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danganh
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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE MENTOURI DE CONSTANTINE FACULTE DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE
DEPARTEMENT DES SCIENCES VETERINAIRES N : 28/TS/2011 Srie : 02/SV/2011
Thse En vue de lobtention du diplme de Doctorat en Sciences
Option Pharmacologie Toxicologie
Soutenue publiquement le 13 avril 2011
Par
Zouhir DJERROU
Devant le jury :
Prsidente : KHALFELLAH N. Professeur Universit Mentouri de Constantine
Rapporteur : HAMDI PACHA Y. Professeur Universit Mentouri de Constantine
Examinateurs : BENALLAOUA S. Professeur Universit A/Mira de Bjaa
BERRABBAH H. Professeur Universit B/Mokhtar dAnnaba
DJEBAR M. R. Professeur Universit B/Mokhtar dAnnaba
BELKHIRI A. M.C Universit Mentouri de Constantine
2010 / 2011
I
Je tiens tout dabord remercier mon directeur de thse, Monsieur le
professeur Hamdi-Pacha, qui ma inspir ce thme et qui a dirig et a
guid mes premiers pas dans la recherche. Je noublierai jamais ses
qualits humaines et scientifiques, quil retrouve ici le tmoignage de
ma reconnaissance et mon profond respect.
Ma sincre gratitude va Madame le Professeur Khalfellah Nadra,
de luniversit de Constantine, qui nous a fait lhonneur daccepter la
prsidence de notre jury de thse.
Hommage respectueux.
Mes remerciements vont galement Monsieur le Professeur Djebar
Mohammed Rda et Madame Berrabbah Houria qui ont aimablement
accept de juger notre travail.
Mes remerciements chaleureux vont aussi Monsieur le professeur
Benallaoua Sad de luniversit de Bjaia.
Jexprime toute ma gratitude envers Monsieur Belkhiri Abd el Malik,
Matre de confrences de la facult de mdecine de Constantine, pour
lintrt quil a port ce travail, pour sa disponibilit, sa
bienveillance et ses conseils aviss.
Remerciements
II
Jexprime toute ma gratitude envers ma deuxime famille, lquipe
du laboratoire dont chacun a contribu, sa faon,
laboutissement de ce travail.
Merci infiniment mes collgues :
Mes dames Djaalab, Riachi, Serakta, Maameri ainsi que monsieur
Boukeloua.
A tous ceux qui mont apport leur aide et leur soutien dans
llaboration de ce travail, trop nombreux pour tre cits sans
oublier.
Je rends un hommage particulier tout le staff du C.H.U.,
particulirement madame Kouider N. pour leur assistance en
biochimie clinique.
Finalement, des mercis linfini mes parents, qui mont soutenu
indfectiblement pendant ces longues annes, je pense notamment
ma femme, mes enfants, mes surs et mes frres.
A tous ceux qui ont fait un bout de chemin avec moi, amis dun jour
ou dune vie.
III
Sommaire LISTE DES FIGURES ............................................... LISTE DES TABLEAUX .............. LEXIQUE DES ABREVIATIONS ... PUBLICATIONS ET COMMUNICATIONS SCIENTIFIQUES .. INTRODUCTION ...
CHAPITE 1 : TRAVAUX ANTERIEURS SUR PISTACIA LENTISCUS L.
1. Etude botanique de Pistacia lentiscus L. 1.1. Taxonomie de la plante . 1.2. Description de la plante . 1.3. Rpartition gographique de Pistacia lentiscus L................... 2. Etude chimique des drivs de Pistacia lentiscus L 2.1. Rsine .. 2.2. Huile essentielle 2.3. Huile vgtale 3. Utilisation thrapeutique de Pistacia lentiscus L. ...
CHAPITRE 02 : RAPPELS HISTO-PHYSIOLOGIQUES DE LA PEAU ET DES
MUQUEUSES 1. La peau et les phanres ......
1.1. Particularits structurales 1.1.1. Lpiderme .. 1.1.2. Le derme ...... 1.1.3. La jonction dermo-pidermique ...... 1.1.4. Lhypoderme 1.1.5. Les annexes cutanes ..
1.1.5.1. Les glandes sudoripares 1.1.5.2. Les follicules pilo-sbacs 1.1.5.3. Les ongles
1.2. Vascularisation cutane .. 1.3. Innervation cutane . 1.4. Fonctions cutanes ..
2. Organisation des muqueuses .. 2.1. Dfinition .... 2.2. Emplacement 2.3. Histologie..... 2.4. La muqueuse rectale .......
2.4.1. Rectum prinal 2.4.2. Rectum pelvien . 2.4.3. Vascularisation du rectum .
CHAPITRE 03 : BRULURES ET CICATRISATION
1. Les brlures cutanes 1.1. Physio-pathologie des brlures ...
VII IX X XI 1 3 3 3 6 6 6 7 11 11 13 13 14 15 16 16 18 18 18 18 18 19 20 21 21 22 22 23 23 24 24 25 25
IV
1.1.1. Brlures thermiques . 1.1.2. Brlures lectriques .. 1.1.3. Brlures chimiques ... 1.1.4. Brlures par irradiation .... 1.2. Apprciation de la gravit dune brlure .. 1.2.1. Surface .. 1.2.2. Profondeur . 1.2.3. Localisation 1.3. Traitement local des brlures
2. La cicatrisation cutane 2.1. Phases de la cicatrisation .
2.1.1. Phase exsudative . 2.1.1.1. Raction vasculaire 2.1.1.2. Raction inflammatoire ..
2.1.2. Phase prolifrative .. 2.1.2.1. Rparation dermique .. 2.1.2.2. Angiognse ... 2.1.2.3. Rparation pidermique .....
2.1.3. Phase de contraction ... 2.1.4. Phase de remodelage ..
2.2. Facteurs intervenant sur la cicatrisation .. 2.2.1. Paramtres de la cicatrisation . 2.2.2. Facteurs de rgulation physiologiques de ces paramtres .. 2.2.3. Pathologies perturbant la cicatrisation ...
2.3. Anomalies de la cicatrisation .. 2.3.1. Anomalies par excs .. 2.3.2. Anomalies par dfaut .
3. Particularits de la cicatrisation des plaies de brlures .. 4. Pansements utiliss pour le traitement local des brlures ......... 5. Plantes activit cicatrisantes .
CHAPITRE N4 : NORMES BIOLOGIQUES ET FONCTION HEPATORENALE
CHEZ LE LAPIN. 1. Introduction . 2. Normes biologiques chez le lapin ....
2.1. Caractristiques gnrales 2.2. Normes urinaires .. 2.3. Normes hmatologiques ... 2.4. Normes biochimiques ..
3. Gnralits sur le foie et les fonctions hpatiques ... 3.1. Anatomie et histologie du foie 3.2. Diffrents types cellulaires et fonctions hpatiques
3.2.1. Les types cellulaires .. 3.2.2. Les fonctions du foie . 3.2.3. Exploration biochimique de la fonction hpatique
4. Gnralits sur le rein et la fonction rnale . 4.1. Anatomie et histologie du rein
25 25 25 26 26 26 27 28 29 31 32 32 32 33 34 34 35 35 35 35 36 36 37 38 38 38 40 41 41 43 48 48 48 48 49 52 54 54 54 54 55 56 58 58
V
4.2. Fonctions du rein 4.3. Exploration biochimique de la fonction rnale
4.3.1. Lure . 4.3.2. la cratinine ... 4.3.3. lacide urique .
ETUDE EXPERIMENTALE
1. EXTRACTION DE LHUILE VEGETALE DE PISTACIA LENTISCUS L. 2. TESTS DINNOCUITE DE LHUILE DE LENTISQUE CHEZ LE MODEL
LAPIN 2.1. Effet irritant /corrosif aigu sur les yeux 2.2. Effet irritant /corrosif aigu sur la peau
2.3. Toxicit cutane doses rptes : 21/28 jours (Essai-limite) 2.3.1. Protocole exprimental .. 2.3.2. Analyses hmatologiques ..
2.3.3. Dosages biochimiques ... 2.3.4. Anatomo - pathologie et histologie .
2.3.5. Analyse statistique . 2.4. Toxicit itrative doses rptes par voie rectale (6 semaines) ...................
2.4.1. Protocole exprimental et administration du mdicament ..2.4.2. Modifications cliniques et dtermination du poids corporel 2.4.3. Analyse biochimique....2.4.4. Analyse statistique ....
RESULTATS ET DISCUSSION
1. Effet irritant /corrosif aigu sur les yeux ... 2. Effet irritant /corrosif aigu sur la peau ...
3. Toxicit cutane doses rptes : 21/28 jours (Essai-limite) 3.1. Rsultats relatifs ltat gnral des animaux 3.1.1. Evolution du poids . 3.1.2. Etat gnral des animaux ... 3.2. Rsultats dermatologiques
3.2.1. Evolution de ltat gnral de la peau .. 3.2.2. Epaisseur de la peau .
3.2.3. Quantification de ltat dirritation ... 3.2.4. Paramtres hmatologiques .. 3.2.5. Paramtres biochimiques ......... 3.2.6. Anatomie pathologique et histologie ....4. Toxicit itrative doses rptes par voie rectale (6 semaines) 4.1. Modifications cliniques et poids corporel .... 4.2. Analyse biochimique ....
4.3. Discussion.... 4.4. Conclusion
61 62 62 62 63 64 66 66 69 72 72 73 73 73 74 74 74 75 75 75 76 79 80 80 80 80 80 80 80 81 81 83 84 90 91 94 94 96
VI
3. EFFET DE L'HUILE DE LENTISQUE SUR LA CICATRISATION DES BRULURES EXPERIMENTALES CHEZ LE LAPIN.
3.1. Matriel et mthodes .........3.1.1. Mdicaments .. 3.1.2. Animaux et conditions dhbergement... 3.1.3. Mode opratoire ... 3.1.4. Traitement et valuation des processus de cicatrisation .... 3.1.5. Analyse statistique .....3.2. Rsultats .... 3.3. Discussion .... 3.4. Conclusion..... CONCLUSION GENERALE BIBLIOGRAPHIE RESUMES.
97 97 97 98 100 100 100 105 107 108 110 130
VII
Liste des figures
Figure 1: Arbuste de Pistacia lentiscus L... Figure 2 : Pistacia lentiscus L. en floraison . Figure 3: Fruits de Pistacia lentiscus L.. Figure 4: Mastic de Pistacia lentiscus L. Figure 5: Coupe de peau (piderme) . Figure 6: Histologie de la peau (Tortora et Grabowsk , 1993).. Figure 7: Image microscopique reprsentant les couches de la peau Figure 8: Classification des brlures. Figure 9. Au moment de la blessure, le tissu est ls et les plaquettes adhrent au collagne et librent des facteurs de coagulation, le PDGF et le TGF- pour initier le processus de rparation (Diegelmann, 2004). Figure 10. Ds le premier jour aprs une blessure, les neutrophiles se fixent aux cellules endothliales de la paroi des vaisseaux autour de la plaie, puis elles changent de forme pour passer travers les jonctions cellulaires (diapdse) et migrent vers le site de la plaie (chimiotactisme). C'est le dbut de la phase inflammatoire (Diegelmann, 2004) Figure 11. La phase inflammatoire se poursuit, les macrophages tissulaires deviennent actifs et se dplacer dans le site de la lsion et se transforment en macrophages trs active. Ces cellules hautement phagocytaires librent galement le PDGF et le TGF- fin de recruter des fibroblastes sur le site et de commencer ainsi la phase prolifrative (Diegelmann, 2004). .. Figure 12. La phase de remodelage est caractrise par la synthse continue et la dgradation des composants de la matrice extracellulaire en tentant d'tablir un nouvel quilibre (Diegelmann, 2004). Figure 13: Chlode : pais trousseaux de collagne compacte, hyalin, avec capillaires parses et rares fibroblastes, lensemble tendant former de volumineux nodules (Verola, 2006).. Figure 14: Fibrose chronique : orientation anarchique de la matrice collagne avec disposition nodulaire, amas de fibres lastiques dsordonnes (Verola, 2006).. Figure 15: Histologie du rein (Jean Lacroix, 2001) Figure 16 : Extraction de lhuile vgtale de Pistacia lentiscus Figure 17: Image dun lapin aprs la tonte du dos. Figure 18: Image de deux lapins (A, B) aprs scarification, traitement et emplacement des pansements occlusifs.. Figure 19: Images (A et B) reprsentent la raction de lil du lapin suite linstillation unique de lhuile de P. lentiscus...... Figure 20: Etat de la peau des lapins traits localement lhuile de P. lentiscus L. pendant 6 semaines : A-Erythme avec crotes, B-Lger rythme.... Figure 21 : Aspects extrieurs des diffrents organes d'un lapin trait l'huile de P. lentiscus.. Figure 22: Histologie du foie color lhmatoxyline-Eosine chez le lapin trait lhuile de P. lentiscus
4 4 5 7
14 17 17 29
32
33
34 36 39 40 60 65 70 71 78 85 86 88
VIII
Figure 23: Histologie dun rein color lhmatoxyline-Eosine chez le lapin trait lhuile de P. lentiscus. Figure 24: Histologie de la peau colore lhmatoxyline-Eosine chez le lapin trait lhuile de P. lentiscus Figure. 25. Evolution du poids chez les lapins mles No-Zlandais, traits lhuile de lentisque par voie rectale pendant 6 semaines la dose de 1 ml/Kg, et lapins non traits. Figure 26. Comparaison de quelques paramtres biochimiques plasmatiques du lot tmoin et des lapins traits par voie rectale lhuile de lentisque la dose de 1 ml/kg pendant 6 semaines conscutives. .. Figure 27: Localisation des brlures sur le dos de chaque lapin : A. vue densemble, B. brlures du cot droit, C. brlures dorso lombaires, D. brlures du cot gauche. Figure 28 : Pourcentages de contraction des plaies diffrentes intervalles dans les brlures traits et les brlures non traites. Figure 29: Chronologie de la cicatrisation des plaies de brlures dans le premier lapin.
88 89 92 93 99 103 104
IX
Liste des tableaux
Tableau 1 : Composition chimique de lhuile essentielle de Pistacia lentiscus L. (Ana Fernandez et al. 2000).. Tableau 2 : Constituants majeurs de lhuile essentielle de P. lentiscus L. de diffrentes origines (Amhamdi et al. 2009) Tableau 3 : Etendue de la brlure value par la rgle des neuf de Wallace.. Tableau 4: Facteurs pouvant avoir un effet nfaste sur la cicatrisation (http://www.Cicatrisation Normale.htm).. Tableau 5: Plantes activit cicatrisante (Habbu et al., 2007).. Tableau 6: Paramtres hmatologiques chez le lapin (Ernest et al., 1993) Tableau 7: Les constantes hmatologiques du lapin daprs Boussarie (2003), Stein et Walshaw (1996) Tableau 08 : Quelques composantes sanguines relativement stables au cours de la croissance (Lebas, 2006) Tableau 9: Valeurs de rfrence de biochimie clinique (Kaneko, 1989). Tableau 10: Les constantes biochimiques usuelles du lapin daprs Boussarie (2003), Stein et Walshaw (1996) Tableau 11 : Fonctions du foie (Hecketsweiler et Hecketsweiler, 2004). Tableau 12: Cotation des lsions oculaires Tableau 13: Cotation des ractions cutanes. Tableau 14: Dtermination de lirritation oculaire suite linstillation de lhuile vgtale de P. lentiscus L.. Tableau 15. Cotation des rsultats de lrythme et de ldme chez les lapins traits lhuile vgtale de P. lentiscus L. 24 et 72 h.. Tableau 16 : Paramtres hmatologiques de lapins traits lhuile de lentisque par voie topique compars au lot tmoin Tableau 17 : Paramtres biochimiques de lapins traits lhuile de lentisque par voie topique compars au lot tmoin Tableau 18 : Poids des organes de lapins traits lhuile de lentisque par voie topique compars au lot tmoin. Tableau 19: Signes cliniques et volution du poids des lapins No-Zlandais mles traits lhuile de lentisque, pendant six semaines par voie rectale la dose de 1 ml/kg, compars avec le lot tmoin. . Tableau 20 : Paramtres biochimiques IQR chez les lapins No-Zlandais mles traits lhuile de lentisque compars au lot tmoin. Tableau 21: Pourcentages de contraction des plaies diffrentes intervalles et la priode dpithlialisation dans les brlures traites et les brlures non traites..
9 10 27 37 44 51 51 52 53 55 68 72 76 79 82 83 87 90 91 102
X
Lexique des abrviations
AlB : Albumine
ALAT : Alanine Amino Transfrase
ASAT : Aspartate AminoTransfrase
CCMH : Concentration Corpusculaire Moyenne en Hmoglobine
CRL : Control
dl : Dcilitre
fl. : Femto litre
GB : Globule blanc
Gly : Glycmie
GR : Globule Rouge
Hb : Hmoglobine
Ht : Hmatocrite
I.I.P.C : Indice dIrritation Primaire Cutane
I.O.I : Indice dIrritation Oculaire
J .O : Journal Officiel de la rpublique franaise
MAD : Madcassol
OMS : Organisation Mondiale de la Sant
PB : Polynuclaire Basophile
PE : Polynuclaire Eosinophile
PLFO : Pistacia Lentiscus Fatty Oil
PN : Polynuclaire Neutrophile
PT : Protides Totaux
TGO : Transaminase Glutamique Oxaloactique
TGP : Transaminase Glutamique Pyruvate
UI : Unit Internationale
UV : Ultra-Violet
VAS : Vaseline
VGM : Volume Globulaire Moyen
VS : Vitesse de Sdimentation
XI
Publications 1. Djerrou, Z., Maamari, Z., Hamdi-Pacha, Y., Serakta, M., Riachi, F., Djaalab, H.,
Boukeloua, A. (2010). Effect of virgin fatty oil of Pistacia lentiscus on
experimantal burn wounds healing in rabbits. Afr. J. Trad. CAM. 7(3) : 258-263.
Communications scientifiques
1. Z. Djerrou, y. Hamdi-pacha, A. Belkhiri, Z. Maameri, M.Serakta, F.Riachi, H.
Djaalab, D. Kraouchi, A. Boukeloua, T. Moulahoum (2010). Evaluation de
lactivit cicatrisante de l'huile de lentisque suite des brlures exprimentales
chez le lapin No-Zlandais. The First Conference on Natural Health,
Mostaganem, Algeria, 7th 9th 2010.
2. Boukeloua A, Belkhiri A, Hamdi pacha Y, Djalab H, kahlouche F, Serakta M,
Mammeri Z, Djerrou Z, Moulahoum T (2010).Etude physico chimique et
toxicologique de Pistacia lentiscus L.The First Conference on Natural Health,
Mostaganem, Algeria, 7th 9th 2010.
3. Serakta M, Hamdi pacha Y, kahlouche-Riachi F, Mansour-Djaalab H, Belkhiri A,
Mammeri Z, Beroual K, Djerrou Z, Kouhil K, Bachtarzi K (2010). Etude de
leffet toxicologique dun onguent base de plantes.The First Conference on
Natural Health, Mostaganem, Algeria, 7th 9th 2010.
4. Kahlouche-Riachi F, Hamdi Pacha Y, Mansour-Djaalab H, Serakta M, Belkhiri
A, Moulahoum T, Mammeri Z, Djerrou Z, Beroual K, Kouhil K, Bachtarzi K.
(2010).Evaluation de Leffet toxicologique dune prparation base de
plantes.The First Conference on Natural Health, Mostaganem, Algeria, 7th 9th
2010.
5. Mansour-Djaalab H, Hamdi Pacha Y, Kahlouche-Riachi F, Serakta M, Belkhiri
A, Moulahoum T Mammeri Z, Beroual K, Djerrou Z, Kouhil K, Bachtarzi K.
(2010).Apprciation de leffet toxicologique dune prparation base de plantes.
The First Conference on Natural Health, Mostaganem, Algeria, 7th 9th 2010.
Introduction
Introduction
- 1 -
Introduction Les plantes sont depuis toujours une source habituelle de remdes sous forme de
prparations traditionnelles ou de principes actifs purs. Daprs une estimation de lOMS, sur la
population du globe, il y en a peut-tre 80% qui ont essentiellement recours aux mdecines
traditionnelles pour satisfaire leurs besoins en soins de sant primaires, et lon peut prsumer que
la majeure partie du traitement traditionnel consiste utiliser des extraits de plantes ou leurs
principes actifs (Norman et al. 1986).
Lhistoire de la phyto-aromathrapie trouve ses racines dans celle de toutes les
civilisations. Dj, 40000 ans av. J.-C, les aborignes australiens utilisaient les plantes
aromatiques pour traiter les infections par fumigations ou cataplasmes dans lesquels leau,
largile et les plantes montraient leur efficacit synergique (Zhiri, 2006). On la retrouve
galement dans la mdecine ayurvdique de lInde, dans la mdecine traditionnelle chinoise
(2800 ans av. J.-C.) et dans bien dautres traditions (Baudoux, 2003). Mais cest au tour du
bassin mditerranen que la science mdicinale va vraiment stablir avec les grandes
civilisations : gyptienne, babylonienne, puis grecque et romaine (Zhiri, 2006).
En Egypte, lutilisation de baumes et rsines aromatiques remonte lpoque des
pharaons : embaumement, momification et divers autres usages.
Le premier recueil consacr aux plantes mdicinales le papyrus gyptien Ebers (1500 av. J.-C.)
est le premier ancien exemple encore conserv. Il dresse linventaire dune douzaine de plantes
mdicinales, avec leurs modes dutilisation, incantations et sorts (Commiplora molmol, Ridnus
communis, Allium sativum).
La civilisation arabe, de sa part, a fait progresser laromathrapie par la dcouverte du
processus de distillation ; cest Avicenne, mdecin philosophe (980-1037), qui produit la
premire huile essentielle pure de roses, pour cela, il met au point un alambic permettant
lextraction dhuiles essentielles pures de trs nombreuses plantes (Chamseddine, 2003 ; Zhiri,
2006).
Jusquau dbut du me sicle, la phyto-aromathrapie tait la mdecine occidentale
officielle et dominante. Elle a peu peu t dlaisse au profit des mdicaments de synthse,
jusqu ce quelle retrouve la noble place qui lui revient grce quelques grands pharmaciens,
mdecins, et chercheurs franais.
Rn Maurice Gattefoss, le chimiste et parfumeur, qui a consacr sa vie ltude des
proprits antibactriennes des huiles essentielles. Il est le pre de laromathrapie
moderne et celui qui a cr en 1928 le mot aromathrapie .
Introduction
- 2 -
Jean Valdet, le chirurgien militaire, surnomm Docteur nature et qui reprit les travaux de
Gattefoss ft le premier vulgariser laromathrapie dans les annes soixante.
Pierre Franchome, biologiste et aromatologue et le docteur D. Penol grce qui sont
nes les notions de chmotype (race chimique de lespce) et laromatogramme
permettant dapprcier la sensibilit dune bactrie vis--vis de diverses huiles
essentielles (Baudoux, 2003 ; Zhiri, 2006).
Actuellement, on constate un regain dintrt de lindustrie pour les plantes mdicinales.
Leur consommation a plus que doubl au cours de ces dernires dcennies. Une large part de ces
plantes est utilise sur la base dun savoir empirique, tabli au cours des sicles. Les principes
actifs ne sont souvent pas identifis. Ces plantes, en dpit de leur rputation, ne sont en gnral
pas enregistres comme mdicaments au vu de labsence de dossiers pharmaco toxicologiques et
cliniques.
Dans ce contexte, on sest propos ltude dune huile fixe extraite de fruits de Pistacia
lentiscus L., plante qui est trs connue en mdecine traditionnelle lEst de lAlgrie. Cette
tude, traitant quelques aspects de ce produit local, a t ralise dans le laboratoire de pharmaco
toxicologie sous lintitul: Etude des effets pharmaco toxicologiques de plantes mdicinales
d'Algrie : Activit cicatrisante et innocuit de lhuile vgtale de Pistacia lentiscus L..
Le travail est scind en deux grandes parties. Dans la premire on a donn une revue
bibliographique succincte en quatre chapitres : Travaux antrieurs sur Pistacia lentiscus L.,
rappels histo-physiologiques de la peau et des muqueuses, brlures et cicatrisation et normes
biologiques et fonction hpato-rnale chez le lapin. La deuxime partie est une tude
exprimentale, elle mme est prsente sous forme de trois volets :
- Le premier comporte une description brve de la mthode dextraction de lhuile vgtale
de Pistacia lentiscus L.
- Le deuxime toxicologique dans lequel sont prsents les tests suivants: effet
irritant/corrosif aigu sur les yeux, effet irritant /corrosif aigu sur la peau, toxicit cutane
doses rptes: 21/28 jours (Essai-limite), toxicit doses rptes par voie rectale (6
semaines).
- Le troisime volet pharmacologique dans lequel lactivit cicatrisante de cette huile a t
value chez le lapin no-zlandais.
Une conclusion gnrale est donne la fin du prsent travail en tirant les principaux
rsultats obtenus lesquels pourraient stimuler dautres travaux de recherche dans le sens de servir
et de valoriser le patrimoine national dans le domaine des plantes mdicinales.
Revue bibliographique
Chapitre 1:
Travaux
antrieurs sur Pistacia lentiscus L.
Revue bibliographique
3
Chapitre n1 : Travaux antrieurs sur Pistacia lentiscus L.
1. Etude botanique de Pistacia lentiscus L. 1.1. Taxonomie de la plante
Pistacia lentiscus L., le lentisque, arbre au mastic ou pistachier lentisque (Linn, 1753), est
un arbuste poussant dans les garrigues et surtout les maquis des climats mditerranens.
Cest une plante de la famille des Anacardiaceae. Le nom pistachier vient du grec
pistak . Le nom lentisque vient du latin lentus qui signifie visqueux
(http://dictionnaire.sensagent.com/1753/fr-fr/) [Consult le 15/09/2010]. La classification
classique de cette plante est la suivante :
Rgne : Plantae
Embranchement : Tracheobionta- plantes vasculaires
Super-division : Spermatophyta- plantes graine
Division : Magnoliophyta- plantes fleuries
Classe : Magnoliospida
Sous-classe : Rosidae
Ordre : Sapindales
Famille : Anacardiaceae
Genre : Pistacia L.-pistache : (P. atlantica, P. chinensis, P.
lentiscus, p. terebenthus, P.
vera, P. integerrima,, P.
palestina, P. khinjuk)
Espce : Pistacia lentiscus L.-arbre de
mastic
http://en.wikipedia.org/wiki/Biological_classification [Consult Le 15/09/2010].
1.2. Description de la plante Pistacia lentiscus L. est un arbrisseau dioque thermophile, vivace ramifi, de 1 3 mtres de
hauteur (Fig. 1), odeur de rsine fortement cre.
Ses feuilles sont persistantes paripennes, avec 4 10 paires de folioles oblongues, elliptiques,
obtuses, coriaces, luisantes en dessus, mates et ples en dessous, elles prennent en hiver une
teinte pourpre, ptiole troitement ail.
Revue bibliographique
4
Les fleurs sont en grappes spiciformes denses, naissant 1 ou 2 l'aisselle d'une feuille et galant
au plus la longueur d'une foliole, elles sont unisexues denviron trois mm de large et sont trs
aromatiques, de couleur rougetre (Fig. 2).
Le fruit petit (2 3 mm) est une drupe sub-globuleuse, apicule, dabord rouge, puis noir la
maturit (Fig. 3) pendant lautomne (Octobre- Novembre), Son odeur de trbenthine est forte,
et sa saveur est amre, camphre (Benot Bock, 2009 ; Delille, 2007 ; Iserin, 2001).
Figure 1: Arbuste de Pistacia lentiscus L.
Figure 2 : Pistacia lentiscus L. en floraison
Revue bibliographique
5
Figure 3: Fruits de Pistacia lentiscus L.
Revue bibliographique
6
1.3. Rpartition gographique de Pistacia lentiscus L. Pistacia lentiscus est un arbrisseau dioque thermophile qui pousse, ltat sauvage, dans les
maquis et les garrigues dans tout type de sols en prfrant les terrains siliceux pauvres en
potassium et en phosphore.
Gnralement, il se trouve dans les lieux arides de la rgion mditerranenne de l'Europe, de
l'Asie, de l'Afrique jusqu'au Canaries (Benot Bock, 2009 ; Bonnier et Douin, 1990 ; cit par
Castola et al. 2000 ; Palacio, et al. 2005).
Selon Dogan et al. (2003), cette espce de plante est adapte au stress conscutif au manque
hydrique et est capable de lutter contre lrosion qui reprsente un facteur primordial de
dsertification de lcosystme des rgions mditerranennes semi arides.
2. Etude chimique des drivs de Pistacia lentiscus L. 2.1. Rsine
La rsine, galement connue sous le nom de mastic (ou Mastix), est une substance
aromatique et rsineuse qui suinte du tronc et des branches principales du lentisque ou arbre
mastic. Elle est rcolte comme une pice de ces arbres cultivs dans le Sud de l'le
grecque de Chios en mer Ege, o elle est galement connue sous le nom " Tears Chios "
(http://en.wikipedia.org/wiki/Mastic#Resin) [Consult le 21/07/2010].
La scrtion de la rsine est aide par des raflures qui sont pratiques laide doutils
pointus dans le tronc et les branches, on appelle cela broderie. Le mastic coule par les
entailles ainsi formes en forme de petites larmes qui sont sches au soleil pour les faire
durcir en gouttes translucides (http://greekproducts.com/mastic/) [Consult le 21/07/2010].
Lors de la mastication, la rsine se ramollit et devient une gomme blanche et brillante et
opaque (http://en.wikipedia.org/wiki/Mastic#Resin) [Consult le 21/07/2010].
Sur le plan tymologique, le mot mastic est driv trs certainement du verbe
(mcher) ou du grec ancien (fouet) parce que dans les temps plus anciens larbre
mastic ntait pas rafler mais fouetter (http://greekproducts.com/mastic/) [Consult le
21/07/2010].
Revue bibliographique
7
Les analyses chimiques sur la rsine ont rvl la prsence dun polymre le cis-1 ,4-poly--
myrcne, une petite fraction dhuile essentielle (environ 2%), des triterpnodes sous forme de
deux types de squelettes : squelette de ttracyclines euphane et dammarane et le squelette de
pentacycliques oleanane et lupane. Des triterpnodes bicycliques et tricycliques ont t
identifis galement (Belfadel, 2009).
(http://greekproducts.com/mastic/) (http://en.wikipedia.org/wiki/Mastic#Culinary_uses)
[Consult Le 15/09/2010].
Figure 4: Mastic de Pistacia lentiscus L.
2.2. Huile essentielle Plusieurs auteurs ont tudi la composition chimique de l'huile essentielle de P. lentiscus L dans
la rgion mditerranenne, et plusieurs compositions ont t observes.
Selon Amhamdi et al. (2009) les principaux constituants sont les suivants :
Myrcne (39,2%), qui est le compos majeur de cette huile essentielle, et le constituant
abondant dans les chantillons en provenance du Maroc (38%), la France (Corse)
(76,9%), l'Espagne (27% ), l'Italie (25,2%) et l'Algrie (23,0 33,1%).
Revue bibliographique
8
D'autre part, lalpha pinne a t le principal composant des huiles essentielles du Maroc
(Oulmes) (16,1 38,5%), l'Algrie (de 20,0 34,2% et 19%), la Tunisie (16,8%), la
Grce (24,9 9.4%), l'Italie (14,8 22,6% et 18%), l'Espagne (13,0%) et la France
(31,9%).
Par ailleurs, le terpinne-4-ol est principalement prsent dans les huiles en provenance du
Maroc (Chaoun, Mehdia) (14,5 19,3%), l'Algrie (17,3 34,7%), la Turquie (30,0% et
29,2%), et la France (25,6%).
Dautres chmotypes ont galement t signals: longifolne (16,4 12,8% Algrie) ;
limonne (47,0% en France (Corse) et 44-29% Algrie) ; lalpha-caryophellene (19,3
13,1% Algrie et 31,5% en Italie (Sardaigne)).
Enfin, l'huile gyptienne contenait de grandes quantits de Bta-3-carne (65,3%).
Revue bibliographique
9
Tableau 1. Composition chimique de lhuile essentielle de Pistacia lentiscus L. (Ana Fernandez et al. 2000).
Rla
Constituants
Ad
Be
839 841 852 921 931 943 971 975 989 1003 1009 1012 1013 1025 1028 1031 1042 1049 1054 1087 1097 1100 1105 1137 1144 1161 1165 1169 1178 1186 1192 1196 1202 1209 1219 1228 1231 1243 1247 1250 1290 1294 1319 1348 1354 1370 1375 1389 1391 1420 1429 1433 1443 1446 1453 1460 1472 1477 1480
(E)-2-Hexenal (Z)-3-Hexenol Hexanol Tricyclene a-Pinene Camphene Sabinene -Pinene Myrcene a-Phellandrene 8-3-Carene 1,4-Cineole a-Terpinene p-Cymene Limonene + p-Phellandrene (Z)-p-Ocimene (E)-p-Ocimene Isoamyl butyrate y-Terpinene Terpinolene + 2-Nonanone Linalool + a-Campholenic aldehyde Isoamyl isovalerate Isoamyl valerate trans-Pinocarveol p-Menthatriene Pinocarvone Borneol Carvotanacetone Terpinen-4-ol p-Cymen-8-ol a-Terpineol Myrtenal cis-Sabinol"1" Verbenone cis-Carveol (Z)-3-Hexenyl 2-methylbutyrate (Z)-3-Hexenyl isovalerate Cuminaldehyde Carvone Isoamyl hexanoate Bornyl acetate 2-Undecanone 2,4,6-Trimethylbenzaldehyde a-Cubebene 2,4,5-Trimethylbenzaldehyde (Z)-3-Hexenyl hexanoate a-Copaene p-Bourbonene P-Cubebene + p-Elemene p-Caryophyllene Isoamyl benzoate1" Isoamyl octanoate Geranyl acetone Inconnu a-Humulene Aromadendrene Inconnu a-Amorphene Germacrene D
- t - t 4.4 t 0.5 1.7 0.3 1.0 t - 0.2 0.3 2.0 t t t 0.4 0.7f 0.19 - 0.2 - - - 0.2 t 1.8 - 1.9 0.2 t - t - - - - 0.1 0.3 0.9 2.7 0.3 2.2 - 1.8 0.1 1.5 13.1 0.5 0.1 0.2 0.6 3.0
t t t 0.2 13.0 0.3 3.3 4.9 0.8 0.7 0.1 t t 4.7 5.4 t t 0.2 0.2 1.0 0.5 0.3 t 0.2 0.3 0.1 0.1 0.1 2.8 0.8 2.2 0.3 0.2 t t 0.1 0.1 t t 0.4 0.4 1.6 0.7 0.2 - 0.2 1.1 0.1 1.5 6.9 0.5 0.3 0.2 0.2 1.6 0.7 - 2.0
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10
1495 1500 1508 1514 1524 1534 1547 1553 1569 1583
1588
1612
1620
1630
1635
1646
1649
1659
1681
1751
1753
Inconnu a-Muurolene P-Bisabolene y-Cadinene 5-Cadinene Cadina-1,4-diene Elemicin Inconnu (Z)-3-Hexenyl benzoate Spathulenol
Caryophyllene oxide
Inconnu Inconnu Inconnu 10-epi-y-Eudesmol1'
T-Muurolol
Inconnu
a-Cadinol isomer*
Bisabolol*
Myristic acid
Benzyl benzoate
1.2 1.2 3.3 6.8 1.2 3.4 0.6 1.1 8.1 0.7 - - 0.2 0.5 1.3 0.4 0.6 1.2 3.5 3.8 - 4.3 0.6 0.5 0.2
2.3 - 2.6 0.4 0.9 4.1 0.1 0.1 0.6 0.1 1.4
3.7
1.2
0.5 0.9 - 3.6
0.8
3.7
0.9
- 0.2
RI : Indice de rtention.
Tableau 2. Constituants majeurs de lhuile essentielle de P. lentiscus L. de diffrentes origines (Amhamdi et al. 2009). Origines
Chmotype
Maroc (Tafoghalt), Algrie, Italy (Sicily), France (Corsica), Espagne. Maroc (Oulmes), Algrie, Tunisie, Grce, Italie, Espagne, France (Corsica). Maroc (Chaoun, Mehdia), Algrie, Turquie, France (Corsica). Algrie, France (Corsica). Algrie. Italie (Sardinia), Algrie. Egypte
myrcne
alpha-pinne
terpinne-4-ol limonne longifolne bta-caryophellne -3-carne
Revue bibliographique
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2.3. Huile vgtale Selon Ucianni (1995), quelques travaux ont t faits dans diffrents pays pour dterminer la
composition chimique en acides gras des huiles vgtales obtenues de quelques espces du genre
pistacia. Les rsultats obtenus selon Ferlay et al. (1993) pour P. lentiscus rcolt en France sont
les suivants :
Pourcentage (huile/ graine) 9.8
Pourcentage (insaponifiable/huile) 5.6
Pourcentage (acides gras /poids) :
Palmitique 24.5
Palmitolique 1.2
Starique 1.8
Olique 54.8
Asclpique 0.8
Linolique 13.9
Linolnique 2.0
Arachidique 0.3
Gondoque 0.7
Selon une tude de Belfadel (2009), lanalyse phyto chimique prliminaire de la fraction active
issue de linsaponifiable, dune huile extraite des baies rcoltes Mila (Est dAlgrie), a permis
daffirmer la prsence dune srie de phytostrols, dont le stigmastrol, qui a t isol par
chromatographie prpare sur couche mince. Lanalyse CLHP en phase inverse a confirm la
prsence de tocophrol.
3. Utilisation thrapeutique de Pistacia lentiscus L.
Duru et al. (2003) rapportent que les espces de Pistacia sont utilises, gnralement, dans le
traitement de l'eczma, la paralysie, la diarrhe, les infections de la gorge, les calculs rnaux, la
jaunisse, l'asthme et les maux d'estomac, et sont utilises galement comme astringents, anti-
inflammatoires, antipyrtiques, antibactriennes, antivirales, pectoraux et stimulants.
Lutilisation des drivs de Pistacia lentiscus L. en mdecine traditionnelle a fait lobjet de
plusieurs travaux. Toutes les parties de cette plante ont des vertus thrapeutiques.
Revue bibliographique
12
La partie arienne a t utilise, en mdecine traditionnelle, dans le traitement de lhypertension
artrielle. Les feuilles sont pourvues dune action antibactrienne, antifongique, anti-
inflammatoire, antipyrtique, hpatoprotective, astringente, expectorante et stimulante (Kordali
et al., 2003).
La dcoction des racines sches est prconise pour le traitement des inflammations intestinale
et stomacale ainsi que dans le traitement de lulcre (Ouelmouhoub, 2005).
La rsine de Pistacia est utilise dans certains mlanges de cosmtiques et de parfumerie; comme
ingrdient de matriau de remplissage en dentisterie et en production de dentifrice. La rsine est
connue par son effet analgsique, antibactrien, antifongique, antioxydant, anti-athrognique,
expectorant, stimulant, diurtique et spasmolytique (Dedoussis et al., 2004) .
Quant lhuile vgtale extraite de fruits, elle est conseille pour les diabtiques, pour le
traitement des maux destomac et en cas de circoncision. Elle est utilise galement pour
soulager les douleurs dorsales et pour soigner les brlures cutanes (Bellakhdar, 1997 ; Hmimza,
2004).
Chapitre n02: Rappels histo- physiologiques de la peau et des muqueuses.
Revue bibliographique
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Chapitre n 02 : Rappels histo-physiologiques de la peau et des muqueuses.
1. La peau et les phanres La peau est lenveloppe du corps. Elle est en continuit avec les muqueuses recouvrant les
cavits naturelles de lorganisme (Prost-Squarcioni et Le Roux-Villet, 2008). Cest un
organe fondamental pour le maintien en vie dun individu. Un animal ou un tre humain
brl sur une aire de plus de 50 % de sa surface corporelle totale ne peut en effet pas survivre
(Muguet, 2002). Les annexes cutanes sont dune part les phanres (poils et ongles) et
dautre part les glandes sbaces et sudoripares (Prost-Squarcioni et Le Roux-Villet, 2008).
1.1. Particularits structurales Dans les diffrentes rgions du corps, la peau varie par son paisseur, sa couleur, et la
prsence ou non dannexes cutanes que sont les poils, les glandes sbaces et les
productions cornes. En dpit de ces diffrences traduisant des besoins fonctionnels varis,
tous les types de peau prsentent la mme structure de base. Le revtement cutan est
constitu de trois couches superposes, de la surface vers la profondeur, lpiderme, la
membrane basale, le derme et lhypoderme (Dadoune et al, 2007 ; Muguet, 2002).
1.1.1. Lpiderme Lpiderme un tissu pithlium pluristratifi, kratinis, constitu de plusieurs assises
cellulaires, dpourvu de vaisseaux sanguins et lymphatiques mais renfermant de
nombreuses terminaisons nerveuses sensitives. Cet piderme se renouvelle constamment.
Son paisseur varie de 25 40 microns dans lespce humaine. Il est, lui-mme constitu
de quatre couches, de la profondeur la superficie : la couche basale, la couche pineuse,
la couche granuleuse et la couche corne (Prost-Squarcioni et Le Roux-Villet, 2008).
Revue bibliographique
14
Figure 5: Coupe de peau (piderme)
1.1..1. La couche basale (ou couche germinative, stratum germinatum, stratum
basale)
Constitue dune assise unique de petites cellules cubiques ou allonges. Des
hmidesmosomes relient les cellules la membrane. La plupart de ces cellules sont des
kratinocytes immatures en multiplication, assurant le renouvellement de lpiderme,
do la prsence de cellules en mitose dans cette couche (Dupperat, 1959 ; Muguet,
2002 ; Prost-Squarcioni et Le Roux-Villet, 2008).
1.1..2. La couche pineuse (couche des acanthocytes, couche de Malpighi, stratum spinosum)
Cette strate se compose de cinq quinze couches de kratinocytes
polygonaux. Leurs contours apparaissent hrisss dpines, do le nom
de spineuse. Ces pines correspondent aux desmosomes qui accrochent
les kratinocytes entre eux (Prost-Squarcioni et Le Roux-Villet, 2008).
Les cellules qui forment cette couche voluent de faon permanente de la
base vers la superficie, repousses passivement par les nouvelles cellules
malpighiennes cres lors de la multiplication mitotique des cellules
basales. De forme polygonale quand elles sont prs de la couche basale,
Revue bibliographique
15
elles saplatissent au fur et mesure de leur ascension vers la superficie
(Bonnet, 1971 ; Muguet, 2002).
1.1..3. La couche granuleuse (stratum granulosum) Elle est constitue de plusieurs assises de cellules aplaties. Paralllement
la jonction dermo-pidermique. Lapparition dans le cytoplasme des
kratinocytes de granulations basophiles, principalement la kratohyaline,
est lorigine de lappellation de couche granuleuse. Cette couche est le
sige de la kratinisation qui met en uvre deux processus distincts : la
synthse de la kratine et lhydrolyse enzymatiques des autres constituants
cellulaires (Muguet, 2002 ; Prost-Squarcioni et Le Roux-Villet, 2008).
1.1..4. La couche corne (stratum corneum) Cest la couche la plus superficielle de lpiderme. Elle est totalement
kratinise et constitue de cellules aplaties, mortes, osinophiles. La
couche corne est compacte en profondeur au contact de la couche
granuleuse, et desquamante en superficie. La migration des kratinocytes
de la couche basale vers la couche corne se fait normalement en trois
quatre semaines (Muguet, 2002 ; Prost-Squarcioni et Le Roux-Villet,
2008).
1.1.2. Le derme (ou chorion) Le derme ou chorion est la couche essentielle de la peau. Il lui confre sa rsistance et son
lasticit; c'est dans le derme que se situent les rcepteurs des divers modes de la sensibilit
extroceptive.
Sa face superficielle est hrisse de reliefs de hauteur variables, les papilles dermiques, qui
engrnent derme et piderme.
Le derme est riche en fibres conjonctives (75% de la structure) (Anatomie de la peau.
Disponible sue : http://www. ANATOMIE DE LA PEAU.htm [Consult le 11/09/2010]. Il
est form d'un rseau entrecrois de fibres collagnes qui labore le tissu cicatriciel, et de
fibres lastiques qui assurent llasticit de la peau saine. En plus d'tre fortement
vascularis, le derme contient de nombreux vaisseaux sanguins et lymphatiques, des nerfs,
des terminaisons nerveuses et des glandes sudoripares qui assurent la transpiration et la base
Revue bibliographique
16
du systme pilo-sbac (La peau et ses fonctions. Disponible sur :
http://www.osmosoft.fr/page_la_peau_et_ses_fonctions.html. [Consult le 11/09/2010].
1.1.3. La jonction dermo-pidermique
Cest une structure complexe au niveau de sa composition biochimique : y coexistent en
effet plus de vingtaine de macromolcules diffrentes dont la laminine et des fibres de
collagne de type V. Il sagit dune membrane basale labore conjointement par les
kratinocytes basaux de lpiderme et par les fibroblastes de la partie suprieure du derme.
Elle constitue un support mcanique favorisant ladhsion de lpiderme au derme, mais
autorise surtout un contrle des mcanismes dchange entre les deux structures (Burkitt et
al., 1993 ; Kanitakis, 1975 ; cit par Muguet, 2002).
1.1.4. Lhypoderme Continuant le derme vers la profondeur, lhypoderme est un tissu conjonctif lche richement
vascularis qui, selon les conditions de nutrition et les rgions de la peau, contient plus ou
moins de tissu adipeux (Catala et al, 2008). Les adipocytes sont rassembls en lobules et en
lobes graisseux spars par des traves conjonctivo-vasculaires et nerveuses (Coulibaly,
2007).
Revue bibliographique
17
Figure 6: Histologie de la peau (Tortora et Grabowsk , 1993).
Figure 7: Image microscopique reprsentant les couches de la peau ; 1-l'piderme , 2-la
jonction dermo-pidermique, 3-le derme, 4-l'hypoderme, 5- aponvrose, 6- tissu
musculaire (http://www. HISTOLOGIE DE LA PEAU.htm [Consult le 12/09/2010].
Revue bibliographique
18
1.1.5. Les annexes cutanes 1.1.5.1. Les glandes sudoripares
Ce sont des glandes exocrines, tubuleuses simples pelotonnes, scrtant la sueur. Leur
portion scrtrice (pithlium cubique simple) entoure de cellules myo-pithliales, sige
dans le derme profond. Leur canal excrteur (pithlium cubique bistratifi) gagne la surface
de lpiderme par un trajet hlicodal. Linnervation des glandes sudoripares est
sympathique, segmentaire (Catala et al, 2008).
1.1.5.2. Les follicules pilo-sbacs Les glandes sbaces, exocrines, alvolaires simples, holocrines et scrtant un produit
lipidique, le sbum, sont annexes aux poils. Leur portion scrtrice est forme dun ou de
plusieurs alvoles dilats en sacs dont la paroi est faite dune couche de cellules cubiques. En
dedans, se trouvent des cellules polydriques, plus volumineuses, progressivement charges
de gouttelettes lipidiques et dont le noyau se pycnose et finit par disparatre. La cellule est
entirement limine avec son contenu. Le canal excrteur, unique et trs court, dbouche au
niveau de la gaine pithliale du poil (Catala et al, 2008).
1.1.5.3. Les ongles
Faits de cellules pithliales kratinises, tasses les unes contre les autres et issues par
prolifration tangentielle de la matrice unguale, les ongles ont une croissance ininterrompue
du fait de labsence de desquamation (Catala et al, 2008).
1.2. Vascularisation cutane
Lpiderme non vascularis est irrigu par le derme sous-jacent, richement
vascularis. Le rseau artriel est profond, dans le fascia superficiel cellulo-graisseux
mais aussi superficiel sous- papillaire. Ces deux rseaux sont anastomoss entre eux
par des vaisseaux verticaux perpendiculaires la surface cutane. Les veines ont la
mme organisation. Les lymphatiques prennent naissance au niveau des papilles
dermiques (Anonyme 1, 2005).
La vascularisation de la peau comporte :
Revue bibliographique
19
- la vascularisation parallle : les rseaux sous-dermiques et hypodermiques.
La destine primordiale de la vascularisation cutane est le derme. L'piderme n'est
pas vascularis mais s'alimente par imbibition partir du derme. Les vaisseaux
intradermiques sont de trs faible calibre et de faible pression. Ils sont aliments par
deux rseaux parallles sous-jacents, sous dermique et hypodermique qui permettent
la circulation de proche en proche tout le long de la peau. La pression de perfusion
est faible et la sensibilit la compression trs importante (Bruant-Rodier, 2005).
- la vascularisation cutane directe :
Les artrioles naissent d'artres secondaires et se distribuent spcifiquement la
peau. Elles accomplissent un trajet dans l'hypoderme et s'anastomosent avec les
rseaux parallles (Bruant-Rodier, 2005).
- la vascularisation myo-cutane :
Les muscles reoivent une alimentation par des pdicules directs de calibre plus
important. Ces pdicules qui perfusent le muscle, donnent des branches la peau
sous forme de perforantes myo-cutanes alimentant les rseaux parallles. La
pression des perfusions de cette vascularisation est proche de la pression centrale. Ce
rseau rsiste bien la compression (Bruant-Rodier, 2005).
- le rseau fascio-cutan :
Ce rseau se situe au dessus mais surtout en dessous des aponvroses recouvrant les
muscles. L'intgration de ces rseaux aponvrotiques dans les lambeaux cutans
permet d'amliorer la vascularisation de la peau (Bruant-Rodier, 2005).
- la vascularisation neuro-cutane :
Chaque perforante nerveuse se rendant la peau est accompagne d'un fin rseau
vasculaire alimentant la peau de proximit (Bruant-Rodier, 2005).
1.3. Innervation cutane Les fibres nerveuses somatiques vhicule la sensibilit tactile fine (picritique) et
plus grossire (protopathique) mais aussi les sensibilits thermique (chaleur) et
algique (douleur). Les fibres nerveuses vgtatives contrlent la vasomotricit
(pleur ou rougeur cutane) les glandes sudoripares (sudation) et lhorripilation (chair
Revue bibliographique
20
de poule). On appelle dermatome le territoire cutan sous la dpendance dun nerf
spinal (Anonyme 1, 2005).
1.4. Fonctions cutanes La peau est un organe de protection. La fonction primaire de la peau est d'agir
comme une barrire. La peau offre une protection contre: impacts mcaniques et
de la pression, les variations de temprature, les micro-organismes, les radiations
et les produits chimiques (http://www.clinimed.co.uk/wound-
care/education/wound-essentials/structure-and-function-of-the-skin.aspx.
[Consult le 12/09/2010]). Certaines cellules pidermiques jouent un rle
important dans la protection immunitaire du corps humain. On y trouve des
cellules dendritiques, autrement appeles cellules de Langerhans.
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Peau#Immunit.C3.A9. [Consult le 12/09/2010])
La peau est un organe de rgulation. La peau rglemente plusieurs aspects de la
physiologie, y compris: la temprature du corps par la sueur et les cheveux, et des
changements dans la circulation priphrique et le bilan hydrique par la
transpiration (http://www.clinimed.co.uk/wound-care/education/wound-
essentials/structure-and-function-of-the-skin.aspx. [Consult le 12/09/2010]).
Le derme contient un rseau de vaisseaux sanguins reprsentant environ 10% du
sang chez l'adulte. Durant l'exercice physique, les vaisseaux sanguins de la peau
se contractent pour favoriser l'apport sanguin aux muscles (vasoconstriction)
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Peau#R.C3.A9servoir_sanguin_et_lymphatique)
[Consult le 12/09/2010]
Lorsqu'elle est expose aux rayons ultraviolets, la peau participe la synthse de
la vitamine D ( partir de drivs du cholestrol) ncessaire la croissance et
l'quilibre calcique et phosphorique du corps humain
Revue bibliographique
21
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Peau#Synth.C3.A8se_de_la_vitamine_D [Consult
le 12/09/2010]).
La peau est un organe de perception. Les terminaisons nerveuses ressentent
chaleur, froid, tact, douleur et prurit. Ces perceptions ont un intrt de dfense
et dadaptation au milieu environnant (mobilisation, changes thermiques)
(Anonyme 1, 2005). Les dommages ces cellules nerveuses sont connus sous le
nom de neuropathie, ce qui entrane une perte de sensation dans les zones
touches. Les patients atteints de neuropathie peuvent ne pas ressentir la douleur
quand ils souffrent de blessures, ce qui augmente le risque de blessure grave ou
l'aggravation d'une blessure existante (http://www.clinimed.co.uk/wound-
care/education/wound-essentials/structure-and-function-of-the-skin.aspx.
[Consult le 12/09/2010]).
2. Organisation des muqueuses
2.1. Dfinition
Les muqueuses (du latin mucus) sont des minces couches de tissus d'origine ectodermique
constitues de cellules pithliales, et de tissu conjonctif sous-jacent qui se nomme chorion
qui tapissent les cavits ouvertes vers le milieu extrieur (comme les narines et les oreilles)
http://www.muq/Muqueuse%20-%20Wikip%E9dia.htm#. (Consult le 13/08/2010).
Le rle des muqueuses est d'absorber et de scrter. Ainsi, la majorit des muqueuses est
compose de cellules dites caliciformes qui ont la proprit de scrter du mucus (il s'agit
d'une substance visqueuse, l'image du mucus nasal). Nanmoins, cette proprit ne se
retrouve pas sur toutes les muqueuses. Ainsi, celles des voies respiratoires sont capables de
scrter un mucus lubrifiant et filant mais pas les muqueuses des voies urinaires
(http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie/muqueuse-3107.html. (Consult le
13/08/2010).
Revue bibliographique
22
2.2. Emplacement
Les muqueuses sont prsentes aussi bien visibles que caches, ce sont :
- toutes les parois du systme digestif (de la bouche l'anus),
- toutes les parois de l'appareil respiratoire,
- les zones uro-gnitales (l'utrus ou plus prcisment son endomtre, les parois du vagin,
le clitoris, le gland et l'intrieur du prpuce) ou les bourses sont tapisses de muqueuses.
La spcificit des muqueuses est d'tre en permanence humide ou humidifie, comme par
exemple les muqueuses urinaires avec l'urine. Elles sont plus permables que la peau l'eau
et de nombreuses substances
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Muqueuse#Emplacements_et_r.C3.B4le) [Consult le
13/08/2010].
Les muqueuses digestives, sexuelles et respiratoires ou de la bouche possdent des glandes
scrtant un mucus (substance liquide visqueuse), comme les scrtions nasales qui - dans
les poumons - servent empcher les particules trangres inhales d'atteindre les parties
profondes du poumon.
Les muqueuses respiratoires et nasales sont aussi dotes respectivement de cils et de poils.
Lorsque les micro-organismes arrivent pntrer dans l'organisme, ils se collent la
substance puis sont ingrs, dtruits par des globules blancs ou rejets par les cils et
l'expectoration (http://fr.wikipedia.org/wiki/Muqueuse#Emplacements_et_r.C3.B4le)
[Consult le 13/08/2010].
2.3. Histologie
L'ensemble des muqueuses est constitu d'un feuillet que l'on appelle pithlial, pos
directement sur un autre type tissu conjonctif lche appel la lamina propria, qui repose elle-
mme (le plus souvent) sur une troisime couche plus profonde, compose de cellules
musculaires lisses. Les cellules musculaires lisses sont de proches parents des cellules
musculaires stries des muscles squelettiques, qui permettent notamment de mobiliser un
Revue bibliographique
23
membre (http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie/muqueuse-3107/physiologie.html.
(Consult le 13/08/2010).
Les caractristiques cytologiques physiologiques des cellules des muqueuses sont les
suivantes :
Le RER (rticulum endoplasmique rugueux) est bien dvelopp et est responsable de la
synthse des glycoprotines et des protoglycanes du mucus;
L'appareil de Golgi est localis en position supra nuclaire et est galement bien dvelopp;
Le cytoplasme est riche en vsicules de scrtion ou grains de mucigne. Les colorations
histologiques telles que le PAS, le mucicarmin et le bleu alcian mettent ces granulations de
mucus en vidence (http://fr.wikipedia.org/wiki/Muqueuse#Histologie) [Consult le
13/08/2010].
2.4. La muqueuse rectale Le rectum prsente plusieurs parties importantes sur le plan anatomique, il permet de
distinguer deux segments : le rectum pelvien et le rectum prinal (canal anal) (Stevens et
Lowe, 2006).
2.4.1. Rectum prinal Cest un segment rtrci se terminant lanus, il est orient en caudal et
dorsal. Il est dot dun systme sphinctrien double. Le premier est un anneau
musculaire fait de muscles stris, cest le sphincter externe de lanus. Le
deuxime est un simple renforcement de la paroi musculaire lisse du rectum ;
cest le sphincter interne. Le cap du rectum situ entre ces deux zones correspond
au muscle lvateur de lanus (Stevens et Lowe, 2006).
Revue bibliographique
24
2.4.2. Rectum pelvien Conduit cylindrique compris entre la charnire recto sigmodienne et la jonction
anorectale. Dans sa portion sous pritonale ou extra pritonale, le rectum
pelvien est entour par une gaine fibreuse, dont il est spar par un espace
cellulo-graisseux, et la quelle stend depuis la rflexion pritonale jusquau
niveau du fascia parital pelvien (Stevens et Lowe, 2006).
2.4.3. Vascularisation du rectum La vascularisation du rectum est de type pdiculaire. Elle est assure par :
des artres hmorrodaires appeles artres rectales : lartre sacrale mdiane,
les artres rectales suprieure, moyenne et infrieure.
Des veines rectales se drainent essentiellement par la veine rectale suprieure :
les veines rectales moyennes et infrieures, les veines rectales craniales
(Vigu, 2004).
Chapitre n03 :
Brlures et cicatrisation.
Revue bibliographique
25
Chapitre n03 : Brlures et cicatrisation.
1. Les brlures cutanes La brlure est une destruction plus ou moins profonde du revtement cutan, parfois
mme des plans sous-jacents, par un agent thermique, chimique, lectrique ou par des
radiations ionisantes et mme certaines maladies bulbeuses de la peau (Guilbaud et al.
1993 ; cit par Serakta, 1999).
1.1. Physio-pathologie des brlures 1.1.1. Brlures thermiques
Une brlure thermique rsulte du transfert dnergie entre une source externe et le corps.
Il sagit dun phnomne dynamique dont la gravit dpend de la temprature de lagent
externe, de la dure de lexposition et de la localisation de latteinte (Raffoul et Berger,
2006). Le contact de la peau avec un agent chaud solide entrane des lsions limites
mais profondes. Les liquides entranent des brlures tendues. La profondeur dpend du
point d'bullition et de la viscosit du liquide concern. Les brlures par huile (point
d'bullition > 300C) sont plus profondes que celles dues l'eau (point d'bullition =
100C) (Djenane, 2010).
1.1.2. Brlures lectriques Le passage dun courant lectrique produit dans un corps, lendroit o il entre et il sort,
des brlures du premier au troisime degr. Limportance des lsions dpend de
lintensit (amprage) et de la conductivit (effet joule) (Zinai-Djebbar, 2008). Si la peau
est humide, ce sont galement les environs de ces endroits. Des brlures internes, des
lsions des reins et une fibrillation ventriculaire peuvent aussi se produire (Treben, 1992).
1.1.3. Brlures chimiques Des brlures peuvent tre causes la peau, aux muqueuses et aux couches profondes du
derme par des acides, lessives et autres produits chimiques. La gravit de ces blessures
dpend de la nature du caustique, sa concentration ainsi que la dure de contact (Treben,
1992 ; Zinai-Djebbar, 2008).
Revue bibliographique
26
1.1.4. Brlures par irradiation Les irradiations entranent des lsions cutanes irrversibles par atteinte de lADN, la
brlure rsultant de la transformation en chaleur des rayonnements infrarouges et
ultraviolets et des incendies secondaires :
Lirradiation par rayons X, le plus souvent dans un but diagnostic, plus rarement
dans un but thrapeutique ;
Lirradiation par curiethrapie : le radium sous forme daiguilles, plus rarement
liridium ou le strontium ;
Lirradiation par des rayonnements gamma ou par des neutrons ;
Les accidents de lindustrie atomiques et les explosions atomiques donnent de trs
graves lsions gnralises (Zinai-Djebbar, 2008).
1.2. Apprciation de la gravit dune brlure La gravit de la brlure dpend de sa localisation, de sa profondeur (le degr de brlure),
de ltendue de la surface endommage (en pourcentage de la surface totale) et de l'agent
causal en question.
1.2.1. Surface L'tendue de la brlure peut tre value rapidement grce la rgle des neuf de
Wallace. La tte reprsente 9 % de la surface corporelle, chacun des bras reprsente 9 %,
chaque jambe 18 %, le dos et l'avant du torse 18 % chacun, la rgion gnitale et la paume
des mains environ 1 %.
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Brlure#La_r.C3.A8gle_des_neuf_de_Wallace) [Consult
le 14/09/2010]. A noter que la surface brle est difficilement apprciable avec
exactitude dans le terrain elle est gnralement surestime (Perry et al, 1996).
Revue bibliographique
27
Tableau 3 : Etendue de la brlure value par la rgle des neuf de Wallace.
Rgle des neuf pour un adulte : Rgle des neuf pour un enfant :
Partie corporelle Surface atteinte
Tte et cou 9 %
Face antrieure du tronc 18 %
Face postrieure du tronc 18 %
Chaque jambe 18 % (2)
Chaque bras 9 % (2)
Prine 1 %
Total 100 %
Partie corporelle Surface atteinte
Tte et cou 17 %
Face antrieure du tronc 18 %
Face postrieure du tronc 18 %
Chaque jambe 14 % (2)
Chaque bras 9 % (2)
Prine 1 %
Total 100 %
Seules les zones, dites dspithlialises , c'est--dire, ayant perdu la couche la plus
superficielle de la peau, doivent tre comptes dans le calcul. Les zones simplement
rouge (rythme) n'entre pas dans le calcul de la surface.
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Brlure#La_r.C3.A8gle_des_neuf_de_Wallace) [Consult
le 14/09/2010].
1.2.2. Profondeur
Une brlure superficielle ou brlure du 1er degr est une brlure qui affecte
seulement les couches superficielles de l'piderme. La couche basale est intacte et
la brlure se prsente comme une rougeur persistante tmoin de l'hyper
Revue bibliographique
28
vascularisation sous-jacente du derme. Cet rythme est suivi quelquefois d'une
desquamation de peau. La cicatrisation s'effectue en 8 jours maximum par
desquamation acclre (Wilk, 2005 ; http://www.vulgaris-
medical.com/encyclopedie/brulure-7038/classification.html) [Consult le
15/09/2010].
Une brlure profonde du 3me correspond une destruction totale de la peau
incluant la totalit du derme et de lpiderme. Le rseau vasculaire est coagul. Il
y a mort tissulaire qui se traduit par un aspect blanc ou noir plus ou moins
cartonn suivant le degr de dshydratation du derme (Wilk, 2005 ;
http://www.urgence-pratique.com/2articles/medic/art-medical-12.htm [Consult
le 12/05/2010]. Les poils et vibrisses sont brls avec perte totale de la sensibilit.
Aucune cicatrisation pidermique n'est possible sauf partir des berges saines
souvent trs loignes. Au-del du derme, l'atteinte graisseuse puis musculaire
constitue le 4me degr ou carbonisation (Wilk, 2005). (http://www.vulgaris-
medical.com/encyclopedie/brulure-7038/classification.html) [Consult le
15/09/2010].
Les brlures du 2me degr sont traditionnellement une atteinte de tout l'piderme
jusqu' la couche basale intacte. La cicatrisation s'effectue spontanment en moins
de 12 jours. Souvent le stade de phlyctne ("bulle" contenant une srosit) est
fugace et met nu la couche basale rose et suintante. Ces brlures sont
superficielles et extrmement douloureuses (Wilk, 2005). Les phlyctnes sont
susceptibles d'tre l'origine dun choc cardio-vasculaire avec une chute brutale
de la tension artrielle et acclration du rythme cardiaque. Ceci s'explique par
l'extravasation, c'est--dire la sortie de liquide partir des vaisseaux vers les
bulles et la peau. Par la suite, des complications type de surinfection sont
susceptibles de survenir. En effet, la brlure entrane une altration de la barrire
cutane (http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie/brulure-
7038/classification.html) [Consult le 15/09/2010].
Revue bibliographique
29
1.2.3. Localisation La peau nayant pas partout la mme constitution, la gravit des lsions variera en
fonction de leur localisation. Ainsi, la peau de la face palmaire de la main prsente une
couche corne et un derme pais. Les brlures dorsales sont souvent plus graves que les
brlures palmaires et ncessitent beaucoup plus souvent de la chirurgie. De mme, les
brlures de lenfant sont frquemment plus graves en raison de la finesse des diffrentes
couches de la peau (Raffoul et Berger, 2006).
Figure 8: Classification des brlures.
1.3. Traitement local des brlures Le traitement de base d'une brlure consiste arroser avec de l'eau froide au dessus de la
zone brle afin que l'eau s'coule vers la brlure, le plus rapidement possible, en
empchant toute autre action. Le maintien des fonctions vitales prime devant le
traitement de la brlure.
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Brlure#Traitement_des_br.C3.BBlures). [Consult le
14/09/2010].
1.3.1. Brlures du 1er degr
Ces brlures cicatrisent spontanment. Le traitement local consiste en une application de
crme hydratante de faon maintenir la surface humide et frache. Une crme grasse
sera applique ultrieurement ds lapparition de la desquamation. Parfois lapplication
Revue bibliographique
30
dun antihistaminique par voie topique peut tre ncessaire pour calmer le prurit caus
par lhistamine libre dans la phase inflammatoire initiale (Raffoul et Berger, 2006).
1.3.2. Brlures du 2me degr superficiel
Les lsions intermdiaires ont la capacit de cicatriser spontanment avec une ranon
cicatricielle acceptable si la prise en charge est adquate. La prvention de linfection
constitue la 1re tape (Wilk, 2005). La sulfadiazine dargent sest impose comme le
traitement de choix des brlures en raison de son large spectre antibactrien et de
lexcellente tolrance. De plus, elle prsente une action antalgique grce au milieu
humide quelle engendre au niveau de la plaie. Nanmoins les sels dargents ont t
accuss de retarder la cicatrisation en cas dapplication prolonge et de se fixer autour
des follicules pileux causant par la suite une raction inflammatoire prolonge. Cest
pourquoi il est prconis de limiter lapplication de la sulfadiazine dargent aux
premires 48 72 heures (Raffoul et Berger, 2006).
Le pansement doit tre chang quotidiennement, et la plaie rince leau: une nouvelle
couche de pommade paisse de 1cm est mise en place. Ds les 2me 3me jours, un
pansement de type hydrofibre ou hydrocellulaire sera mis en place. Il sera conserv
pendant 5 7 jours. Ce type de brlure doit tre compltement cicatris en 12 15 jours
(Raffoul et Berger, 2006).
1.3.3. Brlures profondes (2me degr profond et 3me degr)
Ces lsions doivent tre traites chirurgicalement car toutes les couches superficielles qui
ont une capacit de rgnration spontane sont dtruites. Seules certaines lsions de
petites dimensions peuvent tre traites conscutivement ; elles cicatriseront par
rtraction (Raffoul et Berger, 2006 ; Wilk, 2005).
Le traitement chirurgical consiste exciser le tissu ncrotique et le remplacer par une
greffe de peau autologue, prleve sur une zone de peau intacte (http://www.urgence-
pratique.com/2articles/medic/art-medical-12.htm) [Consult le 12/05/2010]. Cest la
Revue bibliographique
31
technique de choix chez les grands brls, puisquelle permet dobtenir plusieurs
centaines de cm2 de peau.
Aprs la reconstruction de la peau, le traitement comprend une compression des
cicatrices laide dhabits lastiques faits sur mesure, des plaques de silicone appliques
certains endroits spcifiques, et des appareillages externes faits sur mesure tel que
masque pour le visage, minerve pour le cou ou attles pour les extrmits. Le traitement
des cicatrices doit se faire au minimum pendant un an chez le patient adulte et deux ans
chez lenfant, ce dernier doit tre suivi tout au long de sa croissance (Raffoul et Berger,
2006).
Une rducation spcialise est essentielle dans le traitement moderne des brls. Elle est
complexe, intgrant diffrents niveaux: la peau, les articulations, la force musculaire et la
rintgration de limage corporelle.
Enfin, pour les patients les plus graves, les cures thermales sont efficaces pour le
traitement du prurit rsiduel, des rtractions et des hypertrophies secondaires (Raffoul et
Berger, 2006).
2. La cicatrisation cutane
Processus biologique naturel intervenant aprs l'ouverture des parties molles du corps
secondaire un agent mcanique externe, une agression (traumatisme direct, brlure,
blessure, maladie, intervention chirurgicale etc.), ne s'accompagnant pas de perte de
substance. Cette gurison de la plaie ainsi constitue peut se faire spontanment, on parle
alors de cicatrisation de premire intention. Mais dans certains cas, elle ncessite
l'intervention humaine et on parle dans ce cas de cicatrisation de deuxime intention ou
cicatrisation secondaire (http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie/cicatrisation-
1087.html) [Consult le 12/09/2010].
Revue bibliographique
32
2.1. Phases de la cicatrisation 2.1.1. Phase exsudative
Figure 9. Au moment de la blessure, le tissu est ls et les plaquettes adhrent au collagne et
librent des facteurs de coagulation, le PDGF et le TGF- pour initier le processus de rparation
(Diegelmann, 2004).
2.1.1.1. Raction vasculaire Au moment de la blessure, la rupture de vaisseaux sanguins entrane lpanchement des
constituants du sang. La coagulation traduit la raction cellulaire immdiate lagression du
tgument (Boykin, 1996). Cette raction est amorce par lactivation de lagrgation des
plaquettes et par la libration de substances vasoconstrictrices qui oblitrent les vaisseaux
sanguins par la formation dun caillot stable. Le caillot rtablit lhmostase et forme une matrice
extracellulaire dans le lit de la plaie, c'est--dire une structure pour la migration des cellules
(Singer et Clarck, 1999). Les plaquettes librent galement plusieurs mdiateurs cytokines ou
facteurs de croissances : facteurs de croissance dorigine plaquettaire (platelet derived growth
factor ou PDGF) ; facteur de croissance transformant alpha (transforming growth factor alpha
ou TGF) ; facteur de croissance transformant bta (TGF). Ces facteurs attirent et activent les
macrophages et les fibroblastes (Singer et Clarck, 1999).
Revue bibliographique
33
Figure 10. Ds le premier jour aprs une blessure, les neutrophiles se fixent aux cellules
endothliales de la paroi des vaisseaux autour de la plaie, puis elles changent de forme pour
passer travers les jonctions cellulaires (diapdse) et migrent vers le site de la plaie
(chimiotactisme). C'est le dbut de la phase inflammatoire (Diegelmann, 2004).
2.1.1.2. Raction inflammatoire Linflammation commence, en gnral, ds lagression initiale et dure jusquau quatrime jour
de la cicatrisation, environ. Les signes cardinaux de linflammation aigu sont bien connus :
chaleur, rougeur, dme et douleur. La perte de fonction constitue un autre signe de cette phase
(Calvin, 1998).
Revue bibliographique
34
Figure 11. La phase inflammatoire se poursuit, les macrophages tissulaires deviennent actifs et
se dplacent dans le site de la lsion et se transforment en macrophages trs active. Ces cellules
hautement phagocytaires librent galement le PDGF et le TGF- fin de recruter des
fibroblastes sur le site et de commencer ainsi la phase prolifrative (Diegelmann, 2004).
2.1.2. Phase prolifrative La seconde tape du processus cicatriciel conduit la formation du tissu de granulation. Elle
permet ainsi la rparation dermique et pidermique grce la synthse de collagne et la
prolifration de kratinocytes, de fibroblastes et de novaisseaux (Allas, 1997 ; Maurin, 2005).
2.1.2.1. Rparation dermique La phase inflammatoire, grce notamment aux nombreux mdiateurs chimiques librs, aboutit
lactivation des fibroblastes prsents ltat quiescent au niveau des berges et du lit de la plaie.
Ces fibroblastes activs migrent alors vers le foyer inflammatoire, o ils sont retrouvs partir
du troisime jour. Ils assurent, essentiellement partir du cinquime jour, la synthse de
collagne, de glycoprotines et de protoglycannes. Ces composs forment ainsi la nouvelle
Revue bibliographique
35
matrice extra-cellulaire qui succde la matrice provisoire forme lors de la phase exsudative
(Allas, 1997 ; Hatz, 1994 ; Vandenbussche, 1983).
2.1.2.2. Angiognse Paralllement la prolifration cellulaire, langiognse se developpe au site de la plaie partir
du cinquime jour. La formation de nouveaux vaisseaux sanguins se droule en plusieurs tapes,
chacune rgie par des facteurs de croissance essentiellement dorigine plaquettaire et
macrophagique. La novascularisation rgresse lorsque les besoins en oxygne sont moins
intenses, notamment lorsque la synthse de collagne et de matrice extra-cellulaire diminue.
(Allas, 1997 ; Maurin, 2005 ; Stashak, 1984).
2.1.2.3. Rparation pidermique La rpithlialisation assure la couverture finale de la plaie par un pithlium stratifi et
kratinis, form partir des cellules pidermiques provenant des berges du foyer cicatriciel,
voire des follicules pileux (Allas, 1997 ; Dereure, 2001 ; Maurin, 2005).
2.1.3. Phase de contraction Il sagit dun mcanisme de rduction de la taille de la plaie par le mouvement centripte du tissu
cutan entourant la plaie. Cest un processus dans lequel les fibroblastes joueraient un rle du
premier plan se produisant sept jours aprs la blessure, et son activit atteint un pic aprs deux
semaines (Calvin, 1989).
2.1.4. Phase de remodelage Aprs larrt de la transformation fibroblastique et de langiogense et longtemps aprs la
rpithlialisation, une longue phase de remodelage de la cicatrice se fait par synthse de
collagne qui se poursuit essentiellement par remplacement du collagne de type III par du
collagne de type I. Il sagit dune lente volution vers lquilibre entre synthse et dgradation
Revue bibliographique
36
surtout par les mtalloprotases, une rupture de cet quilibre entrane des vices de cicatrisation
(cicatrice hypertrophique, chlode, cicatrice atrophique) entre autres, la collagnase 4 et la
glatinase. Cette phase finale de la cicatrisation se poursuit pendant des mois, voire des annes
aprs la cicatrisation de la plaie (Coulibaly, 2007 ; Moulin, 2001).
Figure 12. La phase de remodelage est caractrise par la synthse continue et la dgradation
des composants de la matrice extracellulaire en tentant d'tablir un nouvel quilibre
(Diegelmann, 2004).
2.2. Facteurs intervenant sur la cicatrisation
Divers facteurs gnraux et locaux peuvent perturber et mme fortement entraver le processus
physiologique de cicatrisation. Parmi les facteurs gnraux pjoratifs, il faut relever entre autres:
la malnutrition avec carence en albumine, fer, vitamine C ou zinc, des affections mtaboliques et
hmatologiques, des maladies inflammatoires, des troubles de la vascularisation ou encore des
interactions mdicamenteuses. Parmi les facteurs locaux dltres sont nots les ncroses, les
corps trangers, l'dme, les hmatomes. C'est indiscutablement l'infection de la plaie qui
entrane les perturbations les plus lourdes de consquences, savoir les diffrentes formes de
dgnrescence tissulaire pouvant aller jusqu' la ncrose.
Revue bibliographique
37
Dans ces conditions, tout retard thrapeutique peut entraner des consquences prjudiciables
tout l'organisme et l'infection peut conduire jusqu'au dcs du patient (http://www.Cicatrisation
Normale.htm) [Consult le 16/07/2008].
Tableau 4: Facteurs pouvant avoir un effet nfaste sur la cicatrisation (http://www.Cicatrisation
Normale.htm) [Consult le 16/07/2008].
Facteurs nfastes Effets possibles sur la cicatrisation
Obsit Diminution de la vascularisation du tissu adipeux et augmentation de la tension dans la plaie
Tabagisme Diminution de l'oxygnation de la plaie et anomalies de la coagulation dans les petits vaisseaux sanguins
Age avanc Affaiblissement des dfenses immunitaires et diminution de la rsistance aux germes pathognes
Diabte
Dysfonctionnement leucocytaire, cause de l'hyperglycmie. Risque d'ischmie rgionale en raison d'une oblitration vasculaire ou de l'paississement de la membrane basale des capillaires
Mauvaise circulation / hypoperfusion Mauvaise alimentation de la plaie en substances nutritives, en cellules sanguines et en oxygne
Malnutrition Perturbations de la phase inflammatoire et de la synthse de collagne
Mdicaments immunosuppresseurs Diminution de la synthse de collagne
Irradiation de la lsion Diminution de l'irrigation sanguine par suite du rtrcissement de la lumire vasculaire
Stress important L'augmentation du cortisol diminue le nombre de lymphocytes circulants et attnue la raction inflammatoire
Dficit sensitif dans la rgion de la plaie Rduction de la raction inflammatoire et vasomotrice
Corticodes Ralentissement de l'pithlialisation et de la novascularisation, et inhibition de la contraction
Revue bibliographique
38
2.3. Anomalies de la cicatrisation Les cicatrices peuvent tre la cause dimportantes troubles morphologiques et
fonctionnels.
2.3.1. Anomalies par excs Les cicatrices hypertrophiques sont caractrises par la production
excessive de tissu fibreux. Elles sont favorises par la formation dun
bourgeon charnu en excs induit par la persistance dune infection locale
ou de corps trangers (Charlotte, 2009). Il sensuit des zones de cicatrice
mal orientes, en amas nodulaires, aux trousseaux de collagne pais, au
rseau vasculaire mal diffrenci (Verola, 2006).
La chlode est une tumeur fibreuse intra dermique dveloppe aux
dpens du derme avec des prolongements radiculaires lui donnant
un aspect de pince dcrevisse (Coulibaly, 2007). Cest une forme
de cicatrice qui est observe chez les sujets de race noire qui serait
la consquence dune anomalie de maturation du collagne. Elle
comporte uniquement du collagne du type contrairement aux
cicatrices normales constitues de collagnes de type (Charlotte,
2009).
Lescarre est une lsion cutane dorigine ischmique lie une
compression des tissus mous entre un plan dur et les saillies
osseuses. On peut dcrire trois types descarres selon la situation :
* lescarre accidentelle lie un trouble temporaire de la
mobilit et/ou de la conscience ;
* lescarre neurologique , consquence dune pathologie
chronique motrice et/ou sensitive ;
* lescarre plurifactorielle du sujet polypathologique, confin
au lit et/ou au fauteuil (S.F.F.P.C., 2001).
Les cicatrices rtractiles sont caractrises par une rtraction excessive du
bourgeon charnu et du tissu fibreux cicatriciel. Au niveau cutan, elles
surviennent aprs des brlures et provoquent des brides au niveau des plis
Revue bibliographique
39
de flexion et la dformation des orifices (bouches, fentes palpbrales)
(Charlotte, 2009).
Figure 13: Chlode : pais trousseaux de collagne compacte, hyalin, avec
capillaires parses et rares fibroblastes, lensemble tendant former de
volumineux nodules (Verola, 2006).
Revue bibliographique
40
Figure 14: Fibrose chronique : orientation anarchique de la matrice collagne avec
disposition nodulaire, amas de fibres lastiques dsordonnes (Verola, 2006).
2.3.2. Anomalies par dfaut Il sagit dventualits plus rares, relevant de troubles du mtabolisme du tissu
conjonctif, qui se traduisent par un retard ou une absence de cicatrisation.
Certaines de ces affections relvent danomalies gntiques, comme les
dysplasies constitutionnelles du tissu conjonctif, dans lesquelles, en raison dun
dficit enzymatique, les fibroblastes laborent une matrice extra-cellulaire
pathologique : dficits de la synthse des collagnes, des fibres lastiques, des
protoglycanesCes affections, dont les syndromes dEhlers- Danlos et de
Marfan, sont les plus connus, ont un impact cutan, (fragilit anormale,
hyperlaxit) et vasculaire ( anvrysmes, rupture).
- Dautres affections sont le rsultat de carences : retard de cicatrisation des
dficits protiques svres et prolongs, avitaminose C (Baldet, 2007).
Revue bibliographique
41
3. Particularits de la cicatrisation de plaies de brlures La cicatrisation dune plaie de brlure est identique celle des plaies par pertes de
substances mais avec quelques particularits dpendant du degr de la brlure. La
r-pithlialisation des plaies de brlures superficielles et intermdiaires se fait en
trois semaines en moyenne ; cette dure varie en fonction de ltendue de la plaie.
Les brlures du troisime degr cicatrisent par contraction et pithlialisation
depuis les bords de la plaie et sous lescarre, cette dernire joue le rle dun
pansement qui protge les tissus sous-jacents, elle est spare de ces derniers par
un sillon disjoncteur et sera limine en un temps plus ou moins long (Bensegni,
2007).
4. Pansements utiliss pour le traitement local des brlures Diffrents topiques sont employs au cours des diffrentes phases de cicatrisation. La
proccupation constante est de prvenir linfection, complication de la phase aigu mais
aussi des phases tardives, qui ralentit le processus dpidermisationou ou de couverture
cutane dfinitive. Selon Lallement et Bargues (2007), les pansements utiliss pour traiter
localement les brlures peuvent tre classs comme suit :
Pansements antibactriens
Ils existent sous forme de crme (et pommades) ou sous forme de
pansements imprgns. Ils contiennent, seuls ou associs, des
antibiotiques (sulfadiazine) et/ou des drivs de largent ou ion argent).
Ces pansements antibactriens sont indiqus en phase aigu de la brlure
(6 10 premiers jours) en prvention des infections locales,
essentiellement les cocci gram positif (staphylocoque) et bacille gram
ngatif (pyocyanique) (Lallement et Bargues, 2007).
Hydro collodes
Un hydrocollode normal est indiqu pour le traitement de plaie humide,
occlusif et pour les plaies avec importante exsudation, en combinaison
avec alginate ou hydrofibre, ainsi que pour les plaies sches en
combinaison avec hydrogel.
Revue bibliographique
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Un hydrocollode mince est prconis pour les mmes indications que
pour lhydrocollode normal avec une moindre capacit dabsorption de
lexsudat, do combinaison ventuelle avec alginate ou hydrofibre
(Branswyck, 2009 ; Gretener et al., 2001).
Hydro cellulaires
Drivs de polyurthane (trs absorbant et non adhrent) au contact de la
plaie, poss sur un support externe pouvant tre adhsif. Ils sont indiqus
pour les brlures aprs dtersion (stade de granulation et pidermisation)
et pour les plaies exsudatives (Branswyck, 2009 ; Lallement et Bargues,
2007).
Hydro gels
Drivs de carboxy mthyl cellulose (CMC) en phase aqueuse librant
dans la plaie des quantits importantes deau, prsents sous forme de
gels.
Ils sont indiqus pour les brlures sches non exsudatives ainsi que pour la
dtersion des ncroses et escarres de brlures (Branswyck, 2009 ; Gretener
et al., 2001 ; Lallement et Bargues, 2007).
Hydro fibres
Il sagit dune forme particulire dhydro collodes (forme pure non tisse)
ayant de fortes proprits absorbantes. Ils sont indiqus pour les brlures
dterges et exsudantes (Branswyck, 2009 ; Lallement et Bargues, 2007).
Alginates
Les fibres alginates (notes ALG par Bureau International de
Standardisation des Fibres Artificielles) ont tout dabord t produites en
1939 au Japon puis en Angleterre aprs la seconde guerre mondiale par
Courtaulds (Wang et al., 2006). Ce sont des polymres dacides alginiques
dorigine vgtale, composs majoritairement dalginates (>50%), avec ou
sans carboxy mthyl cellulose (CMC) ayant un grand pouvoir absorbant,
des proprits hmostatiques et des proprits de dtersion de ncroses
par absorption. Ils sont indiqus pour les brlures partiellement ou
compltement dterges, exsudatives. De mme pour les prises de greffe
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hmorragique (Branswyck, 2009 ; Gretener et al., 2001 ; Lallement et
Bargues, 2007).
Charbons
Le rle du charbon est labsorption et le drainage des germes et des
exsudats. Il est indiqu pour les brlures en phase de dtersion et
infectes, ainsi que les brlures en phase de dtersion avec risque
infectieux (Branswyck, 2009 ; Lallement et Bargues, 2007).
Tulles et interfaces
Maillage imprgn de corps gras, inerte ou associ des produits actifs
(corticodes, antiseptique type povidone iode, antibiotique) possdant des
pouvoirs de cicatrisation au contact de la plaie. Tulle si expansion large
permettant au tissu de granulation de passer dans les mailles, interface si
expansion faible ne permettant pas au tissu de granulation de passer dans
les mailles et dadhrer la plaie. Ces tulles et interfaces sont indiqus
pour le bourgeonnement et lpidermisation de toute profondeur
(Branswyck, 2009 ; Lallement et Bargues, 2007).
Films
Forms de polyurthane transparent, adhsif et inerte, semi permable. Ils
sont indiqus pour les brlures superficielles (deuxime degr superficiel)
et prises de greffes (Lallement et Bargues, 2007).
Collagnes
Les collagnes ont un effet anti inflammatoire local et permettent de
limiter les cicatrices chlodes. Ils sont indiqus pour les cicatrices de
brlures, chlodes ou hypertrophiques rcentes (Lallement et Bargues,
2007).
5. Plantes activit cicatrisantes L'homme a toujours utilis les plantes depuis les temps les plus reculs pour
soulager bons nombres de ses maux. Lactivit cicatrisante des plantes est
reconnue dans toutes les civilisations. Cette pharmacie naturelle a toujours fait
l'objet de nombreuses tudes scientifiques. Grce aux rsultats de ces recherches,
les vertus et les mcanismes daction des molcules bio actives de ces plantes sont
aujourd'hui reconnues scientifiquement et adopts par notre mdecine
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contemporaine ainsi que par l'industrie cosmtique. Le tableau ci-aprs rcapitule
les diffrentes plantes, leurs parties utilises, le model de plaie utilis ainsi que le
mcanisme daction sur le processus de cicatrisation.
Tableau 5: Plantes activit cicatrisante (Habbu et al. 2007).
Plantes Parties
utilises
Model/mcanisme tudi Rfrences
Buddleja globosa (Loganiaceae) Stryphanodendron polyphyllum, Stryphanodendron obovatum (Leguminosae) Terminalia arjuna (Combertaceae) Datura alba (Solanaceae) Portu laca oleraceae (Portulacaceae) Desmodium tirquetrum (Leguminosae) Dodonaea viscosa (Sapindaceae) Indigofera enneaphylla (Papilionaceae) Hyptis suaveolens (Labiatae) Tinospora cordifolia (Menispermaceae) Saussurea lappa (Asteraceae) Eucalyptus globulus (Myrtaceae) Argemone mexicana (Papaveraceae) Lawsonia alba (Lythraceae) Gentiana luteae (Genitianaceae) Anogeissus latifolia
Feuilles
Tige
corce Feuilles
Feuilles
Feuilles
Feuilles
Parties ariennes
Feuilles
Tige et feuilles
Racine
Feuilles
Feuilles et latex
Feuilles
plante entire
Ecorce
Amlioration de la croissance des fibroblastes invitro Amliore la prolifration pithliale dans les plaies cutanes Plaies dincision et dexcision Pro pithlialisation et amliore les plaies des blures Activit cicatrisante par rduction de la plaie et amlioration de la qualit du tissu no- form Stimule lpithlialisation, amliore la rsistance tissulaire et la teneur en hydroxyproline Facilite la contraction de la plaie et lpithlialisation Plaies dincision et dexcision Plaies dincision , dexcisio