  

La CIMR : La Caisse Interprofessionnelle Marocaine de Retraite  

Le régime de la CIMR est un régime mixte capitalisation / répartition. Il est alimenté par les

contributions patronales, qu’il gère par répartition. Les parts salariales sont quant à elles, versées

à une compagnie d’assurances afin de constituer le volet capitalisation.  

La combinaison de ces deux ressources, permet le service d’une rente viagère à l’âge de la

retraite du salarié.

2.2.3.2.4 - Les organismes d’assistance  

ISAAF Mondial Assistance  

Maroc Assistance Internationale  

Ce sont des sociétés spécialisées, ayant pour seule vocation l’assistance des personnes en cas de

blessures, maladies graves, décès et des véhicules en cas de panne, de vol ou d’accident.  

2.2.3.3 - La Société Centrale de Réassurance  

C’est un établissement public bénéficiant de la garantie de l’Etat. Son statut de réassureur

national lui confère les rôles de régulation du marché et d’économie de devises.  Mohamed Al Mahi 19

Projet de fin d’études

2.2.3.4 - Les Intermédiaires en assurances  

2.2.3.4.1 - Les agents généraux d’assurances  

L’Agent Général d’Assurances est une personne physique mandataire d’une seule société

d’assurances qu’il représente dans une région déterminée en vertu d’un traité de nomination.  

L’agent général n’est pas un commerçant. Il exerce une profession libérale et est rémunéré par

des commissions. Le portefeuille de l’agent général appartient à sa société mandante à qui il doit

l’exclusivité de sa production sauf pour les risques qu’elle ne pratique pas ou qu’elle refuse.  

2.2.3.4.2 - Les courtiers  

Le courtier est le mandataire de l’assuré. Il n’est lié à aucune société d’assurances. Il place les

contrats de ses clients auprès des sociétés de son choix. Il est rémunéré par des commissions de

courtage qui varient selon les branches. La profession de courtier est réglementée (idem pour les

agents généraux) par des conditions de capacité professionnelle prescrites par la réglementation

en vigueur.  

Dans le public, il y a parfois confusion entre courtier et agent général. Voici les principales

différences entre ces 2 catégories d’intermédiaires.

Courtiers Agent Général d’Assurance

Mandataire de l’assuré Mandataire de l’assureur

Personne physique ou morale Personne physique

Commerçant Profession libérale

Commission de courtage Commission d’agent général

Indépendance vis-à-vis de l’assureur (libre

choix)

Dépendance vis-à-vis de l’assureur (avec quelques

exceptions)

Portefeuille en propriété Portefeuille propriété de la Compagnie

2.2.3.5 - Les experts

Mohamed Al Mahi 20

Projet de fin d’études

Ce sont des personnes choisies en fonction de leur compétence pour déterminer la nature, la

cause et l’importance des dommages en cas de sinistre. Ainsi, il y a des experts Auto (les plus

nombreux), Incendie, Transport, Objets d’art, médecins-experts pour les dommages corporels,

L’assuré fait également appel à des experts, par exemple, pour l’expertise préalable en

assurances Incendie ou, encore, s’il y a contestation avec l’assureur (contre expertise).  

Quand un expert est nommé par un juge, on dit qu’il y a expertise judiciaire.  

2.2.3.6 - Les Actuaires  

Ce sont des personnes de niveau universitaire (Sciences Mathématiques et Actuarielles) qui,

chez les assureurs, effectuent des calculs de probabilité notamment en Assurance-vie et

Capitalisation (espérance de vie, valeurs de rachat, valeurs de réduction, etc.).  

Les actuaires s’occupent aussi des statistiques dont ils tirent des conclusions pour l’élaboration

des tarifs toutes branches.  

2.2.3.7 - Les Consultants  

Ce sont des personnes indépendantes qui conseillent les assurés (essentiellement entreprises)

pour l’élaboration de leur programme d’assurances en fonction d’une analyse de risque. Les

consultants sont rémunérés sur base d’honoraires. Au contraire des courtiers, ils n’interviennent

pas dans le placement des polices d’assurances.  

2.2.3.8 - Les Ris Managers  

Ce sont des personnes qui, dans les grandes entreprises, sont chargées de la "gestion des

risques", fonction qui englobe évidemment la gestion du dossier Assurances. Au niveau des

entreprises, on trouvera toutefois le plus souvent un "chargé d’assurances".  

2.2.3.9 - Les bureaux directs

La présentation directe des opérations d’assurances est permise dans les circonscriptions

dépourvues de représentation par voie d’agence. Elle nécessite une autorisation expresse du

Ministre des Finances. Le coût élevé de la mise en place d’un bureau direct en fait un mode de

distribution marginal au Maroc, avec 3 à 5% des primes émises sur le marché de l’assurance.  

2.2.3.10 - La bancassurance

Mohamed Al Mahi 21

Projet de fin d’études

La bancassurance, c’est à dire la distribution de produits bancaires et d’assurances par un même

réseau est l’un des signes les plus tangibles d’un processus de rapprochement progressif entre les

activités bancaires classiques et celles de l’assurance. 

Ainsi, à côté des distributeurs traditionnels, de nouveaux opérateurs ont investi le marché de la

distribution de l’assurance vie et capitalisation : les banques. Contrôlant actuellement, hors

CIMR, environ plus de 70%9 de ce marché, les banques marocaines occupent une position

incontournable. Ce succès repose tant sur la nature des produits distribués que sur la forte

capacité de distribution de produits financiers dont jouissent les grands réseaux bancaires.  

Les banques ont réussi à se tailler la part du lion en mobilisant des avantages comparatifs

indéniables par rapport aux dispositifs de distribution qui prévalaient jusqu’alors: une bonne

image de marque (parfois meilleure que celle des réseaux classiques d’assurance), des forces de

vente déjà formées à la vente de produits de placement et une clientèle de proximité plutôt fidèle

et connue, déjà acquise.

2.2.4 - Schématisation

Mohamed Al Mahi

L’as

surance

FMSAR

Compagnies

d’assurance

Les mutuelles

d'assurances

Les intermidiaires d’assurance

Les agents

Les courtiers

FNACAM

CCAP

13 compagnies+2 intermédiairesAutorité de tutelle

Demandes

d’agrément

Exercer le contrôle

Assurer le suivi

DAPS

22

Projet de fin d’études

2.3 – le marché d’assurance au Maroc

2.3.1-Chiffre d’affaire globale   du marché des assurances

2.3.2-Structure du chiffre d’affaires

Mohamed Al Mahi 23

Projet de fin d’études

2.3.3- Prime émises par entreprise d’assurances

Mohamed Al Mahi 24

Projet de fin d’études

Chapitre III   : La bancassurance   : Le rapprochement des deux

activités

Le développement des dernières années indique un changement de direction. Des banques ont

acquis des sociétés d'assurance, et vice-versa, et des coopérations ont été nouées. Les produits

d'assurance-vie (liées à des participations, par exemple) doivent tout particulièrement se mesurer

aux produits bancaires en ce qui concerne leur transparence et leur attrait. D'un point de vue de

droit, le domaine de la bancassurance est exigeant et requiert des connaissances dans des

domaines juridiques les plus divers (droit de surveillance, droit du contrat d'assurance, droit

bancaire, droit fiscal).

3.1 – Définition de La bancassurance : une nouvelle formule

La bancassurance est une notion pouvant être interprétée de diverses façons. On n'en trouve pas

de définition claire ni dans la pratique, ni dans la théorie.

Le premier s’entend comme des services financiers intégrant des produits de la banque et de

l’assurance

Le second concerne la manière dont est organisée la collaboration entre la banque et l’assurance

ou d’autres organismes non bancaire. Cela se traduit de plus en plus par la création ou l'achat de

Mohamed Al Mahi 25

Projet de fin d’études

sociétés d'assurances par des groupes bancaires, et en sens inverse de la diversification de

groupes d'assurance dans la banque.

Pour le consommateur, la bancassurance signifie avant tout un bouquet de services fournis par

différents prestataires et allant au-delà de la simple vente croisée entre branches. Mais la

bancassurance relève aussi de la législation ainsi que des autorités de surveillance des banques et

des assurances.

On peut en principe définir la bancassurance soit d’un point de vue fonctionnel soit d’un point de

vue institutionnel. Le terme « bancassurance » a pour vocation principale d’exprimer les

phénomènes de rapprochement, de collaboration et d’union existant entre la banque et

l’assurance.

De façons plus générales, la bancassurance recouvre la stratégie des banques et des assurances

visant à une exploitation plus ou moins intégrée du marché des prestations financières. Il faut ce

pendant préciser que ce terme de bancassurance ne fait pas l’unanimité auprès des

professionnels.

La bancassurance est généralement assimilée à la distribution de produit d’assurance dans les

guichets bancaires. C’est en portant de cette définition du terme « bancassurance » qu’on peut lui

opposer l’alternative d’assurfinance. Cette dernière stratégie consiste non plus à vendre des

produits d’assurance par le biais des guichets bancaires. Mais à diffuser les produits et services

bancaires via les réseaux des compagnies d’assurance.

On constate au vu de ces définitions que la bancassurance est principalement définie par les

objectifs qu’elle cherche à atteindre. Les banques lient le plus souvent ce concept à l’objectif

d’extension de leur champ d’action.

En tout état de couse, la bancassurance traduit une idée de la collaboration entre la banque et

l’assurance, chacune cherchant à travers cette stratégie à proposer une offre financière la plus

possible. L’idée fondamentale est donc de proposer aux clients une offre globale patrimoniale en

épargne à long et court terme, en crédit et en services. Cette offre valorise les services et leur

donne des outils supplémentaires.

3.2- Historique de la bancassurance

La bancassurance est devenue un phénomène international. Connaître son origine et son statut

dans d’autres pays ou elle atteint un niveau de développement plus élevé que celui du Maroc

donc parait il important pour une meilleure approche de sa situation au Maroc.

Mohamed Al Mahi 26

Projet de fin d’études

3.2.1 – A l’international

Les premiers pays à se lancer dans l’aventure ont été l’Espagne et la France.

Au début des années 70, les ACM (Assurances du Crédit Mutuel) Vie et IARD obtiennent leur

agrément, marquant ainsi l’histoire de l’assurance. L’idée leur est venue de se passer

d’intermédiaire pour l’assurance des crédits emprunteurs, et de devenir eux-mêmes assureur de

leurs propres clients de banque. Ils sont ainsi devenus les précurseurs de ce que l’on nommera

quinze ans plus tard "la bancassurance".

De leur côté, les Espagnols se lancent dans l’aventure au début des années 80, quand le groupe

BANCO DE BILBAO acquiert une part majoritaire de EUROSEGUROS SA (dont la

dénomination originelle est LA VASCA ASEGURADORA SA, constituée en 1968). Mais le

contrôle n’est dans un premier temps que financier, puisque la législation espagnole interdit aux

banques de vendre de l’assurance vie. Cette barrière réglementaire disparaît en 1991.Aujourd’hui

les cinq premiers bancassureurs espagnols détiennent un tiers du marché (Vida Caixa, BBVA,

SHC Seguros, Aseval, Mapfre Vida).

Cependant, d’un point de vue purement historique, les véritables pionniers furent les

Britanniques avec la création de Barclays Life en septembre 1965. Cette filiale n’eut pas un franc

succès outre Manche, tout comme le concept de bancassurance d’ailleurs.

En revanche, ce concept de bancassurance a séduit plus d’une banque sur le continent et très

rapidement les grands acteurs du marché se sont lancés dans la création de filiales ou de joint-

ventures, introduisant ainsi le modèle dans leurs pays respectifs :

France : en 1971, le Crédit Lyonnais acquiert le groupe Médicale de France et signe en 1993

une convention qui réserve au groupe Union des Assurances Fédérales l’exclusivité de la

distribution de l’assurance vie par le réseau du Crédit Lyonnais;

Espagne : en 1981, le groupe Banco de Bilbao acquiert une part majoritaire de EUROSEGUROS SA, une

compagnie d’Assurance et de Réassurance ;

Belgique : en 1989, AG, le 1er assureur belge, et Générale de Banque créent la compagnie Alpha

Life. Un an après, AMEV N.V., une importante compagnie d'assurances néerlandaise, et VSB,

une banque néerlandaise, réunissent leurs activités. Cette même année, le Groupe AG se joint à

eux réalisant ainsi la première fusion transfrontalière, créant le groupe Fortis.

En Europe, l’Allemagne et l’Italie s’y intéresseront beaucoup plus tard, comme en Asie

d’ailleurs où la bancassurance commence à attirer réellement les banques coréennes déjà en

place sur le marché, du fait de l’autorisation donnée en 2003 par le gouvernement.

Mohamed Al Mahi 27

Projet de fin d’études

En 2004, en Thaïlande, Fortis a signé un contrat avec Muang Thai Group pour des affaires vie et

non vie et par là-même a pris une participation de 25 % dans Muang Thai Life Insurance. Fortis,

qui cherchait à développer le modèle de bancassurance en Asie, avait déjà des partenariats en

Malaisie et en Chine.

Sur les marchés où la bancassurance est suffisamment développée, comme en France ou encore

en Belgique, on constate que les entreprises passent à une autre étape de l’évolution :

L’implantation dans les pays où la bancassurance commence seulement à voir le jour:

l’exemple de Fortis ci-dessus est probant, autant que celui de Cardif qui est aujourd’hui présent

dans 28 pays (dont 6 en Asie) ;

Le regroupement de grandes sociétés comme le Crédit Agricole et le Crédit Lyonnais en

France qui place le nouveau bancassureurs, au premier rang avec plus de 13 milliards d’Euros de

chiffre d’affaires (classement Hors Série Argus de l’Assurance 2004 et source Predica).

On peut résumer l’historique de la bancassurance à l’échelle internationale dans le tableau

suivant :

3.2.1 – Au Maroc

La bancassurance est une pratique qui a vu le jour au Maroc, en fait, depuis plusieurs années. En

effet, c'est vers la moitié des années 70 (1973), avec la convention d'assistance de rapatriement

de corps, destinée initialement aux marocains résidant à l'étranger lors de leur déplacement, que

cette technique est née. Elle s'est développée depuis une dizaine d'années avec la vente des

produits d'assurances par les banques à travers les contrats groupe ouverts.

Dans les années quatre vingt, les banques étendent leur champ d’action sur le marché

des produits de capitalisation. L’entre des banques marocaines sur le marché de l’assurance vie

et de la capitalisation va redéfinir le paysage financier. Le mouvement de « bancassurance »

prend forme et se développe.

Mohamed Al Mahi 28

Projet de fin d’études

Les ménages vont évoluer dans un environnement plus favorable à leur épargne,

s’intéresser davantage à leur gestion. Mieux avertis, moins adverses aux risques, les agents

prennent ainsi conscience de la possibilité de gérer plus directement leurs patrimoines.

La demande de produits financiers va s’orienter vers un concept plus global de

patrimoine. Cette nouvelle orientation traduit une volonté de rentabilité (profiter des nouveaux

produits financiers) et en temps de sécurité (se protéger contre les aléas liés au vieillissement de

la population). La demande tendrait alors à devenir plus homogène, entrant aussi bien dans le

champ d’action de assurance (la sécurité) que dans ce lui de la banque (la rentabilité). Une

source de concurrence est alors prévisible entre ses deux institutions.

Face à cette mutation financière qui s’est traduit par augmentation, décloisonnement et

désintermédiation financière, les banques ne sont pas restées sans réagir et ont développé une

stratégie de diversification de gammes avec l’insertion des produits d’assurance vie dans leurs

produits bancaires. Cette évolution a contribué à l’effacement progressif des frontières séparant

par les champs d’activités des banques et des assurances.

Le mouvement de bancassurance va se généraliser à l’ensemble du système bancaire.

Aujourd’hui, toutes les banques ont une filiale d’assurance vie et détiennent environ deux

tiers des affaires nouvelles du marché « vie et capitalisation ». Ce succès des banques n’est pas

étonnant. En effet la distribution d’assurance vie s’apparente aux activités traditionnelles de

conseils financiers et de collecte d’épargne des banques.

3.3 – Conséquences sur le marché

3.3.1 – Les avantages   :

Chaque acteur de bancassurance (banque, compagnie d’assurance, consommateur et législateur)

doit, en effet, trouver son profit à voir se développer avec succès le modèle bancassurance. Sans

ces avantages, il est bien évident qu’il n’y aurait pas de collaboration possible.

3.3.1.1 – Les avantages pour l’assureur   :

► Grâce à ce nouveau réseau de distribution, l’assureur élargit de façon significative sa

clientèle et atteint des clients jusqu’ici difficiles d’accès. Ceci est bien entendu un avantage

primordial qui suffit, à lui seul, à convaincre un assureur de développer des accords avec une

banque ;

Mohamed Al Mahi 29

Projet de fin d’études

► L’assureur a l’opportunité de varier ses modes de distribution, afin d’éviter une dépendance

trop grande à un réseau unique. La diversification permet de limiter les risques ;

► L’assureur bénéficie souvent de la bonne image et de la confiance que l’on témoigne plus

spontanément aux banques ;

► L’assureur a l’avantage également de la réduction des coûts de distribution par rapport aux

frais inhérents aux agents traditionnels, puisque le réseau de vente est en général le même pour

les produits bancaires et les produits d’assurance. Cette économie de frais a pu être enregistrée

de façon notable par bon nombre de bancassureurs à travers le monde et est ainsi répercutée dans

les frais inclus dans les contrats. Les produits peuvent donc être proposés à un meilleur coût ;

► Un assureur peut s’implanter rapidement sur un nouveau marché, en utilisant le réseau

existant d’une banque locale.

3.3.1.2 – Les avantages pour la banque :

► En premier lieu, la banque voit dans la bancassurance un moyen de créer un nouveau flux de

revenus et de diversifier son activité. Avantage d’autant plus réel que le début des années 90 a

révélé une augmentation de la concurrence entre les institutions financières et une diminution de

la marge financière des banques et donc la nécessité de trouver une nouvelle activité ;

► La banque devient une sorte de "supermarché", un fournisseur unique, le "one-stop-shop" de

services financiers, où le client peut trouver réponse à tous ses besoins, qu’ils soient financiers

ou d’assurance. Ainsi la banque peut aspirer à une plus grande attractivité du fait de

l’élargissement de sa gamme de produits et peut renforcer la satisfaction et donc la fidélisation

de ses clients ;

► Les coûts de distribution peuvent être considérés comme marginaux puisque, dans la plupart

des cas, ce sont les employés de la banque eux-mêmes qui proposent à la vente les produits

d’assurance. Le modèle "one-stop-shop" cité ci-dessus permet, entre autres, de mieux exploiter le

réseau et d’augmenter la rentabilité du réseau bancaire existant.

3.3.1.3 – Les avantages pour le consommateur :

► Comme évoqué dans les avantages pour la banque, le consommateur a une accessibilité plus

grande à tous les services financiers, du fait d’une banque qui propose à la fois des produits

bancaires et des produits d’assurance;

► Les coûts de distribution étant réduits par rapport à un réseau de distribution traditionnel, le

consommateur peut, la plupart du temps,Mohamed Al Mahi 30

Projet de fin d’études

► Bénéficier de produits d’assurance à des prix plus intéressants que dans les réseaux

traditionnels. Les modes de règlement des primes sont en outre simplifiés puisque celles-ci sont

directement prélevées sur le compte bancaire ;

► La relation privilégiée qui peut exister entre un client et son banquier permet d’obtenir une

meilleure adéquation entre les besoins du client et les réponses qui lui sont apportées.

Pour résumer , nous dirons que le client profite de l’opportunité de se procurer des produits

d’assurance simples, souvent peu onéreux, avec un paiement des primes adapté à ses besoins (la

plupart du temps, par mensualités) et avec une accessibilité aisée puisque le réseau bancaire est

généralement plus dense que celui des agences d’assurance.

3.3.1.4 – Les avantages pour le législateur :

Les autorités de contrôle ou le gouvernement lui-même ont pour rôle de légiférer pour que les

risques pris par les établissements financiers de leur pays soient maîtrisés et gérés activement, et

ce de façon à préserver la bonne santé du système financier d’un Etat. Il peut cependant exister

des chocs hors du contrôle des gestionnaires individuels et collectifs et qui peuvent affecter le

système financier dans son ensemble. Ces risques sont ce que l’on nomme le "risque

systémique".

La bancassurance peut être un moyen, pour les établissements financiers, de limiter ce risque

systémique car la banque diversifie ses sources de revenus et rend ainsi son activité plus stable et

donc plus sûre aussi pour les clients.

Certaines autorités estiment au contraire qu’un excès de libéralisation des systèmes financiers

d’un pays peut engendrer une augmentation du risque systémique. C’est pourquoi, dans de

nombreux pays encore, les banques ne peuvent pas exercer d’activités étrangères à leur métier de

base, afin d’éviter de nouvelles occasions de prendre des risques.

Certains gouvernements ont décidé aussi de libéraliser le système financier, mais de façon

graduelle, permettant une meilleure maîtrise de cette ouverture.

La bancassurance peut donc être considérée par les autorités de tutelle comme un atout ou au

contraire, comme un danger potentiel à la stabilité financière d’un pays.

Mohamed Al Mahi 31

Projet de fin d’études

3.3.1 – Les limites   :

Bien que disposant d’avantages compétitifs par rapport aux intermédiaires, la distribution via les

banques présentes certaines limites. Ces limites sont d’une part d’ordre commercial et d’autre

part imposées par le marché.

3.3.1.1 – les limites d’ordre commercial   :

► Les méthodes de travail sont différentes en ca sens que l’assurance vie se vend alors que les

produits bancaires et l’assurance IARD(1) s’achètent. Cette différence limite l’activité de la

bancassurance à celle de l’assurance IARD qui n’est pas techniquement aussi simple que

l’assurance vie ;

► Les commerciaux de l’assurance vie vont a la recherche des clients alors que ceux des

produits bancaires restent a l’agence en attendant que les clients viennent ;

► Les nouvelles technologies bancaires, GAB(2), banque à domicile……Tendent à diminuer le

contact avec le client, ce qui semble être nécessaire en assurance ;

► Le suivi des relations s’avère moins rigoureux au niveau de la bancassurance ;

► L’approche au risque est opposée : lorsqu’une affaire comporte trop de difficultés, le

banquier a tendance à la refuser, or la gestion et la maitrise du risque constituent la raison d’être

de l’assureur ;

► Il en ressort que les produits bancaires et assurance, requiert des stratégies différentes, Aussi

l’implication d’une personne dans la vente de ces deux produits peut s’avérer complexe,

3.3.1.2 – les limites imposées par le marché   :

Le développement de la bancassurance peut être ralenti par l’existence du réseau classique sur la

marché, en effet les agents généraux bénéficient d’une exclusivité territoriale ont su tisser des

liens étroits avec leurs clients dont ils sont mandataires. Or il se trouve que les agences bancaires

se trouvent souvent sur le même territoire, d’où la probable naissance d’un conflit ;

En plus de ces limites qui peuvent constituer un frein au développement de la bancassurance, il y

a d’autres menaces :

A nombre de ces menaces, nous avons l’assurfinance, qui est la réplique des assureurs,

l’assurfinance désigne la vente des produits d’épargne bancaire par les assureurs. Une autre

menace est constituée par les oligopoles qui comprennent les banques les plus diverses ; tout la

) Incendie, Accident et Risque Divers (1) )Guichet Automatique Bancaire (2)

Mohamed Al Mahi 32

Projet de fin d’études

gamme des assureurs ; toute la diversité des entités satellites c'est-à-dire : la maison de bourse,

société à la consommation………….

Au niveau des marchés locaux, dimension essentielle pour les consommateurs, le risque de

disparition d’un choix possible entre plusieurs offres de services financiers est encore bien plus

inquiétant en cas de fusion des grandes banques et sociétés d’assurance.

3.4 – Monographie de la bancassurance

La bancassurance traduit une idée de la collaboration entre la banque et l’assurance, qu’on peut schématiser comme suit :

Mohamed Al Mahi 33

Compagn

ie d’a

ssurance

FMSAR

Compagniesd’assurance

Les mutuellesd'assurances

Les intermidiaires d’assurance

Les agents Les courtiers

FNACAM

CCAP

13 compagnies+2intermédiairesAutorité de tutelle

GP

BM

La Banqu e

DA

PS

• Un état relatant leurproduction

• Les primes émises etcommissions TTC parentreprise d'assurances

• Un état récapitulantles montants des primesEncaissées et régléesaux assureurs

• Listes actualiséesRetraçant l'implantationgéographique de leursréseaux d'agencesautorisées à présenterdes opérations d'assurances

• Communiqué les decisions

• Publié des recommandations

GP

BM

DAPS

Projet de fin d’études

Mohamed Al Mahi 34

La Bancassuranc

e

• Demandes d’agrément

• Exercer le contrôle

• Assurer le suivi

DAPS

Assurance vie et capitalisation

+Assurance non vie

Projet de fin d’études

Chapitre I : Aspect juridique et fiscal

1.1 – Volet juridique

Après un commencement discret dont le point de départ remonte aux années 70, la

bancassurance enregistre depuis quelques années un rythme de développement important.

Conscient de l'irréversibilité de la progression de la bancassurance, puisqu'elle s'inscrit dans la

logique de l'évolution du monde actuel (globalisation, convergence et intégration), le législateur

marocain n'a pas manqué de l'intégrer dans la loi n° 17-99 portant sur le code des assurances.

Les deux partenaires à savoir les banques et les compagnies d’assurance partagent l'objectif

principal qui consiste à vendre des produits d'assurance à travers le réseau des agences bancaires.

Mohamed Al Mahi 35

Projet de fin d’études

Or chacune des deux activités est soumise à un régime juridique propre qui lui accorde une

exclusivité de principe. La bancassurance doit donc se mettre en œuvre dans le respect des règles

du droit bancaire et sans enfreindre les prescriptions du droit des assurances. L'examen respectif

du cadre juridique de l'activité bancaire puis celui des assurances nous permettra de comprendre

d'une part, dans quelle mesure les banques peuvent vendre des contrats d'assurances de

personnes; d'autre part, quelles sont les précautions à prendre par une banque Qui désir diffuser

des contrats d’assurance dommage.

1.1.1 – Avant le 07 Novembre 2002   : La loi bancaire de 1993

Les articles 1 à 12 de la loi bancaire de 1993 (Dahir portant loi n° 1-93-147 relatif à l’exercice de

l’activité des établissements de crédits et de leur contrôle) délimitent les opérations que peuvent

effectuer lesdits établissements. L’intermédiation en assurance n’y figure absolument pas. Cela

n’a pas empêché les banques de placer les produits correspondants. D’un point de vue orthodoxe,

les banques opéraient donc « illégalement » et la loi bancaire n’était pas respectée au sens strict.

Cependant, le 3ème alinéa de l’article 6 de la loi précitée allait être une échappatoire pour les

banques. En effet, il dispose que les établissements de crédit peuvent aussi effectuer, sous

réserve du respect des dispositions législatives et réglementaires applicables en la matière, les

opérations connexes à leur activité, tels que « le placement, la souscription, l'achat, la gestion, la

garde et la vente de valeurs mobilières ou de tout produit financier ». Les banques justifiaient

donc leur position en se présentant en tant que simples souscripteurs de produits d’assurance

pour le compte de leurs clients.

Cette situation confuse arrangeait au fait les trois acteurs principaux que sont les assurances, les

établissements de crédits et la banque centrale. Les premiers trouvaient dans les banques un

réseau de proximité, géographiquement bien implanté et disposant d’un portefeuille-clients

important pour vendre leurs produits. Les établissements bancaires généraient des bénéfices

considérables grâce aux rémunérations facturées aux clients, satisfaisant ainsi la banque centrale

soucieuse entre autres du dynamisme du secteur bancaire.

1.1.2 - Après le 07 Novembre 2002   : Le nouveau code des assurances

Les anciens textes qui datent des années 1930-1940 ne prévoyaient pas la bancassurance il

y’avais de non réglementation un vide juridique, en revanche le code des assurances en 2002 Mohamed Al Mahi 36

Projet de fin d’études

(Dahir 1-02-238 du 03 Octobre 2002 portant promulgation de la loi n° 17-99 portant code des

assurances et publié au bulletin officiel le 07 Novembre) à introduit ce terme pour la première

fois et le régir par 9 article ce nouveau code est venu clarifier l’ambiguïté légale sur le rôle des

banques en matière d’assurance.

1.1.3 - Les zones de perméabilité de la bancassurance

1.1.3.1 - La distribution des assurances par les banques en tant qu'activité connexe

A l’aide de l’article 7 de la loi bancaire qui stipule : « Les établissements de crédit peuvent

aussi effectuer, sous réserve du respect des dispositions législatives et réglementaires

applicables en la matière, les opérations connexes à leur activité, telles que :

La présentation au public des opérations d'assurance de personnes, d'assistance et d'assurance-

crédit ;………………… etc. ».

Et de l’article 289 de code des assurances qui stipule : « les opérations d'assurances autres que

celles afférentes aux assurances de personnes, à l'assistance et à l'assurance crédit, ne peuvent

Mohamed Al Mahi

Connexe Annexe

Article 7 de

la loi bancaire

Article 289de

Codedes assurances

Article 9 de

la loi bancaire

Produits obligatoires + Produits Produits obligatoires + Produits volontairesvolontaires

Assurance de personnes,Assurance crédit,

Assistance

ProduitsProduits extra bancaire extra bancaire

Les assurances dommages

37

Projet de fin d’études

être présentées aux banques et à Barid Al-Maghrib que par les intermédiaires d'assurances

définis à l'article 291 »

Donc à chaque fois que la banque peut démontrer la relation d'un contrat d'assurance avec une

opération bancaire, celle-ci peut être qualifiée de connexe. Et ces produits peuvent être

obligatoire ou volontaire comme par exemple assurance de personne, assurance crédit et

l’assistance.

1.1.3.2 - La distribution des assurances par les banques en tant qu'activité annexe

L’annexite des produits d’assurance on le comprend par l’article 9 de la loi bancaire qui

stipule : « Les établissements de crédit peuvent être autorisés à effectuer des opérations autres

que celles visées aux articles premier et 7 de la loi bancaire ».

Donc l’article 9 permet de commercialisé les produits extra bancaire comme les assurances

dommages

Et pour vendre les produits annexes à savoir les assurances dommage il faut être conforme

avec la loi.

1.1.4 – La conformité avec la loi

► L’article 306 de code des assurances 2002 : « l'exercice de l'activité des établissements de

crédit et de leur contrôle, ne peuvent présenter au public des opérations d'assurances qu'après

obtention d'un agrément de l'administration à cet effet. »

La Solution afin d’être conforme a la loi   :

Agrément pour la souscription :

Depuis sa promulgation en novembre 2002, le nouveau code en son article 338 à donné aux

banques douze mois pour régulariser leur situation. Les banques ne peuvent pas être à la fois

vendeur et souscripteur de contrat. Elles devront choisir entre les deux donc les banques ne

peuvent qu’encaisser les primes et régler les sinistres dans le cadre de contrats individuels

pour le compte des compagnies d’assurances, cela contre une commission, et pour se faire il

faut demander un agrément Qui devaient être déposées à la direction des assurances et de la Mohamed Al Mahi 38

Projet de fin d’études

prévoyance sociale (DAPS) conformément à la loi. Pour obtenir cet agrément, «les

établissements bancaires devaient justifier d’une structure adéquate et d’un personnel qualifié

et apte à conseiller les clients concernant la souscription des produits d’assurances».

► L’article 109 de code des assurances 2002 : «  Le souscripteur ne peut percevoir aucune

rétribution, directe ou indirecte et sous quelque forme que ce soit, au titre de son intervention

dans le cadre d'un contrat d'assurance de groupe. »

La Solution afin d’être conforme a la loi   :

Individualisé les contrats groupe

Les établissements bancaires ne peuvent plus commercialiser les produits bancassurance dans

le cadre d'un contrat groupe négocié avec les compagnies, toutes catégories confondues. Les

contrats doivent être dorénavant individualisés, donc pour être conforme a l’article 109 afin de

percevoir des rétributions il faut transformer tous les contrats groupes en contrats individuels

► L’article 306 de code des assurances 2002 : « La présentation des opérations d'assurances

par Barid Al-Maghrib et par les banques est limitée aux assurances de personnes, à l'assistance

et à l'assurance crédit. »

La Solution

Les bureaux de courtage

Les établissements bancaires ont créé leurs propres bureaux de courtage. Il s’agit de cabinets

«captifs», visant à contourner l’article 109 et de leur permettre de percevoir des commissions

et de pouvoir commercialiser n’importe quel type de produit d’assurance. Ainsi les banques

préservent les revenus des activités bancassurance.

Mohamed Al Mahi 39

Projet de fin d’études

Mais il restait l’obstacle de l’arrêté du 16 août 1999 relatif aux conditions de prises de

participations par les établissements de crédits dans les sociétés. Dans son article 3, alinéa 1 ce

texte prévoit que «le montant total du portefeuille des titres de participation ne doit pas

excéder 30% du capital social ou des droits de vote de la société émettrice».

La combinaison de l’arrêté de 1999 et de l’article 109 du code des assurances fermait ainsi les

portes devant les établissements bancaires souhaitant commercialiser des produits de

bancassurance et percevoir les commissions. Aujourd’hui, la donne a changé. La publication au

Bulletin Officiel du 2 décembre d’un arrêté daté du 15 octobre 2004, modifiant et complétant

celui de 1999, règle le problème. En effet, l’article 3, du dernier texte ne soumet plus les

entreprises d’assurances et de réassurances ainsi que les intermédiaires d’assurances à la

condition des 30%. Cet article assimile ainsi ces sociétés à celles de bourse, de services, de

capitaux à risque ou encore aux banques offshore dont le capital peut être détenu par des banques

jusqu’à hauteur de 100%.

Selon l’article 299 de code des assurances   :

« La société de courtage doit être constituée sous la forme de société anonyme ou de société a

responsabilité limitée. »

Et selon l’article 304

· Etre régies par le droit marocain et avoir leur siège au Maroc;

· Avoir cinquante pour cent (50%) au moins du capital détenu par des personnes physiques

de nationalité marocaine ou des personnes morales de droit Marocain.

1.1.5 – Autres articles de loi

L’encaissement des primes

► Alinéa 3 de l'article 302 de code des assurances : « L'encaissement d'un montant de prime

supérieur a celui fixé par l'entreprise auprès de laquelle le contrat est souscrit ainsi que l'octroi aux

assures de toute ristourne de commission ou escompte sur prime sous quelque forme que ce soit ».

Mohamed Al Mahi 40

Projet de fin d’études

Commentaire : Les banques ne peuvent pas encaisser un montant de prime supérieur à celui

fixé par la compagnie d’assurances.

Les intermédiaires en assurance

► L’article 289 de code des assurances : « Les opérations d'assurances autres que celles

afférentes aux assurances de personnes, à l'assistance et à l'assurance crédit, ne peuvent être

présentées aux banques et à Barid Al-Maghrib que par les intermédiaires d'assurances définis à

l'article 291 »

Commentaire : il y a certains produits d’assurance que les entités bancaires peuvent

commercialiser et peuvent même mieux les vendre : des contrats d’assurance-vie, produits

d’assurances liés aux crédits, à l’épargne pour le financement des études des enfants et à la

retraite complémentaire ils ne nécessitent en effet ni technicité ni compétence particulières.

Pour les autres produits, comme les assurances multirisques, responsabilité et dommages qu’on

trouve dans les compagnies d’assurance, “les banques ne doivent pas les commercialiser. Elles

ne disposent pas au sein de leurs agences, de conseillers en assurance pouvant orienter les clients

vers les produits adéquats c’est pourquoi il faut s’aligner par les intermédiaires en assurance qui

comprend les agents généraux et les courtiers juste il faut signaler que ces intermédiaires peuvent

être des personne moral par exemple en cas ou la banque crée son propre bureau de courtage ce

dernier contient des agents et des courtiers en assurances qu’on as définit lors de notre première

partie.

1.2 – Volet fiscal

Tout changement fiscal peut influencer de façon positive ou négative l’essor de la

bancassurance donc son développement reste fortement conditionné par le cadre fiscal surtout

de l'assurance vie ou de retraite 

Mohamed Al Mahi 41

Projet de fin d’études

1.2.1 – La taxe sur les contrats d’assurance

● Le champ d’application : Les contrats d'assurances passés par les entreprises  d'assurances

ainsi que tous actes ayant exclusivement pour objet  la formation, la modification ou la

résiliation amiable desdits  contrats, sont soumis,

● À l'exclusion : des droits de timbre, d'enregistrement et de la taxe sur la valeur ajoutée, à une

taxe  spéciale, dite "taxe sur les assurances.

● La taxe est réglée :

- Par les entreprises d'assurance, leurs représentants légaux ou les intermédiaires d'assurance ;

- Par les intermédiaires d'assurance pour les contrats souscrits par leur entremise auprès

d'entreprises étrangères qui pratiquent des opérations d'assurance non assurables au Maroc ;

- Par les assurés dans tous les autres cas.

●  La base de la TCA :

Prime   : somme due par le souscripteur d’un contrat d’assurance en contrepartie des garanties

accordées par l’assureur ;

Surprime   : majoration de la prime d’assurance à la suite d’une aggravation du risque assuré ;

Cotisation d’assurance : somme correspondant à la prime due par l’assuré en contrepartie d’un

contrat souscrit auprès des sociétés d’assurance mutuelles

● Les taux de différentes opérations d’assurance   :

Mohamed Al Mahi 42Sont soumises à la taxe au taux de 12: %

• les opérations ayant pour objet le

versement d'un capital en cas de mariage ou de

naissance d'enfant ;

• les opérations d'appel à l'épargne en

vue de la capitalisation et comportant, en

échange de versements uniques ou périodiques

directs ou indirects, des engagements

déterminés;

• Les opérations ayant pour objet

l'acquisition d'immeubles ;

• Les opérations effectuées par des

entreprises faisant appel à l'épargne dans le but

de réunir des sommes versées par des

adhérents ;

Sont soumises à la taxe au taux de 3: %

• les opérations d'assurance maritime et de transport maritime.

Sont soumises à la taxe au taux de 6: %

Projet de fin d’études

1.2.2 – La taxe Additionnelle   :

Champ d’application : la taxe additionnelle est due par les redevables de la TCA, elle est due

sur tous les contrats dans le champ d’application de la TCA et qui n’en sont pas dispensés une

disposition.

Le produit de cette taxe est destiné aux collectivités locales (taxe parafiscale).

Mohamed Al Mahi 43

• Les contrats d'assurance contre les

accidents du travail et les maladies

professionnelles

• Les contrats d'assurance passés

avec leurs membres, par les sociétés ou

caisses d'assurances mutuelles agricoles 

• Les contrats d'assurance

garantissant les risques de guerre ;

• Les versements faits auprès de la

caisse nationale  de retraite et d'assurance

Sont exonérés de la taxe sur les assurances:

• Les opérations d'assurance

contre

les risques du crédit;

• Les opérations d'assurance

aviation ;

• Les opérations d'assistance ;

• Les opérations d'assurance

contre l'incendie et les explosions ;

• les opérations d'assurance contre

les

Dégâts causés par la grêle ;   

• les opérations d'assurance contre

les risques de la mortalité du bétail;

• les opérations d'assurance contre

tous autres risques non compris dans

Projet de fin d’études

Taux :

• 1.8% du montant des primes taxables à 12%

• 0.9% du montant des primes taxables à 6%

• 0.45% du montant des primes taxables à 3%

1.2.3 – La fiscalité des produits retraite  

1.2.3.1 – En cas de non déduction des versements

Les épargnes constituées et les plus-values relatives aux contrats épargne et retraite sont

exonérées de l’IR en cas de liquidation ou de rachat quelque soit la durée des contrats.

Le produit retraite offre la possibilité aux clients de déduire l’ensemble de leurs versements

(initiaux, périodiques et exceptionnels) effectuée durant l’exercice au niveau de leurs revenus

imposables.

Si le client dispose d’un revenu salarial, il pourra déduire ses versements à hauteur de 100% du

dit revenu.

Exemple   :

Salaire annuel imposable = 200 000 dhs

Versement global du produit durant l’exercice = 80 000 dhs

· Le salaire annuel imposable sera ramené à 120 000 dhs

· L’IR à payer sera de 37 840 dhs au lieu de 73 040 dhs

· Soir une économie fiscale annuelle de 35 200 dhs

1.2.3.2 – En cas de déduction des versements

Il est à noter que la loi de finance autorise les employeurs de procéder à la déduction des

versements des produits retraite à la source au profit de leurs salariés client.

Si le client dispose de revenus autres que salariaux, il a le choix de déduire annuellement ses

versements :

Mohamed Al Mahi 44

Projet de fin d’études

Soit à hauteur de 6% du revenu globale imposable ;

Soit sans limite de son revenu salarial.

Exemple   :

Revenu global imposable = 1 000 000 dhs

Versement global du produit durant l’exercice = 80 000 dhs

Le montant maximum à deduire : 1 000 000 x 6% = 60 000 dhs

1.2.3.3 – liquidation ou rachat de contrat dont les versements ont été déduits

· Liquidation sous forme de capital

· L’abattement de 40 % est appliqué sur le capital ;

· Puis il est réparti à parts égales sur 4 ;

· Chaque part nette est ensuite imposée au taux du barème en vigueur ;

· Le montant de l’impôt correspondant à une part est multiplié par 4.

Exemple   :

Pour une épargne constituée au moment de la liquidation = 360 000 dhs ;

· 360 000 x 60% = 216 000

· 216 000 / 4 = 54 000

· I.R ===== 9 340

· I.R à prélever = 9 340 x 4 = 37 360

· L’épargne nette = 360 000 – 37 360 = 322 640 dhs

Liquidation sous forme de rente viagère ou certaine : l’abattement de 40 % est appliqué pour

chaque rente annuelle ;

Exemple   :

Pour une épargne constituée au moment de la liquidation donnant droit à une rente viagère

annuelle de 90 000 dhs.

Le montant imposable = 90 000 x 60 % = 54 000

I.R===== 9 340

Mohamed Al Mahi 45

Projet de fin d’études

La rente nette = 90 000 – 9 340 = 80 660 dhs

1.2.4 – La fiscalité des produits d’épargne autre que la retraite

Les produits d’épargne autre que ceux de retraite sont totalement exonérés de l’imposition à l’I.R

après 10 ans de souscription.

Si le client liquide ou rachète l’épargne constituée au titre des contrats précités avant 10 ans de

souscription la plus-value correspondante demeure imposable à l’I.R ;

1.2.4.1 – Définition de la plus-value   :

C’est la différence entre l’épargne constituée revalorisée et le cumul des cotisations ;

Exemple   : soit un contrat éducation ayant les caractéristiques suivantes :

· Cotisation mensuelle : 3 000 dhs

· Durée du contrat : 9 ans

· Taux de rendement moyen brut sur 9 ans : 5 ,50 %

· Epargne constituée revalorisée à l’échéance : 417 000 dhs

· Cumul cotisations (3 000 x 12 x 9) 324 000 dhs

· Plus-value imposable (471 000 – 324 000) 93 000 dhs

1.2.4.2 – Cas d’un rachat partiel   :

En cas de rachat partiel avant 10 ans la plus-value est calculée au prorata du taux du rachat

partiel ;

Exemple   : Soit un contrat Capitalisation ayant les caractéristiques suivantes :

· Versement unique : 5 000 000 dhs

· Durée du contrat : 3 ans

· Taux de rendement moyen brut sur 3 ans : 5 %

· Epargne constituée revalorisée à l’échéance : 573 024 dhs

· Cumul cotisation (5 000 000 – Prime décès (1%)) 495 000 dhs

· Plus-value imposable (573 024 – 495 000) 78 024 dhs

· Pour un rachat partiel de 50% la plus-value imposable sera :

78 024 x 50% = 39 012 dhs

L’IR = (39 012 x 50%) – 11 100 soit 2 554.20 dhs

1.2.4.3 – Cas d’une avance :

Mohamed Al Mahi 46

Projet de fin d’études

L’avance doit être restituée totalement avant 5 ans. Le cas contraire et si le contrat ne dépasse

pas les 10 ans, le montant restant du suivra la même logique que celle d’un rachat partiel pour le

calcul de l’IR.

Calcul de l’IR sur la plus value en cas de rente certaine servie avant 10 ans de contrat :

· Cotisation mensuelle : 3 000 dhs

· Durée du contrat : 9 ans

· Taux de rendement moyen brut sur 9 ans 5.50 %

· Epargne constituée revalorisée à l’échéance : 417 000 dhs

· L’épargne donne droit à une rente Annuelle certaine sur 5 ans : 90 000 dhs

· Cumule cotisation (3 000 x 12 x 9) = 324 000 dhs

· La base d’imposition = 90 000 – (324 000/5) soit : 25 200 dhs

L’IR annuel = (25 200 x 15 %) – 3 600 soit 180 dhs

Exemple   : Soit une rente viagère annuelle de 1 000 000 dhs ;

La base d’imposition = 1 000 000 x 60 % soit 60 000 dhs ;

L’IR = (60 000 x 30%) - 11 100 soit 9 900 dhs.

1.2.4.4 – Cas de décès du souscripteur avant 10 ans de contrat

En cas décès du souscripteur avant 10 ans de contrat, les prestations servies ainsi que la plus-

value dégagées sont totalement exonérées de l’IR ;

N.B : en cas de liquidation ou de rachat avant 10 ans, les clients percevant d’autre revenus ou

d’autre prestations de la pars d’organismes tiers sont tenus de mentionner le montant des plus-

values lors de la déclaration de leurs revenus.

L’IR retenu à la source par la compagne est déduit de l’impôt correspondant au revenu global du

client

Synthèse   :

Mohamed Al Mahi 47

Projet de fin d’études

Contrat d’épargne autre que ceux de retraite

Après 10 ans de contrat Avant 10 ans de contrat

Rachat total Totalement exonéré Plus-value imposable à l’IR

Rachat partiel Totalement exonéré(plus-value globale x taux du

rachat partiel) imposable à l’IR

Liquidation en capital Totalement exonéré Plus-value imposable à l’IR

Liquidation en rente certaine Totalement exonéréLa plus-value relative à

chaque rente est imposable à l’IR

Liquidation en rente viagère Totalement exonéréRente imposable à l’IR après

abattement de 40 %

Chapitre II : Aspect comptable et financier

1.1 – Volet comptable

Mohamed Al Mahi 48

Projet de fin d’études

1.1.1 – présentation de la comptabilité bancaire   :

La comptabilité bancaire revêt pour les établissements de crédit un intérêt capital. Elle constitue

une source d'information incontournable pour plusieurs utilisateurs. Tout d'abord, l'information

comptable est à la base du contrôle qu'effectue la banque centrale sur le système bancaire.

Ensuite, elle permet aux tiers (Fisc, analyste financier, auditeur, agence de rating) d'évaluer les

performances de l'entreprise bancaire. Enfin, la banque elle-même ne peut se passer de la

comptabilité, source d'innombrables informations indispensables à sa gestion ;

Par ailleurs, malgré la permanence des principes de comptabilisation et des méthodes

d'évaluation qui caractérisent tout système comptable, l'activité bancaire, particulièrement

complexe et mouvante, se caractérise par une comptabilité qui lui est propre. Cette comptabilité

a été conçue notamment pour permettre aux autorités de tutelle d'exercer un double contrôle : le

suivi des instruments de la politique monétaire et la qualité de l'information sur les opérations de

banque.

La 1ère normalisation comptable bancaire marocaine qui a répondu aux besoins d'informations et

de reporting des banques et de la Banque Centrale est celle contenu dans le le Plan Comptable

Bancaire PCB de 1982. Avec les mesures de réforme du secteur financier marocain initié par La

loi du 6 juillet 1993 relative à l'activité et au contrôle des établissements de crédit, dite « loi

bancaire » le PCB a connu certaines limites. Le nouveau Plan Comptable des Etablissements de

Crédit (PCEC) institué en 1999 qui substitue le PCB s'inscrit ainsi dans le cadre des réformes qui

visent à la modernisation du système financier marocain. Il en constitue la pierre angulaire.

Outre les banques, il concerne les sociétés de financement qui, jusqu'à l'exercice 1999,

appliquaient les prescriptions du CGNC puisqu'elles n'étaient pas soumises au règlement

comptable bancaire de 1981.

En tant que plan comptable sectoriel, le PCEC complète le dispositif comptable général instauré

par la Loi n° 9/88 relative aux obligations comptables des commerçants et le Code Général de

Normalisation Comptable (CGNC), en offrant aux établissements de crédit un référentiel

totalement adapté non seulement à leurs activités actuelles mais également aux nouveaux

métiers. Il permet également au système bancaire marocain de se mettre au niveau des meilleures

pratiques observées au plan international, tout en respectant les spécificités nationales et le cadre

général conçu par les textes législatifs et réglementaires.

Mohamed Al Mahi 49

Projet de fin d’études

En outre, le PCEC a pour ambition de constituer le socle d'un véritable système d'information

pour les établissements de crédit, permettant entre autres à leurs dirigeants d'apprécier la

rentabilité des opérations suivant des axes multiples (métiers, produits, segments de clientèle,

etc...), d'en mesurer les risques associés et d'en assurer une gestion efficiente.

Enfin, il donne aux autorités de contrôle les moyens nécessaires pour une surveillance

prudentielle performante de l'activité des établissements de crédit et des risques qu'ils encourent.

Pour les établissements de crédit, la mise en oeuvre de ce nouveau dispositif ne représente pas

seulement une réforme réglementaire impliquant uniquement la comptabilité mais elle concerne

le système d'information dans son ensemble, vu la nature et la diversité des types d'informations

traitées.

1.1.2 – La comptabilisation :

1.1.1.1 - Ancienne intervention   :

1 : la banque signe un contrat avec les clients et reçoit une prime 2 : transfère la prime avec une retenu a la source des commissions

1.1.1.2 - Nouvelle intervention

1 : la banque signe un contrat avec les clients et reçoit une prime

Mohamed Al Mahi

Particuliers La banque Compagnie d’assurance

1 2

1 2Particuliers La banque

régionaleCompagnie d’assurance

50

Le siège de la banque

34

Projet de fin d’études

2 : transfère les primes pour la compagnie d’assurance 3 : le siège reçoit la commission sur la totalité des primes collecté par les banques régionales4 : le siège transfert à la banque régionale sa part des commissions et a ce stade la on assiste à une comptabilisation

La comptabilisation

Le code Compte du siège X749 xx1 Autres commissions divers X

4611 xx TVA2 collectée X

1.2 – Volet financier

1 1 C’est la codification de la compagnie d’assurance en question2 2 Le taux de la tva sur commission est de 10 %

Mohamed Al Mahi 51

Projet de fin d’études

La bancassurance ne résulte pas d’une organisation complètement nouvelle des affaires

des banques ou des assurances nationales Il s’agit d’un aménagement de l’organisation destiné à

approfondir et à élargir la gamme des produits dans les domaines financiers ainsi qu’à exploiter

les gisements d’économies L’assise réglementaire introduite par la nouvelle bible juridique des

assureurs permettra l’éclosion d’un nouveau type de bancassureurs sur le marché marocain

Les relations d’affaires entre établissements bancaires et compagnies d’assurance ont commencé

à évoluer, à la faveur de la déréglementation et de la libéralisation progressive des activités

financières. Ce sont là deux éléments décisifs qui ont favorisé le rapprochement de deux

branches jusqu’alors opérant sur des marchés distincts. Décisifs, puisqu’ils firent accroître la

concurrence, essentiellement sur le marché des produits d’épargne, accélérant ainsi l’orientation

des stratégies des intermédiaires financiers sur l’offre. La course vers le modèle de la banque ou

de l’assurance à tout faire pousse les commerçants de l’argent et des taux d’intérêt au

développement de nouveaux produits financiers aux rendements élevés. Les banques étaient

encouragées dans leur démarche par le développement du crédit et des marchés des capitaux

nationaux. Dans le même temps, on assista à l’apparition de produits d’assurances qui offraient

la possibilité de bénéficier de taux de rentabilité aussi élevés que ceux qui sont proposés par les

banques, assorties à l’occasion de multiples garanties. Mais l’érosion des marges, dans les deux

branches, suite à la baisse des rendements des actifs de placement, a poussé

banquiers et assureurs à revoir leurs stratégies. L’étroite coopération qui en découla a favorisé

l’apparition de ce que l’on a nommé : la bancassurance. Les banquiers et les assureurs

découvrant là une nouvelle manière de développer leurs activités, grâce aux avantages que

procurent de nouveaux marchés engendrant des volumes d’affaires plus importants et suscitant

une plus grande diversité de l’offre, ont échangé leurs connaissances et leurs expériences et

utilisé leurs canaux de distributions réciproques pour développer des produits répondant à la fois

à des besoins en matière de finance et d’assurance. L’objectif poursuivi étant celui d’utiliser les

synergies dégagées par la taille des entreprises, par la facilité d’accès pour les clients et par

l’élargissement de la base de la clientèle. La coopération entre les deux branches visait aussi une

utilisation plus rationnelle des fonds propres, de meilleures stratégies de placement des liquidités

et une grande efficacité dans la production des services financiers. Il existe aujourd’hui neuf

Mohamed Al Mahi 52

Projet de fin d’études

bancassureurs sur le marché financier marocain. Ils commercialisent deux grandes familles de

contrats. Les contrats d’assurance vie comprennent des produits de prévoyance, d’épargne

retraite, d’éducation et d’hospitalisation. Les contrats d’assurances non-vie comprennent, eux,

des produits d’assistance et d’assurance dommages. Les bancassureurs poursuivent leur stratégie

de diversification et de fidélisation de la clientèle en développant leurs activités sur un marché en

pleine croissance. Actuellement, ils détiennent environ 20% du marché de l’assurance vie au

Maroc. Profitant de la qualité du réseau bancaire pour distribuer à un coût relativement faible

leurs produits, les sociétés d’assurance dégagent des résultats importants pouvant atteindre

jusqu’à 10% du résultat d’exploitation de leurs activités. La bancassurance marocaine bénéficie

aujourd’hui d’une fiscalité réduite sur les produits d’assurances, de réseaux de commercialisation

denses, d’une base de clientèle familiarisée avec les produits financiers et d’une grande expertise

des banquiers dans les domaines de placement et d’épargne. Le succès de cette branche est

assuré par des produits aux rendements satisfaisants et d’avantages importants. La bancassurance

est amenée à se développer rapidement, puisqu’elle offre non seulement une solution à

l’ensemble des besoins financiers, tout au long de la vie du client mais aussi pour faire face aux

problèmes de prévoyance, d’assistance et de retraite. Elle est également un accélérateur pour

développer le secteur de l’assurance, surtout pour les particuliers. Si son développement avait été

jusque-là conditionné beaucoup plus par l’offre que la demande, aujourd’hui la donne a changé.

L’assise réglementaire de la bancassurance qu’a introduite le nouveau code des assurances,

donne désormais aux banques le droit d’étoffer encore plus leurs gammes de produits.

Les banques sont de plus en plus conscientes de l’importance de la bancassurance. Pour preuve,

les guichets qui distribuent ces produits sont passés de 2.546 à 2.669 en une seule année. Le tiers

de ce réseau est concentré sur l’axe Casa/Rabat. Le taux moyen de règlement des primes par les

banques aux compagnies d’assurances varie à 100% pour Attijariwafa bank, Banque Populaire,

BMCI et Poste Maroc. Les moins performants sont Crédit du Maroc et CIH classés dans la

catégorie 87 à 90%.

Mohamed Al Mahi 53

Projet de fin d’études

1.2.1 – En termes d’émission de prime et de commission par PRODUIT   :

Avant de présenté ces émissions de prime et de commission il est important de présenté les

différents produits de la bancassurance à savoir :

Ancienne classification

Assurances des personnesAssurances (dommages) de biens et des

responsabilités

Assurance vie   :

● Assurances en cas de décès

● Assurances en cas de vie

● Assurances mixtes

Ou épargne capitalisation (sans assurés parfois) ou tontinière (après abus des assurances mixtes)

Autres assurances de personnes   :

● Assurance accident

● Assurance incapacité- invalidité

● Assurance remboursement des frais médicaux

Assurances collectives   :

● Assurance couvrant les emprunteurs

(souscrites par les banques)

● Assurances souscrites par les entreprises

(prévoyance et retraite)

Assurance automobile

Assurances de dommages aux biens

● des particuliers (ex multirisques habitation, avec volet responsabilité)

● des professionnels (ex multirisques commerciales

● agricoles (ex multirisques avec volet dommage et responsabilité)

Assistance

Assurances de la construction (branche

gérée en capitalisation)

● Dommages à l’ouvrage

● Responsabilité civile décennale

Assurances de responsabilité civile

● Hors volet responsabilité de l’assurance dommages, risques professionnels et d’entreprises

Assurance transport

● Maritime

● Aéronautique………..

Nouvelle classification

Mohamed Al Mahi 54

Projet de fin d’études

Opérations non vie Opérations vie et capitalisation

· Automobile

· Accidents corporels

· Accidents du travail

· Transports

· Incendie

· Assurances des risques

techniques

· Responsabilité civile générale

· Vol

· Grêle

· Crédit

· Assistance

· Autres

· Assurances individuelles

· Assurances de groupes

· Capitalisation

· Autres opérations

► Le tableau suivant retrace l'évolution des primes émises et des commissions allouées aux

banques et leur répartition, par catégorie d'assurances :

Mohamed Al Mahi 55

Projet de fin d’études

Catégorie d'assurancePrimes émises

TTC 2005

Primes émises

TTC 2006

CommissionsTTC 2005

CommissionsTTC 2006

Assistance 277.860,65 279.775,22 16.491,19 18.074,13

Emissions et commissions

marché(1) 373.156,50 387.594,06 30.477,50 31.582,10

Rapport bancassurance/marché

%(2) 74,46% 72,18% 54,56% 57,23%

Maladie – Accidents Corporels 27.758,14 30.220,21 4.134,96 4.687,70

Emissions et commissions marché (1)

1.665.471,00 1.922.931,28 149.709,00 199.344,68

Rapport 'bancassurance/ marché' % (2)

1,67% 1,57% 2,76% 2,35%

Vie et capitalisation 1.962.878,36 2.644.480,96 85.265,97 97.889,96

Emissions et commissions marché (1)

3.277.017,75 4.150.073,58 126.250,00 184.298,98

Rapport 'bancassurance/ marché' % (2)

59,90% 63,72% 67,54% 53,11%

Assurance Crédit 860,25 470,13 113,39 61,97

Emissions et commissions marché (1)

26.049,30 29.219,29 955,95 884,67

Rapport 'bancassurance/ marché' % (2) 3,30% 1,61% 11,86% 7,00%

Ensemble 2.269.357,40 2.955.192,65 106.142,36 120.713,75

Emissions et commissions marché (1)

5.341.694,55 6.489. 81 8,22 307.372,95 41 6.110,42

Rapport 'bancassurance/ marché' % (2)

42,47% 45,54% 34,53% 29,01%

Analyse   :

) Source : D.C.E., états D-01 et D-02 des entreprises d’assurances ‘exercices 2005 & 2006’ (1) (2) Ce rapport représente la part des primes émises (PE) et des commissions (charges d'acquisition de contrats) enregistrées au titre des affaires réalisées par les banques, dans le chiffre d'affaires global (PE et Commissions) du marché de l'assurance

Mohamed Al Mahi 56

Projet de fin d’études

Analysées en termes de primes émises, les données ci-dessus permettent de faire ressortir

que 72,2% du chiffre d'affaires "assistance" du marché est réalisé via les guichets

bancaires contre 74,5%, en 2005 (79% en 2004); pour les souscriptions de contrats

d'assurances "vie" et "capitalisation", cette proportion s'établit à 63,72% contre 59,90%, en

2005 (et 46% en 2004).

Au total, les primes émises afférentes aux produits d’assurances commercialisés aux guichets

bancaires relevant des catégories "vie", "capitalisation", "maladie – accidents corporels",

"crédit" et "assistance" représentent 45,54% des primes émises totales du marché

relatives à ces catégories, contre 42,47% en 2005 (et 33,80% en 2004). En termes de

commissions allouées par les assureurs aux banques, au titre de ces catégories d'opérations,

cette proportion est de 29,01% contre 34,50% en 2005 (et 29,30% en 2004).

On relève, par ailleurs, que les opérations "vie" et "capitalisation" interviennent à hauteur

de 89,5% de l'ensemble des émissions réalisées par les banques, contre 86,5%, en 2005 (et

82% en 2004); en termes de commissions, ces taux sont de 81,1% contre 80,3% en 2005

(et 81,6% en 2004)

Pour les banques   :

Ces proportions varient d'un établissement bancaire à l'autre ; ainsi, pour Attijariwafa

Bank', elle est de 91,8% (contre 88,3%, l’exercice précédent); en termes de commissions

perçues, ce taux est de 71,2% (76,6% en 2005). Ces mêmes rapports s'établissent, pour le

Crédit populaire du Maroc (ensemble des banques populaires régionales), à des taux

respectifs de 65% (primes) et 70,7% (commissions) contre 65,5% et 71% en 2005 ; la

BMCE Bank enregistre des taux respectifs de 99% et 96,25%, (et en 2005, respectivement

98,9% et 94,9%).

Pour les compagnies d’assurance   :

Mohamed Al Mahi 57

Projet de fin d’études

En parallèle, il a été constaté que la part (en %) des émissions de primes bancassurance’

(souscriptions par le biais des guichets bancaires) dans le chiffre d'affaires des entreprises

d'assurances collaborant avec les banques, se présente comme suit:

· "IsaafMondial Assistance" 52,74% des émissions (contre 47% en 2005);

· "Maroc Assistance Internationale" 94,54% (contre 97,4% en 2005).

Au titre des opérations "vie" et "capitalisation", les rapports suivants sont relevés :

· "Atlanta" réalise 48,56% de ses émissions par le biais des banques, contre 74,5%

en 2005 (baisse due à un recul de 69% du chiffre d'affaires réalisé avec les

banques populaires);

· "CNIA assurance", 57,62% de ses émissions contre 59,5% en 2005;

· "RMA-Wataniya", 74% (contre 69,36%, en 2005);

· "Wafa assurance" : ce rapport est passé de 81,7% en 2005 à 88% en 2006;

· "Axa assurance", de 49% en 2005 à 27,45% en 2006 (régression s'expliquant

par le transfert des contrats 'Tijari', 'Capital éducation' et 'Activ' épargne' à

Wafa Assurance).

Mohamed Al Mahi 58

Projet de fin d’études

1.2.2 – En termes de prime et de commission par BANQUE   :

En milliers de DH

L’établissement P. émises

2005

Part du

marché

P. émises

2006

Part du

marché

Comm.

2005

Part du

marché

Comm.

2006

Part du

marché

1. ATW Bank 655.744,12 28,90% 1.085.288,47 36,68% 36.540,48 34,40% 35.789,61 29,50%

2. BMCE 574.477,31 25,31% 542.208,81 18,33% 28.065,93 26,44% 27.153,46 17,92%

3. Banks Pop 511.287,84 22,53% 757.798,27 25,62% 14.614,58 13,77% 21.743,37 22,38%

4. S.G.M.B. 275.385,02 12,13% 241.928,03 8,18% 3.660,67 3,45% 3.807,77 3,14%

5. B.M.C.I. 105.950,44 4,67% 125.187,07 4,35% 7.065,81 6,66% 9.132,34 8,02%

6. CDM 78.444,62 3,46% 89.029,63 3,01% 11.847,62 11,16% 13.814,79 11,39%

7. C.I.H. 37.329,31 1,64% 62.622,01 2,12% 3.301,42 3,11% 7.000,62 5,77%

8. Barid Al M. 24.949,84 1,10% 18.835,54 0,64% 813,40 0,77% 868,03 0,72%

9. C.A.M. 5.788,91 0,26% 32.094,82 1,08% 232,46 0,22% 1.403,75 1,16%

Ensemble 2.269.357,40 100% 2.955.192,65 100% 106.142,36 100% 120.713,75 100%

Mohamed Al Mahi 59

Projet de fin d’études

Analyse   :

Les données ci-dessus permettent d'établir que Attijariwafa Bank, BMCE Bank et

le CPM (groupement des banques populaires) réalisent, à eux trois, 80,63% du 'chiffre

d’affaires bancassurance' du marché (contre 76,74%, en 2005), en termes de primes

émises et 69,8% des commissions totales allouées par les assureurs aux banques,

contre 7 4,61%, en 2005.

En dernière analyse, un rapprochement entre les émissions de primes "vie" et "non vie"

réalisées par les banques et celles réalisées par les 10 premiers intermédiaires d'assurances

du marché(1), a porté sur les montants respectifs de ces dernières rapportés aux primes

émises totales "vie" et "non vie" du marché de l'assurance :

Montants en milliers de DH

Réseaux Exercice 2005 Exercice 2006

Branches Vie Non vie Vie Non vie

Banques 1.962.878,35 306.479,06 2.644.879,60 310.313,05

% du total marché 60,20% 3,10% 63,70% 2,90%

10 1ers intermédiaires 268.347,84 3.266.283,50 288.214,13 3.450.813,43

% du total marché 8,20% 33,00% 6,90% 32,40%

Emissions totales marché 3.259.370,00 9.897.615,00 4.150.073,58 10.636.742,48

Cette comparaison permet de constater l'importance croissante de la commercialisation

aux guichets bancaires de produits d'assurances "vie" et" capitalisation".

Globalement, le montant total des primes émises "vie" et "non vie" enregistrées par les

banques, en 2006, représentent 20% du total des émissions de primes (toutes

catégories) du marché de l’assurance, contre 17,25% en 2005 alors que pour les 10

premiers intermédiaires d'assurance ce rapport est de 25,30%, contre 26,90% en 2005.

(1) AGMA-LAHLOU TAZI, GRAS-SAVOYE MAROC, GROUPE AFMA, LYAZIDI (AGENT RMA-WATANYA), GROUPE ACECA, C.P.A., AON ACORE, MARRACHE & DOR (AGENT AXA), SIDARSA, ASSURANCES EL FIDA (AGENT AXA).

Mohamed Al Mahi 60

Projet de fin d’études

1.2.2 – En termes de prime et de commission par COMPAGNIE   :

Compagnies d’assurances etMutuelles

Primes émisesPart de marché

(%)

AXA Assurance Maroc (51% Axa, 49% ONA) 194,202 17,20

Wafa Assurance (groupe ONA majoritaire) 622,301 12,70

RMA Wataniya ) Holding FINANCE.COM ) 2887,40 22,60

Groupe HOLMARCOM (60%)/CDG (40%): 1580,00 12,40

- ATLANTA 786,40 6,20

- SANAD 793,60 6,20

CNIA Assurance (groupe SAHAM) 1143,60 9,00

ESSAADA 887,40 7,00

Groupe des Mutuelles: 596,40 4,70

- MCMA (Mutuelle Centrale Marocaine d’Assurances)

308,80 2,40

- MAMDA (Mutuelle Agricole Marocaine d’Assurances)

287,60 2,30

Marocaine Vie (groupe Société Générale) 591,60 4,60

CAT (Compagnie d’Assurances Transport) 562,20 4,40

ZURICH 477,70 3,70

MATU (Mutuelle Agricole des Transporteurs Unis) 207,70 1,60

TOTAL 12750,60 100,00

(Source : Mission économique à partir des données institutionnelles du secteur)

Mohamed Al Mahi 61

Projet de fin d’études

Analyse   :

Quatre compagnies réalisent 60% de l'activité du secteur :

A fin 2005, les quatre premières compagnies du secteur réalisent plus de 60% du chiffre

d'affaires total. Ces quatre compagnies sont aussi les seules à passer la barre des 100 millions

d'euros en termes de chiffre d'affaires. IL s'agit de:

1) RMA-Watanya, a la tête du secteur, avec 22,6% de part du marché,

2) AXA Assurance Maroc, la filiale locale a 51% du groupe AXA, avec 17,2% du marché,

3) Wafa Assurance, la compagnie du groupe ONA avec 12,7% de part de marché,

4) CNIA avec 9% du marché.

En 2005 le secteur poursuit sa restructuration capitalistique :

1) La fusion des deux compagnies d'assurances du groupe Finance.com donne à RMA-

Watanya la première place du secteur.

2) Le groupe bahreIni ARIG a cédé la CNIA, 3ème compagnie du secteur, au groupe marocain

Saham. Pour son propre compte, la CNIA a racheté en octobre 2006 la campagnie Es-Saada ce

qui permet au groupe Saham de contrôler 16% du marché.

3) La Caisse de Dépôts et de Gestion (CDG, l'équivalent institutionnel de la CDC française) est

devenue en 2005 actionnaire a hauteur de 40% dans chacune des compagnies d'assurances

du groupe local Holmarcom: Il s'agit des compagnies Atlanta et Sanad qui réalisent 12,40% du

marché en 2005.

1) Le groupe mutualiste MAMDA/MCMA (4,70% de part de marché)

Les deux compagnies majoritairement françaises réalisent 22% du marché :

1) AXA Assurance Maroc réalise en 2005 un peu plus de 17% du marché marocain de

l'assurance.

1) Rachetée par le groupe Société Générale en 2001, la Marocaine-Vie détient 4,6% du

marché. Cette compagnie est spécialisée dans l'assurance vie. 3) Par ailleurs, le groupe Crédit

mutuel-CIC participe depuis le début de l'année 2006 a hauteur de 15% dans le capital de

RMA-Watanya.

Mohamed Al Mahi 62

Projet de fin d’études

Chapitre III : Aspect stratégique

Depuis longtemps les produits d'assurance-vie étaient proposés à la fois par les banquiers

et les assureurs, mais ce sont les groupes bancaires qui ont cherché les premiers à se diversifier

en proposant des produits d'assurance classiques (IARD,...). Certains ont même utilisé le

néologisme bancassurance comme marque commerciale.

Plus récemment, ce sont cette fois les groupes d'assurance qui se diversifient à leur tour en

proposant des services bancaires et on a pu voir apparaître alors les néologismes assurbanque et

assurfinance.

Le processus s'est accéléré par des prises de contrôle de sociétés d'assurances par des banques et

des banques par des sociétés d'assurance, ou encore par la création de filiales associant les

différents métiers. Combiné avec d'autres activités financières (opérations de marché, ingénierie

financière ...) cela a abouti à la création de groupes financiers à la fois très importants et

diversifiés, parfois qualifiés de supermarchés financiers.

Cependant, il faut noter qu'à ce stade d'évolution, il subsiste un retard considérable dans les pays

en développement par rapport aux pays développés. Dans la plupart des pays du tiers monde, les

deux secteurs (assurance et banque) sont encore en voie de (re)structuration, ce qui laisse

présager un énorme potentiel de développement.

Donc puisque le modèle marocain de la bancassurance il se base sur le modèle occidental on

donnera un petit aperçus sur le modèle occidental afin de comprendre ses origines au Maroc

Mohamed Al Mahi 63

Projet de fin d’études

3.1 – Les stratégies de coopération à l’échelle mondiale

Une réorientation stratégique est en cours depuis plusieurs années. Elle consiste à

générer d'autres sources de revenus grâce à de nouvelles activités, dont l'assurance. La banque

gère un service principal et propose des prestations complémentaires. En France, cinq

bancassureurs figurent parmi les dix premières sociétés d'assurance-vie en termes de chiffre

d'affaires : Predica (Crédit agricole), Ecureuil Vie (Caisses d'épargne), Sogécap (Société

générale), Natio Vie (BNP Paribas), Assurances fédérales-vie (Crédit lyonnais). Il n'empêche

que la bancassurance ne s'est pas répandue avec le même succès dans tous les pays, loin s'en

faut. Si elle domine en France, en Espagne et au Portugal et aussi, dans une certaine mesure, en

Italie et en Belgique, où elle capte en moyenne 60 % du chiffre d'affaires de l'assurance-vie, elle

reste peu développée dans le reste du monde. A chaque pays sa spécificité. Le marché

britannique de l'assurance-vie est détenu par les courtiers. En Allemagne, le marché est dominé

par les réseaux d'agents généraux. Enfin, aux Etats-Unis, la bancassurance est presque

inexistante. De fait, le Glass-Steagall Act de 1933 est loin d'avoir favorisé l'imbrication des

métiers de la finance.

Au total, seulement deux modèles de bancassurance coexistent. Ils témoignent l'un et l'autre de

cultures peu miscibles. Le premier, celui de l'outsourcing, demeure coûteux et repose sur la

filialisation. Il domine en France. Les compagnies d'assurances distribuent leurs produits via la

banque de détail et la banque privée. Il s'agit de marques séparées propres aux compagnies

d'assurances ; leurs équipes commerciales et d'après-vente demeurent distinctes de celles de la

banque. Les autres fonctions peuvent être communes : informatique, comptabilité, planification

et contrôle, audit, ressources humaines, communication.

L'autre modèle, que l'on rencontre au Royaume-Uni et en Allemagne, est celui de

l'intermédiation. Il résulte d'une stratégie de partenariat et d'accords de commercialisation entre

des banques et des compagnies d'assurances sous forme de joint-ventures. Il est bien moins

coûteux pour la banque, laquelle n'intervient qu'à titre de simple intermédiaire distributeur pour

les compagnies d'assurances et autres courtiers.

Pas d'« assurbanque » sans les banquiers

Mohamed Al Mahi 64

Projet de fin d’études

Synthèse

PaysFrance+Espagne+Portugal

Italie+BelgiqueAngleterre Allemagne Etats-Unis

Stratégie Filialisation les courtiers Agents généraux Presque inexistante

Au moins, deux types de stratégies de bancassurance. La première est offensive et se matérialise

par l’acquisition par une banque d’une compagnie d’assurances. La banque devient alors maître

du métier et développe des moyens importants pour déployer cette activité à travers son réseau.

L’autre se traduit par un partenariat commercial entre une banque et une compagnie

d’assurances. Celle-ci lui offre des produits que la banque se limite à distribuer.

Au Maroc, les deux stratégies coexistent même si, de plus en plus, les grandes banques ont des

filiales d’assurance, comme le Groupe Attijariwafa bank et le Groupe BMCE Bank.

Réciproquement, des compagnies d’assurances distribuent leurs produits à travers des

partenariats commerciaux avec les banques, tels AXA avec la BMCI et le Crédit Du Maroc, la

CNIA, Atlanta et la SANAD avec la BCP, le CIH ou le Crédit agricole, tandis que les

compagnies d’assurances mutualistes se contentent de servir leurs propres clients.

Faut-il rappeler que l’accord de distribution existe sous forme de deux stratégies :

· La signature d'un accord de distribution entre la banque et la compagnie d'assurance:

Dans cette formule, la banque est un intermédiaire d’assurance.

· La signature d'un partenariat avec prise de participation stratégique entre les deux

établissements. Les deux partenaires associent leurs stratégies pour une synergie plus importante,

englobant aussi bien l'activité banque que celle d'assurance.

Donc en conclusion, Au Maroc, et en se basant sur les stratégies de croissance de ce secteur en

Occident, la bancassurance s’est développée selon 3 modèles distincts : la filialisation

(Attijariwafa bank – Wafa Assurance et Société générale-La Marocaine Vie), les accords de

distribution entre banques et assureurs (Banque populaire – CNIA/Atlanta/RMA,

BMCI-Axa/Wafa Assurance/RMA et Crédit du Maroc-Axa/Wafa Assurance/RMA) et enfin La

signature d'un partenariat avec prise de participation stratégique appelée aussi la stratégie de

Mohamed Al Mahi 65

Projet de fin d’études

groupe liant une banque et une compagnie d’assurance appartenant à un même groupe (BMCE

bank – RMA Wataniya).

3.2 – La filialisation

Elle se met en place soit par :

· La création d’une filiale d’assurance par la banque

· La création d’une filiale d’assurance par une société d’assurance

3.2.1 - La création d’une filiale d’assurance par la banque

Ce rapprochement entre la banque et l’assurance se fait par la création d’une société d’assurance

par la banque. Daniel JP (1992) pense que chaque établissement de crédit doit avoir au moins

une filiale d’assurance dans son actif.

Ce choix représente une « stratégie  intermédiaire ». Il implique un partage des bénéfices générés

par l’activité d’assurance, entre la banque elle-même et son partenaire assureur. Néanmoins, il

permet d’acquisition de savoir faire assurantiels à moindre coût grâce a l’apport de l’assureur.

3.2.2 - La création d’une filiale bancaire par une société d’assurance

Cette forme de partenariat s’appelle assurfinance. C’est une réaction des compagnies d’assurance

à la concurrence bancaire. Les compagnies d’assurance ont crée des établissements de crédit

pour renforcer la vente des contrats d’assurance

Exemple de la filialisation

C’est le cas d’Attijariwafa bank qui as crée sa filiale d’assurance WAFA assurance

Att i jariwafa bank

WAFA Assurance

Mohamed Al Mahi 66

Projet de fin d’études

3.3– La signature d'un accord de distribution sans prise de

participation

Ce type de partenariat présente l’avantage de s’appuyer sur l’infrastructure produite

(système de gestion et d’information) de l’assureur, ce dernier peut mettre rapidement ses

moyens et son savoir faire à la disposition de la banque, sans générer de trop lourds

investissements. Les adaptations spécifiques aux besoins de la banque ne représentent ainsi

qu’un investissement marginal

La difficulté de cette alliance réside dans la maitrise pour l’assureur de ses relations avec son

réseau traditionnel, tout particulièrement s’il est constitué d’agents généraux d’assurance.

L’assureur peut alors être confronté à deux satiations :

Soit l’avantage compétitif du réseau bancaire se reflète sur la tarification des produits

d’assurance : dans ce cas, le réseau d’intermédiaires vit cette situation comme une concurrence

déloyale de la part de sa propre compagnie ;

Soit la banque ne bénéficie pas commercialement de son potentiel de compétitivité, et son

développement sera plus lent. Cette solution ne met par ailleurs pas la compagnie à l’abri de

difficultés avec son réseau de distribution propre

Exemple de ce modèle   :

C’est le cas de crédit du Maroc qui as signé un accord de distribution simple avec AXA

assurance, WAFA assurance et RMA Wataniya

Mohamed Al Mahi 67

Projet de fin d’études

3.4– La signature d'un accord de distribution avec prise de

participation

Appelée aussi stratégie de groupe ou encore partenariat organique qui lie un

établissement bancaire et une société d’assurance appartenant à un même groupe soit par une

prise de participation ou de contrôle et il est nécessaire d’anticipé deux évolutions possible :

· Soit l’établissement bancaire envisage l’acquisition de son indépendance dans l’avenir et

de se dégagé ainsi de ses liens avec son partenaires assureur

· Soit le partenariat et assis sur une base de long terme, les acteurs partagent des valeurs

communes et associent leurs compétences complémentaires avec le souhait, à terme, de crée un

grand groupe services financiers

Une autre difficulté, pour l’assureur, reste la naissance possible de conflit avec son réseau

d’agents en propre, inquiets de voir leur compagnie développer des réseaux de distribution

alternatifs.

La voie stratégie de groupe procure à l’assureur le moyen d’accéder à un segment important du

marché. Elle lui permet de bénéficier d’une réputation établie, d’une marque solide et connue.

Pour réussir un partenariat organique, il est nécessaire :

Mohamed Al Mahi

Crédit du Maroc

AXA assurance

WAFA Assurance

RMA Wataniya

68

Projet de fin d’études

D’être capable de communiquer réciproquement de rechercher un partenaire avec qui vous serez

personnellement compatible et avec qui vous avez des objectifs communs de débuter avec une

compréhension identique des objectifs et une vision commune de la société mise en joint-

venture.

Exemple de la stratégie de groupe   :

C’est el cas de BMCE Bank et RMA Wataniya qui appartiennent au même groupe à savoir

FINANCE .com, et c’est l’objet de notre partie empirique

Groupe finance.com

Mohamed Al Mahi 69

BMCE bank RMA Wataniya

Projet de fin d’études

Chapitre I   : Le Groupe

1.1 – La société Holding

Finance.com est une holding financière privée créée en 2000 et articulée autour de 4 pôles.

BMCE Bank est détenue à hauteur de 38,5% par le Groupe Finance.com

1.2 – Les pôles métiers

Finance.com est un groupe marocain privé avec des

ambitions régionales et internationales, s’articulant

autour de 4 métiers clairement identifiés et occupant

des positions fortes dans chaque secteur :

Mohamed Al Mahi 70

Projet de fin d’études

*)

- Services financiers   : avec le Groupe BMCE Bank 2ème au Maroc en termes d’actifs

- Assurances et réassurances : Groupe RMA – Al Wataniya, premier au Maroc avec 23% de

part de marché en termes de primes payées,

- Télécommunications, Médias et Technologies  : avec 20% du capital de Méditelecom,

premier réseau privé de téléphonie mobile GSM au Maroc, en partenariat avec Telephonica et

Portugal Telecom, 1 00% du capital du Groupe Maroc Soir, premier groupe de presse au Maroc

et CyberMed.Works, pôle d’investissement dans le secteur des TMT et notamment une joint

venture General Electric Information System (GESI) et Global Network System (GNS) dans

le cadre des échanges de données informatisées, des investissements dans un site web d’analyse

financière technique, Sicodex, dans un centre d’appel Atento Maroc avec Telefonica, dans un

site web de tourisme et dans un site Web de contenu juridique à valeur ajoutée, Artemis.

- Industrie et transport   : avec 25% du capital de Régional Airlines premier transporteur

aérien régional au Maroc et 35 % du capital de la Compagnie des Transports Marocains,

leader national du transport inter urbain, montage automobile avec une usine d’assemblage de

bus et de camions Volvo et Isuzu et la représentation exclusive de General Motors, VOLVO,

JAGUAR et ISUZU, agro-industrie et tourisme à travers la participation de USD 1 00 millions

dans << RISMA >>, le Fonds d’Investissements avec le groupe Français ACCOR et la

) Télécommunications, Médias et Technologies (*) Mohamed Al Mahi 71

Projet de fin d’études

participation dans << REVLYS >>, holding propriétaire de l’hôtel Amanjena à Marrakech en

partenariat avec le Groupe Indonésien Aman Resorts.

Par ailleurs, une convention a été conclue entre BMCE Bank et FINANCE.COM, relative à

l’acquisition par BMCE Bank de 1 .096.920 actions RMA.

Chapitre II : Les partenaires de la bancassurance

2.1 – La BMCE Bank

2.1.1 – Historique   :

Depuis sa création en 1959, BMCE a réussi à représenter une banque multi-métiers, s’appuyant

sur un large réseau d’agences. L’un des ingrédients d’un tel succès se trouve d’abord dans

l’histoire avec la création, sous le sceau de Sa Majesté le Roi Mohammed V, de la Banque

Marocaine du Commerce Extérieur et l’action inspirée de l’actionnaire alors majoritairement

public, de capitaliser judicieusement sur son atout maître, sa vocation à l’international et sa

spécialisation dans les activités du Commerce Extérieur, en même temps que d’élargir ses

attributs pour en faire une banque universelle à réseau, s’adressant à une clientèle diversifiée.

Les ingrédients d’un tel succès se trouvent également dans l’histoire plus récente, avec la mise

en œuvre de sa privatisation. Le processus de privatisation a permis d’attirer un consortium dont

la composition et la qualité furent alors inégalées, mené par la Royale Marocaine d’Assurances

et associant de grands noms de la finance internationale – Union Bancaire Privée, Citibank,

Morgan Grenfell plc, Pictet & Cie, Soros Quantum Fund, - à des fleurons de l’économie et de la

finance marocaines. Aujourd’hui, BMCE Bank représente une institution phare dans le paysage

Mohamed Al Mahi 72

Projet de fin d’études

bancaire marocain, une Banque de capitaux majoritairement marocains, disposant d’un

actionnariat de qualité et de prestige, une Banque conjuguant son action avec celle d’un groupe

privé national – Finance.com -, qui, à travers ses différentes composantes, continue d’investir, de

créer des richesses et des emplois. BMCE Bank a ainsi mené des actions d’envergure visant la

consolidation de son rôle multi-dimentionnel dont sont retracés ci-après les jalons essentiels

1959 : Création de la BMCE par les Pouvoirs Publics

1965 : Ouverture de l'Agence Tanger Zone Franche

1972 : BMCE, première banque marocaine à s'installer à l'étranger en ouvrant une agence à Paris

1975: Introduction en Bourse

1988 : Création de Maroc Factoring, société d'affacturage

1989 : Ouverture de BMCE International à Madrid

1994 : Création des premières entités des marchés de capitaux: BMCE Capital Bourse (ex MIT)

et BMCE Capital Gestion (ex Marfin).

1995 : Privatisation de BMCE Bank.

1996 : Lancement du programme GDR sur la Bourse de Londres.

1997 : Création de Salafin, société de crédit à la consommation.

Ouverture d’un bureau de représentation en Allemagne.

1998 : Création de BMCE Capital, la banque d’affaires du Groupe BMCE.

1999 : Prise de participation dans le capital des compagnies d’assurances, Al Wataniya et

Alliance Africaine.

Acquisition de 20% du capital de Méditelecom.

2000 : Création du Holding Finance. Com. Inauguration des bureaux de représentation de

Londres et de Pékin.

Inauguration des premières écoles Medersat.Com de la Fondation BMCE.

2001 : Ouverture du bureau de représentation de Barcelone.

2002 : Lancement du programme de rachat.

2003 : Lancement du projet d’entreprise Cap Client.

Lancement d’un emprunt obligataire subordonné.

Lancement d’une OPV réservée au personnel.

2004 : Première entreprise non européenne ayant fait l’objet d’un rating Social au Maroc.

Entrée de Morgan Stanley Investment Management dans le capital de la Banque.

Signature d’un accord stratégique avec le CIC.Mohamed Al Mahi 73

Projet de fin d’études

10ème anniversaire de sa privatisation.

Lancement du programme d'ouverture de 50 agences par an.

Signature d'une convention avec la BEI pour la mise en place d'une ligne de financement

de 30 millions d'euros sans garantie souveraine.

2006 : Obtention du rating “Investment Grade“ sur les dépôts bancaires en DH, attribué par

l’agence de rating internationale Moody’s.

Certification ISO 9001 des activités de Financements de Projet et de Recouvrement.

Obtention du titre  “Bank of the Year – Morocco”, pour la 5ème fois depuis 2000 et la

3ème année consécutive, décerné par The Banker Magazine.

Inauguration d’Axis Capital, banque d’affaires en Tunisie.

Obtention par la Fondation BMCE Bank du Prix d’Excellence pour le Développement

Durable décerné par la Fondation Maroco-Suisse.

EVENEMENTS RECENTS 2008

Acquisition de 5% de parts supplémentaires du capital de BMCE Bank par le Groupe Crédit

Mutuel - CIC, qui en en détient désormais 15%.

Certification, pour la première fois au Maroc, des activités de la Salle des Marchés de

BMCE Capital, parallèlement au renouvellement de la certification des activités Etranger,

Monétique, Titres, Crédits aux particuliers, Recouvrement et Project Finance.

Lancement par la filiale d'Asset Management, BMCE Capital Gestion, du premier Fonds

Commun de Placement Maghrébin, favorisant l'éclosion de nouvelles opportunités de placement

sur les places boursières maghrébines.

Levée, avec succès, sur le marché marocain, d'un emprunt Obligataire Subordonné d'un

montant global d'un Milliard de Dirhams sur 10 ans. Un second Emprunt est conclu auprès de

la SFI, filiale de la Banque Mondiale portant sur 70 Millions d'Euros en tant qu'Emprunt

Subordonné à durée indéterminée qui illustre la forte culture d'innovation du Groupe.

BMCE Bank distinguée en tant qu’Entreprise Apprenante, lors de la 3ème édition

des Trophées RH organisée à Paris et ce, pour ses actions en matière de capitalisation, de

transfert et de partage des connaissances.

Mohamed Al Mahi 74

Projet de fin d’études

Mohamed Al Mahi 75

2.1.1 – profil   :

- Présence dans 22 pays (1)

- 4 102 collaborateurs(2)

- 1,65 million de comptes actifs

- Réseau spécialisé de 384 agences dont 15 centres d’affaires et une agence corporate(2) 

- 431 GAB (2)

- Plus de 150 produits et services

) Implantations du Groupe BMCE BANK et des entités filiales ou participations (1) ) Au 31 octobre 2007 (2)

)

)

76

Projet de fin d’études

- Acteur de référence sur les marchés des capitaux et les activités de conseil et

d’investissement

- Positionnement privilégié sur le marché corporate

- Banque de référence pour les opérations internationales

- Acteur du commerce extérieur, de la bancassurance et de la monétique

- BMCE Bank, certifiée ISO 9001 pour les activités à l'Etranger, Financement de projets,

Monétique, Titres, Crédits aux particuliers et Recouvrement

- Valeur phare du marché boursier marocain

- Banque socialement engagée à travers sa Fondation Bmce Bank, menant un programme

inédit de construction et d’équipement d’écoles communautaires

2.1.2 – Répartition du capital :

Au 31 mai 2007

Groupe Finance.com : Groupe Financier marocain multidimensionnel, parmi les groupes

marocains privés leaders, aux ambitions régionales et internationales affirmées, jouissant d’un

positionnement fort grâce à des prises de participation souvent majoritaires dans des

entreprises leaders dans leur secteur ;

Crédit Industriel et Commercial : 4ème groupe bancaire, 2ème banque de détail et 1er

bancassureur en France ;

77

Projet de fin d’études

Caja de Ahorros del Mediterraneo : 4ème établissement d’épargne en Espagne ;

Groupe Banco Espirito Santo : 3ème banque au Portugal avec une capitalisation boursière de

Euros 4 milliards ;

Caisse Interprofessionnelle Marocaine de Retraite - CIMR : Première caisse de retraite

destinée au secteur privé au Maroc, représentant le tiers du dispositif de retraite du secteur

privé au Maroc ;

Mutuelle Agricole Marocaine d’Assurance & Mutuelle Centrale Marocaine

d’Assurance – MAMDA/MCMA : acteur majeur du marché financier avec MDH 600 de

chiffre d’affaires, DH 12 milliards d’actifs revalorisés.

2.1.3 – L’organigramme 1 :

1Un Extrait de l’organigramme de note d’information 2007 1

78

Projet de fin d’études

79

Projet de fin d’études

La vision de BMCE Bank au cours des années 2000 est celle d’une banque des réseaux de

distribution, des nouvelles technologies, des réseaux d’alliances internationales, de

compétences, de solidarité et de responsabilité.

Il s’agit de conforter la place de la Banque au sein d’un groupe privé national articulé autour

de la finance et de la communication, en tant que banque universelle multi-clientèles et multi-

métiers qui fédère, par elle-même ou à travers ses filiales au Maroc et à l’étranger, aussi bien

les activités de banque commerciale, de banque d’investissement que les activités para-

bancaires.

Un élément de bien-fondé de l’organisation de la Banque est la consolidation de sa

gouvernance à travers :

- Le Comité Exécutif, en tant qu'autorité supérieure présidée par M. Othman

BENJELLOUN, garant de la cohérence de la stratégie de la Banque et statuant sur toute

question d’ordre stratégique, d’organisation ou de ressources ;

- Le Comité de Direction Générale, qui assure la gestion courante de la Banque et la mise

en œuvre des orientations stratégiques et opérationnelles de BMCE Bank et des entités

affiliées en cohérence avec les décisions du Comité Exécutif.

Au fondement de cette vision, se trouve le Client, la Banque devant être une banque de

proximité physique et virtuelle. Aussi, l’organigramme de BMCE Bank se décline-t-il comme

suit :

- La Retail Bank qui commercialise l’ensemble des produits et services développés au sein

du Groupe, afin qu’elle soit une banque de proximité, au service des Particuliers et des

Entreprises ;

- La Wholesale Bank qui s’adresse aux entreprises structurées d’une certaine taille et offre

des activités de financement à travers BMCE Corporate Bank, d’investissement et de conseil

à travers BMCE Investment ainsi que des activités des marchés de capitaux à travers BMCE

Capital. Elle fédère également, à travers MediCapital Bank spécialisée dans le Corporate

Banking, la Banque d'Investissement et de Marchés, les activités de la Banque à

l’international, offrant ses produits et services à la clientèle du Groupe BMCE Bank basée en

Afrique, au Moyen-Orient et dans d'autres contrées asiatiques, dont elle ambitionne d'être le

point d'accès privilégié aux marchés financiers internationaux ; 

- Le Pôle d’administration des ressources non financières de la Banque, dénommé

Capital Humain & Technologies. Érigé autour de l’entité en charge des ressources humaines

et de la gouvernance de la Banque, il fédère la communication, le marketing stratégique, les

80

Projet de fin d’études

affaires générales, le juridique, les participations et les moyens généraux, ainsi que les

directions fonctionnelles de support, l'informatique, l'organisation et la production bancaire ;

- Le Pôle Remedial Management, en charge d’une gestion dynamique du portefeuille des

créances en souffrance ;

- Le Pôle Financier qui s’assure du respect des procédures budgétaires, de l’élaboration et de

la fiabilité des outils de pilotage ;

- Le Pôle Engagements et Risques qui veille à la mise en oeuvre de la politique de gestion

des engagements et des risques.

2.1.3 – Les filiales :

BMCE CAPITAL

La Banque d’Affaires du Groupe a entrepris, dès sa création en 1 998, de regrouper et de

développer l’ensemble de ses activités autour de quatre métiers :

- Asset Management - Gestion d’Actifs – au sein de la filiale existante du Groupe, Marfin;

- Intermédiation boursière au sein de la filiale société de bourse, Maroc Inter - Titres;

- Les Marchés de Capitaux à travers la création d’une Salle des Marchés unifiée et intégrée au

niveau du Groupe ;

- Les métiers de Corporate Finance et d’Ingénierie Financière, via la mise en place effective :

d’une Unité Corporate en charge du conseil et de l’accompagnement des entreprises pour

l’ensemble des opérations de haut de bilan, Capital Conseil ; d’une Unité de Structured

81

BMCE BANK

AUTRES

MAGHREBAIL (45 ,85%)

FILIALES SPECIALISEES BANQUE D’AFFAIRES

BMCE CAPITAL (1 00%)

BMCE CAPITAL GESTION (100%)

M A R O C FACTORING

(95%)

SA LAF IN)1 00%(

BMCE CAPITAL BOURSE (67, 5%)

CASABLANCA

FINANCE MARKETS(3 3 ,4 %)

BMCE

INTERNATIONAL

INTERFINA)1 00%(

AL WATANIYA)2 1 ,85%(

Projet de fin d’études

Finance – Financements Structurés – dont la vocation est de développer les activités de

financement désintermédié sur le marché des capitaux, telles que les produits de la dette ;

d’une Unité Capital Investissement – Capital Invest – en charge, notamment, de la gestion de

fonds d’investissement.

Au 30 juin 2002, BMCE Capital a enregistré une hausse de +24% de son Résultat Brut

d'Exploitation, grâce notamment à la contribution de la Salle des Marchés, de même que des

activités de gestion d'actifs et des titres.

BMCE CAPITAL BOURSE (EX. MAROC INTER-TITRES)

Créée en 1995, la filiale société de bourse du Groupe BMCE Bank est contrôlée à hauteur de

67,5%, le reste du capital étant détenu par la Royale Marocaine d’Assurances. Le volume

global des transactions a enregistré, au titre de l’exercice 2001, un recul de 50% en raison de

la crise boursière, passant de MAD 5 milliards à MAD 2,5 milliards. La société demeure l’un

des acteurs majeurs de la place de Casablanca, détenant une part de marché 2001 de 1 3,4%.

Le chiffre d’affaires s’est élevé à MAD 6,3 millions et le résultat net à MAD 0,05 million

contre une perte de MAD 11,4 millions à fin 2000.

Au cours du premier semestre 2002, MIT a réussi à maintenir sa part de marché à hauteur de

1 5% et ce, dans un contexte d’amenuisement des volumes de transactions. Elle a été la

première société de bourse de la place à avoir mis en place une plate-forme technologique de

transmission automatique des ordres de la clientèle.

BMCE CAPITAL GESTION (EX. MARFIN)

La société de gestion de portefeuille, filiale à part entière du Groupe BMCE Bank,

commercialise une gamme élargie de 14 OPCVM couvrant toutes les classes d’actifs et

répondant aux différents besoins des investisseurs :

- Fonds Actions ;

- Fonds Diversifiés offrant un portefeuille équilibré en termes d’actions et d’obligations;

- Fonds Obligataires permettant l’accès au marché des taux ;

- Fonds de Trésorerie présentant des instruments monétaires à faible niveau de risque;

- Fonds Profilés proposant des formules d’investissement à des particuliers;

- Fonds ‘’Dédiés’’.

A fin 2001, les actifs sous gestion se sont établis à MAD 4 51 2 millions, marquant une

évolution de 36%, contre 5% pour le marché (source : MARFIN). Le résultat net de la société

82

Projet de fin d’études

de gestion ressort à MAD 11,3 millions, soit une augmentation de 1 0,8% par rapport à fin

2000.

Au 30 juin 2002, le total des actifs gérés par MARFIN a pratiquement doublé, atteignant plus

de MAD 1 0 milliards, améliorant ainsi la position de la société de la 4ème à la 2ème place. La

gamme de FCP offerts a été enrichie par la création de deux nouveaux fonds d’investissement

: Medersat.Com, fonds à vocation humanitaire et le Capital Obligations Plus, le premier fonds

de la place investi prioritairement en dette privée.

MAROC FACTORING

Créée en 1988 à l’initiative de la BMCE qui détient 95% de son capital, la société Maroc

Factoring est pionnière de l’activité de factoring au Maroc. La société offre aux entreprises un

certain nombre de produits s’articulant autour de son activité principale :

- Le financement immédiat de leurs factures, en totalité ou en partie ;

- La gestion et le recouvrement des factures en lieu et place du client ;

- Le garantie à 100% contre les risques d’impayés sur les acheteurs privés.

Le chiffre d’affaires de la société s’est inscrit en baisse de 1 8% atteignant MAD 22,2

millions contre MAD 27,1 millions une année auparavant. Le résultat net s’est quant à lui

amélioré de 1,6% à MAD 5,68 millions.

Au terme du premier semestre 2002, le résultat net de Maroc Factoring a progressé de +1,6%,

s’établissant à MAD 3,3 millions, dans un contexte économique difficile.

SALAFIN

La société de crédit à la consommation SALAFIN a été créée en 1 997, et dotée d’un capital

de MAD 1 00 millions, détenu à 1 00% par le Groupe BMCE. L’activité de SALAFIN

englobe aussi bien les opérations de crédit classique que les opérations de location avec

option d’achat, appelée aussi leasing aux particuliers. La gamme de produits commercialisés

par la société se subdivise ainsi en trois familles : le financement automobile, le revolving et

le crédit personnel. Courant 2001, SALAFIN a investi le créneau des crédits aux

fonctionnaires en lançant SALAFWADIF dans le cadre de la convention signée avec la

DRPP.

Dès le démarrage de son activité, SALAFIN s’est imposé les règles prudentielles édictées par

Bank Al Maghrib aux banques, en anticipation des règles devant être adoptées par les sociétés

de financement.

83

Projet de fin d’études

Au titre de l’exercice 2001, l’encours de crédit de Salafin s’est établi à MAD 451 ,4 millions

en progression de 11,8%. Le résultat brut d’exploitation s’est élevé, quant lui, à 25,8 millions

en évolution de 14,4%.

Au 30 juin 2002, la progression de l’encours des crédits de SALAFIN s’est poursuivie avec

une hausse de +27%, atteignant MAD 546 millions.

MAGHREBAIL

Leader des sociétés de crédit-bail en terme d’encours net comptable avec une part de marché

de 21,5% (source : APSF), MAGHREBAIL comptait déjà BMCE Bank parmi ses membres

fondateurs lors de sa création en 1 972. La société agit aussi bien sur le crédit-bail mobilier

que sur le crédit-bail immobilier, et propose à ses clients une gamme diversifiée de produits

dans le cadre du crédit-bail opérationnel, tels que des packages incluant la prise en charge des

services d’entretien et d’assurance des biens d’équipement donnés en crédit-bail.

A fin 2001, les réalisations se sont inscrites en hausse de 9,6% à MAD 890 millions.

L’encours net comptable a enregistré une augmentation de 1 4,5% atteignant 2,04 milliards.

Le résultat de l’exercice s’est fixé à 33,3 millions en retrait de 3,6% en raison d’un effort de

provisionnement important.

Au terme du premier semestre 2002, le produit Net Bancaire a enregistré une hausse de près

de +7%, pour s’établir à MAD 47,4 millions.

CASABLANCA FINANCE MARKETS

Détenue à hauteur de 33,4% par BMCE Bank, la société est spécialisée dans les activités de

marché et particulièrement dans l’intermédiation en valeurs du Trésor. Au titre de l’exercice

2001, le produit net bancaire s’est établit à MAD 1 8,9 millions contre –0,9 millions une

année auparavant. Parallèlement, le résultat net s’est élevé à MAD 8,8 millions contre une

perte de –2,2 millions à fin 2000.

INTERFINA

Société d’investissement créée en 1 992, détenue à hauteur de 1 00% par le Groupe BMCE. A

fin 2001, la valeur au bilan du portefeuille de participation d’Interfina s’est établie à MAD

587,8 millions contre MAD 286 7 millions à fin 2000. Le résultat net s’est établi quant à lui à

MAD – 1 7 millions, contre MAD 9 millions à fin 2000.

AL WATANIYA

84

Projet de fin d’études

AL WATANIYA bénéficie d’une notoriété et d’une image de marque indéniables au Maroc.

Filiale du Groupe BMCE, la compagnie d’assurance, a connu un développement remarquable

sur les cinq derniers exercices, soit une croissance annuelle moyenne de l’ordre de 10% des

émissions nettes. L’année 2000, a été marquée par la fusion avec l’Alliance Africaine,

effective à compter du 1er janvier 2001.

A l’issue de l’exercice 2001, la compagnie d’assurance affiche un total bilan de MAD

11211,3 millions, dégage un chiffre d’affaires de MAD 1 531 millions et génère un bénéfice

net de MAD 222,8 millions.

Première compagnie certifiée ISO 9002, AL WATANIYA poursuit ses efforts de

développement commercial via l’élargissement de son portefeuille clientèle et de la gamme

de produits et services offerts.

2.1.4 – Les activités   :

Comptes Bancaires : Il s’agit des comptes chèques, des comptes courants, comptes en

devises…

Moyens de Paiement

Epargne Bancaire : BMCE offre à ses clients à ce niveau des comptes sur carnet,

dépôt à terme, les bons de caisse, les certificats de dépôts.

Crédits : La BMCE offre à chaque catégorie de ses clients une gamme de crédits à

savoir les crédits au personnel, les crédits de fonctionnement, les crédits d’investissement, les

crédits jeune promoteur, le financement en leasing…

Bancassurance

Placements Financiers : les produits offerts par cette activité se constituent des

SICAV, FCP, bons de trésor, titres de créances négociables…

2.2 – La RMA Watanya

2.2.1 – Historique   :

85

Projet de fin d’études

RMA WATANYA hérite de deux histoires collectives celle de la Royale Marocaine

d'Assurances et celle d'Al Wataniya.

En 1949, une élite de marocains nationalistes, visionnaires fonda la première compagnie

d'assurance marocaine. La Royale Marocaine d'Assurances a force de conviction et de

ténacité a su se forger un destin exceptionnel pour devenir l'une des compagnies les plus

représentatives du marché marocain de l'assurance.

Le véritable tournant a été pris en 1988 avec l'arrivée de Monsieur Othman Benjelloun, qui a

accepté de présider aux destinées de cette institution et qui a insufflé une nouvelle dynamique

à la Royale Marocaine d'Assurances, qui a vu sa croissance fortifiée, sa rentabilité renforcée

et sa notoriété améliorée.

Le point d'orgue de cette activité a été, sans aucun doute, la participation à la privatisation de

BMCE Bank dans le cadre d'un consortium de partenaires de renom.

Via les filiales BMCE Bank et Royale Marocaine d'Assurances, et accompagnés des

partenaires Commerzbank et UBP, le Groupe, a procédé au rachat des parts du GAN dans Al

Wataniya et l'Alliance Africaine d'Assurances en décembre 1998.

Le scénario retenu fut l'absorption par Al Wataniya de l'Alliance Africaine. Cette

opération a pris effet opérationnellement le 1 er janvier 2001.

Le 31 mars 2003 : le Président Othman Benjelloun annonçait le coup d'envoi du projet de

fusion entre la Royale Marocaine d'Assurances et Al Wataniya.

Ce rapprochement donna naissance le 1 er janvier 2005 à RMA WATANYA, la 1 ère

compagnie du secteur marocain des assurances.

2.2.2 - Profil   :

Chiffre clés

86

Projet de fin d’études

Chiffre d'affaires3.055 MADTotal bilan22.185MADPlacements17.856MAD

Produits financiers1466 MAD

Fonds propres4796MADRésultat574 MAD

Marge de solvabilité677 %

Principales catégories de risques assurés

· Vie 26%· Automobile 24%· Accident, Responsabilités et Risques 20%

· Nombres de Collaborateurs 600

· Nombres d'agents généraux 80

· Nombre de Courtiers Actifs 120

2.2.3 - Les produits :

Epargne

Epargne retraite KENZ

Epargne éducation TAWFIK

Prévoyance

Assurance train de vie familial ILTIZAM

Assurance temporaire au décès

Dommage

Multirisque automobile HIFAD

Multirisque habitation RYAD

Multirisque Immeuble LA RESIDENCE

Assurance individuel personnel de conduite

Multirisque bateaux de plaisance

Individuelles accidents SABI

Chapitre III : La bancassurance BMCE - RMA Watanya

3.1 – L’accord de partenariat

87

Projet de fin d’études

Il s’agit d’une stratégie de groupe qu’on a développé dans le volet stratégique appelé aussi

partenariat organique qui permet de signé un accord de distribution avec prise de

participation c’est le cas de BMCE qui détient 21,85 % action de RMA Watanya

L’origine de cet accord vient avec L’absorption de la petite ALLIANCE AFRICAINE par AL

WATANIYA (2ème compagnie du secteur) qui consolide ainsi sa place au sein du groupe

d’intérêts de la famille BENJELLOUN qui détient par ailleurs de longue Date la ROYALE

MAROCAINE D’ASSURANCES comme ca on assisté a la fusion en 2003 entre RMA et al

Watanya afin de renforcé le secteur d’assurance au sein de groupe BENJELLOUN Finance.

Com.

3.2 La bancassurance au sein de la BMCE

3.2.1 – L’organisation   :

L’objectif de crée de valeurs supplémentaires a la BMCE Bank à travers un positionnement

sur le marché des assurances, la cellule de développement bancassurance a vu le jour en

novembre 1996.

De statut de cellule, l’entité en charge de la bancassurance est devenue depuis mai 2002 une

direction. Cette évolution témoigne de l’importance stratégique de la bancassurance pour

l’institution.

La nouvelle direction comprend deux départements :

- Département animation ; (devenu une direction)

- Département développement bancassurance.

Les divisions de ces départements sont entre autres :

Le back-office ou le service-après vente : dont l’activité peut être résumée comme étant le

traitement des contrats et des autres diligences afférents a l’activité avant leur acheminement

vers la RMA. Il représente l’intermédiaire entre la RMA et les agences bancaires.

Les animateurs commerciaux : chargés du suivi des agences en terme, ils sont répartis par

zones et assurent également la formation des chargés de clientèle et des guichetiers en agence

sur les produits bancassurance

La plate forme (hot-line) : assure l’assistance aux agences par téléphone,

88

Projet de fin d’études

Les études et marketing : chargé de l’élaboration des nouveaux produits, des promotions,

des statistiques………..

3.2.2– Les Produits 1   :

Le développement des produits bancassurance s’inscrit dans un marketing stratégique global

s’articulant autour de deux axes :

Une stratégie orientée vers le client : la satisfaction du client et la conquête de nouveau

territoire ;

Une stratégie orientée vers la rentabilité : la rentabilisation du réseau et l’amélioration de la

rentabilité du fond propre

► Pour le développement des produits bancassurance deux générations de produits

(assurance volontaire) qui sont la manifestation des efforts consentis par la banque a cette

activité.

En effet la BMCE a débuté avec quatre produits qui sont :

BMCE-Retraite BMCE-EducationBMCE-ProtectionBMCE-Habitation

Mais par la suite avec l’évolution des besoins de la clientèle et la concurrence se faisant plus

menaçante les produits ont connu une augmentation et un changement de fonds pour les

anciens produits. Ainsi la direction bancassurance assure aujourd’hui la gestion des produits

suivants :

Particuliers

1 Voir les annexes 1 89

Projet de fin d’études

Prévoyance Epargne Assistance

BMCE Protection BMCE Epargne Éducation Secours Plus

BMCE Hospitalisation BMCE Retraite Active

Assurepargne BMCE Crescendo

Professionnels

Assurance de personne Produit d’épargne Assurance Professionnelle

BMCE Protection BMCE Retraite BMCE Manager

BMCE Hospitalisation BMCE Epargne Education

BMCE Prévoyance

Non résidents

Prévoyance Epargne Assistance

BMCE Protection BMCE Epargne Éducation BMCE Salama

Assurepargne BMCE Epargne Plus

BMCE Hospitalisation BMCE Retraite Active

Ce qui nous ramène a classé ces produits :

BMCE Protection

90

Projet de fin d’études

BMCE Hospitalisation

BMCE Assurepargne

BMCE Epargne Éducation

BMCE Retraite Active

BMCE Crescendo

BMCE Secours Plus

BMCE Retraite

BMCE Manager

BMCE Prévoyance

BMCE Epargne Plus

BMCE Salama

BMCE Prévoyance

L’assurance crédit BMCE Prévoyance a pour objet de garantir, en cas de décès ou

d’invalidité totale permanente et définitive de l’assuré, le capital restant dû du crédit ainsi que

les quatre impayés enregistrés avant la date du décès.

Cette assurance couvre le Crédit Immédiat, Immo Plus, crédit moyen et long terme et Crédit

Jeune Entreprise.

BMCE Salama

Peuvent bénéficier des garanties BMCE SALAMA1 :

- Tout MRE titulaire d’un compte chèque MRE ou d'un compte en dirhams convertibles

auprès de BMCE Bank, âgé de moins de 70 ans à la souscription.

-  Son conjoint nommément désigné, ses enfants mineurs et les ascendants déclarés au

bulletin de souscription et vivant dans le même toit.

BMCE Epargne Education

BMCE Epargne Education permet de constituer une épargne pour les enfants en

fixant librement le montant des versements à partir de 100 Dhs par mois. Et qui permet

1 Ce produit n'est commercialisé qu'à partir de Réseau BMCE Bank à l'étranger

91

Projet de fin d’études

également, de choisir la périodicité qui convient : mensuelle, trimestrielle, semestrielle ou

annuelle.

BMCE Retraite Active

Avec BMCE Retraite Active, constituez progressivement un capital pour la retraite. On fixe

librement le montant des versements à partir de 200 Dhs par mois. On peu également, choisir

la périodicité qui nous convient : mensuelle, trimestrielle, semestrielle ou annuelle.

BMCE Epargne Éducation

À l’âge de ses 18 ans (ou 21 ans maximum), l’enfant recevra son épargne constituée, sous

forme d’un capital et/ou d’une rente certaine trimestrielle.

En cas de décès ou d’invalidité du souscripteur, les versements seront maintenus jusqu’au

terme du contrat dans le cadre de l’Option Epargne. De plus l’Option Prévoyance garantit le

versement d’une rente éducation à l’enfant jusqu’à ses 21 ans.

BMCE Assurepargne

Le produit d’assurance BMCE Assurepargne garantit le versement d’un capital dont le 

montant est lié au solde de compte sur carnet pouvant aller jusqu’à 300 000 Dhs, à nous-

mêmes en cas d’invalidité permanente totale et définitive, et à nos proches, en cas de décès.

Nous assurons de cette façon notre bien être matériel ou celui de nos proches, même en cas

d’accident.

BMCE Secours Plus

Grâce à BMCE Secours Plus vous pouvez compter sur le soutien et les conseils de

professionnels, au moment où vous et vos proches en avez le plus besoin. Qu’il s’agisse d’un

accident, d’une panne de véhicule, de maladie ou d’un décès, Mondiale Assistance intervient

92

Projet de fin d’études

pour mettre en œuvre les moyens les mieux adaptés à la situation dans laquelle vous vous

trouvez avec toute la rapidité que l’urgence nécessite.

BMCE Protection

BMCE protection est une assurance décès-invalidité toute cause destinée à protéger votre

famille et vos proches et dont le capital assuré est lié au solde de votre compte, qu'il soit

débiteur ou créditeur.

Le produit d’assurance BMCE Protection vous garantit le versement d’un capital dont le

montant est lié au solde de votre compte d'au moins 30 000 Dhs et pouvant aller jusqu’à 1

500 000 Dhs, à vous-même en cas d’invalidité permanente totale et définitive, et à vos

proches, en cas de décès. Vous assurez de cette façon votre bien être matériel ainsi que celui

de vos proches, même en cas d’accident.

BMCE Epargne Plus

Marocains Résidant à l'Etranger, vous désirez épargner et vous recherchez un placement à

moyen terme associant sécurité et rentabilité ?

Avec BMCE Epargne Plus, vous épargnez sans risque et votre capital est fructifié.

Au taux minimum garanti de 3,25 % par an s'ajoute une participation aux bénéfices qui vous

offre une rentabilité maximale.

BMCE Hospitalisation

En cas d’hospitalisation, le produit d’assurance BMCE Hospitalisation vous assure le

versement d’indemnités journalières d’un montant choisi parmi les différentes options

disponibles lors de la souscription. La formule II de BMCE  Hospitalisation prend également

en charge les frais découlant de votre hospitalisation à hauteur de 85% des dépenses

engagées.

BMCE Manager

La solution d’assurance BMCE Manager vous garantit le versement d’un capital d’un

montant pouvant aller jusqu’à 2 000 000 Dhs en cas de décès ou d’invalidité permanente

totale et définitive d’un homme-clé de votre entreprise.

93

Projet de fin d’études

BMCE Manager vous offre ainsi une sécurité précieuse en assurant la continuité de votre

activité et la survie de votre entreprise.

BMCE Crescendo

BMCE Crescendo vous offre la garantie d’un rendement minimum grâce au taux

réglementaire minimum en vigueur auquel s’ajoute une participation aux bénéfices. Vous

faites ainsi fructifier vos économies en toute sécurité.

Avec le placement BMCE Crescendo, vous décidez librement de la durée de votre épargne,

en fonction de vos projets et de vos disponibilités.

De plus la durée minimum de placement est de seulement 3 ans, et pendant toute cette

période, vos économies restent disponibles soit sous forme d’avances, rachat total ou rachat

partiel.

BMCE Crescendo vous offre le bénéfice d’une assurance décès-invalidité intéressante, qui

assure à vous même et aux bénéficiaires que vous désignerez, le reversement de votre capital

revalorisé et majoré d’un capital complémentaire égal à 50% de votre versement initial.

► Pour les assurances obligatoires, liées à un crédit, on distingue quatre types de crédits qui

font appel à différentes combinaisons d’assurances :

· Le crédit immédiat ;

· Le crédit logement ;

· Le crédit à long terme et moyen terme ;

94

Projet de fin d’études

· Le crédit jeune promoteur.

Le crédit immédiat d un montant inferieur ou égal a 150000 dh et pour une durée de 4 ans,

fait appel a une assurance-vie normalement mais lorsque la durée est inferieure a un an le

client est appelé à souscrire une BMCE-Protection.

Le crédit logement concerne la produit Immo plus et fait appel a la BMCE-Habitation

Le crédit à long et moyen terme d un montant inferieur ou égal à deux millions de dh pour

une durée de 15 ans fait appel normalement a une assurance vie mais lorsque la durée est

inferieure a une année le client est invité a souscrire une BMCE-Protection souvent octroyé a

des chefs d’entreprise des commerçants…………. Ces derniers sont dans ce cas appelés a

souscrire une BMCE-Manager.

Le crédit jeune promoteur fait appel à une BMCE-Globale Pro, une assurance vie et une

BMCE-Manager.

Dans ces différents cas, la souscription aux produits précités comme faisant partie des

assurances volontaires deviennent obligatoire on constate que BMCE-Protection est souvent

substituée à l’assurance-vie. Cette substitution s’inscrit dabs une volonté de vulgarisation du

produit BMCE-Protection.Toutefois les deux produits sont différents dans la fonds :

· L’assurance vie : en cas de décès ou invalidité complète de l’adhérent, seul le

reliquat du capital devant être remboursé par ce dernier est assuré.

· La BMCE-Protection : en cas de décès ou d’invalidité totale de l’adhérent le reliquat

du à la banque est d’abord remboursé et par la suite les ayants droits ou les

bénéficiaires sont servis.

Les polices d’assurance vie, bien qu’étant des produits de la RMA Watanya transite par le

cabinet de courtage qui est intermédiaire de la RMA Watanya ainsi elles suivent le chemin

suivant : agence bancaire –cellule de développement bancassurance- cabinet de courtage-

RMA Watanya

3.3 – Les retombées financières

Depuis l’alliance entre BMCE Bank et RMA Watanya Le nombre de contrats de

bancassurance distribués croit à un rythme soutenu, dépassant les 500.000 contrats chaque

année, soit une hausse presque de +37,5% chaque année. L'offre Bancassurance de la Banque

95

Projet de fin d’études

a été enrichie par le lancement de nouveaux produits pour satisfaire aux besoins financiers et

d'assurance de la clientèle.

Le chiffre d'affaires a doublé Pour le groupe RMA Watanya, l'exercice écoulé aura été

marqué par une croissance soutenue de ses principaux fondamentaux. Après la concrétisation

de l'opération de fusion, le nouveau groupe a pu consolider ses assises financières grâce à la

mise en œuvre d'un plan commercial et technique pragmatique. Le premier rapport annuel

publié, après la fusion des compagnies d'assurance RMA et Al Watanya, précise que le

chiffre d'affaire réalisé durant le dernier exercice a atteint 2.551 MDH (million de dirhams)

contre 1.224,7 MDH une année plus tôt.

Cette évolution est imputable à l'augmentation des placements qui sont passés à 15.472 MDH

contre 6.232,8 MDH en 2003.

Quant aux produits financiers, ils ont bénéficié d'une forte progression totalisant 981 MDH

contre 240,3 MDH une année auparavant.

Pour leur part, les fonds propres et les provisions techniques se sont élevés à 406 MDH en

2004.

Et ses réalisations de RMA-Watanya qui est à la tête du secteur, avec 22,6% de part du

marché, ne fait que pousser son partenaire BMCE Bank a réalisé de son coté des chiffres

importants.

Avec un réseau de 181 guichets, BMCE passe de la troisième à la deuxième position après

avoir pris trois points de part de marché. Le groupe détient 25,62% du chiffre d’affaires

global, soit 758 millions de DH. Cette performance s’explique principalement par sa nouvelle

formule de retraite complémentaire proposée en partenariat avec RMA Watanya.

La concurrence entre Attijariwafa bank le leader du marché de bancassurance et BMCE bank

cache une rivalité entre les filiales d’assurances des deux groupes, à savoir : Wafa Assurance

et RMA Watanya. Les deux compagnies déploient leurs armes commerciales pour conquérir

les clients via les agences bancaires.

A noter qu’Attijariwafa bank réalise 29,5% des commissions issues de la bancassurance (35,8

millions de DH) contre 22,38% pour BMCE Bank

Vue l’importance de chaque secteur pour l’autre et dans le cadre du développement de leur

système d'information, le groupe BMCE Bank et la compagnie d'assurance RMA Watanya

viennent de signer le 17 mars 2008 un partenariat technologique avec le groupe français

96

Projet de fin d’études

Crédit mutuel (CIC Assurances). Cet accord porte sur la création d'un joint-venture commun

ayant pour objectif de réaliser un schéma directeur informatique consolidé de la banque et de

l'assurance et un projet de plate-forme technologique de rayonnement au Maroc et à

l'étranger. Ce partenariat, comme le veut le Président du Groupe, est un nouveau signal de

raffermissement des relations entre les groupes BMCE et le groupe CIC, devant en outre

permettre l'éclosion d'une activité technologique dédiée au secteur financier.

C’est Un projet transversal à haute valeur ajoutée, qui associe BMCE Bank, RMA Watanya,

le Crédit Mutuel-CIC et les Assurances du Crédit Mutuel. En effet, ce système d’information,

mis en place par le groupe français, lui a permis d’occuper le rang de 1er bancassureur de

France dont sa filiale technologique, Euro Information, regroupe 1.500 informaticiens

spécialisés dans la bancassurance.

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Projet de fin d’études

Malgré le développement qu’a connu la bancassurance, il faut souligner qu’elle n’a porté

que sur des produits basiques et à faible risque. Les primes d’assurance ne sont pas

importantes et la gestion peu contraignante. Toutefois, le potentiel du marché est tellement

vaste que l’avenir promet une forte évolution de cette gamme, il suffit que l’économie soit

créatrice d’emploi et que les acteurs soient plus imaginatifs.

La bancassurance est sans nul doute une véritable aubaine pour le secteur des assurances

qui connaît un faible taux de pénétration. Le marché souffre, en effet, de la faiblesse du

pouvoir d’achat, mais aussi du manque d’une culture assurance bien ancrée, notamment

l’assurance – vie (une personne vivante a du mal à accepter de contracter une assurance-

vie). Pour les banques aussi, la vente des produits de bancassurance ne peut qu’élargir

davantage leur gamme de produits, fidéliser leurs clients et surtout assurer la croissance des

marges bancaires par des rentrées régulières de fonds.

Or, agents et courtiers en assurance ne l’entendent pas de cette oreille. Ils dénoncent une

concurrence déloyale des banques et craignent une limitation de leur champ d’action mais

se défendent par leur niveau de professionnalisme et par la qualité et la personnalisation du

service au client.

Les banques, quant à elles, considèrent la bancassurance comme une complémentarité et

non une concurrence globale au réseau des intermédiaires d’assurances. La mise à

contribution de ces derniers au niveau local permettra de lever l’ombre sur les points ayant

motivé le législateur à exclure l’assurance dommage du champ de la bancassurance.

Projet de fin d’études

Outre la limitation de champ d’intervention des banques, la branche soulève par ailleurs une

autre interrogation relative à son développement. Il s’agit de la capacité de la maîtrise des

canaux de distribution. Dans ce cas, il faut établir une séparation nette entre la vente d’une

part et le traitement de l’autre. La maîtrise des canaux de distribution permet d’assurer la

première mission. La banque peut le faire à travers son réseau et sa clientèle dont la

structure est porteuse. Le marché de la bancassurance concerne surtout les particuliers. Or,

70% du produit net bancaire est généré par ce segment. Il suffit dont juste de focaliser les

efforts sur l’approche.

Le traitement quant à lui nécessite une formation et surtout des formes de partenariats

banques-assurances qui dépendent désormais, des rôles de chacun des acteurs en fonction

des stratégies à venir et avec ces synergies, chacun des intervenants du secteur y trouvera

forcément son compte.