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Les jardins sont-ils un lieu où s’exprime la mémoire de notre monde ? Sont- ils des lieux de démonstration, d’expérimentation pour l’avenir ? Qu’imaginons-nous quand nous pensons à un jardin resté dans notre mémoire ? Que projetons-nous comme images ? Lorsque nous avons commencé à travailler ce sujet, nous avons pensé, comme les années précédentes, théoriser un peu sur le thème de la mémoire. Nous avons orienté les candidats vers Nora, Yates, Hartog. Nous leur avons proposé des pistes dans l’histoire des jardins ou des collections botaniques. Très rapidement, nous nous sommes aperçus du paradoxe : la subjectivité de la mémoire s’accommodait mal des consignes. Alors, nous les avons lais- sés aller. Mais nous avons décidé de renouer avec un exercice que nous n’avions plus pratiqué systématiquement depuis la première année (mémoire quand tu nous tiens) : nous avons demandé à des invités de nous raconter ce qu’évoquait pour eux le sujet. On ne s’étonnera donc pas qu’à part égale cohabitent ici de jeunes créateurs inconnus et des personnalités comme Peter Greenaway, Richard di Rosa, les rosiéristes Guillot, un hom- mage à Burle-Marx ou à Monet, Louis Benech, Vincent Floderer et tant d’autres. Les jardins permanents se sont eux aussi adaptés au thème : Le jardin expérimental se remplit d’odeurs et de parfums qui bouleversent nos sou- venirs d’enfance. Dans le Vallon des Brumes, l’atmosphère humide évoque les voyages anciens dans les jardins du Japon ; les ouvertures vers la Loire du Sentier des Fers Sauvages permettent de rêver, confortablement, à l’om- bre des grands arbres. La grande serre présente une collection d’orchidées : à vous de reconnaître les vraies des fausses… Thème : LES JARDINS ONT DE LA MÉMOIRE Chaumont -sur-Loire ( 41 ) Festival 2005 Les Jardins du Festival Jardin de cairns Les roses d'autrefois Burle-Marx est parmi nous Mon jardin à moi Sétois Les fleurs de la ville de Blois 1465-2005, Mémoire brodée Transparences ... J'ai 2 ans Un champ de ruines Stumpery Le nid à fleurs Butterfly La mémoire des cannettes chambre intérieure Le jardin d'ombre et de bleu Babel Mind Mist De branche en branche Tohuwabohu Mémoire tactile De bouche à oreille Le Mémorial de Tulse Luper L'oeil de Claude Monet Dans les replis de la mémoire Topiaires Jardin de soleil et de rouge L'archéologie du cristal conservatoire international des parcs et jardins et du paysage ferme du château - 41150 Chaumont-sur-Loire tél. : 02 54 20 99 22 / fax : 02 54 20 99 24 www.chaumont-jardins.com

Jardins Memoire 2005

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Exposition du architecture paysagère.

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Les jardins sont-ils un lieu où s’exprime la mémoire de notre monde ? Sont-ils des lieux de démonstration, d’expérimentation pour l’avenir ?Qu’imaginons-nous quand nous pensons à un jardin resté dans notremémoire ? Que projetons-nous comme images ?

Lorsque nous avons commencé à travailler ce sujet, nous avons pensé,comme les années précédentes, théoriser un peu sur le thème de lamémoire. Nous avons orienté les candidats vers Nora, Yates, Hartog. Nousleur avons proposé des pistes dans l’histoire des jardins ou des collectionsbotaniques.

Très rapidement, nous nous sommes aperçus du paradoxe : la subjectivitéde la mémoire s’accommodait mal des consignes. Alors, nous les avons lais-sés aller. Mais nous avons décidé de renouer avec un exercice que nousn’avions plus pratiqué systématiquement depuis la première année(mémoire quand tu nous tiens) : nous avons demandé à des invités de nousraconter ce qu’évoquait pour eux le sujet. On ne s’étonnera donc pas qu’àpart égale cohabitent ici de jeunes créateurs inconnus et des personnalitéscomme Peter Greenaway, Richard di Rosa, les rosiéristes Guillot, un hom-mage à Burle-Marx ou à Monet, Louis Benech, Vincent Floderer et tantd’autres.

Les jardins permanents se sont eux aussi adaptés au thème : Le jardinexpérimental se remplit d’odeurs et de parfums qui bouleversent nos sou-venirs d’enfance. Dans le Vallon des Brumes, l’atmosphère humide évoqueles voyages anciens dans les jardins du Japon ; les ouvertures vers la Loiredu Sentier des Fers Sauvages permettent de rêver, confortablement, à l’om-bre des grands arbres. La grande serre présente une collection d’orchidées: à vous de reconnaître les vraies des fausses…

Thème : LES JARDINS ONT DE LA MÉMOIRE

Chaumont-sur-Loire (41)

Festival 2005

LLeess JJaarrddiinnss dduu FFeessttiivvaall

Jardin de cairnsLes roses d'autrefoisBurle-Marx est parmi nousMon jardin à moi SétoisLes fleurs de la ville de Blois1465-2005, Mémoire brodéeTransparences... J'ai 2 ansUn champ de ruinesStumperyLe nid à fleursButterflyLa mémoire des cannetteschambre intérieureLe jardin d'ombre et de bleuBabelMind MistDe branche en brancheTohuwabohuMémoire tactileDe bouche à oreilleLe Mémorial de Tulse LuperL'oeil de Claude MonetDans les replis de la mémoireTopiairesJardin de soleil et de rougeL'archéologie du cristal

conservatoire international des parcs et jardins et du paysageferme du château - 41150 Chaumont-sur-Loiretél. : 02 54 20 99 22 / fax : 02 54 20 99 24www.chaumont-jardins.com

A l’arrivée, cinq tendances se dégagent :

D’abord, celle des souvenirs d’enfance, lorsque nous étions tout petits, quand les plantes, les objetsnous paraissaient énormes et menaçants (Je sais que c’est pas vrai mais j’ai deux ans). Plus ludique,un potager familier familial sonore et joyeux (Mon jardin à moi Sétois). Le nid à fleurs évoque la matriceoriginelle et confortable et Chambre intérieure nous invite à remonter le temps. De bouche à oreille,enfin, nous fait entrer dans le monde du souvenir des sons.

Deuxième groupe de jardins, ceux qui rendent hommage au passé : hommage à des personnages réels,comme le jardin Burle-Marx est parmi nous ou L’oeil de Claude Monet ; hommage à des personnagesmythiques comme le Mémorial de Tulse Luper. Evocation de la confrontation entre réel et imaginaireavec les films opaques de Transparences ou même de la mort avec les stèles de Mind Mist.

Thème récurrent de l’art des jardins, la fascination des ruines, avec Un champ de ruines, où le mondes’enfonce dans la terre et l’oubli, L’Archéologie du cristal où émergent du sol des merveilles que l’oncroyait à jamais perdues, un Jardin de cairns, témoin d’inlassables pèlerinages auxquels les visiteurseux-mêmes pourront se livrer. Les boissons modernes, avec la Mémoire des cannettes, se hissent,improbable troupe d’armures siglées des meilleurs marques, au rang de mythe joyeux. Comme à Esteoù une fontaine évoque l’incendie de Rome, ici, Dans les replis de la mémoire raconte, avec des feuillesde métal pliées et agitées de mouvements, un récent raz de marée et les mouvements sous-marins deplaques tectoniques qui l’ont provoqué. Tohuwabohu revient pour une deuxième saison, enrichi d’uneannée d’arrivée de graines portées par le vent.

Les techniques jouent un rôle important dans ce thème, comme le jardin De branche en branche quiévoque l’histoire et le devenir du plessage, technique millénaire d’assemblage de bois, ou Stumpery,qui raconte l’art typiquement anglais de la souche empilée, ou les extraordinaires Mémoires brodées oùdes étudiantes nous projettent à la fois dans les jardins de broderies du XVIème siècle et dans le plusavancé de la recherche en broderie de notre époque. Une collection de topiaires destinées au Châteaude Versailles ou de Villandry permet de comprendre à quel point les arbres gardent la mémoire destraitements qu’on leur a fait subir (Topiaires). En mettant face à face deux grandes époques de l’his-toire de son fleurissement la ville de Blois nous montre que les modes et les techniques vont et vien-nent (Les fleurs de la ville de Blois).

Les collections de plantes constituent le dernier thème de ce Festival, évoquant comment un végétalramené du bout du monde passe du statut de rareté à celui de familier. Les roses d’Autrefois durosiériste Guillot nous racontent la saga d’une famille folle d’innovation, mais qui retourne toujours surses traces pour mieux faire. Louis Benech, dans Benech is a Butterfly, joue de l’«effet papillon» pourassembler une collection de giroflées, de soucis, de cosmos. Mémoire Tactile se sert d’une collectionde fougères pour nous inviter à visiter les volutes de la mémoire, tandis que la spirale de Babel, cou-verte d’une multitude de fleurs nous invite à descendre physiquement, par un escalier hélicoïdal auplus profond de nos souvenirs. Un jardin d’ombre et de bleu et Un jardin de soleil et de rouge nousracontent, seulement avec des végétaux, la mémoire enfouie et la mémoire accessible.

Thème : LES JARDINS ONT DE LA MÉMOIRE

Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire - 2005

On retrouve des cairns dans de très nombreuses civilisations. Ces empile-ments de pierres que l’on croise en montagne, souvent dans des lieux spec-taculaires ou inhospitaliers, sont l’expression du passage de l’homme. Celui-ci, par un geste esthétique, a besoin de laisser son empreinte dans le paysagecomme pour lui rendre hommage. Le cairn garde la mémoire de ceux qui sontpassés dans un lieu.

Le jardin de cairns s’inscrit dans la longue tradition des jardins de pierre,notamment dans celle des jardins chinois. Le visiteur est ici amené à par-ticiper à la composition du jardin. En laissant sa trace, il fabrique la mémoiredu lieu. Les pierres de toutes formes, de toutes tailles et de toutes couleurs,sont autant de mots différents, avec lesquels l’homme écrit l’histoire de lamémoire du jardin. Ces phrases minérales jouxtent des « pierres-mots »,comme pour dire la même chose de manière différente. Le cairn est une vari-ation du langage. Les visiteurs s’approprient alors l’espace du jardin en per-pétuelle recomposition, décryptant les traces de ceux qui sont déjà passés etannonçant ceux qui vont encore venir. C’est un flux de mémoire qui structurece jardin.

Au fil du temps, ce jardin va évoluer, se transformer sous l’effet de la pluie,de la solidité des empilements ; il est exempt de nostalgie : les matériaux dupassé servent au futur avec un nouvel élan créateur. L’homme écrit l’homme,l’homme écrit le monde, et le sol garde la trace dans sa chair de cette inter-vention.

La végétation de ce jardin rappelle la végétation pionnière. On y trouve dejeunes arbres qui ne dépassent pas 1,50m (bouleaux, sorbiers, noisetiers)dont la fragilité tranche avec l’assurance des graminées conquérantes.

Jardin de cairns

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Flora Peregrina : Marguerite Aimé-Sintès, paysagiste & Damien Provendier, écologue, France

Eryngium giganteumFestuca gautieri

Festuca ovinaHelianthemum ‘elfenbein glanz’

Hieracium pilosellaHolcus lanatus

Saxifraga cuneifoliaScabiosa columbaria

Sedum sp. Sempervivum tectorum

Sesleria automnalisSilene alpestrisSilene vulgaris

Stipa tenuissima

Betula verrucosaCorylus avelana

Salix auritaSorbus aria

Sorbus aucupariaAchillea millefolium

Agrostis capillarisAllium tuberosumAsphodelus albus

Briza mediaBupleurum falcatum

Calamintha nepetaDeschampsia flexuosa

Epilobium dodonai

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1829, à Lyon. La Maison Guillot commence à créer des roses.

On se promène dans leur jardin de Monplaisir à l’ombre de parasols fleuris.Les rosiers poussent comme des arbres, les massifs semblent s’enchevêtrer.C’est ici que sont nés, à partir de 1842, des dizaines d’hybrides de Bourbon,les premiers hybrides de thé. En 1975, apparaissent ici les premiers polyan-thas. Bref, c’est ici que cela se passait. Les plus belles roses du monde vien-nent de cette pépinière d’apparence modeste. La mémoire intacte de ces créa-tions toujours reproduites permet de développer de nouvelles roses, les«générosa» inspirées des modèles anciens.

A Chaumont, c’est toute l’atmosphère de cette exceptionnelle roseraie anci-enne qui est recréée avec plus de trente roses différentes.

En savoir plus : www.rosesguillot.comJardin réalisé avec le soutien de la Roseraie Guillot (38 - Chamagnieu)

Les roses d'autrefoisRoseraie Guillot, pépiniére, obtenteur& les jardiniers du Conservatoire, France

LLeess rroosseess dduu jjaarrddiinn

'Désirée Clary' (2001) Generosa'Institut Lumière' (2003) Generosa

'Catherine Guillot' (1861) rose de Bourbon'Horace Vernet' (1866) hybride remontant

'Jacques Porcher' (1914) hybride de thé 'La France', buisson, (1867) hybride de thé

'Mme Pierre Euler' (1907) hybride de thé 'Elisa Boelle' (1869) hybride remontant

'Comtesse d'Oxford' (1869) hybride remontant'Eugénie Verdier' (1869) hybride remontant

'Madame Joseph Bonnaire' (1892) hybride de thé 'Adrienne de Cardoville' (1865) rose de Bourbon

'Lisette de Béranger' (1867) hybride remontant'Lord Raglan' (1854) hybride remontant

'Augustine Halem' (1891) hybride de thé'Anne-Marie Cote' (1878) noisette

'Felicité Perpétue' (1828) sempervirens'Ghislaine de Féligonde' (1916) multiflora'Madame Eugène Résal' (1894) bengale

'Old Blush' (1793 ) bengale'Reine des neiges' (1900) hybride remontant

'Souvenir de la Malmaison' (1843) rose de Bourbon'Zephyrine Drouin' (1868) rose de Bourbon

'Mozart'(1937) hybride de Moschata'Penelope'(1924) hybride de Moschata

'Robin Hood' (1912) hybride de Moschata'Ballerina' (1937) hybride de Moschata

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Le thème ne serait pas complètement traité sans célébrer la mémoire d’ungrand paysagiste. D’où l’idée de rendre hommage à une personnalité qui amarqué son siècle, mais qui a également, en son temps, embrassé les con-cepts développés à Chaumont-sur-Loire de créativité et d’expérimentation. Plus de dix ans après sa mort, le choix s’est naturellement porté, dans le cadrede l’Année du Brésil en France, sur le grand paysagiste Roberto Burle-Marxavec pour objectif de montrer au grand public l’influence qu’il a eu sur l’artdes jardins. Paysagiste marquant du vingtième siècle, assez peu connu dugrand public en Europe, il est représentatif du style et de l’image moderne duBrésil de l’après-guerre en particulier dans le cadre de ses travaux à Brasiliaet de ses collaborations avec Oscar Niemeyer. Il était également un artistecomplet : outre des jardins et des peintures qui sont ses réalisations les plusconnues, il a créé des décors de théâtre, des tableaux muraux, des murs encéramique mais également des nappes, des bijoux, des objets décoratifs etdes aménagements floraux. Son influence a ainsi marqué des générations depaysagistes, de designers, de peintres...

Mathilde Lenglet est paysagiste et collabore chaque année avec le service jardins

du Festival pour le suivi de la réalisation des projets sélectionnés.

Jardin réalisé dans le cadre de Brésil Brésils (année du Brésil en France)

Burle-Marx est parmi nous Mathilde Lenglet, paysagiste & les jardiniers du Conservatoire, France

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Pensée rougePensée orange

Pensée rouge maculéeGunneraBananier

Plantes aquatiques

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Conversation saisie sur le vif à la terrasse d’un café à Sète :- Un jardin ? On t’a demandé de faire un jardin ? Mais t’es pas jardinier !- Et pourquoi pas ? On a bien vu des jardiniers devenir des sculpteurs ?- Comment ça ?- Ben oui, le drôle de pot que t’as vu à Paris devant Beaubourg, c’est Reynaud, un ex-jardinier.- Si tu le dis…

Souvenir d’enfance :J’aime l’idée d’un jardin comme champ de mémoire : le jeu dans l’espace nepeut qu’impliquer un jeu dans le temps. Le terreau de mon jardin se trouvedu côté de l’enfance : tous les dimanches, c’était macaronade à déjeuner etaprès-midi au jardin de Balaruc. Ce n’était pas un jardin à la française. Plutôtdu genre jardin ouvrier. Avec un semblant de potager, des fleurs et surtout unpoulailler. Mais attention, un poulailler sans poule. Qu’avec des canards. Dechasse, les canards. Des appelants. Un poulailler comme on n’en fait plus.Fait de bric et de broc. Une vraie installation d’art moderne qui était pour moipropice à toutes les rêveries. Encore aujourd’hui, mon atelier du sud n’est dis-tant de ce jardin que de quelques mètres.

Souvenir imaginaire :Mais le jardin de la mémoire est aussi la mémoire du jardin, des jardins, par-ticuliers ou publics. Je cherche depuis quelques années à travailler avec destopiaires car je pense qu’en elles se nouent la rencontre entre le jardinier etle sculpteur, la nature et l’artifice, le raffinement et le mauvais goût ou goûtkitsch comme avec par exemple la mosaïculture. Mais travailler sur cettemémoire-là m’intéresse, de même que je songe aussi à un jardin zoologiqueimaginaire mettant en scène les espèces animales disparues comme un piedde nez à toutes ces expositions exhibitionnistes et un authentique devoir demémoire : la sculpture ou rendre présent ce qui est irrémédiablement absent.

Richard Di Rosa, dit Buddy, est né en 1963 à Sète. Si au tout début de sa carrière cet autodidacte de l'art

a parfois semblé influencé par la vision de son frère Hervé,avec qui il fût un des principaux artisans du mouvement français de la "Figuration Libre",

renouveau de la peinture dans les années 1980, il a très rapidement créé un univers à part.

La couleur, les formes rondes et décomplexées de ses personnages témoignent d'une proximité esthétique avec Joan Miró ou encore Max Ernst. La culture africaine, la musique et les animaux

(ses fameuses poules en particulier) sont autant de thèmes d'inspiration pour ce sculpteur.En savoir plus : http://buddy.dirosa.free.fr/

Mon jardin à moi Sétois

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Richard Di Rosa, sculpteur, France

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Sedum acris en plaque au piedEcheveria desmetiana

Alternanthera chromatella rubraAchyrante carminata

Pyrethre mousse

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Blois se souvient de ses fleurissements d’antan dans ce jardin. La ville étaitconstellée de chefs d’oeuvre de mosaïculture, les fleurs étaient disposéessagement, en couleurs vives et contrastées.

A la fin des années 80, changement radical pour faire oublier ce qui, il fautbien le reconnaître, commençait à dater sérieusement. Apparaissent desassociations folles de légumes et de fleurs ; ce ne sont plus des banquettesde terre qui créent le volume mais les hauteurs différentes des végétaux. Cene sont plus les couleurs vives qui s’opposent ou les géométries qui se con-juguent mais les tons pastel qui dominent et les formes végétales généreusesqui prennent le dessus.

Ce jardin dont les deux grandes parties sont séparées par un mur de pierresenfermées dans du grillage raconte cette histoire qui a fait date dans lamémoire des habitants de la ville.

Les jardins de la ville de Blois avaient une forte tradition de mosaïculture jusqu'en 1990 où une évolution de style se fit au profit de fleurissements évolutifs

aujourd'hui reconnus et adoptés dans toute la France.

Les fleurs de la ville de Blois

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Ville de Blois, Service des Espaces Verts :Nathalie Bernard et les jardiniers de la ville, France

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MMaassssiiff lliibbrreeCanne à sucre pourpre

Nicotiana sylvestrisAmaranthe caudatus Viridis

(=Queue de Renard blanche)Ami visnagaChou Reflex

Molucella laevisZinnia Rainette à fleurs de dahlia

Dahlia BachMillet Purple Majesty

Rudbeckia Yeux IrlandaisCineraire maritime Neew Look

Coleus Or de PyrennéesIpomea batatas MargaritaceaPelargonium Lady Plymouth

MMaassssiiff ddee mmoossaaïïccuullttuurreeAlternanthera bettzickiana Aurea

Alternanthera Magnifica aureaAlternanthera Allumette jaune

Achyranthes panaché de BaillyColeus Or des Pyrénées

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Ce jardin réalisé par les étudiants de design de mode, textile et plasticienenvironnement du lycée Diderot de Lyon et les équipes de jardiniers de la Villede Lyon, est un théâtre. Il évoque avec humour et poésie les promenades etles conversations échangées à l’ombre du château pendant plus de cinq siè-cles. Derrière un écran de « dentelles » (tissus techniques découpés au laser) quiprotège l’entrée, on découvre les sièges des spectateurs, la scène, le décor etles acteurs. Tout près, des fragments de costumes fantomatiques émergent dusol timidement entre les graminées et les galets cendrés. Plus loin, des per-les et des paillettes flottent dans les reflets du « fleuve » et sur l’autre rive ondistingue des carcasses de crinolines et de vertugadins batifolant entre lessaules tortueux et la nummulaire. Les jardiniers de la Ville de Lyon assurent l’implantation des compositionsvégétales. Les élèves construisent les structures métalliques et les habillentavec de nombreux tissus et matériaux techniques en les détournant et en lesvalorisant par des broderies et des dentelles surdimensionnées qui devraientintéresser tous les designers et les amateurs d’espaces végétaux.

En savoir plus : http://lycee.diderot.lyon.free.fr

Jardin réalisé en partenariat avec les Espaces verts de la ville de Lyon et le groupe derecherche Ratho, et avec le soutien des sociétés Diatex, Dimatex, Sasa Trefil’Alu et Texinov.

1465-2005, Mémoire brodée

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Lycée Diderot de Lyon, 1ère année de BTS Textile, Françoise Tellier, enseignante, France

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Espace circulableStipa tenuifolia

Pennisetum villosumCalamagrostis “ Overdam ”

Artemesia arborescens Thymus serpyllum

Geranium sanguineum “ album ”Gypsophila repens

BacopaAlyssum maritimum blanc

Ocymum noirAmmis visnaga

Cosmos sonata blancLianes

Solanum Jasminoides blanc

SSoouuss--bbooiissLysimachia nummularis Aurea

Euphorbia cyparissiasEuphorbia “ Characias ”

Helebore “ withe beauty ”Polystichum aculeatus

Polystichum setiferum “ Dahlem ”Driopteris erytrosa

Nephrolepsis exalta Boston

AAqquuaattiiqquueessAcorus calamus “ variégatus ”

Butomus umbellatusCyperus asper

Juncus effussus spiralis

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a visite de ce jardin demande une attention particulière. L’ambiance ici estfeutrée, silencieuse. L’espace central est vide et ombragé. Des rais de soleilstrient le sol. L’horizon est déterminé par une paroi souple et lumineuse quicrée une atmosphère propice à la magie : quelque chose va se passer. Surcette surface laiteuse, le visiteur observe l’ombre des végétaux que l’on a plan-tés derrière la paroi. On s’assoit et on regarde ce spectacle comme un théâtred’ombre chinoise. A certain moment, le voile se déchire : un jardin coloréapparaît, avec différentes variétés de dahlias et de cosmos et un potager oùse devinent des courgettes, de la rhubarbe et des tomates cerise. Le vent jouedans les plantes qui se mettent alors à danser.

L’ombre est de même nature que le souvenir : la mémoire ne garde quela silhouette des évènements réels, comme les ombres ne sont que desimages appauvries. Le visiteur est mû par le désir de déchirer le voiledu temps et de retrouver l’objet original, dans sa totalité sensitive. Lesombres ne font que lui rappeler des choses qu’il connaît et qu’il a déjàvues. Ce jardin est en quelque sorte une caverne végétale au sens de lacaverne de Platon transposée dans le jardin. Les visiteurs ne voient icique les ombres des végétaux de la même manière que les prisonniersde la caverne ne voyaient que l’ombre des objets projetés sur le mur parle feu. «Aux yeux de ces gens-là, la réalité ne saurait être autre choseque les ombres des objets confectionnés.» (Platon, la République).

Alessandro Escher est un paysagiste né en 1950.Il participe à de nombreuses interventions artistiques dans la nature en France

dont plusieurs fois avec Irene Kubicek. Celle-ci, née en 1945, est membre de l'Académie des arts de Francfort-sur-Maine

et expose régulièrement en Allemagne, Suisse, Autriche et Grande-Bretagne.

Transparences

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Alessandro Escher, paysagiste & Irene Kubicek, plasticienne, Italie

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Alcea rosea ‘Charter’s Double’ mixedBuddleja davidii ‘Nahno Blue’Capucines (diverses variétés)

Carex buchananiiDahlia ‘Bishop of Llandaff’

Dahlia ‘Chat Noir’Echinops ritro

Gaura lindheimeriPolygonum aubertii

Tagetes (diverses variétés)

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Tout se passe ici comme dans un rêve, celui dans lequel nous redevenons desenfants. La composition du jardin est basée sur un jeu d’échelle qui aboutitau surdimensionnement de tous les éléments du jardin. Il s’agit de redonnerau visiteur l’occasion de revivre son environnement dans la peau d’un enfantde 2 ans, du haut de ses 80 centimètres. Tout a été multiplié par le coeffi-cient 2,2 pour matérialiser cette remontée dans le temps. Ce jardin se vit ausens plein du terme. Il est une aventure ludique dans tous ces endroits que lamémoire nous restitue infidèlement : le potager de grand-père, le jardin fleuride grand-mère, la terrasse aménagée pour les vacances à la campagne. C’estici une expérience de la mémoire qui nous est proposée : une confrontationdu souvenir avec la réalité.

Enfin, l’effet de gigantisme du décor est encore aggravé par le choix des végé-taux à floraison et à feuillage démesuré, et leurs situations en hauteur par rap-port au chemin. Des Tournesols, des Queues de renard, des Dahlias géants,des Daturas, des Chardons bleus, des roses trémières et des marguerites com-posent entre autres le spectacle floral du jardin de Mamie. De la mêmemanière, Papi cultive des Choux, des Courges, de la Rhubarbe, et du Maïs,tous plus grands les uns que les autres, notamment une inquiétante girouette.C’est tout un monde qui est alors revécu comme si la mémoire de l’enfances’incarnait tout à coup.

Cette agence de paysagistes basée à Lyon, et qui possède également une antenne à Avignon, a été créé en en 1987.

www.greenconcept-fr.com

Jardin réalisé avec le soutien de l’INH d’Angers (Institut National d’Horticulture)

et les Pépinières Daniel Soupe (01-Chatillon-sur-Chalaronne)

Je sais que c’est pas vrai mais j’ai 2 ans

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Green concept, architectes-paysagistes : Patrick Bidegain, Renaud Ducher, Hermeline Sangouard, Raphaël Colson, Benoît Bouthinon, Annick Vialette, Séverine Tomas & Charlotte Raymond, France

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MaïsMargueritePaulownia

PoiréesRhubarbe

RicinRodgersia

Rose trémièreTabac

TournesolVerveine

CardonChardon bleu

ChouCléomeCosmosCourge

Dahlia géantDatura

GéraniumGunnera manicata

Haricots à rameHortensia

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Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire - 2005

Ce jardin, créé en 2004 et repris en 2005 par les jardiniers du Conservatoire,reprend la tradition de la représentation des ruines dans les jardins tellequ’elle s’est pratiquée depuis le XVIème siècle. La fascination des ruines a eneffet été l’un des grands thèmes d’inspiration des jardins du XVIIIème siècle: à Schönbrunn, c’est un temple grec qui semble s’être enfoncé dans la terre; à Sans Souci, près de Berlin, toute une colline (le Ruinenberg) rappelle auxoccupants des palais qu’elle domine la vanité des richesses et de la puis-sance. Ici, cette maison évoque la maison penchée de Bomarzo ou les ruinesde Potsdam.

A Chaumont, des traces de l’histoire semblent s’être concentrées dans cejardin marécageux envahi par les roseaux : une maison enfoncée dans la terresurnage à peine : une «villa Hamilton» déformée par le temps est envahie deroseaux et de ronces. Seul un axe, très étroit, très éphémère permet d’imag-iner à quel point elle a pu être belle. Une immense roue à aube métalliquesemble réchappée d’un désastre industriel. Au sol, des plaques de pierre,éclatées en morceaux, laissent encore entrevoir une maxime incompréhensi-ble. Une tête dorée vient d’être découverte par des archéologues. Et tantd’autres choses encore qui réveillent notre mémoire et notre subjectivité.

Un champ de ruines

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Charlotte Ruph & Marie Plessier, paysagistes, France& les jardiniers du Conservatoire

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Acorus calamusAlisma plantago

Butomuys umbellatusHippuris vulgaris

juncus inflexusRosiers Tige rouge

sagittaria sagittifoliasalix rosmarinifolia

sparganium erectumTypha angustifolia

Ricinus communis 'Carmencita'Ricinus communis 'Zanzibar'

Fenouil communCanna edulis

Nicotiana sylvestrisSalvia uliginosa

Leucanthemum maximum 'Reine de Mai'Thuya 'Emeraude'

Amaranthe paniculatus 'Hot Biscuit'Amaranthe 'Tête d'éléphant'

Amaranthe 'Queue de Renard'Verge d'or

Trollius 'Lemon Queen'myosotis palustris

Verbena bonariensis

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Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire - 2005

En 2004, nous avions renoué avec les «Stumperies», art typiquement anglaisde l’empilage de souches. Relancée par le Prince Charles, cette pratiqueprend la forme d’arcs de triomphe, de labyrinthes mais l’effet recherché esttoujours dramatique. L’assemblage que nous avions réalisé avait la formed’une spirale partant d’une arche.

Nous avons décidé cette année de le conserver et de l’agrandir avec dessouches que nous avons déterrées tout au long de l’hiver. Au fil des années,cette «stumpery» sera sans doute déplacée, mais elle continuera de grandir,de proliférer dans la grande tradition des jardins anglais du XIXème siècle.

Stumpery

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Les jardiniers du conservatoire, France

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souches glanées autour de Chaumont

Astilbe ‘Montgomery’Bardane

Carex pendulaChèvrefeuille

Dahlia imperialisDigitalis purpurea

Miscanthus floridulusMiscanthus sinensis

Myosotis élevé des Alpes BleuPolystichum polyblepharum

Polygonum ‘Dragon Noir’Rudbeckia ‘Herbstsonne’

Soleirolia soleiroliiThalictrum aquilegifolium

‘Thundercloud’Verbena bonariensis

Vinca major

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Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire - 2005

e jardin est dominé par un fort contraste qui dirige les pas du visiteur. Cedernier emprunte une passerelle en spirale, qui traverse un désert minéralponctué de cactées. Elle est une invitation à voyager dans le temps, leramenant vers le lieu originel : le nid. C’est là que tout commence et là oùtout finit. Ce jardin symbolise la quête de l’homme vers l’absolu, en lereplaçant au centre d’un rapport cosmique entre lui et la nature.

L’homme est obligé d’en sortir pour s’accomplir. Il garde pourtant en mémoireune image de ce lieu originel, et il tente de le garder en permanence enmémoire. Alors, le jardin est le témoignage de cette mémoire première : il està chaque création une tentative de reproduction de l’univers. A la sortie dunid, c’est l’espoir, le renouveau : l’allée de bambous guide son pas vers laplénitude. Ici chacun peut décider de rester dans le nid, ou au contraire d’ap-privoiser le désert. Mais dans tous les cas, le visiteur garde en lui une tracede cette renaissance des arts, de la nature et des sciences qui devient alorspossible à tout instant. Le nid propose une nouvelle vision du monde quiabolit les époques et les distances. Dans ce jardin, la mémoire est vivante :son cycle est rythmé par le passage des visiteurs, comme des pulsations car-diaques. Chaque mémoire individuelle nourrit la mémoire collective du jardin.

Ce jardin a reçu en 2006 le prix du Meilleur projetterrasse - piscine dans le cadre des Lauriers de la construction bois

décerné par les professionnels de la filière bois.

Le Nid à fleurs

www.chaumont-jardins.com

Serge Rodrigues & Jean-Hubert Chow, architectes, France

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Petunias :rouge, rose vif, cerise, violet, pourpre, bleu

CactusBambou japonais

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Le célèbre paysagiste français Louis Benech a repris le fleurissement de cejardin conçu pour le festival 2004.

Ce jardin tout en géométrie, celle de l'attracteur étrange de Lorenz, dont lareprésentation graphique fait penser aux ailes d'un papillon. Ses courbes quis'enroulent autour de deux centres de gravité et ne se croisent jamais créentune double spirale en 3 dimensions et sont d'une complexité infinie. Jamaisrépétitives, mais jamais hasardeuses non plus.

Les ombres qui se déplacent au cours de la journée créent des courbes tou-jours renouvelées, un double pendule reproduit ce mouvement dans l'espace,un petit plan d'eau à peine en mouvement… et des papillons bien sûr !

Louis Benech, sans diplôme dans sa spécialité,se fait parfois traiteravec mépris de... botaniste. Il s’en flatte au contraire et revendiqueplutôt le double héritage d’un père architecte et d’une mère éprise

des plantes. Un mariage qui séduit commanditaires privés et publics. Il travaille beaucoup en France, a réalisé notamment la rénovation

du Jardin des Tuileries avec Pascal Cribier, le parc de Pange, mais aussi en Grèce, au Portugal et en Israël.

Il a réalisé un jardin pour le premier festival des jardins en 1992.

Benech is a ButterflyLouis Benech, paysagiste, France& GECHI : Ilaria Rossi Doria, architecte, Giorgia Biasini, chercheur,Chiara Principe & Eleonora Zilianti, architecte-paysagiste, Italie

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Carex bucchananiiPrintemps

Eremurus bungiiPavot d’island rouge

Pensée orangeTrollius rouge

Tithonia rotondifolia ‘Fiesta del Sol’Trollius ‘Orange Princess’

Viola x wittrockiana orange

EEttééCosmos sulphureus

ErysimumTagetes rouge

Tithonia restundifolia

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Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire - 2005

Un jour qu’il se promenait au centre d’un carrefour circulaire, l’auteur de cejardin a été fasciné par le grand nombre de cannettes métalliques qui yavaient été jetées : coca-cola, bière, limonade. Beaucoup avaient été inté-grées à un pan de mur de ciment ; la plupart étaient écrasées ou rouillées.Mais toutes, si on savait les regarder, évoquaient des personnages prêts à semettre en marche. Comme si une nouvelle vie pouvait s’installer dans ce lieuingrat pour ces déchets oubliés. Voilà, c’est cette armée des ombres, rigo-larde, déhanchée, éclopée, comique ou poétique, qui s’apprête à sortir d’unjardin dont le plan et la structure ont été conçus pour le festival 2004.

Passionné par le patrimoinearchitectural mais également parles jardins et les plantes, Fabrice

Moireauest aquarelliste et scénographe.

Il a conçu plusieurs expositions(Vinexpo, Foire de Paris, etc.)

et a participé à plusieurs jardinsdu festival de Chaumont.

Aquarelliste de renom, il a publié de très nombreux

ouvrages, dont les trois premierscatalogues du festival des jardinset un ouvrage sur la Vallée de la

Loire.

La mémoire des cannettes

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Fabrice Moireau & les jardiniers du conservatoire, FranceAnouk van Oordt, Marcellin Barthassat & Eric Van Oordt, Suisse

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Achillea ‘Terracota’Carex buchananii

Miscanthus sinensis ‘Yaku Jima’Phormium tenaxStipa tenuissima

Scabiosa caucasia ‘Alba’Salvia pratensis

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Ce jardin est un jardin de mots pour soigner les maux. Une imbrication demémoires collective et individuelle. Un jardin dans un jardin dans un jardin,comme un jeu de poupées russes.Entre deux palissades de charmille, une allée donne accès à la chambreincluse par le côté opposé : une façon d’aller à rebrousse chemin comme onremonte le temps. Et là, on découvre un lit sur un miroir d’eau, le reflet d’unchâteau, une invitation au repos. Guérir au jardin, source et ressource.Flânerie dans un joyeux inventaire de plantes singulières : toutes ont des nomsvernaculaires imagés qui soulignent leurs particularités morphologiques ouleurs vertus cachées. Les mots, gardiens de nos représentations mentales,construisent et transmettent le savoir par-delà nos vies éphémères. Ce jardinest aussi un hommage au langage.

Après des études d'architecture, Brigitte Perroto se tourne vers le champ de l'art contempo-rain, avec une pratique pluridisciplinaire affirmée. Son travail est axé sur les questions du

paysage dans toutes ses extensions (naturel, construit, virtuel, mental...) et à toutes leséchelles, de l'objet au territoire. Elle développe ainsi des installations poétiques mêlant

végétaux et objets détournés qui proposent des usages et points de vue insolites, commeautant d'expériences sensibles du paysage naturel ou urbain.

En 2004, elle fonde _VerteX_, atelier art-paysage auquel se joignent les architectes Emmanuelle Lecomte et Christophe Marchalot.

www.sibilis.net

Chambre intérieureAtelier VERTEX : Brigitte Perroto, plasticienne & Christophe Marchalot, architecte, France

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Amaranthus caudatus (queue de renard)Antirrhinum majus (gueule de loup)

Arum maculatum(pied de veau, lords and ladies ou Adam et Eve)

Asphodeline lutea (bâton de Jacob)Aster amellus (oeil du Christ)

Dahlia cactus (étoile du diable)Delphinium (pied d’alouette)

Dicentra spectabilis (coeur de Marie)Dipsacus fullonum (cabaret des oiseaux)

Helichrysum orientale (immortelle)Lagurus ovatus (queue de lièvre)

Laurus nobilis (laurier-sauce)Nigella damascena (cheveux de Vénus)

Oxalis acetosella (pain de coucou)Sparganium erectum (ruban d’eau)

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Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire - 2005

Jardin d’ombre, le jardin bleu fait référence à nos souvenirs intimes. Il évoquela nuit, le secret. Il porte en lui le calme et la sérénité. Nos souvenirs s’at-tachent souvent à ces atmosphères où l’infinie variation des bleus illumine leprésent.

Le jardin d’ombre et de bleu

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Jardiniers du conservatoire, France

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Aconitum ‘Henry Spark’Aconitum carmichaelii

‘Arendsii’Ageratum de bouture

Ageratum élevéAnchusa azurea ‘Loddon Royalist’

Anemone x hybrida ‘Honorine Jobert’Aquilegia alpina

Aquilegia caerula ‘Spring Magic Blue White’Aquilegia caerula ‘Spring Magic White’

Athyrium spp.Brunnera macrophylla ‘Betty Bowring’

Delphinium ‘Finsteraarhorn’Hosta lancifolia

Liriope muscari ‘Gold Banded’Liriope muscari ‘Silver Dragon’

Liriope muscari ‘Variegata’Lobelia ‘Azuro’

Lobelia ‘Diva Bleue’Luzula sylvatica

Meconopsis grandisPelargonium ‘Brookside’

Polystichum setiferumSalvia farinacea

Salvia patensScabiosa caucasica ‘Clive Greaves’

Vinca minorVinca minor ‘Alba’

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Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire - 2005

Ce jardin conçu pour le festival 2004 adopte la forme de deux spirales quis’enroulent l’une dans l’autre en sens inverse. Une spirale monte tandis quel’autre descend mais toutes deux partent du centre, point d’équilibre parfait.Elles s’achèvent au bord d’un cercle parfait. Au delà de ce cercle, un mondefractal de végétaux.

Les trois éléments se déclinent sous de multiples formes à travers les matéri-aux - bois lisse et petits copeaux pour l’ordre, bois rude et caillou pour ledésordre, miroirs, verre brisé -, ainsi se déclinent les végétaux. L’extrême raf-finement de la construction porte témoignage de cette lutte entre simplicitéet complexité, ordre et désordre.

Les quatre conceptrices du jardin conçu en 2004 sont originaires de Florence.

Babel

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Claudia Maria Buccelli, Brunella Lorenzi, Raffaella Rinaldini & Valentina Roselli, Italie& les jardiniers du Conservatoire, France

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Buxus sempervirens 'ArborescensGiroflée 1/2 'Tom Pouce' violet

Giroflée 'Ivory White' BlancGiroflée 'Roi des feux' Écarlate

Lunaire variegata violetTulipa 'Fancy Frills' dentelleTulipa 'Maytime' fleur de lys

Tulipa 'Royal Sphinx' dentelleAchillea philipendula

Achillea tomentosaAllium giganteum ‘Regel’

Ceratostigma plumbaginoidesDelphinium x pacific

Desmodisum penduliflorum ‘Oudem’Eleagnus x ebbingei

Iris ssp.Jasminum officinale

Kniphofia macowanii ‘Baker’Lathyrus odoratus

Laurus nobilisLonicera caprifoliumNandina domestica

Phormium cookianum ssp. Hookeri «Tricolor »

Plumbago capensisPunica granatum var.nana

Salix viminalisTeucrium fruticans

Trachelospermum jasminoides

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Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire - 2005

Le minimalisme de ce jardin permet d’y entrer plus facilement. La premièresensation est celle que l’on identifie aux promenades dans les cimetières, etnotamment les cimetières anglais où de simples stèles, sans dalle funéraire,ponctuent régulièrement le gazon. La topographie est modelée en permanencepar le cheminement des visiteurs. 3 types de matériaux composent les stèles : le béton, le bois, et le métal.Chaque élément est plus ou moins résistant aux intempéries, à la pression dupublic. Leur altération au fur et à mesure du festival est le signe de leur tem-poralité, comme des souvenirs sur lesquels on regarde le temps passer. La

mémoire range ces derniers les uns sur les autres,comme des couches sédimentaires. Les premiers quinous reviendront en mémoire, les moins anciens, n’au-ront pas encore subi la dégradation du temps et leurincarnation sera parfaite. Les derniers, à la fin de lapromenade, plus anciens, seront plus vagues et plusflous, mais plus durables que les autres, et les stèlesqui nous les évoquent, plus abîmées. 3 types de végétaux sont employés de façon très dis-tincte dans ce jardin. La végétation masque les stèles,les décompose, les diffuse et l’oeil du visiteur n’enperçoit plus que les fragments. Le choix des essencesjoue un grand rôle dans la symbolique du lieu. Les bam-bous avec leurs feuilles persistantes composent unrideau fin, comme un premier filtre des souvenirs, ettranchent avec les arbustes, les herbes folles qui com-posent le reste des végétaux de ce jardin.

L'université polytechnique de Catalogne (UPC) est une université publique spécialisée dans les domaines de

l'architecture, de la technologie, des sciences économiques, dessciences de la santé et des mathématiques appliquées.

www.upc.es

Mind Mist

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Architecture School of Barcelona of UPC : Miquel Vidal, enseignant,Ekain Olaizola Lizarralde, Mari Torres Roser, Laia Solé Raventos, Carlos Corral Escriche & Jordi Hernadez de Gispert, étudiants, Espagne

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Miscanthus saccariflorusPhyllostachys aurea Phyllostachys nigra

Sasa palmataTamarix

Buddleija davidii

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Ce jardin présente deux aspects majeurs : la mémoire du plessage, un savoir-faire que des générations d’agriculteurs se sont transmis et la recompositionde l’histoire d’un paysage rural caractéristique du bocage. Le plessage est lefil d’Ariane qui guide le visiteur dans le jardin et lui confie son histoire, depuisson invention jusqu’à nos jours. La haie apparaît au départ comme sortie d’unbuisson sauvage issu de la forêt hostile (bouleaux, chênes) devenue nourri-cière une fois apprivoisée par le tressage. Elle se prolonge par des essencesfruitières sauvages (noisetiers, baies), des légumes anciens (fèves) et desplantes médicinales. A l’intérieur, le visiteur est initié à la technique duplessage par la présentation d’un plessis mort rappelant l’état hivernal de lahaie avec de l’aubépine.

Les guerres et les épidémies ruinent le travail de la terre et la haie retourne àl’état sauvage. Puis, en temps de paix, elle est reprise pour délimiter lesprairies et faire du bois de chauffage. Dans un contexte de remembrementagricole, elle est ensuite menacée : avec elle une partie de l’identité agricolepeut disparaître. Le fil barbelé la remplace. Et puis la mode remet la haiechampêtre à l’honneur, valorisant ses qualités productives, paysagères et sen-sorielles. Alors elle sert cette fois à marquer la propriété privée, à orner lesjardins et les promenades. On y trouve du Jasmin, du Laurier thym et desForsythia. Aujourd’hui l’efficacité du tressage en plessis et ses qualités esthé-tiques sont reconnues : on s’en sert pour consolider les talus et retenir la terre dans des zones en pente à Versailles par exemple, ou pour con-solider les berges d’une rivière. La haie plessée propose une infinité decouleurs, d’odeurs et de formes, laissant une grande part à la créativité. Cequi pourrait appartenir au passé est un creuset pour la création contempo-raine. La richesse de cette pratique vient de la qualité de la mémoire qu’elleporte en elle.

Franck Viel, tresseur et plesseur de haies, possède un savoir-faire ancestral :

former une haie champêtre en cloture végétale vivante. En haie décorative, en clôture vivante ou en berge pour

retenir les cours d’eau, l’osier aurait ainsi cette fonction de protéger les sols, et de servir de réservoir biologique pour le bétail et le gibier. Il anime plusieurs fois par an

des ateliers sur le plessage des haies.

De branche en branche

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Franck Viel, Andréa Németh & Olivier Raquois avec Ronan Virondaud, Gabrielle Cesselin, Alain Charles, France

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Corylus avellana (Noisetier)Castanea sativa (Chataîgner)

Plantago lanceolata (Plantain lanceolé)Achilea millefolium (Achilée millefeuille)

Hypericum perforatum (Millepertuis perforé)Carlina acaulis (Carline)

Myosotis sylvatica (Ne m'oubliez pas)Rosmarinus officinalis (Romarin)

Reseda luteola (Gaude des tenturiers)

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Ce jardin conçu pour le festival 2004, nous conduit aux origines du monde. Acet instant, avant la création, où tout est possible, où la liberté semble totale.

Le jardin est une immense coupe de terre crue, lisse, comme façonnée par unpotier. C’est le temps qui va façonner ces murs : la terre va craquer, l’érosionattaquer les bords. Dans les craquelures de la terre, le vent va apporter desgraines qui vont germer, contribuer elles aussi à transformer la surface de lacoupe. Les graines d’equisetum (l’une des premières plantes venues sur laterre) vont germer, les jets des brumisateurs, la pluie vont éroder le sol.

Ce milieu va évoluer d’une façon totalement impossible à prévoir. Pour le con-templer, seulement une passerelle surélevée et un tableau où des photos mon-trent chaque mois la progression dans l’espace et dans le temps du chaoscréatif.

L'atelier Dreiseitl a été formé en 1980 par Herbert Dreiseitl avec pour but de favoriser des projets de développement durable

et une pratique pluridisciplianire spécialisée dansl'hydrologie urbaine, la technologie environnementale et l'architecture de paysage dans un contexte urbain.

Il a développé un savoir-faire mêlant art et usage de l’eau,aspect esthétique et respect de l’environnement

dans les parcs, les places urbaines, les piscines et autres interventions qu’ils réalisent.

En savoir plus : www.dreiseitl.de

Tohuwabohu

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Atelier Dreiseitl : Katja Schlichting, Claire-Marie Dreiseitl & Georg Hilsenbek, paysagistes hydroliciens, Allemagne

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Equisetum hyemaleAmophila arenaria

Luzula “oreomargimata”Sedum album “coral carpet”

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Mémoire tactilePhilippe Coignet, paysagiste & David Serero, architecte, France

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Imaginez un champ de fougères infini : où que se portent vos yeux, vous voyezdes fougères, encore des fougères, toujours des fougères. Et pourtant le jardina une limite… L’étonnement naît de cette riche exubérance colorée. Un écranest responsable de ces effets. Il est composé de plis successifs de feuilles deplastiques et de chrome. Le dessin de ses formes s’inspire de la structuremême de la plante. La topographie du jardin est accidentée de façon à mul-tiplier les angles de réfraction entre l’écran et les fougères.

Ce n’est pas un hasard si nous nous trouvons dans un jardin de fougères : ledéveloppement de cette plante est ici une métaphore du fonctionnement dela mémoire. La plante naissante est enroulée, puis elle se déploie peu à peudans le temps avant d’atteindre sa taille adulte. De la même manière, le sou-venir, pris dans la volute de la mémoire ne s’épanouit qu’avec le temps.

Le reflet à l’infini des fougères ondulant sous la brise est à mettre en relationavec le fourmillement des souvenirs. De plus, le dispositif de réflexion est unetraduction sensible du processus de la mémoire : le mur de chrome ondule etdéforme l’image de la plante et de la lumière, comme la mémoire s’altère avecle temps et déforme nos souvenirs. Ils sont grossis, rétrécis, multipliés, dis-séminés, étirés, métamorphosés… Le mimétisme végétal est détourné, ouplutôt retourné à l’infini : les limites du jardin sont renversées vers l’intérieuret se perdent avec le regard du visiteur. L’aventure de ce jardin est une hési-tation permanente entre réel et imaginaire : c’est le mouvement du corps duvisiteur qui construit l’espace en perpétuelle recomposition. La promenade estalors créatrice d’une identité propre et chaque visiteur possède la mémoireprivée de son expérience personnelle du lieu. Se souvenir c’est réfléchir ausens propre.

Philippe Coignet est diplômé en 1998 de l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage deVersailles. Pendant ses 6 années aux Etats-Unis, il obtient un master d'architecture de

paysage en Pennsylvanie et travaille chez Peter Walker and Partners en Californie. En 2005,il fonde l’Office of Landscape Morphology à Paris après être lauréat avec les architectes

Serero+Fernandez du concours international pour le parc d’Hellenikon à Athènes. www.o-l-m.net

David Serero est diplômé d'architecture de Paris-Villemin en 1998 et d'un master d'architecture de l'université de Colombia.

Depuis 2000, il travaille à New York et à Paris,à des projets combinant la recherche et la conception

dans les domaines de l'architecture, du paysage et d’ur-banisme. En 2005, il a été lauréat de la Villa Médicis à

Rome pour un travail sur les dômes accoustiques.www.serero.com

Outre Chaumont, ils ont réalisé ensemble un jardinpour le festival de Métis au Canada.

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Dryopteris erythrosoraMatteucia struthiopreris

Polystichum setiferumPolystichum polyblepharum

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De bouche à oreilleEcole Régionale des Beaux-Arts de Rennes : Aurélie Le Faurestier, Nadège Pannetier & Aurélie Rousseau, étudiantes& Luc Larmor, designer sonore, France

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Dicentra spectabilis ‘Alba’ (coeur de Marie)Heuchera micrantha ‘Palace purple’

Hosta (plusieurs variétés)Foeniculum vulgare

Crocosmia’Lucifer’Cynara cardunculus ‘cardon’

Gunera manicataRicinus comunis ‘Rincin’

Ophiopogon planiscapus NigrescensMiscanthus floridulus

Luzula sylvaticaRheum palmatum

Polygonum macrophyllemCyrtomium faleatum

Dicondra

A l’image des contes populaires où l’on voit le personnage confier son secretà un arbre et qui par le bruissement de ses branches va dispenser les parolesqu’il devait sceller, ce jardin est un jardin un peu bavard. Nous concédons aujardin un statut de confident qui avoisine celui d’une personne. En personnifi-ant le jardin, il devient réceptacle et témoin de vos secrets. Le visiteur estamené à prêter son secret au pavillon de l’oreille du jardin. Son « empreintevocale » est mémorisée, retenue, infusée, puis diffusée par les bouches de laterre en se propageant en ondes sonores.

C’est comme si de la terre émanait un murmure mêlé aubruissement du vent dans les bambous. Enregistrer la voix c’estcomme en faire le moule, la pérenniser. Mais ce n’est pas seule-ment la retenir, c’est aussi la transmettre, l’écouter, la décodercomme des inscriptions de signes d’amour gravées dans l’é-corce d’un arbre, comme des messages dilatés, transformés.

Projet conçu par des étudiantes en option design supervisées par leurs professeurs Vincent Dupont-Rougier et Bruno Dubois.

www.erba-rennes.fr

Jardin réalisé avec le soutien de Total France

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Carpinus bethulusSedum acris

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La vie de Tulse Luper, au coeur des projets cinématographiques actuels duréalisateur Peter Greenaway, est une fiction qui raconte les péripéties d’unhomme et de ses prisons. Nous sommes tous prisonniers de quelque chose :de l’argent, de la société, des habitudes… Tulse Luper fait et défait ses valis-es lors de son périple autour du monde. Il est écrivain, collectionneur, colla-tionneur et classeur invétéré. Disparu en 1989, son corps n’a jamais étéretrouvé. Peter Greenaway a décidé d’y réaliser son cénotaphe à Chaumont.

Tulse Luper, l’attrapeur d’images, contemple ici le jardin idéal : jardin multi-ple et insaisissable. Parfois il pense qu’il pourrait ressembler à celui de Vaux-le-Vicomte, cause de la disgrâce du Surintendant Fouquet, désavoué par LouisXIV. D’autres fois, il croit qu’il l’a trouvé à Dinard, dans un lieu où tous lespersonnages ont le visage des portraits d’Ingres, ou encore à Groombridgedans le Kent, ou dans un jardin à côté de Kyoto, où il est resté volontairementprisonnier dans les années 60, et duquel il a ramené des feuilles. La contem-plation de ces jardins, depuis des points de vues variés, l’ont fasciné et ontlaissé une trace indélébile dans la mémoire de Tulse Luper.

Il s’agit ici d’ouvrir l’oeil. C’est le jardin du voyeur. On peut y voir ce qu’on nevoit jamais. Un plateau, portant une forêt colorée, à hauteur d’homme, per-met au visiteur de mieux appréhender la matière du sol et des végétaux quicomposent le jardin. On finit par s’y absorber complètement. Le rêve succèdeà la réalité, et comme un dormeur assoupi dans l’herbe printanière, on finitbientôt par appartenir à ce jardin.

Peter Greenaway, britannique né en 1942, débute sa carrière dans la peinture avant de se lancer dans l'écriture et l'illustration de livres. C'est à partir de 1965

qu’il aborde le cinéma, en officiant en tant que monteur au Central Office of Information mais également en réalisant de nombreux courts métrages expérimentaux.

En 1982, après un premier long métrage étrange déjà porteur d'un ton et d'une originalitéhors-norme, il est révélé au niveau international avec Meurtre dans un jardin anglais,

drame érotique sur fond d'art pictural et d’art des jardins. Suivent alors Le Ventre de l'architecte (1987), situé dans le monde de l'architecture,

et le thriller Drowning by numbers (1988). Peter Greenaway construit une carrière jalonnéed'oeuvres ambitieuses, expérimentales, souvent cruelles et violentes, dont la mise en scène

privilégie la lenteur et le sublime jusqu'à créer un malaise chez le spectateur. L'art et une certaine fascination pour les nombres et la couleur

sont également souvent au coeur de ses films. 2003 marque la sortie de The Tulse Luper suitcases, porté par un casting prestigieux et

présenté en compétition à Cannes, et premier volet d'une trilogie cinématographique mais aussi d’un vaste déploiement d’oeuvres multimédias :

films, expositions, films d’animationset sites Web multimédias.

www.tulselupernetwork.com

Le mémorial de Tulse LuperPeter Greenaway, cinéaste, Grande-Bretagne

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Exercice de style pour stagiaires : Quand on vous parle de Monet, qu’est-ceque cela évoque pour vous ? Avez-vous visité Giverny ? Qu’est-ce qui vousrevient à la mémoire quand on l’évoque ?

Il y avait beaucoup de taches de couleurs, dans des tons très clairs : desjaunes, des roses, beaucoup de blanc. C’étaient des iris. Il y avait aussi despivoines et des roses. Je me souviens aussi au printemps des narcisses, desrhododendrons. Plus tard, des coquelicots, des dahlias. La fameuse glycineblanche, les glaïeuls, les mufliers et les pieds d’alouette. Et les ipomées enplein été. Et puis, bien sûr, les nymphéas du jardin d’eau, ceux qu’il a peintet qu’on trouve au niveau bas de l’Orangerie à Paris. Une grande impressionde profusion, presque de jungle, et pourtant, reviennent à la mémoire desplanches de fleurs bien rangées, un verger très net. Et aussi les draperies declématites et de roses grimpantes qui bougent au vent. Il y a aussi ce cheminentre les arceaux envahis par les capucines. Voici ce qui a servi de base à cejardin, où l’eau calme de l’étang est remplacée par la vue de la Loire.

L’oeil de Claude Monnet

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Les jardiniers et stagiaires du Conservatoire, France

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Alcea ‘Charter’s Double’Campanula carpatica

Campanula lactiflora ‘Prichard’s Variety’Giroflée orange

Helianthus x multiflorus ‘Capenoch Star’Heliotropum peruvianum ‘Kew Garden’

Hesperis matronalis blancHesperis matronalis violet

Iris bleu foncéIris violetMyosotis

Rosier-tigeTropaeolum à fleurs doubles

Viola cornuta ‘Lemon Chiffon’

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La terre est un (petit) jardin : les forces de pliage sont à l'origine de nom-breuses formations naturelles : plaques continentales, chaînes de montagnes,dorsales océaniques, volcans, cristallisation... dès les origines ces replisgéologiques ont permis l'apparition des premières formes de vie, elles-mêmeslargement constituées de plis : enveloppes, membranes, nervures, écorces...Ces plis sont la trace, la mémoire des énergies qui ont permis leur émergence.

Un passage à gué permet au visiteur d'effectuer un parcours au milieu depaysages flottants évoquant l'histoire de la formation de la terre et la dérivedes continents.

Actionnée par l'eau et le vent, la trace de leur mouvement est "enregistrée" encontinu à la surface du bassin par une couverture de lentilles d'eau.L'entourage du bassin offre quelques exemples évidents de structures pliéesdans le monde végétal. D'autres modèles immergés évoquent les migrationsdu vivant dans les différents milieux. Ce jardin réalisé en films d’aluminiumpatiné s’apparente aux jardins de ruines occidentaux ou aux micro-paysagesdes jardins du Japon.

Le CRIMP, Centre de Recherches Intenational en Modélisation par le Pli, est un réseau international de plieurs réuni autour de l’artiste Vincent Floderer en vue de la création d’expositions, de stages, d’animations autour du pliage.Leurs champignons, capsules, fleurs, papillons, chapeaux et autres inventions

en papier ou tôle pliés s’exposent chaque année à Terrasson et, en 2005, ont occupé les appartements de la Princesse au château de Chaumont-sur-Loire.

www.le-crimp.org

Dans les replis de la mémoire

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Le CRIMP : Vincent Floderer, artiste & Junior Jacquet, France

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Ipomea ‘bleu’Miscanthus floridulus

Houblon doréMina Lobata

Clematis montanaVerbena bonariensis

Carex pendulaHelxine

Polygonum aubertii

Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire - 2005

Les arbres gardent la mémoire des contraintes physiques qu’on leur aimposées. Au coeur de l’histoire des jardins, les topiaires, ces arbres taillésaux formes bizarres qui bordaient les allées et les massifs. Ils étaient un con-trepoint libre, voire comique, à la rigueur des grands alignements. Souvent,ils marquaient par leur fantaisie des sculptures trop rigides. Ils étaient sansdoute aussi le plaisir des jardiniers.

Au fil du temps, ces arbres ont disparu, trop complexes à obtenir, trop chersà entretenir. Les faire réapparaître était un acte complexe. Les recherchesdans les archives permettent de découvrir des formes étonnantes, bizarres,voire comiques pour certaines d’entre elles. Ont-elles vraiment existés ? Oui,si on observe à la loupe les gravures d’époque. D’ailleurs, on retrouve des fac-tures, des listes, des dessins de gabarits qui permettaient de donner lesformes.

Ce jardin montre toutes les étapes du processus dans le temps : jeune arbrelibre, contrainte par des cordes et des poids, remplissage progressif desgabarits, jusqu’au sujet adulte.

Ce jardin fait également écho à celui réal-isé il y a exactement dix ans par GerhardHöepfner qui avait permis de faire mieuxconnaître au public les topiaires.

Plus d’informations : www.bruns.de

Jardin réalisé avec le soutien des Pépinières Bruns Pflanzen

Topiaires

www.chaumont-jardins.com

Gerhard Höepfner, Pépinières Bruns, Allemagne

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Taxus baccata (formes diverses)Amelanchier Lamorckii

Buxus sempervirens (formes diverses)Eononymus alatus

Prunus serrulata « Kanzan »

Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire - 2005

Qui ne se souvient pas de ces après-midi écrasées de chaleur, où l’on ne pensemême plus à échapper à la brûlure du soleil ?

Les rouges explosent, les jaunes rayonnent. La lumière est si dure que le souvenir que nous en gardons reste ébloui.

Jardin de rouge et de soleil

www.chaumont-jardins.com

Les jardiniers du conservatoire, France

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Acer palmatum ‘Dissectum Atropurpureum’

PPrriinntteemmppss Dianthus plumarius ‘Desmond’

Lychnis calcedonicaPapaver orientale brillant

Phlox subulata ‘Candy stripes’Polentilla atrosanguinea

Heuchera ‘Palace Purple’

EEttééArtemisia ludoviciana ‘Silver Queen’

Astilbe arendsii ‘Glut’Canna ‘Ibis’

Canna ‘Roi Soleil’Canna ‘Strasbourg’

Canna ‘Talisman’Canna ‘Viva’

Capucine ‘Red Wonder’Carex buchananii

Centaurea ‘Steenbergii’Dahlia ‘Brasilia’

Dahlia ‘Carmoun’

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Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire - 2005

C’est un curieux chantier de fouilles archéologiques ou géologiques qui vientd’être découvert ici : face à la Loire et à la principale tour du château,d’énormes carottages dans le sous-sol ont permis d’extraire d’étonnantescolonnes de cristal. Des fragments de sculpture, parfois importants, apparais-sent, noyés dans la glaise : des fragments de formes d’éléphants, de fleurs,de chevaux, de branchages, de personnages, de grenouilles brillent au soleil.

On s’imagine projeté en 2105. L’explication est simple : à la cristallerieDaum, on ne produisait, en 2005, que du cristal d’art. L’exigence de perfec-tion dans la réalisation des sculptures était telle, que le déchet était trèsimportant. Les pièces étaient cassées et enterrées profondément pour ne pasfaire l’objet d’un trafic. Le sculpteur Serge Mansau s’est souvenu de cesfouilles secrètes de Lorraine.

Serge Mansau est tout à la fois un sculpteur reconnu et le créateur de la plupart des flacons de parfums les plus célèbres du XXe siècle. Bien que dans le grand public peu

de personnes connaissent les noms des créateurs de flacons de parfum, il est une star dans son domaine, et un artiste reconnu dont chacun possède sans le savoir au moins

l’une des créations. Il a en effet réalisé les écrins des grands parfums de Dior, Lancôme,Scherrer, Lanvin, Kenzo, Hermès, Givenchy, Cartier, Guerlain, etc…

et compte quelque 200 créations à son actif.

Jardin réalisé en partenariat avec l’Atelier de création de la Cristallerie DAUM

Daum est une cristallerie créé en 1875 à Nancy,région célèbre pour sa tradition cristallière.

Aujourd’hui encore toutes les pièces sont fabriquées à la main selon une tradition ancestrale.

Des collaborations nombreuses avec des artistes verriers etcontemporains sont régulièrement mises en place.

www.daum.fr

L’archéologie du cristal

www.chaumont-jardins.com

Serge Mansau, artiste verrier, France

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HemerocalleSolidago

GraminéesPlantes herbacées