32
1 RETOUR DEXPERIENCES SUR LA CONCESSION POUR IMPLANTER ET EXPLOITER LE GUICHET UNIQUE PORTUAIRE AUTOMATISE DU PORT AUTONOME DE COTONOU AU BENIN Auteurs : Dr. Yann ALIX Dr. Jean GROSDIDIER DE MATONS Délégué Général Fondation SEFACIL Consultant portuaire International Le Havre – France Washington D.C. – USA

RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

1

RETOUR D’EXPERIENCES SUR LA CONCESSION

POUR IMPLANTER ET EXPLOITER LE GUICHET UNIQUE PORTUAIRE

AUTOMATISE DU PORT AUTONOME DE COTONOU AU BENIN

Auteurs :

Dr. Yann ALIX Dr. Jean GROSDIDIER DE MATONS

Délégué Général Fondation SEFACIL Consultant portuaire International

Le Havre – France Washington D.C. – USA

Page 2: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

2

RETOUR D’EXPERIENCES SUR LA CONCESSION

POUR IMPLANTER ET EXPLOITER LE GUICHET UNIQUE PORTUAIRE

AUTOMATISE DU PORT AUTONOME DE COTONOU AU BENIN

Résumé :

Le présent article analyse la convention de concession signée entre le groupement Bureau Veritas

BIVAC B.V./SOGET SA et le gouvernement de la République du Bénin pour l’installation, la gestion et

l’exploitation du guichet unique portuaire automatisé du Port de Cotonou. L’originalité de la

démarche tient dans l’adoption de solutions managériales et stratégiques en phase avec les réalités

technologiques et opérationnelles d’un GUP via une concession associant investisseurs

internationaux et parties prenantes béninoises. La création de la Société d’Exploitation et de Gestion

du Guichet Unique est resituée dans le contexte du développement économique et logistique

béninois et met en perspective les opportunités de facilitation du commerce international

subsaharien.

Mots clés : Port de Cotonou – Concession – Guichet Unique Portuaire- Logistique

Abstract :

This paper analyses the concession agreement signed between the Bureau Veritas BIVAC B.V./SOGET

SA association and the Government of the Republic of Benin for the installation, management and

operation of the automated single window system of the port of Cotonou. The originality of this

undertaking resides in the adoption of managerial and strategic solutions in line with the operational

and technological realities of port single window systems through a concession regrouping

international investors as well as stakeholders of Benin. The implementation of the Société

d’exploitation et de gestion du Guichet unique is discussed in the logistical and economic

development context of Benin. It also puts into perspective the opportunities of international trade

facilitation in Sub-Saharan Africa.

Keywords : Port of Cotonou – Concession – Single Window – Logistics

Page 3: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

3

Tables des Figures

Figure 1 - Trafic total conteneurisé de l’Afrique – 1980 / 2008 En EVP

Figure 2 - Représentation cartographique en anamorphose des manutentions portuaires

conteneurisées mondiales – Année 2008

Figure 3 - Trafics portuaires conteneurisés et principaux corridors logistiques sous-régionaux

en Afrique de l’Ouest (2006 – En EVP)

Figure 4 - Terminal de véhicules usagés au port de Cotonou (2002)

Figure 5 - Distribution par origine première et destination finale sous-régionales des

marchandises portuaires du port de Cotonou (2000-2009 – En tonnes métriques).

Figure 6 - Revenu national brut par habitant (Bénin-Niger-Nigéria-Burkina Faso-Mali 2009 –

US$)

Figure 7 - Analyse des facteurs de temps pour les marchandises en transit vers les pays

enclavés (Ports de Cotonou, Lomé et Téma – Année 2001)

Figure 8 - Cartographie des parties prenantes connectées au guichet unique portuaire

automatisé

Figure 9 - Contrôle public et contrôle privé des terminaux conteneurisés : situation de l’Afrique

(2003 – 2007 et estimation fin 2010 - en % du total)

Figure 10 - Investissements portuaires annoncés depuis 2008 sur la rangée ouest africaine

Dakar-Cotonou (Situation connue fin février 2011)

Figure 11 - Cartographie des principales catégories d’acteurs publics et privés intégrées dans

l’opération et l’exploitation du Guichet Unique Portuaire au Port de Cotonou

Figure 12 - Synthèse des principales fonctionnalités du Guichet Unique Portuaire Automatisé du

Port de Cotonou

Figure 13 - Organisation générale du projet de Guichet Unique

Page 4: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

4

Introduction

La gestion et l’exploitation des terminaux conteneurisés dans le monde suivent dorénavant un

modèle quasi universel de type Port Foncier. Dans ce modèle, la responsabilité des autorités

régaliennes en matière d’exploitation s’efface au profit d’intérêts privés dans le cadre de processus

de concessions octroyés pour de longues périodes (de 20 à 35 ans en moyenne). Seuls 17,4% des

terminaux portuaires conteneurisés demeuraient entièrement sous contrôle public en 2008 contre

plus de 56% sous le contrôle des opérateurs globaux de terminaux (Aldrick, 2009). Toutefois, de

fortes disparités régionales persistent puisque le continent africain conserve en 2008 plus de 50% de

terminaux sous contrôle public contre moins de 6% pour les terminaux de l’Europe de l’Ouest et 19%

en Amérique du Nord. Le continent africain conserve davantage de terminaux sous contrôle public

parce que les ports des pays anglophones ont toujours été, dans le passé, gérés en régie (en

particulier par les chemins de fer) alors que les ports des pays francophones ont toujours été gérés

en ports fonciers (Grosdidier de Matons, 2004). Ceci dit, l’uniformisation des modèles de gestion et

d’exploitation ne signifie pas pour autant une homogénéisation des conditions législatives,

réglementaires et juridiques dans le cadre du transfert de compétences entre sphère publique et

entités privées. Dans l’Union Européenne, l’exploitation privée des terminaux à conteneurs est

soumise à des législations et réglementions communautaires et nationales permettant de garantir un

minimum de concurrence. Ces encadrements légaux autorisent souvent de limiter, voire de contrôler

et de sanctionner les abus de positions dominantes sur une place portuaire. Finalement, les

prérogatives administratives peuvent même entretenir une compétitivité inter-terminaux au sein

même d’un établissement portuaire et stimuler une concurrence entre opérateurs privés nationaux

et internationaux (Verhoeven, 2009).

La situation en Afrique subsaharienne demeure toute autre avec le morcellement géopolitique et

administratif historique de l’Afrique post-coloniale (Debrie, 2010). Cette situation héritée a entraîné

l’avènement de portes d’entrées portuaires nationales souvent uniques et monopolistiques. De

Dakar à Conakry en passant par Abidjan, Lomé, Cotonou ou Douala, chaque Etat-Nation dispose de sa

porte d’entrée et de sortie, concentrant ainsi les trafics dans des logiques nationales, voire

nationalistes. Les volumes et valeurs de trafics ne soutiennent pas de véritables concurrences

portuaires intra-nationales hormis quelques exemples notables avec la progression de San Pedro en

Côte d’Ivoire ou la compétition croissante entre Téma et Takoradi au Ghana. De même, il est somme

toute très rare de constater des concurrences inter-terminaux au sein même d’un établissement

portuaire national. Ceci étant dit, les choses évoluent depuis quelques années avec l’élévation

économique du continent en corrélation avec la demande de matières premières et la

consommation locale de produits manufacturés internationaux. La croissance globale de 5,9% du PIB

continental africain sur 2001/2008 aiguise les appétits d’investisseurs internationaux. Les interfaces

portuaires deviennent les cibles privilégiées des IDE et ce d’autant plus que l’obsolescence des

infrastructures résonne trop souvent en écho aux carences importantes en matière de

superstructures portuaires. Après plusieurs décennies de sous investissements portuaires, le XXIème

siècle marque un véritable tournant. De grands projets portuaires fleurissent, de Tanger Med aux

nouveaux terminaux congolais et angolais en passant par les projets insulaires d’éclatement (Guinée

Equatoriale, Sao Tomé, Cap Vert, etc.). Les opérateurs globaux de terminaux comme APM Terminals

ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire (notamment les

groupes français Bolloré ou NCT-Nécotrans – Getma). Les phases de renégociation de contrats de

Page 5: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

5

concessions et/ou de positionnement dans les projets d’expansion et/ou de création de nouveaux

terminaux intensifient une concurrence devenue globale.

Au-delà de ces compétitions sur les concessions d’exploitation portuaires, une étape intéressante a

été franchie avec l’engagement du groupement Bureau Veritas BIVAC B.V./SOGET SA dans une

concession pour l’implantation et l’exploitation du guichet unique portuaire au Port Autonome de

Cotonou (PAC). Cette initiative traduit les ambitions sous-régionales de voir accompagner la

croissance des trafics portuaires par de nouvelles pratiques de gestion intégrée. L’installation d’outils

technologiques de pointe marque un tournant essentiel dans la modernisation des échanges

d’informations au sein de toutes les communautés professionnelles (maritime, portuaire, logistique,

administrative, douanière, etc.). Les solutions « software » accompagnent dorénavant les ambitions

« hardware » de mises en chantier de nouveaux terminaux physiques. Surtout, ces engagements

partenariaux innovants déplacent le curseur de la compétitivité des services de transport

subsahariens (Ollivier, 2008). La mise en place d’un guichet unique portuaire automatisé par

l’entremise d’une concession permet d’améliorer les performances économiques et logistiques de

l’ensemble des pratiques de transport sur un corridor donné. Dans l’attente de voir aboutir les

investissements de 250 milliards de dollars pour construire un réseau de transport continental

(Kiggundu, 2010), la fluidification et l’assainissement des pratiques via l’échange sécurisé

d’informations soutient une véritable révolution communautaire. Les guichets uniques portuaires

automatisés apparaissent comme une solution technologique souple pour faciliter et accroître les

échanges commerciaux (Ollivier et Alix, 2010). Il s’avère alors d’autant plus intéressant d’en analyser

les formes juridiques d’implantation et d’exploitation. Le présent article se propose de commenter

les conditions générales de l’accord historique de concession signé entre les parties prenantes à la fin

de l’année 2010 à Cotonou en République du Bénin. La constitution de la Société d’Exploitation et de

Gestion du Guichet Unique est resituée dans le contexte du développement économique et logistique

subsaharien.

Après avoir recadré l’environnement concurrentiel dans lequel s’inscrit le port autonome de

Cotonou, une deuxième partie définit le guichet unique portuaire automatisé et ses principaux

enjeux économiques, managériaux et financiers dans le cadre de l’implantation en République du

Bénin. Une troisième partie expose les originalités du modèle de concession retenu par les parties

prenantes, ce qui permet d’ouvrir le propos au-delà des termes purement juridiques. L’auteur

analyse les modalités de gouvernance ainsi les modalités opérationnelles et stratégiques retenues

par les parties prenantes au sein de la convention de concession. La présente contribution se conclut

sur les perspectives concurrentielles du développement sous-régional de guichets uniques portuaires

réunis dans le cadre d’une nouvelle association subsaharienne à vocation collaborative, garante de la

continuité d’un service public portuaire.

Page 6: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

6

1- Trafics portuaires sous-régionaux et positionnement concurrentiel du port de Cotonou

Afin de cerner l’environnement économique sous-régional dans lequel s’inscrit le port de

Cotonou, il n’est pas inutile de rappeler quelques données macro-économiques. Le PIB africain pèse

1 500 milliards de dollars en 2008, soit l’équivalent du Canada ou du Brésil. Le PIB de l’Afrique

subsaharienne représente à lui seul 1 000 milliards de dollars avec un taux de croissance annuel

supérieur à 5% entre 2000 et 2008. Sur le plan portuaire, une croissance quasi exponentielle des

trafics conteneurisés est constatée depuis le milieu des années 1990 dans les ports du continent

(Figure 1). Le trafic portuaire conteneurisé africain représente un peu plus de 20 millions de boîtes fin

2009 soit l’équivalent des manutentions réalisées sur les terminaux du port de Hong Kong. Et même

si le continent africain pèse toujours moins de 3% du grand total mondial conteneurisé (Figure 2) ; les

tendances constatées ces dernières années traduisent une meilleure intégration des économies

africaines dans les circuits logistiques internationaux (Alix et Pelletier, 2009).

Figure 1 : Trafic total conteneurisé de l’Afrique – 1980 / 2008 En EVP

Source : Drewry Consultant 2009

Figure 2 : Représentation cartographique en anamorphose des manutentions portuaires

conteneurisées mondiales – Année 2008

0

2 000 000

4 000 000

6 000 000

8 000 000

10 000 000

12 000 000

14 000 000

16 000 000

18 000 000

1980

1982

1984

1986

1988

1990

1992

1994

1996

1998

2000

2002

2004

2006

Gatew ay Transhipment

Source : WorldMapper 2011Source : WorldMapper 2011

Page 7: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

7

Le développement des trafics conteneurisés transbordés sur les extrémités méditerranéennes et sud-

africaines du continent manifeste une intensification des connectivités maritimes. Des unités

cellulaires de plus de 2,000 EVP couvrent en direct plus de touchés portuaires dans un

environnement concurrentiel stimulé par une croissance importante des échanges sino-africains. Sur

la rangée portuaire ouest-africaine depuis Dakar au Sénégal à l’ensemble Lagos/Apapa au Nigéria, un

total d’environ 2,5 millions de boîtes a été manutentionné en 2006, soit une augmentation de 50%

en moins de dix ans (Figure 3). Les ports dominants sous-régionaux demeurent Lagos/Apapa avec

plus de 850 000 EVP malgré d’importantes contraintes opérationnelles, sécuritaires et logistiques. Ils

desservent en priorité la région de la capitale économique du pays avec plus de 12 millions de

consommateurs potentiels dans un rayon de moins de 100 kilomètres. La remontée logistique

jusqu’aux grands ensembles urbains d’Abuja et de Koné entre en concurrence avec les pénétrantes

frontalières empruntant le corridor de Cotonou.

Figure 3 – Trafics portuaires conteneurisés et principaux corridors logistiques sous-régionaux

en Afrique de l’Ouest (2006 – En EVP)

Source : Autorités portuaires – Compilation Yann Alix 2011

Les deux autres grands ports constituent également des portes d’entrées portuaires pour deux

importantes économies sous-régionales : Abidjan pour la Côte d’Ivoire et Dakar pour le Sénégal. Ces

deux complexes profitent de services portuaires de qualité avec des cadences de manutention

supérieures à la moyenne sous-régionale. Ils demeurent les principaux terminaux où s’articulent des

prestations de transbordement et de massification que complète l’apport des trafics enclavés. Le

0 250 500

kilomètres

Freetown

Conakry

Dakar

Banjul

Monrovia

Abidjan Téma

Lomé

Cotonou

San Pedro

Lagos/

Apapa

CAMEROUN

NIGÉRIA

BÉNIN

GHANA

LIBÉRIA

SIERRALÉONE

GUINÉE

GUINÉEBISSAU

GAMBIE

SÉNÉGAL

MAURITANIE

MALI BURKINA FASO

NIGER

Océan Atlantique

Golfe de Guinée

Bamako

Ouagadougou

Niamey

Takoradi

CÔTE-D’IVOIRE TOGO

Vers N’Djamena

600 000

400 000

200 000

40 000

Trafic conteneurisé en EVP

Bamako : capitale politique des états enclavés

Principaux corridors de transport

Corridors intérieurs enclavés Yann Alix 2011

0 250 500

kilomètres

Freetown

Conakry

Dakar

Banjul

Monrovia

Abidjan Téma

Lomé

Cotonou

San Pedro

Lagos/

Apapa

CAMEROUN

NIGÉRIA

BÉNIN

GHANA

LIBÉRIA

SIERRALÉONE

GUINÉE

GUINÉEBISSAU

GAMBIE

SÉNÉGAL

MAURITANIE

MALI BURKINA FASO

NIGER

Océan Atlantique

Golfe de Guinée

Bamako

Ouagadougou

Niamey

Takoradi

CÔTE-D’IVOIRE TOGO

Vers N’Djamena

600 000

400 000

200 000

40 000

Trafic conteneurisé en EVP

Bamako : capitale politique des états enclavés

Principaux corridors de transport

Corridors intérieurs enclavés Yann Alix 2011

Page 8: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

8

port de Dakar se nourrit essentiellement de l’arrière-pays malien avec un corridor dynamique qui

relie Bamako alors qu’Abidjan profite des connexions routière et ferroviaire pour demeurer le plus

important port de l’économie burkinabèse. Cette hégémonie sous-régionale est contestée depuis la

fin des années 1990 par la croissance soutenue de Téma, plus important port du Ghana. Au-delà de

la desserte directe d’Accra, Téma a profité de la crise ivoirienne et du blocage logistique au nord de

Bouaké pour consolider des trafics conteneurisés depuis les pays enclavés subsahariens. Dorénavant

avec 400,000 EVP, il s’impose comme une alternative portuaire et logistique sous régionale en

concurrence directe avec Abidjan à l’ouest et l’ensemble Lomé/Cotonou à l’est. Cette exacerbation

de la concurrence entre corridors et la multiplicité des options logistiques intégrées pourraient

réduire, à terme, les surcoûts imputables au transport (Pelletier et Alix, 2008). En Afrique

subsaharienne, les coûts de transport représentent entre 15 et 18% de la valeur totale des denrées

importées contre 8% environ pour les autres territoires en développement et moins de 4% pour les

pays industrialisés. Dans le cas des économies enclavées subsahariennes, parmi les moins intégrées

dans les chaînes de valeur internationales, ces coûts de transport peuvent atteindre 40%,

anéantissant compétitivité des produits exportés et réduisant d’autant la capacité d’achat local

(Raballand et alli, 2008 ; Teravaninthorn et Raballand, 2009). Les préconisations du programme

Almaty établies dès 2003 cadrent les enjeux de coopération en matière de transport pour réduire la

pression des coûts inhérents aux déplacements des marchandises vers les pays enclavés (APA, 2003).

C’est dans ce contexte économique et logistique rapidement brossé que le port autonome de

Cotonou demeure une entité essentielle, tant pour l’économie béninoise que pour les populations

enclavées subsahariennes. Cotonou concentre 90% des importations nationales et 60% des revenus

de l’état avec un trafic total d’environ de 6,7 millions de tonnes métriques en 2009. Le déséquilibre

chronique des flux non énergétiques qui handicape tous les ports de la sous-région demeure une

réalité pour Cotonou. Seules 720 000 tonnes de trafic furent exportées contre quasiment 6 millions

importées en 2009. Les noix de cajou devancent les produits forestiers et le coton dans le sens des

exportations alors que le port de Cotonou demeure avec 310 000 unités une importante plaque

tournante de l’importation de véhicules usagés en provenance de l’Europe de l’Ouest (Figure 4).

Figure 4 : Terminal de véhicules usagés au port de Cotonou (2002)

Source : Port Autonome de Cotonou

Page 9: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

9

Au cours de la décennie 2000, les produits céréaliers et alimentaires n’ont cessé de croitre pour

atteindre plus de 2 millions de tonnes métriques en 2008 et 2009. Cette tendance illustre le rôle

croissant des économies enclavées subsahariennes dans l’activité portuaire béninoise. Alors que les

trafics en transit représentaient 27,5% du total manutentionné à Cotonou en 2000, ce sont

dorénavant une tonne sur deux qui concerne des origines premières ou des destinations finales non

béninoises. Sur la dernière décennie, l’on constate l’interdépendance croissante du port de Cotonou

à l’égard de ses voisins, aux premiers rangs desquels figure le Niger, un des pays les pauvres du

monde et le Nigéria, le pays le plus peuplé du continent (Figure 5).

Figure 5 : Distribution par origine première et destination finale sous-régionales des marchandises

portuaires du port de Cotonou (2000-2009 – En tonnes métriques).

0

500 000

1 000 000

1 500 000

2 000 000

2 500 000

3 000 000

3 500 000

4 000 000

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

BENIN NIGER NIGERIA MALI BURKINA FASO TOGO AUTRES

Source : Port autonome de Cotonou 2011

La quote-part du Niger ne cesse de croitre sur le dernier quinquennat avec des volumes supérieurs à

2 millions de tonnes depuis 2008. Le profil de croissance des trafics béninois et nigériens se calque

fidèlement l’un sur l’autre depuis le milieu de la décennie. Le port de Cotonou profite de la relative

fiabilité logistique du corridor national de transport qui permet de connecter Niamey après

1 056 kilomètres de route (contre 1 136 pour Lomé, 1 500 pour Téma et 1 650 pour Abidjan). Second

partenaire, le géant Nigérian avec les régions de l’Ouest qui profite d’une porosité fortement teintée

de corruption tout le long de la frontière terrestre entre les deux pays. Une véritable économie

parallèle au Bénin et au Nigéria s’est instituée en réseaux organisés pour acheminer notamment les

automobiles d’occasion, les pièces détachées… et le carburant. Le port de Cotonou « profite » de

cette manne avec des trafics qui ont atteint officiellement 836 000 tonnes en 2008 et 650 000 en

2009.

Enfin, les marchés maliens et burkinabés, malgré leur éloignement géographique et logistique, n’en

demeurent pas moins des potentialités de plus en plus significatives pour les autorités portuaires de

Cotonou. Les deux grandes villes de Bobo Dioulasso et Ouagadougou au Burkina constituent la

quintessence des 310 000 tonnes qui ont transité par Cotonou en 2009. Ce tonnage a triplé depuis

2005 et illustre en quelque sorte l’intensité des relations de concurrence qui anime depuis longtemps

Page 10: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

10

les portes maritimes sous-régionales (Charlier, 1995). Le recouvrement des aires de recrutement de

clientèles enclavées implique une grande versatilité des routes et choix logistiques. Les autorités

portuaires de Cotonou, comme tous leurs homologues, cherchent à fidéliser ces marchés intérieurs

non-captifs. Même tendance et même analyse pour les marchés orientaux du Mali qui ont dépassé

les 140 000 tonnes en 2009 contre 42 000 en 2005 et seulement 15 000 en 2000.

Au regard de la représentation graphique illustrant le revenu national brut par habitant des

principaux pays partenaires du port (Figure 6), force est de constater que les potentialités du Nigéria

et du Burkina écrasent quelque peu celles du Niger.

Figure 6 : Revenu national brut par habitant (Bénin-Niger-Nigéria-Burkina Faso-Mali 2009 – US$)

Source : Yann Alix, 2011 d’après les données de la Banque Mondiale

Ces potentialités de consommation s’avèrent fondamentales dans le cadre des grands programmes

d’investissements structurels actuellement en cours de déploiement au Bénin. La compétitivité

portuaire de Cotonou repose sur l’attractivité du port mais aussi et surtout sur la différenciation

qualitative des solutions logistiques intégrées pour desservir des espaces économiques aux frontières

du Bénin. A l’instar des déclarations réalisées par Vincent Bolloré suite au gain de la concession

d’exploitation du futur terminal à conteneurs en 2009, le développement du port de Cotonou se

décline selon une vision en triptyque :

- consolider la position concurrentielle du port à l’égard de ses voisins togolais et surtout

nigérians pour absorber la croissance projetée des trafics du Golfe de Guinée ;

- renforcer sa vocation de port de transit pour la desserte des marchés enclavés du Niger et

étendre son aire d’influence sur les marchés burkinabé, malien et tchadien ; et,

- entretenir une meilleure performance logistique sur les chaînes de transport sous-régionales

avec l’instauration de plates-formes relais intérieures à Parakou, Sèmè, voire Dosso.

Avec ses investissements, le groupe français table sur un trafic d’un million de boîtes à l’horizon

2030. Pour ce faire, reste à résoudre quelques-uns des maux du port de Cotonou qui furent

notablement relevés par une étude réalisée en 2001 suite à l’administration de questionnaires sur

Page 11: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

11

tous les corps de métiers de la communauté portuaire sous-régionale (Vissiennon, 2002). L’analyse

prenait pour révélateur la variable temps dans la gestion des navires et des marchandises pour le

corridor de Cotonou et les solutions logistiques concurrentes de Lomé et de Téma. La synthèse

graphique ci-après met en perspective l’importance des durées, du temps d’attente à l’ancre des

navires aux traitements des marchandises sur l’interface portuaire ainsi que les retards dans les

temps de transit terrestres jusqu’aux postes frontaliers des pays enclavés (Figure 7).

Figure 7 : Analyse des facteurs de temps pour les marchandises en transit vers les pays enclavés

(Ports de Cotonou, Lomé et Téma – Année 2001)

Dans tous les cas de figure, le port de Cotonou demeurait à cette époque en deçà des résultats

globaux enregistrés par ses deux concurrents portuaires les plus directs. Malgré une politique

tarifaire agressive et une approche marketing innovante à destination des pays enclavés, le port de

Cotonou pointait déjà à l’époque le manque d’efficacité dans les services offerts au navire et à la

marchandise. Les lacunes administratives et douanières béninoises se cumulaient alors avec le

manque chronique de coordination entre tous les acteurs de la communauté portuaire. L’un des

griefs relevant des retours d’expériences des clients était la lourdeur et la multiplicité des procédures

pour sortir les marchandises de l’enceinte portuaire. La simplification par une intégration accrue des

procédures était déjà prônée en 2001 pour réduire les temps d’entreposage et les surtaxes qui

handicapaient la compétitivité du port de Cotonou (Vissiennon et Alix, 2003). Il faut rappeler que dès

1985, un Centre Commun de Facturation (CCF) avait été mis en place par les autorités portuaires afin

de regrouper physiquement l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion des documents

nécessaires à l’enlèvement des marchandises. Toutefois, cette action ne réglait pas le manque

Analyse des facteurs de temps pour le transfert des marchandises en transit vers les pays enclavés à partir des ports de Cotonou, Lomé et Téma (année 2001)

Source : Appolinaire Vissiennon d’après les données des autorités portuaires - Conception et réalisation : Yann Alix – Innovation maritime

Équivalent 10 heures

Temps d’attente du navire en rade

Temps de séjour à quai incluant la manutention

Temps de l’entreposage au port incluant les formalités administratives

Temps de l’entreposage au port incluant les formalités douanières

Temps de transit du post acheminement routier sur les corridors terrestres

Légende

Porte-conteneurs Cotonou

Lomé

Téma

Cargo conventionnel

Cotonou

Lomé

Téma

Navires rouliers Cotonou

Lomé

Téma

Vracs solides

Cotonou

Lomé

Téma

Vracs Liquides Cotonou

Lomé

Téma*

*Les données pour Téma ne sont pas toutes disponibles

Analyse des facteurs de temps pour le transfert des marchandises en transit vers les pays enclavés à partir des ports de Cotonou, Lomé et Téma (année 2001)

Source : Appolinaire Vissiennon d’après les données des autorités portuaires - Conception et réalisation : Yann Alix – Innovation maritime Source : Appolinaire Vissiennon d’après les données des autorités portuaires - Conception et réalisation : Yann Alix – Innovation maritime

Équivalent 10 heures

Temps d’attente du navire en rade

Temps de séjour à quai incluant la manutention

Temps de l’entreposage au port incluant les formalités administratives

Temps de l’entreposage au port incluant les formalités douanières

Temps de transit du post acheminement routier sur les corridors terrestres

Légende

Porte-conteneurs Cotonou

Lomé

Téma

Cargo conventionnel

Cotonou

Lomé

Téma

Navires rouliers Cotonou

Lomé

Téma

Vracs solides

Cotonou

Lomé

Téma

Vracs Liquides Cotonou

Lomé

Téma*

*Les données pour Téma ne sont pas toutes disponibles

Équivalent 10 heures

Temps d’attente du navire en rade

Temps de séjour à quai incluant la manutention

Temps de l’entreposage au port incluant les formalités administratives

Temps de l’entreposage au port incluant les formalités douanières

Temps de transit du post acheminement routier sur les corridors terrestres

Légende Équivalent 10 heures

Temps d’attente du navire en rade

Temps de séjour à quai incluant la manutention

Temps de l’entreposage au port incluant les formalités administratives

Temps de l’entreposage au port incluant les formalités douanières

Temps de transit du post acheminement routier sur les corridors terrestres

Légende

Porte-conteneurs Cotonou

Lomé

Téma

Cargo conventionnel

Cotonou

Lomé

Téma

Navires rouliers Cotonou

Lomé

Téma

Vracs solides

Cotonou

Lomé

Téma

Vracs Liquides Cotonou

Lomé

Téma*

*Les données pour Téma ne sont pas toutes disponibles

Page 12: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

12

d’intégration informatisée qui aurait permis de réduire la démultiplication des procédures manuelles.

Les transactions ont vite débordé le centre lui-même, ne réglant ni les malversations ni les erreurs

d’écriture dans la gestion des documents.

En 1991, le port de Cotonou demeurait un pionner avec le lancement du programme Escale qui avait

pour ambition de renforcer la compétitivité de toute la chaîne logistique portuaire béninoise via une

informatisation harmonisée. Escale devait permettre une émission automatisée d’une facturation

complète des services, depuis le navire jusqu’à l’enlèvement des marchandises de l’enceinte. Cette

tentative de modernisation, et toutes les tentatives subséquentes, ont échoué notamment par le

manque d’adhésion et de coopération de communautés très puissantes au sein du port de Cotonou.

En 2010, la situation a évolué grâce aux efforts et investissements de toute la communauté portuaire

et logistique de Cotonou, notamment en matière de sécurisation des convois et d’organisation de

l’arrière-pays béninois (Alix, 2009). Toutefois, des données consolidées par l’opérateur maritime

Delmas fin 2009 mettaient une nouvelle fois en avant le fait que le corridor de transport béninois

demeurait le plus « long » pour les temps d’acheminement vers les pays enclavés (Hartmann, 2010).

Le temps de transit total atteignait 23 jours pour rejoindre Niamey contre 22 jours pour la solution

de Téma éloignée pourtant de 280 kilomètres supplémentaires. Vis-à-vis du voisin togolais, la

situation demeure préoccupante car le port de Lomé présente en 2009 des temps de transit deux

jours plus courts pour le passage portuaire et trois jours pour l’acheminement terrestre (malgré une

distance supérieure à parcourir de 140 kilomètres). Pour Ouagadougou, la solution du corridor

béninois prend 5 jours supplémentaires par rapport à Téma (même distance terrestre à parcourir) et

9 jours ( !) vis-à-vis de Lomé (qui n’est « que » 110 kilomètres plus courts que la route par le Bénin).

Ces différentiels expliquent en grande partie pourquoi Cotonou ne se positionne pas de manière plus

prégnante sur le sud-est du Burkina Faso. Même s’il convient de considérer l’obsolescence

généralisée des infrastructures routières et les usages cartellisés du transport routier subsaharien,

cela n’explique pas le fait que le port de Cotonou subit toujours des temps de passage portuaire

anormalement élevés. Or, comme le rappelle justement Olivier Hartmann :

« Pour servir efficacement de support aux échanges internationaux, le secteur des transports

doit être performant sur trois niveaux superposés et interdépendants : les infrastructures, les

services de transport et la logistique (ou l’organisation du transport). »

Cette organisation du transport englobée sous le terme très général de « logistique » inclut le

traitement souvent complexe et corrompu des informations liées aux marchandises. Les retards

totaux enregistrés découlent tout autant de l’inefficacité du transport physique des produits que de

l’inefficience du traitement informatique des informations administratives et douanières. Or, sans

une accélération fiabilisée du traitement modernisée des informations, inutile de croire que la mise à

disposition physique des marchandises sur les corridors ne s’améliore !

Les carences des systèmes informatiques intégratifs continuent d’amputer la fluidité logistique des

trafics avec des astreintes administratives et douanières très dommageables pour la compétitivité

sous-régionale de l’ensemble des acteurs économiques béninois (Traoré, 2007). Les coûts de

transactions s’accroissent en corrélation avec les affres d’une bureaucratie totalement déconnectée

de la réalité logistique et commerciale moderne. La nécessaire fluidification des procédures

administratives s’avère impérieuse pour réduire ces coûts de transaction. Dit autrement, c’est la

réduction drastique des temps inutiles passés dans les tracasseries administratives qui profiterait à

Page 13: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

13

l’ensemble des acteurs économiques et à la facilitation générale du commerce. Il n’est plus à prouver

les interrelations dynamiques entre transport, facilitation du commerce et amélioration générale des

conditions économiques sous-régionales (CNUCED, 2009b ; Pedersen, 2001 ; Kuggundu, 2010 ; Maeti,

2008). Ceci dit, il reste complexe sur le plan méthodologique d’isoler l’importance et le rôle de

l’informatisation des services automatisés dans l’ensemble. En 2007, dans un rapport sur

l’amélioration des conditions portuaires et maritimes en Afrique de l’Ouest et du Centre, les experts

de la Banque Mondiale invoquaient en première recommandation :

« The main objectives of upcoming reforms for Governments should be aimed at:

facilitating procedures and controls in ports, such as procedures affecting turnaround time,

dwell time and handling costs, otherwise port attractiveness is seriously limited.

The introduction of a community-based system may help in this regard”.

(Pálsson, G., Harding, A., Raballand, G., 2007)

En 2009, une énième étude indépendante recensait de nouveau les « litiges » exprimés par les

usagers du port. 69% des usagers et opérateurs du port estimait le niveau de corruption trop élevés,

expliquant que toutes les étapes de la chaîne des services du port sont concernées. Il en ressort un

niveau de satisfaction très faible puisque 54% des personnes enquêtées demeurent insatisfaits. Les

experts concluent en guise de solution corrective :

« Développer et mettre en place un Système Informatisé de gestion des activités au sein du

Port qui soit intégré et étendu à l’ensemble des activités, notamment celles de gestion

physique des flux et espaces à l’intérieur de l’enceinte portuaire.

- Mettre en place un système de gestion des Réclamations client, qui soit un outil de mesure

de la satisfaction des clients (les opérateurs et usagers) et d’amélioration des prestations du

Port ». (MCA Bénin, 2009).

Ces éléments relevant de travaux d’enquêtes et d’analyses « de terrain » corroborent, s’il le fallait

encore, les positions d’un panel d’experts de la CNUCED qui établissaient clairement un corolaire

entre un objectif (Faciliter le commerce), des moyens (Les partenariats public-privé dans le domaine

des infrastructures de transport) et des outils (Des solutions technologiques adaptées comme les

systèmes informatiques communautaires intégrés). (CNUCED, 2009a).

Bien sûr, ces éléments ont largement été documentés, identifiant par exemple l’analyse des cadres

juridiques comme des pré requis indispensables à toutes réformes d’envergure (Grosdidier de

Matons, 1999 ; Arvis et alli, 2007 ; Guiziou, 2010 ). Le manque de coordination et d’harmonisation

ampute toute opportunité d’intégration sous-régionale effective. La libre circulation physique des

échanges sous-régionaux ne pourra voir le jour que par une ré-écriture en profondeur des

environnements législatifs et réglementaires. Les contraintes inhérentes à la réforme d’appareils

nationaux comme les Douanes ont aussi été documentées pour justifier les manquements dans le

changement des pratiques (Rizet, 1997 ; Djimba, 2001 ; CNUCED, 2009b ; ECA, 2010).

Toutefois, avec l’amélioration technologique des systèmes informatiques communautaires et

l’ensemble des accompagnements managériaux, force est de penser que les outils sont en passe de

permettre aux moyens d’achever l’objectif.

Page 14: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

14

2- Guichet unique portuaire automatisé (GUP@)

Il est somme toute intéressant d’aborder la notion de guichet unique portuaire automatisé en

définissant finalement les clés de succès de son implantation. Selon la CNUCED, un guichet unique

utile pour la facilitation du commerce repose sur la somme combinée des facteurs suivants :

- la volonté et l’appui politiques ;

- le soutien de toutes les parties prenantes et la mise en place d’un mécanisme de

coordination approprié ;

- la définition de la structure organisationnelle de la personne morale et des partenaires

stratégiques ;

- la définition du modèle commercial le plus approprié ;

- la sensibilisation du public ;

- l’adaptation du cadre juridique ;

- la réalisation d’une étude technique et d’une étude de faisabilité qui examinent, entre autres

choses, la question de l’harmonisation des données et contiennent une analyse des

procédures et de l’amélioration de l’infrastructure informatique ; et,

- la planification de projets pilotes en coopération avec les organisations internationales

CNUCED, 2009b).

Et de poser la question de savoir pourquoi cette somme de conditions préalables s’avère

indispensable pour assurer la viabilité de la mission d’un guichet unique portuaire ? La réponse tient

dans l’analyse de la structure organisationnelle que sous-tend l’implantation d’un guichet unique

portuaire automatisé (GUP@) au sein d’une communauté portuaire et logistique. Cette analyse doit

aussi prendre en compte nécessairement les difficultés inhérentes aux réalités économiques,

financières, organisationnelles… et culturelles d’un pays en développement. La maturité des

pratiques et l’adhésion aux nouvelles technologies de l’information présentent des niveaux très

hétérogènes au sein même d’un corps de métiers. Pour exemple, les grandes agences de transit

internationales déploient souvent des solutions combinatoires entre leurs systèmes informatiques

internationaux performants et les solutions possibles dans le contexte d’une nation en

développement. En conséquence de quoi, un GUP@ automatise, optimise, orchestre et sécurise les

processus métier de la chaîne logistique entre tous les acteurs publics et privés de la communauté

soit souvent des centaines d’opérateurs au sein de la chaîne logistique. (Figure 8).

Dans le recensement réalisé par le MCA Bénin, la mise en place du GUP@ à Cotonou concernerait

dans le secteur privé 2 577 entités réparties en 89 opérateurs (ensemble des Consignataires,

Commissionnaires Agréés en Douanes et entreprises installées au port) et 2.488 usagers

(Importateurs et/ou Exportateurs).

Page 15: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

15

Figure 8 : Cartographie des parties prenantes connectées au guichet unique portuaire automatisé

Source : O. Jean Degauchy – SOGET SA 2011

Le GUP@ actuel dépasse largement les délimitations fonctionnelles et opérationnelles classiques de

la communauté portuaire de Cotonou. Il intègre nécessairement tous les acteurs de la chaine

logistique internationale, depuis l’expéditeur jusqu’à la destination finale. Nous reviendrons plus en

amont sur cette notion, notamment dans l’optimisation des services de suivi des marchandises et des

performances logistiques sur les corridors intérieurs, incluant les trafics en provenance ou à

destination des pays enclavés ou en transit.

Le GUP@ permet une modernisation des pratiques et des opérations par une dématérialisation des

documents. Cela engendre une traçabilité complète sur la chaîne logistique de transport avec un

suivi en temps réel de toutes les opérations référencées dans le système intégré. Tout l’arsenal

réglementaire sur les plans administratif et douanier est assuré de manière automatique. La

centralisation et la consolidation des données permettent la génération d’historiques. Surtout,

l’intégration des donnés attendues permet une comparaison systématique avec les donnés réelles

enregistrées in fine, permettant ainsi de relever les différences, voire les incohérences. Bien sûr, le

tout est assuré dans une totale confidentialité par une sécurisation optimale des données transigées

au sein du système. Un GUP@ élimine la multiplication des échanges et la duplication inutile des

informations, réduisant ainsi les pertes de temps, les pertes de données et les erreurs de saisies. Le

GUP@ soutient :

� L’élimination des processus inefficaces et ainsi améliore la productivité des

prestataires de services logistiques en général de 50% (selon des études internes

Exportateur

Importateur

Vérificateur

Transporteur

Import

Transporteur

ExportDépôt Centre

d’empotage

Centre de

dépotage

Terminal

Groupeur

Déclarant

Transitaire

Agence

gouvernementale

Douane

Autorité portuaireLigne maritime

Agent Maritime

Guichet

Unique

Portuaire

Automatisé

GUPA

Exportateur

Importateur

Vérificateur

Transporteur

Import

Transporteur

ExportDépôt Centre

d’empotage

Centre de

dépotage

Terminal

Groupeur

Déclarant

Transitaire

Agence

gouvernementale

Douane

Autorité portuaireLigne maritime

Agent Maritime

Guichet

Unique

Portuaire

Automatisé

GUPA

Page 16: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

16

réalisées par les équipes de la SOGET SA dans le cadre d’implantation et de suivi des

procédures du GUP@ en France et à l’étranger).

� La rationalisation des procédures douanières en conformité avec le cadre de normes

SAFE de l’Organisation Mondiale des Douanes pour faciliter et sécuriser le commerce

mondial

� La réduction des temps de stationnement et de transit

� Un accès facilité aux marchés européens et nord-américains en fournissant aux

douanes destinataires des données électroniques prévisionnelles sur la marchandise

Sur le plan opérationnel et afin de caractériser l’apport d’un GUP@, le tableau ci-après reprend les

principales fonctionnalités pour les Imports/Exports.

IMPORT EXPORT

� Soumission du manifeste

� Déchargement du conteneur

� Déclaration et formalités en douane

� Bon à délivrer commercial

� Identification du transporteur

� Autorisation de sortie du conteneur du

terminal

� Sortie du conteneur pour mise à la

consommation

� Sortie du conteneur pour transfert et

dépotage sous douanes

� Traitement du Dépotage

� Liste prévisionnelle et définitive de dépotage

� Opérations de dépotage

� Dédouanement des marchandises dépotées

� Suivi du conteneur et des lots dépotés

� Arrivée du conteneur chez l’importateur ou

au CFS

� Départ du conteneur de chez l’importateur

ou du CFS

� Retour du conteneur sur le dépôt de

conteneurs vides

� Confirmation de booking

� Mise à disposition du conteneur vide

� Sortie du conteneur vide du dépôt

� Entrée du conteneur vide chez l’exportateur

� Sortie du conteneur plein de chez

l’exportateur

� Annonce du conteneur au terminal

� Déclaration en douane

� Autorisations douanières de déplacement

� Autorisation de chargement Agent

� Autorisation de chargement Transitaire

� Empotage sous douane

� Annonce et entrée des marchandises en

magasin

� Dédouanement

� Liste prévisionnelle d’empotage et transfert

vers le terminal

� Opérations d’empotage

� Entrée du conteneur/marchandise sur le

terminal

� Embarquement du conteneur/marchandise

Source : O. Jean Degauchy – SOGET SA 2010

Page 17: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

17

A la lumières de toutes les fonctionnalités énoncées, Il apparaît toutefois important de rappeler

qu’un GUP@ se préoccupe aussi des services de transbordement et qu’il permet de conserver une

trace des historiques à des fins de compilations statistiques :

� Procédure logistique et douanière de transbordement

� Escales

� Suivi en temps réel de toutes les marchandises

� Statistiques

� Etats de suivi par profession

� Inventaires

Toute cette structuration de l’information, de surcroît dématérialisée, nécessite une démarche

extrêmement précise et rigoureuse, en particulier dans des environnements pas nécessairement

enclins à des changements de pratiques aussi drastiques. C’est pourquoi il est pertinent de relever la

démarche managériale mise en place par l’opérateur SOGET SA au moment d’installer un GUP@.

Cette démarche rappelle les prérogatives relevées par les experts de la CNUCED mais va plus loin

dans l’accompagnement partenarial avec les parties prenantes locales.

1- Trouver un porteur officiel et reconnu de la démarche en local

a. Directeur Général de l’Autorité Portuaire ou le Directeur Général des Douanes

o Président de la Communauté Portuaire

o Président de l’association des Transitaires Commissionnaires de Transport ou le Président de l’association des Importateurs / Exportateurs

2- Réunir toutes les parties prenantes (voir figure 7)

3- Optimiser les processus

a. Collaborer avec chaque acteur représentatif de la communauté

b. Identifier la valeur ajoutée créée par chaque acteur de la chaîne logistique

c. Reformuler tous les processus et procédures métier

d. Identifier les besoins spécifiques

e. Evaluer l’optimisation des processus

f. Réviser les outils tels que ‘Dwell Time’, ‘Logistics Performance Index’, ‘Doing Business’

g. Evaluer les bénéfices

4- Créer un partenariat avec les services douaniers

a. Adopter et Appliquer le cadre de normes SAFE de l’Organisation Mondiale des

Douanes

Page 18: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

18

b. Amener progressivement (en fonction de la situation économique et logistique

locales) les acteurs de la chaîne logistique à obtenir la certification “Opérateur

Economique Agréé” afin de faciliter le commerce avec l’Europe communautaire

c. Sensibiliser la douane aux bienfondés d’un GUPA et aux opportunités pour les

services de douanes de se focaliser sur les marchandises à risque élevé

5- Analyser les cadres légaux

a. Réglementation douanière

b. Réglementation maritime

c. Loi relative à la protection des données

d. Concession relative au futur opérateur du guichet unique portuaire

6- Mettre en en place une commission Procédures

a. Animation de groupes de travail réunissant les catégories d’acteurs les plus

importantes comme la Douane, les agences gouvernementales, les agents maritimes,

les exploitants de terminaux, les transitaires, les services portuaires, les déclarants

en douane, les « stockeurs » - entrepôts, CFS et dépôts de conteneurs

7- Mettre en place une commission Formation ce qui nécessite d’impliquer un maximum

d’acteurs en inventoriant toutes les entreprises par type d’acteurs (de même que les

utilisateurs au sein des entreprises). Des partenariats avec des institutions de la formation

(Université, Chambre de Commerce, école de commerce, etc.) impliquent une évaluation des

formateurs tout en recherchant des financements publics pour assurer cette très importante

étape.

8- Gérer le changement, ce qui exige l’implication motivée de toutes et tous. Une stratégie de

gestion du changement doit être formalisée et portée par des leaders qui se font les porteurs

et défenseurs de ces nouvelles pratiques. Un plan de communication efficace sensibilise

toutes les catégories d’acteurs (en portant attention à leur niveau de responsabilité

hiérarchique dans la culture du changement). Le développement des compétences et des

savoirs s’avère essentiel dans l’intégration positive d’un GUP@, autant pour aider les

collaborateurs que pour soulager les réalités de la conversion professionnelle. La durabilité

et l’efficacité du changement reposent sur l’adhésion à de nouvelles méthodes

méritocratiques, mettant en avant par des récompenses la qualité opérée.

Tout ceci n’a de sens sur le plan de la mise en place que si les cadres d’un partenariat structuré et

structurant permette l’installation d’un GUP@. Or, force est de constater que les partenariats public-

privé dans le secteur des transports ne concernent plus seulement les investissements

infrastructurels. Le secteur de la logistique commerciale a de plus en plus recours au secteur privé

pour assurer le déploiement de services ou de technologies. Les pays en développement y voient un

intérêt combiné car au-delà la mobilisation capitalistique et financière, ce sont les aptitudes

techniques et technologiques qui manquent, sans parler de la formation adéquate et continue des

agents. Cette réalité se confirme une fois encore par le document d’orientation de la CNUCED qui

Page 19: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

19

affiche in extenso un lien direct entre facilitation du commerce, mise en place d’un GUP@ et

réalisation sous un format PPP :

« La simplification des procédures et l’utilisation d’outils fondés sur les TIC permettent de

synchroniser le mouvement des marchandises et la transmission des documents

commerciaux. A cet égard, les experts ont souligné les résultats très probants affichés par les

guichets uniques électroniques, les systèmes commerciaux dématérialisés et les systèmes en

ligne des communautés portuaires. Toutefois leur mise en œuvre est délicate et coûteuse,

puisqu’elle requiert non seulement un financement durable mais aussi des connaissances, des

compétences et des services spécialisés. Un moyen de se procurer ce type d’équipement est

de conclure des partenariats public-privé ; le secteur privé dispose en effet des capacités

nécessaires pour transférer les compétences, les services et les technologies qui manquent au

secteur public ».

Il n’est pas dans l’ambition de la présente contribution de faire une apologie du PPP mais bien de

faire la démonstration du bienfondé d’une telle démarche structurante. C’est l’objet de la troisième

partie qui révèle les éléments clés d’une construction partenariale gagnante, tant pour les pouvoirs

publics que pour les usagers/opérateurs du corridor de transport béninois… que pour le

concessionnaire privé.

3- Concession du GUP@ pour le Port autonome de Cotonou

Avant toute chose, il convient de rappeler une donnée statistique qui ne trompe pas : le continent

africain présente plus de terminaux conteneurisés opérés par la puissance publique que par des

entreprises privées en 2007 alors que la situation dans le reste du monde indique que moins de 10%

des terminaux « échappent » au secteur privé ! (Figure 9). Fin 2010, le rattrapage est tel que le

dernier recensement des investissements portuaires réalisé par l’auteur permet d’affirmer que le

secteur privé deviendra majoritaire dans la gestion et l’exploitation des interfaces portuaires

conteneurisées en 2011.

Figure 9 : Contrôle public et contrôle privé des terminaux conteneurisés : situation de l’Afrique

(2003 – 2007 et estimation fin 2010 - en % du total)

Source : Drewry Consultant 2009 et compilation Alix – 2011

Est

ima

ted

en

d o

f 2

01

0

0

20

40

60

80

100

World 2003 World 2007 Africa 2003 Africa 2007

Global Private State

Est

ima

ted

en

d o

f 2

01

0

0

20

40

60

80

100

World 2003 World 2007 Africa 2003 Africa 2007

Global Private State

0

20

40

60

80

100

World 2003 World 2007 Africa 2003 Africa 2007

Global Private State

Page 20: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

20

Le positionnement des grands groupes mondiaux de la manutention comme DP World, Hutchison

Whampoa ou encore APM Terminals continue de modifier l’environnement concurrentiel portuaire

sous-régional. Ils s’ajoutent aux manutentionnaires historiques comme Bolloré Africa Logistics pour

contrôler plus d’un tiers du marché conteneurisé africain. Fin 2010, plus de 1,3 milliards de dollars

d’investissements portuaires était recensé sur la rangée portuaire Dakar / Cotonou malgré quelques

incertitudes comme la remise en cause des intérêts du groupe NCT Necotrans-Getma sur la

concession conteneurisée du port de Conakry ou les engagements différés de San Pedro compte tenu

de la situation critique en Côte d’Ivoire (Figure 10).

Figure 10 : Investissements portuaires annoncés depuis 2008 sur la rangée ouest africaine Dakar-

Cotonou (Situation connue fin février 2011)

Source : Olivier Hartmann – Banque Mondiale 2011

Cette réalité structurelle accompagne la culture du changement prônée dans le cadre de

l’implantation d’un GUP@. Les grands groupes portuaires se font le relais des intégrateurs logistiques

et des opérateurs maritimes pour soutenir le changement au sein des ports subsahariens. La mise en

place du GUP@ à Cotonou relève de ce pragmatisme exprimé par les acteurs économiques. Elle se

veut aussi un révélateur fort de cette ambition publique de voir les choses se réformer pour soutenir

la compétitivité vitale du corridor pour toute l’économie nationale. Le gouvernement du Bénin

demeure très clair sur ses intentions déclinées en trois argumentaires complémentaires :

- conforter la place portuaire de Cotonou comme une porte naturelle des échanges pour le

pays et les économies enclavées

- élever la porte d’entrée béninoise aux plus hauts standards de sécurité et de fiabilité pour les

échanges internationaux

DAKAR

CONAKRY –

en renégociation depuis le 8 mars 2011

FREETOWN

MONROVIA

SAN PEDRO LOME COTONOU

2008 100 M US$

25 years

2008420 M US$

25 years

2010 100 M US$

25 years 2008 250 M US$

15 years

2009250 M US$

35 years

2009256 M US$

25 years

2010 125 M US$

20 years

Dr. Yann ALIX – Mars 2011

DAKAR

CONAKRY –

en renégociation depuis le 8 mars 2011

FREETOWN

MONROVIA

SAN PEDRO LOME COTONOU

2008 100 M US$

25 years

2008420 M US$

25 years

2010 100 M US$

25 years 2008 250 M US$

15 years

2009250 M US$

35 years

2009256 M US$

25 years

2010 125 M US$

20 years

DAKAR

CONAKRY –

en renégociation depuis le 8 mars 2011

FREETOWN

MONROVIA

SAN PEDRO LOME COTONOU

2008 100 M US$

25 years

2008420 M US$

25 years

2010 100 M US$

25 years 2008 250 M US$

15 years

2009250 M US$

35 years

2009256 M US$

25 years

2010 125 M US$

20 years

Dr. Yann ALIX – Mars 2011

Page 21: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

21

- permettre l’augmentation significative de la collecte des revenus issus du commerce

international empruntant les solutions portuaire et logistique béninoises.

Dans ce sens, en novembre 2010, Mr. Issa Badarou, Ministre Délégué chargé de l’Economie

Maritime, des Transports Maritimes et Infrastructures Portuaires de la République du Bénin, a signé

la convention de concession pour la mise en place et l’exploitation du guichet unique portuaire pour

le commerce extérieur au Port de Cotonou.

Le concessionnaire signataire de ladite convention est constitué d’un groupement de deux

entreprises françaises : Bureau Veritas BIVAC BV, chef de file du groupement et SOGET SA implanté

au Havre et spécialiste mondial des systèmes informatiques portuaires. L’originalité de la présente

démarche qui unit l’autorité concédante et le concessionnaire repose sur l’appréhension

opérationnelle et fonctionnelle de la convention de concession prônée par les deux entreprises

privées en concertation avec les pouvoirs publics béninois.

Mais pour en saisir toute la substance, il convient de bien saisir le postulat énoncé par le groupement

concessionnaire. Au regard des expériences subsahariennes passées, force est de constater qu’un

guichet unique portuaire demeure trop souvent réduit à une somme de fonctionnalités

technologiques. Et c’est en grande partie pour cette raison que les autorités portuaires ou

douanières ainsi que par la plupart des bailleurs de fonds internationaux ou encore les ministères

nationaux de tutelle (transports, commerce, finances, etc.) ont souvent failli dans l’orchestration

collaborative d’une exploitation pérenne des différents GUP sous-régionaux. Le partenariat public

privé pour un GUP s’agence sur un achat de technologies disponibles sur le marché mondial avec une

installation/exploitation qui relève de concessionnaires publics nationaux. Or, le déploiement de ces

solutions technologiques se trouve confronté à deux grandes catégories de frein :

1- l’expertise globale requise (et pas seulement celle liée à l’utilisation et la mise en place

de l’outil technologique)

2- la capacité financière (capacité investissements massifs + investissements sur les

opérations à proprement parlé + investissement sur l’entretien et l’évolution des

produits / applications sans évoquer la problématique de l’investissement en capital

humain).

Le cadre classique de la concession fut systématisée pour l’instauration de guichets uniques

portuaires mais bien souvent sans l’accompagnement managérial, ni le développement stratégique

et encore moins la capacité technique d’installation/exploitation/gestion des systèmes complexes.

Les équipes, les moyens techniques et les rigueurs d’exploitation avec la permanente remise à jour

des capacités du système (en phase avec l’évolution des pratiques d’une communauté portuaire)

sont trop rarement explicites dans les schémas de partenariat public-privé jusque là prônés. Les

expériences douanières sous-régionales demeurent un exemple intéressant d’une implantation a

minima de technologies développées par les Nations-Unies. Ces solutions tournent comme des pis

allers avec les affres d’une exploitation réduite par le manque de compétence et de formation des

agents en charge d’utiliser et de déployer les outils. Ce constat se matérialise dans le temps par une

dégradation fonctionnelle de l’outil technologique originel qui n’est que trop rarement mis à jour. Ce

dernier enferme même les administrations douanières dans des carcans rigides, où l’innovation et le

changement peuvent être jugés comme de potentielles menaces/ruptures vis-à-vis du modèle hérité.

Page 22: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

22

Les cadres administratifs et réglementaires contraignent toute ambition de changement des

pratiques.

Le constat s’avère le suivant : les partenariats public/privé pour les guichets uniques portuaires dans

le sens actuellement développés sur le continent africain se trompent radicalement de paradigme.

Un guichet unique portuaire ne peut se résumer à une mise à jour technologique à un instant donné.

Dans un partenariat public/privé concernant un guichet unique portuaire, il convient de considérer :

- les conditions préalables de l’implantation ;

- la constitution d’une stratégie managériale et opérationnelle ;

- l’identification de compétences pour toutes les parties prenantes ;

- la mobilisation de programmes de formation ;

- l’accompagnement au changement ;

- la maintenance des outils technologiques ;

- et surtout l’aptitude à remettre en permanence les solutions proposées en conformité avec

l’évolution des activités de toute la communauté portuaire (exemple du développement des

applications en relation avec les réglementations internationales comme pour la sécurité et la

traçabilité des produits).

La vision de SOGET/Bureau Veritas s’inscrit dans une logique de rupture avec une innovation radicale

en prônant une approche par concession avec une convention de concession qui régit :

- les modalités de gouvernance dans la relation partenariale publique / privée

- les modalités opérationnelles entre le concessionnaire et le concédant

- les modalités de validation dans les gains de productivité et de compétitivité à l’échelle non

plus de la communauté portuaire mais bien de tout le pays et le corridor de transport jusqu’aux

marges des pays enclavés desservis.

L’objectif est aussi simple qu’ambitieux : créer le modèle innovant de concession qui permette

d’assumer un GUP@ comme un ensemble complexe permettant l’amélioration durable des

conditions de l’échange et du commerce dans un environnement économique international

dépassant largement les interrelations de la communauté portuaire locale. Le GUP@ demeure un

objet concédé qui n’est pas purement infrastructurel comme pourrait l’être un quai ou un terminal.

La convention de concession s’inscrit dans l’ambition inscrite comme préambule au projet de

concession :

(…) le gouvernement a opté pour la mise en place d’un Guichet Unique en vue de :

- La facilitation et la fluidification des procédures et des formalités de passage des navires et

des marchandises au port de Cotonou ;

Page 23: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

23

- La généralisation de l’utilisation des moyens informatiques efficaces dans les échanges de

données et les circuits de communication entre tous les intervenants dans la chaîne de

passage portuaire des navires et des marchandises ;

- La réduction des coûts et des temps de séjour portuaire des navires et des marchandises.

Le champ d’intervention couvre l’ensemble des activités portuaires relatives aux navires et aux

marchandises, à l’import, à l’export et en transit.

Selon les conditions définies dans le cahier des charges, l’opération s’adresse autant à destination de

structures publiques que privées, prenant pour acquis que le tout devra se décliner en deux phases

incluant au final l’ensemble des parties prenantes de la communauté portuaire et logistique élargie

du Bénin (Figure 11).

Figure 11 : Cartographie des principales catégories d’acteurs publics et privés intégrées dans

l’opération et l’exploitation du Guichet Unique Portuaire au Port de Cotonou

La matérialisation contractuelle s’établit dans la création d’une joint-venture entre le groupement

concessionnaire et un ensemble de partenaires publics et privés de la communauté béninoise. La

constitution de la Société d’Exploitation et de Gestion du Guichet Unique se base sur une concession

pour 10 ans durant lesquels le groupement Bureau Veritas/Soget dispose de 70% des parts contre

30% pour les parties prenantes béninoises (PAC, SOBEMAP, CNCB, CNERTP, CCIP). Cette société, dès

sa notification et de plein droit, se substituera à lui en qualité de Concessionnaire. Tout en restant

majoritaire (51% au moins), sa part est susceptible d’évoluer à la baisse avec l’implication d’autres

acteurs dans le capital social. Le tout a été entrepris dans le cadre d’un décret ministériel sous

l’autorité concédante du Ministère de l’Economie Maritime, des Transports Maritimes et

Infrastructures Portuaires de la République du Bénin. La Convention de Concession est conclue pour

une durée initiale de dix ans, renouvelable sur demande préalable du Concessionnaire au moins une

année avant l’expiration normale de la Convention de Concession. Dans ce cas, le renouvellement de

la Convention de Concession fera l’objet d’une nouvelle Convention de Concession.

Dr. Yann ALIX – Mars 2011

PH

AS

E 1

PAC CNERTPSOBEMAP CNCBCCIB

Les Agents Maritimes Les Transitaires Les Transporteurs Les Banques

PH

AS

E 2

LA DOUANE

Les manutentionnaires privés

Tous les opérateurs contribuant au passage portuaire

des navires et des marchandises

PAC : Port Autonome de Cotonou SOBEMAP : Société Béninoise des Manutentions portuaires

CNCB : Conseil National des Chargeurs du Bénin CCIB : Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin

CNERTP : Centre National d’Essais et de Recherche des Travaux Publics

Dr. Yann ALIX – Mars 2011

PH

AS

E 1

PAC CNERTPSOBEMAP CNCBCCIB

Les Agents Maritimes Les Transitaires Les Transporteurs Les Banques

PH

AS

E 2

LA DOUANE

Les manutentionnaires privés

Tous les opérateurs contribuant au passage portuaire

des navires et des marchandises

PAC : Port Autonome de Cotonou SOBEMAP : Société Béninoise des Manutentions portuaires

CNCB : Conseil National des Chargeurs du Bénin CCIB : Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin

CNERTP : Centre National d’Essais et de Recherche des Travaux Publics

Page 24: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

24

Cette formule de concession permet en toute transparence au Gouvernement de la République du

Bénin de ne pas mobiliser d’importantes ressources financières publiques tout en s’assurant une

efficacité minimale des opérations dès la mise en service des systèmes technologiques. La limitation

du risque, la maîtrise du calendrier de mise en exploitation et la pérennité de l’opération constituent

également d’importantes garanties de succès pour toutes les parties prenantes impliquées au Bénin.

Surtout, la Société d’Exploitation et de Gestion du Guichet Unique implique directement les intérêts

béninois dans l’optimisation de l’outil technologique exploité. L’intégration ne se résume pas à une

prise de position capitalistique puisque la Convention de Concession stipule d’importantes mesures

d’accompagnement qui soutiennent un véritable partage des savoirs et savoir-faire sur la base d’une

collaboration managériale et opérationnelle.

Sur le plan des rémunérations, le concessionnaire est payé en fonction des services rendus lors de

l’exploitation du système selon un système relativement classique avec un prélèvement automatisé

sur chaque bordereau de frais unique (BFU) traité. Cette modalité de rémunération est entendue en

prenant en compte les investissements initiaux requis pour la mise en place du Guichet Unique,

l’amortissement de ces investissements, les frais d’exploitation et la marge bénéficiaire. Bien sûr,

cette rémunération est sujette à modification selon la hausse ou la baisse des volumes de BFU

calculés lors de l’estimation financière préalablement entendue par les parties prenantes. L’Autorité

Concédante se voit, en contrepartie, rémunérée par une redevance de concession calculée une fois

encore de manière classique en fonction du montant total HT de la recette annuelle assurée par le

Concessionnaire.

Le cadre d’exploitation et gestion permet de se conformer aux activités concédées qui peuvent se

résumer, pour les plus importantes, par :

- l’automatisation totale des procédures et formalités de passage des navires et des

marchandises en permettant aux Agents maritimes d’annoncer les escales des navires, de

mettre le manifeste dans le système et aux transitaires de présenter leurs bons à délivrer et

de suivre le processus de facturation en mettant dans le système une copie de la déclaration

en douane liquidée et payée ;

- la diffusion d’informations générales et spécifiques utiles à la communauté portuaire ;

- l’exploitation de l’application informatique en client – serveur et web pour les traitements

donnant aux différents structures la maîtrise de leurs procédures de facturation et de

recouvrement ;

- L’émission du bordereau de frais unique après l’accord de chacune des structures impliquées

et mise en place d’un système de veille automatique pour avertir chaque structure des

retards pris pour facturer le dossier d’un transitaire ;

- L’intégration au Guichet Unique d’une bourse de transport entre les chargeurs et les

transporteurs sur la base de l’information disponible dans le Guichet Unique en relation avec

la Société de gestion du Fret Portuaire (SOGEFRET) ;

- La mise à disposition des structures impliquées des informations de base concernant :

o Les données sur les escales ;

Page 25: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

25

o Les informations sur les marchandises ;

o Les différents éléments de facturation ;

o Les statistiques sur le trafic maritime et le passage des marchandises ;

o Des tableaux de bord avec des indicateurs pour mesurer l’amélioration des

performances du Port de Cotonou sur les conditions d’escale des navires et des

conditions de passage des marchandises ;

- la mise en œuvre d’un système de suivi de la qualité des services rendus aux usagers par le

Guichet Unique ; et,

- Le développement du Guichet Unique suivant les futures demandes des usagers.

L’ensemble de ces activités concédées s’accompagne en amont de la mise en place de tous les outils

technologiques requis pour mener à bien l’ensemble des tâches détaillées dans le contrat de

concession. Au-delà des solutions techniques et technologiques sous-jacentes (notamment en

matière d’interfaces et d’interconnexions des systèmes), un accompagnement lourd permettra de

former les personnels et informaticiens du Guichet Unique ainsi que toutes les personnes impliquées

dans les structures interfacées au système de Guichet Unique. Et pour que l’ensemble soit

parfaitement intégré et transparent, une campagne nationale d’information sera conçue et mis en

œuvre afin de sensibiliser les opérateurs économiques du commerce extérieur. Toutes les

professions portuaires seront conscientisées au fonctionnement et aux objectifs du Guichet Unique

dans l’esprit d’une facilitation améliorée des conditions de passage des navires et des marchandises.

Au-delà des fonctionnalités essentielles que le Concessionnaire s’est engagé à produire (Figure 12),

c’est l’organisation de la gestion de projet qu’il convient de commenter avec une interpénétration

permanente entre les plus hauts intérêts publics de l’Etat Béninois, les sphères opérationnelles

locales et régionales et les experts des équipes des deux entreprises concessionnaires (Figure 13).

Figure 11 : Synthèse des principales fonctionnalités du Guichet Unique Portuaire Automatisé du

Port de Cotonou

Dr. Yann ALIX – Mars 2011

BORDEREAU

de FRAIS UNIQUE

OPERATIONS

PORTUAIRES FACTURATION

BOURSES

de TRANSPORTESCALES

• Annonce du voyage

avec ETA et ETD

modifiables

• Demande de

placement à quai

facilitée et sécurisée

• Fichier Navire

• Planning d’occupation

des postes à quai pour

éviter les congestions et

optimiser les occupations

• Attribution du poste

à quai

• Enregistrement des

mouvements du navire

• Situation du port avec

infos en temps réels

sur tous les navires

• Etablissement

des pro-forma

• Emission des factures

• Suivi des règlements

pour sécuriser et

garantir la livraison

des marchandises

• Paramétrage des

modules de facturation

par chaque structure

intégrée

• Création d’un BFU pour

chaque B/L ou chaque

confirmation de booking

• BFU comme document

central de gestion

• BFU comme référence

unique indiquant le montant

total à régler pour le

passage de la marchandise

(transparence des coûts

par l’émission directe

depuis le Guichet Unique)

• Le recouvrement

du BFU assuré par la caisse

duGuichet Unique ou par

les banques (En cours

de validation)

• Transitaires ou Agents

Maritimes pour poster

des offres de transport

détaillées

• Les transporteurs,

après abonnement

au Guichet Unique,

déclarent leur intérêt

sur les offre

• Recherches

personnalisées d’offres

avec enregistrements

et reconnaissance de

requêtes

• IMPORTS: toutes les

étapes depuis le

manifeste

provisoire à son

apurement final

• EXPORTS :

Touts les étapes

de l’offre commerciale

de transport à la

confirmation du booking

jusqu’àu constat de

réception à l’autorisation

d’embarquement

(avec le BASE) et au

constat de chargement

• Processus de transit

pour les marchandises

concernant les pays

enclavés

Dr. Yann ALIX – Mars 2011

BORDEREAU

de FRAIS UNIQUE

OPERATIONS

PORTUAIRES FACTURATION

BOURSES

de TRANSPORTESCALES

• Annonce du voyage

avec ETA et ETD

modifiables

• Demande de

placement à quai

facilitée et sécurisée

• Fichier Navire

• Planning d’occupation

des postes à quai pour

éviter les congestions et

optimiser les occupations

• Attribution du poste

à quai

• Enregistrement des

mouvements du navire

• Situation du port avec

infos en temps réels

sur tous les navires

• Etablissement

des pro-forma

• Emission des factures

• Suivi des règlements

pour sécuriser et

garantir la livraison

des marchandises

• Paramétrage des

modules de facturation

par chaque structure

intégrée

• Création d’un BFU pour

chaque B/L ou chaque

confirmation de booking

• BFU comme document

central de gestion

• BFU comme référence

unique indiquant le montant

total à régler pour le

passage de la marchandise

(transparence des coûts

par l’émission directe

depuis le Guichet Unique)

• Le recouvrement

du BFU assuré par la caisse

duGuichet Unique ou par

les banques (En cours

de validation)

• Transitaires ou Agents

Maritimes pour poster

des offres de transport

détaillées

• Les transporteurs,

après abonnement

au Guichet Unique,

déclarent leur intérêt

sur les offre

• Recherches

personnalisées d’offres

avec enregistrements

et reconnaissance de

requêtes

• IMPORTS: toutes les

étapes depuis le

manifeste

provisoire à son

apurement final

• EXPORTS :

Touts les étapes

de l’offre commerciale

de transport à la

confirmation du booking

jusqu’àu constat de

réception à l’autorisation

d’embarquement

(avec le BASE) et au

constat de chargement

• Processus de transit

pour les marchandises

concernant les pays

enclavés

Page 26: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

26

Figure 12 : Organisation générale du projet de Guichet Unique

Le Comité de supervision regroupe les plus hautes sphères politiques de la République du Bénin

(5 représentants de 5 ministères distincts) et dispose d’un rôle d’encadrement général afin de

s’assurer du déroulement conforme du projet de Guichet Unique. Ce Comité de supervision donne au

Comité de suivi les recommandations nécessaires de l’installation générale et à l’exploitation du

système. Le Comité de suivi se compose de représentants desdits Ministères précités, complété par

des hauts représentants des unités opérationnelles impliquées dans le déploiement fonctionnel du

Guichet Unique. On retrouve l’ensemble des intérêts énumérés dans la première phase du projet

d’implantation tel que décrit dans la figure 10 précédente. Un représentant du concessionnaire

complète le dispositif de ce niveau 2 de supervision afin de garantir une coordination optimale entre

l’ensemble des parties prenantes. Cette organisation relativement classique du projet d’implantation

du Guichet Unique se complète par deux autres niveaux.

Les commissions plus « techniques » englobent les dimensions essentielles du succès d’implantation,

de gestion et surtout d’exploitation pérenne du nouveau système informatique. La commission

formation, comme préalablement énoncé, atteste de l’approche préconisée par les concessionnaires

du projet. L’accompagnement dans l’apprentissage technologique se matérialise par un encadrement

très structuré de la gestion des compétences et des savoir-faire. La commission formation réunit les

représentants de chaque groupe professionnel impliqué dans le projet de Guichet Unique. Les plans

de formation sont établis selon la connaissance des pratiques et des savoirs enregistrés au sein de

chaque groupe professionnel. Le tout permet de consolider une stratégie complète de formation

professionnelle afin d’utiliser les potentialités révélées au plan local. Cette commission gère enfin les

retours sur les canaux de formation dans le but d’initialiser des produits adéquats de formation

auprès des praticiens du système. Cette structure de formation ne peut se concevoir sans un

accompagnement sur la culture du changement au sein des institutions régionales impliquées dans le

dossier. Dans une installation de technologies nouvelles, les réflexes de rejet ou de manque de

motivation se trouvent trop souvent sous-estimés. La commission de gestion du changement

consiste à informer les professionnels sur les conséquences prévisibles de l’installation d’un outil

technologique comme le Guichet Unique. Elle permet de recueillir les freins et réticences exprimés

de même que les contraintes opérationnelles pratiques constatées au moment d’implanter les

nouvelles applications technologiques. Son rôle conjugue un caractère explicatif pour mieux

communiquer sur les conséquences de l’utilisation d’un guichet unique et un rôle

d’accompagnement managérial pour optimiser les bénéfices de l’utilisation accomplie des nouveaux

Dr. Yann ALIX – Mars 2011

COMITE

DE SUIVI

COMMISSION

FORMATION

COMITE

DE SUPERVISION

COMMISSION

PROCEDURE

COMMISION

GESTION DU CHANGEMENT

Dr. Yann ALIX – Mars 2011

COMITE

DE SUIVI

COMMISSION

FORMATION

COMITE

DE SUPERVISION

COMMISSION

PROCEDURE

COMMISION

GESTION DU CHANGEMENT

Page 27: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

27

outils technologiques disponibles. L’approche reste très pratique et pragmatique avec un

concessionnaire qui a mis en place une commission procédure pour faciliter l’instauration et

l’acceptabilité des nouvelles procédures définies dans le cadre du guichet unique.

Pour finir, un quatrième niveau de mobilisation regroupe plusieurs groupes de travail qui réunissent

plusieurs représentants et acteurs d’un même groupe professionnel. Sous la responsabilité du chef

de projet (comme les trois commissions du niveau 3), l’objectif consiste à remonter les problèmes

rencontrés pour apporter des réponses. En cas de problèmes récurrents ou de l’impossibilité de

proposer des solutions à ce niveau d’interactions, alors les éléments se trouvent automatiquement

remontés par le Chef de projet auprès des commissions. Cette approche permet de coller aux réalités

opérationnelles vécues par les toutes les parties prenantes du projet de guichet unique portuaire.

Elle établit des passerelles indispensables entre les concessionnaires et spécialistes de la technologie

portuaire et les futurs opérateurs qui déploieront par leurs pratiques le guichet unique portuaire.

Cette vision intégrée constitue un élément central de la gestion et de l’exploitation rapide d’un

système technologique complexe. Tel qu’évoqué précédemment, l’expérience présente s’engage à

aller au-delà de l’installation technique d’outils technologiques. Les pratiques collaboratives et

l’interpénétration permanente entre le concessionnaire et les utilisateurs publics et privés régionaux

tendent à garantir une installation, une gestion et une opération plus en phase avec les spécificités

logistico-portuaires subsahariennes.

Conclusion

Le Guichet Unique préconisé dans le cadre de son installation au Bénin permet une amélioration

globale de la productivité de tous les opérateurs intégrés, qu’ils soient publics ou privés avec un gain

tangible sur la gestion des tâches documentaires. L’accélération du processus complet de transit de

la marchandise s’accompagne d’une sécurisation accrue puisque les procédures sont entièrement

automatisées. La disponibilité en temps réel des informations liées à la marchandise soutient aussi

une plus grande transparence et traçabilité de la chaîne logistique ; le tout sans jamais compromettre

la confidentialité requise par toutes les parties prenantes du système de transport. La

dématérialisation des documents sous-tend aussi un changement radical des pratiques généralement

admises entre grands corps de l’administration publique Béninoise.

Ces changements des pratiques et des mentalités s’incarnent dans la structuration juridique et

opérationnelle de la Société d’Exploitation et de Gestion du Guichet Unique qui redonne une place

prépondérante aux entités publiques et privées locales. Le schéma évolutif décennal et la souplesse

d’adaptation aux conditions réelles rencontrées localement constituent un cadre innovant qui

s’adapte à l’implantation de solutions qui ne peuvent se résumer à un simple transfert technique de

technologies. Les guichets uniques portuaires automatisés peuvent, selon l’expérience initiée au Port

de Cotonou, initier cette révolution des pratiques logistiques de transport depuis les portes d’entrées

portuaires jusqu’aux extrémités infrastructurelles des marchés enclavés subsahariens. La maîtrise de

l’information pourrait à terme servir de terreau pour soutenir le développement pérenne de services

logistiques à valeur ajoutée sur les produits d’exportation subsahariens. Cela concorde avec des

conclusions très « afroptimistes » qui mettent en avant l’émergence d’une classe moyenne, la

maturité croissante des systèmes bancaires et financiers africains ou encore les biens faits de la

dividende démographique pour justifier l’avènement de nouveaux modèles de croissance en Afrique

Page 28: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

28

(Culliers, 2008 ; Sévérino et Ray, 2010 ; WEF, 2010). L’appropriation des nouvelles technologiques

n’est plus à prouver non plus avec la généralisation de la téléphonie mobile ou d’internet. Dans ce

sens, les ingrédients semblent tous réunis pour que de nouvelles formes de partenariats publics

privés attirent de plus en plus les investisseurs étrangers sur des modèles innovants où le poids des

acteurs africains ne cessera de croître. Des centres de gestion téléphonique émergent à Dakar. Des

développements manufacturiers s’implantent au Bénin. Des projets de croisières ouest-africaines se

concrétisent (Gnonlonfin, 2010, De Carvalho, 2009). Une industrie de services tend à structurer une

économie subsaharienne de plus en plus urbaine caractérisée par une augmentation des niveaux

d’épargne de ses habitants. Un cercle économico-sociétal vertueux s’affirme avec l’apparition d’une

capacité croissante de consommation, tirée par une classe moyenne supérieure éduquée. Dans ce

contexte, l’exemple de la Société d’Exploitation et de Gestion du Guichet Unique s’impose comme un

laboratoire en phase avec les nouvelles interactions entre investisseurs étrangers, administration

publique locale et tissu entrepreneurial régional. Les bailleurs de fonds internationaux suivent de très

près ces initiatives de PPP d’un genre nouveau tout en continuant d’observer les formats

partenariaux initiés par les nouveaux grands investisseurs chinois, indiens ou brésiliens (Opagi, 2010).

En guise de conclusion, il convient de remettre la présente démarche de PPP sur un Guichet

Unique dans une perspective encore plus ambitieuse. SOGET SA a fait le pari de l’éducation

supérieure des élites publiques africaines pour accompagner ses démarches avec ses partenaires

d’affaires comme Bureau Veritas. Depuis de nombreuses années, SOGET SA soutient l’Institut

Portuaire d’Enseignement et de Recherche (IPER) du Havre en France dans ses programmes de

formation des cadres portuaires africains et internationaux. Par le financement de bourses, des

managers portuaires de toutes les autorités portuaires africaines peuvent ainsi se sensibiliser aux

meilleures pratiques en matière de gestion portuaire internationale. Les transferts et échanges de

savoir-faire contribuent à impulser cette culture de changement indispensable pour voir émerger les

nouveaux modèles de croissance africains. Il y a 5 ans, SOGET SA, en partenariat avec l’Organisation

Mondiale des Douanes, a participé à la construction d’un Master Douane et Logistique à l’Université

du Havre. Dans la même philosophie, des cadres supérieurs des douanes des pays africains sont

soutenus financièrement pour venir échanger avec des experts logisticiens sur les nouveaux métiers

d’une douane modernisée. Les interactions avec les agents des douanes françaises et tous les

professionnels de la communauté portuaire élargie havraise permettent de préparer l’instauration

de nouvelles pratiques douanières en Afrique. L’intégration de solutions technologiques innovantes

comme un guichet unique portuaire automatisé s’avère de facto favorisée quand les plus hauts

responsables de l’administration publique ont partagé plusieurs mois de formation intensive.

Dernière initiative en date, SOGET SA est le fondateur de la Fondation SEFACIL lancée en 2010 sous

l’égide de la Fondation de France. La fondation SEFACIL a pour vocation de s’intéresser aux

changements qui influent, perturbent et stimulent la structuration des réseaux logistiques

internationaux. L’objectif consiste à mettre en place et animer un pôle mondial d’excellence de la

réflexion stratégique et de l’analyse prospective sur des thématiques porteuses d’avenir dans les

domaines maritime, portuaire et logistique. Axée sur les mondes francophones, la fondation SEFACIL

accompagne la création de produits pédagogiques innovants grâce au soutien des plus grandes

entreprises privées ainsi que des organismes et institutions publics nationaux et internationaux.

La dotation de bourses d’études, le déploiement de partenariats Nord-Sud / Sud-Sud ou encore la

production d’outils comme une base de données maritime et portuaire subsahariennes constituent

Page 29: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

29

quelques unes des réalisations projetées par la fondation SEFACIL. Dans ce sens, les collaborations

avec les élites universitaires africaines s’avèrent une nouvelle fois essentielle et complètent l’arsenal

des initiatives prises par SOGET SA à l’égard des marchés émergents africains et internationaux.

L’expérience béninoise en cours symbolise en quelque sorte cet ensemble cohérent d’initiatives. Et la

feuille de route continue de se dérouler avec trois grandes étapes qui restent à écrire :

- le retour d’expériences de la Société d’Exploitation et de Gestion du Guichet dans le contexte

béninois et son évolution au fil des années pour faire ressortir un modèle affiné de

partenariat avec l’ensemble des communautés impliquées ;

- la duplication de la présente expérience sur d’autres ports et d’autres corridors de transport

afin de vérifier l’amélioration des performances globales des chaînes de transport sous-

régionales grâce au modèle de PPP préconisé ; et,

- la mise en place d’une future association sous-régionale des systèmes informatiques

portuaires communautaires dans le but de partager les retours d’expériences sous-régionaux

et soutenir une implantation généralisée de solutions technologiques innovantes au service

des professionnels du transport et des populations subsahariennes dans son acceptation la

plus générale.

Bibliographie selective

Aldrick, K, 2009, « The global container port industry – implications for Africa ?” 7th Intermodal Africa

Conference. March 25th to 26th, Dakar, Senegal.

Alix, Y., 2009, « La création de plateformes logistiques et de ports secs en Afrique de l’Ouest et du

Centre: impacts sur la facilitation de l’arrière-pays et des pays enclavés ». Symposium International

sur les Transports Maritimes et l’Economie Maritime – Réunion des Ministres des Transports –

OMAOC. Cotonou – République du Bénin, 28 Sept / 02 Oct.

Alix, Y; Pelletier, J.F., 2011, « Western & Central African Countries : Challenge & Constraints for a

better integration into Global Value Chain Networks”. 4th Annual Conference Geneva In-Sight 2009.

Geneva, Switzerland. March, 15th & 16th.

Alix, Y., Pelletier, J.F., 2009, “Western African Commercial Trade: What Potential for Intermodal

Corridors?” 7th Intermodal Africa Conference. March 25th to 26th, Dakar, Senegal.

Almaty Programme of Action (2003): “Addressing the Special Needs of Landlocked Developing

Countries within a New Global Framework for Transit Transport Cooperation for Landlocked and

Transit Developing Countries”.

Arvis, J.F., Raballand, G., Marteau, J.F., 2007, “Logistics Costs and Supply Chain Reliability”.

World Bank. WPS4258. 81p.

Page 30: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

30

Cilliers, J., 2008, “Africa in the New World. How global and domestic developments will impact by

2025”. Monograph 151. Institute for Security Studies. October 2008. 163p.

Charlier, J., 1995, « Le Burkina Faso et la mer : désenclavement et diversification de la desserte

portuaire. 5ème Conférence Internationale de l’Association Internationale Ville et Port. Dakar, 245-255.

CNUCED, 2009a, « Rapport de la Réunion d’experts pluriannuelle sur les transports et la facilitation du

commerce ». Conseil du Commerce et du Développement. Genève. 8 au 10 décembre 2010. 19p.

TD/B/C/MEM. 1/6.

CNUCED, 2009b, “Review of Maritime Transport - Review of Regional Development: Africa”. 219p.

De Carvalho, L., 2010, “Africa : The Last Cruise Frontier: Let’s make it reality!”. 9ème Table Ronde des

Directeurs Généraux des Ports de l’AGPAOC. « Le défi de la relation ville-port ». 33ème

Conseil Annuel

de l’AGPAOQ, 10 au 14 mai 2010. Banjul – Gambia.

Debrie, J., 2010, “From colonization to national territories in continental West Africa: the historical

geography of a transport infrastructure network”. Journal of Transport Geography, Vol.18, (2), 292-

300.

Djimba, A., 2001, “Etude sur les douanes : examen des réglementations et procédures douanières

dans les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre ». Symposium sur le transport en transit en Afrique de

l’Ouest et du Centre. Abidjan. 70p.

Economic Commission for Africa, 2010, “Assessing Regional Integration in Africa IV : Enhancing Intra-

African Trade”. 528p.

Gnonlonfin, L., 2010, « Ville portuaire : relever le défi des espaces. Cas du Port de Cotonou.

12ème

Conférence Internationale de l’Association Internationale Ville Port, 5 au 9 décembre 2010.

Buenos-Aires. Argentine. 92p.

Grosdidier de Matons, J., 1999, « Droit, Economie et Finances portuaires ». Presses de l’Ecole

nationale des ponts et chaussées. 1094p.

Grosdidier de Matons, J., 2004, « Facilitation du commerce et du transport en Afrique subsaharienne.

Recueil des instruments juridiques internationaux ». Programme de Politiques de Transport en

Afrique subsaharienne. Document de travail SSATP N°73F. 196p.

Guiziou, F., 2010, Les ports de la façade est-africains : dynamiques d’intégrations et d’exclusions.

Note de Synthèse de l’ISEMAR. N°123. Mars 2010. 4p.

Hartmann, O., 2011, « Comment les pays enclaves s’articulent-ils à la mondialisation ? Ports et

commerce en Afrique de l’Ouest ». Afrique Contemporaine N°234. 41-58.

Jean de Gauchy, O., 2011, « Cargo Community System ». Document interne. SOGET SA. 56p.

Jean de Gauchy, O., 2010, « Cargo Community System Processes & Flows ». Document interne.

SOGET SA. 132p.

Page 31: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

31

Kuggundu, L., 2010, « Transport Infrastructure Financing on the Continent ». African Development

Bank. 8th PanAfrican Port Conference. Arusha. Tanzania. December. 23p.

Maeti, G.M., 2008, « Balancing the Development of Ports & Counterpart Facilities and Systems in

Africa”. 7th PanAfrican Port Conference. Djibouti, 15th to 18th of December. 20p.

Michel, S., Beuret, M., 2008, « La Chinafrique : Pékin à la conquête du continent noir ». Grasset, 348p.

Millenium Challenge Account Benin, 2009, “Etudes sur les litiges, la valeur ajoutée et la satisfaction

des usagers du Port de Cotonou ». Rapport final Projet Accès aux Marchés. 126p.

Ollivier, P., 2008, « Ten Rules for building a successful Port Community System to facilitate trade”.

7th

PanAfrican Port Conference. Djibouti, 15th to 18th of December. 15p.

Ollivier, P., Alix, Y., 2010, “Experiencias de facilitación para reducir los tiempos de tránsito. La

interoperabilidad entre los sistemas de la comunidad portuaria : la ventanilla única para facilitar el

comercio ». Primera Convención Hemisférica sobre Logística y Competitividad Portuaria. Ixtapa, 2-

5 Noviembre. México.

Opagi, M., 2010, “Public Private Partnerships. Challenge on Regulations & Policies to attract private

sector”. IFC Infrastructures Advisory Services. World Bank. 8th

PanAfrican Port Conference. Arusha.

Tanzania. December. 33p.

Pálsson, G., Harding, A., Raballand, G., 2007, “Ports et transport maritime en Afrique de l’Ouest et du

Centre”. Programme de politiques de transport en Afrique subsaharienne. Document de travail

SSATP N° 84F. 56p.

Pedersen, P.O., 2001, « Freight transport under globalisation and its impact on Africa ». Journal of

Transport Geography, 9, 85-99.

Pelletier, J.F., Alix, Y., 2010, « Benchmarking the Integration of Corridors in International Value

Networks : The Study of African Cases ». In Integrating Seaports and Trade Corridors. Hall, P.,

McCalla, R., Comtois, C., Slack, B.; Farnham Ashgate Edition – New-York. 173-191.

Pelletier, J.F., Alix, Y., 2008, Tools & Methods for Improving the Analysis of the Inland Freight Trade

Corridor in the Emerging Countries. 7th PanAfrican Port Conference. Djibouti, 15th to 18th of

December.

Raballand, G., Marteau, J.-F., Kunaka, C., Kabanguka, J.-K., Hartmann, O., 2008, “Lessons of Corridor

Performance Measurement, Sub-Saharan Africa Transport Policy Program”, Discussion Paper n° 7, 21

pages.

Rizet, C., 1997, « Coûts portuaires : contraintes et organisation ». In Politiques de transport et

compétitivité, 89-105. Edited by Gouvernal, E., Guilbault, M. and Rizet, C. Hermès.

Severino, J.M., Ray, O., 2010, « Le temps de l’Afrique ». Editions Odile Jacob. 345p.

Teravaninthorn, S., Raballand, G., 2009, “Transport Prices and Costs in Africa – A Review of the

International Corridors”. The International Bank for Reconstruction and Development / The World

Bank. 145p.

Page 32: RETOUR D EXPERIENCES SUR LA CONCESSION …siteresources.worldbank.org/INTTRANSPORT/Resources/336291... · ou DP World concurrencent les acteurs historiques de la manutention portuaire

32

Traoré, A., 2007, “ Les coûts de transport des marchandises des pays sans littoral, quelles

solutions ? ». TRANSLOG / AFRICA. Séminaire International. Ouagadougou, Burkina Faso. 9 au 11

Octobre.

Verhoeven, P., 2009, “European port policy : meeting contemporary governance challenges”.

Maritime Policy and Management, N°36, 1, 79-101.

Vissiennon, A., Alix, Y., 2003, «La desserte des pays enclavés : l’exemple du corridor béninois en

Afrique de l’ouest». Note de synthèse no57. Institut du Shipping et de l’économie maritime (ISEMAR),

juillet 2003, 4p.

Vissiennon, A., 2002, « Le port de Cotonou et la desserte des pays enclavés de l’hinterland : incidence

du temps de transit de marchandises sur la compétitivité du corridor béninois ». Programme de

Maîtrise en Gestion des Ressources Maritimes – Option Transport Maritime. Université du Québec A

Rimouski. 122p. + Annexes.

World Economic Forum, 2011, « Rapport sur la compétitivité en Afrique 2009 ». 343p.