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C omme la plupart des jeunes Ira- niens de son âge, le jeune Sohrab Arabi étudiait intensive- ment pour l'examen universitaire natio- nal, le Konkoor, l’une des phases les plus importantes que les étudiants ira- niens doivent passer dans leur vie. Mais, cette année, les choses se sont déroulées différemment pour le jeune homme de 19 ans. La population en entier, semble-t- il, a été impliquée dans la campagne menant à la dixième élection présiden- tielle. En plus de ses études, Sohrab – de même que sa mère, ses frères aînés et ses amis – ont pris part aux rassemble- ments et autres activités en appui au candidat réformiste Mir Hossein Mou- savi, dont la campagne propulsée par la jeunesse était devenue assez populaire dans tout le pays. Après les élections, à la grande déception de Sohrab et de nombreux autres électeurs proréformistes, le pré- sident sortant – Mahmoud Ahmadine- jad – a été déclaré vainqueur avec une grande avance. En peu de temps, le camp réfor- miste s'est enflammé et leurs candidats – Mousavi et Mehdi Karroubi – ont crié à la fraude. Les gens sont descendus dans la rue, Sohrab également. Le 15 juin, trois jours après l'élection, le jeune étudiant s'est joint à des centai- nes de milliers – sinon à des millions – de personnes autour de la place Azadi pour une manifestation pacifique, mais il n'en est jamais revenu. Ce jour-là, des coups de feu ont été tirés sur la foule et, selon la version offi- cielle, sept personnes ont été tuées. La mère de Sohrab, Parvin Fahimi – dont le mari est décédé du cancer en 2007 – s'est mise à chercher son fils partout. Elle est allée voir aux postes de police, dans les prisons, aux tribunaux, et on lui a finalement dit que Sohrab était détenu dans la tristement célèbre prison d'Evin. Inquiète que son fils allait manquer le Konkoor, Parvin Fahimi s'est ren- due presque quotidiennement à la pri- son d'Evin et interrogeait les gens qui en sortaient pour savoir s'ils avaient vu son fils. Finalement, le 11 juillet, après 26 jours de recherche, on lui a dit que Sohrab était mort. « Nous ne savons toujours pas exac- tement comment il est décédé », affirme la tante de Sohrab, Farah Mohamadi, qui habite en Allemagne. « Elles [les autorités] ont dit qu'il s'est fait abattre le 15 juin et qu'il a été amené au bureau du légiste le 19 juin. Nous nous demandons toujours où il était entre ces deux dates. » Comme Neda Aghasoltan, dont la mort par un coup de feu durant les manifestations du 20 juin a été vue par- tout dans le monde, Sohrab est main- tenant devenu un martyr, victime de la répression post-électorale. Lire la suite page 3 KAZAKHSTAN KAZAKHSTAN De l’efficacité du gouvernement kazakh. Page 2 CHINE CHINE Grave pollution aux métaux dans la rivière Xiang. Page 6 ÉCONOMIE ÉCONOMIE L’agriculture australienne contrainte de s’adapter à la sécheresse. Page 7 ENVIRONNEMENT ENVIRONNEMENT Un Sahara verdoyant pendant plus de 10.000 ans. Page 10 Page 2 ................ International Page 3 ................ International Page 4 ................. International Page 5 .............................. Chine Page 6 .............................. Chine Page 7 ....................... Économie Page 8 ................... Droits humains Page 9 .................. Nouveau regard Page 10 .................. Environnement Page 11 ................................. Petites annonces Page 12 .............................................. Outre-mer Page 13 ................................................... Société Page 14 ...... Santé et bien-être Page 15 ................. Art de vivre Page 16 ......................... Culture P. 9 Nouveau regard Se muscler avec des poids libres Du cinéma de la vie à celui des salles P. 14 Santé P. 12 Outre-mer Une rentrée sociale attendue en Guadeloupe Centrafrique P. 2 International P. 4 Chine P. 5 Le mouvement vert iranien L’éclosion des fleurs du réformisme à Téhéran « Leur innocence les a transformés en légendes », la tante d'une victime Manifestation en Iran le 17 juin 2009 pour contester les résultats des élections. Aamir Qureshi/AFP/Getty Images Trafic d’organes en Chine FABRICE COFFRINI/AFP Manfred Nowak, Rapporteur spécial des Nations unies sur la torture confie à La Grande Époque ses inquiétudes sur le trafic d’organes en Chine. Unasur, bases américaines et « préguerre » entre Colombie et Venezuela AFP/Getty Images/JENNY FUNG Des villageois isolés réclament sécurité et eau potable Économie P. 7 Polémique autour du « bonus des traders » La Grande Époque UN REGARD NOUVEAU SUR UN MONDE EN ÉVOLUTION UN REGARD NOUVEAU SUR UN MONDE EN ÉVOLUTION EpochTimes.com WWW.LAGRANDEEPOQUE.COM WWW.LAGRANDEEPOQUE.COM Epoch Times Paris Genève Bruxelles Londres Berlin New York Dublin Lima Taipei Tokyo... 1 700 000 exemplaires ÉDITION 161 1 – 15 SEPTEMBRE 2009 • BIMENSUEL

La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 1 au 15 Septembre 2009

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La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 16-30 septembre 2009 La version française du journal Epoch Times (Epoch.times.com) www.lagrandeepoque.com

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Page 1: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 1 au 15 Septembre 2009

Comme la plupart des jeunes Ira-niens de son âge, le jeune Sohrab Arabi étudiait intensive-

ment pour l'examen universitaire natio-nal, le Konkoor, l’une des phases les plus importantes que les étudiants ira-niens doivent passer dans leur vie. Mais, cette année, les choses se sont déroulées différemment pour le jeune homme de 19 ans.

La population en entier, semble-t-il, a été impliquée dans la campagne menant à la dixième élection présiden-tielle.

En plus de ses études, Sohrab – de même que sa mère, ses frères aînés et ses amis – ont pris part aux rassemble-ments et autres activités en appui au candidat réformiste Mir Hossein Mou-savi, dont la campagne propulsée par la jeunesse était devenue assez populaire dans tout le pays.

Après les élections, à la grande déception de Sohrab et de nombreux autres électeurs proréformistes, le pré-sident sortant – Mahmoud Ahmadine-jad – a été déclaré vainqueur avec une grande avance.

En peu de temps, le camp réfor-miste s'est enfl ammé et leurs candidats – Mousavi et Mehdi Karroubi – ont crié à la fraude. Les gens sont descendus dans la rue, Sohrab également.

Le 15 juin, trois jours après l'élection, le jeune étudiant s'est joint à des centai-nes de milliers – sinon à des millions – de personnes autour de la place Azadi pour une manifestation pacifi que, mais il n'en est jamais revenu.

Ce jour-là, des coups de feu ont été tirés sur la foule et, selon la version offi -cielle, sept personnes ont été tuées.

La mère de Sohrab, Parvin Fahimi – dont le mari est décédé du cancer en 2007 – s'est mise à chercher son fi ls partout. Elle est allée voir aux postes de police, dans les prisons, aux tribunaux, et on lui a fi nalement dit que Sohrab était détenu dans la tristement célèbre prison d'Evin.

Inquiète que son fi ls allait manquer le Konkoor, Parvin Fahimi s'est ren-due presque quotidiennement à la pri-son d'Evin et interrogeait les gens qui en sortaient pour savoir s'ils avaient vu

son fi ls.Finalement, le 11 juillet, après 26

jours de recherche, on lui a dit que Sohrab était mort.

« Nous ne savons toujours pas exac-tement comment il est décédé », affi rme la tante de Sohrab, Farah Mohamadi,

qui habite en Allemagne.« Elles [les autorités] ont dit qu'il

s'est fait abattre le 15 juin et qu'il a été amené au bureau du légiste le 19 juin. Nous nous demandons toujours où il était entre ces deux dates. »

Comme Neda Aghasoltan, dont la

mort par un coup de feu durant les manifestations du 20 juin a été vue par-tout dans le monde, Sohrab est main-tenant devenu un martyr, victime de la répression post-électorale.

Lire la suite page 3

KAZAKHSTANKAZAKHSTAN

De l’effi cacité du gouvernement kazakh.

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CHINECHINE

Grave pollution aux métaux dans la rivière Xiang.

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ÉCONOMIEÉCONOMIE

L’agriculture australienne contrainte de s’adapter à la sécheresse.

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ENVIRONNEMENTENVIRONNEMENT

Un Sahara verdoyant pendant plus de 10.000 ans.

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► P. 9 Nouveau regard

Se muscler avec des poids libres

Du cinéma de la vie à celui des salles

► P. 14 Santé► P. 12 Outre-mer

Une rentrée sociale attendue en Guadeloupe

Centrafrique P. 2

International P. 4

Chine P. 5Le mouvement vert iranien L’éclosion des fl eurs du réformisme à Téhéran

« Leur innocence les a transformés en légendes »,la tante d'une victime

Manifestation en Iran le 17 juin 2009 pour contester les résultats des élections. Aamir Qureshi/AFP/Getty Images

Trafic d’organes en Chine

FABRICE COFFRINI/AFP

Manfred Nowak, Rapporteur spécial des Nations unies sur la torture confi e à La Grande Époque ses inquiétudes sur le trafi c d’organes en Chine.

Unasur, bases américaines et « préguerre » entre Colombie et Venezuela

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Des villageois isolés réclament sécurité et eau potable

Économie P. 7

Polémique autour du « bonus des traders »

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ÉDITION 161

1 – 15 SEPTEMBRE 2009 • BIMENSUEL

Page 2: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 1 au 15 Septembre 2009

Des employés du Haut Commis-sariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) ont trouvé

plus de 2.000 civils déplacés vivant dans des conditions effroyables à envi-ron 400 kilomètres au nord de Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA). Ils sont malades, malnutris et ils sont forcés de boire dans des points d'eau où s'abreuve leur bétail.

« J'ai travaillé auprès d'un grand nom-bre de personnes déplacées internes et de réfugiés en RDC (République démo-cratique du Congo), au Tchad et en Côte d'Ivoire. Toutefois je n'ai jamais vu per-sonne vivant dans de telles conditions », a expliqué Annika Sjoberg, fonctionnaire adjoint en charge de la protection à Ban-gui, l'une des premières personnes s'étant entretenues avec des villageois.

Isolées depuis des mois à cause de l'insécurité, ces personnes déplacées internes, qui sont principalement de l'ethnie ngamas de Kabo, ont indiqué avoir fui les attaques menées contre leurs maisons par divers groupes armés d'abord en novembre et de nouveau en avril. Ils vivent désormais dans les vil-lages de Bokayanga, Kengar, Gonkira, Gbaizara et Batangafo près de la petite ville de Kabo.

Des employés du HCR ont pu se ren-dre auprès de ces personnes dépla-cées durant la deuxième semaine d'août seulement, dans le cadre d'une mis-sion inter agence. Le personnel huma-nitaire a fait état de l'accès très limité des déplacés à l'eau potable. Certains déplacés sont parfois obligés de boire dans des points d'eau où s'abreuve leur bétail sur des terrains libres.

Ils vivent dans des huttes de terre et ils sont confrontés à de graves risques sanitaires du fait de la pénurie d'eau et d'équipements d'assainissement. La diarrhée et le paludisme affectent un grand nombre d'entre eux. Il est possi-ble de recevoir des soins de santé de

base à Kabo. Toutefois le trajet à pied est très long entre cette ville et les lieux où ils se trouvent actuellement. La plu-part de leur nourriture a été détruite par des sauterelles ou volée par des ban-dits armés.

Par ailleurs, les déplacés ont fait part au HCR de viols généralisés, de meur-tres, d'arrestations arbitraires, de torture et de destruction de biens. Ils ont indi-qué que ces atrocités sont majoritaire-ment perpétrées par des éleveurs de bétail armés mais également par des bandits et d'autres groupes armés dans la zone, y compris des soldats des trou-pes gouvernementales.

Plus de 125.000 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, auraient été forcées de fuir leurs mai-sons dans le nord de la République cen-trafricaine depuis 2005. Un autre groupe de 137.000 personnes sont des réfu-giés dans des pays voisins, au Tchad et au Cameroun. Le HCR a assuré une aide aux déplacés dans la zone de Kabo depuis 2007, lors de l'ouverture d'un bureau à Kaga-Bandoro situé dans les environs.

Centre de Nouvelles de l'ONU

Après avoir vécu un coup d’État il y a un an, suivi de l’élection à la présidence de son auteur, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, puis, début août, le premier attentat-suicide jamais commis dans le pays, la Mauritanie continue à connaître des changements fondamentaux.

Le 12 août, le Peace Corps américain a suspendu son pro-gramme en Mauritanie, invoquant des motifs de sécurité.

Une volontaire du Peace Corps stationnée en Maurita-nie donne son point de vue sur le blog Becky's Mauritanian Adventures :

« Comme vous l'avez remarqué, il y a une grande instabi-lité en Mauritanie depuis le début de ma prise de service l'an dernier. Comme je m'en doutais, ils ont décidé de ne pas nous permettre de retourner en Mauritanie. Aujourd'hui était à l'évi-dence une journée très triste pour nous tous. Mais j'essaie de me rappeler que cela ouvre aussi tout un monde de possibili-tés pour l'avenir. Je serai (à nouveau) de retour en Amérique probablement courant de la semaine prochaine. J'ai des tas d'idées pour la suite, et je suis quasiment sûre que cela vou-dra dire plus de service dans le Peace Corps. Je ne vais pas écrire ici tous les détails, car je ne les connais pas tous, mais je ne manquerai pas de vous tenir au courant.

Examinant la situation, le blog d'information Newstime Africa constatait [note de l'éditeur : le billet a été supprimé entre-temps] :

La décision de fermer le Centre du Peace Corps en Mau-ritanie a pris le pays par surprise car les volontaires aidaient réellement les gens. Le Peace Corps, dont le siège est à Washington, exerce ses activités dans 74 pays à travers la planète. En 1967, le Peace Corps a démarré son programme humanitaire dans l'Empire islamique des Sables ; plus parti-culièrement dans les secteurs de l'agriculture, de la santé et de l'éducation, et il a largement amélioré le niveau de l'ensei-gnement dans le pays, même si la majorité des gens préfèrent l'enseignement islamique à l'occidental. Leur départ a porté un coup au gouvernement et plus particulièrement aux ruraux, qui

s'étaient davantage habitués à eux du fait de leur générosité. Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a promis de combat-tre les extrémistes par tous les moyens les plus appropriés à la sécurité du pays. »

Et le blogueur de poursuivre :« En même temps, la formation du nouveau gouvernement,

composé de vingt-et-un ministres, reste au centre des conver-sations dans le pays, quatre jours après leur nomination. Ils font tous partie de l'élite éduquée, avec des diplômes de diver-ses universités et institutions du pays et à l'étranger.

Plus particulièrement, c'est Naha Bint Hamdi Ould Mouk-nass, tout juste nommée par le gouvernement au poste de ministre des Affaires étrangères, qui retient l'attention (du moins, de la blogosphère). Comme le souligne le blogueur The Moor Next Door.

Mme Bint Ould Mouknass est la première femme à déte-nir ce poste dans un pays arabophone ; elle est rejointe par cinq autres homologues féminines dans le gouvernement du général Mohamed Ould Abdel Aziz. »

Le blogueur poursuit en expliquant la signifi ca-tion de ce choix :

« Sa désignation est aussi habile qu'intéressée : la nomination de Mme Bint Mouknass, comme celle de son prédécesseur, est une tentative pour séduire les auditoires extérieurs avec un visage nouveau et ‘aimable’. Le Général offre aussi des gages à ses partisans (j'en reparlerai). Cela enfonce également un coin entre le nouveau gouvernement et le mou-vement islamiste, dont il a récupéré le programme avant (et, attention, aussi pendant) l'élection pré-sidentielle (par exemple, concernant Israël), il est considéré comme politiquement bénéfi que d'agir à l'encontre de l'idéologie du mouvement, pour s'en distinguer clairement, surtout à la lumière des efforts du gouvernement pour «combattre le terro-risme » même si cela a été certainement imaginé bien avant l'attentat-suicide de la semaine dernière (et probablement sans penser à cette possibilité). »

GlobalVoicesOnline

1 – 15 SEPTEMBRE 2009 ● La Grande Époque22 InternationalInternational www.lagrandeepoque.com

De l’effi cacité du gouvernement kazakhLe gouvernement est-il « profession-

nel » ? Est-il assez rigoureux dans la conduite de ses missions ? Inter-vient-il souvent dans des affaires qui dépassent ses compétences ? Voici les questions qui sont le plus souvent débat-tues dernièrement sur la blogosphère kazakh. Izhanov publie un billet sombre et ironique sur le sujet « sensible » des soumissions aux appels d'offres du gou-vernement pour les contrats de sécurité et la recherche d'investisseurs pour les nouveaux projets:

« À Astana (la capitale administra-tive), une bonne moitié de la population travaille pour ce sport national kazakh : l'appel d'offres. Que font les autres ? Ils servent les soumissionnaires ou dépen-sent l'argent gagné par le vainqueur. »

Pulemetchizzza est suprise par l'acti-vité déployée par un élu local de Pavlo-dar [russe]. Les conseils municipaux et de districts (maslikhats) sont souvent critiqués pour leur manque de véritable autorité, leur vocation de marionnettes, et la réputation qu'ils ont d'attirer des hom-

mes d'affaires cherchant à favoriser leurs intérêts et tentés par l'immunité politi-que. Askar Bakhralinov, élu de Padlo-dar, a par exemple déclaré la guerre à Harry Potter. Selon lui, le livre contient des messages racistes et présente des activités criminelles ; son auteur JK Row-ling, affi rme-t-il, y fait l'apologie de la vio-lence et de l'alcoolisme.

« Je suggère alors d'interdire la vente de tous les contes de fées dans lesquels le gentil tue le méchant - pour avoir fait l'apologie de la violence et de la réso-lution des confl its en dehors des tribu-naux. »

Rosvet, de son côté, suit les progrès d'une initiative autour de laquelle le gou-vernement fait un grand battage, appelé ‘Dorozhnaia karta’ (‘Feuille de route’ en russe):

« Quand l'ascenseur dans notre immeuble a été remplacé, la cage d'es-calier réparée, la cour goudronnée, et de nouveaux bancs et balançoires sont apparus - tout cela gratuitement - j'ai pris peur. Mais ensuite, le mois suivant,

quand le goudron neuf a été cassé pour creuser et installer de nouvelles condui-tes, puis refait pour la deuxième fois, j'ai compris que tout allait bien - j'étais tou-jours dans ma patrie. Le Premier minis-tre a dit que la ‘Feuille de route’ allait être prolongée jusqu'à l'année prochaine. Toutes mes condoléances au goudron. »

Megakhuimyak écrit sur l'importance de la démocratie « en tant que passa-tion non-violente du pouvoir d'une élite à une autre », car cette démocratie-là « protège des coups d'état militaires et des révolutions de palais, ainsi que des guerres civiles »:

« Chacun comprend que pour parve-nir au pouvoir, la meilleure et plus sim-ple façon est de faire de la propagande et des compromis, plutôt que d'éliminer physiquement ses adversaires. Il est dommage que nos élites du CIS ne sai-sissent pas bien ce concept. C'est pour cette raison qu'un bain de sang et l'élimi-nation de clans entiers accompagneront son départ. »

GlobalVoicesOnline

Amos Ben Gershom/GPO via Getty Images

Mauritanie : une ère nouvelle ?

Centrafrique

Des villageois isolés réclament sécurité et eau potable

« Je n’ai jamais vu personne vivant dans de telles conditions. » Annika Sjoberg, fonctionnaire adjoint en charge de la protection à Bangui

Un hôpital à Kabo, République centrafricaine.

Spencer Platt/Getty Images

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La Grande Époque ● 1 – 15 SEPTEMBRE 2009 33InternationalInternationalwww.lagrandeepoque.com

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Suite de la première page

Selon les chiffres avancés par le gou-vernement, environ 30 personnes seraient mortes dans les manifestations, mais les organisations de défense des droits de l’homme affi rment que le nombre de victi-mes est beaucoup plus élevé.

Le réformiste Mehdi Karroubi a envoyé une lettre à l’ayatollah Ali Akbar Hashemi Rafsanjani, président de l’Assemblée des experts, affi rmant avoir des preuves que plusieurs prisonniers, hommes et fem-mes, ont été abusés sexuellement par leurs geôliers.

Même certaines des personnalités con-servatrices au sein du régime iranien ont soulevé la question des tortures et des décès de manifestants détenus, incluant le législateur Hamid Reza Katouzian et l’ex-dirigeant des Gardiens de la révolu-tion et candidat à la présidentielle Mohsen Rezaei, signalant des tensions aux plus hauts niveaux de l’ordre établi.

Les groupes d’opposition dénoncent également la diffusion des confessions publiques de personnalités réformistes comme Mohammad Abtahi, affi rmant que celles-ci sont forcées, avec comme but de réprimer le mouvement.

Le mouvement réformisteLe mouvement réformiste en Iran, qu’on

associe maintenant à la couleur verte adoptée par le clan Mousavi, a attiré l’at-tention de la communauté internationale avant les élections du 12 juin et davan-tage par la suite avec l’effervescence populaire.

Kazem Kardavani, un éminent sociolo-gue et écrivain iranien et ancien membre exécutif du Writer’s Association of Iran, croit que la vague de sympathie vient du fait que les gens à l’extérieur de l’Iran ont soudainement vu un grand mouvement revendiquant des droits et libertés dans un pays projetant normalement l’image rigide du fondamentalisme.

« Ce que les gens en Occident et dans le monde voyaient de l’Iran était l’Iran et les Iraniens dans Ahmadinejad et la négation de l’Holocauste et autres choses du genre. Soudainement, un grand mouvement civil cultivé est apparu en Iran », explique M. Kardavani.

Ce genre de mouvement s’est vu une fois auparavant lors de l’élection prési-dentielle en 1997, bien que d’ampleur inférieure, lorsque le religieux réformiste Mohammad Khatami a été élu.

« Malgré tous les efforts des conserva-teurs à cette époque, tout comme ce qui arrive à M. Mousavi aujourd’hui, la majorité des gens ont voté pour M. Khatami. C’est ainsi que s’est créé le mouvement réfor-miste à l’intérieur du régime. »

Mojtaba Mahdavi, professeur adjoint des sciences politiques à l’université d’Al-berta et spécialiste de l’Iran, mentionne que le mouvement réformiste doit être abordé à deux niveaux. Le premier est celui de l’État, ce qui implique essentiel-lement les luttes de pouvoir au sein de l’establishment, et le deuxième est social, avec une population qui possède une lon-gue histoire de quête de démocratie et de liberté.

« Le mouvement réformiste est loin en avant des politiciens réformistes en ce qui a trait à ses demandes », explique-t-il, mais la jeune génération « n’aime pas la violence, ne veut pas faire la révolution et pèse le pour et le contre. »

« On sait qu’il y a un grand nombre de personnes qui sont simplement en désac-cord avec tout l’ordre établi de la Répu-blique islamique d’Iran et ne croient pas au concept de Velayat-e Faghih (jurispru-dence religieuse), et qui se souviennent encore de ce qui s’est passé durant la première décennie de la République isla-mique – le massacre de gens, la torture – mais je parle de la jeune génération, qui est née après la révolution et dont certains ne se souviennent pas de l’ayatollah Kho-meini : eux veulent juste avoir leurs liber-tés sociales. »

Durant les premières années de l’Iran postrévolutionnaire, la politique était plus ou moins un one man show, grâce au cha-risme et aux qualifi cations religieuses de Khomeini, affi rme Mojtaba Mahdavi. Mais même à cette époque, les débuts des deux factions au sein du régime avaient vu le jour : la gauchisante Majmae Roha-niune Mobarez (Association des clercs combattants), qui a cru graduellement à une interprétation plus ouverte de la cha-ria et des enseignements islamiques, et la conservatrice Jameh Rohaniate Mobarez (Société du clergé combattant), reconnue pour son interprétation rigide de l’islam et du Velayat-e Faghih.

Dans le camp gauchiste, il y avait des gens qui sont par la suite devenus des personnalités éminentes du mouve-ment proréformiste d’aujourd’hui, comme Mohammad Khatami et Mehdi Karroubi ; dans le camp conservateur, il y avait Hashemi Rafsanjani – un des personna-ges les plus infl uents de la République islamique – et plusieurs ayatollahs conser-vateurs et traditionnels comme les mem-bres du Conseil des gardiens.

Après la mort de l’ayatollah Khomeini en 1989, les choses ont changé.

« Vous aviez le nouveau dirigeant, l’ayatollah Khamenei, à qui manquait clai-rement le charisme révolutionnaire et la crédibilité religieuse de l’ayatollah Kho-meini. Grâce à cela, il y avait plus d’espace pour différentes factions politiques, car les gens pouvaient remettre l’ordre établi en

question, mais toujours au sein même de cet ordre », indique Mojtaba Mahdavi.

Durant les huit premières années sous l’ayatollah Khamenei, pendant lesquelles Rafsanjani occupait la présidence, la fac-tion conservatrice dominait plus ou moins l’arène politique.

Cependant, lors des dernières années de Rafsanjani, un schisme est survenu au sein de la Rouhaniate Mobarez conser-vatrice et une nouvelle faction a émergé, appelée Kargozarane Sazandegi (Les cadres de la construction).

« Ces gens étaient des technocrates qui croyaient en la construction de la Républi-que islamique et ils étaient plus ou moins centristes, modérés et de droite et avaient comme père politique Rafsanjani », pour-suit M. Mahdavi.

« Ils ont contribué à une plus grande ouverture sociopolitique qui est surve-nue après la période Rafsanjani. » Après la fi n des deux mandats de Rafsanjani suite à l’élection présidentielle de 1997, une coalition de Kargozarane Sazandegi et Rouhaniune Mobarez – qui se quali-fi aient maintenant de réformistes – avec d’autres petits partis réformistes ont vu

leur triomphe dans l’élection de Khatami et dans l’exclusion de la société conserva-trice Rouhaniate Mobarez.

Toutefois, pour un certain nombre de raisons différentes, Khatami n’a pas pu amener le changement espéré. « La nature de l’État a contribué à son échec, car dans la République islamique d’Iran la part du lion du pouvoir va au côté non élu : le Vali-e Faghih [dirigeant suprême], le Conseil des gardiens et autres. Le côté élu a pratiquement un pouvoir minimum », ajoute M. Mahdavi.

Lorsque les deux mandats consécutifs de Khatami se sont terminés, plusieurs proréformistes ont boycotté la présiden-tielle de 2005 et l’ex-maire de Téhéran, Mahmoud Ahmadinejad, a été élu. Le pro-fesseur Mahdavi affi rme qu’Ahmadinejad est le représentant du nouveau conserva-tisme en Iran, une faction qui a débuté son ascension un ou deux ans avant l’élection de 2005.

« Ces néoconservateurs sont représen-tés par des gens comme M. Ahmadinejad, des gens des Gardiens de la révolution, et maintenant nous devrions dire qu’avec les récents évènements, l’ayatollah Khamenei

s’est clairement associé à cette faction », spécifi e-t-il.

Malgré toute la rhétorique de gauche et les câlins avec le président vénézuélien, Hugo Chavez, les néoconservateurs sont un mouvement de droite. Ce qui les distin-gue de l’organisation conservatrice Rouha-niate Mobarez est qu’ils sont associés de près aux Gardiens de la révolution et ont ainsi des origines militaires.

« Après les évènements postélecto-raux, il y a maintenant deux camps bien défi nis : d’un côté, les néoconservateurs et, de l’autre côté, une très grande coali-tion souple de réformistes qui inclut Raf-sanjani, Khatami, Mousavi, Karroubi, des partis politiques réformistes et même des conservateurs traditionnels modérés prag-matiques comme Nategh-Nouri », expli-que M. Mahdavi.

La « mafi a »Le sociologue Kazem Kardavani affi rme

que le véritable pouvoir en Iran est dans les mains d’une mafi a militaro-économique qui a pris le contrôle de toutes les ques-tions économiques en Iran.

« Ahmadinejad lui-même n’est pas important, Ahmadinejad est le représen-tant d’une large section de la mafi a », men-tionne-t-il, ajoutant qu’une grande partie de cette mafi a se trouve chez les Gardiens de la révolution haut placés.

Les Gardiens de la révolution ont été établis peu après la révolution islamique de 1979 en tant que force dévouée à l’or-dre clérical devant fonctionner en paral-lèle à l’armée régulière. Les Gardiens de la révolution sont devenus de plus en plus puissants ces dernières années et possè-dent un immense réseau de pouvoir éco-nomique et politique en Iran.

M. Kardavani affi rme qu’ils sont ceux qui, même durant la présidence de Kha-tami, étaient en charge de toutes les constructions majeures de routes et de barrages, possédaient les banques et opéraient le service des douanes, contrô-lant ainsi la grande majorité des produits importés au pays. Aujourd’hui, sous la pré-sidence d’Ahmadinejad, ils sont devenus encore plus puissants.

Quant à la raison pour laquelle l’ayatol-lah Khamenei a décidé de se ranger de leur côté, il y a deux opinions, fait remar-quer Kardavani. Certains disent que Kha-menei est l’homme derrière tout cela, tandis que d’autres affi rment qu’en fait, il est sous leur contrôle.

« Une page de l’histoire de l’Iran a été écrite »

Kardavani mentionne que même si la structure politique en Iran n’a pas été tota-litaire dans le vrai sens du terme comme dans le cas de l’Union soviétique ou de la Chine communiste, il semble que le régime iranien en ait pris le chemin.

Toutefois, dit-il, l’histoire de la formation des mouvements sociaux iraniens et de la révolution est telle qu’une force unique ne pourra jamais gouverner pour toujours.

« La réalité est que peu importe ce qu’ils font à ce mouvement [réformiste], une page de l’histoire de l’Iran a été écrite. Il n’y a aucun doute là-dessus », croit-il.

« Je crois que le mouvement iranien va jouer son rôle, et la légitimité de M. Kha-menei a été complètement ruinée. Ce régime n’est pas un régime qui peut con-tinuer ainsi. C’est seulement une question de temps. »

KAMRAN MORADI

Le mouvement vert iranienRegard sur la création du mouvement réformiste et sur les luttes de pouvoir au sein de la République islamique

Des Iraniens manifestent contre le régime le 30 juillet 2009 dans la capitale pakistanaise, Islamabad. La couleur verte a été adoptée par le camp réformiste qui croit que les dernières élections ont été frauduleuses.

Aamir Qureshi/AFP/Getty Images

Les Gardiens de la révolution iraniens.

Behrouz Mehri/AFP/Getty Images

Page 4: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 1 au 15 Septembre 2009

« Ces sept bases sont une déclaration de guerre con-tre la révolution bolivarienne et c’est ainsi que nous l’assu-mons », avertissait le 25 août le président du Venezuela, Hugo Chavez, à propos de l’accord permettant aux États-Unis d’uti-liser sept bases militaires colom-biennes. Arbitré par le Brésil, un duel entre le président Cha-vez et son homologue colombien Alvaro Uribe devait dominer le sommet extraordinaire de l’Una-sur (Union des nations sud-amé-ricaines) convoqué pour évaluer, le 28 août à Bariloche (sud de l’Argentine), les implications régionales de l’accord améri-cano-colombien.

Au fi nal, le président colombien Alvaro Uribe et son homologue vénézuélien Hugo Chavez sont à

la fois les principaux gagnants et per-dants du sommet extraordinaire de l’Una-sur (Union des nations sud-américaines) dédié le 28 août à Bariloche (sud-ouest de l’Argentine) à l’accord permettant aux États-Unis d’utiliser sept bases militai-res colombiennes. Grâce au sommet, la température de la crise dite des bases a baissé. On ne parle plus de « préguerre » entre le Venezuela et la Colombie voisine. Le match nul Uribe-Chavez laisse l’Una-sur fi ssurée, mais son éclatement redouté est évité.

Que les 12 pays de l’Amérique du Sud (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colom-bie, Equateur, Guyana, Paraguay, Pérou, Surinam, Uruguay et Venezuela) aient tenu un sommet confi rmant leur hosti-lité quasi unanime à une présence mili-taire américaine dans la région est en soi une victoire politique de Hugo Cha-vez et de ses alliés de la gauche radicale, l’Equatorien Rafael Correa et le Bolivien Evo Morales.

Par contre, le sommet a consacré leur

impuissance à empêcher ce qui les agite. Destinés à participer, offi ciellement en Colombie seulement, à la lutte contre le trafi c de drogue et contre le terrorisme de la guérilla marxiste des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), des avions et des vaisseaux américains atterriront ou mouilleront effectivement dans des bases aériennes ou nava-les colombiennes. Dans leur déclaration fi nale du sommet de Bariloche, les pays de l’Unasur ne remettent pas en question cette réalité. Tout au plus posent-ils des garde-fous, tributaires en outre des sou-verainetés nationales.

Le conservateur colombien Alvaro Uribe, lui, a réussi un étonnant tour de force. Soumis des heures durant aux questions et critiques de ses pairs régio-naux, il n’en est pas moins parvenu à matérialiser dans la déclaration fi nale le principal objectif qu’il s’était assigné au sommet de Bariloche, à savoir étendre la préoccupation, certes théorique et limi-tée par le principe de non-ingérence, de l’Unasur au terrorisme des FARC et à tous les accords militaires conclus par les pays d’Amérique du Sud.

En revanche, le président Uribe devra, logiquement, soumettre à la même sur-veillance théorique et limitée l’application de son propre accord avec les États-Unis, ce que Washington appréciera peu.

Paragraphe clé du sommet extraordinaire de l’Unasur

Ces diverses considérations s’appuient sur ce paragraphe clé de la déclaration fi nale du sommet de Bariloche :

[Les chefs d’État et de gouvernement de l’Unasur décident] ... « de demander à leurs ministres des Relations extérieu-res et de la Défense de célébrer une réu-nion extraordinaire lors de la première quinzaine de septembre prochain, afi n d’élaborer au profi t d’une plus grande transparence des mesures développant la confi ance et la sécurité de manière complémentaire aux instruments exis-tants au sein de l’OEA [Organisation des États américains], incluant des mécanis-mes concrets de mise en oeuvre et de garanties pour tous les pays applicables aux accords existants avec des pays de

la région et extrarégionaux; [applicables] aussi au trafi c illicite d’armes, au narco-trafi c et au terrorisme conformément à la législation de chaque pays. Ces mécanis-mes devront contempler les principes du respect sans réserve de la souveraineté, de l’intégrité et inviolabilité territoriale et de la non-ingérence dans les affaires internes des États ».

En clair, et sous cette réserve quelque peu paradoxale de la « non-ingérence », cela veut dire que l’Unasur devrait théo-riquement surveiller aussi, outre l’accord américano-colombien, les accords de coopération militaire du Venezuela avec la Russie, la découverte aux mains de la guérilla colombienne des FARC d’armes qui ont appartenu à l’armée vénézué-lienne, le trafi c de drogue et le terrorisme imputés aux FARC, ainsi que les accu-sations de Bogota à propos des bases dont cette guérilla disposerait toujours au Venezuela et en Equateur.

Les FARC et les pays qui les appuient tout en le niant sont plus visés encore par l’article de la déclaration fi nale dans lequel les chefs d’État de l’Unasur réaffi rment leur « engagement à intensifi er la lutte et la coopération contre le terrorisme et la délinquance transnationale organisée et ses délits connexes : le narcotrafi c, le tra-fi c d’armes petites et légères, ainsi que le rejet de la présence ou d’actions de grou-pes armés en marge de la loi ».

Mais le président colombien Alvaro Uribe et les États-Unis sont à leur tour implicitement visés par la déclaration fi nale du sommet de Bariloche lorsqu’elle ambitionne de « consolider l’Amérique du Sud comme zone de paix ». Bogota et Washington sont des cibles plus nettes encore quand la déclaration « réaffi rme que la présence de forces militaires étran-gères ne peut pas, avec leurs moyens et ressources liés à des objectifs propres, menacer la souveraineté et l’intégrité d’une quelconque nation sud-américaine et en conséquence la paix et la sécurité dans la région ».

Livre blanc américain « pour faire la guerre » selon Hugo Chavez

La déclaration de Bariloche va jusqu’à

mettre explicitement Washington dans le collimateur en demandant au Conseil sud-américain de la Défense, organe de l’Unasur, d’analyser, « avec vérifi cation de la situation aux frontières », un Livre Blanc (White Paper) du commandement aérien américain, dans lequel ce dernier évalue que la base aérienne colombienne de Palanquero permettra une meilleure « mobilité » de ses forces.

« Il s’agit, vous l’avez compris, de mobilité pour faire la guerre », estima Hugo Chavez en montrant lors du som-met une copie de ce rapport dont il a lu des extraits (surtout le point 12, pages 21 et 22). Le président vénézuélien a plu-sieurs fois accusé récemment les États-Unis de vouloir provoquer un confl it armé entre la Colombie et le Venezuela dans le but de s’emparer des champs pétroliers vénézuéliens et de dynamiter tant l’Una-sur que les régimes de gauche en Amé-rique latine.

Le Livre Blanc brandi par Chavez est diffusé sur Internet depuis le mois de mai par le quotidien colombien El Tiempo. À Washington, un porte-parole du départe-ment d’État n’a pas contesté son authen-ticité, mais l’a qualifi é vendredi de rapport « académique » de la Force aérienne américaine, évaluant sans implications politiques ni stratégiques « des alternati-ves de transport global pour des urgences et pour l’aide humanitaire ».

Alvaro Uribe ne révélera pas à l’Una-sur, comme ses pairs l’y invitaient au nom de la confi ance, le texte de son accord militaire avec les États-Unis. À moins, a suggéré le président colombien, que ne soient mis aussi à disposition du Conseil sud-américain de la Défense le texte de « tous les accords militaires entre pays de la région et avec des pays tiers ». La déclaration fi nale du sommet de Bariloche est muette sur ce point précis.

Absence aussi, dans la déclaration fi nale, d’un appel au président américain Barack Obama pour qu’il explique devant l’Unasur l’accord militaire avec la Colom-bie et fournisse la garantie juridique que cet accord se limitera aux objectifs annon-cés, soit la lutte contre le trafi c de drogue et le terrorisme, uniquement en Colombie, sans menacer des pays tiers.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et la majorité des chefs d’État de l’Unasur attachent pourtant beaucoup d’importance à une garantie des États-Unis. Lula n’a pas caché au sommet son inquiétude à propos de prétentions, à ses yeux outrancières, de la communauté internationale sur l’Amazonie. Dans ce cadre et plus encore dans celui de l’unité sud-américaine, que le Brésil veut mettre au service de son ambition d’acteur pla-nétaire global, les forces militaires étran-gères ne sont pas bienvenues dans la région.

Le militarisme du Venezuela hors du débat ?

Timidement mentionnées lors du débat de l’UNASUR, les conséquences du sou-tien de certains pays (le Venezuela et l’Equateur, selon Bogota) à la guérilla des FARC, ainsi que de l’achat massif d’avi-ons, d’hélicoptères et d’autres engins militaires et armes diverses ces cinq der-nières années par le Venezuela pour un montant global d’au moins quatre mil-liards de dollars. Sans compter les faci-lités, pour l’heure seulement ponctuelles, offertes par le Venezuela à l’aviation et à la marine de guerre russes.

L’expert colombien Alfredo Ran-gel, directeur de la Fondation Sécurité et Démocratie, affi rme que Moscou et Caracas viennent de conclure un accord dénommé « Statut de la commission intergouvernementale russo-vénézué-lienne pour la coopération technico-mili-taire ».

« Cet accord est secret. On ignore comment il régit la présence de navi-res et de personnel militaires russes au Venezuela. Puisse Chavez, en réciprocité à Uribe, expliquer à l’Amérique du Sud les objectifs et la portée de cet accord secret avec la Russie et de ceux qu’il développe avec la Chine et l’Iran », ajoute Alfredo Rangel.

Cerise sur le gâteau, le 21 août, le pré-sident Chavez s’était écrié à la télévision vénézuélienne « Peuple colombien, ne tombe pas dans le piège, joins-toi à nous pour faire la grande patrie de Bolivar, la Grande Colombie ! ».

Latin Reporters

Unasur, bases américaines et « préguerre » entre Colombie et Venezuela

Un avion de combat Sukhoi, de fabrication russe, se pose sur l’aéroport militaire de Maracay, à 100 kilomètres de Caracas.AFP/Getty Images/JENNY FUNG

1 – 15 SEPTEMBRE 2009 ● La Grande Époque44 InternationalInternational www.lagrandeepoque.com

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Aucune réponse précise n’a été four-nie par le régime chinois concernant les allégations de prélèvements

d’organes sur des pratiquants de Falun Gong autorisés par l’état, dit Manfred Nowak, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la torture.

« Le gouvernement chinois doit encore devenir propre et être transparent ». Man-fred Nowak n’aime pas la langue de bois, et lors d’une interview accordée à La Grande Époque met les pieds dans le plat quant à la non-coopération des auto-rités chinoises avec les Nations unies. « Il faudrait savoir comment il se peut que les opérations de transplantations d’organes dans les hôpitaux chinois aient augmenté massivement depuis 1999, alors qu’il n’y a pas autant de donneurs volontaires dis-ponibles. »

L’année 1999 à laquelle se réfère Nowak marque le début de l’interdiction et de la répression sanglante du mouve-ment bouddhiste Falun Gong en Chine. Le Parti communiste chinois nie aujourd’hui encore que des organes soient préle-vés sur les membres du mouvement, et ce malgré plusieurs enquêtes accablan-tes et des rapports détaillés des Nations unies à ce sujet.

Rapports d’enquêteL’avocat international des droits de

l’homme, David Matas, et l’ancien haut magistrat et membre du parlement cana-dien David Kilgour, ont publié leur premier rapport en juillet 2006, suivi d’un second en janvier 2007.

Dans leur rapport Prélèvements meur-triers : Deuxième rapport concernant les allégations de prélèvements d’organes sur des pratiquants de Falun Gong en Chine, ils concluent : « Nous pensons qu’il y a eu et continue d’y avoir aujourd’hui des prélèvements d’organes à grande échelle

sur des pratiquants de Falun Gong non consentants…»

Les auteurs s’inquiètent en particulier du fait que 41.500 transplantations d’or-ganes réalisées en Chine entre 2001 et 2005 n’aient aucune source traçable. En particulier du fait que les transplantations ont augmenté parallèlement à la persé-cution du Falun Gong. À titre d’exemple, en 1998, le nombre de transplantations de foies dans un des principaux hôpi-taux chinois du domaine était de neuf par an. En 2005, le même hôpital transplan-tait le chiffre astronomique de 2.248 foies par an. L’armée chinoise serait considé-rablement impliquée dans le système de transplantation en Chine, et face à la con-troverse, Pékin a choisi de botter en tou-che en disant que les organes destinés à la transplantation provenaient de prison-niers exécutés.

Mais « l’explication selon laquelle la plupart de ces organes proviennent des

prisonniers condamnés à mort est peu convaincante », dit Nowak. « Si c’est le cas, le nombre d’exécutés est alors bien plus élevé que supposé. J’ai demandé au gouvernement chinois d’apporter toute la lumière sur ce sujet ainsi que des informa-tions précises. »

« Aucune réponse directe n’a été don-née par le régime chinois quant aux allé-gations de prélèvements d’organes sur des pratiquants de Falun Gong », souli-gne le Rapporteur spécial.

« Les accusations demeurent donc », confi rme Nowak. « Elles ont été rejetées, mais le gouvernement chinois ne les a pas invalidées. D’un autre côté, elles n’ont pas été prouvées non plus. Ceci constitue un dilemme diffi cile – de ceux qui ne peuvent être résolus que si la Chine est prête à coopérer. Et c’est ce qui manque. »

Les requêtes des Nations unies ignorées ?

Nowak a soumis deux rapports au Con-seil des Droits de l’Homme des Nations unies demandant offi ciellement au régime chinois de répondre aux allégations. Le rapport déclare, par exemple, que : « Les pratiquants [de Falun Gong] ont reçu des injections induisant un arrêt cardiaque et, par conséquent, ont été tués au cours d’opérations de prélèvements d’organes ou immédiatement après. »

« Rien ne semble avoir changé pour le mieux », soupire Nowak. « Nous n’avons pas de statistiques précises. Je ne peux pas dire si la situation a changé depuis que j’ai quitté la Chine. Mais je n’ai aucune raison de supposer que quelque chose ai changé pour le mieux, parce que je n’ai pas eu de telles informations. La majo-rité des détenus dans ces camps de [tra-vaux forcés] sont des membres du Falun Gong. Et ce qui est le plus effrayant, c’est qu’aucune de ces personnes n’a jamais eu le droit à un procès. Ils n’ont jamais été inculpés. »

Camps de travaux forcés sans procès ?

Lors d’un voyage en Chine en 2005, après que Nowak en ait présenté la requête au régime pendant dix ans, il a découvert que les deux-tiers des cas de torture rapportés dans les camps de tra-vail forcé concernaient des pratiquants de Falun Gong.

Les pratiquants de Falun Gong sont placés dans des camps de travail forcé, a précisé Nowak. « De la même façon que les fonctionnaires s’occupent des prosti-tuées, ou de ceux qui affi chent un com-portement socialement dommageable. On peut dire qu’une partie relativement grande des détenus dans ces camps sont des personnes du Falun Gong. C’est assurément un des groupes les plus importants. »

Nowak a spécifi é que le nombre de pra-tiquants en Chine est énorme : « En dépit de la persécution ... (il) n’a pas diminué, mais augmenté. »

« Le génocide a un arrière-plan spéci-fi que -ethnique, raciste, ou de discrimina-tion religieuse ; dans ce cas, ça pourrait être la discrimination religieuse. [Ce que fait le régime] revient à une répression systématique d’un groupe spécifi que de gens pour des raisons religieuses/politiques, bien que le leadership chinois ait toujours nié que ce soit un mouvement religieux. »

Interview avec Manfred Nowak, Rapporteur spécial des Nations unies sur

la torture

Manfred Nowak questionne la Chine

Le rapport Kilgour-Matas

Bloody Harvest décrit le temps d’attente extraordinairement court pour obtenir des organes en Chine : une à deux semaines pour un foie, comparativement à 3-4 ans en France. MM. Kilgour et Matas pré-sentent également dans ce rapport la preuve auto-accusatoire prove-nant du site web du centre de trans-plantation chinois qui annonce la disponibilité immédiate d’un grand nombre d’organes de donneurs vivants – avec liste des prix.

Sur le site Web d’un hôpital par exemple (page maintenant suppri-mée), on lisait en 2006 « depuis jan-vier 2005, nous avons réalisé 647 transplantations de foie -12 d’entre elles ont été fait cette semaine. Le temps d’attente moyen est de deux semaines. »

Un tableau, également supprimé durant la même période, indique qu’en 1998 un hôpital réalisait seule-ment 9 transplantations de foie, con-tre 2.248 en 2005.

Au cours d’échanges téléphoni-ques avec des médecins chinois, les enquêteurs se sont fait passer pour des patients recherchant une trans-plantation. Exemple de transcription d’entretien :

Après que le médecin lui a dit que les organes venaient des prisons, l’enquêteur lui demande :

« ...et donc ces organes viennent des pratiquants de Falun Gong en bonne santé...? »

Le chirurgien : « Tout à fait. Nous sélectionnons les bons éléments, afi n d’assurer la qualité de nos opé-rations. »

« Ca veut dire que vous choisissez les organes vous-même ? »

Le chirurgien : « Oui. »« Et si celui que vous choisissez

refuse la prise de sang ? »Le chirurgien : « Il nous laissera

de toute façon la faire. » « Et comment ferez-vous ? »Le chirurgien : « Ils trouveront à

coup sûr un moyen. De quoi vous inquiétez-vous ? Ces choses n’ont rien avoir avec vous. Ils ont leurs procédures. »

« Est ce que la personne sait qu’on va lui enlever des organes? »

Le chirurgien : « Non, elle ne le sait pas ».

http://organharvestinvestigation.net/report0701/report20070131-fr.pdf

FABRICE COFFRINI/AFP

Manfred Nowak, Rapporteur spécial des Nations unies sur la torture.

La Grande Époque ● 1 – 15 SEPTEMBRE 2009 55ChineChinewww.lagrandeepoque.com

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Page 6: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 1 au 15 Septembre 2009

Suite du septième commentaire

Le bourreau a frappé 13 fois et 13 têtes sont tom-bées. Après cela de nombreux soldats commu-nistes sont arrivés et ont coupé la poitrine des

victimes pour en prendre le cœur et faire la fête. Ces horreurs se sont déroulées sous les yeux des enfants. Ils étaient tous pâles de terreur et certains ont com-mencé à vomir. L’enseignante a crié après les sol-dats, puis a fait s’aligner les enfants pour les ramener à l’école.

Suite à cela, le père De Jaegher a souvent vu des enfants qu’on forçait à regarder des gens se faire tuer. Les enfants sont devenus habitués aux tueries san-glantes et certains ont même commencé à se réjouir du spectacle.

Lorsque le Parti communiste chinois a commencé à penser que le simple fait de tuer n’était pas assez ter-rifi ant et excitant, ils ont inventé toutes sortes de tor-tures cruelles. Par exemple, forcer quelqu’un à avaler une grand quantité de sel sans le laisser boire – la victime souffrait jusqu’à ce qu’elle meure de soif, ou déshabiller la victime et la forcer à se rouler sur des morceaux de verre, ou creuser un trou dans la glace d’une rivière gelée en hiver pour y jeter quelqu’un – la victime mourrait gelée ou noyée.

De Jaegher et Kuhn ont encore parlé d’un membre du PCC de la province de Shanxi qui avait inventé une méthode de torture terrible. Un jour alors que ce cadre du Parti se promenait dans la ville, il s’est arrêté devant un restaurant et s’est mis à regarder une grande cuve d’eau bouillante. Plus tard, il a acheté plusieurs cuves géantes et a arrêté quelques anti-communistes. Pen-dant le procès inique, les cuves ont été remplies d’eau et chauffées à ébullition. Après le procès, trois victi-mes ont été déshabillées, jetées dans les cuves et ébouillantées à mort. À Pingshan, De Jaegher a vu un père écorché vif sous les yeux de son fi ls. Les mem-bres du PCC ont forcé le fi ls à regarder son père mou-rir dans d’atroces souffrances et à écouter ses cris. Ils ont versé du vinaigre et de l’acide sur le corps du père pour lui arracher la peau. Ils ont commencé par le dos, puis les épaules et rapidement la peau de tout son corps est partie, ne laissant que la peau de la tête. L’homme est mort en quelques minutes.

2. La Terreur rouge durant l’« Août rouge » et le cannibalisme de Guan-gxi

Après s’être assuré le contrôle absolu du pays, le

PCC n’a pas pour autant mis fin à ses violences. Pen-dant la Révolution culturelle une telle violence est même devenue pire.

Le 18 août 1966, Mao Tse Toung a rencontré des représentants des Gardes rouges sur la tour de la place de Tiananmen. Song Binbin, fille du dirigeant communiste Song Renqiong, a passé à Mao un bras-sard portant l’emblème des Gardes rouges. Lorsque Mao a appris le nom de Son Binbin, signifiant gentille et polie, il a dit : « Il faut plus de violence ». Song a changé son nom en Song Yaowu, signifiant littérale-ment « qui veut la violence ».

De violentes attaques armées se sont répandues dans tout le pays. La plus jeune génération édu-quée dans l’athéisme communiste n’avait ni peur ni inquiétude. Sous la direction du PCC et guidés par les instructions de Mao, les Gardes rouges fanati-ques, ignorants et se plaçant au-dessus des lois, ont commencé à frapper les gens et à piller leurs habi-tations et ce, à travers la Chine. Dans de nombreu-ses régions, les « cinq classes noires » (propriétaires terriens, riches fermiers, réactionnaires, mauvais élé-ments et droitiers) ainsi que les membres de leurs familles ont été exterminés par une politique génoci-daire. Un exemple typique dans le canton de Daxing près de Pékin, entre le 27 août et le 1er septembre 1966, au total 325 personnes ont été tuées dans 48 brigades locales de 13 communautés. La plus âgée avait 80 ans et la plus jeune seulement 38 jours. Vingt-deux ménages ont été exterminés sans qu’un seul membre de la famille ne survive.

Pour en savoir plus : Les neuf commentaires sur www.lagrandeepoque.com

Version audio disponible sur le site de la radio Son de l’Espoir www.sondelespoir.org

58 980 448 Chinois ont démissionné du Parti après avoir lu les Neuf

commentaires sur le Parti Commu-niste. Ce mouvement de démissions reste pour le peuple un moyen d’ex-pression non violent, apolitique et sans précédent dans la société chinoise. La Grande Époque publie un extrait traduit de cette série éditoriale chinoise dans chacun de ses numéros.

1 – 15 SEPTEMBRE 2009 ● La Grande Époque66 ChineChine www.lagrandeepoque.com

ÉDITORIAL

Après l’éruption de peste pneumonique à Xinghai, province de Qinghai, c’est le district Jinshanzhun de la ville d’Yichun, province de Heilongjiang, qui est touché. Au moins huit

personnes sont également tombées malades dans les zones forestières de Baishan et Feng-mao. Des habitants locaux expliquent que le mécontentement populaire va croissant du fait de la dissimulation d’informations par les autorités locales, et par l’incapacité des familles de faire face aux frais médicaux.

M. Dai, à Fengmao, explique : « J’ai entendu qu’il y avait deux morts à Baishan. Nous, nous avons deux cas très sérieux. Nous avons été mis en quarantaine, personne ne peut entrer ou sortir ». Plusieurs autres appels à des habitants de la région confi rment ses dires.

L’hôpital du district Jinshanzhun de la ville de Yuchun, préfère nier : « Non, non, non, per-sonne n’a eu cette peste, c’est une rumeur ». Mais à l’hôpital d’Yichun, un médecin admet la présence de neuf patients et la transmission de la maladie par les rats... tout en disant ne pou-voir affi rmer qu’il s’agisse bien d’une épidémie provoquée par la bactérie Yersinia Pestis.

AUJOURD’HUI EN CHINENouvelles des correspondants de la radio Son de l’Espoir

(Sound of Hope Network : www.sohnetwork.com)

NEUF COMMENTAIRES

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Service technique :06 60 72 91 76FAX : 01 48 94 35 72

Début d’épidémie de peste pneumonique

Depuis le mois de juin, les enseignants de statut privé demandent sans succès de béné-fi cier du même statut que leurs homologues de statut public, afi n de bénéfi cier du

même type de salaire et de protection sociale. Sept d’entre eux ont déjà été arrêtés et maintenus en détention pendant 15 jours au mois de juin, pour un sit-in « illégal ». Ils sont plus de 500 dans la province de Hubei à avoir demandé la permission de manifester pour exposer publiquement leur demande. Autorisation immédiatement refusée pour « risques de troubles à l’ordre public. »

Un des représentants des enseignants, Zhou Zhangjun, explique : « Ils étaient 33 à signer la demande de manifestation soumise au département de sécurité publique. Tous sont maintenant surveillés par les responsables de leurs villages respectifs ».

Interdiction de manifestation pour 500 enseignants

L’organisation mondiale d’enquête sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG) a récem-ment déclaré soutenir la class action amorcée en Chine par des familles de la province

du Heilongjiang, qui poursuivent le Parti communiste chinois pour avoir persécuté un ou plu-sieurs de leurs proches, membres du mouvement bouddhiste Falun Gong.

Cette déclaration fait suite à la lettre ouverte, le 11 août, signée par « chaque famille d’un pratiquant du Falun Gong illégalement détenu dans la prison de Daqing. » Dans cette lettre, les proches et amis de 56 membres du mouvement bouddhiste exposent en grand détail ce que ceux-ci ont subi en prison durant ces dernières années. La lettre accuse en particulier le bureau 610, l’organe semi-offi ciel du pouvoir chargé de coordonner la lutte contre le groupe pacifi ste, d’avoir « pris le pouvoir sur la justice et la police en Chine. »

Onze membres du Falun Gong ont perdu la vie suite aux mauvais traitements dans la pri-son de Daqing, et une centaine y sont toujours détenus, indique la WOIPFG, qui explique mener elle-même des actions en justice à l’étranger afi n que les responsables de la répres-sion soient poursuivis s’ils quittent le territoire chinois.

Wang Zhiyuan, porte-parole de la WOIPFG, se réjouit de la procédure légale commen-cée dans le Heilongjiang : « Ils ont osé dire ‘non’ à la dictature du Parti communiste chinois. Nous soutenons énergiquement leur démarche et faisons appel aux proches des autres pra-tiquants de Falun Gong pour que eux aussi osent parler publiquement ».

La WOIPFG soutient la class action chinoise contre la répression du Falun Gong

De récents articles des journaux Zeitung et Tages Anzeiger indiquent que le degré de pollution de la rivière Xiang, dans la province de Hunan, atteint un point critique. Un employé du département de protection de l’environnement de la pro-vince explique par exemple que les boues de la rivière permettent l’extraction de multiples métaux lourds.

La province de Hunan a la plus intense activité d’extraction de zinc, de plomb et d’antimoine de toute la Chine. Ces acti-vités minières sont à l’heure actuelle très peu régulées par les autorités régionales, qui laissent les mines rejeter boues et résidus d’extraction directement dans la rivière Xiang et ses affl uents. Des employés du département régional, préférant res-ter anonymes, révèlent que les taux en métaux lourds dépassent à certains endroits de plusieurs centaines de fois les stan-dards nationaux.

La rivière Xiang, longue de 800 kilomètres, est l’artère nourricière de tout le Hunan. Rendue célèbre lorsque Mao Zedong l’avait traversée à la nage en 1956, elle est aujourd’hui polluée au point que toute baignade y est impossible. Zhang Zhi-guang, un responsable du département de protection de l’environnement régional, indique ironiquement : « Prenez de la boue de la rivière, on peut l’envoyer à l’usine pour en extraire une bonne quantité de métaux lourds ».

Le 30 juillet, un millier d’agriculteurs ont manifesté contre la contamination des eaux de consommation et des terres cul-tivables. Un média local rapportait alors que les agriculteurs avaient porté le corps d’un homme mort devant la mairie de la ville de Liuyang. Ils seraient nombreux à être morts de la même manière. Le magazine chinois Finance parle par exemple du cas d’un enfant de 7 ans, Liu Bingqing, terrassé par l’antimoine en décembre dernier.

Les légumes vendus dans la ville de Zhuzhou, en bordure de la rivière Xiang, contiennent 65 fois plus de cadmium, 186 fois plus de mercure et 66 fois plus de plomb que le maximum national, rapportent des associations locales de défense de l’environnement.

SOH

Grave pollution aux métaux dans la rivière Xiang

Photos.com

Un récent article du très offi ciel Quotidien de l’Armée de Libération du Peuple souligne l’in-quiétude croissante au sein des instances gouvernantes face au risque de « subversion

par Internet ».Intitulé Subversion Internet : une menace à ne pas sous-estimer, l’article décrit Internet

comme une « tumeur maligne » menaçant stabilité sociale et sécurité nationale. L’article affi rme par exemple que Twitter, Facebook et Youtube sont des menaces intentionnellement utilisées pour infl iltration politico-culturelle par les États occidentaux. Il insiste sur le besoin d’améliorer les capacités de « répliquer aux attaques en ligne » ainsi que « d’isoler, cribler, enfermer » le Web chinois.

La peur de la « subversion Internet »

Page 7: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 1 au 15 Septembre 2009

Le stress hydrique qui sévit en Austra-lie depuis 2001, en particulier dans le sud-ouest du continent, a conduit le

gouvernement fédéral à instaurer un sys-tème de droits d’accès aux ressources en eau et à encourager les agriculteurs à se reconvertir dans des cultures économes en eau.

Dans son livre L’avenir de l’eau paru en 2008, l’académicien français Erik Orsenna décrit sa rencontre avec une « combattante » australienne, face aux conséquences du réchauffement clima-tique qui frappe son pays, « peut-être plus durement qu’ailleurs ». Wendy Craig dirige l’agence de bassin des deux prin-cipaux fl euves du pays, la Darling (2.740 km) et la Murray (2.530 km). Ces deux rivières au débit très erratique (leur débit peut varier de 1 à 4.700, ce qui est unique au monde !) alimentent le centre de l’agri-culture australienne, qui est à la fois inten-sive, exportatrice et très avide d’eau. Les Australiens ont donc dépensé plusieurs

dizaines de milliards de dollars depuis 20 ans pour équiper leur bassin de nom-breux barrages, afi n d’alimenter les cul-tures ! Mais l’augmentation de la salinité des terres, le dérèglement des écosystè-mes et la multiplication des feux de forêts les ont parallèlement contraints à dépen-ser 2 milliards de dollars en infrastructures pour y faire face.

Face à la sécheresse qui sévit depuis 2001 et conduit à une réduction de 80 % du débit de la Murray, la politique de ges-tion de l’eau destinée à l’agriculture a évolué. La période précédente, qui était marquée par un système de quotas gérés de façon décentralisée, s’est en effet révélée ineffi cace. Après 15 mois de négociations, le gouvernement fédé-ral a créé l’agence de bassin Darling-Mur-ray en 2007 et retiré à chaque État son autorité en la matière, puis investi 10 mil-liards de dollars en infrastructures d’irri-gation. Les permis d’irriguer ont ensuite été réajustés à la baisse, en fonction de

la capacité hydraulique actuelle du fl euve. Parallèlement, le prix de l’eau a été aug-menté, avec un objectif de doublement sur 10 ans. Mais la véritable innovation vient de la création d’un marché d’échanges des droits d’accès à l’eau et dissociés des titres de propriété foncière. Lorsqu’ils n’uti-lisent pas toute l’eau qui leur est allouée, les agriculteurs peuvent revendre leurs droits aux collectivités ou aux voisins.

Selon Kevin Parris, économiste à la direction des échanges et de l’agriculture de l’OCDE, pour qui « l’Australie est peut-être le premier pays à réellement vivre les conséquences du changement clima-tique », les résultats de cette politique ont conduit à une réduction de 50 % des consommations d’eau à production cons-tante. Mais elles ont surtout permis une prise de conscience des agriculteurs, qui tendent maintenant à diversifi er leurs cul-tures et à adopter des produits plus éco-nomes en eau, comme la vigne.

PATRICK C. CALLEWAERT

Depuis que certaines banques ont annoncé qu’elles envisageaient de payer des sommes colossales

pour récompenser ses salariés, le sujet du « bonus des traders » est à nouveau au premier plan de l’actualité.

Lors de la publication de ses résultats du deuxième trimestre 2009, Goldman Sachs, la banque américaine, a fait savoir qu’elle avait provisionné 6,65 milliards de dollars en prévisions de bonus. Depuis le début de l’année, ce montant atteint 11,3 mil-liards de dollars, alors que Goldman Sachs était renfl ouée par une injection de 10 mil-liards de dollars du gouvernement améri-cain à l’automne dernier. Puis sont venues les révélations de 1 milliard d’euros mis de côté par la banque BNP Paribas pour payer les futurs bonus de ses salariés de la BFI (Banque de fi nancement et d’inves-tissement). Cette annonce a irrité les pou-voirs publics français, alors que la banque a reçu une aide de 5 milliards d’euros de l’État en octobre 2008 pour traverser la crise.

La question de fond reste sans réponse : comment l’argent mis à la disposition des banques a-t-il été utilisé ? De toute évi-dence cet argent n’a pas servi à fi nancer l’économie réelle, le volume des crédits accordés aux entreprises et aux ména-ges étant toujours en repli. En France, le crédit aux entreprises reste en baisse de 1,2 % au premier semestre 2009, selon les chiffres publiés par la Banque de France. Pourtant, dans le cadre du plan de sou-tien gouvernemental au secteur bancaire, les banques françaises se sont engagées à faire progresser le volume de crédits de 3 à 4 % sur l’année 2009.

Retour aux activités spécu-latives

C’est surtout l’écart gigantesque entre les gains de l’économie virtuelle des mar-chés fi nanciers et l’économie réelle en

récession qui soulève ce vent d’hostilité au sujet des « bonus des traders ». Les per-formances des marchés fi nanciers sont en effet exceptionnelles ! Depuis mars 2009, les marchés sont repartis à la hausse sans attendre le redressement de la sphère éco-nomique : la performance des crédits sur les marchés obligataires atteint plus de 12 % depuis le début de l’année, le CAC 40 a dépassé les 3.700 points le vendredi 28 août, soit une hausse de plus de 42 % en quelques mois. Il apparaît évident que si les rendements élevés sont revenus sur le marché, les activités spéculatives aussi les accompagnent. Les traders font gagner beaucoup d’argent aux banques, et « les meilleurs » peuvent toucher des dizaines de millions d’euros par an. Il y a des abus et certains évoquent même l’immoralité ou

crient au scandale ! D’un autre côté, des voix se lèvent pour

justifi er l’existence des traders en tant qu’opérateurs indispensables au bon fonc-tionnement des marchés fi nanciers : « Le trading assure la liquidité des marchés fi nanciers », relève Patrick Artus, directeur de la recherche et des études de Natixis dans une étude du 28 août. La crise « n’a pas été causée par le trading, mais par la chute des prix d’actifs fi nanciers trop com-plexes et dont le niveau de risque avait été mal évalué », poursuit-il.

La crise n’a rien changé…tout recommence comme avant

Lors de la réunion du G20 à Londres en avril dernier, le mode de rémunéra-

tion dans le secteur bancaire a été mis en cause comme un des facteurs de la crise, car il incite à la spéculation et à la prise de risque important sans sanction fi nancière en cas de pertes. Suite au soutien fi nancier de l’État, les banques françaises ont pris l’engagement de mieux encadrer les rému-nérations de leurs traders dès l’automne et ont signé en février un « code de bonne conduite » qui visait surtout à limiter la garantie des bonus sur un an seulement. Du côté des banques anglaises et améri-caines, on a également fait des déclara-tions de bonnes intentions pour intégrer l’éthique et la régulation dans le dispositif de la rémunération, mais aussitôt les aides publiques remboursées, elles ont repris leurs « vieilles habitudes ».

Comment endiguer les excès ?

Certains proposent tout simplement d’interdire la spéculation en arguant que, déconnectée du marché réel de l’offre et de la demande, elle mène inévitablement vers les bulles qui par défi nition ne peu-vent qu’éclater. D’autres préconisent un retour aux fonctions premiè-res des banques qui consiste à de lever les fonds pour fi nancer l’économie réelle afi n de créer de la valeur. Interdire les bonus ? Imposer fortement les bonus ? Il est évident qu’il est indispensa-ble de limiter des excès pour garantir la stabilité du système dans son ensemble, mais la solu-tion ne peut venir que d’une bonne gouver-nance interne des banques elles-mêmes. Les banques devraient établir des règles de fonctionnement et de rémunération con-

formes à un code éthique de bonnes prati-ques où la recherche du profi t maximal ne serait pas sans limites. Les banquiers sont-ils prêts à revoir tout ce qui les a fait s’en-richir ?

Le sujet du bonus sera à l’ordre du jour du prochain sommet du G20 à Pittsburg aux États-Unis les 24 et 25 septembre, où Nicolas Sarkozy et Angela Mer-kel vont faire des pro-positions en la matière. Nicolas Sarkozy a confi é la mission de surveillance de rému-nérations des traders à Michel Camdessus, 76 ans, ancien patron du Fonds monétaire international. S’agit-il d’un acte de démago-

gie de la part du président pour se donner une bonne conscience ou d’une véritable volonté d’arriver à un consensus mondial ?

LAUREN SMITH

Loi de Finance 2010 : la qua-drature du cercle

Suite au rapport remis cet été par Michel Rocard, ancien Premier ministre, au prési-dent Nicolas Sarkozy, il est quasi certain qu’il y aura prochainement la création de la Contribu-tion Climat Énergie, plus communément appe-lée Taxe Carbone. Si elle semble justifi ée dans son principe, le poids de ce nouvel impôt sur les ménages et les entreprises, dans une période où le pouvoir d’achat est en baisse, risque de le rendre vite très impopulaire.

Lors de sa campagne présidentielle, le prési-dent Sarkozy avait annoncé sa volonté de bais-ser de 4 points la pression fi scale en France. En mars, il affi rmait encore qu’il n’avait « pas été élu pour augmenter les impôts ». Or, sous l’ef-fet de la crise économique, les recettes fi sca-les ont diminué de 25 % ce premier semestre, et les dépenses de l’État ne diminuent pas. Que faire ? Le gouvernement cherche en vain de nouvelles recettes, mais ne veut pas se résou-dre à supprimer le bouclier fi scal qu’il a fait voter au début de sa mandature, ni les 486 niches fi s-

cales et réductions d’impôts en tous genres, qui constituent pourtant une réserve potentielle de 73 milliards de recettes. Combien de temps le gouvernement pourra-t-il résister à la tentation de prendre l’argent où il se trouve ?

28 milliards de dollars – le coût des défaillances des ban-ques américaines

Selon la FDIC (Federal Deposit Insurance Corp), l’agence de garantie d’assurance des dépôts bancaires américains, le nombre d’éta-blissements fi nanciers en diffi culté s’est sen-siblement accru en passant de 305 au 1er trimestre à 416 au 2e trimestre 2009, du jamais vu depuis 1994. Le total des actifs des 416 ban-ques fi gurant sur « la liste des établissements à problème » atteint 300 milliards de dollars fi n juin. Depuis début de l’année, la FDIC chargée d’organiser la reprise des banques en faillite, a fermé 81 banques contre 25 l’année der-nière et trois en 2007. Le coût de ces défaillan-ces s’est élevé à près de 28 milliards de dollars et le fonds de garantie de la FDIC est tombé à

10,4 milliards de dollars fi n juin. La FDIC assure qu’elle a des moyens de faire face à ses enga-gements.

Fini les ampoules de 100 watt en Europe

Depuis le 1er septembre, les ampoules de 100 watt sont retirées des rayons de tous les pays de l’Union Européenne. D’après le calen-drier de la Commission européenne, d’ici à trois ans, toutes les ampoules classiques à incan-descence seront remplacées par les lampes basse consommation (LBC), fabriquées en Asie. Un progrès technologique à première vue pour l’économie d’énergie, mais les critiques apparaissent quant à leur prix très élevé (en moyenne trois à quatre fois plus que les ampou-les classiques) et les inquiétudes grandissent au sujet de l’impact de ces nouveaux modèles sur la santé. En effet, les ampoules basse consom-mation contiennent un taux élevé de mercure et se caractérisent par un rayonnement électroma-gnétique important à leur proximité.

PATRICK C. CALLEWAERT

La Grande Époque ● 1 – 15 SEPTEMBRE 2009 77ÉÉconomieconomiewww.lagrandeepoque.com

Qu’est-ce qu’un trader ? Un tra-der est un opérateur de marché qui gère un portefeuille d’actifs pour le compte propre d’une banque. Son rôle consiste à spéculer, c’est-à-dire à anticiper les fl uctuations des marchés pour faire des bénéfi ces : il achète des produits fi nanciers lors-qu’il pense qu’ils sont au plus bas, il les revend lorsqu’ils sont au plus haut. Le mode de rémunération du trader est basé sur les revenus de son activité, imputées du coût des fonds propres. Ce coût de ris-que répond plutôt à des exigences réglementaires et peut être décalé par rapport à la réalité économique.

Il est indispensable de limiter des excès pour garantir la stabilité du système fi nancier dans son ensemble. La solution ne peut venir que d’une bonne gouvernance interne des banques.

La polémique autour du « bonus des traders »

Michel Camdessus, directeur général du FMI entre 1989 et 2000, chargé du contrôle des rémunérations de traders.

AFP/Getty Images/Jay Directo

L’agriculture australienne contrainte de s’adapter à la sécheresse

Getty Images News/Robert Cianfl one

On en parle…

Le bassin du fl euve Murray en temps de sécheresse.

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Page 8: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 1 au 15 Septembre 2009

1 – 15 SEPTEMBRE 2009 ● La Grande Époque88 Droits humainsDroits humains www.lagrandeepoque.com

Un groupe d’étudiants chiliens a créé, en 1997, l’association « Un techo para mi pais » (UTPMP) qui permet à des volontaires, étudiants ou sim-

ples citoyens, de donner de leur temps libre durant les week-end pour par-ticiper à des campagnes de constructions d’habitations dans les bidonvilles et les villages.

Les membres de l’association commencent par identifi er des quartiers et des villages où le besoin en logements est urgent. Les familles intéressées se font connaître et des entretiens sont réalisés pour sélectionner celles qui ont le plus besoin d’un nouveau toit.

Pour en savoir plus : www.untechoparamipais.org

L’association Handi-Espoir a été créée (en 1990) par une famille qui s’est retrouvée confrontée à l’absence de solutions d’hébergement

adapté pour son enfant handicapé. La famille a mis en place le « Val Fleuri », un foyer d’accueil qui prend en charge les personnes handica-pées mentales adultes de la région. C’est de cette activité que découle 15 ans plus tard le projet du foyer Marie-Claude Mignet avec pour principe : l’accueil inconditionnel de parents vieillissants et de leurs enfants handi-capés sans critère d’âge, de handicaps ou de revenus.

Pour en savoir plus, contacter Emmanuel Bonneau, directeur général de l’association Handi-espoir au 02 51 64 78 00, [email protected]

BRÈVES D’ESPOIRAvec l’agence d’informations Reporters d’Espoirs

Accompagner les parents d’enfants handicapés illesse

Des comptines contre les accidents domestiquesAvec 20.000 morts chaque année, les accidents domestiques font plus

de victimes que la route. Asphyxies, électrocutions, brûlures, défenes-trations, noyades… les accidents de la vie domestique constituent la pre-mière cause de décès du jeune enfant. L’association « Les experts de la prudence », apprend aux enfants à se protéger en chantant. Sur les airs de comptines populaires, ils réécrivent des paroles à caractère préventif pour sensibiliser les enfants aux risques du quotidien en intervenant dans les éco-les, crèches et centres aérés de la France entière. Des DVD, des jeux et des livres pour, par exemple, apprendre sur l’air d’une souris verte à ne pas attra-per le manche de la casserole, ou des titres tels que On a besoin d’eau sur l’air de Il était un petit navire, ou encore, Attention ! Soleil ! sur l’air de Fais dodo...

Pour en savoir plus : www.bambin-tv.com

Le 4 juillet, des forces de police anti-émeutes de Tanzanie, armées jus-qu’aux dents, ont mis le feu à des

fermes et des réserves de nourriture maasai pour les expulser de leur terre ancestrale. Des milliers de Maasai se retrouvent aujourd’hui privés de leur bétail dans un contexte de sécheresse aiguë. Ils ont été chassés de leurs villa-ges afi n de créer une réserve de gibier pour la compagnie Otterlo Business Cor-poration (OBC). Huit villages maasai dans la région de Loliondo en Tanza-nie ont été entièrement brûlés, laissant 3.000 personnes sans nourriture, sans eau et sans abri.

Un Massai a déclaré : « Aujourd’hui notre terre nous est volée pour pou-voir investir dans la chasse touristique de luxe. »

Survival a également reçu des rap-ports inquiétants concernant des fem-mes massai qui auraient été violées et sévèrement battues lors des expulsions. Une femme a témoigné : « Deux hom-mes armés m’ont pourchassée et forcée à m’allonger; au même moment six hom-mes les ont suivis et ils m’ont tous vio-lée. »

Otterlo Business Corporation serait liée aux familles royales des Émirats ara-bes unis, organisant des safaris privés et ayant acquis depuis 1992 des droits de chasse à Loliondo, au nord de la Tanza-nie. Cette région est traditionnellement un territoire maasai, mais depuis que la compagnie a obtenu la concession, elle utilise la région pour la chasse au gros gibier. La concession de chasse a grave-ment restreint l’accès de ces terres aux Maasai qui ne peuvent plus faire paître leur bétail et entraîne de fortes tensions entre eux et l’OBC.

Les incendies de villages ont mainte-nant cessé. Mais dès qu’un Maasai fait paître son bétail dans la zone de chasse d’OBC, il est arrêté. Cinq personnes ont déjà été jugées sans avoir pu bénéfi cer du droit de défense ou de caution et ont été emprisonnées pendant six mois. Dix autres Massai devaient comparaître ce 24 août.

Les puissantes compagnies de safa-ris ont depuis longtemps déjà un impact

sur la vie des peuples indigènes de Tan-zanie. En 2007, les chasseurs-cueilleurs hadza ont échappé de peu à l’expulsion d’une partie de leurs terres ancestrales, la compagnie Tanzania UAE Safari Ltd

s’étant fi nalement retirée de sa conces-sion de chasse dans la vallée de Yaida, suite à la mobilisation des Hadza, des organisations indigènes et de Survival.

Survival France

Habitat social au Chili

26

456

315

694

8452

478

196

718

375

9

Solution page 11

Des étudiants colombiens construisent une maison en bois pour une famille démunie dans la banlieue de Bogota. Selon les initiateurs chiliens de « Un toit pour mon pays », environ 3.000 familles colombiennes profi teront du programme.

Des Maasai brutalement expulsés et emprisonnés

En Tanzanie au Sud ou au Kenya au Nord, les Maasai sont en grande diffi culté. Ici un jeune Maasai est arrêté après une descente de la police anti-émeutes kenyane qui a violemment dispersé les quelque 200 membres de sa tribu Maasai et leurs chefs en 2004. Ces Maasai réclamaient la restitution d’environ un million d’hectares de terres qui avaient été louées aux colons britanniques il y a un siècle. Or le bail a expiré au 15 août et le gouvernement a refusé d’aider les Maasai à récupérer leurs terres.

SIMON MAINA/AFP

La réserve naturelle du Selous au sud de la Tanzanie est l’une des plus grandes réserves de faune du monde. Le site d’environ 54.000 km² est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, en raison de la diversité de sa faune et de sa fl ore, de la nature pratiquement inaltérée du paysage qui abrite les animaux typiques de la savane africaine tels les girafes, les éléphants, les hippopotames, les crocodiles, les léopards ou les guépards, les antilopes et une grande variété d’oiseaux et de reptiles...

JOSEPH EID/AFP

Mauricio DUENAS/AFP

Page 9: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 1 au 15 Septembre 2009

Instant terrestre www.instanterrestre.com

Ô terre des palmiers, pays d’Eléonore,Qu’emplissent de leurs chants la mer et les oiseaux !Île des bengalis, des brises, de l’aurore !Lotus immaculé sortant du bleu des eaux !Svelte et suave enfant de la forte nature,Toi qui sur les contours de ta nudité pure,Libre, laisses rouler au vent ta chevelure,Vierge et belle aujourd’hui comme Ève à son réveil ;Muse natale, muse au radieux sourire,Toi qui dans tes beautés, jeune, m’appris à lire,À toi mes chants ! À toi mes hymnes et ma lyre,Ô terre où je naquis ! Ô terre du soleil !

Auguste Lacaussade

►Chronique d’un observateur du 7e

NOUVEAU REGARDUN REGARD NOUVEAU SUR UN MONDE EN ÉVOLUTION 1 – 15 SEPTEMBRE 2009 • BIMENSUELWWW.LAGRANDEEPOQUE.COM

ÉDITION 161

EpochTimes.comLa Grande Époque

Une chronique plus appro-fondie

C’est un nouveau départ que la chroni-que se propose d’inaugurer par son ouver-ture plus importante sur nos vies intérieures et sur l’histoire qui constitue inéluctablement nos existences. Il faut être vigilant car les images s’introduisent dans nos pensées, dans nos histoires et en modifi ent le cours bien malgré nous. Le cheminement critique permet d’éclairer nos lanternes, trop sou-vent restées éteintes par un refus de se pen-cher plus profondément sur des œuvres qui le réclamaient, et surtout par la légèreté et le confort que permet simplement la consom-mation en quantité et sans commentaires.

Les États généraux du fi lm documentaire de Lussas

Les États généraux du fi lm documentaire de Lussas se penchent, chaque année, sur les préoccupations de la société et surtout sur des individus qui expriment souvent un malaise, voire une souffrance. Le fi lm de fi c-tion ne permet pas toujours d’aller jusqu’au bout d’une réalité stable et vraisemblable, ainsi que le réalise le cinéma direct, forme de documentaire social à la fi n des années 60.

Après les évènements de mai 68, les cinéastes n’ont jamais plus tourné de la même façon. Les associations, comme Cinélutte, se sont engagées sur le terrain en fi lmant les manifestations ouvrières. Avec l’explosion du Super 8 et l’avène-ment du cinéma sonore pour les amateurs, les cinéastes, à l’origine militants politi-ques, sont passés maîtres dans la manipu-lation des caméras. Tous les champs de la société, grâce à ce matériel moderne, pou-vaient être, images à l’appui, scrutés, ana-lysés, renforcés par des témoignages. Tous ces éléments constituent désormais des archives irremplaçables à l’égal des docu-ments écrits.

Le pouvoir chinois, non démocratique et criminel, en question

Zhao Liang avec Pétition : la Cour des plaignants est un témoignage sur la Chine d’aujourd’hui. Depuis 1996 à 2008, il fi lme, de façon ininterrompue, des pétitionnaires qui veulent qu’on leur rende justice. Les pouvoirs locaux exproprient sans indem-nité, sans régler le montant de la valeur des appartements acquis pour leur compte personnel et afi n de devenir des sortes de parrains à la chinoise. Ils volent et pillent impunément tout ce qui les intéresse et aug-mentent à la fois leur patrimoine et leur pou-voir.

Des familles entières sont intimidées, vio-lentées, massacrées par des tueurs à gages employés par les autorités locales. La justice s’évalue en fonction du pouvoir de chacun,

elle n’est pas la même pour tous. Le fi lm de Zhao Liang nous fait comprendre les hésita-tions à participer aux Jeux olympiques avec des voyous, des bandits, des assassins qui veulent profi ter des deux systèmes afi n de transformer les citoyens en esclaves. Un passage du fi lm montre une famille poursui-vie par une bande de gangsters dont le but avoué est de l’assassiner pour que les pou-voirs locaux, très puissants, ne perdent pas de leur pouvoir. La famille est poursuivie et l’un des membres se voit poussé sur la voie ferrée. Ses amis ne retrouvent plus de celui-ci qu’une main ensanglantée sur les lieux de la tragédie. Plusieurs histoires s’alternent et se rencontrent dans un malheur commun. Une fi lle et sa mère, que les autorités veu-lent séparer, pour leur faire perdre toute leur force de contestation, dangereuse à leurs yeux pour les pouvoirs locaux.

Tourné jusqu’à l’aube des Jeux olympi-ques, en DV Cam, ce fi lm s’inscrit dans une réalité jamais montrée parce que conservée par les autorités dans une obscurité absolue. Zhao Liang jette un pavé dans la mare trou-ble d’un système totalitaire.

De Jean-Luc Godard à Denys Arcand

Jean-Luc Godard fi nit par faire fi gure d’amuseur public avec sa Chinoise (1967) dont le ton convaincu n’est certainement pas racheté par sa mythologie d’intoucha-ble. Il n’a jamais regretté ce ton véhément, ni ne s’est expliqué sur la réécriture éven-tuelle d’idées un peu légères : sa forme ne justifi e pas l’extrême légèreté de son pro-pos. Pauvre Godard, que j’aime pourtant beaucoup pour À bout de souffl e (1959), Pierrot le fou (1965), Vivre sa vie (1962), Le Mépris (1963), et ses discours sur l’His-toire du cinéma (1959). Mais il ne suffi t pas d’être Godard pour parler. Il faut aussi dire des choses sensées, ne pas avoir peur de revenir sur ses œuvres, s‘autocritiquer, sans se cacher derrière des postures godardien-nes. L’auteur de Prénom : Carmen (1983) est escorté par une meute de sympathisants inconditionnels prête à vous arracher les

yeux, voire vous déchiqueter à la moindre critique négative de leur gourou.

Denys Arcand est décrié, rejeté par les Cahiers du cinéma et sa succursale Libé-ration pour avoir osé faire Les invasions barbares (1992) et dénoncer la fermeture idéologique d’une classe d’intellectuels que Brassens décrit dans une de ses œuvres « mourir pour des idées, d’accord mais de mort lente » (1972). Le cinéaste racontait, avant de se donner la mort, son histoire liée à toutes les idéologies par lesquelles il était passé sans jamais sacrifi er son humour et son autocritique. À son avis ses notions ne peuvent exister sans un peu de volonté. Il fait évidemment référence à La Chi-noise de Godard et rapporte le témoignage d’une jeune femme dont les parents avaient été assassinés pendant le maoïsme dont Godard prônait les vertus dans son fi lm.

Il ne faut surtout pas se priver de louer les acteurs jouant dans Les invasions barba-res qui semblent être allés au-delà de leur fonction d’acteur. Leur conviction se lit dans leur jeu : Rémy Girard, Stéphane Rous-seau tout comme la magnifi que Marie-Josée Croze sont admirables. Il n’est jamais trop tard pour louer un talent trop mal évalué.

Lettre à Freddy Buache de Jean-Luc Godard est un court-métrage documentaire sur Freddy Buache, disparu il y a peu. Direc-teur de la Cinémathèque suisse de 1951 à 1996, il a également dirigé une collection de livres de cinéma passionnante. Freddy Bua-che est un nom dans l’histoire du cinéma. Il a participé aux échanges de fi lms avec les cinémathèques mondiales. Il a aussi aidé par son prestige et son infl uence, à la réa-lisation de nombreux fi lms. Godard nous décrit le phénomène de la lumière au cinéma

et la rapproche de la situation de Lausanne, terne. Il décrit le mouvement qui est fonda-mental dans la naissance du cinéma. Des fi lms suisses viennent à la mémoire qui rap-portent ce phénomène du mouvement, voire de l’étrangeté que permet cet art.

Les indiens sont encore loin (1977) de Patricia Moraz avec la regrettée Chris-tine Pascale. Dans ce fi lm, Isabelle Huppert analysait de façon pertinente les absences d’un pays ou le blanc de l’hermétisme et de la pureté excluait toute autre possibilité. L’ouverture vers le monde et le large sem-blait encore loin. Patricia Moraz pensait au cinéma et à son déploiement vers l’avenir de l’homme.

L’homme qui n’a plus d’identité

Silence dans la vallée (2007) de Mar-cel Trillat. Après vingt ans au service de la même entreprise, un homme perd son tra-vail pour lequel il a vécu sa vie durant. Être licencié, c’est une tragédie. De nombreux ouvriers déstabilisés par la perte défi nitive de leur moyen de subsister la vivent aussi. Marcel Trillat fi lme une entreprise spécia-lisée dans les équipements automobiles, située dans les Ardennes à Nouzonville. Vic-time de la mondialisation, fragilisée, la fi rme est reprise par un grand groupe américain qui pille ses actifs, ses fi nances, son maté-riel, ses brevets puis la met en liquidation. La région est aussi spoliée par des promesses non tenues. Avec une grande pudeur, Mar-cel Trillat rapporte, dans ses images, l’ex-trême douleur de ces hommes et de ces femmes livrés à eux-mêmes. Cet homme fi lmé, face à des gendarmes armés empê-chant l’entrée des ateliers, versant des lar-

mes d’impuissance, est d’une force et d’une sensibilité qui dispense de tout commen-taire.

La route du DocC’est l’une des sections des États géné-

raux de Lussas dirigée par Kees Backer qui, l’année dernière, nous avait présenté des documentaires anglais passionnants sur les années de guerre. Là, il s’agissait de la Roumanie. Des fi lms de l’histoire de la Rou-manie, parfois un peu naïfs, nous ont été présentés avec des commentaires un peu décalés. La partie passionnante de cette rétrospective se situe pendant la révolution de 1989 qui a marqué la fi n de la dictature de Nicolae Ceausescu.

Le meilleur des fi lms me semble être Les Yes Men refont le monde (2009).

Ce trio d’amuseurs engagés, composé d’Andy Bichlbaum, Mike Bonanno et Kurt Engfehr, déguisés en capitaines d’industrie, se donne pour mission d’infi ltrer les grands groupes industriels pour dénoncer leurs agissements. Dans ce fi lm, ils attaquent l’économie qui entoure les grandes catastro-phes naturelles dont l’ouragan Katrina.

Le jeu est simple et compliqué à la fois, l’un des membres du groupe s’introduit dans une réunion et se fait passer pour l’adjoint du ministre de l’Intérieur. Il ordonne d’ouvrir tou-tes les maisons afi n de laisser les occupants réinvestir les lieux. Toutes ces habitations avaient été acquises par des promoteurs immobiliers qui voyaient dans cette crise un moyen de faire encore plus de bénéfi -ces. Une façon positive de faire fonctionner un documentaire qui dénonce les injustices, liées à l’économie ultra-libérale.

Visite du ministre de la Cul-ture

Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, est venu à Lussas. Son déplacement a placé les États généraux du documentaire dans un heureux équilibre, montrant ainsi son intérêt pour le cinéma et le documentaire dans son grand arsenal culturel.

Pour qui les prisons ?Un Prophète (2008) de Jacques Audiard.

Les fi lms sur les prisons sont nombreux. Peu donnent des images authentiques de cet univers où les ressorts échappent aux auto-rités mêmes qui n’ont pas, en défi nitive, tou-tes les informations sur ce qui s’y passe. La Fontaine devrait, paradoxalement, avoir le droit de cité dans l’univers carcéral : « La rai-son du plus fort… est toujours la meilleure : nous l’allons montrer tout à l’heure. » Le scé-nario pourrait être contenu là-dedans.

Le réalisateur décrit, très minutieuse-ment, les contours de cet univers pathogène qui atteint également les matons, malades de leur métier, de leur conscience. Ils sont dominés par leur hiérarchie et la pègre qui menace leur famille. Ce n’est pas une his-toire avec de l’aventure mais plutôt un récit sur la survie de ces êtres qui un jour, parfois injustement, se trouvent pris dans un confl it qui les dépasse et se retrouvent en prison.

Pas d’orchidées pour Miss Blandish (1971) de Robert Aldrich est une de ces reprises qu’affectionne Jean-Max Causse, directeur de la fi lmothèque.

Aldrich ne se contente pas de prendre un livre et d’en faire un fi lm. Il ajoute dans le scénario ses propres idées sur la morale défaillante qui assassine les individus mieux que des balles. C’est un roman de James Hadley Chase qu’a adapté le cinéaste. Un fi lm fi n aux batailles réglées comme une hor-loge. Les acteurs sont d’une effi cacité éton-nante. En voyant ce fi lm, on ne peut pas ne pas se souvenir de Bloody Mama (1969) de Roger Corman tourné à la même épo-que. Les similitudes sont étranges : Shel-ley Winters dans Bloody Mama est plus démonstrative et encore plus volubile que l’actrice utilisée par Aldrich. Un chef-d’œu-vre à aller voir séance tenante pour les ama-teurs de polars.

ALAIN PENSOPhoto de Stéphane Cabaret

À l’île natale

Du cinéma de notre vie à celui du spectacle

Le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand et le cinéaste-chroniqueur Alain Penso.

Serge Chitrit

Page 10: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 1 au 15 Septembre 2009

De récents travaux de recherches menés par divers laboratoires paléontologiques, ceux du CNRS

et de l’université de Chicago, ont déclaré que le plus grand désert du monde, le Sahara, n’a pas toujours été le désert aride d’aujourd’hui. Il a été une savane tropicale, verdoyante, parsemée de lacs. Le Sahara couvre actuellement une superfi cie de 8 millions de km² et traverse dix pays d’Afrique : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Égypte, le Soudan, le Tchad, le Niger, le Mali et la Mauritanie. Un groupe de chercheurs du laboratoire environnement et paléoenvironnements océaniques réunissant L’EPOC de l’uni-versité de Bordeaux et le CNRS, de l’École des Hautes Études de Paris mon-

trent que le Sahara aurait été largement arrosé au cours d’une période appelée « période africaine humide », située entre - 14.500 et - 5.500 ans.

Le fameux « pot au noir » des navigateurs

Selon les scientifi ques, le climat du sud saharien résulterait de son emplace-ment. Il est situé dans une zone de con-vergence intertropicale, appelée « pot au noir » par les navigateurs. Ce lieu est comme une ceinture de seulement quel-ques centaines de kilomètres du nord au sud, près de l’équateur. Elle est consti-tuée par la convergence des masses d’air chaudes et humides provenant des tropi-ques et déplacées par les alizés. Cette

zone est redoutée des marins et des pilo-tes à cause de l’instabilité météorologique qu’elle provoque.

Le upwelling, phénomène océanographique

Par l’analyse sédimentaire faite au large de la Mauritanie à l’aide du carottier du navire de recherches océanographi-ques Marion Dufresne, les scientifi ques ont mis en évidence une forte dimi-nution des upwellings et des vents au cours d’une période allant de - 180.000 à - 170.000 ans, ce qui laisse penser qu’un climat de mousson s’était établi sur le con-tinent africain, arrosant copieusement le Sahara, pendant ces 10.000 ans.

En effet, la remontée des eaux, appelée

upwelling en anglais, est un phénomène océanographique qui survient lors de forts vents marins, laissant un vide dans l’océan. Lors de la remontée des eaux, de nombreux nutriments sont aspirés des fonds marins puis, s’établissent en sur-face ce qui provoque la multiplication des organismes marins retrouvés par la suite dans les sédiments marins. On a observé qu’à la remontée des eaux, la mer devient froide et riche en phytoplancton. Les pêcheurs sont alors heureux puisqu’il y a une abondance de poissons.

Un site archéologique con-fi rme la vie du désert

Récemment des archéologues améri-cains ont découvert, par le plus grand des

hasards, le plus important ossuaire connu de l’âge de pierre au Sahara, cette décou-verte ajoute et confi rme la vie d’un Sahara vert et humide. Ce site archéologique a été trouvé dans le désert du Ténéré au Niger. Il aurait 10.000 ans d’âge. Ce cime-tière contient des squelettes humains, d’animaux, de gros poissons de lac et des crocodiles géants : ce lieu a été bap-tisé Gobero. Paul Senero, paléontologue de l’université de Chicago, a expliqué lors d’un communiqué de presse : « Partout où l’on regardait, il y avait des ossements appartenant à des animaux qui ne vivent pas dans le désert et j’ai alors réalisé que nous étions remontés dans le temps à l’époque du Sahara vert et humide ».

HÉLOÏSE ROC

Une équipe de chercheurs en Allemagne, fi nancée par l’Union Européenne, a découvert la voie de signalisation qui « dit » aux plantes quand fl eurir,

même en l’absence de stimulus externe tel que le com-mencement du printemps. Les résultats proviennent du projet SIROCCO (étude des gènes : organisation et coor-dination de la complexité dans les organismes eucaryo-tes), qui a été fi nancé à hauteur de 11,8 millions d’euros au titre du domaine thématique « Sciences de la vie, génomique et biotechnologie au service de la santé » du sixième programme-cadre (6e PC) afi n d’étudier la géno-mique fonctionnelle des ARN d’extinction.

Les plantes nous surprennent, sou-dainement elles fl eurissent

Tout jardinier sait que les plantes fl eurissent souvent à des moments inattendus. Le printemps est par excellence l’époque de profusion de couleurs dans le jardin mais par-fois, même par les jours les plus courts et sombres, les plantes peuvent nous surprendre en produisant soudaine-ment des fl eurs. L’équipe de recherche de l’Institut Max Planck de biologie développementale a expliqué la raison de ce phénomène. L’étude a montré la façon dont la fl orai-son des plantes est déclenchée par la présence de micros ARN (de petits fragments d’ARN) fabriqués dans les feuilles des plantes. De récentes études ont montré que les micros ARN sont d’importants régulateurs de la fonc-tion génique tant chez les animaux que chez les plantes.

Les protéines SPL actives dans le processus de fl oraison des plantes

Un micro ARN régule la fonction génique en s’attachant au motif complémentaire sur un ARN messager, inhi-bant ainsi sa traduction en protéine. Ce processus atté-nue l’activité du gène correspondant. Les expériences ont porté sur la variété Arabidopsis thaliana (plus connue en tant qu’arabette de Thalius), qui passe du développe-ment végétatif au développement reproductif à l’aide de

ce processus. Les protéines SPL, un groupe connexe de régulateurs, jouent également un rôle important dans le processus de fl oraison des plantes. Lorsqu’une plante est jeune, la production de protéines SPL est inhibée par un taux élevé de micros ARN 156. L’équipe de recherche a montré qu’indépendamment des stimuli externes, le taux de micros ARN diminue progressivement.

Lorsqu’il passe sous un certain seuil, la quantité de protéines SPL produites initie le processus de fl oraison. Ceci survient même en l’absence d’autres régulateurs qui mesurent la quantité de lumière, l’ensoleillement ou la température.

Les protéines SPL jouent également un autre rôle de soutien lorsque les plantes fl eurissent en période de jours longs. Les protéines SPL et d’autres régulateurs conver-gent fi nalement vers un ensemble similaire de cibles, essentielles pour la fl oraison.

Implications sur le secteur de la pro-duction alimentaire et en biologie végétale

Les résultats de l’étude ont des implications au niveau mondial sur le secteur de la production alimentaire et en biologie végétale. Les fl eurs produisent des fruits et des semences, mais étant donné que les plantes ont tou-jours poussé, fl euri, fructifi é et péri en réaction aux fac-teurs de l’environnement, le contrôle de leur fertilité a été jusqu’à présent diffi cile. La découverte des mécanismes qui font fl eurir les plantes pourrait apporter aux spécialis-tes en biologie végétale un meilleur contrôle du processus de fl oraison et leur permettre de sélectionner de nouvel-les variétés de cultures vivrières, capables de produire des fruits et semences dans des environnements et à des périodes peu propices.

Cordis Nouvelles

Pour en savoir plus, consulter l’Institut Max Planck de bio-logie développementale

Situées à plus de 12.000 kilomètres des Alpes, les îles Kerguelen abritent le plus gros glacier français : la calotte Cook (envi-

ron 500 km² en 1963). En combinant des informa-tions historiques avec des données satellitaires récentes, les glaciologues du laboratoire d’étu-des en géophysique et océanographie spatiale1 ont observé la diminution rapide et accélérée des glaces. Depuis 40 ans, la calotte Cook s’est amin-cie de près d’1,5 mètre par an, sa surface a dimi-nué de 20 % et ce recul est deux fois plus rapide depuis 1991. Leurs travaux vont être publiés dans le Journal de Recherche Géophysique (Journal of Geophysical Research).

De nombreux glaciers recou-vrent les zones les plus élevées des îles Kerguelen

L’archipel des Kerguelen se situe dans l’océan Indien austral et de nombreux glaciers recouvrent les zones les plus élevées de ces îles. Les premiè-res études, effectuées au cœur de ce laboratoire privilégié de la recherche française, ont montré un recul d’abord lent du glacier Ampère (l’un des gla-ciers de la calotte Cook) entre 1800 et 1965 et beaucoup plus rapide ensuite. Depuis 1974, le suivi in situ de la calotte Cook n’est plus assuré. Cependant, des observations effectuées depuis l’espace entre 1991 et 2006, ont permis aux scien-tifi ques de recueillir des données dans cette zone diffi cile d’accès.

La calotte glaciaire a perdu 20 % de sa surface en 40 ans

Les glaciologues du Laboratoire d’Études en Géophysique et Océanographie Spatiale (LEGOS)2 ont commencé leurs travaux par un inventaire complet des glaciers des îles Kergue-len à partir d’une carte de l’Institut Géographique National (IGN) publiée en 1967. À cette époque, ces glaciers couvraient plus de 700 km² dont 500 km² pour la seule calotte Cook. Puis, grâce aux images des satellites Spot et Landsat, les scienti-

fi ques ont actualisé cet inventaire pour les années 1991, 2001 et 2003 et quantifi é le retrait glaciaire. La calotte Cook ne couvrait plus que 448 km² en 1991, 403 km² en 2003. Elle a donc perdu 20 % de sa surface en 40 ans et son recul est deux fois plus rapide depuis 1991. Par ailleurs, les cher-cheurs ont estimé les pertes de volume (ou bilan de masse) de la calotte Cook depuis 40 ans.

Les pertes d’épaisseur attei-gnent environ 1,5 mètre par an depuis 1963

Ce bilan de masse caractérise fi dèlement la réponse du glacier aux variations climatiques (tem-pératures, précipitations) et permet de comparer les réponses glaciaires dans différentes régions du globe. Ainsi, l’amincissement de la calotte Cook atteint 300 à 400 mètres au niveau des langues glaciaires à basse altitude tandis que les varia-tions d’épaisseur semblent plus faibles dans les régions hautes. En moyenne pour toute la calotte et depuis 1963, les pertes d’épaisseur atteignent environ 1,5 mètre par an, une valeur très élevée quand on la compare à d’autres glaciers du globe. En 40 ans, la calotte a ainsi perdu près de 22 % de son volume. Cet amincissement semble, lui aussi, s’accélérer pour la période récente.

Les glaciers des îles Kerguelen reculaient déjà dans les années 1960 et leur déclin depuis 40 ans ne peut être attribué uniquement au réchauffement récent lié, entre autres, à l’activité humaine. Une partie de ce recul s’explique en effet par la réponse retardée de ces glaciers au réchauffement natu-rel qui a suivi le Petit Âge de Glace (période froide qui s’est achevée entre 1850 et 1900). En revan-che, l’accélération récente des pertes glaciaires est sans doute liée aux températures élevées et aux faibles précipitations depuis le début des années 1980.

CNRS

1université Paul Sabatier / CNRS / CNES / IRD2université Toulouse 3/CNRS/IRD/CNES

1 – 15 SEPTEMBRE 2009 ● La Grande Époque1010 EnvironnementEnvironnement www.lagrandeepoque.com

Un Sahara verdoyant pendant plus de 10.000 ansQui l’aurait cru : un Sahara verdoyant, luxuriant avec un climat doux et humide ?

David McNew

Comment poussent les plantes de votre jardin ?

Mark Dadswell

Les micros ARN sont d’importants régulateurs de la fonction génique tant chez les animaux que chez les plantes.

La fonte spectaculaire du plus gros glacier français

Les glaciers des îles Kerguelen perdent de l’épaisseur.Jean-Pierre Clatot/Getty Images

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EpochTimes.com La Grande Époque

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En 2000, alors que la persécution du mouvement spirituel Falun Gong* par le Parti communiste chinois fait rage et pro-voque des dizaines de morts, de nom-breux médias internationaux reprennent sans discernement la propagande offi -cielle du régime communiste.

Dans ce contexte, l’information réelle sur l’actualité chinoise est quasi-inexis-tante. À New York, de jeunes doctorants d’origine chinoise rachètent un journal local du New Jersey dans la perspective de traiter en toute liberté l’actualité chi-noise. Le journal Da Ji Yuan (La Grande Époque) est né.

Sept ans plus tard, La Grande Époque est diffusée en 18 langues dans plus de 30 pays. Elle est diffusée dans des vil-les telles que Toronto, Taipei, San Fran-cisco, New York, Buenos Aires, Lima, Sydney, Hong Kong, Tokyo, Berlin, Lon-dres...

La version française naît en janvier 2005 à Paris. Elle est également disponi-ble à Genève, Bruxelles et Montréal.

La Grande Époque offre un « regard nouveau sur un monde en évolution ». Créé avec la volonté de respecter la diversité des points de vue et l’indépen-dance de l’information, le journal est aujourd’hui l’une des premières sources d’information indépendante sur la Chine.

Fort de journalistes présents dans une trentaine de pays, La Grande Épo-que propose également à ses lecteurs un contenu éditorial riche : actualité inter-nationale, protection des droits humains, environnement, diversité culturelle, art de vivre et bien-être sont autant de thè-mes qui font la spécifi cité de cette publi-cation.

* Le Falun Gong est une méthode de Qi Gong (exercices énergétiques tradi-tionnels) bouddhiste. D’une popularité en croissance exponentielle, le nombre de ses pratiquants a, au milieu des années 90, dépassé celui des membres du Parti communiste. Celui-ci, sous la direction de Jiang Zemin, a alors commencé ce qui est devenu la plus importante cam-pagne de répression et de dénigrement depuis la révolution culturelle, au point que selon Manfred Nowak, Rapporteur spécial de l’ONU, aujourd’hui en Chine « deux tiers des victimes de la torture et de mauvais traitements sont des prati-quants de Falun Gong ».

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Edité par La Grande ÉpoqueSARL au capital de 10.000 € R.C.S. Paris B 480 550 037

Directrice de la publication : Isabelle ChaigneauDirecteur de la rédaction : Rémi BleibtreuRédacteur en chef : Aurélien GirardComité de rédaction :Hanna L. Szmytko (Economie) Héloïse Roc (Environnement)Frédérique Privat (Société)Catherine Keller (Art de vivre, Santé & Bien-être)Directrice de la communication :Hélène Tong

Directeur artistique : Mathieu Sirvins

Impression : Oppermann Druck und VerlagsGmbH & Co. Gutenbergstraße 1 D-31552 RodenbergDépôt légal : à parution.ISSN : 1772-3426.

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Page 12: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 1 au 15 Septembre 2009

Eric Jalton est député de la Gua-deloupe et maire des Abymes, la commune la plus peuplée de la Gua-

deloupe qui compte plus de 60.000 habi-tants. Son père a également été maire des Abymes durant de nombreuses années, et c’est adolescent, lors de la première campagne présidentielle de François Mit-terrand, qu’il a pris réellement goût à la politique. Après des études en métropole où il obtient un diplôme de dentiste, il ren-tre au pays, dans sa ville natale et se lance dans la politique. D’abord conseiller géné-ral et régional, il est élu député de la Gua-deloupe. Au cœur de l’actualité durant le mouvement social du LKP (n.d.t : Lyannaj Kont Profi tasyon, c’est-à-dire Groupement Contre l’Exploitation) au début de l’année, il nous livre ses réfl exions sur la rentrée sociale en Guadeloupe.

LGE : Durant le mouvement social de ce début d’année, vous avez été l’un des hommes politiques à soutenir le LKP, qu’en est-il aujourd’hui ?

Eric Jalton : Je confi rme mon soutien à ce mouvement, nous avons eu à faire à un mouvement social de fond, avec prati-quement toutes les organisations syndi-cales et forces associatives défendant les intérêts de la population, donc j’ai estimé que c’était l’occasion pour faire avancer les choses et qu’il fallait soutenir ce mouve-ment, ne pas avoir peur. Car c’est un mou-vement pacifi que et il fallait l’accompagner, c’est ce que j’ai fait.

LGE : Est-ce que ce mouvement, selon vous, a changé quelque chose pour la Guadeloupe ?

Eric Jalton : Je pense que les choses ne seront plus comme avant. Nous avons pris un peu plus encore conscience des souffrances d’une certaine population. Des problèmes que nous connaissions peut-être déjà, mais qui ont été mis en évidence avec acuité, par ce mouvement social, c’est quand même une grande majorité de la Guadeloupe qui se sentait lésée, reven-dicatrice en tout cas. Tout le monde s’est senti concerné, ce mouvement a connu une période où il a vraiment été plébiscité

par la population. Ce mouvement social a obtenu des avancées concrètes pour la Guadeloupe en terme de pouvoir d’achat sur le prix de l’eau, les transports publics, le prix des loyers, l’essence. Il est vrai que 44 jours de grève, ajoutés à la crise internatio-nale qui émergeait, ne pouvait rien arran-ger. De là à dire que c’est le mouvement LKP qui a provoqué les problèmes qu’on connaît aujourd’hui, les licenciements et les fermetures d’entreprise, c’est aller un peu vite en besogne. Je pense que les choses sont partagées et que le blocage de l’économie effectivement ajouté à un mouvement international de fond n’a pas épargné la Guadeloupe, comme elle n’a pas épargné la France, où il n’y a pas eu de mouvement de ce type, et pourtant il y a des licenciements à tour de bras.

LGE : Comment voyez-vous cette ren-trée sociale ?

Eric Jalton : Il y aura peut-être des

mouvements sporadiques par-ci par-là, mais pas de mouvement de fond. La popu-lation n’est pas prête à se mobiliser comme au début de l’année, même si elle n’a pas abandonné les idées qui l’ont faite se mobi-liser.

LGE : Dans le contexte actuel, com-ment préserver à la fois la santé des entreprises et garantir le pouvoir d’achat des Guadeloupéens ?

Eric Jalton : Quand les entreprises baissent leur coût de production, il est vrai que cela diminue d’autant leurs marges et les possibilités d’investissement, ainsi que le maintien dans une économie déjà diffi -cile car insulaire. C’est peut-être contradic-toire, mais on est bien obligé de mener les deux de front. Je pense qu’il faut voir les choses globalement, augmenter le pou-voir d’achat dans une économie micro-insulaire. C’est aussi une forme de relance de l’économie. C’est ceux-là même qui, en

augmentant les salaires et en réduisant les prix, vont bénéfi cier d’un surplus de con-sommation généré par ce nouveau pou-voir d’achat.

LGE : Dans le monde dans lequel nous évoluons maintenant, pensez-vous qu’il faut plus de solidarité ?

Eric Jalton : Oui, nous sommes con-damnés à développer des solidarités au pluriel. C’est une question de survie. Si nous ne le faisons pas, on va se heurter à des crises sociales suscitées par la déses-pérance de ceux qui se retrouvent sur le bord du chemin, une société à deux, trois ou quatre vitesses n’est pas viable. Il nous faut développer une politique de solidarité, que ceux qui ont, puissent partager avec ceux qui n’ont pas. Rajouté à cela, le pro-blème de l’écologie, ce sont deux enjeux majeurs qui sont éminemment liés. C’est pourquoi, il faut une plus grande solida-rité et un meilleur partage des richesses

accompagnés de la protection de notre écosystème.

La croissance ne doit pas être une fi n en soi, on doit avoir une croissance intel-ligente, qui doit générer des avancées sociales, en termes d’emploi, d’insertion, de logement, etc.

LGE : Que pensez-vous des États Généraux proposés par l’État, y avez-vous participé, et pensez-vous que cela va dans le bon sens ?

Eric Jalton : En tant que maire des Abymes, j’ai aidé à la logistique, en met-tant par exemple à disposition des salles, mais je n’ai pas voulu participer person-nellement pour que les choses ne soient pas ambiguës, car j’ai ressenti cela comme une récupération politique. L’État a voulu faire sa propre consultation, et dépasser en quelque sorte le mouvement social. Ce qu’on peut espérer, c’est que cela va déboucher sur des avancées concrètes, en termes de lois et de règlements, et pas seu-lement sur des rapports.

LGE : Demeurez-vous confi ant dans l’État français ?

Eric Jalton : Cela dépend, confi ance dans la France ou dans ce gouverne-ment ? Dans ce gouvernement, pas spé-cialement, car ses orientations ne sont pas les miennes et je ne partage pas ses con-ceptions idéologiques. La France, celle de la colonisation, de l’esclavage, de la colla-boration avec son cortège d’horreurs, non celle-ci je ne l’aime pas. Mais la France généreuse, émancipatrice oui, celle-ci j’y crois, la France de la Révolution française, de l’abolition de l’esclavage, la France des congés payés, des avancées sociales, du Front Populaire, la France qui a décolonisé, oui celle-ci j’y crois et je m’y ressource.

Eric Jalton est un homme qui se défi -nit avant tout comme un progressiste guadeloupéen, démocrate, républicain et écologiste. Il a été élu maire des Abymes en 2008 et est député de la première cir-conscription depuis 2002.

MARION CASTELLILA GRANDE ÉPOQUE

GUADELOUPE

Le TGVT a été créé il y a huit ans par le Comité Guadeloupéen de Voile Tra-ditionnelle dans le but de réhabiliter

cette discipline. Force était de constater sa disparition progressive au fi l des ans. Au départ, il n’y avait que sept participants. Aujourd’hui cette manifestation bat son plein. Quarante-deux participants ont pris le départ à bord de ces petites embarcations appelées « saintoises ». Constituées d’une coque en bois et d’une voile, celles-ci sont entièrement réalisées en Guadeloupe.

La voile traditionnelle est un sport ou un loisir à la portée de tous, longtemps réservé exclusivement aux hommes. Mais depuis quatre ans, un équipage de femmes s’est intégré dans cette compétition, sur l’embar-cation nommée Ti Bijou sponsorisé par une entreprise locale. Le coup d’envoi du 8ème tour de la Guadeloupe a retenti le 11 juillet de Deshaies avec son prologue habituel. Sept étapes étaient prévues jusqu’à l’arri-vée le 18 juillet à Saint-François.

C’est à travers cet évènement que LGE s’est intéressée à cet équipage qui vit une aventure extraordinaire de courage et d’endurance, et qui est exclusivement constitué de femmes. En effet la Guade-loupe n’échappe pas à cette dure réalité qui révèle le « bâclage » de la condition féminine.

Rencontre avec Teddy Pélissier, artiste d’origine guadeloupéenne qui défend sur-tout la musique traditionnelle et princi-palement le gwo ka ; Jean-Marc Titéca Beauport, chef d’entreprise et Michèle Baillot, professeur d’EPS et kite-surfeuse.

LGE : Pourquoi un groupe de Ka se retrouve avec les skippers de Ti Bijou ?

Teddy Pélissier : Oui nous sommes un groupe de carnaval appelé « Yen Ki Nou » constitué de femmes.

LGE : Pourquoi des femmes ?Teddy Pélissier : Parce que les fem-

mes sont souvent ignorées, il faut savoir

qu’à compétences égales les femmes ne touchent pas le même salaire. Les fem-mes prennent encore des coups et sont maltraitées, assassinées. C’est pour ces raisons que nous nous sommes rassem-blées pour dire non à tout cela. À partir de ce concept-là, elles participent à de nom-breux spectacles. Elles présentent des soi-rées à thèmes avec les vêtements du pays, les coiffes, etc.

LGE : Et la voile dans tout cela ?Teddy Pélissier : C’est aussi une autre

manière de valoriser la femme, car dans ce pays la femme n’est pas mise en valeur, c’est une équipe qui a vraiment besoin d’encouragements parmi tous ces hommes et c’est moi-même qui ai recruté l’équipage en partenariat avec le sponsor Jean-Marc Titéca Beauport.

LGE : Comment avez-vous eu l’idée de participer à cette course ?

Jean-Marc Titéca : En fait nous avions plusieurs projets et ce sont nos équipes qui ont retenu celui-là, et au niveau de l’entre-prise ce sont tous nos collaborateurs qui ont choisi le nom du bateau.

LGE : Ce n’est pas trop diffi cile pour des femmes de manoeuvrer ce bateau ?

Jean-Marc Titéca : Justement oui, car elles ont un gros handicap de poids par rapport aux hommes. Ces femmes ont toutes des activités professionnelles, et la barreuse du bateau vient même d’avoir un bébé il y a quelques mois. Nous som-mes présents avec deux bateaux sur la course, c’est le deuxième bateau Ti Bijou en quatre ans, et l’ancien bateau renommé Bling Bling a été mis à disposition du lycée Poirier de Gissac où il sert à la formation des jeunes voulant pratiquer ce sport. Il y a un équipage de lycéens avec l’obliga-tion d’avoir 50 % de fi lles et là-aussi c’est une fi lle qui est barreuse comme sur l’autre bateau.

Nous avons pu échanger quelques mots avec Michelle Baillot, barreuse de Ti Bijou, qui nous a confi é qu’elles étaient à l’origine un groupe d’amies qui n’étaient pas vérita-blement spécialistes de la voile. Certaines n’étaient jamais montées sur un bateau.

Michelle Baillot : Ce qui fait notre force, c’est notre amitié et nous essayons de con-server cela. Jusqu’à présent nous n’avons pas coulé malgré une mer parfois diffi cile. Lors de la dernière étape de Sainte-Anne à Saint-François, le beau temps n’était pas au rendez-vous, une onde tropicale s’étant

invitée, la mer était déchaînée avec des creux de 2m à 2m50. La plupart des con-currents n’ont pas pris le départ, et notre bateau s’est arrêté peu de temps après, ne pouvant affronter ces vagues et écoper en même temps.

À l’arrivée, cinq seulement étaient au rendez-vous, mais après avoir connu beaucoup de diffi cultés, (bateaux chavirés, hommes à la mer, etc.). En dépit du mau-vais temps, la foule était présente à l’arri-vée. Il y avait une très bonne dynamique. Au classement général, Ti Bijou a donc

été 22e au classement général avec 205 points. Le 1er était Jean Forbin sur Ti Bred La avec 36 points. On peut donc dire que la Guadeloupe a pris un virage au niveau de la voile traditionnelle. L’année pro-chaine la course atteindra un niveau net-tement supérieur, et pourquoi pas avec Ti Bijou en tête du classement, ce que nous lui souhaitons, ainsi qu’aux autres équipes féminines.

JADE RENATALA GRANDE ÉPOQUE

GUADELOUPE

Une rentrée sociale attendue en Guadeloupe

Eric Jalton, député-maire des Abymes.Marion Castelli

Tour de la Guadeloupe en voile traditionnelle (TGVT)

Le Ti Bijou au départ de la course à Pointe-à-Pitre.La Grande Époque

1 – 15 SEPTEMBRE 2009 ● La Grande Époque1212 Outre-merOutre-mer www.lagrandeepoque.com

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Encore un peu de soleil, de far-niente et de ciel bleu ! Avec la fin des vacances d’été, il est intéressant de revenir sur les nouvelles tendances en matière de tourisme. Avec la multiplication des destinations et des tours opérateurs ainsi que la diversité des séjours ou circuits proposés, le citoyen occidental de classe moyenne n’a plus qu’à faire face à un seul dilemme : celui du choix du type et du lieu de vacan-ces. Or, depuis peu, la prise de conscience en matière de pré-servation de l’environnement, ayant des retombées importan-tes sur le devenir des popula-tions qui y vivent, incite de plus en plus de touristes à opter pour des agences proposant un « développement touristique durable ».

Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, « le développe-ment touristique durable satis-

fait les besoins actuels des touristes et des régions d’accueil tout en proté-geant et en améliorant les perspectives pour l’avenir. Il est vu comme menant à la gestion de toutes les ressources, de telle sorte que les besoins écono-miques, sociaux et esthétiques puissent être satisfaits tout en maintenant l’inté-grité culturelle, les processus écologi-ques essentiels, la diversité biologique et les systèmes vivants »1 .

Un hôtel de luxe pour du tou-risme responsable

C’est ainsi qu’en Inde, première des-tination touristique d’Asie du Sud-est, l’hôtel The Dune 2 propose à une clien-tèle très aisée des services haut-de-gamme tout en privilégiant l’implication des populations locales et le respect de l’environnement. En effet, des analys-

tes du secteur touristique ont constaté que, du fait de l’implication des entrepri-ses internationales dans le secteur du luxe (tours opérateurs transnationaux, importateurs de produits satisfaisant les demandes de clients aisés…), la répar-tition des devises du tourisme serait d’autant plus faible que l’on monte dans le standing des hôtels. Ce qui signifie en bref, que plus un hôtel est luxueux et moins les retombées économiques bénéficieront à la population locale.

C’est donc à cela que Dimitri Klein et ses deux partenaires tentent de remé-dier. Employant environ 120 personnes, 90 % d’entre eux sont issus de commu-nautés locales avec un salaire supé-rieur en moyenne de 30 % par rapport aux salaires locaux. Le personnel béné-ficie de plus d’une couverture maladie et possède aussi un compte bancaire sur lequel l’hôtel dépose de l’épargne en prévision de la retraite. En outre, une école située au sein de l’hôtel offre une

formation aux métiers de l’hôtellerie et de la restauration au à des jeunes de Pondichéry. Au quotidien, The Dune fait aussi appel aux pêcheurs locaux pour les sorties en mer des clients ou achète du papier recyclé et des savons bio auprès des groupes de femmes locaux. L’effort écologique n’est pas moindre puisque 50.000 arbres ont été plantés afin de contrer la déforestation et que la construction des bungalows s’effectue à partir de matériaux de récupération pro-venant de constructions antérieures. Parallèlement, l’utilisation de panneaux solaires, ventilation naturelle, station d’épuration de l’eau, centre de tri des déchets, et potagers biologiques pour les clients sont autant de pratiques qui contribuent à préserver l’environnement tout en fournissant un confort durable.

Quand l’éco-tourisme se conju-gue au féminin

Mais l’éco-tourisme ne s’arrêtant pas

seulement aux hôtels, certains en font leur leitmotiv afin d’associer respect de l’environnement et droits humains. Au Népal, les sœurs Chhetri forment ainsi de nombreuses jeunes femmes népalaises au métier de guide de mon-tagne tout en les sensibilisant à l’éco-tourisme. Ces trois sœurs nées au Népal ont toujours vécu dans l’univers du tourisme. Ayant eu la chance d’être allées à l’école, elles se sont donc diri-gées vers ce métier en créant dans un premier temps leur lodge dans l’Hima-laya, à Pokhara plus précisément, ville touristique très visitée par les amateurs de treks. Après avoir observé le malaise existant entre les touristes femmes et les guides hommes népalais, elles se sont orientées progressivement vers le trek destiné aux femmes. C’est aussi avec le désir d’aider leurs compatriotes femmes à acquérir une certaine éman-cipation qu’elles ont créé l’association Empowering Woman in Nepal (EWN3)

qui depuis 1999, œuvre à la formation de plus de 450 Népalaises. Outre les habituels cours d’anglais, de géogra-phie ou d’hygiène, l’accent est mis sur la préservation de l’environnement ainsi que la transmission de la culture tradi-tionnelle.

Un éco-village vacancesPlus près de nous, en Bretagne, un

éco-village vacances a vu le jour en 2006 sur le domaine de Crénihuel, à Siflac grâce aux bons soins de l’as-sociation LVT-Berder-Crénihuel 4. Ins-tallé dans un parc de 34 hectares, le village vacances s’est constitué autour d’un ancien haras transformé à l’aide de matériaux naturels tels que le bois, le lin, la bio-brique ou encore les fibres végétales. Le chauffage des bâtiments s’effectue grâce au bois et à une pompe à chaleur et les déchets sont triés puis compostés pour les besoins du parc. Côté approvisionnement, les fournis-seurs sont avant tout des producteurs et artisans locaux et les animations sont assurées par des associations locales. Tout un programme qui aborde les dif-férents aspects du tourisme durable, à savoir, les locaux, l’approvisionne-ment, et l’emploi de la population locale, le tout permettant à la clientèle de pro-fiter au mieux du site tout en préservant son intégrité.

L’aspect social n’est toutefois pas oublié puisque les personnes à mobilité réduite peuvent être accueillies dans des chambres aménagées. De plus, une tarification différenciée en fonc-tion des revenus est ainsi pratiquée afin d’améliorer l’accessibilité du village à tout un chacun.

Ces trois exemples sont révélateurs de la diversité d’activités touristiques qui s’ouvrent à ceux qui ont à cœur de pratiquer le développement touristi-que durable, et ceci sous tout type de latitudes…

AVEC REPORTERS D’ESPOIRS

1 Source : rapport Vers un agenda 21 européen du tourisme, juin 2001, www.tourisme.gouv.fr 2 www.thedunehotel.com3 www.3sistersadventure.com/ewn4 www.lvt-crenihuel.com

La période estivale est terminée. Une certaine lan-gueur s’était installée dans les grandes villes. Sur les lieux de travail, les tenues décontractées partici-paient à l’atmosphère si particulière de cette période de fin de grandes vacances. La rentrée est là avec son cortège d’obligations. Profitons de la présence encore fraîche à nos mémoires de cette période esti-vale, pour réfléchir au binôme travail/loisir.

Tout d’abord quelques définitionsSelon le Larousse, le travail représente l’activité d’un homme ou

d’un groupe d’hommes accomplie en vue d’un résultat utile. Étymo-logiquement, cette notion, vient du latin tripalium : instrument de tor-ture. Dans l’antiquité grecque, une différence était effectuée, entre le labeur de force qui ne nécessitait aucun apport intellectuel, et les activités qui faisaient appel à des ressources intellectuelles. D’ailleurs une des interprétations du mythe de Prométhée, qui vole le feu aux dieux pour en faire cadeau aux hommes, trouve son fon-dement dans l’obligation faite à l’homme d’inventer, par le travail, son mode de vie.

La notion de loisir selon le Petit Larousse représente des distrac-tions ou activités pratiquées en dehors de son temps de travail et pour lesquelles on peut prendre son temps. L’antiquité grecque avec Aristote (384-322 av. J.-C.), distinguait deux sortes d’activités. Les activités libres que l’on fait pour son propre loisir ou schole, elles permettent à l’homme d’atteindre sa propre humanité, de cultiver sa rationalité, sa pensée : la philosophie, la politique. De cette manière, le citoyen enrichissait la vie de sa cité. Les autres activités moins libres permettaient d’assumer la vie matérielle.

Trois philosophes, sociologues, ouvrent un peu notre champ d’exploration

Tout d’abord, Jean Baudrillard (1929-2007), dans La société de consommation, attire notre attention sur l’impossibilité qu’il y a dans notre système économique à démarquer clairement le travail du loi-sir : ils participent, tous deux, à notre productivité économique. Pour lui, le loisir demeure aliéné, tant que l’épanouissement individuel n’est pas son but.

Dominique Meda, née en 1962 et auteur de Le travail une valeur en voie de disparition, nous amène à nous interroger sur la place occupée par le travail dans nos sociétés et la possibilité qui pourrait

être offerte à l’homme de s’épanouir.Hanna Arendt (1906-1975), dans son ouvrage Conditions de

l’homme moderne, rejoint les philosophes grecs dans son approche et relance le concept de la sphère de l’action. Pour elle, la sphère économique serait constituée du travail à proprement parler, mais aussi de l’œuvre artistique ou littéraire : tout art qui permet de nous libérer du processus temporel, mais ne nous émancipe pas de la dimension travail économique. Pour ce faire, elle aborde la sphère publique, qui est la capacité pour l’homme de sortir de sa sphère pri-vée pour agir : agir avec d’autres et pour les autres. Ainsi l’homme dépasse la sphère économique pour s’accomplir dans la sphère de l’action publique, au service des autres.

Paul Lafargue (1842-1911), pour sa part, revendique la notion de « loisir vrai » dans Le droit à la paresse. Il développe le caractère révolutionnaire de la sieste. L’homme reste libre de ne rien faire.

Le binôme travail/loisir n’est pas simple Le binôme travail/loisir n’est pas simple car il se fonde sur nos

références éducationnelles, culturelles, voire parfois selon la « tribu urbaine » d’appartenance.

Nous trouverons plusieurs combinaisons. La séparation totale entre le travail et le loisir, la défense de la

sieste et du farniente : du temps consacré à soi. La même approche du travail et du loisir, pour ceux attachés à

la productivité : ils planifient travail et loisir, selon la même logique économique.

Le déséquilibre de l’un par rapport à l’autre : cas des passionnés, soit du travail, soit du loisir.

Pour autant dans nos sociétés modernes, la notion d’activité éco-nomique a encore tout son sens : un être est reconnu, parce qu’il occupe une certaine fonction dans la société. De plus le constat met en avant la valeur du travail, le mal social que représente le chô-mage et l’importance politique de l’emploi.

Notre rentrée sociale s’annonce difficile, particulièrement pour les jeunes et les femmes qui sont les plus touchés par le chômage. Mais malgré ces moments d’incertitude, il reste important pour l’homme de penser à sa réalisation tant privée, sociale que publique. Au-delà du rapport travail/loisir, c’est notre rapport à l’autre qui est ainsi interrogé. Comme le préconisait Hanna Arendt, savoir sortir de sa sphère privée et économique pour investir la sphère publique prouve la capacité de l’être humain à pouvoir s’impliquer pour les autres et ainsi élargir sa dimension humaine.

EDWIGE ANSAH

Travail, loisirs : épanouissement de l’homme moderne ?

Vacances : écolos, solidaires et responsables

« Vacances ! Vacances ! »Photos.com

« La notion de loisir selon le Petit Larousse représente des distractions ou activités pratiquées en dehors de son temps de travail et pour lesquelles on peut prendre son temps ».

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La Grande Époque ● 1 – 15 SEPTEMBRE 2009 1313SociétéSociétéwww.lagrandeepoque.com

Page 14: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 1 au 15 Septembre 2009

Plusieurs changements ont lieu dans la vie du nouveau parent. Transporter son poupon un peu partout fait partie de ceux-ci. Puisque votre bébé grandit très vite, il est primordial d’acqué-rir de bonnes habitudes de por-tage dès le départ. Voici donc quelques conseils qui vous aideront à prévenir le mal de dos.

N’oubliez pas que votre enfant est une charge : pour le soulever ou le dépo-

ser au sol, pliez vos genoux au lieu de vous pencher vers l’avant. Essayez de garder vos coudes le plus près du corps possible.

Il faut alterner les positions de por-tage : toujours tenir votre enfant sur la même hanche entraîne un stress asy-métrique au niveau de votre bassin et de votre colonne. Il faut donc toujours alter-

ner la hanche d’appui et changer vos positions fréquemment.

Gare aux nouvelles mamans qui veu-lent trop en faire trop vite ! Les femmes qui viennent d’accoucher possèdent encore un haut taux de relaxine, une hormone sécrétée pendant la grossesse, qui augmente la souplesse des articu-lations et des ligaments pour faciliter l’accouchement. Les toutes nouvelles mamans sont plus à risque de blessu-res puisque leurs articulations sont plus instables. Donc, prenez bien le temps de vous reposer entre chaque tâche et d’appliquer de la glace sur une articula-tion douloureuse.

La colonne vertébrale est plus sensi-ble aux blessures lors de mouvements de rotation/torsion et d’extension. Il faut donc essayer d’éviter les mouvements de ce genre et que vous êtes suscepti-ble de faire, par exemple, lorsque vous soulevez ou transportez votre enfant, ou encore en voiture, lorsque vous voulez lui redonner sa sucette ou son jouet.

Si vous devez transporter votre petit

sur une longue distance, utilisez un porte-bébé en tissu au lieu d’une nacelle ou d'un siège coque. Plus le poids de votre bébé sera près de votre corps, plus vous minimisez les risque de blessure au dos. Ce principe n’est pas respecté

avec la coque : elle amène un contre-coup au niveau du dos à chaque pas que vous effectuez. De plus, certains de ces sièges sont très lourds et leur poids excessif peut entraîner d’autres maux. Par ailleurs, aucune méthode de trans-

port n’est idéale : il faut alterner le plus possible !

Si vous ressentez une douleur qui per-siste plus de 48 heures, n’hésitez pas à consulter en chiropratique. Si votre chiro-praticien ne peut vous aider ou que votre condition pourrait être traitée plus effi ca-cement par un autre type de soins, il est de son devoir de vous référer à un autre professionnel de la santé.

Dr Geneviève Fournier est chiro-praticienne à Lavaltrie, en banlieue de Montréal. Elle a obtenu son doctorat en chiropratique à l'université du Qué-bec à Trois-Rivières. Elle possède une formation postdoctorale en soins chiro-pratiques pour les femmes enceintes et pour les enfants, mais offre des soins pour toute la famille. Le Dr Fournier est également bénévole pour Nourri-Source d'Autray-Lavaltrie, un organisme de sou-tien à l'allaitement.

DR GENEVIÈVE FOURNIER

Pour en savoir plus : [email protected]

L’industrie du fi tness dépense d’énormes sommes d'argent pour promouvoir l’image d’un corps sculpté et musclé. L'image de la santé a changé. Maintenant, elle représente des hommes et des femmes qui rappellent plus des statues que la réalité de la diver-sité des corps.

L'infl uence du culturisme est vérita-blement apparue à la fi n des années 70. Il s’est développé par l'explosion

du fi tness, d'abord sur la côte Ouest des États-Unis, puis sur la côte Est. De nom-breuses personnes ont pour la première fois commencé à suivre différents pro-grammes de conditionnement physique dans ces établissements où ils ont utilisé des appareils de musculation. L'invention de ces appareils de musculation sélection-nant une résistance variable est portée au crédit d'Arthur Jones. De plus en plus d’in-dividus sculptent leur corps en étant peu formés et peu suivis par des profession-nels.

La méthode est simple Après une brève présentation de l'ap-

pareil, les participants apprennent dix à douze exercices de base destinés à for-mer l'ensemble du corps. Les exercices présentés travaillent du plus grand au plus petit groupe musculaire, en commençant par les jambes pour terminer par le haut du corps. Il est recommandé de suivre une session durant 45 à 60 minutes. En théo-rie, la forte intensité des exercices doit sti-muler au maximum les muscles sur une courte période de temps. C'était un cré-neau formidable pour les entreprises du fi tness : pas besoin de beaucoup de per-sonnel pour superviser, et l'attrait massif d'adhérents par l'idée d'un « parfait déve-loppement du corps ». Mais, est-ce bon pour la santé ?

En général, ces appareils sont con-çus pour isoler des groupes de muscle afi n de les renforcer. Ils fournissent des cadres ou des plates-formes pour tenir les poids en place. Cela permet de stabi-liser le poids sans que le corps utilise une série de mouvements pour le faire. Dans le mouvement naturel, l’homme stabilise ses muscles avec plusieurs mouvements pour maintenir le corps en place afi n de ne pas tomber.

Par exemple, pour soulever un verre d'eau, les muscles de la main doivent se contracter pour tenir le verre. D’autres muscles vont plier le bras. Mais le plus important est peut-être le moins évident, ce sont les muscles de stabilisation qui vont maintenir les os du bras en place quand il se plie. La troisième loi de mon-sieur Isaac Newton sur le mouvement explique que « pour chaque action il y a une réaction égale et opposée. » Pour comprendre l'importance de la stabilisa-tion et son mode de fonctionnement, nous

pourrons garder cette loi à l'esprit.Le poids du verre d'eau est transféré

à notre corps lorsque nous le déplaçons. Les membres qui font le déplacement doi-vent être maintenus dans l'espace pour ne pas faire tomber ni renverser le contenu. Plus l'objet que nous manipulons est lourd, plus la force que nous utilisons est grande. Tout ceci doit être contrôlé avant qu'un objet puisse être mis en mouvement.

Les muscles de notre tronc se connec-tent à nos jambes pour qu’en fi n de compte nous soyons connectés à la terre. Notre centre de gravité est le départ de nos mou-vements. En d'autres mots, imaginez que votre bras soit en fl exion, mais que vous n’ayez pas de dos ? Le bras tomberait par terre. Sans centre, nous n'avons pas de levier et le corps ne tient pas debout.

Isoler les exercices n’est donc pas fonc-tionnel car cela décompose le corps en morceaux. L'organisme travaille de concert comme une symphonie, il ne fait pas d'acte isolé. On ne tient pas compte de la chaîne cinétique normale du corps lorsqu’on isole un mouvement. Cela empêche l’ensemble des muscles de déplacer le corps correcte-ment comme une unité, de l'accorder avec les forces environnementales, notamment la gravité et la friction. Les muscles qui par-ticipent à l'équilibre et leur synergie ne sont

pas inclus dans la logique de ces exerci-ces. Afi n d'apprendre et utiliser un aligne-ment correct du corps, un entraînement supplémentaire est nécessaire. Cela dou-ble le temps, au minimum.

• L’alignement dans le mouvement est la clé de la prévention des blessures.

• De bons mécanismes corporels, alors qu'on se déplace sans appui artifi ciel pour remplacer les muscles de stabilisation, sont essentiels pour développer au mieux sa puissance.

• L'organisme souhaite mettre le plus grand nombre de muscles possibles dans une action, afi n de la faciliter en se parta-geant la charge. Un entraînement qui isole chaque mouvement est donc contre intui-tif. Cela ne fait qu’augmenter la force et le développement d'un groupe de mus-cles, sans égard au groupe de muscles opposé dont ils dépendent. Il est très diffi -cile d'équilibrer le corps de cette manière, et c’est sans doute la recette idéale pour obtenir des blessures à long terme.

Le terme « libre » fait référence à la nature libre de l'outil de résistance. Il n’est rattaché à rien, contrairement à une résis-tance variable d’un appareil de muscula-

tion qui maintient le poids dans un cadre précis pour nous obliger à bouger d’une manière programmée. Un poids est seu-lement limité par notre imagination, notre capacité à le porter, aux limites que notre corps nous donne. Les poids sont stabi-lisés par l'haltérophile. De ce fait, la plu-part des exercices de poids libres sont plus fonctionnels que ceux des appareils high tech.

L’application body building des poids libres n'est qu’un très petit créneau dans les applications quasi illimitées que peu-vent offrir les poids libres. Travailler avec des poids est bénéfi que à la fois pour les hommes et les femmes de tous âges. Tra-vailler sa musculation peut aider les fem-mes à avoir une grossesse plus facile et plus saine et récupérer plus vite. Cela peut aussi potentiellement prévenir l'ostéopo-rose. Les personnes âgées peuvent avec eux maintenir leur force, stabiliser leur sys-tème musculo-squelettique.

ConseilsN’entraînez pas tout le corps en une

seule session. Choisissez vos exercices pour qu’ils aient une infl uence positive sur votre style de vie et renforcent des activi-tés spécifi ques.

Exercez-vous selon la loi de spécifi cité

de fonction. Vous pouvez vous préparer pour plusieurs activités. En d'autres ter-mes, ce n’est pas parce que vous courrez bien que vous pourrez bien faire du vélo ou nager plus et ainsi de suite.

Ne vous entraînez pas seulement pour l'esthétique. C'est l'une des principales causes des déséquilibres musculaires, qui peut occasionner des blessures et des dysfonctionnements.

Exercez en même temps les muscles qui poussent et tirent. Entraînez-vous à l'avant et à l'arrière, en haut et en bas, de chaque côté, parce que les muscles dépendent les uns des autres ! Il est très diffi cile d’équi-librer la musculature du corps en isolant un groupe de muscles. Les exercices en mouvements complets réalisent cela car ils renforcent le corps tel que celui-ci doit être utilisé. Lorsque vous entraînez votre corps correctement, il va naturellement changer en fonction des activités sur les-quelles vous insistez. Vous en arriverez à ressembler à ce que vous faites. Vous êtes ce que vous faites.

EMORY M. MOORE

Pour en savoir plus, contactez Emory M. Moore Jr, expert en fi tness, fonda-teur de Embora and the EM Technique, à [email protected].

Musculation : s’entraîner avec des poids libres

Les haltères sont beaucoup plus effi caces pour notre corps que les appareils de musculation qui ne travaillent pas le corps globalement.Photos.com

Nouveaux parents, faites attention à votre dos !

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1 – 15 SEPTEMBRE 2009 ● La Grande Époque1414 Santé et Bien-êtreSanté et Bien-être www.lagrandeepoque.com

Page 15: La Grande Epoque Bimensuel Semaine du 1 au 15 Septembre 2009

Une façade de mairie éclairée toute la nuit, des illuminations de Noël installées de novembre à janvier…

La gestion des éclairages publics laisse parfois perplexe. Et peut avoir de nom-breuses conséquences nuisibles pour les espèces nocturnes. Pour lutter contre la pollution lumineuse, la bourgade alle-mande de Dörentrup a mis en place un système ingénieux : une fois passé le cou-vre-feu, les noctambules peuvent rallumer les lampadaires déjà éteints grâce à leur téléphone. Cette idée brillante est désor-mais testée dans trois villes de Rhénanie du Nord.

Les étoiles en voie de disparition ? Telle est la crainte de nombreux astronomes qui pointent du doigt la pollution lumineuse. Un terme peu connu qui désigne les con-séquences néfastes de l’éclairage artifi -ciel sur l’environnement. Un éclairage en hausse constante puisque les halos lumi-neux au-dessus des villes progressent d’environ 5 % par an en Europe et mas-quent, en 2009, la vision de 90 % des étoi-les dans les métropoles1.

Ce recours abusif à l’éclairage nocturne pèse lourd dans le budget des commu-nes dont il représente 48 % des dépen-ses d’électricité. Et, avec 119 grammes de CO2 rejetés par kWh consommé, l’utilisation des lampadaires contribue au réchauffement de la planète et participe à l’extinction de nombreuses espèces,

comme les papillons nocturnes.Pour réduire ses émissions de lumière

durant la nuit, la ville de Dörentrup en Alle-magne teste depuis 2008 un système inno-vant et effi cace, Dial4light. Une fois passé le couvre-feu, les noctambules peuvent rallumer les lampadaires éteints grâce à un sms ou un coup de téléphone.

Réduire sa production de CO2 tout en économisant sur sa facture d’électricité, tel était le souhait de Dörentrup. Comme de nombreuses localités outre-Rhin, la com-mune pratique depuis quelques années l’extinction des lampadaires après 21 heures. Une mesure qui ne ravissait pas les adeptes du footing nocturne. Face au mécontentement des habitants, la ville a conçu, avec l’aide d’experts locaux en électricité, un logiciel très simple qui per-met d’activer temporairement l’éclairage des rues grâce à son téléphone.

Mis en pratique depuis le début de l’an-née 2008, le système, intitulé Dial4light, s’applique dans 25 rues de Dörentrup. Dans un premier temps, les utilisateurs doivent s’inscrire, gratuitement, sur le site du logiciel2, www.dial4light.de, pour obte-nir un identifi ant. Ils peuvent ensuite, cha-que fois qu’ils le souhaitent, indiquer leur itinéraire par appel ou par sms à la cen-trale, grâce à une série de code désignant les rues correspondantes. Un système très facile d’utilisation. En quelques secon-des, les lieux indiqués s’éclairent pour une

durée de 15 minutes, au coût d’un appel classique ou d’un sms. La mise en place et le fonctionnement du réseau reste à la charge de la municipalité.

En 18 mois d’utilisation, Dörentrup annonce avoir réalisé une économie de près de 25 % sur sa facture électrique et estime le gain écologique à 20 tonnes

de dioxyde de carbone en moins chaque année, soit 8 aller-retour Paris New-York. 500 habitants sont déjà inscrits sur le site de Dial4light, un succès pour la ville qui compte désormais l’étendre à l’ensem-ble des rues.

Le système a fait des émules : quatre communes avoisinantes le testent actuel-

lement, dont la ville de Lemgo, 42.000 habitants. Du côté de l’étranger, plusieurs pays européens ont marqué un intérêt pour Dial4light de même que l’Inde, l’Ara-bie Saoudite et le Japon.

« Pour lutter contre la pollution lumi-neuse, ce système est très intéressant mais encore diffi cilement applicable en France. En effet, sur les 36.700 commu-nes que comptent l’Hexagone, seul un millier éteint l’éclairage public la nuit. Les arguments avancés contre l’extinction noc-turne sont avant tout sécuritaires. Pourtant, des études ont démontré qu’il n’y a pas plus d’accidents sur les routes non éclai-rées que sur celles qui le sont. Il y en a même parfois moins car les gens sont plus prudent et roulent plus lentement. Autre blocage : Dial4light est diffi cile à mettre en pratique à l’échelle d’une grande ville. Mais on pourrait imaginer n’y avoir recours que dans les quartiers les plus fréquentés. Cela pourrait être une solution. »

Reporters d’Espoirs

1 source : Atlas mondial de la clarté artifi -cielle du ciel nocturne2 [email protected] en savoir plus : Christophe Martin-Brisset, vice-président de l’Association nationale pour la protec-tion du ciel et de l’environnement nocturne (ANPCEN)Site web : www.dial4light.de

Qui peut résister aux tomates fraî-chement cueillies et encore gor-gées de la chaleur du soleil ? C’est

un cadeau apporté par les Espagnols du Nouveau Monde. Par le passé, on pensait que les tomates étaient les favorites de Vénus et qu’elles étaient utilisées comme aphrodisiaque.

Mais que faire de toutes ces toma-tes vertes, aussi connues sous le nom de « pommes d’amour » ? En fait, inté-grées dans de bonnes recettes, elles sont tout aussi savoureuses que celles qui sont arrivées à maturité.

Sauce aux tomates vertes

Ingrédients30 tomates vertes hachées6 gros oignons tranchés125 ml de sel16 pommes pelées et coupées en dés1 litre de sucre blanc50 ml de mélange d’épices pour mari-

nade (dans un sac de mousseline)Vinaigre

PréparationMettez les tomates et les oignons dans

un bol en verre par couche. Ajouter le sel et laisser reposer pendant la nuit. Bien égoutter. Mettre les pommes, les tomates et le sucre dans une casserole émaillée. Ajouter le vinaigre pour couvrir les 3/4 des ingrédients. Amener à ébullition, puis lais-ser mijoter pendant une heure et demie.

Mettre en pots stérilisés et sceller.

Chutney de tomates vertes

Ingrédients2 gousses d’ail hachées1,25 litre de tomates vertes hachées

550 ml de sucre375 ml de raisins secs85 g de gingembre cristallisé haché1 ½ c. à thé de sel1 c. à thé de sauce Tabasco500 ml de vinaigre de cidre de pom-

mes

PréparationLaisser mijoter tous les ingrédients

dans une casserole émaillée jusqu’à ce que le mélange fonce. Mettre en pots et stériliser.

Tomates vertes en fruits confi ts

Ingrédients3 kg de tomates vertes, lavées et

parées1 kg de sucre blanc1 c. à soupe de cannelle1 c. à soupe de clou de girofl e moulu1/2 c. à thé de muscade125 ml de vinaigre1/2 c. à thé de sel125 gr de beurre 250 ml de raisins secs

Le zeste et le jus d’une demi-orange2 c. à soupe de jus de citron

PréparationHacher les tomates et égoutter. Couvrir

avec de l’eau froide. Égoutter de nouveau et couvrir d’eau bouillante. Bien égoutter et mettre dans une grande casserole avec le reste des ingrédients. Amener à ébulli-tion et laisser mijoter à découvert jusqu’à ce que le mélange épaississe soit environ 25 ou 30 minutes, en remuant de temps en temps. Verser dans des bocaux stérili-sés chauds. On peut faire une tarte Tatin avec ce mélange : mettre environ 750 ml de tomates vertes confi tes dans un moule à tarte, couvrir d’une pâte à gâteaux et faire cuire dans un four chaud. Le confi t de tomate se conserve jusqu’à cinq mois au réfrigérateur.

SUSAN HALLETT

Susan Hallett est un écrivain primé et rédacteur en chef qui a écrit pour The Beaver, The Globe & Mail, Wine Tidings et Doctor’s Review, et beaucoup d’autres.

Pour en savoir plus : [email protected]

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En Allemagne, l’éclairage public s’allume grâce au téléphone

En Allemagne, l’éclairage public s’allume grâce au téléphone. Un appel et la rue s’éclaire.

La Grande Époque

Les tomates vertes ont aussi leur utilité

De délicieuses recettes pour les tomates, y compris vertes.Sandra Shields/La Grande Époque

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