Le Monde - Facebook, troisième Etat de la planète - Intervista a Vincenzo Cosenza

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  • 8/9/2019 Le Monde - Facebook, troisime Etat de la plante - Intervista a Vincenzo Cosenza

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    Facebook,troisimeEtatdelaplanteLerseausocial,cren2004,vientdatteindre labarredes500millionsdemembresactifs

    BruxellesBureaueuropen

    La Commission europenneentend faire fermer, dici 2014,touteslesminesdechar-

    bon dficitaires qui bnficient desubventions. Le secteur de la

    houille,quiemploieautotalencore97000 personnes dans lUnionEuropenne (UE), bnficie dunedrogation autorisant des aides lexploitation. Ce rgime spcialexpire lafin delanne.Bruxellespropose de le prolonger jusquen2014,et nonjusquen2022commelvoquaitun texteprcdent.

    Dsormais, la Commission sug-gre de nautoriser les aides quepourlesentreprisesdisposantdunplan de fermeture, et les subven-tions devront surtout servir affronterles cots sociaux desfer-metures, a indiqule commissaire la concurrence, lEspagnol Joa-quinAlmunia,mardi 20juillet.Les

    capitales devront aussi annoncerdes mesures dans le domaine desnergies renouvelables, du rende-ment nergtique, du captage ducarbone afin dattnuer limpactdesaides lindustriehouillre.Lesaides(2,9milliards deuros au totalen 2008) devront, en outre, tre

    dgressives et rembourses si lessites ne sont pas ferms en octo-bre2014au plustard.

    La moiti des centrales lectri-ques de lUnion sont alimentesavec du charbon dimportation.Quelque 50% de la productioneuropenne est localise en Polo-gnemaisles principauxpaysbn-ficiant de subventions sont lAlle-magne, lEspagneet laRoumanie.

    Le rglement propos par laCommissiona suscit de vivesdis-cussionsau seinde lexcutifeuro-pen. M. Almunia proposait undlai plus long, la fureur de cer-tainsde sescollgues,surtoutsou-cieuxde laprotectionde lenviron-

    nement. Cest le Conseil savoirles Etats qui devra trancher, endcembre.La discussionsannonceagite, comme lindiquent les pre-mires ractions.

    En Allemagne, lannonce de laCommission a suscit des proposcontrasts. Le ministre de lcono-

    mie, le libral Rainer Brderle(FDP), a voquune dcision allantdansunsensquisembleraisonna-ble, dun point de vue conomiqueetcologique . Lachancelirechr-tienne-dmocrate, Angela Merkel,sest en revanche dite trs rser-

    ve. Je trouve que cela nauraitpast uneerreurden parler enco-reunefoisavecles pays membres,a-t-elledclar,avantdajouter:Jenesuis pasenchante.

    Lessyndicatsse dressent contreunemesurequiiraitlencontreducompromis du charbon, un

    accord signentrelEtatfdral,lesLnderetlindustrieminire.Ilpr-voyaitla findes subventions lho-rizon 2018. Pour Michael Vassilia-dis, un dirigeant du syndicatminier,la mesure envisage par laCommission pourrait entranerdes licenciements en masse. Lesgouvernementsde laSarreet delaRhnanie-du-Nord-Westphalie,comme le SPD, protestent aussivigoureusement.Mmeson declo-cheductdesentreprises,commeRAGDeutscheSteinkohle:cetteder-nirea exhortle gouvernementdfendreses engagements.

    Rejet total a aussidcrt, enEspagne, lAssociation des rgions

    minires, qui rassemble des parle-mentaires, des reprsentants desgouvernements rgionaux desAsturies,deCastille-LeonetdAnda-lousie, ainsi quune centaine demunicipalits.Elleestimequelafer-metureenvisageaggraveraitlacri-se dans les rgions minires. Elle

    rclame, au contraire,un maintiendes aides pendant dix ans aumoins.

    Le gouvernement des Asturiesestime quele cotde ladisparitionde lindustrie de la houille seraitsuprieur celui de son main-tien. Les deux principaux syndi-cats ouvriers, lUGT et les CC.OO,estiment que Madrid et lUE ontcdauxpressionsdeslobbies.Ilsrclamentdesmesurespourunsec-teur qui contribuerait la produc-tionde25%dellectricitconsom-medans lepays.p

    Jean-Pierre Stroobants(avecJean-JacquesBozonnet,Madridet intrim Berlin)

    Facebook est dsormais le troi-simepaysau mondederrirelaChineetlInde, clamentles

    spcialistesdesnouvellestechnolo-giques.Le rseausocial vient justedatteindre les 500millions demembres actifs. Le site comptait200millions de membres enavril2009, 300millions six moisplustard. La comparaison avec unEtat est videmment exagre. Lerseau social, socit prive enre-gistreauxEtats-Unis,nestpasunEtat. Cest juste une plate-forme

    virtuelle surlaquelle lesinternau-tespeuventse construire des pro-fils, accderet communiqueravecceuxdesautres.MaisFacebookres-te un vritable phnomne. Aupoint dailleurs quHollywoodvient de lui consacrer un film, Le

    Rseausocial.Commentexpliquerpareilsuccs? Sera-t-ildurable?

    La plate-forme a t cre en2004par MarkZuckerberg,encoretudiant Harvard lpoque etgde20ans,unanaprsMySpace,Last.fm, ou Orkut, et deux ansaprs Friendster. Ces rseauxsociaux onttousconnule succsun moment ou un autre, ou leconnaissentencore, maispas dansles proportions de Facebook. MyS-pace,son principal concurrent,esten perte de vitesse: laudience

    aurait diminu de moiti ces sixderniers mois.

    Facebookamieuxrussiquelesautres interprter les demandesdes utilisateurs, surtout en termesdesimplicit,en crant uneinterfa-ce riche permettant en peu de clicsdaccder un monde de servicesquidhabitudenestpasladisposi-tion des utilisateurs lambda maisdesexperts(jeux,e-mail,chat,etc.),

    estimeVincenzoCosenza,spcialis-te desrseaux sociaux et directeurde lagence italienne de communi-cationDigitalPR. Cestgratuit,sim-

    pleet celasestnormmentpropa-g parce que ce rseau a dabordcibllestudiantspourleurpermet-tre de correspondre entre eux. Plusrcemment, les moins jeunes sysontgalementmis, etmaintenantles habitants de pays non occiden-taux , relve Christine Balagu,spcialiste des rseaux sociaux,professeur linstitutTlcom.

    Apparualors quele phnomnedes rseaux sociaux tait en pleinboom,Facebook a russi innover,proposantauxdveloppeursinfor-matiques tiers dadapter des pro-grammeslogicielspourlaplate-for-me.Des milliersdapplicationsontt rapidement disponibles pourlesutilisateurs,leur permettantdepersonnaliser davantage leur pro-fil ou de renforcer les liens avecdautres (en ditant par exempledeslistesde prfrences,en jouantenrseau des jeux,etc.).

    Facebookaaussirussisamigra-

    tion sur les tlphones mobilesintelligents.Cestlapremireappli-cation que tlchargent les dten-teurs de ces terminaux. Or, dansquelques annes, on utilisera plusson Smartphone pour accder Internetque sonordinateur.

    Aujourdhui, cest leffet derseauquimarcheplein.Plusilya

    dinscrits, plus cela incite de nou-veauxmembresrejoindrelacom-munaut. La prochaine frontire,cestle milliard de connects. Cestcelleque sest fixe M.Zuckerberg.Ce palier pourrait tre toutefoisplus difficile atteindre. Sa crois-sance dans les pays dveloppsralentit.Le rseau, dorigineamri-

    caine, a certes russi simplanterdansdespaysdeculturestrsdiff-rentes, commeles Philippines, Sin-gapouroulaMalaisie.Maisdanslespaysquil napas encorecoloniss,ilyadesrseauxlocauxdominantsdont lutilisation est bien entredanslesmurs,telsCVKontakteetOdnoklassniki en Russie, Orkut(lanc par Google) au Brsil, Mak-toob au Moyen-Orient. Il y a despays historiquement trs protec-tionnistes, comme la Core, o leservice Cyworld domine, et le

    Japon avec Mixi. Et enfin des payso la censure empche Facebookdesimplanter,comme leVietnam,o le rseau social Zing simpose,oulaChineavecQQ.

    DonnespersonnellesParmi les autres fragilits de

    Facebook, figurent les problmeslisaurespectdelavieprive.Cettequestion est au cur du modledvelopp par M.Zuckerberg. Lesinternautes sont incits dclinerge, sexe, lieu de rsidence poursinscrire, puis toute leur intimitlors de leurs changes avec leursamis du rseau. Facebook vaplus loin dans la connaissance deses membres en tendant le Websocial dessitestiers.Une minededonnes personnelles que le

    rseau social est prt monnayerauprs des annonceurs soucieuxdecibler aumieux leurpublicit.

    Legroupeserefusedonnersonchiffre daffaires mais il sembleque le modle publicitaire com-mence portersesfruits.Le capdumilliard de dollars de revenuannuel devrait tre franchi en2010. MmeBalagu ne croit pas quelaquestiondu respect dela viepri-ve soit de nature dstabiliser legroupe. Les internautes sont sou-vent trs soucieux du respect de la

    vie prive quand on les interrogemaisleur conduiteen ligne contre-ditcesdclarations:beaucoupnh-sitent pas spancher, souli-gne-t-elle.

    Ellepoursuit:Cestvraiquilyadesgensqui commencent sedsa-bonner de Facebook, il y a aura untaux de dsabonnement non nul,maisje necroispasquecelairaplusloin. Aujourdhui, on a tant decontactssur Facebook,tant deliensquecestdifficiledenchanger,aussidifficilequedechangerdebanque.Le danger viendra-t-il de Google?Le moteur de recherche na pasrussi imposer sonrseau social,mais il rflchit activement unerplique Facebook.p

    CcileDucourtieuxavecLaurenceGirard

    EnhausseLarcoltedevinLarcolte devin attendue pour2010en Franceserasuprieure 2009, 47,3millionsdhectoli-trescontre46,7millions,maisinfrieure lamoyennedes cinq derniresannes.

    EnbaisseLesiteFrance.frLe siteInternet officielcens promouvoir lima-gede laFrance, indisponible depuisle 14juilletla suite dunbugjusteaprssonlancement,neserapas oprationnelavantfin aot.

    Lesprincipauxrseaux

    enquelquesdates

    1997Lancement

    de SixDegrees.com

    2002 Lancementde Fotolog,

    deFriendsteret deSkyblog.

    2003 Lancementde LinkedIn,

    MySpace,Lastfm.

    2004Dbutde Facebook

    Harvard, dOrkutet deFlickr.

    2005Apparitionde Ning,

    Cyworldet Bebo.

    2006Dmarragede Twitter,

    QQ,Windows Live.

    2007Facebookfranchitle cap

    des50millions demembres.

    2008 Facebookdpasseles100millions demembres

    enaot etdoubleMyspace.

    2010 Lecap des500millions

    estatteintenjuillet.

    LapromessedemixitsocialenestpastenueauxEtats-Unis

    LamoitidescentraleslectriquesdelUEsontalimentesavecducharbondimportation

    ConjonctureConfirmationduralentissementdelconomieamricaineLindicecompositedes indica-teursconomiques amricainsestrepartien baisseen juin, de0,2% parrapportau moisprc-dent.Le Conference Board, qui ta-blitcetindice,jugequece reculannonceun ralentissement delacroissancejusqu la findelautomne. (AFP.)

    France: lademande

    adresse lindustriedevraitralentirLa demandeadresseaux indus-trielsa nettementprogressaudeuximetrimestremais elledevraitbaisserau troisime,selonlenqutetrimestriellede conjonc-turedans lindustrie publieven-dredi 23juilletparlInsee. (AFP.)

    MatirespremiresLUEveutse doter derservesdeminerais raresLa Commissioneuropenne a pr-conis,jeudi 22juillet, laconstitu-tiondans lUEde rservesstratgi-quesdemineraisrares utilissparlesindustriesde pointe. (AFP.)

    Lescours dujour (23/07/10,09h57)

    Economie

    Facebook V Kontakte QQ Orkut Mixi Autres Pas de donnes

    LES RSEAUX SOCIAUX LES PLUS POPULAIRES PAR PAYS

    SOURCE : ALEXA ET GOOGLE TRENDS, JUIN 2010

    Trs loin devant ses concurrents

    DANAHBOYD,jeune chercheusechezMicrosoftet luniversitdeHarvard, sestspcialisedansltudedes comportementsado-lescentssur laToile.Elleestdeve-nueune desexpertesreconnuesdesrseauxsociaux enligne.Dansunprojetdarticlepourunlivre paratreaux ditionsRout-ledgePress,ellesestpenchesurlesraisonsde ladsaffectiondeMySpacepour Facebook.

    Lesconclusionsauxquelles elleaboutit, la suite dune centainedentretiensmens entre2004 et2009,sontdifiantes:ce sontessentiellementdes considra-tionsde classessocialesou deraces qui,selonelle, dictentleschoixdes adolescents.

    Defait,pourles jeunesBlancsetles Asiatiques, MySpace appa-ratgrossomodocommeunghetto noirmalfrquent.Acontrario, lesAfro-Amricainsouoriginaires dAmriquelatinele

    trouventplusfunqueFace-book, carilsestiment pouvoiryexprimerplus librementleur per-sonnalit.

    Ceschoix,expliqueDanahBoyd, refltentune reproductiondescatgoriessocialesqui existentdanslescolesaux Etats-Unis. UneutopietrsrpandueveutquInter-netpermette dradiquer dfinitive-mentlesingalitset lesprjugsraciauxaux Etats-Unis. Maiscenestpasle cas.Commeles canti-nesscolairesou lescentres commer-ciaux,sur lesrseauxsociaux enligne,les jeunesse rassemblentaus-sientrepairs, ajoute-t-elle

    Lancen 2003, MySpace esttrsviteinvestipardes groupesdemusique,surtoutdurock ind-pendantet duhip-hop, trsmar-quparla culturenoireurbaine,etleursfans.Etantdonnsonsuccschezlesmusiciensetles"couche-tard",sinscrire surMySpa-cea putreconsidrau dbut

    commeadhrer uneformedecontre-culture , notelachercheu-se.

    Prdateurs sexuelsEn2005, MySpace estrachet

    parNewsCorp,legantde lapres-seet dela tlvision,et lattentiondesmdiasse braquesoudain surlui.Au fur mesuredesarticles,pluttngatifs,le regardchange.MySpaceest en effetsouventpr-sentcommeunlieupleinde pr-dateurssexuels.Y voluer estassoci desconduites risque:drogue, sexe,alcool.Du coup,lesparentsappartenant desmilieuxduqus, plutt blancs etaiss,fontpressionsurleur progniturepourquellese dsinscrive.

    Cren 2004, Facebooken profi-te plein.Dabord conuet rservauxtudiants dela trsslecteuni-versit deHarvard,Facebooknesouvre augrand public quen2006.Lespremiers sinscrire

    sontles lycensaiss,attirspar lectlitiste. Anastasia, 17ans, deNewYork,expliqueainsi DanahBoydavoirquittMySpacepourFacebookavecle reste demonco-le.Cestdevenulendroitolesmeilleurslves discutaientde leurdevoirdanglaisdu lendemain .

    DanahBoyd tablitun parall-leentrela dsaffection deMySpa-ceet lafuitedes Blancsdescen-tres-villes amricainspour lesbanlieuesconsidrescommeplussres.Ellerelveaussiquecertainsmdias,dont lesjourna-listes blancs appartenant laclassemoyenne, onteu tendance unpeu viteenterrerMySpace.Elleciteainsi un articleduNewYorkTimes datdu4 mai2009,autitreexplicite: Connaissez-vousencorequelquunsur MySpace? Lquipedu journal tait surFace-book etsupposaitqueleurs lec-teursaussi,noteMmeBoyd. p

    C.Du.

    BroncaautourduprojeteuropendefermeturedesminesdecharbonLaCommissionproposedanticiper2014lafindurgimedaidesau secteur.AllemandsetEspagnolsprotestent

    Euro 1 euro: 1,2850 dollar (achat)Or Oncedor: 1199,50 dollarsPtrole Lightsweetcrude:79,17dollarsTauxdintrtFrance:2,978(dixans)TauxdintrtEtats-Unis:2,939(dixans)

    110123Samedi 24 juillet 2010