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KADJATI Sébastien M1 Recherche en Information et Communication - ISIC TRAVAIL PREPARATOIRE A LA RECHERCHE Communication, Développement Durable et le Service Public Université Michel de Montaigne Bordeaux III Année Universitaire 2008-2009

Mémoire communication-développement durable-service public. SKadjati 2008-2009

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Page 1: Mémoire communication-développement durable-service public. SKadjati 2008-2009

KADJATI Sébastien

M1 Recherche en Information et Communication - ISIC

TRAVAIL PREPARATOIRE A LA RECHERCHE

Communication,

Développement Durable

et

le Service Public

Université Michel de Montaigne Bordeaux III Année Universitaire 2008-2009

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Table des Matières

Cadrage du Sujet……………………………………………………………………………………………………………………..… p. 3

Problématique et hypothèse…………………………………………………………………………………………… p. 3

Schéma Heuristique………………………………………………………………………………………………………… p. 4

Schéma Systémique………………………………………………………………………………………………………... p. 5

Texte de présentation………………………………………………………………………………………………..…... p. 6

Le corps du TPR……………………………………………………………………………………………………………….. p. 8

I) Historique…………………………………………………………………….… p. 8

A) les origines de la notion de développement durable………... p. 8

1) Rapide présentation des articles……………………………………………. p. 8

2) Cœur de partie………………………………………………………………………. p.9

B) l’installation du développement durable au Canada…………. p. 11

1) Rapide présentation des articles……………………………………………. p. 11

2) Cœur de partie………………………………………………………………………. p. 12

C) La genèse de la prise de conscience française par rapport à la notion de développement durable p. 14

1) Rapide présentation des articles…………………………………………………………………………………………………………….. p. 14

2) Cœur de partie……………………………………………………………………………………………………………………………………….. p. 15

II) Les moyens mis en place sur le terrain pour communiquer autour d’actions développement

durable en France et au Canada…………………………………….…… p. 17

A) L’exemple nord américain le Québec………………………….……… p. 17

1) Rapide présentation des articles…………………………………….………. p. 18

2) Cœur de partie………………………………………………………………….……. p. 18

B) la stratégie communicationnelle de la France……………………. p. 22

1) Rapide présentation des articles…………………………………………….. p. 22

2) Cœur de partie……………………………………………………………………….. p. 23

C) Le croisement des regards français (européen) et québécois (nord américain)…………………………… p. 24

Cœur de parti……………………………………………………………………………………………………………………………………………... p. 24

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III) La communication développement durable au Canada et en France : refuge ou bourreau d’un

phénomène de mode ?.................................................. p. 26

A) La critique du model canadien………………………………….. p. 26

1) Rapide présentation des articles…………………………………… p. 27

2) Cœur de partie……………………………………………………………… p. 27

B) Une communication développement durable française montrée du doigt…………………..….. p. 29

Cœur de partie…………………………………………………………………………………………………………………………..….. p. 29

C) Le développement durable : un simple phénomène de mode ?........................................... p. 30

Cœur de partie…………………………………………………………………………………………………………………………….…. p. 30

Mon terrain d’étude envisagé pour l’année prochaine………………………………………………… p. 32

Bibliographie et Webogaphie…………………………………………………………………………………….…. p. 33

Annexes………………………………………………………………………………………………………………………… p. 36

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Cadrage du sujet :

Le changement des mentalités au sein des entreprises publiques avec l’avènement du

développement durable : L’étude comparative du cas français et du modèle Canadien.

Problématique et hypothèses :

La problématique du développement durable est-elle considérée au sein des entreprises

publiques en France et au Canada comme un phénomène de mode communicationnel ou comme un

réel engagement en faveur de solides projets de société ?

- Le développement durable est une notion complexe.

- Le développement durable est considéré comme une notion d’avenir par les collectivités

territoriales française.

- La population française connaît mal les enjeux du développement durable.

- Les pouvoirs public français assimilent le développement durable à de l’écologie.

- Les collectivités territoriales françaises communiquent mal sur leurs actions développement

durable par rapport au service public canadien.

- Le service public français accuse un retard idéologique et législatif par rapport au service public

canadien.

- Le développement durable est une notion politique, à la mode, et non un véritable désir social.

- Les moyens économiques alloués à des actions développement durable au sein des entreprises

publiques françaises sont moindres par rapport aux budgets des services publics québécois en la

matière.

- En terme de développement durable, le secteur public possède du retard par rapport au secteur

privé.

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Schéma heuristique :

Ce schéma heuristique présente de façon hiérarchique le cheminement sémantique que j’ai

adopté pour la réalisation de mon TPR.

Je suis parti du titre de mon travail : « Communication, développement durable et service

public », que j’ai ensuite divisé en trois concepts (visibles dans les trois bulles). Chacune de ces bulles

renvoient à des sous concepts servant à définir et approfondir les idées initiales.

La troisième bulle est formée d’une question : « La communication au service de projets de

sociétés ou d’un phénomène de mode ? ». Elle est en lien direct avec les termes « service public » du

titre, et intervient également pour introduire la problématique de fond de mon TPR.

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Schéma Systémique :

Ce schéma met en lumière les deux concepts constituant la problématique de mon TPR : « La

problématique du développement durable est-elle considère au sein des entreprises publiques

comme un phénomène de mode ou comme un réel engagement en faveur de solides projets de

société ? ».

Ce structuro gramme distingue les composants de ces deux réalités afin de mieux en

percevoir les enjeux.

Le diagramme a un fonctionnement principalement vertical (de haut en bas), ainsi que

circulaire comme l’indique le sens des flèches.

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Texte de présentation :

« Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans

compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. »

Rapport BRUNDTLAND, 1987.

Notion « sous les projecteurs » de

nos jours, la problématique du

développement durable demeure

cependant fort méconnue en France.

Souvent rangé dans la catégorie

« protection de l’environnement », il est

en réalité, depuis le deuxième « sommet

sur la terre » de Rio de Janeiro en 1992,

le point de convergence entre le Social,

l'Economie et l'Ecologie, et répond au

désir de mettre en place, maintenant et

de façon pérenne, des projets de société

toujours plus justes. Le développement

durable constitue donc un défi d’avenir

que nos sociétés ne doivent pas éluder.

De fait, pour que le public le plus large possible adhère aux principes véhiculés par le

développement durable, les collectivités territoriales françaises se doivent de montrer l'exemple afin

d'éduquer les citoyens.

Ceci passe, notamment, par une campagne de communication interne visant à ce que les

agents de service public prennent consciences de l’importance de la mise en place de mesures plus

réfléchies afin de mettre leurs actions en adéquation avec le désir de construire pour le long terme.

D’autres pays ont déjà entamés cette conversion. Le plus en avance demeure le Québec. Le 4

octobre 2006 est signé à Montréal la « déclaration des communicateurs et des professionnels en

relations publiques du Québec à l’égard du développement durable ». Cette dernière est issue des

travaux des Nations Unies de 2002, à Johannesburg, dans le cadre du Sommet mondial sur le

développement durable.

En substance, il s’agit pour les communicateurs et les professionnels en relations publiques

du Québec, de prendre l’engagement de contribuer à la promotion et au respect du développement

Page 8: Mémoire communication-développement durable-service public. SKadjati 2008-2009

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durable dans les sphères relevant de leurs responsabilités et de leurs activités au sein de la société

québécoise. De fait, ils font leur la définition énoncée par le rapport BRUNDTLAND en 1987.

A travers mon travail, je retracerai l’évolution Historique de la notion de développement

durable au Canada et en France. J’analyserai comment communiquent les français et les québécois

autour de cette notion clé. Enfin, je tenterai d’établir un bilan critique sur la politique française et

québécoise de développement durable menée au sein des entreprises publiques.

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Le corps du TPR :

I : Historique :

Il s’agit dans cette partie de poser les fondements historiques du développement durable.

Autrement dit, observer comment le Canada et la France ont intégré cette notion. Ceci pour mieux

appréhender les différentes actions mises en place actuellement dans ces deux Etats.

A) Les origines de la notion de développement durable.

Pour la réalisation de cette partie, je m’appuierai principalement sur deux références

bibliographiques :

- Le Chapitre 1 intitulé : « Du sous-développement au développement durable » de l’ouvrage

de Solange TREMBLAY (directrice du Centre d’études sur les responsabilités sociales, le

développement durable et l’éthique de la chaire en relation publiques de l’UQUAM)

Développement durable et Communication.

- Le chapitre 1 intitulé : « Notion durable ou d’avenir » de l’ouvrage de Sylvain ALLEMAND

(journaliste) Les paradoxes du développement durable.

1) Rapide présentation des articles :

Présentation du chapitre 1 : « Du sous-développement au développement durable » de l’ouvrage de

Solange TREMBLAY Développement durable et Communication :

Cet ouvrage de Solange TREMBLAY intitulé Développement durable et Communication : au-

delà des mots, pour un véritable engagement parut en 2007 aux éditions Presses de l’Université du

Québec, a pour but premier de répondre à trois questions principales :

- Que trouve-t-on dans le développement durable qui exerce tant de séduction ?

- Pourquoi s’engager dans une telle démarche ?

- Qui est concerné ?

L’ouvrage traite donc des enjeux communicationnels de la notion de développement durable au

Québec.

Dans ce chapitre premier intitulé : « Du sous-développement au développement durable », Solange

TREMBLAY nous présente les fondements Historiques du concept de développement durable.

L’auteur retrace l’ensemble des bases idéologiques du développement durable pour comprendre le

contexte d’apparition de ce vaste et complexe concept.

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Présentation du chapitre 1 intitulé : « Notion durable ou d’avenir » de l’ouvrage de Sylvain

ALLEMAND Les paradoxes du développement durable :

Sylvain ALLEMAND est un journaliste économique français habituer à produire des écrits

traitant du développement durable où de l’économie verte. En 2007 aux éditions Le Cavalier Bleu, il

publie Les paradoxes du développement durable à l’occasion du 20ième anniversaire du rapport de

Brundtland qui avait consacré la notion de développement durable en la définissant pour la première

fois. Comme son titre l’indique, l’ouvrage s’intéresse à tous les paradoxes de ce concept en jouant

notamment sur l’ambivalence entre les termes « développement » et « durable » en posant la

question : « Comment le développement, synonyme de mouvement, peut-il être durable ? ». Dans

cet ouvrage, l’auteur dénonce ce qu’il appelle le « tout durable » français, et remet en cause

clairement la notion en pointant du doigt son aspect « mode » et « grand public ».

Dans ce chapitre 1 intitulé : « Notion durable ou d’avenir », Sylvain ALLEMAND présente les

fondements conceptuels et Historiques de la notion de développement durable en France et dans le

monde, dans le but d’établir une critique de nos rapports avec le développement durable.

2) Cœur de partie :

L’émergence du concept de développement durable a été longue. L’idée d’un

développement pouvant réduire les inégalités sociales et réduire la pression sur l’environnement a

fait son chemin.

Solange TREMBLAY situe l’apparition du concept de développement durable « au cours des années

1980 », alors qu’on assiste à l’émergence de nouvelles valeurs sociales un peu partout dans le

monde.

Sylvain ALLEMAND indique que les premiers encrages réels de la notion de développement durable

se trouvent dans les années 1970 alors que le mouvement hippie gagne le monde occidental. A cette

époque, on commence à voir naitre l’idée que les ressources naturelles de la terre ne sont pas

éternelles, et qu’une régulation de leur utilisation est à envisager. Le journaliste nous donne deux

dates clés dans la genèse du concept de développement durable :

- 1968, marquant la création de l’association non politique le « Club de Rome » qui regroupe

quelques personnalités occupant des postes relativement importants dans leurs pays

respectifs et souhaitant que la recherche s’empare du problème de l’évolution du monde

pris dans sa globalité pour tenter de cerner les limites de la croissance économique.

- 1972, date marquant l’échec d’un des premières conférences des Nations Unies sur

l’environnement se déroulant à Stockholm en Suède. L’idée d’interaction entre écologie et

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économie est cependant avancée. L’auteur nous explique que cette conférence fut un échec

puisqu’aucun compromis n’a été trouvé entre les pays du Nord et du Sud.

Dés lors, la problématique semble posée. L’environnement apparaît comme un patrimoine à

transmettre aux générations futures.

Il faudra attendre 1987 et la publication du rapport de la Commission Mondiale sur l’Environnement

et le Développement, mise en place par l’ONU, et appelé rapport de Brundtland, du nom de l’ancien

Premier ministre norvégien qui en a assuré la présidence, pour voir naitre officiellement la notion de

développement durable. Solange TREMBLAY, explique que le « contexte de l’époque était

particulier ». En effet, en 1987, L’URSS existe toujours, de même que le mur de Berlin scinde toujours

la ville et les peuples en deux.

C’est donc dans des conditions géopolitiques instables que le rapport Brundtland donne la première

définition du développement durable : « Le développement durable est un développement qui

répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre

aux leurs. » Si on analyse cette définition, nous remarquons que pour la première fois la

reconnaissance de l’importance de la préservation des ressources de la terre afin de les léguer aux

générations suivantes, est reconnue par les Etats.

Désormais, les bases du concept de développement durable sont fondées.

Sylvain ALLEMAND nous explique qu’en 1992, le second « sommet de la terre », à Rio de Janeiro, fini

de consacrer le terme « développement durable » en donnant naissance à l’«Agenda 21 »

(littéralement : agenda pour le 21ème siècle). De plus, l’auteur précise que pour la première fois les

« trois piliers » du développement durable sont énoncés : « le progrès économique, la justice sociale

et la préservation de l’environnement. » Le développement durable moderne est né.

Tous les auteurs que j’ai étudié pour la réalisation de ce TPR, s’accordent à dire que le rapport

Brundtland ainsi que le deuxième « sommet pour la terre » de 1992, sont les points de départ de

tous les autres textes et réflexions traitant du concept de développement durable. D’ailleurs, le

« protocole de Kyoto » établi en 1997, ratifié par les états en 2002 durant le Sommet des Nations

Unies de Johannesburg et rentrant en vigueur en 2005, fut créé afin qu’un maximum d’Etats de part

le monde fassent leur la notion de développement durable.

Le Canada et la France en font partie.

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B) L’installation du développement durable au Canada.

Pour la réalisation de cette partie, je m’appuierai principalement sur :

- Le site Internet du ministère du développement durable, de l’environnement et des parcs du

Québec (www.mddep.gouv.qc.ca).

- Chapitre 2 intitulé : « Mise en œuvre de la Loi sur le développement durable » de L’ouvrage

de Solange TREMBLAY Développement durable et Communication (ouvrage présenté plus

haut).

- Le texte de la « Loi sur le développement durable » de 2005 du Québec.

- Le texte de la « déclaration des Communicateurs et des professionnels en relations publiques

du Québec à l’égard du développement durable » de 2006.

1) Rapide présentation des articles :

Présentation du site Internet du ministère du développement durable, de l’environnement et des

parcs du Québec (www.mddep.gouv.qc.ca) :

Il s’agit d’un site institutionnel classique présentant et relayant les différentes actions mise

en place par le ministère.

En cliquant sur l’onglet « développement durable » qui nous intéresse ici, le site nous présente des

grands thèmes d’actualité portant sur le développement durable au sein du Québec. Un menu situé à

gauche de la page présente les différentes actions menées en termes de développement durable par

le ministère, ainsi que les projets devant être bientôt mis en place.

Le site Internet est construit de façon à rendre le plus lisible et transparent possible pour les activités

du ministère du développement durable, de l’environnement et des parcs québécois.

Présentation du chapitre 2 intitulé : « Mise en œuvre de la Loi sur le développement durable » de

l’ouvrage de Solange TREMBLAY Développement durable et Communication :

Ce second chapitre décrypte le texte de la « Loi développement durable » du Québec de

2005. Solange TREMBLAY commence par présente la genèse de ce texte législatif afin de mieux en

comprendre la portée. L’auteur débute son propos en posant la question : « Pourquoi légiférer ? ». A

partir de là, elle engage une véritable analyse de la stratégie gouvernementale du Québec et en

dégage les enjeux communicationnels.

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Présentation du texte de la « Loi sur le développement durable » de 2005 du Québec :

Il s’agit d’un texte législatif québécois, servant à encadrer les actions touchant au

développement durable du ministère du développement durable, de l’environnement et des parcs

ainsi que du gouvernement québécois.

Cette loi découle directement de la ratification du « protocole de Kyoto » par le Québec pendant le

Sommet mondial des Nations Unis à Johannesburg en 2002.

Cette loi fut présentée et approuvée par la population québécoise en automne 2004, puis ratifié par

le parlement en 2005. Il s’agit de fait, d’un texte ayant une force démocratique importante

puisqu’étant validé par le peuple et ses représentants.

Présentation du texte de la « déclaration des Communicateurs et des professionnels en relations

publiques du Québec à l’égard du développement durable » de 2006 :

Il s’agit d’un texte s’inscrivant dans la ligné de la conférence des Nations Unis à Johannesburg

en 2002.

Cette déclaration vise à ce que tous les communicants du Québec « contribuent à la promotion et au

respect du développement durable dans les sphères relevant de leurs responsabilités et de leurs

activités au sein de la société québécoise ».

Ce texte s’inscrit totalement dans la lignée de la Loi sur le développement durable. Il agit comme une

sorte que « code de bonne conduite » de tous les communicants du Québec par rapport à la notion

de développement durable.

2) Cœur de partie :

L’Histoire du développement durable au Canada semble être intimement liée à l’Histoire

même de la notion.

En 2005, le parlement québécois ratifie une Loi sur le développement durable s’inscrivant dans la

continuité du Sommet des Nations Unis de 2002 à Johannesburg.

Claude BECHARD, ministre québécois du Développement durable, de l’environnement et des Parcs

de l’époque en 2006, explique sur le site Internet du ministère en charge du développement durable,

de l’environnement et des parcs du Québec : «Cette loi permet au Québec de figurer dorénavant

parmi les rares entités politique dans le monde, dont quelques Etats américains, le Manitoba, le

Luxembourg et la Belgique, à s’être donné une législation portant spécifiquement sur le

développement durable. »

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Cette déclaration témoigne d’une part de l’intérêt certain que le Québec porte à la notion de

développement durable, et d’autre part de la volonté qu’ont les québécois d’être à la pointe sur la

question.

Dans son ouvrage, Solange TREMBLAY va plus loin dans l’explication de la prise de décision du

Québec en faveur d’une législation développement durable. Selon l’auteur, le gouvernement a

préféré un cadre d’intervention qui permettrait de « garantir à moyen terme le succès de toute la

démarche », ceci dans le but de « donner une plus grande cohérence aux actions entreprises », et de

« favoriser l’imputabilité et d’assurer la pérennité de la démarche. » En d’autres termes, selon

Solange TREMBLAY, en légiférant le gouvernement québécois souhaite que son action en faveur du

développement durable se fasse dans la durée.

Après la ratification du « protocole de Kyoto » en 2002, alors que certains pays auraient opté pour un

plan d’action immédiat agissant de fait sur le court voire moyen terme, le Québec s’est doté d’un

cadre légal lui permettant de mettre en place des actions plus réfléchies (puisqu’intervenant dans un

temps plus ou moins long), et ayant l’assentiment de la population (puisque régit par une loi adoptée

par le peuple).

Afin de déterminer le champ d’action de cette démarche, le texte propose une définition du

développement durable :

« (…) Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des

générations futures à répondre aux leurs. Le développement durable s’appuie sur une vision à long

terme qui prend en compte le caractère indissociable des dimensions environnementale, sociale et

économique des activités de développement. »

Cette définition révèle toute l’étendue de ce concept et le dissocie d’une réalité strictement

environnementale. Elle est une sorte de synthèse entre la première définition exprimée par le

rapport Brundtland en 1987, et les « trois piliers » du développement durable présentés en 1992 lors

du second « sommet de la terre » de Rio de Janeiro.

Elle témoigne du rapport très étroit entre l’Histoire de la notion de développement durable et

l’Histoire de développement durable au Canada, comme l’exprime Solange TREMBLAY, du réel désire

qu’a le Québec à « jouer le jeu ».

En outre, cette définition par son contenu, constitue en soi un vaste champ de communication par

l’ensemble des réalités sociales, environnementales et économique qui y sont rattachées.

Enfin, elle montre bien que le développement durable n’est pas une recette toute faite, un code que

l’on applique ou encore un cahier de normes à suivre. Cette définition prouve que c’est une

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démarche qui requiert un changement d’attitudes et de façons de faire. Ici se situe la place des

communicants. C’est à dire véhiculer le vrai message en le faisant largement entendre.

Dans la ligné du travail législatif mené par la gouvernement du Québec, environ 300 communicants

de tous les secteurs d’activité du Québec, se sont réunis en octobre 2006 dans un colloque intitulé :

« développement durable et communication – Vers un nouvel engagement des communicateurs ».

La rencontre s’est inscrite comme la première contribution du milieu des communicants à la mise en

œuvre du Plan développement durable du gouvernement québécois. Cette réunion, qui a également

été le lieu d’une réflexion collective sur le rôle des communications au cœur cet enjeu majeur qu’est

le développement durable. Cette rencontre c’est clôturé par la signature le 4 octobre 2006 à

Montréal de la « Déclaration des communicateurs et des professionnels en relations publiques du

Québec à l’égard du développement durable. » Ce court texte agit comme un « code de bonne

conduite » pour tous les communicants du Québec par rapport à la notion de développement

durable.

Par ce texte, le Canada prouve que le développement durable est une affaire gouvernementale sinon

de communication.

C) La genèse de la prise de conscience française par rapport à la notion du

développement durable.

Pour traiter cette partie je m’appuierai principalement sur deux références bibliographiques :

- le site Internet : « La documentation française » (www.ladocumentationfrancaise.fr).

- Sur le chapitre 2 intitulé : « Applications du développement durable ou éparpillement

durable », de l’ouvrage de Sylvain ALLEMAND Les paradoxes du développement durable

(ouvrage présenté plus haut).

- Sur le texte de la « Stratégie nationale de développement durable ».

1) Rapide présentation des articles :

Présentation du dossier intitulé : « Le développement durable en France : quel environnement pour

demain. », visible sur le site Internet de « la documentation française »

(www.ladocumentationfrançaise.fr) :

« La documentation française » est un éditeur et un diffuseur exerçant son activité dans les

domaines de l’information publique, de l’actualité administrative, politique, économique, sociale en

France et dans le monde.

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Le site Internet est le relais de toutes ces activités. Pour mieux comprendre le but de cet organisme,

il suffit de lire leur devise visible sous leur logo présent sur la première page du site : « Le réflexe

pour s’informer et comprendre ».

Je me suis beaucoup servi du dossier traitant de l’état du développement durable en France,

consultable sur ce site Internet. Il a l’avantage d’être clair, précis dans les dates et les termes

employés, et très bien structuré. Divisé en huit parties, ce dossier nous propose trois approches

différentes du développement durable :

- Une première approche se voulant Historique. On nous énonce ici les concepts et les dates

clés (présentés dans le A) du développement durable.

- Une seconde approche présente l’état de la question en France en expliquant les différentes

stratégies du gouvernement français depuis la ratification du « protocole de Kyoto » en 2002.

- Une troisième approche prospective sert à imaginer les futurs dispositifs mis en place par

l’Etat français en faveur du développement durable.

Présentation du chapitre 2 intitulé : « Applications du développement durable ou éparpillement

durable », de l’ouvrage de Sylvain ALLEMAND Les paradoxes du développement durable :

Dans ce second chapitre, Sylvain ALLEMAND décrypte tous les secteurs français visés par le

concept de développement durable (l’Agriculture, l’Habitat, la gestion des Villes, la Finance, le

tourisme).

Fidel à la philosophie globale de l’ouvrage, ce chapitre dénonce (chiffres à l’appuie) les dérives de ce

que l’auteur appel le « tout durable » en France. Les critiques se fondent sur des éléments

Historiques, ce qui leurs donnent une certaine crédibilité.

Éminemment ancré dans une approche critique, l’utilisation de ce second chapitre aura pour unique

but ici de retracer le cheminent Historique de la prise de conscience française par rapport à la notion

de développement durable.

2) Cœur de partie :

Lorsqu’on observe l’Histoire du développement durable en France, on s ‘aperçoit que la prise

de conscience s’est opérée à la suite du « Sommet de la Terre » de Rio de Janeiro en 1992.

Comme nous l’avons vu précédemment, c’est à l’occasion de ce sommet que fut élaborée la notion

d’«Agenda 21 » (en référence au nouveau siècle qui s’annonçait). Dés lors, la France s’est efforcée

d’appliquer à travers des stratégies nationales et locales (à l’échelle des villes ou de collectivités

territoriales) ce concept permettant de mieux considérer et appliquer des actions développement

durable.

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Comme le souligne Sylvain ALLEMAND, c’est à partir de cette date que la notion de développement

durable s’est affirmer comme un « véritable phénomène de mode ».

Dés lors, la France devient un acteur important du développement durable mondial. Le dossier

présent sur le site Internet de « la documentation française » note que la ratification en 2002 du

« protocole de Kyoto » lors du « Sommet sur la Terre » à Johannesburg a donné un souffle nouveau à

l’action gouvernementale en matière de développement durable.

En 2003, le gouvernement du premier ministre Jean-Pierre RAFFARIN adopte un texte établissant

une « Stratégie nationale de développement durable » (SNDD) sur cinq ans (de 2003 à 2008). Il

répond directement aux travaux du « Sommet sur la Terre » de Rio en 1997 et de Johannesburg en

2002. Le dossier de « la documentation française » note qu’elle « vise plus précisément à intégrer la

stratégie européenne de développement durable adoptée en juin 2001 à Göteborg par les chefs

d’Etat et de gouvernement. » Le texte officiel de cette stratégie explique qu’il s’agit de « dépasser le

simple exercice de réflexion sans lendemain opérationnel, en adoptant une approche résolument

tournée vers l’action. » Sylvain ALLEMAND défini la SNDD comme un « document limité dans ses

considérations générales, mais accompagné d’orientations claires pour la mise en œuvre rapide de

programmes d’actions ».

Ainsi, très vite, la notion de développement durable a été déclinée dans différents secteurs

d’activités (tourisme, agriculture, énergie, etc.) et de domaines de la vie quotidienne (habitat

transport, consommation, etc.). Le développement devient un véritable bien public en France.

En 2005, la « Charte de l’environnement » obtient une valeur constitutionnelle en étant adossée à la

constitution. Ce texte consacre en partie le « Principe de précaution » déterminé par la loi Barnier de

1995. Comme l’explique le site Internet de « la documentation française », ce principe « indique que

l’absence de certitudes scientifiques ou techniques ne doit pas retarder l’adoption de mesures visant

à prévenir un risque de dommages graves et irréversible en terme de santé ou d’environnement. »

Avec l’indexation de la « Charte de l’environnement » à la Constitution française, la notion de

développement durable acquiert une véritable force coercitive lui permettant de s’imposer comme

un nouveau droit dans le jeu institutionnel français.

En 2007, le président Nicolas SARKOZY crée le ministère de « l’Ecologie, de l’Energie, du

Développement durable et de l’Aménagement du territoire » avec à sa tête Jean-Louis BORLOO. La

même année le « Grenelle de l’environnement » voit le jour. Pour la première fois, l’Etat et les

représentants de la société civile ont eu pour but de définir les axes de travail en faveur de

l’aménagement du territoire, de l’écologie et du développement durable. Le site Internet de « la

documentation française » indique que « les conclusions du Grenelle de l’environnement donneront

lieu à 15 à 20 programmes opérationnels. La loi-cadre devrait être discutée à l’Assemblée Nationale

ainsi qu’au Sénat au premier trimestre 2008. »

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Le « Grenelle de l’environnement » est le dernier rendez-vous important du développement durable

en France. Son action se poursuit encore en 2009.

Comme nous venons de le voir, le concept de développement durable est relativement

jeune.

Hasard de l’Histoire, son émergence coïncide avec l’apogée des mass médias dans les années 80-90.

Depuis le « Sommet sur la terre » de 1992 à Rio de Janeiro, la France et le Canada, n’ont cessé de

communiquer sur l’évolution de leurs actions en faveur du développement durable.

Après l’aspect historique que nous venons d’observer, il est temps de réaliser un état des lieux

communicationnel du Canada et la France en matière de développement durable.

II : Les moyens mis en place sur le terrain pour communiquer autour d’actions

développement durable en France et au Canada:

Nous nous attacherons dans cette partie, à réaliser un constat théorique des éléments

d’actions mis en place par le Québec et la France, pour communiquer autour de la notion de

développement durable.

La partie sur le Québec est issue de lecture d’ouvrages et de visites de sites internet. La partie

française résulte également de lectures mais s’accompagne d’observations sur le terrain.

A) L’exemple nord américain : le Québec.

Pour la réalisation de cette partie je me suis basé sur :

- Le chapitre 3 intitulé : « Développement durable et enjeux communicationnels » de l’ouvrage

de Solange TREMBLAY intitulé : Développement durable et Communication (ouvrage

présenté plus haut).

- Le site Internet du ministère du développement durable, de l’environnement et des parcs du

Québec (www.mddep.gouv.qc.ca); site Internet présenté plus haut).

- Le site Internet de la ville de Montréal (www.ville.montréal.qc.ca).

- Le texte de la Déclaration des communicateurs et des professionnels en relations publiques du

Québec à l’égard du développement durable. Signée à Montréal le 4 octobre 2006 (texte

présenté plus haut).

Page 19: Mémoire communication-développement durable-service public. SKadjati 2008-2009

18

1) Rapide présentation des articles :

Présentation du chapitre 3 intitulé : « Développement durable et enjeux communicationnels » de

l’ouvrage de Solange TREMBLAY intitulé : Développement durable et Communication :

Dans ce troisième chapitre, Solange TREMBLAY pose les enjeux communicationnels du

développement durable.

Dans ce chapitre, Solange TREMBLAY met la question éthique au centre de son propos. Pour se faire,

l’auteur expose les cinq interrogations que les communicants doivent prendre en compte lors de la

mise en place de plan de communication développement durable :

- Le Quoi ? C’est à dire, qu’est-ce que le développement durable ?

- Le Pourquoi ? C’est à dire, pourquoi s’intéresser au développement durable ?

- Le Qui ? C’est à dire, qui est concerné par le plan de communication ?

- Le Quand ? C’est à dire, quand entreprendre une telle démarche ? De quelle durée sera-t-

elle ?

- Le Comment ? C’est à dire, comment aborder la mise en œuvre d’un plan de développement

durable ?

Aves la question de l’éthique et de la réflexion, la communication s’inscrit au cœur du changement

mie en place par le développement durable.

2) Cœur de partie :

Au Québec, on parle de développement durable depuis plus de vingt ans, et au fil du temps,

un véritable courant de sympathie s’est crée autour de cette notion. Comme l’indique Solange

TREMBLAY « les médias parlent de cette notion comme d’un phénomène social inévitable ».

Cependant, des études montrent régulièrement que la population ne maitrise pas complètement

tous les enjeux véhiculés par le développement durable. De quoi s’agit-il ? Pourquoi s’y intéresser ?

Qui est concerné par un tel projet ? Quand entreprendre et compléter une telle démarche ?

Comment s’y prendre ? Les professionnels de la communication sont familiers avec ce genre de

questions. Elles constituent le cadre de référence pour la formulation d’informations qui seront

communiquées auprès des publics. Solange TREMBLAY indique que les « communicants parlent en

anglais de la règle des 5 W » (pour who, what, why, when where), soit la règle en français du : qui,

fait quoi, pourquoi, quand, comment. Se poser comme base de réflexion ces interrogations permet

de constituer des repères grâce auxquels les communicants peuvent vérifier que les éléments

centraux de l’information à délivrer sont traités.

Page 20: Mémoire communication-développement durable-service public. SKadjati 2008-2009

19

Pour les communicants au Québec, le principal défi est de concevoir des messages concrets et

adaptés aux intérêts de divers publics cibles et à la prise de décision de différents acteurs tels les

politiciens. Solange TREMBLAY constate que « le concept de développement durable a généré une

nouvelle terminologie qui brouille parfois la communication entre initiés (les professionnels) et les

citoyens. » En effet, nous pouvons imaginer que comme dans tous domaines scientifiques, sociaux

ou économiques, il existe des différences entre les individus dans la maitrise des connaissances. Le

Québec a compris que la notion du développement durable est un concept ayant pour but la mise en

place de véritables projets de sociétés.

Pour pallier à ces différents niveaux de connaissances au sein de la population québécoise, Solange

TREMBLAY propose « d’accroître la connaissance et la vulgariser au besoin », dans le but d’être

accessible pour une majorité de la population.

A l’image de ceci, en 2005 la ville de Montréal met en place son premier plan stratégique de

développement durable. Le constat marquant le départ de cette campagne s’inscrit dans un contexte

d’urgence d’action. En effet, les villes mondiales sont de plus en plus considérées comme de grandes

consommatrices de ressources naturelles et exercent de fortes pressions sur les écosystèmes.

Comme l’indique de nombreux scientifiques « l’avenir de la planète passe par celui de la ville. »

Dans ce contexte d’urbanisation toujours plus grande, la ville de Montréal cherche à mettre en avant

des réponses aux nombreux défis qui se posent en matière de transport, de logement, d’urbanisme,

de développement économique et d’environnement.

Portée par un mouvement international de planification du développement durable, la ville de

Montréal a initié en avril 2003 ce processus visant à en faire une métropole de pointe en matière de

développement durable.

Le premier volet de la stratégie de la ville de Montréal fut d’organiser une véritable concertation

entre la population et l’équipe en charge du projet, afin que le plan soit basé sur un véritable socle

démocratique. Cette première étape est fondée sur le principe que chacun a un rôle à jouer dans la

mise en place de cette action développement durable. Dés lors, différents moyens de

communication sont déployés afin de maintenir la mobilisation à son plus haut niveau : organisation

de rencontres entre professionnels du développement durable et la population, distribution

régulière de questionnaires aux citoyens, etc.

Les travaux de préparation du plan stratégique de développement durable sont encadrés par deux

comités :

- Un comité directeur formé de partenaires de la société civile dont l’intérêt pour le

développement durable est reconnu.

- Un comité des partenaires formé principalement des différentes sphères de la société civile

et de représentants des services municipaux et des arrondissements.

Page 21: Mémoire communication-développement durable-service public. SKadjati 2008-2009

20

La concertation de ces deux appareils est au cœur de la réalisation du plan stratégique.

Le 20 avril 2005, le plan est adopté par le comité exécutif de la ville de Montréal. La stratégie repose

sur quatre principes directeurs :

- Une collectivité au cœur du développement durable.

- Une meilleure qualité de vie.

- Une protection accrue de l’environnement.

- Une croissance économique durable.

Les principales orientations de ce plan stratégique en faveur du développement durable, constituant

une véritable priorité sont :

- L’amélioration de la qualité de l’air et réduire les émissions de gaz à effet de serre.

- Assurer la qualité des milieux de vie résidentiels.

- Pratiquer une gestion responsable des ressources.

- Promouvoir l’adoption de bonnes pratiques de développement durable au sein de la ville.

En décembre 2005 le plan est présenté au public par le comité de coordination, lors d’événements

publics et de rencontres pour discuter de la notion de développement durable.

Au final, le plan repose sur la mise en place par le « Centre d’écologie urbaine du Québec » d’ateliers

d’informations et de sensibilisation destinés aux citoyens.

Il repose également sur une campagne d’affichage promotionnelle destinée au grand public

montréalais. Les communicants ont développé à cette occasion une signature graphique basée sur le

concept de la publicité. Tous les supports reprennent cette charte graphique : l’image de « l’effet

domino » en rapport avec le « tout le monde à un rôle à jouer » ayant motivé la création du plan, et

le sceau du développement durable de la ville de Montréal. Les affiches étaient disposées dans des

lieux publics (métros, postes), et dans la presse locale francophone et anglophone.

Page 22: Mémoire communication-développement durable-service public. SKadjati 2008-2009

21

Un site Internet est également développé (www.ville.montréal.qc.ca/developpementdurable) et

présente l’ensemble des documents produits dans le cadre du plan, les consignes permettant aux

partenaires de s’engager officiellement, et des conseils aux citoyens afin qu’ils intègrent la notion de

développement durable dans activités quotidiennes.

Avec ce premier plan stratégique en faveur du développement durable la ville de Montréal aura

établi un dialogue mature et non simpliste avec les citoyens sur les enjeux du développement

durable. A noter qu’en 2006, le « Prix des collectivités viables de la Fédération canadienne des

municipalités » lui a été décerné dans la catégorie « planification ». Ce prix, attribué pour ce premier

plan souligne la qualité du plan de communication établi et le leadership ayant mené à la

mobilisation de l’ensemble de la collectivité montréalaise.

Comme nous l’avons vu dans la partie historique, le Québec s’est doté d’un appareil législatif depuis

2005 lui permettant d’encadrer et d’accompagner les actions développement mis en place sur son

territoire.

Dans la foulée, en 2006, les professionnels de la communication ont adoptés une déclaration

symbolique devant encadrer leurs actions en faveur du développement durable. Comme le souligne

Solange TREMBLAY, ce texte éminemment éthique agit comme « un certificat de bonne conduite »

devant empêcher les communicateurs de desservir la notion de développement durable en

véhiculant de mauvaises informations au public visé.

Outre un devoir éthique, bien communiquer sur le développement durable au Québec est une

obligation régie par la loi.

Page 23: Mémoire communication-développement durable-service public. SKadjati 2008-2009

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B) Les stratégies communicationnelles de la France.

Pour la réalisation de cette partie je m’appuierai sur les références bibliographiques

suivantes :

- Le site Internet de « la documentation française (www.ladocumentationfrancaise.fr; site

présenté plus haut).

- Sur le site Internet du ministère français « de l’Ecologie, de l’Energie, du développement

durable et de l’Aménagement du territoire » (www.environnement.gouv.fr).

- Sur les sites Internet des villes de Bordeaux (www.bordeaux.fr), de Mérignac

(www.merignac.fr), de Paris (www.paris.fr) et de Talence (www.talence.fr).

- Sur le chapitre 3 intitulé : « Multiplicité des acteurs, quelle gouvernance ? » de l’ouvrage de

Sylvain ALLEMAND Les Paradoxes du développement durable (ouvrage présenté

précédemment).

1) Rapide présentation des articles :

Présentation du chapitre 3 intitulé : « Multiplicité des acteurs, quelle gouvernance ? » de l’ouvrage

de Sylvain ALLEMAND Les Paradoxes du développement durable :

Dans ce chapitre Sylvain ALLEMAND pose la question de la multiplicité des acteurs dans le

domaine du développement durable en France. Selon lui, « le développement durable possède

différentes échelles d’action et donc différents impacts.»

J’ai choisi ce troisième chapitre car il m’a permis de cerner les effets réels des stratégies nationales et

locales de communication sur la population.

Présentation des sites Internet des villes d’Angers (www.angers.fr) de Bordeaux (www.bordeaux.fr),

de Mérignac (www.merignac.fr), de Paris (www.paris.fr) et de Talence (www.talence.fr) :

Il s’agit de sites institutionnels classiques présentant et relayant les différentes actions mise

en place par les villes.

J’ai choisis les sites Internet de ces cinq villes afin de constituer un panel suffisamment exhaustif

permettant la compréhension de la stratégie globale française pour communiquer autour du

développement durable.

Page 24: Mémoire communication-développement durable-service public. SKadjati 2008-2009

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2) Cœur de partie :

En France, les collectivités territoriales ont été invitées à participer à la préparation du

Sommet de Johannesburg en 2002 dans le cadre du comité mis en place par le gouvernement Jospin.

Ceci donna lieu à la rédaction de la « Charte de l’Environnement » qui fut adossée à la constitution

en 2005.

Comme l’indique Sylvain ALLEMAND « malgré le récent Grenelle de l’Environnement, le

développement durable reste plus que jamais l’affaire du local. » Aujourd’hui, on ne compte plus les

initiatives menées par les collectivités territoriales dans le cadre des « Agendas 21 locaux ». La loi

Voynet du 25 juin 1999 impose l’intégration du concept de développement durable dans tout

document de planification locale.

Entre autres exemples du côté des communes, Sylvain ALLEMAND site la ville d’Angers. S’imposant

dès 1996 comme une ville pionnière en matière de développement durable, la capitale de l’Anjou

s’est engagée très tôt à élaborer un Agenda 21 local. L’auteur indique que « trois ans plus tard, en

1999, la ville lança le projet « Angers, ville durable ». En 2004, elle a pris l’initiative de créer un

Observatoire du développement durable destiné à identifier les bonnes pratiques. » Cet exemple

montre que le développement durable en France est une donnée principalement locale. Ceci peut

s’expliquer par le souci que peuvent avoir les villes à répondre aux attentes de leurs citoyens. La

communication autour des projets développement durable doit de fait, s’inscrire dans une démarche

de proximité et de concertation avec les habitants des communes.

En 2006, la mairie de Talence s’est engagée dans une démarche de développement durable en

mettant en place un Agenda 21 local. Pour se faire un plan stratégique de communication a été mis

en place.

Le projet d’Agenda 21 talençais s’appuie sur deux phases de préparations :

- La première phase de ce plan fut d’organiser une communication interne à la mairie pour

sensibiliser les agents à la problématique du développement durable. Le but espéré de cette

phase est de sensibiliser et de communiquer avec les élus, les techniciens et les agents

communaux pour créer un mouvement visant une implication en amont de la seconde phase

de préparation : la communication externe.

Les faits marquants de cette communication sont principalement des réunions

d’informations et des projections de films documentaire pour le personnel municipal comme

« le Cauchemar de Darwin » de 2004 du réalisateur autrichien Hubert Sauper (présentant les

dérives de la mondialisation et ayant comme décor le lac Victoria en Afrique), ou encore le

célèbre « Une vérité qui dérange » de 2006 de l’ancien vice-président américain Al Gore

Page 25: Mémoire communication-développement durable-service public. SKadjati 2008-2009

24

tirant la sonnette d’alarma en pointant du doigt nos pratiques polluantes et leurs incidences

sur le réchauffement de la planète.

- La deuxième phase est basée sur une communication externe déclinée en trois étapes.

Une première campagne visant à sensibiliser le grand public à la problématique du

développement durable, est menée sur le thème : « penser global, agir local ». Elle s’appuie

sur la réalisation de prospectus, d’affiches, et sur l’organisation de soirées projections de

films suivis de débat.

La seconde étape est constituée d’une campagne d’information sur les actions à mettre en

œuvre pour instaurer la prise en compte du concept de développement durable dans la

politique de la ville de Talence. Ainsi, les habitants, les entreprises et les artisans ont été

sollicités pour constituer des groupes de travail visant à l’élaboration de propositions pour la

réalisation de l’Agenda 21. L’enjeu communicationnel ici, est de réaliser la transition entre

une communication basée sur l’information et la sensibilisation, et une communication

basée sur l’engagement et l’action.

Enfin, le troisième axe de la communication externe de la ville de Talence est la mise en

œuvre de la rédaction et le suivi de l’avancement de la réalisation de l’Agenda 21.

A l’image de ce que doit être la communication sur le développement durable en France, la

commune de Talence a mené une communication de proximité en favorisant la concertation entre

les différents acteurs sociaux.

C) Le croisement des regards français (européen) et québécois (nord américain).

Cette partie est une transition entre les constats et les présentations que je viens de réaliser

et la vision critique et prospective à venir. Je m’attacherais ici à faire une étude comparative

succincte de la façon dont les modèles français et québécois communiquent sur leurs actions

développement durable.

Cœur de partie :

Le développement durable est un concept théorique dont la mise en pratique peut être

relativement laborieuse, notamment parce qu’il comprend un nombre important de principes et de

critères à respecter. Aussi, pour soutenir une telle démarche, toute communication doit reposer sur

une compréhension adéquate des valeurs du développement durable et surtout accorder une place

importante à la participation des publics concernés. La France et le Québec ont adoptés cette

démarche à échelles différentes.

Page 26: Mémoire communication-développement durable-service public. SKadjati 2008-2009

25

Alors que le Québec fixe son action sur sa « Loi développement durable » devant encadrer son action

sur l’ensemble de son territoire, la France mise sur une approche locale basée sur l’application du

concept de l’Agenda 21.

Le Canada parle de développement durable depuis plus de vingt ans maintenant. Ce concept est un

objectif clé des politiques gouvernementales canadiennes. Sur son site Internet (www.gc.ca), le

ministre canadien de l’environnement explique que le but des missions d’Environnement est de

« faire du développement durable une réalité au Canada en aidant les canadiens à vivre et à

prospérer dans un environnement qui doit être protégé, respecté et sauvegardé.» Le Canada repose

donc son action communicationnelle sur une échelle nationale.

La France, à l’inverse, exploite les compétences de ses collectivités territoriales afin de construire des

plans de communications développement durable en phase avec les citoyens. Cependant, en 2005 la

« Charte de l’environnement » qui a acquis valeur constitutionnelle, ainsi que la création en 2007 du

« Grenelle de l’Environnement » mis en place par le récent ministère de « l’Ecologie, de l’Energie, du

Développement durable et de l’Aménagement du territoire », témoignent de l’intention de l’Etat

français à construire un débat national sur développement durable.

La France et le Canada ont pris la problématique du développement durable par deux bouts

différents. Cependant il est important de souligner que ces deux Etats ont intégrés l’idée que chaque

geste compte, et que mettre en place une communication réfléchie, concrète et soutenue est l’un

des seul moyens pour faire du développement durable un défi partagé et réalisable.

Page 27: Mémoire communication-développement durable-service public. SKadjati 2008-2009

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Comme tous les concepts, le développement durable possède aussi ses limites, ses critiques

et ses détracteurs.

La partie qui suit fait état des ces controverses, et tante de répondre à la problématique posée au

début de notre étude : le développement durable est-il considérée au sein des entreprises publiques

comme un phénomène de mode ou comme un réel engagement en faveur de solides projets de

société ?

III : La communication développement durable au Canada et en France : refuge ou

bourreau d’un phénomène de mode ?

J’axerai cette partie autour d’une réflexion critique basée sur des avis personnels, sur des

« futuribles » imaginés par les acteurs des entreprises publiques françaises et par des professeurs

québécois en information communication. Cette partie est fondée principalement sur des lectures

d’ouvrages théoriques, sur des observations issus directement du terrain, et sur le traitement des

réponses d’un questionnaire que j’ai réalisé (ce document ayant pour but de définir l’état des

connaissances et les rapports qu’entretiennent les citoyens français et québécois avec le

développement durable).

Je m’attacherai enfin, à présenter une série de solution et de pratiques de communication

concrètes issues de ma réflexion et d’observation de ce qui se passe dans certaines entreprises

privées.

A) La critique du modèle canadien :

Pour réaliser cette partie je m’appuierai principalement sur une réflexion personnelle fondée

sur l’ensemble des lectures que j’ai exposé dans les parties précédentes ainsi que sur :

- Les travaux de l’économiste Serge Latouche et principalement son article intitulé : Pour en

finir avec le développement durable, parut en 2001 dans Le Monde diplomatique.

- L’article de Nathalie SEMAL (qui est une Assistante / Doctorante au département des

Sciences et Gestion de l’Environnement de l’Université de Liège. Elle est membre du Groupe

de Recherche en Education et formation à l’Environnement (GREFE). Elle est également

member co opté de l’unité de Recherche en Socio-Economie, Environnement et

Développement (SEED)) intitulé: Le développement durable est-il l’héritier du mouvement

pro-environnement, parut en 2005 dans la revue de Sociologie et de Sciences Sociales Esprit

Critique.

Page 28: Mémoire communication-développement durable-service public. SKadjati 2008-2009

27

1) Rapide présentation des articles :

Présentation de l’article de Serge Latouche intitulé : Pour en finir avec le développement durable,

parut en 2001 dans Le Monde diplomatique :

L’auteur développe ici une théorie critique sur la notion de développement durable.

Dans cet article, l’économiste dénonce ce qu’il appelle : « développementisme » des Etats. Il définit

la notion de développement durable comme une « monstruosité syntaxique, un bricolage

conceptuel ».

Serge Latouche fonde son argumentation sur des théories d’intellectuels marginaux comme :

Cornélius CASTORIALIS ou encore François PARTANT.

J’ai choisis cet article parce qu’il apporte un fondement théorique à ma réflexion critique

personnelle.

Présentation de l’article de Nathalie SEMAL parut en 2005 dans la revue de Sociologie et de Sciences

Sociales Esprit Critique intitulé: Le développement durable est-il l’héritier du mouvement pro-

environnement :

Dans cet article, Nathalie SEMAL analyse le pilier écologique de la notion de développement

durable.

L’auteur pésente le développement durable comme une notion qui «s’inscrit dans une approche de

l’écologisation comme modernisation de la techno sphère qui se démarque de la pensée écologiste.»

J’ai choisis cet article parce qu’il me paraissait intéressant d’avoir un regard critique scientifique dans

ma bibliographie.

2) Cœur de partie :

Nous avons pu constater au fil de notre étude, que le Canada se place à la pointe en matière

de développement durable.

Pour tenir ses exigences, le Québec (province du Canada) met en place une communication certes

éthique (comme en témoigne les textes étudiés plus haut) mais basée sur une démarche publicitaire

(comme l’a montré l’étude du premier plan stratégique développement durable de la ville de

Montréal).

Le Québec s’érige donc en un modèle, communicant sans cesse sur la performance de ses actions

développement durable auprès de ces citoyens et dans le monde. En témoigne le « Premier plan

Page 29: Mémoire communication-développement durable-service public. SKadjati 2008-2009

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Stratégique » de la ville de Montréal en 2005 qui fut mis en place dans le but affiché d’être considéré

comme la ville leader mondiale dans la conduite d’actions en faveur du développement durable.

De fait, en se posant des exigences de haut niveau en matière de développement durable (avec

notamment l’adoption d’un appareil législatif ayant un pouvoir coercitif sur les citoyens et d’une

« déclaration des communicateurs » posant les jalons d’une « bonne » communication en faveur du

développement durable), le Québec a mis en place une logique quasi managériale basée sur la

recherche de la performance. Ceci implique une communication intensive cherchant tantôt à

solliciter les citoyens pour la réalisation de telles ou telles actions tantôt destinée à rendre compte de

l’avancement d’actions développement durable.

Tout ceci m’amène à me poser la question suivante : les citoyens québécois adhérent-ils au principe

du développement durable par choix, par habitude ou par contrainte ?

L’idée d’une communication agissant en faveur d’un potentiel totalitariste du développement

durable, reste donc à examiner. Dans son article Nathalie SEMAL site, en lien avec ce sujet, l’ancien

ministre français de l’éducation et philosophe Luc FERRY qui explique que « l’Environnement peut

être le prétexte à une nouvelle augmentation du pouvoir et à des dérives dangereuse de la part des

personnes les plus assoiffées de puissance. »

Certains auteurs, comme Sylvain ALLEMAND, voient en cette communication fertile et massive

(puisque relayée par les mass media) une « dimension religieuse ou irrationnelle du développement

durable. » Serge LATOUCHE parle ainsi de « technique de marketing digne des grands prédicateurs ».

La géographe, économiste et écrivain Sylvie BRUNEL souligne lors d ‘une conférence à Paris en 2007

intitulée La naissance d’une nouvelle religion : le développement durable, que « le développement

durable est le produit de la dernière mondialisation et de toutes les peurs qu’elle peut entrainer. »

Comme nous l’avons vu, le « Premier plan stratégique développement durable » de la ville de

Montréal, fut créé dans un contexte post second « Somment sur la terre » de Johannesburg de 2002

qui présentait un contexte environnemental catastrophique. La peur et la volonté d’éviter le pire,

furent l’un des principaux moteurs de la communication montréalaise. Pour l’ancien ministre de

l’éducation française et éminent scientifique Claude ALLEGRE « il s’agit d’une religion de la nature,

qui a oublié que la préoccupation essentielle devait être l’homme », puisque privilégiant la

sauvegarde des milieux naturels (comme le démontrent les affiches du « plan stratégique » de

Montréal visibles plus haut).

Enfin, la volonté qu’a le Québec de dominer la scène internationale du développement durable, peut

être entendu comme du protectionnisme. En effet, dans son article Serge LATOUCHE explique que

« les idées du développement durable (véhiculées par la communication) peuvent servir comme

paravent aux idées protectionnistes des pays du Nord pour empêcher le développement par le

commerce des pays du Sud. » L’idée d’un développement durable agissant contre un capitalisme

Page 30: Mémoire communication-développement durable-service public. SKadjati 2008-2009

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productiviste est erronée, puisque comme le souligne Sylvie BRUNEL le développement durable dans

ce cas « légitime un certain nombre de barrière à l’entrée de produit issus de pays du Tiers-monde ».

De fait, les pays développés s’offrent un prétexte de protectionnisme sur leur production agricole

nationale, servant parfaitement le capitalisme.

B) Une communication développement durable française montrée du doigt :

Pour la réalisation de cette partie, je me suis appuyé sur une réflexion personnelle se basant

sur l’ensemble des lectures que j’ai présenté jusque là, sur un questionnaire que j’ai réalisé et

distribué à une cinquantaine de personnes, ainsi que sur :

- La troisième partie : « La politique » de l’ouvrage d’Yves COCHET (ministre de

l’Aménagement du territoire et de l’Environnement dans le gouvernement de Lionel JOSPIN)

intitulé : Anti manuel d’Ecologie, parut en 2009 aux éditions Bréal.

Cœur de partie :

Comme nous avons pu le constater, en France le champ d’action communicationnelle en

faveur du développement durable s’exerce principalement au niveau local. Ce dispositif a pour

principale qualité d’agir au plus proche des citoyens, à savoir dans le domaine de la démocratie de

proximité.

Parmi les réponses que j’ai obtenu à mon questionnaire, une majorité des personnes ont déjà

entendu parler de développement durable, mais ils sont peu nombreux à se dire en mesure de le

définir (la plupart le réduisant aux mesures de protections de l’environnement du gouvernement, ou

l’assimilant à de l’écologie). D’après la dernière étude de l’agence spécialisée dans le conseil en

stratégie de développement durable Ethicity réalisée en 2006 pour L’ADEME (Agence de

l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie), 77% des français disent savoir ce qu’est le

développement durable contre 54% en 2004, mais sans en proposer une définition. Je me

permettrais ici de paraphraser le philosophe Saint Augustin qui parlait du temps, en disant que les

français savent ce qu’est le développement durable à condition de ne pas leur demander de le

définir.

Ce qui est pointé du doigt, c’est le déséquilibre de la communication menée par les institutions. A

cela deux causes :

- Soit les stratégies de communication mise en place n’insistent que sur un pilier du

développement durable (ici l’Environnement) ne donnant pas toutes les clés aux citoyens

pour comprendre la notion de développement durable en son entier.

Page 31: Mémoire communication-développement durable-service public. SKadjati 2008-2009

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- Soit les stratégies de communication ne seraient pas suivies d’actions. L’absence de pratique

engendrerait un phénomène d’oubli et de désintérêt du public pour la question du

développement durable.

Ce manque d’information peut également passer par un surplus d’information. Comme le souligne

Sylvain ALLEMAND, depuis quelques années « les gouvernements ne cessent de rajouter l’adjectif

« durable » dans toutes leurs communications. Ainsi s’est-on mis à parler d’agriculture durable, de

ville durable, de mobilité durable, etc. » A chaque fois, il s’agit pour l’Etat ou les collectivités

territoriales, de promouvoir, de communiquer de nouvelles solutions répondant, en principe, aux

exigences à la fois économiques, sociales et environnementales du développement durable, sans

qu’elles soient détaillées aux citoyens. De plus, en pratique, Sylvain ALLEMAND indique que « le plus

souvent sont encore mises en avant des initiatives qui privilégient la dimension environnementale ou

économique. »

La règle des 5 W de Solange TREMBAY que nous énonçons plus haut, ne semble pas être l’apanage

des communicants français.

Yves COCHET explique ce véritable immobilisme français par « l’absence de flexibilité des institutions

françaises. » Selon lui, « le développement durable reste encore trop soumis à la volonté politique

des élus locaux. »

C) Le développement durable : un simple phénomène de mode ?

J’ai réalisé cette partie afin d’apporter mes propres éléments de réponse à ma

problématique de départ qui était de savoir si le développement durable est considéré au sein des

entreprises publiques française et canadienne, comme un phénomène de mode communicationnel

ou comme un réel engagement en faveur de solides projets de société.

Cette partie intègre principalement ma vision de la question, et découle de tout ce que j’ai écris

précédemment.

Cœur de partie :

Le concept du développement durable est une notion difficile à appréhender. Répondre à

cette question est donc à l’image de la notion.

Malgré tout, certains éléments que nous avons présentés peuvent nous permettre d’apporter un

début de réponse.

Au Canada, il existe un appareil législatif basé sur la « Loi développement durable » qui vise, comme

nous l’avons vu, à poser les jalons de chaque action développement durable agissant sur le territoire.

De fait, nous pouvons répondre sans hésitations qu’en acquérant force de loi, le développement

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durable n’est pas considéré par les autorités publiques canadiennes comme un simple phénomène

de passage. Cependant, en y regardant de plus près, le fait que le Québec utilise des recettes venues

de la publicité pour construire ses stratégies de développement durable, démontre que la

communication autour de la notion est adaptée en fonction de la tendance marketing du moment.

En s’adaptant à la mode, le développement durable se retrouve dans une logique de marché et doit

sans cesse se réinventer pour rester attractif et désiré. Ceci dans le but de maintenir l’attention et la

mobilisation des citoyens. Dans ce cas, il nous est facile de répondre que le développement durable

est un phénomène de mode.

En France, même constat. Même si la mobilisation étatique est moindre par rapport au Canada, la

création d’un ministère dédié au développement durable, et l’adossement de la « Charte de

l’Environnement » à la Constitution, prouvent que le développement durable est réellement pris au

sérieux par les autorités publiques. Cependant, les stratégies de développement durable émanant

principalement de la volonté politique des maires des communes, notamment dans la poursuite ou

non des actions mises en place par les Agendas 21 locaux, témoignent du phénomène de mode du

développement durable en France. En effet, depuis quelques années, on observe que chaque

candidat élu à un poste à responsabilité politique, avait incorporé la notion de développement

durable dans son programme car les électeurs sont demandeurs (pour l’instant) de l’instauration de

projets de société pour préserver le futur. Ceci fait écho aux multiples critiques portant sur le

caractère démagogique de la classe politique moderne. Je me pose donc la question : si la mode

passe, le développement durable trépasse ?

Répondre de façon binaire à cette question traitant d’une notion ayant plus de vingt ans est donc

impossible et superficielle.

Pour le Canada, la question éthique, déjà présente, est peut être à réviser. Même s’il tend à le

devenir dans le secteur privé, la notion de développement durable dans le secteur public ne doit pas

être assimilée à un produit consommable et déclinable à l’infini. L’Amérique du nord est, comme

nous le savons, le temple de la surconsommation. Même s’il est à noter que le Québec possède de

l’avance en matière de prise de conscience de l’opinion publique, à mon sens, il convient de dire que

bien communiquer autour du développement durable c’est accompagner (informer) le changement

et non créer sans cesse de l’événementiel.

Pour la France, si l’Etat prend une place de plus en plus importante dans les débats, il est nécessaire

de mettre en place une véritable législation permettant d’encadrer la réalisation des actions

développement durable sur le territoire. De plus, il semble urgent de créer un véritable suivi

communicationnel auprès des citoyens sur les projets en cour, afin d’empêcher qu’un phénomène de

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story telling ne prenne le pas sur de réels enjeux de société. Enfin, à l’image de ce qui se passe dans

le secteur privé en Amérique du nord, il me semble intéressant de réfléchir à la mise en place d’un

organe de contrôle national chargé d’établir un bilan annuel de l’état de l’avancement de

l’installation de la problématique du développement durable au sein des organismes publics.

Depuis son émergence dans les débats publics, le développement durable a été décliné en une

multitude de pratiques ou approches sectorielles (habitat durable, tourisme durable, etc.) qui, au

delà de leur spécificité, mettent toutes en avant la notion de durabilité. Cependant, comme le

souligne Sylvain ALLEMAND celle de « développement est (elle) délaissée au point qu’on peut se

demander si le développement durable n’est pas un concept transitoire.» Autrement dit, le

développement durable serait une notion ayant pour fonction de faire passer les sociétés d’un

paradigme à un autre, en l’occurrence celui du développement à celui de durabilité. Dans cette

transition, la communication a plus que jamais un rôle à jouer.

Mon terrain envisagé pour l’année prochaine :

L’année universitaire prochaine je compte continuer le travail entamé dans ce TPR, en

approfondissant les concepts et les idées que j’ai énoncées.

De plus, à l’image du regard croisé français/canadien que j’ai mis en place cette année, je souhaite

orienter mon travail sur les différences et les ressemblances communicationnelles entre les secteurs

public et privé français dans le domaine du développement durable.

Je compte également l’année prochaine axer ma problématique sur l’ouverture que j’ai réalisée à la

fin de ma troisième partie, à savoir : le concept de « durabilité » comme suite logique à la notion du

développement durable.

Enfin, je compte appuyer un peu plus ma réflexion sur une observation du terrain et sur les

témoignages d’acteurs et/ou d’experts de la problématique que j’énoncerai l’année prochaine.

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Bibliographie et webographie

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Voici la liste des références bibliographiques et webographiques dont j’ai disposé pour la

réalisation de mon travail.

Bibliographie pour le Canada :

- Déclaration des communicateurs et des professionnels en relations publiques du Québec à

l’égard du développement durable. Signée à Montréal le 4 octobre 2006.

- Texte de la Loi sur le Développement durable du Québec de 2005.

- Gro Harlem BRUNDTLAND, Rapport Brundtland, Québec 1989, éditions du Fleuve.

- Solange TREMBLAY, Développement durable et communications : au-delà des mots, pour un

véritable engagement, 2007, éditions Presses de l’Université du Québec.

Bibliographie pour la France :

- Sylvain ALLEMAND, Les paradoxes du développement durable, 2008, Editions le chevalier

bleu.

- Pierre CHASSANDRE, Développement durable. Pourquoi ? Comment ?, 2002, éditions Edisud.

- Yves COCHET, Antimanuel d’Ecologie, 2009, éditions Bréal.

- Ouvrage écrit sous la direction d’Yvette VEYRET, Comprendre le Développement Durable,

2008 éditions Scérén CRDP Aquitaine.

Bibliographie générale :

- Frank AGGERI, Organiser le développement durable : expériences des entreprises pionnières

et formation de règles d’action collectives, 2005, éditions Vuibert.

- Vidhya ALAKESON, Innovation for Sustainable Developpement. A forum for the futur Report.,

2004, éditions Roopchan Lutchman.

- Pascal CANFIN, L’Economie verte expliquée à ceux qui n’y croient pas (essai), 2007, éditions

les petits matins.

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- Serge LATOUCHE, Pour en finir avec le développement durable, 2001, article parut dans Le

Monde diplomatique.

- Nathalie SEMAL, Le développement durable est-il l’héritier du mouvement pro-

environnement? , 2005, article parrut dans la revue de Sociologie et de Sciences Sociales

Esprit Critique.

- Patrice ZANA, 50 Mots pour Comprendre le développement durable, 2009, éditions

Alternatives.

Webographie :

- www.angers.fr (site Internet de la ville d’Angers).

- www.bordeaux.fr (site Internet de la ville de Bordeaux).

- www.comite21.org (site Internet du « Comité français pour l’environnement et le

développement durable »).

- www.Corpwatch.org (site Internet d’un organisme américain chargé de contrôler le respect

de l’environnement dans les entreprises privées)

- www.environnement.gouv.fr (site Internet du ministère de « l’Ecologie, de l’Energie, du

développement durable et de l’Aménagement du territoire »)

- www.ethicity.net (site Internet d’agence de communication française de conseil en

communication spécialisé dans le développement durable)

- www.fph.ch (site Internet de la « Fondation Charles Léopold Mayer » militant pour le

progrès de l’homme).

- www.ladocumentationfrancaise.fr (site Internet de la maison d’édition du même nom).

- www.legifrance.gouv.fr (site Internet du service public de la diffusion du droit).

- www.mddep.gouv.qc.ca (site Internet du ministère de l’Environnement du Canada)

- www.merignac.fr (site Internet de la ville de Mérignac).

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- www.talence.fr (site Internet de la ville de Talence).

- www.ville.montreal.qc.ca (site Internet de la ville de Montréal).

Autre :

- Réalisation d’un questionnaire et d’un court texte expliquant la démarche. Ce document fut

distribué à une cinquantaine de personnes (françaises et québécoises).

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ANNEXES