PETIT GUIDE PRATIQUE POUR LE MONTAGE AUDIO DE VOS PRESTATIONS PAR BULLEJAPON

Un accompagnement sonore peut être un plus pour les prestations cosplay, bien qu’elles ne doivent pas non plus devenir le centre de l’attention. En effet, les juges observent les costumes, ne l’oublions pas. Il n’est pas forcément facile de faire soi-même le montage audio de l’accompagnement sonore, parce qu’on n’a pas forcément le matériel adéquat et aussi parce qu’on ne se rend pas forcément compte sur le coup de l’effet que cela peut avoir sur le public.

Ainsi voici un petit guide qui donnera quelques conseils et expliquera quelques techniques pour rendre votre prestation agréable et efficace. Ce guide se basera sur le logiciel Audacity (http://audacity.sourceforge.net/download/), gratuit, en français (le programme d’installation est cependant en anglais) et plutôt simple d’utilisation.

Il faudra aussi disposer du codec LAME MP3 (présent sous la forme du fichier « lame-enc.dll » pour l’exportation du morceau une fois qu’il sera monté. Il se peut que vous l’ayez déjà, vous pouvez donc faire une recherche sur l’ordinateur, et dans tous les cas il est disponible en téléchargement (http://www.fichier-dll.fr/lame-enc.dll,1817).

Vous êtes parés ? Allons-y !

A. Ouais mais moi je veux simplement mettre une musique de fond, fin de l’histoire

Oui mais petit coquinou, même la simple utilisation d’une chanson peut être catastrophique pour les oreilles du public ou pour les manipulations du staff de la technique ! Ainsi, plutôt que de donner comme instruction à la technique de faire un fondu après 1 minute, il est possible de faire soi-même un fondu après une minute de musique et de vérifier que le son ne va pas péter les tympans ou être inaudible.

En effet, concernant la qualité, il faut vérifier que la musique est de bonne facture. Ainsi pour le montage à venir, prévoir des mp3 qui font au moins du 128 ko/s (en-dessous, ça va faire une grosse bouillie dans les haut-parleurs de l’amphi), et surtout ne pas enregistrer une musique qui passe sur des enceintes avec un micro.

1. Importation

Pour le montage, il faut d’abord ouvrir le programme Audacity. Le programme ressemble normalement à ça :

La première chose à faire va être d’importer la musique. Pour ça, il te suffit de faire un glisser-copier d’un fichier depuis un explorateur vers le programme. Ce dernier va créer de lui-même la piste audio sur laquelle on va travailler. Après importation, on a ça :

2. Montage

La première étape du « montage » va être de couper la musique afin qu’elle convienne à la durée de prestation prévue (ou la durée limite imposée par le règlement cosplay). Pour ceci, il faut sélectionner la partie du morceau que l’on va supprimer par un cliquer-glisser. La zone sélectionnée apparaîtra en bleu foncé :

Ensuite, vous pouvez soit appuyer sur l’icône « couper » dans les outils, soit appuyer sur CTRL+X, ce qui supprimera la partie non voulue.

A présent, afin de rendre la fin de la prestation plus sympathique, il convient de faire un « fondu en fermeture », qui diminue peu à peu le son sur la fin de l’extrait. Il faut sélectionner en glisser-copier la fin du morceau comme précédemment, puis aller dans « Effets / Fondu en fermeture ». Le graphique du morceau change alors et ressemble à ça :

Il faut ensuite cliquer pour placer le curseur en amont du fondu et appuyer sur le bouton de lecture (le triangle vert) afin d’écouter l’extrait. Si le fondu semble trop lent ou trop abrupt, il suffit d’appuyer sur CTRL+Z pour revenir en arrière (ou de cliquer dans le menu sur Edition / Annuler).

Une fois ces étapes terminées, le morceau est prêt à être exporté.

3. Exportation

Maintenant que dans le logiciel, le montage semble correct, il faut transformer le projet en fichier indépendant.

Au préalable, il faut aller dans « Edition / Préférences » puis dans l’onglet « Format de fichier », afin de régler dans la section « Réglages de l’exportation MP3 » le paramètre « Débit » sur 320, puis fermer en appuyant bien sur OK.

[N.B. : tant que vous n’avez pas effectué l’étape de reconnaissance du fichier lame_enc.dll, vous ne pourrez pas changer le débit et obtiendrez en sortie un fichier à la qualité audio médiocre ; pour effectuer la reconnaissance, appuyez sur le bouton « Chercher la librairie » et indiquez au programme l’emplacement du fichier lame_enc.dll]

Rajoutez ensuite un silence d’une seconde à la fin de votre montage par précaution (les lecteurs audio coupent parfois le son en avance à la fin d’un morceau), en plaçant le curseur à la fin du montage puis en allant dans « Générer/Silence ». Un trait vide apparaît alors à la fin.

Sélectionnez ensuite l’ensemble du graphique et allez même un peu plus loin par précaution (la piste du MP3 n’ira pas plus loin que le montage de toute façon).

Cliquez ensuite sur « Fichiers / Exporter la sélection comme MP3 » (et non « Exporter comme MP3 » !), sélectionner le fichier de destination, choisissez un nom, de préférence votre nom et le personnage cosplayé au cas où, ce qui pourra aider BulleJapon lors du traitement du fichier.

[N.B. Si c’est votre première utilisation de l’exportation, Audacity vous demandera de lui indiquer l’emplacement du codec LAME MP3 que vous aurez normalement téléchargé au préalable comme indiqué en intro.]

Une fois l’encodage fini, vérifiez bien que votre morceau se termine correctement et TADA, votre montage est terminé !

Si vous voulez prendre un extrait de fichier qui ne commence pas au début et que vous souhaitez donc que la musique arrive en fondu lors de votre prestation, il vous faudra faire exactement la même étape qu’en 2.A., mais en sélectionnant « fondu en ouverture » (puisqu’il s’agit d’adoucir le commencement de votre musique), ce qui donne ça :

Votre fichier sera alors prêt à être utilisé lors du concours.

B. Et si je veux faire un truc plus poussé ?

Vous qui souhaitez vous lancer dans un montage plus compliqué, entendez cet avertissement ! Si vous ne vous sentez pas d’attaque pour faire un montage propre et audible, n’essayez pas, vous ne ferez que vous handicaper.

En effet, ni les juges ni le public ne peuvent apprécier un montage dont ils ne comprennent pas un mot ou qui leur vrille les tympans. Privilégiez dans ce cas le micro sur scène pour les dialogues et une musique de fond (les volumes de chacun peuvent être réglés indépendamment en régie pour assurer une écoute correcte).

Mais si vous êtes chaud et que vous voulez/pensez pouvoir vous mettre à un montage sérieux, Audacity permet d’exporter des MP3 dans lesquels se mêleront dialogues, musiques et effets sonores pour donner un véritable petit sketch (du genre du Donjon de Naheulbeuk).

Faire un guide décrivant toutes les techniques de montage serait trop long, mais voici quelques astuces concernant les détails les plus importants de certaines manipulations.

1. L’enregistrement des voix

La dure réalité du professionnalisme amène à ce constat : si vous n’avez pas envie d’investir ou si vous n’avez pas les moyens d’acquérir au moins un bon micro sur pied, n’essayez pas d’enregistrer des voix. Les micro-casques et les webcam sont absolument à proscrire pour enregistrer du son.

En effet, ces outils aux faibles caractéristiques techniques ne permettent pas l’acquisition d’un son correct et seront tout simplement inaudibles lors de la prestation, parce que trop couvert ou trop biaisé. Votre sketch ne sera pas apprécié, et les juges vous sanctionneront pour cela.

Avec un petit micro sur pied, il est possible de faire un enregistrement de qualité correcte, qui peut être légèrement boosté par Audacity. Le micro d’un PC portable peut également faire l’affaire, celui d’un smartphone aussi.

Le mieux reste cependant d’acquérir un micro électrostatique (le micro classique cylindrique qui se tient en main) de premier prix (entre 60 et 120 CHF // 50 et 100€)

Pour se rendre vraiment compte de la qualité, il faut écouter ce que l’on va enregistrer avec des écouteurs et non des enceintes, ce qui permet de se rendre compte de l’ampleur des basses (qui ne doit pas être trop élevée puisque les enceintes de l’amphithéâtre amplifient ces basses) et des artefacts sonores dus au micro qui bouge ou qui tape.

Dans Audacity, il faudra au préalable vérifier dans les options (appuyer sur CTRL+P ou aller dans Edition/Préférences) et dans l’onglet E/S que le nombre de canaux est fixé sur 2 pour avoir de la stéréo.

Pour commencer l’enregistrement dans Audacity, il suffit d’appuyer sur le rond rouge. Il est conseillé d’enregistrer toutes les répliques d’un même personnage à la suite puis de monter le tout à coups de copier-coller et de silence intégrés.

Pour stopper l’enregistrement mais rester sur la même ligne, il faut appuyer sur le bouton de pause (les deux traits bleus). Si on appuie sur le bouton stop (le carré brun), le prochain enregistrement se fera sur une autre ligne.

2. Le montage

Une fois toutes les répliques enregistrées sur une ou plusieurs lignes, il va falloir les arranger et les associer à la musique de fond en décalant les différents éléments et en intégrant des silences.

Concernant les voix, c’est assez simple, il suffit de sélectionner un segment de son (de préférence qui commence à zéro niveau volume et qui finit également à zéro, c’est-à-dire parfaitement séparé par un blanc dans l’enregistrement), de le couper et de le coller ou l’on veut.

[N.B. : Pour couper, on peut également utiliser CTRL+X ; pour coller, on peut utiliser CTRL+V]

Concernant la musique, il vaut mieux la laisser sur une ligne à part afin de pouvoir en régler le volume assez simplement. Il faut ensuite utiliser la technique des fondus précédemment décrite (en A.2.) pour introduire une musique au milieu ou par-dessus des dialogues et insérer des silences grâce à l’outil prévu à cet effet.

Attention, afin de ne pas remplacer un extrait par un silence mais bien d’en ajouter un, il ne faut pas sélectionner une section de la piste mais juste cliquer. On peut repérer la longueur de silence dont on a besoin en sélectionnant un morceau et en regardant l’indicateur en bas.

Pour les sons, même chose : une ligne à part.

Lors du montage, si vous voulez écouter une piste en particulier, appuyer sur « Solo » tout à gauche de la piste. La touche « Muet » quant à elle permet de réduire au silence une seule piste.

Une fois tous les segments sonores mis en place, il faut écouter l’assemblage (encore une fois aux écouteurs ou au casque), voir si tout s’enchaîne bien, s’il n’y a pas d’artefacts sonores, si les sons n’ont pas une trop grande différence de volume, et surtout passer tout le montage en surveillant que les jauges indicatrices de son n’atteignent jamais le rouge, ce qui indique une saturation du son (qui peut casser les tympans lors de la prestation et qui ne facilite pas le travail de l’ingénieur son). Un marqueur rouge persistant permet de savoir qu’on a dépassé la limite.

Si cette limite est dépassée, il faut baisser le volume de la piste responsable de la saturation avec le curseur identique.

Soyez également attentif à un élément qui peut être catastrophique sur scène (et qui justifie l’écoute avec écouteurs/casque) : le bruit de fond. Il s’agit d’un petit grésillement ou d’un vrombissement assez grave qui s’invite sur les micros de qualité médiocre ou moindre. Si vous entendez distinctement ce bruit parasite, il vous faudra utiliser l’option FFT (Effets/Filtre FFT) en tâtonnant. La courbe devrait ressembler plus ou moins à ça :

3. L’exportation

Une fois le montage confirmé comme étant correct, vérifiez qu’il n’y a pas de long silence à la fin, éventuellement prévoyez un fondu en fermeture et un silence d’une seconde (voir A.2.) ou sélectionner le tout (soit en appuyant sur CTRL+A, soit en sélectionnant tout par glisser copier), puis exporter la sélection comme en A.3..

Ecoutez le morceau après exportation pour vérifier que le montage a bien fonctionné… et voilà, votre prestation sonore est prête !

C. Petites astuces

N’hésitez pas à explorer les outils que propose Audacity. Ainsi, vous avez plusieurs curseurs dont l’un permet de déplacer directement les segments sur une piste :

Un autre bouton vous permet de mettre au silence une sélection et son voisin de ne garder qu’une sélection sur une piste :

« Effet/Amplification des basses » permet de booster les basses d’un son qui vous parait trop ressemblant à un son sorti droit d’une radio.

Le reste des effets permet de faire plein de choses rigolotes, vous pouvez enregistrez une simple réplique et regarder ce que fait chaque effet sur une sélection. Parmi les plus utiles, on trouve :

- Echo

- Changer la vitesse

- Changer la hauteur : aigu ou grave – ATTENTION, à ne pas utiliser de façon abusive, les voix suraiguës de chimpunks ne sont pas appréciées

- Inverser

- Cross Fade in ou Cross Fade Out si vous vous sentez chaud pour mixer deux segments en un grâce à un système de fondu.

- Etc.

CONCLUSION

Avec tous ces éléments, vous serez en mesure de fournir une prestation appréciable de tous et qui participera grandement à une bonne note au niveau de la prestation, même si l’essence de la note presta reste axée sur le texte du sketch et le comportement sur scène, bien entendu.