7/25/2019 IsnardiParente_AristotePeriIdeonPlatonXenocrate_1981
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Le peri ideôn d'Aristote: Platon ou Xénocrate?
Author(s): Margherita Isnardi ParenteSource: Phronesis, Vol. 26, No. 2 (1981), pp. 135-152Published by: BRILLStable URL: http://www.jstor.org/stable/4182119
Accessed: 01/11/2009 21:34
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Le
peri
ideon
d'Aristote:
Platonou Xenocrate?*
MARGHERITA
ISNARDI
PARENTE
1. Un seul parmiles
premiersdisciples
de
Platon,
A notre
connaissance,
semble avoir
poursuivi
e
developpement
de la doctrine
platonicienne
des
idWes; t ce disciple
est
X6nocrate,
Speusippe
et
Aristote,
quoique tres
differemment
'un de
l'autre, ayant
refuse
cette doctrine
A
cause
des
in-
nombrables
difficult6s
qu'elle impliquel,
Hermodore
ayant
inclin6
plutot
au
developpement
d'autres
aspects
de
l'ontologieplatonicienne2,Philippe
d'Oponte,
i
c'est
A ui
qu'on
doit attribuer
'Epinomis,
ayant
laiss6tomber
la
dialectique
en
faveur
de
la
priorite
de I'astronomie3. 'est Aristoteen
premier ieu qui nous
renseigne
A
l'Ngard
de cette
continuation
x6nocra-
t6enne de la doctrine, continuation
qui
-
on va
le
voir
-
est
aussi
et
dirait-on essentiellementune
revision:
les
eclaircissementsqui peuvent
nous
etre
donnes par
des auteurs
bien
plus
tardifs, els que
les
commenta-
teurs d'Aristote
Themiste
et
Simplice,
ou
par
Proclus
en
tant
que
com-
mentateurde Platon,ont leur mportance
dans la mesureoi
ils
contribuent
Arendrecomprehensiblescertaines allusionsqu'on trouvedans le texte
aristotelicienou
A
confirmercertaines
hypothesesqu'on peut
avancerd'a-
prEse
meme
texte4.
Ainsi, par exemple,
les
commentateurs
ous aident
A
reconnaltreXenocratedans ces passages
de
la
Metaphysique
ti l'on voit
Aristote operer une distinctionentre la
theorie ontologique
des
'troisde-
gr6s' Idees-Nombres,nombres
math6matiques,
hoses
sensibles)qu'il at-
tribue
A
Platon, et la th&orie
uccessive
qui
vise
A
absorber
otalement e
degr6
des
nombresmath&matiques
ans
celui des
iddes,
n'admettant
plus
de
sphere intermediaire5.
Mais
aucune
indication
pareille
nous aide
A
reconnaitre es adversairesqui se cachent derri&rees affirmationspol&-
miques d'Aristotedans
le
Peri
ideon,
hormis
le
cas
particulier,
t
traitdA
part, d'Eudoxe de
Cnide6.
Pas meme
Alexandre
d'Aphrodise,
e
tdmoin
pr6cieux
auquel nous devons
la connaissance assez d6taill6e de
cet
ou-
vrage,ne nous met surla voie d'une
identificationpluspr&cise.
Pourtant, a
th6orie
des
idWes
is6e
par
Aristotedans le
Peri
idednnous
donne souvent 'impressionde noustrouverdevant une
version
forthMt&
*
J'ai le devoir et le plaisir
de remercier
M.
Yves
Fumel,
lecteur
de
fransais
A
a
Faculte
des Lettresde l'Universitede Rome, qui a eu l'obligeancede reviser e texte francaisde
cet article.
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rodoxe par rapportAcelle que
nous connaissonsd'apres es dialoguesde
Platon. Les 'adversaires' outiennentapparemment
a
doctrine des
idWes
dans une forme
rdvis6e,
n'admettantqu'une
6tendue
limitee des
exem-
plaires ideaux par rapport aux
realites du monde sensible, meme s'ils
aboutissentpar leurs argumentations
et c'estjustement ce qu'Aristote
leur reproche,en les accusantde tomberen contradictionavec leurs
pre-
misses A
d6mentir
ette limitation.
Selon Aristote, a doctrinedesidees ne
peut
etre
soutenue qu'en
forme generalisee,
ar la
position d'exemplaires
id6aux
pour certaines realites impliquequ'on les pose aussi pour
cette
autre partie de la realite pour laquelle
on pretend es nier; d'ailleurs,une
fois
qu'on la soutiennepour toute
r6alit6, lle
r6vMle
on absurdit6
onci6re.
Or, les 'philosophesdes idees'ont leur point de depart dans l'admission
d'id6esseulementpour les
r6alit6s
naturelles,positives,universellesesp&
ces, et non pas individus), ubstantielles;mais es argumentations u'ils
ont
formuldespour soutenir l'existence
des
idWes
ont
telles qu'on est forcd,
malgrd es
pr6misses,
d'admettre
ussi l'existence
d'id6es
des objets
artifi-
ciels, des negations,des individus,
des relatifs.
Laissons de
cotW
es developpements
ult6rieursde la confutation
d'
Aristote par cette voie on arrive
implement
A
poser des xoLVcX,
t non
pas
des
exemplaires ranscendants7)
ui ne nous interessentpas pour
le
mo-
ment; notre recherche vise A mieux comprendre a substancede cette
singuli&re
octrinedes idees et la raison
de
son
heterodoxiepar rapport
A
Platon.Cette
h6t6rodoxie
ne demande
pasde longs d6veloppements our
etre
demontree. On peut
le
faire
aisement
en articulant
es
differents
aspectsen quatremoments:
1)
IdWes
es objets artificiels Alex.
In
Metaph.,p. 79,16
ss.
Hayduck
=
p. 22 Harlfinger8).C'est
la demonstration
ir6e
de
I'
'argument
des scien-
ces':
comme l'objet produit
artificiellement
e
se
distinguepas,
d'un
point
de
vue formel, de l'objet de la
science
th6orique,
et
argumentqui
vise
A
soutenir 'universalitt, t donc le caract&reddalet transcendant, e l'objet
de
la science fonde aussi
l'universalit6
e
l'objet
de
l'art
et
implique
'id6e
du
produit artificiel. Dans la Metaphysique,
n trouve
plus qu'une
fois
l'affirmationque l'Acad6mie(ou
Platon lui-meme;
mais cette
citation,
unique, est fort peu sfire
du
point
de vue
de
la tradition
manuscrite9)
refuse les
idWes
es ?rcvTra'(Metaph.I, 991b5-7; XII,
1070a18-19).
Au
contraire,nous savons que Platon,
dans
ses
dialogues,
a
accepteplusieurs
fois
ouvertement
es
iddes
des
objets produits par
l'art:
dans le
Cratyle
(389a ss.) l'id'e
de
la xEpxC;
orrespond
A
'idee
du
xEpxigrav,
A
a
perfection
de la fonctionque l'objetdoitaccomplir;dans aRepubliqueX,601ass.)le
lit fait
par l'artisanse
modMle
ur
l'idde
du
lit, car,
contrairement
u
lit
136
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imaginaire
r6e par le peintre,
l
accomplit
une
fonction bien d6finie
dans
l'univers ensible, et c'est ce qui lui donne le droitAun statutontologique
pr6cis.
2) Idees des
negations (p. 80,16
ss.
Hayduck
=
p.
24
Harlfinger).
Les
partisansdes
iddes,
selon
Aristote,
tombent
implicitement
en
contradic-
tion, car ils
finissentpar
admettreune idde
aussi
pour
es
concepts
n6gatifs:
comme
&v5pwTrros
la meme
universalite que
o1vx
0 Wapwwos,
n
devrait,
d'aprWs
ette universalit6,hypothiser
un
exemplaire deal
aussi
pour
les
ndgations,ce qui
est absurde.
Or,
Platon
a
pose
ouvertement
1'id'e
du
n6gatif,
et c'est
pr6cis6ment
ans le
Sophiste,
lorsqu'il
a
affirm6
que
le
pLiq
v
s'identifie
A
I'autre,
00'Urepov,'un des
cinq genres
principaux,
'une
des
idees
fondamentalesdont participent
ndcessairementous
les etres sensi-
bles. Et l'on peut trouver
aussi,
dans
les
dialogues, plusieursreferences
A
des idWes
e
r6alit6s
qui
sont
negatives
en leur essence et
dont la
ddnomi-
nation exprime ustement cette
negativitd: 'idee
de
l'&'VOlOv dans
Euthy-
phr. 5d, celle de l'&Lxovdans
Rep. VI, 476a,
celle
de
l'&a4AEo'Ts
ans
Theet.
176a'0.
3)
IdWes
es
individus p. 81,25 ss. Hayduck
p.
26
Harlfinger).
On
nie
la
possibilite
d'idees des
realites individuelles,mais
on les
implique par
I'argumentation
ondee
sur la persistancede
l'image dans la pensee: la
persistance oncerneen effet l'individuet non pas 1'espece u le genre;on
garde 'image
de Socratehomme
particulier
t
non
pas l'image
de
l'homme
en
g6n6ral.Or,rien ne
nous
fait
supposerque
Platon
ait
parled'idees
des
individusen
tant que tels;
pourtant, a succession
dee-espece-individu st
fort
peu platonicienne;elle nous fait
penser
A
certains
d6veloppements,
ulterieurspar
rapport
A
la
philosophie
de
Platon, qui caract&risent
'Aca-
ddmie,et qui
impliquent
a
formation
d'unevdritable
hi6rarchie
oncep-
tuelle des
genres et des esp&ces.Ce
developpement
est
en
cours
dans
l'Academiede Speusippeet de
Xenocrate,Aen
juger par les titresde leurs
ouvrages,maisla theorieestdtrang6reA apensee authentiquede Platonau
sujetdes
implications
r6ciproques
es idees, qui ne
prevoitaucune
hi6rar-
chie11.
Les deux
poles
de la
th6orie platoniciennesont
1'hommeconcret
(Socrate)et
l'id6e
de
l'humanite
dont il
participe: e demander i
cette
id6e
correspond
A
'individuou
A
1'esp&ce
quivaut
A
introduire
entre les deux
un
troisiememembre qui n'a aucune
place
dans la
perspective
platoni-
cienne, ou, autrementdit, A
creerun faux
probleme.
4) Idees des relatifs (p.
83,23 ss. Hayduck
=
p. 28 Harlfinger).
L'idde
6tant
pardefinition une realite
substantielle,on ne peut pas
sans contra-
diction poserdes idees des relatifs;mais les Acad6miciens n posent (par
exemple,
il
y a pour eux l'idee
de 1'egal)
contre leur
pr6misses'2.
Mais
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Platona pose
l'idee du relatifdans ce
meme
passageou
il
esquissepour
la
premiere
ois la distinction
entre etres
en soi' et
'etres
qui sont
par rapport
A
d'autres'
Soph. 254c):
il
dit tout de suite apres
que l'idee
de l'autre,
,MTEpov, se pose
par rapport
A
quelque
chose d'autre,
sp6s
T?EpoV;
il
introduitdonc le
concept de relatifdans
l'essence
meme
de l'idee.Dans
le
Philbe
(25d)
il
considWre
e
&vMtXamov
n
'TEpas,
t etre du
cote
du
T?pas
6quivaut
A
etre
du
cote
des idees;
maison ne pourraitpas nierau
&Tx&amov,
audoublequi se pose
par rapportA a moitie,
e statut
ontologiquede l'etre
relatif'3.
On
pourrait
resumer n un
mot la
difference
qui
passe entre
a doctrine
des
iddes
de Platon
et cette formerevisee
de la meme doctrine
qu'Aristote
nous laisseentrevoirdans l'actede la refuter.Le scheme ogiquesur lequel
se
fonde
la doctrinedes idees
dans le
Peri ideon
est celui de la
predication
d'identit6ou autopr6dication,
orte usqu'A
es dernieres
onsequences.
Si
l'on veutexprimer
ela d'uneautre
aqon,
'on dira
alorsque ladoctrinedes
idees que
nous avons
articulee
en 1) 2) 3) 4) se regle
selon une
conception
strictement ynonymique
du rapport
entre idee et
chosesensible:si
l'id6e
est,comme nous
le dit, se r6f6rant
robablement
A
Xenocrate
ui-meme ,
le
p6ripat6ticien
auteur du
Peri
atomon
grammon,
rrpqrrj
Tv
auvvvvuwxv
(Lin.insec.
968alO
=
fr. 42
Heinze),cela signifie
qu'elle est li6e par
un
rapportde ressemblance ssentielleA a realitesensiblequi est sa copieet
qui
atteint sa rationalite
se modelant
sur elle.
C'est donc
un
rapport
m-
pliquant
toutes les propri6t6s
qui
caract6risent
es
exemplaires
deaux:
positivit6,naturalit6,
universalite,
ubstantialite.
Mais cette doctrine des
idees est bien differente
de celle que
nous connaissons
d'apres
Platon
lui-meme. Malgrecertaines
concessions
que
Platon a
pu
faire
A a
th6orie
de
la predication
dentique
5, on peut
dire
que
dans
son ensemble
'auto-
predication
st unscheme ogique
6tranger
A
a doctrinedes
idees
telle
que
nous la trouvons
dans les dialogues
de Platon,
ou
quand-meme
mpuissant
A 'Nclaircirans sa port6everitable.Platonhypothisedes ideesimmobiles
pour
des choses
en
mouvement,
des
idees parfaites,
donc absolument
positives,
pour
des choses
imparfaites
t
negatives,
des
idWes
aturelles
car
elles
appartiennentpar
leur
essence
au
veritable
ordre
de
la
nature
rationnelle pour
des choses
artificielles,produites
secondairementpar
l'etrehumain.
Le rapportqui
relie
entre
elles
idee
et chose sensiblen'est
donc qu'un
rapportd'homonymie
Rep.X, 596a),
c'est-A-dire
'6quivocit6
profonde.
dde
et chose
sensible
demeurent
oncierement
ncompatibles
n
leur essence,et c'est
pourcelaque
Platon,malgre
es
apories
de
Parm.
1
30a
ss.,ne peut que reconfirmer ans ses derniersdialogues 'extensiong6n6-
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raliseede
la doctrinedes exemplairesdeaux
A
ous les
aspects
de
la
r6alit6
sensible16.
2. On peut se demander pourquoi
ce
changement: pour
queUe
raison
a-t-on
eprouve
la
necessite
d'une revision
de la
doctrine
des
iddes
qui
donne
A
celles-ci une place forcement
plus limitee
dans
l'explicationme-
taphysiquedu
reel par rapport
A
la
place qu'elles
avaient
dans
l'horizon
metaphysiquede
Platon. Mais
on
doit, avant,
se
demander si
l'on
peut
trouver,dans
la
traditionrelative
A
la
premiereAcademieplatonicienne,
des indices
qui nous permettent
de
tenter
une
attribution
meme
hypoth6-
tique
de
cette
revision.
Or,
si
l'on revient
A
'articulation
n
quatrepoints
de
la doctrinequenous avonstraceeci-dessus,on trouvequedumoinspour 1)
3) 4) certains
emoignagespermettent
de
sugg6rer
e nom de
XMnocrate.
1) Un
passage
de
Proclus,
In Plat.
Parm.,
p.
691
Stailbaum
=
fr.
30
Heinze,
quoique
enrichi
par
des
elements
de
doctrine
neoplatonicienne
ulterieure on pense facilement
au
'canon de
Syrien'pour
la
fixation
des
formes
iddales17), ous
dit
que Xenocrate
imitait les
exemplaires deaux
auxchoses qui appartiennentA 'ordre
de
la
nature.Ce n'estpasun hasard,
sans
doute, que dans le platonisme plus recent
le
nom
de Xenocrate
apparaisse ie
A
cette interpretationestrictive e
la
doctrine
des idees, qui
estd'ailleurs 'interpretation ccepteegeneralementparle neoplatonisme.
3)
Dans le
meme
passage, on trouve le mot
&6i:
non seulement la
naturalite,mais aussi la
perennit6
des choses sensiblesest ici soulignee
TCv
XaXTctqV)LV
aeL
GvvEaOTxTv)'8.
Les
'chosesqui subsistent
6ternellementdans
l'ordre
naturel'ne sont
evidemmentpas
les
individus,qui demeurentdonc
exclus
du
rapport dee-monde
sensible.
4)
L'exclusion
des relatifs
du nombredes
idees
presuppose
une
division
des
realites
en
'etres
substantiels'ou
'en
soi'
(Xta' arvt')
et
'etres
relatifs',
n'existantqu'en relation
A
quelque chose d'autre.
Nous avons
dejA
vu
que
la premieredistinctionde ce type a W faite par Platondans le
Sophiste.
Mais
elle
a
W
d6velopp&
et
systematiseepar Xenocrate,
ainsi
que
nous
le
dit
Simplice
(In
Arist.
Categ., p. 67,
22
ss.
=
fr.
12
Heinze).19.
Elle
n'6tait
pourtantpas
seulement
recueillie
par Xenocrate
dans
l'Acad6mie,si l'on
pense
au
temoignageque 6galement
Simplice, d'apresDercyllide
et Por-
phyre,nous donne sur
Hermodore In Arist. Phys., p.
247, 30 ss. Diels).
Mais
Hermodore
d'uncotW e
se
limitait pas
A
la division
g&n6rale ntre
'etres
en soi' et 'etres relatifs',
car son scheme de division
cat6gorielle
semble
avoir
e't plus complMxe;e
l'autre
cOtW,
ien
dans
le
t6moignagede
Simplicenous fait penser que la th6oriede la divisioncategorielleait
Wte
mise
par lui en rapportavec
la
doctrinedes
iddes.
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C'est sous un
autre aspect
que le
t6moignage
de Simplice surHermodore
peut nous aider Aeclaircir notre probleme. Quoique la relation qui subsiste
entre la
division
catWgorielle
des
etres
et la doctrine
des principes
ne soit pas
clairement
6nonc6e
dans la reference
de Simplice, on
a pourtant l'impres-
sion que, dans
la doctrine
d'Hermodore,
ces deux moments
devaient se
relier
etroitement
l'un
Al'autre. Pour Hermodore
(In Phys.,
p. 256, 31
ss.
Diels)
le principe
Un est le
veritable
principe de l'etre,
tandis que la dyade
est
rapprochee du non-etre a
cause de son
caract6re
de source de la labilite,
de
l'inconstance,
de
l'infinitude; ainsi les etres
en soi, qui n'ont
pas besoin
d'autre chose pour
subsister ou pour
se definir (selon
l'expression que l'on
trouve dans cet autre produit de la sp&culationvWtro-acaddmicienne
que
sont les Divisiones aristoteleae
dans la
version de Diogene
Laerce, III, 109,
o6a ev Tr
Fp'iLvrqVcv
L6eos
rrp6oo6eTLO20), pr'sentent
la marque
de
l'tre
et
de
la
realite, de
la suffisance logico-ontologique,
qui
les apparente
Al'un,
tandis que les etres
relatifs, pour la
raison contraire, presentent
la marque
du
principe
negatif, le
principe
du non-etre, la dyade
ou comment
pr6-
f6re-t-on
le
nommer.
On
devra attendre 1'expositionde la
doctrine acade-
micienne des categories
faite par Sextus
Empiricus (Adv.Phys.
II,
260
ss.)
pour voir clairement
6noncee
cette
liaison entre la
division
categorielle
des
etres
et
la
doctrine
des principes;
on
ne
saurait
naturellement pas attribuer
A
XMnocrate
ou
A
la prem&re
Academie
tout
ce
que
Sextus nous
rapporte
d'aprds
un
t&moignage
intermediaire,
probablement
n6opythagoricien21,
mais
on a
l'impression
de
toucher
avec
Sextus le veritable
coeur du pro-
b1Wme.
La
division
cat6gorielle
des
etres,
dans la doctrine
de
Xenocrate
comme
dans celle d'Hermodore,
ne
peut
pas
avoir
e developpee
tout A
fait
inddpendemment
de
la
doctrine
des
principes,
qui semple
au
contraire
constituer,
A
regarder
de
prds,
sa raison
d'etre
profonde.
Mais il ne faut pas oublier
que
dans
l'horizon
philosophique
de
Xeno-
crate
on
doit
garder
une
place pour
la
doctrine
des
iddes:
car
Xenocrate
se
proposait
avant tout de concilier la doctrine des idees avec celle des prin-
cipes,
et
il
semble etre
rest6
fiddle
A
ce
propos,
malgr6
les
difficult6s
que
devait lui
causer la
superposition
du
nouveau
scheme
ontologique
de
la
division cat6gorielle
A
la th6orie
platonicienne.
La
position
de
XMnocrate
est
radicalement
differente
de celle
d'Aristote, qui,
dans
Metaph.
I,
990b
18,
dit
clairement que le
tort
le plus grave
de la
doctrine
des
idWes
st celui
de
representer
un empechement pour
la
doctrine
des
principes,
doctrine
bien
plus
importanteque l'autre
(&
i&X'Xov
ovX6-aoih
TOV
T&S
8Lixs
ELV(IL).
Aristote
a eu en effet trds
clairement
conscience
de
la
contradiction
vir-
tuelle subsistant entre les deux theories, dont l'une rend I'autreinutile: une
140
7/25/2019 IsnardiParente_AristotePeriIdeonPlatonXenocrate_1981
http://slidepdf.com/reader/full/isnardiparentearistoteperiideonplatonxenocrate1981 8/19
fois poses deux
principes pour expliquer
la
r6alitW
e
I'etre
dans
son
melangede
rationalite
ou
d'ordred6fini
et
d'irrationalite
u
multiplicite
inddfinieet desordonnee,
une
theorie
des
moddles
deaux
risque
de devenir
tout
A
fait
superflue,
sinon de
se
trouver
en
contradictionouverte avec
l'autre22.
Celui qui veut, au
contraire,
omme
Xenocrate,
rester
iddle
A
a
doctrine
des idees tout
en
d6veloppantl'hypoth6se
des
principes23,
ne
pourra
qu'etre
force
d'effectuer
une
revision
radicale
de la
premi&reour
justifierson
accord
avec
I'autre.C'estdans
cet effort
que,
croyons-nous,
on
doit
voir la raison de
la
revision
de la doctrinedes
idees
conduite
sur le
modele du scheme
autopredicatif.
L'hypothese
des
idees
est
desormais
alable seulement
pour
expliquer
a
raisond'etred'un cotW e la rdafit6,de ces entites qui se placentsous le
signe de
1'unite
et
de
l'ordre,
Ev
T1-q
vvroTox
rov
vOs24.
Les idWes
drivent
imm6diatementde
1'unit6
premiere,
meme
si,
en
tant
qu'elles pr6sentent
I'aspect
d'une
multiplicitd
num6rique,
n
doit dire
qu'elles
ont aussi leur
dependance du
deuxidme
principe,
a
dyade, qui
est
la
multiplicitepre-
miere.
Chacuned'elles est une
unite par
rapport
A
a
multiplicite
des etres
sensibles: elles
sont donc
une
sorte
de
xa'
a(x'Vaar
excellence,ayantun
statut
ontologique
sup6rieur,qui les place
au
dessus
des
etres sensibles
et
leur
donne une
pl6nitude
ogico-ontologique
bien
plusgrandepar
rapport
Aceux-lA.Parmi esetressensibles, l y en aquise rangentducote de l'ordre
et de
la
rationalit6:
l y a donc
un degr6ultdrieurde
la r6alitdqui
doit aux
exemplaires son caractdre
de
positivite,
de
substantialite,d'authenticite
naturelle.
Au
contraire,pour ustifier
a raison
d'etre
de
ces
r6alit&s
ui
ne
pr6sententpas en
elles la marquede la rationalite
definie, mais
qui epui-
sent
leursubsistancedans la fluctuationnddfinieou dans la
pure
relativit6,
dans
l'artificielou dans
l'6ph6mdre,
l
suffit de
postuler
e
principe
de
la
multiplicite
nd&finie: 'hypothdse
'un
paradigme
deal
serait
inutile ou
meme
contradictoire.
On pourraitessayerde representere schemegdn6ralde la doctrinede
X6nocrate,dansson effort
d'une
contamination ntre d&es
t
principes,de
la
faqon
qui suit:
?V
8v&S
&6oplaToS
X T,VT p
p68Yn
I
&T
XOta' ObT69
XaLTO' CpVCJlVXSTX.
'UpOS
TrL9
TOLpO
pVOLV, OtIqOW)ELS
XTX.
141
7/25/2019 IsnardiParente_AristotePeriIdeonPlatonXenocrate_1981
http://slidepdf.com/reader/full/isnardiparentearistoteperiideonplatonxenocrate1981 9/19
Par
ce
moyen, X6nocrate
est peut-etre
parvenu
aut bout
de son
effort
ex6g6tiquede conciliationentredoctrinedes principes,doctrinedes idWes,
doctrine
de la
division
cat6gorielle
des etres: ces
trois aspects
forment
desormais
un tout syst6matique
en s'intdgrant
t
se
justifiant
reciproque-
ment.
La division
'verticale'
du reel
(exemplaire
deal
-
image
sensible)
peut
consister
avec
la division
'horizontale'
etres
en
soi
-
etres
relatifs):
eflesont
toutes
les deux
leur
fondement
dans l'hypothesepremi&re,
elle
des
principes.
3. Oncommence
donc
A
entrevoir
a
raisonde cette revision
de la
doctrine
desid6esdonton a essay6de traceruneesquisse:cetterevisionn'estqu'une
consequence
de
la
modification
du statut
ontologique
des iddes
elles-me-
mes.
Prdc6d6es
d'un
plus haut
degre
de
r6alit6
metaphysique,
celui
des
principes,
es
iddes
ont
perdu
eur
caract&re
e
r6alit6
bsolument
premiere
ou absolument
imple25;
lles
reqoivent
eur
essenced'autres
6alit6s,
lles
sont dejA
une premi&re
drivation,
un premiercompose.
X6nocrate,
d'a-
pres
ce que
nous
savons
par le
pseudo-Alexandre
In
Arist.
Metaph.,
p.
819,37
ss. Hayduck
=
fr. 33
Heinze),
a d'u
faire
un remarquable
effort
ex6g6tique
pour
d6montrer
usqu'A
quel
point
et dans quelles
limites
on
pouvaitparlerde 'ddrivation'
t
de 'devenir'
par
rapport
aux
iddes.
Nous avons
vu plus
haut
la
definition
de
l'id'e que
Proclus prete
A
Xenocrate:
'cause
exemplaire
des realit6s
qui
appartiennent
A l'ordre
eternel
de
la nature'.
Or,
noussavons
aussi
par le Tim&e
que
l'ordre
de
la
nature
est
un ordre
mathematique.
Nous
savons
aussi
par Aristote
que
X6nocrate
professait
une
th6orie
purement
quantitative
des
ides,
et que
les iddes
dansson
systWme
econfondaient
otalement
avec
les nombres,
e
qui
est
motif pour
Aristote
de lui
adresser
e
reproche
de 'bouleverser
es
math6matiques',
rrrpL
frv LafacTLxCv
oiv
ttLoxCos
XE'ycv26.
Mais
nous
croyonsaussi
avoir
de quelque
faqon
6tabli
que
la
doctrine
des
idWes
vait
W r6vis&e
ans l'Acad6mie,
t doncpr6sumablementarXenocrate, elon
le scheme
de
la
predication
d'identit6
et de la
synonymie
substantielle.
On
peut
maintenant
se
demander
s'il
est
licite d'etablir
un
rapport
entre
ces
deux aspects
de la
doctrine,
'aspect
math6matique
t l'aspect
ogique,
la
reduction
A
nombre
et
l'autopr6dication.
Dans
le
Peri
ideon,
Aristote
ne
semble
pas
affronterdirectement,
mais
seulement
de
biais,
le
prob1Mme
es
iddes-nombres.
ourtant,
es
exemples
d'idees
qu'il
emprunte
aux
argumentations
de ses
adversaires
l'idee
de
1'egal,OrVTO'OOV,
l'id'e
de la
mesure,
avTOcvI*ETpoV,
celle de la sant6,
av-
TOvyL'Mt
ne sont nullement en contradiction avec la doctrine des idWes-
nombres.
Le
caract&re
math6matique
de
l'egal
ou
de
la
mesure
n'a
pas
142
7/25/2019 IsnardiParente_AristotePeriIdeonPlatonXenocrate_1981
http://slidepdf.com/reader/full/isnardiparentearistoteperiideonplatonxenocrate1981 10/19
besoin d'etre
ddmontr6;
mais le
caract&re
mathematique
de la
sante
n'est
pas
moins
evident si l'on
reflechitaux
presupposes
pythagoriciens
de
la
pensee
de Platon:
la
sante se rdduit lle
aussi,par
son
essence,
au
concept
math6matique
de la
mesure,
de la
proportion,
de la
sym6trie27.De
quelle
faqon
on
peut
envisager
l'idee
comme
un
Xoyos,
une
symetrie
entre
les
6l1ments,Aristotenous le
dit d'ailleursdans
la
Me'taphysique,
t
meme
en
se
r6f6rantAun
individu
concret
-
'Callias'
-
quoiqu'il
nie en
gdn6ral
qu'il
soit
licite de
poser
des
idees
des individus.
1affirme
Metaph.
,
99
lb
16
ss.)
que
l'id6e de
l'homme
Callias ne
pourraitetre
que
le
rapport
entre
les
el1ments
physiques
dont il est
compose
(Ei
'OTLV
O
KaXXos
Xoyos
eV
apLV1OLS
Truposci
iLs
xai V&XTOS
xaiL
&pos).
II
tente,
tout de suite
aprds,
un
jeu assez
subtileet
captieux
pour
demontrer
qu'il
y
a une
differenceentre
e
concept de
rapport
et celui de
nombre,
et
que
l'idee
ne
peut
etre
l'un
si
elle
est
l'autre28.
Mais,
au
dM1Ae la
polemique,
on croit
pouvoir
saisir
assez
clairement
a
construction
heorique
de ses
adversaires:
'idee
n'est
pas
un
nombre
tout-court,
c'est
plutot
une
structure
num6rique,c'est-A-dire
e
nombre
qui
exprime le
rapportet
qui
transcend e
rapport
ui
meme,
au
meme
temps
qu'il en
constitue
'essence
rationnelle.
On ne
peut
pas
comprendre e
passage
d'Aristote t la th6orie
qu'il
vise
sans
faire
r6fdrence
au
texte du
Timee:
c'est
dans le
Timee
que
l'ordre
natureldes choses sensiblesest decrit dans la forme d'un ensemble de
rapports
num6riques
et
de
constructions
g6om6triques.
Pourtant,dans le
Timee cet
ordre
math6matico-g6om6triquee
ddpasse
pas
le niveau
du
monde
sensible:
c'est
simplement e
mieuxqu'on
puisse atteindre
dans
le
sensible
(Tim.
53b, 8VVUT6V
S
XAXLOTIY
xxL
t
PLUTU).
Exprim6
n
figures
et
nombres,
L't8?L
TC
Xai
tpapOls,
cet ordre
demeure
circumscrit
a
la
r6alit6
de
la
nature
sensible,
danslaquelle l
porte e refletde cet ordre
ntelligible
qui la
ddpasseet qui lui
est
different
par son essence: l traduit
autant
que
l'on
peut
-
etant
donnee
l'imperfection
oncidre
du
sensible la
beaute, a
valeur, a perfectiondes ideesdansles chosesvisibles.11 st simplement a
traductionde
l'intelligibilite
premi&re
ansle
lieu
des
corps,
dans la
-Xpa
ou
v'so&o
.
Mais
les
idWes
n soi
demeurent
profond6ment
quivoques,et
simplement
homonymes,par
rapportau
sensible,
et
Platon a
pris
bien
garde
de
transposer
'ordre
mathematico-g6omdtnque
es
choses
au
dessus
de
la
realitede
ce
monde.Dans
les
Lois,
'ordre
mathematique
st
cense,
au
plus,
trouverson
domaine
privil6gi6
dans la
partie
superieuredu
cosmos
visible,les
cieux
(Leg. X,
897c
ss.),
mais
non
pas au
dMlA,ans
ce qui
est
horsde
l'espace.
Au contraire,si l'on essaiede lirele Timeea la lumi6rede ces develop-
pements
ult6rieurs
de
la
doctrine
des
idees
que
nous
venons
d'esquisser,
e
143
7/25/2019 IsnardiParente_AristotePeriIdeonPlatonXenocrate_1981
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rtsultat
que l'on tire
est bien diffrent.
A la lumi&ed'une certaine
ecture
du Timee
-
qui est dejA pourtant une lecture ex6g6tique
-
on peut aboutir
facilement
A
a math6matisation
nt6grale
de l'ordre ntelligible.
Pourpar-
venir
A
cette
conclusion
il suffitde
pr6supposer
ne
synonymieessentielle
entre d6es
et monde sensible:
l
suffit d'appliquer
u rapportdes
unes
avec
l'autre e scheme
ogico-ontologique
de l'autopr6dication
t
de l'identit6.Si
les
idWes
ont
les exemplaires
emblables
des ralite's
substantielles
t
6ter-
nelles qui font
partiede l'ordre
naturel,
ies Acelles-cipar
un rapport
de
ressemblance ssentielle
et n&cessaire,
ela signifie
que les
idWesnt
elles
aussi
une structure
mathematique,
qu'ellessont les
nombres
exprimantes
rapportsqui existententre les choses.Ellessont hors
de 1'espace,meme
au
dMlAe cet espace premier
qui
est l'espaceg6ometrique:
eur
rapport
avec
les
6lments est
conqu
comme
un rapport
entre nombre
et figure,
leur
rapport
avec les etres composes
est
conqu
comme
un
rapport
entrepro-
portion
numerique
et melange sym6trique
des
elements.
Le Tim&e
st
peut-etre
e dialogue
le plus important
dans
l'histoire
du
platonisme,
A
commencerpar la premi&e
Acad6mie29.
erait-il
hasardd
e supposerque
la
doctrinedes
idWes-nombres
rouve
son
point
de depart
dans une lecture
'academicienne'
u 'xdnocrat6enne'
u Time'e?
Universite de Rome
NOTES
Cf. Arist.
Metaph.
XIII, 1086a ss. (fr. 42 e Lang
=
77
IsnardiParente):
1V
Iwpi
T&w
18?@V
8VOXEPELSV
xcti
nTX&atv;
e renvoie
A
mon commentaire
A
propos de ce
passage,
Speusippo: Frammenti,
d.
M. Isnardi
Parente,La Scuola di Platone
1,
collection
de textes
dirig6e
par M. Gigante (Napoli, 1980),
p.
311
ss.
2
Pour Hermodore
d'apr6s
e temoignage
de
Simplice,
In
Arist.
Phys.,
p. 247,30
ss.
Diels,
je peuxfaire r6f6renceau status quaestionisdonne en E. Zeller-R.Mondolfo,Lafilosofia
dei Greci nel suo sviluppo storico,
11,3 Firenze, 1974),pp. 999-1002.
Voir aussi
nfra,
n. 13.
3
Je suis tout-a-fait d'accord,sur ce point,
avec les conclusions
de L. TarAn,
Academica.
Plato, Philip of Opus, and the Pseudo-Platonic
Epinomis,
Mem. of the Amer. Philos.
Society 107(Philadelphia,
1975), p. 27 ss., 98 ss., et passim
dans le commentaire.
4
La question de la croyance qu'on
peut
accorder
au
temoignage
d'Aristote
est,
comme
on le sait bien, tr6s discut6e
et
trbs
complexe.
On oserait dire ici
simplement
qu'elle
semble devoir se poser assez
diff6remment
dans le cas
que
l'objet
du
temoignage
soit
Platonou
les condisciples
acad6miciens
d'Aristote ui-meme:
car
si,
A
'6gard
de
Platon,
e
temoignage d'Aristote
ne
peut
ne
pas
etre
fausse
par
l'interm6diaire
'un travail
exeg&e
tique
de
syst6matisation
tjustification
auquel
Aristote ui-meme a
presumablement
ris
part,Al'6garddes condisciples acad6miciensaucune raisonpareillene subsiste,et son
t6moignage
peut
etre
au
plus
accuse
d'une certaine
deformation
ou accentuation
pole-
144
7/25/2019 IsnardiParente_AristotePeriIdeonPlatonXenocrate_1981
http://slidepdf.com/reader/full/isnardiparentearistoteperiideonplatonxenocrate1981 12/19
mique.
L'exigence
d'une
reconstruction
prudente nous
conseille
de
supposer
que
sur
XMnocrate,
omme
d'ailleurssur
Speusippe,
e
temoignage
d'Aristote
demeure
la
base
la
plus suire,et particulierementsi on le compareaux
temoignages, seduisants mais
spe-
cieux,
du
platonisme
tardif,
qui
tendent A
nterpreter
es donn6es
historiques
a la
lumiere
de
certains
d6veloppements
philosophiques
ulterieurs.C'est
pour
cette raison
qu'on
ne
saurait pas se
trouver
d'accord avec le
point
de
vue
interpretatif
soutenu
par
H.
J.
KrAmer, oir
surtout Der
Ursprung
er
Geistmetaphysik
Amsterdam,
1964), pour
Speu-
sippe
particulierement
p.
207
ss., pour
Xenocrate
l'entier ch.
I, pp.
21-216; point
de
vue
qui a
W
repris et
d6velopp6
dans le
meme
sens
par
H.
Happ,
Hyle:
Studien
zum
aristotelischen
Materiebegriff Berlin-New
York,
1971),
pp.
208
ss.,
241
ss.
5
Cf.
MWtaph.
II,
1069a33
s.;
XIII,
1076a19
s.;
1080b21
s.;
1083b2
ss.;
1086a5
ss.
=
fr.
34
Heinze.
Le recueil
des
fragmentsde
Xenocrate
par
R.
Heinze,
Xenokrates.
Darstellung
der
Lehre und
Sammlungder
Fragmente
Leipzig,
1892;
reprod.
photomec.
Hildesheim,
1965)exige d'etreintegfre,sur ce
point
ainsi
que
sur
d'autres,
A
a
lumiere
des etudes
plus
recentes; les
passages,
nombreux, recueillis dans le fr. 34
devraient aussi
etre
pr6sent6s
sous
une forme
plus
etendue.
On se
propose de
les
integrer dans le nouveau
recueil,
qui
est en
preparation
par l'auteur
de
cet
article
(Senocrate:
Frammenti,
La
Scuola
di
Platone
III)
en
ajoutant
-
quoique
parfois
dubitanter
-
Metaph.
VII,
1036b12-17;
XIV,
1087b3-31;
1088b28-34;
Alex.
Aphr.
In
Metaph.,
p.
79,
15
s.
Hayduck;
Arist.
Metaph.
I,
990blO-31;
III,
998b30-999a5; Sextus
Emp. Adv.
Phys. II,
250-263
(pour ce
dernier
passage voir
la
justification en M.
Isnardi
Parente,
Studi
sull'Accademia
latonica
antica,
Firenze,
1979, p.
109
ss.,
et
infra, n.
21). 11
audra
naturellement
ajouter
au recueil
le
fragment
arabe
d'apres
Alexandre
d'Aphrodise
etudie et mis en
valeur par
S.
Pines,
A
New
Fragment
of
Xenocrates
and its
implications ,
Trans.Amer.
Philos. Soc.
(Philadel-
phia), N.S. LI
(1961),
pp.
3-34.
6
Les 'cas
Eudoxe' est
en
effet
traite
A
part
par
Aristote
(Alex.
in
Arist.
Metaph.,p.
97,27
ss.
Hayduck)
et
il
est
traite
aussi,
par
rapport
aux
autres, tres
diff6remment: a
doctrine
des
idees
qui est
visee par
Aristote en ce
contexte n'a rien
de
different
par
rapport
A
la
doctrine
traditionnelle des
dialogues
de
Platon;
on
y parle des
idees comme de
realites
absolument
premieres,
simples,
immobiles et en
dehors de
chaque
yiveaLs,qui ne
pr&
supposent donc
aucune
derivation des
principes
ni
aucune
composition,
et
qui
ne
posent
aucun
probleme de
conciliation avec les
principes.
On en
pourrait
d6duire
qu'Eudoxe,
tout en
presentantune
version
personnelle
de
la doctrinedes
id6es
A
'aide du
concept
de
,LLXs,
n'a pas
pris
veritablement
part au
travail
ex6g6tique de
l'Acaddmie,
et
que
son
h6t6rodoxieest
d'une
nature
diff6rente.
7
Sur l'emploide
xoLv6v
et xoo56Xov
ar
Aristote,
dans le De
ideis et
dans les A
nalytiques,
voir W.
Leszl,
II De
ideis di A
ristotelee
la
teoria
platonica
delle idee
(6dition
critique par
D.
Harlfinger)
Firenze,
1975),
p. 108
ss.
A
remarquer
que
dans la
recensio
altera
du
texte
d'Alexandre,6dit6e
tres
utilement
par
Harlfinger
A
c6td
de la
recensio
vulgata,on
lit plus
qu'une
fois
xao6Xov
A
a
place de
XOLV&
cf.
par
exemple
pp. 22,19
et
23,17
Harlfinger).
8
Sur
ce
point il
y a
vraiment
bien
peu
A
ajouter
A
ce
qu'en
6crivait
l y a
plusieurs
anndes
H.
Cherniss,A
ristotle's
Criticism
f
Plato and
the
Academy
(Baltimore,
1944;
New
York,
19622),p.
247
ss.; je
peux
faire ici
r6f6rence
A
ma
presentation
du
problkmeen
Techne.
Momenti
del
pensiero
greco
da
Platone ad
Epicuro
Firenze,
1966), ch.
I
passim.
Pour
la
question
de
la
croyance
qu'on
peut
accorderau
t6moignage
d'Aristote
dans le
Peri
ide6n,
je
peux
aussi
me
referer
A
a
discussion
de la
litt6rature ritique
donn&e
illeurs,
Theo-
phraste,Metaphysica6 A 23 ss. ,PhronesisXVI(1971),pp. 49-64,spec. p. 56, n.
16
(oil
je
me
suis
dejA
prononc6e
contre
le
scepticisme
integral
de H.
Cherniss,
Arist.
Crit.
PI.
145
7/25/2019 IsnardiParente_AristotePeriIdeonPlatonXenocrate_1981
http://slidepdf.com/reader/full/isnardiparentearistoteperiideonplatonxenocrate1981 13/19
Acad.,
pp. 220
ss.,
257, A
propos
de
la possibilit6
de reconnaitre
des
donn6es
objectives
derriere
les affirmations
d'Aristote).
On a pourtant essaye
d'indiquer
la cible de
la
pol6mique
aristotelicienneplutot dans la 'doctrineorale'de Platon que dans les deve-
loppements acad6miciens:
voir
par exemple
P.
Wilpert,
Reste verlorener
Aristoteles-
schriften
bei Alexander
von
Aphrodisias ,
Hermes LXXV
(1940),
pp.
369-396,
et
Zwei
aristotelischen
Fri4hschriften
ber
die Ideenlehre
Regensburg,
1945),
suivi
par
1. During,
Aristoteles.
Darstellung
und
Interpretation
seines
Denkens (Heidelberg,
1966),
pp.
245-263.
Mais, pour
difficile
qu'il soit
de r&construire
es
ddveloppements
acad6miciens,
la
r&construction
e la
pr6tendue
doctrine
orale' demeure
encore plus problematique;
t
les
ponts de
desaccord
de la doctrine
pr6sent6e
dans le
Peri ideon
par rapport
A a
doctrine
des dialogues
de
Platon
sont
tels et
si nombreux
qu'on peut
se demander
si cela n'&qui-
vaut
A
mettre
Platon
en
conflit
avec lui-mEme.
9
Alexandre
lisait
dans
le
passage
Metaph.
1070a18-19oL
T
E'C8i1
ILE>VOL
au lieu
du
'Platon'de
notre
texte;
voir I. Freudenthal,
Die durch
Averroes
erhaltenenFragmente
Alexanders ,
Abhandl.
Kdnigl.
Akad
Wiss.
Berlin,
Phil.
hist. Kl. (1884),
pp. 1-134,
spec.
86; plus
r&cemment
.
Walzer,
On the
Arabic
versions
of Books
A,
a
and A of
Aristotle's
Metaphysics ,
Harvard
Studies
Class.
Philol.
LXIII
(1958),
pp. 217-231,spec.
223.
'?
Voir
encore Cherniss,
Arist.
Crit. Pl.
Acad.,
p. 267, n. 175.
Pour
l'interpretation
de
Theaet. 176a
A
a lumi&re e
la
doctrine des
principes,
H. J.
Kramer,
Arete
bei Platon
und
Aristoteles.
Zum
Wesen
und
zurGeschichte
erplatonischen
Ontologie
Heidelberg,
1959),
p.
134 et
ailleurs;
mais
l'expression
Topan8y1iarc
u
passage
de
Platon
semble
indiquer
clairement es idees.
Le
probWme
de
Platon dans
Soph.
253aa-254b
est celui
de l'associabilit6
g6n&rale
e
certainsgenres
(qui
forment
une
sorte
de
tissu
connectif
entre
les concepts)
par rapport
A
d'autres,qui
ont une
associabilit6
bien
plus
limit6e
et n'ont
aucune
fonction
semblable
dans
l'ordre
conceptuel;
il n'y
a
dans le
Sophiste
aucune
trace de
la hidrarchie
enres-
especes.
Pour
parvenir
A cette
diff&tenteposition
du
problWme,
l faut avoir ddgag6
a
mdthode
de
la division
progressive
des concepts
(8taipfats)
de son
rapport
avec la
doctrine des id6es
(Speusippe)
ou bien
avoir abandonn6
la
theorie
de la simplicitA
absolue des
idees (X6nocrate).
Speusippe
et X6nocrate
ont
en effet
6crit 'un
un
ouvrage
ITEpi yEvCv
Xas
6i&CV
r0pa[cL-y[aTTv
(D.L.
IV,5),
I'autre
un
ouvrage
'rEpi ycvQv
xa;
EL&ov
(D.L.
IV,
13).
Voir pour
cela
H.
Cherniss,
The
Riddleof
the Early
Academy
Berkeley/Los
Angeles,
1945;
New
York,
19622),
ch. 11passim;
pour
le problme
de
la
priorit6
ontolo-
gique
de
l'espece
par rapport
au
genre, quoique
sous un
aspect
et dans le cadre
d'une
interpr6tation
ort diff6rente,
H.
J.
Kramer,
Aristoteles
und die akademische
Eidos-
lehre ,Arch.
Gesch.
Philos.
LV
(1973),
pp.
I
19-190.
12
La
question
si les
Acad6miciens
outenaient
ou
non
l'existence
d'id&es
es relatifs
a
W
souvent
en discussion.
Le
texte
d'Aristote
est
sans
doute ambigu:
il nous
parle
d'un
'raisonnement
qui construit
es
idWes
u
relatif'
EX
TL.V
'rpOS
TI
XaTa
aXEV,V LUas)
et
tout
de suite apr-s
il
affirme
que
les
'partisans
des ides'
n'admettent
point
d'idWes
es
relatifs
(TrV
8i
'p6s
TL
oVXxXeyov
I&Mns
ivaL;
encore
plus
claire en
propos
la recensio
altera, p.
29
Harlfinger:
ovx
Ei3oloVTo
Ti)V
Tp6S
IL
LWics
rLvvaL).
r,
A
xaTaOXEV&v
on
peut
bien
donner une signification
neutrale,
mais
aussi
une
signification
tendencieuse:
on
peut
interpreter
'expression
dans
le sens
de
'construire' bjectivement.
mais aussi
de
'parvenir
A
construireen effet'.
C'est
ce deuxi&me
ens
que
l'expression
demontre
clairement,
par
exemple,
en Alex.
In
Metaph.,
p.
83,23
Hayduck
=
p.
28,12
Harlfinger,
c'est-A-dire
u
commencement de
la
refutation
polemique,
apres
l'exposition
des
argumentations
des
adversaires;
et
l'on ne
saurait
pas
nier le
meme
sens au
x
aoxcu&vwv
initial de
p.
82,
11
146
7/25/2019 IsnardiParente_AristotePeriIdeonPlatonXenocrate_1981
http://slidepdf.com/reader/full/isnardiparentearistoteperiideonplatonxenocrate1981 14/19
Hayduck =
p. 26,18
Harlfinger).On
risque, autrement,
de mettre
la
premierepartie
de
l'argumentationen
d6saccord avec la suivante. G. E. L.
Owen,
A Proof in
the
Peri
ideon ,Journ. Hell. St. LXXV (1957), pp. 103-111 = Studies n Plato'sMetaphysics, d.
R.
E. Allen,
London, 1965, pp.
293-312)
a
consid6r&
'argumentation
des
Academiciens
referee
dans
le
Peri ideon
comme une demonstrationeffective de 1'existence
d'idees
des
relatifs,
hese
qui
est
reprisepar
Leszl,
Arist.
De
ideis, p.
202ss.
Malgr6
cela, je
continue
A
etre
de l'avis
que
l'argumentation
d'Aristote
se fonde
sur un
equivoque:
le
conceptqu'il
cite comme 6tant un
concept
de
relatif,
1'6gal,
n'est
pas
tel
pour
les
Academiciens;pour
ceux-lA, au
contraire,
l'egal
est
synonyme
d'identite
A
soi-meme,
il
indique
donc
une
essence
d6finie
et
complete,
qui
n'est relative A
rien
d'autre;
c'est
l'oppose
du
relatif,
puisque le
concept de
relatif,
dans la division
cat6gorielle
des
etres
esquissee par
I'Aca-
d6mie, tend
d6sormais
A
s'identifier,
ou du
moins
A
se
rapprocher
sensiblement,
au
concept
de l'ind6fini (voir note
suivante).
Malgre
Leszl
(p.
208,
n.
34),
1'expression
d'Aristoteme semble devoir etre interpreteedans le sens que les Acad6miciensniaient
l'existence d'idees des
relatifs; ce qu'
Aristote leur
reproche
est
justement
le
fait
que,
en
posant des
exemplaires
idWaux
t en
etablissant
un
rapport
entre
ceux-lA
et
les
sensibles,
qui
seraient leurs
copies, ils
ne
s'apercoiventpas
de fonder
eur
conception
metaphysique
du
reel sur le
concept de
relation,
apres avoir nie
a
ce
concept
une
place dans l'ordre
des
idWes,
e qui est
absurde.
Autre
chose est naturellement
e
demandersi
Aristote
ne force
pas le ton
de
l'argumentation,et si l'on peut
supposer
qu'il y
avait
des nuances
dans la
th6orie
des
Academiciens, des
distinctions
entre
certains relatifs et
d'autres,
ainsi qu'il
nous parait
etre
sugg6r6
par le
temoignage de
Simplicesur
Hermodore;voir
encore, pour
cela, la note
suivante.
13
Dans la
division en
categories
faite par
Hermodore on a
peut-etre une
donnee inte-
ressanteconcernantl'ambiguite qui devait demeurerApropos de la theoriedes relatifs
dans
la
premiere
Academie.
Hermodore
(Simplice,
in Arist.
Phys.,
p. 247,30
ss.
Diels)
divise les etres en
xac' WvTX
-
srpbs E'rEpa,
t ces derniersencore en
EvavTrct
-
'rps6TL;
apr6s,
il
dit que de
'ceux-lA'
xa;
TO7TWV)
il faut
considererune
partie definie, une
autre
partie
ind6finie. Parmi les
critiques, P.
Merlan,
Beitragezur
Geschichte des
antiken
Platonis-
mus
I ,
Philologus
LXXXIX (1934),
pp. 35-53, spec.
43, a
donn6 un sens
restrictifA
To&rwv
(Simplice, p.
248,4-5), le
considerant ref&6
seulement aux -np6s
Ttet non
pas
A
tous les
Tps 'E'TEpa.
Pour
l'acceptation
de ce point
de vue de
ma
part,
e
renvoie
A
Studi
Accad.
plat.ant.,pp.
124-125;
a
raison
a
plus valable en faveurde cette
interprdtationme
parait
consister dans le fait
qu'elle nous
permet
de reconnaitre
dans
la division le
scheme
platoniciende la
&naipEas,
et de
la
lire de
la
faqon
suivante:
xcaO
avIT6[
-
'TrpOS
TEp
EVOXVTIA 'TpOS TL
top LaEva
-
aopLsOr
Cette
interpretationnous fait
penser que
l'identification
nd6fini-relatif
n'est pas
tout A
fait
accomplie
dans
l'Acad6mie,
mais qu'il
s'agit plutOtd'un
ddveloppementen
cours;
c'est
Sextus qui nous
donne
plus tard (Adv.
Phys. II,
266-274) le
temoignage
sur un stade
ult&rieur
ans lequel
ce
d6veloppement est parfaitement
accompli;
il
nous renseigne
aussiau sujet de la place que dans la division categorielledes etresreqoivent es concepts
d'egal et
in4gal,
ranges
respectivement
ous les concepts
superieurs
d'unite-identite-ordre
147
7/25/2019 IsnardiParente_AristotePeriIdeonPlatonXenocrate_1981
http://slidepdf.com/reader/full/isnardiparentearistoteperiideonplatonxenocrate1981 15/19
et de
multiplicit6-d6sordre,
t avec cela il
nous offre l'exemple
de la
syst6matisation
'une
th6oriequi avait dejA rouve
une
formulationpartielledans la premiere
Acad6mie
(voir,
pour le concept de
&ivLoov
elie au principe de la multiplicite et du desordre. Arist.
Metaph.
XIV,
1087b7,11; 1092a35-36;
tc.).
14
La critiqueest presque
unanime dans
la tendance
A
reconnaitre
n Xenocrate a
cible
pol6mique du
De
lineis insecabilibus.
Voir dejAHeinze,
Xenokr.,p. 60; plus recemment
M. Timpanaro
Cardini,
Pseudo-Aristotele:
De lineis insecabilibus
Milano-Varese,
1970),
p.
19 (avec
la
citation
de W. R. A. Hirsch, Der
pseudo-aristotelische
TraktatDe lineis
insecabilibus,
Diss. Univ.
Heidelberg,
1953);H. J.
Kramer,
Platonismus
undhellenistische
Philosophie Berlin-New
York,
1971), pp. 335-336,
n. 353;
Krimer
suppose pourtantque
le
traite puisse
aussi faire r6f6rence
A
Platon lui-meme,
en vertu du passage
Mezaph. ,
992a20, dans
lequel
Aristote attribue
ouvertement la theorie
des lignes indivisibles
A
Platon. Des doutes
sont aussi avanc6es
par M. Schramm,
Zur Schrift uber
die unteil-
baren linien
aus
dem
Corpus
Aristotelicum ,Class. Mediev.XLVIII(1957), pp. 36-58,
sp6c. 56. Cf. aussi
infra,
n. 26.
15
A
propos de certains
passages, tels que
Phaedo
IOOc, rotag.
330c (ou Platon parait
acceder
A la conception
d'un rapport
'identique' entre
idee et
r6alitA
elle qu'elle
est
representee
dans le monde
sensible
-
lajustice par
rapport
a ce
qui
estjuste, la beaute
par
rapport
a
ce qui
est beau; de sorte
que
l'on peut
affirmer
que
il n'y
a rien de plus beau
que
la beaute eUle-meme,
ien de plus
juste que la justice elle-meme),
voir surtout,
parmi la
trbsriche litterature,
G.
Vlastos,
The
Third-ManArgument
n the
Parmenides .
hilos.
Rev.
LXIII (1954), pp.
319-349 (= St. PI.
Metaph.,ed.
Allen, pp.
231-263); Selfpredi-
cation
and
Self-Participation
n
Plato'sLater
Period ,
Philos. Rev. LXXVIII
1969), pp.
74-78
(= G.
Vlastos, Platonic
Studies,
Princeton, 1973,
pp.
335-341):
The
Unity
of the
Virtues in the Protagoras ,
Rev.
Metaph. XXV
(1972), pp.
415-458 (
Plat.
St.,
pp.
221-259, et spec. Appendix:
Self-Predication
n
Plato , pp.
259-265,
dans
laquelle
Vlastos reconnait
que
la doctrine
des idees a en
Platon une
portee d'ensemble
bien
plus
large
que la predication
du type 'la justice
est
juste'
ou 'la
beaut6 est belle'.
et
qu'elle
ne
sauraitpas
etre
reduite au jugement
d'identite).
16
Le
Timeesemble
repondre
sur ce point
au Parmenide:
meme pour
le
p&rros
t
pour
le
pvrros,
r6alit6s
infimes
(&T?Lporrarc,
qVotvX6Trra),
on peut poser
un exemplaire
ideal,
si
l'on
pense que les
realites
de telle sortepeuvent
etre reconduites
A
'element
terreet
celui-ci
A
l'exaedre, a figure g6omrtrique
reguliere
qui en
constitue
l'essence.
Pour la
pr6sumable
post6rioritd
u
Timee
au
Parmenide,
ontre
G. E. L.
Owen.
The Place of the
Timnaeus
n
Plato's later Dialogues ,
Class.
Quart.
N.S.
III
(1953),
pp.
79-95
(=
St.Pl.
Metaph.,
pp.
313-338), voir
H. Cherniss,
The Relation of the
Timaeus o Plato's later
Dialogues ,
Amer.Journ.
Philol. LXXVIII 1957),
pp.
225-266(
=
St. Pl.
Metaph.pp.
313-378;
cf.
plus
tard
H. Cherniss,Selected
Papers,
ed. L. TarAn,
Leiden,
1977,
pp.
298-339,pour
le
rapport
Timee-Parmenide
p. 320 ss.).
Pour a question
de la
telation
homonyme
ou
synonyme
de
l'idee
avec
l'etre
sensible, trts
interessantparait
le
passage
Metaph.
I,
990b22-991a8
oO
Aristote reconnait evidemment
legitime
un seul cas
de
[tiLS,
celui
de la
participation
essentielle et necessaire
du sensible
au
modele ideal,
en un
mot,
la
seule
Li&fr?S qu'A-
ristote considWre
dmissible
de la part
des
Academiciens
est celle
qui
r6pond
au
type
envisage par
la
derni&re
reuve
du
Phedon: le rapport
entre
le feu et
la
chaleur,
entre
l'ame et la
vie; autrement,
nous dit
encore
Aristote,
on
tomberait
dans
l'absurdite
de
concevoir e rapport
dee-sensible
dans
la forme
de
la
simple
homonymie
?i
[L
,1
T av'To
EL83O,
OuAVVa
&V E;'L xai 6FLOLOV
W$O'TErpv E;'
TLS
X&\OI
&V0pUOV
TOV
TE
KaXX;av
XoXL TO
EvXov).
En autres mots,
la seule
participation
qu'on peut
admettre est la
participation
148
7/25/2019 IsnardiParente_AristotePeriIdeonPlatonXenocrate_1981
http://slidepdf.com/reader/full/isnardiparentearistoteperiideonplatonxenocrate1981 16/19
necessaire et non
pas celle
qui
est
xaTar
avpu4eI,qx6s,
et tout ce
qui
contredit A
ce
principe
ne
peut qu'infirmer a doctrine des
idees. Or,
Platon
n'ajamais
fix6 des
pareilles
imites
A
la thorie de la
p?&sts;
mais cela trouve sa justificationdans le fait que sa theoriedes
idWes resuppose
un
rapport
de
nature
homonyme.
17
Syrien, in
Arist. Metaph., p.39,1
ss.; p. 107,38-108,4
Kroll. Nous avons
dans
l'un
des
deux
passages
1'exclusiondes
ides
d'objets artificiels,
de choses
contre
nature,
de
vices,
d'individus;
dans I'autre
a
position
des
idWes
e
tout ce
qui
est selon
nature,
ce
qui
est
substantiel,
ce
qui est
une
perfection.
Proclus
rappelle evidemment
le
canon
etabli par
son
maitre
lorsqu'il
commente la
definition
de
X6nocrate
de la
faqon
suivante:
eL
8e
'r&v
xaorr
q)UOlV
OVVE0T6TWV,
obT
v
fCV
Ocpa
qUVOLV
oirE
'rCv
xa'r&'rx v
x'Ar.
On ne saurait
pas
reconduireavec
certitude
1'expressionuap'a
qvpow
A
Xenocrate;
l
faut
rappeler
d'ailleurs
qu'entre 1'expression
.rcap&aVaIv
et
l'autre
xarar rE-xvT1v
n
peut etablir
un lien
assez
etroit:
trds
ancienne est la
conception
de
I'art comme de
quelque
chose
qui
ne
se
pose pas
seulementen d6horsde l'ordrede la nature,maisaussiqui faitde quelque
faqon
forceA a
nature
(voir
les
observations de
F.
Steckerl,
On
the
Problem
of Artefact
and
Idea,
Class. Philol.
XXXVII,
1942, pp. 228-298).
L'ambiguitW
st
dans le
meme
mot
'xap&('au
d6li
de',
'A
c6t6
de', 'contre').
18
Pour la question de
1'&e6,
A.
Chaignet, Proclus. Commentaire
ur
le
Parmenide Paris,
1900-1903),a
soupqonn6
une
mauvaise lecture d'un mot
d'Albin, Didaskalikos
p. 163
Hermann(=
p. 53 Louis),
ofi l'ide est d6finie
lTcxpa8ELypA
xaT&
quOwV
auuvLowV
(Proclus
aurait
u
acLwviwv);ypothese
reprise
avec
une certaine aveur
par
Cherniss,
A
rist.
Crit.Pl.
Acad., p.
257, n. 167. Mais le
passage peut bien se
justifier dans la forme
du texte
traditionnel (je
renvoie
pour cela
A
St.
Accad plat. ant., pp.
84-85,
ainsi
que pour
l'interpretation ans le
meme passage
de
Proclusde
1'expression
ova'tuv:
je crois
vis6e
parcette derni&rexpression la 'nature'dans le sens g6nEriquede la traditionpr6socra-
tique,
et non
pas, avec J.
Moreau,
La
construction e
l'idealismeplatonicien,
aris, 1939,p.
477,
ou
avec
Cherniss ui-meme, l'ordre
rationnel
ntelligible).
19
Simplice
nous pr6sentecette
th6orie dans le cadre d'une
critique
A
Aristote,
qui aurait
pose une
multiplicit6
inutile de
categories, tandis qu'on
peut ais6ment
reconduire la
division entre
tous les
etres
A
ces
deux
grandes
partitionsth6oriques.Pour
l'importance
que cette
division continue A
garder dans la
philosophie
helldnistique,
meme
dans un
cadre
d'ensemble trEs
diff6rent,voir
Kramer,Platon.
hell.
Philos., pp.
84
ss.,
spec.
92.
20
A compareravec
Sextus, Adv.
Phys. II, 263:
&'nOXuTWS
?5EwpLTrLL.
Ce
caracteredu xxa9'
avT6
dans
la
penste
de
l'Academie a
etd soulign6 par
P.
Wilpert,
Neue Fragmente aus
HEPI
TAFA9OT , Hermes LXXVI
(1941); pp.
225-250, spec.
231;
repris dans Zwei
arist.Fruhschr.,p. 184.
21
Pour les
prdsumables ources
de Sextus voir surtout
K. Gaiser,
QuellenkritischePro-
bleme
der
indirekten
Platonaberlieferung, n Idee und Zahl.
Studien zur
platonischen
Philosophie ,Abhandl. Akad.
Wiss. Heidelberg (1968),
pp. 31-84,
spec. 72 ss. L'impor-
tance
du passage de
Sextus pour
la reconstructionde
la penste
acad6micienne,
deja
remarqu6e
par Heinze,
Xenokr.,p. 67, a
W
soulignee
plusieurs ois
aprts; surtout
A
partir
des
etudes de Merlan
( Beitr.Gesch.ant.
Platon. )
et
Wilpert( Neue
Fragm. )
on
a cru
de
pouvoir
reconnaltre
dans ce
passage le
contenu du De bono
aristotelicien,c'est-A-dire
la
doctrine
orale de Platon
lui-meme;
pour les
d6veloppements de cette
interpretation
chez
Krimer,
Arete,
pp. 282-290
et ailleurs,
K.
Gaiser,
Platons
ungeschriebene
Lehre
(Stuttgart,
1963), pp. 73-88,
496-502, je renvoie au status
quaestionis
donne en Zeller-
Mondolfo, II, 3, pp. 120-127.Nous sommes de I'avis que dans l'expositionde Sextus on
peut
au
plus
reconnaitre quelques traits
de la
doctrine de
Xenocrate; par exemple (II,
149
7/25/2019 IsnardiParente_AristotePeriIdeonPlatonXenocrate_1981
http://slidepdf.com/reader/full/isnardiparentearistoteperiideonplatonxenocrate1981 17/19
260)
la
deduction
des
formes
spatiales
est faite
A
partir des lignes,
anterieurement
auxquelles
se.posent
non pas les points,
mais
les
nombres,
ce
qui paraitcorrespondre
A
a
theorie xenocrateennedes lignes indivisiblesconsidereesles premieresgrandeursgeo-
metriques,
le
point n'etant
pas une
grandeur
mais une hypothese theorique;
ou
encore
(II, 258)
la citation
des
idees comme
des
structures
composees
(xwr&iutnAkX
Iv),
qui
semble
s'accorder
avec
la definition xenocrateenne
du nombre ideal donnee
par
The-
miste,
In
Aris.
de animaparaphr.,
p.
11,25-26
Heinze
=
fr. 39 Heinze:
EL&1TLXOS
.
.&TE
CyXE1REVOS
't
E'iQV
(pourtant,
pour
le difficultes que
ce
passage
de Themiste
implique
sous un
autre
aspect,
voir
infra,
n.
25). D'ailleurs,
on ne saurait pas meme attribuer
A
Xenocrate
1'entier
passage
de Sextus:
par exemple,
la
place
qui est
occupee
dans
le
scheme
de
celui-ci
par
les deux
formes
de
1'6gal
t de I'inegal, out
en pouvantune
th6orie
semblable
se reconduire
de
quelque
faqon
A
la premi&re
Acad&mie,
ne semble
pas
correspondre
A
a
pensee
de Xenocrate,
si c'est ce
dernier
qu'on
doit
reconnaitre
derriere
l'allusion
d'Aristote
Metaph.
XIV, 1088b27-30)
u platonicienqui se refusaitd'identifier
le second
principe
avec l'&vLaov
voir
en propos
E. Zeller, Philosophie
der Griechen
I,
15,
p.
1015;
L. Robin, La
theorie
platonicienne
des idOes t
des nombres
d'apresAristote,
Paris,
1908,reprod.
photomec.
Hildesheim,
1963,
p. 643
ss.;
W.D. Ross,
A ristotle's
Metaphysics,
Oxford,
1924,
II, p. 475;
G. Reale,
Aristotele:
La Metafisica,
Napoli, 1968,II,
p.
427).
Bien
plus
problematique
est naturellement
a possibilite
de
reconnaitre,
dans
cette
systemati-
sation
tardive
et derivee,
du
materielauthentiquement
platonicien.
22
Cf. De
ideis,
p. 85,15
ss.
Hayduck
=
p. 32
Harlfinger,
oi l'argumentation
st
deve-
loppee
plus
largement:
es
principes,
6tant absolument
premiers,
ont
aussi
le
fondement
des iddes.
Dans le
meme
contexte
Aristote
fait
aussi mention
de l'identification
des
id6es
avec les nombres
(ai
yap
tE8L
aipLl5otS
avcTos
X?lVT(XL);
je
trouve raisonnables
A
ce
propos
les considerations
de
Leszl,
Arist.
De ideis,
p.
281 ss.
23
Je
garde
la convinction
dejA
exprim6e
ailleurs,
que
la doctrine
des principes
est
simplement
6bauch6e
dans
certains
dialogues
de Platon, par
exemple
dans
le
PhilMbe,
t
d&velopp6e
eulement
dans
l'Academie
imm6diatement
post-platonicienne
voir
Zeller-
Mondolfo,
II,3, p.
129;St.
Accad.
plat.
ant.,
p,
14).
L'6bauche
de
cette doctrine
repr6sente
dans
les dialogues
de
Platon
le moment
ou
le philosophe
vise
A
d6passer
a
consid&ration
negative du
sensible,
simple
image
ou
copie, pour
lui
reconnaitre
un statut ontologique
particulier,
defini
par les
concepts
de
&'rrrpov,
de
IL&XXov
IrTTOV,
OU
fluctuation
quanti-
tative
indefinie;
elle
a donc
pour
but de donner
une explication
au devenir
sensible.
Mais
dans les dialogues
(qui
demeurent
le seul
fondement
d'une
interpretation
e Platon par
lui-meme,
en
dehors
de toute ex6gEse)
rien
ne nous
met sur l'avis que
Platon
ait pose
des
principes
au delA
des
idWes: as
meme
Rep.
VI,
508e,
oii le Bien ne cesse pas
d'etre
une
idWeiWa
ToD&-yetob)
t
oCi haque
effort
d'une
math6matisation
du
Bien
serait
forc&-
ment
en
desaccord
avec
la
place
subordonnee
accord6e
aux math6matiques
dans
l'en-
semble du dialogue.
Que
le
problWme
e
la
'mati6re',
pour parler
en
langage
aristot6li-
cien,
ait
e
le
problme
principal
de la dispute
acad6micienne
autour
des
principes,
on
peut
le voir
d'aprts
le
t6moignage
d'Aristote,
en
particulier
Metaph.
XIV,
1087b4
ss.:
on
ne dispute pas
sur la
definition
du
principe
premier,
tandis
qu'il
y
a le
plus grand
d6saccord
Apropos
de
la definition
du second principe,
multiplicit6,
dyade.
inegal,
autre.
24
La
division
de la r6alitd
en deux
c6t6s
et
en deux
series
de
choses
dont l'une
porte
la
marque
du
defini
et de l'ordre,
l'autre
de l'indefini
et du
ddsordre,
a ses
origines
dans
l'ancien
pythagorisme:
voir,
pour
le
commentaire
au
passage
MWtaph.,
986a, dans lequel
Aristote
decrit
la
th6orie
pythagoricienne
des
avoToLt-Xi,
M.
Timpanaro
Cardini,
Pita-
gorici.
Testimonianze
frammenti
III
(Firenze,
1964),
p.
80,
avec r6f6rence
aussi
A
Ross.
150
7/25/2019 IsnardiParente_AristotePeriIdeonPlatonXenocrate_1981
http://slidepdf.com/reader/full/isnardiparentearistoteperiideonplatonxenocrate1981 18/19
Arist. Metaph.,I, p.
150.
Le
mot
OUOToLx;a
disparu
du
passage
de
Sextus, qui pourtant
contient 6galement une th6orie de deux
sEnes
de rdalit6s
dependant
respectivement
de
l'un
et de
la dyade;
mais la
source
immediate
de Sextus est sans doute tardiveet traduit
es
donnees
plus anciennes
en
langage hellenistique (voir, par exemple,
l'expression
stoi-
cienne
'rp6s
TL'ns
ExovTOL,
dv.
phys., II,
268).
25
Cf.
Phaedo,
78c
(a&cVaET1a);
Phileb.
59c
(&RELxT6TrTa).
Une fois tomb6e la
conception
des iddes
comme des r6alit6s
absolument
simples
en tant
qu'absolumentpremieres,
on
doit recourir
A
la
math6matisationde
l'id&e
lle-meme pour
resoudre
e
probkme
de
sa
structure
composee,
et
r6duire
'id'e
A un nombre transcendant.Dans un
passage
oi
il
fait rdf6rence
A
Xenocrate,
Themiste
(In
de anima
paraphr.,p. I1,
20 ss. Heinze = fr.
39
Heinze) nous dit que le nombre ideal,
ou
idde-nombre,
est
compose
d'id&es u
formes,
EC8',ainsi que chaque
nombre se
compose d'unit6s;
et l'on
peut
consid6rer correcte
l'interpr6tation u'il donne ici du nombre
idWal,
meme
si
son
passage
est douteux sous un
autre
aspect (il interprdte
a
la lumitre de
la
th6orie
des id6es-nombres
e
passage
d'Aris-
tote De an.
404b18 ss., ce qui ne parait pas
tout-A-fait
dgitime: e
renvoie
A
l'analyse
du
passage dejAdonn6e
ailleurs,
Per
l'interpretazione
di
Aristotele,
De an. 404b
18
ss. ,
en
Philomathes. Studies and Essays in
Humanities
in
the
memory of Philip Merlan,
The
Hague,
1971, pp. 146-169, sp6c. p. 160,
n.
29; analyse que je
me
propose
de
poursuivre
dans le
recueil des fragmentsde Xenocrate
a
paraitre).
26
Metaph.
XIII, 1080b26
et
ailleurs; reprochequi
est
reprispar
le
peripateticien
auteur
du De
lineis insecabilibus 970a 19-20).
27
Tim.
82a-b, et
cf.
en propos le commentairede
A.
E.
Taylor,
A
commentary
n
Plato's
Timaeus Oxford, 1928), pp. 587-589.
Pour
la
continuation de
cette
conception
dans
les
ouvrages
de jeunesse d'Aristote
voir
Eudemos,
r.
7
Ross.
28
Aristote ne fait ici qu'appliquer tendencieusement le
scheme du
rapport matiere-
forme
A
a
rdalit6
deale. I1pousse
A
I'extreme imite I'argument
de la
ressemblanceentre
idWe
t
chose sensibile:
si
cette derni&e se reduit
A
un rapport,alors
meme l'exemplaire
ideal est
un rapport: mais un rapport est toujours
le
rapport
de
quelque chose avec
quelque chose d'autre: il faut donc
supposer que l'idee
soit
constituee par
un
nombre
(forme)
et
par
certains
elments qui
en sont
le
substrat
99
lb
15-20).
Analoguement,dans
un
passage qui precede (988a7 ss.), il avait
parlI
des
idees
comme si
celles-ci
etaient
constituees
par un principe formel (I'unite) et un principe materiel
(le grand-petit, la
dyade).
29
On
sait
par Aristote (De caelo,
279b32
ss.) que
l'on
disputait,
dans
l'ecole,
autour de
la
cosmogonie du
TimJe,
res differemment
nterpret6e
par Aristoteet par
les Academiciens
(voir aussi
Schol. in De caelo, p. 489, 9 ss. Brandis:Speusippe et
Xenocratevoyaient dans
la cosmogonie du Time la description
allegorique d'une deduction
mathematique).Ce
dialogue,
qui
est
pour Platon un Elxws
6yos,
est
devenu
pour 1'Acaddmie,
u
contraire, e
fondement
d'une veritable science de la
nature:
Speusippe,
dans le
rrpL
v0ay0pLxCV
&pLpCov,
emble vouloir d6velopperet rectifierau meme temps
le
discours
du Tim'e sur
la
composition
g6omdtrique
des corps
physiques,
A
I'aide
de
la th6oriede la tEtrade fr. 4
Lang
=
122 IsnardiParente,voir
Speusippo,p. 368 ss.); Xenocratede son
c6t6
poursuit e
discours
relatif aux cinq
polyMdres
eguliers,
attribuant la figure du
dodecaMdre,
ui
n'avait
pas
encore dans le Timeeune fonction precise,
au
nouveau
corps elmentaire qui
vient s'ajouter aux quatre traditionnels,
'6th&r
Simplice,
in Arist.
Phys., p. 1165,33ss.
Diels; in Arist. De Caelo, pp. 12,22ss.,
87,23 ss. Heiberg
=
fr.
53 Heinze).
II
est probable
qu'aussi a
th6orie
des nombres
mathkmatiques
nterm6diaires, heorie
qui est plusieurs
fois
attribuee
A
Platon par Aristote, ait
sa racine dans
la
description de l'ordre mathe-
151
7/25/2019 IsnardiParente_AristotePeriIdeonPlatonXenocrate_1981
http://slidepdf.com/reader/full/isnardiparentearistoteperiideonplatonxenocrate1981 19/19
matique du
sensible dans le
Tim0e,plut6t
que dans les
thdorisations es
nombresou de
la
connaissance
math6matique
qu'on trouve
dans le
Ph6don
ou dans
le Ripublique; ar c'est
dans le Timee que l'ordremath6matiqueoccupe une place, entre le monde intelligible
transcendant et le
'contenant' amorphe des corps
physiques,
qu'on peut
dire
d'une
certaine
faqon
'intermediaire',
e qui peut
donner lieu
A a th6oried'un
'troisiemed&grW'
(voir
Zeller-Mondolfo, 11,3,
pp. 764-765).11 aut donc
peut-etrechercher
dans
le
Tim&e
a
source de l'enti&re
nterprdtation
math6matisantede
la
pensee
de
Platon.
152
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