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ROUTE D´APPRENTISSAGE: “Stratégies et innovations pour l’inclusion des jeunes ruraux en tant qu’acteurs principaux du développement de leur territoire” 22 et le 28 Février 2015 à El Salvador.

(Français) ROUTE D ́APPRENTISSAGE: “Stratégies et innovations pour l’inclusion des jeunes ruraux en tant qu’acteurs principaux du développement de leur territoire”

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Route d´AppRentissAge: “stratégies et innovations pour l’inclusion des jeunes ruraux en tant qu’acteurs pr incipaux du

développement de leur terr itoire”

22 et le 28 Février 2015 à El Salvador.

Guide d’Apprentissage

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Chers (es) Ruteros1:

Nous vous saluons et vous souhaitons las plus cordiale bienvenue à la Route d´Apprentissage: “Stratégies et innovations pour l’inclusion des jeunes ruraux en tant qu’acteurs principaux du développement de leur territoire” qui aura lieu entre le 22 et le 28 Février 2015 à El Salvador.

Une Route d´Apprentissage est un processus d’apprentissage continu sur le terrain qui vise à élargir et à diversifier le marché des connaissances rurales à travers l´inclusion et la mise en valeur des meilleures expériences et savoirs institutionnels, des communautés et des familles rurales. Chaque Route d´Apprentissage est organisée thématiquement autour d´expériences, études de cas et bonnes pratiques en matière de développement rural et local, dans lesquelles les acteurs et parties prenantes deviennent formateurs. À travers d´ateliers, interviews, conversations et autres activités sur le terrain, la Route d´Apprentissage créé un espace pour l’apprentissage individuel et collectif des Ruteros et des talents locaux (acteurs des expériences hôtes).

Ainsi, en partant du constat de l´importance des jeunes hommes et femmes ruraux pour l’efficacité et la durabilité des initiatives de développement, a été mise en œuvre une série d’expériences développées par des institutions publiques et privées, y compris les opérations du FIDA dans la région ALC qui ont développé de nouvelles stratégies, outils et approches pour intégrer effectivement l´approche basée sur la jeunesse rurale et les jeunes comme acteurs clés. Il est important d’analyser et d’apprendre de l’expérience de ces initiatives, de leurs facteurs de réussite et des obstacles auxquels elles font face, ainsi que réfléchir sur les défis à venir et identifier de nouvelles solutions et stratégies potentielles pour progresser vers l´inclusion.

En ce sens, la Route d´Apprentissage: “Stratégies et innovations pour l’inclusion des jeunes ruraux en tant qu’acteurs principaux du développement de leur territoire” a objectif général de découvrir des stratégies et innovations pour l´efficace inclusion sociale et économique des jeunes, et analyser leurs clés de succès, problèmes et défis à partir du dialogue avec les équipes techniques, partenaires et jeunes 1 Voyageurs de la Route d´Apprentissage

pRésentAtion de lA Route d´AppRentissAge

leaders impliqués dans des initiatives importantes en Amérique centrale, et les retours et échanges entre les équipes qui mettent en œuvre actuellement de nouvelles mesures pour améliorer l´intégration des jeunes dans les projets.

Certains des sujets spécifiques qui seront analysés pendant la Route d´Apprentissage sont les suivants:

• Cadre institutionnel et politiques publiques adressées à la jeunesse rurale.

• L’intégration de l´approche de jeunesse rurale dans les projets de développement rural.

• Espaces et stratégies d’articulation des acteurs / secteurs pour le soutien de la jeunesse rurale.

• Mesures encourageant la relève générationnelle dans les organisations paysannes.

• Stratégies pour le soutien de l’entrepreneuriat des jeunes et financement des entreprises dirigées par la jeunesse rurale.

• Services ciblés pour l’accès des jeunes aux actifs financiers et fonciers.

• Participation citoyenne, associations et construction de réseaux des jeunes ruraux.

Guide d’Apprentissage

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Plus précisément, nous allons apprendre des expériences de soutien et d´inclusion des jeunes ruraux suivantes :

Nom du cas pratique Territoire Axes thématiquesProgramme d’incubation d’entreprises et accès à la terre, NITLAPAN - UCA

Estelí, Nicaragua

Développement des entreprises, services financiers et accès à la terre pour les jeunes ruraux.

Ay qué Lindo*! L’expérience de la fabrication de boîtes de cigares dans la municipalité de Condega .

Condega, Nicaragua

Développement de l´entreprise et accès aux fonds d´investissement.

Développement de l’entrepreneuriat des jeu-nes ruraux, l’expérience FUNDESYRAM

Région occidentale, El Salvador

Développement global de l’entreprise, formation, financement et participation sociale.

Projet PRODEMOR central et son expérience d´inclusion des jeunes dans le cadre de ses opérations

Région centrale et péricentrale, El Salvador

Création de réseaux, mesures encourageant la relève générationnelle et sensibilisation.

Projet PRODEMORO et son expérience d’inclusion des jeunes dans le cadre de ses opérations

Région orienta-le, El Salvador

Jeunes prestataires de services d´assistance technique, mécanismes faciliter le financement de l’entrepreneuriat informel des jeunes.

Nous vous invitons d´ores et déjà à participer activement à ce voyage à travers les connaissances, et de permettre que les bonnes idées et innovations se diffusent et s´étendent.

pRésentAtion de lA Route d´AppRentissAge

* Oh, que c´est beau!

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CARte

Acajutla

Armenia

Atiquizaya

Izalco

La Reina

La Libertad

Metapán

NuevaConcepción

NuevaOcotepeque

San JuanOpico

Ilobasco

Candelaria dela Frontera

Cojutepeque

La PalmaJutiapa

San PabloTacachico

AsunciónMita

San Luis

Dulce Nombrede María

Jucuapa

NuevaGranada

Perquín

San AlejoSan Agustín

Santa ClaraSesori

Tecoluca

Victoria

PolorósCacaopera

Carolina

Santa Ana

San Vicente

El TránsitoSan Jorge

Chirilagua

Pasaquina

La Herradura

Suchitoto

San Sebastián San Juan

Marcala

Esquipulas

Usulután

SonsonateNueva

San Salvador

LaUnión

Ahuachapán Sensuntepeque

ZacatecolucaSan Miguel

San Francisco (Gotera)

Chalatenango

SanSalvador

The boundaries and names shown and the designations used on this map do not imply official endorsement or acceptance by the United Nations.

Map No. 3903 Rev. 3 UNITED NATIONSMay 2004

Department of Peacekeeping OperationsCartographic Section

EL SALVADOR

EL SALVADOR

National capitalDepartmental capitalTown, villageMajor airportInternational boundaryDepartmental boundaryPan American HighwayMain roadRailroad

Where the names of the departments are thesame as their capitals, only the capitals arenamed.

10 20 300 40 km

20 30 mi100

LA PAZ

CABAÑAS

LA LIBERTAD

MORAZÁNCUSCATLÁN

GUATEMALA

H O N D U R A S

NICARAGUA

Golfo

de Fonseca

Bahíade

La Unión

Bahía de Jiquilisco

EmbalseCerrón Grande

L. deCoatepeque

Lempa Lempa

Torola

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Laguna deOlomega

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L. deGüija

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PuntaRemedios

PuntaAmapala

IslaMeanguera

IslaConchagüita

Península San Juan del Gozo

Vol. deSta. Ana

Vol. deSan Salvador

Vol. deSan Miguel

Vol. deSan Vicente

Vol. deGuazapa

CuscatlánInt'l Airport

Santo Domingo de Guzmán1

San Luis La Herradura 2

San Francisco Gotera 3

1. FundesyramCanton el Carrizal, Santo Domingo de Guzmán. Sonsonate.

2. PRODEMOR CentralPlage “Los Blancos” (Les Blancs), Municipalité de San Luis La Herradura, Département de La Paz. Costa del Sol.

3. PRODEMOROCaserío Los López. San Francisco Gotera. Département de Morazán.

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pRogRAmme de lA Route d´AppRentissAge

Route D´Apprentissage

“Stratégies et innovations pour l’inclusion des jeunes ruraux en tant qu’acteurs principaux du développement de leur territoire”

Du 22 au 28 février 2015El Salvador

Jour Heure Activité LieuSamedi 21 février

Toute la journée

Arrivée des participants à l´aéroport et transfert à l´Hôtel à San Salvador San Salvador

Dimanche 22 février

09h00-13h00 Atelier d´introduction de la Route d´Apprentissage

San Salvador13h00-14h00 Déjeuner 14h00-17h00 Foire d´expériences et Atelier de Plan d´Innovation 19h00-20h00 Dîner

Lundi 23 février

08h00-10h30 Inauguration de la Route d´Apprentissage

San Salvador

10h30-13h00 Panel de mise en contexte (MAG, Soc. Civile – Réseau de Jeunes, FIDA)

13h00-14h00 Déjeuner

14h00-16h00 Tables d´échange d´expériences (Équipes des projets FIDA, jeunes – acteurs partenaires) Visite à la Foire de Jeunes Entrepreneurs

19h00-20h00 Dîner

Mardi 24 février

08h00-16h00 Visite 1er cas : Développement de l´entreprenariat de la jeunesse rurale, l´expérience de FUNDESYRAM

Zone Occidentale

18h00-19h00 Atelier d´analyse du 1er cas San Salvador

20h00-21h00 Dîner

Mercredi 25 février

08h00-16h00 Visite du 2ème cas : le Projet PRODEMOR Central et l´in-clusion des jeunes dans le cadre de ses opérations

San Vicente17h00-18h30 Atelier d´analyse du 2ème cas 19h00-20h00 Dîner

Guide d’Apprentissage

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Jour Heure Activité Lieu

Jeudi 26 février

08h00-16h00 Visite 3ème cas : le Projet PRODEMORO et l´inclusion des jeunes dans le cadre de ses opérations

San Miguel17h00-18h30 Atelier d´analyse du 3ème cas 19h00-20h00 Dîner

Vendredi 27 février

08h00-13h00 Présentation des 4èmes cas, les expériences du Nicaragua : NIT- LAPAN, Ay Que Lindo!

San Miguel15h00-18h00 Atelier d´analyse des 4èmes cas et Atelier de Plan d´Inno-vation

19h00-20h00 Dîner

Samedi 28 février

08h00-11h00 Atelier de clôture : apprentissages et défis pour la suite

El Salvador14h00-16h30 Foire de Plans d´Innovation et retours (panel)16h30-17h30 Évaluation et cérémonie de clôture officielle 19h00-20h00 Dîner

Dimanche 1er mars

Toute la journée Retour des participants vers leurs lieux d´origine Hôtel-Aéroport

Route D´Apprentissage

“Stratégies et innovations pour l’inclusion des jeunes ruraux en tant qu’acteurs principaux du développement de leur territoire”

Du 22 au 28 février 2015El Salvador

pRogRAmme de lA Route d´AppRentissAge

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Orientations pour l’inclusion de la jeunesse rurale dans les projets cofinancés par le Fonds International de Développement

Agricole - FIDA, en Amérique latine et dans les Caraïbes

doCument teChnique

1. INTRODUCTION: LA JEUNESSE, PRINCIPAL ACTIF DES FAMILLES RURALES Les jeunes ruraux, hommes et femmes, commencent à sortir de leur invisibilité dans la mesure où leur rôle dans la promotion du développement de leurs territoires est mis en valeur. Bien qu´il y ait une reconnaissance des aptitudes potentielles des jeunes, celles-ci ne sont exploitées de nos jours que partiellement. Cette situation s´explique par l´absence d´une stratégie adéquate pour que les jeunes acquièrent de nouvelles capacités et bénéficient d´opportunités pour rejoindre la vie adulte, ce qui leur permettrait une insertion dans des conditions sociales et économiques plus favorables.

L´intérêt pour les questions touchant la jeunesse rurale a augmenté dans différents domaines et points de vue du fait que leur faible intégration peut être considérée comme une perte de valeur sociale et économique. En effet, puisque les jeunes constituent un des principaux actifs humains utilisés par les familles rurales, ils peuvent contribuer auprès de leurs familles, communautés et territoires. Conscient de ce potentiel, le Fonds International de Développement Agricole-FIDA souligne l’importance de la jeunesse rurale et la met en avant dans des réunions et documents généraux et régionaux, en privilégiant son inclusion dans l´agenda du Fonds.

Le Programme Régional Jeunesse Rurale Entrepreneuse de la Corporation PROCASUR, soutenu par le FIDA, surgi en réponse à l’inquiétude croissante pour inclure la jeunesse rurale dans les actions des projets financés par le FIDA. L’objectif du Programme est d’améliorer la connaissance des stratégies de vie des jeunes en leur donnant un soutien direct à travers la promotion de réseaux de jeunes, de leurs entreprises et du dialogue de politiques publiques, afin d´améliorer leur insertion sociale et économique.

Au cours de sa mise en œuvre, le programme a accumulé de multiples expériences de travail avec les jeunes: beaucoup de travail de terrain avec des groupes et des réseaux a été réalisé, des ateliers de réflexion, le cofinancement d´entreprises et la documentation de diverses initiatives des jeunes qui présentent leurs caractéristiques et stratégies de vie. En 2013, et en collaboration avec le FIDA, le Programme a organisé l’Atelier international (nommé ci-après l’Atelier): « Intégration économique et participation sociale de la jeunesse rurale d´Amérique latine et les Caraïbes », qui eut lieu à San Salvador, El Salvador, entre le 17, 18 et 19 Novembre. L’Atelier eut pour objectif de créer un espace de dialogue et de réflexion entre les jeunes hommes et femmes ruraux et les équipes techniques des projets de développement rural, afin de comprendre et d´analyser des stratégies et des outils pour une meilleure inclusion et participation de la jeunesse dans les bénéfices du développement rural.

Guide d’Apprentissage

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doCument teChnique

Les leçons, apprentissages et conclusions de l’Atelier et des autres activités mises en œuvre par le Programme sont reflétées dans ce document qui cherche à contribuer à l’intégration appropriée des jeunes dans les projets de développement cofinancés par le FIDA et, plus généralement, dans diverses initiatives de développement rural.

2. POURQUOI INVESTIR DANS LES JEUNES RURAUX? LA JEUNESSE DANS LES PROJETS FIDA

Comme indiqué, il y a de fortes raisons pour inclure les jeunes aux projets FIDA ou pour formuler des projets visant spécifiquement ce secteur. D’un point de vue général, la première chose est de dire que cette ligne de travail est pleinement compatible avec les objectifs du FIDA puisqu´elle contribue à éliminer ou à atténuer la pauvreté rurale et accentue le développement des zones rurales.

Un autre élément qui favorise l’intégration des jeunes est qu’ils représentent en moyenne environ un quart de la population rurale dans les pays de la région, une proportion que dans certaines situations s´avère plus élevée.

Une troisième raison est que le secteur rural est en train de perdre ses jeunes car la migration est présenté comme un projet de vie attirant pour les jeunes et leur permettant de sortir de la pauvreté et de l’arriération des zones rurales, ce qui se traduit concrètement par le vieillissement progressif de la population vivant dans les zones rurales.

La situation de la jeunesse rurale est défavorable par rapport à la jeunesse urbaine, même avec de faibles niveaux de revenus. En général, on constate que les jeunes ruraux ont:

• De bas niveaux d´éducation. • Un accès réduit aux moyens de production. • De la formation professionnelle inadéquate. • De faibles niveaux d´intégration aux activités

locales.

Compte tenu des limites signalées, une bonne partie des jeunes est incapable de contribuer à atténuer le problème de pauvreté des familles. Les analyses sur la jeunesse dans les différents pays de la région, réalisées par le Programme Régional Jeunesse Rurale Entrepreneuse (financé par le FIDA et mis en œuvre par la Corporation PROCASUR) confirment la réalité signalée sur la base d´antécédents secondaire.

Dans le cas des jeunes femmes, aux problèmes énoncés s´ajoute le poids des éléments culturels qui, dans de nombreux cas, les relèguent aux tâches ménagères et aux grossesses précoces. Ces facteurs empêchent une proportion importante d’entre elles de s´accomplir dans les domaines de l´enseignement ou du travail.

Tableau 1: Situation actuelle de la jeunesse rurale en Amérique Latine et dans les Caraïbes

1. La population rurale des pays de la région vieillit. Les écarts entre les zones rurales et les zones urbaines continuent à se creuser en privilégiant les villes et les rendant plus attirantes en tant que destination pour la migration, même si certains pays ont fait des progrès dans l’éducation et l’emploi pour les jeunes ruraux.

2. Les jeunes femmes rurales et les jeunes femmes indigènes pauvres représentent la population jeune la plus défavorisée dans les zones rurales. Cependant, cette situation connaît des changements liés à plus d’éducation, une plus grande autonomisation et l’ouverture de ces groupes à de nouvelles technologies de l’information et de la communication (TICs).

Guide d’Apprentissage

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doCument teChnique

3. Les enfants d’agriculteurs ne seront plus nécessairement des paysans. La dilution des limites urbaines et rurales, la perte d’importance de l’agriculture face au développement des secteurs secondaire et tertiaire dans les économies rurales, et l’affaiblissement du mode de production domestique, rendent les stratégies de subsistance de la jeunesse rurale plus complexes.

Source: Rapport de l´Atelier de San Salvador, El Salvador, Novembre 2013.

Une autre étude menée par le Programme sur la présence des jeunes dans 31 projets financés par le FIDA et leur caractérisation dans les 15 pays de la région, donne des résultats qui correspondent avec des antécédants statistiques et permet de configurer ce qui est la réalité actuelle de la jeunesse de la les jeunes , dans le cadre de la mise en œuvre des projets du FIDA1:

• Dans l’agriculture familiale, les jeunes hommes et femmes sont généralement partie de la main d´oeuvre non rémunérée, ce qui implique que leur travail ne leur rapporte pas de revenus propres dont ils puissent disposer.

• Même s´ils sont majeurs, ils n´ ont pas le propriété ou le contrôle des terres et manquent de garanties pour accéder au crédit, ce qui limite le changement générationnel .

• L’agriculture paysanne expulse ses membres jeunes à l’emploi salarié. Les possibilités d’emploi limitées dans leurs villes natales et les bas salaires conspirent contre la permanence de jeunes hommes et femmes dans la campagne et la migration apparaît comme le seul moyen pour sortir de la pauvreté .

• La jeunesse rurale quitte l’école plus tôt que les jeunes urbains et fait face à plus de difficultés que ces derniers pour poursuivre ses études dans les

1 Inclusion des jeunes dans les projets FIDA en Amérique latine. Pro-casur, september, 2013. Étude réalisé sur la base de diagnostics de 31 projets FIDA.

cycles supérieurs. Étant victimes d’une éducation décontextualisée, ils intègrent le marché du travail avec moins de préparation ce qui les exclut ou limite leurs possibilités d’emploi .

• Les jeunes ont des niveaux plus élevés de chômage et des salaires inférieurs à ceux des travailleurs adultes. Aussi le taux de chômage des jeunes, comme celui des femmes, est généralement plus élevé que celui des hommes adultes, même lorsque les jeunes sont plus instruits que leurs parents.

• Dans certains pays les jeunes sont victimes de violence et du trafic de drogue, s´engageant parfois dans des groupes illégaux à travers du recrutement forcé ou volontaire.

• Les jeunes ont une faible participation dans les organisations des adultes, étant absents dans beaucoup d´entre elles qui sont utilisatrices du projet du FIDA.

• Les jeunes ont une participation et une influence faible ou inexistante dans les espaces politiques, ainsi que dans les instances de planification et de contrôle social des investissements réalisés dans les zones rurales .

Alors que le thème de la jeunesse est mentionné dans la plupart des projets, son intégration effective dans la conception des programmes est limitée. Si des aspects importants de la formulation et la mise en œuvre de projets sont analysés, il est possible d´obtenir un tableau comme celui qui est présenté ci-dessous :

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doCument teChnique

Variables d´inclusion des problématiques liés à la jeunesse dans les projets

Oui, c´est inclu

Les jeunes sont inclus parmi les groupes cibles

26%

Le groupe d´âge est défini 39%Les jeunes sont inclus dans l´objec-tif général comme groupe cible 29%

Les jeunes sont inclus dans les objectifs spécifiques en tant que groupe cible

26%

Des objectifs et résultats liés à la jeunesse sont fixés 58%

Des quotas minimums de jeunes intégrés sont fixés 35%

On dispose d´une unité de travail spécifiquement dédiée à la jeunesse 0%

Le suivi et l´évaluation sont effectués

Activité éme-rgente dans

différents projets

La gestion des connaissances est effectuée Oui, limitée

Source : L´inclusion des jeunes dans les projets du FIDA en Amérique Latine. Procasur, septembre, 2013.

Il est possible de constater dans le tableau une tendance générale concernant l’inclusion des jeunes dans les projets. Seulement dans 26% des cas les jeunes sont considérés comme groupe cible, ce qui détermine plusieurs autres aspects mentionnés. Même s´il y a des objectifs déclarés 58% des cas, il n’y a pas d’unité ou une équipe dans les projets qui soit responsable de la mise en oeuvre de mesures pour favoriser les jeunes, ni pour faire du suivi des actions proposées et évaluer la conformité avec les objectifs tracés.

Ces données confirment l’importance de l’intégration des jeunes dans la lutte contre la pauvreté dans les sociétés rurales et l´importance qu´attribue le FIDA à ce que les pays et les gouvernements consacrent des normes qui tiennent compte et incluent les jeunes. Bien que des tentatives d’intensité variable sont remarqués en pro de l’intégration des jeunes dans les projets, ces

actions devraient être encouragés à tous les niveaux , en partant des politiques du FIDA, passant par le plaidoyer qui puisse être fait auprès des pays, et en les rendant concrètes dans la formulation et mise en œuvre de nouveaux projets.

Afin de donner cet élan, il est nécessaire d’introduire des stimulus qui encouragent l’intégration de la jeunesse à partir de la conception du projet jusqu´à la mise en œuvre, au niveau de toutes les composantes, y compris les espaces de participation des jeunes hommes et femmes dans les définitions sur services et les produits qui sont réellement pertinentes pour leurs demandes.

Selon le stade du projet, c´est possible qu´il ne soit pas toujours pertinent de créer des unités de travail axées exclusivement sur la thématique des jeunes. Dans ces cas, il est nécessaire que les projets FIDA puissent mettre l’accent sur les jeunes comme une priorité claire et adapter leurs méthodes pour les atteindre. Cette définition stratégique doit se traduire en actions de soutien concrètes et se refléter dans les dépenses et les services financiers, en ciblant les jeunes en milieu rural.

3. ORIENTATIONS POUR LE TRAVAIL AVEC LA JEUNESSE RURALE:

Dans cet article, deux domaines de matières qui ont besoin d´orientations pour travailler avec les jeunes sont abordés. Le premier correspond aux éléments qui seraient souhaitables d’ intégrer au cours du cycle de projet dans différentes étapes, à partir de la formulation initiale, passant par les problèmes qui surgissent dans la mise en œuvre , le suivi et l´évaluation, en arrivant à la génération de connaissances .

Le deuxième est la référence à diverses questions spécifiques qui se posent lors de leur mise en œuvre, souvent sans avoir été traitées lors de la formulation tels que l’accès aux ressources productives, l´appui aux organisations, la formalisation des organisations et des entreprises, et le renforcement des capacités, entre autres.

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doCument teChnique

3.1 INCLUSION DE LA JEUNESSE RURALE DANS LES DIFFÉRENTES ÉTAPES DES PROJETS

Les orientations sur la jeunesse que le FIDA a livré à travers ces documents devraient se voir reflétées dans les COSOP2 des différents pays où le Fonds exerce ses activités, ce qui mettrait la première pierre d’une stratégie pour l’intégration des jeunes, à la fois par la structure du FIDA, comme dans les pays .

Le Cadre stratégique du FIDA 2012-2015 établi clairement parmi ses priorités “de renforcer les capacités des femmes et des hommes dans les zones rurales, en particulier les jeunes”. Dans un autre paragraphe il stipule : “le changement durable n´est possible qu’avec la pleine participation des générations futures. Étant donné que le chômage des jeunes est l’un des problèmes les plus urgents qui affligent tout le monde de nous jours, le FIDA a également mis l’accent davantage sur les besoins des jeunes femmes et des jeunes hommes”3.

Lors de la promotion d´une première idée d’un projet de lutte contre la pauvreté, de développement de la microentreprise, d’accès aux services financiers, ou tout autre approche socio-productive, les jeunes devraient être un groupe social cible inclus dès le départ. Bien que lors de cette étape il n´est pas encore nécessaire de disposer d’informations précises sur cette population , il est nécessaire d’avoir une vision de ses problèmes et des solutions possibles, ce qui permettra de préparer une première proposition de travail sur ce qui est possible de faire avec les jeunes dans un territoire. Même dans ce premier travail de prospection, la participation des jeunes devrait être intégrée dans chacune des composantes du projet et en particulier dans le budget préliminaire .

2 COSOP, Results-based Country Strategic Opportunities Program. Les COSOP marquent la stratégie du FIDA pour sa performance dans différents pays et intègrent principalement les politiques éco-nomiques et sociales du pays; un diagnostic institutionnel et de la réalité sociale du pays; les documents officiels du FIDA qui font réfé-rence à des thématiques pour de possibles projets. Voir références à des documents officiels du FIDA cités en note Nº1.

3 Ídem note pied de page Nº1.

Une fois accepté l’idée du projet, il serait optimal d’avoir un diagnostic général de la jeunesse sur le territoire et dans le contexte du projet. Si ce diagnostic n´existe pas, il est possible de le faire avec des informations secondaires existantes telles que les recensements, les enquêtes auprès des ménages, les antécédents d´enquêtes agricoles, information sur la santé et l´éducation recueillie par d´autres services, auxquelles peuvent s´ajouter des antécédants produits par le secteur public ou privé pour des propos divers. Cela servira en tant qu´un aperçu général des tendances de la jeunesse du territoire, ce qui donnera du contexte et du soutien au projet.

3.1.1 Intégrer les jeunes dès la formulation des projets

Diagnostic: participatif et statistique

À l’atelier de San Salvador, les jeunes ont exprimé leur intérêt à participer dans la gestion des projets et la prise de décision sur les activités dirigées vers eux. Pour le diagnostic, il est important d’inclure des méthodologies participatives en complément des antécédents objectifs, qui sont fournis par les données et leur analyse. Ces méthodes permettent de connaître de première main la situation économique et sociale des jeunes qui participeront dans le projet, ce qui permettrait de contextualiser les informations secondaires car ils sont les mieux placés pour connaître leur propre réalité et leur environnement. Effectuer des évaluations participatives, grâce à des outils tels que des ateliers de discussion, des focus groups et groupes de discussion, et les cartes participatives, entre autres, sur différents sujets qui intéressent le projet permettra également de promouvoir une relation plus étroite avec les jeunes et motiver une plus grande adhésion au projet.

L’évaluation participative sera plus fructueuse si elle utilise comme référence un ensemble d’informations statistiques comprenant des données démographiques, séparées entre femmes et hommes, en organisant les données des jeunes selon leur âge, état civil, données de la famille d´origine du jeune (nombre de membres, leur âge et leur niveau d´éducation, la propriété ou pas de la terre ), données sur l’éducation du jeune

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doCument teChnique

participant; l’activité professionnelle des jeunes (jeunes dans la PEA), autres activités des jeunes permettant de connaître la répartition entre ceux qui étudient, travaillent, effectuent les deux activités ou aucune des deux; taux de chômage, et l’occupation par domaine d´activitié professionnelle. Dans le cas des jeunes femmes, en dehors de ce contexte, on peut aussi évaluer l’état de grossesse chez les adolescentes. Une autre série de questions concerne l’accès aux moyens de production, la terre , le capital, la formation et autres formes de soutien qui puissent être obtenus . Cette information devrait pouvoir être fournie par le projet .

Au Sénégal, les missions de formulation de projets FIDA intègrent un jeune homme ou une jeune femme sénégalais, membre du réseau Global Youth Innovation Network – GYIN, promu par le FIDA et qui facilite des rencontres et inclu les suggestions des jeunes ruraux dans les documents de formulation. Pour plus d’informations, contactez Moses Abukari, Responsable de Programmes du FIDA : [email protected]

Définition du group cible

Il est essentiel de déterminer avec précision combien de jeunes sont capables et intéressés de participer au projet, et quelles sont leurs motivations et attentes à cet égard.

Un aspect qui doit être défini dès le début est le groupe d’âge avec lequel le projet va travailler, puisque cette décision a des implications pour toutes les étapes du projet et aura une incidence décisive sur le résultat du travail avec des jeunes. Les projets FIDA étant essentiellement des projets productifs dans un sens large, il semble opportun de concentrer les actions envers les jeunes qui sont en âge et ont la disposition pour le l’emploi. Évidemment, celle-ci ne peut pas être une règle rigide, mais elle devra être guidé par les usages, coutumes, pratiques et situations réelles des jeunes dans leurs territoires .

Pour la mise en œuvre des activités spécifiques (par exemple, l’inclusion financière et/ou soutenir l’entrepreneuriat), il est suggéré de segmenter au sein

du groupe d’âge des jeunes, puisque nous savons qu´ils constituent un groupe hétérogène et que la jeunesse est une période de transition raison pour laquelle une jeune personne peut être entrain de faire des études, travailler et/ou étudier, créer sa propre entreprise et former sa propre famille. Pour cette raison il est pertinent de pouvoir segmenter à l’intérieur de la population jeune pour élaborer des stratégies appropriées aux stratégies de vie des jeunes.

La Fondation pour le Développement Économique et la Restauration de l’Environnement (FUNDESYRAM) du Salvador a créé un profil pour stratifier la population cible du programme d’entreprenariat rural à trois niveaux: avancé, intermédiaire et basic, d´après les différences de base selon le genre, l’âge et les années de scolarité. Pour plus d’informations, contacter Roberto Rodriguez, directeur de FUNDESYRAM : [email protected]

Les jeunes présents dans les objectifs et buts du projet

Les jeunes doivent être présents dans les objectifs généraux et les objectifs spécifiques des projets. Si le projet s´adresse à d’autres groupes sociaux, il serait possible de fixer des quotas minimales pour la participation des jeunes, ce qui constitue une alternative pour les inclure, forçant des mesures proactives par les équipes techniques pour les attirer et les intégrer, adressant les obstacles qui puissent surgir. Pour faire possible un suivi et évaluation de l’intégration des jeunes, les projets doivent établir des objectifs compatibles avec la population à intégrer et les ressources disponibles. Le programme d’activités à faire avec les jeunes doit dispoer d´un budget spécifique qui permette d’ atteindre les objectifs .

3.1.2 Négociation du projet

La négociation des projets avec les pays pourrait devenir une excellente occasion pour nouer des partenariats avec des institutions publiques dans un large éventail de thématiques touchant la jeunesse.

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doCument teChnique

Beaucoup de pays de la région ont maintenant des politiques de jeunesse et des programmes de toutes sortes visant au secteur social, ce qui pourrait générer des accords de coopération dans certains domaines avec les institutions compétentes. Le nombre d’accords et de thématiques possibles sont vastes et recouvrent les questions de l’éducation, la formation, la santé, et les aspects commerciaux, entre autres. La réalisation de ces accords de coopération est essentielle puisque les projets n´ont pas la disponibilité des fonds et d´équipements nécessaires pour répondre à la multiplicité des tâches dans lesquelles les jeunes ruraux ont besoin de soutien, qui peuvent être satisfaites par les institutions publiques et privées qui ont une expertise et une expérience dans plusieurs de ces domaines.

3.1.3 Mise en oeuvre des projets

Mise à jour du diagnostic

Au moment de commencer un projet, le meilleur serait de revoir le diagnostic fait lors de la formulation au sujet de la population de jeunes avec lesquels le projet veut travailler. Ce groupe d’âge est une population qui évolue rapidement et il est possible que, dans le laps de temps qui se passe entre la formulation et la mise en œuvre de l´action, la situation a changé. Il existe un ensemble d’éléments descriptifs qui doivent être mis à jour car ils constituent la base du travail de formulation : combien de jeunes seront vraiment inclus dans le projet : tranche d’âge avec lequel le projet travaillera ; la division par genre et l’origine ethnique, le cas échéant; l´état civil et l´existence d’enfants; résidence indépendante ou avec la famille d´origine; niveau de scolarité ; participation économique; activités productives qu’ils effectuent, soit comme agriculteurs qui travaillent sur la ferme familiale, intégrés indépendamment au travail rémunéré, ou alors des combinaisons d’activités .

Formation des équipes techniques

Au stade de l’insertion et de la promotion du projet, il est nécessaire de former des équipes techniques en améliorant leurs connaissances sur des questions pertinentes pour les jeunes ruraux et leur donner des

outils concrets pour mettre en œuvre des actions avec les jeunes. Afin de travailler correctement avec les jeunes, les techniciens devront connaître leurs processus, moyens de subsistance et défis majeurs car ils sont confrontés à des problèmes différents que ceux des adultes. Cela signifie connaître la répartition du temps chez les jeunes, les projections à court terme, les connaissances, etc. , adaptant ainsi les stratégies de travail avec ce groupe de la meilleure façon possible. Pour cela, les projets doivent promouvoir des instances de formation des équipes techniques.

Cela ne signifie pas que le technicien doit maîtriser tous les sujets liés à la jeunesse parce que, comme il a été dit dans l’atelier, la jeunesse à des besoins de soutien généraux , tels que la santé sexuelle et reproductive, l’estime de soi, l’éducation formelle, l’éducation civique, le sport et la culture, les TICs, la formation technique et de production, entre autres. Toutefois, les équipes techniques doivent répondre à ces exigences et chercher le soutien nécessaire pour combler les vides de contenus spécifiques qu´ils ne maîtrisent pas. À cet égard, il est important que le budget des projets permette la possibilité d’intégrer temporairement des spécialistes et consultants. Par exemple, pour identifier les stratégies vie des jeunes, il est possible que ce soit nécessaire de travailler avec des psychologues et de sociologues spécialisés dans les questions de jeunesse.

Dans NITLAPAN du Nicaragua, la formation de groupe sur les valeurs, les attitudes et l’éducation financière est combinée avec des réflexions sur l’échec de certaines affaires de famille. Ceci est combiné à sa fois avec des thèmes personnalisés liés au développement personnel, technique, de conseil administratif et la gestion d’entreprises. Pour plus d’informations contacter Marcelo Rodríguez : [email protected]

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Participation des jeunes dans la gestion du projet

La pertinence d’établir des mécanismes et des formes de participation des jeunes dans la conception du projet a déjà été mentionnée. Même pendant l’Atelier les équipes techniques ont mis en évidence l’utilité de la création d’un manuel opérationnel qui réunisse les mécanismes de participatifs pour l´accès et les bénéfices des services. Cependant, les jeunes ont exprimé leur intérêt de participer à la mise en œuvre du projet. Pour cela, il est possible de continuer à travailler avec le groupe de jeunes qui a participé dans le diagnostic afin d´établir un dialogue permanent. Certains des cas de participation pertinente pour les jeunes sont l´implication dans la prise de décision, décider sur les domaines de la formation, participer à la sélection et l’évaluation de l’équipe technique qui offre une formation, et participer activement à l’évaluation du projet. Certaines équipes techniques ont évoqué la possibilité de former des jeunes en tant que promoteurs de projets .

L’Association pour la Diversification et le Développement Agricole Communautaire (ADDAC) au Nicaragua a fait huit assemblées territoriales de jeunes exclusives sous son programme des jeunes entrepreneurs. Dans les assemblées sont définis les domaines de formation sur la base des demandes et besoins, en plus de jouer un rôle actif dans la caractérisation de la jeunesse du territoire d´intervention du programme. Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Julio César Gómez , directeur de ADDAC : [email protected]

Plaidoyer et alliances avec institutions publiques et privées

Pour fournir un soutien aux jeunes dans leurs différents besoins, il existe une gamme d’activités qui ne devraient pas être développés directement par les projets pour qu´ils puissent se concentrer sur les activités qui sont plus spécifique à leur travail. Ceci ouvre un large espace de collaboration avec les institutions publiques et privées.

Dans de nombreux pays, il existe des organismes publics (Ministères, Instituts de jeunesse, etc. ) qui sont responsables pour les thèmes de ce secteur. Les Projets du FIDA peuvent influer sur l’ordre du jour et le financement de ces instances pour que figurent les besoins et les contributions nécessaires pour la jeunesse rurale telles que celles relatives à l’éducation, la formation, la santé, les sports, la culture, entre autres .

Le secteur privé peut jouer un rôle important dans l’emploi des jeunes. Certaines entreprises privées ont besoin de rajeunir l’âge moyen de ses fournisseurs rurales pour faciliter le changement technologique. Pendant l’Atelier, l’importance des partenariats publics - privés (PPP) a été mentionnée pour la mise en œuvre de l’approche de la chaîne de valeur dans le territoire et fournir des ressources pour les initiatives de développement durable des jeunes.

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L´Alliance Publique-Privée située dans la ceinture du café de la Colombie, créé par le Comité de producteurs de café de Caldas et de Risaralda, les gouvernorats de Caldas et de Risaralda et de l’entreprise de production d’électricité CHEC. L’alliance est basée sur l’éducation et la compétitivité. Elle cherche à favoriser l’augmentation des années de scolarisation des jeunes de la région puisque seulement 15% des jeunes atteint l’enseignement supérieur. Un système d’éducation qui leur permet d’étudier dans leur propre région est donc utilisé, nommé « l’université dans la campagne ». Pour plus d’informations, veuillez contacter Claudia Osorio, vice-gérante commerciale de l´entreprise CHEC : [email protected]

Aussi, à la fois les techniciens et les jeunes ont souligné l’importance de la recherche de partenariats stratégiques pour mettre en œuvre l’inclusion sociale des jeunes ruraux. Les équipes techniques reconnaissent la complexité du travail sur la question de la jeunesse pour les besoins variés de formation et de soutien, et elles ont identifié le rôle que peuvent avoir des centres de formation pour fournir certains de ces services .

Les jeunes et les techniciens ont mis en évidence le rôle des partenariats en vue de parvenir à la sensibilisation et au plaidoyer à l’égard de cette question. Les projets peuvent jouer un rôle dans le positionnement du thème de la jeunesse dans l’ agenda public du pays .

Les activités et les exigences qui peuvent être traitées comme “externalisés” (par le biais d’alliances stratégiques ) pour les projets énumérés sont les suivants:

1. Formation pour la vie. En général, les jeunes sont encore dans un processus de formation en tant que personne, dans lequel il est nécessaire encore de renforcer certains aspects tels que l’estime de soi, la résolution de conflits, le leadership, etc. De nombreux programmes ont commencé à travailler sur la construction du projet de vie sur lequel

s´adaptent par la suite des plans d’affaires. Ceci à donné de bons résultats chez les jeunes qui commencent à intégrer l’esprit d’entreprise dans le cadre de leur avenir. Autres aspects pertinents pour la formation humaine des jeunes incluent les sujets portant sur les relations entre les genres et les inégalités intergénérationnelles, le leadership, des partenariats ou des coopératives, l’éducation financière, les droits de l´homme, les droits civils, et pourraient également faire partie des programmes de développement du capital humain.

Ces contenus peuvent être livrés par des instituts de jeunesse, d’autres organismes gouvernementaux, des ONG ou des organisations politiques ou sociales qui sont impliqués dans ces questions.

2. Bourses d’enseignement. Les projets FIDA peuvent conclure des accords avec les gouvernements pour cofinancer des bourses éducatives visant la jeunesse rurale .

Au Salvador, le projet PRODEMORO a lancé un programme de bourses pour les jeunes des zones rurales afin de les favoriser avec des études techniques de trois ans, pour améliorer l’offre de jeunes professionnels sur le territoire. Pour plus d’informations contacter Frank Escobar , directeur du projet: [email protected]

3. La formation technique: les programmes de formation technique peuvent servir à un certain nombre de jeunes ruraux à l’échelle nationale. Les projets FIDA pourraient avoir une incidence sur ces programmes pour qu´ils développent un curriculum pertinent, de sorte qu´il serve à éduquer les jeunes dans les compétences pertinentes pour le marché du travail formel, et qu´il certifie des connaissances de la jeunesse rurale, qui constitue un actif utilisable et vendable.

4. Soutien pour la formation en compétences entrepreneuriales. Les groupes de jeunes, les organisations et les nouvelles entreprises requièrent le renforcement des capacités pour gérer une organisation et pour cela, ils ont besoin d’outils spécifiques pour la gestion d’entreprises

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(comptabilité financière et commerciale). Dans ce processus, les projets du FIDA peuvent recruter des cours pour améliorer leurs compétences en gestion .

5. Inclusion citoyenne. Il est important que les jeunes soient des citoyens avec tout ce que cela implique des droits et des devoirs, pour lequel l´obtention d´une carte d’identité devrait être encouragée, ce qui leur donnerait aussi accès aux avantages de divers programmes gouvernementaux, et leur donnerait la capacité de conclure des contrats à titre individuel et/ou associatif.

6. Inclusion digitale. Alors que les jeunes ruraux ont aujourd’hui une meilleure connaissance et accès que leurs parents aux médias numériques, et donc à un monde d’information mise à jour, il y a encore l’ analphabétisme numérique et de grandes lacunes en matière de connectivité dans les zones rurales. Les projets du FIDA devraient rechercher des alliances avec des entreprises de télécommunications pour améliorer la couverture numérique dans les zones rurales, offrant des produits et des services appropriés et accessibles, et permettant de former les jeunes à l’utilisation efficace et responsable des médias numériques .

7. Inclusion fiscale. Souvent les jeunes entreprises opèrent en dehors du système fiscal. Les projets du FIDA peuvent collaborer avec les institutions budgétaires nationales pour faciliter les principes fiscaux de sorte que les jeunes entrepreneurs voient leur entrée sur le marché et l’économie formelle plus attirante. Pour cette négociation politique, les projets du FIDA peuvent être associées à Chambres de commerce et à tout autres promoteurs du secteur privé qui se trouvent dans la zone d´intervention des projets.

3.1.4 Suivi et évaluation

Il est important que les projets incluent la jeunesse rurale dans le suivi et l’évaluation car elle joue un rôle de soutien clé pour surveiller le succès des efforts et activités qui leurs sont adressés. Identifier les indicateurs dans la conception du projet, en partant du cadre logique, est essentiel afin de mesurer les

progrès dans l’inclusion des jeunes. Au cours de l’Atelier l’importance d’inclure des indicateurs qualitatifs mesurant les processus d’intervention destinés aux jeunes et non pas seulement des indicateurs quantitatifs, a été fortement soulignée.

Les projets doivent inclure des indicateurs qui puissent capter les progrès réalisés (résultats, effets et impacts) sur l’inclusion de la jeunesse rurale. Une première étape consiste à séparer les informations des utilisateurs par genre et âge. Il est particulièrement utile lors de la mise en œuvre d´intégrer les jeunes dans les mécanismes d’évaluation participative des initiatives soutenues, avec un accent sur l´apprentissage continue qui alimente de retour les stratégies proposées. Une proposition à cet égard est que les groupes de jeunes aient des représentants qui puissent surveiller et évaluer les activités du projet .

La composante de suivi et l’évaluation participative (SEP) collectera les données relatives aux personnes, triées par genre, âge, origine ethnique et le statut socio-économique. Le montant et la part du financement (POA) pour la participation des femmes et des jeunes dans les entreprises financées par le Programme (Projet Bien Vivre, Equateur ) seront rapportés.

3.1.5 Gestion des connaissances

Documentation de bonnes pratiques et échange de connaissances . Il est très important que les projets mettent en œuvre des activités liées à la gestion des connaissances telles que la documentation d’expériences et le partage de connaissances afin de diffuser les bonnes pratiques et échelonner les expériences de travail avec les jeunes.

Dans les projets, la documentation d’expériences est un outil pour l’apprentissage et l’amélioration des services de soutien pour les jeunes. Les équipes techniques prévoient d’effectuer un travail d’identification des jeunes talents afin de rendre visibles et diffuser leurs expériences de leur propre voix , leur permettant de documenter leurs expériences par eux-mêmes.

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Dans un autre aspect, les jeunes participants à l’Atelier sont favorables à la création d´espaces pour l’échange et l’apprentissage collectif en tant que méthodologie pour le renforcement des capacités et la diffusion de bonnes pratiques et l’innovation, tant chez les jeunes hommes et femmes, que chez les équipes techniques et les autres acteurs stratégiques. Dans ces espaces sont mentionnées les propositions de stages, les Routes d´Apprentissage, la formation des centres locaux d’apprentissage, et des ateliers d´échanges d’expériences, entre autres cas possibles.

3.2 ORIENTATIONS DANS DES THÉMATIQUES SPÉCIFIQUES

3.2.1 Approche territoriale : le territoire comme facteur clé de l´intégration des jeunes

Les jeunes se développent dans des territoires spécifiques, qui ont une grande ingérence dans le plan d’intégration économique et sociale que les jeunes réussiront à atteindre. Pendant ce temps, les projets doivent prendre en compte les changements économiques, technologiques, sociaux et institutionnels qu´expérimente le monde rural dans les pays à des degrés divers d’intensité. Le développement capitaliste dans la campagne détermine que de nos jours il y ait des territoires économiquement dynamiques et non-dynamiques en fonction des connexions à différents marchés, internes ou externes . A ceci s´ajoute le niveau de développement institutionnel qui peut lui aussi avoir différents niveaux et détermine que la croissance économique entraîne l’inclusion sociale .

Un autre aspect de la question territoriale à prendre en compte lorsque l’on travaille avec les jeunes ruraux est qu’ils peuvent se déplacer entre les zones rurales et urbaines à la recherche de travail. Actuellement, le monde rural n´est plus un espace isolé du monde urbain. Aujourd’hui les deux secteurs sont mieux connectés et obéissent à une logique économique similaire, conditionnée par le fonctionnement des principaux marchés de ressources et de produits, ce qui rend les frontières réelles ou imaginaires entre les secteurs de plus en plus floues. Le capital, le travail

et la technologie se déplacent de manière flexible, entraînés par la rentabilité entre les activités et les territoires urbains et ceux qualifiés de ruraux, sans avoir une clarté sur les limites entre ces deux espaces, un phénomène accentué par de meilleures routes, des services et les technologies de communication.

Il est impossible de penser au monde rural comme le territoire exclusif de l’agriculture puisque la modernité a dynamisé un certain nombre d’ activités non agricoles qui se développent dans le milieu rural et qui sont en concurrence pour des ressources rares. Le plus classique sont les services requis par l’agriculture, mais aussi l’industrie minière, le tourisme , la construction , le commerce et les services de base. Tout d’abord, nous devons considérer que les jeunes ruraux ont des intérêts au-delà des tâches agricoles ce qui peut rendre difficile leur inscription à un projet. En plus, les jeunes ont montré un intérêt particulier pour ces activités, avant tout, parce qu’en se liant à celles-ci, ils peuvent avoir accès à de revenus plus élevés et, d’autre part, parce qu´il n´est pas nécessaire disposer de terres pour y participer.

En ce qui concerne cet aspect, à la fois les techniciens et les jeunes ont témoigné pendant l´Atelier que les projets ont une “vision étroite” pour répondre aux types d’ entreprises des jeunes. Il a été mentionné que les projets sont très fondées sur la production agricole et fournir une assistance technique. Ils ont noté la nécessité d’élargir la gamme de services au-delà de l’agriculture, en utilisant une approche territoriale ce pourquoi il est pertinent d’avoir des équipes multidisciplinaires.

3.2.2 Approche de stratégies de vie : trajectoires et stratégies de vie des jeunes

Les trajectoires de vie correspondent à une observation de la réalité, c´est-à-dire elles doivent rendre compte de ce qui se passe réellement avec la jeunesse en moyenne dans un territoire particulier. En outre, les stratégies de vie sont individuelles. Ce dernier concept est utilisé pour décrire comment le jeune rural, dans un contexte qui lui est entièrement adverse, organise ses capacités et ses possibilités d’atteindre une

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série d’objectifs explicites et implicites comme, par exemple, d’atteindre certains niveaux d’études, entrer sur le marché du travail, avoir un(e) partenaire, avoir des enfants, l’accès à la propriété, ou entreprendre un projet de migration .

Considérant l’influence du territoire et de l’information découlant du diagnostic, les projets doivent ajouter des antécédents qui permettent de caractériser de façon grossière les types de trajectoires les plus fréquents des jeunes vivant dans leur zone d´intervention. La migration et ses modalités seront un facteur très incident au moment d´engager le projet avec les jeunes puisque si la règle est que les jeunes migrent, la viabilité du projet sera remise en question. Pour faire une typologie des trajectoires il est possible de demander des informations aux personnes qui ont ou qui ont eu des liens avec les jeunes tels que les enseignants, les dirigeants adultes du secteur d´activité dans lequel travaillent les jeunes, et les fonctionnaires des gouvernements locaux .

Le Programme de Jeunesse Rural Entrepreneuse fait la promotion de l´approche basé sur les stratégies de vie des jeunes en tant qu´élément permettant identifier les moyens de subsistance dont les jeunes disposent et le soutien dont ils ont besoin. L’étude de cet aspect peut être fait par les entités du groupe tels que les groupes de discussion. Il est possible de déterminer des typologies de stratégies de vie ce qui, en lien avec le reste de l´information, permet de segmenter et cibler les jeunes et centrer le soutien dont ils ont besoin pour améliorer leur inclusion.

3.2.3 Accès des jeunes aux ressources de production

L’un des obstacles les plus courants de la jeunesse rurale dans la région est le manque d’accès aux ressources productives telles que la terre et le capital financier. Cette situation complique encore plus le soutien à des entreprises productives compétitives dans les zones rurales qui sont encore essentiellement agricoles.

Accès à la terre propre ou en location

Un meilleur accès à la terre par les jeunes ruraux peut leur permettre de rester dans leur propre territoire et stimuler la création d´entreprises agricoles propres, comme un moyen pour parvenir à l’autonomie économique. De même, il permettra une insertion dans les systèmes où ils est encore nécessaires d´avoir des terres en garantie de financement ou comme une condition pour être membre d’une organisation .

Dans ce domaine les projets FIDA pourraient développer un excellent travail en promouvant la conception et la mise en œuvre de politiques et programmes publics qui facilitent l’accès à la terre, sous la forme d’usufruit ou de transfert aux jeunes ruraux.

Au Nicaragua, la Société des Petits Producteurs Exportateurs de Café de Qualité (SOPPEXCCA) a mis en place depuis 2004 un fonds de terres au profit principalement des femmes et des jeunes. À l’heure actuelle, 66 crédits pour l’achat de parcelles ont déjà été reçus. Il a bénéficié 27 femmes et 16 jeunes. Pour plus d’informations contacter Jairo Rivera : [email protected]

Inclusion financière

Pour les jeunes entrepreneurs avoir un compte bancaire formel est une condition préalable pour gérer des affaires. En partenariat avec les institutions financières publiques et privées, les projets FIDA peuvent plaider pour que tous les jeunes partenaires du projet puissent avoir un compte bancaire et l’accès aux services financiers, ce qui serait certainement très positif mais qui demanderait des programmes d’éducation financière. Ceci doit être négocié avec les banques privées afin qu’elles puissent créer et offrir des produits et services destinés spécifiquement aux jeunes ruraux (y compris, la banque portable) et que les produits financiers soient accompagnés par des paquets d’assurance (santé, vie, éducation, risque de perte de biens) aptes pour les jeunes.

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En Colombie, le projet Opportunités Rurales a intégré des encouragements pour que les jeunes accèdent aux entités bancaires en ouvrant des comptes d’épargne. Le mécanisme d´encouragement est un montant d’argent fourni par le projet qui est proportionnel à l´épargne mobilisée par le jeune homme ou femme, dont le but est, en dehors de l’épargne, de renforcer les capacités et une culture favorable à l’épargne entre les jeunes. Pour plus d’informations, contacter Andres Silva: [email protected]

En Amérique centrale , la stratégie d’inclusion financière a été réalisée grâce à des liens avec les Banques Rurales qui ont une présence significative dans les territoires et qui ont une participation significative des femmes et des jeunes. Les projets Emprendesur et les Horizons d´Honduras ont utilisé cette stratégie pour que les jeunes accèdent aux services financiers. Pour plus d’ informations sur le Projet Emprendresur, contacter Marlon Pineda : [email protected]

Financement des entreprises des jeunes

Sur le financement pour les entreprises, les difficultés des jeunes pour accéder au crédit dans le système financier formel sont reconnues, de sorte que des concours ou d’autres mécanismes pour allouer des ressources sont favorisés. Beaucoup de projets cofinancés par le FIDA optent pour financer des entreprises basées sur l´associativité. Il existe une demande pour que ces règles soient détendues et permettent d’allouer des ressources à des petites organisations et organisations non-formelles.

En outre , les équipes techniques ont mis en évidence l’importance de que les ressources soient affectées en fonction de la complexité et besoins des affaires, et non sur un plafond financier. Voici quelques mécanismes de financement pour l´entrepreneuriat des jeunes ruraux :

Capital semence : Le manque de capital semence et d’autres mécanismes de pépinières d’entreprises empêche l’entreprenariat des jeunes et ralentit le processus d’émancipation économique. Certains projets FIDA comprennent des mécanismes qui fournissent ce type de capital pour les plans d’affaires les plus prometteurs et, à leur tour, incluent de l´assistance technique pour accompagner son investissement. Les Projets Sierra Sur II et Sierra Norte au Pérou, grâce à un accord avec PROCASUR, ont pu financer 28 plans d’affaires sélectionnés par les Comités Locaux d´Affectation de Ressources (CLAR). Les associations de jeunes qui ont bénéficié de ce capital ont reçu des ressources et de l´assistance technique pour leur entreprise.

Le Projet Sierra Sur du Pérou, à travers un accord avec PROCASUR, a financé 14 plans d’affaires qui ont été choisis par des Comités Locaux d´Affectation de Ressources (CLAR). Les associations de jeunes sélectionnées ont reçu des ressources et de l´assistance technique pour leurs entreprises. Pour plus d’informations contacter José Sialer : [email protected]

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Le capital-risque. Les jeunes ruraux qui ont des entreprises avec une certaine trajectoire ont besoin de partenaires efficaces avec qui partager les risques de leurs initiatives. Les projets FIDA peuvent former des plates-formes et agir comme des ponts pour relier les jeunes ruraux avec des investisseurs nationaux et internationaux, intéressés d´assumer l´insécurité des initiatives et, dans certains cas, jouer le rôle de mentors ou d´enseignants.

Les contributions de contrepartie. Les fonds de contrepartie sont souvent nécessaires comme moyen de financement de plans d’affaires, mais ils peuvent être une limitation pour les organisations de jeunes qui n´ont pas de liquidité financière. Dans ces cas, les projets peuvent opter pour des mécanismes de remplacement de la contrepartie, permettant aux jeunes de contribuer, par exemple, avec leur main-d’œuvre ou d’autres ressources qui sont à leur portée.

Le Fonds d’Apprentissage mis en œuvre par le Programme Jeunesse Rurale Entrepreneuse cherche à innover dans le financement des entreprises de la jeunesse rurale qui investissent selon un modèle de partage des risques. Des moyens financiers remboursables sont facilités dans des conditions adaptées aux caractéristiques des jeunes ruraux et de leurs initiatives économiques. Les engrais, les intrants, le travail, les outils, entre autres, peuvent être considérés comme des contreparties. Les fonds sont principalement destinés à l’acquisition d’actifs. Pour plus d’informations contacter [email protected]

Fonds autogérés par des associations de jeunes

Les participants ont suggéré d’augmenter l’autogestion dans l’administration des fonds pour financer les projets puisqu´ils connaissent les caractéristiques des jeunes sur le territoire et ont une approche plus sociale que commerciale .

Avec la résolution du problème des sources de financement, la proposition met l’accent sur générer des processus d’éducation financière et de

renforcement des capacités pour l’entrepreneuriat. En outre, les méthodes d’éducation financière permettent d’acquérir des compétences pour développer des fonds autogérés et le parrainage d’organisations compte avec une expertise dans le sujet promus. Il est important que ce fonds ait des statuts clairs et respectés par les membres.

Le Programme Régional Jeunesse Rurale Entrepreneuse a capitalisé sur le Fonds de roulement pour les entreprises des jeunes géré par l’Association des Jeunes Entrepreneurs de La Dorada, Colombie (ASOJE). Entre ses caractéristiques, se trouve le taux d’intérêt de 1 %, la possibilité de donner une durée morte selon les caractéristiques des entreprises et définir ensemble le plan de paiement. Pour plus d’informations contacter [email protected]

3.2.4 Formation pour la vie : se former pour entreprendre et travailler

Comme déjà mentionné, il est important que les projets élargissent le spectre de l’offre de formations pour travailler avec les jeunes, y compris, en plus des questions de développement des affaires techniques et productives comme la comptabilité, le renforcement organisationnel, les plans d´affaires, entre autres.

En outre, et tenant compte du fait que les jeunes sont encore dans une période de croissance personnelle, il est nécessaire de renforcer certaines questions pertinentes qui contribuent à la formation intégrale des jeunes, telles que les relations entre les genres et les inégalités intergénérationnelles, le leadership, l´associativité ou le coopérativisme, l’éducation financière, les droits de l’homme et les droits des citoyens, entre autres. Une méthodologie qui a commencé à être mise en œuvre est le développement d´un projet de vie par les jeunes dans lequel ils travaillent autour de la conception d´une idée d’entreprise, puis travaillent spécifiquement pour que le plan d’affaires fonctionne. Cela permet aux jeunes de faire un choix personnel de s´ils veulent se former à l´entreprenariat ou pas.

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En outre, la réalisation d´ateliers sur la santé sexuelle et reproductive, le VIH-sida, l’alcool ou la drogue, est une activité qui devrait faire partie des accords qu´établissent les projets FIDA avec les organismes de santé concernés. À ces égards, les organisations non-gouvernementales et privées fonctionnent également.

Enfin, lors de l’Atelier, les techniciens et les jeunes ont souligné l’importance de l’échange d’expériences, la formation et l’apprentissage entre pairs par la pratique.

PROCASUR, à travers son programme Territoires d´Apprentissage, a favorisé le développement des compétences managériales des jeunes entrepreneurs. La pédagogie des Territoires d´Apprentissage suggère que les talents locaux qui ont contribué au développement de leur territoire, offrent une formation pratique et spécialisée en utilisant le contenu qui a été documenté et organisé pédagogique. Pour plus d’informations contacter Pablo Olmeño : [email protected]

Depuis 2010, PROCASUR a organisé plusieurs événements et Routes d´Apprentissage dans lesquels ont participé des jeunes d´Amérique latine et des Caraïbes. Depuis 2012, le Programme Régional Jeunesse Rurale Entrepreneuse a favorisé la création du Réseau Latino-américain de la Jeunesse Rurale ( https://www.facebook.com/juventud.rural). Pour plus d’informations, contactez [email protected]

3.2.5 Activités non-liées à l´agriculture

Un intérêt croissant pour participer à d´autres secteurs de l´économie est manifesté par les jeunes des régions rurales, ce qui leur permettrait de générer plus de revenus et réaliser leurs projets sans pour autant avoir une terre propre. Les projets FIDA peuvent faciliter l’insertion des jeunes dans ces espaces en finançant, par exemple, les entreprises touristiques, des activités expérimentales liées aux TICs ou des initiatives entrepreneuriales qui ajoutent de la valeur aux produits agricoles produits localement .

Gestion durable de l´environnement et des ressources naturelles en tant qu´activité économique

L’inclusion des jeunes aux processus communautaires de gestion du territoire et des ressources naturelles représente un axe stratégique pour les projets. Celle-ci peut être stimulée, par exemple, par des concours spéciaux pour financer les plans de gestion dans les zones désignées. La formation des jeunes dans les domaines de la gestion et la conservation des ressources naturelles, et la formation de comités de jeunes peuvent être de bons outils pour générer des compétences au sein des communautés et des organisations pour la veille environnementale, pour appuyer la détection et la résolution des problèmes de détérioration ou la destruction des ressources naturelles dans les zones d´intervention des projets. Les jeunes jouent également un rôle important dans la valorisation des actifs bioculturels en créant des entreprises liées à la conservation de l’environnement et à l’écotourisme.

À Jinotega, Nicaragua, La Coopérative SOPPEXCCA favorise la relève intergénérationnelle de ses membres. Pour ce faire, les jeunes sont organisés dans le mouvement des jeunes écologistes dans lequel ils effectuent diverses activités au profit d’un environnement de production plus convivial et un développement plus durable, par exemple, sensibiliser les agriculteurs sur l’utilisation de produits agrochimiques, les gestion des déchets et la collecte des ordures dans les communautés. Pour plus d’informations contacter Jairo Rivera : [email protected]

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La Corporation pour le Suivi de la Biodiversité du Sud, Mashiramo, a été organisé comme un organisme bénévole pour la surveillance, la conservation, la planification environnementale, de sauvetage et la libération des espèces , avec une base de sept groupes communautaires organisés sous la direction de professionnels, techniciens et jeunes de l’arrondissement de Bruxelles, organisés dans le groupe de surveillance Piedemonte. Il a était possible de changer la culture de la chasse pour la culture de la conservation dans une zone d´amortissement de biodiversité et principalement agricole. Pour plus d’informations contacter Rosalino Ortiz : [email protected]

“Inclusion et stratégies de développement entrepreneurial des jeunes hommes et femmes ruraux”

1. Le manque de compréhension de leur environnement, les critiques et la ridiculisation par leur famille, amis et voisins, sont les premiers obstacles que les jeunes ont à surmonter quand ils commencent comme entrepreneurs. Nous recommandons de travailler avec un programme psycho-éducatif pour les jeunes et leurs familles , en mettant l’accent sur la motivation personnelle, l’estime de soi, l’égalité des sexes et les compétences de la vie.

2. Les principaux obstacles sont l’ administration de l´entreprise et les produits ou les services

marketing. Il est recommandé d’intégrer l’entreprise avec des chaînes de valeur existantes dans les territoires .

3. Promouvoir l’associativité des entrepreneurs par des réseaux, des chaînes de valeur ou des organisations, permet de gérer la concurrence, réduire les coûts, augmenter les profits et assurer une meilleure durabilité des entreprises.

4. Il est important que la famille et la communauté participent et soutiennent le processus de développement des entreprises depuis le début. Les familles peuvent faciliter l’accès à la terre, ce qui bénéficie au développement des entreprises agricoles .

5. Les exigences pour l´accès des jeunes au soutiens ou ressources souvent ne tiennent pas en comte leurs capacités, mais leurs titres de compétences ou le mérite dans l’éducation formelle. Pour les jeunes indigènes, il est nécessaire de développer la communication dans la langue maternelle.

6. Les entreprises des jeunes doivent pouvoir compter sur le soutien technique et des ressources à des moments critiques de leur existence. Le caractère informel des entreprises est un obstacle à l’accès aux ressources ou aux soutiens formels.

7. Lors de la conception des programmes visant à soutenir les jeunes les différentes activités qu´ils exercent doivent être conciliées.

8. Les jeunes ont besoin de ressources financières pour le développement de leurs entreprises , agricoles et non-agricoles .

9. La création d’entreprises des jeunes et l’intégration des jeunes dans les organisations d´adultes, aidant à empêcher la migration des jeunes.

Source: Rapport Atelier San Salvador, El Salvador, novembre, 2013.

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3.2.6 Soutien à l´organisation productive et sociale des jeunes

Soutien aux réseaux des jeunes ruraux. Les jeunes ruraux croient qu´il s´agit d´un point clé leur permettant d’exercer avec plus de force leur voix publique et faciliter leur impact sur les politiques qui affectent leur développement. En outre, les réseaux servent comme un espace de visibilité de leurs entreprises. En plus, dans l’Atelier, les techniciens des projets ont souligné l’importance des réseaux des jeunes pour un dialogue direct avec eux et pouvoir établir des espaces de participation et de collaboration .

Soutien à la formalisation des associations. Pendant la phase de conception d’un projet, il est important de connaître les formes d’association préférées par les jeunes et les moyens possibles pour les soutenir à partir d´un projet FIDA. Lorsque la formalisation des organisations est indispensable pour accéder aux ressources externes, les projets FIDA peuvent fournir des conseils juridiques et un soutien financier pour la réalisation de procédures de légalisation.

Soutien à la formalisation des entreprises. Le processus de formalisation des entreprises requière de l´accompagnement et il est conseillé de le faire non pas lorsqu´il s´agit d´une exigence pour obtenir du cofinancement, mais une fois que les conditions de production, techniques, sanitaires et administratives soient respectées. Autrement dit, que l´entreprise existe réellement et qu´elle ne soit pas uniquement une idée d’entreprise lorsqu´elle se constitue légalement. Une autre recommandation concerne la nécessité de former les jeunes ruraux sur les droits et devoirs qui viennent avec la formalisation d´un point de vue taxable particulièrement, d’autant plus que de nombreuses nouvelles entreprises n´on pas cette information depuis le début et se trouvent face à des inconvénients tels que défaut de paiement ou l’impôt.

Contributions de contreparties. Les fonds de contrepartie sont souvent nécessaires comme moyen de financement des plans d’affaires, mais peuvent entraver les organisations de jeunes qui n´ont pas la liquidité financière. Dans ces cas, les projets FIDA peuvent opter pour des mécanismes de contrepartie plus souples.

À leur tour, les jeunes se rendent compte des difficultés et exigences telles que le nombre minimum de partenaires et le montant nécessaire pour la contrepartie, et qui surgissent lors de la légalisation des associations ou de leurs sociétés. Leur demande n´est pas d’éliminer l’examen mais plutôt d’évaluer d’autres ressources qui soient plus accessibles pour eux telles que leur main d´œuvre, des fournitures et de l’infrastructure .

“Participation et plaidoyer des jeunes hommes et femmes ruraux”

1. Chercher à légitimer et donner une représentation aux organisations de jeunesse. Sinon , ce problème peut faire surface à l’avenir, ce qui affectera la durabilité des organisations de jeunes et l’impact de la participation sociale de ce groupe d’âge .

2. La représentation des sociétés civiles est complexe, diverse et hétérogène, donc il est nécessaire de générer des réponses particulières pour des contextes particuliers. Les jeunes veulent influencer des espaces de prise de décision et prendre leur place en tant que représentants de leurs demandes .

3. Mise en évidence de l’importance de participer à la formulation des politiques et des projets publics, incorporant les acteurs et intervenants clés / bénéficiaires / jeunes dans ces processus.

4. Pour construire des espaces d´articulation de la jeunesse il est nécessaire de générer des approches méthodologiques et conceptuels propre ou adaptés aux jeunes, tout en maintenant un dialogue constant avec les parents et les leaders des organisations adultes. Ceci à bénéficié aux jeunes femmes leur permettant une plus grande participation et en leur ouvrant des espaces de loisirs et de développement des jeunes loin de la violence ou de gangs .

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5. Pour que les organisations de jeunes puissent obtenir l’appui institutionnel il est nécessaire de développer des propositions claires et concrètes pour participer dans le dialogue avec d´autres acteurs; plaider pour le développement de processus participatifs et construit par et pour les jeunes ; la mise en réseau ; créer des occasions d’échange et de partage d’expériences à travers les médias ; créer des comités de travail comme une stratégie de participation et d´empowerment, entre autres .

Source: Rapport Atelier de San Salvador, El Salvador, novembre, 2013

4. REFLEXIONS FINALES

Un premier résultat encourageant est que, aujourd’hui , la question de la jeunesse rurale est devenue plus importante à la fois sur l´ordre du jour du FIDA et celui d’autres agences de développement. Il est également à l’ordre du jour des pays ce qui est une grande réussite par rapport à la situation observée jusqu’à il y a quelques années .

Ce document a indiqué différentes raisons pour l’intérêt croissant pour ce groupe : les conditions de vulnérabilité des jeunes ruraux face aux urbains; la rareté des terres qui les empêche de suivre les traces de leurs prédécesseurs et devenir producteurs; la migration massive des campagnes vers les villes et vers l’extérieur; les liens entre les jeunes et des activités illégales, et, comme résultat de tout cela, le constat que la campagne vieilli. Ceci entraîne dans certains pays des limitations de main d´œuvre pour la production technicisée ce qui à son tour affecte l’offre intérieure de produits agricoles et les exportations.

Compte tenu de cette situation , il existe un consensus croissant sur la nécessité d’intégrer les jeunes aux projets FIDA en se concentrant sur les aspects économiques et sociaux, avec deux objectifs principaux : soutenir de meilleurs revenus pour les jeunes et leurs familles, ce qui permettra les retenir dans les zones rurales ou semi-rurales; et que ces jeunes sont les moteurs du changement dans les institutions et l’économie des territoires où ils opèrent.

Malgré ce consensus , il n´existe pas encore une stratégie d’intégration de la jeunesse dans des projets de développement ni au FIDA, ni dans les pays, ni dans d’autres organismes. Dans de nombreux cas, il existe des activités partiellement orientées vers eux, mais pas une approche globale de la jeunesse qui soutiennent vraiment leurs stratégies de vie et leur permette de devenir un moteur de développement pour leurs territoires. Par conséquent, ce document vise à soutenir les efforts d’inclusion avec des orientations générales et thématiques et des exemples spécifiques.

L’expérience du Programme Régional Jeunesse Rurale Entrepreneuse a été précieuse car il a permis de détecter la situation des jeunes et de documenter leurs demandes les plus urgentes. Les jeunes ont besoin de ressources productives, de la formation et de soutien des agences de développement et des gouvernements locaux, qu’il s´agisse de créer des entreprises ou pour intégrer le monde du travail dans des meilleurs conditions que les conditions actuelles. Une demande très claire est le besoin de formations en ce qui concerne la possibilité de structurer un

Guide d’Apprentissage

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IFAD - Carla Francescutti

doCument teChnique

plan d’affaires et de le mettre en œuvre, une activité qui demande des compétences de technologie et administration. À ces demandes spécifiques s´ajoute la façon d´accéder à une formation personnelle plus complète et intégrale.

Les équipes techniques montrent quelques difficultés pour inclure les jeunes dans les projets. Ce problème se présente depuis la formulation, étant donné que certains projets ne prennent pas en compte les jeunes dans leur conception, ce qui limite les possibilités de l´équipe technique en cour d’exécution du projet. Par conséquent, on a fortement insisté sur la nécessité d’avoir des objectifs et des budgets clairs pour générer des stratégies à l’égard des jeunes. D´autres difficultés mentionnées est le manque de formation et d´équipes techniques multidisciplinaires, en plus du fait qu´il n´y a pas d´unités spécifiques pour servir les jeunes.

Les jeunes identifient certaines rigidités dans la réglementation des projets. Par exemple, ils suggèrent la nécessité d’ assouplir certaines règles sur les exigences d’accès tels que le nombre minimum de partenaires. La flexibilité de ces règles permettrait que plus de jeunes réussissent à établir de plus petites entreprises qui seraient plus faciles à gérer. Une autre aspiration est de garantir une certaine autonomie dans la constitution et la gestion de fonds pour leur entreprise .

Un aspect intéressant est que le jeune, malgré la recherche d’autonomie, maintient un degré de dépendance à l’égard de sa famille biologique et sa collectivité. Le soutien qu’ils peuvent obtenir de leurs parents et leurs familles, ou des leaders communautaires, peut être cruciale pour le succès de leur stratégie de vie et pour les retenir dans la campagne. Ceci souligne la nécessité pour les projets de contribuer à engager l´environnement des jeunes pour que leurs initiatives puissent entreprendre.

L´expérience de FUndeSYrAM

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Développement de l´entrepreneuriat jeune rural: L´expérience de FUNDESYRAM

EL SALVADOR

I. DANS QUEL CONTEXTE SE DÉVELOPPE L´EXPÉRIENCE?

El Salvador a une population de 6.249 262 personnes dont 62,6 % vivent dans les zones urbaines et 37,4 % dans les zones rurales. Plus de la moitié de la population a moins de 30 ans (63,7 %) et une grande partie vit dans la pauvreté, l’inégalité et la violence sociale. 35% des ménages ayant des enfants, adolescents ou jeunes sont monoparentaux et parmi ceux-ci 77 % sont dirigés par des femmes. Les salaires des femmes sont 15% inférieurs par rapport à ceux des hommes et, alors qu´elles représentent 52,8 % de la population totale, seulement 15% d’entre elles sont propriétaires foncières avec vocation agricole.

Selon le Fonds d’Investissement Social pour le Développement Local (FISDL) et la Faculté Latino-Américaine de Sciences Sociales (FLACSO) – Programme El Salvador, les jeunes hommes et femmes âgés de 15 à 24 ans sont particulièrement touchés par la pauvreté et constituent les deux tiers de la population totale et un quart de la population économiquement active (PEA). En outre, 70 % de la population rurale âgée de plus de 15 ans n’a pas de revenus propres. La pénurie d’emplois de qualité et la créativité limitée dans l’offre de formation professionnelle et pour l´emploi sont quelques-uns des principaux facteurs qui

touchent particulièrement les jeunes ruraux. Alors que le taux national de couverture éducative est de plus de 90 % de la population en âge scolaire, dans les zones rurales le décrochage scolaire atteint 1 de chaque 2 jeunes et la moyenne d´études est que de 3,9 ans.

En général, la situation critique des jeunes est exacerbée par les effets de l’acculturation et la perte de l’identité qui en résulte, ce qui entraîne une baisse d’intérêt pour contribuer au développement de leurs communautés. La jeunesse est également affectée par les problématiques de sécurité publique en étant constamment associée ou harcelée par les gangs de jeunes ou les “maras”, expression ultime de déracinement social des jeunes; cela s´ajoute à l’émigration, les grossesses précoces et un faible estime de soi. Dans les départements de Ahuachapán et Sonsonate la situation n´est pas différente dans les zones d’intervention de FUNDESYRAM, notamment dans les municipalités qui font partie de l’intervention avec le programme de jeunes, Ahuachapan, Ahuachapan, Guaymango, Jujutla, San Pedro Puxtla et Tacuba, outre les municipalités de Santo Domingo de Guzman et Nahuizalco du département de Sonsonate.

Dans les zones rurales la situation des jeunes présente des inconvénients majeurs: la transition à l’âge adulte se produit prématurément à cause de la formation précoce des ménages; ils font face à la marginalisation

L´expérience de FUndeSYrAM

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par l’État en termes de couverture et de l´insatisfaction des besoins et des droits fondamentaux; en termes d’éducation, l’offre est limitée à l’éducation de base et dans quelques cas au lycée, et la raison de la non-fréquentation du système scolaire est essentiellement économique. En termes commerciaux, la seule option qu´ils ont sont les activités agricoles sous-payées (USD$ 57,50/mois pour les hommes et USD$ 30,00/mois pour les femmes); et en plus de tout ça, ils bénéficient d´une offre culturelle et d´espaces de loisirs très limitée (UCA / ACRA , 2009).

En outre, l’ouest du Salvador n´est pas exclu des effets causés par le changement climatique qui résulte, entre autres problèmes, dans des récoltes en baisse, la crise alimentaire et la malnutrition chronique, lesquelles provoquent l´insécurité alimentaire et nutritionnelle avec laquelle doit se battre un enfant sur cinq dans la région rurale de l’ouest du Salvador, d´après l’Institut de Nutrition de l’Amérique centrale et Panama, INCAP.

Les principaux problèmes auxquels sont confrontés les jeunes dans les municipalités d’intervention ont à voir avec le manque de travail ou de sources de revenus, le manque d’opportunités pour poursuivre des études, l’augmentation de l’abus de drogues, l’absentéisme scolaire, la délinquance, l´émigration, le manque d’espaces de loisirs et le manque d’espaces de participation pour exprimer leurs points de vue.

FUNDESYRAM travaille dans l’ouest de El Salvador depuis 1999 dans le but d´ «être une institution qui facilite la participation citoyenne organisée pour l’innovation et la transformation du territoire, dans laquelle les acteurs locaux et les administrations municipales mènent dans leurs propres territoires le processus de réduction de la pauvreté en mettant l’accent sur les systèmes de production pour la souveraineté et la sécurité alimentaires, ainsi que les chaînes de valeur agro-alimentaires biologiques avec une responsabilité sociale et écologique qui leur permet de devenir les moteurs de la croissance et du développement humain durable avec l’égalité des genres, et en encourageant l’adaptation au changement climatique dans l’espace territorial dans lequel ils opèrent”.

Quand FUNDESYRAM a commencé son intervention dans la région occidentale, elle dépendait fortement de la culture du café et offrait des bénéfices aux producteurs et aux habitants de bas revenus. Le café a été une source importante de revenus et d’emplois mais les opportunités de travail rural ont été fortement réduites avec la baisse des prix à l’échelle mondiale, ce qui a engendré des conditions plus importantes de grande vulnérabilité sociale et économique et a aiguisé la pauvreté des familles. Dans ce contexte FUNDESYRAM a promu et continue de promouvoir un développement territorial rural et urbain avec le soutien des pays coopérants et solidaires.

Dans la région occidentale, et en particulier à Ahuachapán et Sonsonate, FUNDESYRAM a délimité son travail territorial dans trois microrégions: la microrégion Puxtla où les municipalités de San Pedro Puxtla, Santo Domingo de Guzmán et certains cantons Guaymango sont intégrés; la microrégion Centre-Sud, qui intègre les cantons de Guaymango, Jujutla, Apaneca et Ataco; et la microrégion Tacuba qui intègre la municipalité de Tacuba

II. COMMENT NAÎT L´EXPÉRIENCE DE FUNDESYRAM

La Fondation pour le Développement Socio-Économique et la Restauration de l’Environnement – FUNDESYRAM, a été constituée le 23 Janvier 1992 par quinze diplômés universitaires dont la plupart avant fait des études de sciences agricoles. Il s´agit d´une organisation de Droit privé, non-partisane, sans but lucratif et établie pour contribuer à améliorer le niveau de vie de la population rurale et urbaine de manière intégrale, principalement dans les secteurs sociale et économiquement marginalisées, ainsi que la protection de l’environnement. Afin de parvenir à ses fins, la Fondation met en place des projets agricoles, sociaux, économiques, éducatifs et environnementaux, le tout en mettant l’accent sur l’égalité des genres.

Depuis le début FUNDESYRAM commença a travailler autour de trois axes stratégiques liés au développement des territoires et à la croissance

L´expérience de FUndeSYrAM

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personnelle, à savoir (i) l’organisation et la participation citoyenne avec une approche d´égalité des genres, (ii) le développement économique local basé sur l’agriculture biologique et l’adaptation au changement climatique, et (iii) l´environnement. Au cours des six dernières années un nouvel axe orienté vers le développement de la femme et des jeunes a été développé.

L’approche de travail basée sur le développement territorial a évolué à partir de l’organisation et la sécurité alimentaire en 1999, vers les communautés écologiques et les réseaux régionaux en 2014. Le processus institutionnel dans les microrégions et les communautés est résumé dans le Tableau 1 dans lequel sont identifiées cinq périodes d’une moyenne de trois ans chacune, et neuf domaines d’intérêts : organisation, leadership des producteurs, femmes adultes, jeunes des deux sexes, société-culture, production et productivité, vente, services financiers et environnement.

Tableau 1. Développement de l´approche de FUNDESYRAM dans les territoires

Emphase de FUNDESYRAM

Sécurité alimen-taire et organisa-tion, 1999 – 2003

Développement Économique et participation, 2004 – 2006

Agro écologie et entrepreneuriat 2007 – 2010

Introduction aux communautés écologiques et ré-seaux de services, 2011 -2013

Communautés écologiques et réseaux régio-naux 2014-20116

ORGANIZA-CIÓN

Renforcement de l´organisation communautaire existante.

Diversification de l´organisation communautaire.Création et légali-sation de nou-velles structures organisationnelles au niveau munici-pal, telles que les associations de producteurs.

Consolidation de l´organisation com-munautaire, muni-cipale et microré-gionale. Création d´associations de femmes et jeunes, et d´entreprises associatives dans la municipalité.

Soutien des orga-nisations dans le travail de plaidoyer et de développe-ment territorial. Inté-gration du concept de communautés écologiques visant à devenir une com-munauté éducative au niveau régional.

Consolidation de la notion de com-munautés écologi-ques, agriculture biologique, ré-seaux régionaux, en particulier ceux des femmes et des jeunes entrepreneurs, et coordination régio-nale de jeunes.

Incidence dans la gestion commu-nautaire intégrée.

Promouvoir la gestion commu-nautaire de façon intégrée.

Renforcer la ges-tion communautai-re et municipale de façon intégrée.

Accompagnement à la mise en œuvre directe de projets par les organisa-tions locales.

Accompagne-ment à la mise en œuvre directe de projets par les organisations locales et régio-nales.

LEADERSHIP DES PRODUC-TEURS FEM-MES ADULTES ET JEUNES DES DEUX SEXES

Formation de promoteurs, tech-niciens commu-nautaires généra-listes.

Consolidation du réseau de Techni-ciens Communau-taires.

Renforcer les te-chniciens hommes et femmes en agriculture biologi-que ainsi que leur implication dans le développement communautaire.

Techniciens communautaires, leaders hommes et femmes spécialisés dans des domaines thématiques et l´a-griculture biologi-que, qui travaillent en réseaux.

Leaders spé-cialisés dans l´entrepreneuriat, le développement local, le plaidoyer et l´agriculture biologique.

Insertion des fem-mes et jeunes des deux sexes dans les organisations locales.

Renforcement du leadership féminin et des jeunes en tant que leaders communautaires.

Développement des femmes et des jeunes en tant que leaders de l´entre-preneuriat.

Renforcement des femmes et des jeunes en tant que leaders en entrepre-neuriat.

Les femmes adul-tes et les jeunes des deux sexes deviennent faci-litateurs de leurs propres procès de développement et de respect de leurs droits.

L´expérience de FUndeSYrAM

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SOCIÉTÉ - CULTURE

Promouvoir l´é-galité de genre et l´inclusion sociale.

Intégration de la femme et des jeunes dans le leadership communautaire et poursuite de la promotion de l´égalité de genre et l´inclusion.

Empowerment des femmes et des je-unes en tant qu´ac-teurs clés pour l´égalité de genre et l´inclusion.

Accompagnement et soutien aux or-ganisations locales travaillant pour l´égalité de genre et l´inclusion.

Promotion de l´identité culturelle et communautaire. Alimentation saine avec des produits locaux et à forte valeur nutrition-nelle.

PRODUCTION ET PRODUCTI-VITÉ

Promouvoir la sécurité alimentai-re et la production agricole familiale.

Consolidation de la sécurité alimentaire et la diversification avec une gestion écologique.

Reconversion à l´agriculture bio-logique, familiale et commerciale ; et les techniciens communautaires selon les systèmes de production, entrepreneuriat

Spécialisation de la production biologi-que et agro écolo-gique souveraine et entrepreneuriale dans les territoires. Entrepreneuriat des jeunes.

Consolider la promotion de la souveraineté et la sécurité alimentai-re et économique, basée sur l´agri-culture biologique. Entrepreneuriat des jeunes con-solidé.

Promouvoir les unités agro-en-trepreneuriales avec un accent écologique et les technologies appropriées pour la production et le ménage.

Entreprises indivi-duelles et associa-tives de produc-tion, transformation et services avec un accent agro-écolo-gique, priorité pour les femmes et les jeunes.

Entrepreneurs, entreprises en ré-seaux et chaînes de valeur. Établir une économie solidaire intégrée avec une économie compé-titive.

Renforcer les pro-cessus pour une économie commu-nautaire solidaire dans des réseaux de valeur. Promou-voir l´agriculture saine et nutritive.

VENTE

Commercialisation associative des intrants et des produits.

Renforcement de la commercialisa-tion individuelle ou associative.

Consolidation de la commercialisation de la production individuelle ou associative.

Intégration des en-treprises dans des chaînes de valeur et des réseaux pour améliorer la com-mercialisation.

Promotion des marchés solidai-res, communautai-res et municipaux.

SERVICES FINANCIERS

Promouvoir le crédit en espèces en partageant les bénéfices.

Établissement de systèmes de crédit locaux.

Renforcement du crédit par le biais des associations et l´épargne automa-tique.

Consolider l´éparg-ne automatique communautaire et le suivi des systèmes de crédit.

Multiplication hori-zontale de l’éparg-ne automatique. Promotion de la bonne gestion familiale.

ENVIRONE-MENT

Sensibilisation à la conservation du sol et de l´eau.

Campagnes écologiques et technologies appropriées pour la production et le ménage.

Coordination avec les acteurs locaux pour des campag-nes environnemen-tales. Promouvoir les communautés écologiques et les services éco systémiques de l´agriculture biolo-gique.

Établissement et renforcement des communautés éco-logiques.Conservation et gestion des semences indigè-nes, atténuation du changement climatique.

Eau et assainis-sement commu-nautaire de base. Gestion agro écologique des sols. Renforcer l´appro-che des bassins versants.

L´expérience de FUndeSYrAM

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III. QUELLES SONT LES STRATÉGIES DE FUNDESYRAM POUR LE TRAVAIL AVEC LES JEUNES ?

Les principaux problèmes identifiés concernent les jeunes se rapportent à la marginalité dont ils font l’objet, le manque d´opportunités éducatives et de travail leur permettant d´acquérir des compétences et un emploi digne, ainsi que les faibles revenus. En ce sens, l’intervention de FUNDESYRAM est basée sur un modèle d’intégration de ce secteur dans les structures de développement local où l’esprit d’entreprise doit être considéré comme un outil concret pour la formation intégrale de la jeunesse et pour faciliter la génération de revenus nécessaires pour améliorer l´auto-développement des jeunes de manière intégrale. Ce modèle permettra d’assurer que les stratégies de réduction de la pauvreté et de développement durable sont transformées au profit de la qualité de vie des jeunes et de leurs familles.

Les bénéficiaires des actions dans l’intervention de la Fondation sont 300 jeunes hommes et femmes dans les départements de Ahuachapán et Sonsonate. Il s´agit de jeunes rurales d’origine paysanne, souvent d’origine indigène, qui travaillent dans les zones rurales et qui fréquentent des centres éducatifs puisqu´ils ont quitté l’école. Parmi eux il y a actuellement 257 jeunes entrepreneurs dont 48 % sont des femmes.

L’intervention auprès des jeunes entrepreneurs ruraux a commencé avec la mise en œuvre de deux projets financés par l’Union européenne entre 2009-2012, à savoir le projet « Participation citoyenne et accès à l’emploi des jeunes dans deux municipalités de Ahuachapán, El Salvador » demandé par l’ACRA, et le projet « Renforcement des capacités des organisations de jeunes dans la municipalité de Tacuba », demandé et dirigé par HORIZONT3000. Dans la période 2012-2015 le projet « Renforcement des réseaux régionaux d’initiatives entrepreneuriales et d’identité culturelle des jeunes dans la région ouest de El Salvador » est mis en œuvre avec HORIZONT3000 et DKA. Au cours de ce projet, FUNDESYRAM est davantage liée de manière

organisationnelle et entrepreneuriale à l´Association de Formation, réalise aussi des travaux de recherche liés au thème de la santé mentale, et tisse des liens avec la ACISAM pour le volet de communications et la culture .

Le programme d´entrepreneuriat :

Le modèle d’intervention est conçu pour permettre aux jeunes de développer des projets économiques durables, avec égalité des genres et respectueux de l’environnement, ce qui est de plus en plus nécessaire pour faire face au changement climatique. Ce modèle est essentiel pour l’inclusion, la création d’emplois et de revenus, et pour assurer la durabilité des petites entreprises. Pour atteindre cet objectif, une modalité qui implique l’intégration des jeunes au Réseau Régional des Jeunes Entrepreneurs – REMPRE est mise en place.

Les jeunes intéressés doivent présenter leur entreprise en fonction de leurs intérêts, leurs expériences et la connaissance du marché. Ils doivent aussi participer activement au développement de la communauté par le biais d´organisations de jeunes, sans pour autant négliger la croissance personnelle et les soins de leurs familles. La participation au réseau leur permettra de jouer un rôle actif dans le développement et la mise en œuvre de politiques publiques et/ou de stratégies régionales destinées à la jeunesse, ainsi que les programmes ou les projets dans lesquels elles s´inscrivent, ce qui devrait conduire à une amélioration de la situation actuelle de marginalisation et d´isolement des jeunes.

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Promotion et organisation

Organisation locale et territoriale

Organisation Communautaire

Organisation:

• Communautaire• Association de Producteurs• Association de Femmes• Association de Jeunes

FUN

DES

YRA

M

FournisseursGuildesLocales

FUNDESYRAM

Municipalité, Guildes Locales

FUNDESYRAM

InstitutionsGuildes

Régionales

Assistance technique spécialisée

Analyse des expériences précédentes

Assistance technique spécialisée

Critères de sélection

Programme de formation

Assistance technique spécialisée

Pourvoir des fournitures, matériaux et autres

Soutien avec contacts

Assistance technique et juridique

Diagnostic et plan stratégique communautaire

Étude de faisabilité technique et économique

Diffusion et validation de l´étude

Identification des entreprises

Sélection des entrepreneuses

Mise en œuvre des petites entreprises

Processus de production ou de services des petites entreprises

Promotion / Commercialisation des produits et services

PROGRAMME DE FORMATIONAssociativité, organisation entrepreneuriale, production et commercialisation, compétences pour la vie,

genre, gestion de crédit, etc.

Articulation au réseau régional, entrepreneurs et/ou aux chaînes

de valeur

Définition de soutiens

Identification des candidats

Intégration des entrepreneuses dans les comités

Services locaux de crédit et épargne

Soutien avec contacts

Association des entrepreneurs hommes et femmes

Le processus visant à soutenir les jeunes hommes et femmes entrepreneurs est basée sur le modèle d’intervention résumé dans la figure 1. Ce modèle met en évidence les synergies qui se produisent entre les institutions d’appui et l’organisation communautaire. De son côté, FUNDESYRAM et d´autres acteurs locaux et régionaux deviennent fournisseurs des ressources économiques, éducatives et d’autres instruments nécessaires tels que l’assistance technique spécialisée. Les organisations communautaires, elles soutiennent la promotion, la sélection des jeunes, l´obtention de contacts pour commercialiser ou gérer la création des entreprises, et la promotion de l´organisation associative en tant que stratégie permettant la compétitivité des entreprises des jeunes. Il est important de mentionner que l´étude de faisabilité technique et économique est effectuée d´une manière plus participative.

Figure 1. Processus pris en considération pour l´entrepreneuriat des jeunes

Le programme de formation vise à l’incubation et la maturation d´entreprises économiques durables, et comprend l’identification, la formulation et la planification de projets, la projection commercial et la diversification économique, l’égalité des genres et la protection de l’environnement et des mesures de conservation face au changement climatique. Le processus de formation est essentiel pour la formation

des jeunes en tant qu´entrepreneurs et a lieu avant, pendant et après la mise en œuvre des entreprises des jeunes. Cette activité couvre principalement des questions entrepreneuriales, comptables, du marché, des investissements efficaces, de l´épargne, de la gestion du crédit, de la culture de l’environnement et de l’éthique en tant qu´élément fondamental pour la récupération des valeurs.

L´expérience de FUndeSYrAM

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Ce plan de formation est mis en œuvre par FUNDESYRAM avec le soutien d´organisations étatiques telles que le Conseil National de Micro et Petites Entreprises (CONAMYPE), la Fondation AGAPE et l’Institut Salvadorien de Formation Professionnelle (INSAFORP). Il est développé à travers des ateliers participatifs, des échanges d’expériences, des conférences techniques, la démonstration des méthodes et des visites d’observation.

Les 300 jeunes bénéficiaires de FUNDESYRAM ont entamé un processus de formation dans cinq domaines afin de renforcer leurs compétences et capacités entrepreneuriales à travers la création de micro-entreprises productives, en assurant leur mise en place et fonctionnement. Dans les thèmes généraux de la formation dispensée, se trouvent :

1. Organisation associative: un conseil avec cinq membres a été formé; un comité de la production et un autre de la commercialisation, avec trois membres chacun. En outre, l’utilisation d’un fonds de crédit pour les jeunes a été réglementée.

2. Organisation de l’entreprise: eurent lieu des formations sur l’entrepreneuriat, point d´équilibre, plans d’affaires, études de marché et les contrôles administratifs d’une entreprise.1

3. Production: formations pratiques sur le type d´entrepreneuriat qui est en cours de développement.

4. Compétences pour la vie: formations autour de la communication, l’estime de soi, la gestion de la colère, les valeurs et la prise de décision.

5. Genre : égalité de genre.

L’esprit entrepreneur est encouragé chez les jeunes à travers des exercices pratiques de techniques de vente, présentation et valeur ajoutée des produits, ainsi que les chaînes de valeur, compte tenu de toutes les parties prenantes dans le processus (fournisseurs, clients et concurrents), afin d’établir la durabilité et la compétitivité des entreprises.1 Figure 1. Processus pris en considération pour l´entrepreneuriat des jeunes

Une normative a été établie afin de définir les mécanismes d’accès, le fonctionnement et le suivi des entreprises économiques. Ce processus compta avec la participation active du réseau d’entrepreneurs qui a été responsable de fournir les éléments nécessaires pour la norme concernant la coexistence harmonieuse des entreprises et leur interaction, soutenus techniquement par FUNDESYRAM.

Points clés de la normative:

1. Ils doivent montrer un réel intérêt dans la création d’une initiative économique afin d’obtenir des bénéfices propres, pour leurs familles et leur communauté. De même, ils doivent être motivés pour participer à la totalité du processus de formation et ensuite transférer les connaissances acquises à leurs pairs.

2. Les jeunes hommes et femmes devront faire partie du comité communautaire de la jeunesse (CCJ) ou de toutes autres organisations communautaires, s´engageant auprès de l’organisation à travailler pour son propre développement et celui de leur communauté.

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3. Les jeunes hommes et femmes devront constituer le Réseau Régional des Jeunes Entrepreneurs (REMPRE), s´engageant auprès de l’organisation à travailler pour promouvoir l’inclusion socio-économique durable, l’égalité des genres et la protection de l’environnement .

4. Les jeunes hommes et femmes devront avoir les compétences et/ou attitudes suivantes: responsabilité, vision claire de ce qu’ils veulent et où ils vont, proactifs, l’honnêteté, le désir de s´améliorer et être prêts à accepter des défis, en mesure de prendre des décisions, curieux et intéressés d´apprendre de nouvelles choses. Ces caractéristiques seront déterminées par le biais d’un questionnaire spécifique.

5. Les jeunes hommes et femmes devront pouvoir garantir leur responsabilité et avoir de bonnes relations personnelles avec leurs pairs et les adultes dans leur communauté, à travers un document écrit et signé par les représentants de l’Association de Développement Communautaire (ADESCO), du Comité de développement durable (CDS) ou de toute autre organisation communautaire.

6. Les parents devront fournir un soutien financier (partie du capital de travail) et moral au jeune,

ainsi que l’appui nécessaire pour que les initiatives soient mises en œuvre et les processus de production sont respectés.

7. Lors de la sélection des idées d’affaires, les connaissances et les expériences précédentes, les formations suivies et la connaissance du marché pour les produits ou les services à vendre, seront pris en compte. Toute initiative économique doit être créé à partir du marché potentiel à l’intérieur ou en dehors des communauté des jeunes.

8. Les jeunes hommes et femmes devront avoir suivi et approuvé les quatre premiers modules du programme de formation en Développement Entrepreneurial, fourni avant la mise en place des initiatives. Par la suite, ils devront aussi participer activement aux sessions de formation technico-productive coordonnées par FUNDESYRAM.

9. LE PLAN D’AFFAIRES résultera des formations reçues et sera décisif dans la mise en œuvre de l´initiative et le budget du capital d’investissement (capital semence). Si ce capital est approuvé, le projet ne financera que 80% du montant total requis pour établir l’initiative économique et il sera fourni sous forme de matériel et de fournitures, et non pas en espèces; l’autre 20 % sera la contribution du jeune et il devra constituer un apport en matériaux et main d´œuvre.

10. Avant la mise en œuvre des initiatives économiques, un accord est établi obligeant le retour du capital investissement total dans le cas où il n´y ait pas une bonne utilisation des matériaux et autres outils fournis par le projet. Cet engagement sera formalisé dans une lettre signée par le ou la jeune, un des parents (s´il s´agit d´un mineur) et le technicien du projet pour le compte de FUNDESYRAM.

11. Une fois approuvé l’investissement dans une entreprise, les fonds alloués pour sa mise en œuvre ne peuvent pas être utilisés pour la réparation ou location d’un logement, ni le paiement de dettes acquises par le jeune entrepreneur ou sa famille.

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12. 12. Seuls les investissements dans des entreprises individuelles seront possibles. Le jeune entrepreneur sera libre d´ajouter d´autres jeunes dans la gestion de son entreprise une fois que celle-ci sera établie mais le fonctionnement même de l´affaire sera toujours la responsabilité du jeune bénéficiaire .

13. Une fois que son initiative devienne une activité économique et qu´elle fournisse des bénéfices, le jeune homme ou la jeune femme devra rembourser vingt pour cent du capital semence. Celui-ci devra être rendu au Réseau Régional des Jeunes Entrepreneurs en un seul versement ou sous forme de versements mensuels, sans des frais supplémentaires. (Le remboursement devra avoir lieu une fois que le revenu net soit égal ou plus élevé USD$ 30 par mois).

14. Les jeunes hommes et femmes devront faire partie du programme de Crédit Jeunesse qui est soutenu financièrement par le versement de vingt pour cent du capital semence de chaque activité économique. Le programme sera géré par le Réseau Régional de Jeunes Entrepreneurs et il donnera l´opportunité d´accéder au capital de travail nécessaire pour renforcer les activités économiques ou développer de nouvelles entreprises collectives ou individuelles. Le technicien du projet suivra cette activité et encadrera les jeunes du Réseau pour une gestion efficace des fonds.

15. Les entreprises existant dans chaque communauté devront intégrer des groupes de solidarité et seront ensuite liées au niveau municipal et micro-régional, pour les cas qui le méritent. Le soutien sera principalement voué sur la promotion de leurs produits et services à travers la REMPRE .

Les critères suivants sont pris en compte en plus de la normative, pour la sélection des jeunes qui aspirent à mettre en œuvre leur entreprise:

1. Être jeune – entre 16 et 26 ans d´âge

2. Avoir un esprit entrepreneur

3. Bonne disponibilité pour être en formation et mettre en pratique de nouvelles connaissances

4. Prêt à contribuer avec des matériaux que le projet ne comprend pas

5. Avoir le soutien de sa famille

6. Bonne disponibilité pour travailler dans la production de manière organisée

7. Signer la lettre d´engagement

Le Programme Psycho-éducatifBien qu´une méthodologie participative et appropriée pour les jeunes entrepreneurs soit mise en œuvre, ceux-ci manifestent qu´il est très souvent difficile de surmonter les défis internes qui limitent leur propre développement, ce qui devient donc des obstacles à surmonter pour devenir des entrepreneurs accomplis. Ceci explique l´importance et le besoin de mettre en œuvre le Programme Psycho-éducatif destiné à la jeunesse entrepreneuse. Ce programme est basé sur l’adaptation socioculturelle ou la socialisation et l’enrichissement personnel et social. Le programme est orienté vers le travail de groupe pour permettre d´aborder certains des problèmes émotionnels ou relationnels que rencontrent les jeunes d’une manière plus directe. Le principe est basé sur l’interaction entre pairs à travers laquelle se manifestent et deviennent évidentes certaines des difficultés ainsi que les ressources ou les compétences dont dispose chacun. L’objectif du travail de groupe est de comprendre le monde social, familial et émotionnel du jeune, en l´aidant à s´adapter à des situations qui le confondent, et de mieux gérer et exprimer ses émotions de manière appropriée.

Le Programme Psycho-éducatif est défini autour des quatre étapes suivantes :

• Étape I: Comment surmonter les pensées qui limitent la participation dans un programme d´entrepreneuriat.

• Étape II: Comment faire face aux défis et surmonter les barrières pour l´établissement d´un entreprise.

• Étape III: Comment développer des capacités pour établir une entreprise.

• Étape IV: Comment devenir leader et de quoi avons-nous besoin pour construire un meilleur monde.

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En synthèse, la stratégie d´intervention de FUNDESYRAM:

• Tient compte des principes éducatifs afin d’établir un processus qui comprend les aspects partant de l´établissement de l´idée d´affaires au fonctionnement de l’entreprise; afin de fournir une opportunité pour que les jeunes puissent ouvrir leur propre espace dans leur espace personnel, familial et communautaire sans avoir à tendre vers la servilité ou des méthodes antisociales .

• Est très participative. Les jeunes et leurs communautés ont une intervention importante dès le début de l´approche et les organisations des jeunes et de soutien gagnent progressivement de l´ importance pour compléter le processus .

• Favorise l´agroécologie comme un mécanisme pour la préservation et l’amélioration de l’environnement, les marchés locaux et un processus d’amélioration continue, élements essentiels pour la formation des jeunes hommes et femmes.

• Reconnaît la valeur des savoirs des gens et l´articule avec des connaissances techniques, pour fondre le tout dans un seul ensemble de connaissances .

• Fait la promotion des valeurs de solidarité et d´éthique.

• Incorpore et intègre depuis le début tous les acteurs et parties prenantes afin d’explorer les synergies et l’effet de levier avec les organisations et les gouvernements locaux, la société civile et le gouvernement central .

• Favorise que ce soient les propres gens qui fassent l´administration de leur propre processus de développement et en auto-bénéficient.

• Favorise l´integration dans des réseaux commerciaux ou des chaînes de valeur.

• Fait la promotion des marchés communautaires solidaires afin de réduire les longs déplacements et bénéficier les populations en leur donnant accès à des produits bons et sains.

• Travaille et approfondit l’aspect psycho-éducatif pour surmonter les craintes, les critiques destructives des familles, voisins et amis, et pour améliorer l’estime de soi .

• Favorise un leadership inclusif et démocratique, avec égalité des genres.

Les réseaux de jeunes et leur articulation avec l´entrepreneuriat de la jeunesse rurale:

En 2007 FUNDESYRAM et ACISAM ont franchi une étape importante à travers la promotion de la politique de développement de la jeunesse sur le territoire. L’action contribue au renforcement des capacités de la jeunesse, de son organisation et son identité à travers d´initiatives économiques innovantes, la communication participative audiovisuelle et la recherche sur leur patrimoine artistique et culturel. Quatre réseaux régionaux qui intègrent ces initiatives et manifestations des jeunes sont renforcés actuellement, ce qui contribue à leur durabilité et projection à long terme.

L´expérience de FUndeSYrAM

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À ce jour, la participation sociale des jeunes organisés au niveau communautaire est plus clairement appréciée à travers les Comités Communautaires de Jeunes (CCJ), les associations municipales de jeunes (ADEJUMUT, ADJ et Red Torogoz) et, à l’échelle régionale, quatre réseaux de jeunes.

De plus, les jeunes disposent de réseaux thématiques tels que le Réseau Régional des Jeunes Entrepreneurs (REMPRE), le Réseau Régional des Associations de Jeunes de l´Ouest de El Salvador (RAJOES), le Réseau Régional de la Culture (REDCUL) et le Réseau Régional des Jeunes Communicateurs (REDCOM). Ces réseaux ont été à la base de la constitution de la Coordination Intersectorielle de la Jeunesse de l’Ouest de El Salvador (CIJOES), une organisation qui est en cours de consolidation pour sa participation active dans le développement et la promotion des politiques publiques en faveur du secteur de la jeunesse.

Les réseaux de jeunes ont été le moyen pour que les jeunes assument un rôle interactif ce qui est mis en évidence par leur implication dans les activités économiques locales, municipales et régionales telles que les marchés communautaires, les foires municipales, des ateliers, des échanges interdépartementales et des actions sociales directes dans leurs communautés pour la promotion de la préservation de l´environnement, les soins oculaires et l’alphabétisation des adultes âgés.

Des ateliers de plaidoyer sur la Loi Générale de la Jeunesse ont eu lieu dans certaines municipalités de Ahuachapán, impliquant des institutions gouvernementales telles que l’Institut National de la Jeunesse (INJUVE), les Cercles de Formation des Jeunes (CIJUF) et des jeunes de chaque réseau et représentant le CIJOES.

De même, trois jeunes femmes entrepreneuses de REMPRE ont été inclues en tant que personnes ressources pour intégrer une plateforme de la jeunesse aux côtés de FUNDESYRAM, institution d’appui à ce processus. Ainsi, elles ont rejoint le Programme Régional pour l’Entrepreneuriat de la Jeunesse Rurale ce qui leur garanti une inclusion postérieure dans le Réseau National de la Jeunesse qui est soutenu par les projets MAG-FIDA à El Salvador.

Aussi, la REMPRE a reçu la reconnaissance du secteur académique de Ahuachapán après avoir obtenu trois bourses complètes du Centre Régional de l’Université Panaméricaine (UPAN) pour des jeunes entrepreneurs ayant un intérêt pour poursuivre des études techniques de tourisme durable et de commercialisation. Aussi, à travers la RAJOES, sept jeunes ont l’occasion de suivre la formation « Participation Citoyenne et Incidence Politique » de l’Université centraméricaine « José Siméon Cañas » (UCA) chaque année pendant une durée de sept mois. Enfin, ce réseau a également obtenu que deux autres jeunes participent et répliquent la formation en « Prévention Intersectorielle de la Violence chez les Jeunes », délivrée par l’Agence de Coopération Allemande GIZ en coordination avec le Ministère de la Justice et le Ministère du Travail.

L´expérience de FUndeSYrAM

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IV. QUELS SONT LES PRINCIPAUX MOMENTS, RÉSULTATS ET IMPACTS IDENTIFIÉS À PARTIR DES INTERVENTIONS DE FUNDESYRAM?1. La fourchette d’âge prédéfinie dans cette

intervention est de 15 à 26 ans, mais dans les environnements dans lesquelles elle se développe, les meilleurs résultats sont obtenus à un âge compris entre 18-26 ans. Ceci constitue une une expérience que les interventions futures devront examiner plus dans le détail étant donné que les entreprises exigent non seulement une volonté mais des conditions personnelles pour faire face aux conflits générés dans les processus de production et leurs liens avec les pressions du marché.

2. La durabilité économique est le point le plus critique des micro-entreprises. L’achat d’intrants, la concurrence, les prix du marché, la capacité de faire des économies, de la rémunération et du niveau de empowerment, sont quelques-uns des facteurs impliquant ce facteur. Pour ce faire, une contribution minime a été demandée aux jeunes participants afin de promouvoir l’empowerment. De même, les réseaux de valeurs au niveau communautaires et municipales sont encouragés sous le concept de l’intégration des chaînes de valeur et de la solidarité. La stratégie est d’intégrer chacune des entreprises de chaque communauté dans des groupes de solidarité, puis monter au niveau municipal et micro-régional, dans les cas qui le méritent.

3. Dans les domaines de l’organisation et de la participation citoyenne, les groupes de jeunes se sont créés afin que l’intervention puisse les atteindre de manière efficace. À travers la création des Comités Communautaires de la Jeunesse (CCJ) les bases ont été intégrées. Elles ont agit en tant que semences des Associations au niveau municipal ainsi que des réseaux régionaux de la jeunesse qui font partie de la Coordination Intersectorielle de la Jeunesse (CIJOES) à l’échelle nationale.

4. C´est par ce système d’organisation que les jeunes sont formés dans des domaines tels que le leadership, le plaidoyer, l’équité de genres, entre autres, et ont intériorisé l’importance de leur participation dans les communautés au niveau municipal. L’intérêt manifesté pour continuer à travailler en tant que jeunesse organisée est évident et des propositions ont été faites pour mieux définir le développement communautaire, leur rôle centrale et la garantie de la durabilité des associations et des réseaux, proposant des activités de développement technologique, culturel, économique et communautaire.

5. Concernant les aspects économiques et les stratégies de réduction de la pauvreté, 257 micro-entreprises rurales de jeunes ont été mises en place dont 97 sont liés au commerce, 65 à la fabrication, l’artisanat et les services, et 95 à la production agricole. 123 entreprises sont gérées par des jeunes femmes et 134 par des jeunes hommes et leurs familles. Ils reçoivent tous une assistance technique dans les domaines de la production, la commercialisation et le marketing.

6. Les entreprises sont pour la plupart des entreprises de particuliers et fonctionnent, mais avec différents niveaux de revenus économiques. Les 257 entreprises qui sont opérationnelles peuvent être classées comme suit:

• 157 (61%) fonctionnent à un niveau réduit et ont des revenus mensuels égaux ou plus bas que USD$ 30.

• 65 (25%) fonctionnent à un niveau moyen et ont des revenus mensuels USD$ 31 y USD$ 60

• 35 (14%) fonctionnent à un niveau élevé et ont des revenus mensuels entre USD$ 61 y USD$ 100

Ces niveaux de revenus sont en corrélation avec le coût journalier par famille rapporté dans le panier alimentaire de base en milieu rural défini par la Direction des Statistiques et Recensement (DIGESTYC) du Ministère de l’Economie, lequel à rapporté en Janvier 2013 un coût journalier par ménage (en moyenne

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cinq membres) de USD$ 4,23 et un coût journalier par personne de USD$ 0,99 en supposant que tous les biens de consommation du panier de base soient achetés. Dans son “Atlas de la pauvreté et l’opulence à El Salvador”, Arias S., 2010 indique que les revenus ruraux à Tacuba sont de USD$ 37,79 par mois, 40 % des jeunes entre 19 et 25 ans n´a pas de salaire et ils sont plus défavorisées que les femmes.

7. La formation et le renforcement des capacités des jeunes entrepreneurs mettent l’accent sur les chaînes de valeur, l´associativité, la gestion efficace de l’entreprise et l’agro-écologie, entre autres. Pour ce faire, des formations mensuelles sur ces questions sont organisées dans chaque Association de jeunes, et la culture environnementale est promue parmi les jeunes à travers les formations d´agro-écologie.

8. Sur le thème du développement personnel, en particulier les formations sur l’estime de soi, il est combiné avec un programme Psycho-éducatif qui a été mis en œuvre à partir de Septembre 2013. Ce qui a été réalisé jusqu´à présent permet de renforcer les valeurs et les possibilités d’amélioration personnelle, contribuant donc au développement d´une génération de jeunes avec plus de facilités, plus proactifs et avec des envies d´amélioration.

V. QUELLES SONT LES PRINCIPALES DIFFICULTÉS ET DÉFIS DE L´EXPÉRIENCE DE FUNDESYRAM?1. L’une des principales difficultés rencontrées au

cours du développement des entreprises a été le retard dans la livraison des ressources engagées pour les jeunes (plus d’un an). Cela a eut comme impact que, dans de nombreux cas, les jeunes ont perdu l’intérêt et la confiance initiale et on décidé d´abandonner le processus.

2. Dans certaines communautés impliquées, aucun groupe de jeunes organisés n’a été trouvé et il y a même eu une certaine résistance des jeunes à s´organiser. Selon les habitants des zones, il y a deux principales raisons qui expliquent ce manque d’intérêt : l’apathie des jeunes car ils ne considèrent pas que s´organiser puisse leur offrir des bénéfices pour eux-mêmes ou leur communauté; et la montée de la criminalité dans ces communautés qui effraie les jeunes en particulier, et la communauté en général.

3. Au début, beaucoup de jeunes gens qui étaient intéressés par établir une entreprise l’ont fait avec la seule intention d’obtenir un bien ou un avantage matériel, et sans aucune connaissance des processus d’organisation ou de l’intérêt pour s´approprier l’entreprise. Par conséquent, certains jeunes ont abandonné leurs entreprises peu de temps après les avoir créés. Grâce à l´identification de ce problème, la stratégie de FUNDESYRAM a été réorientée en attachant une grande importance au processus de formation dans tous les stades du développement de l’entrepreneuriat, en essayant d’identifier le véritable intérêt de chaque jeune à partir de l’évaluation des efforts propres fournis vers la création de l´affaire.

4. Les jeunes qui ne savent pas comment gérer leurs premiers revenus ont tout dépensé sur des préférences personnelles et sont donc restés sans capital pour le réinvestissement. Il est essentiel que le jeune entrepreneur sache comment administrer ses revenus économiques ce qui est possible suite aux formations ultérieures en administration.

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5. Certaines entreprises ont cessé de fonctionner pour différentes raisons. Celles qu´on trouve couramment par ordre d’importance sont les suivantes: (1) une augmentation excessive des intrants et engrais agricoles, (2) la criminalité organisée et commune, (3) la migration du jeune et de sa famille à cause du travail ou des études, et (4) le manque de motivation et de volonté du jeune. Le suivi continu peut permettre de trouver des alternatives ou mettre en œuvre des modifications appropriées pour assurer la continuité et la durabilité des entreprises.

6. Le découragement, l’ennui et le comportement fragile de certains jeunes, couplé avec les hauts et les bas dans leur entreprise, font que le jeune perde progressivement l´intérêt d´appartenir à une organisation ou de gérer sa propre entreprise. Par conséquent, il est nécessaire de promouvoir au sein des organisations de jeunes, les loisirs sains et la motivation personnelle, accompagnés par des actions découlant du jeune lui-même.

7. Les expériences d’entreprenariat des jeunes réussies ont tendance à intéresser le reste des jeunes dans un territoire parce qu’ils se disent que si quelqu’un semblable à eux est déjà entrepreneur, eux aussi ils peuvent le devenir. Cependant, une fois qu’ils décident d’entrer dans le monde de l’entrepreneuriat dans les communautés rurales, les premiers obstacles que doivent surmonter ceux qui veulent être entrepreneurs sont les critiques et le ridicule faits par la famille, les amis et les voisins, ainsi que les craintes naturelles de ne pas savoir comment démarrer et gérer une entreprise. Ainsi, les jeunes entrepreneurs doivent également faire face à des commentaires négatifs dans leur contexte, principalement en provenance de voisins adultes concernés par la concurrence qui se créé sur le marché communautaire. Pour cette raison, des efforts devraient être faits auprès des parents et voisins pour les sensibiliser à la cause des jeunes entrepreneurs, et promouvoir le développement des compétences de vie des jeunes comme le fait le module psycho-éducatif.

VI. QUELLES LEÇONS POUVONS-NOUS EXTRAIRE DE CETTE EXPÉRIENCE ?

1. L’ entrepreneuriat des jeunes est possible et nécessaire pour le développement intégral des jeunes hommes et femmes. Ainsi le témoignent les 257 entreprises dirigées par des jeunes et qui fonctionnent avec différents niveaux de durabilité économique. Parmi celles-ci, 48 % sont gérés par des femmes.

2. L’ entrepreneuriat individuel ou familial a prouvé avoir fonctionné et être plus efficace pour le travail avec les jeunes, du moins dans la zone de la région Ouest de El Salvador.

3. Les avantages obtenus par les entrepreneurs hommes et femmes en tant qu´ individus, familles et communautés les encouragent à partager leur expérience avec ceux qui veulent démarrer une entreprise. Parmi les avantages obtenus on peut citer: au niveau personnel et familiale, des avantages d´ordre économique; l´apprentissage technique et disciplinaire; l´indépendance économique (mis en avant par les femmes); et les opportunités de projection à long terme.

4. L’estime de soi et la libération. Les femmes se voient très souvent attribuer uniquement des tâches domestiques et de cette façon elles sont invisibilisées dans les communautés rurales en tant qu’acteurs du collectif. Cependant, avec l’entrepreneuriat, elles disent que leur estime de soi s´est amélioré lorsqu´elles ont montré qu´elles sont capables d’être entrepreneuses et avoir des revenus économiques propres. Ces derniers leur ont ouvert les portes pour un processus libérateur dans lequel elles ne se sentent plus dépendantes et peuvent donc montrer leurs compétences à la communauté.

5. 5. Étant donné que les besoins des jeunes sont pressants, ils deviennent généralement demandeurs d’aide externe. Si ceci n´est pas géré

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sous une approche de développement personnel, solidarité et participation communautaire, il peut devenir un moteur de l’assistanat, ce qui est très nocif pour le développement intégral du jeune et de son initiative productive.

6. Encourager l’esprit d’entreprise est une bonne stratégie et politique pour l’inclusion des jeunes, la conformation de nouveaux leaderships locaux et une nouvelle opportunité pour réduire la tentation d’entrer dans des gangs ou «maras».

7. Les programmes d’entrepreneuriat sont plus durables lorsqu´il y a un bon niveau de participation des jeunes hommes et femmes dans l’ensemble du processus, dès l’émergence de l’idée au accompagnement dans sa mise en oeuvre. Pour ce faire, le suivi des entreprises doit pris en charge par les organisations de jeunes.

8. L´âge et les grossesses précoces sont des facteurs influents dans le manque de continuité de certains projets d´entreprise, principalement ceux qui sont gérés par des jeunes de moins de 18 ans. Pour cette raison, il est recommandé d’évaluer en profondeur la tranche d’âge dans le processus de sélection tenant compte du fait que souvent mineurs ne possèdent pas la maturité nécessaire pour faire face à la responsabilité de gérer leur propre entreprise, ou avoir beaucoup de clarté au sujet de leurs intérêts à moyen et long terme. Les jeunes doivent avoir au moins un sens de la responsabilité qu´exige ce type de processus.

9. Il ne existe aucune recette pour établir un temps précis pour le suivi et l´accompagnement d´une initiative économique, mais il est tout de même souhaitable qu´il y ait la possibilité d’être lié à de nouveaux processus de formation et d´évaluation conduite par des équipes techniques, la vérification des résultats et de nouvelles injections budgétaires, au moins à partir de la date de début des activités de production de l’entreprise. Ceci peut potentiellement mettre en place les bases pour une responsabilisation des jeunes pour une période estimé entre trois à cinq ans.

10. Il convient de souligner et de renforcer l’autonomie que devraient avoir les comités de jeunes, les associations ou réseaux de jeunes, afin qu´ils puissent s´approprier leurs propres processus et cherchent toujours la jouissance de leurs droits à travers le plaidoyer et la solidarité pour les jeunes qui ne bénéficient pas de programmes d’entrepreneuriat.

11. Les jeunes entrepreneurs estiment que pour réussir ils ont besoin de soutiens spécifiques tels que :

• De la part de la communauté: les aider à promouvoir leurs produits ou services; encourager et aider les jeunes à devenir des entrepreneurs et consommer les produits et services des entrepreneurs.

• De la part des ONG, du gouvernement et des projets: Mettre en œuvre un programme complet de formation, en partant du moment de formulation du projet d´entreprise jusqu´à son développement et croissance; donner un soutien des ressources économiques ou matérielles pour l´établissement de la société; apporter un soutien dans la recherche de marchés, études de faisabilité ou l´élaboration de plans d’affaires; promouvoir les échanges avec d’autres entrepreneurs; et fournir un soutien technique et méthodologique à tous les jeunes.

L´ExpériEncE dE prOdEMOr cEnTrAL

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Projet de Développement et Modernisation Rurale pour les Régions Centrale et Paracentrale

PRODEMOR CENTRAL et PARACENTRALEL SALVADOR

I. Contexte de la jeunesse rurale à El SalvadorLe Project PRODEMOR Central met l’accent sur l’agriculture, qui représente un quart de la population active à El Salvador et un tiers des recettes d’exportation. Face à la vulnérabilité de ce secteur à cause des conditions économiques, environnementales et culturelles, le projet propose de faciliter des processus permettant aux populations pauvres rurales de développer et d´accroître leur capital humain et social, afin qu´elles puissent augmenter leur production, l’emploi et leurs revenus tout en se renforçant et en utilisant rationnellement les ressources dans le cadre de la structure de développement rural1. Pour ce faire, les résidents des cantons pauvres dédiés à l’agriculture familiale, que ce soit axée sur la subsistance ou sur la production de petite échelle pour les marchés locaux, on été identifiés comme population cible; il s´agit donc d´agriculteurs et ouvriers agricoles sans terre, de micro et petits entrepreneurs agricoles et non-agricoles, de femmes et jeunes ruraux, ainsi que les résidents des communautés de forte tradition culturelle indigène.

La question de l’intégration des jeunes a toujours été et restera un élément important pour PRODEMOR CENTRAL en raison de la forte proportion de population qu’elle représente. Selon la Direction Générale de la 1 www.sv.undp.org

Statistique et du Recensement (DIGESTYC)2, en 2013 la population totale d’El Salvador s´élevait à 6.290.420 millions de personnes dont 62,2 % étaient situés dans des contextes urbains (3.915.712) et 37,8 % dans les zones rurales (2.374.708). De la population totale du pays, 56,2 % avait moins de trente ans d´âge ce qui indique que El Salvador est en plein processus de transition démographique, facilité par la réduction rapide de la mortalité et une diminution progressive de la natalité. Si nous tenons compte aussi que les tranches d´âge qui concentrent la plus grande population est la gamme de 10 à 19 ans, nous pouvons conclure que dans les prochaines années le pays aura une importante portion de la population en âge de travailler, un phénomène connu sous le nom de Bond démographique. Cette caractéristique démographique peut représenter une opportunité dans la mesure où les mécanismes et l´investissement nécessaires pour améliorer le capital humain de la population jeune soient générés, et des mesures incitatives pour faciliter le renouvellement des générations dans la production, le domaine commerce et la société dans un sens plus large soient mises en place.

Alors que les jeunes d’aujourd’hui ont un meilleur accès à l’éducation que leurs parents, les différences selon la région de résidence continuent d´accentuer d´importants écarts au détriment de la population vivant dans les zones rurales. Comme le montre la DIGESTYC,

2DIGESTYC (2013) Enquête des ménages à propos multiples

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en 2013 la moyenne nationale de scolarisation était de 6,6 grades complétés, un chiffre qui a atteint 7,7 degrés dans les villes, et qui est restée inférieure à la moyenne nationale avec seulement 4 7 degrés approuvées en moyenne dans les zones rurales.

La situation de l’emploi n´est pas plus encourageante. Selon la même source, lors de la caractérisation du chômage par groupes d’âge en 2013, il a pu être observé que le groupe de 16 à 29 ans a rapporté un taux de chômage de 10,4 % contrairement au groupe des 30 à 44 ans qui lui a montré un taux de 3,5 %. On peut donc conclure que le chômage est plus élevé chez la population plus jeune.

Un autre élément important à considérer sont les différences de l’interférence de la pauvreté. Selon la CEPAL (2009), la jeunesse rurale ayant un taux de pauvreté plus élevé se situe dans le groupe des 25 à 29 ans, ce qui représente un pourcentage plus élevé de près de 6 points par rapport à leurs homologues urbains.

Cadre Nº 1. Population jeune pauvre et démunie par zone de résidence. Année 2009

(En pourcentage)

Groupe d´âge

Pauvres DémunisUrbaine Rurale Urbaine Rurale

15 à 19 ans 30,9 30,1 10,7 20,320 à 24 ans 24,2 28,0 8,6 16,025 à 29 ans 25,0 30,9 10,0 18,1Jeunes de 15 à 29 ans 27,0 31,4 11,1 21,3

Source: CEPAL, totalisations spéciales de l´Enquête Polyvalente des Ménages, 2009.

Le manque d’opportunités pour l’autonomisation économique, sociale et culturelle, est une constante chez ces jeunes Salvadoriens qui optent dans une certaine mesure pour élaborer des projets de vie liés à la migration vers les centres urbains ou à la conquête du «rêve américain», deux contextes souvent incapables de leur offrir de meilleures possibilités de génération de revenus.

II. Le Projet PRODEMOR CENTRAL et ses composantes

Le MAG-PRODEMOR CENTRAL a une vision et des stratégies pour faciliter la construction du capital humain et social visant à l´empowerment des acteurs qui font partie de sa population cible. Ainsi, comme l´assurent les membres de l’équipe technique du projet, depuis le début du projet existe le propos d´ “assurer l’inclusion des femmes et des organisations de jeunes qui ont bénéficié de MAG-PRODEMOR CENTRAL, de sorte que la question de la jeunesse est la clé pour donner à ces populations ayant moins d’opportunités” 3

Cependant, tenant compte de l´approche de jeunesse, ainsi que celle de genre et des peuples indigènes, les diverses composantes faisant partie de cette initiative sont présentées de manière à approfondir les caractéristiques d’intervention que le MAG-PRODEMOR CENTRAL met en oeuvre, surtout dans la région centrale et paracentrale de El Salvador.

Composante A. Développement de Capital Humain et Social

Cette composante a été focalisée, dans un premier temps, à l´identification des organisations paysannes bénéficiaires des actions du projet. Par la suite, elle a été orientée vers atteindre le but de permettre la construction du capital humain pour renforcer le secteur agricole à partir du renforcement des capacités dans divers domaines: social, économique et environnemental.

3 La reconstruction du chemin critique pour l’incorporation de la je-unesse rurale a été réalisée à travers d´entretiens et un atelier dans lequel ont participé les responsables de l´Unité de Genre, Jeunesse et Peuples suivants: Olga Loyola en représentation de la zone I San Vicente, Marcela Valdés zone II du département de La Paz; Francis-co Galdámez en représentation de la zone III Cuscatlan (paracen-tral) et Sandra Rivera, en représentation de Cabañas IV.

L´ExpériEncE dE prOdEMOr cEnTrAL

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Composante B. Production Durable, Réhabilitation et Gestion de Ressources

Naturelles

Le principal objectif de cette composante est d’accroître la capacité de production des petits producteurs organisés au même temps que sont inversés les processus de déforestation, érosion des sols, dégradation environnementale et de perte d’eau disponible pour la consommation humaine et la production. Une des actions clés est en direction de la sécurité alimentaire et nutritionnelle où, en collaboration avec des organisations légalement constituées, se font des avancées dans la mise en œuvre du Plan de l’Agriculture Familiale et de la Sécurité Alimentaire (politique du Ministère de l’Agriculture nommée PAF-SAN). Les organisations bénéficiées correspondent à 304 familles dans les municipalités d´extrême pauvreté et elles développent des activités telles que la formulation de plans pour la production agricole durable en mettant l’accent sur les chaînes agro-productives, l’assistance technique et la formation, des mesures visant à promouvoir la diversification productive, des potagers familiaux, et des ateliers ménagers pour améliorer la nutrition, entre autres.

Composante C. Développement d´Affaires Ruraux et Micro entreprises

Elle vise à développer et renforcer les compétences entrepreneuriales et promouvoir la création et la modernisation des affaires ruraux et des micro-entreprises compétitives agricoles et non-agricoles, en partant d´une perspective de la chaîne de valeur, le développement local durable et l’égalité des genres afin de contribuer à la création d’emplois et de revenus pour les familles pauvres rurales. Le Projet PRODEMOR CENTRAL met l’accent sur les chaînes de production qui sont plus liées au développement rural, et souligne notamment le tourisme, l’artisanat et le miel, les légumes, les céréales et les fruits, entre autres. Puisque dans cette composante se trouvent les fonds orientés aux entreprises rurales, il est prévu que les organisations bénéficiaires aient une expérience de

travail et de consolidation de l’organisation de manière à faciliter que les investissements et les soutiens donnés à l´organisation aient un impact significatif sur le renforcement des entreprises.

Composante D. Services Financiers Ruraux

Le projet possède une fiducie créée à partir de fonds restants du PRODAP II lequel, même s´il a eu des difficultés à être opérationnel depuis le début, a permis de créer un fonds qui existe et qui fournit des crédits dans le domaine agricole. Ce fonds a principalement porté sur l’intégration des groupes d’épargne et de crédit. Il existe actuellement 14 groupes d’épargne et de crédit qui portent principalement sur les femmes et les jeunes. Le renforcement des capacités est un autre objectif qui s´ajoute à la recherche l´amélioration de la qualité de vie, à savoir que les gens puissent pratiquer comment gérer un crédit et l´investir afin de créer une culture de l’épargne.

Unité de Planification, Suivi, Évaluation et Documentation (UPSES)

Il s´agit d´une unité fondamentale puisqu´elle guide la planification et l´enregistrement des activités, des résultats et des impacts. Dans le Projet PRODEMOR il y a une personne responsable de cette Unité qui est chargée de suivre les indicateurs de performance et les résultats énoncés dans les différents plans stratégiques et opérationnels.

Unité de Genre, Jeunesse et Population Indigène

Cette unité est responsable de s´assurer que le projet fournisse des services différenciés à des groupes spécifiques de la population qui sont d’intérêt pour le développement des populations rurales pauvres dans leur zone d’influence, et afin qu´ils améliorent leurs compétences et aient de meilleures opportunités d´emploi et de revenus. De même, l’unité doit assurer la mise en œuvre de l´approche transversale de genre dans toutes les activités du Projet et veiller sur la mise en œuvre d´actions affirmatives permettant d´améliorer la situation et la position de ces groupes vulnérables dans leur famille, communauté, organisations et territoires.

L´ExpériEncE dE prOdEMOr cEnTrAL

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Ses actions visent à assurer l´intégration transversale de l´approche de genre dans toutes les procédures, instruments et activités du Projet, ainsi qu´à identifier les inégalités entre les genres, et préparer et mettre en oeuvre un plan d´actions affirmatives pour les jeunes et les femmes, élaborer un programme de formation et de sensibilisation à l’égalité des genres et le leadership, encourager la participation des jeunes et des femmes dans les organisations et les entreprises ainsi que dans les postes de prise de décisions, et former et intégrer les groupes de jeunes dans les différentes activités du projet.

III. Comment s´intègre la jeunesse rurale dans les lignes du Projet?

Comme on peut l´apercevoir dans la définition de la population cible du projet, les jeunes ruraux ils représentent une partie fondamentale des ses actions et stratégies. Concrètement, cela s´est traduit par une obligation des autorités et du personnel technique de fournir un regard complet et global sur les territoires, et d´assurer que les jeunes fassent bien partie des organisations, investissements et toutes autres actions effectuées, toujours partant du principe de l’égalité et l’équité de genre.

Selon Reina Moreira, responsable de l´Unité de Gendre, Jeunesse et Populations Indigènes, dans les organisations de personnes adultes il est commun historiquement qu´ils (les adultes) soient responsables de toute la partie organisationnelle et, bien entendu, des aspects productifs, ce qui se traduit d´une certaine façon par l´exclusion des jeunes. “Il s´agit

d´un antécédent qu´il faut prendre en compte puisque même lorsque le projet fait une série d’efforts sérieux et engagés à partir de cette Unité, il n´est pas si facile de changer la perspective et réussir à ce que les jeunes soient considérés comme des sujets sociaux avec des capacités pour mener des initiatives et des entreprises. Il reste encore un défi de réussir à incorporer les jeunes dans des opportunités concrètes dans lesquelles ils/elles puissent démontrer leur capacité à gérer leurs propres initiatives et leurs projets, avec une très bonne capacité technique et les connaissances nécessaires à cette fin. Le tout sans perdre de vue l’empowerment collectif et organisationnel nécessaire pour le plaidoyer et l´impact de politiques en matière d’entrepreneuriat des jeunes ruraux”.

Dans le projet précédent MAG PREMODER4, spécifiquement en 2011, quelques expériences ont été lancées avec des jeunes entrepreneurs ruraux. Des leçons ont été capitalisées à partir de cette expérience et il existe un effort de les appliquer dans le PRODEMOR CENTRAL.

Il faut noter que lors de la conception du projet il n´était pas conçu de constituer une équipe chargée de la promotion du travail et de l´approche de genre, jeunesse rurale et peuples indigènes à l’échelle des territoires. Par conséquent, le rôle de la Coordination de l’Unité a joué un rôle fondamental dans le positionnement de l’importance de cette approche.

C´est précisément en 2012 que démarre le travail d’articuler l’unité de genre dans le projet, mais toujours sans aucun positionnement spécifique en termes de la jeunesse rurale. Ceci explique qu´une des actions prioritaires à ce moment fut de gérer le recrutement de l’équipement technique qui mettrait en œuvre la stratégie afin qu’elle puisse soutenir les actions de l´Unité de Genre sur le terrain et qu´elle puisse à son tour guider la mise en œuvre de actions avec les jeunes ruraux.

4 Une partie de l´équipe du Projet PRODEMOR Central à travaillé précédemment dans le PREMODER qui couvrait la zone Ouest de El Salvador, avec autour de 196 organizations.

L´ExpériEncE dE prOdEMOr cEnTrAL

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En raison de l’importance d´avoir du personnel qualifié dans les territoires d’intervention afin de pouvoir développer des actions spécifiques à l´Unité et promouvoir des processus de sensibilisation auprès les bénéficiaires concernant l’inclusion des groupes historiquement défavorisés ou exclus (tels que les femmes, les jeunes et les peuples indigènes), la coordination de l’Unité de Genre commence à ouvrir des espaces stratégiques, soutenus par la Direction, ce qui leur permet d´élargir les participants de l’unité en partant d´une personne d’abord5 à toute une équipe avec une présence dans les territoires choisis par le projet .

A ce stade du processus, l´application de l’instrument “Réduire les écarts” et son suivi furent très importants. Selon Reina Moreira, on a commencé par travailler au niveau territorial par le biais de groupes de jeunes existants dans les organisations bénéficiaires du projet, en raison que leurs propres partenaires ou certains dirigeants avaient déjà commencé à travailler avec des groupes de jeunes et aussi à constituer des comités de jeunes affiliés aux organisations. Dans de nombreux cas, ces comités étaient constitués par les fils et les filles des personnes associées aux organisations.

Ce n´est qu´en 2013 que des actions affirmatives sont mises en oeuvre afin de réduire les inégalités entre les genres identifiés par le Projet. En outre, plusieurs groupes de jeunes ont pu être formalisés et repris par la suite par la composante de Développement des Affaires Rurales et Micro-Entreprises du projet pour l´élaboration de plans d’affaires. Ceux-ci ont pu participer aux concours organisés par les comités d’investissements, accéder à des subventions non-remboursables et démarrer leurs initiatives productives.

“Les actions affirmatives visent à renforcer plusieurs aspects: la gestion des ressources, le renforcement des capacités, la santé, l’éducation, la diminution du travail domestique, et l´empowerment personnel et économique des femmes, entre autres. Le POA présente l´attribution budgétaire et il existe du fait du budget pour les actions affirmatives. Depuis 2013, ce

5 Comme mentionné, la personne qui coordonne l´Unité de Genre, Jeunesse et Population Indigène est Mme. Reina Moreira.

budget spécifique a commencé a augmenter peu à peu. Nous avons commencé avec environ USD$ 5000 par zone et en 2014 nous sommes déjà au-delà de USD$ 15 000 par zone pour de telles actions “ (Équipe technique de l´Unité de Genre, Jeunesse et Population Indigène).

Les actions affirmatives sont réalisées avec différentes coordinations et partenariats interinstitutionnels afin d’étendre les services et développer de nouvelles opportunités avec la population cible du projet.

Le Programme de Renforcement Organisationnel (PROFOR) a aussi été mis en oeuvre afin de renforcer l’organisation et ses membres, et la formation des équipes affectées à différentes zones inclues dans le projet.

Il est à noter qu’une autre étape importante dans la même année 2013 a été la participation à l’Atelier international “L’intégration économique et la participation sociale des jeunes ruraux en Amérique latine et dans les Caraïbes”, organisé par le FIDA et PROCASUR au Salvador. Au cours de cet atelier, des espaces de dialogue et de travail conjoint entre jeunes et représentants techniques des organisations de développement ont eu lieu pour le développement de propositions concrètes à mettre en place dans chaque pays participant, et qui ont été réunies dans un Plan d´Action .

Suite à cet engagement, El Salvador a organisé un “Atelier de préparation du Plan pays pour l´attention des jeunes ruraux” entre le 16 et 17 Janvier 2014 à San Salvador avec la participation de 10 jeunes (hommes et femmes) des groupes soutenus par World Vision, FUNDESYRAM et le Ministère de l’Agriculture et de l´Élevage à travers les projets PRODEMORO, PRODEMOR centrale, le Programme Aube Rurale, et des représentants des équipes techniques de ces institutions.

La proposition brouillon du “Plan de Développement Intégré pour la Jeunesse Rurale du Salvador” a été produite à la suite de cet atelier et se base sur la définition de trois axes prioritaires et identifiés lors de l’atelier international, qui sont: la Participation, la

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Formation et l´Entrepreneuriat. Ce plan a été validé le 27 Janvier de cette même année auprès de différentes institutions et avec la présence du Vice-Ministre de l’Agriculture du Salvador, M. Lic. Hugo Flores.

Ce plan comprend également la création d’un Réseau National de Jeunes Ruraux qui a été structuré depuis le domaine territorial et à partir de la construction de réseaux par chaque département, puis par réseaux régionaux qui concentrent les départements de la zone occidentale, centrale et paracentrale, et orientale. Les représentants du Réseau National seront choisis parmi ces derniers.

Ainsi, le Projet MAC-PRODEMOR CENTRAL prépare son Plan d´Action pour l’Inclusion de la Jeunesse Rurale 2014-2015, qui couvre la zone géographique d’intervention du projet en tenant compte du contenu du Plan de Développement Intégré pour la Jeunesse Rurale d´El Salvador. En ce sens, la création de 4 réseaux territoriaux départementaux (situés dans 4 départements du pays) à été promue par l´Unité de Genre, ce qui permit par la suite la formation du Réseau Régional pour la région centrale et paracentral.

Les efforts réalisés à l’attention de la population jeune dans le cadre d’une initiative nationale et régionale offrent des possibilités de développement dans les zones rurales en évitant la migration et les possibilités de risque social associé à la violence chez les jeunes que vit El Salvador. De même, la nomination de la Coordonnatrice du l´Unité de Genre en tant que Point Focal du FIDA pour le travail avec la jeunesse au niveau national, est un hommage au travail du projet et à ses progrès dans ce domaine.

En outre, compte tenu de l’engagement et de l’intérêt montré par les trois projets MAG-FIDA du Salvador lors de l’atelier international, la division du FIDA pour l’Amérique latine et les Caraïbes a identifié le pays comme prioritaire pour recevoir de l’appui technique du Programme Régional de la Jeunesse Rurale Entrepreneuse de la Corporation PROCASUR, dans le cadre de la stratégie de suivi aux résultats de l’atelier.

Ainsi, tenant compte des besoins et intérêts particuliers de chaque projet, et étant guidés par le

Plan de Développement Global de la Jeunesse du Salvador, un programme a été défini, composé par sept points spécifiques pour être discutés lors de l’accompagnement de PROCASUR 2014. Il s´agissait des points suivants: (i) le diagnostic, la planification stratégique et l’identification des expériences et des jeunes talents ruraux; (ii) le renforcement des capacités des jeunes talents ruraux; (iii) l’appui aux équipes techniques pour l’intégration de l´approche de jeunesse rurale dans les projets MAG-FIDA du Salvador: indicateurs de progrès, suivi et l’évaluation au niveau du projet; (iv) la conception de stratégies ad hoc et souples pour un financement et soutien technique des initiatives entrepreneuriales pour les jeunes; (V) soutien dans la conception et la mise en œuvre d’actions innovantes: “Rends ton réseau dynamique”; (vi) production et diffusion d´expertises et connaissances spécialisées (documentation des expériences ); et (vii) la création de possibilités de partage d’expériences et routes d’apprentissage .

Ainsi, dans le cadre de la revitalisation des réseaux territoriaux départementaux, commence la réalisation d’échanges d’expériences entre les organisations de jeunes et les réseaux territoriaux, permettant l´enrichissement du processus. Diverses foires d´entreprises de jeunes sont organisées avec des fonds de PROCASUR et de MAG-PRODEMOR CENTRAL, une dans chaque région. Ces foires ont été planifiées et exécutées par les jeunes participants de réseaux territoriaux eux-mêmes. En outre, un mécanisme de soutien financier et technique pour les initiatives d’affaires des jeunes ruraux appartenant au Réseau Régional central et paracentral a été mis en oeuvre à travers d´un concours de plans d’affaires conçus et présentés par leurs auteurs et protagonistes, pour la sélection des 4 ayant le plus de potentiel à être exécutés avec succès. Pour ce faire, des critères pour l’évaluation des initiatives ont été identifiés et les jeunes intéressés de participer dans cet exercice ont bénéficié de formation pour soutenir l´élaboration de leurs profils. Les fonds distribués suite au concours ont été fournis par PROCASUR alors que le Projet MAG-PRODEMOR CENTRAL a dû fournir une assistance technique et le suivi de la mise en œuvre de plans d’affaires des gagnants.

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Le concours a eu lieu pendant le mois de Novembre dans le département de San Vicente et 16 projets développés par les jeunes des quatre réseaux régionaux (San Vicente, La Paz, Cuscatlán et Cabanas) ont été présentés. Après la présentation, le jury, composé par Mme. Blanca Azucena Flores, présidente du réseau régional de la région centrale et paracentral; M. Carlos Dominguez, Directeur du Projet; Mme. Reina Moreira, Coordonnatrice de Genre et Jeunesse du Projet et Point Focal pour la Jeunesse; et deux représentants de PROCASUR, ont dû définir les quatre projets sélectionnés, un pour chaque Réseau territorial.

Les initiatives des jeunes ont été évaluées sur la base d’une table avec des critères pour le classement de chacun des projets et parmi lesquels il y avait les suivants: l’égalité des genres, la création d’emplois, la durabilité, que l´initiative soit administrée par les jeunes eux-mêmes, le niveau de pauvreté, la participation de jeunes entre 15 et 29 ans, et la contribution de contrepartie.

Les projets sélectionnes sont les suivants:

1. “ L’art du dessin et de la peinture” développé par le groupe de jeunes Gota Azul, situé dans le canton Agua Zarca Ilobasco (Réseau Cabañas), et dont le but est de transmettre des connaissances dans les arts à d’autres jeunes et enfants intéressés.

2. “Élaboration de shampoing naturel par de Jeunes Entrepreneurs qui Développent des Compétences pour un meilleur pays (JEPSE)” (Réseau de Cuscatlán). L´expérimentation et l’innovation sont une constante pour le groupe de jeunes qui ont testé différents aromes et diverses couleurs pour leurs produits.

3. “Mise en œuvre de la boutique de souvenirs et minutes par le Comité de Jeunes de l´Association Coopérative de San Antonio Los Blancos, San Luis La Herradura (Réseau La Paz). Les jeunes font des efforts pour se joindre à la société des adultes en introduisant un volet jeunesse de vente de souvenirs et minutes qui créé ses propres revenus.

4. “Renforcement des capacités et des compétences pour la mise en place d’un atelier de menuiserie”, situé dans le Caserio Los Ayalitas, Canton Santa Catarina (Réseau San Vicente). Les femmes et les hommes sont formés et apprennent davantage sur la création d´entreprises avec un grand potentiel dans la vente et la projection de nouveaux produits en bois.

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Enfin, le directeur du MAG-PRODEMOR CENTRAL, l´ingénieur Carlos Dominguez a clôturé la séance avec des remarques encourageant tous les jeunes à travailler sur les principes de l’honnêteté, l´effort et la créativité.

En outre, avec le soutien de PROCASUR en 2014, divers ateliers incluant des activités et techniques participatives pour apprendre à faciliter la connaissance de manière horizontale et transmettre des informations de façon créative et solidaire, ont été effectuées au cours de l’année. En outre, il a été possible de développer, avec le soutien des jeunes eux-mêmes, une banque de talents qui comprennent plus de 100 fiches de jeunes talents ruraux ce qui a permit d´identifier les connaissances, les compétences et les aptitudes que les jeunes peuvent partager avec leurs pairs dans le réseau.

Comme noté dans le processus, chaque année on observe une plus grande intégration des jeunes dans les initiatives, et des espaces se créent pour que les jeunes puissent s´exprimer et développer leurs compétences, ainsi qu´améliorer leur qualité de vie dans les zones rurales.

IV. Intégration de la jeunesse rurale à partir de quatre départements: San Vicente, La Paz, Cuscatlán et Cabañas.

Bien qu’il y ait eu une stratégie générale pour intégrer les jeunes ruraux, on peut noter que selon les conditions de contexte de chaque département des spécificités ont eu lieu, et avec ceci surgit la richesse d’adaptation de la stratégie et des méthodologies. À continuation se trouvent les diverses façons pour aborder la question de la jeunesse rurale:

Zona 1. San Vicente.

Le processus comprend les actions et les stratégies suivantes:

• Développement d´un Programme de Sensibilisation sur le Genre et le Leadership, initié avec les organisations desservies par la composante des Entreprises Rurales et les Micro entreprises.

• Utilisation de l´outil “Réduire les écarts” pour identifier les besoins des jeunes hommes et femmes.

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• Soutien au Plan d’ Agriculture Familiale et Sécurité Alimentaire (PAF-SAN) dans la formation, le développement d’ateliers pour l´identification d´opportunités, les plans agricoles, le développement d´ateliers des foyers, l’attribution d´encouragements du point de vue de l’identification et de la participation de la jeunesse rurale .

• Assistance à la légalisation (revenus-dépenses, restructuration) des organisations des jeunes.

• Développement d’actions affirmatives visant les femmes et les jeunes (complémentaires aux entreprises et aux actions de santé et de formation).

• Processus de sensibilisation sur les changements générationnels.

Zona 2. Département de la Paix

• En Juillet 2012 le travail a commencé avec 11 organisations identifiées qui avaient des entreprises en cours de fonctionnement ayant des investissements et en cours d´exécution. Il y eut aussi une approche avec quatre projets PAF-SAN au niveau municipal à Tapalhuaca, San Antonio de Masahuat, Santa Maria Ostuma et San Juan Nohualco .

• La sélection des organisations gestionnaires du PAF-SAN a été faite; la préparation de plans agricoles; l´inauguration d’écoles de terrain et des ateliers d’identification des opportunités pour les jeunes ruraux.

• Mise en œuvre d´ateliers dans les foyers, en partant de la promotion et la sélection des ménages (en coordination avec le Ministère de la Santé et les municipalités).

• Actions avec les organisations PAF-SAN et entreprises rurales utilisant l´outil “Réduire les écarts”

• Des programmes de formation sur le genre et le leadership, ainsi que la mise en œuvre d´actions affirmatives pour les femmes et les jeunes. En outre, s´ajoute le renforcement organisationnel, y compris le soutien pour profiter du cadre juridique existant concernant l’entrée de nouveaux membres, c´est-à-dire dans ce cas, des femmes et des jeunes des organisations existantes .

Zona III. Cuscatlán.

• Depuis la composante PAF-SAN, des ateliers de sensibilisation ont été menées sur l’égalité de genres et le leadership, ainsi que l’identification des inégalités en utilisant la méthodologie “Réduire les écarts”. Ceci implique l’identification d´actions et de mesures visant à surmonter ces inégalités, ainsi que les mécanismes d’évaluation et de mesure des résultats tous les six mois.

• Avec les organisations qui ont été servies par la composante de chaînes de production, le développement des ateliers sur le genre a commencé et les inégalités ont été identifiées avec l’application de la méthodologie “Réduire les écarts”. En outre, des organisations de jeunes ont été soutenues par des ateliers et d´autres activités visant la sensibilisation à l’importance d’être jeune et de leur rôle dans le développement économique de leurs familles et eux-mêmes.

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• Le concept et la vision de l’esprit d’entreprise sont renforcés après la création d’entreprises dirigées et gérées par les jeunes ; il va de même pour l’identité du groupe de jeunes.

• Une autre étape importante est la Première Réunion de Groupes de Jeunes qui eut lieu en partenariat avec l´Institut National de Jeunesse à El Salvador (INJUVE) où des sujets, tels que l’esprit d’entreprise, sont abordés. La réunion à laquelle ont assisté plus de 110 personnes dont essentiellement des jeunes et quelques invités adultes, a permis de sensibiliser à l’importance de l’intégration des générations.

• Quant aux actions affirmatives auprès des jeunes, des actions de formation en informatique, le traitement de shampooing, la boulangerie et la sérigraphie ont été priorisées. Il est intéressant de voir comment un groupe de femmes a également manifesté de l’intérêt, à partir de ces initiatives avec les jeunes, d’avoir accès à un produit de cours d’informatique de cette intégration des jeunes à la connaissance et l’utilisation des technologies de l’information et de la communication.

• Des échanges de jeunes et leur participation dans des foires d´entreprises, avec une grande projection dans la Foire d´Entrepreneuriats avec des échanges de jeunes, et leur participation dans des foires d´entrepreneuriats le Jour de la Jeunesse (le mois d´Août de toutes les années) à la Foire du Commerce international et conventions (CIFCO). Nous avons participé dans ces foires en 2012, 2013 et 2014.

• Le travail de fond pour soutenir l’incorporation de nouveaux membres – notamment de jeunes hommes et femmes dans l´organisation, est fondamental. .

Zona IV. Cabañas

• On a commencé par l’identification des cinq organisations de la composante PAF-SAN à partir de la formalisation et la documentation. Nous avons travaillé avec sept organisations de la composante d´entreprises rurales. Un aspect très important fut le travail pour la formalisation des organisations responsables, puisqu´elles n´avaient pas les exigences légales telles que les informations d’identification par membre, ni des connaissances dans la préparation d´actes inaugurales permettant pouvoir commencer.

• Des évaluations participatives et des ateliers pour identifier les opportunités ont été organisés. L´outil “Réduire les écarts” a été utilisé et des activités liées aux domaines de la santé et de l´entrepreneuriat, telles que les activités d’action affirmative, ont eu lieu. À ceci s´ajoute la mise en œuvre d´ateliers sur le genre et le leadership, ainsi que les actions pour l’intégration de femmes et de jeunes aux organisations. Il s´agit de soutenir l’élaboration de règlements intérieurs, de manuels de fonctions, encourager les adultes pour qu´ils impliquent des jeunes dans les organes de prise de décision.

• La formation d’une coopérative de jeunes a été soutenue et un service de formation en menuiserie et de l’artisanat a été embauché .

“Nous, en tant qu’équipe, nous avions sur le dos les activités avec les jeunes, mais ce que nous faisions n´était pas visible. Notre travail était perçu comme du travail isolé et sans beaucoup de pertinence. Nous avons commencé avec des actions de production durable et de sécurité alimentaire, pour ensuite avancer vers d´autres aspects et en partant de l´intégration du développement humain. De nos jours le travail de l´équipe est beaucoup plus reconnu et on compte avec le soutien politique et technique de la Direction, la Coordination et les différentes parties prenantes”. (Équipe technique, Unité de Gendre, Jeunesse et Population Indigène)

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V. Défis et propositions pour poursuivre l´intégration effective de la jeunesse rurale

Avant l’identification des défis et de nouvelles propositions pour l’intégration de la jeunesse rurale dans le Projet, il est important de souligner les principaux obstacles identifiés dans le passé et dans le présent, sur lesquels on travaille et qu´on essai de dépasser.

Parmi ces manques ou limitations du passé, nous pouvons trouver:

• Le manque de sensibilisation sur la question de la jeunesse rurale et le genre par les équipes techniques, en particulier dans la partie concernant les entreprises et PAF-SAN, de sorte que des ateliers de sensibilisation pour les équipes techniques ont été mis en place .

• Les plans d’affaires avaient peu ou pas de vision permettant l´intégration en concernant le genre et la jeunesse.

• On disposait d’un budget limité pour travailler, de sorte qu’on a dû prioriser pour une exécution des fonds et des actions affirmatives.

• Certaines attitudes de l’équipe empêchaient la mise en œuvre de l´approche de genre et jeunesse.

• Le cadre juridique du projet constituait également un obstacle puisqu´il ne permettait pas l´intégration de mineurs ayant moins de 16 ans.

• Il y avait des difficultés pour que les jeunes puissent fournir le capital d´entrée aux organisations (en particulier le capital sociale), entre autres.

• Le projet n’a pas de mécanisme pour l’attribution de fonds pour l’entreprenariat des jeunes qui n´appartiennent pas à des organisations formalisées.

Propositions du Projet pour surmonter les défis.

• Un programme d´actions affirmatives à été formulé et parmi celles-ci, une moyenne de 40 actions destinées aux jeunes dans le cas de différents projets d´entreprise du PAF-SAN, ainsi que dans le cas de la composante d´affaires, eut lieu. Dans ce dernier cas, des actions liées à des projets productifs ont été favorisées. Cependant, malgré les efforts réalisés, ces actions ne sont pas suffisantes par rapport à la demande des jeunes d’accéder à des possibilités de formation, développement de compétences et l’entrepreneuriat.

• Des mécanismes de coordination et de gestion interinstitutionnelle pour la formation professionnelle d´une moyenne de 15 groupes de jeunes ont été crées.

• Des processus de sensibilisation pour l’entrée des jeunes ont été favorisés et un soutien pour rejoindre les organisations des adultes a été fourni.

• La revitalisation des affaires pour les jeunes et l´intégration des organisations commence à être atteinte. Certaines de ces organisations sont déjà formalisées et leur composition intègre uniquement des jeunes.

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• Un processus de formalisation favorisant les jeunes voulant accéder à un projet a été mis en place. Du soutien leur est fourni tout au long du processus de formalisation et ils sont mis en contact avec l´équipe de la composante de Développement des Affaires Rurales et des Micro entreprises afin qu’ils puissent être intégrés.

• L´Unité de Genre est impliqué dans l’établissement du diagnostic qui est appliqué en parallèle avec l´outil “Réduire des écarts”.

• La sensibilisation autour de l´intégration des jeunes dans les organisations est fournie.

• L’accompagnement du processus d’organisation, intégration et formalisation à lieu.

• Des stratégies et mécanismes pour assurer la sécurité des jeunes ont été définis, ainsi que le travail dans leur communauté et le transport pendant les sorties.

• Le travail fait avec la jeunesse rurale est encadré dans la politique et la loi de genre au niveau national, ainsi que la coordination avec l’Institut national de la jeunesse.

• Un plan d´attention destiné à la jeunesse est développé et mis en oeuvre par le Projet 2014-2015. Des activités d´attention par toutes les composantes sont inclues ainsi qu´un budget.

• La participation du Ministère de l’Agriculture et des projets financés par le FIDA dans le Salon National de la Jeunesse sont coordonnés.

Il est identifié que la résistance vis-à-vis de l’égalité des genres et la jeunesse que pourraient avoir les équipes techniques est en train de disparaître et de nos jours une plus grande articulation et intégration des équipes l´emporte. Ceci est visible lors des réunions mensuelles des techniciens des différentes zones puisque elles concluent toutes par des accords définis entre les techniciens, donnant foi d´un niveau de coordination et d´articulation très satisfaisant .

Certaines faiblesses qui pourraient nuire à la poursuite du travail dans le futur sont signalées, mais quelques mesures permettant de diminuer leur effet face aux défis sont déjà identifiés :

Continuité de l´équipe technique de Genre, Jeunesse et Population Indigène.

• Les connaissances acquises à ce jour seraient reprises et réunies dans un document qui permettrait d´assurer la continuité des lignes directrices à suivre dans l’avenir, lors de la fin du projet, et l´arrivée d´une nouvelle équipe technique et parties prenantes.

Insécurité

• Les particularités des différentes zones sont prises en compte pour la tenue de réunions ou de formation pertinentes pour les jeunes.

Durabilité des efforts déployés avec les réseaux de jeunes et les entreprises.

• Il existe un suivi de tout le travail effectué avec les réseaux et les entreprises.

Allocation de budget et mécanismes pour faciliter des fonds pour les jeunes

• Les partenariats nécessaires sont établis avec les acteurs locaux pour la reprise du travail réalisé par la jeunesse rurale

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VI. Leçons apprises

Par la suite nous présentons des leçons tirées de la réflexion de l’équipe technique sur son expérience dans le Projet et du travail avec les jeunes ruraux.

• Dans les interventions futures, il est prioritaire de considérer les jeunes ruraux en tant que protagonistes dans l’ensemble du processus, depuis sa conception jusqu´au suivi, en plus d´avoir une approche de genre qui garantit l’égalité des genres et l’apprentissage continu pour l’empowerment.

• L’intégration effective des jeunes dans la formulation de projets implique la reconnaissance de leurs besoins et des caractéristiques spécifiques de cette population dans les zones rurales, créant donc des mécanismes adaptés à la réalité, aux conditions et à la position des jeunes pour renforcer leurs capacités et rêves innovants en partant de diverses initiatives dans leurs territoires.

• L’utilisation de méthodes créatives, innovantes et ludiques est essentielle pour la participation, l’empowerment et l’exercice du plaidoyer, à la fois localement et à l’échelle nationale. La formation/éducation devrait donner aux jeunes les outils nécessaires pour s´approprier des connaissances autour des normatives, des politiques publiques et des plans où les jeunes peuvent participer et avoir une place pour le plein exercice de leurs droits et responsabilités.

• La planification conjointe et les plans complets des actions dans les zones du est un résultat important. “Si l’équipe zonale sait ce que ont les autres, il est plus facile de développer une vision intégrée et articulée. Actuellement les collègues des autres composantes apprécient mieux le travail de l´Unité de Genre, Jeunesse et Population Indigène. Les uns reconnaissent l´importance du travail des autres. Les actions affirmatives sont partagées, débattues et leur viabilité est discutée” (Équipe technique, Unité Genre, Jeunesse et Population Indigène).

• Pour faire des progrès dans l’autonomisation et l´empowerment de la jeunesse rurale il est nécessaire de reconnaître et valoriser les connaissances, les compétences et les talents des jeunes ruraux, ainsi que leur capacité à transmettre des connaissances entre pairs, et assurer des activités concrètes de participation aux activités de leurs organisations. De même, l’identification des acteurs et les alliances stratégiques sont nécessaires pour renforcer le travail avec la jeunesse rurale dans les territoires et à l’échelle nationale.

• Tout cela afin de promouvoir la relève générationnelle à travers des espaces spécialisés au sein des organisations tels que le lien managérial et de gestion, les technologies d´information et communication, et d’autres connaissances spécialisées qui se complémentent. Il est donc nécessaire d’adapter les documents aux réalités des jeunes dans les différents territoires.

• Lié au point précédent, il est important de commencer le processus de création d’un système de suivi et évaluation contemplant dès le début des indicateurs spécifiques pour mesurer les progrès en matière de genre, jeunesse et population indigène. Cette Unité aurait pour but d’accompagner et de formuler des recommandations pour le travail dans chaque composante et les activités connexes. En plus, l’Unité de planification, suivi et évaluation, et documentation fournirait un soutien direct aux organisations afin de faciliter qu´elles mêmes puissent leurs progrès et résultats.

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• Il est également important de reconnaître que dans les Associations de Développement Communautaire (ADESCOS) il est beaucoup plus facile d’intégrer des jeunes que dans les coopératives, en particulier à cause des difficultés d’ accès à la terre et aux ressources pour la production .

• Les processus pour sensibiliser les équipes techniques et décideurs devraient être élargis afin d’assurer une plus grande appropriation de la question et un impact plus important sur les actions et les stratégies de la jeunesse rurale. “Parfois, un technicien est engagé pour la production, et les capacités et les compétences en gestion d’entreprise et la démocratisation des décisions ne sont pas nécessairement renforcées, souvent cette contribution est rendue invisible” (Équipe technique, Unité de Genre, Jeunesse et Population Indigène).

Cette systématisation met en évidence qu’il existe des défis dans le processus d´intégration des jeunes, mais qu´il y a aussi des initiatives fortes et cohérentes qui permettent à cette population d´avoir un rôle plus important dans les processus d´entreprenariat et l’amélioration des conditions de vie.

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Projet de Développement et de Modernisation Rurale pour la Région Orientale MAG-PRODEMORO

EL SALVADOR

I. Antécédents du Projet

Le Programme de Développement et de Modernisation Rurale pour la Région Orientale –PRODEMORO, promu par le Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage (MAG) à travers la Direction Générale du Développement Rural (DGDR) et l’Unité d’Exécution du Projet (UEP), a pour politique sectorielle le développement agricole et la réduction de la pauvreté rurale. C´est ainsi qu´il est responsable de la conception et la mise en œuvre des stratégies, programmes, projets et actions nécessaires pour augmenter la production et la productivité agricole et rural, la diversification, la restructuration du secteur et le développement de l’agro-industrie, améliorant de cette façon les conditions des familles rurales et agricoles dans sa totalité.

Son objectif principal est d’améliorer les niveaux de revenus et les conditions de vie des hommes, femmes et jeunes agriculteurs, micro-entrepreneurs et travailleurs dans la région orientale du Salvador. Pour ce faire, le Programme dirige ses actions vers le renforcement des organisations de petits producteurs et micro-entrepreneurs qui constituent des conditions pour le développement des entreprises rurales, ainsi que leur intégration dans le marché, la formation des jeunes hommes et femmes, et la réhabilitation et gestion des ressources naturelles dans les zones dégradées au niveau environnemental.

La zone de couverture du MAG-PRODEMORO comprend 87 municipalités rurales dans les départements de La Unión, Morazán, San Miguel et Usulutan, et il développe des activités dans 33 municipalités avec des niveaux élevés de pauvreté. Cependant, le Programme priorise son intervention dans seize municipalités du département de Morazán, huit du département de Usulutan, six du département de San Miguel et trois du département de La Union, qui ont été identifiés comme étant les plus affectés par l’extrême pauvreté d´après la carte de la pauvreté au Salvador établie par le FISDL. De cette façon, le projet donne priorité en tant que groupe cible aux petits producteurs agricoles et non-agricoles résidant dans les zones rurales, avec des âges allant entre 14 à 65 ans, ayant des revenus inférieurs au seuil de pauvreté, qui vivent dans la zone d´intervention du Projet, et qui sont organisés en groupes associatifs dédiés aux activités productives agricoles et non-agricoles.

La conception de MAG-PRODEMORO qui inclut le «Plan de l’agriculture familiale» proposé en 2011, comprend trois lignes d’action stratégiques:

• Le renforcement du capital humain et social

• La transformation des activités économiques actuelles de subsistance et non-agricoles en des entreprises rurales rentables et tournées vers le marché

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• La réhabilitation des zones géographiques écologiquement dégradées et établir un système durable pour l’utilisation et la gestion des ressources naturelles.

En bref, le Projet MAG-PRODEMORO (2014) “sera orientée vers l’organisation, les marchés et les entreprises rurales comme un moyen d’augmenter les niveaux de revenus de manière durable”, et il inclue différentes populations des communautés rurales à la recherche de leur développement.

II. Contexte géographique et territorial

La région orientale du Salvador, zone d´intervention et d´attention spécifique du MAG-PRODEMORO, couvre une superficie de 7729,20 km2, soit 36% de la superficie du pays; avec une population de 1.190.861 habitants (dont 631 891 sont des femmes), qui représentent environ 21% de la population nationale. Parmi cette population, 42% sont situés dans les zones urbaines et 58% dans les zones rurales (UPSE et GC, 2014). Bien qu’aucune information statistique spécifique aux jeunes dans zone orientale existe, le groupe technique du Programme confirme que l’objectif a été d’assurer l’inclusion des femmes et des jeunes dans les organisations qui bénéficient de MAG PRODEMORO, ainsi que l´importance de la question de la jeunesse pour le développement de ces populations ayant moins d’opportunités.

Les jeunes se répartissent en trois catégories en fonction de leur âge et du moment dans leur cycle de vie: de 15 à 19, de 20 à 24, et de 25 à 29 ans. Dans les zones rurales, il y a une plus grande représentation des plus jeunes (de 15 à 19 ans) et une représentation plus réduite des groupes d’âge entre 20 et 29 ans. Cela s´explique par un taux de naissance plus élevé en milieu rural et, simultanément, par la migration vers le secteur urbain des groupes plus âgés. Cette distinction devra être prise en considération pour l´élaboration de projets au bénéfice des jeunes.

La population rurale augmente plus lentement. Entre 1950 et 2007, la population rurale a doublé tandis que la population urbaine a plus que quintuplé. Dans le futur il est prévu qu’entre 2005 et 2030, la population urbaine passe de 60% à 74%. Au même temps, le début d’un processus de vieillissement de la population, encore à ses débuts, commence à être observé en raison de la baisse des taux de natalité et l’augmentation de l’espérance de vie. La population de plus de 64 ans a augmenté sa part dans la population totale de 5% à 7%.

En 2010, une proportion de 46,6% de la population salvadorienne était en dessous du seuil de pauvreté et 16,7% vivaient dans l´indigence et l’extrême pauvreté. La pauvreté et l’indigence atteignaient des magnitudes supérieures dans les zones rurales, avec des écarts de près de 15 points de pourcentage dans le cas de la pauvreté et environ 11 points de pourcentage dans le cas d’indigence. Les niveaux de pauvreté des varient selon l’âge et le lieu de résidence. Dans les zones rurales, le pourcentage le plus élevé est dans le groupe de 25 à 29 ans.

III. Le projet PRODEMORO et ses composants.

Le projet est conçu en trois composantes stratégiques: i) le renforcement du capital humain et social, ii) le développement d´entreprises rurales rentables orientées vers le marché, et iii) la réhabilitation et la gestion des ressources naturelles et de l’environnement.

Il est à noter que l’intégration sociale et productive a été soulevée comme un élément clé pour la réduction de la pauvreté rurale de manière générale. Ceci se présente à travers le développement de la base de ressources humaines et du capital social et économique de la population utilisatrice, afin de renforcer la confiance en soi et l’empowerment des membres des organisations économiques et contribuer à réduire les niveaux de pauvreté.

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Des objectifs spécifiques présentés, nous pouvons citer:

• Soutenir la consolidation des organisations agricoles et non-agricoles économiquement rentables et durables.

• Réhabiliter et améliorer l’environnement régional à travers l’utilisation durable des ressources naturelles de base.

• Créer des conditions et des opportunités pour un développement équitable des femmes rurales, à travers leur intégration dans les activités économiques rurales rentables, durables et orientées vers le marché.

• Renforcer la capacité des MAG de participer efficacement au développement rural, à l’éradication de la pauvreté et à la décentralisation.

Composante 1. Développement du capital humain et social

Le principal objectif de cette composante est de chercher à renforcer les capacités de gestion des entreprises auprès des organisations économiques et l’estime de soi de leurs membres. Ainsi, parmi ses objectifs spécifiques envisagés, le programme envisage de: fournir des connaissances aux producteurs sur les aspects techniques qui leur permettent de

développer leur entreprise; promouvoir des processus de formation pour le développement du capital humain et social; développer des processus organisationnels de type entrepreneurial dans le secteur non-agricole, agricole et des services qui s´insèrent dans les marchés nationaux et internationaux; encourager la participation des femmes et des jeunes dans les processus organisationnels; développer la capacité installé dans la formation des jeunes entrepreneurs, hommes et femmes; et promouvoir la communication sociale.

Entre les principales activités de la composante se trouve la planification et le pré-investissement, qui sont développés à travers la mise en oeuvre de diagnostics participatifs ruraux avec une approche de genre, des plans d’affaires et des plans pour le renforcement organisationnel et entrepreneurial (PFO). Ces diagnostics visent à aider les femmes, les hommes et les jeunes à identifier leurs problèmes et de mettre en avant leurs propres solutions alternatives. Dans ces procédés il est nécessaire qu’au moins 30% des participants soient des femmes et 15% des jeunes (hommes et femmes) âgés de 14 à 29 ans.

En outre, le programme de formation au leadership pour les jeunes est mis en oeuvre et orienté vers les fils et filles des associés des organisations rurales bénéficiaires du Projet. Ce programme cherche à promouvoir progressivement l’intégration et la relève générationnelle. Parmi les actions de support à la formation des jeunes, une activité importante mise en œuvre par le MAG-PRODEMORO est l’initiative appelée “Éducation supérieure non-universitaire” (ENA), qui consiste à faciliter l’accès aux bourses d’études supérieures non-universitaires pour les jeunes ruraux de familles aux ressources financières limitées. Pour ce faire, un accord de coopération a été établi avec l’Ecole Nationale d’Agriculture (ENA). Dans cette ligne, 144 jeunes (dont 68 femmes), enfants des utilisateurs du projet ont bénéficié de la livraison de kits scolaires de fournitures et matériaux éducatifs leur permettant de poursuivre leur éducation de base. Cette activité a été coordonnée avec les Centres d’Enseignement qui fond de l´éducation à distance.

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De même, des tournées d’échange d´expériences ont eu lieu avec la participation des jeunes femmes des groupes, ce qui leur a permis de visualiser de bonnes pratiques administratives, connaître la politique nationale sur les femmes au Salvador, et se former sur des questions de comptabilité, production, marketing, genre, renforcement entrepreneurial pour les organisations de producteurs, et l’intégration d´utilisateurs jeunes pour assurer la pérennité des actions.

Afin de contribuer à la durabilité des organisations qui mettent en œuvre les entreprises rurales, le renforcement de la vision entrepreneuriale de ses membres est considéré comme essentiel. C´est pourquoi, un Programme de Renforcement des Entreprises a lieu après avoir analysé les résultats des organisations par le biais d´un processus d’Évaluation Organisationnelle et des Affaires. Ce programme comprend des séances de formation et de conseil auxquelles participent les jeunes enfants des partenaires des organisations.

Composante 2. Développement des entreprises rurales

Les actions menées dans cette composante se rapportent à la mise en œuvre d’entreprises compétitives et durables, et leur intégration dans les chaînes de valeur. À titre indicatif, la composante vise à intégrer 15% de jeunes dans les entreprises rurales.

L’intégration des agriculteurs de subsistance au “Plan de l’Agriculture Familiale” dans le cadre d’une stratégie de pays, orientée par le Ministère de l’Agriculture et de l´Élevage, est également inclue. Ce plan a été soutenu par CENTA, institution chargée de la productivité, ainsi que par la FAO qui fournit des conseils méthodologiques, et le MAG-PRODEMORO qui fourni un soutien technique. Elle se concentre également sur le développement de divers projets visant à faciliter le “soulagement de la charge domestique” des femmes, afin de parvenir à une participation active dans leurs organisations et leurs entreprises.

Composante 3. Réhabilitation et gestion des ressources naturelles et de l’environnement

Les actions visent à promouvoir la réhabilitation des zones géographiques dégradées et l´établissement de systèmes pour l´utilisation la gestion durable des ressources. Dans ce contexte, des stratégies de production et de culture qui soient respectueuses de l´environnement, ainsi que des pratiques de gestion des ressources naturelles, sont fortement encouragées. Même avec la difficulté que représente le changement d´attitudes, les résultats de la composante ont été satisfaisants dans la mesure que des changements progressifs vers des pratiques écologiques durables commencent à apparaître, et il y a même des zones dans lesquelles les incendies ne sont plus utilisés comme une technique de défrichage.

Lié à ce dernier point, des formations et des campagnes d´éducation environnementale sont menées et dans lesquelles les jeunes ont un rôle important avec d’autres partenaires stratégiques tels que les municipalités et les communautés, pour la promotion de la gestion durable des ressources naturelles. Cela se fait principalement dans 13 municipalités prioritaires afin de s´assurer de la bonne utilisation des ressources naturelles, en particulier l’eau.

Unité de Genre

Cette Unité travaille sur la réduction des inégalités et du manque d´équité. Pour cette fin, des plans de sensibilisation sont faits par les membres de l´Unité, la Coordination, les fournisseurs de services et les populations desservies.

En outre, les femmes et les jeunes utilisateurs du Projet reçoivent des soutiens par le biais d´actions affirmatives telles que des campagnes médicales, des cercles d’alphabétisation, de l’enseignement à distance, des matériaux pédagogiques, la sensibilisation des jeunes sur des compétences de vie, le leadership et des événements d’autonomisation des femmes.

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Le “Programme d´épargne et de crédit communautaire” est une autre des méthodes utilisées pour offrir un soutien aux jeunes. Par le biais de la promotion auprès les jeunes de la culture de l’épargne, les objectifs sociaux, économiques et de développement humain sont adressés à travers des activités concrètes de renforcement des capacités et d’assistance technique.

Unité de suivi, évaluation et gestion des connaissances

Cette unité fournit le suivi de la mise en œuvre du “Plan Opératif Annuel” (POA) du projet, elle développe les outils nécessaires pour faciliter l’enregistrement et le traitement de données regroupant les informations nécessaires pour évaluer les actions entreprises. Pour ce faire, elle s´occupe des événements pour rendre des comptes, et de la présentation de différents matériaux audiovisuels et des auto-évaluations. En outre, une importance particulière est attribuée aux processus de systématisation pour identifier des leçons apprises des processus générés par les utilisateurs des différentes composantes.

IV. Comment s´intègre la jeunesse rurale aux lignes du projet?

Bien que la jeunesse ait été présente en tant que groupe cible depuis le début, pendant que le projet avançait le rôle que peuvent avoir les jeunes dans le développement social, économique et organisationnel de leurs territoires commençait à se percevoir plus clairement. Des efforts ont commencé en 2005 lorsque s´établissent les lignes stratégiques pour la conception du Projet parmi lesquelles est inclue l’intégration des jeunes dans le domaine professionnel. En 2009 cette thématique prend plus d´importance et fait même partie de la stratégie de diffusion et de promotion du projet.

Pendant le diagnostic, des outils pour identifier les demandes des jeunes ont été inclues et des instruments et des stratégies d’action ont été conçus à cet égard. En outre, un processus d’identification et l’incorporation des jeunes dans des ateliers de formation professionnelle a eu lieu.

En 2010, le projet a commencé son opération plus fortement d´ateliers de leadership, d’alphabétisation et de la formation en renforcement organisationnel, auxquels ont participé des hommes, des femmes et des jeunes. Avec ce dernier public, le projet a travaillé principalement dans les domaines de l’alphabétisation et la formation professionnelle, ainsi que de la formation dans la réhabilitation et la gestion des ressources naturelles à travers un processus de sensibilisation des enseignants et des jeunes dans les écoles et les collèges.

Parmi les initiatives développées dans cette période, relève l’inclusion des femmes et des jeunes dans la phase pilote du Programme d´épargne et de prêt communautaire. Il y eut aussi une ouverture dans la participation des jeunes dans les entreprises rurales, avec un accent particulier sur la zone de l’aquaculture.

En 2011 le projet a travaillé avec 10 organisations de producteurs, de sorte que le travail avec les jeunes ruraux s´est focalisé sur la formation de groupes de jeunes au sein de ces coopératives ou des associations bénéficiaires. La participation des jeunes dans les domaines de l’artisanat et du tourisme fut élargie et, à travers le Plan d´Agriculture Familiale, leur inclusion a été encouragée dans les initiatives d’affaires rurales. Il a eut également une plus forte demande dans les affaires liées à l’aquaculture et la production de légumes, ainsi que dans des entreprises non agricoles.

Au cours de 2012 les jeunes commencent leur travail de “point focaux” au sein des organisations dans lesquelles ils jouent un rôle de soutien dans les activités d’assistance technique et de soutien à la commercialisation, en vertu de leur facilité de se servir des technologies de l’information et de la communication. À ce moment le Projet travaillait avec 60 organisations.

En 2013 le Projet a participé activement à l’Atelier international: “Intégration économique et participation sociale de la Jeunesse rurale en Amérique latine et dans les Caraïbes», organisé par le FIDA et PROCASUR au Salvador. Au cours de cet atelier, eurent lieu des espaces de dialogue et de travail

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conjoint entre les jeunes et les représentants techniques des organisations de développement, pour le développement de propositions concrètes à mettre en oeuvre dans chacun des pays participants. Ces propositions ont été intégrées dans un Plan d´Action résultant de la rencontre, lequel présente le besoin exprimé par les représentants du Salvador de construire un Réseau National de la jeunesse rurale, structuré à partir des territoires d´intervention des projets MAG-FIDA et d’autres organisations de développement, et géré par les jeunes eux-mêmes.

En outre, grâce à l’engagement et l’intérêt montré par les trois projets MAG-FIDA du Salvador lors de l’atelier international, la division du FIDA pour l’Amérique latine et les Caraïbes a identifié le pays comme un étant prioritaire pour bénéficier de l’appui technique du Programme Jeunesse Rurale Entrepreneuse de la Corporation PROCASUR, dans le cadre de la stratégie de suivi des résultats de l’atelier.

Ainsi, tenant compte des besoins et intérêts particuliers de chaque projet, et étant guidés par le Plan de Développement Global de la Jeunesse du Salvador, un programme a été défini, composé par sept points spécifiques pour être discutés lors de l’accompagnement de PROCASUR 2014. Il s´agissait des points suivants: (i) le diagnostic, la planification stratégique et l’identification des expériences et des jeunes talents ruraux; (ii) le renforcement des capacités des jeunes talents ruraux; (iii) l’appui aux équipes techniques pour l’intégration de l´approche de jeunesse rurale dans les projets MAG-FIDA du Salvador: indicateurs de progrès, suivi et l’évaluation au niveau du projet; (iv) la conception de stratégies ad hoc et souples pour un financement et soutien technique des initiatives entrepreneuriales pour les jeunes; (V) soutien dans la conception et la mise en œuvre d’actions innovantes: “Rends ton réseau dynamique”; (vi) production et diffusion d´expertises et connaissances spécialisées (documentation des expériences ); et (vii) la création de possibilités de partage d’expériences et routes d’apprentissage .

Conception, établissement et renforcement du réseau de jeunes ruraux

Pour contribuer au développement du Réseau national au cours de 2014, le Projet MAG PRODEMORO a développé une série de processus visant à construire le Réseau Régional de la jeunesse rurale dans la zone orientale du pays. Les plus importants sont énumérés ci-dessous.

• Un processus de priorisation des organisations a été réalisé, en tenant compte des critères pour la participation des jeunes dans leurs territoires et zones géographiques, entre autres.

• Le profil des jeunes qui pouvaient faire partie du Réseau a été défini de manière participative, tenant compte de critères tels que: être fils ou fille de membres des organisations bénéficiaires associées au Projet, avoir entre 14 et 29 ans, avoir la volonté de participer et assister à des réunions mensuelles.

• Promotion du Plan national de la Jeunesse rurale. 25 réunions avec des institutions publiques et privées ont été effectuées, en essayant de promouvoir le Réseau dans les Territoires et gérer les ressources.

• Huit ateliers ont eut lieu pour examiner les plans d’action des jeunes et faire le suivi des activités réalisées.

• Le projet a soutenu l’élection d’un Conseil d’administration par département, et ses membres ont été élus par les jeunes selon la définition qu´ils ont fait de profil idéal pour assumer ce type de responsabilités.

• Élection des représentants du Réseau Régional, composé par le représentant de la présidence de chaque réseau territorial.

• Un brouillon des fonctions de chaque poste élu a été travaille avec les jeunes du Conseil d´administration afin d’assurer la participation active de tous.

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Modèle de la création du réseau de jeunes du territoire oriental

Réseau National (4)

Réseau régionalréseau d´orient (26)

JEUNES DES ORGANISATIONS RURALES

Réseau territorial de Morazan (6)

Réseau territorial “la Union” (6)

Réseau territorial Usulutan (8)

Réseau territorial (6)

• Identification de nouveaux leaderships chez les jeunes. 25 jeunes ont été identifiés ayant un potentiel pour la formation de micro entreprise, qui ont été formés dans la formulation de profils et leur négociation.

• Incorporation des jeunes dans les structures organisationnelles. 50 jeunes ont rejoint les structures et les organes de prise de décisions dans les organisations (présidents, secrétaires et trésoriers).

• Formation et assistance technique. Deux journées de formation pour les jeunes sur «La gestion des affaires et registres comptables» eurent lieu afin de les former et qu´ils puissent ainsi avoir du succès dans la mise en œuvre de leurs initiatives.

• Participation à cinq ateliers organisés conjointement par PROCASUR et MAG-PRODEMORO, visant à identifier les connaissances et les compétences des jeunes du Réseau, de renforcer les compétences de facilitation et de coordonner les actions de

dynamisation des réseaux des territoires de façon participative.

Structure organisationnelle: Assemblée générale de la jeunesse rurale

Elle se compose de trois jeunes (un homme et deux femmes) délégués de chacune des organisations participantes dans la composante d´Entreprises Rurales. Elle se réunit une fois par mois et est en charge de la mise en œuvre du plan de travail de la jeunesse dans la région orientale, ainsi que convoquer des assemblées générales impliquant tous les jeunes membres du Réseau. Ceux qui participent dans cet espace ont la tâche de former alliances avec des partenaires stratégiques et renforcer les liens avec les institutions d’appui (tels PRODEMORO). Ces jeunes sont les porte-parole des autres jeunes dans leurs territoires, de sorte qu’ils doivent signaler les avancées lors des comités territoriaux, être disponible pour participer à des visites, des échanges ou des forums, et coordonner des ateliers professionnels avec les jeunes des organisations.

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« Points focaux » des jeunes : stratégie innovante d´intégration de la jeunesse rurale

Une des initiatives visant à renforcer les capacités et promouvoir l’autonomisation des jeunes appartenant au Réseau, fut l’invitation à participer en tant que Points Focaux Locaux. Pour ce faire, un appel à candidatures a été lancé destiné aux jeunes hommes et les femmes âgés 18 et 29 ans, qui participent de préférence dans le Plan de l’Agriculture Familiale, ou des chaînes de production et qui avaient joué un rôle actif dans les Réseaux de jeunesse.

La composante du Capital Humain et social a été chargée d’examiner les candidatures reçues suite à l’appel, et de sélectionner celles qui répondaient aux critères nécessaires. 12 personnes représentant tous les territoires ont été présélectionnées à partir de ce processus. Ces jeunes ont été convoqués pour une interview et un test écrit, à travers lequel des attitudes et les compétences nécessaires pour poste ont été établies à partir d´un guide de questions liées au Réseau. Les jeunes sélectionnés ont fait partie d’un processus d’induction organisé par le Projet, dans lequel ils ont pu se familiariser avec les fonctions et le travail à effectuer dans chacun des réseaux. Plus tard, une présentation formelle de ces « Point focaux » eut lieu dans chacun des réseaux, leur poste et leur rôle à jouer fut dévoilé.

Ainsi, à partir de la figure de références et de formation locales de multiplier les connaissances, le projet MAG-PRODEMORO vise à permettre aux jeunes d’offrir une formation de sensibilisation à divers organismes afin d’obtenir que les groupes organisés à comprendre l’importance d’impliquer les jeunes dans le processus, l’appropriant. Une fois sélectionné références locales, ils reçoivent une formation différente, incitation économiquement et sont appelés chaque année responsables de leurs actions, conduisant à des jeunes (hommes et femmes) peuvent devenir des ponts entre les différentes organisations et obtenir réponse sur le travail effectué à partir d’un rôle novateur.

Le processus de transfert des ressources aux organisations pour soutenir l’entreprenariat des jeunes

Alors que l’un des principaux défis auxquels sont confrontés les jeunes en milieu rural est la difficulté d’accès aux moyens de production qui leur permettent de contribuer à la génération de revenus de leurs maisons ou de faire progresser leur indépendance économique, dans le cadre du soutien technique fourni par PROCASUR, les mécanismes de transfert des ressources aux entreprises de jeunes ont été conçus à partir de concours de plans d’affaires. Cependant, puisque les projets MAG-FIDA ont l’interdiction de transférer des ressources aux organisations non constituées en société, PROCASUR a destiné USD$ 5.000 par projet (Amanecer Rural, CENTRAL PRODEMOR et PRODEMORO) pour récompenser les meilleures initiatives d’affaires.

Au cours de ce processus, cependant, le projet MAG-PRODEMORO a généré un mécanisme particulier qui lui a permis de financer les entreprises des groupes de jeunes non-formels à travers la création d’une Organisation de liaison, qui fonctionne comme un intermédiaire entre le projet et jeunes entrepreneurs. Pour sélectionner ces organisations, la priorité a été donnée à celles ayant une expérience dans le développement d´entreprises rurales, la disponibilité et l’acceptation de travailler avec les jeunes et avoir au moins 15% des jeunes dans leur composition. Parmi les organisations qui participent au Projet, quatre ont été choisis, un pour chaque département.

Une fois identifiées, le Projet a mené une série de réunions visant à expliquer le rôle à remplir en tant qu´Organisation de liaison, les principaux objectifs de cette stratégie et les mécanismes de transfert de fonds, entre autres aspects pertinents. Ensuite, la documentation juridique nécessaire pour le processus (adhésion, les statuts, le statut juridique) a été enregistrée et des lettres d’entente avec MAG-PRODEMOR ont été signées. Dans ces lettres, les quatre organisations ont signé pour l’attribution du USD$ 14,750, destinés à financer l’achat d’actifs, la formation et l’assistance technique pour les entreprises

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de jeunes sélectionnés par le Comité de Sélection, en plus du support pour le matériel informatique et l´avantage du transport pour les jeunes participants au comité.

Ainsi, le 6 Novembre 2014, la première réunion du Comité d’Approbation des Investissement pour l’Entrepreneuriat des Jeunes de la Région Orientale eut lieu. Pendant celle-ci, 13 initiatives ont été présentées et un comité ou un jury de six personnes a été créé intégré par: le Directeur Exécutif du MAG PRODEMORO, M. Frank Escobar; le Coordinateur de la Composante Affaires Rurales, la Coordinatrice de l´Unité de Genre, Mme. Elsy Tejada; le représentant de l´Organisation liaison, M. Jaime Portillo ; le représentant de la zone orientale dans le Réseau National de Jeunesse Rurale M. Roberto Carlos Castillo, ainsi que les Présidents des Réseaux départementaux Morazán (Esteban García), San Miguel (Luis Alexander Girls), La Unión (William Giovanni) et Usulutan (Oscar Paiz).

À cette occasion, l’ingénieur Frank Escobar, Directeur du MAG-PRODEMORO, a félicité les jeunes pour leurs efforts, l’engagement et le travail continu dans la gestion de leurs entreprises, et expliqua aux participants le processus de préparation mené par le Projet pour permettre une telle activité.

Tout d’abord, pour faire possible l´identification des entreprises des jeunes dans les zones d´intervention du Projet, PROCASUR a donné un énorme soutien et assistance. Une fois les entreprises identifiées, l´étape de soutien au développement des plans d’affaires par le MAG-PRODEMORO a commencé, en coordination avec les Points focaux des jeunes. Ensuite, les critères d’évaluation des propositions ont été définis avec les jeunes, en tenant compte: (i) la participation des jeunes (hommes et femmes) au même niveau; (Ii) la bonne maîtrise des aspects techniques du projet; (iii) la commercialisation du produit proposée; (iv) l’analyse économique des bénéfices de l’entreprise; (iv) l’impact sur l’emploi et les revenus; (vi) l´organisation pour la mise en œuvre; et (vii) la présentation de l’initiative.

Comme une stratégie pour assurer le succès et la durabilité des initiatives commerciales adoptées lors du Comité, il a été pris en considération que les jeunes comptent avec un processus de formation en gestion d’entreprise, administration, comptabilité et genre, avant le décaissement des ressources. Dans le même but, le MAG-PRODEMORO a réalisé des activités visant à faciliter la promotion des produits des entreprises et de renforcer leurs activités de marketing. Parmi les principales activités il y a eu la connexion avec des foires et des conférences d’affaires avec la participation d’entités publiques et privées, telles que l’Institut de la jeunesse (INJUVE), World Vision, CEDEMYPE, CONAMYPE, entre autres.

Toutes les initiatives présentées (13) ont été approuvées par le Comité. Quatre d’entre eux ont été financées avec la contribution de PROCASUR, et les autres avec les ressources du Projet MAG-PRODEMORO.

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La participation active des jeunes comme Points focaux locaux et le lancement des initiatives des jeunes a permis de vaincre la résistance des adultes. L´ouverture croissante des adultes à l’incorporation des jeunes dans les différents projets devient de plus en plus évidente. Par exemple, dans une coopérative, la gestion d’un des étangs de culture de tilapia est faite par des jeunes. Cette initiative a été gérée depuis le MAG PRODEMORO ainsi qu’un projet de bois qui a été entièrement développé par les jeunes.

Un autre progrès dans le travail des jeunes a été la formation dans l’agriculture et la possibilité de donner des bourses à 20 jeunes (hommes et femmes) pour des études supérieures. Ces jeunes par la suite devront faire du service communautaire dans leurs localités ce qui leur permettra de mettre leurs nouvelles connaissances à la disposition des mêmes organisations. Un total de 500 jeunes participe représentant les quatre départements dans les différents services offerts par le MAG PRODEMORO. En outre, le projet a renforcé les jeunes dans la sensibilisation de l´approche de genre à travers la formation de neuf jeunes pour fournir des services de renforcement des capacités en trois modules: Comment participent les hommes et les femmes dans les organisations, le Genre et l’estime de soi, le Leadership et la participation dans les affaires.

En plus de l´appui technique fourni par PROCASUR, en 2014 des foires de dynamisation des réseaux ont été réalisées dans les différents territoires, des ateliers d’identification des connaissances, des compétences et de jeunes talents, et le renforcement des compétences de facilitation ont eu lieu, et la création d´une banque de jeunes talents appartenant au Réseau Régional vit le jour.

Bien que le travail avec les jeunes n’a pas été clairement défini au début du Projet, pendant sa mise en œuvre l´équipe de travail a travaillé avec diverses propositions visant à inclure les jeunes dans les domaines de l’alphabétisation et la formation professionnelle. Cependant, cela ne fait que quelques années qu´un accent plus important sur le travail avec cette population dans des thématiques au-delà de l’éducation, comme les affaires et la commercialisation, est mis. Ainsi, des initiatives comme la sélection des Point focaux locaux surgissent pour donner un rôle beaucoup plus important aux jeunes dans le développement de leur communauté.

Comme le note le Programme de Renforcement pour la Jeunesse Rurale de la région orientale, “augmenter l’inclusion de la jeunesse rurale et à travers la création d’espaces de participation et de formation complète, avec des actions concrètes décrites dans leurs plans d’action impliquant le renforcement des capacités, sociales et économiques, et la formulation du projet de vie basé sur des compétences et des aspirations “.

D’autre part, l’ingénieur Frank Escobar, directeur du projet MAG PRODEMORO, note la nécessité d’une articulation des territoires, qui permettrait d’avoir des systèmes de soutien et de découvrir les différents talents des jeunes. “Il ne s´agit pas seulement de donner des espaces dans lesquels les idées des jeunes sont entendues, mais il faut aussi étudier leur faisabilité et les guider.”

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V. Défis et propositions pour poursuivre l’intégration effective de la jeunesse rurale.

Avant l’identification des défis et de nouvelles propositions pour l’intégration de la jeunesse rurale dans le Projet, il est important de souligner les principaux obstacles identifiés dans le passé et sur lesquels on travail afin de les résoudre.

Au début du projet, des résistances chez les adultes ont été identifiées concernant l´intégration des jeunes dans les organisations. Ces résistances ont été différentes en dépendant du type d’organisation (ADESCOS et les organisations de producteurs), du type d’activité (l´élevage et l’aquaculture), et de la région. Cependant, dans les zones où il y avait une présence accrue de conflit armé, les liens communautaires étaient beaucoup plus forts donc il y eut beaucoup moins de résistance vis-à-vis de l’inclusion des jeunes.

La résistance fit que des programmes de sensibilisation spécifiques aux genres aient été créés, offrant un suivi grâce à la confiance générée par l’équipe technique dans différentes organisations. Des stratégies flexibles ont été utilisées et adaptés par le personnel technique. Tout cela, avec la disponibilité du directeur du projet pour répondre aux besoins des jeunes, a facilité la mise en œuvre de mesures visant à soutenir la jeunesse rurale organisée.

Un autre des obstacles rencontrés est la méconnaissance des jeunes sur les avantages que leur apporte de travailler en réseau. Pour contourner cette difficulté, le travail solide avec des jeunes organisés en différentes fonctions et ayant des rôles distincts, des responsabilités et des projets spécifiques, a été promu; de cette façon ils se sont impliqués progressivement dans la planification annuelle et le cours d´évolution du réseau.

En ce qui concerne les défis futurs du projet sur l’inclusion des jeunes, on peut citer les suivants:

• Fournir un soutien financier aux jeunes, générant des mécanismes de transfert à plus d´organisations de liaison.

• Intégrer des jeunes avec moins d’éducation. Une des mesures est de ne pas considérer le niveau d’éducation comme une exigence pour la présentation des profils, par exemple. En outre le projet soutient également la création de partenariats et l´attribution de bourses pour faciliter l’accès des jeunes à l’éducation.

• Renforcer les compétences et les connaissances pour les aspects organisationnels et les compétences de vie. Pour ce faire, l’Institut Salvadorien pour le Développement Coopératif (INSAFOCOP) a fait des formations, notamment sur la formulation de projets, ainsi que des formations la situation démographique et les grossesses chez les adolescentes (thématiques des droits sexuels et reproductifs).

• Appuyer les processus de formation des organisations des jeunes.

• Promouvoir l’inclusion des jeunes mères dans les entreprises, et encourager leur progrès dans l’éducation, afin de réduire les risques et les situations de vulnérabilité auxquelles elles puissent être confrontées.

• Soutenir le renforcement de capacités pour la création de nouvelles micro-entreprises concernant la gestion des ressources, le soutien à travers l´assistance technique et le suivi.

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• Renforcer les capacités des jeunes à la gestion des TICs et faciliter la création d´espaces pour leur permettre de transmettre des connaissances aux adultes dans les organisations, dans le cadre de l’échange intergénérationnel.

• Soutenir la création de réseaux de communication et d’information pour les jeunes, ce qui entraîne les échanges, le transfert de connaissances et le soutien entre les pairs, permettant donc l’intégration de mécanismes innovants pour la gestion des connaissances.

• Promouvoir le renforcement des Points focaux jeunes et renforcer leurs compétences de facilitation pour encourager la transmission de connaissances et complémenter leurs compétences et capacités, notamment au niveau intergénérationnel.

• Renforcer la participation des jeunes dans des instances politiques départementales, ainsi que le soutien pour la consolidation d´espaces politiques de discussion de leurs thématiques, tels que des tables rondes sur la jeunesse rurale, le tout permettant l´articulation et la coordination des efforts avec les organisations travaillant sur la question de la jeunesse rurale.

• Avancer vers la durabilité des initiatives une fois finie l’intervention du projet, en renforçant les partenariats stratégiques entre les acteurs locaux et nationaux qui travaillent avec la jeunesse.

VI. Leçons apprises

À continuation sont présentées les leçons apprises, tirées de la réflexion de l’équipe technique de son expérience dans le Projet et du travail avec les jeunes ruraux:

• Bien que le Cadre de Fonctionnement du Projet ne comprenait pas des mesures et les indicateurs spécifiques pour évaluer l´état d’intégration de la jeunesse rurale, avec l´appui de la Direction du Projet les équipes techniques ont trouvé des façons d’intégrer le travail des jeunes en partant

de l´équité et, par conséquent, en jouant un rôle clé lié à la volonté politique, la coordination interinstitutionnelle, et le renforcement des capacités.

• Les projets qui souhaitent adresser l´intégration des jeunes ruraux sont doivent utiliser des mécanismes souples et générer des propositions appropriées aux besoins des jeunes, à la fois en matière de formations, que de l’accès aux ressources financières et techniques, et aux marchés et à l´innovation.

• Les projets pour la jeunesse rurale ne doivent pas être formulés d´une vision “adultiste ». Il est important d’écouter les jeunes, reprendre leurs besoins et potentiels, reconnaître leurs talents et propres façons de s´exprimer et de transmettre de connaissances et de compétences à d’autres jeunes et des adultes.

• Une bonne pratique développée par le Projet et qui devraient être examinée par ceux qui s´intéressent au processus d’inclusion de la jeunesse rurale dans des initiatives de développement, est l’identification et la préparation des jeunes « Points focaux » locaux. La fourniture de services d´assistance et le soutien technique par les jeunes s´est avéré être une bonne stratégie pour encourager le la relève générationnelle dans les organisations de producteurs, profitant le niveau plus élevé d´instruction qu´ont les jeunes par rapport à leurs parents, ainsi que proximité avec les technologies de l’information et de la communication, et leur faible résistance à l’innovation.

• Les jeunes doivent avoir une participation active et autonome dans la prestation de services du projet.

• Tout cela doit être fait en tenant compte des particularités de chaque contexte, chaque communauté, les caractéristiques de genre et d´âge; compte tenu de la formation pour la vie (estime de soi, la valorisation personnelle et la reconnaissance culturelle) jusqu´au développement des compétences et des

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connaissances sur la gestion des entreprises rurales, agricoles ou non-agricoles, renforcer leur autonomisation et la participation sociale et communautaire, de manière à contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des jeunes et de leur environnement.

Enfin, et étant données les recommandations issues de l’expérience, le besoin de rendre plus souples les mécanismes d´attribution et versement des ressources, remboursables et non remboursables, afin qu’ils puissent améliorer les initiatives de la jeunesse rurale mentionnés. Pour cela, il est nécessaire d’assouplir les exigences et les critères de sélection, de manière à permettre aux jeunes d’accéder à ces avantages.

Il est important aussi que les jeunes soient identifiés depuis la formulation d´un projet en tant qu’acteurs stratégiques dans tout le cycle de ces composantes, renforçant donc les actions affirmatives pour la jeunesse rurale, et essayant de s´assurer que les jeunes réussissent à s´intégrer dans les actions comme agents du changement et protagonistes de leur réalité.

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Résumé de l´expéRienCe: AssoCiAtion ¡AY qué lindo!

Développement entrepreneurial et accès aux fonds d´investissement

ASSOCIATION ¡AY QUÉ LINDO! Nicaragua

L’expérience de l’Association ¡Ay Qué lindo1! naît en 2006 de l’identification d’une opportunité. Walter Chacon, un jeune résident de 29 ans de la municipalité de Condega avait un petit atelier dans lequel il fabriquait des boîtes en bois pour l’emballage de cigares. Un après-midi, lorsqu´il travaillait dans son atelier, il entend par la radio une annonce du Programme pour le Développement Économique de la Région Aride du Nicaragua (PRODESEC), financé par le gouvernement national du Nicaragua et le FIDA, et qui invitait les associations locales à participer à un possibilité d’accès à des ressources financières et de l´assistance technique destinées aux entreprises.

Puisque l’annonce précisait que les participants devaient être des associations et non pas des entrepreneurs indépendants, Walter parle à son frère Luis Adolfo (35 ans), qui travaillait à l’époque en tant que cordonnier, pour l´informer sur l´opportunité de financement et la possibilité d’accéder à ces avantages s´ils créent une

1 Oh, que c´est beau!

association dédiée à la production et vente de boîtes pour l’emballage de cigares. Conscients du fait que cela pourrait être une bonne occasion pour un saut productif de l´entreprise, les frères décident de réunir d´autres jeunes connaissances de la localité et former une association.

Même s´ils ne répondaient pas aux prérequis de l´appel concernant le nombre minimum d´associés (8 participants), les 6 jeunes ont formulé un plan d’affaires pour postuler au financement et ont suivi les procédures pour constituer une Association Momentanée, ce qui était une autre exigence imposée par le PRODESEC. Grâce à la durabilité de ce type d’entreprise liée au dynamisme du marché du tabac dans la région, l’Association Momentanée ¡Ay Qué lindo! réussi à gagner le co-financement accordé par le PRODESEC.

Guide d’Apprentissage

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Afin de garantir l´engagement des bénéficiaires du financement avec le développement de leurs initiatives, le Programme ne financerait que 90% de chacun des plans d’affaires sélectionnés, alors que les associations devraient fournir les 10% restants. Ainsi, l´Association ¡Ay Qué lindo! présenta un plan d’affaires pour un total de $ 125.038 córdobas nicaraguayennes (USD $7,064), dont PRODESEC contribua $ 112 534 (USD $ 6,358) et les jeunes $ 12 504 (USD $ 706).

Une fois que le financement fut reçu, les jeunes ont commencé les formations et l´achat des actifs nécessaires pour accroître la production de l´atelier de Walter. Cependant, des 6 jeunes participants, il n´y avait que Walter et Lener qui avaient de l’expérience dans la fabrication de boîtes pour l’emballage de cigares. De ce fait, les premiers mois après l’obtention de financement furent dédiés à l´apprentissage par tous les membres du groupe.

Après presque 6 années de développement de l´entreprise, les trois membres qui ont continué à diriger l’entreprise ont été identifiés par PROCASUR et leur expérience fut sélectionnée pour accueillir une Route d´Apprentissage qui eut lieu en 2012 au Nicaragua. En raison du succès de cette première approche et de l’engagement manifesté par ces entrepreneurs, l’Association ¡Ay Qué lindo! fut choisie par le Programme Jeunesse Rurale Entrepreneuse pour accéder aux ressources du Fonds d’apprentissage du Programme. Ce Fonds vise à cofinancer des entreprises qui favorisent l’autonomisation économique des jeunes ruraux et qui facilitent le développement de leurs propres stratégies de vie, à travers un investissement qui doit être remboursé dans un délai de deux ans. Le cofinancement doit être destiné à l’achat d’actifs productifs tenant compte de la difficulté qu´ont les jeunes ruraux à accéder aux ressources financières pour investir dans la croissance de leurs entreprises.

Grâce au Fonds d’apprentissage, l’Association a accédé à de ressources pour un montant de $ 353,876 córdobas nicaraguayennes (USD $ 14,098), dont ¡Ay Qué lindo! fourni $35.387 (USD $ 1.409) córdobas et le Fonds fournit les $318.489 córdobas restantes (USD $12.688). Avec ces ressources, les partenaires

ont pu remplacer leurs machines artisanales (créés par eux-mêmes) pour de la machinerie industrielle, ce qui leurs permis de réduire le temps de production et d’améliorer de manière significative la qualité de fabrication des boîtes. L’impact de cet investissement a pu être constaté presque immédiatement, réduisant de manière significative le volume de plaintes des clients et augmentant considérablement les bénéfices du groupe.

Cette dynamique a permis d´améliorer les conditions de travail au sein de l’usine qui fournit du travail à environ 40 jeunes de la région, ainsi qu´accroître et améliorer la production de boîtes pour l’emballage de cigares. Elle a de même permis la diversification productive de l’association qui acquit un lopin de terre destiné à la culture d´haricots et de céréales de base.

Résumé de l´expéRienCe: AssoCiAtion ¡AY qué lindo!

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Résumé de l´expéRienCe nitlApAn-uCA

PROGRAMME D´INCUBATION D´ENTREPRISES NITLAPAN-UCA

NICARAGUA

Nitlapan-UCA est un institut spécialisé dans la recherche, le développement et la diffusion de nouveaux modèles et méthodologies pour le développement local, rural et urbain au Nicaragua. Il fournit des services financiers et non financiers aux propriétaires de micro, petites et moyennes entreprises en zones rurales et urbaines, en particulier aux femmes et aux jeunes. Cet institut fait partie du Réseau Jésuite des Travaux Sociaux de la Compagnie de Jésus qui travaille dans le secteur social en Amérique centrale. Il a commencé à faire ses premiers pas en 1988 dans ce qui était alors la Direction de la recherche et des études supérieures de l’Université Centre-américaine – l´UCA, en tant qu´une initiative de l’université soutenue par un groupe de professionnels à la recherche de nouvelles solutions institutionnelles pour promouvoir le développement économique et social des paysans nicaraguayens.

Le travail de Nitlapan avec des jeunes entrepreneurs commence en 2005 avec le projet “Jeunes entrepreneurs sous la modalité de location” qui avait un

financement extérieur (CORDAID1 et le Centre MAGIS 2pour la jeunesse) en plus des fonds propres et de la contribution des jeunes entrepreneurs .

À la suite de cette expérience, l’institution décide que le soutien aux entreprises des jeunes devienne une ligne de travail de Nitlapan. Ainsi, en 2008, Nitlapan effectue des changements organisationnels et le projet devient une composante du Programme d’Incubation d’Entreprises. Lors de la restructuration institutionnelle il a été défini que “(le) Programme de Services de Développement des Entreprises, qui serait responsable de tout ce qui concerne la prestation de services non-financiers et le Programme d’Incubation d’Entreprises, qui lui serait responsable pour les actions liées aux services financiers “ seraient créés. 1 Catholic Organization for Relief and Development Aid2 Les centres MAGIS sont organisés par la Compagnie de Jésus, à partir des provinces jésuites dans chaque pays et d´autres congré-gations religieuses de la spiritualité ignatienne, des groups laïcs et les provinces jésuites d´autres pays en Amérique latine. Le MAGIS est créé par chaque pays qui organise et motive ses délégations à participer à l´expérience.

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Le Programme d´Incubation d´Entreprises a pour cible principale les jeunes hommes et femmes “du fait qu´ils font partie des secteurs les plus vulnérables dans le pays étant donné que la dynamique économique de celui-ci est développée avec un accent sur la mondialisation, qui exige aux gens de travailler en fonction d´un profil basé sur l’entrepreneuriat, en mesure de proposer et de réaliser des idées innovantes et compétitives dans le marché”.

L´approche de Nitlapan diffère d´autres programmes d’entrepreneuriat des jeunes existant dans le pays du fait que le soutien qu´il propose va de la création de l´entreprise à son suivi concret. De même, elle diffère car son public cible sont principalement les jeunes qui n´ont pas nécessairement besoin d’avoir une expérience préalable dans le développement de plans d’affaires, puisque le programme comprend aussi une composante de formation.

Phase I Promotion et séléction des entrepreneurs

Phase IIIdées et élaboration du Plan d´Affaires

Phase IIIElection des ini-tiatives d´affaires avec un potentiel de développe-ment

Phase IVMontage de l´Affaire (Lea-sing)

Phase VConstruction et renforcement du capital hu-main

Phase VIDiffusion et Promotion

Entrepreneurs avec une expérience et des connaissances en MIPYMEs

Entrepreneurs avec MIPYMEs Rurales / Urbaines en fonctionnant avec du succès

Méthodologie d´intervention

Source: Nitlapán, Présentation en Pp. (S.f.)

Résumé de l´expéRienCe nitlApAn-uCA

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leCtuRe suR l’innovAtion

« Peut-être pour la première fois de l’Histoire, l’Humanité a la capacité de créer plus d’informations que quiconque ne peut assimiler, à encourager plus d’interdépendance que quiconque ne peut gérer et à promouvoir le changement à un rythme que personne ne peut tenir ». Peter Senge (1992)

POURQUOI ET À INNOVER:

La mondialisation a augmenté la concurrence et l’échange d’informations, tandis que les avancées technologiques et les changements au niveau des demandes sociales et du marché supposent qu’il est nécessaire d’agir rapidement pour défendre ses positions et se développer dans le monde d’aujourd’hui. Cette réalité interactive, et complexe, nous confronte au défi constant qui consiste à s’adapter d’une manière adéquate et à obtenir une plus grande efficacité dans l’utilisation des ressources de notre organisation et dans les contributions que nous apportons au bien-être des populations pauvres.

Au sens large, l’innovation désigne l’introduction d’une nouveauté, à savoir une adaptation positive aux changements intervenant dans le monde d’aujourd’hui. C’est la raison pour laquelle l’innovation suppose principalement de développer des capacités créatives qui nous permettront de détecter des opportunités dans le contexte de l’organisation et dans un environnement dynamique.

L’innovation désigne donc l’amélioration de la capacité de nos organisations à répondre aux besoins en termes sociaux, organisationnels et du marché, en générant de nouvelles idées qui seront converties en de nouveaux produits, services ou procédés, capables d’exploiter

les opportunités internes et externes améliorant les performances de notre organisation.

Le défi de l’innovation nous mènera à devenir des agents du changement transformant la réalité de nos organisations, en premier lieu, ainsi que celle de nos communautés et sociétés, en contribuant de manière stratégique aux processus de développement rural et à l’amélioration du bien-être de la population.

Qu’est-ce que l’innovation ?

Le débat autour de l’innovation a évolué de manière significative ces dernières décennies. Il a évolué d’une notion économique exclusivement liée à l’économie, aux avancées technologiques et au commerce, vers une signification plus large, dans le cadre de laquelle le contexte est hautement significatif, pour désigner, par exemple, la participation des agents locaux, leurs pratiques et leurs modalités d’apprentissage au sein du processus d’innovation.

Cette évolution implique le changement d’une conception de l’innovation comme un produit à une conception de l’innovation comme un processus qui constitue un facteur essentiel et permanent de la vie d’une organisation.

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Le concept d’innovation

« L’introduction et l’application volontaires, dans un rôle, un groupe, une organisation, d’idées et de processus nouveaux pour l’unité d’adoption, mis en pratique pour apporter des bénéfices significatifs à l’individu, au groupe, à l’organisation ou à toute la société ». West and Farr, 19901

L’innovation est une action qui vise volontairement à générer des changements dans rôle, un groupe ou une organisation, et qui, lorsqu’elle est appliquée, entraîne des bénéfices non seulement de nature financière, mais aussi pour l’organisation et la société. L’innovation n’est pas le fruit du hasard, c’est une action planifiée dont le but est d’améliorer une situation existante.

L’innovation peut apporter de multiples bénéfices. Hormis les retours financiers ou commerciaux que supposait la perception traditionnelle de l’innovation, cette dernière peut être bénéfique dans différents domaines de l’organisation, comme le développement personnel, la satisfaction de ses membres, le sentiment d’appartenance du groupe et la communication interne et externe. De ce point de vue, ce sont l’organisation et ses besoins – ainsi que ceux de ses membres et/ou clients – qui définissent ce qui est bénéfique dans un contexte d’innovation.

L’innovation rurale ne se limite pas à des changements technologiques ou méthodologiques ; elle comprend de nouvelles idées ou de nouveaux procédés pour gérer et guider les ressources humaines, de nouvelles façons d’utiliser les connaissances passées, l’application créative de modèles d’action ayant été utilisés ailleurs et l’administration de processus sociaux ou développementaux qui entraîneront de plus grands bénéfices pour une organisation, pour une communauté rurale ou pour la société dans son ensemble.

1 Cette définition est longuement discutée dans le texte d’America Gonzalez : « Innovación Organizacional. Retos y Perspectivas » (Organizational Innovation: Challenges and Perspectives), CLAC-SO, qui fait partie de la bibliographie.

De nombreux pays du Sud ont montré de remarquables capacités d’apprentissage, d’adaptation et d’application originale et efficace des innovations, dans leur lutte contre la pauvreté et la promotion d’un développement rural moderne. Il est important de montrer l’impact positif de la réussite de l’innovation rurale et d’en tirer parti, ainsi que d’étendre son effet positif à d’autres communautés pauvres.

Réplication à plus grande échelle

La réplication à plus grande échelle désigne le défi qui consiste à étendre l’impact d’une innovation rurale s’étant avérée efficace à une micro-échelle (souvent limitée à un faible nombre de communautés ou de secteurs dans ces communautés) à des zones géographiques plus vastes ou à la population de ces dernières.

La réplication à plus grande échelle est perçue comme une fin car elle vise à produire davantage de bénéfices pour davantage de personnes dans une zone géographique plus vaste, d’une manière plus durable ; c’est également un moyen de créer et de renfoncer les capacités locales – institutionnelles, organisationnelles et communautaires – à planifier, mettre en œuvre et évaluer les activités en matière de développement.

C’est pour cette raison que la réplication à plus grande échelle est un processus d’apprentissage qui mobilise et renforce les ressources, les agents et les capacités des communautés rurales aux niveaux local et national, et qui étend leur impact tout en le rendant plus durable.

Il est important de souligner qu’une innovation n’est pas nécessairement une idée absolument nouvelle, mais elle doit l’être pour l’entité – ou le groupe d’entités partenaires – qui l’adopte. En d’autres termes, on peut également parler d’innovation lorsqu’une organisation adopte une idée ou une technologie ayant été appliquée dans un autre contexte, tant qu’elle est nouvelle pour l’entité qui l’adopte.

leCtuRe suR l’innovAtion

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Dans ce cadre, l’application de l’innovation est un élément crucial, puisqu’elle implique de transformer les connaissances ou les informations en une pratique renfermant de nouveaux bénéfices pour ceux qui la développent.

L’innovation diffère de l’invention. La simple génération d’idées nouvelles ne suffit pas à créer une innovation : une idée ne peut être qualifiée de novatrice tant qu’elle n’a pas été utilisée pour satisfaire un besoin concret. Une idée novatrice doit correspondre à l’organisation qui la met en œuvre, ainsi qu’aux membres de l’organisation qui l’intègrent dans leurs pratiques de travail et la valident comme outil leur permettant d’améliorer leurs performances internes et/ou les réponses à leur environnement.

L’innovation consiste alors à faire les choses d’une manière nouvelle ou différente, dans le contexte où se déroule notre activité, que ce soit au sein même de l’organisation ou dans des communautés rurales spécifiques. L’innovation implique une nouveauté mise en pratique et confirmée par l’organisation comme étant une réponse valide et bénéfique à certains besoins, problèmes ou défis. La nature et la qualité d’une innovation se mesurent par rapport au contexte dans lequel elle est introduite.

La validation par l’utilisation est un élément important pour une innovation ; en d’autres termes, une innovation prend un sens lorsqu’une société ou une communauté rurale l’utilise, se l’approprie, l’intègre et la développe. C’est une connaissance nouvelle, autour de laquelle les agents du développement social seront mobilisés, et qui a un impact sur la communauté, l’organisation ou la société dans son ensemble.

Toutefois, les innovations doivent également être validées par des experts ou évaluées pour connaître la nature novatrice d’un processus et sa contribution au développement d’une organisation ou d’une communauté. Cela se fait à l’aide de méthodes qui permettent d’identifier les éléments importants d’un processus d’innovation et qui fournissent des critères

permettant de juger des progrès ou des échecs, ainsi que des indicateurs d’impact.

Enfin, l’innovation est une construction sociale qui implique des processus d’interaction et d’échange entre divers agents et institutions ayant des intérêts différents, et souvent contradictoires, ainsi qu’une puissance économique, sociale et politique inégale. Par conséquent, l’introduction d’innovations ne se fait pas sans conflit, puisqu’elle implique de transformer d’anciens modèles ou manières de faire qui ont déterminé le mode de répartition des bénéfices dans un contexte social ou organisationnel donné. Ainsi, pour l’application et la validation d’une innovation, il est important de communiquer et de mettre en place des alliances et des accords entre différents acteurs et différents intérêts.

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RÉSUMÉ

1. Une innovation est une action qui vise volontairement à générer des changements dans un rôle, un groupe ou une organisation, de sorte à apporter de multiples bénéfices, non seulement de nature économique, mais aussi au niveau personnel, organisationnel et social.

2. L’innovation rurale ne se limite pas aux changements technologiques ; elle inclut les connaissances et l’expertise des communautés rurales qui agissent d’une manière nouvelle et efficace en vue d’améliorer leur qualité de vie.

3. L’innovation ne requiert pas une nouveauté absolue, elle est subjective : l’idée doit être nouvelle pour l’entité qui l’adopte.

4. La simple production de nouvelles idées ne suffit pas à générer une innovation ; il faut une application en vue de répondre à un besoin concret et une appropriation de ces idées par la population ou la communauté concernée.

5. La réplication à plus grande échelle désigne le défi qui consiste à étendre l’impact d’une innovation rurale s’étant avérée efficace à une micro-échelle (souvent limitée à un petit nombre de communautés ou de secteurs dans ces communautés) à des zones géographiques ou des populations plus larges.

6. Les sources d’innovation rurale sont diverses : connaissances et recherche scientifiques, avis d’experts ou de spécialistes, mais aussi expérience pratique et connaissances accumulées par l’organisation rurale.

7. L’innovation est un processus dynamique qui comprend les étapes suivantes : évaluation ou identification des besoins en matière d’innovation ; création, recherche ou adaptation d’une expérience novatrice

pour répondre à ces besoins ; préparation d’un projet ou d’un plan d’innovation ; mise en pratique et appropriation de l’innovation dans le contexte organisationnel où elle est appliquée ; et diffusion et apprentissage de l’expérience novatrice.

Rôle de l’agent de changement

« Vous ne trouverez rien qui se produise où que ce soit, qu’il s’agisse de cours expérimentaux dans les écoles, d’un nouveau service dans un hôpital ou d’une opération dans le secteur privé, qui ne compte sans la détermination d’une personne. Cela ne m’intéresse pas. Le problème n’est pas d’employer des personnes déterminées, mais de faire en sorte que les employés ordinaires de ces organisations deviennent des champions de la détermination ; je pense que tout repose là-dessus » (T. Peters, 1988).

Il existe toujours une ou plusieurs personnes derrière la réussite d’un processus d’innovation. Aucune innovation n’est possible sans l’implication personnelle de celles et ceux qui vont la mettre en œuvre, que ce soit les personnes qui génèrent l’idée ou celles qui doivent l’appliquer.

Les personnes activement impliquées dans un processus d’innovation deviennent des agents de changement. S’engager sur une voie totalement nouvelle exige de l’énergie et de la persévérance, fruits d’une implication active, ainsi que le désir et la volonté de persévérer face aux difficultés, aux échecs ou aux erreurs qui apparaissent au cours du processus.

Le rôle de l’agent de changement est d’identifier les problèmes liés aux activités traditionnelles d’une organisation et d’apporter un nouveau regard sur ces dernières, ainsi que de proposer des idées afin de les améliorer et de les transformer.

Des concepts tels que les « intrapreneurs » ou les « générateurs d’idées » indiquent que c’est l’individu, ou le groupe d’individus, qui apporte de idées nouvelles ou un regard neuf sur les activités d’une organisation.

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Ce processus implique nécessairement une rupture, puisque les organisations ont tendance à se protéger contre l’instabilité et le changement ; il est donc rare que ce soit l’organisation qui décide, à partir de l’expérience et des connaissances qu’elle a acquises, d’améliorer les procédures ou les règles qu’elle a établies.

Il est important que quiconque se pose en champion d’un processus d’innovation fasse preuve de détermination vis-à-vis du problème et non du projet. En d’autres termes, la détermination doit viser le motif ou l’objectif du changement recherché, non le processus, le parcours ou le plan d’actions élaboré pour y parvenir. Cela permet de faire des écarts et d’introduire de nouveaux plans ou de nouvelles actions

dans des domaines non résolus d’un problème, lorsqu’il devient clair que la stratégie prévue est insuffisante ou inefficace. Pour la réussite de l’innovation, la logique des actions et des solutions préparées doit rester partiellement ouverte et doit permettre une certaine adaptation.

Les personnes qui formulent des problèmes intéressants ou qui découvrent de nouvelles façons de voir l’organisation, la communauté rurale ou la société sont les véritables découvreurs de créneaux pour le développement d’innovations. Elles sont la plus grande richesse de l’organisation ; en tant que capital primaire créatif, leur contribution est inestimable.

leCtuRe suR l’innovAtion

Route d´AppRentissAge: “stratégies et innovations pour l’inclusion des jeunes ruraux en tant qu’acteurs pr incipaux du

développement de leur terr itoire”

22 et le 28 Février 2015 à El Salvador.