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Le Monde des Artisans 86 Nord Pas de Calais

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a première année de plein exercice de lanouvelle Chambre de métiers et de l artisanat nouvelle Chambre de métiers et de l’artisanat

de région Nord - Pas-de-Calais vient de s’achever. En 2011, nous avons rationalisé nos moyens à l’échelon régional sans jamais sacrifier la proximité, pour apporter aux artisans un serviceplus efficace, plus moderne et plus adapté à leurs besoins. Notre offre est très clairement orientéedans une perspective d’appui au développement des entreprises et les élus et les collaborateursde la Chambre de métiers et de l’artisanat ont su mener de front la mise en place de la réforme et une activité restée à un niveau élevé.L’URMA (Université régionale des métierset de l’artisanat), elle aussi, est sur de bons rails. Elle regroupe notre offre de formation continueaux chefs d’entreprises artisanales et à leurs conjoints et collaborateurs, nos formations initiales pour les apprentis, la mission information et sensibilisation du grand publicet des jeunes aux métiers de l’artisanat et l’Inracq, pôle d’innovation qualité et hygiène dans le secteur de l’alimentaire. Le dispositif de l’URMA s’étoffera très bientôt avec la nouvelleextension de l’antenne d’Arras et le lancement de la construction de l’antenne de Caudry.Par ailleurs, l’EIRL (Entreprise individuelleà responsabilité limitée) va pouvoir prendre son réel essor car, depuis peu, tous les textes, décrets etdirectives nécessaires sont disponibles et connus.L’EIRL est un statut qui concerne potentiellementune entreprise sur deux et devra libérer l’entreprenariat dans la mesure où la prise de risque est extrêmement limitée et calculée. J’incite chacune et chacun d’entre vous à contacternos conseillers pour faire le point de votre situation personnelle par rapport à ce statut,surtout si vous êtes entrepreneur individuel.Enfin, je vous invite à découvrir des portraits d’artisans talentueux récompensés à juste titre parles Prix Stars & Métiers et par les Mercures d’or. Partagez leur optimisme, leur détermination et leurenvie d’aller de l’avant. Ils ont décidé de dire non à la crise et de continuer à entreprendre. Le nombre des entreprises artisanales en France a dépassé lemillion en fin d’année dernière, prouvant ainsi, une fois de plus, le dynamisme de notre secteur.C’est sur ces bonnes notes que je voudrais, au nom de l’ensemble des élus de notre Assemblée générale, vous présenter mes meilleurs vœuxpour 2012. Que celle-ci vous apportela prospérité et l’épanouissement, avec notreassurance d’être toujours à vos côtés.Bonne année!

TEMA|presse

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t c’est cette « révolution culturelle », selon ses propres termes, que Nadine Morano a mis en avant devant notam-

ment Alain Griset, président de la CMA de région, et Pierre de Bousquet de Florian, Préfet du Pas-de-Calais, les équipes pédagogiques mais surtout devant un parterre d’apprentis, attentifs et conquis.« Notre mission est que chaque jeune trouve plus facilement un emploi et, pour cela, nous disposons d’un levier puissant : la formation en alternance. Ce que nous voulons, ça n’est pas 80 % d’une classe d’âge au Bac mais 100 % d’élèves bien dans leur peau », a martelé la ministre chargée de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle.Pour y parvenir, elle a annoncé la signature du prochain Contrat d’Objectifs et de Moyens (COM) pour la période 2011-2015 avec une enveloppe de 152 millions d’euros pour le Nord - Pas-de-Calais, qui serviront notamment à la réno-vation et à la construction de CFA et de lieux d’hébergement pour faciliter les conditions d’apprentissage. Mais aussi aug-menter le nombre d’apprentis car si « entre 2005 et 2011, le nombre d’apprentis dans la région est passé de 15 000 à 21 000, nous voulons atteindre la barre des 40 000 », a pour sa part rappelé Alain Griset.Si Nadine Morano a pu apprécier la qualité des installations mises à la disposition des apprentis et formateurs, elle a sur-tout constaté la motivation des jeunes au cours des échanges qu’elle a pu avoir avec eux dans les ateliers et les laboratoi-res.Attentive aux exercices filmés où l’apprentie vendeuse répétait une situation face à une cliente, elle s’est montrée conquise devant les apprentis en toilettage canin et leurs compagnons à quatre pattes avant d’observer dans les laboratoires de char-cuterie-traiteur et ceux de boulangerie-pâtisserie les succulen-tes préparations réalisées avec dextérité.Elle a poursuivi la visite par les ateliers de mécanique auto-mobile avant de constater avec satisfaction que plusieurs apprentis glaciers, en pleine démonstration de sculpture, envi-sageaient de poursuivre leur carrière à l’étranger.Dernière (bonne) nouvelle annoncée par Nadine Morano : la carte d’étudiant des métiers, disponible depuis le mois de

décembre, permet aux apprentis de faire valoir sur l’ensemble du territoire national la spécificité de leur statut, notamment en vue d’accéder à des réductions tarifaires identiques à celles dont bénéficient les étudiants de l’enseignement supérieur (hébergement, tickets de « resto U », sorties culturelles).

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es prix de l’initiative économique que la ville de Marcq-en-Barœul organise chaque année ont

distingué deux entreprises artisanales : Anex Original Concept : Christophe Daams crée

des extensions d’habitation et des annexes en bois et matériaux naturels. Son savoir-faire, optimisé par quelques années de pratique, son projet artisa-nal bien pensé et la complémentarité des corps de métiers qu’il met en œuvre ont retenu l’attention du jury.

Martin Dhellemmes a repris l’entreprise de Thierry Leman, spécialisée dans la fabrication d’équipements et d’aménagements en bois et de chalets de jardin.Denis Tonnel, adjoint au maire chargé de l’artisanat et du commerce, et par ailleurs élu de la Chambre de métiers et de l’artisanat de région 59/62, a rap-pelé lors de la cérémonie de remise des prix que la ville de Marcq-en-Barœul comptait 356 entreprises artisanales sur son territoire.

rouvez-vous normal que 3 % du produit de la taxe d’apprentissage bénéficient aux centres de

formation d’apprentis alors que ceux-ci forment 30 % des apprentis ? Vous avez le pouvoir de faire évoluer la situation car la taxe d’apprentissage est le seul impôt en France dont vous pouvez décider de l’utilisation.Ainsi, au cours du mois de janvier, vous allez rece-voir le bordereau de versement vous indiquant le mode de calcul de la taxe et le bénéficiaire que vous désignez. Si vous voulez que votre contribution pro-fite directement à vos futurs collaborateurs, préci-sez que vous souhaitez que votre taxe soit versée au profit du Centre de formation d’apprentis de la Chambre de métiers et de l’artisanat de région Nord - Pas-de-Calais.Si vous confiez cette mission à votre comptable, merci de lui préciser vos instructions dans ce sens !Le produit de la taxe sera investi dans l’achat de matériel pédagogique neuf de façon à doter les actuels apprentis, qui seront les artisans de demain, de la meilleure formation possible.

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ordre le coup à certaines idées préconçues, comme cel-les qui consistent à affirmer que les banques françaises

auraient des difficultés à ouvrir les coffres-forts de leur éta-blissement », comme l’expliqua Gabriel Hollander, 1er vice-président de la CMA de région 59/62, c’était l’un des objectifs affichés par ces deux réunions organisées à Arras et Lille.Des affirmations qu’ont vite balayées, chiffres à l’appui, les représentants de la Banque de France et de la Fédération ban-caire française puisque pour l’année 2011, les encours de crédit ont progressé de 5,7 % pour les TPE et les PME soit quelque… 285 milliards d’euros avec en moyenne 8 prêts accordés pour 10 demandes.Autre « surprise », les taux français figurent parmi les plus avan-tageux de la zone « euro » : 3,40 % en moyenne contre 4,70 en Europe… et 5 % en Allemagne. Des taux qui ne devraient d’ailleurs pas grimper puisque la BCE (Banque centrale euro-péenne) n’envisage pas d’augmenter son taux directeur…Reste que certains témoignages d’entrepreneurs, y compris ceux qui ont fini par décrocher le sésame indispensable pour créer leur activité ou la développer, ont soulevé quelques questions : trouver l’interlocuteur qui comprenne le projet et son dévelop-pement, crédit long à se débloquer, problèmes de caution.Autant de soucis qui peuvent mettre parfois en péril des entre-prises pérennes. Voilà pourquoi les intervenants ont insisté sur un point : ne jamais rompre le dialogue avec son banquier, ne pas rester isolé et ne pas hésiter à solliciter son contact à la CMA qui saura guider l’entrepreneur vers la structure adé-quate : les organismes de cautionnement par exemple, comme la SIAGI créée par le réseau des CMA et qui garantit des prêts jusqu’à 70 % ou OSEO avec qui la SIAGI a d’ailleurs mis en place une offre spécifique destinée aux entrepreneurs ayant choisi le statut de l’EIRL. Enfin, dès que l’entrepreneur iden-tifie des risques financiers, il ne doit pas hésiter à solliciter le Médiateur du crédit ou le tiers de confiance.Du reste, pour Alain Griset, président de la CMA de région Nord - Pas-de-Calais, « les Chambres de métiers et de l’artisa-nat ont beaucoup travaillé au niveau national avec le Médiateur du crédit pour inciter les banques à continuer de financer les entreprises. Avec notre ministre, Frédéric Lefebvre, nous avons

signé des conventions avec OSEO et la SIAGI afin de garantir les prêts jusqu’à une hauteur de 70 %, ce qui est considérable.Il y a une nécessité absolue de travailler en partenariat et d’ac-tiver tous les réseaux au service des entreprises. J’invite les entreprises à réagir tout de suite si elles éprouvent des difficul-tés car les problèmes traités à temps trouvent très souvent des solutions efficaces. Surveillez particulièrement votre trésorerie, souvent annonciatrice de problèmes ultérieurs. »Car une anticipation des difficultés ouvrira la porte à des mar-ges de manœuvre forcément plus importantes…

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oici un site à visiter abso-lument si vous voulez

tout savoir sur les aides que la Région Nord - Pas-de-Calais propose aux créateurs d’en-treprises artisanales et aux artisans installés. Ces aides sont regroupées dans le PRDA, Plan régional de développe-ment de l’artisanat, et sont composées de cinq catégories : création reprise, développe-ment commercial, ressources humaines, gestion et organi-sation, solutions financières. Dès le lancement du PRDA, ses concepteurs avaient prévu un volet communication afin que les actions en faveur de l’artisanat soient connues bien évidemment par les artisans eux-mêmes mais aussi par le grand public. C’est pourquoi vous avez pu voir une campagne de promotion sur France 3 région et en ville par de l’affichage urbain. Ce site complète efficacement le dispositif en concentrant toutes les informations en un seul lieu.

e site Internet « reloo-ké » de la CMA de

région 59/62 est en ligne depuis la mi-novembre 2011.Avec une présenta-tion dynamique et une ergonomie sim-plifiée, le site reprend les grandes thématiques de l’artisanat : création et reprise d’entreprises, développement et apprentis-sage en s’adressant à la fois au grand public et aux artisans. Des informations brèves en page d’accueil et des portraits d’artisans enrichissent son contenu en permanence. En tant que professionnel, vous y trouverez le détail précis de toutes les actions de la Chambre de métiers et de l’artisanat au service des artisans pour développer et pérenniser leur entrepri-se, le catalogue complet des formations (gratuites, rappelons-le) pour toute l’année 2012 et toutes les coordonnées de toutes nos antennes. De nombreux documents sont disponibles sur le site et peuvent être téléchargés. Une grande partie est réservée aux jeunes à la recherche d’une orientation et désireux d’apprendre l’un des métiers de l’artisanat.

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onter le dossier pour obtenir la reconnais-sance Imprim’Vert sem-blait comme une éviden-

ce même si cela a été plus facile que ne l’imaginait le chef d’entreprise. Il faut dire que les attitudes et compor-tements soucieux d’économie et de bonne gestion président à la conduite de l’imprimerie. « Depuis toujours, nous récupérons les teintes pures dans les encriers, par exemple, com-mente Éric Delaplace. Nous avons formalisé des procédures de gestion et de stockage des déchets en vue de leur élimination, de traitement des eaux usées, mis en place des bacs de rétention, etc. »La démarche s’est déroulée en trois étapes : diagnostic, restitution des conclusions du diagnostic et préconi-sations, suivi des préconisations en vue de l’obtention de la précieuse marque. L’association Écopal est intervenue aux côtés de la Chambre de métiers et de l’artisanat de région 59/62, notam-ment pour proposer une collecte et un recyclage des déchets au niveau local. C’est le cas pour les cartouches d’en-cre notamment.Outre Écopal, la Communauté urbai-ne de Dunkerque et l’Agence de l’eau Artois Picardie ont participé à ce succès. La marque Imprim’Vert

s’est imposée dans l’imprimerie et ses détenteurs notent qu’entre deux offres concurrentes, l’imprimeur « vert » est plus volontiers retenu que son concurrent. De même, les clients ayant recours aux appels d’of-fres publics mentionnent la marque dans leur cahier des charges. Éric Delaplace va devoir faire quelques

entorses à la discrétion qui le carac-térise, mais c’est pour le bien de l’im-primerie !

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a cinquantaine et la lassitu-de des grands groupes auront décidé cet ingénieur infor-maticien à se lancer. Lors

d’un bilan de compétences, l’idée prend corps. D’autant que le frère de Nicolas, un ancien de l’informa-tique lui aussi, a repris Locufier, une entreprise de plomberie chauf-fage couverture qu’il a fait passer de 5 à 12 salariés. « Si tu ne le fais pas maintenant, tu le regretteras tou-jours », lui souffle-t-il à l’oreille.Lors d’une rencontre avec Philippe Deflorenne, conseiller de la Chambre de métiers et de l’artisanat, celui-ci présente le programme FPCREA (Formation professionnelle à la créa-tion et à la reprise d’entreprises arti-sanales). Banco pour passer un CAP d’électricien au centre de forma-tion de Tourcoing-le-Virolois et les modules de management entre octo-bre 2010 et juin 2011. La période est mise à profit pour peaufiner le projet et monter le dossier pour les banques. « Tout s’est passé très vite mais j’aurais pu aller encore plus

loin, comme préparer les maquettes de mes devis et factures, par exem-ple », confie Nicolas Gourlet.Aujourd’hui, l’entreprise est bien lancée et « je ne suis pas dans le rouge, poursuit-il, c’est l’essentiel. Mon activité est conforme au pré-visionnel et surtout, je n’ai plus à subir des contraintes souvent injus-tifiées. »La jeune entreprise est suivie par Jacques Cablat, conseiller d’entre-prise. Le dernier rendez-vous en

date a permis de préparer un plan de communication commerciale pour gagner de nouveaux clients. Le bouche-à-oreille fonctionne très bien pour l’instant et les premiers clients arrivent presque tout seul mais Nicolas Gourlet préfère antici-per un creux possible.Aujourd’hui, le nouvel entrepreneur est pleinement satisfait de sa nouvel-le orientation de carrière et envisage de reprendre une entreprise dans les cinq ans.

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’il suivait depuis des années des cycles de formations à l’an-tenne d’Arras de la CMA de région Nord - Pas-de-Calais,

« pour échanger et s’enrichir person-nellement », ça n’est qu’au printemps 2011 qu’il s’est engagé dans le dispo-sitif Dev’Com +. Il est vrai que depuis l’emménagement dans les locaux de la rue des Écoliers sept ans plus tôt, où il fut embauché comme premier sala-rié en 1987, l’unique boucherie de Mametz (2 000 habitants) a en effet connu, sous son impulsion, un déve-loppement exponentiel.C’est d’ailleurs en 1987 qu’il a acquis son premier camion et créé de concert une nouvelle tournée, qui au fil des ans est devenue « la spécialité mai-son ». Parallèlement, M. Auxenfants devient son fournisseur attitré jusqu’à sa retraite en 1999. Et c’est ainsi que le 1er avril de cette même année, Pierre Gilliot s’est retrouvé à la tête du magasin, de trois camions et d’une équipe de quatre salariés. Aujourd’hui, ils sont 25 (dont trois apprentis), dix étant affectés à la vente.Car s’il ne dirige « qu’une » seule enseigne sédentaire, notre chef d’en-

treprise a racheté successivement des fonds de commerce itinérants dans toute la région et a donc dû inves-tir dans des camions. À tel point que désormais, pas un jour de la semaine ne s’écoule sans qu’un camion à l’en-seigne « Boucherie Auxenfants » ne vende ses produits sur une douzaine de marchés dans le Pas-de-Calais… mais également à Lille comme sur le très couru marché de la Place du Concert.Résultat des courses, chaque semaine, ce sont environ 3 000 clients réguliers qui sont servis et plus de trois tonnes de viande provenant de quatre four-nisseurs régionaux attitrés qui sont écoulées ! Pas étonnant que la bou-

cherie s’étende sur quelque 1 200 m2, dont près de la moitié consacrée aux « labos » (fabrication, chambre froi-de, ateliers de découpe) tandis qu’un garage abrite les dix camions.Dans ce contexte, si l’on peut dégus-ter un produit « Auxenfants » du 1er janvier au 31 décembre, et si quelqu’un est présent en permanen-ce dans la boucherie de Mametz dès 4 heures du matin (pour la réception des livraisons quotidiennes) jusqu’à 21 heures, il importe de gérer le per-sonnel sans fausse note.Pas le plus facile, « par exemple pour les congés », précise Pierre Gilliot. Suite au diagnostic RH, plusieurs objectifs ont donc été définis : mise en place d’une démarche GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences), élections des délégués du personnel, entretiens individuels, formation, établissement d’un règle-ment intérieur, mais aussi des ques-tions plus proches des préoccupa-tions des salariés comme les horaires de travail ou les salaires.Mais Pierre Gilliot a déjà en tête un prochain objectif : refaire le magasin, « la » vitrine de sa petite entreprise qui ne connaît pas la crise…

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Où sont les femmes ? Eh bien partout, car désormais, il n’y a plus de domaines réservés. S’il faut parfois faire ses preuves pour se faire accepter dans un secteur traditionnellement masculin, cela n’effraie pas les femmes. Bâtiment, paysage, soufflage de verre, boulangerie, plusieurs artisanes nous racontent leurs parcours et leurs attentes.

Dossier réalisé par Barbara Colas

Dans de nombreux sec-teurs, auparavant « réser-vés » aux hommes, les femmes font leur appari-

tion. Mais pour que leurs compé-tences soient reconnues, elles doi-vent constamment prouver qu’elles savent faire. Gwendoline Bonnet, 40 ans, souffleuse de verre, co-gérante de « Verre l’Essentiel », le confir-me : « La différence, c’est que les hommes ont juste à montrer une fois qu’ils savent travailler. Pour les femmes, c’est tous les jours. » Faire preuve de son savoir-faire est sou-vent le meilleur moyen d’être respec-tée: « Il faut prouver de quoi on est capable, c’est ce qui m’a beaucoup aidée à m’intégrer » témoigne Laure Ligneau, 26 ans, artisan charcu-tier-traiteur de la Boucherie Mezin. Installée dans un petit village, elle précise que « pendant 6 mois, le fait d’être une femme m’a vraiment com-pliqué les choses. Les clients étaient un peu réticents ».

femmes de l’artisanat, conjointes d’artisanNombre de femmes dans l’artisanat ont longtemps été, en quelque sorte, des femmes « de l’ombre ». Elles tra-vaillaient sans être rémunérées et

sans reconnaissance dans l’entrepri-se de leur mari. « Le plus important pour elles, c’était la reconnaissan-ce du travail et c’est arrivé grâce à la loi de 1982. Mais surtout c’est la loi de 2005, imposant le choix d’un statut, qui a véritablement chan-gé la donne », explique Catherine Foucher, à la tête de la commis-sion femmes de la Capeb et conjoin-te-collaboratrice d’un électricien

chauffagiste en Dordogne. Ce nou-veau statut étant désormais acquis, c’est un nouveau cheval de bataille qui intéresse les femmes d’artisans. « Au-delà du statut, ce qui fait le métier, c’est la compétence com-merciale, comptable... C’est là-des-sus qu’il faut obtenir une reconnais-sance pour les conjointes », ajoute Catherine Foucher. Aujourd’hui, les femmes d’artisans peuvent travailler

l’artisanat au féminin

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« Il faut arrêter d’envoyer  les femmes dans des métiers  dits féminins, qui sont saturés, alors que dans le bâtiment  il y a du boulot »Leïla ouadah, 45 ans, ei dames

Titulaire d’un CAp peinture revêtement vitrerie et après 20 ans dans le bâtiment, Leïla Ouadah sait de quoi elle parle quand elle annonce qu’ « il n’y a pas de femmes dans le secteur ». à ce constat, s’ajoute le fait qu’elle peine à trouver de la main-d’œuvre qualifiée pour ses chantiers. En 2008, elle décide donc de lancer un projet pour susciter l’intérêt des femmes dans le bâtiment. « Je veux m’adresser notamment aux mères de familles monoparentales sans qualification. » En créant son

association, elle veut sensibiliser les femmes éloignées de l’emploi, leur permettre de construire un projet professionnel viable et les professionnaliser. pour cela, elle dirige une entreprise en parallèle depuis 2010. « Cela permettra de faire de la mise en pratique. Elles pourront ainsi acquérir une expérience et se vendre auprès des entreprises. » Son projet est en bonne voie et elle a déjà obtenu plusieurs soutiens. « Il faut arrêter d’envoyer les femmes dans des métiers dits féminins du secteur tertiaire, qui sont saturés, alors que dans le bâtiment, il y a du boulot. »

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à temps partiel et se décharger de certaines tâches sur les employés. Cependant, elles sont tou-jours un soutien important pour l’ar-tisan notamment dans la gestion de la société. Ainsi les nouvelles chefs d’entreprise sont parfois d’ancien-nes conjointes collaboratrices qui reprennent l’entreprise de leur mari. « Soit elles attendent la relève des enfants encore étudiants, soit elles ne sont pas encore à la retraite, ou ont envie de travailler dans ce secteur », précise Catherine Foucher. C’est le cas de Fabienne Gorge, 57 ans : « J’ai repris l’entreprise de paysage de mon mari en 2009 ». De conjoin-te-collaboratrice, elle est donc passée à gérante. Si elle n’a pas ressenti de difficulté par rapport à sa condition de femme : « Dans la mesure où vous connaissez votre métier, vous êtes crédible », elle admet que les fem-mes sont trop souvent « en retrait », pensant qu’ « elles n’ont pas assez de compétences ». Si la femme est chef d’entreprise, c’est l’homme qui se retrouve conjoint collabo-rateur, une situation qui étonne : « En rentrant dans le salon, les gens ont tendance à se tourner vers mon conjoint », confie Audrey Jadot, arti-san coiffeur, participante de l’expo-sition « Portraits d’entrepreneuses ». « Rares sont les entreprises qui ont une femme comme chef d’entrepri-se et le mari comme collaborateur », ajoute-t-elle.

S’imposer dans un monde d’hommesPour Laure Ligneau, de la boucherie Mezin, s’imposer n’a pas été un pro-blème : « Je n’ai connu aucune diffi-culté mais je ne suis pas d’un tempé-rament à me laisser faire ». Et on peut dire que le milieu de la boucherie lui réussit puisqu’à seulement 26 ans, elle possède déjà deux magasins ! « Quand il y a besoin, je sais remet-tre les gens à leur place. Il faut avoir du caractère car on vous attend au tournant », confirme Élodie Plagnes, 36 ans, artisan peintre, gagnante du prix METFEM. « Finalement, c’est

plutôt un atout pour moi, je suis la petite touche féminine ! », ajou-te-t-elle. Les milieux typiquement masculins ne sont pas une nouveau-té pour Nadine Le Gallo, à la tête d’une boulangerie-pâtisserie à Le Tholonnet : « j’étais chef de cuisi-ne, j’avais dix hommes en dessous de moi. C’est un milieu très macho, beaucoup plus misogyne il y a 25 ans qu’aujourd’hui ».

Les codes de l’univers masculinSelon Valérie Rocoplan, directri-ce de la société Talentis et auteur du livre « Oser être la chef », pour travailler dans un milieu tradition-nellement masculin, « il faut pren-dre conscience des codes qui comp-tent pour les hommes. Si on refuse le système, on est exclue. Devenez une joueuse et ensuite faites évoluer les règles », conseille-t-elle. « Les

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« La différence c’est que les hommes ont juste à montrer une fois qu’ils savent travailler.  Pour les femmes, c’est tous les jours », explique gwendoline bonnet de « verre l’essentiel ».

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« Je ne considère pas que la coiffure soit un secteur féminin. Chacun y a sa place. La mixité est une bonne chose, l’amour du métier  est plus important que le genre », explique audrey jadot, artisan coiffeur. photographies de « portraits d’entrepreneuses » sur www.portraitsdentrepreneuses.com

Élodie plagnes, artisan peintre : « Il faut avoir du caractère car on vous attend au tournant ».

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hommes ont horreur des femmes castratrices, ils aiment les femmes maternelles. Quant aux séductrices, elles jouent un jeu dan-gereux car elles risquent d’être reje-tées et de renforcer les préjugés des hommes ». Il faut donc savoir être dans l’autorité sans être castratrice ni séductrice. « Pouvoir jouer la com-plicité, c’est important », ajoute-t-elle. C’est d’ailleurs ce que confirme Gwendoline Bonnet de « Verre l’Es-sentiel ». « Le métier de souffleur de verre est très hiérarchisé, très codé car ancestral. J’ai travaillé dans des cris-talleries, en bleu de travail. On s’at-tache les cheveux et on se fond dans la masse. C’est le meilleur moyen de s’intégrer. Lorsque les ouvriers vous voient travailler, ils vous respectent. Mais bien sûr, il y a des moments où il faut être plus ferme, s’imposer.» Pour l’artisane, c’est « aux femmes d’aller explorer ces mondes qui leur semblent fermés ».

des mentalités qui évoluent« Pendant longtemps les femmes n’ont pas été prises au sérieux en tant que chefs d’entreprises, enco-re moins dans les milieux mascu-lins », relate Renée Fernandez, pré-sidente de la commission « Femmes dans l’artisanat » de la CMA des Bouches-du-Rhône, vice-présidente de la Fédération nationale de la coif-fure des Bouches-du-Rhône et arti-san coiffeur. « Maintenant les mes-sieurs se sont rendu compte qu’elles avaient leur place et ça va mieux. » Elle voit les mentalités évoluer et notamment dans les milieux tradi-tionnellement masculins : « j’ai des collègues qui prennent maintenant des jeunes filles en apprentissage mécanique, je leur demande com-

ment ça se passe, ils me répondent : « Si vous m’en trouvez six autres comme ça, je les prends » ».Dans d’autres secteurs, le ressenti est tout aussi positif, comme l’observe Domitille Flichy, 33 ans, gérante de Farinez-vous, une boulangerie artisa-nale : « Je suis une femme, de surcroît jeune, et lorsque j’ai présenté mon projet au président du Syndicat de la boulangerie, il a été très enthousiaste. De la même manière, le meunier que j’ai contacté m’a tout de suite prise au sérieux. » Pour Philipa Martin, de « Verre l’Essentiel », l’évolution des mentalités est visible : « on travaille avec des ferronniers, ils nous voient d’abord comme des chefs d’entrepri-se et ensuite comme des femmes ». Laure Ligneau, du haut de ses 26 ans, tire également un bilan optimiste : « il y a de vieilles mentalités et des nouvelles. Certains de mes collègues ont des jeunes filles en apprentissa-ge et les deux ouvriers que j’ai n’ont aucune difficulté face à ma nature féminine ».

La tendance à la mixité de certains métiers« Dès que l’on montre la compé-tence, il n’y a aucun problème : de

plus en plus de femmes sont dans la production. Tous les artisans par-lent bien de ces salariées qui fémini-sent le métier. Il y a des chances que ça continue dans ce sens », remar-que Catherine Foucher de la Capeb. Cette évolution, Marie-Christine Gaultier, vice-présidente de la CMA des Côtes d’Armor et artisan crê-pière, l’observe également : « dans le bâtiment, les filles commencent à trouver leur place, notamment dans le second œuvre ». Les choses évo-luent et de nombreux métiers devien-nent mixtes. Tendance que confir-me Gwendoline Bonnet : « Ceux qui nous ont appris sont des hommes, nos collègues sont des hommes. Mais cela se féminise beaucoup. Dès les années 60-70, avec le développement de la verrerie d’art, des couples de verriers se sont installés : la femme dessinait et l’homme soufflait. Petit à petit, des centres de formation se sont ouverts et cela a attiré les fem-mes. » Dans les secteurs plus fémi-nins comme la coiffure, la mixité est également en train de se mettre en place : « Avant il y avait peu de coif-feurs. Plus ça va, plus je reçois des CV d’hommes. Cela est dû au fait que le métier est plus valorisé. Avant, la coiffure était la voie de garage pour les femmes et le garage celle des hom-mes », confie Audrey Jadot, artisan coiffeur à Montpellier « Je ne consi-dère pas que ce soit un secteur fémi-nin. Chacun y a sa place. La mixité est une bonne chose, l’amour du métier est plus important que le genre ».

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« Bonjour Messieurs les plombiers, Mesdames les esthéticiennes »Laurent giordanengo, responsable du service développement de l’apprentissage et de l’emploi à la cma des bouches-du-rhône

« La CMA des Bouches-du-Rhône a créé une commission « Femmes dans l’Artisanat » en 2006. Elle participe notamment à la remise du prix MetFem qui récompense les femmes qui créent une entreprise et l’intégration par l’apprentissage de femmes dans un métier ou il y a moins de 25 % de femmes. Nous éditons également des dépliants spécifiques. Dans mon service, nous travaillons sur cette thématique puisque nous sensibilisons les jeunes. Lorsque l’on présente les métiers de l’artisanat dans les collèges ou les lycées, on précise qu’il n’y en a pas réservés aux femmes ou aux hommes. On met en avant les artisans ayant un profil atypique. Souvent, j’accueille les jeunes en disant « Bonjour Messieurs les plombiers, Mesdames les esthéticiennes ». C’est une bonne introduction, on met à plat les stéréotypes. On est là pour faciliter les choses. Je me souviens d’une jeune fille qui voulait faire de la carrosserie, sa mère était coiffeuse. C’était le drame. Il a fallu discuter avec les parents et les rassurer. »

« Pendant longtemps les femmes n’ont pas été prises au sérieux en tant que chefs d’entreprises, encore moins dans les milieux masculins », Renée Fernandez,

présidente de la commission « Femmes dans l’artisanat » de la CMA des Bouches-du-Rhône.

« Dans le bâtiment, les filles commencent à trouver leur place, notamment dans le second œuvre », Marie-Christine Gaultier, vice-présidente de la CMA des

Côtes d’Armor et artisan crêpière.

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Page 22: Le Monde des Artisans 86 Nord Pas de Calais

Fier de son ancrage local et éternel insatisfait, Michel Glosek a développé son entreprise autour de sa passion pour la recherche. S’il a commencé par proposer des produits réalisés à base de fleurs, il se lance aujourd’hui dans le melon de Lectour. Entre cuisine moléculaire et conserverie, il semble avoir trouvé de quoi créer des produits d’exception.

Il y a trois ans, quand les producteurs de melon de Lectour sont venus sol-liciter Michel Glosek, ils n’ont pas frappé à n’importe quelle porte.

L’artisan a pris leur proposition très au sérieux et a créé le « Carat de Lectour », produit haut de gamme désormais pré-sent dans nombre d’épiceries fines. Comment mettre en valeur un produit comme le melon sans le dénaturer ? Voilà une délicate question sur laquelle Michel Glosek a planché avec plus qu’acharne-ment. Pour créer de la valeur ajoutée à partir de cette ressource locale, il a testé la cuisine moléculaire, et s’est finalement tourné vers les anciennes techniques de confiserie, apprises lors d’un stage chez Lenôtre. Après trois ans de travaux, le résultat est là : des pépites de melon confites qu’il choisit d’abord de nommer « caviar de Lectour » avant d’apprendre

que l’appellation est protégée. Pourtant, lorsque Michel Glosek sort de son école d’ingénieur agronome, il se lance dans l’informatique. Mais déjà, c’est la recher-che et développement qui le passionne.

Une dominante qu’il retrouvera dans tous ses projets.

reconversionAprès avoir fait carrière dans une start-up, dans la gestion des ressources humaines et un tour du monde avec sa femme, il souhaite se reconvertir et devenir chef d’entreprise. Il choisit le métier de cuisinier, qu’il apprend chez Paul Bocuse à Lyon : « J’ai fait partie de la première promotion. Je me suis retrouvé à la plonge. Ça m’a fait drôle ». À la sortie, il monte un restaurant avec son épouse. « On est arrivé dans le Gers par hasard, pour reprendre un restau-rant gastronomique ». Pendant sept ans, l’affaire tourne bien. C’est alors que Michel Glosek doute : « On perdait de nouveau ce pourquoi on s’était battu : notre liberté ». Voulant s’affranchir des

GLoSek GourMeT

miser sur la recherche

c as d'entreprise

22 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

Le domaine de michel glosek, c’est la création, la recherche. et c’est pour cela qu’on vient le chercher.

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il a su• mettre en avant les ressources locales pour se différencier de la concurrence.• prendre du recul pour évaluer les atouts de son entreprise.• écouter sa clientèle pour développer de nouveaux produits en accord avec ses attentes.

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contraintes horaires lourdes du métier de restaurateur, il cherche d’autres pis-tes. Et c’est ainsi que l’artisan se tour-ne à nouveau vers la recherche pour s’initier à la conserve : « il existait un centre de recherche à proximité ». En parallèle du restaurant, il travaille là-bas pour apprendre les techniques de conservation. « On a pu louer un espace dans ce centre et c’est là qu’on a créé notre gamme de produits. » Le couple se lance ainsi sans avoir besoin d’in-vestir. Ils se spécialisent tout d’abord sur des produits à base de fleurs, les « Fleurandises ». « C’était très origi-nal mais cela ne nous permettait pas de vivre. » L’idée lui vient alors de propo-ser au grand public des produits pour composer une assiette gourmande. Il revisite donc un dessert issu de la carte de son restaurant : le baba. « Au lieu de le faire au rhum, je l’ai fait à l’arma-gnac, un produit local que je souhaitais valoriser. » Un « best-seller », il s’en est vendu 2 millions en dix ans. « Au départ, on a commencé sur les marchés, on a été à l’écoute des clients. Ils nous demandaient des coulis : on en a donc créé. Puis ils nous ont suggéré d’agré-menter avec des fruits. On a suivi éga-lement leurs conseils. » Et c’est ainsi que Glosek Gourmet a déve-loppé une gamme

complète de desserts en conserve pour atteindre 60 références aujourd’hui.

Son moteur : l’innovationParce que le chef d’entreprise aime les défis, il a choisi de se spécialiser dans l’innovation. Il se lance dans la créa-

tion de nouveaux produits « entre gâteaux et pâtisseries ». Il

est content du résultat, mais c’est difficile

à vendre. « J’ai donc cherché à me position-ner autrement pour que l’en-treprise se développe. »

Et il semblerait qu’il ait enfin

trouvé : son domai-ne c’est la création, la

recherche. Et c’est pour

cela qu’on vient le chercher. Aujourd’hui, il travaille pour un producteur de ver-veine artisanale mais également pour la Poire d’Olivet - eau-de-vie de poire - : « Nous avons créé toute une gamme de produits à partir de chacun des éléments. Elle est vendue dans les épiceries fines et chez les cavistes ». Si le succès semble être au rendez-vous, cela n’empêche pas Michel Glosek de vouloir « rester à petite échelle ». « Il faut faire attention à ne pas perdre le savoir-faire et rester dans l’arti-sanat. C’est essentiel pour moi. » Aujourd’hui, il se concentre sur le melon car les retours sur le carat de Lectour et ses dérivés sont positifs. « Maintenant je voudrais développer des produits à base de ce qu’on a déjà conçu. Et il faut qu’on puisse augmenter la production tout en gardant la qualité ». Voilà le prochain challenge qui attend Michel Glosek et gageons que ce ne sera pas le dernier !

Barbara Colas

le monde des artisans ● janvier-février 2012 ● 23

peu d’artisans ont connaissance de la possibilité de protéger leur entreprise ou leur création grâce à la propriété industrielle. pourtant, ce que vous concevez mérite d’être protégé. C’est aussi un moyen d’éviter des poursuites éventuelles. par exemple, Michel Glosek a découvert en faisant des recherches qu’il n’avait pas le droit d’utiliser le nom « caviar » pour son produit. Ce dernier serait réservé aux célèbres œufs d’esturgeon.

protéger votre nom ou votre marque

Avant toute utilisation ou enregistrement, l’INpI

conseille d’ « effectuer une recherche d’antériorité ». pour les noms de domaine, c’est l’AFNIC (Association française pour le nommage Internet en coopération) qui est habilité à en délivrer. De la même manière, votre marque doit être protégée. pour cela, il faut impérativement en effectuer le dépôt. « Si une société commercialise des produits sous une marque sans l’avoir fait enregistrer, et qu’un tiers de bonne foi dépose ultérieurement ce nom, le déposant pourra lui opposer sa marque et

ainsi obliger la société à changer de marque ou à la racheter » précise l’INpI sur son site internet.

protéger votre invention

Dans le cas d’une invention, la protection s’obtient grâce à un brevet ou un certificat d’utilité. Ils apportent les mêmes droits mais pour des durées différentes. Les coûts d’enregistrement diffèrent donc également.

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24 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

À 49 ans, Yves Charles est un chef d’entreprise comblé. À la tête de la coutellerie auvergna-te Perceval à Thiers (Puy-de-

Dôme) depuis 2005, il vend ses couteaux haut de gamme à travers le monde pour un chiffre d’affaires de 730 000 e par an. Un succès inattendu pour l’ancien chef étoilé de La Maison Courtine à Paris.

double vieEn 2005, Yves Charles est à la recherche d’une série de couteaux spécifiques pour son restaurant. Problème, ils n’existent pas sur le marché. La coutellerie Perceval est en mesure de les réaliser mais n’est pas prête à investir dans la fabrication. Il n’en faut pas plus à cet artisan pour se déci-der à racheter la petite entreprise de deux employés. « À l’époque, c’était un amuse-ment, raconte-t-il. L’investissement était de 9 000 € et je devais produire 3 000 cou-teaux pour être rentable. » Il s’est lancé. « Au départ, je venais seulement un jour par semaine, se rappelle-t-il. Mais, empor-té par le succès, j’ai dû engager plus de monde pour honorer mes commandes et tenir mes engagements. J’avais alors deux entreprises qui nécessitaient un patron à

temps plein. » Un choix s’imposait. En 2008, il rend toque, tablier et étoiles pour se consacrer à la fabrication de couteaux. En trois ans, il multiplie par quatre le chif-fre d’affaires de la petite entreprise artisa-nale, embauche trois personnes et démé-nage dans un nouveau local de 500 m². Un succès qui ne doit rien au hasard. Yves Charles commence par réduire drastiquement les temps de livraison et créer une nouvelle gamme pour booster la demande. « Il n’y avait pas eu de création depuis 2001, cette réalisation était atten-due », précise-t-il. En effet, si, avant lui, l’entreprise Perceval était reconnue pour la qualité de ses couteaux, l’aspect com-mercial était négligé. « Je n’ai rien changé aux techniques, déjà bien au point, confie-t-il. J’ai juste mis en valeur des talents jus-que-là bridés », comme celui de Roland Lannier, son chef de projet. Il relance aussi le site www.couteau.com, acheté dès 1995 mais laissé à l’abandon. Environ 10 % des ventes de l’entreprise sont réalisées par ce biais, les revendeurs de couteaux et les restaurateurs étoilés assurant le reste de son chiffre d’affaires. « J’ai renforcé la dis-tribution en travaillant avec des coutelle-ries emblématiques en France, en Italie et

en Allemagne… », détaille l’artisan. Il a aussi profité de son réseau d’ancien chef étoilé pour conquérir les plus belles tables. Ainsi, Alain Ducasse a fait découvrir les couteaux Perceval à des chefs de New York, Londres, Dubaï ou Tokyo.

des fourchettes qui piquentPour séduire les plus grands chefs, une seule solution : l’excellence. « La qualité de nos couteaux et de notre service n’exis-te pas ailleurs. Nos couverts sont conçus pour satisfaire les professionnels les plus exigeants, le moindre détail compte, affir-me Yves Charles. On vend des fourchettes en inox, comme on peut en trouver par-tout, sauf que l’ergonomie, le poids et le piquant de la fourchette ont été soigneu-sement étudiés. Nous sommes les seuls à faire des fourchettes qui piquent, s’amuse-t-il. Ce sont des détails symboliques, mais le restaurateur voit que le produit a été pensé par un restaurateur ». Le « secret de Perceval » est là. Il réside dans une connaissance parfaite du client alliée à la technicité des couteliers.

Emmanuel Daniel

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un coutelier trois étoiles

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Yves Charles est un artisan touche-à-tout. Que ce soit derrière les fourneaux ou à la fabrication des couteaux, ce chef d’entreprise ne connaît pas la crise.

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consommez moins (d’énergie) pour gagner plus !

En réduisant leur consommation d’énergie, les artisans servent aussi bien leur portefeuille

que la nature. plusieurs approches sont envisageables pour agir simplement et à peu de frais. □□□

Dossier réalisé par Emmanuel Daniel

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Écolos ou économes, les artisans ont tout à gagner à devenir moins gourmands

énergétiquement et à pren-dre la mesure des avantages d’un comportement écologi-quement responsable. Pour réduire sa facture d’électri-cité, le chef d’entreprise dis-pose de plusieurs leviers, des simples bonnes pratiques au choix de l’énergie et du maté-riel, en passant par l’investis-sement dans une isolation de qualité. Qu’il s’agisse de locaux neufs ou anciens, il est toujours possible d’optimiser la per-formance du bâtiment et ainsi faire du bien à l’environne-ment autant qu’à son porte-feuille. La première démarche consiste à réaliser un pré-dia-gnostic afin d’évaluer les prin-cipaux postes de dépenses et de déterminer les meilleures solutions pour réduire ses diverses factures. Pour cela, le CNIDEP (Centre national

d’innovation pour le dévelop-pement durable et l’environ-nement dans les petites entre-prises) a lancé Arti’Nergie, un outil permettant d’évaluer et de maîtriser sa consomma-tion d’énergie. Une fois cet audit réalisé, l’ar-tisan peut prioriser ses efforts. Sachant que chacun peut agir selon son budget. « Il y a trois catégories de mesures, détaille Marie Foyer, chargée de mis-sion économies d’énergie de la CMA de Champagne-Ardenne. L’application de « bonnes pratiques » qui ne nécessitent pas d’investisse-ment, les dépenses de petit équipement comprises entre 0 et 500 € et les investisse-ments conséquents supérieurs à 500 € ».

un abonnement énergétique adaptéLa première démarche consis-te à s’assurer que l’abonne-ment au gaz et/ou à l’électri-cité ne soit pas supérieur aux

besoins réels de l’entreprise.Le choix de l’énergie est éga-lement déterminant. Ainsi, le passage du propane au gaz naturel est amorti en moins de 2 ans tandis que le pas-sage du fioul domestique au gaz naturel est rentabilisé en moins de 5 ans.

isolationUne bonne isolation est essen-tielle pour limiter les pertes de chaleur et par conséquent, la consommation d’énergie. De plus, un bâtiment bien isolé et bien ventilé vieillit mieux car l’humidité s’installe moins facilement. Aussi efficaces que leurs alternatives syn-thétiques, les matériaux recy-clables, naturels et locaux reviennent au goût du jour. L’utilisation du bois dans les Vosges ou de la terre cuite

dans le Nord permet en effet de limiter son empreinte car-bone tout en garantissant une bonne isolation.Pour que le bâtiment soit éner-gétiquement efficient, il faut particulièrement veiller à bien isoler le toit et les combles, les murs et les fenêtres. Pour le toit et les murs, que l’on choisisse une laine de roche, de bois ou de la ouate, « une épaisseur de 30 cm minimum doit être appliquée », selon François Kloepfer, chauffagiste dans le Haut-Rhin. Si l’isolation inté-rieure, moins chère (30 à 50 € HT/m²), est la plus utilisée, l’artisan peut aussi opter pour une isolation extérieure. Plus efficace, elle présente aussi l’avantage de ne pas grigno-ter sur l’espace intérieur. Un bémol, ce procédé coûte plus cher, de 60 à 100 € HT/m².

éConomie

Réduire sa consommation d’énergieLes prix de l’énergie sont à la hausse depuis 20 ans tandis que les ressources s’amenuisent. Pour réduire leur impact sur l’environnement mais aussi leur facture d’énergie, les artisans disposent de différents leviers.

26 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

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des aides existentpour les connaître, rapprochez-vous de l’Espace info énergie de votre région.

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Page 27: Le Monde des Artisans 86 Nord Pas de Calais

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Page 28: Le Monde des Artisans 86 Nord Pas de Calais

chauffage Si la plupart des artisans ont recours à l’électricité, au fuel ou au gaz naturel, François Kloepfer préconise, lui, de « choisir le type de chauffage selon les ressources locales, de s’équiper d’une chaudière au bois si la place le permet ou d’opter pour un puits de chaleur ».De l’avis des professionnels du chauffage et de l’isolation, il est pertinent de remplacer sa chaudière classique par une chaudière à condensation ou un éco-générateur, moins polluants et moins coûteux. « Avec une économie d’éner-gie de 30 %, l’achat d’une chaudière à condensation sera rentabilisé en cinq ou six ans », annonce Alexandre

Duby de Gaz de France Provalys.En tout cas, pour François Kloepfer, « le chauffage élec-trique est à proscrire, c’est le plus polluant. EDF doit pro-duire trois kilowatts pour que l’on en consomme un à cause des pertes d’énergie sur la ligne. ».Pour les grandes surfaces, l’uti-lisation de tubes ou panneaux

radiants permet de chauffer plus économiquement. Pour ce qui est des bureaux, la créa-tion d’un sas limite les déper-ditions de chaleur. Utiliser un équipement adapté est égale-ment primordial. Dans certaines professions, il est possible de récupérer la chaleur émise par les machi-nes (fours à pains, matériel de refroidissement, machines de nettoyage à sec…) pour chauffer les locaux. « Les moteurs de mes frigos pro-duisent de la chaleur. J’ai mis en place un système qui redi-rige la chaleur émise par les moteurs pour sécher des jam-bons de pays », précise Didier Villemin, gérant de la bouche-rie-charcuterie « Aux saveurs d’Ardennes ».

éclairage L’éclairage est le poste de consommation le plus éner-givore puisqu’il représente jusqu’à 75 % des consom-mations, notamment dans les commerces. Pour réduire sa facture d’énergie, il suf-fit de remplacer ses ampou-les à incandescence par des ampoules et néons fluocom-pacts. Cet investissement

divise par quatre la facture électrique dévolue à l’éclai-rage. L’utilisation de l’éclairage naturel (via la pose de pan-

neaux translucides) est une autre piste de réduction de la dépense énergétique.

L’équipement de productionEn faisant installer des boî-tiers électroniques de varia-tion de vitesse sur certaines machines (scies, broyeuses…), l’entreprise peut réduire de 50 % sa facture. Une autre

option est d’opter pour des moteurs à haut rendement, plus chers mais rentabilisés en moins de dix ans. Pour en savoir plus sur le matériel spécifique à chaque métier, vous pouvez vous reporter aux fiches élaborées par la CNIDEP décryptant les per-formances énergétiques de dix professions.Peu importe sa motivation et son budget, chaque arti-san peut faire chuter sa fac-ture en diminuant les dif-férents postes de dépense. Ainsi, Lise Renaux-Sajdur, gérante du centre de soins esthétiques Planète beau-té à Troyes (Aube) a rem-placé ses ampoules par des néons fluocompacts, instal-lé un mousseur pour limiter sa consommation d’eau et des programmateurs pour contrôler la consommation d’électricité de ses appareils professionnels. Comme elle n’est pas propriétaire, elle ne peut pas influer sur l’isola-tion et le matériel de chauf-fage mais tente de garder ses portes fermées. « Mes charges sont fixes, ces éco-nomies d’énergie ne me rap-portent pas d’argent, préci-se-t-elle. Ma seule motivation est de laisser une planète non détruite aux générations futu-res. C’est juste une goutte d’eau, mais mis bout à bout, ça peut faire un océan ».Des petits gestes pour une grande cause.

28 ● le monde des artisans ● janvier-février 2012

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Le chauffage électrique est à proscrire car c’est le plus polluant

bonnes pratiques• Lumière- l’installation de détecteurs de mouvements, de minuteurs ou l’extinction automatique des lumières à heures fixes est recommandée.- nettoyez vos ampoules ou néons régulièrement pour gagner en luminosité.- utilisez au maximum la lumière naturelle.

• chauffage- ne surchauffez pas vos locaux. 1 °C en mois vous fait économiser 7% sur la facture d’électricité.- en cas d’absence de plus de 2 h, baissez la température de 3 ou 4 °C afin de maintenir une température moyenne de 15/16 °C. - en cas d’absence de plus de 48 h, calez la température entre 8 et 12 °C.- ne gênez pas la diffusion des radiateurs : veillez par exemple à ce que les rideaux

ne les couvrent pas et dépoussiérez-les régulièrement. - régulez la climatisation et le chauffage à partir du même programmateur.- ne baissez pas la température de la climatisation de plus de 4 °C par rapport à la température extérieure.

• production de froid- laissez refroidir les produits avant de les mettre dans un congélateur ou une chambre froide et ne les entassez pas.

• eau- équipez-vous d’un mitigeur (10 % d’économie) et d’un mousseur.- pensez à détartrer. 3 mm de tartre sur une résistance, c’est 30 % d’énergie en plus pour chauffer la même quantité d’eau.

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Les énergies grises [NDLR - quantité d’énergie nécessaire au cycle de vie d’un matériau ou d’un produit] ne sont pas assez prises en compte dans le calcul du coût écologique d’une construction. Si j’ai une carrière à moins de 150 kilo-mètres et que je vais y cher-cher ma pierre, le bilan car-bone sera bon car la pollution liée au transport sera minime. Si j’utilise du béton ou du ciment aggloméré, cela dégra-dera plus l’environnement car fabriquer 1 kg de béton dégage 132 grammes de CO2 contre 6 grammes pour la pierre.

Pour mettre en œuvre les agglomérés de ciment, on est

obligé d’extraire, de concas-ser, de cuire, de mettre en sac, de transporter, de fabriquer, de stocker… L’empreinte car-bone de ces différentes opéra-tions est élevée.

Il faut construire avec les matériaux que l’on trouve dans sa région le plus souvent possible. Dans le Nord, on utilisera de la terre/brique, dans les Vosges on favorisera l’utilisa-tion du bois… Il est souvent préférable de construire avec les techniques et matériaux locaux tout en étant ouvert à l’innovation.

La pierre a une résistance thermique très faible mais, dans une maison avec des murs épais, on est bien en

hiver comme en été, surtout si les cloisons et les murs de refend [NDLR - murs por-teurs] sont en pierre mas-sive. La forte inertie de la pierre protège la maison des changements de tempéra-ture. L’autre avantage de la pierre, c’est qu’il n’y a pas besoin de la cacher, contrai-rement à d’autres matériaux qu’il faut recouvrir pour des questions d’esthétique. La pierre avec le temps se boni-fie, se patine.

En réalisant un puits de tem-pérature (puits canadiens ou provençaux), on peut gagner 2 °C par rapport à l’extérieur et maintenir une température de 14 °C. On peut ajouter à cela l’énergie solaire qui vien-

drait apporter de la chaleur en complément et une chau-dière à condensation quand l’ensoleillement n’est pas suf-fisant.

Oui. La preuve, j’ai construit une maison en pierre mas-sive de 170 m2, en 170 jours avec 170 000 euros. Afin d’économiser de l’énergie, je l’ai équipée d’une chaudière à condensation, de capteurs solaires ECS, de chauffage au sol et de double vitrage.

La tendance dans les nou-veaux permis de construire est d’imposer plusieurs énergies. Je propose donc le puits pour la constance, la pierre pour l’inertie, le solaire pour la production d’eau chaude et le chauffage, alliés à une bonne exposition du bâtiment par rapport aux façades à vivre. Le gaz ou le fuel peuvent ser-vir de compléments pour le chauffage (mais en étudiant les isolations). Concernant le chauffage d’agrément et d’en-tre saison, le bois est la res-source idéale.

Emmanuel Daniel

Page 30: Le Monde des Artisans 86 Nord Pas de Calais

e ministre les appelle les « pépites internes » : ce sont des produits ou des prestations qui pourraient être

vendus au-delà de nos frontières mais dont les entreprises n’ont même pas conscience. Des efforts sont entrepris pour déclencher cette prise de conscience nécessaire. Ainsi des filières se mettent en place comme l’action « So french, so good ! »* qui recense les 700 salons professionnels spécialisés dans l’alimen-taire et, surtout, qui aide les entreprises à y participer. Autre exemple de filière : les produits liés à l’exercice d’un sport feront l’objet de démarches communes de promotion. Point n’est besoin d’être un géant pour exporter et les entreprises artisanales sont bien concernées par cette démarche. Encore faut-il qu’elles soient accompagnées. Le PRDA (Plan régio-nal de développement de l’artisanat) le prévoit justement en proposant un pro-gramme en cinq points.

Pour qui : les entreprises qui recher-chent un premier niveau d’information à l’export.

Pourquoi : répondre à la question : l’export est-il possible dans mon secteur d’activité ?

Comment : réunions d’information présentant le dispositif du commerce extérieur de la France, le dispositif régional d’aide et de soutiens financiers à l’export ainsi que les salons sur lesquels les artisans peuvent se positionner.

Combien : en accès libre.

Pour qui : les entreprises qui souhai-tent se développer à l’international.

Pourquoi : gagner en compétences et « sécuriser » sa démarche de prospection à l’international (exemple : les conditions générales de vente à l’international, les formalités juridiques et fiscales à accom-plir…).

Comment : dans le cadre du pro-gramme de formation de la Chambre de

métiers et de l’artisanat de région Nord - Pas-de-Calais.

Combien : pris en charge dans le cadre du FAF.

Pour qui : les nouveaux exportateurs

Page 31: Le Monde des Artisans 86 Nord Pas de Calais

e 3 octobre 2011, Alain Bocquet, Président de la Communauté d’Ag-glomération de la Porte du Hainaut,

Francis Berkmans, Vice-président au développement économique, et René Dubus, Président de la Commission Développement économique, ont invité les TPE aidées à une cérémonie de remise de chèques, durant laquelle a été mise à l’honneur la 100e TPE aidée ; cette soirée a également été l’occasion de lancer offi-ciellement le Club TPE.Cette cérémonie s’est déroulée en pré-sence des partenaires du dispositif, de Patricia Fournier, membre du Bureau de la Chambre de métiers du Nord et présidente de la Commission territoriale Valenciennes/Avesnes.

En 2007, Claude Scailliez a créé et est l’actuel gérant de la SARL DOM, basée rue Jean Jaurès à Hélesmes. Cette entre-

prise est spécialisée dans les activités d’usinage pour des donneurs d’ordre du secteur de la métallurgie. Pour pouvoir fabriquer des pièces de taille, de poids et de niveau de précision différents et ainsi pouvoir répondre à des demandes très spécifiques, notamment des secteurs ferroviaires ou automobiles, Claude Scailliez a investi dans un centre d’usina-ge. Cette machine, ainsi que l’acquisition d’autres équipements complémentaires, représente un investissement matériel de près de 83 000 € HT.Le projet a été accompagné par la

Chambre de métiers et de l’artisanat ; la CAPH a accordé une subvention de 11 102 €. Claude Scailliez prévoit une augmentation du CA d’environ 30 % en trois ans grâce à cet investissement. L’entreprise vient d’accueillir son pre-mier salarié.

et les entreprises déjà engagés dans une démarche à l’international.

Pourquoi : vérifier les prérequis néces-saires et indispensables au développe-ment à l’international.

Comment : sous la forme d’un ques-tionnaire.

Combien : coût de 700 € pris en charge à hauteur de 90 % soit un coût résiduel de 70 €.

Pour qui : les entreprises ayant réalisé le diagnostic export.

Pourquoi : accompagner les entre-prises artisanales régionales dans leurs démarches à l’export : salons, rencontres d’acheteurs, adaptation d’un packaging, traduction d’une documentation en anglais…

Comment : sous la forme de conseils personnalisés et d’un soutien financier sous forme de subvention directe.

Combien : prise en charge de 50 % des dépenses subventionnables des entrepri-ses à hauteur de 8 000 € HT.

Pour qui : les entreprises ayant réalisé un PARI.

Pourquoi : assurer un suivi commercial et technique personnalisé en amont, pen-dant et/ou après la démarche export.

Comment : accompagnement d’un

Volontaire à l’international (selon les zones géographiques) ou d’un étudiant en commerce international.

Combien : prise en charge de 50 % du coût à hauteur de 550 € HT.

Page 32: Le Monde des Artisans 86 Nord Pas de Calais

a Chambre de métiers et de l’artisanat de région 59/62 est partenaire du

Forum Restaure transfron-talier qui aura lieu le samedi 24 mars prochain à l’écomu-sée de l’Avesnois, à Fourmies.Ce salon permet la rencon-tre entre les acteurs du bâti ancien et les particuliers por-teurs d’un projet de rénova-tion.

Des structures seront pré-sentes afin de proposer des conseils aux particuliers et les informer sur les aides finan-cières existantes.Un espace spécifique sera par ailleurs dédié aux artisans afin d’assurer les conseils techniques liés à la restaura-tion du bâti traditionnel.Si vous souhaitez y participer en tant qu’artisan, adressez-

vous à la Chambre de métiers et de l’artisanat de région Nord - Pas-de-Calais pour obtenir un bulletin de parti-cipation.

ans le cadre du PLDE (Programme local de déve-loppement économique) du

Calaisis, une enquête a été conduite par la Chambre de métiers et de l’artisanat en direction d’un panel d’entreprises. Cette opération a été portée par le Sympac (Syndicat mixte du Pays du Calaisis) et cofinancée par Cap Calaisis et le Conseil Régional du Nord - Pas-de-Calais.360 entreprises artisanales ont été ren-contrées par la Chambre de métiers et de l’artisanat sur les 1 300 présentes sur le Calaisis. Sur la Communauté de Communes de la Région d’Audruicq (CCRA), 220 entreprises sont inscrites au Répertoire des métiers et 66 d’entre elles ont été rencontrées. Compte tenu de la qualité du bilan et de l’intérêt direct et concret pour les entreprises, les acteurs ont souhaité reconduire cette opéra-tion sur deux ou trois années, avec une moyenne de 51 entreprises par an.En 2010, l’antenne de Calais de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat a réalisé :

58 orientations de porteurs de projets sur le territoire de la CCRA désirant créer ou reprendre une entreprise arti-sanale.

6 montages et 16 validations de projets artisanaux.

3 suivis d’entreprises artisanales sur la CCRA.Cette action a permis la création de 24 établissements artisanaux et la reprise de 4 fonds de commerce dont un pressing, un salon de coiffure mixte, une entreprise

d’électricité et une boulangerie-pâtisse-rie sur la Communauté de Communes de la Région d’Audruicq soit 42 emplois induits. Au 31 décembre 2010, on dénom-brait 229 établissements (+4,1 %) pour 665 actifs. La CCRA est le deuxième terri-toire en nombre d’entreprises artisanales sur le Pays du Calaisis.

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e règlement intérieur est obligatoi-re dans les entreprises employant au moins 20 salariés. Son contenu

est limité par le Code du Travail et ne peut contenir des dispositions contrai-res aux lois et règlements. Ce document écrit, qui s’impose au salarié comme à l’employeur, concerne essentiellement l’hygiène, la sécurité et la discipline.

Il doit être dans un premier temps soumis au comité d’entreprise (qui lui est obligatoire dans les entreprises de 50 salariés et plus) ou à défaut aux représentants du personnel (à partir de 11 salariés) ainsi qu’au CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des

conditions de travail) avant d’être com-muniqué au secrétariat-greffe du conseil de prud’hommes et à l’Inspection du Travail. Lors de la création d’une entre-prise de 20 salariés, le règlement inté-rieur doit être établi dans les trois mois et il s’impose à tous les salariés.

Son contenu est limitatif. Le règlement intérieur de l’entreprise doit indiquer :

les mesures d’application de la régle-mentation en matière d’hygiène et de sécurité ;

les conditions dans lesquelles les sala-riés peuvent être appelés à participer au rétablissement des conditions de travail protectrices de la sécurité et de la santé

des salariés dès lors qu’elles apparais-sent compromises ;

les règles relatives à la discipline (nature et échelle des sanctions) ;

les dispositions concernant les droits de la défense des salariés ;

les dispositions concernant l’interdic-tion de toute pratique de harcèlement moral dans l’entreprise.

cette occasion, la CNAM a mis en place une aide financière sim-plifiée (AFS) à la sécurité, relayée

par la Carsat sous forme d’un versement de 3 000 euros aux entreprises de moins de 50 salariés pour l’achat ou la location longue durée d’un véhicule utilitaire neuf.Pour bénéficier de cette offre, deux condi-tions sont requises :

l’achat ou la location longue durée d’un

utilitaire neuf équipé de six dispositifs de

sécurité : dispositif anti-blocage des roues (ABS) ; dispositif d’aide au freinage d’ur-gence ; contrôle électronique de la stabi-lité (ESP) ; airbag passager, limiteur de vitesse ; cloison de séparation pleine sur toute la largeur et hauteur du véhicule et points d’ancrage respectant les normes en vigueur ;

la participation du chef d’entreprise

à une formation de deux jours « Usage

professionnel d’un VUL ».L’objectif est de faire prendre conscience aux dirigeants d’entreprises des risques et des solutions de prévention applicables à leur entreprise. En partenariat avec l’As-surance-maladie - Risques profession-nels, l’École de Conduite Française (ECF) dispense les formations « Usage profes-

sionnel d’un VUL » dans certains de ses établissements spécialisés et référencés par la Caisse d’assurance-maladie.Après la partie théorique, les participants ont ensuite pu constater la multiplica-tion des risques. Comme ceux liés, par exemple, au non-port d’une ceinture de sécurité et qui, en cas de freinage brutal, à « seulement » 10 km/heure, envoie le conducteur ou son passager la tête dans le pare-brise ! Les entreprises volontaires ont jusqu’au 31 mai 2012 pour réserver cette aide à la sécurité. Alors, foncez pour la bonne cause !

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a VAE s’adresse aux chefs d’entre-prise, aux collaborateurs, ou encore aux salariés de l’artisanat et aux

demandeurs d’emploi. Elle vous donne la possibilité de concrétiser vos projets. Que ce soit par satisfaction personnelle, dans le cadre d’un projet professionnel ou simplement pour envisager l’avenir, afin de valoriser, fidéliser vos salariés ou encore transmettre votre entreprise…

Justifier d’au moins trois ans d’expé-rience dans un domaine professionnel précis et cibler la certification en adé-

quation avec vos compétences et votre projet éventuel.

Retranscrire votre expérience et vos connaissances dans un dossier, avec l’aide d’un accompagnateur

Soutenir votre dossier devant un jury VAE.

La CMA de région accompagne les candidats VAE sur les titres du secteur artisanal et les diplômes de l’Éducation nationale (voir tableau ci-dessous).

Attention ! Les candidats, artisans, sala-riés, demandeurs d’emploi, titulaires du BM de niveau IV ont jusqu’au 31 décem-bre 2013 pour bénéficier de nombreuses dispenses qui leur permettront ainsi de valider un BM de niveau III.

a y est. Votre apprenti(e) vient de terminer sa période d’essai. Vous l’avez bien accueilli(e) et il/elle s’est

intégré(e). L’une des clés de la réussite du contrat est sa motivation. À vous de la stimuler et de l’entretenir avec quelques conseils que voici.

Confiez-lui des tâches claires et diver-

sifiées : la répétition peut être une source de démobilisation. Montrez-lui comment son activité s’intègre dans le fonctionne-ment de l’entreprise. Assurez-vous que les consignes, qui sont évidentes pour vous car vous maîtrisez votre sujet, sont bien comprises et assimilées. Transmettez-lui

votre savoir-faire et votre expérience : la transmission est la caractéristique de base de l’artisanat.

Fixez-lui des objectifs réalistes et attei-

gnables tout en proposant des défis. Une activité sera un défi si elle n’est ni trop facile ni trop difficile. Une petite difficulté à surmonter avec un encadrement atten-tif lui révélera sa capacité à persévérer.

Responsabilisez-le(la) en lui permettant

de faire des choix. Il vous revient toute-fois de décider des tâches qui seront de votre responsabilité et celles que vous pouvez confier. La possibilité pour votre apprenti(e) de faire des choix favorise sa

capacité à contrôler ses activités et à cheminer vers l’autonomie.

Laissez-lui du temps. Il/elle apprend ! Le(la) pousser à agir vite peut lui faire éprouver de l’insatisfaction par un travail mal fait et le(la) faire hésiter à s’investir dans une activité, de peur de ne pas termi-ner à temps. Vous regagnerez très vite le temps, apparemment, perdu.

Entretenez une relation de confiance

réciproque. Analysez objectivement ses erreurs pour éviter qu’elles ne se repro-duisent, valorisez ses efforts et félicitez ses réussites !

Page 35: Le Monde des Artisans 86 Nord Pas de Calais

Association d’Expertise ComptableAdoptez une solution définitive, mais pas n’importe laquelle !L’expertise comptable est notre métier. Nous l’exerçons sous forme associative et cela change tout. Les 500 collaborateurs de notre réseau national répondent à toutes les problématiques de l’entreprise avec un professionnalisme et une réactivité qui font référence. Nous sommes proches de vous, en phase avec vos attentes.

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Page 36: Le Monde des Artisans 86 Nord Pas de Calais

es époux Dereume étaient déjà ins-tallés à Meurchin, près de Seclin lorsqu’ils reprirent la boulangerie

maubeugeoise en 1993. L’affaire s’est développée rapidement par l’ajout de la pâtisserie, le doublement de la surface de vente et la modernisation des laboratoi-res. L’année 2004 voit un nouveau bou-leversement en passant à la « tradition française » mettant en œuvre des farines sans additif et en adoptant la cuisson devant les clients, dans un four à bois. « Le métier, rien que le métier », affirme Jean-François Dereume. Un Mercure d’Or national obtenu en 2006 confirme la bonne direction que suit l’entreprise.Catherine et Jean-François Dereume s’investissent aussi dans la formation par apprentissage. Six apprentis figurent parmi les quinze salariés de l’entreprise. Catherine participe à des jurys d’examens

et a imaginé une saynète qu’elle propose aux candidates au diplôme de vendeuse qui doivent lui présenter de manière attractive différentes spécialités de pain.Être Artisan en Or est un plus, pour Jean-François Dereume : « Comme nous suivons une démarche de qualité depuis longtemps, notre adhésion s’est naturelle-ment imposée. J’apprécie le principe d’une certification remise en jeu tous les ans, cela

nous stimule. Maintenant, j’aimerais bien que nous soyons plus nombreux dans le sud du département, nous ne sommes pas encore assez visibles. »L’Artisan en Or maubeugeois propose à sa clientèle quelques spécialités telles que le Vauban et le Miss Val de Sambre (pâtisserie aux fruits rouges et à la vanille), dont les modèles sont déposés, et l’inévitable Clair de lune. La Miche de l’Avesnois, un pain à la bière de la Cuvée des Jonquilles, enrichit la gamme déjà bien fournie. Des projets de développe-ment en sont au stade d’étude bien avan-cée comme le « snacking » ou sandwich repas, un débouché bien naturel pour le pain de notre Artisan en Or.

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i la porte d’entrée à cette matinée gourmande était le goût, c’est bien en enfilant les tenues réglemen-

taires (chaussons, calots, blouses) que les 110 élèves venus de quatre classes primaires de l’Arrageois, une classe d’Agny, une du groupe Langevin à Saint-Laurent-Blangy et deux de l’école Curie-Pasteur d’Angres, sont partis à la découverte des laboratoires alimentaires de l’antenne de l’URMA d’Arras.Mais avant de passer à la phase pratique (fabrication, dégustation), les enfants ont d’abord pris connaissance des règles de base inhérentes à la pratique des métiers de boucher, charcutier, traiteur, boulanger, pâtissier, glacier ou encore chocolatier, notamment le respect des normes hygiéniques.Se laver les mains avant et après chaque manipulation pour éviter les microbes, ne pas rompre la chaîne du froid mais

aussi appliquer les mesures de sécurité dont ces élèves de primaire ont pris la mesure dans les ateliers de boucherie

où les apprentis découpaient en effet, avec des couteaux de plusieurs dizaines de centimètres de long, des pièces de bœuf souvent plus grandes qu’eux, le programme de cette matinée a conjugué le pédagogique avec le ludique.Pâte sablée pour des tartelettes, fabri-cation d’animaux ou d’objets en pâte d’amande, décoration à la poche à douille ont passionné les élèves dans le « labo » pâtisserie, tandis qu’en boulan-gerie, les groupes travaillaient la pâte à brioche, à pain, sans oublier la phase dégustation.Retour dans les ateliers « salé » où le succès des dégustations à l’aveugle ne se dément pas et, surtout, donne l’occa-sion de différencier les types de viande, mais aussi les modes de cuisson et leur importance dans le goût qu’il donne au produit.Et comme les apprentis ont joué pour un temps le rôle de formateurs, sous l’œil vigilant des équipes pédagogiques, certaines vocations ont sans doute pris un coup d’accélérateur. Ou comment joindre l’utile à l’agréable…

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ervé Leroy n’est pas un couvreur comme les autres. Et pour cause, cet orfèvre de l’ardoise s’est spécialisé dans les monuments historiques. Classés ou non,

châteaux ou églises, appartenant à l’État ou propriétés privées, ces bâtiments comptent pour 30 % de son activité. Gardien d’un savoir-faire ancestral, il est l’un des seuls artisans de la région à savoir restaurer les toits anciens. Il manie le zinc, le plomb et l’ardoise avec une habileté impressionnante, transformant les plaques de métal en sculptures, reconstituant à l’identique un toit centenaire. « Ce que je fais aujourd’hui peut paraître exceptionnel, mais il y a 300 ans, tous les couvreurs en étaient capables », annonce avec modestie celui qui a réalisé le dôme de l’Opéra de Lille et le toit de l’église de Calais.

Quand il reprend l’entreprise de son père en 2000, celle-ci ne compte que quatre sala-riés et œuvre seulement chez les particuliers. Aujourd’hui, il dirige une équipe de 17 hom-mes et enchaîne les chantiers de prestige dans

tout le pays. Pour pouvoir rénover des monu-ments historiques, il a obtenu une certification spéciale et réalisé un important travail com-mercial. Loin de tirer la couverture sur lui, cet artisan reconnaît volontiers le rôle important joué par ses collaborateurs. « J’ai besoin de mes ouvriers comme eux ont besoin de moi », assure Hervé Leroy. Tandis qu’il sillonne la France pour décrocher de nouveaux chantiers, il s’appuie sur ses employés, pour la plupart issus du compagnonnage ou de la Haute école de couverture d’Angers. En reconnaissance de leur expertise et de leur implication, il leur a ouvert le capital de l’entreprise. Il considère en effet que « le meilleur moyen de s’enrichir et d’être motivé, c’est de travailler pour soi ». Ainsi fonctionne cet entrepreneur qui n’a rien perdu de son humanité malgré sa réussite. À tout juste 40 ans, et après avoir recouvert quel-ques-uns des plus beaux toits de France, Hervé Leroy reste humble. Ses désirs ? Trouver à ses employés des chantiers à la hauteur de leur compétence et contribuer au rayonnement tou-ristique de la France grâce à la préservation de son patrimoine.

Emmanuel DANIEL

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u moment de la signature, Gils Berrous, Directeur général de la Banque populaire du Nord, a

fait ses comptes : 100 millions d’euros de prêts aux artisans, sans garantie*. Un acteur engagé, donc, et qui souhai-te en faire plus. Ce souhait répond à la demande d’Alain Griset, Président de la Chambre de métiers et de l’artisanat de région 59/62 et des élus qui l’entou-rent, de promouvoir le nouveau statut d’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) et de faciliter leur finan-cement, notamment par l’absence de prise de garanties sur les biens propres de l’entrepreneur dès lors que le prêt est garanti par la Socama, OSEO, la Siagi ou

France Active. L’EIRL concerne poten-tiellement un artisan sur deux et a voca-tion à devenir le statut de référence dans l’artisanat.La Socama Nord contribue à renforcer l’identité de la BPN, partenaire histori-que des professionnels de notre région,

en accueillant des artisans en exercice au sein de ses comités de décision au sein desquels tous les corps de métiers de l’ar-tisanat sont représentés.D’autres points de cette convention por-tent sur le partenariat entre les deux orga-nismes à l’occasion du Salon CREER, des Assises de l’artisanat et, surtout, l’orga-nisation des prix Stars & Métiers, dont le prestige et le niveau des candidats grandissent année après année. La ban-que s’engage également sur des délais de réponse courts et des coûts forfaitaires de gestion des comptes professionnels.Une convention particulière a été signée afin de doter la plateforme d’avances remboursables de l’artisanat, présidée par Jacques Fermaut, pour porter la contribution de la banque à hauteur de 200 000 € par an pendant trois ans.Cette plateforme permet de co-financer des projets de reprise d’entreprises sous forme de prêts à taux zéro avec un différé de remboursement. Un comité d’agré-ment se réunit régulièrement pour étudier les dossiers qui lui sont présentés.

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ffres pertinentes » pour Bernard Pacory, « Convention qui engage, pas un catalogue

de bonnes intentions » pour Alain Diéval, Directeur général du Crédit Agricole, « Des mesures visibles pour les artisans et adaptées à leurs besoins » selon Alain Griset… Chacun s’accordait à trouver des vertus à cette nouvelle convention.L’intérêt de cette convention de partena-riat réside dans les axes de travail très concrets décidés par les deux partenai-res. Cette offre contient trois volets :

financement (taux privilège et garantie) ;

accompagnement de formation ; services dans la gestion au quotidien

du compte bancaire.

Promouvoir le statut de l’EIRL

(Entreprise individuelle à responsabi-lité limitée) et faciliter son adoption par l’absence de prise de garantie per-sonnelle sur le chef d’entreprise lors de demandes de financement.

Proposer aux artisans des taux pré-

férentiels pour faciliter leurs projets de développement.

Majorer l’offre de bienvenue aux créateurs d’entreprises, dont le montant peut atteindre 320 €.

Prendre en charge une partie des frais

de formation des créateurs d’entreprises inscrits au stage de préparation à l’ins-tallation

Prendre en charge une partie des frais

du service « Bilan conseil », check-up santé de l’entreprise, proposé aux arti-sans par la Chambre de métiers et de l’artisanat ;

Promouvoir auprès des artisans clients

du Crédit Agricole, les services offerts

par la Chambre de métiers et de l’Arti-

sanat de Région Nord - Pas-de-Calais.

Des pistes sont à l’étude pour accom-pagner les artisans dans leur démarche de mise aux normes d’accessibilité du public à mobilité réduite ainsi qu’une action commune en faveur de l’appren-tissage auprès du grand public, afin de toucher des artisans n’ayant pas ou n’ayant jamais eu d’apprenti sous contrat.

Le Crédit Agricole Nord de France s’est également engagé à abonder la platefor-me régionale d’avances remboursables des métiers de l’artisanat à hauteur de 200 000 € par an pendant trois ans.L’objectif unique de cette plateforme est d’encourager et de favoriser la reprise d’entreprises artisanales et ainsi le maintien et le développement de l’em-ploi dans le secteur artisanal, par l’oc-troi d’une aide financière sans garantie ni intérêt.

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e la Côte d’Opale à son homo-logue californienne, le décalage est pourtant beaucoup plus vaste

que les neuf heures qui les séparent sur la carte des fuseaux horaires. Mais aussi bien plus long que de traverser le Channel pour rejoindre Londres. Ce qu’a fait Mathieu Clabaux en 2005, sitôt son CAP et son Brevet professionnel en poche, après avoir effectué son apprentissage à Arques, chez « Sandy’s Style ».S’il atterrit dans la capitale anglaise pour y apprendre la langue de Shakespeare, c’est surtout sa dextérité ciseaux en mains qui lui donne l’occasion de s’exprimer et de faire apprécier la fameuse « French Touch » dans un salon du très huppé quar-tier de Chelsea.Après avoir coiffé des clientes « mystè-res », il est ensuite repéré par la directrice marketing d’une grande marque de pro-duits cosmétiques et se retrouve bientôt directeur artistique dans un concept haut de gamme à Oxford Street qui propose ni plus ni moins des espaces privatifs à sa clientèle !Une autre planète qu’il continue d’ex-plorer puisqu’en début d’année 2011, il

rejoint, à Hollywood, Laurent Dufourg, le coiffeur français des étoiles du show bizz pour un rythme effréné ! Trois semaines à Los Angeles et une semaine en Europe par-tagée entre Londres et Paris constituent depuis son quotidien.Entre deux mariages de célébrités, il peut ainsi préparer un mannequin pour une séance de « shooting », une actrice pour un film lors de séances qui se tiennent le plus souvent… dans un hôtel. « Même si ce ne sont que des bonus et que le plus important reste la clientèle quotidienne »,

précise le jeune homme. Laquelle débour-se tout de même 200 euros pour un « sim-ple » (une façon de parler) brushing…Mais le strass des paillettes ne l’a en rien éloigné de ses racines professionnelles. Revenu saluer l’équipe pédagogique en 2009, il a de nouveau transité par l’an-tenne URMA de Calais en 2010 pour y présenter son parcours aux apprentis.Et, le 7 décembre dernier, il a cette fois-ci joué au « Père Noël » pour les apprentis en 2e année de BP coiffure et la section adul-tes : sous les yeux des formatrices en coif-fure Véronique Boivin, Vanessa Duponchel et Frédéricque Fourmanoir, il a dévoilé quelques-unes des astuces dont raffolent tant les clientes outre-atlantique.Si Mathieu Clabaux a distillé quelques conseils pratiques pour s’acclimater à la vie à l’étranger (langue, logement, réseaux professionnels) et expliqué ainsi que son souci le plus important avait été la déli-vrance du permis de travail aux États-Unis, il a surtout incité son auditoire à « être créatif notamment avec les pro-duits, à donner le bon coup de ciseau ».Avec cette formule comme ultime conseil à ses élèves d’un jour, « n’oubliez pas que c’est en coupant les cheveux que vous gagnerez votre vie ».

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(1) Source : TNS SOFRES, juin 2011. (2) Source : OSEO, septembre 2011, production de prêts à la création d’entreprise. (3) Source : BPCE informationnel Groupe, périmètre Banque Populaire, juillet 2011, codes NACE professionnels (agriculteurs, professionnels libéraux, artisans, commerçants).

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