Teorie Des Fonctions

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    Théorie générale desfonctions / de Paul Du

    Bois-Reymond ; traduitde l'allemand par G.Millaud,... et A. Girot,...

    Source gallica.bnf.fr / Ecole Polytechnique

    http://www.bnf.fr/http://gallica.bnf.fr/

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    Bois-Reymond, Paul du (1831-1889). Théorie générale des fonctions / de Paul Du Bois-Reymond ; traduit de l'allemand par G. Millaud,... et A. Girot,.... 1887.

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    BOIS   REYMOND~   PAUL   DU.

    T/tcor~e   ~yterc~e   ~es

    /b~c~o~s

    Imprimerie   niçoise

    Mc~   1887

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    Original   illisible

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    A~,   n,~

    THHORtE   GÉNÉRALE

    DES   FONCTIONS

    PREMIEREPARTIE

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    THEORtE GÉNÉRALE

    DES   FONCTIONSDM

    PAUL DU   BOIS-RKYMONDT!m)m'[)EL'.U,LE)H\t)

    PAR 

    0--   Iv~irjUA.'U'D

    AKC!EX).:j,HVEnE[.'t:CO!.EKORMA;.RSUPER)Et;RH

    )'RO).'ESSEUH   DF. MAT)tKMAT)QUKS   St'KC[A).E8 AU   LYO~H ~L- HAVREnROrrssr.:ua ne   w~rnr::vn~ryur~a   sri;cr.4t.ra nu   Lvci :r nu t~nva c

    )'r 

    A.   G. 11~0 T

    PROCESSEUR AORÉHH D'AD.EXAKn AU t ~rn'1~*RTt~*f)-r 

     NICEÏMPRmKRtR   NIÇOISE,   DËSCKNTt':   CROTTI.   8

    1887

    'L'E~PREMIERE PARTIE   "– 

    MM~bysifiueet ThÉnnedes ConceptsmatMmtiffmfo~amestaux

    [irandEUt',Limite, Artfument e! Fonctiot!

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    Quand   MM. Milhaud   et Girot   m'ont   fdit   part   dé

    leur intention   de traduire   ma 7'o/C   G~er~e   des

    Fo~c~o?!s   qui, publiée   en   1882,   avait   même été   rédigée

    environ   cinq    ans   auparavant,j'ai   voulu   profiter    d'une   aussi

     belle   occasion   pour    remanier    quelques   passages,   pour 

    insistct-   sur   plusieurs   points   qui   ont   acquis aujourd'hui

     plus   d'actualité,   enfin,   pour    faire   quelques  additions.   Ces

    changements   ne touchent   d'aitleurs  nullement au   fond

    des   matières   exposées   dans   mon   livre.   Au   contraire,  les

    critiques   assez   nombreuses   qui   en ont   paru,   plus  souvent

    encore   contradictoires   entre   elles   qu'en   opposition   avec

    mes   vues,   m'ont   convaincu   plus   que jamais   que   j'ai  réussi

    à   mettre   au  jour    la   vraie nature   de   la connaissance  exacte

    et des   concepts   métaphysiques   sur    lesquels  elle se fonde.

    PAUL   DU BOIS-REYMOND.

    ~e~M,   Mai   /.SS7-.

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    Le souci trop   exclusif    de la   rigueur    donne &   l'enseignement

    des   mathématiques   une forme souvent   dogmatique.   Ceux   quiont   reçu   cet   enseignement   dans les lycées   ou les facultés

      sont

    longtemps   sans   comprendre qu'il   puisse y   avoir,  à  propos   de

    ces   sciences,   des   questions capables   de diviser    les  penseurs,   et

    toute   discussion   philosophique   sur les notions essentielles  des

    mathématiques   est   souvent mal   accueiflie  par    la   simple  raison

    qu'on   en sent difficilement   la   nécessité.

    Or,   voici   précisément   un   livre,   écrit   par    un   éminent   géomètre

    de   Berlin,   rempli   de   discussions   savantes   sur les   concepts

    fondamentaux   de grandeur,   limite.   fonction.   Que   la manière

    de   voir de l'auteur    soit juste   ou   inexacte,   peu   importe   il met

    en question   des   problèmes   philosophiques  du   plus   haut intérêt

    touchant ainsi   a ce que   les   mathématiciens   considèrent tropd'ordinaire   comme une arche   sainte   Voila

      pourquoi,  il nous

    a   paru   utile d'en  publier    une   traduction.

     Nous n'entrerons   pas   dans les débats   que   soulève ce livre.

     Nous voulons   seulement , pour     préparer    à sa lecture   ceux quiont   puisé   lenr instruction   mathématique   dans des

      traités ou

    cours   spéciaux   faire   comprendre   à   grands   tr aits comment les

    mathématiques   peuvent   donner    lieu à de-<  discussions intéres-

    santes sur     l'origine   et.   la formation   de 'eurs   concepts.   Nous

    ferons voir    pour cela que   l'enchaînement   rigoureux   des déduc-

    tions   auquel   tend   l'enseignement   est,   en   réalité,   postérieur   au

    développement   normal de ces   sciences   et qu'il   n'atteint cet

    idéal de   rigueur    que   pour    devenir de   plus  en   plus   formel   et,

    i par     cela   même,   de   plus   en  plus   subjectif.

    Quand   on o.tvre un   traité de   mathématiques,   on est frappéde   l'importance   du   rôle que   jouent   les définitions.

      Chacune

    d'el les sert   de   base   à un   développement   plus   ou moins   long

    formant tout un  chapitre

      n ouveau. Ce   sont, pour    ainsi   dire,

    les   éféments   vitaux des   mat.hémntiques   la   puissance   de

    déduction de   l'esprit   semblait   épuisée   sur les   premiers objets

    de   ses   études;   une   définition survient   et   apporte   un   nouvel

    alimenta,   son activité.   C'est ainsi   que   les définitions   semblent

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    chaque   f ois assurer une  prolongation   de vie aux   mathémati-

    ques   de manière   en   reculer    l es homes a l 'infini.   Or    querenferme une définition ? A quelle   condition est-elle accep-table ?

    Une définition   a  pour objet   de construire une chose ou unfait. M'aide de certaines  propriétés   reliant   l'élément nouveaua   ceux   déjà   connus   et la seule condition imposée   a   ces   pro

     priétés parait   être   qu'elles   ne présentent   entre elles   aucunecontradiction   logique.   C'est le seul   point   sur  lequel   on  jugeutile   d'insister,

      quand,  en

    mathématiques,  on sent le besoin de

    ~'MS/te/'   une définition.   Mais alors la   premier.' impr ession quedonne la lectur e d'un traité spécial   est des   .plus étranges.   Ilsemble que l'esprit   puisse   se donner libre   carrière n'a-t-il

     pas, pour    c réer ses   définitions, un   champ   sans   limites ?   –    etnon seulement, on sent ,   bien   que   la science mathématique   nesaurait avoir de   bornes,   mais encore un se demande s'il ne

     pourrait   exister une inimité de mathématiques   distinctes decelles   qui   sont   enseignées,   si enfin   celles-ci ne sont   pas   duesa   un   caprice   de   I'ini,e)Iigence   humaine   qui   se serait plu   a   suivreune voie  parmi   tant d'autres également   accessibles?

      –  En

    géométrie, passe   e ncore On se sent vaguement guidé par     des

    corps, par     des   formes,   semblables a ce que   nous montre   lemonde   extérieur,   mais que   dire de   l'analyse,   maintenantsurtout   que, grâce   aux travaux de   reconstruction   des Lagrange,Cauchy,   Abe),   etc. il est facile de  parvenir    aux notions les

     plus   élevées   sans   faire   intervenir d'aut re donnée expérimentaleque   le nombre. (')

    Pour se rassur er et voir   disparaître   le caractère capricieuxet,   a rbit rai re des mathématiques   il   faut remonter à la genèsedes   notions qu'elles   étudient et regarder    un   peu par-dessous

    s cet   arrangement parfai t qu'on   nous  présente aujourd'hui.On   distingue   ordinairement les mathémat iques pures   et les

    mathématiques appliquées,   les   premières   étant la géométrie   el,

    t'analyse,   les autres étant des applications   de   celles-là   C'est.ma) indiquer qu'une   seule question   de   degré justifie   cettedistinction. La   géométrie   et. l'analyse   sont   les   premières   et les

     plus   simples applications   de la )~/

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    !e  point,,   la ligne   droite,   avec toutes leurs   p!'opri6t6s !nt.uitives.

    L'analyse   est, fondée sur    !c   nombre,   dont, l'idée   nous est fournie

     par l'expérience,   et , sur ses   propriétés.   Ce sont la d es vérités

    naïves sur     lesquelles   i l est inutile d 'insister.   Mais les   pointsde   départ.   ainsi   fixes,   l'indétermination   du   eliemin   à   suivren'en subsisterait,  pas   moins,   s i la g6ometrie   ou l'analyse   ne se

    laissaient guider    par    des données   extérieures,   et. c'est,  précisé-ment,,   en dépit   des apparences,   ce qu'e'tes   font sans cesse .

     Nous ne voulons   pas   parler    i ci seulement, du   postulat   d'Euctidc

    qui,   loin d'être   un   axiome   iogique,   est nettement déjà   l'aftir-mation d'un   tait expérimenta).   On  peut,   !c  joindre   aux   donnéesini tiâ tes. Cel les-c i sont s i complexes qu'i)   importe   peu   de   penser ou non que   ce fait nouveau est implique   clans les   notionsintuitives   sur    lesquelles   est. fondée la   géométrie.   D'ailleurs,   ))

    n'y   a   eu   d'arrangement   d'aucune espèce   dissimulant le fuit,tout.   nu,   et. il y   aurait  peu   d'intérêt a   dénoncer t et,   emprunt,   a

    l'expérience.Ma's   il y   a  plus   tous les éléments nouveaux qu'étudie   la

    géométrie,   angle,   angle   droit, cercle,   longueur    de circon-

    férence, etc.,   ne sont,   suggères que   par    le monde   extérieur. ] [en est, de   même   en analyse   du nombre   fractionnaire,   du   nombre

    incommensurable,   de fa   limite,   elc. Les nom!)) es imaginaireseux-mêmes sont,   apportes   par    l'experlo.icc,   quoique   cela

     paraisse paradoxal.   C'est qu'ici   cette expérience   s'est   affinée,

     pour    ainsi   dire,   et est devenue la constatation du   résultat, d 'un

    calcul   ou. d'une   transformation algébrique.   Mais tout. cela e stloin   d'être évident,.   Chaque   fois   qu'un   nouvel objet,   d 'é tude est

    suggéré,   les mathématiques   se l'assimilent au   point,   d'en   dissi-muler    l'origine,   on   plutôt,   a   l'occasion de cet,   etement,   citesconstruisent logiquement   un être   nouveau,   el les le créent   detoutes pièces,   et si   l'unique   souci   qui   les   guide   parait -et rc ianon   contradict ion des   propriétés   dont elles l'a nubien),   e t la

     possibilité   de l es exprimer    a   t 'aide des   déments   anciens,   enreaHtc la   préoccupation   première   a été que   cette   création

    logique   correspondit   exactement , a l'objet   concret.   Cette   préoc-cupation   est   peu   visible, parce   qu'elte importe   peu   a la, rigueur des   raisonnements mais,   s i on ne veut ,  pas   la isser aux   mathé-

    matiques   une   beauté   purement   platonique,   s'il   faut qu'ellesmf''rit,ent leur    t itre de   science,   tous ces développements   logiquessont destines à être   ut,i!isesdans la   connaissance générale   dumonde  physique,   et,   alors,   pour    la s olution du  problème   le

     plus simple,  on

      sera   bien obtige   d'admettre   I'iden(.it/;   de l'objet.extérieur et , du concept,   purement logique   A cet instant,  précisse   trouve   dénoncée l'origine   expérimentale   de jout.e   définitionSi   on a  pu I:).   dissimuler,   c'est ta seule   condition d'y substituer,pour    l' instant de ('application,   une   proposition   indémontrable,

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    un   véritable   postulat,'par    lequel   nous affirmons   que  nos

    théories   logiques peuvent   donner    l'expticatiou  d 'un fait   objctif.

    Quctques exemptes   simples   aideront,   a éefaircir ces  idées.

    Après   l'étude   de   quelques propriétés  (!cs   lignes   droites

    considéré'es   enscmb)e.   la   géométrie   uti lise ces  propriétés  il

    l 'occasion d'un élément   nouveau le cercle.   La   définition   qui

    lui   sert.   pour    ainsi   dire,   do   passe-port,   est la.  suivante La

    ci rconférence de cercle est , t e lien   géométrique   d'un   point,  situé

    a une distance donnée d'un   point,   déterminé.   Traduisez   Que

     par    le  point,   détermine   on mené une droite   quelconque,   qu'on prenne   sur cette   droite,   il   partir    du   point,   une   tongucur égale

      a

    ia distance donnée   l' ext rémité de   cett.e   longueur    est   ce   qu'on

    appelte   un   point   do cercle.   La  possih'nite   do construire  ainsi

    autant do  points   de cercle   qu'on voudra,   voi)a  tout   re   que

    contient la notion de lieu   géométrique   qui   entre  dans ce tte

    définition. On déduit,   de celte-ci toutes sortes   de   propriétés;   par 

    exemple,   une   droite qui   a   un   point,   commun avec  un cercle   en

    a un   second;   un diamètre   partage   le cercle   en deux   parties

    symétriques,   en d'autres   termes,   a t out   point,  de   cercto on

     peut   en faire correspondre   un second   symétrique   par    rapport,a   un diamètre   quelconque.   e!c.

      –    La   considération   des

     po)ygoncs   inscrits,   c'est, a-dire   dont,   tes sommets  sont   points

    de   cercle.   permet   de définir )a   longueur    de   la   circonférence,  ce

    sera la   limite   des  périmètres   des  polygones   inscrit s dont ,  le

    nombre des côtes   augmente   indéfiniment.

    Dans ( .ont ce  dévetoppemeat

      il n'entre   en aucune   façon   l'idée

    de la forme du   cercle,   de ce rond   parfai t que   nous   tirons   par 

    abstration de ceux   que   fourmi   l'expérience.   Ce rond   est. forme

     par    un contour    continu;   ii divise le   plan   en deux   parties,l'une qu'il   limite et   que   nous   disons intérieure

      et   une aut re

    extérieure: toutes notions   absolumenLdistinctcsde   ladéfmition

    et. des déductions   géométriques.   De même   le   concept   purement

    logique   de l a   longueur    de )a circonférence   est. essentiellement

    distinct   de   ce   que   par    intuition nous   entendons   par    )a   longueur d'un   rond.   le tour d'une   roue,   par    exempte,   ou )a   longueur 

    d'un fit d 'abord exactement,   appliqué   sur    la conférence  de )a

    roue.   puis   déroulé. C'est,   ainsi   que   ia même  ou les   mathéma-

    tiques   semblent êtr e   le  plus   voisines   des   objets  concrets   de

    l'intuition   expérimentale,   ciïes   se   développent parallèlementaces   objets,   et   sans   jamais   faire   disparaître   la dualité   qu'of-frent   la donnée   des   sens,   affinée   même   par    l'abstraction,   et la

    construction   logique   de   l'esprit.   Mais ici du   moins   ce  parafté-lismc estas.sez   parfait pour    que   nous sentions   fort   bien   comment

    a   procédé   la géométrie.   L'expérience   a d'abord   fourni  non

    seu!ement la   notion du   cercle,   mais   une   foufc   doses   propriétés;

    parmi   cefies-ci   a une époque   de   beaucoup postérieure,  ic

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    géomètre   a choisi celles qui,   tout en   ne s'exprimant   qu'al 'a ide de   droites,  

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    une dernière   e t, intér essante confirmation tirée   de   l'analyse

    supérieure.

    Supposons qu'a.   un instant   quelconque   de l'histoire   des

    mathématiques,   on sente le besoin   d'u ti liser une   propriéténouvelle des quantités concrètes   il   ne sera.   pas toujours   facile

    de l'énoncer    simplement,   de l'expliquer,   de la   ramener    a

    d'autres   connues,   de débroui ller les   éléments   complexes   qu'e])o

    implique. Il   se   peut cependant que   des   esprits   é)evés   devinent

    comme   par    instinct   qu'il   s'agit,   la d 'une   notion   féconde,  et

    qu'un dévotoppf'.ment   fonde sur elle réalisera   un grand   progrèsdans la connaissance   générale   des choses. A.   priori,   nous

    n'avons  pas   de  peine   a   admettre   l'existence de   tout un long

    chapitre mathématique   construi t sur des not ions   qu'on n'cxph-

    que pas   la   géométrie   et.   l'arithmétique   n'ont-elles   pas   pour données ini tiâtes des concepts   impossibles   a définir? Si nous

    supposons   enfin   que   les chercheurs   appliques   aux idées

    nouvelles,   frappes   de l'intér êt des   résultats,   se soient   avant

    tout   préoccupes   d'en   enrichir    la   liste,   la reconstruction   logiquedes   données   expérimentales risquera   fort   de   rester    longtemps

    inachevée;   longtemps,   ]a branche   analytique   qui   aura ainsi

     pousse   brusquement   semblera ne   point   se   rattacher    au tronc

     primitif.   C'est  précisérncut. la   ce   qui   s'est   passe   pour    l'analyse

    supérieure,   pour    cette   partie   de   l 'analyse qui   tr.' itc des incom-

    mensurabtes,   des   limites.   des séries   et   produits   inunis,   dos

    intiniments   petits,   des   dift'ercntiettes,   etc . Le fai t   expérimental

    qui  e n est   le

     point  de

    départ,  et   dont,   l'introduction   dans

    l'analyse   r emonte a   une   époque   impossible   &   fixer    e st ! a   notion

    ~M,   de ~/M

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    s 'énonce a insi   ~unp   quantité   variable croit sans   cesse,

    tout en restant inférieure une   (juantité   déterminée,   cite a   une

    limite.

    Duhamel en donne   la démonstration suivante (')

    «   Soit   A la valeur au-dessous de   laquelle   est   toujours   la

    «   variable,   e t B une de celles   qu'e!ic   prendra qu'on partage« l'intervalle de B   à A e n parties   égaies aussi   petites   que   l'on

    «   voudra la variable   pourra   bien dépasser    tous les   points   de'

    «   division,   mais ne  peutaHerjusqu'à   ~'extrémité   il   pourra« aussi se fai re   qu'elle no   les   dépasse pas   tous,   et alors   il y   en« aura un   qui   sera le dernier     qu'elle dépasse   elle   restera

    «   donc   toujours comprise   entre   celui-ci   et l e   suivant,   c'est-a-

    « dire   dans   un interval le aussi   resserré   que   l 'on aura   voulu   et

    « dans   lequel   e lle i ra   toujours   en croissant . En subdiv isant«   cet intervalle en un nombre aussi   grand qu'on   voudra   de

    «  parties égales, on   reconnai tra de même   que   la   grandeur    ne

    «  peut   se trouver    que   dans un nouvel   intervalle   fixe e ntre B et

    «   A,   et   d'une étendue aussi voisine   de   zéro   qu'on   le voudra.«   Il existe donc   une   certaine valeur fixe entre B et   A,   dont la«   variable s'approche   indéfiniment;   el le a donc une l imite .   »

    Le raisonnement est rigoureux jusqu'à   la conclusion exclu-sivement   Quant,   a passer    d e ce que   l'intervalle qui comprendla   grandeur peut   devenir aussi  petite qu'on   veut à l 'existence

    do ta   limite,   ce n'est   pas   moins difficile que   d'admettre d'em-

     blé" la   conclusion,   sans   démonstration aucune. Ainsi   que   lemontr e nettement M.   Paul du Bois Reymond,   la diminution del'intervalle   qui   comprend la grandeur    n'atténue   pas   la   difficulté

    qu'il y   a   a concevoir la limite. Le   raisonnement, de   Duhamelcache une   illusion   et cela est s i vrai que   souvent, au contraire,

    pour    expliquer qu'une grandeur    resserrée dans un   intervallede  plus   en  plus petit   a   une   limite,   on se fonde sur ce que   lesvaleurs qui   la comprennent   forment deux séries l'une

    croissante,   l'autre   décroissante,   admettant chacune une limite

    d'âpres   le   principe   en question,   et il   suffit ensuite de

    remarquer que   les l imites senties mêmes.

    M.   Bertrand,   à  propos   des   séries .a   termes  positif's,   dit

    simplement   « I!   est clair  que   s i dans la somme   Mo   +   Mt   -)-((   +   Mu   on  prend   un   nombre de termes toujours   croissant,« les   résult.ats   obtenus iront en augmentant   et s'ils ne  peuvent«  pas   dépasser    toute   limite,   ils approchent   nécessairement

    (*)   Duhamel.   – Z)ef< Mte

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    ~autant   qu'on   vcutdu   plus pctitdcs   nombres qu'il ne peuvent~«  pas   dépasser.))   C'est   de la même manière   (~ne   raisonne

     j\).)!ri(jt.Maisquinescnt ([no   L'existence   do   ce minimum

     parmi   les valeurs  

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    .15– 

    de   l'existence   de la   limite,   rien ne.sera   changé dans   lil suite

    (les déductions.   Le  principe   des limites aura disparu de   l'ana-

    fvse   en tant que   proposition   il établir    et,avec   iui,)a   dernière

    trace   de tout. donnée   expérimentale   !)Utre   (juc   la donnée initiale

    de   l'arithmétique.ic   nombre.   Mais,pour appliquer    & ce dernier 

    exemple les   idées   indiquées   a grandes l ignes   dans cet te   pré-face,   i l est bien entendu (juo   des qu'on   touchc'ra l'outil ainsi

    affine   pour    résoudre   ]e   plus   enfantin des problèmes,   ayant,   trait,

    a des   longueurs, par exempte ,   la solution ne sera  justifiée   et

    int.erpret.ec   que   grâce   a. l 'opinion que   les symbotcs corrcspon-

    dentadcs   réalités.La tendance à éhmincr toute   donnée expérimentale   autre

    que   les données   initiales   est-el le une   simple   manie des mathé-

    maticiens?   Manie dangereuse   en   ce   cas,   puisqu'elle   a  pour conséquence   de donner a   leur    science une   allure   capricieuseet l'apparence   d'un   simple   jeu d~esprit? –     Cette tendance

    répond   au cont rai re a une haute nécessité  philosophique.   Les

    éléments   de notre   connaissance,   qu'eUe qu'on   soit, l'origine,expérimentale   ou   rationneUc,   se combinent dans notre esprit,de tel le sorte que   le degré e t, )a   nature   de )a   certitude   qu'ils

    comp(~rtentsont.   souvent fort. difficiles a préciser.   Or,   la recons-trucLion logique   des faits mathématiques   il  pour    résul ta t, de

    séparer    net tement d'une  part,cc

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    -16– 

    ]cs choses   clios-memes une indication   précieuse   elle nous

    appr end quel   est le minimun   de   propriétés qu' il   suffit, de

    supposer    dans ces choses   pour.justifter    l'application   des vérités

    logiques.   Toutes   lus  propriétés   géométriques du   cercle,   par 

    exemple,   s'étendront   aux ronds   concrets, s 'i l   en   existe,   dont

    tous ]es  points   s ont a   h) , même d istance d'un cent re.   L'analyse

    supérieure s'appliquera   aux quantités   dont il existe des états

    correspondant   & tous les   symboles   qu'elle   a crées, e tc .   Et   ainsi

    on apprend   à connaitrc   le minimum de   propriétés   caracté-

    ristiques par lesquelles   un t'ail concret,   peut   entrer dans l'en-

    grenage des   déductions de   la   mathématique pure.Voila d 'où celle-ci   t ire sa raison   d'être. Mais   quel que   soit

    l'intérêt   qu'cHe   présente,   nous   croyons   avoir suffisamment

    montre que, par     son   essence  purement   IbrmcIIe,   elle ne saurait

    donner la solution   d'aucun  problème   de connaissance   concrète.

    C'est   pourquoi   les t raites de   mathématiques,si rigoureuxqu'ils

    soient,   et   précisément   d'ailleurs   cr) raison de leur   rigueur 

    exLreme,   ne pourront   jamais   rendre superflue   ['étude des

     problèmes   de la connaissance   tels que   ceux que   traite ce

    livre.

    Le   Hnvrc,   ce   1"' AvrH 18S7.

    G.   MiLHAUD.

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    2

    P R E F A C E

    Le   besoin   d e voir clair dans la nature intime   des intégralesdes équations   aux   diftcrcnticliespariieHes   du second ordre

    me conduisit a l'étude des formules   g~'nér.des qui,   comme

    co)to de   Courier,   servent   acxprimcries   fonctions   arbitraires.

    Ces   reciieruhesm'o))!igérent   ensuit .a considérer t' es :nced~

    (onctions   indépendantes   ([c   toute   hypothèse   e;. cetles de ieur's

    intégrâtes.   Sur ce point, je   ne parvins   et   je   ne pouvais parvenir a une intcHigencc parfaite,   qu'en   soumettant   a   l'épreuve   de )a.

    critupje   de la   connaissance   les   concepts aua)yti()ues   t'ondame.tr-

    tauxdograntfeuretdclimitc.Jcveux   maintcnan!,dans!e[t'avait (font ce l ivre contient   la   première   partie,   parcourir    en

    sens   inverse,   mais   e n moins de tem;)-i,   je ['cspure.   te ctu'œin

    (juc   j'ai   suivi moi-mêmeIl   s'agit.,   en   en'et,   d'un   cuaen!!)!edeLneoric.([uimeri!.ûnL

    d'êtt'o   bien   soti(tement,et.abUes   dans un expose   spécial   eL dont.

    Fidee   [ond:m)cnta]e   devient,   e\'iL)cnLe,   des   qu'on porte   sa  j)e!iseosur la reparLit.ion   des sciences   medica)cs. Des   t))corics générales

    s'opposent,   ici   a   des   théories   spéciales,   comme a ]'ana!omie.

    spéciale,   a. la  paLhotogie   sp6cia)e.   eLc.,   s'opposent   !cs sciences

    générales   de   même nom.   D e t~eme il  paraitraiL   &  propos   de

    distinguer    dans   l'ana)yse   une   Lueorie   speciaic   des fonct .ions et,

    une. Lheorio générale.La  première,   en étudiant,   d'une   manière t.usgen6ra!e]es

    (bncHons de variables   comp!cxcs,   a   pour    but. de   reprcscnt.cr des   l 'onctions de  prop.iet.es   déterminées et d 'eLudier    ta nature

    de grandes   classes do transcendantes,   en  particulier    de celles

    qui   ont des relations   avec les   fonctions   algébriques.La.   théorie   ~e/:e~e   des   fonctions   embrasse,   a mon   avis,

    tout ce qui   se r attache a l'idée la   plus   génefaic   do fonction:En   tête  je   place   la   métaphysique   des   concepts   de   grandeur    et

    délimite,   comme servant   de   base   a la   théorie   de l'argument,de   la.   fonction,   et de ]a   condition commune   de   convergence   et

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    18-

    de divergence   des différentes opérations   infinies . Ce   sont,   là,suit. dit en  passant,   les   questions   traitées dans la   première

     partie   (te mon travail .   Puis,   on trouvera ta   théorie   géncraiedes   s~'ries,l'étude   de l'integrabihtuctdeiadifferentiahilite   desfouc.tions   et   les  propositio)isgf'nera)cs   relatives a   l'intégraledf'tiui.   ensuite ta   tueoric   de )'expressiou   de fonctions   ditesa.rhih'aires a t'aided'integt'atcs   et   de   séries,   mais en  particulier les expressions   de l'~ourier  qui   précisent davantage   le   conceptde   fo!iction,cn(mdif]V'rcntcs   parties   qui s'y rapportent   dans lath~orie des   équations   aux diitercnticttcspartie'des   du   second

    ordre.Ainsi,   en  peu   de   mots,ce   que   contient, la théorie générale

    des   fonctions,   c 'est, l a théorie des rapports   de   grandeurs   et, des

    opérations   en   gênerai   c'cst-a-dirc sans qu'on   ait essentielle-ment   en   vue   ta représentation   de c

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    -19-

    Les   représentations,   éléments simples   de la   pensée,   et dont

    la succession   accompagne et , régi t,   tout acte   mental,   étant, les

    matériaux   primitifs   de toute étude   qui porte   sur la théorie   de

    la   connaissance,   doivent êt re  précédées,   comme not re   étude

    sur les concepts analytiques   fondamentaux,   d'une définition

    suffi sante du mot   « représentation   H ~Fo)'.f

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    Des concepts   de ())'a!tdon'   et de   limite

    Remarques   préliminaires   et énonciation   la   plus   simpledu   problème principal

    Pur  concept   de   limite,   on entend un c ertain   m ode deraisonnement en   vertu   duquel,   de la n ature d'une suite   devaleurs   susceptibles   d être   mesurées ou observées on   conclut.a l'existence   ds valeurs (jui échappent   a   toute  percention   etdont.   l'existence   ne  peut   jamais   s e démontrer au sens   ordinairedu mot. Maigre   tout, d'aiflenrs,   nous sommes   habitues   a   nouscontenter sans   sourciller de cette conclusion   que   nous appli-

    quons   constamment,.Cette   façon   de   conclure n l'existence   f ffective   d'objets   que

    ne   peut   atteindre   aucune  perception   immédiate ou   médiate,est,   comme on   sait,   famiticro   a   certaines   sciences,   ou   l 'on fait

    .appel   a   une manière   commune il t ous tes hommes de c oncevoir  

    ,par    intui tion e t   de sentir. Mais ne   faut-il   pas   s'ctonner  qu'uneforme   do  pensée, qui   est a   peine p lus   rigoureuse,   doive servir a   consotider les notions   fondamentales les   plus   indispensableset tes plu-i   fécondes des matbem.'diques,   c'cst-a-dirc.   precise-ment d 'une   science   qui plus   que   toutes les   autres,   se fait, gloirede la rigueur    la  plus   méticuleuse   et la  ptus   nette,   et, qui chaque

    ijour    se montre   incontestablement   p!us   di~'no   de sa réputa tion ?'?

    Que)   mathématicien  pourrait   mer    que (surtout   dans   t'idee

    qu'on   s'cn   fait ordinairement)   le concept   de limite et ses

     proches   parents,   ceux   de   ri)limitc,   de   t'infiniment   j.;rand,   del'infiniment  petit,   des   irrationneHos,   etc. manquent   encore de

    so)id it6! Le  professeur~ qu'i)   écrive ou   qu'il parie,   a   coutumede  parcourir    a  pas rapides   cette  peritleuso   introduction a

    l'analyse,   pour    se  promener    d'autant   p)us   aisément   su' leschemins si   commodes du calcul .

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    -22– 

    En   vérité,   on fai t rarement fausse   route,   quand   on cherche

    les choses   les  plus   curieuses en dehors des chemins   que   suit lafoule: Eh   bien,   nous nous  proposons   de  parcourir précisément,ce terrain   qu'évitent   les   autres.

    Comme c'était   a présumer,   nous reconnaitrons   bientôt   queles di ff icul tés inhérentes aux concepts que j' ai   mentionnés   plushaut ne sont   pas   de nature mathématique   el les seraient sanscela   aplanies depuis longtemps   Elles ont bien  plutôt   leur 

    origine   dans les   éléments   simples   de notre   entendement,   dans

    les   représentations.

    La s olution de l'énigme,   si  je   ne   me suis   pas trompé,   est,

    que   c'est et ce sera   toujours   une énigme   seulement,   cette

    énigme est,   me   semble-t-il,   ramenée à son expression psycho-logique   la  plus simple.   L'observation la   plus   tenace   de   notre

     pensée   et   de   ses rapports   avec la  perception   ne nous conduit

     pas   au-delà de la constatation que   voici   II y   a,   pour l'esprit,doux manières tout-a-fait distinctes   de saisir    les   choses,   quiont   uu d ro it égal   à   être   prises pour    l'intuition fondamentale dela science   exacte,   parce   que   aucune des deux n'apporte   derésultats   absurdes,   du   moins tant   qu'il s'agit   des mathémati-

    ques   pures.   Et lorsque,   dans   d'autres   sciences,   l'une de cesdeux formes de   pensée   semble   aboutir    à   des   contradictions,   la

    majorité   des   penseurs   a  préféré jusqu'à   nos  jours   supporter cet   inconvénient,   plutôt que   de r enoncer à   l 'intuition corres-

     pondante du   monde.

    Toujours  est-il   fort

    s ur prenant, qu'alors que   tout ce   qui pouvait   cacher M, vérité   a été éliminé et qu'on   peut   s'attendre,a en contempler    enfin l'image   cfa ire e t   nette,   elle nous apparaîtsous une double f orme. Celui qui   le   premier    a vu travers uncristal   transparent   la double image   de   l 'objet simple,   n'a  puen   témoins ses amis avec  plus   d'émotion que j'en   ai   moi-même a cet   instant, où,   arrivé au t erme de   l'examen le   plusscrupuleux   et le   plus   infatigable, je   dois me r ésoudre n exposer au l ecteur le double mode   d 'intu ition dos  principes   fondamen-taux   de notre   science.

    Ces deux modes de représentations, je   les   nomme,   merattachant en cela il des concepts   familiers,   Idéalisme et

    Empirisme   Pour    les caractériser    tous   deux   en  peu   de   mots,l'Idéalisme   croit a la   vérité do certa ines formes limites   de nosidées   exigées   par notre   entendement,   mais   qui   sont   en   dehorsde   toute   perception   et de   toute   représentation   sensible   l'Em-

     pu'ismc  est l e

    système de   complet" abnégation,   il n'admftcomme existant   ou comme correspondant   a   l'existence,   cequi   peut-être   perçu   il   ne s e confond ainsi en   aucune   façonavec le  pyrrhonisme classique.

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     –23-

     Nous avons   indiqué   dans le   concept,   de limit.e   le  probiemc

    auquel   reviennent. nos   recherches actuotics,   ii nous faut,

    indef'mimeu!,   de tet!.cfa(;.on(p.('it   existe toujours   (te.s valeurs

    suffisamment,   ~r.uidcs   de   x,   pour (pL]C à  parLirdeccs   valeurs la

    ddteroncoY–f(x)   devienne   et, reste   ensuite   plus   petitefjue'

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    -24– 

    n'importe   quelle grandeur    si   petite qu'on   l'imagine, Ys'appellela limite de   t'(\)   et on écrit:

    Y –  Iim)'(x).

    Ainsi,   x  croissant.   )')ar    des valeurs   quelconques,   1 est la limite de

    ~––,   et. x prenant   toutes   les valeurs   entières,   2 est la limite

    i i   1 1   r~~ r     cosxde i -r–(-   -j-   Lnnu,

      zéro est tu hmd.edo–:–.

    Au   L'onf.raH'e   il n'y   .'t   pas   rin   timite.   par exemple,   à   la série des

    notnbrcs entiers   1,2,3,pas   de limite non  plus, par    consé-quent,   aJa suite   de   tous les nombres   x,   quand   ce symbolereprésente   tout   nombre   entier ou   fractionnaire.   Les   phénomènes

     périodiques,   c~mme les révolutions   sidérales,   n'ont  pas   de

    limite,   suppose   que   le mouvement des  planètes   reste d. inst'aveni r ce   qu'il   a   été dans le   passe.   Le concept gênerai   del'onction   comprend   a ussi: les opérations   dites   infinies;   par exemple   les   serins   et les  produits   infinis   les fractions

    continues,   !es intégrales,   etc. Dans les séries   elles  produitsinfinis,   x désigne,   comme dans   l'exemple   cite  plus   haut,   le

    ran~'dn   dernier (cément   auqL!eI   on limite  provisoirementl'opération.

    Presque   a   cliaque   pas   dansl'analyse   on se trouve en   face

    decetie(pu'stion:TeI!couteHefbnctiouf'(x)a-t-e)Ieounonune   limite,   lorsque   x   ou   bien   tend vers une   valeur    déterminéeou ));C!) croit indéfiniment? L'analyse   nous  pose   si souvent

    cette question   que, pour    la   résoudre,   i l s 'est   amassé dans lecours des années   un   trésor    extrêmement abondant, de  proposi-tions,   de règles   et d e   théories,   dont quelques   unes   n ous sont sit'amitiéres   que   nous les appliquons   inconsciemment comme   les

    régies   du calcul é!ément;m'e . Dans   les opérations infinies, dontJe   v iens de  parier,   on nomme critérium de eon\ergence   ou   de

    di~'er~encelcs règles   qui   décident de   l'existence ou d e la nonexistence d'une limite.

    Mantenant,   toutes   les  propositions,   règles   ou   théories,semblent pouvoir    être   considérées comme   Iransfbrmations   etraisonnements  purement   mathémat iques, grâce   auxquels   dansle cas même le  plus compliqué,   apparaît toujours   certaincritérium extrêmement, simple qui   résoud   immédiatement   la

    question   det'cxistence d'une   l imite. Ce   critérium est   fourni par    ta proposition   suivante qui   certa inement est   très   acceptablequand même   o n la   laisserait sans   démonstration:

     N /r<   ~ye~

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    .)_ 

    )  m~e'e. M

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    26– 

    comme dans nos   exemples simples   donnes   plus   haut,   mais

    que,   la condition   pos6e par    le   principe générât   étant remptie,on   afurmc()ue   la   fonction   doit   avoir    une   timito,   voici alors

    exactement te   sens de ce qu'on   affirme   Le symtjole   I(x)   crocou engendre   une grandeur    donton   ne   savait r ien  jusqu'ici   et

    ([ui,   sans   l'opération   f'(x),   n'avait   pas   besoin non   plus   d'exister.

    Mais en   quoi   consiste une   grandeur    limite a insi engendréeComment doit-on la concevoir?.

    11 1Si,   par exemple   ]a série,   i

    -f -7

      -t-

    ~–, + ~"y~)

      a

     pour    limite   3,   c'est-à-dire   un   nombre,   comme on  peut   t'établir taci tement en faisant voir   que   ce nombre .satisfait a la condition

    de la   limite,   c'cst-a-dire   que   la duterence 2 –   (   1 +~-+.. -n,.)

    quand   croit   indennimen!,   devient aussi   petit   qu'on   veu!, l,aucun homme n'a encore vu le nombre   ou la fraction   dccimateou   une aut re chose quelconque qui représente   la limite delà

    1 1   1sutte 1 -)-   + ~–    +

      +.   Personne n'a   vu le résultat,

    numérique   de   l'extraction de l a racine carr6e de   2,   supposée prolongée   indeuniment,   résultat que   nous   désignons   par    !7pour    effectuer sur     ce   symbole   t outes les   opérations   aussi

    na[,urel)emen[,   par exempte, que   sur le nombre 2   lui-même.Si   cependant   on iiffu'mc que   ces tim'ues   existent,   ou bien   cette.'d'firmaticn   est   fausse,   ou   bien   ~eabcsom   (t'uno explication

    qu'on   cherche vainement, dans tes ouvrages   (te mathématiquesspéciaux   et a  plus   forte raison   d~ns les écrits  philosophiquesqui s 'y   rapportent.

    Toutefois,   la   Formation de la l imite   par la   variation   absolu-ment, indéterminée   d'une fonction f(x)(c'estainsi que   nous   ta

    supposons   jusqu'ici)   est (' 'videmmonL comme )(x)   elte-memeun ensemble très vaste de représentations   ou nous   nous effor-cerons  plus   tard   d'apporter    de l'ordre   clans le   chapitre   qui   atrait au  principe général   de convergence   et de divergence.   Il   ya   un cas  particulier    du  principe générât,   suivant lequel   unefonction   qui   varie toujours   dans le même sens (')   et   qui   n'aug-

    (*)!prpssif)n!thr\c('pnn)'d

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    mente ni ne dimminue au-delà de toute   limite,   doit. nécessaire-

    ment avoi r une l imi te déterminée. 11 conviendrait déjà   bien

    mieux,   comme   représentation   plus simple,   à la recherche de

    l'origine   du   concept   de limite,   et enfin il   présente   lui-même

    dans un   cas   tout   spécial   un mode de construction de ta l imite bien  plus simple   encore grâce auquel,   comme  je   le montrai

    aussi dans le   chapitre cité,   la lacune que j 'a i   relevée dans

    la déduction des   propositions générales   se trouve diminuée.

    J'ai   en vue l'expression   h abituelle de   ce   qu'on   nomme les

    irrationnelles   à l'aide de   fractions décimales i ll imitées.   Elleéquivaut   ainsi,   pour    nous,   a l'expression   la  plus simple   de tout

    ce   qui   dans l'analyse   des   opérations   infinies apparaît   encoreen définitive comme   non   démontre.

    Dès que l'origine   de la limite de   la fraction décimale n'aura

     plus   d'obscurité   pour    nous,   le c harme sera rompu   et l'analyseser a maîtresse chez file. Elle gouvernera   alors aussi aisément.et sûrement dans l 'immense   variété des rapports   de grandeurs,que   l'a   fait   de   tout   temps   la théorie des nombres   entiers,dans son domaine  plus   étroit.

    On le   voit,   les réflexions   que   suscite le mode de raisonne-ment fondé sur le concept   de limite  pourraient déjà   être

    soulevées   par    les   opérations   arithmétiques   les  plus   usuelles,comme le développement   d'une fraction décimale il iimitéc .

    Seulement,dans   les mathématiques   élémentaires ouïes fractionsdécimales   illimitées   no s ervent tout   au   plus   qu'au   calcul,

    qu'est   ce   qui   aurait  pu   éveil ler le soupçon que   tout n'y   est  pasabsolument   net. ? L'examen du   problème   do la   limite   qui   vasuivre a é té   bien   plutôt,   amené   par    certaines combinaisonsnouvelles et hardies qui prennent   naissance   quand   on tran-

    sporte   aux variations   des fonct ions les d ifférences infin iment

     petites   du   «   continuum des   nombres, et   c'est   précisémentdans ces   combinaisons qu'ont   par u sur gir     des difficultés de

    conception   insurmontables.En   effet,   Fourier    qui,   en   donnant aux géomètres   dos

    ,'exemples   nombreux de   discontinuité dos   fonctions,   nous amis sur     la   voie de la n otion moderne   de   la   fonction analy-

    tique,   ne   connaissait   pourtant   que   des   fonctions   continues,comme celles que   l 'on avait , étudiée-!  jusqu'à   lui   et ne

     présentant   que   dans des  points   isolés dos   interruption   de

    ~continuité,   à   savoirdes changements brusques   de v.'dour. Cette

    'représentation   trop   restreinte des   fonctions,   comme   devant,   a

    .'l'exception  de

    quelques poin ts iso)és.  varier 

      d'une  mann'ro

    continue   à   l'instar    des fonctions   algébriques   et des   trauscen-dantes les   plus   simples,   c'est, Lejeune   Dirichk't,   que je sache,

    qui   le  premier    en   a   fait sentir    l 'insuffisance. Mais ces idées

    ~préconçues   sur l a marche des f onctions n'out disparu   pour    tout

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    28– 

    df    bon   que   devait, tes   foncfions continues   ([ui   n'admettent   pasde   dérivées,   et, les fonctions   toujours   discontinues   cL  pourtant,

    int6gra.blcs   fonctions   qui   ont 6te   sauvées   pouL'  la   science,   du

    trosor d'idées qu'un   des   plus profonds   et. malheureusement,   des

     plus   laconiques   chercheurs   de ce siec ie  a emporta   (tans   son

    tombeau   prématuré   les   unes.   par    des   etcvcs   digues   do son

    enseignement,   tes   autres.   par    une circonstance   heureuse.

    Vue   rapide   sur la, recherche   qui   va suivre

    Une   recherche aussi sérieuse   que   celle   que   nous allons

    faire   sur la demonstfation du   concept,   delà   limite,   devrait,

    raisonnablement , se demander    avant tout. En   quoi   consiste

    une démonstration   mathématique? Quel   critérium   ta tera

    déclarer satisfaisante   ou detbcLueuse? Laissons   pourtant   de

    côte ces questions   embrouil lées. Je crois   que   pour juger   ]a

    vatcur    d'une   démonstration,   on   peut. aujourd'hui   s 'en nerau

    sens   [ogiquc,   devenu   depuis quelque   temps beaucoup plus

    délicat,   d'un mathématicien   de  profession.   La définition   scien-

    linquedcla   démonstration   mathemalique.   réussira  peut-êtreun  jour par    une voie   analogue   a   celle   qu'a   ouverte ta   logiquedu calcul de   Boole,   que   M   Schroo.lcr,   en la   remaniant,   nous

    a rendue   plus   accessihte.ït est,  pourtant,   bien   évident   que, pour     demom.rcr    ou conce-

    voir,   il   faut   relier a u ne   représentation   inuiaie dej~   cxistant.c

    ou a u n   concept, (c'est-à-dire   a   i'ensembtc   de   qualités   communesa une classe de   roprcsentaUons)   une   représentation   Imale,   quiest,   précisément l 'objet,   nouveau   ft démontr er ou   a concevoir,e t. ce la a t' aide d'une, chaîne de   renresenta tions dont ta   généra t. ionsuccessive,   et . cont inue ne surprend   jamais, jamais   no trouble

    la quiétude   de notre conscience   att.entive.   Pour    concevoir,

    l'esprit,   remont.era   de la représentation   nouve))o   a   la   repre-sentat.ion   initiale   pour    démontrer,   il   suivra le   chemin   inverse.

    En tout,   cas,   notre eLu'Ie qui porte   sur )cs !

  • 8/18/2019 Teorie Des Fonctions

    35/230

     –29– 

    tâcherons   de   décrire deux modes   d'intuition absolument

    opposés   l'un   à   l'autre,   dont. aucun   cependant,  ne saurait avoir  

    notre   préférence.   Pour les   développer    aux   yeux  du lecteur 

    tout-a-t'ait   indépendamment   l'un   de l'autre   avec leurs   pro-

     positions   inconciliables,   j'ai   adopte   une l 'orme   particuiiure

    d'exposition.

    Que   le lecteur veuille   bien   se   supposer    par    la  pensée   dans

    le   cas   suivant. Apres   q ue je   me   serais  par    occasion,   entretenu

    avec deux savants   amis sur les intuit ions   fondament.dcs   de

    l'analyse,   je  les aurais

      priés  de me

      communiquer 

      leurs idées

     par-   lettre avec  plus   (le   d6tails,   ce   qu'ils   m'auraient   promis   de

    t'aire   do   bonne   grâce.   Ensuite   j'aurais,   avec   leur  permission,soumis a chacun   des deux   les communications de   l'autre,   et

     j'aurais   ainsi  provoque   cet   échange   écrit   d'opinions que j e   me

     permettrai   de soumettre   au   lecteur,   après  avoir  analyse   te

    concept   de   grandeur. Je   me suis ef force de   faire raisonner   me.s

    deux   interlocuteurs   avec ta m ême   rigueur,   et il   ne   dépend   donc

     pas   de ma   bonne   votante   que   le   lecteur    réussisse  a montrer 

    une faute   de   logique   dans   les   raisonnem'   nts de l '!dcahsto   ou

    de   l'Hmpiristc.   L'Idéaliste   prendra   le   premier   la  parole.

    L'idée,   suivant   l.iqueitc   deux modes d'intuition   essentielle-

    ment,   distincts   pour    les   concepts   fondamentaux   de   l'analyse.

    sont   non-seulement   indiques   clans   ce qui   suit,   mais   reaiises

    methodiquemetu,   peut   d'une manière   g

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    -30-

    La. conclusion des considérations   suivantes,   qui   doivent

    servir d'introduction   a   la   théorie générale   des   fonctions,   sera

    [burnie   par    la théorie   mathématique   du concept   de limite   et d u

     principe générai   de convergence.   C'est seulement après   une

    aussi longue   traversée sur une mer     philosophique, que   nous

    t'ou!erons   pour    la   première   fois avec celte   question   un terrain

    mathématique,   et il n e nous arrivera   plus   désormais,  –    ce

    sera ]e   résultat   de notre   étude   sur les concepts  –    de   sentir ce

    sol nous manquer    sous   les  pieds.

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    i'ar    grandeur    ou quantité   mathématique (quantum,   quan-

    titas,   Grosse)   on entend une   qualité   c ommune ;( des   oi)jc!s   de

    différentes espèces,   par    rapport,   à   laquelle   ils   sont comparables

    numerifjucment,   comme ]cur   longueur    ou leur     poids. Cepen-dant toutes les suites   de   représentations   qui peuvent   être

    soumises   aux opérations   mathématiques   sont foin d'être

    comprises   daus cette définition.   Généralement  parlant,   il faut;

    entendre  par grandeur    ou   quantité   m!d.hemati(mc   )f;nscmb!e

    d'une   sniLo de   rcprcsent.aUons   soumises au moins aux   conditions

    suivantes i°   Chaque rcpresent.at.ion   iso)6e   occupe   dans cettesuite une   phicesuf'fi.sammenLdetermmee   2°Kntre les grandeursde la suite   ou crti .ro ces   grandeurs   et. ccHes d'autre. sui tes

    également,   ordonnées,   il existe   dos rapports   qui peuvent   être

    combines   et donner    naissance a de nouveaux rapports.Seulement   hâtons-nous   de le   dire,   avec ces deiinitions

    générâtes , que   l'on formule do manière   a   ne   laisser  échapper ancun cas   particulier,   on n'avance   guère.   Car   pour parvenir    de

    ]a a une idée claire et.   précise   du concept   de la   grandeur 

    mathcmrd.ique   dans   le sens ordinaire qui   est,   et   qui   restera

    la notion fbndamenttJe   delà géométrie,   de la   mécanique,   et

    n'en doutons   pas,   aussi   de l'analyse   abstraite,   il faudrait   res-

    treindre la définition   gënoraie,,jusqu'à   ce qu'elle s'adaptât,   au

    concept   voulu.   Cette manière   de  procéder que   l'on   trouve   chez

    quelques   auteurs a un défaut   capital.   C'est que,   au   fond,   pour savoir ou s'arrêter    en rest reignant la   d6finition   générale,   il   f'ant

    déjà   ê tre en   possession   du concept   final.   Aussi les résul ta tsque   l'on obtient   de cette manière   me  paraissent-ils   peu   satis-

    faisants,   assez vagues   et même contradictoir es selon   qu'ils   se

    fondent sur     différentes idées   préconçues.

    CHAPITRE 1

    Des   Grandeurs   ou   Quantités   mathcmatiqties

    INTRODUCTION

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     _gg_ 

    Pour    comprendre   à   fond   les   concepts   puissants qui   domi-

    nent, toute h) ,   pensée   comme   ceux de   f'cspace   et   du   temps   et

    aussi des   concopLs   moins vastes   quoique   encore très bien

    délimites,   tels   que   celui   qui   nous   occupe,   il parait   plus   naturel

    et même   plus   intéressant de   procéder    de   ia   manière   inverse,en   essayant   de remonter    a f'origine   du concept,   d'examiner 

    attentiveme nt,   par quelles   abstractions   il  peut   s'Être forme,   de

    le   poursuivre   dans les di fférents domaines de la connaissance

    ou   il   se   manifeste,   e t d'é tabli r cntin solidement les caractères

    communs   do ces différentes manifestations. Ce n'est qu'ainsi

    qu'un concept   a   ramifications   si riches et si   délicates,   commecelui de la   grandeur    mathématique   peut   être finalement

    débarrasse   de tout   accessoire,   ce   qui   doit être notre but. Car  

    les grands concepts présentent   en   gênerai   deux états de déve-

    loppement   bien   distincts,   dont le   premier    est commun   a   tous

    les   hommes,   el,   l'autre, de   nature scient if ique, tend   i une

    détermination exacte   du concept   commun. Ceci  peut   être fort

    difficife.   la   vér ité, comme   par    exempte   s'il s'agit   du   conceptd e mat ic 're organisée,   ou de r ug nc v égé ta l   o u an im al Quelque

    manifeste que   s oit la différence entre un f ion et u n   pommier,   la

    science n'a   pas   encore réussi   à tracer fa ligne   de séparationentre. le   rcgnc   animal et le   règne végétal.

     Nous donnons dans cet.   ouvrage   deux   exemples   de la

    méthode   indiquée.   Celui   qui   va suivre sur le concept   de l a

    gr andeur, et plus   loin   l'examen du concept   de la   l imile, Maisnous   nous   proposons   de soumettre aifleurs a une analyse sem-

     blable d'autres   concepts,   a savoir ceux de l'espace   et   du   tempset les concepts mécaniques   de   force, efc.

    Quant,   a la  présente   recherche, nous   serons   assez vite   con-

    duits   iL une forme fondamentale du concept mathématique   de

    grandeur qui   domine non seulement le monde   extérieur,   mais

    aussi la vie intér ieure de l 'âme.

    L~' fyu

    grandeurs   linéaires,   et   si nous cherchons  par    quelles propriétéselles en différent.

    La grandeur mathématique   peut, par     sa   nature,   no   prendre

    que   des   valeurs   discontinues,   comme le nombre   d'objets,~4H?a/t~   ou   bien   elle correspond   à une   espèce   de   représentations

     passant   d'une manière continue de l'une &   l'autre, comme   celaa   lieu   pour    les longueurs.   Ceci trace  pour    nous,   il   est   vrai, une

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    33

    3

    ligne   de séparation   de chaque   côté de laquelle   nous  porterons bientôt   not re observat ion . Cet te ligne   pourtant,   comme   on lereconnaîtra   bientôt,   ne   réalise   pas   à  proprement   parler    une

    scission   d ans le concept   de   grandeur, parce que   la quantité

    mathématique   continue dont   il s'agit   essentiellement   ne   peutservir à ~MMrer  qu'après   l' int roduction du concept   de   nombre,et  parcequ'ainsi   le   concept   de   grandeur    continue dans son   déve-

    loppement   scientifique suppose   celui de grandeur    discontinue.

    1.   –Quantités   mathématiques   discontinues.   Maintenant,

     pour 

      en venir tout de suite aux   quantités  mathématiquesdiscontinues,   le   concept   de nombre   d 'objets (c'est   &. cette

    espèce   de   grandeurs   discontinues   que   nous voulons ic i borner  nos considérations)   a son   origine   dans la représentation   del'état isolé dos   objets   de l a  perception   et on s'explique   sur ce   concept   à l'aide   de   mots ou cle   signes par lesquels   on

    exprime   le nombre   d'objets   et qui s'appellent   les   nombres.

    Le   concept   du nombre   d'objets   est tout-a-fait indépendantde   l'espèce   des   objets. Raphaël,   un   théorème,   un   canon,   font

    ensemble  

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    34– 

    du   concept,   on fait. réapparaître   devant la   pensée   une ou

     plusieurs   des   représentations   particulières   d'où Étaient abs-

    traits les caractères communs.   Aussi  peut-on   obser ver sur  

    soi-même   que   des concepts pour lesquels   il n'existe   e ncore ni

    mot   ni signe   se rattachent une certaine représentation

    émergeant   d'une   façon particulière   du groupe auquel   elle

    appartient, représentation   qui   leur sert ainsi de signe.   C'est

     bien là d'une   façon   générale   le début de la   formation du

    concept   et de la forme la  plus   vraisemblable   de   ce conceptchez ceux qui pensent   sans la faculté de  parler.

    Les caractères communs une suite deconcepts se   réunis-sent   ensuite  pour    former un nouveau concept plus général   et

     par    cela même  plus pauvre   el a insi de suite.

    3.   Quantités   mathématiques   discontinues (suite).   Le

    concept   du nombre exprimé par     des chiffres ou  par    des mots

    appartient   de sa nature a ceux   qui   s e s ont le  plus   détachésdes représentations réeUes qui   l es ont engendrés.   Cela t ient

    a ce   que   on   ne  peut   s e faire une   représentation   que   de

    iout  petits   nombres, tty  a

     peu   d'hommes qui,   du  premier coup

    d'œi!,   puissent   reconnait rc un nombre d~objets   convenablement

    choisis,   (par exemple   de   boules   de   même   forme   et de m ême

    couleur,) – qui dépasserait cinq     ou six. J'admets là quel'ordre   géométrique   des   objets   s'est, trouvé autant que possiblele même   pour    les différentes collections d'objets, que par  exemple   i ls sont rangés   a  peu près   en ligne   d roite. Dans la

    disposition   unil'orme sur une ligne   droite ou même dans la

    disposition   sur un   cercle,   où do  plus   il manquait   uu  point   dedépart   nettement   distinct,   D ahse ne   pouvait,   a ce qui   m'a   été

    dit,   compter    du   premier coup   d'œil   qu'un   nombre remarqua- blement  plus petit que lorsque les objets   étaient   distr ibués sur  une surface   plane,   où ils formaient des figures   géomé!riqucsirrégulières   qui   les lui rendaient  plus   fac iles a compte')'.

    Ainsi admettons que   nous ayons   une   représentation   nettedes n ombres à   peu   près .jusqu'au   nombre sept,   nous  pouvonsalors,   jusque   la,   faire correspondre   le concept   de   nombre

    d'objets   à une   suite   de représentations particulières,   commenous   pouvons   faire   correspondre   la concept   chêne a la repré-sentation de t ous lcs chênes que   nous avons dans notresouvenir. Au-delà de c e chiffre nous   avons bien des représen-talions réelles de   plurali tés p lus   ou moins grandes,   mais

    cependant les représentations   de nombres un  peu   grands   serattachent   a la représentation   du   dénombrement.   31   par 

    exemple,   n'est  pas   une représentation   tirée directement de la perception,   mais elle suppose   le fait  préalable   du dénombre-ment.

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    Or le dénombrement   lui-même   exige, quand   on   dépassenotablement le nombre   20,   c'est-à-dire   le nombre   des doigtsdes mains et des  pieds,   un système   de   numération   et  par 

    conséquent   un   certain   degré   de   développement scientifique.

    Le concept   de   nombre montr e ainsi   nettement tout d'abord

    deux degrés   de   développement   dont le   second   comporte   des

    commencements de science et ensuite un t roisième   complète-ment scientinqnc.

    Au  premier degré   de développement   nous trouvons les

    commencements les  plus grossiers   do la mesure des   pluralités

    a   l'aide de   nombres   ils se rattachent aux   représentationstirées directement de la   perception   de t out   petits   nombres

    comme  peuvent   en avoir aussi les   animaux,   qui   se mettent en

    défense contre  plusieurs   ennemis autrement   que   contre un seul.

    D'âpres   des   rapports   c oncor dants sur les   peuples   non civiiisésde l'époque   actuelle,   ainsi que   sur les époques   antérieures a

    toute   civilisation,   cette numération   primitive   consistait simple-ment dans la comparaison   avec les nombres des   doigts   (tes

    mains et des  pieds.   Nous en avons encore un témoignage  dans

    notre   système   décimal de   numération,   ce détestable   héritage   de

    nos   porcs.–Le développement ul térieur     du concept   de nombre

    a fourni la   suite ill imitée des   nombres   entiers,   déterminée   par cette circonstance que chaque   nombre représente   une collection

    contenant un objet   de  plus   que   la   précédente,   et   a établi dans

    cette suite des   points   de   repère qui permettent   de mesurer toutes les  pluralités.

    Enfin,   le développement scientifique   du   concept   de   nombre

    s'est marqué   dans la recherche des rapports   ent re les nombres

    entiers et a conduit finalement des   rcgtcs   de c alcul les   plus

    simples   a   la   théorie   des nombres. En vérité   cependant,   le

    chemin tut loin d'être aussi direct. Bien au   contraire,   les

    commencements du développement scientifique   du   concept   de

    nombre concordent avec ceux du concept   de quantité   continue,tous deux se sont d'abord   développés   et formés   par    l es exi-

    gences qu'ils   ont   montrées l'un   !t l'égard   de   l'autre,   jusqu'à   ce

    que   une   pensée plus profonde   se soit   plu   aux   belles   propriétésdes nombrespour    clles-memescfque,   aucours des   années,   ollo

    ait  posé   les   germes   multiples   d'une science   qui.   dans les doux

    derniers   siècles,   a a ttein t un s i riche   développement.

    4.   –    Des   quantités mathéma.tiques   continues.  –  Voici   des

    exemples   de   grandeurs mathématiques   continues:   Longueur,

    surface,   volume,   poids, temps,   vitesse,   force,   quantité   dochaleur,intensité   de lumière et de   son,   tension électrique,   force

    de   courant,   etc.

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     –36-

    Quand   on   parle   des quantités   mathématiques,   on ne  pensetout de   suite   qu'aux quantités   géométriques~   et,   en  particulier,à la ligne   droite limitée en longueur,   a laquelle   on cherche àramener les aut res quantités parce que   c'est incontestablement)a   représentation   de cette espèce   la  plus simple,   la  plus   inva-riable   et la  plus répandue.   Ce n'est  pas   une représentationdans le sens déjà   donné   plus   haut a l'occasion du nombre

    d'objets   c'est  plus proprement   un concept   mais   qui,   ici,   al'encontre   du   nombre,   est s i voisin le  plus   souvent d'une des

    représentations   particulières   d'où il a é'.é tiré que   dans !a

     pensée  cette

    représentation y supplée.  Ainsi l'un eu

    y pensantse   représente   une arête ou la limitat ion   d'un   plan;   pour    unautre   la longueur apparaît   sous la représentation   d'un fil   oud'un trait ou d 'un rayon.   Enfin,   on y   voit aussi la   trajectoireparcourue   par    un  point   mobile   a   la manière des étoiles filantes.

    Les   quantités   mathématiques   continues que   j'ai   citées   onttout d'abord ceci de commun que   leur mesure et leur   compa-raison   dépendent   des  perceptions   du sens de la   vue,   ensuite

    que   leur    qualité comparatle   ou mesurable   devient   toujoursfinaIcmenU'étendue   rectifigne,   et qu'elles   se   laissent,   comme

    celle-ci,   partager    et combiner    par    addition.   Observons,   pour expliquer    ceci,   les représentations   mesurables de la géométrie.

    5. Caractères communs   aux   quantités déjà   c itées et aux

    quantités géométriques.   Sur la   mosaïque   d'un   champ   visuel,

    apparaissent   des images   telles   que   chaque   morceau qu'on   en

    découperait   n'importe   ou  possède   les mêmes  propriétés que

    l'image complète.   L' intuit ion la  plus   immédiate de telles  pro- priétés   nous est offerte   par    l'image   de l a ligne   droite   limitée.Mais ce serait une   erreur de vouloir l 'a ff irmer    aussi d'un arcde cercle non   rectifié,   p ane que   le rapport   de   la corde a l'a rcne   reste   pas   invariable lorsque l 'arc   devient de  plus   en  pluspetit;   parce   que,   bien loin de   là,   clans   une division  p< uiongéede l'arc de   cercle,   la   représentation   cesse  peu   a  peu   d'êtrecc!le d'un arc et se change   en   celle de la   ligne   droite.

    Au   contraire,   il en e st des surfaces  planes   uniformémentcolorées et   éclairées,   quel le qu'en   soit la   forme,   comme   des

    lignes   droites   seulement cela n'est  plus   le fait   d'une intuitiondirecte. L'analogie   ent re les  propriétés   mesurables   des lignesdroites   et la représentation   de mesure qu'ofl'rent   de tellessurfaces  planes   est   rendue   possible   par    l' intervent ion du conceptnouveau de   l'aire,   c 'est-à-dire de ~ea;/«)!M~

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    « épuisement   )) la.   comparaison   e t la mesure des surfaces  sem-

     blahles   sont tout-à-fait   ramenées   à   celles   des   longueurs.   Si

    nous   imaginons   ensuite   que   notre   représentation   visuelle soit

    complétée par     la représentation   de l'espace,   alors   apparaît  le

    concept   de   volume,   dont nous   exprimons   la mesure   à l'aide

    d'une   longueur, absolument   comme nous l 'avons  fait  pour    l'aire.

    Ce   concept,   tout comme   la   longueur, jouit   de cette   propriété,

    que   les   parties   sont de même nature   que  le tout   auquel   elles

    appartiennent,   ou   que n'importe   quel   autre tout de même

    espèce.   Dans les autres   quantités   mathématiques déjà   citées

    on   découvre   également   e t sans   peine   la   longueur    qui   fournitla mesure. Pour     citer    quelques exemples   fami liers: l 'a rc   de

    cercle   que   décrit   l'aiguille   de   l'horloge,   une   fois   rectifié,   fait

    dépendre   le   temps   d'une longueur    la   graduation  du levier de

    la bascule mesure   le  poids   la force   devient  proportionnelleà   l'énergie   des  phénomènes   de   pression   et de   mouvement,

    qui   de leur côté   peuvent   être   immédiatement   exprimés  en

    longueur,   etc.

    Maintenant,   dans le cas où nos   perceptions   et nos observa-

    tions nous   apportent   une   espèce   de   représentations qui  ne

    différent   entre-elles   que par     le  plus   ou le   moins,   nous   nous

    sentons   provisoirement   satisfaits   quand   nous avons   posé  les

    divers   degrés   de cette   représentation   dans des rapports   déter-

    minés   avec les représentations   mesurables   de la   géométrie.

    quand, par     conséquent,   nous y   avons trouvé une   longueur   don-

    nant la mesure. Ceci nous   apparaît,   en   effet,   comme le  premier 

     pas   fait vers   l'intelligence   mécanique   des   choses. Nous   nefaisons   en   cela   que   suivre   notre   tendance   a   ramener    ce   qui

      est

    nouveau   et compliqué,   et   par    cela même trouble la   quiétude   de

    notre   âme,   à des choses   vulgaires   et   familières,   parmi lesquellesil faut   compter    en  première ligne   les   représentat ions géomé-

    triques   mesurables.   Ca.r,comparer etpartagcr    les étendues   sont

     p   our    nous choses si naturelles   que   ces   faits,   comme le   premier 

    degré   du   concept   de nombre   d'objets,   ne sont,   peut-être pas

    spéciaux   a l'homme. Les concepts   d'aire et d e v olume   appar-tiennent   aussi vraisemblablement, aux   premières acquisitionsde l'esprit   humain.   L'espèce   naissante   pouvait   les abstraire

    d'observations   sans nombres. Le besoin d'étoffe   pour    les vête-

    ments et   pour    les c ouvertures des   tentes,   la capacité   de

    di fférents vases ou aut res   objets   de même   nature,   la semence

    nécessaire   à des   champs,de   formes et de grandeurs   différentes

    ensuite,   par    les   progrès   de l 'état, de société de   l'homme,   les

    concepts   de   propriété   foncière et des mesures conventionnelleset une foule de   choses semblables ont fait   de l 'aire et du volume

    une des f ormes fondamentales d'intuition   de notre esprit,L'enfant   acquiert   ces   concepts,   s 'i ls ne sont   innés,   par exemple,

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    en déchir ant du  papier    et en  jouant   avecdes vases   qu'il   remplitde sable ou de   liquide.

    Les représentations   mesurables de la géométrie   formentdonc   le point   de départ   auquel   rev ient sans cesse   notre   penséedans ses   déductions   rigoureuses.   Cette a ffirmation ne   rencon-trera certainement  pas   de   contradiction sérieuse.

    6.   Introduction du   concept   de   quantité   linéaire.   Les

    quantités   citées  jusqu'à présent   ont donc   une  propriété   com-mune   remarquable;   elles  peuvent   se ramener aux longueurs;

    leurs   différences,   leurs   parties   et leurs multiples   sont   denouveau des quantités   de même   espèce,   comme  pour    les

    longueurs   elles   sont,   comme les longueurs, susceptibles   de

     prendre   des é ta ts très   petits   ou très grands   comme les lon-

    gueurs,   elt~s sont comparables~   mesurables. Je nommerai les

    quantités   matbémathiques   de cet te espèce   Q

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    -39– 

    donnée du   but du   ti reur. Si on la considère   comme le   rapport

    du   nombre de   coups   s'égarante   cette   dis tance à un nombre   très

    grand   de   coups   tires,   la différence de   deux   probabilités   pareifies

     peut   de nouveau   être   envisagée  comme une   probabilité.

    7.   –    Ce   qui peut   se   graduer    suivant   l'étendue   ou l'intensité

    appartient aux   quantités   linéaires.–Toutes  les   espèces   de

    quantités   que   nous   pouvons   considérer comme   quantités

    mathématiques   sont loin d 'ê tre   linéaires,   de sorte que   notre

    tâche   est tout d'abord   d'acquérir    au moins   une idée   approchée

    dc   la dissémination   des quantités   linéaires  dans les différents

    domaines   de la connaissance humaine.   Cette tâche nous   est

    facilitée   par    la   remarque   suivante

    On a   coutume,   on le   sait,   do   partager    les espèces   de   quan-tités en deux   catégories   selon   qu'elles   sont   graduées

      suivant

    l'étendue ou   l'intensité,   (extensives   et   intensives).   La   mult'pfi-

    cité   n'en est certes   pas   ainsi   épuisée,   mais ce   qui   est importantc'est   que   toutes   les suites de   quantités   se   distinguant par  

    ''étendue   ou   par    l'intensité   puissent   être considérées comme

    appartenant  aux quantités   linéaires.

    Je dis  

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     Nous emp/o~otM /'eirp?'eM!'oM.   « ~er    en :M~t

    autres selon   l'intensité,   ne   constitue donc   pas   une   différencedans le   caractère   mathématique   de ces grandeurs,   et ce   quenous venons d'exposer    constate   pleinement   la   nature   linéairedes quantités   mathématiques qui   din'ërent   suivant   l'intensité,quand,   bien   entendu,   on les suppose   en outre   suffisammentdéterminées et   continues. En   effet,   quand   la variation   d'unevariable se tait  par    des   différences  pour    ainsi dire,   de mêmenature   que   la   variable,   elle   doit,   s i elle est   continue,   commen-cer  par    zéro   en   outre,   étant   formée   par    des   accroissementsaussi  petits qu'on   veut,   elle admet   aussi   nécessairementdes multiples   et des  parties   de même espèce,   et c'est la  préci-sément notre concept   des   quantités   linéaires.

    Pour    éclaicir ce   qui précède   par    des exemples,   on   dit de la

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    aussi évidente d'elle-même que   dans les cas qui   se   présentent,ordinairement,.

    Jugeant   ainsi la   nature linéaire des suites de quantitésgraduées   suivant   l'étendue ou l'intensité   comme suffisamment,fondée,   cherchons maintenant à   nous former une vue généraledes   quantités   mathématiques   propres   aux différents   domainesde la  pensée.

    8.   Les   qua-ntités   du   monde extérieur. Tout   d'abord,   le

    monde de l a  perception que   nous nommons   monde   extétieur.En  première ligne,se   trouvent les mystérieuses   causes premièresqu'on   nomme forces   et,   en les   mettant en   avant,   nous fran-chissons les   limites du domaine de la  perception   et   nous noustrouvons alors en  plein   dans l'empire   des   créations de la  penséehumaine. Sous l' influence   d'une  poussée   intérieure,   nousconcluons des   phénomènes   à   l' existence des   forces   premières,et  puisque   enfin   nous ne savons rien   sur    elles,   nous   devonsvoir dans les  phénomènes   leurs effets complets.   Les effets   sontainsi dans notre représentation équivatcnts   en   quantité   à laforce qui   les  produit.   Or ces   effets,   pressions, tensions,   mou-vements,   sont des   grandeurs   linéaires,   il   en est   donc de mêmedes forces e t voilà  pourquoi   nous les   avons citées comme   telles.

    Si loin que   nous soyons,   et  pour    toujours,   do  pouvoir représenter    mathématiquement   tous   les   phénomènes   du

    monde   extérieur,   aucune espèce   de   grandeur    ne semble

    devoir    s'offrir    qui   ne  puisse probablement,   être un  jour comprise   dans le   concept   des quantités mathématiques l inéaires.ou mieux qui   ne se   révèle   probablement   un  jour    comme   une

    quantité   linéaire. Car   partoutou   nous  pénétrons,   toute   variationse montre   graduée   suivant   l'étendue ou   l'intensité,   et nousconsidérons de   pareilles quantités   qnand   elles sont susceptiblesd'une   définition  précise (ainsi   que   cela a   été  plus   haut examinéde  près),   comme   essentiellement   linéaires,   même si nous neles avons   pas   encore   ramenées,   comme  pour    la   dureté à   leursdernières variables l inéaires géométriques   et mécaniques.

    9,   Les   quantités   du monde de   la   perception   interne.Sensations   graduées   suivant l'intensité. Etudions   ensuite enles considérant   comme des quantités   au   point   do v ue de   leurs

     propriétés, quelques phénomènes   do   taviou~e~g de l'âme.Les sensations   par    lesquelles   des excitations   ou irritationsse   révèlent Il nous sont bien   les

      plus simples   phénomènes   quidoivent se   présenter    ici,   et   offrent une foule d'espèces   de

    quantités   très   instructives.

    En  premier    lieu se   trouvent les sensations graduées   suivant,

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    l'intensité,   telles   que   la   douleur,   les   sensations   de la   peau,   lessensations   d'intensité   qui   nous   viennent des sons.

    En appliquant   aux   sensations notre  proposition   relat ive auxquantités   qui   différent en   intensité. nous   reconnaitrons que   cesont aussi   des quantités linéaires,   lorsque,   bien   entendu,   elles

     peuvent   être   considérées,   avant   tout,   comme quantités   mathé-matiques.   On   se   représente bien,   en   effet,   que   si des   excitationsd'une   même espèce s'additionnent,   une   somme de   sensations

     produites   respectivement   par    les   différentes   forces   d'excitation,ne   forme également   qu'une   seule et môme   sensation   plusintense.   Ainsi,   on s'imagine qu'une   impression   de   chaleur   plusvive qui   correspond   a une   élévation   de température   est prodmte   par    un   accroissement de l a   ~ttM~'o~,   lequel   estlui-même une   sensation   de   chaleur,   de   sorte   que   l'impressionde   chaleur    devient comme   une image   i ntérieure de la tempé-rature.

    Il n'y   a   donc  plus qu'a se   demander si   l 'intensité de   sensationest une quantité   mathématique,   si elle   admet des   valeurs

     particulières   suffisamment   déterminées   pour    être acceptéescomme   une   fonction   d éfinie de   quantités   linéaires   mesurables.La   di fférence des   forces de   sensation qui   correspondent   dansdes   circonstances   di fférentes a la   même   excitation,   la   brièvetédu temps   pendant   lequel   l'intensité de l a   force de   sensation

     produite   par    uneexcitation   constante   teste la   môme, l'influencedelà fat igue et ,   avant toute   chose,   le manque   d'observation

    méthodique   de   soi-même,   prêtent   principalementaux sensationsde   l'odorat et   du goût   une apparence   d'instabilité inappréciablequi   peut   nous   entraîner    donner    tout de suite à cette questionune réponse   négative.

    L'investigation   scientifique   est foin d'être enrayée   par    unetelle   apparence   d'instabilité   elle cherche   d'autant  ptus   a   fixer l'instable. [1   existe sans   aucun doute   clans l'organe   cent ral unétat correspondant   d'une   façon   précise   A   l'excitation,   état quenotre   conscience   doit   s'exercer à   évaluer et distinguer    desintluences   voisines,   et   peut   certainement apprendre   à   connaître pctttapetit.D'aitleurs   les   sensations   d'intensité   des   sens dol'ouïe   et de la   vue,   qui   se  prêtent   ù   une   observation  pluslongue   et   a   une comparaison   plus   faci le que   celles   des sensdu   goût   et   de   l'odorat,   présentent   aussi   en général   plus   desûreté et d e   fixité.   Une   semble   donc   nullement   invraisem-blable que,   dans toutes   les espèces   de   sensation   o'j dans

    quelques-unes   qui   sont graduées   suivant   hntensité,   on  puissetrouver les   conditions sous lesquelles   il nous   serait  possibh'de   susciter    Li chaque   instant   des   intensités   de   sensations

     parttcnhéres   qui   correspondraient   à des quantités   égalesd 'exci ta tion e t. qui   nous  paraîtraient   absolument égales.   Cela

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    suffirait   pour    r econnaîtr e dans les sensations des fonctions

    mathématiques   des   quantités   d'excitation.   surtout s i l 'on   songea !a   finesse quelquefois   étonnante   de   nos sens  pour    ladistinction   des degrés   d'excitations   pat'   les intensités de sensa-

    tions,   f inesse des sens qui,   comme l'apprennent   do nombreux

    exemples,   s i elle   n'est   pas   donnée   naturellement,   peut-être portée   à   un haut degré par     l'exercice.

    D'après   cela   nous   pourrions   être fondés