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C C u u l l t t u u r r e e You like guys, right? P P o o l l i i t t i i c c s s La démocratie participative C C i i n n e e m m a a El cineasta Germán Gutiérrez C C o o n n t t e e m m p p o o r r a a r r y y a a r r t t La incertitud de la estética A A f f r r i i q q u u e e / / F F r r a a n n c c e e Une politique mortifère P P o o l l i i t t i i q q u u e e La démocratie participative D D a a n n c c e e Canada Dance Congress H H a a ï ï t t i i Le retour de Aristide issue #April 2011

Urbana Legio Magazine, issue 002

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Documentary photography, News from a world in common, Politics

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http://issuu.com/

ISSN 1925-3877

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IISSSSNN 11992255--33887777

The Urban Legion Magazine is a free, independent, non-profitorganization headquartered in Montreal that believes in freedomof speech and our work focuses exclusively on truly importantstories that has real impact on our society and began publishing inJanuary 2011.

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NNeewwss ffrroomm aa wwoorrlldd iinn ccoommmmoonnUne politique mortifère pour l'Afrique

par Jean-Pierre Dufau

CCaarrttoooonnThe Truth

by Abstruse Goose

NNeewwss ffrroomm aa wwoorrlldd iinn ccoommmmoonnHaïti : Le retour de Jean-Bertrand Aristide

par Claude Ribbe

LLeess eesssseennttiieellss dduu BBrrééssiillBrazilian Beat: Canada Dance Congress

par Vanessa Vieira

CCaarrttoooonnBalada da função amar ()

Por Nerdson não vai à escola

AA ffaaccee iinn tthhee ccrroowwddYou like guys, right'by Esther Sherman

LL''OOddyyssssééee ppoolliittiiqquueeLa démocratie participative

par Simon Langelier

EEll aarrccaa ddee EEnnooïïnnEl cineasta laureado Germán Gutiérrez

par Enoïn Humanez Blanquicett

CCaarrttoooonnThe Frontier

By Abstruse Goose

EEll rriinnccoonn lliitteerraarriiooLa incertitud de la estética

by Jorge CaBas

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NNeewwss ffrroomm aa wwoorrlldd iinn ccoommmmoonnCommentaires & analysesLa libéralisation des échanges peut être mortifère pour l’AfriqueJean­Pierre Dufau

Dans son tristement célèbre discours deDakar, Nicolas Sarkozy a prétendu quel’homme africain n’était pas entré dansl’Histoire. Faut­il rappeler que l’Afrique estreconnue comme le berceau de l’humanité? Faut­il rappeler que l’Histoire est entréeen Afrique à travers l’esclavage, ladéportation des Noirs et la Conférence deBerlin de 1885 ? L’Europe et la France, enparticulier, ne sauraient s’exonéreraujourd’hui du sort du continent africain.

L’essentiel de mon propos se concentrera sur l’Afrique subsaharienne. Quelle est lasituation actuelle de l’Afrique ? Sur quelles bases peut-on établir une politiqueFrance-Afrique conforme aux valeurs de notre République ?

Le continent africain représente aujourd’hui quelque 900 millions d’habitants, soitun peu plus de 13 % de la population mondiale. Il pourrait atteindre 1,8 milliardd’habitants en 2050, soit 20 % de la population mondiale. La populationsubsaharienne augmente de 2,5 % par an, contre 1,2 % en Amérique latine et enAsie. Cette population subsaharienne doublerait d’ici à 2036. Avec une espérancede vie de cinquante-trois ans sur l’ensemble du continent, une mortalité infantile de85 ‰, le continent africain doit relever plusieurs défis en urgence.

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Chacun connaît les ravages du sida et, même sides progrès ont été accomplis, ils restentfragiles. La France, dans ce domaine, est plutôtexemplaire. Le défi de la sécheresse et de lapauvreté s’ajoute aux violences et aux guerresque connaissent certains États. Quant auniveau de développement, avec un PIB de1380 dollars en 2007 et une criante inégalitédans la redistribution des richesses, l’Afrique

reste globalement un continent sous-développé. On peut craindre que lamondialisation, les règles du commerce inter-national et les appétits des multinationales nefassent pas du développement de l’Afriqueune priorité. L’intérêt des puissancesémergentes comme la Chine fait craindre unenouvelle forme de colonisation. Dans cecontexte et face à ces réalités, il faudra une

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grande conscience, une indéfectible vo-lonté pour que l’Afrique, berceau del’humanité, ne devienne pas le cime-tière de l’humanité !

J’ai évoqué la conférence de Berlinde 1885 pour rappeler que lespays fondateurs de l’Union europé-enne et la France en particulier, ontdes responsabilités vis-à-vis de l’Afrique. On nepeut se contenter de brandir le spectre del’immigration et de la peur. L’immigrationchoisie est un leurre parce que, face à ladésespérance, l’immigration ne choisit plus.Elle s’impose à ceux qui veulent survivre. M.Juppé, lui-même, avant qu’il ne soit denouveau ministre, reconnaissait que la Franceet l’Europe auraient besoin de la main-d’œuvreimmigrée, remarque juste et pertinente.

Comment donc mettre en place une politiquede développement de l’Afrique en véritablepartenariat et jeter les perspectives d’un réelco-développement ? Cela ne concerne pas quela France, mais aussi les États Africains,souvent corrompus. Les événements récentsnous apprennent qu’au-delà des États et deleurs responsables, il y a aussi les peuples qui,un jour ou l’autre, affirment qu’ils sont leferment de la démocratie. Aujourd’hui, lespriorités sont claires. Les mots de Dantonrestent malheureusement d’actualité : « Aprèsle pain, l’éducation est le premier besoin dupeuple. »

Je ne développerai pas la politique bilatérale,sauf à dire que la France est un importantcontributeur, même si l’on peut toujours faireplus et mieux. Je citerai, pour mémoire, lacoopération décentralisée dont les exemplessont concrets et participent à une meilleurecompréhension des peuples.

Je tiens, par conséquent, à évoquer lespolitiques multilatérales. Le blocage, après lesaccords de Cotonou, de la politique des APE –accords de partenariat économique – estinquiétant. Croire que les échanges

commerciaux et les règles de l’OMC, de parleur seule vertu, pourraient mettre en placeune politique de développement confine àl’aveuglement !

La refondation de cette politique estnécessaire. La France pourrait agir dans cesens pour rattacher la politique des APE nonau commissaire au Commerce, mais aucommissaire au Développement. Cela mesemblerait un peu plus de bon sens ! Peut-onrêver d’une expérience de développementéconomique de l’Union Européenne initiée parla France avec les pays subsahariensfrancophones ? Cette expérimentationpourrait, par la suite, être étendue dans sesméthodes et sa finalité.

La libéralisation des échanges peut êtremortifère pour l’Afrique. Pourtant, ledéveloppement de cette Afrique conditionneen partie – et je réfère aux statistiques citéesau début de mon propos – l’avenir du mondeet plus particulièrement, pour des raisonshistoriques et géographiques biencompréhensibles, celui de la France et del’Union européenne. L’Afrique doit donc sedévelopper d’abord dans le respect de cequ’elle est, au nom de la diversité culturelle etdu respect des différences dont on se prévautparfois. À la France de l’y aider en accord avecles valeurs humanistes de notre République !

* Jean­Pierre Dufau est député français du Partisocialiste

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The Truthhttp://abstrusegoose.com/

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NNeewwss ffrroomm aa wwoorrlldd iinn ccoommmmoonnHaïti : Le retour de Jean­Bertrand AristideClaude RibbePlus de sept ans après avoir été enlevé en pleine nuit par uncommando des forces spéciales de l’Amérique de George Bush, auxordres de Luis Moreno, chef de la CIA à Port­au­Prince, Jean­Bertrand Aristide, premier président démocratiquement élu del’histoire d’Haïti, rentre enfin au pays.

Il est pour le moins paradoxal de constater que l’Amérique d’Obama, par deuxfois, a adressé ces derniers jours des messages enjoignant à l’ancien présidentJean-Bertrand Aristide de différer son retour à Haïti jusqu’au lendemain dusecond tour de l’élection présidentielle haïtienne, prévu dimanche 20 mars2011. La diplomatie française - dirigée par le maire de Bordeaux, une ville quia pesé lourd dans l’histoire d’Haïti - bien que très certainement invitée àrelayer ces rodomontades, s’est contentée d’utiliser des termes beaucoupplus mesurés en rappelant que "rien ne doit détourner de la nécessairemobilisation pour mener à bien le processus électoral en cours"

C’est en tout cas porter beaucoup d’intérêt àun homme dont j’entends dire depuis sept ansqu’il ne compte plus. Si l’on peut espérer quela démocratie l’emporte en Haïti, en quoil’Amérique aurait-elle plus le droit d’interférerdans les affaires haïtiennes que les Haïtiensdans les affaires américaines ? Ces menaces duporte-parole du Département d’Etat sont entout cas bien inutiles. Elles obligent parailleurs les Etats Unis à veiller sur la sécuritéd’Aristide car, s’il lui arrivait malheur – pendantson vol de retour ou après son arrivée à Port-au-Prince - il serait certainement difficile de nepas évoquer les basses œuvres de Washington.

Ces mises en garde risquent par ailleurs deproduire l’effet inverse de ce qui était attendu.En bravant le diktat américain, non seulementJean-Bertrand Aristide adopte d’emblée laposture d’homme d’État qui était la sienne aumoment de son enlèvement, mais il devient unmodèle d’indépendance, de courage et de

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dignité, pour tous les pays du Sud. C’est vrai,Aristide n’a qu’à lever son chapeau etPort-au-Prince descendra dans larue pour se mettre derrière lui,ce qui vaut bien une électiontruquée. Et l’Amérique peut le craindre.Cependant, le retour del’ex-président n’est pasdestiné, d’après ce quej’ai retenu de nosconversations,régulières pendant cessept dernières années,à lui permettre de termi-ner un mandat, interrom-pu par la seulevolonté des an-ciens pays colonisateurs,même si on peutse demander sice ne serait paslégitime.

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Aristide a déjà indiqué qu’il rentrait pour seconsacrer à l’éducation, comme il l’avaitd’ailleurs entrepris depuis longtemps. Il esttrès certainement sincère. L’électionprésidentielle, telle qu’elle se présente, n’apour lui aucun intérêt. Elle n’intéressed’ailleurs pas davantage les Haïtiens. Un rôledurable d’arbitre à l’autorité moraleincontestée garantit à Aristide autantd’influence que s’il exerçait un éphémèremandat, harcelé par les anciens pays négriers.Cependant, combien de temps pense-t-onpouvoir empêcher les Haïtiens de choisir quibon leur semble pour les gouverner ?

Le 20 mars 2011, un scrutin présenté commedémocratique doit en effet désigner leprochain président de la République d’Haïti. Ceprésident ne vaudra que ce que vaut l’élection.Sa légitimité est déjà en ruines, à mon avis, àl’image du palais présidentiel, qui n’a pasrésisté au dernier tremblement de terre. Cescrutin résulte en effet d’obscures tractationsmenées par un conseil électoral « provisoire »en place depuis sept ans sous la surveillancedes anciens pays colonisateurs qui croient

pouvoir agir à Port-au-Prince comme enpays conquis, à l’instar de ce qu’ils

ont l’habitude de faire dans certainspays africains.

Au premier tour, le CEP apurement et simplementinterdit à plusieurs partis

haïtiens, dont bien entenducelui de Jean-BertrandAristide, de participer

au scrutin, sélectionnantainsi les heureux élus

admis à concourir.Comment peut-on

imaginer un seulinstant, dans ces

conditions, quel’élection à la

présidenced’Haïti, quel

qu’en soit le résultat, et quel que soit le méritepersonnel du vainqueur, puisse être respectéeet respectable ? Quant à l’Afrique du Sud, ellesemble avoir fait fi des pressions subies depuisces derniers jours de la part de Washington,puisqu’elle aurait mis à la disposition de l’exilé,qu’elle héberge et protège depuis sept ans, unavion privé lui permettant de rentrer, lui safamille, et autorisé quelques amis proches, aunombre desquels j’ai l’honneur de figurer, demême que Danny Glover, à l’accompagner. Ceretour est l’œuvre de toutes celles et de tousceux qui, malgré les menaces, les insultes etles persécutions, ont milité, pendant sept ans,non seulement pour que justice soit rendue àun homme qu’on a forcé à l’exil et tentéd’assassiner, et pas seulement par la calomnie,mais aussi pour que les choix politiques desHaïtiens soient respectés.

On ne peut que féliciter René Préval, quellesque soient ses raisons, d’avoir tenu sa parole,même en fin de mandat, en permettant à sonancien allié de rentrer au pays. S’il ne faitguère de doute que les Haïtiens se réjouissentdu retour de « Titide », sa réapparition ne plaîtpas à tout le monde.

Une certaine presse qui, au moment du coupd’État, a relayé toutes les accusations montéesdans les officines macoutes ou américaines,devrait se faire plus discrète, car le momentest venu, certainement, de les montrer, cespreuves qu’on attend depuis sept ans, pourétayer ces accusations. Il est frappant de liredans les dépêches non plus qu’Aristide auraitdémissionné en 2004, ce qui est faux, maisqu’il a été chassé par un coup d’État et uneinsurrection armée, ce qui est presque vrai. Lesjournalistes oublient de dire que l’insurrectionarmée n’était que le fait d’une poignée demercenaires et que le coup d’État a étéperpétré par les anciens pays colonisateurs etaccompagné d’un enlèvement.

Cet enlèvement, principalement organisé parl’Amérique de Bush, a eu, hélas, des complices

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en France, ceux-là même qui gardaient dansleur manche un improbable joker : Duvalierfils, hébergé et protégé par la Républiquependant vingt cinq ans puis retourné àl’envoyeur. Rappelons quelques noms (la listen’est pas exhaustive et pourra être complétéeau besoin). Dominique de Villepin, chantre desBékés de la Martinique, qui, malgré saréputation de fier bonapartiste, attendaithumblement les ordres de Colin Powell, tapidans son bureau de ministre des Affairesétrangères (de style empire, bien entendu).Michèle Alliot-Marie, qui prêta forcément sonconcours à l’opération, en sa qualité deministre de la Défense, notamment en pilotantavec Bongo l’opération peu glorieuseconsistant à recevoir Jean-Bertrand Aristideen Centrafrique, où stationnaient des troupesfrançaises. Pour la CIA, Bangui était considérécomme une « prison française ». Mais Alliot-Marie, décidément bien mal renseignée,n’avait pas prévu que, dans cette « prisonfrançaise », il était également au programmede faire assassiner Aristide, ce qui a bien failliarriver. Naturellement, la « grande muette »aurait porté le chapeau. Thierry Burkard,aujourd’hui retraité en province et occupé àécrire des romans policiers, qui n’obtint sesépaulettes d’ambassadeur, depuis longtempspar lui convoitées, qu’à charge d’organiser ladéstabilisation d’Haïti, avec le soutien d’EricBosc, «diplomate» chargé, à l’ambassade deFrance à Port-au-Prince, d’intoxiquer la presseen inepties, parfoisracistes,sur Aristide etdepuis expulsédu Togo pouringérence.

Le plusétrange,c’est qu’il sesoit trouvé desjournalistes, et pasdes moindres, pour recopier les« tuyaux » de Bosc. Régis Debray, le

moustachu que Guevarra accusa, peu avant samort tragique, d’avoir été « trop bavard ». En2004, ce courageux auteur français, dressésur ses ergots, plastronnait, enbattle dress, entouré degendarmes armés jusqu’auxdents, à la tête d’unecommission, et aux côtésd’une bien romanesquejeune femme, présidente d’unemystérieuse association, « Fraternitéuniverselle », une jeune femme qui se faisaitappeler Albanel, du nom de son mari, général,mais qui n’était autre que Véronique deVillepin, la propre sœur du ministre. Elles’occuperait aujourd’hui de l’aumônerie deSciences Po, et, bien sûr, de sa mystérieuseassociation, toujours très présente, paraît-il,dans les zones agitées de la planète. RégisDebray - ce qui n’étonnera personne - etVéronique de Villepin – ce qui est plus étrangepour une dame patronnesse - n’hésitèrent pasà aller menacer de mort Jean-BertrandAristide, au cas où il ne démissionnerait pas,utilisant textuellement l’expression « Auriez-vous une vocation de martyre ? » ce qui estformellement attesté, non seulementpar le témoignage de Jean-BertrandAristide lui-même, mais également par untélégramme diplomatique rédigé par l’am-bassadeur Burkard, pour se couvrir.

Régis Debray, qui a toujours nié avoir étéaccompagné ce jour-là par Véronique Albanel,ne prouve qu’une chose, c’est qu’il est non

seulement bavard,

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mais galant, pour ne pas dire menteur. Leguérillero galant et la Mata-Hari des bénitiersn’étaient pas seuls. Voici la liste des membresde leur commission, dont le but réel n’était pasde réfléchir sur l’avenir des relations franco-haïtiennes, mais de renverser ce petit nègreeffronté qui avait osé rappeler à la Francequ’elle avait une dette de 21 milliards dedollars à l’égard de son ancienne colonie, sansparler des réparations pour 150 annéesd’esclavage, suivies d’un début de génocide.

Marcel Dorigny, professeur à Paris VIII - pour lacaution historique et communiste - YvonChotard, ex adjoint au maire de Nantes depuisrallié à l’UMP - pour la caution socialiste - ledominicain Serge Danroc - pour bénirl’opération- Serge Robert, président de labanque des Antilles françaises, l’indispensablefinancier, proche évidemment des Békés, sansoublier Jacky Dahomay, l’oncle Tom de cettefine équipe, le protégé de la conseillèreBlandine Kriegel, ex-prof de philo mao aulycée Buffon, devenue avec l’âge grandeprêtresse de la chiraquie. Plus insignifiants :Myriam Cottias, Florence Alexis, GérardBarthélémy, François Blancpain. Ajoutonsl’ambassadeur Philippe Selz et FrançoisMarchand, du quai d’Orsay, qui, eux,exécutaient les ordres sans états d’âmes etavaient au moins le mérite d’être desprofessionnels. J’allais oublier ChristopheWargny, qui a fait sa carrière à la faveur de sesreniements. L’auteur de « Haïti n’existe pas »(tout un programme !) ne faisait pas partie dela commission, mais il s’est toujours montréprêt à accourir devant les micros, et zélé,quand on le sifflait, pour venir mordre la mainqui l’avait nourri. Et aussi Charles Najman,journaliste autoproclamé « cinéaste » etspécialiste d’Haïti qui, en toute objectivité, aréalisé « Le temps des chimères », du nomméprisant donné aux partisans d’Aristide.

C’est dans ce vivier de macoutes français qu’onchoisira probablement ceux qui, au pays desdroits de l’homme, auront le droit de parler

d’Aristide ces jours prochains et serontprésentés par la presse aux ordres comme desspécialistes incontournables de la négritude.Comme d’habitude, sans la moindre preuve, ilsaccuseront Aristide d’avoir été un dictateur, untrafiquant de drogue et de s’en être mis pleinles poches. Ils s’apitoieront sur la « malédiction» qui frappe Haïti. Malédiction dont le retourdu président ne sera pour eux, évidemment,après le tremblement de terre et le choléra,qu’un nouvel épisode. Ils demanderont unefois de plus la mise sous tutelle de l’ « hommeblanc » de cette « pupille de l’humanité ».

Pour tous ces gens, le retour d’Aristide, c’estcertain, n’est pas une bonne nouvelle. Onserait tenté d’en sourire si la répression quis’est abattue sur Haïti après l’enlèvement deJean-Bertrand Aristide n’avait fait plus de dixmille morts. On lit aujourd’hui qu’Aristideserait encore « très populaire » auprès desHaïtiens les plus pauvres. C’est vrai que ceux-làne votent pas et qu’une certaine Franceaimerait bien, comme en 1802 (après avoiradopté les orphelins…) les jeter aux chiens.Mais ils constituent quand même 99 % de lapopulation.

* Claude Ribbe est un écrivain, historien,philosophe et réalisateur français originaire dela Guadeloupe.

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LLeess eesssseennttiieellss dduu BBrrééssiillBrazilian Beat: Canada Dance Congress

Par Vanessa VieiraCette année, réserve plusieurs opportunités

pour les amateurs de danses socialesbrésiliennes. Le prochain super évènement sepassera dans la ville de Toronto le “BrazilianBeat: Canada Dance Congress” Organisé parla companie et école de danse Brazil WorldDance.

Le congrès va refleter la grande diversitéde styles propres aux danses sociales bré-siliennes.

Une curieuse combinaison d’Ateliers,Soirées, Performances et Compétitionsanimeront le fin de semaine de 29, 30d'Avril et 1 de May.

En tout 13 heures d'ateliers de Zouk,Samba no pé, Samba de gafieira, Bolero,Forró, Danse Afro-Brésilienne etCapoeira au cœur de l'université de Yorkà Toronto. Deux soirées où les partici-pants pourront mettre en pratique leursconnaissances fraîchement acquises sur anima-[

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tion de Dj et de groupes musicaux. La première soirée sera levendredi au El Rancho restaurant- night club et la deuxièmeà l’université de York.

Plusieurs professionnels de danses feront partie decette fête, On comptera entre autre: Brazil World Dance,The dance Migration, Newton Moraes Dance Theatre,Aruandê Capoeira, Axé Capoeira de Toronto, SambaQuébec de la ville du Québec, Bamberg et CabrueiraCompanie de Danse directement du Brésil et lagrande attraction de l'évènement Kadu Pires etLarissa Thayanne de Brisbane, Australie.

Kadu et Larissa sont les plus fameux danseurset professeurs de zouk brésiliens au niveauinternational. Ils ont reçu plusieurs prix aucours de leur carrière. En Avril, ce serala première fois que ce couple serendra au Canada spécialementpour participer auBrazilian Beat Congres.

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Session printemps a Montrealdu 12 avril a 30 juin (12 semaines)mardis de 20h à 21h30 ­ débutentjeudis de 20h a 21h30 ­ intermediaireStudio TANGO LIBRE:2485 Av Mont­Royal Est,MontréalRaquel Bastazin(514) 268­9912Gatineules samedis 13h ­ débutentet a 14h30 ­ intermediaire

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AA ffaaccee iinn tthhee ccrroowwdd

YYoouu lliikkee gguuyyss,, rriigghhtt??BByy EEsstthheerr SShheerrmmaann

“Besides, it’s none of their… business.”

I insert all of the swearwords in my headas I pass by the gigglers and their decoratedlockers but I don’t say them out loud. Itwouldn’t matter if I did. They don’t listen tome. Still, there’s something in my brain thattells me to keep those kinds of words tomyself. I’m a good kid, smart enough that I’m atwelve-year-old sophomore in high school. Butthat’s not what they see.

“Faggot!”

That’s one of the words I wouldn’t sayaloud and I turn my head to see the dumb jockwho would. He’s yelling at me and I couldcorrect him but what’s the point? He’s a six-foot tall football player with rice for brains.Not exactly the intellectual competition I’llface in the real world.

“That actually means kindling. Iunderstand by calling me that you’reinsinuating I should burn but…forget it. Toomany big words for you to understand.”

I mutter the response to myself, alwaysto myself, and keep walking toward my class.That particular dumb jock has vomited thatparticularly unsavory word in my directionevery day since I started high school. He reallyis an idiot and I’d feel sorry for him if I had thetime. I don’t. I run my hand through my thin,short hair and remember all the reasons why Ivalue the time I have.

“Good morning, Sam.”

Mrs. Hesson is one of the only kindfaces I would see on this campus but I look atmy feet as her greeting floats past me. I don’twant to look at her because I’ll see pity. No,thanks. So, I take my seat and she hurts insidefor a moment that I don’t respond. She’ll getover it.

“Everyone in your seats, please.”

The bell is done ringing and several kidsare still sitting on their desks instead of intheir seats. A wad of paper hits me in the backof the head and I ignore it. I ignore everything

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It’s not the kind of thing you want people talking about. I don’t justmean in high school. I mean, ever. Still, they do and sometimes I hearthem. I wish I didn’t but giggling teenage girls aren’t really known for theirability to be quiet. I guess I don’t wish all that hard or I’d set the recordstraight. That would probably make matters worse.

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Ah, that is the clincher. That right there is whatpeople talk about. I’m not talking about me

being gay. I’m not, by the way. It’s that herbasic assumption is that I’m a guy. So, me

liking guys would make me gay. Thatright there is why I hate high school.

I get that it must be torture toactually be gay in high school.

I’ve lived through enoughof the beatings basedon assumptions that I

get the agony, buttry being a

twelve-year-oldgirl with a flat

chest and short,chemo-worn hair who everyone

thinks is a guy… a gay guy. And then,imagine your name is Samantha but

everyone calls you Sam. My life bites.

“Yeah, I like guys.”

She clicks a picture of me with hercamera phone before I’m gone and I know itwill be social networking news within the hour.I don’t care. She can tell everyone she wantsthat I like guys. I do. And if the universe has

any idea what it owes me, my hair will growout, my chest will come in, and a few years

from now, guys will like me too.

else that happens in Mrs.Hesson’s class because Ialready read the textbookand it’s boring. Everythingin high school is boring orcruel. Sitting through her class,being taunted by students every timeshe turns around is both.

“See you again tomorrow.”

She says it like a threat aswe all shuffle out the door andI feel a hand take hold of myarm. The girl is pretty, notmuch taller than me, whichis amazing since I’m twelve,and she doesn’t look asmean as all the others. I’msure she is though.

“Is it true?”

I know what she’stalking about but I play dumb.

“Is what true?”

“You’re gay, right?”

I could just answer herstupid little question so she canupdate her facebook page with thegossip but I’m still going to playdumb a little longer.

“What do you mean?”

“You like guys, right?”

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LL''OOddyyssssééee ppoolliittiiqquuee

La démocratie participativeSimon LangelierEn novembre 1989, le mur de Berlin tombe et entraîne dans sa chute le rideau defer qui séparait les deux grands blocs idéologiques, d’un côté l’Ouest constitué derégimes fondés sur la démocratie libérale capitaliste et de l’autre l’Est, composédes États communistes autoritaires. Se référant au philosophe allemand du XIXesiècle, Frederich Hegel, qui avait proclamé que l’humanité était arrivée à la fin deson histoire suite aux invasions des troupes napoléoniennes qui mettaient au pasles monarchies européennes au profit de régimes républicains, Francis Fukuyamaprononce les mêmes paroles en 1992 évoquant le triomphe du libéralismevictorieux de la guerre idéologique contre le communisme. En d’autres termes, lafin de l’histoire signifiait la fin de la guerre idéologique et l’instauration dulibéralisme comme idéologie triomphante qui devait permettre à l’Homme deprogresser.

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Vila Bom Jesus, Porto Alegre – Enfants d’une famille de papeleiros(personnes qui récoltent les matières recyclables des déchets)

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Déjà avant la chute du rideaude fer, la démocratie libérale aconnu une expansionfulgurante dans le monde aucours des années 1970 et 1980.Dans la partie sud de l’Europe,les régimes autoritaires de laGrèce, de l’Espagne et duPortugal renouèrent avec ladémocratie dans les années1970, tandis que les dictaturespopulistes de l’Amérique latinefirent de même (Argentine,Brésil, Pérou, Chili) dans lesannées 1980-1990. En Asie, despays comme la Corée du Sud,Taiwan et les Philippines profi-tèrent de l’industrialisation et

Mais également, au nom de l’État minimal, laréduction de la capacité d’intervention desgouvernements sur les économies nationaless’est traduite par un affaiblissement de lacapacité des citoyens à participerdémocratiquement. En effet, depuis lesrévolutions américaines et françaises, c’est ausein des États-nations que les citoyensintervenaient politiquement parl’intermédiaire des partis politiques, dessyndicats, d’organisations, de mouvementssociaux, etc. Quoiqu’il soit encore possible dele faire, la participation citoyenne n’a guère depouvoir face à des décisions qui proviennentde facteurs économiques hors de portées dupouvoir étatique puisque la souverainetépopulaire s’incarne toujours dans les États-nations. La récente crise européenne et lescompressions dans les programmes et servicessociaux qu’ont dû effectuer plusieurs de sespays membres au détriment de l’opinionpublique, témoignent de la faible capacitéd’intervention des États.

Également, la promesse de la prospérité quedevait amener le libéralisme ne s’est pasconcrétisée. Au contraire, dans de nombreuxpays, les disparités entre les riches et lespauvres n’ont cessé de s’accroître. Des années

du développement pour implanter desdémocraties limitées. Enfin, la chute du bloccommuniste amena les pays de l’Europe del’Est à se convertir à la démocratie libérale.

Pourtant, paradoxalement, le succès del’expansion du libéralisme s’est fait audétriment de l‘équilibre économique et de ladémocratie. En effet, suite à l’effondrementdu bloc de l’est, l’économie de marché s’estrapidement implantée par ladérèglementation des systèmes financiers, laréduction des tarifs douaniers et del’interventionnisme étatique. Ces processuss’étaient déjà enclenchés à la fin des années1970 et dans les années 1980, notammentavec la création de zones de libre-échangecomme l’ALÉNA et l’adoption de mesuresfavorisant les échanges commerciaux, commela réduction des tarifs douaniers parl’Organisation mondiale du commerce (OMC).Nombreux spécialistes, militants etgouvernements ont dénoncé l’adoption detelles mesures qui favorisaient les entreprisesde pays aux économies déjà bien consolidéesqui risquaient d’évincer celles de pays endéveloppement et de leurs économies localesqui jadis profitaient du protectionnismeétatique pour se maintenir.

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1 Elles étaient composées de plus de 80 000 CEB et comptaient de 3 à 5 millions de membres.

1980 au milieu des années 2000, l’inégalité desrevenus a connu une hausse de 7 à 8% pourl’ensemble des pays de l’OCDE. Cela peutsembler relativement peu, mais se traduit parenlever 880$ aux 50% les plus pauvres et lesredonner au 50% les plus riches.L’accroissement de ces inégalités estbeaucoup plus important dans certains paysmembres de l’OCDE comme le Mexique, laTurquie et les États-Unis (OCDE, 2008).

C’est face à la croissance de l’inégalité que desrévolutions politiques ou des réformesmajeures sont revendiquées. Le monde arabele démontre aujourd’hui. C’estparticulièrement ce qui s’est passé au Brésil àla fin des années 1980 où furent implantés desmécanismes de démocratie participative,notamment les budgets participatifs, pourcombattre les injustices économiques etsociales. La démocratie participativebrésilienne a inspiré ces dernières années denombreuses villes dans le monde à mettre enplace des dispositifs de ce type et elle estaujourd’hui perçue comme une opposition àapporter face l’idéologie néolibérale.

Le budget participatif de Porto Alegre est néau lendemain de l’adoption de la nouvelleConstitution brésilienne en 1988 qui mettait

un terme officiel à la dictaturemilitaire impitoyable qui dirigea leBrésil de 1964 jusqu’aux années 1980et qui fut combattue par denombreux militants. Au milieu desannées 1970, des associations dequartiers et des organisationsecclésiastiques, les CEB (Commu-nautés ecclésiastiques de la base)organisèrent la contestation contre ladictature. Influencées par la théologiede la libération, les organisationsecclésiastiques1 et de quartiersdéveloppèrent un discours axé sur lesdroits de la personne en dénonçantles crimes du régime. En se mobi-

lisant, ils revendiquèrent davantage depouvoir sur les institutions locales et exigèrentun meilleur contrôle des communautés surcelles-ci.

Parallèlement, le mouvement syndicaliste,particulièrement celui des métallurgistes de lapériphérie de São Paulo, s’organisât etcontesta vigoureusement le régime. Les gran-

des manifestations ouvrières à la fin desannées 1970 conduisirent à la création du Partitravailliste (PT) en 1980. Dès ses origines, de

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Vila Pinto, Porto Alegre

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2 Les villes au Brésil ont un statut de gouvernement aux côtés des États et de la fédération. Elles possèdent des pouvoirs importants en matière desanté, d’éducation, de l’habitation et des services sociaux.3 Union des associations de résidants de Porto Alegre.

à cette conjoncture favorable, soit cellede la victoire du PT et de sa propension defonctionner de près avec les organismescommunautaires et la présence d’unmouvement urbain important. En effet,tout comme dans le reste du Brésil, lesorganismes communautaires de PortoAlegre se mobilisèrent contre la dictature.Plus particulièrement les organismes dePorto Alegre se réunirent sous l’égide del’UAMPA (União dos associações demoradores de Porto Alegre)3 etrevendiquèrent un meilleur accès auxservices et aux infrastructures publics, quiétaient fortement défaillants dans lesnombreux quartiers pauvres de la ville, etun meilleur contrôle sur le budgetmunicipal.

Ainsi, une structure décentralisée et innovantefut mise en place et permis à de nombreuxquartiers défavorisés de bénéficier de laprésence du budget participatif. Sa structureest organisée sur la base des 17 régions(arrondissements) de la ville. Dans un premiertemps, chaque région se rassemble au débutde l’année fiscale en assemblées régionales oùles citoyens et organismes doivent élire leursreprésentants. Pour chaque tranche de 10citoyens, un délégué est élu pour un an. Donc,si 1000 citoyens sont présents à l’assembléeplénière dans une région, elle aura 100délégués qui les représenteront lors deforums régionaux où ils devront se penchersur les problématiques des quartiers et sur lesmesures à implanter, comme la constructionde nouvelles écoles, d’habitations, de postesde santé, la mise en place d’activitésculturelles, etc. La structure même de ce

par sa structure syndicale, le PT fut un parti demasse où la concertation, les débats d’idées etla délibération étaient monnaie courante. Deplus ils étaient affiliés et travaillaient de prèsavec des nombreux organismes communau-taires et avec les CEB.

Qui plus est, la synergie entre les CEB et lesorganisations locales et le PT, qui luttèrentcontre la dictature, se traduisit par l’adoptiond’une constitution démocratique en 1988, trèsdécentralisée vers les villes2 et dans laquelle ladémocratie participative fut reconnue commepartie constituante de la structure de lafédération. Notamment, la participationpopulaire est exigée pour l’adoption debudgets au niveau des investissementssociaux.

C’est dans ce contexte de mouvance politiqueet social qu’est né le budget participatif àPorto Alegre en 1989, qui fut l’une despremières villes brésiliennes d’importance,avec São Paulo, conquise par le PT. Le budgetparticipatif de Porto Alegre doit son existence

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processus encourage donc la mobilisationcitoyenne et la participation des classessociales plus marginalisées quitraditionnellement étaient exclues de l’espacepublic qui était davantage contrôlé par l’élite.Parallèlement, se tiennent six forumsthématiques4 qui permettent d’adopter uneperspective de développement plus globaleque celle qui a généralement cours lors desforums régionaux aux intérêts davantagelocaux. Les propositions des différents forumsdoivent cependant être soumises au cadrebudgétaire municipal et analysées par le

D’ailleurs, de quelques centaines departicipants en 1990, le budget participatifcomptait jusqu’à près de 18 000 participantsdans les années 2000. Et comme le soulignaitsi bien le politologue américain, BenjaminBarber, la force de la démocratie participativeréside dans sa capacité à transformer desintérêts divergents et individualistes enintérêts collectifs :

Les effets redistributifs du budget participatifsur la population défavorisée sont sanséquivoque. De nombreux habitants ont pubénéficier d’investissements publics, comme laconstruction d’égouts et d’aqueducs, laréfection de rues, l’implantation d’écoles, etc.De 1989 à 2004, c’est près de 53 000 famillesqui bénéficièrent de la régularisation foncièreet de la construction de nouveaux logements(Baierle, 2007). Dans un pays traversé par lesinégalités sociales comme le Brésil, qui sontparmi les plus marquées au monde, le budgetparticipatif apparaît comme une véritablerévolution, d’autant plus qu’il favorise laparticipation politique et l’apprentissagecivique, particulièrement des couches les plusdéfavorisées qui y prennent part davantage.

conseil du budgetparticipatif composé dereprésentants élus lorsdes grandes assem-blées annuelles. Leconseil du budget par-ticipatif soumet par lasuite sa propositionbudgétaire des inves-tissements à la cham-bre des représentantsmunicipaux qui par lasuite veille avecl’administration surl’exécution des travaux.

Cependant, ces dernières années le budgetparticipatif connut davantage de difficultés.Une crise financière de la ville a entraîné desretards importants dans l’exécution desdemandes des citoyens au début des années2000. Et après 16 ans au pouvoir, le PT s’estincliné et a cédé la mairie en 2004 à unecoalition de centre droit qui fut réélu en 2008.Comme l’indique le tableau ci-contre, celle-ciaccumula des retards dans l’exécution destravaux et entrava également dans une

4 (1) organisation de la ville et développement urbain ; (2) circulation et transport ; (3) santé et assistance sociale ; (4) éducation, sports et loisirs ; (5)culture; (6) développement économique, questions fiscales et tourisme.

« Strong democracy in the participatory moderesolves conflict in the absence of an independentground through a participatory process of ongoing,

proximate self­legislation and the creation of apolitical community capable of transformingdependant private individuals into free citizens andpartial and private interests into public goods».

(Barber, 2003).

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certaine mesure le processus en y coopérantpeu. Mais aussi, la professionnalisation desdélégués et conseillers, de même que lacooptation de certains d’entre-eux enverscertains partis politiques minèrent leprocessus. Également, le contrôle quelque peuautoritaire de certains leaders sur lesmembres de leurs communautés ouorganismes mine le renouvellement desdélégués et conseillers.

La démocratie participative n’est pas plus àl’abri que la démocratie représentative faceaux menaces des intérêts individualistes,privés, corporatistes ou politiques. Cependant,contrairement à la démocratie représentative,sa force réside dans sa capacité demobilisation. Porto Alegre a réussi à le fairependant des années. Si aujourd’hui elle estconfrontée à de nouveaux défis, c’est qu’ellen’a pas su continuer à générer des réformes au

sein de sa structure pour y faire face. Lesdifficultés énumérées ci-dessus démontrentsans doute un certain manque de profondeurde l’implantation des mœurs démocratiquesdans la société de Porto Alegre. Uneconstitution favorisant un meilleurrenouvellement des délégués et conseillers,une autonomie plus grande face aux partispolitiques, et une éducation civique dèsl’enfance à l’école pourraient renforcer ladémocratie participative. À l’instar deRousseau, c’est à l’être humain d’imaginer desconstitutions et des formes politiques quiseront aptes à durer dans le temps :

« Le corps politique, aussi bien que le corps del'homme, commence à mourir dès sa naissance etporte en lui­même les causes de sa destruction.Mais l'un et l'autre peuvent avoir une constitutionplus ou moins robuste et propre à le conserver plusou moins longtemps. La constitution de l'homme est

Assemblée plénière du budget participatifRégion Humaitá/Navegantes

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vaste démarche participativepopulaire dans le cadre de son projetde réaménagement des berges duRhône. La Colombie-Britannique auCanada a en 2004 sélectionnée auhasard 160 citoyens pour former unjury chargé de faire des propositions,dans le but d’effectuer une réformeélectorale, qui ont été ensuitesoumises à l’approbation populairelors d’un référendum à l’échelle de laprovince .

Si de plus en plus de citoyens sontcyniques face à la politique, c’estjustement parce qu’elle doit êtretransformée par les citoyens. PortoAlegre a pavé la voie et d’autres ontsuivi. Il faut s’inspirer de cesexpériences, continuer de lesaméliorer afin de créer des sociétésplus justes et égalitaires, car lenéolibéralisme se plaît dans le statuquo.

Photographie : Simon LangelierÉdition d'images : Dionì Pereira

Porto Alegre a fortement contribué àmultiplier d’autres expériences participativesdans le monde. En 2004 au Brésil, 223 villes deplus de 100 000 habitants avaient mis en placede tels dispositifs (Marquetti, 2008). EnEurope, pour redonner une légitimité à lal’action publique, combattre la dépolitisationet le cynisme des citoyens, engendré par laréduction de la capacité d’intervention del’État au nom du néolibéralisme, desdispositifs participatifs ont été mis en place.Une centaine de villes européennes etcommunes ont d’ailleurs implanté des budgets

participatifs. Plusieurs pays, notammentl’Allemagne, ont mis en place des jurys decitoyens où la population sélectionnée estinvitée à participer à l’élaboration depolitiques publiques. Lyon a innové il y aquelques années en mettant en place une

l'ouvrage de la nature; celle de l'État est l'ouvrage del'art. Il ne dépend pas des hommes de prolonger leurvie, il dépend d'eux de prolonger celle de l'État aussiloin qu'il est possible, en lui donnant la meilleureconstitution qu'il puisse avoir »

(Rousseau, 1762).

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Vila dos papeleiros, région Centro, Porto Alegre – Vila qui était anciennement dans un état degrand délabrement qui fut reconstruite grâce au budget participatif

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Germán Gutiérrez: de recolector de Tabaco a cineasta laureadoEnoïn Humanez Blanquicett

http://labarcadeenoin.blogia.com/El domingo 13 de marzo de 2011 el cineasta Germán Gutiérrez recibió elpremio Jutra, al mejor documental realizado en Québec durante el año2010. Gutiérrez fue premiado por un documental sobre la vida de PierreFalardeau, un hombre controversial, que a pesar de ser un cineastatalentoso, fue relegado a los linderos de la marginalidad en el seno delséptimo arte quebequense. Esa condición de renegado se debió a queFalardeau se destacó por tratar temas espinosos y polémicos, como lacrisis de octubre de 1970 en Québec, que le valieron la antipatía deamplios y poderosos sectores del establecimiento en Québec y Ottawa.

La osadía de realizar una película sobre lacelebre crisis de octubre, evento quedesencadenó la mas importante movilizaciónmilitar interna en Canadá en los últimos 40años, poniendo en escena el discurso delgrupo guerrillero FLQ, nos prueba el talantecontroversial de Pierre Falardeau. Para ponerlas cosas en contexto, vale la pena recordaraquí que la Crisis de octubre se desató por elsecuestro del ministro provincial del trabajo deQuébec, Pierre Laporte,[1] y del embajador deGran Bretaña en Canadá, James RichardCross[2]. Mientras que el embajador fueliberado, el ministro Laporte fue asesinado encautiverio.

Para honorar la memoria de ese iconoclastaincorregible que fue Pierre Falardeau, unantropólogo y teólogo transformado encineasta, que se declaraba admirador de laAmérica Latina, German Gutierrez y su esposaCarmen García, produjeron Le documentaire'Pierre Falardeau'[3] Este documental, que haavivado las pasiones de la criticacinematográfica francófona de Canadá, lemereció a Gutiérrez el máximo galardón

del cine quebequense: el Jutra.

Reconocido en el exterior y desconocido enColombia

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Si usted escribe Germán Gutiérrez comocategoría de pesquisa en el buscadorelectrónico de El Tiempo o de El Espectador(principales diarios colombianos), puedeencontrarse con noticias que hacen referenciaa políticos de segundo nivel, deportistas enasenso o descenso, delincuentes comunes osimples parroquianos, que han dado sutestimonio para un reportaje de prensa.Paradójicamente no encontrará una solanoticia que se ocupe sobre la obra ytrayectoria de este cineasta bogotano, quelleva más de 25 años transitando por losvericuetos del séptimo arte. Esto sorprende,porque Gutiérrez por la cantidad dedocumentales que ha realizado, por la calidadde su obra y por el lugar que se ha ganado enel medio cinematográfico norteamericano,debe ser uno de los documentalistas de origencolombiano más importantes y premiados enel exterior, a lo largo de la historiacinematográfica de ese país latinoamericano.

De los medios colombianos, sólo la revistaSemana le consagra unas cuatas palabras en elreportaje “Para verse mejor”, publicado enseptiembre de 2009, el cual fue ilustrado conla foto de Gutiérrez. Según Semana eldocumental “El caso Coca-cola”, que se iba aproyectar por esos días en la “la MuestraInternacional Docu-mental de Bogotá” es“excepcional en su factura y contenido” yademás pone “a Colombia en un contextomundial”, por ser una producción “de primernivel”.

Cuando se explora la carrera de Gutiérrez, unose encuentra con una pila de documentales,que abordan temas tan variados, que vandesde la vida de los insectos, de la que seocupa en Insectia, un documental realizado encompañía del conocido entomólogo GeorgesBrossard[4], hasta la cotidianidad de las tribusindígenas del Amazonas, que aborda en Vivreen Amazonie.

De la lente de Gutiérrez no se han escapado

temas comoel narcotráfico, del quese ocupa en Sociétés sous influ-ence, la cotidianidad de losinmigrantes latinoamericanosen Quebec, que trata en eldocumental “La familia latina”,ni la vulnerabilidad de los activistassociales y los dirigentes de izquierda enColombia, que aborda en “Quien le disparó ami hermano”. También ha realizado trabajospara la televisión canadiense, entre los que secuentan las series Out in the City y Les Rurauxdu 21e.

¿Cómo se explica entonces que un cineasta deun trabajo de tanta calidad sea desconocido ensu país de origen? Según lo que el mismoGutiérrez nos comentó eso podría deberse avarias razones. La primera: “Yo salí deColombia cuando tenía 16 o 17 años. Hoytengo 55, y a estas alturas he vivido dos terciosde mi vida fuera del país”. La segunda: “mirelación con los diplomáticos colombianos,que vienen a representar al país en Canadá,nunca ha sido la mejor, porque se sientenincómodos conmigo por los temas que trato”.

Para ilustrar lo último trae a colación unaanécdota: “Cuando ice la película sobre mihermano, esa película fue seleccionada paraabrir el festival de documentales de Montreal,porque había tenido varios reconocimientos.Yo llamé al consulado para que lapromocionara entre los colombianos a través

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de un boletín que ellos difunden, porque laentrada era gratuita. El cónsul me preguntósobre que trataba la película. Cuando yo le diel nombre y le dije que era un documentalsobre la inseguridad en Colombia, en el que seabordaba la problemática que afecta a losdirigentes del sector social, terminódiciéndome que no, porque ellos tienencompletamente prohibido promocionar todoaquello que deteriore la imagen del país”.

A pesar de sus logros y de sus premios, a pesarde que considera que la mayoría de su cine escolombiano, “porque yo hago cine colombianocomo si fuera un cineasta colombiano quenunca ha salido de Colombia”, GermánGutiérrez asegura que sólo una vez hatrabajado en Colombia. Para reforzar lo quedice afirma: “Nunca, hasta la semana pasada(primera semana de noviembre de 2010), habíarecibido un cheque colombiano. Me lo giraronpor los pagos de los honorarios que cobré porser jurado de un festival de cine”.

¿Cómo llegó Germán Gutiérrez a Canadá ycómo terminó dedicado al cine?

El 17 de noviembre de 2010 entrevisté alcineasta Germán Gutiérrez en el marco de unainvestigación que adelanto sobre inmigrantescolombianos en Québec. En esa ocasión noscontó las peripecias que ha pasado en su vidade inmigrante. Cuando le pregunté como llegoa Canadá me dijo que antes de venir a Québecse fue a estudiar teatro a Francia y cuandoestaba a punto de regresar a Colombia, porcasualidad, terminó viniendo a Canadá.

Hablando sobre las circunstancias que lotrajeron a Canadá sostiene: “Cuando estaba enParís, los estudiantes latinoamericanosteníamos la costumbre de irnos en verano ahacer trabajos de estudiantes a Estocolmo. Eltrabajo consistía en limpiar hoteles, hacerjardinería, hacer aseo, etc. Estando enEstocolmo, un buen amigo mío, un brasileroque estaba estudiando pilotaje en Francia y

que trabajaba conmigo en ese momento allí,me dijo: “Germán vámonos para Ontario”. Alescucharle su propuesta le pregunté:“¿Ontario, y donde carajo queda eso?” Él medijo: “Eso queda en Canadá”. “¿Y qué diablosvamos a hacer allá?”, le pregunté un pocoescéptico. “A recoger tabaco”, acotó él. “¡Quéva a haber tabaco en Canadá!”, le respondí yo.“¡Hombre que si hay!”, me replicó “y entrepoco comienza la recolecta”. Para hacerte lahistoria corta, el hombre me convenció.Compramos los pasajes y nos vinimos enagosto de Estocolmo a Otario a recogertabaco supuestamente por 45 días. Losgranjeros para los que trabajábamos nosdaban alojamiento y comida. Gracias a eso unose ganaba una buena cantidad de plata, puescomo el trabajo era increíblemente duro eratambién bien pago. Ese es uno de los trabajosmás duros que he hecho en la vida. En realidad

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Eduardo Alves da Costa:Sur la route avec Maïakovski(traduction Dionì Pereira)"[...]La première nuit, ils approchentils volent une fleurde notre jardin.Et nous, nous ne disons rien.La deuxième nuit, ils ne se cachent plus;ils marchent sur les fleurs,ils tuent notre chien,Et nous, nous ne disons rien.Jusqu'à ce qu'un jour,les plus fragiles d'entre euxva seul dans notre maison,nous prive de la lumière, etsachant que notre peur,il nous déchire la voix de notre gorge.Et puis,nous ne pouvons rien dire.[. ..] »

cuando yo vine aquí venía a recoger tabaco, atrabajar 42 días y hacerme 2000 dólares, parregresar a Francia, terminar mi formación enteatro y luego regresar a Colombia. En ningúnmomento había planeado quedarme enCanadá. Al final de la cosecha, como yo conocíauna gente aquí en Montreal, que habíaestudiado teatro conmigo en París, decidívenir a verla. Como tenía plata, armamos unplan. Nos compramos un carro: me acuerdobien que nos costó 200 dólares, y nos fuimos apasar parte del otoño en Gaspeci. Durante eseviaje dormíamos en el carro y vivíamos en elcarro. Al final regresamos a Montreal, la ciudadme sedujo y me quedé”.

¿Cómo me hice cineasta? “La cosa es bastantesimple. Durante ese invierno, en febrero omarzo, hubo un grupo de cineastas de aquíque me invitó a trabajar con ellos en unproyecto que consistía en ir a grabar elCarnaval de Barranquilla, para luego hacer unapelícula. Me llevaron de guía y para que me

Una versión para los lectores colombianos deesta crónica será publicada en el blog La Barcade Enoïn.

1 http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Laporte2 http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Richard_Cross3 http://www.radio­canada.ca/emissions/six_dans_la_cite/2010­2011/Chronique.asp?idDoc=1287034 http://www.annuaire­celebrite.com/celebrite/5886/brossard/georges_brossard.php

ocupara de la utilería. Terminéhaciendo cámara y la cosa megustó. Cuando regresamos yoquise seguir con el proyecto,pero ellos me dijeron: “nochico tu trabajo terminó, ahorael resto es de nosotros”. Unode ellos viendo mi interés medijo que si quería hacer cine,que me fuera a estudiarlo enserio. Fue así como me fui aOttawa al Concord College yallí aprendí el oficio en uncurso de dos años. Esa es mihistoria. Fue así como pasé derecolector de tabaco a directorcinematográfico”.

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Eduardo Alves da Costa:Sur la route avec Maïakovski(traduction Dionì Pereira)"[...]La première nuit, ils approchentils volent une fleurde notre jardin.Et nous, nous ne disons rien.La deuxième nuit, ils ne se cachent plus;ils marchent sur les fleurs,ils tuent notre chien,Et nous, nous ne disons rien.Jusqu'à ce qu'un jour,les plus fragiles d'entre euxva seul dans notre maison,nous prive de la lumière, etsachant que notre peur,il nous déchire la voix de notre gorge.Et puis,nous ne pouvons rien dire.[. ..] »

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La incertitud de la estéticaEl estado actual del arte y la poesía contemporánea

Jorge CaBas

EL arte contemporáneo ha tomado para definirse la no simple denominacióndel fin del arte. Desde esta perspectiva el arte de hoy día se concibe comouna reacción contra la visión clásica del arte y esto toma las connotacionesestéticas de un contra-arte, revelándose a las normas y los cánones estéticosdel arte clásico.

Para la filosofía contemporánea (que muchas veces denominamos post-moderna) las manifestaciones del espíritu se presentan hoy día como el finde los grandes meta-relatos, esto sólo por utilizar la muy reconocida fórmulade Jean-François Lyotard. La postmodernidad no es una invención teóricadel arte y la filosofía, sino que es el reflejo de nuestra propia época, es decir,nuestra propia realidad ha devenido postmoderna. Es decir, el desarrollotecnológico y las telecomunicaciones, las expresiones de pluralidad ydistintas manifestaciones del saber han cambiado el sentido constitutivo delas sociedades contemporáneas. El pensamiento filosófico y

De Chirico (Giorgio),La incertitud del poeta

“Lo perdurable es la obra de los poetas”Hölderlin

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el arte han reflejado ese sentido como unalejamiento del egocentrismo filosóficooccidental y han comenzado a mirar otrosconocimientos y a interactuar con ellos. Lo queesto significa es que la filosofía y el arte hanexperimentado con ocasión del advenimientode la era de la pluralidad otras visiones, otrasexpresiones de mundos, otros saberes, otrasformas de acción, etc. Nuestra época surge

como el nacimiento de una nueva expresión encontraste con un supuesto desmoronamientode la concepción clásica de la vida; aun quecreo que tendremos que esperar un largotiempo para ver el desarrollo histórico de esteproceso y medir con toda claridad susresultados.

Considerando lo dicho, tenemos que el arte

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contemporáneo encontró su primer impulsoen el ready-made norte americano y desarrollósu idea hasta llegara a las nuevas concepcionesartísticas de las utopías tecnológicas. Empero,es precisamente la poesía quien asume laconcepción del nuevo espíritu del artecontemporáneo. Este hecho no es gratuitopuesto que es la poesía quien mayoresposibilidades tiene de acercarse de manerapura a los movimientos del espíritu en cadaépoca. Es ella quien vive como mayor vitalidadel pensamiento y lo experiencia internamentecomo arte poético, para luego expresarlomediante el habla y la escritura.

La poesía representa el espíritu de una épocaen tanto que espíritu, es decir la poesía, entanto que arte del pensamiento sensible,medita con mayor proximidad los contenidosinternos del espíritu de una época.

La poesía capta los movimientos internos delalma, sus estados y sus sentimientos (la vie del’ame). De allí que sean precisamente la poesíajunto con la filosofía las dos formas depensamiento mas puras, quienes fundamentany modelan el universo de cada época. Estehecho lo constatamos en labios del poetaAndré Breton. Es precisamente él quien entraa precisar conceptualmente el espíritu del artecontemporáneo, y comienza por definir elready-made como « des objets préfabriqués,élevés à la dignité d’une œuvre d’art par lechoix de l’artiste.» Sobre esta misma visión delready-made se inscribe el mismo surrealismopoético, la corriente de la que Breton seria sumáximo representante.

El surrealismo es un movimiento que tienecomo objeto lograr una mayor profundidadintelectiva de las experiencias psicológicas ypsicoanalíticas del pensar, esto en lo referentea la actividad y funcionamiento delpensamiento poético sin la intervenciónconciente de la razón. Pero Breton, adicionaalgo más que es absolutamente revolucionarioen la poesía surrealista, y es que estas

experiencias psicológicas del pensamiento nose preocupan de los contenidos y los cánonesestéticos y/o morales. Ahora lo renovador deesto está en que su propósito se funda enromper con la visión ética y estética del arteclásico.

La poesía y con ella todo el arte se nospresenta hoy como una experienciapsicológica del pensamiento (Holà, j’en suis àla psychologie,…-dice Breton-) sin interés enlos contenidos y los fundamentos delpensamiento poético. Lo que se persigue conel surrealismo es captar los movimientos delespíritu como dictados del pensamiento y noel saber o los contenidos racionales del arte yla poesía.

Las manifestaciones del espíritu pretendenexpresarse hoy día como una cesación del arte

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como grand art, por eso en nuestra era lasvisiones artísticas marcan una separaciónentre la expresión estética y el sentido éticoque dominaba a la obra en toda la tradición, esdecir, se pretende trazar una hendidurainsoslayable entre la concepción de lo bello yel concepto del bien. Por eso el arte se apreciahoy como “bel art” y tiende a desaparecer enél toda la sustancia ética que lo soportaba.

La estética del arte es netamente platónico(griega) y ha regido en gran medida toda latradición del arte, incluso allí donde parecehaber desaparecido: en el contra-arte. ParaPlatón la belleza es justamente lamanifestación del bien, es decir la visiónestética y ética forma una unidad. La obra dearte, su aparición, se presenta a los ojos delartista y de los espectadores como unamanifestación del splendor de la idea, es decir,

la obra, imagen de la belleza, es lamanifestación sensible de la idea del bien. Estaconcepción ha regulado históricamente lavisión del arte y se expresa como que labelleza en la obra de arte es la manifestaciónsensible de la idea.

Expliquemos ahora de donde tomo el arte laidea del fin. La idea del fin nos provieneinicialmente de la filosofía hegeliana de lahistoria. Fue precisamente su proyectofilosófico quien pretendió asumir el fin de todala historia del espíritu filosófico y supensamiento (el alma de occidente). Estosignificó que el proceso de la idea de lalibertad que hallo su primer impulso entre losgriego había llegado a su fin como historiauniversal. Para la filosofía de la historia la Ideaes la forma racional que guía los hechos delmundo y es precisamente esa Idea la que lafilosofía capta y comprende en la historia de lahumanidad. La filosofía de la historia tienecomo objeto captar la idea del Espíritu en lasdiferentes manifestaciones concretas de lavida. La reflexión filosófica para Hegel tienecomo meta eliminar el azar y la contingenciaen los hechos históricos. La filosofía busca enla historia el fin universal, la meta final delmundo. Proyecto histórico de occidente, entanto que libertad, había llegado a su fin segúnHegel en la revolución francesa, para la cual laconsigna principal era l‘homme en tantqu’homme est libre.

Esta idea del fin de la historia halla plenaresonancia en la formulación estética del arte,esto es esencial por cuanto es partir de esaidea como se va reformular la concepción delarte parta nuestra época.

Es precisamente por todo esto que la aperturahacia una nueva concepción de la vidaencuentra eco en nuestra época como unaincertitud estética. Sabiendo que el proyectofilosófico clásico hallo culminación en Hegel,se asume que junto con ello también finalizo lavisión de la estética clásica. Esto significa que

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es a partir de la conciencia de nuestro propio fin que debemos dar inicio. El individuo es ahoralibre y se sabe en tanto que ser conciente así mismo libre, y él asume la libertad como un indagarsu propio conciencia y por eso se vuelca sobre la ciencia psicológica y psicoanalítica. Esto explica

porque Andre Breton funda su proyectosurrealista en la psicología, ahora podemosentender mas claramente lo dicho por Breton:Holà, j’en suis à la psychologie,…

La expresión sensible de la idea en el arte

contemporáneo ha alcanza su punto másculminante, y esto explica porque del arte noes visto hoy como esplendor de la expresiónética de una comunidad. La industrializaciónde la vida ha contribuido en gran manera a esaseparación, así como el advenimiento de otras

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Sin embargo, uno de los rasgos críticos denuestra época es que las grandes obras de artesólo se aprecian como lujo y adorno: se visitanmuseos, se hacen tures para ver las ruinas delas culturas, se instauran recitales y festivalespoéticos, etc. las grandes creaciones de la vida

adquiere el sentido de un “pasa tiempo,” estose conoce filosóficamente como laglorification de la pauvrete d’esprit.

Otra de las críticas es que las obras de arte nosalen hoy a nuestro encuentro como obras por

visiones, otras expresiones de mundos, otros saberes, etc. que han dado lugar a la construcciónde un arte que reacción contra la idea del arte clásico y critica a su vez las perspectivas del mundocontemporáneo en lo referente a la explotación masiva y destructiva de la industria.

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sí misma, sino que se constituyen en objetosde la ciencia, de estudio científico. Por ejemplocuando tenemos que hablar de la poesía secita y llama a los expertos y no a los poetas. Elarte se disemina en una pluralidad de juiciosestéticos subjetivos sin ninguna sustanciaética, el arte gira en torno de l’idée que tout lemonde est artiste. En el caso de la poesía estose refleja como la actividad innovadora yestética de las nuevas relaciones que seentablan con el lenguaje en el contexto de una

experiencia psíquica y subjetiva delpensamiento poético.

El arte contemporáneo se encuentra en manosde los artistas como una dubitación o unaincertitud artística, esto se puede ver en laobra de Giorgio Chirico: La incertitud delpoeta. Lo que esta obra refleja es laperplejidad en que se encuentra el arte, tomael arte el camino de la experiencia psicología ose vuelve sobre el pensar estético del arte

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arte en nuestro tiempo. Empero, si su aperturaindaga sobre las nuevas formas de asumirmuestro propio destino, ello significa que elarte nos donara una nueva figura estética de lavida realmente renovadora y quizás tambiénuna nueva concepción de lo humano. Esto seconstituye en una responsabilidad histórico-existencial para el arte y toda su tradición.Quizás esto que hoy llamamos el fin del artesea la apertura de un nuevo florecer, pues allídonde todo parece haber terminado, siempre

habrá lugar para un nuevo resurgir. Siasumimos nuestro propio destino en procurade indagar por la esencia del arte y su funciónen la existencia humana, esta incertitudestética, podría significar que de todo gran finestético se presume un nuevo y grannacimiento de la humanidad.

clásico. Esto lo expresa Chirico irónicamente en su cuadro, y se pregunta allí ¿cuál es el camino dela poesía y el arte contemporánea? El busto (lo clásico) o las bananas (lo nuevo). En cierta formalo que Chirico logra captar en su cuadro es el síntoma y la condición propio de nuestra época. Lahumanidad se encuentra a sí misma en el umbral de su propio camino, primero, tratando dedesembarazarse del proyecto estético del arte clásico, y segundo, con un recorrido hecho en lapsicológica del arte, el cual se agota en su propia experiencia al concentrarse sólo en los dictadosdel pensamiento y los estados psicológicos de la conciencia.

En conclusión, el arte hoy día nos confronta, en cuanto no sabemos hacia adonde apunta estaapertura histórica del arte con exactitud, es decir, el arte se erige como algo que nos cuestiona,nos mantiene fluctuando sobre la pregunta misma de cual es, entonces, el sentido y el camino del

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