Embed Size (px)
Citation preview
Gîte Kissane
CHAUSSENDE Manon
VOLPI Camille
Master 1 Management du Tourisme Durable
Création d’un service touristique
2
Sommaire
Introduction ............................................................................................................................... 3
I) Analyse de l’Environnement ............................................................................................... 4
I.1 Environnement Social ................................................................................................. 5
I.2 Environnement économique ....................................................................................... 8
I.3 L’environnement Politique .......................................................................................... 15
I.4 La touristicité .............................................................................................................. 18
II) Structure et Ressources ...................................................................................................... 21
II.1 Ressources humaines ................................................................................................. 21
II.2 Ressources matérielles ............................................................................................... 23
II.3 Ressources cognitives ................................................................................................. 25
II.4 Ressources financières ............................................................................................... 26
II.5 Analyse de la structure induite .................................................................................... 26
III) Performances et développement .................................................................................... 27
III.1 Economiques .............................................................................................................. 27
III.2 Environnementales ..................................................................................................... 28
III.3 Sociales ...................................................................................................................... 28
III.4 Développement …………………………………………………………………………………………………………… 28
Conclusion ................................................................................................................................. 29
3
Introduction
Le tourisme est un des secteurs les plus dynamiques dans le monde et est en constante
croissance. Le nombre de touristes était de 928 millions en 2008, et devrait atteindre les 1,5 milliards
d’ici 2020, selon l’Organisation Mondiale du Tourisme. Ce sont principalement les pays développés et
leurs entreprises qui bénéficient de cette croissance insoupçonnée, contrairement aux populations
de pays en développement qui, quant à elles, sont toujours plus touchées par les impacts négatifs du
tourisme.
Toutefois, depuis de nombreuses années maintenant, les gouvernements prennent de nouvelles
initiatives pour diversifier le tourisme (OMT entre autres) et lancent des initiatives en matière d’un
« tourisme solidaire et responsable ». De nombreuses ONG et fondations s’investissent, notamment
dans les pays du Sud, communautés urbaines comme rurales, pour casser ce tourisme de masse et
s’orienter davantage vers un tourisme plus solidaire, éthique et responsable.
Le tourisme solidaire et responsable, selon la définition issue du Forum international du
tourisme solidaire de Marseille – FITS 2003, est un mouvement social qui cherche à maîtriser et à
valoriser l’économie touristique au profit des communautés d’accueil. Celui-ci s’inscrit dans une
démarche de développement territorial.
C’est une démarche qui est entièrement basée sur les ressources humaines, sociétales, culturelles,
économiques et environnementales qui forment l’espace de vie des communautés d’accueil.
Celle-ci engage la responsabilité de l’ensemble des acteurs impliqués : la population d’accueil, leur
représentation sociale, les intermédiaires et les voyageurs.
Cette responsabilité est, dans un premier temps, basée sur le respect des us et coutumes, et valeurs
des habitants et de leur environnement. Il s’agit en outre, de redistribuer équitablement les revenus
engendrés par l’activité.
Nous avons choisi comme prestataire, un gîte situé au nord du Maroc, dans la région de Taza-
Al Hoceima-Taounate, dans la commune de Kissane.
Ainsi, notre dossier portera, dans un premier temps, sur une analyse de l’environnement
économique, social et politique à l’échelle nationale et régionale. Puis, dans un second temps, nous
procèderons à une analyse de la structure et des ressources humaines, matérielles, cognitives et
financières du gîte. Enfin, dans une dernière partie, nous constaterons les performances
économiques, environnementales et sociales, et étudierons les éventuelles perspectives de
développement de l’activité.
4
I) Analyse de l’Environnement
On sait que l’industrie du tourisme est leader au sein des activités de services dans le monde
avec plus d’un milliard de touristes. Elle représente plus d’un tiers de l'ensemble du commerce
mondial de services et elle est l'un des secteurs de l'économie mondiale qui affiche la croissance la
plus rapide. L'Organisation mondiale du tourisme (OMT) s'attend à ce que le secteur fournisse 296
millions d'emplois à l'échelle mondiale d'ici à 2019.
En dépit d’un contexte économique mondial marqué par les incertitudes durant l’année 2012, les
arrivées de touristes internationaux dans le monde ont augmenté de 5% au cours des quatre
premiers mois de l'année 2012 dans certains des principaux marchés émetteurs. L’Afrique affiche un
des meilleurs résultats au baromètre (+8% sur les cinq premiers mois), notamment grâce à la Tunisie
et à l’Egypte. Le Moyen-Orient, quant à lui, a connu une légère hausse entre janvier et avril 2012
mais cela n’a pas été favorable au Maroc qui a connu une baisse de 4% sur les quatre premiers mois
de l’année selon l’Observatoire du Tourisme.
Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le tourisme au
Maroc est la deuxième source de devises du pays, après les ventes de phosphates et les transferts
étrangers. Le nouveau gouvernement estime une progression de la croissance de 5,5% durant la
période 2012-2016.
Le gîte que nous avons choisi se situe dans La province de Taounate, créée en 1977, qui est
située dans la partie septentrionale du Maroc, au sein de la région Taza –Al Hoceima-Taounate.
Elle est limitée par :
- Les Provinces d’El Hoceima et Chefchaouene au Nord.
- La Wilaya de Fès au Sud.
- La Province de Taza à l’Est.
- Les Provinces de Sidi Kacem et Ouazzane à l’Ouest
5
I.1 Environnement Social
La Population :
Les deux régions du Nord (Tanter-Tétouan et Taza-Al Hoceima-Taounate) comptaient en
2009 plus de 4,8 millions d'habitants (14-15% de la population totale du pays).
La population de la région de Tanger-Tétouan a été estimée en 2009 à près de 2 976 000 habitants,
et celle de Taza-Al Hoceima-Taounate à près de 1 844 000 habitants.
Le taux d’urbanisation des régions du nord en d’environ 44,6% selon les estimations 2008-2009 soit
bien moins que la moyenne nationale (57,3%). Cela traduit une grande disparité entre la région de
Tanger-Tétouan plus urbanisée que la moyenne nationale (58,3%) et la région de Taza – Al Hoceima –
Taounate qui est à dominante rurale avec un taux d’urbanisation d’à peine 24,9%. (Cf. annexe 1)
Concernant la Province de Taounate, selon le Recensement Général de la Population et de
l’Habitat de 2004, sa population s’élève à 668 232 habitants dont 600 290 ruraux. Il faut savoir que
35.4 % d’entre eux ont moins de 15 ans. Les deux autres tranches (15-59 ans et 60 ans et plus soit
respectivement la population en âge d’activité et la population âgée) continuent d’accroître aussi
bien dans le milieu urbain que dans le milieu rural. En 2004, plus de la moitié de la population était
âgée de 15 à 59 ans.
Les moins de 15 ans et les plus de 60 se situent dans le milieu rural, et ce contrairement à la tranche
des 15-59 ans qui se situent dans le milieu urbain. Cela est dû à l’effet de migration pour le travail, les
études ou autres raisons.
La population se compose de presque autant d'hommes (49%) que de femmes (50.5 %) et dénote
donc, une légère supériorité de la population féminine. La densité de la Province a atteint en 2004,
un niveau de 119 hab/km2, chiffre presque deux fois plus élevé que celui enregistré au niveau de
toute la région (76hab/km2).
L’Éducation :
Au niveau du système éducatif dans la région de Taza – Al Hoceima – Taounate, la politique
nationale vise à généraliser la scolarisation et à réduire les barrières à l’accès au cycle primaire,
secondaire et à l’enseignement supérieur que ce soit en milieu rural ou urbain. Le problème est que
parfois dans les zones rurales pauvres et enclavées, l’accès à cet enseignement est parfois assez
compliqué car les élèves ont beaucoup de difficultés à effectuer des trajets journaliers parfois
pénibles à partir de leurs lieux de résidences jusqu’aux collèges ou lycées. La politique nationale vise
alors à la construction d’infrastructures, l’amélioration de la qualité des enseignements et
l’accompagnement des élèves pour éviter l’abandon des études.
Comme porte d’accès à l’enseignement supérieur ou technique, l’enseignement secondaire est un
pilier du système éducatif et prépare les futurs lauréats à leur insertion universitaire ou
professionnelle. La qualité de ce système à donc des conséquences sur le niveau professionnel et la
compétitivité globale des ressources humaines du pays.
6
Concernant la région de Taza – Al Hoceima – Taounate, près de 34 402 élèves étaient inscrits dans le
cycle secondaire en 2009 (public et privé confondus). Le secteur privé concernait un effectif très
réduit d’à peine 518 étudiants. La région totalise un nombre de 35 lycées publics. La grande majorité
de ces élèves était concentrée en milieu urbain avec près de 88,9% des effectifs (2008-2009).
La Formation Professionnelle :
Le secteur de la formation professionnelle joue un rôle primordial en matière de qualification
des jeunes. (Cf. Annexe 2)
Dans la province de Taounate, il comprend six établissements dont trois qui relèvent du secteur
public, à savoir :
-L’Institut Spécialiséde Technologie Appliquée (ISTA) Taounate.
-L’Institut de Technologie Appliquée (ITA) Karia.
-L’Institut Technique Agricole Sahel Boutaher.
Il existe également des Etablissements de Protection Sociale (EPS) qui aident les jeunes scolarisés
issus de familles démunies à poursuivre leurs études dans des conditions favorables, en les prenant
en charge au sein de maisons de bienfaisance. Il en existe 18 dans la Province de Taounate, qui
abritent 1367 pensionnaires dont 664 filles.
L’Habitat :
En ce qui concerne le type de logement, il faut distinguer le milieu urbain et le milieu rural.
Dans le milieu urbain, les deux régions du Nord sont dominées par les maisons marocaines
modernes avec plus de 70% des logements en milieu urbain (selon des statistiques de 2004). Dans la
région de Taza-Al Hoceima-Taounate on note l’importance des maisons traditionnelles à Taza où
elles représentent 7.4% du total et on note également la présence de bidonvilles qui représentent
11.2% du total à Taounate.
Dans le milieu rural, c’est l’habitat de type rural qui domine avec plus de 70% du total suivi
par les maisons marocaines qui représentent près de 14% du total dans la région de Taza – Al
Hoceima – Taounate.
La politique du secteur de l’habitat et de l’urbanise a effectué d’importants travaux de logements
sociaux en construisant 200 000 logements, elle a également crée un programme de Villes Sans
Bidonvilles (VSB), a mis en place des programmes de requalification et de mise à niveau urbaine et
beaucoup d’autres actions. Ces programmes ont pu être réalisables grâce à des partenariats entre
différentes entités publiques et privées.
7
l’INDH (L’initiative National pour le Développement Humain) :
Ces dernières années, les projets à caractère social et socioculturel ont connu une forte
dynamique dans le cadre de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain.
L’INDH s’inscrit dans une vision globale du développement social et humain qui vise à réduire la
pauvreté dans 360 communes rurales au niveau du Maroc qui ont un taux de pauvreté élevé et 250
quartiers urbains où les conditions d’exclusion sociale sont importantes.
Dans la première phase qui a eu lieu entre 2006 et 2010, la région de Taza – Al Hoceima –Taounate a
bénéficié d’une aide de 289 millions de DH. Ces aides ont été prévues pour la réalisation de
programmes de lutte contre la pauvreté, contre la marginalisation et l’exclusion sociale. Ces projets
INDH se sont également intéressés à la santé, à l’amélioration des services socio-éducatifs, à l’accès à
l’éducation et à l’amélioration des conditions de la femme.
Ainsi, un sérieux travail a été accomplit dans la région mais cependant, les défis restant à relever
pour égaler les autres provinces du Maroc restent nombreux et tout aussi importants.
Le Patrimoine Culturel :
La Province de Taounate dispose d’un patrimoine archéologique très riche constitué de
plusieurs monuments historiques relevant de diverses périodes de l’histoire. Il s’agit notamment de
forteresses, des kasbah (citadelles) et des anciennes mosquées, autant de monuments susceptibles
d’être mis en valeur à des fins touristiques et culturelles. (Cf. Annexe 3)
Par ailleurs, le Ministère de la culture gère six bibliothèques publiques en partenariat avec les
collectivités locales.
De même, la Province dispose d’un musée provincial de la résistance et anciens membres de l’armée
de libération contenant un patrimoine historique très riche composé de livres, revues, objets et
documents anciens attestant des moments glorieux de la résistance nationale au niveau de cette
Province.
8
I.2 Environnement économique
Economie du Maroc :
Au point de vue économique, le pays est la cinquième puissance économique d’Afrique, mais
également la deuxième puissance économique maghrébine, après l'Algérie. La proximité du Maroc
avec le continent européen a bénéficié à l'économie nationale dans la mesure où cette dernière a
très largement profité des nombreuses délocalisations effectuées par les entreprises européennes.
Le Maroc a renoué avec la croissance économique depuis le début des années 2000, mais celle-ci
reste dépendante des résultats agricoles et de la demande mondiale. Grâce à une excellente
production agricole, la croissance du Maroc s’est établie à 5% en 2011 mais a atteint seulement 3%
en 2012. Les déficits des comptes extérieurs et budgétaires se sont creusés. La dette publique
demeure toutefois au niveau acceptable de 53% du PIB. Les revenus du tourisme, qui représentent
7% du PIB en moyenne, sont affectés par la crise économique internationale et la situation politique
régionale.
Voila la part des principaux secteurs d’activités dans le PIB selon une estimation de2011:
- agriculture : 16.5 %
- industrie : 32.2 %
- services : 51.4 %
Le Maroc a mis en place différentes actions telles que l’augmentation conséquente du Smig, la quasi-
généralisation de l’accès à l’éducation et à l’assurance maladie, des programmes de logement
économique, l’électrification rurale et la mise à disposition d’eau potable dans les zones
défavorisées. Cependant malgré ces efforts, il reste encore de nombreux problèmes comme les
disparités sociales qui sont importantes et ont même tendance à s’accentuer.
De grandes questions se posent également par rapport à la compétitivité du Maroc qui reste encore
insuffisante. Depuis de nombreuses années, le pays n’arrive pas à couvrir la moitié de ses
importations et le déficit de la balance commerciale n’est couvert que par les recettes provenant du
tourisme, des Marocains travaillant à l’étranger et des investissements.
En ce qui concerne le secteur touristique, les revenus ont atteint 59 milliards de dirhams en 2011. Le
Maroc occupe la deuxième place en matière de création d’emplois ce qui est donc important pour
l’économie. Le marché européen représente plus de 80% des touristes étrangers dont 36% en
provenance de la France. Le pays vise à faire partie de l’une des vingt premières destinations
mondiales d’ici 2020 et de doubler les recettes du tourisme.
9
Economie de la province de Taounate :
Bien que fortement dominée par l’agriculture, qui constitue le pivot de son économie, la
Province de Taounate dispose de fortes potentialités dans d’autres secteurs économiques tels que le
commerce, le secteur forestier, l’industrie, le tourisme et l’artisanat.
La création de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) constitue une nouvelle
ère de l’histoire du Maroc et permet de contribuer au développement local où l’homme occupe une
place primordiale.
Le Commerce
Le secteur commercial est un secteur assez bien développé dans les régions du Nord. Dans la
région de Taza- Al Hoceima- Taounate, le secteur du commerce emploie plus de 11% de la population
active de la région et se caractérise essentiellement par la prédominance du commerce traditionnel
engendré par tout type de commerçants (individuels, grossistes et détaillants) exploitant
directement leurs activités.
En plus de l’ampleur des souks hebdomadaires qui constituent une structure de base pour le
commerce et une source habituelle d’approvisionnement dans les milieux ruraux, la région connaît
depuis quelques années l’émergence d’un commerce moderne, ayant recours aux nouvelles
techniques de vente, représenté par l’installation d’enseignes telles que Mobilia, Kitéa et Yatout.
Au niveau de la province de Taounate, à l’exception des produits agricoles,
l’approvisionnement en différents produits et marchandises de première nécessité se fait à partir des
autres villes du Maroc, notamment Fès, Meknès, Casablanca et Agadir qui sont les principaux
fournisseurs de la Province. Il faut savoir que Taounate ne dispose ni d’abattoirs modernes, ni de
marché de gros de fruits et légumes, ni de hall aux poissons. Les souks hebdomadaires, au nombre de
41, sont donc les principaux centres d’approvisionnement de la population qui est majoritairement
rurale.
On a une prédominance du commerce individuel avec des structures traditionnelles. Sa croissance
est fortement liée au développement de l’infrastructure et de l’urbanisme commercial ainsi qu’aux
changements des habitudes des consommateurs et leur pouvoir d’achat.
Le commerce traditionnel au niveau de la province de Taounate est essentiellement constitué de
commerçants détaillants en alimentation, électroménagers, produits cosmétiques, matériaux de
production et produits agricoles.
10
Le secteur Forestier
Les forêts couvrent une superficie de 43 124 ha, soit 8% de la superficie de la Province de
Taounate. (cf. Annexe 4) La couverture forestière est localisée en totalité dans la partie Nord et se
divise sous forme de cantons. Elle est constituée de 123 cantons pouvant varier de quelques hectares
à 2 700 ha, conséquence de la pression humaine exercée depuis longtemps sur l’espace forestier par
les défrichements et les mises en culture.
Seules 20 communes rurales de la Province disposent de forêts pouvant constituer un pilier
important pour leur développement économique et social.
La superficie forestière s’élève à 2874 ha, répartie comme suit:
- forêt naturelle : 1734 ha.
- reboisement : 1140 ha.
En dépit de leurs faibles superficies, les forêts de la Province de Taounate disposent de produits
forestiers divers (bois d’industrie, bois de feu, liège, etc.). Les recettes générées par leur vente
contribuent au développement économique et social des communes rurales concernées. Les recettes
moyennes annuelles versées au profit de ces communes s’élèvent à 1.237.940 DHS/an.
Une partie de ces recettes est réinvestie par les communes rurales dans des projets de
développement des ressources forestières (Construction de postes vigiles, surveillance, ouverture et
entretien des pistes, etc.).
Chasse, pêche et biodiversité
En ce qui concerne la chasse, le territoire de la Province de Taounate est considéré parmi les
espaces qui recèle encore des ressources cynégétiques très diversifiées et moyennement
abondantes.
Disposant de nombreux cours d’eau et de barrages, la province possède un important potentiel pour
développer une pisciculture aussi bien commerciale que sportive.
En raison de l’importance que revêt le secteur de la pêche dans la Province de Taounate, un
Secteur Forestier (SF) de pêche d’Al Wahda relevant du Centre de Conservation et Développement
des Ressources Forestières (CCDRF) de Rhafsai a été créé en 2009, et ce dans le cadre de nouvelle
restructuration des services déconcentrés du Haut Commissariat aux Eaux et forêts et à la Lutte
Contre la Désertification (HCEFLCD).
La biodiversité dans la Province représente un intérêt particulier par l’existence de sites
distingués. L’étude nationale des aires protégées a identifié trois sites d’Intérêt Biologique et
Écologique (S.I.B.E) dont deux zones humides (Bouadel et Idris Ier). Le plus important est celui de «
Lalla Outka » d’une superficie de l’ordre de 4.000 hectares.
11
- Richesse Floristique :
On distingue trois principaux écosystèmes Forestiers à savoir : Subéraie ; Zénaie et Tauzaie, cette
dernière est considérée parmi les meilleurs écosystèmes du Maroc (30 % de la superficie Totale).
- Richesse Faunistique :
Le site de Tauzaie dispose d’une importante diversité de sa faune.
En effet on y trouve : 15 espèces de mammifères, 63 espèces d’oiseaux nicheurs, 10 espèces de
reptiles et d’autres espèces rarissimes et endémiques pourraient y être découvertes.
Limites de la problématique forestière
Le secteur forestier connaît certaines limites, notamment une forte pression humaine due à
la forte densité de population (119 habitants/km2) et également à la dominance de l’activité
agricole. Cette pression se manifeste par des besoins accrus en terrains de culture, de construction et
en bois d’énergie. Cela malheureusement au détriment des forêts par les coupes du bois,
empiètements, constructions,….etc.
- Les délits de défrichement :
Ils représentent la forme de dégradation la plus importante dans cette zone et la plus inquiétante
notamment en matière d’environnement sur le domaine forestier.
Les délits de défrichement touchent l’ensemble des communes rurales forestières, mais le problème
se fait grandement ressentir dans les communes limitrophes des provinces de Chefchaouen et d’Al
Hoceima, là où la culture du cannabis a pris des formes dangereuses. Ce constat s’explique par les
opérations de destruction de cannabis menées par les Autorités Provinciales visant à faire de la
Province de Taounate une Province sans Cannabis et sous la vigilance du personnel forestier.
- Les délits de coupe de bois :
Le mobile essentiel de ce délit est le besoin en bois de chauffage et en bois de cuisson et dans une
moindre mesure, l’alimentation du cheptel en période difficile. Les riverains procèdent également
souvent à la coupe de branchagesbpour les utiliser en palissade afin de protéger les murs de leurs
habitations contre les intempéries.
- Les incendies de forêts :
Dans la province de Taounate, les incendies constituent un fléau qui menace la pérennité de la forêt
surtout après l’introduction du Cannabis. En moyenne, 16 incendies sont enregistrés annuellement
causant la disparition de 108 ha de forêts.
Conscient de la gravité de ce fléau, le Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la
Désertification, les Autorités Provinciales et les communes rurales forestières ont convenu en
commun de réunir leurs efforts pour mettre en place un système de prévention et de lutte contre les
incendies de forêts. (cf. Annexe 5)
12
L’industrie
La région de Taza-Al Hoceima-Taounate est caractérisée par une industrie encore embryonnaire
et principalement représentée par l’agroalimentaire, les industries du bois, la chimie et la
parachimie. En 2009, la région comptait près de 191 unités industrielles, qui généraient près de 5 763
emplois avec un chiffre d’affaires annuel estimé à 971 millions de DH environ. Les provinces de Taza
et Al Hoceima dominent le secteur industriel de la région en accueillant les principales zones
d’activités. (Cf. Annexe 5)
Bien qu’étant modeste, l’industrie agroalimentaire prédomine dans la région de Taza-Al Hoceima-
Taounate avec près du tiers des unités (117) et avec une valeur de production de 398 millions de DH
soit près de 50% de la production industrielle régionale.
La province de Taounate a connu un recul du nombre d’établissements industriels à partir de
2007, dû à l’arrêt d’activités de certaines entreprises et aux compétences requises pour d’autres
activités telles que la boulangerie, la menuiserie et la réparation mécanique. Le chiffre d’affaires
réalisé par le secteur industriel au niveau de la province s’élevait à 34 millions de DH en 2008. Les
industries agroalimentaires contribuent à près de 92% à ce chiffre d’affaires.
13
L’agriculture
Le secteur agricole occupe une place considérable dans l’économie régionale tant par la
proportion importante d’emplois ruraux qu’il génère que par sa participation à la création d’unités
agroindustrielles régionales. Les régions du nord bénéficient de plusieurs conditions favorables au
développement des activités agricoles qui sont : l’importance de la surface agricole, le potentiel
hydrique et forestier, la pluviométrie, etc.
Dans la province de Taounate, l’économie est basée essentiellement sur l’agriculture et l’élevage qui
font travailler la majorité de la population rurale. En effet, l’activité agricole offre environ cinq
millions de journées de travail en année agricole normale. Cependant, le grand morcellement des
propriétés, l’insuffisance de l’encadrement technique et la faible organisation professionnelle sont à
l’origine des difficultés rencontrées dans les travaux du sol, l’approvisionnement en intrants et
l’écoulement de la production. En tenant compte des spécificités du milieu physique et de
l’utilisation de l’espace rural, on peut découper le territoire agricole de la Province en deux zones
agricoles :
La zone Nord :
Elle se situe au nord de Oued Ourgha, avec des altitudes pouvant aller jusqu’à 1800m. Elle se
caractérise par un climat humide et des précipitations importantes qui lui permettent d’avoir des
repousses permanentes constituées principalement de forêts et de plantations fruitières,
notamment l’olivier. Son économie est basée essentiellement sur l’agriculture et l’élevage.
L’élevage pratiqué est de type traditionnel avec une prédominance de petits ruminants et de
troupeaux de petite taille. Cette zone possède un relief accidenté et un sol de faible profondeur, ce
qui l’expose à l’érosion. De plus, elle dispose d’un faible réseau routier ce qui explique son
enclavement.
La zone Sud :
Cette zone est dominée par la culture des céréales et légumes, associée à un élevage semi intensif
avec une forte présence des troupeaux de taille moyenne. Cette zone est desservie par un important
réseau routier qui facilite son accès.
(Cf. Annexe 6)
14
L’artisanat
Les régions du nord bénéficient d’un savoir-faire artisanal ancestral et connaissent une
production diversifiée que ce soit dans le textile, le bois, la vannerie, le cuir, la poterie, les métaux,
etc. C’est un secteur important pour les populations du nord car il génère de nombreux emplois, il
fait appel à des matières premières locales et à des équipements simples sans exiger un capital très
important. Ce secteur regroupe près de 34 000 artisans. (Cf. Annexe 7)
La région de Taza – Al Hoceima – Taounate est une région à l’artisanat diversifié produisant la
plupart des produits d’artisanat nationaux, notamment dans les zones de Taghzoute et Oued Amlil.
Selon les données de 2008, près de 24 018 artisans ont été enregistrés dans la région dont 43,1%
dans la province d’Al Hoceima qui est caractérisée par un artisanat dynamique autour du travail du
bois.
- La province d’Al Hoceima dispose d’un artisanat spécialisé dans la production des pièces de qualité
en bois (exemple: tables, tabourets, coffres, etc…), la poterie, le tissage de la laine, le travail du métal
et la confection du cuir.
- La province de Taza possède un artisanat diversifié avec les pierres taillées d’Oued Amlil, les tapis
de Bni Ourayn et Tahla et la vannerie de Bni Frassen.
- La province de Taounate compte également un artisanat diversifié avec le tissage à Oulad Azam, la
vannerie à Moulay Bouchta, le travail du bois à Bni Oulid et la poterie à Aslas.
- La province de Guercif développe quant à elle un artisanat autour des armes traditionnelles et des
produits d’Alfa.
Le secteur de l’artisanat occupe une place importante dans l’économie de la Province après
l’agriculture et l’élevage et il génère 5531 emplois notamment dans le textile, le cuir, la vannerie, les
métaux etc…
15
I. 3 L’environnement Politique
Du point de vue politique, on peut dire que le Maroc favorise la libéralisation économique,
en effet, la politique mis en œuvre par le gouvernement encourage les investissements surtout
étrangers qui disposent des mêmes aides et possibilités d’investir que les investisseurs nationaux.
Afin d’encourager les participations financières étrangères, le pays a opté pour une politique
économique qui cherche à réduire la distance avec le pays européen et de fait, faire du Maroc un
pays au niveau du standard économique européen.
Le climat des affaires au Maroc :
Le climat des affaires au Maroc n’est pas réellement flatteur. Les investisseurs étrangers
regrettent le manque de visibilité à moyen et long termes. Avant les évènements politiques de 2011
dans le monde arabe, les principaux rapports sur le climat des affaires classaient le Maroc loin
derrière la Tunisie, particulièrement pour la protection des investisseurs, le respect des contrats et la
fiscalité.
En 2009 et en 2010, le Forum économique mondial a classé le Maroc au 73ème rang sur un total de
113 pays pour sa compétitivité et le climat des affaires. Le cadre juridique marocain a été mis à jour
et modernisé mais l’application reste à mettre en œuvre. C’est pourquoi la Banque Mondiale
l’encourage à poursuivre ses efforts notamment pour améliorer la transparence de l’information
financière et renforcer la formation des administrateurs d’entreprise.
Limites au climat des affaires
L’administration fait partie des obstacles majeurs au climat des affaires. On parle
d’incompétence, de corruption et de manque de respect des citoyens. Peu efficace et peu
transparente dans ses procédures, l’administration pénalise souvent l’activité économique du pays.
Les collectivités locales souffrent le plus souvent d’une administration incompétente, corrompue et
peu soucieuse de l’intérêt général. L’absence de législation sur le droit de grève est également un
facteur négatif.
Comparé à d’autres pays en développement, le Maroc affiche un dispositif juridique
important et il existe de nombreuses lois. Cependant, leur rédaction et leur application posent
problèmes. En effet, ces lois sont souvent mal rédigées, leur application varie d’un lieu à l’autre, et
cela génère donc de nouvelles sources de droit.
Le système judiciaire marocain constitue donc une véritable entrave au climat des affaires, tandis
que les investisseurs se préoccupent de plus en plus de la sécurité juridique. Si le gouvernement
tente d’agir depuis 2010, le problème de la justice reste ancestral au Maroc. Dans la mentalité
marocaine, un bon jugement s’obtient malheureusement en payant le juge. La justice marocaine est
lente et la plupart du temps les magistrats sont corrompus. En effet, la corruption au Maroc est un
réel problème.
16
L’entrepreunariat au Maroc
Il dépend essentiellement de la reconnaissance de l’Etat des activités économiques dans
lesquelles s’investissent les entrepreneurs ainsi que les facilités qu’elles leur accordent. Au Maroc, le
gouvernement a instauré un programme de création de Très Petites Entreprises appelé «
MOUKAWALATI » qui vise à accompagner les jeunes promoteurs avant la création de leur entreprise,
en les soutenants lors de son démarrage et en les accompagnants pendant l’année qui suit son
ouverture. (Cf. Annexe 8)
- Constats sur l’activité entrepreneuriale au Maroc :
Il faut savoir que le Maroc est un pays attractif s’ouvrant à la création de nouvelles entreprises. Selon
le rapport Doing business 2009 effectué par la Banque Mondiale, les réformes adoptées dans le
domaine de la création d’entreprises se sont révélées très prometteuses.
Parmi ces réformes, en voici trois qui sont importantes :
- Le Maroc a garanti le droit des emprunteurs de vérifier les renseignements concernant leur
solvabilité en leur donnant les moyens de contrôler l’exactitude des informations utilisées par les
institutions financières pour établir leur degré de risque.
- Il a réduit le taux de l’impôt sur les sociétés de 35 % à 30 % en 2008.
- Il a simplifié les documents obligatoires à l’import et à l’export, réduisant les délais d’importation
d’une journée
La plupart des formations à l’entrepreneuriat au Maroc sont basées sur des pratiques pédagogiques
beaucoup plus axées sur l’aspect théorique de la création d’entreprises que sur l’aspect pratique. De
ce fait, la majorité des étudiants formés restent dans « une logique salariale » plutôt que dans « une
logique entrepreneuriale ».
- Les types et formes d’entrepreneuriat au Maroc :
Les PME et PMI représentent 90% du tissu entrepreneurial national. L’entrepreneuriat au Maroc est
caractérisé par une situation paradoxale et contraignante : une dualité entrepreneuriale.
En effet, on a l’entrepreunariat informel, que l’on pourrait qualifier comme étant une nécessité,
c'est-à-dire qu’une personne n’a pas d’autres choix que de créer son propre emploi généralement à
domicile. Ensuite, on a l’entrepreunariat formel, avec des opportunités, qui émane d’une intention
stratégique de personnes qui ont réussi à cerner une opportunité sur le marché, et ont donc décidé
de créer leur propre entreprise.
17
La politique environnementale dans l’entreprise marocaine:
Il est important de connaître la politique environnementale dans l’entreprise marocaine car il
n'y a pas de croissance durable sans que le respect de l'environnement n’accompagne les
performances économiques et sociales. Comme on le sait, le concept de développement durable et
de protection de l’environnement est devenu un thème incontournable de tout débat politique,
économique et social.
Il faut savoir que l’environnement au Maroc est en dégradation et les ressources naturelles
diminuent régulièrement, et cela devient de plus en plus coûteux pour le Maroc. Aujourd’hui, la prise
de conscience est réelle et les stratégies du gouvernement en matière de protection de
l'environnement se multiplient. Le Maroc a adhéré au concept de développement durable et de
nombreux traités relatifs à l'environnement ont été ratifiés au cours de ces dix dernières années.
En ce qui concerne le domaine de l'investissement, le département de l'environnement a
développé une politique visant à assurer la cohérence du cadre de l'environnement tant au niveau
national qu'international. Les entreprises ont compris que agir en respectant l'environnement peut
être un avantage économique et permet d’être plus compétitif. C'est en réalisant des pratiques de
production durable, qui respectent l'environnement, que l'on peut réaliser des économies
importantes. Aujourd'hui, pour les PME et PMI, l'effort d'investissement en matière de politique
environnementale est essentiellement réalisé par les entreprises exportatrices, ou filiales de
multinationales.
Le secteur de l’énergie, de par la nature des combustibles utilisés et des modes de
production et de consommation, représente l’une des principales sources de pollution au Maroc. Le
pays a donc mis en place une réglementation pour encourager l'usage des énergies renouvelables et
l'efficacité énergétique. Une circulaire interministérielle a été signée pour assurer l'intégration des
énergies renouvelables dans les projets d'aménagement et de construction.
18
I.4 La touristicité
Le Tourisme à Taounate :
La Province de Taounate possède un fort potentiel touristique qui pourrait faire de cette
région un véritable pôle d’attraction touristique si celui-ci était pleinement exploité. Il s’agit
principalement de forêts et sites naturels, du patrimoine historique qui est constitué essentiellement
d’anciennes forteresses, des différents Moussems (fêtes régionales) qui sont célébrés chaque année
et du Festival du cheval de Tissa. Tout cela peut contribuer au tourisme de montagne, à
l’écotourisme, au tourisme culturel, et de manière plus générale à l’économie de toute la région. (Cf.
Annexe 9)
- Les sites naturels
La région d’Oudka à Rhafsai est un site surélevé (le point le plus élevé culmine à 1.600 m), boisé et
possède de nombreuses sources d’eau fraîche, avec de nombreux belvédères et de sites pouvant
accueillir des centres d’estivage identiques à ceux du Moyen Atlas.
Bouadel dispose d’une source à grand débit qui irrigue des jardins et vergers, offrant ainsi toutes les
conditions requises pour l’établissement d’une infrastructure hôtelière et de camping.
Il y a également des lacs collinaires et barrages qui permettent de pratiquer des activités de pêche
(carpe, brochet, perche, sandre, barbeau, gardon…) ainsi que des sports nautiques.
Les montagnes et les vastes espaces forestiers de Taounate sont très fréquentés par les chasseurs,
qui y chassent le sanglier, le lièvre, la tourterelle, le pigeon et le perdreau…
Les grottes et les cavernes quant à elles, constituent un terrain fertile pour la pratique de la
spéléologie (Kahf Arouss à Sidi El Mokhfi, Kahf Sidi Ali Ben Daoud à Beni Berber).
- Les Monuments Historiques
Sur le plan du patrimoine historique, la Province de Taounate possède essentiellement des anciennes
bâtisses et forteresses, parmi lesquelles on peut citer les forteresses d’Amergou à Moulay Bouchta
cercle Karia, celle de Tamoudi à Karia Ba Mohamed, celle de Tam Bouzid à Taounate…
- Arts culinaires
La Province de Taounate dispose d’un nombre important de spécialités culinaires, entre autre :
Tride au poulet Beldi ou pigeon, Bissara avec l’huile d’olive, couscous avec Kadid viande séchée et
salée, Zammita (à base d’orge verte) avec les figues vertes, le pain à base d’orge.
- Les Équipements Touristiques :
La Province de Taounate possède une infrastructure d’hébergements touristiques très faible, elle est
constituée de deux hôtels *, un hôtel non classé et trois gîtes ruraux dont celui que nous avons
choisies. (Cf. Annexe 10)
19
Les ressources Environnementales
Le contexte environnemental est un réel atout pour le développement de la Province de
Taounate. La diversité bioclimatique, géologique et géographique de cette province lui permet de
figurer parmi les zones naturelles les plus riches du Maroc.
La Province de Taounate renferme 8 % des forêts de la région (reboisement non compris) et 1,01 %
des forêts du pays, donnant à cette zone un ratio de forêt par habitant parmi les plus élevés au
Maroc (1.600 habitant/ha).
Elle contient quasiment toutes les espèces floristiques existantes au Maroc et occupe ainsi une place
importante au niveau de la biodiversité parmi les régions économiques du pays.
Au niveau des ressources en eau, la Province de Taounate est traversée par un important cours d’eau
appelé le Sebou ainsi que les petits Oueds (cours d’eau d’Afrique du Nord). Elle constitue ainsi une
zone riche en eau de surface du Maroc.
Limites de ces ressources
Toutes ces ressources permettent à la Province de Taounate de disposer d’une situation
exceptionnelle. Pourtant, celles-ci risquent d’être dégradées en raison de la fragilité de leur équilibre
et de la pression d’une population croissante qui est peu sensibilisée à la protection de
l’environnement. Les sols de la Province connaissent une dégradation qui figure parmi les plus
élevées du Maroc en raison de la forte pluviométrie, de la nature fragile des sols et des fortes pentes.
Le recul de la forêt est également spectaculaire (il atteint 2 % par an), et cela entraîne la disparition
de massifs forestiers entiers.
Le gîte Kissane déploie de nombreux efforts afin de faire adopter des pratiques intelligentes aux
agriculteurs qu’ils côtoient dans le but de préserver l’écosystème. Il faudrait cependant que cela soit
appliqué à plus grande échelle.
Tourisme aux alentours
- Fès :
Cette ville est située à 1h30 de route de Taounate. Elle est la troisième ville du Maroc en termes
d’habitants. Sa médina est placée sous la protection de l’UNESCO et reste inchangée depuis le XII
siècle. Fès rayonne au niveau international et elle est une des capitales de la civilisation arabo-
musulmane avec Bagdad, Istanbul, Grenade ou encore Alexandrie.
L’infrastructure hôtelière de la ville a connu une croissance rapide ces dernières années, avec la
création de maisons d’hôtes traditionnelles appelées « Riads ». La ville est connue pour son artisanat
riche dont le savoir faire est transmis depuis des générations. Elle a toujours été considérée comme
la capitale culturelle et spirituelle du Maroc avec ses lycées et collèges connus dans le monde entier
qui ont vu naître de nombreux savants, médecins et architectes.
20
- Al Hoceima :
C’est une province accolée à Taounate, sur la côte Nord-Est du Maroc. Cette ville est très orientée
vers la pêche et le tourisme, c’est une des plus grandes stations balnéaires du Maroc et d’Afrique du
Nord. Du fait de sa multitude de plages, Al Hoceima connaît une arrivée massive de touristes
pendant la période estivale. C’est la première ville du Maroc à avoir lancé un village Club
Méditerranée en 1963, mais qui a fermé en 2003 pour cause de fréquentation insuffisante.
21
Concernant les deux parties à suivre, nos informations proviennent essentiellement des
propriétaires du gîte grâce à leur site internet, ainsi qu’à un entretien téléphonique et plusieurs mails
échangés avec la fille des propriétaires, Souhad, seule à parler le français.
II) Structure et Ressources
II.1 Ressources humaines
La Province de Taounate dénombre un total de 678 000 habitants (selon une estimation de 2009), la commune de Kissane, quant à elle, en comptait 13 712 en 2004.
Pionnier dans le domaine du Tourisme à Kissane, c’est dans cette commune rurale que le
couple SQALLI EL HOUSSEINI et AZENOUD a lancé, en 2008, son entreprise, en transformant leur demeure familiale en un gîte, appelé le gîte Kissane. C’est une affaire de famille qui réunit parents, enfants et gendres et qui implique la population locale (agriculteurs locaux par exemple). Voici une brève présentation de la famille : Maria SQALLI EL HOUSSEINI est originaire de la ville de Fès (ville située à 1h30 de Kissane) et Mohamed AZENOUD, quant à lui, vient de Kiyadate Tafrante, non loin de Kissane, puisque la ville est située dans la Province de Taounate. Mohamed est l’un des fondateurs de l’association de développement et de sports (principalement les arts martiaux) Al Yanboua. Maria SQALLI EL HOUSSEINI, quant à elle, s’occupe entièrement de la cuisine. Leur fille Souhad, ayant eu une longue expérience dans l’agro-alimentaire est retournée à l’agriculture, elle est devenue apicultrice dans sa région natale et a développé le miel Maria SKALLI qui est vendu dans la ferme. On peut également y trouver d’autres produits du terroir, comme de l’huile d’olives, des plantes séchées, de l’eau florale, tout ceci grâce à la coopérative Ariaf Kissane. Souhad a généralisé l’agro-écologie autour d’elle, dans son entourage ainsi qu’auprès de certains douars (Villages d’Afrique du Nord) avoisinants. Ces derniers ayant adopté le compostage entre autres. Souhad se voit soutenue par plusieurs organisations, associations comme Gender Responsible Tourism, (cf annexes) un site italien ayant pour but de défendre et de mettre en valeur le travail ainsi que le rôle des femmes dans le secteur du tourisme durable. Le projet oléicole de Souhad est soutenu par l’INDH (cf annexes), Initiative Nationale pour le Développement Humain. L’INDH est un projet marocain lancé par le Roi Mohamed VI en 2005, visant à élever le niveau de la société. Le programme de l’INDH a pour but de réduire la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale ; il permet en outre d’instaurer une dynamique en faveur du développement humain et s’appuie sur une démarche de déconcentration. Outre son rôle de gestionnaire et son travail d’apicultrice, elle s’occupe de l’accompagnement des randonnées, découverte de la région, visite de coopératives etc, surtout lorsque les visiteurs ne parlent pas arabe.
22
Quatre personnes travaillent à temps plein pour le gîte et l’exploitation en générale. Ils font également appel à des saisonniers locaux en période d’affluence touristique plus importante ainsi que lors de la campagne oléicole, la moisson etc. nécessitant plus de main d’œuvre. Certains peuvent être amenés à faire le service, guider les randonnées etc. Souhad nous a confié ne pouvoir créer de poste uniquement pour l’activité touristique car cette dernière reste trop faible dans leur région. Ainsi cela constituerait une dépense à perte que la famille ne peut se permettre. "L’objectif de la famille est de maintenir les bonnes pratiques agricoles sans les produits chimiques et de développer le tourisme solidaire dans la région tout en respectant les us et les coutumes ", ainsi que de transmettre, diffuser ces us et coutumes aux touristes. Il faut savoir qu’actuellement, d’autres projets Agro-touristiques1 sont en cours.
1 L’agritourisme, selon La Chambre d’agriculture de Champagne-Ardenne, est l’ensemble des activités
touristiques réalisées sur une exploitation agricole en activité. Ces dernières peuvent être variées. Elles sont généralement classées en 3 catégories : hébergement, restauration et vente de produits ou de services (activités de loisirs, sportives ou culturelles etc.). L’agritousime s’inscrit dans le champ du Tourisme Vert (lié au vivant et à la nature) lui-même inscrit dans le Tourisme Rural (campagne).
23
II.2 Ressources matérielles
Selon le manuel, ouvre un gîte rural !, « un gîte rural est situé dans un habitat de qualité, de
construction et d’environnement à caractère rural, indépendant du logement du propriétaire. Il est
meublé et peut ainsi recevoir une clientèle de vacanciers à la semaine ou au week-end.
Il est souvent constaté que la création d’un gîte rural ne peut constituer un projet viable si celui-ci
n’est pas associé à un certain nombre d’activités.
Le gîte Kissane a la particularité d’être un gîte à la ferme, en conduite Agro-Écologique2.
Dès leur arrivée, les touristes sont reçus par Maria, Tayeb voire même Souhad. Un thé à la menthe de
bienvenue leur est automatiquement offert.
Le gîte peut héberger jusqu'à 16 personnes. Ce dernier dispose de 6 chambres à coucher :
3 chambres avec 1 grand lit et 1 lit supplémentaire sur demande.
3 chambres avec 2 à 3 lits d’une place.
Le gîte fait également table d’hôtes, ainsi pour se restaurer, les clients trouveront un restaurant -
café sur la terrasse du gîte, le tout offrant une vue exceptionnelle, ainsi qu’une salle à manger à la
marocaine. La cuisine de la ferme propose des spécialités culinaires de la ville de Fès mais également
de la région de Taounate.
Les produits utilisés pour leur réalisation sont issus de la ferme, achetés dans les souks ou bien
proviennent d’agriculteurs locaux. La cuisine y est donc traditionnelle et bio.
2 Selon le site internet Agroécologie (http://agroecologie.cirad.fr/media/glossaire/agroecologie) : des systèmes
de culture attractifs, rentables, protecteurs de l'environnement et durables ont été créés et vulgarisés à grande échelle, basés sur le semis direct sur couverture végétale permanente (SCV). Dans ces systèmes, le sol n'est jamais travaillé et une couverture morte ou vivante est maintenue en permanence. Les pailles proviennent des résidus de cultures, de cultures intercalaires ou de cultures dérobées utilisées comme «pompes biologiques». Ces plantes ont des systèmes racinaires puissants et profonds et peuvent recycler les nutriments des horizons profonds vers la surface, où ils peuvent être utilisés par les cultures principales. Ils produisent aussi rapidement une importante biomasse et peuvent se développer en conditions difficiles comme durant les saisons sèches, sur des sols compactés, et sous une forte pression des adventices.
24
Le gîte possède une piscine extérieure accessible en été, et offrira sous peu un square pour les
enfants.
Etant un gîte à la ferme, ce dernier dispose d’une étable avec bovins et ovins ; un potager ainsi qu’un
rucher.
Une multitude d’activités sont proposées aux touristes (photos en annexes) et consultables sur le site
internet du gîte :
Randonnée pédestre (possibilité d’organiser des circuits avec nuitées chez les habitants dans
les douars avoisinants ou dans un gîte géré par un jeune d`un douar voisin ;
Apiculture (initiation - cours théorique et pratique) ;
Excursions en véhicule (sites touristiques, chutes d’eau et sources, souks hebdomadaires,
associations, coopératives agricoles ou artisanales, villes avoisinantes à moins de 60 km :
Taounate, Rhafsai, Ourzagh, Moulay Bouchta) ;
Oléiculture (du 10 novembre au 10 janvier) ;
Distillation traditionnelle au printemps (eau de fleur d`oranger,....) ;
Poterie ;
Possibilité d`apprendre à cuisiner des plats marocains ;
Travaux de la ferme (potager, élevage,...) ;
Pêche dans le barrage (black,...) ;
Accès à la piscine en été ;
Produits de terroir commercialisés dans la ferme ;
D’autres activités sont en cours de réalisation...
Chaque activité est adaptée suivant les clients reçus : famille, couple , visiteurs etc.
L’un des atouts majeurs que présente le gîte Kissane est sa proximité et la vue panoramique qu’il
offre sur le barrage Al Wahda (le plus grand du Maroc et le second d’Afrique) ainsi que sur les
montagnes du Rif.
25
II.3 Ressources cognitives
Avoir un gîte rural ne demande pas de savoirs et savoir-faire particuliers.
Toutefois, certains critères doivent être respectés. En effet, même si il n’y a pas de règles, ni de
normes particulières, il va de soi qu’il semble indispensable de respecter certains critères qui
influeront sur la satisfaction du client et de fait, sur sa réputation. Dans ce domaine-ci, une mauvaise
réputation est fatale pour l’établissement.
Quels sont alors les critères préférables de respecter ?
L’accueil
C’est un métier qui demande patience, diplomatie et amabilité. Il faut réellement aimer le contact
avec l’Autre, rencontrer, partager.
Selon le manuel Ouvrez un gîte rural !, pour bien accueillir, il faut garder à l’esprit que les clients
présents sont avant tout là pour se détendre, se reposer et se divertir, et de faire de leur séjour un
moment inoubliable. L’enjeu est donc de les surprendre sans pour autant les ennuyer.
La propreté
Offrir un lieu propre où le client se sent à l’aise est plus que nécessaire (linge de toilette ou de lit,
vaisselle, salle de bain…).
Disponibilité
C’est un métier qui demande une bonne organisation pour mener à bien l’ensemble des activités du
gîte (tâches ménagères, accueil en passant par les différentes animations et activités proposées par
le gîte Kissane). Ainsi, il est nécessaire de bien s’organiser afin de se rendre disponible.
La culture
Les clients venus dans le gîte ont et auront des questions d’ordre culturel. Il semble alors
indispensable de connaître la région, son patrimoine naturel et culturel.
La cuisine
Une bonne cuisine, et qui plus est, traditionnelle est un atout supplémentaire pour satisfaire
les clients venus découvrir les spécialités de la région.
26
II.4 Ressources financières :
L’Etablissement de la famille AZENNOUD est né de la transformation de la maison familiale
en gîte de façon à accueillir touristes et visiteurs (comme les agriculteurs, par exemple). Ils n’ont
bénéficié d’aucun fonds particulier de la part de l’Etat ou d’organisations en tout genre.
Ainsi, ils n’ont recouru qu’à leurs propres fonds pour créer le gîte.
II.5 Analyse de la structure induite :
La particularité de ce gîte est qu’il se trouve dans une ferme offrant un certain nombre
d’activités aux touristes.
Maison de famille à l’origine, le gîte Kissane a été créé par Mohamed AZENNOUD, le père de la
famille. L’idée initiale était de gagner des revenus supplémentaires pour compléter ceux obtenus de
leur activité agricole alors insuffisante.
Bien qu’à l’initiative de la création du gîte, les parents sont propriétaires mais c’est leur fille, Souhad,
qui s’occupe de la gestion du gîte en ce qui concerne les réservations, les contacts avec les touristes,
la création du programme etc.
La commune de Kissane a gagné en paysages depuis la création du barrage Al Wahda, en revanche,
cette dernière a beaucoup perdu en terrains agricoles et environ 50% des habitants de la commune
ont déserté les lieux faute d’activité.
Ainsi, l’idée était d’introduire le tourisme afin de créer un revenu supplémentaire pour les
habitants et les inciter à suivre leur exemple.
Souhad a également brièvement abordé le fait que la famille a obtenu une autorisation d’exercer en
tant que gîte rural par le ministère du tourisme. Toutefois, ils rencontrent des problèmes pour
contracter une assurance (responsabilité civile ou autres) en tant que gîte rural.
Elle a ensuite essayé de nous expliquer que pour être en règle, ils devraient constituer une SARL. Or,
le gîte Kissane n’a été créé que dans un but de complément de revenus et non comme activité
principale, cette dernière étant l’agriculture. Ils doivent alors trouver une alternative afin que leur
statut soit reconnu au-delà du ministère du tourisme (le fisc entre autres).
27
III) Performances et développement
III.1 Economiques
L’activité touristique du gîte est quasi inexistante pendant cinq à six mois (de novembre à
février-mars). Le gîte n’accueille pas de touristes durant le ramadan.
Leur chiffre d’affaires varie de 25 000 à 40 000 Dh (soit environ 5000 à 8000 euros) par an depuis le
début de l’activité en 2008. Le bénéfice étant de 25 à 35%. Toutefois, ces montants ne tiennent pas
compte de la rémunération des propriétaires.
Nous constatons que malgré tout, la structure cherche à se développer et à maximiser sa
notoriété en étant présente sur les réseaux sociaux (facebook) ; ainsi qu’en faisant partie de site
internet « Réseau Marocain d’Écotourisme Solidaire ».
Ce dernier regroupe un ensemble de gîteurs, aubergistes, guides, organisateurs de voyage,
responsables associatifs, qui vivent et travaillent au Maroc et qui sont tous engagés dans une
démarche d’écotourisme solidaire.
« Un tourisme d’échange et de rencontre, levier de développement des territoires ».
Les objectifs de cette association étant :
- Optimiser la visibilité pour l’Ecotourisme Solidaire au Maroc ;
- Promouvoir les activités des membres tant vers le public international que vers le public marocain ;
- Solidarité et échange d’informations et de compétences entre les membres de l’association ;
- Formation ;
- Créer une force de proposition au niveau institutionnel pour contribuer au développement de ce
type de tourisme.
Toutefois, l’association est encore récente et de ce fait, la famille n’a pas encore bénéficié de
remontées réelles. Leur objectif principal en faisant partie de cette association est avant tout de faire
profiter de ce réseau pour faire des circuits intéressants entre les différents membres du réseau. La
famille AZENNOUD espère également, à travers le RMES, pouvoir exercer une certaine influence sur
les décisions étatiques au niveau du tourisme rural (statut, assurance…).
28
III.2 Environnementales
Le gîte a une démarche axée sur une démarche responsable et solidaire, mais contribue à la
préservation des ressources naturelles en faisant adopter des pratiques intelligentes à leurs
agriculteurs.
La démarche environnementale que cette famille possède est une démarche agro écologique dans
leurs vergers ainsi, pratiquement tous leurs plats cuisinés au gîte sont Bio.
Ils utilisent des ampoules basse consommation et envisagent à l’avenir d’installer des panneaux
solaires. L’unique frein actuel est le coût qui demeure trop élevé pour eux.
C’est une famille qui œuvre pour le développement durable dans la commune : Mohamed dirige une
association sportive et la famille a créé une coopérative oléicole fin 2006 avant l'activité touristique.
III.3 Sociales
Le but de leur activité étant effectivement d’intéresser les habitants des douars à travers leur
activité. Les produits ne sont pas seulement issus de l’exploitation mais également des agriculteurs
alentours.
Souhad nous a précisées que la cohésion sociale s’est créée de par la collaboration du gîte avec
l’école du village ainsi que les agriculteurs.
La difficulté que rencontre la population ; qui de fait n’incite pas les locaux à développer ou
participer à une activité touristique, est le manque de promotion de la région et d’efforts de la part
du ministère du tourisme.
III.4 Développement
Concernant les perspectives d’avenir, leur objectif est de rester sur leur stratégie actuelle et
de continuer à envisager le tourisme comme un complément de revenus. En effet, le manque de
promotion de la région et d’implication de l’Etat ou du ministère du tourisme dans la création de
programmes ou de valorisation constitue un réel frein à un quelconque développement de la part du
gîte, qui à lui tout seul ne peut « faire bouger les choses » et inciter les touristes à venir.
D’autres handicaps affectant le gîte et la commune ont été soulignés par Souhad, notamment la
présence d’une infrastructure défaillante, un personnel non formé au tourisme, et des jeunes
diplômés qui quittent la région. De plus, le gîte connait des difficultés de développement du fait de sa
localisation, celui-ci ne se trouve pas sur les circuits touristiques habituels.
Leur souhait est pourtant d’avoir plus de séjours. Nous pensons que la famille pourrait tenter
de contacter et accueillir des scolaires, organiser des stages d’apprentissage par rapport aux
connaissances en agriculture, cuisine traditionnelle, apiculture. En effet, c’est une petite démarche
tout à fait envisageable, où la non intervention du ministère du tourisme ne constitue pas un
obstacle.
29
IV) Conclusion
Pour conclure sur cette étude, on peut dire que la famille Azenoud a fait preuvre d’ambition
et de courage en créant ce gîte qui était à l’origine leur maison familiale. Dans la province de
Taounate, les équipements touristiques sont très restreints, seuls trois gîtes ruraux sont présents, et
le gîte Kissane est le seul à proposer une démarche solidaire. Comme l’a dit dit Souhad, la fille de la
famille, « Nous espérons que d'autres feront de même, c'est l'unique façon de sauvegarder nos
ressources ».
En effet la province de Taounate est remplie de ressources (faunistiques, floristiques etc…) qui
pourraient, si elles étaient mises en valeur, attirer de nombreux visiteurs. Le problème à l’heure
actuelle est que ces ressources sont de plus en plus menacées, c’est pour cela qu’il faut que les
populations prennent conscience de cela à travers des actions diverses et variées qui pourraient
s’avérer bénéfiques.
Un autre problème qui se pose est que le gîte Kissane n’a bénéficié d’aucune aide quant à la
création de son établissement. Il existe au Maroc différents programmes pour aider les jeunes à
créer leur entreprise comme par exemple le programme « MOUKAWALATI », cependant, la famille
Azenoud n’a pu bénéficier d’aucune aide de l’état. Cela est malheureusement un frein au
développement de leur activité futur qui pourrait être prometteur.
