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08 /07/11

Le Digital Post n°61

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L'actualité digitale par DDB° Paris

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Page 1: Le Digital Post n°61

08/07/11

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Le mot de la semaineRaconte-moi InternetQue le digital bouleverse nos rapports aux autres, au monde, à la connaissance, aux marques, est un truisme. Que le digital soit un laboratoire de « tout » et parfois de « n’importe quoi » est un constat sur lequel chacun de nous s’accordera. Testé, apprivoisé, critiqué, hacké, censuré : le digital est vécu, plus souvent qu’il n’est pensé. Toi qui te demande comment donner « vie » aux idées des marques sur cet espace numérique abyssal, souviens-toi du cheminement qu’a parcouru « l’idée » d’Internet et qui nous révèle beaucoup sur le terrain de jeu dont nous disposons – pour peu que l’on sache encore rêver, qu’on ait la force de réinventer et l’espoir de rassembler.

Rêver. En 1588, le capitaine Agostino Ramelli, ingénieur du Roi de France, griffonnait un étonnant plan de machine : une roue de lecture qui devra servir, selon lui, à la consultation quasi simultanée d’ouvrages multiples. “Avec cette sorte de machine, un homme peut voir et lire une grande quantité de livres sans se mouvoir d’un lieu”. Sa ‘roue à livres’ est le premier prototype du lien hypertexte et, par extension, une prédiction allégorique du réservoir de savoir qu’est Internet. On a beaucoup rêvé le futur. Aujourd’hui, le futur est là. Mais je rêve encore. Je rêve que nos idées se faufilent au carrefour des temporalités et soient aussi puissantes que l’a été la vision du capitaine. Insolentes de prophétie !

Réinventer. En 1997, le Point titrait sa couverture du 30 août : “Adieu Minitel, Bonjour Internet - Jospin veut brancher la France”. Considéré comme l’acte fondateur de l’Internet français, le discours d’Hourtin, prononcé quelques jours plus tôt par le 1er ministre, marquait l’avènement d’une nouvelle ère. En naissant, Internet faisait disparaître le Minitel et « réinventait » la connexion. En naissant, nos idées en écorcheront d’autres : à commencer par les « idées reçues », feront disparaître des comportements et en créeront de nouveaux.

Rassembler. En 2004, Tim O’Reilly, cet irlandais dont le nom de surfeur le prédestinait à être une figure du web, introduisait l’expression de « web 2.0 ». Désormais, 2 milliards d’internautes sont rassemblés sur cette agora numérique, dont 700 millions sur Facebook, à échanger, partager, etc. On peinera peut-être à trouver une idée qui crée du sens pour 700 millions de personnes. Qu’à cela ne tienne, nous avons déjà 700 millions d’idées.

Marie Salaün, Planneuse Stratégique

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“On En PARLE”Dropbox « Simplify your life » – and reduce your liberty

NDLR : En fin de semaine dernière, les utilisateurs du service de stockage en ligne Dropbox ont reçu un email les avertissant d’une modification de ses Conditions Générales d’Utilisation (CGU). Rappelons que Dropbox est un service à vocation tant professionnelle que personnelle qui permet le partage de contenus (public, privé voire extrêmement confidentiel). La plate-forme s’appuie sur une gestion des fichiers de type cloud computing, permettant aux utilisateurs d’accéder à leurs contenus partout dans le monde et de le partager soit publiquement soit avec des ayants droit.

La modification des CGU de Dropbox a très récemment fait scandale et conduit à un débat sur le bienfondé de ces services et la protection des données. En effet, Dropbox s’octroie désormais le droit d’utiliser et de copier les données déposées par les utilisateurs du service… “à des fins techniques.” (un point de detail très ambigü).

‘Vous voilà donc rassurés, DropBox peut désormais faire ce qu’il veut de vos fichiers synchronisés sur son service, mais ne vous décharge pas de votre propriété intellectuelle, … c’est tout de même bien de garder le sens de l’humour dans ce genre de situation.’

‘Le pouvoir des CGU est puissant, car il s’appuie sur le consentement de la personne qui les accepte, et quand la victime est consentante, ce n’en est plus tout à fait une !’

‘Les CGU des médias sociaux aboutissent à ce paradoxe que les mêmes contenus semblent faire l’objet de deux droits de propriété superposés : celui de l’utilisateur et celui de la plate-forme.’

Pour en savoir plus: http://bit.ly/l12dq9

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LA bOnnE IDéEWheel of concept

Le contexte : Les créatifs sont une ressource rare, les agences doivent donc redoubler d’originalité pour espérer séduire les plus talentueux d’entre eux. Leur recrutement est d’autant plus difficile - à l’ère digitale - que la frontière entre un créateur et un créatif, devient poreuse. Du coup, les vrais innovateurs peinent, eux aussi, à se faire remarquer.

La problématique : Comment mener une campagne de recrutement, qui ne soit comprise que par les candidats qui vous intéressent, mais puisse tout de même faire sourire les autres et générer des RP ?

L’insight : ‘Si trouver une idée créative était aussi simple que de participer à La roue de la fortune, ça se saurait. Je vais leur montrer ce que cela signifie - concrètement - être créatif’.

L’idée : Tribal DDB a créé un site vitrine à la tonalité sarcastique en se moquant ouvertement des concepts ‘présumés originaux’ pour provoquer la réaction chez le public visé. Le site ressemble à un générateur aléatoire de concepts pour créatifs en panne d’idées. On sélectionne une marque, puis on fait tourner la roue. Enfantin. Celle-ci trouve “le” concept qui marchera à coup sur. Évidemment, on ne manquera pas de remarquer le “GOT BETTER IDEAS ?” qui renvoie à la page de recrutement de l’agence, pour ceux qui souhaiteraient montrer de quel bois ils se chauffent !

Le plus : Les moins inspirés ne repartiront pas du site bredouille, une maquette créa au format PDF est téléchargeable et imprimable.

Le site : http://wheelofconcept.com

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LA MOInS bOnnE IDéELes cahiers de doléances de la RATPDans le cadre de la lutte contre les incivilités dans les transports en commun, la RATP s’est largement inspirée du site VDM (viedemerde) pour récolter, auprès de ses usagers, des anecdotes du réseau. “Cher voisin de transport” se présente comme un exutoire de tous les sarcasmes, irrespects, et autres goujateries. Pour garder le sourire face à tant de haine, on ne manquera pas de remarquer que chaque contribution se conclue cependant sur une pompeuse formule de politesse.

Et pourtant.. l’excès de politiquement correct a ses limites. Sur ce site dit ‘participatif’, tout : de l’orthographe, à la tournure de phrase, en passant par la ponctuation, est digne d’une dictée de Bernard Pivot. Une protestation qui fait si peu de vague trahit un manque de spontanéité et d’authenticité. Quant aux commentateurs, ils se contenteront d’acquiescer d’un ‘Je l’ai déjà fait’ ou de se mobiliser mollement en cliquant sur ‘J’aimerais que ça change’. D’autres encore snoberont les problèmes de leur prochain en déclarant : ‘Je ne vois pas le problème’.

Au final, si l’engagement émotionnel est au rendez-vous, on a néanmoins l’impression d’être en rupture avec la RATP : tout se passe comme si l’on participait à une grande scène de ménage, où chacun viderait son sac et partagerait ses petits malheurs. Dans quel but ? Repartir à zéro ? C’est oublier que l’on attend d’une marque comme la RATP (qui a visiblement encore des difficultés à se faire accepter comme telle), qu’elle nous donne plus qu’un simple droit de parole. D’où la question : qu’adviendra-t-il de toutes ces jérémiades? Quelle solution concrète émergera de ces cahiers de doléances numériques? Car attention, la révolution pointe son nez.

Le site : http://www.chervoisindetransport.fr

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à DéCOuvRIRbeck’s pour l’art libreLes États-Unis célébraient le 4 juillet dernier le 235ème anniversaire de leur déclaration d’indépendance. C’est ce jour historique que la marque de bière allemande Beck’s a choisi pour dévoiler le Green Box Project : une galerie d’art virtuelle destinée à inspirer, soutenir et mettre en valeur un millier d’artistes indépendants au cours des trois prochaines années. Dans le cadre de cette odyssée artistique, la marque dispersera une trentaine de « Green Box » à travers l’Angleterre, les Etats-Unis et l’Italie, chacune d’entre elles renfermant une œuvre différente. Pour ouvrir ces boîtes magiques, il vous faudra trouver la clé Beck’s : c’est le nom de l’application en réalité augmentée qui permet de révéler ces créations. Rock Strangers, une sculpture haute de 60 mètres, laisse déjà entrevoir la façon dont le digital, mis au service de l’art, peut réinventer la confrontation avec le public. Nichée au sommet de la Statue de la Liberté, cette création numérique entend rappeler à ceux qui l’auraient oublié les valeurs représentées par l’œuvre de Bartholdi. En effet, s’il eut été impensable pour l’artiste de toucher de près ou de loin à ce monument, personne, en tous cas, ne viendra interdire une sculpture qui n’existe pas… (physiquement) !

Une « réalité augmentée », qui trouve tout son sens, à l’heure où les opérations de marque utilisant cette technologie flirtent souvent avec l’absurdité.

Voir la vidéo : http://bit.ly/BecksKey_videoTélécharger l’application : http://bit.ly/BecksKey_appli

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LE DIgITAL EST PARTOuTSOS Autoroute, votre borne d’arrêt d’urgence de pocheC’est merveilleux de voir des infrastructures et dispositifs physiques se digitaliser, rendant ces services encore plus performants et moins onéreux à mettre en place ou à entretenir. C’est le cas de la nouvelle application mise en place par les gestionnaires d’autoroutes APRR & AREA : une appli qui donne purement et simplement une deuxième jeunesse aux bornes d’arrêt d’urgence.

Lors de la première utilisation, vous seront demandées des informations utiles destinées à faire gagner du temps au moment où l’incident se produira : nom, immatriculation, type de véhicule, couleur, etc. Ces données sont mémorisées et automatiquement transmises pour des utilisations ultérieures.

Dans le cadre d’une utilisation concrète, les étapes sont des plus simples : en démarrant l’application, votre situation géographique est détectée via géolocalisation, il suffit alors d’indiquer le sens de circulation et, pour ceux qui le voudront, prendre une photo de l’accident. Un appel est ensuite automatiquement lancé au centre d’appel le plus proche. Plus besoin de marcher sur plusieurs kilomètres pour aller à une borne, une sécurité garantie et moins de perte de temps dans la transmission d’informations aux secours.

Un 20/20 mérité.

L’application est disponible gratuitement sur l’Appstore et l’Android Market.

Page officielle : http://bit.ly/nBrcHy

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LES MARQuES AgISSEnTnokia, connecting people…. and treesPlanter un arbre, soyons honnête, cela n’a rien d’excitant – encore moins lorsqu’il s’agit d’un arbre virtuel. Mais lorsque Nokia (en partenariat avec Planète Urgence) nous donne une bonne raison de le faire, on ne dit pas non – d’autant plus que l’on sera, en sus, remercié par un certificat de ‘cyber-planteur’ à imprimer et exhiber pour flatter notre ego de ‘GreenWarrior’.

2 minutes, c’est le temps pendant lequel on doit rester ‘informatiquement statique’ (ndlr : ne pas toucher au clavier ou à la souris de son ordinateur) et regarder Tonton Albert planter notre arbre. 120 secondes, c’est peu - à l’aune des dizaines d’heures hebdomadaires passées à ‘végéter’ sur Internet. Mais Nokia a bien compris que - sur Internet aussi -, ‘le temps c’est de l’argent’ et que l’attention des internautes se monnaie, puis se monétise. En reversant le bénéfice de ces 2 minutes à Planète Urgence, Nokia crée un modèle d’engagement original, reposant sur le caractère (f)utile de notre consommation d’Internet. Un mécanisme qui a le vent en poupe : citons Peugeot et son opération ‘Touch the car‘, qui consistait à garder la souris le plus longtemps sur une voiture virtuelle, ou Burger King (pour la TV) qui proposait aux téléspectateurs américains de leur offrir un whooper, moyennant plusieurs minutes de lobotomie à fixer le sandwich sur leur écran.

On regrette cependant que cette opération tombe comme un cheveu sur la soupe dans la communication de la marque. On ne trouve aucune trace de contenu éditorial sur la page Facebook - seul l’habillage visuel de la page laissant entrevoir l’existence du projet. Dommage surtout que Nokia, dont l’ambition est de ‘connecter les gens’, n’ait pas réussi à créer des ponts entre le physique et le numérique pour nous ‘connecter avec la nature’. Si Nokia avait lu le Digital Post n°26, la marque aurait pu s’inspirer de Meet Eater, ce tamagoshi végétal, fruit d’un artiste australien qui connectait les hommes et les plantes. Il n’est jamais trop tard pour en prendre de la graine !

Page Facebook de l’opération : http://on.fb.me/lLMpFs

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LE WWW.DE LA SEMAInETRuE bLOOD, DIg DEEPERConnaissez-vous vraiment les vampires? C’est le défi lancé par HBO aux fans de la série True Blood à l’occasion de la sortie en DVD de la saison 3 de cette série déjà culte. Un concept original que l’on pourrait même qualifier de ‘made by fans for the fans’. Des contenus inédits, la présence des acteurs de la série, un ‘fans’ challenge’ intelligent et addictif reposant sur l’observation et la connaissance de True Blood et enfin une récompense qui annonce la couleur : ‘The ultimate true fan experience’. On sait à qui s’adresse le site : aux fans.Techniquement, le site consiste en une vidéo de 35 secondes au cours de laquelle le spectateur écoute parler un Terry Bellefleur aka Todd Lowe que la caméra suit alors qu’il déambule dans un hall de gare. Terry lance un défi au fan quant à sa connaissance de l’univers True Blood. Dans une deuxième lecture de la vidéo, tout est plus clair et c’est là que commence le challenge : la vidéo contient 60 références à True Blood plus ou moins bien dissimulées.C’est un véritable mix de ’où est Charlie ?’ ainsi que du ‘jeu des 7 erreurs’. La vidéo est séquencée et en haute définition : il est possible de zoomer à la manière de GoogleMaps et de la faire défiler image par image. Une fois le détail repéré, on le sélectionne et une question apparaît. Seuls les plus experts trouveront la réponse. En ferez-vous partie ?

Le site : http://www.trueblooddigdeeper.com

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LA vIDéO CuLTESolar Sinter : Du sable, du soleil, du spectaculaire !Les imprimantes 3D ne sont pas une révolution : cela fait déjà quelque temps que cette technologie existe, mais leurs applications étaient jusque là limitées. Le caractère impressionnant et innovant de ce projet, mené par le créateur londonien Markus Kayser, réside dans la méthode d’impression, l’énergie utilisée et le résultat obtenu. En définitive, il s’agit simplement d’un ‘awesome project’…

Le concept : transformer du sable en verre à partir des rayons du soleil (concentrés en un point par système de loupe) afin de fabriquer des objets conçus informatiquement en 3D (sculptures, bol, etc). L’installation est complètement autonome et pilotée par informatique. Le tout est alimenté électriquement via des panneaux photovoltaïques. Pour conduire cette expérience à son terme, Markus a du choisir un endroit où l’ensellement était optimal, la chaleur élevée et le sable abondant : le Sahara !

Un projet futile ? Absolument pas ! Surtout, Markus Kayser a le mérite d’être impressionnant, de nous faire rêver en combinant de la haute technologie et l’énergie naturelle du soleil. ‘Brilliant !’

La vidéo : http://vimeo.com/25401444Lien officiel du projet : http://www.markuskayser.com/work/solarsinter

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670C’est le nombre de milliards (en $) que représenteront les paiements

effectués par mobile en 2015. Il aura donc triplé en quatre ans.

InCROyAbLE

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_Facebook répond à Google+_Comme prévu, Facebook répond à la visio de Google+ en officialisant son partenariat avec Skype, récemment racheté par Microsoft. Rappelons par ailleurs que Microsoft détient un peu moins de 2% de Facebook. Les fonctionnalités de visioconférences sont intégrées directement dans la page (un peu à la manière de la visio GMail) moyennant l’installation - aisée - d‘un petit plugin. Pour l’instant limité à la visio entre deux personnes, le service devrait évoluer vers de la visioconférence de groupe comme Skype… ou Google+. “Nous utilisons la meilleure technologie sur le meilleur réseau social”, a estimé M. Zuckerberg.

_La presse à scandale clouée au pilori sur Twitter _Qui se souvient de Milly Dowler? Une jeune britannique de 13 ans, décédée en 2002. C’est News of the World, le tabloïd de Rupert Murdoch, qui révélait le meurtre de l’adolescente à l’époque. Mais, en s’emparant du téléphone portable de la victime, en interceptant des messages, le journal a faussé les investigations, brisé une famille, et choqué les anglais. Une triple bavure qui lui vaut aujourd’hui d’être la cible d’une fronde digitale. La liste des investisseurs publicitaires a été publiée en ligne accompagnée d’une formule pré-conçue de tweet. Renault UK, The Body Shop, etc. sont directement exhortées par la communauté Twitter à renoncer à leur achat d’espace dans le journal. Parallèlement, le

hashtag #saynotonotw figure cette semaine parmi les trending topics en Angleterre. Une véritable croisade numérique, dont la rédaction du NOTW, n’est pas sortie indemne. Pire, elle a mis la clé sous la porte.

_Une légende qui ne restera pas dans la légende_Ford fut l’une des entreprises pionnières dans les stratégies digitales. Si Scott Monty, est au Community Management, ce que Tim Berners-Lee est au web, le constructeur automobile s’est-il brûlé les ailes en investissant trop vite dans Google+? En effet, Ford Europe est la première marque à mener une action de communication sur le nouveau réseau social, soit une semaine à peine suite à son lancement. La marque incite les internautes à proposer leur propre légende sur une photo (de Sebastien Loeb). Celle qui recueillera le plus de +1 verra son auteur récompensé du jeu vidéo de course automobile ‘Dirt’, sponsorisé par la marque. Une initiative qui devrait donner naissance à une pléthore d’autres campagnes sociales. Reste à savoir si le public sera au rendez-vous.

nEWSDu MOnDEDIgITAL