Cher M Patrick Bloche

J'ai rédigé ce mail pour accompagner le dossier transmis ce mercredi 22/06 au sujet d'une initiative concernant le 104.

lien internet du courrier et book-photo adressé à M José Manuel Goncalvès : http://issuu.com/jlamonica/docs/book37 Tout dabord, je suis très heureux de pouvoir m'adresser à vous dans le cadre de ce projet, jusqu'à présent je ne souhaitais pas communiquer par mail, je trouve cela un peu impersonnel selon ce qu'on souhaite expliquer ....... et surtout je voulais transmettre le dossier de ce projet en version imprimée car beaucoup plus lisible de cette façon. J'espère être le plus compréhensible et exhaustif concernant l'ambition de cette démarche.

Lorsque nous nous sommes rencontrés il y a un certain temps à la Mairie de Paris, je m'intéressais notamment à la situation du Lycée Diderot à Belleville ( ex-pole-pi ) et j'avais à l'époque construit un projet pour permettre la création d'un lieu pluri-disciplinaire accessible à différentes associations, structuré par une école d'art contemporain et permettant ainsi de mieux pérenniser l'expérience alternative de ce " squat artistique " tout en proposant d'apporter un cadre et une démarche pédagogique. L'idée consistait également à permettre la création d'un lieu symbolique d'une culture nouvelle liée à la scène des musiques électroniques, des problèmes de santé ne m'ont malheureusement pas permis de mener à bien cette démarche pour le Lycée Diderot. Je m'intéresse au projet que représente le 104 depuis les tout début puisque j'ai participé aux rencontres organisées par M Christophe Girard dès 2003, et donc plus récemment j'ai proposé un projet artistique suite au changement de direction qui n'a malheureusement pas été sélectionné au profit de M José Manuel Goncalvès. Afin d'expliquer les raisons qui motivent ma démarche, je voudrais rappeler le cheminement idéologique ou culturel qui définit cette volonté et également de façon plus générale l'ambition politique. Le projet technique que je propose pour le 104 représente une manière de mettre en oeuvre la poursuite d'une réflexion philosophique et sociale en faveur d'un certain idéal en cohérence avec différents enjeux de notre modernité. L'enjeu que représente la question de la culture aujourd'hui pour la gauche me semble déterminant pour affirmer une conception du monde différente de la politique de l'ump notamment. Cette réflexion me parait non seulement centrale pour orienter le débat politique, mais également totalement nécessaire pour permettre un espace de liberté au sein d'une société en manque de repères qui traverse de nombreux changements, et représente in fine un engagement en faveur de l'intelligence plutôt que le relatif vide actuel du débat d'idées et absence d'une pensée cohérente pour le monde contemporain. Cet engagement que représente la pensée de gauche pour la culture et notamment la politique de la ville de Paris pour cette conception du monde représente ce dont notre société semble avoir besoin aujourd'hui et souhaite voir se construire pour davantage de libertés, de justice sociale et d'un certain épanouissement. Il ne s'agit pas uniquement d'un supplément d'âme ou de distractions mais il me semble la poursuite d'un projet synonyme de la philosophie de gauche contre l'obscurantisme, l'exploitation, une certaine ignorance et en faveur d'un progrès qui se définit aussi bien par une quête philosophique de sens et la recherche d'une certaine harmonie au niveau sociale.

Face aux désordres du capitalisme actuellement ( pollution, guerres, pauvreté, souffrance, crise financière ) se dessine les contours d'une pensée plus humaniste et appelant à une conception du monde nouvelle, plus solidaire et enthousiaste à l'égard du futur dont l'action politique et citoyenne en cohérence avec ces idées a le devoir de guider cette dynamique et renouveau de ces valeurs de progrès pour une meilleure harmonie sociale.

L'établissement que représente le 104 me semble correspondre à la recherche de ce nouveau modèle, et un espace de liberté dont la vocation souhaite permettre un meilleur essor pour cette conception de progrès à l'égard de notre fonctionnement social. Cette structure artistique représente notamment le symbole de cette volonté idéologique synonyme de la politique socialiste à Paris et d'une certaine façon l'émergence d'une conscience nouvelle impulsée par l'action politique en faveur d'une meilleure aura pour la création artistique. Les difficultés de fonctionnement depuis la création de cette structure démontrent que la réalisation de ce modèle en cohérence avec une approche contemporaine des pratiques artistique ne relève pas d'une évidence. La dynamique souhaitée en phase avec le projet politique à l'origine de cette initiative pourrait se qualifier d'une certaine recherche au regard de l'évolution de notre société, et illustre peut-être également les difficultés aussi bien pour le parti socialiste que de manière plus large l'ensemble de notre société à inventer une conception de l'action culturelle plus pertinente à l'égard des différents enjeux du monde contemporain. La recherche d'un meilleur modèle de fonctionnement en ce qui concerne un établissement tel que le 104 se pourrait également de mieux représenter et définir le sens de l'action politique menée par le parti socialiste en terme de projet culturel. Au regard du discours lors de l'inauguration de M Bertrand Delanoé force est de constater par exemple aujourd'hui que toutes les formes d'art ne sont pas représentées, il n'y a par exemple actuellement aucun peintres, sculpteurs ou artistes plasticiens qui travaillent au sein du 104, ni même par exemple d'artistes issus de la scène techno qui trouveraient par le biais de cette structure un moyen nouveau de développer leurs réalisations. La principale critique au sujet du fonctionnement actuel du lieu relève essentiellement d'une question d'accessibilité et de production des différents ateliers. Le 104 était sensé être un lieu de production artistique, c'est en cela que ce projet témoignait d'une réelle nouveauté et originalité à la différence d'un musée ou d'un simple lieu d'exposition ou de spectacle. En dehors de quelques rendez-vous tel que pour " Futur en seine " récemment ou également " Paris en toutes lettres " qui proposent notamment des évènement gratuits, en semaine le 104 n'accueille pour ainsi dire aucun artiste au sein des ateliers ( le personnel insiste pour dire le contraire mais il suffit de se promener régulièrement là-bas pour constater que env 70 à 80 % des ateliers sont vides, la plupart des ateliers de la halle aubervilliers sont en permanence sans aucune activité ). La sélection pour travailler là-bas semble tout à fait arbitraire, les différents artistes que j'ai rencontré s'étant adressé à la direction du lieu pour y travailler depuis sa création ont généralement essuyé un refus ou aucune réponse. Par ailleurs, une des originalités de ce projet qui me semble également relativement en échec ou délaissée aujourd'hui consistait à permettre une meilleure rencontre entre le travail des artistes en résidence et le public, malheureusement ce travail pédagogique ne se fait pas. Il est quasiment impossible de connaitre le contenu des travaux de ces différents artistes et à part 2 ou 3 exceptions qui ont aboutit à une exposition ou des visites d'ateliers cette part créative de l'établissement demeure totalement obscure et inaccessible. Dans cette même logique, les espaces d'expositions présentent relativement peu d'expositions et rarement des travaux réalisés au sein de l'établissement. Sur le plan financier, les dernières expositions proposées au publics de Michel-Angelo Pistoletto, ainsi que de Pierrick Sorrin ont été proposées gratuitement par l'établissement et n'avaient par conséquent aucun objectif de rentabilité ou de ventes des différentes oeuvres, dès lors il est difficile de pouvoir prétendre à ce que le budget de l'établissement ne soit plus rentable. Pour clôre ce chapitre de ce qui me parait sujet à critique pour cet établissement et résumer brièvement mon impression personnelle, le 104 ne représente actuellement pour ainsi dire uniquement un lieu de balade le week-end pour quelques familles, et représente le reste de la semaine essentiellement un espace de jeux pour les enfants ( manège, installations, crèche ... ), on peut assister à quelques spectacles parfois gratuits ou parfois très chers pour le quartier, les expositions proposées depuis la nouvelle direction de M José Manuel Goncalvès intéressent assez peu le public parisien au regard de l'investissement nécessaire pour permettre d'exposer des artistes internationaux. D'une façon générale, même si le 104 a le mérite d'exister, nous sommes relativement loin de l'ambition à échelle internationale à l'origine de ce projet. Pour permettre d'atteindre ses objectifs et l'ambition politique de cet établissement, le 104 devrait être capable de donner sa chance à toutes personnes souhaitant mener à bien une démarche créative, ainsi que pouvoir accueillir des artistes plus confirmés afin de développer de nouveaux projets. La volonté principale de ma démarche consiste essentiellement à permettre plus facilement à ce que différents artistes ne profitent de cette structure, et également de proposer un cadre pédagogique de façon à ce que toutes personnes souhaitant pratiquer la peinture, la sculpture, la musique ou toute autre activité artistique ne puisse trouver au sein de ce lieu la possibilité de s'initier et pratiquer concrètement ces diverses activités. J'ai construit ce projet d'après mon expérience personnelle en tant que peintre-décorateur pour différentes soirées technos dont il semble que malgré le discours d'ouverture et de soutien pour la création contemporaine représenté par le 104 il parait impossible pour moi comme pour d'autres de pouvoir travailler au sein de cet établissement alors que beaucoup d'espaces demeurent sans aucune activité. Dès lors qu'il serait possible d'accueillir les travaux de différents artistes la notion de démocratisation des pratiques artistiques prendrait ainsi tout son sens, ainsi que de lien social auprès de différents publics et permettrait notamment de construire une production que l'établissement serait susceptible de promouvoir et donc de créer ainsi de potentiels bénéfices.

Le moyen technique pour permettre la réalisation de cette ambition est relativement simple et correspond à la demande que défend ce projet à savoir : - différents ateliers collectifs par activités ( peinture, sculpture, musique mix avec platines, photo, vidéo, décoration, mode )

Cela pourrait se résumer à uniquement 3 ou 4 ateliers pour permettre de mettre en oeuvre ce principe d'ateliers collectifs. Au sein d'un même espace pourraient se retrouver des personnes qui travaillent en peinture et également en sculpture, ou il serait possible d'installer des platines pour permettre à des dj de s'exercer et de construire différents mixs. La capacité d'accueil de certains ateliers de l'établissement entre 100 et 200 m² pourraient amplement permettre d'utiliser des murs pour travailler en peinture et la surface au sol pour travailler en sculpture ou sur différentes installations avec la présence d'un responsable d'atelier ou d'association pour encadrer le travail et éventuellement apporter des conseils. Un atelier collectif consacré notamment à la peinture par exemple d'après la capacité d'accueil de certains ateliers du 104 pourrait facilement acceuillir une vingtaine d'artistes et leur permettre de mener à bien un projet pictural. Chaque artiste pourrait contribuer d'une somme raisonnable pour s'inscrire via une association éventuellement et ainsi permettre de profiter d'un espace de travail partagé avec d'autres créateurs. Ce principe de fonctionnement ressemble assez au mode de fonctionnement du 100, rue de Charenton dont cette structure semble correspondre à la demande d'espace de différents artistes pour construire leur production. Les travaux réalisés au sein de ces ateliers pourraient ainsi par la suite être promotionnés par des expositions au sein de l'établissement souhaitant ainsi créer des ventes et permettre pour un ensemble de créateurs de mieux se professionnaliser. Il est sans doute probable qu'en procédant de cette façon il soit possible de donner leur chance et de découvrir de nouveaux talents dont le fonctionnement actuel du monde de l'art via l'ensemble des galeries ne permet pas facilement de soutenir de jeunes créateurs ou artistes peu reconnus. La politique culturelle jouerait ainsi tout son rôle en proposant de mettre à disposition les moyens nécessaires pour permettre objectivement à un ensemble de créateurs de pouvoir construire et partager un univers artistique. Il pourra s'en suivre ou non un réel potentiel artistique, mais de cette façon une structure permettrait à chacun de pouvoir améliorer sa pratique et ainsi de souhaiter notamment l'émergence de nouveaux artistes ou une meilleure visibilité pour différentes démarches. Un meilleur épanouissement et dynamisme pour le domaine culturel et notamment le secteur des arts plastiques ne peut se créer qu'à partir de la capacité à permettre à différents créateurs l'affirmation d'un univers singulier dont la pertinence et l'originalité de la démarche seront susceptible de construire des univers nouveaux capables de s'inscrire dans le paysage culturel et ainsi d'y apporter une plus grande diversité. Ce qui constitue la force et l'intérêt de l'art contemporain pour l'ensemble de notre société me semble parfois se résumer à quelques noms tel que Fabrice Hyber, Takeshi Murakami, Jeff koons, Christian Boltanski ... La vivacité de la création contemporaine me parait se construire essentiellement d'après la capacité pour certaines individualités de construire un univers qui trouve un écho de par sa singularité auprès d'un potentiel public et contribue ainsi à inventer de nouvelles visions du monde. L'histoire de l'art et des différents mouvements artistiques s'est construit de cette succession d'inventivités qui ont permis pour chaque artiste à leur époque de renouveler selon leur technique ce questionnement que représente la création artistique. Actuellement le paysage de l'art contemporain est essentiellement guidé par la logique du marché dont se détache quelques individualités et représentent parfois de manière exacerbée et caricaturale l'expression d'une suprématie de la logique de l'argent à l'encontre de plus de créativité. Les prix de vente des oeuvres d'un artiste tel que Jeff Koons ou de Maurizio Cattelan par exemple reflètent l'image d'un monde ou l'art contemporain comme symbole de liberté, de subversité ou de dépassement demeure inaccessible et déconnecté de notre monde quotidien. Cette logique va à l'encontre de l'état d'esprit humaniste souhaité par le monde de l'art et l'engagement de nombreux artistes. Les travaux de Damien Hirst par exemple illustrent cette forme d'arrogance du monde capitaliste dont beaucoup d'oeuvres se jouent jusqu'à une certaine indécence et mettent en évidence ce paradoxe d'un monde ou l'art contemporain reflète cette forme de cynisme et de vacuité du monde marchand. La valeur du marché de l'art devenue également un système soumis aux lois de la spéculation témoigne de notre impuissance à modifier ce système. Le paysage actuel de l'art contemporain exprime de différentes façons soit l'incohérence exponentielle de cet attrait pour le matérialisme, soit l'affirmation d'un système ou la culture se résume à des sphères de pouvoir totalement éloignées du monde quotidien et en démontre la suprématie idéologique. L'ambition d'une politique socialiste aujourd'hui se devrait de contrer cette tendance notamment par le biais de l'action culturelle susceptible également de contribuer à une conception du monde plus équitable. L'engagement que représente un établissement tel que le 104 au regard de la réflexion menée par le parti socialiste concernant la culture et plus généralement l'état de notre société devrait avoir la capacité de proposer un modèle qui permette également de répondre à différentes problématiques du monde contemporain.

Pour permettre de lutter notamment contre les désordres du système capitaliste, la philosophie politique de la gauche n'a d'autre alternative que de représenter une conception de notre société plus collective et fraternelle. Les différentes évolutions technologiques de notre société ainsi que les récents évènements de l'actualité en lien avec la crise financière démontrent la relative faillite et les carences du système économique actuel nécessitant de construire une vision nouvelle et plus ambitieuse de notre société. Le renouveau de cette pensée humaniste synonyme de la pensée socialiste devrait passer par un meilleur épanouissement de la culture et pourrait se construire concrétement par l'invention d'un modèle qui en permette la mise en oeuvre. Pour contrer la domination d'un modèle culturel relativement vide de sens et dénué d'une vision plus humaniste, il faudrait permettre d'inventer une dynamique artistique plus populaire notamment, mais également riche d'une démarche philosophique différente et plus pertinente en terme de progrès social. En d'autres mots, si l'on souhaite lutter contre le modèle sociale dominant que représente les références actuelles de l'art contemporain et l'affirmation d'un modèle culturel lié au capitalisme, cela ne peut se faire qu'en permettant de mieux promouvoir la créativité d'un ensemble d'artistes capable de proposer une approche différente de notre relation à l'art contemporain. Plutôt qu'une conception d'un art élitiste reservé à seulement quelques artistes atteignant des prix incohérents et relativement indécents au regard de la situation du monde, il serait préférable que la politique culturellene permette à davantage d'artistes de mieux vivre de leur activité. Les contraintes du monde actuel ne permettant pas facilement aujourd hui de se consacrer à une carriere artistique, l action politique devrait permettre de proposer une aide concrète à ce que les artistes ne profitent d une meilleure visibilite et de conditions de travail. Un établissement tel que le 104 dont pourrait profiter l'ensemble d'une communauté artistique pour concrètement y travailler représenterait indéniablement un moyen de déceler de nouveaux talents, et d une façon générale d'inventer un modèle susceptible d'apporter une plus grande aura à l'ensemble du monde artistique. En terme d'innovation sociale, il s agit pour la politique culturelle d'inventer un outil pédagogique qui pourrait permettre d' accompagner et de soutenir l'émergence de nouveaux artistes d'aussi bonne qualité que ne le permet aujourd'hui les investissements privés. D'une certaine façon la politique publique se devrait de prendre part au jeu actuel du marché pour y soutenir ses artistes et permettre ainsi d'y insuffler une approche différente non pas uniquement liée à des bénéfices et à une recherche de profit mais d'une conception plus humaniste de la place de la culture. Je ne partage pas cette idée que la culture ne doit pas être soumise aux rêgles du marché, cela me parait représenter une forme d'immaturité ou de manque de réalisme. Au contraire, même si la culture demande certaines libertés pour pouvoir s'exprimer cela ne peut se faire sans la possession de moyens pour construire différents projets et il me semble préférable pour vouloir apporter des changements au système économique actuel de plutôt y prendre part pour souhaiter améliorer les choses que de renier cette situation liée au monde de l'argent. Si le noeud de la guerre se résume à l'argent pour permettre d'apporter une aide à ceux qui ont en besoin ( nourriture, alphabétisation, aide humanitaire ... ) un établissement de la superficie du 104 devrait être capable de dégager des bénéfices pour soutenir différentes actions. Si ce lieu appartenait à un investisseur privé il se devrait de produire des bénéfices et il est certain que si un investisseur privé avait la capacité de posséder une structure de 40 000 m² à Paris il dégagerait une production dont les bénéfices seraient considérables. Ce potentiel investisseur privé choisirait ou non de redistribuer une partie de ses bénéfices pour l'intérêt commun ou se contenterait de profiter de cette plus-valu pour s'enrichir davantage en participant éventuellement à quelques actions caritatives dont on perçoit rarement les résultats concrets. En proposant à davantage d'artistes de pouvoir travailler au 104, aussi bien des artistes confirmés que des artistes amateurs ou également des étudiants en art ou des associations qui peinent à trouver des espaces pour construire leur démarche en art plastique ou divers domaines artistiques, et en permettant également de proposer un meilleur encadrement pédagogique pour soutenir cette créativité et en favoriser une meilleure diffusion il serait possible de contribuer à la réalisation de l'ensemble d'une production qui permettrait à la fois de soutenir différents créateurs et de construire une dynamique capable de mieux rentabiliser l'établissement et éventuellement d'en obtenir des bénéfices pour financer de nouveaux projets. La réalisation de cette initiative pourrait représenter un engagement concret en faveur d'un certain idéal en phase avec notre culture contemporaine dont les difficultés de notre société actuelle appellent de nouveaux fonctionnements et d'actions pour espérer contribuer à un monde plus équilibré et plus serein. La construction d'un fonctionnement social plus vertueux ne se construira pas de manière spontanée et évidente, toutefois parmi les domaines qui représentent aujourd'hui la possibilité d'une amélioration et l'idée d'un potentiel progrès l'invention d'un modèle qui permette de mieux soutenir la création artistique en permettant également de pouvoir s'engager pour différentes causes d'ordres humanitaires ou sociales me paraîtrait une façon pertinente de donner un sens nouveau à l'engagement artistique différent de l'individualisme ambiant et réellement en faveur d'un modèle social plus collectif et fraternel.

J'ai souhaité être bref au début de la rédaction de ce courrier parce que la proposition technique est relativement simple à expliquer, il s'agit essentiellement d'obtenir la création de différents ateliers de sorte que le 104 ne soit plus accessible à davantage d'artistes. J'ai toutefois pris la liberté de vouloir davantage m'exprimer au sujet de l'intérêt social et éventuellement politique de cette initiative car je pense à l'approche des prochaines échéances présidentielles la société française mériterait de témoigner à nouveau de son dynamisme et de sa capacité d'innovation pour représenter à nouveau cette dimension humaniste que représente notre héritage et notre identité. Cette ambition d'engagement en faveur d'un projet plus humaniste pourrait se concrétiser en donnant notamment une meilleure place à ce qui représente actuellement notre culture contemporaine liée au progrès de la technologie via les musiques électroniques et plus généralement l'art contemporain. Cette démarche réunit le soutien de nombreux artistes contemporains, mais également d'associations qui représentent le dynamisme de la scène techno à Paris dont tous seraient d'accord dès lors que l'organisation technique le permettrait d'apporter leur participation. Le principe de pouvoir contribuer à l'essor d'une structure susceptible de développer de nouveaux projets pour chacun et dans le même temps de souhaiter à ce que l'épanouissement de cet établissement ne permette de soutenir des démarches à caractères plus sociaux ou humanitaires représente un engagement des plus concrets et des plus innovants dont il suffirait simplement que l'organisation du 104 ne permette d'accueillir le travail de ces différents artistes. Jusqu'à présent il m'a été conseillé de m'adresser essentiellement auprès de M José Manuel Goncalvès, je n'ai obtenu pour le moment aucune réponse suite à un courrier adressé début avril ou simplement un mail m'expliquant que si je n'avais pas de réponse dans le mois qui suit cela signifiait que ma demande ne les intéressait pas. Je pense par conséquent que le nouveau directeur de cette établissement ne souhaite pas vraiment s'intéresser à cette démarche ce qui me parait relativement regrettable au regard des nombreux artistes qui apprécient ce projet et également la pertinence du projet pédagogique. Cette proposition artistique pour le 104 ne viendrait en rien contrarier la nouvelle programmation de l'établissement et permettrait surtout de répondre à une des missions que le 104 ne semble pas du tout accomplir jusqu'à présent, à savoir la question de la production artistique. Cet établissement pourrait être une occasion unique de réellement adresser un signal fort et constructif à l'égard de l'ensemble d'une communauté qui représente pour ainsi dire une grande partie de notre génération concernant le mouvement de la scène des musiques électroniques, et également auprès du monde de l'art contemporain qui apprécierait d'autant plus cette démarche dès l'instant ou cet établissement représenterait un outil qui leur permettrait de pouvoir y développer différents projets. La politique culturelle à Paris et au niveau français pourrait ainsi donner l'exemple d'un établissement réellement innovant et unique dans le monde qui rassemble la participation de la plupart des artistes français mondialement connus de par la créativité de la scène électronique tel que Laurent Garnier, Etienne de Crecy ou encore les Daft punk ... qui seraient favorables à apporter leur participation et à contribuer à l'émergence d'un lieu de création artistique symbolique d'une nouvelle conscience liée à la scène et la culture des musiques électroniques.

Afin d'appuyer cette demande et au regard du peu d'intérêt de la part du 104 pour cette initiative j'ai décidé de créer une association pour défendre ce projet de façon démocratique et citoyenne et de manière également à réunir officiellement le soutien et la participation des membres de cette association. Je souhaiterais ainsi permettre notamment de convaincre M Bertrand Delanoé d'après l'idée que ce projet ne viendrait en rien contrarier le projet artistique du 104 et la programmation de M José Manuel Goncalvès mais au contraire permettrait d'apporter une dimension supplémentaire pour la création contemporaine dont la réalisation correspondrait concrètement aux souhaits de l'ensemble d'une communauté artistique que réuni cette démarche. J'adresse également ce projet artistique auprès de M Christian Paul, M Philippe Lemoine, ainsi que M Jean-Pierre Caffet afin d'espèrer obtenir leur soutien, et rédige également un courrier à l'intention de M Bertrand Delanoé ainsi que de Mme Martine Aubry pour faire part de cette démarche. Je souhaiterais qu'il puisse se créer un dialogue constructif pour cette initiative et d'obtenir l'intérêt du parti socialiste dont je pense cette initiative correspond à représenter un idéal dont la philosophie de gauche devrait permettre une meilleure aura ou épanouissement et permettre d'offrir les moyens de sa réalisation. Cette demande est celle de l'ensemble du collectif que réuni ce projet pour lequel un lieu tel que le 104 se devrait d'apporter une réponse favorable ou ne serait-ce un minimum d'intérêt et d'enthousiasme. Je ne vois pas de quelle façon ce lieu aurait pour ambition de prétendre s'intéresser et soutenir la place de l'art dans notre société des lors qu'un nombre aussi important de personnes représentant la création contemporaine adressent une demande cela n'obtienne aucune suite. Je me suis permis de rédiger un texte assez exhaustif en souhaitant notamment partager une réflexion concernant les enjeux de l'action culturelle en lien également avec la définition d'une ambition politique. Tel que ce projet technique est présenté cela ne demanderait aucun investissement supplémentaire de la part du 104 ou de la Ville de Paris et pourrait se construire simplement par un peu d'organisation et davantage de souplesse concernant la gestion de cet établissement. La politique culturelle du parti socialiste aurait ainsi la possibilité de réellement témoigner d'une écoute et d'un engagement qui correspond de la façon la plus pertinente aux attentes d'une grande partie de notre génération.

Je consacre le mois de juillet à la création de cette association pour soutenir ce projet de manière démocratique et citoyenne afin d'espérer parvenir à convaincre M Bertrand Delanoé. La réponse de la part du 104 jusqu'à présent ne me semble pas permettre d'espérer une négociation favorable pour cette initiative, cela ne pourra dépendre alors que de la capacité à convaincre M Bertrand Delanoé pour souhaiter obtenir satisfaction. Je souhaiterais parvenir à convaincre de ce projet par un dialogue constructif et une démarche argumentée soutenue par de nombreux artistes. A défaut de parvenir à convaincre par une démarche constructive et de créer un intérêt auprès de la Mairie de Paris ou du parti socialiste, il ne restera plus comme solution que de devoir se mobiliser pour éventuellement médiatiser cette démarche tel que par exemple le magazine " Mouvement " a organisé une occupation de cet établissement dernièrement. Je ne suis pas certain d'avoir la capacité d'organiser ce genre de rassemblement, mais surtout je serai véritablement très déçu au regard du discours de M Bertrand Delanoé et celui du parti socialiste ainsi que de mon engagement pour ce projet de ne pas parvenir à convaincre par la présentation d'un projet qui me semble pertinent et réellement correspondre à la philosophie de cet établissement. Cher M Patrick Bloche, pour terminer ce courrier je voudrais rappeler à nouveau que cette initiative réuni le soutien de nombreux artistes présentés dans le dossier transmis lors de l'inauguration du village numérique au 104, parmi lesquelles des artistes tel que Aurèle Lostdog présent au pavillon français à Shangaï l'année dernière, L'association devrait être parrainée par M Alain Maneval qui a notamment occupé la fonction de directeur des programmes de la chaine Arte, J'ai également rencontré M Jean-Charles de Castelbajac qui m'a promis de faire tout son possible pour appuyer cette demande auprès de M Bertrand Delanoé. Il ne m'a pas été possible financièrement ( cout de l'impression photo pour chaque dossier ) de recenser et présenter tout les artistes ou amis qui apprécient cette démarche dont notamment l'association Technopol, ainsi que différents organisateurs de soirées ou d'évènements culturels. Il m'a semblé qu'une présentation avec des photos des principales personnes qui soutiennent cette initiative serait plus pertinent que de simplement présenter une liste de noms, et d'essayer ainsi de partager une certaine identité artistique par le rapprochement de ce collectif favorable à cette initiative. En prévision des futurs élections présidentielles, la réalisation de cette initiative pourrait représenter un signal fort à l'égard d'une large communauté d'un véritable engagement du parti socialiste en faveur d'une volonté de changement et d'un projet de société innovant. Tout d'abord en permettant de montrer que la démocratie n'est pas une notion vide de sens par la capacité à prendre en compte et répondre favorablement à une demande de la part d'un ensemble de citoyens et en construisant ainsi une démarche qui réponde concrètement aux besoins de nombreux créateurs. J'ai souhaité depuis peu rejoindre le parti socialiste afin de participer aux différents débats notamment concernant la question de l'action culturelle et soutenir également la candidature de Mme Martine Aubry. Je serais heureux d'après mon engagement et mes convictions pour le projet socialiste de penser que cette démarche pour laquelle je travaille depuis bientôt 2 ans serait susceptible de réellement représenter une proposition artistique en cohérence avec ces idéaux et de contribuer à la réalisation d'un projet de société réellement ambitieux et symbole d'une volonté de progrès. Je me suis exprimé assez longuement par ce courrier, que j'espère pas trop confus car je pense vous pourriez certainement être au sein du parti socialiste l'un des plus à même de comprendre l'ambition de cette initiative et d'avoir la possibilité également de permettre à sa réalisation. Je serai tout à fait d'accord de prendre le temps pour répondre à d'éventuelles questions si certaines explications de ce projet n'ont pas été assez claires. J'ai consacré beaucoup de temps et d'investissement pour cette ambition dont j'aimerais pouvoir obtenir un emploi lié à une réelle passion pour la création artistique ainsi que l'engagement politique. Dans l'attente d'une réponse de votre part ou de pouvoir se rencontrer prochainement, je vous prie d'agréer cher M Patrick Bloche, l'expression de mes plus sincères et respectueuses salutations.

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