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PLAN INTRODUCTION I- La vie politique du Dahomey A- L’instabilité politique B- Naissance de la conférence nationale des forces vives de la nation II- L’Organisation de la conférence nationale des forces vives de la nation A- L’adoption de la constitution du 11 décembre 1990 B- L’examen des lois ayant conduit à la nouvelle constitution CONCLUSION

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la conference des forces vives de la nation au bénin en 1990.bon pour l'information sur la transition au Bénin

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PLAN

INTRODUCTION

I- La vie politique du Dahomey

A- L’instabilité politique B- Naissance de la conférence nationale des forces vives de la nation

II- L’Organisation de la conférence nationale des forces vives de la nation

A- L’adoption de la constitution du 11 décembre 1990 B- L’examen des lois ayant conduit à la nouvelle constitution

CONCLUSION

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INTRODUCTION

Le Benin (L’ex Dahomey) traverse depuis 1990 une nouvelle période de son histoire politique et constitutionnelle : celle du renouveau démocratique.Avant cette période, il a connu peu de mouvements de gloire. En effet, d’abord, sous joug colonial, ensuite, marqué par les interventions de l’armée sur la scène politique jusqu’à la période révolutionnaire de confiscation des libertés publiques, le Benin s’est caractérisé par une véritable instabilité politique et constitutionnelle, en dépit de l’euphorie de l’indépendance de 1960. La longévité que connait le régime politique crée par la nouvelle constitution du 11 décembre 1990, vierge de toute révision constitutionnelle et assurant la stabilité politique et constitutionnelle, mais non l’absence de crise politique, témoigne de la maturité du peuple béninois. La nouvelle constitution a du relevé des defis. Il s’agira dans un premier temps de parler de la vie politique du Dahomey (I), et dans un second l’organisation de la conférence nationale des forces vives de la nation (II).

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I- La vie politique du Dahomey

A- L’instabilité politique

Depuis l'indépendance, le Bénin a connu une histoire politique mouvementée. Les douze premières années furent marquées par une instabilité chronique, les anciennes élites coloniales, pour la plupart originaires du Sud, se disputèrent le pouvoir.

En 1963, le nord du pays veut sa revanche, tandis que les élites et la nouvelle bourgeoisie semblent peu préoccupées par les nombreux défis du sous-développement. C'est à cette période qu'un certain colonel Christophe Soglo (l'oncle de Nicéphore Soglo) arrive sur la scène politique du pays, en forçant Hubert Maga, premier président de la République du Dahomey indépendant, à démissionner.

En six ans, on enregistra quatre coups d'État et régimes militaires, venant abréger d'éphémères périodes civiles qui voient se succéder Sourou Migan Apithy, Justin Ahomadegbé et Emile Derlin Zinsou au pouvoir.

En 1970, un Conseil présidentiel constitué de trois membres, Maga, Apithy et Ahomadegbé (une présidence tournante à trois) prend le pouvoir et suspend la Constitution. La ronde des présidents n'a pu se faire. En effet, seul Maga a pu passer les deux ans retenus à la tête du Dahomey. À peine Ahomadegbé a-t-il entamé son tour de direction en 1972 que l'armée, sous la direction du capitaine Mathieu Kérékou, décide de reprendre en main le gouvernement, destitue le Conseil présidentiel, et Mathieu Kérékou devient le nouveau chef de l'État dahoméen. Il est rapidement nommé commandant. Mais les militaires se trouvent désemparés, sans programme et sans idées. Leur pouvoir est vide et c'est dans ce vide que vont s'engouffrer les idées des jeunes militaires et des étudiants qui ont vécu en France la période de mai 68.

La République populaire du Bénin (1974-1990)

En novembre 1974, Mathieu Kérékou impose le marxisme-léninisme comme idéologie officielle de l'État. En 1975, pour réduire le poids politique du Sud, le nom de Dahomey est symboliquement abandonné pour celui de Bénin, du nom

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du royaume qui s'était autrefois épanoui au Nigeria voisin. Le pays prend le nom officiel de République populaire du Bénin.

De vastes programmes de développement économique et social sont mis en place, mais les résultats sont mitigés. Élu président par l'Assemblée nationale révolutionnaire en1980, réélu en 1984, Mathieu Kérékou échappe à trois tentatives de coup d'État en 1988.

Dans les années 1980, la situation économique du Bénin est de plus en plus critique. En 1987, les plans du FMI imposent des mesures économiques draconiennes : prélèvements supplémentaires de 10 % sur les salaires, gel des embauches, mises à la retraite d'office. En 1989, un nouvel accord avec le FMI sur un programme d'ajustements des structures économiques déclenche une grève massive des étudiants et des fonctionnaires. Le Bénin entame une transition démocratique conjointement avec le processus de réformes économiques.

B- Naissance de la conférence nationale des forces vives de la nation

En février 1990, après la suspension de la Constitution, une Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation est organisée à Cotonou sous la présidence de Mgr de Souza, archevêque de Cotonou.Tenue du 19 au 28 février 1990, la "conférence nationale des forces vives de la nation" (CNFVN) présidée par Mgr de SOUZA, à laquelle prennent part 500 délégués représentant les différentes sensibilités politiques et corporations du pays. De cette conférence naissent d’une part le "Haut Conseil de la République" , organe législatif de suivi et de contrôle, et d’autre part un gouvernement de transition dirigé par Nicéphore Soglo. Ces deux institutions cohabitent avec M. Kérékou jusqu’aux élections présidentielles.

En décembre 1990, une nouvelle Constitution instaurant le régime présidentiel et le multipartisme intégral est adoptée par référendum.

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Photo d’ensemble des membres du haut conseil de la république La conférence nationale béninoise a été suivie d'une période d'expérimentation institutionnelle et de légitimation. La cour constitutionnelle avait fortement imposé sa suprématie sur la réglementation des conflits entre élites institutionnelles. Des réformes dans les systèmes de représentation politiques et d'administration locale des politiques sociales commencent à transformer les rapports politiques verticaux et participent à la consolidation démocratique dans un contexte de crise économique quasi-permanent au Bénin. (IBISCUS-CEAN).Dans le contexte des changements politiques qui interviennent en Afrique, le Bénin est apparu, en 1990, comme un cas d'exception. Dans des circonstances où se mêlaient le hasard et la stratégie politicienne, ce pays fut le premier à réussir une transition démocratique jusqu'à son terme marqué par des élections libres. Pour la première fois, on a pu assister à la conquête d'un Etat démocratique après dix-sept ans d'un régime militaire et marxiste. Le Bénin a inventé, pour parvenir à cette issue, la formule de la Conférence nationale, sorte d'états généraux ayant permis, contre toute attente de négocier en douceur un changement de régime. La formule de Conférence nationale a, depuis lors, fait école dans d'autres pays africains. En proclamant le renouveau démocratique (La Perestroïka africaine), le Bénin fut considéré comme un véritable miracle des temps présents, et ce que l'on appellera "le modèle béninois" est devenu un cas d'études. Les circonstances qui ont conduit au changement de régime par le moyen de la Conférence nationale sont analysées. (IBISCUS-CEAN)

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II- L’organisation de la conférence nationale des forces vives de la nation

A-L’Adoption de la constitution du 11 décembre 1990

Le temps du Renouveau démocratique, consacré par cette grand-messe des forces vives de la Nation, est toujours en cours. Du 19 au 28 février 1990, la Conférence nationale réunit plus d’un demi millier de délégués des différentes composantes du pays, à l’hôtel PLM Alédjo, sous la présidence de Mgr Isidore de Souza

Deux principales décisions en sont issues. La première instaura le libéralisme économique et politique, la démocratie et l’Etat de droit. La deuxième nomma un Premier ministre pour seconder le général Mathieu Kérékou, maintenu à la présidence mais vidé de l’essentiel de ses prérogatives. Un vent de renouveau démocratique enveloppa le Bénin. Le Premier ministre nommé par la Conférence nationale, Nicéphore Soglo, Administrateur de la Banque mondiale, est chargé de conduire le gouvernement de la période transitoire. Ce gouvernement a pour mission de mettre en œuvre les principales mesures devant conduire à l’adoption d’une nouvelle Constitution et à l’organisation des élections générales. Contrairement aux autres expériences transitoires des pays de la sous-région, les deux acteurs principaux de cette période, le président Mathieu Kérékou et le Premier ministre Nicéphore Soglo, ont su jouer loyalement leur partition et accorder leurs violons, pendant les douze mois de sa durée.

Vu la Loi constitutionnelle n°90 6002 du 13 août 1990, portant organisation des pouvoirs de la période transitoire ;

Vu la Charte des partis politiques objet de la loi n°90-023 du 13 août 1990

Vu la loi n°90-025 du 10 septembre 1900, portant organisation de referendum constitutionnel

Vu la loi n°90-030 du 8 novembre 1990, portant règlement du contentieux référendaire ou électoal pendant la période de transition

LE HAUT CONSEIL DE LA REPUBLIQUE, après audition du compte rendu des résultats du référendum présenté par le Ministre de l’Interieur, de la Sécuité publique et de l’Administration territoriale au nom du Gouvernement, et du

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compte rendu fait par le Président de la commission des lois du Haut Conseil de la République chargé du contentieux référendaire,

Nous déclarons que le projet de CONSTITUTION DE LA REPUBLIQUE DU BENIN est adopté lors du référendum du 02 décembre 1990 par les résultats ci-après :TOTAL DES INSCRITS = 2.052105

NOMBRE DE VOTANTS = 1.304.870 soit 63% des inscrits

NOMBRE DE BULLETINS BLANCS {OUI} = 926.860

NOMBRE DE BULLETINS VERTS {OUI mais sans limitation d’âge} = 252.064 soit 19.9% des suffrages exprimés.NOMBRE DE BULLETINS ROUGES (NON) = 85.717 soit 6.8% des suffrages exprimés.

Ces résultats concernent le vote organisé dans les ix départements du Territoire National et dans les Représentations diplomatiques du Bénin.En conséquence, nous proclamons officiellement ce jour Lundi 10 Décembre 1990, les résultats ci-dessous et déclarons le Projet de CONSTITUTION comme la CONSTITUTION DE LA REPUBLIQUE

Fait à Cotonou le 10 décembre 1990 pour le Haut Conseil de la République le Président Monseigneur Isidore de SOUZA

Le 11 décembre 1990, une nouvelle loi fondamentale, celle de la Ve République fut promulguée, après son adoption par voie référendaire. Elle reflète bien les décisions de la Conférence nationale. Elle a pour trame la démocratie et l’Etat de droit. Elle opte pour un régime républicain présidentiel, avec séparation des trois pouvoirs : l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Trois mois plus tard, les élections législatives et présidentielles ont sanctionné la fin de la période de transition. La nouvelle Assemblée nationale, monocamérale, élue pour quatre ans. Elle est présidée par Maître Adrien Houngbédji, avocat et ancien exilé politique. Au deuxième tour des présidentielles, Nicéphore Soglo a triomphé de Mathieu Kérékou. En 1996, Nicéphore Soglo dut céder son fauteuil présidentiel à Mathieu Kérékou aux élections présidentielles. Cinq ans plus tard, les Béninois lui accordent à nouveau leur confiance.

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B- Examen des lois ayant conduit à la nouvelle constitution

Considérant que l’examen de la loi ci-dessus citée fait apparaître que certaines de ses dispositions sont conformes à la constitution sous réserve d’observations, qu’une autre est contraire à la constitution et que toutes les sont conformes à la constitution ; En ce qui concerne les dispositions conformes à la constitution sous réserve d’observations .

Considérant qu’il ressort de l’examen de la loi que certaines de ses dispositions sont conformes à la constitution sous réserve d’observations ; Article 21 alinéa 2 : en ce que le décompte des voix tel que prescrit ne garantit pas la transparence et la vérité du scrutin ; qu’en effet, cette disposition indique que lors du dépouillement, le président du bureau de vote prend chaque bulletin , le donne à un assesseur qui le lit à haute voix et le classe selon les catégories, mais elle ne précise pas qu’il dois montrer chaque bulletin au public avant de le remettre à l’assesseur qui le lit à haute voix ;qu’il s’agit de bulletin unique comportant deux couleurs différentes imprimées en caractères identiques ; qu’afin d’éviter toute éventuelle contestation ,le législateur devrait exiger que chaque bulletin soit montré au public avant la mention <<oui>> ou <<non>> par l’assesseur et le classement dudit bulletin ; qu’ainsi, la troisième phrase de l’alinéa 2 serait reformulée comme suit :<<…Il prend chaque bulletin, le donne à un assesseur qui le montre au public, le lit à haute voix et le classe selon les catégories suivantes…>> ;

Article 23 alinéa 2 :en ce qu’il ne prévoit pas les éventuelles réclamations des électeurs comme mentions à porter au procès verbal ;qu’il y a lieu d’insérer par souci de transparence un cinquième tiret formule comme suit :

- Les réclamations des électeurs s’il y en a ;

Article 24 : en ce qu’il ne précise pas que la cour constitutionnelle conformément aux articles 4 et 117 de la constitution veille et statue sur la régularité du référendum ; qu’il y a donc lieu de reformuler cet article comme suit :

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<<La cour constitutionnelle veille et statue sur la régularité du référendum.

Elle désigne des délégués chargés de suivre les opérations.

Le contentieux du référendum est de la compétence de la cour constitutionnelle>>

Article 32 : en ce qu’il est superfétatoire de rappeler une telle disposition dans la présente loi, la loi organique sur la cour constitutionnelle ayant déjà confié à Haute Juridiction le son de veiller et de statuer sur la régularité du référendum ; qu’en conséquence, il y a lieu de supprimer cet article :

En ce qui concerne la disposition contraire à la constitutionConsidérant que l’examen de la loi fait ressortir que l’article 6 est contraire à la constitution en ce qu’il ne cite pas toutes les options fondamentales de la conférence nationale de février 1990 et qui sont reprises par les articles 42, 44, et 54 de la constitution ; qu’il s’agit du nombre de mandats présidentiels, de la limitation d’âge pour les candidats à l’élection présidentielle et de la nature présidentielle du régime politique dans notre pays ; que l’article 6 doit donc être reformulé comme suit :

<< Ne peuvent faire l’objet de questions à soumettre au référendum, les options fondamentales de la conférence nationale de février 1990, à savoir :

-La forme républicaine et la laïcité et l’Etat ;-L’atteinte à l’intégrité du territoire national ;-Le mandat présidentiel de cinq ans, renouvelable une seule fois ;-La limite d’âge de 40 ans au moins et 70 ans au plus pour tout candidat à l’élection présidentielle ;-Le type présidentiel du régime politique au Benin. >> ;

En ce qui concerne les dispositions conformes à la constitution Considérant que toutes les autres dispositions de la loi déférée sont conformes à la constitution ;

DECIDE:Article 1er : Les articles 21 alinéa 2, 23 alinéa 2, 24 et 32 sont conformes à la constitution sous réserve d’observations.

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Article 2 : L’article 6 est contraire à la constitution.Article 3 : Est inséparable de l’ensemble du texte de la loi l’article 6 visé à l’article 2 de la présente décision.Article 4 : Toutes les autres dispositions de la loi déférée sont conformes à la constitution.Article 5 : La présente décision sera notifiée à Monsieur le Président de la république, à Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale et publiée au Journal Officiel.

Ont siégé à Cotonou, le vingt octobre deux mille onze,

Messieurs Robert S. M. DOSSOU PrésidentMadame Marcelline-C GBEHA AFOUD Vice-PrésidentMessieurs Bernard Dossou DEBGO Membre Théodore HOLO Membre Jacob ZINSOUNON Membre

Le Rapporteur, Le Président

Professeur Théodore HOLO Robert S. M. DOSSOU

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CONCLUSION

Le Dahomey (actuel Bénin), a connu une longue période d’instabilité politique durant laquelle le pays était confronté à une crise économique et sociale sévère, et une série de coups d’états. En août 1989 le Général Mathieu Kérékou prit l’initiative d’abandonner le régime marxiste-léniniste. Ce qui a conduit en février 1990 à la suspension de la constitution, puis dans le même mois à l’organisation de la conférence nationale des forces vives de la nation réunissant 500 membres à l’hôtel PLM Alédjo à Cotonou. Il y a eu ainsi l’adoption par référendum du projet de constitution. Cette constitution instaure un régime présidentiel et un multipartisme intégral sous le président Nicéphore SOGLO en décembre 1990 conduisant le pays à la démocratie.

La constitution actuelle a-t-elle prévu des mécanismes de sa propre révision ?