Le guide du jardinage biodynamique - fnac-static.comÀ cette époque, Rudolf Steiner est témoin de la seconde révolution agricole de l’ère moderne, qui débute vers la fin du

Le guide du jardinage

biodynamique

Aurélien Gourmelen

Légumes, petits fruits

et aromatiques…

Préparations biodynamiques Rythmes cosmiques

Sol vivant

60 FICHES

de culture !

© 2018, Éditions Rustica, ParisDépôt légal : mars 2018

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REMERCIEMENTSJe remercie chaleureusement Frédérique Chavance de m’avoir contacté pour cette aventure, pour son soutien et ses conseils tout au long du projet.Je remercie également Hélène Fitamant Gaudin et Jennifer Faisant pour leur travail sur l’ouvrage.Un grand merci à Delphine qui m’a soutenu et encouragé dans l’écriture de ce premier livre ! Merci à Apolline pour sa patience.

RUST04_JardinBiodynamie_v5.indd 2 26/01/2018 11:38


biodynamique

Aurélien GOURMELEN

© 2018, Éditions Rustica, ParisDépôt légal : mars 2018

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A Sommaire

AVANT-PROPOS ........................ 6

LES GRANDS PRINCIPES DE LA BIODYNAMIE 9

L’ORIGINE DE LA BIODYNAMIE .................... 10

Rudolf Steiner . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10

Ehrenfried Pfeiffer . . . . . . . . . . . . . . . .12

Maria Thun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13

LA TERRE, LES PLANTES ET LES RYTHMES COSMIQUES .... 14

Le rythme journalier . . . . . . . . . . . . . .14

Le rythme annuel . . . . . . . . . . . . . . . .14

Les rythmes lunaires et leur influence sur les plantes . . . . .15

L’influence des planètes du système solaire . . . . . . . . . . . . . . .20

Les calendriers lunaires et planétaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21

LE JARDINAGE BIODYNAMIQUE 23LES PRÉPARATIONS BIODYNAMIQUES .................. 24

L’élaboration des préparations . . . . . .24La conservation des préparations biodynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . .31L’application des préparations biodynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . .32Commencer à pratiquer en biodynamie . . . . . . . . . . . . . . . . . .34Les autres préparations utilisées . . . .35

LA TERRE ET SA FERTILITÉ ..... 38La terre cultivée . . . . . . . . . . . . . . . . .38L’élaboration du compost biodynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . .39Le mulch . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42Les engrais verts . . . . . . . . . . . . . . . . .44Les adventices . . . . . . . . . . . . . . . . . .45

LES SEMENCES EN BIODYNAMIE .................... 48

Des critères de sélection avantageux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .48Réseaux et grainetiers recommandés . . . . . . . . . . . . . . . . . . .48Récolter ses propres semences . . . . .49

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SommaireLES FICHES DE CULTURE DU POTAGER BIODYNAMIQUE 51LÉGUMES-RACINES ................ 52

Ail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52Betterave . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56Carotte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58Céleri-rave . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .62Échalote . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .64Navet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .66Oignon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .69Panais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .72Pomme de terre . . . . . . . . . . . . . . . . .74Radis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .77Topinambour . . . . . . . . . . . . . . . . . . .80

LÉGUMES-FEUILLES ................ 82Asperge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .82Blette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .84Céleri-branche, céleri à couper . . . . .86Chicorées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .88Choux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .91Endive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .96Épinard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .99Fenouil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .101Laitue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .103Mâche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .107Poireau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .109Rhubarbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .112

LÉGUMES-FLEURS ................ 115Artichaut . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .115Chou brocoli à jets . . . . . . . . . . . . . .117

LÉGUMES-FRUITS ................. 119Aubergine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .119Concombre, cornichon . . . . . . . . . . .121Courges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .124Courgette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .127Fève . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .129Haricot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .131Maïs doux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .134Melon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .136Physalis : coqueret du Pérou et tomatillo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .139Piment, poivron . . . . . . . . . . . . . . . .141Pois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .144Tomate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .146

PETITS FRUITS ...................... 152Cassissier, groseillier . . . . . . . . . . . . .152Fraisier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .155Framboisier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .158Ronce cultivée . . . . . . . . . . . . . . . . .161Vigne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .163

PLANTES AROMATIQUES ..... 166Aneth . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .166Basilic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .166Ciboulette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .167Coriandre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .167Estragon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .168Marjolaine à coquilles . . . . . . . . . . . .168Mélisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .169Menthes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .169Persil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .170Sauge officinale . . . . . . . . . . . . . . . .170Thym . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .171

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . .172Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .173

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A Avant-propos

Un jardin en biodynamie est une étoile sur la terre.

Rudolf Steiner

Nous devons la genèse de la biodynamie à Rudolf Steiner, qui en énonça les principes en 1924 dans une série de conférences retranscrites dans Le cours aux agriculteurs. Ces conférences furent données un an seulement avant sa mort, bien qu’il élaborât son concept plusieurs années auparavant.

À cette époque, Rudolf Steiner est témoin de la seconde révolution agricole de l’ère moderne, qui débute vers la fin du xixe siècle. Les pratiques culturales évoluent vers une utilisation de plus en plus courante et massive des intrants agricoles, notam-ment en généralisant l’emploi des pesticides minéraux comme le sulfate de cuivre, ainsi que des engrais synthétiques comme l’engrais azoté.

Steiner avait bien ressenti les limites et les dangers de cette agriculture industrielle et tint à donner ces conférences pour prôner un retour à une fumure uniquement organique et au respect de la terre, et même bien au-delà, car il amena une vision anthroposophique, une perspective spirituelle et cosmique de la nature. Il donna aussi dans ce cours des conseils pratiques aux agriculteurs.

L’agriculture biodynamique, appelée auparavant agriculture biologique-dynamique, refuse tout produit chimique de synthèse, aussi bien les pesticides pour éradiquer les ravageurs des cultures que les engrais de synthèse. Elle utilise des solutions natu-relles et des préparations spécifiques, pratique la prophylaxie et applique une com-préhension globale des processus de la vie, renforçant ainsi les liens entre l’homme, la Terre et le cosmos.

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La première approche en biodynamie peut surprendre, mais il faut mettre de côté ses préjugés, pratiquer et observer. Vous verrez alors des résultats surprenants, pas forcément en termes de quantité de légumes produits, mais assurément au niveau de leur qualité et de leur goût inimitable, et vous découvrirez une harmonie nou-velle au jardin.

À travers cet ouvrage, nous aborderons l’origine de la biodynamie et ses princi-paux acteurs, puis nous poursuivrons avec les rythmes cosmiques et leur influence sur les plantes. Nous verrons ensuite les préparations biodynamiques, prépara-tions naturelles pour soigner les plantes cultivées, et comment les utiliser au jardin, ainsi que l’ensemble des bonnes pratiques pour générer un sol fertile et vivant. La dernière et importante partie de l’ouvrage est consacrée aux fiches de culture de légumes, petits fruits et plantes aromatiques, avec pour chacune d’elles des conseils biodynamiques.

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LES GRANDS PRINCIPES DE LA BIODYNAMIE


A L'origine de la biodynamie

Depuis son origine, la biodynamie propose une méthode aux pratiques respectueuses de l’environnement dans le but

de fournir aux hommes une nourriture de qualité. Les fondements de la biodynamie furent donnés par Rudolf Steiner, mais qui était-il ?

Quelles étaient ses influences ? Qu’attendaient les agriculteurs de ce cours donné un an seulement avant sa mort, si bien que la

biodynamie faillit ne jamais voir le jour ? Pourquoi un tel développement de la biodynamie suite à ce cours ? Et qui sont les personnes qui

ont suivi et contribué au développement de la biodynamie ?

RUDoLF STEINERRudolf Steiner est né en 1861, à Kraljevec, ville faisant partie à cette époque de l’Em-pire d’Autriche et aujourd’hui située en Croatie. Il s’intéresse tôt à la philosophie et étu-die notamment Kant, Goethe, Fichte et plus tardivement Nietzsche. Il travaille à partir de 1882 pour Josef Kürschner qui édite les travaux scienti-fiques de Goethe, travaux qui ne manquent pas de l’inspirer profondément. Il soutient en 1891 sa thèse

de doctorat, dont le titre est « La question fondamentale de la théorie de la connais-sance, compte particulièrement tenu de la doctrine de la science de Fichte ».

Steiner publie en 1894 son œuvre principale, selon lui, La philosophie de la liberté, dans laquelle il s’intéresse notamment au concept de la connais-sance par la clairvoyance. Il donne ensuite des cours à l’université populaire de Berlin, fait de plus en plus de conférences et écrit de

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nombreux ouvrages. En 1902, il devient membre de la Société théosophique et, en particulier, son secrétaire général en Allemagne.

Dix ans plus tard, il quitte la Société théo-sophique pour créer sa propre Société anthroposophique, en 1913, puis dessine et fait construire le premier Goetheanum, bâtiment d’architecture organique, nommé ainsi en hommage à Goethe. En 1919, il fonde l’école Waldorf à Stuttgart, puis crée la Société anthroposophique universelle en 1923. Il donne Le cours aux agriculteurs en 1924 et meurt à Dornach en 1925.

L’approche phénoménologique goethéenneRudolf Steiner continua les travaux de Goethe concernant l’approche phéno-ménologique de la nature. Il s’en inspira pour poser les fondements de l’agricul-ture biodynamique et l’appliqua aussi à l’homme et à divers domaines pour fon-der l’anthroposophie.

L’ a p p r o c h e p h é n o m é n o l o g i q u e goethéenne est une approche globale de l’objet étudié, plus ouverte que l’approche scientifique qui est davantage analytique. Ainsi, les objets ne sont pas séparés de l’intuition, cette intuition étant elle-même pensée et étudiée. Cette approche goethéenne permet d’accéder, d’une

certaine façon, à l’essence des choses et des êtres. « L’homme en lui-même, dans la mesure où il fait usage de ses sens sains, est l’appareil physique le plus grand et le plus exact qui puisse exister », Goethe.

L’approche goethéenne appliquée aux plantes consiste, dans un premier temps, à observer la plante d’une manière précise et sans jugement, sans préjugés, en ouvrant simplement l’ensemble de ses sens. On considère la plante avec étonnement phi-losophique, avec émerveillement. Ensuite, on répète cette observation dans le temps afin d’avoir une vision de cette plante à dif-férents stades de sa croissance. On peut imaginer mentalement son évolution de la germination de la semence à la mort de la plante. On va obtenir ainsi une idée de ses couleurs, de l’évolution de la forme de ses feuilles, de ses saveurs, de ses odeurs en fonction du milieu où elle pousse à dif-férents moments. On va ensuite tenter de comprendre la plante de l’intérieur, pour saisir « l’idée de la plante ».

Le fondateur de l’anthroposophieL’anthroposophie est définie par Rudolf Steiner comme une méthode expérimen-tale d’investigation de l’humain en géné-ral et des phénomènes de l’univers. Elle s’intéresse à la nature humaine et aux grandes questions que l’homme s’est

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toujours posées et qui ont été abordées avec les religions, mais par une approche différente.

L’anthroposophie touche ainsi de nom-breux domaines, comme l’éducation, l’en-semble des domaines artistiques, avec entre autres l’eurythmie. Mais aussi la phar-macie, la cosmétique, l’économie solidaire, la politique, la religion, et bien entendu l’agriculture avec la biodynamie.

Le cours aux agriculteursLe cours aux agriculteurs fut donné sous forme de huit conférences au château de Koberwitz en Allemagne, vaste domaine appartenant au conte de Keyserlingk. Les auditeurs étaient bien entendu des agri-culteurs, mais aussi des scientifiques et des vétérinaires qui faisaient partie de la Société anthroposophique. Ce cours a failli ne jamais avoir lieu, puisque Steiner était fortement occupé par l’école Waldorf et les professeurs qui lui demandaient de nouveaux enseignements. De plus, il était de plus en plus affaibli mais il tint absolu-ment à donner ces conférences.

L’approche de Steiner est totalement dif-férente de l’approche traditionnelle de l’agronomie qui consiste à apporter au sol ce dont les plantes ont besoin pour croître convenablement. Steiner propose une application pratique en apportant à

la terre, aux cultures et au compost des substances à dose très faible. Ces subs-tances vont avoir pour but d’équilibrer les trois forces formatrices que sont la force physique, la force cosmique et la force astrale de tout organisme vivant, dans le but d’améliorer la qualité des aliments.

Suite aux conférences, des agriculteurs décident de créer « le cercle des agricul-teurs » afin d’expérimenter les conseils pra-tiques donnés par Steiner durant le cours. Parmi eux, Ehrenfried Pfeiffer participa activement à faire connaître la biodynamie.

EHRENFRIED pFEIFFEREhrenfried Pfeiffer (1899-1961), ingénieur en électricité, biochimiste, agronome et anthroposophe, seconda Rudolf Steiner dans la préparation des huit conférences du cours aux agriculteurs. Après la mort de Steiner, il créa un laboratoire de bio-chimie au Goetheanum et encadra des expérimentations dans une ferme biody-namique des Pays-Bas.

Réfugié aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, il mit notamment au point un procédé de compostage pour les déchets urbains ainsi que deux tech-niques, la cristallisation sensible et la mor-phochromatographie qui permettent de mesurer la vitalité de l’eau et des aliments.

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Il a fortement contribué au développement de la biodynamie aux États-Unis. Il est l’au-teur de deux textes fondateurs de la biody-namie : Fécondité de la Terre et Le visage de la Terre.

MaRIa THUNMaria Thun (1922-2012) est une autre per-sonnalité très importante dans le dévelop-pement et la recherche en biodynamie. Fille d’agriculteur, Maria connut dès toute petite les travaux de la ferme et du jar-din. Mais elle découvrit plus tard, durant la guerre, la pensée anthroposophique et l’agriculture biodynamique grâce à son époux, Walther Thun, qui était professeur à Waldorf (Allemagne).

Dans Le cours aux agriculteurs, Steiner évoque l’influence des planètes et de la Lune sur la croissance des plantes. Maria s’intéressa à ses écrits et fit des recherches sur les astres. En 1958, elle fit une décou-verte en semant des radis tous les jours et en observant leur forme dans le temps. Certains radis développaient de belles racines, d’autres faisaient de belles feuilles au détriment des racines, et d’autres encore montaient rapidement en graines. Pourtant elle se basait sur les recomman-dations des calendriers biodynamiques de l’époque. Une relation n’était pas encore mise en évidence. En répétant ses semis et

en étant attentive à tous les cycles lunaires, elle découvrit la relation entre la position sidérale de la Lune et le développement de certains organes végétaux.

Maria Thun continua ses observations tous les ans, en intégrant d’autres plantes, et mit en place à partir de 1963 le premier calendrier des semis dont tous les calen-driers lunaires actuels se sont inspirés. Elle continua ses observations précises et attentives sur plus de cinquante années.

Nous lui devons aussi l’élaboration du compost de bouse et de nombreuses pré-parations à base de plantes pour fortifier et stimuler les plantes cultivées, conseils que nous retrouvons dans ses livres.

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LE JARDINAGE BIODYNAMIQUE


A Les préparations biodynamiques

Les préparations biodynamiques ne remplacent pas la fumure, contrairement à la plupart des autres apports que l’on peut faire au jardin. Elles sont toujours apportées en très petite quantité. Il s’agit de donner à la terre et aux plantes, à l’organisme jardin, des impulsions bénéfiques.

L’ÉLaboRaTIoN DES pRÉpaRaTIoNS

Les préparations 500 et 500P : bouse de corneLes préparations 500 et 500P sont appe-lées bouse de corne et bouse de corne préparée. Elles consistent à remplir de bouse de vache des cornes de vache, puis à enterrer celles-ci dans la terre durant l’hiver. Au cours de l’hiver, la bouse évo-lue en une matière colloïdale, noire, ayant l’aspect du compost. Cette matière est extraite des cornes au début du prin-temps et est alors prête à être utilisée. On en dynamise quelques grammes dans de l’eau de qualité tiédie, avant de la pulvéri-ser sur la terre.Nous reviendrons plus en détail sur la dynamisation et l’application des prépara-tions biodynamiques.

Les préparations 500 et 500P vont avoir une action stimulante sur la vie du sol. Le système racinaire des plantes est plus développé, la germination des semences augmente. Les recherches biodynamiques ont démontré que les racines étaient plus denses et plus nombreuses en profondeur dans un sol ayant reçu cette préparation. Ce phénomène est particulièrement inté-ressant car les plantes vont chercher les éléments nutritifs et l’eau dans des hori-zons moins exploités par les végétaux que dans les sols n’ayant pas reçu cette prépa-ration. L’action des micro-organismes est accentuée, en conséquence la formation de l’humus est améliorée, ce qui impacte aussi positivement la structure du sol.

La préparation 500 a été élaborée par Rudolf Steiner et présentée dans Le cours aux agriculteurs. La 500P a été développée

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plus tardivement par un biodynamiste aus-tralien, Alex Podolinsky, qui ajouta les six préparations du compost (502 à 507) à la bouse de vache.

Cornes de vache remplies de bouse.

La préparation 501 : silice de corneLa préparation 501 ou silice de corne est préparée en broyant finement du cristal de roche riche en silice, comme du quartz transparent ou de l’orthose. Cette poussière de quartz est mélangée à de l’eau pour obtenir une pâte qui est versée également dans des cornes de vache, mises en terre au printemps, puis déterrées à la fin de l’été.

Silice de corne.

La silice de corne est pulvérisée en brouil-lard fin sur les plantes et sur le sol. Elle agit sur la partie aérienne de la plante et est liée à la lumière et à la photosynthèse. Les plantes qui en bénéficient sont mieux régulées au niveau de leur croissance, c’est-à-dire que, si la croissance n’est pas suffi-samment vigoureuse, la silice de corne va contribuer à l’améliorer, et au contraire, si la croissance de la plante est trop vigoureuse, la silice va calmer ses ardeurs. Une plante qui pousse trop vite a fortement tendance à attirer des ravageurs. Cette préparation permet aussi de renforcer les plantes face aux maladies cryptogamiques ; lorsqu’elle est pulvérisée sur la terre, elle maintient les cryptogames dans leur milieu.

Le compost de bouseLe compost de bouse, appelé aussi CBMT, pour « compost de bouse de Maria Thun » est élaboré à partir de bouse de vache, de coquilles d’œufs, de poudre de basalte et des six préparations pour le compost que nous verrons ci-dessous. Ces ingrédients sont mélangés (dynamisés) à la bêche dans un tonneau partiellement enterré. Au bout d’un mois, ils sont de nouveau mélangés et, deux semaines plus tard, le compost de bouse est prêt à être utilisé en pulvérisation.

L’action de cette préparation va favoriser la vie du sol en stimulant la transformation de la matière organique apportée au sol.

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Le compost de bouse est utilisé après l’in-corporation superficielle des engrais verts à la terre et après l’épandage du compost. Cette préparation aurait aussi la propriété de diminuer l’absorption des éléments radioactifs par les plantes.

Le compost de bouse a été élaboré par Maria Thun, à la suite des essais nucléaires fait dans les années 1950 et dont les rési-dus radioactifs polluaient l’environnement. Maria Thun chercha un moyen de diminuer la concentration de strontium 90 dans les plantes. Il s’agit d’un élément radioac-tif qui, chez l’homme, se substitue au cal-cium dans les os. Elle fit des tests de divers apports de calcium aux plantes et décou-vrit que la coquille d’œuf de poule per-mettait aux plantes d’écarter cet élément de leur composition, ce qui n’était pas le cas pour les autres tests. Elle chercha ensuite un moyen d’apporter ce calcium actif d’une façon biodynamique. Il lui fallut 12 années de recherches empiriques et de tests pour élaborer le compost de bouse.

Les préparations pour le compostLes préparations pour le compost ont toutes été élaborées par Rudolf Steiner et présentées dans Le cours aux agriculteurs dans le but d’améliorer la valeur biologique des composts et des fumiers. Au nombre de six, ces préparations sont numérotées

de 502 à 507. Leur mode d’action est de concentrer leurs principes éthériques et astraux spécifiques afin d’organiser la bonne transformation du compost.

La préparation 502 : fleurs d’achillée millefeuilleL’achillée millefeuille, Achillea millefolium (L.), est une plante vivace de la famille des Astéracées, aux rhizomes ramifiés et aux feuilles finement découpées comme son nom d’espèce millefolium l’indique.

L’achillée présente des capitules de fleurs généralement blanches, étalées sur des tiges bien droites et dressées.

Achillée millefeuille.

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Au potager et au verger, cette plante est de bonne compagnie par sa floraison atti-rant de nombreux auxiliaires. Elle trouvera, par exemple, une bonne place aux pieds des légumes vivaces et des fruitiers.

« Cette Achillée est – en fait, toute plante l’est – une merveille, mais lorsqu’on regarde à son tour une autre fleur, on est particulièrement touché au cœur en voyant quelle merveille est cette Achillée », Rudolf Steiner.

La préparation 502 est obtenue à partir de fleurs d’achillée millefeuille. Les fleurs récoltées sont mises dans une vessie de cerf et accrochées au soleil durant l’été. À l’automne, les vessies sont décrochées et mises en terre, peu profondément, durant tout l’hiver, puis elles sont déter-rées au printemps. La substance est préle-vée et utilisée ou stockée dans une caisse en bois spécifique.

Rudolf Steiner indique dans son cours que la préparation dans la vessie de cerf per-met d’augmenter les forces naturelles de l’achillée, lui permettant ainsi de mieux lier le soufre aux autres substances.

La préparation sera intégrée au compost ou dans le fumier, dans lesquels cette subs-tance va rayonner. Son rôle est alors d’at-tirer et d’organiser l’activité du potassium,

ce dernier étant lié au soufre, pour amélio-rer la fumure. Elle a également une action rafraîchissante dans le compost, permet-tant ainsi de limiter les pertes de matières par dégagement gazeux.

La préparation 503 : fleurs de camomille matricaireLa camomille matricaire, camomille alle-mande ou encore camomille vraie, Matricaria recutita (L.) est une plante annuelle de la famille des Astéracées. Elle ne doit pas être confondue avec les autres camomilles, notamment la camo-mille romaine qui n’a pas les mêmes pro-priétés que celle décrite par Steiner pour l’élaboration du 503.

Notons que la camomille vraie se distingue notamment par la richesse en azulène de son huile essentielle, dont les propriétés anti-inflammatoires ont été démontrées. Son cycle végétatif est annuel. Elle pré-sente une unique tige dressée et mesure environ 50 cm de haut. Elle fleurit de mai jusqu’en été en offrant des capitules aux fleurs blanches et à la collerette de lan-guettes blanches.

L’odeur de la camomille vraie est typique et rappelle le parfum de la pomme. Chimiquement, c’est la même molécule, le farnésène, d’où l’étymologie du nom camo-mille qui signifie en grec « pomme à terre ».

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LES FICHES DE CULTURE DU POTAGER BIODYNAMIQUE


BetteraveBeta vulgaris var. rubra L.Famille : ChénopodiacéesCycle : Bisannuelle

De la même famille que l’épinard et la blette, la betterave est de culture assez facile. Je vous invite fortement à cultiver des betteraves de différentes couleurs et à les goûter crues. Vous verrez que leur saveur n’a rien à voir avec

celle d’une betterave cuite et, suivant les variétés, le goût est étonnant.

ú SoL ET CLIMaT

La betterave pousse sous tous les climats de France. Elle préfère une terre bien ameublie et suffisamment riche en matières organiques, mais sans excès, qui nuirait au bon développement des racines.

˘ vaRIÉTÉS

• ‘De Chioggia’, très belle variété à peau rouge rosé, cerclée d’anneaux blancs quand on la coupe.• ‘Burpees Golden’, petite racine jaune à peau orange et chair jaune clair.• ‘Crapaudine’, racine volumineuse et conique, à peau noire et chair rouge violacé et sucrée.• ‘Détroit 2’, belle racine ronde, lisse et régulière, à chair de couleur rouge.• ‘Plate d’Égypte’, commune et précoce, meilleure récoltée jeune.

• ‘Robuschka’, racine ronde rouge foncé, vigoureuse, bonne conservation, sélection biodynamique Kultursaat.

Q CULTURE

Privilégiez l’exposition ensoleillée. Le semis se réalise à partir de mars dans les régions les plus douces, sinon avril, puis se pour-suit jusqu’en juillet. Semez de préférence le matin d’un jour-racine, en place ou en pépinière.Semis en place, en lignes espacées de 30 cm, une graine tous les 5 cm (des glo-mérules en réalité, chaque glomérule comprenant plusieurs graines), que l’on éclaircira par la suite en choisissant le plant le plus vigoureux.Semis en pépinière, en pleine terre ou en plaque alvéolée pour repiquer les plus beaux plants.

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Lorsque les betteraves ont deux ou trois vraies feuilles, on peut procéder au repi-quage qui sera fait en Lune descendante, le soir d’un jour-racine. Un temps couvert est également bénéfique. Commencez par habiller les plants (en coupant un tiers de la racine et un tiers du feuillage), puis repi-quez les plants à l’aide d’un plantoir, un plant tous les 15 cm, en espaçant les rangs de 30 cm.Le repiquage arrivant en été, si la chaleur et le soleil sont trop importants, il est utile d’ombrer les jeunes plants.

CompagnonnageBonne association avec la laitue tant que celle-ci n’est pas cultivée en tant que porte-graines. La betterave se plaît aussi à proxi-mité des choux, oignons, céleris et œillets d’Inde.

EntretienBinages et sarclages réguliers. Suivant les régions et la météo de l’année, arrosez plus ou moins régulièrement.Pulvérisez de la silice de corne (501) avant d’éclaircir, lorsque les feuilles sont bien développées.

RécolteÀ récolter au fur et à mesure des besoins. Dans les régions les plus douces, la bette-rave peut être conservée en pleine terre tout l’hiver ; un paillis est toujours rassurant. Dans les régions les plus rudes, déterrez toutes les betteraves, coupez les feuilles et les racines à ras, puis rangez-les dans une caisse en bois, un papier journal dans le fond, le tout recouvert de sable sec. Stockez dans une cave hors gel.Les betteraves se conservent quelques jours au réfrigérateur, mais il est important de couper les feuilles, sinon elles se ramol-lissent très rapidement.

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échaloteAllium cepa var. aggregatum G. DonFamille : LiliacéesCycle : Bisannuelle ou annuelle

Voici un légume et condiment dont la culture est simple, qui produit bien et qui réussit dans la plupart des régions.

Culture indispensable pour les débutants !

ú SoL ET CLIMaT

Les régions qui produisent le plus l’échalote sont le Val de Loire et la Bretagne (depuis le xviie siècle) et notamment le Finistère, des régions sous influence maritime. L’échalote est également cultivée dans le Nord, l’Est, la région Centre, ainsi que le Sud-Ouest. Quant au Nord de la France et à la Belgique, des variétés traditionnelles y ont été conservées, comme ‘Ardente’. L’échalote résiste très bien au froid. Un sol pas trop lourd est préférable. L’échalote pousse bien dans les sols limoneux.

˘ vaRIÉTÉS

• ‘Golden Gourmet’, bulbe rond à chair parfumée à la saveur fine.• ‘Griselle’, goût prononcé et parfumé, conservation moyenne, pour plantation à l’automne.

• ‘Hermine’, bulbes ronds de couleur à tunique blanche, sélection de Bretagne.• ‘Jermor’, bulbes demi-longs à tunique cuivrée, chair blanche rosée.• ‘Longor’, bulbes longs à tunique cuivrée, chair rose, violacée.• ‘Melkior’, bulbes demi-longs en forme de poire, à chair violacée et de bonne saveur, tunique cuivre foncé, résistante au mildiou.• ‘Red Sun’, bulbes ronds à chair rosée de bonne saveur.

Q CULTURE

L’échalote se cultive en exposition enso-leillée. Un bon précédent de l’échalote est la phacélie, car elle n’est pas sensible à la pourriture blanche des Liliacées. Par contre, il vaut mieux éviter les Légumineuses qui rendraient trop d’azote au sol après leur destruction. Une rotation de quatre années est à respecter entre deux cultures

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d’échalote et avec toute autre plante de la même famille (ail, poireau, oignon).La plantation des bulbes se fait en jour-ra-cine, de février à avril et en octobre-no-vembre. Plus un bulbe est petit et plus on peut planter serré. Ainsi, plantez tous les 15 à 20 cm sur le rang et comptez de 25 à 35 cm entre deux rangs. Suivant la nature du sol, son humidité, la fréquence des gelées, les bulbes peuvent sortir de terre lorsqu’ils émettent leurs racines ; cela peut arriver lorsqu’ils sont directement enfoncés dans la terre avec les doigts. Pour éviter ce problème, utilisez un plantoir à bulbes ou bien plantez dans un sillon.

CompagnonnageL’échalote apprécie pour une courte période (à cause de la récolte) la proximité de la carotte et de la betterave. Évitez de la cultiver à côté des Fabacées (pois, hari-cot, fève).

EntretienLe principal entretien consiste à désherber et décroûter la surface par des binages et des sarclages réguliers. L’humidité printa-nière suffit normalement pour se passer d’arrosages. Cependant, en cas de séche-resse durant cette saison, arrosez de temps en temps tant que le feuillage est vert. Si le printemps est très pluvieux, on prendra soin de déchausser les plants, c’est-à-dire de retirer un peu de terre autour des bulbes pour éviter qu’ils ne pourrissent.Il faut s’abstenir d’arroser les échalotes (et autres Liliacées) avec des extraits fer-mentés, qui attirent les mouches qui les parasitent.

RécolteLa récolte en vert se fait au fur et à mesure des besoins durant le printemps. Pour la récolte en sec, retirez les bulbes de terre lorsque les deux tiers du feuillage sont secs, car c’est à ce stade d’arrachage que les bulbes se conservent le mieux. En pra-tique, il est toujours difficile de s’en rendre compte au bon moment !Par la suite, on compte une à deux semaines de séchage sur le terrain ou dans des caisses. Si de la pluie est prévue, mettez ces caisses à l’abri. Cette étape de séchage est également indispensable pour éviter la pourriture des bulbes.

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biodynamique

Née dans le courant du XXe siècle, la biodynamie est un système de culture agricole basé sur les théories de Rudolf Steiner. Conscient dès cette époque des risques induits par l’utilisation des produits chimiques et le développement de l’agriculture industrielle, Rudolf Steiner prônait le retour à des méthodes de culture respectant les rythmes de la nature et favorisant une harmonie entre le cosmos, la Terre, les plantes, la vie du sol et le geste de l’homme.

Après avoir abordé les grands principes de cette méthode de culture, cet ouvrage vous guide dans la réalisation d’un jardin biodynamique : bien choisir ses semences, utiliser les bons outils, élaborer ses préparations biodynamiques, réaliser un compost, cultiver les engrais verts, pratiquer le mulching, etc.

L’auteur vous présente ensuite la culture biodynamique de 60 légumes, petits fruits et plantes aromatiques sous forme de fiches pratiques détaillées : variétés, sol, climat, semis, plantation, bonnes associations, entretien, récolte.

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Le guide du jardinage biodynamique - fnac-static.comÀ cette époque, Rudolf Steiner est témoin de la seconde révolution agricole de l’ère moderne, qui débute vers la fin du