N°03 - Adar | 5771

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    5 minutes ternellesProgramme dtude journalierAdar 1 5771

    Au sommaire :- Halakha :

    -Melakhot Shabbat du 30 Shevat au 8 Adar I

    -Mekhabs du 9 au 29 Adar I

    - Pense Juive :

    -Amalekdu 2 au 6 Adar I

    -Rcit : la guerre de Shaoul contre Amalekdu

    9 au 13 Adar I

    -Assumer ses responsabilits du 16 au 20 Adar I

    -Soumission la Torahdu 23 au 27 Adar I

    -Parachat Hachavouatous les vendredis et Shabbat

    2010 - H.M & S. Dahan.La reproduction partielle ou intgrale du livret est interdite

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    Traduction de la lettre de recommandation du Rosh Yeshivale Gaon Rav Shmouel Auerbach chlita

    Mon cher lve, le Rav Harry Mir Dahan, ma prsent lasrie de brochures ddie aux francophones quil a lintention

    dditer et dappeler 5 minutes ternelles . Cette brochuremensuelle contient un programme dtude quotidien deHalakha (lois appliques), Moussar (pense juive) et ParachatHachavoua (section hebdomadaire).

    Heureux celui qui se proccupe dterniser ne ft-ce que 5

    minutes par jour, mettant de ct pour le monde venir desmrites incommensurables pour chaque mot de Torah tudi !

    Aprs stre dlect de la douceur de la Torah, il dmultiplieracertainement son tude et son accomplissement des Mitsvot.

    Il serait fantastique que chaque bon juif nayant pas encorerussi se fixer de temps dtude de Torah, tudie dans ces

    brochures conviviales qui abordent des Halakhot importantestouchant des thmes du quotidien, et des paroles de Moussarveillant le cur la Torah et la crainte divine.

    Je lui souhaite toute la russite possible dans cette entreprisesainte de diffusion de la Torah au plus grand nombre. Tousceux qui contribueront ce projet seront bnis du Ciel,spirituellement et matriellement, eux et leur descendance.

    Au nom du respect et de la prennit de la Torah et dujudasme.

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    Avant-propos

    Cestun immense mrite pour nous de diffuser ce troisime

    numro du 5 minutes ternelles. Notre brochure gagne de plus

    en plus de villes dIsral et dEurope, et plus particulirement

    Paris et sa banlieue. C'est ici l'occasion de remercier tous nos

    lecteurs pour leur soutien et leurs messages apprciateurs qui

    nous donnent un regain de motivation.

    Jeprofite de cet avant-propos pour soulever la question du

    financement. Beaucoup nous ont flicits de la sobrit de notre

    brochure, dmunie de toute publicit. Cependant, nous avonsbesoin de ressources. Le 5 minutes ternelles attend dtre dit

    10.000 exemplaires. Et nous prfrerions, dans la mesure du

    possible, ne plus devoir dpendre de donateurs particuliers.

    En ce mois o nous lirons 2 reprises la ParashaduMa'hatsit

    Hashekel (cf p.63), nous vous invitons, vous tous qui nous avezapprcis, y souscrire. C'est votre participation aux frais,

    multiplie par des centaines ou milliers de lecteurs, qui nous

    permettra, Beezrat Hashem, de continuer diffuser la Torah au

    plus grand nombre.

    Hizkou Vmtsou

    Harry Mer Dahan

    Note : les commandes destines la distribution peuvent trefinances par largent du Maasser (la dme), car elles contribuent la diffusion de la Torah.

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    Introduction aux MelakhotVen. 30 Shevat 5771

    1. ' ' Quand le mois de Adar arrive, onredouble de joie ! Nous allons donc entamer le mois par une

    nigme pose par le Agour (XIIIe sicle). Rouven est n 2 jours avant

    Shimon. Pourtant, quand il a fallu complter le Minyan (regroupementde 10 adultes pour prier), Rouven n'a pas pu y participer cause de

    son jeune ge, et non Shimon. Comment est-ce possible ? La solution

    se trouve dans la particularit de notre mois. Cette anne hbraque

    est bissextile, elle comporte 2 mois de Adar. Si Rouven nat le 29

    Adar I, et Shimon le 1 Adar II, et que 13 ans plus tard, leur Bar-mitsva

    est clbre dans une anne simple, Shimon sera Bar-mitsva 28 jours

    avant Rouven !

    2. Si par contre, lanne de Bar-mitsva est elle aussi bissextile, commece sera le cas en 5784 (2024) pour les garons ns en 5771 (2011),

    chacun clbrera sa Bar-mitsva sa date respective.

    3. Celui qui est n en Adar dune anne simple, et doit clbrer saBar-mitsva dans une anne bissextile, devra le faire en Adar II.

    4. Quant la commmoration des morts, si le dcs a eu lieu enanne bissextile, on le marquera et on jenera (pour ceux qui en

    ont la coutume) au mois d'Adar respectif. Si le dcs a eu lieu en

    anne simple, les sfarades le commmoreront sur le mme principe

    que la Bar-mitsva, en Adar II. Les ashknazes quant eux jeneront

    a priori 2 fois, et a posteriori, en Adar I. En ce qui concerne le Kaddish,

    ils ne le rciteront qu une seule date, au choix. Certains pensentquil vaut mieux choisir Adar I.

    5. Le mois dAdar est propice aux rjouissances. Si quelquun prvoitde faire prochainement une Seoudat Hodaya (un repas de

    remerciement Hashem, pour un quelconque bienfait, par ex. une

    naissance, une opration russie, etc.), il lui est conseill de marquer

    lvnement pendant le mois dAdar.

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    Parachat Terouma 04/02/2011

    Dans laParachade Terouma, Hashem ordonne la construction duMishkhanTabernacle. Il commence par ordonner la collecte de toutes

    les matires premires ncessaires cet effet :"Et voici l'offrande que vous

    recevrez d'eux : or, argent et cuivre, toffes d'azur, de pourpre, d'carlate, de finlin et de poil de chvre; peaux de blier teintes en rouge, peaux de Ta'hach et boisde Chittm; huile pour le luminaire, aromates pour l'huile d'onction et pour la

    combustion des parfums; pierres de Choham et pierres enchsser, pour l'Ephodet pour le pectoral."(Shemot25 :3-7).

    Remarquons quelesmatirescitessontclassesparordredcroissant

    d'importance, l'exception des pierres prcieuses qui taient pourtant de

    valeur suprieure et d'utilit suprme : les noms des Bnei Isral y taient

    gravs afin que le Cohen Gadol les porte constamment sur son curpendant son service. Le OrHa'hamHakadosh nous transmet deux messages

    profonds pour expliquer cette anomalie :

    1. Toujours accomplir lesMitsvotavec zle. Le Midrash raconte queles chefs de tribus ne contriburent pas immdiatement la collecte.

    Possdant des richesses suprieures au reste du peuple, ils prfraientattendre que les Bnei Isral finissent d'apporter leurs dons, afin de

    complter ce qui manquerait. Mais ce merveilleux peuple offrit

    somptueusement tout ce qu'il possdait, et il ne manquait plus que

    les pierres prcieuses, que les 12 chefs de tribus offrirent leur tour.

    Ainsi, le verset vient laisser entendre qu'Hashem apprcie ceux qui

    s'empressent d'accomplir lesMitsvot.2. Une petite Mitsvaralise avec labeur vaut bien plus qu'unegrandeMitsvaaccomplie sans difficult. Un Midrash raconte que

    les pierres prcieuses offertes par les chefs de tribus leur taient tombes

    du ciel avec la manne, tandis que les dons des Bnei Isral provenaient

    de leurs biens personnels, qu'ils prfrrent offrir Hashem. (Faisons

    un double clin d'il ceux qui investissent nergie et argent avec un

    zle exceptionnel pour la diffusion du 5 minutes ternelles !)

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    Introduction aux MelakhotSam. 1er Adar 1 5771

    Ce mois-ci, nous allons aborder Beezrat Hashem certaines lois destravaux interdits Shabbat. Auparavant, il nous faut prciser quelques

    aspects gnraux.

    LaTorah dit : Six jours tu travailleras, et le septime jour, le Shabbatde Hashem, tu ne feras aucun travail etc. (Shemot20 :9). Par travail, ouMelakha, on nentend pas un effort physique, mais une activit cratrice.

    LaTorah a interdit le Shabbat des travaux types - Av Mlakha -et

    leurs drivs Toleda.Nos matres ont dress des une liste 39Av Melakha

    reprsentant tous les travaux qui ont t excuts pour la construction

    duMishkan (Tabernacle). Par ex., pour obtenir des tissus de laine pour

    fabriquer des habits duCohen Gadol(le grand-prtre) et dautres tentures,il fallait dabordtondrela laine, lalaver, lacarder, lateindre, lafiler, la

    tisser etc. Chacune des actions cites est un travail type interdit

    Shabbat.

    Quant auxToledot les drivs des Av Melakha, ce sont toutes lesactions relevant du mme principe que le travail type. Par ex., il est interdit

    pendantShabbatdeplanterune graine. Touteactionfavorisantlacroissancedun vgtal sera inclus dans cet interdit. Ainsi, on ne pourra pas arroser

    des plantes le Shabbat.

    Il ny a presquaucune diffrence entre la transgression dun AvMelakhaou de saToleda : tous deux sont passibles de lapidation si on les

    transgresse intentionnellement, ou dun sacrifice expiatoire appel Hatat,

    si la faute a t commise par inadvertance.Nos matres ont ajout aux Av Melakha et leurs drivs, des

    interdictions rabbiniques supplmentaires, dites Derabanan. Telle desbarrires, elles nous cartent totalement des Melakhot interdites par la

    Torah, les interditsDorata.

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    Parachat Terouma 05/02/2011

    ; , ('' '', ) "Tu feras aussi un candlabre d'or pur. Ce candlabresera faittout d'une pice"

    Remarquons la forme passive employe par le verset pour la

    fabrication de la Menorah. Le Midrash explique que Mosh se heurta de grandes difficults pour la sculpter, car elle devait tre taille d'uneseule pice. Hashem lui proposa alors de jeter le bloc d'or au feu et fit

    sortir d'un coup laMenorahdans toute sa splendeur.Ilest vident que les difficults rencontres par Mosh n'taient pas

    uniquement d'ordre artisanal. Le Hafets Ham zatsal nous claire quelque

    peu sur ce Midrash.

    Plusieurs textes du Midrash et du Zohar expliquent la vocation

    profonde des ustensiles duMishkan et du service effectu par lesCohanim.Le monde entier reposait sur ce service, et aujourd'hui, priv du BeitHamikdash(Temple) et duMishkan(Tabernacle), il est comparable unmonde de tohu-bohu (Gaon de Vilna). Nous n'y jouissons presque plus

    des bienfaits spirituels comme matriels qui nous sont prdestins.

    Dansce service, chaque ustensile avait une signification spirituelle :le Aron Habrit (l'Arche sainte) tait l'emblme de la Sagesse suprme

    d'Hashem, leChoul'han (la Table) faisait allusion laParnassa (gagne-pain)et tous les aspects matriels de la subsistance du peuple. Le Mizba'h(autel) incarnait la relation entre Hashem et son peuple. Quant la

    Menorah, elle reprsentait par sonNer Tamid(feu perptuel) la prennit

    du peuple juif, comme le dit Hashem dans le Zohar (149A) : "Lorsque leCohen allumera les veilleuses d'en bas, J'allumerai les veilleuses du peuple

    d'en-haut", c..d. J'clairerai les chemins des Bnei Isral.

    Lorsqu'Hashem somma Mosh de sculpter la Menorah, notre

    prophte vit les malheurs qui s'abattraient sur le peuple juif. Ces

    prmonitions ne cessrent de troubler sa concentration, et Hashem lui

    dit : "Jette le bloc d'or au feu, et laMenorah se formera d'elle-mme ! C'est

    prcisment lorsque le feu dvastateur semblera tre son comble que

    Je ferai grandir Isral, sans aide extrieure !"

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    Introduction aux MelakhotDim. 2 Adar 1 5771

    Il estautantinterditdetransgresseruninterditDerabanan(rabbinique)quun interditDeorata (de la Torah). Le verset dansKoheletdit : "celui qui force la barrire se fait mordre par un serpent".La Guemara dans Sota (4B) explique que Shlomo Hamlekh (le roiSalomon) fait allusion celui qui transgresse un interdit Drabanan, quiconstitue une barrire de scurit pour ne pas en venir transgresser les

    interdits de la Torah. Il mriterait de mourir.

    Ladiffrence entre un interditDerabanan etDeorata s'exprime dansles cas de force majeure dans certains cas dextrme ncessit, on

    transgressera un interdit rabbinique plutt quun interdit de la Torah

    et dans la faon de trancher les discussions entre dcisionnaires.

    Ilfaut savoir que pratiquement aucun sujet de la Torah nest agr

    dans ses moindres dtails par lunanimit de nos matres, quils soient

    Tanam,Amoram, ouRishonim. La Torah a t donne aux hommes pourquils ltudient, la comprennent, et tranchent leurs questions selon leur

    comprhension, condition davoir eu une transmission quant la faon

    dtudier. De ce fait, il existe plusieurs rgles qui dfinissent commenttrancher la Halakha. Ces rgles sont plus ou moins claires pour les

    discussions entre Tanam (Sages de la Mishna) etAmoram (de la Guemara),mais sont assez ambigus pour les divergences dopinions entreRishonim(Xe sicle- XIIIe sicle). Il existe, entre autres, de grandes diffrences entre

    le systme dtablissement de la Halakha entre les sfarades, en gnral

    trs influencs par le Rambam, et les ashknazes, hritiers des Tossafistes.LaHalakha est en gnral fixe selon une moyenne pondre, base

    sur plusieurs facteurs. Lun dentre eux consiste tablir est-ce que la

    nature de la divergence dopinion est dordreDeorataouDerabanan. Les

    dcisionnaires seront en gnral plus stricts lorsquil sagira de permettre

    un interdit de la Torah, et plus permissifs face un interdit rabbinique.

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    Moussar : Amalek 06/02/2011

    Pourimapproche ! Nous tudierons ce mois-ci la Mitsva d'exterminerAmalek, ainsi que le rcit de la guerre du roi Shaoul, guerre qui lui fit

    perdre la royaut.

    Lorsquela yeshiva de Mir tait exile Shanghai, durant la SecondeGuerre mondiale, un tudiant entra un jour dans une picerie et entendit

    un discours de cet effroyable monstre, que son nom soit effac jamais,

    prononc devant ses troupes : "Allons ! Exterminons ces juifs ! Ce peuple

    qui nous empche de vivre notre guise !" Secou au plus profond de

    son tre, cet tudiant se prcipita chez le Mashguia'h, rav YerouhamLeibowitz zatsal : "Que nous veut-il ? Que lui avons-nous fait ? En quoi

    l'empchons-nous de vivre sa guise ?" Rabbi Yerouham le consola, puis

    lui expliqua : "C'est cela Amalek. Nous ne lui avons rien fait. Notre

    existence mme le drange. Nous, nous sommes porteurs d'un message,

    nous donnons un sens spirituel notre vie, nous vivons Hashem chaque

    scne de notre existence. Amalek lui "ne craint pas Dieu". Il veut que lemonde entier vive au jour le jour, sans but, comme Essav son grand-pre

    le disait dj : "Je marche la mort; quoi me sert le droit d'anesse?""Consommetout immdiatement, car il n'y a pas de lendemain !" La conscience que

    nous vhiculons dans le monde l'empche de s'panouir !

    Quiest Amalek ? Itzhak avait 2 enfants, Yaacov et Essav. Essav tant

    l'an, le rle principal dans la perptuit de l'enseignement d'Avraham

    lui tait prdestin. Mais celui-ci renona sa fonction, bradant la vie

    ternelle pour un bon plat de lentilles rouges ! Il acquit d'ailleurs le surnomd'Edom (le rouge) cette occasion.

    Lorsqu'Itzhakvoulut bnir son an avant de mourir, il convoqua

    Essav. Il ne savait pas que les rles avaient t permuts. Rivka, sa femme,

    reut une prophtie lui disant de dguiser Yaacov en Essav car lan tait

    juridiquement Yaacov. Lorsque Essav dcouvrit la supercherie, il promit

    de se venger. Yaacov s'enfuit durant 36 ans, 14 ans la yeshiva et 22

    chez Lavan. A son retour, Essav l'attendait. Mais Yaacov l'amadoua par

    d'importants pots-de-vin. Il garda nanmoins de la rancur, et transmit

    ses descendants de venger cet affront.

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    Introduction aux MelakhotLun. 3 Adar 1 5771

    Abordons prsent une notion trs importante, spcifique aux

    Halakhot de Shabbat : la Melekhet Mahshevet- le travail effectu avec

    intention et considration.

    Pour la plupart des interdits de la Torah, peu importe la faon oul'intention dans laquelle on les transgresse. Linterdit est condamnable

    ds que le rsultat est atteint. Prenons lexemple de linterdit de faire

    cuire lait et viande : si une casserole contenant ces deux aliments est pose

    sur une plaque de cuisson, et que quelquun allume le feu pour une

    quelconque raison, autre que de faire cuire le contenu de la casserole, il

    transgressera malgr tout cet interdit. De mme, sil dcide dallumer le

    feu avec ses dents, il enfreindra linterdit, car le lait et la viande ont cuit

    ensemble. (Il existe cependant des cas particuliers, ce nest pas notre

    propos dans limmdiat).

    Ce nest pas le cas pour les interdits du Shabbat : chaqueMelakha

    est dfinie par un but prcis, appris duMishkan(Tabernacle), et l'on netransgresse linterdit Deorata (de la Torah) uniquement si l'on a fait

    laction dans lemmebut,etde faon ordinaire. Sinon, linterditDeoratanest pas transgress, mais il restera pour la plupart des cas un interdit

    Derabanan (rabbinique). Enumrons les conditions qui lvent linterditDeoraita.

    .1 ou modificationOn ne transgresse pas linterdit Deoratasi on effectue la Melakha

    de faonatypique. Par ex., porter dans le domaine public est un des 39travaux. Celui qui sort avec un bonbon dans sa bouche transgresse le

    Shabbat, car le bonbon est transport de faon ordinaire. Par contre, sil

    transporte sa cl dans sa bouche une mthode pour le moins originale !

    il ne transgressera quun interdit Derabanan.

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    Moussar : Amalek 07/02/2011

    Parmi tous les descendants de Essav, pourquoi Amalek s'investit-il

    tellement dans sa vengeance ?

    LaGuemaradansSanhdrin(99B) raconte qu'Eliphaz, le fils d'Essav,

    avait une concubine dnomme Timna, issue de la royaut des Hori. Ellefut impressionne par le prestige d'Avraham et dsira ardemment se

    convertir. Elle se prsenta successivement chez Avraham, Itzhak et Yaacov

    qui refusrent de l'accepter en leur sein : elle tait une fille illgitime, et

    ses intentions n'taient pas assez pures. Elle dcida donc de se rapprocher

    de ces illustres patriarches via Eliphaz, qui l'accepta comme concubine.

    Elle renona ainsi tre reine dans sa contre disant : "Je prfre tre une

    domestique de ce peuple plutt qu'une matresse d'une autre nation". Amaleknaquit de cette union et hrita de la haine de sa mre contre Yaacov,

    avec qui elle voulait se marier. Cette haine s'tait encore exacerbe lorsque

    Yaacov avait usurp lesBerakhot Essav.Ainsi, Amalek devint l'emblme de la lutte contre Isral. Il dsira

    l'extermination d'Isral pour apaiser sa profonde frustration doublement

    hrditaire, prouvant que ses parents vhiculaient de bonnes valeurs etnon ce peuple qui "ruse" et "vole", "regardant les autres de haut".

    LaGuemara tire la leon : il ne faut jamais repousser violemmentquelqu'un qui cherche se rapprocher de la Torah, mme lorsque ses

    intentions sont floues, partir du moment o un bon sentiment l'anime.

    Cela n'implique pas forcment qu'il faut l'intgrer cote que cote, les

    dgts risquant d'tre irrversibles. Nanmoins, nous devons tout demme considrer ses bons sentiments, et selon le cas, l'accompagner ou

    le dissuader, avec respect et politesse. Autrement, son go le poussera

    rejeter radicalement le point commun qui le motivait s'identifier nous,

    allant jusqu' effacer toute trace de l'affront vcu.

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    Introduction aux MelakhotMar. 4 Adar 1 5771

    (Suite de la dfinition de la Melekhet Mahshevet)

    .2 Si on effectue uneMelakha dans unbut diffrent que celui prconis

    lors de la construction du Mishkan, on ne transgresse quun interditDerabanan. Par ex.: une des 39 Melakhot consiste dtruire (avec une

    intention constructive). Celui qui creuse un trou pour lutiliserenfreint

    le Shabbat. Par contre, sil creuse pour se servir de la terre extraite, il ne

    transgresse quun interdit Derabanan : il ne cherche pas atteindre lobjectifde cetteMelakha- utiliser le trou.

    3.

    Ilsagit duneMelakhaeffectue de faonsecondaire sans en avoirdintention particulire. Selon le cas, cette action est soit permise ou

    interditeDerabanan, voire interditeDeorata. Prenons lexemple de celuiqui trane un banc dans un jardin, et cause la cration de sillons, qui est

    une desMelakhotde Shabbat ( : labourer).-Sil est possible que des sillons ne se forment pas etquil ne cherche

    pas les faire par son action, il pourra priori traner ce banc.-Si des sillons se forment forcment, maisquil na pas dintrt de

    les creuser (par ex., sil est dans un jardin non entretenu), cette action

    est interditeDerabanan.-Si les sillons se forment forcmentetquil a un intrt les creuser

    (par ex., sil prvoit de semer le lendemain cet endroit), il transgresse

    un interditDeorata. La Guemara compare cela quelquun qui gorgeraitun poulet pour donner sa tte en guise de jouet un enfant, et affirmerait

    quil na pas dintention de le tuer : Psik Reishei Velo Yamout! (il va luicouper la tte et il ne va pas mourir !)

    Refoua shelema Elroy Yedid ben Myriam

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    Moussar : Amalek 08/02/2011

    Lorsque Itzhak voulut bnir Yaacov, en pensant quil tait Essav,

    il dit Cette voix, c'est la voix de Yaacov et ces mains sont les mains d'Essav.

    Le Midrash explique : lorsque la voix de Yaacov slve, prie et tudie,

    les mains de Essav ne peuvent plus rien contre lui. Quand Essav seprsenta finalement devant Itzhak, et limplora de le bnir, Itzhak lui

    rpondit quil avait dj tout transmis son frre. Il le consola nanmoins :

    Pourtant, aprs avoir pli sous le joug, ton cou sen affranchira

    sous-entendant par-l que lorsque les Bnei Isral faibliront dans

    laccomplissement de la Torah, que la ruse de Yaacov ne sera plus justifie,

    alors Essav reprendra le dessus.

    Lorsque les Bnei Isral sortirent dEgypte, Hashem les dirigeait

    miraculeusement dans le dsert. Ils taient entours de nues qui

    aplanissaient le chemin, tuaient tout reptile, les protgeaient du soleil en

    journe, et du froid de la nuit. La manne leur tombait chaque matin.

    Lorsquils ne trouvrent boire que de leau amre, Hashem leur dvoila

    un bois amer qui radoucit leau. Et pourtant, beaucoup de Bnei Isral

    ne manquaient pas une occasion de se plaindre, critiquer, ou remettreen cause laHashga'ha(providence) de Hashem. Ainsi, lorsqu Rfidim,

    leurs provisions deau spuisrent, ils se plaignirent Mosh de ce voyage

    infernal. Hashem leur fit sortir de leau dun rocher, qui les accompagna

    ds lors dans leurs dplacements. Cest alors qu'Amalek survint et 'attaqua

    Isral Refidim(Shemot17 :8). Le verset insiste sur le lieu Rfidim. Le

    Midrash explique quil est lacronyme de Rafou Yadam, ils ont relchleur mains, sous-entendu de la Torah.Unautre Midrash raconte quAmalek alla recruter tous les peuples

    de la rgion pour affronter ensemble Isral. Dans un premier temps, ils

    sallirent. Mais lorsque les Bnei Isral chantrent la Shira, aprs la traversede la mer Rouge, ils dirent :A leur tour ils tremblent, les chefs d'dom, les

    vaillants de Moab sont saisis de terreur, consterns, tous les habitants de Canaan.

    Que l'anxit pse sur eux, l'pouvante; que la majest de ton bras les rendeimmobiles comme la pierre. LeurTefila saccomplit partiellement, cependant

    Amalek parvint les atteindre.

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    Introduction aux MelakhotMer. 5 Adar 1 5771

    (Suite de la dfinition de la Melekhet Mahshevet)

    Pour illustrer encore le principe prcdemment cit, voquons un

    cas qui fait lobjet de plusieurs discussions. Le Shabbat, il est interdit

    dallumer une lumire. De la mme faon, on ne pourra ouvrir unrfrigrateur dont la lampe naura pas t teinte avant Shabbat : la lumire

    sallumera forcment, et cette lumire sera utile. Celui qui a unrel doute

    sur ltat de la lumire, pourra-t-il ouvrir la porte ? Plusieurs dcisionnaires

    tendent le permettre : puisquil nest pas certain que la lumire sallumera,

    et que pour le moment, il ne cherche pas du tout lallumer, il pourra

    ouvrir naturellement la porte, et sil savre que la lampe fonctionne, il

    naura, a posteriori, transgress aucun interdit. (Attention :dans ce cas,

    il sera bien videmment interdit de refermer le rfrigrateur durant tout

    Shabbat, pour ne pas lteindre.)

    .4 Ilsagit duneMelakha ralisede manire indirecte. Contrairement

    toutes les rgles tudies, celle-ci sapplique la plupart des interdits de

    la Torah. On ne transgresse un interdit que si l'on accomplit directementlacte, et non si nous causons passivement la ralisation de linterdit.

    Cette loi sapplique mme pour un meurtre, Has Veshalom. Celui quicause volontairement la mort de son prochain, par ex. en le ligotant

    devant un lion, nest pas passible de mort (prcisons toutefois quil ne

    sera pas acquitt du chtiment divin). De mme pour les interdits du

    Shabbat, celui qui provoque lallumage dune lumire en dplaant lesplots dune minuterie, ne transgresse pas linterdit Deorata. Son actiondemeure cependant interditeDerabanan.

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    Moussar : Amalek 09/02/2011

    Les Bnei Isral se dplaaient dans le dsert de Sina, entours de

    nues qui les protgeaient de toutes sortes d'agressions. Lorsque les

    Egyptiens les rattraprent au bord de la mer Rouge, ils tentrent toute

    la nuit une offensive, sans rsultats. Les nues leur renvoyaient leursprojectiles avec la mme violence avec laquelle ils les lanaient, causant

    au camp gyptien de lourdes pertes. C'est ce que le verset dit ' : ' "Je vous ai ports sur des ailes d'aigle". L'aigle tantl'oiseau qui vole la plus haute altitude, il se permet de porter ses petits

    sur ses ailes, n'ayant craindre uniquement les flches des chasseurs. Les

    autres volatiles les transportent dans leurs serres, car un autre rapace

    pourrait les leur arracher s'ils taient sur leur dos.

    Comment Amalek russit-il donc atteindre les Bnei Isral ?

    , . , , , (" ) Souviens-toi de ce que t'a fait Amalek, sur le chemin, au sortir de l'Egypte. Commeil t'a surpris chemin faisant, et s'est jet sur tous ceux qui restaient la trane.

    LeMidrash raconte qu'Amalek s'en prenait aux "faibles". Les nuesne protgeaient que ceux qui taient intgres dans l'accomplissement de

    la Torah. Ainsi prirent beaucoup de membres de la tribu de Dan : un

    idoltre dnomm Mikha avait emport une idole d'Egypte. Il traversa

    mme la mer Rouge avec. Tous ceux qui vivaient dans son entourage

    n'taient pas protgs par les nues. De mme, les personnes impures ne

    pouvaient rsider l'intrieur du camp, et restaient de ce fait en retrait.Un autre Midrash raconte qu'Amalek avait pris des Egyptiens des

    listes de noms des Bnei Isral. Il s'approchait de leur camp et les appelait

    par leurs noms, affirmant qu'ils devaient partager avec lui la terre d'Isral.

    Lorsque ces derniers sortaient discuter avec lui, Amalek les saisissait, les

    souillait, puis leur coupait laBrit Milaen la jetant vers le ciel. Il entendaitainsi nier le sens de lalliance de la Mila entre Hashem et les juifs. Par

    cela, il refusait la ncessit de vouloir lever lhomme au-dessus de ses

    instincts et daspirer se rapprocher dHashem.

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    Introduction aux MelakhotJeu. 6 Adar 1 5771

    (Suite de la dfinition de la Melekhet Mahshevet)

    .5 Il sagit dune action interdite ralise malencontreusement la

    place dune autre, la suite d'une erreur d'apprciation. Par ex., couperun arbre est une Toleda (drive) de Kotser cueillir. Celui qui pensait

    soulever une branche dracine et l'arrache en fait, car il se trouve que

    celle-ci tait encore enracine, na pas besoin dapporter un sacrifice

    expiatoire. Il existe cependant une divergence dopinion entre les

    dcisionnaires quant la faon d'valuer s'il n'a en rien transgress un

    interdit de la Torah, ou s'il la quand-mme transgress de faon amoindrie.

    Afin de ne pas confondre les nuances entre les notions voques

    jusque l, nous allons faire une petite rvision partir dun exemple :

    Rouven veut sadosser sur un mur o se trouve un interrupteur, et risque

    de lenclencher. Quels types de rgles peuvent entrer en considration

    pour dfinir sil transgresse ou non un interdit quelconque ?

    - Si linterrupteur ne senclenche pas forcment ainsi, et n'a pas

    d'intrt ce que la lumire s'allume, il pourra sadosser. Cela sappelleDavar Sheino Mitkaventudie en numro 2.

    - Si linterrupteur va forcment senclencher et que Rouven en a

    bien conscience, mais quil dsire uniquement se gratter le dos avec le

    bouton de linterrupteur (ou encore, sil souhaite se gratter la main avec

    le bouton), il transgresse un interdit Derabanan. Cela sappelle une Melakha

    Sheina Tsrikha Lgoufa tudie en numro 3 : il effectue lactionconsciemment, maisdans un but diffrent de celui qui prvalait lors dela construction duMishkan.

    -Sil apprcierait que la lumire sallume, mais est persuadque ce

    bouton nest pas rattach au courant lectrique, et sadosse en allumant

    malencontreusement, cest le cas deMitassekappris aujourdhui.

    Pour le zivoug hagoun de Ora Simha bat Fanny Freiha

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    Moussar : Amalek 10/02/2011

    , (...) Comme il t'a surpris chemin faisant () et lui ne craignait pas Dieu (Devarim

    25 :17-18)

    Le mot setraduitaussipar"quit'arefroidi".Le MidrashTan'houmacompare la crainte qu'avaient les nations devant Hashem et Son peuple une baignoire d'eau bouillante. Tout le monde s'en cartait. Vint un

    kamikaze et y plongea. Il se brla mais russit la refroidir, ouvrant la

    voie aux autres. Brisant la muraille de feu qui entourait Isral, Amalek

    donna aux autres nations l'audace de tenir tte au peuple lu.

    Depuis que San'hriv dporta toutes les nations du monde de leur

    terre respective, nous ne savons plus qui est Amalek. Nous ne pouvons

    plus de ce fait accomplir la Mitsva d'radiquer son souvenir. Nous pouvonstoutefois la raliser partiellement, en luttant et en dracinant de notre

    sein le courant de pense vhicul par Amalek : la profanation de toute

    Kedoushasaintet.Lorsque la Torah voque celui qui blasphme, elle dit :"Pour avoir

    mpris la parole d'Hashem, pour avoir viol Sa loi, cette personne sera retranche"(Devarim 15). La Guemara dans Sanhdrin (99A) enseigne qu'il s'agit de

    celui qui dvoile des faces errones de la Torah. Et d'expliquer que cet

    interdit se rfre aussi celui qui tournerait en drision les crits saints,

    en adaptant leur signification sa conception profane du monde.

    LaGuemara donne un autre exemple, malheureusement amplement

    rpandu notre poque : celui qui humilie un Talmid 'Hakham, ousimplement, qui ose remettre en question l'importance de ceux qui

    consacrent leur vie la Torah. Notre sainte Torah est la sagesse divine

    transmise au Sina par Hashem. Lorsque quelqu'un ose porter atteinte,

    refroidir un tant soit peu un juif qui brle ardemment d'acqurir cette

    Torah, pntrer ses profondeurs, quitte renoncer tous les plaisirs

    matriels, il incarne Amalek. Il ne peut tolrer qu'un tre humain s'lve,

    abandonne son caractre animal, pour se rapprocher du divin. Sa prsence

    le met en conflit interne, ce qui le pousse l'exterminer.

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    Introduction aux MelakhotVen. 7 Adar 1 5771

    .6 Une Melakha ralise dans un but destructif nest pas une

    transgressionDeorata. Par ex., celui qui dchire un habit dans le but de

    sen dbarrasser, ne transgresse pas dinterdit de la Torah. Il est mmepermis a priori deffectuer une Melakhaainsi si elle est ncessaire pour

    le Shabbat. Par ex., lorsquon dchire des emballages de nourriture que

    lon souhaite manger pendant Shabbat.

    Remarquonsque plusieurs interdits du Shabbat sont, par dfinition,

    des travaux de destruction opposs une Melakha constructive :

    coudre/dchirer, nouer/dnouer, construire/dtruire, crire/effacer,

    allumer un feu/teindre. Apparemment, ces travaux ne devraient pas tre

    punissables. Mais, au sein duMishkan, cesMelakhotavaient une finalit

    constructive. On apprend de l quon ne transgresse linterdit de dchirer

    que sil faut rparer un habit en faisant une entaille sur le tissu pour

    mieux le recoudre. Idem pour dnouer, dtruire, effacer : ces actions

    taient toutes effectues en vue dune rparation. Quant teindre le

    feu, la Guemara explique que cette Melakha tait ncessaire la prparationdu charbon de combustion et des mches de veilleuse : afin quils

    senflamment facilement le moment voulu, il fallait au pralable les avoir

    enflamms une premire fois.

    .7 Il s'agit d'une Melakha dont le produit ne sera que temporaire.

    Chaque travail est effectu afin daboutir un produit, plus ou moinsdurable. Si on ralise une Melakha sans aboutir un fruit durable, on

    na pas transgress linterdit de la Torah. Par ex., crire est une Melakha.Celui qui crit sur une vitre couverte de bue, nenfreint quun interdit

    Derabanan.

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    Parachat Ttsaveh 11/02/2011

    LaParachadeTeroumadtaillait la fabrication duMishkanet de sesustensiles. DansTtsaveh,Hashem ordonne la confection des 8 habits duCohen Gadol. La Guemara dansErkhin(16A) explique que chacun d'entre

    eux servait expier une des grandes fautes des Bnei Isral. Le Hoshenpectoral, rachetait les jugements errons. LeEfodtablier, l'idoltrie. LeMlmanteau, leLashon Haraet les autres fautes commises par la parole.La KetonetTashbetz une tunique blanche, le meurtre. La Mitsnfet turban

    enroul sur la tte, expiait l'orgueil. LeTsitsfronteau en or sur lequeltait grav le nom d'Hashem lavait l'effronterie. Le Avnet ceinturon,les mauvaises penses. Et enfin leMikhnas pantalon, rachetait l'adultre.

    Le Ml (manteau) du Cohen Gadol tait en fait une sorte de robechasuble qu'il enfilait sur la Ketonet Tashbetz, une tunique blanche quifaisait office de maillot de corps. Il tait de couleur bleu azur, orn son

    bord infrieur de 72 clochettes entrecroises avec des sortes de grenades

    brodes de fils d'or, d'azur et de pourpre. Sur ce Ml, le Cohen Gadolrajoutait leEfodet leHoshen(le tablier et le pectoral).

    LaTorah ordonne d'y coudre l'ouverture de la tte une bordureparticulire. Elle devait tre tisse partir des fils du Ml, et avoir une

    double paisseur, comme le dit le verset : ('' '', ) "L'ouverture suprieure sera inflchie; cette ouverture sera garnie, tout autour, d'un

    ourlet tissu"

    Queviennent nous apprendre ces deux dtails ? Rabeinou Behayehexplique que la phrase "une bordure (double) ornera sonouverture", peut aussi tre traduite littralement : "une double lvre sera

    sa bouche". Le Ml expiant la faute du Lashon Hara, il rappelle aux

    colporteurs de mauvaises paroles d'installer une barrire devant leur

    langue. Lorsqu'ils s'apprtent cracher leur venin, qu'ils serrent leurs

    lvres ! Quant l'insistance de tisser cette bordure-"bouche" partir des

    fils duMl, elle nous rappelle de toujours veiller ce que notrebouche

    soit en phase avec notre cur, afin de nous carter de la flatterie, du

    mensonge et de la ruse.

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    Introduction aux MelakhotSam. 8 Adar 1 5771

    8. Un travail que lon peut raliser seul, mais que lon fait deux,

    nest pas punissable ; il demeure cependant interditDerabanan. Pour ex.,

    ramenons une petite anecdote du Rav Chajkin zatsal dAix-les-Bains.Durant la grande guerre, alors quil tait dans un camp de prisonniers,

    il tait forc de travailler le Shabbat, mais se proccupait toujours de ne

    pas transgresser dinterdit Deoraita. Un Shabbat, il dut transporter unepoutre dans le domaine public. Il dcida de les porter avec un camarade.

    Le Nazi qui les surveillait scria : Ce nest pas du travail, a !. Quelques

    annes plus tard, il racontait firement combien cet nergumne attestait

    ce jour-l quil navait pas enfreint le Shabbat !

    -- Pour conclure --

    Ily a, certes, beaucoup dire sur le sujet, mais la plupart des grands

    traits ont t voqus. Contentons-nous de nous les remmorer : On ne

    transgresse uneMelakha(travail interdit du Shabbat) que si on la raliseactivement et non passivement, de faon ordinaire et non de faon

    inhabituelle,intentionnellement et non involontairement, une finconstructive et non dans le but dabmer lobjet sur lequel on fait la

    Melakha, et enfin, de manire durable sans que le produit ne soitphmre.

    Pourla plupart des cas o ces conditions nont pas t remplies, il

    restera nanmoins un interdit Derabanan (rabbinique). Cela ne nous

    permettra pas deffectuer une telle action, mais cela aura des consquencesdans les cas de force majeure ou les discussions entre dcisionnaires pour

    trancher la Halakha de faon plus permissive dans certains cas prcis.

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    Parachat Ttsaveh 12/02/2011

    Le Hoshen (pectoral) du CohenGadoltaitornde12pierresprcieusessur lesquelles taient gravs les noms des 12 tribus, ainsi que ceux

    dAvraham, Itzhak et Isral. Ainsi, 72 lettres apparaissaient au total, soit

    6 par pierre : le nom dune tribu auquel on accolait quelques lettres despatriarches, jusqu avoir 6 caractres. Par ex., Rouven scrit en 5 lettres,

    on rajouta sa pierre le ' ' de Avraham. De mme pour Shimon, onajouta le''et Levy' '. Toutes les lettres de lalphabet sy trouvaient.Lorsque des dcisions importantes taient prises par le Sanhdrin, leCohen Gadolconsultait leHoshenet demandait lapprobation de Hashem.Des lettres silluminaient, et il en dduisait la rponse.

    Cespierres ainsi graves taient fixes dans un crin dor, incrust

    sur un tissu luxueux. Rabeinou Behayeh nous rvle un message tirer

    de cette confection particulire. Les 72 lettres font allusion au grand nom

    d'Hashem, compos de 72 lettres, et reprsentent aussi la Torah. Hashem

    a demand aux Bnei Isral de choisir le mtal le plus cher au monde, et

    d'en faire une monture pour le diamant, lemblme de la richesse, qui

    sera lui-mme support au composant de la Torah, les lettres de lalphabet.Une monture tant toujours moins importante que le bijou enchss,

    l'or perd ainsi sa valeur devant la pierre prcieuse. Hashem tenait nous

    rappeler par l'assemblage duHoshen, qu'une pierre prcieuse na pas devaleur devant la Torah. Il est bien plus profitable de sinvestir dans

    laccomplissement du but de notre vie, que de se soucier daccumuler

    des valeurs qui, un jour, seront dmunies de sens.Le Hafets Ham ajoutait : quelle diffrence fondamentale y a-t-il

    entre la valeur de lor et celle du diamant? Celle de lor estquantitative :

    un homme possdant 2 fois plus dor qu'un autre, sera 2 fois plus riche.

    Tandis que celle du diamant est qualitative : un diamant ne serait-ce

    quun peu plus gros quun autre sera exponentiellement plus cher ! On

    peut raisonner de faon identique pour ce qui est de laccomplissement

    de la Torah : chaque effort, chaque geste supplmentaire, chaque intention

    plus pure, sera pour le monde venir une source jaillissante dmesure

    de bienfaits ternels.

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    Halakha : MekhabsDim. 9 Adar 1 5771

    1. Pour ce mois, nous allons traiter de la Melakha (travail interditpendant Shabbat) de Mlaben faire blanchir la laine, et de sa

    Toleda (drive),Mekhabs, laver le linge. Afin de faciliter lapprentissage

    de ces lois, nous commencerons par expliquer, de manire gnrale,les diffrentes Melakhotque lon peut rencontrer autour de linterditde laver le linge.

    2. LesMelakhotqui entreront en ligne de compte sont :Mlabenblanchir le linge, Dash battre le bl, Tohen moudre le bl et

    Makeh Bpatishdonner le dernier coup de marteau.

    3. Mlaben faire blanchir la laine.Lors de la construction duMishkan (Tabernacle), les Bnei Isralavaient besoin de laine pour fabriquer entre autres les habits du CohenGadol. Le processus dobtention dun fil de laine est le suivant : toutdabord, tondre le mouton, puis laver la laine jusqu son

    blanchissement. Vient ensuite le cardage pour diviser et parallliser

    les fibres de laine. Enfin, on teint ces fibres et on les file.

    4. Une des drives de MlabenestMkhabes laver le linge. Cetinterdit inclut en fait 4 actions : le trempage de lhabit, lajout

    dun dtergent dans leau, le frottage et lessorage.

    5. Dashbattre le bl (ou toutes sortes de graines)Pourla teinture des tissus duMishkan, les Bnei Isral utilisaient

    des colorants vgtaux. Certains dentre eux provenaient de graines

    enveloppe. Pour sparer les grains de leur enveloppe, ils les battaientet les vannaient.

    6. Le principe de cette Melakha tant dexercer une pression sur lacosse pour en librer le contenu, une desToledaconsiste presser

    le raisin pour en extraire son jus, ou des olives pour en obtenir de

    lhuile.

    7. Beaucoup deRishonim(Sages du Xe au XIIIe sicle) considrentquessorer un tissu est une ToledadeDash.

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    Rcit : Shaoul contre Amalek 13/02/2011

    Le rcit suivant correspond la Haftara que nous lirons le moisprochain ShabbatZakhor, avant Pourim. Il est extrait du livre deShmouel

    ch. 5, et enrichi par plusieurs Midrashim.

    Quelque 350 ans aprs l'arrive des Bnei Isral en Terre promise,le peuple demanda Shmouel de dsigner un roi. Le prophte hsita,

    les intentions de plusieurs d'entre eux n'tant pas des plus pures. Hashem

    agra malgr tout leur requte. Les Bnei Isral sortaient d'une longue

    priode sous laquelle les Juges les dirigeaient, et cette re touchait sa

    fin. Il fallait lire un tre suprme qui renforcerait les frontires de la

    terre ainsi que les valeurs du peuple. Shmouel sacra donc Shaoul, premier

    roi d'Isral, de la tribu de Binyamin.

    Shaoul se constitua une vaillante arme, et vainquit plusieurs peuples

    rivaux : Amon, Moab, Edom, Aram et les Philistins. Tous essuyrent des

    checs successifs.

    Suite un incident la veille d'un affrontement avec les Philistins,

    Shmouel remarqua en Shaoul un manque de dtermination. Il s'tait en

    effet ht d'offrir des sacrifices sous la pression du peuple, alors queShmouel l'avait averti de patienter.

    Aussi, lorsque vint le tour d'affronter Amalek, Shmouel mit en

    garde Shaoul : "J'ai t envoy par Hashem pour te sacrer roi d'Isral. A

    prsent, Hashem t'enjoint d'anantir Amalek. Souvenons-nous de ce

    peuple qui osa s'en prendre aux faibles d'un peuple faible, peine affranchi,

    alors qu'il n'approchait mme pas ses frontires. Ainsi Hashem dit : Vafrapper Amalek, hommes, femmes, enfants, nourrissons et mme leurs

    btails. N'en laisse aucun souvenir".

    Shmouel avait raison de prvenir autant Shaoul. Celui-ci tait de

    nature trop misricordieuse et n'intgrait pas assez l'importance de se

    venger fut-ce des nourrissons et du btail. Il ne savait pas que les Amalcites

    vivaient de sorcellerie et pouvaient tout moment prendre l'apparence

    de btes innocentes.

    A suivre

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    Halakha : MekhabsLun. 10 Adar 1 5771

    1. Tohenmoudre le bl ou dautres vgtauxToujours en ce qui concerne la teinture des tissus du Mishkan,

    certains vgtaux devaient tre moulus. La plupart des Rishonim

    considrent que lon transgresse ceAv Melakhaen moulant des mottesde terre.

    2. En rapport avec le nettoyage des habits que nous traitons ce mois-ci,on rencontrera cet interdit, selon le cas, si un vtement a des taches

    de boue sche. Pourrons-nous gratter la terre, ou bien linterdit de

    moudre la terre intervient-il ?

    3. Makeh Bpatishmettre le dernier coup de marteau, effectuerla dernire manipulationCetteMelakha se retrouvait dans beaucoup de travaux effectus

    auMishkan. Tout objet ncessitant ne serait-ce quun simple petit coupde marteau pour pouvoir tre utilis, est interdit Shabbat. Inutile

    de prciser quil nest pas ncessaire dutiliser un quelconque outil

    pour transgresser cet interdit. Ainsi, des lunettes dont la monture

    serait compltement dforme, ne pourront tre redressesmanuellement.

    4. Dans le nettoyage des habits, on rencontre entre autres cette Melakhadans le pliage des habits. Selon le cas, plier un habit froiss, ou le

    tendre, pour supprimer des plis, est parfois interditDerabanancar celas'apparente ceAv Melakha.

    5.Lorsquun couturier achve la confection dun vtement, il effectueplusieurs actions avant de le remettre au client : il secoue lhabit

    afin dextraire toutes sortes de fils qui sy seraient accrochs. Ou encore,

    il retire les points de bti, qui est un fil cousu provisoirement pour

    repre, ou pour maintenir des pices de tissus pendant le montage.

    Effectuer l'une ou l'autre action est interdit par la Torah, par le Av

    MelakhadeMakeh Bepatish.

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    Rcit : Shaoul contre Amalek 14/02/2011

    Shaoul s'empressa de rassembler une arme consquente. Forte de

    200.000 hommes, elle fit passer les Amalcites au fil de l'pe. Mais les

    pressentiments de Shmouel ne tardrent pas se vrifier. Les Bnei Isral

    prirent en piti les importants troupeaux qu'ils rencontrrent. Les guerriersallrent convaincre Shaoul de ne pas abattre en vain les btes, mais plutt

    de les offrir en sacrifice Hashem. La piti de Shaoul s'veilla. Il leur

    cda. Il prit aussi en piti Agag, le roi d'Amalek, et l'apporta captif au

    palais.

    Hashem se dvoila Shmouel etlui dit : , ''Je regrette d'avoir donn la royaut Shaoul". Shmouel fut trspein de voir son entreprise s'effondrer. Il sentait ses jours s'achever, et

    esprait avoir transmis le peuple aux mains d'un vaillant berger. Il pleura

    et pria Hashem toute la nuit.

    Lorsquel'aube pointa, il vint trouver Shaoul. On lui annona qu'il

    tait Guilgal et rigeait un autel pour remercier Hashem de cette

    crasante victoire.

    Lorsque Shaoul aperut Shmouel, il s'empressa de le rejoindre.- "Sois le bienvenu, au nom d'Hashem ! J'ai excut l'ordre de

    l'Eternel !"

    - "Et qu'est-ce que ces blements qui frappent mes oreilles, et ces

    mugissements de bufs que j'entends?", lui rtorqua alors le prophte.

    Shaoulne saisit pas l'allusion et prfra se justifier : "On a rapport

    ces animaux de chez Amalek, le peuple ayant pargn le plus gras dubtail pour les sacrifier Hashem, ton Dieu, mais le reste nous l'avons

    dtruit".

    Dsol,Shmouel le coupa : "Assez ! Je dois t'apprendre ce qu'Hashem

    m'a annonc cette nuit".

    EtShaoul lui laissa la parole

    A suivre

    Bon anniversaire Meryl Lelloum

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    Halakha : MekhabsMar. 11 Adar 1 5771

    1. On rencontre frquemment de bons juifs, s'astreignant dans biendes domaines la Halakha, mais qui malheureusement transgressent

    maints interdits du Shabbat, aussi graves que d'allumer le feu, par

    mconnaissance. Un grand fumeur, fera un effort extraordinaire pours'abstenir de fumer le Shabbat, mais enfreindra au mme titre ce jour

    saint en nettoyant sa table avec un chiffon, en le rinant, en l'essorant,

    et en le frottant maintes reprises ! Il est donc indispensable d'aborder

    cetteMelakhade fond.

    2. Linterdit de laver le linge implique plusieurs tapes : tremper lelinge dans de leau pour diluer les taches, introduire des dtergents

    pour les liminer, frotter le vtement pour les extraire, puis lessorer

    pour retirer leau sale absorbe.

    3. On transgresse linterdit de laver le linge mme lorsquon le nettoiepartiellement. Par ex., si seule la manche dune chemise sest salie,

    il sera interdit de la laver localement.

    4. Dans la plupart des cas, on transgresse linterdit de laver mme sion ne ralise quune seule de ces tapes. Par ex., si un enfant salit

    ses habits, on ne pourra pas les tremper dans leau pour viter que la

    tache ne se fixe. Ou encore, si un vtement se salit, on ne pourra

    saupoudrer un quelconque produit qui le nettoierait sec.

    5. Ainsi, celui qui tache sa cravate ou sa chemise, ne pourra ni mettrede l'eau dessus, ni du talc ou du sel afin d'absorber le gras. Une

    telle action est interdite Dorata!6. Les habits de cuir font exception cette rgle. On ne transgressera

    linterdit de laver du cuir quaprs lavoir frott pendant quil

    trempe. En effet, le cuir est bien moins absorbant que la laine ou le

    coton. De ce fait, les taches superficielles, qui partent par simple

    trempage, peuvent tre limines de la sorte. On pourra aussi laisser

    un courant deau couler jusqu ce que la salet disparaisse.

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    Rcit : Shaoul contre Amalek 15/02/2011

    Shmouel rprimanda Shaoul : "Le peuple a pargn ! N'as-tu pas

    d'autorit ? Si tu t'estimes petit tes propres yeux, Hashem t'a sacr roi

    d'Isral ! Il t'a charg d'une mission, d'exterminer ce peuple coupable !

    Pourquoi n'as-tu pas obi Sa voix, et t'es-tu jet sur le butin ? Tu es allcontre Sa volont !"

    Mais Shaoul continua de se disculper : "Mais j'ai accompli Son

    commandement ! J'ai ananti ce peuple et captur Agag. Prends-le donc

    et tue-le ! Et ce que le peuple pargna, ce n'est que pour l'immoler

    Hashem !"

    Shmouel rpondit : "Des sacrifices ont-ils autant de prix aux yeux

    Hashem que l'obissance Savoix ? L'obissance vaut mieux qu'un sacrifice,

    et la soumission que la graisse de blier ! Tu t'enttes banaliser tes

    carts ? ! Crois-tu que l'accomplissement desMitsvot d'Hashem n'implique

    que de se plier aux gnralits ? Rponds-moi donc ! Avoir recours la

    magie, la sorcellerie, qu'y a-t-il de si grave ? N'est-ce pas un manque de

    confiance en Hashem ? Il nous enjoint de croire en Sa providence, contre

    tout danger qui nous menacerait. Ta crainte de faire face au peuple, quitte ne pas accomplir Sa volont parfaitement, n'est pas moins punissable !

    Puisque tu as repouss Sa parole, Il te repousse de la royaut !"

    Alors Shaoul se repentit : "J'ai pch, j'ai transgress la parole

    d'Hashem ! Je craignais le peuple, et j'ai cd sa voix."

    Puis il ajouta : "A prsent, sois indulgent pour ma faute. Reviens

    avec moi aux yeux du peuple et je me prosternerai devant Hashem !"EtShmouel lui rpondit : "Je n'irai pas avec toi. Hashem te dclare

    indigne d'tre roi d'Isral !"

    A suivre

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    Halakha : MekhabsMer. 12 Adar 1 5771

    1. Choul'han Aroukh ch. 302 9 , .

    . , On pourra verser de l'eau sur une chaussure en cuir pour la nettoyer, mais il serainterdit de la frotter en repliant le cuir sur lui-mme. Par contre, si un vtement

    se salit, il sera interdit de verser de l'eau dessus. On pourra quand mme essuyerla tache dlicatement l'aide d'un chiffon, sans appuyer, afin de ne pas essorer

    le vtement.

    2.Rappelons que les interdits mentionns ici sontDorata(interditspar la Torah et punissables). On transgresse l'interdit de laver le

    cuir si on l'imbibe d'eau et on le frotte, tandis que pour un tissu

    ordinaire, le simple trempage dans l'eau, ne fut-ce que d'une partie

    du vtement uniquement, est interdit.

    3. Insistons sur cette Halakha car il arrive frquemment de voir desgens qui se salissent et courent au robinet pour rincer la tache

    l'eau. Cette action est l'unanimit interdite Dorata, passible desacrifice expiatoire pour celui qui la transgresse par inattention.

    4. Un habit compos 100% de fibres synthtiques est considr parplusieurs dcisionnaires comme du cuir. La structure physique de

    ces fibres est en effet telle qu'elles ne retiennent pas l'eau en s'imbibant,

    mais qu'elles stockent l'eau comme dans un tuyau. On pourra mettre

    un tel habit tremper ou faire couler de l'eau dessus, condition dene pas le frotter.

    5. Si le tissu synthtique comporte le moindre fil naturel, il ne pourraplus tre tremp pendant le Shabbat.

    Bon anniversaire Eitan Touitou

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    Rcit : Shaoul contre Amalek 16/02/2011

    Shmouel tourna le dos Shaoul pour sen aller. Shaoul saisit le

    pan de sa tunique qui se dchira. Et Shmouel commenta laugure :

    - "Cest ainsi qu'Hashem tarrache aujourdhui la royaut dIsral

    pour la donner un autre, plus digne que toi ! Il ny a plus lieu dinsister,la couronne lui est dj acquise. La parole de lEternel nest pas versatile.

    Il ne pourrait retirer le bien quIl prvoit pour lui. Il accepta cependant

    de ne pas rendre immdiatement publique sa dchance, et comparut

    aux cts de Shaoul devant le peuple pour cet pisode.

    Shmouelfit apporter Agag, le roi dAmalek captif. Lorsque celui-ci

    aperut le visage anglique de Shmouel, il se rjouit, simaginant quil

    allait tre graci. Mais Shmouel coupa court ses illusions : "Comme ton

    pe a dsol les mres, qu'ainsi ta mre soit dsole entre les femmes !".

    Et, tel un ange zl daccomplir la volont de Dieu, il excuta Agag

    Guilgal.

    Un Midrash raconte que durant la courte priode o Agag fut en

    captivit, il eut le temps de se transformer, par des forces de sorcellerie,

    en taureau, ainsi que sa femme, et conut un enfant qui donnera naissancequelques gnrations plus tard, Haman, do son nom Haman Haagagui.

    Depuisce jour, Shmouel ne vint plus rendre visite Shaoul, cause

    de la douleur quil lui inspirait. Il ne refusait cependant pas de le recevoir

    et le conseiller.

    Quelques temps aprs, Hashem reprocha Shmouel de garder si

    longtemps le deuil sur la royaut de Shaoul, et le somma daller oindreDavid deuxime roi dIsral, de la tribu de Yhouda.

    Fin du rcit

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    Halakha : MekhabsJeu. 13 Adar 1 5771

    1. Rama ch. 302 9 . .

    Si un habitn'est pas particulirement sale(comme c'est le cas notammentaprs avoir t port une journe), il est permis de le mouiller lgrement,mais pas considrablement, de peur de l'essorer. Certains interdisent de le mouiller

    dans tous les cas.La loi stricte est fixe selon le premier avis. Cependant, les

    dcisionnaires conseillent a priori de s'acquitter de tous les avis et de

    ne jamais humidifier aucun tissu.

    2. Dans ce cas, comment est-il permis d'essuyer les mains dans uneserviette le Shabbat ? La serviette va invitablement se mouiller !

    La rponse est explicite dans la Halakha suivante (10). Le Choul'han

    Aroukh dit qu'a priori il est prfrable de frotter les mains mouilles

    l'une contre l'autre avant de les scher dans une serviette (fine), afin

    d'liminer une quantit consquente d'eau. Le Rama ajoute :

    'autres crivent qu'il n'y a pas lieu de se frotter les mains auparavant, car il nes'agit pas l de laver du linge mais plutt de le salir. Ce dernier avis fait loi.

    3. Une nouvelle notion apparat : il est a priori permis d'absorber del'eau sale avec un tissu. De ce fait, tout liquide salissant qui se

    renverserait pourrait priori tre pong par un tissu.Ilfaudra cependant veiller ce qu'il ne s'imprgne pas trop : nos

    matres ont interdit de dplacer un tel tissu de peur que l'on ne s'oublie

    et ne le presse.

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    Rcit : Shaoul contre Amalek 17/02/2011

    "Shaoul commit une erreur qui lui cota cher, David en commit 2 et on ne lui

    en tint pas rigueur"Detoute l'humanit, presqu'aucun homme ne russit ne pas fauter

    de sa vie. Le roi David aussi commit quelques fautes, mais il se repentitet elles lui furent pardonnes. Il dut parfois endurer des preuves pour

    les expier, mais il ne perdit nanmoins pas la royaut. La GuemaradansSanhdrin(107B) raconte mme que lorsque son filsShlomo Hamlekhle

    roi Salomon inaugura le Beit Hamikdash, les portes du Saint-des-Saintsne voulurent pas s'ouvrir pour laisser entrer leAron Habrit l'Arche sainte.Il composa plusieurs prires, en vain. Mais ds qu'il pronona : " Hashem,

    souviens-Toi des grces promises David, Ton serviteur" les portes

    s'ouvrirent. Et tout cela car les ennemis de David mdisant sans cesse,

    Hashem voulut prouver la puret de Son serviteur au peuple.

    Nous vous proposons d'tudier pour les prochains jours la raison

    pour laquelle Hashem pardonna les fautes de David, tandis que la Techouvade Shaoul ne lui permit pas de conserver la royaut pour sa descendance.

    Mais auparavant, il nous faut adresser une mise en garde : il n'estpas vident de parler des fautes que commettaient les personnages du

    Tanakh (Bible), ou mme des Tanamet Amoram. La Guemara racontequ'un jour, rav Ashi annona ses lves qu'ils tudieraient le lendemain

    "les actions de Mnash, notre ami". Mnash tait un roi de Jude plong

    dans l'idoltrie. Cette nuit-l, Mnash vint le rprimander pour son

    manquederespectetluiprouvacombienlesjuifsdesonpoquepossdaientdes connaissances en Torah nettement suprieures auxAmoram. Mais

    leur YetserHaralemauvaispenchanttaitluiaussid'uneautredimension.Notre tude mensuelle autour de Amalek est propice pour nous

    aider redoubler de vigilance lorsque l'on parle des grands hommes, afin

    de ne pas assimiler leurs penchants et leurs fautes celles que nous

    pourrions commettre nous-mmes, mus par nos instincts animaux.

    Autrement, nous basculerionsHas Vshalom dans la mcrance, s'alignantau rang de ceux qui n'ont pas de part au Olam Haba(monde futur).

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    Halakha : MekhabsVen. 14 Adar 1 5771

    1. Abordons prsent l'essorage de l'habit. Le Choul'han Aroukh ch.302 9 (cit avant-hier) conclut propos de celui qui se salit le

    Shabbat :

    Il pourra cependant ponger la salet avec un chiffon dlicatement, sans exercerde pression, pour ne pas en venir essorer le tissu sale.

    2. Se fondant sur un passage de la Guemara dans Ketoubot (6A), lesRishonimmettent en vidence 2 interdits dans l'essorage d'un tissu :

    la Melakha de Mekhabs laver le linge, et celle de So'het presser,drive duAv de Dash battre le bl. Il existe certes quelques divergencesd'opinions, quant savoir est-ce que l'interdit d'essorer des tissus relve

    d'une seule Melakha ou des 2, mais pour la Halakha, nous prenonsen considration les 2 travaux.

    3. Lorsqu'on interdit d'essorer cause deMekhabs, l'accent est missur l'utilit apporte l'habit, qui par cette action devient propre.

    Par contre lorsqu'on interdit d'essorer cause deSo'het-presser, l'accent

    est dplac sur le liquide qui s'en coule.

    4. Ainsi, si on a dj pong un jus renvers sur une table, on nepourra essorer le chiffon pour poursuivre le nettoyage, car on le

    laveainsi.

    5. On ne pourra pas non plus passer un coton imbib d'alcool surune plaie, mme si le coton se salit simultanment, et qu'il n'y a

    videmment pas d'interdit deMekhabs, l'interdit depresserest prsentpar excellence ! L'action consiste dans ce cas librerle liquide imbib

    dans les fibres du coton.

    Refoua shelema Anna bat Ruth

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    Halakha : MekhabsSam. 15 Adar 1 5771

    1. Nous apprenions hier qu'il est interdit de mouiller un habit pourdeux raisons :

    a) Dorata : si l'habit est sale et que l'eau verse le nettoie, ou

    contribue ce que la tache s'incruste moins.b)Drabanan : de peur que l'on ne s'oublie et qu'on ne l'essore.

    2. Il existe une grande discussion pour savoir s'il est permis de mouillerun habit propre. Cette action tant interdite par la Melakha de

    laver le linge, les avis divergent quant la dfinition du lavage : laver

    un vtement propre peut-il s'appeler 'laver' ? Le Choul'han Aroukh,

    dans le ch. 334 24 tend interdire. Ce chapitre traite de la conduite

    adopter en cas d'incendie, pour viter la propagation du feu, dans

    le cas o il n'y a pas de danger, juste des pertes matrielles. Le paragraphe

    en question se demande si l'on peut placer des habits mouills l o

    le feu doit se propager :

    Certains pensent que l'on ne pourra mettre aucun tissu mouill pour faire obstacleau feu. D'autres permettent de verser toutes sortes de liquides, except de l'eau,sur les tissus. D'autres encore tolrent mme de verser de l'eau. C'est le second

    avis qui fait loi.

    3. Nous dduisons que le Choul'han Aroukh interdit d'imbiber d'eau

    mme un vtement propre.Parcontre, on pourra l'imbiber d'autres liquides, comme le Rama

    nous l'apprenait hier : lorsque le liquide absorb salit, il n'y a pas lieu

    de craindre que l'on veuille laver le linge !

    Mazal tov Sofia pour la naissance de la petite

    Lev Esther Tamar Sion

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    Parachat Ki-Tissa 19/02/2011

    Mosh Rabeinou demeura sur le mont Sina 40 jours et 40 nuits.

    Hashem lui enseigna, selon le Zohar, la construction du Mishkan, la

    fabrication des ustensiles et des habits duCohen Gadol. Au terme des 40

    jours, Hashem lui transmit les Tables de la loi, o sont taills dans deuxcubes de diamant les 10 prceptes qu'Il transmit aux Bnei Isral lors de

    la rvlation du Sina. Appeles Lou'hot Habrit, les Tables de l'alliance,elles symbolisent qu'Hashem s'est uni nous, tel un homme qui concrtise

    l'acte du mariage en donnant une alliance sa femme.

    Une fois les Lou'hot transmises, Hashem dpcha Mosh de rejoindrele peuple qui profitait de la premire occasion pour Le tromper, telle une

    marie qui ferait un cart le soir mme de son mariage. Hashem dit

    Mosh qu'Il s'apprtait anantir le peuple. Mosh implora alors la

    Grande misricorde et parvint apaiser Sa colre. Une fois sa prire

    agre, Mosh rejoint le peuple avec les Lou'hot : Or, comme il approchait du camp, il aperut le veau et les danses. Mosh se miten colre; il jeta de ses mains les tables et les brisa au pied de la montagne (Shemot

    32 :19)

    Remarquons que Mosh ne brisa lesLou'hotqu'aprs s'tre mis encolre. Pourtant Hashem l'avait prvenu de l'incartade du peuple, que

    vit-il de plus pour se mettre bouillir ?

    LeSforno rpond partir du verset : "Il a vu le veau et les danses".Lorsque Mosh vit le peuple gai et fier de sa terrible faute, il se dcouragea

    totalement de pouvoir l'extirper de sa bassesse.

    Qu'unhomme ait un mauvais penchant et se laisse aller la drive,

    n'acquitte pas son entourage de le soutenir, l'aider, le conseiller avec

    patience. Un jour, il russira s'en sortir. Mais s'il est fier de ses fautes,

    sansaucunremord, sa Techouva (repentir) ne pourra venir que de lui-mme

    uniquement.

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    Halakha : MekhabsDim. 16 Adar 1 5771

    Est-il permis Shabbat d'utiliser une lingette pour changer une couche

    de bb ?

    1. Introduisons par une Halakha accepte quasiment l'unanimit :

    celui qui souhaite humidifier du papier toilette avant de l'utiliser,pourra le faire, que ce soit pour adoucir du papier rigide ou pour des

    raisons hyginiques (le papier humidifi nettoie mieux). Il faudra veiller

    a priori ne pas le mouiller au point qu'il humidifie un autre papier

    si on le posait dessus.

    2. Expliquons prsent l'action de la lingette, lorsqu'on l'utilisenormalement : elle est compose au moins partiellement de fibres

    naturelles (ouate de cellulose, issue du coton) et est imbibe d'eau

    nettoyante. Lorsqu'on l'utilise, on presse la lingette, librant ainsi un

    peu de liquide qui se glisse doucement sur la peau du bb, et dcolle

    les salets tenaces. De ce fait, le principe de Davar Sheino Mitkaven(Melakha effectue de faon secondaire sans en avoir dintentionparticulire) ne peut s'appliquer la lingette.

    3. Aussi, beaucoup de dcisionnaires contemporains interdisentformellement l'utilisation de la lingette.

    4. Certains permettent cependant de l'utiliser dlicatement, sansappuyer dessus. Les liquides qui suintent ainsi sont ceux dposs

    superficiellement sur la lingette et non ceux qui se sont imbibs.

    5. Le rav O. Yossef chlita, tolre a posteriori l'utilisation normale de

    la lingette. Il est conseill celui qui souhaite l'utiliser de la sortirquelques temps avant, afin de laisser le liquide s'vaporer

    majoritairement, comme nous le mentionnions plus haut propos du

    papier toilette.

    6. Hilkhatiquement (comme dermatologiquement !), la meilleurefaon de changer la couche de bb consiste le passer sous l'eau

    avec du savon liquide. On pourra aussi verser une eau nettoyante etl'essuyer avec du papier toilette (bien videmment dj coup !)

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    Moussar : la responsabilit 20/02/2011

    , , : Ne te rjouis pas mon sujet, mon ennemie, car si je suis tombe, je me relve;

    si je suis confine dans les tnbres, Hashem est une lumire pour moi.

    Le Midrash commente ce verset : "L'homme ne pourrait se leversans tomber. S'il ne passait pas par des priodes obscures, il ne pourrait

    dcouvrir la lumire de Hashem". Tomber pour se relever est une condition

    ncessaire pour s'approcher de Hashem ! Il faut donc comprendre pourquoi

    laTechouvade Shaoul ne lui permit pas de conserver la royaut pour sadescendance, tandis que le repentir de David fut agr.

    Auparavant, rappelons les 2 fautes de David. La premire, bien

    connue de tous, fut de prendre Batshva, une femme gracieuse, marie

    Ouria. Alors que son mari l'avait provisoirement divorce comme

    c'tait la coutume des soldats de David lorsqu'ils partaient au front David

    la convoita. De fil en aiguille, il s'avra qu'Ouria commit un crime de

    lse-majest. David le fit excuter mais de manire indigne : le bataillon

    d'Ouria recula soudainement, le laissant seul aux griffes des Amonites.

    David pousa ensuite sa veuve. Lorsque le prophte Nathan vint le blmer,il entama ses reproches par la parabole suivante : un pauvre n'avait qu'une

    petite brebis qu'il entretenait de son mieux. Son riche voisin reut un

    jour un invit auquel il voulut servir un bon ragot. Mais souhaitant

    mnager ses propres btes, il s'empara de la brebis du pauvre et la servit

    son hte. Outr par ce comportement, David se mit en colre contre

    ce riche. Nathan lui dit alors, au nom de Hashem, que ce riche n'taitautre que lui-mme. David, qui avait abus de la fonction suprme octroye

    par Hashem, se repentit immdiatement et sa faute lui fut pardonne

    aprs qu'il eut endur quelques preuves.

    Laseconde faute de David consista recenser le peuple. Nos matres

    dduisent de la Paracha de Ki-Tissa qu'il est interdit de dnombrer lesBnei Isral directement, autrement que par la collecte du Ma'hatsitHashekel

    ou par un autre procd. David, lui, compta les ttes et causa la mort de

    milliers de Bnei Isral. L aussi, David fit pnitence et sa faute fut

    pardonne aprs qu'il eut t prouv.

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    Halakha : MekhabsLun. 17 Adar 1 5771

    Quelques Halakhot lies Mekhabs concernant l'entretien de la maisonet de la cuisine.

    1. Il est totalement dfendu d'utiliser un chiffon mouill pour nettoyer

    la table, pour plusieurs raisons : premirement, chaque fois qu'onle mouille et qu'on l'essore, avant d'essuyer la table proprement dite,

    on transgresse l'interdit de laver. Si en plus, on ajoute du savon et on

    le frotte, on enfreint une fois de plus ce mme interdit. Puis lorsqu'on

    essuie la table, chaque fois que l'on exercera une pression sur le chiffon

    pour qu'il libre de son eau, on transgressera l'interdit de So'het presser.

    2.Si des jus ou des salets tenaces sont colles sur la nappe en

    plastique, on pourra verser un peu d'eau savonneuse et frotter

    l'aide d'une ponge permise le Shabbat (comme nous l'expliquerons

    demain), puis ramasser l'eau l'aide d'une raclette.

    Petitconseil technique : ne mettez pas trop d'eau afin de ne pas

    compliquer le ramassage !

    3. Si un liquide s'est renvers en grande quantit sur la table, et qu'ilest salissant, on pourra l'ponger avec un chiffon, condition qu'il

    ne s'imbibe pas trop. En effet, il sera interditDrabanande le dplacerensuite, de peur que l'on en vienne l'essorer (nous aborderons

    aprs-demain comment dplacer un linge trs mouill). Prvoyez donc

    un torchon assez grand en fonction du volume ponger.

    4. Celui qui n'utilise qu'une nappe en tissu, sans la couvrir d'une

    nappe en plastique, ne pourra pas gratter nergiquement une tachesche jusqu' retirer toute trace, comme nous l'expliquerons dans les

    Halakhot du nettoyage sec des vtements.

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    Moussar : la responsabilit 21/02/2011

    Les commentateurs ont plusieurs approches pour expliquer la

    diffrence entre la Techouva de Shaoul et celle de David. Certains ont

    plutt mis l'accent sur la spontanit de la Techouva, tandis que d'autres

    ont soulign la nature fondamentalement diffrente des fautes commises.Commenons par expliquer la diffrence de spontanit de leurTechouva.

    Mon matre, le rav Shmouel Auerbach chlita, a l'habitude de dire

    que "la diffrence entre Shaoul et David est de quelques instants". Lorsque

    Shmouel rprimanda Shaoul, il lui reprocha de s'tre laiss influencer

    par le peuple. Et Shaoul finit par reconnatre son tort. Mais il essaya

    d'abord d'esquiver le blme, affirmant avoir rempli sa mission. Cette fuite

    face ses responsabilits empcha sa Techouva d'tre agre.

    Cene fut pas le cas du roi David. Ds que le prophte Nathan vint

    le sermonner, il dit : ''je T'avoue mon pch,et je ne dissimule pas ma faute".

    Aplusieurs phases de notre vie, une perche de Techouva nous esttendue, que ce soit aprs une prise de conscience forte de devoir parfaire

    nos actions, ou lorsqu'un danger approche, ou tout simplement chaqueanne pendant lesAsseret Yemei Techouva(les 10 jours de pnitence). LaTechouvadans ces moments-l a la force de changer le cours de notre vie.Cependant, la sincrit est la condition inhrente d'un vrai repentir,

    comme nous le disons Kippour dans le Vidou de rav Nissim Gaon :

    "Ton tribunal n'est pas comme celui des mortels. Un homme qui comparat

    devant la justice humaine se fera condamner s'il reconnat son tort. S'ilment, il aura des chances d'tre acquitt. Mais dans Ton tribunal, s'il

    avoue ses fautes, tout de suite Tu lui pardonneras".

    Dans notre rapport autrui aussi, avec notre conjoint comme avec

    nos voisins, il arrive parfois de pouvoir prouver mathmatiquement la

    justesse de nos actes. Mais en tant franc avec nous-mme, nous pouvons

    entendre au fond de notre cur une voix sense dnonant l'injustice Il

    faut savoir qu'envers le ciel, aucune justification fausse n'est approuve,

    et apprendre reconnatre notre tort au plus vite.

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    Halakha : MekhabsMar. 18 Adar 1 5771

    1. Question:Ilarrive parfois d'oublier un chiffon dans l'vier de cuisine. Est-il

    permis de l'y laisser Shabbat et de faire couler de l'eau dessus (au

    lavage des mains ou de la vaisselle) ou bien devons-nous veiller leretirer au pralable, afin de ne pas le tremper davantage dans l'eau

    (qui est interdit cause deMekhabs laver le linge)?Rponse :

    Ilesten gnral permis de l'y laisser. Nous avons plusieurs fois

    expliqu qu'il n'y a aucun interdit tremper un tissu dans une eau

    sale, car cette action est l'inverse de Mekhabs. En l'occurrence, unvier de cuisine tant la majeure partie du temps sale (ne vous vexez

    pas mesdames !), tremper un chiffon dans une telle eau ne contribuera

    qu' le salir davantage. Cependant, si lorsqu'on fait couler de l'eau

    dessus, on a l'intention de le nettoyer un tant soit peu, on ne pourra

    plus faire couler d'eau.

    2. Quel type d'ponge est-il permis d'utiliser pour laver la vaisselle ?La plupart des ponges sont interdites soitDoratasoitDrabanan.

    Toute ponge compose de fibres s'imbibant d'eau est interdite Dorata.L'utiliser est aussi grave que d'allumer le feu Shabbat. Quant une

    ponge en fibres synthtiques, il n'y a pas d'interdit l'imbiber, mais

    elle ne pourra tre essore Drabanan. D'autant plus que des saletss'y incrustent parfois et qu'on la lave avant de poursuivre la vaisselle.

    Les ponges de type Scotch Brite sont de ce fait interdites.Pour qu'une ponge soit permise Shabbat il faut que la fibre

    dont elle est compose ne s'imbibe pas et que l'on voie l'il nu des

    espaces entre les fibres.

    Si on ne dispose pas d'une telle ponge, on pourra utiliser un

    sac en plastique pour frotter la vaisselle : c'est sans doute peu pratique,

    mais bien plus fructueux pour l'ternit !

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    Moussar : la responsabilit 22/02/2011

    , ; , Tu oses dire : "Oui, je suis blanc de toute faute, il est juste que sa colre se dtourne

    de moi !" Mais voici que je te juge pour avoir dit : "Je n'ai point faut" (Jrmie2 :35)Avant la destruction du BeitHamikdash, les Bnei Isral transgressaient

    les fautes les plus graves : l'idoltrie, le meurtre et l'adultre. Le Yalkout

    Shimoni rapporte que le verdict de Jrusalem fut scell car ses habitants

    se persuadaientd'avoir agi justement, comme le prcise Rashi : "Je te juge

    pour avoir dit dans ton cur 'je n'ai pas faut'".

    Ce Midrash rejoint le thme dvelopp hier sur l'importance de

    reconnatre ses torts, pour nous-mmes, pour pouvoir voluer. Qu'un

    homme faute, c'est une fatale ralit, mais s'il ne cherche pas sortir de

    ses mauvaises actions, il n'a pas de raison d'tre ! Et s'il refuse d'admettre

    seserreurspourseparfaire,ils'immunisecontretoutepossibilitd'atteindre

    un jour le but de sa cration.

    Le rav Ham Shmoulevitz zatsal prcise que le manque deresponsabilit de Shaoul tait particulirement punissable car contraire

    sa fonction de dirigeant. Un roi doit porter la responsabilit de ses

    sujets mme lorsqu'il n'a pas lui-mme faut. A l'inverse, la tribu de

    Yehouda fut dsigne pour la royaut car Yehouda eut le courage d'avouer

    sesfautesenpublic.AlorsquesabruTamardevenueveuve,taitprdestine

    son fils Shela, elle tomba enceinte. Yehouda la condamna mort pouravoir trahi sa maison. Juste avant son excution, il ralisa qu'il tait

    lui-mme responsable de cette grossesse et n'hsita pas s'humilier devant

    Itzhak et Yaacov, proclamant : "Elle est plus juste que moi".

    Pour le zivoug hagoun de Yal Hassiba Sultana

    bat Martine Miryam

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    Halakha : MekhabsMer. 19 Adar 1 5771

    1. Choul'han Aroukh ch. 301 46 . : Il est interdit d'tendre des habits tremps prs du feu (pour 2 raisons : 1- carcela fait chauffer l'eau, ce qui relve duAv Melakhade Mvashelcuire,

    et 2- car les habits blanchissent davantage, ce qui est interdit par le Av

    MelakhadeMlabenblanchir le linge).Rama: il est interdit de les dplacerde crainte d'en venir les essorer. Cependant, cet interdit ne concerne que les

    habits auxquels on tient ce qu'ils restent secs.Cettedernire clause porte essentiellement sur les vtements qui

    risqueraient de rtrcir dans l'eau, mais aussi tout tissu s'abmant

    lorsqu'il reste longtemps mouill (ou encore un chiffon prenant une

    mauvaise odeur en stagnant dans l'eau).

    2. Cet interdit ayant t instaur par les rabbins qui craignaient quel'on ne soit amen essorer l'habit dplac, certains dcisionnaires

    permettent de dplacer tout tissu 100% synthtique, dont la fibre ne

    s'imbibe jamais d'eau.3.Nos Matres ont aussi permis de dplacer ces tissus mouills deux.

    L'interdit ayant t institu de crainte que l'on en vienne essorer

    l'habit, lorsqu'on le dplace deux il n'est plus ncessaire de maintenir

    l'interdit : si l'un s'oublie, l'autre le reprendra.

    4. Ainsi, un torchon ou une ponge oublis dans l'vier pourront

    tre dplacs par une seule personne, uniquement si on ne craintpas que l'eau stagnante ne provoque d'odeur nausabonde. En cas de

    mauvaise odeur, on ne pourra les dplacer car on aura tendance

    vouloir les essorer pour supprimer l'odeur.

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    Moussar : la responsabilit 23/02/2011

    Le Mam Loez met en lumire une autre diffrence entre la fautede Shaoul et celle de David. Shaoul s'est fait influencer par le peuple,

    comme il se justifia :"Je craignais le peuple, et j'ai cd sa voix"(Shmouel

    15 :24)Qu'unhomme s'oublie et se laisse garer par ses mauvais penchants,

    cela ne fait pas preuve d'une faiblesse de caractre. La plupart des hommes

    mis l'preuve risquent de faillir. Mais lorsque la faute provient d'une

    influence extrieure, que l'on est capable de laisser nos convictions de

    ct pour ne pas dcevoir l'autre, elle fait preuve de nature faible,

    d'incapacit dominer un peuple.

    Leroi Shaoul avait t choisi, entre autres, pour sa grande humilit.

    Lorsqu'il fut dsign roi, la plupart du peuple tait prsent. Shmouel tira

    au sort de quelle tribu serait issu le premier roi d'Isral, aid du pectoral

    duCohen Gadol, et dsigna Binyamin. Puis il tira au sort de quelle famillesortirait ce roi, et dsigna Kish, le pre de Shaoul. On chercha l'intress

    partout en vain. Il se cachait entre les bagages. Lorsqu'il regagna sa maison,

    il rencontra des hommes pervers qui le mprisrent : Shaoul y restaindiffrent.

    Mais l'influence qu'il subit durant cette guerre dvoila que cette

    vertu si noble qu'est l'humilit, utilise mauvais escient, amne fauter.

    Nousdevons nous aussi apprendre utiliser toutes nosMidot (traits

    de caractre) pour servir Hashem de notre mieux. Mme celui qui a

    tendance la timidit, la Mishna deAvotdit : "Sois fort commeune panthre" pour remettre en place toutes sortes de moqueurs quichercheraient nous refroidir dans notre engagement.

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    Halakha : MekhabsJeu. 20 Adar 1 5771

    Abordons prsent le nettoyage sec des vtements. Est-il permis

    de frotter ou de secouer un habit plein de poussire pendant Shabbat ?

    Afin de bien cerner les dtails de cette Halakha, il est prfrable de

    remonter la source de cette loi, et nous conclurons demain la Halakha partir du Choulhan Aroukh.

    La Guemara dans Shabbat (147A) dit : "Celui qui secoue son

    vtement le Shabbat transgresse un interdit de la Torah", et la Guemara

    ajoute quelques conditions : cet habit doit tre noir, nouveau, et que

    son propritaire y tienne. Deux points de ce texte sont ambigus : pour

    quelle raison cette personne secoue-t-elle son habit ? Et que signifient

    les 3 conditions, et particulirement la dernire (son propritaire y

    tient) ? Il existe une grande divergence dopinions quant lexplication

    de ce passage.

    Rabeinou Hananel et Rashi expliquent que la Guemara parle

    dun habit tout poussireux, et que linterdit est de nettoyer le linge :

    la Guemara prcise que cela ne concerne quun habit qui nest plus

    mettable tel quel.Cependant, la plupart des Rishonim, notamment les Tossafot,

    se refusent interdire de secouer un habit de sa poussire et expliquent

    quil sagit en fait dun habit sur lequel sest dpose de la rose, et le

    secouer nergiquement lui amplifierait son clat. La 3e condition

    quil y tienne sexpliquera prsent par le fait que ce secouement

    ajoute lhabit noir un clat, qui sapparente linterdit de laver lelinge, si le propritaire veille tre toujours sur son 31.

    Concluons pour aujourdhui : Beaucoup davis permettent de secouer

    un habit de sa poussire. Cependant, certains pensent que cette action

    est formellement interdite si lhabit est immettable tel quel. Nous

    tudierons demain quel avis fait loi pour les sfarades et les ashknazes.

    Pour un zra chel kayama Dborah bat Martine Miryam

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    Moussar : la responsabilit 24/02/2011

    Avantd'aborder une autre interprtation de la faute de Shaoul qui

    lui cota la royaut, faisons le point sur les leons tires jusqu' prsent.

    Shaoul manqua doublement de responsabilit. Premirement, en se

    laissant influencer par le peuple plutt que d'tre ferme surl'accomplissement intgral de l'ordre d'Hashem. Puis en n'assumant pas

    son erreur lorsque Shmouel vint le blmer.

    Ces deux formes de responsabilits sont certes particulirement

    requises pour diriger un peuple, pour le guider avec dtermination vers

    un mode de vie idal, tout en faisant face aux problmes du quotidien.

    Mais ces traits de caractre sont aussi ncessaires tout un chacun dans

    son rapport autrui, afin de ne jamais se laisser refroidir dans ses

    convictions profondes, et pour faire face ses dfauts, erreurs, et fautes,

    mme lorsqu'il semble difficile de s'en dfaire.

    Dans le mme ordre d'ide, mettons en vidence une troisime

    forme de responsabilit : celle qui consiste montrer l'exemple.

    Dans la Tossefta de Berakhot (ch. 4 16), Rabbi Akiva dit que la

    tribu de Yehouda eut droit la royaut grce son comportement aubord de la mer Rouge. Les Bnei Isral taient pris en sandwich entre les

    Egyptiens d'une part et la mer de l'autre. Hashem enjoignit Mosh

    d'ordonner aux Bnei Isral d'entrer dans la mer. Chaque tribu montra

    des rticences : il ne s'agissait pas de mourirAl Kidoush Hashem(pour la

    sanctification du nom divin), mais de vivre, d'avancer avec la conviction

    qu'un miracle allait se produire. C'est alors que Na'hshon ben Aminadav*,chef de la tribu de Yehouda, pntra le premier dans la mer, qui recula

    devant lui. Par le mrite d'avoir montr l'exemple, il reut la royaut pour

    sa descendance.

    * Note : Je profite de rapporter ce Midrash pour corriger une erreur commise dansle n prcdent o j'indiquais que Hour, grand-cousin de Na'hshon, entra le

    premier. Merci ceux qui me l'ont signal.

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    Halakha : MekhabsVen. 21 Adar 1 5771

    1. Choulhan Aroukh ch. 302 1 (...)

    Celui qui secoue un vtement noir et nouveau de la rose qui sest dpose,transgresse le Shabbat, car il redonne de lclat son vtement, ce qui sassimile

    linterdit de laver le linge. Cet interdit ne concerne que ceux qui tiennent mettre des habits toujours impeccables. () Rama: certains pensent quil est

    interdit de secouer un vtement pour le dpoussirer et il est souhaitable de ne pasenfreindre cet avis.

    Les sfarades se conforment au premier avis et pourront de ce

    fait secouer un habit poussireux. Quant aux ashknazes, ils devront

    sen abstenir comme le prconise le Rama. Rappelons toutefois que

    cet interdit ne concerne que les habits sales au point dtre immettables.

    2. Cependant, plusieurs dcisionnaires sfarades, notamment le BenIsh Ha et le rav B.T. Aba Shaoul zatsal, stipulent que les sfarades

    aussi doivent sabstenir de secouer un habit trs poussireux.3. De ce fait, si lhabit est immettable tel quel, et que lon na pas

    dautre vtement sa disposition, on sefforcera de supprimer la

    poussire de faon inhabituelle (avec Shinou). Par ex., en le frottant laide de notre manche ou en le tapotant avec nos doigts.

    4. Bien quen gnral, il soit interdit denfreindre le Shabbat mme

    avec Shinou, dans un tel cas, on pourra se le permettre en sefondant sur les avis qui autorisent de secouer franchement, dautant

    plus que cette situation cause une grande gne.

    Encas de grande ncessit, un ashknaze aussi pourra agir de la

    sorte, en dpoussirant avec Shinou.

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    Parachat Vayakhel 25/02/2011

    Laconstruction duMishkanncessitait des comptences artisanalestrs aiguises. Toutes sortes de joaillers taient ncessaires pour tailler et

    polir les pierres prcieuses du Hoshen, des orfvres pour sculpter les

    chrubins, pour battre et forger les ustensiles les plus varis en or et enargent. La confection habits duCohen Gadolaussi ne requrait pas moinsde qualifications, du filage de lor tisser avec la laine azur et pourpre,

    jusquau montage parfait de tous les vtements. Les diffrents tissus utiliss

    taient dune splendeur rare, tantt tricots tantt tisss, selon des procds

    particuliers. Sans oublier dvoquer la construction duMishkan lui-mme,le taillage millimtr des panneaux de bois qui semboitaient

    ingnieusement, leurs supports en argent, les baguettes qui les traversaient

    dans leur paisseur.

    Le peuple navait videment reu aucune formation tous ces mtiers

    qui relvent de lart. Les Bnei Isral taient un an plus tt de simples

    maons, manutentionnaires, puiseurs deau etc. Comment acquirent-ils

    leursaptitudespourraliserleMishkan?Larponseestdonneexplicitement

    dansKi-Tissa. Hashem donna la sagesse de faon inne aux ouvriers : et des curs sages Je les ai dous dhabilet (Shemot31 :6). Chaque personne concerne ressentait une prdisposition raliser

    tel ou tel travail. Mais selon quels critres les rles furent-ils distribus?

    A plusieurs reprises ces artisans sont qualifis de Hakham Lev sage

    dans son cur. Le Ramban explique que selon leur ardeur vouloir

    participer activement la construction, ils taient dots de talents. LeHakham Lev, cest celui qui dsire la Hokhmasagesse.Cette rgle est en vigueur toute poque : selon notre conviction

    de limportance de vivre une vie de Torah, Hashem nous donne les

    moyens de nous lever. Cest en ralisant que la Torah est lessence et le

    but de notre cration, et en nous investissant pour que notre vie soit en

    accord total avec Sa volont, quHashem nous ouvre les portes de la

    Sagesse.

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