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agir ››››››››››› LE MAGAZINE DE L‘ENTRAIDE PROTESTANTE SUISSE | Nº 7 | 3 / AOÛT 2012 Honduras : en route pour l‘autonomie

agir n° 7 - 3/2012

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Honduras : en route pour l'autonomie

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agir›››››››››››LE MAGAZINE DE L‘ENTRAIDE PROTESTANTE SUISSE | Nº 7 | 3 / AOÛT 2012

Honduras : en route pour l‘autonomie

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ÉDITORIAL2 SOMMAIRE

2 Editorial

3 Valeurs et droits

Les droits humains, un levier

pour le développement

4 L’invité

Claude Ruey

5 Développement des

communautés rurales

au Honduras

Campagne DM-EPER

Lutte pour la terre sur les ondes

8 Plaidoyer

Israël/Palestine, action centrée

sur les droits humains

11 Aide humanitaire

Intervention rapide et efficace

en cas de catastrophe

12 Actuel et agenda

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Couverture Photo : EPER / Jöri von Ballmoos

IMPRESSUM AGIR N°7, AOÛT 2012ISSN 2235-0772Paraît 4 fois par an Editeur : Entraide Protestante Suisse (EPER)Responsable de la publication : Olivier GrazRédaction : Joëlle Herren LauferTraduction : Sandra Först Impression : Jordi, BelpTirage : 17 300 exemplairesAbonnement : CHF 10, déduits une fois par an de vos donsAdresse : Bd de Grancy 17 bis, case postale 536, 1001 LausanneTéléphone : 021 613 40 70Fax : 021 617 26 26Internet : www.eper.chE-mail : [email protected] pour les dons : 10-1390-5

Chère lectrice, cher lecteur,

Le moment de vérité pour une œuvre d’entraide se situe sur le terrain. C’est là en effet que se pose une ques-tion décisive : ses projets contribuent-ils à améliorer la vie des personnes pour lesquelles elle s’engage ? Pour l’EPER, cet ancrage n’a pourtant rien d’un activisme aveugle. Notre travail est au contraire porté par une conviction fondamentale, issu de l’héritage biblique et des droits humains que nous revendiquons : la dignité absolue de chaque être humain.

Cette conviction n’est pas un simple « vernis » de communication mais guide en profondeur notre travail. Au niveau de l’élaboration et de la mise en œuvre des projets-mêmes bien sûr : l’EPER s’adresse à des personnes autonomes, capables de prendre en main leur destin. Notre action vise donc leur renforcement, notam-ment par la formation et la défense des droits. Mais au-delà des projets parfois : lorsque trop d’obstacles empêchent l’action sur le terrain, l’EPER s’engage dans un travail public de plaidoyer.

Ce numéro d’agir illustre ces deux facettes liées. Avec des projets au Brésil (p. 3) et au Honduras (p. 5), qui montrent combien les droits humains sont aussi un levier pour le développement. Avec des activités de plaidoyer en Suisse ensuite. Active depuis plusieurs années en Israël et en Palestine, l’EPER soutient des partenaires de projet et participe également à un programme du Conseil œcuménique des Eglises dans le cadre duquel des observateurs sont régulièrement envoyés sur place pour soutenir la population. Elle connaît bien les difficultés et injustices liées à l’existence de colonies dans les territoires occupés, contraires au droit in-ternational ainsi qu’aux droits humains ; c’est donc également sa mission que de sensibiliser la population suisse à ce sujet. Dans ce cadre, elle a entamé un dialogue avec la Migros à propos des produits issus des territoires occupés afin de mettre les acteurs de la distribution suisses devant leur responsabilité de tenir leurs engagements déclarés en faveur des droits humains (p. 8), sur la base d’éléments objectifs constatés et dans un esprit de dialogue critique qui se démarque de toute logique de boycott.

De même en Suisse, les dérives intolérables de la politique d’asile ont conduit l’EPER a plusieurs prises de positions fermes récemment, justifiées par sa longue expérience sur le terrain de la défense juridique des réfugiés (voir interview de Claude Ruey, p. 4). Tout sauf un slogan bon marché, la dignité humaine exige un engagement compétent sur le terrain et courageux dans le débat public.

La lecture d’agir vous a-t-elle fait réagir ? Faites-le nous savoir en répondant au sondage inséré et dites-nous vos impressions sur notre magazine qui fête ses 18 mois d’existence.

Excellente lecture, merci de votre précieux soutien et bel été de soleil.

Philippe Bovey,Secrétaire romand

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VALEURS ET DROITS

Les droits humains, un levier pour le développement

Les 500 familles quilombolas de Brejo dos Crioulos, localité située dans le Cerrado brésilien, ne sont pas près d’oublier la date du 29 septembre 2011. C’est ce jour-là en effet que la présidente Dilma Rousseff a signé un document leur accordant des titres fonciers collectifs pour plus de 17 000 hectares. Des terres dont elles avaient été expulsées plusieurs années auparavant par de grands propriétaires terriens, et pour la récupération desquelles elles ont dû se battre durant douze ans.

Descendants d’esclaves africains qui se sont évadés, les Quilombolas vivent aujourd’hui dans des régions reculées du centre du Brésil. Leur droit à la terre est ancré dans la Constitution brésilienne. Pourtant, dans les faits, il n’est pas appliqué.

L’EPER a soutenu les 500 familles de Brejo dos Crioulos dans leur lutte pour accéder aux terres qui leur revenaient de droit. Le dialogue avec l’autorité en charge de la réforme agraire ne portant pas ses fruits, le cas a été confié à des avocats, puis soumis au Ministère public. Parallèlement, un travail de sensibilisation et de lobbying sur le sujet a été ef-fectué au niveau national. Finalement, l’affaire a été portée devant les tribunaux – une première dans l’Etat de Minas Gerais, et qui s’est soldée par un succès !

Engagement en faveur des droits humains

« Ce n’est pas la charité qui motive notre travail, mais notre responsabilité envers nos semblables. Tout le monde a des droits. Nous nous engageons pour que les droits des personnes démunies et marginalisées soient eux aussi respectés. » Ces pro-pos ont été tenus en 1965 par Heinrich Hellstern, l’ancien secrétaire central de l’EPER. Aujourd’hui encore, près de 50 ans plus tard, le travail pratique et la stratégie de l’EPER s’orientent sur cette phi-losophie.

L’EPER ne considère pas les bénéficiaires de ses projets comme des sujets passifs, mais comme des individus et des groupes ayant des droits. C’est pourquoi elle s’engage pour que ces personnes connaissent leurs droits et soient en mesure de les revendiquer activement. Pour leur permettre de mieux faire entendre leurs revendications, l’EPER travaille à la mise en réseau des bénéficiaires et à la création d’alliances stratégiques avec des institutions spécialisées aux niveaux national et international. Parallèlement, l’œuvre d’entraide effectue également un travail auprès des titulaires d’obligations – par exemple l’Etat et ses institu-tions – afin de les sensibiliser à leur responsabilité juridique.

Durant leur lutte pour la terre, les familles quilombolas de Brejo dos Crioulos ont également bénéficié d’un soutien en vue d’améliorer leurs connaissances agricoles. Ce soutien s’intensifiera à l’avenir, afin que les familles soient en mesure de tirer un rendement durable des terres qu’elles ont obtenues. Le travail de l’EPER est en effet toujours axé sur les personnes et leur développement. Or, donner les moyens aux bénéficiaires de faire valoir leurs droits constitue le meilleur moyen pour favo-riser et permettre leur développement.

Dans de nombreux projets de l’EPER, les revendications juridiques de la population servent de point de départ à une évolution sociale qui favorise le développement. Une nouvelle bro-chure présente et explique l’approche de l’EPER fondée sur les droits humains.CORINNA BOSSHARD

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Commandez la brochure « Le travail de développement et coopération basé sur les droits humains » [email protected] ou téléchargez-la en ligne sous www.eper.ch/hrba-fr

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4 L’INVITÉ

Claude Ruey est membre du conseil de fondation de l’EPER depuis 2002 et président depuis 2008. Ce politologue, qui est devenu avocat sur le tard, a mené une riche carrière politique, l’amenant à exercer, entre autres, les fonctions de conseiller d’Etat vaudois, de président du parti libéral suisse et de con-seiller national à Berne. Il est également président du festival international de films Visions du Réel et de la Fondation du Château de Chillon.

Claude Ruey« Rappelons les valeurs de base. »

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JOËLLE HERREN LAUFER

Comment réagissez-vous face au durcissement de la loi sur l’asile votée par le Conseil national en juin ?Il y a une dérive émotionnelle anti-étrangers qui conduit le légis-lateur à durcir la loi et les conditions d’accueil en croyant ainsi dis-suader les gens de venir chez nous et en voulant lutter contre les cas d’incivilité ou de délit. On met tout le monde dans le même sac et c’est contraire au principe de terre d’accueil de notre pays. Ce sont les guerres et les conditions de vie misérables qui amè-nent les gens à demander l’asile. Le durcissement des conditions d’accueil ne change rien à leurs motifs, si ce n’est de mettre tout le monde en situation de précarité.

Pensez-vous qu’on assiste à une dérive de la Suisse ?C’est toute l’Europe qui est malade ! On vit dans la crainte de l’autre. Les dérives des révisions successives de la loi sur l’asile masquent le caractère inhumain de certaines nouvelles règles : à force de prendre tous les jours plus de poison, on ne se rend même plus compte qu’on est en train de s’empoisonner. Il ne s’agit pas de faire de l’angélisme, mais de rappeler les valeurs de base.

Quelle politique préconisez-vous dans ce domaine ?Je suis favorable à un traitement plus rapide des dossiers avec des procédures moins complexes, mais qui garantissent une as-sistance juridique. Je pense aussi qu’il faut privilégier les accords de réadmission avec les pays qui refusent de reprendre les re-quérants déboutés. Enfin, je plaide pour un renforcement de la législation pénale contre les incivilités et les délits.

Comment empêcher la stigmatisation des requérants d’asile ?Il est primordial d’éclairer les gens en leur montrant concrète-ment l’humanité des personnes qui demandent l’asile. Le rôle des élus est bien sûr d’écouter les citoyens, mais aussi d’éclairer la population avec courage sur les réalités et sur les vrais remèdes, plutôt que de céder à l’émotionnel. Les Suisses sont paradoxaux : ils ont généralement peur des étrangers, mais quand ils les con-naissent ou qu’il y a une collecte, ils ont le cœur sur la main.

Dans un tout autre registre, la Migros distinguera dès 2013 ses produits en provenance des colonies israéliennes. Quel a été le rôle de l’EPER ?Cela fait des mois que l’EPER a entamé un dialogue avec la Migros pour qu’elle se mette en conformité avec ses exigences sociales et éthiques en ce qui concerne les produits issus des colonies créées illégalement selon le droit international. Il s’agit d’une action de plaidoyer basée sur nos valeurs fondatrices, en particulier le respect des droits de l’homme ; un enjeu que l’EPER connaît bien pour le côtoyer au quotidien dans les nombreux projets qu’elle mène depuis des années en Israël/Palestine. Il ne s’agit donc clairement pas d’une action ciblée contre Israël ; nous sommes d’ailleurs opposés à la campagne Boycott-Désinvestisse-ment-Sanction (BDS) contre Israël.

Est-ce à dire que l’EPER a un rôle à jouer face à la société civile ? L’EPER ne va pas transformer la société civile, mais elle participe à la défense des droits et des personnes. Si elle joue parfois un rôle de pompier, lors de catastrophes humanitaires notamment, elle cherche aussi à agir sur les causes de l’incendie pour avoir des effets durables. À quoi sert-il d’apprendre de meilleures mé-thodes de culture à des petits paysans s’ils sont privés de terre ?

Pour vous, quelle est la force de l’EPER ?Notre slogan : « Petits moyens, grands effets » résume précisé-ment la méthode qui fait le succès de l’EPER. Agir à la base, dans le respect des identités et dans le dialogue, voilà ce qui caracté-rise toute l’action de l’EPER tant en Suisse qu’à l’étranger. On ne peut contribuer à défendre les droits des personnes et les aider à progresser qu’en étant à leurs côtés, qu’en étant leurs parte-naires. Sans transiger sur les valeurs que nous défendons.

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DÉVELOPPEMENT DES COMMUNAUTÉS RURALES

Sept communautés de petits paysans améliorent leurs savoir-faire pour éradiquer les famines estivales : c’est le projet choisi pour illustrer la campagne DM-EPER cet automne. JOËLLE HERREN LAUFER

HondurasPremières graines semées vers l’autonomie

Avec un revenu de moins de deux dollars américain par jour pour plus de deux tiers de la population, le Honduras figure parmi les pays les plus pauvres d’Amérique latine.

C’est pour cette raison que les habitants des provinces rurales s’exilent en masse vers les villes ou à l’étranger dans l’espoir de trouver un meilleur avenir et sans imaginer qu’ils vivront encore plus dans la misère. A San Antonio Las Guarumas, à la frontière du Salvador, les petits paysans restés chez eux vivent tant bien que mal du fruit de leurs cultures de maïs, haricot et millet, et, dans une moindre mesure, de l’élevage de bétail. Mais arrivés à l’été, toutes leurs réserves sont consommées et ils souffrent de faim pendant trois mois, avant les récoltes suivantes. Depuis 2011, 112 familles de sept communautés villageoises ont été prises sous l’aile de Vecinos Honduras, l’organisation partenaire de l’EPER. Par le biais de cours hebdomadaires, les familles sont coachées pour mieux faire fructifier leurs terres. La question de la fertilité des sols est abordée, mais aussi l’installation de systèmes d’irrigation simples et de protection des sols pour éviter que les champs ne s’assèchent. La démarche mise beaucoup sur une gestion biologique des parcelles : les formateurs introduisent notamment l’idée de faire du compost avec les restes des récoltes qui jusque là étaient brûlés. La ques-tion de la diversification des cultures est également un enjeu. Dans un pays où dominent les monocultures d’exploitations de grands entrepreneurs, telles les bananes Chiquita, il est impor-tant de promouvoir des systèmes de production alternatifs. Les familles impliquées dans le projet ont toutes construit un potager diversifié où se côtoient aussi bien des arbres à bananes ou à papayes que toutes sortes de légumes ainsi que des plantes

rampantes comme les courges ou les melons. Outre le fait que les paysans disposent ainsi d’une alimentation plus équilibrée, cette technique, dite d’agroforesterie, permet de créer des zones d’ombre, favorise l’humus, retient la terre et protège de l’érosion. La question de la transformation des récoltes et leur sto- ckage est aussi au programme. Comme les familles sont en passe de produire des excédents, l’organisation Vecinos Honduras les soutient dans la commercialisation de leurs produits au niveau régional. Trois banques de semences collectives ont été créées. Grace à ces installations, les communautés disposeront à l’avenir en tout temps de réserves de semences, alors qu’elles dépen-daient jusqu’ici régulièrement de l’aide d’urgence et de semences importées. L’enjeu consiste maintenant à améliorer la qualité des semences avant de les stocker. Au delà de ces aspects de sécurité alimentaire, Vecinos Hon-duras travaille à la promotion de la santé en formant des per-sonnes relais. Les principales thématiques sont l’alimentation, l’hygiène, l’eau potable et l’assainissement des eaux usées. Dans ce pays fortement touché par le VIH / sida, une campagne de prévention a été lancée avec un accent particulier auprès des jeunes. Le programme s’étendra en 2013 à 60 autres familles. Si la pauvreté ne peut être éradiquée du jour au lendemain, une atmosphère de renouveau règne dans ces communautés du sud du Honduras : la population se sent plus forte, car elle s’est mise en route pour prendre son avenir en main.

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Au Honduras, plus de 90% des terres sont entre les mains de quelques grands propriétaires terriens. A Zacate Grande, la population locale lutte pour défendre son droit à la terre. Dans ce contexte, un groupe de jeunes a créé une radio locale pour informer la population sur le conflit agraire.JOËLLE HERREN LAUFER

« La Voz de Zacate Grande » : la lutte pourla terre sur les ondes

Au Honduras, douze familles possèdent à elles seules 90% des terres. Celles-ci servent principalement à la culture de produits des-

tinés à l’exportation, lorsqu’elles ne sont pas lais-sées en friche. Conséquences : la plupart des petits paysans n’a pas assez de terres pour assurer sa sub-sistance, et le pays n’est plus en mesure de couvrir les besoins croissants de la population citadine. Alors qu’une réforme agraire a été lancée avec succès dans les années 1970 pour promouvoir l’attribution de parcelles à des petits paysans sans terre, l’Etat a racheté ces terres dans les années 1990 et les a revendues à des entreprises privées. Dans les années 2000, le gouvernement de Manuel Zelaya a relancé le dialogue entre les grands pro-

priétaires terriens et les petits paysans sans terre ; un décret a été adopté afin de permettre aux par-ticuliers et aux communautés d’obtenir un titre de propriété pour les terres sur lesquelles ils ont vécu et qu’ils ont exploitées. Mais après le coup d’Etat de 2009, le décret a été déclaré anticonstitutionnel par la Cour de justice.

Une presqu’île très convoitée

La presqu’île hondurienne de Zacate Grande, sur le Pacifique, est très convoitée, notamment par Miguel Facussé Barjum, l’entrepreneur le plus riche du Honduras. Celui-ci projette d’y construire un hôtel de luxe – un projet auquel la population locale

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s’oppose farouchement. Depuis plus de dix ans, celle-ci lutte pour défendre son droit à la terre. Le problème : Miguel Facussé dispose de documents prouvant qu’il est le propriétaire de ces terres. Face au risque d’expulsion qu’elles courent, les familles ont créé en 2000 le « Mouvement de récupération et de titularisation des terres de l’île de Zacate Grande », qui s’engage pour que les communautés obtiennent des titres fonciers pour les terres sur lesquelles elles vivent. Celui-ci a donné naissance plus tard à ADEPZA (Asociación para el desarrollo de la Península de Zacate Grande), l’organisation partenaire de l’EPER.

« La Voz de Zacate Grande »

Dans ce contexte, des jeunes ont fondé la radio locale « La Voz de Zacate Grande ». Leur objectif : sensibiliser l’opinion publique au conflit agraire. Très vite, la station de radio est devenue un vérita-ble bastion de la lutte contre les projets de Miguel Facussé. Plusieurs heures par jour, la radio locale diffuse des informations régionales, nationales et interna-tionales, et traite du sujet de la lutte pour la terre. Les jeunes animateurs s’engagent avec créativité

et enthousiasme en faveur de cette cause. Pour-tant, cet engagement n’est pas sans danger. En juin 2010, des policiers munis de mandats d’arrêt ont ainsi arrêté plusieurs membres de l’équipe et interdit à la radio de poursuivre ses activités. « Nous avons photographié une expulsion. La police nous a vus, nous a jeté des pierres, nous a suivis puis envoyés passer une nuit en prison », raconte une jeune animatrice. Si elle n’a pas peur pour elle, elle craint pour sa famille. Il arrive en effet régulière-ment que des membres de l’équipe ainsi que leurs familles soient attaqués ou menacés. Le responsable de l’équipe, Franklin Meléndez, a récemment été blessé par balle. Actuellement, il lui est interdit de travailler à la radio. En avril 2011, lui et sept autres personnes ont été arrêtées pour « ap-propriation illégale de terre, désobéissance civile, fraude fiscale et atteinte à l’environnement ». Mais il en faut plus pour intimider les jeunes de la radio locale et les membres de l’association ADEPZA. « La Voz de Zacate Grande » continue ainsi à diffuser ses émissions, et elle connaît un succès grandissant sur l’île. En outre, l’EPER et une autre ONG italienne assurent désormais une présence internationale – une protection supplémentaire pour ces jeunes qui luttent pour leur patrie et leurs terres.

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En Israël/Palestine, l’EPER s’engage depuis plus de dix ans en faveur d’une paix fondée sur la justice et le respect du droit international. En Suisse, l’EPER n’hésite pas à prolonger son action de plaidoyer en prenant clairement position à propos des produits issus de colonies en territoires occupés, lesquelles sont contraires aux droits humains.

CORINNA BOSSHARD

Israël/PalestinePas de parti pris mais une action centrée sur les droits humains

Tout a été dit à propos du conflit israélo-arabe. Par tous. Et personne n’en sort gagnant. Ni sur le terrain, ni sur le papier. Les Israéliens

souffrent, et les Palestiniens aussi. Chaque décès et chaque violation des droits humains ou du droit international est un décès ou une violation de trop. Or c’est justement parce qu’il s’agit d’un vieux con-flit complexe avec des positions souvent durcies et des débats émotionnels que l’EPER refuse de pren-dre position en faveur d’un camp ou de l’autre, mais s’engage en faveur du respect des droits hu-mains et du droit international humanitaire.

Droit international

En vertu du droit international, la Cisjordanie, la Bande de Gaza et le plateau du Golan constituent des zones militaires occupées. Or une puissance occupante a des droits et des obligations, ancrés notamment dans la IVe Convention de Genève. Celle-ci interdit ainsi toute activité de colonisation en territoire occupé : la puissance occupante ne peut pas procéder au transfert d’une partie de sa propre population civile dans le territoire qu’elle occupe. Pourtant, cela fait des années que ces prescriptions

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Les consommateurs doivent pouvoir choisir, s’ils veulent ou pas consommer des produits en provenance des territoires occupés.

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ne sont pas respectées par la puissance occupante Israël, et ce malgré de nombreuses résolutions de l’ONU. Fin 2011, les colonies israéliennes en Cisjor-danie et à Jérusalem-Est abritaient plus de 500 000 personnes.

Travail de sensibilisation

Le travail de l’EPER en Israël/Palestine vise principale-ment à promouvoir la collaboration entre les organisa-tions partenaires au-delà des frontières, par exemple au sein de projets communs d’organisations israé-liennes et palestiniennes. Dans ce cadre, l’accès à la terre – l’un des thèmes prioritaires de l‘EPER – joue un rôle central. En Cisjordanie en effet, plus de 60% des terres ne sont plus accessibles à la population palestinienne. Tout autour des colonies israéliennes

et des zones militaires interdites, on compte plus de 500 checkpoints et barrages. Ceux-ci bloquent l’accès des Palestiniennes et Palestiniens à leurs champs et points d’eau, à leurs lieux de travail, aux écoles et aux hôpitaux. Ils limitent ainsi fortement la liberté de mouvement, mais également l’activité économique. De sorte que dans leur travail quoti-dien, les organisations partenaires de l‘EPER et leurs bénéficiaires ne cessent de se heurter, au sens pro-pre du mot, à des murs infranchissables. La Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) a confié à l’EPER le mandat de prendre position pour défendre les intérêts des bénéficiaires de ses projets en Suisse. Dans le cas d’Israël/Pales-tine, l’EPER thématise notamment la problématique des produits issus de colonies israéliennes dans l’assortiment des grands distributeurs suisses.

Garde-fous aux violations des droits humains

« Une nuit, au début de notre séjour à Hébron, une famille palestinienne nous a appelés : un groupe de jeunes colons avait pénétré chez elle. La famille souhaitait que nous ve-nions afin d’accompagner ses hôtes à travers le checkpoint. Lorsque nous sommes arrivés sur place, les jeunes étaient partis. Accompagnés des hôtes apeurés, nous avons entre-pris de rentrer à travers les ruelles désertes. Mais arrivés au checkpoint, nous avons vu avec effroi le groupe de colons qui se dirigeait vers nous. Durant un instant, tout était possible. L’atmosphère était extrêmement tendue. Heureusement, je m’étais entretenue le matin-même avec l’un des soldats qui était de garde. Il m’a reconnue et nous a protégés, de sorte que nous avons pu rentrer chez nous sains et saufs. Cette ex-périence m’a montré à quel point il est important de discuter avec les soldats – de manière neutre, car leurs positions sont incompatibles avec nos convictions – et de leur montrer que nous n’éprouvons pas de haine à leur égard et que nous les considérons comme des êtres humains. »Yasmin Schmid, accompagnatrice œcuménique à Hébron, 2011

Yasmin Schmid est l’une des 12 Suissesses et Suisses qui se sont engagés l’an dernier pour trois mois dans le cadre du Pro-gramme œcuménique d’accompagnement en Palestine et en Israël (EAPPI). EAPPI a été lancé en 2002 par le Conseil œcu-ménique des Eglises en réponse à un appel d’organisations locales et d’Eglises. Aujourd’hui, EAPPI assure une présence permanente de quelque 30 observateurs internationaux en Cisjordanie, souvent dans des villes et villages situés à proxi-mité de colonies israéliennes. Objectif : stabiliser et sécuriser le quotidien des habitants. Lorsque des violations des droits humains surviennent, celles-ci sont enregistrées et rendues publiques, et les instances compétentes nationales et inter-nationales en sont informées. La participation suisse à ce programme est prise en charge par l’EPER sous le patronage de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse. L’EPER a chargé Peace Watch Switzerland de sélectionner, préparer et accompagner les bé-névoles de Suisse. A leur retour, l’EPER soutient les bénévoles dans leur travail de sensibilisation.

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D’où viennent donc ces dattes ?

Alors que les Palestiniennes et Palestiniens en territoires occupés n’ont que très difficilement la possibilité d’accéder aux terres, d’y maintenir une activité de production et d’exporter leurs produits, les colons israéliens ont librement accès aux points d’eau et aux terres confisquées, et produisent différents produits agricoles et autres destinés à l’exportation – notamment pour la Suisse. Lors de leur importation, la Suisse ne traite toutefois pas de la même manière les produits issus des territoires occupés et ceux issus de l’Etat d’Israël : les premiers ne sont pas soumis à l’accord de libre-échange conclu avec Israël, et ne bénéficient donc pas de préférences tarifaires. Pourtant, dans les rayons des grands distributeurs suisses, des produits issus des colonies israéliennes portent toujours l’indication erronée « Made in Israel ». Face à cette situation problématique, l’EPER a initié il y a plusieurs mois un dialogue avec la Migros afin de l’informer de cette problématique, ainsi que du contexte en termes de droits humains et de droit international. La Migros s’est ralliée à l’analyse de l’EPER, et a fait savoir fin mai qu’elle indiquerait dès 2013 la provenance exacte des produits en provenance de colonies israéliennes, afin que les consommatrices et consommateurs puissent à l’avenir décider en toute connaissance de cause s’ils souhaitent ou non les acheter.

Engagements éthiques

L’EPER salue cette décision de la Migros. Elle estime toutefois que cette mesure ne constitue qu’un premier pas : elle permet de garantir la transpa-rence sur ce qui constitue une infraction, mais pas de remédier à cette dernière. Les grands distribu-teurs suisses ont adopté des lignes directrices en matière d’approvisionnement qui posent des exi-gences minimales sociales et éthiques élevées aux fournisseurs et aux produits. La plupart d’entre eux ont adhéré au Code de conduite BSCI1 et certains également au Pacte mondial, dans le cadre duquel

ils s’engagent à ne pas se rendre complices de vio-lations des droits humains. Par conséquent, l’EPER estime que les grands distributeurs suisses doivent remédier à l’infraction qu’ils commettent en ven-dant des produits issus de colonies, soutenant par là même indirectement les projets de colonisation israéliens. Il ne s’agit pas de boycotter les produits israéliens, mais d’exclure les fournisseurs qui ne res-pectent pas les exigences sociales minimales de la branche en matière d’approvisionnement.

Informations supplémentaires sur les projets de l’EPER en Israël/Palestine et dossier thématique sur les produits en provenance de colonies israéliennes sur www.eper.ch.

1 Pour garantir que ses produits sont fabriqués dans des con-ditions décentes, la Migros a établi en 1997 un Code de conduite qui contraint ses partenaires commerciaux à respecter des exigences sociales minimales. Ce Code de conduite a été repris par la suite à l’échelon européen par la Foreign Trade Association (FTA) sous le nom BSCI (Business Social Compliance Initiative). Aujourd’hui, le Code de conduite BSCI est largement répandu : tous les grands fournisseurs – Migros (y compris Globus et Denner), Coop, Aldi, Lidl, Spar – y ont adhéré. Ils s’engagent ainsi à respecter le Code et à veiller à ce que leurs fournisseurs le respectent également.

Open forum pour la paix

L’Open Forum est une plateforme d’organisations parte-naires israéliennes et palestiniennes de l’EPER qui s’engagent toutes en faveur d’une résolution du conflit fondée sur les droits humains. Elles se réunissent plusieurs fois par an pour développer des stratégies et projets communs, dans le but de modifier à long terme les structures, les systèmes, les men-talités et les idéologies qui contribuent au maintien du conflit et à la multiplication des violations des droits humains. Con-crètement, les partenaires de l’EPER sensibilisent la popula-tion civile israélienne et palestinienne aux causes du conflit et aux méthodes de résolution de conflits fondées sur les droits humains, renforcent les groupes de population défavorisés et développent des modèles alternatifs pour un accès équitable à la terre et à un logement convenable. Ce travail à long terme commence souvent par des ini-tiatives modestes : dans le cadre du camp de vacances de l’organisation israélienne New Profile par exemple, les partici-pantes et participants ont préparé une partie du programme en collaboration avec l’organisation palestinienne ADRID, qui défend les droits des personnes déplacées en Israël. Ensem-ble, ils ont visité les ruines d’un village qui a été détruit après la création de l’Etat d’Israël. Sur place, deux déplacés internes ont raconté comment ils ont été expulsés et se sont battus juridiquement en vain pour pouvoir retourner sur leurs terres. Les jeunes participantes et participants ont été bouleversés par cette expérience : « C’était important pour moi de rencon-trer des gens qui ont été déplacés et de les entendre raconter leur histoire », a expliqué une participante.

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AIDE HUMANITAIRE

Pour prévenir les risques de catastrophes naturelles en Indonésie, l’EPER forme un groupe d’intervention local capable d’agir rapidement et efficacement.

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Intervention rapide et efficace en cas de catastrophe

La fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles dans le monde est en hausse avec des records en 2011 : 302 catastrophes tuant

près de 30 000 personnes et faisant 206 millions de victimes pour une facture de USD 366 milliards. En cause, la croissance démographique, l’exploitation intensive de zones présentant un danger, l’urba-nisation, l’altération de l’environnement et les changements climatiques. L’Indonésie constitue à ce titre un pays à risques. Situé à cheval sur plusieurs plaques tectoniques, ce pays est particulièrement sujet aux séismes et tsu-namis, lesquels ont pour effet d’intensifier l’activité des quelque 150 volcans. Moins connues, les inon-dations et les glissements de terrain ne doivent pas être sous-estimés : ces phénomènes font chaque année des centaines de victimes et des milliers de sans-abri en Indonésie.

Gestion de crises

Actuellement, l’EPER forme en Indonésie une équipe locale d’intervention d’urgence et d’évaluation du nom de LEARN (Local Emergency Assessment and Response Network – Réseau local d’intervention d’urgence et d’évaluation). En cas de crise, celle-ci est mobilisable en quelques heures pour un premier soutien à la population et l’évaluation de l’ampleur

de la catastrophe et les mesures requises. Ces in-formations sont très importantes pour les équipes de sauvetage et les organisations d’aide interna-tionales, car elles leur permettent de moduler leur intervention de manière optimale. Une équipe locale offre en outre l’avantage de parler la langue des victimes, de connaître les lieux et, ainsi, d’avoir accès à des informations détaillées. L’équipe LEARN se compose de 12 collabora-teurs des trois organisations partenaires de l’EPER. Six modules et une simulation de catastrophe per-mettent aux membres de l’équipe de s’initier à leur future mission. Les participants apprennent notam-ment à mesurer le degré de pollution de l’eau avec des outils simples, à construire un filtre à eau ou un abri rudimentaire, à s’orienter dans la jungle in-donésienne avec un appareil GPS ou encore à utili-ser un téléphone satellite. Les membres de l’équipe sont issus de diverses religions et cultures, et par-lent différentes langues. Les connaissances acquises dans le cadre de la formation sont également utiles pour la vie de tous les jours et pour le travail dans les projets au quotidien. Eby Koby de l’organisation LP2M prévoit d’enseigner aux femmes à filtrer l’eau polluée qu’elles boivent quotidiennement et qui les rend souvent malades. L’EPER est convaincue que former des orga-nisations locales à intervenir rapidement en cas de catastrophe constitue un pas important en direction d’une prévoyance efficace des catastro-phes. Actuellement, l’œuvre d’entraide étudie l’éventualité d’étendre le modèle LEARN à d’autres pays à risques.

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Crise alimentaire au NigerL’EPER augmente son aide d’urgence

Bien que la saison des pluies ait dé-buté en juin, la population du Niger souffre encore des conséquences de la sécheresse. Il faudra attendre jusqu’en octobre pour pouvoir compter sur les premières récoltes. En plus des centres d’alimentation permettant de donner des soins à 12 000 enfants, l’EPER ouvre un nou-veau projet d’aide à la survie dans la région de Maradi. Son budget passe ainsi de CHF 350 000 à CHF 600 000.

Le projet s’adresse à 1500 ménages, soit environ 12 000 personnes ha-bitant plus de 25 villages. Il vise à aider la population à protéger et à exploiter de manière plus rentable et durable les palmiers doums, dont les utilisations possibles sont multiples (construction, combustible, consom-mation, artisanat). Ce projet « cash for work » donne du travail contre rémunération. Ces cultures per-mettront donc d’assurer, de manière durable, un revenu supplémentaire aux familles.

Merci de faire vos dons sur le CP 10-1390-5, mention « crise alimentaire au Sahel ».

Si on semaitCampagne DM-EPER 2012 Cameroun-Honduras

Focalisée sur le Cameroun pour DM-Echange et mission et sur le Honduras pour l’EPER, la campagne conjointe sème à tout vent. Semer, c’est assurer sa nourriture du len-demain. C’est mettre en terre une graine, toute petite mais vivante, qu’il faut ensuite arroser, soigner, protéger dans l’espoir d’une récolte abondante. Mais parfois, les moyens de production manquent, la terre s’épuise. Que faire alors pour pro-duire suffisamment et nourrir sa fa-mille ? Des solutions existent, à petite échelle mais avec de grands effets. Grâce à l’EPER et au DM, des paysans retrouvent le courage de travailler la terre au Honduras comme au Came-roun. Des formations, du matériel, des semences : tout est fait pour per-mettre une amélioration de la qualité et de la quantité des récoltes, dans le respect de l’environnement et des personnes.

Une campagne relayée par les paroisses (cf agenda)

Actuel Agenda

Petits moyens, grands effets.

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26 août 2012Ouverture du catéchisme à Reconvilier (BE) Culte sur le thème des Philippines à 17 h avec soutien actif des catéchumènes

4 septembre 2012 Séance d’information Peace WatchInformation sur les projets d’observation des droits humains en Palestine/Israël et en Amérique latine. De 19h à 21h à Tierra Incognita, 6 rue Charles-Humbert à Genève

22 septembre 2012 Course contre la faim Lycée Blaise Cendrars, La Chaux-de-Fonds Inscriptions sur place dès 12 h Informations : Marc Morier 032 913 01 69 [email protected]

7 octobre 2012 Culte sur le Honduras Temple de St-Jean à Lausanne, 10 h

14 octobre 2012 Présentation de l’EPER en Haïtià Bulle après le culte

10 novembre 2012 Culte avec présentation du projet de l’EPER en MoldavieAnières (GE)

Automne 2012Lancement de la campagne DM-EPER sur le Cameroun-Honduras4 septembre à Martigny (VS)5 septembre à Romont (FR)6 septembre à Lausanne (VD)10 septembre à Genève (GE)11 septembre à Tramelan (BE-JU)13 septembre à la Bôle (NE)Infos auprès de Nicole Pignolet : 021 613 40 83, [email protected]