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Háskóli Íslands
Hugvísindasvið
Frönsk fræði
Partir
Traduction du film Partir de Catherine Corsini avec un commentaire sur la traduction
Ritgerð til BA-prófs í frönskum fræðum
Rut Berg Guðmundsdóttir
Kt.: 080185-2279
Leiðbeinandi: Ásdís Rósa Magnúsdóttir
maí 2015
Ágrip
Viðfangsefni þessarar ritgerðar er þýðing á kvikmyndinni Partir eftir franska leikstjórann
Catherine Corsini. Myndin kom út í Frakklandi árið 2009 og segir frá ástarsambandi giftrar
konu úr efri stétt við láglaunaðan verkamann og þeim umbreytingum sem líf hennar tekur
vegna þess. Þýðingin hefur verið sett í skjátexta eins og hefð er fyrir í íslensku sjónvarpi
þegar um erlent sjónvarpsefni er að ræða.
Í fyrri hluta ritgerðarinnar er fjallað um skjátextagerð. Leitast er við að útskýra einkenni
skjátexta, vandamál sem koma upp í tengslum við skjátextagerð og hvernig þau megi leysa.
Farið verður sérstaklega yfir vandamál sem upp komu við þýðingu myndarinnar og hvernig
þau voru leyst. Seinni hluti ritgerðarinnar inniheldur svo þýðinguna sjálfa.
Résumé
Le film Partir de la réalisatrice Catherine Corsini est traduit dans ce mémoire. Ce film est
sorti en France en 2009 et raconte la liaison adultère d’une femme bourgeoise avec un ouvrier
espagnol, ainsi que les changements radicaux provoqués par cette relation. La traduction a été
réalisée sous la forme de sous-titres comme cela est habituel à la télévision islandaise.
La première partie du mémoire couvre la création des sous-titres, leurs caractéristiques, les
problèmes rencontrés et les solutions proposées. Nous abordons d’abord ce sujet de manière
générale, puis nous nous concentrons sur les problèmes rencontrés lors de la traduction du
film Partir, et les solutions que nous avons trouvées. La deuxième partie du mémoire consiste
en la traduction du film.
1
Table de matières Introduction ............................................................................................................................ 2
I. Le sous-‐titrages .................................................................................................................. 4
Préhistoire ........................................................................................................................................ 4 Montage des sous-‐titres ............................................................................................................... 5 Temps ................................................................................................................................................................ 6 Texte ................................................................................................................................................................... 6 Dialogues .......................................................................................................................................................... 7 Lignes ................................................................................................................................................................. 7
Adaptations ...................................................................................................................................... 8 Suppression .................................................................................................................................................... 9
Autres modes de sous-‐titrages ............................................................................................... 10
II. La traduction ................................................................................................................... 10
Partir ............................................................................................................................................... 10 Style du film .................................................................................................................................. 11 Problèmes, solutions et comparaison .................................................................................. 11 Vouvoiement ............................................................................................................................................... 11 Formes de politesse .................................................................................................................................. 13 Titre du film ................................................................................................................................................. 14 Traiteur .......................................................................................................................................................... 14 D’autres problèmes de traduction ..................................................................................................... 15
Conclusion ............................................................................................................................ 16
För – La traduction islandaise du film Partir ............................................................ 17
Bibliographie ....................................................................................................................... 58
2
Introduction
Dans le récit de La Tour de Babel, la terre entière se sert de la même langue et des
mêmes mots. Les hommes veulent bâtir une tour qui pourra toucher le ciel et qui sera
leur première œuvre. Dieu voit que les hommes peuvent tout faire, que rien ne leur sera
impossible ; il décide de brouiller leur langue et de les disperser sur toute la surface de
la terre. Les hommes cessèrent de bâtir la tour.1
Cette légende est parfois considérée comme le début de l’écriture, d’autres
veulent croire que le récit est une explication sémiotique de l’origine des langues.2 En
effet, ce récit mythique explique également la diversité des langues et la nécessité de
traduire, car les hommes étaient dispersés sur toute la surface de la terre, ce qui a créé
un problème de communication et de compréhension entre eux. Nous pouvons ainsi dire
avec M. Guidère que « la légende babylonienne indique en creux l’importance accordée
à la communication par-delà la diversité linguistique ».3 De même, il est possible que ce
soit la raison pour laquelle l’homme est constamment, par la traduction, à la recherche
d’une certaine unité, voulant rapprocher ses langues et ouvrir ses frontières. En
traduisant, nous nous efforçons de continuer la construction de la tour de Babel.
Quand nous traduisons, nous faisons passer des messages entre les hommes,
nous aidons à la compréhension. Nous traduisons pour que les hommes puissent se
comprendre et communiquer entre eux, c’est la fonction première de la traduction, or
sans elle la compréhension serait impossible.4 Il faut transmettre le sens de la langue
d’origine, à la langue cible, c’est-à-dire de rendre le texte ou le discours accessible et
compréhensible aux locuteurs de la langue cible. Cela est souvent très difficile, car les
deux langues sont des unités différentielles, comme le précise Oustinoff : « elles ne
valent, en effet, que par leurs différences au sein du système de la langue ».5 C’est la
raison pour laquelle il est souvent très difficile de dire exactement la même chose dans
deux langues différentes. Il est possible de dire presque la même chose, mais la
traduction est souvent condamnée par ce « presque ».6 D’après Ástráður Eysteinsson
l’histoire de La Tour de Babel est l’un des premiers témoignages de la supériorité du
1 Guidère, Mathieu, Introduction à la traductologie – Penser la traduction : hier, aujourd’hui, demain, Bruxelles : De Boeck, 2008, p. 20. 2 Ástráður Eysteinsson, Tvímæli – þýðingar og bókmenntir, Reykjavík : Bókmenntafræðistofnun Háskólaútgáfan, 1996, p. 32. 3 Guidère, Mathieu, Introduction à la traductologie p. 20. 4 Oustinoff, Michaël, La traduction, Paris : PUF, 2009 [2003], p. 10. 5 Ibid., p. 121. 6 Ibid., p. 121.
3
texte d’origine.7 De la même manière, chaque langue a ses particularités, sa culture, sa
vision du monde, sa façon de s’exprimer et de décrire la réalité ; en outre chaque
individu s’exprime de manière unique.8 C’est la raison pour laquelle le traducteur se
doit de bien connaître le contexte culturel du texte qu’il traduit, pour être capable de
transmettre le sens d’une langue à l’autre.
Nous pouvons dire qu’aujourd’hui l’information circule plus librement entre
différents pays et continents que par le passé, grâce à la globalisation. Certaines
frontières sont même devenues floues, ce qui nous ouvre à diverses cultures et langues à
travers les médias, notamment l’anglais. Cela est particulièrement évident dans les
médias islandais dont une grande partie du contenu est en anglais. Nous nous ne
rendons peut-être pas compte en lisant les journaux ou en écoutant la radio les matins,
mais la plupart des nouvelles internationales sont des traductions. Le soir nous
regardons la télévision dont nombre de programmes sont produits à l’étranger,
notamment dans les pays anglo-saxons. Par conséquent, il faut traduire la majorité des
programmes de télévision. Ceux-ci sont ensuite diffusés avec la traduction en sous-
titres. Quand nous regardons la télévision, nous sommes ainsi en contact avec deux
langues en même temps. Nous entendons la langue d’origine et lisons la traduction et,
comme le dit Ástráður Eysteinsson « le récepteur se trouve à la frontière culturelle ».9
Le rôle du traducteur est ainsi important, il doit transmettre le sens de la langue
d’origine à la langue cible, dans la forme concise des sous-titres, mais en même temps il
doit rester invisible pour que le spectateur puisse savourer ce qui se passe à l’écran.
Le sous-titrage est le sujet de ce mémoire. Pour mieux comprendre les sous-
titres nous allons examiner leurs caractéristiques, les stratégies et difficultés de leur
traduction, possibilités et limitations, problèmes et solutions. Puis, nous allons examiner
la traduction du film Partir de la réalisatrice Catherine Corsini et enfin, nous allons
comparer la traduction du film avec celle qu’a réalisée Oddný Sen du même film.
7 Ástráður Eysteinsson, Tvímæli, p. 34. 8 Oustinoff, La Traduction, p. 16. 9 Ástráður Eysteinsson, Tvímæli, p. 12.
4
I. Le sous-titrages
En 2012, 186 premiers de films de long-métrage sont sortis aux cinémas islandais.10
Cela correspond à environ 186.000 sous-titres traduits rien que pour le cinéma, soit
autant de visualisations de textes à l’écran. Sur la même période, les sous-titres traduits
pour la télévision nationale étaient au nombre de 620.000.11 Les sous-titres produits
pour l’écran sont donc très nombreux et sont parmi les plus diffusés aujourd’hui. C’est
pourquoi il est important de travailler avec soin lorsque nous traduisons pour l’écran.
Les sous-titres qui accompagnent les dialogues étrangers peuvent également contribuer
à l’amélioration des compétences linguistiques des spectateurs et le texte islandais peut
aider à la progression en lecture.12 D’après Ástráður Eysteinsson, le spectateur islandais
est généralement très intéressé par la langue, par la traduction et ainsi par les sous-titres
qu’il lit sur l’écran : le spectateur a l’impressions de participer au processus de
traduction.13 Quand il lit les sous-titres, il peut toujours comparer la traduction avec la
langue de départ qu’il entend en même temps (à condition de la comprendre) et cela lui
donne le pouvoir de critiquer. Par conséquent, le traducteur doit essayer de rendre le
texte sur l’écran de manière que le texte soit presque invisible. Comme le précise Ellert
B. Sigurbjörnsson, c’est généralement cela qui constitue une bonne traduction
télévisuelle, personne ne l’aperçoit.14
Préhistoire
Peu de temps après l’invention du film ou du cinéma à la fin du XIXe siècle, les
cinéastes réfléchirent aux moyens de transmettre les dialogues des acteurs aux
spectateurs.15 La première tentative fut l’invention des intertitres, c’est-à-dire des
panneaux noirs avec des inscriptions écrites en blanc, qui étaient placés entre les
séquences du film. Le but de ces inscriptions était d’expliquer au public les parties les
plus importantes de l’intrigue du film. Il était assez facile de traduire les intertitres. Les
panneaux originaux étaient simplement enlevés, puis refilmés et réinsérés entre les
10 Anna Hinriksdóttir et Guðni Kolbeinsson, « Skjátextaþýðingar fyrir sjónvarp og kvikmyndahús », présenté au séminaire du même nom, organisé par le Centre de Formation continue (de l’Université d’Islande), le 17 septembre 2014. 11 Ibid., p. 4. 12 Ellert B. Sigurbjörnsson, Mál og mynd – Leiðbeiningar um textagerð, þýðingar og málfar í sjónvarpi og öðrum myndmiðlum, Reykjavík : Ríkisútvarpið – Sjónvarp, 1999, p. 9. 13 Ástráður Eysteinsson, Tvímæli, p. 13. 14 Ellert B. Sigurbjörnsson, Mál og mynd, p. 60. 15 Ivarsson, Jan, « A Short Technical History of Subtitles in Europe », http://www.transedit.se/history.htm [site consulté le 12 avril 2015].
5
séquences une fois le texte traduit. À partir de 1909, les cinéastes ont commencé à
appeler les intertitres sous-titres comme dans les journaux.16 Il était très rare de voir les
sous-titres passer à l’écran en même temps qu’une scène du film, mais nous trouvons
pourtant des exemples comme dans les films français Judex (1916) et Mireille (1922).17
Les premiers films avec des dialogues datent de 1927 : enfin les spectateurs
pouvaient entendre les acteurs et les intertitres commencèrent à disparaître.18 Afin de
répondre au besoin de traduire, les grandes nations d’Europe comme l’Allemagne, la
France et l’Espagne ont choisi d’embaucher des acteurs locaux pour lire une traduction
du dialogue qui remplaçait l’original. C’est cela que nous appelons doublage et qui est
encore utilisé comme méthode principale de la traduction audiovisuelle dans ces pays.
En revanche, pour des nations plus petites comme les pays nordiques, les Pays-Bas ou
encore la Belgique cette méthode était trop chère et prenait en outre trop de temps. Ces
pays ont donc continué à utiliser les sous-titres mais en les faisant apparaître en même
temps que les dialogues du film. Ces nations devinrent plus tard des pionnières de la
technologie de sous-titrage à la télévision.
En Islande, les films sont d’abord sortis au cinéma sans traduction, parfois sous-
titrés en danois. Mais avec l’avènement de la télévision nationale, en 1966, il devint
obligatoire de diffuser tous les contenus audiovisuels étrangers accompagnés des sous-
titres islandais.19
Montage des sous-titres
Il faut faire attention à plusieurs choses quand nous traduisons des contenus
audiovisuels en utilisant des sous-titres. La forme que les sous-titres nous imposent est
concise et, comme dit M. Guidère : « il [le traducteur] doit prendre en considération des
règles et des contraintes relatives à plusieurs systèmes de signification : le texte,
l’image, le son la musique ».20 Il faut aussi faire attention au temps, au rythme, à la
synchronisation et à l’inscription de la traduction sous l’image à l’écran. Enfin et
surtout, le traducteur doit se rendre compte que les spectateurs entendent toujours le
texte original en même temps qu’ils lisent la traduction. D’après Guidère la traduction
audiovisuelle est ainsi polysémiotique.21
16 Ibid. 17 Ibid. 18 Ibid. 19 Ellert B. Sigurbjörnsson, Mál og mynd, p. 8. 20 Guidère, Mathieu, Introduction à la traductologie p. 124. 21 Ibid.
6
Temps
Il est important de se rendre compte du temps dans le domaine de la traduction
audiovisuelle : « synchronisation de la voix aux mouvements des lèvres, du texte aux
séquences, de la longueur et de l’affichage de la traduction au temps de lecture du
spectateur ».22 Il faut savoir combien de temps chaque sous-titre peut rester sur l’écran,
et le spectateur doit être capable de lire les sous-titres et en même temps de savourer ce
qui se passe à l’écran. Le temps que chaque sous-titre doit rester affiché à l’écran a été
établi en correspondance avec la vitesse moyenne de lecture des spectateurs :
Peu importe la longueur du texte, il doit rester au moins une seconde et demie sur l’écran,
une ligne pendant trois secondes et une ligne et demie pendant quatre secondes. Deux
lignes complètes doivent rester cinq ou six secondes sur l’écran, mais pas plus de sept
secondes.23
Il en résulte que le traducteur ne peut pas inclure tout le texte original dans la traduction,
il est obligé de couper ou de supprimer des parties du texte. Pour savoir quelle
proportion du texte original il peut inclure, il faut mesurer le temps dans le script. Le
traducteur regarde la matière audiovisuelle et met une barre oblique dans le script toutes
les cinq secondes environ. À l’issue de cette phase préliminaire, le travail de la
traduction proprement dit peut commencer. Le traducteur se base sur les barres obliques
pour définir le texte de chaque sous-titre, quoiqu’il y ait des choses qu’il doit supprimer
ou modifier : « en dix secondes, il est possible de placer deux sous-titres longs ou trois
courts ».24 Cela signifie qu’en une minute, il y a la place pour l’affichage de 15 ou 16
sous-titres, pas plus. Nous pouvons estimer que le nombre de mots dans la traduction
représente de 65 à 75 pourcent du texte original. Ceci procède du fait que l’oreille est
plus rapide à détecter tout ce qui se passe à l’écran, alors que l’œil a besoin de plus de
temps, surtout quand il faut lire les sous-titres et regarder tout ce qui apparaît sur l’écran
en même temps.25
Texte
Quand le traducteur élabore les sous-titres, il doit penser au temps, mais il doit aussi
penser à la façon dont il subdivise le texte dans les sous-titres. Il faut également penser
22 Guidère, Mathieu, Introduction à la traductologie p. 123. 23 Ellert B. Sigurbjörnsson, Mál og mynd, p. 11. 24 Ibid., p. 10. 25 Ibid., p. 12.
7
au texte, comment construire les phrases et les pauses. Le spectateur ne peut pas revenir
à un sous-titre passé pour mieux comprendre, comme dans un livre, il ne voit qu’un seul
sous-titre à la fois : « chaque sous-titre doit exprimer une pensée entière pour que le
spectateur n’aie pas à attendre le prochain sous-titre pour obtenir le fond de la
pensée ». 26 Cela signifie qu’un sous-titre peut compter une ou plusieurs phrases
complètes ou une partie de phrase si celle-ci porte une pensée entière. De plus, le sous-
titre doit être bien réussi grammaticalement, syntaxiquement et contenir aussi peu de
subordonnées que possible. Nous pouvons penser au style des sagas islandaises, ou à
celui des télégrammes en construisant les sous-titres, les deux styles étant
particulièrement brefs et concis.
Dialogues
Les contenus audiovisuels sont composés de dialogues, questions et réponses,
allégations et répliques. 27 Il n’est pas possible d’attribuer un sous-titre à chaque
réplique, cela prend trop de temps et nous pouvons nous imaginer que le spectateur
serait un peu confus quant à ce qui se déroule sur l’écran s’il n’avait pas le temps de
tout lire. L’œil a besoin de temps pour capturer chaque sous-titre. Ainsi, la meilleure
solution est de mettre une question et la réponse ou une allégation et la réplique de deux
personnes dans un sous-titre, car ainsi le sous-titre peut rester plus de temps sur l’écran.
De ce fait, les spectateurs auront plus de temps pour lire chaque sous-titre. Pour
distinguer entre les personnes qui parlent, nous mettons un tiret au début de la réplique
de la deuxième personne.
Lignes
En ce qui concerne les lignes des sous-titres, elles aussi ont des limitations, ce qui peut
poser des problèmes au traducteur. Chaque sous-titre comporte une ou deux lignes et
chacune d’elles peut contenir au maximum 34 caractères, y compris les espaces. Par
conséquent, il faut trouver les mots les plus courts possibles dans la langue cible.
De plus, il est important pour le spectateur que les sous-titres soient toujours au
même endroit sur l’écran, pour faciliter la lecture. En Islande les sous-titres sont situés
au milieu de l’écran, centrés, alors que la tradition veut qu’ils soient justifiés à gauche,
comme dans les autres pays nordiques. Normalement un sous-titre contient deux lignes
et il vaut mieux que la deuxième ligne soit plus longue que la première, afin de moins
26 Anna Hinrikssóttir et Guðni Kolbeinsson, « Skjátextaþýðingar », p. 15. 27 Ellert B. Sigurbjörnsson, Mál og mynd, p. 14.
8
interférer avec ce qui se déroule sur l’écran. Il existe quand même des exceptions où il
est accepté d’utiliser plus de deux lignes : parfois des allusions temporelles ou des
informations importantes dans la langue originale apparaissent sur l’écran et doivent
également être traduites. Pour savoir comment assembler les mots de la traduction dans
ces deux lignes des sous-titres, résumons des repères pratiques :
! deux phrases doivent être placés sur deux lignes si possible ;
! chaque ligne peut compter au maximum 34 caractères ; y compris les espaces ;
! il est plus facile pour le spectateur de lire deux lignes brèves qu’une longue ;
! il est préférable que les lignes aient presque la même longueur ;
! les prépositions doivent être placés sur la même ligne que laurs compléments ;
! les particules infinitives sont placées avec les verbes correspondants ;
! il est préférable que chaque personnage ait sa propre ligne dans un dialogue.28
Adaptations
« L’adaptation est une notion fourre-tout qui recouvre, dans les études traductologiques
quantité d’opérations allant de l’imitation à la réécriture ».29 Les traducteurs utilisent par
exemple cette technique quand le contexte du texte original n’existe pas dans la langue
ou la culture cible et également quand il faut reformuler le texte dans la langue cible
pour préserver la même fonction que dans le texte original comme est souvent le cas
avec les sous-titres. Il faut donc trouver des équivalences pour être capable de
transmettre le message du texte de la langue d’origine à la langue cible. Les deux
langues peuvent être différentes l’une de l’autre, linguistiquement et culturellement de
telle sorte qu’il faille adapter le texte pour qu’il soit compréhensible dans la langue
cible.
Les trois formes d’adaptation les plus courantes aujourd’hui sont la suppression,
l’adjonction et la substitution :
1) La suppression consiste en l’omission ou la non-traduction d’une partie de l’original,
qu’il s’agisse de mots, de phrases ou de paragraphes entiers.
2) L’adjonction consiste en l’ajout d’informations inexistantes sur l’original par le biais d’une explication ou d’une expansion, que ce soit dans le corpus du texte, en note de bas de page ou encore dans le glossaire.
28 Ibid., p.16-19. 29 Guidère, Mathieu, Introduction à la traductologie, p. 85.
9
3) La substitution consiste à remplacer un élément culturel de l’original par un autre élément jugé équivalent mais qui ne constitue pas nécessairement une traduction : par exemple, un dicton, un proverbe, un usage dialectal, etc.30
En traduction audiovisuelle, il est nécessaire d’adapter le texte pour pouvoir l’ajuster
aux sous-titres, en utilisant la première et la troisième forme de l’adaptation. En outre, il
peut être essentiel de reformuler ou de mettre à jour certains textes par la substitution en
préservant seulement les idées et les fonctions du texte original. Des éléments à
substituer peuvent être par exemple le vouvoiement, des unités de mesure, des titres, des
noms, et cetera.
Il faut mentionner que l’adaptation fait régulièrement débats : certains disent
qu’elle est une forme de trahison de l’auteur du texte original.31 Néanmoins, il est
important d’adapter le texte pour être capable de le mettre en sous-titres et il est certain
que le traducteur qui traduit n’est dans ce cas pas libre dans son travail : il doit
indubitablement obéir aux différentes contraintes du sous-titrage.
Suppression
En regardant la télévision, nous voyons très souvent des personnes qui parlent vite et
qui disent beaucoup en peu de temps, même en quelques secondes. Dans ce cas, il est
inévitable de supprimer des mots dans le texte lors de la création des sous-titres. Si nous
voulions tout inclure dans les sous-titres, il faudrait aussi ralentir le film. Nous devons
tout de même livrer tout le sens du contenu original, mais la suppression de texte est
indispensable.32 Pour que le texte soit plus court nous pouvons :
! adapter le texte en utilisant des mots différents ;
! identifier le noyau du superflu ;
! supprimer de petits mots ou phrases ;
! supprimer des adjectifs ;
! supprimer des irrésolutions et bafouillage ;
! supprimer les répétitions de noms et les titres ;
! paraphraser et résumer le contenu ;
! supprimer une partie de l’information ;
! utiliser des chiffres au lieu de lettres, si possible.33
30 Ibid., p. 86. 31 Ibid., p 85. 32 Ellert B. Sigurbjörnsson, Mál og mynd, p. 21. 33 Ibid., p. 21-26 et Anna Hinrikssóttir et Guðni Kolbeinsson, « Skjátextaþýðingar », p. 13.
10
Autres modes de sous-titrages
Tout ce qui a été dit précédemment des sous-titres est basé sur les sous-titres à la
télévision. Néanmoins, il faut se rendre compte qu’il y a d’autres modes de sous-titrage
que ceux de la télévision. Nous pouvons nommer entre autres les sous-titres pour le
cinéma et les sous-titres pour les sourds et malentendants. Les deux varient un peu des
sous-titres pour la télévision. Le cinéma a un écran plus grand que celui de la télévision,
la traduction peut ainsi être plus longue. Par conséquent, il est nécessaire d’adapter les
sous-titres du cinéma si l’on désire les utiliser pour la télévision. Pour ce qui est des
sous-titres pour les sourds et malentendants, il faut faire beaucoup plus attention au
temps et résumer davantage pour que le texte puisse rester plus de temps à l’écran.
II. La traduction
Comme nous l’avons vu dans la partie accordée au sous-titrage, il faut faire attention à
de nombreux détails afin de réaliser une traduction adaptée à la forme particulière des
sous-titres. Dans ce chapitre nous allons aborder quelques problèmes rencontrés lors de
la traduction du film Partir, ainsi que les solutions proposées. Enfin, notre traduction du
film sera comparée avec celle d’Oddný Sen.
Partir
Le film Partir de Catherine Corsini est sorti en août 2009. L’histoire du film est assez
classique et se base sur le triangle amoureux, formé par la femme infidèle, du mari cocu
et de l’amant. Suzanne Vidal est la femme du médecin Samuel Vidal, ils ont ensemble
deux enfants adolescents. La famille vit dans le Sud de la France où Suzanne a depuis
quelques années été femme au foyer et élevé ses enfants.
Au début du film, Suzanne est fatiguée de sa vie bourgeoise et monotone et
décide alors de reprendre son travail de kinésithérapeute. Samuel l’aide à installer un
cabinet chez eux afin qu’elle puisse travailler à la maison. C’est à l’occasion de la
construction du cabinet que Suzanne rencontre Ivan, un ouvrier espagnol. Ils tombent
amoureux et Suzanne décide de tout quitter. Elle sacrifie tout pour sa passion
amoureuse. Dans un entretien avec la presse, l’acteur Yvan Attal déclare qu’il voit ce
film comme l’opposé du film de Woody Allen, Match Point : « autant Match Point,
c’est l’Amérique : un type sacrifie sa passion amoureuse pour son statut social, et il s’en
11
sort ; autant Partir, c’est très français : elle sacrifie tout pour sa passion amoureuse et,
en plus, elle ne s’en sort pas ».34
Dans les rôles principaux, nous trouvons Kristin Scott Thomas qui joue le rôle
de Suzanne Vidal, Yvan Attal est le mari, Samuel Vidal, et enfin Sergi Lopez dans le
rôle d’Ivan, l’ouvrier. Le film a obtenu trois nominations ; Kristin Scott Thomas a été
nominée pour le César et le Globe de Cristal dans la catégorie meilleure actrice et Yvan
Attal a été nominé pour Globe de Cristal dans le catégorie le meilleur acteur.35
Style du film
Le style du film est assez simple : radical, sec, sobre et même minimaliste.36 En même
temps, nous y trouvons des éléments très forts comme l’amour, le désir et la quête du
bonheur.37 Catherine Corsini a choisi de ne pas surcharger la mise en scène, et par
conséquent, le film est pur et simple avec des scènes et des dialogues brefs qui le
rendent encore plus fort. Ces choix stylistiques aident le traducteur, car il lui est plus
facile de proposer des traductions qui conviennent aux sous-titres.
Problèmes, solutions et comparaison
Vouvoiement
La question du vouvoiement se pose dès le début du film. Samuel parle à Rémi, un
ouvrier qui travaille pour lui, et il lui dit : « vous n’allez pas mettre le ballon d’eau
chaude dans la salle d’attente, ça fait très très moche ». Rémi répond en disant : « il
semblait plus simple ». Dans ces deux phrases nous avons deux problèmes, le
vouvoiement et la longueur de la première phrase, or, nous devons, si possible, placer
les deux phrases dans un seul sous-titre.
Les traducteurs de la télévision nationale islandaise ne distinguent pas le
vouvoiement du tutoiement dans les contenus audiovisuels contemporains ; tout le
monde se tutoie, peu importe la langue parlée.38 Cela est normal en ce qui concerne les
contenus provenant des États-Unis ou du Royaume-Uni, mais en traduisant ceux venant
34 Arnoux, Tony, Bouillon, Rachel et Ricci, Paul-André, « Partir », Presse, Paris : Pyramide distribution, pp. 1−26, ici p. 22. http://www.offestival.com/images/upload/presse/Partir.pdf [site consulté le 25 avril 2015]. 35 « Partir », AlloCiné, http://www.allocine.fr/film/fichefilm-137370/palmares/ [site consulté le 24 avril 2015]. 36 Drugeon, Emilie, « ‘Partir’ de Catherine Corsini, ‘un vrai coup de foudre’ », Lepetitjournal.com, http://www.lepetitjournal.com/valence/accueil/nos-interviews/49718-actualitadrid-et-valence [site consulté le 25 avril 2015]. 37 Ibid. 38 Ellert B. Sigurbjörnsson, Mál og mynd, p. 50.
12
d’Allemagne ou de France nous nous demandons s’il ne vaudrait pas mieux garder le
vouvoiement. En France, le vouvoiement est un élément important de la langue de tous
les jours et de la culture. Ainsi, le vouvoiement a une certaine valeur dans les contenus
audiovisuels en provenance de France. En Islande, nous connaissons le vouvoiement et
nous l’avons utilisé couramment jusqu’à la deuxième moitié du XXe siècle, mais il est
désormais devenu obsolète.39 Cependant, si nous devions traduire un film dont l’action
se déroule au XVIIIe siècle nous pourrions garder le vouvoiement, car il était encore en
vigueur en Islande à l’époque. De la même manière, quand il s’agit d’un film
contemporain, il faut adapter le texte original à la langue cible d’aujourd’hui, au public
d’aujourd’hui, c’est-à-dire, les spectateurs islandais qui n’utilisent plus le vouvoiement.
C’est pourquoi le vouvoiement n’est pas gardé dans la traduction. Le film Partir est un
film contemporain. Le premier sous-titre du film serait donc en islandais :
Þú hefur ekki leyfi til að hafa hitakút í biðstofunni, það er ljótt.
−En það er mun einfaldara.
La première ligne compte 68 caractères en comptant les espaces : elle est trop longue. Il
faut donc supprimer une partie de l’information, pour abréger le sous-titre mais sans
pour autant modifier le sens de la phrase. La solution finalement adoptée est :
Engan hitakút, það er ljótt.
−Það er einfaldara.
Puisque nous n’utilisons pas le vouvoiement dans la traduction, il devient
problématique de marquer le passage du vouvoiement au tutoiement. Comment
transmettre ce changement ? Nous en avons un exemple dans le film, quand Suzanne
accompagné d’Ivan rend visite à Rémi et sa femme. Rémi dit à Suzanne : « bonjour
madame Vidal ». Ceci nous indique qu’ils ne se tutoient pas. Suzanne répond :
« appelez-moi Suzanne ». Elle lui propose donc de passer du vouvoiement au
tutoiement. Il est difficile de transmettre ce détail en islandais, mais une des solutions
possibles, et que nous avons retenue dans notre traduction, est :
Góðan dag frú.
−Kallaðu mig Suzanne.
39Guðrún Kvaran, « Hvaða hlutverki gegna þéringar og eru þær til í öllum tungumálum? », Vísindavefurinn, (2008), http://www.visindavefur.is/svar.php?id=31816 [site consulté le 26 avril 2015].
13
Formes de politesse
Quand les Français parlent à quelqu’un qu’ils connaissent peu ou pas du tout, ils
utilisent le nom de famille, souvent précédé de « monsieur » ou « madame ». Cet usage
ne correspond pas aux coutumes islandaises d’aujourd’hui. Nous utilisons toujours le
prénom en parlant à quelqu’un (ou de quelqu’un). Si nous nous adressions à quelqu’un
en disant : « góðan dag herra Einarsson », ce serait immédiatement interprété comme
une plaisanterie ou même une moquerie envers cette personne. Quant à « monsieur » et
« madame », nous ne l’utilisons pratiquement plus jamais (sauf par exemple pour les
cartons d’invitation). Si nous les utilisions ce serait pour témoigner du respect, par
exemple à l’égard du Président ou du Premier ministre. La question se pose pour le
traducteur s’il doit ou non garder ces formes de politesse.
La traductrice Oddný Sen, décide de garder les titres de politesse et introduit
ainsi la culture française dans sa traduction du film, alors que nous avons décidé de ne
pas les conserver pour mieux aborder la culture, le public et les spectateurs islandais.
Nous sommes même allés encore plus loin dans l’adaptation du texte du film à la langue
cible et au public islandais en utilisant les prénoms au lieu des noms de famille comme
en Islande. En outre, les prénoms sont plus bref que « Monsieur Vidal » par exemple,
ou, comme ici, « sæll » pour « Bonjour Monsieur Vidal ». Voyons deux exemples de
traductions différentes ci-dessous.
Premier exemple : Samuel Vidal entre dans le cabinet où se trouvent déjà Rémi
et Suzanne. Samuel dit : « Rémi, comment ça va ? » Rémi répond : « Monsieur Vidal,
bien ». Oddný Sen le traduit ainsi :
Hvernig gengur Rémi?
-Herra Vidal.
Nous proposons :
Rémi! Hvernig hefur þú það?
-Samuel. Fínt.
Un deuxième exemple se situe au moment où Suzanne appelle Monsieur Lagache, pour
s’excuser de ne pas pouvoir venir au travail. Elle dit : « Allô, Monsieur Lagache, c’est
Suzanne Vidal ».
14
Oddný Sen le traduit ainsi :
Herra Lagache, þetta er Suzanne Vidal
Nous proposons : Sæll. Þetta er Suzanne.
Titre du film
Le titre du film, le verbe « partir » à l’infinitif, est très clair en français et décrit bien ce
qui se déroule dans le film. Suzanne, qui est anglaise, est partie d’Angleterre pour aller
vivre en France. Puis elle quitte son mari pour commencer une nouvelle vie avec Ivan.
À la fin du film nous voyons Suzanne et Ivan s’embrasser après que Suzanne a tiré sur
son mari. Des sirènes se font entendre au loin et nous savons donc qu’ils ne pourront
pas rester ensemble, elle devra s’en aller, le quitter lui aussi. Dans le film Suzanne est
donc partie (d’Angleterre), elle part (elle quitte son mari et sa famille) et elle va partir
(quitter Ivan).
Oddný Sen a traduit le titre du film par « Farin » en islandais, ce qui signifie
« partie » (forme féminine du participe passé du verbe islandais « fara »). C’est une
bonne solution, bien qu’elle n’ait pas exactement le même sens que le verbe « partir ».
Ce n’est pas pareil, partir et être partie. Nous nous sommes efforcés de trouver un autre
mode de traduction pour transmettre le sens original du mieux possible. Nous avons
essayé quelques titres comme : Á förum, Fararsnið, Ferðbúin, Á brott, Brottför, Að
skilnaði, Aðskilnaður, Kveðja et Frjáls. Finalement, nous avons décidé d’utiliser le
substantif « För », car c’est un mot assez large qui exprime bien la durée du verbe
« partir », le fait que Suzanne est partie, qu’elle part et qu’elle partira.
Traiteur
Suzanne rentre chez elle un soir, après être passée chez le traiteur. Traiteur est un mot
que nous avons eu du mal à traduire et transmettre en islandais. En français le mot
signifie une « personne dont la profession consiste à servir des (grands) repas ou à
préparer des plats à emporter […] livrés et éventuellement servis à domicile ».40 Nous
n’avons pas trouvé l’équivalent de ce terme en islandais, même si des termes comme
40 « Traiteur », Le Trésor de la Langue Française informatisé, http://cnrtl.fr/definition/traiteur [site consulté le 28 avril 2015].
15
« veisluþjónusta » pourraient, dans certains contextes, correspondre à ce que traiteur
représente dans le texte français. La traduction d’Oddný Sen dit :
Ég þurfti að fara í kjötbúðina.
Nous pensons que cette traduction ne rend pas le fait que Suzanne est passée chez un
traiteur et que le repas qu’ils mangent n’est pas préparé par elle. Elle ne fait que le
réchauffer. Nous trouvons ce détail important, car Samuel plaisante là-dessus juste
après, à table. Les spectateurs doivent donc savoir qu’elle n’a pas préparé le repas avant
d’entendre la plaisanterie de Samuel. C’est pourquoi nous avons choisi de reformuler la
phrase en expliquant un peu la situation et e l’adaptant à la culture islandaise :
Ég keypti tilbúinn mat hjá kaupmanninum.
D’autres problèmes de traduction
Est-ce qu’il faut traduire d’autres langues que le français ? Deux autres langues sont
parlées dans le film : l’anglais et le catalan. Nous n’avons pas traduit ces langues, car
elles sont étrangères pour le spectateur français, et devraient ainsi l’être également pour
le spectateur islandais.
Est-ce qu’il faut rendre les euros par des couronnes ? Nous entendons à plusieurs
reprises parler d’argent dans le film. Tout l’argent est en euros, car c’est la monnaie en
vigueur en France. Nous avons choisi de ne pas changer les euros en couronnes, car le
taux de change entre les deux systèmes monétaires varie avec le temps, ce qui risquerait
de rendre la traduction inexacte.
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Conclusion
Comme nous l’avons vu, le traducteur doit obéir à plusieurs règles qui concernent la
forme des sous-titres. Après avoir étudié cette forme très limitée, nous pouvons nous
imaginer que ces règles sont assez différentes de celles des autres secteurs de la
traductologie. En traduisant, il faut donc s’efforcer d’être à la fois laconique et concis.
Le plus important est de se rendre compte du temps pour calculer la durée de chaque
sous-titre à l’écran, et ce enfin que le spectateur puisse lire le sous-titre en
synchronisation avec la langue parlée. Chaque sous-titre doit également exprimer une
pensée entière, car le spectateur ne voit qu’un seul sous-titre à la fois. De plus, le
traducteur doit faire attention au rythme du texte et à son inscription à l’écran. Par
conséquent, il faut souvent adapter le texte et supprimer des éléments de l’original.
Le style sobre et simple du film Partir de Catherine Corsini a beaucoup facilité
la traduction du film et la composition des sous-titres. Nous n’avons pas eu besoin de
supprimer beaucoup d’éléments du texte original, car les dialogues et les scènes étaient
déjà suffisamment brefs pour composer les sous-titres. Les plus gros problèmes que
nous avons rencontrés concernent les décisions à prendre concernant le vouvoiement,
les titres de politesse et la traduction du titre du film.
Nous avons dit qu’une traduction est bonne lorsque personne ne l’aperçoit.
Ainsi, le spectateur ne doit pas être dérangé par les sous-titres, il doit pouvoir entrer
sans effort dans l’univers « étranger » du film. Il doit comprendre ce qui est dit et il doit
comprendre la culture inhérente au film. C’est donc le rôle du traducteur de transmettre
la langue et la culture d’un pays à l’autre, mais sans que le spectateur ne s’en aperçoive.
En regardant le film, le spectateur se trouve quelque part entre les deux mondes.
Toutefois, nous ne devons pas oublier que le spectateur peut toujours savourer ce qui se
passe sur l’écran quoiqu’il ne comprenne pas tous les mots. Un film ne se résume pas à
ses dialogues, et ce n’est pas la tâche du traducteur que de raconter tout ce qui se
déroule à l’écran. Cela reste un effort que le spectateur doit accomplir lui-même pour en
profiter. Les sous-titres ne sont qu’une pièce du puzzle.
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För – La traduction islandaise du film Partir
FÖR
Engan hitakút, það er ljótt.
– Það er einfaldara.
6 mánuðum fyrr
Þetta er í teikningunum, þú gerir
eins og við sögðum. –Allt í lagi.
Verkið er enn of dýrt,
það þarf að ná því aðeins niður.
Ég kemst ekki neðar.
–Reyndu.
Konan mín ætlar að opna stofu,
en hefur enn enga kúnna.
Kaffi?
–Nei takk.
Annað, einn strákanna verður
að klára verkið. Ég fylgist með.
Hann er spænskur og vinnur vel.
Hvað tekur það langan tíma
í viðbót? –Það fer eftir honum.
Þú hefur ekki unnið í fimmtán ár,
þú getur beðið einn mánuð enn.
18
Ég hringi í hann
og athuga með greiðsluna.
Lendar...
Bak...
Háls...
rófubein...
Hvað ert þú að gera þarna?
Hver ert þú?
Rémi sendi mig til
að rýma til á vinnusvæðinu.
Ég hringdi nokkrum sinnum.
–Já.
Ég hélt að þú ættir
að byrja á morgun.
Á að henda öllu?
–Já
Við hefðum átt
að gera það fyrir löngu.
Ég skil hvers vegna Rémi
var óánægður. –Hvers vegna?
Kostnaðaráætlunin er svo knöpp
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að ég er aleinn.
Hvernig viltu að ég fari að?
Láttu þetta vera!
Þetta er ekki þitt verk.
Hvað heldur þú að ég sé?
Aumingi?
Ætlar þú að henda þessu?
–Já þetta virkar ekki.
Ég skal gera við þetta.
Bíddu.
Takk.
Afsakaðu.
Iðnaðarmennirnir eru árrisulir.
–Þeir fá borgað fyrir það.
Ég helli uppá fyrir þá.
–Komdu þeim ekki upp á lagið.
Ég hef ánægju af því.
Þetta er fyrir stofuna mína.
Hvað er að?
–Ekkert.
Er þér illt?
–Nei, harðsperrur.
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Af hverju? –Ég hjálpaði til
við að rýma fyrir stofunni.
Hvað kom yfir þig?
Hefur þú tíma í dag?
–Já
Það þarf að velja flísarnar
og gólfefnið. –Allt í lagi.
Rémi! Hvernig hefur þú það?
–Samuel. Fínt.
Þetta er Ivan. –Ivan...
Gleður mig að kynnast þér.
Þetta er allt í lagi.
Vinnur konan mín svart fyrir þig?
Jæja, ég er farinn. Kemur þú með?
–Nei, þjálfunin byrjar ekki strax.
Allt í lagi. Gangi ykkur vel.
Ertu ánægð? –Já.
Hafið það gott í dag.
–Sömuleiðis, bless.
Afsakaðu manninn minn,
hann getur verið hranalegur.
Það er eðlilegt. Þú eyðir deginum
21
með myndarlegum manni eins og mér.
Hann má hafa áhyggjur.
Hvað varstu að gera
við fæturna á þér um daginn?
Svæðanudd.
Ég var sjúkraþjálfi og
ég fer að byrja að vinna aftur.
Af hverju?
–Ég saknaði þess.
Ég vildi frekar hætta að vinna.
Er vinnan þín ekki skemmtileg?
Þetta er erfitt og fólk
tekur ekki tillit til þín.
Sjúkraþjálfunin er öðruvísi.
Maður lætur öðrum líða vel.
Hérna er umslagið fyrir iðnaðar-
manninn. Ég gleymdi því.
Þetta gengur vel.
–Já, ég er ánægð.
Ertu ekki að fara í starfs-
þjálfunina? –Klukkan tíu.
22
Ég er þá farinn.
Bless.
Umslagið þitt.
–Bíllinn.
Passið ykkur!
Farið frá!
Passaðu þig!
Ivan! Ivan!
Hvað er klukkan?
–Fimm.
Ég verð að fara.
–Ha? Hvert?
Til Spánar.
–Nei. Vertu kyrr.
Ég verð að fara þangað.
–Þú slítur...
Ég verð að fara.
–Vertu rólegur.
Til Spánar? Er hann með óráði?
–Ég hefði getað drepið hann.
Þetta er mér að kenna. –Nei.
–Jú, víst.
23
Ég sé um þetta.
–Ég hefði getað drepið hann.
Þú ert öklabrotinn og með sár.
–Mér er sama. Ég vil fara.
Ég get ekki leyft þér það. Ég verð
að halda þér í tvo til þrjá daga.
Nei! Kemur ekki til mála. Ég verð
að hitta dóttur mína á Spáni.
Það er minn dagur með henni.
–Vertu skynsamur. Þér versnar.
Ég get ekki leyft þér það.
–Nei en þú getur borgað mér svart.
Ég fer með þig.
Er það hægt?
Er það of mikil áhætta?
Er það langt?
–Um þriggja tíma akstur.
Ég útskrifa þig.
Ég læt þig hafa verkjastillandi.
Ferðu þangað í hverri viku? –Nei,
þetta er í fyrsta sinn í heilt ár.
Hefurðu ekki séð dóttur þína í ár?
24
–Ég var í fangelsi.
Mamma hennar hefur komið í veg
fyrir það frá því ég kom út.
Hvað gerðirðu?
–Ekkert. Smáræði.
Viltu að ég stansi.
–Þetta er í lagi.
Þetta er fínt hér.
Hvenær á ég að sækja þig?
–Ekki bíða eftir mér, ég sef hér.
Ha? Ég lofaði að skila þér
á sjúkrahúsið í kvöld.
Ég spjara mig.
Er allt í lagi?
Ég get ekki skilið þig eftir.
Þú gætir fengið sýkingu.
Ég bíð eftir þér.
Er hótel hérna?
–Já, á torginu.
Ég læt þig hafa símanúmerið mitt.
25
Hringdu í mig ef það er eitthvað.
Verður þetta í lagi?
–Já já, þetta verður allt í lagi.
Allt í lagi.
Segðu David að ég verði komin
fyrir leikinn hans.
Þú missir ekki af honum? –Nei,
hef ég einhverntíma gert það?
Fínt.
–Eruð þið búin að borða?
Krakkarnir fóru á McDonalds.
Ég fer að vinna á sjúkrahúsinu.
Jæja. Ástakveðjur.
Við sjáumst á morgun
Ég elska ykkur.
Við erum hér.
Mér er illt. Ég vil fá sprautuna.
–Auðvitað.
Dóttir mín er með mér.
Hvað heitir þú?
–Berta.
26
Það er fallegt. Komið.
Er þetta í lagi?
Halló?
–Suzanne?
Já? –Ég ætla að fá mér
að borða hérna í grenndinni.
Viltu borða með mér?
–Já, endilega.
Sjáumst rétt strax.
–Allt í lagi.
Gekk vel með dóttur þína?
–Já, mjög vel.
Hún sagði ekkert í dag.
En þegar hún fór upp í rúm...
...fór hún að spyrja spurninga.
Hún hætti ekki að tala.
Hún var enn að tala
þegar hún sofnaði.
Hún vildi vita allt sem ég
hafði gert. Hvar ég hefði verið.
Ég sagði henni ekki
frá fangelsinu. Ég skáldaði.
27
Hún er of lítil.
Þú segir henni það seinna.
Ég saknaði hennar.
En þú? Leiddist þér?
Nei. Ég fór í göngutúr.
Mér fannst ég vera í fríi.
Það var of erfitt í Englandi.
Ég kom til Nîmes sem barnfóstra.
Ég talaði ekki frönsku...
...og ég þurfti að kaupa inn.
Ég þekkti ekki borgina,
ég villtist og var skelkuð.
Ungur maður kom mér til bjargar.
Samuel, maðurinn minn.
En þú?
Söngvari frá heimabæ mínum
hélt tónleika í Nîmes.
Ég hef alltaf kunnað lögin hans.
Að heyra hann syngja á kata-
lónsku á leikvellinum.. Það var..
28
Hann söng lag sem heitir
„Í sjöunda himni“
Það var svo fallegt að maður
gat grátið. –Syngdu það.
Er það?
Gjörðu svo vel.
–Þetta er fallegt.
Þú kemur rétt í tæka tíð,
þetta er úrslitaleikurinn.
Kúkú.
Gekk þetta vel?
–Já.
Lota, sett og leikur,
David Vidal.
Þú lést hann hafa það.
Bravó!
Þú sást mig ekki leika.
–Ég sá þig vinna.
Góð keppni. Bravó.
Ertu betri í hnénu?
–Já, sjáðu.
Þú þarft ekki
29
að hafa áhyggjur af því.
Hvenær leikum við?
Á miðvikudaginn?
Þér sást yfir þarna líka.
–Allt í lagi.
Góðan dag.
–Góðan dag.
Emir klárar verkið.
–Gott.
Ekki kála honum.
Hvernig hefur Ivan það?
–Hann er enn frá vinnu.
Við viljum bæta honum það upp.
Hefur þú heimilisfangið hans?
Auðvitað.
Góðan bata
Suzanne
Einu sinni enn.
Ýttu á móti höndinni.
Ýttu, ýttu... Meira, meira...
Mjög gott. Slakaðu á.
Er allt í lagi?
30
Andaðu.
Núna virkjum við hnéskelina.
Varlega. Mjúklega.
Afsakið mig.
Halló.
–Góðan dag, þetta er Ivan.
Ég fann umslagið. Takk fyrir.
Þetta er fallega gert.
Er fóturinn betri? –Sæmilegur.
Ég er að byrja að tylla honum í.
Hefurðu tíma fyrir kaffi?
–Ég hef allan heimsins tíma.
Klukkan þrjú?
–Já allt í lagi.
Hvar?
Góðan dag.
Ég á engan vasa.
–Ég hefði átt að hugsa fyrir því.
Ég finn eitthvað.
Þetta er fínt.
Svona.
31
Drífðu þig!
Sæll. Þetta er Suzanne.
Það kom upp smá vandi svo
ég kemst ekki í dag.
Nei, ég kem á morgun. Já.
Sjáumst á morgun. Bless.
Þetta er strax orðið betra.
Er það?
Þetta er mjög gott.
Ég vil ekki fara heim.
–Vertu kyrr.
Ég get það ekki.
Ég verð að fara þangað.
Rektu mig burt.
Annars kem ég mér ekki af stað.
Allt í lagi. Farðu.
Áfram með þig, farðu.
Mamma, mér er illt í öxlinni.
Getur þú nuddað mig?
Já.
32
–Til einskis.
Allir á réttum tíma.
Það er kraftaverk.
Þetta ilmar svakalega vel.
–Já, þetta ilmar vel.
Hvað er í matinn?
–Aftur kjúklingur!
Við fengum kjúkling
í hádeginu.
Andskotinn mamma!
–Hvað hefur komið yfir þig!
Hvað er að? Þetta er allt í lagi.
Þetta er bara leirtau.
Þetta er allt í lagi.
Ég er búinn að leita
að þér út um allt.
Er allt í lagi?
–Samuel...
Ég er ástfangin.
Hvað ertu að segja?
Ég er ástfangin af Ivan.
–Hver er það?
33
Spænski iðnaðarmaðurinn.
Þessi sem ég slasaði.
Svafstu hjá honum?
Hefurðu sofið hjá honum?
Já.
Af hverju fór pabbi?
–Hvað er að mamma?
Leggið á borð.
Viltu pasta?
–Nei, það tekur því ekki, takk.
Hvar varstu?
–Hvað kemur þér það við?
Vertu kyrr.
–Þú varst lengi.
Já, það er rétt.
–Hvað kemur ykkur þetta við.
Þetta nægir, þau hafa ekkert gert.
Krakkar, leyfið okkur
að vera í friði.
Fyrirgefðu mér Samuel.
34
Hversu oft?
–Hvað?
Hversu oft svafstu hjá honum?
–Hættu.
Segðu mér það.
–Það snýst ekki um það.
Hvar svafstu hjá honum?
–Heima hjá honum.
Ég hitti hann ekki oftar.
Þetta er búið.
Ég lofa þér því.
Þetta er búið.
Ekki gráta.
Af hverju sagðirðu honum það?
–Ég get ekki logið.
Og hvað með okkur?
–Ég veit það ekki.
Þá veit ég það ekki heldur.
Ivan!
Það er fallegt.
Takk elskan.
Eigum við að panta drykkina?
35
–Já.
Afsakaðu!
Varela vill að ég verði á lista
fyrir sveitastjórnarkosningarnar.
Ég hélt þú vildir hætta í pólitík.
–Þetta freistar mín.
Ég hef gaman af nýjum áskorunum.
–Gott kvöld.
Vínlistann takk.
Þú ert konan mín.
Ekki hreyfa þig.
Marion, David!
Hvað er þetta!
Góðan dag, þetta er Ivan...
Ivan!
Halló.
–Halló, þetta er Suzanne Vidal.
Hefurðu frétt af Ivan?
–Já, hann er farinn að vinna.
Hvar?
–Á veitingastað í Uzès.
36
Hvað ert þú að gera hér?
–Þú svarar mér ekki.
Það er betra að við hittumst ekki.
–Ég get það ekki.
Ég er að vinna.
–Hvenær færðu pásu?
Klukkan þrjú.
Bíddu eftir mér úti.
Ég skammast mín fyrir að fara
með þig hingað. –Hættu.
Ég elska allt með þér.
Ég verð að fara.
Er þér skítsama um alla?
Foreldrar mínir komu klukkan sjö.
Fyrirgefðu, ég keypti
tilbúinn mat hjá kaupmanninum.
–Kaupmanninum!
Ljúffengt. Eins og alltaf.
–Þú slærð sjálfri þér við elskan.
Því að fara aftur að vinna?
Ég hefði ekki velt því fyrir mér.
37
Sérstaklega á hennar aldri.
–Mér þykir hún mjög hugrökk.
Ég öfunda þig
og hef ákveðið að hjálpa þér.
Viltu fá húsgögnin af skrif-
stofunni minni og biðstofunni.
Þau buðust mér ekki,
þó ég hafi viljað þau.
Nei, en þetta er fyrir Suzanne.
Vill hún það?
–Vil ég hvað?
Afsakið mig.
Ég þrái þig enn.
–Ég þrái þig líka.
Þú gerir mig óðan.
–Hvað ertu að gera?
Ég þarf að fara út.
–Ég er hundleiður á þér.
Þú verður kyrr.
–Ég geri það sem ég vil.
Þú ferð ekki.
38
Þú ert klikkaður.
–Þegiðu.
Suzanne er þreytt,
ég ætla að fylgja henni upp.
Þegiðu.
Nei, Samuel.
Láttu ekki eins og kjáni.
Ég get ekki lifað án þín.
Nei, þú gerðir það ekki!
–Jú.
Mig langar að eyða nóttinni
með þér. Vakna með þér.
Þú ert biluð.
Gastu sofið aðeins?
Þú ilmar.
Ég elska þig.
Hvað ert þú að gera hér?
–Bíða eftir þér.
Af hverju?
–Þú veist vel af hverju!
39
Þú svífst einskis.
Þú ert mér til skammar.
Ég beið alla nóttina eftir þér.
Líttu á mig.
Þú ert konan mín.
Þú verður að standa við þitt.
Hvað ætlarðu að gera?
Gefa okkur að borða á kvöldin...
...og fara svo og láta ríða þér?
Viltu hafa það þannig?
Hvað viltu gera?
–Fara frá þér.
Þú ferð ekki.
Þú ert konan mín.
Þú hefur ekki rétt á því.
Ég gef þér allt. –Ég vil ekkert.
Hættu!
–Komdu.
Ég leyfi þér ekki að fara.
Þetta gerðist bara,
ég veit ekki hvað kom yfir mig.
Ég vil þér ekkert illt.
En ég get ekki annað.
40
Ég get ekki annað.
Leyfðu mér að fara.
Af hverju ætlarðu að lifa?
–Starfinu mínu.
Starfinu þínu?
–Já
Hvaða starfi?
–Sjúkraþjálfuninni.
Heldurðu að þú komir hingað
á hverjum degi að vinna?
Ögra mér með tíkarlegri
hegðun þinni?
Ég verð í borginni.
–Ég á eftir að sjá það.
Þú hefur aldrei getað
neitt án mín.
Veistu hvað dyntirnir í þér
kostuðu mig? 30.000 evrur.
Heldurðu að peningarnir
falli af himnum?
Hvernig ætlarðu að fara að?
41
Án mín ertu ekkert.
Þú kemst ekki af.
Segðu eitthvað.
Suzanne! Suzanne!
Þetta er fullkomið.
Það gekk. Hún er sofnuð.
Er það? Ég er ekki hissa,
ég elska þegar þú syngur á ensku.
Er það virkilega?
-Já.
Talaðu við mig á ensku.
–Ef þú talar við mig á katalónsku.
Andaðu.
–Æ, það brakar.
Einu sinni enn. Jæja, þá er
það komið í dag. –Takk.
Farðu varlega.
–Já.
Gerðu æfingarnar heima.
Það er mikilvægt. –Já.
Hvenær opnar stofan þín?
–Ekki strax. Ég leysi af í bili.
42
Á hvern á ég að stíla ávísunina?
–Á mig.
Þú lítur vel út.
Fríið hefur gert þér gott.
Hvað segirðu gott?
–Jú, fínt. Þetta er að koma.
Ég fékk símtal frá vini
sem vill taka yfir leiguna.
En þú ætlaðir að bíða
í sex mánuði.
Þetta kemur sér vel fyrir mig.
Ég get ekki hafnað því.
Þú hefur þá tíma til
að finna lausn. –Já.
Vantar hann kannski afleysingu?
–Hann er tannlæknir.
Enskukennsla í heimahúsum
Tvítyngd ensk kona kennir
Er þetta allt?
–Ég er farin að vinna aftur.
Þetta er erfitt.
Þú hefur verið með yfirdrátt
43
í þrjátíu og einn dag.
Þú verður að komast
á réttan kjöl.
Er ekkert inni á vaxtareikningnum?
–Hundrað evrur.
En sparireikningnum?
–Maðurinn þinn frysti hann.
Get ég þá fengið lán?
–Þú myndir ekki fá það.
Hvað á ég að gera? Ég hef verið
viðskiptavinur í tuttugu ár.
Þetta er í fyrsta skipti
sem ég bið um eitthvað.
Ég get ekkert gert
án ábyrgðar mannsins þíns.
Ég stend í skilnaði.
Ég fæ peningana.
–Ég hef enga tryggingu fyrir því.
Því miður.
Sæl, hvernig hafið þið það?
Góðan dag frú.
Kallaðu mig Suzanne.
44
Gjörðu svo vel.
Kökur frá Vilares. Takk fyrir.
–Það var ekkert.
Ég þarf að tala við þig
Ég var rekinn.
–Hvað meinarðu?
Ég vinn ekki lengur.
–Af hverju ekki?
Ert þú ekki yfirmaðurinn?
–Jú, en...
En hvað?
–Maðurinn þinn.
Maðurinn minn?
–Hann hringdi í borgarstjórann.
Eru þeir vinir?
–Samuel þekkir alla.
Þetta á ekki að viðgangast.
–Þetta er lítið fyrirtæki.
Þeir gera út af við mig.
Þau hafa það ekki af.
Þau eru nú þegar skuldug.
Ég get aðstoðað þig.
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En ekki lengi.
Ég fer og tala við hann.
Já. Talaðu þá líka
um sjúkraþjálfunina við hann.
Hvað ert þú að gera hér?
–Semja frið.
Hver er í stríði? –Þú.
Þú meinar okkur að vinna.
Hættu. Við höfum það ekki af.
Um hvað ertu að tala?
–Þú veist það vel.
Ég hætti þegar þú kemur heim.
–Það geri ég ekki.
Þú munt ekki hafa val.
–Þetta er búið.
Ekki segja það! –Við stöndum
í skilnaði. Opnaðu augun!
Ég get það ekki þegar ég
ímynda mér þig ríða honum.
Hann er hálfviti, þjófur!
Er það það sem þig dreymir um?
Hefðarfrúin og umrenningurinn?
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Er það það sem þú vilt?
Geturðu unnið alla daga?
–Já, ég er vön.
Já. Þú ert ekki með launamiða?
–Bara í Englandi fyrir löngu.
Nú já. Við höfum samband.
–Allt í lagi.
Sæll elskan.
Þetta er ekki stórt.
–Við erum bara tvö.
Er ekki pláss fyrir okkur?
–Jú. Þið getið sofið á sófanum.
Hvar er Ivan?
–Hann kemur.
Ég vildi hitta ykkur fyrst.
Ég þarf bréf fyrir skilnaðinn.
–Af hverju ættum við að gera það?
Því annars fæ ég ekkert.
Það ert þú sem fórst.
–Er þá réttlátt að ég fái ekkert?
Ég hjálpaði pabba ykkar.
Ég ól ykkur upp.
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Hafðu ekki áhyggjur,
ég skrifa bréfið.
Ég er farin.
–Vertu kyrr.
Ég fylgi henni.
Við sjáumst.
Þetta er allt í lagi.
Hún er bara krakki.
Hún er eins og pabbi sinn.
Ég fæ óbeit á henni.
Láttu þetta eiga sig.
Það gengur yfir.
Ég er með góðar fréttir.
Rémi fann vinnu fyrir mig.
Fyrir skítalaun,
en þetta eru peningar.
En... það er langt þangað.
Ég verð að sofa þar.
Hversu lengi? –Tvær vikur.
Átta hundruð evrur.
Hvað er að. Heyrðu mig nú.
–Það er langur tími.
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Ég er ánægð
að þú skulir koma með mér.
Ég sagði pabba að ég
færi í útilegu með vinunum.
Ég kom með þetta.
Þetta var í herberginu þínu.
Frábært!
Settu þetta í hanskahólfið.
Ég kom líka með föt.
–Takk elskan.
Halló.
Bless. Sjáumst í næstu viku.
Hvað segirðu gott David?
–Allt gott.
Ég býð ykkur ekki út að borða.
Ég fæ borgað í næstu viku.
Meistari Jakob
Sefur þú
Sefur þú
Hvað slær klukkan
Hvað slær klukkan
Hún slær þrjú
49
Hún slær þrjú
Já, alveg rétt.
Ég samþykki það.
Fjárinn!
Hann gleypti kortið.
Ég er ekki með neinn pening.
En þú?
Nei, ég er ekki búinn
að fá borgað. –Hvað gerum við?
Afsakaðu.
Sérðu bílinn þarna?
Kortið mitt virkar ekki. Tekurðu
þetta kannski fyrir bensíni?
Nei, við erum ekki í Afríku.
Hefurðu áhuga á úri?
Mig vantar...
Úr? –Nei!
Góðan dag frú.
Þú villt ekki kaupa úr?
Þetta er ekta Cartier.
Mjög gott.
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Hvað er mamma að gera?
Hvar fékkstu þetta?
–Ég á það. Já.
Hvað ertu að gera?
Hundrað og tíu evrur.
Hundrað og tuttugu evrur.
Já, mjög gott.
Mér tókst það!
Ég get ekki horft
upp á þig gera þetta.
Af hverju ekki?
–Ég líð þetta ekki.
Mamma, þetta er brjálæði.
Samuel...
Hvað ert þú að gera hér?
–Mig vantar peninga.
Ég vil minn hlut strax.
–Þinn hlut?
Þú átt allt hér.
–Ég vil skilja... Hratt.
Yfirgefur sameiginlegt heimili,
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þú átt ekki rétt á miklu.
Jú, á framfærslustyrk.
–Framfærslustyrk?
Já. –Í þinni stöðu
myndi ég ekki treysta því.
Og húsið. Tuttugu ár af lífi mínu.
–Þú borgaðir ekki neitt.
Ég ól upp börnin þín.
–Ég vil ekki að þú hittir þau.
Sonur minn peningalaus
á Spáni.
Lögfræðingurinn minn
mun elska þetta.
Leitarðu í vösunum mínum?
Þú ert aumkunarverð.
Það er þér að kenna.
–Ertu með nóg?
Allt í lagi, komdu þér út.
Hypjaðu þig héðan.
Mamma!
Ég skrifaði bréfið.
Ég elska þig.
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Suzanne, launin þín...
...Ivan.
Við erum skítblönk. Við ráðum ekki
fram úr þessu. –Ekki segja þetta.
Það er alltaf til lausn.
–Nei.
Þetta fer versnandi.
Sjáðu hvernig líf okkar er.
Við vinnum ekki fyrir neinu.
Hjá mér fer allt í meðlag.
Og þú? Sjáðu hvað þú ert að gera.
Ég styð það ekki. –Ég er sterk.
Við þrælum eins og hundar.
Það er allt og sumt.
Við höfum það ekki af. –Við verðum
að þrauka þar til ég fæ skilnað.
Hættu að láta þig dreyma!
Þú færð ekki neitt, þú veist það.
Þú munt eiga skítalíf með mér.
Ég er útskúfaður.
Farðu heim til mannsins þíns
það er fyrir bestu.
Aldrei!
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Hvernig geturðu sagt þetta.
Aldrei! Aldrei!
Ivan.
–Ég er farinn.
Hvað er í gangi? –David hringdi.
Þau eru öll að fara til Berlínar.
Marion á afmæli.
Húsið er tómt. –Já, og?
Málverkin. Þau eru rándýr.
Við seljum þau.
Ætlarðu að brjótast inn?
–Ég tek það sem ég á.
Ég á rétt á því. Ég hefði
átt að hugsa fyrir því fyrr.
Hvað ertu að segja?
Við gerum það ekki.
Ég vil ekki fara inn aftur.
–Ég er með lykla.
Nei, þetta er útrætt mál.
–Þá geri ég það ein.
Tekurðu skartgripina?
–Fjölskylda hans á þá.
54
Láttu þá vera.
–Bíddu.
Ég er með allt.
–En þú?
Allt nema ilmvatnið mitt.
–Farið upp krakkar.
Hver myndi leita að skart-
gripunum þarna nema Suzanne?
Viltu að hún fari í fangelsi?
–Þetta er ekki hún, þetta er hann.
Hann hefur setið inni, þjálfað
hana. –Þú hefur enga sönnun.
Ætla þau að nota málverkin
í skreytingar? Þau selja þau.
Hættu Samuel!
–Ég get ekki treyst á þig.
Jú. En ég er líka vinur Suzanne.
Þið eigið þetta saman.
Saman. Mér er alveg sama. Ég kæri.
–Eins og þú vilt.
Góðan dag frú.
Langt síðan síðast.
55
Alltaf gaman að sjá þig.
Leitarðu að einhverju sérstöku?
Við vorum að fá fallegar
afrískar styttur. –Nei, nei.
Ég kem aftur. Bless.
Ég get það ekki.
Ég er ekki trúverðug.
Ég veit ekki hvert
við getum farið.
Ég skal sjá hvað ég get gert.
Allt í lagi.
Hvað var þetta?
–Þetta gengur.
Ég hitti mann sem tengist Rémi.
Hann hefur áhuga.
Við hittumst eftir korter.
Þetta er of gott.
Ef við náum þrjátíu þúsund evrum
getum við keypt húsið.
Það ætti ekki að vera svo dýrt.
Við borgum í reiðufé.
56
Ég fer.
Viltu að ég komi með þér? –Nei.
Ég verð kominn eftir klukkustund.
Ítrekað brot og hylming þýfis.
Það eru sex ár.
Dorothée, þetta er ég aftur.
Ég verð að hitta Rémi.
Hringdu í mig!
Hvað ert þú að gera hér?
Hvar er hann? Hvað hefurðu gert?
–Ég, ekkert.
Sem betur fer höfum við
heiðvirðra borgara eins og Rémi.
Það er ég sem gerði þetta, fékk
hugmyndina. Hann gerði ekki neitt.
Það var hann sem seldi varninginn.
Ég tók það sem tilheyrði mér.
Ekkert annað. Ég skila þér öllu.
Hann hefur áður setið inni.
Hann sér dóttur sína ekki lengi.
Þú getur ekki gert þetta.
Þetta er viðurstyggilegt.
57
Ekki gera þetta.
–Hvernig geturðu elskað hann?
Hann hlífði þér ekki einusinni.
–Ég trúi þér ekki.
Hann er heigull.
–Hættu.
Hvað viltu að ég geri?
Ég geri allt sem þú vilt.
Komdu heim.
Komdu heim og hann er frjáls.
Mamma. Mamma.
Mamma, keyrirðu mig í dans?
–Já, ef þú vilt.
Ertu búinn?
–Já.
Þetta var mjög gott.
–Takk.
Haltu utan um mig.
Íslenskur texti:
Rut Berg Guðmundsdóttir
58
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