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  DE LA NÉGOCIATION DANS LA JUSTICE IMPOSÉE  Philip Milburn De Boeck Supérieur | Négociations 2004/1 - no 1 pages 27 à 38  ISSN 1780-9231 Article disponible en ligne à l'adresse: -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- http://www.cairn.info/revue-negociations-2004-1-page-27.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Milburn Philip, « De la négociation dans la justice imposée », Négociations , 2004/1 no 1, p. 27-38. DOI : 10.3917/neg.001.027 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour De Boeck Supérieur.  © De Boeck Supérie ur. Tous droits réservé s pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.    D   o   c   u   m   e   n    t    t    é    l    é   c    h   a   r   g    é    d   e   p   u    i   s   w   w   w  .   c   a    i   r   n  .    i   n    f   o          1    8    6  .    2    4    7  .    2    0    1  .    1    3    5      1    1    /    0    2    /    2    0    1    5    1    7    h    3    1  .    ©    D   e    B   o   e   c    k    S   u   p    é   r    i   e   u   r m e é é g d s w c r n n o 1 2 2 1 1 0 2 1 © D B S e

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  • DE LA NGOCIATION DANS LA JUSTICE IMPOSE Philip Milburn De Boeck Suprieur | Ngociations 2004/1 - no 1pages 27 38

    ISSN 1780-9231

    Article disponible en ligne l'adresse:

    --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------http://www.cairn.info/revue-negociations-2004-1-page-27.htm

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    Pour citer cet article :

    --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Milburn Philip, De la ngociation dans la justice impose ,

    Ngociations, 2004/1 no 1, p. 27-38. DOI : 10.3917/neg.001.027

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  • De la ngociationdans la justice impose

    Philip Milburn

    Universit de Metz

    La justice franaise est une institution o les dcisions sont imposes et opposes aux justiciables,et elle constitue linstance par excellence de limperium de ltat. Nanmoins, la part de ngociationquelle laisse aux justiciables est loin dtre ngligeable et va croissant. Lexamen de la bote noirede la mise en pratique concrte de diffrentes procdures montre que les praticiens de la justice(juges, avocats, mdiateurs, conciliateurs) font en sorte que leurs dcisions soient acceptes, voireparfois suggres par les justiciables dans un processus de dialogue. Les volutions rcentes dela loi encouragent du reste cette tendance. Cela implique que la comptence judiciaire comporteune part significative de capacit de contrle dun processus de ngociation dune dcision quidoit en effet se conformer ses exigences.

    In French justice, decisions are imposed on citizens. Justice is the ultimate instance of the Statespower. Nevertheless, a close look at real practices in the legal system shows that law professionalsoften rely on negotiation with the concerned parties to prepare judicial decisions. Besides, recentevolutions of the law tend to favour this way of acting. Consequently, judicial competence entailsa capacity of control of the negotiation process, for the decision to remain within the realm of thejudicially acceptable.

    Une justice ngocie est-elle possible ou celle-ci doit-elle toujours imposerses dcisions, sauf perdre les prrogatives de limperium de la puissancepublique et tre soumise aux pressions des intrts privs ? Cette questionagite bien sr les rflexions des juristes et les rponses sont diffrentes selonque lon se place du point de vue du droit romain ou de la Common Lawdorigine anglaise. Elle ne trouvera pas de rponse en termes juridiques aucours de ces lignes, mais nous tenterons de laborder dans une perspectivesociologique, cest--dire travers lexamen de la mise en uvre effective desprocdures judiciaires ainsi que de la pratique des professionnels qui en ontla charge.

    La thmatique de la justice ngocie sest installe dans la rflexion surla question depuis une vingtaine danne (Garapon et Amiel, 1986; Ost et alii,1996), par opposition au modle dominant dune justice impose au justicia-ble qui subit la dcision juridictionnelle sans disposer de moyen de linflchirautre que largumentation de son dossier, par lintermdiaire dun avocat leplus souvent. Du point de vue juridique, cest--dire de la doctrine en matirede procdure, une telle intervention reste fort rare. Et le concept mme de

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    ngociation nest jamais retenu par le lgislateur et par les commentateursde la loi.

    En effet, si lcoute et le dialogue sont de rigueur, si les auditions contra-dictoires se sont multiplies dans la procdure pnale qui les ignorait aupa-ravant, si lon encourage la conciliation pralable en procdure civile, si londoit sefforcer de recueillir ladhsion des familles en justice des mineurs, leterme de ngociation reste proscrit du langage judiciaire. Il nest pas exclu parle droit, au contraire, qui prte la ngociation des vertus dans le domaine dudroit des obligations, dans le processus de transactions et de prparation desconventions entre personnes, qui peuvent (et doivent parfois) tre ngociespoint par point dans la mesure o le droit est disponible . Laction judiciairesuppose en revanche que le juge conserve la prrogative dcisionnelle et nesoit pas un simple officier ministriel avalisant des ngociations prives.

    En dpit de cela, lexamen des pratiques judiciaires qui se droulent dansle cadre de ces procdures laisse apparatre nombre de situations pouvant treidentifies, du point de vue sociologique, comme de vritables processus dengociation, et de semblables occurrences semblent devoir se multiplier au fildes annes : ce sera lobjet de la premire partie de notre propos. Une secondepartie semploie exposer les cadres innovants favorisant le dveloppementde telles ngociations dans la priphrie des tribunaux.

    1 LA CONSTRUCTION DE LA DECISIONJUDICIAIRE : UN ORDRE NEGOCIE ?

    Si lon retient les trois modes de constitution dune dcision tels que dfinis parWilliam Zartman et repris par Christian Thuderoz (2000, p. 129), la coalition (leconsensus collectif), ladjudication (la dcision impose par voie hirarchique)et la ngociation, la dcision judiciaire appartient clairement la seconde cat-gorie. Cest en tout cas ce qui ressort de lexamen des textes juridiques et desdclarations des juristes, thoriciens ou praticiens. Au-del de cette structureformelle, la ralit de la pratique apparat nettement plus nuance. La part dengociation est loin dtre absente, mme si la ralit de limposition de la dci-sion ultime nest pas contestable. Selon le domaine dexercice de linterventionjudiciaire, la part de cette ngociation peut tre plus ou moins marginale, etparfois acqurir une place centrale.

    1.1 La justice des mineurs

    La justice des mineurs est considre comme lun des domaines o la di-mension de ngociation est la plus prsente en France et semble appele saccrotre depuis plusieurs dcennies (Garapon et Amiel, 1989). Le jugedes enfants, rappelons-le, est appel intervenir certes au pnal, au titre de

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    lordonnance du 2/2/1945, mais galement (et mme surtout) en matire deprotection des mineurs au titre du droit civil (art. 375 du Code civil). cette dou-ble comptence juridictionnelle sajoute la possibilit pour lui de prendre desdcisions en chambre du conseil , cest--dire sans runir le tribunal. Detelles prrogatives exceptionnelles lui sont attribues par le fait quil intervienttoujours dans lintrt de lenfant, quel que soit le domaine (Bailleau, 1996).

    En matire de protection des mineurs, o il est amen prendre des me-sures de suivi ducatif et parfois de placement, il est invit recueillir dansla mesure du possible ladhsion de la famille la mesure (art. 375-6 CC).Par ailleurs, outre le jeune lui-mme et sa famille, la dcision doit galementrecueillir lavis dun avocat (notamment au pnal), mais surtout dun serviceducatif qui a valu la situation du jeune et celle de sa famille et qui les aparfois dj suivis 1.

    Ds lors, la dcision du juge fait suite un dialogue entre tous ces inter-venants et tend vers une solution qui convient tous (Milburn, 1997, Isral,1999). Ceci nest pas le simple fruit dune culture de la bienveillance qui seraitinhrente la fonction de juge des enfants, ou une application mcanique de lanotion juridique dintrt de lenfant (qui se dcline de manires diffrentes se-lon les poques ou les conceptions), mais une ncessit pose par lefficacitducative de la mesure. Pour quune intervention ducative porte ses fruits,il est impratif, du point de vue des professionnels qui prennent en chargela mesure, que les diffrentes parties (notamment le jeune et sa famille) enperoivent la valeur et, mieux, sy impliquent.

    Dans une tude minutieuse ralise dans les cabinets des juges pourenfants, Liora Isral (1999) montre le processus de ngociation qui sengageentre le famille et le juge, dans lequel les intervenants ducatifs jouent un rlede catalyseur, qui confre son sens aux demandes et aux justifications desparents. Toutefois, il reste apparent que ce processus de ngociation nestpossible que dans des limites dfinies par le juge et les agents ducatifs. Dslors que les demandes des parents sortent de ce cadre, elles ne peuvent treentendues et lon reste alors dans une dynamique conflictuelle, qui ncessite lerecours une dcision unilatrale du juge, opposable aux justiciables. Ainsi, L.Isral distingue trois possibilits quant lattitude des parents et/ou du mineurface au juge : les cooprants (en accord avec ce que leur propose la justice), lesrfractaires (en dsaccord inflexible) et les ngociateurs (en dsaccord maisprts la ngociation). Ces trois cas de figure correspondent sensiblement la classification de Zartman et la justice des mineurs forme sa dcision sur lundes trois registres, en fonction de la situation dinteraction laquelle elle estconfronte.

    1 Il sagit du suivi ducatif et social.

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    1.2 Les affaires familiales

    Le droit du divorce a considrablement volu au cours des trois dernires d-cennies, entre lintroduction dans le droit franais du divorce pour consente-ment mutuel en 1975 et sa gnralisation par un texte de loi de 2002 qui faitdu divorce pour faute (qui reprsentait plus dun divorce sur deux jusqualors)une procdure exceptionnelle. Un tel contexte juridique favorise lobtentiondun accord pralable quant aux conditions du divorce par la ngociation entreles conjoints divorants. Il nen reste pas moins que ces conditions sont fixes quelle que soit la procdure adopte par le juge des affaires familiales(JAF). Toutefois, pour exercer ce pouvoir, les JAF ont le souci, constammentmarqu dans les interactions avec les parties et leur conseil, de faire en sorteque la dcision quils rendent soit produite par les intresss eux-mmes. (Bastard, 2002, p. 56).

    Dans cet ouvrage qui rapporte lobservation de la pratique des profession-nels du divorce, Benot Bastard remarque que lensemble de ces magistratsprivilgie les accords passs entre les conjoints, tant quils ne contreviennentpas un certain nombre de rgles dont les juges sont en quelque sorte lesgarants : lordre public, lintrt de lenfant, lquit entre les parties. . . Aussi,lorsque les divorants y sont prts, la ngociation se fait en amont du cabinetdu juge, avec laide des avocats qui interviennent ds lors comme conseillersjuridiques pour sceller un accord qui, sil nest pas un contrat, sy apparente.En revanche, ds lors que les parties ne sont pas spontanment dcides sentendre et quelles comptent sur la justice pour trancher en leur faveur, lejuge entreprend de conduire, avec laide des avocats, la ngociation entre lesparties sur tous les points contentieux, jusqu obtenir leur consentement. Lebut vers lequel tend toute laudience est de parvenir une dcision, traversune ngociation plus ou moins difficile et avec plus ou moins dinterventiondu juge. (Ibid., p. 73). lissue de cette sance, si elle est couronne desuccs dans cette perspective, le juge rcapitule les points daccord pour leurdonner une valeur dcisionnelle et insiste sur la part active quelles ont eudans le travail de construction de laccord [et] fait porter la responsabilit desmesures prises sur les conjoints eux-mmes. (Ibid.). Enfin, troisime cas defigure, plus rare, lintransigeance dun des conjoints interdit toute ngociation :plutt que trancher de manire unilatrale, le juge opre un renvoi qui reportela ngociation sur les avocats jusqu laudience suivante. Dans un travail dob-servation dans les cabinets des avocats du divorce, une quipe de sociologuesamricains constate ainsi que les avocats de leur ct usent dun multitude detechniques pour obliger leurs clients rviser leurs demandes la baisse et tendre vers un accord avec leur ex-conjoint (Sarat et Felstiner, 1995).

    Ainsi, en matire daffaires de divorce, la ngociation est le principe es-sentiel de dfinition de la dcision judiciaire : elle peut se raliser en amont delaudience (situation de compromis pralable), pendant celle-ci ou en aval, lors-quelle ne peut venir bout des points controverss. Le triptyque dj identifiapparat donc ici sous une autre forme, lie au fait que la ngociation est ex-

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    plicitement privilgie par les magistrats. Reste que ceux-ci conservent touteleur prminence dans la dfinition de lissue : la ngociation nest pas libremais place sous le contrle du juge qui contribue orienter les dispositionsde laccord : le juge ne cache pas quil dtient lautorit. Il nhsite pas semontrer directif, ce qui se traduit par la rptition de formules comme vousdevez. . . ou il faut que. . .. (Bastard, 2002, p.70).

    1.3 La procedure penale

    Le justice pnale constitue nen pas douter la forme par excellence de lajustice impose, de la violence lgitime exerce par ltat et de limperiumrgalien judiciaire. Linfraction ou le crime commis met son auteur face uneimpossibilit dintervenir sur la sentence quil doit subir. Il nest consult quepour apporter des informations sur lui-mme et sur les faits dlictueux mais nonpour solliciter une peine ou la clmence du tribunal. Tout juste est-on amen,dans certain cas, solliciter son consentement pour certaines procduresexceptionnelles, telles le jugement en comparution immdiate ou lattributiondune peine de travail dintrt gnral (TIG).

    Certes, des dbats ont effectivement lieu, que ce soit en amont du procs(dbat contradictoire, auditions dinstruction, etc.) ou durant celui-ci : cest alorslavocat qui reprsente le prvenu et la procdure ne saurait voir les argu-ments fournis de part et dautres (ministre public, parties civiles, dfense)comme une ngociation, tout au plus comme une procdure contradictoire.Cette dimension reste assez marginale dans la procdure pnale franaisedite inquisitoire o les juges conservent un pouvoir dcisif dans la conduitede linstruction et des audiences, linverse du modle de Common Law ola procdure accusatoire laisse une place plus ample aux reprsentants desparties (y compris le ministre public) dans ce processus. Il convient toutefoisde noter que la loi du 15 juin 2000 portant rforme de la procdure pnale,oriente le systme pnal franais dans cette voie, en permettant notammentaux avocats dapporter des pices au dossier.

    Si la ngociation nest pas place au cur du dispositif pnal, il nen restepas moins quelle existe en amont, notamment dans la dfinition dune ligne dedfense par le prvenu en accord avec son avocat. En effet, si le contenu dela dcision judiciaire ne saurait faire lobjet dune ngociation avec le tribunal,elle peut tre inflchie par la dfense, que ce soit sur le registre juridique (parla (re)qualification juridique des faits, notamment) ou judiciaire : la reconnais-sance de circonstances attnuantes (Danet, 2001).

    De tels lments ne pourront tre pris en compte par la procdure pnale(mandat de dpt, instruction, procs) quaprs avoir t tablis entre lavocatet son client, dans le secret du cabinet ou du parloir. Un certain nombre dl-ments font lobjet dune vritable ngociation entre eux. Il sagit notamment dela version des faits, dont la prsentation peut heurter le tribunal ou au contrairesajuster avec la lecture quil a du dossier; cela vise aussi la manire dont le

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    prvenu se prsente au tribunal, que ce soit par la narration de sa biographieou sa dfrence et son respect vis--vis de la cour.

    Selon un processus que nous avons baptis maeutique (Milburn, 2002a),lavocat ne prescrit pas les versions des faits, les arguments ou les positionsmorales de son client. Il les fait merger par un jeu de rpliques o il anticipeles ractions des juges, amenant de la sorte le prvenu sy ajuster. Au coursde ce processus, lavocat ne perd pas sa posture professionnelle pour se voirimposer des arguments de dfense par son client : il lactive au contraire enusant de sa connaissance du systme judiciaire et du droit pour canaliser ladynamique de ngociation vers un objectif correspondant aux attentes institu-tionnelles. Cest par consquent lavocat qui se trouve confront aux trois typesdattitudes repres par L. Isral pour les affaires de mineurs : les cooprants,les ngociateurs et les rfractaires. Les premiers font spontanment confiance leur avocat et suivent le chemin qui leur est indiqu sans opposer une autreposition. Les seconds ncessitent un travail de conviction de la part du conseil,qui pourra au reste laisser un espace de libert leur point de vue, sur certainspoints. Enfin, lorsque le client refuse le jeu de la ngociation et najuste pas unsystme de dfense avec son avocat, celui-ci na aucun moyen de coercition :cest donc la dcision judiciaire qui lui sera oppose en dernier ressort.

    Aussi la justice pnale, si elle ne sappuie pas directement sur une d-marche de ngociation, renvoie cette fonction sur des intermdiaires que sontles avocats. La dcision judiciaire comporte bien une dimension dimposition, dadjudication pour reprendre la classification de Zartman; nanmoins, ellerecle une part non ngligeable de ngociation enfouie dans la bote noire deson fonctionnement rel. Elle se droule en deux temps : entre le prvenu etson avocat, puis entre lavocat et la cour, qui traduit la valeur des propos et ducomportement du prvenu en termes judiciaires : ralit des faits incrimins,remords, justifications sociales ou psychologiques, bonne conduite, etc. Autantdlments susceptibles dinflchir les dcisions prises au cours de linstructionou lors du procs, et en dernier ressort de dfinir la nature de la condamnation.

    2 LA JUSTICE NEGOCIEE : EVOLUTIONS

    Dans les cas de figure que nous venons de rapporter, la ngociation nestpas expressment prvue par la procdure, elle relve exclusivement de lapratique professionnelle des diffrentes intervenants. Un second indicateur dudveloppement de la part de ngociation dans le fonctionnement de la justicefranaise tient dans la multiplication de dispositifs priphriques linstitutionjudiciaire et dont lobjectif explicite est de conduire des ngociations pralables une dcision de justice.

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    2.1 Les Modes Alternatifs de Resolution des Conflits(MARC)

    Poursuivant un double objectif de rduire les flux de contentieux et de favoriserlaccs au rglement de leurs conflits pour les justiciables les moins fortuns,les politiques judiciaires ont favoris de dveloppement de ce quil est convenudsormais de nommer les MARC. La conciliation a t introduite ds 1978 :elle permet aux parties en litige civil dviter la procdure et de trouver unterrain dentente et de signer un accord qui sera valid par lautorit judiciaire(Desdevises et alii, 2003). La ngociation est conduite par le conciliateur (unbnvole qui ne dispose daucune prrogative dcisionnelle) autour de leursintrts en conflit et des textes de loi de rfrence. La validit de laccord reposeessentiellement sur la volont des parties, mais elle peut tre oppose dansune ventuelle procdure ultrieure.

    Alors que la conciliation vise des litiges civils (droit immobilier, droit com-mercial, droit du travail, etc.) o lenjeu est principalement pcuniaire, la mdia-tion sest dveloppe pour rsoudre des diffrends davantage axs sur leursdimensions motionnelles et morales. Ainsi, la mdiation familiale sest dve-loppe dans les annes 1980 en dehors de tout contexte judiciaire, relaye parla mdiation de quartier. La premire vise les diffrends conjugaux et prparebien souvent la sparation (Cardia-Vonche et Bastard, 2002). Les secondstentent de rgler les conflits de voisinage et de proximit divers, qui tiennentdavantage du brouillage relationnel et des conditions de vie que de matirejuridique ou conomique.

    Lesprit initial dans lequel sest dveloppe la mdiation la constituait com-me une alternative la justice et supposait une indpendance son gard.Celle-ci sest amoindrie avec lavnement de la mdiation pnale, expri-mente ds les annes 80 et introduite dans le code de procdure pnaleen 1993 comme alternative aux poursuites. Malgr son affiliation la justice(la mdiation pnale est requise par le procureur qui classe le dossier sanssuite en cas de succs), elle constitue un dispositif explicitement fond sur leprincipe de la ngociation et dont lissue repose sur les choix et la responsabi-lit des parties en prsence, en loccurrence la victime et le mis en cause dansune infraction.

    Il sagit prcisment dviter toute imposition dune solution aux parties,qui doivent compter sur leurs seules ressources pour les faire merger. Lesmdiateurs ne sont l que comme catalyseurs, propres tablir la commu-nication et un change pacifi entre elles. Ils sont rputs non directifs et nedoivent donc inflchir le contenu des accords sous aucun prtexte, pas mmelinvocation de la loi ou des dcisions de justice : cest l lune des diffrencesmajeures entre mdiation et conciliation. Les mdiateurs sont neutres au senso ils ne sont pas mandats par linstitution mais par les parties, et ils sontimpartiaux dans la mesure o ils doivent maintenir un rgime dquit entreelles.

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    La mdiation constitue donc un vritable dispositif organis de ngociationen vue de rsorber des conflits interpersonnels. Conservant peu ou prou cettecaractristique, elle a t mobilise par la justice comme intervention en amontde la dcision judiciaire dans le domaine pnal, mais galement en matirecivile. Depuis 1996, en effet, la mdiation judiciaire peut tre ordonnepar le juge afin que les parties en conflit trouvent une issue satisfaisante surlaquelle il pourra asseoir sa dcision. Cette disposition est notamment usite enmatire de divorce et fortement encourage par la loi de 2002 portant rformede celui-ci (Bastard, 2002).

    La mdiation familiale a donc toutes les chances de devenir un vritablecomplment de la juridiction, supplant le juge dans sa tche de modrateurde ngociation entre conjoints en instance de divorce (Cardia-Vonche et Bas-tard, 2002). Elle visera notamment apaiser la dimension motionnelle desmotifs de diffrend par une srie dchanges contrls qui portent toutefoisbien sur les conditions de la sparation. Il sagit notamment damener les plus rfractaires entrer dans une dynamique de ngociation. Tout le dilemmedu rapprochement de la mdiation avec la justice rside prcisment dans cepoint : sa vocation initiale est de sadresser des personnes disposes ngo-cier et consentantes la mdiation. Or les affaires renvoyes par la justice ontquelque chance dtre prcisment celles o la prdisposition la ngociationest faible chez lune ou lautre des parties (voire les deux) et o il convient dengocier au pralable le principe mme dune mdiation !

    2.2 Les alternatives aux poursuites

    La mdiation pnale est confronte ce mme problme depuis sa cration.Elle intervient en effet comme alternative aux poursuites, pour des infractionsmineures comportant une victime et dont lauteur est connu. Le procureur re-quiert une mdiation qui sera propose aux justiciables par les mdiateurs.Le risque de poursuites (ou de classement sans suite pour le plaignant) con-stitue une incitation forte entrer en mdiation : la prdisposition ngocierune issue une situation problmatique laisse donc la place une incitationinstitutionnelle.

    Le processus de mdiation lui-mme relve sans doute dune ngociationsur la nature des faits incrimins et sur celle du prjudice de la victime, quilsoit moral ou matriel. Le principe majeur rside dans la reconnaissance dece prjudice par lauteur des faits, puis dans son ventuelle rparation, si celasavre possible. Il peut sagir de la formulation dexcuses comme la remisedune somme dargent compensatoire. Laccord de mdiation revient entire-ment aux deux parties, qui en dterminent le contenu. Celui-ci est parfois,dans la pratique, plus ou moins induit par le mdiateur dont la non directivitnest pas toujours effective et la partialit tend merger du fait de la nonquivalence entre une victime et un auteur dactes illicites.

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    La mdiation pnale constitue une certaine manire de ngocier en privlissue dune infraction, la demande du procureur : elle sapparente toutefois une dcision de justice dans la mesure o le procureur dcide dabandonnerles poursuites au vu du rsultat de la mdiation qui lui est prsent par lemdiateur, plac de la sorte sous son autorit plus ou moins directe, selon lescas (Milburn, 2002b). La mdiation pnale est sans doute la plus rpandueparmi une srie de mesures dalternatives aux poursuites supposant une partde ngociation (ce terme ntant bien sr jamais formul par les textes) avecles justiciables quant la dcision de classement.

    Ces mesures dalternatives aux poursuites supposent en effet une recon-naissance de leur implication dans les faits : il ne sagit toutefois pas dune re-connaissance de culpabilit et la mesure ne constitue pas une condamnation.Dans cette dernire hypothse, lon se situerait dans le cas du plea bargainingpropre la Common Law : la reconnaissance de culpabilit permet une con-damnation allge. Ce dispositif qui est au cur du systme judiciaire dansnombre de pays anglophones place explicitement la ngociation lintrieurde laction pnale, le justiciable ayant la possibilit dinflchir directement ladcision de justice.

    Dans le systme franais dalternative aux poursuites, une telle ngocia-tion reste la marge de linstitution. Il est dailleurs singulier quelle soit placesous la supervision des procureurs de la Rpublique, dont ni la fonction (re-prsenter lordre public en justice) ni la culture professionnelle ne prdispose adopter une dmarche de ngociation, contrairement leurs collgues dusige qui, comme nous lavons vu au cours de la premire partie, y sont souventfamiliariss.

    Plusieurs mesures dalternative aux poursuites (parfois nomme troi-sime voie ) comportent une part non ngligeable de ngociation qui estralise par des intervenants vers lesquels, linstar des mdiateurs, les jus-ticiables mis en cause dans une infraction sont renvoys. Cest le cas de larparation pnale lgard des mineurs. Prononce soit par le procureur, soitpar le juge ou le tribunal des enfants, elle renvoie un mineur auteur dinfractionvers un service ducatif spcialis afin quil ralise une activit de rparation,qui efface symboliquement la transgression et donne au jeune une possibilitde se racheter2. Dans ce processus, les ducateurs insistent sur la ncessitpour le jeune de choisir la nature de cette activit en accord avec eux, avecleurs parents et avec le lieu daccueil, afin que le mineur puisse donner dusens lactivit rparatrice et, en dfinitive, se lapproprier (Milburn, 2002c).Son implication dans la dfinition du contenu de la mesure pnale contribuede ce fait lui confrer sa valeur.

    Les mesures dinjonction thrapeutique, o le parquet renvoie un usagerde drogue vers une instance de prise en charge mdico-sociale, prsentent

    2 Il ne sagit toutefois pas du Travail dintrt gnral (TIG) qui constitue une peine. La rparationest une mesure ducative et lactivit ne vise pas la pnibilit mais le don de soi par le jeune : ellea souvent lieu dans une association caractre charitable.

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    une configuration semblable dans la mesure o la valeur de lusage de drogueet de son abandon ventuel est dfinie dans lchange avec un intervenant dece secteur. Dans ce cas, une telle valeur est toutefois tablie sur un registremdico-social et non pnal : la ngociation est alors pleinement vince delinstitution judiciaire qui nen contrle plus la teneur (Milburn, 2002d).

    En revanche, une disposition encore peu usite mais voue ltre davan-tage dans lavenir, semble-t-il, se rapproche plus nettement encore du systmeanglo-amricain de plea bargaining : la composition pnale. Elle permet auprocureur de proposer une peine (une amende en gnral) lauteur dune in-fraction, de manire lui viter toute poursuite susceptible doccasionner unecondamnation une peine plus svre et une inscription au casier judiciaire.Laccord de composition pnale doit tre avalis par un juge du sige. Dans unprocessus qui reste encore inexplor par la recherche3, la reconnaissance parlauteur de son implication dans les faits, la qualification juridique et la hauteurde la peine (qui, en droit, nen est pas une) sont dfinis dans lchange entrele justiciable incrimin et, sinon le procureur ou son substitut, du moins lun deses reprsentants comme par exemple le dlgu du procureur 4.

    3 CONCLUSION

    La pratique de la ngociation acquiert une place croissante dans la justice,que ce soit de manire informelle (dans la ralit des pratiques de cabinet)ou formelle, dans les dispositifs prvus par la procdure. Si la place accruede la ngociation est patente en droit civil, domin par la rfrence au con-trat et au consentement des parties, elle apparat de manire plus subrepticemais nanmoins tout fait effective dans la procdure pnale o elle constitueune rfrence de plus en plus lgitime et inscrite dans les textes, avec la m-diation notamment. Une telle volution tend faire inflchir les comptencesmobilises dans le secteur judiciaire de la matrise principale du droit vers unecomptence relationnelle (Milburn, 2002a).

    Une telle comptence suppose dorienter une dcision de justice dans ledouble souci de la satisfaction des parties impliques et de lapplication dela loi. Lintervenant, quil soit juge, avocat, mdiateur ou agent ducatif, estappel conduire la ngociation entre les parties, tout en lorientant dansune direction judiciairement acceptable. Il ne prdispose pas du contenu dela dcision de justice, qui doit rsulter dun accord entre les parties, mais deslimites parfois fort restreintes dans lesquelles il peut se raliser. Aussilintervention judiciaire garde-t-elle toute sa lgitimit en tant quinstance devalidation de laccord qui acquiert alors une valeur dobligation. Elle conserveen outre toute sa puissance dans la mesure o elle peut exercer sa force

    3 Nous venons de dbuter une recherche dans ce sens.4 Il sagit de personnes bnvoles mandate pour excuter certaines dcisions du procureur. Elles

    ne dtiennent cependant aucune prrogative judiciaire dcisionnelle.

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    dimposition ds lors que la ngociation est rendue impossible par les partiesou quelle sort des cadres judiciairement acceptables.

    La comptence judiciaire comporte alors une dimension de contrle de langociation, qui est parfois dlgu des professionnels extrieurs commeles avocats, les mdiateurs ou les agents ducatifs, voire les dlgus du pro-cureur. Ceux-ci sont caractriss par leur absence de prrogative judiciairedcisionnelle, et ils ne peuvent exercer leur mandat qu la condition dobtenirle consentement des justiciables entrer dans un processus volontaire dajus-tement de leurs positions. Un tel type de comptence permet darticuler laposition dominante de professionnel et de linstitution dans lintervention judi-ciaire avec limplication des parties dans une dcision quelles ont contribu forger. Structurellement, une telle configuration pourra tre considre commeune ngociation contrle, visant maintenir un quilibre entre la puissancepublique de laction judiciaire et la responsabilit interindividuelle que supposela ngociation. Le principe qui anime cette modalit de justice ngocie ne luite pas sa lgitimit ni son efficacit. Il leur confre une origine spcifique,celle qui sappuie sur la reconnaissance directe par les justiciables de la valeurdune dcision quils ont contribu dfinir et sur leur implication dans sonexcution.

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