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LE QUOT IDIENDE L 'ÉCON OMIE/ / VEN DRE DI 15ETSAM EDI 16NOVEMBRE201 3 / / LES ECH OS. FR ISSN0153.4831 105 e ANNÉE NUMÉRO 21564 42 PAGES Allemagne  2,70 €. Andorre 2,60 €.  Antilles- Réunion  2,60 €.  Guyane 3,30 €. Belgique 2,30 €. Espagne 2,80 €. Grande-Bretagne 2£10. Grèce 2,50 €. Italie 2,80 € Luxembourg 2,30 €. Maroc 21DH. Roumanie 2,50 €. Suisse 4FS.Tunisie 2.800TNM. ZoneCFA 1.900CFA.         L       a         T       r       a         d         i         t         i       o       n         B       r       e       g       u       e         t BOUTIQUES BREGUET – 6, PLACE VENDÔME PARIS – 26, LA CROISETTE CANNES – WWW.BREGUET.COM LA DEMANDE D’O R AU PL US BAS DEPUIS QUA TRE ANS La demande mondiale a chuté de 21 % au troisième trimestre. En Inde, les mesures contre l’impor- tationontportéleursfruits. / /P. 31 LES NEWS MAG AZINES RATTRAPÉ S PAR LA CRISE Chute des ventes et des recettes publicitaires, suppressions de postes... Les hebdos cherchent la bonneformulepour rebo ndir. / / L' ENQUÊTEP. 15 C roiss a nce : l a re c h u te Bercyinvitéàétendrelerégime del’autoentrepreneur FISCALITÉ Laurent Grandguillaume (PS) veut faire bénéficier les microentreprises des mêmes avantages. Le député socialiste Laurent Grand- guillaume, chargé par le chef du gouver- nement de faire des propositions pour réformerle régimede l’au toentrep reneur , aremishierauxministresFleurPellerinet Sylvia Pinel un prérapport. Il propose de fusionner l’ensemble des statuts sous lesquelsofficientles travai lleursindépen- dant s parsoucide simp lifi cati on.Et auss i d’alignerlerégimesocialdelamicroentre- prisesur celuides autoent repreneu rs.Les cotisations au régime social des indépen- dants (RS I)ne ser aien t due s qu ’àparti rdu momentoùl’entrepreneurdégageunchif- fre d’affaires. Et les bénéfices réinvestis par les indépendants seraient moins tax és.Pas ques tio n,en rev anch e, desorti r les autoentr epreneur s du secteurdu bâti- ment,comme l’e xigentles artisan s. Le rapport définitif sera remis à la mi- décembre et le projet de loi examiné l’an née prochain e. Ce textedevraitmettre fin aux incertitudes, qui expliquent en partie la chute du nombre de créations d’autoentreprises. / / PAGE4 Pourquoil’artcontemporain aflambéàNewYork Les ventes aux enchères qui s’achèvent ont été historiques. MARCHÉ DE L’ART Chefs-d’œuvre médiatiques de belle prove- nance , mark etin g affût é,acheteurs touj oursplusrichesauxquatre coin s dela plan ète.. . Letout a génér é chezSotheb y’ s etsurtoutchez Christie’s des records historiques cette semaine aux ventes aux ench èresdu soirà NewYork. / / PAGE19 « ThreeStudiesof Luci an Freu d »,de FrancisBacon. ÉCONOMIE LePIB a recu léde 0,1% autroisiè me tri mestr e, aprè s unrebondde 0,5 % auprintemp s. Inv esti ssementset expo rtat ionsbaissen t. Les dest ruct ionsd’emp loisse pour - suivent. Sur la défensive, le gouvernement assure que la repr iseresteen marc heet quele chômageva bais ser . T ous les mote urs del’activitésontàl’arrêt enFrance CONJONCTURE Silazoneeuroatournélapagedelaréces- sion , lacroissa ncen’e stpas enco reau rend ez-v ous.Autroi- sième trimestr e,le PIBn’aprog ress é quede 0,1%. L’ Alle ma- gneralent it,l’Espag nesort dela réce ssio n. Sortiederécession,lazone euronereparttoujourspas SÉNAT Jane tYellen,quidevraitsucc éderà BenBernank e à latêtede lapluspuissan tedes banq uescentr ales,a défen du une polit iquemonétaireultra-a ccommodant e lorsde son audition devant le Sénat. Ses préoccupations à l’égard du chômageont rass uréWallStreet. AuxEtats-Unis,laFed maintientsonsoutien àl’économie QuandMerkel inquiètelespatrons L’analysede ThibautMadelin Dela créat iond’unsalaireminimum à l’ assou pliss ementde la légi slati on surles retr aites , lesmesuresenvisa- géespar lagrandecoalitionCDU- SPDconstit uerai entun chang ement decap majeur , écri t Thiba ut Madel in.Les patronsallemandset certainséconomistes craignent unedégradat ionde lacompétiti vité dupays. / / PAGE11 L’ESSENTIEL CLIMA T : LOURD E FA CTURE POUR LESPAYSDU SUD Après le typhon Haiyan, Pascal Canfi n,le minis tredu Dével oppe- ment,estimequ’il faudr a inclu re des« stresstests »danslesaidesà la reconstruction. / / P.8 ISRAËLPRÉPAREUN ACCUEIL CHALE UREUX À HOLLAN DE Le président entame dimanche une visite officielle de deux jours enIsraëlsousle signedel’innov a- tion. Il se rendra également dans les Territoir es palestiniens. / / P.9 IMPRIMA NTES3D :LE LEADER FRANÇ AIS SE FAITRACHETER Le géant américain 3D Systems s’offre Phenix Systems, le seul acteur français de l’impression 3D d’env ergure internationale. / / P.18 ETL’ÉDIT ORIAL DEDANIELFORTINP.11 ENTREPRISES & MARCHÉS Euro-croissance Les contrats pas sés au cri ble / / LESÉCHOS PATRIMOINE PP.37À39 DOMINIQUE SEUX DANS LE DÉBAT ÉCO À 7H45 LE VENDREDI SUR  LUNDI 18 NOVEMBRE 100 PERSONNALITÉS QUI FONT LA RELÈVE DE LA FRANCE CONCEVRONT ENTIÈREMENT UN NUMÉRO DES ÉCHOS RENDEZ VOUS EN KIOSQUE ET SUR LESECHOS.FR  J  - 3 Les Echos week -end / / NOTRESUPPLÉMENT / / NOSINFORMA TIONSPAGES2,3, 4,30, L ’ÉDIT ORIAL DEDOMI NIQUESEUXPAGE11,FOCUS ENPAGE13 ETLA CHRONIQUEDE ROGER -POLDROITPAGE 14      V      i     n     c     e     n     z     o      P      i     n     t     o      /      A      F      P

LesEchos_20131115

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  • LEQUOTIDIENDEL'CONOMIE //VENDREDI 15ETSAMEDI 16NOVEMBRE2013 // LESECHOS.FR

    ISSN0153.4831 105e ANNENUMRO 21564 42 PAGES

    Allemagne 2,70 . Andorre 2,60 . Antilles-Runion 2,60 . Guyane 3,30 . Belgique2,30 . Espagne 2,80 . Grande-Bretagne210. Grce 2,50 . Italie 2,80 Luxembourg2,30 . Maroc 21DH. Roumanie 2,50 . Suisse4 FS.Tunisie 2.800 TNM. Zone CFA 1.900 CFA.

    LaTrad

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    Breg

    uet

    BOUTIQUES BREGUET 6, PLACE VENDME PARIS 26, LA CROISETTE CANNES WWW.BREGUET.COM

    LA DEMANDE DOR AU PLUSBAS DEPUIS QUATRE ANSLa demande mondiale a chut de21 % au troisime trimestre. EnInde, les mesures contre limpor-tationontport leursfruits.//P.31

    LES NEWS MAGAZINESRATTRAPS PAR LA CRISEChute des ventes et des recettespublicitaires, suppressions depostes... Les hebdos cherchent labonne formule pour rebondir.// L'ENQUTE P. 15

    Croissance :larechute

    BercyinvittendrelergimedelautoentrepreneurFISCALIT Laurent Grandguillaume (PS) veut fairebnficier les microentreprises des mmes avantages.

    Le dput socialiste Laurent Grand-guillaume, charg par le chef du gouver-nement de faire des propositions pourrformer le rgimede lautoentrepreneur,aremishierauxministresFleurPellerinetSylvia Pinel un prrapport. Il propose defusionner lensemble des statuts souslesquels officient les travailleurs indpen-dants par souci de simplification. Et aussidalignerlergimesocialdelamicroentre-prise sur celui desautoentrepreneurs. Lescotisations au rgime social des indpen-dants (RSI) ne seraient dues qu partir du

    momentolentrepreneurdgageunchif-fre daffaires. Et les bnfices rinvestispar les indpendants seraient moinstaxs. Pas question, en revanche, de sortirles autoentrepreneurs du secteur du bti-ment, comme lexigent les artisans.Le rapport dfinitif sera remis la mi-

    dcembre et le projet de loi examinlanne prochaine. Ce texte devraitmettrefin aux incertitudes, qui expliquent enpartie la chute du nombre de crationsdautoentreprises.// PAGE 4

    PourquoilartcontemporainaflambNewYorkLes ventes aux enchres qui sachventont t historiques.

    MARCH DE LART Chefs-duvre mdiatiques de belle prove-nance,marketingafft, acheteurs toujoursplus riches auxquatrecoinsde laplante... Le tout agnr chezSothebys et surtout chezChristies des records historiques cette semaine aux ventes auxenchresdu soir NewYork. // PAGE 19

    Three Studies of Lucian Freud , de Francis Bacon.

    CONOMIE LePIBa recul de0,1 %au troisime trimestre,aprsun rebondde0,5%auprintemps. Investissements etexportations baissent. Les destructions demplois se pour-suivent. Sur la dfensive, le gouvernement assure que lareprise reste enmarche et que le chmagevabaisser.

    TouslesmoteursdelactivitsontlarrtenFrance

    CONJONCTURE Si lazoneeuroatournlapagedelarces-sion, la croissancenestpasencoreaurendez-vous.Au troi-sime trimestre, lePIBnaprogressquede0,1%.LAllema-gne ralentit, lEspagne sort de la rcession.

    Sortiedercession,lazoneeuronereparttoujourspas

    SNAT JanetYellen,quidevrait succderBenBernankelattedelapluspuissantedesbanquescentrales,adfenduune politique montaire ultra-accommodante lors de sonaudition devant le Snat. Ses proccupations lgard duchmageont rassurWall Street.

    AuxEtats-Unis, laFedmaintientsonsoutienlconomie

    QuandMerkelinquitelespatronsLanalyse deThibautMadelin

    De la cration dun salaireminimum lassouplissement de la lgislationsur les retraites, lesmesures envisa-ges par la grande coalition CDU-SPD constitueraient un changementde capmajeur, crit ThibautMadelin. Les patrons allemands etcertains conomistes craignentune dgradation de la comptitivitdu pays. //PAGE11

    LESSENTIEL

    CLIMAT : LOURDE FACTUREPOUR LES PAYS DU SUDAprs le typhon Haiyan, PascalCanfin, leministre duDveloppe-ment, estime quil faudra incluredes stress tests dans lesaidesla reconstruction. // P. 8

    ISRAL PRPARE UN ACCUEILCHALEUREUX HOLLANDELe prsident entame dimancheune visite officielle de deux joursen Isral sous le signede linnova-tion. Il se rendra galement dansles Territoires palestiniens. //P.9

    IMPRIMANTES 3D : LE LEADERFRANAIS SE FAIT RACHETERLe gant amricain 3D Systemssoffre Phenix Systems, le seulacteur franais de limpression3D denvergure internationale.// P. 18 ET LDITORIALDEDANIEL FORTIN P. 11

    ENTREPRISES&MARCHS

    Euro-croissanceLes contratspasss au crible// LESCHOSPATRIMOINE

    PP. 3739

    DOMINIQUE SEUX DANS LE DBAT CO 7H45LE VENDREDI

    SUR

    france_inter_vendredi_Mise en page 1 06/09/13 13:04

    LUNDI 18 NOVEMBRE 100 PERSONNALITSQUI FONT LA RELVEDE LA FRANCE CONCEVRONT ENTIREMENT UNNUMRO DES CHOS

    RENDEZ VOUS EN KIOSQUE ET SUR LESECHOS.FR

    J -3Les Echos week-end//NOTRESUPPLMENT

    //NOS INFORMATIONSPAGES2,3,4, 30, LDITORIALDEDOMINIQUE SEUXPAGE 11, FOCUS ENPAGE 13ET LA CHRONIQUEDEROGER-POLDROIT PAGE 14

    Vincen

    zoPinto/AFP

  • demande samliorant grce lareprise en zone euro, au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis , veut croirelconomiste. Pour ce dernier, nous sommes dans une phase dereprisemaiscestsonampleurquiestincertaine.Lareprisesera-t-ellefran-che oumolle ? , sinterroge-t-il.Personnenecroit auretourdune

    rcession durable. Mais certainsconomistessontpessimistes.Ainsi,

    trimestres, mais lconomie fran-aise est sur la voie dune amliora-tion, mme si le malade resteconvalescent : Le chiffre du troi-sime trimestre ninvalide pas le faitque le quatrime trimestre serabon , estime Cdric Audenis, delInsee.Linstituttablesurunecrois-sance de 0,4 % du PIB sur les troisderniers mois de lanne. Lesexportations devraient repartir, la

    tenu. Mme sil semble de plus enplusdifficile atteindre.Pourquoi lconomie franaise

    a-t-elle connu ce trou dair estival ?Dabord, il yaeuuncontrecoup :audeuximetrimestre,lavigueurdelacroissance avait surpris les cono-mistes, le PIBayant crde0,5 %, enraison notamment de facteurs cli-matiques. Ensuite, la baisse desinvestissements des entreprises, lerecul des exportations et une crois-sance de seulement 0,2 % de laconsommation ont conduit cettecontre-performance. Bref, tous lesmoteurs sont larrt.

    ConvalescenceCertains voient quand mme dessignaux doptimisme. Par exemple,la faible progression de la consom-mation sexplique largement par lefait que les dpenses des mnagesen nergie ont t moins fortes autroisime trimestre quau prc-dent. Et, depuis le dbut de lanne,la croissance est erratique selon les

    Guillaume de [email protected]

    Cest la rechute. Le PIB a recul de0,1 % au troisime trimestre enFrance alors quil a progress enAllemagneouenGrande-Bretagne,a indiqu hier lInsee. Une mau-vaise nouvelle de plus pour le gou-vernement : les conomistestablaient sur une stagnation. Djaux prises avec une fronde sur lesimpts, une succession de planssociaux et une dgradation de lanote de la France par Standard &Poors la semaine dernire, lexcu-tif se retrouve un peu plus sur ladfensive. Pierre Moscovici, leministre des Finances, a tent derelativiser les chiffres de lInsee. Nous savions que le troisime tri-mestremarquerait un creux, ce nestpasunesurprise, cenestpasunindi-cateur de dclin, ce nest pas unercession,a-t-ilmartel.Lobjectif delinversion de la courbe du chmagedici la finde lanne2013 estmain-

    *

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    dutemps

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    TRAVELLER

    24 rue des Svres 75007 Paris / tel. 01 44 39 80 00

    Leprsidentquivoyaitlhorizonreculer

    LEFAITDUJOURPOLITIQUECcileCornudet

    D esmots face auxchiffres. Pour lapremire fois depuislongtemps, un front verbalsest constituhier face auxmauvais chiffres qui se sontabattus sur le gouvernement :baissede0,1 %duPIBautroisime trimestre, 23 %desenseignants engrve contreles rythmes scolaires,23dpartements gagnsparla frondeanti-cotaxe selonlesprfets, sondages enchutelibre... LesprochesdeFranoisHollande font corpsetmontent aucrneau, le faitest nouveau. PierreMoscovici(ministrede lEconomie),AlainVidalies (Relations avecleParlement), BrunoLeRoux(groupePS lAssemble),Jean-PierreBel (prsident duSnat), BertrandDelano(mairedeParis) se sontexprimshierpourdfendrelapolitique suivie et lancessit de tenir bon .Auxcommunistes qui luidemandaient de changerdecap, Jean-MarcAyrault avertement rtorqu : Votrepolitique, cest simple, cestdficit, dficit, toujours plus dedficit. Les chiffres sontmauvais,mais le chemin estbon . Leshollandaisutilisenttous les registrespourpositiver les accidents de

    conjoncture : lamthodeCou Nous sommesaumoment o lamachineconomique redmarre (Moscovici), le discoursdevrit Leprsident a eu lecourage de dire auxFranais,nous devons faire des efforts (Vidalies) etmme les vuxpieux. LeministredelEconomieaappelhier lagrandedistribution montrerun engagementcivique au ct des Franais ,enne rpercutant pas lahaussede laTVAsur sesprix.Ce ttonnement sexplique,le pouvoir est dsaronn.Il tente de circonscrirelincendie social et politiquequimenace le pays en agitantla promesse de rsultats imminents. Sauf que, plus ilen parle, plus ces rsultatssloignent, et avec euxlhorizon politique que staitfix FranoisHollande pourentamer la seconde partie desonmandat. Il promettaitlinversion de la courbe duchmage pour la fin de 2013,mais ses proches comptentdsormais sur trois ou quatremois de plus : Dans le climatde dfiance, il faut que labaisse soit visible plusieursmois daffile pour que lesgens y croient, et sans doutefaut-il aussi de bonneslectionsmunicipales , ditun poids lourd. Pendantce temps, le cercle vicieuxsalimente. Si lespoir recule,la dfiance saccrot, lesmauvais chiffressaccumulent...

    [email protected]

    En coulisse, les piliers socialistes commencent considrer que lheure des rsultats tant promise sera recule de quelques mois.

    l Le PIB franais a recul de 0,1 %au troisime trimestre.l Lexcutif maintient ses objectifs.

    Larepriseflanche,legouvernementestsurladfensiveCONJONCTURE 3

    Les trois moteurs de la croissance sont en panne

    La consommation des mnagesest en berne

    Cest la seule des trois grandes composantesdu PIB qui progresse au troisime trimestre.Mais trs modestement. Avec un taux dechmage lev, une hausse des imptset une dpense publique restreinte, riennincite les mnages dlier leur bourse.La consommation na augment que de0,2 % cet t. Toutefois, elle a progress de0,4 % en trois mois, si lon enlve leffet desdpenses de chauffage dopes au printempspar des tempratures plus basses que leurmoyenne saisonnire.

    Les exportations sont en net repli,les importations en hausse

    Mme le moteur de la demande extrieureest en panne. Au troisime trimestre, lesexportations ont recul de 1,5 %, alorsquelles avaient pourtant grimp de 1,9 %au cours des trois mois prcdents. LInseenote que presque tous les postes debiens se sont replis. La baisse estnotamment forte pour les produits raffinset les matriels de transport , note linsti-tut. Dans le mme temps, les importations,elles, progressent. Ainsi, la contribution ducommerce extrieur au PIB a t ngative.

    Linvestissement des entreprisesaccuse un recul

    Les entreprises nont pas le cur investir.En effet, les investissements se sontcontracts pour le septime trimestrede suite, cet t, note lInsee. Ils ont reculde 0,6 % au troisime trimestre, aprsavoir baiss de 0,4 % au printemps.Les investissements dans la constructionet dans les services se sont replis. Seulebonne note, linvestissement dans lesproduits manufacturs, la partie la pluscyclique, a rebondi de 0,9 %. Pas srque cela suffise soutenir lconomie.

    L a France va-t-elle chapper la dflation ? La Banque cen-traleeuropenneabeauavoirbaiss son principal taux directeurla semaine dernire, seulement0,25 %, la question revient sur latable. Sur les douze derniers mois,les prix la consommation enFrancenontprogressquede0,6%,a indiqu hier lInsee. Ils ontmmebaiss en octobre, bien loin de lahausseannuellede2%fixecommeplafondpar laBCE.Mmesi lindicedes prix a connu des accs de fai-blesse plusmarqus en 2009 et en1999, ce chiffre inquite. La dfla-tion est un poisonmortel, un cerclevicieux ,dontilseraitdifficiledesor-tir, met en garde linstitut Xerfi. LesJaponaispeuvententmoigner.Elletouche les mnages (les salairesnaugmentent plus beaucoup), lesentreprises,quininvestissentpas,etlEtat, puisque les recettes, issuesdimpts telsque laTVA,assis sur la

    valeur des biens et services, ne rap-portentpasautantquespr.

    Le Cice pourrait tredtourn de son objectifCertes, il sagit aujourdhui dedsin-flation, cest--dire dun recul delinflation. Pas encore de dflation.De plus, court terme, le recul delinflation permet aux mnages deconsommer. Fin 2012, les prvisionstaientinitialementduneinflationde1,8%pour2013.Sielle stablit endes-sous de 1 %, comme les salaires ne sesont pas cals sur ce chiffre,mais surlestimation premire, alors cestautant que les mnages gagnent enpouvoir dachat ,noteCdricAude-nis,de lInsee.Mais, longterme, limpactdune

    baissedesprixseraittoutautre.PourXerfi, la France y va tout droit. Lattaque est double. Elle vient dugrand large (Etats-Unis, Japon),maisaussidenospartenaireseuropens.Et

    quelle que soit larme utilise dfla-tion salariale, guerre des changes,choix nergtiques radicaux , lersultat est le mme : leurs cots deproduction baissent, leurs prix fl-chissentetexercentenretourdespres-sionslabaissesurlesprixdesindus-triels franais , explique Xerfi. Encas de coups durs, le crdit dimptpour la comptitivit et lemploipourrait mme tre utilis par lesindustriels pour baisser leurs prixpluttquepourembaucher,redouteunconomiste.Le pire nest jamais sr. La

    Franceestdansunezonedangereuse,mais on ne dtecte pas daffaiblisse-ment gnralis des prix , jugeHlne Baudchon, conomistechezBNPParibas.Leprixdesservi-ces monte toujours. Seuls les pro-duits ptroliers et de sant reculentnettement. Et beaucoup veulentcroire que la BCE ne laissera pas ladflation sinstaller. G.C.

    DCRYPTAGE//Le spectre de la dflation resurgit dans lHexagone.

    Lereculdelinflationfaitpeserunemenace

    02// Vendredi 15 et samedi 16 novembre 2013Les Echos

    FRANCE

  • mieux rsist que beaucoupdautres pays europens la crise de2008 grce aux prestations socialesqui ont amoindri le choc. LAllema-gne est le seul grand pays avoirretrouv son niveau de PIB davant-crise.LItalie,lEspagneetlaGrande-Bretagne en sont loin, alors que laFrance devrait revenir son niveaude 2008 dans les mois prochains.Mais les avantages du modle fran-ais en priode de rcession devien-nent des inconvnients lors de lareprise, toujours moins forte quedans les pays voisins.

    (Lditorial deDominique Seux Page 11

    rduction des dficits, qui passe par15 milliards dconomies en 2014 etune nouvelle hausse des impts. Lemoraldeschefsdentrepriseastagnen septembre aprs plusieurs moisde reprise.

    Faible capacit de rebondLa capacit de rebond de lactivitconomique en France semble res-treinte. Bien sr, lHexagone a

    pour Bruno Cavalier, dOddo, ledtail des comptes nationaux nedonne aucun motif de satisfaction.Les dpenses de consommation desmnages se situent en volume aumme niveau quil y a deux ans. Lechoc fiscal est pass par l . Bref, ilfautunepuissanteloupepourvoirdessignes de la reprise dans lconomierelle . La demande intrieure vacontinuer dtre contrainte par la

    Larepriseflanche,legouvernementestsurladfensiveCONJONCTURE 3

    la marge , glisse un hollan-dais . Dans ltat o il est, il nepeut prendre aucune initiative ,sinquite un poids lourd de lamajorit, qui saccroche,comme le chef de lEtat, unebaisseduchmage. Ilvaudraitmieux,prvientunautre,quelesprochains chiffres ne soient pasmauvais... Un ministre ren-chrit : Jaimerais de temps entemps une bonne nouvelle...

    Rseaux sociaux etmdias points du doigtLes membres de lexcutif nontpas seulement des momentsdabattement qui leur valentparfois dtre nostalgiques de lapriode Jospin laquelle sestpourtant mal termine. Fati-gus (les vacances dt ont tcourtes), sous pression, ils sontaussi parfois dune extrme irri-tabilit. Avec leurs entourages.Etaveclapresse : ilnestpasrareaujourdhui quun ministresemporte devant des journalis-tes. Beaucoup pointent du doigtla responsabilit des rseauxsociauxetdesmdias,qui, prisdans une course folle , alimen-tent un climat hystrique . Quand on entre en rcession,rsumeunministreBercy,ilyatrois pages dans les journaux.Quandonensort, ilnyaquetroislignes.

    Pour lheure, Franois Hol-lande est, lui, accapar par sonagenda international, Et il a lesprit sa confrence de presse semestrielle, repousse la mi-dcembre. Mais il na paschapp ceux qui le connais-sent bien quil a la mine desmauvais jours. Il a un casquemilitaire sur la tte et un giletpare-balles , dit un fidle. Ilendure, souligne un lu. Et en cemoment, cest dur dendurer. n

    Pierre-Alain [email protected]

    Heureusement, il y a encorelhumour. Lhumour, qui per-met parfois de relativiser, deddramatiser. En un mot detenir. Quand a va bien, ondevrait se rappeler que a ne vapas durer ! Et quand a va mal,on peut penser que a pourraitaller plus mal... ou que a ne vapas durer , a gliss FranoisHollande la semaine dernire desvisiteurs.Encetautomne,lechef de lEtat, ses ministres etses conseillers nont pourtantpas vraiment le cur rire. Ilsont dailleurs de plus en plus demal ne rien laisser paratre deleur vague lme. Cest dur,terrible , se plaint un ministre. A pleurer , soupire un autre.Un troisime avoue des coupsde blues , se disant ravi dallerde temps en temps ltrangerpour fuir la sinistrose.

    Quelques membres du gou-vernement vont jusqu contes-ter, dans des runions internes,la stratgie choisie. Mais tousaimeraient voir arriver un petit coin de ciel bleu et lemoral, comme les organismes,est soumis rude preuve. Il y aces rsultats promis qui tar-dent voir le jour, quil sagissede la reprise conomique elle est l , avait pourtantaffirm Franois Hollande le14Juilletoudelinversiondelacourbe du chmage, annoncepour la fin de lanne. Onattend un rebond qui ne vientpas , lcheunsocialiste. Ilyaleclimat de tensions dans uneFrance que le prsident avaitpour objectif d apaiser . Il y alincapacit de lexcutif sortirla tte de leau, reprendre lamain, valoriser son action,comme si la parole politiquetait aujourdhui dmontise.Il y a ces reculs qui donnent lesentiment que le pouvoir netient plus rien . Et il y a les son-dages, dans lesquels le chef delEtat est au fond du trou . On a commenc 3 % avec lui(en 2010, alors que personne necroyait en ses chances). Il y a de

    Las dattendre un rebond qui ne vientpas , ministres etconseillers ont desmoments dabattement.

    Entre blues etfatigue, lexcutifrvede cielbleu

    Il na pas chapp ceuxqui le connaissent bienque Franois Hollande alamine desmauvais jours.Photo Denis Allard / RA

    15 %DE FRANAIS ONT UNJUGEMENT FAVORABLESUR LACTIONDU PRSIDENTCest le rsultat du dernierbaromtre Yougov pourle Huffington Post et iTl,publi hier.

    Nous sommesdans une phase dereprise mais cest

    son ampleur qui estincertaine. La

    reprise sera-t-ellefranche ou molle ?

    CDRIC AUDENISEconomiste lInsee

    Catherine [email protected]

    La bonne nouvelle, puisquil y a tou-joursmoyendtrepositif,cestquelazone euro a confirm au troisimetrimestre sa sortie de la rcession.Avec une croissance de son PIB de0,1 %, aprs une hausse de 0,3 % audeuxime trimestre, la rgion estsortie du foss et a pris le chemin dela reprise.

    LAllemagne est de tous les paysde la zone euro celui qui montre lareprise la plus solide avec une crois-sance de 0,3 %, aprs 0,7 % enregis-trentreavrilet juin.Lacroissanceya t nourrie par la demande int-rieure et les investissements pluttque par les exportations, quiauraient stagn. Les Pays-Bas etlEspagne sont de leur ct sortis dutunnel, avec un PIB en progressionde 0,1 %, et le Portugal confirme unelente mais constante sortie dumarasme. Si lon reste dans le regis-

    tre de loptimisme, on peut ajouter,comme Marco Valli, conomistedUniCredit, que le paysage se faitmoinscontrast, en termesde crois-sance,entrelecentreetlapriphriede la zone euro. Seule la Grce restevraiment la trane, avec unecontraction de son PIB estimeencore 3 % en rythme annualis.

    Un cadre contraignantLamauvaisenouvelle,etcestellequidomine les commentaires, cest quelactivit est et restera faible dans lazone euro au cours des prochainstrimestres. Cest un rappel clair quela reprise de la zone euro est trs fra-gile , commentait hier Martin VanVliet, conomiste la banque ING.On note dailleurs que le ralentisse-mentobservautroisimetrimestretrouve son origine dans les mdio-cres performances des trois princi-pales puissances conomiques de lazone euro : la France, bien sr(0,1 %), lAllemagne,quiafficheunemoinsbonneperformancequautri-mestreprcdent,et lItalie,quiptitdun neuvime recul trimestrieldaffile de son PIB ( 0,1 %). Ceschiffresmarquentlafindelespoirquela priode de stabilisation des mar-

    chs financiers observe ces derniersmois se transformerait en une repriseconomique solide et soutenue ,tranche Jonathan Loynes, chef co-nomiste chez Capital Economics.

    Dailleurs, compar au troisimetrimestre2012, lePIBdelazoneeuroest encore en recul de 0,4 %. De cepointdevue,ladcisiondelaBCEdebaisser dun quart de point, de 0,5 % 0,25 %, son principal taux direc-teur confirme son utilit. La toile defond de la zone euro reste marquepar des marchs du logement ato-nes, des conditions de crdit svreset ingales dun pays lautre et parune austrit toujours en vogue. Lesniveaux dendettement du secteurprivetdesEtats inscriventdurable-ment les politiques conomiques etbudgtaires dans un cadre contrai-gnant. Nulle part dans la zone euro,la croissance nest assez forte pourcommencer rgler lnorme pro-blmeduchmage,contrerlesrisquescroissants de dflation et rduire ladettedespayslesplusfragiles ,souli-gne encore Jonathan Loynes. Lesconomistes anticipent un nouveaulger mieux au dernier trimestre(+ 0,3 % pour Barclays), avant unereprise plus franche en 2014. n

    LazoneeuronouveauprochedelacroissancezroLa croissance dans la zoneeuro sest rvle un peudcevante cet t, douchantles espoirs dune franchereprise.

    C.N

    ollo

    t

    3 QUESTIONS ...DENIS FERRANDDirecteur gnralde COE-Rexecode

    Ilnyaaucunereprise luvreenFrance

    Propos recueillis parFrdric [email protected]

    1 Comment interprtez-vousles chiffres du troisimetrimestre ?Il faut se garder de tirer des leonstrop htives sur la performancedun seul trimestre. La forte crois-sance de 0,5 % du printemps ntaitpas tenable et un contrecoup taitattendu lt. Le lger repli du PIBne veut pas dire que lconomie estrevenue en rcession. Mais, inver-sement, cela montre bien que lacti-vit reste globalement en panne.Pour preuve, en moyenne, depuis ledbut de lanne, la croissance estde 0,1 %.

    2 Il ny a donc pas, selon vous,de reprise luvre ?Il ny a aucune reprise luvre. Larepriseseralquandlesentreprisesse remettront investir et embau-cher. Aujourdhui, il ny a ni lun nilautre.Lamliorationduclimatdesaffaires est fragile et ne se traduitpas par des intentions dinvestisse-mentoudemploiplussoutenues.Sila tendance prvue des effectifsdans les activits de services tend se redresser, ce nest pas le cas danslindustrie. Les anticipationsdinvestissement par les industrielsnont aucunement rpercut pourlheure cette amlioration du cli-mat des affaires. Une reprise delinvestissement peut se manifesterpour peu que soient runis la foisdes projets entrepreneuriaux, desconditions de financement, unenvironnement rglementaire etfiscal prvisible et lisible. Les deuxdernires conditions ne sont pasforcment prsentes, notammentauregarddelafaiblessedesmargesdes entreprises.

    3 Comment se situe la Francepar rapport aux autres pays ?LaFranceestdanslamoyennedelazoneeuro.Deparsonmodlerelati-vement moins exportateur et avecla prsence dimportants stabilisa-teurs automatiques, elle souffremoins dans les phases de fortercession mondiale. Elle est gale-ment plus inerte dans les phases dereprise. Le poids des exportationsdanslePIBdelaFranceestdeuxfoisplus faible que dans le PIB de lAlle-magne.Aumomentolareprisevadabord venir de lextrieur, cest unrel handicap. Sachant que leffortdassainissement budgtaire vacontinuer peser sur la demandeintrieure, nous nanticiponsquune croissance de 0,6 % enFrance en 2014, infrieure celle dela zone euro. Aujourdhui, les paysmalades de lEurope sont ceux dusud, comme lEspagne et lItalie.Mais ces pays et notammentlEspagne ont entrepris un travaildassainissement colossal qui com-m e n c e p o r t e r s e s f r u i t s .Aujourdhui, leurs entreprises sontbien plus capables daller gagnerdes marchs lexportation. Et defragiliser la position de la France. n

    Les EchosVendredi 15 et samedi 16 novembre 2013 FRANCE//03

  • 04//FRANCE Vendredi 15 et samedi 16 novembre 2013Les Echos

    dition spciale

    Pour la premire fois, 100 personnalits qui font la relvede la France concevront entirement un numro des Echos.

    Vivez les coulisses en livece dimanche sur LesEchos.frEt rendez-vouslundi 18 novembre en kiosque.

    IL ALE SENS DELHUMOUR

    AURA-T-ILLE SENSDE LAFORMULE ?

    Franois-Xavier DemaisonActeur etHumoriste

    Maxime Stange

    3CONJONCTURE

    Derek [email protected]

    Il cultive la positive attitude chreensontempsJean-PierreRaffarin. Aprs dix-huitmois auministre du Travail, MichelSapin est pass matre dans lartde transformer enmotif despoirles mauvaises nouvelles quisaccumulent. Lannonce, hier,par lInsee, dans de premiresestimations provisoires, de17.000 nouvelles destructionsdemplois dans le secteur mar-chand au troisime trimestre,portant leur total 107.700 surunan, na pas chapp la rgle.

    Timide reprisede lintrimLa France dtruit dsormais desemplois depuis six trimestres.Mais le total constat ce troi-sime trimestre constitue unsignalpositif , explique leminis-tre du Travail, en soulignantquilmarque une dclration du phnomne. De fait, les des-tructionsonttdeuxfoismoinsimportantesquaudeuximetri-mestre et lgrement infrieu-

    res ce quanticipait lInsee.Linstitut tablait, dans ses prvi-sions sur 24.000 disparitions depostes.Autre point positif, lemploi

    intrimaire, souvent considrcomme prcurseur des volu-tions venir du march delemploi, est reparti sur une ten-dance positive, toutefois encoretrs timide au vu de la lourdechute de lemploi intrimairedepuis deux ans. Ce rebond delintrim a permis aux effectifsdu secteur tertiaire de lgre-

    ment progresser (+5.300, dont+4.800 dans lintrim) lors dudernier trimestre. Reste, commele remarque Frdric Tallet, delInsee, que, dans lindustrie et laconstruction, le rythme actueldes destructions est plus mar-qu quen 2012 .

    Une croissanceinsuffisanteCela na pas empch lexcutifde rpter, par lintermdiairedu ministre de lEconomie,Pierre Moscovici, que lobjectifde retournement de la courbedu chmage cette anne est maintenu et tout faitsolide . Mais, faute de crois-sance pour crer des emploisalors que la population activecontinue de progresser, cetobjectif ne peut tre atteint quepar lactuel recours massif auxemplois aids. Selon les cono-mistes, leur monte en puis-sance peut permettre au ch-mage de lgrement refluer auquatrime trimestre lInseeprvoit sa stabilisation. Mais, linstar des organismes interna-tionaux, ils ne voient pas le ch-mage entamer un recul durableen 2014, faute dune croissanceassez solide. Elle est anticipepar le gouvernement + 0,9 %alors que les conomistes esti-mentquil faut+ 1,5 %pourcrerdes emplois. n

    17.000emploisontencoretdtruitsautroisimetrimestreLa France a perdu desemplois pour le siximetrimestre daffile. Maisle rythme ralentit. Un signal positif pourle ministre du Travail.

    ration de la chambre individuelle,des dpassements tarifaires desmdecins) ne comptent que pour11 % des ressources. Les tarifs de laScurit sociale sont globalementinfrieurs dans les cliniques ceuxdes hpitaux. Depuis 2005, un rap-prochement progressif tait luvre, mais la gauche y amis fin.Salue par les hpitaux, qui esti-ment quils prennent en charge descas plus lourds, cette dcision estfustige par les cliniques. Apatho-logie identique, le tarif doit tre lemmedanslepublicetdanslepriv ,estime Lamine Gharbi, le prsidentde la FHP-MCO. La fdration descliniquesaportplainteBruxelles.

    Fermetures dtablissements Lestarifsfixsparlegouvernement,quasi inchangs depuis huit ans, nepermettent pas de compenser linfla-tion de nos charges , ajoute-t-il. Landernier, les tarifs ont globalementdiminu de 0,21%. Certes, la haussede lactivitpermetde faireprogres-ser le chiffre daffaires dun peumoins de 2 % ces dernires annes(+1,9%en2012),maiscenestpassuf-fisant. 71 % des tablissements nepeuvent pas investir , assure-t-il.Tous les ans, des cliniques fermentleursportes.LaFHP-MCOrecensait556 tablissements en 2012, contre579troisansplustt.Envingtans, lenombredtablissementsareculde45 %. Il sagit pour beaucoup deregroupements, et non de fermetu-respureset simples. n

    Vincent [email protected]

    Encore unmauvaismillsime pourles cliniques. Tous les indicateursfinanciers se sont dgrads lan der-nier, montre lObservatoire cono-mique de la FHP-MCO dvoil hier.La capacit dautofinancement arecul, tout comme lexcdent brutdexploitation.Lersultatnetconso-lid estmme retomb zro, alorsquil tait encore trs lgrementpositifen2011.Pasmoinsde37%destablissements privs but lucratiftaient dans le rouge en 2012. Cestpire quen 2011 (35 %), mais ce nestpas un record. La situation taitencore plus proccupante en 2010,o prs de 45 % des cliniques affi-chaientunrsultatngatif.Bien quil sagisse dentreprises

    prives, la sant financire du sec-teur dpend essentiellement de lapolitique tarifaire du gouverne-ment. Prs de 90 % des ressourcesdescliniquesproviennentdesverse-ments de lassurance-maladie. Touslesans,quelque2.300tarifsdtermi-nent la rmunration verse par laScurit sociale pour chaque acteeffectu.Lesrecettesannexes(factu-

    SANT

    Tous les indicateursfinanciers du secteurde lhospitalisationprive se dgradent.

    Prsde40%descliniquessontdanslerouge

    Marie [email protected]

    Alors que les artisans sont nou-veaumonts au crneau avant-hierpour demander lexclusion desautoentrepreneurs du secteur dubtiment, le dput socialiste Lau-rent Grandguillaume a remis hierau gouvernement son prrapportsurlavenirdecergime.Ilnesagitce stade quedepistes de travail, carle rapport dfinitif sera rendu lami-dcembre.Parmilesprincipalespropositions, le parlementaire sug-gre dunifier les diffrents statutsqui coexistent aujourdhui pourdfinir lentreprise individuelle.Entre lEIRL (entreprise indivi-duelle responsabilit limite),lEURL (entreprise unipersonnelle responsabilit limite), lEI (entre-prise individuelle) ou encore laSARLgrancemajoritaire, lentre-preneur sans employ qui souhaitese lancer se retrouve devant unmaquisjuridique.Aveccettesimpli-fication,touslescotisantsaurgimesocial des indpendants (RSI), quiregroupeaussibiendesprofessionslibrales que des artisans ou descommerants, se retrouveraientsous lammebannire.Sur tou t , Lauren t Grand -

    guillaume propose de fusionner lergime fiscal et social de lauto-entrepreneur et celui de la micro-entreprise. Actuellement, lesmicroentrepreneurs jouissent dunstatut fiscal simplifi hors champde TVA jusqu un certain seuil dechiffre daffaires (81 .500 ou35.600 euros selon le type dacti-

    vit). En revanche, ils cotisent auRSI, mme si leur chiffre daffairesest nul, contrairement aux autoen-trepreneurs (ce qui a largementexpliqu lessor de ce rgime). PourLaurent Grandguillaume, il seraitlogique que, dans les deux cas,microentreprise comme autoen-treprise, on ne paie quen fonctionde ce que lon ralise.Mais ce seraitun manque gagner pour le RSIque ledputnapasencorevalu.Qui, par ailleurs, ne se prononcepas sur la question non rgle etultra-sensible des plafonds de chif-fre daffaires des autoentrepre-neurs.

    Moins taxer les bnficesrinvestisAutre sujet : la rpartition delassiette fiscale et sociale des reve-nus des travailleurs indpendants.Le dput Grandguillaume rfl-chitunemanirededistinguer lesbnfices du salaire. Aujourdhui,les travailleurs indpendants sontsoumis limptsur le revenupour

    lensemble de leurs bnfices,considrs comme du salairemme si une partie est rinvestiedans lentreprise. Cette partie rin-vestie pourrait tre taxe sur unbarme plus favorable que celui delimpt sur le revenu. L encore,avecuncot budgtaire la clef.Ce travail de dfrichage accom-

    pli, legouvernementvadevoir tran-cher vite. Car les atermoiements,qui durent depuis un an, commen-cent inflchir les chiffres de lacration dentreprises. Selon lesdonnes Insee publies hier, leurnombre a baiss en octobre(0,7 %). Sur les douze derniersmois, la baisse atteint 4,3 %. Lescrations dentreprises slvent 456.370 sur les dix premiers moisde2013, dont234.753autoentrepri-ses. Cest ce chiffre qui explique engrande partie la baisse observe.Sur un an, depuis octobre 2012, lerecul du nombre dentreprisescres sous le statut de lautoentre-prise sest lev 11,5 %.

    4 NOTERLe projet de loi Pinel quicontient la rforme de l'auto-entrepreneur doit tre examinen dbut danne prochaine parle Parlement.

    AUTOENTREPRENEUR

    Le dput PS LaurentGrandguillaumea remis hier sonprrapport lexcutif.

    Il propose de faireconverger le rgimede lautoentrepreneuret celui de la micro-entreprise.

    Versunstatutuniquedelentrepriseindividuelle

    Ladistribution signeunaccorddebranchepourplusde 30.000 contrats de gnrationUnebonnenouvellepourMichelSapinencestempsdifficiles.Alorsquemi-octobreseuls12.800contratsdegnrationavaienttenregistrs,pourunobjectifde75.000finmars2014, laFdrationducommerceetdeladistribution(FCD)aannonchieravoirconclu,aveclaCFDT,laCFTCetlaFGTA-FO,unaccorddebrancheprojetantpourlestroisprochainesanneslerecru-tementde30.000jeunesdemoinsde26ansetde1.600salarisde50ansetplusenCDI.Lesdistributeursetgrossistesalimentaires(30.000magasins,170milliardsdeurosdevolumedaffaires) sengagentgalement

    mainteniraumoins4%deseffectifs lapartdessalarisde57ansetplus .Desmesurespouramliorerlesconditionsdetravailsontaussiprvues.Laccordformaliselapromessedembau-cheparlesecteurde10.000jeunesparan,alorsquen2011et2012ilaperdu13.000em-plois(pouruntotalde640.000salarisaujourdhui).Lasignaturedecetaccordvapermettreauxentreprisesdedistributionde50300salaris,pourlessentieldesfranchissdegrandsgroupes,debnficierdudispositifdaidedugouvernement(4.000eurosparemploiparan).P.B.

    11,5 %La baisse du nombredautoentreprisescres sur un an.

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  • 06//FRANCE Vendredi 15 et samedi 16 novembre 2013Les Echos

    Pour la premire fois, 100 personnalits qui font la relvede la France concevront entirement un numro des Echos.

    dition spciale

    IL METLE FEU AUXPLANCHES.

    SAURA-T-IL FAIREUN PAPIERBRLANT ?

    Guillaume GallienneComdien

    Socitaire de la Comdie Franaise

    Thierry Valletoux

    Vivez les coulisses en live ce dimanche sur LesEchos.frEt rendez-vous lundi 18 novembre en kiosque.

    qui prne une alliance avec leFront de gauche. Et celle con-duite par les historiques YvesCochet et Alain Lipietz, quidemandent aux parlementai-resdenepas voter le budget.

    AmbigutUneministreaagit, aouvresagueuleetanedmissionnepas,avait dclar Ccile Duflot, finaot. Unmodle dambigut,destinnepasselaisserdbor-der,etreproduitdanssamotion.Le texte prne le maintien augouvernement tout en criti-quantsapolitiquemarqueparle libralisme, le productivismeet une logique scuritaire !Au dernier congrs, la motionde Ccile Duflot avait recueilli50,3%desvotes.Cetteanne,sesdirigeants tablent sur4045%.Au PS comme au gouverne-ment, on compte sur Ccile pour tenir les choses . Aussilinquitude concernemoins levote de samedi que la tonalitdes discours des dirigeants, quiseront runis pour le congrsde Caen dans deux semaines. Cela risque dtre dur pour lessocialistes , souffle un prochedeJean-MarcAyrault. n

    Elsa [email protected]

    Les adhrents cologistessont-ilsencoreacquis laparti-cipation gouvernementale ?Lquipe dirigeante dEuropeEcologie-Les Verts (EELV) est-elle encore en phase avec sabase ?Tels sont lesdeuxenjeuxdu congrs du parti cologiste,dont la premire tape a lieudemain. Les 10.358 adhrentsdEELV votent pour dpartagerpas moins de sept textesdorientationgnrale.Surlepapier, lescrutinparat

    jou :lesfiguresdumouvementse sont regroupes autourdune mmemotion, intitule Pouruncapcologiste .Onytrouve les deux ministres(CcileDuflot et Pascal Canfin),les trois prsidents de groupeparlementaire ainsi que le grosde leurs troupes et des person-nalits comme le dput euro-penYannick Jadot.Manquent lappel JosBov, restneutrecar il brigue le leadership de lacampagne europenne, etDaniel Cohn-Bendit, en retrait.Un congrs a priori tran-

    quille donc, sil ny avait le con-texte : limpopularitdelexcu-tif, le sentiment que lcologieestsacrifiesurlauteldelacrise(pas de surtaxation du diesel,suspension de lcotaxe) et lacontestation des mthodes duvraiduodedirectiondumouve-ment,CcileDuflot et Jean-Vin-centPlac. Lafirme ,aassnledputNolMamrelorsquila claqu la porte dEELV. Troismotions contestent la partici-pation au gouvernement. AcommencerparcelledEvaJoly,

    POLITIQUE

    Le score, samedi, dela motion de CcileDuflot sera scrutde prs au PS.

    LecongrsdesVerts,untestpourlexcutif

    POLITIQUE

    18 novembre 2012. Au soir du votedesadhrentsdelUMPpourlapr-sidence du parti souvrait uneguerre ouverte dun mois entreJean-Franois Cop et FranoisFillon. Un an plus tard, lUMP estloindtreremisedecettecrisesansprcdent et peine capitaliser,alorsquelexcutifbatpourtantdesrecords dimpopularit. Dans ledernier baromtre Ifop- ParisMatch de ce mois, toutes les per-sonnalits de lUMP sont, sansexception, la baisse. Et ce,malgrles efforts desuns et des autres aumoins dans laffichage pour plai-der lunit et le travail collectif.

    Conscients de lexaspration dessympathisants de lUMP pour toutcequi ressembledenouvellesbis-billes, Franois Fillon a propos unmeeting commun aux leaders duparti pour les municipales. Jean-Franois Cop, qui martle quelUMP doit montrer aux Franaisquun autre chemin est possible etmise sur les lections intermdiai-res, a annonc pour dbut 2014 unprojetdalternance.Avecunaccueilmitig en interne.

    Perte de crdibilit Il faut un certain temps avant deretrouver de la crdibilit, nous nesommes pas encore le parti dalter-nance crdible qui pourrait repren-dre le pouvoir demain , prvient

    rgulirement lex-ministre BrunoLe Maire. Un conseil national dupartifinjanvier-dbutfvrierdoitinfine tre loccasiondeprsenter cesmesuresdurgencepourlaFrance etdeslignespourlesmunicipales.Ilseraprparparunsminairecom-mun le 18dcembre.

    Quelle place pour Sarkozy ?Les tensions nont pas disparuquand il sagitpour lUMPdeparlerdune seule voix, de trancher desquestions de fond ou de dsignerdescandidats.BousculeparunFNdynamique et un centre-droit quise rorganise, l'UMP a dautantmoins rgl la question de son lea-dership que la place de NicolasSarkozy reste en suspens, alorsquune majorit de sympathisants,inversement aux dirigeants duparti, souhaitent le voir revenir. Etla primaire de 2016 pousse les can-didats dclars ou potentiels seprparer chacun de leur ct. Cestle jeu,mais il attise les divisions. I. F.

    l Le principal parti dopposition nenfinit pas de payer les divisions de 2012.lMalgr des efforts, il peine incarner une alternance crdible.

    Unanaprssaguerreinterne,lUMPrestedboussole

    Lacrisedeleadershipestjustereporte Propos recueillis parIsabelle Ficek

    Un an aprs la crise, quel bilandressez-vous de lUMP ?LUMPrestedansune situation fra-gile. Pourquoi ? Parce que la crisede leadership nest pas rgle, elleest simplement reporte plustard. Les hommes qui se sontaffronts, Jean-Franois Cop etFranois Fillon, ont enfin trouvunesortedegentlemenagreement,mais cenest quepartie remise.

    LUMP nest-elle pas aussiconfronte une crisede doctrine ?Lemalaisede lUMPnestpasseule-ment un malaise de leadership,maisaussiunproblmedestratgieet dorganisation. Au-del delaffrontement des hommes, il y aun affrontement quant la strat-

    gie politique : on voit que dans lesdiffrents courants qui traversentlUMP, lattitudeavoirpar rapportau Front national est loin de fairelunanimit, et on le voit aussi en

    matire conomique et sociale,d immigrat ion, de scurit ,d'Europe... LUMPabesoindeclari-ficationsentermesdeprojet.Enter-mes dorganisation, la crise a cotcher lUMP. LUMP, du fait dudclintrsrapidequaconnulagau-che, avait un boulevard devant elleen tant que grand parti dopposi-tion, certesbattu laprsidentielle,maispasplates coutures.Lecom-bat de chiffonniers auquel on aassist, ltat de trs profonde divi-sion de lorganisation cette occa-sion, ont tmoigndunmanquedeprofessionnalisme. Les couteauxsont au vestiaire, temporairement,mais la restructuration est fragile,dautantquelepartiresteconfront ce candidat extra-territorial quereste Nicolas Sarkozy. Il ne contri-bue pas rendre lisible lavenir del'UMP.Certes,ilapparatcommeunrecours,mais cestunhommequi atbattuetonauraitpuattendredelorganisation quelle fasse tout demme linventaire des raisons de ladfaite. Rienoupresquena t fait,il reste beaucoupdambiguts.

    Y a-t-il une dynamique ?Le parti se remet en route, il resteprsent comme lont montr lesrsultats des lgislatives partiellesainsi que la souscription et il a desressources humaines. LUMP nestpas envoiedemarginalisation. Ellela risque, mais aujourdhui arepris sa place. Mais dans les moisquiviennent,elledoitsefixersurlesgrands enjeux de lheure le ch-mage, le redmarrage de la crois-sance, la lutte contre les dficitspublics, la rforme de lEtat , desaxes clairs. Ce nest qu partir dumoment o elle aura clarifi sonoffre stratgique, politique, pro-grammatiquequellemobilisera.

    La cration de lAlternativesigne-t-elle son chec ?En 2002, lide des fondateurs Jac-ques Chirac, Alain Jupp puisensuite de Nicolas Sarkozy, tait

    que lUMP devienne le grand partides droites et du centre. Cela a tun chec assez vite, car ils nontjamais russi unifier toutes lesdroites et le centre. Mais enfin, en2007-2008, on pouvait considrerque lUMPjouait encoresonrledegrand fdrateur. Cela nest plus lecas du tout avec la naissance delUDIetmaintenantlarunificationdu centre dans lAlternative. Cestun grand chec, car celamarque leretour au dispositif contre lequelstait construite lUMP : une droiteclassiquebipolaireavecdeuxappa-reils, lUDF et le RPR. LUMP gardequelqueslibraux,maispeudecen-tristes. Il est intressant de voir queJean-Pierre Raffarin a dit quilapprciait cette droite complexequi semet enplace .

    Ny a-t-il pas un risquede rtrcissement entrelAlternative et le FN ?LUMP a vraiment flirt aveclimplosion, elle a jou avec le feu.Elle sest reprise, tout en laissantsautonomiserpeupeusa sensibi-lit centriste. Le dplacement ducurseurauseinde lUMPfaitquellecourt le risque, en reconstituantunesortedeRPR-bisdroitis, deneplus tre au centre de gravit desdroites et du centre. LUMP russit

    quand elle est au centre de gravitdes droites et du centre. L, a nestplus le cas. Certains leaders delUMP sen rendent compte maisdautres, commelaDroite forte,pasdu tout. Ensuite, les deux mchoi-res de ltau ne sont pas de mmenature.AvecleFN,cesontdeuxpar-tis concurrents, et laffrontementestvifpourcontrlercemagmadeslecteursdans la zonegrise entre leFNet lUMP.Deplus, la division estforte sur la question, dans les litesdupartimais aussi chez les sympa-thisantsetleslecteurs.Jusqupr-sent, Cop, Jupp, Fillon disent demanire claire quil nest pas ques-tion dalliance. Certains, en revan-che, pensent qu'il pourrait y avoir,localement, des accords. AveclAlternative, cest autre chose puis-quil y aura des dsistements et desalliances : cest une concurrencedavantage rgule.

    aLintgralit de l'interviewet 3 questions en vido surlesechos.fr

    Cevipo

    f

    INTERVIEWPASCAL PERRINEAUDirecteur du centrede recherches politiquesde Sciences Po (Cevipof)

    Les tensions nont pas disparuquand il sagit pour lUMPde parler dune seule voix.Photo Thomas Samson/AFP

    Nicolas Sarkozyne contribue pas rendre lisible lavenirde l'UMP.

    Tout en critiquant la politi-que gouvernementale,Ccile Duflot entend resterministre. Photo M. Bureau/AFP

  • Les EchosVendredi 15 et samedi 16 novembre 2013 FRANCE//07

    de loreille gauche dun gouver-nement qui en fait trop pour lespatrons et qui aurait choisi laCFDT quand, au gouvernement,on sinterroge sur sa ligne.Il est vrai que les socialistes ne

    font pas beaucoup defforts avec laCGT.Mme dans le cas de ses cinqmilitantsrefusant lesprlvementsADN aprs avoir t condamnspour avoir tagu sur la voiepublique. Cela touche la questiontrs sensible de la criminalisationde laction syndicale et le combatcontrelesprlvementsADNestunmarqueurdegauche.Sejugeantpascouteparlegou-

    vernement, laCGTachoujusquprsent dans ce qui fait d'ordinairesa force : sa capacit mobiliser.Lchec du mouvement contre larforme des retraites provoque desremous dans lorganisation, alorsque la rue senflamme aujourdhuisans elle, malgr lampleur dumcontentementdes salaris.Les dbats qui se sont tenus lors

    de la dernire runion du Comitconfdral national de lorganisa-tion (sonParlement) le 7novembreonttrudes.Commechaque foisquunmouvement choue, ladirec-tion a t critique pour ne pas enavoir fait assez. Monte aussi lereproche davoir t trop conciliantavecFO.Le climat est aggrav par le fait

    que la confdration porte encoreles stigmates de la crise de succes-sionquia, il yahuitmois,portsatte Thierry Lepaon alors mmequelle a besoin plus que jamaisdtre soude. n

    Lela de [email protected]

    Onpourrait participer si lordredujour tait pourune rforme fiscale etpas un non la hausse de la TVA. Quand il a t interrog mercredisur RTL sur une association de laCGT lamanifestationduFront degauche du 1er dcembre, le secr-taire gnral de la CGT, ThierryLepaon, a commenc par renvoyerla dcision sa direction. Maispouss dans ses retranchements, ila ouvert la porte une participa-tion. Ilnenest finalementpasques-tion. Une seule voix sest leve lacommission excutive demercredipour rclamer que la CGT sassocie lappel de Jean-LucMlenchon.Laroueatourn :en1999et2001,

    BernardThibaultavaitdrsisterde fortes pressions internes pourimposerdenepasservirdecaution des manifestations du PC. Ce quisestpassmercredi est le signequela courroiede transmissioncoupeavecleParticommunistenapastremise en service avec le Front degauchedont il fait partie.La CGT a bien dcid demobili-

    ser, mais les 19 et 28 novembre, etencore contre la rformedes retrai-tes, mme si elle sait quelle ne serapas trs suivie. Mais elle a surtoutdciddese lancerdansunemobili-sation tous azimuts de ses quipessur le terrainpourportersacritiqueducotducapital dans les entrepri-ses, avec pour objectif d'aboutir endbut danneprochaine unmou-vement national. Thierry Lepaondoitannoncerlundil'initiativequivadmarrer par neuf runions rgio-nalesavec lesquipesmilitantes.

    Difficult mobiliserLe pari nest pas gagn davance.Mais cest la faon dont la centraleespre pouvoir reprendre des for-ces. Elle est en effet aujourdhuiaffaiblie.Certes, onnepeutpasdirequelle risque de se retrouvercomme au dbut des annes 1980o, collant trop au gouvernementde gauche, elle avait vu ses effectifsfondre. Mais un autre danger lamenace :celuidedevenirinaudible.Thierry Lepaon dnonce la surdit

    OYSTER, domicilie au 69 route dEsch, L-1470 Luxembourg, est une SICAV de droit luxembourgeois autorise par la CSSF. La liste des compartiments autoriss en France, le prospectus complet,les documents dinformation cl pour linvestisseur (DICI), ainsi que les derniers rapports annuels et semestriels, sont disponibles sur son site internet ou auprs de son correspondant centralisateur.La liste des distributeurs principaux autoriss commercialiser les compartiments autoriss en France, ainsi que la liste de ces compartiments, sont disponibles sur le site internet de la SICAV.Les performances passes ne constituent pas une garantie de rsultats venir. OYSTER noffre aucune garantie de protection en capital. Les investisseurs sont avertis que leur capital nest pasgaranti et peut ne pas leur tre restitu ou ne ltre que partiellement. Avant de souscrire, veuillez prendre connaissance du prospectus et des facteurs de risques de la SICAV dcrits dans le DICI.www.oysterfunds.com

    POUR TOUT CONSEIL ET INFORMATION:Oyster (France) SAS, conseiller en investissements financiersenregistr auprs de lANACOFI sous le numro E0023838 Place Vendme, 75001 Paris, Tl. +33 1 55 35 98 [email protected] centralisateur en France: BNP Paribas SecuritiesServices, 3 rue dAntin, 75002 Paris, Tl. +33 1 42 98 62 54

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    07.09 01.13 07.1307.1201.1207.1101.1107.1001.10

    Source : OYSTER, DICI

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    Rendement potentiellementplus faible

    Risque plus faible

    Rendement potentiellementplus lev

    Risque plus lev

    La performance passe ne prjuge pas dela performance future.

    Performance cumuledepuis le lancementdu 06.08.09 au 30.09.13

    Le fonds prsente galement un risque de crdit,de liquidit, de contrepartie, oprationnel, ainsique des risques spcifiques lis la possibleutilisation de produits drivs.Ce fonds prsente un risque de perte en capital.

    Type de fonds Mixte Monde

    Performance annualisedu 06.08.2009 au 30.09.2013 +3.10%

    Dure dinvestissementminimum recommande 5 ans

    +13.53%

    Elsa [email protected]

    Cest une phrase discrtementnichelafinduncommuniqudelamairie de Paris qui, dans un con-texte budgtaire particulirementtendu,amislefeuauxpoudres.Cel-le-ci interpellelegouvernementsurla fraude f iscale de grandeampleur commisepar les compa-gniesdassurance,quiauraitgnrunmanquegagnerpour lamairiede Paris de prs de 200 millionsd'euros en recettes fiscales. Unepetitebombequiancessituncor-rectif, quelques heures plus tard,

    voquant des facteurs techniquesexceptionnels en faveur des assu-reurs.

    Recul spectaculaireA lorigine de cet appel, il y a unebaisse sensible [...]pour toutes les col-lectivits du produit dun imptlocal, la contribution sur la valeurajoute des entreprises (CVAE). Lereculdurendementdecettetaxe,quia remplac, enpartie, la taxeprofes-sionnelle supprime en 2010, seraittrs spectaculaire, et concentr surle secteurde lassurance, enparticu-lier du fait des activits dassurance-vie.LamairiedeParisavaitdjvo-qucesujet,cesderniressemaines.Bernard Gaudillre (PS), adjoint deBertrandDelano charg des finan-ces, avait voqu, dbut novembre,ce phnomne national que Bercyest en traindanalyser .De fait, lassiette sur laquelle est

    assise la CVAE a diminu brutale-

    ment en2013, passant, seloncertai-nes estimations dune vingtaine demilliards moins de 2 milliards,une baisse que les donnes delInseene refltent pas.Selonlesassureurs,lesvariations

    delassiettedelaCVAEsontliesladfinition fiscale de la valeur ajou-te. Celle-ci ne tient pas comptedesprovisions pour dprciations pas-

    ses lorsque la valeur des actifsdiminue (comme pendant la crisedesdettessouveraines),alorsquellecomprend lesplus-valuesdgagesen cas de cession de titres (pourassurer les rendements en cas decrise). Les lments dexplicationapportsparlesassureursontportla mairie de Paris temprer sonhypothsede fraude fiscale .Reste un sujet. Comment grer

    detels-coupsderecettes ?Lescol-lectivits ont subi cette anne unebaisse des dotations de lEtat etParis est soumis des obligationsfinancires croissantes en termesde prquation (solidarit avec lesautrescollectivits). Larformedelataxeprofessionnellenestpassatis-faisante,noteunprochedudossier.Ellenadonnauxcollectivitsaucunpouvoir de taux en matire de fisca-lit, et son produit est encore moinsprvisible quune dotation budg-taire de lEtat ! n

    FISCALIT

    Le produit de lacotisation sur la valeurajoute est en fortebaisse en 2013.

    Parissalarmedelachutedesesrecettesfiscales

    SYNDICAT

    La centrale a exclude manifester avecle Front de gauchele 1er dcembre.

    Fragilise,laCGTcherchecommentreprendrelamain

    Lemaire de Paris,Bertrand Delano.Photo Denis Allard/RA

    Polmiquesur les droitsdemutation

    Unamendement auprojetdebudget 2014qui devaittre vothier soir va impo-ser auxdpartements unprlvement de0,35 % surla part des droits demuta-tion titre onreux(DMTO)quils peroivent.Objectif : faire de la pr-quation et alimenter unfondsdestin aider lesdpartements les plus pau-vres. Cette dcision sins-crit dans le cadrede lauto-risation accordependantdeux ans auxdparte-ments daugmenter lesDMTOde3,8 %4,5 %afinde financer la hausse desallocations de solidarit.LemairedeParisaexprimsonvifmcontentementface la dcisiondugou-vernement. Paris dont lesDMTOsemontent unpeuplus de 900millionsen 2013 souligneque sespropres dpenses sociales(480millions) ont bondide 20 %en cinq ans.

    La CGT nest pas encore remisede la crise de succession qui aport Thierry Lepaon sa tte.Photo Charly Triballeau/AFP

    Jattends toujoursdes explications

    de lEtat [...].Pour Paris, cest unemoindre recette de

    prs de 200 millionsdeuros.

    BERTRAND DELANOMaire de Paris

  • Demain chezvotre marchand

    de journaux

    ACTIONSSUR 3 ANS,

    5 ANS ET 10 ANS

    LES MEILLEURES

    ROYAUME-UNI : RECULDES VENTES AU DTAILEn raison dunemtoclmente, les ventes audtail, au Royaume-Uni, ontenregistr une baisseinattendue de 0,7% enoctobre sur septembre,aprs une hausse de 0,6%entre aot et septembre, aannonc, hier, lOfficenational des statistiques. Surun an, les ventes au dtailont progress de 1,8%.

    SUDE : BAISSE DECHMAGE EN OCTOBRELe taux de chmageen Sude est descendu 7,9 % en octobre contre 8,0 %en aot et septembre,selon les donnes publieshier par lInstitut nationaldes statistiques.Le taux de chmage baissergulirement depuis un pic 8,3 % en avril. Le tauxdactivit de la population aprogress de 1,9 % sur un an.

    41,8MILLIARDS DE DOLLARSLes Etats-Unis ont enregistren septembre un dficitcommercial de 41,8 milliardsde dollars, en haussede 8 % par rapport aot.Selon des donnes hier dudpartement du Commerce,les exportationsont lgrement flchi.

    enchiffres

    LespaysduSudpayentauprixfortlescatastrophesmtorologiques

    CLIMAT

    Cest une tendance que le typhonHaiyan ne risque pas, hlas, derenverser de sitt. Les Philippi-nes, aprs Hati et avant le Pakis-tan, figuraient dj dans le trio dettedespayso lebilanhumainetconomique li des intempriesextrmes a t le plus lourd en2012. Selon une tude du Ger-manwatch, un think tank quidpend en partie du gouverne-ment allemand, ces vnementsau ron t f a i t p e rd r e l a v i e 1.408Philippins landernier, victi-mes du typhon Bopha, et cotplus de 1,2 milliard de dollars lconomie de larchipel, soit0,29 point de son produit int-rieur brut.LEtat prsid par Benigno

    Aquino nest gure mieux loti auregard des vingt annes coules.Germanwatch le classe parmiles dix pays les plus touchs de laplante sur la priode 1993-2012.Trs exactement la septimeplace. Les trois premires sontoccupes, dans lordre, par leHonduras, la Birmanie et Hati.Germanwatch a par ailleurs faitles comptes pour lensemble dumonde : sur les deux derniresdcennies, les ravagesde lamtoy auront fait 530.000 morts etcaus pour plus de 2.500 mil-liards de dollars de dommages.Sans exception, les dix pays

    devoir supporter le plus lourd tri-but sont tousdespays endvelop-pement. A commencer par Hati,

    le plus pauvre de la plante,dvast lan dernier par Sandyavant que ce mme ouragan nevienne frapper les ctes du nord-est des Etats-Unis. Ceux-ci se pla-cent au 31e rang. Une place peuenviable galement mais quimontre bien que lconomie de cepays est plus solide et lui a permisde mieux absorber un choc dontbien des traces subsistent.

    Indice de risque climatiqueRalis sur un primtre de180 pays, le classement de Ger-manwatch se base sur un indiceglobal de risque climatique quiagrge un taux de victimes (nom-bre de morts pour 100.000 habi-tants) et le cotdesdommagesco-nomiques enpart dePIB.Ce palmars , publi enpleine

    confrence mondiale sur le climatdont la 19e dition se droule en cemoment Varsovie, apporte deleau aumoulin aux reprsentantsdes pays du Sud qui rclament ceux du Nord de passer enfin desparoles aux actes pour accrotreleurs aides. Exposs des catastro-phes climatiques rptition, lesEtats pauvres sestiment ce titreles premires victimes du rchauf-fement de la plante dont ils accu-sent lespays richesdtre lesprinci-paux responsables.Ce lien de causalit, en dpit de

    fortesprsomptions,napasputretabliparlesscientifiques.Enoutre,certainspaysdvelopps,euxaussi,doiventpayerauprix fort lescons-quences de catastrophes mtoro-logiques survenues ces vingtdernires annes. Le Portugal,rgulirementtouchparlesincen-diesdefort, seclasse16esur180.LaRussie, de plus en plus frappe parles scheresses, arrive en 27e posi-tion aprs lItalie (21e), o les pluiesdans certaines rgions ont tournau dluge, provoquant des glisse-ments de terrain et des coules debouemeurtriers. J. C.

    l Elles ont caus 2.500 milliardsde dollars de dgts en vingt ans.l Les pays du Sud revendiquentdes aides la confrence climat.

    Il fautimposerunstresstestclimatdanslesprojetsdinfrastructures

    Propos recueillis parJol [email protected] [email protected]

    Face la recrudescencedvnements climatiquesextrmes, faut-il plusde prvention ?Il faut travailler sur la rsilience,cest--dire laprventiondesdom-mages et la gestion des risques.Cest undes enjeuxdu succsde laconfrence sur le climat qui setiendra en 2015, Paris. Il fautmobiliser les assureurs pourmieux protger les agriculteurs,les entreprises, les collectivitsterr i tor ia les contre les r is -ques croissants de drglementsclimatiques, inondations ouscheresse.Aujourdhui,onconti-nue de raliser des infrastructu-res pour une dure de vie de qua-rante ou cinquante ans, sansintgrer en amont, dans la con-ception, un stress test climat.Un tuyau dvacuation deau, parexemple, nest pas dimensionnau risque dinondation dont laprobabilit a clairement aug-ment. Je souhaite que lAgencefranaise de dveloppement

    inclue ce type de stress test dans les projets dinfrastructures.Ondemande bien auxbanques defaire un stress test par rapport un risque systmique, or le cli-mat est un risque systmique.

    Le typhon Haiyan peut-il treun dclic pour les Etats ?Il fautuneprisedeconscience.Onavu que louragan Sandy a fait bou-ger les lignes aux Etats-Unis. Il y aaussi eu des vnements dramati-ques au Mexique, qui est un despays les plus offensifs sur le chan-gement climatique. Le typhonHaiyanpeut galementpeser. Il estncessaire de diminuer nos mis-sions mais aussi dintgrer dansnos modles conomiques leseffets des catastrophes climati-ques. Il est fondamental dintgrerle risque climat dans la rglemen-tation des banques et des assuran-ces.Carcesderniresontdesporte-feuilles dactifs plus ou moinscarbons qui contr ibuent augmenter ou rduire le risquesystmique li au changementclimatique. Le FMI aurait un rleimportant jouer en ce sens.

    Beaucoup de pays, dontla Pologne, o se tient la

    confrencemondialesur le climat, sont rticents.Comment les faire voluer ?Pour obtenir des rsultats, pourdbloquer la situation, il faut tra-vailler sur les conditions qui ren-dent possible un engagementambitieux,notamment sur leffica-cit nergtique, les nergiesrenouvelables. Ce dialogue sur lesopportunits est vrai aussi aveclAfrique du Sud ou lInde.

    Quelle est votre politiquede dveloppementpour le Sud ?50%des projets financs par lAFDdoivent avoir des cobnfices cli-mat. Nous avons fix comme prio-rit dans le domaine de lnergielinvestissement dans les nergiesrenouvelables et lefficacit nerg-tique, mais aussi choisi de ne plusfinancer les centrales au charbon.Au Burkina Faso, par exemple,lAFD, laBEI et lUnion europennevont financer la construction de laplus grande centrale solaire. Nousavons prt de largent et apportdessubventionsdesortequelecotde lopration ne soit pas suprieur un projet fossile. Cest ce quejappelle un agenda positif, unagendades solutions.

    LEurope gle 900millionsde tonnes de quotas carbone.Est-ce une bonne dcision ?Oui, il fallait diminuer loffre pourfaire remonter les prix. Un produitvert devient rentable autour dunetrentainedeuroslatonnedeCO2. Jepense quil faut un prix minimumducarbone,quejechiffreentre10et15 euros et qui donnede la visibilitaux entreprises sur 10 ans, et pour-quoi pas un prix plafond pour nepas crer des inquitudes inutilesNous devons rechercher un accordsur ce sujet Paris. n

    PhotoTh

    omas

    Samson/AFP

    INTERVIEWPASCAL CANFINMinistre dlguau Dveloppement

    Anne [email protected] Bureau de Bruxelles

    Trois ans aprs avoir obtenuuneaidede85milliardsdeurosde lUnion europenne et duFMI , l ' I r lande sor t i ra le15 dcembre du programmedassistance, sans rclamer lamoindre aide supplmentaire.Le pays a annonc hier quil nedemandera pas de crdit deprcaution, une option long-tempstudieafindeparertoutproblme ventuel lors de sonretour sur les marchs finan-ciers.Hier,Bruxelles, leminis-tre des Finances, Michael Noo-nan, a dclar que, aprs avoirlongtemps pes le pour et lecontre, le pays prfrait navi-guer nouveau seul sur lesmarchs financiers et saffran-chir de la tutelle de ses cran-ciers pour retrouver toute sasouverainet. Depuistroisans,nous avons rpondu positive-mentaux260conditionsetcrit-res imposes par la troka, a-t-ilexpliqu. Notre conomie est n ou v e au e n c ro i s s a n c e ,

    300 emplois net sont crs cha-que mois, et si, malgr tout, degrands efforts restent encore faire,ilsseferontsousnotreauto-rit et non plus sous celle de latroka. Avec un dficit budg-taire de 7,4 % du PIB en 2013,unedettepubliquede 117 %,desbilans bancaires encore lestspar les arrirs hypothcaireset un taux de chmage de plusde 13 %, lIrlande nest pasencore rtablie. Mais ellesattendune reprise conomi-que de 1,75 % cette anne etcompte ramener son dficitbudgtaire 4,8 % en 2014 puis3%en2015.Une semaine aprs la baisse

    des taux de la BCE, lesmarchssont favorables, les tauxexigslgardde lIrlande sont revenusaux alentours de 3,5%pourdesemprunts moyen terme.Depuis plus dun an, lIrlande atest les marchs, au point destre constitu une rserve deplusde20milliardsdecash,quipourrait lui permettre datten-dre 2015 pour mettre nou-veau des obligations. Le payssouhaite nanmoins retournersur les marchs financiers dsjanvier. Nous souhaitons leverentre 6 et 10milliards deuros en2014 , a expliquMichael Noo-nan. LIrlande est le premierpaysquiprouvequelasolidariteuropenne a bien fonctionndemmequelesrudesmesuresde redressement rclames enchangedesprtsaccords. n

    LIrlanderegagnesasouverainetfinancire

    ZONE EURO

    LIrlande sort duprogramme daideeuropen sans filetde scurit.

    Le pays souhaiteretourner sur lesmarchs financiersds janvier.

    530.000PERSONNES DCDES LA SUITE DUNVNEMENT CLIMATIQUEau cours des vingt derniresannes.

    08// Vendredi 15 et samedi 16 novembre 2013Les Echos

    MONDE

  • Les EchosVendredi 15 et samedi 16 novembre 2013 MONDE//09

    ISRAL

    Nathalie HamouJacques [email protected] A Tel-Aviv

    B enyamin Netanyahu a djannonc la couleur. Le Premierministreisralienetchefdefiledeladroite (Likoud) est dcid drou-lerletapisrougepourFranoisHol-lande un ami dIsral qui sy ren-dra du 17 au 19 novembre, ainsi quedanslesTerritoirespalestiniens.Undplacement qui intervient un moment crucial dans cettergion o Isral a fortement appr-ci la position ferme de la Francedans les ngociations entre leG5+1 (les membres permanents duConseil de scurit plus lAllema-gne) et lIran sur son programmenuclaire. Jenaiaucundoutesurlasolidit

    de lamiti et la comprhension duprsidentfranaislgarddIsral ,a affirm, lors dun entretien Jru-salem avec un groupe de journalis-tes et chercheurs franais, ShimonPrs.Leprsidentisralien(ex-tra-vailliste pass au centre) sest rfr une longue tradition entre lesdeux pays mais aussi lamiti avecle Parti socialiste franais depuisGuy Mollet dans les annes 1950 enpassant par Franois Mitterrand. Il a t un prsident exceptionnel et Franois Hollande a travaillavec lui . Une rfrence impor-tante pour lactuel prsident fran-ais qui sadressera la Knesset(Parlement), le bastionde ladmo-cratie isralienne selon lexpres-sion de son prsident, Youli Edels-tein. Et l aussi lactuel hte delElyse suivra les traces de Mit-terrand en 1982 sans oublier cellesde Nicolas Sarkozy en 2008.

    Si en Isral le risque dun Irandot de la bombe nuclaire est con-sidr comme la plus importantequestion internationale dumoment, elle est loin dtre la seule.Etleprsidentfranaisestdcidde

    mettre profit sa visite, lune desplus longues ltranger depuisson arrive lElyse, pour encou-rager Israliens et Palestiniens raliser les compromis et effortsncessaires pour surmonter leursdissensions.

    Mais trois mois aprs la reprisedu processus de paix isralo-pales-tinien, aucune avance du moinsofficiellement na t accomplie et

    les ngociateurs palestiniens ontremisleurdmissionquinavaitpast accepte mercredi soir par leprsident palestinien, MahmoudAbbas.

    Difficile processusPour Shimon Prs, corcipien-daire du prix Nobel de la paix en1994 avec Itzhak Rabin et YasserArafat dans la foule des accordsdOslo, le leader palestinien estnanmoins un homme courageuxavec qui lon peut et lon doit signerun accord . Mais loptimisme dudirigeant isralien g de quatre-vingt-dix ans et qui na pas de fonc-tions excutives est loin dtre par-tag. Mieux vaut ne pas avoirdaccord, quun mauvais accord , aaffirm un responsable israliencomme lavaient dj dit des diri-geantspalestiniens.Et laFranceris-que de peser faiblement sur ce diffi-cile et complexe processus.

    A Ramallah, les dirigeants pales-tiniens se rjouissent de la visite deFranois Hollande parce que laFrance a reconnu lan dernier laPalestine comme Etat observateurnon membre des Nations unies ,note dans un entretien le ministrepalestinien de lIntrieur, Saeed

    Abu Ali, qui attend galement lavisite prochaine de son homologuefranais, Manuel Valls.

    Pour le chef de lEtat franais qui,outre Laurent Fabius, sera accom-pagn de cinq autres ministres commencerparPierreMoscovicietFleurPellerin, lavisiteenIsral, lundespayslesplushigh-techdelapla-nte, aura une forte connotationconomique. Surtout que leschanges commerciaux entre lesdeux pays restent modestes (lire ci-dessous). Le prsident emmnedans ses bagages le patron duMedef International, une quaran-taine de chefs dentreprise, dont lesPDG dOrange, Alstom ou de laSNCF, des socits dj actives enIsral qui devraient signer desmmorandums dentente.

    Aux cts du Premier ministreisralien, Benyamin Netanyahou, ilinaugurera, mardi 19 novembre, Tel-Aviv, la seconde Journe delinnovation France-Isral, olannonce dun acclrateur franco-isralien pour la russite des entre-preneurs est attendue. Ct palesti-nien, Pierre Moscovici prvoit de serendresurlesitedelapremirevillenouvelle, Rawabi. Loccasion deraffirmer lengagement constantde la France, lun des principauxbailleurs de fonds des Territoirespalestiniens, avec une aide bilat-rale denviron 65 millions deurospar an. n

    l La fermet de Paris apprcie dans les ngociations sur le nuclaire iranien.l Le prsident franais se rendra galement dans les Territoires palestiniens.

    IsralprpareunaccueilchaleureuxFranoisHollande

    Chaque visite dEtat sur laxe Paris-Tel-Aviv offre loccasion de dresserle mme constat, plutt dcevant :les flux commerciaux entre laFrance et Isral, de lordre de2,3 milliards deuros, ne sont pas auniveau de ce quils devraient tre.Les exportations tricolores (horscommerce de diamants) nontatteint, landernier,que1,15milliarddeuros, de sorte que la France doitse contenter dun rang de onzimefournisseur dIsral. Et dune partde march de 2,3 % contre 6,3 %pour lAllemagne, 3,8% pour lItalieet 12,9 % pour les Etats-Unis. Lesimportations franaises affichentun montant similaire ( 1,14 mil-liard), ce qui place lHexagone aurang de 8e client de lEtat juif.

    Analyss depuis Tel-Aviv, ceschiffres peu flatteurs refltent uneralit : trop de chefs dentreprisehsitent se rendre dans lEtathbreuenraisondeleursurestima-tion du risque scuritaire, de leurpeur de froisser une clientle arabeou de leurs rticences face ltroi-tesse du march. Pour autant, lesmentalits sont en train dvoluer,sous leffet de deux facteurs. Avecdune part, la vigueur de lconomie

    isralienne, qui affiche, depuis troisans, un taux de croissance comprisentre3,5%et4,5%,largementsup-rieur celui des conomies occi-dentales. Et de lautre, le regaindintrt suscit par la valley isralienne, o prs de 5% du PIBestinvestidanslarechercheetdve-loppement. Isral est lundes seulspays aumonde avoir mis en placeuncosystmedesocits innovantes lorigine de technologies de rup-ture ,relvePierreMourlevat,con-seiller conomique de lambassadede France Tel-Aviv.

    Un pays de grandscontrats La technopole isralienne qui sestdistingue, cette anne, par unnombre record de cessions destart-up, commencer par la venteduGPSWazepour1milliarddedol-larsGoogle,vientdajouter lenomde Facebook sur la liste des gantshigh-tech ayant choisi dy implan-ter leur centre de R&D. Mais ce tro-pisme amricain nempche pascertains groupes franais dy pren-dre pied. A limage dOrange, qui arachet, voil quatre ans, OrcaInter-active,spcialisedanslatl-vision numrique, et a ouvert uncentre pour dveloppeurs prs deTel-Aviv. Isral est lun des pays lesplus innovants dans les tlcoms ,faitvaloirRoselineKalifa,dOrange.

    Alcatel-Lucent fait aussi partie

    des bons lves. Aprs stre posi-tionn en Isral dans les solutionsoptiques, lquipementier a investi40 millions deuros pour inaugurer,dbut octobre, un centre de R&Dddi au cloud computing . Lesinvestisseurs franais, tels les fondsKima (mis en place par Xavier Nielet Jrmie Berrebi) ou Iris (Publiciset Orange), commencent financerde jeunes pousses israliennes. Lef o n d a t e u r d e l a s s o c i a t i o n Parrainer la Croissance , DenisJacquet, annoncera, pendant lavisite officielle, le lancement dunfonds dinvestissement franco-isralien.

    Isralpeutaussidevenirunpaysde grands contrats tant dans ledomaine des transports que danscelui du traitement de leau ou delnergie , expliquent les servicesconomiques de lambassade, quicitent les perces ralises dans lesolaire par EDF-Energies Nouvellesou par Alstom, dans les transports.Isral qui doit moderniser sonrseau ferroviaire va multiplier lesappels doffres.

    Ct PME, les attraits ne man-quent pas non plus. LesPMEfran-aisesquiadoptentdesstratgiesglo-bales peuvent utiliser le marchisralien comme un tremplin pourconqurir des marchs mergentscomme lInde ou la Chine , observeFrdricSzabo,lepatrondubureaudUbifrance Isral. N. H.

    DeschangesconomiquesinsuffisantsmaisprometteursLa part de march de laFrance en Isral restelimite. LEtat hbreu estperu comme un possiblepays de grands contrats .

    Il a dit

    Le leaderpalestinienest un hommecourageux avec quilon peut et lon doitsigner un accord. SHIMON PRSPrix Nobel de la paix

    Photo Jason Reed/AFP

    Photomartin

    bureau

    /AFP

    3 QUESTIONS ...CLAUDE TRINK chargde mission pour les Journesde linnovation France-Isral.

    Linnovation,unthmerichepour lacooprationbilatrale

    1 Que faut-il attendrede la visite du prsidentFranois Hollandesur le plan conomique ?Il sagit dune reconnaissance offi-cielle : ce qui a t lanc en dcem-bre 2011, avec la premire journede linnovation France-Isral auniveau des ministres, lest prsentau plus haut niveau. Cela pourralever des rticences qui pourraientencore exister lencontre dIsraldans certains milieux politiques,conomiques, administratifs franais. Le climat est propice : lesinvestisseursfranaiscommencentprsentvenirenIsral.Ceciestlersultat dun patient travail de coo-pration qui a dmarr aprs lavisite dEtat de 2008 et qui pourratreamplifigrcelavisitedupr-sidentHollande.Celle-ciconduitlesFranais penser Isral commeacteur conomique, et rciproque-ment, invite les Israliens viser laFrance et lEurope, et pas seule-ment les Etats-Unis.Cot palestinien, la France a un rle jouer dans le dveloppement co-nomique des territoires, qui peutdailleurs se faire avec Isral et nonen opposition. La zone industriellefranco-palestiniennedeBethlehemen est lillustration. Tout comme lanouvelle station dpuration deNaplouse est le rsultat dune coo-pration entre lAllemagne, lAuto-rit palestinienne et Isral.

    2 Linnovation tientune place centraledans cette visite, pourquoi ?Il y a deux ans, linnovation a tidentifie comme un thme richepour la coopration bilatrale,Depuis, Isral a encore accru sarputation comme un acteur per-formant sur linnovation et la cra-tion dentreprises base technolo-gique.TandisquelaFrancecherche renouveler ses modalits de sou-tien aux crateurs dentreprise.

    3 Que peut apprendrela France dumodle israliende soutien aux start-up ?Les Israliens ont compris que cesoutienauxstart-upneselimitepaslamiseaupointtechnologique,oubien lattribution de subventions.Laccompagnement est plus com-plexeetdonnelaprioritausoutienhumain, organisationnel lindi-vidu crateur dentreprise pour luipermettre de russir son projet.Do limportance accorde auchoix des mentors et la formuledes acclrateurs. En outre, Isralfait dj partie dun rseau interna-tionaldeplesdinnovationquiper-met les changes intenses entre desentrepreneurs et des investisseursen capital-risque de San Francisco,Boston, Londres, Singapour (etdemain Shangha) et la France aintrt figurer dans la cartogra-phie de tels rseaux. n

    Le prsident Franois Hollande et le Premierministre BenyaminNetanyahu en visite lElyse le 31 octobre 2012.Photo Martin Bureau/AFP

  • 10//MONDE Vendredi 15 et samedi 16 novembre 2013Les Echos

    CODEINVITATION

    1echsalondesentrepreneurs.comI N V I TAT I O N S

    Un vnement

    Nantes Grand-Ouest

    Philippe FOURQUETAssoci EY,Directeur du Ple Ouestet Responsable de lactivitEntrepreneurs rgions

    CorinneDELAPORTEFondatriceEupTouYou

    DanielAUGEREAUPDGSYNERGIE

    Jean-FranoisGENDRONPrsident de laCCI NANTES ST-NAZAIRE

    BenotHUGUENINDirigeantHB Crateur

    EmmanuelGREAUCo-fondateurDIRECT OPTIC

    AnasVIVIONCo-fondatriceBeApp

    PhilippeROLLANDFondateurSELFADVERT

    RgisLEBRUNDirecteur GnralFLEURY MICHON

    Partenaires de la confrence

    LE GRAND DBAT

    SUCCESS STORIES DENTREPRENEURSILS ONT SU RINVENTER LEUR BUSINESS MODEL

    & CONQURIR DE NOUVEAUX MARCHS !

    JEUDI 21 NOV. 2013 de 11H00 12H30CIT DES CONGRS de NANTES

    JAPON

    Yann [email protected] Tokyo

    Depuis sa nomination la tte dugouvernement fin dcembre 2012,ShinzoAbeadcoch les trois fl-ches desastratgiederelanceco-nomique baptise Abenomics .Hier, les statistiques gouvernemen-talesontmontrquuneseulepointeavait, pour linstant, atteint sa cible.Et cest celle qui tait la plus aise manier. Le PIB japonais a vu sonrythmede croissance freinerbruta-lementsurlapriodeallantdejuilletseptembre.Ilavaitprogressune

    cadence annualise de 3,8 % sur lasquenceavril-juin,maisnacrquun rythme de 1,9 % au dernier tri-mestre. Et sahaussene sembleplussupporte que par le seul pro-gramme de dpenses publiques,premier lment tir en fvrier der-nier du carquois gouvernemental. Cest le moteur de croissance pardfaut. (...) Les chiffres montrentquaucun mcanisme autonome dereprise na encore dmarr , expli-que Ryutaro Kono, lconomiste enchefdeBNPParibasTokyo.

    Lesmnages souffrentLassouplissement quantitatif, quiconstitue laseconde flcheduPre-mierministre, semble encore sus-pendu dans les airs. La Banque du

    Japonabien assch, depuis avril,le march des obligations dEtatmais les banques commercialesnontalimentaucunehaussesou-daine des prts. Le yen a, comme

    lesprait Tokyo, chut de plus de20 %faceaudollaret leuro,maisles exportations nen ont pas pro-fit. Sur le dernier trimestre, ellesont mme recul en valeur de0,6 %, affectes notamment par lafaiblesse de la demandeauxEtats-Unis et enAsie.Dans lemme temps, le yen fai-

    ble a renchri le prix de toutes lesimportations dematires premi-res et de produits alimentaires. Lepleindessence, la facturedlectri-citet lekilodechouxchinoisco-tent beaucoup plus cher quil y aun an. Les mnages, qui voientleurs salaires de base poursuivreleur inexorable contraction( 0,3% en glissement annuel enseptembre) en souffrent. La con-

    sommation domestique, quignre 60 %duPIB, na ainsi enre-gistrquunprogrsde0,1 %, sur ledernier trimestre.Facecesdonnes, les entrepri-

    ses restent prudentes. Leursdpenses de biens dquipementsnont dailleurs progress que de0,2 % entre juillet et septembre.Cest nettement moins quau tri-

    mestre prcdent. Avant daug-menter les salaires, dembaucherou de construire de nouvelles usi-nes, elles attendent de jauger lasolidit de la troisime flche des Abenomics que le Premierministre sefforce actuellement detirer depuis le Parlement o il pr-sente certains de ses projets derformes structurelles. n

    l La hausse du PIB a t divise par deux au troisime trimestre.l Elle revient 1,9 % en rythme annualis. Les entreprises restent prudentes.

    Lacroissancejaponaiseralentitbrusquement

    Yves [email protected]

    Jusqult, ilparcouraitencorelesgrands forums internationauxpour dfendre la stratgie derelance du gouvernement japonaiset louait laudaceduPremierminis-tre Shinzo Abe. Il avait mmeacceptde rejoindre le trs influentConseil de la comptitivit indus-trielle, constitupar le chef dugou-vernement pour aiguillonner sesprojets de rforme. Mais depuismercredi soir, Hiroshi Mikitani, lePDG de Rakuten, le gant japonaisdu commerce en ligne qui contrleaussi PriceMinister en France, estofficiellementenconflitouvertaveclexcutif nippon. Je ne pouvaisplus pardonner , a lch lhommedaffaires de cinquante ans, quidtient la quatrime plus grandefortunede lArchipel.

    DesmesuresanticonstitutionnellesKenko.com, lun des sites de sasocit qui est spcialis dans lavente de produits de sant, vientofficiellement de dposer plaintecontre le gouvernement qui aurait,selon les cadresdugroupe, pris desmesures anticonstitutionnelles eninterdisant la vente en ligne de plu-sieurs mdicaments, dans le cadredune loi vote unpeuplus tt dansla semaine. Ils essayent de maintenir un

    principe archaque et draisonna-ble , a comment le PDG qui mili-tait depuis des mois pour une lib-ralisation complte de la vente surInternet des mdicaments dlivrssans ordonnance. I l pensaitdailleurs avoir convaincu le Pre-mier ministre de lopportunit decetterforme,miseenavantdanslarcente stratgie de croissance des autorits, aux cts de promes-sesderorganisationdumarchdutravail ou encore de bouleverse-mentde lagriculturenippone.Mais le lobby des pharmaciens

    sest depuismobilis et a obtenuunflchissementdelexcutif.Arguantque certains mdicaments ne pou-vaient tre vendus en toute sretque lorsque le pharmacien avaitexerc sescinqsens sur leclient,le ministre de la Sant, NorihisaTamura, a interdit de la vente enligneplusieursmdicamentspopu-laires. Dautres seront toutefoisautoriss tre couls sur Inter-net. Dpit, Hiroshi Mikitani aexpliqu quil ne croyait plus auxpromessesdaudacedeShinzoAbe. Cestundossier facile. Si lePremierministre ne peut rsister et prendreune dcision sur a, quest-ce quil vabien pouvoir faire ? a lanc lepatron. n

    UngrandpatronjaponaissestimetrahiparlesAbenomics Le PDG de Rakutenne digre pas la remiseen cause partielle du projetde libralisation des ventesen ligne de mdicaments.

    Les chiffresmontrent quaucun

    mcanismeautonome

    de reprise naencore dmarr.

    RYUTARO KONOEconomiste en chef

    de BNP Paribas Tokyo

    ` SURLEWEB

    Retrouvez larticle sur la prsidentielle chilienne surlesechos.fr

    Il a dit

    Cest un dossierfacile. Si le Premierministre ne peutrsister et prendreune dcision sur a,quest-ce quil va bienpouvoir faire ? HIROSHI MIKITANIle PDG de Rakuten

    Photo Martin Bureau/AFP

  • Lareprise,elleestl ,avaitlancFranoisHollandele14juillet.Depuisquatremois,cetteantiennetaitreprisematin,midietsoirpartoutcequelaRpubliquecomptedofficiels,encouragsparlebonchiffredelconomieaudeuximetrimestre.Hlas,cediagnosticetcetespoirsesontfracassshiercontrelemurdelaralit : lePIBareplongaucoursdeltetaudbutdelautomne.LaFranceafaitmoinsbienquelAllemagneetquelamoyennedelazoneeuro.Cetcartentrediscoursetralitconstituebiensrunemauvaisenouvelleconomique.Mais,au-del,elleposelaquestiondelacrdibilitdelaparoledecegouvernement.Dautantplusquecenestpaslapremirefois.LeschefsdentrepriseetlesindicateursdelInseeledisentclairement,si lefonddelapiscineattouch,riennepermetdedceleruneinversiondetendancefrancheetmassive.En

    rptantjouraprsjourlinverse,legouvernementacourulerisquedtrepriscontre-pied.Cequiestarrivhier.Queldegrdeconfiancepeuventavoirlesacteursconomiquessionleurditunechoseetquelesfaitsmontrentlecontraire ?Lavritestquesilafin2013comme2014sannoncentmeilleures,lacroissancetourneautourdezrodepuisplusdedeuxansetquelactivitnatoujourspasretrouvsonniveaude2008.Toutefanfaronnadeestinefficaceetproduitleffetinversedecequiestsouhaitable.

    FranoisHollandeetlesministresdeBercyauraientpourtanteutouteslesraisonsdvitercetteerreur.Lammemsaventureleurestarrivesurlafiscalit.NeufFranaissurdixchapperontauxhaussesdimpt ,avaitcrupouvoirassurerJean-MarcAyraultilyaunan.Onsaitcequisestpass.Delimptsurlerevenuceluisurlesbnficesdessocits,duquotientfamiliallcotaxe,delaTVAauxcotisationsvieillesse,lejetfiscalatcontinuetaarroslarge.Etcestbienlednidecetteralitplusencorequelaralitelle-mmequiamislopinionencolre.Ilnestpassurprenant quelapromessede pausefiscale susciteunecertainemfiance.Ilestuntroisimedomainedanslequelunfossexisteentreleverbeetlesactesdupouvoir : lesrformes.Acouterlediscoursofficiel, jamaisungouvernementnauraitautantagiqueceluiquiestauxcommandesdepuisdix-huitmois.Pchdorgueil !IlnesagitpasdenierlimportancedesdcisionsissuesdurapportGallois,delaccordsurlaflexiscuritdanslesentreprisesoulesretraites.MaislebilandudbutduquinquennatSarkozytaitaumoinsnumriquementnettementpluslourd.Etsurtout, leskilosderapportspublisdepuisdesmoisParis,BruxellesouWashington(FMI)montrentquelecompteestencoreloindtrebon.Cestcetteparole-lquilseraitbienaussidentendre.Parcequellecorrespond,elle,laralit.

    (Lire nos informationsPages 2 4

    LESDITORIAUXDES CHOS

    Quandlaparolepubliquenaplusdepoids

    Cest le dnide ralitplus quela ralit elle-mme quimet lopinionen colre.

    ParDominiqueSeux

    Unchampionoubli

    ParDaniel Fortin

    PersonneoupresquenaentenduparlerdePhenixSystems.Etpersonnenenentendrajamaisplusparler.Lenumrounfranaisdelimpression3Dvientdtrecdparsesdeuxfondateursaugroupeamricain3DSystemspour15millionsdeuros.Apriori,riendechoquant.Laloidesaffairesestainsifaitequepersonnenepourrareprocherdeuxentrepreneursdevouloirrcuprerleurmisepourselancerdansunenouvelleaventure.Rienredire,nonplus,devantlanationalitdurepreneur.Si,dansleprocessusdedveloppementdunejeuneentreprise, lemomentsemblevenudesadosserplusgrosquelle,pourquoipas ?Quellesoitamricaine,japonaiseoucorenne,aprstout,peuimporte.Lessentiel,poursessalaris,sesactionnaires,sargionClermont-Ferrandenlespce,cestquelleprospre.Mais,carilyaun mais ,si lonadmetavectouslesexpertsquelimpression3Destlanouvellervolutionindustrielledusicle ;si lonsesouvientdesannoncesdugouvernementsurlamiseenplacede34planspourlanouvelleFranceindustrielle,alorsunequestionsepose :commentunetelleppitea-t-ellepuschapperdanslaquasi-indiffrencegnrale ?Oui,PhenixSystems,cotAlternext,avaitconnuuncreux.Difficile,dansleclimatactueldesaffaires,daccorderuneconfianceimmdiateuneentrepriseproposantunetelletechnologiederupture.Oui,encore,lesautresactionnairesdelasocit,essentiellementdesFCPI,rclamaientleurd.Leschefsdentreprisepourraientrciterparcurlasuite :trsorerietendue,loffrequitombeaubonmomentalorsquelemarchredmarrelesplatsnerepassentpasdeuxfois,onplonge.Levraisujetestdesavoirpourquoi,aupaysduredressementproductif,celuidelaBPI,duCiri,desCCIetautresorganismesoccupslavenirdenosentreprises,personnenadtectlacomtePhenix,pourtantrichedavenir.Dommage.

    (Lire nos informationsPage 18

    PourquoiAngelaMerkelalarmelespatronsallemandsPar ThibautMadelinCorrespondant Berlin

    Cest potentiellement un cauche-mar pour les conomistes alle-mands. Sans doute un rve pourlElyse, qui observe de prs les vo-lutions outre-Rhin. Et peut-trebientt une ralit la faveur desngociations entre lUnion chr-tienne-dmocrate (CDU) dAngelaMerkel et le Parti social-dmocrate(SPD). Un mois et demi aprs leslections, les deux formationsngocient un programme com-mun qui pourrait avoir la cons-quence inattendue de rendre, enquelque sorte, lAllemagne plus franaise .

    Non, Berlin nest pas sur le pointde commander des racteursnuclaires Areva ou de crer deschampionsnationauxdanslatradi-tion colbertiste. Mais une srie demesures en cours de ngociationfrappe les esprits. Cest le cas, parexemple, du renforcement du con-trle des loyers, qui nest pas sansrappeler la loi Duflot. Ou encore dupage revendiqu par la CSU, lailebavaroise de la CDU, cens financerdes investissements dans les infras-tructures et qui marquerait unervolutiondansceparadisdelauto-mobile.

    Sur un plan plus fondamental, lagrandecoalitionquidevraitgouver-ner lAllemagne pour les quatreprochaines annes prpare deuxchangements majeurs : un assou-plissement de lge de la retraite etlintroduction dun salaire mini-mum.Siellesnesemblentpasmoti-ves par un sursaut de keynsia-nisme mais plutt par une volontde corriger des excs, certaines deces mesures pourraient avoir poureffet de rendre lAllemagne moinscomptitive. Ou plus solidaire, silon prend le point de vue de Fran-ois Hollande.

    Dans le cas des retraites, la CDUet le SPD, qui ont emport un scorecumul de 78 % auprs des plus de60 ans aux lections, sapprtent

    dtricoter ce quils ont impos en2008 dans le cadre de la derniregrandecoalition.Asavoirlaretraite 67 ans dici 2029. Dsormais, ilsenvisagent la possibilit de partir la retraite 63 ans, conditiondavoir cotis pendant 45 ans. Lesexperts valuent cette mesure, quinestpasencoretranche,quelque5 milliards deuros.

    Autre tournant majeur : lintro-duction dun salaire minimumgnralis, que le SPD veut absolu-ment voir 8,50 euros de lheure.Une mesure moralement lgitime :plus de 5 millions de personnes tra-vaillent sous ce niveau de salaire etune partie dentre elles narrivent boucler leur fin de mois quavec lesoutien complmentaire des aidessociales. Une drive des rformesHartzduchancelierSchrder.Danscertains secteurs, comme les abat-toirs, les rmunrations sont si bas-ses que les salaris du franais Gaden viennent accuser lAllemagnedtre lorigine de la faillite de leurentreprise.

    Mais lintroduction dun SMICrisque davoir des consquencesimprvisibles sur le march du tra-vail allemand, jusquici un terrainrserv aux syndicats et au patro-nat. Aujourdhui, lAllemagne affi-che le quasi-plein-emploi avec plusde 42 millions dactifs et un taux dechmage de 5,2 %, selon Eurostat.Les conomistes, dans leur grandemajorit, redoutent une monte enflche du chmage avec un SMIC 8,50euros,certainschiffrantmme 1 million le nombre de destruc-tions demplois potentielles.

    Qui plus est, comme lobserveDeutsche Bank, cette mesuredevrait intervenir alors que lescots unitaires du travail ont djrepris une tendance la hausse,aprs avoir baiss depuis la fin desannes1990.Rsultat,depuislepre-mier trimestre 2009, la contribu-tion de la demande des mnages la croissance a doubl par rapportaux quatre annes prcdentes. LAllemagne devient franaise, au

    sens o les gains de productivit nesont plus exclusivement vous auxprofits et la comptitivit, et parceque la consommation joue un plusgrand rle dans la dynamique decroissance , estiment les cono-mistes de la banque allemande.

    Comme Henrik Uterwedde,directeur adjoint de lInstitut fran-co-allemand (DFI), on peut inter-prter ces dveloppements comme un ajustement de son modle decroissance et un geste de lAllemagneenvers ses partenaires, mme si lesorientations fondamentales de sapolitique conomique restentinchanges . Cet ajustement estsouhait par la Commission euro-penne, qui vient douvrir une ana-lyse sur les dsquilibres de