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1953 Année XX!Ve Jaargang JURISPRUDENCE RECHTSPRAAK OMTRENT DU LOUAGE D'OUVRAGE WERK- EN DIENSTVERHURING REVUE TIJDSCHRIFT DE VOOR DROIT SOCIAL SOCIAAL RECHT ET DES EN VAN DE TRIBUNAUX DU TRAVAIL ARBEIDSGERECHTEN Doctrine - Jurisprudence -Législation Rechtsleer- Rechtspraak- Wetgeving DIRECTEURS L.-Th. LÉGER R. GEYSEN La distinction entre employés et ouvriers*) On constate actuellement chez certains ouvners, spécialement chez les jeunes, une propension à vouloir occuper une fonction d'employé subalterne, qui réduit leurs perspectives d'avenir, plutôt que de choisir un métier manuel. qui leur permettrait, en se per- fectionnant, d'accéder aux avantages d'une qualification profes- sionnelle ; d'autres cherchent à tout prix à faire de leurs enfants de petits employés. De même, lorsque des travailleurs, qui au point de vue sécurité sociale ont toujours admis d'être considérés comme ouvriers, reven- diquent tout à coup, à la fin du contrat de travail, la qualité d' em- ployé afin d'obtenir une indemnité de rupture conséquente, certains Conseils de prud'hommes sont enclins à faire droit à cette préten- tion, en admettant par exemple que la loi du 9 juillet 1926 a entendu fixer non seulement la compétence interne des Chambres mais également la qualité du travailleur 1 ). *) Cfr GEYSEN, La distinci6n entre empleados y obreros en la legislaci6n be/ga, dans Derecho del trabajo (Buenos Ayres), 1949, p. 502. 1 ) Voir note 10.

La distinction entre employés et ouvriers*) · La distinction entre employés et ouvriers*) On constate actuellement chez certains ouvners, spécialement chez les jeunes, une propension

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  • 1953 Année XX!Ve Jaargang

    JURISPRUDENCE RECHTSPRAAK OMTRENT DU LOUAGE D'OUVRAGE WERK- EN DIENSTVERHURING

    REVUE TIJDSCHRIFT DE VOOR

    DROIT SOCIAL SOCIAAL RECHT ET DES EN VAN DE

    TRIBUNAUX DU TRAVAIL ARBEIDSGERECHTEN Doctrine - Jurisprudence -Législation Rechtsleer- Rechtspraak- Wetgeving

    DIRECTEURS

    L.-Th. LÉGER R. GEYSEN

    La distinction entre employés et ouvriers*)

    On constate actuellement chez certains ouvners, spécialement

    chez les jeunes, une propension à vouloir occuper une fonction d'employé subalterne, qui réduit leurs perspectives d'avenir, plutôt

    que de choisir un métier manuel. qui leur permettrait, en se per-

    fectionnant, d'accéder aux avantages d'une qualification profes-

    sionnelle ; d'autres cherchent à tout prix à faire de leurs enfants de petits employés.

    De même, lorsque des travailleurs, qui au point de vue sécurité

    sociale ont toujours admis d'être considérés comme ouvriers, reven-

    diquent tout à coup, à la fin du contrat de travail, la qualité d' em-ployé afin d'obtenir une indemnité de rupture conséquente, certains

    Conseils de prud'hommes sont enclins à faire droit à cette préten-tion, en admettant par exemple que la loi du 9 juillet 1926 a entendu

    fixer non seulement la compétence interne des Chambres mais également la qualité du travailleur 1).

    *) Cfr GEYSEN, La distinci6n entre empleados y obreros en la legislaci6n be/ga, dans Derecho del trabajo (Buenos Ayres), 1949, p. 502.

    1) Voir note 10.

  • -2-

    Comment ces tendances peuvent-elles s'expliquer ? La cause profonde n'est-elle pas la différence de statut fixé par la loi ?

    L'importance pratique de la distinction entre employé et ouvrier

    réside surtout dans le délai de préavis à observer pour mettre fin au contrat et éventuellement le montant de l'indemnité due en cas de non-observation de ce délai.

    A l'égard de l'ouvrier, la loi du 1 0 mars 1900 (art. 19, § 2) laisse en principe la liberté aux parties de fixer la durée du préavis

    suivant leurs convenances et les nécessités de l'entreprise, pourvu

    que les obligations soient réciproques. Il n'y a lieu à préavis que si le règlement d'atelier l'exige. Conséquences de l'inobservation du

    préavis : débition d'une indemnité égale à la moitié du salaire cor-respondant à la période de préavis ou à la partie de cette période qui reste encore à courir, avec maximum d'une semaine, à moins qu'un taux plus élevé ne soit fixé par l'usage (art. 22).

    A l'égard des employés, la loi du 7 août 1922 (art. 12) impose

    en tout cas un préavis. S'il s'agit d'un congé donné par le patron,

    le délai de préavis est de 30 jours, lorsque les rémunérations ne

    dépassent pas 500 francs par mois (chiffre non adapté depuis 1929,

    de sorte que la disposition ne trouve actuellement plus d'application

    en fait) ; 90 jours, lorsqu'elles dépassent 500 francs par mois. Le

    délai sera de 6 mois pour les employés qui sont demeurés au service

    du même patron pendant 10 années. Si le congé est donné par

    l'employé, les délais sont réduits de moitié. La partie qui rompt

    rengagement sans juste motif ou sans respecter les délais fixés à l'article 12 est tenue de payer à l'autre partie une indemnité égale au traitement en cours correspondant soit à la durée du délai de préavis, soit à la partie de ce délai restant à courir (art. 15).

    Pour les employés supérieurs, dont la rémunération dépasse

    72.000 francs par an, le préavis ou l'indemnité est, soit en rapport

    avec l'importance et la durée des fonctions et les appointements

    (4 mois à 2 ans), soit calculé d'après le préjudice réellement subi 2). En cas de maladie, la loi de 1922 assure à l'employé un mon-

    tant pouvant atteindre la rémunération d'un mois ; la loi de 1900

    n'accorde, à l'ouvrier, aucune faveur de ce genre. Au point de vue de la prescription, sa nature (présomption de

    ') Cfr GEYSEN, Les contrats des travailleurs et les juridictions du travail, n° 1415.

  • -3-

    payement ou extinction d'action), le délai (6 mois ou un an) et le

    point de départ (naissance du droit ou fin du contrat) sont différents selon qu'il s'agit d'un ouvrier ou d'un employé 3 ).

    Parmi les autres conséquences pratiques de la distinction entre

    employé et ouvrier, signalons la détermination du salaire minimum

    légal. Au point de vue des pensions de vieillesse les taux des coti-

    sations varient ; il en est de même des rentes acquises.

    La différence des droits et obligations propres au statut de

    chaque catégorie de travailleurs provient des divergences de nature

    dans la conception sociale régnant au sujet de chacun d'eux au

    moment où les dispositions législatives ont été édictées. Peu à peu

    les idées ont évolué : progressivement, à la liberté complète des

    contractants instaurée par la Révolution française qui, en fait, abou-

    tissait à imposer les conditions de l'employeur sous forme de contrat

    d'adhésion, s'est substitué un régime de protection légale destinée

    à limiter la dite liberté.

    Lorsque la loi de 1900 fut élaborée, la différence de niveau

    intellectuel entre la masse ouvrière et la généralité des employés

    était encore relativement accentuée. Depuis lors, certains éléments

    tels que l'instruction obligatoire, le développement de l'enseigne-

    ment technique et l'augmentation du bien-être en général, ont tendu

    à niveler petit à petit les différences qui existaient au point de vue

    intellectuel et social.

    Alors que la loi de 1900 consacre l'égalité des droits des deux

    parties contractantes, celle de 1922 va plus loin et crée une situation

    de faveur pour l'employé (par exemple préavis de congé et indem-

    nité de rupture réduits de moitié).

    En dehors de certaines différences caractéristiques, ces deux

    formes de travail (intellectuel et manuel) présentent de nombreuses

    analogies.

    La conception qui partageait les citoyens en économiquement

    faibles, pour lesquels l'Etat croyait nécessaire d'instaurer des me-

    sures d'aide et de protection, et économiquement forts semble déjà

    dépassée par les événements, depuis que les mesures de sécurité

    sociale, édictées par l'arrêté-loi du 28 décembre 1944, ont été éten-dues à tous ceux qui sont liés par un contrat de louage de services.

    ') Cfr GEYSEN, op. cit., respectivement aux n°8 1578 et 1564, 1527 et 1521, 1558 et 1553.

  • -,-4-

    Les lois de protection qui primitivement visaient à assurer la sécurité matérielle et morale ont été, par la nécessité des choses, graduelle-

    ment étendues aux employés et aux employés supérieurs (directeurs,

    gérants, ingénieurs, journalistes, professeurs) 4).

    Le critère pour distinguer l'employé de l'ouvrier réside actuelle-

    ment dans la nature du travail. manuel ou intellectuel. et en cas

    d'activité mixte, dans le caractère prédominant de ce travail, sans

    égard à la différence de qualité et d'utilité des prestations, au montant de la rémunération, au mode et à la fréquence du paye-ment (à la semaine, à la quinzaine ou au mois) ou au calcul de ia rémunération (à l'heure, à la journée, à la pièce).

    Il est parfois difficile de discerner si le préposé est employé ou

    ouvrier, si l'élément prédominant du travail est intellectuel ou ma-nuel ·'). Si la discrimination est aisée pour les travailleurs dont l' acti-

    vité est nettement manuelle ou intellectuelle (par exemple l'ouvrier

    manœuvre ou l'employé comptable), les difficultés surgissent, nom-

    breuses et variées, dans les cas limites lorsque la fusion de l'élément

    intellectuel et de l'élément manuel du travail est intime et le carac-

    tère prédominant peu apparent. Ainsi, la jurisprudence et la doc-

    trine sont divisées pour les travailleurs suivants, qui sont considérés

    tantôt comme ouvriers, tantôt comme employés 6 ) : contremaîtres 7 ),

    chefs ouvriers 7 ), chefs d'atelier 7). chefs d'équipe, coupeurs, mar-

    queurs, conducteurs, magasiniers, surveillants, contrôleurs 8 ), rece-

    ') Cfr GEYSEN, Les travailleurs intellectuels et la sécurité sociale (Rev. dr. soc.,

    1948, p. 33). ·') Voir la doctrine et la jurisprudence dans GEYSEN, Les contrats des tra-

    vailleurs et les juridictions du travail, n°' 408 et suivants. ,;) Cfr GE Y SEN, Les contrats des travailleurs, n"" 180, 250 et suivants; L.-Th.

    LÉGER, Recherche de la qualité d'ouvrier ou d'employé (]. L. 0., 1944, p. 161); J. DALEMANS, La loi de 1926 est-elle une loi de compétence ? (]. L. 0., 1937, p. 135); E. DE CUYPER, Contestation sur la qualité d'employé ou d'ouvrier (]. L. 0., 1932, p. 163); A. CHOMÉ, La coordination des lois sociales (]. L. 0., 1929, p. 113); P. BIBOT, Le statut social et légal des employés (]. L. 0., 1937, p. 165).

    ') Cfr P. LAGASSE, Le régime légal des employés est-il applicable aux contre-maUres et chefs ouvriers ? (]. L. 0., 1932, p. 129); E. DE CuYPER, Les chefs ouvriers, etc., sont-ils des employés? (J. L. 0., 1932, p. 161); L.-Th. LÉGER, Le régime applicable aux chefs d'atelier, chefs ouvriers, contremaîtres, est-il celui qui régit les employés ? (]. L. 0., 1931, p. 193).

    ') Cfr. H. BoLDRINI, Le contrôleur de cinéma est-il employé ou ouvrier;> (]. L. O., 1935, p. 33).

  • -S-

    veurs, facteurs des postes, serveurs, vendeurs, infirmiers, garde-ma-

    lades, mannequins, garde-chasse, pilotes 9 ).

    Les anomalies résultant de l'application aux mêmes travailleurs

    de lois différentes sont nombreuses: certains, à la suite de l'arrêt

    de la Cour de cassation du 28 mai 1931 (]. L. 0., 1931. p. 196) interprètent la loi organique des Conseils de prud'hommes du 9 juillet

    1926 comme donnant d'office la qualité d'employé aux coupeurs, contremaîtres, chefs ouvriers, etc. ; d'autres les considèrent comme

    ouvriers 10). La loi de 1900, article 1er. § 2, stipule : cc Les chefs-ouvriers et les contremaîtres sont compris parmi les ouvriers n.

    Dans l'exposé des motifs d'un projet de loi en vue de modifier

    la loi de 1900. l'on peut lire: cc Afin de simplifier ces interpré-n tations déjà si compliquées, le Conseil de prud'hommes d'appel

    n de Liège a décidé que l'on peut être en même temps ouvrier et

    >> employé, employé relativement à la convention, et ouvrier lors-

    n qu'on envisage la pension. La conséquence malheureuse de toutes

    n ces confusions est que d'honnêtes ouvriers sont parfois condamnés

    n à des 4.000 frs, 5.000 frs et 6.000 frs de dommages-intérêts pour n rupture de contrat sans préavis suffisant, parce qu'ils n'ont pas

    n su faire la distinction que jusqu'à présent les techniciens et juristes

    n n'ont su faire n 11).

    Chez certains ouvriers qualifiés (technicien, électricien, méca-

    nicien, chef-cuisinier, typographe), la nature intellectuelle du travail

    est parfois plus prononcée que chez certains employés (garçon de

    bureau, simple copiste ou dactylo). Aux ouvriers sont assimilés les

    serveurs dans les restaurants et débits de boissons (loi de 1926, art. 3, 7°}, tandis que par employés la même loi (art. 4, 3°) entend notamment les simples vendeurs ou vendeuses (dans une boucherie

    par exemple). Pratiquement la différence entre petits employés et certains

    ouvriers spécialisés est moins grande qu'entre petits employés et employés supérieurs. Souvent le salaire d'ouvrier est égal ou même

    supérieur au traitement d'employé, ainsi par exemple celui d'ouvriers

    mineurs ou d'ouvriers du port (débardeurs).

    ') Cfr P. DOHET, Les pilotes de la navigation fluviale (/. L. O., 1932, p. 193). 10

    ) Cfr les références dans GEYSEN, Les contrats des travailleurs, n°• 419, 444, 258, 268 et 290.

    11) Doc. par!. n° 184, séance du 16 mars 1937 (/. L. 0., 1937, p. 134).

  • -6-

    Il n'est donc pas étonnant que le critère, fondé sur la prépon-

    dérance du travail manuel ou intellectuel. pour distinguer les ouvriers

    des employés, ait donné lieu à de nombreuses controverses. Dans 1eur analyse philosophique, les deux genres d'activités,

    manuelle et intellectuelle, tiennent à la nature des choses et c'est en partant d'une idée préconçue que l'on a considéré le travail

    intellectuel comme possédant un caractère de supériorité sur le

    travail manuel. ce qui a amené une désaffection injustifiée à l'égard de ce dernier. Si en eux-mêmes les deux genres d'activités, manuelle

    et intellectuelle, peuvent être considérés comme se situant sur un

    plan différent, cette discrimination n'a plus de base juridique lorsque

    l'on envisage chacune d'elles, non plus in abstracto, mais dans les

    rapports entre employeur et travailleur. A ce point de vue, il y a lieu de faire entrer en ligne de compte uniquement les éléments

    qui constituent une utilité pour l'entreprise ainsi que pour la société

    en général.

    La facilité ou la difficulté de remplacement que certains ont proposée pour distinguer les employés des ouvriers 12) est-elle adé-

    quate ? Elle ne pourrait être un critère pour les différencier. En

    effet, parmi les deux espèces de travailleurs, il y en a qui sont

    facilement et immédiatement remplaçables et qui de même peuvent

    aisément se replacer, par exemple : garçons de courses, garçons

    de bureau, simples copistes ou dactylographes, ouvners manœuvres.

    etc. La collaboration pourrait-elle constituer un critère adéquat de

    discrimination ? 13). En un certain sens, tous les employés et tous les ouvriers sont des collaborateurs du chef d'entreprise. D'autre

    part, il y aura toujours, dans les deux catégories de travailleurs,

    des éléments supérieurs collaborant plus directement avec l'em-

    ployeur : chefs d'équipe, de service ou de division.

    L'idéal serait de ne devoir faire aucune différenciation entre

    12) Cfr W. VEROUGSTRAETE, Les préavis en matière de louage de service,

    spécialement en matière de contrats de travail, dans Rev. dr. soc., 1952, p. 211; ]. MoNTENEGRO BAcA, Criterios para la diferenciaci6n entre empleados y obreros, dans Der. trab. (Buenos Ayres), 1950, .p. 577; M. L. DEVEAL!, cité dans M. D. MONZON, Criterios para la distinci6n entre empleados y obreros, dans Der. trab.,

    1945, p. 473. 13

    ) En ce sens notamment: PETRACCONE, ÜRLANDO, cités dans MoNTENEGRO

    BACA, op. cit., p. 581; contra: J. D. RAMÎREZ GRONDA, El contrato de trabajo, .p. 234.

  • -7-

    ouvners et employés, comme c'est le cas dans la plupart des légis-

    lations étrangères, qui en principe ne connaissent qu'un seul contrat

    de travail, dont les règles s'appliquent aux deux espèces de tra-

    vailleurs indistinctement (Allemagne, Argentine, Brésil, Espagne,

    Etats-Unis, France, Hollande, Italie) 14).

    En Belgique, dans plusieurs domaines, l'unification du champ

    d'application aux travailleurs intellectuels et manuels est déjà réa-

    lisée. Les lois suivantes sont applicables aussi bien aux employés

    qu'aux ouvriers : la loi du 4 août 1930 relative aux allocations fami-liales en faveur des travailleurs salariés ; les lois des 8 juillet 1936 et 20 août 1938 sur les congés annuels payés ; l'arrêté du 26 mai 1945 organique du Fonds provisoire de soutien des chômeurs invo-lontaires, qui organise l'assurance obligatoire en matière de chô-

    mage ; l'arrêté-loi du 21 mars 1945 concernant l'organisation de l'assurance obligatoire en cas de maladie ou invalidité ; la loi du

    24 décembre 1903 sur les accidents du travail et la loi du 24 juillet 1927 sur les maladies professionnelles ; la loi du 16 décembre 1851 sur le privilège du travailleur salarié en ce qui concerne sa rému-

    nération et 1 'indemnité de rupture ; la loi du 18 août 1887 limitant à un cinquième la saisie et à deux cinquièmes la cession de la rému-nération ; la loi du 14 juin 1921 sur la durée du travail, limitée en principe à 8 heures par jour ou 48 heures par semaine, et le sur-

    salaire pour les heures supplémentaires ; l'arrêté royal du 30 mars 1905 sur la santé et la sécurité des travailleurs.

    La qualification professionnelle, fondée sur l'importance des

    fonctions et de l'efficience de l'activité fournie, pourrait en général

    fournir un critère plus juste pour établir la durée du préavis revenant

    à chacun ; la qualification est ordinairement déterminée par les

    11) Cfr Les Novelles, Droit social, t. 1, respectivement aux n°8 302 (p. 489);

    1248 et 351 (p. 495); 1444; 1555; 1767a; 1935 et 399 (p. 500); 2304; 2608; de même au Congo belge, le décret sur le contrat d'emploi s'applique aux employés

    et ouvriers blancs.

    Sur la distinction entre ouvriers et employés, voir M. L. DEVEALI, Lineamentos de derecho del trabajo, p. 283; P. DURAND, Traité de droit du travail, t. Il, n° 34; L. BARASSI, JI diritto del lavoro, t. 1, p. 393; G. MAZZONI, Corso di diritto del lavoro, n° 38; F. PERGOLESI, Diritto del lavoro, p. 106.

    Voir contre la distinction: Fr. WALKER LINARES, G. CABANELLAS, ]. Pozzo,

    cités dans MONTENEGRO 8ACA, op. cit., pp. 577-578; le professeur L. 8ARASSI de Milan considère insoluble le problème de la distinction (op. cit., t. 1, p. 391, note 34); voir encore P. GRECO, JI contralto di lavoro, n° 55 et C. SEGA, La capacità lavorativa, p. 66.

  • -8-

    commissions paritaires qui fixent en proportion de celle-ci les ba-

    rèmes de la rémunération.

    Ainsi on distingue déjà les ouvriers manœuvres, spécialisés et qualifiés.

    On constate actuellement une tendance, manifestée notamment

    par certaines propositions de loi d'initiative parlementaire, à rendre

    obligatoire, en faveur des ouvriers, un préavis d'au moins 2 se-

    maines ; en fait, dans le règlement d'atelier de certaines entreprises,

    il est prévu un préavis de 15 jours à un mois ; déjà la loi du 1er avril 1936 sur les contrats de travail des bateliers impose un préavis mini-

    mum d'un mois en faveur du conducteur de bateau ou d'un matelot

    logeant à bord avec sa famille et de 15 jours pour tout autre engagé (art. 29).

    D'autre part, en ce qui concerne les petits employés, à rému-

    nération modérée (500 francs par mois en 1929, chiffre non adapté

    depuis lors), la loi de 1922 (art. 12) prévoyait un préavis d'un mois

    à donner par le patron, correspondant à 15 jours si le préavis émanait de l'employé.

    Parmi les employés, il est fait une distinction entre les em-

    ployés ordinaires, soumis à la loi de 1922, et les employés supérieurs

    gagnant plus de 72.000 francs par an, non régis par cette loi.

    En général, quelle que soit la catégorie de travailleurs, employés

    ou ouvriers, il existe dans chacune d'elle des travailleurs qualifiés

    et des travailleurs non-qualifiés, dont le montant de la rémunération

    dépend du degré de qualification ou de l'absence de celle-ci.

    Ces distinctions, conditionnant le taux des rémunérations, et

    par conséquent l'importance de l'indemnité, pourraient servir de

    base à la durée du préavis qu'il faudra observer pour mettre fin au

    contrat. Quant à l'assurance-chômage, comme elle est une mesure de

    prévoyance pour garantir au travailleur en toute hypothèse le mini-

    mum vital, elle doit juridiquement et équitablement sortir ses effets

    dès que le travail prend fin : il est illogique et injuste de reculer

    le payement de l'allocation-chômage jusqu'à l'issue d'un procès sur

    l'indemnité de rupture, qui surviendra éventuellement des mois après

    le besoin du minimum vital, ou d'en rendre le payement dépen-

    dant du résultat du litige, car juridiquement l'allocation-chômage

    est due en tout cas en vertu du contrat d'assurance et à raison du

    payement des primes.

  • _C)_

    Dans ces conditions, il conviendrait d'assurer au travailleur en tout cas dès la fin du contrat l'allocation-chômage complétée par

    une indemnité raisonnable de rupture et d'ancienneté.

    Le délai de préavis de 45 jours imposé actuellement par la loi

    de 1922 (art. 12) à l'employé qui veut changer d'entreprise semble trop long à beaucoup d'entre eux, surtout à ceux qui, ayant l'oc-casion d · a'méliorer leur situation, sont sollicités d'entrer immédiate-

    ment, et obligés de payer une indemnité égale à la rémunération de 45 jours, pour reprendre leur liberté. Eu égard à la possibilité de reprendre immédiatement la liberté et de ne pas devoir fournir

    de travail pendant cette période. l'indemnité en cas de rupture

    immédiate injustifiée pourrait être réduite également à la rémuné-ration correspondant à la moitié de la durée du préavis, comme le prévoit l'article 22 de la loi de 1900. Si l'on tient compte des

    avantages procurés par la sécurité sociale, notamment par r assurance

    obligatoire en cas de chômage, la situation pour les employés ne

    subira guère de modification importante au point de vue pécuniaire.

    L'importance de l'indemnité de rupture est devenue, même

    pour les employés, dans de nombreux cas, une charge dispropor-

    tionnée aux avantages qu'on visait, et superfétatoire, spécialement

    depuis la généralisation des mesures de sécurité sociale en 1945,

    et constitue souvent une entrave sérieuse à la reprise de la liberté. En ce qui concerne la durée du préavis à respecter par les

    deux parties pour mettre fin au contrat d'emploi, il faut écarter la conception que les intérêts des employés sont toujours mieux servis

    par une prolongation de la période de préavis. Même pour les em-

    ployés supérieurs, gagnant plus de 72.000 francs par an, les cas

    ne sont pas rares où ils pourraient avoir l'occasion de se replacer

    avantageusement soit pendant le contrat. soit au cours de la période

    de préavis ; dans ces conditions, remployé supérieur obligé par

    exemple à un préavis d'un an (qui est ici réciproque) devra, pour ne pas laisser échapper une situation plus favorable, payer une

    indemnité d'un an pour pouvoir se libérer immédiatement.

    Le système des indemnités trop élevées donne généralement

    naissance à de nombreux procès ; lorsque le travailleur doit les mener, ils lui occasionneront des frais et des pertes de temps, sans

    compter r éventualité de l'insolvabilité de son débiteur au moment où il se trouvera nanti d'un titre exécutoire et ce spécialement lorsque le débiteur sera un petit patron ou une entreprise de peu

  • -10-

    d'envergure et que les montants dus seraient trop élevés. Quant

    aux grandes entreprises, leur service de contentieux les met en

    mesure de connaître et de respecter les délais de préavis obliga-

    toires et d'éviter le payement d'indemnités sans contreprestation.

    Enfin, élément non négligeable, l'employé obligé de procéder

    se trouvera souvent, en sa qualité de demandeur, devant la diffi-

    culté de la preuve à administrer, en cas de contestatio~ au sujet de la réalité et de l'imputabilité de la rupture.

    En s'inspirant de la loi de 1936 sur les congés annuels payés,

    qui repose non pas sur la qualité des bénéficiaires, employé ou

    ouvrier, mais sur le mode de payement (travailleurs payés au mois

    ou à un délai plus court), critère d'application simple dans la pra-

    tique, l'on pourrait adopter le même élément de discrimination pour

    déterminer la durée du préavis ; par le fait même disparaîtraient

    toutes les difficultés résultant de l'absence de critères précis per-

    mettant de distinguer les employés et les ouvriers, ainsi que l'insé-

    curité, nuisible aux travailleurs eux-mêmes aussi bien qu'à leur

    employeur.

    La date à laquelle se font les payements contribuera ainsi à

    fixer le délai auquel chacun peut prétendre, l'époque du payement

    étant laissée par exemple au choix du travailleur. Plusieurs pays

    étrangers ont adopté ce critère dans leur législation, notamment l'Allemagne, l'Angleterre, le Brésil, la Hollande L>).

    Un élément dont il serait juste de tenir compte également, tant

    pour les travailleurs manuels qu'intellectuels, c'est l'ancienneté des

    services qui amènerait à la reconnaissance de la fidélité des tra-vailleurs attachés pendant longtemps à la même entreprise. La loi

    du 7 août 1922 a. commencé, dans son article 12, par récompenser

    les prestations de services lorsqu 'ils ont duré dix ans ; mais ce mode

    de récompense devrait être généralisé et organisé judicieusement,

    en octroyant une prime, indépendante du préavis, accordée même

    si les relations entre parties se sont terminées régulièrement. Ce

    système fonctionne déjà à l'étranger, notamment en Allemagne, en

    Argentine, au Brésil et en Italie 16).

    En tenant compte des possibilités ouvertes par l'application des

    15) Cfr Les Novel! es, Droit social, t. 1, n°' 750-752, 1006, 1490, 2400.

    16) Cfr Les Novelles, Droit social, t. 1. respectivement aux n°8 340 (p, 493);

    1288; 1501 et 2681.

  • -Il-

    considérations ci-dessus développées, l'on pourrait arriver à mettre fin à l'injustice marquée résultant actuellement pour les travailleurs manuels, surtout pour les ouvriers supérieurs dont l'utilité sociale

    atteint un degré plus élevé, de l'hiatus trop prononcé entre les

    deux statuts. L'adoption de critères objectifs pour déterminer le

    délai de préavis et le montant de l'indemnité de rupture, fondés

    par exemple sur le mode de payement complété par l'ancienneté

    des services, permettrait de réduire considérablement les causes de

    procès.

    R. GEYSEN.

    ARBEIDSGERECHT V AN BEROEP TE BRUGGE

    Kamer voor Bedienden - V oorzitter: A. DE BocK

    29-2-1952 O. c.V. Pleiter : Mter CLAES

    1. Treizième mois. - Condi- 1. Dertiende maand. - Voor-ti ons. II. Contrat collectif. - Appli-cabilité. - Conditions.

    l. L'employé doit administrer la preuve que l'employeur a ta-citement, mais réellement et sûre-ment, pris l'engagement de payer, à titre de rémunération, un treizième mois.

    La jurisprudence dans sa grande majorité considère le trei-zième mois comme une libéralité qui n'est pas incluse dans le sa-laire. Il. Concernant la force obliga-toire des décisions des commis-sions paritaires non rendues obli-gatoires par arrêté royal, il faut, lorsque la représentation de l' em-ployeur ex mandato est invo-

    waarden. II. Collectief contract. - T oe-passelijkheid. - Voorwaarden.

    l. De bediende moet het be-wijs leveren dat de werk_gever stilzwijgend de verbintenis heeft aangegaan, werkelijk_ en zeker, tot betaling, ten titel van loon, van een dertiende maand.

    De rechtspraak, in overgrote meerderheid, aanziet de der-tiende maand als niet begrepen in het loon, maar wel als libera-liteit. Il. Nopens de k,westie der bin-dende k,racht van de beslissingen der paritaire comités, moet, bui-ten de afkondiging bij koninklijk_ besluit, indien de vertegenwoor-diging van de werk_gever ex man-

  • -12-

    quée, que le mandat soit établi d'après les règles prévues au su-jet de la preuve en matière ci-vile (art. 1341 C. civ.).

    Du moment que l'employeur n'a pas pris part en personne ou par mandataire spécial à la réu-nion de la commission paritaire, il est sans intérêt de savoir s'il était affilié à une organisation pa-tronale.

    dato wordt ingeroepen, het man-daat worden bewezen volgens de regels van het bewijsrecht in bur-gerlijke zaken (art./341 B. W. B.).

    Voor zover de werkgever niet persoonlijk of door een spe-ciaal daartoe gemandateerde heeft deelgenomen aan de ver-gadering der paritaire commissie, is het zonder enig belang te weten of hij aangesloten was bij zijn patroonsorganisatie.

    Gehoord partijen m hun middelen en besluiten ;

    Gezien het vonnis a quo dd. 19-2-1951 van de W erkrechters-raad te Kortrijk ;

    Gezien de akte van beroep dd. 16-1 1-1951 ; Gezien het exploot tot dagvaarding in beroep dd. 5-12-51 van

    Deurwaarder F. Duc te Kortrijk ;

    Overwegende dat de oorspronkel~jke vordering van huidige

    geïntimeerde ertoe strekte betaling te bekomen van de volgende

    sommen:

    1) 2.974 fr., hetzij 5,5 twaalfden van een dertiende maand, be-rekend aan 5.000 fr.

    2) 600 fr. levensduurtepremie over October, November en De-cember 1950 ;

    Dat oorspronkelijke verweerster, thans beroepster, bij tegeneis

    vorderde geïntimeerde te horen veroordelen tot betaling van een

    som van 500 fr. op grond van het feit dat hij had verwaarloosd een abonnement op de buurtspoorwegen, ten koste van zijn werk-

    geefster, tijdig op te zeggen ;

    Overwegende dat de eerste rechter de betaling van het ge-

    vorderde deel 13• maand heeft bevolen op grond van de over-

    weging dat deze geen liberaliteit zou uitmaken maar krachtens

    de gebruiken zou begrepen zijn in het loon, op grond van de

    volgende elementen :

    a) de uitbetaling door de werkgeefster van een dertiende maand

    aan al de bedienden ;

    b) de regelmatigheid dezer uitbetaling sinds 1945 ;

  • -13-

    c) het aannemen van een onveranderlijke en zelfde grondslag

    tot het berekenen dezer vergoeding ;

    Overwegende dat de eerste rechter vaststelt dat de tegeneis

    van 500 fr. ni et be twist wordt ; Overwegende dat, voor wat de levensduurtepremie aangaat, het

    vonnis a quo vaststelt dat de vordering uit dien hoofde steunt op

    de beslissing der Nationale paritaire commissie dd. 22-11-1950 ; dat het blijkt dat deze beslissing niet werd afgekondgd bij K. B. ; dat

    de eerste rechter aanneemt dat, ingeval appelante aangesloten was bij een patronale organisatie vertegenwoordigd in de paritaire com-

    missie, zij ex mandato zou gehouden zijn de genomen beslissing

    uit te voeren en daaromtrent het bewijs door alle middelen be-

    veelt, door geïntimeerde, oorspronkelijke eiser ;

    A. Betreffende de dertiende maand: Overwegende dat, voor zover daarvan door de wet van 7-8-22

    niet uitdrukkelijk werd afgeweken, de regels van het burgerlijk

    recht de contracten van dienstverhuring beheersen ; dat ingevolge

    art. 1134 Bwb. de verbintenissen de wet uitmaken voor hen die ze hebben aangegaan; dat art. 5 wet 7-8-1922 op art. 1134 Bwb. steunt en bepaalt dat

  • -14-

    5-47, Pas. 1947, 1, 217); dat beroepene klaarblijkend verward heeft tussen het gebruik en

    b) het stilzwijgend akkoord: Overwegende dat het stilzwijgend akkoord datgene is dat cc blijkt

    uit daden, uit gedragingen of gebaren, die voor geen anderen uit-leg vatbaar zijn n (Kluyskens, De verbintenissen, le deel, nr 17) ;

    Dat cc stilzwijgend akkoord >> niet mag worden tegengesteld aan cc schriftelijk akkoord n, maar wei aan cc uitdrukkelijk akkoord n ver-mits dit laatste zowel mondeling als schriftelijk kan tot stand komen als cc negotium n, terwijl in fei te het geschrift alle en belang heeft voor het bewijs van het akkoord (cc instrumentum n) ;

    Dat een uitdrukkelijke wilsuiting echter rechtstreeks, positief en klaar is, cc en geen redenering vergt n, daar waar de stilzwijgende wilsuiting integendeel altijd een redenering, een inductie veronder-stelt ;

    Dat deze wilsuiting nochtans, alhoewel stilzwijgend, werkelijk en zeker moet zijn (De Page, Droit civil, T. lll, nr 523 A) ;

    Dat de door geïntimeerde en door het vonnis a quo aange-haalde feiten niet afdoende bewijs leveren dat appelante stilzwij-gend de verbintenis heeft aangegaan, werkelijk en zeker, tot be-taling ten tite! van loon van een dertiende maand ;

    Dat ingevolge art. 1162 Bwb. deze verbintenis ni et mag worden verondersteld en integendeel zelfs een vermoeden van het tegen-deel voortvloeit uit de volgende gegevens :

    1) in 1946 ontving geïntimeerde herhaaldelijk loonsverhoging, alhoewel een dertiende maand werd betaald, zodat het eenvoudiger ware geweest voor beroepster indien zij opslag wenste toe te kennen, dit rechtstreeks te doen in plaats van onder de vorm van een der-

    tiende maand ; 2) beroepene ontving meer dan het wettelijk voorzien mini-

    mumloon en kreeg verhoging ondanks de regeringsmaatregelen tot blokkage der wedden en !onen ;

    Overwegende dat geïntimeerde ten onrechte meent dat een

  • -15-

    Dat de rechtspraak, in strijd met de bewering van beroepene,

    m overgrote meerderheid de 13" maand aanziet ais niet begrepen m het loon, maar wei als liberaliteit (zie Geysen, A rbeidsrecht-spraak., nr 25 16 tot en met 2529 ; contra: nr 2530 met nota van de auteur) ;

    Overwegende dat het beroep uit dien hoofde dus voorkomt als

    gegrond;

    B. Betreffende de levensduurtepremie : Overwegende dat de rechtspraak geruime tijd verdeeld stond

    nopens de kwestie der bindende kracht van de beslissingen der

    paritaire comité' s ;

    dat de achtereenvolgende arresten dd. 21-12-1950 (Cass. 1• K.), Bulletin des arrêts Mei en ]uni 1951, 1, 267 en dd. 11-6-1951 (Cass. 2" K.) deze betwisting hebben beslecht en als voorwaarde der

    bindende kracht vaststellen:

    1) de afkondiging bij K. B. der beslissing ;

    2) de vermelding op straf van nietigheid in dit K. B. dat het werd genomen op verzoek van de paritaire commissie of één der

    representatieve organisaties ;

    Overwegende dat de eerste rechter ten onrechte de vertegen-

    woordiging van appelante ex mandato aanneemt ;

    Dat het mandaat persoonlijk is en niet overdraagbaar en zijn

    voorwerp moet worden omschreven (art. 1986, 1987 tot en met 1989 BWB.);

    Dat het mandaat moet worden bewezen volgens de regels van

    het bewijsrecht in burgerlijke zaken (art. 1341 BWB.) en geïnti-meerde geen bewijs levert noch aanbiedt van het bestaan van

    dergelijk mandaat ;

    Dat voor zover geïntimeerde niet persoonlijk of door een spe-

    ciaal daartoe gemandateerde heeft deelgenomen aan de vergade-

    ring der paritaire commissie dd. 22-11-50 (quod non), het zonder enig belang is te weten of hij in illo tempore aangesloten was

    bij zijn patroonsorganisatie ja dan niet ;

    Dat het beroep uit dezen hoofde dus eveneens gegrond blijkt

    en het door het vonnis a quo bevolen enkwest nutteloos ;

    Beslissend op tegenspraak. en in laatste aanleg: Om alle hogervermelde en hierbij uitdrukkelijk bevestigde mo-

    tieven;

  • -16-

    Alle verdere besluiten verwerpend ais overbodig of ange-grand;

    Verklaart het beroep ontvankelijk en gegrond en doet het vonnis a quo te niet ;

    Beslissend zoals de eerste rechter had moeten doen verwerpt

    de oorspronkelijke eis van huidige geïntimeerde als ongegrond m al zijn bestanddelen ;

    Rechtdoende op de tegenvordering van oorspronkelijke ver-

    weerster, tegenwoordige appelante, veroordeelt geïntimeerde tot

    betaling aan beroepster van een som van 500 fr., te vermeerderen

    met de rechterlijke intrest, wegens vergoeding voor laattijdige op-

    zegging van het abonnement op de buurtspoorwegen, hiervoren

    nader omschreven ;

    V eroordeelt beroepene tot het gehee! der kosten.

    Note. - Pour le premier point, la décision est conforme à la majorité de la jurisprudence. Cfr Geysen, Les contrats des travailleurs, n°8 1782 à 1785.

    Pour le deuxième point, la décision appliquant strictement les principes n'admet pas le mandat tacite parfois invoqué pour tenter de trouver une base juridique

    permettant d'après ·le droit commun de faire une application des décisions de

    commissions paritaires tout au moins à ceux qui y ont été représentés par leur association. Cfr C. P. App. Bruxelles 13-5-48 et C. P. Alost 4-7-47 (Rev. dr. soc., 1949, pp. 16 et 19, ainsi qÙe C. P. Pâturages 6-5-47 (Rev. dr. soc., 1949, p. '25).

    CONSEIL DE PRUD'HOMMES D'APPEL DE BRUXELLES

    Chambre pour Ouvriers - Président: W. VEROUGSTRAETE

    23-10-1952 - Et. V. c. H. - Plaidants: MMes ]AUMOTTE et ScRÈVE

    Rupture. - Mise en chô-mage.

    L'employeur n'a aucun droit d'imposer à un ouvrier une sus-pension du contrat de travail ; une mise en chômage temporaire suppose l'accord des deux par-ties.

    Verbreking. - lnwerkloos-heidstelling.

    De werk_gever hee/t het recht niel aan een werk_man een schor-sing van het contract op te leg-gen ; een voorlopige in werk.-loosheidstelling vereist het ak.-k.oord van beide partijen.

    Attendu que l'appel est régulier en la forme et qu'aucun

    moyen d'irrecevabilité ne lui est opposé ;

  • -17-

    Attendu qu'en vain l'appelante soutient qu'elle aurait suspendu

    le contrat de travail, et ne l'aurait pas rompu ;

    Qu'elle ne produit à cet égard aucun élément de preuve, que bien au contraire il est établi et reconnu que l'appelante a déclaré

    au fils de l'intimé qu'il n'y avait plus de travail pour lui, ce qui

    équivaut à une rupture du contrat ; Que surabondamment il échet de remarquer que l'employeur

    n'a aucun droit d'imposer à un ouvrier une suspension du contrat d'emploi, et qu'une mise en chômage temporaire suppose l'accord des deux parties ; .

    Attendu que le contrat de travail portait expressément qu'en

    cas de renvoi M. A. H. aurait droit à un préavis de trois mois ; Attendu qu'il ressort de l'ensemble des éléments de la cause

    que l'intention des parties était, qu'en cas de brusque rupture du

    contrat qui portait sur un travail très spécialisé, l'ouvrier bénéficie-

    rait d'une indemnité équivalant à trois mois de salaire ; que c'est donc à bon droit que le premier juge a déclaré fondée l'action de l'intimé ;

    Par ces motifs,

    Le Conseil de prud'hommes d'appel de Bruxelles, Chambre

    pour ouvriers, vu l'article 24 de la loi du 15 juin 1935 sur l'emploi des langues en matière judiciaire, confirme le jugement dont appel

    et condamne l'appelante aux dépens de l'appel.

    Note. - Voir également au sujet de la mise en chômage temporaire les décisions suivantes: C. P. App. Mons, 6-7-51 (Rev. dr. soc., 1952, p. 35), C. P. Verviers, 6-6-52 (Rev. dr. soc., 1952, p. 225) et C. P. Pâturages, 16-10-51 (Rev. dr. soc., 1952, p. 220), ainsi que les notes.

    ARBEIDSGERECHT V AN BEROEP TE GENT

    Kamer voor Bedienden - Voorzitter : A. HACHÉ

    19-5-1952- G. S. c. P.

    Motif grave conventionnel.

    Aucune disposition légale n'interdit de stipuler dans le con-

    Pleiter : Mtcr SM!TS

    Zwaarwichtige reden (Con-ventionele) .

    Geen enk.ele wetsbepaling verbiedt in het bediendencontract

  • -18-

    trat d'emploi les faits qui seront considérés comme motifs graves justifiant le renvoi immédiat, pour autant que l'une des par-ties, en cé faisant, n'ait pas eu l'intention d'éluder les disposi-tions impératives de la loi.

    En pareil cas le juge doit respecter la convention et ne peut que constater la matérialité des faits sans les apprécier autre-ment.

    te bepalen welk,e tek,ortk.omingen zullen beschouwd worden als zwaarwichtige reden die de on-middellijk_e wegzending zullen verrechtvaardigen, voor zov_eel een der partijen daardoor de be-doeling niet heeft gehad de im-peratieve bepalingen van de wet te ontduik.en.

    ln dergelijk_ geval moet de rechter de overeenk,omst toe-passen en enk,el de werk,elijk_heid van de feiten nagaan zonder ze verder te beoordelen.

    Aangezien bij vonnis van 1 5 Maart 1952 van de W erkrechters-raad te Aalst appellante veroordeeld werd tot betaling van 8.277 fr. hoofdens .opzegvergoeding, met de gerechtelijke interesten en de

    kosten ;

    Aangezien appellante tegen dit laatste vonnis hoger beroep

    heeft ingesteld op 3 April 1952 ; dat zij, bij exploot van deur-waarder Jean De Backer te Ninove de dato 11 April 1952, dag-vaarding heeft gegeven aan geïntimeerde om te verschijnen v66r

    de ·w erkrechtersraad in beroep te Gent, kamer voor Bedienden, ter terechtzitting van Maandag 21 April 1952, ten einde over het ingesteld beroep uitspraak te horen doen.

    Het Arbeidshof,

    Gehoord partijen in hun middelen en conclusiën ;

    Gezien de stukken, onder meer het bestreden vonnis van

    15 Maart 1952; Gezien het beroep regelmatig is in de vorm en tijdig werd in-

    gesteld ;

    Aangezien bij schriftelijk vastgestelde overeenkomst de dochter

    van geïntimeerde op 16 December 1948 als verkoopster door appel-lante werd aangeworven ; dat gemelde overeenkomst uitdrukkelijk

    bepaalt welke tekortkomingen zullen moeten beschouwd worden

    als voldoende zwaarwichtige reden om de onmiddellijke wegzending

    zonder voorbericht te wettigen en onder andere de orders van de

    werkgeefster of haar vertegenwoordigers niet te aanvaarden noch

    uit te voeren ;

  • -19-

    Aangezien luidens artikel 5 van de wet van 7 Augustus 1922 op het bediendencontract partijen, behoudens de verbodsbepalingen

    van zelfde wet, vrijelijk de verschillige voorwaarden hunner ver-

    bintenis mogen vaststellen ; dat geen enkele wetsbepaling verbiedt

    in het bediendencontract te bepalen welke tekortkomingen aan de

    overeengekomen verplichtingen zullen beschouwd worden ais zwaar-

    wichtige redenen die de onmiddellijke verbreking van de overeen-

    komst zullen verrechtvaardigen ; dat dit beding dus volkomen

    geldig is, op voorwaarde echter dat partijen of een hunner de

    bedoeling niet hebben gehad de imperatieve bepalingen van ge-

    melde wet te ontduiken, wat ter zake voorzeker het geval niet is

    daar het redelijk is in een inrichting, waar een groot aantal be-

    dienden werkstellig is, niet te dulden dat de bedienden zouden

    weigeren de hun gegeven orders te aanvaarden of uit te voeren ;

    dat gezien de geldigheid van kwestieus beding, de rechter ver-

    plicht is de overeenkomst toe te passen en nog enkel de werke-

    lijkheid van het feit dient na te gaan, zonder het verder te be-

    oordelen;

    Aangezien de werkelijkheid van het feit, door appelhmte in-

    geroepen om de onmiddellijke wegzending te verrechtvaardigen,

    ongetwijfeld vaststaat en de eerste rechter dit trouwens in het

    bestreden vonnis ook vaststelt ; dat immers de onderhoorde getuigen

    bevestigen dat de dochter van geïntimeerde, in aanwezigheid van

    een andere verkoopster en meerdere klanten, weigerde gevolg te

    geven aan een order van een inspectrice en deze verder op vinnige

    en koleirige toon te woord stond, tot wanneer ze verzocht werd

    haar bij de directeur te vergezellen ; Aangezien de reden der onmiddellijke wegzending binnen de

    wettelijke termijn aan geïntimeerde werd betekend.

    Om deze redenen,

    Het Arbeidsgerecht van Beroep te Gent, Kamer voor bedienden,

    recht doende op tegenspraak,... alle tegenstrijdige besluiten ver-

    werpende, verklaart het beroep ontvankelijk en gegrond ; doet

    dienvolgens het bestreden vonnis te niet en doende wat de eerste

    rechter had moeten doen, wijst de oorspronkelijke eis af als on-

    gegrond en veroordeelt geïntimeerde tot de kosten van beide aan-

    leggen.

    Note. - Pour la doctrine et la jurisprudence, vmr Geysen, Les contrats des

  • --- 20 _;

    travailleurs, n°8 1195 à 1203, ams1 que le résumé des décisions judiciaires repro-duit dans Jurisprudence du travail (1922-1948), n°' 1591 à 1604. Voir également la note sous C. P. App. Liège, 9-7-47 (Rev. dr. soc., 1948, p. 44) et celle sous C. P. Ostende, 13-10-50 (Rev. dr. soc., 1952, p. 168).

    CONSEIL DE PRUD'HOMMES D'APPEL DE MONS

    Chambre Mixte Président: R. RocH - 2-12-1952

    M. ]. c. H. D. et E. G. - Plaidants: MMes PIL.ETTE et DEL!ÈGE

    Qualité. - Gérant de sta-tion d'essence.

    Le gérant d'une station d'es-sence est un vendeur dans Te commerce de détail au sens de l'art. 4, 3°, de la loi de 1926 et doit donc être considéré comme un employé.

    Hoedanigheid. Zaak-voerder in benzinestation.

    De zaak,voerder in een ben-zinestation is een verk,oper in de kleinhandel in de zin van art. 4, 3°, der wet van 9 /uli 1926 en moet dus als bediende be-schouwd worden.

    Attendu que, par sentence rendue contradictoirement le 14 oc-

    tobre 1950, le Conseil de prud'hommes d'appel de Mons, chambre

    pour ouvriers, a renvoyé la cause devant la chambre spéciale du

    dit Conseil et à fixé jour à cette fin à l'audience du 18 no-

    vembre 1950 ;

    Attendu que l'expression cc commerce de détail n employée

    dans l'article 4 de la loi du 9 juillet 1926, organique des Conseils de prud'hommes, s'oppose à celle de cc commerce en gros n ;

    Attendu qu'en vertu du contrat avenu entre parties, l'appelant

    était chargé en ordre principal de vendre de l'essence au détail ;

    qu'il était donc vendeur, occupé dans un commerce de détail ;

    Attendu qu'aux termes de l'article 4, 3o, de la loi du 9 juillet 1926, organique des Conseils de prud'hommes, le vendeur occupé

    dans un commerce de détail est un employé ;

    Attendu qu'à tort, le premier juge a renvoyé la cause devant

    la chambre pour ouvriers du Conseil de prud'hommes ;

    Par ces motifs,

    Le Conseil de prud'hommes d'appel, Chambre spéciale ....

    statuant contradictoirement, reçoit l' appél ; met à néant la sen-

  • --21-

    tence rendue contradictoirement le 8 JUin 1950 par la chambre

    spéciale du Conseil de prud'hommes de Mons ; renvoie la cause

    devant la chambre pour employés du Conseil de prud'hommes

    d'appel de Mons, en raison de la qualité des parties ; fixe jour

    à cette fin à l'audience du 6 janvier 1951 ; dépens réservés.

    Note. - On a souvent mis en doute l'utilité de la division des Conseils de

    prud'hommes en deux chambres (ouvriers, employés). En effet, nombreux sont

    les cas où la qualité des parties est douteuse et il suffit pour s'en convaincre de

    considérer les procédures devant la Chambre mixte.

    Dans le cas d'espèce qui a donné lieu à la sentence de la chambre mixte

    du Conseil d'appel rapportée ci-dessus, les plaideurs avaient déjà eu l'occasion

    de discuter de la qualité du travailleur: une première décision, rendue par la

    chambre spéciale du Conseil de première instance, avait considéré que le deman-

    deur, gérant d'une station d'essence, était ouvrier et avait renvoyé l'affaire devant

    la chambre pour ouvriers; cette dernière, statuant au fond, avait jugé de façon

    semblable et débouté le demandeur de l'action qui avait pour objet le paiement

    d'une indemnité du chef de résiliation sans préavis d'un contrat d'emploi. A la

    suite d'un recours contre ces deux décisions, la chambre pour ouvriers au degré

    d'appel avait renvoyé la cause devant la chambre mixte, et celle-ci, examinant

    le problème du point de vue de la compétence, estima, ainsi qu'on a pu le voir,

    que le demandeur •était à classer parmi les employés et renvoya l'affaire devant

    la- chambre pour employés.

    Il n'est pas 'inutile de se rappeler que la décision rendue par la chambre

    mixte n'a -d'effet que pour ,]a détermination de la chambre compétente et non pour

    décider du statut des parties. C'est la chambre de jugement, devant laquelle le

    litige aura été renvoyé, qui, selon la qualité qu'elle attribue aux parties, déter-

    mine la loi qui sera appliquée au fond. Telle est du moins l'opinion la plus

    fréquemment défendue: Geysen, Les contrats des travailleurs, n° 74; Rép. pra-tique de droit belge, V° Conseil de prud'hommes, n° 130; Geysen, jurisprudence

    du travail, n'" 129, 133, 134; C. P. Charleroi, 20-6-30 (]. L. 0., 1931, p. 92); C. P. App. Gand, 18-5-31 (]. L. 0., 1931, p. 210); C. P. Anvers, 10-6-36 (]. L. 0., 1937, p. 81); C. P. Bruxelles, 15-7-47 (]. L. 0., 1948, p. 147). Voir aussi C. P. Bruxelles, 16 avril 1951 (Rev. dr. soc., 1952, p. 217). La question est cependant controversée: comp. C. P. Bruxelles, 10-6-31 (]. L. O., 1932, p. 179); C. P. Bru-xelles, 17-11-31 (}. L. 0., 1933, p. 206): C. P. Bruxelles, 25-11-35 (]. L. 0., 1936, p. 118); C. P. Gand, 26-10-43 (]. L. 0., 1944, p. 26). On rapprochera cette con-troverse de celle qui a surgi au sujet de la portée à reconnaître aux définitions

    par les énumérations des articles 3 et 4 de la loi de 1926 sur les conseils de

    prud'hommes (cf. Geysen, op. cit., n°8 419 et ss.). La chambre mixte a, comme il se devait, résolu la question exclusivement

    par référence à la loi organique sur les conseils de prud'hommes, et plus précisé-

    ment par référence à l'art. 4, al. 3, de cette loi: cette disposition range parmi

    les employés " les vendeurs, étalagistes, surveillants, mannequins occupés dans

    le commerce de détail», cette dernière ex,pression vise seulement à exclure le

    "commerce de gros»· Celui qui est chargé de débiter de l'essence à l'automobi-

  • 22-

    liste, s'adressant au consommateur, ne peut être considéré que comme vendeur

    occupé dans un commerce de détail. Nous ajouterons du reste que dans le litige en question .le demandeur pouvait

    se prévaloir non seulement de l'alinéa 3, mais aussi de l'alinéa 10 visant: "les gérants de succursale ».

    Mais si la solution s'imposait lorsqu'il s'agissait de déterminer la chambre compétente, en aura-t-il été de même lorsqu'il aura été question d'appliquer les règles de fond, et notamment de choisir entre la loi du 7 août 1922 et la loi du

    10 mars 1900 ? Dans la profession de garagiste, on peut opposer deux situations extrêmes:

    D'une part, .le chef de garage ou gérant de garage; sa qualité d'employé ne fait aucun doute: le travail intellectuel (administration, comptabilité ... ) est nette-ment prédominant. De plus, il exerce sur son personnel (si réduit soit-il) un certain pouvoir d'autorité, de direction et de surveillance, considéré comme déter-m;nant par la jurisprudence pour admettre la qualité d'employé: Corn. Bruxelles,

    9-2-23 (Pas. 1923, III, 136); Corn. Liège, 4-12-25 (P. P., 1926, n° 81); C. P. Huy, 3-12-31 (]. L. 0., 1932, p. 171); C. P. App. Liège, 28-3-34 (/. L. O., 1934, p. 201); C. P. Huy, 26-1-39 (]. L. 0., 1939, p. 209). Dans ce sens: Corn. Anvers, 21-6-27 (]ur. Port Anv., 1927, p. 464). D'autre part, le simple gardien de garage, dont les fonctions consistent principalement à placer les voitures, à les laver, à faire la veille de nuit. .. Même s'il lui arrive de faire des livraisons d'essence et d'huile, l'élément manuel de son travail est nettement prédominant. Dans ce sens: C. P.

    Mons, 19-3-38 (]. L. 0., 1942, p. 27) et Rapport Bologne, 23-2-21 (D. P. Chambre 1920-21, n° 133).

    -Mais entre ces deux catégories que de cas intermédiaires et de cas douteux; le gérant d'une station d'essence sera peut-être assez facilement rattaché à la première catégorie.

    Plus embarrassant serait le cas d'un simple préposé à la vente d'essence, sans la qualité de gérant de succursale, comme on en rencontre dans les stations le long des routes. L'élément intellectuel nous semble très réduit: en effet, la

    vente se limite à un seul produit et le travail intellectuel consiste uniquement dans l'encaissement du prix de l'essence.

    Pour la profession de garagiste, les tribunaux belges ne paraissent avoir été

    appelés à trancher que les deux cas cités plus haut. Mais on peut utilement s'inspirer des décisions intéressant des camionneurs-livreurs (employé: Corn. Liège, 24-2-36, ]ur. Liège, 1937, p. 45; ouvriers: C. P. Bruges, 1-12-36, ]. L. 0., 1937, p. 215; C. P. App. Mons, 17-6-39, ]. L. 0., 1942, p. 18); des vendeurs de magasin (employés: C. P. App. Liège, 7-10-42, ]. L. 0., 1943, p. 71; C. P. App. Gand, 8-4-35, ]ur. Fl., 1935, p. 45; ouvriers: C. P. Saint-Josse-ten-Noode, 10-12-26, P. P., 1927, n° 32); des serveurs de restaurants (comp. loi 1926, art. 3, 7°, ouvriers); des magasiniers (employés: C. P. Tournai, 15-10-33, ]. L. 0., 1936, p. 124; ouvriers: C. P. Anvers, 28-12-34, ]. L. 0., 1937, p. 74; C. P. Anvers, 18-11-36, ]. L. 0., 1938, p. 17; C. P. App. Liège, 4-6-41, ]. L. O., 1942, pp. 13 et 14); marqueurs (employés: C. P. Anvers, 17-4-29, ]. L. 0., 1929, p. 160; C. P. App. Anvers, 3-5-43, ]. L. 0., 1943, p. Ill; ouvriers: C. P. Anvers, 2-8-39, ]. L. 0., 1940, p. 12); gardiens et surveillants (corn p. loi 1926, art. 4, 3°; employés: C. P.

    Huy, 3-12-31, ]. L. O., 1932, p. 171; ouvriers: C. P. Charleroi, 6-4-36, ]. L. 0.,

  • -23-

    1936, p. 205; C. P. App. Bruxelles, 11-4-36, ]. L. O., 1937, p. 184; C. P. Huy, 21-1-37, ]. L. 0., 1937, p. 156); distributeurs de prospectus et démarcheurs (ouvriers: C. P. Bruxelles, 25-6-36, ]. L. 0., 1937, p. 48; C. P. Bruxelles, 11-5-39, ]. L. 0., 1939, p. 178); peseur (ouvrier: C. P. App. Liège, 10-12-28, ]. L. O., 1933, p. Ill).

    Dans ces décisions on trouve généralement une analyse attentive des fonctions afin de déterminer la prééminence du travai.! de manipulation ou au contraire de la comptabilité, de la prise de commandes, du maniement de fonds et de la responsabilité.

    J. PIEL.

    CONSEIL DE PRUD'HOMMES DE BRUXELLES

    Chambre pour Employés - Assesseur juridique: R. CALLEWAERT

    19-1-1950- L. c. T. -Plaidant: Me PROVIS

    Congé payé. - Dommages-intérêts.

    Dans le cas où le travailleur quitte son employeur avant d'avoir pris le congé qui lui était dû, le droit au congé payé se transforme en un droit permet-tant de réclamer une indemnité immédiatement exigible.

    Betaald verlof. - Schade-vergoeding.

    W anneer de werk.nemer zijn werk_gever verlaat alvorens het betaald verlof te hebben genoten waarop hij recht hee/t, wordt dit recht omgezet in het recht een schadevergoeding te vorderen die onmiddellijk. eisbaar is.

    Vu la citation du 10 novembre 1949 postulant 2.291 fr. du chef de congé annuel de la période du 12 mars 1948 au 31 mai 1949 ;

    Attendu que la défenderesse expose qu'elle a payé à la de-manderesse en juillet et en octobre 1949 un total de 2.304 francs soit 4 % des salaires cumulés promérités par la demanderesse du 12 mars 1948 au 31 mai 1949;

    Attendu que la défenderesse s'est ainsi acquittée des obliga-

    tion que lui imposait l'article 21 de l'arrêté du Régent du 19 juillet 1949 décrétant qu'cc au moment où le travailleur prend ses vacances, l'employeur lui paie, en outre en supplément et par demi-jour de

    vacances, 1 /48e, 1 /96e ou 1/ 144" du salaire du mois au cours duquel les vacances prennent cours lorsqu'il s'agit respectivement d'em-

    ployés de plus de 21 ans, de 18 à 21 ans ou de moins de 18 ans>>.

  • -24-

    Mais attendu que la demanderesse qui avait déjà pns ses va-

    cances en 1948 réclame actuellement 2.291 fr. en invoquant son droit à un congé pour la période du 12 mars 1948 au 31 mai 1949 ;

    Attendu que la défenderesse prétend que la demanderesse

    ·aurait dû demander de prendre ses vacances pendant qu'elle était

    en serv1ce ;

    Attendu sans doute que la législation organisant les vacances

    des travailleurs a pour but d'assurer aux travailleurs une période

    de repos, au cours de laquelle il leur est interdit d'exercer une

    activité rémunérée, ce que M. Geysen au n° 574 de son traité sur Les contrats des travailleurs résumait en écrivant que le congé

    payé n'est pas seulement un droit, mais un devoir ; qu'il s'ensuit

    comme l'a jugé notamment le Conseil de prud'hommes d'appel de

    Liège le 2-7-1941 (/. L. O. 1943, p. 183) que si l'employé n'a pas utilisé son droit aux congés payés il ne lui est pas dû d'indemnité

    (Conforme: Prud 'h. Brux. 21-2-1949 en cause de la S. A. lmmo-bilaire : >) ;

    Mais attendu qu'une dérogation fut apportée à ce principe par l'article 8 de l'arrêté royal du 14 août 1936 dans le cas où le tra-vailleur quitta son employeur avant d'avoir pris le congé qui lui

    était dû, peu importe qu'il ait cessé de prester ses services de

    son propre fait ou du fait de l'employeur (Paul Horion, Congés

    payés, 1937, n° 523 s.) ; Attendu que cette dérogation se justifie dans le chef du tra-

    vailleur à raison de ce qu'il avait un droit acquis au congé pré-

    cédemment à la rupture de l'engagement qui ne peut donc modifier

    cette situation, et dans le chef de l'employeur à raison de l'im-

    possibilité pour lui d'accorder le congé, avec cette conséquence

    que cette obligation de faire se résout en dommages-intérêts par

    application de l'article 1142 du Code civil. Attendu donc qu'en pareille hypothèse le droit au congé payé

    se transforme en un droit permettant de réclamer une indemnité

    immédiatement exigible (C. P. d'Anvers, 24-3-1937, Rechtsk_undig Week.blad, 1936-37, col. 1578);

    Attendu dès lors que la demande est fondée mais excessive

    en son quantum ; qu'en effet la demanderesse a travaillé en 1948 dix mois soit 230 jours d'activité ce qui lui donne droit à 5 jours de vacances selon l'article 8 de l'arrêté du Régent du 19-7-1949; qu'elle fut en service cinq mois en 1949, soit 115 jours de travail

  • _g_

    effectif, ce qm lui donne droit à 2 jours de vacances, soit au total à 7 jours ;

    Attendu que l'appointement était de 4.160 fr. par mois, soit 139 fr. par jour, en sorte que l'indemnité compensatoire des sept

    jours de vacances qu'elle pouvait exiger s'élève à 7 x 139 = 973 fr. Par ces motifs, le Conseil condamne la défenderesse à payer

    à la demanderesse 973 fr.

    Note. - Pour la doctrine et la jurisprudence voir Geysen, Les contrats des travailleurs et les juridictions du travail, n°' 569 à 584, ainsi que le résumé des décisions judiciaires reproduit dans jurisprudence du travail (1922-1948), n°8 860

    à 875a.

    ARBEIDSGERECHT TE MECHELEN

    Kamer voor Bedienden - Rechtskundig bijzitter : M. DE RIDDER

    26-8-1952 - V. c. D. P.

    Durée déterminée. Forme et preuve.

    Pour un contrat à durée dé-terminée il faut un écrit ; en l'ab-sence d'écrit, il existe un contrat à durée indéterminée avec les conséquences qui en découlent d'après la loi.

    Be paal de du ur. - Bewijs en vorm.

    V oor een contract met be-paalde duur is een geschrift no-dig ; bij ontstentenis van ge-schrift is er een contract voor on-bepaalde duur voorhanden met de wettelijk daaraan verbonden gevolgen.

    Aangezien eiser, bij exploot van rechtsingang van deurwaarder

    L. Coveliers te Mechelen, in datum van 18 Augustus 1952, de veroordeling vraagt van verweerder om hem te betalen de som van

    5000 frank, min de afhoudingen voor de maatschappelijke zeker-

    heid en belastingén aan de bron af te houden ; ...

    Aangezien eiser op 21 J anuari 1952 bij verweerder in dienst trad als bediende, aan een maandloon van 5000 frank ;

    Aangezien eiser op 16 April 1952 ziek werd, en dat deze ziekte,

    waarvan de duur door partijen thans niet bepaald wordt, in elk

    geval minstens 30 dagen duurde ;

    Aangezien, ingevolge artikel 8, eerste lid, der wet van 7 Au-

  • -26-

    gustus 1922 op het bediendencontract, de onmogelijkheid voor de bediende om zijn arbeid te verschaffen, wegens ziekte of ongeval. de uitvoering der overeenkomst schorst ; d.at, volgens zelfde artikel. tweede lid, de bediende, gedurende de eerste 30 dagen van de arbeidsonbekwaamheid, niettegenstaande elke strijdige overeen-komst, het recht behoudt op het door de overeenkomst voorziene loon;

    Aangezien eiser dus terecht zijn maandloon, mits de door hem voorgestelde aftrek, opvordert voor zijn ziekteperiode van 16 April 1952 (begin der ziekte) tot 16 Mei 1952 ; dat de verplichting van de werkgever om dit bedrag te betalen, behoort tot de openbare orde (zie Arbeidsrecht door F. Van Goethem en R. Geysen, blz. 135) ;

    Aangezien verweerder tegen de eis enkel opwerpt dat eiser op 21 ]anuari 1952 bij hem in dienst is gekomen voor een periode van slechts twee maanden, hetgeen mondeling zou zijn overeengekomen, zodat eiser op 16 April daaropvolgend, begindatum zijner ziekte, niet meer in zijn dienst zou geweest zijn, en hij dan ook niets ver-schuldigd is; dat er, volgens verweerder, dus een contract voor een bepaalde duur zou ontstaan zijn, dat reeds zou geëindigd zijn bij de aanvang van eisers ziekte ;

    Aangezien echter in zulk geval de verplichting bestaat het con-tract bij geschrift af te sluiten, op straf van nietigheid (W. R. Ber. Brussel, 10-9-26, ]. T., 1926, hl. 643; W. R. Ber. Luik, 22-4-31, Pas. 1932, li, 107; W. R. Ber. Luik, 1-6-32, /ur. Liège, 1932, 304; W. R. Gent, 24-6-41, /. L. 0., 1942, 125 ; W. R. Ber. Luik, 17-3-43, ]. L. 0., 1943, 209; W. R. Ber. Brussel, 11-5-48,]. L. 0., 1949, 12; W. R. Ber. Luik, 5-1-49, /ur. Liège, 1949, 223; W. R. Ber. Luik, 9-9-51, Rev. dr. soc., 1952, blz. 18, met nota ; Léger et Crokaert, Le contrat d'emploi, 1923, nr 629; Arbeidsrecht, door F. Van Gee-them en R. Geysen, blz. 120, alinea 2 ; Velge, Eléments de droit industriel belge, 1927, nr 232 - nr 250 ; Hou ben, La loi sur le contrat d'emploi, 1934, blz. 20 ; V ande putte, Beginselen van nijverheids-recht, 1938, nr 38; Horion, Législation sociale, 1947, blz. 65, en in Rev. crit. jur. belge, 1949, Il, nr 32 ; Geysen, Les contrats des travailleurs et les juridictions du travail, 1948, nrs 629 en 641 ; Nota van R. G. in Tijdschrift voor sociaal recht en van de arbeidsge-rechten, 1951, blz. 10-11-12 ; Nota van ] . Der claye in hetzelfde tijd-schrift, 1952, blz. 121-124) :.

  • -27-

    Aangezien weliswaar een gedeelte der rechtspraak en der rechts-

    leer voorhoudt clat een bediendencontract voor bepaalde duur zonder

    geschrift mag afgesloten worden (Vred. Saint-Vith, 9-4-29, ]. L. 0., 1930, 221 ; W. R. Charleroi, 6-6-36, ]. L. 0., 1938, 57; W. R. Oos-tende, 23-4-37, ]. L. 0., 1940, 28; W. R. Ber. Brussel, 26-6-44, ]. L. 0., 1944-1945, 106; Wauwermans, Employeurs et employés, 1923, nr 32 ; Thoumsin-Saintenoy et Schueler, Le contrat d'emploi, 1935, nr' 53 en 300; Répertoire pratique de droit belge, Verbo Louage de services et contrat d'emploi, nrs 81 en 83 ; Abel en La-gasse, Code industriel belge, nr 2157; W. R. Ber. Bergen, 27-4-51, Rev. dr. soc., 1952, 119);

    Aangezien deze laatste rechtspraak en rechtsleer zelfs bevestigd

    is geworden door een arrest van het Hof van Verbreking op 27 Oc-tober 1950 (zie Tijdschrift voor sociaal recht en van de arbeidsge-rechten, 1951, blz. 9; Pas., 1951, I, 105), clat een arrest van de W erkrechtersraad van Beroep te Brussel in datum van 19 F ebruari 1948, dat in tegenovergestelde zin had gevonnist, heeft verbroken ; clat de samenvatting van gezegd arrest van het Hof van Verbreking

    luidt : « het is zonder wettelijken grond dat men beweert in par. 2

    van art. 2 der wet van 7 Augustus 1922 het bewijs te vinden clat elk contract voor bepaalde duur schriftelij·k moet vastgesteld wor-

    den ; inderdaad deze paragraaf beoogt enkel aan te stippen clat de

    bepaalde onderneming, naar luid van par. 1, zal bepaald worden

    door haar voorwerp, of door de duur die nodig is om dit voorwerp

    te verwezenlijken )) ;

    Aangezien, aan de ha nd van de F ranse wettekst : « si l'engage-

    ment est fait pour une entreprise déterminée, il doit être constaté par écrit. L'entreprise peut être délimitée par l'indication de son

    objet ou par la fixation de sa durée n, kan volgehouden worden dat

  • -28-

    tot het woord t< voorwerp n, de interpretatie van het Hof van V er-

    breking volgende Nederlandse wettekst zou geëist hebben : t< door

    de aanwijzing van haar voorwerp of door de vaststelling van zijn

    du ur n (zie nota R. G. onder arrest van verbreking van 27-10-1950, Rev. dr. soc., 1951, blz. 10-12);

    Aangezien, wanneer er verschil bestaat tussen de F ranse en

    de Nederlandse wettekst, de betwisting dient beslecht te worden,

    volgens de wil van de wetgever, volgens de gewone re gels van

    wetsinterpretatie, zonder voorrang van de ene tekst op de andere ;

    dat veeleer bij het inzicht van de wetgever dient stilgebleven te

    worden dan bij de letterlijke betekenis van de door hem gebruikte

    termen (zie Hof van Verbreking, 18 Oecember 1939, Pas. 1939, 1, 525) ;

    Aangezien het inzicht van de wetgever heel zeker is geweest

    in het algemeen de bedienden, met een bepaald loon, te bescher-

    men, en in het bijzonder te beletten dat een overeenkomst met be-

    paalde duur, mondeling, zou vernieuwd worden tot in het onein-

    dige, alzo de bediende zijn opzegrecht ontnemend (zie j. Derclaye, Rev. dr. soc., 1952, blz. 123) ; dat het nooit het inzicht van de wet-gever kan geweest zijn, die, zoals hiervoren gezegd werd, de kleine

    bedienden wilde beschermen, degenen, verbonden door een over-

    eenkomst met bepaalde duur, aan de willekeur over te laten ; ter-wijl hij, volgens het arrest van het Hof van V er breking van 27 Oc-

    tober 1950, de nochtans veel minder voorkomende bedienden, ver-

    bonden door een overeenkomst met een bepaald voorwerp, wilde

    beschermen (zie nota R. G. onder Verbr. 27-10-1950, Rev. dr. soc., 1951 , blz. 11) ;

    Aangezien de uitlating van M. Behogne in het aanvullend ver-

    slag aan de Ka mer, en luidend tt à l'article 2, par entreprise déter-minée, la Commission entend ne viser que des cas tout à fait excep-tionnels n (Doc. Par!., Ch., nr 403, 29 ]uni 1921), geen afbreuk doet

    aan het hiervoren omschreven inzicht van de wetgever ; dat de inter-

    pretatie dezer uitlating do or het arrest van he Hof van V erbreking

    dd. 27-10-1950, hierop neerkomt dat de wetgever slechts zou be-

    schermd hebben de uitzondering, nl. de overeenkomst voor een be-

    paalde onderneming, en niet de volgens het Hof van Verbreking

    meer voorkomende overeenkomsten met bepaalde duur ; dat niet

    kan aangenomen worden dat de wetgever die de kleine bedienden

    wilde beschermen, de uitzonderlijke gevallen onder zijn bescherming

  • 29

    zou genomen hebben en de meer voorkomende gevallen eenvoudig

    zou genegeerd hebben, vermits de wet dan haar doel zou gemist hebben;

    Aangezien de Raad dus van oordeel is clat voor een contract

    met bepaalde duur een geschrift nodig is, en clat bij ontstentenîs

    van geschrift er een contract voor onbepaalde duur voorhanden is

    met de wettelijk daaraan verbonden gevolgen (A rbeidsrecht, door F. Van Goethem en R. Geysen, blz. 123, al. 2);

    Aangezien de vraag dus gegrond is ;

    Om deze redenen :

    De Bediendenkamer van de Werkrechtersraad van het gebied Mechelen, vonnissende op wederspraak en in eerste aanleg, ver-

    klaart de vraag ontvankelijk en gegrond ; veroordeelt dienvolgens verweerder om aan eiser te betalen de som van 5000 frank, min

    de afhoudingen voor de maatschappelijke zekerheid en belastingen

    aan de bron af te houden, te vermeerderen met de gerechtelijke intresten ;

    V eroordeelt verweerder tot de kosten van het geding.

    Note. - Pour la doctrine et la jurisprudence voir, en dehors des références citées dans la décision (notamment Rev. dr. soc., 1951, p. 12). Geysen, Les contrats des travailleurs, n°8 613 à 648, 663 à 666, ainsi que le résumé des dé-cisions judiciaires reproduit dans Jurisprudence du travail (1922-1948), n°8 942 à 988.

    JUSTICE DE PAIX DE SAINT-JOSSE-TEN-NOODE

    Juge de paix: Ü. MESTDAGH - 20-6-1952

    S. A. M. O. c. M. - Plaidants: MMes COLENS et GRANDJEAN

    Rupture. - Avantages en nature.

    Si l'employé a, en vertu du contrat d'emploi, le droit d'oc-cuper certains locaux, en cas de rupture de ce contrat par le pa-tron, l'employé ne peut préten-dre au droit de continuer son oc-cupation ; il occupe dès lors les

    Verbreking. - Voordel~n in natura.

    Wanneer de bediende, inge-volge het dienstcontract, het recht hee/t zek.ere lok.alen te be-zetten, k.an hij, ingeval van ver-brek.ing van het contract door de werk_gever, niet beweren deze voort te bezetten ; dienvolgens

  • -30-

    lieux sans titre ni droit à l' expi-ration du congé signifié.

    bezet hij de plaatsen zonder recht noch titel bij het verstrijk_en van de opzegtermijn.

    Vu l'exploit de citation du 11 juin 1952 ; Vu les art. 4, 6, 33 et 34 de la loi du 15 juin 1935 ; Attendu que l'action tend : 1 ° à faire dire qu'à partir du 30 juillet

    1952 les défendeurs occuperont les lieux litigieux sans titre ni droit ; 2o à faire condamner la partie défenderesse à déguerpir des lieux litigieux;

    Attendu que les défendeurs occupent un appartement dans l'im-

    meuble de la demanderesse sis à Etterbeek, 42, rue de Haerne, à raison de la qualité de comptable que la première défenderesse

    exerçait au service de la société demanderesse ;

    Attendu qu'il est constant que la jouissance du logement consti-

    tuait un avantage en nature faisant partie intégrante du contrat

    d'emploi avenu entre parties ;

    Attendu que le 28 avril 1952 la demanderesse a mis fin à ce contrat pour le 31 juillet 1952 ;

    l. Attendu que la partie défenderesse soulève l'exception d'in-compétence ratione materiae ;

    Attendu qu'elle soutient que le Conseil de prud'hommes de

    Bruxelles devant lequel a été introduite l'action basée sur le préavis

    qu'elle estime insuffisant serait compétent pour statuer sur le litige,

    en vertu de l'art. 43 de la loi du 9 juillet 1926 organique des Conseils de prud'hommes ;

    Attendu que le juge de paix est compétent pour statuer sur la

    demande en expulsion, en vertu de l'art. 2 de la loi du 25 mars 1876 modifié par l'arrêté royal n° 302 du 30 mars 1936 ;

    Attendu qu'en effet si l'employé a, en vertu du contrat d'em-

    ploi, le droit d'occuper certains locaux, en cas de rupture de ce

    contrat par le patron, l'employé ne peut prétendre au droit de

    continuer son occupation ; qu'il occupe dès lors les lieux sans titre

    ni droit à l'expiration du congé signifié (Rép. prat. droit belge,

    V0 Louage de services, n° 385) ;

    Attendu que l'expulsion a lieu aux risques et périls du patron,

    les droits de l'occupant à des dommages-intérêts du chef de rupture

    injustifiée demeurant saufs (J. P. Saint-)osse-ten-Noode, 16 août 1945, ]. ]. P. 1945, p. 384; ]. P. Molenbeek, 25 février 1939, ]. ]. P. 1939, p. 131 ; Ré p. Prat. Dr. B., loco citato) ;

  • -31-

    II. Attendu que toutefois, à raison des circonstances spéciales de la cause, il échet d'accorder à la partie défenderesse un délai de grâce jusqu'au 31 août 1952 ;

    Par ces motifs :

    Statuant en premier ressort, nous déclarant compétent, con-

    damnons la partie défenderesse à quitter les lieux litigieux sis à Etterbeek, rue de Haerne, 42, le 31 août 1952, sous peine d'en

    être expulsée par le premier huissier requis, elle, les siens et tous

    ceux qui pourraient s'y trouver de son chef, leurs meubles et effets

    étant mis sur la voie publique ; condamnons la partie défenderesse

    aux dépens ... ; déclarons le présent jugement exécutoire par pro-

    vision nonobstant appel et sans caution.

    Note. - Pour la doctrine et la jurisprudence voir Geysen, Les contrats des travailleurs et les juridictions du travail, n°8 1817 à 1819, ainsi que le résumé des décisions judiciaires reproduit dans jurisprudence du travail (1922-1948), n°8 2578 à 2585.

    Voir cependant les dispositions exceptionnelles en matière de baux à loyer, coordonnées par l'A. R. du 10 mars 1952, notamment l'article 7, § 2, d'après lequel il ne peut être donné congé à i'employé, si la location lui a été consentie en raison du contrat d'emploi, que lorsque celui-ci est rompu ou prend fin par le

    fait de l'employé.

    Législation

    Congés payés.

    Arrêté royal du 15 décembre 1952 déterminant pour l'année 1953 les modalités d'application pour les vacances supplémen-taires d'ancienneté (Mon., 17-12-52, p. 9007).

    Arrêté royal du 20 décembre 1952 fixant le montant de la coti-sation patronale pour les vacances supplémentaires d'ancienneté (Mon., 25-12-52, p. 9172).

    Wetgeving

    Betaald verlof.

    Koninklijk besluit van 15 Dec. 1952 tot vaststelling voor het jaar 1953 van de mo.daliteiten van toe-passing voor het bijk_omend an-cienniteitsverlof (Mon., 17-12-52, p. 9007).

    Koninklijk besluit van 20 Dec. 1952 tot vaststelling van het be-drag van de werk_geversbijdrage voor het aanvullend ancienniteits-verlof (Mon., 25-12-52, p. 9172).

  • -32-

    Documents (Simplification).

    Arrêté royal du 12 novembre 1952 relatif à la simplification des documents dont la tenue est im-posée par la législation sociale (Mon., 16-11-52, p. 8389).

    Salaires et traitements.

    Documenten (V ereenvoudiging).

    Koninklijk_ besluit van 12 Nov. 1952 betreffende de vereenvoudi-ging der documenten waarvan het bijhouden door de sociale wetge-ving opgelegd is (Mon., 16-11-52, p. 8389).

    Lonen en wedden.

    Agriculture (travaux saison- Landbouw (seizoenwerken) : niers): A. R. 20-9-52 (Mon., 3-10- K. B. 20-9-52 (Mon., 3-10-52, p. 52. p. 7208). 7208).

    Batellerie: A. R. 1-10-52 (Mon., 11-10-52, p. 7490); A. R. 28-10-52 (Mon., 10-11-52, p. 8258).

    Battage : A. R. 12-9-52 (Mon., 3-10-52, p. 7207).

    Betteraves sucrières : A. R. 29-9-52 (Mon., 11-10-52, p. 7488); A. R. 8-11-52 (Mon., 22-11-52, p. 8504).

    Binnenscheepvaart : K. B. 1-10-52 (Mon., 11-10-52, p. 7490); K. B. 28-10-52 (Mon., 10-11-52, p. 8258).

    Dorsen : K. B. 12-9-52 (Mon., 3-10-52, p. 7207).

    Suik.erbieten : K. B. 29-9-52 (Mon., 11-10-52, p. 7488); K. B. 8-11-52 (Mon., 22-11-52, p. 8504).

    Bois (Industrie transformatrice Houtbewerking : K. B. 25-11-du): A. R. 25-11-52 (Mon., 11-12- 52 (Mon., 11-12-52, p. 8901). 52, p. 8901).

    Cinémas : A. R. 25-11-52 (Mon., 7-12-52, p. 8831).

    Coiffure : A. R. 29-9-52 (Mon., 12-10-52, p. 751 0).

    Cuirs et peaux : A. R. 29-9-52 (Mon., 12-10-52, p. 7511).

    Bioscoopzalen : K. B. 25-11-52 (Mon., 7-12-52, p. 8831).

    Haark_appersbedrijf : K. B. 29-9-52 (Mon., 12-10-52, p. 7510).

    Huiden en leder : K. B. 29-9-52 (Mon., 12-10-52, p. 7511).

  • -33-

    Habillement : A. R. 7-8-52 (Mon., 11-9-52, p. 6432).

    Hôtels (cuisiniers) : A. R. 4-9-52 (Mon., 20-9-52, p. 6635).

    Ports : A. R. 29-9-52 (Mon., 9-10-52, p. 7397).

    Sécurité sociale.

    Arrêté ministériel du JO octobre 1592 fixant les taux forfaitaires de rémunération à prendre en consi-dération pour le calcul des cotisa-tions de sécurité sociale, dues par les ouvriers et les employeurs des entreprises agricoles (Mon., 16-1 0-52, p. 7601).

    Revue des sommaires

    Compétence ratione perso-nae. - Comptable.

    Si même l'article 4 de la loi de 1926 range les comptables parmi les employés, il appartient au Conseil de prud'hommes de vérifier si le travailleur lui-même, malgré la qualification de comp-table qui lui est attribuée, est un employé ou un travailleur indé-

    Kleding : K. B. 7-8-52 (Mon., 11-9-52, p. 6432).

    Hotelbedrijf (keukenpersoneel): K. B. 4-9-52 (Mon., 20-9-52, p. 6635).

    Havenbedrijf : K. B. 29-9-52 (Mon., 9-10-52, p. 7397).

    Maatschappelijke zekerheid.

    Ministerieel besluit van 10-10-1952 tot vaststelling van de for-faitaire bedragen van bezoldiging, die tot grondslag dienen genomen voor de berekening van de bij-dragen voor maatschappelijke ze-kerheid, verschu.ldigd door de ar-beiders en de werkgevers in de landbouwondernemingen (Mon., 16-10-52, p. 7601).

    Overzicht van tijdschriften

    Bevoegdheid ratione perso-nae.- Boekhouder.

    Alhoewel art. 4 der wet van 9 /uli 1926 de boekhouders rang-schikt onder de bedienden, dient het arbeidsgerecht na te gaan of de arbeider zelf, trots de bena-ming van boekhouder hem ge-geven, een bediende is of een onafhankelijk_ arbeider. Kan al-

  • -34-

    pendant. Sera seul considéré comme employé justiciable du Conseil de prud'hommes, celui qui travaille sous la direction, la surveillance et selon les instruc-tions de la firme qui l'emploie.

    C. P. Liège, 13-7-51 {fur. Liège, 1951-52, p. 23).

    leen worden aanzien als bedien-de ten aanzien van dewelk.e het arbeidsgerecht bevoegd is, hij die arbeidt onder de bevelen, het toezicht en volgens de onderrich-tingen der /irma die zijn diensten bezigt.

    W. R. Luik, 13-7-51 {fur. Liège, 1951-52, p. 23).

    Note. - La décision est conforme à la jurisprudence; le tribunal du fond détermine souverainement la qualité d'après les éléments de 1a cause. Le critère

    principal est le lien de subordination; en l'absence de celui-ci, le travailleur ne

    peut soumettre son litige à la juridiction prud'homale. Pour la doctrine et la jurisprudence, voir Geysen, Les contrats des travailleurs, n°8 364 à 367 et 450 à 468, ainsi que le résumé des décisions judiciaires reproduit dans Jurisprudence du travail (1922-1948), n°8 612 à 617 et 621. Quant au critère, voir également Civ. Charleroi, 3-7-51 (]. T., 1951. p. 552).

    Compétence ratione perso-nae. - Organisateur de publi-cité.

    La personne qui s'est enga-gée, en qualité d'organisateur-conseil, à fournir à une autre des travaux et conseils en publicité, quatre jours par mois devant être occupés au profit de celle-ci, a soumis sa force de travail aux exigences de sa cocontractante et se trouve engagée dans les liens d'un contrat d'emploi, con-trat qui se caractérise par l' exis-tence d'un lien de subordination entre parties. Le pouvoir de di-rection appartenant à l' employ-eur ne suppose pas l'immixtion de celui-ci dans l'accomplisse-ment de la tâche distribuée à son cocontractant.

    Bevoegdheid ratione perso-nae. - lnrichter van publiciteit.

    De persoon die zich hee/t verbonden in hoedanigheid van raadsman voor het inrichten van publiciteit, en hiervoor geduren-de vier dagen per maand moest werken, heeft zijn werk.k.racht aan de eisen zijner medecontrac-tanten onderworpen en is ver-bonden door een dienstcontract dat zich ondersçheidt door een band van ondergeschik.theid tus-sen partijen. De macht van be-heer in de persoon van de werk.-gever veronderstelt niet zijn in-menging in de taak. aan zijn medecontractant toebedeeld.

  • -35

    Le tribunal de commerce est incompétent pour connaître d'un litige relatif au dit contrat.

    Corn. Bruxelles, 30-5-52 (fur. Brux., 1952, p. 280, avec note).

    De handelsrechtbank is on-bevoegd om te k_ennen over een geschil betref}ende dergelijk_ con-tract.

    H. R. Brussel, 30-5-52 (fur. Brux., 1952, p. 280, met nota).

    Note. - En dehors des références contenues dans la décision et dans la note, voir, pour la doctrine et la jurisprudence, Geysen, Les contrats des travailleurs et les juridictions du travail, n°s 156 à 162, 364 à 367, 450 à 468, ainsi que le résumé des décisions judiciaires publié dans jurisprudence du travail (1922-1948), nos 612 à 617 et 621, 238 à 245. Consulter également C. P. App. Mons, 18-2-50 (Rev. dr. soc., 1951, p. 151), Corr. Liège, 31-10-50 (Rev. dr. soc., 1951, p. Ill) ainsi que Civ. Charleroi, 3-7-51 (Rev. dr. soc., 1952, p. 70).

    Compétence territoriale. Chantier temporaire.

    L'article 44 de la loi orga-nique des conseils de prud' hom-mes fixant le mode de déterminer la compétence territoriale a pour conséquence :

    1) que lorsqu'un ouvrier est au service d'une entreprise qui possède plusieurs sièges d' acti-vité situés en des endroits diffé-rents, c'est uniquement celui où travaille l'ouvrier qui détermine la compétence ;

    2) que ce siège d'activité ou ce chantier où l'ouvrier est oc-cupé doit être permanent.

    Les travaux de construction de biÎtiments ne constituent qu'un chantier temporaire ; ils ne sont donc pas attributifs de compétence territoriale.

    C. P. Pâturages (0.), 5-2-52 (/. T., 1952, p. 218).

    Bevoegdheid naar de plaats. V oorlopige werkplaats.

    Art. 44 der organieke wet van 9 /uli 1926, dat de wijze van vaststellen regelt der bevoegd-heid naar de plaats, heeft voor gevolg:

    1) dat wanneer een werk-man in dienst is van een onder-neming die verscheidene zetels van werkzaamheid bevat die zich in verschillende plaatsen bevin-den, het enkel de zetel is waar de werk_man arbeidt die de be-voegdheid bepaalt ;

    2) dat deze zetel waar de Werk_man arbeidt, bestendig moet. zijn.

    Werken van oprichting van gebouwen vormen slechts een tijdelijk_e zetel ; zij k_unnen dus de plaatselijk_e bevoegdheid niel bepalen.

    W. R. Pâturages (W.), 5-2-52(/. T., 1952. p. 218).

  • Note. - Le texte même de l'article 44 de la loi organique des Conseils de

    prud'hommes indique clairement que le lieu indiqué comme fixant la compétence

    territoriale est une base permanente d'activité et nullement l'endroit où fortuite-

    ment le personnel s'acquitte de son travail.

    Entreprise déterminée. Préavis.

    N'est pas un contrat pour une entreprise déterminée, au sens de l'article 1•r de la loi du 7 août 1922, le contrat d'engage-ment d'un employé « pour le temps nécessaire aux travaux de préparation et de réalisation d'ex-périences n, lorsque la durée de celles-ci n'a pu être prévue, même approximativement, lors de la conclusion de la convention de louage de services.

    Il s'agit d'un engagement à temps, pour une durée indéfinie, auquel il a pu être mis fin, grace à un préavis de six mois, pour cause de suppression de la /onc-tion.

    App. Bruxelles, 25-4~52 Uur. Brux., 1952, p. 285, avec note).

    Bepaalde ondememing. -Vooropzeg.

    ls geen contract voor een bepaalde onderneming, in de zin van art. 1 der wet van 7-8-1922, het aanwervingscontract van een bediende

  • -37-

    1. Etranger. - Permis de tra- 1. Vreemdeling. -- Arbeids-va il. II. Indemnité. - Caractère. III. Mois en cours. IV. Motif grave. - Emploi du véhicule du patron.

    V. Sécurité sociale. - Cotisa-tions. - Non-payement.

    1. Les dispositions légales, qui subordonnent à une autorisation du ministre compétent le droit de souscrire un contrat d'emploi, sont d'ordre public et rendent sans valeur tout ce qui peut avoir été /ait, même de bonne foi, sans cette autorisation. II. L'indemnité forfaitaire est fixée à 3 mois. Ill. Pour le mois au cours du-quel intervient la rupture, il n'est dû que la rémunération du tra-vail effectivement accompli. IV. Le préposé qui se sert, sans autorisation, d'un véhicule de son patron commet une faute grave qui justifie un renvoi sur l'heure. V. L'employé ne possède pas d'action directe contre l' employ-eur pour le paiement de cotisa-tions à l'O. N. S. S. non effec-tué : il ne peut réclamer que la réparation du préjudice, que lui cause l'absence de ces verse-ments, sous la forme d'une ac-tion en dommages-intérêts.

    vergunning. II. Vergoeding. - Aard. III. Lopende maand. IV. Zwaarwichtige reden. Gebruik van het rijtuig van de werkgever. V. Maatschappelijke zeker-heid. - Bijdragen. - Niet-be-taling.

    1. De wetsbeschikkingen die het recht een dienstcontract a/ te sluiten a/hankelijk_ maken van een toelating van de bevoegde minister zijn van openbare orde en mak_en ongeldig al wat, zel/s te goeder trouw, zonder deze toelating werd gedaan. Il. De forfaitaire vergoeding be-draagt drie maanden. Ill. Voor de maand, gedurende dewelke de verbrek_ing geschiedt, is slechts het loon verschuldigd voor verstrekte arbeid. IV. De bediende die zich, zon-der toelating, bedient van het rij-tuig van zijn patroon begaat een grove fout die de onmiddellijk_e doorzending wettigt. V. De bediende beschikt over geen rechtstreekse vordering te-gen zijn werk_gever voor de be-taling der bijdragen die niet aan de R. M. Z. werden overge-maak.t ; k_ij kan enkel onder vorm van een eis tot schadevergoeding het herstel vorderen der schade die hem werd berokkend door de a/wezigheid dezer stortingen.

  • -38

    C. P. Liège, 8-2-52 (fur. W. R. Luik, 8-2-52 (fur. Liège, 1951-52, p. 262). Liège, 1951-52, p. 262).

    Note. - Du moment que le juge constatait que le contrat d'emploi litigieux

    avait une cause illicite, un étranger l'ayant conclu sans l'autorisation administra-

    tive imposée par une .loi d'ordre public, l'examen de toute autre question posée

    par .le procès devenait inutile et superflu: le juge devait, d'office, déclarer l'action

    non recevable, car le demandeur qui, à propos du contrat litigieux, s'est mis en contravention avec une disposition d'ordre public, n'a pas accès au prétoire.

    Informations Berichten

    Institut interuniversitaire de droit social

    (Première journée d'études)

    L'Institut interuniversitaire de droit social. dont nous avons

    annoncé la constitution dans la Revue de droit social (1952, p. 1 00), a tenu sa première journée d'études le samedi 22 novembre 1952

    à Bruxelles, à la Fondation Universitaire. Les principaux spécialistes du pays, en matière de droit social, avaient répondu à l'appel du comité organisateur.

    Dans son introduction, M. le professeur Horion, vice-président,

    qui assumait la présidence en l'absence de M. le professeur V an

    Goethem retenu à l'O. N. U., retrace en grandes lignes les rétro-actes et l'évolution du droit social en Belgique.

    M. Van den Daele, Ministre du travail, qui comptait assister à la réunion, en a été empêché s'étant rendu sur les lieux de la ca-

    tastrophe minière au Limbourg; une minute de silence fut observée.

    Une allocution en langue néerlandaise fut prononcée ensuite par M. le professeur Derycke. Après une communication faite par

    M. Geysen, secrétaire, au sujet de l'admission des membres à l'In-stitut, un exposé fut consacré respectivement par Mme David, chef de travaux à l'Université de Liège, à

  • -39-

    La discussion des rapports fut amorcée, mais, vu l'heure avan-

    cée et l'intérêt suscité par les questions traitées, il fut décidé de renvoyer la suite des débats au samedi 13 décembre à 14 h. 1 /2.

    Un déjeuner a réuni les participants dans les locaux de la Fon-

    dation universitaire.

    A la séance du 13 décem'bre, tenue dans les locaux du Ministère du travail et de la prévoyance sociale, sous la présidence de Mme

    M. Gevers, les débats furent continués jusque vers 18 heures. Y ont

    notamment pris part à la discussion des rapports: Mmes S. David (Liège) et M. Gevers (Bruxelles), MM. M. Cornil (Bruxelles), A. De Bock (Bruges), G.