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AVRIL 2010 N°86 5 L’œil sur... Cina, Karl, Dylan, Ronan, Jonathan, Gwenaëlle, Cédric, Noémie, Kevin, et Yohann ont entre 16 et 18 ans. Et les voici déjà à la tête d’une société coopérative de production (SCOP), joliment ap- pelée « le Potager d’ici » ! Encadrés par leurs professeurs du CIFAM, les apprentis se sont lancés dans la création de soupes et mousses à base de légumes issus de l’agriculture raison- née, vendues par des filières qu’ils doivent eux- mêmes trouver… Une véritable immersion dans le monde de l’entreprise, de la création juridique d’une SCOP – même fictive – à celle de produits originaux, jusqu’à leur commercialisation, en passant par toutes les étapes d’approvisionne- ment, recherche et développement, marketing, production et élaboration de budget de fonc- tionnement… Et dans une approche environne- mentale que les néo-entrepreneurs résument sous le slogan très évocateur : « Des jeunes contre la malbouffe ! ». « C’est extrêmement motivant, pour nos élèves, explique Karine Brisset, prof de gestion. Ils doivent gérer les contacts avec les four- nisseurs, les clients, organiser la production, la distribution, évaluer un prix de vente… ». Et d’afficher la fierté du CIFAM de voir le projet des BP retenu par la Région, qui ouvre ce pro- gramme aux apprentis pour la première fois… Des partenaires très impliqués Egalement épaulés dans cette aventure moti- vante par un ingénieur du Rectorat et un parrain issu du monde de l’entreprise – alias Hervé Michels, chef de la Chaumière des Marais – nos 10 coopérateurs, tous à parts égales dans la so- ciété, se sont alliés le soutien de producteurs de la région. Ceux-ci leur fournissent des légumes – bio – et assurent même la vente de leur velouté du Léon (à base de chou-fleur et sel de Guérande) ou du potage carotte-pomme- gingembre dans leurs magasins. Pour l’heure 2 recettes définitives ont été mises au point par les apprentis, qui ont aussi conçu le packaging et le logo du « Potager d’ici ». « Ils ont été rapides, ils en veulent ! », note leur parrain, particulière- ment attentif à la commercialisation des créations culinaires. Actuellement une centaine de bou- teilles de soupe sont vendues chaque mois via le CIFAM, mais nos jeunes entendent faire bien mieux ! « Si ca marche, on peut continuer la produc- tion jusqu’à la fin juin ! », lance avec enthou- siasme la jeune Cina. « On apprend à travailler ensemble, en équipe, à s’organiser, à gérer un projet de A à Z ! », complète Dylan, bom- bardé gérant. Motivés à bloc, bien qu’impressionnés par les difficultés multiples de création d’une entreprise, les dix apprentis ont encore mille idées en tête : travailler avec les jardiniers des Restos du cœur, créer un cake à la carotte, élaborer les fiches cui- sine de leurs créations ou encore redistribuer les éventuels bénéfices à une association carita- tive environnementale. Thierry Magnan, Responsable des formations au CIFAM est convaincu que cette expérience concrète est fantastique pour ses apprentis : « C’est lourd à porter, mais tellement profita- ble que nous reconduirons sans conteste l’opération l‘an prochain ! ». C.F.D. Sous la houlette de leurs enseignants, une dizaine dʼapprentis en BP 1 ère année au CIFAM (site de la Maison de lʼApprentissage à Saint-Nazaire) ont été sélectionnés dans le cadre de ce programme éducatif, mis en œuvre par la Région. But du jeu : simuler la création dʻune entreprise et la faire vivre pendant une année scolaire, dans une démarche développement durable. Programme régional « Envie d’entreprendre » : Des apprentis cuisiniers dans la course… Contact [email protected]

Le potager d'ici

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Programme régional "Envie d’entreprendre" Des apprentis cuisiniers dans la course

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AVRIL 2010 N°86 5

L’œil sur...

Cina, Karl, Dylan, Ronan, Jonathan, Gwenaëlle,Cédric, Noémie, Kevin, et Yohann ont entre 16et 18 ans. Et les voici déjà à la tête d’une sociétécoopérative de production (SCOP), joliment ap-pelée « le Potager d’ici » ! Encadrés par leursprofesseurs du CIFAM, les apprentis se sontlancés dans la création de soupes et moussesà base de légumes issus de l’agriculture raison-née, vendues par des filières qu’ils doivent eux-mêmes trouver… Une véritable immersion dansle monde de l’entreprise, de la création juridiqued’une SCOP – même fictive – à celle de produitsoriginaux, jusqu’à leur commercialisation, enpassant par toutes les étapes d’approvisionne-ment, recherche et développement, marketing,production et élaboration de budget de fonc-tionnement… Et dans une approche environne-mentale que les néo-entrepreneurs résumentsous le slogan très évocateur : « Des jeunescontre la malbouffe ! ».« C’est extrêmement motivant, pour nosélèves, explique Karine Brisset, prof de gestion.Ils doivent gérer les contacts avec les four-

nisseurs, les clients, organiser la production,la distribution, évaluer un prix de vente… ». Etd’afficher la fierté du CIFAM de voir le projet desBP retenu par la Région, qui ouvre ce pro-gramme aux apprentis pour la première fois…

Des partenairestrès impliquésEgalement épaulés dans cette aventure moti-vante par un ingénieur du Rectorat et un parrainissu du monde de l’entreprise – alias HervéMichels, chef de la Chaumière des Marais – nos10 coopérateurs, tous à parts égales dans la so-ciété, se sont alliés le soutien de producteurs dela région. Ceux-ci leur fournissent des légumes– bio – et assurent même la vente de leur veloutédu Léon (à base de chou-fleur et sel deGuérande) ou du potage carotte-pomme-gingembre dans leurs magasins. Pour l’heure 2recettes définitives ont été mises au point par lesapprentis, qui ont aussi conçu le packaging et lelogo du « Potager d’ici ». « Ils ont été rapides,ils en veulent ! », note leur parrain, particulière-ment attentif à la commercialisation des créationsculinaires. Actuellement une centaine de bou-teilles de soupe sont vendues chaque mois via leCIFAM, mais nos jeunes entendent faire bienmieux !« Si ca marche, on peut continuer la produc-tion jusqu’à la fin juin ! », lance avec enthou-siasme la jeune Cina. « On apprend à travaillerensemble, en équipe, à s’organiser, à gérerun projet de A à Z ! », complète Dylan, bom-bardé gérant.

Motivés à bloc, bien qu’impressionnés par lesdifficultés multiples de création d’une entreprise,les dix apprentis ont encore mille idées en tête :travailler avec les jardiniers des Restos du cœur,créer un cake à la carotte, élaborer les fiches cui-sine de leurs créations ou encore redistribuerles éventuels bénéfices à une association carita-tive environnementale.Thierry Magnan, Responsable des formationsau CIFAM est convaincu que cette expérienceconcrète est fantastique pour ses apprentis :« C’est lourd à porter, mais tellement profita-ble que nous reconduirons sans contestel’opération l‘an prochain ! ».

C.F.D.

Sous la houlette de leurs enseignants, une dizaine dʼapprentis en BP 1ère année au CIFAM (site de la Maisonde lʼApprentissage à Saint-Nazaire) ont été sélectionnés dans le cadre de ce programme éducatif, misen œuvre par la Région. But du jeu : simuler la création dʻune entreprise et la faire vivre pendant uneannée scolaire, dans une démarche développement durable.

Programme régional « Envie d’entreprendre » :Des apprentis cuisiniers dans la course…

[email protected]