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V V ous êtes en deuil ous êtes en deuil a a près un suicide près un suicide

Vous êtes en deuil a près un suicidedeuilapressuicide.fr/pdf/deuil_suicide_le_livret.pdf · un drame douloureux et déchirant mais qui peut s'accompa-gner pour les proches du sentiment

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VV o u s ê t e s e n d e u i lo u s ê t e s e n d e u i l

aa p r è s u n s u i c i d ep r è s u n s u i c i d e

S O M M S O M M A I R EA I R E

Après un suicide............................................................... 3

Je suis écrasé par la douleur............................................. 5

Je ne comprends pas......................................................... 6

J’ai envie de le rejoindre.................................................. 7

Je ne peux pas y croire..................................................... 8

Je suis révolté................................................................... 9

J’ai peur............................................................................ 10

J’ai honte.......................................................................... 11

J’aurais dû......................................................................... 12

Il ne souffre plus.............................................................. 13

Je souffre tellement.......................................................... 14

Personne ne peut me comprendre................................... 16

Le suicide est une violence.............................................. 17

Pourquoi une enquête ! Je sais bien qu’il s’est suicidé... 18

Mais où trouver de l’aide ?.............................................. 20

Adresse des associations.................................................. 21

Je n’oublierai jamais mais la vie est là............................ 23

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A P R È S U N S U I C I D EA P R È S U N S U I C I D E

L'homme a beau savoir que tout être humain est mortel,lorsque la mort frappe, il a l'impression que c'est la premièrefois.

Ce cheminement dépend des relations affectives entre l'endeuillé et le défunt, des circonstances du décès et de laplus ou moins grande solidité de celui qui reste.

Ainsi, suivant le cas, le “travail de deuil” qui est nécessairesera plus ou moins difficile et plus ou moins long.

Lorsqu'il s'agit d'un suicide, certaines spécificités apparais-sent et risquent d'entraîner les personnes endeuillées vers desdifficultés particulières.

La mort a triché : elle est venue prendre quelqu'un dont cen'était pas l'heure. Il s'agit d'une mort à laquelle bien souventon n'avait pas pu se préparer et le défunt est lui-même l'au-teur de sa mort. Le suicide est ressenti comme une trans-gression des lois naturelles, transgression longtemps stigma-tisée par la société, par la loi et par les religions.

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Chaque deuil est unique. Il n'y a pas de hiérarchie dans la

douleur. Chacun vit son deuil à sa manière.

La personne en deuil va alors se trouver dans une situation

particulièrement éprouvante faite d'incompréhension oumême d'incrédulité du geste du défunt, de révolte vis-à-visdu destin, voire vis-à-vis du suicidé lui-même, mais aussi deculpabilité “si j'avais su, si j'avais été là, si…si…si…”. Elleva être assaillie par les images traumatisantes vues ou rela-tées et ne trouvera peut-être pas dans son entourage l'aidequ'elle aurait reçue s'il s'était agi d'une mort par accident oupar maladie.

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“ J E S U I S É C R A S É “ J E S U I S É C R A S É PPA R L A D O U L E U R ”A R L A D O U L E U R ”

Le suicide d'un proche met dans un état de choc extrême,encore plus douloureux quand rien ne permettait de le pré-voir.

Cet état peut durer de quelques minutes à plusieurs joursvoire davantage.

“Le monde me tombe sur la tête. Je me sens anesthésié,

sonné”. Il n'est pas possible sur le moment d'assimiler toutela charge émotionnelle. C'est un véritable traumatisme.

“J'avais le sentiment que ma gorge ne laisserait jamais

passer le cri d'horreur face à la réalité” a dit un père para-lysé par la douleur du suicide de son fils.

Cette mort soudaine, dramatique, violente plonge dans unétat de perturbation intense qui submerge, pour un temps,tous les proches.

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Le suicide est vécu comme un véritable séisme. Mais passé ce

premier moment, ces réactions tout à fait compréhensibles,

commence le travail de deuil, longue période douloureuse

mais nécessaire.

“ J E N E C O M P R E N D S PJ E N E C O M P R E N D S PA S ”A S ”

Tout suicide a sa part de mystère.

Pour comprendre la personne suicidée, il faudrait être elle.Et encore ! Car elle-même n’était peut-être pas au clair avecla cause profonde voire secrète de sa souffrance.

Tout ce que l’on peut dire c’est qu’elle s’est suicidée parcequ’elle était dans un état de souffrance tel que sa vie étaitdevenue intolérable. Pour mettre fin à sa souffrance, pourque tout s’arrête, elle n’a pas trouvé d’autre solution que dese donner la mort.

Vouloir comprendre au-delà, c’est se torturer, c’est se poserdes questions qui risquent de rester à jamais sans réponse. Lacrise suicidaire a plusieurs sens ; elle est multifactorielle,évolutive et vécue dans le plus intime secret de l’être.

Lui conserver son amour et son estime, c’est déjà franchirune étape qui montre que le deuil évolue favorablement.

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Admettre que la personne qui s’est suicidée emmène avec elle

sa part de mystère, qu'il n’y a pas à la juger mais à s’efforcer

d’accepter qu’on ne pourra jamais tout comprendre.

“J'AI ENVIE DE LE REJOINDRE”“J'AI ENVIE DE LE REJOINDRE”

La personne en deuil est en état de souffrance intense. Celuiqui est mort a indiqué qu'il existe une “porte de sortie” à ladétresse. Il a en quelque sorte montré un exemple que l'onpeut alors être tenté de suivre.

Il est habituel de se trouver des ressemblances avec lapersonne disparue ; on a tendance à s'identifier à elle : “Je lui

ressemble tellement”. Parfois la personne était si procheque l'on pense ne plus pouvoir vivre sans elle. Les idéessuicidaires risquent alors de se développer sur un terrainfragilisé.

Après un suicide des identifications au défunt ne sont pastoutes négatives. L'endeuillé peut s'approprier certains traitsphysiques et/ou des qualités morales de celui qui n'est plus.C'est une manière concrète de garder son souvenir et deprolonger l'histoire de la famille.

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A la mort d'un être cher, le premier mouvement peut pous-

ser à aller le rejoindre. C'est particulièrement vrai après un

suicide.

Cette tentation n'a rien d'exceptionnel. Elle ne doit pas

effrayer. Elle n'est habituellement qu'une étape temporaire

sur le chemin du deuil et le temps peu à peu estompera ces

pensées.

“ J E N E P E U X P“ J E N E P E U X PA S A S Y C RY C R O I R E ”O I R E ”

“Non, ce n'est pas vrai, non, ce n'est pas possible !”

Le suicide est-il acceptable ? Comment ne pas le refuser detoutes ses forces ? Des années plus tard, il est encoredifficile d'y croire à certains moments : “ne serait-ce pas

qu'un mauvais rêve ?”

Mais, d'un autre côté, il n'est pas possible de se soustraire àcette terrible réalité. L'éventualité du suicide est la plusinsupportable. Il est tentant de s'accrocher à d'autres hypothèses, d'autant que les circonstances peuvent parfoisfaire penser à un accident, voire à un homicide.

Chez certaines personnes, le refus de la réalité du suicide necède pas, il s'aggrave et devient un véritable déni.Le travail de deuil se bloque, la dépression s'installedurablement et des complications peuvent survenir.

Sinon des difficultés risquent de survenir qui devront êtreprises en charge.

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La première attitude devant la mort est le refus. Il est univer-

sel et normal.

Les positions de refus et de déni sont des signes de souffrance

qu'il faut respecter. Habituellement elles cèdent avec le temps.

“ J E S U I S R É V“ J E S U I S R É V O LO L T É ”T É ”

Le suicide révolte. Il est normal d'être en colère, colèrecontre le destin “c'est injuste, de mourir comme ça” colèrecontre tous ceux que l'on ressent comme responsables, colè-re contre la société, parfois colère contre Dieu “comment a-

t-il pu permettre un tel drame ?”

Mais la colère peut aussi se diriger contre le défunt. Ce suicide est vécu comme une trahison, un manque d'amour,un manque de responsabilité, une faiblesse : “Comment a-t-

il pu me faire ça”.

Elle se mêle à l'affection, à l'amour, à l'attachement. C'estpourquoi la personne en deuil cherche à réprimer cette colè-re qui n'est pas “convenable” et pourtant elle n'est ni éton-nante ni indécente.

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La colère survient presque systématiquement dans le deuil

après suicide. La refouler dans l'instant serait prendre le

risque qu'elle réapparaisse plus tard et complique le deuil.

“ J ' A I P E U R ”“ J ' A I P E U R ”

Le suicide est vécu comme une catastrophe par l'entouragemême lorsqu'il a existé des signes d'alerte. “Je suis littérale-

ment anéanti”.

Lorsqu'un adolescent se suicide ses parents craignent pourleurs autres enfants comme si le suicide était contagieux. Lapeur est toujours là : un drame vient d'arriver, un autre pour-rait encore survenir !

Les enfants de parents suicidés ont parfois peur de fairecomme eux, arrivés au même âge.

Un deuil important, surtout après un suicide, altère laconfiance dans l'avenir et dans la vie ; maintenant tout peutarriver !

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A chaque difficulté importante, l'endeuillé après

suicide a peur du pire. Mais au fil du temps, la peur s'atténue.

“ J ' A I H O N T E ”“ J ' A I H O N T E ”

Presque toutes les religions condamnent le suicide mais necondamnent plus les personnes suicidées. S'ôter la vie étaitenfreindre les lois sociales et religieuses.

Dans l'Eglise Catholique les obsèques religieuses despersonnes suicidées n'ont été admises qu'à partir de 1963.La justice des hommes n'était pas plus indulgente. Jusqu'à laRévolution on infligeait au corps du suicidé comme uneseconde mort. Aujourd'hui si les mœurs ont changé, ces atti-tudes ont laissé des traces.

Cela témoigne du fait qu'il existe une chape de honte sur lesuicide ; honte au suicidé, honte à la famille qui, de ce fait,ne trouve pas toujours auprès de l'entourage traumatisél'aide dont elle a pourtant besoin. Le deuil en est renduencore plus difficile.

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Dès l'origine de l'humanité le suicide est réprouvé comme

mauvaise mort et nécessite des rites de purification pour le

groupe social.

Heureusement l’opinion évolue ; on parle davantage de ce qui,

hier, était encore un tabou et le regard que la société porte sur

le suicide se débarrasse peu à peu des scories du passé.

“ J ' A“ J ' A U R A I S D Û ”U R A I S D Û ”

“Je me sens coupable de n'avoir pas compris, de n'avoir pas

su prendre en compte des signaux d'alarme, de ne pas avoir

été là au bon moment” et de bien d'autres choses encore.

Il est habituel de laisser de côté tous les bons souvenirs ettout ce qui a été fait en faveur de la personne suicidée.

Il est normal de ne pas toujours penser à la possibilité du sui-cide lorsqu'une personne de l'entourage semble aller mal,surtout si elle n'en parle pas.

C'est après coup que l'on donnera beaucoup de sens à desparoles et à des comportements qui ne pouvaient être jugésde la même manière à ce moment-là.

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Les sentiments de culpabilité occupent souvent une grande

place dans le vécu du deuil. Ils sont encore plus forts après un

suicide et encore davantage après le suicide d'un jeune.

“IL NE SOUFFRE PLUS”“IL NE SOUFFRE PLUS”

Très souvent le suicide survient au terme d'une période, par-fois très longue et éprouvante, de difficultés de toutes sortestant du côté de la personne suicidée que de son entourage.Mais lorsque le suicide survient de manière brutale sansaucun signe d'appel comme un coup de tonnerre, le deuil enest particulièrement difficile..

Les difficultés préexistantes sont très diverses mais ellesrelèvent assez souvent de la maladie, en particulier dépressive.

Le suicide du déprimé malheureux, souvent à la suite de ten-tatives plus ou moins graves, plus ou moins nombreuses, estun drame douloureux et déchirant mais qui peut s'accompa-gner pour les proches du sentiment qu'au moins maintenantil ne souffre plus ; il est soulagé.

Ceux qui ont vécu avec lui et par lui tous ces déchirementséprouvent eux aussi un sentiment de délivrance. Ils ontsouvent du mal à le reconnaître dans leur cœur mais ils ontencore plus de mal à l'exprimer devant les autres, saufparfois au cours des groupes de soutien pour les endeuillésaprès suicide. Ce sentiment de soulagement peut augmenterla culpabilité.

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Il est normal de se sentir soulagé à la fin d'une épreuve. Ce

n'est pas faire insulte à la personne suicidée, c'est prendre acte

d'un vécu commun difficile.

“ J E S O U F F R E “ J E S O U F F R E T E L L E M E N T ”T E L L E M E N T ”

“Je souffre horriblement, profondément, intensément,

durablement à la fois dans mon cœur et dans mon corps.

Cette douleur est le signe et la preuve de mon amour pour

celui qui s'est suicidé”.

“Je me sens épuisé, littéralement vidé ; tout est difficile ; le

moindre petit geste me demande un effort dont je n'ai plus la

force, je n'ai plus faim, je n'arrive plus à dormir”.

Cette fatigue et ce sentiment d'épuisement s'ajoutent à la souffrance et constituent les signes évidents d'une dépression. Car il n'existe pas de deuil important sanstraversée dépressive : elle est plus prolongée et plus hasar-deuse lorsque la mort de l'être aimé a été provoquée par lui-même.

“Je ne trouve plus de sens à la vie et ma santé se dégrade”.Dans cette situation il n'est pas rare de tomber malade, de semettre en danger et d'avoir des idées noires.

Pleurez, criez, hurlez… Laissez-vous aller à la fatigue envous reposant. “Prendre sur soi” n'est pas la bonne solutiondans ces moments-là.

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Cette douleur est aussi normale qu’elle est pénible.

Souvent, habituellement même, une aide particulière estnécessaire pour arriver à supporter et à surmonter cettedépression.

Une aide professionnelle ou par des bénévoles d'une asso-ciation compétente peut être d'un grand secours, même si leclimat familial est chaleureux. Alors peut se poser la ques-tion d'un soutien médicamenteux qu'il serait dommage derejeter s'il est prescrit par un médecin.

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Lutter contre cette grande souffrance et cette fatigue intense ne

ferait que les renforcer et les prolonger. Il vaut mieux se laisser

aller à la douleur.

“PERSONNE NE PEUT“PERSONNE NE PEUTME COMPRENDRE”ME COMPRENDRE”

Après le suicide d'un proche, un sentiment douloureux desolitude s'installe peu à peu. Celui qui s'est suicidé reliait,parfois difficilement, à son réseau familial. Mais aussi ceuxqui restent ont tendance à se replier sur eux-mêmes, à vivreisolément leur grand chagrin en famille, se coupant ainsiinvolontairement de la vie sociale.

Les proches, les amis, les voisins peuvent hésiter à dire unmot, à faire un geste.

En fait les autres sont peut-être disposés à aider mais ils nesavent pas comment le faire ; ils n’osent pas ; ils ont peur deblesser. Alors ils restent en retrait.

Il est bon d'apprendre à demander de l'aide, à appeler ausecours dans les moments de détresse. “Mes proches et mes

amis ne refuseront sans doute pas de m' aider”.

Accepter les invitations est souvent difficile surtout au début: s'accorder du plaisir est ressenti comme une trahison enversle défunt. Mais souvent ces rencontres font du bien ; “j'ai

besoin d'être entouré, au moins à certains moments”.

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Pourtant il est réconfortant de rencontrer de l'attention et de

l'affection sans avoir à les demander. Tout est tellement diffi-

cile dans ces moments-là.

LE SUICIDE EST UNE LE SUICIDE EST UNE VIOLENCEVIOLENCE

Le suicide est une violence extrême. La personne suicidéese fait violence à elle-même en détruisant son corps et enmalmenant son image, son identité. Elle fait aussi incons-ciemment violence aux autres qui l'aiment en leur infligeantune blessure affective profonde et indélébile.

Cette personne va vivre avec cette violence. Si elle a décou-vert le corps, elle est hantée par des images traumatiques - etdavantage encore lorsque le corps est abîmé - mais aussiauditives lorsqu'elle en a été témoin ou même si le récit luien a été seulement fait.

Ces images qui peuvent revenir également dans les rêvesconstituent une entrave à l'avancée du deuil. A chaque foisque l'endeuillé pense à la personne suicidée ces imagess'imposent à la pensée et au cœur et ce n'est qu'au fil dutemps - et lorsqu'il a pu en parler - que d'autres souvenirsplus heureux remontent à la conscience.

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Aussi est-il nécessaire de mettre des mots sur ces images trau-

matisantes, de pouvoir les exprimer avec une personne de

confiance pour progresser dans le chemin du deuil.

“POURQ“POURQUOI UNE ENQUOI UNE ENQUÊTE !UÊTE !JE SAIS BIEN QJE SAIS BIEN QU’IL S’EST SUICIDÉ”U’IL S’EST SUICIDÉ”

Une enquête va être décidée par le Procureur de laRépublique. Vous pouvez la ressentir comme un traumatismequi vient s'ajouter à votre douleur.

Vous devez savoir qu'une telle enquête permettra deconnaître de façon certaine la cause de la mort de votreproche, d'en préciser les circonstances et aussi d'éliminertoute autre hypothèse explicative.

Dans les jours et les semaines à venir, beaucoup de questionsvont surgir, et parfois devenir obsédantes : vous chercherez àvérifier ce qui a pu se passer juste avant la mort et le doutepourra vous habiter. L'enquête réalisée sera utile pour apai-ser votre questionnement.

Vous allez rencontrer les policiers ou les gendarmes qui ne sontpas là pour suspecter les uns ou les autres, mais seulementpour réunir les éléments matériels, les témoignages afin demieux connaître les circonstances personnelles, administra-tives, liées à ce suicide.

Le corps de votre proche sera transféré dans un service demédecine légale pour que soient réalisés, soit un examen,soit une autopsie. Il s'agit dans les deux cas d'un examenmédical dans le respect du corps de la personne. Ces exa-mens sont aussi nécessaires pour confirmer les causes et les

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circonstances du décès. Ils peuvent aussi permettre d'obser-ver un certain nombre de pathologies.

Quelques semaines après la survenue du décès, le médecinlégiste pourra, grâce à l'examen réalisé, vous apporter desréponses.

Le dialogue avec ce médecin spécialisé dans les questions dela mort et du deuil sera aussi l'occasion de parler avec lui devotre souffrance personnelle ; il pourra vous conseiller poury faire face le mieux possible.

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“MAIS O“MAIS OÙÙ TRTROUVER DE LOUVER DE L’AIDE ?”’AIDE ?”

Souvent le suicide est entouré d'une chape de silence. Vousn'avez pas envie d'en parler et vous sentez que les autresn'ont pas envie d'en entendre parler.

En parler d'abord en famille, à ceux dont on se sent le plusproche est l'attitude la plus naturelle. Mais souvent ce n'estguère possible soit en raison des tensions antérieures soit dufait que chacun veut protéger les autres.

Alors tournez-vous vers un ami en qui vous avez confiancesi vous sentez qu'il pourra vous écouter avec sympathie etdélicatesse sans jugement ni sur la personne décédée ni survous, vos sentiments et vos attitudes.

Vous avez sans doute aussi un médecin qui vous connaît.N'hésitez pas à lui parler, il vous écoutera et pourra vousorienter vers un professionnel spécialisé public ou privé.

Mais il existe aussi des ASSOCIATIONS qui se consacrentà l'écoute, à l'accueil et à l'accompagnement des personnesen souffrance. Elles sont animées par des bénévoles et desprofessionnels régulièrement formés et supervisés qui sau-ront vous écouter.

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POURTANT PARLER SOULAGE.

Mais à QUI parler ?

A D R E S S E D E S A D R E S S E D E S A S S O C I AA S S O C I A T I O N ST I O N S

Association AstréeRestauration du lien social, lutte contre isolement

20 rue Dulong 75017 PARISTél : 01 42 27 68 28 - Fax : 01 42 27 71 37

Mail : [email protected] Internet : www.astree.asso.fr

Association “Christophe”Prévention du suicide des jeunes

et soutien des endeuillés par suicideHôpital de la Timone 13385 MARSEILLE CEDEX 05

Tél : 04 91 81 27 60Mail : [email protected]

Site Internet : http://www.christophelavieavanttout.com

Centre Jean BergeretEcoute des endeuillés. Groupes de parole

9 Quai Jean Moulin 69001 LYONTél : 04 72 10 94 30

Mail : [email protected] - Site Internet : www.ersp.org

Association Nationale Jonathan Pierres VivantesAccompagnement des familles en deuil d’un enfant

notamment par suicide4/6 place de Valois 75001 PARIS

Tel / Fax : 01 42 96 36 51Mail : [email protected]

Site Internet : www.anjpv.asso.fr

Phare Enfants ParentsPrévention du suicide des jeunes.

Accueil et écoute des endeuillés par suicide5 rue Guillaumot 75012 PARIS

Tel : 01 42 66 55 55 - Tél écoute : 0 810 810 987Mail : [email protected] - Site Internet : www.phare.org

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Fédération des Portes OuvertesÉcoute et accueil

21 rue Duperré 75009 PARISTel : 01 48 74 69 11 - Lieux d’accueil : 0803 33 33 11

Mail : la [email protected] Internet : www.apmcj.com

Union des Centres Recherches et RencontresLutte contre l’isolement et pour la prévention du suicide

61 rue de la Verrerie 75004 PARISTél : 01 42 78 19 87

Mail : [email protected] Internet : http://www.infosuicide.org

Fédération SOS Suicide PhénixAccueil et écoute de toute personne confrontée au suicide

40/44 rue de la Sablière 75014 PARISÉcoute : 01 40 44 46 45

Mail : [email protected] Internet : www.sos-suicide-phenix.org.

Suicide EcoutePrévention du suicide par l’écoute et le soutien

5 rue du Moulin Vert 75014 PARISTél : 01 45 39 40 00

Mail : [email protected] Internet : http://suicide.ecoute.free.fr

Fédération Européenne Vivre son DeuilSoutien des personnes en deuil. Formation des intervenants

7 rue Taylor 75010 PARISTél / Fax : 01 42 08 11 16 - Ecoute : 01 42 38 08 08

Mail : [email protected] Internet : www.vivresondeuil.asso.fr

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“JE N'OUBLIERAI J“JE N'OUBLIERAI JAMAISAMAIS,,MAIS LA MAIS LA VIE EST LÀ”VIE EST LÀ”

Autrefois les temps du deuil étaient codifiés ; il s'agissaitd'usages sociaux conventionnels. Aujourd'hui les pratiques etles rituels tendent à disparaître et le deuil en est rendu plusdifficile à vivre. Beaucoup de familles souhaitent trouverleur propre démarche. Laissons du temps au temps.

Ses particularités multiplient les obstacles à surmonter. Ilpeut faire encore beaucoup souffrir la deuxième, la troisièmeannée et même beaucoup plus tard et cela n'a rien d'anormal.Ce n'est pas pour autant un deuil compliqué ou patholo-gique ; il est seulement plus difficile.

Progressivement la charge affective diminue ; le temps faitson œuvre même s'il n'entraîne pas l'oubli. La douleur s'atté-nue. Comme dans une blessure physique, la plaie cicatrisepeu à peu. Mais elle restera indélébile et elle se manifesteraencore par intermittence, notamment au moment des fêtes etaux dates anniversaires ou à la vue d'un vêtement, d'unephoto. Alors à l'évocation du défunt la douleur est plus adou-cie et plus nostalgique.

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La durée du travail intérieur du deuil est variable. Le deuil

après suicide peut durer des années.

En conjuguant les souvenirs avec les réalités de l'instant, leprésent et le futur s'enrichissent de l'évocation du passé.

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Il devient possible de se tourner de nouveau vers la vie, de

réinvestir petit à petit de nouvelles relations, de nouveaux

attachements. Aimer la vie ne veut pas dire oublier l'autre.