Etude de la vulnérabilité du bâti privé face au risque inondation

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Travail collectif réalisé dans le cadre du Master 2 GCRN (2012).

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    Sommaire

    Introduction ............................................................................................................................3

    Partie 1 Prsentation Gnrale ...........................................................................................7

    1.1 Contexte de ltude ................................................................................................. 7

    1.2 La zone dtude ......................................................................................................10

    1.3 Objectifs de ltude .................................................................................................13

    1.4 Mthodologie de ltude .........................................................................................15

    Partie 2 Analyse et traitement .................. .......................................................................... 33

    2.1 Caractristiques de lchantillon .............................................................................33

    2.2 La vulnrabilit structurelle et humaine ..................................................................39

    2.3 Acceptabilit des mesures de protection ................................................................56

    2.4 Lvaluation du consentement de la mise en place des mesures de mitigation ......60

    Partie 3 Prconisations des mesures de mitigation ........................................................... 67

    3.1 Prsentation de mesures de mitigation envisageables ...........................................67

    3.2 Mesures de mitigation prioriser.................. ..........................................................76

    Partie 4 Prconisations auprs des collectivits ................................................................ 86

    4.1 Mise en place dune maison tmoin ..................................................................86

    4.2 Une campagne de sensibilisation ...........................................................................89

    4.3 Du cas par cas en post-crise ..................................................................................94

    Conclusion ........................................................................................................................... 95

    Remerciements .................................................................................................................... 97

    Bibliographie ...................................................................................................................... 102

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    Introduction

    Le risque inondation constitue un risque naturel majeur lchelle de la France

    Mtropolitaine, puisquil concerne prs de 13 300 communes urbaines et rurales (prim.net).

    Linondation est une submersion, rapide ou lente, dune zone habituellement hors deau

    (prim.net) qui se manifeste souvent sous forme dune crue, cest--dire par laugmentation du

    dbit du cours deau. Ainsi, en fonction de priodes de retour (dcennales, trentennales ou

    centennales), le cours deau peut tre amen sortir de son lit mineur pour occuper

    lensemble du lit majeur. La gestion de ce risque est devenue une priorit ; elle passe par la

    prvention, la prvision, la protection et la gestion des crises1.

    Au sein de la rgion Auvergne, le dpartement de la Haute-Loire est fortement expos au

    risque inondation puisque 151 communes sont concernes. Plusieurs crues se sont dj

    produites, notamment en 1815, 1856, 1866, 1907, le 21 septembre 1980, 1996, 2003, ou

    encore en 2008. Des pisodes pluvieux intenses, concentrs dans le temps et lespace et

    que lon nomme pisodes cvenols sont la cause de ces crues. Ils surviennent, le plus

    souvent, lautomne et provoquent des crues brutal es lorigine dimportants dgts

    matriels voire de pertes humaines. Ainsi, la crue du 21 septembre 1980 est fortement

    ancre dans la mmoire collective. En effet, Brives-Charensac, huit personnes ont trouv

    la mort, une trentaine a t blesse et 69 millions deuros de dgts ont t recenss.

    Le Conseil Gnral de la Haute-Loire a plac au cur de ses proccupations la lutte contre

    le risque inondation, notamment depuis le lancement dun appel projets relatif au Plan de

    Prvention des inondations2. Un premier Plan dActions de Prvention des Inondations Loire-

    Amont (PAPILA), port conjointement par le Conseil Gnral de la Haute-Loire et lEtat, a

    t lanc en 2004. Puis un second PAPILA a vu le jour pour la priode 2007-2009 dans le

    cadre du troisime Plan Loire Grandeur Nature (PLGN) au titre de la plate-forme

    Prvention des Inondations pilote par lEtablissement Public Loire.

    Le PLGN dpasse le cloisonnement sectoriel du premier PAPILA et agit sur lensemble du

    bassin de la Loire. En ce sens, il intgre les communes dArdche, de la Loire, du Puy-de-

    Dme et de Haute-Loire. Ce programme est constitu de plusieurs volets, lesquels traitent

    de la gestion du risque inondation dans le dpartement. De nombreuses actions sont

    recenses, comme en tmoignent les mesures dinformation et de sensibilisation destines

    1 Source : Ministre de lEcologie, de lEnergie, du Dveloppement Durable et de la Mer MEEDDM 2 Source : Circulaire doctobre 2002 - MEEDDM

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    mettre en place une culture du risque , ou les dispositions misent en uvre dans le cad re

    de la prvision et la prvention des crues. Parmi les autres solutions envisageables, le

    Conseil Gnral donne la priorit aux mesures de rduction de la vulnrabilit des biens et

    des personnes.

    Etude de la vulnrabilit du bti priv face au ris que inondation :

    Cest dans un contexte global de rduction de la vulnrabilit, souligne par la volont de la

    Commission Europenne de mettre en vigueur la Directive Europenne (2007/60/ce) du 23

    octobre 2007 relative lvaluation et la gestio n des risques inondations (JOUE L28, 06-

    11-2007, p.27). Il sagit daider les Etats membres se doter doutils appropris pour rduire

    le phnomne et pour limiter les impacts des inondations sur la sant humaine,

    lenvironnement et lactivit conomique. Elle impose la ralisation de plans de gestion du

    risque inondation lchelon du district hydrographique. Ces plans doivent mettre en place

    une stratgie globale de gestion, base sur la prvention, la protection et la prparation

    aux situations de crise.

    A lchelle de la France on tente de matriser lurbanisation, cet objectif est exprim par la

    prescription de plan tel que les PPRI. Le but tant daboutir un contrle du dveloppement

    en zone inondable Dans ces zones le PPRI peut prescrire ou recommander des

    amnagements pour rduire la vulnrabilit du bti.

    Au cur du bassin de la Loire a t instaur le Plan Loire Grandeur Nature visant rduire

    la vulnrabilit des activits conomiques du bassin et de ses affluents face au risque

    inondation. Lobjectif est de rduire la vulnrabilit des entreprises du bassin versant de la

    Loire en agissant pour la prservation des intrts primordiaux de celles-ci. On ne dnombre

    pas moins de 20 000 entreprises, 245 000 emplois et pas moins de 330 milliards deuros en

    jeu (daprs le site prim.net)

    Cest dans le contexte du troisime PAPILA quun partenariat sest engag entre le Conseil

    Gnral de la Haute-Loire et le Master Gestion des Catastrophes et des Risques

    Naturels (GCRN), de lUniversit Paul Valry de Montpellier III. La mission est fonde sur

    une valuation des potentialits de rduction de la vulnrabilit du bti priv face au risque

    inondation. Ltude a t mene sur seize communes du dpartement exposes aux

    inondations (Aiguilhe, Beaux, Blavozy, Brives-Charensac, Chadrac, La Chapelle-dAurec,

    Chaspinhac, Goudet, Lavote-sur-Loire, Monistrol-sur-Loire, Le Monteil, Riotord, Rosires,

    Saint-Germain-Laprade, Saint-Vincent et enfin, Vals-Prs-le-Puy) (carte 2). La collecte des

    donnes de terrain a t effectue du 3 au 7 octobre et du 24 au 28 octobre 2011 en troite

    liaison avec les municipalits. Elle a permis de rcolter un diagnostic de vulnrabilit sur 618

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    btiments dont 317 diagnostics sur la vulnrabilit des occupants. Ces diagnostics avaient

    galement pour but didentifier et de proposer des mesures de protection mettre en uvre

    au niveau du bti priv pour limiter les dommages potentiels dune inondation. Les solutions

    techniques ou organisationnelles les plus adaptes sont suggres en fonction du type

    dhabitat de la frquence et de la gravit des inondations. La question dventuels soutiens

    financiers est aborde dans la dmarche. Lenjeu principal est dassurer la scurit des

    personnes vivant en zone inondable (par la cration dun espace-refuge, dune terrasse ou

    par la pose dun velux), de limiter les dgts en vitant la pntration de leau dans

    lhabitation (par linstallation de batardeaux ou de clapets anti-retour par exemple) et de

    faciliter le retour la normale (grce ladaptat ion des matriaux du bti, le rehaussement

    du plancher et la mise en hauteur des rseaux lectriques).

    La problmatique :

    Dans le contexte de cette tude, il est primordial de sinterroger sur la vulnrabilit humaine

    et structurelle de lhabitation situe en ZI (zone inondable), sur la faisabilit technique et

    socio-conomique de la mise en place de mesures de rduction de la vulnrabilit, ainsi que

    sur lacceptabilit sociale des particuliers adopter de telles mesures.

    Vulnrabilit humaine : Quelle est la fragilit des personnes face lala ? Est-il possible de

    qualifier cette vulnrabilit en fonction des critres et des caractristiques de lhabitat de vie,

    ainsi que des personnes elles-mmes (personnes mobilit rduite ou enfants)?

    Vulnrabilit structurelle : Quels sont les lments de vulnrabilit ou les points sensibles du

    bti diagnostiqu (conception, matriaux, rseaux, quipements) ? Quel a t limpact des

    plus hautes eaux connues (PHEC) pour les habitations ayant connues des inondations

    (caractristiques locales) ?

    Faisabilit technique : En fonction des caractristiques de lhabitation et de lala de

    rfrence, quels types damnagements de protection est-il possible de mettre en place ?

    Lacceptabilit sociale : Les particuliers sont-ils prts mettre en place ces mesures ?

    Faisabilit socio-conomique : Quel est le consentement payer des particuliers pour

    linstallation de mesures de rduction de la vulnrabilit ?

    La premire partie prsente le territoire dtude, travers la thmatique du risque inondation,

    en analysant dune part la menace que reprsente lala sur le dpartement et dautre part

    les mesures politiques dj envisages pour grer le risque. Ensuite, elle dfinit les objectifs

    de ltude, puis explique la mthodologie utilise pour mettre en place ce travail.

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    La deuxime partie est consacre lanalyse des donnes recueillies sur le terrain et

    dveloppe les thmatiques servant de fil conducteur ltude, savoir la vulnrabilit, la

    faisabilit technique concernant les mesures prconises, le consentement payer des

    populations et lacceptabilit des mesures.

    La troisime partie tire les conclusions de ltude et fournit un certain nombre dlment

    daide la dcision pour le conseil gnral au cas o celui-ci sengagerait dans un

    programme de mise een place de mesure de rduction de la vulnrabilit du bti.

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    Partie 1 Prsentation Gnrale

    1.

    1.1 Contexte de ltude

    1.1.1 La Haute-Loire, un dpartement fortement vulnrable face aux

    inondations

    Daprs le DDRM de la Haute Loire, 158 communes sont concernes par les inondations

    dans ce dpartement.

    Le rgime hydrologique de la Loire amont est caractris par deux priodes contrastes :

    des tiages marqus en t en raison dun dficit pluviomtrique ; et en hiver en

    raison du stockage de leau sous forme de neige ;

    de hautes eaux au printemps du fait de la fonte des neiges et des apports

    pluviomtriques dorigine ocanique ; et en automne du fait de lapport de

    prcipitations dorigine mditerranenne.

    Typologie des crues observes :

    les pisodes cvenols automnaux se caractrisent par des pluies relativement

    courtes dans la dure mais de forte intensit. Lencaissement des valles de la Loire

    et de lAllier amont ainsi que limpermabilit (relative) du substratum volcanique

    constituent des facteurs aggravants. Les dernires grandes crues de type cvenol

    sont celles de 1980 et de 2008. La crue du 20 septembre 1980 illustre bien ce

    phnomne. Les prcipitations ont dpass localement 600 mm. A Brives-

    Charensac, le dbit a atteint 2000 m/s avec une vitesse de monte trs rapide des

    eaux de 6 cm/min. Une telle crue, sans apport ocanique, samortit trs rapidement et

    ne prsente pas de caractre catastrophique en aval de Villerest (Dpartement de la

    Loire) ;

    les crues printanires, moins violentes que les crues cvenoles, se manifestent de

    janvier mai. Elles sont le fruit de prcipitations ocaniques et de la fonte des neiges

    (rgime pluvio-nival). Les pisodes les plus notables ont eu lieu en 1910, 1977, 1982,

    1994 et 1995 (master GCRN, 2009) ;

    en priode estivale, de violents pisodes orageux peuvent provoquer le dbordement

    de certains affluents.

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    Les crues mixtes sont les plus dangereuses sur lensemble du cours de la Loire. Elles sont

    issues de la combinaison, des degrs divers, des crues prsentes ci-dessus. A ce groupe

    appartiennent les trois grandes crues du XIXme sicle, celles de 1846, 1856 et de 18663

    (tableau 1).

    Lanalyse des crues historiques de la Loire souligne la vulnrabilit de ce territoire. La carte

    du nombre darrts de catastrophes naturelles imputables aux inondations de 1982 2009

    en est lillustration. Celle-ci met en exergue la vulnrabilit accrue de lEst du dpartement,

    particulirement les communes traverses par la Loire ou ses affluents (carte 1).

    Tableau 1 - Crues historiques de la Loire dans le d partement de la Haute-Loire depuis le XXme sicle 4

    3 Source : Etude globale de rduction du risque inondation, Etude SICALA, septembre 2005 4 Source : www.hautevalleedelaloire.com (site internet de lassociation SOS Loire Vivante)

    Date des Crues

    Octobre 1846

    Juin 1856

    Septembre 1866

    Octobre 1907

    Dcembre 1973

    Novembre 1976

    Septembre 1980

    Novembre 1996

    Dcembre 2003

    Novembre 2008

    Novembre 2011

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    Carte 1 - Nombre darrts de catastrophes naturell es par communes tudies en Haute-Loire

    1.1.2 Le Conseil Gnral engag dans la lutte contre les inondations

    Le Conseil Gnral de la Haute-Loire sest appliqu mettre en uvre une politique plus

    volontariste dans le domaine de la lutte contre les inondations, par le biais des Programmes

    dActions de Prvention des Inondations Loire Amont, PAPILA I (2004-2006) et du PAPILA II

    (2007-2009). Le PAPILA, repose sur un partenariat Etat/Collectivits pour la mise en uvre

    de lensemble des outils de prvention. Ltude ralise dans le cadre du troisime PAPILA

    (2012-2013) est axe sur trois grands volets dintervention :

    actions de communication et de sensibilisation au risque inondation ;

    actions de prvision et de prvention du risque inondation ;

    actions de rduction du risque inondation dans le bti priv.

    Dans ce cadre, le Conseil Gnral de la Haute-Loire souhaite mener une politique incitative.

    Il souhaite mettre en place une subvention de 30% pour financer des mesures de rduction

    de la vulnrabilit du bti priv.

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    1.1.3 Une politique tourne vers la rduction de la vulnrabilit

    Pour rduire au mieux la vulnrabilit des personnes et du bti priv, le Conseil Gnral

    souhaite inciter le citoyen devenir acteur dans l a lutte contre les inondations. Comme le

    souligne Brochot (2006) : la prise en compte des risques dans la construction reste de la

    responsabilit de chacun . La volont dagir dpend de la conscience et de lacceptation du

    risque. En rgle gnrale, lauteur insiste sur le fait que ce nest pas sur les comptences

    techniques que cette intgration pose problme mais bel et bien sur lappropriation du risque

    par les populations. Pour ce faire, le CG43 dveloppe des campagnes dinformations

    (prospectus et internet) sur le risque inondation et les mesures de mitigations. De plus, il

    mne actuellement une rflexion pour mettre en place une subvention qui vise soutenir les

    propritaires souhaitant protger leur habitation. Dans cette optique, le CG43 a sollicit le

    Master 2 Gestion des Catastrophes et des Risques Naturels (GCRN) de luniversit Paul

    Valry de Montpellier pour raliser un diagnostic pralable du logement privatif.

    1.2 La zone dtude

    1.2.1 Prsentation gographique et administrative de la zone dtude

    Carte 2 - Localisation des communes tudies

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    Sur la zone dtude (carte 2) 7 communes sont dotes de Plan de Prvention des Risques

    Naturels inondation (PPRi) approuv et 4 dun Plan Exposition aux Risques naturels (PER)

    approuv (tableau 2).

    Tableau 2 - Documents de prventions mis en place d ans les communes tudies (Sources : BDGaspar, novembre 2011)

    Commune Document Date

    Aiguilhe PER 21/11/1989

    Beaux PPR 05/09/2001

    Blavozy PPR 28/10/2010

    Brives -Charensac PPR 23/12/1998

    Chadrac PER 20/11/1989

    La Chapelle -dAurec R 111.3 27/06/1995

    Chaspinhac PPR 28/10/2010

    Lavote -sur -Loire PPR 09/02/2000

    Le Monteil PER 20/11/1989

    Rosires PPR 24/06/2009

    Saint -Germain -Laprade PPR 06/01/2005

    Saint -Vincent PPR 07/02/2006

    Vals -Prs-Le-Puy PER 20/11/1989

    Les PPR permettent de prescrire des mesures de rduction de la vulnrabilit sur les

    logements existants en zone inondable en particulier ceux situs en zone dala fort. Ces

    mesures lorsquelles sont prescrites doivent tre acheves obligatoirement dans les cinq ans

    qui suivent lapprobation du PPR. Leur cot ne doit pas excder 10% de la valeur vnale de

    lhabitation. Elles peuvent tre subventionnes hauteur de 40% par le FPRNM (Fond

    Barnier). Sur les seize communes, cinq (Aiguilhe, Chadrac, la Chapelle-dAurec, Le Monteil

    et Vals-Prs-le-Puy) nont pas encore de PPR approuvs. A lheure actuelle, les services de

    lEtat en Haute-Loire ne souhaitent pas introduire de mesure obligatoire sur le bti existant.

    Aussi, en labsence dincitation tatique, linitiative doit-elle venir des collectivits territoriales

    en particulier le conseil gnral qui a comptence en matire de gestion du risque

    inondation.

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    1.2.2 Etudes prexistantes sur la zone dtude

    A linitiative du Conseil Gnral de la Haute-Loire et du SICALA5, dans le cadre du PAPILA,

    des tudes sur le risque inondation ont dj t conduites dans certaines communes de la

    rgion. Ces travaux ont t effectus par le bureau dtude SAFEGE Environnement (Etudes

    SICALA / SAFEGE Environnement 2005, 2006 / SOGREAH 2006).

    Le SAFEGE a analys lala sur le territoire lchelle communale. Il prsente les contextes

    gomorphologique et hydrologique (bassin versant, rgime hydrologique, dbit de rfrence)

    ainsi que les types dinondations qui touchent chaque commune. Ensuite, les tudes se sont

    concentres sur les enjeux prsents dans les secteurs inonds et sur ltat de leurs

    vulnrabilits : un recensement du bti pouvant tre menac par les inondations a t tabli.

    Des actions de rduction du risque ont t proposes. Cependant, il sagit essentiellement

    de mesures de rduction de lala telles que des ouvrages de protection contre les crues.

    Cette tude ne fait pas de diagnostic de lhabitat priv ni de proposition de mesures de

    mitigation spcifiques chaque maison.

    En 2009 une premire enqute auprs des habitants de neuf communes de Haute-Loire a

    t effectue pour faire des diagnostics de vulnrabilit sur lhabitat priv (master GCRN,

    2009). Cest dans cette continuit que 16 autres communes de Haute-Loire ont t

    diagnostiques en 2011.

    1.2.3 Une ncessaire mise en place de mesures de mitigation lchelle de

    lhabitat priv

    Avant 2009, aucune tude de vulnrabilit du bti priv navait t effectue. Pourtant, il est

    ncessaire de trouver des solutions pour la rduction de la vulnrabilit des maisons

    rgulirement exposes au risque et subissant des dgradations matrielles importantes.

    Les mesures de mitigation chez les particuliers peuvent permettre la mise labri des

    personnes et des biens (tage-refuge), de rduire les entres deau dans le logement pour

    des hauteurs limites par les ouvertures (batardeaux) ou les canalisations (clapets anti-

    retour), mais permettent galement de faciliter le retour la normale aprs un sinistre

    (pompes, matriaux rsistants leau ou facilement remplaables). Ces solutions,

    reprsentent galement un moyen de diminuer le cot des dommages, comme de nombreux

    ouvrages lattestent (MEEDAT 2008, Kelmann 2007, CEPRI 2010, etc.)

    Le diagnostic des logements doit permettre dvaluer la faisabilit technique et financire,

    ainsi que lacceptabilit sociale de ces mesures.

    5 SICALA : Syndicat dAmnagement de la Loire et de ses Affluents

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    1.3 Objectifs de ltude

    Laction du Conseil Gnral de la Haute-Loire lgard de la prvention du risque inondation

    rpond une problmatique de scurit publique. La prsente tude, qui sinscrit pleinement

    dans cette dmarche, a plusieurs objectifs gnraux :

    Dfinir, quantifier et cartographier la vulnrabilit et la dangerosit du bti face au

    risque inondation

    Le travail consiste dans un premier temps identif ier lchantillon soumettre lenqute,

    soient les habitations qui se situent dans lenveloppe de crue de rfrence. Ces dernires

    sont ensuite cartographies puis soumises une enqute. Le support utilis, pour le travail

    de terrain qui suit, est le questionnaire ralis lors de la campagne de 2009 (Annexe 1). Sont

    renseigns les lments extrieurs et intrieurs du bti, susceptibles dinfluencer de manire

    positive ou ngative sa vulnrabilit. A lissu de lenqute de terrain, un indicateur de

    vulnrabilit structurelle est construit (Partie 2).

    Dans le cas o lhabitant est absent lors de lenqute, un diagnostic simplifi (ou diagnostic

    extrieur) est ralis. Seules les caractristiques du bti visibles depuis lextrieur sont alors

    prises en compte. Ces observations donnent lieu l a cration dun indicateur simplifi de

    vulnrabilit structurelle.

    Dfinir et quantifier la vulnrabilit humaine face au risque inondation

    Le questionnaire permet galement de renseigner la vulnrabilit humaine au travers de

    critres tels que lge des personnes, la perceptio n de lala, la connaissance de la zone

    habite, etc.

    La vulnrabilit globale est ensuite dfinie par le croisement des deux vulnrabilits

    voques ci-dessus.

    A loccasion des enqutes, la population expose au risque inondation est informe et

    sensibilise (des documents relatifs au risque inondation dans le dpartement et aux

    rflexes avoir en temps de crise sont distribus).

    Estimer la faisabilit technique sociale et financire des mesures de rduction de la

    vulnrabilit du bti en zone inondable

    Il sagit ensuite de dfinir si les habitants des communes menaces par le risque inondation

    ont la volont ou non de mettre en place des mesures de mitigation adaptes leur

    habitation. Le questionnaire permet de quantifier le consentement payer direct (par le

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    nombre de personnes ayant rpondu oui la question relative la volont dinvestir) et

    de qualifier le consentement payer indirect ou l acceptabilit . Cette dernire est

    calcule par le croisement de plusieurs critres pralablement identifis (partie 3).

    Identifier la propension des personnes vouloir i nvestir dans des mesures de

    protection

    A partir des caractristiques des personnes ayant rpondu positivement la volont

    dinvestir, un profil-type gnral peut tre tabli.

    Dans la mesure o une premire srie denqutes a t mene en 2009 dans le mme

    dpartement, pour un mme ala, et sur des cours deau identiques (la Loire et ses

    affluents), les rsultats attendus lissu de cette tude devraient rendre compte dun profil-

    type similaire celui dfini en 2009. Il serait ainsi caractris par des personnes

    majoritairement retraites, propritaires, ayant t sensibilises (informes par la mairie) et

    de ce fait, ayant une bonne conscience de lala et ayant vcu au moins une inondation.

    Cependant, deux critres supplmentaires ont t intgrs dans la prsente tude pour

    affiner le profil-type : la prsence de personnes dpendantes et/ou denfants de moins de 10

    ans ainsi que la connaissance de moyens de protection lchelle du bti pourraient influer

    sur la volont de mettre en place ces mesures (figure 1).

    Figure 1 - Profil-type des personnes susceptibles d investir

    Estimer le cot global que ncessiterait la mise en place de ces mesures

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  • 15

    La finalit de ltude rside dans la dtermination des mesures de mitigation pouvant tre

    applicables au cas par cas et dans lestimation des enveloppes financires correspondant :

    linvestissement total ncessaire pour mettre en place des mesures adaptes

    uniquement aux btis des personnes consentantes ;

    linvestissement total ncessaire pour la mise en place de mesures adaptes

    lensemble des habitations en vulnrabilit forte.

    Denvisager les mesures daccompagnement ncessaires la mise en place dun

    programme de rduction de la vulnrabilit du bti.

    Ce travail doit permettre au Conseil-Gnral dorienter sa stratgie de rduction de la

    vulnrabilit du bti priv sous forme de subventions, mener une campagne dinformation

    sur les mesures de prvention et protection et faciliter les dmarches.

    1.4 Mthodologie de ltude

    La prsente tude sarticule ainsi autour de trois axes principaux (figure 2) : lvaluation de la

    vulnrabilit humaine (dimension sociale), de la vulnrabilit structurelle (dimension

    technique) de lchantillon enqut face aux inondations, le consentement des populations

    dans linvestissement de mesures dites de mitigation (dimension conomique) et lala

    inondation lchelle du bti (dimension technique ). En effet, pour prconiser des mesures

    individuelles adaptes, il est indispensable de connatre les caractristiques locales de lala,

    notamment la hauteur deau.

  • 16

    Figure 2 - Mthodologie adopte pour la conception des diagnostics

    La saisie des rponses a t ralise sous Access et lexploitation statistique des donnes

    sous Excel.

    La mthodologie employe concernant llaboration du questionnaire sest base sur de

    nombreux ouvrages. Pour des raisons dhomognit de traitement elle reprend quasiment

    lidentique les questionnaires tablis lors de la premire tude (CG43, Universit Montpellier

    3, Fvrier 2010, Etude de la rduction de la vulnrabilit du bti priv face au risque

    inondation).

    La mthode danalyse de la vulnrabilit structurelle et humaine sest, quant elle, appuye

    sur le travail de Chauviteau et Vinet (2006) portant sur la vulnrabilit des Etablissements

    Recevant du Public (ERP) et des entreprises face aux inondations, ainsi que sur les travaux

    de Salagnac et Bessis (2006) traitant de la rduction de la vulnrabilit des btiments en

    zones inondables.

    Pour la prsente tude, cette mthode a t adapte pour lanalyse des btiments

    rsidentiels ainsi que pour lacceptabilit des mesures de protection.

  • 17

    Les supports cartographiques ont t raliss partir dun logiciel de Systme dInformation

    Gographique (SIG) : Mapinfo.

    1.4.1 Choix de la population - cible et construction de lchantillon

    La population-cible est dfinie par lensemble des personnes rsidant, temporairement ou de

    manire permanente, dans les zones inondables de chacune des 16 communes soumises

    ltude.

    Dtermination des limites des zones inondables

    Compte tenu de lhtrognit des donnes disponibles, diffrentes sources (PPRi, Cartes

    dalas, etc.) ont d tre utilises pour identifier les limites des zones inondables6 (tableau

    3).

    Tableau 3 - Sources utilises pour identifier les d iffrentes zones dtude

    Nom Commune Document Base du

    document Source Anne Notes

    Aiguilhe PER Crue Centennale Juillet 1989 La Borne

    Beaux Carte dalas Crue Centennale BRL Ingnieries Mai 2008 Le Ramel

    Blavozy PPRi Sumne Crue Centennale Octobre 2008 La Sumne

    Brives-Charensac PPRi Loire Crue Centennale Dcembre 1998 Rvision PERi 20/11/1989

    Chadrac PER Crue Centennale Juillet 1989

    Chaspinhac PER Crue Centennale BRL Ingnieries Aot 2001 La Loire

    Goudet

    Carte dalas (1) Carte dalas (2)

    Crue Centennale BCEOM EMTEA

    Septembre 1997 Non communique

    Affluent Loire

    La Chapelle-dAurec Alas Loire Crue Centennale BCEOM Fvrier 2006 Loire et Tranchard

    Lavote-sur-Loire PPRi Loire Crue Centennale Fvrier 2000 La Loire

    Le Monteil PER Crue Centennale Juillet 1989 La Loire

    Monistrol-sur-Loire Carte dalas Crue Centennale SICALA Octobre 2010 Pia, St Marcellin, Chaponas, Loire

    Riotord Carte dalas Crue Centennale SOGREAH Octobre 2002 Dunire

    Rosires PPRi Crue de Mai 1996 Juin 2009 Suissesse, Coindet

    Saint-Vincent PPRi Crue Centennale Fvrier 2006 La Loire

    Saint-Germain-Laprade

    Carte dalas (Gagne)

    Crue de rfrence ?? DDE 43 Juillet 2008 La Gagne

    Vals-Prs-Le-Puy PER Crue Centennale Juillet 1989 Dolaizon, Riou

    6 Soit lenveloppe de la crue la plus importante connue

  • 18

    Dtermination des habitations enquter

    Les habitations situes dans les enveloppes de crues prcdemment identifies ont t

    localises partir des orthophotographies IGN fournies par le Conseil Gnral de Haute-

    Loire.

    Est soumis(e) lenqute :

    toute habitation situe dans, ou la limite, de la zone dala ;

    toute habitation en dur, occupe quotidiennement ou occasionnellement (rsidences

    secondaires) ;

    toute habitation en dur vendre ou louer ;

    toute entreprise ou commerce, seulement si associ(e) un logement ;

    tout niveau habit (rez-de-chausse et premier tage) des btiments collectifs.

    Ainsi est exclu(e) de ltude:

    toute habitation situe au-del des limites de la zone dala ;

    toute ruine et/ou habitation faisant lobjet dune interdiction doccupation des lieux ;

    toute Habitation Location-Loisir (HLL) ou logement de camping ;

    tout Etablissement Recevant du Public (ERP), entreprises, commerces ou autres

    btis nayant pas vocation de logement ;

    tout niveau suprieur au premier tage des tablissements collectifs.

    Les habitations identifies par photo-interprtation ont ensuite t vrifies et valides sur le

    terrain (orthophotographie de 2009). Au total, ce sont 618 habitations qui ont t recenses

    en zone inondable, dont 55% concentres sur les seules communes dAiguilhe, Brives-

    Charensac et Vals-Prs-le-Puy (tableau 4). Il sagit du nombre dhabitations ou de

    logements inondables et non pas du nombre dhabitants rsidant en zone inondable ni

    mme du nombre de logements situs en zone inondable7I.

    7 Des logements situs en zone inondable ne sont pas inondables en particulier les logements des tages suprieurs des immeubles collectifs.

  • 19

    Tableau 4 - Habitations identifies en zone inondab le Commune Echantillon total

    Aiguilhe 120

    Beaux 1

    Blavozy 12

    Brives-Charensac 124

    Chadrac 33

    Chaspinhac 10

    Goudet 9

    La Chapelle-dAurec 1

    Lavote-sur-Loire 33

    Le Monteil 6

    Monistrol-sur-Loire 36

    Riotord 29

    Rosires 26

    Saint-Germain-Laprade 18

    Saint-Vincent 64

    Vals-Prs-le-Puy 96

    Total 618

    1.4.2 Elaboration du questionnaire

    Le questionnaire est compos de 115 variables. Il doit permettre destimer la vulnrabilit

    structurelle et la vulnrabilit humaine dun bti donn afin de prconiser les mthodes de

    mitigation les plus adaptes chaque cas.

    Structure du questionnaire

    Le support de lenqute est compos de six parties qui sont dcrites dans la figure 3.

    Une fiche illustre est jointe au questionnaire afin de prsenter les mesures de protection

    applicables (Annexe 2). Elle permet aux habitants de mieux apprhender les prconisations

    proposes. Ces dernires ont un triple objectif : assurer la protection des habitants, rduire

    les dommages mobiliers et immobiliers en cas de crue et faciliter le retour la normale dans

    lhabitation sinistre.

  • 20

    1. Mtadonnes

    Identification et localisation de lhabitation enqute par un systme de codage

    2. Sentiment de menace

    Il est fonction de :

    la perception de loccurrence des inondations ; la conscience ou non dtre en zone inondable ; laccessibilit linformation sur le risque dinondation de la commune ; la perception de la dangerosit du cours deau.

    3. Qualification de lala lchelle du bti

    Elle est fonction :

    du nombre dinondations vcues et de leur rcurrence ; de lvaluation des hauteurs deau lintrieur du btiment lors de chaque inondation (

    lapprciation de lhabitant) ; de lvaluation des dommages et des indemnisations lies chaque inondation ; des niveaux inonds de lhabitation.

    4. Vulnrabilit structurelle

    Elle est fonction :

    de la rsistance leau du revtement des murs extrieurs ; de la rsistance leau du revtement des murs et des sols intrieurs ; de la hauteur du plancher par rapport au terrain naturel ; des ouvertures (nombre, matriaux, prsence darations, etc.) ; des rseaux fluides (hauteur du compteur lectrique, hauteur des prises lectriques,

    prsence de clapets anti-retour) ; de la prsence dannexes et de leur fonction.

    5. Consentement mettre en place des mesures et le consentement payer

    Il ne peut tre estim que si les habitants envisagent de mettre en place des mesures de mitigation. Le consentement mettre en place des m esures de mitigation a t valu selon la volont du propritaire investir et en fonction de taux de subventions donns :

    sans aucune subvention ; avec 30% de subventions du Conseil Gnral ; avec 40 % de subventions de lEtat (Fond Barnier) ; avec 70% de subventions (30% CG + 40% Fond Barnier).

    6. Vulnrabilit humaine Caractristiques de lenqut

    La vulnrabilit humaine est calcule partir du nombre et du profil des personnes rsidant dans le bti enqut. La perception du risque est galement prise en compte. La vulnrabilit humaine reste nanmoins difficilement apprciable car elle intgre une composante psychologique forte qui dpend de chaque individu et de son exprience.

    Figure 3 - Structure du questionnaire

  • 21

    1.4.3 Construction des indicateurs de vulnrabilit

    La mise en place de mesures de mitigation ncessite au pralable de caractriser la

    vulnrabilit de chaque bti. Une grille danalyse a t tabli afin dobtenir un indice semi-

    quantitatif. Cet indice est obtenu suite au traitement statistique de certaines variables

    structurelles et humaines du questionnaire (nombre dtages, personnes dpendantes, etc.). 5

    Diagnostic de vulnrabilits structurelle et humaine

    La vulnrabilit est dfinie comme la propension dun lment souffrir des

    endommagements sous leffet dun phnomne extrieur destructeur (DErcole et Metzger,

    2004).

    La vulnrabilit humaine couple la vulnrabilit structurelle permet dtablir un indice pour 10

    chaque logement enqut (tableaux 6 et 7).

    Elaboration et structure des indicateurs

    La mthode retenue consiste construire une grille danalyse permettant dvaluer la

    vulnrabilit lchelle du bti. La grille est constitue de nombreux paramtres

    descripteurs auxquels sont attribues des modalits qualitatives ou quantitatives 15

    (Chauviteau et Vinet, 2006). Sa structure se compose en quatre champs (tableau 5).

    Tableau 5 - Structure de la grille danalyse Variables Critres Classes Notes par classe

    Ici, la mme mthodologie est applique aux deux variables : vulnrabilit humaine et

    vulnrabilit structurelle . Chaque variable est compose de plusieurs critres, eux-20

    mmes diviss en classes.

    Un barme de points (notes par classe) est ensuite attribu chaque critre en fonction de

    son influence (positive ou ngative) sur la vulnrabilit structurelle et humaine. La note zro

    est utilise pour les variables ayant une influence juge nulle ou ngligeable sur le systme.

    Les points ngatifs qualifient les variables rduisant la vulnrabilit. Inversement, les points 25

    positifs rendent compte dune plus grande vulnrabilit.

  • 22

    Les notes des deux variables sont finalement combines pour crer lindice de vulnrabilit

    globale du logement enqut. Ce systme de points permet la traduction des observations

    qualitatives en analyse semi-quantitative.

    Choix des critres et discrtisation 30

    Les critres pris en compte diffrent selon les variables caractriser. Ainsi, pour dterminer

    la vulnrabilit structurelle (tableau 6), les 17 critres slectionns sont lis :

    la structure externe de la maison (nombre dtages, niveau du plancher) :

    labsence dun tage est un facteur daugmentation de la vulnrabilit puisque

    les personnes y rsidant ne peuvent pas sy rfugier ; 35

    la structure interne (matriaux de portes, fentres, murs et sols). Divers

    guides de rduction de la vulnrabilit saccordent sur le fait que les matriaux

    les moins vulnrables leau sont le parpaing, la pierre, le carrelage, la

    peinture rsistante leau et le PVC, soit pour son caractre hydrofuge, soit

    pour sa facilit de nettoyage et/ou de schage ; 40

    dans le cas de crues torrentielles, le choc initial ou le charriage dobjets

    potentiellement dangereux peuvent tre destructeurs (CSTB, 2005). De cette

    faon, la prsence douvertures (fentres, portes) face au courant accrot la

    vulnrabilit du bti (DRE Bretagne, 2004) ;

    les rseaux lectriques (hauteur du compteur, hauteur des prises) : le rseau 45

    lectrique forme un itinraire pour leau pendant linondation, ainsi que des

    zones o leau, puis lhumidit, subsistent (DRE Bretagne, 2004). Dans la

    zone considre, les prises et compteurs lectriques sont directement

    touchs par la monte des eaux sils se situent moins dun mtre du sol

    (Chauviteau et Vinet, 2006). 50

    Les annexes et/ou amnagements (piscine, vide sanitaire, cuve, batardeau, et

    pompe dasschement) sont galement pris en compte dans la vulnrabilit

    structurelle :

    les cuves combustible non enterres ou non arrimes peuvent tre

    emportes par leau. Le risque dennoyage ou de flottation des cuves peuvent 55

    occasionner des dgts et constituer des embcles e n saccumulant au

    niveau des ouvrages. La rduction de la pollution entre galement en compte

    (DRE Bretagne, 2004).

  • 23

    Lexistence de mesures de protection de la maison comme les batardeaux ou

    la matrialisation de piscines a t pris en compte car elle diminue la 60

    vulnrabilit du bti existant.

    Tableau 6 - Mthode dattribution des notes pour la vulnrabilit structurelle Critres Classes Notes

    Type de logement (nive aux) R -1 2

    R 0 1

    R +1 -1

    Niveau du 1er plancher TN : Terrain Naturel 2

    < 0,50 cm 1

    > 0,50 cm -1

    NC 0

    Revtements extrieurs Oui 0

    Parpaing, pierre Non 1

    On ne sait pas 0

    Revtement intrieur des murs Tout ltage -2

    (Peinture waterproof) Plus de la moiti -1

    R-1 Moiti 0

    Moins de la moiti 1

    Aucune pice 2

    NC 0

    Tout ltage -2

    Plus de la moiti -1

    R0 Moiti 0

    Moins de la moiti 1

    Aucune pice 2

    NC 0

    Revtement intrieur des sols Tout ltage -2

    (Pierre, carrelage) Plus de la moiti -1

    R-1 Moiti 0

    Moins de la moiti 1

    Aucune pice 2

    NC 0

    Tout ltage -2

    R0 Plus de la moiti -1

    Moiti 0

    Moins de la moiti 1

    Aucune pice 2

    NC 0

    Nombre de portes 0 0

    R-1 1 1

    >1 2

    R0 1 1

    >1 2

    Matriaux portes Tout ltage -2

    (PVC) Plus de la moiti -1

    R-1 Moiti 0

  • 24

    Critres Classes Notes

    Moins de la moiti 1

    Aucune 2

    NC 0

    Tout ltage -2

    R0 Plus de la moiti -1

    Moiti 0

    Moins de la moiti 1

    Aucune 2

    NC 0

    Nombre de fentres 0 0

    R-1 1 1

    >1 2

    R0 1 1

    >1 2

    Matriaux fentres Tout ltage -2

    (PVC) Plus de la moiti -1

    R-1 Moiti 0

    Moins de la moiti 1

    Aucune 2

    NC 0

    Tout ltage -2

    R0 Plus de la moiti -1

    Moiti 0

    Moins de la moiti 1

    Aucune 2

    NC 0

    Hauteur du compteur < 100 cm 1

    > 100 cm 0

    Hauteur prises lectriques 100 cm 0

    Vide sanitaire Oui -1

    Non 1

    Ne sait pas 0

    Batardeau Oui -1

    Non 0

    Ne sait pas 0

    Pompe dasschement Oui -1

    Non 0

    NC 0

    Annexes Non/Oui non expos 0

    Oui, avec matriel de dpt li a lactivit co. 2

    Oui, fonction dpt 1

    Piscine matrialise Oui -1

    Non 1

    NC 0

    Cuve combustible arrime Oui -1

  • 25

    Critres Classes Notes

    Non 1

    Pas de cuve 0

    Concernant la vulnrabilit humaine, six critres ont t retenus, relatifs aux :

    Caractristiques des habitants (nombre de personnes et prsence de personnes 65

    dpendantes) :

    la prsence de personnes dpendantes peut poser des contraintes lors dune

    ventuelle vacuation hors deau en situation durgence ;

    Degr de ractivit des habitants face une crue (possibilit dvacuation, perception

    et connaissance du risque et des moyens de se protger) : 70

    la possibilit dvacuation dtermine la capacit de la population se mettre

    labri de leau et dattendre les secours (DRE Bretagne, 2004) ;

    une perception et connaissance faible du risque ainsi quune mconnaissance

    des moyens de protection constituent des facteurs de vulnrabilit de la

    population (tableau 7). 75

    Tableau 7 - Mthode dattribution des notes pour la vulnrabilit humaine

    Critres Classes Notes

    Nombre de personnes 1 1

    2 4 2

    > 4 3

    Prsence de personnes dpendantes Aucun des deux 0

    Enfants Oui 3

    Personnes mobilit rduite Oui 3

    Evacuation (balcon ou velux) Oui 0

    Non 1

    Conscience dexposition Oui 0

    Pensez-vous tre en zone inondable? Non 1

    Connaissance du risque Oui 0

    Avez-vous t inform. Non 1

    Connaissance des moyens de protection Oui 0

    Avez-vous t inform. Non 1

  • 26

    Toute mthode de discrtisation consiste subdiviser le domaine de variation dune srie

    statistique continue en classe de valeurs. partir des notes donnes chaque variable 80

    (vulnrabilit structurelle et humaine), une discrtisation par classe de vulnrabilit a t

    tablie suivant la mthode de Jenks (des seuils naturels) qui consiste maximiser la

    variance interclasse et minimiser la variance int raclasse8 et dtecter les discontinuits

    dans la distribution de lchantillon statistique. De cette faon, trois classes ont t

    choisies pour les deux types de vulnrabilit (tableau 8). 85

    Tableau 8 - Vulnrabilit structurelle et vulnrabi lit humaine Vulnrabilit Structurelle Vulnrabilit Humaine

    Vulnrabilit Forte [13;28] [6;11]

    Vulnrabilit Moyenne [7;12] [4;5]

    Vulnrabilit Faible [-2;6] [1;3]

    Suite cette premire tape, des points ont t attribus selon les classes de vulnrabilits

    structurelle et humaine :

    Faible 1 point 90

    Moyen 2 points

    Fort 3 points

    Figure 4 - Calcul des indices (extrait de la base d e donnes de la commune dAiguilhe)

    8 Source : http://grasland.script.univ-paris-diderot.fr/agreg/module4/index.htm

  • 27

    Lindice de vulnrabilit a t calcul en additionnant les points attribus la vulnrabilit 95

    structurelle et la vulnrabilit humaine (tableaux 9 et 10). Lors de cette tape, le calcul est

    fait en donnant la priorit la classe la plus forte. Par exemple, une vulnrabilit humaine

    forte croise avec un indice de vulnrabilit structurelle moyenne donneront lieu un indice

    global fort (principe de prcaution) (figure 4).

    Tableau 9 - Croisement des variables 100

    Vulnrabilit structurelle

    Faible Moyenne Forte

    Vul

    nra

    bilit

    hum

    aine

    Faible 2 3 4

    Moyenne 3 4 5 6

    Forte

    Tableau 10 Classes de la vulnrabilit globale Vulnrabilit globale

    Vulnrabilit Forte [5;6]

    Vulnrabilit Moyenne [3;4]

    Vulnrabilit Faible [2]

    1.4.4 Construction de lindicateur simplifi de vulnrabilit structurelle 105

    Lindicateur simplifi de vulnrabilit structurelle a t construit partir des diagnostics

    extrieur (partie 1.3.1) pour rendre compte de la vulnrabilit des btiments qui nont pu tre

    enquts en prsentiel. .

    La mthodologie applique cette nouvelle variable vulnrabilit structurelle simplifie

    est identique celle utilise prcdemment pour les vulnrabilit humaine et 110

    vulnrabilit structurelle .

    Choix des critres pour la construction dun indice simplifi de vulnrabilit

    structurelle

    Le diagnostic extrieur est plus sommaire que le questionnaire. Seuls les 11 critres les plus

    souvent renseigns (ceux ayant une reprsentativit relative suprieure 100%) ont t 115

    retenus pour calculer lindicateur simplifi de vulnrabilit structurelle.

    Nouvelle grille dvaluation de lindice simplifi de vulnrabilit

    Pour dfinir lindicateur simplifi de vulnrabilit structurelle, une note est attribue chaque

    classe de chaque critre (tableau 11). Le systme de notation est identique celui dfini

  • 28

    prcdemment pour valuer la vulnrabilit structurelle. La note zro est utilise pour les 120

    variables ayant une influence juge nulle ou ngligeable sur le systme. Les points ngatifs

    qualifient les variables rduisant la vulnrabilit. Inversement, les points positifs rendent

    compte dune plus grande vulnrabilit.

    Tableau 11 - Mthode dattribution des notes pour l a vulnrabilit structurelle simplifie

    125

    1.4.5 Construction des indicateurs de lacceptabilit sociale

    La mesure de lacceptabilit doit permettre didentifier les habitants les plus enclins mettre

    en place des mesures de mitigation. Croise avec lindice de vulnrabilit, elle permet de

    localiser les btis individuels prioritaires dans l a mise en uvre des mesures de protection.

    130

    Critres Classes Notes

    Type de logement (niveaux) R -1 2

    R 0 1

    R +1 -1

    mobil-home 3

    Niveau du 1er plancher TN : Terrain Naturel 2

    < 0,50 cm 1

    > 0,50 cm -1

    NC 0

    Revtements extrieurs Oui 0(Parpaing, pierre) Non 1

    On ne sait pas 0

    Nombre de portes 1 1

    R0 >1 2

    Tout ltage -2

    (PVC) Plus de la moiti -1

    R0 Moiti 0

    Moins de la moiti 1

    Aucune 2

    NC 0

    Nombre de fentres 1 1

    R0 >1 2

    Matriaux fentres Tout ltage -2

    (PVC) Plus de la moiti -1

    R0 Moiti 0

    Moins de la moiti 1

    Aucune 2

    NC 0

    Vide sanitaire Oui -1

    Non 1

    Ne sait pas 0

    Annexes Non/Oui non expos 0

    Oui, avec matriel de dpt li a lactivit co. 2

    Oui, fonction dpt 1

    Piscine matrialise Oui -1

    Non 1

    NC 0

    Possibilit dvacuation (velux ou balcon) Oui 0

    Non 1

  • 29

    Introduction conceptuelle et mthodologique

    Brunson (1996)9 dfinit lacceptabilit comme une condition qui rsulte dun processus de

    jugement par lequel les individus comparent la ralit perue avec ses alternatives

    connues . Ensuite lindividu dcide si la condition relle est suprieure, ou suffisamment 135

    similaire, la condition alternative la plus favor able. A lchelle de cette tude, lacceptabilit

    sociale se traduit donc par le niveau dacceptabilit de la mise en place de mesures de

    rduction de vulnrabilit aux inondations, contre la condition relle ; cest--dire les

    effets dune inondation.

    Lenqute permet de mesurer ce concept de manire directe, partir de deux questions : 140

    Pensez-vous que votre logement peut tre protg par des mesures de protection

    contre les inondations ? . Elle identifie lacceptabilit de lefficacit des mesures de

    rduction de vulnrabilit lchelle de lhabitat.

    Voudriez-vous mettre en place des mesures de protection votre charge ? ou

    avec laide financire de ?. Ce groupe de questions discerne la volont de 145

    mise en place de ces mesures.

    Choix des critres et mthode de discrtisation

    La protection du logement ( Pensez-vous que votre logement peut tre protg par des

    mesures de protection contre les inondations ? ) semble tre le critre le plus pertinent pour

    juger de la connaissance des habitants sur lefficacit des mesures de mitigation. 150

    Cependant, dautres critres semblent pouvoir influencer indirectement lacceptabilit sociale

    (la conscience de lexposition, la frquence des inondations, etc.). A partir de ce constat, des

    tableaux croiss ont t construits (sous Excel). Au total, ce sont neuf critres qui ont ainsi

    t retenus et confronts :

    rceptivit de lenqut ; 155

    conscience dexposition (en zone inondable) ;

    frquence des inondations ;

    dangerosit du cours deau ;

    nombre dinondations vcues ;

    protection du logement ; 160

    volont dinvestissement financier personnel ;

    9 Brunson, M.W. et Reiter, D.K. (1996) Effects of ecological information on judgements about scenic

    impacts of timber harvest Journal of environmenta l management, Vol. 46, 31-41pp.

  • 30

    statut de lenqut ;

    tranche dge.

    Les critres : sexe , nombre dhabitants , type de population et date

    demmnagement nont pas t pris en compte pour lanalyse dacceptabilit. En effet, ces 165

    critres nont pas dmontr dans lanalyse de 2009 une forte influence sur le degr

    dacceptabilit des enquts.

    De la mme manire que pour les variables vulnrabilit structurelle et vulnrabilit

    humaine , des notes sont ensuite attribues chacun des neuf critres afin de reflter leur

    influence dans le calcul de lindice dacceptabilit (tableau 12). Les notes les plus leves 170

    ont t attribues aux critres qui semblent avoir le plus dinfluence sur la volont de

    lenqut mettre en place des mesures de protection. Ainsi, la note la plus importante (10)

    a t attribue lorsque lenqut estimait que sa maison pouvait tre protge par des

    mesures.

    La discrtisation en trois classes sest faite de manire qualitative (daprs la mthode de 175

    Jenks) aprs lanalyse des rsultats (figure 5 et tableau 13).

    Tableau 12 - Mthode de calcul de lindice daccept abilit Variables Critres Classes Notes

    Perception

    Rceptivit (Question 7) Mfiance -1

    Dsintrt -1

    Coopration 4

    Autre 0

    Conscience dtre en ZI (Question 9) Oui 4

    Non -1

    Ne sais pas 0

    Frquence de linondation (Question 11) Trs souvent 3

    Souvent 3

    Parfois 2

    Jamais 1

    Ne sais pas 0

    Dangerosit cours deau (Question 12) Trs dangereux 2

    Dangereux 2

    Peu dangereux 1

    Pas dangereux 1

    Ne sais pas 0

    Nombre dinondations vcues (Question 13) 0 0

    1 2

    2 2

    3 3

    4 et plus 3

  • 31

    Engagement

    Protection du logement (Question 58) Oui 10

    Non -1

    Ne sais pas/non rempli 0

    Volont de mettre en place des mesures de

    protection (Question 71)

    Oui 5

    Non -1

    Ne sais pas/non rempli 0

    Caractristiques

    Habitants

    Statut (Question 106) Propritaire 3

    Locataire 1

    Viager 1

    Tranche dge (Question 109) Moins de 19 ans 1

    19 25 ans 3

    26 45 ans 3

    46 60 ans 3

    Plus de 60 ans 2

    Figure 5 - Indice dacceptabilit par bti (extrait de la base de donnes globale) 180

    Tableau 13 - Classes dacceptabilit (M2 GCRN, 2011 -2012) Indice dacceptabilit faible [3;15]

    Indice dacceptabilit moyen [16;26]

    Indice dacceptabilit fort [27;37]

    Dfinir une stratgie dactions mener pour rduire la vulnrabilit dune population est un 185

    travail complexe. Il ncessite la connaissance de nombreux lments (lala, le bti,

  • 32

    lhabitant) qui seront ensuite synthtiss sous forme dindicateurs. Ces derniers ont permis

    de juger de la vulnrabilit des btiments enquts et de leurs habitants. Les rsultats sont

    explicits dans la partie suivante.

    190

  • 33

    Partie 2 Analyse et traitement

    2.1 Caractristiques de lchantillon

    2.1.1 Diffusion des enqutes

    Deux semaines de terrain ont permis de rcolter des informations et de diagnostiquer les 195

    constructions laide de questionnaires. Cette pha se de ltude sest droule du 3 au 7

    octobre 2011 puis du 24 au 28 octobre 2011.

    Lenqute mene auprs des populations exposes se fonde sur un questionnaire unique de

    trois pages. Les habitants ont t invits y rpondre en prsence des enquteurs. Le

    questionnaire aborde trois thmes : expriences passes et dommages, vulnrabilit du 200

    logement et acceptabilit des mesures.

    Les habitants taient galement invits exprimer leur perception des actions des autorits

    en matire de gestion du risque inondation. A la fin de lentretien, deux brochures

    informatives traitant des comportements adopter e n cas dalerte, dites par le Conseil

    Gnral taient remises aux personnes enqutes. 205

    Les renseignements plus qualitatifs et les discussions informelles avec les enquts ont

    permis par ailleurs de soulever de nouvelles interrogations ou de complter les donnes

    rcoltes.

    2.1.2 Prsentation de lchantillon enqut

    Sur 618 habitations, 317 enqutes ont pu tre ralises, soit 51,2 % de lchantillon-cible. Le 210

    taux de refus global est de 7,8%. Ces rsultats sont particulirement satisfaisants.

    Cependant, 301 habitations nont pu tre enqutes du fait de labsence des rsidents. Elle

    peut sexpliquer par les horaires de passage des enquteurs, par la prsence dhabitations

    secondaires, de logements inoccups, ou encore de friches et de btiments abandonns. En

    labsence des occupants, des diagnostics extrieurs du bti ont t effectus (partie 2.2.2.2). 215

    La rpartition spatiale des communes enqutes est concentre sur lagglomration du Puy-

    en-Velay. Sur les 16 communes, seules cinq sont excentres et ces dernires ne

    prsentaient pas un nombre important denquts (carte 3)

  • 34

    Carte 3 Rpartition des foyers enquts et contra intes de terrain 220

    Le taux de refus dans les diffrentes communes est trs variable (figure 6). Trois communes

    (Riotord, Rosires et Vals-Prs-le-Puy) ont un pourcentage de refus suprieur 10%.

    Certaines communes nont eu aucun refus mais cela sexplique par le faible nombre de

    logements enquter. Dans le cas de Beaux et la Chapelle-dAurec, lchantillon ne portait 225

    que sur une seule habitation. Pour la commune de Blavozy lchantillon tait galement peu

    important (12 habitations). Par contre certains cas, comme Aiguilhe ou Brives-Charensac,

    comptant prs dune centaine denqutes pour chaque commune, ont eu un trs faible taux

    de refus et un bon taux de participation.

  • 35

    230

    Figure 6 - Part des refus lenqute sur le total des habitations prospectes par commune (en % du nombre dindividus)

    2.1.3 Rceptivit de lenqute

    Une bonne rceptivit lenqute a t constate sur la majorit de lchantillon. La dure 235

    de chaque enqute, environ 21 minutes, ne semble pas reprsenter un facteur contraignant

    pour la coopration des habitants.

    On peut dfinir la rceptivit comme laptitude recevoir des informations et la motivation

    y rpondre . Dans le cadre de ltude, cela se traduit par limplication des communes et la

    coopration des habitants dans la dmarche engage par le Conseil Gnral. La part des 240

    individus cooprants reprsente 90,54% des enqutes et seulement 6,5% ont eu une

    attitude mfiante. Ce fort taux de coopration chez les individus enquts est un indicateur

    de lintrt port par la population aux questions relatives aux inondations.

    Pour dfinir cette rceptivit, cinq critres ont donc t choisis :

    deux relatifs la rceptivit de la mairie : 245

    accueil et collaboration ;

    diffusion de linformation ;

    trois lis la rceptivit des habitants :

    conscience / exposition au risque ;

    intrt port lenqute ; 250

    pourcentage de refus.

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    .,

  • 36

    Sur cette base, les communes ont t regroupes selon trois tendances.

    Premire tendance : Brive-Charensac, Lavote-sur-Loire, Saint-Germain, Monistrol-sur-

    Loire, Chadrac, Aiguilhe :

    rceptivit de la mairie : 255

    accueil et collaboration de la mairie (prise de rendez-vous rapide et accs aux

    divers documents) ;

    implication et communication par la mairie dans la dmarche vis--vis du

    risque inondation ; communication sur le risque inondation et/ou sur lenqute.

    rceptivit des habitants : 260

    population gnralement consciente et sensibilise au risque ;

    bonne rceptivit (participation entre 43% et 75%) ;

    pourcentage de refus faible nul (entre 0,6% et 7 %).

    Les communes qui ont diffus linformation concernant lenqute sont celles qui ont essuy

    le moins de refus et dont le taux de participation est des plus levs. 265

    Seconde tendance : Saint-Vincent, Riotord, Vals-Prs-Le-Puy, Blavozy et Rosires :

    rceptivit de la mairie :

    - accueil et collaboration de la mairie (prise de rendez-vous rapide et accs

    facilit aux divers documents ncessaires aux enquteurs), except sur le

    commune de Vals-Prs-le-Puy o le rendez-vous na t obtenu qu la fin de 270

    lenqute ;

    - peu dimplication de la mairie vis--vis du risque inondation ; peu ou pas de

    communication sur le risque inondation et/ou sur lenqute.

    rceptivit des habitants :

    conscience du risque peu marque chez la population ; 275

    rceptivit mdiocre (frquents cas de refus, mfiance ou dsintrt),

    participation comprise entre 36% et 51% ;

    pourcentage de refus: taux les plus levs (7% 26%).

    Les communes qui nont pas mis en place de mesures particulires dinformation des

    habitants au sujet de la dmarche du Conseil Gnral prsentent les taux de refus les plus 280

    levs.

  • 37

    Troisime tendance : Le Monteil et Chaspinhac

    rceptivit de la mairie :

    accueil et collaboration de la mairie (prise de rendez-vous rapide et accs aux

    divers documents) ; 285

    implication par la mairie vis--vis du risque din ondation : demande exprime

    mais peu ou pas de communication sur la dmarche auprs des habitants.

    rceptivit des habitants :

    conscience du risque chez la population: trs leve ;

    rceptivit de la population excellente (participation comprise entre 75% et 290

    90%) ;

    pourcentage de refus nul.

    Dans ce cas, labsence de refus nest pas lie la qualit de linformation ralise par les

    mairies, mais une sensibilisation particulire su r le risque inondation (forte exposition

    lala). 295

    Quelques communes o le nombre de diagnostics a t faible nont pas t soumises aux

    critres de rceptivit.

    Goudet

    Un entretien tlphonique a pu tre men avec le maire de la commune qui a indiqu la

    localisation des habitations les plus exposes. Ces dernires tant majoritairement des 300

    rsidences secondaires, inoccupes en automne, aucune enqute na pu tre ralise.

    La Chapelle-dAurec et Beaux

    Chaque commune ne concernant quune seule habitation, et toutes deux bnficiant du

    soutien des mairies, les deux enqutes ont pu tre ralises sans difficults.

    Globalement, toutes les quipes municipales ont accueilli les enquteurs et se sont 305

    montres rceptives lenqute. La majorit des mairies a fourni la localisation des

    habitations situes en zone inondable et a mis disposition les documents relatifs au risque

    inondation. Lorsque les populations furent informes par les autorits municipales, le taux

    denquts a t plus lev. La coopration des habitants varie non seulement selon les

    communes, mais galement selon les quartiers et selon lexposition au risque. 310

  • 38

    Pour optimiser le taux de rponse et viter les refus, il semble donc important que les maires

    soient les premiers avertis et sensibiliss au projet afin quils puissent leur tour prvenir les

    populations. Cela est notamment vrai pour les communes rurales de petite taille. Il est

    possible de mettre plusieurs moyens en place pour avertir les populations de la future

    ralisation dune tude tels que les courriers, les campagnes daffichage, les articles de 315

    presse, etc. Il est galement ncessaire de prciser que les rponses ne seront pas utilises

    des fins rglementaires mais quelles participent dune dmarche daide au renforcement

    de la scurit des populations et peut dboucher sur des aides financires.

    La conscience du risque peru par les habitants est fortement influence par la prsence

    douvrage structurelle destine rduire limpact des inondations. En effet, les protections 320

    structurelles quelles quelles soient ont des implications territoriales nombreuses. Elles sont

    souvent appeles de leurs vux par les populations exposes mais elles augmentent le

    sentiment dinvulnrabilit et servent de prtexte une augmentation inconsciente des

    enjeux. (Leone R., Meschinet de Richemond N., Vinet F., 2010).

    2.1.4 Caractristiques sociales des personnes enqutes 325

    En analysant les caractristiques sociales des habitants, il est possible de remarquer que

    lchantillon est principalement sexagnaire. En effet, 42% des enquts ont plus de 60 ans,

    26% ont entre 46 et 60 ans, contre 30% qui ont 45 ans ou moins (figure 7).

    Figure 7 - Rpartition de lchantillon par tranche dge (M2 GCRN, 2011-2012) 330

    Contrairement aux paramtres dge, le partage des sexes napporte pas de contrastes,

    52,5% des individus sont du sexe masculin et 47,5% du sexe fminin.

    /!-

    01-

    01-

    01-

    01-

    %,!-

  • 39

    Lanalyse des catgories socioprofessionnelles rvle un pourcentage de 47% de retraits

    (figure 8), soit prs de la moiti de la population enqute. Ce rsultat est en corrlation 335

    avec les tranches dge dominantes de lchantillon puisque 42% de lchantillon total ont

    plus de 61 ans (contre 21% lchelle nationale, daprs lINSEE). Il y a une faible part de

    personnes sans emploi et douvriers (6% dans les 2 cas). Les employs forment un total de

    77 enquts (24 %), cest la catgorie socioprofessionnelle la plus reprsente. Les cadres

    et professions intellectuelles suprieures suivent avec 53 individus. 340

    Figure 8 Rpartition des catgories socioprofessi onnelles de lchantillon

    (M2 GCRN, 2011-2012)

    2.2 La vulnrabilit structurelle et humaine 345

    La vulnrabilit structurelle de lchantillon concerne la dangerosit et la vulnrabilit du bti

    individuel face au risque inondation. La vulnrabilit humaine concerne quant elle les

    occupants du logement et dpend de plusieurs facteurs : le type de personnes (enfants,

    personnes dpendantes), la perception de lala, l a connaissance de la zone habite et la

    connaissance des mesures de prvention et de protection. 350

    Dans loptique de futurs travaux, la cartographie de cet indice permettra de hirarchiser les

    zones dintervention selon leur degr plus ou moins important de vulnrabilit lala

    inondation (Atlas Cartographique).

    --

    -

    -

    -

    +!,,&,

    2,343,(!,#56

    7&4*!,88!56

    .&

  • 40

    Figure 9 - Rpartition des indices de vulnrabilit en fonction des vulnrabilits structurelle et 355 humaine (M2 GCRN, 2011-2012)

    Les valeurs extrmes sont plus reprsentes pour la vulnrabilit humaine (VH) que pour la

    vulnrabilit structurelle (VS). Le faible nombre de variables composant lindice de

    vulnrabilit humaine (6 critres) est en cause puisquil implique un passage plus rapide 360

    dune classe lautre. Il y a une sensible prpondrance de la classe faible pour les deux

    indicateurs de vulnrabilit. De la mme faon, il y a une faible prsence de la classe

    forte pour les deux types de vulnrabilits (figure 9).

    365

    Figure 10 - Pourcentage des classes de vulnrabilit globale (M2 GCRN, 2011-2012)

    Les rsultats statistiques des 317 cas montrent une large domination de la vulnrabilit

    globale moyenne (67%) (figure 10). Les classes de vulnrabilit moyenne et forte 370

    -

    -

    -

    -

    -

    -

    9

    9:

    7

    -

    -

    -

    ;

    /7

    ;

  • 41

    cumules reprsentent 88% des maisons enqutes, ce qui se justifie par le choix de

    lchantillon qui sest fait grce au zonage PPRI et la cartographie des alas (carte 4).

    Carte 4 Indice de vulnrabilit globale par commu nes 375

    2.2.1 Analyse de la vulnrabilit humaine

    Comme il a t dfini dans la mthodologie, lanalyse de la vulnrabilit humaine a t

    apprhende selon six critres dvaluation. Les diffrents aspects ont t diviss en deux

    sous-parties : les trois premiers critres correspondent des variables quantitatives

    contrairement aux trois critres suivants plus qualitatifs. 380

    Comme cit plus haut, la classe de vulnrabilit forte est sous-reprsente vis--vis des

    autres, et ce, pour lintgralit des communes. La reprsentation de la vulnrabilit humaine

    faible et moyenne nest pas aussi homogne. Rosires et Blavozy nenregistrent

    aucune enqute o la vulnrabilit humaine est faible (carte 5). Cependant comme pour les

    rsultats globaux, il ressort une tendance lgalit entre ces deux classes pour la plupart 385

    des communes.

  • 42

    Carte 5 Rpartition des indices de vulnrabilits humaines par communes (M2GCRN, 2011-2012) 390

    Les aspects quantitatifs

    Nombre de personnes par foyer

    Tableau 14 Nombre de personnes par foyers enqut s (M2GCRN, 2011-2012)

    Nombre de personnes dans le foyer

    Pourcentages de foyers enquts

    1 20,5%

    2 44,79%

    3 15,46%

    4 13,56%

    5 et plus 5,5%

    395

  • 43

    La vulnrabilit humaine est proportionnelle au nombre de personnes vivant dans

    lhabitation. Ici, la majorit des habitations sont donc essentiellement composes par une ou

    deux personnes, ce qui participe au rsultat du taux de vulnrabilit humaine faible (tableau

    14).

    Prsence de personnes dpendantes 400

    Un autre facteur de vulnrabilit est la prsence de populations fragiles comme les enfants

    de moins de 10 ans et les personnes dpendantes. Sur lchantillon 18,5% des foyers

    comprennent des enfants, et 6,5% des personnes dpendantes. Ces proportions sont

    relativement importantes et contribuent augmenter la vulnrabilit humaine globale.

    Evacuation (balcon ou velux) 405

    A la question Disposez-vous dun balcon ou dune sortie de toit? 67% de lchantillon a

    rpondu positivement (figure 11). Cela indique alors que 33% ne disposent daucun moyen

    dvacuation. Ce qui reprsente tout de mme une forte proportion.

    Figure 11 Pourcentage de rponse sur la possibili t dvacuer (M2 GCRN, 2011-2012) 410

    On souligne la prsence de personnes vulnrables dans 8,25% des habitations sans

    possibilit dvacuation.

    Les aspects qualitatifs

    Cette dnomination daspect qualitatif est li au fait que ces critres sont empreints dune 415

    forte subjectivit. Ceux-ci sont dtermins par la perception des individus et sont par

  • 44

    consquent difficiles interprter. Par exemple, pour une mme commune, et a priori un

    mme niveau de renseignement, les individus peuvent ragir et traduire leur degr

    dinformation diffremment.

    Lindice de vulnrabilit a t bti en supposant quune personne qui connat des moyens de 420

    protection est moins vulnrable quune personne qui ne connat aucune mesure de

    mitigation. Le mme principe a t appliqu pour la connaissance vis--vis du risque et la

    conscience dexposition. Le graphique ci-dessous explicite les rsultats obtenus pour ces

    trois paramtres (figure 13).

    425

    430

    Conscience dexposition

    Ce critre est trs important dans lanalyse de la vulnrabilit humaine. Sur 317, 241

    enquts ont conscience dtre en zone inondable. Cependant prs dun quart des enquts 435

    na toujours pas connaissance du risque auquel il est expos. Ce chiffre reste alors

    relativement important. Un facteur qui peut tre associ ces derniers rsultats est celui de

    lemmnagement rcent des populations. En effet, tous les habitants nont probablement pas

    vcu les inondations de rfrence. Sur la totalit de lchantillon, les annes

    demmnagement des habitants stalent de 1955 2011. La majorit des emmnagements 440

    se rvle tre plutt rcente tant donn que prs de 31 % de lchantillon a emmnag

    aprs 2006 (figure 13).

    - - - - - -

    +!"(4%

  • 45

    Figure 13 - Principales vagues demmnagement dans les habitations tudies 445

    (M2 GCRN, 2011-2012)

    Connaissance du risque

    A la question Avez-vous t inform sur le risque inondation dans votre commune ? ,

    48% de lchantillon ont rpondu oui et 52% ont estim ne pas avoir t informs sur ce 450

    type de risque. Ce rsultat est assez surprenant tant donn que les habitations ont t

    choisies en fonction de la cartographie des zones inondables.

    Indpendamment du rsultat qui contribue lindice de vulnrabilit, les rponses cette

    question montrent dj que les communes doivent effectuer un effort de sensibilisation sur le

    risque inondation. 455

    Connaissance des moyens de protection

    Sur lchantillon enqut, 109 personnes ont rpondu connatre des mesures de protection

    du bti, ce qui reprsente un pourcentage de 34%. Ce constat est proccupant surtout

    lorsque sur ces 109 personnes, 43 connaissent seulement le batardeau. Plusieurs

    personnes ont galement mentionn les sacs de sable comme moyen de limiter linfiltration 460

    de leau dans le btiment. Quelques enquts connaissent les pompes dasschement et les

    clapets anti-retour, souvent parce quils avaient d utiliser ce systme lors dune prcdente

    inondation. De manire gnrale, la connaissance des mesures de protection est plutt

    faible lchelle du bti. Les digues, le curage d u lit, ou encore dautres moyens agissant

    directement sur lala sont connus par les populations et sont souvent jugs plus efficaces 465

    que la mise en place de mesures de mitigation.

    La prsence de personnes dpendantes et la mconnaissance des moyens de protection

    semblent tre les deux critres qui contribuent laugmentation de la vulnrabilit humaine

    globale. Lindice de vulnrabilit structurelle de lchantillon qui permet de faire le diagnostic

    8-

    8-

    8-

    8-

    8-

    8-

  • 46

    technique et de rvler les points faibles dans la protection des btis constitue, avec lindice 470

    de vulnrabilit humaine, un lment fondamental dans lvaluation de la vulnrabilit

    globale.

    2.2.2 Analyse de la vulnrabilit structurelle

    " Le diagnostic de vulnrabilit est une tape essentielle de lapprciation du risque " (Leone

    et Vinet 2010). Ici, dans lanalyse de la vulnrabilit structurelle, on value 475

    lendommagement potentiel dune inondation sur chaque habitation. Dans cette approche

    technique de la vulnrabilit, plusieurs paramtres sont prendre en compte. Lintensit de

    lala observ (crue dcennale, trentennale, centennale...) va jouer sur le niveau

    dendommagement. La dure de linondation est galement importante. En Haute-Loire, les

    inondations de type cvenol sont cintique rapide (monte et retrait rapide des eaux). Ce 480

    type de phnomne peut provoquer dnormes dommages si la population expose na pas

    ou peu de connaissance de lala. Enfin, la vulnrabilit dune habitation est juge en

    fonction de sa situation gographique et de son exposition lala. Les mesures de

    rduction de la vulnrabilit peuvent varier en fonction de lintensit de lala. Ainsi, si lala

    est fort (hauteurs deau suprieures 1,5 m) la scurit des personnes est menace et des 485

    mesures importantes simposent. En revanche si lala de rfrence est faible (50 cm deau

    en crue centennale par exemple) des mesures sommaires suffisent.

    La carte suivante (carte 6) rend compte de la forte exposition de certaines habitations de la

    commune de Brives-Charensac en cas de crue de la Loire.

  • 47

    490

    Carte 6 Lexposition du bti lala inondation dans la traverse de Brives-Charensac

    Critres de vulnrabilits des btiments diagnostiq us.

    Face au risque inondation, de nombreux critres de vulnrabilits des btiments ont ainsi t

    dfinis dans un but damlioration de ces points faibles et de protection du bti. 495

    La carte suivante (carte 7) permet davoir un certain regard sur le degr de vulnrabilit des

    btis enquts pour chaque commune.

  • 48

    Carte 7 - Rpartition des btis enquts suivant le ur degr de vulnrabilit structurelle (M2 GCRN, 2011-2012 500

    Un premier constat gnral est possible. La vulnrabilit des btiments est moyenne

    (suprieur 50% par commune), voire forte. Ds lors, la volont daction de rduire la

    vulnrabilit structurelle des habitations, propose par le Conseil Gnral de Haute-Loire,

    est tout fait justifie. 505

    Pour chaque btiment enqut, les critres de vulnrabilit suivant ont t retenus:

    nombre de niveaux du bti :

    Un btiment de plain-pied (R0) et comprenant une ca ve (R-1) est jug plus vulnrable quun

    btiment comprenant un (R+1) ou deux (R+2) tages. En effet, la hauteur deau maximale

    enregistre au pic de crue dterminera, en fonction de lexposition du btiment par rapport 510

    au cours deau, lampleur de linondation dans les diffrents niveaux de lhabitation ;

    hauteur du rez-de-chausse (R0) et vide sanitaire :

    La hauteur du rez-de-chausse du bti par rapport au terrain naturel est un lment

    important prendre en compte. Suivant lampleur de la crue, il est probable quun

    rehaussement du niveau 0 de lhabitation de plusieurs centimtres suffit limiter les 515

  • 49

    dommages, voire empcher lentre des eaux. Souvent, ce type dadaptation du bti

    lala saccompagne de la mise en place dun vide sanitaire sa construction. Le lotissement

    des Jardins, sur la commune dAiguilhe, est reprsentatif de ce type damnagement

    rduisant la vulnrabilit structurelle. A contrario, les maisons exposes lala, dont le rez-

    de-chausse se situe au niveau du terrain naturel, voire en contre bas (marches), sont bien 520

    plus vulnrables ;

    nombre et matire des ouvertures du bti:

    Le nombre douvertures (portes, fentres et arations) par niveau dun btiment reprsente

    le nombre dentres possibles de leau lintrieur de lhabitation. Plus il y a douvertures

    (notamment au rez-de-chausse), plus la vulnrabilit structurelle du bti est grande. De 525

    plus, la matire (rsistante leau: PVC ou non) de ces ouvertures est non ngligeable.

    Leau aura en effet plus de facilits pntrer dans un btiment comprenant de nombreuses

    ouvertures, peu rsistantes leau, que linverse ;

    revtement du bti :

    Le revtement extrieur, mais galement intrieur du bti, joue sur le degr de vulnrabilit. 530

    Une habitation en bois sera, de par la faible rsistance leau de ce matriau, plus

    vulnrable quune maison construite en parpaings ou en pierre. De plus, lorsque leau

    pntre dans une habitation, cette dernire va avoir tendance sinfiltrer dans lossature

    mme du bti. Un revtement rsistant leau dit waterproof limitera les dommages

    engendrs et rduira la vulnrabilit gnrale du btiment ; 535

    hauteur du rseau lectrique :

    Une mesure de la hauteur des prises lectriques et du compteur lectrique a t effectue

    dans chaque maison enqute. Une habitation dont les prises au rez-de-chausse se situent

    seulement 20cm du sol est logiquement plus vulnrable aux inondations quune habitation

    dont les prises se situent 1m du sol. Il est impo rtant de noter ici que de nombreux 540

    compteurs lectriques se situent lextrieur de lhabitation, mme le sol. Ces maisons

    sont les plus vulnrables car le compteur sera le premier touch en cas de monte des eaux.

    Le diagramme ci-dessous (figure 14) est une estimation du degr dinondabilit des rseaux

    en fonction des inondations passes sur lensemble des communes.

  • 50

    545

    Figure 14 - Inondabilit du rseau lectrique (M2 G CRN, 2011-2012)

    Plus de 65% des compteurs sont surlevs ou placs ltage des habitations. En

    revanche, la vulnrabilit des prises lectriques est plus importante car, selon les rsultats,

    plus de la moiti des prises (principalement celles du rez-de-chausse) ont dj t inonds. 550

    Pour chaque habitation, des fiches btis ont t ralises et reprennent notamment les

    diffrents critres de vulnrabilit structurelle de chaque btiment, les indices de

    vulnrabilits humaine et globale, ainsi que les prconisations envisages. La fiche bti ci-

    jointe (figure 15) tmoigne de la grande vulnrabilit de certaines habitations.

    555

  • 51

    Figure 15 - Forte vulnrabilit structurelle des ma isons de plain-pied, lexemple dAiguilhe (M2 GCRN, 2011-2012)

    Mesures de protection dj mises en place: 560

    Parmi les habitations diagnostiques, certaines disposent dj de quelques mesures de

    protection. A Aiguilhe par exemple, de part et dautre de la route de la Roderie, les maisons

    les plus anciennes (construites il y a une trentaine dannes) sont souvent les moins

    vulnrables. En effet, ces maisons respectent les mesures de prcaution contre les

    inondations. A la construction de lhabitation, ltage-refuge tait obligatoire et le rez-de-565

    chausse devait tre inhabitable (tmoignage dun habitant de la commune). Les maisons

    construites ces dernires annes respectent de moins en moins ce type dobligations et sont

    ainsi plus vulnrables face aux crues de la Borne.

    Le croquis ci-dessous (figure 16) diffrencie les techniques de rduction de la vulnrabilit

    structurelle en diffrenciant les techniques "sches" et les techniques "en eau". 570

  • 52

    Figure 16 - Extrait du document "La rduction de la vulnrabilit aux inondations" (EPTB Sane et Doubs, dcembre 2004)

    575

    Afin dobtenir des indices de vulnrabilit structurelle pour chaque habitation, des notes ont

    t attribues en fonction des critres expliqus prcdemment. Le tableau 6 dans la partie

    mthodologie rcapitule la dmarche effectue.

    Indice simplifi de vulnrabilit structurelle

    Certaines habitations nont malheureusement pas pu tre diagnostiques du fait de 580

    labsence rpte des habitants. Nanmoins, des diagnostics de vulnrabilit simplifis ont

    pu tre raliss sur lextrieur de certains btiments. Par consquent, lintrieur na pas pu

    tre analys par les enquteurs. Les diagnostics extrieurs sont plus ou moins complets en

    fonction de laccessibilit du btiment tudi. En effet, certaines faades des btiments tant

    invisibles aux yeux des enquteurs, un tri a d tre effectu parmi les btiments pour la 585

    construction de ce nouvel indice.

    Au total, ce sont 272 diagnostics extrieurs qui ont fait lobjet dun triage.

  • 53

    Figure 17 - Triage des critres structurels de vuln rabilit des diagnostics extrieurs 590 (M2 GCRN, 2011-2012)

    On estime que seuls les critres dont la reprsentativit est suprieure 50% peuvent tre

    retenus pour la cration dun indice de vulnrabilit extrieur simplifi. Les critres non

    visibles (en gris clair dans le tableau) par les enquteurs, situs principalement lintrieur 595

    des habitations, ne sont pas exploitables. Egalement, les critres jugs peu fiables (gris

    fonc dans la figure), car parfois errons, nont pas t comptabiliss dans la cration de

    lindice (figure 17).

    Ainsi, afin dobtenir une reprsentativit maximale de notre indice de vulnrabilit simplifi,

    certaines maisons ont t retires. 600

    On obtient 11 critres fiables relevs sur 66 maisons permettant la ralisation de lindice de

    vulnrabilit extrieure simplifi (tableau 15).

    ! /1&$ "# "#:,,!,

  • 54

    Tableau 15 - Slection des critres structurels pou r une reprsentativit maximale de lindice simplifi (M2 GCRN, 2011-2012)

    605

    La cration de cet indice est ici exprimentale et ce travail na pas t effectu en 2009. Il

    reste donc amliorer. Nanmoins, cette mthode permet dagrandir lchantillon initial et

    met en vidence la vulnrabilit extrieure des habitations face au risque inondation. 66

    habitations ont ainsi pu tre confrontes cet indice, soit 21% en plus par rapport 610

    lchantillon initial.

    Lavantage est vident pour certaines communes de ltude comme Blavozy ou Goudet o

    le pourcentage dabsence a t trs lev. En effet, la commune de Goudet enregistre un

    taux dabsence de 100%. Le diagnostic extrieur permet dans ce cas davoir un regard,

    mme simplifi, sur la vulnrabilit des habitations de cette commune. 615

    Tableau 16 - Rpartition des habitations enqutes pour chaque commune (M2 GCRN, 2011-2012)

    Les communes de Brives-Charensac et dAiguilhe, o le risque inondation est jug lev, ont

    fait lobjet dune plus grande attention comme en tmoigne lcart entre lchantillon enqut 620

    et lchantillon avec le diagnostic de vulnrabilit extrieure simplifie (tableau 16).

    /1&$ &.:,,!,

  • 55

    Une nouvelle grille danalyse de cette indice a t effectue (partie mthodologie) permettant

    ainsi dobtenir les rsultats suivants, qui confirment le premier constat : la vulnrabilit

    moyenne des habitations dominent largement (52%) tandis que les vulnrabilits fortes

    (22%) et faibles (26%) sont peu prs gales (figure 18). 625

    Figure 18 - Rsultats de lindice de vulnrabilit structurelle simplifie (M2 GCRN, 2011-2012)

    Profil-type des habitations diagnostiques

    La combinaison des rsultats des diagnostics de vulnrabilit structurelle (globale et 630

    simplifie) permet dobtenir un profil-type des habitations tudies. Il est bas uniquement

    sur les critres ayant une reprsentativit suprieure 100%.

    Au total, 383 btiments diagnostiqus permettent de raliser ce profil-type qui permet davoir

    une ide sur la structure des habitations et ainsi sur la vulnrabilit de ces dernires face au

    risque inondation. Son laboration est capitale car elle permet galement dorienter les 635

    prconisations dans un but de rduction de cette vulnrabilit, dtaille dans la partie

    suivante.

  • 56

    Tableau 17 - Typologie des habitations diagnostiqu es (M2 GCRN, 2011-2012)

    640

    Daprs les rsultats obtenus, au moins les trois quarts des habitations diagnostiques en

    zone inondable possdent un tage, des murs en dur (parpaings) et nont pas de piscine

    (tableau 17). Ces trois lments rduisent ainsi la vulnrabilit globale. 66,8% des

    habitations disposent dun balcon ou dune sortie de toit permettant lvacuation en cas de

    danger. Ces rsultats sont nuancer avec dautres. En effet, plus de la moiti des 645

    habitations na- pas de vide sanitaire, et prsente de nombreuses ouvertures (portes et

    fentres) au rez-de-chausse. Elles sont pour la plupart sensibles leau (bois

    principalement et non en PVC). Ces critres augmentent la vulnrabilit des habitations.

    Le diagnostic de vulnrabilit structurelle par habitation permet davoir une ide prcise de

    sa rsistance face lala inondation. Ainsi, les rsultats obtenus permettent (quand ils sont 650

    suprieurs 100% sur lchantillon total) dtablir un profil-type de la maison diagnostique

    et expos lala inondation dans ces diverses communes. Ces rsultats vont permettre,

    afin de complter ce qui a t conseill aux habitants sur le terrain, de faire le point pour

    chaque habitation des mesures de prconisations et de protections face lala inondation.

    2.3 Acceptabilit des mesures de protection 655

    Lacceptabilit prsente sous la forme dindice permet de dfinir partir de trois variables

    (partie mthodologie) la population susceptible de consentir la mise en place de mesures

    de protection. Ainsi, sur les 16 communes tudies, lacceptabilit est relativement faible

    (53% des enquts) (figure 19).

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  • 57

    660

    Figure 19 - Acceptabilit globale des foyers enqut s

    Seulement 12% des foyers (acceptabilit forte) semble susceptible la mise en place des

    mesures de mitigation. Ce faible pourcentage est imputable diffrents facteurs mais le

    fatalisme joue un grand rle face aux phnomnes naturels et une certaine mfiance est 665

    ressentie de la part des enquts lorsque la notion dinvestissement financier est aborde.

    La limite de cet indice est base sur une analyse qualitative et permet uniquement dobtenir