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Bulletin d’information du Conservatoire des Sites Lorrains n°50 1 ESPACES NATURELS DE LORRAINE Conservatoire des Sites Lorrains Conservatoire des Sites Lorrains Connaître, Protéger, Gérer, Valoriser les Conservatoire des Sites Lorrains Bulletin d’information numéro 50 - septembre 2007 http://www.cren-lorraine.fr Le Conservatoire des Sites Lorrains est membre de la Fédération des Conservatoires d’Espaces Naturels Pour la biodiversité, les étés se suivent et se res- semblent. Ainsi, quelques menues adaptations auraient suffi pour resservir ici l’éditorial de l’été 2006 : météo encore plus maussade, récriminations pyrénéennes anti-ours en lieu et place des soubre- sauts alpins anti-loup, excès de la pêche aux an- chois atlantiques se substituant aux tristes avatars du maigre cheptel relictuel de thon rouge méditer- ranéen… et leur florilège de déclarations souvent édifiantes. À cet égard, un sommet a sans doute été atteint en cette fin août par un ancien premier ministre. Invité matinal des ondes nationales 1 , cet expert expliqua sans sourire qu’il eut suffi de réin- troduire une « espèce d’ours herbivore » au lieu de Slovènes carnivores pour éviter les problèmes de cohabitation ursine dans les Pyrénées… Stupides scientifiques qui n’y avaient même pas pensé ! Le clin d’œil est certes cruel. Le propos est surtout ré- vélateur du niveau d’impréparation de nombreux élus pour traiter de thèmes aussi particuliers et nouveaux (pour eux) que celui de la biodiversité. Plus loin (?) de nous, on retiendra avec conster- nation l’annonce officielle et peu médiatisée de la « première extinction d’un grand vertébré de- puis cinquante ans, et première espèce de cétacé disparaissant à cause de l’activité humaine » 2 . Au terme d’une campagne de recherche intensive, une équipe internationale a en effet confirmé ce 7 août la disparition du baiji, encore appelé localement « divinité du Yangtsé ». Pour les hydrobiologistes, le baiji, une des quatre espèces de dauphins de rivière de la planète, a été victime des conditions écologiques désastreuses imposées au fleuve ces dernières décennies. Bref, une victime du « mira- cle » économique chinois. En France où le déve- loppement durable fleurit dans tous les discours, voilà près de dix ans que les scientifiques n’ont plus trouvé de femelle d’esturgeon de la Gironde 3 … et la consommation des poissons du Rhône est inter- dite sur 300 km ! Pour sa part, la Lorraine donne dans le surréalisme. En début d’année, le site Natura 2 000 du plateau de Malzéville aux portes de Nancy subissait de graves dégradations. La mobilisation des natura- listes et la contrition embarrassée des responsables déclenchaient la promesse d’une restauration (!) et laissaient espérer un avenir meilleur pour Natura 2 000. Pourtant, quelques semaines plus tard, alors que le Conseil Régional faisait de la vallée de la Moselle sauvage (protégée depuis 1994 par le Conservatoire des Sites Lorrains) sa seconde Réser- ve Naturelle Régionale, une demande d’ouverture de gravière voyait le jour à son amont immédiat et en pleine zone Natura 2 000 ! En juillet, le com- missaire-enquêteur en charge du dossier donnait un avis favorable à la poursuite du projet, et on at- tend ces jours avec inquiétude les avis des services instructeurs de l’état… Aussi, en cette veille de « Grenelle de l’environne- ment », une question essentielle reste sans réponse. La gestion française de Natura 2 000 consiste-t-elle à faire le minimum suffisant pour échapper aux foudres de la Commission européenne ou est-elle porteuse d’une ambition réelle pour la diversité biologique ? Les faits apporteront des éléments de réponse dans les prochaines semaines… Alain SALVI, Président 1 - France Inter, matinale du 30/8 2 - Biology Letters du 7/8 ; e Independent du 8/8 ; Le Monde du 10/8 3 - Gilles Bœuf, www.Rue89.com 9/8 Actualité des départements Observatoire des zones humides du Sud mosellan La vallée de la Seille, vallée de l’or blanc. Agenda - parutions Photo : vallée de la Seille Anne Diss

Bulletin 50 CSL

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Page 1: Bulletin 50 CSL

Bulletin d’information du Conservatoire des Sites Lorrains n°50 1

ESPACES NATURELS DE LORRAINE

Conservatoire des Sites LorrainsConservatoire des Sites Lorrains

Connaître, Protéger, Gérer, Valoriser les

Conservatoire des Sites LorrainsB u l l e t i n d ’ i n f o r m a t i o n n u m é r o 5 0 - s e p t e m b r e 2 0 0 7

http://www.cren-lorraine.fr

Le Conservatoire des Sites Lorrains est membre de la Fédération des

Conservatoires d’Espaces Naturels

Pour la biodiversité, les étés se suivent et se res­semblent. Ainsi, quelques menues adaptations auraient suffi pour resservir ici l’éditorial de l’été 2006 : météo encore plus maussade, récriminations pyrénéennes anti­ours en lieu et place des soubre­sauts alpins anti­loup, excès de la pêche aux an­chois atlantiques se substituant aux tristes avatars du maigre cheptel relictuel de thon rouge méditer­ranéen… et leur florilège de déclarations souvent édifiantes. À cet égard, un sommet a sans doute été atteint en cette fin août par un ancien premier ministre. Invité matinal des ondes nationales1, cet expert expliqua sans sourire qu’il eut suffi de réin­troduire une « espèce d’ours herbivore » au lieu de Slovènes carnivores pour éviter les problèmes de cohabitation ursine dans les Pyrénées… Stupides scientifiques qui n’y avaient même pas pensé ! Le clin d’œil est certes cruel. Le propos est surtout ré­vélateur du niveau d’impréparation de nombreux élus pour traiter de thèmes aussi particuliers et nouveaux (pour eux) que celui de la biodiversité.Plus loin (?) de nous, on retiendra avec conster­nation l’annonce officielle et peu médiatisée de la « première extinction d’un grand vertébré de­puis cinquante ans, et première espèce de cétacé disparaissant à cause de l’activité humaine »2. Au terme d’une campagne de recherche intensive, une équipe internationale a en effet confirmé ce 7 août la disparition du baiji, encore appelé localement « divinité du Yangtsé ». Pour les hydrobiologistes, le baiji, une des quatre espèces de dauphins de rivière de la planète, a été victime des conditions écologiques désastreuses imposées au fleuve ces dernières décennies. Bref, une victime du « mira­cle » économique chinois. En France où le déve­

loppement durable fleurit dans tous les discours, voilà près de dix ans que les scientifiques n’ont plus trouvé de femelle d’esturgeon de la Gironde 3… et la consommation des poissons du Rhône est inter­dite sur 300 km !Pour sa part, la Lorraine donne dans le surréalisme. En début d’année, le site Natura 2 000 du plateau de Malzéville aux portes de Nancy subissait de graves dégradations. La mobilisation des natura­listes et la contrition embarrassée des responsables déclenchaient la promesse d’une restauration (!) et laissaient espérer un avenir meilleur pour Natura 2 000. Pourtant , quelques semaines plus tard, alors que le Conseil Régional faisait de la vallée de la Moselle sauvage (protégée depuis 1994 par le Conservatoire des Sites Lorrains) sa seconde Réser­ve Naturelle Régionale , une demande d’ouverture de gravière voyait le jour à son amont immédiat et en pleine zone Natura 2 000 ! En juillet, le com­missaire­enquêteur en charge du dossier donnait un avis favorable à la poursuite du projet, et on at­tend ces jours avec inquiétude les avis des services instructeurs de l’état…Aussi, en cette veille de « Grenelle de l’environne­ment », une question essentielle reste sans réponse. La gestion française de Natura 2 000 consiste­t­elle à faire le minimum suffisant pour échapper aux foudres de la Commission européenne ou est­elle porteuse d’une ambition réelle pour la diversité biologique ? Les faits apporteront des éléments de réponse dans les prochaines semaines…

Alain SALVI, Président1 - France Inter, matinale du 30/82 - Biology Letters du 7/8 ; The Independent du 8/8 ; Le Monde du 10/83 - Gilles Bœuf, www.Rue89.com 9/8

Actualité des départements

Observatoire des zones humides du Sud mosellan

La vallée de la Seille, vallée de l’or blanc.

Agenda - parutions

Photo : vallée de la Seille Anne Diss

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Bulletin d’information du Conservatoire des Sites Lorrains n°502

ACTUALITE DES DEPARTEMENTS

Meuse

Meurthe-et-Moselle

La Chambre d’Agriculture de la Meuse et le CSL s’associent pour la tourbière de Chaumont-devant-Damvillers.

En 2007, le Conseil Général de Meurthe­et­Moselle a renforcé son soutien aux actions du CSL. Les aides accordées pour 2007 s’élèvent à 60 000 €. Cette aide vient conforter le financement des plans de gestion, la gestion des sites et les actions de valorisation.

Pour la valorisation des Espaces Na­turels Sensibles, le Conseil Général de Meurthe­et­Moselle s’est doté d’une charte graphique originale, ainsi que d’une charte signalétique spécifique pour les sites du Conservatoire des Si­tes Lorrains.Les panneaux, dérivés du mobilier ac­tuel du CSL, seront désormais réalisés en chêne massif non traité et les visuels seront imprimés par un procédé Strati­mage™. La pelouse calcaire de la Côte d’Urbul à Charency­Vezin dans la vallée de la Chiers sera le premier site à profi­ter de ce nouveau « look » dès 2008.

La faune et la flore face au climatQuatorze capteurs de température ont été mis en place dans les différents milieux présents sur la réserve pour étudier l’impact du changement cli­matique sur la réserve. Six mesures de température seront enregistrées cha­que jour.Ce dispositif a pour objectif de suivre les variations de température au fil des années et de corréler celles­ci avec les comportements de la faune et de la flore.

Un minibus pour le CATTPDans le bulletin 48 nous vous annon­cions que le CATTP Van Gogh s’est vu décerner le Prix Jean ROLAND lors du Congrès des Réserves Naturelles de France pour son aide à l’entretien des pelouses calcaires de Montenach. Ce prix a permis de contribuer à l’achat d’un minibus, notamment pour se rendre en chantier à Montenach.Le nouveau minibus a été inauguré le 26 juin 2007 par le service psychia­trique thionvillois du CHR Metz­Thionville en présence notamment de Christian SCHWOEHRER, Président de Réserves Naturelles de France, Véro­nique CORSYN, Directrice du CSL, Gérald LONGCHAMP, cadre infir-mier à l’origine du projet et des pa­tients du CATTP. En psychiatrie tout particulièrement, médecins et person­nels soignants font tout pour multi­plier les ouvertures sur l’extérieur.

Nouveau départ pour la valorisation en Meurthe-et-Moselle

MEUSE

La tourbière alcaline de Chaumont­devant­Damvillers et ses prairies s’étalent sur une surface de 79 ha. Elle est située

dans la dépression de la Woëvre, au pied des Côtes de Meuse. Le site figure parmi les 6 tourbières alcalines de Lorraine d’intérêt national à Européen.La présence de l’habitat de « tourbière basse alcaline à Laîche de Davall », en situation quasi exclusive pour la Lor­raine, justifie son intégration au réseau Natura 2 000.La partie centrale de la tourbière a été acquise par le Conseil Général de la Meuse grâce au soutien de l’Agence de l’eau Rhin­Meuse. L’animation Natura 2 000 du site relève des compétences de la Communauté de Communes de la Région de Chaumont qui a lancé un appel d’offres pour la réalisation du do­cument d’objectifs.Les interactions entre la gestion de la tourbière, les problématiques agricoles

en périphérie du site et les actions de restauration hydraulique prévisibles ont conduit le CSL et la Chambre d’Agri­culture de la Meuse à s’associer pour la partie agricole (diagnostic d’exploi­tation et la mise en œuvre de Mesures Agro­Environnementales territoriali­sées (MAEt), etc.) et à faire appel au cabinet d’expertise de Pierre GOUBET pour le volet «étude hydraulique». La réponse réalisée au titre des 3 structu­res a été retenue par la Communauté de Communes. Si le délai de réalisation est de 2 ans, les éléments du document d’objectifs concernant les contrats agri­environnementaux devront être vali­dés pour mars 2008, afin de permettre aux agriculteurs de contractualiser dès mai 2008.Ce partenariat avec la Chambre d’Agri­culture de la Meuse laisse présager d’autres partenariats avec la profession agricole des 3 autres départements lor­rains.

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Moselle

Vosges

Assemblée Générale à Saulny

La Communauté de Communes des 3 Rivières (CC3R), compo­

sée des communes de Plombières­les­Bains, du Val d’Ajol et de Girmont Val d’Ajol, dans les Vosges méridionales, a initié un projet de préservation et de mise en valeur de son patrimoine natu­rel remarquable dans le cadre de la po­litique des Espaces Naturels Sensibles (ENS) du Conseil Général des Vosges.Pour l’accompagner dans son travail de réflexion, le CSL a effectué une exper­

tise écologique, technique et financière nécessaire à la prise de décisions de la part des élus. Suite à cette étude, la CC3R a constitué un groupe de travail afin de définir les sites d’intervention et le projet pédagogique. Les différents propriétaires concernés ont été rencon­trés par la CC3R, le CSL et le Conseil Général pour leur exposer le projet.Ce travail préalable va permettre la pro­tection de 2 sites : l’étang le Villerain et le complexe prairial du Breuil­Hérival,

Les Espaces Naturels Sensiblesde la Communauté de Communes des 3 Rivières

La commune de Saulny, repré­sentée par son Maire, Gérard PACIEL, a chaleureusement ac­

cueilli le CSL pour son Assemblée Gé­nérale le 21 avril 2007. Plus de 100 ad­hérents et partenaires se sont mobilisés pour la sortie de découverte de la Côte de Saulny, et surtout, pour témoigner de leur soutien au CSL.

Lors de l’Assemblée Générale, le Prési­dent Alain SALVI, a souligné l’impli­cation des membres du Bureau et de l’équipe qui a permis de mener à bien le suivi partenarial, le programme d’ac­tions avec un résultat financier excé­dentaire malgré l’absence de Directeur. Alain SALVI a également souhaité la bienvenue à la nouvelle Directrice, Vé­ronique CORSYN, en poste depuis le 21 février 2007.

En parallèle, Alain SALVI a exprimé son inquiétude quant à la « marchandi­sation » de la Nature en raison des évo­lutions législatives en matière de mar­chés publics auxquelles les associations sont aujourd’hui soumises. Le Président a également rappelé qu’en matière de protection de la Nature rien n’est ja­mais acquis, comme en témoignent des projets de carrière et de canalisation sur la Moselle Sauvage qui compromettent gravement 5 années d’efforts pour la protection du site engagée grâce au pro­gramme Life Vallées Alluviales.

À l’issue de l’Assemblée Générale, Alain SALVI et Gérard PACIEL ont signé le bail emphytéotique de 33 ans qui concrétise la protection des 20 hecta­res de pelouses calcaires de la Côte de Saulny.

Les Administrateurs sortants Maurice BELVOIX (Maire d’Erstroff), Armand BEMER (Vice­Président Moselle), Pa-trice COSTA (Vice­Président Meurthe­et­Moselle) et Jocelyne PRUDHON (Vice­Présidente Vosges) ont été réélus.

Afin de renforcer ses missions départe­mentales Moselle et Meuse et ses mis­sions de gestion et de valorisation, le Conservatoire des Sites Lorrains vient de procéder au recrutement de 6 per­sonnes en 2006­2007.Anne DISS, chargée d’études Moselle centreMatthieu GUYOT, conservateur de la Réserve Naturelle Régionale de l’Étang d’AmelBenjamin FOX et Yann RIVIERE, techniciens de terrain à Montenach.Julie DESRUES, chargée d’études va­lorisation (ENS 88 et Tanet­Gazon du Faing)Marie KIEFFER, chargée d’études ani­mation et communication.Un conservateur de la Réserve Naturelle Régionale de la Vallée de la Moselle va très bientôt venir renforcer l’équipe.

Le Conservatoire s’agrandit

ainsi que la réalisation d’un projet de valorisation pédagogique sur l’ensem­ble des ENS du territoire de l’intercom­munalité.Un projet de convention cadre entre la CC3R et le CSL est en cours d’élabora­tion. La convention cadre sera déclinée en conventions d’application avec les propriétaires des sites concernés.

Bulletin d’information du Conservatoire des Sites Lorrains n° 50Photo : Étang de Corfaing - E. Patte

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Bulletin d’information du Conservatoire des Sites Lorrains n°504

Observatoire des zones humides du Sud mosellan

Des fonctionnalités qui comptentAujourd’hui, la dégradation des zones humides a un impact économique et so­cial avéré.Ces milieux jouent un rôle capital dans la gestion de la ressource en eau : expansion des crues, prévention des inondations, épuration des eaux, effet d’éponge et stockage de grandes quantités d’eau, sou­tien des débits d’étiage, etc.Les zones humides sont de fabuleux ré­servoirs de biodiversité. Elles hébergent un tiers des espèces proté­gées en France et la moitié de l’avifaune. Plus de 40 % des espè­ces végétales leur sont inféodées.Depuis peu, le tra­vail des économis­tes de l’environne­ment a permis de calculer le coût réel des services rendus par les zones humides. Le résultat est clair : mieux vaut mettre en œuvre des politi-ques de préservation des zones humides plutôt que payer le prix élevé des consé-quences de leurs destructions. En effet, on évalue à 11 500 milliards d’euros, les services rendus naturellement par les zo­nes humides dans le monde !

Le contexte de l’ObservatoireDans le cadre du programme européen LEADER+ piloté par le Groupe d’Ac­tions Locales (GAL) Moselle Sud, le CSL est maître d’ouvrage de l’Observa­toire des zones humides du Sud mosellan (OZHSM). Ce projet reçoit le soutien financier de fonds européens, du Conseil Régional de Lorraine et de l’Agence de l’eau Rhin­Meuse (AERM). De nom­breux partenaires techniques sont égale­ment associés : Parc Naturel Régional de Lorraine, DIREN, ONEMA (ex­CSP), DDAF, Fédération Lorraine d’Aquacul­ture Continentale (FLAC) et le Conseil Général de la Moselle.Le territoire concerné représente 229 communes, soit plus de 200 000 hec­tares répartis sur les arrondissements de Sarrebourg et de Château­Salins. 46 communes se situent au sein du Parc

Naturel Régional de Lorraine. Le terri­toire Sud mosellan est pourvu de quel­ques zones humides bénéficiant déjà de classements et inventaires, notamment un site RAMSAR (l’étang de Lindre), 9 sites d’intérêt communautaire (ZPS et ZSC) et une centaine de Zones Naturel­les d’Intérêts Écologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF). La connaissance

des zones humides ponc­tuelles reste cependant la­cunaire. C’est pourtant ce maillage de zones humi­des dites « ordinaires » qui

assure les fonctions hy­drauliques, notamment d’épuration des eaux, ainsi que le maintien de

la biodiversité.

L’objectif de l’ObservatoireL’objectif de l’Observatoire est

d’acquérir une connaissance quan-titative et qualitative des zones humi-des qui soit la plus exhaustive possible sur le territoire du GAL Moselle Sud.L’inventaire répertorie les mares prai­riales et forestières, marais, tourbières, forêts humides, prairies humides, prés salés, annexes alluviales, zones de sour­ces, plans d’eau et étangs.Il permet de disposer d’un outil de consultation efficace préalable à tout pro­jet d’aménagement.Au terme de la phase initiale de l’inven­taire, toutes les données sur les zones hu­mides recensées seront consultables sur Internet : cartographies, caractéristiques hydrauliques, données patrimoniales (faune, flore, habitat), activités humai­nes, facteurs d’influences, statut de pro­tection, fonctions majeures, recomman­dations techniques et menaces.Les données récoltées seront renseignées conformément à la récente base de don­nées de l’IFEN (Institut Français de l’Environnement) associant le Ministère en charge de l’Environnement, le Mu­séum National d’Histoire Naturelle, les agences de l’Eau et les DIREN.L’Observatoire ne constitue pas un outil réglementaire opposable. Mais en tant qu’inventaire, cet état initial des zones

humides du Sud mosellan peut contri­buer à augmenter l’efficience des services de l’État en matière de police de l’eau.L’inventaire a permis de découvrir de nouvelles stations d’espèces protégées et d’accroître la connaissance sur la réparti­tion de nombreuses espèces.Enfin, l’évolution diachronique des zo­nes humides pourra être mesurée grâce aux cartographies des habitats.Par ailleurs, les critères de sélection des zo­nes humides dans le cadre de l’OZHSM ont été déterminés selon la dernière défi­nition donnée par la loi relative au Dé­veloppement des Territoires Ruraux (dite DTR).

Les premiers résultatsLe territoire est assez hétérogène en raison de la diversité des couches géologiques (grès vosgiens, calcaires du Muschelkalk, marnes du Keuper…). La diversité des substrats est à l’origine de la diversité des milieux naturels.À ce jour, on compte entre 1 300 et 1 500 zones humides sur le territoire de l’Ob­servatoire, soit environ 2 à 3 % de sa surface, ce qui est dans la moyenne na­tionale. On considère que 10 à 20 % de surface d’un territoire en zones humides sont nécessaires pour que l’efficacité de leurs fonctionnalités soit optimale.Les premières analyses montrent que les mares prairiales sont les milieux les plus menacés. Elles ont régressé en moyenne de 30 à 50 %, parfois de plus de 80 % par endroits. Les prairies humides sont aussi menacées par le retournement en culture et par l’intensification des prati­

Les zones humides ont longtemps souffert de dégradations (assèchements, pollutions, etc.). Plus de la moitié de leur superficie aurait déjà disparu depuis 1940 en France. Trop souvent considérées comme des espaces insalubres et

dépourvus de valeur, le manque de connaissances et une image galvaudée ont aggravé leur disparition. Pourtant, un territoire riche en zones humides et en nappes phréatiques comme le Sud de la Moselle, comprenant les Pays du

Saulnois et des Étangs, augmente son attractivité en mettant en valeur ces richesses.

La loi DTRDes évolutions juridiques récentes ont été adoptées en faveur des zones humides, et plus particulièrement au titre de la loi DTR : il s’agit de l’exonération de la part communale de la taxe foncière des pro­priétés non bâties –prés et landes– situées en zone humide.Il relève de la compétence des maires de dresser la liste des parcelles concer­nées avant de la transmettre aux Impôts. L’OZHSM répondra aux besoins des élus locaux pour identifier ces zones.

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ques agricoles. La plupart sont dans un état dégradé. Les voiles de cours d’eau (mégaphorbiaies, etc.) sont également en déclin car les surfaces terrestres sont exploitées jusqu’au bord des cours d’eau. De même, les ripisylves sont très rési­duelles ou lacunaires (cordon d’aulnes) et majoritairement très jeunes.

Communiquer pour sauver les zones hu-midesLe grand public est sollicité pour signa­ler l’existence de zones humides sur le territoire. Un site Internet (http://obser-vatoire.zh.free.fr), permet à chacun de signaler une zone humide. La distribu­tion de plusieurs milliers de plaquettes,

coupons de signalisation et affiches ainsi qu’une campagne de presse a contribué à l’appropriation du projet par les citoyens, élus et acteurs locaux.

Des conférences ont également été orga­nisées à Sarrebourg et à Château­Salins.Enfin, les résultats de l’Observatoire seront diffusés sur Internet via le Sys­

tème d’Information sur l’Eau (SIE) de l’AERM.

Le dernier Schéma Directeur d’Aména­gement et de Gestion des Eaux (SDAGE) du bassin Rhin­Meuse définit les gran­des orientations pour les 15 prochaines années en matière de politique de l’eau. À travers ce SDAGE, l’AERM souhaite disposer d’Observatoire(s) des zones hu­mides de chaque bassin­versant de son territoire d’action.L’Observatoire des zones humides du Sud mosellan est, en ce sens, un projet pilote et fédérateur.

Rejoignez-nous sur :

http://observatoire.zh.free.fr

À l’Ouest, le paysage est lar­gement dominé par l’open­field.Les zones humides sont deve­nues rares. Seuls la vallée de la Seille ainsi que quelques « lambeaux » sont épargnés.

Au centre, l’agriculture est partagée entre grandes cultures et bocages.Les étangs sont nombreux en raison du substrat calcaire argileux. Le patrimoine naturel comporte de nombreux éléments remarquables comme les prés salés et l’étang de Lindre.

Au Sud-Est, on distingue le massif vosgien.La pente est forte et le grès est perméable. Les zones humides sont localisées dans les fonds de vallées (Sarre Blanche et Sarre Rouge, Zorn…) et d’affinité plutôt acide. Quelques tourbières relictuelles subsistent mais la déprise agricole domine

un paysage en cours de fermeture. Les boi-sements marécageux (aulnaie, saulaie) sont très présents en fond de vallons.

Au Nord : les prairies naturelles et les marais alca-lins sont des composants majeurs du paysage (Fran­caltroff, Léning, Insviller, Honskirch, Fénétrange....)

La Rainette arboricole ou Rainette verte est un amphibien de petite taille (3,5 à 5 cm), de la famille des hylidés. Elle se distingue des grenouilles par sa couleur « vert­pomme » et des « ventouses » à l’ex­trémité de ses doigts qui lui permettent de se fixer sur différents supports. Les mâles ont une gorge jaune­orangé et fripée, alors que celle des femelles est blanche et lisse. Ceci est dû au fait que les mâles possèdent un sac vocal. Le chant nocturne des rai­nettes lors de la période de reproduction (mi­avril à fin juin) est caractéristique et puissant. Il rappelle celui des cigales et est audible à plusieurs kilomètres à la ronde.Espèce indicatrice d’une bonne fonction­nalité des zones humides, ses effectifs ont nettement diminué ces dernières décen­nies. L’espèce est aujourd’hui inscrite à l’annexe IV de la Directive Habitats.

En Lorraine, où la Rainette est présente dans la Woëvre et le Sud mosellan, la tendance à la baisse des populations est inquiétante. Le CSL a mis en place le pro­gramme « Rainette 2 007 » qui consiste à établir un état des lieux des populations sur le territoire de l’Observatoire des zones humides du Sud mosellan. Ce territoire a été choisi afin de valoriser les données acquises lors de l’inventaire réalisé pour l’Observatoire, mais aussi pour sensibiliser le public au danger de la disparition des zones humides à travers une espèce phare connue et appréciée de tous.Le suivi réalisé sur une centaine de sites prospectés par une méthode d’écoute a permis de dénombrer 35 sites où la Rainet­te est présente. Alors que l’espèce est très connue pour fréquenter des milieux tels que les mares, la majorité des sites occupés sur le territoire du Sud mosellan sont des étangs. L’espèce fait preuve dans certains cas d’un caractère pionnier très surprenant

comme le montre sa présence dans des “Points d’aspiration incendie”.Le programme définit une stratégie de conservation basée sur :• La détermination d’un réseau de si-

tes fonctionnels pour la Rainette et le maintien d’une connexion continue entre les différents noyaux de popula-tion,

• La reconnexion des populations iso-lées par l’intermédiaire d’une gestion des corridors écologiques,

• La création/restauration de milieux favorables.Pour plus de renseignements, téléchargez la circulaire 30 de la Commission Reptiles et Amphibiensh t t p: / /ba t ra c ho s . f r e e . f r / f i c h i e r s /Circulaire30CRAallegee.pdf

Rainette 2 007

Les entités territoriales et naturelles du Sud mosellan

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La vallée de la Seille, vallée de ’’ l’Or Blanc ’’Château-Salins, Marsal, Salival, Salonnes… Que cachent ces noms de villages ou de lieux-dits du Sud mosellan ?

De petits cristaux situés le long de la Seille sont un indice de présence de l’or blanc. Le sel est en effet à l’origine de la richesse écologique, patrimoniale et culturelle de la vallée. Le patrimoine naturel des mares et prés salés continentaux de la vallée de la Seille et de la Nied est exceptionnel. À ce titre, elles ont fait l’objet d’une forte

mobilisation du Conservatoire et des acteurs de ce territoire depuis 1989.

Il y a 220 millions d’années la Lorraine est inondée par la mer germanique. L’ac­tuel territoire de la vallée de la Seille est alors une lagune plate et monotone. Le niveau de la mer est peu élevé et la vie n’y foisonne guère. Les dépôts marins forment l’assise marno­calcaire du sous­sol. Il y a 200 millions d’années, le climat tropical favorise l’évaporation de l’eau et la cristallisation du sel jusqu’à transfor­mer cette lagune en marais salant comme en Camargue. Les successions de couches de sel et de marnes atteignent une épais­seur de 150 m par endroits.

Le paysage de la vallée de la SeilleIl y a 12 000 ans, le lit majeur de la Seille se comble d’alluvions vosgiennes. Les co­teaux calcaires environnants sont alors boisés.Il y a 3 500 ans, on commence à exploi­ter le sel par briquetage, poteries qui per­mettaient de faire évaporer l’eau salée. L’exploitation du sel par cette technique a duré jusqu’au XVIIe siècle et a nécessité beaucoup de bois de chauffe : les coteaux avoisinants sont alors déboisés. L’érosion qui résulte de cette déforestation a contri­bué au comblement du lit majeur de la seille en alluvions récentes.Avec plus de 2 000 000 de m3, les bri­quetages de la Seille sont les plus an­ciens et les plus volumineux d’Europe. Ils forment de véritables « collines » sur lesquelles des villages comme Marsal se sont développés pour former le paysage actuel de la vallée de la Seille.

Origine géologique du sel Une flore de bord de mer à 400 km du littoral !L’eau de pluie s’infiltre dans les fissures dans la roche calcaire des coteaux avoisinants. Au contact des couches souterraines, l’eau se charge de sel et remonte en surface par des sources artésiennes très salées au niveau de la vallée de la Seille. Au niveau de la source, la concentration en sel atteint 80 g/l. Cette salinité est 2 fois plus élevée que celle de l’eau de mer. Plus on s’éloigne de la source, plus la concentration en sel dimi­nue. Une végétation halophile (qui aime le sel) de bord de mer s’installe de manière concentrique autour de la source en fonction de sa tolérance au sel et de l’humidité du sol. Les mares et prés salés abritent 12 plantes protégées en Lorraine dont 1 est pro­tégée en France. Parmi celles­ci, 4 sont particulièrement remarquables et menacées : la Salicorne de Vic, espèce endémique de Vic­sur­Seille, le Buplèvre grêle, la Ruppie maritime et la Renoncule de Boudot.

Espèces halophiles strictes :Salicorne, Troscart maritime (protégés en Lorraine), Aster

maritime, Spergulaire maritime

Espèces halophiles tolérantes :Guimauve officinale, Jonc de Gérard.

Espèces indifférentes au sel :Roseau, Orge faux-seigle, Chiendent

Destructions importantes, superficies réduitesCes zones ont fortement régressé essen­tiellement dans le secteur de Marsal à Château­Salins. Dans ce secteur, on es­time qu’entre 1967 et 2000, 1/3 des ha­

bitats halophiles ont été détruits (passant de 430 ha à 270 ha). Les causes de cette régression sont variées : drainage, créa­tion de plans d’eau ennoyant, mise en culture, construction de routes, coloni­sation par le roseau. En complément de

la disparition de prairies salées, le pay­sage prairial de la Seille a été largement fragmenté. La zone Natura 2 000 de la vallée de la Seille présente aujourd’hui une superficie de 1 477 hectares dont 655 sont des zones halophiles.

Les prairies humides qui entourent les mares et les prés salés présentent également un fort intérêt orni­thologique : outre la présence du Tarier des prés et du Courlis cendré, plusieurs mâles chanteurs de Râle des genêts ont été entendus en 2007.

Des oiseaux remarquables

Salicorne de Vic - D. Malick Jonc de Gérard - A. Diss Renoncule de Baudot - P. Richard Guimauve officinale - A. Diss

Râle des genêts - J.M. Bronner

Bulletin d’information du Conservatoire des Sites Lorrains n° 50

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Paysage de la vallée de la Seille - Photo : A. Diss

Des sites protégésDès 1989, la protection des sources et prés salés a été initiée par l’acquisition du Pré Léo à Vic­sur­Seille.De 1993 à 1997, le programme européen ACNAT Prés Salés (ACNAT : Action Com­munautaire pour la Nature, aujourd’hui appelé Life) mené par le Parc Naturel Ré­gional de Lorraine et le CSL, s’est traduit par l’acquisition de près de 100 ha.Entre 1998 et 2000, le CSL a poursuivi l’acquisition de prés salés, soit 19 ha répar­tis sur 5 sites. Ces investigations ont abouti à la protection de 158 ha de terrains à forte valeur écologique.Les agriculteurs au cœur de la préservation de la valléeParallèlement au programme ACNAT, un partenariat étroit avec la profession agri­cole a été mis en œuvre par le biais d’une Opération Locale Agri­Environnementale (OLAE). Cette mesure a permis de soutenir des pratiques agricoles extensives sur 510 ha soit un tiers des prairies remarquables.• 2 000 – 2003 : mise en place d’un CTE collectif « Prairies remarquables de la Seille »Le CTE collectif (Contrat Territorial d’Ex­ploitation) permettait à tout exploitant de contractualiser pour tout ou partie de son exploitation située dans la vallée de la Seille. Le CTE a été piloté par la Communauté de Communes du Saulnois. Le Parc Naturel Régional de Lorraine, la Chambre d’Agri­

culture, l’Association Départementale pour l’Aménagement des Structures des Exploi­tations Agricoles (ADASEA) et le CSL ont réalisé l’animation des contractualisations avec les agriculteurs.

Étang Hamant12,62 ha

Les Rayeux 12,37 ha(bail emphytéotique)

Paquis des Oies : 28,09 ha

Le Pré Léo : 30,64 ha

Ancienne Saline16,96 ha La petite Seille : 21,36 ha

Pré de Besbornes et les Salées Eaux : 13,75 ha

Les grands roseaux : 21,88 ha

Les Malaquits : 0,8 ha(Protection en cours)

Au total 25 exploitants se sont engagés dans un CTE collectif « prairies remar­quables de la Seille » permettant la ges­tion extensive de 400 ha de prairies sur le site Natura 2 000. En contrepartie de la mise à disposition à faible loyer des pro­priétés du CSL, ces dernières bénéficient d’un cahier des charges plus contraignant que les autres parcelles.• 2004-2006 : mise en place des CADLe dispositif des Contrats d’Agriculture Durables (CAD) fait suite aux CTE. Il a permis d’engager de nouvelles parcel­les en gestion extensive. Au total 8 CAD ont été signés sur le site Natura 2 000.• 2007-2013 : mise en œuvre de Mesu-res Agro-Environnementales territoria-lisées (MAEt) Vallée de la SeilleL’évaluation des aides de l’Europe (Fonds Européen Agricole pour le Dé­veloppement Rural, FEADER) et de l’État (Ministère de l’Agriculture et de la Pêche) pour les CTE et les CAD a mis en évidence la trop grande dispersion des aides agro­environnementales. Par ailleurs, une part importante des crédits agro­environnementaux a été allouée à la Prime Herbagère Agro­Environnemen­tale, ce qui a réduit les crédits disponi­bles pour les autres mesures agro­envi­ronnementales. Le nouveau Programme de Développement Rural Hexagonal (PDRH), a donc prévu de mettre en place des mesures territorialisées, ciblées sur des territoires à forts enjeux pour l’eau et la biodiversité. Il s’agit de pro­poser un nombre limité de mesures aux exploitants situés sur un même territoire de manière à garantir une homogénéité d’action répondant à l’enjeu identifié sur le territoire.En 2007, l’animation du dispositif des MAEt Seille par le Parc Naturel Régio­nal de Lorraine, l’ADASEA et le CSL a permis de contractualiser 371,5 ha pour 5 ans, dont 243 ha de prés salés, 127 ha de prairies remarquables et 1,5 ha de re­mise en herbe. Le montant total des aides s’élève à plus de 400 000 € sur 5 ans.

Cahier des charges pour les agriculteurs• Maintien en prairie naturelle• Fauche tardive à partir du 1er juillet• Limitation de la charge de pâturage à

1 UGB/ha (Unité Gros Bétail)• Absence de fertilisation et de produits

phytosanitaires• Pas de labour• Conservation des arbres et arbustes• Interdiction de procéder à des travaux

sans l’accord du CSL

Rencontre avec Roger RICHARDNous vous présentons Roger RICHARD, Président de « Nature et Patrimoine du Saulnois » (NPS), une inter­association qui œuvre au pays de Château­Salins. Roger est professeur de mathématiques et père de 3 enfants.Conservateur du Pré Léo, un pré salé à Vic­sur­Seille, Roger est un naturaliste généraliste, féru d’histoire locale et défenseur du patois roman. Amoureux du patrimoine lorrain, l’homme a plu­sieurs cordes à son arc, des cordes qu’il accorde avec harmonie aux différentes passions qui l’animent. Et dont il parle avec passion…

Roger RICHARD, comment êtes-vous venu à la protection de la nature ?Tout jeune, j’ étais admiratif devant la beauté des fleurs et très sensible au chant des oiseaux. Puis cette passion de la nature m’a conduit à vouloir mettre un nom sur toutes ces espèces. J’ai fréquenté de nombreuses associa-tions telles que le COL, le GECNAL, la LPO, le Parc Naturel et, bien sûr, le CSL.Très vite, j’ai désiré partager ces connaissances à travers des animations tout public au sein du Club-Nature lo-cal. La notion de protection des milieux naturels m’ était évidente et s’est retrouvée « tout naturellement » inscrite dans les statuts de NPS.

Quelle est la particularité des sites naturels du Saulnois ?Ce pays est caractérisé par une grande diversité de bioto-pes sur un territoire restreint. Cela va des prés salés de la vallée de la Seille aux pelouses à orchidées de la Côte de Delme en passant par l’ étang de Lindre, en n’oubliant ni les forêts et les champs cultivés du plateau ni les pâturages et les marécages de la vallée… On peut ainsi passer d’une ambiance marine à une ambiance méditer-ranéenne sur le versant Sud de la pelouse de Delme ou une ambiance vosgienne sur les versants Nord (Grande gentiane à Bacourt et Gentiane ciliée à Liocourt).

Vous qui connaissez le CSL de l’intérieur et depuis longtemps, quel message souhaiteriez-vous faire passer à ses membres et à ses responsables ?Avec du recul, on voit que des sites intéressants ont été sauvegardés grâce à l’action du CSL. Un énorme travail a été fait, les responsables ont été sensibilisés, la communauté tient compte maintenant de l’environ-nement et les élus font appel au CSL. Mais ce dernier doit peut-être s’appuyer davantage sur le terrain, ne pas « séparer la tête des pieds », prendre ses interlocuteurs « comme ils sont, là où ils sont », utiliser les naturalistes locaux comme relais, notamment pour les contacts avec les agriculteurs.

Nous laisserons le mot de la fin à Roger qui trouve des accents de philosophie voire de sagesse, sans se départir de son humilité et de son sourire.La Nature est la plus belle des choses, elle est magni-fique ! Et tous les arts ne peuvent en offrir qu’une pâle copie. L’original sera toujours plus beau que la copie ! En plus, son spectacle est gratuit !Dans notre propre intérêt, il faut absolument la protéger car l’ homme fait partie de la nature. Se respecter soi-même, c’est respecter le milieu où l’on vit ! Contempler la nature permet de se ressourcer et cela mène, je crois, à une certaine forme de spiritualité.

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Bulletin d’information du Conservatoire des Sites Lorrains n°508

Espaces Naturels de Lorraine est publié parle Conservatoire des Sites Lorrains

Siège social14, rue de l’Église57930 Fénétrange

Tél. : 03 87 03 00 90 ­ Fax : 03 87 03 00 97Email : [email protected]

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7bis, route de Pont­à­Mousson54470 Thiaucourt

Tél. : 03 83 80 70 80 ­ Fax : 03 83 83 29 71Email : [email protected]

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Antenne Vosges58, boulevard de Granges

88400 Gérardmer ­ KichompréTél. : 03 29 60 91 91 ­ Fax : 03 29 60 91 90

Email : [email protected]

Directeur de la Publication :Alain Salvi

Rédaction :Armand Bémer, Anne Diss, Delphine Jung, Denis

Lenganey, Emmanuel Patte, Emmanuel Pollet, Alain Salvi et Laurent Wenk

Comité de relecture :Alain Salvi, Claudine Demoulin, Armand

Bémer, Véronique Corsyn, Damien Aumaître, Roseline Berry, Julien Dabry, Philippe Hacker, Marie Kieffer, Mathieu Millot, Pascale Richard,

Christiane Franké, Rachel Selinger­Looten, Pierre Wernain et l’équipe des Vosges.

Coordination - Conception graphique :Emmanuel Patte

Les partenaires du Conservatoiredes Sites Lorrains

Union EuropéenneDirection Régionale de l’Environnement de

LorraineConseil Régional de LorraineAgence de l’eau Rhin­Meuse

Conseil Général de la Meurthe­et­MoselleConseil Général de la MeuseConseil Général de la Moselle

Conseil Général des VosgesBanque Populaire de Lorraine­Champagne

Fondation Nature et DécouvertesEt plus de 200 communes

et intercommunalités lorraines...

Ce bulletin a été réalisé grâce au soutien de :

Parutions

AgendaPendant près de deux mois, du 15 octobre au 15 décembre 2007, le réseau des Conservatoires d’Espaces Naturels propose plusieurs dizai­nes de chantiers­nature à l’attention de bénévoles, d’étudiants, d’en­treprises ou d’associations d’insertion.L’objectif de l’opération Chantiers d’Automne est de donner un « coup de jeune » à la nature et d’effectuer les nombreux travaux de

restauration nécessaires au maintien de la faune et de la flore des sites naturels préservés par les Conservatoires tout en menant une action citoyenne de sensibilisation du public.Cette année, l’ouverture de l’opération nationale Chantiers d’Automne se déroulera en Lorraine le 12 octobre, sur la Réserve Naturelle de Montenach. Le CSL organisera à cette occasion une manifestation médiatique pour valoriser le travail réalisé en partenariat avec les bénévoles de l’Association des Amis de la Réserve des 7 Collines et les patients du Cen­tre d’Accueil Thérapeutique Van Gogh de Thionville. Bien entendu, chacun est invité à venir prêter main­forte à cette occasion.

Ouverture des Chantiers d’Automne 2007 en Lorraine !

LE SAULNOIS, Au pays du sel et de la Seille.Photos de Daniel MANZI, textes de Roger RICHARD, adhérent et conservateur du CSL

Une visite du Saulnois, en suivant les eaux qui le traversent et qui le baignent. De très belles photos, transmettent l’atmosphère de cette région.Éd. Pierron 1 996

Amphibiens et Reptiles de Lorraine, de Michel RENNER conservateur et Stéphane VITZTHUM membre de la Commission Reptiles et AmphibiensRichement illustré de plus de 400 photographies et de nombreuses

cartes de répartition, il permet une identification facile des 18 espèces d’Amphibiens et des 9 espèces de Reptiles de Lorraine. Il consacre de nombreuses pages à leur biologie, leurs milieux de vie…Éd. Serpenoise 2 007

Ailleurs Aussi le Vent… d’Armand BEMER, Vice-Président du CSLAprès « Passerelles de Vous à Moi », où Armand BEMER nous conviait sur ses sentiers de poésie en Lorraine, il nous offre aujourd’hui d’étonnants carnets de voyages, réels ou imaginaires,

constitués de tableaux intimistes, de narrations impressionnistes ou d’émotions aquarellées.Éd. Les Presses Littéraires 2 007

Le pays des 3 frontières naturellement de Joël TRIBOUT, Secrétaire -Général Adjoint du CSLAu Nord de la Lorraine, une terre de contrastes où le gris des cités industrielles se mêle au vert des forêts et des prairies. Cet ouvrage rend hommage à un patrimoine naturel et

humain exceptionnel et se veut une source d’idées de randonnées et de découvertes.Éd. Serpenoise 2 007

Les plantes protégées de Lorraine « Distribution, écologie, conservation » de Serge MULLER, Président du Conseil Scientifique du CSLLa Lorraine abrite 214 plantes protégées. L’ouvrage présente, pour

chacune d’entre elles, des indications précises sur sa distribution, ses habitats, son écologie et sur son état de conservation.Le texte, accompagné de nombreuses photographies, est complété par une bibliographie importante et par un index des communes lorraines mentionnant les espèces protégées qui y sont présentes.Éd. Biotope 2006

La Pie-grièche écorcheur, de Norbert LEFRANC chef de projet biodiversité et gestion de la faune sauvage à la DIREN LorrainePhotos d’Alain SAUNIERLa Pie­grièche écorcheur est un

passereau migrateur d’intérêt européen. Cette monographie fait référence parmi les ornithologues.Ed. Belin / Eveil-Nature 2 004

Ouvrages naturalistes Découvrir la Lorraine

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Calendrier 2 008 de l’Office Central de la Coopération à l’École des VosgesCe calendrier, auquel a contribué le

Conservatoire des Sites Lorrains, présente de magnifiques photographies de nature dans les Vosges.OCCE : 03 29 34 05 96,http://www.occe.coop/~ad88