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Université Libre de Bruxelles Institut de Gestion de l’Environnement et Aménagement du Territoire Faculté des Sciences Master en Sciences et Gestion de l’Environnement La Belgique, un paradis fiscal de la maison passive ? Mémoire de Fin d’Etudes présenté par : Magdalena MALEK En vue de l’obtention du grade académique de Master en Sciences et Gestion de l’Environnement Directeur : Prof. W. HECQ Année académique : 2008 -2009

La Belgique, un paradis fiscal de la maison passivetbauler.pbworks.com/f/TFE+Malek+Complet.pdf · pour établir ce document. Je tiens aussi à remercier toutes les personnes qui,

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Université Libre de Bruxelles Institut de Gestion de l’Environnement et Aménagement du Territoire

Faculté des Sciences Master en Sciences et Gestion de l’Environnement

La Belgique, un paradis fiscal de la maison passive ?

Mémoire de Fin d’Etudes présenté par : Magdalena MALEK

En vue de l’obtention du grade académique de Master en Sciences et Gestion de l’Environnement

Directeur : Prof. W. HECQ Année académique : 2008 -2009

I

REMERCIEMENTS

Nous voudrions, en premier lieu, exprimer notre gratitude à Monsieur W.

HECQ, promoteur de ce mémoire. Ses conseils, ses remarques et son attention ont été précieux tout au long de cette année.

Ma reconnaissance s’adresse également à toutes les personnes que j’ai contactées ou interviewées et qui m’ont fourni les renseignements nécessaires

pour établir ce document.

Je tiens aussi à remercier toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail de fin d’études et lui ont permis de voir

le jour. Un grand merci également à la personne qui a accepté de relire ce travail.

Magdalena MALEK

II

RESUME

Notre société européenne est confrontée à un triple défi majeur : lutter contre le réchauffement climatique causé par l’activité humaine et se préparer à la diminution de la production d’énergie fossile tout en augmentant l’indépendance énergétique.

L’Union européenne s’est ainsi engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 8% par rapport à 1990 (protocole de KYOTO) et à promouvoir l’efficacité énergétique.

La consommation d’énergie pour les secteurs associés aux bâtiments constitue à peu près un tiers de la consommation énergétique de l’UE. La Commission a estimé, en son temps, qu’il était nécessaire d’établir des mesures au niveau communautaire afin d’aborder ces défis de caractère supra national.

Le potentiel d’actions est large et particulièrement rentable en Belgique dans le secteur de la construction. A titre d’exemple citons qu’à Bruxelles, le bâtiment (logement et secteur tertiaire) représente environ 70% des consommations d’énergie globale et que 72% de la consommation énergétique des ménages est consacrée uniquement au chauffage (source : www.IBGE.be ).

Après étude, il a été constaté que le secteur du logement pouvait réduire sa demande énergétique de 27% à 30% (Furfari 2007). L’Europe a donc décidé de promulguer la directive PEB 2002/91/CE (Energy Performance of Buildings Directive) pour œuvrer à l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments au sein de l’Union, chaque Etat membre étant obligé de la transposer dans son droit interne.

En Belgique, les gouvernements régionaux sont compétents en matière d’environnement et d’énergie. Ils transposent actuellement, à leur rythme, les différents concepts et méthodologies inscrits dans la directive PEB.

Les bâtiments sont au cœur de la prospérité économique de l’Union européenne. Il existe pourtant d’énormes différences de consommation d’énergie entre ceux-ci. Alors que certains bâtiments neufs se contentent de moins de 5 litres de mazout1 (ou équivalent) par mètre carré par an, les bâtiments existants consomment en moyenne environ 25 litres par mètre carré, cette valeur pouvant même atteindre 60 litres à certains endroits. Les matériaux de construction et les techniques actuelles permettent d’améliorer considérablement les performances énergétiques d’un bâtiment (surtout résidentiel), réduisant ainsi sa consommation d’énergie et produisant un bénéfice net, les économies réalisées remboursant globalement le coût annuel du capital supplémentaire investi. La construction et la rénovation pourraient devenir les meilleures opportunités en investissant dans l’efficacité énergétique.

La maison passive, nouveau concept en soi (voir chapitre 1), vise l’indépendance d’un point de vue énergétique grâce à une conception de haute qualité. L’investissement lié à la maison passive représente un surcoût relatif de 15% par rapport à une habitation traditionnelle. Pourtant, sa rentabilité est déjà assurée à moyen terme : le temps de retour sur investissement diminuera proportionnellement à la hausse du prix des énergies.

1 http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=MEMO/08/693&format/

La somme à emprunter au départ pour acheter ou faire construire ce type de logement moderne est donc plus importante. Pour encourager l’investissement immobilier performant (maison passive/basse énergie) et la recherche générale d’une meilleure efficacité énergétique dans le bâtiment, tout un système d’aides, des primes et de subsides publics existe.

En ce qui concerne la construction (rénovation) de bâtiments énergiquement performants ainsi que la réalisation de maisons passives en Belgique, un large éventail d’avantages s’offre aux candidats désireux de vivre dans un habitat plus respectueux et plus durable en limitant leur impact sur l’environnement. Ainsi, entre autres, l’Etat fédéral offre des déductions fiscales et prêts préférentiels (prêts verts), la Région wallonne propose la « prime 6 », la Région de Bruxelles-Capitale, la « prime B10 » et la Région Flamande propose, quant à elle, des aides et une réduction du précompte immobilier. Les autres niveaux de pouvoir, comme les provinces et de nombreuses communes, renforcent également l’attrait pour l’efficacité énergétique et le passif.

Les différentes primes sont souvent cumulables, ce qui renforce l’aide publique, mais l’offre devient extrêmement complexe et le citoyen doit, chaque fois, se renseigner auprès des administrations compétentes.

Ce mémoire a pour objectif d’établir la situation des avantages au niveau national. La complexité due au système institutionnel belge ainsi que les différences entre les prix de l’immobilier par endroit, les impôts fonciers, les taxes et éco-primes provinciales et communales ne permettent pas de distinguer quelle est la région qui favorise le plus les investissements en faveur de l’efficacité énergétique et la réalisation de maisons « basse énergie » ou passives.

Une recherche a été menée dans certains pays limitrophes afin de comparer les aides financières et de déterminer si notre pays peut être considéré comme un « paradis fiscal pour l’investissement passif ». Les instruments économiques et programmes d’aides y sont souvent similaires aux nôtres et il existe également une grande diversité d’aides au sein de ces pays suite également aux diversités régionales et communales.

Ce mémoire s’est attaché à rechercher l’endroit le plus avantageux (le paradis fiscal de la maison passive ?) mais il n’est pas possible de dire exactement quel pays/région offre la situation la plus avantageuse, surtout que celle-ci (i) dépend de la situation des ménages, (ii) change substantiellement d’une « région » (département ou Land) ou d’une commune à l’autre et (iii) que toutes ces aides sont constamment modifiées.

Il est néanmoins certain que, si la Belgique n’est pas « le » paradis fiscal pour les aides aux habitants en vue de promouvoir une meilleure efficacité énergétique de leur habitation, elle est assurément dans le peloton de tête.

Néanmoins, quel que soit le niveau des primes, dans le contexte actuel, les bâtiments aux performances énergétiques élevées offriront toujours de meilleures conditions de vie aux habitants et leur feront réaliser des économies au moins à moyen terme. Les primes et aides fiscales sont des stimulants permettant principalement de diminuer les temps de retour.

Ce travail se termine avec quelques recommandations.

III

TABLE DES MATIERES 1 Introduction 1 PARTIE I : LA MAISON PASSIVE 4 2 La maison passive 5 2.1 Présentation et définitions générales 5 2.1.1 Distinction entre les terminologies 5

2.1.2 Définitions de la maison passive 7 2.1.3 La certification de la maison passive 8 2.1.4 Les bases du standard passif 9 2.2 Principes de construction de la maison passive 11 2.2.1 Le choix d’un corps de bâtiment compact 12 2.2.2 L’orientation du bâtiment vers le sud 12 2.2.3 L’enveloppe isolée du bâtiment 13 2.2.4 La limitation des ponts thermiques 13 2.2.5 L’étanchéité à l’air 13

2.3 Principes de base des systèmes de ventilation et de chauffage 14 2.3.1 Le taux de récupération de chaleur 14 2.3.2 Le chauffage 14

2.3.3 Le confort dans l’habitat 16 2.4 Synthèse des critères et des avantages de la maison passive 17

PARTIE II : LE CADRE LEGAL 19 3 Le cadre légal 20

3.1 Contexte et enjeu 20 3.2 Au niveau européen 22

3.2.1 Introduction 22 3.2.2 Directive sur la performance énergétique des bâtiments PEB

(Directive 2002/91/CE) 24 3.2.3 Autres directives favorables à une réduction de la

consommation d’énergie 25 3.3 Au niveau belge 26

3.3.1 Introduction 26 3.3.2 Au niveau régional 27 3.3.2.1 En Région wallonne 27 3.3.2.2 En Région de Bruxelles-Capitale 27 3.3.2.3 En Région flamande 28

3.4 Au niveau des autres pays européens 28

IV

V

PARTIE III : LES ASPECTS ECONOMIQUES 30 4 La maison passive est-elle rentable ? 31

4.1 Introduction 31 4.2 Les obstacles 33 4.3 Etude approfondie 33 4.4 Conclusions partielles 40

5 Les aides financières en Belgique 41 5.1 Introduction 41 5.1.1 Les primes 42

5.1.2 La fiscalité verte pour les particuliers 46 5.2 Les primes 47 5.2.1 Au niveau fédéral 47 5.2.2 Au niveau régional 49 5.2.2.1 En Région wallonne 49 5.2.2.2 En Région de Bruxelles-Capitale 53

5.2.2.3 Comparaison des primes accordées en Région de Bruxelles- Capitale aux primes de la Région wallonne 54 5.2.2.4 En Région flamande 56

5.2.3 Les primes provinciales 60 5.2.4 Les primes communales 62 5.2.5 Les primes des gestionnaires de réseau 63 5.2.6 Conclusion sur l’étude des primes 64

5.3 Prêt pour l’investissement 65 5.3.1 Les prêts bancaires 66 5.3.2 Le prêt vert fédéral 67 5.3.3 Les prêts sociaux des Régions Wallonne et de Bruxelles-Capitale 68 5.3.4 Résumé des prêts possibles 71

5.4 Synthèses succinctes des aides financières en Belgique 72

6 Les aides financières dans les pays limitrophes et leurs spécificités 74 6.1 En France 74

6.2 En Allemagne 83 6.3 Aux Pays-Bas 85

6.4 Au Grand Duché de Luxembourg 86 6.5 Au Royaume-Uni 88 6.6 Comparaisons succinctes des différents pays 89

PARTIE IV : LES CONCLUSIONS ET DISCUSSIONS 90 7 Conclusions 91 8 Recommandations / Propositions 95

VI

TABLE DES FIGURES ET SCHEMAS L’illustration de la page de garde provient du site internet www.isoterra.be Schéma 2.1 Les consommations des bâtiments passifs sont réduites de l’ordre

de 75 à 85 % par rapport à l’habitat traditionnel (extrait du site www.maisonpassive.be) 5

Figure 2.0 Avantage de la végétation en été et en hiver

(Guerriat A. 2008) 10 Figure 2.1 Augmentation de la compacité en fonction de la géométrie

du bâtiment (Guerriat A, 2008) 12 Figure 2.2 Orientation d’une maison et cours du soleil

(Guerriat A, 2008) 12 Figure 2.3 Principe de ventilation double flux

(www.maison-passive-44.fr/) 15 Diagramme 2.1 Diagramme du bien-être selon Frank et Reiher et Diagramme

du bien-être selon Leusden et Freymark (Grobe C, 2008) 17

Figure 3.0 Engagement des Etats membres (UE-15) pour atteindre l’objectif

de Kyoto, pourcent par rapport à 1990 (Furfari S. 2007) 22

Figure 3.1 Demande finale par secteur dans l’Union européenne

(Furfari S. 2007) 22

Figure 4.1 Economie d’énergie en fonction de l’investissement. (Source : Passiefhuis-Platform ) 34

Graphique 4.1 Evolution du prix total TVA comprise pour différents vecteurs d’énergie (Renard F, 2008) 37

Figures 4.2 Répartition des consommations en énergie finale et de la facture

énergétique annuelle. (Renard F, 2008) 37

VII

Figures 4.3 Répartition des consommations en énergie primaire et des émissions

de CO2 (Renard F, 2008) 37

Figure 4.4 Coût en fonction du besoin en énergie de chauffage. (Source : Passiefhuis-Platform) 35

Figure 4.5 L’extrait de la revue Renouvelle (2009) 36

Figures 4.6 Evolution des surcoûts passifs et mesures des économies de chauffage 38 Tableau 4.7 Retour sur investissement de la maison passive 39 Tableau 5.1 Tableau montrant les limites budgétaires établies en Région

wallonne pour les années 2008 et 2009 (Projet d’actualisation de Plan pour la Maîtrise Durable de l’Energie PMDE en Wallonie à l’horizon 2020) 51

Tableau 5.2 Comparatif des montants et pourcentages accordés par la Région

de Bruxelles-Capitale et par la Région wallonne pour la réalisation de travaux visant l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments, (extrait de « Tu bâtis, je rénove », (juin 2009) – N° 250, pages 113-117 : Primes énergétiques version 2009 ) 55

Tableau 5.3 Comment trouver les subsides accessibles en Région flamande

en utilisant le site http://www.energiesparen.be/subsidies/ 58

Tableau 5.4 Listes des subsides pour l’amélioration de la performance énergétique pour une commune flamande (http://www.energiesparen.be/subsidies/) 59

Tableau 5.5 Primes de la Région wallonne (www.greentax.be) 60 et 61 Tableau 5.6 Primes énergie de la Province de Luxembourg (www.greentax.be) 62 Tableau 5.7 Récapitulation des subsides et incitants financiers de la commune

d’Etterbeek (www.etterbeek.be) 63

Tableau 5.8 Tableau reprenant les informations reprises du site http://www.renovation-maisons.be/ et complété par les informations provenant des banques elles-mêmes. 66

Figure 5.9 Exemple chiffré du mode de fonctionnement du prêt vert (Article 145/29 § 3 CIR 92) 68

Tableau 6.1 Mentionne les différents taux octroyés pour les différents types

d’investissement (http://ecocitoyens.ademe.fr/financer-mon-projet/construction/credit-dimpot-developpement-durable) 76

VIII

Tableau 6.2 Mentionne des exemples de conditions techniques à respecter pour

obtenir le crédit d’impôt (http://ecocitoyens.ademe.fr/financer-mon-projet/construction/credit-dimpot-developpement-durable) 76

Tableau 6.3 Récapitulatif crédit d’impôts sur les intérêts

http://ecocitoyens.ademe.fr/financer-mon-projet/construction/credit-dimpot-sur-les-interets-demprunt 77

Tableau 6.4 L’aide régionale aux installations collectives en France 80 et 81 Tableau 6.5 Tableur des aides financières accordées en vertu du

« Règlement grand-ducal du 20 avril 2009 instituant un régime d’aides pour la promotion de l’utilisation rationnelle de l’énergie et la mise en valeur des énergies renouvelables (www.legilux.public.lu) 87

Tableau 7 Récapitulatif des aides accordées pour la maison passive 99

IX

LISTE DES ANNEXES Annexe : 1

Etude de cas, analyse des coûts d’une maison unifamiliale rénovée

Annexe : 2

Région Wallonne, actualisation des Eco-prêts

Annexe : 3

Nouvelles primes communales 2009

Annexe : 4

France, aides régionales et locales 2009

Annexe : 5

Glossaire

Annexe : 6

Analyse économique d’une maison passive (Renard F.)

Annexe : 7

Le calcul particulier des primes (bonus) à KOMMEN (Allemagne)

Annexe : 8

Tableau synthétique de la « passiefhuisplatform » reprenant les subsides et aides fiscales en Belgique en 2009 ainsi que laBrochure fédérale sur les réductions d’impôts pour la maison passive

Annexe : 9

Liste des abréviations et des symboles

Annexe : 10

Bibliographie

1

1. Introduction

L’Union européenne, signataire du Protocole de Kyoto (1997), s’est engagée globalement à réduire ses émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) de 8% par rapport à 1990. Ces GES sont majoritairement produits par la combustion des énergies fossiles (charbon, gaz et pétrole). Ainsi, suite à ce "partage des charges" ou "burden sharing" intra-européen, l'engagement de la Belgique pour la période 2008-2012 porte sur une réduction de son niveau des émissions de 7,5%. En mars 2004, un accord de coopération relatif à la répartition de l'effort à accomplir était conclu entre les trois Régions. La Région wallonne s'engageait alors à réduire ses émissions de 7,5% (au cours de la période allant de 2008 à 2012), contre 5,2% pour la Région flamande et +3,475% (augmentation) pour la Région bruxelloise. http://www.ef4.be/fr/air-climat/protocole-de-kyoto.html

1 De plus, l'Union européenne doit faire face à des défis énergétiques sans précédent qui s'expliquent par la dépendance accrue à l'égard des importations, par le souci2 relatif aux approvisionnements en combustibles fossiles dans le monde et par le changement climatique tout à fait manifeste. Or, l'Europe continue à « gaspiller » 20% de son énergie par manque d'efficacité énergétique. L'UE a la capacité et le devoir de montrer la voie pour réduire l'inefficacité énergétique, en ayant recours à tous les instruments politiques qui existent. Le coût direct de notre incapacité d’utiliser efficacement l’énergie1 s’élèvera à plus de 100 milliards d’euros par an en 2020. La prise de conscience de ce que nous pouvons faire pour économiser l’énergie d’une manière durable est un élément clé de la politique communautaire de l’énergie. Cela constitue, de loin, la façon la plus efficace d’améliorer la sécurité de nos approvisionnements en énergie, de réduire les émissions de

1 http://www.eea.europa.eu/fr/pressroom/newsreleases/continuer-ainsi-n2019est-plus-une-option-pour-le-systeme-energetique 2 Sécurité des approvisionnements énergétiques de l’UE.

2

carbone, de promouvoir la compétitivité, de stimuler le développement économique intra-communautaire et promouvoir l’emploi3. Cela reste vrai, même en tenant compte des coûts d’investissement très élevés requis pour appliquer cette politique. La Commission, dans ses livres verts intitulés :

- «L’efficacité énergétique ou comment consommer mieux avec moins » (2005)2; - «Une stratégie européenne pour une énergie sûre, compétitive et durable» (2006); - «Adaptation au changement climatique en Europe: les possibilités d’action de l’UE»(2007).

a souligné la nécessité d'une politique renforcée visant une plus grande efficacité énergétique des modes de consommation et de production. Notons aussi que les 7 et 8 mars 2007, les Etats de l'Union européenne se fixaient comme objectif d'atteindre une réduction des gaz à effet de serre d'au moins 20% d'ici à 2020. La réalisation de ce potentiel d'économies équivalant à quelque 390 Mtep, aura d'importants avantages sur le plan de l'énergie et de l'environnement. Les émissions de CO2 devraient être réduites de 780 Mt de CO2 par rapport au scénario de base, soit deux fois plus que ne le prévoit le protocole de Kyoto pour 2012. La réalisation de ce potentiel d’économie de 20%, exigera de modifier sensiblement notre approche en matière de consommation d'énergie. L'Europe devra plus que doubler le rythme d'amélioration de l'efficacité énergétique par rapport à ces dernières années. Il faudra transformer radicalement les modèles de comportement de nos sociétés, pour consommer moins d'énergie tout en conservant la même qualité de vie. Même si l'objectif du plan d'action3 de 2006 peut être atteint en utilisant la technologie actuelle, il est évident qu'il faut tout autant encourager l'adoption des technologies et concepts novateurs (tels que la recherche d’une performance énergétique accrue des bâtiments (passifs)) qui émergeront durant la réalisation du plan d'action. D’après différentes études4, l’Union a défini les secteurs où le potentiel de réduction de la demande énergétique est le plus important « Le secteur des bâtiments d’habitation et à usage commercial (tertiaire) a un potentiel de réduction évalué respectivement à 27% et 30% ». (http://europa.eu/scadplus/leg/fr/lvb/l27064.htm). A cet effet, les Etats membres sont occupés de transposer dans leur droit interne une directive essentielle sur l’efficacité énergétique des bâtiments (directive 2002/91/CE) qui a pour objectif de « promouvoir l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments dans la Communauté, compte tenu des conditions climatiques extérieures et des particularités locales, ainsi que des exigences en matière de climat intérieur et du rapport coûts-efficacité ». La « maison passive » (chapitre 1) est par définition un type de maison performant énergétiquement parlant, qui répond donc au mieux, à la problématique précitée. En 2008,

3 UNDP Website;European Council for an energy efficient economy, “Proceedings 2005 Summer study: Energy savings, what works and who delivers?”, et le Livre vert sur l’efficacité énergétique (2005). 4 Plan d’action pour l’efficacité énergétique (2007-2012), la Communication de la Commission n°COM(2006)545 final du 19 octobre 2006, la directive 2002/91/CE dans son 6e considérant,…

3

François Ruelle mettait en évidence5 les potentialités et les obstacles que rencontre la construction de la maison passive en Belgique. Une question essentielle que nous nous sommes posée lors de la rédaction de ce travail est :

« Pour le particulier, pourquoi construire une maison passive qui coûte plus cher (~15% en moyenne) qu’une maison traditionnelle pour une même surface habitable ? »

Les écologistes convaincus la soutiendront, quoi qu’il en soit, car elle rejette moins de CO2 dans l’atmosphère et participe donc à l’effort (supra-)national pour la réduction des GES (Plan Air-Climat6) (PFDD7). Mais pour les investisseurs qui ne visent que le profit à court terme et « monsieur tout le monde » qui ne souhaite qu’un confort intérieur agréable à un prix abordable, pourquoi investir dans la maison passive ? Voilà en partie le thème qui sera abordé dans le présent travail ainsi que la présentation et la comparaison des aides et primes disponibles. Ce mémoire de fin d’étude, basé sur une synthèse des données bibliographiques existantes, est subdivisé en quatre parties :

• La première présentera dans les grandes lignes la maison passive; • La deuxième partie repositionnera l’intérêt de la réduction de la consommation d’énergie

dans le contexte européen et mondial. Un sous-chapitre sera consacré à la Directive 2002/91/CE sur la performance énergétique des bâtiments. Nous étudierons ensuite comment cette directive a été transposée en Belgique et chez nos voisins;

• La troisième partie, qui sera la plus importante, tentera de convaincre les sceptiques que les

obstacles qu’ils brandissent pour se justifier (surtout liés au surcoût initial de la maison passive) n’existent pas. Des obstacles communicationnels et psychologiques, quant à eux, existent mais ils sortent du cadre de ce travail. Nous démontrerons que, sur le long terme la maison passive est rentable et aborderons ainsi le volet lié aux primes, aides et autres réductions fiscales accordées par les différents niveaux de pouvoir en Belgique, mais aussi chez nos voisins européens. Nous tâcherons alors de voir si, la Belgique peut être considérée comme un « Paradis fiscal pour la maison passive » ainsi que pour l’ensemble des mesures visant à promouvoir la performance énergétique dans le bâtiment.

• Nous conclurons, dans la quatrième partie, en tentant de relever les grands axes et les apports du présent travail. Des recommandations seront également abordées dans cette dernière partie.

5 Mémoire ULB « Le standard « maison passive » en Belgique : potentialités et obstacles ». 6 Le Plan Air-Climat 2002-2012 est un engagement de la Belgique en matière de changements climatiques http://www.iewonline.be/spip.php?article2378#nb11 . 7 Plan Fédéral de Développement durable 2004/2008 actions 3, 21&23. Avant projet PFDD 2009/2012 partie 2.3.4.

4

PARTIE I : LA MAISON PASSIVE

5

2. La maison passive

L’objectif de ce chapitre premier est de présenter la maison passive parmi d’autres concepts et de définir les critères et avantages techniques de celle-ci.

2.1 Présentation et définitions générales

2.1.1 Distinction entre les terminologies

L’usage du terme « passif » s’est fortement répandu en Europe depuis le début des années 1990. Du point de vue populaire, le terme « passif » est un terme générique faisant référence à une haute performance énergétique (bonne isolation, technologie de pointe, emploi des SER…) alors qu’il répond en fait à des conditions légales et techniques bien strictes (voir 2.1.2). Cet amalgame provient certainement de la profusion des concepts « passifs » ayant tous pour point commun, une vision différente de l’habitat traditionnel, même si celui-ci s’améliore de plus en plus (renforcement des exigences constructives : K70 (1985) => K45 (2009)8). Quelques-uns de ces concepts vont être présentés succinctement ci-dessous, par ordre décroissant de consommation d’énergie (et sans aborder la problématique du « bio-concept »). Ces habitats ont tous pour point commun, à différents niveaux, de présenter des alternatives/améliorations par rapport à l’habitat classique (confort plus important, réduction des consommations énergétiques, URE9, SER avec éventuellement la mise en œuvre de matériaux dits « bio »).

8 En Région wallonne, par exemple, le niveau d’isolation thermique global K qui caractérise la qualité thermique de l’enveloppe des bâtiments traditionnels a évolué de K70 à K45 en une vingtaine d’années. 9 URE Utilisation rationnelle de l’énergie, SER : Source d’énergie renouvelable.

Schéma 2.1: Ce schéma extrait du site « www.maisonpassive.be» démontre que les consommations des bâtiments passifs sont réduites de l’ordre de 75 à 85% par rapport à l’habitat traditionnel

6

La maison « écologique » Il n’y a pas de définition particulière pour les termes maison « écologique » qui est assez général. On entend par ce concept, une habitation construite avec des matériaux plus respectueux de l’environnement. Ces matériaux, souvent étiquetés de « bio », minimisent les impacts dus à leur fabrication (énergie grise10) et leur transport et sont souvent recyclables et/ou naturels (utilisation de laine de mouton, de paille…). La maison « bioclimatique » « L’habitat bioclimatique désigne un bâtiment dans lequel l’architecte profite au maximum des apports solaires, de l’orientation, des éléments architecturaux ou végétaux (ombrage, limitation des réflexions…), dans le but de réduire les besoins en chauffage et en climatisation »11. L’orientation du bâtiment ainsi que l’organisation des pièces intérieures y sont donc primordiales. La maison « basse énergie » Le terme bâtiment « basse énergie » est en général utilisé pour désigner une habitation dont les performances énergétiques sont supérieures à celles d’une construction traditionnelle répondant aux normes légales. On peut ainsi classer dans cette catégorie les réalisations wallonnes réalisées sous le label « Construire avec l’Energie12 ». En Belgique, seules les conditions relatives à l’octroi de primes définissent légalement ce concept (exemple : la prime B10b en Région bruxelloise qui définit une consommation maximale pour le chauffage de 60 kWh/m²/an). Il est à noter qu’en cas de rénovation, il est souvent difficile, suite à la structure du bâtiment, à son orientation, aux contraintes techniques et urbanistiques, de pousser les performances énergétiques au-delà de ce standard. La maison « passive » (voir 2.1.2 ci-dessous) Le concept maison « passive », qui n’est pas uniquement limité au résidentiel, est attribué au Professeur allemand Wolfgang Feist de l’Institut Habitat et Environnement de Darmstadt (1980). La plate-forme francophone de la maison passive donne cette définition : « Une maison passive est un bâtiment avec un climat intérieur agréable en hiver comme en été sans installation de chauffage ou de refroidissement conventionnelle » (www.maisonpassive.be ) Suivant cette même asbl, l’exigence sur l’isolation de l’enveloppe équivaudrait à un K13-K18. La maison « zéro énergie » Ces maisons sont conçues pour être énergétiquement suffisantes; elles produisent elles-mêmes la totalité de l’énergie dont elles ont besoin pour compenser leurs pertes thermiques. Il s’agira essentiellement de maisons globalement énergétiquement suffisantes. Cela ne signifie pas qu’elles peuvent se passer du raccordement au réseau électrique mais que, sur une période annuelle, elles peuvent produire une quantité d’énergie équivalente à ce qu’elles auront consommé.

10 L’énergie « grise » est la quantité d’énergie nécessaire à la production, au transport et au recyclage (http://www.wikipedia.fr/). 11 Réactif n° 56, Région wallonne –Juillet/Septembre 2008 p 6. 12 http://energie.wallonie.be/fr/construire-avec-l-energie.html?IDC=6236 .

7

Dans la pratique, il est fait appel aux SER (panneaux solaires, PAC, petit éolien …). La maison à « énergie positive » Comme le nom l’indique, il s’agit d’habitations qui produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment. Pratiquement, il peut s’agir de maison « zéro énergie » pourvues de suffisamment de SER pour présenter globalement un surplus de production énergétique.

2.1.2 Définitions de la maison passive

La maison passive n’est pas un type de construction déterminé, mais un standard de construction qui respecte certains critères. Une maison passive est, selon le Passivhaus-Institut13 à Darmstadt, « un bâtiment qui atteint une température ambiante agréable sans chauffage conventionnel en hiver et sans climatisation en été ». Suivant la loi du 27 avril 2007 instaurant une réduction d’impôts pour la maison passive (Code des impôts sur les revenus 1992 article 145/24&2), la maison passive y est définie comme «une habitation sise dans un Etat membre de l'Espace économique européen et qui répond aux conditions suivantes : 1° la demande énergétique totale pour le chauffage et le refroidissement des pièces doit rester limitée à 15 kWh/m² de superficie climatisée; 2° lors d'un test d'étanchéité à l'air (conforme à la norme NBN EN 13829) avec une différence de pression de 50 Pascals entre l'intérieur et l'extérieur, la perte d'air n'excède pas 60 % du volume de l'habitation par heure (n50 n'excède pas 0,6/heure)». Suivant la brochure fédérale « Maisons passives » édition 2008, elle est définie comme « une habitation extrêmement bien isolée qui, dans des conditions atmosphériques normales, conserve une chaleur suffisante provenant de la lumière du soleil, de la récupération de la chaleur libérée par la ventilation mécanique, de la chaleur corporelle émise par les habitants et des déperditions de chaleur des appareils électriques. La consommation énergétique nécessaire pour le chauffage d’une maison passive est inférieur de 75% à celle pour une construction traditionnelle et de 90% à celle pour une habitation ancienne ». Suivant les plates-formes belges (Passiefhuis-Platform & Plate-forme Maison Passive) l’expression populaire « maison passive » se réfère à « un standard de construction, spécifique pour des bâtiments avec un climat intérieur agréable en été comme en hiver, sans qu’on ait besoin d’une installation de chauffage classique ». D’un autre côté, la version scientifique se réfère à une consommation totale d’énergie inférieure à 120 kWhprim/m².an (< 42 kWh/m².an).

13 Cercle d’étude des maisons passives économiques à Darmstadt, Allemagne (www.passivhaus.de ).

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D’autres définitions peuvent également se trouver sur le Web : - http://clusters.wallonie.be/ecoconstruction/fr/archives/salon-maison-passive-un-symposium-tres-stimulant.html - http://ec.europa.eu/environment/climat/campaign/news/news15_fr.htm - http://www.passivhaus.de

2.1.3 La certification de la « maison passive » L’habitation, pour être agréée en tant que maison passive et bénéficier alors des avantages financiers, doit être certifiée. La « déclaration de qualité de maison passive » ou de « kwaliteitsverklaring » est délivrée par une institution européenne agréée (en Belgique, l’asbl Plate-forme Maison Passive à Mons et la VZW Passiefhuis Platform à Berchem sont toutes deux agréées). Ce certificat atteste que l’habitation répond bien aux normes suivantes :

Les critères de la plateforme sont légèrement différents (le rendement de système de ventilation est seulement de >75% en Flandre et à Bruxelles au lieu de 85% en Région wallonne).

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2.1.4 Les bases du standard passif La maison se chauffe et se refroidit de manière ‘‘passive’’. C. Grobe (2008) définit ces maisons de la manière suivante : « Dans ces maisons, l’installation d’un chauffage conventionnel est inutile. En effet, ces maisons sont extrêmement bien isolées et quasiment sans ponts thermiques (cf. chapitres 2.2.4. et 2.2.5). On appelle cet état « l’enveloppe étanche » : elle assure une rétention de l’air chaud à l’intérieur du bâtiment et protège l’espace intérieur chauffé du vent froid. Les fenêtres à isolation thermique renforcée (triple vitrage) ont un très faible coefficient de conductivité thermique, ce qui permet ainsi une réduction des déperditions thermiques. Les faibles pertes d’énergie calorifique se compensent presque complètement grâce aux apports directs et indirects de chaleur.

Critères de certification de la Plate-forme MP www.maisonpassive.be

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On considère ces vitrages comme une source de chaleur, car ils collectent même en hiver l’énergie solaire. Grâce à leur bonne capacité de transmission de la lumière14, les vitres capturent les rayons solaires pour les stocker dans les dalles du sol, les plafonds et les murs. Le problème causé par l’ombre est critique. Pour optimaliser les apports solaires, les grandes fenêtres sont orientées vers le sud et l’ouest, alors que les petites, vers le nord et l’est. Il faut alors prendre en considération l’exposition de la maison, mais aussi les installations d’ombrage temporaire15. Une couverture végétale dense pourrait être trop excessive; cependant, sans ombrage, la maison serait d’autant plus exposée au vent froid et, en cas de manque d’étanchéité à l’air, le vent pourrait plus facilement s’infiltrer à l’intérieur du bâtiment pour ensuite le refroidir.

Figure 2.0 : Avantage de la végétation en été et en hiver (Guerriat 2008) L’avantage des installations d’ombrage temporaire, comme des persiennes extérieures, c’est qu’elles donnent la possibilité d’exposer les façades sud et ouest au soleil pour en récupérer l’énergie. En cas de rayonnement solaire trop fort ou de risque de sur-échauffement de la pièce, les habitants peuvent utiliser les persiennes afin de garantir leur bien-être. Parmi les autres sources d’énergie passives, on peut citer :

• une idée passive indispensable pour la certification : l’exploitation de sources chaudes internes, telles que l’émission des appareils ménagers électriques ou le rayonnement des personnes qui se trouvent à l’intérieur de la maison. Il ne faut pas sous-estimer cette forme de source thermique; deux personnes qui se trouvent dans une petite pièce pendant un certain temps produisent une chaleur agréable16. Les apports internes de chaleur dus aux émissions sont souvent mal gérés et mal intégrés. L’augmentation du nombre d’appareils électroniques ou du nombre d’ampoules permet indirectement de diminuer le besoin en chaleur.

14 Coefficient « g » selon EN 410 qui est caractéristique du vitrage (rapport entre le flux rayonnement entrant

(W) et rayonnement solaire incident (W). 15 Calcul effectué par un programme spécifique PHPP. 16 Puissance thermique d’un homme au repos = 100W, Pth sommeil 50-80W (Huart M. MECA H515 04/11/08).

11

Cependant, ce n’est en aucun cas l’objectif souhaité et les répercussions sur le bilan général énergétique, s’avèrent parfois négatives.

• Une idée passive non indispensable pour la certification : l’exploitation de sources externes telles que l’emploi de la chaleur du sol; par exemple, le puits canadien est un système de préchauffage de l’air avant d’entrer dans le système de ventilation de l’habitation. L’air extérieur est aspiré via des conduits enterrés pour récupérer la chaleur du sol, en hiver, et, en été, l’air extérieur sera refroidi au contact du sol. Cet air sera alors envoyé dans toutes les pièces de l’habitation via des gaines. L’air vicié sera extrait du bâtiment et rejeté dans l’atmosphère, après en avoir récupéré le maximum de chaleur (système double flux avec récupération).

Pour rappel : une source d’énergie primaire est une forme d’énergie disponible dans la nature avant toute transformation humaine; la consommation d’énergie finale est la consommation totale du chauffage, de l’eau chaude sanitaire et de l’électricité dans l’habitation. Pour limiter l’impact sur l’environnement, il faut, non seulement, diminuer la consommation énergétique globale, mais aussi les besoins d’énergie primaire (≤ 120 kWh /m²/an). (Cf. chapitre 2.4, les principaux critères du standard de la maison passive).

2.2 Principes de construction de la maison passive Les principes de base de la maison passive sont, d’une part, la diminution des déperditions thermiques et, d’autre part, la maîtrise des apports directs de l’énergie solaire. Ces principes sont réalisables en respectant les règles suivantes.

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2.2.1 Le choix d’un corps de bâtiment compact En Belgique, les déperditions thermiques des bâtiments dues aux différences de températures entre l’ambiance intérieure (stable) et l’environnement extérieur se font principalement par conduction au contact de l’enveloppe du bâtiment et par des échanges de surfaces (convection et rayonnement) entre l’enveloppe et l’ambiance extérieure. Il s’ensuit que pour un même volume, les déperditions seront plus importantes à mesure qu’augmente la surface extérieure du bâtiment, dite surface déperditive. La compacité (ou facteur de forme) est le rapport entre le volume et la surface extérieure (m³/m²). Pour des raisons énergétiques, on cherche donc, dès la conception du projet de maison passive, à minimiser la surface de déperdition tout en maximisant le volume habitable. Une situation urbaine (habitat groupé) entre mitoyens est évidemment plus intéressante et contribue à une meilleure compacité car les murs mitoyens ne sont pas des murs déperditifs et car les exigences de performances énergétiques sont alors plus aisés à atteindre (consommation/m² habitable). 2.2.2. L’orientation du bâtiment vers le sud La deuxième mesure importante pour minimiser les pertes de chaleur est d’orienter les façades avec une grande surface vitrée vers le sud (l’exposition au soleil est alors maximale vers midi). La disposition des chambres est particulièrement importante : de ce fait, les espaces de vie tels que la salle de séjour et la chambre des enfants devraient être orientés vers le sud et les pièces secondaires telles que les chambres, vers le nord.

Figure 2.2 : Orientation d’une maison et cours du soleil (Guerriat A, 2008)

Figure 2.1 :

13

2.2.3. L’enveloppe isolée du bâtiment Pour minimiser les déperditions thermiques par transmission, la maison passive nécessite une enveloppe de bâtiment extrêmement étanche (une condition vitale pour une maison passive) qui capte et retient l’énergie solaire. L’énergie solaire est ensuite utilisée pour générer de la chaleur. Pour les éléments de construction non transparents tels que la paroi, le plafond et le sol, on vise à atteindre un coefficient de transmission de chaleur U17 inférieur à 0,15W /m²K. - Le coefficient U du vitrage est inférieur ou égal à 0,8W/m²K (ce qui impose le triple vitrage). - Le degré de transmission du rayonnement solaire des fenêtres est de 50 à 60 % (g≥50% suivant

EN 410). 2.2.4. La limitation des ponts thermiques Les ponts thermiques constituent le maillon faible dans la construction. Ce sont des zones où le comportement des flux de chaleur est dégradé. Par conséquent, la chaleur est perdue plus facilement à ces endroits. L’objectif est de supprimer les ponts thermiques pour éviter, d’une part, des pertes de chaleur importantes et, d’autre part, un taux d’humidité localisé trop élevé à l’intérieur de la maison. La maison passive est très sensible aux ponts thermiques, car la moindre faille dans la construction peut occasionner une augmentation des besoins calorifiques pour chauffer la maison.

2.2.5. L’étanchéité à l’air

Afin de limiter les déperditions thermiques par ventilation (ex/infiltration) de manière incontrôlée, l’enveloppe du bâtiment doit garantir une étanchéité à l’air maximale (c’est un des critères de certification, voir 2.1.3). Le taux de renouvellement d’air ne doit pas dépasser 0,6 h-1 pour une différence de pression de 50 Pascal qui simule les conditions d’un vent de 30km/h. Il est calculé par interpolation des mesures lors du test de pressurisation [m³/h]. L’étanchéité à l’air optimale peut être vérifiée par un test de pressurisation appelé Blower-Door exécuté conformément à la NBN EN 13829. Selon Hoffmann & Dupont (2009), un taux de 5 h-1 (5 renouvellements d’air par heure) provoquerait une surconsommation de +113% dans le cas d’une maison passive (K13).

17 Le coefficient de transmission de chaleur U, également appelé « valeur U », caractérise le flux de chaleur en Watt à travers un mètre carré de paroi pour une différence de température d’un degré (1 kelvin) entre les deux ambiances (extérieure et intérieur par exemple). Plus le coefficient est petit, plus l’élément concerné est isolant.

14

2.3. Quelques principes de base du système de ventilation et de chauffage

Dans la maison passive, un système de ventilation double flux assure le renouvellement de l’air intérieur pour obtenir une bonne qualité de l’air ambiant. Les odeurs, l’humidité et la teneur en CO2 contenues dans l’air vicié sont aspirées de manière continue pour éviter les méfaits de l’humidité et des moisissures dans l’habitat et pour créer un climat intérieur agréable. Pour que la concentration en CO2 reste sous la norme, un renouvellement d’air frais de 30m³/h/personne est nécessaire (NBN D50-001). Pour assurer celui-ci, le système de ventilation doit disposer d’un récupérateur de chaleur efficace; on parle alors de système de ventilation type D double flux (DIN 1946). 2.3.1 Le taux de récupération de chaleur ηRDC ≥ 75% (voir certification au 2.1.3)

Dans les anciens bâtiments, les systèmes de chauffage, d’aération et éventuellement de climatisation sont séparés. Ce double système entraîne une augmentation des pertes de chaleur (principalement au niveau des faiblesses de l’isolation et au niveau des ponts thermiques). L’apparition de moisissure est fréquente lorsqu’on combine des défauts de conception et de mise en œuvre avec une mauvaise ventilation hygiénique.

2.3.2 Le chauffage

Dans une maison passive, un système de chauffage conventionnel est complètement inutile, car le besoin calorifique est tellement faible (< 10W/m²) que n’importe quel chauffage usuel s’avère surdimensionné (Grobe C, 2008). L’extrait du cours MECA/H515 montre clairement la diminution des besoins en chauffage pour les maisons de plus en plus performantes. Un chauffage d’appoint s’avère alors suffisant, mais il n’en demeure pas moins que les besoins en chaleur ne sont pas nuls. Les périodes hivernales froides nécessitent en effet de compenser les pertes plus importantes afin de garder une température confortable dans l’habitation.

15

Le choix d’un système de chauffage d’appoint est alors conditionné par les facteurs suivants : - la chaleur corporelle des habitants; - l’émission de chaleur des appareils électriques et de la lumière; - les SER dont le rayonnement solaire, la PAC, la cogénération, etc. En effet, les sources énergétiques mentionnées ci-dessus sont utilisées pour chauffer le bâtiment. Par exemple, l’énergie du rayonnement solaire chauffe l’air intérieur dans une pièce, elle sera ensuite dirigée vers un extracteur et la chaleur sera récupérée par un échangeur à double flux et sera utilisée pour ventiler la maison. (Dans ce paragraphe, on ne parle que de la chaleur et non pas de l’air).

Figure 2.3 : Principe de ventilation double flux (www.maison-passive-44.fr/) La chaleur libre est considérée dans le bilan énergétique global. Cependant, le besoin en chauffage pourrait dépasser la quantité d’énergie apportée par la chaleur naturelle (rayonnement solaire), l’apport nécessaire en énergie ne doit alors pas excéder 0,15W/m²K. Cette quantité d’énergie, nécessaire pour assurer un climat agréable, peut être fournie à l’aide d’énergie électrique qui pourrait être partiellement produite, de façon centralisée ou décentralisée, à l’aide de panneaux photovoltaïques. L’avantage d’une telle installation est sa disponibilité immédiate et sa régulation facile. Cependant, le facteur de conversion en énergie primaire (élevé) de 2,5 est plutôt désavantageux (Grobe C, 2008). Le besoin en électricité doit être maintenu au niveau le plus bas pour répondre aux exigences des besoins en énergie primaire ≤ 120 kWh/m²/an (cfr logiciel PHPP version 2007). Un autre type d’installation fournissant de l’énergie calorifique est le système des pompes à chaleur (PAC). Ce système permet de réduire le besoin en énergie non renouvelable. Les nouvelles techniques de récupération de l’énergie sont très performantes (COP > 4) et énergétiquement efficaces, mais dépendent de la différence de température entre les sources chaudes et froides.

16

La plupart du temps, l’eau chaude sanitaire est produite à partir des installations solaires thermiques et, parfois, avec des pompes à chaleur. Une installation solaire pourrait assurer environ 60% du besoin annuel en eau chaude, les 40% restants peuvent être fournis à l’aide d’une installation électrique ou d’autres chauffages d’appoint fonctionnant au gaz ou au fioul (frais supplémentaires). Les possibilités de chauffages d’appoint pour une maison passive sont multiples et faciles à combiner. En outre, il est raisonnable d’effectuer une analyse coûts/avantages pour valider la rentabilité de ces systèmes (Vu B, 2008). 2.3.3 Le confort dans l’habitat Pour rappel, le Passivhaus-Institut définit la maison passive comme un bâtiment qui atteint une température ambiante agréable (bien-être) sans système de chauffage actif en hiver et sans installation de refroidissement en été. Le bien-être est un sentiment subjectif de notre corps qui dépend de plusieurs composantes. En effet, notre corps échange sans cesse de la chaleur avec son environnement. Les principaux facteurs pour le bien-être des personnes habitant une maison sont : - la température ambiante de l’air intérieur ainsi que la température de surface des éléments

de construction qui les entourent (murs, plafond, sol) (voir diagramme 2.1); - l’humidité relative de l’air ambiant; - la manière dont la ventilation est assurée (la vitesse de déplacement des flux, le bruit, la

hauteur des bouches de ventilation, la différence de température avec l’air ambiant…) ; - la teneur en O2, CO2 et en polluants atmosphériques (fumées de cigarette, odeurs de

cuisine…) ; - la capacité des éléments de construction à accumuler la chaleur. Quant au bien-être, la température ambiante et la température de surface des éléments de construction se complètent jusqu’à un certain point. En considérant tous ces facteurs, on obtient la charge thermique, paramètre indispensable dans le calcul de la puissance thermique du chauffage.

17

Diagramme 2.1 : Diagramme du bien-être selon Frank et Reiher et diagramme du bien-être selon Leusden et Freymark (Grobe C, 2008).

2.4 Synthèse des critères et des avantages de la maison passive Les principaux critères de la maison passive Selon Dr. Wolfgang Feist (www.passivhaus.de), Grobe C.(2008), Guerriat A.(2008), Vu B. (2008), la maison passive est tenue d’avoir : - des besoins annuels en chaleur (en termes d’énergie de chauffage) limités à

15 kWh/m²/an; - des besoins annuels en énergie primaire inférieurs à 120 kWh/m²/an, dont moins de

55 kWh/m²/an pour la production électrique; - un coefficient de transmission de chaleur U pour la construction des murs, plafonds et sols

inférieur à 0,15 W/m²K; - des fenêtres triple vitrage performantes et des châssis de fenêtre isolés UW inférieur

0,8 W/m²K; - une étanchéité à l’air performante, c'est-à-dire, un taux de renouvellement d’air limité à

0,6 h-1 sous une différence de pression de 50 Pa (n50 ≤0,6 h-1); - un système de ventilation avec un taux de récupération de chaleur de ≥ 75%

(système D double flux); - une utilisation rationnelle de l’énergie électrique à usage domestique (URE).

18

Par rapport à une maison conventionnelle, la maison passive offre de nombreux avantages au maître d’ouvrage : - plus d’indépendance vis-à-vis des énergies fossiles. - un plus grand confort :

o des températures équilibrées; o pas de surchauffe en été grâce au haut standard d’isolation; o beaucoup de lumière naturelle entrant par les grandes surfaces vitrées orientées au

sud; o pas de nuisance sonore si l’on garde les fenêtres fermées, puisque la ventilation

double flux assure en continu le renouvellement de l’air ambiant; o un habitat sain grâce à une bonne régulation de température; o des températures de surface élevées et un bien-être garanti; o pas d’utilisation de système de chauffage classique;

- une haute qualité de l’air : o pas de poussières (recuites) engendrées par les radiateurs; o des filtres d’air de haute qualité (personnes allergiques); o une régulation du taux de CO2 et d’humidité; o pas de courant d’air à cause de fenêtres ouvertes (ventilation intensive); o pas d’humidité excessive ni de moisissure;

- une conception et construction de haute qualité (Cf. déclaration de qualité de maison passive/certification PHPP au chapitre 2.1.3); - une valeur immobilière plus élevée. Dans la construction d’une maison passive, le contrôle de qualité est plus présent et minutieux que dans la construction conventionnelle. Economiquement parlant, les coûts supplémentaires occasionnés pour cette recherche de qualité, semblent démesurés aux yeux de certains investisseurs et maîtres d’ouvrage. Cependant, après une approche plus approfondie, on constate que la bonne qualité est primordiale et rentable. Ce choix, même s’il exige une attention supplémentaire et un contrôle continu, est bénéfique ultérieurement car il évite de devoir remédier, a posteriori, aux défectuosités et manques d’efficience (label de qualité PHPP). Ces interventions (colmatages entre autres) suscitent alors des coûts supplémentaires. La maison passive est donc le résultat d’un processus d’optimalisation de l’efficacité énergétique.

19

PARTIE II : LE CADRE LEGAL

20

3. Le cadre légal

Cette partie repositionnera l’intérêt de la réduction de la consommation d’énergie dans le contexte européen et national. Un sous-chapitre sera consacré à la Directive 2002/91/CE sur la performance énergétique des bâtiments et à la transposition de cette directive en Belgique et chez nos voisins.

3.1 Contexte et enjeu climatique Entré en vigueur en février 2005, le protocole de Kyoto a pour but de stabiliser les concentrations de certains Gaz à Effet de Serre (GES) dans l’atmosphère au niveau des concentrations mesurées en 1990. Le GES principalement visé par le protocole de Kyoto est le CO2, c’est un des sous-produits de la combustion des énergies fossiles. Pour atteindre les objectifs du protocole de Kyoto, les pays qui l’ont ratifié et qui doivent réduire leurs émissions de GES se doivent de réduire la demande globale d'énergie, ce qui leur permettra également de diminuer leur dépendance énergétique et leur vulnérabilité face aux fluctuations des prix des énergies non renouvelables18. Diverses actions dans le cadre de l’efficacité énergétique et la réduction des besoins sont entreprises partout en Europe. Divers organismes ont aussi joué un rôle important dans la promotion internationale de la maison passive.

• En 2007, le G8 d’Heiligendamm a consacré dans son chapitre « Energie » une part non négligeable à la nécessité de développer des énergies renouvelables, d’améliorer l’efficacité énergétique, d’assurer une sécurité de l’approvisionnement en énergie et de créer un « réseau de bâtiments durables » (maison passive et maison « zéro énergie ») (www.voltairenet.org/article161078.html).

• L’AIE, conviée à ce sommet du G8, a proposé une liste avec 12 recommandations. Les

mesures qui présentent le plus grand intérêt dans le cadre du présent travail sont : - « Countries that do not currently have mandatory energy efficiency standards for new buildings in Building Codes should urgently set, enforce and regularly update such standards. Those countries that currently have mandatory energy efficiency standards for new buildings should significantly strengthen those standards. Energy efficiency standards for new buildings should be set by national or state government and should aim to minimise total costs over a 30-year lifetime. ».

18 http://mineco.fgov.be:energy/home_fr.htm#non_renouvelables

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- « Countries should support and encourage the construction of buildings with very low or no net energy consumption (Passive Energy Houses and Zero Energy Buildings) and ensure that these buildings are commonly available in the market. Governments should set objectives for PEH and ZEB (Passive Energy Houses and Zero Energy Buildings) market share of all new constructions by 2020. Passive Energy Houses or Zero Energy Buildings should be used as benchmark for energy efficiency standards in future updates of building regulations.”19.

• Le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) se penche également sur

le secteur du logement et étudie la question en détail. Les bâtiments étant construits pour une durée de vie minimale de 45 ans, le renouvellement des habitations est donc très lent. C’est dire si, dans ce domaine plus que dans d’autres, de mauvais choix pris aujourd’hui pèseront lourdement sur le futur.

• La conférence de l’ONU sur le réchauffement

climatique, qui se tenait à Poznań en Pologne du 1er au 12 décembre 2008, a eu pour mission de préparer le sommet de Copenhague qui aura lieu en décembre 2009. L’objectif de la réunion a été de poursuivre la mise en œuvre de la convention-cadre des Nations Unis sur le changement climatique (CCNUCC) et du Protocole de Kyoto, adapté en 1997. Ce protocole est applicable jusqu’en 2012, celui de Copenhague lui succédera. A Poznań, un consensus a été difficilement trouvé sur les réductions des GES, ainsi que pour la lutte contre la déforestation et la gestion durable des forêts. L’Union européenne et les eurodéputés y ont convenu de l’utilité d’un texte réglementaire « obligeant » les pays membres à inclure 20% d’énergie renouvelables dans leur consommation énergétique d’ici à 2020, l’un des volets du plan Energie-Climat européen destiné à réduire les émissions de GES de 20% d’ici à 2020. (www.courrierinternational.com/article/2008/12/11/poznan)

19 International Energy Agency (2007) Energy Efficiency Policy Recommendations To The G8 2007 SUMMIT, HEILIGENDAMM page 5.

22

3.2. Au niveau européen

3.2.1 Introduction

La Communauté européenne (au nom des 27 pays de l’Union) a ratifié le protocole de Kyoto. L’objectif à atteindre pour l’Union est une réduction des GES de 8%. Ce pourcentage a été réparti entre les États membres par le processus appelé burden sharing en fonction des performances environnementales passées et des besoins nécessaires au développement du pays (Furfari, 2007). La Belgique s’est engagée à réduire globalement ses émissions de CO2 de l’ordre de 7,5% entre 2008 et 2012. La figure 3.0 ci-dessous montre le chemin que doivent parcourir les différents pays européens pour atteindre les objectifs définis par le protocole de Kyoto.

Figure 3.0 Engagement des Etats membres (UE-15) pour atteindre l’objectif de Kyoto, en pourcent par rapport à 1990 (Furfari S, 2007). La Commission européenne a défini les secteurs dont la demande énergétique montre une augmentation la plus importante; ces secteurs sont par ordre d’importance décroissante, le transport, le résidentiel, le tertiaire et l’industrie (www.eea.europa.eu/fr/pressroom/).

Figure 3.1 Demande finale par secteur dans l’Union européenne (Furfari S, 2007).

23

Des économies importantes pourraient donc être réalisées dans ces secteurs : « Le secteur des bâtiments d’habitation et à usage commercial (tertiaire) a un potentiel de réduction évalué respectivement à 27% et 30%, les industries manufacturières, avec des possibilités d’économies d’environ 25%, et le secteur des transports, avec une réduction de la consommation estimée à 26 % » 20. Le « paquet changement climatique » vise à assurer la réalisation des objectifs climatiques de l’UE d’ici 2020 ; une réduction de 20% des émissions des GES, une amélioration de 20% de l’efficacité énergétique et de l’utilisation de 20% d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie de l’UE (3X20%)21. Dans le but de faciliter le respect de son objectif, l’UE s’est dotée du système communautaire d’échange de quotas d’émissions22. Ce système plafonne le niveau global des émissions autorisées ; il permet aux participants d’acheter et de vendre des quotas, selon leurs besoins, de manière à réduire les émissions efficacement. Il s’avère que 40% du volume global des émissions de CO2 dans l’UE est couvert par ce système (les 60% restants seront couverts par la décision relative au partage de l’effort). Chaque Etat membre, qui devra réduire entre 2013 et 2020 ses émissions de GES provenant des secteurs non couverts par le système communautaire d’échange de quotas d’émission (tels que transports routiers et maritimes, bâtiments, services, agriculture, et petites installations industrielles), fixera des objectifs nationaux. Pour 2020, la Belgique devra réduire ses émissions de GES de 15%, la France, par exemple, de 14% et le Luxemburg de 20%. Visant à réduire les émissions de GES de ces secteurs de 10% dans l’UE, cette décision permettra d’atteindre l’objectif d’une réduction globale de 20% des émissions d’ici à 2020 (Communiqué de presse du Parlement européen)23. L’Europe ne s’est pas arrêtée en si bon chemin; elle a adopté un plan d’action24

. dont le but est de parvenir à la réduction des émissions de GES et à l’augmentation de l’efficacité énergétique. Ce plan définit, entre autres, une série de mesures : - pour l’amélioration :

• de la performance énergétique des produits, bâtiments et services, • du rendement de la production et de la distribution d’énergie;

- pour réduire l’impact des transports sur la consommation énergétique; - pour faciliter le financement et la réalisation d’investissements dans le domaine; - pour susciter et renforcer un comportement rationnel vis-à-vis de la consommation

d’énergie, ainsi que - pour renforcer l’action internationale en matière d’efficacité énergétique.

20 http://europa.eu/scadplus/leg/fr/lvb/l27064.htm . 21 Directive 2009/28/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 avril 2009 relative à la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables et modifiant puis abrogeant les directives 2001/77/CE et 2003/30/CE. 22 Kevin Maréchal « La lutte contre les dérèglements climatiques : Du Protocole de Kyoto au régime post-2012 ». 23 Directive 2009/29/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 avril 2009 modifiant la directive 2003/87/CE afin d’améliorer et d’étendre le système communautaire d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre. 24 Communication de la Commission du 19 octobre 2006 intitulée: «Plan d’action pour l’efficacité énergétique : réaliser le potentiel» [COM(2006) 545 final – Journal officiel C 78 du 11 avril 2007].

24

3.2.2 Directive sur la performance énergétique des bâtiments PEB (Directive 2002/91/CE)

La Directive sur la performance énergétique des bâtiments « PEB » est une directive européenne arrêtée le 16 décembre 2002 par le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne. Cette directive est une suite logique aux directives (i) 93/76/CEE (SAVE) concernant la limitation des émissions de dioxyde de carbone par l’amélioration de l’efficacité énergétique et (ii) 89/106/CEE exigeant que les produits de construction soient conçus et construits de sorte que la consommation d’énergie reste modérée (www.previ.be). La Directive PEB a pour objectif de promouvoir « l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments dans la Communauté, compte tenu des conditions climatiques et des particularités locales, ainsi que de l’environnement climatique intérieur et du rapport coûts-efficacité »25

La présente directive fixe des exigences en ce qui concerne :

1. le cadre général d’une méthode de calcul de la performance énergétique intégrée des bâtiments;

2. l’application d’exigences minimales en matière de performance énergétique aux bâtiments neufs;

3. l’application d’exigences minimales en matière de performance énergétique aux bâtiments existants de grande taille lorsque ces derniers font l'objet de travaux de rénovation importants;

4. la certification de la performance énergétique des bâtiments existants; 5. le contrôle régulier des chaudières et des systèmes centraux de climatisation dans les

bâtiments ainsi que l'évaluation d'une installation de chauffage lorsqu'elle comporte des chaudières de plus de 15 ans.

Détails des exigences : La méthodologie de calcul de la performance énergétique des bâtiments, définie au niveau national ou régional selon les pays, devrait intégrer tous les éléments déterminant l'efficacité énergétique et plus seulement la qualité de l'isolation extérieure du bâtiment (par exemple, les installations de chauffage et de refroidissement, les installations d'éclairage, l'emplacement et l'orientation des baies, la récupération de la chaleur, les SER, etc). Cependant, l’European Builders Confederation souligne, à juste titre (dans sa réponse à la Consultation de la Commission sur la refonte de la directive relative à l’efficacité énergétique des bâtiments), qu’ « il faut normaliser les indicateurs afin que les entreprises et les usagers se réfèrent aux mêmes indicateurs et puissent comparer les consommations, performances et impacts sur l’environnement avec des bases comparables ».

25 Directive 2002/91/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2002 sur la performance énergétique des bâtiments (Journal officiel des Communautés européennes, 4.1.2003), L 1/67.

25

Les exigences en matière de performance énergétique sont des normes nationales/régionales établies sur la base de la méthode de calcul de la performance énergétique. Ces normes, par conséquent, seront liées aux éléments qui seront retenus dans la méthode de calcul et qui varient actuellement dans chaque Etat membre. Les exigences pourront varier selon qu’il s’agit d’un bâtiment neuf ou d’un bâtiment existant, ainsi qu’en fonction des affectations (logements, écoles, bâtiments industriels …). Par exemple, les éléments retenus en Belgique dans la méthode de calcul de la performance énergétique sont : - le niveau de consommation d’énergie primaire (niveau de performance énergétique

global) : EW en Région wallonne ou E dans les autres régions. - le niveau d’isolation thermique global K (W/m²K); - le coefficient de transmission de chaleur Umax (qui caractérise le flux de chaleur en Watt à

travers un mètre carré de paroi pour une différence de température d’un degré (Kelvin/Celsius) entre les deux ambiances extérieure et intérieure. Plus le coefficient est petit, plus l’élément concerné est isolant;

- des dispositifs de ventilation hygiéniques et une limitation de l’in/exfiltration; - des exigences sur les installations techniques. L’objectif du certificat énergétique des bâtiments existants est de :

- renseigner l’acheteur ou le locataire d’un bâtiment sur les performances énergétiques réelles des biens et, par conséquent,

- permettre une meilleure estimation de la valeur vénale du bâtiment, une comparaison plus aisée entre biens et indirectement, favoriser la rénovation (amélioration de la performance).

Pour que ceci reste le plus représentatif possible, il faut que cette labellisation soit renouvelée tous les 10 ans (au maximum) et, suivant les cas, une inspection des différentes installations doit être effectuée régulièrement par un expert agréé indépendant. La directive prescrit dans son article 7.2 que « le certificat est accompagné de recommandations destinées à améliorer la rentabilité de la performance énergétique ». La directive PEB est un texte réglementaire important; de plus, il est très populaire auprès du public, car il permettra d’importantes économies d’énergie. Toutefois, il ne faut pas négliger d’autres textes qui ont aussi un rôle prépondérant à jouer dans le cadre des maisons passives.

3.2.3. Autres directives favorables à une réduction de la consommation d’énergie

Nous ne mentionnerons ici que la directive 2005/32/CE établissant un cadre pour la fixation d'exigences en matière d'éco-conception applicables aux produits consommateurs d'énergie ainsi que la directive 2006/32/CE relative à l'efficacité énergétique dans les utilisations finales et aux

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services énergétiques. Ces directives ont pour objectifs la protection de l’environnement et la sécurité de l’approvisionnement en énergie. La directive 2005/32/CE Eco-design vise à réduire la consommation d’énergie d’une large gamme de produits de grande consommation énergivores. Les produits ne satisfaisant pas à ces exigences devront être retirés du marché. La directive 2006/32/CE vise à rendre l'utilisation finale de l'énergie plus économique et plus efficace possible. Pour ce faire, elle met en œuvre, d’une part, des mesures d’encouragement et les cadres institutionnel, financier et juridique nécessaires pour éliminer les obstacles et les imperfections du marché qui empêchent une utilisation finale efficace de l’énergie, d’autre part, elle crée les conditions propices à la mise en place d’un marché pour les services énergétiques ainsi que d’autres mesures visant à améliorer l’efficacité énergétique aux utilisateurs finals. Elle met ainsi en œuvre des mesures d’encouragement pour inciter les utilisateurs à utiliser préférentiellement les produits les moins énergivores.

3.3. Au niveau belge

3.3.1. Introduction En Belgique, le gouvernement fédéral est compétent en ce qui concerne (i) le plan d’équipement électrique, (ii) le cycle de combustion nucléaire et (iii) les grandes infrastructures de stockage, transport et production d’énergie. Ce sont les gouvernements régionaux qui sont compétents pour (i) l’utilisation rationnelle de l’énergie, (ii) les sources nouvelles d’énergie, (iii) la distribution du gaz et de l’électricité et (iv) l’environnement. Les directives européennes seront transposées dans chacune des trois régions qui composent le pays. Printemps de l’environnement ( 3 mars 2008) : Paul Magnette, Ministre fédéral du climat, de l’énergie et du développement durable : « Dans le domaine de la politique environnementale, climatique, énergétique et celui de la politique en matière de développement durable, la Belgique a un retard considérable à combler ». « Nous ne pouvons pas continuer à porter aux calendes grecques des choix essentiels. Ce serait un choix erroné qui nous coûterait énormément d’argent à long terme. J’invite dés lors toutes les parties prenantes à s’attabler ensemble afin d’ébaucher une feuille de route en faveur des autorités, à suivre dans les années à venir » (http://www.magnette.fgov.be (2008) Le gouvernement fédéral joue un rôle principalement dans la fiscalité et l’imposition. Il peut accorder des réductions d’impôts cumulables avec d’autres primes (fédérales et/ou régionales), afin de favoriser l’atteinte des objectifs environnementaux nationaux. Les primes et les avantages fiscaux seront abordés dans la partie III de ce travail.

27

Les gouvernements des trois régions disposaient de législations propres concernant les performances énergétiques (par exemple : l’imposition sur l’isolation thermique des logements et sur le bien-être - législations sur la ventilation des immeubles) avant que la directive 2002/91/CE n’entre en vigueur. Depuis lors, les régions sont occupées d’adapter leur code et réglementation afin de transposer au mieux, aux exigences de la législation européenne.

3.3.2. Au niveau régional

3.3.2.1. En Région wallonne Le gouvernement de la Région wallonne a adopté, le 19 avril 2007, le décret-cadre modifiant le Code wallon de l’Aménagement du Territoire de l’Urbanisme et du Patrimoine (CWaTUP-E) en vue de promouvoir la performance énergétique des bâtiments. Il s’agit d’une transposition partielle de la directive PEB. Ce décret s’applique à tout type de bâtiments (logements, écoles, hôpitaux, bureaux…). Un second texte vient de compléter le décret-cadre; il s’agit de l’arrêté du gouvernement wallon du 17 avril 2008 déterminant la méthode de calcul, les exigences, les agréments et les sanctions applicables en matière de performance énergétique et de climat intérieur des bâtiments (MB 30 juillet 2008). Selon cette nouvelle réglementation en matière de performance énergétique, les bâtiments neufs doivent se conformer (1er septembre 2009) à un niveau d’isolation thermique global K45 (K55 suffisait jusqu’à présent) et les valeurs Umax ont été également baissées. Concernant le niveau de performance énergétique global du bâtiment (niveau Ew), ce nouveau critère est actuellement fixé à 100. En outre, pour les logements, une consommation caractéristique annuelle d’énergie primaire (Espec) est limitée à 170 kWh/m²/an (www.energie.wallonie.be ).

3.3.2.2. En Région Bruxelles-Capitale

Comme en Région wallonne, la Région de Bruxelles-Capitale possède deux textes législatifs principaux. Le premier, l’ordonnance du 7 juin 2007 (MB 11 juillet 2007), qui est la transposition bruxelloise de la directive PEB. Comme le décret-cadre wallon, l’ordonnance bruxelloise (OPEB) s’applique à tous les types de bâtiments neufs (logements, écoles, hôpitaux, bureaux…) ainsi que les rénovations lourdes. Le second, l’arrêté du gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, adopté le 21 décembre 2007 (MB 5 février 2008), détermine, entre autres, les exigences en matière de performance énergétique et de climat intérieur des bâtiments. Les changements sont assez similaires à ceux de la Région wallonne, quoique plus exigeants au niveau du K qui ne peut dépasser 40 pour les habitations. Le niveau E, calculé d’une autre manière que le Ew est quant à lui fixé à 90 (www.ibgebim.be ).

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3.3.2.3. En Région flamande

Contrairement aux Régions wallonne et bruxelloise, la Région flamande dispose d’une longue liste d’arrêtés et de décrets. Parmi ceux-ci, nous jugeons bon de mentionner (http://www.bbri.be/) (http://www.energiesparen.be/) :

- le décret du 7 mai 2004 établissant des exigences et mesures de maintien en matière de performance énergétique et de climat intérieur de bâtiments et portant instauration d’un certificat de performance énergétique. Ce premier texte est la première transposition de la directive européenne. Il sera abrogé et remplacé par le décret du 22 décembre 2006;

- l’arrêté du gouvernement flamand du 11 mars 2005 (MB 17 juin 2005) établissant des exigences en matière de performance énergétique et de climat intérieur des bâtiments (s’applique à la plupart des bâtiments soumis à permis d’urbanisme);

- le décret PEB (EPB-decreet) du 22 décembre 2006 (MB 27 mars 2007) remplaçant le décret du 7 mai 2004;

- l’arrêté du gouvernement flamand du 2 avril 2007 (MB 11 mai 2007) définissant la forme et le contenu de la déclaration PEB ainsi que le certificat de performance énergétique dans la construction;

- l’arrêté du gouvernement flamand du 20 avril 2007 (MB 25 mai 2007) instaurant le certificat de performance énergétique pour les bâtiments publics;

- l’arrêté du gouvernement flamand du 11 janvier 2008 (MB 8 février 2008) instaurant le certificat de performance énergétique pour les bâtiments résidentiels en cas de vente et de location et confirmant l’exécution de l’audit énergétique.

La réglementation PEB flamande prescrit que l’habitation résidentielle doit satisfaire à un niveau K45. Elle fixe également des valeurs Umax plus contraignantes qu’avant et impose un niveau E de référence inférieur à 100 (le niveau E flamand est fort semblable au niveau E bruxellois) (www.energiesparen.be ).

3.4. Au niveau des autres pays européens Un certain nombre de pays européens tels que le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark possédaient déjà des textes législatifs assez avancés avant la parution de la directive PEB. Certaines régions allemandes (par exemple Freibourg) ont joué un rôle moteur important dans le développement de la politique nationale pour l’amélioration des performances énergétiques des bâtiments. L’Allemagne a relayé sa politique régionale au niveau européen lors de la présidence de l’Allemagne à la tête de l’Union. (www.euractiv.com).

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Le Grand-Duché du Luxembourg possède un nombre important de législations comme le règlement grand-ducal du 22 novembre 1995 concernant l’isolation thermique des immeubles. Le Grand-Duché va prendre les dispositions nécessaires pour que ses différents textes de loi « collent » à la directive sur la performance énergétique des bâtiments (avis de la Chambre de Commerce luxembourgeoise, 2006). Les Pays-Bas possédaient, avant l’introduction de la directive 2002/91/CE, des textes de loi ainsi qu’un système de réglementation avec certificats de performance énergétique facultatifs qui sont devenus obligatoires après la transposition de la directive. La France a transposé la directive 2002/91/CE dans l’arrêté du 15 septembre 2006 relatif au diagnostic de performance énergétique pour les bâtiments existants proposés à la vente en France métropolitaine. Cet arrêté aborde les performances énergétiques des maisons individuelles, des bâtiments collectifs à usage résidentiel ou non et les performances énergétiques des systèmes de chauffage et de refroidissement (www.legifrance/gouv.fr). Conformément à l’article 15, 2ème qui en donne la latitude, d’autres pays ont décidé de postposer la transposition de la directive, en raison d’un manque d’experts/certificateurs agréés autorisés à délivrer les certificats énergétiques (www.euractiv.com).

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PARTIE III : LES ASPECTS ECONOMIQUES

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Cette partie III de notre travail : - va essayer de :

• montrer qu’une maison passive est rentable économiquement, à terme (chapitre 4); • démontrer que le surcoût immédiat d’une maison passive peut être atténué grâce aux

avantages et aides proposés; - va présenter un éventail le plus détaillé possible des primes offertes en Belgique (chapitre 5),

mais aussi chez nos voisins directs (chapitre 6). Nous les comparerons afin de voir si la Belgique est le « paradis fiscal » pour la maison passive;

Nous émettrons alors une série de remarques sur les différents points abordés dans les synthèses (conclusions partielles) qui terminent chaque chapitre.

4. La maison passive est-elle rentable ?

4.1. Introduction

En Europe (la Belgique ne faisant pas exception), la demande énergétique est en hausse26 (en particulier dans les secteurs du transport, du résidentiel27 et du tertiaire28); peu de pays de l’Union produisent assez d’énergie primaire, en interne, pour compenser leur demande. Par conséquent, ils deviennent de plus en plus dépendants de leurs fournisseurs étrangers (principalement de la Fédération de Russie pour le gaz) (Furfari S, 2007).

26 « Le Monde et l’Energie, Enjeux géopolitiques » Furfari Ed Technip page 18 : « La consommation énergétique est en constante augmentation au rythme de 2,3% ». 27 A titre d’exemple, l’EEA, dans son communiqué de presse du 20/11/08, annonce que la consommation en électricité des ménages a augmenté de 31% ces quinze dernières années et que plus de 54% de l’énergie utilisée en Europe en 2005 provenait d’importation hors UE sachant que la Russie est le plus grand exportateur vers l’UE avec 18,1% de la consommation totale d’énergie primaire. (http://www.eea.europa.eu/fr/pressroom/ ). 28 http://mineco.fgov.be:energy/balance_sheets/home_fr.htm.

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L’Union tente de favoriser l’utilisation durable de l’énergie (UDE) qui regroupe tant les sources d’énergie renouvelable que l’utilisation rationnelle de l’énergie (URE)29. L’URE repose sur trois points capitaux :

• le choix d’équipements performants d’un point de vue énergétique;

• le choix de la source d’énergie (énergie fossile avec cogénération, solaire, géothermie…);

• le comportement des utilisateurs (Huart M, 2008).

La directive PEB30 vise à augmenter l’efficacité énergétique et à réaliser des économies d’énergie. Diminuer sa facture d’énergie intéresse évidemment tout le monde, les succès des journées de l’énergie ou des salons de la construction (Bois et Habitat, Batibouw) démontrent l’engouement de la population pour la question. Le concept de la maison passive permet l’URE. Le problème réside dans le fait qu’une maison passive requiert un investissement initial plus élevé que pour une habitation traditionnelle (Galloy O., 2007, Renard F, Di P. Marny, 2008). Tout le monde sait que « le belge a une brique dans le ventre ». Néanmoins, l’efficacité énergétique du secteur résidentiel en Belgique est l’une des plus faibles de l’Union (www.ccecrb.fgov.be).

Pourquoi hésiter ? D’abord, les investissements initiaux pour la construction d’une maison passive présentent un surcoût d’environ 15% par rapport à une maison traditionnelle (Renard F, 2008). Les postes qui sont les principaux générateurs de ce surcoût sont bien évidemment l’isolation de l’enveloppe extérieure, le vitrage performant et la ventilation avec récupération de chaleur. Ensuite, il faut se rendre compte que « la personne effectuant les investissements (le maître de l’ouvrage ou le propriétaire) n’en récolte pas toujours les fruits, vu la longue durée d’amortissement (payback) » (A. Vereecke s’exprimant lors du séminaire Benelux sur la performance énergétique des bâtiments du 21 et 22 octobre 2004). Par conséquent, et dans le cadre des différents plans environnementaux, les gouvernements des différents Etats et Régions ont dû développer des incitants économiques.

29 (http://mineco.fgov.be:energy/balance_sheets/home_fr.htm 30 Directive 2002/91/CE sur la Performance Energétique des Bâtiments.

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A titre de remarque, signalons également la possibilité de faire appel au tiers investisseur. Cette solution issue du secteur privé permet de financer un projet de rénovation sans passer par le lourd investissent initial dans les travaux. Un tiers investisseur réalise le projet de rénovation à la place du propriétaire et se rembourse via les économies générées. Lorsque l'investissement et les frais du tiers investisseur sont remboursés, le contrat s’arrête et les économies sont à partir de là au bénéfice du propriétaire. Cette pratique ne sera pas étudiée dans ce travail de fin d’étude.

4.2 Les obstacles

Une question importante nous vient à l’esprit : pourquoi construire une maison passive qui coûte plus cher qu’une traditionnelle pour la même surface habitable ? Les « écologistes » nous diront que ce concept est accessible et applicable, que la maison passive rejette moins de CO2 dans l’atmosphère et participe donc à l’effort national pour la réduction des gaz à effet de serre. C’est évident, mais tout le monde n’est pas un écologiste convaincu et, de plus, nous vivons dans un monde capitaliste (même si la crise en cours pourrait modifier certains comportements) qui recherche souvent les profits à court terme. Les principaux obstacles au développement de la maison passive pourraient être classés en (Ruelle F, 2008) :

• le « communicationnel » qui comprend, entre autres, le manque d’information et les préjugés;

• le « psychologique » qui englobe le manque de volonté, la peur de s’aventurer hors des sentiers battus;

• les « pratiques » : qui comportent le manque criant d’architectes et d’entrepreneurs formés et spécialisés dans le domaine de l’URE, le surcoût engendré par ce type de construction, les restrictions urbanistiques…

4.3 Étude approfondie

Le choix des équipements Avant d’aborder la rentabilité globale de la maison passive (calcul d’amortissement), il nous faut commencer par expliciter quelles sont les mesures (choix techniques) qui présentent un meilleur rapport « investissement/économie d’énergie ». Lors de la construction d’une maison passive, le choix d’investissement dans un type d’appareil ou de technologie plutôt que dans un(e) autre est évidemment crucial. Pour autant que les différents choix ne présentent pas d’autres avantages (le confort mais aussi les obligations légales), ceux-ci s’orienteront vers les mesures offrant le meilleur rapport « investissement/économie » et donc, les options qui diminueront au mieux, la période d’amortissement de l’ensemble du projet.

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Au moment de la conception, il y a souvent lieu « d’arbitrer » différentes alternatives qui, faute de moyens financiers suffisants, ne peuvent pas toutes être réalisées. La figure 4.1 ci-dessous, est une illustration simplifiée des impacts de certains choix. On y constate que selon les types d’investissements (courbe 5 : SER en comparaison de la courbe 1 : isolation de l’enveloppe, par exemple), pour un même investissement initial repris sur l’axe des abscisses, l’économie d’énergie attendue est différente. Le choix se portera toujours sur les investissements et sur les techniques offrant le rapport le plus élevé (1>2, 2>3, …). Tout en faisant remarquer que certains choix peuvent toujours être différés dans le temps (la pose de panneaux photovoltaïques peut toujours se réaliser à posteriori31), il y a lieu de constater que la maison passive se trouve dans une position tout à fait intéressante. En effet, ses exigences (voir chapitre 2.1.3) se traduisent par les mesures du type 1 à 3 (zone jaune) tandis que les autres ne sont que conseillées (voir l’influence des aides sur les choix au chapitre 5). La maison passive sous-entend donc des mesures extrêmement rentables, nécessitant un investissement minimum pour atteindre les critères de certification et avec un gain (« return ») maximum. En principe, les appareils ou systèmes qui permettent la plus grande économie d’énergie devraient être ceux qui intéressent le plus de monde. Ainsi, si la demande pour des systèmes performants augmente, les prix proposés par le secteur devraient alors baisser (effet boule de neige).

Figure 4.1: Economie d’énergie en fonction de l’investissement. (Source : Passiefhuis-Platform ) Dans la réalité, il est plus facile pour tout le monde de remplacer les ampoules à filaments classiques par des ampoules « basse énergie », même si, l’éclairage représente environ un pourcent de la facture énergétique alors que la facture de chauffage représente près de 60% de la facture énergétique. Par conséquent, l’isolation de son habitation devrait être la priorité mais toutes les mesures améliorant la performance énergétique s’additionnent jusqu’à un certain niveau (voir plus loin).

31 Les panneaux solaires peuvent donc toujours être posés à postériori sur la toiture et si l’on attend 5 ans (cf. Vade-mecum 2009, « Primes et informations sur l’habitat » (Maison belle groupe) page 126), le taux de TVA passera de 21% à 6% ce qui réduit les frais d’acquisition et diminue la durée d’amortissement.

Ce tableau montre l’ordre de priorité des investissements

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L’effet tunnel sur les coûts « On comprend que, plus le bâtiment est isolé, plus il coûte à la construction, et qu’inversement, plus un bâtiment est isolé, moins il consomme d’énergie pour le chauffage» (Guerriat A, 2008). Le fait que l’évolution du rapport entre le coût total d’utilisation et les investissements n’est pas linéaire, car il est toujours de plus en plus difficile (et plus coûteux) de faire mieux, on observe un pallier qui est appelé « l’effet tunnel » de la maison passive. La figure ci-dessous examine la manière dont ces relations sont liées.

Figure 4.4 : Coût en fonction du besoin en énergie de chauffage. (Source : Passiefhuis-Platform vzw)

Dans la plage de 60 à 15 kWh/m²/an qui correspond au standard « maison basse énergie », la construction s’avère de plus en plus coûteuse en techniques et matériaux pour améliorer les performances du bâtiment et limiter les déperditions. Les besoins en énergie (courbe verte) avec certains coûts d’exploitation baissent au fur et à mesure des investissements (courbe orange) qui eux, deviennent de plus en plus élevés et qui ne peuvent plus être compensés, globalement, par les économies réalisées. On constate alors que lorsque la mise en œuvre d’une construction répond exactement aux standards de la maison passive (plage 10 à 15 kWh/m²/an), la courbe présente un minimum (elle chute à 15 kWh/m²/an) et une économie substantielle devient possible. Cette économie non-linéaire est possible parce que la performance énergétique de la maison lui permet de se passer

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d’équipements coûteux (un chauffage classique peut être remplacé par un chauffage d’appoint bien moins onéreux). Il s’agit de l’effet tunnel qui est recherché dans le cadre de la réalisation de maisons passives. Par après, pour une consommation variant entre +/- 15 à 0 kWh/m²/an, la performance de l’enveloppe peut encore être poussée à l’extrême, mais les économies sont de moins en moins importantes dans l’absolu et donc moins rentables (retour sur investissement). L’impact du prix de l’énergie Comme tout le monde le sait, le prix des énergies fossiles est soumis à une forte fluctuation. La seule chose dont on est certain actuellement, c’est que le prix des énergies fossiles ne fera qu’augmenter32. (voir également le communiqué de presse UE-OPEP du 23 juin 2009 http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=PRES/09/194&format=HTML&aged=0&language=FR&guiLanguage=en).

Il existe différents facteurs influençant le prix du baril de brut (le prix du gaz est lié à celui du pétrole) :

• la quantité de pétrole (qui diminue inexorablement) ainsi que sa qualité ; • les technologies qui permettent l’extraction des réservoirs géologiques ; • les investissements pour la prospection afin de trouver de nouveaux champs pétroliers et

pour le développement de nouvelles technologies ; • les évènements politiques (les conflits entre Etats qui ralentiraient l’exportation), les

évènements transitoires (les attaques de pirates au large des côtes somaliennes, l’ouragan Katrina, etc.) et surtout ;

• la spéculation boursière et l’augmentation des besoins énergétiques des nouveaux pays émergeants (Furfari S, 2007).

Nous nous devons aussi de rappeler que l’électricité est produite principalement à partir des centrales nucléaires (qui devraient bientôt disparaître du paysage belge, conformément à la loi sur la sortie progressive de l’énergie nucléaire à des fins de production industrielle, MB 31/01/2003) et

32« Le monde et l’Energie, Enjeux géopolitique » Editions Technip, Furfari S. 2007

Figure 4.5 : Cet extrait de la revue Renouvelle de juin 2009 montre que malgré la chute des cours du brut en septembre 2008, la tendance des prix de l’énergie est à la hausse

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des centrales à gaz et à charbon. De nos jours, la proportion d’énergie renouvelable augmente progressivement, mais reste encore marginale. Cependant dans les prochaines années, le prix de l’électricité « classique» devrait continuer de suivre l’évolution des prix des énergies fossiles. Le graphique 4.1 ci-contre, repris de l’étude de cas de Renard (année inconnue), corrobore les observations faites ci-avant, c’est-à-dire que le prix du kilowattheure va continuer d’augmenter au fil des ans. Graphique 4.1 : évolution du prix total TVA comprise pour différents vecteurs énergétiques (Renard F, 2008).

La maison passive tend vers l’indépendance énergétique : - la chaudière à mazout disparaît pour être remplacée, le cas échéant, par une chaudière à

pellets qui est et restera moins cher dans le futur (utilisation de la biomasse) ; - le chauffe-eau traditionnel au mazout est, lui, remplacé par une combinaison énergie solaire

et gaz. Nous arrivons donc à des factures énergétiques pour la maison passive inférieures à celles pour la maison traditionnelle. Les figures 4.2 et 4.3 ci-après montrent que la consommation énergétique finale est divisée par un facteur 4 et que le changement de vecteur énergétique (énergies fossiles vers les énergies renouvelables) permet également de diviser le facteur CO2 par 4 environ.

Figures 4.2 : Répartition des consommations en énergie finale et de la facture énergétique annuelle. (Renard F, 2008) Figures 4.3 : Répartition des consommations en énergie primaire et des émissions de CO2. (Renard F, 2008)

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Ainsi, en investissant dans la maison passive dès aujourd’hui, on devient moins dépendant des fluctuations des cours des prix de l’énergie et des augmentations attendues. On pense déjà aux économies sur notre facture d’énergie de demain. Plus l’énergie sera chère, bien que l’habitat passif soit peu exigeant (le point d’orgue de la maison passive est une consommation proche de zéro), plus le temps de retour sur investissement sera court. La rentabilité à terme de la maison passive Le prix initial d’une maison passive est plus important que celui d’une maison traditionnelle d’environ 15% en raison de la mise en œuvre de matériaux et de technologies plus performantes et en plus grande quantité, des études et tests plus poussés et du manque d’expérience du secteur du bâtiment. A noter néanmoins que les surcoûts ont tendance à se réduire avec le temps (amélioration générale de la technologie standard), se réduisent aussi proportionnellement à la surface construite et dépendent également des technologies choisies (voir supra : le choix des équipements). Différentes études d’évaluation du surcoût et de la rentabilité sont actuellement disponibles : - Etude « Economische analyse van een passiefhuis » Ir Arch W. Hilderson (mars 2009)

Figure 4.6: Evolution du surcoût passif et mesures des économies de chauffage. Cette étude montre tout d’abord que, depuis l’innovation de la maison passive en 1991 (tout sur mesure), avec l’évolution technologique, l’expérience acquise et les études d’optimalisation, les surcoûts par m² bâtis se réduisent de 300 euros/m² à environ 50 euros/m² actuellement. De plus, le « slide » de droite montre qu’il y a moyen de calculer le « retour » sur base de la consommation énergétique moyenne de la maison passive et de la comparer avec celle de l’habitat traditionnel. En fonction de la référence prise (K55, K40, E100…) le calcul de la durée d’amortissement sera évidemment différent (au plus la différence sera grande, au plus vite l’investissement initial sera amorti).

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L’analyse de l’auteur de l’étude (habitat de 160m²), présente un surcoût de 30.000 à 50.000 euros qui correspondent à 15 à 25% d’augmentation par rapport aux coûts de la maison traditionnelle. Les éléments ayant un impact positif ou négatif sur ce surcoût sont aussi énumérés par l’architecte qui termine son étude en évaluant que des surcoûts de 15* à 25% auront une durée d’amortissement (temps de retour), en résidentiel, de 10 à 60 ans. * slide 19/24 exposé vraisemblablement erroné car si surcoût = 0, l’amortissement est immédiat. - Etude « Passiefhuis is rendabelste oplossing op lange termijn » (La maison passive est la solution la plus rentable à long terme) Arch Versele, Breesch, Sint-Lieven (2009) Vous trouverez en Annexe 1, une copie d’un « case study » analysant la rentabilité d’une rénovation d’une maison de 134m² datant des années 1950. Quatre niveaux de prestation énergétique différents sont étudiés allant de la maison passive (15 KWh/m².an, K 20, E 23) à la maison répondant aux exigences PEB/Région Flamande (K45, E 100). L’investissement supplémentaire pour le scénario « basse énergie » et le scénario « passif » se situe respectivement à 9,3% et 27% par rapport au scénario normatif (K45, E 100). Les périodes de récupération et l’optimum économique varient en fonction de l’évolution des prix de l’énergie (voir supra). Le modèle maison passive est justifié, d’un point de vue économique, avec une hausse des prix de l’énergie de 8 à 10% par an sur une période allant jusqu’à 40 ans ! Si les prix de l’énergie augmentent seulement de 2 à 5%, le scénario « basse énergie » devient le système économiquement le plus avantageux mais ces résultats différeraient au bénéfice du passif si la maison avait eu une autre orientation.

- Etude « Analyse économique d’une maison passive existante » F. Renard (http://poleenergie.fpms.ac.be ) L’auteur analyse dans son étude les surinvestissements qui résultent de la différence entre les coûts calculés pour la maison passive et la maison de référence. Les incitants financiers sont également pris en compte. Il conclu alors :

Tableau 4.7 : Retour sur investissement de la Maison Passive (2e étude).

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« Le surcoût de la maison passive s’élève à 28.555 euros hors prêt et incitants de sorte qu’en considérant un prix initial de 192.200 euros pour la maison de référence, le surcoût de la maison passive est de 15%. Ce surcoût est du même ordre de grandeur que des valeurs couramment rencontrées dans la littérature ». « On peut donc conclure que le surcoût d’une maison passive, par rapport à une maison ’standard’ répondant juste aux exigences légales actuelles, est un investissement rentable à moyen terme. Les différents incitants financiers … augmentent fortement la rentabilité de cet investissement puisqu’ils permettent de réduire par deux le temps de retour sur investissement ».

Et pour conclure, nous inviterons le lecteur au symposium (Plate-forme Maison Passive) du 11-13 septembre 2009 écouter Mme Jadoul nous expliquer que le standard passif est techniquement possible et financièrement avantageux.

4.4 Conclusions partielles Des chapitres qui précèdent, nous pouvons conclure que la maison passive concilie les connaissances modernes de la physique architecturale avec une plus haute performance énergétique et une meilleure qualité de vie, tout en diminuant les dépenses énergétiques et en préservant la valeur immobilière. Ainsi, vu que l’augmentation de la facture d’énergie d’une maison passive est négligeable, tandis que celle d’une maison traditionnelle augmente parallèlement aux prix des énergies fossiles et vu que des aides sont attribuées aux personnes qui souhaitent investir dans la performance énergétique de leur habitation, la maison passive est rentable à moyen et long terme.

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5. Les aides financières en Belgique

5.1. Introduction Nous ne parlerons dans ce chapitre que des aides33 offertes aux particuliers dans le cadre de l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments. Des aides, parfois équivalentes, seront proposées aux indépendants et aux PME. L’objectif de ce chapitre est d’étudier l’influence positive de l’ensemble de ces aides sur la réalisation de maisons passives et de travaux de rénovation qui améliorent l’efficacité énergétique. Dans son appréciation globale préalable à un investissement immobilier, l’intérêt principal pour l’acheteur potentiel d’un bien ou pour le candidat bâtisseur est d’ordre pratique, d’abord, et ensuite, d’ordre financier (Cf. Passive-On project « Vers des logements passifs », Mécanismes d’accompagnement pour le développement du marché de la maison passive (juin 2007)) :

- Les premières questions qui viennent à l’esprit sont les suivantes. Combien de temps vais-je prendre pour aller au travail et pour aller récupérer les enfants à l’école ? Le quartier est-il sûr ? Il n’y a à ce niveau pas encore de prise en compte de la facture énergétique !

- Ensuite, viennent les questions de budget. Combien coûte le terrain ? Quel type de construction ou d’appareils vais-je installer ?

Pour le candidat à la construction, il faut savoir que le prix du terrain à bâtir a « explosé » ces dernières années, que les coûts de la construction augmentent également globalement34, mais que les moyens financiers (budget familial) n’ont certainement pas suivi la même évolution ; ils sont restés relativement stables. Le développement durable est assez loin dans leurs préoccupations. Par conséquent, il a fallu développer des incitants au niveau des pouvoirs publics pour que la population puisse être logée le mieux possible et puisse réduire sa consommation énergétique. Les émissions de gaz à effet de serre qui en découlent ne pourront que diminuer.

33 Outils d'action par excellence du Pouvoir public, qui peut ainsi par différents moyens (incitants financiers, services, mise à disposition de ressources, mesures fiscales ..) orienter, accompagner, ré-orienter, freiner, impulser...des actions propres (ou communes avec d'autres pouvoirs publics et/ou le secteur privé) dans des domaines divers étant du ressort de ses compétences propres http://atlas.wallonie.be/lexique/aides-publiques 34 Le Cri , mensuel du syndicat des propriétaires et copropriétaires n° 301 (2006) « L’accès à la propriété » et n° 325 (2008).

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De nombreuses informations sont issues des sites et textes suivants : www.greentax.be, http://mineco.fgov.be/energy/home_fr.htm, http://www.isoterra.be, Bouygues Immobilier (2009) - Vade-mecum primes et informations sur l’habitat, www.maisonbelle.be, Ferdinand C. Symposium (2007).

5.1.1. Les primes

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut rappeler que la Belgique est un pays complexe, avec différents niveaux de pouvoir (fédéral, régional, provincial, communal) compétents dans des domaines plus ou moins proches de l’environnement, du logement, de l’énergie ou de la fiscalité. Avoir autant de niveaux de pouvoirs présente l’avantage de la multiplication des primes « vertes », puisque tous les niveaux de pouvoir veulent être actifs dans ce domaine et souhaitent intervenir en faveur de l’environnement et de l’efficacité énergétique. L’inconvénient vient alors de la multiplication des procédures administratives et des conditions pour l’octroi des dites primes. Parfois, des institutions extérieures (par exemple, les fournisseurs d’énergie tels que Sibelga) sont chargées de la gestion des primes. La gestion est alors souvent moins bureaucratisée. Pour certaines primes, il faut fournir préalablement tous les détails et obtenir l’accord de l’administration avant de pouvoir effectuer les travaux, au risque de perdre ses droits « aux subsides ». (Mais quand débuteront nos travaux et combien coûteront-ils exactement ?). Pour d’autres, la présentation des factures et documents requis, à posteriori, suffit pour permettre l’obtention de la prime. Certaines aides viennent d’elles-mêmes et aucune demande séparée ne doit être introduite; par exemple, si un gestionnaire de réseau accorde une prime pour l’isolation du toit, il le signale automatiquement à la Région qui se charge de verser la prime. Mais relativisons ; ce n’est pas toujours le cas. Citons, par exemple, le cas où une prime accordée par le gouvernement fédéral permettra d’obtenir une prime au niveau provincial ou communal. Il n’y a plus qu’à apporter la preuve de l’octroi de la prime par le gouvernement fédéral et nous voici peut être retombés dans les méandres de l’administration.

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Une dernière précision sur l’administration ; une fois l’accord de principe obtenu, il faut faire attention aux délais de prescription. Les travaux / investissements doivent parfois être terminés dans un certain délai, sinon l’autorité compétente pourrait être dans l’incapacité de verser le montant de la prime (annualité des budgets et respect des dispositions administratives). Ces exemples vous sont peut-être familiers; ils viennent de témoignages et ont pour but de montrer à quel point il faut parfois être motivé et patient pour « bénéficier des largesses des pouvoirs publics » et récupérer quelques euros. Les explications relatives aux procédures administratives pour l’obtention de chaque prime seraient longues à détailler; nous pensons que le lecteur aura compris qu’il faut faire très attention au respect des procédures et conditions pour l’obtention d’une prime qui ne seront pas abordées dans ce chapitre-ci. Certaines primes sont cumulables avec d’autres avantages ou avec des réductions d’impôts tandis que d’autres ne le sont pas. L’étude comparative des primes devient alors un vrai « casse-tête ». Heureusement, certaines « stakeholders » ont parfois des idées géniales ; un logiciel définit pour nous, les différentes combinaisons de primes possibles et nous renseigne sur la plus avantageuse. Un tel site existe en Région flamande; il s’agit du site : http://www.energiesparen.be/subsidies .

Le domaine environnemental étant très « à la mode » de nos jours, des actualisations ou modifications arrivent régulièrement. Elles peuvent aussi être le résultat de considérations techniques ou de considérations liées à l’actualité. Ainsi, pour gonfler les bilans de fin de législature, la majorité au pouvoir adopte souvent des dispositions « en dernière minute » pour redorer son image (cf. par exemple, le site www.andre-antoine.be). Vous trouverez dans les annexes 2 et 3 des exemples d’actualisations qui viennent d’être intégrées dans ce travail.

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La meilleure énergie, c’est celle qu’on économise, d’où l’importance de l’isolation. En Wallonie, le logement représente près du quart de la consommation finale d’énergie. C’est un des secteurs qui témoigne d’une progression sensible de la consommation depuis 1990 (près de 7%). La part du chauffage est très significative, elle représente 54% de la consommation d’énergie d’un ménage wallon. Il faut savoir qu’en Région wallonne près de 45% des logements datent d’avant 1945 et 70% sont antérieurs à 1970 (Source Institut National des Statistiques – données 2001). Ces logements ont été construits à une époque où peu de personnes se souciaient de l’isolation des bâtiments, du rendement des systèmes de chauffage et encore moins des énergies renouvelables. Toujours selon l’INS-données 2001, on dénombrait 1.330.996 logements en Wallonie, dont 391.979 sans double vitrage, 465.405 partiellement avec double vitrage et 483.634 (1,35 millions pour l’ensemble de la Belgique) dont la toiture n’est pas isolée. Améliorer la performance énergétique de ces logements est un défi de taille, mais c’est aussi une source d’opportunités environnementales, économiques et sociales. • Environnementales : plus de 25% des émissions de CO2 de combustion proviennent des logements et des autres bâtiments. Selon la Confédération de la Construction, si on isole convenablement la moitié du parc de logements en Belgique d’ici 2020, on arrivera à réduire les émissions de CO2 en provenance des bâtiments de 15%. • Economiques : toujours selon la Confédération de la Construction, cela créerait plus de 20.000 emplois d’ici 2020. Ce sont des emplois peu délocalisables. Le coefficient multiplicateur du secteur du logement est très important (1,5). C’est un total de 16,2 emplois directs et indirects qui sont générés (ou maintenus) en moyenne par chaque million d’euros investi en travaux de construction ou de rénovation de logements. Agir sur la performance énergétique des logements reste la meilleure façon de réduire durablement sa facture énergétique et de se mettre à l’abri des fluctuations des cours du pétrole. • Sociales : la diminution de la facture énergétique entraîne l’augmentation du pouvoir d’achat. Une politique volontariste en matière de performance énergétique des bâtiments s’accompagne de créations d’emploi. Pour encourager les citoyens à améliorer la performance énergétique de leur logement, le ministre wallon de l’Energie, André Antoine, a mis en place un plan d’action pluriannuel de primes énergies. (www.energie.wallonie.be ou les Guichets de l’Energie au 078/15.15.40). Ce plan n’a cessé de rencontrer un succès croissant puisque de 7.400 primes octroyées en 2004, le chiffre avancé pour 2008 est de plus de 60.000 primes. Le dispositif des primes couvre une large panoplie d’investissements : audit énergétique, isolation, remplacement du simple vitrage, placement de pompes à chaleur, ventilation double flux, primes pour les nouveaux logements inférieurs à K45, prime pour les maisons passives… Conscient que tout le monde ne dispose pas de fonds propres en suffisance pour réaliser les travaux d’économie d’énergie, le Gouvernement wallon, à l’initiative du ministre du Logement et de l’Energie, André Antoine, a mis en place un système d’éco-prêts à taux zéro. Dès le 1er janvier, les ménages dont les revenus ne dépassent pas 45.200 € (brut imposable), majorés de 2.200 € par enfant à charge pourront bénéficier d’un prêt à taux zéro sur 7 ou 10 ans pour financer des travaux économiseurs d’énergie. Ces prêts seront accordés par le Fonds du Logement et par la Société Wallonne du Crédit Social, après la réalisation d’un audit énergétique.

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______________________________________________________________________________ Critique de l’article de la Région wallonne : A titre de « critique » de l’article qui précède, il y a lieu tout d’abord de confirmer que : - la « triste » situation de l’état du patrimoine (privé) wallon est confirmée par de nombreuses études donc l’étude SEREC (Socio-technical Factors influencing Residential Energy Consumption Barbiaux UCL, 2006) mais aussi par le CSTC35 ; - le renforcement de l’isolation de l’enveloppe est, dans tous les cas, le premier investissement rentable à réaliser (Cf. 4.3, le choix des équipements) même avant la résolution des problèmes liés à l’ex/infiltrométrie (2.2.5) ; - en améliorant l’efficacité énergétique de son habitation, on augmente la valeur vénale de celle-ci, mais on diminue surtout ses frais énergétiques ce qui augmente le pouvoir d’achat du ménage et dégage un bonus qui pourra être dépensé sur le marché (local) intérieur wallon favorisant ainsi la reprise économique de la région. Il y a alors lieu d’ajouter que les emplois créés sont des emplois « one-shot ». En effet, une fois le bâtiment isolé, les panneaux solaires placés, la demande n’existe plus ou est réduite à peu d’unités (uniquement l’entretien). Mon entretien de début juillet avec Monsieur Grégoire Ir, Directeur de la DG04 à la Région wallonne a confirmé que le nombre de demande de primes en Wallonie était en pleine « explosion » (> 70.000 avec réalimentation nécessaire du fond budgétaire), mais qu’aucune gestion autre que budgétaire n’existe. Personne ne peut évaluer l’impact réel de ces dépenses publiques ! Ainsi, je peux constater qu’en Brabant wallon, de nombreux logements privés ont bénéficié d’éco-primes pour le placement de capteurs photovoltaïques alors que le bâtiment n’était pas bien isolé, d’autres ont bénéficié d’aides pour le placement de capteurs thermiques pour chauffer leur piscine !!! Il n’existe aucun contrôle autre qu’administratif. Le « projet d’actualisation du Plan pour la Maîtrise Durable de l’Energie PMDE » ainsi que le programme 2009 du parti « Ecolo » visent à une meilleure gestion. Malgré tout, le constat actuel est là, des fonds publics sont distribués « allègrement » en pleine crise budgétaire sans évaluation globale de « l’efficience » alors que des mesures à prendre par l’autorité publique régionale sont toujours en attente (exemple : la transposition de la directive 2002/91/CE n’est toujours pas effective en Wallonie plus de 6 ans après sa publication !). ______________________________________________________________________________ En conclusion de cette partie, il y a lieu d’insister sur le fait que, pour bénéficier de primes, il y a lieu de trouver, de comprendre, de respecter une procédure souvent rigoureuse et disposer de temps. Il ne faut également pas hésiter à différer la demande (et donc les travaux) pour obtenir de meilleures conditions.

35 CSTC Centre Scientifique et Technique de la Construction (slides séminaire PAE).

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5.1.2. La fiscalité verte pour les particuliers

Les primes s’obtiennent souvent après les réalisations et il faut donc assumer les coûts de départ sur fonds propres. Ce chapitre relatif aux primes exposera également ce problème. Il existe différents instruments fiscaux environnementaux mis à la disposition de la population belge. En effet les différents plans et livres verts36 recherchent des actions des les différents domaines où des économies sont possibles:

1. la réduction d’impôts pour investissements économiseurs d’énergie (5.2.1); 2. la réduction d’impôts pour maisons passives (5.2.1); 3. la réduction d’impôts pour véhicules propres (hors étude); 4. la fiscalité des déplacements (hors étude).

Si le Belge, plus que quiconque dans le monde, a une brique dans le ventre, c’est qu’il existe, depuis longtemps dans notre pays, d’excellentes conditions pour promouvoir la construction et l’accès à la propriété. Par exemple : le plan de relance réduit le taux de TVA pour la construction pour l’année 2009 (www.maisonbelle.be): « Le taux normal de TVA est de 21 %, mais le gouvernement37 le réduit à 6 % sur les premiers 50. 000 euros de l’investissement pour une nouvelle construction, ce qui signifie, pour le maître d'ouvrage, une économie de 7.500 euros. Pour bénéficier de cet avantage, il suffit de remplir les différentes conditions suivantes :

- les travaux devront être effectués et facturés par un entrepreneur enregistré; - les travaux auront pour but la construction d’une nouvelle habitation; - le moment où la TVA deviendra exigible (à l'achèvement des travaux, à la facturation ou

au paiement d'un acompte) doit survenir avant la première occupation de l'habitation; - le maître d’ouvrage devra utiliser le bien exclusivement ou principalement en tant que

logement privé; - le maître d'ouvrage devra y être domicilié pendant 5 ans, c'est-à-dire jusqu'au 31

décembre de la cinquième année suivant l'année de la première occupation. À ces conditions déjà avantageuses, s’ajoutent des instruments spécifiques pour la promotion de la maison passive ou à haute performance énergétique.

36 Exemple : Le Livre vert sur l’efficacité énergétique (2005) propose des actions aussi bien pour le bâtiments, que pour le transport et l’industrie. 37 Réduction de TVA à 6% basé sur l’arrêté royal du 10 février 2009.

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5.2. Les primes La Belgique montre un intérêt croissant pour les maisons passives, l’ensemble des travaux améliorant la performance énergétique dans le bâtiment et, plus généralement, pour l’utilisation rationnelle de l’énergie. De nombreuses aides sont proposées par les différents niveaux de pouvoir pour les investissements ad hoc.

5.2.1 Au niveau fédéral Déduction fiscale sur l’impôt des personnes physiques (maison passive certifiée, voir 2.1.3) Concrètement, les propriétaires, les possesseurs, les emphytéotes, les usufruitiers et les locataires peuvent bénéficier d’une réduction d’impôts s’ils investissent dans : • la construction d’une maison passive; • l’acquisition à l’état neuf d’une maison passive; • la rénovation totale ou partielle d’un bien immobilier en vue de le transformer en une

maison passive. Cette réduction est de : • 600 euros par an (montant de base qui est indexé tous les ans), soit de

o 790 euros pour l’exercice d’imposition 2009; o 830 euros pour l’exercice d’imposition 2010;

• sur dix périodes imposables successives à partir de l’année où le certificat maison passive a été établi par une institution agréée par le Roi ou une institution analogue établie dans l’Espace économique européen (Ferdinand C, 2007).

Lorsque la personne physique n’est plus propriétaire, possesseur, emphytéote ou superficiaire de l’habitation, la réduction d’impôts n’est plus accordée. Cette réduction d’impôts est cumulable avec celle visant les investissements économiseurs d’énergie (voir ci-après). Il s’agit d’un avantage financier très intéressant. _______________________________________________________________________________ Calcul de l’impact : - Le Bund (chapitre 3.4.3) limite les conditions avantageuses des prêts à 50.000 euros, ce qui représente pour l’Allemagne, le surcoût engendré par la construction passive par rapport au traditionnel. - L’étude approfondie ci-dessus (chapitre 4.3) reprend les données publiées par Mr Ir Hilderson (mars 2009) qui exposait que les surcoûts avaient tendance à diminuer pour passer de 100 euros/m² (1997) à <50 euros/m² (2006). Par contre, dans son exemple (habitat de 160m²), il les évalue à 15 à 25% (30.000 à 50.000 euros).

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- L’annexe 6 reprend l’étude de Mr Renard (2008) relative à une analyse économique d’un habitat de 174m² (coûts 220.000 euros). Il estime, quant à lui, le surcoût du passif à 28.555 euros (34.551 euros TVAC). Ainsi donc, la réduction d’impôts cumulée du fédéral est estimée à 8.300 euros qui correspond à un une intervention (cadeau) de l’ordre de 17 à 24% du surcoût. Autrement dit, l’aide fédérale rembourse 17 à 24 % du surcoût engendré par le choix passif, c'est-à-dire, un peu plus que la TVA payée sur les investissements supplémentaires (hors « plan de relance » et hors déductions fiscales classiques pour les investissements des économies d’énergie (voir ci-dessous)). ______________________________________________________________________________ Déduction fiscale classique pour les investissements économiseurs d’énergie Cette mesure fiscale, destinée uniquement aux bâtiments ayant pour fonction principale le logement, est proposée aux propriétaires (vous n’êtes pas obligés d’habiter la maison, celle-ci peut être louée), possesseurs, emphytéotes, usufruitiers. Concrètement, les bénéficiaires obtiennent une réduction d’impôts s’élevant à 40 % de l’investissement avec un plafond s’élevant à : • 2.000 euros par an (montant de base qui est indexé tous les ans38), soit de

o 2.650 euros pour l’exercice d’imposition 2009; o 2.770 euros pour l’exercice d’imposition 2010;

• en cas de dépenses pour l’installation d’un système de chauffage de l’eau (ECS) par le recours à l’énergie solaire et l’installation de panneaux photovoltaïques pour transformer l’énergie solaire en énergie électrique, le montant précédemment cité est majoré de 600 euros par an (montant de base qui est indexé tous les ans), soit de : o 790 euros pour l’exercice d’imposition 2009; o 830 euros pour l’exercice d’imposition 2010;

On arrive alors à un total de :

o 3.440 euros pour l’exercice d’imposition 2009; o 3.600 euros pour l’exercice d’imposition 2010;

La réduction d'impôts est accordée pour les dépenses acquittées durant la période imposable. Les factures pour lesquelles cette réduction a été accordée concernent les travaux qui permettent l’amélioration de la performance énergétique par une utilisation plus rationnelle de l'énergie dans une habitation : • dépenses pour le remplacement des anciennes chaudières ou l'entretien d'une chaudière; • dépenses pour l'installation d'un système de chauffage de l'eau par le recours à l'énergie

solaire;

38 Article 145/24 C.I.R. 1992 et 63/11 de l’A.R. du C.I.R. 1992 Loi de relance économique du 07/04/2009

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• dépenses pour l'installation de panneaux photovoltaïques pour transformer l'énergie solaire en énergie électrique;

• dépenses pour l'installation de tout autre dispositif de production d'énergie géothermique; • dépenses pour l'installation de double vitrage; • dépenses pour l'isolation de toiture; • dépenses pour le placement d'une régulation d'une installation de chauffage central au

moyen de vannes thermostatiques ou d'un thermostat d'ambiance à horloge; • dépenses pour un audit énergétique de l'habitation (PAE39). Toutes les conditions à satisfaire pour obtenir ces avantages figurent sur le site web du SPF Economie ou sur le site du SPF Finances40.

5.2.2 Au niveau régional

5.2.2.1 En Région wallonne « Prime 6 » L’arrêté ministériel du 20 décembre 2007 (M.B. du 19 février 2008, p. 10415) jette les bases juridiques de la prime relative aux modalités et à la procédure d'octroi des primes visant à favoriser l'utilisation rationnelle de l'énergie dite « prime 6 ». Qui peut bénéficier de la « prime 6 » ? La « prime 6 » est accordée, dans le cadre du Fonds Energie 2008-2009 de la Région wallonne, à toute personne physique souhaitant construire un logement neuf répondant aux critères de « maison passive » en vigueur dans la région. Entres autres, les « conditions techniques suivantes : www.greentax.be • la perméabilité à l'air du bâtiment est testée au moyen de la méthode de pressurisation par

ventilateur et le taux de renouvellement de l'air doit être de n50 < 0,6 h-1 conformément à la norme NBN EN 13829. Un certificat attestant la conformité doit être fourni en fin de réalisation;

39 Procédure d’audit énergétique 40 Documents de référence : Code des impôts sur les revenus 1992 - Article 145-24 - Réductions pour les dépenses faites en vue d'économiser l'énergie et pour maisons passives.

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• la maison doit être équipée d'une ventilation du type "système de ventilation mécanique contrôlée type D" avec récupération de chaleur au moyen d'un échangeur de chaleur à contre-courant (double flux), répondant aux critères suivants : o l'ensemble du système de ventilation installé doit répondre aux exigences de la

norme NBN D 50 001; o l'installateur doit mesurer, in situ, les débits en sortie et en entrée des différentes

bouches de ventilation afin d'assurer le réglage adéquat de l'installation; o l'échangeur thermique doit avoir un rendement minimum de 85% suivant la norme

NBN EN 308. • La demande annuelle en chauffage et en refroidissement doit être inférieure à

15 kWh/m²/an et calculée suivant la procédure PHPP (Passivhaus Projektierungspaket) en vigueur six mois avant l'introduction de la demande de permis de bâtir. »

La maison doit absolument être bâtie par un entrepreneur enregistré afin d’obtenir l'attestation "Construire avec l'Energie" (cfr http://energie.wallonie.be/fr/construire-avec-l-energie.html) ou le certificat de "Déclaration de qualité de maison passive" pour recevoir la « prime 6 ». Montants Si la maison répond aux différentes obligations et conditions techniques et que le demandeur dispose donc de l'attestation "Construire avec l'Energie" et du certificat de "Déclaration de qualité de maison passive", alors il se verra attribuer une prime de 6.500 euros. Attention, un certain budget est alloué par le gouvernement de la Région wallonne pour cette prime ; l’enveloppe budgétaire n’est pas infinie. La Région se doit, alors, de prévenir sa population de l’imminence du tarissement de celle-ci, et ce, par différentes voies : publication au Moniteur belge, parution dans les médias ainsi que sur le site internet de la Région wallonne. Résumé

Investissement Montant Neuf/Rénovations

Construction d’une maison unifamiliale passive

6.500 euros N

Cumul La prime 6 n'est pas cumulable avec les primes "d’isolation thermique d'une maison unifamiliale neuve" (prime 5) et "d’installation d'un système de ventilation avec récupérateur de chaleur" (prime 7), car celles-ci sont déjà intégrées dans le montant. Néanmoins, le cumul est possible avec d'autres primes portant sur d'autres travaux. Pour connaître avec précision les primes provinciales et communales qui peuvent être cumulées avec la prime 6 de la Région wallonne, il faut absolument s’adresser aux provinces et communes concernées.

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Le cumul de cette prime avec les avantages fiscaux (fédéraux) est donc tout à fait envisageable, mais spécifique à l’endroit où les travaux sont entrepris. Autres primes Le vade-mecum « Primes et informations sur l’habitat » (Bouygues Immobilier, 2009) nous renseigne sur les primes dans sa partie consacrée à la Région wallonne. Dans la division énergie, un grand nombre de primes liées à l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments sont présentées. Notons par exemple : - les primes à l’isolation : isolation du toit, des murs et du sol, remplacement des simples

vitrages par des doubles vitrages…; - les primes liées à l’installation d’appareils utilisant les énergies non conventionnelles

(installation d’une chaudière au gaz naturel basse température ou à condensation ou d’une chaudière biomasse; installation d’une pompe à chaleur pour le chauffage de l’eau chaude sanitaire; installation d’un système de ventilation avec récupération de chaleur; installation d’une unité de cogénération; installation d’un système de panneaux solaires photovoltaïques (plan Solwatt, etc.);

- les primes liées à la réalisation d’un audit énergétique ou d’une thermographie, etc; - l’action MEBAR (aide à l’investissement-énergie pour les ménages à revenus modestes). L’enveloppe budgétaire de ces primes n’est pas infinie. Le tableau 5.1 ci-dessous montre les limites budgétaires établies pour les années 2008 et 2009. Lors de l’entretien avec Monsieur Gregoire, Directeur de la DG04, nous avons pu apprendre que 70.000 demandes d’éco-primes avaient été enregistrées cette année (mais seulement une dizaine pour les maisons passives, en revanche des projets vont débuter !!), alors qu’elles avaient été estimées à 40.000. Un feuilleton budgétaire a été nécessaire afin de débloquer des moyens nécessaires et de renflouer le fonds. (voir également pages 44-45).

Tableau 5.1 Tableau montrant les limites budgétaires établies en Région wallonne pour les années 2008 et 2009 (Projet d’actualisation du Plan pour la maîtrise Durable de l’Energie PMDE en Wallonie à l’horizon 2020).

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Le « Projet d’actualisation du Plan pour la maîtrise Durable de l’Energie PMDE en Wallonie à l’horizon 2020 » (édition du 12 mars 2009) reprend d’ailleurs en ses chapitres 6 et 7 (intensification de la politique URE) des stratégies (actions 49, 50 …) ambitieuses et des objectifs concrets en matière de performance énergétique : - Pour le résidentiel : toutes les nouvelles constructions devront être des maisons passives et la consommation moyenne du parc des logements existants devra être réduite de 20%. - Pour le tertiaire : tous les bâtiments neufs de moins de 1000m² devront être passifs en chaud comme en froid. Au plus tard en 2020, tous les bâtiments neufs de plus de 1000 m² devront être passifs en froid et de manière robuste par rapport à d’éventuels apports supplémentaires de chaleur par des équipements électriques. Par ailleurs, la consommation de ces bâtiments ne devrait pas dépasser un niveau « basse énergie ». Au plus tard en 2020, la consommation globale du parc des bâtiments construits avant 2005 devrait avoir baissé de 20% par rapport à 2007.

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5.2.2.2 En Région Bruxelles-Capitale « Prime B10b » Bâtiments passifs ou basse énergie La prime « B10b » s’inscrivant dans le cadre des primes « Energie 2009 » est une prime énergie octroyée par la Région de Bruxelles-Capitale aux citoyens investissant dans des travaux de réalisation d'une construction neuve ou d'une reconstruction ("habitation passive") ou de rénovation ("habitation basse énergie"). Cette prime s’adresse aux propriétaires, usufruitiers, nus-propriétaires et locataires d’un logement individuel (maison unifamiliale ou appartement) situé en Région de Bruxelles-Capitale dans le cadre de l’encouragement régional pour les bâtiments passifs/basse énergie. Le montant de cette prime est calculé sur la base de la "surface-plancher" : - pour les logements dont la superficie est inférieure à 150m², la prime est

de 100 euros/m²; - au-delà de 150 m², la prime au mètre carré n’est plus que de 50 euros/m², avec un montant

maximal de 200.000 euros pour cette prime (Cf. « règle des minimis »). Le budget de la Région de Bruxelles-Capitale pour cette prime B10 n’est pas infini non plus. Un mécanisme similaire à celui de la Région wallonne est donc mis en place pour prévenir les citoyens bruxellois. La B10 n’est pas cumulable avec les primes suivantes :

- prime B1 : isolation du toit ; - prime B2 : isolation des murs ; - prime B3 : isolation du sol ; - prime B4 : placement de vitrage isolant ; - prime B8 : ventilation mécanique avec récupération de chaleur.

En effet, ces avantages sont déjà intégrés dans la prime B10, toutefois, elle est cumulable avec d’autres primes Energie régionale. Il serait également important de se renseigner auprès des autorités communales. Evidemment, comme en Région wallonne, cette prime est cumulable avec les réductions fiscales (fédérales) si toutes les conditions de construction d’un habitat passif sont réunies.

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Autres primes Nous avons déjà mentionné les primes B1, B2, B3, B4 et B8 qui font partie des primes liées à l’isolement de l’habitation, mais il existe aussi des primes : - pour la rénovation du logement (prime Energie de l’IBGE); - pour la réduction des dépenses de chauffage de 30 à 40 % (prime pour l’installation d’une

chaudière au gaz basse température (HR+) ou à condensation (HR TOP), pour l’installation d’une pompe à chaleur, pour l’installation d’une régulation thermique etc.) ;

- pour l’emploi d’énergie solaire (non polluante et gratuite), c'est-à-dire pour l’installation d’un système photovoltaïque de production d’électricité ou pour l’installation d’un chauffe-eau solaire (50% du montant avec maximum 3.000 euros) ;

- pour l’audit énergétique PAE (temporairement invalide suite à des lacunes juridiques qui seront sous peu rectifiées par la publication d’un nouveau texte réglementaire par le gouvernement bruxellois) ;

- pour l’utilisation d’appareils jusqu’à 50 % moins énergivores (prime à l’achat d’un réfrigérateur A++, etc.) (maximum 150 euros).

5.2.2.3 Comparaison des primes accordées en Région de Bruxelles-Capitale et des primes

de la Région wallonne Les primes accordées en Région de Bruxelles-Capitale sont plus ou moins similaires à celles consenties en Région wallonne, les montants et les conditions d’obtention varient néanmoins. Le tableau 5.2 montre une synthèse comparant les primes bruxelloises et wallonnes. Si l’on regarde la section « Isolation », on remarque : - une différence importante pour l’isolation du toit : en Région de Bruxelles-Capitale, le

montant de l’aide est de 20 euros du m². Par contre en Région wallonne, le montant n’est que de 4 euros du m², si les travaux sont effectués par un particulier wallon et de 8 euros, si ceux-ci sont effectués par un entrepreneur enregistré (mesure prise pour augmenter le dynamisme économique de la région) ;

- pour le remplacement des vitrages, en Région de Bruxelles-Capitale, les primes vont de 20 à 30 euros par m² en fonction des conditions techniques alors que, en Région wallonne, la prime s’élève à 25 euros par m² ;

- pour le système de ventilation mécanique avec récupération de chaleur, 50% de la facture avec un plafond à 3000 euros est pris en compte par la Région de Bruxelles-Capitale, par contre, en Région wallonne, 75% de la facture est pris en compte, mais le plafond n’est que de 1.500 euros.

On note donc des différences importantes de montants et d’exigences entre ces deux régions.

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Tableau 5.2. : Comparatif des montants et pourcentages accordés par la Région de Bruxelles-Capitale et par la Région wallonne pour la réalisation de travaux visant l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments, (extrait de « Tu bâtis, je rénove », (juin 2009) – N° 250, pages 113-117 : Primes énergétiques version 2009)

56

5.2.2.4 En Région flamande Rappelons que la proposition de mémoire introduite en février 2007 visait principalement les Régions bruxelloise et wallonne, mais, dans un souci d’être complet, nous faisons aussi mention de la Région flamande de manière plus succincte. La Région flamande n’offre pas véritablement de primes pour les constructions passives. Toutefois, depuis 2009, une réduction de 40% du précompte immobilier est automatiquement appliquée pour les habitations passives et les habitations à très basse consommation d’énergie (niveau E ≤ 40). Vu l’absence de primes spécifiques pour les habitations passives à son niveau, la Région accorde une prime de 500 euros pour l’isolation des toitures via l’agence flamande de l’énergie (VEA). En fonction de la superficie isolée et pour autant que les travaux soient effectués par une entreprise agréée, cette prime peut être complétée par une intervention de « Wonen Vlaanderen » allant jusqu’à 500 euros supplémentaires. (Courrier du bois, page 30 n°165, 2009). Le site flamand de la maison passive41 explique également que les gestionnaires de réseau d’électricité (Netbeheerders : Eandis par exemple) offrent des primes (i) pour la construction de nouveaux bâtiments (jusqu’à 3.800 euros en fonction de l’indice E) mais également (ii) pour la rénovation passive de maisons existantes (jusqu’à 2.000 euros ). Ces avantages diffèrent suivant les cinq distributeurs d’énergie. A ce panel d’avantages s’ajoutent également, comme pour les autres régions, des mesures communales et provinciales pour favoriser les mesures en faveur des économies d’énergie. Des explications sont reprises dans la brochure représentée ci-dessous mais on y conseille bien de prendre contact avec les administrations spécifiques pour de plus amples renseignements (à jour !). (exemples : TURNHOUT offre un avantage de 6.000 euros pour la réalisation d’une maison passive certifiée, et HOEILAART, 2.000 euros, mais rembourse également les frais occasionnés par la demande de certification) Il y a lieu d’ajouter également que cette Région a créé la « premie voor niet-belastingbetalers » afin de compenser le fait que ces personnes ne peuvent bénéficier de l’avantage fédéral (intervention des 40%). Par cette mesure sociale, la Région compense le fait que cette classe sociale ne peut profiter des avantages fédéraux.

41 http://www.passiefhuisplatform.be/index.php?col=-welkom&doc=faq&Ing=nl

57

Bien qu’il existe une brochure « Premies voor energiebesparing in Vlaanderen », il nous est difficile de réaliser une liste exhaustive des primes octroyées, nous conseillons au lecteur intéressé de consulter directement l’aide informatisée qui est mise à sa disposition au nord du pays. Lorsque nous allons sur le site internet http://www.energiesparen.be/subsidies/, puis sur « Zoek uw subsidie », nous obtenons la fenêtre suivante : tableau 5.3. Nous devons alors choisir une commune, définir si nous sommes un particulier, une entreprise, une école, un gouvernement local, une association ou un client-ELIA. Cette méthodologie utilisée par le « Vlaams Energieagentschap » rend difficile les comparaisons, mais simplifie énormément la recherche pour l’habitant qui, généralement, est déjà fixé dans une commune ou un groupe de communes.

58

Tableau 5.3. Comment trouver les subsides accessibles en Région flamande en utilisant le site http://www.energiesparen.be/subsidies/.

59

Ensuite, quand le tableau 5.3 est rempli, nous cliquons sur « zoeken » et nous obtenons les renseignements suivants (tableau 5.4).

Tableau 5.4. Listes des subsides pour l’amélioration de la performance énergétique pour une commune flamande

(http://www.energiesparen.be/subsidies/). Les subsides sont classés en fonction des catégories mentionnées dans le tableau 5.3 et répartis en subsides accordés par le gouvernement fédéral, par le gouvernement flamand ou par les opérateurs de réseau de distribution d'électricité. Un site similaire a été développé pour la Région wallonne (http://energie.wallonie.be/fr/aides-primes-energie-region-wallonne.html?IDC=6358). Il fonctionne de la manière suivante : vous indiquez que vous êtes un citoyen, une PME, un indépendant; ensuite, vous indiquez le type de travaux que vous souhaitez réaliser ou le type de prêts possibles et vous obtenez la liste des primes qui vous sont potentiellement accessibles.

60

Après avoir demandé confirmation à l’administration flamande (VEA), il s’avère qu’il n’existe pas de prime spécifique liée à la maison passive. Malgré tout il existe : - des primes « Energie » pour l’isolation du toit, pour les certificats verts pour le placement

de panneaux photovoltaïques, même pour les personnes qui ne paient pas d'impôts; - une réduction de 40 % du précompte immobilier pendant 10 ans pour des habitations à très

faible consommation d’énergie/maisons passives (sur la base du Niveau E, au maximum E40);

- une prime alternative pour les personnes qui ne paient pas ou peu d’impôts; - des subsides pour les logements des agences de location sociales (les agences de location

sociales peuvent recevoir des subsides si elles effectuent des investissements économiseurs d'énergie dans les logements qu'elles gèrent).

5.2.3 Les primes provinciales Les administrations provinciales peuvent octroyer au maître d’ouvrage un certain nombre de primes (par exemple : une prime pour les systèmes d’évacuation séparés, pour l’installation d’une tête de douche économique, subvention pour maison passive,...). Le montant de la prime varie d’une province à l’autre. La revue « Tu bâtis, je rénove » de juin 2009 dévoile que la prime accordée pour un chauffe-eau solaire varie de 400 euros en Province de Luxembourg à 750 euros dans le Brabant Wallon. Prenons pour exemple la Province de Luxembourg. Selon certaines conditions d’obtention et les règles de cumul, les habitants de cette province peuvent bénéficier des primes « énergie » de la Région wallonne et des primes de la Province de Luxembourg sans oublier les éventuelles primes communales (voir les tableaux 5.5 et 5.6 extraits du site internet www.greentax.be).

N° Descriptif Montant Neuf/Réno

1 Isolation du toit A partir de 4euros/m²

Max.: 10.000euros R

2 Isolation des murs A partir de 25euros/m²

Max.: 10.000euros R

3 Isolation des

planchers A partir de 25euros/m²

Max.: 10.000euros R

4 Double vitrage A partir de 40euros/m²

Max.: 10.000euros R

5 Isolation d'une

maison unifamiliale A partir de 1.500euros

Max.: 2.500euros N

61

6 Maison passive Forfait : 6.500euros N

7 Ventilation 1.500euros

Max.: 75% ou 1.500euros N&R

8 Chaudière gaz à condensation ou

basse température

A partir de 300euros Max.: 12.500euros

N&R

9 Chauffe-bain /

générateur d'eau chaude

A partir de 75euros Max.: 12.500euros

N&R

10

Aérotherme / générateur d'air chaud / appareil

rayonnant

A partir de 12,5euros/kw Max.: Variable

N&R

11 Pompe à chaleur eau

chaude sanitaire Forfait : 750euros N&R

12 Pompe à chaleur

chauffage Forfait : 1.500euros N&R

12 Pompe à chaleur

combinée chauffage-eau chaude

Forfait : 2.250euros N&R

13 Chaudière biomasse A partir de 1.750euros Max.: 50% ou 15.000

N&R

14 Régulation thermique

A partir de 10euros Max.: 10.000euros

R

15 Audit énergétique 60%

Max.: 360euros ou 600euros R

16 Audit par

thermographie 60%

Max.: 200euros ou 700euros N&R

18 Cogénération /

Micro-génération 20%

Max.: 15.000euros N&R

19 Panneaux

photovoltaïques 20%

Max.: 3.500euros N&R

Tableau 5.5 Primes de la Région wallonne (www.greentax.be).

62

Chaudière biomasse 20%

Max.: 750euros N&R

Pompe à chaleur 20%

Max.: 750euros N&R

Régulation thermique 30%

Max.: 250euros N&R

Poêle à bois 50%

Max.: 500euros N&R

Luxembourg

Chauffe-eau solaire Forfait : 400euros N&R Tableau 5.6 Primes énergie de la Province de Luxembourg (www.greentax.be)

5.2.4 Les primes communales Quelques exemples de primes communales sont présentés ci-dessous : - La commune de Neufchâteau octroie une prime communale pour l’installation de panneaux

solaires, pour l’installation d’une citerne à eau de pluie, ainsi que pour d’autres investissements « écologiques ».

Voici un extrait du texte : « Art.1 : Une prime unique par habitation de 150 € est octroyée à toute personne physique, y compris celle qui a la qualité de commerçant ou exerçant une profession indépendante, faisant installer des panneaux solaires (thermiques ou photovoltaïques) sur une maison unifamiliale non publique située sur le territoire de la commune, et ce, dans les mêmes conditions d’agréation que celles imposées par l’arrêté ministériel du 20 décembre 2007 pour la prime régionale. »

- La commune d’Etterbeek à Bruxelles (où j’habite) soutient les citoyens et les entreprises qui

souhaitent s’équiper de chauffe-eau solaires, panneaux photovoltaïques ou toitures vertes (Figure.5.7).

63

Tableau 5.7. Récapitulation des subsides et incitants financiers de la commune d’Etterbeek (www.etterbeek.be) - L’administration communale de Visé accorde également une prime « construction d’une maison passive unifamiliale » de 1.000 euros et une prime pour les constructeurs ayant obtenus la mention « construire avec l’énergie » d’un montant de 500 euros (www.maisonbelle.be ).

5.2.5 Les primes des gestionnaires de réseau (fournisseurs d’énergie par exemple) A l’instar de l’administration publique, les gestionnaires de réseau d’énergie peuvent allouer des primes dont le montant variera en fonction du niveau de performance énergétique E42. Le site internet www.isoterra.be présente en fait une synthèse des primes dont un extrait est repris ci-dessous : « Récapitulatif des primes destinées aux ménages pour les nouvelles constructions, chez Eandis (sur la base du niveau E) :

• jusqu’à 3 800 € (4 100 € avec chauffe-eau solaire) pour une habitation; • jusqu’à 2 000 € (2 300 € avec chauffe-eau solaire) pour un appartement;

Récapitulatif des primes destinées aux ménages pour une habitation existante, chez Eandis : • 2 000 € pour la rénovation d’une habitation selon le principe de la maison passive; • 700 € pour la rénovation d’un appartement selon le principe de la maison

passive ».

42 E ou Ew en Région wallonne est le niveau de consommation d’énergie primaire d’un bâtiment. C’est le rapport calculé par la procédure PEB, entre la consommation caractéristique annuelle d’énergie primaire du volume protégé et une consommation caractéristique annuelle d’énergie de référence.

64

5.2.6 Conclusion sur l’étude des primes Certes, la Belgique dispose d’un très large éventail des primes; chaque niveau de pouvoir en propose. L’harmonisation de primes n’est certainement pas à l’ordre du jour43, la compétition entre les Régions étant très importante surtout au niveau politique. Une Région est fière de pouvoir dire qu’elle fait mieux que sa voisine et les politiques aiment annoncer que, grâce à eux, tel ou tel avantage est accordé aux citoyens. Il suffit de se rappeler la dernière campagne électorale régionale de juin 2009 pour s’en convaincre. Mais comment peut-on prétendre que l’une est meilleure que l’autre, alors que : - le montant des primes ne peut être défini qu’au cas par cas. En effet, parmi les critères

définissant le montant de la prime, citons la superficie de l’habitat (surface des parois et des vitrages) et la performance énergétique « E » souhaitée, alors que de l’autre coté de la limite régionale, les critères sont différents (le E bruxellois est calculé différemment que le Ew wallon et les niveaux d’exigence de performance diffèrent également. Actuellement le niveau d’imposition est E90 à Bruxelles et E100 en Wallonie. Des habitations dans les deux régions ne sont plus comparables) ;

- les réductions d’impôts ne fonctionnent évidemment que pour les personnes imposables, par conséquent, les foyers les plus modestes en sont donc exclus ;

- le point faible des « primes énergie » est qu’elles sont tributaires de budgets déterminés. Le budget (fonds spéciaux) en question risque d’être épuisé quand vous ferez la demande de prime ;

- en plus, aux primes régionales s’ajoutent, sous certaines conditions, des primes provinciales et communales. Ceci a pour conséquence que deux maisons identiques dans la même région, mais situées dans des communes différentes peuvent se voir accorder des montants de primes différents !

Les informations transmises par les autorités ne sont pas toujours très claires, les conditions d’obtention sont parfois incompréhensibles et incohérentes. En Région wallonne, il existe des « guichets de l’énergie ». Ma visite à Ottignies afin de me renseigner davantage sur les possibilités et les conditions d’octroi s’est simplement soldée par la réception d’une petite revue accompagnée d’une photocopie des modifications. L’information détaillée et personnalisée est difficile à obtenir. Il est très difficile pour le particulier de savoir quelles primes lui sont accessibles et de ne pas en oublier ! (Il en est de même pour l’installateur, surtout si celui-ci travaille dans plusieurs régions).

43 Cependant, comme les différents niveaux de pouvoir accordent des primes en cascade, il faut toujours s’aligner sur les critères les plus contraignants.

65

Certains interviewés wallons44 ont exprimé également un sentiment d’incompréhension et de frustration. En effet, ils se sont lancés dans des travaux pensant disposer d’une aide de la région sous forme de prime, mais, suite à un problème de « papier » et de « délai », la procédure n’a pas abouti. Les coûts de réalisation par une firme sans bénéficier des éco-primes auront été bien plus élevés que s’ils avaient réalisé les travaux eux-mêmes, d’où frustration ! En Flandre, le logiciel développé et mentionné ci-dessus établit la liste de toutes les primes auxquelles un habitant flamand a droit, et ce, depuis la prime fédérale jusqu’à la prime communale: système simple et efficace et facilement tenu « à jour ». De tels logiciels devraient être développés dans chaque région au bénéfice des citoyens.

5.3 Prêt pour l’investissement Les primes dont il est question dans le chapitre précédent n’arrivent qu’après la réalisation complète des travaux. Certains ménages se voient donc dans l’obligation de contracter un emprunt auprès d’un organisme prêteur afin de pouvoir améliorer la performance énergétique de leur habitat.

44 Interviews réalisées durant le premier semestre 2009 en Brabant Wallon en compagnie d’autres étudiants ULB/IGEAT ayant des sujets de mémoire en rapport avec la performance énergétique des bâtiments.

66

5.3.1. Les prêts bancaires Ce chapitre sur les prêts bancaires va comparer les éco-crédits octroyés par les banques Dexia, Citibank, Fortis et Ethias (Situation valable pour juillet 2009).

Dexia Citibank Fortis Ethias Type de prêt prêt à tempérament prêt à tempérament prêt à tempérament prêt à tempérament

Durée de l'éco crédit

constante de 12 à 120 mois.

constante de 12 à 24 mois

constante de 12 à 120 mois

constante de 12 à 84 mois.*

Montant de l'emprunt

min. 2.500 € max. 20.000 €

min. 2.500 € min. 1.250 € max. 50.000 €

min. 2.500 € max. 50.000 €

Taux annuel effectif global (TAEG)

à p. de 6,30 % à p. de 6,75 %. à p. de 6,50 %. à p. de 5,35 %*

Frais • pas d’inscription hypothécaire,

• pas de frais de dossier/notaire

• aucune information trouvée

• pas d’inscription hypothécaire,

• pas de frais de dossier/notaire

• possibilité d'ajout d’une assurance (décès/invalidité)

• pas d’inscription hypothécaire,

• pas de frais de dossier ou de notaire.

Tableau 5.8 : Tableau reprenant les informations reprises du site http://www.renovation-maisons.be/ et complété par les informations issues des banques elles-mêmes.

* Remarque : les sites internet : http://www.renovation-maisons.be/ et http://www.habitations.be/ ne donnent pas toujours les mêmes taux d’intérêt ni les mêmes durées de remboursement, par exemple : le premier site mentionne les chiffres repris ci-dessus, tandis que le deuxième donne « Durée de l'Eco crédit: Mensualités constantes d'une durée de 12 à 120 mois et Taux annuel effectif global (TAEG) : à partir de 5,75%». Le tableau 5.8 ci-dessus, permet de mettre en évidence les informations suivantes :

- la possibilité d’étalement du remboursement est importante : 1 à 10 ans ou plus encore; - la banque Fortis accorde un prêt à partir de 1.250 euros, alors que ses concurrents ne

l’octroient qu’à partir de 2.500 euros ; - chez Dexia, le montant maximal empruntable est de 20.000 euros, alors que chez Fortis

et Ethias, le plafond est de 50.000 euros. La Citibank ne mentionne pas de plafond ; - le taux annuel effectif global minimal va de 5,35% à 6,75% et varie en fonction de la

durée du prêt. Les ménages aux revenus modestes sont parfois réticents aux prêts bancaires classiques, car l’étalement qui leur est proposé est soit court avec des mensualités de remboursement trop importantes, soit très long avec des intérêts beaucoup plus importants. Pourtant, ces fonds seraient souvent très bénéfiques pour ces familles. Nous verrons dans le chapitre 5.3.3 que les régions ont

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décidé de proposer à ces ménages des prêts préférentiels pour l’amélioration de la performance énergétique de leur logement. Les ménages faisant appel à ces éco-prêts bénéficient des déductions fiscales classiques pour les investissements économiseurs d’énergie et ils peuvent aussi bénéficier de l’éco-prêt vert du gouvernement fédéral (voir chapitre 5.3.2. prêt vert fédéral ci-après).

5.3.2 Le prêt vert fédéral

Le prêt vert est le nouveau dispositif éco-fiscal développé par le gouvernement fédéral qui apporte une contribution importante à la promotion de l’emprunt à moindre frais (Lovens 2009 sur www.lalibre.be) dont l’atout majeur est d’offrir un appui financier immédiat aux ménages, les primes ayant l’inconvénient que le particulier doit régler l’intégralité de sa facture avant de pouvoir bénéficier d’une remise. Il s’inscrit dans le cadre du plan de relance fédérale. En effet, ce prêt est accordé aux propriétaires d’un logement désirant réaliser des travaux visant la réduction des dépenses énergétiques des ménages et, donc, visant des objectifs environnementaux et stimulant l’activité économique. Il est par conséquent temporaire et il n’est valable que pour les personnes ayant contracté un emprunt entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2011. En pratique, l’Etat fédéral promet une réduction du taux d’intérêt de 1,5 %. Ainsi, si vous aviez un taux d’intérêt de 5%, vous ne devriez plus prendre à votre charge que 3,5% des intérêts, si vous respectez entre autres les conditions suivantes :

• les travaux que vous souhaitez effectuer sont repris dans la liste (remplacement des anciennes chaudières, installation d’un système de chauffage solaire de l’eau sanitaire, installation de panneaux photovoltaïques, installation de double vitrage, isolation du toit, des murs et des sols, installation de vannes thermostatiques ou d’un thermostat d’ambiance à horloge, audit énergétique de l’habitation);

• le montant de l’investissement doit être compris entre 1.250 et 15.000 euros par an par personne et par habitation;

• l’emprunteur doit faire la demande d’octroi de la bonification d’intérêt lorsqu’il signe le contrat d’emprunt avec sa banque.

Le solde restant après la déduction du prêt vert peut bénéficier d’une réduction ultérieure d’impôts de 40 % (voir chapitre 5.2.1, Déduction fiscale classique pour les investissements économiseurs d’énergie) et des autres primes mentionnées ci-avant. Un autre avantage du prêt vert fédéral est que les investissements dont le montant dépasse le plafond de remboursement sur une année (par exemple : les réductions d’impôts de 40%) pourront

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être étalés sur les 4 exercices d’imposition suivants (www.renouvelle.org).

Figure 5.9 : Exemple chiffré du mode de fonctionnement du prêt vert (Article 145/29 § 3 CIR 92).

5.3.3 Les prêts sociaux des Régions wallonne et de Bruxelles-Capitale Les ménages aux revenus modestes sont souvent exclus des prêts bancaires (hypothécaires) classiques (5.3.1), pour des raisons de solvabilité jugée insuffisante ou parce que les mensualités du remboursement qui leur sont proposées sont trop conséquentes par rapport à leur pouvoir d’achat. Il leur est donc difficile de rassembler les fonds initiaux nécessaires pour financer les travaux qui leur seraient pourtant d’autant plus bénéfiques. L’éco-prêt de la Région wallonne Les éco-prêts sont apparus en Wallonie très récemment (annonce du lancement du projet par Monsieur le ministre wallon en charge du logement le 19 février 2009, peu avant les élections et sur son site personnel en primeur). Ceux-ci seront accordés par deux organismes « agréés » par le

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gouvernement wallon45 : les Fonds du Logement des Familles nombreuses et la Société wallonne du Crédit social.

L’éco-prêt est un prêt à tempérament ou prêt hypothécaire dont le taux d’intérêt est de 0% afin d’arriver à un triple objectif (http://www.lesoir.be/actualite/belgique/lancement-des-eco-prets-en-2009-02-19-691619.shtml) : • permettre à toutes les personnes d’investir en vue de l’amélioration de la performance; • promouvoir l'activité de la construction. La facture des travaux doit être comprise dans une

fourchette allant de 2.500 et 30.000 euros TVAC. Exclusivement en 2009, le plafond a été augmenté pour atteindre un maximum de 60.000 euros afin de « lutter » contre la crise économique actuelle;

45 Les textes de loi accordant aux Fonds du Logement des Familles nombreuses la gestion des Eco-prêts sont : • Arrêté du Gouvernement wallon du 19 décembre 2008 instaurant les éco-prêts accordés par le Fonds du

Logement des Familles nombreuses de Wallonie (M.B. du 15/01/2009, p. 2552) • Arrêté du Gouvernement wallon modifiant l'arrêté du Gouvernement wallon du 19 décembre 2008 instaurant

les éco-prêts accordés par le Fonds du Logement des Familles nombreuses de Wallonie (M.B. 13/03/2009) • Arrêté du Gouvernement wallon du 23 avril 2009 modifiant l'arrêté du Gouvernement wallon du 19 décembre

2008 instaurant les éco-prêts accordés par le Fonds du Logement des Familles nombreuses de Wallonie (M.B. 19/05/2009)

Les textes de loi accordant à la Société wallonne du Crédit social la gestion des Eco-prêts sont • Arrêté du Gouvernement wallon du 19 décembre 2008 instaurant les éco-prêts accordés par la Société

wallonne du Crédit social (M.B. du 16/01/2009) • Arrêté du Gouvernement wallon modifiant l'arrêté du gouvernement wallon du 19 décembre 2008 instaurant

les éco-prêts accordés par la Société wallonne du Crédit social (M.B. 13/03/2009) • Arrêté du Gouvernement wallon du 23 avril 2009 modifiant l'arrêté du Gouvernement wallon du 19 décembre

2008 instaurant les éco-prêts accordés par la Société wallonne du Crédit social (M.B. 19/05/2009)

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• contribuer au développement durable (en améliorant l’efficacité énergétique des habitations datant d’avant 1996).

La durée de prêt est fixée en fonction des ressources du ménage et de l’âge du demandeur, et la durée maximale de remboursement est de 10 ans. Avant de décrocher un éco-prêt, une expertise immobilière devra être réalisée pour estimer la valeur vénale, évaluer les travaux et les hiérarchiser. Pour bénéficier des éco-prêts, il faut remplir certaines conditions (www.greentax.be) :

- le demandeur doit être majeur et propriétaire du logement qui est sa résidence principale ou le bénéficiaire doit être une personne qui confie ses biens immobiliers en gestion à un organisme à finalité sociale (exemple CPAS);

- le logement doit avoir une valeur vénale (terme qui désigne la valeur de vente de ce bien. Il s'agit du prix que rapporterait la vente de celui-ci dans les conditions normales de vente www.credit-conseil.be/) de maximum 191.000 euros. Ce montant peut être modifié dans certains cas (familles nombreuses ou si l’habitation se trouve dans une zone où la pression foncière est importante);

- les revenus imposables du demandeur ne doivent pas excéder 45.200 euros (+ 2.200 euros par enfant à charge).

Comme pour tout type de prêts, il faut des garanties financières. Dans le cas de l’éco-prêt, une inscription hypothécaire et un contrat d’assurance temporaire sont pris au profit de l’organisme prêteur. Cela paraît logique, mais il est peut-être bon de mentionner que les primes décrites ci-avant sont cédées aux fonds prêteurs; celles-ci seront prises en compte dans l’étalement du remboursement. Prêt vert social en Région bruxelloise L’institut bruxellois pour la gestion de l’environnement (IBGE) en association avec la Coopérative de crédit alternatif (CREDAL) qui soutient les projets sociaux n’ayant pas accès au crédit bancaire en Wallonie et à Bruxelles a développé pour les foyers à bas revenus le « Prêt vert social » (www.greentax.be). Il s’agit :

- d’un prêt à tempérament ou d’une ouverture de crédit, - accordé aux propriétaires occupants, aux propriétaires bailleurs d’une seule habitation

en plus de celle qu’ils occupent, aux bénéficiaires d’un droit réel (soit les usufruitiers, soit les nus-propriétaires) et aux locataires,

- dont le taux d’intérêt est de 0% et

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- qui couvre la charge d'intérêts liée à ce prêt énergie, mais aussi les coûts liés à l'accompagnement personnalisé des demandeurs et les risques de non-recouvrement des sommes prêtées,

- pour un montant maximal de 20.000 euros/habitation/an - et dont la durée est fixée en fonction du montant emprunté.

Les travaux couverts par ce prêt sont les suivants :

- isolation (isolation du toit, isolation des murs extérieurs, isolation du sol, vitrage super-isolant) ;

- chauffage performant (chaudière au gaz à condensation HR TOP, chauffe-eau instantané au gaz) ;

- régulation thermique (vannes thermostatiques, thermostat d’ambiance, sonde extérieure).

5.3.4 Résumé des prêts possibles

On obtient le paiement des primes après avoir acquitté la facture des travaux exécutés par des entreprises enregistrées. Certains ménages sont donc obligés de contracter un emprunt afin de pouvoir améliorer la performance énergétique de leur habitat étant donné qu’ils ne peuvent pas financer directement les travaux avec leurs fonds propres. L’argent nécessaire aux travaux peut être prêté par des institutions bancaires qui établissent « avec vous » le montant, le taux d’intérêt et la durée de remboursement. Ces « éco-crédits » bénéficient des déductions fiscales classiques pour les investissements économiseurs d’énergie et peuvent aussi bénéficier du « prêt vert du gouvernement fédéral ». Le prêt vert est un dispositif fiscal dont l’atout majeur est d’offrir un appui financier immédiat aux ménages. La personne ayant contracté un emprunt, entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2011, pourra jouir d’un droit à une bonification d’intérêts de 1,5% prise en charge par l’Etat. Le solde restant pourra, quant à lui, bénéficier de différentes réductions d’impôts. Les foyers les plus modestes sont réticents à ce type de prêts (l’étalement proposé est soit court avec des mensualités de remboursement trop importantes, soit très long avec des intérêts beaucoup plus importants). De plus, l’organisme bancaire peut refuser de leur accorder un prêt pour des raisons de solvabilité jugée insuffisante. Pourtant, ces fonds leur seraient souvent très bénéfiques. En contrepartie et dans le cadre d’une action sociale, les régions ont décidé de proposer à ces ménages des prêts pour qu’ils puissent quand même œuvrer à l’amélioration de la performance énergétique de leur logement.

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En Région wallonne, ce prêt, appelé « éco-prêt », est accordé par deux organismes : le Fonds du Logement des Familles nombreuses et la Société wallonne du Crédit social. Il s’agit d’un prêt à tempérament ou hypothécaire à taux zéro d’une durée maximale de 10 ans pour l’exécution de travaux, visant à améliorer la performance énergétique du logement, dont le montant de la facture est compris entre 2.500 et 30.000 euros TVAC. En Région de Bruxelles-Capitale, le « prêt vert social », accordé par le CREDAL, est un prêt à tempérament ou une ouverture de crédit à taux zéro qui couvre le montant des travaux plus les coûts liés à l'accompagnement des demandeurs et les risques de non-recouvrement des sommes prêtées. Le montant maximal possible est de 20.000 euros/habitation/an. La durée est fixée en fonction du montant emprunté.

5.4 Synthèse succincte des aides financières en Belgique Différentes aides financières existent en Belgique mais elles constituent souvent un véritable casse tête pour le propriétaire. Comme elles sont souvent cumulables, au travers des aides des différents niveaux de pouvoir, les conditions d’octroi les plus sévères deviennent souvent la règle. Ayant un fort impact politique, elles sont plus ou moins similaires au niveau des montants mais leurs conditions varient parfois fortement d’une région à une autre. Au niveau fédéral, deux réductions d’impôts sont accordées. L’une pour les maisons passives, cette aide rembourse un peu plus que la TVA payée sur les investissements supplémentaires. L’autre pour les « économiseurs d’énergie » s’élevant à 40 % de l’investissement avec un plafond s’élevant à 3600 euros pour 2010. Des réductions de TVA à 6% sont octroyées aux 50.000 euros d’une nouvelle construction et pour les travaux de rénovation. Au niveau régional. La région wallonne a instaurée la prime 6 pour les maisons passives. Elle accorde actuellement une aide de 6.500 euros, mais aussi toute une série d’autres « éco-primes ». La région de Bruxelles-Capitale a instaurée la prime B10b pour les maisons passives ou basse énergie, qui est calculée sur base de la surface plancher. D’autres primes sont également disponibles et/ou cumulables. La région flamande accorde une réduction de 40% du précompte immobilier pour les maisons à très faible consommation d’énergie. De plus, elle accorde une prime pour les personnes non imposables afin de compenser la réduction d’impôts consentie par le fédéral (voir supra). Elle a également développé un logiciel permettant de trouver toutes les primes possibles pour un projet particulier (situé en Flandre). Les autres niveaux de pouvoir que sont les provinces et les communes accordent elles aussi des aides particulières qui varient en fonction des endroits.

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A coté des « éco-crédits » traditionnels qui accordent une réduction d’impôts, le fédéral a instauré le « prêt vert ». Ce prêt vert donne droit à une réduction du taux d’intérêts de 1,5% qui est pris en charge par l’Etat. Pour finir, des fonds régionaux accordent aux plus défavorisés des prêts à taux zéro. Il est aussi très difficile de dire laquelle des régions présente les meilleurs avantages car ceux-ci vont dépendre de beaucoup de facteurs comme la localisation de l’investissement, le degré de performance et la réglementation locale (prescriptions et exigences), les revenus du ménages…

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6. Les aides financières dans les pays limitrophes et leurs spécificités

L’objectif de ce chapitre est de comparer la situation belge avec ce qui se passe dans les pays limitrophes et essayer de voir s’il est possible de trouver quel pays est le plus avantageux (« le paradis fiscal pour la maison passive »).

6.1 En France En France, la consommation d’énergie des bâtiments est responsable de 25% des émissions des GES; c’est la raison pour laquelle le gouvernement a décidé d’agir, entre autres, en favorisant l’utilisation des énergies renouvelables. Le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer, en charge des Technologies vertes et des Négociations sur le climat, est subdivisé en différents départements. Le ministère est représenté au niveau régional par diverses directions régionales. Les enveloppes financières sont déléguées aux régions qui les répartissent entre les différents départements qui les composent. Des organismes (qui sont sous la propre tutelle du ministère de l’Ecologie ou sous tutelle conjointe avec d’autres ministères) ont été mandatés par le ministère pour la réalisation de certaines missions, par exemple l’ANAH46, l’ADEME47. La loi de finance de 2005 a mis en place un certain nombre de dispositions telles que les crédits d’impôts48 en faveur des équipements les plus performants et des équipements qui émettent peu de GES utilisant des énergies renouvelables, ainsi qu’en faveur des matériaux accroissant l’isolation des habitations. La loi de finance de 2006 a permis de renforcer les taux des crédits d’impôts existants et a rendu éligibles de nouveaux équipements. (Vu B, 2008)

46 L’Agence Nationale de l’Habitation (ANAH) est présente dans chaque département et a pour but d’encourager le développement et la qualité du parc de logements privés en accordant des subventions (actuellement elle se concentre sur les foyers les plus modestes). 47 L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) œuvre, dans chaque région de France, à la mise en place des politiques publiques dans les domaines de l'environnement, de l'énergie et du développement durable. 48 Il s’agit d’une disposition fiscale donnant la possibilité aux ménages de soustraire de leur impôt sur le revenu une partie des dépenses engendrées par certains travaux d’amélioration énergétique (isolation, chauffage …) ou par l’achat d’un système de récupération d’eau de pluie à compter de 1er janvier 2007 portant sur leur résidence principale. Ce crédit d’impôts vient en déduction de votre chiffre imposable. Si ce crédit d’impôts est supérieur au montant de l’impôt dû, l’excédent est remboursé au ménage (c’est le cas des ménages qui ne paient pas d’impôt).

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Les différentes aides dans le secteur du logement sont octroyées par les différents niveaux de pouvoir et par les organismes sous tutelle (l’Etat, l’ANAH, l’ADEME, les Régions, les Départements et les Communes).

Le crédit d’impôts en faveur du développement durable

Le « crédit d’impôts en faveur du développement durable », décidé lors du Grenelle de l’Environnement, permet :

- aux locataires, propriétaires ou occupants à titre gratuit d’un logement qui est leur résidence principale et aux propriétaires de logements avec un bail de 5 ans, qu’ils soient imposables ou non, mais qui sont fiscalement domiciliés en France;

- • pour les habitations existantes depuis plus de 2 ans et dont les travaux d’aménagement portent sur :

l’isolation thermique, l’amélioration et la régulation du chauffage (chaudières à condensation, programmateurs…), la pose d’équipements utilisant des énergies renouvelables, l’installation de pompes à chaleur (PAC), le raccordement à un réseau de chaleur ou la réalisation d’un diagnostic de performance énergétique (s’il n’est pas obligatoire) ;

• pour les nouvelles constructions dont les travaux portent sur l’installation d’équipements utilisant des énergies renouvelables, le raccordement à un réseau de chaleur utilisant en majorité les énergies renouvelables ;

- dont la facture a été acquittée entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2012 ;

de déduire de leurs impôts sur le revenu entre 25 et 50 % des coûts (après avoir soustrait les aides et autres subventions), avec un plafond de 8.000 euros pour une personne seule et de 16.000 euros pour un couple, majoré de 400 € par personne à charge. Si les travaux s’étalent sur plus de 5 ans, un nouveau crédit d’impôts est accordé avec les mêmes plafonds. Le tableau 6.1 ci-dessous mentionne les différents taux octroyés pour les différents types d’investissement.

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Investissements bénéficiant du crédit d’impôts Taux au 1er janvier 2009 Panneaux photovoltaïques, éolienne, micro-centrale hydraulique 50 % Appareils de chauffage au bois 40 %

(en 2010, taux de 25 %) Système solaire de chauffage ou de production d’eau chaude.Attention : les éléments doivent avoir été intégrés par le vendeur ou le constructeur.

50 %

Pompes à chaleur pour le chauffage à capteurs enterrés ou air/eau.Attention : les éléments doivent avoir été intégrés par le vendeur ou le constructeur.

40 % (en 2010, taux de 25 %)

Equipements de raccordement à certains réseaux de chaleur 25 % Tableau 6.1 Mentionne les différents taux octroyés pour les différents types d’investissement (http://ecocitoyens.ademe.fr/financer-mon-projet/construction/credit-dimpot-developpement-durable)

Les équipements qui seront installés devront, bien évidemment, répondre à des exigences techniques particulières; le tableau 6.2 ci-dessous montre quelques exemples de conditions techniques.

Equipement Caractéristiques et performances exigées Equipements de chauffage et de fourniture d'eau chaude fonctionnant à l'énergie solaire : chauffe-eau solaire individuel et système solaire combiné

Capteurs solaires thermiques (équipant les systèmes) couverts par une certification CSTBat, Solar Keymark ou équivalente.

Pompes à chaleur géothermique de type eau glycolée / eau

COP ≥ 3,3 pour des températures d'entrée et de sortie d'eau glycolée de 0°C et -3°C à l'évaporateur, et des températures d'entrée et de sortie d'eau de 30°C et 35°C au condenseur.

Pompes à chaleur géothermique de type eau/eau

COP ≥ 3,3 pour des températures d'entrée et de sortie d'eau de 7°C à 10°C à l'évaporateur, et de 30°C et 35°C au condenseur.

Tableau 6.2 Mentionne des exemples de conditions techniques à respecter pour obtenir le crédit d’impôts (http://ecocitoyens.ademe.fr/financer-mon-projet/construction/credit-dimpot-developpement-durable)

Pour plus d’informations, vous pouvez vous adresser à votre centre des impôts ou à un espace Info Energie (au 0810 060 050 ou sur www.ademe.fr).

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Exceptionnellement en 2009 et 2010, les habitations neuves pourront percevoir, en plus du crédit d’impôts, des éco-aides. Si le revenu fiscal du ménage est inférieur à 45.000 euros, alors vous pourrez cumuler ce crédit d’impôts avec l’Éco-prêt (voir ci-après).

Crédit d’impôts sur les intérêts Un crédit d’impôts sur les intérêts d’emprunt plus intéressant est attribué aux logements certifiés « Basse Consommation d’énergie ». Cette mesure est accordée :

- aux propriétaires occupants ou bailleurs, occupants à titre gratuit ou locataires, fiscalement domiciliés en France;

- pour une habitation (maison individuelle ou appartement) certifiée BBC « Bâtiment Basse Consommation » et qui est soit votre résidence principale si vous êtes occupant, soit qui est louée à titre de résidence principale pendant au moins 5 ans si vous êtes bailleur.

Pour un bâtiment classique, le crédit d’impôts sur les intérêts d'emprunt est de 40 % la première année, puis de 20 % les 4 années suivantes. Tandis que pour une habitation certifiée "Bâtiment Basse Consommation 2005", le crédit d’impôts sur les intérêts est de 40 % pendant les 7 premières années.

Investissement bénéficiant du crédit d’impôts Taux au 1er janvier 2009

Intérêts d'emprunt pour l'acquisition d'une résidence principale neuve dont la performance énergétique correspond au label "Bâtiment Basse Consommation 2005"

40 % sur les 7 premières annuités

Tableau 6.3 : Récapitulatif Crédit d’impôts sur les intérêts http://ecocitoyens.ademe.fr/financer-mon-projet/construction/creit-dimpot-sur-les-interets-demprunt

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L’éco-subvention de l’ANAH Dans le cadre du Plan de relance, vous pouvez obtenir l’éco-subvention pour vos travaux de rénovation thermique49 si vous respectez certaines conditions dont les suivantes :

- vous êtes propriétaire de votre habitation ; - les revenus du foyer ne dépassent pas un plafond fixé en fonction du lieu du logement et de

la taille de votre famille ; - votre logement a 15 ans ou plus ; - le montant des travaux doit être compris entre 1.500 euros et 13.000 euros ; - les travaux n’ont pas encore débuté et seront exécutés par des professionnels ; - et vous vous engagez à occuper votre logement comme habitation principale pendant au

moins 6 ans après la fin des travaux.

La subvention s’élève de 20% à 35% du montant des travaux de rénovation thermique et 70% de cette subvention est disponible au démarrage des travaux.

Vous pouvez cumuler cette aide avec le crédit d’impôts de 25% à 50% (même si vous n’êtes pas imposable) et, le cas échéant, avec l’Éco-prêt à taux zéro (selon des conditions techniques particulières). L’ANAH subventionne toutes sortes de travaux, par exemple :

« • Travaux de remplacement et de renforcement des charpentes sous réserve d’une isolation de la toiture;

• Diagnostics techniques (Par exemple : thermique...) s’ils sont suivis des travaux qu’ils ont suggérés;

• Installation de systèmes à usage domestique utilisant les énergies nouvelles ou renouvelables, les énergies insuffisamment exploitées (rejets thermiques, bois, déchets…)

• Réalisation ou réfection de l’étanchéité des pièces humides y compris des revêtements. • Isolation des parois opaques donnant sur l’extérieur ou sur des locaux non chauffés. »

(http://www.anah.fr/les-aides/)

49 « Le ministère travaille sur la réglementation thermique 2012 qui doit remplacer la RT 2005 et permettre une optimisation plus grande encore de l’efficacité énergétique des bâtis. Divers dispositifs d’incitation financière à l’amélioration de l’habitat existant ont permis d’aider à la réalisation d’amélioration thermique des logements. La part de ces financements publics qui ont été consacrés à des travaux de maîtrise de l’énergie peut être évaluée à 2,5 milliards pour 1992, année ayant fait l’objet d’une évaluation. Ces dispositifs comprennent : - Des mesures fiscales dans le cadre de l’impôt sur le revenu des personnes physiques qui sont en partie remplacées par une baisse de la TVA à partir du 15 septembre 1999; - L’amortissement exceptionnel pour les investissements destinés aux économies d’énergie; - La prime à l’amélioration de l’habitat; - Les primes de l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (ANAH); - Les primes à l’amélioration de logements à usage locatif et à occupation sociale (PALULOS). » www.rt2005.com/

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Les aides des collectivités territoriales : primes aux énergies renouvelables Les collectivités territoriales (Régions, Départements et Communes) développent elles aussi, dans le cadre de leur « plan climat », des aides plus ou moins importantes qui sont parfois cumulables avec les aides d’Etat. (Un exemple est repris en annexe 4) Pour obtenir plus d’informations, il est utile de contacter l’Espace Info Energie de votre Région ou Département. L’ADEME et certaines régions subsidient certains projets PREBAT tels que la réalisation de bâtiments à basse énergie.

Encadré : Exemples de primes octroyées par la Région Midi-Pyrénées, en plus des aides

d’état (www.ademe.fr/Midi-Pyrenees/) L’aide à l’achat d’un chauffe-eau solaire individuel (CESI) : Afin de réduire les coûts à l’acquisition (3.000 à 6.000 euros TTC aujourd’hui par appareil installé), des aides publiques incitatives permettent aux particuliers d'acheter plus facilement un chauffe-eau solaire individuel. En 2006, le crédit d’impôts est passé de 40% à 50% . De son côté, la Région a décidé de reconduire son aide en offrant une prime forfaitaire de 600 euros pour l'achat d'un chauffe-eau solaire. L’aide à l’achat d’un système solaire combiné (SSC) : Le recours au chauffage solaire (énergie renouvelable) dans les résidences principales peut donner droit à : . un crédit d’impôts de 50% . une prime forfaitaire de la Région Midi-Pyrénées de 1 500 euros.

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L’aide régionale aux installations collectives :

Types et modalités d'intervention :

(Taux exprimés en % sur l'assiette)

Types d'intervention

Bénéficiaires

Taux d'aide (taux

plafond)

Plafond de l'aide PRELUDDE 2

en Euros

Aide aux études : Diagnostic, Etudes de faisabilité

Tout bénéficiaire

50%

Aide aux investissements :

• Installations solaires thermiques (1)

Bailleurs sociaux (publics et privés) Gestionnaires de

maisons de retraite

Autres maîtres d'ouvrage (dont Collectivités)

Entreprises (2)

70%

50%

70%

Moins de 50 m 2 : 700 euros/m 2 Plus de 50 m 2 : 600 euros/ m 2

Moins de 50 m 2 : 500 euros/m 2 Plus de 50 m 2 : 400 euros/ m 2

Moins de 50 m 2 : 400 euros/m 2 Plus de 50 m 2 : 300 euros/ m 2

• Moquette solaire pour piscines

Collectivités 25%

• Séchage solaire des fourrages

Entreprises agricoles

30%

• Opérations exemplaires (appels à projets)

50%

Accompagnement / animation

60% (3)

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(1) Les demandes de subvention seront examinées seulement si la demande d'investissement s'intègre dans une démarche globale de maîtrise de la demande en énergie et de recherche de l'efficacité énergétique. Pour le neuf, l'aide est conditionnée à l'atteinte soit du label HPE (Haute Performance Energétique) soit de la classe énergétique A ou B définie dans le cadre de l'arrêté du 15 septembre 2006 relatif au diagnostic des performances énergétiques (DPE). Pour l'existant une attention particulière est apportée à la performance énergétique des installations après travaux. Pour la production d'ECS solaire une performance minimum de 450 kWh / m² /an est requise. (2) Pour les promoteurs, subvention limitée à une opération collective de 10 logements maximum par promoteur pour l'ensemble du PRELUDDE 2007-2013. Pour les logements individuels (type pavillon), subvention forfaitaire de 600 € par logement. Les dépenses éligibles pour les entreprises tiennent compte des économies réalisées. (3) Certaines de ces actions pourront être cofinancées à 100 % par les deux partenaires, sous maîtrise d'ouvrage ADEME et/ou Région. Remarque : pour le secteur concurrentiel les taux de subvention respectent les règles de cumul des aides publiques prévues par la réglementation européenne. Cette aide est octroyée sous réserve du maintien des procédures d’aide adoptées par le Conseil d’Administration de l’ADEME et le Conseil Régional Midi-Pyrénées et sous réserve des disponibilités financières. Tableau 6.4 L’aide régionale aux installations collectives en France

Aides du secteur privé Sous certaines conditions, EDF peut accorder des prêts à taux préférentiel pour certains types d’équipement comme par exemple pour l’installation d’une pompe à chaleur.

Prêt bancaire ou prêt écologique : un prêt immobilier avantageux Selon le site internet www.diagnostic-expertise.com:, le prêt écologique est un emprunt immobilier ouvert à tous les particuliers dont le taux moyen est de ~4% (définit par l'économie d'énergie générée par les travaux qu'il finance) accordé pour tous les travaux tendant à accroître les performances énergétiques d'un logement. Un avantage non négligeable de ce prêt est que les travaux financés effectués au sein d'une résidence principale donnent droit à la déduction d'impôts du prêt immobilier.

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Encadré : la Banque populaire (extrait du site internet http://www.banquepopulaire.fr/groupe/p745_FR.htm)

En 2006, le Groupe Banque Populaire lance au plan national le Livret d’épargne CODEVair et le Prêt immobilier écologique PREVair. C’est le premier groupe bancaire à proposer à la fois un mécanisme d’épargne solidaire entrant dans le cadre du développement durable et un prêt spécifique dédié au financement des investissements à caractère écologique.

Le CODEVair est un livret d’épargne monétaire rémunéré, non plafonné, dont la collecte est dédiée au financement de projets de protection de l’environnement.

Le taux de rémunération brut du CODEVair (1,75%) est indexé sur celui du CODEVI avec une minoration de 0,5 point. Ce taux pourra être révisé en fonction de l’évolution du taux réglementé du CODEVI.

Accessible à tous, le fonctionnement du CODEVair est identique à celui d’un livret d’épargne classique (...)

Le PREVair est un prêt immobilier environnement destiné à financer les équipements écologiques sur les projets de construction ou de rénovation de logement individuel ou collectif de particuliers, à usage d’habitation principale, secondaire ou locative. Son taux nominal annuel fixe est de 2,75% (c’est le taux du CODEVair + 1%) et son montant est plafonné à 15 000 euros. Les frais de dossiers sont offerts.

PREVair permet ainsi au client Banque Populaire de concilier économie et écologie, en complément du plan de financement de travaux ou de projet immobilier sur des équipements dédiés aux énergies renouvelables et économisant de l’énergie.

Le lancement du livret d’épargne CODEVair et du prêt immobilier écologique PREVair est la concrétisation de l’engagement du Groupe Banque Populaire pour le développement durable. Cet engagement est déjà relayé par les Banques Populaires régionales. (…)

L’Éco-prêt à taux zéro Cette mesure, prise lors du Grenelle de l’Environnement, est un prêt à taux d’intérêt de 0% accordé :

- aux propriétaires occupants ou bailleurs ou aux sociétés civiles non soumises à l’impôt des sociétés d’un logement construit avant le 1er janvier 1990;

- pour la réalisation de minimum deux des prestations suivantes : l’isolation thermique des toitures, des murs extérieurs, des vitres et/ou des portes donnant sur l’extérieur, l’installation d’un système de chauffage plus performant, d’équipements de chauffage utilisant une source d’énergie renouvelable et l’installation d’équipements de production d’eau chaude sanitaire utilisant une source d’énergie renouvelable;

- effectuées avant le 31 décembre 2013;

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- pour un montant total (les travaux d’économie d’énergie et les frais/travaux associés) de 20.000 euros si vous n’effectuez que deux prestations et de 30.000 euros si vous en réalisez plus de deux;

- dont la durée du remboursement est comprise entre 3 et 10 ans (exceptionnellement, elle peut aller jusqu’à 15 ans avec l’accord de votre banque).

L’éco-prêt est cumulable avec le crédit d’impôts développement durable si le revenu fiscal de votre ménage ne dépasse pas 45.000 euros. Par exemple tiré du site www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/MEP_LOGEMENT_Bdef_cle21e4c1.pdf Votre famille habite une maison individuelle de 100 m² construite dans les années 80 dans la Vienne. Elle est moyennement isolée et chauffée par convecteurs électriques, ce qui la situe en classe énergie E du diagnostic de performance énergétique. Votre facture énergétique est d’environ 270 € par mois. En réalisant un « bouquet » de travaux consistant à remplacer l’isolation des combles par une isolation très performante et à remplacer l’ancien système de chauffage par une pompe à chaleur, vous pouvez diviser par deux la consommation d’énergie de votre maison, soit une économie de 135 € par mois. Le « bouquet » de deux améliorations du premier exemple vous revient à 18 000 €. L’Éco-prêt à taux zéro peut donc financer la totalité des travaux. Sur 10 ans, vos mensualités se montent à 150 €, au lieu de 200 € avec un prêt classique.

Pour plus d’informations, vous pouvez vous adresser à une agence bancaire, à un espace Info Energie (au 0810 060 050 ou sur www.ademe.fr), à l’Agence Départementale de l'Information sur

le Logement (ADIL) ou à l’administration communale française.

6.2 En Allemagne L’Allemagne est un pays fédéral, mais un pays très uni, si bien qu’il existe une grande (presque totale) uniformité entre les aides des Länder (départements). Au niveau fédéral, il n’y a pas de prime comme on le conçoit en Belgique, mais un programme de soutien financier « Finanzierung des energetisch hochwertigen Neuhaus von Wohngebäuden im Rahmen des CO2 Gebäudesanierungsprogramms des Bundes » (Programme de financement pour nouvelles habitations énergiquement performantes dans le cadre du programme fédéral de rénovation immobilière CO2). Il s’agit donc d’une mesure fédérale (Bund) qui est répartie et gérée localement par les départements (Länder), un peu comme en France.

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Au niveau national, la « banque Kfw-Bankengruppe » (www.kfw-foerderbank.de) fixe les conditions d’octroi et supervise les différentes institutions départementales. Il s’agit :

- d’un prêt aux conditions très avantageuses (taux d’intérêt très intéressants : « Finanzierungsanteil/Kreditbetrag : finanziert werden bis zu 100 % der Bauwerkskosten (Baukosten ohne Grundstück)» - traduction selon google : « Part de financement / montant de crédit : On finance jusqu'à 100% des frais d'édifice (des frais de construction sans terrain »);

- mais limité à 50.000 euros qui représentent une « aide » fédérale pour compenser le surcoût initial lors de la construction de maisons basse-énergie ou passives en comparaison avec la construction traditionnelle (il n’existe pas de différence en Allemagne);

- sur une durée allant de 10 à 30 ans; - dont les conditions d’octroi sont donc les mêmes sur l’ensemble du territoire allemand. Le

prêt couvre les travaux de construction, de reconstruction ou de rénovation d’habitations répondant à des critères de performance énergétiques;

- qui est accessible aussi bien aux particuliers (propriétaires, usufruitiers, locataires, …) qu’aux sociétés et

- qui est cumulable avec d’autres avantages fiscaux (par exemple, l’intégration des charges d’un prêt hypothécaire dans la déclaration d’impôts des ménages) ou primes communales (Stadt, Kreis).

Pour obtenir le prêt « Energieeffizient Bauen (153-154) », valable depuis le 1er avril 2009, les niveaux d’exigences doivent être validés par un certificat établi par un expert agréé. Les conditions de remboursement varient, mais sont plus intéressantes que pour un prêt hypothécaire normal et sont mises à jour sur le site des banques (www.kfw.de ou encore www.sikb.de). Ces prêts sont gérés localement par des institutions de crédit agréées (une seule par Land). L’étude détaillée des conditions a montré qu’il n’y avait aucune différence (financière) entre les Länder. Tous les Allemands peuvent donc disposer de la même manière et dans les mêmes conditions du prêt « CO2-Gebäudesanierungsprogramm » fédéral (Bund). Nous avons constaté que les communes (Stadt, Kreis) offraient à leurs habitants des avantages complémentaires qui leur sont, bien entendu, spécifiques. Des exemples ont été recherchés pour les villes de : - AUGSBURG (http://www2.ausburg.de/index.php?id=éé!) propose une prime de

3.500 euros pour une maison passive unifamiliale (6.500 euros pour un immeuble à appartements);

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- HERZOGENAURACH (http://herzogenaurach.de) propose dans son programme « Herzogenauracher Förderprogramm zur CO2 Minderung » une prime de 2.500 euros pour les maisons passives construites dans la commune, à condition que leurs besoins en énergie de chauffage soient inférieurs à 15 kWHr/m² an.

- HEIDELBERG (www.heidelberg.de/) propose l’octroi d’une prime de 10.000 euros par maison unifamiliale passive (ou 70 €/m² pour les appartements passifs) sur présentation d’un certificat de conformité (PHPP).

- WOLFHAGEN (www.wolfhagen.de) différencie ses primes en fonction des critères suivants : - constructions passives neuves (3.500 euros par habitation passive) et - travaux de rénovation dans le cadre de l’efficience énergétique (il s’agit d’une liste

de réalisations et de niveaux d’exigences), par exemple, pour l’isolation des murs extérieurs : 2.000 euros.

Si les avantages fédéraux sont les mêmes dans toutes les localités allemandes, les primes communales varient fortement d’une commune à l’autre. Les exemples ci-dessus montrent clairement les différences de niveaux d’exigence pour l’octroi et les différences de niveaux de primes (de 2.500 à 10.000 euros par maison passive !). Cette situation rend ainsi les comparaisons difficiles. Aucun site internet (comme en Flandre) regroupant les informations pour les habitants n’a été trouvé.

6.3. Aux Pays-Bas Selon le site internet www.passiefhuis.nl, il n’existe aux Pays-Bas aucune prime en faveur des particuliers pour la construction d’une maison passive. La principale raison est que le nombre de personnes bâtissant leur propre maison est peu élevé. La majorité des Néerlandais achètent ou louent leur maison à des sociétés immobilières. Les rares personnes ayant construit leur maison font partie de la classe aisée qui est certainement conscientisée à la problématique énergétique et qui n’a pas besoin de primes. Nous avons pris contact avec le « Stichting Passiefhuis Holland »50 qui nous à signalé :

- qu’en 2008, 80.000 habitations ont été construites et seul un bon millier (environ 1.500 logements) ont été réalisées par des propriétaires privés (les autres par des sociétés immobilières);

- qu’il y a pas de raison d’aider des sociétés d’investissement immobilier ni les gens riches; - et que, donc, les Pays-Bas ne mettraient pas en place une politique de primes comme en

Belgique. 50 Entretien téléphonique du 3 août 2009 avec le Stichting Passiefhuis Holland Postbus 151, 3360 AD Sliedrecht Tel : +31/184 423 342.

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Il existe des primes à l’amélioration de la performance énergétique (par exemple : btw-verlaging en 'groen lenen'). Le site internet www.meermetminder.nl/nieuws est un peu l’équivalent du site internet belge : www.greentax.be

6.4. Au Grand Duché de Luxembourg Le système des subventions Pour la réalisation de projets d'investissements qui ont pour but l'utilisation rationnelle de l'énergie et la mise en valeur des sources d'énergie renouvelables, le Ministère de l'Environnement accorde des subventions aux personnes privées. Par contre, la prime « d'encouragement écologique » pour l'électricité produite à partir de l'énergie éolienne, de l’énergie hydraulique, de la biomasse et du biogaz est, quant à elle, accordée aux personnes privées, aux associations (asbl), aux communes, aux syndicats de communes et aux entreprises. Certaines communes disposent également de programmes de subventions généreux pour les énergies renouvelables (par exemple, pour faciliter les installations d'énergie solaire). En ce qui concerne les nouvelles constructions, les aides financières offertes aux particuliers peuvent atteindre 15 000 euros pour une maison à basse consommation d’énergie, voire même 40 000 euros pour une maison passive avec des équipements techniques tels qu’une pompe à chaleur et des capteurs solaires thermiques. Pour les bâtiments de plus de 10 ans où les potentiels d’économie sont particulièrement importants, des aides financières sont également octroyées pour encourager l’assainissement énergétique. Pour l’assainissement énergétique intégral, le montant de l’aide financière peut atteindre environ 20 000 euros. Des mesures individuelles localisées, telles que l’isolation de parties de l’enveloppe du bâtiment (toiture, façades, fenêtres, sol), sont également encouragées financièrement. A noter que l’assainissement énergétique doit souvent être précédé d’un « conseil en énergie » (audit énergétique équivalent à notre PAE) pour permettre une subvention de l’Etat. Vous trouverez ci-dessous un récapitulatif de certaines primes luxembourgeoises (www.legilux.public.lu). Les tableaux suivants offrent un aperçu des aides financières accordées en vertu du « Règlement grand-ducal du 20 avril 2009 instituant un régime d’aides pour des personnes physiques en ce qui concerne la promotion de l’utilisation rationnelle de l’énergie et la mise en valeur des énergies renouvelables ».

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Tableau 6.5 Tableur des aides financières accordées en vertu du « Règlement grand-ducal du 20 avril 2009 instituant un régime d’aides pour la promotion de l’utilisation rationnelle de l’énergie et la mise en valeur des énergies renouvelables. (www.legilux.public.lu).

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6.5. Au Royaume-Uni

Le gouvernement du Royaume-Uni a réduit le taux de TVA à 5% au lieu de 17,5% pour un certain nombre d’équipements qui favorisent l’efficacité énergétique dans le secteur résidentiel et tertiaire (panneaux solaires, système de contrôle pour le chauffage central, etc.) (Passive On, juin 2007). Les régions offrent des subventions (i) pour des solutions spécifiques, (ii) des mesures d’efficience énergétique, (iii) pour l’ensemble de l’isolation et/ou le changement du chauffage, etc. (avec mention des niveaux de subvention et de leurs conditions).

Le « Programme de Construction à Basse Emission de Carbone » (Low Carbon Buildings Program), financé par le Département du Commerce et de l’Industrie, est une initiative qui promeut la micro génération d’énergie à partir de sources renouvelables dans des constructions résidentielles.

Ce programme est accessible : - aux propriétaires et aux entreprises, - pour les habitations qui présentent une demande en énergie la plus basse possible - et dont le montant de la subvention sera fonction du coût de l’installation. Depuis 2007,

l’enveloppe budgétaire du programme a été augmentée (jusqu’à 26 millions d’euros et plus pour les propriétaires de maisons). (http://www.lowcarbonbuldings.org.uk/how/householders/)

Non loin de Londres, à moins de 20 minutes en train, on trouve le premier village « zéro énergie » appelé la « Beddington Zero Energy Development (BedZED) ». L’architecture de ce projet propose une densification extrême de l’habitat qui permet d’augmenter l’efficacité énergétique. Le BedZED utilise au maximum les matériaux naturels, renouvelables ou recyclables. La moitié des logements sont réservés aux familles à faibles revenus.

89

6.6. Comparaisons succinctes des différents pays En conclusion, tous les pays étudiés montrent une grande sensibilité aux problèmes de consommation d’énergie. Toute une série de mesures sont disponibles à des niveaux très différents et sont souvent cumulables. Deux pratiques sont très intéressantes à relever de par leur simplicité :

- d’une part, le financement très avantageux offert en Allemagne - et d’autre part, la diminution de la TVA telle qu’elle existe au Royaume-Uni.

Ces procédés permettent à la personne souhaitant réaliser des travaux en vue d’améliorer la performance énergétique de son habitat de diminuer les fonds propres nécessaires. Toutefois, ces pays (Allemagne et Royaume-Uni) pourraient réduire le système de primes. En effet, du fait de ces avantages, le coût d’une maison passive tombe au niveau de celui d’une maison traditionnelle. Cela rend ces primes « injustifiées », d’autant plus que ce système est relativement compliqué : par exemple, il est parfois difficile de savoir si l’on a droit à la prime et si l’on n’en oublie pas.

90

PARTIE IV : CONCLUSIONS ET

RECOMMANDATIONS

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7. Conclusions Le but de ce travail consistait à répondre à différentes questions. Il a tout d’abord fallu se poser la question du bien-fondé des maisons passives.

« Pourquoi un particulier construirait-il une maison passive qui coûte au départ plus cher (~15% en moyenne) qu’une maison traditionnelle, pour une même surface habitable ? »

La facture d’énergie d’une maison passive est très basse et n’augmentera que très peu suite aux augmentations prévisibles des prix de l’énergie. La facture d’énergie d’une maison traditionnelle est actuellement élevée et devrait augmenter fortement dans un proche avenir. Des aides publiques importantes sont actuellement accordées pour des réalisations dans le cadre de la recherche d’une meilleure performance énergétique et pour la construction de maisons passives. Ces deux éléments, facture énergétique basse et primes, font de la maison passive, un investissement rentable à moyen et à long terme (voir partie III). La maison passive est « gagnante » car bénéfique d’un point de vue environnemental, dans un contexte économique difficile (économie d’énergie et diminution des émissions de CO2), et d’un point de vue social par la création d’emplois (voir Introduction). La maison passive est rentable économiquement à terme ; le surcoût immédiat peut être atténué grâce aux avantages proposés aux niveaux fédéral, régional, provincial et communal. Les primes et les incitants jouent un rôle subjectif au départ (prise de décision) et réduisent surtout la durée d’amortissement (retour sur investissements). Mais de tout façon, à long terme (ou moyen terme suivant les cas), avec ou sans les primes, la maison passive est rentable. Pour atteindre la réduction de consommation d’énergie dans le secteur du bâtiment fixée dans les plans, des objectifs clairs doivent être définis à temps pour permettre de s’y préparer. Les critères PEB (performance énergétique des bâtiments) sont un excellent outil pour fixer des objectifs pour les nouvelles constructions ; les promoteurs immobiliers et professionnels du secteur doivent ainsi être amenés à réaliser des bâtiments plus performants du point de vue énergétique (voir également Plan Air-Climat et PFDD). Selon le « Projet d’actualisation du Plan pour la Maîtrise Durable de l’Energie PMDE en Wallonie à l’horizon 2020 », dans quelques années et au plus tard en 2020, la Région wallonne aurait l’intention d’imposer que les bâtiments neufs soient des constructions passives ou équivalentes en termes de consommation d’énergie. Divers entretiens ont montré que les autres régions auraient des objectifs similaires.

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La directive européenne 2002/91/CE va bientôt être révisée51. Une des nombreuses options de ce projet de révision est d’imposer, à terme, la construction de maisons passives ou à basse énergie. C’est en effet la seule manière d’œuvrer globalement (au niveau européen) à une meilleure performance énergétique dans le bâtiment, d’y utiliser complètement le potentiel d’économie et de réduire substantiellement les émissions de CO2 (voir Introduction).

Ensuite, il a nous fallu réaliser une synthèse de tous les instruments économiques et financiers mis à la disposition des particuliers pour favoriser l’amélioration de la performance énergétique de leur habitation, en Belgique et dans différents pays européens.

« La Belgique est-elle le paradis fiscal de la maison passive ? »52

Afin de permettre au lecteur de se faire une idée de ce qui se passe dans les pays limitrophes, nous allons d’abord reprendre ci-dessous une synthèse des situations. La Belgique offre: - la déduction fiscale classique pour les investissements économiseurs d’énergie qui

permet de déduire 40 % de l’investissement plafonné à 2.000 euros / an (montant de base qui est indexé tous les ans) ;

- la déduction fiscale sur l’impôt des personnes physiques qui permet de déduire des impôts la somme de 600 euros / an (montant de base qui est indexé tous les ans) sur une période de dix ans ;

- la réduction du taux d’intérêt de 1,5% des prêts bancaires ; - un taux de TVA réduit à 6% pour les rénovations des habitations ; - le fait que les primes et avantages sont cumulables et valables pour la maison passive. La France propose : - le crédit d’impôts sur les intérêts d'emprunt (40 % pour les sept premières années) ; - le crédit d’impôts en faveur du développement durable qui varie de 25% à 50% des

coûts, avec un maximum 8.000 euros pour une personne seule et de 16.000 euros pour un couple, majorés de 400 euros par personne à charge ;

51 Communication Staff Working Document – 13/11/2008 « Proposal for a Recast of the Energy Performance of Buildings Directive (2002/91/EC) : Impact Assessment. 52 Rappelons que : la déduction fiscale est un mécanisme permettant de déduire une somme ou un pourcentage du montant de l’investissement d’un contribuable ; le crédit d’impôts est une mesure fiscale permettant de déduire de l’impôt sur le revenu une partie des dépenses réalisées pour certains travaux d'amélioration portant sur la résidence principale ; l’impôt sur les personnes physiques est un impôt dû par les habitants d’un pays ou qui y sont domiciliés fiscalement ; l’impôt sur le revenu est l’impôt qui frappe l'acquisition régulière des revenus tirés soit de la possession d'un actif soit d'une activité professionnelle.

93

- l’Eco-subvention de l’ANAH et de l’ADEME. Pour rappel, il est à noter que les prêts mis en place par les banques belges et françaises sont semblables hormis que les taux d’intérêt belges sont plus importants que les taux français. Cette différence a été comblée en Belgique par une aide d’Etat (« prêt vert fédéral ») qui permet d’obtenir des taux proches des taux français. En outre, ces deux pays ont créé des prêts à taux zéro, pour les revenus les plus modestes, qui sont parfois exclus des prêts bancaires classiques. En Belgique, ce sont les régions qui en sont les initiateurs et, en France, l’Etat. Le plafond pour accéder au prêt à taux zéro, doit pouvoir être relevé en période de crise économique, comme la Région wallonne l’a fait pour l’année 2009. Toutefois, il y a lieu de mentionner la volonté de la Belgique de développer et de promouvoir une évolution des pratiques et des mentalités vers une citoyenneté responsable, allant dans l’esprit de Kyoto. De ce point de vue, la Belgique fait un excellent travail. L’Allemagne a créé un programme fédéral (Bund/Land) de soutien financier des nouvelles habitations énergétiquement performantes dans le cadre du « programme fédéral de rénovation immobilière CO2» mais limité au surcoût initial théorique (50.000 euros) induit par la construction passive ou basse énergie. Des aides spécifiques et différenciées sont également accordées au niveau Kreis/Communes. L’Angleterre a réduit le taux de TVA à 5% pour un certain nombre d’équipements privilégiant les économies d’énergie dans le secteur résidentiel et tertiaire. Au Pays-Bas, il n’existe aucune prime pour les particuliers pour la construction d’une maison passive, mais il existe des primes pour l’amélioration de la performance énergétique. Au Luxembourg, les aides financières offertes aux particuliers peuvent atteindre 15.000 euros pour une maison à basse consommation d’énergie, voire même 40.000 euros pour une maison passive avec des équipements techniques (SER). Dans chaque pays précité, en plus des mesures nationales, chaque région, province, département et commune offre, à son niveau, des primes et des impositions spécifiques, ce qui ajoute, alors, un niveau de complexité lié à la prise en compte des avantages offerts par ces sous-entités. En conclusion, il n’est pas possible de dire exactement quel pays est le plus avantageux, surtout que la situation change substantiellement entre les régions, les

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départements/Länder/provinces et les communes, ce qui rend la tâche très complexe en matière de comparaison. Il est donc très difficile de dire à vue d’œil, lequel des pays limitrophes est un « paradis fiscal » (c’est à dire, celui qui offre le système le plus avantageux), mais la France et la Belgique sont dans le peloton de tête. Pour avoir une idée exacte, il faudrait comparer en détails les primes, les avantages fiscaux portant sur l’impôt des personnes physiques (situation des ménages), mais aussi sur les impôts fonciers, les réductions de TVA accordées pour l’acquisition d’un logement ou d’un terrain à bâtir, etc. Compte tenu du fait que tout change tout le temps (aucune stabilité dans les primes et avantages fiscaux, d’ailleurs les sites Web et brochures conseillent toujours de s’adresser au donateur pour avoir confirmation des montants et conditions d’obtention), toute conclusion tirée aujourd’hui ne sera plus valable demain.

Pour terminer, nous avons comparé la situation au sein de la Belgique.

« Quelle est la région belge qui accorde les meilleures aides pour promouvoir la performance énergétique ?» Il est aussi très difficile de dire laquelle des trois Régions présente les meilleurs avantages. Chaque niveau de pouvoir propose un très large éventail de primes avec ses propres procédures. L’harmonisation des primes n’est pas à l’ordre du jour. Les procédures administratives sont très compliquées et, si elles ne sont pas appliquées correctement, le citoyen peut se voir refuser l’accès à ces avantages. De plus, les réductions d’impôts sont annuellement plafonnées, les différents formulaires doivent souvent être remplis avant le début des travaux, ce qui peut différer la période d’exécution de ceux-ci.

Mais comment peut-on prétendre qu’une Région est « meilleure » que l’autre, alors que :

- le montant des primes ne peut être défini qu’au cas par cas. En effet, les critères définissant l’octroi d’une prime et le montant de celle-ci sont fonction de critères techniques différents dans chacune des régions (par exemple, la superficie de l’habitat, le niveau de performance énergétique souhaitée…) ;

- sous certaines conditions (telles que le revenu du ménage, le nombre de personnes à charge…), les primes pourront éventuellement être cumulables avec des aides fédérales ;

- aux primes régionales s’ajoutent, sous certaines conditions, des primes provinciales et communales (et éventuellement les gestionnaires de réseaux de distribution). Ceci a pour conséquence que deux maisons identiques dans la même région, mais situées dans des communes différentes, peuvent se voir accorder des montants de primes différents ;

95

- l’attribution des avantages dépend de la situation familiale et des revenus du ménage concerné. En effet, il faut avoir suffisamment de revenus imposables et donc payer suffisamment d’impôts pour bénéficier de la réduction d’impôt de 40%, excepté en Région flamande où une solution est créée avec la « premie voor niet-belastingbetalers » ;

- aux primes « énergie » s’ajoutent également des primes et coûts liés aux critères et contraintes dus aux prescriptions urbanistiques d’une commune, alors que l’habitation située dans une autre commune est soumise à d’autres prescriptions. Parfois le citoyen ne peut accéder à une prime « énergie » en raison de ces mêmes prescriptions locales.

Il est très difficile pour le particulier de savoir quelles primes lui sont accessibles et de ne pas en oublier ! On peut souligner alors l’initiative du site flamand reprenant les avantages commune par commune, initiative qu’il y aurait lieu de reproduire au niveau national.

Au niveau interrégional, la complexité due aux différences entre les prix de l’immobilier, les impôts fonciers, les taxes et éco-primes provinciales et communales ne permet pas non plus de distinguer quelle est la région qui favorise le plus les investissements en faveur de l’efficacité énergétique et la réalisation de maisons « basse énergie » ou passives.

Au vu des réponses aux questions que nous nous sommes posées, il ressort que, dans le contexte actuel, quel que soit le niveau des primes, les bâtiments aux performances énergétiques élevées sont des investissements rentables. Ils offriront toujours de meilleures conditions de vie aux habitants et leur feront réaliser des économies, au moins à moyen/long terme. Les primes et aides fiscales ne sont en fait que des stimulants permettant de diminuer les temps de retour. Vous trouvez au tableau 7 ci-après, un récapitulatif des aides accordées pour la maison passive en Belgique et dans les pays limitrophes.

8. Recommandations et Propositions

Il est remarquable que chaque pays se soit impliqué autant dans l’aide à l’amélioration de la performance énergétique. En effet, les réformes ne cessent de se multiplier pour promouvoir l’efficacité énergétique, mais il est à regretter que les informations transmises par les autorités

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soient parfois contradictoires et que les conditions d’obtention soient changeantes, peu compréhensibles ou souvent « pas à jour »53.

Communication et information. Ce travail soulève quelque peu la question sur l’importance fondamentale des problèmes de communication et d’ordre psychologique dans la décision d’investir ou non dans des maisons passives. Les obstacles pratiques ne jouent qu’un rôle mineur. En effet, ils se réduisent de plus en plus grâce aux primes et incitants fiscaux alloués par les différents niveaux de pouvoirs. Avantages des mesures simples. Deux pratiques sont très intéressantes à relever de par leur simplicité :

- d’une part, le financement très avantageux et uniforme (identique au niveau national) offert en Allemagne ;

- et d’autre part, la diminution de la TVA offerte au Royaume-Uni. Ces procédés permettent aux personnes qui souhaitent réaliser des travaux en vue d’améliorer la performance énergétique de leur habitat (futur ou la rénovation de l’existant), de diminuer directement l’apport de fonds propres initial. Il est urgent de procéder à un sérieux travail de simplification du système d’allocation de primes. Toutes les informations sont à disposition du citoyen, mais il se voit obligé d’effectuer lui-même les recherches et les calculs pour connaître quelle combinaison de primes est, dans son cas, la plus avantageuse. Un logiciel de calcul qui centraliserait toutes les primes et tous les prêts existants dans le pays devrait être créé au niveau fédéral (synthèse personnalisée évaluant les avantages et primes en fonction de la situation des candidats aux primes). Lorsqu’un particulier introduirait ses caractéristiques personnelles (sa localisation, son revenu mensuel, le type de travaux envisagés…), le programme établirait la liste de toutes les primes auxquelles il a droit, et ce, depuis la prime communale jusqu’à la prime nationale (accompagnée des formulaires ad hoc). Ce type de programme existe, dans une certaine mesure, en Région wallonne et en Région flamande. Effets réels dans le temps. Certes, il reste encore un long chemin à parcourir pour parvenir à faire baisser les coûts et à changer les mentalités, afin que toutes les maisons deviennent des maisons à basse consommation énergétique. Rappelons qu’en moyenne la durée de vie d’une habitation (durée entre deux périodes de rénovation) est de 45 ans; la sensibilisation des citoyens étant toute récente, il faudra, au mieux, près d’un demi-siècle pour atteindre un haut niveau de performance énergétique. En effet, il est inconcevable d’imaginer le coût de la destruction et de la reconstruction avec des aides publiques de millions d’habitations. Idéalement, les nouveaux logements devraient être groupés et faire appel aux SER, ce qui permettrait d’atteindre plus facilement les standards des maisons passives

53 A titre d’exemple, ma visite au « guichet de l’énergie » d’OTTIGNIES en vue de préparer ce travail s’est soldée par la réception d’une brochure sur les primes wallonnes mais datant de 2008 ! J’ai reçu, par après, une photocopie des modifications 2009 (rupture de stock). Personne n’a néanmoins pu m’y renseigner sur les primes octroyées par la commune où nous étions ni qui s’en occupait à l’administration communale.

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(basse énergie) et de diminuer le temps de retour sur investissements. Des exemples de « cités écologiques » existent déjà au Royaume-Uni et en Allemagne. Les certificats blancs. L’Europe ne cesse de renforcer son intérêt et ses actions dans le cadre de la recherche d’une meilleure efficacité énergétique. Elle a ainsi élaboré de nouvelles directives à cet effet (notamment la directive sur la promotion de l’efficacité énergétique et les services énergétiques) et publié un livre vert (2006) destiné à revitaliser les initiatives politiques à ce sujet. Le dispositif des certificats d’économie d’énergie dits « certificats blancs » compte parmi les nouveaux instruments soutenant l’amélioration de l’efficacité énergétique. Ce dispositif de certificats négociables devrait compléter les politiques publiques et les mesures existantes (primes, subsides…). Il vise ainsi à favoriser la réalisation des objectifs d’efficacité énergétique actuels et futurs de manière efficiente et contrôlée54. Ce dispositif fait partie intégrante de l’arsenal des instruments économiques, s’inspire de l’expérience des certificats verts (avec la même complexité de mise en œuvre !!) et est destiné à faciliter la mise en œuvre des objectifs en matière d’économie d’énergie. Il a en effet été constaté que les instruments classiques de politiques de maîtrise de l’énergie tels que réglementations, labels, concepts55 favorisant la performance, subventions ou primes ne permettent pas d’exploiter l’ensemble des gisements d’efficacité énergétique ni de quantifier les efforts au niveau résidentiel. L’établissement d’un tel système de certification n’est assurément pas une tâche facile (voir par exemple la certification des bâtiments existants prônée par la directive 2002/91/CE (article 7) et toujours pas transposée dans les trois régions belges), mais il pourrait s’appliquer au secteur résidentiel et accélérer ainsi l’innovation dans les technologies d’économie d’énergie et réduire la nécessité, pour les pouvoirs publics, de subventionner les initiatives privées (primes, aides…). Néanmoins, la mise en œuvre de ce concept, en Belgique, ne sera pas facilitée par le manque de transparence, la structure institutionnelle complexe et donc le manque d’harmonisation et « l’inter- échangeabilité ». Par contre, comme le montre certaines références56, des actions simples comme la promotion des ampoules fluocompactes ont été une réussite en France (Clermont Ferrand) et en Italie. Un petit exemple d’allocation de primes à KOMMEN (D). (www.kommen.nrw.de/ ) Comme nous l’avons vu, les primes accordées sont souvent non proportionnelles à l’effort consenti (l’investissement initial et la performance recherchée). Ainsi, par exemple, en Région bruxelloise, la même prime B10b est accordée forfaitairement pour la réalisation de bâtiments passifs ou basse énergie. La ville de Kommen, en Allemagne, a mis au point un système de bonus innovant; les techniques et choix opérés sont crédités de points (bonus) et l’intervention financière communale est fonction du nombre de points acquis (plus on est performant, plus la prime est élevée, ce qui

54 Ce dispositif nécessite un système d’évaluation et de contrôle des consommations d’énergie réalisées par l’augmentation d’efficience et non pas d’autres facteurs (changement de la situation familiale, météo,…). 55 Exemple le concept wallon : « Construire avec l’Energie » www.energie.wallonie.be 56 Projet « EuroWhiteCert » supported by Intelligent Energy Europe.

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motive réellement le maître de l’ouvrage à en faire plus). Ce système, très simple (voir annexe 7), devrait servir d’exemple également dans nos communes.

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