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Droit des sociétés S2

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Page 1: Droit des sociétés S2

Droit des sociétésSecond semestre

Introduction générale   : Classification des sociétés

Le droit des sociétés a connu une diversification des formes sociétaires et c’est la raison pour laquelle il convient de procéder à des qualifications et à des qualifications. Il y a par conséquent plusieurs catégories de sociétés et ces sociétés présentent certains points de divergences mais aussi quelques points communs.

I) Sociétés types et sociétés particulières

Les sociétés particulières répondent à des besoins spéciaux, des sociétés sur mesures, elles sont nombreuses et variées et sont classées en deux catégories :

- En fonction du régime juridique applicable (Société coopérative, société à participation ouvrière, société à capital variable, société du secteur public…)

- En fonction du secteur d’activité économique concerné (Société dans le domaine du financement, de l’immobilier, de l’agriculture, des professions libérales ou des assurances…).

Une société coopérative se retrouve surtout dans le domaine agricole.

Les sociétés types ont une vocation généraliste et sont donc adaptables à toutes les situations. Cette catégorie peut être divisée en deux sous catégories :

- Les sociétés avec personnalité morale- Les sociétés sans personnalité morale

II) Sociétés de personnes et de capitaux

Les sociétés de personnes sont dotées de l’intuitu personae, d’un caractère d’intimité, de confiance. Elles sont fermées mais qui ont l’inconvénient de donner la qualité de commerçant à tous les associés (responsabilité personnel, illimitée et solidaire). Il y a les SNC et SCS.Parmi les sociétés de personnes il y a les sociétés civiles et les associés n’ont pas la qualité de commerçant mais leur responsabilité est personnelle indéfinie dans la limite des apports et n’est pas solidaire.

Les sociétés de capitaux sont des sociétés dans lesquelles il y a une indifférence de la personnalité des associés, ce qui importe c’est le capital social et les apports. Ici c’est l’intuitu pecuniae qui prône, elles sont capitalistes. L’inconvénient c’est que ce sont des sociétés ouvertes. Chaque actionnaire n’est responsable que proportionnellement à ses apports et uniquement dans la limites des ses apports. Les SA, SAS, SCA.Il y a une catégorie intermédiaire, à savoir la SARL, c’est une société qui permet d’avoir les avantages des sociétés de personnes et de capitaux.

II) Sociétés dont les titres financiers sont admis aux négociations sur un marché réglementé et celles qui ne le sont pas

Depuis le 22 janvier 2009, les anciennes sociétés dites faisant appel public à l’épargne sont désormais appelés sociétés dont les titres financiers sont admis aux négociations sur un marché. Elles sont cotées en Bourse mais elles présentent des risques pour les investisseurs et c’est la raison pour laquelle elles sont l’objet d’un contrôle spécial à la fois dans leur création et fonctionnement. Elles sont contrôlées par l’AMF (gendarme de la Bourse).

IV) Sociétés civiles et commerciales

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Cette distinction est fondamentale et principale (summa divisio). Les sociétés civiles ne peuvent effectuer que des opérations civiles et en cas de dépassement de l’objet civil il y a des sanctions civiles et fiscales. Sur le plan juridique, elles seront requalifiées en société créée de fait avec les règles de la SNC. Sur le plan fiscal, elles seront soumises au régime de l’impôt sur les sociétés. Les associés sont responsables à titre personnel, indéfini dans la limite de leurs apports. Il y a plusieurs catégories de sociétés immobilières, agricoles ou libérales.Les sociétés commerciales ont deux critères de qualification :

- Forme quelque soit l’objet- Objet social qui ne s’applique qu’exceptionnellement et pour les sociétés sans personnalité

morale ou les GIE.

Partie I   : Les sociétés commerciales

Sont celles qui sont commerciales par la forme et énumérées par la loi, L210-1 du Code de commerce. Il y a une distinction entre les sociétés à risque limité et illimité. Trois catégories de sociétés :

Titre I   : Les sociétés de personnes

Deux formes de sociétés de personnes :Un caractère intuiti personae, illimité de la responsabilité et des risques patrimoniaux.

Chapitre I   : Les sociétés en nom collectif

C’est une société commercial par la forme qu’importe son objet, elle est à responsabilité illimité, tous les associés ont la qualité de commerçant. Cette société a des inconvénients :

- Les risques sont illimités.- Les opérations de session des parts sont difficiles voire impossibles car l’unanimité des

associés est nécessaire.Elle est simple dans sa création et son fonctionnement. Les associés sont captifs, fidélisés et fidèles. La SNC n’est pas obligée de publier ses comptes en les déposant au greffe du Tribunal (en principe). Les pertes sont déductibles des résultats. La SNC est fréquemment choisie dans les milieux familiaux, de la pharmacie.

Section I   : La constitution

I) Le contenu des règles de constitution

A) Les conditions de fonds

1- Les associés

Il faut au minimum deux personnes, les associés peuvent être des personnes physiques ou morales. Deux personnes mariées peuvent être associés d’une SNC. Les associés doivent avoir la capacité commerciale, être majeur et ne pas faire l’objet de mesures de protection. A contrario les mineurs sont toujours exclus même émancipés. Les majeurs protégés ne peuvent pas être associés quelque soit le régime juridique de protection. Les personnes de nationalité étrangère doivent, sauf exonération, remplir les formalités nécessaires pour être commerçant.

2- Les apports et le capital social

Toutes les formes d’apports sont possibles : nature, numéraire ou industrie.Il n’y a aucun minimum légal. La libération des apports n’est soumise à aucune condition légale de délais.

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3- L’objet social

Le principe est que n’importe quelle activité peut être exercée par la SNC, civil ou commercial. Mais l’objet doit être licite et moral. Certaines activités sont interdites même si elles sont licites et morales comme les professions libérales (médecins, avocats, experts comptables…), les assurances. L’objet social doit être déterminé dans les statuts et cette règle est déterminante étant donné que les dirigeants de la société ne peuvent engager la personne morale que dans les limites de l’objet.

B) Les conditions de forme et de publicité

1- Les statuts

Les statuts doivent écrit (acte sous seing privé ou notarié). Les statuts doivent être signés par tous les associés, il y a des mentions obligatoires :

- La forme juridique- La durée de la société- La dénomination ou appellation sociale- Le siège social- L’objet social- Le montant du capital- Les éléments d’identification et de localisation des associés

Il peut y avoir des mentions facultatives concernant la gérance de la société, le mode de consultation des associés ou les causes de dissolution.

2- Les formalités

Les statuts doivent faire l’objet d’un enregistrement auprès du service des impôts. Mais au-delà d’un enregistrement il y a diverses formalités de publicité :

- Il faut insérer un avis dans un journal d’annonces légales du lieu où se trouve le siège social- Il faut déposer au greffe du tribunal de Commerce, deux exemplaires des statuts, l’acte de

nomination du ou des gérants lorsqu’il s’agit de gérants extrastatutaires. - Immatriculation au RCS (les associés ont la qualité de commerçant mais ne sont pas tenus de

s’immatriculer à titre individuel).- Il faut insérer un nouvel avis au BODACC.

Une fois immatriculée la société, elle possède une carte nationale d’identité (K bis) car elle est une personne morale.

II) Les sanctions des règles de constitution

S’il y violation des règles de constitution il peut y avoir nullité qui passe par l’action en nullité et peut aboutir à l’annulation.

A) L’action en nullité

1- Les causes de nullité

- L’absence ou le défaut d’accomplissement des formalités de publicité. Elle est propre à la SNC et à la SCS. Toutefois cette nullité n’est pas automatique, en effet, le tribunal a la possibilité de ne pas la prononcer lorsqu’aucune fraude n’est constatée.

- Violation des règles relatives au consentement, à la capacité, à l’objet ou à la cause. La particularité pour la SNC c’est que la nullité peut être prononcée par l’incapacité ou le vice du consentement d’un seul associé.

2- Les titulaires de l’action en nullité

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Toute personne intéressée peut agir.

3- La prescription de l’action en nullité

Toutes les actions nullité se prescrivent par trois ans à partir du jour où la nullité est encourue.

4- La régularisation de la nullité

L’annulation d’une société a des effets trop graves ainsi le législateur a prévu des facultés de régularisations. En effet, dans la SNC les causes de nullité peuvent être régularisées (exception l’objet illicite ou immoral). Le tribunal peut accorder d’office un délai pour procéder à la régularisation. En cas de défaut de publicité car toute personne intéressée peut mettre la société en demeure ce procédé aux formalités nécessaires. Cette mise en demeure ouvre un délai de 30 jours pendant lequel la société doit effectuer les formalités et en cas de carences ou défaillances, toute personne intéressée pourra demander au tribunal compétent un mandataire judiciaire qui procèdera à la formalité en question. Dans tous les cas l’action en nullité de la société s’éteint dans l’hypothèse où la cause de nullité a disparu au moment où le tribunal statut.

B) Les effets de l’annulation

Dans une société lorsqu’il y a annulation de l’acte de société on n’applique pas les règles du droit commun des obligations. La nullité est rétroactive ainsi elle produit des restitutions réciproques. En droit des sociétés, la nullité n’est pas rétroactive lorsqu’elle est prononcée, elle ne produit ses effets pour l’avenir, pour le passé elle sera traitée comme une société de fait autrement dit une société ratée qu’il faut liquider et donc partager. Les tiers qui ont contracté avec cette société sont protégés dès lors qu’ils ont été de bonne foi, ni la société ni la associés ne pourront leur opposer la nullité de la société (sauf en cas de vices du consentement ou d’incapacité).

Section II   : Les organes de la SNC

La structure est la même que pour les autres sociétés, d’abord il y a des organes de direction qu’on appelle le ou les gérants. Les organes de contrôle à savoir le commissariat aux comptes, les assemblées générales c’est-à-dire les associés en collectivité.

I) La gérance de la SNC

A) Le statut juridique du gérant

1- La nomination

La désignation de la gérance est libre par les associés. Le ou les gérants peuvent être désignés dans les statuts ou dans un acte séparé des statuts.

2- La cessation des fonctions

En règle générale, la durée des fonctions des statuts. En cas de silence sur ce point, le ou les gérants peuvent rester en place tant que dure la société. Divers évènements peuvent entrainer la cessation des fonctions :

- Survenance d’incapacité (tutelle, curatelle ou sauvegarde judiciaire)- Survenance d’une faillite personnelle- Survenance d’une interdiction de gérer- La démission- La révocation, le retrait forcé, trois cas :

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Lorsque tous les associés sont gérants, dans ce cas la révocation de l’un des gérants doit être décidée à l’unanimité des autres associés. Cela entraine directement la dissolution de la société sauf clause contraire des statuts ou décision à l’unanimité des associés. Par ailleurs le gérant révoqué pourra se retirer de la société contre le remboursement de ses droits sociaux dont la valeur déterminée à l’amiable ou par expert judiciaire.

La société a un ou plusieurs gérants associés et statutaires. La révocation doit intervenir à l’unanimité des autres associés. Par ailleurs le gérant révoqué pourra se retirer de la société contre le remboursement de ses droits sociaux dont la valeur déterminée à l’amiable ou par expert judiciaire.

Lorsque la société a un ou plusieurs gérants non statutaires et associés. Dans ce cas les statuts peuvent avoir déterminés les modalités mais dans le silence des statuts cette révocation devra se faire à l’unanimité des associés et dans ce cas la révocation prononcée n’entraine pas la dissolution et le gérant révoqué ne bénéficie pas d’un droit de retrait. Lorsque le gérant est tiers, statutaire ou non, il peut être révoqué dans les conditions prévues dans les statuts et en cas de silence de ces derniers la majorité des associés suffit. La révocation doit être motivé à défaut de quoi le gérant doit être indemnisé et si la révocation en AG n’est pas possible, il peut y avoir une révocation judiciaire à la demande d’un ou de plusieurs associés s’il y a un juste motif.

B) Attributions de la gérance

1- Pouvoir vis-à-vis des associés, gestion interne

En règle générale, les pouvoirs de gestion interne sont signalés dans les statuts mais en cas de silence statutaire des règles légales sont prévues :

- Le gérant peut accomplir tous les actes de gestion interne dans l’intérêt de la société. L’intérêt social constitue un intérêt supérieur qui dépasse l’intérêt personnel du gérant ou individuel d’un associé. Lorsqu’un gérant passe un acte non conforme à l’intérêt social, la société reste tenue mais le gérant pourra engager sa responsabilité à l’égard de la société, des associés.

- En cas de pluralité de gérant, plusieurs solutions sont possibles : Les statuts peuvent répartir les taches Les statuts peuvent installer un conseil de gestion

En cas de contentieux, il sera régler par l’AG des associés ou le tribunal compétent.

2- Pouvoirs vis-à-vis des tiers, gestion externe

La société est engagée pour tout acte de gestion qui entrent dans l’objet social, toutes clauses dérogatoires seront inopposables au tiers. Dans le cas où l’acte est hors de l’objet social la société n’est pas engagée et les tiers qui ont contracté avec le gérant ne pourront agir contre ce gérant à titre personnel. En revanche lorsque l’acte est compris dans l’objet social il engage la société.

C) La responsabilité de la gérance

Si la société est victime, l’action sociale en responsabilité doit exercer par le nouveau gérant contre l’ancien qui a commis la faute. Un associé ayant subi un dommage personne. Il peut y avoir une responsabilité pénale lorsque le gérant a commis une infraction pénale. Mais aussi fiscale et commerciale.

II) Les associés

A) Les droits individuels des associés de la SNC

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1- Les droits pécuniaires

Il s’agit de la participation aux résultats de la société dans les proportions et conditions prévues par les statuts ou le législateur. La distribution des dividendes peut être intégrale étant donné qu’il n’y

2- Les droits politiques

Il y a un droit à l’information dont la portée est à la mesure de leurs responsabilités qui est illimitée. Les associés ont le droit de poser des questions écrites au gérant deux fois par an et le gérant est tenu d’y répondre par écrit.Dans le silence de la loi on admet que les statuts peuvent librement organiser le mode de consultation des associés.

B) Les obligations passives des associés

C) Les assemblées générales

L’AG constitue la collectivité des associés et par définition c’est l’organe suprême de la société qui est seule compétente pour modifier les statuts. Dans la SNC une grande liberté statutaire est laissée aux associés pour la répartition du pouvoir.

1- L’accès aux assemblées générales

Seuls les associés ont accès à l’assemblée générale de leur société, ils peuvent y participer personnellement de façon directe ou de façon indirecte par un représentant, le représentant ne peut être qu’un associé sauf convention contraire des statuts. Il permet aux associés d’exercer leur pouvoir politique et leur droit de vote.

2- La tenue des assemblées générales

En principe, la réunion d’une AG n’est impérative que dans deux cas :- Pour l’approbation annuelle des comptes - Lorsqu’elle est exigée par un associé

Dans les autres cas la réunion d’une AG peut être évitée et les décisions pourront être adoptées par d’autres moyens notamment par une consultation écrite.L’objet de l’AG i.e. l’ordre du jour il doit être mentionné dans toutes les convocations. Lorsque l’assemblée doit statuer sur les comptes de la société il faut respecter un délai de deux semaines. L’AG se déroule sous la direction du ou des gérants. Des PV doivent être établis pour constater les délibérations, ils doivent être signés et retranscrits sur un registre spécial.

III) Les organes de contrôle   : le commissariat aux comptes

La désignation d’un commissaire aux comptes titulaire et suppléant est obligatoire lorsque certaines conditions sont réunies. Lorsque la société dépasse deux des trois niveaux prévus par la loi elle doit obligatoirement se doter d’un commissariat aux comptes.

- Lorsque le total du bilan est égal ou supérieur à 1.550.000 €- Lorsque le montant du CA HT dépasse 3.100.000 €- Lorsque le nombre de salariés permanents dépassent 50

La désignation devient facultative si aucun des deux seuils n’est atteint toutefois un associé peut demander judiciairement la désignation d’un commissaire même lorsque les critères légaux ne sont pas remplis.

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Le commissaire contrôle sur le plan comptable, financier et juridique les comptes de la société. Ce contrôle se traduit par la certification des comptes c’est-à-dire l’attestation de leur régularité et de leur sincérité. Par ailleurs, le commissaire aux comptes joue un rôle essentiel dans ce qu’on appelle la procédure d’alerte, cette procédure a pour finalité d’attirer l’attention du dirigeant sur une situation inquiétante que traverse la société et qui est découverte par le commissaire aux comptes. Dans ce cas le commissaire qui découvre des faits graves et qui sont de nature à compromettre la continuité de l’exploitation doit en informer les dirigeants et leur demander les remèdes qu’ils comptent appliquer. En l’absence de réponse satisfaisante des dirigeants le commissaire doit alors informer les associés qui en AG pourront et devront prendre les mesures appropriées.Le commissaire aux comptes est choisi par les associés dans les statuts s’il s’agit d’un commissaire initial ou par l’AG s’il est question d’un commissaire nommé en cours de vie sociale. Ses fonctions cessent après la réunion de l’AG ayant statué sur les comptes du sixième exercice comptable.

Section III   : La vie de la SNC

I) L’approbation des comptes

Dans les six mois qui suivent la clôture de l’exercice social, l’AG ordinaire doit obligatoirement se réunir pour statuer sur les comptes de la société. Lors de cette AG le gérant doit présenter un rapport de gestion et l’inventaire mais aussi les comptes annuels. Lorsqu’il y a un commissaire aux comptes dans la société celui-ci doit présenter son rapport, décisions prises à l’unanimité sauf dispositions contraires des statuts. Lorsqu’il y a des bénéfices les associés décideront de leur affectation, il y a alors deux possibilités :

- Les bénéfices peuvent être partagés sous forme de dividendes, ce versement doit être fait dans un délai maximal de 9 mois après l’AG.

- Les associés peuvent décider de mettre les bénéfices en réserve de les mettre à ma disposition de la société.

Les bénéfices futurs serviront à éponger les pertes, il n’y a pas de contribution juridique pour l’instant les associés n’ont rien à débourser la contribution reste exclusivement comptables, ce n’est qu’en cas de dissolution que les associés pourraient être appelés à contribuer aux pertes.

II) Le changement d’associés   : cession ou transmission des parts sociales

A) Les conditions de fond de la cession ou de la transmission

1- Cession entre vifs

La cession de parts sociales de SNC doit se faire avec l’accord de tous les associés(unanimité) ce principe est impératif toute clause contraire étant interdite. Ce principe est valable quelque soit la nature ou l’origine de la cession (onéreux, gratuit). Lorsque l’unanimité n’est pas obtenue la cession ne pourra pas se faire et il n’y a aucune obligation légale pour la société de trouver un cessionnaire ou de racheter elle-même les parts sociales. Cela signifie concrètement qui souhaitait céder ses parts mais qui n’obtient pas l’agrément, il sera l’otage de la société avec seul moyen de se libérer la provocation de la dissolution, responsabilité solidaire de la SNC d’où ce système.La difficulté de céder ses parts sociales engendre le fait que les associés doivent recourir parfois à une convention de croupier, convention secrète, par laquelle l’un des associés partage avec un tiers les résultats financiers de sa participation à la société. Une telle convention est valable entre les parties mais sera inopposable parfois il pourrait être annulé lorsque la convention sert à contourner des règles impératives. Lorsque l’unanimité est obtenue, le cessionnaire devient associé et à ce titre sera tenu de l’ensemble du passif social postérieur et antérieur à son arrivée. Ce risque fait qu’il sera stipulé dans la convention de cession une clause de garantie de passif. Lorsqu’il s’agit d’une cession totale il quitte la société mais il reste tenu du passif.

2- Transmission pour cause de mort

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En cas de décès d’un associé la société est dissoute. Toutefois cette règle n’est pas d’ordre public, les statuts peuvent prévoir une continuation de l’activité en cas de décès d’un ou plusieurs associés. La continuation avec les seuls survivants ou les héritiers. Lorsque les héritiers sont incapables. La continuation avec le conjoint survivant. Lorsque l’associé décédé laisse des héritiers incapables de tel héritier ne peuvent lui succéder dans la société. Lorsque la société souhaite tout de même les accueillir elle devra se transformer en une autre forme de société dans le délai d’un an à compter du délai.

B) Les formalités consécutives à la cession

Pour que la cession soit opposable il faut certaines démarches formelles qui sont variables. La cession ne sera opposable qu’à compter de la notification de l’acte à la société, elle peut se faire de deux manières :

- Cession de créances en respectant les formalités prévues par l’art. 1690 du Code civil-

Cela peut se faire par acte d’huissier.A l’égard des tiers l’opposabilité de la cession nécessite une modification des mentions portées au RCS. A l’égard du fisc il y a une opposabilité par enregistrement de l’acte de cession.

III) La modification des statuts

C’est une AG extraordinaire, ce n’est pas normal mais c’est possible. La modification statutaire appartient à l’AG. En principe, c’est une décision à l’unanimité des associés sauf clause contraire. La modification est indispensable dans certains cas. En cas de modification du capital il faut modifier les statuts, en cas de transformation de la SNC en une autre forme. La transformation elle-même peut être volontaire ou forcée.Si la SNC se transforme en SARL par exemple, les créanciers antérieurs à la transformation reste protéger et conserve un droit de poursuite illimité contre les associés.

Section IV   : La dissolution de la SNC

I) Les causes de dissolution

A) Les causes générales

1- Les dissolutions automatiques ou de plein droit

La réalisation de l’objet social i.e. lorsque la société a épuisé son objet, le programme d’activité est atteint. 2- Les dissolutions provoquées

Unanimité sauf disposition contraire des statutsLa dissolution judiciaire pour juste motif, le Code civil prévoit cette possibilité. Le désaccord entre associés de nature à paralyser le fonctionnement de la société. Ce dernier exemple est généralement invoqué mais il est rarement suivi par les tribunaux cela pour diverses raisons. Il ne faut pas que l’associé qui demande la dissolution ne soit à l’origine de la mésentente.Dans l’hypothèse où l’affectio-societatis a disparu la société doit être dissoute

B) Les causes de dissolution propres à la SNC

Ces causes de nullité s’expliquent par le caractère intuitu personae de la société. La révocation de l’un des gérants lorsque tous les associés et son gérant, la révocation de l’unique gérant statutaire et associé. La révocation de l’un gérant statutaire associé.

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II) Les effets de la dissolution

A) Liquidation de la société dissoute

La liquidation, c’est l’ensemble des opérations juridiques, comptables et financières qui ont pour objet et normalement pour effet, de régler le passif et de réaliser l’actif, l’objectif final étant soit de partager l’actif net, soit de contribuer aux pertes et là c’est une contribution effective et non plus comptable.

1- Le statut de la société en liquidation

La société en liquidation conserve sa personnalité morale, mais celle-ci n’est conservée que pour les besoins de la liquidation. L’intérêt est précisément de permettre à la société de conserver les attributs de la personnalité morale et en particulier son patrimoine qui reste le gage, la garantie de ses créanciers.

2- Les modalités de la liquidation

La liquidation est faite par une ou plusieurs personnes qu’on appelle liquidateurs. Ils sont nommés conformément aux statuts ou par une décision unanime des associés dans la SNC.Le liquidateur peut être une tierce personne absolue, d’un ancien dirigeant, d’un associé qui n’était pas gérant.La mission du liquidateur ne peut excéder en principe, trois années mais le renouvellement du mandat est possible en cas de besoin, de nécessité.Lorsqu’ils sont nommés, cela a pour effet de mettre fin aux fonctions des organes ordinaires de gestion car les liquidateurs deviennent les seules personnes habilitées à représenter la société.Les fonctions du liquidateur :

- Il va dresser un inventaire de l’actif et du passif, un état des lieux comptable.- Il récupère les créances sociales sur les associés ou sur les tiers.- Il réalise l’actif, c'est-à-dire qu’il va vendre les biens de la société mais pour éviter les conflits

d’intérêts, le liquidateur lui-même ne peut pas se porter acquéreur, ses proches non plus, les anciens dirigeants ou les anciens contrôleurs non plus. Il y a une incapacité spéciale de contracter à l’égard de ces personnes.

- Il doit payer les créanciers de la société, donc créanciers sociaux. Elles sont payées au prix de la course (premier arrivé, premier servit) (contraire d’être payé au marc-le-franc, c'est-à-dire le créancier le plus important est payé en premier).

Le liquidateur exécute sa mission sous le contrôle des associés qu’il doit informer fréquemment au moins une fois par an sauf disposition contraire.Il répond de ses fautes et il peut engager sa responsabilité à l’égard de la société ou à l’égard des créanciers.

3- La clôture de la liquidation

C’est l’AG qui est compétente pour clôturer la liquidation, pour statuer sur les comptes définitifs, pour donner quitus au liquidateur de sa gestion et enfin, mette fin à ses fonctions.Dès cet instant, la personnalité morale disparaît et de nouvelles formalités de publicités doivent être accomplies, notamment, la radiation du RCS.

B) Le partage

Les règles applicables aux personnes morales sont inspirées du droit des successions applicables aux personnes physiques. Après la perte de la personnalité morale les anciens associés se retrouvent en indivision en tant que copropriétaires des biens de l’ancienne société. Il faut distinguer deux cas :

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- Lorsqu’il reste des fonds après le paiement des créanciers les fonds restants démontrent que la société est encore saine et viable. Dans ce cas les associés procèdent au partage, d’abord chaque associé récupère leurs apports en principe sous forme numéraire. Dans l’hypothèse où un bien en nature qui avait été apporté en société est encore dans le patrimoine sociale, l’associé qui l’avait apporté peut bénéficier d’une reprise en nature c’est-à-dire qu’il récupère le bien tel quel et s’il y a une différence de valeur l’associé compensera cette différence en versant une somme d’argent (soulte). Après la récupération des apports s’il reste encore des fonds, ces fonds correspondent au boni de liquidation qui devra être réparti entre les associés de façon proportionnelle aux apports sauf dispositions contraires des statuts.

- Lorsque le passif n’est pas apuré, la liquidation ayant relevé la situation d’endettement et les pertes, les associés doivent contribuer juridiquement et concrètement au règlement du passif. Cela signifie que les associés ne récupérèront pas leurs apports en tout cas en totalité. En effet ils doivent contribuer aux pertes et étant donné qu’ils ont la qualité de commerçant la solidarité qui les frappe aura pour conséquence de permettre aux créanciers de les poursuivre sur leurs patrimoines propres

Chapitre II   : La société en commandite simple

C’est une société commerciale par la forme dont la plupart des règles sont inspirées que celles applicables à la SNC.

Section I   : Les caractéristiques de la SCS

Elle est commerciale peut importe son objet. C’est une société de personnes autrement dit de confiance, intuitu personae. La SCS est qualifié par la dualité des règles applicables aux associés. Les associés commanditaires dont la responsabilité est limitée et qui n’ont pas la qualité de commerçant, ils se présentent comme des investisseurs « des bailleurs de fonds ».Il y a les commandités qui eux ont la qualité de commerçant, leur responsabilité est solidaire et personnelle, ce sont de véritables entrepreneurs.La SCS a pour avantage majeur de permettre la réunion d’entrepreneurs prêts à prendre des risques et d’investisseurs qui se contentent d’apporter des biens. Il y a une complexité liée à la dualité des règles applicables aux associés, en effet, il faut toujours distinguer selon le statut de l’associé pour déterminer les règles de fonctionnement mais aussi les règles applicables en matière de cession ou de transmission des parts sociales.

Section II   : Le fonctionnement de la SCS

I) La gérance

Le ou les gérants doivent être nécessairement les associés commandités ou tiers sachant que les règles de nominations et de cessation des fonctions sont les mêmes que celles applicables à la SNC. Il est interdit formellement à un associé commanditaire d’un gérant même en vertu d’un mandat. Cette règle si elle n’est pas observée est sanctionné par la responsabilité solidaire du commanditaire lorsque celui-ci a pris des actes de gestion. Cette responsabilité est en principe limitée aux actes qui ont été conclus ou lorsque l’immixtion a été fréquente.

II) Les associés

Pour l’essentiel les règles sont les mêmes que pour la SNC. La dualité a pour vocation d’adoucir les règles lorsque les associés en question sont des commanditaires. En effet si le consentement unanime de l’ensemble des commandités est en principe nécessaire il suffit que la décision soit adoptée par la majorité des commanditaires (en nombre et capital). Lorsqu’il y a des opérations de cession les règles sont plus souples lorsque les parts en question appartiennent à des commanditaires. Le principe est que la cession des parts doit être décidée avec le consentement de tous les associés. Dans l’hypothèse où il s’agit de céder des parts d’associés commanditaires, la règle peut être la liberté de cession si cette

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liberté a été prévu dans les statuts. Les statuts peuvent également prévoir que la cession de parts de commanditaires lorsqu’elle est fait au profit de tiers nécessitera le consentement de tous les commandités mais seulement la majorité des commanditaires. Lorsque ce sont des parts de commandités la cession de telles parts au profit d’un associé commanditaires ou d’un tiers peut être soumise par les statuts à l’unanimité des commandités mais seulement à la majorité des commanditaires.

Titre II   : La société à responsabilité limitée

Chapitre I   : La SARL classique ou ordinaire (pluripersonnelle)

La SARL est une société instituée par deux ou plusieurs personnes, en tant qu’associé ces personnes n’ont pas la qualité de commerçant, leur responsabilité est limitée à concurrence de leurs apports. Société dans laquelle le capital est divisé en parts sociales et elles ne sont pas librement négociables (cessibles). La valeur nominale des parts sociales est fixée librement par les statuts. C’est une société mixte ou hybride autrement dit qui est à mi-chemin entre les sociétés de personnes et de capitaux. Elle a pour particularité de cumuler les avantages des sociétés de personnes et capitaux sans en avoir les inconvénients. Parmi les avantages il y d’abord le fait qu’elle peut être créée avec 1 € symbolique. La SARL peut être créée avec deux associés alors que dans la SA il faut 7 associés.Le nombre d’associés est plafonné à 100. La SARL ne peut pas faire appel au marché financier en effet elle ne peut pas émettre des valeurs mobilières.

Section I   : La constitution de la SARL

I) Les règles de constitution

A) Les conditions de fond

1- Les associés

Ils n’ont pas la qualité de commerçant par conséquent ils peuvent être des incapables juridiques autrement dit des mineurs ou des majeurs protégés (à condition d’être représentés légalement).Les associés peuvent être des personnes physiques ou morales, mariés. Dans le cas où un associé est marié et qu’il apporte un bien commun il doit en informer son conjoint et ce dernier pourra revendiquer la qualité d’associé pour la moitié des parts sociales correspondant à l’apport. Dans la SARL classique il faut au minimum deux associés mais dans l’hypothèse où toutes les parts sociales se retrouvent concentrées dans les mains d’un seul associé, la société reste en place mais devient unipersonnelle. Il faut au maximum 100 associés et dans le cas ce maximum est dépassé en cours de vie sociale la société dispose d’un délai d’un an pour se transformer en une autre forme de société ou pour se régulariser Sinon la société sera dissoute.

2- Le capital social et les apports

Depuis 2003, il n’y a pas de capital minimum imposé si ce n’est d’un € symbolique. Depuis 2001, les apports en industrie sont tout à fait libres dans la SARL.Les apports en nature (pas de travail ou d’argent) sont possibles et doivent être intégralement et immédiatement libérés. Les apports en numéraire sont généralement possibles mais leur paiement n’est pas forcément intégrale dès la souscription, en effet, la loi n’impose aujourd’hui qu’une libération obligatoire d’1/5 des apports en numéraire, le solde restant (4/5) peut être libéré dans un délai de 5 ans à compter de l’immatriculation. Toutefois il n’est pas possible de souscrire de nouvelles parts sociales en numéraire tant que l’intégralité des apports initiaux n’a pas été libérée. Les sommes

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en question doivent être déposées dans un délai de 8 jours à la caisse de dépôt et de conciliation, chez un notaire ou dans un établissement de crédit. Deux possibilités de débloquer les fonds :

- Lorsque la société n’est pas immatriculée dans le délai de 6 mois à compter du premier dépôt de fonds, les associés peuvent demander judiciairement à récupérer leurs apports.

- Lorsque la société n’est pas encore immatriculée mais qu’un récépissé de création d’entreprise a été octroyé, ce document permet par anticipation de retirer les fonds avant l’immatriculation.

3- L’objet social

C’est une société commerciale par la forme quelque soit son objet social. Toutefois il y a quelques restrictions, en effet, une SARL ne peut pas avoir une activité d’assurance, de capitalisation et d’épargne. Les sociétés immobilières de gestion doivent avoir la forme de la SARL d’après un décret de 1963.

B) Les conditions de forme

1- Les statuts

Les statuts doivent être écrit, il peut être un acte sous seing privé ou authentique. L’acte notarié est obligatoire pour un apport immobilier et est fortement conseillé lorsqu’il y a une société entre personnes mariés. Les mentions classiques communes à toutes sociétés doivent être écrites, il y a des mentions particulières à la SARL comme la répartition des parts sociales entre associés.

2- Les formalités de publicités

Il y a des formalités de publicité comme l’immatriculation au RCS.

II) Les sanctions de règles de constitution

Causes de nullités tirées du droit commun des sociétés en général. S’agissant des vices ou des incapacités il ne peut entrainer la nullité d’une SARL que lorsque l’ensemble des associés sont affectés par vice. En droit des obligations, l’annulation entraine en droit commun des contrats des effets rétroactifs. En droit des sociétés ce n’est pas rétroactif, la société annulée est traitée comme une société de fait, la sanction ne vaut que pour l’avenir, cette nullité entraine la dissolution et aboutit à un partage. La nullité peut entrainer la responsabilité civile des gérants ou des associés à qui elle est imputable à l’égard des victimes qui peuvent être des tiers ou des associés.

Section II   : Les organes de la société

I) La gérance

A) Les statuts de la gérance

1- Le statut juridique

La désignation de la gérance impose que ce soit une personne physique. Le gérant doit avoir la capacité civile. Le gérant ne doit pas être sous le coup d’une incompatibilité. Il appartient aux statuts de déterminer les règles et conditions de désignation. Le gérant peut être un associé ou un tiers. Dans le silence des statuts, le gérant est nommé pour la durée de la société (99 ans). La nomination du gérant peut être faite dans les statuts ou dans un acte séparé lorsqu’il s’agit du gérant initial. En cours de vie sociale, le gérant est désigné soit par l’AG ou dans le cadre d’une consultation écrite. Le gérant non majoritaire peut cumuler la qualité d’associé et de gérant. Le salarié gérant doit être dans un état de subordination juridique. Le gérant peut cesser ses fonctions à l’arrivée du terme ou du mandat. L’empêchement personnel du gérant, la démission, la révocation par les associés doivent présentés

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plus de la moitié des parts sociales sauf si les statuts ont prévu une autre modalité. Une seconde AG peut être formée dans ce cas la révocation peut être décidée à la majorité des suffrages exprimés sauf si les statuts ont prévu une majorité plus forte. Le gérant n’est pas révocable ad nutum, il faut la justifiée sinon il pourra réclamer des dommages et intérêts. La révocation peut être judiciaire lorsque la majorité ne peut se dégager. La cessation de fonction doit faire l’objet de publicité.

2- Le statut social et fiscal

Dans une SARL, la loi n’a pas organisé la rémunération du ou des gérants, le gérant peut être bénévole même si en général il est rémunéré. La rémunération du gérant peut être fixée dans les statuts ou par l’AG. Lorsque le gérant est rémunéré le régime fiscal applicable est celui du salarié qu’il soit gérant majoritaire ou minoritaire. Concernant le régime social il faut distinguer selon que le gérant est majoritaire ou minoritaire. S’il est majoritaire on applique le régime social des travailleurs indépendants ou des employeurs, lorsqu’il est minoritaire on applique le régime social général et éventuellement à un régime complémentaire de retraite. Les règles de régime social varient selon qu’il soit minoritaire ou majoritaire, s’il est majoritaire et non rémunéré c’est le régime social des salariés, s’il est minoritaire ou égalitaire la loi n’impose aucun régime obligatoire de sécurité sociale.

B) Les attributions de la gérance

1- Les rapports avec les associés (gestion interne)

Les statuts peuvent déterminer avec plus ou moins de précision les attributions reconnues en interne au gérant. Ainsi par exemple, les actes les plus graves peuvent être soumis à une autorisation préalable de l’AG et en cas de violation le gérant peut même être révoqué. Dans le silence des statuts le gérant peut accomplir tous les actes de gestion dans l’intérêt de la société avec une seule restriction le droit d’opposition reconnu aux autres gérants.

2- Les rapports avec les tiers (gestion externe)

Le gérant est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de la société. Des limites légales qui sont tirées des pouvoirs reconnus à l’AG. Il peut y avoir des restrictions statutaires mais elles sont inopposables aux tiers même s’ils sont de mauvaise foi. L’objet social n’est pas une limite, la société reste entachée à l’égard des tiers même lorsque l’objet social a été dépassé par le gérant. Néanmoins lorsque le tiers est de mauvaise foi parce qu’il connaissait le dépassement d’objet de la société, il n’est plus tenu à l’égard de ce tiers. Si le droit d’opposition est exercé par un gérant contre un autre l’opposition n’est pas opposable aux tiers à moins qu’il sache qu’il y avait opposition.

C) Responsabilité du gérant

1- La responsabilité civile

Peut être délictuelle à l’égard de la société, d’un tiers ou d’un associé lui-même.

2- La responsabilité pénale

En cas de commission d’infraction pénale comme en cas d’abus de biens sociaux, de distribution de dividendes fictifs.

3- La responsabilité «   commerciale   » en cas de redressement ou de liquidation judiciaire de la société

II) Les associés de la SARL

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A) Les devoirs de associés

Dans une SARL, la responsabilité des associés est limitée à leurs apports. Chacun des associés sera tenu des dettes sociales (passif social) à concurrence de ses apports. Toutefois dans beaucoup de cas la responsabilité des associés sera étendue parce qu’ils se seront comportés comme des dirigeants de fait ou porter caution des dettes sociales. Les associés doivent libérer les apports (cf. capital social et apports). Dans certains cas un ou plusieurs associés peuvent être tenus d’une obligation de non concurrence surtout dans le cas où ils ont apporté un fonds de commerce. Il peut arriver que des bénéfices soient partagés alors qu’ils n’étaient pas disponibles ou n’existaient pas, ils peuvent être condamnés à rembourses les dividendes fictifs qui ont été perçus.

B) Les droit des associés

Ils ont des droits pécuniaires c’est-à-dire de participer aux résultats. Il y a des droits politiques :- Droit à l’information qui peut se présenter sous diverses formes :

Information permanente, tout associé peut consulter à tout moment de l’année les documents de la société au siège social.

Information ponctuelle car avant toute AG les associés doivent obtenir communication de certains documents.

Ils peuvent poser des questions écrites au gérant qui doit y répondre dans les mêmes formes.

- Droit d’alerte, en effet, lorsqu’un associé constate que la société traverse des difficultés et qu’elles risquent de compromettre la continuité de l’exploitation, l’associé peut poser des questions au gérant à ce sujet et ce droit peut être exercé une fois par an. Par ailleurs lorsqu’un associé constate des faits précis et qui soupçonne l’irrégularité de ces faits il peut demander au tribunal compétent la désignation d’un expert de gestion qui aura pour mission de présenter un rapport sur les opérations de gestion qui paraissent contestables.

- La participation aux AG, chaque associé a un droit d’accès aux assemblées quelque soit le nombre de ses parts sociales et dispose d’un nombre de voix proportionnelles au nombre de ses parts. Cette règle est impérative aucune clause contraire n’étant tolérée.

- Les droits patrimoniaux il s’agit de la possibilité de faire certaines opérations contractuelles sur les parts sociales par exemple la cession à titre onéreux ou gratuit des parts sociables. Les parts sociales peuvent faire l’objet d’un nantissement c’est-à-dire un contrat de gage sans dépossession. Depuis une loi de 2005, il peut y avoir location ou bail de parts sociales.

C) Les assemblées générales

Les associés réunis en AG disposent des pouvoirs suprêmes dans la société. Toutefois la réunion de l’AG n’est pas toujours nécessaire car dans certains cas cette assemblée peut être remplacée par une consultation écrite individuelle. La loi admet également la possibilité de prendre les décisions par des actes sous seing privé portant la signature de tous les associés. Pour l’approbation annuelle des comptes il est indispensable de réunir l’AG.Lorsque la réunion est demandée par un plusieurs associés qui détiennent au minimum la moitié des parts sociales.Lorsque la réunion est demandée par un plusieurs associés qui détiennent un ¼ des parts sociales en même temps représentent au moins le quart en nombre des associés.

1- L’accès à l’assemblée

C’est un droit pour tout associé, la participation peut être directe et personnelle ou par procuration. Le mandataire doit être un autre associé ou le conjoint. Toutefois lorsque la société ne comporte que deux associés la représentation par l’autre est donc impossible.C’est pourquoi les statuts peuvent prévoir une possibilité de représentation par un tiers. Le nombre de parts détermine le poids politique de chaque associé.

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2- La tenue de l’assemblée

La convocation doit être faite spontanément par le gérant et qui doit être envoyé avec un délai de préavis de 2 semaines. En cas de carence du gérant elle peut être faite par le commissaire aux comptes ou un mandataire judiciaire désigné à la demande d’un associé. La convocation peut être faite à la demande d’un ou plusieurs associés. Lorsque la réunion est demandée par un ou plusieurs associés qui détiennent au minimum la moitié des parts sociales.Lorsque la réunion est demandée par un ou plusieurs associés qui détiennent un ¼ des parts sociales en même temps représentent au moins le quart en nombre des associés.

III) Les organes de contrôle

La désignation d’un commissaire aux comptes titulaire et suppléant est obligatoire lorsque certaines conditions sont réunies. Lorsque la société dépasse deux des trois niveaux prévus par la loi elle doit obligatoirement se doter d’un commissariat aux comptes.

- Lorsque le total du bilan est égal ou supérieur à 1.550.000 €- Lorsque le montant du CA HT dépasse 3.100.000 €- Lorsque le nombre de salariés permanents dépassent 50

La désignation devient facultative si aucun des deux seuils n’est atteint toutefois un associé peut demander judiciairement la désignation d’un commissaire même lorsque les critères légaux ne sont pas remplis.Le commissaire contrôle sur le plan comptable, financier et juridique les comptes de la société. Ce contrôle se traduit par la certification des comptes c’est-à-dire l’attestation de leur régularité et de leur sincérité. Par ailleurs, le commissaire aux comptes joue un rôle essentiel dans ce qu’on appelle la procédure d’alerte, cette procédure a pour finalité d’attirer l’attention du dirigeant sur une situation inquiétante que traverse la société et qui est découverte par le commissaire aux comptes. Dans ce cas le commissaire qui découvre des faits graves et qui sont de nature à compromettre la continuité de l’exploitation doit en informer les dirigeants et leur demander les remèdes qu’ils comptent appliquer. En l’absence de réponse satisfaisante des dirigeants le commissaire doit alors informer les associés qui en AG pourront et devront prendre les mesures appropriées.Le commissaire aux comptes est choisi par les associés dans les statuts s’il s’agit d’un commissaire initial ou par l’AG s’il est question d’un commissaire nommé en cours de vie sociale. Ses fonctions cessent après la réunion de l’AG ayant statué sur les comptes du sixième exercice comptable.

Section III   : La vie de la SARL

I) Les décisions collectives ordinaires

Lors d’une première consultation les décisions doivent être adoptés par les associés qui représentent plus de la moitié des parts sociales. Lors d’une deuxième consultation la décision ordinaire pourra être adoptée à la majorité simple des votes exprimés.

A) L’approbation annuelle des comptes

Comme dans toute société il faut réunir l’AGO pour statuer sur les comptes de l’exercice précédent dans les six mois après la clôture de cet exercice. Deux situations différentes :

1-En présence de résultat bénéficiaire

Les bénéfices servent à effacer les pertes antérieures. Il faut alimenter une réserve légale dans la SARL (5% des bénéfices). Il peut y avoir une réserve statutaire et il faut alimenter cette réserve avant de partager quoique ce soit. Les associés peuvent alors décider d’affecter le reste des sommes qui peut

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se faire par un partage de bénéfices sous forme de dividendes mais l’affectation. Les associés peuvent instaurer une réserve facultative.

2- En cas de perte

Les pertes font l’objet d’un traitement comptable, elles sont inscrites au passif du bilan. Dans la SARL lorsqu’il y a une accumulation de perte de sorte que les capitaux propres deviennent inférieurs à la moitié du capital, dans ce cas les associés doivent réagir sur le plan juridique. En effet, dans les quatre mois qui suivent l’approbation des comptes les associés doivent se prononcer sur la dissolution ou la continuation de la société. Lorsqu’ils choisissent de continuer malgré les pertes dans ce cas il faut un assainissement des comptes sociaux.

B) L’approbation des conventions

Dans une société il y a toujours un risque que les associés majoritaires ou les dirigeants profitent de leur situation pour imposer à la société des opérations qui ne lui sont pas favorables. Le législateur a donc mis en place une procédure de contrôle de certaines conventions pouvant intervenir entre d’un côté la société et ses dirigeants de l’autre.

1- Le domaine d’application

Il y a trois catégories de conventions :- Conventions interdites, sous peine de nullité du contrat la loi interdit aux associés, personnes

physiques et au gérant de se servir de leur position pour contracter un emprunt auprès de la société. Est aussi interdite l’autorisation de découvert dans les rapports entre la SARL et un associé ou un gérant. De même le cautionnement est interdit.

- Conventions libres convenues dans des conditions normales et qui portent sur des opérations courantes.

- Conventions alimentées qui ne sont ni interdites ni libres.

2- La procédure de contrôle

Il y a deux modalités de surveillance :- L’autorisation préalable c’est-à-dire que la convention ne doit être signé que si elle a été au

préalable autorisée par l’assemblée. L’autorisation est nécessaire lorsque le gérant n’est pas associé et qu’en même temps la société ne dispose pas d’un commissaire aux comptes.

- L’approbation intervient à posteriori après la conclusion de l’acte. Lorsque la convention n’a pas été autorisée ou approuvée elle reste valable mais ces conséquences dommageables ne seront pas supportées par la société mais par l’associé ou le gérant qui a contracté avec la société. Cet associé pourra être assigné à responsabilité dans le délai de trois ans à compter de la signature du contrat ou de sa découverte.

II) Les décisions extraordinaires

Ce sont des décisions exceptionnelles qui entrainent la modification des statuts.

A) Les modalités de calcul des majorités

1- Les principes

Deux types de sociétés à responsabilité limitée doivent être distingués :- Les SARL créées avant l’entrée en vigueur de la loi de 2005. Pour ces sociétés les décisions

doivent être adoptées à la majorité qualifiée du ¾ des parts sociales. C’est une règle

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impérative et qui ne peut être aggravée. Toutefois les sociétés concernées peuvent décider à l’unanimité des associés d’opter pour le régime applicable aux sociétés créées

- Pour les autres la loi de 2005 a instituée un régime nouveau. Concernant le quorum il faut que les associés présents ou représentés lors de la première convocation détiennent le ¼ des parts sociales, lors d’une deuxième représentation le quorum est porté à 20% des parts. Il faut une majorité qualifiée des 2/3 détenus par les associés qui sont présents ou représentés. Le principe du quorum peut être renforcé par les statuts sans pouvoir imposer l’unanimité.

2- Les exceptions

Dans certains cas les règles de principes sont écartées au profit d’autres. L’unanimité est nécessaire pour le changement de nationalité ainsi que pour l’augmention des engagements des associés. Dans certains cas il faut non seulement la majorité des associés (par tête) mais en plus ces associés doivent détenir au moins la moitié des parts sociales comme pour l’agrément d’un tiers acquéreur de parts sociales. Dans certains cas la décision peut être acceptée à la moitié des parts.

B) Les décisions extraordinaires qui opèrent un changement d’associés

1- Le mode de cession des parts sociales

Elle se fait généralement à titre onéreux donc une vente. Les parts sociales n’étant des valeurs elles ne constituent pas des parts négociables, la cession doit être formalisée et agréée. La cession doit être écrite. Il y a des formalités de publicités pour que l’acte soit opposable aux tiers. Lorsque la cession est faite elle produit généralement les effets du contrat de vente avec les mêmes garanties légales et conventionnelles. La cession de parts sociales est un acte civil mais devient un acte de commerce lorsqu’elle entraine une cession de contrôle de la société.

2- La nécessité d’un agrément

Lorsque le cessionnaire est un tiers, il doit être agrée selon un système de majorité avec deux niveaux.La majorité en nombre des associés qui eux présentent au moins la moitié des parts sociales. Lorsque l’agrément est obtenu le cessionnaire devient associé. Lorsque la société n’a pas fait connaitre sa décision durant trois mois dans ce cas « le silence vaut acceptation ». Lorsque la société refuse l’agrément, l’associé qui souhaite céder ses parts peut forcer la société à trouver un cessionnaire de remplacement ou à acquérir elle-même les parts sociales. Cette décision doit intervenir dans les trois mois. Ce droit suppose que les parts en question ait été détenu depuis au moins deux ans. Lorsqu’il y a une contestation sur le prix de cession ce prix sera déterminé par un expert. Lorsque le cessionnaire et un associé veut accroitre sa participation, la loi n’impose rien mais les statuts peuvent demander un agrément statutaire (l’intérêt est de contrôler le changement de contrôle pour ne pas bouleverser l’équilibre initial). Lorsque le cessionnaire est un membre familial, les règles sont les mêmes que celles prévues par le cessionnaire et un tiers.

C) Les autres décisions extraordinaires

1- Changement d’objet, de dénomination ou de siège

Concernant le changement de siège il doit être décidé en assemblée mais il y une procédure simplifiée de changement lorsque le nouveau siège est situé dans le même département ou limitrophe. Dans ces cas le gérant peut prendre la décision et l’assemblée se contentera de l’entériner.

2- La modification du capital social

L’augmentation peut se faire par de nouveaux apports autres qu’en industrie. Par une compensation avec une créance qui liquide et exigible sur la société. La décision d’augmentation de capital doit être

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adoptée à la majorité qualifiée sauf dans un cas lorsque l’augmentation se fait par incorporation des réserves. La diminution peut être volontaire mais aussi nécessaire lorsqu’il y a une accumulation de pertes. La réduction peut se faire de plusieurs manières :

- On peut réduire la valeur nominale des parts sociales- On peut réduire le nombre de parts- On peut détruire ou annuler les parts du fait du gérant les avoir acheté au nom de la société.

3- La transformation de la société

La SARL peut librement décider de se transformer et donc d’adopter une autre forme mais les modalités sont différentes selon la nature ou la forme de la nouvelle société. Si le changement se fait au profit d’une SNC il faut l’unanimité des associés d’une SARL. Si c’est pour une SCS, même règle que pour la SNC. Pour une transformation en société civile il faut

Section IV   : La dissolution de la SARL

Il y a d’abord les causes générales à toutes les sociétés.Lorsque le nombre d’associés dépassent les 100 associés et qu’il n’y a pas eu de régularisation dans le délai d’un an.Il n’y a pas de dissolution de la SARL lorsque toutes les parts sociales se retrouvent entre les mains d’un seul associé ni quand certains associés deviennent incapables en cours de vie sociale.

Chapitre II   : La SARL unipersonnelle, l’EURL

C’est une forme de SARL qui n’existe que depuis la loi de 1985. L’objectif est de combattre une pratique consistant à crée une SARL dans lesquelles il n’y avait en réalité qu’une seule personne. La SARL unipersonnelles a la particularité d’être composé d’un seul associé.Elle a quelques points faibles :

- Régime social, le statut applicable à l’associé est le même que celui de l’entrepreneur individuel.

- Fiscal, le statut est complexe car il est variable selon que l’associé est une personne physique ou morale. Si l’associé est une personne physique il sera imposé sur le revenu alors que si c’est une personne morale c’est la société qui sera directement imposé au titre de l’impôt sur les sociétés.

- Juridique, la limitation de responsabilité est généralement illusoire car l’associé se porte garant des dettes sociales. Lorsque la société fait l’objet d’une procédure collective, l’associé risque d’être personnellement poursuivi surtout dans le cas où il était gérant. L’associé supporte l’intégralité des dettes en cas de dissolution de la société.

Il y a des avantages :- La responsabilité est en principe limitée.- Lorsque l’associé unique est en même temps le gérant de la société les formalités légales de

publicité sont assouplies par le législateur depuis une loi de 2008 (LME)

Section I   : La constitution de l’EURL

La création d’une telle société peut se faire de diverses manières, elle peut être créée dès l’origine. Elle peut être le résultat de la transformation d’une entreprise individuelle ou de la transformation d’une SARL classique.

I) Les conditions de fond

A) L’associé unique

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Il peut être une personne physique ou morale, il n’a pas la qualité de commerçant. La capacité commerciale n’est donc pas nécessaire de sorte des mineurs ou des majeurs incapables peuvent être associés. Une même personne physique peut créée plusieurs EURL mais une EURL ne peut pas être elle-même l’associé unique d’une autre EURL.

B) Les apports en capital

Depuis 2003, il n’y a pas de capital minimum imposé si ce n’est d’un € symbolique. Depuis 2001, les apports en industrie sont tout à fait libres dans la SARL.Les apports en nature (pas de travail ou d’argent) sont possibles et doivent être intégralement et immédiatement libérés. Les apports en numéraire sont généralement possibles mais leur paiement n’est pas forcément intégrale dès la souscription, en effet, la loi n’impose aujourd’hui qu’une libération obligatoire d’1/5 des apports en numéraire, le solde restant (4/5) peut être libéré dans un délai de 5 ans à compter de l’immatriculation. Toutefois il n’est pas possible de souscrire de nouvelles parts sociales en numéraire tant que l’intégralité des apports initiaux n’a pas été libérée. Les sommes en question doivent être déposées dans un délai de 8 jours à la caisse de dépôt et de conciliation, chez un notaire ou dans un établissement de crédit. Deux possibilités de débloquer les fonds :

- Lorsque la société n’est pas immatriculée dans le délai de 6 mois à compter du premier dépôt de fonds, les associés peuvent demander judiciairement à récupérer leurs apports.

- Lorsque la société n’est pas encore immatriculée mais qu’un récépissé de création d’entreprise a été octroyé, ce document permet par anticipation de retirer les fonds avant l’immatriculation.

II) Les conditions de forme

Règles générales qui sont les mêmes que les sociétés à responsabilité limitée.Le législateur n’emploie jamais le terme EURL, cette appellation est doctrinale et jurisprudentielle et c’est la raison pour laquelle sur les documents commerciaux il faut en principe indiquer SARL ou société à responsabilité limitée. Lorsque l’associé unique est en même temps le gérant de la société et qu’il constitue une personne physique, dans ce cas la loi a simplifiée les formalités de publicités d’abord il n’est plus nécessaire d’insérer au BODACC un avis et ni de déposer au greffe du tribunal de commerce le rapport annuel de gestion dans le cadre de l’approbation des comptes. Des statuts types sont mis à la disposition de l’associé autrement dit…

Section II   : Le fonctionnement

I) La gérance

Le gérant peut être l’associé lui-même, en pratique c’est l’associé lui-même qui gère la société mais le gérant peut être un tiers et dans certaines hypothèses il doit être forcément un tiers. Les conditions de nomination, la durée des fonctions, les conditions de rémunération et les pouvoirs sont les mêmes que celles applicables dans les SARL. Cela dit il faut procéder à quelques adaptations, la révocation du gérant n’est pas concevable si le gérant est l’associé. L’action sociale en responsabilité contre le gérant n’est pas envisageable lorsque l’associé est le gérant. L’ouverture d’une procédure collective contre la société aboutit généralement à des poursuites individuelles contre l’associé qui est gérant, en effet, il peut faire l’objet d’une faillite personnelle, d’une extension de procédure ou d’une action en comblement de passif.

II) L’assemblée unipersonnelle

L’associé exerce les mêmes pouvoirs à l’assemblée générale dans la société ordinaire néanmoins certaines adaptations ce sont révélées indispensables, en effet, il faut distinguer selon que le gérant est un associé ou un tiers. Dans le cas où le gérant est un tiers la procédure de contrôle reste applicable. En cas de décès de l’associé la société n’est pas automatiquement dissoute sauf clause contraire des statuts. Dans le cas où il n’y pas dissolution après décès elles sont transmises aux héritiers de l’associé ce qui peut aboutir à transformer l’EURL en société pluripersonnelle ou ordinaire.

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III) La dissolution

Les causes de dissolution sont les mêmes que pour la SARL. Lorsque l’associé est une personne morale la dissolution de l’EURL n’est pas suivi de la liquidation cela signifie que toutes les parts sociales seront transférées de façon universelle à l’associé mais dans ce cas les créanciers de l’EURL peuvent faire opposition à la dissolution dans les 30 jours à compter de la publication de cette dissolution.

Titre III   : Les sociétés de capitaux

Sous-titre I   : La société anonyme

C’est une société commerciale par la forme quelque soit son objet. Elle est à risque limitée car les associés (actionnaires) n’ont pas la qualité de commerçant. La SA est une société de capitaux, ainsi le capital est plus important que la personne des associés ce qui signifie que l’actionnaire s’efface derrière l’action. C’est un « intuitu pecuniae ». Les droits sociaux qu’on appelle des actions constituent des titres négociables, il s’agit habituellement ce qu’on appelle des valeurs mobilières (actions et obligations). Il y a une organisation hiérarchique marquée car chaque organe dispose de pouvoirs propres.

Chapitre I   : La constitution de la SA

Section I   : Le contenu des règles de constitution

I) Les conditions de fond

A) Les associés ou actionnaires

1- Le nombre des actionnaires

Une SA doit comporter au minimum 7 actionnaires mais il n’y a aucun maximum. Exception dans les sociétés d’exercice libéral à forme anonyme (SELAFA) qui est fixé à trois. Dans l’hypothèse où le chiffre minimum n’est pas atteint la société n’est pas annulable mais elle doit être régularisée c’est-à-dire que toute personne pourra demander au tribunal cette régularisation. Toutefois en cours de vie sociale il peut arriver que le nombre minimal ne soit plus atteint dans ce cas la société a un délai d’un an pour régulariser sa situation et en l’absence de régularisation la dissolution peut être demandée par toute personne intéressée.

2- La capacité

Les actionnaires n’ont pas la qualité de commerçant autrement dit aucune condition de capacité n’est requise il faut toutefois tenir compte des incidences du droit des régimes matrimoniaux ou du droit des biens.Des personnes morales comme physiques peuvent être actionnaires quant aux personnes morales il peut s’agir d’autres sociétés ou des personnes morales de droit public.

B) Le capital social

Depuis une ordonnance du 22 janvier 2009, le montant du capital pour toute SA est de 37.000 € (plus d’appel public à l’épargne à 225.000 €). Le capital est divisé en actions, il ne faut donc pas parler de parts sociales. Action dont la valeur nominale est librement déterminée dans les statuts. La souscription doit être intégrale lors de la constitution de la société.

C) Les apports

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Les apports en industrie sont interdits. Les apports en numéraire sont possibles, la libération totale n’est obligatoire que pour la moitié des apports. Les apports en nature doivent être intégralement et immédiatement libérés et doivent faire l’objet d’une évaluation par un commissaire aux apports à la demande d’un ou plusieurs associés.

D) L’objet social

Il peut être civil ou commercial, licite, déterminé et possible. Elle peut exploiter n’importe quelle action à l’exception de l’officine de pharmacie. La loi interdit la forme de la SA lorsqu’il s’agit d’une agence de placements d’artistes. Certaines sociétés ont obligation d’avoir une forme de SA comme les compagnies d’assurances.

II) Les conditions de forme

A) La procédure

Les règles de procédure sont différentes selon que c’est une société qui fait appel public à l’épargne ou pas.

1- La procédure «   spectaculaire   » ou complexe dans les SA dont les titres financiers sont admis aux négociations sur un marché réglementé.

Les sociétés considérées sont des sociétés qui ont accès au marché financier mais en particulier il s’agit de société côté en bourse. La procédure est complexe car en plusieurs actes :

- Il faut rédiger un projet de statut dont un exemplaire est déposé au greffe du tribunal où il peut être consulté par les tiers

- Une note au bulletin d’information avec les visas de l’autorisation des marchés financiers et établit à destination du public.

- Des bulletins de souscriptions peuvent alors être établis…- Une assemblée générale constitutive doit alors être convoquée

2- La procédure «   intimiste   » ou simplifiée dans les SA dont les titres financiers sont admis aux négociations sur un marché réglementé.

Les formalités du 1- ne sont pas applicables et nécessaires ici. Les fondateurs de la société peuvent élaborés un protocole d’accord dont la nature juridique sont variables, il constitue au plus une promesse de société dont la violation ne peut être sanctionnée que par des dommages et intérêts les parties peuvent élaborées un projet de statut avec l’aide d’un avocatQuelque soit la forme de société, les règles de souscription et de libération des parts sont les mêmes.

B) Les statuts

Deux possibilités sont offertes :- Elle peut adopter des statuts simplifiés ou court en volume où l’on se contente des mentions

obligatoires et de faire référence aux dispositions légales sans pour autant les reproduire.- Les statuts développés ou long en volume dans lesquels au-delà des mentions obligatoires une

reproduction pure et simple des dispositions légales. Il y a des mentions obligatoires et particulières comme le nombre d’actions ou l’identité des signataires. Il peut y avoir des mentions facultatives comme pour le partage des bénéfices. Il peut y avoir des annexes tel que le rapport du commissaire aux apports concernant les apports en nature. Les statuts doivent portés la signature des associés et dès la signature la société formée en tant que contrat (si c’est une société qui fait appel public à l’épargne seule l’AG constitutive marquera la naissance du contrat).

C) Les formalités

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Section II   : La sanction des règles de consitution

I) Les sanctions civiles

La responsabilité des fondateurs peut être engagée lorsque la société est annulée du fait de ses fondateurs.

II) Les sanctions pénales

La création d’une SA obéit à des règles dont la violation fait l’objet de sanctions pénales. Le fait d’émettre irrégulièrement des actions est une infraction pénale, les majorations frauduleuses d’apports.

Chapitre II   : La structure de la SA

Section I   : Les organes de gestion

Sous-section I   : La formule «   classique   » ou moniste   : la SA avec un conseil d’administration («   direction à la française   »)

I) Le conseil d’administration

A) L’accès au conseil

1- Les conditions de fond

A l’origine seuls des actionnaires pouvaient être administrateurs mais depuis la loi 2008 cette condition n’est plus imposée seuls les statuts peuvent prévoir comme condition pour être administrateur la possession d’un nombre minimum d’actions.Il y a des restrictions concernant l’âge des administrateurs car d’après le Code de commerce, le nombre des administrateurs de plus de 70 ans ne pourra pas être supérieur à 1/3 des administrateurs en fonction sauf disposition contraire des statuts. Le nombre de mandats est limité car une personne physique ne peut exercer simultanément plus de cinq mandats de sociétés en France. Les statuts peuvent prévoir des conditions supplémentaires comme de diplômes ou d’expérience.

2- Les conditions de forme

C’est organe collégiale composé au moins de trois membres et de 18 au maximum en principe et 24 en cas de fusion. La durée du mandat initiale est de 3 ans maximum et cette durée est fixée par les statuts ou par l’assemblée générale constitutive selon que c’est une société qui fait appel public à l’épargne ou pas. En cours de vie sociale la durée est fixée par l’AG ordinaire, cette durée est déterminée par l’assemblée qui ne peut dépasser 6 ans.Plusieurs cas cooptation de en cas de vacances ou de décès mais la cooptation doit être entériné lors de la prochaine AG. Les fonctions peuvent cesser de diverses façons comme à expiration du mandat, décès, limite d’âge atteinte, démission, révocation qui peut arriver à tout momentAucune indemnisation n’est due d’office même si l’administrateur peut démontrer qu’il a été révoqué à tort.

B) Les statuts des membres du conseil d’administration

Les administrateurs doivent exercer leur mission avec loyauté et diligence. Ils ont un devoir de confidentialité sur les informations de la SA.

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Chaque administrateur bénéficie d’un droit individuel à l’information c’est-à-dire que le président du conseil ou le directeur général doit communiquer à chaque administrateur les informations et les documents nécessaires à l’exercice de ses fonctions.

1- La rémunération

Toutefois le législateur a souhaité limité les abus en posant comme règles générales que les administrateurs ne peuvent recevoir de la société d’autres rémunérations que celles prévues par les textes. Les jetons de présence sont une somme globale fixée chaque année par l’AG et qui est réparti librement par le conseil d’administration entre ses membres. La rémunération peut se faire sous la forme de salaire dans le cas où l’administrateur est en même temps un salarié de la société. Il peut y avoir des rémunérations exceptionnelles pour des services ponctuelles. Il peut y avoir les avantages pécuniaires indirects tels qu’un véhicule ou un logement de fonction, frais de voyage, une allocation de stock option. Le législateur prévoit un système de publicité des rémunérations de deux façons. Un rapport spécial doit être établit par le conseil concernant les stocks option consentis aux dirigeants et éventuellement levés par les dirigeants.

2- Le cumul avec un contrat de travail

Un administrateur déjà en fonction ne peut pas devenir salarié avec la société. Si cette règle n’est pas respectée le contrat de travail conclu illégalement est de nullité absolue avec pour effet la restitution des salaires perçus. Un salarié déjà en place peut ensuite devenir administrateur de sa société tout en conservant le bénéfice de contrat de travail. Cela dit il y a d’autres conditions :

- Le contrat de travail doit correspondre à un emploi effectif et les fonctions techniques exercées en qualité de salarié doivent être différentes des fonctions administratives exercées en tant qu’administrateur.

- Le nombre d’administrateur salarié doit être inférieur ou égal aux tiers des administrateurs en fonction. Dans la pratique il est assez fréquent de suspendre un contrat de travail du salarié pendant le temps où il exerce une fonction d’administrateur.

C) Le fonctionnement du conseil d’administration

Il n’a pas la personnalité morale.

1- La réunion du conseil d’administration

Les modalités et les fréquences des réunions sont déterminées en principes par les statuts. La réunion du conseil est obligatoire au moins une fois par an avant l’AG qui doit approuver les comptes. Le pouvoir de convocation appartient au président du conseil. Mais lorsqu’aucune réunion n’a pas été faite depuis plus de deux mois, le tiers des administrateurs peut demander au président de convoquer le conseil sur ordre du jour bien déterminé. Le directeur général peut demander au président du conseil à tout moment de convoquer le conseil pour un thème bien déterminé. Concernant la représentation il est possible mais le représentant ne peut être qu’un autre administrateur. Concernant le quorum, il faut au moins la moitié des membres du conseil sachant que cette règle est impérative, la loi permet que soit considéré comme présent les administrateurs qui participent à la réunion par des moyens de visioconférence. Concernant les règles de vote les décisions sont adoptées à la majorité des personnes présentes ou représentées. La voix du président sera prépondérante.Les administrateurs sont tenus à la discrétion concernant les informations qu’ils ont reçu et qui sont présentés comme confidentiel par le président du conseil.

2- Les prérogatives du conseil d’administration

a) Pouvoirs généraux

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Trois missions ou pouvoirs :- Il dispose d’un pouvoir d’orientation qui détermine d’orientation des activités sociétaires.- Il dispose d’un pouvoir d’évocation qui permet d’évoquer toute question qui peut intéresser la

bonne marche de l’entreprise.- Il dispose d’un pouvoir de surveillance, il peut procéder à tous les contrôles qu’il estime

nécessaire ou important.

b) Pouvoirs spéciaux

Compétence pour arrêter les comptes, convoquer les AG, établir des rapports annuels ou spéciaux. Il est compétent pour autoriser ou refuser les conventions réglementées. Il a le pouvoir de nommer ou de révoquer les présidents et éventuellement le directeur général. Il fixe la rémunération du président et réparti les jetons de présences.

Cas particulier des cautions, avals et garantiesL’aval est un cautionnement cambiaire. Pour l’aval et la garantie il faut en principe une autorisation préalable du conseil.

Cas particuliers des conventions réglementéesCertaines personnes dirigeantes ou actionnaires ne peuvent contracter avec la société que sous certaines conditions. C’est le cas du directeur général ou d’un actionnaire qui dispose plus de 10% des droits de vote. Pour les contrats concernés les règles sont les mêmes que dans la SARL il y a des conventions purement et simplement interdites comme les prêts, les découverts, les cautionnements lorsque le cocontractant de la société est une personne physique.Il y a les conventions libres qui portent sur les opérations courantes conclues à des conditions normales. Les conventions réglementées qui ne sont pas interdites ni libres.

D) La responsabilité des membres du conseil

Les administrateurs peuvent engagées leur responsabilité civile à l’égard de la société, des actionnaires, ou des tiers. Pour cela il faut qu’ils aient commis des fautes comme la violation des statuts des textes ou des fautes de gestion.Responsabilité pénale lorsque les administrateurs ont commis des infractions pénales prévues par le droit pénal général ou de droit spécial des sociétés comme l’abus des biens, du crédit, du pouvoir ou des voix de la sociétés. La distribution de dividendes fictifs ou la présentation de comptes infidèles.

II) Le président du conseil d’administration

A) Le statut juridique

Il fait parti des membres du conseil et est élu par ses pairs (administrateur élu par les administrateurs). La durée des fonctions de président est fixée par les statuts mais ne peut pas dépasser la durée du mandat d’administrateur. Le président du conseil est nécessaire une personne physique. Il peut être salarié simultanément sous les conditions déjà examinées. Il n’a pas la qualité de commerçant mais en cas d’ouverture d’une procédure il peut arriver qu’on lui applique des sanctions commerciales.La cessation des fonctions se produit par l’arrivée à terme du mandat mais il peut y avoir des cessations anticipées lorsque :

- La limite d’âge de 65 ans est dépassée- Le président démissionne - Le président est révoqué par le conseil, révocation ad hutum mais en cas d’abus le président

peut réclamer une indemnité.- Le président peut être révoqué indirectement par l’assemblée, si l’assemblée le révoque en tant

qu’administrateur.

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Aujourd’hui il y a une tolérance juridique certaine concernant le versement d’indemnité de départ.Concernant ses pouvoirs depuis 2001 il ne constitue plus l’homme fort de la société, en effet, le président aujourd’hui organise simplement et dirige des travaux du conseil.La direction générale de la société n’est plus assumé par le président du conseil en tant que tel mais par un directeur général qui peut être tantôt le président du conseil (PDG) tantôt une autre personnel physique.

B) Le statut financier

Les fonctions de président accordent non seulement beaucoup de prestige mais surtout beaucoup d’argent en générale. Le montant et le principe sont déterminés par le conseil dont la compétence est exclusive. La rémunération peut être fixe ou variable ou les deux. Il peut aussi y avoir un complément, un intéressement à l’évolution des affaires sociales, des stocks option, des avantages en nature, des compléments de retraite. La rémunération peut être révisée unilatéralement par le conseil d’administration à la hausse ou à la baisse.La rémunération fait partie des conventions réglementées avec autorisation préalable du conseil et le contrôle du commissaire aux comptes.

C) La responsabilité

Le président peut engager sa responsabilité civile à l’égard de la société, des actionnaires, ou des tiers. Pour cela il faut qu’il ait commis des fautes comme la violation des statuts des textes ou des fautes de gestion.Responsabilité pénale lorsque les administrateurs ont commis des infractions pénales prévues par le droit pénal général ou de droit spécial des sociétés comme l’abus des biens, du crédit, du pouvoir ou des voix de la sociétés. La distribution de dividendes fictifs ou la présentation de comptes infidèles. Responsabilité fiscale.

III) Le directeur général

Le Conseil choisit librement comme directeur général soit le président du conseil d’administration (donc PDG) soit une autre personne physique qui porte le titre de directeur général.Concernant ses pouvoirs le directeur générale est le véritable homme fort de la société vis-à-vis des tiers car il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de la personne morale.Toutefois il ne doit pas dépasser l’objet social. Il ne doit pas non plus exercer les pouvoirs reconnus à l’AG ou au conseil d’administration.Un cumul des mandats est en principal interdit pour des sociétés ayant leur siège social en France mais il y a deux exceptions :

- On peut diriger la société filiale et la société mère.- Lorsqu’il n’y a pas de sociétés cotées en bourse qui soit concerné on peut diriger deux

sociétés.Sa situation juridique est la même que celle de tous les dirigeants, il n’a pas la qualité de commerçant. Sa rémunération est fixée par le conseil, il peut cumuler ses fonctions avec un contrat de travail dans les mêmes conditions que pour les administrateurs. Le directeur général est révocable à tout moment sachant que son mandat peut être à durée déterminée ou indéterminée mais une révocation abusive, sans motif, peut lui donné droit à des dommages et intérêts.Il peut y avoir des adjoints sur proposition du directeur générale et à l’égard des tiers ils ont les mêmes pouvoirs du directeur générale. Il ne peut y en avoir plus de cinq.

Sous-section II   : Le régime «   nouveau   » ou dualiste   : la SA avec directoire et conseil de surveillance («   direction à l’allemande   »)

Section I   : Les organes de direction

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I) Le directoire

A) Statut juridique des membres du directoire

Composé de personnes physiques qui ne sont pas nécessairement des actionnaires. Leur nombre est compris entre deux et cinq et exceptionnellement à sept pour les sociétés cotées en bourse. On peut avoir un seul directeur général dans le cas où le capital social est inférieur à 150.000 €. Ils sont désignés par le conseil de surveillance pour une durée statutaire entre 2 et 6 ans mais dans le silence des statuts le mandat est de 4 ans. Le cumul des mandats est interdit dans les mêmes conditions que pour le directeur général dans la société avec conseil d’administration. Le cumul avec un contrat de travail est libre dès lors que ce travail est effectif et distinct des fonctions directoriales. Il est révocable par l’AG exceptionnellement par le conseil de surveillance si cela a été prévu dans les statuts. La révocation doit être motivée, en cas d’absence de motif il y a indemnité.La cessation des fonctions peut intervenir par des causes classiques mais cas particulier en cas de changement de formule.

B) Les attributions du directoire

Concernant les pouvoirs généraux c’est le directoire qui constitue le seul organe social pour représenter la société. Mais il faut distinguer entre deux catégories de personnes. D’abord il y a le président et les directeurs généraux qui peuvent représenter la société à l’extérieur ainsi que les directeurs simples ou ordinaires qui ne peuvent pas représenter la société. Pour les pouvoirs spéciaux il s’agit des pouvoirs reconnus au conseil d’administration.

II) Le conseil de surveillance

Il y a de nombreuses similitudes avec le conseil d’administration en ce qui concerne sa structure. Au niveau de la composition, les membres du conseil de surveillance sont les actionnaires, au niveau des fonctions, de la limite d’âge, de la révocation.Il a quelques différences avec le conseil d’administration pour les fonctions. Le conseil de surveillance exerce un contrôle permanent de la gestion de la société par le directoire. Il y a des pouvoirs spécifiques qui sont les mêmes reconnues dans la SA classique comme l’autorisation des conventions réglementées. C’est lui qui nomme les membres du directoire et peut les révoquer dans le cas où c’est prévu par les statuts.

Section II   : Les actionnaires

Ils n’ont pas la qualité de commerçant et leur responsabilité est limitée aux montants des apports.

I) Les droits politiques

A) Le droit de vote aux assemblées générales

1- L’existence du droit et de la liberté de vote

En principe tout actionnaire peut non seulement accéder aux AG mais peut aussi exercer un droit de vote. Ce vote est libre. Mais dans la SA le droit de vote peut être supprimé dans les cas prévues par la loi comme par exemple pour les actions à dividende prioritaire sans droit de vote. La liberté du vote peut être limité par les conventions de vote qu’on appelle des pactes d’actionnaires qui en principe valable sauf dans le cas où il véhicule une fraude.

2- Le nombre de voix   : le principe de proportionnalité

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Chaque associé dispose un nombre de voix égal à la participation de son capital, chaque action donne droit à une voix. Il peut y avoir des dérogations ou des limitations par voie statutaire et ses limitations peuvent se présenter sous deux grandes formes :

- On peut limiter le nombre de voix pour limiter les petits actionnaires.- On peut augmenter le nombre de voix par rapport au nombre d’actions, actions à droit de vote

multiple ou plural pour récompenses la fidélité de certaines actionnaires tout en protéger la société contre des invasions ou agressions.

B) Le droit à l’information

1- L’information permanente

Les actionnaires peuvent consulter à tout moment un certain nombre de documents au siège social.

2- L’information occasionnelle

Elle est donnée à la veille des AG par les dirigeants.

II) Les droits pécuniaires ou financiers   : la participation au partage des bénéfices

A) Le droit aux dividendes

Concernant les actions ordinaires, le partage de bénéfices sous forme de dividendes se fait de façon classique en respectant la proportionnalité. Les bénéfices doivent exister et être disponibles i.e. un partage ne peut être fait que si toutes les réserves obligatoires sont alimentées.Le montant du dividende est fixé chaque année par l’AG ordinaire et une fois le principe du partage retenu le paiement doit se faire dans les conditions fixées par l’AG mais au plus tard dans un délai de 9 mois après la clôture de l’exercice. Si les actionnaires ne réclament pas ces dividendes après 5 ans c’est l’Etat qui en devient propriétaire. Il peut être prévu le versement d’acompte avant l’approbation des comptes. L’actionnaire peut opter pour un paiement en nature ou parfois en actions ce qui conduit à une augmentation du capital. Concernant les actions prioritaires ou privilégiées, le partage ne se fait plus selon le principe d’égalité ou de proportionnalité, en effet, les titulaires de telles actions sont favorisés. Par exemple ils peuvent recevoir une part supérieur, ou une priorité de paiement. De telles actions peuvent être créées dès le début de la société. S’agissant des actions à dividendes prioritaires sans droit de vote, les titulaires renoncent à leurs prérogatives politiques et en contre partie ils reçoivent des dividendes plus importants par rapport à des actions ordinaires. De telles actions présentes un intérêt pour la société à savoir le fait de ne pas bouleverser l’équilibre politique même si cela permet de réunir des fonds donc d’augmenter le capital. Pour les actionnaires concernés il y a un avantage car de tels associés sont favorisés sur le plan financier même s’ils sont sacrifiés sur le pan politique.

B) Le droit sur l’actif social

1- Le droit aux réserves facultatives

Es réserves sont obligatoires légalement dans la SA (réserve légale de 5%). Il peut y avoir une réserve statutaire obligatoire, ce sont les statuts qui les imposent. Il peut y avoir une réserve facultative ponctuellement votée par l’AG et généralement partagée à la dissolution de la société mais il est possible de les partager en cours de vie sociale lorsqu’il n’y pas suffisamment de bénéfices nouveaux disponibles à partager.

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2- Le droit au boni (reliquat) de liquidation

Si la société est dissoute et qu’il y a liquidation il peut y avoir un actif qui subsiste après paiement des dettes et après reprise des apports. Ce boni doit être alors partagé entre les actionnaires de façon proportionnelle sauf disposition contraire des statuts.

III) Le droit préférentiel de souscription

Lors d’une augmentation de capital il arrive régulièrement que les nouvelles actions soient assorties de certains avantages exceptionnels pour favoriser le succès de l’opération. Ces avantages exceptionnels expliquent l’existence du droit préférentiel de souscription, en effet, pout favoriser les actionnaires déjà en place la loi leur reconnait une priorité pour la souscription des actions nouvelles c’est-à-dire eux qui peuvent les souscrire.

IV) Les droits patrimoniaux (opérations sur actions)

Les actions constituent des biens et à ce titre ils font partis du patrimoine de leurs titulaires, ainsi en tant que bien les actions peuvent faire l’objet de contrat et parmi eux la cession, la transmission, le dépôt et le nantissement.

Le droit de cession des titres

En principe, la cession est libre sans nécessité d’agrément. En effet, les actions constituent des titres négociables. Toutefois il y a quelques exceptions légales comme concernant les actions qui sont attribués aux salariés dans le cadre de la participation aux résultats.Il y a des exceptions statutaires autorisées qui prennent généralement deux formes :

- Les clauses d’agrément qui imposent de soumettre le cessionnaire à l’acceptation des autres actionnaires ou à celle du conseil d’administration.

- Les pactes de préemption sont des contrats entre associés qui prévoit que l’actionnaire qui souhaite vendre ses actions doit d’abord les proposer à ces coactionnaires

Section III   : Les assemblées générales d’actionnaires

Sous-section I   : L’assemblée générale ordinaire

I) La compétence de l’assemblée générale ordinaire

La réunion de celle-ci est obligatoire au moins une fois pas an pour statuer sur les comptes de l’exercice précédent, c’est ce qu’on appelle l’approbation des comptes de l’exercice.

A) L’approbation des comptes

Par ailleurs, l’AGO de SA dispose de certaines compétences en matière de nomination ou de remplacement ou de révocation des dirigeants de la société. Elle est compétente pour déterminer le montant des jetons de présence et désigner les commissaires aux comptes.

B) Les décisions relatives aux organes sociaux

Compétente pour l’approbation de certaines actes pris pas le directoire ou le conseil d’administration.

II) Le fonctionnement de l’AGO

Tous les actionnaires quelque soit le nombre de leurs actions disposent d’un droit d’accès à l’AG. Les actionnaires peuvent participer à l’AG de diverses manières :

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- La participation directe par une présence physique- Par procuration donc par la représentation (le représentant ou mandataire doit être un

coactionnaire ou le conjoint cela signifie que la représentation par un tiers est impossible sauf dans certains cas lorsque la société est cotée et que l’associé n’a pas sa résidence en France).

- Par la technique des mandats en blanc, dans ce cas c’est le président du conseil qui va représenter l’actionnaire mais sur la base d’un mandat en blanc (pas nominatif, ce qui signifie que le président doit obligatoirement utiliser le mandat pour voter favorablement à toutes les résolutions proposées par le conseil ou le directoire à l’opposé il doit émettre un vote négatif à tous les autres projets de résolution).

- Le vote par correspondance qui correspond par une présence intellectuel, cette modalité est possible dans la SA et même d’ordre public.

- Le vote à distance selon des moyens techniques modernes en visioconférence.Au-delà des actionnaires, l’AG est accessible à d’autres personnes déterminées comme deux membres du CE. Lorsqu’il y a des obligataires le représentant participe à l’AG. Les huissiers peuvent accompagner un actionnaire mais il faut au préalable une autorisation judiciaire. Les journalistes financiers sont régulièrement invités.Les règles de vote rappellent la SARL car il y a un quorum obligatoire et des majorités obligatoires. Lors de la première convocation il faut 1/5 des actions aves droit de vote et pour la seconde.Pour les règles de vote il faut une majorité absolue des associés présents représentés ou qui votent par correspondance ou à distance.

Sous-section II   : L’assemblée générale extraordinaire

Du point de vue de ses compétences ou de ses attributions l’AGE est la seule compétente pour modifier les statuts. Il s’agit d’une compétence exclusive et impérative. L’AGE ne dispose pas de prérogatives absolues. Mais elle a des limites :

- Elle ne doit pas empiéter sur les pouvoirs des autres organes.- Elle ne peut augmenter les engagements des associés sans le consentement de tous.- L’AGE ne peut pas non plus porter atteinte aux droits individuels des actionnaires. La

privation du droit de vote n’est pas possible, la cession d’actions ne peut être interdite.- L’AGE ne peut changer la nationalité de la société qu’avec le consentement de tous les

actionnaires.Elle ne se réunit que de façon exceptionnelle et il n’a aucune obligation de la réunir. Cela dit la réunion est parfois obligatoire.

- Lorsque la durée de la vie sociale arrive à son terme et que l’on veut éviter la dissolution il est nécessaire de convoquer l’AGE un an avant l’arrivée de ce terme pour se prononcer sur la prolongation de la société.

- Dans le cas où il y a une accumulation de pertes à un niveau tel que les capitaux propres deviennent inférieurs à la moitié du capital, il faut convoquer l’AG dans les 4 mois pour assainir la société ou la dissoudre.

Concernant le vote il y a des règles de quorum et de majorité. Le quorum est égal à ¼ des actions avec droit de vote et sur seconde convocation 1/5. Pour les décisions en principe il faut la majorité qualifiée des 2/3 détenus par les actionnaires présents représentés ou qui votent par correspondance ou à distance. Cette majorité qualifiée des deux tiers aboutit à créer une minorité de blocage car il suffit de détenir un peu plus d’1/3 des voix. Cette majorité de principe est toutefois écartée dans certains cas :

- Pour le changement de nationalité il faut l’unanimité.- En cas d’augmentation de capital également par une élévation du montant nominal des actions

(sauf l’augmentation se fait par incorporation de réserves ou de bénéfices, dans ce cas c’est la majorité absolue).

Il y a des règles de publicités concernant toutes les décisions qui sont prises.

Sous-section III   : Les autres assemblées

Les assemblées mixtes sont une création de la pratique pour éviter les réunions à répétitions de telles assemblées mixtes sont alors appelées à statuer sur des questions ordinaires et extraordinaires.

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Les assemblées spéciales sont prévues par la loi et concernent certaines catégories d’actionnaires comme les privilégiés. En effet, chaque fois que les droits des actionnaires d’une catégorie déterminée doivent être modifiés l’AGE ne doit statuer définitivement que si la définition en question a été approuvée par l’assemblée spéciale concernée.

Section IV   : Les organes de contrôle

I) Les commissaires aux comptes

Il est indispensable dans une SA de désigner un ou plusieurs commissaires aux comptes.Il y a toutefois quelques incompatibilités comme une condition d’inscription mais surtout les personnes ayant contrôlé la société peuvent parfois se voir interdire d’exercer une mission de surveillance concernant la même personne morale.Les commissaires aux comptes initiaux sont désignés dans les statuts. La désignation peut être judiciaire parce qu’il a défaillance de la société dans ce cas les associés peuvent saisir le tribunal compétent qui désignera un expert. Les commissaires ont une mission classique de contrôles comptable. Professionnellement ils ont une responsabilité disciplinaire mais aussi civile, pénale et commerciale. La durée de la mission est en principe de 6 ans mais avec possibilité d’être réélu. La révocation est nécessairement judiciaire.

II) Les organes de contrôle

Le CE.L’AMF est une autorité administrative indépendante qui est dotée de la personnalité morale, elle a pour mission de protéger les épargnants, les investisseurs mais plus précisément elle a pour mission de contrôler l’activité des analystes financiers au niveau nationale et européen. L’AMF contrôle les SA cotée en bourse et a sur celle-ci des pouvoirs judiciaires. Le pouvoir de dire le droit.Elle a le pouvoir de prendre des décisions individuelles pour la création des sociétés cotées en bourse. Il y a des pouvoirs d’investigation, elle peut se faire communiquer certains documents sans qu’on puisse lui opposer le secret professionnel. Il y a un pouvoir d’injonction et de sanctions. Parmi les organes de contrôle il y a l’expertise de gestion qui mène une ou plusieurs mesures d’instruction. Le parquet peut aussi contrôler en cas de besoin les sociétés anonymes.

Chapitre III   : La vie de la SA

Section I   : L’approbation des comptes et l’affectation des résultats

I) L’approbation des comptes

L’établissement des comptes annuels doit être régulier, sincère et donner une image fidèle de la situation financière de la société. Avant l’AG les étapes préalables sont :

- Dans les quatre mois avant l’AG, avant la clôture de l’exerce, le conseil ou le directoire doit se réunir pour arrêter les comptes de l’exercice en présence des commissaires aux comptes.

- Un mois au moins avant la convocation de l’assemblée, les comptes annuels et les rapports de gestion doivent être tenus à la disposition des commissaires aux comptes au siège social.

- Quinze jours avant la tenue de l’assemblée tous les documents doivent être tenus à la direction des actionnaires et certains de ces documents doivent leur être envoyés.

Le conseil d’administration ou le directoire doit rendre compte de la rémunération totale et des avantages en nature versés aux dirigeants.En l’absence de rapport l’AG encourt la nullité. L’AG doit être réunie dans les six mois à compter de la clôture de l’exercice et à défaut de convocation les dirigeants encourent des sanctions péanales mais une fois l’assemblée réunit elle procède à l’affectation des résultats après avoir examiné les comptes de l’exercice.

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II) L’affectation des résultats

A) En cas de bénéfices

Les bénéfices servent à assainir la société de ses pertes. Il faut alimenter les réserves obligatoires : la réserve légale de 5% et la réserve statutaire.Les bénéfices restant peuvent alors être affectés à une réserve facultative totalement ou partiellement mais les associés peuvent les partager sous forme de dividendes.

B) En cas de pertes

Aucun dividende ne peut être distribué car un tel dividende serait fictif. Lorsqu’il y a des pertes, elles peuvent être affectées de différentes manières :

- Faire l’objet d’un traitement comptable.- Les comptes peuvent être imputés sur les comptes de réserves. - Lorsque les pertes sont trop importantes et qu’elles atteignent la moitié du capital les associés

doivent êtres consultés pour se prononcer sur le sort de la société.

Section II   : Les modifications statutaires

Sous-section   : Les modifications du capital social

I) L’augmentation du capital

A) Généralités

Le capital social joue trois rôles principaux :- Il détermine la participation de chaque associé.- Il constitue le droit de gage des créanciers.- Il constitue un moyen de financement de la société direct ou indirect.

Ces trois fonctions peuvent parâtre contradictoires, en effet, pour remplir les deux premières fonctions le capital doit être fixe. La troisième fonction suppose un capital modifiable en cas de besoin.Les augmentations de capital obéissent à des règles communes quelque soit leurs formes, c’est l’AGE qui est seule compétente en principe. Toutefois l’assemblée peut déléguer sa compétence au conseil d’administration ou au directoire sous certaines conditions.La réalisation de l’augmentation de capital doit se faire dans un délai maximum de 5 ans à partir de la décision de l’assemblée ou de la délégation de compétence.

B) Formes variées d’augmentation des apports

1- L’augmentation par de nouveaux apports

Dans ce cas des associés déjà présents ou de nouveaux associés acceptent de nouveaux apports en nature ou en numéraire ce qui aura pour effet de procurer de l’argent frais ou des biens nouveaux à la société.

a) Des apports en numéraire

C’est une technique classique et simple car elle consiste à apporter à la société de l’argent frais et en contre partie l’actionnaire reçoit des titres. Il y a une condition générale à savoir que le capital social doit avoir été intégralement libéré avant l’émission d’actions nouvelles.Il y a des règles de publicité pour informer les tiers intéressés.

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Il y a une prime d’émission qui doit être versée par les actionnaires entrant, l’augmentation de capital présente quelques inconvénients pour les anciens actionnaires car l’arrivée des nouveaux va réduire leur droit sur les réserves.La prime d’émission est facultative, la société n’est pas forcée de la réclamer.Le préférentiel de souscription est droit de préférence qui est reconnu aux anciens actionnaires.L’actionnaire peut renoncer au droit préférentiel de souscription au lieu de le céder. Sa réalisation concrète aboutit à une augmentation de capital et deux situations peuvent se présenter :

- Lorsque tous les actionnaires exercent leurs droits préférentiels de souscription, l’augmentation est réalisée.

- Lorsqu’il y a eu des renonciations totales ou partielles, les actionnaires qui n’ont pas renoncé peuvent se porter candidats pour souscrire un nombre supérieur d’actions.

b) Des apports en nature

Les conditions de cette augmentation sont les mêmes pour l’essentiel que celles qui sont requises lors de la création de la société. L’évaluation par un commissaire aux apports s’impose, l’actionnaire apporteur ne participe pas au vote. Il y a une différence entre l’augmentation en nature et en numéraire. Le droit préférentiel de souscription n’est pas nécessaire et la libération n’est pas requise.Il y a un point commun.

2- L’augmentation du capital par incorporation des réserves

Ce n’est pas un mode direct de financement mais un mode indirect, en effet, il n’y a pas d’apports d’argent frais dans les comptes de la société.Le but est de renforcer le capital social ainsi la société devient plus crédible.Il y a deux modalités d’augmentation soit on augmente la valeur nominale des actions ou alors la société peut attribuer gratuitement des nouvelles actions aux actionnaires proportionnellement à leurs participation initiale.

3- L’augmentation de capital par incorporation des comptes courants d’associés

Il ne s’agit pas d’un véritable compte courant mais uniquement d’un contrat de prêt qui est consenti par les actionnaires à leurs associés. Une telle technique est reconnue et permet d’incorporer les comptes pour augmenter le capital de la société et renforcer la participation des associés. Cette forme d’augmentation ne peut être imposée aux actionnaires car elle consisterait alors à augmenter leurs engagements sans le consentement.

II) La réduction du capital social

A) Les motifs de la réduction du capital

1- Réduction motivée par des pertes

Lorsque la réduction est motivée par des pertes qui ont entrainé l’épuisement des réserves. Dans ce cas, la réduction apparait comme une mesure d’assainissement des finances pour que le capital social et les capitaux propres soient synchronisés. En cas de perte de la moitié du capital les associés doivent se prononcer sur le sort de la personne morale. Ils ont une alternative entre la dissolution de la société et la poursuite de l’activité sociale. En cas de continuation, la réduction de capital sera elle-même une alternative à la reconstituions des capitaux propres.Il peut y avoir une réduction immédiatement suivi d’une augmentation de capital, c’est le coup d’accordéon qui permet d’accueillir au nouvel actionnaire. Il n’y a pas à ce niveau de droit d’opposition des créanciers sociaux et la raison de ce droit c’est que les créanciers ne souffrent pas de l’opération étant donné que leur droit de gage n’est pas entamé.

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2- Réduction non motivée par des pertes

Elle peut être opportune lorsque le capital social est trop important par rapport au volume d’activités de la société ou ses besoins de trésorerie. Dans ce cas la réduction aura pour effet de restituer aux actionnaires une partie de leurs apports ou de les dispenser de verser la partie des apports en numéraire pas encore libérés.La réduction sans perte peut intervenir de façon libérale dans le cadre d’une opération de rachat par la société de ses propres actions. Les créanciers disposent d’un droit d’opposition car la réduction du capital aboutit à entamer leurs droits de gage et ils peuvent donc demander au tribunal de commerce de prendre acte de leurs oppositions si l’opposition est justifiée.

B) Les conditions de réduction du capital

C) La réalisation de la réduction

Il y a deux modalités du point de vue des actionnaires concernés :- La réduction est proposée à l’ensemble des actionnaires de façon égale.- La réduction peut être réservé à certains d’entre eux et dans ce cas le principe d’égalité est

rompu et c’est la raison pour laquelle tous doivent être d’accord.Du point de vue du capital il y a deux modalités de réductions :

- La réduction de la valeur nominale.- La réduction du nombre d’action.

III) L’amortissement du capital social

C’est un remboursement anticipé du montant des apports sans que cela entraine une réduction du capital. Ils récupèrent leurs mises initiales de cette façon les actions de capital seront transformées dites de jouissance. Les actionnaires gardent leurs droits pécuniaires et politiques mais en cas de dissolution ils n’auront pas droit au remboursement de leurs apports. L’amortissement dit être réalisé par un prélèvement sur les bénéfices ou les réserves, seuls les capitaux propres sont touchés.

Sous-section II   : La transformation de la SA

I) Les conditions de transformation

A) Les conditions communes préalables

La SA ne peut transformer en une autre forme de société que si elle a au moins deux années d’existence et qu’en plus elle a fait approuvé les bilans de ses deux derniers exercices. Ces conditions ne sont pas nécessaires si la nouvelle société est une SNC.Il faut un commissaire aux comptes pour attester que le montant des capitaux propres est au moins égal au montant du capital.Si la SA comporte des obligataires, le projet de transformation de la SA doit être approuvé par leur assemblée. En cas de refus la société doit renoncer à la transformation sauf si elle propose de rembourser immédiatement les obligataires qui le souhaitent.

B) Les conditions particulières

Si la nouvelle forme est une SNC, il faut que tous les actionnaires soient d’accord. Si c’est une transformation d’une SCA ou SCS, il faut l’accord unanime de tous les futurs commandités alors que pour les futurs commanditaires il suffira des règles de majorité de l’AGE. Si c’est une transformation en SAS il faut l’accord de tous les actionnaires.La transformation en société civile suppose l’accord de tous les actionnaires.

II) Les effets de la transformation

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Elle ne perd pas la personnalité mais du fait de la transformation le système de direction doit nécessairement évoluer.

Section III   : La dissolution de la SA

Les causes générales sont les mêmes que les autres sociétés.Spécifiquement à la SA :

- Lorsque le nombre d’associés est inférieur au minimum légal et qu’ils n’ont pas prévu une transformation.

- Lorsqu’il y a réduction de capital en dessous du minimum légal, 37 000 € sauf si c’est fait sous condition suspensive d’augmention ou d’une transformation de capital.

- Lorsque les capitaux propres tombent à un niveau inférieur à la moitié du capital social.

Sous-titre II   : La société par actions simplifiées (SAS)

La règlementation de la SA est marquée par une grande sévérité étant donné que les actionnaires sont globalement dans l’impossibilité d’aménager les statuts selon leur volonté notamment concernant les majorités. Cette rigidité fait que les actionnaires qui souhaitent plus de liberté peuvent adopter la forme de la SAS, en effet, elle constitue une alternative à la SA et elle est marquée par l’importance de la liberté des parties (on parle de société contrat).La SAS a été instituée par une loi de 1994, elle a ensuite été modifié en 1999 (institution de la SASU), en 2003 et enfin par la LME de 2008.La SAS présente les mêmes caractères que la SA, c’est une société commerciale par la forme, à risque limité, de capitaux et par actions.Concernant son régime, la SAS est partiellement inspiré de la SA mais il y a quelques différences notables :

- Le capital social peut être symbolique- Les organes de direction ne sont pas les mêmes

Section I   : Les règles de constitution

La création de la SAS peut se faire dès le début mais elle peut aussi être le résultat de la transformation d’une société déjà existante et de forme différente.Depuis 1999, la société peut être unipersonnelle dans le cas contraire il faut au moins deux actionnaires. L’associé peut être une personne physique ou morale. Dans le cas où c’est une SASU, l’associé unique exercera les pouvoirs reconnus à l’AG dans la société à plusieurs personnes. Une même personne peut crée un nombre quelconque de SASU.Le capital social, depuis 2008, peut être symbolique, un euro suffit. Le capital peut être variable à condition de tomber en dessous du minimum légal. Les apports en nature et en numéraire sont possibles et depuis 2008 ceux en industrie le sont aussi. Les actions obtenues en contre partie d’apports d’industrie sont inaliénables et incessibles.L’objet social est ouvert, il peut s’agir de n’importe quelle activité dès lors qu’elle est conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs. La SAS est dans l’incapacité de procéder à une offre au public de titres financiers. Concernant les formalités de création, elles sont inspirées de la SA néanmoins dans le cas où ‘est L’associé unique, personne physique qui assure personnellement la présidence, les formalités sont assouplies depuis la loi LME et en particulier il y a une dispense d’insertion d’un avis BODACC.

Section II   : Les règles de fonctionnement Malgré l’existence de quelques règles impératives, la SAS est plutôt marquée par la liberté non seulement en ce qui concerne le régime et les pouvoirs de direction mais en ce qui concerne le régime des décisions collectives.

I) La direction

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Le système de direction peut être librement organisé par les statuts, en effet, les associés déterminent comme ils l’entendent.Liberté concernant les pouvoirs, la rémunération ou la révocation du dirigeant.Il est indispensable d’instituer une présidence, d’après le législateur la SAS soit avoir un président qui la représente. Le président est le seul organe qui est imposé par la loi même s’il peut s’agir d’une personne morale.Les statuts peuvent prévoir que le président sera désigné parmi les actionnaires appartenant à une catégorie déterminée. Ils peuvent aussi prévoir que la présidence sera exercée à tour de rôle par certains associés. A côté du président les statuts peuvent institués d’autres organes, l’appellation de ces organes est tout à fait libre. Les fonctions de ces organes ainsi que leurs modes de désignation sont libres. D’un point de vue légal c’est le président qui est le représentant officiel mais à une époque la Cour de cassation avait estimé que seul le président pouvait prétendre à la qualité de représentant légal de la société. Mais cette jurisprudence a été condamnée par la loi de 2003 et depuis plusieurs possibilités de représentations légales existent :

- La société est représentée à l’égard des tiers par son président et celui-ci est investi des pouvoirs les plus larges pour agir en toute circonstance au nom de la société dans la limite de l’objet social.

- Dans les rapports avec les tiers, la société est engagée pour les actes dépassant l’objet social dès lors que les tiers sont de bonne foi.

- Les statuts peuvent prévoir les conditions dans lesquelles une ou plusieurs personnes différentes du président peuvent exercer les mêmes pouvoirs que ce président. Ces personnes portent la casquette de directeur général ou directeur général délégué.

- Les conventions et les contrats pouvant être passés entre la société et son ou ses dirigeant obéissent aux mêmes règles que celles qui s’appliquent dans la SA et SARL. Dans le cas où la société ne comporte qu’un associé, il faut adapter le système de contrôle, en effet, on considère qu’il suffit que la convention soit mentionnée sur le registre des décisions pour être régulière.

Contrairement à la SA coté en bourse, la SAS ne comporte pas de régimes particuliers de contrôle concernant les éléments de rémunération de ses dirigeants, autrement dit la rémunération ne fait pas parti des conventions réglementées.Le statut de social des dirigeants c’est le régime général de sécurité social, ils sont donc assimilés à des salariés.D’un point de vue fiscal, les dirigeants sont assimilés à des salariés du fait de l’imposition de leur rémunération.La loi impose de nommer un commissariat aux comptes lorsque la société dépasse deux des trois seuils suivants :

- CA HT 2 millions d’€- Le total des bilans 1 million d’€- Le nombre de salariés dépassant 20

En dessous de ces seuils, la désignation est facultative, cela dit elle peut être imposée judiciairement à la demande d’un ou plusieurs associés représentant 1/10 du capital social.La loi n’interdit pas de renforcer le système de surveillance dans les statuts en instituant un conseil de surveillance, des contrôleurs statutaires, un expert de gestion.

II) Les décisions collectives

Le domaine d’applications des décisions collectives est librement déterminé dans les statuts. Toutefois certaines décisions doivent nécessairement être adoptées en commun, c’est le cas des attributions normalement reconnus aux AGO ou AGE des SA (augmentation ou réduction du capital, son amortissement, les questions de fusion, de scission, de dissolution, de transformation, de nomination des commissaires aux comptes et aux comptes annuels et bénéfices). De telles décisions doivent être adoptées dans les conditions prévues par les statuts. Ainsi le mode de consultation des associés peut

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être librement déterminé par les statuts : les AG, une consultation écrite, la signature d’un acte écrit par l’ensemble des associés.Les statuts peuvent retenir une majorité relative, absolue ou qualifiée. Néanmoins certaines décisions doivent être adoptées à l’unanimité comme les clauses qui instituent l’inaliénabilité des actions, l’exclusion d’un associé, l’agrément des cessions.Lorsque c’est une SASU les règles sont évidemment adaptées, seulement d’après le législateur c’est le président qui doit arrêter les comptes annuels mais c’est m’associé unique qui doit les approuver après le rapport du commissaire aux comptes, dans un délai de 6 mois après la clôture de l’exercice. L’associé ne peut déléguer ses pouvoirs. Dans les cas l’associé unique est en même temps le président et que c’est une personne physique les règles sont simplifiées car le dépôt des comptes annuels vaut approbation des comptes. Il y a des sanctions en cas de violation des règles relatives aux décisions collectives, en effet, les décisions irrégulières peuvent être annulées à le demande de tout intéressé, des sanctions pénales 6 mois d’emprisonnement et 7.500 € d’amende lorsque l’obligation légale de consulter les associés n’est pas respectée.

III) La police de l’actionnariat ou le statut de l’actionnaire

La SAS est une société de capitaux et par actions mais il y a aussi un caractère intuitu personae qui permet d’empêcher la circulation des actions ou la mobilité des actionnaires.

A) La clause d’inaliénabilité   : interdiction de la circulation des actions dans un «   souci de stabilité   »

En présence d’une telle clause la mobilité devient interdire, une telle clause doit être prévue dans les statuts et dans tous les cas sa durée ne doit pas dépasser 10 ans. La clause peut concerner uniquement certains actionnaires, être limitée à certaines situations, concerner que les ventes à l’égard de certaines personnes présentées comme des concurrents de la société. L’interdiction peut aussi concerner les seuls cessions entre actionnaires notamment pour éviter les changements de contrôle, ne pas bouleverser l’équilibre interne.La clause doit être prise à l’unanimité et ne peut être modifiée ou renouvelée dans les mêmes conditions.

B) La clause d’agrément   : contrôle de la circulation des actions dans un «   souci d’actionnariat choisi   »

Dans ce cas la mobilité n’est pas interdite elle est seulement surveillée, en effet, les statuts peuvent prévoir que toute cession sera subordonnée à l’agrément préalable de la société, les statuts peuvent aménager les modalités de cet agrément ainsi ils peuvent désigner l’organe compétent, limiter son domaine d’application à certains actionnaires. Sur le problème de la rémunération ce prix est fixé par les parties mais en cas de contentieux le montant sera déterminé par un expert judiciaire.Si c’est la société qui rachète ses propres actions elle sera obligée de les annuler ou de les rétrocéder (revendre) dans un délai de 6 mois.La clause d’agrément doit aussi être adoptée, renouvelée ou modifiée à l’unanimité. En cas de violation de la clause les sanctions sont les même que celles qui s’appliquent pour la clause d’inaliénabilité.

C) La clause d’exclusion   : forçage de la circulation des actions dans un «   souci de prévention et de résorption des querelles intestines   »

Un actionnaire peut être tenu de céder ses actions dans les conditions prévues par les statuts. Attitude déloyale d’un associé.Lorsque la clause d’exclusion est mise en œuvre il convient de respecter les droits et les garanties, notamment le rachat de ses actions, l’associé doit être entendu, informé sur sa situation et en cas de non respect de ces règles la décision d’exclusion peut être déclarée abusive par le tribunal qui serait saisi. Le prix de rachat est fixé par accord des parties et à défaut par un expert.

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Si la société rachète elle-même les actions elle est obligée de les revendre ou de mes annuler dans un délai de 6 mois.

D) La clause de préemption   : préférence des coactionnaires en cas de cession dans un «   souci de sauvegarde de l’intimité   »

Qui peut être prévus par les statuts, les statuts imposent aux actionnaires qui souhaitent vendre leurs actions d’en informer les autres actionnaires et leur reconnaitre un droit de priorité d’achat.

E) La clause de non concurrence   : obligation de loyauté du cédant dans un «   souci de protectionnisme   »

Les statuts de la SAS peuvent mettre à la charge l’associé qui s’en va parce qu’il a cédé ses actions de ne pas concurrencer par la suite la société de façon directe ou indirecte. Cette clause n’est pas réglementée par le droit des sociétés, on sait qu’en droit commercial qu’une telle clause n’est valable que si elle est limitée dans le temps et ou dans l’espace et en même temps proportionné au besoin de l’entreprise qui se protège.

Section III   : La mutation ou la transformation de la SAS

La SAS peut faire l’objet d’une transformation en une autre forme de société et les règles applicables sont celles de la SA.Les causes générales sont les mêmes que les autres sociétés.Spécifiquement à la SA :

- Lorsque le nombre d’associés est inférieur au minimum légal et qu’ils n’ont pas prévu une transformation.

- Lorsqu’il y a réduction de capital en dessous du minimum légal, 37 000 € sauf si c’est fait sous condition suspensive d’augmention ou d’une transformation de capital.

- Lorsque les capitaux propres tombent à un niveau inférieur à la moitié du capital social.

Section IV   : La dissolution de la SAS

Il n’y a pas de cause spécifique de dissolution on applique les règles générales mais aussi celles des sociétés par actions.La réunion des actions en une seule main n’entraine plus la dissolution depuis 1999.

Sous-titre III   : La société en commandite par actions SCA

C’est une société dans laquelle le capital social est divisé en actions mais il y a une dualité des statuts applicables aux associés.Il y a les commandités qui ont la qualité de commerçant et donc une responsabilité indéfinie et solidaire. Les commanditaires ont la qualité d’actionnaire et leur responsabilité limitée à leurs apports.Le but est de se protéger contre les offres publics inamicales (OPA), en effet, en cas d’OPA celles-ci ne peut porter que sur les actions et ne conservera pas le pouvoir économique d’entreprise qui sera détenu par les commandités. Les règles sont empruntés au SA et SNC. Les règles de la SNC sont applicables concernant les commandités et celles de la SA pour les commanditaires sauf concernant le mode de direction.Il y a quelques règles spécifiques ni inspirées de la SA ni de la SNC. Il y a d’abord :

- Lorsque les statuts doivent être modifiés il faut l’accord de tous les commandités sauf clause contraire.

- En cas de transformation en SA ou SARL, la décision doit être adoptée par l’AGE à la majorité des associés commandités.

- Le commissariat aux comptes est obligatoire quelque soit la taille de la société.- Le nombre des associés commanditaires ne peut être inférieur à 3.

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- La gérance se fait de façon singulière, elle doit être géré comme une société de personnes (SNC) il faut un conseil de surveillance obligatoire.

- Le commanditaire ne peut être gérant, il ne peut être qu’un tiers ou un commandité.Les pouvoirs du gérant ne sont pas limités par l’objet social, en cas de gérance collective l’opposition qui peut être faite entre gérant ne sera pas opposable aux tiers de bonne foi. Le gérant peut être révoqué dans les conditions prévues par les statuts mais aussi judiciairement lorsqu’il y a un juste motif. Sa rémunération peut être fixée dans les statuts ou par l’AG avec l’accord de tous les commandités sauf clause contraire.Le conseil de surveillance exerce le contrôle permanent de la société et ses pouvoirs sont les mêmes que ceux reconnus au commissaire aux comptes. Ce conseil est composé de trois actionnaires au moins et ils sont nécessairement des commanditaires. Les dirigeants sociaux peuvent encourir des sanctions du fait de leur fonctions en revanche les membres du conseil de surveillance ne peuvent encourir en principe aucune responsabilité du fait des actes de gestion ou de leurs résultats.

Partie II   : Les sociétés civiles

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