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5 0 ANS DE LA CITÉ ADMINISTRATIVE LIVRET DE L’EXPOSITION RÉSEAU MONDIAL UNESCO É V R Y - C O U R C O U R O N N E S V I L L E A P P R E N A N T E

LIVRET DE L’EXPOSITION

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5500ANS DE LA CITÉ ADMINISTRATIVE

LIVRET DE L’EXPOSITION

RÉSEAU MONDIAL

UNESCO

ÉVRY-COURCOURONNES

V ILL E A P P R E N A NTE

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Il y a 50 ans, le 18 novembre 1971, le président de la République Georges Pompidou inaugurait la cité administrative d’Évry-Courcouronnes, première pierre de la création de la ville nouvelle d’Évry, devenue aujourd’hui Évry-Courcouronnes. En 1991, c’est l’hôtel de ville qui était à son tour inauguré et qui fête donc son trentenaire, en 2021.Pour marquer ce double anniversaire symbolique, la Préfecture de l’Essonne, la Ville, le Tribunal Judiciaire, le Conseil Départemental et l’agglomération Grand Paris Sud, en partenariat avec l’entreprise JC Decaux, propose une exposition en plein air, au cœur de la ville, jusqu’au 18 novembre.

Réalisée à partir du travail du photographe Dominique Planquette, cette exposition cheminant depuis la cité administrative jusqu’à l’hôtel de ville vous permet de découvrir les transformations des paysages, d’Évry Petit-Bourg jusqu’à l’affirmation de la ville nouvelle, entre 1971 et 1991. Le regard singulier du photographe offre un contraste saisissant avec la ville d’Évry-Courcouronnes d’aujourd’hui.

Ce livret de l’exposition est une invitation à plonger au cœur du projet de la ville nouvelle, avec l’apport précieux des écrits de Jacques Longuet que nous remercions chaleureusement. Quant à Dominique Planquette, décédé en 2020, cette exposition, d’une certaine façon, rend hommage à son œuvre qui est immense à Évry-Courcouronnes.

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Boulevard des Coquibus

Place des Droits de l’Homme et du Citoyen

HÔTEL DE VILLE

GARE ÉVRY-COURCOURONNES

PRÉFECTURE

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PANNEAU 1 ................................................. PAGES 6-7

PANNEAU 2 ................................................. PAGES 8-9

PANNEAU 3 ................................................. PAGES 10-11

PANNEAU 4 ................................................. PAGES 12-13

PANNEAU 5 ................................................. PAGES 14-15

PANNEAU 6 ................................................. PAGES 16-17

PANNEAU 7 ................................................. PAGES 18-19

PANNEAU 8 ................................................. PAGES 20-21

PANNEAU 9 ................................................. PAGES 22-23

PANNEAU 10 ............................................... PAGES 24-25

PANNEAU 1 1 ............................................. PAGES 26-27

PANNEAU 12 ............................................. PAGES 28-29

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Le parcours de l’exposition en centre-ville

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MAIRIE

VUE AÉRIENNE HÔTEL DE VILLE ET CITÉ ADMINISTRATIVEBelle photographie aérienne de synthèse allant du sud au nord réalisée alors que le projet de centre-ville est en pleine élaboration. Au bas de la photographie, on peut remarquer que le bâtiment de la C.C.I. est terminé alors que celui de l’Hôtel de Ville arrive dans sa phase finale. La Place des Droits de l’Homme et du Citoyen est en complet chantier et l’hôtel Adagio n’est pas encore sorti de terre ; de l’autre côté du boulevard des Coquibus (devenu partiellement aujourd’hui boulevard François Mitterrand), on distingue un immeuble de bureaux imposant et le bâtiment de ce qui était alors la Chambre des Métiers du département de l’Essonne. De là part vers le Nord une artère rectiligne qui s’avère être la seule rue traditionnelle d’Évry, le cours Blaise Pascal, longeant l’ensemble immobilier Jean Rostand sur sa droite, qui débute avec la grande tour de bureau du Crédit Lyonnais surplombant la voie ferrée, ici souterraine. Enfin, dans la partie haute, à droite du cliché, on peut retrouver une grande partie de la cité administrative avec le fameux plan d’eau des « Trois pouvoirs », le bâtiment du Cabinet du Préfet, l’Assemblée départementale, le Palais de Justice et l’Hôtel de Police.

Maquette Hôtel de Ville,Cathédrale et CCI, Évry, 1989, Dominique Planquette

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AMÉNAGEMENT DE LA PLACE DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYENLe décor final est pratiquement en place. On vient de planter les quelques arbres, destinés entre autres à atténuer partiellement l’aspect minéral un peu austère de la place. Ils ont bien grandi aujourd’hui et leurs frondaisons servent d’abri aux passants qui viennent faire une pause dans un mobilier urbain inspiré de réalisations similaires existant dans une de nos villes jumelées, Nowy-Targ en Pologne. L’hôtel Adagio est toujours en chantier. Au fond, à gauche, on peut localiser de gauche à droite le grand bâtiment de la C.P.A.M. de l’Essonne, puis la voie du site propre, la partie supérieure de la gare routière et les structures de la gare d’Évry-Courcouronnes. Le site propre est une création ex-nihilo de la ville nouvelle dès le début des années 1970. Il s’agissait en effet, en marge du réseau routier traditionnel, de constituer un réseau réservé essentiellement à la circulation des autobus pour assurer une qualité de desserte et de ponctualité pour les habitants travaillant sur le territoire. L’idée a fait florès depuis, y compris dans la capitale, avec l’existence de voies exclusivement réservées au bus. Une pratique qui bien sûr s’inscrit dans le contexte écologique actuel, favorisant le développement des transports en commun.

AMÉNAGEMENT DE LA PLACE DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYENFace à l’Hôtel de Ville, on voit ici comment a évolué en 1990 la construction de l’hôtel Adagio (aujourd’hui Ibis Styles). Devant le parvis de la mairie apparaissent, en bas à droite, les vasques de marbre qui, au-delà de leur caractère esthétique, visaient aussi à offrir au passant le reflet du bâtiment municipal. La place des Droits de l’Homme et du Citoyen est pratiquement terminée. On peut en profiter ici pour évoquer l’origine de son nom. Quand le projet de nouveau centre-ville commence à se concrétiser, nous sommes à la veille des célébrations du Bicentenaire de la Révolution Française. L’heure est donc aux commémorations de tout type valorisant tout particulièrement l’année 1789. Qui plus est, le maire de l’époque, Jacques Guyard, est historien de formation et ancien enseignant à l’Université de Paris. Il agrémentera d’ailleurs la campagne électorale de 1989 de la rédaction d’un ouvrage historique consacré à la rédaction des cahiers de doléances de plusieurs communes de ce qui était alors la Seine-et-Oise, dont Évry. Quoi de plus naturel dès lors que d’honorer, sur cette place municipale, le travail de rédaction mené par les Constituants qui aboutira à la rédaction de 17 articles, publiée le 26 août 1789, et qui sert encore aujourd’hui de préambule à notre Constitution. Il y avait là comme un symbole particulièrement fort qui garde aujourd’hui tout son sens par sa pérennité.

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CONSTRUCTION DU NOUVEAU CENTRE-VILLE : PLACE DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYENLes travaux avancent. Le nouvel Hôtel de Ville, à gauche, a été habillé de son plaquage de briques rouges. Sur la gauche, c’est le début des travaux de terrassement de la future Cathédrale de la Résurrection. Au centre, on s’active à la réalisation de la future Place des Droits de l’Homme et du Citoyen. Véritable espace théâtral, elle sera conçue par Kathryn Gustafson, architecte américaine née en 1951, qui s’illustrera un peu plus tard par la fontaine-mémorial de la Princesse de Galles, Diana, au sein de Hyde Park. Elle a choisi le parti d’une certaine forme d’austérité en privilégiant, par opposition à la brique, le granite dans plusieurs nuances de gris. Pour autant, la place perd de sa sévérité lorsque les jets d’eau se mettent en marche à intervalles irréguliers pour le plus grand bonheur des enfants lors des temps de canicule. Espace ouvert, accueillant de nombreuses manifestations (telle la Fête de la Musique ou la Fête des Associations), la place n’en demeure pas moins pour autant, en raison de l’absence de commerces qui auraient pu la dynamiser, un espace de transition et de passage entre la gare d’une part et les quartiers des Aunettes et des Epinettes via le bois des Coquibus. Elle mériterait une animation plus soutenue, au-delà des food-trucks qui attirent en particulier sur le temps de midi le monde étudiant.

CONSTRUCTION DE L’HÔTEL DE VILLE D’ÉVRYLes travaux se terminent ici tant pour la Chambre de Commerce et d’Industrie que pour l’Hôtel de Ville, alors que le chantier de la cathédrale ne fait que commencer. La Place des Droits de l’Homme et du Citoyen se pare peu à peu de son revêtement de granite. On aperçoit nettement au 1er plan le giratoire qui permet de desservir la gare d’Évry-Courcouronnes qui se situerait sur la gauche de la photographie. C’est en septembre 1991 que ce nouvel Hôtel de Ville sera inauguré par François Mitterrand, alors Président de la République. Le lien entre le Président et le député-maire d’Évry, Jacques Guyard, est très fort puisque ce dernier a été nommé secrétaire d’Etat en charge de l’enseignement technique dans l’éphémère cabinet d’Edith Cresson. D’où cette visite très officielle qui permettra d’ailleurs au Président d’inaugurer également les bâtiments de l’Université d’Évry-Val d’Essonne, installés dans les anciens locaux de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, avant de connaître une large extension sur l’ensemble du quartier. Pour mémoire, une plaque située dans le hall de la mairie rappelle cet événement. Après les discours officiels, un grand buffet avait été organisé derrière l’Hôtel de Ville, dans l’allée de Repentigny.

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8.PANNEAU 12 BIS V. Boulevard Coquibus.

CONSTRUCTION DE L’HÔTEL DE VILLECette photographie aérienne est le témoignage d’un état déjà bien avancé de la construction de l’Hôtel de Ville. L’architecte choisi fut Jacques Lévy, à qui l’on doit entre autres l’Hôtel de Communauté de Sénart, devenu Hôtel de Communauté de Grand Paris Sud. Le parti pris de l’homme de l’art fut de rendre hommage à la lumière par une gigantesque verrière qui irrigue l’ensemble de la façade et le hall du bâtiment. En 1990, date à laquelle ce cliché a été effectué, l’édifice est presque terminé. A sa gauche, on peut distinguer la structure du bâtiment de la Chambre de Commerce et d’Industrie, véritable nef à hublots imaginée par les époux Deslandes. Devant l’Hôtel de Ville, on s’active à la création d’un grand parking souterrain à la fois public, mais aussi privé pour les élus et le personnel municipal. L’emplacement sombre à droite se verra affecté quelques mois plus tard à la construction de la Cathédrale de la Résurrection. Au premier plan, il s’agit de l’emplacement du futur hôtel Adagio, aujourd’hui intégré dans la chaîne Accor sous le nom d’Ibis Styles. Il respectera lui aussi la tonalité de la brique qui s’impose sur tout le secteur. Quant à la partie supérieure de la photographie, elle évoque le bois des Coquibus, espace de chasse du XVIIIème siècle avec ses allées cavalières, véritable poumon de verdure pour le centre-ville.

VUE AÉRIENNECHANTIERDE L’HÔTEL DE VILLEC’est au cours des années 1980 que Jacques Guyard, alors député-maire socialiste d’Évry, prit conscience de la nécessité de se doter d’une mairie plus spacieuse que celle qui avait été inaugurée dans le village en 1961, sous le mandat de Michel Boscher, en présence du Premier Ministre Michel Debré. La ville nouvelle prenait en effet son essor, la population augmentait et il était indispensable de pouvoir installer confortablement tous les services dont devaient pouvoir bénéficier les Évryens. Qui plus est, dans sa construction, la ville nouvelle n’avait pas vu émerger de véritable centre : le cœur du village n’en était plus un, trop excentré ; le centre administratif qui avait vu le jour en 1971 autour de la Préfecture n’avait pas de vocation attractive pour les habitants ; quant au Centre commercial régional d’Évry 2, alors riche de ses 180 commerces, il ne vivait qu’en journée mais semblait peu attractif la nuit, en dépit de ses restaurants et des activités culturelles du complexe de l’Agora. Une double opportunité fut alors saisie : celle de la Chambre de Commerce et d’Industrie (C.C.I.) qui souhaitait quitter Corbeil-Essonnes pour rejoindre la ville-préfecture, et celle du diocèse dont l’évêque envisageait la construction d’une cathédrale monumentale. C’est donc à proximité du bois des Coquibus, que l’on voit ici en contrebas, qu’un vaste terrain fut choisi pour donner naissance à ce nouveau centre-ville qui, sur cette magnifique photo aérienne, n’en est encore qu’aux balbutiements de son chantier.

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VUE DE L’AUTOROUTE A6 SORTIE VILLE NOUVELLENous sommes ici en 1984. Toujours sur le tracé de cette même autoroute A6 née au début des années 1960. Mais cette fois-ci, Évry n’est plus le « petit bourg » d’antan. Elle a gagné son statut de « ville nouvelle » en 1965. D’où la pancarte de sortie d’autoroute. En effet, au début des années 60, le Général de Gaulle, alors Président de la République, s’était inquiété de l’extension désordonnée des constructions en région parisienne. Il avait alors fait appel à un grand commis de l’Etat, Paul Delouvrier, pour tenter de maîtriser une telle situation. C’est donc dans ce cadre que celui-ci conçut en 1964 le nouveau découpage des départements (qui entraînera entre autres la naissance de l’Essonne, issue de l’ex-Seine-et-Oise) mais aussi la création de 5 villes nouvelles autour de Paris, destinées à ancrer la population issue du baby-boom dans un cadre lui permettant d’en finir avec la dépendance subie par rapport à la capitale (en particulier par la lourdeur des transports en commun) et de profiter tout à la fois de logements agréables, spacieux et confortables, mais aussi de loisirs, de commerces et d’emplois devant permettre une réelle stabilisation de la population. Évry, nouvelle préfecture de l’Essonne, eut le privilège d’être choisie comme ville nouvelle en raison de l’abondance des terrains à construire que représentait le plateau. L’autoroute est ici bien plus fréquentée que sur la vue précédente. Pour autant, les embouteillages ne font pas encore partie du quotidien comme c’est le cas aujourd’hui !

VUE DE L’AUTOROUTE A6 DIRECTION CORBEIL-ESSONNES

Lorsque la France sort de la Seconde Guerre mondiale, son réseau routier est plutôt performant et couvre globalement l’ensemble du territoire. De ce fait, l’automobile qui prend alors véritablement son envol dans le cadre des Trente Glorieuses (1945-1975), peut sillonner l’Hexagone sans trop de difficultés. Pour autant, si le réseau des routes nationales et départementales est plutôt performant, il n’existe aucun réseau autoroutier, contrairement à ce qui s’est mis en place pendant l’entre-deux-guerres chez nos voisins allemands. Ce n’est donc qu’en 1946 qu’un premier tronçon d’autoroute sera réalisé près de Paris entre Saint-Cloud et Orgeval. Mais ce n’est que dans la seconde moitié des années 1950 que le réseau autoroutier français va connaître son véritable essor.Pour ce qui concerne notre territoire, le plateau d’Évry était principalement desservi par la Route Nationale 7, ex-voie romaine, mais surtout Route des rois qui menait de Paris à Fontainebleau. Route mythique des vacances, elle connaissait de nombreux embouteillages pour tous ceux qui, en région parisienne, choisissaient la direction du Sud. La création de l’autoroute A6, surnommée rapidement « autoroute du soleil » fut donc, au tout début des années 1960, une véritable opportunité. Il fallut bien sûr exproprier de nombreux terrains agricoles, mais aussi des quartiers pavillonnaires vétustes, voire des parcs résidentiels. Sur cette photographie prise au début des années 60, on ne peut que constater la fluidité de la circulation des débuts de la consommation de masse.

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CONSTRUCTION DE LA GARE D’ÉVRYLa création d’une ville nouvelle n’est pas une simple affaire d’urbanisme. Il importe également de prévoir les moyens de transport qui pourront permettre aux habitants de se rendre à leur travail ou tout simplement de se déplacer. Le village d’Évry était doté depuis les années 1840 (précurseur!) d’une voie dite aujourd’hui « Val de Seine » mais dont la desserte ne pouvait assurer les nouveaux quartiers qui allaient s’implanter sur le plateau. La S.N.C.F. décida donc, alors que depuis 1946 l’on ne créait plus de voies nouvelles, bien au contraire, de réaliser un nouveau tronçon permettant, à partir de Viry-Châtillon, de remonter sur Grigny, irriguer l’ouest de Ris-Orangis, desservir le plateau d’Évry avant de rejoindre Corbeil-Essonnes. Un projet vraiment révolutionnaire. Qui disait voie ferrée disait bien sûr desserte par des gares : celle du Bras de Fer, près du vieil Évry, mais surtout la gare dite d’Évry-Courcouronnes, magnifique réalisation toute en courbes et en pentes de l’architecte Bernard Hamburger, frère du chanteur Michel Berger. Fatigué au terme de plus de 30 ans, le bâtiment fut rénové dans les années 2010 pour s’associer à l’architecture de brique voisine et pour s’ouvrir largement à la lumière. Desservant la gare routière (présentée ici sur le panneau), il verra demain l’aboutissement de la ligne de tram-train qui reliera Évry-Courcouronnes à Massy.

BÂTIMENT DU FIAP, ACTUELLEMENT RÉSIDENCE DU CROUSDonnant d’un côté sur le cours Blaise Pascal et de l’autre sur la rue des Mazières, ce bâtiment date de la fin des années 1970. Il s’agit d’une construction dont la finalité était d’abriter une structure dite F.I.A.P., c’est-à-dire Foyer International d’Accueil de Paris. Sa vocation visait à recevoir sur le territoire des étudiants étrangers ou des groupes d’élèves participant à des voyages de découverte de la région Ile-de-France dans des locaux avec chambres, foyer, salles de travail et salle de restauration. L’installation d’une telle structure supposait qu’à terme la ville connaîtrait un développement universitaire favorisant tout particulièrement les échanges européens. S’il existe encore aujourd’hui d’autres structures de ce type, tout particulièrement sur la capitale, celui d’Évry a fermé ses portes au début des années 2000. Il abrite à ce jour les locaux du C.R.O.U.S. (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires), autrement dit une résidence universitaire comme il en existe beaucoup sur Évry puisque la ville accueille environ 20 000 étudiants dont une grande partie viennent de province. A la fin des années 80, les locaux avaient été pressentis pour que s’y installe l’Hôtel de Ville, mais ils manquaient de commodité pour un tel usage.

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1.PANNEAU 9 bis V BLAISE PASCAL APRES PARISIEN.

VUE DU QUARTIERDES PYRAMIDES1975 est la véritable date de naissance de la Ville Nouvelle d’Évry. C’est en effet cette année là qu’est inaugurée l’Agora, centre culturel et sportif, et que s’ouvre le centre commercial avec ses 180 boutiques, dont deux grandes enseignes : Euromarché (aujourd’hui Carrefour) et les Nouvelles Galeries (devenues ensuite Galeries Lafayette). Mais c’est aussi la réalisation immobilière la plus spectaculaire du territoire avec la création du quartier des Pyramides, sous la houlette des architectes Andrault et Parat, lauréats du concours organisé en 1971 et dont les maquettes furent alors exposées au Grand Palais à Paris. On voit ici quelques immeubles (non pyramidaux) construits en bordure du site propre, moyen de communication novateur qui permettait aux bus d’assurer une desserte des arrêts optimale en empruntant des voies dédiées qui évitaient tout ralentissement. Le site propre existe encore aujourd’hui avec Ile-de-France Mobilités et a fait des émules, (y compris à Paris). Par contre les bassins dont la présence occasionnait un magnifique reflet aux immeubles des Pyramides ont du être détruits suite à de nombreux problèmes d’infiltrations. Le quartier est actuellement en pleine mutation. Il regroupe près de 10 000 Évry-Courcouronnais.

MIROIR D’EAUQUARTIER DES PYRAMIDESUne des photographies emblématiques d’Évry au moment de sa commercialisation. Les Pyramides se mirent ici dans les vastes étendues d’eau des Miroirs qui donnèrent d’ailleurs leur nom à une partie de ce quartier. La volonté des architectes avait été claire ; il s’agissait d’en finir avec les tours et les barres des années 60 dont la monotonie occasionnait à terme un effet néfaste sur le moral de leurs habitants. En ce sens, les Pyramides veulent tourner la page de l’urbanisme de l’après-guerre avec une architecture audacieuse qui se libère de toutes contraintes. Cela donne naissance à des structures géométriques harmonieuses où chaque appartement se voit doté d’une terrasse de plus de 10 mètres carrés et de jardinières permettant de s’adonner à la passion des plantes. Les ouvertures sont larges, la luminosité forte et les intérieurs multiplient l’agencement des pièces pour créer de nombreux lieux de vie. La vente connut alors un véritable succès et l’on vit même des habitants de Paris venir s’installer à Évry pour découvrir la ville « à la campagne ». Mais la crise économique générant chômage et problèmes sociaux dès la fin des années 70 fragilisa ce quartier qui fait aujourd’hui l’objet d’attentions particulières et d’aides multiples.

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CONSTRUCTION DU COURS BLAISE PASCALLa création du Centre commercial régional d’Évry 2 dès 1975 s’était beaucoup inspirée de la grande mode des centres commerciaux américains où tout pouvait se trouver à disposition dans un périmètre restreint et qui plus est à l’abri des intempéries. De ce fait, on en avait presque oublié la notion de rue, classique, traditionnelle, avec ses trottoirs, propices à la promenade, et surtout ses magasins, lieux privilégiés du lèche-vitrine. Les urbanistes décidèrent d’y revenir avec l’élaboration d’une rue traditionnelle, en plein cœur de ville : ce fut donc le cours Blaise Pascal dont on voit ici les travaux de réalisation en 1978. Voie rectiligne, bordée d’immeubles et de commerces, il s’agissait d’en faire une artère animée, d’autant plus que la perspective de la création d’une université propre à la ville s’avérait pouvoir constituer un potentiel de fréquentation prometteur. On se surprit même à penser, en comparaison avec le Quartier Latin parisien, qu’il pourrait s’agir du « Boul’Mich » évryen. Ce fut partiellement le cas aux origines, avec des commerces attractifs et très fréquentés (je pense tout particulièrement à la librairie « Azertyuiop » dont l’offre séduisait plus d’un amateur de livres). Mais là encore, les effets de la crise n’ont pas permis de maintenir l’offre diversifiée d’origine. De nombreux commerces ont du fermer et certains bâtiments se sont beaucoup dégradés. Le quartier a toutefois fait l’objet d’un beau travail de rénovation et profite de la présence de l’Ecole Nationale Supérieure d’Informatique pour l’Industrie et l’Entreprise. Les restaurants reprennent vie. Une sorte de retour aux sources. On aperçoit au fond la silhouette des Arènes de l’Agora.

PASSAGE LE LONGDU COURS BLAISE PASCALL’idée générale qui avait prévalu à la construction des villes nouvelles visait à en faire des lieux où il ferait bon vivre et circuler dans un environnement de qualité où l’élément végétal serait toujours dominant. On ne doit jamais oublier la référence à l’écrivain Alphone Allais qui, de façon humoristique, avait dit en son temps qu’il aurait fallu construire les villes à la campagne ! La boutade, à Évry, était en fait devenue réalité. En effet, au-delà des grands parcs qui connurent la plantation de plusieurs milliers d’arbres aujourd’hui arrivés à l’âge adulte, la nature s’implanta dans les quartiers avec persistance et harmonie. On voit ici, sur le cours Blaise Pascal, qui a aujourd’hui connu bien des métamorphoses, comment l’élément végétal vient s’associer avec subtilité à l’élément minéral, tout ceci accompagné d’un choix délicat concernant le mobilier urbain. En somme, c’est la concrétisation d’une ville où il devait faire bon vivre, flâner, s’étonner, avec une forme d’insouciance prompte à la rêverie. L’idée était bien sûr d’en finir avec la notion assez vilipendée de banlieue. Ce fut incontestablement une réussite lors de l’émergence de la ville nouvelle. La crise économique et ses conséquences ont hélas profondément modifié la société et rendu ce caractère attractif bien moins évident de nos jours. D’où la nécessité de se livrer à de profondes et lourdes rénovations, objectif prioritaire de l’actuelle municipalité.

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ESCALIER ET FONTAINE AMADO VUE DEPUIS LE COURS BLAISE PASCALLors de la construction des villes nouvelles, une place importante fut accordée aux artistes pour marquer par des œuvres d’art les différents quartiers et bâtiments du territoire. On compte ainsi près de 200 réalisations qui ponctuèrent les 4 communes de l’agglomération nouvelle des années 1970. L’Etat décida même de créer une « Cité des Artistes », non loin de la Préfecture, pour faciliter leurs conditions de travail et d’expression. La plupart de ces œuvres d’art existent encore aujourd’hui. Beaucoup parmi elles nécessiteraient une lourde restauration. Certaines ont malheureusement disparu. C’est le cas de « La Fontaine » d’Amado qui agrémentait jadis la montée du cours Blaise Pascal aux Terrasses de l’Agora, accompagnement subtil de la liaison entre deux niveaux piétonniers. C’est la partie inférieure de la sculpture qui est présentée ici et évoque bien cette volonté d’associer le minéral à l’élément liquide, peu présent sur cette partie de la ville puisque la Seine est fortement éloignée du nouveau centre d’Évry. D’entretien difficile au fil des années, il a été décidé au début des années 2000 de la détruire pour la remplacer par un escalier plus fonctionnel mais moins esthétique, ce qui ne fut pas sans créer de polémique chez les défenseurs de l’art dans la ville.

ESCALIER RELIANT LES TERRASSES DE L’AGORA AU COURS BLAISE PASCALAutre aspect de la Fontaine d’Amado, ici à droite, longé par les escaliers descendant des Terrasses de l’Agora. En fait, il y avait deux fontaines : l’une coulait en contrebas des terrasses et accompagnait l’escalier de briques qui descendait jusqu’à mi-hauteur. Elle roulait sur un lit de plaques de porphyre brunes bordées de buissons à feuilles persistantes. Bruit discret de l’eau, atmosphère d’intimité, lieu éventuel de rendez-vous. L’autre se présentait davantage sous la forme d’une cascade, par paliers successifs plantés d’érables et de bordures de porphyre. Toute en harmonie, sa discrétion dans le paysage urbain la rendait parfois invisible pour le piéton pressé, plus souvent apaisante pour le citadin qui voulait profiter des plaisirs de sa ville. Le sculpteur Jean Amado a vécu de 1922 à 1995. Originaire d’Aix-en-Provence, son œuvre est fortement marquée par la chaleur méridionale. Il s’est principalement distingué par ses panneaux émaillés, ses bas-reliefs et ses fontaines. Il fut fortement soutenu et recommandé

par Jean Dubuffet. Outre sa « Fontaine » d’Évry dont nous ne possédons désormais que des documents photographiques, on lui doit de nombreuses sculptures du Parc floral de Vincennes ainsi que le monument en hommage à Arthur Rimbaud à Marseille.

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VUE AÉRIENNE DU COURS BLAISE PASCALCette vue aérienne est antérieure de quelques années à la création du nouveau centre-ville. Le cours Blaise Pascal, bien dessiné de façon rectiligne, ne mène encore à son extrémité qu’à une zone d’espace vierge qui accueillera bientôt Chambre de Commerce et d’Industrie, Hôtel de Ville et Cathédrale. Le bâtiment en X sur la gauche constitue une zone commerciale à l’abri des intempéries. Il souffrira hélas très vite d’une désaffection liée à des problèmes d’insécurité. Au premier plan, c’est encore un futur chantier qui va donner naissance à de petits immeubles d’habitation. Par contre, l’Hôtel des Postes (bâtiment de forme cubique) est déjà opérationnel, s’ouvrant sur les Terrasses de l’Agora. Rappelons que tout est fait au sein de cette ville pour différencier les circulations et éviter en particulier que les piétons soient confrontés aux dangers de la circulation. Elle peut être ainsi parcourue de l’Est à l’Ouest sans rencontrer un quelconque axe de circulation.On aperçoit en bas à gauche la structure des Arènes de l’Agora, vaste salle de plus de 2000 places à double destination : le sport (en particulier le basket) ; mais aussi et surtout les grands spectacles et concerts qui n’ont rien à envier aux sites parisiens. Vétuste dans sa conception, elle fait actuellement l’objet d’une lourde réhabilitation qui lui donnera d’ici peu l’aspect d’un véritable Zénith.

VUE DE L’AGORAEN TRAVAUX DEPUIS LA BUTTE CREUSELa création des villes nouvelles, à l’initiative de Paul Delouvrier, avait pour but non seulement de désengorger la région parisienne mais surtout de fournir aux nouveaux habitants un cadre de vie où toutes les fonctions auxquelles ils aspiraient seraient satisfaites : logement clairs et spacieux, accessibles bien sûr financièrement ; emplois à proximité dans la mesure du possible pour éviter le triptyque « métro, boulot, dodo » ; transports commodes sur place ; lieux de loisirs, de culture et de détente mais aussi commerces de tous types. C’est dans ce cadre qu’à Évry furent créées entre autres deux structures répondant à de tels besoins : d’une part l’Agora (en écho avec les places publiques de la Grèce antique), avec sa double vocation : culturelle (théâtre, cinémas, médiathèque, Arènes pour les grands concerts) et sportive (piscine, patimoire, salles de gymnastique, etc...) ; d’autre part le Centre Commercial Régional d’Évry 2 avec, à l’origine 180 commerces dont ses deux « locomotives », Euromarché, antenne du Printemps (c’est aujourd’hui Carrefour) et les Nouvelles Galeries qui, pour la première fois s’implantaient en région parisienne. Le Centre a connu depuis bien des transformations et s’apprête à en connaître de nouvelles. Sur cette photographie, on peut évaluer l’aspect pour le moins pharaonique des travaux. Les grues étaient alors maîtresses du paysage.

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BÂTIMENTS DE LA CITÉ ADMINISTRATIVEVUE AÉRIENNEEncore une photographie surréaliste. Tout est en place pour jouer le premier acte de l’histoire de la cité administrative : le bâtiment sur échasse de la Préfecture, le cabinet du Préfet, le plan d’eau des « Trois pouvoirs », la future allée Charles de Gaulle et la salle de l’assemblée départementale. Il ne manque que le Palais de Justice qui, pour des raisons en partie budgétaire, ne verra le jour qu’en 1976. Au fond, on entrevoit en partie le village d’Évry et la grande barre du Parc de Petit-Bourg. Quant à l’extrême horizon, c’est celui de la forêt de Sénart, toute proche. Et au premier plan, à perte de vue, les terres encore cultivées à l’emplacement de la future Agora et du futur Centre commercial. On comprend dès lors pourquoi le premier préfet à avoir occupé les lieux, en l’occurrence Michel Aurillac, fut surnommé « le Préfet aux champs ». Il ne fut pas pour autant le premier préfet de l’Essonne. En effet, lorsque fut créé le département, c’est Christian Orestti qui fut chargé d’y représenter l’Etat. Faute de bâtiment, il exerça ses fonctions dans l’ancienne sous-préfecture de Seine-et-Oise de Corbeil-Essonnes, alors que l’ensemble de ses services s’installait pour près de 6 ans dans des bâtiments préfabriqués implantés en urgence dans le quartier des Tarterêts en bordure de la Nationale 7.

PRÉFECTURE ET CABINET DU PRÉFET VUS DEPUIS LE BASSIN DES « TROIS POUVOIRS »Une véritable photographie d’art pour les amateurs d’architecture. Le bâtiment de la Préfecture conçu par l’architecte Guy Lagneau apparaît ici dans toute sa noblesse avec priorité à l’horizontalité et à la verticalité sur ce bâtiment haut de trente mètres, surélevé de façon à offrir une vue généreuse sur l’horizon (même si celui-ci est aujourd’hui obstrué!).Les tours ne jouent ici qu’un rôle de service pour l’accès aux escaliers et aux cages d’ascenseurs. Le plan d’eau des « Trois pouvoirs » met en valeur les salles du cabinet du Préfet situées sur la gauche. Empoissonné, il sera aussi bientôt le refuge de cygnes offerts par le chanteur Claude François qui résidait alors en Essonne, à Dannemois. A gauche, sous forme de pilotis, a été construit le passage qui permet de mener du boulevard de France à la rue des Mazières, devenu aujourd’hui allée Charles de Gaulle, axe de circulation pour communiquer entre les différents bâtiments de la cité administrative. Aujourd’hui, cette allée est ponctuée d’oeuvres d’art et d’éléments mémoriels : le buste du Général de Gaulle ; une stèle consacrée à la rafle du 16 juillet 1942 qui préfigurait la déportation et le massacre de nombreuses victimes juives ; un jardin japonais rappelant le jumelage du département avec la province d’Ibaraki au Japon ; enfin la statue récente du maréchal Leclerc rappelant qu’il fut, avec le général Patton, l’un des libérateurs de ce qui deviendra plus tard l’Essonne.

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CONSTRUCTION DE LA CITÉVUE AÉRIENNE DU BOULEVARD DE FRANCEDe manière incongrue, à l’image d’un terrifiant dinosaure de béton, la Préfecture prend ainsi sa place sur le territoire rural encore très présent tout autour d’elle. Photographie pour le moins surréaliste qui laisse à penser à un décor de cinéma provisoire. Pour autant, c’est bien là l’embryon solide et durable d’une ville dont la construction part d’un maître mot : l’utopie ! L’arrière-plan est encore totalement vierge ou boisé. C’est là que bientôt vont s’édifier la structure de l’Agora et le Centre commercial régional d’Évry 2. Le bâtiment préfectoral est terminé et en état d’accueillir dès juin 1971 ses premiers utilisateurs. Le cabinet du Préfet est lui aussi en place donnant sur le vaste plan d’eau qui renvoie l’image des bâtiments. Sur la gauche du plan d’eau, on aperçoit le toit en pente douce de la salle circulaire des séances de l’assemblée départementale, autrement dit le Conseil Général d’alors. Les autres bâtiments sont ceux de la résidence du Préfet et du secrétaire générale de la Préfecture. C’est le tracé du boulevard de France, parallèle au bâtiment préfectoral, qui va desservir l’ensemble. Par contre n’ont pas encore été construits le restaurant administratif et le bâtiment destiné à abriter les différents services de l’Etat. Au premier plan, on reconnaît la partie ancienne du cimetière d’Évry-Petit-Bourg (la partie nouvelle n’est pas encore occupée). Le cimetière, jadis autour de l’église du village, avait été déplacé ici lors de l’épidémie de choléra de 1832 pour éviter la contagion.

LA CITÉ SORT DE TERRE : CONSTRUCTION DE LA PRÉFECTURE, DU CABINET DU PRÉFET ET DE L’ASSEMBLÉE DÉPARTEMENTALECette photographie, devenue emblème de la naissance de la ville nouvelle d’Évry, est sans doute le document le plus marquant de toute l’exposition. Nous sommes sur les contreforts du plateau du Hurepoix qui s’étend largement à l’ouest du petit village d’Évry. Ces terres très fertiles étaient jusqu’en 1968 propriété de la famille Pastré qui y cultivait en alternance céréales et betteraves au gré des assolements. La glèbe était généreuse et jusqu’aux années 1960, l’activité agricole y était majoritaire. On aperçoit au fond la grande barre de la Préfecture de l’Essonne dont l’architecte Guy Lagneau, auteur également du Musée d’Art Moderne de la ville du Havre, vient de terminer la réalisation dans ce matériau qu’il chérit : le béton brut de décoffrage. La photographie est pour le moins surréaliste. Bientôt, les tracteurs vont laisser la place aux grues envahissantes des chantiers de construction et la terre ne

portera plus de récoltes. C’est là tout l’enjeu des villes nouvelles dont la construction nécessitait l’existence d’un foncier particulièrement important libre de toute construction. Le petit village d’Évry qui ne comptait guère plus de 1300 habitants au début du XXème siècle refermait une page de son histoire et commençait la rédaction d’un nouveau chapitre qui n’en est pas encore arrivé aujourd’hui à sa conclusion.

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VUE AÉRIENNE DU TRIBUNAL JUDICIAIRETrès belle photographie du Palais de Justice dont on voit ici la partie donnant sur le plan d’eau des « Trois pouvoirs ». Au centre, la galerie surmontée de verrières correspond au long couloir de la salle des pas perdus qui se trouve de ce fait inondée de lumière. Sur les côtés se distinguent les bureaux des magistrats et à l’arrière de la salle des pas perdus, les salles d’audience des procès, dont la salle des assises. A l’arrière-plan, sans lien avec la cité administrative, on reconnaît la forme généreuse des Arènes de l’Agora, inaugurées en 1975 avec l’ensemble culturel portant le même nom. Salle de spectacles, de manifestations sportives, elle a connu l’usure du temps et bénéficie aujourd’hui d’une rénovation remarquable avec des baies de circulation lui permettant de s’ouvrir sur l’extérieur. A l’arrière plan, on retrouve d’une part l’immeuble de bureaux de l’Agora, destiné à l’origine à de nombreuses associations et à différentes structures à caractère ministériel (par exemple le C.D.D.P., structure pédagogique du Ministère de l’Education Nationale -aujourd’hui CANOPE-) et enfin la tour massive des bureaux du Centre Commercial Régional d’Évry 2, aujourd’hui désertée car les espaces y sont devenus obsolètes et ne correspondent plus au monde du travail du secteur tertiaire tel qu’il existe aujourd’hui.

ENTRÉE DU TRIBUNAL JUDICIAIRE D’ÉVRY-COURCOURONNESC’est pour des raisons tout à la fois budgétaires et administratives que la construction du tribunal d’Évry fut retardée par rapport aux deux autres édifices : la barre de la Préfecture et la salle des séances de l’Assemblée Départementale. Mais, on le sait bien sûr, le projet de Guy Lagneau comportait trois entités, autour du plan d’eau dit « des Trois pouvoirs ». C’est donc en 1976 que le chantier du Tribunal prit fin et que le Palais de Justice fut opérationnel, derrière le Mémorial consacré à tous les morts de toutes les guerres de notre actuel département. Bien entendu, l’architecture reste fondée ici sur les mêmes principes et les mêmes matériaux, en l’occurrence principalement le béton brut de décoffrage. La photographie représente ici l’entrée du Tribunal en 1979, devant la grande cour pavée qui sert aujourd’hui de parking aux magistrats et au personnel. La salle des pas-perdus, sur la droite, se prolonge ici à l’extérieur par une colonne surmontée d’un remarquable chapiteau lotiforme (en feuille de lotus) semblable aux chapiteaux des salles hypostyles des temples égyptiens. Cela assure une noblesse au bâtiment qui se prolonge dès l’entrée dans le hall. A l’arrière, on localise l’immeuble, plus classique, qui abrite l’ensemble des services et des fonctionnaires du Tribunal.

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Entrée du tribunal judicaire d’Évry-Courcouronnes

1969, Dominique Planquette

En collaboration avec

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Vue aériennedu tribunal judiciaire

Dominique Planquette

En collaboration avec

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