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Page 1 sur 14 DOCUMENT RÉSERVÉ AUX EXAMINATEURS DALF C1 - Sciences TP9202318AM Épreuve de production orale 25 points Cette épreuve se déroulera en deux temps : EXPOSÉ À partir des documents proposés, vous préparerez un exposé sur le thème indiqué, et vous le présenterez au jury. Votre exposé présentera une réflexion ordonnée sur ce sujet. Il comportera une introduction et une conclusion et mettra en évidence quelques points importants (3 ou 4 maximum). Attention : Les documents sont une source documentaire pour votre exposé. Vous devez pouvoir en exploiter le contenu en y puisant des pistes de réflexion, des informations et des exemples, mais vous devez également introduire des commentaires, des idées et des exemples qui vous soient propres afin de construire une véritable réflexion personnelle. En aucun cas vous ne devez vous limiter à un simple compte rendu des documents. Préparation : 60 minutes Passation : 30 minutes environ 1 ENTRETIEN Le jury vous posera ensuite quelques questions et s’entretiendra avec vous à propos du contenu de votre exposé. 2 ! SCIENCES

SCIENCES Épreuve de production orale

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Épreuve de production orale 25 points

Cette épreuve se déroulera en deux temps :

EXPOSÉ

À partir des documents proposés, vous préparerez un exposé sur le thème indiqué, et vous le présenterez au jury.Votre exposé présentera une réflexion ordonnée sur ce sujet. Il comportera une introduction et une conclusion et mettra en évidence quelques points importants (3 ou 4 maximum).

Attention :Les documents sont une source documentaire pour votre exposé.Vous devez pouvoir en exploiter le contenu en y puisant des pistes de réflexion, des informationset des exemples, mais vous devez également introduire des commentaires, des idées et des exemples qui vous soient propres afin de construire une véritable réflexion personnelle.En aucun cas vous ne devez vous limiter à un simple compte rendu des documents.

Préparation : 60 minutes

Passation : 30 minutesenviron

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ENTRETIEN

Le jury vous posera ensuite quelques questions et s’entretiendra avec vous à propos du contenude votre exposé.

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SUJET ?

DOCUMENT ?

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SUJET 1

DOCUMENT 1

Thème de l’exposé : Quel avenir pour l’énergie solaire ?

PRIX DE L’INNOVATION - L’ÉNERGIE SOLAIRE POUR TRAITER L’EAU

C’est entre mer et sierra, au milieu des culturessous serre de la région d’Almeria, en Andalousie,que les ingénieurs Sixto Malato et Julian Blanco ont mis en place une technologie de pointe pour traiter les eaux contaminées grâce à l’énergiesolaire. Leur découverte vient d’être récompenséepar la communauté scientifique européenne, quileur a décerné, le 13 janvier dernier à Monte Carlo,le grand prix du jury européen. Une récompensequi souligne l’originalité d’une recherche qui a fait l’objet de plus de quatorze ans de travail, etfinancée en grande partie par des fonds de projetseuropéens.

A la différence d’expériences scientifiques réalisées pour la plupart à une échelle réduite, ladépollution de l’eau par photocatalyse mise aupoint par les deux Espagnols est aujourd’hui mise en application à un niveau industriel. Les agriculteurs d’El Ejido, une grosse bourgade près d’Almeria, qui produit chaque année 1,5 millionde tonnes par an de légumes, en sont les premiersutilisateurs.

Chaque année, les maraîchers utilisent deuxmillions de bidons de pesticide dont plus de la moitié est désormais traitée dans une des usines de la Plateforme solaire d’Almeria. Avant d’être recyclés, les bidons sont nettoyés à grande eau. Le

liquide contaminé passe ensuite dans des tubessuperposés sur des panneaux solaires de vingtmètres, avant d’être reversé dans la mer, une foispurifié.

« L’énergie solaire est à l’origine d’un processusphotochimique produisant une dégradation despesticides », explique Sixto Malato. Elle déclenchela minéralisation de composés organiques industriels, non biodégradables et toxiques, sansajout chimique. A la fin, il ne reste plus que dudioxyde de carbone et des sels inorganiques, nonpolluants. Selon Sixto Malato, la difficulté de cettetechnique réside notamment dans la « récupéra-tion » des rayons ultraviolets ou de la partie duspectre lumineux le plus proche des ultraviolets.

« Notre technique est aujourd’hui au point etsuscite l’intérêt de plusieurs chercheurs interna-tionaux, dont le département de l’Energie améri-cain », note Sixto Malato. Cette technologie peuten effet être appliquée à la décontamination deseaux de traitement des produits pharmaceutiqueset des colorants. Dans l’avenir, elle pourrait aussipermettre la purification d’eau potable en zonerurale dans les pays émergents, uniquement parle biais de la lumière solaire sans ajout chimique.

Madrid - Diane Cambon, Le Figaro, 27 janvier 2005

DOCUMENT 2

L’HABITAT DU FUTUR : SOLAIRE ET AUTONOME ? En France, l’habitat représente 45 % de la

dépense énergétique globale et le quart du dioxydede carbone rejeté dans l’atmosphère. D’où l’im-portance de trouver de nouvelles façons de produirel’énergie nécessaire à ce gros consommateur. Unesolution : recourir à l’énergie solaire, qui permet des’orienter vers l’autonomie énergétique à l’échellede l’habitat voire du quartier. Actuellement, la production d’électricité à partir de l’énergie solaire,

le photovoltaïque, présente plusieurs limites. 5 à20 % seulement de l’énergie captée par les pan-neaux photovoltaïques sont convertis en électricité,le reste se dissipe sous forme de chaleur.

De plus, ce rendement diminue lorsque lespanneaux montent en température. Ce lien entrerendement électrique et chaleur est l’origine d’unprojet proposé par les chercheurs de cinq labo-

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ratoires1 dans le cadre du programme Énergie.L’idée : récupérer la chaleur captée et libérée parle photovoltaïque pour simultanément optimiserle rendement électrique et obtenir une source dechauffage. Ils développent ainsi des capteurssolaires hybrides : photovoltaïque et thermique, quipermettraient à la fois une production d’électricitépour la consommation liée aux usages communs(ventilation, ascenseur, éclairage) et un préchauf-fage du bâtiment et de l’eau chaude sanitaire.Actuellement, les panneaux solaires ne sont pasréellement intégrés au bâti. Inesthétiques, en toiture ou à l’écart, leur surface disponible estréduite. « Notre objectif, explique ChristopheMénézo, chercheur au Centre thermique de Lyonet coordonnateur du projet, est d’intégrer ces capteurs dans les façades des bâtiments. S’ils devenaient des composants à part entière desimmeubles ou des maisons, on pourrait augmen-ter les surfaces disponibles. Cela permettrait de développer le marché du photovoltaïque puisqu’ilne s’agirait plus de raisonner en termes de rende-ment électrique mais en termes de rendement énergétique global : électrique et thermique. »

Le scientifique envisage ainsi un bâtiment dedemain dont l’enveloppe (murs et toiture) assure-rait à la fois la protection des occupants contre lesintempéries, la stabilité de l’édifice, mais aussi laproduction de sa propre énergie. Pour l’heure, leschercheurs travaillent sur la modélisation de ces capteurs solaires hybrides et des échangesthermiques avec l’eau et l’air, sur la simplificationdu modèle pour qu’il puisse être intégré à laconstruction du bâtiment, sur le couplage du capteur aux systèmes hydraulique et aéraulique de l’habitat. « Il nous faut aller plus loin, précise-t-il, nous sommes en contact avec des partenairesindustriels : Total Énergie, PB Solar, fabricants decapteurs photovoltaïques et Clipsol, fabricant de capteurs thermiques, pour la mise au point despremiers prototypes. »

Stéphanie Belaud, Journal du CNRS n° 160-161, avril-mai 2003

1. Centre thermique de Lyon (CETHIL), LMSC — LEEVAM uni-versité de Cergy, Laboratoire d’optimisation de la conceptionet ingénierie de l’environnement (LOCIE), Centre d’énergétique(CENERG), Laboratoire systèmes physiques de l’environnement(SPE), université de Corse.

SUJET 1

DOCUMENT 3

L’ÉNERGIE SOLAIRE EST-ELLE UNE SOLUTIONALTERNATIVE POUR L’AFRIQUE ?

Le prix des panneaux continue de baisser

Les hausses des prix des carburants fossiles et ladéforestation dont est victime l’Afrique ont conduitplusieurs chefs d’État africains à s’intéresser au secteur énergétique alternatif. […]

« Si les États prennent des mesures concrètes poursoutenir l’évolution de l’activité de ce secteur, lemoment viendra où nous pourrons utiliser du matériel et une main d’œuvre locaux pour exploi-ter l’énergie solaire », affirme Issa Bikienga, duComité permanent inter-États de lutte contre lasécheresse au Sahel (Cilss). Avec le soleil, « nousavons ici une ressource inépuisable et nous ne l’utilisons pas à notre profit » pour le pompage del’eau, l’éclairage et la réfrigération, a-t-il ajouté.« Dans le Sahel, 40 % de la population n’a pas accèsà l’eau potable; nous pouvons utiliser l’énergiesolaire pour aider « à résoudre ce problème »

Plusieurs avancées technologiques ont aidé à

faire baisser substantiellement le prix des panneauxphotovoltaïques, favorisant l’éclairage de villagesà travers le continent. […]

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) promeut l’utilisation desmicro crédits pour permettre à ces populations d’acquérir des installations solaires par règle-ments échelonnés. […] Baisser les taxes à l’impor-tation est le moyen le plus facile pour promouvoirle secteur, plaide Lincoln Dahl, dont l’entrepriseAfrican Energy, basée aux États-Unis, distribue despanneaux à des PME du continent. « Le matérielsolaire est non-taxé au Kenya où le marché est compétitif, les marges sont faibles et cela fonctionnebien », assure-t-il par téléphone. « Les énergiesrenouvelables sont bonnes pour ces pays s’ils enfacilitent l’accès », conclut-il.

Site Internet de African Energy, 30 mai 2005

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SUJET 2

DOCUMENT 1

Thème de l’exposé : Le réchauffement climatique.

CONFÉRENCE INTERNATIONALE D’EXETER :LE CHANGEMENT CLIMATIQUE A DÉJA COMMENCÉ

Les experts réunis à Exeter, en Grande-Bretagne, pour la conférence scientifique internationale sur le climat, ont pointé mardi 1er février les hausses de températures,l’élévation du niveau de la mer, la modification des écosystèmes terrestres et marins.

Un mouvement d’ampleur dont on n’observerait que les prémices.

Les concentrations de gaz à effet de serre relâ-chées par l’homme dans l’atmosphère ont com-mencé à dérégler la délicate machine climatique,ont mis en garde les experts réunis mardi 1er févrierà l’ouverture d’une conférence scientifique.

« Il n’y a plus aucun doute que le climat de laplanète change », a martelé le président de la confé-rence, Dennis Tirpak, devant une centaine de scien-tifiques réunis pour cette conférence internationaleau siège de l’Office météorologique britannique, àExeter (sud-ouest). « Neuf des dix dernières annéesse sont révélées les plus chaudes depuis le début desrelevés météorologiques en 1861 », a-t-il précisé. Ila pointé les effets dévastateurs de la canicule quia frappé l’Europe en août 2003, provoquant prèsde 30 000 morts et 30 milliards de dollars (23 mil-liards d’euros) de dégâts.

LES PÉRIODES DE SÉCHERESSE PLUS FRÉQUENTES

« Depuis les années 1970, le changement climatique a accru la fréquence et l’intensité des épisodes de sécheresse », a-t-il remarqué. « Les écosystèmes terrestres et marins sont modifiés, avecdes conséquences difficiles à prédire », ajoute-t-il.En Asie, « la répétition des inondations et séche-resses est déjà visible », a estimé Rajendra Pachauri,président du groupe intergouvernemental d’expertssur l’évolution du climat (GIEC), qui travaille sousl’égide de l’ONU. La fonte de la glace de l’Antarc-tique est responsable d’au moins 15 % de l’éléva-tion de 2 mm du niveau de la mer par an induitepar le réchauffement climatique, selon le scienti-fique britannique Chris Rapley.

Toutefois, l’impact du réchauffement climatiqueest loin d’être uniforme : une partie de l’Antarctiqueconnaît actuellement une baisse de température,selon les experts. Le niveau moyen des océans a déjàaugmenté de 10 à 20 cm en un siècle et devrait s’élever d’ici à 2100 de 9 à 88 cm, du fait de lahausse de la température et de la fonte des glacierset calottes glaciaires, selon le GIEC. La fonte pos-sible du Groenland inquiète beaucoup les experts.Certaines régions côtières commencent déjà àfondre, et une hausse locale de température de 2,7 degrés entraînerait une fonte massive de lacouche de glace.

LA MER MONTE

La fonte totale du Groenland se traduirait parune hausse de 7 mètres du niveau des océans, sur plusieurs siècles. « Il est fort possible que le point de bascule intervienne dans les tout pro-chains siècles », a estimé Jason Lowe du Centre Peter Hadley sur le climat. Même si l’homme parvenait à stabiliser les concentrations de gaz àeffet de serre dans l’atmosphère, le niveau de la mer continuerait de monter « pendant plus de 1 000 ans », remarque-t-il.

Les experts du GIEC prévoient une hausse de 1,4 à 5,8 degrés de la température moyenne à lasurface de la Terre d’ici la fin du siècle, sous l’effetdes gaz libérés dans l’atmosphère par les activitéshumaines, principalement le CO2 (gaz carbo-nique) relâché par les énergies fossiles telles que le charbon, le pétrole et le gaz.

Avec l’Agence France Presse, Le Monde, 02 février 2005

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DOCUMENT 2

D’ICI À 2050, LE RÉCHAUFFEMENT POURRAIT DÉPLACER150 MILLIONS DE PERSONNES

Les scientifiques présents à la conférence inter-nationale « Avoiding dangerous climatic change »,qui s’est tenue à Exeter en Grande-Bretagne du 1er au 3 février à l’initiative du gouvernement britannique, ont tiré une fois de plus la sonnetted’alarme. Selon eux, la concentration croissante des gaz à effet de serre dans l’atmosphère a déjàcommencé à dérégler la délicate machine clima-tique, et aujourd’hui « il n’y a plus aucun doute sur le fait que le climat change », a martelé le président de la conférence, Dennis Tirpac. […]« Dans de nombreux cas les risques sont plussérieux qu’on ne le pensait. Les impacts du chan-gement climatique peuvent déjà être observés, etles écosystèmes en subissent déjà les effets. Desmodifications se sont déjà produites sur la calotteglaciaire, les glaciers et le régime des pluies », souligne le texte de la déclaration finale de la conférence.

« RISQUES DE FAMINES »

[…] Or « les risques sur l’environnement augmentent en fonction de la montée des tempé-ratures », rappelle Bill Hare de l’Institut Potsdamde recherche sur l’impact climatique. « Tant qu’onreste en dessous de 1 °C, le risque reste faible, maisil peut affecter des écosystèmes très vulnérables. »Entre 1°C et 2 °C, les conséquences sur l’environ-nement augmentent d’une manière significative.Au-delà de 2 °C, les risques s’accroissent d’unemanière importante et peuvent donner lieu « potentiellement à de grandes extinctions et à des modifications dramatiques des écosystèmes. »Les nouvelles conditions de l’environnement « peuvent augmenter les risques de famines et depénurie d’eau potable et provoquer aussi des dommages socio-économiques, plus particulière-ment dans les pays en voie de développement »,s’inquiète Bill Hare.

Ces bouleversements de l’environnement risquent d’avoir des répercussions catastrophiquessur les populations les plus démunies. « Quelque150 millions de réfugiés du climat pourraient êtredéplacés d’ici à 2050 », prévient Rajendra Pachauri,président du GIEC et directeur général du TataEnergy Research Institute en Inde. La frange côtièreindienne, submergée par la montée des mers

consécutive à une augmentation de la températuremondiale, pourrait provoquer à elle seule le dépla-cement de 20 à 60 millions de personnes.

Cette montée des eaux pourrait aussi faireperdre définitivement au Bangladesh 17 % de sasurface, ce qui entraînerait le mouvement de 15 mil-lions de personnes. La zone côtière asiatique neserait pas la seule concernée. L’Égypte pourrait elleaussi perdre 12 à 15 % de ses terres arables*. Parailleurs, « les famines induites par le changementclimatique pourraient provoquer le déplacementde 50 millions de personnes sur toute la planète »,précise Rajendra Pachauri.

L’AFRIQUE DUREMENT FRAPPÉE

Le réchauffement climatique devrait dans lemême temps aggraver considérablement les problèmes dus à la sécheresse ou à l’accès à l’eaupotable, dont souffrent déjà des régions entières dela planète. D’ores et déjà, 1,4 milliard de personnesvivent dans des régions où la population disposede moins de 1 000 m3 d’eau par personne et paran, a rappelé Nigel Arnell, du Centre Tydall sur lechangement climatique (université de Southamp-ton). La plupart de ces personnes vivent en Asie du Sud et du Sud-Est, au Moyen-Orient et en Méditerranée. D’ici à 2050, les ressources en eau devraient se raréfier dans ces régions et danscertaines parties du continent américain. Entre 700 millions et 2,8 milliards de personnes, en fonction de la croissance de la population et de la gravité du réchauffement, seraient touchées par ce phénomène.

Le continent africain, l’un des plus pauvres duglobe, serait aussi durement frappé par les effetsdu changement climatique. Si rien n’est fait pour enrayer la tendance au réchauffement, « lesmoyens d’existence de millions d’Africains serontmenacés », estime pour sa part Catrina Cardoso,expert du World Wide Fund for Nature. « Et, sansressources nouvelles, des millions d’autres ne pourront pas s’adapter aux changements qui sontdéjà à l’œuvre. »

Christiane Galus, Le Monde, 06 février 2005

* arable : qui peut être cultivé

SUJET 2

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SUJET 3

DOCUMENT 1

Thème de l’exposé : Le séquençage des espèces animales,

une avancée pour le genre humain ?

LE GÉNOME DE LA POULE DÉCODÉ,UNE AVANCÉE POUR L’HUMAIN

Le séquençage des 20 000 à 23 000 gènes de la poule peut avoir des enseignements inestimables pour l’humain dans la mesure où

les hommes et les oiseaux ont un ancêtre commun.

Le premier génome d’un oiseau, celui de lapoule, a été décodé par une équipe internationale,ce qui pourrait renforcer les connaissances sur l’êtrehumain et améliorer les races de poulets élevés pourl’alimentation. C’est ce que révèle un article àparaître jeudi 9 décembre dans la revue Nature.

Le séquençage des 20 000 à 23 000 gènes(contre 20 000 à 25 000 chez l’homme) a été réalisé sur Gallus gallus (nom scientifique de lapoule) par le Consortium international de séquen-çage de la poule, formé de 170 chercheurs appar-tenant à 49 instituts dans le monde.

Les humains et les oiseaux ayant eu un ancêtrecommun il y a quelque 310 millions d’années, ledécodage du milliard de lettres ou paires de basesde la poule – 98 % de son génome complet – pourrait permettre d’identifier des séquences communes à ces deux espèces et de toute premièreimportance pour l’humain, estiment les cher-cheurs.

« Nous avons séquencé la poule pour com-prendre notre génome humain, voilà notre prin-cipale motivation », a déclaré un des auteurs del’étude, Ewan Birney, du European BioinformaticsInstitute (EMBL-EBI) à Cambridge (Grande-Bretagne).

« Environ 60 % des gènes de la poule produisantdes protéines ont des homologues chez l’homme »,a souligné pour sa part Peer Bork, membre duEMBL-EBI à Heidelberg (Allemagne).

LA POULE, UN MODÈLE INESTIMABLE

Dans un autre article, des chercheurs chinoisappartenant au Consortium ont comparé lesgénomes de trois variétés de Gallus gallus, ce qui

devrait fournir une base essentielle pour lesrecherches sur l’élevage des poulets, estime AlainVignal, membre d’une équipe de l’INRA (Institutnational de la recherche agronomique) ayant travaillé sur le génome.

Le séquençage permettra, selon lui, d’accélérerles travaux pour sélectionner des poulets résistantsà certaines maladies, non porteurs de salmo-nelle*, engraissant plus rapidement ou moins sensibles au stress de l’élevage en batterie.

Sur le plan scientifique, estime M. Vignal, aprèsles génomes de mammifères, de poissons ou de primates, le monde scientifique dispose désor-mais de celui d’un oiseau, représentant d’une classecomprenant quelque 9 000 espèces. La poule estdepuis longtemps utilisée par les biologistes travaillant sur le développement comme un modèle pour l’évolution de l’embryon. Les auteursd’un commentaire également à paraître dansNature, Jeremy Schmutz et Jane Grimwood, duCentre pour le génome humain de Stanford (Californie), notent que « les poules ont été un organisme modèle inestimable pendant des décennies ». « Leur utilité pour la recherche, de la génomique à l’élevage, va s’accroître encore » avec ce décodage, soulignent-ils.

« Posséder le séquençage du génome de la poule,c’est comme avoir un guide des antiquités dans unmarché aux puces : soudain, vous avez un outil quivous permet de reconnaître quelles pièces ont dela valeur », a résumé Ewan Birney.

Avec l’Agence France Presse, Le Monde, 9 décembre 2004

* Salmonelle : bactérie trouvée dans les viandes crues, notam-ment le poulet

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SUJET 3

DOCUMENT 2

GÉNÉTIQUE – PREMIER SÉQUENCAGE D’UN GÉNOME D’OISEAU

Le patrimoine héréditaire de la poule a été décrypté.

Une équipe composée de 170 généticiens appar-tenant à 50 institutions scientifiques de 12 paysannonce, dans l’hebdomadaire Nature (daté du 9 décembre), le premier séquençage du génomed’un oiseau. Il s’agit de celui de Gallus gallus, oiseau plus connu sous le nom de poule. […]

Les auteurs de la publication estiment désormaisque 75 % des gènes connus pour diriger la synthèsedes protéines sont les mêmes que ceux qui sont présents dans le génome humain et 88 % sont semblables à ceux des rongeurs. Ils précisent toutefois que seulement 2,5 % de la structure moléculaire du génome de Gallus gallus est strictement identique à celle du génome humain ;une proportion qui, selon eux, correspond à desrégions conservées au fil de l’évolution depuis environ 310 millions d’années.

L’aboutissement de ce travail de séquençage –ainsi que les comparaisons plus fines qu’il offriraavec les résultats obtenus chez les invertébrés, lesamphibiens et les mammifères – devrait permettred’améliorer la compréhension des mécanismes de l’évolution. Mieux encore, le séquençage du premier génome d’un oiseau ne manquera pas d’aider à la lecture des résultats obtenus au termedu séquençage du génome humain.

« C’est précisément parce que le séquençage du patrimoine héréditaire d’un oiseau pouvait aider à la compréhension de celui de notre espèceque cette entreprise internationale a été lancée »,souligne Alain Vignal, chargé de recherches aulaboratoire de génétique cellulaire du centre de

l’Institut national de la recherche agronomique(INRA) de Toulouse, seule équipe française à êtreassociée à la publication de Nature.

NOUVEAUX OUTILS

Le travail sur le premier génome d’un oiseauvient aussi compléter un paysage de plus en plusriche qui englobe dorénavant, pour ne parler quedu monde animal, les séquençages des génomesd’organismes allant du ver le plus simple (Caeno-rhabditis elegans) jusqu’à Homo sapiens. […]

« Contrairement à ce qui a pu être dernièrementécrit, ce travail de séquençage du génome de Gallus gallus ne permettra pas aux généticiens demanipuler les génomes des oiseaux d’élevagedans le but de sélectionner des poulets susceptiblesde pouvoir être engraissés plus rapidement ou d’être moins sensibles aux multiples stress inhérentsà l’élevage en batterie », précise Alain Vignal.

Pour ce chercheur de l’INRA, ce séquençage doit permettre, pour l’essentiel, de fournir de nouveaux outils dans les procédures de sélectiondes différentes lignées aviaires dans le domaine de la résistance aux pathologies infectieuses potentiellement transmissibles à l’homme parvoie alimentaire.

L’un des prochains résultats, très attendu, deséquençage d’un patrimoine génétique chez lesmammifères concerne l’espèce bovine.

Jean-Yves Nau, Le Monde, 12 décembre 2004

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SUJET 4

DOCUMENT 1

Thème de l’exposé : Faut-il avoir peur des rayons X ?

Des spécialistes français de radiologie contestent certaines dispositions d’une directive européenne sur la protection contre l’irradiation.

LES FAIBLES DOSES DE RAYONS X NE SERAIENT PAS CANCÉROGÈNES

L’Académie nationale de médecine et l’Acadé-mie des sciences viennent de rendre public un rap-port daté du 11 mars consacré aux effets cancéro-gènes des faibles doses de rayonnements ionisants,que ces derniers soient d’origine naturelle ou pro-voqués par les examens radiologiques.

Établi au vu des dernières données de la biblio-graphie scientifique internationale par un groupede spécialistes dirigé par le professeur AndréAurengo, membre de l’Académie nationale demédecine, ce document remet en cause l’usage quiest aujourd’hui fait de la « relation linéaire sansseuil » (RLSS) pour estimer les risques cancérogèneséventuels de ces faibles doses. Les conclusions auxquelles parviennent les auteurs conduisent, defacto, à contester la directive européenne Euratome,datant de 1997 et actuellement en cours de trans-position en France.

La communauté scientifique estime qu’uneexposition aux rayonnements ionisants est can-cérogène quand la dose de ces derniers est comprise entre 0,2 et 5 200 Sievert (Sv). Les radio-logues considèrent d’autre part comme « élevées »des irradiations supérieures à 100 millisieverts(mSv), comme « faibles » des irradiations comprisesentre 10 et 100 mSv et comme « très faibles » cellesinférieures à 10 mSv. L’irradiation naturelle, enFrance, est de l’ordre de 2,5 mSv par an, une radio-graphie des poumons correspond à une dose de0,1 mSv et les rayonnements auxquels expose untrajet en avion entre Paris et New York équivalentà quatre radiographies pulmonaires.

« En France, 50 millions d’examens radiolo-giques sont effectués chaque année, qui délivrenten moyenne 1 mSv par an à chaque Français »,peut-on lire dans le rapport. L’énergie nucléairedélivre environ 0,001 mSv par an. Les auteurs durapport rappellent que les études épidémiolo-giques disponibles ne décèlent aucun effet pour lesdoses inférieures à 100 mSv, « soit qu’il n’en existe

pas, soit que la puissance statistique des enquêtesait été insuffisante pour les détecter ». En toute hypo-thèse, si ce risque existe, il doit être très faible. Lesméthodes d’évaluation directe des effets des faiblesdoses étant insuffisantes, on a procédé à des extra-polations à partir des effets cancérogènes observésentre 0,2 et 3 Sv. C’est ainsi que la RLSS permet d’estimer les risques des doses plus faibles.

Pour autant, selon les auteurs du rapport, unesérie de récentes données de radiobiologie et de cancérologie jettent un doute sur la validité durecours à la RLSS, dès lors que l’on est dans ledomaine des doses inférieures à quelques dizainesde mSv. En d’autres termes, on pourrait, en respectant strictement la RLSS, pécher par excès deprécaution.

« L’usage d’une relation empirique, qui n’est validée que pour des doses supérieures à 200 mSvpourrait, en surévaluant les risques, faire renoncerà des examens susceptibles d’apporter au maladedes informations utiles, peut-on lire dans lesconclusions de ce rapport. Elle pourrait aussi,pour ce qui est de la radioprotection, conduire à desconclusions erronées. Les décideurs confrontés auproblème des déchets radioactifs ou au risque decontamination doivent réexaminer la méthodologieutilisée pour évaluer les risques des très faibles doseset des doses délivrées avec un très faible débit. »

Pour le professeur Guy Frija (Hôpital européenGeorges-Pompidou, Paris), secrétaire général de laSociété française de radiologie (SFR), un tel rapportdevrait, en toute logique, conduire les pouvoirspublics à demander certaines modifications de la directive Euratome. « Cette directive comporte de nombreux points positifs, qu’il s’agisse ducontrôle de la qualité des appareils de radiologie,des limites d’exposition en fonction des typesd’examens ou du type d’examen devant être pratiqués en fonction des symptômes ou des pathologies, résume Guy Frija. A l’inverse, les

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SUJET 4

modalités retenues pour le contrôle de l’ensembledes installations de radiologie doivent, selon nous,être revues. »

Il est prévu que ce contrôle doit être réalisé parla Direction générale de la sécurité nucléaire et dela radioprotection, par ailleurs en charge ducontrôle des sous-marins et des centrales nucléaires.

« Il n’y a pas eu d’accidents liés à la radiologiediagnostique depuis près de vingt ans en France.Nous avons de très grandes incertitudes scientifiquessur la réalité des risques des très faibles doses, etseules 5 % des pratiques radiologiques méritent une attention spécifique », observe Guy Frija. Cedernier déplore qu’on soit « en train, sous le coup

d’une directive européenne, de transposer enFrance une organisation lourde, complexe et coûteuse, afin d’exercer des contrôles dans ledomaine de la radiologie qui sont du même ordreque ceux qui concernent le nucléaire. » Le citoyen,assure-t-il, est en droit de s’interroger : « Est-il pertinent de s’intéresser à l’infiniment petit et d’y consacrer des ressources dont d’autres secteurspourraient bénéficier ? »

Pour le secrétaire général de la SFR, ces ressourcesdevraient être centrées sur certaines pratiquesconcernant les femmes enceintes et certains usagesdes scanners.

Jean-Yves Nau, Le Monde, 24 avril 2005

DOCUMENT 2

IMAGERIE MÉDICALE – L’IMPORTANT, C’EST LA DOSEL’utilisation de l’imagerie médicale par rayons

X est courante lors des examens médicaux ou desinterventions chirurgicales. En fournissant uneimage de l’intérieur du corps humain, elle peut ainsiguider les gestes d’un chirurgien alors que seule uneminuscule incision a été pratiquée. Néanmoins uneexposition trop importante à ces rayonnementsionisants peut devenir dangereuse pour le patient…Un risque sérieux lorsque l’intervention est longue.

En collaboration avec les Hôpitaux universitairesde Strasbourg, l’équipe ImaBio de l’Institut derecherches subatomiques de Strasbourg (IreS), a mis au point un dispositif qui cartographie en temps réel la quantité de rayonnements cumulésreçus par la peau du patient. « Le détecteur, unesorte de seconde peau de plastique, est placé entrela source de rayonnement et le patient, expliqueJean-Louis Guyonnet, responsable du projet. Il a laparticularité de n’intercepter qu’une faible fractiondes rayons X, ce qui le rend transparent à l’image,propriété indispensable pour ne pas gêner laradiographie ». En suivant les doses cutanéesreçues localement au cours de l’intervention, le dispositif indiquera en direct à quel moment ellesdeviennent trop importantes. Mais il va également

permettre de définir quelles sont ces doses derayonnement nocives, car jusqu’alors, en l’absencede détecteur fiable, cette donnée n’existe pas. Legroupe ImaBio, fondé en 2002, a pour objectif demettre à profit les compétences en détection et enimagerie des physiciens des particules pour lesapplications en biologie et en médecine. Parmi sesréalisations, on peut noter sa contribution à la tech-nique du ganglion sentinelle : pendant une opé-ration du cancer du sein, elle permet de repérer defaçon précise les ganglions du système lymphatiquesusceptibles d’être envahis par des métastases. Dans70 % des cas, cette technique évite un curage sys-tématique des ganglions, souvent traumatisant.

Testé avec succès, le prototype de cette « secondepeau de plastique » a, quant à lui, été breveté enjanvier 2003 et un accord de licence signé le 5 juilletdernier avec une société des Bouches du Rhône,MGP Instruments. Celle-ci se lance aujourd’huidans la réalisation d’un exemplaire de démons-tration, préalable indispensable à la commercia-lisation de ce détecteur qui a un bel avenir devantlui.

Jérôme Blanchart, Journal du CNRS n° 177, octobre 2004

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SUJET 5

DOCUMENT 1

Thème de l’exposé : Le téléphone mobile présente-t-il des risques sanitaires ?

ÉPIDÉMIOLOGIE

Onze cas de cancers pédiatriques avaient été recensés entre 1991 et 2001

À SAINT-CYR-L’ÉCOLE, LES EXPERTS INNOCENTENT LES ANTENNES-RELAIS

La recrudescence de cancers pédiatriques obser-vée à Saint-Cyr-l’École (Yvelines) durant les années90 résulterait d’une simple « variation liée auhasard ». C’est la surprenante conclusion qu’ontdévoilée hier les experts dépêchés par le ministèrede la Santé, il y a deux ans, au chevet de la commune inquiète. Un point de vue qui, sitôt rendu public, a été contesté par la municipalité etpar certains riverains : ceux-ci sont en effetconvaincus que le rôle des pylônes de téléphoniemobile installés, après 1992, sur le territoire municipal, n’a pas été étudié d’assez près.

Emblématique de l’incompréhension qui, depuisune dizaine d’années, oppose l’opinion publiqueet les savants sur les effets sanitaires liés au télé-phone portable, la controverse de Saint-Cyr-l’Écolea débuté après les décès successifs de deux enfants,en 1996 et 1998. Étrangement frappés par un mêmetype de cancer pourtant rare dans cette classe d’âge – une tumeur du tronc cérébral –, ils avaientpour principal point commun d’être élèves àl’école Bizet. Un bâtiment dont le toit abritait alors deux antennes relais installées, en 1992, pardes opérateurs de téléphonie mobile.

Courant 2001, des parents d’élèves du groupescolaire décident de prendre les choses en main etsondent par questionnaire les familles du quartier.Une démarche payante : sur le millier d’exemplairesdistribués, une centaine de réponses évoquentavec une troublante récurrence des symptômeslégers – migraine, troubles du sommeil, palpita-tions… –, tandis que 14 cas plus lourds sont déclarés. Aussitôt, les riverains demandent la misehors service des antennes, qu’ils ont depuis lors obtenue. Et peu de temps après, le ministère de laSanté confie à l’Institut national de veille sanitaire(INVS) le soin de tirer l’affaire au clair.

Hélas, sitôt établi, le dialogue entre les riverainsde Saint-Cyr-l’École et les autorités sanitaires serompt. Le 29 juillet 2002, l’INVS écrit : « Il ne nousparaît pas légitime, sur le plan scientifique, demettre en place une étude épidémiologique de type analytique visant à tester l’hypothèse d’une relation entre l’« exposition » aux antennesrelais et la survenue de pathologies graves. »Après avoir consulté la littérature scientifiquefrançaise et internationale sur le sujet, les épidé-miologistes jugent en effet très faibles les effets surla santé de ces installations. Une interprétationaujourd’hui contestée par Etienne Cendrier, porte-parole de l’association Robin des toits :« Cette question est suffisamment débattue pourqu’on examine cette possibilité avec soin. Au lieude cela, l’INVS l’a écartée d’un revers de main. »

De fait, au cours de leurs investigations, les septexperts ont pour ainsi dire exclu l’« hypothèseantennes relais », pour privilégier la recherche de sources polluantes. Or, après avoir sondé la commune, ainsi qu’une zone élargie de deux kilomètres autour, le Dr Dominique Dejour-Salamanca (Cellule interrégionale d’épidémiologied’Ile-de-France) assure n’avoir trouvé « ni entrepriseclassée Seveso*, ni sites ou sols pollués, ni incidentou accident actuel ou passé ». En l’état actuel desconnaissances, ne s’explique donc pas l’apparitiondans la ville, entre 1991 et 2001, de onze cancerspédiatriques au total dont cinq tumeurs du tronc cérébral et trois leucémies. « Compte tenu dela rareté de ces maladies et de la faible taille del’échantillon étudié, l’épidémiologie a du mal àapporter une explication claire à ce problème,détaille Dominique Dejour-Salamanca. En effet, le nombre de cancers observés peut aussi bien résulter d’une cause environnementale à ce jour

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SUJET 5

DOCUMENT 2

TÉLÉPHONE – ACCUSATION CONTRE LES PORTABLES À LA CAMPAGNE

D’après une étude suédoise publiée cette semainedans la revue scientifique Occupational and Envi-ronmental Medicine, les utilisateurs de téléphone portable dans les régions rurales auraient plus derisques de développer une tumeur au cerveau queles citadins. D’après les chercheurs, menés par ledocteur Lennart Hardell de l’hôpital universitaired’Orebro, la différence proviendrait du fait qu’à lacampagne, les téléphones portables fonctionnentavec une puissance d’émission plus élevée qu’enville, pour compenser l’éloignement des antennesrelais.

Ces conclusions surprenantes sont le résultatd’une recherche effectuée à partir des registres ducancer suédois, sur un total de 1 400 adultes âgésde 20 à 80 ans qui ont contracté une tumeur –maligne ou bénigne – au cerveau. Plus bizarre etmoins explicable, les utilisateurs de téléphonemobiles analogiques de première génération sontégalement plus touchés à la campagne qu’en ville,

alors que ces appareils fonctionnaient toujours àpleine puissance, quelle que soit la distance des stations relais. Le lien de causalité entre l’usage du téléphone portable et le diagnostic des tumeursn’est toutefois pas prouvé, il ne s’agit que d’uneconcordance statistique qui peut tout aussi bienrésulter d’un autre effet.

Ces conclusions semblent contredire les résultatspubliés en 2002 par l’un des auteurs de cette présente étude, le professeur Kjell Hansson Mild, àpartir des mêmes registres de cancer suédois. Al’époque, ce chercheur avait montré que seuls lestéléphones analogiques augmentaient quelquepeu les risques de tumeurs bénignes (des cas trèsrares). En dehors de cette étude suédoise, aucun lien entre tumeurs et utilisation des téléphonesmobiles n’a été démontré.

Cyrille Vanlerberghe, Le Figaro, 19 mai 2005

inconnue que de variations statistiques liées auhasard. » Une réponse qui, on s’en doute, ne satis-fait guère les riverains.

« L’incidence décrite est deux fois supérieure à ce qu’on pourrait attendre dans la population normale – et même quatre fois plus importante sil’on ne retient que les cancers du système nerveuxcentral, relève Anne Balavoine, mère de deuxenfants scolarisés à l’école Bizet. Cela est-il dû auhasard ? » « Quoi qu’il en soit, estime PhilippeLavaud, maire (UMP) de Saint-Cyr-l’École, nous

avons le sentiment que la gravité du problème n’apas été convenablement évaluée par l’INVS, quis’est contenté d’études sporadiques, sans se donnerles moyens d’enquêter sur les effets de ces antennes– alors que nous proposions d’apporter notreconcours à la recherche de la vérité. »

Cyrille Louis, Le Figaro, 28 janvier 2005

* Seveso : du nom de la ville italienne sur laquelle un rejet accidentel important de dioxine s’est produit en 1976, direc-tive européenne visant à prévenir les accidents majeurs impli-quant des substances dangereuses et à limiter leurs conséquences pour l’homme et pour l’environnement.

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SUJET 6

DOCUMENT 1

Thème de l’exposé : Vaccinations : le remède miracle ?

OVERDOSE DE VACCINSDiphtérie, tétanos, polio et tous les autres…

Un véritable marathon que l’Académie de médecine propose de raccourcir.

Pas moins de 11 vaccins entre la naissance et2 ans. Suivre le calendrier vaccinal est devenu unexercice de haute voltige pour les familles et lesmédecins. Les injections se succèdent à un rythmesoutenu et dans un ordre bien précis. L’enfant aattrapé un rhume le jour J ? Catastrophe ! Il fautse résoudre à lui infliger deux piqûres lors du prochain rendez-vous. La contrainte est devenuesi forte que l’Académie de médecine ose poser unequestion jusque-là taboue: « L’augmentation dunombre des vaccins est-elle encore acceptable par les parents? » Non, répondent les sages, quiexposeront leur point de vue le 15 juin.

Que les militants antivaccination ne se réjouis-sent pas trop vite. Les académiciens ne sont pasdevenus, du jour au lendemain, des partisans dulibre choix en la matière. Leurs propositions neremettent pas en question l’obligation de protégerles nourrissons contre la diphtérie, le tétanos, lapoliomyélite et la tuberculose. La solution, seloneux, serait de rembourser les nouvelles préparations,qui combinent un maximum de vaccins dans lamême seringue (six, au lieu de cinq précédemment).Les laboratoires pharmaceutiques, de toute façon,n’encouragent pas la vaccination à la carte. Leur

stratégie consiste à vendre les mêmes cocktails dans toute l’Europe.

Il est pourtant un vaccin, parmi les quatre impo-sés, dont les jours sont comptés. Les petits Françaiss’avèrent en effet les seuls en Europe, avec les Grecs,à recevoir systématiquement le BCG*, fierté natio-nale depuis sa mise au point par Calmette et Gué-rin en 1921. Déjà, la revaccination des enfants quin’ont pas développé d’anticorps la première fois aété officiellement abandonnée. Le décret, signé parles ministres concernés, doit bientôt être publié auJournal officiel. Ensuite, la vaccination elle-mêmea fait l’objet d’une expertise collective de l’Inserm*,qui sera transmise l’automne prochain à la Direc-tion générale de la santé. Les médecins y testent troisscénarios : le statu quo, l’arrêt total de la vacci-nation et celle des groupes à risque. Autrement dit,des communautés immigrées. Mais quel médecinacceptera de sélectionner les enfants selon l’origineethnique?

Estelle Saget, L’Express, 14 juin 2004

* BCG : vaccin anti-tuberculeux ; INSERM : Institut National dela Santé et de la Recherche médicale

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DOCUMENT 2

FAUT-IL VACCINER LES NOURRISSONS CONTRE LA VARICELLE ?

La France devrait bientôt disposer d’une seule seringue, associant aux vaccins contre la rougeole, la rubéole et les oreillons celui de la varicelle. Qui ne sera pas obligatoire.

Question à Daniel Lévy-Bruhl, épidémiologiste à l’Institut de veille sanitaire.

Comment trancher lorsque les deux plateauxd’une balance sont bien remplis ? Le vaccin contrela varicelle est efficace. Généralisé aux États-Unisdepuis 1995, il a réduit de 80 % l’incidence de lavaricelle et de ses complications. Il a peu d’effets

secondaires. La maladie est bénigne chez l’enfant,mais responsable d’une vingtaine de décès par anet de quelque 3 000 hospitalisations. Pourquoi alorsse priver du bénéfice d’un vaccin, et pourquoi nepas éviter des centaines de milliers de cas par an ?

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SUJET 6

Parce qu’il y a des mais. En vaccinant massive-ment, on modifie l’épidémiologie de la maladie.Comme il n’est pas certain que 90 % des méde-cins et des familles acceptent, cette couverturevaccinale risque d’être insuffisante. Les enfantsnon vaccinés auront moins de risques d’attraperla maladie petits puisque leurs camarades vac-cinés ne seront pas porteurs du virus. Ils ferontdonc une varicelle non pas à 3 ou 5 ans mais à15 ou 20 ans. Or la maladie est beaucoup plussévère avec l’âge ou au cours d’une grossesse. Lescas de varicelle restants seraient donc aggravéset les bénéfices de la vaccination amputés.

Est-ce que ça vaut le coup ?

On ne sait pas. Cette vaccination large pour-rait favoriser l’augmentation de l’incidence duzona chez les adultes. Des données laissent pen-ser que, lorsqu’un adulte a eu la maladie enfant,il réactive sa protection contre le zona à chaquefois qu’il rencontre un cas de varicelle à l’âgeadulte, le même virus étant responsable des deuxmaladies. S’il y a moins de varicelles, l’adulte auramoins d’occasions de réactiver cette protection etrisquera plus de développer un zona. Ces effetssecondaires de la vaccination collective de la vari-celle rendent la décision difficile.

Julie Lasterade, Libération, 22 février 2005

DOCUMENT 3

UNE SOCIÉTÉ SUISSE EXPÉRIMENTE LE PREMIER VACCIN CONTRE L’OBÉSITÉ

Une jeune société suisse de biotechnologie aannoncé, mercredi 11 mai, à Zurich, qu’elle mettait à l’essai un vaccin contre l’obésité. CytosBiotechnology a commencé à recruter 112 citoyenssuisses obèses. La moitié d’entre eux recevront levaccin expérimental et l’autre moitié une substanceneutre, sans que ni les volontaires ni les médecinsne sachent de quel produit il s’agit.

Quatre injections seront faites chez chaquevolontaire durant un semestre, au terme duqueltous les participants seront suivis pendant unnouveau semestre, afin d’analyser l’action duvaccin. « Durant le traitement, tous les participantsrecevront des conseils de professionnels destinés àles aider à modifier leurs habitudes alimentaires età améliorer leur activité physique, expliquent lesresponsables de cette expérience. L’efficacité du vaccin sera déterminée par mesure du poids corporel. » Cytos Biotechnology souligne avoir« bien évidemment » demandé et obtenu les auto-risations des comités d’éthique compétents.

Cet essai clinique original est le fruit des dernières découvertes dans la physiologie des comportements alimentaires. Les biologistes ont établi, en 1999, l’existence de la « ghréline », petitemolécule composée de 28 acides aminés, naturel-lement synthétisée au niveau de l’estomac, mais

active au niveau cérébral. « L’administration deghréline stimule non seulement la sécrétion d’hormone de croissance, mais aussi la prise alimentaire, expliquent Marie-Thérèse Bluet-Pajotet Jacques Epelbaum (Inserm, centre Paul-Broca,Paris). Elle modifie l’état veille-sommeil et augmentel’anxiété. » On croit aussi savoir que les concen-trations sanguines en ghréline, chez les personnesobèses, augmentent après une perte de poids obte-nue après un régime. Ceci expliquerait l’effet « yo-yo », phénomène de reprise de poids rapideaprès l’arrêt du régime.

Forts de ces données, les chercheurs suisses ontconstruit une molécule qui imposera au systèmeimmunitaire de produire des anticorps spécifique-ment dirigés contre la dangereuse ghréline. « Nosétudes précliniques chez la souris ont montréqu’une telle vaccination induit de fortes concen-trations d’anticorps antighréline, expliquent-ils.Chez la souris soumise à un régime à forte teneuren lipides, le poids a pu être réduit de 15 % aprèsvaccination. »

Les premiers résultats de l’expérience suisse neseront pas connus avant le second semestre 2006.

Jean-Yves Nau, Le Monde, 14 mai 2005

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Grille d’évaluation de la production orale C1

EXERCICE EN INTERACTION : DÉBAT2

MONOLOGUE SUIVI : EXPOSÉ 1

POUR L’ENSEMBLE DE L’ÉPREUVE

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0 0.5 1 1.5

0 0.5 1 1.5 2 2.5

0 0.5 1 1.5 2 2.5

Peut analyser avec un regard critique les textes sources, extraire et utiliser des informations importantes

Peut dégager le thème de réflexion et introduire l’exposé

Peut élaborer une réflexion en relation avec le thème retenu, inté-grant arguments et informations personnels et tirés du dossier.

Peut faire une présentation claire et organisée avec aisance, spon-tanéité et pertinence pour parvenir à une conclusion appropriée

Lexique (étendue et maîtrise) 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4Possède un vaste répertoire lexical et ne commet pas d’erreurssignificatives.

Morphosyntaxe 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5Maintient un haut degré de correction grammaticale

Maîtrise du système phonologique 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3A acquis une intonation et une prononciation claires et naturellesPeut varier l’intonation et placer l’accent phrastique pour expri-mer de fines nuances de sens

0 0.5 1 1.5 2

0 0.5 1 1.5 2

0 0.5 1

Peut facilement préciser et défendre sa position en répondant auxquestions, commentaires et contre-arguments

Peut faciliter le développement de la discussion en recentrant et/ou élargissant le débat

Peut choisir une expression convenable pour attirer l’attention,gagner du temps ou garder l’attention de l’auditeur

TOTAL sur 25 : –

CODE CANDIDAT :

NOM DU CANDIDAT : .............................................................................