LIVRET DE LIVRET DE L’EXPOSITION
-
Author
others
-
View
4
-
Download
0
Embed Size (px)
Text of LIVRET DE LIVRET DE L’EXPOSITION
L’EXPOSITIONL’EXPOSITION
Pour comprendre les raisons qui ont amené la France et l’Allemagne
à choisir le coq et l’aigle pour emblèmes, il est intéressant de
remonter aux sources du symbolisme attaché à ces oiseaux qui prend
racine dès l’Antiquité classique.
L’aigle est l’oiseau favori de Jupiter. Il est associé aux notions
de célérité, d’altitude et de puissance. Le coq est pour sa part
associé à de nombreuses divinités tels, Minerve et Mercure pour
l’éloquence de son chant, Mars pour sa fougue et sa combativité,
Asclépios, pour sa vigilance.
Rares sont les occurrences mythologiques qui réunissent nos deux
protagonistes, mais il en existe néanmoins qui valent la peine
d’être mentionnées ici.
La principale est l’histoire de l’enlèvement de Ganymède .(En
effet, c’est sous la forme d’un aigle que Zeus/Jupiter enleva le
jeune pâtre dont il s’était épris.
Or, dans la tradition grecque, le coq est le cadeau traditionnel
qu’un homme mûr offrait à un plus jeune afin d’obtenir ses
faveurs.
Il existe donc quelques représentations de l’épisode de
l’enlèvement de Ganymède où l’on voit ce dernier tenant un coq dans
ses bras comme dans le célèbre acrotère d’Olympie (ornement sculpté
disposé au sommet ou aux extrémités d’un pignon) (ou sur un vase à
figure rouge conservé au Louvre.
Les autres points de rencontre entre nos deux oiseaux dans le
symbolisme antique se trouvent dans les concepts qu’ils incarnent
de manière plus ou moins directe. L’aigle, en tant que messager du
roi des dieux, est souvent également chargé de transporter les
héros ou les empereurs au séjour des dieux lors de leur apothéose.
Quant au coq, dans la mesure où il a l’habitude d’annoncer par son
chant le lever du soleil, il fut très tôt associé à l’idée de
renaissance voire de résurrection. C’est d’ailleurs probablement
une autre raison pour laquelle il devient l’animal sacrificiel
privilégié du culte d’Asclépios dont le talent médical était tel
qu’il parvenait à ressusciter les morts. Dans l’Antiquité, l’aigle
et le coq étaient donc tous deux des oiseaux solaires et
psychopompes, c’est à dire associés au passage des âmes dans
l’autre monde.
Le coq et l’aigle dans la symbolique antique
Inv. 2215 : Ovid's Metamorphosis. Englished-
Mythologiz and Represented in figures,
Oxford, John Lichfield, 1632.
l’une des sources antiques qui relatent l’enlèvement
de Ganymède. Au dixième livre le poète raconte :
Jadis le roi des immortels aima le beau Ganymède.
Dès lors à l'éclat de son rang il eût préféré l'humble
condition des mortels. Il prend la forme trompeuse
de l'oiseau qui porte son tonnerre; et soudain,
fendant les airs, il enlève le jeune Phrygien, qui lui
sert d'échanson dans l'Olympe, et verse le nectar
dans sa coupe, en dépit de Junon.
Bien qu’il n’y ait pas d’ex-libris, il y a de fortes
chances pour que cette édition anglaise provienne
de la bibliothèque du collège des Jésuites anglais
de Saint-Omer.
Inv. 2622 : Andreae ALCIATI, Emblemata, Anvers, Christophe Plantin,
1576.
André Alciat (Milan 1492-Pavie 1550) fait des études de
jurisprudence à Pavie et Bologne, précoce il obtient le grade de
docteur à 22 ans. Il est nommé professeur de droit à Avignon en
1521. Il est un des premiers a s’appuyer sur l’histoire pour
étudier et com- prendre le droit. Cette position qui implique des
études et un savoir bien plus grand que d’usage pour la pratique
des métiers juridiques lui vaut de nombreux ennemis et en 1529 il
est obligé de se réfugier en France où il est accueilli par
François Ier qui lui donne la chaire de droit de Bourges.
Quelques années plus tard Ludovic Sforza, Duc de Milan l’incite à
revenir en Italie où il occupe plusieurs chaires dans diverses
grandes universités de son Pays avant de s’éteindre à Pavie.
Parmi les nombreux traités qu’il publie, il en est un sur les
emblèmes, sujet fort à la mode à la Renaissance, où il décrit les
figures des divinités antiques et leurs attributs, ici Gany- mède
emporté par Zeus métamorphosé en aigle.
Inv. 2376 : Lucrece, De rerum natura, ed. par
Tanaquilus Fabri, Saumur, Jean Lesnier, 1662.
Lucrèce est un poète et philosophe latin qui est l’auteur d’un
traité sur les phénomènes naturels où il essaie d’expliquer une
légende à propos du coq : « Les couleurs, par exemple, et les
images trouvent / Des yeux mal disposés et que blesse leur choc.
/Ainsi le fier lion tremble devant le coq ; /Et pris d’effroi
subit, dès que l’oiseau sonore /De sa voix éclatante a réveillé
l’aurore / Et d’un battement d’aile a dissipé la nuit, /le monstre
au bond puissant se détourne et s’enfuit. /C’est que du coq sans
doute émanent des images/ Qui dans l’œil du lion n’entrent pas sans
ravages. / Les traits sont si perçants, les coups si
douloureux,
Que toute sa fierté ne peut tenir contre eux ». (De natura rerum,
lib. 4). Cette réputation que le coq blanc a de faire fuir le lion
par son chant remonte à Alexandre d’Aphrodise qui vécut au IIe
siècle. Il a une grande fortune dans l’iconographie occidentale,
relayée au Moyen Âge par l’encyclopédie de Pline l’ancien.
Inv. 20307 : Esope en belle humeur, ou Dernière tra- duction et
augmentation de ses fables en prose & en vers, par J. C. Bruslé
de Montpleinchamp, Fure- tière et La Fontaine, Amsterdam, Antoine
Michils,
1690.
La légende du coq faisant fuir le lion par son chant se retrouve
également dans la fable du lion et l’âne attribuée à Esope. Elle
sera réutilisée dans l’emblématique notamment dans le cadre
d’évocations de conflit hispano-français puisque le lion est
l’emblème éponyme du royaume de León.
Au Haut Moyen Âge, le coq et l’aigle sont toujours bien présents
dans la symbolique occidentale, mais ils ne sont bien sûr pas
associés à la France et à l’Allemagne qui n’existent pas encore.
C’est d’abord au sein du symbolisme religieux qu’il faut les
chercher, et ils y occupent l’un et l’autre une place de
choix.
Le coq est d’abord associé à l’apôtre Simon-Pierre en souvenir de
l’épisode de son reniement lors de la Passion du Christ. Il est dit
en effet que Jésus, la veille de sa mort, se rendant avec ses
apôtres au Jardin de Gethsémani sur le Mont des Oliviers, annonce à
Pierre que ce dernier le reniera trois fois
avant que le coq ne chante.
Bien entendu la prophétie se réalise, et aussitôt un coq chante.
Depuis, le coq est devenu l’un des attributs de Pierre dans
l’iconographie chrétienne et on le trouve aussi souvent représenté
parmi les Arma Christi, les objets de la Passion.
L’aigle est pour sa part associé à Jean l’évangéliste. Cette
tradition remonte aux premiers siècles du christianisme, et
assimile les auteurs des quatre évangiles canoniques (Matthieu,
Marc,
Luc et Jean) aux animaux mentionnés dans la vision d’Ezéchiel
(l’homme,
le veau, le lion et l’aigle).
Ces associations sont expliquées de diverses manières par les
interprètes du texte sacré, mais la plus commune associe l’aigle à
Jean en raison de la puissance de leur vision. Jean est en effet
l’auteur supposé de l’Apocalypse qui clôt le Nouveau Testament. Or
Apocalypse signifie révélation en grec, et le texte biblique
éponyme se présente comme une vision prophétique que l’Apôtre
reçoit lors de son séjour sur l’île grecque de Pathmos . Quant à
l’aigle, il est réputé être le seul animal capable de regarder le
soleil en face sans ciller, et on le disait également capable
d’apercevoir du plus haut du ciel les plus petits poissons au fond
de la mer. Jean, qui peut contempler la splendeur de Dieu sans
voile, est comme l’aigle qui est capable de regarder le soleil en
face.
Le coq et l’aigle au Moyen Âge
Ms. 34, f. 228 (detail) : initiale
habitée d’un coq © BASO
Ms. 5, f. 270(détail) : le martyre de Pierre. © BASO
Ms. 94, f. 36 (detail) : l’aigle ©
BASO
inc. 88, 108v : Jean l’évangéliste à Pathmos accompagné de son
symbole.
Nicolas de Gorran (mort en 1295), Introduction à l’Écriture sainte
: « Il est question du Christ en tant que Dieu dans Jean ; c'est
pourquoi il
commence par sa sublime divinité, en disant : au commencement était
le Verbe (Jean, 1, 1) ; pour cela il [l’évangéliste Jean] est
représenté par l'aigle, qui vole très haut et a une vue très
perçante.
Sources du tétramorphe Homme Lion Veau Aigle
Irénée de Lyon (130-202) Matthieu Jean Luc Marc
Augustin (354-430) Marc Matthieu Luc Jean
Pseudo-Athanase (déb. IVe s.) Matthieu Luc Marc Jean
Jérôme (347-420) Matthieu Marc Luc Jean
Les symboles des évangélistes ne sont pas attribués de la même
façon par les Pères de l’Eglise.
Ms. 5, f. 137
(détail)
© BASO
Ms. 5 : Second volume d'une Bible, composé de 330 feuillets de
parchemin, comprenant les livres bibliques depuis les Proverbes
jusqu'à l'Apoca-
lypse, France du Nord, vers 1270-1290.
Ce manuscrit a été produit par un scriptorium actif entre
Saint-Omer et Thérouanne. Le décor historié concerne le début de
chaque livre, et comprend 52 initiales historiées, accompagnées de
figures marginales dont certaines illustrent également le texte.
L’iconographie est d’autant plus intéressante qu’elle n’est pas
purement illustrative mais s’offre parfois comme une exégèse
typologique, lorsqu’elle illustre un des livres de l’ancien
Testament avec une image venant du Nouveau et vice-versa.
Trois représentations de ce volume intéressent notre propos :
Deux scènes figurant un bâtiment ecclésiastique sur- monté d’un coq
(ff 137 et 267), et le martyre de saint Pierre accompagné d’un coq
(f. 270).
Inv. 27 : Pierre FRIZON, La Saincte Bible Françoise selon la
vulgaire Latine reveuë par le
commandement du Pape Sixte V. Et imprimé de l’autorité de Clément
VIII, Paris, Jean Richer et
Pierre Chevalier, 1621.
Première édition de cette Bible illustrée, dite Bible de Frizon du
nom de son éditeur, pénitencier et chanoine de Reims, qui insistait
sur les moyens pour discerner les Bibles Françoises Catholiques
d'avec les Huguenotes. Importante illustration comprenant un
frontispice gravé au burin par Michel Lasne, deux vignettes, une
carte à mi-page et 70 belles figures au burin et à l'eau-forte de
Melchior Tavernier, M. Faulte, Jean Zniarnko, Léonard Gaultier, M.
van Lochom, Michel Lasne, Claude Mellan, ou anonymes. Ces fi- gures
comportent plus de 900 sujets. La part de Zniarn- ko dans les
illustrations serait plus importante que ne le laisse penser le
nombre de planches signées par lui. C’est un fleuron des
imprimeries royales sous Louis XIII. Ce volume provient de la
bibliothèque de l’Abbaye de Saint-Bertin.
La reliure en veau brun est sobrement ornée d’un encadrement de
filets a l’ancienne. Mais c’est le motif central qui est le plus
intéressant car on y trouve les arma Christi, les instruments de la
Pas-
sion, dont le coq de saint Pierre.
Ms. 5, f. 237 (détail) © BASO
0360 CD : Saint Jean l'Evangéliste, Flandre,
XVIIe siècle, huile sur marbre, Saint-Omer,
Musée de l’hôtel Sandelin © Musées de
Saint-Omer, L. Lévêque
Ce petit panneau de bois peint à l’huile figure
l’apôtre et évangéliste Jean rédigeant son
Apocalypse, isolé sur l’île grecque de Pathmos.
Outre le contexte, l’évangéliste est identifiable
par son aigle.
moine à l'abbaye de Saint-Jean au Mont de Thé-
rouanne, France, XIVe siècle, bronze, Saint-
Omer, Musée de l’hôtel Sandelin, inv. 4569 ©
Musées de Saint-Omer, L. Lévêque
Les aigles johanniques sont couramment employés
dans l’héraldique sigillaire par les personnes
prénommées comme l’évangéliste.
représentant le Calvaire avec le Christ en croix
entouré des deux larrons, Delft, Manufacture de l’A
Grec, vers 1785, faïence, peint à grand feu (camaïeu
bleu) ; rehauts de rouge, à petit feu, Saint-Omer,
Musée de l’hôtel Sandelin, inv. 4569 © Musées de
Saint-Omer, L. Lévêque.
par Wouter van Eenhoorn puis dirigée
successivement par Samuel van Eenhoorn,
Adriaen Kocks, Pieter Adriaensz Kocks. Elle
est rachetée en 1758 par Jan Theunis Dextra.
La dernière marque, jusqu'en 1785, fut celle
de Jan van den Briel. La dernière mention
dans les archives date de 1818.
Cette plaque figure le Christ supplicié entouré
des deux larrons. A ses pieds ont été rassem-
blées les Arma Christi dont le coq du
reniement de Pierre.
L’évêque Rampert de Brescia fait placer un coq de bronze au faîte
de son église la sixième année de son épiscopat, soit en 820,
celui-là même qui est conservé au Museo della citta de Brescia et
qui doit être à l’heure actuelle le plus ancien conservé en Europe
(fig. 1). La Vie de saint Switin de Winchester par le moine
Wolstan, mentionne qu’en 980 un coq doré trônait au sommet de
l’église de Winchester. Le trésor de la cathédrale Saint- Isidore
de León conserve un coq de clocher en bronze doré daté du Xe ou du
XIe siècle (fig. 2), initialement placé au sommet de la Torre
románica. La Torre del gallo de la cathédrale de Salamanque doit
son nom au coq qui la surmontait au XIIe siècle. La foudre s’est
aussi abattue en 1091 sur la cathédrale de Coutances, ainsi qu’en
1219 sur Saint-Denis à Paris dont le coq du clocher fut
détruit.
Les textes traitant de la liturgie y font aussi régulière- ment
référence. Honorius Augustodunensis (1080- 1157) explique par
exemple que ce n’est point sans raison que le coq est placé au
sommet des campaniles : le coq réveille ceux qui dorment ; il rap-
pelle au prêtre qu’il est comme le coq de Dieu, et qu’il est chargé
de réveiller par le son des cloches ceux qui dorment pour les
appeler aux matines (Gemma anime : I, 144). On retrouve à peu près
la même interprétation dans le Speculum de Mysteriis Ecclesiae
d’Hugues de Saint-Victor († 1140), ou dans le Rational des divins
offices (I, 22) de Guillaume Durand (1230-1296). Un poème du XIIe
siècle : Multi sunt presbyteri qui ignorant quare super domum
domini gallus solet stare, qui résume en quelques strophes toutes
les
croyances médiévales relatives au coq.
Les cloches médiévales avaient, dans la tradition popu- laire, le
pouvoir de faire fuir le démon en raison de leur rôle dans la
prévention des dangers, et notamment des invasions. De même, le
chant du coq qui signale la venue du jour était réputé faire fuir
les créatures de la nuit. D’ailleurs, Le terme gallu issu du gallus
latin désignait la sentinelle qui veillait en haut des beffrois au
Moyen Âge. Sur les églises, ce pouvoir protecteur a été très tôt
renforcé par la présence de reliques placées à l’intérieur du coq.
Il s’agissait en général de reliques de saint Donat, que l’on
disait pouvoir protéger de la foudre.
Coq du clocher de l’ancien hôpital général de
Saint-Omer ou hospice Saint-Jean, cuivre, XIIIe -
XVIe siècle,
Le coq des clochers
ms. 94, f. 23v. : le coq © BASO
La tradition des coqs de clocher apparaît au début du IXe siècle et
on en trouve
régulièrement des mentions un peu partout en Europe tout au long du
Moyen Âge.
Multi sunt presbyteri qui ignorant quare
Multi sunt presbyteri qui ignorant quare
Super domum domini gallus solet stare ;
Quod propono breviter vobis explanare,
Si vultis benevolas aures mihi dare.
Gallus est mirabilis Dei creatura
Et rara presbyteri illius est figura,
Qui praeest parochiae animarum cura
Stans pro suis subditis contra nocitura.
Supra ecclesiam positus gallus contra ventum
Caput diligentius erigit extentum ;
Gallus inter caetera altilia coelorum
Audit super aethera concentum angelorum ;
Tunc monet nos excutere verba malorum,
Gustare et percipere arcana superorum.
Quasi rex in capite gallus coronatur,
In pedo calcaribus ut miles armatur ;
Quanto plus fit senior, pennis deauratur
In nocte dum concinat, leo conturbatur.
Gallus regit plurimam turbam gallinarum
Et sollicitudines magnas habet harum :
Sic sacerdos concipiens curam animarum
Doceat et faciat quod deo sit carum.
Gallus granum reperit, convocat uxores ;
Et illud distribuit inter cariores :
Tales discant clerici pietatis mores
Dando suis subditis scripturarum flores,
Sic et bonus presbyter qui plebi sceit praeesse
Pigros cum calcaribus monens indefesse,
Confortando debiles verbo dei, messe,
Post laborem aureus ut rex debet esse.
Gallus suas feminas solet verberare
Has quas cum extraneis novit ambulare :
Sic sacerdos subditos debet castigare
Qui contra legem domini soleant peccare.
Basiliscus nascitur ovis de gallorum,
Sic crescit vis daemonis de presbyterorum
Multa negligentia qui subditorum
Gallus nunquam negligit tempus vespertinum,
Sed cum suis subditis volat ad supinum
Fit in nocte media tempus matutinum
Servis dei praecinat ad opus divinum.
Sic et bonus presbyter respuens terrena
Ducit suos subditos Christi in pena,
Praebens iter coelicum coeli ad amoena,
Sponsus cum advenerit cum turba duodena.
Gallus noctis media studet personaro Ante cantum fortiter alis
ventilare, Sic sacordos providus seminoctis hora Ad laudandum
dominum surgit sine mora
Nombreux sont les prêtres qui ignorent pourquoi Sur la maison du
seigneur, le coq comme c’est l’usage se tient C’est ce que je me
propose en bref de vous exposer Si des oreilles bienveillantes vous
voulez me prêter
Le coq est, de Dieu, une admirable créature Et, du prêtre, la rare
figure Ce chef de paroisse, voué aux soins des âmes Debout,
s’oppose à toutes nuisances envers ceux qui lui sont soumis Au
faîte de l’église, le coq dressé contre le vent Dresse avec
diligence sa tête tendue Ainsi, le prêtre, quand il sait l’approche
du démon S’oppose à lui pour sauver ses ouailles Le coq, entre tous
les oiseaux du ciel, Seul perché dans les airs entend le concert
des anges Ainsi, nous enseigne-t-il à rejeter les paroles des
mauvais A goûter et à saisir les secrets des dieux. A l’instar du
roi, le coq a la tête couronnée ; Il porte éperons comme le
chevalier ; Plus il avance en âge, plus il se remplume, Son chant
nocturne alarme le lion Le coq dirige toute une bande de poules,
Plein de sollicitude pour elles. Ainsi le prêtre, responsable du
salut des âmes Doit faire et enseigner ce qui est agréable à Dieu !
Dès qu’il a trouvé le grain, le coq convoque ses épouses Pour le
distribuer aux plus chères Que le prêtre imite ces bons procédés En
distribuant à ses ouailles les fleurs des Écritures. Ainsi le
prêtre, préposé au peuple Il pique les paresseux de ses éperons Il
soutient les faibles de la parole divine de la messe Apres ses
labeurs il doit être tout or, comme le roi Le coq a l’habitude de
corriger ses poules, Celles qu’il voit se promener avec d’autres.
Ainsi le prêtre : qu’il châtie ses subordonnés Qui pèchent contre
la loi du Seigneur Un basilic peut naître des œufs du coq, Ainsi la
force des démons s’accroît De la négligence coupable des prêtres,
qui des ouailles N’ont cure des péchés, ni de l’espérance du Ciel.
Le coq ne manque jamais l’heure du crépuscule Il s’envole au
perchoir avec ses épouses Prêt, dans le milieu de la nuit, à
annoncer le matin Aux serviteurs de Dieu pour le service divin
Ainsi le bon prêtre : repoussant les choses terrestres, Il détourne
ses fidèles des peines de l’Enfer, Leur montrant la voie vers les
joies célestes Le jour où le fiancé viendra avec sa suite lumineuse
Au milieu de la nuit, le coq fait raisonner son chant, En le
devançant du battement puissant de ses ailes Ainsi le prêtre
prévoyant : à l’heure de minuit Qu’il se lève sans tarder, pour
célébrer les louanges de Dieu.
Inv. 120 : Saint Ambroise évêque de Milan, Œuvres
complètes en 2 volumes, Paris, Jean-Baptiste Coi-
gnard, 1686.
Aurelius Ambrosius (v. 339-397) est un des quatre grands docteurs
de l’église, fameux notamment pour avoir baptisé Augustin
d’Hippone, mais aussi pour son rôle dans l’établissement des grands
dogmes de la foi catholique et sa lutte contre l’hérésie d’Arius.
Son œuvre est vaste et consiste en commentaires des textes sacrés,
traités de catéchèse et en hymnes. Ces chants, il fut le premier à
les rendre populaires en même temps que d’en faire des éléments
constitutifs de la liturgie. Aeterno rerum conditore est encore
chanté de nos jours les 1e et 3e semaines aux laudes du dimanche.
Il s’agit donc d’un hymne chanté Ad galli cantum : chant du coq,
les laudes ou louanges en latin, que l’on chante à l’aurore, et où
l’on rend grâce à Dieu pour le lever du jour.
Ces deux volumes portent l’ex-libris de l’évêque Jacques Blase :
4ème évêque de Namur, de 1597 à 1601 puis évêque de Saint-Omer, de
1601 à 1618.
Ms. 304 : Honorius Augustodunensis, Gemma anime,
France du Nord, (?)XIIe siècle, prov. : Abbaye de Saint
-Bertin.
Honorius Augustodunensis (v. 1080– v. 1157), est un théologien
anglo-saxon, qui fut très certainement membre d’un couvent de
moines irlandais installés à Ratisbonne. On lui a attribué de
nombreux ouvrages pas toujours avec certitude. Sa Gemma anime est
un traité de liturgie où il explique les significations symboliques
des éléments qui entrent dans la liturgie chrétienne de son temps.
Sur le coq du clocher il nous dit : Ce n’est pas sans raison que le
coq est placé au sommet des campaniles: le coq réveille ceux qui
dorment ; il rappelle au prêtre qu’il est comme le coq de Dieu, et
qu’il est chargé de réveiller par le son des cloches ceux qui
dorment pour les appeler aux matines.
Ce manuscrit fait partie d’une demi-douzaine de volumes acquis par
un religieux de Saint-Bertin qui y a laissé son nom, le Frère Jean
Stoef de Bourbourg.
Ambroise de Milan, Aeterno rerum conditor. Ad Galli cantum.
Hymne des Laudes du Dimanche
Aeterne rerum conditor,
Et ora solvamus tibi.
Sit, Christe, rex piissime,
Afin d’en alléger le poids,
Déjà, pour le jour, le coq chante,
Veilleur au profond de la nuit,
Lueur nocturne aux voyageurs
Par lui, surgit l’astre de l’aube,
Qui chasse les ombres du ciel ;
Par lui, les troupes de rôdeurs
Délaissent les sentiers du mal
Par lui, le matin reprend force,
Le calme revient sur la mer ;
A son chant, Pierre, le Rocher,
Lave sa faute dans les pleurs.
Dressons-nous avec courage ;
invective les somnolents ;
A son chant revient l’espérance,
l’infirme recouvre la santé,
le larron lâche son poignard,
qui est tombé retrouve foi
Regarde, Ô Jésus, ceux qui tombent ;
En nous voyant relève-nous :
Les pleurs effacent le péché.
Brille pour nous, Ô lumière,
Eveille les cœurs endormis.
Pour toi, nos vœux soient accomplis !
Gloire à ton Père, à toi gloire,
Roi de toute bonté, ô Christ !
Gloire à l’Esprit Saint Paraclet
Pour les siècles d’éternité.
Denier frappé sous le règne de Vespasien, vers 76 av. n. è.,
figurant le profil de l’Empereur et
une aigle au revers ( Wiki commons).
Buste reliquaire de Charlemagne, milieu du 14e
siècle, argent repoussé et doré, orné de
motifs décoratifs et pierres précieuses (Aix-la-
Chapelle, Domschatzkammer - Wiki commons)
En Occident, c’est en l’an 102 avant notre ère que le consul romain
Caius Marius (157-86 av. n. è.), oncle par alliance de Jules César,
décrète que l’aigle devient l’emblème de La République de Rome et
des armées romaines. Le choix de ce symbole vient du fait que comme
l’aigle en vol peut d’un seul regard contempler plusieurs royaumes,
de même que Rome fédère plusieurs nations. Le symbole est conservé
sous l’Em- pire et sera ensuite régulièrement repris par les autres
empires européens.
La reprise de l’aigle est régulière mais pas systématique. Ainsi,
bien que Charlemagne se soit largement inspiré de l’Empire des
Césars, il préfère concrétiser son alliance avec la Rome
Pontificale en choisissant le signe de la Croix plutôt que celui de
l’aigle. Le seul témoignage que l’on possède d’une évocation
carolingienne de l’aigle romaine (en héraldique l’aigle est au
féminin) se trouve dans l’Histoire des francs de Richer de Reims (v
940 - 998), qui mentionne l'aigle de bronze, que Charlemagne avait
fixé sur le sommet du palais dans l'attitude du vol.... Il s’agit
vraisemblablement d’une aigle romaine ramenée par Charlemagne de
ses campagnes d’Italie. L’association de l’aigle à Charlemagne est
en fait beaucoup plus tardive. On commence à le voir dans l’art de
la fin du Moyen Âge comme sur son buste-reliquaire conservé à
Aix-La-Chapelle, réalisé à la fin du XIVe siècle, et où il est
revêtu d’un manteau semé d’aigles , ou encore dans les armoiries
imaginaires que lui donne C. Paradin dans ses Alliances
généalogiques des rois et des princes de Gaule.
Il faut attendre huit siècles après la chute de l’empire romain
pour voir réapparaitre l’aigle comme symbole impérial en Occident.
Cette reprise a lieu dans le monde germanique où la notion d’Empire
réapparait avec la dynastie Ottonienne qui succède aux
carolingiens, et qui tire son nom du premier empereur germanique :
Otton I (912-973). Toutefois, même dans ce contexte impérial, les
Ottoniens ne choisissent pas immédiatement l’aigle pour emblème.
Ils lui préfèrent le faucon d’Henri Ier dit l'Oiseleur, fondateur
de la dynastie, ou le corbeau, messager des dieux scandinaves, et
qui est figuré perché sur le sceptre des empereurs Ottoniens dans
plusieurs enluminures de cette époque. En fait, le premier à
renouer avec la symbolique de l’aigle est Frédéric Ier Barberousse
de Hohenstaufen (1194-1250).
Ce symbole perdure ensuite en Allemagne, même après la suppression
de l’Empire le 6 août 1806. François II abdique et délie les
Allemands du serment de fidélité à l’Empereur. L’Allemagne devient
alors un État fédératif, mais la notion de rassemblement de
plusieurs entités géopolitiques sous une même égide fait que la
symbolique de l’aigle reste valable et conti- nue d’être utilisée
par la République fédérale d’Allemagne de nos jours.
L’aigle impérial et germanique
Les quatre régions d’Europe Rendent hommage à l’empereur Otton III,
(détail) Evangéliaire d’Otton III, La Reichenau, vers l’an 1000
(Munich, Bayerische
Staatsbibliothek, ms. Clm 4453 - Wiki common)
David de Necker, Das Heilige Römische Reich mit seinen
Reichsständen, Augsburg, Hans Burgkmair le
vieux, gravure par by Jost de Negker, 1510 ( Wiki
common)
Mayence, Jacob Meydenbach, 1492.
Jean de Lichtenberger (Claromontanus, de Claro Monte) est un
astrologue allemand du XVe siècle. On ne connait pour ainsi dire
rien de lui si, ce n’est qu’il a probablement travaillé à la cour
de Frederick III (1440- 1493). Ses prophéties ont d’abord circulé
sous forme manuscrite avant d’être éditées pour la première fois en
1488 à Heidelberg sous le titre de Pronosticatio. Elles sont
célèbres en leur temps pour leur forte teneur politique
pro-impériale d’où les fréquentes mentions du « grand aigle ». Dans
cette prophétie de l’ancien testament, l’aigle est interprété comme
étant Frederick III. Un autre chapitre de cet ouvrage associe le
coq à la lignée des rois de France.
Ce volume est frappé à la devise « TECVM HABITA » de Jean Moflin,
abbé de Saint-Winoc de Bergues.
Inv. 3275 : Claude Paradin, Alliances généalogiques des rois et
princes de Gaule, Lyon, J. de Tournes,
1561.
Cl. Paradin fut chanoine de Beaujeu. Ses alliances généalogiques
sont ici présentées dans la première édition mais ce livre fut
largement critiqué pour n’être qu’un catalogue sans preuves. Les
différents souverains sont rapidement présentés avec leurs
armoiries réelles... ou inventées. C’est le cas pour Charlemagne
qui se voit attribuer l’aigle bicéphale alors qu’à son époque les
armoiries n’existent pas encore !
Inc. 87 : La Mer des histoires, tome 2, Paris, Pierre
Le Rouge, pour Vincent Commin, II 1488/1489.
La Mer des histoires est la traduction française du Rudimentum
novitiorum de Lucas Brandis de Schass, une histoire du monde
destinée à l’instruction des novices, publiée pour la première fois
en 1475 à Lübeck (Allemagne). La rédaction en est attribuée à Jean
de Cologne, la traduction française à Usuard, moine de
Saint-Germain-des-Prés. La renommée de cette édition tient à la
qualité et à la quantité des gravures, réalisées par P. Le Rouge,
de Chablis. C’est l’une des plus belles éditions parisiennes
illustrées. Le feuillet 97 comprend un petit bois gravé figurant le
portait de l’Empereur Otton III du Saint Empire Romain germanique,
une aigle bicéphale est figurée sur son plastron.
Ce volume porte l’ex-libris du couvent des Franciscains Récollets
de Saint-Omer avec la date de 1673.
Inv. 3275 : Claude Paradin, Alliances généalogiques des rois et
princes de Gaule, Lyon,
J. de Tournes, 1561.
Inc. 87 : La Mer des histoires, tome 2, Paris, Pierre Le
Rouge, pour Vincent Commin, II 1488/1489.
Les souverains du Saint-Empire Romain Germanique Ottoniens
Henri Ier dit Henri l'Oiseleur
912 Duc de Saxe
Otton Ier, dit Otton le Grand
Depuis 936 Roi de Francie orientale
Depuis 936Roi d'Italie
996-1002 Empereur des Romains
Boiteux
1014-1024 Empereur des Romains
Depuis 1024 Roi des Romains
1027-1039 Empereur des Romains
Depuis 1039 Roi des Romains
1046-1056 Empereur des Romains
1084-1106 Empereur des Romains
1111-1125 Empereur des Romains
1133-1137 Empereur des Romains
1155-1190 Empereur des Romains
Inv. 5516 : Augustin Challamel, Histoire - Musée de la République
Française, v. 2, Paris,
Challamel, 1842, Notre-Dame d’août.
Le 4 décembre 1804, deux jours après son sacre, Napoléon Ier fit
réunir les députations des corps de l’armée et des gardes
nationales de l’Empire pour leur distribuer les aigles désormais
officiellement associées aux couleurs de la France. Le jour
anniversaire du sacre sera par la suite appelé la « Fête de l’aigle
». L’estampe reproduite ici dans l’ouvrage de Challamel est une
caricature de cet évènement parue en 1806 ou 1807, et représente
les monarques en animaux se prosternant devant l'aigle debout sur
les marches du trône impérial.
Reichspost, timbre-poste allemand - N° 48 Yvert, de 1889-1900,
20
Pfennig, orné de l’aigle impérial. (Coll. particulière)
Les premières associations du coq avec les habitants de la France
actuelle remontent à l’Antiquité romaine. En effet, en latin
gaulois et coq sont des homonymes tous deux désignés par le terme
Gallus. De nombreux auteurs romains ont usé de ce calembour dans
leurs textes comme Suétone qui, dans sa Vie des 12 Césars (45, 4),
rapporte que lors d’une famine pendant laquelle Néron continue ses
dépenses somptuaires le peuple de Rome, outré, multiplie les
insultes à son encontre et notamment « on lisait aussi sur des
colonnes: "Les coqs (les Gaulois) l'ont enfin réveillé par leur
chant.".
En revanche, s’il est vrai que l’équivalent celtique du dieu
Mercure dont l’un des attributs est le coq, jouissait d’une fortune
particulière chez les gallo-romains, cet oiseau n’a pas pour autant
été choisi pour emblème par ces derniers.
Il faut attendre le XIIe siècle pour retrouver une association
intentionnelle des français au coq, mais à cette époque elle est
insultante ! On la trouve dans des pamphlets écrits par des auteurs
étrangers et destinés à ridiculiser le Roi de France par ce
calembour qui fait de Louis VII ou Philippe Auguste des volailles
agitées et orgueilleuses. Par ailleurs, le jeu de mot n’est valable
qu’en latin, et ne pouvait être apprécié que par une certaine
classe de lettrés. Il est donc normal que son usage ne se soit
généralisé que très lentement.
Il faut attendre la fin du Moyen Âge pour que certains
souverains décident d’assumer cette comparaison en
s’appuyant sur les significations positives de cet oiseau
dans la symbolique chrétienne.
deux coqs dans un manuscrit sur la page d’Ouverture
de l’Opus Dadvidicam dédié vers 1495 à Charles VIII
contenant des textes relatant l’histoire des Français.
Le coq français
d'archéologie nationale ( Wiki common).
BNF, ms. lat. 5971 A, f. 1 - Wiki common)
En 1413, l’écrivain Christine de Pisan (1365-1430) n’hésite pas à
comparer Charles V à un coq dans sa ballade intitulé L'avision du
coq. Désormais le coq est un attribut assumé de la royauté et du
peuple français . Ainsi, lorsque Louis XIV demande à l’architecte
Le Vau de composer un décor proprement français, ce dernier créé
des chapiteaux de colonne où les feuilles d’acanthe sont remplacées
par des coqs .
Après la révolution, le coq revient à l’honneur en grande partie en
raison du rejet des symboles nationaux associés à la monarchie
comme la fleur de lys. Parallèlement apparaissent les allégories
plus nobles de la Semeuse et de Marianne (Mais si ces der- nières
font meilleure figure dans le cadre de la repré- sentation du pays
à l’échelle internationale, le coq gagne le cœur du peuple dont il
est plus proche, et dont il sert tantôt à manifester la fierté,
tantôt à stigmatiser le mécontentement envers les dirigeants.
Abraham Bosse, Portrait de Louis XIII en Hercule. P. P.
Foederatorum Vindici,
estampe. I. Blondus excud. Cum Privilegio Regis, 1635 ( Wiki
common)
Versailles, Galerie des Glaces, détail des chapiteaux en « style
Français » composés par
Le Vau ( Wiki common)
Inv. 23658 : C. Suetonii Tranquilli Duodecim Caesares, ex Erasmi
recognitione,
Paris, Simon de Colines, 1543.
La Vie des XII Césars est l’œuvre la plus connue de Suétone,
historien Romain du premier siècle de notre ère. Il y donne les
biographies des empereurs romains, de Jules César à Domitien. Sa
réputation se fonde sur cet ouvrage qui change le point de vue
traditionnel sur ce genre littéraire en se concentrant sur la
personnalité des Empereurs plutôt que sur leur rôle administratif.
La première publication de l’édition d’Erasme de l’œuvre de Suétone
parait en 1537.
C’est dans sa biographie de Néron que l’on trouve l’une des
fameuses associations antiques et ironiques du coq aux
gaulois.
Inv. 23075 : Suétone, L'histoire des empereurs romains avec leurs
portraicts en taille douce,
traduit par Bernard du Teil, Paris, Etienne
Loyson, 1661.
Les portraits gravés seraient de Jérôme David. On notera sur la
gravure de frontispice la présence de l’aigle impériale romaine
tenant une banderole avec les initiales S.P.Q.R.
Ce volume provient du legs Du Teil-Chaix d’Est Ange, et porte
l’ex-libris de Catherine de Nollent de Fastouville.
Version numérisée
Inv. 3171 : Histoire du roy Louis le Grand par les médailles,
emblèmes, devises, jetons, ins- criptions, armoiries, et autres
monumens pu-
blics recuëillis, et expliquéz par le pere Claude Francois
Menestrier de la compagnie de Iesus,
Paris, Jean-Baptiste Nolin, 1689.
Comme l’indique son titre, ce volume reproduit et contextualise les
diverses médailles frappées sous le règne de Louis XIV. Le terme de
médaille désigne, à l’époque moderne, d’une part les monnaies
antiques, et d’autre part les médailles commémoratives, frappées à
l’occasion de grands évènements guerriers ou politiques. Ces objets
font largement appel à l’allégorie emblématique, et c'est sur cette
richesse iconographique que s'élaborait d'un antiquaire à l'autre
la définition des médailles.
Celle par exemple de Jean-Foy Vaillant de 1702 : « C'est dans ces
monuments portatifs..., que nous voyons comme dans autant de petits
tableaux, tout ce qui s'est passé de plus digne d'être transmis à
la postérité & de venir jusques nous » (Discours sur une
Médaille de l'Empereur Trajan, lu à la première Assemblée de
l'Académie Royale des Inscriptions & des Médailles, par M.
Vaillant associé de la même Académie, Journal de Trévoux, février
1702 , p. 12.).
C’est ainsi que le coq y apparait régulièrement comme emblème de la
France, tel sur la médaille frappée en Suède et qui commémore le
rôle de Louis XIV dans la restitution à la Suède de ses territoires
perdus lors des guerres de Hollande.
Inv. 43251 : Diplôme de la Société Populaire de Saint-Omer, 1ere
république, 1789-1794, encollé au feuillet 611 du second album
constitué par Auguste Boitel (1851- 1929), industriel et ancien
conseiller municipal de Saint-
Omer.
Ces clubs se constituent pendant la révolution sur le modèle de
celui des Jacobins. Ils sont le lieu de réunion de citoyens qui
viennent principalement y discuter de politique, de thèmes de
société et des projets de loi proposés par l’Assemblée Nationale.
Les premiers sociétaires sont souvent les notables de la ville, et
ces groupements jouent rapidement un rôle important dans la vie
politique locale. À partir de juin 1793, les sociétés sont épurées
et les membres les plus modérés sont rejetés. Les sociétés
populaires deviennent révolutionnaires et sous la
Terreur, la société populaire devient obligatoire et joue désormais
un rôle institutionnel dans la dénonciation des
contre-révolutionnaires. Ces clubs seront même protégés par la
Constituante. Les sociétés populaires seront finalement dissoutes
sous l’Empire.
On remarquera la présence du coq français dans l’angle inférieur
gauche du Diplôme.
Triomphe, 1836. ( Wiki common)
Le coq, du Moyen Age à nos jours, société archéologique de
Namur,
1993 : lien vers un extrait de la vidéo retraçant l’histoire du de
la figure du coq . Production : Cultura Europa, Promotion Art et
Culture
avec des notices historiques, Paris, Garnier Frères,
[1848].
Avant de devenir un aigle, Napoléon était cependant un coq parmi
d’autres, comme dans ce dialogue imaginaire entre deux villageois,
composé par Labuissière, greffier du tribunal militaire à l’armée
de l’intérieur, qui commémore la victoire de Marengo le 14 juin
1800. L’armée française est commandée par Napoléon Bonaparte, qui
n’est à cette époque que Premier Consul – la symbolique impériale
n’est donc pas de mise. Mais il s’oppose à l’armée autrichienne.
Les forces françaises parviennent à repousser l'attaque surprise du
feld-maréchal baron Michael Friedrich Benedikt von Melas, refoulant
les Autrichiens hors d'Italie. Toute la ligne française poursuit
l'armée en déroute afin de sceller une victoire politique qui
assura à Bonaparte le pouvoir à l'issue de son coup d'État.
Cette bataille fera l'objet d'une véritable propagande, au point
que Napoléon lui-même réécrivit la bataille trois fois. Le texte de
Labuissière s’inscrit dans cette propagande, où le coq Français
poursuit l’aigle de l’Empire d’Autriche, héritier du Saint Empire
Romain Germanique.
Version numérisée
C A
RICA T
U RES
Alfred Le Petit (1841-1909) est un peintre et caricaturiste
français connu pour sa verve républicaine, et pour être un anti
bonapartiste et anticlérical acharné. Il publie notamment pour Gill
et Polo, L'Eclipse, le Grelot, le Charivari, le Rire, l’Assiette au
Beurre, et fonde Tam Tam en 1867, La Charge en 1870, le Pé- tard
(1877-1879) et le Sans-Culotte (1878-1879).
Il est également l’illustrateur de plusieurs ouvrages anticléricaux
tels La vie drolatique des saints ou la Bible farce, sous les
pseudonymes de Caporal et Alfred le Grand.
Il échoue dans sa tentative de carrière en tant que peintre
académique et finit sa vie dans la misère en vendant des
caricatures au premier étage de la tour Eiffel
Inv. 7532-2 : « Le procès de l’Internationale », caricature par
Alfred Le Petit illustrant l’article « La nouvelle hydre » par
Bleu-Blanc-Rouge, L’Eclipse, 4
e année, n° 152, dimanche 24
septembre 1871.
Version numerisée
L'Internationale ne renvoie pas au fameux chant révolutionnaire
écrit cette année-là mais à la Première Association internationale
des travailleurs fondée à la suite du mouvement ouvrier parisien
des années 1870-1871.
e année, n° 80, dimanche 20 octobre
1872.
Légende : « Chers électeurs, nommez-moi votre député et je vous
jure, foi de coq, de faire une guerre éternelle à vos amis les
renards ». Le caricaturiste fustige le démagogisme intéressé des
candidats à la députation.
Version numérisée
Inv. 7538-4 : « Un pauvre invalide », ca- ricature par Alfred Le
Petit, Le Grelot, 5
e
année, n° 211, dimanche 25 avril 1875.
L’anti-bonapartisme de Le Petit est ici illustré par une
représentation piteuse de l’emblème impérial figuré comme un vieux
soldat affaibli et déplumé.
Version numérisée
Louis Alexandre Gosset de Guiness dit André Gill (1840-1885) est un
peintre et caricaturiste français qui se distingue notamment par
son engagement politique dans la Commune de Paris puis dans la
Garde Nationale comme aide-pharmacien de son bataillon.
La commission fédérale des artistes de la Commune de Paris le nomme
administrateur du musée du Luxembourg le 15 mai 1871, peu de temps
avant la défaite des communards qui ne lui permet pas de jouir de
son poste bien longtemps.
Par la suite, après une période de discrétion il reprend ses
activités de caricaturiste et collabore entre autres au Mercure
Galant à la Revue pour Tous ou à l’Eclipse et choisit le pseudonyme
de Gill en référence au peintre Watteau.
Le poète Clovis Hugues l’a décrit en vers d’une manière qui fait
écho à notre propos : Fort comme un grand coq droit perché / Sur
ses larges ergots de pierre,/ Moustache noire en croc, pau- pière /
Où l'œil ne s'est jamais caché / Front que l'on voudrait empanaché
/ De quelques feutres à plume fière / Crayon d'or comme une rapière
/ Au point rudement accroché.
Inv. 7532-1 : « Auguste Villemot », portait-charge par Gill,
illustrant une satire d’Ernest D’Hervilly alias Le cousin
Jacques, L’Eclipse, 1ere année, n° 43, 15 novembre 1868.
Gill est notamment connue pour ses portraits-charge, tel celui
qu’il donne d’Auguste Villemot, directeur du Figaro.
Version numérisée
années 1860.
Inv. 7524-1 : « Une Lutte acharnée », carica- ture par Eugène
Ladreyt, Le Sifflet, 1
re an-
née, n° 17, dimanche 12 mai 1872.
Le coq républicain et l’aigle impérial qui luttent pour remporter
l’adhésion du peuple en ce jour de la fête nationale de Jeanne
d’Arc à Paris, la « bergère » lorraine est figurée en arrière-plan
avec sa palme de martyre, contemplant les deux oiseaux d’un air
goguenard.
Version numérisée
français devant les aboiements impuissants du bouledogue anglais (
Wiki
common)
Nr. gr002121 © Stadtgeschichtliches Museum Leipzig)
Les deux conflits mondiaux du XXe siècle sont particulièrement
intéressants pour l’étude de la mise en scène nationale de ces deux
symboles. En effet, leur appartenance au même genre animal a
facilité leur emploi métaphorique au sein de la propagande
nationaliste des deux pays.
Lors de la première guerre mondiale qui fut plus franco-germanique
que la seconde, les affiches qui opposent l’aigle au coq et
vice-versa, ou qui montrent l’un ou l’autre de nos deux oiseaux en
train de combattre les soldats ennemis sont très nombreuses. C’est
le cas notamment dans celles qui sont produites afin d’inciter les
français à souscrire aux emprunts nationaux. Ceux-ci sont mis en
place annuellement dès 1915 afin de financer l’effort de guerre
d’un conflit qui n’en finit pas et met les finances nationales à
rude épreuve. Ces affiches sont des œuvres de commande destinées
notamment aux agences bancaires ou l’emprunt pouvait être souscrit,
et qui joue sur une symbolique simple mais éloquente.
On les retrouve également sur divers objets et dans les chansons
patriotiques telles le Verdun !! On ne passe pas, composée en 1916
et interprétés par des chanteurs populaires de l’époque pour
galvaniser les foules. Caricaturistes et propagandistes s’en
donnent à cœur joie dans les déclinaisons des deux oiseaux sous
toutes les formes, et on les retrouve aussi dans des manifestations
de ferveur patriotique plus populaires. La revue de propagande Le
pays de France, organise notamment en 1919 un concours de fanions
patriotiques destiné aux femmes. Les fanions ré- compensés sont
voués à être offerts aux aviateurs améri- cains venus en renfort de
l’armée Française. Parmi les 17 fanions primés reproduits dans le
n° 228 de la revue, on en trouve 6 comprenant un coq ! Parfois même
le transfert des deux oiseaux prend un ton plus officiel. Lors de
la prise du Pont de Kehl en octobre 1919 par le Général Hirschauer,
ce dernier fait solennellement remplacer l’aigle allemand qui
ornait l’édifice par un coq « gaulois ».
Bien sûr, on observe le même phénomène côté germanique où c’est le
coq français qui est régulièrement ridiculisé ou mis à mort par
l’aigle allemand
La première Guerre Mondiale
Photo de l’épée d’honneur donnée au M al Joffre le
12 octobre 1919, publiée dans L’Illustration du 11 oct. 1919, p.
288, et reproduction d’un timbre en
l’honneur de cet
évènement ( Wiki common).
Médaille commémorative de la déclaration de guerre du 4 août 1914 :
trois hommes avec des épées / Trois aigles surmontant le coq
français, bouledogue anglais et l’ours russe (
Wiki common).
anonyme, met en scène un guerrier français nu et
casqué, muni d’un glaive. Sa posture résolue et
combattive renvoie à celle des héros antiques, une
tendance générale accentuée par le drapé tricolore
qui l’enveloppe et par la typographie utilisée pour le
slogan au bas de l’image. L’allégorie de la France au
combat est bâtie sur un emploi de l’imaginaire
mythologique : tel un Hercule contemporain, le soldat
français combat en effet un grand aigle. La férocité
de celui-ci est soulignée par plusieurs détails : regard
hostile, serres sorties, ailes déployées, aspect
sombre. L’aigle symbolise l'Empire allemand, dont il
est l’emblème. Le péril encouru par la France est
évoqué par le bec de l’animal, accroché au côté droit
(est de la France) du tissu bleu-blanc-rouge. La
position de l’épée du soldat, prête à transpercer
l’aigle, laisse cependant entrevoir l’issue heureuse
du combat. » Description par François Bouloc
Pour en savoir plus sur les emprunts nationaux
pendant la guerre : http://www.histoire- image.org/site/etude_comp/
etude_comp_detail.php?i=1143
CPE 1035 : Crédit Lyonnais. Souscrivez au 4 e emprunt national.
1918,
impression sur papier, 120 x 80 cm.
Impr. Chaix, 1918, lithographie, 119 x 79,5 cm.
Un thème classique. Un poilu étrangle un aigle prus- sien. Au pied
un casque à pointe. En arrière-plan le champ de bataille, au sol un
casque à pointe qui représente le Prussien mort.
Marcel Falter, né à Dieuze en Moselle en 1866, parti- cipe en 1923
au Salon d'Automne, puis expose au Salon des Indépendants. Peintre
animalier, il est aussi inspiré par le cirque.
Pour aller plus loin : http://www.cndp.fr/crdp-
reims/cddp10/ressources/mediatheque/
(extrait plage 13 — gallica)
Un aigle noir a plané sur la ville, Il a juré d'être victorieux, De
tous côtés, les corbeaux se faufilent Dans les sillons et dans les
chemins creux. Mais tout à coup, le coq gaulois claironne :
Cocorico, debout petits soldats ! Le soleil luit, partout le canon
tonne, Jeunes héros, voici le grand combat. Et Verdun, la
victorieuse, Pousse un cri que portent là-bas Les échos des bords
de la Meuse, Halte là ! on ne passe pas... Plus de morgue, plus
d'arrogance, Fuyez barbares et laquais, C'est ici la porte de
France, Et vous ne passerez jamais. Les ennemis s'avancent avec
rage, Énorme flot d'un vivant océan, Semant la mort partout sur son
passage, Ivres de bruit, de carnage et de sang; Ils vont passer...
quand relevant la tête, Un officier dans un suprême effort, Quoique
mourant, crie : À la baïonnette Hardi les gars, debout, debout les
morts ! Et Verdun, la victorieuse, Pousse un cri que portent là-bas
Les échos des bords de la Meuse, Halte là ! on ne passe pas... Plus
de morgue, plus d'arrogance, Fuyez barbares et laquais, C'est ici
la porte de France, Et vous ne passerez jamais. Mais nos enfants,
dans un élan sublime, Se sont dressés; et bientôt l'aigle noir, La
rage au cœur impuissant en son crime, Vit disparaître son suprême
espoir. Les vils corbeaux devant l'âme française Tombent sanglants,
c'est le dernier combat Pendant que nous chantons la Marseillaise,
Les assassins fuient devant les soldats. Et Verdun, la victorieuse,
Pousse un cri que portent là-bas Les échos des bords de la Meuse,
Halte là ! on ne passe pas... Plus de morgue, plus d'arrogance,
Fuyez barbares et laquais, C'est ici la porte de France, Et vous ne
passerez jamais.
Compiègne, clairière de l’armistice, Monument
commémoratif du 11 novembre ( Wiki common).
pas, Paris, F. Floury, 1913.
Jean-Jacques Waltz (1873- 1951), est un dessinateur et illustrateur
mosellan connu pour ses œuvres dépeignant la société alsacienne
dans un style naïf où transparait sa haine des allemands. Après sa
rencontre avec les auteurs de la Revue alsacienne, il se tourne
vers la caricature et brocarde régulièrement la culture allemande.
En 1912 il publie son premier véritable ouvrage antigermanique avec
le Professeur Knatschké, suivi de L’Histoire d’Alsace racontée aux
petits-enfants et Mon Village. Ce sont des succès nationaux qui lui
valent d’être considéré comme un symbole de la résistance
alsacienne à l’Allemagne. Pour Mon Village, Hansi est condamné à un
an de prison pour s’être moqué des gendarmes et professeurs
allemands.
On remarquera que le modèle du monument aux morts devant lequel les
deux petits alsaciens se recueillent est proche du modèle qui est
utilisé pour celui élevé à Longuenesse surmonté d’un coq.
Durant la seconde guerre mondiale, les deux emblèmes s’affrontent
de nouveau, mais de manière moins acharnée.
En effet, au cœur du conflit, ce sont deux autres sym- boles
antagonistes qui vont s’affronter : la croix de Lor- raine de
Charles de Gaulle et la Croix Gammée des
Nazis .
Cependant, côté allemand Hitler souhaite mettre en place le 3
e Reich (empire). Il puise donc délibérément à
la source de l’emblématique impériale allemande traditionnelle, et
renoue notamment avec l’aigle du Saint Empire Romain Germanique,
qui apparaît très souvent dans ses images de propagandes.
L’objectif étant de faire apparaitre le chef du parti natio-
naliste comme l’héritier légitime de l’empire germa- nique. Cette
volonté symbolique contribue également à renforcer le caractère
héraldique de l’aigle allemand qui, repensé selon les critères de
l’esthétique nazie, se rigidifie et se géométrise. Parallèlement,
et en particulier en Alsace sous l’occupation, les caricatures du
coq français réapparaissent car le parti nazi s’en sert pour
signifier la volonté allemande de faire table rase du passé
français (et se moquer de la France en ridiculisant sa
mascotte.
La seconde Guerre mondiale
de propagande gaulliste, v. 1944 ( Wiki common)
« Vive l’Allemagne », affiche de propagande du
parti Nazi produite dans les années 1930. (
Wiki common)
common).
( Wiki common)
Certaines affiches, pour la plupart issues de la résistance
reprennent également le thème du conflit entre le coq et l’aigle.
Toutefois, de manière générale on observe que durant le second
conflit mondial, l’iconographie des deux oiseaux les montre moins
en plein affrontement.
Les propagandistes de la résistance française insistent plus sur
leur dimension allégorique.
Ils s’en servent pour stigmatiser la situation des deux pays
antagonistes : le coq français salue le soleil de la victoire par
son chant, tandis que l’aigle nazi sombre
dans les flammes .
Le jour se lève, affiche de propagande produite par la Résistance
française, 1944
( Wiki common)
De nos jours l’aigle et le coq restent très présents dans
l’emblématique de nos deux pays qu’ils continuent d’incarner de
manière tant officielle que populaire. En France, le décret du 22
novembre 1951 décrit l'insigne officiel des maires : « Sur un fond
d'émail bleu, blanc et rouge portant MAIRE sur le blanc et R.F. sur
le bleu ; entouré de deux rameaux de sinople (vert), d'olivier à
dextre et de chêne à senestre, le tout brochant sur un faisceau de
licteur d'argent sommé d'une tête de coq d'or barbée et crêtée de
gueules (rouge). » Si la République française lui préfère
aujourd'hui le symbole de la Ma- rianne, il figure toutefois sur le
sceau de l'Etat, qui est celui de la Seconde République, réalisé
par le graveur Jacques-Jean Barre : la liberté assise tient un
gouvernail sur lequel est représenté le coq. Il est également très
présent dans l’imagerie populaire : il est notamment le symbole de
l’équipe de France de football de l’équipe de France de rugby et
celui de l’équipe de France aux Jeux Olympiques de Londres en 2012
.
Insigne
football
rugby
Logo de l’équipe de France pour les JO de
Londres en 2012
En Allemagne l’aigle reste un symbole fort et domi- nant, et si le
coq français a disparu de nos monnaies, l’aigle allemand est
toujours présent sur les euros . Il apparait aussi
occasionnellement sur le Dienstflagge der Bundesbehörden « drapeau
d'État des autorités fédérales » introduit en 1950. Il est
identique au drapeau civil, mais porte en plus l’écu fédéral,
Bundesschild, qui est une variante des armoiries de l'Allemagne. Ce
drapeau gouvernemental ne peut être utilisé que par les autorités
fédérales, et son usage par autrui est un délit passible d'une
amende. Parallèlement, comme pour la France, l’aigle est
régulièrement repris dans les logos des équipes sportives
nationales .
Par ailleurs, le rapprochement franco-allemand a inspiré un certain
nombre de créations iconographiques qui mettent en scène les
oiseaux de nos deux pays. C’est le cas de l’insigne de la Compagnie
d'état-major de la brigade franco-allemande (BFA) ou
Deutsch-Französische Brigade créée le 2 octobre 1989, ou encore du
logo de l’ISFATES : Institut Supérieur Franco-Allemand de
Techniques, d'Economie et de Sciences dénommé Deutsch-Französisches
Hochschulinstitut für Technik und Wirtschaft (DFHI) est un Institut
commun à l'Université de Lorraine et à la Hochschule für Technik
und Wirtschaft des Saarlandes (HTW), fondé en 1978.
Dienstflagge der Bundesbehörden
de football
Logo de l’ISFATES
POUR ALLER PLUS LOIN
Colette BEAUNE. Pour une préhistoire du coq gaulois. In:
Médiévales, N°10, 1986. Moyen âge et histoire politique. pp. 69-80.
url :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/medi_0751-2708_1986_num_5_10_1021
Jean-Jacques BECKER, Serge BERSTEIN, Nouvelle histoire de la France
contemporaine. 12, Victoire et frustrations : 1914-1929, Paris,
Seuil, 2003.
Patrice CARTIER, D'où vient le coq gaulois ? Qui a inventé la pizza
? : Petit guide des symboles qui font l'Europe, Paris : De La
Martinière Jeunesse, 2008.
Bernard COUSSÉE, Le coq : Folklore et mythologie d'un oiseau,
Lille, 1992
Marie GUITTON, « Der Adler und der Hahn : eine Henne, die für
Karikaturisten beider länder goldene eier legt - l’aigle et le coq,
une poule aux œufs d’or pour les dessinateurs », article publié
online sur le Portail de langues Franco- Allemand
http://www.fplusd.org/kultur-und-alltagsleben/politik-und-geschichte/der-adler-und-der-hahn-eine-henne-
die-fuer-karikaturisten-beider-laender-goldene-eier-legt/
Arthur MAURY, Les emblèmes et les drapeaux de la France. Le coq
Gaulois, Paris, 1904.
« Pas de deux/Paarlauf » : France-Allemagne : un demi-siècle de
caricatures, 21 janvier 15 février 2013, A l'Institut Goethe à
Paris :
http://www.allemagne.diplo.de/Vertretung/frankreich/fr/03-cidal/04-events/2013/pari-cidal-gi-
karikatur-seite.html
Michel PASTOUREAU, Les emblèmes de la France, Paris : Bonneton,
2001.
patrimoniale de la bibliothèque d’agglomération
de Saint-Omer.
et de la bibliothèque sur
le site de la bibliothèque d’agglomération de
Saint-Omer.
expositions , animations en nous suivant sur notre
page Facebook.