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Deux femmes pour une toile blanche Roman Nicolle Leconte et Pierre-Gilles Ferraguti

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Deux femmes pour une toile blanche

Roman

Nicolle Leconte et Pierre-Gilles Ferraguti

11.94 628837

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 142 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 11.94 ----------------------------------------------------------------------------

Deux femmes pour une toile blanche Roman

Nicolle Leconte et Pierre-Gilles Ferraguti

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Chapitre 1 Pierre-Gilles

Pierre-Gilles Ferraguti, peintre de renom, se présente sans ostentation ; son sourire est charmeur et sa voix douce et posée. Cet homme réservé peut se montrer distant, voir froid, avec son entourage. Soucieux de son apparence vestimentaire, il aime la gente féminine qui le lui rend bien. Cette attirance réciproque ne va pas être sans conséquences sur ses périodes de création artistique.

Très sociable, nous pouvons cependant surprendre à la dérobée son regard perdu dans le lointain : Pierre-Gilles est rentré dans sa bulle.

Si le qualificatif de taiseux peut lui être donné, il ne faut pas omettre de noter également son sens de l’humour ainsi que ses goûts en matière musicale et picturale qui sont très éclectiques.

Pierre-Gilles est né le 17 Janvier à Kenitra-Port-Lyautey au Maroc. C’est sur le paquebot « Ile de

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France » que sa mère, Hélène, deux mois avant sa naissance, a composé son prénom. Ses aïeux sont d’origines diverses et pour résumer, Pierre-Gilles se dit être franco-italien-maltais-grec. Partant de son ascendance, nous pouvons envisager que ses chromosomes mémoires soient affectés de nomadismes géographiques !

Son grand-père était artiste en stuc sur les bords du lac de Genève, à Montreux.

Son expérience a baigné dans une atmosphère artistique dont l’épicentre était St Germain-en-Laye, non loin de la ville des impressionnistes dont Guy de Maupassant aimait à dire : « Ce coin le plus précieux du monde. »

A propos de son art, Pierre-Gilles Ferraguti nous dit « N’avoir fait aucune école d’art, c’est un don » ; « Il aime que les personnes parlent de leurs émotions devant ses toiles et non seulement de technique ».

Pierre-Gilles est également chanteur de variétés, débutant dans sa jeunesse dans un groupe de folksong, Bob Dylan, Hugues Aufray. Il chante en solo et en duo les plus grands succès de 1900 à nos jours. Il est aussi chanteur d’un groupe. Avec ses musiciens, ils interprètent des morceaux de jazz manouche.

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Chapitre 2 Marie

Il pleut, Marie regarde avec mélancolie cette pluie qui n’en finit pas de tomber. C’est lundi, son cœur est triste et son désœuvrement alourdit davantage son ennui. Voilà bientôt trois ans que Jacques, son mari, l’a quittée et, depuis, tous les débuts de semaine sont difficiles. Ses week-ends se passent le plus souvent avec ses amis et Marie appréhende ces jours qui lui faudra remplir dans une solitude quasi totale qui lui donne souvent le vertige.

Marie se prépare un thé. Elle s’installe dans son salon, salon cossu, meublé avec goût, et dont les murs sont habillés de rares tableaux mais dont chacun lui rappelle un souvenir heureux. Tout en buvant son thé, Marie feuillette quelques revues ; soudain son regard se trouve accroché par un article sur le peintre Pierre-Gilles Ferraguti. Ce peintre, parfait inconnu pour elle, expose en ce moment à Paris, rue de Seine.

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Son thé l’a revigorée et Marie, curieuse de nature, décide de se rendre à l’adresse indiquée en début d’après midi.

A pied et un peu en avance, Marie passe tranquillement devant Notre Dame de Paris afin de se rendre rue de Seine. Arrivée là, elle découvre un bâtiment ancien qui servait, à une époque révolue, de hangar à l’entrepôt de marchandises amenées par bateau. Peu de monde encore et les quelques personnes présentes font leurs commentaires à voix basse.

Marie s’arrête, regarde autour d’elle. Quel contraste avec la grisaille de la rue ! Ici, que des couleurs chatoyantes ! Elle s’approche, laisse courir ses yeux, soudain une toile attire son attention : Venise ! les masques, les gondoles, le Palais des Doges. Cette réminiscence du passé lui brouille un peu la vue. Que cachent ces masques qui semblent vous interpeller ? Peut-être tout simplement les yeux du peintre sur le monde. L’heure n’est pas à s’interroger et Marie poursuit sa visite, son esprit vagabonde passant d’un sujet à l’autre.

Elle a fait le tour de l’exposition, mais dans le fond une toile posée sur un chevalet détonne par sa couleur : elle est toute blanche ! Perplexe, Marie scrute le tableau de plus près : c’est alors qu’elle remarque des aspérités bien ordonnées et la signature de l’auteur, ce qui laisse à penser que ce tableau est terminé. Toute à son observation, Marie n’entend pas le bruit des pas feutrés qui s’approchent, une voix douce l’interpelle :

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– Madame avez-vous trouvé cette exposition à votre goût ?

Marie se retourne et se trouve face au peintre. – Monsieur, plusieurs de vos toiles sont

intéressantes et vous traitez certains thèmes avec originalité. Mais cette toile blanche je ne la trouve pas dans votre catalogue.

– Madame cette toile n’est pas à vendre. – Alors pourquoi la présenter ? Monsieur Ferraguti élude, laisse courir un sourire

sur ses lèvres et lui tend sa carte de visite : – Madame j’espère vous rencontrer à nouveau et

peut-être vous compter parmi mes clientes en devenir.

Marie accepte le bristol, salue et quitte la salle. Curieuse cette attitude du peintre ? Elle se promet de revenir, sinon de se tenir informée de ses futures expositions.

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Chapitre 3 Léa et Pierre-Gilles

Léa, infirmière de profession, travaille depuis quinze ans en milieu hospitalier. Dès sa titularisation, Léa, au caractère bien trempé, a choisi, contre l’avis de son mari, d’exercer sa profession en tant qu’infirmière de nuit en milieu pédiatrique. Pourquoi ce choix ? Léa a toujours été sensible à la souffrance des enfants et pouvoir la soulager la remplit de plénitude. La nuit, elle règne sur le service accompagnée d’une équipe soignante réduite avec laquelle elle partage ces heures avec connivence et efficacité. Si sa profession la comble, il lui est indispensable de pouvoir évacuer son stress. Ainsi s’adonne-t-elle au tennis avec son époux. Tous les deux de bon niveau sportif disputent régulièrement des championnats. Jouer en double est pour eux un moyen de renforcer leur complicité qui, dans la vie quotidienne, se trouve mise à mal.

Au mois de mai les tournois commencent au club

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de Cergy où ils ont l’habitude de s’entraîner. Ils sont prêts pour affronter leurs adversaires. Le dimanche matin de la compétition sportive, Léa se lève en forme. Soucieuse de ne pas réveiller son mari, Léa descend dans la cuisine, ouvre la fenêtre et respire profondément l’air pur et vivifiant. La nuit a chassé les nuages et le soleil rentre à flots. Toute heureuse de cette journée qui s’annonce de bon augure, Léa prépare le petit déjeuner. Bientôt une odeur de café et de pain grillé se répand dans l’appartement.

L’heure passant, Léa s’inquiète de ne pas voir apparaître son mari, le cheveu en bataille, pour partager ce premier repas de la journée qu’il affectionne particulièrement. Un peu inquiète, elle se rend dans la salle de bains, mais c’est dans sa chambre qu’elle le trouve assis sur le bord du lit, gémissant doucement ; il ne peut plus bouger. Après maintes précautions, Léa réussit à le glisser dans son lit. Dans un premier temps, Léa fait fi de son tournoi et n’est disponible que pour son mari. Elle appelle son médecin traitant, le priant de bien vouloir passer à son domicile le plus rapidement possible. L’attente fut brève. Après examen du malade, le médecin les rassure. Il prescrit beaucoup de repos et des antalgiques. Rassérénée, Léa court à la pharmacie pour se faire délivrer l’ordonnance. De retour à la maison lui revient en mémoire la compétition de tennis à laquelle ils devaient participer. Elle prend contact avec le capitaine de l’équipe pour lui

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annoncer leur abandon ainsi que les circonstances de celui-ci. Le capitaine se montre embarrassé et, tout en se montrant compatissant à la souffrance de son mari, il explique à Léa qu’il n’a pas deux remplaçants à sa disposition mais un seul. Je me permets d’insister, lui dit-il, pour que tu puisses te libérer. Léa est dans l’incertitude mais promet d’y réfléchir promptement et de lui donner réponse. Avant tout il lui faut consulter son mari. Ce dernier la rassure et l’encourage vivement à disputer cette compétition.

Elle hésite encore, mais constatant que les douleurs de son mari sont moins intenses, elle décide de jouer tout en lui certifiant qu’elle rentrera dès le match terminé. Elle arrive sur le court la mine un peu défaite. Apercevant Léa, le capitaine la rejoint accompagné de son joueur qui répond au prénom de Pierre-Gilles et le lui présente. Ils échangent une poignée de main de bienvenue et Pierre-Gilles lui précise qu’il est un nouvel arrivant dans cette équipe. Il lui suggère d’échanger quelques balles sur la terre battue avant de rencontrer l’équipe adverse.

Tout en marchant, Pierre-Gilles explique à Léa son service peu académique ; en effet, il sert les épaules tournées vers le filet. S’ensuit alors un aparté sur la place de chacun sur le court. Au début du match, Léa est un peu tendue mais, prise par l’action, le sourire revient. Sourire à la Cameron Diaz que Pierre-Gilles n’oublie pas de noter. Cependant, malgré une prestation correcte pour leur premier

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double, la victoire revient au camp adverse. Le capitaine qui a suivi la partie les encourage et leur propose de les entraîner car, dit-il, je crains fort que le mari de Léa ne puisse jouer de sitôt. Les deux protagonistes se montrent intéressés et rendez-vous fut pris pour le mardi suivant à quinze heures. Pierre-Gilles invite Léa à rester pour encourager les autres joueurs, mais cette dernière décline l’invitation. En effet, Léa a promis à son conjoint de ne pas s’attarder et, de plus, elle prend son travail de nuit. Pierre-Gilles se montre compréhensif et ils se quittent sur un sourire cordial, sinon déjà complice.

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Chapitre 4 Que devient Marie ?

Après son retour de l’exposition, quelques jours se sont écoulés et Marie a repris sa vie qu’elle découvre tout à coup plus monotone qu’elle ne le pensait. Elle partage son temps entre ses invitations avec ses amis, la visite des musées et son passe-temps favori la lecture.

Au regard de son emploi du temps Marie soupire : quel ennui ! Cette exposition m’a ouvert les yeux, il me faut enrichir mon quotidien.

Elle se laisserait bien tenter par l’écriture mais elle ne se sent pas encore prête, il lui faut trouver matière à. Marie a beaucoup voyagé en France et à l’étranger ce qui lui a permis de dénicher différentes civilisations, différents paysages, différentes coutumes, mais rien ne vient dans le présent nourrir son projet.

A quoi songe Marie dans son bel appartement ? Tout en flânant dans son lieu de vie, Marie regarde sa décoration, se demande ce qu’elle pourrait modifier :

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changer un meuble de place ? Un tableau ? Oui, un tableau se dit-elle. Marie se remémore son dimanche après-midi et la toile blanche surgit devant ses yeux. Marie décide d’aller consulter sur internet. Pierre-Gilles a effectivement un site assez complet sur ses différentes possibilités d’exercer son art mais c’est en vain qu’elle cherche sa toile préférée, bizarre, non ? Mais, tout à coup, Marie se souvient que cette toile n’était pas à vendre.

Après réflexion, Marie se rappelle de la carte que le peintre lui a glissée en partant. Elle hésite puis compose son numéro de portable. C’est le répondeur qui lui répond. Marie décline son identité et, en précisant ses coordonnées, elle émet le souhait de revoir le tableau sur lequel elle se pose de multiples questions.

Pierre-Gilles a bien reçu le message qui lui a mis du baume au cœur, mais, fidèle à son habitude, repousse l’appel au lendemain.

Marie est agacée par cette attente mais songe qu’elle a peut-être fait une erreur de jugement ?

Le jour suivant, elle se lève toujours chiffonnée par sa préoccupation quand le téléphone sonne. C’est monsieur Ferraguti. Après avoir pris courtoisement de ses nouvelles, la conversation s’oriente rapidement sur la peinture et la toile blanche en particulier. Monsieur Ferraguti a bien compris son message et c’est pourquoi il l’invite à se rendre à Osny pour son vernissage. Ce dernier commence à partir de 17 h le samedi suivant.