5
Université Mohammed V de Rabat Faculté de Médecine et de Pharmacie Module méthodes d’appentissages 1 ère année des études médicales Page 1/ 5 Pr. Souad Chaouir – Pr. Amal Thimou Commission pédagogique II. LES APPRENTISSAGES ET LES PROCESSUS DE MEMORISATION Objectifs Définir l’apprentissage Définir la mémoire Expliquer le processus de mémorisation Distinguer les différents types de mémoire Décrire l’organisation des connaissances en mémoire 1. DEFINITIONS ET RELATION APPRENTISSAGE – MEMOIRE La mémoire et l'apprentissage sont si intimement liés qu'on confond souvent les deux. Ces deux notions renvoient cependant à des phénomènes différents. Apprendre (dérive du latin populaire « apprendere » : saisir , comprendre) - Apprendre = Ce que l’étudiant sera capable de faire après une activité d’enseignement / apprentissage ce qu’il n’était pas en mesure de faire auparavant. Apprendre c’est donc changer : passer d’un état où on ne sait pas à un état ou on sait. - Apprendre c’est acquérir, intégrer et intérioriser des nouvelles connaissances, des nouvelles habilités et/ou de nouvelles compétences (intellectuelles, affectives ou techniques) L'apprentissage désigne le processus qui va modifier un comportement ultérieur. La mémoire est la capacité de se rappeler des expériences passées. - La mémoire, n'est rien d'autre que la trace qui reste d'un apprentissage. - La mémoire est donc essentielle à tout apprentissage puisqu'elle permet le stockage et le rappel des informations apprises. Exemple : J'apprends l’anglais en l'étudiant, mais je le parle ensuite grâce à ma mémoire qui puise dans les mots appris.

02 Apprentissage Et Mémoire_1AM

Embed Size (px)

DESCRIPTION

h

Citation preview

Page 1: 02 Apprentissage Et Mémoire_1AM

Université Mohammed V de Rabat Faculté de Médecine et de Pharmacie

Module méthodes d’appentissages 1ère année des études médicales

Page 1/ 5

Pr. Souad Chaouir – Pr. Amal Thimou Commission pédagogique

II. LES APPRENTISSAGES ET LES PROCESSUS DE MEMORISATION

Objectifs

• Définir l’apprentissage

• Définir la mémoire

• Expliquer le processus de mémorisation

• Distinguer les différents types de mémoire

• Décrire l’organisation des connaissances en mémoire

1. DEFINITIONS ET RELATION APPRENTISSAGE – MEMOIRE

La mémoire et l'apprentissage sont si intimement liés qu'on confond souvent les

deux. Ces deux notions renvoient cependant à des phénomènes différents.

Apprendre (dérive du latin populaire « apprendere » : saisir , comprendre)

- Apprendre = Ce que l’étudiant sera capable de faire après une activité

d’enseignement / apprentissage ce qu’il n’était pas en mesure de faire

auparavant. Apprendre c’est donc changer : passer d’un état où on ne sait pas à

un état ou on sait.

- Apprendre c’est acquérir, intégrer et intérioriser des nouvelles connaissances, des

nouvelles habilités et/ou de nouvelles compétences (intellectuelles, affectives ou

techniques)

L'apprentissage désigne le processus qui va modifier un comportement ultérieur.

La mémoire est la capacité de se rappeler des expériences passées.

- La mémoire, n'est rien d'autre que la trace qui reste d'un apprentissage.

- La mémoire est donc essentielle à tout apprentissage puisqu'elle permet le

stockage et le rappel des informations apprises.

Exemple : J'apprends l’anglais en l'étudiant, mais je le parle ensuite grâce à ma

mémoire qui puise dans les mots appris.

Page 2: 02 Apprentissage Et Mémoire_1AM

Université Mohammed V de Rabat Faculté de Médecine et de Pharmacie

Module méthodes d’appentissages 1ère année des études médicales

Page 2/ 5

Pr. Souad Chaouir – Pr. Amal Thimou Commission pédagogique

2. PROCESSUS DE MEMORISATION ET TYPES DE MEMOIRE

Les divers processus par lesquels s’acquièrent, se développent et se transforment les

connaissances sont étudiés par la psychologie cognitive. Elle est à la base de la

conception scientifique de l’éducation (apprentissages).

Son champ d’investigation est le traitement de l’information par l’être humain. C'est-

à-dire comment on :

- perçoit l’information = perception

- se représente l’information : représentation

- la mémorise : mémorisation

- l’utilise : la récupération

Les apprentissages sont essentiellement des activités de traitement de l’information.

2.1. La perception de l’information

Toute information arrive dans notre cerveau par les canaux sensoriels sous forme de

signaux (perception visuelle, perception sonore (auditive….). Ces signaux sont codés et

traités au niveau des aires spécifiques de notre cerveau (aire visuelle, aire auditive……).

Actuellement, les progrès en neuro-imagerie permettent de localiser les aires

fonctionnelles (visuelles, auditives, du langage, du calcul, de l’écriture…..) que nous utilisons

pour codifier les signaux sensoriels

La mémoire sensorielle est automatique, fruit de nos capacités perceptives, qui

s'évanouissent généralement en moins d'une seconde.

Si nous prêtons attention à ces éléments de la mémoire sensorielle, la mémoire à

court terme va garder en mémoire ces informations pendant un moment et pouvoir les

restituer pendant ce délai. En général, nous retenons entre 5 et 9 éléments (7±2).

2.2. Traitement de l’information

Pour stocker l’information de façon durable et la rappeler au moment de son

utilisation. il faut la traiter au niveau de la Mémoire de travail et la transférer dans la

Mémoire à long terme,

Le concept de la psychologie cognitive est que « la connaissance ne se reçoit pas,

elle se construit » : L’apprentissage est un processus mental actif de l’individu.

Page 3: 02 Apprentissage Et Mémoire_1AM

Université Mohammed V de Rabat Faculté de Médecine et de Pharmacie

Module méthodes d’appentissages 1ère année des études médicales

Page 3/ 5

Pr. Souad Chaouir – Pr. Amal Thimou Commission pédagogique

Quand on est en situation d’apprentissage, les nouvelles informations sont traitées

au niveau de la Mémoire de travail : on les sélectionne et on leur donne du sens (selon

notre perception) en utilisant les connaissances antérieures.

C’est au niveau de la mémoire de travail que s’assemblent les concepts ayant un lien

évident. L’activation des connaissances antérieures et l’association d’une nouvelle

information va produire ou « construire » une nouvelle représentation mentale (nouveau

schéma mental ou script) = on désigne cette phase par l’encodage

L'encodage vise à donner un sens à l’information à remémorer

L'apprentissage dépend donc de la mémoire. Plus notre bagage de connaissances est

grand, plus on pourra y greffer de nouvelles informations facilement. : « Plus on sait, plus on

apprend »

2.3. MEMORISATION (stockage – consolidation)

Pour mémoriser l’information et la stocker, il faut l’intégrer dans le réseau des

connaissances existantes, dans la mémoire à long terme : c’est la phase de consolidation

La mémoire à long terme comprend la mémoire des faits récents, où les souvenirs

sont encore fragiles, et la mémoire des faits anciens, où les souvenirs ont été consolidés. Elle

peut être schématisée comme la succession dans le temps de 3 grands processus de base :

l'encodage, le stockage et la restitution (ou récupération) des informations.

Une information, même bien encodée, peut être oubliée. Le stockage est le

processus actif de consolidation rendant les souvenirs moins vulnérable à l'oubli. C'est cette

consolidation qui différencie le souvenir des faits récents du souvenir des faits anciens qui,

eux, sont associés à un plus grand nombre de connaissances déjà établies.

Le sommeil, la révision, les exercices, la répétition jouent un grand rôle de

consolidation pour permettre la récupération.

Page 4: 02 Apprentissage Et Mémoire_1AM

Université Mohammed V de Rabat Faculté de Médecine et de Pharmacie

Module méthodes d’appentissages 1ère année des études médicales

Page 4/ 5

Pr. Souad Chaouir – Pr. Amal Thimou Commission pédagogique

3. ORGANISATION DES CONNAISSANCES EN MEMOIRE

La science cognitive distingue 3 types de connaissances

3.1- Les connaissances déclaratives

Ce sont les connaissances du domaine du « savoir théorique ».

Il s’agit des faits, règles, lois, principes. Ce sont souvent des connaissances statiques

acquises en situation d’enseignement (cours magistral, polycopiés, livres, etc. …)

Ex : anatomie du cerveau, physiologie de la digestion… etc.

3.2- Les connaissances procédurales

Ce sont des connaissances dynamiques, du domaine du « savoir faire »

Les connaissances procédurales répondent à la question du Comment de l’action ?

Elles décrivent les étapes de réalisation d'une procédure. Elles ne peuvent se développer

que dans un contexte d’action.

Ex : on n’apprend pas à faire une injection intraveineuse uniquement en lisant la liste

des étapes à effectuer. On apprend en « faisant ». Elles ont la propriété de s’automatiser.

3.3- Les connaissances conditionnelles

Ce sont des connaissances dynamiques : le pourquoi et le comment de l’action

Ce sont aussi des connaissances stratégiques : à quel moment, dans quel contexte il

est approprié d’utiliser telle action ou telle connaissance.

Les connaissances conditionnelles sont importantes dans la pratique réelle d’un

médecin devant son malade.

L’exercice de la médecine tient à sa complexité (chaque malade représente une

situation nouvelle dans un environnement différent multiple) et donc les connaissances

conditionnelles consistent à définir une action par rapport à cet environnement multiple.

Page 5: 02 Apprentissage Et Mémoire_1AM

Université Mohammed V de Rabat Faculté de Médecine et de Pharmacie

Module méthodes d’appentissages 1ère année des études médicales

Page 5/ 5

Pr. Souad Chaouir – Pr. Amal Thimou Commission pédagogique

Messages à retenir :

- L’apprentissage est un processus actif de traitement de l’information - La connaissance ne se reçoit pas, elle se construit - L’activation des connaissances antérieures permet d’apprendre =

– Percevoir l’information (nouvelle) – La sélectionner – Lui donner un sens – La mémoriser

- C’est au niveau de la mémoire de travail que sont traitées les « informations » - Il est important de les consolider et les stocker dans la mémoire à long terme pour

pouvoir les utiliser. - L’apprentissage dépend de la nature de l’information:

– connaissances déclaratives (savoir théorique) – connaissances d’action (la pratique et le raisonnement)

Pour en savoir plus

Jacques Tardif. L'apport de la psychologie cognitive. 1999, Ed. Logiques (Les Editions) Collection : Théories & Pratiques Enseignements

JH Barrier ; L’Education Médicale: de L’art à la Science. Ann Med Interne, 1999 ; 150:

467-468

R Brien (1993). Science Cognitive Et Formation. Québec, Presses De l’Université Du

Québec.