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BRGM
•i,?-
G. M S 301I VILLE
ESSAI DE BILATT HYDROLOGIQUE BU BASSE!
DE L'ESCAUT
4 mars I964.V. . . . .
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x ,^-f • . . . . * , , .
D.S.G.R.è4;
BUREAU DS RECHERCHES
GEOLOGIQUES « CUTIERES
Département des servicesgéologiques régionaux
74, rue de la FédérationPARIS (15e)
Tél. s 7S3.94.OO
SERVICE GEOLOGIQUE REGIONALNORD, PAS-DE-CALAIS
20, quai des fontainettes
DOUAI (NORD)Tél. s 88-93-O5
ESSAI DE BILAN HYDROLOGIQUE DU BASSIN DE L'ESCAUT
par
G . DASSONVILLE
avec la participation de :
B.FONTENIER - J.C.ïiARIE - R.MERCIER - F „ROSSIGNOL
A . ROUMY
Paris, le 4 mars 1964
- 2 -
S 0 M M A I R
La présente étude a été suscitée par Monsieur RAIÍBAUD, Ingénieur
des mines, Secrétaire général du Comité technique de 3'eau de la zone Nord,
Elle entre dans le cadre de l'Inventaire des ressources hydrauliques du
Nord et du Pas-de-Calais.
Il s'agissait de rassembler, pour l'ensemble d'un bassin hydrogra-
phique, les données recueillies jusqu'ici fragmenta.irement et présentées
dans divers rapports partiels.
Cette étude a permis de mettre en évidence un fait important s
la dissemblance totale des limites géographiques du bassin de l'Escaut et
de celles de la nappe souterraine, et par suite, la très grande complexité
de l'étude des eaux souterraines dans cette région„
- 3 -
P L A N
Pages
INTRODUCTION 4
1 - PRESENTATION DE LA REGION ETUDIEE 5
11 - HYDROGRAPHIE 6
1 2 - METEOROLOGIE . . . 6
13 - GEOLOGIE 7
14 - SURFACE PIEZOMETRI^UE DE LA NAPPE DE LA CRAIE . . . . . . . 9
2 - ESSAI DE BILAN . . . 11
21 - ESTII-LATION DU VOLUME DES PRECIPITATIONS . . . . . 12
22 - ESTIMATION DU VOLUME DE L'EVAPCTRANSPIRATION . . . . . . . . 12
23 - ESTIMATION DU VOLUMiE DE L 'ECOULEMENT . 13
231 - VOLUÎIE DE L1 ECOULEMENT SUPIRFICIEL 13
2311 - ETÜDE DU TARISSEMENT DE LA NAPPE . . . . . . . U
231 2 - RUISSELLE/SliT . . . . 16
232 - ECOULEMENT SOUTERRAIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
233 - VOLUME DES PRELEVEMENT" PAR LES CAPTAGES . . . . . . 16
234 - CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17Remarque s "bilans des sous-bassins . 19
3 - CONCLUSIONS GENERALES . . . . . . . . . . . 25
A N N E X E S
ANNEXE I - CARTE DES ISOPACHSS DE LA CRAIEANNEXE II - CARTE DU TOIT DU TURONIEN MOYENANNEXE III- CARTE DU TOIT DE LA CRAIEANNEXE IV - CARTE DE LA SURFACE PIEZOMETRIQUE DE LA NAPPE DE LA CRAIIANNEXE V - CARTE DE LA SURFACE PIEZCMETRI^US AVEC LA POSITION DES
CAPTAGES IMPORTANTS.ANNEXE VI - COUPS GEOLOGIQUE.
- 4 -
INTRODUCTION
A la suite des travaux préliminaires d'inventaire des ressources en
eau souterraine dans la "basse vallée de l'Escaut ( 1 ), entrepris par le Comité
technique de l'eau et le Service régional du B.E.G.i'., un essai de bilan hydro-
logique intéressant une grande partie du bassin de 1'Escaut s'avérait indis-
pensable : il fallait passer des études plus ou moins ponctuelles, réalisées
ou entreprises entre Kaulde et Valenciennes, à l'étude régionale, pour tenter
d'avoir une vue d'ensemble des conditions hydrologiques intéressant le bassin
d'Escaut à l'aval de Valenciennes5 et spécialement, pour mettre en évidence les
rapports entre les eaux superficielles et les nappes souterraines.
A l'origine, l'établissement de la carte piézométrique de la nappe de
la craie pouvait sembler à lui seul suffisant pour mettre en évidence un éven-
tuel drainage de la nappe par l'Escaut.
En fait 5 il convenait d'essayer résolument, malgré des données impar-
faites, de faire un bilan. ¡lallieureusement, dans toute la région du Nord, les
différents bassins qui forment l'ensemble de la nappe de la craie sont très mal
individualisés et le problème des limites a adopter pour un tel bilan est com-
plexe. On a pris ici celles du bassin versant de l'Escaut, mais ces limites ne
concordent absolument pas avec celles de la nappe aquifère. On peut se demander
si les seules limites à peu près valables, ne seraient pas celles d'une étude
hydrologique intéressant globalement les bassins versants de l'Escaut, de la
Scarpe, de la Deûle, voire même de la Lys, étude impossible à réaliser actuelle-
ment .
(i) Des travaux de reconnaissance sont encore actuellement en cours à Fresnes.Les résultats obtenus à la suite de ces travaux, ainsi que de ceux réalisésa la fin de l'année dernière feront l'objet d'un rapport, ultérieurement,(voir rapport DSGR.63 .A.1 8) .
- 5 -
1.SSAI DE BILAN HYDROLOGIQUE
DU BASSIN DE L'ESCAUT
1 - PRESENTATION DE LA BEGION ETUDIEE
Cette étude est essentiellement fondée sur les mesures de jaugeages
effectuées par la Première Circonscripticn électrique dans le "bassin de l'Es-
caut. Far conséquent, elle intéresse toute la région drainée par l'Escaut et
ses affluents, c'est-à-dire s le Cambrésis et l'entre Sambre-Escaut, à l'ex-
ception de la vallée de la Haine dont la majeure partie se trouve en Belgique,
mais pour laquelle des données hydrogéologiques ont été néanmoins déduites.
Il s'agit par conséquent d'un vaste ensemble qu'il n'était pas possi-
ble d'étudier de façon détaillée du point de vue des eaux souterraines et pour
lequel la surface piézométrique et l'étude géologique se sont limitées aux
feuilles topographiques au 1/5O 00C de Valenciennes et de St-Amand et leurs
régions limitrophes. On remarque que la basse vallée de la Scarpe y est inté-
grée, mais, compte-tenu du substratum imperméable de cette région, on peut y
exclure a priori, un rapport direct entre les eaux superficielles et la nappe
de la craie .
Si pour le bassin versant considéré, les limites sont bien définies,
pour les eaux souterraines par contre, la notion de fuite souterraine va
prendre une importance extrême a tel point que, paradoxalement, la fermeture
occidentale du bassin versant de l'Escaut constitue une zone par laquelle
s'écoule toute la. nappe.
11 - Hydrographie
- 6 -
(1)
Le "bassin versant de l'Escaut a Condé comprend s
- le bassin versant de l'Escaut a Hordain soit .............. 720 km2
- le bassin versant de la Sensée en aval d'Àrleux3 à Bouchain 142 km2
- le bassin versant de la Selle à Noyelles 239 km2
- le bassin versant de l'Scaillon à Thiant 173 km2
- le bassin versant de la Ehonelle à Aulnoy 88 km2
- le bassin versant de la Haine à Condá 666 km2
Si on ne tient pas compte de la portion de bassin de l'ÏÏscaut en
rive gauche, comprise entre ïïordain et Condé, qui Joue un rôle négligea-
ble dans le ruissellement, la surface totale du bassin versant est de :
2030 km2.
La Première Circonscription électrique exploite une station de
jaugeages dans chacun de ces bassins a l'exception de celui de la Haine
et une station sur l'Escaut à Condé. Il est important de souligner, à la
suite de L!. Goubet, Ingénieur des Ponts et chaussées, qu'une étude des
écoulements superficiels du bassin de l'Escaut est rendue difficile par
les nombreux ouvrages de navigation construits dans cette région et qui
apportent ou emportent de l'eau dans des conditions souvent mal connues.
Toutefois, les jaugeages effectués en basses eaux sur le Vieil-Escaut
à Hordain, la Sensée à Bouchain, la Selle à Noyé Iles, l'Ecaillon à Thiant
et la Ehonelle a Aulnoy donnent des renseignements assez valables sur le
régime des cours d'eau,
1 2 - Llétéorologie
La pluviométrie calculée a partir des renseignements fournis par
la Commission météorologique départementale, pour les stations situées
dans le bassin de l'Escaut et les régions voisines (Vicq - Curgies -
(i) Voir étude n° 103 de la 1ère Circonscription électrique - Serviced'étude des débits - Novembre 1963-
- 7 -
Villers-Pol - Jolimetz - Valenciennes - Château l'Abbaye - Saint-Amand -
Lecelles - Cappelle-en-Pévèle - Abscon - Pecquencourt - Zpinoy - Solesmes)
donne les valeurs extrêmes 492 et 697 mm d'eau tombée pendant l'année 1952
et une moyenne arithmétique de 532 mm. La hauteur d'eau 5^5 m m sera rete-
nue comme hauteur moyenne pour l'ensemble de la région étudiée .(L'écart
à la normale, calculé sur la période 1921/50, à la station de Lille -
Lesquin était pour 1962 d'environ 30/£ en moins).
Des renseignements moins nombreux pour la thermométrie donnent
comme limites pour 1962 ; +8,8° et -t-3s60 (a Lille-Lesquin, l'écart à la
normale était d'environ 12$> en moins) et pour moyenne arithmétique +5?5°«
Nous retiendrons cette température^ +555° comme température moyenne pour
la région étudiée.
13 - Géologie
Le substratum crétacé de la région étudiée est constitué par la
craie, sauf s (voir carte des isopaches de la craie - Annexe i)
- a proximité de la frontière franco-belge où la craie disparait par
suite de la remontée des terrains sous-jacents,
- dans les vallées de l'Ecaillon, de la Rhonelle et de l'Aune Ile où
l'érosion fait affleurer les marnes du Turonien, voire même des ter-
rains plus anciens.
La craie est recouverte par des formations tertiaires apparte-
nant au bassin d'Orchies, sur toute la partie Wiï, et au bassin de Mons
sur la région N comprise entre l'3scaut et la frontière (voir limite
approximative sur carte - Annexe i)
II convient d'attirer ici l'attention sur quelques points :
- la nappe des sables landéniens est parfois confondue avec celle de la
craie sur le pourtour du recouvrement tertiaire, notamment dans la
région de Valenciennes et dans la région comprise entre Maulde et Condé.
- 8 -
- on peut s'attendre a de moins bonnes transmissivités par suite de
la moindre fissuration de la craie dans les zones où celle-ci est recou-
verte par des formations tertiaires, c'est-à-dire, dans le secteur
situé au S de Somain entre Aniche et Abscon d'une part, et dans celui
d'Hérin-Anzin d'autre part/ par suite, la région intermédiaire d'Ha-
ve luy-ïïélesmes-Hornaing-.3rre doit constituer une zone d'écoulement
préférentiel.
Dans la vallée de 1'Escaut, à l'aval de Valenciennes, le recou-
vrement alluvial est important. Les alluvions renferment des niveaux de
gravier à silex aquifère, Cette nappe des alluvions peut ne pas être
isolée totalement de la nappe de la craie, mais par contre l'alimenta-
tion peut procéder de circonstances particulières, recharge par les eaux
superficielles en période d'étiage de la nappe par exemple.
Pour étudier l'écoulement de la nappe aquifère de la craie, il
est indispensable de connaître la forme et les dimensions du réservoir.
La carte du toit du Turonien moyen (marnes bleues) donne l'allure struc-
turale de toute la région; les grands traits de cette structure sont
d'ailleurs conservés par la surface de la craie (voir cartes Annexe II
et Annexe III). Ce sont l'enfoncement des couches s
- d'une part vers le synclinal d'Orchies à lTTi,
- d'autre part vers le synclinal de St.Aybert a l'L, avec un pendage
d'ailleurs beaucoup plus fort, quelle que soit la direction considérée.
Une légère ride anticlinale enveloppe le bassin d'Crchies au SE,
c'est l'Cstrevent qui s'ennoie en direction de Valenciennes. Ses jalons
les plus caractéristiques sont la région de Lourches et la région com-
prise entre Denain, Hérin et la vallée de l'Escaut. On peut d'ailleurs
remarquer, sur la carte du toit de la craie, que l'Ostrevent a probable-
ment conditionné le cours de l'Escaut entre 3ouchain et Valenciennes.
Ces grands traits structuraux sont tien entendu a.fectés de
détails et 5 du point de vue des épaisseurs mouillées, il faut signaler
1'ensellement d'Hornaing dont l'importance est comparable, mais en sens
inverse à celle des "bosses" jalonnant l'Ostrevent. On peut encore re-
marquer que les directions structurales reprennent des directions hercy-
niennes s NE-SW à ETÏÏ-SE. Dans la région d'Aniche, Abscon, Somain, Hornaing,
l'épaisseur de la craie est d'ailleurs plus importante.
La carte du toit de la craie fait apparaitre en outre, bien
qu'imparfaitement, l'axe haut séparant le synclinal de St.Aybert du bassin
d'Orchies s cet axe est sensiblement parallèle a la vallée de l'Escaut
qu'il recoupe d'ailleurs^ il passe par Bruille-St-Amand, Fresnes, Onnaing,
Bstreux et prend la direction de la forêt de Mormal.
En résumé, mise a part la "cuve de St.Aybert", les directions
structurales montrent une convergence vers le bassin d'Crchies, dans la-
quelle l'Ostrevent n'y constitue qu'une perturbation accessoire s dès à
présent, on peut imaginer qu'il aura tout au plus pour rôle de ralentir
faiblement l'écoulement général vers le bassin d'Orchies,,
14 - Surface piézométrique de la nappe de la craie (voir carte Annexe IV)
La surface piézométrique montre un écoulement convergent vers
le bassin d'Orchies, alors que le synclinal de St.Aybert qui est pourtant
un trait structural très net pour la région étudiée n'implique apparemment
pas ce phénomène; en fait, il est possible qu'un déplacement de la con-
vergence existe simplement dans ce secteur, pour une cause artificielle,
vers la station de pompage de Vicq.
Cette disposition est telle qu'il n'y a pas de drainage de la
nappe par l'Escaut, alors qu'un tel drainage est très net pour le bassin
versant de la Selle.
- 10 -
La surface piézométrique montre un certain nombre de déformations !
- d'une part, probablement dues aux pompages s région de Vicq, Valenciennes,
région de Somain-Hornaing,
- d'autre part, pompages + action de seuil de l'Ostrevent s région de
Bouchain, Lourches, Denain.
La zone haute située entre Denain ot Valenciennes est donc, par
conséquent, en partie artificielle, mais aussi probablement influencée par
le recouvrement tertiaire et la confusion des nappes de la craie et du
Tertiaire., ce phénomène serait d'ailleurs à l'origine des zones hautes
de la région de ïlaulde et de celle de x<"iers (Belgique). Par contre, la
zone haute de la forêt de St.Amand serait due à une alimentation per
ascensum du type St .Amand-thermal.
Toutes ces déformations déterminent des axes d'écoulement préfé-
rentiel quoique cette notion ne soit x5as encore vérifiée ici. Ce sont les
axes s
- "iarquette-en-Ostrevent, Aniche, Pecquencourt (déjà reconnu lors
de l'étude de la Sensée)
- Bouchain - Lourches
- Haspres - Douchy (vallée de la Selle)
- Thiant - Haveluy - Centrale d'Hornaing
- Aubry - Forêt de Vicoigne
- Vallée de l'Escaut vers Vicq
- zones marginales du Hainaut
- Callenelle (Belgique) - Flines-les-Ilortagne
- région de Lecelles - lîillonfosse
Bien entendu, tous ces axes n'ont pas la même importance i
l'écoulement vers le bassin d'Orchies est selon toute vraisemblance peu
important sur le pourtour IJ-NIJ. La nappe est limitée au N par l'isopache
- 11 -
zéro de la craie. Toutefois, on sait qu'au-delà de cette courbe la cou-
verture tertiaire n'est pas toujours imperméable et il peut y avoir, du
N vers le S, alimentation de la craie par la seule nappe aquifère des
sables tertiaires 5 mais de toute façon, cette alimentation est réduite
par la faible surface d'affleurement de ces sables. De même, les arrivées
possibles en provenance du Hainaut sont également faibles à cause de la ré-
duction de la surface d'alimentation de la craie par la couverture impor-
tante de formations imperméables. Les écoulements importants s'effectuent
au S-Sm, et l'alimentation procède surtout de tout le bassin versant du
Ht-Escaut et de celui de la Sensée. Finalement, les axes d'écoulement in-
téressant sont ceux qui convergent vers Pecquencourt et mis en évidence
dans une étude précédente, avec en plus peut-être ceux de la Selle et de
l'Ecaillon.
2 - ESSAI DE BILAN
Comme nous venons de le voir ci-dessus, il n'existe pas de bassin
hydrologique souterrain aux frontières étanches. Par conséquent, deux termes
inconnus doivent apparaitre dans notre bilan s
x = apports souterrains
y = sorties d'eau souterraines
En assimilant 1'évapotranspiration au déficit d'écoulement,et en dé-
composant l'écoulement, l'équation du bilan (exprimée en volume par exemple)
s'écrira s x + P = E v + E m + R + C + y
avec P = volume des précipitations
S " de 1'évapotranspiration
E " des émergences de la nappe
R = " du ruissellement des cours d'eau
C = " des prélèvements à la nappe par captages.
- 12 -
On peut remarquer que :
(E + ït) = volume de l'écoulement superficiel
(C + y -(x))= volume de l'écoulement souterrain
21 - Estimation du volume des précipitations
Rapportée à la surface considérée, la hauteur des précipitations
correspond à un volume de :
0,565 m x 2.O3O.1O6 -•: II47.IO6 m3
22 - Estimation du volume de 1'évapotranspiration
Dans l'étude de la vallée de la Sensée, nous avons pu remarquer que les
valeurs calculées par la méthode de Turc correspondaient assez bien aux
mesures faites au "bac d'evaporation (i). Comme nous ne disposons pas de
mesures d'evaporation faites dans la vallée de l'Escaut, nous adopterons
la hauteur d'evaporation fournie par le calcul, avec les moyennes météo-
rologiques précédentes, soit 361 rnm (environ 6yfc des précipitations),
ce qui correspond à un volume annuel probable de :
0,361 x 2030.106 = 732,8.106 m3
Nous assimilerons 5 faute de mieux, ce volume de l'évapotranspiration
au volume du déficit d'écoulement.
(i) Formule de Turc employée donnant 1'évapotranspiration réelle :
P2\;0'9 +(300 + 25 T + 0,05 T3)2
Vavec P = hauteur des précipitations et T = température moyenne durantla période considérée. Pour l'année 1962, 1'evaporation mesurée àPaillencourt fut de 386 mm, c'est-à-dire 69% des précipitations. Par lecalcul avec la formule de Turc, avec s
P = 559 3 "1 m m - (hauteur d'eau tombée pendant l'année 1962 àPaillencourt)
T = +8,8° (température moyenne de 1962 à Epinoy, c'est-à-dire a 10 km environ).
on trouve 396 mm, c'est-à-dire 70% des précipitations.
- 13 -
23 - Estimation du volume de l'écoulement
Le volume de l'écoulement théorique est de
1147.1O6 - 732,8.106 414,2.10 m3
231 - Volume de l'écoulement superficiel
Les mesures de jaugeages effectuées au cours de l'année 1962
seront seules retenues dans ce paragraphe des eaux superficielles,
parce que (tableau 1 page 6 de la note de ¡I. Goubet), c'est la seule
année où les mesures sont complètes pour les stations de Noyelles et
de Thiant.
Tableau des mesures de jaugeages effectuées en 1962 par la Circonscription
électrique.
(1962)
ZSCAUT aHordain
SEWSSL aBouchain
SSLLE
5CAILLON
ESCAUT àCondé
J
3,49
2,9
2,41
1,44
26,6
P1
4,09
3,5
33,4
T. If
4,06
3,2
2,73
1,88
23,1
A
4,47
3,2
3,06
3,00
28,8
J
3,62
0,56
2,91
1,29
¡14,6
J
4,13
0,85
2,53
1,08
13,7
a.
4,03
0,47
2,06
0,96
12,2
S
3,33
0,56
2,12
0,88
11,1
0
3,41
1,0
2,12
0,76
12,3
N
3,69
0,60
1,98
1,00
13
D
Pour l'Zscaut à Condé, nous prendrons la moyenne arithmétique des
débits mesurés soit en volume environ 595,4»10 m3 pour 1962.
Une partie du volume provient du tarissement de la nappe. L'autre
partie correspond au ruissellement„
"V
- 14 -
2311 - Etude du tarissement de la nappe
Pour cela, nous admettrons que le tarissement de la nappe
est une fonction exponentielle décroissante du temps, de la forme :
0,t = Q,o e et que, pour simplifier le
tue sur la période de Juin a Septembre.
= Q,o e et que, pour simplifier le problème, ce tarissement s'effec-
ESCAUT a HORDAIN
En reportant les débits mesurés à Hordain sur diagramme semi-
logarithmique, on peut déterminer un coefficient de tarissement s
a = 9Î4.1O jours
Par suite, l'équation de tarissement du bassin du Haut-Escaut
s'écrirait : , -9,4.10
Par intégration de l'équation de tarissement, on détermine la
capacité d'emmagasinement efficace, c'est-a-dire le volume de la varia-
tion des réserves de la nappe (1) pendant la période de temps donnée :
ftfV = i <¿t.dt
J ti
avec tf ; instant où prend fin le tarissement de la nappe dans le cycle
annuel (septembre)
ti i instant où commence le tarissement (juin)
Pour le bassin du Haut-IDscaut, ce volume serait : V = 26,6.10 m3
(et V = 33,2.106 m3)
SELLS à NOYELLES
a = 5,8.1O~3
_ ( - p J\Ç~->
Equation de tarissement : '̂t = 2,91 e
Volume de la variation des réserves en 1952 (ou volume d'exhaure
de la nappe - ou volume des émergences)
(1) Dans la littérature, on donne la possibilité de calculer le volumedu stock d'eau souterraine du bassin en adoptant d'autres limitesd'intégration soit V = /"'̂ t.clt
- 15 -
V = 11,6.10 rn3 (et V1 = 43,3.10 )
ECAILLOU à THIANT
,-3a = 5,6.10
Equation de tarissement : Q = 1,29 e-5,6.10-3 t
Volume de la variation des réserves en 1962
V = 5,9-106 m3 (et V = 19, 9.1C6 )
ESCAUT à CONDE
a = 7,4.10-3
Equation de tarissement : Q,t = 14,6 e
Volume de la variation des réserves en 1962
V = 20,7.10 m3 (1,8$ des précipitations P)
(et V = 170,3.106 )
-3 t
Remarques : 1/ Si on fait la somme des volumes des émergences dessous-
bassins s rHaut-Sscaut 26,6.10 m3
Sensée 0 (voir page 19)
Selle 11,6.
3caillon 5,9
Rhone Ile 14 (?) (voir page 21 )
Total 58.10 m3 environ
et que l'on en déduit nos $3f. précédents d1evaporation, on retrouve un
volume (21,5.10 1113) dont l'ordre de grandeur est voisin de celui du
volume de l'exhaure à Conds (20,7.10 m3). Ce n'est là peut-être qu'une
coïncidence fortuite, liais, dans le cas contraire, on peut imaginer que
la part du volume des émergences se ré-infiltrant dans la nappe est fai-
ble, voire inexistante.
- 16 -
2/ Si l'on fait < V pour les sous-bassins :
Haut-Escaut 33,2.10 m3
Sensée 16,6 (voir page 19)
Selle 43,3
Scaillon 19,9
Total ...113.10 rn3
et qu'on compare cette somme a V de l'Escaut a Condé, la différence :
170,3*10 - 113 • 10 = 57 j 3•10 correspondant a la somme des volumes des
réserves du "bassin de la Rhonelle et du bassin de la Haine n'est pas ab-
surde .
2312 - Ruissellement
Le volume des émergences de la nappe, pour tout le bassin
été
ment propre :
de l'Escaut, étant ainsi évalué à 20,7*10 m3/an, on déduit le ruisselle-
595,4.106 - 2O?7.1O6 = 574,7.106
(soit 50% de P; on peut constater dès à présent au vu de ces coefficients :
6yfo pour le déficit d'écoulement et 51,8$ pour l'écoulement superficiels
que les réserves de la nappe ont été entamées en 1962).
232 - Ecoulement souterrain
Connaissant pour le bassin de l'Escaut, l'écoulement superficiel
(§ 231) on peut déduire du volume de l'écoulement (§ 23) le volume de
l'écoulement souterrain théorique s
.106 - 595,4.106 = -181S2.1O6 m3
(soit -15% de p)
233 - Volume des prélèvements par les captages
Nous avons tenté d'évaluer le volume des prélèvements pour tout
le bassin de l'Escaut, et les régions immédiatement voisines à l'W. En
mettant les choses au mieux, on arrive à un total de 80 millions de m3/an
- 17 -
(soit environ 220.00C m3/¿.)
Un rejet important de ce volume parvient à l'Escaut : on peut
l'estimer grossièrement à 50 millions de m3, volume inclus dans celui
de 574ST.1O6 m3 (} 2312).
234 - Conclusion
Le fait important à souligner dans cet essai de bilan, même
si les hypothèses simplificatrices et les calculs sont erronés, est que
l'écoulement souterrain théorique est négatif pour 1962. Autrement dit
les réserves de la nappe ont été entamées (i). En reprenant notre equa-
tion globale du bilan (§ 2), on peut chiffrer ce déficit s
x + 1147.106 = 733.106 + 21.106 + 575.IC6 + (8O-5O).106 + y
x - y = 212.106 m3
ou encore y - x = -212.10° m3 (2)
II est au moins égbl a 212 millions de m3 .
Il est clair que plusieurs études doivent être poursuivies avant
de discuter sérieusement d'un tel bilan et d'envisager des mesures à
prendre. Il importe tout d'abord d'établir l'allure de la surface piézo-
métrique sous le bassin d'Orchies et dans la vallée de la Deûle, et par
(1) 3t même, si on compare les chiffres : -I80 millions de m3 pour l'é-coulement souterrain (§ 232) et 170 millions de m3 pour le volumedu stock du bassin de l'3scaux a Condé (§ 2311 ) s ces réserves ont ététhéoriquement épuisées, mais on sait, étant donné les interdépendancesprobables des bassins souterrains de l'IDscaut et de la Somme par ex-emple, que l'on n'a pas affaire à un réservoir qui se vide, mais aucontraire à un réservoir réalimenté. Inversement, il réalimente à sontour, et d'une quantité au moins égale théoriquement a 180 millionsde m35 qui trouve son exhaure probablement dans le bassin de la Deûlea l'aval de Douai. Ce n'est pas tant la notion de réservoir qu'ilfaut considérer, mais la notion de "conduite" d'écoulement (une "con-duite" aux dimensions inhabituelles'.).
(2) - 212.10°^ (-180) + I- (8O-5O)!
I i -(§ 232) (§ 233)
- 18 -
ailleurs, l'ordre de grandeur des prélèvements dans le bassin de la Deûle.
On peut, dès à présent émettre deux hypothèses de travail s
- les courbes isopièzes se ferment sous le bassin d'Orchies, et par suite
les 18O millions de m3 dont il est question au § 232 sont prélevés dans
la région Douai-Seclin/
- au contraire 5 il n'existe pas de zone de gradient piézométrique nul sous
le bassin d'Orchies, et la Marque, voire la Deûle, drainent la nappe. Dans
ce cas, il convient de déterminer le volume d'eau de nappe passant en écou-
lement superficiel.
Ces études vont nécessiter un certain délai. En outre, ces résultats
acquis, il faudra reprendre l'étude du bilan de façon à le préciser. Comme
on ne peut envisager à brève échéance l'établissement d'un véritable bilan
apports-prélèvements (c'est-à-dire connaitre x ou y), la détermination des
réserves réelles de la nappe et leur mode de reconstitution dans une région
donnée du vaste ensemble Escaut-Scarpe-Deûle, force en est de proposer, dès
à présent, une réduction du volume du trop-plein de la nappe qui se déverse
dans le réseau superficiel. C'est d'ailleurs peut-être la seule solution du
problème et la conclusion qui apparaîtrait a la suite des études futures en-
visagées ci-dessus. Nous insistons tout particulièrement sur ce fait : la
seule quantité d'eau encore disponible n'est peut-être que celle provenant
de la réduction du drainage de la nappe dans les sous-bassins de l'Escaut.
En prenant seulement 50% du volume des émergences de la nappe en20.10 x 50
1962, le débit journalier correspondant est de ' ̂ — •: = 27.400 m3.
Or, l'année 1962 était déficitaire, et ce volume journalier serait une li-
mite inférieure .¡ pour une pluviométrie moyenne (c'est-à-dire supérieure de
30% à celle de 1962) le débit journalier correspondant serait de 35«620 m3 •
"Bien entendu, ceci ne peut être envisagé qu'en fonction des besoins
de la navigation. On peut tenter une grossière évaluation de ces besoins.
Le rapport du Service hydrologique des Ponts et chaussées à Lille, en date
du 9.1 .1963? sur les besoins en eau de la navigation sur le canal de la
Sensée, donne les consommations suivantes prévues à la saturation en 1973 s
- 19 -
- débits extrêmes 4,26 à 7,27 m3/s
- débit probable 5? 26 m 3/s
(la prévision de saturation étant une valeur maximum).
Pour l'Escaut, nous ignorons quels sont les débits prévus dans
les mêmes conditions, et nous allons majorer arbitrairement de 20% la
valeur du débit probable précédent . il vient 6,3 m3/s.
Les débits mesurés à Condé (d'après la note de M. Goubet) varient :
- en période de crue entre 9s 4 ©"t 33?4 ni3/s
- en période d'etiage entre 5?5 e^ 18,5 m3/s
On peut donc constater; à la lecture de ces seules données, qu'en
période d'etiage, il pourra ne pas y avoir d'excédent, mais en période
de crue, c'est le contraire qui se produira et il pourra y avoir même un
véritable gaspillage.
Sn réduisant seulement de 27 400 m3/jour l'exhaure de la nappe
soit 0,31 m3/s, le débit minimum d'etiage 5?5O - 0,31 = 5?19 m3/s serait
encore peut-être suffisant à la navigation. Il est clair que, mis à part
ce cas extrême, on a la possibilité d'accroitre cette réduction de l'er-
haure. Bien entendu, la question reste à étudier de près avec le Service
des Voies navigables.
Remarque : Bilans des sous-bassins et ruissellement dans le bassin de la
Haine.
SENSES à BOUCHAIN
Volume des précipitations ....0,565 x 142.10 .... 80,2.10 m3
Volume de 1'évapotranspiration 0,361 x 142.10 .... 51)2.10 m3 (63$)
Volume de l'écoulement 29*10 m3
- 20 -
Volume de l'écoulement superficiel (en prenant 1,68 mß/s ,-de moyenne arithmétique pour 1962 à Bouchain) 52,9«10
Exhaure de la nappe (1) 0
Euissellement ... 52,9.10°
Volume de l'écoulement souterrain -23,9*10
3SCAUT à HORDAPT
b
Volume des précipitations 0,565 x 720.10" 406,8.10
Volume de 1 ' évapotranspiration 0,361 x 720.10 260.10
Volume de l'écoulement 1 46,8.10
Volume de l'écoulement superficiel (en prenant 3? 82 m3/s ,-de moyenne arithmétique pour 1962 à Hordain) 120,4-10
Exhaure de la nappe 26,6.10 (
Ruissellement 93s8.1O6 (23$)
Volume de l'écoulement souterrain 26,4*10 ( 6$)
SELLS
Volume des précipitations 0,565 x 239.10 135.10
Volume de 1'évapotranspiration 0,361 x 239.10 86,2.10
Volume de l'écoulement 48,8.10
Exhaure de la nappe 11,6.10 (8$)
Ruissellement 65.10 (48/0)
Volume de l'écoulement souterrain -27,8.10 (-19$)
ECAILLOIJ
Volume des précipitations 0,565 x 173.10 97,7.10
Volume de 1'évapotranspiration 0,361 x 173=10 62,4*10
Volume de l'écoulement 35s3 »10
(1) a = 2,9.1O~3 3t = O,56.e~2'9*10 V = 0
V = 16,4.1O6
Tout ceci est assez sujet à caution, mais il faut noter que 7?3 km2c'est-à-dire à peu près 1/2O de la surface sont occupés par les marais.
- 21 -
Volume de l'écoulement superficiel (en prenant la moyennearithmétique des débits mesurés en 1962 à Thiant ; 1,36 m3/s)
» 42,8.106 m3
Exhaure de la nappe 5 s 9 • 10 n*3
Ruissellement 36 ,9 .10° m3
Volume de l'écoulement souterrain -7>5«1O m3
RHOITELLE
f> fi
Volume des précipitations 0,565 x 88,10 49>7•10 m3
Volume de l'évajjotranspiration 0,361 x 88.10 ...31»7.10 m3
Volume de l'écoulement 18,10 m3Volume de l'écoulement superficiel (en prenant faute demesures en Î962, 4$ du débit a Condé - cf .note M.Goubet¿-p.8. soit 0,75 m3/s) 23,6.10 m3Volume de l'écoulement souterrain —5» 6.10 m3
( 6$ )
(37$)
(-7$)
HESOME
¡ Ruissellementii Exhaure
1 Ecoulement sou-1 terrain
Ht-Sscaut(720 km2)
23$
6
6$
Sensée(142 km2)
65$
0
-28
Selle(239 km2)
48$
8
-19$
Ecaillon(173 km2)
37$
6
-7
FJhonelle(88 km2)
11847%129
-11
Escaut(2O3O km2)i
50$ |
1,8$
-15$
Si on compare le rapport des pourcentages de ruissellement par la surface
du bassin pour la Selle et l'Ecaillon, on trouve 0,20 et 0,21 .Pour 88 km2
de surface, le coefficient de ruissellement serait de 18$ et par suite,
29$ pour l'exhaure.
- 22 -
BASSIN NON CONTROLE (HAUTS + HOGNEAU) à CONDE
Hypothèses simplificatrices
On admet que les conditions géologiques sont sensiblement les
mêmes pour les bassins versants de la Sensée à Bouchain, l'Escaut à Hor-
dain, la Selle à Noyelles, l'Ecaillon à Thiant et la Ehonelle : le subs-
tratum est à peu près partout constitué par la craie recouverte de limons.
On va considérer le ruissellement des bassins partiels, puis du bassin de
l'Escaut et déduire le ruissellement dans le bassin de la Haine.
Par le calcul on obtient, pour le ruissellement, un volume de
m3 (soit
précipitations).
316.10 m3 (soit 84îfc de P si on conserve la valeur précédente pour les
De la même façon, pour l'exhaure, il vient -33,8.10 m3 (-9% de P)
Ceci donnerait donc pour l'écoulement superficiel théorique un volume
de 282,2.106 m3 (ou encore 75$ de P).
Pour l'écoulement souterrain, toujours d'après le calcul :
.10 m3 (-36/0 de P). On vérifie que
pondant au volume de l'écoulement (§ 23).
- 135,4.1O6 m3 (-36/0 de P). On vérifie que 75 + (-36) ,?& 37% de P corres-
En conservant les données météorologiques précédentes, on arrive
à des résultats erronés :
- déficit d'écoulement 237.10
- écoulement (282,2 + (-135,4) 146,8.1O6
383,8.10 m3
Or, le volume des précipitations serait de s
0,565 x 666.106 = 376,3.106 m3
Un réajustement parait donc nécessaire avec des données météoro-
logiques plus proches de la réalité, bien que l'erreur soit ici de 0,2$>.
INTERPRETATION
On arrive donc pour le ruissellement à un coefficient plus élevé
pour le bassin de la Haine. Ceci peut s'expliquer par le fait que la ma-
jeure partie du bassin versant est recouverte par des formations tertiaires
imperméables. Apparemment, il y aurait un déficit en eau souterraine dans
la région, qui serait compensé, d'une part par une recharge de la nappe
à partir des eaux superficielles, d'autre part par un appel à partir des
régions voisines comme par exemple peut-être le bassin de St-Aybert (cette
idée rejoindrait celle émise lors de l'étude de la surface piézométrique
à propos du déplacement de la convergence vers la station de Vicq).
Toutefois, on peut tenter la comparaison suivante pour l'écoule-
ment superficiel :
- en prenant les 31% d-u débit de l'Escaut à Condé, de la note de M.Goubet
(p.8), pour les apports du bassin de la Haine, et la moyenne arithmétique
des débits de l'Escaut à Condé en 1962, on en arrive à un débit de 5s85
m3/s pour le bassin versant de la Haine 5
- avec un coefficient de ruissellement propre de 40%s pour une pluviométrie
de TOO mm, on trouve un débit de 5 s91 m3/s. (700 mm s valeur arbitraire
supérieure aux 5^5 m m adoptas dans cette étude, donnée comme hauteur
moyenne annuelle do la pluviométrie à Mons).
Par conséquent, un ordre de grandeur de 40% pour le ruissellement
ne doit pas être par trop éloigné de la réalité s on peut même probable-
ment le considérer comme limite inférieure.
En conclusion, il y a lieu d'exclure tout apport éventuel d'eau
souterraine en provenance du Hainaut dans la région qui nous intéresse.
- 24 -
TABLEAU RECAPITULATIF
DES PRINCIPALES DONNEES HYDROLOGIQUES
I Surface desi bassins (s)
i Coefficient de¡ tarissement (a)
j Coefficient dej ruissellement
i
! ïï!* Coefficient d1
i exhaure (Ex)
¡ Ex! s' Ecoulementj souterrain
! Bi S
Ht-Escaut
720 km2
O , 9 . 1 O ~ 3
23/o de P
3,1.1O~2/o
6/0
8.10"3/o
6/0
8.1O~3/o
Sensée '(bassin E)
142 km2
2,9.1O~3
65,2
45,7 .1O" 2
0
-28 /0
-0,1*
Selle
239 km2
5,8.1O" 3
48,3
20.10
8/0
33.10"3^
-19 /0
- 0 , 7 / 0
Ecaillon
173 km2
5,6.1O~3
37,2
_221.3.10
6/0
0 34-1O"3
-If
-0 ,4 /0
RhoneIle
88 km2
18
20,4.10"2
29/0
! 329.1o"3
— 1 1^
- 0 , 1 2 / 0
Haine
666 km2
(40)
i
Escaut à jCondé ¡
1
2030 km2 j1
1
7 , 4 . 1 O " 3 i
50 i
2,4.10"2 ¡
1 , 8 / o ¡
0,8.10~3 !
- 1 5 / 0 I
-7,3.1o"3 ¡
P = hauteur des précipitations en 1962,
H Y
En considérant les indices d'exhaure (•«—) on peut constater,
si l'on exclut le bassin de la Rhonelle où l'écoulement est probablement
du type hypodermique, que la Selle et l'Ecaillon jouent un rôle beaucoup
plus important que le bassin du Haut-Escaut dans ce phénomène. La réduc-
tion des émergences doit s'opérer dans ces deux bassins. Bien entendu, il
serait extrêmement intéressant de pouvoir y étudier convenablement le
tarissement de la nappe et aussi, y déterminer des valeurs de la trans-
missivité et de la porosité efficace.
Les indices d'écoulement souterrain( _ ) , pris en valeur absolue,
- faible pour le Haut-Escaut
- importants pour la Sensée, la Rhonelle, la Selle et l'Ecaillon.
Il ne serait pas surprenant en effet de trouver des valeurs de la trans-
missivité plus faibles dans le Haut-Escaut (région de plateau = magasin)
que dans les autres sous-bassins.
3 - CONCLUSIONS GENERALES
Le bilan dont nous venons de présenter un essai pour 1962 est
difficile à réaliser :
- le régime des eaux superficielles est mal connu et difficile à juger
en raison de sa complexité et surtout des travaux d'aménagement qui
ont été réalisés : une voie navigable garnie d'écluses est beaucoup
plus difficile à jauger qu'une rivière à cours libre\
- l'écoulement de la nappe souterraine a une allure totalement différente
de l'écoulement des eaux de surface. Il est de ce fait impossible de
superposer aux bassins hydrographiques des bassins versants souterrains
et par suite, d'effectuer des bilans homogènes^
- l'année 1962, seule année pour laquelle des facteurs hydrologiques
sont connus de façon relativement complète, a été assez exceptionnelle
et le bilan qui en découle est de ce fait lui aussi exceptionnel.
- 26 -
Pour ces raisons, le bilan présenté n'a qu'une valeur relative,
mais il est néanmoins probable que l'année 1962 correspond à un déficit
d'au moins 200 millions de m3,(soit 98 mm de hauteur d'eau pour la sur-
face du bassin considéré dans cette étude). Pour une année de pluviomé-
trie normale, il serait à peu près équilibré (1).
Il est donc nécessaire de faire en sorte que ce bilan soit repris
sur des données hydrologiques plus précises. Et, il est possible que l'é-
tude présentée conduise à élargir de façon très importante l'inventaire s
peut-être faudra-t-il considérer, non plus seulement Escaut, Sensée, Scarpe,
mais aussi Deûle et peut-être Lys. Ce serait là une tentative vers un
accord avec les phénomènes naturels, car on oublie trop généralement, é-
tant donné que la plupart de ses affluents rejoignent l'Escaut en Belgique,
quel est le véritable bassin de l'Escaut.
Toutefois, on peut dire qu'un certain volume d'eau pourrait être
prélevé dans la nappe (bassins du Haut-Escaut, de la Sensée et de la Selle)
mais que cette action aurait pour but de tarir les émergences naturelles
de la nappe qui contribuent a l'alimentation des voies navigables. Ce stade
pourrait même être dépassé et l'on pourrait entrevoir d'exploiter la nappe
au-delà du débit naturel des émergences, la nappe jouant dans ce cas un
rôle de volant : le débit prélevé au-delà du volume normal des émergences
devant être compensé par une recharge de la nappe en période de crue des
eaux superficielles.
Tout cela revient à dire que tout volume prélevé dans la nappe
le sera finalement aux dépens des eaux superficielles. Nous reviendrions
(1) à noter que pour 1963» le déficit persiste et s'accuse (à titre docu-mentaire, pluviométrie a la station d'Epinoy s
1958 789 mm1959 461 mm1960 705 mm1961 738 mm1962 629 mm1963 626,5 mm )
- 27 -
ainsi aux mêmes conclusions que celles que nous avons présentées pour
l'étude du bassin de la Sensée, c'est-à-dire que les voies navigables
ayant besoin en période d'étiage de la totalité du volume disponible
dans les cours d'eau, nous pourrions admettre ces nouveaux prélèvements
à condition que des barrages de régularisation soient effectués sur la
partie haute des cours d'eau et notamment sur le Haut-Escaut.
G.DASSCNVILLE, Ingénieur au B.R,G.M.