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N°3 - JUIN 2014 FLEURY-MEROGIS Les chantiers de l’ mai à septembre 2006 : Construction de l’accueil familles mai 2006 : Rénovation du mess du personnel 2008 à 2015 : Rénovation des 5 tripales de la maison d’arrêt des hommes 2015 : Rénovation et extension des bâtiments centraux de la maison d’arrêt des hommes à venir : Aménagement de cinq cuisines relais Rénovation de la maison d’arrêt des femmes Rénovation du centre des jeunes détenus 1 er trimestre 2015 : Fin des travaux bâtiments B et C 2 e trimestre 2015 : Mise en service des bâtiments B et C été 2015 : Mise en configuration définitive du dispatching Est et des locaux C1 fin 2015 : Dépose des parloirs provisoires Une rénovation complexe et maîtrisée Ce programme a pour principaux objectifs la réfection tous corps d’état de l’ensemble des bâtiments et espaces extérieurs – tant en termes technique que sécuritaire –, et la prise en compte d’améliorations fonctionnelles liées aux conditions de travail des personnels, aux conditions de vie en détention, et à l’accueil des familles. La réalisation des travaux de rénovation lourde en site occupé, tout en restant au plus près de la capacité de l’établissement et en maintenant les conditions d’exploitation (visites familles, activités détenus, sûreté pénitentiaire...), constitue le point caractéristique de cette opération. Après la mise en service début 2009 du premier des cinq bâtiments d’hébergement des hommes (tripale D2), puis en août 2010 de la tripale D3 et en février 2012 de la tripale D1, le processus de rénovation de la maison d’arrêt des hommes s’est poursuivi par la livraison en juin 2013 du quatrième bâtiment d’hébergement des hommes (D5) et la mise en chantier en octobre 2013 du dernier bâtiment (tripale D4). Depuis septembre 2013, le chantier des bâtiments centraux en corps d’état séparés a pu également redémarrer. Cette opération prévoit notamment l’aménagement d’une nouvelle unité centrale de soins ambulatoires, d’un service MAISON D’ARRÊT DE > LE PROJET EN TEMPS RÉEL www.justice.gouv.fr L’équipe de l’APIJ dédiée à l’opération de Fleury-Mérogis. www. api j .justice.fr QUESTION à Hubert Moreau, directeur d’établissement > INTERVIEW Comment l’établissement s’est- il organisé pour suivre les travaux en site occupé ? La maison d’arrêt de Fleury-Mérogis s’est engagée dans un programme de rénovation depuis plus de 10 ans. Ce programme ayant pris de plus en plus d’ampleur, notamment au cours des années 2013, 2014 et 2015, avec différentes maitrises d’œuvre simultanées sur l’établissement (rénovation des tripales, des bâtiments centraux et des cuisines relais), il devient de plus en plus sensible. Pour cela, tous les acteurs qui contribuent à la mission du service public pénitentiaire ont dû faire preuve de capacités d’adaptation pour concilier les missions régaliennes inhérentes à l’administration pénitentiaire et le respect du calendrier de rénovation. C’est ainsi qu’a émergé sur l’ensemble de la structure une véritable « culture du BTP » au sein des personnels pénitentiaires, ainsi qu’une « culture pénitentiaire » au sein de l’APIJ et des entreprises. Cette double culture partagée a permis d’accompagner les changements organisationnels de l’établissement afin de mieux partager les contraintes de part et d’autre, avec notamment la création de la CRM (Cellule Rénovation Modernisation). Les agents qui y sont affectés ont dû troquer leur casquette de surveillant pour enfiler un casque de chantier afin de contrôler, accompagner et réguler tous les ouvriers. Quand on arrive en qualité de chef d’établissement sur une telle structure, où il faut à la fois veiller à la prise en charge de plus de 4000 personnes détenues, et autoriser l’accès au quotidien de 250 ouvriers, on peut, au début, avoir des insomnies. Mais aujourd’hui les choses sont plutôt bien rôdées, et quand on voit le résultat de la rénovation sur les nouvelles tripales de la maison d’arrêt des hommes, on se dit que cela valait la peine de se mobiliser. Le projet de rénovation rompt l’uniformité de l’architecture existante en introduisant notamment de la variation dans le traitement des façades. Cette lettre a été éditée à l’initiative de l’APIJ, directrice de la publication : Marie-Luce Bousseton, directrice générale. Ont participé au sein de l’APIJ : Paul-Luc Dinnequin, Olivier Rouquette, Christophe Sauvage. Coordination : Marion Moraes. Crédits photos : APIJ / Guillaume Maucuit Lecomte Quarante ans après sa mise en service, la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis nécessite un programme global de remise en état et de réaménagement fonctionnel. > ZOOM SUR 2015 2 771 places d’hébergement en maison d’arrêt hommes 532 places d’hébergement en quartier centre de détention 221 places d’hébergement en maison d’arrêt femmes 66 places d’hébergement en quartier mineurs 3 590 places au total : capacité théorique future sur 170 000 m 2 > LES CHIFFRES > L’AGENDA

Les chantiers de l’

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N°3

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FLEURY-MEROGIS

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mai à septembre 2006 :Construction de l’accueil familles

mai 2006 : Rénovation du mess du personnel

2008 à 2015 : Rénovation des 5 tripales de la maison d’arrêt des hommes

2015 : Rénovation et extension des bâtiments centraux de la maison d’arrêt des hommes

à venir : • Aménagement de cinq

cuisines relais• Rénovation de la maison

d’arrêt des femmes• Rénovation du centre

des jeunes détenus

1er trimestre 2015 : Fin des travaux bâtiments B et C

2e trimestre 2015 : Mise en service des bâtiments B et C

été 2015 : Mise en confi guration défi nitive du dispatching Est et des locaux C1

fi n 2015 : Dépose des parloirs provisoires

Une rénovation complexe et maîtrisée

Ce programme a pour principaux objectifs la réfection tous corps d’état de l’ensemble des bâtiments et espaces extérieurs – tant en termes technique que sécuritaire –, et la prise en compte d’améliorations fonctionnelles liées aux conditions de travail des personnels, aux conditions de vie en détention, et à l’accueil des familles.

La réalisation des travaux de rénovation lourde en site occupé, tout en restant au plus près de la capacité de l’établissement et en maintenant les conditions d’exploitation (visites familles, activités détenus, sûreté pénitentiaire...), constitue le point caractéristique de cette opération.

Après la mise en service début 2009 du premier des cinq bâtiments d’hébergement des hommes (tripale D2), puis en août 2010 de la tripale D3 et en février 2012 de la tripale D1, le processus de rénovation de la maison d’arrêt des hommes s’est poursuivi par la livraison en juin 2013 du quatrième bâtiment d’hébergement des hommes (D5) et la mise en chantier en octobre 2013 du dernier bâtiment (tripale D4).Depuis septembre 2013, le chantier des bâtiments centraux en corps d’état séparés a pu également redémarrer. Cette opération prévoit notamment l’aménagement d’une nouvelle unité centrale de soins ambulatoires, d’un service

MAISON D’ARRÊT DE

> LE PROJET EN TEMPS RÉEL

www.justice.gouv.fr

L’équipe de l’APIJ dédiée à l’opération de Fleury-Mérogis.

www.apij.justice.fr

QUESTIONà Hubert Moreau, directeur d’établissement>

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Comment l’établissement s’est- il organisé pour suivre les travaux en site occupé ?

La maison d’arrêt de Fleury-Mérogis s’est engagée dans un programme de rénovation depuis plus de 10 ans. Ce programme ayant pris de plus en plus d’ampleur, notamment au cours des années 2013, 2014 et 2015, avec différentes maitrises d’œuvre simultanées sur l’établissement (rénovation des tripales, des bâtiments centraux et des cuisines relais), il devient de plus en plus sensible.

Pour cela, tous les acteurs qui contribuent à la mission du service public pénitentiaire ont dû faire preuve de capacités d’adaptation pour concilier les missions régaliennes inhérentes à l’administration pénitentiaire et le respect du calendrier de rénovation. C’est ainsi qu’a émergé sur l’ensemble de la structure une véritable « culture du BTP » au sein des personnels pénitentiaires, ainsi qu’une « culture pénitentiaire » au sein de l’APIJ et des entreprises. Cette double culture partagée a permis d’accompagner les changements organisationnels de

l’établissement afi n de mieux partager les contraintes de part et d’autre, avec notamment la création de la CRM (Cellule Rénovation Modernisation). Les agents qui y sont affectés ont dû troquer leur casquette de surveillant pour enfi ler un casque de chantier afi n de contrôler, accompagner et réguler tous les ouvriers.

Quand on arrive en qualité de chef d’établissement sur une telle

structure, où il faut à la fois veiller à la prise en charge de plus de 4000 personnes détenues, et autoriser l’accès au quotidien de 250 ouvriers, on peut, au début, avoir des insomnies. Mais aujourd’hui les choses sont plutôt bien rôdées, et quand on voit le résultat de la rénovation sur les nouvelles tripales de la maison d’arrêt des hommes, on se dit que cela valait la peine de se mobiliser.

Le projet de rénovation rompt l’uniformité de l’architecture existante en introduisant notamment de la variation dans le traitement des façades.

Cette lettre a été éditée à l’initiative de l’APIJ, directrice de la publication : Marie-Luce Bousseton, directrice générale.Ont participé au sein de l’APIJ : Paul-Luc Dinnequin, Olivier Rouquette, Christophe Sauvage.Coordination : Marion Moraes. Crédits photos : APIJ / Guillaume Maucuit Lecomte

Quarante ans après sa mise en service, la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis nécessite un programme global de remise en état et de réaménagement fonctionnel.

> ZOOM SUR 2015

2 771 places d’hébergement en maison d’arrêt hommes

532 places d’hébergement en quartier centre de détention

221 places d’hébergement en maison d’arrêt femmes

66 places d’hébergement en quartier mineurs

3 590 places au total : capacité théorique future sur 170 000 m2

> LES CHIFFRES

> L’AGENDA

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2 QUESTIONSà Marie-Luce Bousseton, directrice générale de l’APIJ>

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Comment s’organise la maîtrise d’ouvrage pour suivre un projet d’une telle ampleur ?

Pour répondre à l’ampleur du projet, l’APIJ a mis en place des moyens importants. Humains, d’abord, puisque c’est la seule opération, sur la quarantaine que la tutelle nous a donné pour mission de réaliser, qui est gérée par une équipe dédiée au sein d’une direction de programme. 3 chefs de projet et 3 assistantes, sous la responsabilité d’un directeur de programme, sont mobilisés quotidiennement et uniquement sur cette opération. Les 3 chefs de projet, chacun sur un secteur de l’opération, suivent précisément l’avancée tout en veillant à répondre aux attentes de l’établissement au fur et à mesure de l’évolution du chantier. Cette équipe est appuyée par un assistant à maîtrise d’ouvrage, en charge de l’expertise des enjeux de sûreté, des relations avec l’utilisateur et des interfaces entre les 4 maîtrises d’œuvre intervenant sur le chantier. 6 agents de la Direction départementale du territoire de l’Essonne assurent quant à eux la conduite d’opération. La présence sur site de l’équipe dédiée, plusieurs jours par semaine, semble également indispensable pour atteindre ces objectifs. Outre la base vie des entreprises, un bâtiment est dédié à la maitrise d’ouvrage qui accueille les équipes de maîtrise d’œuvre, l’ordonnancement pilotage coordination et le contrôleur sécurité protection santé. Au sein de ce bâtiment, des réunions hebdomadaires sont organisées avec les entreprises, l’établissement et les maîtrises d’œuvre pour veiller à conserver une très bonne coordination.

Quelle coopération avec l’établissement a été mise en œuvre pour limiter les impacts quotidiens du chantier ?

Depuis le démarrage de la rénovation, l’établissement et l’APIJ ont toujours collaboré étroitement pour s’assurer de l’avancement du chantier et de l’optimisation des conditions de sûreté et de la limitation des nuisances. Ceci passe par un échange continu et soutenu entre l’équipe opérationnelle de l’APIJ, la direction de l’administration pénitentiaire et l’établissement, notamment à travers son directeur, M. Moreau et les

personnels de la Cellule Rénovation Modernisation, créée dans cette perspective. De plus, afi n de respecter les règles de sécurité nécessaires au bon fonctionnement de la maison d’arrêt, les zones de chantier sont strictement cloisonnées. Le personnel sur site assure la surveillance des zones défi nies avec l’APIJ. La circulation dans ces zones est libre, en revanche toute intervention en dehors nécessite l’élaboration de fi ches d’intervention détaillant les travaux envisagés, la méthodologie, le calendrier, le matériel employé et les hommes intervenants.

médico-psychologique régional et la création d’un quartier primo accueil en extension du bâtiment C.

Chaque tripale sera équipée d’une cuisine relais qui permettra de préparer des plateaux repas à partir de produits livrés et stockés dans les tripales. Deux cuisines relais réaménagées ont été réceptionnées, en juin 2013 pour la

tripale D5 et en décembre 2013 pour la tripale D3. Les travaux se sont poursuivis sur la tripale occupée D2 et en interface chantier sur la tripale D4.

L’année 2015 devrait être celle de l’achèvement de toutes ces opérations au sein de la maison d’arrêt des hommes qui sera alors totalement rénovée.

Phase 1 :Un sas camion (1) a été créé, permettant au dispatching Ouest de servir pour l’attente des détenus ante et post greffe. Les travaux dans le dispatching Est visent à créer un sas Camion (2), à réaménager les locaux pour la phase 3 (3) et à réhabiliter le dispatching (4).

Après travaux :Après avoir démoli les installations construites en phase 1, et après avoir mis le dispatching Est dans sa confi guration défi nitive, le fonctionnement normal de l’accueil des détenus est rétabli.

Phase 2 :Un fonctionnement similaire à celui de la phase 2 est instauré sur le dispatching Est.Les travaux sur le dispatching Ouest permettent de réhabiliter cette zone dans sa confi guration fi nale.

Avant travaux : Les camions circulent sur le périphérique intérieur.Le dispatching Ouest (1) permet l’accueil des détenus avant le greffe, tandis que le dispatching Est (2) leur sert d’attente avant leur transfert dans les tripales.

La salle de consultation du service médico-psychologique régional de la tripale D5.

Une cellule de la tripale D5 avec mobilier neuf et coin sanitaire.

Les aménagements dans les bâtiments centraux prévoient notamment la création d’un quartier primo accueil.

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Les chantiers de l’

Des opérations à tiroirs La rénovation des bâtiments centraux, situés en détention, nécessite de prévoir plusieurs zones de chantier tout en laissant l’ensemble en fonctionnement, impliquant ainsi une multiplication d’opérations à tiroirs.À titre d’exemple, un schéma du chantier autour du greffe.

> ZOOM SUR

les équipes de maîtrise d’œuvre,

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