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Le magazine promotionnel de l'Algérie www.eldjazaircom.dz Revue mensuelle-N°62-Mai - 2013 Cinquantenaire de la diplomatie algérienne DES HOMMES, DES ACTES ET DES PRINCIPES

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Le magazine promotionnel de l'Algérie

www.eldjazaircom.dzR e v u e m e n s u e l l e - N ° 6 2 - M a i - 2 0 1 3

Cinquantenaire de la diplomatie algérienne

DES HOMMES, DES ACTES E T D E S P R I N C I P E S

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DITORIAL

Dans quelques jours, l’Algérie célèbrera le 51e anniversaire de son indépendance dans un contexte inédit marqué par la maladie du président de la République. Cette situation que l’Etat gère sereinement en occupant le terrain dans le cadre de ses prérogatives n’a pas manqué, hélas, de faire monter la fièvre parmi une partie d’un personnel politique qui lorgne déjà avec une énorme « gourmandise » le Palais d’El Mouradia. Ainsi, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, des personnalités, qui considéraient jadis que l’armée devait garder le statut de « grande muette », invitent aujourd’hui l’ANP à investir le

champ politique et à déclarer publiquement la Présidence algérienne comme un « bien vacant ». Depuis l’annonce de la maladie de Abdelaziz Bouteflika, on assiste régulièrement à des scènes ubuesques et immorales, animées par une multitude de personnages sans scrupules et sans états d’âme, implorant l’ANP à destituer le président de la République en exercice pour le motif que tout le monde connaît. Jugeant irrecevables tous les appels directs et indirects qui lui sont destinés, le MDN a réagi la première fois, le 16 juin dernier, en publiant une mise au point à travers laquelle le haut commandement militaire a exprimé sa détermination à « assumer sa noble mission dans le respect rigoureux de la Constitution et des textes de loi régissant le fonctionnement des institutions de l’Etat algérien sous la conduite de monsieur le président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale ». Le ton est ferme, la position de l’armée est claire et son message n’a besoin d’aucun décodage. Il n’y a que ceux qui tentent désespérément de dissimuler leur inaptitude multiforme, en faisant beaucoup de bruit, qui ne sont pas arrivés encore à saisir le sens et la portée d’une sérieuse mise en garde adressée à l’ensemble des comploteurs, des maîtres-chanteurs et aux simples d’esprit qu’ils manipulent. Et pourtant, le coup de semonce martial, que certains hypocrites auraient souhaité se transformer en une assignation à « résidence » envoyée à un chef d’Etat élu et dont le mandat est en cours de validité, a été entendu des Tagarins à In Guezzam et de Kenadsa à Tiguentourine. Traduite sur le terrain, l’injonction militaire ne laisse planer aucun doute sur la loyauté d’une Institution qui refuse qu’on lui dicte ce qu’elle a à faire ou ne pas faire. Elle l’a exprimé à maintes reprises afin de calmer l’ardeur des uns et des autres, et elle le réitère aujourd’hui à l’intention de tous les faiseurs de rumeurs. « En tant que militaires, nous continuerons d’assumer nos responsabilités nationale et constitutionnelle, et de défendre la souveraineté, l’indépendance et la stabilité de l’Algérie en toutes circonstances », a asséné le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, en sa qualité de chef d’état-major de l’ANP. L’armée ne se laissera pas entraîner par de vulgaires charlatans qui n’hésitent pas à tirer sur les ambulances. Ainsi, tout le monde est averti. Spéculateurs, affairistes et « pêcheurs » en eaux troubles reconvertis, pour des raisons « x », en hommes de religion et de piété, sont sommés de se conformer à une réalité qu’ils ne refusent pas seulement de comprendre, mais qu’ils n’hésitent pas à travestir pour les besoins d’un agenda dont le contenu a été conçu ailleurs. L’Armée algérienne ne cautionnera aucune félonie et continuera à apporter son soutien à toutes les forces vives de la nation dont le gouvernement dirigé par Abdelmalek Sellal, qui fait lui aussi l’objet d’un tir groupé de la part de certains aigris qui ne savent pas faire la distinction entre l’ambition légitime et la démesure. Un de ces nains, à qui on a fait croire qu’il pouvait devenir un « héros », rien qu’en critiquant les symboles de l’Etat, a cru pouvoir impressionner son monde en déclarant que « M. Sellal se prépare à assurer la survie du régime ». Quelle intelligence de la part d’un personnage qui risque de mourir étouffé par une prétention sans limite ! M. Sellal est en train de poursuivre sereinement sa mission, et si on le considère comme un homme de consensus, et bien tant mieux pour lui et pour l’Algérie ! Pour le moment, il est chargé de mettre en œuvre le programme de Abdelaziz Bouteflika, et en attendant, les professionnels de l’agitation ont intérêt à lire et à relire les « dix commandements » de l’ANP.

Par AMMAR [email protected]

AMMAR KHELIFAamar.khel i fa@eld jaza i rcom.dz

Les « dix commandements »de l’ANP

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Juillet - 2013

Le magazine promotionnel de l'Algérie

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Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan Dahou Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales

Le général-major, Ahmed Bousteila, commandant de la Gendarmerie nationale

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Copyright Comesta média Edité par Comesta média : Dépôt légal : 235-2008 / ISSN : 1112-8860 www.eldjazaircom.dz

Contacts : Eurl COMESTA MEDIA N° 181 Bois des Cars 3 - Dely-Ibrahim - Alger AlgérieTél. : 00 213 (0) 661 929 726

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Fondateur Directeur Général: Ammar KHELIFADirecteur de la rédaction Smail ROUHAD.A.F : Meriem KHELIFA

Ils contribuent avec nous :Dahou Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales et président de l’Association nationale du ministère de l’Armement et des Liaisons générales (AN-MALG)Bachir Messaïtfa, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargé de la Prospective et des StatistiquesMohamed Abdou Bouderbala, directeur général des douanesFarida Sellal, universitaire, écrivaine et présidente de l’association ImzadYves Bonnet, directeur du Centre de recherche international du terrorismeMaître Serge Pautot, ancien coopérant, avocat au barreau de Marseille, vice-président du Club pour le commerce et l’industrie franco-algérien (CCIFALG)Kamel Garaoui, conseiller au cabinet du Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé de la prospective et des statistiques Aïssa Kasmi, ancien cadre de la Sûreté nationaleAli Jazairy, Chef, Section de l’Innovation et du Transfert de Technologie, Division de l’Innovation, Secteur de l’Innovation et de la Technologie, Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), GenèveMohamed Noureddine Djoudi, ambassadeurAbderrahmane Abdedaim, Président du Touring Club d’Algérie

RédactionLeïla BOUKLIRadia ZEKRISoulef BISKRISelma MEZIANEFarouk SALIMMohamed MEBARKISalim HOURA

Direction Artistique :Halim BOUZIDSalim KASMIReda Hassene DAOUADjI

PhotographeAbdessamed KHELIFA

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A LA UNE Rencontre gouvernement-walis au Palais des nations

La feuille de route du gouvernementAffirmant que l’Algérie est sur la bonne voie

Abdelmalek Sellal plaide pour un pacte de confianceLa mise en garde du Premier ministre Abdelmalek Sellal

« Aucune atteinte à la souveraineté nationale n’est tolérée »

INDUSTRIEL’Algérie engagée dans le recouvrement de sa base productive

La seconde « révolution » industrielle nationaleIndustrie agro-alimentaire

Un enjeu vital de sécuritéNouvelle dynamique dans les relations économiques algéro-turques

Grandes opportunités d’affaires et facilitations pour fructifier les investissementsCoopération algéro-italienne

Pour un partenariat industriel concret et complémentaireCherif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement

« Nous visons l’internationalisation de l’économie algérienne »Filières électronique et électroménager

Mise en place du label « Made in Algeria »Société nationale des véhicules industriels (SNVI)

A la reconquête du marché nationalIjar Leasing Algérie SPA (ILA)

Un instrument au service du développement de la PMEComplexe de production d’insuline de Saïdal

Pas de compromis avec la qualitéLeader mondial dans le traitement du diabète

Leader mondial dans le traitement du diabète

Le général-major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale

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Le colonel Mustapha El-Habiri, directeur général de la Protection civile

Mohamed-Salah Boultif, P-DG d’Air Algérie Boumediene Derkaoui, P-DG de Saidal

Dr Jean-Paul Digy, P-DG de Novo Nordisk Algérie

Hamoud Tazrouti, directeur général de la SNVI

Abdelkrim Mansouri, directeur général de l’ANDI

Omar Doudou, directeur général de Ijar Leasing Algérie SPA

Abdelhamid Zerguine, P-DG de SonatrachMourad Medelci, ministre des Affaires étrangères

Rachid Benaissa, Ministre de l’Agricultureet du Développement Rural

Copyright Comesta média Edité par Comesta média : Dépôt légal : 235-2008 / ISSN : 1112-8860 www.eldjazaircom.dz

Après trois années à la tête de la DGSNAbdelghani Hamel, un homme-clé dans le système sécuritaire algérien Parler de la police algérienne, de sa modernisation et de sa mise à niveau tant sur le plan humain que matériel sans se référer aux années 1990, ces années de plomb, durant lesquelles il était plus facile de traquer le cartel des narcotrafiquants dans les rues de Bogota et de Medellin, à titre d’exemple, que d’aller faire ses courses du côté de « la Glacière » ou rendre visite à ses parents à Bougara ou à Attatba, après une longue absence, c’est s’exposer indubitablement à une incompréhension d’une mutation qui a été faite dans la douleur.

ENERGIEDéveloppement de Sonatrach

En amont toutesJournées scientifiques et techniques de Sonatrach

Une communauté de savoir au service de l’économie nationaleACTUALITE

Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine

La réconciliation nationale, «passage obligé» vers la restauration de l’unité nationale en Afrique3e Conférence annuelle d’Air Algérie

Une charte pour la qualité de serviceFlux migratoire

250.000 réfugiés étrangers vivent en Algérie

GENDARMERIE NATIONALEÉcole supérieure de la gendarmerie nationale des Issers

Sortie de trois promotions d’officiers gendarmesSortie de promotion de l’Ecole de gendarmerie de Sétif

L’éminence de la formationCoopération internationale

Contacts renforcés du général-major Bousteila au profit de la sécurité

DGSNAprès trois années à la tête de la DGSN

Abdelghani Hamel, un homme-clé dans le système sécuritaire algérienPolice de l’air et des frontières

La facilitation au voyageCellule de communication et relations publiques

Le relais avec la presse et la société

PROTECTION CIVILEGroupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux (Grimp-10) de Bouira

Les pompiers de l’élite

CONTRIBUTION

Initiation à la vigilanceLeadership et communication institutionnelle en temps de crises

Rôle des institutions publiques et des médias

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N° 64 El-Djazaïr.com 7Juillet 2013

La préparation du mois de ramadan et de la saison estivale, le redéploiement du commerce informel, la mise en œuvre du programme d’urgence 2013 d’électricité de Sonelgaz, la livraison des logements sociaux, l’hygiène de l’environnement urbain et les activités du Calpiref, sont les sept dossiers inscrits à l’ordre du jour de la rencontre du gouvernement avec les walis, le 26 juin dernier.

Par Soulef BISKRI

Rencontre gouvernement-walis au Palais des nations

La feuille de route du gouvernement

Le Premier ministre Abdelmalek Sellal

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El-Djazaïr.com N° 648 Juillet 2013

Dahou Ould-Kablia, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, a déclaré, dès l’entame de la rencontre, que

ce rendez-vous s’est imposé par la nécessité de « faire un point de situation des actions entreprises au niveau local depuis 9 mois (soit à la date de nomination du nouveau gouvernement, en septembre 2012, ndlr), en vue de former une vue d’ensemble, nous permettant d’évaluer valablement les premiers résultats enregistrés et de prendre connaissance en toute objectivité des insuffisances constatées ». C’est donc naturellement qu’il a donné, en sa qualité de ministre de tutelle, des instructions aux chefs d’exécutifs de wilaya au fur et à mesure que le débat avançait et que l’opportunité se présentait. Les membres du gouvernement ont établi,

chacun pour son secteur, un état de situation et ont fait des projections pour améliorer ce qui a été réalisé. Auparavant, le Premier ministre, comme à son accoutumée, a mis la relance économique et l’intérêt du citoyen au cœur de son intervention. Abdelmalek Sellal a inversé l’ordre des dossiers à débattre, en préférant, pour sa part, commencer par le dernier point : les activités du Comité d’assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier (Calpiref). Il s’est montré particulièrement incisif sur ce propos, tant l’activité semble trop faible, de son point de vue, par rapport au programme du gouvernement. « Sur 35 000 dossiers déposés pour l’attribution d’assiettes foncières, uniquement 15 000 projets ont été examinés (49%), la cadence est très lente, il faut aller très vite, c’est une bataille à gagner», a-t-il lancé.

Le foncier, une bataille à gagnerLe Premier ministre a indiqué que la valeur ajoutée de la production industrielle est fixée, actuellement à 4,5% alors qu’elle caracolait dans les années 1880 à 15%. A ce titre, il a estimé urgent de récupérer, au plus vite, la base industrielle du pays. C’est avec conviction, qu’il a incité les walis à œuvrer dans ce sens. « Faites du feu avec tous bois. Si vous pouvez créer une zone industrielle au niveau de chaque commune, il faut le faire. » Il a cité, comme exemple encourageant, l’expérience récente d’une ville de l’ouest. «Toutes les unités de production textile ont été fermées à Relizane et même à Béjaïa, mais grâce à un partenariat avec les Turcs, Relizane peut devenir la plus grande base de l’industrie textile avec une production importante, dont 50% seront pour le marché local et les 50% autres pour l’exportation.»

Le Premier ministre Abdelmalek Sellal et Dahou Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, présidant la réunion des walis

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N° 64 El-Djazaïr.com 9Juillet 2013

Le ministre de l’Intérieur a corroboré cette orientation, en donnant d’abord quelques chiffres sur les Calpiref. Il a informé que sur 31.093 dossiers d’investissement déposés, 7.032 dossiers sont retenus et les procédures sont en cours pour leur concrétisation. Ce qui représentera, en valeur, 3.818 milliards de dinars. Il a ensuite évoqué la décision des autorités nationales de conférer aux walis davantage de prérogatives en matière de promotion de l’investissement productif. Il a jugé, en outre, déterminant l’accompagnement de l’administration des dossiers d’investissement « en levant les obstacles à travers l’allégement des procédures et la réduction du temps de traitement des dossiers ». Sur cette question précise, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a été tranchant. « Tous les dossiers que nous traitons au niveau central sont entachés de bureaucratie. Il faut absolument se débarrasser de ses scories, pire que le cancer », a-t-il assené. Cherif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion de l’investissement, plutôt optimiste, a affirmé que le Calpiref est en train d’opérer « une révolution silencieuse».

Il a soutenu, qu’en 2012, 2439 dossiers ont été traités, marquant une progression de 89% comparativement aux années précédentes. « 84 milliards de dinars seront injectés dans le marché national et 20 000 emplois créés. Nous

sommes en train d’identifier les actifs industriels inexploités. Nous lançons des appels à projets pour les reprendre en main », a-t-il souligné. M. Rahmani a affirmé que l’industrie « constitue aujourd’hui une cause nationale. Il faut qu’elle évolue, chaque année, de 10% avec plus de 80 000 emplois créés». De son avis, réussir ce pari sous-entend améliorer le climat des affaires et réviser les statuts, les attributions et les missions de l’Agence nationale pour le développement de l’investissement (ANDI). « L’ANDI n’attendra plus les investisseurs, elle ira les chercher là où ils se trouvent », a-t-il projeté. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a alors apporté un démenti aux allégations disant que l’Etat renonce à la règle des 49/51%, instituée par la loi de finances complémentaire pour 2009. « Nous avons des principes sur lesquels nous ne reviendrons pas. La règle 49/51 sera toujours de vigueur. D’ailleurs, elle ne pose aucun problème pour les investisseurs étrangers, notamment les grandes entreprises. Tout ce qui a été dit et écrit, à ce propos, est faux », a-t-il martelé. Il a annoncé, à l’occasion, que «le développement économique ne se fera pas en dehors

Le Premier ministre instruisant les walis de libérer le foncier industriel

Une vue générale de la réunion gouvernement-walis

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Photo Abdessamed.Khelifa

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El-Djazaïr.com N° 6410 Juillet 2013

des hydrocarbures. L’Algérie est la 3e réserve mondiale de gaz de schiste». Il a rappelé un accord signé avec les Suédois pour l’exploration du pétrole en offshore (en mer).

Le ramadhan se passera bienChaque année, les citoyens sont confrontés, durant le mois de jeûne, à une augmentation exagérée des prix de produits surconsommés durant cette période ainsi qu’à des pénuries récurrentes. Le gouvernement a pris des dispositions pour éviter les tensions, quelles qu’elles soient. Mustapha Benbada et Rachid Benaïssa respectivement, ministres du Commerce et de l’Agriculture, se sont succédé à la tribune pour rassurer sur la disponibilité des denrées alimentaires en quantités suffisantes. Le gestionnaire du département du Commerce a dévoilé que l’Exécutif a pris le soin d’importer certains produits en quantités excédentaires allant de 15 à 70% pour faire face à une demande exceptionnellement forte. Il a dit aussi que des dispositifs de contrôle sont mis en place pour stabiliser autant que possible les prix et veiller sur la qualité des produits afin d’épargner aux consommateurs les intoxications alimentaires. Son collègue de l’Agriculture a affirmé aussi que les filières des viandes rouges et blanches ont été sécurisées. La ministre de la Solidarité nationale Souad Bendjaballah, a attesté que tous les mécanismes d’aide de l’Etat ont été actionnés pour que les familles aux faibles revenus passent le ramadhan sans se soucier outre mesure des dépenses qu’il induit fatalement. « Nous avons suivi les orientations de président de la République et du Premier ministre pour la mise en place du dispositif spécial ramadhan », a-t-elle précisé. L’Etat a alloué une enveloppe

budgétaire de l’ordre de 5,73 milliards de dinars pour offrir à près de 1,8 million de foyers dans le besoin, soit des colis alimentaires, soit des repas chauds.

Une attention particulière à l’animation des soirées d’étéL’Algérie veut se mettre au rythme des autres pays en matière d’animation de la saison estivale. Une attention soutenue a été accordée à ce volet. Le gouvernement a consenti de gros moyens financiers (une rallonge de deux milliards de dinars par rapport à l’année précédente) pour parvenir à offrir aux Algériens les opportunités de passer des vacances agréables dans leur pays. 13 milliards de dinars ont été injectés dans le nettoiement des 359 plages autorisés à la baignade. Les capacités d’accueil ont été optimisées par la réquisition des camps de vacances et des auberges de jeunes, a révélé Mohamed Benmeradi, ministre du Tourisme, qui a ajouté qu’une instruction a été adressée à Getour pour organiser les soirées d’été. A ce propos, le Premier ministre a estimé « inadmissible » que l’administration locale astreint les commerces et les restaurants à fermer à 21 heures. Pour lui, la Fonction publique est, par ailleurs, en mesure de changer les horaires d’ouverture des musées et des librairies, accédant ainsi à une requête de Khalida Toumi, ministre de la Culture. M. Sellal a fait savoir que l’impératif de « créer de l’animation nocturne en respectant les mœurs de la société algérienne permettra aux citoyens de se divertir et par conséquent de se libérer de toute frustration ». Au moins quatre sites de spectacles seront aménagés dans chacune des 14 wilayas côtières, selon Mme Toumi. Elle a

Le Premier ministre a exhorté les membres du gouvernement à gagner la confiance des citoyens

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N° 64 El-Djazaïr.com 11Juillet 2013

jugé néanmoins, primordial de garantir des équipements et des moyens financiers adéquats et des dispositifs logistiques appropriés pour réussir les spectacles. Elle a suggéré l’idée d’intéresser les jeunes diplômés à investir dans la promotion des spectacles et de mieux protéger les droits des artistes. La sécurité des lieux publics, durant l’été et particulièrement le ramadhan, est au centre des préoccupations de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté nationale, qui ont mis au point respectivement le Plan Delphine et le Plan bleu. Le colonel Benaâmane, responsable de la sécurité et de l’emploi au sein de la Gendarmerie nationale, a indiqué que 41 groupements d’intervention et 39 unités de sécurité routière sont impliqués dans le Plan Delphine. Il a parlé de l’intensification de la présence des gendarmes au niveau des voies de communications, mais aussi aux abords des mosquées, des marchés et des places à grande affluence. Le représentant de la DGSN a livré, pour sa part, que près de 8000 agents seront déployés dans les lieux publics et les plages pour veiller à la sécurité des citoyens. Le délégué de la Protection civile a renseigné sur un effectif de 1200 éléments du corps (médecins, plongeurs et maîtres-nageurs) et 3000 surveillants saisonniers, mobilisé pour superviser les baignades. Dahou Ould-Kablia, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, a demandé aux walis de réunir, hebdomadairement, le comité de sécurité et d’établir des bilans à transmettre aussitôt à la tutelle. Et afin de boucler la boucle, le P-DG de Sonelgaz a été mis à contribution pour confirmer les efforts consentis, en à peine huit mois, pour éviter le délestage d’électricité durant l’été. Le programme d’urgence d’électricité mis en œuvre en prévision de l’été 2013 prévoit la réalisation de 179 ouvrages de production, 78 ouvrages lignes et 99 postes dédiés au transport d’électricité et 7.042 postes de distribution. Il enregistre un avancement convenable. « La distribution d’électricité se fera correctement. Je suis sûr qu’elle sera meilleure que l’année passée. Un grand programme a été réalisé », a certifié le Premier ministre.

Près de 200 000 logements sociaux distribués avant septembreL’exposé de Abdelmajid Tebboune, ministre de l’Habitat, a été retardé, pour des impératifs de timing, a la séance de l’après-midi qui s’est tenue à huis clos. Il n’en demeure pas moins que des informations ont été fournies à l’opinion publique par le truchement des comptes-rendus de la presse national, sur ce dossier qui évolue de manière positive. Du 1er janvier au 31 mai 2013, quelque 35 550 logements publics locatifs ont été distribués à leurs attributaires et 10 664 pré-affectés. 19 212 contrats de location ont été signés par les OPGI à la même période. Abdelmalek Sellal a toutefois instruit de livrer, avant le mois de septembre prochain, les 177.750 logements terminés ou achevés à 70%. « Oran a un stock zéro pourtant elle est difficile, certaines wilayas ont 7000, 8000 unités, il faut terminer», a-t-il poursuivi. Alger compte, a-t-il affirmé, environ 22 000 unités, qui seront prêtes à la fin de l’année. «Il faut les donner à ceux qui habitent les chalets depuis le séisme de 2003. Nous leur avons promis que c’était une opération temporaire. La distribution se fera

en toute transparence en associant les citoyens, comme ça, on n’aura besoin ni de gendarmes ni de policiers», s’est-il engagé.

Hygiène du milieu, une prioritéLe ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales a donné un bilan non exhaustif des opérations de traitement des déchets ménagers. 23 976 opérations de nettoyages, dont 2206 assurées par des bénévoles, ont permis le traitement de 8769 décharges publiques, 1927 cimetières, 846 oueds et cours d’eau et 8044 points noirs, ainsi que 359 plages, 119 centres de vacances et 784 marchés et lieux de vente. 5359 millions de tonnes de déchets ont été ramassés. Malgré ces efforts, les autorités compétentes constatent un relâchement en la matière. Mme Boudjema, ministre délégué à l’Environnement, a souligné que « le programme national de traitement des ordures ménagères (ébranlé en septembre dernier, ndlr) a ouvert des pistes intéressantes. Mais il y a toujours des contraintes. Il est illusoire de rompre brutalement avec les pratiques anciennes. Il faut procéder par étape ». Elle a suggéré d’optimiser les moyens de collecte des déchets pour réduire le coût de leur traitement. Elle s’est référée à une étude réalisée à Constantine pour illustrer ses propos. « J’insiste sur le recyclage des ordures ménagères. C’est un grand projet », a-t-elle défendu. Amara Benyounes, ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et de la Ville, a recommandé d’impliquer davantage le privé dans le ramassage et le traitement des déchets pour combler les insuffisances et tendre vers une ville réellement propre. «Nous allons acquérir quatre grands incinérateurs pour Alger, Oran, Constantine et Annaba. Les appels d’offre sont lancés.»

Le Premier ministre : « Communiquez sans modération »« Nous n’avons strictement rien à cacher. Nous n’avons aucun cadavre dans nos placards.Il faut donner de la matière aux médias. Le responsable de l’Etat doit communiquer sans mentir. Il n’a pas le droit juste de livrer des informations portant sur la sécurité de l’État », a intimé M. Sellal aux walis et aux ministres. « Il faut communiquer sur ce que nous faisons, ce que nous avons à faire et ce qui a été fait ainsi que sur les problèmes et les difficultés rencontrées, en utilisant pour cela les médias à bon escient », a-t-il ajouté. Le Premier ministre leur a recommandé de toujours mettre le citoyen au cœur de leur préoccupation. « L’administration est au service du citoyen. Il ne faut pas perdre cela de vue. Nous devons regagner la confiance entre les Algériens afin de réduire la culture de la haine. » A son tour, Mohamed Saïd Oussaid, ministre de la Communication, a estimé important de ne plus considérer le journaliste comme un adversaire, mais plutôt comme un partenaire. Dès lors, il convient que les chefs de l’Exécutif des wilayas organisent périodiquement des rencontres avec la presse pour les informer de ce qui se fait dans leurs localités.

S. B.

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N° 64 El-Djazaïr.com 13Juillet 2013

Une tripartite élargie aura lieu en septembre prochain pour étudier les moyens permettant de faciliter et d’améliorer les procédures d’investissement afin de donner un coup d’accélérateur aux actions déjà engagées en vue de promouvoir et de soutenir la production nationale et aider les entreprises écono-miques. La relance de l’investissement dépend de la création d’unités productives. Le Premier minis-tre Abdelmalek Sellal a annoncé un plan de développement de rattrapage pour la wilaya de Souk-Ahras en raison des grandes lacunes qu’il a constatées lors de sa visite de travail et d’inspection. La wilaya a bénéficié d’une enveloppe complémentaire de 25,8 milliards de dinars, destinée à consolider le développement multisectoriel de la wilaya de Souk-Ahras.

Par Smail ROUHA

Affirmant que l’Algérie est sur la bonne voie

Abdelmalek Sellal plaide pourun pacte de confiance

Le Premier ministre a appelé les citoyens à avoir confiance en leur avenir

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El-Djazaïr.com N° 6414 Juillet 2013

« En dépit de se qui se dit de temps à autre, l’Algérie est sur la bonne voie », a affirmé le Premier ministre Abdelmalek Sellal, lors d’une rencontre avec les représentants de la société civile de la wilaya de Souk-Ahras, à l’issue de sa visite de travail et d’inspection dans cette wilaya de l’extrême Est du pays, accompagné pour la circonstance de neuf ministres. Aussi, le Premier ministre a plaidé pour un « pacte de confiance » entre l’Etat et les citoyens à même d’insuffler un tant soit peu l’optimisme dans le pays. «Il faut bannir la vision pessimiste et à renouveler le contrat de confiance entre nous. Nous n’avons pas peur de l’avenir, car nous avons le pétrole et le gaz, ainsi que les compétences qui nous permettent de travailler pour l’intérêt général », a souligné Abdelmalek Sellal en guise d’arguments, même s’il admet l’existence de certains fléaux sociaux, comme la corruption et le népotisme. Des fléaux que le Gouvernement s’attellent à combattre pour faire de l’Algérie un pays moderne et fort. « Nul n’ignore que la corruption autant que la haine et la rancœur qui nourrissent certains sont les freins à toute velléité d’essor de la société, autant de raisons qui doivent nous inciter à combattre ces fléaux dévastateurs », devait-il souligner tout en affirmant que dans le cadre de sa mission à la tête du gouvernement, il fera tout ce qui est possible pour que s’ouvre maintenant une ère de prospérité. Dans son discours, Abdelmalek Sellal a assuré que «l’Algérie va bien. Le ministre de l’Energie est là et il vous le confirmera. Nos réserves en gaz et en pétrole sont considérables. Selon les estimations des spécialistes, nous sommes à la troisième place dans le monde, en termes de réserves en gaz de schiste.»

Une tripartite consacrée à la facilitation des procédures de l’investissementPour prouver sa bonne foi, et dans le but de donner un coup d’accélérateur aux actions déjà engagées en vue de promouvoir et de soutenir la production nationale et d’aider les entreprises économiques, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a annoncé la tenue en septembre prochain d’une tripartite, regroupant le gouvernement, les représentants des travailleurs et les responsables des organisations patronales pour étudier les moyens permettant de faciliter et d’améliorer les procédures d’investissement. « En septembre se tiendra une tripartite, ou une tripartite élargie regroupant le gouvernement, les représentants des travailleurs et les responsables des organisations patronales pour étudier » les moyens susceptibles d’améliorer l’investissement, a déclaré M. Sellal. Cette tripartite se veut un moyen de dialogue et de concertation, condition sine qua none pour rétablir la confiance. D’ailleurs, Abdelmalek Sellal a souligné que le gouvernement aspire à «créer définitivement un climat de confiance entre ceux qui sont chargés de créer la croissance et ceux qui sont chargés de veiller à la gouvernance de ce pays». «C’est ce climat de confiance que nous voulons construire et développer davantage», a-t-il précisé, estimant qu’il suffit tout simplement de décider «ensemble» pour y parvenir. Et de révéler: « Beaucoup de procédures seront incluses dans la loi de finances complémentaire 2013, qui sera adoptée prochainement, pour faciliter davantage les procédures pour les investisseurs, surtout pour les investisseurs algériens ». Convaincu que la relance de l’investissement dépend de la

le Premier ministre écoutant les explications du wali de Souk-Ahras, Saâd Agoudjil

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N° 64 El-Djazaïr.com 15Juillet 2013

création d’unités productives, seules à même de permettre à l’Algérie de récupérer sa base industrielle, le Premier ministre dira que « c’est le but que nous poursuivons et que nous atteindrons bientôt ».«Cette rencontre a pour principe de renforcer le pacte de confiance entre les partenaires sociaux et permettra d’inciter les entrepreneurs à investir pour relancer l’industrie», a déclaré Abdelmalek Sellal, soulignant que cette opportunité permettra de lutter contre le chômage et de préparer le pays aux futurs défis. Cette démarche consistant à ouvrir le dialogue avec toutes les franges de la société a été décidée en accord avec la Centrale syndicale, lors d’un pacte commun signé le 17 juin dernier entre Abdelmalek Sellal et le Secrétaire général de l’Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd.

Les remontrances du Premier ministreDurant sa visite dans la wilaya de Souk-Ahras, le Premier ministre a inspecté plusieurs projets en cours de réalisation et a donné le coup d’envoi de plusieurs autres projets à caractère socioéconomique au niveau des communes de Souk-Ahras, Sedrata et Taoura. Des projets liés au secteur de l’Enseignement supérieur, de

l’Habitat, de la Culture, de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, de l’Energie, de l’Agriculture et du Développement rural, et des Ressources en eau. Loin d’être satisfait de l’état d’avancement des projets, le Premier ministre a tancé les responsables locaux, invités à respecter notamment les délais de réalisation, allant même jusqu’à «annuler» des structures «inutiles», et à tout faire pour satisfaire le citoyen.Au niveau de l’assiette accueillant le nouveau pôle universitaire, constitué de 8000 places pédagogiques et de résidences universitaires de 4000 lits avec annexes, Abdelmalek Sellal ne cachant pas son insatisfaction quant à certaines options architecturales, a insisté sur la prise en compte du patrimoine authentique algérien en matière d’architecture, tout en instruisant les responsables locaux du secteur à entamer «impérativement» les travaux de la superstructure du projet d’extension du pôle «avant le mois d’octobre», même s’il faut opter, dans le respect des lois, pour la formule du gré à gré dans l’attribution du marché de réalisation. M. Sellal, qui ne veut plus entendre parler à l’avenir du problème de logement dans la wilaya de Souk-Ahras, compte tenu de l’existence d’autres programmes, a insisté de manière particulière sur le rétrécissement des délais de réalisation en vue de la livraison de

l’ensemble du projet visité en octobre prochain, tout en insistant sur le respect des normes. Au niveau du chantier de réalisation de la maison de la culture, entamé en mai 2011 et qui devait être livré au «quatrième trimestre 2013», Sellal a piqué une autre colère lorsqu’il apprendra que ce projet comporte un hôtel pour l’hébergement des délégations. «Il faut annuler la réalisation de cette structure. La maison de la culture est un lieu de savoir, pas une gargote où l’on mange et dort», a-t-il tonné.

Souk-Ahras admise au rattrapage En en raison des grandes lacunes qu’il a constatées lors de sa visite de travail et d’inspection et pour y remédier, le Premier ministre a annoncé un plan de développement de rattrapage pour la wilaya à travers le lancement d’un plan de rattrapage pour la wilaya ou du plan annuel 2014. « Tous les problèmes et préoccupations exprimés par les citoyens de la wilaya de Souk-Ahras seront pris en compte », a-t-il promis. Il a en outre annoncé que la wilaya bénéficiera prochainement de plusieurs projets au titre du plan d’urgence en matière de réalisation de barrages, notamment à Oued Laghnem, outre l’appui à la création de zones industrielles dans la région en vue de relancer le secteur qui n’a pas bénéficié de l’intérêt requis, a-t-il constaté.La seule solution est « l’attrait des investissements vers la région, ce qui permettra de créer de véritables opportunités d’emploi, quel que soit l’investissement, public ou privé », citant dans ce sens la cimenterie de la daïra de Mdaourouch qui devrait contribuer à « la résorption du chômage dans la région » ainsi que l’entrée prochaine en service du complexe de transformation de phosphate à Oued Kebrit. Aussi, le Premier ministre indiquera que la wilaya bénéficiera d’une enveloppe complémentaire de 25,8 milliards de dinars, destinée à consolider le développement multisectoriel de la wilaya de Souk-Ahras.

S. R.

le Premier ministre rassurant une citoyenne au niveau de la ferme-pilote Tidjani-Laïd, une exploitation agricole individuelle spécialisée dans la culture fourragère et l’élevage de bovins

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N° 64 El-Djazaïr.com 17Juillet 2013

Le Premier ministre a affirmé avec force que l’Algérie dispose de tous les moyens pour protéger ses frontières et ses citoyens. L’Armée nationale populaire et les services de sécurité sont mobilisés jour et nuit pour sauvegarder la sécurité du pays. Dans le but de résorber le chômage en Algérie, le Premier ministre a prôné la réouverture des usines publiques.

Par Smail ROUHA

La mise en garde du Premier ministre Abdelmalek Sellal

« Aucune atteinte à la souveraineté nationale n’est tolérée »

«L’Algérie des chouhada ne permettra que l’on attente à ses citoyens ou à ses installations « affirme le Premier ministre Abdelmalek Sellal

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El-Djazaïr.com N° 6418 Juillet 2013

Depuis la wilaya d’El Bayadh, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a lancé un message clair et net aussi bien aux

nostalgiques du vieux plan colonialiste français de séparer le Sahara de l’Algérie qu’aux populations locales en apaisant les éventuelles tensions qui pouvaient y exister tout en les assurant que l’Etat se soucie aussi bien d’elles et de leurs situations économique et sociale que le reste du pays. Dans son discours tenu devant la société civile de la wilaya d’El-Bayadh où il a effectué une visite de travail et d’inspection, le Premier ministre a affirmé la mobilisation permanente de l’Armée nationale populaire et des services de sécurité pour assurer la sécurité du pays et des citoyens algériens. « Il est vrai que l’Algérie se trouve dans une région qui connaît des perturbations sur le plan sécuritaire, dont la situation prévalant au Sahel et celle dans laquelle se trouvent certains pays voisins. Je reconnais que des affaires liées au terrorisme affectent la sécurité de nos frontières, mais soyez sûrs que l’Algérie dispose de tous les moyens pour faire face à ces risques », a indiqué Abdelmalek Sellal. « J’affirme avec force que l’Algérie dispose de tous les moyens pour protéger ses frontières et ses citoyens», a-t-il martelé tout en rappelant que la Constitution algérienne n’autorise pas l’envoi de soldats en dehors des frontières algériennes. « L’Armée nationale populaire et les

services de sécurité sont mobilisés jour et nuit pour sauvegarder la sécurité du pays », a-t-il précisé, allusion à un certain discours « autonomiste ou indépendantiste» prôné par quelques cercles qui aspirent à diviser le pays à l’image du Soudan et du Mali, notamment depuis l’intervention étrangère dans la région du Sahel. Droit au but, Abdelmalek Sellal a rejeté l’idée de l’existence de deux Algérie. Pour lui, il n’y a pas une Algérie du sud et une Algérie du nord. «Nous avons un seul pays qui s’appelle l’Algérie et par voie de conséquence, nous sommes tous des Algériens», dira le Premier ministre. L’idée de la division du Nord et du Sud du pays ne date pas d’aujourd‘hui. Un dessein de longue date. L’idée de diviser le pays et de ne libérer que sa partie nord, tout en continuant à occuper et à exploiter les champs pétrolifères et les autres richesses naturelles, remonte à la période coloniale.

La preuve par Tiguentourine «Vous savez tous ce qui se passe autour de nous, dans la région du Sahel notamment. Il y a surtout la menace terroriste qui nous vient de cette région. Mais rassurez-vous, nous avons les moyens de faire face à tout cela», a assené Abdelmalek Sellal à l’adresse de l’assistance. Plus explicite, le Premier ministre dira : «Aujourd’hui, même les étrangers reconnaissent notre détermination et notre engagement

contre le terrorisme. Rappelez-vous notre position et notre réponse à l’attentat de In-Aménas. Notre message est clair : jamais, l’Algérie des chouhada ne permettra que l’on attente à ses citoyens ou à ses installations.» Le Premier ministre a, sur sa lancée, souligné qu’«à celui qui ose agresser l’Algérie, nous répondrons avec force. L’opération de Tiguentourine en est la preuve». Pour rappel, Dahou Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, avait, dans ce sens, réitéré, à l’issue des travaux de la 15e Conférence des ministres de l’Intérieur des pays de la Méditerranée occidentale (CIMO) (5+5), tenue à Alger, la détermination de l’Algérie à lutter contre les bandes terroristes, pour lesquelles il ne saurait y avoir d’autre alternative que de «se rendre ou de mourir», avait-il lancé. Tout terroriste qui entrera en Algérie n’a que deux solutions : «Lever les bras et se rendre ou mourir», avait insisté le ministre. Ceux qui franchissent notre frontière n’ont le choix que de se rendre ou d’être abattus. D’ailleurs, le Premier ministre dira, dans son intervention, que son gouvernement n’est pas partisan de la réponse par la violence, mais plutôt du dialogue. « La culture de la violence ne nous mènera nulle part. Il faut dépasser définitivement la culture de la violence et se mettre autour d’une table pour dialoguer », a-t-il lancé aux jeunes de la région, tout en reconnaissant la persistance du chômage dans les rangs universitaires.

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N° 64 El-Djazaïr.com 19Juillet 2013

Les usines publiques fermées doivent rouvrir Dans le but de résorber le chômage en Algérie, le Premier ministre a prôné la réouverture des usines publiques. C’est ainsi que Abdelmalek Sellal préconisera la relance de la base industrielle par la restauration de l’ancien tissu industriel qui a progressivement disparu au fil du temps, ajoutant que cette industrie, qui s’était spécialisée dans les domaines du textile et du cuir, sera remise à flot et retrouvera, petit à petit, sa place dans les secteurs privé et public. En outre, le Premier ministre a préconisé l’option d’un partenariat mettant en synergie l’ensemble des entreprises publiques avec leurs opérateurs étrangers ou du secteur privé national à même de permettre aux usines fermées de renouer avec leur activité. Et de citer en exemple le cas des Turcs qui ont lancé un grand projet dans l’industrie textile à Relizane et de solliciter la réouverture de

l’usine de l’Emac (cuirs) de Labiod Sidi Cheick pour répondre à la demande de la population locale d’autant que, a-t-il souligné, la Fonction publique ne pourrait résorber toutes les demandes d’emploi, notamment celles des universitaires.

Une enveloppe supplémentaire de 30 milliards de dinarsAfin de booster davantage le développement local, la wilaya d’El-Bayadh bénéficiera d’une enveloppe supplémentaire de 30 milliards de dinars, a révélé le Premier ministre Abdelmalek Sellal a également annoncé l’octroi de programmes supplémentaires en matière de développement de l’habitat social et rural, l’électrification rurale et les activités agricoles. Durant sa visite, le Premier ministre, accompagné pour la circonstance de Dahou Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, de Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, et Mohamed Tahmi, ministre de la Jeunesse et des Sports, a inspecté une série de projets socio-économiques relevant de différents secteurs d’activité, dont notamment l’agriculture, l’habitat, la santé, les ressources en eau, le transport, les travaux publics et la jeunesse et s’est enquis de l’état d’avancement de leur réalisation. A la réserve steppique protégée de la zone d’El-Hirach (commune d’Ain Arak), exploitée par des éleveurs de la région, le Premier ministre a encouragé les jeunes à se rapprocher de la direction des services agricoles (DSA) pour tirer profit du soutien préconisé par l’Etat. A Lebiod Sid Cheick, Abdelmalek Sellal s’est enquis de l’avancement du projet de réalisation de 1.360 logements publics locatifs (LPL) avant d’inspecter le projet de réalisation de 3.300 logements de type public locatif (LPL) dans la commune d’El-Bayadh. Le Premier ministre a appelé, par la même occasion, au lancement de nouveaux projets susceptibles de contribuer au désenclavement de la région et promouvoir le développement local.

S. R.

Dahou Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales :« La restitution des fusils de chasse saisis est en cours »Dahou Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, a affirmé que la restitution des fusils de chasse confisqués à leurs propriétaires durant les années 1990 est en cours. « Il y a des enquêtes individuelles qui sont faites sur ceux qui vont bénéficier de la restitution de ces fusils », a déclaré Dahou Ould Kablia, qui précisera que « cette opération concernera prioritairement les zones sensibles », citant l’exemple des éleveurs du sud du pays, « qui ont du cheptel et font face à des agressions ». Pour rappel, l’opération de restitution de ces fusils de chasse était menée en coordination entre le ministère de l’Intérieur, les walis et les autorités militaires qui détiennent ces armes, dont le nombre dépasse 250.000.

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N° 64 El-Djazaïr.com 21Juillet 2013

L’Algérie est en train de vivre une véritable « révolution » industrielle sous l’impulsion d’hommes d’action qui travaillent beaucoup et parlent peu. Des hommes qui ont, à l’instar du Premier ministre, du chef d’état-major de l’ANP ou du ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, tiré les enseignements idoines d’un passé récent où l’Algérie était menacée de devenir un pays sans usines.

Par Mohamed MEBARKI

L’Algérie engagée dans le recouvrement de sa base productive

La seconde « révolution » industrielle nationale

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INdUStRIE

El-Djazaïr.com N° 6422 Juillet 2013

Au moment où les islamistes et tous ceux qui utilisent l’Islam comme un fonds de commerce se concertent et

font leurs petits calculs en prévision des élections présidentielles de 2014, Abdelmalek Sellal et son staff gouvernemental continuent sereinement d’assumer leurs missions sans tenir compte du « bruit » et de la « fureur » que certains salons politicards tentent de répandre par tous les moyens dans un pays dont l’histoire a été façonnée par les hommes d’action.Au moment où certains spéculent sur l’état de santé du président de la République en suggérant l’existence d’une personnalité dont le pouvoir serait au-dessus de l’ensemble des institutions de la République et qui ferait « barrage pour interdire aux

hauts responsables de l’Etat de voir le président de la République et de s’assurer de visu sur son état de santé », le Premier ministre et son équipe gouvernementale poursuivent inlassablement la concrétisation du programme économique conçu par le chef de l’Etat, en ignorant superbement les sautes d’humeur médiatiques se manifestant ici et ailleurs, et qui appellent le peuple à sortir dans la rue pour exiger « toute la vérité » sur la maladie de Abdelaziz Bouteflika.Au moment où des apprentis-sorciers poussent l’extravagance au-delà des limites du réel jusqu’à prétendre dangereusement que l’Etat algérien avec toutes ses institutions seraient paralysés par le fait d’un seul homme, des ministres, des opérateurs économiques et des universitaires se mobilisent pour faire une évaluation objective des étapes parcourues par

l’économie nationale et la société algérienne dans le but de « dessiner de façon concertée les contours d’une vision à moyen et long terme et afin d’assurer l’avenir des nouvelles générations ». Pendant que des gourous en mal de reconnaissance sociale s’acharnent de toutes leurs forces maléfiques à imposer un discours démoralisateur à une opinion publique qui a appris avec le temps à distinguer l’acte politique sain de la manipulation, des cadres dans tous les domaines conviés par le CNES lors du forum économique et social joignent leurs efforts à ceux déployés par le gouvernement en proposant des réponses rationnelles à des questions objectives : « Comment arbitrer entre les trois rôles assignés au secteur des hydrocarbures, à savoir financer l’accumulation, satisfaire les besoins nationaux et générer une

Le Président Abdelaziz Bouteflika et son Premier ministre Abdelmalek Sellal lors de l’inauguration du projet du transfert d’eau In Salah-Tamanrasset

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INdUStRIE

N° 64 El-Djazaïr.com 23Juillet 2013

industrie puissante de valorisation des ressources énergétiques ? »; « Comment accélérer et rendre attractif l’investissement productif hors hydrocarbures ?» ; « Comment reconstituer une base ou un tissu industriel pour sortir de la vision de comptoirs ?» ; « Quelle politique de formation, d’éducation, de recherche et d’investissement dans l’homme doit-on adopter pour préparer l’avenir des nouvelles générations afin de leur permettre de faire face dans de bonnes conditions à l’évolution technologique et à une mondialisation implacable ? » ; « Comment sortir des logiques sectorielles et des limites de la déconcentration pour passer à des approches intégrées et décentralisées afin que chaque localité, chaque collectivité, chaque région puisse se prendre en charge, valoriser ses

ressources et compter sur elle-même dans le cadre d’une stratégie claire, affichée, lisible, visible, intelligible pour tous et inscrite par définition dans la durée à travers des politiques structurelles de valorisation de nos ressources matérielles et immatérielles?» « Par quelle ingénierie plurielle devrait-on passer pour abandonner définitivement les comportements rentiers, les visions conjoncturelles, la bureaucratie, l’informel, les gaspillages de temps et d’argent, la mise en jachère du capital humain formé depuis des années ? » Il n’y a pas de doute. Tout un monde sépare ces Algériens déterminés à trouver des réponses concrètes à une problématique et à des défis majeurs liés au devenir d’un pays engagé dans le recouvrement de sa base industrielle et cette minorité composée de «

surveillants des consciences » et de «fondés de pouvoir du ciel », comme les qualifiait jadis feu Tahar Djaout, qui insulte les généraux, réduit le DRS à une structure mineure dépassée par les évènements ou appelle carrément l’armée à intervenir politiquement. Ces deux images diamétralement opposées, dont l’une exprime concrètement les besoins fondamentaux des Algériens, alors que l’autre traduit un « combat » d’arrière-garde mené par des « nervis » nous renvoient à cette période pré-insurrectionnelle située entre juillet et octobre 1954 qui avait vu un groupe de militants nationalistes, dépités par la stérilité et l’incohérence de la lutte politique, prendre l’initiative de l’action armée comme ultime recours pour faire taire l’ignominie coloniale. Notre intention n’est pas de tracer un quelconque rapport

Le Premier ministre accompagné de Chérif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement,

s’entretenant avec Fuat Tosyali, président directeur général de Tosyali Iron Steel Industry

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INdUStRIE

El-Djazaïr.com N° 6424 Juillet 2013

entre deux contextes différents ou de dresser un procès d’intention contre des Algériens, quelle que soit leur obédience idéologique, avec lesquels nous ne partageons ni les idées ni les méthodes, mais de souligner une réalité absolue : il y a ceux qui parlent et ceux qui agissent ; ceux qui produisent des mots et ceux qui créent la richesse.Abdelmalek Sellal fait partie des seconds, et c’est en raison de cette appartenance appuyée qu’on lui a collé l’étiquette d’apolitique, bien qu’il soit un homme qui s’exprime avec une grande facilité. En mettant l’accent sur la nécessité de recouvrement de la base industrielle que l’Algérie avait auparavant, le Premier ministre fait preuve d’un pragmatisme dont la portée échappe aux professionnels de la politique politicienne. « Nous avons inscrit notre action dans le sens de la reprise de cette structure industrielle pour sortir du dialogue de sourds sur le rôle des hydrocarbures dans le développement socio-économique du pays », a-t-il déclaré

récemment, se plaçant ainsi dans le bon sens de l’histoire et des priorités nationales à l’inverse de ceux qui ont réduit l’Algérie à un champ de « bataille » politico-idéologique où le développement économique est relégué en dernière position. De son côté, Cherif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, et tout en reconnaissant qu’« en dépit de son histoire, l’industrie algérienne traverse en ce moment une mauvaise passe et qu’elle avait atteint le fond du trou durant les années 1990 où on était arrivés à l’éventualité d’une Algérie sans usines », n’a pas manqué de souligner l’urgence d’une relance à moyen terme. « Il faut une thérapie de choc pour donner une dynamique

à notre industrie. Elle a besoin d’une médecine d’urgence », a-t-il insisté lors d’une rencontre régionale consacrée à ce thème, organisée à Oran. « Il faut qu’on se réveille. L’heure est venue de préparer l’après-pétrole », a-t-il rappelé au moment où des cercles initiés à la propagande s’obstinent encore à parasiter le quotidien des Algériens avec des sujets qui dépriment. S’inspirant pleinement du plan d’action du gouvernement pour la mise en œuvre du programme du président de la République, il a tenu, à chacune de ses sorties médiatiques, à rappeler que « la relance économique ne pourra se faire que par le biais d’une industrie algérienne forte ». Pour passer de la parole aux actes, des ateliers industriels sont créés dans le but de relancer des filières stratégiques et « historiques » dont le textile qui a complètement disparu. S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue en marge du deuxième forum de partenariat Algérie-France, Cherif Rahmani a mis en exergue la volonté de l’Algérie à garantir

« Il faut qu’on se réveille. L’heure est venue de préparer l’après-pétrole »

Accord de partenariat signé par Boumediene Darkaoui, P-DG du groupe Saidal, Boumediene Darkaoui et Hassan Hadda, directeur général du Fond national de l’investissement, et Imad Al-Salah, directeur exécutif de North Africa Holding manufacturing - FNI (SNM), pour la partie koweïtienne

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N° 64 El-Djazaïr.com 25Juillet 2013

pour ses partenaires étrangers « un degré optimum de visibilité légale et institutionnelle en créant un climat incitatif à l’entreprise dans le cadre d’un nouveau code de l’investissement qui sera soumis au gouvernement». Tout en soulignant la faiblesse des investissements français en Algérie, les qualifiant de relativement modeste en dépit du niveau élevé des échanges commerciaux entre les deux pays, et en appelant les entreprises françaises à privilégier les partenariats productifs, il a tenu à exprimer de vive voix un sentiment légitime partagé par l’ensemble des Algériens. « Il ne faut plus considérer le Sud comme des distributeurs agréés, porteurs de cerveaux mineurs de sous-traitance ou un show-room pour petites mains», a-t-il dit. Des propos qui valent leur pesant d’or dans la mesure où, sur le terrain, des décisions sont prises; des projets sont lancés à un rythme qui en dit long sur la détermination des autorités publiques à asseoir les bases d’une véritable « révolution » industrielle permettant à l’Algérie de

se libérer graduellement et sûrement de sa dépendance aux recettes générées par l’exploitation et l’exportation des hydrocarbures. La machine est en marche, et tout indique que l’Algérie est en passe de rejoindre le groupe des pays émergents dans les conditions les plus favorables, même si à l’heure actuelle, la croissance de la production industrielle n’est que de 0,8%, soit un taux jugé très bas, et que sa part dans le PIB n’est que de 15%. Au regard des mesures prises et des opérations mises en route, cette tendance ne va pas tarder à connaître une évolution positive, et à moyen terme.Dans le domaine de l’industrie pharmaceutique, des contrats de réalisation de trois usines de production de médicaments génériques à Cherchell, à El Harrach

et à Constantine, en partenariat entre le groupe Saidal et trois entreprises italienne, espagnole et algérienne. Lors de la cérémonie de signature des contrats, Cherif Rahmani avait affirmé que ces projets feront passer le chiffre d’affaires du groupe de 12 milliards de dinars actuellement à 40 milliards en 2015. Le ministre avait saisi cette circonstance pour rappeler la détermination de l’Etat à tout mettre en œuvre pour redynamiser ce secteur stratégique et vital et réduire la dépendance du pays envers l’étranger. Dans le domaine de l’industrie mécanique, l’heure n’est plus aux vœux pieux grâce à des hommes de grande valeur morale et patriotique qui ont décidé de passer des bonnes intentions aux « choses » concrètes. En avril dernier, le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement a procédé en compagnie du président du groupe allemand Liebherr au lancement de la production de nouveaux modèles d’engins de travaux publics sur le site

Partenariat gagnant-gagnant et transfert

du savoir-faire

Cherif Rahmani, ministre de l’INdustrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement et Nicole Bricq

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INdUStRIE

El-Djazaïr.com N° 6426 Juillet 2013

de la Somatel, société mixte algéro-allemande, installée à Aïn Smara dans la wilaya de Constantine. Un partenariat stratégique qui contribue à réadapter l’industrie algérienne aux normes internationales. « nous voulons relancer l’industrie à Constantine, à travers cette société. Nous devons absolument redéployer les pôles industriels, le marché algérien est en déficit de production. Nous avons un problème d’emploi et de savoir-faire, et il n’y a qu’une seule issue : le partenariat avec les grands groupes. Liebherr semble le meilleur partenaire. La gamme de ses produits alimentera plusieurs secteurs dont les travaux publics, les mines et les hydrocarbures. En plus, c’est le meilleur actuel sur le marché international », a expliqué Cherif Rahmani qui n’a pas omis de signaler qu’en matière de transfert de la technologie et du savoir-faire, « des formations seront destinées aux entreprises de sous-traitance, aux ingénieurs, aux étudiants et aux travailleurs des centres de formation ». Dans le même contexte, le ministre a confirmé que des pourparlers concernant d’autres domaines tels que l’électroménager, les machines outils, l’équipement en hôtellerie et

l’aéronautique sont en cours avec le même groupe allemand. « Le marché algérien est prometteur ; il est donc logique de produire localement une gamme d’engins et de réduire de ce fait le nombre de produits que nous exportons vers l’Algérie. Nous voulons d’abord couvrir le marché local. Ensuite, nous envisageons d’exporter vers

les pays limitrophes, principalement en Afrique. Nous avons des sites similaires en Chine, au Brésil et aux Etats-Unis d’Amérique », a déclaré le président du groupe allemand, nullement contrarié par la règle 51/49 qui fait tant peur à certains. Dans un document signé conjointement par le directeur général du secteur industriel marchand au ministère de l’industrie et le P-DG de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), il a été annoncé l’élaboration d’un plan de développement à l’horizon 2017

visant le doublement de ses capacités de production et la concrétisation de plusieurs projets de partenariats avec des constructeurs de « renommée mondiale ». Ces projets s’ajouteront à ceux déjà réalisés ou en voie de finalisation et vont permettre à la SNVI de produire des véhicules légers utilitaires, des véhicules tout-terrain et des véhicules lourds en partenariat avec le ministère de la Défense nationale, le constructeur allemand Daimler et le Fonds d’investissement émirati Aabar. A propos de l’usine Renault qui va entraîner la création d’un nouveau pôle industriel à Bethioua financé à hauteur de trois milliards de dinars, le P-DG de la SNVI a assuré que « le premier véhicule sortira des chaînes de montage le 20 novembre 2014, et qu’il n’y aura donc pas de retard », avant d’ajouter que les futurs investissements du groupe public engendreront plus de 4000 postes d’emploi dont 2400 dans le cadre du partenariat avec Daimler ».Concernant les expériences de partenariat réussies, il y a lieu de mentionner l’accord de joint-venture mis en œuvre en août 2012 entre ETRAG, une entreprise algérienne spécialisée dans la fabrication de tracteurs située à Oued Hamimime près d’El Khroub dans la wilaya de Constantine, et le groupe AGCO Massey Fergusson, leader mondial dans le domaine du machinisme agricole. Le partenariat fut concrétisé par la création d’une société mixte dénommée Tractors Company – ATC Spa – dotée d’un capital de 14 millions de dollars détenus à hauteur de 51 % par la partie algérienne et à hauteur de 49 % par la partie étrangère conformément à la législation algérienne. Dans le même contexte, les entreprises publiques des filières mécaniques et constructions métalliques prévoient dans le cadre de leurs plans de développement vingt-quatre projets industriels à l’horizon 2020. Ainsi, il est prévu la réalisation de nombreux projets dans le domaine du machinisme agricole, du matériel de travaux publics, de l’hydraulique et des hydrocarbures. Tous ces projets s’ajouteront aux autres projets déjà opérationnels. A titre d’exemple, on citera le projet de fabrication de tracteurs à Sidi Bel Abbés en partenariat avec l’italien Goldoni.

Un plan de développement

ambitieux

Chérif Rahmani conduisant le premier tracteur de l’entreprise Algerian Tractors Compagny produisant les tracteurs Ferguson à Constantine

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N° 64 El-Djazaïr.com 27Juillet 2013

En ce qui concerne la filière constructions métallique, il est prévu aussi la réalisation de huit projets dans le domaine du stockage des hydrocarbures, des silos pour céréales, des profilés à froid, des charpentes métalliques pour équipements publics. Dans le domaine des filières électrique, électronique, électrotechnique et numérique, la Société de gestion des participations de l’Etat a, elle aussi, mis en place un ambitieux plan de développement visant la réalisation de onze nouvelles unités industrielles à travers le territoire national d’ici 2015. Intervenant lors de la cérémonie de signature du contrat de performance, Cherif Rahmani a mis en exergue la nécessité de relancer cette filière et de l’adapter aux grandes mutations qui ont touché ce secteur. Le ministre a exhorté les responsables à aller dans le sens du développement de la sous-traitance autour des PME locales, de la réduction des importations et de l’internationalisation des entreprises relevant de la Société de gestion des participations de l’Etat. Il est à noter qu’il est prévu la création de 4000 emplois et la formation de plus de 2500 travailleurs. Dans le domaine de l’industrie cimentière, dix-sept unités de production de ciment seront réalisées ou modernisées à l’horizon 2017. Quatre nouvelles unités seront implantées près d’Oum El Bouaghi, à Béchar, à Relizane et à In Salah dans la wilaya de Tamanrasset. Les unités concernées par le programme de modernisation ou d’extension sont celles d’Aïn Kebira près de Sétif, Chlef, Tébessa, Zahana près de Mascara, Béni Saf et Meftah. Les dix-sept unités vont permettre la création de 40 000 emplois directs et indirects. Le plan de développement de la filière prévoit de porter les capacités de production à 25 millions de tonnes en 2017. Interrogé à propos des « freins » qui contrarient l’essor du secteur privé productif, le patron d’une importante entreprise privée spécialisée dans l’industrie agro-alimentaire qui a réussi à imposer sa marque grâce à la qualité de ses produits a reconnu l’existence de lourdeurs bureaucratiques, mais a souligné que « rien n’est insupportable lorsqu’on a la volonté de réussir et d’aller de l’avant », ajoutant que « la politique de concertation mise en

place par notre Premier ministre a permis d’aborder avec sérénité les solutions aux blocages qui rendent l’investissement difficile ». « Les premières mesures prises par l’actuel gouvernement vont dans le sens souhaité par les chefs d’entreprises», a-t-il affirmé dans une interview accordé au magazine Jeune Afrique. Sollicité par la même publication à donner son avis sur les dispositions démontrées par le gouvernement à l’égard du secteur privé productif, le patron de l’entreprise spécialisée dans la production des pâtes alimentaires a déclaré que « depuis quelques mois, nous assistons à une réelle volonté des pouvoirs publics pour propulser le secteur privé ». « Un dialogue permanent s’est instauré. D’ailleurs, la loi des finances 2013 est beaucoup plus favorable au secteur privé. Il y a aussi un encouragement à la création de partenariats public-privé. A mon sens, cela contribuera à la création de valeur dans l’économie nationale », a-t-il ajouté. Loin des polémiques stériles nourries par des cercles occultes qui voient d’un mauvais œil la sérénité avec laquelle les pouvoirs publics s’attachent à remplir leur mission de reconstruction, le gouvernement continue d’œuvrer inlassablement à

renforcer les capacités industrielles algériennes dans le cadre d’une politique audacieuse et libérée des contraintes idéologiques. Considéré comme l’un des principaux architectes d’un plan de renouveau dont l’objectif est de permettre à l’Algérie de rejoindre les pays émergents dans un délai relativement court, Cherif Rahmani est en train de réussir un pari « stratégique » grâce à l’apport de nombreux partenaires parmi lesquels figure en bonne place le ministère de la Défense nationale. Les efforts de ce ministère dans la promotion d’une industrie militaire compétitive et complémentaire à un secteur productif public et privé qui commence à renaître de ses cendres ne manqueront pas d’avoir un grand impact sur l’emploi et la stabilité politique d’un pays qui avance à grands pas sans tenir compte de l’acharnement des « mauvais génies ». A travers MM Gaïd Salah, Sellal et Cherif Rahmani, pour ne citer que ces hauts responsables, c’est toute l’Algérie qui recommence à espérer en attendant sereinement l’après-pétrole.

M. M.

Four de la cimenterie de Meftah

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N° 64 El-Djazaïr.com 29Juillet 2013

La récente raréfaction des produits alimentaires et les hausses des cours, aussi vertigineuses que violentes, qu’elle a provoquées ont plongé la planète dans une crise alimentaire sans précédent. Plus grave : cela ne semble être qu’un début. Les activités économiques qui concourent à la production et à la distribution des biens agricoles et alimentaires couvrent un champ d’investigation de plus en plus vaste et complexe qui comprend plusieurs segments économiques (agrofournitures, agriculture, industrie alimentaire, distribution, commerce international).

Par Ammar BELHIMER

Industrie agro-alimentaire

Un enjeu vital de sécurité

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El-Djazaïr.com N° 6430 Juillet 2013

La définition actuelle de la sécurité alimentaire est fondée sur cinq dimensions principales :

1- une disponibilité des approvisionnements en quantité et qualité ; 2- une stabilité raisonnable sur l’année ; 3- un accès raisonnable aux disponibilités ; 4- la préservation de la santé (innocuité des aliments, prévention des risques) ; 5- la préservation de l’environnement (garantir la durabilité).

Comme relevé, et souligné, dans un rapport officiel, «les problèmes pour les pays très dépendants sur le plan alimentaire ne font que commencer » et « les choix ne sont plus simplement d’ordre économique mais relèvent de la préservation de la sécurité de la nation ».Enjeu financier considérable aussi. Les importations alimentaires ont atteint 8 milliards de dollars en 2008. Chiffre qui doit être porté à 12 milliards de dollars lorsqu’on inclut les consommations de l’amont agricole (facteurs de production) et industriel (biens d’équipements et demi-produits).Ce sont donc plus de 12 milliards de $US qui sont nécessaires pour rendre disponibles chaque année les produits

alimentaires indispensables aux citoyens. Les exportations agricoles ne rapportaient pendant la même période que la modique somme de 119 millions de dollars, dont moins de 10% de produits élaborés. Les exportations de produits agroalimentaires restent donc marginales.A titre comparatif, avec plus de 2 milliards de dollars, le Maroc réalise plus de 20% de ses exportations dans ce secteur. Retour au pays : les exportations agroalimentaires ne représentent que 0,15% des exportations totales et 6.1% des exportations hors hydrocarbures. Elles ne couvrent en fait que 1,5% des importations des biens alimentaires. C’est de la clarté du bilan que dépendent la perspicacité des actions à envisager et leur réussite. Ainsi, un plan d’action ambitieux a été rendu public il y a trois ans avec pour ambitions affichées « la réalisation de diagnostics stratégiques de toutes les filières (pour éviter le volontarisme improductif), l’analyse des perspectives de croissance sous-sectorielle, ainsi que la promotion des territoires à haut potentiel, la mutualisation et la mise en réseau des entreprises ». La branche agro-alimentaire, première affectée par le cancer de la désindustrialisation, alors qu’elle fournit à elle seule plus de la moitié du PIB industriel, accapare environ 60% des consommations intermédiaires et occupe 40 % de la population active industrielle.

Le Premier ministre Abdelmalek Sellal et Dr Rachid Benaissa, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, au Salon de l’agriculture

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N° 64 El-Djazaïr.com 31Juillet 2013

Au cours des 15 dernières années, l’industrie agroalimentaire a doublé sa production. Cette prépondérance des IAA dans l’industrie est plus accentuée dans le secteur privé puisqu’elle représente plus de 70% entre 2000 et 2003. Le secteur privé réalise dans ce secteur près de 85% de la valeur ajoutée.

Obstacles à surmonterUn premier indice permet de mesurer le chemin qui reste à parcourir : si de par le monde, 75 % des productions agricoles sont transformés par les industries agroalimentaires avant leur mise sur les marchés, chez nous cette proportion reste insignifiante.Le diagnostic recense cinq maux à traiter liés à des problèmes d’extraversion, de régulation, de santé publique, de productivité et de représentation.Outre qu’elles sont peu connectées avec l’amont agricole, les filières agroalimentaires sont très dépendantes de l’extérieur: 100% pour le sucre, 95% pour l’huile, 90% pour les viandes blanches, 85% pour les légumes secs, 70% pour les céréales et 57% pour le lait.Les problèmes de régulation attestent d’un gâchis en matière d’utilisation des capacités de production : quatre filières affichent ainsi des capacités de traitement doubles par rapport à la demande intérieure (céréales, huile, sucre et bière).

Les problèmes de santé publique témoignent des incidences de la nature de l’offre sur le modèle de consommation : la ration alimentaire témoigne de la prépondérance des céréales comparativement aux apports caloriques.En Algérie, la consommation des ménages a connu une évolution erratique et peut être distinguée en trois phases :

très faible dans les années 1960 avec 315 $/habitant en •1962 en dollars constants;en 1985, niveau record avec 1114$, date à partir de laquelle •la consommation par tête d’habitant n’a cessé de baisser jusqu’à atteindre en 1995 son niveau le plus faible, soit 726$. depuis 1998, elle a repris son ascension jusqu’à atteindre •968 $ en 2007, sans pour autant rejoindre son niveau de 1985 où elle était supérieure à celle du Maroc, de la Tunisie, de l’Egypte et d’un très grand nombre de pays en développement. Celle d’un pays développé comme la France était de l’ordre de 9727$, soit 8,75 fois celle de l’Algérie. En 2007, le Français consommait presque 15 fois plus que l’Algérien. Mais les pays en développement ont aussi largement dépassé le niveau de l’Algérie, comme le Maroc avec 998$, la Tunisie 1632 $, l’Egypte 1329$. La consommation par habitant en Algérie reste en valeurs bien en dessous de celle enregistrée par les pays du pourtour méditerranéen.

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El-Djazaïr.com N° 6432 Juillet 2013

La consommation moyenne par habitant des principaux produits (légumes, viandes, poisson, fruits) reste en Algérie inférieure à celle des pays voisins, hormis le lait (mais à quel prix ?). Pour l’Algérie, le lait est encore un produit subventionné dont l’importation représente 50% de la consommation, alors qu’elle ne représente que 29% au Maroc, 11% en Tunisie et 19% en Egypte.Les dépenses alimentaires des ménages absorbent 44% de leur budget. Le deuxième poste est le logement (entre 13 et 14%), l’habillement et le transport ne figurent qu’en 4e position (9%), devant la santé, l’éducation et loisirs (4%). Il est indispensable de connaître les besoins énergétiques et nutritifs des populations pour procéder à une évaluation complète des disponibilités alimentaires et des besoins nutritionnels, ce qui permet ainsi aux gouvernants de suivre les programmes de nutrition et de planifier les activités de développement. La base même de toute projection est aléatoire dans notre pays en raison de la très faible fiabilité des statistiques sur lesquelles elle doit s’appuyer. Or, pour l’essentiel, les produits agroindustriels de

première nécessité sont dispensés par des entreprises publiques (céréales et lait) et privées (sucre et huile) qui font largement appel à l’importation.Les problèmes de productivités témoignent pour leur part de l’incapacité des structures de production et d’élevage à atteindre des tailles critiques.Enfin, les problèmes de représentation attestent de la faiblesse des associations et organisation professionnelles du secteur.

Les conditions de la relanceLes chances de réussite de la stratégie dépendent de la capacité du secteur à relever trois défis :

la mise à niveau technologique •des entreprises,l’institution de mécanismes de •concertation intersectorielle,la valorisation des matières •premières nationales et leur industrialisation ».

La démarche se veut enfin « participative, multisectorielle, prospective et opérationnelle ».Le plan national de développement

des industries agroalimentaires a pour objectifs stratégiques à l’horizon 2014, donc immédiats, la substitution d’importation (par l’intensification de la production agricole et le renforcement du potentiel industriel, de la qualité et de la sécurité des aliments) et la promotion des exportations (par une industrialisation orientée vers les marchés extérieurs et appuyée par le développement de la recherche agricole et technologique, l’innovation, l’attraction des IDE et la promotion du partenariat).Six axes d’action prioritaires sont identifiés à cet effet dans les industries agroalimentaires :

Accroissement de leur contribution •au PIB industriel : de 50% en 2009 à 60% en 2014. Densification de leur tissu •industriel : création de 500 entreprises au sein de technopoles entre 2010 et 2014, chaque entreprise disposant à échéance d’une moyenne taille critique de 200 travailleurs, soit la création globalement de 100.000 emplois à 2014. Mise à niveau aux normes •internationales de 500 entreprises (dont 200 certifiées ISO 22000 éligibles aux opérations d’exportation).Renforcement des capacités •d’exportation : création de 5 consortiums d’exportation devant arriver à l’horizon 2014 à multiplier par 10 le volume des exportations de produits agroalimentaires (il s’agit de faire passer les exportations agroalimentaires à 1,2 milliard de $ à l’horizon 2014). Intégration de la production •nationale et substitution aux importations : la mise en place d’un dispositif d’appui encourageant les entreprises à intégrer dans leurs processus de production des produits de base nationaux en substitution aux importations. Renforcement des compétences: •amélioration de l’offre de compétences et des qualifications ainsi que du taux d’encadrement (de 5% à 10%).

A. B.

Photo Abdessamed.Khelifa

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N° 64 El-Djazaïr.com 33Juillet 2013

« L’Algérie s’engage à hisser la concertation, le dialogue politique ainsi que la coopération économique et culturelle avec la Turquie au niveau attendu par les deux pays », a déclaré Abdelmalek Sellal, venu accueillir le 4 juin dernier, pour une visite officielle de deux jours en Algérie, le chef du gouvernement turc. Recep Tayyip Erdogan était accompagné de pas moins de 200 chefs d’entreprises pour établir plusieurs partenariats. Les échanges commerciaux entre les deux pays se chiffrent à 4,5 milliards de dollars. Des échanges qui se basent sur le domaine énergétique. Le Premier ministre turc a donc annoncé que l’accord énergétique entre Alger et Ankara serait prolongé de dix ans. Il a souhaité que le visa pour les Algériens qui se rendent en Turquie soit supprimé. Il s’est également rendu à Oran où il a inauguré une usine de sidérurgie, réalisée par la société turque de droit algérien Tosyali Iron et Steel Algérie. Auparavant, Recep Tayyip Erdogan est intervenu devant les membres de l’Assemblée populaire nationale (APN) où il a relevé le rôle de leader que joue l’Algérie dans le règlement des conflits dans une période « délicate » aux plans régional et international, puis a coprésidé avec son homologue algérien le Forum des affaires algéro-turc organisé pour l’occasion le mardi 4 juin à l’Hôtel El-Aurassi d’Alger où il a annoncé que des négociations seront bientôt entamées entre les deux parties pour un éventuel accord de libre-échange. Tout juste avant de gagner la capitale de l’Ouest, le titre de docteur honoris causa lui a été décerné par le recteur de l’Université d’Alger 2. Erdogan a achevé sa tournée maghrébine initiée le 3 juin, au Maroc, par la Tunisie, d’où il a regagné son pays le jeudi 6 juin 2013.

Par Leila BOUKLI

Nouvelle dynamique dans les relations économiques algéro-turques

Grandes opportunités d’affaires et facilitations pour fructifier les investissements Le Premier ministre Abdelmalek Sellal et son

homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, à l’ouverture du forum d’affaires algéro-turc

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El-Djazaïr.com N° 6434 Juillet 2013

Mise en service du complexe sidérurgique Tosyali de BethiouaConsidérée comme étant «le plus grand investissement turc à l’étranger» – l’usine représente un investissement de 750 millions de dollars –, Tosyali Iron et Steel Algérie est spécialisée dans la fabrication de billettes de fer, de rond à béton et de fil machine, matériaux utilisés notamment dans l’industrie automobile et dans la literie. Elle a été construite en moins de deux années et doit offrir quelque 1 018 emplois directs en attendant 350 autres postes d’emploi que générera la réalisation, annoncée pour l’année prochaine, de l’extension constituée du laminoir de fil machine (produit intermédiaire qui sera transformé en treillis soudés, vis, clous... ) dont la première pierre a été posée à l’occasion de la même visite. A terme, selon les promoteurs du projet, «plus de 10 000 emplois indirects seront créés à travers l’écosystème de partenaires et sous-traitants». Avec une capacité de production annuelle de 1,25 million de tonnes d’acier liquide et 900 000 tonnes de rond à béton, Tosyali Algérie, également la plus grande usine sidérurgique d’Algérie, contribuera, selon le P-DG du groupe, Fuat Tosyali, à la dynamique de développement du pays. Fort de 60 ans d’expérience, ce groupe exporte «des produits sidérurgiques de haute technologie dans plus de 70 pays dans

le monde et ambitionne d’augmenter les ventes à l’exportation à 50% des ventes totales, c’est là l’un des objectifs de la Turquie pour 2023 », dira-t-il. Dans leurs deux interventions devant une assistance nombreuse, MM. Sellal et Erdogan ont rappelé la qualité des relations qui lient les deux pays, les liens historiques qui unissent les deux peuples et la volonté de capitaliser cette unité pour construire l’avenir à travers une coopération durable et étendue à tous les secteurs d’activité. M. Erdogan a également indiqué avoir noté la nette évolution de l’Algérie depuis sa dernière visite, qu’il avait effectuée en 2006. Pour le moment, 60 sociétés turques activent sur le territoire national, gérant quelque 200

projets dans divers secteurs de développement. L’Algérie, ajoutera-t-il, est fournisseur fiable d’énergie et voudrait que les échanges entre les deux pays se développent davantage. L’ambition est d’atteindre 10 milliards de dollars au lieu de 5 actuellement. Les IDE turcs s’élèvent à un milliard de dollars avec 60 sociétés qui se partagent 200 projets environ. Avant de réitérer l’engagement du gouvernement qu’il préside, à faciliter l’accès au marché algérien, Abdelmalek Sellal a estimé que «l’Algérie est un pays stable, qui défendra jusqu’au bout sa stabilité et qui a un objectif fondamental: récupérer l’ensemble

Abdelmalek Sellal et Recep Tayyip Erdogan procédant à la mise en service de l’aciérie électrique, réalisée par la société turque de droit algérien Tosyali Iron and Steel

Vue en 3D de l’aciérie

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N° 64 El-Djazaïr.com 35Juillet 2013

de sa base industrielle et économique ». « Je suis venu avec mon ami Erdogan, dira-t-il, assister à l’inauguration de ce complexe sidérurgique que j’avais déjà visité il y a un mois et c’est effectivement un exemple de fierté, un exemple pour tous les investisseurs étrangers », a estimé Abdelmalek Sellal. Ensuite, les deux premiers ministres en compagnie d’une forte délégation se sont rendus dans la zone industrielle de Bethioua et ont visité les deux complexes pétrochimiques de l’usine de la raffinerie et du complexe du GL1 Z. A cet effet, M. Erdogan a prononcé un discours devant les ministres et les membres des collectivités locales et de wilaya et en présence des hommes d’affaires turcs. Il a encouragé le développement du secteur de l’industrie du fait que le rôle joué par l’industrie pétrolière dans l’économie algérienne a été mis en relief par le Président-Directeur général du groupe Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, et n’a pas manqué de rappeler aux présents que 150.000 personnes sont employées dans le secteur de la pétrochimie. Il a également mis l’accent sur les opportunités offertes à l’investissement étranger dans le secteur, estimant à ce titre que les mêmes ambitions sont affichées par l’Algérie et la Turquie pour promouvoir leur partenariat dans ce domaine. Il a rappelé, dans ce même contexte, qu’un montant de plus de 90 milliards de dollars est consacré pour le programme d’investissement 2013-2017 dans le secteur énergétique, dont près de la moitié est destinée au raffinage et aux installations pétrochimiques. Il a été également évoqué, au cours de cette visite, que le complexe GL1Z a exporté 100 millions de mètres cubes de gaz naturel vers la Turquie au cours de la dernière décennie. Les deux usines visitées dans ce cadre par M. Erdogan sont la raffinerie RA1Z et le Complexe GL1Z, spécialisés respectivement dans la production de lubrifiants/bitumes et la liquéfaction de gaz naturel. Des indications techniques ont été présentées aux délégations des deux pays par le représentant des deux complexes visités. Sans doute pris par un agenda chargé, ils ont dû faire l’impasse sur les dix autres points prévus initialement au programme de la visite, dont des projets de réalisation dans les secteurs du logement, de l’enseignement supérieur et de la santé.

Erdogan plaide pour la suppression des visasLe Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a plaidé dans son discours prononcé devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) pour la suppression du visa d’entrée entre les deux pays, la promotion des relations économiques et commerciales au niveau d’un partenariat diversifié, appelant les hommes d’affaires des deux pays à multiplier les échanges en vue de hisser les relations économiques à la dimension des relations politiques qu’il a qualifiées d’excellentes. Le Premier ministre turc a, dans son discours, appelé au renforcement de la coopération bilatérale entre l’Algérie et la Turquie, deux pays liés par une histoire commune, et à traduire la volonté politique qui anime les deux États pour hisser le dialogue politique et les relations économiques au niveau

d’un véritable partenariat dans les divers domaines d’activité. Mohamed Larbi Ould Khelifa, président de l’APN, a, de son côté, souligné la profondeur des sentiments réciproques d’amitié et de fraternité entre les deux pays, et confirmé l’intérêt accordé au développement des relations anciennes et renouvelables entre les deux peuples, ainsi que les perspectives de consolidation des relations bilatérales et de coopération. M. Ould Khelifa,

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan prononçant un discours devant les employés de Tosyali Iron and Steel à Oran

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El-Djazaïr.com N° 6436 Juillet 2013

Abdelmalek Sellal dira lors du Forum des affaires algéro-turc :« Les entreprises turques déjà présentes en Algérie, sont invitées à renforcer leur présence pour accompagner notre pays dans son élan de développement.

Le partenariat avec la Turquie est pour nous l’un des instruments d’accompagnement et de concrétisation d’une transition économique urgente et indispensable ». Il a exprimé aussi sa grande satisfaction de constater que les échanges commerciaux entre les deux pays ont enregistré une densité remarquable, puisqu’ils ont quasiment quintuplé durant la dernière décennie. L’Algérie, rappellera Sellal, a pris des mesures pour améliorer le climat des affaires en levant tous les obstacles qui entravent, retardent ou rendent complexe l’acte d’investir. Ces mesures tendent à inscrire dans la durée la stabilité juridique et donc la sécurité des investissements.

Pour le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Chérif Rahmani :« L’Algérie est devenue le premier partenaire de la Turquie dans le continent africain, ce qui devrait renforcer

davantage les relations bilatérales entre les deux pays. En effet, les relations économiques entre les deux pays connaîtront une nouvelle dynamique. Après la visite en 2006 en Algérie du Premier ministre turc, les projets de partenariat bilatéral se sont multipliés, a relevé M. Rahmani, annonçant la signature dans les prochains jours d’autres accords. Il s’est félicité par ailleurs des accords de partenariat déjà conclus avec les turcs, citant à titre d’exemple la nouvelle aciérie d’Oran, réalisée par la société turque de droit algérien Tosyali Iron et Steel.

Quant au ministre de l’Economie turc, Zafer Caglayan, il a exprimé le souhait de voir des partenariats fructueux se concrétiser entre les deux parties, promettant de lever les obstacles b u re a u c r a t i q u e s qui constituent une

entrave pour les investisseurs. Entre autres, le forum est une opportunité pour les hommes d’affaires algériens et turcs d’échanger leurs expériences et leur savoir-faire notamment dans les secteurs du tourisme, de la pêche, de la construction, de la sidérurgie et de l’électricité, a-t-il indiqué. « Les forums économiques que nous organisons en Algérie depuis 4 ans connaissent un succès grâce à la volonté politique des deux pays, s’est-il félicité. » M. Caglayan a par ailleurs mis en avant la nécessité d’établir un accord bilatéral de protection réciproque des investissements pour promouvoir la coopération économique.

Le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Réda Hamiani, a estimé, lui, que le choix du partenaire turc n’est pas fortuit, la Turquie étant un pays qui a hissé son modèle de développement vers plus de compétivité.

Pour lui, l’Algérie qui veut reconstruire son industrie a besoin d’établir une coopération « fructueuse et bénéfique » à long terme avec la Turquie, basée sur le transfert de savoir-faire. Le président de l’Association des industriels et hommes d’affaires indépendants (Musiad), Nail Olpak, a appelé, pour sa part, à l’intensification

des relations de partenariat entre les opérateurs turcs et algériens, souhaitant plus de facilitations pour l’obtention de visas d’entrée en Algérie. Les sociétés turques en Algérie opèrent dans les infrastructures de base, notamment le bâtiment, selon le

président de cette association qui regroupe 15 000 entreprises contribuant à 17% du PIB.

L. B.

qui a rappelé la dynamique des relations entre les deux pays et le nouvel essor qu’elles ont connu depuis la visite en 2005 du président de la République en Turquie, a également évoqué les défis et les enjeux que connaît le monde, pour plaider en faveur du renforcement de la coopération entre la Turquie et l’Algérie, deux pays frères liés par un patrimoine et une histoire communs riches en expériences et atouts à mettre en valeur au service des intérêts des deux peuples. Revenant au contexte international dominé par la crise économique et financière ainsi que régional en mutation, M. Erdogan a mis l’accent sur la nécessité pour les deux Etats de conjuguer les efforts pour ouvrir les perspectives à une meilleure coopération.C’est dans ce sens qu’il a indiqué que concernant l’Algérie, qui jouit d’un rôle de leader dans le règlement des conflits au moment où le monde connaît une période sensible et complexe aux plans régional et international, son avis et sa position sont importants. Il a dans son discours condamné l’attaque terroriste du site gazier de Tinguentourine rappelant que les deux pays partagent la même position.

La Turquie, un partenaire régional important Il ressort donc de cette visite fort attendue que la Turquie, partenaire de choix sur le plan commercial, est en phase de devenir un important investisseur industriel dans notre pays, le processus a d’ailleurs commencé lors de la première visite de

Recep Tayyip Erdogan. Aujourd’hui que la volonté algérienne de reconstituer le tissu industriel s’affiche, les opérateurs turcs semblent avoir plus que jamais des ambitions de déploiement. A noter enfin qu’elle aura aussi été l’occasion d’échanger les points de vue sur les conflits de l’heure, Syrie et Sahara Occidental notamment.

L. B.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan prononçant un discours devant les députés de l’APN

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N° 64 El-Djazaïr.com 37Juillet 2013

A l’occasion de la deuxième réunion de haut niveau, algéro-italienne, qui s’est tenue le 14 novembre 2012 à Alger, le président de la République Abdelaziz Bouteflika et Mario Monti, président du Conseil des ministres italien, avaient convenu de la nécessité de mettre en place un partenariat stratégique répondant aux intérêts des deux pays.

Par Selma MEZIANE

Coopération algéro-italienne

Pour un partenariat industriel concret et complémentaire

Le mémorandum d’entente et de coopération industrielle et technologique signé lors du sommet algéro-italien avait donc tracé la voie en retenant nombre de recommandations que les deux parties œuvrent à concrétiser. Pour preuve, depuis cette date, les initiatives

de coopération bilatérale émanant des institutions ou des entreprises des deux pays n’ont pas manqué. L’objectif étant de concrétiser cette volonté commune de mettre en

œuvre les actions envisagées conformément à une feuille de route validée par les deux premiers hauts responsables des deux pays, mais tout en ayant comme ligne directrice de ne pas léser les intérêts mutuels. La rencontre institutionnelle algéro-italienne qui s’est tenue ce mois de juin répond à cette finalité. Ce rendez-vous qui a regroupé différents acteurs économiques et associations professionnelles et patronales des deux pays se voulait ainsi un jalon supplémentaire sur cette voie devant conduire à l’édification d’un partenariat

Le président de la République Abdelaziz Bouteflika et Mario Monti, président du Conseil des ministres italien

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El-Djazaïr.com N° 6438 Juillet 2013

gagnant -gagnant et pour lequel les politiques des deux pays œuvrent. Mais pour ce faire, il fallait préalablement offrir aux acteurs économiques des deux pays l’occasion de poursuivre l’identification des domaines d’activité susceptibles d’accueillir des projets de partenariat et d’œuvrer à leur finalisation, d’autant qu’un autre rendez-vous est pris pour l’automne. En effet, un forum économique algéro-italien est prévu en octobre prochain. Cependant de part et d’autre, on reconnaît que le terrain est défriché. Les secteurs à même d’offrir des opportunités d’investissements ne manquent pas. De l’industrie automobile et mécanique à la pharmacie, sans oublier la pêche et l’aquaculture en passant par l’agro-alimentaire, l’industrie manufacturière, la construction et les équipements liés ainsi au tourisme et la biotechnologies pour ne citer que ces créneaux, l’éventail est assez large.

Des secteurs identifiés Des secteurs qui peuvent faire l’objet de projets communs. On a relevé de ce fait la participation à cette rencontre soldée par des entrevues Business to business (B to B), des présidents des directoires de SGP, des représentants de l’UGTA, du CNC/PME, du patronat (CAP, CIPA, AGEA, FCE),

de l’Union professionnelle de l’industrie automobile et mécanique (UPIAM), de l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP) et de la Chambre algérienne de la pêche et de l’aquaculture. La partie italienne était représentée par la Confédération nationale des organisations patronales et des associations professionnelles. Une délégation renforcée par la présence du directeur général chargé de l’internationalisation pour le partenariat industriel, du président de l’Agence pour la promotion à l’extérieur (ICE), et du vice-directeur général de Confindustria chargé des relations internationales. Du « beau monde » qui témoigne de l’attrait de l’Algérie. Reste aussi que les deux parties savent que le temps comme l’argent qui sera investi sont comptés. C’est pourquoi, les projets retenus devraient être concrétisés durant la période 2014-2015 selon un cheminement pragmatique, traduisant ainsi la volonté des deux chefs d’Etat des deux pays de hisser la coopération économique à un niveau supérieur. Une volonté rappelée par Cherif Rahmani, ministre algérien de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, qui a présidé côté algérien la rencontre qui s’est tenue à l’hôtel El Djazaïr. A cette occasion, il a (re)souligné la ferme détermination

de l’Algérie et de l’Italie à bâtir un partenariat industriel fructueux et concret, basé sur la complémentarité entre leurs deux économies. De son côté, Carlo Calenda, vice-ministre italien du Développement économique, qui a coprésidé cette rencontre institutionnelle, a souhaité un renforcement du partenariat économique, déjà structuré entre les deux pays. Il a insisté sur l’importance d’exploiter les opportunités qu’offrent l’Algérie et l’Italie pour dynamiser cette coopération, saluant le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays qui a atteint plus de 15 milliards de dollars. Pour rappel, en 2012, l’Italie était le 2e client de l’Algérie en absorbant 11,7 milliards de dollars et son 3e fournisseur avec 4,35 milliards de dollars d’exportation vers l’Algérie, selon les chiffres des douanes algériennes. Selon M. Calenda, les investissements algériens en Italie s’élèvent actuellement à 160 millions d’euros, ajoutant que la partie italienne souhaite investir davantage en Algérie notamment dans l’agroalimentaire, les équipements industriels et la pharmacie.

Une relation durableIl a promis également que tous les problèmes qui peuvent surgir seront gérés et résolus pour concrétiser ces projets. Le vice-ministre italien a souligné, d’autre part, que les milieux d’affaires italiens œuvraient pour l’établissement d’une durable relation entre les deux pays. Il est à rappeler que le savoir-faire des PME italiennes est recherché dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle de l’Algérie qui est basée sur le renforcement des entreprises notamment les PME pour les aider à se placer sur le marché international. Il s’agit à travers cette nouvelle démarche de promouvoir des filières industrielles stratégiques où l’Algérie recèle un potentiel et dispose d’atouts compétitifs, a-t-on indiqué. Cette stratégie présentée par le ministère de tutelle vise à libérer le pays de sa dépendance du secteur des hydrocarbures par la création de sources de richesse au niveau national, en faisant appel au savoir- faire international.

S. M.

Cherif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, et Carlo Calenda, vice-ministre italien du Développement économique, présidant le forum d’affaires algéro-italien

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N° 64 El-Djazaïr.com 39Juillet 2013

Les entreprises opérant à l’international enregistrent des résultats et des bénéfices bien plus importants que leurs consœurs restées sur le marché national. Opter pour le marché international suppose, cependant, d’accepter un certain nombre de contraintes dont la conformité aux normes internationales au niveau de la production et de l’emballage, le respect des délais de livraison, la maîtrise des prix, compte tenu de ceux proposés par les concurrents et l’investissement dans le transport, la prospection et le marketing.

Par Smail ROUHA

Cherif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement

« Nous visons l’internationalisation de l’économie algérienne »

Photo Abdessam

ed.Khelifa

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El-Djazaïr.com N° 6440 Juillet 2013

Pour améliorer fortement et durablement le climat des affaires en Algérie et booster l’internationalisation des entreprises algériennes, les pouvoirs publics algériens ont décidé d’une révision et d’une refonte du code de l’investissement datant de 2001 en dépit

du fait qu’il consacre le principe de l’égalité du traitement à l’égard des investisseurs nationaux et étrangers. Ce nouveau code de l’investissement sera prochainement remis au gouvernement, a révélé Cherif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement en marge du Forum d’affaires algéro-catalan, organisé par l’Agence nationale d’intermédiation et de régulation foncière (Aniref) et l’Agence publique de support à l’entreprise catalane (Accio). « Le code d’investissement doit aider l’internationalisation de l’économie et de l’entreprise algérienne », a soutenu Cherif Rahmani. Ce texte, appelé à devenir l’unique cadre juridique régissant les investissements en Algérie, va consacrer «la stabilité institutionnelle et réglementaire pour donner l’assurance à l’investissement algérien et étranger en Algérie», a souligné le ministre qui a précisé que l’entrée en vigueur de cette loi coïncidera avec l’introduction de nouvelles mesures à même de permettre un meilleur climat des affaires de se mettre aux standards internationaux en termes de procédures de création d’entreprises, comme préconisé par le comité institué récemment par le ministère de l’Industrie dans le but d’améliorer le classement de l’Algérie au prochain

rapport de la Banque mondiale «Doing Business». Ce qui permettra à l’entreprise algérienne de s’inscrire dans l’internationalisation en termes de normes et de processus de fabrication en acquérant de nouvelles technologies à même d’être compétitive en Algérie et à l’étranger. L’objectif recherché est aussi celui d’«internationaliser» le climat des affaires en Algérie pour rendre son économie plus attractive sur les plans régional et international. « C’est en fait l’internationalisation de l’environnement des entreprises qui activent en Algérie », a indiqué Cherif Rahmani. Ce qui permettra à l’entreprise algérienne de s’inscrire dans l’internationalisation en termes de normes et de processus de fabrication en acquérant de nouvelles technologies à même d’être compétitive en Algérie et à l’étranger.

« La règle 51/49 n’est plus éligible à aucune remise en cause »Ainsi, il s’agira de «donner de la certitude, de l’assurance» aux investisseurs étrangers, dira M. Rahmani, estimant qu’il s’agit de «sanctuariser» l’acte d’investissement. Néanmoins, la révision du code des investissements n’interférera pas dans la règle de 51/49% régissant l’investissement étranger en Algérie, qui ne sera ni modifiée ni supprimée. A ce propos, Abdelmadjid Sidi-Saïd, secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), intervenant lors d’une conférence de presse, a affirmé que la «remise en cause de la règle 49/51 n’est pas à l’ordre du jour» et qu’elle

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a été «tranchée» par les partenaires économiques et sociaux. Une règle loin de constituer un obstacle aux investisseurs étrangers, notamment catalans, pour preuve, le nombre de délégations étrangères ayant visité l’Algérie, comme l’affirmera Santi Vila I Vicente, ministre du Territoire et de la Durabilité du gouvernement de Catalogne (Espagne), qui a pris part, à la tête d’une délégation d’une centaine d’opérateurs catalans au forum d’affaires, le second après celui tenu le 14 mars 2013 à Barcelone.

Douze accords de partenariat signés « Il n’y a pas une semaine, nous avons reçu des délégations françaises et émiraties composées de dizaines d’entreprises qui veulent investir en Algérie. Aujourd’hui, c’est les Catalans, et après ce sera les Turcs, les Italiens, les Portugais. Des dizaines et des dizaines d’entreprises étrangères veulent investir en Algérie », a rappelé Chérif Rahmani. Cela prouve, selon lui, que l’Algérie est devenue « une destination économique attractive et crédible ». En effet, lors du Forum d’affaires algéro-catalan, douze accords de partenariat ont été signés entre des entreprises algériennes et catalanes. Ce qui donnera lieu à la création de sociétés et d’unités industrielles dans les secteurs de la pharmacie, de l’engineering et du génie civil, des services aux entreprises et de la maintenance, de l’architecture, de l’audiovisuel ainsi que dans l’industrie de la construction, des accords qui permettent de passer au stade «concret», souligne Mme

Hassiba Mokraoui, directrice générale de l’Aniref. Ces accords permettent la création de sociétés mixtes basées dans différentes wilayas du pays. Ils concernent l’ingénierie industrielle, le bâtiment et l’architecture (5), l’industrie pharmaceutique et des matériaux de construction (3) tandis que les quatre accords restant portent sur le secteur des services. Ainsi, l’entreprise algérienne Zed Pharm, basée à Constantine, a conclu avec la société catalane Pharmas Mediterranea un accord pour la réalisation en Algérie d’une usine de fabrication de produits injectables en solutions, d’antibiotiques en formes sèches.Dans le domaine des matériaux de construction, les entreprises Maliki et JA Ortega ont convenu de créer une entreprise mixte pour réaliser une usine de fabrication de pièces en béton de haute technologie, alors que l’entreprise de distribution des matériaux de construction Edimco (Sétif) et Torho vont construire une usine spécialisée dans la production de blocs de béton et de pavés urbains. Pour Cherif Rahmani, cette coopération «intervient dans la foulée de l’intérêt grandissant manifesté récemment par plusieurs entreprises étrangères pour concrétiser des partenariats avec des compagnies algériennes». De son côté, le ministre catalan a mis l’accent sur la nécessité pour l’Algérie et la région du nord-est de l’Espagne d’engager un partenariat durable à travers le transfert du savoir-faire catalan pour bâtir une coopération gagnant-gagnant.

S.R.

De g. à dr. : Mme Hassiba Mokraoui, directrice de l’Agence nationale d’intermédiation et de régulation foncière (Aniref), SE M. Gabriel Busquets, ambassadeur d’Espagne en Algérie, Santi Vila I Vicente, ministre du Territoire et de la Durabilité du gouvernement de Catalogne, Cherif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, Reda Hamiani, président du FCE, et Abdelmadjid Sidi Said, secrétaire général de l’Ugta

Photo Abdessam

ed.Khelifa

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El-Djazaïr.com N° 6442 Juillet 2013

Des téléviseurs LCD, LED et OLED, des cartes électroniques et des réfrigérateurs, de dernière génération, seront fabriqués en Algérie. Pour ce faire, un plan de développement, pour la période 2013-2015, doté d’une enveloppe de 14 milliards de dinars, a été officiellement lancé par le ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement et la SGP-Indelec, en marge de la signature d’un contrat de performance avec le ministère de l’Industrie. Ce plan de développement prévoit la modernisation des deux groupes publics, à savoir l’Eniem, basé à Tizi Ouzou, et l’Enie de Sidi Bel-Abbès, ainsi que la création de quatre nouvelles usines de fabrication de produits modernes.

Par Leila BOUKLI

Filières électronique et électroménager

Mise en place du label « Made in Algeria »

Mohamed Salah Aouadi, directeur général du secteur industriel marchand au ministère de l’Industrie, et Ahmed Fetouhi,président du directoire de la SGP-Indelec, lors de la signature du contrat de performance

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N° 64 El-Djazaïr.com 43Juillet 2013

«Nous allons créer un label made in Algeria pour les produits électroménagers Eniem et électronique Enie dans le cadre du partenariat avec les Allemands et les Chinois», a déclaré, Cherif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME, de la Promotion de l’investissement en marge de la cérémonie de signature du protocole d’accord d’engagement entre le P-DG de la SGP-Indelec et le directeur général de l’industrie en présence, de Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l’UGTA et des représentants du patronat, et de la présentation du plan de développement de la filière publique des industries électronique et électroménager, le lundi 17 juin 2013, à l’hôtel El Djazair. «Ce partenariat est actuellement en cours de négociation dans le cadre de la mise en œuvre du plan de développement de la SGP-Indelec des industries électroménager et électronique, 2013-2015», a précisé le ministre. «Ce plan de développement de la SGP-Indelec s’appuie sur quatre axes stratégiques, tant pour la filière électroménager que pour l’électronique, visant la croissance de ses parts de marché, le développement de nouveaux projets et le positionnement dans le segment de production et de services pour le compte des industries et des entreprises», a-t-il encore ajouté. Doté d’une enveloppe de 14 milliards de dinars, le plan prévoit 46% du financement au profit de la réalisation de nouveaux projets, 46% pour la modernisation des usines existantes et 8% pour la formation et l’innovation. Il prévoit également la réalisation de quatre nouvelles usines dans la filière électronique. Il s’agit de la première usine d’intégration flexible pour la fabrication de cartes électroniques qui sera réalisée à Sidi Bel-Abbès en partenariat avec un opérateur chinois dont l’identité n’a pas été dévoilée. A Oran, il est prévu la réalisation d’une usine de fabrication d’équipements informatiques. Il est prévu également la réalisation de deux autres usines spécialisées dans la maintenance et le calibrage et la fabrication de panneaux photovoltaïques. Il est également question de la réalisation deux centres de recherche et développement, l’un à Sidi Bel-Abbès et l’autre à Tizi Ouzou, afin d’accompagner cet effort industriel. Les appels d’offres pour la réalisation de ces deux

centres de recherche ont été lancés. Quant à l’électroménager, ce plan prévoit la modernisation et la diversification de la gamme des produits Eniem notamment à travers la mise en œuvre de deux nouveaux modèles de réfrigérateurs en partenariat avec une firme allemande. Ce qui permettra de porter les parts de marché de la filière de 20% (2012) à 25% en 2015 pour l’électroménager et de 16% (2012) à 21% en 2015 pour l’électronique. L’objectif dessiné à l’horizon 2015 à travers le nouveau plan vise à augmenter et à faire évoluer les parts de marché de 20 à 25% dans la filière électroménager et de 16 à 21% dans celle de l’électronique grand public ainsi que la création de 650 emplois et la formation de 4 100 agents, selon M. Fetouhi, président du directoire de la SGP-Indelec.Lors d’un point de presse, Ahmed Fetouhi, président du directoire de la SGP Indelec, a affirmé que le partenaire choisi est l’un des meilleurs dans son segment. Pour étayer ses propos, le président du directoire de la SGP-Indelec a souligné la nécessité de faire appel à des partenaires qui «savent se départir d’une approche purement commerciale». Il citera, à ce titre, le partenariat qui a lié l’ENIE et un partenaire sud-coréen pendant 30 ans, mais que l’entreprise algérienne a dû arrêter parce que le partenaire étranger s’est inscrit «dans une optique commerciale et n’a pas souhaité étendre la production aux téléviseurs LCD». Le président du directoire de la SGP-Indelec a affirmé qu’il a négocié, depuis 2009, avec au moins 20 partenaires étrangers, mais ces derniers étaient plutôt intéressés par le côté commercial. La mise en œuvre du plan de développement de la SGP-Indelec devrait se traduire, au plan financier, par une hausse annuelle de 18% du chiffre d’affaires, de 32% de la valeur ajoutée et de 47% du bénéfice. En somme, de quoi remplir les clauses du contrat de performance signé avec le ministère de l’Industrie en remettant sur les rails, les entreprises de ces filières, en leur temps fleurons du secteur.

L. B.

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N° 64 El-Djazaïr.com 45Juillet 2013

A l’horizon 2017, la SNVI compte doubler sa capacité de production et porter ses parts de marché à 80% contre 20% actuellement. Organisée en quatre pôles de production, la SNVI ambitionne d’aug-menter sa production de 2500 unités/camions, présentement, à 5500 et de 2500 unités fonderie à 12 000. Les futurs investissements de la société généreront quelque 4200 postes. Ces projets entrent dans l’objectif de structurer les unités industrielles de production et de leur donner un nouveau souffle pour leur dynamisation à même de répondre aux orientations du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, tel que préconisé dans le plan quinquennal 2010-2014. La future usine Renault Algérie d’Oued Tlelat (Oran) sortira la première voiture des chaînes de montage le 20 novembre 2014. Tandis que le premier véhicule de la marque allemande Daimler sortira le premier trimestre de 2014. La SNVI négocie ac-tuellement quatre projets de partenariats avec des groupes étrangers pour la production de camions de petit tonnage, autocars et pièces de rechange.

Par Smail ROUHA

Société nationale des véhicules industriels (SNVI)

A la reconquête du marché national

Hamoud Tazrouti, directeur général de la SNVI

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Véritable poids lourds de l’industrie m é c a n i q u e algérienne, la Société nationale des véhicules industriels

(SNVI) veut enclencher la vitesse supérieure. Objectif : reconquérir le marché national. Pour ce faire, la SNVI a élaboré un plan de développement 2013-2017. Ce plan, présenté par Hamoud Tazrout, P-DG de la société, en présence de Cherif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement lors de la signature du contrat d’objectifs par Mohamed Salah Aouadi, directeur général du Secteur industriel marchand au ministère de l’industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement

et le P-DG de la SNVI, en présence du ministre de l’industrie Cherif Rahman, est axé sur la formation, la modernisation des équipements et le développement de la sous-traitance avec les PME locales, l’investissements et la réalisation de partenariats ciblés avec des leaders mondiaux, à l’instar de Daimler, Mercedes-Benz et Renault. Le plan en question prévoit de porter graduellement la part de marché de la SNVI à 80%, contre 20% actuellement. Pour rappel, durant les années 1970 et le début des années 1980, l’âge d’or de l’entreprise, le parc national de véhicules poids lourds était composé essentiellement de produits de la SNVI qui parvenait, en ces temps-là, à fabriquer annuellement plus de

6.000 unités. Des véhicules fabriqués spécialement pour l’Armée nationale populaire (ANP) (plus de 60% des produits de la firme sont destinés à l’armée) et les collectivités locales (transport des personnels et scolaire, ramassage des déchets ménagers, entretien des routes, etc.). Dans le but de redorer son blason terni, durant la décennie noire, et d’atteindre sa vitesse de croisière en 2017, la SNVI, qui a bénéficié d’une dotation financière de 12,5 milliards de dinars pour moderniser son outil de production et à augmenter ses capacités de production et, par là même, permettre à l’entreprise de retrouver ses équilibres après une période, financièrement difficile, ambitionne de se repositionner sur le marché national et régional

Mohamed Salah Aouadi, directeur général du secteur industriel marchand au ministère de l’Industrie, et Hamoud Tazrouti, DG de la SNVI lors de la signature du contrat de performance

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à la faveur de cet ambitieux plan de développement. En termes chiffrés, la SNVI compte porter sa capacité de production de camions et bus à 6 500 unités, contre 2 500 actuellement, créer 4 200 nouveaux postes d’emplois et former 2 500 agents, tout en prenant en compte une croissance annuelle de 10% pour les camions et bus, et 7% pour la pièce de rechange et le service après-vente. Le plan de développement prévoit également, dans le cadre du partenariat avec la firme allemande Daimler, la production de cinq modèles de camions avec une capacité de 15 000 unités, et 1 500 unités de deux modèles d’autocars, outre la fabrication de 30 000 tonnes de pièces de rechange destinées aux différents segments de l’industrie automobile. La démarche prévoit également l’installation de six usines pour la production de camions et bus de marque Mercedes-Benz, de véhicule légers tout-terrain (Tiaret), de véhicules particuliers avec Renault à Oran, de boîtes de vitesse avec le partenaire allemand ZF à Rouiba, de forges et fonderie, de produits finis (essieux, accumulateurs…), en sus d’autres partenariats.

Quatre nouveaux projets de partenariat « L’industrie mécanique constitue une locomotive dans la dynamisation d’autres secteurs dont les transports, l’agriculture, le bâtiment et l’énergie. C’est aussi, une filière qui contribue au développement régional à travers ses quatre pôles industriels (une usine Daimler-Benz à Rouiba pour la production de véhicules industriels (camions, autobus et minibus), une usine à Tiaret pour la fabrication de véhicules tout-terrains et de véhicules légers utilitaires, une usine à Constantine devant produire des moteurs à refroidissement à eau destinés à motoriser les véhicules industriels, les engins agricoles et de travaux publics, et une usine à Oued Tlélat dans la wilaya d’Oran pour la fabrication de la Renault Symbol) en cours de réalisation, et qui tire d’autres secteurs à travers les PME, notamment dans le créneau de la sous-traitance » a déclaré, dans son intervention, Cherif Rahmani, ministre de l’Industrie, qui a souligné la volonté de l’Algérie « de se positionner en leader sur le marché local et à l’international dans le domaine des

industries mécaniques». Un objectif cadré par une « bonne politique» et qui exige « une amélioration du climat des affaires, d’avoir de grands partenaires, d’hommes dotés d’une culture d’entreprise ». Dans ce contexte, la SNVI négocie actuellement quatre projets de partenariats avec des groupes de renommée mondiale pour la réalisation de quatre nouveaux projets, a révélé Hamoud Tazrouti, directeur général de la SNVI, d’autant que le partenariat est l’un des axes sur lesquels devra s’articuler le plan de développement de la SNVI. Il s’agit de la construction d’une usine de carrosserie industrielle (bennes, citernes…), d’un centre de production des produits finis destinés à la société algérienne des poids lourd Mercedes et d’une unité de production forge et fonderie pour la filière mécanique. Cela en plus de la réalisation d’une usine de fabrication de véhicules utilitaires de petit tonnage.

La première voiture algérienne en novembre 2014Ces futurs partenariats vont s’ajouter à ceux déjà en voie de finalisation et qui vont permettre à la SNVI, dès le premier trimestre 2014, de fabriquer à Tiaret et à Rouiba des véhicules légers utilitaires, tout terrain, et des véhicules lourds en partenariat avec le ministère de la Défense nationale, Daimler (Allemagne) et le Fonds d’investissement émirati Aabar. En effet, selon Hamoud Tazrouti, la future usine Renault Algérie (Oran), dont la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) est partenaire avec le constructeur français et le Fonds national d’investissement (FNI), sortira la première voiture des chaînes de montage le 20 novembre 2014. « La fabrication du premier véhicule dans cette usine est prévue, comme fixé dans nos plannings, le 20 novembre 2014. Il n’y aura donc pas de retards », a-t-il assuré ajoutant, par ailleurs, que l’identification des premiers sous-traitants de l’usine Renault était en cours. A ce sujet, M Tazrouti

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El-Djazaïr.com N° 6448 Juillet 2013

a lancé un appel à toutes les PME, désirant contribuer à la sous-traitance avec son groupe, de se conformer aux normes internationales pour répondre aux exigences de leurs partenaires qui ne badinent pas avec les critères. «Nos partenaires sont très exigeants en termes de qualité. De ce fait, je demande à toutes les entreprises de respecter les standards internationaux pour être à la hauteur de nos partenaires», a-t-il affirmé. Cherif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, a, pour sa part, appelé les entreprises à manifester leur intérêt pour le créneau de la sous-traitance, en échange d’un accompagnement financier, notamment sur le plan de la formation.

Un logo, un labelNée au début des années 1980 d’une restructuration de l’ex-Société nationale de construction mécanique (Sonacome) qui regroupait onze entreprises publiques en son sein, toutes versées dans l’industrie mécanique, la SNVI approvisionne, depuis, le marché national en camions, bus et engins de travaux publics en tous genres. Grâce aux compétences nationales, le logo de la SNVI était visible sur la majorité des camions et engins utilisés dans les centaines de

chantiers lancés à travers le pays. Qu’ils soient destinés au transport, aux travaux publics ou à des besoins militaires, les véhicules de l’entreprise étaient incontournables au point de devenir un label national et international. Conçus pour rouler sur les terrains les plus accidentés, les robustes véhicules de la SNVI, notamment les K66 et K120, étaient, tout particulièrement, appréciés par une clientèle maghrébine, arabe et africaine. Des pays comme la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, le Sénégal, le Gabon, le Niger, le Mali et l’Irak sont restés, des années durant, de fidèles clients de la SNVI, qui a même exporté ses produits vers la France de 1986 à 1999. En remportant la deuxième édition du Rallye Paris-Dakar en 1980 grâce à la performance de son camion « M 210 », la SNVI avait prouvé que ses produits n’avaient

rien à envier à ceux des constructeurs occidentaux ou asiatiques. Après un passage à vide durant les années 1990, la SNVI a su relever la tête au point de réaliser en 2011 un chiffre d’affaires de plus de 20 milliards de dinars et une production globale de 2 007 véhicules.

S.R.

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N° 64 El-Djazaïr.com 49Juillet 2013

Dans sa démarche, la Banque extérieure d’Algérie a inscrit les priorités qui concourent à la création d’une entité performante destinée à offrir des alternatives d’offres de financement adaptées aux différentes situations que traverse chaque entreprise. L’objectif n’est pas uniquement mercantile, il comporte aussi des notions de service public. De plus, il opère selon les standards internationaux aidé par un partenariat d’abord d’ordre stratégique entre deux institutions de renom, compte tenu de leur savoir-faire.

Par Leila BOUKLI

Ijar Leasing Algérie SPA (ILA)

Un instrument au service du développement de la PME

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El-Djazaïr.com N° 6450 Juillet 2013

Agréé en mai 2012, Ijar Leasing Algérie SPA est un établissement financier doté d’un capital de 3,5 milliards de dinars, réparti entre

la Banque extérieure d’Algérie au capital de 76 milliards de dinars, à hauteur de 65% et le Banco EspiritoSanto (Portugal) au capital de 4.030.232.150,40 Euros à 35%. Apport : le savoir-faire et le transfert de technologie, de ce leader en leasing dans son pays, coté en bourse (NYSE Euronext). Depuis son démarrage, ILA, dont l’activité concerne l’acquisition d’équipements neufs dans divers secteurs comme le transport, l’industrie, l’immobilier, l’hôtellerie, la santé et le BTPH en leur offrant un financement global jusqu’à 100% et à des conditions très compétitives, a déjà engagé près de 50% de son capital en prêts aux entreprises. Aujourd’hui où la bataille est rude, où la concurrence se fait de plus en plus agressive, dans un marché très porteur, l’établissement financier de crédit-bail, Ijar Leasing Algérie-SPA, né sous l’impulsion des pouvoirs publics, en direction du secteur bancaire, a mis en place en son sein un environnement encourageant tendant à améliorer l’accès au financement des PME, attirés par le financement autre

que le crédit classique, nous dit Omar Doudou qui en est le directeur général depuis mars 2012. Titulaire d’une licence en économie, option gestion et d’un DES, spécialité Banque, obtenu à l’Institut de financement du Maghreb arabe à Tunis, Omar Doudou a assumé à ce jour différentes postes de responsabilités dans le secteur bancaire depuis 1985.Il aura été de 1997 à 2004, directeur de crédit à la Banque algérienne de

développement, aujourd’hui Fonds national d’investissement, puis en 2004, rejoint la BEA en tant que directeur des études économiques, en 2007 il devient directeur du crédit PME jusqu’en 2010 pour le poste de directeur général adjoint des engagements. En mai 2012, il est nommé directeur général de Ijar Leasing Algérie (ILA), avec pour principale mission d’accompagner les entreprises dans leurs croissance et développement. Ce nouvel outil de développement vient enrichir les sept établissements financiers existants. Ijar Leasing Algérie SPA (ILA) est donc une jeune entreprise, pleine de dynamisme et d’ambition. Elle emploie 18 personnes au profil principalement commercial, dont sept femmes, certaines à des postes d’encadrement. Tous bénéficient d’une formation sur site et/ou au Portugal. Il faut dire que la nouvelle entité compte sur la grande expérience et sur le savoir-faire en la matière de la BEA et du Banco Espirito Santo, partenaire

leader au Portugal depuis 144 ans. Cette banque, dont la maison-mère est implantée à Lisbonne, est connue en Algérie, puisque dans les années 2000, elle est venue rechercher des opportunités d’affaires. Lors de notre visite au siège sis au I, rue Azil Abdelkader, ex-rue des Cèdres, nous avons rencontré le binôme d’Omar Doudou, José Carlos Gomes (portugais), économiste, titulaire d’un Master en finances. Celui-ci nous a fait part

Omar Doudou, directeur général de Ijar Leasing Algérie SPA

Omar Doudou répondant aux questions de notre rédactrice

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de la volonté de partenariat de son pays pour, dans ce cas précis, l’utilisation de nouvelles formes de financement plus adéquates à l’exploitation de l’entreprise. Jusqu’à maintenant, il n’y avait que le crédit classique et un faible marché de leasing, soulignera-t-il.

Qu’est-ce qu’un crédit-bail?Le crédit-bail est un levier financier qui concourt à l’augmentation de la capacité d’endettement, le mieux indiqué pour les PME, pour débloquer leur croissance et leur développement dans des marchés viables, sans affecter la rentabilité, les objectifs d’exploitation et la trésorerie.

Qui sont-ils ?Une société de crédit-bail (leasing), au capital Social de 350 millions de dinars créée par le biais d’un partenariat entre la Banque extérieure d’Algérie et le Banco Espirito Santo (Portugal), destinée aux professionnels, ayant un besoin de support financier pour l’acquisition de biens mobiliers et immobiliers.

Que proposent-ils ?ILA vous facilite l’acquisition d’équipements neufs, dans divers secteurs d’activité comme le transport, l’industrie, l’immobilier, l’hôtellerie, la santé, le BTPH, tout en vous offrant un financement global à des conditions très compétitives.

Innovation ILA vous propose un service aux normes internationales, découlant d’une expertise partenariale ayant fait ses preuves, appuyées sur une maîtrise et une connaissance du marché algérien, à caractère dynamique et en forte croissance.

FlexibilitéILA vous offre des solutions de crédit-bail, ajustables aux flux de trésorerie de votre affaire, vous permet de définir des loyers différenciés dans le temps, délais résiduels et premiers loyers, en fonction du type de bien et d’investissement global.

RapiditéDans un marché en constante croissance, ILA vous offre l’agilité dans l’analyse de vos options de financement, simplifiant le processus de prise de décision.

Comment ça fonctionne ?Le leasing est un instrument de financement de moyen et long terme destiné aux professionnels, par le biais duquel le crédit bailleur (ILA) s’engage moyennant le paiement de loyers, à céder au crédit-preneur(client), l’utilisation temporaire d’un bien mobilier ou immobilier, acquis ou construit, à la demande de celui-ci qui pourra l’acquérir au terme de la période convenue, pour un prix prédéfini (valeur résiduelle) dans le contrat. Les avantages par rapport au crédit classique sont nombreux. Vous

pourrez ainsi bénéficier de mode de financement souple et attractif ; d’un temps de réponse rapide, décision centralisé et simplicité du processus ; de délai moyen et long terme ; de la possibilité de financement jusqu’à 100%; de loyer compétitif ; vous préservez votre trésorerie et pouvez investir sans délai ; vous ne supportez pas l’avance de TVA, son paiement est étalé dans le temps ; vous pouvez bénéficier d’une durée de remboursement adaptée aux conditions d’utilisation ; vos ressources sont gardées pour les besoins de l’exploitation et la protection fiscalement déductible ; possibilité de transfert au crédit bailleur des avantages ANDI ; avantages fiscaux et douaniers, dans le cadre des initiatives d’investissement.

L. B.

Pour plus de renseignement contactez : Tel : 021 48 23 77- Fax: 021 48 23 72Siège social : 01 Rue Azil Abdelkader (ex-Rue des Cèdres) El Mouradia –AlgerOu rapprochez-vous des Agences BEA.

Omar Doudou en discussion avec son binome portugais José Carlos Gomes

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Pour fabriquer un médicament, il ne suffit pas d’injecter une solution dans un flacon. C’est un procédé hautement complexe qui exige une attention à tous les niveaux. La qualité est une priorité chez Saïdal. Chaque lot de médicament subit plusieurs contrôles qualité lors de sa fabrication. C’est la garantie de la qualité de tous les médicaments Saïdal. La qualité de fabrication du médicament, notamment l’insuline, est au cœur de sa valeur ajoutée. Dans ce sens, l’accord signé avec le groupe danois Novo Nordisk, leader mondial, pour la production d’insuline analogue sous forme de flacon et cartouche, prévoit une mise à niveau des installations de production d’insuline conventionnelle, l’instauration d’un système de qualité de premier rang avec la formation du personnel et un transfert technologique du groupe danois vers le groupe algérien. L’objectif consiste à assurer aux patients algériens la même technologie pour tous types de médicaments fabriqués par Novo Nordisk de par le monde.

Par Smail ROUHA

Complexe de production d’insuline de Saïdal

Pas de compromis avec la qualité

Karim Semrani, directeur de l’unité insuline de Saïdal

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Un médicament n’est pas un produit comme les autres, y compris la manière dont il est fabriqué et les

locaux dans lesquels il est fabriqué. Sa production, surtout s’il s’agit d’un injectable, exige un haut niveau de contrôle de tout risque de contamination microbienne, particulaire et pyrogène. Locaux, personnel, processus de production, équipements, procédures... font l’objet de contraintes multiples. Chaque étape et chaque opération de fabrication requièrent un degré de propreté croissant afin qu’elles se fassent de manière aseptique au point où sont effectuées les opérations à haut risque, telles que le remplissage du médicament dans son contenant et son bouchage. Un processus que le personnel du complexe de production d’insuline de Saïdal implanté dans la wilaya de

Constantine maîtrise à la perfection, affirme Karim Semrani, directeur de l’unité. Unique site de production du groupe Saïdal, le complexe de production d’insuline de Constantine est l’un des fleurons de l’industrie pharmaceutique algérienne. L’usine ultramoderne, inaugurée en avril 2006 par le Président Abdelaziz Bouteflika, produit déjà de l’insuline en flacon dans ses trois formes (le Comb, le Basal et le Rapid) avec des capacités installées de 5 millions d’unités (UV). Spécialisé dans la production d’insuline en flacon, et prochainement en cartouches pour stylos injecteurs, l’Unité de Constantine, certifiée BPF (bon pratique de fabrication) est une référence nationale et dans le monde arabe, et encore plus depuis la conclusion d’un accord de partenariat avec les laboratoires danois Novo Nordisk, leader mondial du traitement du diabète, visant la production des insulines

de la gamme Novo Nordisk à Constantine. Ce partenariat stratégique comporte deux grands volets. Le premier volet, lui-même divisé en trois phases, vise à produire localement de l’insuline humaine, initialement sous forme conventionnelle, puis en cartouche, indique Karim Semrali. Le deuxième volet a pour objectif la mise en place d’une production locale d’insuline analogue, la première en Algérie, sous forme flacon et cartouche. La première phase du premier volet du partenariat consiste à mettre à niveau les installations de production d’insuline conventionnelle de l’usine de Constantine à travers la mise en place d’un système qualité de premier rang associé à la formation des personnels et à un transfert de technologie de Novo Nordisk vers le groupe Saïdal. La deuxième phase de ce volet consistera à produire l’ensemble de la gamme d’insulines conventionnelles Novo Nordisk.

Un contrôle de la qualité rigoureux

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« Notre apport consiste en la mise à niveau les installations de production d’insuline conventionnelle de l’usine de Constantine à travers la mise en place d’un système qualité de premier rang associé à la formation des personnels et à un transfert de technologie de Novo Nordisk vers le groupe Saidal, souligne Jean Paul Digy, directeur général des laboratoires Novo Nordisk Algérie. Tandis que la deuxième phase de ce volet consistera à produire l’ensemble de la gamme d’insulines conventionnelles Novo Nordisk. En outre, Novo Nordisl, première entreprise mondiale engagée dans le développement durable, s’engage à travers le partenariat avec Saidal à concilier la performance financière et responsabilité sociétale, affirme Jean Paul Digy.

Le stylo insuline commercialisé en 2016

Pour la troisième phase, en parallèle de ces deux premières étapes, Novo Nordisk fournira une assistance technique à Saïdal pour la réalisation, la qualification et la mise en route d’une unité de production d’insuline humaine en cartouches sous brevet Novo Nordisk (cartouches dites Penfill), utilisables dans les stylos injecteurs multi-usages de Novo Nordisk. Les premières cartouches Penfill produites localement devraient être à la disposition des patients atteints de diabète au plus tard au quatrième trimestre 2016. D’autant que les premiers essais sont programmés pour 2015, affirme Karim Semrali.

Des normes strictes pour un produit de qualitéLa fabrication de médicaments injectable se fait dans les normes les plus strictes, conformément aux normes et exigences des donneurs

d’ordres de la santé afin de donner aux patients un produit de qualité irréprochable. Ces exigences se traduisent par un ensemble de règles s’appliquant aussi bien au personnel, aux équipements, aux installations et au processus de fabrication. Pour ce faire, des procédures strictes sont appliquées de par le contrôle électronique d’accès, des vestiaires d’habillages adaptés à chaque zone de production, des mesures d’hygiène et d’habillage croissantes au fur et à mesure de la proximité avec le médicament. Pour garder l’environnement de production sain, il est procédé au dépoussiérage de tout ce qui est nécessaire à la production de l’insuline avant l’entrée dans le site de production et au transfert du matériel jusque dans les zones les plus critiques et cela dans le strict respect des procédures de séparation des flux des personnes et du matériel. En outre, ces zones sont maintenues

Les employés de l’unité suivant des cours de mise à niveau sous l’œil avisé d’une formatrice de Novo Nordisk

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dans une atmosphère contrôlée grâce à une maîtrise de la stérilité des locaux de fabrication en procédant à une suppression des salles, classification des zones, filtration de l’air, en plus d’un bio-nettoyage régulier.

La valeur ajoutée des travailleurs Au cœur de l’innovation du groupe Saïdal, le complexe de production d’insuline de Constantine exploite largement le potentiel technique, universitaire et scientifique national. Une équipe ayant prouvé largement ses compétences en participant à la production de l’insuline en flacon. En effet, le développement de l’unité d’insuline de Constantine est dû pour partie à l’excellente qualité de la main-d’œuvre locale, qui découle du potentiel universitaire et scientifique algérien. Néanmoins, partant du constat que l’enseignement académique seul ne suffit pas à la production des médicaments, l’unité Saïdal offre à ses travailleurs un environnement où développer leurs compétences scientifiques et techniques. C’est ainsi qu’il leur est offert une formation continue pour développer leurs compétences en tenant compte de l’évolution des technologies, qui elles-mêmes découlent de l’évolution des sciences pharmaceutiques. A titre d’exemple, 46 employés de l’unité de Constantine ont bénéficié d’une formation en anglais afin de pouvoir assimiler rapidement les standards de Novo Nordisk afin de produire la même insuline que celle fabriquée dans les usines Novo Nordisk, au Danemark ou ailleurs. Une forme de transfert technologique et une remise à niveau. D’ailleurs, lors

de notre passage, deux formateurs de Novo Nordisk assuraient des cours de formation aux cadres de Saïdal. Par ailleurs, des visites sur des sites de Novo Nordisk sont effectuées afin de permettre aux cadres de Saïdal, spécialisés, entre autres, dans la maintenance, le contrôle de qualité, les finances et les questions techniques, de suivre des formations relatives aux procédés techniques et scientifiques de fabrication de l’insuline.

Le futur leader du groupe Saïdal« Ces efforts constants nous permettent de faire bénéficier les patients de produits et de services adaptés à leurs besoins, et en lesquels ils peuvent avoir une parfaite confiance », indique Karim Semrali, directeur de l’unité de Constantine, qui révèle qu’à l’horizon 2020 Saïdal devrait porter sa capacité de production à 20 millions d’unités par an. Le même responsable indique qu’à cet horizon l’unité de Constantine sera le leader du groupe Saïdal et que son chiffre d’affaires couvrira tous les besoins du groupe, grâce à une organisation en work-package. Pour mener à bien ce projet, la direction de l’unité d’insuline de Saïdal a mis en place une méthode de travail pyramidale basée sur la concertation et la communication : le work-package. Cette méthode de travail permet aux employés de l’entreprise d’exprimer leurs besoins et laisse le champ libre aux initiatives. Cependant, la décision finale revient au comité de pilotage coprésidé par le directeur-général de Saïdal et le directeur général de Novo Nordisk.

S. R.

Les produits de Saïdal fabriqués aux normes internationales

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Novo Nordisk, leader mondial dans le traitement du diabète, s’est fixé comme objectif de vaincre ou tout au moins faire reculer ce fléau qui touche plus de trois millions de diabétiques dans notre pays. Ce chiffre est alarmant. Cette pathologie, mal connue, parfois mal traitée entraine des complications dramatiques. Elle est en grande partie dûe à une mauvaise hygiène de vie, à une mauvaise alimentation, à la prévalence croissante de l’obésité, et à une sédentarité qui s’est accélérée ces dernières années.Novo Nordisk, basé au Danemark, chef de file de l’innovation et leader mondial du traitement du diabète présente actuellement la gamme la plus étendue de projets de recherche et de développement en diabétologie. Cette société s’est engagée depuis maintenant 90 ans (anniversaire cette année même), à aider à bâtir un avenir meilleur pour les personnes ayant un diabète. Elle dispose de sites de production dans 7 pays dont l’Algérie où elle n’a de cesse de mettre en place, en partenariat avec les différents acteurs de la « communauté diabète » : associations, professionnels de la santé, autorités et médias, de nombreuses actions de prévention, de diagnostic précoce et d’amélioration de prise en charge des diabétiques. Le diabète n’est pas une fatalité, il faut prendre notre destin en main en changeant notre perception de la maladie. Malgré les conditions dans lesquelles nous vivons, qui créent un terrain propice au développement de cette pathologie, il n’est jamais trop tard pour changer son hygiène de vie, ni pour entreprendre des actions de prévention, primaire, secondaire et tertiaire.

Par Leila BOUKLI

Activités de la clinique mobileet du village « Changing Diabetes® », Adrar, Avril 2013

Leader mondial dans le traitement du diabète

NOVO NORDISK se mobilisepour vaincre le diabète

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Novo Nordisk compte depuis 1994 un bureau de liaison et une société de droit algérien (Adaph spa) d’importation, de production et de distribution, situé à Dely Brahim Elle emploie environ 400 personnes réparties sur tout le territoire national. L’entreprise est

dirigée depuis 2006 par le Dr Jean Paul Digy, P-DG, qui est aussi Directeur Général de Novo Nordisk au Maghreb. Docteur en Médecine et en Sciences de la vie, titulaire d’un MBA en Marketing Stratégique, le Dr Jean Paul Digy, était avant son arrivée en Algérie, Vice-Président Marketing à la maison mère

de Novo Nordisk à Copenhague au Danemark, en charge du développement de la stratégie du groupe. Il travaille depuis bientôt 28 ans dans cette société dont il connait parfaitement les rouages et les cadres dirigeants.Il a bien voulu nous recevoir pour nous faire partager son désir de concrétiser le leadership de Novo Nordisk en matière de diabète, de maladies de l’hémostase (au premier rang desquelles l’hémophilie) et de traitement des retards de croissance afin d’améliorer l’espérance de vie et la qualité de vie des personnes souffrant de ces maladies chroniques.Il compte renforcer l’implantation locale par l’accroissement des capacités de production, en partenariat avec le groupe Saïdal.

L’engagement de Novo Nordisk en AlgérieNovo Nordisk souhaite mettre le plus rapidement possible ses innovations thérapeutiques (par rapport à l’Europe) à disposition des patients et des professionnels de santé algériens.Elle s’engage à développer la production locale sur le site de Tizi Ouzou et à concrétiser un partenariat de production d’insuline à Constantine avec le Groupe Saidal. La société accorde une place importante à la R&D avec la participation d’un nombre croissant de médecins algériens à des études cliniques, des études épidémiologiques et des études psycho-sociales internationales (études DAWN2TM, HEROTM). La publication de ces résultats dans les congrès de société savantes nationales et internationales et dans des revues nationales et internationales a comité de lecture est également une priorité. Le leader danois a également mis en place plusieurs partenariats public-privé avec les autorités de

Signature de la convention de partenariat entre Saidal et Novo Nordisk pour la production des insulines en Algérie

Dr Jean-Paul Digy, P-DG de Novo Nordisk Algérie

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santé algériennes dans le domaine de la responsabilité sociale afin de transférer les compétences et le savoir-faire de Novo Nordisk dans les domaines thérapeutiques ou le laboratoire excelle. C’est dans ce cadre qu’ont vu le jour et se développent notamment pour le diabète, les activités de la Clinique Mobile Changing Diabetes®, celles du Baromètre Changing Diabetes®, les activités de Formation Médicale Continue et d’éducation thérapeutique, un guide de prise en charge du diabète de type 1, les campagnes de sensibilisation Diabète et Ramadan et celle appelée Femme et diabète. Il faut en effet savoir qu’un certain nombre de pathologies chroniques (dont le diabète) trouvent leurs origines lors des 1.000 premiers jours de la vie (avant et après la naissance) et qu’un dépistage du diabète gestationnel (diabète de la femme enceinte) est préconisé à la 28ème semaine de grossesse. Diabétologues et gynécologues sont ainsi encouragés à coopérer dans la prise en charge des femmes enceintes afin de prévenir l’apparition du diabète chez la mère et l’enfant. Le jeûne pour les diabétiques représente aussi un risque particulièrement important. De ce fait, Novo Nordisk mène chaque année une campagne de sensibilisation

et de prévention, qui se déroule pendant les deux mois précédents et pendant le mois de Ramadhan. C’est ainsi qu’avec la collaboration d’experts scientifiques et religieux, elle s’investit également dans la sensibilisation grand public à travers l’organisation de forums de discussion pluridisciplinaires. Novo Nordisk s’investit également aux côtés des autorités pour dépister le diabète et ses complications. C’est pour répondre à ce double objectif qu’a été lancé en 2011 la clinique mobile » Changing diabetes®», un projet de santé publique menée et co-organisé avec les autorités de santé publiques locales et nationales. Lancée

en Novembre 2011 à Blida. la clinique propose au grand public (personnes âgées de plus de 35 ans) un dépistage gratuit du diabète et permet aux personnes ayant un diabète de bénéficier d’examens de santé gratuits visant à dépister les principales complications associées au diabète (oculaires, rénales, neurologiques et cardio-vasculaires). Le Baromètre Changing Diabètes® , autre projet phare de responsabilité sociale lancé en partenariat avec le Ministère de la Santé, repose quant à lui sur un système de recueil électronique d’informations (Indicateurs de Performances) permettant la collecte de variables relatives à un groupe de patients diabétiques de type 1 et 2 durant une période minimale de 3 ans , au niveau de différents établissements de santé et ce , sur l’ensemble du territoire national. Il a pour but d’apporter des renseignements sur la façon d’améliorer la qualité de la prise en charge du diabète, de diminuer ses complications, d’allonger l’espérance de vie des patients, de réduire les coûts du diabète et de suivre l’impact du plan national diabète. A noter qu’un premier centre Baromètre a été inauguré à Adrar en avril 2013 par le Dr Ziari, Ministre de la Santé. Deux autres centres ont été lancés depuis lors, l’objectif étant la participation de 30 établissements de santé d’ici à fin 2015.

L’usine Novo Nordisk Algérie: des standards internationaux au cœur de l’AlgérieL’usine Novo Nordisk - Aldaph spa, implantée à Oued Aïssi, Zone industrielle Aissat Idir, Wilaya de Tizi Ouzou, est la seule unité de production de formes sèches du groupe Novo Nordisk, produisant des comprimés de metformine. Le site de Tizi Ouzou compte parmi les sites stratégiques du groupe et emploie environ 150 personnes, toutes issues de la wilaya de Tizi Ouzou. Elle produit 10 millions de boîtes annuellement, soit l’équivalent de 300 millions de comprimés. L’objectif est d’augmenter cette production de façon à satisfaire le marché local dans sa totalité puis d’exporter. Pour se faire la construction d’une seconde usine est en projet. «Nous avons la volonté, nous dit le Dr Digy d’élargir le portefeuille

Formation du personnel médical et paramédical sur les équipements du projet Baromètre « Changing Diabetes® » Algérie, Adrar, Avril 2013

Le Logo du projet

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d’antidiabétiques oraux, de même que la gamme des produits qui seront fabriqués à Tizi Ouzou avec le développement d’une nouvelle plateforme technologique pour les formes injectables». Nous voulons poursuit-il, sur les cinq à dix années prochaines investir entre 85 et 90 millions d’euros sur cette plateforme. » Entièrement robotisée, elle nécessitera un personnel qualifié, qui sera issu de l’environnement local. Ces jeunes diplômés qui sortent des universités algériennes, biologistes, pharmaciens, chimistes, ingénieurs et techniciens bénéficient d’une formation initiale en interne de 6 mois, avant que d’être opérationnels. Il arrive souvent qu’ils finissent par être eux-mêmes cadres dirigeants et formateurs A titre d’exemple, le Dr Digy évoque l’actuelle Directrice Qualité, recrutée en 2006 comme technicienne dans le domaine de l’assurance qualité. Nombreux sont ceux qui vont parfaire leur formation à l’étranger. Ce qui l’amène à parler du partenariat avec le groupe Saïdal dont l’objectif est de fabriquer l’intégralité du portefeuille des insulines de Novo Nordisk : insulines humaines et analogues en flacons et en cartouches. Dans le cadre de ce partenariat industriel, Novo Nordisk amène ses compétences et ses connaissances en matière de production d’insuline. Les premières insulines Novo Nordisk fabriquées par Saïdal seront disponibles en Algérie en 2014.

Certifications Faisant appel aux technologies les plus modernes, l’usine de Tizi Ouzou a obtenu et renouvelé depuis Janvier 2009 les certifications ISO9001 (Qualité) ainsi que OHSAS18001 (Hygiène et Sécurité) et ISO14001 (Environnement), faisant d’elle un des leaders dans ses domaines d’activités et un adepte de la triple responsabilité (Financière, Sociale et Environnementale) chère au groupe pharmaceutique. Depuis plus de 20 ans,

Novo Nordisk, entreprise responsable et citoyenne, mène une politique de développement durable régie par ce principe de la triple contribution. Elle a su traduire concrètement cet engagement en :

- Responsabilité environnementale Elle s’efforce de réduire au maximum les impacts négatifs que la production et l’utilisation des produits pourraient avoir sur l’environnement. Novo Nordisk est l’une des premières entreprises dans le monde à avoir publié ses performances environnementales. Elle suit de près sa consommation d’énergie, d’eau, et de matières premières. Pour produire ses médicaments, elle utilise l’énergie éolienne afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

- Responsabilité financière :Améliorer les performances financières en définissant des objectifs de croissance et de valeur ajoutée ambitieux et en faisant preuve de compétitivité dans ce domaine

Responsabilité sociale :Novo Nordisk se mobilise pour prévenir les maladies chroniques et œuvre pour améliorer le diagnostic et l’accès aux soins. La responsabilité sociale de Novo Nordisk se traduit par la mise en place de nombreuses initiatives qui aspirent à améliorer la qualité de vie des patients. Socialement responsable, Novo Nordisk s’emploie chaque jour à maintenir une culture de la diversité et marquer ainsi sa différence à travers son engagement humain et citoyen. Novo Nordisk s’investit également dans la recherche et le développement de nouvelles voies de prévention et de traitement de la maladie. Ces trois piliers essentiels en matière de développement durable font l’objet d’une charte Novo Nordisk (une ligne de conduite appelé le ‘Novo Nordisk Way’) qui assigne des objectifs pérennes,

à respecter au quotidien, faisant ainsi de Novo Nordisk, une entreprise responsable et citoyenne. L’entreprise compte transmettre aussi cette vision au groupe Saïdal pour son usine de Constantine.

L. B.

Quelques chiffres - Investissements liés à la Responsabilités Sociale en Algérie d’ici 2020:Environs 40 millions d’euros - Economies potentiellement réalisées par la Sécurité Sociale d’ici 2020 :Plus de 120 millions d’euros- Les chiffres de l’obésité en Algérie :Les patients DT2 Algériens se caractérisent par leur jeune âge et un haut risque cardiovasculaire : surcharge pondérale dans 50 à 60% des cas voire obésité chez près de 30 % des patients (1). Le DT2 est la quatrième cause de mortalité en Algérie(2).

Référence :1- Diabcare Algérie. M.Belhadj, R Malek, A Boudiba, E. Lezzar, D. Roula, F. Sekkal, S. Zinai. Médecine des maladies métaboliques .Février 2010 volume 4-N°11.2- Transition épidémiologique et système de santé, Projet TAHINA (N°ICA3-CT-2002-10011) Enquête nationale santé. Institut national de santé publique. Analyse des causes de décès (année 2002), Synthèse de l’enquête de morbidité hospitalière (2005) et transition épidémiologique.

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Les entreprises qui fournissent ou reçoivent des résultats d’évaluation de la conformité couverts par l’accréditation disposent de preuves fiables de conformité aux normes internationales qui peuvent être mises en avant pour se différencier de leurs concurrents. En plus de faciliter l’accès à de nouveaux marchés potentiels, les évaluations de la conformité couvertes par l’accréditation permettent également aux entreprises de réaliser des économies en termes de temps et d’argent par d’autres moyens.

Par Smail ROUHA

Accès au marché mondial

L’accréditation, un outil de marketing utile De g. à dr. : Noureddine Boudissa, directeur géné-

ral d’Algerac, et Abdelhamid Thamri,chef de cabinet du ministère de l’Industrie

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Dans le but de faciliter les exportations algériennes, le ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement a appelé les organismes d’évaluation de la conformité à adhérer davantage au processus d’accréditation lancé par les

pouvoirs publics afin de faciliter les exportations algériennes. « Nous encourageons les organismes à adhérer pleinement à la démarche de l’accréditation. Certes, elle est volontaire, mais elle peut devenir à l’avenir obligatoire notamment pour certains types d’activités », a déclaré Abdelhamid Thamri, chef de cabinet du ministère, lors d’une allocution à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’accréditation, célébrée, le 9 juin, consacrée cette année à l’importance du rôle de l’accréditation pour faciliter les échanges commerciaux dans le monde et ce, tant au plan national qu’au-delà des frontières. Assurée par l’Organisme algérien d’accréditation (Algerac), chargé de délivrer des certificats, l’accréditation est la reconnaissance formelle de la compétence technique et organisationnelle d’un organisme à effectuer une prestation d’évaluation de conformité définie dans plusieurs domaines tels que l’industrie, l’habitat, les travaux publics, l’énergie et la santé. Cette, l’accréditation reste, en Algérie, une activité volontaire mais qui risque de venir obligatoire dans certains domaines réglementés à plusieurs pays de monde. D’autant qu’elle est l’une des conditions exigées à l’Algérie pour son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). « La démarche d’accréditation est indispensable pour l’adhésion à l’OMC, à l’accès facile aux marchés internationaux et au contrôle rigoureux des produits importés », souligne Abdelhamid

Thamri qui révèle qu’« elle est l’une de nos préoccupations majeures dans le processus d’élaboration de la nouvelle stratégie industrielle qui verra le jour prochainement ». Un avis corroboré par Noureddine Boudissa, directeur général d’Algerac, qui a plaidé pour la généralisation du système de l’accréditation sur tous les organismes d’évaluation de conformité. En effet, la mondialisation fait que la plupart des gens profitent et se servent d’un grand nombre de produits et services importés de l’étranger. Les échanges internationaux représentent une part importante du produit intérieur brut de la majorité des pays : les derniers chiffres de l’Organisation mondiale du commerce (pour l’année 2011) ont estimé la valeur des échanges internationaux de marchandises à 22 668 milliards d’euros dont 18 323 pour les marchandises et 4345 milliards pour les services. « L’accréditation doit être exigée légalement et délivrée préalablement à l’agrément», plaide M. Boudissa qui considère que ce certificat « est un passeport du commerce international et un outil impératif pour la suppression des entraves techniques aux échanges commerciaux ». En effet, l’accréditation offre une reconnaissance globale aux laboratoires d’essais, d’étalonnage et aux organismes d’inspection, de contrôle et de certification, facilitant ainsi l’acceptation des résultats de ces organismes à l’étranger. Parallèlement à la mondialisation, l’ensemble des pays et des secteurs du marché a connu une augmentation du nombre de réglementations, normes et procédures techniques volontaires et réglementaires en matière d’essais, d’inspections et de certifications. De façon globale, celles-ci sont généralement mises en place pour répondre aux

Le DG d’Algerac expliquant les avantages de l’accréditationPh

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exigences légitimes des clients, entreprises, législateurs et autres organisations, en matière de qualité et de sécurité des biens et services, quel que soit leur pays ou leur origine. De ce fait, il est vital, non seulement pour les individus et les organisations, mais également pour la prospérité de l’économie internationale, que les produits et services puissent franchir les frontières pour répondre à la demande mondiale sans entraîner de risques sur la santé et la sécurité des individus ou sur l’environnement. Dans ce contexte, les entreprises algériennes gagneraient beaucoup à se faire accréditer par un organisme national reconnu mondialement même si dans l’actuel contexte économique difficile, il est également vital que ces mêmes normes et réglementations – qui peuvent varier selon les différents pays – ne soient pas excessivement onéreuses ou contraignantes pour les entreprises et qu’elles ne représentent pas des barrières matérielles qui les empêchent d’accéder aux marchés locaux ou à des opportunités en matière d’exportation. Les opérations d’évaluation de la conformité couverts par l’accréditation permettent aux entreprises, non seulement de se conformer de manière efficace et complète aux différentes normes et réglementations mais aussi d’obtenir un avantage concurrentiel par le biais de cette même accréditation et d’autre part, de conquérir de nouveaux marchés, y compris à l’étranger. En plus de faciliter l’accès à de nouveaux marchés potentiels, les évaluations de la conformité couvertes par l’accréditation permettent également aux entreprises de réaliser des économies en termes de temps et d’argent par d’autres moyens : par exemple, en leur apportant les outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées et efficaces concernant le choix de leurs fournisseurs, ce qui leur laisse par conséquent

plus de temps pour se consacrer au développement de leur entreprise. En outre, l’accréditation étant reconnue au niveau international, celle-ci permet d’ouvrir des portes aussi bien au niveau national qu’à l’étranger.Ainsi, l’accréditation joue le rôle de catalyseur pour les économies nationales en aidant les entreprises locales à pénétrer les marchés étrangers et en renforçant la confiance au niveau des importations issues des autres pays. En somme, l’accréditation demeure l’outil, par excellence, de marketing utile aux pays en développement. D’autant que les organismes d’accréditation opèrent de manière indépendante. Ce qui lui confère une crédibilité du fait que l’indépendance peut être considérée comme un élément clé de la confiance, puisqu’elle contribue à éliminer le doute sur le caractère impartial de l’évaluation, un doute susceptible d’entamer la confiance des partenaires commerciaux. Pour rappel, Algerac a délivré depuis sa création 15 certificats d’accréditation parmi les 45 demandes examinées par cet organisme, a fait savoir son directeur ajoutant que 14 autres certificats seront remis en 2013. Le même nombre sera également délivré en 2014.Cependant, le nombre des laboratoires concernés par cette démarche dépasse 2.000, ce qui impose la nécessité d’accélérer ce processus. Créé fin 2005, Algerac n’est entré en activité qu’en 2009 pour mener sa mission qui consiste à contribuer au renforcement de la démarche qualité pour améliorer la compétitivité des entreprises algériennes et faciliter leur insertion dans l’économie mondiale. Le processus de reconnaissance internationale d’Algerac par ses pairs est en voie de finalisation, selon les responsables de cet organisme.

S. R.

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El-Djazaïr.com N° 6466 Juillet 2013

La situation géographique de l’Algérie est idéale pour attirer les investissements étrangers du fait que ces investisseurs préfèrent découvrir les marchés africains à travers l’Algérie qui bénéficie d’une stabilité politique et économique.

Par Salim FAROUK

Baisse des investissements directs étrangers

Une tendance mondiale

Les flux d’investissements directs étrangers (IDE) ont enregistré une tendance baissière pour l’Algérie, suivant la tendance mondiale.

C’est ce qu’a indiqué à Alger Kalotay Kalman, expert de la Conférence

des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), en présence d’Abdelkrim Mansouri, directeur général de l’ANDI (Agence nationale du développement des investissements). Intervenant lors du lancement, pour la première fois en Algérie simultanément avec d’autres

capitales du monde, du rapport mondial 2013 sur l’investissement intitulé « les chaînes de valeur mondiales : l’investissement et le commerce au service du développement », l’expert onusien a indiqué que les investissements directs étrangers (IDE), définis en termes de

Abdelkrim Mansouri, directeur général de l’ANDI, et Kalotay Kalman, expert de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced)

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N° 64 El-Djazaïr.com 67Juillet 2013

Baisse des investissements directs étrangers

Une tendance mondiale

prise de participation supérieure à 10% et participation à la gestion des sociétés transnationales (STN) en Algérie ont connu un certain recul. Ainsi, les entrées d’IDE en Algérie, estimées en 2006 à 1,7 milliard de dollars, ont baissé à 1,484 milliard de dollars en 2012, après avoir atteint un pic à 2,7 milliards de dollars en 2007. Quant aux sorties, le rapport indique une diminution sensible de 0,5 milliard en 2011 à 0,25 milliard en 2012. « Ce recul suit la tendance baissière des IDE dans le monde qui ont chuté de 18% en 2012 pour atteindre 1.350 milliards de dollars», a précisé Kalotay Kalman qui a attribué cette baisse à divers facteurs, notamment la fluctuation des flux financiers transférés vers un pays, selon l’évolution et la maturité d’un projet d’investissement. Intervenant dans le débat, Abdelkrim Mansouri, directeur général de l’ANDI, a tenu à préciser que les flux d’investissements sont «réglementés» en Algérie, notamment pour les sorties d’IDE, avant de préciser qu’« un pays sur quatre dans le monde opte pour des mesures de restrictions pour les IDE ». En outre, il a estimé que si les IDE sont opportuns et que les investisseurs ont toute latitude d’investir via des pays liés à l’Algérie par des accords, il s’agit cependant de prévenir les risques, les effets négatifs. Néanmoins, souligne l’expert onusien en économie internationale spécialisé dans les IDE au sein de la Cnuced, la situation géographique de l’Algérie est « idéale » pour attirer les investissements étrangers du fait que les investisseurs préfèrent découvrir les marchés africains à travers l’Algérie qui bénéficie d’une « stabilité politique et économique » par rapport aux pays touchés par le Printemps arabe, souligne-t-il. D’autant que les flux d’investissements dans le monde devraient être proches en 2013 du niveau enregistré en 2012 avec 1.450 milliards de dollars, avant de progresser à 1.600 milliards de dollars en 2014 et à 1.800 milliards de dollars en 2015 « si les conditions macroéconomiques s’améliorent et les investisseurs reprennent confiance », a estimé Kalotay Kalman,D’ailleurs, l’expert onusien souligne que la confiance semble regagner l’Afrique du Nord où les investissements ont progressé de

35% en se chiffrant à 11,5 milliards de dollars contre 8,5 milliards en 2011 en dépit des mesures restrictives adoptées par les pays de la région. « Cette diminution n’est pas liée aux modifications réglementaires, aux dispositions sélectives, voire aux restrictions imposées aux investisseurs étrangers depuis 2009 », affirmera Kalotav Kalman. D’ailleurs, il révèlera une tendance à la hausse du nombre de pays ayant adopté des mesures similaires, de 6% en 2000 à 25% en 2012. Alors que la tendance libérale a diminué de 94% en 2000 à 75% en 2012, même si cela ne signifie pas la fin du libéralisme, précise-t-il. Loin d’être considérée comme une montée du protectionnisme, ces mesures permettent à ces pays de choisir comment orienter les investissements pour augmenter leur effet positif. Concernant la coopération avec les pays Méditerranéens, celui-ci estime que le moment n’est pas opportun pour nouer des relations commerciales avec des pays, secoués par la crise, à l’exemple de l’Espagne, de l’Italie ou de la Grèce. « Néanmoins, à long terme et après la fin de la crise, l’Algérie devrait profiter des atouts de ces pays développés », a-t-il

estimé, considérant sa croissance économique « assez satisfaisante » par rapport à la plupart des pays du monde, ce qui, d’après lui, « permet de prévoir de bonnes perspectives à long terme ». En effet, il faut savoir que les pays en développement ont la part belle en recevant plus de la moitié des flux d’investissements (52%) – un record – et, d’autre part, parce qu’ils sont désormais à l’origine d’un tiers des flux d’investissements (31 %). Ce revirement s’explique principalement par l’effondrement des investissements dans les pays « riches » (- 32 %). En effet, la plupart des économies émergentes n’ont pas accueilli plus d’IDE en 2012 qu’en 2011. Parmi les grands espaces régionaux, seul le continent africain tire son épingle du jeu : les investissements y ont augmenté de 5 % l’année dernière, tirés notamment par l’exploitation des matières premières et les flux en provenance de Chine. Ainsi, sur l’ensemble de l’Afrique, les IDE ont atteint 50,04 milliards de dollars en 2012 contre 47,6 milliards de dollars en 2011.

S. R.

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CONTRIBUTION

El-Djazaïr.com N° 6468 Juillet 2013

Par Dr Ammar Belhimer

L’entreprise, moteur du nouveau régime de croissanceLes réformes économiques en cours, et toujours inachevées, ont pour finalité ultime de gérer au mieux notre dépendance et d’accroître l’efficacité de notre insertion dans la division internationale du travail. Gérer au mieux sa dépendance et accroître l’efficacité de son insertion dans la division internationale du travail sont deux objectifs qui relèvent de deux socles théoriques différents : ceux relatifs à la domination/dépendance et ceux qui ont trait aux échanges commerciaux.

Enjeux pétroliersL’économie algérienne présente la double et fâcheuse particularité d’être dépendante des mêmes fournisseurs (près de 50% des importations de l’Algérie proviennent de l’UE) et des mêmes sources de revenus (les exportations hors hydrocarbure représentent moins de 3% du total des exportations algériennes).La géopolitique n’est pas étrangère à cette situation : le pays est un sous-continent, principal espace de liaison entre l’Europe et l’Afrique, pour une superficie qui est la première du continent depuis la partition du Soudan.Historiquement, l’Algérie est un espace foncièrement ouvert. Un paramètre de mesure permet de le confirmer : le taux d’ouverture des pays de la zone méditerranéenne, c’est-à-dire la somme des exportations et des importations divisées par deux et rapportées au PIB. Ce taux s’est notablement élargi en vingt ans en passant de 13,2 % en 1970 à 18,7 % en 1993, avec toutefois des disparités d’un pays à l’autre. Il y a d’abord les bons élèves de l’Europe, toujours portés au rang de « modèles » : c’est le cas de la Turquie, du Maroc et de la Tunisie, qui ont totalement modifié la structure de leurs exportations vers l’Union européenne en orientant leur économie vers l’exportation, notamment dans le secteur textile. Pour sa part, l’Algérie a entrepris une insertion dans la division internationale du travail par le seul biais de l’offre d’énergie. Un facteur traversé par une évolution et des perspectives défavorables tenant principalement à :

une baisse constante du volume de production •d’hydrocarbures, évaluée à 20% depuis 2005 par M.

Benhachenhou, l’ancien ministre des Finances. Un chiffre contesté par les responsables en poste aux niveaux du ministère de l’énergie et de Sonatrach qui ne concèdent qu’une baisse de 5% à 6% – les dernières statistiques du FMI évaluent la baisse ininterrompue de la production des hydrocarbures à : -0.9 en 2007, -3.2 en 2008, -8 en 2009, -2.2 en 2010, -3.3 en 2011.une augmentation des coûts d’exploitation : le pétrole •algérien affiche des coûts d’extraction relativement élevés et son plancher de rentabilité situé à 90 dollars le baril, seuil au dessous duquel « nous serons en déficit », selon Abdelhamid Temmar, alors ministre de la prospective et des statistiques.un processus de « reprimarisation de la spécialisation » •puisque le programme d’investissement de Sonatrach pour la période 2012-2016 reste adossé à l’amont des hydrocarbures, pétrole brut et gaz naturel – à hauteur de 82% pour une enveloppe de 80 milliards de dollars.

Illustration parfaite de cette « reprimarisation de la spécialisation»: en 2010, les produits raffinés et pétrochimiques n’intervenaient que pour 27% dans l’ensemble des exportations d’hydrocarbures – contre 37% en 1996 et davantage encore autour de la moitié des années 1980.

des cours erratiques, miraculeusement poussés à la hausse: •outre les tensions géopolitiques avec l’Iran, le « printemps arabe » et la demande des pays émergents participent à doper les cours du baril et ce, malgré les risques de récession en Europe et aux Etats-Unis.

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N° 64 El-Djazaïr.com 69Juillet 2013

CONTRIBUTION

N° 64 El-Djazaïr.com 69Juillet 2013

L’accident de Fukushima, qui a entraîné un recours accru au gaz, et le pic de froid enregistré au cours de l’hiver et du printemps derniers, ainsi que les restrictions d’approvisionnement de gaz en provenance d’Algérie, qui limite ses exportations, et du Nigeria, dont des livraisons de GNL ont été annulées, maintiennent les cours du gaz à la hausse en 2013. Mais jusqu’à quand ?

et, enfin, des acheteurs en difficultés croissantes : les •acheteurs traditionnels éprouvent de plus en plus de difficultés à honorer le coût élevé de leur facture énergétique.

Conformément à la thèse du célèbre macro-économiste américain Robert Barro, professeur à Harvard, qui qualifie de « désastres économiques » les situations dans lesquelles le PIB d’un pays chute de plus de 10%, la Grèce et l’Espagne sont dans cette situation. Or, ils alimentent – avec la France et l’Italie – l’essentiel de nos réserves de change tirées du gaz. La renégociation des contrats gaziers qui se profilent à l’horizon immédiat a été parfois évoquée.

Le constat amer du CNESLa dépendance des hydrocarbures alimente une croissance molle. Les documents préparatoires du CNES en vue de la tenue du Forum économique et social, du 18 au 20 juin 2013 au Palais des nations, confirment le constat et déplorent le caractère faible et volatile de la croissance en raison de sa dépendance des hydrocarbures. Sa caractéristique première est d’être désindustrialisante puisque la contribution de l’industrie au PIB est tombée de 15-16% dans les années 1980 à 5% aujourd’hui. Les rares industriels qui opèrent encore se sont convertis dans le secteur des biens non échangeables ; l’industrie n’intervenant que pour 6% dans la valeur ajoutée générée par le secteur privé.Le CNES impute cela à quatre grandes séries de facteurs :

un investissement modeste et des délais de récupération •très courts ;un système bancaire indigent qui ne partage pas les •risques ;un environnement des affaires globalement répulsif ;•une anticipation négative concernant les effets de •l’ouverture liée à l’accord d’association avec l’Union européenne et à l’accession à l’OMC.

Jugé à l’aune du « handicap » premier de notre économie (la faible diversification des exportations), l’accord d’association et son lot de démantèlements tarifaires ne pouvaient avoir qu’un impact économique et budgétaire très relatif sur notre économie.Ici, les préférences commerciales ont un impact beaucoup plus faible, essentiellement parce que l’Algérie est restée dans une logique de rente, en conservant une spécialisation basée sur les hydrocarbures. En contrepartie de faveurs qu’elle ne peut exploiter, l’Algérie a entrepris un démantèlement très important. Ces « faveurs » sont coûteuses pour l’Etat et mettent en danger la compétitivité de nos entreprises. Depuis 2006, la première année d’exercice, les pertes annuelles sont estimées à 1.5 milliards de dollars par an.

Le démantèlement tarifaire précoce entrepris n’a par ailleurs pas stimulé l’investissement direct étranger tant attendu. La quête de reconnaissance internationale, à un moment de fort isolement, lorsqu’elle était assaillie par les hordes terroristes, semble avoir prévalu sur les considérations strictement commerciales.

Nouveau régime de croissanceRevenons à l’appréciation de la nature de la croissance avant d’en esquisser un nouveau régime qui fasse de la PME son moteur. La croissance actuelle est alimentée par des ressources provenant d’une structure du commerce extérieur jugée « très fragile », faute de diversification. Certes, notre pays peut se targuer d’afficher une croissance à fort contenu d’emplois : il a réduit son taux de chômage de 20 points en une décennie seulement (1999-2008). Toutefois, cela s’accompagne d’une baisse vertigineuse de productivité : - 1,4% en moyenne annuelle entre 1999 et 2007.Toutefois, l’évolution de l’emploi et de la productivité indique qu’il ne sera pas possible de soutenir la résorption du chômage sur le moyen et le long terme.Le nouveau régime de croissance se veut en rupture avec l’économie administrée et ses pratiques clientélistes et opaques. « La nouvelle croissance se veut inscrite dans la durée, sans inflation et sans déficit budgétaire. Elle doit être l’œuvre d’un Etat stratège, planificateur en chef, régulateur et ultime arbitre », martèle Mohamed-Seghir Babès, président du Conseil national économique et social. Pareilles perspectives sont étroitement associées à la mutation, impérative et immédiate, d’un pacte distributif à un pacte de croissance avec comme actions fortes : la restructuration du PIB au profit des secteurs productifs et des services nobles, l’orientation du secteur privé vers les secteurs à haute valeur ajoutée, l’introduction de variables de contrôle de l’économie autres que le prix du pétrole et le taux de change du dollar, la refiscalisation de la société et de l’économie, la stabilisation de l’environnement des affaires et des institutions, la rentabilisation des infrastructures qui ont absorbé l’essentiel de l’effort d’investissement public lors de la dernière décennie.L’effort porte, pour l’essentiel, sur une « endogénéisation » de la croissance, de ses facteurs et de sa régulation.C’est à ces conditions macroéconomiques que l’entreprise, une entité jugée « sinistrée », alors qu’elle est la pierre angulaire de tout dispositif de croissance durable, pourra entrevoir d’autres perspectives. L’objectif affiché à l’horizon 2025 est de créer deux millions de PME productrices de richesses, compétitives. Dans l’ensemble, il s’agira d’inverser la tendance actuelle du formel vers l’informel et de réduire sensiblement le taux de mortalité des PME.La « réindustrialisation » de l’économie est la condition préalable à toute entreprise de redressement ; l’histoire économique témoignant de ce que « les pays qui s’en sont le mieux sortis sont ceux qui ont réussi une réappropriation des techniques de production industrielle avant la phase actuelle de globalisation », comme le relève à juste titre Georges Corm dans une récente livraison parue à Algeri .

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Avec un taux d’épargne de plus de 40% et un taux d’investissement «effectif» de seulement 2%, le modèle algérien de croissance par la dépense publique ne peut faire long feu. D’où l’importance d’accroître la capacité des marchés à affecter les ressources, en quête d’efficience économique. C’est tout le contraire de la distribution « prébendière, occulte, clientéliste et discrétionnaire de la rente » qui prévaut chez nous.

Rahmani prend le relaisSitôt le gouvernement Sellal constitué, Chérif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, a procédé fin septembre 2012 à l’installation d’une Task Force, au siège du CNES. Il l’a définie comme un « groupe libre de réflexion » composé de fonctionnaires, chefs d’entreprises, représentants d’organisations patronales publiques et privées, d’organisations syndicales, économistes et juristes. La mission qui leur a été dévolue : trouver un référentiel partagé de substitution au développement rentier, exclusivement importateur, grâce à un nouveau régime de croissance basé sur une offre suffisante et qualitative de biens et de services produits localement.Lundi 19 novembre 2012, le groupe remet son rapport qui se décline en un état des lieux, une stratégie de relance et des préconisations concrètes.L’état des lieux atteste de trois grands constats : primo, une industrie nationale en souffrance mobilisant un secteur public peu performant et un secteur privé réduit à sa portion congrue ; secundo, et en conséquence de cela, des déficits commerciaux de plus en plus lourds ; tertio, l’existence d’obstacles jusque-là insurmontables allant du foncier industriel à l’environnement de l’entreprise.L’état des lieux est peu reluisant. Le secteur de l’industrie est assis sur une véritable hécatombe : un secteur public non compétitif et un secteur privé quasiment inexistant.Un premier indicateur suffit à en témoigner : de 2000 à 2011, la part (en pourcentage) de l’industrie nationale dans le produit intérieur brut a enregistré une nette tendance à la baisse : de 7% en 2000 à moins de 5 % en 2011. Rappelons qu’elle avoisinait les 17% en 1978.L’indice général de la production industrielle nationale a baissé de 102,0 en 1990 à 90,2 en 2011. Par secteur d’activité, c’est dans les industries manufacturières qu’il a enregistré la plus forte baisse – de moitié – passant de 100,9 en 1990 à 50,1 en 2011. Il a poursuivi sa descente aux enfers les années 1999-2007 en affectant les autres secteurs : les industries agro-alimentaires, les textiles, les cuirs et chaussures et les industries des bois et papier. Après un relèvement en 2008 et 2009 (respectivement + 1,9 % et + 1,6 %), les niveaux de production rechutent pour se situer à - 5,4 % en 2010 et - 1,2 % en 2011.Paradoxe : l’industrie constitue néanmoins, toujours, un secteur créateur d’emplois dans un contexte de baisse de la productivité du travail. Ainsi, l’emploi industriel a été multiplié par 2,75 en 12 ans, passant de 497 000 en 2000 à 1 367 000 en 2011. Sa part en pourcentage dans l’emploi total est passée de 8 % à 14 %.

Ce qui témoigne, comme nous venons de le signaler, d’une baisse générale de la productivité du travail.

Le déclin des entreprises publiquesEn quoi consiste aujourd’hui le secteur public économique, souvent vilipendé et rendu coupable de tous les maux traversant la jeune histoire du développement national ? En 2011, le nombre total de ses entreprises était de 850 dont 90 % relevant des SGP. Lorsqu’on pénètre plus profondément ce qu’on appelle conventionnellement le Secteur public marchand (SPM), pour signifier le dégagement (plus ou moins hypothétique) de l’Etat de la sphère du marché, on observe une première tendance majeure : comparé au secteur privé, il a tendance à décliner. C’est ce qui ressort de l’inversion des structures en pourcentage de la valeur ajoutée industrielle en fonction du secteur juridique. La part de la valeur ajoutée du secteur industriel public a baissé de 67,9 % en 2000 à 53,1 % en 2011. Ce dernier bilan représente 326 milliards de dinars, ce qui correspond à 2,3 % du PIBLe désengagement du secteur public économique est particulièrement imputable aux secteurs des textiles, des cuirs, des bois et des industries diverses – l’énergie, la chimie et l’agro-alimentaire demeurant stables ; les mines et carrières, les ISMMEE et les matériaux de construction enregistrant une hausse. Dans l’ensemble, 40 % des Entreprises publiques économiques (EPE) sont déficitaires et 30 % dégagent une rentabilité financière inférieure à 10 % ; tandis que 30 % d’entre elles ont une rentabilité financière supérieure à 10 %.Cette situation, critique, a un coût : le découvert imputable au secteur public ne cesse de croître, passant de 20 milliards de dinars en 1984, à 80 milliards de dinars en 1987, pour culminer à 180 milliards de dinars en 1991.Le rapport du gouvernement impute cette régression aux principales causes suivantes : l’obsolescence de l’outil de production par absence d’investissement de mise à niveau et de renouvellement ; la perte de marché en raison de sa méconnaissance et d’une offre de produits de mauvaise qualité ; la déstructuration financière consécutivement à des objectifs économiques et sociaux incompatibles avec la rentabilité financière ; une organisation hiérarchique démultipliée et inadaptée ; l’insuffisance de maîtrise de la gestion ; la faiblesse du management stratégique ; la carence du personnel technique ; la sous-utilisation des capacités de production ; l’absence de flexibilité de l’emploi ; l’environnement juridique, institutionnel et des affaires pavé de contraintes et d’entraves.Voilà qui explique, mais ne justifie et ne disculpe pas. L’Etat a alors entrepris de couper « les mauvaises branches » en réactivant sa politique de privatisation, engagée en 1995 et relancée en 2001, avec l’ordonnance n° 01-04 du 20 août de la même année. Elle se poursuivra jusqu’à la crise de 2008 qui fera prendre un autre tournant au cours des choses. Une nouvelle orientation se dessine depuis 2009, avec notamment les modifications introduites par la loi de finances complémentaire (LFC 2009), qui préconise la relance du

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N° 64 El-Djazaïr.com 71Juillet 2013

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N° 64 El-Djazaïr.com 71Juillet 2013

secteur public marchand et favorise la recherche du partenariat industriel. Le partenariat de l’Etat se fait désormais selon les règles 34/66 (en pourcentage du capital social) avec le privé national et 51/49 avec les étrangers. En outre, le droit de préemption de l’Etat est institué sur toutes les transactions capitalistiques avec les étrangers. Deux textes sont particulièrement indispensables à rappeler : l’ordonnance n° 09 - 01 du 22 juillet 2009 portant loi de finances complémentaire pour 2009 et l’ordonnance n° 10 - 01 du 26 août 2010 portant loi de finances complémentaire pour 2010. Deux dispositions nouvelles ont été introduites par ces deux textes :1- L’investisseur étranger ne peut exercer d’activité en Algérie qu’en partenariat avec un ou des actionnaire(s) local(aux), public(s) ou privé(s) au(x)quel(s) revient la privilège de détenir au moins 51% du capital social lorsque l’investissement est réalisé dans le secteur économique de la production de biens et services et au moins 30% dans le domaine du commerce extérieur. 2- L’Etat et ses démembrements économiques, les entreprises publiques s’accordent un droit absolu de préemption sur toutes les cessions des participations des actionnaires étrangers.La loi de finances 2013 introduit un assouplissement : les investissements des partenaires des entreprises nationales seront exclus de l’obligation de réinvestissement de la part des bénéfices correspondant aux exonérations ou réductions accordées « lorsque ces avantages consentis ont été injectés dans les prix des biens et services finis produits ».Le retour de l’Etat dans la sphère économique, motivé par un besoin de régulation, n’affecte cependant pas les options fondamentales. Ainsi, 516 autorisations de cessions d’EPE et d’actifs ont été accordées par le CPE au 31 décembre 2011 – dont 83 % au privé national et 17 % au privé étranger.Toutefois, ce transfert est de moins en moins motivé par l’apport de ressources nouvelles à l’Etat comme ce fut le cas en 1995 ; ce dernier favorisant désormais le business-plan sur le prix de cession.L’intérêt des repreneurs privés internationaux s’est particulièrement porté sur les cimenteries, la sidérurgie, les câbleries, les plâtrières, les gaz industriels, les détergents, le verre, les engrais et un hôtel d’affaires. Par contre, le secteur privé local a ciblé les filières alimentaires, les services et les marchés à destination des ménages où les montants de reprise et d’investissements sont peu importants, les rendements plus immédiats et les retours sur investissement plus rapides.

Changement de capLa crise de 2008 engage l’Etat dans la voie de la réhabilitation du secteur public. Celui-ci bénéficie d’une panoplie de mesures favorisant l’assainissement et l’investissement. Ainsi, pour la courte période 2009-2012, le secteur public se verra allouer 1 178 milliards de dinars pour financer ses plans d’investissement (dont 432 milliards de dinars pour le portefeuille relevant du ministère chargé de l’Industrie, lesquels se décomposent comme suit : 77 % pour de nouvelles

lignes et nouveaux projets ; 22 % pour la mise à niveau et la réhabilitation ; 1 % pour la formation) et 447 milliards de dinars pour couvrir l’assainissement financier (dont 300 milliards de dinars au profit des EPE du secteur de l’industrie, lesquels sont répartis ainsi : 55 % pour l’effacement du découvert bancaire ; 26 % de dettes bancaires et autres ; 11 % d’obligations et titres participatifs ; 6 % de dettes fiscales ; 3% d’emprunts obligataires).Le rapport du ministère de l’industrie affiche un scepticisme certain quant à l’impact réel d’un tel effort financier. Les obstacles à une mobilisation optimale des ressources de l’Etat en faveur du secteur public sont d’ordre interne et externe.En interne, les entreprises publiques affichent : un manque de préparation tant au plan du personnel, de l’organisation, des procédures que des spécifications techniques ; une grande aversion au risque en raison de la pénalisation des actes de gestion et des investigations de l’Inspection générale des finances (IGF) ; la faiblesse du niveau des salaires et son incidence sur le départ des compétences ; le non-recours par certaines EPE à l’expertise externe et ses conséquences sur les délais de rédaction des spécifications techniques ; le vieillissement des compétences ; l’absence ou l’insuffisance des structures d’audit et juridique ; la non-dotation des EPE en centres de recherche et développement (R&D) ; la difficulté à trouver des relèves en raison du faible niveau des candidats au recrutement.En externe, les contraintes des entreprises publiques tiennent aux difficultés de mobilisation des crédits nécessaires à leur assainissement et à leur développement dans des délais raisonnables, avec des procédures simplifiées et à des conditions acceptables ; ainsi qu’aux contraintes du code des marchés publics, notamment ses articles 24 et 32, et les délais induits par l’application des dispositions du code des marchés dans le lancement des appels d’offres.Le rapport avertit, toutefois : « Concernant le secteur public, le redéploiement du SPM ne doit pas être réduit à un énième assainissement financé sur le très long terme par le FNI. Il doit viser la constitution de puissantes entreprises publiques ou d’économie mixte dans des secteurs structurants, à haute intensité technologique et disposant d’un potentiel de compétitivité et de marges avérées de modernisation. « Trois principes de fonctionnement sous-tendent ce redéploiement sectoriel : i) Celui-ci ne doit concerner que les entreprises disposant d’un potentiel de développement et non indistinctement toutes les entreprises publiques, ii) les entreprises constituées sont ouvertes au partenariat privé national et international ou versées à la Bourse, iii) l’entreprise, une fois constituée ou remise à niveau, est sanctionnée par les règles du marché et de la compétition. « Les études s’accordent généralement à considérer la pétrochimie, les engrais, les matériaux de construction, la sidérurgie comme étant des secteurs porteurs de l’économie nationale permettant une descente de filières à partir des ressources naturelles ainsi que le secteur des médicaments, de l’agroalimentaire et de l’électronique comme prioritaires dans le cadre d’une politique visant une remontée de ces filières vers plus de valeur ajoutée. Le secteur de l’automobile,

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El-Djazaïr.com N° 6472 Juillet 2013

de la biotechnologie, de l’industrie des TIC et des énergies renouvelables sont des secteurs nouveaux à développer », projette le rapport en conclusion.

Le secteur privé a, lui aussi, besoin de mise à niveauL’Algérie compte 659 309 petites et moyennes entreprises, constituées à plus de 99,9 % d’entités privées (parmi lesquelles prédominent les très petites entreprises puisqu’elles représentent 95,63% de l’ensemble), à fin 2011. Les PME, tous statuts et secteurs confondus, emploient 1 724 197 salariés. Au-delà de leur taille, la préoccupation première des pouvoirs publics est la faiblesse du tissu des PME en Algérie et de son étroitesse. Un programme de mise à niveau, couvrant y compris l’environnement de l’entreprise, a été mobilisé au profit de 20 000 PME algériennes dans le cadre du quinquennat 2010-2014, un montant de 386 milliards de dinars. Ce programme inclut l’environnement de l’entreprise.Sont éligibles au programme les PME employant de 5 à 250 salariés. Le rapport préconise de « passer d’une politique à essence conjoncturelle qui fut destinée à accompagner les entreprises durant une phase précise de l’évolution de l’économie nationale à une politique structurelle ambitieuse de développement de la compétitivité des entreprises et dont les dimensions sont notamment:

l’appui à la modernisation compétitive de l’ensemble des •fonctions de l’entreprise ; l’accompagnement soutenu de l’entreprise, notamment •des start-up, dans l’appui et le conseil durant les différentes étapes de son développement ; La mise à niveau de l’environnement des entreprises •qui reste encore une dimension critique insuffisamment prise en compte dans les programmes d’appui aux entreprises».

L’Algérie a les capitaux, le savoir et le savoir-faire, l’expertise pour embrayer le nouveau paradigme. Les nouvelles conditionnalités ne sont pas d’ordre économique et financier, mais d’abord politique et juridique.Politique : pour emprunter la métaphore à un opérateur, on pourrait dire que l’Algérie connait trois syndromes :

le syndrome hollandais : il entretient le mode de •production asiatique construit sur la rente unique et reproducteur d’un « despotisme oriental » et d’une centralisation excessive du pouvoir et de la décision ;le syndrome Khalifa : il a compliqué l’environnement •des affaires et multiplié soupçons et appréhensions pas toujours légitimes à l’endroit du secteur privé, après avoir facilité les blanchiments de fortunes mal acquises à l’ombre de la gestion patrimoniale et autoritaire de l’Etat pour lesquels il avait été initialement installé ;le syndrome Orascom : le circuit financier n’étant plus le •canal unique ou idoine de financement de l’économie.

L’argent, nœud gordien de toutes les équations, est associé au pouvoir. La décision du banquier obéit à des injonctions politiques. Celles-ci sont d’autant plus protectrices qu’un avis défavorable est souvent associé à une « position de confort » :

jamais quelqu’un n’a été jeté en prison parce qu’il a refusé un crédit. Tout au plus est-il éloigné ou écarté.In fine, ce qui est en cause c’est le rôle, la place et l’avenir du secteur privéUne génération de cadres qui ne sont pas encore totalement déconnectés de la décision et de la stratégie politiques, pour l’essentiel héritiers du Plan de Constantine, cultive le mythe de « l’âge d’or » de l’industrie industrialisante, fruit des semences pétrolières (« semer du pétrole pour cultiver des usines », disait Bélaid Abdesselam), des « vingt glorieuses » (1966-1986). Il suffirait pourtant de revenir au passé, mais de façon critique et non laudative, pour envisager l’avenir car les visions passéistes encore dominantes passent sous silence les ravages subis par l’agriculture et la ferraille amassée en guise de trophée industrialiste.

« Effet d’éviction »Les mêmes visions ont cours de nos jours, comme en témoigne « l’effet d’éviction » et la faible accessibilité du secteur privé (53% seulement des crédits) aux financements de la part des banques privées (elles ont en charge 85,6% des crédits octroyés). Ceci dans un contexte d’excès d’épargne et de liquidités résultant d’une faible intermédiation financière : le niveau de transformation (rapport dépôts/crédits) ne dépassant pas 60%. Nous sommes en présence de banques en situation de surliquidités dans un contexte d’économie assoiffée d’investissement, sans que la Banque d’Algérie puisse lever le petit doigt puisque son indépendance est largement entachée et sa mission réduite à la stabilité des prix, d’une part, et à la sécurité et la stabilité du système bancaire, d’autre part.Une première urgence découle de ce constat : le besoin pressent d’un financement propre aux PME, une sorte de banque publique d’investissement chargée de soutenir financièrement les entreprises de croissance. Elle pourrait mutualiser les moyens de l’Etat, des épargnants et, pourquoi pas, des régions. La Banque publique d’investissement aurait pour mission :

de soutenir financièrement les petites et moyennes •entreprises ;de proposer des services d’accompagnement à •l’innovation, d’investissement productif et à l’export ;de soutenir les secteurs d’avenir (principalement les •énergies renouvelables et de substitution) ;d’investir pour financer des projets de long terme. Elle •sera accessible pour les entreprises grâce aux guichets uniques de l’ANDI dans chaque région.

Adossé à ce financement, un système approprié de garantie. La Caisse de garantie des prêts d’investissement PME se plaignait récemment de ce que les banques algériennes n’ont pas encore assimilé le rôle des garanties offertes par la Caisse afin de faciliter le financement des petites et moyennes entreprises. La caisse partage les risques de non-remboursement des crédits auprès des banques en remboursant 80 % de la valeur

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CONTRIBUTION

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du crédit pour les projets de création d’entreprise et 60 % s’il s’agit du développement des petites et moyennes entreprises. Le remboursement des prêts s’effectue dans un délai d’un mois au maximum Les garanties offertes par la Caisse sont les meilleures sur la place financière, comparativement à ce qui est en vigueur dans d’autres pays comme la Tunisie, le Maroc et la France, mais elles sont méconnues. Faute d’avoir mis en place des financements adéquats, le contexte macro-économique favorise les activités commerciales et d’importation au détriment de la compétitivité de l’investissement et de l’incitation à investir.Rapportées à cette tendance dominante, la faible lisibilité du mode de gouvernances PME et la faible maturation de leurs projets sous l’angle financier paraissent être un alibi persistant. Le « syndrome syrien », et ce qu’il charrie comme enseignements positifs ou négatifs, ne semble pas totalement étranger aux appréhensions qui se font jour dans les pays épargnés de la grisaille du « printemps arabe ». On sait aujourd’hui qu’à la faveur de la zone de libre-échange avec la Turquie, une branche de la bourgeoisie syrienne a émergé qui œuvre à s’affranchir de la tutelle du parti Baath. De la même manière, les sphères rentières et bureaucratiques du capital national, issues pour l’essentiel de l’intermédiation commerciale et de la spéculation immobilière, voient d’un mauvais œil la formation cumulative et durable d’une classe d’entrepreneurs structurellement connectée au marché local et affranchie de la rente pétrolière et des allégeances qu’elle requiert.

L’axe institutionnel et juridiqueIl ne peut y avoir de volonté sincère et réelle qu’attestée par une production normative de choc, incitative et contraignante selon le cas, et des institutions solides, fluides, synergétiques, et interactives sans faire doublant. Dans un système où la loi interdit plus qu’elle ne régule ou n’encadre et qu’elle exclut et détruit beaucoup plus qu’elle n’intègre et ne construit, le chemin qui reste à parcourir semble d’autant plus dissuasif qu’il est parsemé d’embûches (les réflexes et les mentalités) plus difficiles à fissurer qu’un atome, pour paraphraser Einstein à propos des préjugés. L’expérience récente des réformes nous enseigne que la bureaucratie, les blocages et les conservatismes sont d’autant plus forts qu’il n’y a pas de construction normative et institutionnelle à combattre. C’est dire qu’il y a en la matière un effort de légistique évident à entreprendre. L’enjeu est de passer d’un « pays de lois », d’ailleurs méconnues (absence de culture juridique et citoyenne) ou violées (impunité et passe-droits) à « un Etat de droit » qui donne à l’économie une assise juridique pérenne.La vision économiste ancienne consistant à réduire le climat des investissements aux seuls avantages fiscaux et financiers est certainement périmée. De nos jours, les investisseurs, nationaux ou étrangers en quête de visibilité, réclament

davantage la stabilité politique et juridique. Revirements et volte-face contredisent le discours et trouvent parfaite illustration dans l’ordonnance n° 09 - 01 du 22 juillet 2009 portant loi de finances complémentaire pour 2009 ; et l’ordonnance n° 10 - 01 du 26 août 2010 portant loi de finances complémentaire pour 2010 – textes dont nous avons précédemment esquissé la teneur. Celle-ci témoigne fondamentalement d’une insécurité juridique chronique qui se traduit, notamment par l’instabilité juridique et la frénésie législative qui contraste avec l’immobilisme politique et « l’échec renouvelé » en matière de vision et de doctrine.A cet égard, une comparaison tirée du dernier rapport de la Banque mondiale Doing Business 2013 est édifiante : notre pays est relativement bien classé lorsqu’il s’agit de « régler l’insolvabilité » (déclarer une faillite ou solder une affaire) – il est 62e sur 185 – mais il se trouve en piètre position lorsqu’il s’agit de créer une entreprise – il est alors 156e.Dans la tradition libérale, elle-même dépassée, seule la liberté de commerce et d’industrie, la protection de la propriété privée et d’autres catégories juridiques attachées à la sécurité du droit, trouvaient place dans le texte de la loi fondamentale beaucoup plus centré sur l’ordonnancement de l’ordre démocratique fondamental et l’organisation des pouvoirs.Le néocapitalisme semble prendre une tout autre direction aujourd’hui, notamment en Europe à la faveur de la crise des dettes publiques et de la monnaie unique.L’Allemagne a, ainsi, fait œuvre de pionnier : elle a inscrit les restrictions budgétaires (un déficit inférieur à 3% du PIB) dans sa loi fondamentale. Sa démarches s’inscrit dans la perspective tracée par Finn Kydland et Edward Prescott (Nobel 2004) préconisant d’imposer des règles aux hommes politiques pour éviter les mauvaises décisionsii .La thèse de Kydland et Prescott est très forte et mérite d’être intégrée par le débat national : elle consiste à dire que même dans les conditions les plus favorables, toute politique économique discrétionnaire est destinée à échouer. D’où le besoin de réunir deux conditions :

un objectif collectif, partagé par tous ;•l’avènement de décideurs politiques assimilant pleinement •le timing et l’ampleur des effets de leurs actions.

Le problème récurrent du système algérien est qu’il ne dispose pas de mécanisme permettant de faire en sorte que les décideurs politiques prennent en considération l’effet de leurs décisions, par l’intermédiaire des anticipations, sur les décisions actuelles des agents. Ils doivent mesurer l’intérêt de recourir à des règles durablement inscrites dans la loi, voire dans la Constitution, pour qu’elles ne puissent pas être modifiées par chaque vague de décideurs. A moins de continuer à prendre le risque d’aller quémander ailleurs (le droit et la stabilité) ce qu’ils refusent à leurs propres peuples.

A. B.

i Georges Corm, Le nouveau gouvernement du monde. Idéologies, structures, contre-pouvoirs, Editions APIC, Alger, 2013, 301 pages.ii Finn Kydland et Edward Prescott, 1977, « Rules Rather than Discretion: The Inconsistency of Optimal Plans », [les règles plutôt qu’une politique discrétionnaire : l’échec des plans optimaux], Journal of Politi-cal Economy.

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Développement de Sonatrach

En amont toutes

Locomotive du développement national, Sonatrach ( Société nationale de transport et de commercialisation des hydrocarbures) poursuit depuis sa création le 31 décembre 1963, une

stratégie de développement résolument ancrée dans la continuité des politiques énergétiques nationales. Dans ce sens, Sonatrach a élaboré un ambitieux plan quinquennal 2013-2017 avec pour principal objectif la poursuite de l’intensification de l’effort de recherche en vue de consolider les réserves d’hydrocarbures et de conforter la position du Groupe sur les marchés. Doté d’une enveloppe financière de plus de 80 milliards de dollars, le plan en question se fixe comme objectif stratégique le renouvellement des réserves pétrolières et gazières du fait que les besoins, sans cesse croissants du marché national pour ce qui est de la consommation de gaz naturel et de produits pétroliers, nécessitent le déploiement d’efforts considérables et d’investissements stratégiques sur toute la chaîne des hydrocarbures. L’Amont et l’Aval totaliseront le plus clair des investissements du plan quinquennal, ces activités étant considérées comme des axes prioritaires du plan de développement du Groupe. Tout en maintenant le développement des capacités de production des hydrocarbures conventionnels, il s’agit de développer les gisements existants tout en intensifiant l’effort d’exploration dans le Nord du pays et dans l’offshore à la fois par ses moyens propres mais aussi en partenariat avec des compagnies étrangères. En outre, l’effort de recherche et d’exploration se tournera également à l’international où Sonatrach

Le plan de développement de Sonatrach pour le quinquennat 2013-2017 prévoit de concentrer les efforts sur l’activité Amont. L’un des objectifs stratégiques de Sonatrach dans l’amont pétrolier est de renouveler les réserves pétrolières et gazières du pays. En somme des prévisions quinquennales dans la continuité de la stratégie du Groupe.

Par Smail ROUHA

Le siège de la direction générale de Sonatrach

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poursuivra ses activités en effort propre ou en partenariat en Lybie, en Tunisie, en Mauritanie, au Niger et au Mali. A ce titre, le programme 2013-2017 prévoit plusieurs centaines de forage de puits. La mise en production de ces gisements à partir de 2013 permettra à Sonatrach d’augmenter substantiellement la production d’hydrocarbures pour la porter à un niveau dépassant les 215 Millions de TEP par an sur les cinq prochaines années alors que les prévisions sont estimées à 234 millions de TEP. D’autant que les réserves prouvées de l’Algérie sont estimées à 4 milliards de tonnes équivalent pétrole (TEP).

Les investissements dans l’aval pétrolier et gazier Le plan de développement prévoit également d’importants efforts dans le domaine de la transformation et le raffinage. En plus de la construction de cinq nouvelles raffineries, trois au niveau des Hauts-Plateaux, une au Sud et une dans la région Centre, dans le cadre d’un nouveau programme de raffinage et de pétrochimie mis en place par le secteur, la rénovation et la réhabilitation des raffineries, notamment de Skikda, Arzew et Alger, permettra à Sonatrach de porter sa capacité de raffinage à 30 millions de tonnes de pétrole brut

raffiné. Tandis que les capacités de liquéfaction de gaz naturel se hisseront à environ 60 millions de m3 GNL grâce à l’entrée en production des deux méga trains de Skikda et Arzew. Concernant le GPL, il est prévu la réalisation d’une unité de séparation modulée de GPL au Centre Est, alimentée à partir de Hassi R’Mel. De ce fait, les besoins du pays vont être correctement satisfaits.

La pétrochimie pour booster les PMIDans la perspective de construire une industrie pétrochimique créatrice de

Vue aérienne d’une raffinerie

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richesse et d’emploi dans le même sillage, il est également question du développement de la pétrochimie. Il s’agit là d’une orientation stratégique dont la principale visée est de permettre à Sonatrach de contribuer au développement socio-économique du pays ainsi qu’à diversifier l’économie nationale. Pour réduire la facture d’importation des différents types d’engrais, polymères, additifs…, le programme d’investissement a prévu le développement de la pétrochimie à destination principalement de la satisfaction des besoins du marché intérieur en différents produits.

De plus, la pétrochimie entraînera dans son sillage une multitude de PMI de transformation. En outre, le développement de la pétrochimie est un vecteur valorisant les hydrocarbures du fait qu’elle crée de la valeur ajoutée.

Le transport par canalisation et la commercialisationDes projets d’envergure dans le transport seront également réceptionnés pour approvisionner en gaz les villes de Tamanrasset et d’Illizi. La réalisation des lignes et

des stations des gazoducs GR4 et GR5 et de leurs expansions (GR6 et GR7), permettront aussi l’augmentation de la capacité de transport sur les réseaux Nord et Sud qui passera ainsi de 346 Millions de TEP à 409 Millions de TEP à la fin du plan quinquennal. Enfin, la commercialisation des hydrocarbures verra également son volume annuel augmenter et passer de 165 Millions de TEP à 177 Millions de TEP dont plus de 30% sera consacré à la consommation nationale d’hydrocarbures.

S. R.

Une raffinerie

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Journées scientifiques et techniques de Sonatrach

Une communauté de savoir au service de l’économie nationale

Cette manifestation, organisée dans le cadre de « l’Année de l’Energie en Algérie », a été marquée par une présence massive des entreprises nationales et internationales du secteur de l’Energie et des Mines, représentées par 1200 participants. Cette manifestation a démontré que la compagnie recèle des potentialités qui lui permettront de surmonter toutes les épreuves et de relever tous les défis à même de jouer pleinement son rôle de locomotive de développement national. D’autant que le potentiel de Sonatrach en matière de ressources humaines est énorme.

Par Smail ROUHA

Abdelhamid Zerguine, P-DG de Sonatrach inaugurant les JST en présence de Abdelmalek Boudiaf, wali d’Oran

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Journées scientifiques et techniques de Sonatrach

Une communauté de savoir au service de l’économie nationale Prélude à la 7ème

Conférence Stratégique Internationale et à la 5ème édition de l’Algerian Oil & Gas Exhibition, la 9ème

Edition des Journée Scientifiques et techniques de Sonatrach, qui s’est tenue du 8 au 10 avril 2013 au Centre des Conventions d’Oran, a été sans conteste l’évènement incontournable de l’Année de l’Energie en Algérie (AEA). D’emblée le ministre de l’Energie et des mines, Youcef Yousfi, a mis en exergue, dans une allocution lue en son nom, les grandes lignes de la politique énergétique du secteur «dans le but de garantir la sécurité énergétique du pays sur le long terme». Abondant dans le même sens, Abdelhamid Zerguine, Président Directeur Général de Sonatrach, a affirmé dans son discours inaugural que « ces journées constituent une grande opportunité pour évaluer 50 ans de développement et de se projeter sur le futur, en appui sur les acquis et les progrès continus qu’enregistre le secteur de l’énergie en Algérie».

En effet, les JST se sont imposées, au fil des ans, comme un carrefour incontournable pour les professionnels du secteur de l’Energie et un espace privilégié pour les échanges des expertises. D’ailleurs, l’objectif premier de ces rencontres étant non seulement de valoriser les travaux des ingénieurs et techniciens de Sonatrach mais de contribuer également à créer une synergie entre les ressources humaines qualifiées de l’Entreprise et les expert venus d’autres horizons afin de constituer une vraie communauté de savoir au service de l’économie nationale. L’année qui marque le cinquantenaire de la création de la compagnie nationale des

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hydrocarbures a été considérée comme le moment propice pour relancer un événement qui permet à beaucoup de jeunes ingénieurs et cadres de différents profils d’émerger à l’occasion de la présentation de communications dans les séances orales ou les tables rondes au nombre de 7. Trois jours durant, plus de 1200 professionnels et plus de 200 communications ont abordé les principales thématiques du secteur de l’énergie. Des thèmes allant de l’environnement énergétique international et les défis qui se posent à l’Algérie, le marché du gaz à l’heure des incertitudes pour un pays exportateur comme l’Algérie avec l’émergence du gaz de schiste, l’engineering de production, la stratégie et le management, la relation entreprise-université, la politique de maintenance, la fiscalité pétrolière et gazière,

notamment celle appliquée aux hydrocarbures non conventionnels, la modélisation énergétique en rapport avec le modèle énergétique, la cyber-sécurité, le management des projets exploration – production, l’exploration des ressources non conventionnelles, la pétrochimie, les énergies renouvelables ont été discutés et débattus lors de ces journées. Des sujets d’intérêt stratégique pour Sonatrach qui, à l’aube de ses 50 ans, ambitionne de se placer parmi les dix premiers majors pétroliers. Le thème, peut-être le plus important actuellement est celui du «transfert intergénérationnel des savoir-faire, métiers et mémoire d’entreprise». Comment partager les connaissances et le savoir et assurer la relève entre deux générations ? Tel est le défi que devra relever Sonatrach afin de pérenniser ses acquis au vu des mutations mondiales et la grande

concurrence qui existe dans le secteur de l’énergie. D’ailleurs, les animateurs n’ont pas manqué de rappeler que cette manifestation est destinée en priorité aux ressources internes à Sonatrach. Pour preuve, les participants proviennent majoritairement de l’entreprise nationale et ses filiales (53%), des milieux universitaires et de recherche algériens et étrangers (25%) et des partenaires activant dans l’Energie (23%). In fine, tout le monde s’est accordé à souligner l’impérieuse nécessité d’orienter les efforts de l’université vers des « recherches utiles » à la sphère économique et à appeler l’entreprise à s’investir d’avantage au sein de l’université notamment en management afin de créer une stratégie proactive au sein de Sonatrach. Du fait que la stratégie proactive offre, à long terme, un retour sur investissement et de réelles opportunités de

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développement et de maîtrise du marché pour peu que l’entreprise établit ses objectifs de performance dans le sens de la stratégie qu’elle s’est assignée. Dans ce sens, un référentiel de cadrage de ces objectifs selon la stratégie arrêtée par l’entreprise a été proposé. En ce qui concerne les défis et perspectives de l’Industrie pétrochimique, entre développer des grands complexes orientés vers l’exportation passant obligatoirement par des partenariats étrangers, et le choix de développer des complexes destinés à un marché local qui fera naître une demande locale, a été au centre des échanges. Les animateurs de la session ont été unanimes à considérer que le développement futur de la pétrochimie, notamment en partenariat, doit prendre en considération les aspects formation, recherche et développement. Ils ont, en outre, plaidé pour une

politique d’intégration nationale avec la création d’un tissu industriel adossé à un plan de développement de la pétrochimie avec l’implication des PME/PMI. Enfin, ils ont appelé à l’élaboration d’une stratégie de développement de la pétrochimie pour en faire un outil de réindustrialisation du pays avec l’objectif d’aboutir à la substitution aux importations. Parmi les innovations de la 9ème Edition des Journée Scientifiques et techniques, on citera l’ExpoSciences, un nouvel espace d’exposition scientifique ouvert aux partenaires, actuels et futurs, intervenant notamment dans les domaines des technologies de l’information et de la communication, de la formation et du conseil, notamment. Pas moins de 24 acteurs, dont 15 stands représentant le secteur public national, 5 universités nationales, 2 associations et 4 compagnies

partenaires de Sonatrach ont participé à cette première édition d’ExpoScience. A l’instar d’Expo-Sciences 1, d’autres nouveautés ont également été introduites lors de cette neuvième édition, telles que des sessions posters sous format électronique, des thèmes liés à l’économie de l’énergie et à la capitalisation des savoir-faire métiers et du transfert intergénérationnel. Pour ne pas oublier l’histoire de ces JST, Sonatrach a tenu à rendre hommage, lors de la séance d’ouverture dimanche soir, à Abdelhak Bouhafs, l’ancien PDG qui avait lancé la première édition de ces JST en 1994.Présent à cette rencontre, Abdelhak Bouhafs a témoigné que lors de la première édition, il avait vu dans la participation des cadres «l’émergence d’un esprit d’appartenance à un groupe pétrolier et la fierté d’être associés

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et de participer à un projet d’avenir pour leur entreprise». Abordant la question de l’innovation qui était le thème central, il a estimé qu’«il ne faut pas cependant oublier que l’innovation technologique et sa mise en œuvre est l’affaire des ressources humaines». «C’est la première richesse de l’entreprise», a-t-il ajouté.

Des recommandations à intégrer dans les modes opératoires de l’Entreprise

Lors de la cérémonie de clôture, le Vice-président de l’Activité Aval, Abdelkader Benchouia a souligné la nécessité de mettre en pratique les recommandations de la 9ème Edition des Journée Scientifiques et techniques et de les intégrer dans le mode opératoire de l’entreprise pour lui garantir un plein d’essor. Les principales recommandations ont trait à l’adoption d’une approche stratégique proactive. Dans ce sens, un référentiel de cadrage de ces objectifs selon la stratégie arrêtée par l’entreprise a été proposé. En outre, il a été question de la mise en

place d’une stratégie de changement visant la performance. Comme il est souligné la nécessité d’encourager l’introduction des techniques relatives aux Energies Nouvelles et Renouvelables et Economie de l’Energie. Enfin, les participants

ont appelé à engager l’université dans les projets présents et futurs de l’Entreprise afin de valoriser, capitaliser et transférer les savoir-faire., qui demeure une priorité nationale.

S. R.

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Abdelhak Bouhafs, ancien président-directeur général de Sonatrach

«La ressource humaine est la première richesse de Sonatrach»

Invité d’honneur des 9èmes Journées scientifiques et techniques de Sonatrach, l’ancien Président Directeur Général de Sonatrach, Abdelhak Bouhafs, rappelle dans cet entretien express qu’il n’y a pas de situations acquises, mais des positions dynamiques et que l’innovation technologique constitue le point nodal dans la conquête dynamique de position compétitive et par conséquent de survie. Initiateur de ces rencontres, Abdelkak Bouhafs livre son regard sur ces journées, vingt années après la première édition.

Abdelhamid Zerguine, P-DG de Sonatrach, rendant hommage à Abdelhak Bouhafs, ancien P-DG de Sonatrach et initiateur des JST

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M. Bouhafs, on vous doit la paternité des JST. Qu’est-ce qui, dans le contexte de l’entreprise, a motivé l’initiation de ces rencontres ?

Abdelhak Bouhafs : Les ‘’Journées Scientifiques et Techniques’’ ont été initiées à la faveur de la célébration du trentième anniversaire de Sonatrach. J’ai dit à la faveur, je devrais ajouter avec la ferveur qu’exprime naturellement, à des dates symboliques, une population animée d’un projet d’avenir, fédérée sur des valeurs et motivée par des objectifs qualitatifs. C’est une manifestation qui procédait du projet PROMOS (Processus de Modernisation de Sonatrach) et qui participait à la préparation du futur: celui de l’émergence d’un groupe pétrolier international, centré sur ses métiers de base, exercés selon les seules logiques propres à ces métiers. C’est dans un tel contexte et avec de telles ambitions pour Sonatrach, qu’est née cette idée, que s’est développé le projet de cette manifestation et que s’est forgé l’esprit des JST

Quel souvenir gardez-vous de la première édition des JST ?

Abdelhak Bouhafs : Le souvenir qui me revient, est celui de l’engouement des cadres de Sonatrach, ingénieurs, financiers, juristes, pour cette manifestation. Ils se sont emparés de cet espace de rencontre et d’échange, pour faire part de leur expérience et pour écouter celle des autres. Comme cette première édition succédait à la tenue des conférences de cadres qui rassemblaient toutes les forces vives de l’entreprise, autour d’objectifs

stratégiques pour l’entreprise, qui ne pouvaient se concrétiser, qu’avec leur adhésion et leur motivation; J’ai vu dans cette participation enthousiaste des cadres, l’émergence d’un esprit d’appartenance à un groupe pétrolier et la fierté d’être associés et de participer à un projet d’avenir pour leur entreprise.

Cette neuvième édition est placée sous le thème de l’innovation, quel regard portez-vous sur cette thématique appliquée au secteur des hydrocarbures en Algérie ?

Abdelhak Bouhafs : Le secteur des hydrocarbures évolue dans un environnement concurrentiel. Dans le monde actuel, les changements s’opèrent à un rythme accéléré et ont généralement une ampleur planétaire, n’épargnant aucun havre, aucune citadelle. Il n’y a pas de situations acquises, mais des positions dynamiques, conquêtes permanentes dans un espace concurrentiel. L’innovation technologique constitue le point nodal dans la conquête dynamique de position compétitive et par conséquent de survie. Il ne faut pas cependant oublier que l’innovation technologique et sa mise en œuvre est l’affaire des ressources humaines. C’est la première richesse de l’entreprise.

Abdelhak Bouhafs lors des premières JST en 1993, en présence de Mokdad Sifi, alors Chef du gouvernement

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Société de Gestion des Services et Infrastructures Aéroportuaires - SGSIA -Aéroport d'Alger, BP295, Dar El Beida, Algerie

Tél: +213 (0) 21 50 91 91 / +213 (0) 21 50 91 00 www.aeroportalger.dz

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Ms Diffusion

illy

Société de Gestion des Services et Infrastructures Aéroportuaires-SGSIA- Aéroport d'Alger, BP295, Dar El Beida, Algerie

Tél: +213 (0) 21 50 91 91 / +213 (0) 21 50 91 00 www.aeroportalger.dz

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ACtUALIté

N° 64 El-Djazaïr.com 87Juillet 2013

A l’invitation de l’Algérie, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a tenu le 29 juin 2013 à Alger, une réunion ministérielle consacrée à la thématique de « la Réconciliation nationale, facteur crucial pour la sécurité, la stabilité et le développement durable en Afrique ». Cette réunion, qui coïncide avec la célébration du cinquantenaire de la fondation de l’OUA/UA, s’inscrit dans une perspective d’enrichissement de la démarche de l’Union africaine pour la paix et le développement. La nouvelle phase qualitative engagée par l’UA dans les activités de prévention, de gestion et de règlement des crises et conflits offre pour cela une opportunité de choix. Dans cette entreprise, le traitement des causes profondes des conflits et la résorption de leurs séquelles revêtent la plus haute priorité, d’où la nécessité d’intégrer la dimension réconciliation nationale dans la démarche de l’Union africaine. Les dynamiques de résolution intégrée, confortées d’une composante de réconciliation nationale sont en effet à même d’apporter aux crises et conflits des solutions à la hauteur des aspirations des peuples concernés à la paix, à la sécurité, à la stabilité et au développement. Dans cette optique, il est fort utile de passer en revue les expériences africaines en matière de réconciliation nationale au service de la prévention des crises, du règlement des conflits et de la consolidation de la paix. L’Afrique dispose en effet de nombreuses expériences réussies de réconciliation nationale dont il convient de tirer pleinement parti dans le cadre de la mobilisation pour une Afrique unie, stable et prospère. La réconciliation nationale contribue à la cohésion nationale à travers une démarche politique, économique et sociale inclusive et permet d’ouvrir la voie à la consolidation des institutions nationales, de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance. Il s’agit en définitive d’asseoir les fondements d’une paix et d’une sécurité durables pour consacrer toutes les énergies et les ressources africaines au seul combat qui vaille, celui pour le développement et l’éradication de la pauvreté.

Par Leila BOUKLI

Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine

La réconciliation nationale, «passage obligé» vers la restaurationde l’unité nationale en Afrique

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a De g. à dr. : Le ministre éthiopien des Affaires étrangères et président de l’Union africaine, Ramtane Lamamra, Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères, et Ramtane Lamamra, Commissaire pour la paix et sécurité de l’Union africaine 2- Une vue générale de la réunion du Conseil de sécurité et de la paix

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El-Djazaïr.com N° 6488 Juillet 2013

Cette démarche pour la paix et le d é v e l o p p e m e n t ressort de toutes les prises de parole des ministres africains des

Affaires étrangères, du président de l’UA, Tedros Adhanom Ghebreyesus, du commissaire pour la paix et sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra, qui ont pris part à cette réunion, de même que des représentants du département affaires politiques auprès de l’ONU, du service européen de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, ainsi que du représentant de la Ligue arabe . Dans son allocution d’ouverture, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que cette réunion illustrait « la détermination du conseil de paix et de sécurité de l’UA à enrichir la démarche africaine de paix et de sécurité, dans ses interrelations avec la promotion des valeurs partagées de démocratie, de bonne gouvernance et de droits de l’Homme ». Affirmant que des « progrès certains » ont été enregistrés dans la prise en charge

par l’Afrique des questions relatives à la paix et la sécurité, M. Medelci a, toutefois, souligné que « d’importants défis demeurent à relever, dont la consolidation de la paix post-conflits, la prévention de la récurrence des crises et la résolution des conflits persistants ». « En abordant ces défis, il convient de tirer parti des expériences de pays africains qui ont abouti à des solutions durables. Elles se caractérisent en effet par l’intégration de la dimension réconciliation nationale parmi les éléments essentiels des processus de règlement », a-t-il souligné, notant que ces pays ont pu ainsi réunir les conditions d’une sécurité et d’une stabilité « durables » favorisant la relance de leurs économies. Mourad Medelci a ajouté que le débat d’aujourd’hui « permettra d’illustrer cette réalité et de dégager les éléments spécifiques à chaque situation nationale, mais aussi des éléments communs qui sont à la base des politiques de réconciliation nationale ». En Algérie, la réconciliation nationale aura permis de mettre en échec le terrorisme, qualifiant ce phénomène

d’« étranger aux valeurs de la nation » et « dirigé contre l’Etat et le peuple algériens ». Mourad Medelci a rappelé que l’Algérie « a su mettre en échec cette entreprise de subversion qui avait des ramifications transnationales par une lutte légitime ». Cette lutte a été menée, dans un premier temps, « grâce à la mise en place par la loi sur la rahma du 25 février 1995 de mesures de clémence destinées à travers le repentir à réinsérer socialement les personnes abusées de bonne foi », a-t-il dit, soulignant que cette démarche « a progressivement permis de dégarnir les rangs des terroristes, de démanteler leurs réseaux de soutien et de reprendre le contrôle de leurs principaux sanctuaires ». Ces mesures ont conduit à l’adoption par référendum, en septembre 1999, de la loi sur la concorde civile, qui a constitué, a-t-il dit, « une étape décisive du retour à la paix avec la repentance de plusieurs milliers de terroristes, la dissolution de groupes terroristes et l’implosion et l’affaiblissement des autres ». Après avoir retrouvé la sécurité et la stabilité grâce aux acquis de la concorde civile, a ajouté le chef

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de la diplomatie, « l’Algérie s’est attelée à rassembler tous ses enfants, à réhabiliter les valeurs algériennes millénaires de tolérance, de pardon et de solidarité pour construire l’avenir et se prémunir définitivement contre le fléau du terrorisme et toute tentative de dérive extrémiste ». Il a relevé que la réconciliation nationale a été érigée en « exigence impérieuse » dans l’œuvre de renouveau national engagé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, rappelant que ce processus a été, d’abord « consacré en choix souverain de l’écrasante majorité du peuple algérien qui a fait sienne la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, à travers le référendum du 29 septembre 2005 ». M. Medelci a noté que « le peuple algérien a manifesté son esprit de pardon par la mise en œuvre de mesures de cessation des poursuites judiciaires, des grâces ou des remises de peines, selon les cas, au profit des repentis » et « illustré ses valeurs de solidarité à travers un dispositif complet de prise en charge des séquelles du terrorisme ». Il a expliqué que c’était grâce à cette démarche que « l’Algérie a consolidé la paix, la sécurité et la stabilité, approfondi le processus démocratique et engagé d’ambitieux programmes de développement socio-économique», précisant que « la cohésion, l’unité et la solidarité retrouvées du peuple algérien témoignent éloquemment du bien fondé de la démarche de réconciliation nationale menée à bien par le Président Bouteflika ». La parole a ensuite été donnée à Ramtane Lamamra, commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), qui affirmé que l’UA concevait la réconciliation nationale comme étant « un mécanisme inséparable de la justice et de la lutte contre l’impunité ».Il a ajouté que l’UA « a clairement » marqué son engagement à établir les équilibres nécessaires afin d’assurer une évolution « harmonieuse » pour sortir des crises et conflits, notant que la réconciliation nationale en Afrique, « en dépit des difficultés qu’elle peut susciter ou rencontrer, est partie intégrante » de l’approche de l’Union visant la consolidation de la paix dans les pays qui vivent des conflits.Selon lui, les pays « véritablement

réconciliés » sont « immunisés » contre tout risque de rechute dans la violence, estimant que la réconciliation est un « exercice collectif politiquement difficile » car il est dur de faire accepter à la victime qu’elle doit pardonner et d’amener les auteurs de violences à reconnaître leurs actes.La réconciliation nationale participe aussi, ajoutera l’orateur, à la prévention des conflits, impliquant une « action concrète » pour répondre aux besoins les plus pressants des populations affectées par la violence.L’UA est outillée en termes d’instruments pour relever les défis dans ce domaine, toutefois, dira-t-il, ces instruments nécessitent « la mobilisation de la volonté politique requise pour leur donner effet notamment pour la reconstruction et le développement post-conflit ».Le commissaire à la paix et à la sécurité de UA a rappelé que l’Afrique a connu plusieurs expériences de réconciliation nationale et que chacune avait ses spécificités propres, mais toutes ont permis, aux peuples concernés « de jouir des bienfaits de la concorde et de s’engager sur la voie de la consolidation de l’unité nationale et vivre à l’abri de la peur et du besoin, dans un Etat de droit respectueux des droits de l’Homme ».Les expériences de réconciliation nationale ont apporté, selon Ramtane Lamamra, « une contribution appréciable à la consolidation de la paix et, selon le cas, à la lutte contre l’impunité sur le continent, à travers notamment des mécanismes de justice transitionnelle ».La prise de parole du commissaire à la paix et à la sécurité de UA a été suivie par celles des représentants de l’ONU, de l’UE et de la Ligue arabe lesquels ont exprimé, tour à tour, leur conviction que la réconciliation nationale est « le meilleur moyen » de régler les conflits qui déchirent certains pays dans le monde. « La réconciliation nationale est un élément vital dans la prévention des conflits et la construction de la paix. Sans confiance, toute paix réalisée est négative et la paix positive va au-delà du silence des armes pour aboutir à l’obligation de ne recourir qu’aux institutions du pays », déclarera pour sa part, Jeffry Feltman, secrétaire

général adjoint aux affaires politiques de l’Organisation des Nations unies (ONU). Il a souligné, dans ce sens, que « l’exclusion est un facteur qui entraîne des conflits » et c’est pour cette raison que l’ONU soutient tout « dialogue politique non discriminatoire » dans les pays qui vivent des conflits.Dans le même ordre d’idées, « l’Union européenne est et sera toujours aux côtés de l’Union africaine pour tout ce qui est de la réconciliation nationale puisqu’étant une cause qui réunit tout le monde », a indiqué Pierre Vimont, secrétaire général du service européen de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.Quant à Samir Hosni, directeur de la direction Afrique et de la coopération africaine auprès de la Ligue arabe, qui a loué au passage la collaboration qui existe entre la Ligue arabe et l’UA, il a relève que « la réconciliation nationale pour le règlement des conflits en Afrique constitue une grande expérience devant servir d’exemple, également, pour ce qui se passe dans le monde arabe ». Les représentants de l’ONU, de l’UE et de la Ligue arabe ont également fait l’éloge de l’expérience algérienne en matière de réconciliation nationale, tout comme l’Afrique du Sud, signalant, à ce sujet, que c’est là un moyen de stabilité et de développement durable pour les pays concernés. Certains ministres africains présents ont demandé la parole pour présenter l’expérience de leur pays à l’ensemble des participants. Ces exemples succincts, dira Medelci, en levant la séance du matin ouverte aux médias, ont demandé des années et beaucoup sont encore actifs. L’après-midi, les travaux se sont poursuivis en séance à huis clos et seront couronnés par l’adoption d’une déclaration finale, qui sera soumise à la 22e Conférence de l’Union africaine en janvier 2014. Et c’est ainsi que la réunion d’Alger du Conseil de paix et de sécurité (CPS) aura servi ces objectifs par la mise en relief des bonnes pratiques en matière de réconciliation nationale et leurs apports à la sécurité, à la stabilité et au développement.

L. B.

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N° 64 El-Djazaïr.com 91Juillet 2013

La compagnie aérienne Air Algérie a enregistré une hausse de 13,6% sur les quatre premiers mois de l’année, les liaisons internationales progressant encore plus à 17,7% notamment sur les lignes africai-nes. Air Algérie prévoit une hausse de son offre pour la saison estivale, Omra et Hadj -2013

Par Leila BOUKLI

3e Conférence annuelle d’Air Algérie

Une charte pour la qualité de service

Les cadres de la compagnie nationale aérienne, réuni au Cercle de l’armée de Beni Messous à Alger, les 22 et 23 juin dernier, ont planché, durant leurs travaux, sur la mise en œuvre du Plan de développement à moyen terme, dont les premiers fruits portés par cette vision

stratégique feront dire au P-DG Mohamed-Salah Boultif, dans son discours d’ouverture que « beaucoup d’indicateurs sont au vert et sont très prometteurs ». Ce plan, ambitionne non seulement de remettre la compagnie sur le chemin de la compétitivité et de la rentabilité mais aussi et surtout, soulignera-t-il, d’assurer sa pérennité pleine et entière à travers un vaste programme d’investissement. « Notre plan de développement ambitionne non seulement

de remettre la compagnie sur le chemin de la compétitivité et de la rentabilité, mais aussi et surtout d’assurer sa pérennité pleine et entière à travers un vaste programme d’investissements », a-t-il souligné.À cet égard, la compagnie compte ouvrir 4 nouvelles lignes durant la période d’hiver 2013/2014 sur le réseau Afrique considéré comme « prioritaire » dans le plan de développement du transporteur aérien public.Plusieurs cadres de la compagnie au niveau national et international sont intervenus lors de ces troisièmes assises de la compagnie Air Algérie, avant d’intégrer les travaux, des deux ateliers portant l’un sur « Le bilan des recommandations des ateliers, de la conférence en 2012 » et de « l’Elaboration de la Charte Qualité de Service ». A ce

Mohamed-Salah Boultif, P-DG d’Air Algérie, présidant la 3e Conférence annuelle d’Air Algérie

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El-Djazaïr.com N° 6492 Juillet 2013

propos, M. Boultif a insisté devant les cadres de l’entreprise sur l’importance de saisir cette occasion pour apporter « une nette amélioration » à la qualité de service. « L’amélioration de notre qualité de service constitue le seul gage de maîtrise de notre marché. Nous devons apporter la preuve que nous nous engageons résolument dans la voie d’une compagnie qui ambitionne de devenir leader sur son marché. »En chiffres et en termes de production, les résultats à fin avril 2013 confirment, selon le patron d’Air Algérie, une tendance à la hausse de plus de 13% du trafic par rapport à la même période de 2012. Le réseau international enregistre, pour sa part, une évolution de près de 18% et un gain de part de marché de plus de 1,5 point, atteignant actuellement 49%.Poursuivant ses propos, M. Boultif reconnaîtra, nonobstant, une baisse en matière de ponctualité par rapport à l’année précédente, en faisant ressortir toutefois une progression

notable dans le trafic international, notamment le réseau Afrique, qui est passé de 15 359 passagers en avril 2012 à 31 815 passagers pour la même période cette année.Le vaste programme d’investissement annoncé comprend le développement de la flotte qui se traduira par l’acquisition de 16 appareils – dossier en phase d’évaluation –, la construction du centre de formation à Rouiba sur un terrain d’une superficie de 27 000 m2. La fiche technique du projet est en préparation, le lancement de l’opération recensement des infrastructures à intégrer et l’étude d’évaluation entrant dans le cadre de la troisième tranche du projet de la base de maintenance, projet au stade d’évaluation des offres. Concernant le « hub » d’Alger, visant à intégrer le marché du transit international, M. Boultif a indiqué que le projet est au stade de l’évaluation des offres. Il s’agit de la restructuration de l’Entreprise, en dissolvant des anciennes filiales et la création de

nouvelles plus « fiables », selon le P-DG. Pour ce qui est du lancement de la période de pointe 2013, à noter qu’un dispositif a été arrêté prévoyant une augmentation de l’offre globale de plus de 11% et qui profitera aux marchés Europe, Afrique et Canada. Le marché français connaîtra, lui, une augmentation de plus de 4%.Au volet Omra, pour ces mois de Chaabane-Ramadan, il est prévu une évolution de plus de 4% par rapport à 2012 avec une offre de 59 724 sièges pour 220 vols.La compagnie compte affréter deux gros porteurs consacrés aux vols réguliers et à l’opération Omra ainsi que deux moyens porteurs pour couvrir le déficit en avion du même type. Pour l’opération Hadj -2013 devant débuter le 18 octobre prochain à partir des aéroports d’Alger, Oran, Constantine, Annaba et Ouargla, 28 800 pèlerins seront transportés avec le concours d’une autre compagnie, la Saudia Airlines en l’occurrence. La compagnie envisage également d’appliquer des tarifs « adaptés » durant cette période avec des promotions spéciales Ramadan sur toutes ses lignes. Retraçant le bilan de la compagnie, Mohamed-Salah Bouletif n’a pas manqué d’exhorter les cadres centraux présents à cette rencontre annuelle à améliorer la qualité de service « afin de démontrer à notre clientèle qu’elle est au cœur de nos préoccupations et qu’elle sera la première bénéficiaire de notre nouvelle stratégie de développement». Notons enfin qu’Air Algérie, qui compte actuellement 43 appareils, passera à 59 appareils à l’horizon 2017. L’acquisition de ces nouveaux appareils sera financée par concours bancaire avec plus de 49 milliards de dinars réservés à cette opération. La Banque nationale d’Algérie (BNA) assurera ce financement au nom de l’ensemble des banques publiques de la place. Air Algerie est la cinquième plus importante compagnie africaine. Elle ambitionne d’assurer sa pérennité pleine et entière à travers, rappelons-le, un vaste programme d’investissement qui dote la compagnie d’une vision stratégique de développement à moyen terme et qui commence à porter ses premiers fruits.

L. B.

Mohamed-Salah Boultif, P-DG d’Air Algérie

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N° 64 El-Djazaïr.com 95Juillet 2013

Un séminaire international sur la migration en Afrique du Nord et dans le sillage du printemps arabe s’est tenu le 10 juin dernier à l’hôtel Hilton d’Alger. Lors de cette rencontre organisée par le Mouvement féminin algérien de solidarité avec la famille rurale en collaboration avec la section Algérie du Centre international de recherche et d’étude sur le terrorisme, Saïeb Musette, directeur de recherche au CREAD, premier à prendre la parole, a affirmé que pas moins de 250.000 étrangers vivent en Algérie dont 150.000 émigrés irréguliers et 30.000 réfugiés syriens et libyens. Les Africains subsahariens, eux, ne représentent que 10% de cette émigration irrégulière.

Par Leila BOUKLI

Flux migratoire

250.000 réfugiés étrangers vivent en Algérie

Des réfugiés tentant de fuir les affres de la misère

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El-Djazaïr.com N° 6496 Juillet 2013

L’orateur, qui se réjouit du traitement qui leur est réservé aujourd’hui dans notre pays, où cette population n’est plus expulsée, a mis en

exergue les drames humains drainés par les révolutions et prône un travail sur le mode préventif pour encadrer ces flux fuyant l’insécurité, les guerres et les sinistres économiques. Ces personnes, ne sont pas toutes des délinquants ou des trafiquants ; elles ont besoin d’aide et de soutien avec, en premier lieu, soulignera-t-il, une prise en charge psychologique. Le HCR intervient, mais cela ne suffit pas. Me Lana, vice-président du Conseil italien des réfugiés mais aussi de la Fidh, a fait remarquer que les révolutions arabes n’ont pas été sans conséquences. Elles ont porté au pouvoir des islamistes qui ont tué des opposants et relégué au second plan les forces laïques. « L’Algérie, soutiendra-t-il, est un modèle valide à suivre dans le domaine du flux migratoire. » Pour le colonel à la retraite Bendjana, expert algérien des questions sécuritaires, les révolutions arabes sont un complot. Considérant toutefois que ces dynamiques sont porteuses de revendications légitimes, l’intrusion en leur sein d’éléments inféodés aux grandes puissances en

a dénaturé les objectifs. Il attribue la recrudescence du terrorisme constaté dans la région à la présence d’armes massives en Libye à la suite de l’effondrement de l’Etat libyen, qui n’a pas réussi à désarmer les milices ; le groupe armé Ibn Nafaa a menacé la stabilité de la Tunisie et l’Algérie a vécu l’attaque terroriste de Tiguentourine, a-t-il rappelé. Quant à la Syrie, elle a vu ses champs de combat rejoints par 50 000 mercenaires recrutés parmi 37 nationalités. Pour le professeur Ahmed Bensaâda, Canadien d’origine algérienne , auteur du livre Arabesque américaine : le rôle des Etats-Unis dans les révoltes de la rue arabe, les révolutions arabes ne sont pas aussi spontanées qu’on les avait présentées puisque les acteurs de la société civile en Egypte comme en Tunisie ont été pris en charge par des ONG américaines (NED, NDI, Freedom House, Canevas...) bien avant 2011. Elles travaillent, dira-t-il, comme la CIA il y a 25 ans. A noter enfin qu’un projet destiné à une meilleure prise en charge des réfugiés est mis en œuvre avec la contribution et la collaboration de la Commission nationale pour la protection des droits de l’Homme qui s’est engagée à œuvrer avec des experts internationaux dont l’Italien Me Mario Lana.

L. B.

Des Italien(ne)s ami (e)s de l’Algérie honoré(e)sMe Mario Lana, qui a aussi été durant la guerre de libération, l’un des avocats du FLN a été honoré le 15 juin dernier lors d’une réception marquant le 50e anniversaire de l’indépendance par l’association des ayants droit du chahid, nombreux à assister à cette cérémonie en l’honneur des Italien(ne)s ami(e)s de l’Algérie à laquelle ont aussi répondu présents d’anciens moudjahidine et de personnalités algériennes et étrangères du monde politique, société civile et universitaires, entre autres Rezzag Bara, Saïda Benhabylès, ex-ministre et sénatrice, l’ambassadeur de Cuba… Le dîner offert à l’occasion a pris fin par la présentation d’un documentaire sur la réussite d’une jeune Algérienne née après l’indépendance, en l’occurrence Samia El Makhloufi, biologiste de son état, qui a tenu à remercier le président de la République pour avoir permis aux femmes d’avoir leur heure de gloire et à notre magazine pour l’avoir sortie en son temps de l’anonymat. L’exemple de Samia, dont l’entreprise Horizon Plus Médical a reçu de nombreux trophées internationaux, illustre bien l’engagement des femmes de cette génération à reprendre le flambeau des aîné(e) s pour démontrer leurs capacités et potentialités en participant à part entière aux efforts de développement du pays. «Pour réussir, il faut d’abord avoir envie de réussir», nous dira Samia El Makhloufi. Des mots qui laissent augurer de belles perspectives pour celles qui comme elles ont cessé de rêver en mettant en pratique leur esprit d’entreprendre.

L. B.

Des familles en quête de prise en charge psychologique

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GENdARMERIE NAtIONALE

N° 64 El-Djazaïr.com 99Juillet 2013

Le général-major Ahmed Bousteila, commandant de la Gendarmerie nationale, a présidé le 24 juin 2013, la cérémonie de sortie de trois nouvelles promotions à l’Ecole supérieure de la gendarmerie des Issers (Boumerdes). Les festivités se sont déroulées en présence du général-major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale, du colonel Mustapha El Habiri, directeur général de la protection civile, et des autorités militaires et civiles de la wilaya de Boumerdes ainsi que du wali de Blida.

Par Radia ZEKRI

École supérieure de la Gendarmerie nationale des Issers

Sortie de trois promotions d’officiers gendarmes

Le général-major Ahmed Bousteila, commandant de la Gendarmerie nationale, saluant les officiers sortants

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El-Djazaïr.com N° 64100 Juillet 2013

A son arrivée à la plus importante école de l’institution, le patron de la Gendarmerie nationale a passé en revue les différentes

promotions avant que le colonel Mohamed Berkani, commandant de l’école, ne prononce une allocution dans laquelle il a présenté la politique du commandement de la gendarmerie pour le développement de la formation conformément à la politique des réformes initiée par le ministère de la Défense nationale (MDN) en matière de formation, de qualification et de promotion de l’élément humain vers le véritable professionnalisme. « L’école supérieure de la Gendarmerie nationale des Issers assure une formation globale dans les domaines militaires et de spécialisations, soutenue par un entraînement physique qualifié, permettant aux recrues de remplir leur devoir avec tout le professionnalisme nécessaire.

Les étudiants de cet établissement bénéficient de plusieurs modules dans les nouvelles technologies de la communication, la gestion des crises, les langues vivantes et l’informatique, entre autres, afin de leur offrir le savoir nécessaire à même de leur permettre de faire face aux nouvelles formes de criminalité et au crime organisé », a souligné le colonel Berkani, mettant en avant l’importance qu’accorde le commandement de la gendarmerie à la qualité de la formation en mobilisant tous les moyens nécessaires pour un meilleur apprentissage d’où l’introduction des langues étrangères, l’informatique et les nouvelles technologies de communication et de l’information dans les différents cycles de formation. « Dans ce contexte, il convient de souligner également que le Commandement de la gendarmerie nationale fait de la formation la clef de réussite de sa stratégie de lutte contre la criminalité, qui doit permettre aux gendarmes la maîtrise des moyens

modernes en dotation dans les unités et surtout de les rentabiliser au cours de l’accomplissement de leurs tâches quotidiennes. Cette formation vise essentiellement à préparer l’officier de gendarmerie, tout au long de sa carrière, au travail auquel il est destiné avec toutes les exigences spécifiques du métier, pour atteindre une meilleure adéquation entre le comportement du gendarme soldat de la loi et les exigences du commandement et les attentes de la population », a-t-il affirmé.Pour ce qui est des promotions sortantes, le commandant de l’école le colonel Mohamed Berkani a indiqué qu’il s’agit de 120 officiers de la 16e promotion du cours d’état-major dont un Palestinien, un officier de la République arabe sahraouie démocratique et un de la République islamique mauritanienne, 200 officiers dont 14 filles de la 43e promotion du Cours de perfectionnement et 209 officiers de la 45e promotion de

Le général-major Ahmed Bousteila, remettant ses grades à un élève-officier

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N° 64 El-Djazaïr.com 101Juillet 2013

la Formation fondamentale dont 18 filles et 11 officiers de la République islamique mauritanienne. Les officiers sortants sont tous titulaires de diplômes universitaires, ayant passé avec succès leur examen devant une commission mixte composée de magistrats et d’officiers de la Gendarmerie nationale. A noter, par ailleurs, que la 45e promotion de la formation fondamentale a été baptisée au nom du chahid commandant Mahmoud Bachane, natif de la région de Médea tombé au champ d’honneur le 29 juillet 1959 à Bou Saada, wilaya de M’Sila. « La cérémonie de sortie de promotion, organisée sous la présidence du général-major commandant de la Gendarmerie nationale, vient couronner une année d’efforts pour la formation d’officiers compétents et aptes à exercer leurs fonctions futures avec professionnalisme et garantir en toutes circonstances, l’exécution des lois de la République et assurer ainsi la sécurité du citoyen et de ses biens », a affirmé le colonel Berkani, rappelant que les nouvelles promotions d’officiers viennent renforcer les rangs de la gendarmerie avec détermination pour mener à bien leur mission sacrée envers le citoyen et la patrie sur tout le territoire national. Après les prestations de serment et la remise du drapeau de l’école de la promotion sortante à celle entrante et l’échange de témoin entre ces promotions, il a été procédé à la remise des diplômes et des grades aux majors de promo par le général-major Bousteila, le général-major Hamel, le colonel El Habiri, le wali de Boumerdès et le wali de Blida avant de baptiser la nouvelle promotion au nom du chahid.La cérémonie a vu, également, l’exécution d’exhibitions militaires par les promotions sortantes et des exercices sur la neutralisation des criminels, les techniques de combat et la maîtrise des armes, effectués par un groupe d’élites de la gendarmerie formés au détachement spécial d’intervention (DSI). Après la cérémonie, le patron de la gendarmerie et ses invités ont

assisté à de deux exposés, portant l’un sur le plan de communication et les nouvelles technologies de l’information employées par le corps de la Gendarmerie nationale, et l’autre sur les opportunités de formation offertes par l’Ecole supérieure des Issers et les moyens exploités pour atteindre les objectifs tracés par le commandement.

R.Z.

Le chahid Mahmoud Bachane, dont des membres de sa famille oat assisté à la cérémonie de sortie de promotion et qui a été honorés à l’occasion par le général-major Ahmed Bousteila, est né le 4 juillet 1928 à Médéa, dans la Wilaya IV historique. Il est tombé au champ d’honneur le 29 juillet 1959, lors d’une bataille à Djebel Thameur, près de Bou Saâda.

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GENdARMERIE NAtIONALE

N° 64 El-Djazaïr.com 103Juillet 2013

Le général-major Ahmed Bousteila, commandant de la Gendarmerie nationale, a exhorté les responsables du 5e Commandement régional de la gendarmerie de Constantine ainsi que les commandants des groupements territoriaux des quinze wilayas de l’Est à redoubler de vigilance pour faire face aux menaces auxquelles est confrontée l’Algérie en raison de la situation tendue aux frontières algéro-tunisienne et algéro-libyenne au vu des différentes tentatives de terroristes de s’infiltrer en Algérie. Une menace conjuguée aux différentes formes de criminalité, notamment le trafic de drogue, et plus particulièrement celui d’armes, de corail et l’immigration clandestine.

Par Radia ZEKRI

Sortie de promotion de l’Ecole de gendarmerie de Sétif

L’éminence de la formationLe général-major Ahmed Bousteila, commandant de la Gendarmerie nationale, passant en revue un détachement de gendarmes

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El-Djazaïr.com N° 64104 Juillet 2013

Le général-major Ahmed Bousteila, commandant de la Gendarmerie nationale, a présidé le 15 mai 2013, la sortie de trois nouvelles

promotions à l’école de sous-officiers de la gendarmerie de Sétif. Une nouvelle occasion pour donner de nouvelles instructions en vue de hausser la qualité de la formation au profit de la professionnalisation et de l’intervention efficace sur le terrain. Comme de coutume, le patron de la Gendarmerie a rencontré ses cadres dirigeants de l’école de

sous-officiers d’Aïn-Oulmane pour évaluer les résultats d’une nouvelle année de formation ainsi que pour mettre à jour certaines instructions. A ce sujet, le général-major a insisté sur l’amélioration continue du niveau des formations et son adaptation à la réalité du terrain. « Il faut améliorer les programmes de formation et les aligner sur les normes internationales pour atteindre une formation de qualité », a-t-il instruit, rappelant les moyens matériels et techniques mis à la disposition des écoles de la gendarmerie. D’ailleurs, la Gendarmerie nationale

a procédé depuis l’année dernière, à l’introduction de nouvelles matières en formation dont les langues étrangères et le droit humanitaire international et compte introduire plus de matières à même de s’adapter aux réalités du terrain. En somme, la modernisation, l’adaptation et le développement continu de la formation interviennent systématiquement dans les programmes de formation de la gendarmerie conformément aux instructions du haut commandement de la Gendarmerie nationale. Le général-major Ahmed Bousteila, accompagné du général-major

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N° 64 El-Djazaïr.com 105Juillet 2013

Nourredine Hambli, commandant adjoint de la 5e Région militaire, du colonel Kamel Bessaha, chef d’état-major du 5e commandement régional de la Gendarmerie nationale, de Abdelkader Zoukh, wali de Sétif, et de nombreux invités, a présidé la cérémonie de sortie d’une promotion de 2006 agents de police judiciaire et de deux promotions respectivement de 151 et de 71 gradés, récipiendaires de la qualification militaire professionnelle en administration, des 1er et 2e degrés. Les élèves sortants de ces promotions, ont reçu, a expliqué le colonel Salah Keddache, commandant

de l’école, une formation de 18 mois en deux étapes, la première à l’école de la Gendarmerie nationale de Miliana (Ain Defla) durant l’année 2011-2012 et la seconde à l’école des sous-officiers de Sétif où une formation physique et théorique leur a été dispensée. Il a précisé que durant le cycle de formation 2012-2013, pas moins de 26 000 agents de la Gendarmerie nationale ont été formés à l’échelle nationale, dont 14 000 jeunes recrues, le reste des agents en exercice ayant bénéficié d’un de stages de perfectionnement. La cérémonie de sortie des trois nouvelles promotions a été marquée par des exhibitions d’arts martiaux exécutées par les élèves sortants, ainsi qu’à des démonstrations d’arrestation des criminels. Le général-major Bousteila a, par la même, honoré la famille du chahid Said Zamouche dont le nom a été donné à la 53e promotion de l’école de sous-officiers de la gendarmerie de Sétif, créée en 1991. Une école de qualité qui fait l’objet de visites du général-major avant chaque cérémonie de sortie de promotion. En donnant des instructions et des orientations importantes, le patron de la Gendarmerie a visité les différents compartiments de l’école. Il a passé en revue la 53e promotion baptisée au nom du chahid Saïd Zamouche, tombé au champ d’honneur le 27 novembre 1960, à Oued El Berdi, dans la Wilaya III historique, lors de l’explosion d’une mine antipersonnel placée par l’ennemi.

Les mesures sécuritaires renforcées aux frontièresLa lutte contre la criminalité sous toutes ses formes et le terrorisme ont été au centre de la réunion qu’a tenue le général-major Ahmed Bousteila avec les responsables du 5e Commandement régional de la gendarmerie de Constantine ainsi que les commandants des groupement territoriaux des quinze wilayas de l’Est. Il les a exhortés à redoubler de vigilance pour faire face aux menaces auxquelles est confrontée l’Algérie en raison de la situation tendue

aux frontières algéro-tunisienne et algéro-libyenne au vu des différentes tentatives de terroristes de s’infiltrer en Algérie. Une menace conjuguée aux différentes formes de criminalité, notamment le trafic de drogue, et plus particulièrement celui d’armes, de corail et l’immigration clandestine. Un sujet abordé lors de l’audience que le général-major Ahmed Bousteila a accordée au général Mountaser Essakouhi, directeur général de la Garde tunisienne. Une visite s’inscrivant dans le cadre des efforts communs aux deux pays de lutter contre la menace terroriste et celle d’autres formes de criminalité le long des frontières. «Dans le cadre de la promotion et de la consolidation des relations internationales bilatérales entre l’Algérie et la Tunisie, la Gendarmerie nationale et la Garde tunisienne ont développé, durant ces dernières années, de nombreux programmes de partenariat et de coopération bilatérale au profit de plusieurs domaines d’intérêt commun », lit-on, en effet, dans un communiqué de la Gendarmerie nationale rendu public à l’issue de la visite du général Mountaser Essakouhi à Alger. Sur un autre plan, le commandant de la Gendarmerie nationale a insisté sur la nécessité de redoubler d’efforts dans la lutte contre la criminalité notamment en cette période estivale coïncidant avec le ramadhan, mettant l’accent sur l’exploitation des moyens matériels et technique pour sécuriser l’autoroute Est-Ouest. Aussi des instructions ont été données pour renforcer le contrôle des tronçons autoroutiers au niveau des wilayas de l’Est du pays.

2 000 agents de police judiciaire sortis de l’école de Sidi Bel-AbbèsDeux jours avant le déplacement du patron de la Gendarmerie dans la wilaya de Sétif, une cérémonie de sortie de 2 000 agents de la police judiciaire dont 500 spécialisés dans la sécurité routière, a été organisée par l’Ecole de gendarmerie de Sidi Bel-Abbés. Il s’agit de la 53e promotion de

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l’école, présidée par le général Nouba Menad, chef d’Etat-major du commandement de la gendarmerie nationale en présence des autorités militaires et civiles de la région. Dans une allocution à l’ouverture de la cérémonie, le commandant de l’Ecole a affirmé que la Gendarmerie nationale a renforcé ses moyens et son système de formation pour s’adapter aux mutations, aux exigences du développement durable et aux aspirations des citoyens en matière de sécurité. En effet, des diplômes et des grades ont été remis suivis par la passation de l’emblème national, la baptisation de la promotion et un défilé. Les élèves de la promotion sortante ont présenté diverses exhibitions étalant leur savoir-faire notamment dans la conduite de motocycles utilisés pour la sécurité routière. La nouvelle promotion, comprenant des agents spécialisés en techniques d’électricité et de mécanique et en conduite de tous genres de véhicules, a été baptisée au nom du chahid Mohamed Bouloum dit « Si Daoud », né en novembre 1922 à Sidi Hamadouche (Sidi Bel-Abbès) où il a suivi un enseignement dans les écoles coraniques. Il entama son parcours militant dans les rangs de l’organisation civile du FLN où il fut chargé de la collecte d’informations et de provisions transformant sa maison en lieu de réunion

des éléments de l’Armée de libération nationale (ALN). Il fut arrêté en 1957 et emprisonné au centre militaire d’Ain El Berd, où il fut torturé, avant de s’évader et de rallier les rangs de l’ALN. Il tomba au champ d’honneur le 19 février 1958 lors d’une bataille contre l’occupant qui a duré trois jours aux environs de Sfisef.A noter qu’il a été procédé, dans le cadre de la même session de formation, à la mise à niveau de deux promotions d’officiers dans le domaine de conduite de motos pour les adapter aux nouvelles normes de sécurité routière. Les stagiaires ont acquis, durant un stage de deux ans, des connaissances notamment dans les domaines de la lutte contre la criminalité, les technologies de l’information et de la communication et les langues étrangères. Ils ont bénéficié également de formations théoriques et pratiques dans le domaine juridique et d’exercice au sein de la brigade pilote de la Gendarmerie nationale de l’Ecole. Dans le domaine de la sécurité routière, les stagiaires ont acquis de nouvelles méthodes dans la conduite de motocycles.

R.Z.

Le général-major Ahmed Bousteila, remettant ses grades à un élève sous-officier de l’École de Sétif

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N° 64 El-Djazaïr.com 107Juillet 2013

Renforcement de la sécurité des frontières, lutte anti-terroriste et lutte contre les crimes transfrontaliers ainsi que l’échange d’expériences opérationnelles sont parmi les domaines ciblés par la coopération de la gendarmerie nationale avec les services de sécurité de plusieurs pays. Depuis quelques mois, le géné-ral-major Ahmed Bousteila a multiplié ses déplacements de travail dans ces pays et reçoit régulièrement d’importantes délégations.

Par Radia ZEKRI

Coopération internationale

Contacts renforcés du général-major Bousteila au profit de la sécurité

Le directeur général de la garde civile espagnole, Arsenio Fernandez De Mesa, saluant les officiers supérieurs de la Gendarmerie nationale lors de sa visite à Alger, en présence du

général-major Ahmed Bousteila,

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El-Djazaïr.com N° 64108 Juillet 2013

Des chefs de sécurité de pays maghrébins, sahéliens, méditerranéen et européens se sont déplacés à Alger, depuis le mois de décembre dans le cadre du renforcement des relations bilatérales et la coopération en matière de sécurité avec l’Algérie,

devenu leader en la matière dans le continent. Conjoncture internationale oblige, les services de sécurité de ces pays n’ont autres choix que conjuguer leurs efforts et renforcer davantage leur coopération pour faire face à une criminalité internationale en croissance inquiétante. Consciente de cette situation, la gendarmerie nationale algérienne a initié multiples actions de lutte dans le cadre de coopération internationale que ce soit avec les pays du Sahel, de l’union africaine, des 5+5 ou dans le cadre des Nations-Unies. En effet, le général-major Bousteila a multiplié ses contacts, répond à toute invitation au profit de la sécurité et invite, lui-même, des responsables de sécurité des pays concernés à se déplacer en Algérie, découvrir les compétences de ses gendarmes et échanger des expériences avec les différents département. La bonne réputation de ce corps de l’Armée nationale populaire et la stratégie fructueuse de son commandant ont encouragé les pays du monde à renforcer leur coopération avec l’Algérie. Pour sa part, le commandement de l’institution n’épargne aucun effort pour hausser le niveau cette coopération et l’adapter aux besoins en matière de sécurité et ce, en procédant selon les priorités.

En effet, depuis le début des évènements en Tunisie puis en Libye, la gendarmerie nationale a adapté son dispositif au niveau des frontières empêchant la circulation des groupes criminels, des armes et des marchandises prohibées. Un contact permanent avec les institutions reconnues de ces pays a été établi pour, entre autres, l’échange de renseignements et d’expériences opérationnelles pour la préservation des frontières. En effet, des délégations tunisienne et libyenne ont été reçues par le commandement de la gendarmerie pour une stratégie de lutte commune et pour faire bénéficier les services de sécurité de ces pays de l’expérience algérienne. La dernière visite des voisins de l’Est remonte au 21 mai écoulé quand le directeur général de la Garde tunisienne, le général Mountaser Essakouhi. Accompagné d’une importante délégation, a été reçu par le général-major Ahmed Bousteila, pour évoquer les évolutions concernant l’aspect sécuritaire dans les deux pays, notamment aux frontières où des mouvements de groupes terroristes sont enregistrés. La visite s’est inscrite dans le cadre des efforts communs de lutter contre la menace terroriste et autres formes de criminalité transfrontalière. Ceci, en outre, de nombreux programmes de partenariat et de coopération bilatérale mis en place dans plusieurs domaines d’intérêt commun. Des contacts séminaires sont, également, entrepris avec les services de sécurité libyens relatifs notamment à la sécurité des frontières.

Signature d’un protocole de coopération entre la Gendarmerie nationale et la Garde civile espagnole

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N° 64 El-Djazaïr.com 109Juillet 2013

La coopération, condition de la sécurité internationale Outre la multiplication des contacts pour la sécurité des frontières Est, le général-major Ahmed Bousteila accorde un intérêt particulier à la sécurité du Sahel notamment depuis l’avènement de la crise malienne qui ne cesse d’affecter toute la région. D’ailleurs, sans tarder, l’Etat algérien a procédé depuis le début de la crise au renforcement de dispositif au niveau des frontières dont une partie importante est à la charge des services de la gendarmerie nationale. Plusieurs visites de travail et d’inspection ont été effectuées par le commandant de la gendarmerie dans le sud du pays pour s’assurer de la maîtrise des frontières et de la bonne mobilisation des moyens de sécurité. Un travail interne qui s’est rapidement développer pour dépasser la frontière. Des rencontres régionales sur la sécurité ont été organisées et les visites entres pays du Sahel s’enchainent afin de débattre les moyens de coopération et de lutte les plus efficace pour la sécurité du Sahel. Parmi ces actions de coopération, la visite en décembre dernier d’une délégation de la gendarmerie nigérienne à Alger, conduite par le commandant de l’institution le général Issa Mounkaila. Une visite qualifiée d’importante dans la mesure où les deux pays, l’Algérie et le Niger, se trouvent face aux mêmes défis sur plusieurs plans sécuritaires d’où les entretiens effectués entre le général-major Bousteila et son homologue du Niger

notamment sur la sécurité des frontières et de la région à la lumière des évènements du Mali. Bien que la sécurité régionale prédomine, les visites des délégations de ces pays et autres, une attention particulière est accordée au niveau international aux proportions qu’ont prises certaines formes de crime transfrontalier dont le terrorisme, le narcotrafic, le trafic d’armes et l’immigration clandestine face auxquelles la gendarmerie nationale algérienne mène une guerre sans merci où elle a démontré son efficacité et son savoir-faire reconnus par plusieurs pays. D’ailleurs, plusieurs actions de coopération ont été entreprises cette année avec des pays membres du groupe 5+5 et autres Etats. Il s’agit, entre autres, du déplacement du patron de la gendarmerie nationale le mois de mars dernier en France sur invitation de son homologue français avec lequel il a eu des entretiens sur des questions d’intérêt commun. «Les responsables des deux institutions, convaincus de la nécessité de conjuguer leurs efforts pour lutter contre la criminalité sous toutes ses formes et afin de garantir la sécurité des personnes et des biens, ont traité de la coopération opérationnelle et de l’échange d’expériences dans plusieurs domaines liés à la sécurité publique », a précisé le commandement de la gendarmerie nationale dans un communiqué, notant « une nouvelle impulsion » dans la coopération entre les institutions des deux pays. Quelques jours après son retour de France, le patron de la gendarmerie s’est rendu au Qatar sur invitation de Cheikh Abd-Ellah Ben Naçar Ben Khalifa Al-Thani,

Les éléments de la Gendarmerie nationale lors d’un exercice de simulation

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ministre d’État des Affaires intérieures, et le commandant des forces de sécurité intérieure (Lekhwiya). Au cours de son séjour, à la tête d’une importante délégation de hauts cadres de son département, le général-major s’est entretenu avec son homologue qatari sur les questions d’intérêt commun afin de conjuguer leurs efforts pour une lutte efficace contre les différentes formes de criminalité et afin de garantir la sécurité des personnes et des biens. Les responsables des deux institutions ont, également, traité de la coopération opérationnelle et de l’échange d’expériences dans plusieurs domaines liés à la sécurité publique. Le mois de mai a été marqué par ce déplacement au Qatar mais aussi par la visite de la délégation tunisienne suivie de celle roumaine le 27 du mois quand le commandant de la Gendarmerie nationale, a reçu à Alger, une délégation roumaine, conduite par le général Anghel Andreescu, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, chargé de l’ordre et de la sûreté publique, coordinateur de l’activité de la Gendarmerie roumaine. « Cette visite d’amitié et de travail s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations dans plusieurs domaines qui unissent les deux parties, en vue de promouvoir et de consolider les relations bilatérales entre l’Algérie et la Roumanie», a indiqué un communiqué du Commandement de la Gendarmerie nationale précisant qu’elle s’inscrit également dans le cadre d’échange d’expériences en matière de sécurité publique et de lutte contre la criminalité et vise à consolider et promouvoir les relations bilatérales entre les

deux institutions dans le domaine de la formation et l’échange d’expériences professionnelles. Après la Roumanie, c’était au tour de l’Espagne d’envoyer à Alger une délégation importante de sa garde civile pour une visite de travail et de coopération avec la gendarmerie nationale. Conduite par le Directeur Général de la garde civile espagnole, M. Arsenio Fernandez De Mesa, la délégation a été reçue le 10 juin par le général-major Ahmed Bousteila. Une visite conclu par, entre autres, la signature d’un protocole de coopération entre les institutions de sécurité des deux pays mais pas seulement. Elle s’inscrit, également, dans le cadre du renforcement des relations dans plusieurs domaines qui unissent les deux parties et s’inscrit dans le cadre d’échange d’expérience en matière de sécurité publique et de lutte contre la criminalité. Elle vise, souligne le commandement de la gendarmerie nationale, à consolider et promouvoir les relations bilatérales entre les deux institutions dans le domaine de la formation et l’échange d’expériences professionnelles. « Des contactes ont eu lieu entre les deux parties en présence de hauts cadres de la gendarmerie nationale algérienne », a précisé notre source. A l’heure où nous mettons sous presse, le patron de la gendarmerie continue à promouvoir sa stratégie de renforcement de la coopération internationale au profit des intérêts communs en matière de sécurité. D’autres déplacements et rencontres avec des chefs de sécurité sont au menu pour les semaines à venir.

R.Z.

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N° 64 El-Djazaïr.com 111Juillet 2013

Avec le lancement officiel de la saison estivale, le 1er juin, la Gendarmerie nationale a donné, à son tour, le coup d’envoi de son dispositif spécial pour cette période de l’année. En effet, le plan Delphine, spécial saison estivale est de retour au profit de millions de vacanciers ayant opté pour la destination Algérie. Il sera maintenu jusqu’à la rentrée sociale.

Par Radia ZEKRI

Sécurité estivale

Le plan Delphine de la gendarmerie de retour

256 plages sécurisées par les éléments de la Gendarmerie nationale

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El-Djazaïr.com N° 64112 Juillet 2013

Pour ce faire, l’institution a commencé à mettre en œuvre les moyens organiques à compter du 1er juin 2013, dispositifs qui seront progressivement

consolidés sur l’ensemble des 14 wilayas côtières. Contacté par nos soins, le responsable de la communication du commandement de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud, a expliqué que le dispositif est initié dans le but d’assurer le bon déroulement de la saison estivale notamment sur le plan sécuritaire. En notant que le plan Delphine est déjà connu par le large public puisqu’il est déjà à sa 9e année d’existence, le représentant de la gendarmerie a cité, entre autres objectifs, la sécurité au sein des lieux publics à forte concentration de citoyens, la préservation de la tranquillité des estivants et la sécurisation des voies de communication. « La saison estivale se caractérise par des déplacements de populations vers les stations balnéaires, les complexes touristiques et les wilayas côtières entraînant un flux de circulation important sur les voies de communication et les principaux axes routiers d’où la nécessité de renforcer notre présence sur le terrain

Une présence permanente

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N° 64 El-Djazaïr.com 113Juillet 2013

et d’adapter le dispositif de sécurité aux circonstances », a expliqué le lieutenant-colonel soulignant que la coïncidence de la saison estivale pour cette année le mois sacré du ramadhan drainera sans doute un flux important de citoyens vers les sites touristiques et générera plus d’activités de loisirs nocturnes. Afin de réunir les conditions nécessaires pour le bon déroulement de la saison estivale et le mois de ramadhan, le Commandement de la Gendarmerie nationale a donc mis en œuvre son plan Delphine qui a donné des résultats satisfaisants au cours des années précédentes. Pour atteindre les objectifs tracés en matière de sécurité et de prévention contre le crime, la délinquance et l’insécurité routière, les efforts des unités et les dispositifs déployés sur le terrain sont axés sur un ensemble d’actions et missions. Il s’agit, à titre indicatif, de l’intensification de la présence des gendarmes sur les voies de communication en prévision de l’augmentation du flux de la circulation routière dans un dispositif préventif adapté dans le temps et dans l’espace, à même de dissuader toute intention criminelle contre les usagers de la route et des vacanciers. Il s’agit, également,

du déploiement d’un dispositif statico-dynamiques, renforcé par les Section de sécurité et d’intervention, des groupes cynophiles et des escadrilles aériennes pour la sécurisation et la surveillance des zones à forte concentration d’estivants (plages, forêts et sites touristiques), ainsi que les lieux isolés susceptibles d’attirer les délinquants, tels que les plages non surveillées. L’autre préoccupation de la sécurité publique prise en charge est la violence routière. En effet, les accidents de la circulation routière à travers les différents axes (autoroute, routes nationales, chemins de wilaya et chemins communaux), continuent de faire de nombreuses victimes. Dans ce contexte, l’officier supérieur a indiqué que la gendarmerie a conçu des plans de lutte contre ce phénomène, afin de diminuer le nombre d’accidents, notamment par la mise en place de dispositifs adaptés dans le temps et dans l’espace à travers l’ensemble des voies de communication. « En matière de salubrité publique, les unités de la Gendarmerie nationale doivent également consacrer leur activité à la prévention et à la répression des infractions liées à l’hygiène publique. Aussi, l’attention des autorités

administratives doit être constamment attirée sur les activités commerciales en relation avec la consommation et les conséquences qui peuvent se répercuter négativement sur la santé du citoyen, en réprimant et en signalant en temps opportun, toute activité liée à ce domaine, exercée en dehors des normes requises par la réglementation en vigueur », a-t-il expliqué. Par ailleurs et partant du principe que le contact permanent avec le citoyen constitue un moyen privilégié pour valoriser le sentiment de sécurité au sein de la population, l’institution des hommes en vert rappelle que son numéro gratuit et anonyme le 10-55 est toujours en service à la disposition des citoyens algériens résidents ou émigrés et même les touristes étrangers 24h/24 et 7jours/7.Il est à rappeler que les gendarmes assurent la sécurité de 256 plages, soit un taux de 74 % du nombre global des plages autorisées à la baignade. 156 postes de surveillance sont mis en place sur l’ensemble des plages dépendant de leur secteur de compétence avec une mobilisation permanente de différentes unités pour la sécurisation des lieux de détente.

R. Z.

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El-Djazaïr.com N° 64114 Juillet 2013

Dans une allocution prononcée à l’ouverture officielle des travaux, le général Menad Nouba, chef d’état-major du commandement de la Gendarmerie, a affirmé que les pouvoirs publics n’épargnent aucun effort pour lutter contre la délinquance juvénile et les atteintes

aux mineurs qui connaissent une évolution sensible mais inquiétante. « La violence héritée des années du terrorisme,

la dégradation des valeurs sociales et les mutations sociales et sociologiques sont, entre autres, facteurs encourageant la délinquance juvénile en Algérie. Un phénomène qui touche plusieurs pays du monde nécessitant un débat national et international afin de trouver des solutions adéquates», a noté le général Menad, assurant que la Gendarmerie nationale a mobilisé tous les moyens pour contribuer efficacement dans la lutte contre ce fléau.

L’Institut national de criminologie et de criminalistique de la Gendarmerie nationale (INCC-GN) a organisé, les 23 et 24 juin, un séminaire international sur le thème de « la délinquance juvénile : pour une prise en charge multidimensionnelle ».

Par Radia ZEKRI

Séminaire international sur la délinquance juvénile

Le général Menad Nouba, chef d’état-major du comman-dement de la Gendarmerie, présidant le séminaire

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N° 64 El-Djazaïr.com 115Juillet 2013

Pour sa part, le colonel Abdelhamid Messaoudi, directeur général de l’INCC-GN, a fait état d’une situation inquiétante qui se répercute négativement sur une population juvénile représentant 48% de la population. « Malgré les mesures prises par les pouvoirs publics, et à la faveur de plusieurs facteurs, notamment la vulgarisation des technologies de l’information et de la communication et l’absence de l’autorité dans son sens le plus large (parentale, scolaire, religieuse, etc.), les mineurs sont de plus en plus impliqués dans la délinquance, et parfois même dans des affaires criminelles », a affirmé l’officier supérieur. Il indique qu’il s’agit d’une problématique constante, puisque les statistiques de la gendarmerie nationale allant de 2008 à 2012 font ressortir une moyenne annuelle de 3 153 mineurs impliqués dans tous types d’infractions. En effet, la compréhension et la prise en charge de ce fléau qui prend de l’ampleur nécessite l’intervention et la conjugaison des efforts de l’ensemble des composantes de la société. Pour ce qui est des efforts de la gendarmerie dans ce sens, l’intervenant a cité notamment la création, depuis mars 2005, des brigades de protection des mineurs, « dont la vocation est de prévenir tout acte de délinquance à l’encontre des mineurs ou commis par eux », a-t-il précisé, soulignant que le problème concerne une frange sensible de la population dont la personnalité est en pleine construction (jeunes et adolescents),

soit les générations futures. Le séminaire de la gendarmerie s’est voulu un espace d’étude et de débat fructueux soldé par un ensemble de recommandations efficaces. Pour ce faire, plusieurs acteurs et partenaires concernés ont intervenu sur une vingtaine de thématiques en relation avec la délinquance juvénile. Ainsi, et outre les cadres de la Gendarmerie nationale et de la DGSN, des magistrats, des psychologues, des psychiatres, des chercheurs, des enseignants universitaires et des représentants des ministères et des

associations activant dans le domaine ont participé au débat. Par ailleurs, des criminologues étrangers étaient présents au séminaire pour faire état de l’expérience dans leurs pays respectifs face à la délinquance juvénile, devenue problématique mondiale. Afin de cerner efficacement la problématique, le séminaire a été articulé autour de quatre axes principaux : l’évaluation de l’ampleur de la délinquance juvénile, la justice des mineurs, la prise en charge des mineurs auteurs et/ou victimes d’infractions et la prévention de la délinquance juvénile. Pour rappel, la Gendarmerie nationale a procédé, pour la protection des mineurs, à la création en mars 2005 de trois brigades spécialisées à Alger, Annaba et Oran puis de cinq autres en 2011 à Médéa, Blida, Chlef, Constantine et Tiaret. Ces brigades de protection des mineurs prennent en charge toutes les affaires des mineurs qui, pour la plupart, sont en danger moral. Des résultats encourageant ont été obtenus dont l’assistance et l’orientation de 253 mineurs vers des centres spécialisés, la réinsertion de 183 autres dans leurs familles et l’établissement de 42 enquêtes sociales ainsi que l’organisation dans des établissements scolaires et des espaces de jeunesse et autres de centaines de rencontres de sensibilisation contre les fléaux sociaux dont la toxicomanie.

R.Z.

La délinquance juvénile, devenueproblématique mondiale.

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Parler de la police algérienne, de sa modernisation et de sa mise à niveau tant sur le plan humain que matériel sans se référer aux années 1990, ces années de plomb, durant lesquelles il était plus facile de traquer le cartel des narcotrafiquants dans les rues de Bogota et de Medellin, à titre d’exemple, que d’aller faire ses courses du côté de « la Glacière » ou rendre visite à ses parents à Bougara ou à Attatba, après une longue absence, c’est s’exposer indubitablement à une incompréhension d’une mutation qui a été faite dans la douleur.

Par Mohamed MEBARKI

Parler de la police algérienne, de sa modernisation et de sa mise à niveau tant sur le plan humain que matériel sans se référer aux années 1990, ces années de plomb, durant lesquelles il était plus facile de traquer le cartel des narcotrafiquants dans les rues de Bogota et de Medellin, à titre d’exemple, que d’aller faire ses courses du côté de « la Glacière » ou rendre visite à ses parents à Bougara ou à Attatba, après une longue absence, c’est s’exposer indubitablement à une incompréhension d’une mutation qui a été faite dans la douleur.

Par Mohamed MEBARKI

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N° 64 El-Djazaïr.com 117Juillet 2013

Après trois années à la tête de la DGSN

Abdelghani Hamel, un homme-clé dans le système sécuritaire algérien

Le général-major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale

Parler de la police algérienne, de sa modernisation et de sa mise à niveau tant sur le plan humain que matériel sans se référer aux années 1990, ces années de plomb, durant lesquelles il était plus facile de traquer le cartel des narcotrafiquants dans les rues de Bogota et de Medellin, à titre d’exemple, que d’aller faire ses courses du côté de « la Glacière » ou rendre visite à ses parents à Bougara ou à Attatba, après une longue absence, c’est s’exposer indubitablement à une incompréhension d’une mutation qui a été faite dans la douleur.

Par Mohamed MEBARKI

Parler de la police algérienne, de sa modernisation et de sa mise à niveau tant sur le plan humain que matériel sans se référer aux années 1990, ces années de plomb, durant lesquelles il était plus facile de traquer le cartel des narcotrafiquants dans les rues de Bogota et de Medellin, à titre d’exemple, que d’aller faire ses courses du côté de « la Glacière » ou rendre visite à ses parents à Bougara ou à Attatba, après une longue absence, c’est s’exposer indubitablement à une incompréhension d’une mutation qui a été faite dans la douleur.

Par Mohamed MEBARKI

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El-Djazaïr.com N° 64118 Juillet 2013

Jeudi 30 juillet 1992. Bab El Oued est « plombé » sous un soleil brûlant. Après avoir supporté stoïquement une journée caniculaire, les habitants de ce quartier populaire et mythique

s’apprêtent, comme cela est de triste coutume depuis environ une année, à vivre une énième nuit « chaude » qui ne manquera pas de leur livrer le lendemain matin son lot de deuil et de larmes. Soudain, une, deux et puis trois détonations déchirent l’air étouffant d’un exécrable après-midi. En quelques minutes seulement, la triste nouvelle se répand comme une trainée de poudre de Djebel Koukou à la place des martyrs. Malki Abdelhak, un jeune policier âgé de 31 ans, de repos ce jour-là, vient d’être traîtreusement assassiné par deux monstres armés et lâchés dans la nature par des sanguinaires assoiffés de pouvoir. Abominable ; ignoble ; odieux. Tous les qualificatifs ne suffisent pas pour

exprimer le geste commis par deux jeunes désaxés, endoctrinés jusqu’à la moelle par des commanditaires sans foi, ni loi, éprouvant un plaisir macabre à envoyer des jeunes Algériens tuer d’autres jeunes Algériens. Aujourd’hui, vingt et un ans sont passés depuis que Malki Abdelhak est parti, laissant derrière lui une petite fille à peine âgée de dix mois. Mon Dieu que c’est dur d’évoquer cette tragédie qui a entraîné la mort de nombreux Abdelhak par la faute d’illuminés dont certains coulent des jours heureux et paisibles à Doha,

à Londres, à Genève et à Washington, pour ne citer que ces contrées où les dégénérés du « Takfir oua al hijra » trouvent encore le confort et le réconfort. En Algérie, ils avaient décrété le pouvoir impie, les forces de l’ordre, des « taghout » et l’écrasante majorité du peuple qui ne les avait pas suivis une masse d’hérétiques et de dévoyés à soumettre à la rédemption par le feu et par le sang. Mais là-bas, en Europe et en Amérique, ils respirent à pleins poumons l’air « démocratique » et « libéral » labélisé par la société occidentale ! Mon Dieu, que c’est pénible d’écrire ce genre de papier et dire une tragédie que tous les Algériens doivent toujours lire au présent, particulièrement dans un contexte où la sécurité de leur pays est ciblée de toutes parts. Car, malgré une réconciliation aux effets thérapeutiques incontestables, le souvenir de cette période nébuleuse et obscure fait encore mal, très mal.

Toutes les tentatives d’installer des « barrières»

psychologiques entre la population et la police n’ont

pas résisté devant les premiers actes de bravoure signés

par des « flics » qui aimaient l’Algérie profondément et

simplement.

Dahou Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, le général-major Abdelghani Hamel, DGSN, et le commissaire divisionnaire, Rachid Boualem Allah.

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Parler de la police algérienne, de son évolution technique et humaine, des progrès qu’elle a enregistrés et de son rôle dans la sécurisation d’un pays dont la dimension continentale n’enchante pas spécialement « Big brother » et ses programmateurs cybernétiques qui voient tout et entendent tout, sans évoquer les lourds sacrifices consentis par une institution républicaine – n’en déplaise à certains transfuges de la DGSN reconvertis en consultants sécuritaire – et par des hommes qui ont fait face à l’une des entreprises criminelles les plus dévastatrices du XXe siècle, c’est faire montre d’un manque flagrant de lucidité. Parler de la police algérienne, de sa modernisation et de sa mise à niveau tant sur le plan humain que matériel sans se référer aux années 1990, ces années de plomb, durant lesquelles il était plus facile de traquer

le cartel des narcotrafiquants dans les rues de Bogota et de Medellin, à titre d’exemple, que d’aller faire ses courses du côté de « la Glacière » ou rendre visite à ses parents à Bougara ou à Attatba, après une longue absence, c’est s’exposer indubitablement à une incompréhension d’une mutation qui a été faite dans la douleur. Ces milliers de recrues, hommes et femmes, du simple agent de l’ordre au spécialiste en technologie, en informatique, en physique nucléaire ou en droit, qui ont rejoint les rangs de la police après le retour de la paix et de la sérénité, et qui travaillent aujourd’hui dans des conditions idéales pour leur épanouissement professionnel doivent plus que tout s’inspirer du dévouement illimité de leurs aînés dont beaucoup sont encore en exercice. Ces milliers de policiers exerçant aujourd’hui au sein des différentes structures de la sûreté,

selon des normes appliquées par les meilleures polices du monde, doivent brandir avec une grande fierté leur filiation à une génération qui a payé un lourd tribut à la lutte antiterroriste. Une génération de baroudeurs qui ne savaient pas ce que le mot résignation voulait dire : des agents de la circulation, des mécaniciens, des chauffeurs, des employés chargés de missions administratives, des artificiers, des officiers ou des éléments appartenant aux troupes d’élite de la DGSN, les fameux « ninjas », et dont l’expérience acquise sur le terrain sert aujourd’hui de référence de base à la formation dans les différentes écoles de la police. La meilleure manière de rendre hommage aux aînés, disparus, à la retraite ou encore en activité, consiste à donner le meilleur de soi-même en se conformant à l’esprit et à la lettre du processus de

Photo de famille prise lors du 36e congrès des chefs de police et de sécurité arabes tenu à Alger en décembre 2012

Photo Abdessamed.Khelifa

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modernisation mis en oeuvre par feu Ali Tounsi et poursuivi par le général-major Abdelghani Hamel. En relevant le défi, la génération montante aura confirmé que le sacrifice des aînés n’a pas été vain. En s’élevant à la hauteur des objectifs stratégiques tracés par le DGSN, un homme de grande rigueur morale qui avait déjà donné un aperçu de son profil en s’engageant, lors de sa première sortie médiatique, « à travailler main dans la main avec tous les cadres pour resserrer les rangs à l’intérieur de l’institution et à combattre sans relâche toutes les déviations qui ternissent l’image de cette institution », elle aura largement contribué à faire de la police une « arme » redoutable, capable de neutraliser le crime sous toutes ses formes, et une « assurance-vie », destinée à la protection du citoyen et à l’instauration de l’Etat de droit auquel aspire tous les Algériens quelle que soit leur obédience idéologique. Pour mesurer l’immense travail accompli

par le défunt Ali Tounsi et le général-major Abdelghani Hamel, son successeur, il est donc plus qu’utile de revenir quelques années en arrière, jusqu’à cette période qui avait suivi la disparition tragique de Houari Boumediene. Sans ce retour vers une période « marquante » de l’histoire contemporaine du pays qui avait vu les ennemis de l’Algérie mettre en œuvre leurs plans de déstabilisation en ciblant en premier lieu les services de renseignements, le ministère de l’Intérieur, la jeunesse et les sports, l’université et enfin la structure industrielle, on risque de ne pas saisir pleinement l’importance des dégâts occasionnés, ni d’ailleurs la portée historique de la remise à niveau organique et opérationnelle entreprise par le général-major et avant par son illustre prédécesseur. Cette période a vu le démantèlement de la Sécurité militaire pour des motifs fictifs, la parcellisation du tissu industriel, la dépersonnalisation d’une université livrée par tranche au salafisme, la remise en cause de la réforme sportive

L’ Unité aérienne, la fierté de la Sûreté nationale

Une maîtrise parfaite des techniques de combat

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qui avait permis pour la première fois à l’Algérie de participer à une phase finale de Coupe du monde grâce à une génération talentueuse de footballeurs formés en Algérie, et plus grave encore, l’infiltration de la police par des cadres aux méthodes expéditives qui n’allaient pas tarder à donner une image détestable de la DGSN durant les mouvements de contestation populaire de Sétif et de Constantine en 1986 et pendant les douloureux évènements d’octobre 88. C’était l’époque de « Hamma Loulou» et des fameuses campagnes de sensibilisation civique qui connurent de nombreux dérapages « planifiés » dans le but de créer un fossé entre la police et les populations des grandes villes. On avait assisté en plein jour à des scènes surréalistes au niveau des rues Ali-Khodja à El

Biar, Colonel-Lotfi à Bab El Oued ou au Télemly où des policiers étaient chargés d’interpeller des femmes qui avaient « osé » bravé l’interdiction d’étendre le linge sur les balcons ! On avait assisté durant les années 1980 à des scènes dévalorisantes où l’Etat se substituant aux employeurs publics, tous organismes confondus, a engagé la DGSN dans une campagne de lutte contre l’absentéisme qui n’était pas de son ressort. Pendant ce temps, le discours religieux extrémiste prenait racine dans la société sous le regard bienveillant et protecteur des éléments travaillant pour le compte de l’ « homme

qui parlait aux avions ». Bien avant la mascarade électorale du 26 décembre 1991, on avait assisté à une multitude de provocations montées de toutes pièces et séparément contre la société, les services de sécurité dont la police, les intellectuels et les moudjahidine. Tahar Djaout et Abdelkader Alloula ne sont plus parmi nous, pour parler de cette interview de triste souvenir accordée par l’hebdomadaire Algérie-actualité au général Marcel Bigeard, un criminel de guerre dont la simple évocation est une immense insulte à la mémoire des chouhada et au combat des moudjahidine, mais d’autres Algériens sont encore en vie et peuvent témoigner au sujet de cet épisode qui avait jeté le discrédit sur une publication réputée pour sa liberté de ton et la pertinence de ses analyses. Des rumeurs non confirmées

Bien prise en mains par le chahid Si El Ghouti, la DGSN

n’a pas tardé à s’imposer comme un solide rempart

contre le crime.

Le général-major Abdelghani Hamel rendant visite sur son lit d’hôpital à un agent blessé lors des derniers événements ayant secoué la wilaya de Ghardaïa. Un geste apprécié aussi bien par la famille que par la population locale

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avaient circulé dans Alger concernant un énigmatique soutien émanant d’un haut cadre de la DGSN qui aurait cautionné la publication de l’interview en question malgré l’opposition du collectif des journalistes d’Algérie Actualité. A quels desseins ces rumeurs ont-elles été amplifiées ? La réponse est simple : pousser les journalistes à adopter une attitude négative à l’égard de la police afin de gêner médiatiquement cette dernière dans ses missions de maintien de l’ordre face au mouvement salafiste qui commençait à occuper les lieux publics. Les concepteurs du complot confortablement installés à l’étranger avaient chargé leurs larbins locaux à tout mettre en œuvre pour aggraver l’impopularité d’un corps déjà soumis à une terrible pression. L’attaque terroriste de l’école de police de Soumaâ et le vol d’un important lot d’armes qui s’en est suivi constituaient le prélude au déluge de feu qui allait s’abattre sur l’Algérie. Manipulés par un Abassi Madani au profil londonien trouble, les premiers afghans, présentés à des fins de diversion comme étant

en désaccord avec le chef du FIS, croyaient avoir affaire à une police complètement discréditée et isolée en signant leurs premiers crimes. Dès les premiers jours, ils allaient être désillusionnés par l’énorme capacité de résistance et l’extraordinaire courage affichés par des milliers de policiers déterminés à défendre la République et la patrie sans la moindre réserve. Toutes les tentatives d’installer des « barrières » psychologiques entre la population et la police n’ont pas résisté devant les premiers actes de bravoure signés par des « flics » qui aimaient l’Algérie profondément et simplement, et ont sauté en éclats avec le ralliement spontané de la majorité du peuple algérien aux côtés des services de sécurité dont la DGSN. Le complot avait lamentablement échoué dans le feu de la lutte antiterroriste. Bien prise en mains par le chahid Si El Ghouti, la DGSN n’a pas tardé à s’imposer comme un solide rempart contre le crime. Avec l’avènement de

la réconciliation nationale et aidé par le retour progressif de la paix, feu Ali Tounsi a vite compris la nécessité d’une modernisation d’une structure appelée, plus que par le passé, à s’adapter à une nouvelle conjoncture. Mais avant, il fallait démontrer d’abord à l’opinion publique que cette DGSN qui a résisté vaillamment aux complots et aux manigances constitue réellement une partie prenante dans le maintien de l’ordre et la construction d’un Etat de droit à l’abri duquel la dignité humaine sera protégée contre tous les excès. Il ne faut pas oublier que c’est sous l’impulsion du colonel Ali Tounsi que la DGSN avait décidé de faire son autocritique par rapport à certains « dépassements et aberrations », et de rompre définitivement avec certaines « traditions illégales et préjudiciables » qui ont terni son image. Le colonel Ali Tounsi avait annoncé publiquement la destruction de milliers de rapports établis sur des bases subjectives et qui ne répondaient pas à des paramètres concrets. Une initiative courageuse

et un signal fort pour aviser l’opinion publique que le temps des enquêtes d’habilitation bâclées est bien révolu. Désormais, tout s’effectuera sur la base d’un travail sérieux et sur des vérités conformément aux valeurs morales universelles.Lorsqu’il avait pris en charge les destinées de la DGSN, en juillet 2010, le général-major Abdelghani Hamel ne s’est pas pressé de tout bousculer. Fidèle à sa nature posée et réfléchie, il s’est donné tout le temps nécessaire pour faire son diagnostic, en faisant appel à la précieuse expérience des uns et au savoir des autres, avant d’amorcer son plan de modernisation qui s’est avéré par la suite une véritable « révolution silencieuse » menée d’une main de maître par un des hommes-clés du système sécuritaire algérien. Intelligent et rationnel, il a prêté une écoute attentive à tous les avis, enregistré toutes propositions avant de cautionner ce qui devait l’être et d’apporter des correctifs aux procédures en cours susceptibles d’être améliorées dans le cadre d’une

La dignité du policier et du citoyen sont indissociables

Le général-major Abdelghani Hamel saluant le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, chef de la cellule de communication et relations publiques

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mise à jour concertée en collaboration avec les cadres supérieurs de l’institution. Très vite, sa rigueur et son intransigeance dans le travail, son ouverture d’esprit, son côté intellectuel et sa méthode logique l’ont imposé comme le chef incontesté à qui tout le monde voue un respect illimité. Grâce à sa compétence, il est arrivé à taire tous les bruits venant de l’extérieur de la DGSN, et qui tentaient de semer le trouble et fomenter les clivages en laissant entendre par exemple que les temps ont changé et que la police a suffisamment de cadres de valeurs capables de la diriger. L’allusion était clairement affichée sous l’apparence malicieuse de certains titres du genre : « Un militaire à la tête de la DGSN », « Un gendarme pour diriger la police» ou encore « Abdelghani Hamel veut militariser la police ». Certains chroniqueurs qui collaborent avec des sites électroniques étrangers connus pour leur haine viscérale de l’Algérie imaginaient déjà des scénarios où il est question de « guerre des services » avec une légèreté qui en dit long sur l’attachement patriotique déglingué des uns et des autres. Le but recherché à travers ce verbiage journalistique est d’installer une sorte de malaise au sein d’une institution dont l’évolution positive pose déjà un énorme problème aux « entreprises » criminelles et aux « sociétés » hors la loi dont les intérêts sont sérieusement menacés. Si ces allusions nuisibles n’ont pas fait long feu, c’est surtout grâce à la discipline et au patriotisme d’un encadrement qui ne se laisse pas facilement manipuler par les faiseurs de « mots », et c’est aussi grâce au charisme d’un homme qui a réussi à faire l’unanimité autour de sa personne et de sa méthode de travail. En moins d’un mois à la tête de la DGSN, il a situé toute la problématique sécuritaire axée sur un principe à deux faces : la dignité du policier et du citoyen sont indissociables. Le statut du premier ne constitue pas une raison valable pour qu’il se situe au-dessus de la loi, et les droits inaliénables du second ne pourraient en aucun cas constituer un motif à l’anarchie et au désordre. « L’émergence d’exigences

induites par l’apparition de missions totalement nouvelles implique des qualifications, un savoir-faire et des méthodes d’intervention adaptées. Pour s’acquitter de ces missions, le policier devra disposer de compétences supérieures. Par voie de conséquences, le développement du degré de professionnalisme et la maîtrise des nouvelles techniques policières ont imposé la modernisation des outils pédagogiques et le recours aux nouvelles technologies de l’information et de la communication pour permettre aux policiers de se hisser à un niveau élevé de la performance ». Ces propos sont tirés de l’allocution prononcée par le général-major Abdelghani Hamel à la Conférence des directeurs généraux des services de police et de sécurité des pays partenaires du voisinage Sud et des Etats membres de l’Union européenne, tenue à Paris les 10 et 11 avril dernier. Ils résument parfaitement la philosophie d’un homme de poigne et de dialogue ; un homme d’action et de réflexion qui a mis la DGSN à l’abri

des tentations claniques. Une DGSN dont les initiales sont aujourd’hui synonymes de rigueur, de compétence, de loyauté et de partenariat sociétal. Malki Abdelhak et les nombreux policiers tombés au champ d’honneur durant la décennie noire ou même après peuvent « dormir » tranquilles. Le flambeau qu’ils avaient porté est toujours entre de bonnes mains. Lors de sa dernière visite en Algérie, Claude Baland, directeur général de la police française, a été vivement impressionné par le niveau de professionnalisation atteint par la DGSN. Le patron de la police française n’a pas dissimulé sa « grande surprise » devant le degré de sophistication atteint par la police algérienne, et il l’a exprimé de vive voix. Loin de toute considération démagogique ou d’ordre protocolaire, il s’agit en toute évidence d’un avis autorisé qui confirme la « bonne santé » technique et morale d’une institution qui allie maîtrise technologique et travail de proximité avec une aisance déconcertante.

M. M.

Le général-major Abdelghani Hamel en compagnie de Claude Baland, directeur général de la

police nationale.

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Des procédures ont été prises pour faciliter l’entrée et la sortie des voyageurs et ce, en séparant les piétons des personnes motorisées. Par facilitation, il y a lieu de comprendre la mise en place de bonnes conditions pour le transit du passager par la réduction du temps de traitement. Les effectifs de la Police des frontières, qui sont de 11 545 ont été renforcés cette année de 1000 éléments, à l’occasion de la saison estivale.

Par Smail ROUHA

Police de l’air et des frontières

La facilitation au voyage Le général-major Abdelghani Hamel et le commissaire di-

visionnaire El Ghali Lazreg, directeur de la Police de l’air et des frontières, passant en revue un détachement de policiers

Photo Abdessam

ed.Khelifa

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Facilitation, certes, mais, la priorité reste la sécurité d’autant que le contrôle est valable pour tous. Nul n’est au-dessus de la loi. Tous les passagers transitant

par les sites frontaliers sont soumis aux mêmes règles de contrôle. En effet, le salon d’honneur de l’aéroport, contrairement à certaines allégations des médias, est une structure gérée par des institutions de souveraineté, mais où il existe des équipements techniques d’inspection, de filtrage et un dispositif mixte (police-douane) chargé de sa gestion. C’est un dispositif rare de par le monde. Ce qui fait de l’aéroport international d’Alger Houari-Boumediene, l’un des plus sécurisés au monde. Néanmoins des mesures sécuritaires ont été mises en œuvre par la direction de la Police de l’air et des frontières pour faciliter les accès aériens et terrestres en territoire algérien au niveau de 14 aéroports internationaux, 11 ports et 9 postes frontaliers pour assurer le bien-être des voyageurs durant la saison estivale, a fait savoir le directeur de la police des frontières, le commissaire divisionnaire El Ghali Lazreg, lors du forum de la Direction générale de la Sûreté nationale organisé en marge du lancement des portes ouvertes sur la police des frontières à l’aéroport international d’Alger Houari Boumediene en présence du général-major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale (DGSN). Ce n’est pas la première fois que des journées portes ouvertes sur la PAF sont organisées par la DGSN, mais «la nouveauté contenue dans le programme de communication établi par la Direction générale de la Sûreté nationale est d’organiser des journées portes ouvertes sur la PAF dans les aéroports et ports du pays durant la saison estivale pour en faire bénéficier un maximum de voyageurs», a expliqué le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, chef du département presse et relations publiques de la DGSN. Dans ce sens, le commissaire divisionnaire El Ghali Lazreg a annoncé que les effectifs de la Police des frontières, qui sont de 11 545 ont été renforcés cette année de

1000 éléments, à l’occasion de la saison estivale. «Ce renforcement alimentera les postes frontaliers, notamment ceux se trouvant près des frontières avec la Tunisie, en perspective des vacances » a-t-il souligné avant de préciser que ce dispositif qui se poursuivra jusqu’à la fin septembre vise « une organisation plus rigoureuse en matière de transit et un contrôle des voyageurs dans un temps record ».

Des mesures de facilitationAssumant un rôle éminemment stratégique dans la sécurité des postes frontaliers terrestres et aéroportuaires, la police des frontières est sur tous les fronts pour faire face à tout ce qui pourrait nuire à l’intérêt du pays ou à l’économie nationale. Rappelant les missions de la police de l’air et des frontières, le directeur de la police des frontières a explicité les mesures décidées pour la facilitation des procédures au bénéfice des voyageurs. Par facilitation, il y a lieu

de comprendre la mise en place de bonnes conditions pour le transit du passager par la réduction du temps de traitement. Parmi ces mesures, le renforcement du nombre de «guichets mobiles» des services de la police de l’air et des frontières au niveau des ports au bénéfice des voyageurs avec véhicules. Aussi, la police des frontières a prévu des couloirs de facilitation pour les personnes âgées, malades, handicapées,… tout passager nécessitant un traitement spécial, aussi bien au niveau des aéroports, ports que des sites frontaliers. Les mesures de facilitation des procédures concerneront, également, les accès terrestres et aériens en territoire national, dont les frontières algéro-tunisiennes, a ajouté le commissaire divisionnaire El Ghali Lazreg.

Un traitement prioritaire aux émigrésParmi les autres facilitations prévues par la DGSN, un traitement prioritaire aux familles algériennes émigrées et à

le général-major Abdelghani Hamel écoutant les explications relatives au Sirpal, lors des journées Portes ouvertes sur la Police des frontières

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l’ensemble des vacanciers au niveau des ports et aéroports et aux postes frontières. L’autre nouveauté a trait au traitement des listes des passagers et des véhicules, connue sous le nom « manifeste de passagers » notamment pour le transport maritime. «90 % des listes des passagers seront traitées une nuit à l’avance et seuls les cas suspects seront traités le même jour », dira le directeur de la police des frontières, Lazreg El Ghali. En soulignant que pour un seul bateau, la police doit traiter 1.000 à 1.500 passagers et 500 à 600 véhicules. Au niveau des postes frontières, Lazreg El Ghali a affirmé que désormais les voyageurs ne seront plus obligés de descendre de leur véhicule pour accomplir les formalités. « C’est la police qui va traiter sur place, près de la voiture les documents pour toutes les sorties et entrées des voyageurs ».

Trente secondes pour contrôler un passagerDepuis l’acquisition du Sirpal (Système informatique de recherche de la police

algérienne), le contrôle des passagers ne dépasse désormais plus les trente secondes lors de l’examen des titres de voyage tel le passeport, la carte d’accès à bord de l’avion et autres documents au niveau des postes frontaliers. Cet outil informatisé peut indiquer si le titulaire est recherché par les autorités du pays ou encore afficher l’historique de ses derniers passages aux postes frontières. En tout, 64 guichets, 24 au départ et 40 à l’arrivée, sont répartis sur les deux aérogares pour garantir la célérité du traitement de la PAF. Un effort qui place l’aéroport d’Alger parmi les plus performants en la matière à l’échelle mondiale. A partir d’octobre 2015, aucun passeport ordinaire ne sera plus usité. En effet, le biométrique sera généralisé. Dans cette perspective, la police de l’air et des frontières a pris ses devants. C’est ainsi qu’elle a fait recours au document de voyage lisible à la machine (DVLM), une

Le général-major Abdelghani Hamel discutant avec une voyageuse à l’aéroport international Houari-Boumediene

Le général-major Abdelghani Hamel s’entretenant avec un jeune passager

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sorte d’identificateur des papiers biométriques. Cet acquis a permis de mettre en échec plusieurs tentatives de fraudes et de trafic.

Faux visas, faux passeportsLes services de la police de l’air et des frontières annoncent avoir découvert 31 passeports et 20 visas falsifiés en 2011, 41 faux passeports et 14 faux visas en 2012 et 9 faux passeports et 17 faux visas en 2013. Ces services annoncent avoir également enregistré 101 affaires d’usurpation d’identité en 2011, contre 78 en 2012 et 38 en 2013. Les mêmes services ajoutent avoir enregistré durant le mois de mai de l’année en cours 1 640 834 voyageurs. En outre, 1926 Algériens ont été expulsés de l’étranger, 1344 autres reconduits, 764 refoulés et 3313 rapatriés en Algérie. Soit 7347 Algériens touchés par ces mesures. Par contre, l’Algérie a expulsé du territoire national 213 personnes, reconduit 218 autres personnes, refoulé 1571 personnes et avisé 664 autres personnes de quitter le pays. Les services de la PAF ont contrôlé le passage de 9 397 183 voyageurs (7 188 611 Algériens et 2 208 572 ressortissants étrangers) durant l’année 2012. Les services de la PAF, et selon la même source, ont contrôlé le passage de 3 844 510 voyageurs (3 059 454 Algériens et 785 056 ressortissants étrangers) durant la saison estivale de l’année 2012. Tandis

que l’accès en territoire national a été interdit à 104 personnes. Durant la même période, les services de la police de l’air et des frontières ont enregistré 2247 infractions de différents types, dont « les crimes liés au trafic de drogue, la commercialisation d’armes et munitions, la contrebande, les embarquements clandestins et autres».

Des armes, de la drogue, des devises et de l’or saisisLors de l’exposition des Journées portes ouvertes sur la police des frontières, il était loisible de consulter le nombre d’affaires traitées et solutionnées. On pouvait lire que 87 affaires liées aux infractions à la législation sur le change, 8 affaires liées à la contrebande de l’or et 86 affaires liées au trafic d’armes à feu et armes blanches ont été enregistrées durant l’année 2012 et le premier trimestre 2013. Dans le cadre de ces affaires, il a été procédé à la saisie de 1 369 795 euros, 43 115 dollars, 1 652 400 DA, 33 150 livres sterling, 140 000 en monnaie sud-coréenne et 100 dinars tunisiens. Tandis que 87 personnes de différentes nationalités ont été arrêtées dans le cadre de ces affaires. En outre, 6,340 kg d’or ont été saisis. Alors que 12 pistolets, 18 fusils de chasse, 7 fusils à air comprimé et 8 pistolets à air comprimé, 8 couteaux et 4 sabres ont été confisqués.

S. R.

Avec la bénédiction du général-major Abdelghani Hamel

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Nul n’ignore que la communication est la clé de réussite de toute institution et que nos services de sécurité en font leur maillon fort depuis plusieurs années. La protection du territoire, des personnes et des biens est leur mission principale mais sans une communication adéquate, cette mission ne peut être menée avec succès. ANP, gendarmerie et Sûreté nationale ont bien compris cet enjeu et œuvrent sans cesse pour promouvoir leurs plans de communication au profit de la sécurité nationale, ce qui fait leur force à plus d’un titre.

Par Radia ZEKRI

Cellule de communication et relations publiques

Le relais avec la presse et la société

Le général-major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale

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Après plusieurs années consacrées à la lutte antiterroriste, les institutions de l’Etat sont retournées à leurs missions traditionnelles

et se sont ouvertes à la communication depuis les années 2000. Communiqués de presse, conférences, conférences-débats et relation permanente avec la presse nationale font, en effet, partie du travail de ces institutions donnant le droit à l’information aux citoyens. D’ailleurs, l’Algérie est classée, grâce à la réussite de certains départements de communication et à son ouverture médiatique, parmi les pays ouverts à la communication en Afrique et dans le monde arabe bien que le niveau souhaité ne soit pas totalement atteint. Les services de police se sont démarqués en relevant le défi de jumeler la communication avec le travail de police, d’où le remarquable développement du travail de proximité au cours de ces dernières années. Actuellement, la Sûreté nationale est devenue une référence en la matière grâce à l’intérêt accordé à l’information efficace. D’ailleurs, depuis son installation à la tête de l’institution, le général-major Abdelghani Hamel

a prêté une grande attention au fonctionnement de son département de communication en mobilisant des moyens humains et matériels importants pour le développement de ce service devenu vital de nos jours. « Les reformes entreprises au sein de la Sûreté nationale, dont la diversité et l’étendue ne peuvent être décrites amplement, ont notamment touché le domaine de la communication interne et externe pour, d’une part, faire adhérer l’ensemble des composantes de l’institution policière aux valeurs et principes d’une police professionnelle, respectueuse des libertés et des droits et, d’autre part, faire participer le citoyen à l’effort de sécurité à la faveur d’une relation de confiance fondée sur le respect mutuel. Sur ce chapitre, cette vision de citoyenneté de la police algérienne s’est ouverte sur l’environnement extérieur, par le biais d’une politique de communication, vecteur primordial en matière d’actions de proximité », a souligné le général-major Abdelghani Hamel dans son discours prononcé à la Conférence des directeurs généraux des services de police et de sécurité des pays partenaires du voisinage sud et des Etats membres de l’Union européenne tenue à

Paris en France, du 10 au 11 avril 2013.Pour ce faire, le patron de la DGSN a revu toute une politique et fait appel aux professionnels et au créateur de la première cellule de communication pour la sûreté de wilaya d’Alger en 2001, le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, connu pour son professionnalisme et son savoir-faire dans la promotion de la communication. A l’exemple du chef, l’équipe de jeunes officiers et d’agents spécialisés travaille sans cesse pour ne rien laisser au hasard : activité des différents services de police, rencontres sur la sécurité et suivi de l’actualité nationale sont, entre autres, sujets nécessitant une mise au clair chaque jour, évitant ainsi tout malentendu ou confusion pour l’opinion publique, et ce, à travers les différents organes de la presse nationale qui, pour les plus professionnels, rapportent fidèlement la réalité du terrain. Grâce à cette stratégie de transparence, la Sûreté nationale a réussi à soigner son image et à gagner davantage la confiance de ses concitoyens. Ces derniers ont, pour leur part, progressivement adopté cette communication menant à un parfait travail de proximité et impliquant tout le monde dans la préservation de la sécurité et la stabilité du pays. En effet, il ne reste plus de barrières entre le citoyen et ses services de sécurité issus tous de la même patrie ; tous mobilisés pour l’intérêt public. L’autre volet important qui fait la force de la communication de la DGSN est la décentralisation de cette dernière. En effet, le personnel de l’institution reçoit une formation spécialisée et continue permettant aux différentes unités de communiquer leurs activités et répondre aux interrogations de l’opinion publique.

Un élan dans les relations DGSN-presse nationaleOutre le travail de proximité sur lequel la Sûreté nationale se base pour lutter contre le crime à travers un contact direct avec les citoyens, la relation entre cette institution et la presse nationale s’est nettement améliorée ces dernières années et est même passée à un partenariat fructueux. Le contact s’est renforcé et l’un et l’autre œuvrent

Le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, directeur de la cellule de communication et des relations publiques à la DGSN

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pour le développer davantage au profit de l’opinion publique. Pour ce faire, le département de la communication de la Sûreté nationale a tiré au clair sa stratégie et ouvert les portes aux journalistes spécialisés pour aborder n’importe quel sujet relatif à la sécurité, à la délinquance, à la prévention et autres. Une synthèse quotidienne sur l’activité des différents services est communiquée à la presse, les journalistes sont reçus à n’importe quel moment pour éclairer certaines situations ou avoir des informations spécifiques, même si ces dernières peuvent mettre en cause le travail de certains services. Cela dit, la Sûreté nationale ne veut plus montrer juste ses bonnes actions et oeuvre davantage à revoir des situations et à réparer les failles, s’il en existe. L’autre volet important que le général-major Abdelghani Hamel a mis en avant est le développement de la communication interne afin de mieux développer celle externe. En effet, des rencontres nationales et régionales ainsi que d’autres activités sont organisées régulièrement dans différentes régions du pays afin de démontrer l’importance de la communication et des relations publiques et d’apprendre aux différents services la bonne communication. A titre indicatif, une revue mensuelle de la sûreté nationale est éditée régulièrement rapportant activités importantes, des articles de presse, consignes du patron et les nouveautés dans le corps de la police. La revue est, également, un espace culturel et scientifique traitant de sujets d’actualité à destination du personnel et du grand public. Par ailleurs, le site web de la DGSN est un autre espace où personnel, journalistes et citoyens trouvent toutes les informations nécessaires que fournit l’institution. Allant plus loin dans son ouverture à la communication, la DGSN a créé cette année un forum pour la presse débattant tous les aspects liés à la sécurité et à la vie sociale. Le forum est le premier du genre pour un service de sécurité nationale où officiers supérieurs, spécialistes, mouvement associatifs et presse nationale se retrouvent au tour de la même table pour débattre des questions d’intérêt national. Des sujets importants sont soigneusement choisis et débattus à l’exemple de la délinquance juvénile,

de la sécurité publique, de la sécurité routière, de la lutte anti-drogue, de la contrefaçon, des atteintes aux mineurs, de la violence à l’égard des femmes et autres phénomènes de société dont certains relevaient, dans un temps passé, du tabou. En effet, tout est à débattre pour trouver de solutions adéquates et ce, en partant du principe que la sécurité est l’affaire de tous.

Vers la création d’une station radio de la DGSNAfin d’améliorer davantage son niveau de communication et de s’approcher du citoyen, la Sûreté nationale ne se contente plus de communiquer ses activités via la presse. Elle passe à une vitesse supérieure en initiant un projet de création d’une station radio qui sera un nouveau trait d’union entre DGSN et citoyen. Le projet de la nouvelle chaîne et d’autres perspectives en communication ont été exposés par le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia au séminaire sur la communication institutionnelle, tenue les 9 et 10 juin 2013 à Alger. Le directeur de la communication de la DGSN a expliqué que la station radio de la DGSN émettra l’activité des services de police, fera connaîitre les différents services et sera un espace de prévention contre la criminalité et la délinquance ainsi qu’un forum qui prendra en charge les

préoccupations des citoyens en matière de sécurité. Le représentant de la DGSN a, également, assuré que son institution n’épargnera aucun effort pour être au service du pays et des citoyens et donner à la communication sa vraie valeur. Cette expérience et les perspectives de la DGSN ont été appréciées par les participants au séminaire. Ainsi, pour favoriser une meilleure communication institutionnelle, les participants ont recommandé de multiplier et de diversifier les espaces d’interaction avec les médias et les citoyens afin de maintenir les relations de confiance avec toutes les catégories sociales et professionnelles de l’opinion publique. Ils ont, également, mis en avant l’importance de pérenniser l’action de communication institutionnelle et de déployer tous les moyens humains et matériels pour arriver à une communication cohérente. Pour sa part, Mohamed Saïd, ministre de la Communication, a annoncé un plan d’action sur l’organisation de la communication institutionnelle, qui sera soumis au gouvernement dans les prochaines semaines. Ce plan d’action constitue, a-t-il noté, un premier pas vers « un changement de mentalités dans le domaine de la communication » en soulignant l’importance de rétablir la confiance entre le citoyen et les institutions de l’Etat.

R.Z.

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Le plan spécial Azur de la Sûreté nationale revient cette année avec la mobilisation de 100 000 policiers pour une sécurité optimale durant la saison estivale et le ramadan. Le coup d’envoi officiel a été donné à partir du port El-Djamila de Aïn-Benian dans la wilaya d’Alger, le 20 juin, par le général-major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale, en présence des walis de Tipasa et Boumerdes et du secrétaire général de la wilaya d’Alger.

Par Radia ZEKRI

Coup d’envoi du plan Azur par le général-Major Abdelghani Hamel

Pour une saison estivale et un ramadan sécurisés

Le général-major Abdelghani Hamel saluant de hauts cadres de la DGSN

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Dans une allocution, lue par le commissaire divisionnaire Aïssa Naïli, directeur de la sécurité publique, le général-major

Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale, a mis l’accent sur la nécessité d’une politique de prévention efficace au profit de la sécurité et de la quiétude des estivants que ce soit des touristes étrangers, nationaux ou nationaux non- résidents. « Tout en luttant contre le crime sous toutes ses formes, nous prêtons une attention particulière à la prévention par une occupation permanente du terrain, des dispositifs adaptés aux circonstances et des actions de sensibilisation en direction de la population», a affirmé le représentant de la DGSN. Sur directives et orientations du haut commandant de la DGSN, qui suit de près l’activité de ses services, toutes les mesures nécessaires ont été prises pour une saison estivale en toute sérénité et quiétude. Le commissaire divisionnaire Aïssa Naïli a souligné

que le renforcement du dispositif sécuritaire concerne toutes les régions du pays avec quelques spécificités pour les 14 wilayas côtières où un renfort de 50 000 hommes pour la sécurité routière et de 900 policiers spécialisés dans la sécurité des sites balnéaires pour lesquels 59 postes ont été mis en place pour la couverture sécuritaires des 76 plages urbaines relevant du secteur de compétence de la sûreté nationale. Des moyens aériens seront, également, mobilisés selon les besoins. L’intervenant a, de même, indiqué la mobilisation de personnel ayant reçu une formation spécialisée en tourisme et que les cycles de cette formation se poursuivront en partenariat avec le ministère du Tourisme et de l’Artisanat. Il s’agit, également, de multiples actions de prévention contre la délinquance juvénile et l’insécurité routière qui seront tenues le long de la saison à travers plusieurs wilayas. En marge du coup d’envoi du plan Azur, le général-major Abdelghani Hamel et ses invités ont écouté les explications d’officiers responsables

des différents stands d’information et de sensibilisation organisés à l’occasion au port de Aïn-Benian. Du fait que les enfants d’aujourd’hui sont les cadres et les conducteurs de demain, la DGSN leur a réservé un espace de circuit d’apprentissage et de détente où ils apprennent l’art de conduire, et surtout le civisme sur la route.

Tout pour une meilleure saison estivale Afin de mieux faire connaître son Plan bleu et ses nouveautés pour cette année, la DGSN a organisé un forum spécial à l’école de police d’Aïn-Bénian où d’amples détails ont été débattus avec la presse nationale. Rappelant que le plan de sécurité estivale a été créé en 2003, le directeur de la Sécurité publique a noté les résultats positifs enregistrés au fil des années. Dans cette 10e édition, l’institution aspire à de meilleurs résultats au vu des enseignements tirés des années précédentes. C’est ainsi que le commissaire divisionnaire Naïli a révélé la mobilisation de moyens préventifs et dissuasifs importants pour

Le commissaire divisionnaire Aissa Naïli, directeur de la Sécurité publique à la DGSN présentant le plan Azur

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N° 64 El-Djazaïr.com 133Juillet 2013

assurer la sécurité routière. Notamment, la présence renforcée des agents de régulation de la circulation routière, des patrouilles sur les principaux axes routier pour sensibiliser, informer et orienter les usagers de la route, le cas échéant réprimer les auteurs d’infractions graves avec la mobilisation de l’équipage radar à travers les différents tronçons autoroutiers et axes routiers à grande circulation. Il s’agit, également, de l’adaptation du cycle de travail des compagnies de circulation routière aux créneaux horaires enregistrant un volume important de trafic dans l’objectif d’assurer la fluidité et de garantir la sécurité à l’ensemble des usagers et de la mise de circuits d’éducation routière pour les enfants dans les centres de vacances. Au niveau des plages, les postes de police de surveillance et de sécurisation veillent sur l’ordre public, à la protection des personnes et des biens, à la tranquillité des estivants et au respect de la réglementation en matière d’hygiène, de salubrité publique et de protection de l’environnement. Le conférencier est revenu sur la mobilisation des 100 000 hommes et des moyens matériels importants, soulignant que le personnel a subi une formation spécifique en lien avec des missions de surveillance et de sécurisation des plages. En matière

d’équipement, les policiers affectés au poste de surveillance de plages sont dotés de tous les moyens matériels nécessaires à la bonne exécution de leurs missions dont les tenues spécifiques, les motos « Quads », des moyens de liaison, jumelles à vision nocturne et diurne, des pistolets électriques Taser, des détecteurs d’explosifs et des mégaphones. L’autre

volet important sur lequel a insisté le DSP est celui relatif à la proximité et à la prévention. Parmi les actions phares pour cette saison estivale, les deux caravanes lancées le 20 juin pour sillonner plusieurs wilayas dans le but de sensibiliser contre l’insécurité routière et la toxicomanie et apporter des actions de proximité et d’assistance aux personnes en danger moral. Pour sa part, le commissaire divisionnaire, GhaniLazrag, chef de la police des frontières, a assuré la mise en place de mesures spéciales en direction des nationaux non-résidents et des touristes étrangers au niveau des postes frontaliers, des ports et des aérogares. Il cite, entre autres, les facilitations du traitement des passagers par le renforcement de guichets de contrôle et la mise en place de lignes vertes pour les familles et les personnes âgées. Deux actions de proximité sont prévues à l’endroit des nationaux non-résidents au niveau du port d’Alger et de l’aéroport Houari-Boumediene ainsi que la réalisation de supports d’information portant des conseils pratiques destinés aux voyageurs. En somme, la Sûreté nationale est déterminée à assurer une sécurité optimale de la saison estivale et participer efficacement à la promotion de la destination Algérie.

R.Z.

Le coup d’envoi du plan Azur a été donné par le général-major Abdelghani Hamel, au niveau du port d’El-Djamila de Aïn Bénian

Pour la circonstance, la DGSN a aménagé un espace pour l’apprentissage du code de la route et du bon comportement aux enfants

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Dans le cadre de la protection des mineurs et de la lutte contre la délinquance juvénile, la Direction générale de la Sûreté nationale a mis en place 50 brigades de protection des mineurs au niveau national, composées d’experts et de psychologues.

Par Radia ZEKRI

Journée internationale de l’enfance

La DGSN pour la création d’un environnement protecteur

La prévention est le meilleur moyen de prendre en charge le phénomène de la violence contre les enfants. Pour ce faire, la Sûreté nationale estime nécessaire de briser les tabous et d’en parler afin de trouver des solutions adéquates. La Journée internationale de l’enfance a été

une occasion pour revenir sur le débat à travers un forum réunissant spécialistes et médias à l’Ecole supérieure de

police Ali-Tounsi. Le forum de la DGSN est intervenu en marge des multiples actions de sensibilisation et d’activités organisées sous les directives du général-major Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale, au profit des enfants, l’une des plus importantes et sensibles tranches de la société. Les intervenants au forum spécial enfance ont relevé une situation préoccupante des atteintes aux mineurs, d’où la nécessité d’impliquer toutes les parties concernées pour

De g. à dr. : Le commissaire divisionnaire Kheira Messaoudène, chef de la brigade de protection des mineurs, Mme Doria Miratine, représentante de l’Unicef, et le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, directeur de la cellule de communication et des relations publiques à la DGSN

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N° 64 El-Djazaïr.com 135Juillet 2013

la résolution du problème dont les services de sécurité, mouvement associatif, médias, famille, école et les enfants eux-mêmes. « Une bonne prise en charge de ce phénomène requiert des efforts multisectoriels pour le développement d’un environnement protecteur.» Telle est la conclusion à laquelle sont arrivés les différents intervenants. Pour le commissaire divisionnaire Kheira Messaoudène, chef de bureau national de la protection de l’enfance et de la délinquance juvénile à la DGSN, le sujet des atteintes aux enfants qui était un tabou est devenu un défi du fait que les services de sécurité sont le premier rempart de l’enfant, son refuge. L’officier supérieur explique que la violence physique concerne toujours les garçons plus que les filles alors que les atteintes sexuelles qui ciblaient les filles en général touchent également les garçons. Elle souligne que les enquêtes de police liées aux enfants sont les plus pénibles et que les auteurs varient entre adultes et mineurs, étrangers et proches sans avoir de profils spécifiques, ce qui complique la mission des enquêteurs notamment si la victime ne dénonce pas son agresseur. L’intervenante indique, pour ce qui est des affaires constatées par ses services, que 5921 mineurs des deux sexes ont été victimes de violences au cours de

l’année 2012 dont 28 victimes de meurtres, 3 463 victimes de coups et blessures volontaires, 1 737 victimes d’atteintes sexuelles et 470 victimes de maltraitance. En 2013, plus de 2 000 nouveaux cas ont été constatés dont 54% s’agissant de coups et blessures volontaires. Pour ce qui est du dispositif de la Sûreté nationale pour la lutte contre ces atteintes et la protection des enfants en danger physique ou moral, le commissaire divisionnaire Messaoudène a cité, entre autres, la mise en place de 50 brigades spécialisées mobilisées sur tout le territoire national dont trois à Alger. Elles ont un rôle à la fois protecteur et préventif en se basant essentiellement sur la sensibilisation contre la violence à l’égard des enfants, puis sur la prise en charge des affaires déclarées en menant des enquêtes approfondies afin d’atteindre les coupables et d’assister l’enfant victime. Ces brigades ayant reçu une formation spéciale pour le traitement des affaires délicates des mineurs, ont été créées, faut-il le noter, depuis l’année 1982, soit avant même la ratification de la Convention internationale des droits de l’enfance en 1988. Autrement dit, la Sûreté nationale est parmi les premières institutions à prendre des initiatives pour la protection des enfants. Pour sa part, la représentante de l’Unicef, Mme Doria

Un moment d’innocence à pérenniser

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Miratine, a témoigné du rôle important que jouent les services de sécurité en Algérie pour la protection des mineurs, mais a de même souligné que ce travail ne peut suffire face à un problème de société qui doit impliquer tout le monde. En effet, la création et le développement de tout un environnement protecteur est, selon la représentante onusienne, le meilleur moyen pour freiner la machine de la violence. Elle dira que l’Etat a mis une politique dans ce sens mais il faudra que famille, école, société et médias s’impliquent davantage pour que les dispositifs mis en place soient fructueux. «La protection de l’enfance est l’affaire de tous », a conclu Mme Doria Miratine. Une conclusion notée, également, à la journée parlementaire sur « l’accompagnement des enfants en danger physique et moral » organisée le 30 mai à Alger où les participants ont souligné «

la nécessité de conjuguer et d’intensifier les efforts communs pour prendre de nouvelles mesures de nature à renforcer la protection de l’enfance contre tout danger susceptible de la menacer». Cette rencontre organisée par l’Assemblée populaire nationale (APN) en coordination avec le réseau algérien pour la défense des droits de l’enfant « Nada » et le fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a été une occasion pour rappeler que la protection de l’enfance contre toutes les formes d’atteinte relève de la responsabilité de tous et ce, à travers notamment une bonne coordination des efforts basée sur des relations de coopération efficientes avec la société civile et les institutions spécialisées pour la promotion des droits de l’enfant.

R.Z.

Les enfants ne doivent pas être victimes de la démission de la société

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N° 64 El-Djazaïr.com 137Juillet 2013

La mission de ces pompiers hors normes est d’intervenir en dernier recours quand les autres pompiers sont incapables d’évacuer les victimes. Ils sont les seuls autorisés à intervenir et capables d’agir dans les milieux naturels et artificiels où les moyens traditionnels des sapeurs-pompiers sont inadaptés, insuffisants ou dont l’emploi s’avère dangereux en raison de la hauteur ou de la profondeur et des risques divers liés au cheminement. Chaque fois, ils interviennent à des hauteurs vertigineuses ou à des profondeurs au péril de leur vie. Leur terrain de prédilection : les monts de Tikjda

Par Smail ROUHA

Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux (Grimp-10) de Bouira

Les pompiers de l’élite

Le colonel Mustapha El-Habiri, directeur géné-ral de la Protection civile, saluant les membres du Grimp-10 en présence de Ali Boughazi, wali de Bouira, et du colonel Moulay Khelifa, directeur de la Protection civile de Bouira

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Le Groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périlleux de Bouira (Grimp-10) est à la Protection civile ce

que les forces spéciales sont à l’ANP, c’est-à-dire un groupe d’élite, à même d’intervenir à longueur d’année, en raison des caractéristiques et de la topographie de notre pays (falaises, grottes, montagnes…). Composé d’une vingtaine d’éléments formés à l’intervention dan les milieux difficiles d’accès et nécessitant un matériel spécial, les éléments de Grimp-10 interviennent dans des milieux naturels tels que les falaises,

montagnes cavités souterraines etc., ainsi dans des milieux artificiel tels que les bâtiments d’habitation, immeubles de grande hauteur, ponts, structures industrielles et portent assistance dans toutes les difficultés liées au cheminement. Formés à l’utilisation de matériel issu de la spéléologie et de l’alpinisme, le Grimp met en œuvre des techniques particulières de progression et de sauvetage, dont le but est de secourir des victimes là où les moyens conventionnels de secours sont limités ou inadaptés. Créé au mois d’août 2006, le Grimp-10 a pour mission de secourir des personnes qui, pour une raison ou une autre, se retrouvent en difficultés dans un milieu

périlleux. Ainsi, il est activé pour toute opération de reconnaissance ou de sauvetage sur des sites de grande hauteur ou de grande profondeur sur le département (falaises, ravins, immeubles, bâtiments industriels …). Il est engagé également pour toute opération nécessitant des moyens particuliers de dégagement de victime (accidents du travail, évacuation en décombres…). Après une formation et plusieurs exercices de simulation dans des régions escarpées ou montagneuses, comme les monts de Tikjda, les falaises de Constantine ou le Hoggar, le Grimp-10 compte déjà à son actif plusieurs interventions aussi périlleuses que variées. Parmi ses faits d’armes, on citera le repêchage d’un corps sans vie du fond de l’oued Rhummel à Constantine en 2007, l’intervention de première ordre effectuée lors du très grave accident ferroviaire provoqué par la collision entre une locomotive et un train de marchandises dans un tunnel aux gorges de Lakhdaria en mars 2008 et le sauvetage d’une mort certaine de cinq membres d’une même famille bloqués dans une montagne à Tikjda en décembre 2008. Leur expérience de pionniers a servi de leçon à la dizaine d’autres Grimp qui sont implantés dans d’autres wilayas. Grâce à la prouesse de ces « hommes araignées », la Protection civile peut s’enorgueillir d’être un corps d’élite qui va de l’avant et qui ne ménage aucun effort pour le sauvetage des personnes en danger, y compris au sommet d’une montagne ou au fin fond d’une falaise, souligne le colonel Khelifa Moulay, directeur

De g. à dr. : le capitaine Lounes Azzoune et le lieutenant Salah Bouaggar

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de la protection civile de Bouira. Ne dit-on pas que la devise du pompier algérien est et demeurera toujours la même : sauver la vie au péril de la sienne.

Une formation rigoureuseDu fait que l’une de leurs missions est de soutenir les secours sur des sinistres particulièrement dangereux, tels les galeries souterraines, les grands chantiers de construction, les puits, les monuments et édifices, les éléments du Grimp-10 ont suivi des formations spécialisées. Ainsi, dans le cas du secours en montagne, en milieu enneigé, les éléments GRIMP ont dû suivre suivi une formation complémentaire d’adaptation à la neige en coordination avec la Fédération algérienne des sports de montagne. Cela en plus de leur formation théorique et pratique et adéquate pour ce genre de manœuvres, nécessaire pour répondre à leurs missions. « Notre formation entre dans le cadre de l’acquisition de connaissances didactiques sur les techniques de sauvetage du plus basique au plus évolué. Il est clairement reconnu que sans la maîtrise des techniques d’escalade, d’équipement de sites et les manœuvres de secours appropriés, le sauvetage reste limité dans sa conception classique, qui est jugé inefficace et même dangereuse pour les équipes intervenantes », souligne le capitaine Azzouz. En outre, vu la multiplication des risques inhérents à toutes les activités humaines et à l’industrialisation à grande échelle,

un programme d’action pour la formation du Grimp a été mis en œuvre. Ce programme a trait à la sensibilisation à la reconnaissance et à l’intervention en milieu périlleux (IMP1) pour leur permettre de prendre contact avec le vide sur des hauteurs variant progressivement, de s’initier aux techniques d’évolution sur corde tout en développant les capacités d’intégration au sein d’une unité opérationnelle. Tandis que la formation IMP12 permet la maîtrise des techniques d’évolution individuelle et des règles de sécurité et la capacité à remplir toutes fonctions d’exécution au cours de ces manœuvres. A ces formations s’ajoutent des stages de mise à niveau et de perfectionnement en secours-souterrains, l’escalade, le

ski et autres manœuvres. Ce genre de stage s’avère efficace puisque les grimpeurs sont déjà intervenus dans plusieurs situations délicates pour ne citer que ce corps extrait des fin-fonds d’Aswel (800 mètres), dans le massif du Djurdjura. D’autant que l’aptitude opérationnelle des équipiers GRIMP est testée annuellement par la réalisation d’un parcours technique sur corde et d’une manœuvre type de sauvetage.

Le détachement d’intervention héliportéDu fait que la wilaya de Bouira figure parmi les régions les plus touchées par les feux de forêt en période estivale

la base héliportée de Tikjda

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en raison de l’étendue de son massif forestier estimé à 112 250 ha, partagé entre forêts, maquis et broussaille, il est plus que nécessaire qu’elle dispose d’un héliport, spécialisé dans la formation de groupes d’intervention en milieux périlleux.Situé à Tikjda, à plus de 1 400 mètres d’altitude, au milieu d’un panorama féerique, où s’entremêlent monts et massifs forestiers, ce petit aérodrome pour hélicoptère sera d’un apport certain pour l’école de formation des équipes spécialisées dans l’assistance et le secours médical par voie héliportée se trouvant dans le même site. D’autant que la Protection civile compte se doter d’un détachement d’intervention héliporté. Pour ce faire, 14 pompiers du Grimp-10 ont été sélectionnés pour expérimentation

afin d’être parfaitement opérationnels pour lutter contre les flammes sur des zones inaccessibles par les voies terrestres. Ces derniers doivent être prêts à intervenir de « façon chirurgicale » dans ces lieux difficiles d’accès, tout en transportant le matériel nécessaire par voie aérienne. Pour être opérationnel à tout moment, ce détachement d’intervention héliporté doit bénéficier d’un hélicoptère au minimum, voire de deux pour être entièrement autonome si l’incendie nécessite du renfort sur la zone inaccessible.

Le centre national de préventionAbrité par l’ex-siège de la direction de la Protection civile de la ville

de Bouira, le centre national de prévention, premier du genre à l’échelle nationale, se chargera de la formation des cadres de la Protection civile des différentes wilayas du pays. Dirigé par le sous-lieutenant Ziane, ce centre de référence assurera une formation complète en matière de prévention et de sécurité pour une intervention rapide et surtout efficace en cas de catastrophes naturelles. Ce centre à vocation régionale est chargé, dans une première étape, de former une cinquantaine d’officiers de prévention au profit de 24 wilayas afin de leur permettre d’actualiser leurs connaissances afin de se mettre au diapason des nouvelles technologies introduites dans divers secteurs, notamment celui de la construction.Unique en son genre au niveau national, ce centre est destiné essentiellement à la formation et à la spécialisation des officiers de la Protection civile et s’inscrit dans la stratégie de la direction générale pour la spécialisation de ce corps notamment dans le domaine de la prévention. Il a également pour mission de former des acteurs de prévention aptes à prendre les dispositions nécessaires pour faire face aux événements exceptionnels, engendrés par des catastrophes naturelles, telles que les inondations, les séismes, les incendies et les risques industriels et technologiques. Assurant au début des formations de recyclage au profit des cadres de la Protection civile, le centre a une capacité d’accueil de 50 personnes.

S. R.Siège du centre de prévention

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N° 64 El-Djazaïr.com 141Juillet 2013

CONTRIBUTION

N° 64 El-Djazaïr.com 141Juillet 2013

Initiation à la vigilanceConfronté à un effet de surprise, le regard de l’Homme connaît un changement brutal, se clarifie sensiblement et restitue, selon la situation à laquelle il est confronté, une expression de joie ou de choc. Mais il est évident que, dans les deux cas de figure, l’Homme est subitement envahi par un sentiment auquel il ne s’attendait pas et qu’il a du mal à dissimuler. C’est ce qui arrive, par exemple, au conducteur qui voit surgir un obstacle auquel il ne s’attend pas en dépit de sa concentration et de son application au volant, même si en empruntant la route il était persuadé du risque qu’il encourait de pouvoir être confronté, à tout moment, à une mauvaise surprise. Par contre, lorsque l’Homme s’apprête à passer un examen auquel il s’est préparé de la meilleure manière, son niveau d’appréhension, voire d’anxiété est nettement moins important.

Par Bachir Messaitfa, Secrétaire d’Etat auprès du Premier Ministre chargé de la Prospective et

des Statistiques

Que signifie la vigilance ?Le futur contient beaucoup de signaux que l’Homme peut imaginer selon des degrés de certitude variant entre l’évidence quasi absolue et l’incertitude totale.Il est ainsi des prévisions météorologiques qui nous annoncent avec de plus en plus d’exactitude le temps qu’il fera demain, ou sur l’évolution des marchés internationaux des hydrocarbures, lorsqu’il s’agit de transactions différées dans le temps. Ce sont des exercices de prévision plus ou moins faciles à dénouer grâce aux signaux forts dont on dispose. Mais il est plus compliqué de prévoir les catastrophes naturelles ou les crises économiques dont les signaux sont bien plus faibles et ne permettent pas l’anticipation du futur sur une simple photo satellite ou une dépêche de presse économique.Alors que les signaux précoces facilitent l’édification du futur, tant ils font l’objet d’une maîtrise du point de vue de

la prévision, les signaux faibles, eux, constituent un objet de curiosité et de recherche à travers le monde et se situent au centre de la problématique de « veille stratégique » La veille stratégique se traduit par quatre importantes opérations qui sont :

Premièrement : la prise de conscience que le futur peut être riche en signaux faibles difficiles à anticiper et qui cachent de mauvaises surprises comme des inondations, par exemple.

Deuxièmement : la prévision de ces signaux faibles avant leur arrivée grâce à un investissement conséquent dans le domaine de la recherche, des systèmes d’information et de calcul des indices en rapport avec les évolutions économiques et sociales, comme par exemple le suivi des indices des marchés boursiers.

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Troisièmement : la découverte de la relation entre ces signaux faibles du futur et les indicateurs du présent et la recherche de ce que doivent être les politiques économiques pour anticiper positivement ce type de signaux, comme par exemple : le fait que l’intervention de l’Etat à travers la subvention en amont sur le secteur de l’agriculture peut assurer un certain niveau des prix et une meilleure disponibilité de produits alimentaires dans le futur.Quatrièmement : le développement de la mentalité prospective autant chez les citoyens que chez les décideurs en guise de préparation du passage à une économie fondée sur la prospective.La mentalité prospective, autant chez les gouvernés que chez les décideurs, basée sur une information fiable et des données statistiques de bonne qualité, permet d’éviter une situation d’inattention et des surprises aux effets dévastateurs sur tous les plans, surtout qu’il s’agit d’un futur dont les signaux sont faibles et incertains. L’approche méthodologiqueEn 2008, Nassim Nicholas Taleb, un brillant étudiant et chercheur libanais a publié Le Cygne Noir - La puissance de l’imprévisible, devenu une référence de la pensée futuriste, tant il insiste sur un principe unique qui est celui de tirer profit de l’incertitude qui caractérise l’avenir. En d’autres termes, la maîtrise des signaux faibles et leur mise en évidence dans le but d’atteindre un niveau de réalisation appréciables des objectifs de croissance et des équilibres des marchés.Le livre est incontestablement important à plus d’un titre mais sa substance nous invite, en tant qu’experts, à développer la méthodologie à même de nous permettre de transformer un futur très incertain en réalité aussi proche que possible du présent, donc cachant peu de mauvaises surprises. Si nous arrivons à fixer nos objectifs de croissance sur une période d’au moins un demi siècle, nous devons définir les éléments de la veille ou les données nécessaires, leurs sources, le procéder de leur collecte et de leur analyse, leur position dans le contexte du futur et de la pensée prospective et enfin leur utilisation dans le cadre de nos politiques économiques et sociales.La science nous fournit, aujourd’hui, toute la latitude de transformer l’information en produit (bien) statistique, puis en facteur efficace dans le processus de croissance, au lieu de la laisser dispersée et en position de hors jeu. Parmi les moyens disponibles de transformation de l’information en produit statistique, son utilisation dans l’estimation des indicateurs économiques et sociaux et dans la construction de modèles de prévision pour le long terme. La prévision pour le long terme représente l’élément central de la veille, tant elle nous aide à ne pas tomber dans un état « d’inattention » qui, lorsqu’il touche aux affaires d’une nation et aux incertitudes du futur ne conduira que vers des effets encore plus dévastateurs.

Quelques applications de la veille La veille devient un concept stratégique lorsqu’elle est utilisée au profit de la prospective et de la production du futur et nous pouvons, dès à présent, entamer la mise en place des cellules de veille stratégiques au niveau des administrations et des entreprise et de ce qui est communément considéré comme les collectivités locales. Ces cellules seront chargées de construire au niveau local des bases statistiques économiques et sociales constamment actualisables.La construction de modèles économétriques locaux permettra d’alimenter convenablement le modèle économique et social à dimension nationale qui, à son tour, constituera un instrument permettant à l’Etat de disposer d’un tableau de bord de suivi des évolutions économiques et sociales des populations : une meilleure connaissance de la demande interne en biens et services, les ressources matérielles, humaines et en termes de connaissances disponibles, les ressources financières et leur utilisation rationnelle dans le cadre des équilibre généraux et enfin les ressources pouvant résulter de l’investissement dans le futur, à travers : les énergies renouvelables, les recherches dans la physique et la recherche spatiale, la technologie et la sécurité alimentaire, la nanotechnologie, l’utilisation de la bactérie dans l’industrie et enfin la e-technologie.Parmi les autres applications de la veille stratégiques, la capitalisation des informations et leur transformation en biens fiables assurant l’accompagnement de politiques gouvernementales efficiente.La capitalisation de l’information ne concerne pas uniquement celle dont nous disposons, mais aussi celle que nous cache le futur et qui est caractérisée par son incertitude. En outre, il est fondamental d’orienter la conscience populaire collective et institutionnelle vers des objectifs de développement, définis avec précision, au lieu de disperser notre pensée dans des stratégies de croissance changeantes et vouées à l’échec. Nos peuples arabes ont besoin d’une vision plus développée pour ce qui est de la construction du présent, fondée sur la prévision de l’avenir et les avantages des mécanismes de la prospective. Il ne s’agit pas seulement de l’élaboration d’un système de pensée, mais plutôt d’un processus d’acquisition de connaissance et d’outils de transformation de notre vécu.Notre mal ne réside pas uniquement dans le fait que nous soyons dépassés par le rythme sur lequel des nations plus développées que les nôtres se développent davantage, mais plutôt, et cela est encore plus dramatique, dans le fait que nous ne puissions persister dans cette situation pour une période encore plus longue, nos regards bien aiguisés, devenant tout aussi impuissants devant d’autres dangers qui peuvent surgir à tout moment.

B.M.

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Par Kamel Garaoui, actuellement cadre aux services du Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé de la prospective et des statistiques.

A été conseiller en communication institutionnelle auprès de l’ex-ministre de la Prospective et des Statistiques, Abdelhamid Temmar.

A dirigé auparavant des projets de systèmes d’information et de communication au ministère de la Défense nationale.

Leadership et communication institutionnelle en temps de crises :

Rôle des institutions publiques et des médias

La présente contribution s’imprègne de différents travaux et surtout de ceux de l’officier supérieur de l’Armée américaine G. Klann, de P. Dalei & K. Mishra, et de S. Yaqoob – voir bibliographie. Elle traite des bonnes pratiques des institutions publiques

et des médias en périodes de crises afin d’en minimiser les impacts négatifs sur la bonne marche des institutions publiques. Elle insiste sur la nécessaire pratique d’une « politique de collaboration » entre ces deux acteurs en ces difficiles moments pouvant mettre en danger la machinerie constitutionnelle du pays. Le problème est abordé d’un point de vue pratique, au niveau politico-stratégique. Des pays à l’exemple de la Libye ou la Syrie, dont le niveau de vie des citoyens était envié à travers le monde, et même par les citoyens de nombre de pays occidentaux, ont été démembrés parce que leurs responsables n’ont pas su comment faire face, au point de vue du leadership et de la communication, à des manifestions minimes de leurs populations. Rappelons-nous comment, dès le début des contestations revendicatives, les gouvernements de ces deux pays ont répondu par l’insulte et la force en lieu et place du dialogue et de la concertation. Autre exemple, autre relation gouvernants-gouvernés, autre avenir national. Au Brésil, juste après le début des dernières manifestations – pour notamment la gratuité des transports publics –, la présidente Dilma Rousseff a reçu les manifestants pour un dialogue franc et direct, où elle leur a proposé une consultation populaire, une lutte plus efficace contre la corruption et plus d’investissements dans les services publics : la santé, l’éducation et les transports. Elle s’est, aussi, adressée aux manifestants à travers la télévision

pour leur signifier qu’elle était à l’écoute de la rue. Enfin, elle a réuni les responsables locaux en vue d’améliorer les services publics. A l’évidence, chez nous l’actuelle équipe gouvernementale a pris la voie du dialogue en matière de gestion de la chose publique. L’hyperactivité et l’ubiquité du Premier ministre sont là pour le prouver. En effet, depuis qu’il est à la tête de l’Exécutif, il a effectué douze visites de travail à l’intérieur du pays avec, en prime, un travail de proximité auprès de la société civile. Il participe, aussi, à quasiment l’ensemble des rencontres et manifestations initiées par les secteurs ministériels. Lors de ses rencontres, il use d’un langage simple et direct à l’effet d’être crédible et d’évaluer au plus près la réalité et les réalisations. Ce mode rénové en matière de relations publiques traitant de problèmes profonds du pays, fait florès parmi les responsables et pousse les citoyens à œuvrer davantage dans le sens de l’intérêt de la patrie.Les médias constituent l’instrument par excellence du dialogue et de la communication gouvernementale – c’est le premier outil aux mains des gouvernants pour dialoguer avec les publics. Les différentes composantes de la société civile (les syndicats, les organisations patronales, les organisations sportives, les ONG, la mosquée, etc.) constituent d’autres instruments de dialogue. Les institutions s’occupant de régulation du marché (la bourse d’Alger, l’ARPT, le Conseil de la concurrence, etc.) forment un troisième espace de dialogue.La communication institutionnelle est définie comme une fonction distincte en management des organisations, qui aide à établir et à maintenir, entre une organisation et ses publics, des lignes de communication, de l’acceptation et de la coopération. Elle aide les responsables lors de la

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gestion de crises ou d’évenements exceptionnels, elle leur permet d’être informés et proactifs vis-à-vis de l’opinion publique, et ainsi être à l’écoute et servir au mieux l’interêt général. Elle sert comme système d’alerte précoce pour anticiper les tendances. Elle utilise comme principal outil la communication éthique, non manipulatrice. Dans la définition, le « public » est un concept désignant un groupe d’individus se trouvant dans des circonstances similaires. C’est de ces groupes qu’émanent les opinions. Le public est une créature variée et complexe. Les employeurs ou patronats forment un public, et les employés un autre ; le Gouvernement est un public, et les citoyens en constituent un autre. Chacun de ces groupes est un public qui se construit une audience, de la puissance et de l’influence avec ses propres méthodes, outils et techniques.En communication institutionnelle, une autre notion est tout aussi fondamentale, c’est celle d’« image » – c’est la perception mentale d’un groupe de personnes à propos d’un individu (amical, honnête, corrompu, efficace, juste, etc.), d’un produit, d’un service, d’un projet, d’une politique ou d’une institution. L’image n’est pas nécessairement vraie, ce n’est qu’une indication sur comment un individu, un produit, un service, un projet, une politique ou une institution est perçu par un groupe de personnes. Une institution dispose toujours d’une image dans l’esprit du public. Certaines institutions bénéficient d’une image favorable, alors que d’autres jouissent d’une image défavorable. Une bonne image est nécessaire à une organisation en vue de la concrétisation de ses objectifs.

C’est quoi une criseAujourd’hui, à travers le monde, les crises sont devenues la norme, et non pas l’exception. Elles n’ont pas de limite ni de frontières, elles peuvent survenir n’importe quand, n’importe où et dans n’importe quel pays. Elles exigent des réponses urgentes. Les crises constituent souvent un point tournant dans la vie d’un pays ou d’une organisation.Une crise n’est ni prévue ni planifiée. Il existe probablement des signaux faibles annonçant sa future survenance, mais dans le flot des activités routinières quotidiennes elle est passée sous silence. L’effet le plus pernicieux des crises est qu’elles peuvent affecter négativement le comportement des différents publics. Ceci constitue le plus grand challenge rencontré par les responsables. Elles donnent généralement lieu à un haut degré d’instabilité pouvant déboucher sur des résultats extrêmement négatifs pour la stabilité d’une organisation ou même d’un pays. Les crises peuvent aboutir à un haut degré de confusion et de chaos, parce qu’il y a manque d’informations (ou pire, désinformation) au moment où tout le monde en a psychologiquement besoin pour comprendre le quoi, le pourquoi et les effets potentiels de la situation – il n’y a pas plus néfaste que l’ambigüité. On reconnaît trois niveaux de sévérité aux crises, dépendant de leurs conséquences :

Niveau 1 : le pays (organisme) est embarrassé au niveau •national et international.Niveau 2 : la réputation du pays (organisme) est mise •

en cause au niveau national et international.Niveau 3 : le pays (organisme) est menacé dans ses •fondements.

Comportement des responsables des institutionsPlusieurs actions doivent être entreprises par les responsables aussitôt qu’ils sont informés de l’imminence ou de la survenance d’une crise afin de réduire la peur et l’anxiété qui s’en suivent. En premier lieu, il faut rechercher les faits exacts, parce que souvent les premiers rapports ne sont pas précis. Pour cela, il faut envoyer des agents sur le lieu de la crise avec pour seule et unique mission de collecter l’information et de faire des rapports. Pour avoir prise sur les événements, les responsables efficaces recourent aux trois composantes critiques à toute gestion de crises. Ils doivent se servir de l’outil de la communication, être clairs quant à la vision et aux valeurs et afficher sincèrement le respect et l’importance qu’ils accordent aux gens.

1/ La communication Communiquer avec clarté durant une crise est essentiel mais difficile. Les lignes de communication, internes et externes, doivent impérativement rester ouvertes et actives afin que les gens soient informés des faits exacts et en conséquence proscrire la rumeur. Qui informer : en fonction de la gravité de la crise, les responsables doivent décider qui doit être informé, quand et comment. Ces parties prenantes peuvent être les cadres des administrations, les médias, les différents publics, les partis politiques, les organisations civiles, etc.Les leaders doivent communiquer aux publics la réalité se rapportant à l’événement, qu’est-ce qui se fait par rapport à l’événement et quelles sont les implications potentielles. C’est une grosse erreur que de ne pas informer constamment les groupes impliqués (surtout les médias) sur les événements, parce qu’ils constituent le meilleur porte-voix pour véhiculer la vérité et contrer la rumeur.En informant les publics, les leaders doivent se tenir aux faits et éviter les conjectures. Au début de la crise, il serait sage de ne pas se prononcer sur ses développements futurs. Le leader ne doit jamais fabriquer ou dénaturer l’information pour des objectifs de déception ou de tromperie, parce que de telles actions ne feraient qu’aggraver la situation.En temps de crise, communiquer avec consistance et clarté avec les médias est plus que critique. En effet, les responsables peuvent, par cette voie, exercer un puissant et positif impact émotionnel sur les différents publics. Ils peuvent notamment :

recueillir et diffuser des informations vitales ;•promouvoir une saine compréhension de la situation ;•combattre la désinformation et la rumeur ;•agir comme un système d’alerte précoce ;•actionner et contrôler les unités de secours (la protection •civile) ;

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fournir des informations sur les activités et le trafic (ex: •fermeture d’activités, de routes, d’écoles, etc.) ;alerter les publics sur les dangers possibles.•

Il existe des actions spécifiques à mener vis-à-vis des médias et qui sont vitales à l’issue des crises, à savoir : Rédiger un communiqué de presse et le distribuer aux médias aussitôt après un événement : une réponse rapide aide à réduire le flot des informations fausses et négatives, crée des perceptions positives et réduit les incompréhensions. Plus important, elle réduit la peur et les émotions négatives des parties affectées par la crise. Les responsables des institutions publiques doivent agir en tant que premiers et principaux fournisseurs de l’information – si ce n’est pas le cas les médias chercheront l’information auprès d’autres sources, qui peuvent être ennemis. Prendre l’initiative : rencontrer les médias, notamment en organisant des conférences et points de presse. Diffuser les messages à travers tous les canaux possibles pour en assurer une large diffusion auprès des publics. Les messages doivent être clairs et simples et ne pas prêter le flanc à l’interprétation. Etre crédible, précis et honnête : la conséquence de la tromperie à l’endroit des publics et des médias peut avoir des conséquences désastreuses. En temps de crise, la crédibilité des institutions publiques est d’emblée en jeu, pourquoi garantir sa totale perte en trompant. L’honnêteté et l’ouverture de nos responsables sont des ingrédients essentiels pour la réputation et même la survie de notre pays face aux crises. S’excuser en cas de nécessité : les publics respectent les responsables qui admettent leurs erreurs et qui promettent de les corriger, et ne respectent pas ceux qui n’ont pas le courage et le caractère d’admettre leurs erreurs. S’il y a mort ou blessure d’hommes lors d’une crise, il faut prendre soin des victimes et de leurs familles.Expliquer clairement : durant les crises, il est important pour les leaders d’expliquer ce qui ne va pas, pourquoi ça ne va pas, les mesures prises pour y remédier, et ce qui se fait pour éviter la reproduction du problème à l’avenir. Dans les explications, il faut éviter les statistiques et les détails techniques, et faire en sorte que le message soit crédible et consistant.Evaluer la communication : l’excès d’information est tout aussi nuisible que son manque. C’est la responsabilité du leader de trouver le juste milieu. L’information qu’ils partagent avec les publics par le biais des médias et la manière avec laquelle ils la partagent ont un grand effet sur la perception de la crise. De ce fait, l’information est jugée en fonction de ses effets.Gérer les médias : ce qui est rapporté par les médias doit être continuellement et scrupuleusement suivi. Si l’information rapportée est incorrecte, elle doit être corrigée pour refléter la réalité. Mais ce n’est pas à cause de cela que la relation avec les médias doit tourner au conflit – la crise ne disparaîtra pas en s’aliénant les médias, bien au contraire.Comment livrer le message : en face de gens anxieux, le leader doit adopter un comportement contrôlé, calme et

confident. Une crise crée une telle tension que les gens n’écoutent pas comme en temps normal. Les thèmes et points importants doivent être répétés à l’assistance. Avant toute communication, les publics cibles doivent être identifiés avec soin.Même la mauvaise information est essentielle en temps de crise parce qu’elle décourage la rumeur. L’effet d’une information négative mais vraie est meilleur que celui d’une information positive mais fausse. Les responsables limitent énormément l’impact de la rumeur en partageant l’information disponible avec les différents publics. Ils aboutissent au même résultat positif en n’hésitant pas à parler de ce qu’ils ignorent. Tous les moyens de communication disponibles doivent être exploités – conférence de presse, TV, radio, presse, téléphone mobile, site web, réseaux sociaux, e-mails, lettres, etc.

2/ La vision et les valeurs Le leadership idéal implique d’être au front et de montrer la voie, en appliquant le principe de « suivez-moi ». Durant une crise, les différents responsables doivent vivre la vision et les valeurs définies et communiquées. Ils doivent donner l’exemple, prendre les responsabilités et surtout être visibles.Donner l’exemple : ce n’est pas suffisant d’avoir des valeurs. Le leader doit les appliquer à lui-même pour donner l’exemple. Le leadership par l’exemple (et non pas seulement par les mots) aura un immense impact émotionnel en temps de crises. Les gens observent attentivement les leaders pour s’assurer que les choses sont sous contrôle et s’améliorent. Les leaders doivent apprendre à projeter une image de calme et de confiance quelle que soit la gravité des circonstances. S’ils paraissent pressés, inquiets ou nerveux, la crise ne fera que s’aggraver. Prendre ses responsabilités : lors d’une crise, le responsable doit faire tout pour améliorer les choses, même s’il n’est pas à l’origine de la situation. S’il en est la cause, il doit avoir le courage moral d’endosser publiquement la responsabilité. Les véritables responsables n’attendent pas que la situation s’améliore d’elle-même. Ils la prennent en charge, se renseignent, managent et contrôlent les événements. Les leaders qui n’adoptent pas de tels comportements fuient leurs responsabilités. Etre visible : en périodes de crises, il est très important pour les différents responsables d’être présents, visibles et disponibles. Ces trois attributs délivrent un message disant que les responsables sont engagés, concernés et prenant part activement à l’amélioration des choses. Le leader invisible ne fait que soulever des interrogations, augmenter l’anxiété et prolonger la crise.

3/ Les relations humaines Une crise menace un certain nombre de besoins humains de base, notamment la sécurité. De bonnes relations humaines entre les responsables et les publics constituent le meilleur rempart. Lorsque ces besoins ne sont pas satisfaits

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– ou perçus comme tels –, les émotions comme la peur, la confusion, la colère et les griefs naissent et enflent, poussant les gens à se comporter de manière à les satisfaire. Or ces comportements ne feront qu’aggraver la situation. La sincérité consolide les relations : la sincérité est à la base de relations humaines saines. Les gens se rendent compte, respectent et s’attachent à l’authenticité. Aucune raison ne pousse les gens à ne pas collaborer avec des responsables à qui ils peuvent parler aisément, qui ne les regardent pas de haut et qui ne les diminuent pas. De tels responsables rient d’eux-mêmes, ont le sens de l’humour et de l’anecdote, font des erreurs et les admettent. Durant les crises, les gens les assimilent à eux-mêmes, comme ayant les mêmes problèmes, concernés par la situation et travaillant à améliorer les choses.Les relations doivent durer : les responsables efficaces affichent continuellement leur attention et leur compassion. Ils construisent et entretiennent un environnement encourageant l’initiative et la participation de tous. Le plus important dans le comportement des responsables est la sincérité. S’ils se comportent en manipulateurs et de façon non sincères, les gens se rendront compte et leur influence en prendra un coup. Le partage d’expérience fortifie les relations : des relations fortes et effectives naissent principalement de connexions émotionnelles positives. Ces dernières représentent les liens qui se tissent en réponse à de l’appréciation mutuelle, de perspectives similaires et de négociations réussies après une variété d’expériences partagées. Ces opportunités aident les responsables et les publics à développer le sens de la communauté et de la camaraderie. Ce qui facilite une communication efficace, ainsi que la réduction de la peur, de la confusion et de l’insécurité.La résolution de problèmes et de conflits : des compétences en matière de résolution de problèmes et de conflits sont cruciales aux responsables en temps de crises. En effet, le stress et la pression qui naissent durant une crise amplifient les frictions et les tensions entre les parties impliquées, qui, à leur tour, aggravent la crise.Les responsables doivent contrôler leurs émotions : durant une crise, les médias peuvent poser des questions embarrassantes, les publics peuvent formuler des griefs extravagants, les leaders d’opinions faire des critiques infondées, etc. En ces temps, les leaders doivent faire très attention à leurs émotions, à leurs réactions au stress et à comment les autres les perçoivent. Ils doivent adopter un comportement calme et mesuré afin de mitiger la crise au lieu de l’aggraver.

Rôle des médiasLe rôle primordial des médias en tant que canal de communication entre les gouvernants et les gouvernés n’est plus à démontrer. La télévision, la radio, les moyens imprimés et les nouveaux médias sont devenus aujourd’hui des organes vitaux à toute vie politique nationale et internationale. Mais tout indique que les médias ne jouent pas leur rôle comme il se doit.

1/ Les médias ne jouent pas leur rôleTenant compte du fait que les médias devraient jouer un rôle crucial en temps de crise, on est en droit de croire que malgré les efforts et les sacrifices consentis, nombre d’entre eux, en Algérie, ne jouent pas aujourd’hui, pour différentes raisons, pleinement le noble rôle qui leur sied. Ce qui est présenté aux publics n’est souvent pas la pure vérité, mais le point de vue des acteurs les plus influents au détriment d’autres acteurs. Si la plupart des journalistes sont des experts en matière de couverture d’événements et de reportages d’investigation, certains d’entre eux ne disposent pas d’un sens aigu des enjeux et manœuvres géopolitiques ou géoéconomiques internationaux. L’impression qui se dégage dans l’opinion est que les médias n’accomplissent pas comme il se doit leur travail. Les publics sont poussés à trop s’intéresser aux crises, en raison principalement d’une couverture médiatique souvent provocatrice et sensationnelle. De ce fait, les gens développent une perception d’un environnement beaucoup plus dangereux qu’il ne l’est réellement. Effectivement, les medias ont souvent tendance à insister sur le sensationnel et la controverse par rapport aux faits réels, qui plus est, ils versent dans le commerce et la compétition. Informer les publics n’est pas le seul objectif, et c’est le profit qui prime. Les médias poussent le citoyen à se concentrer sur certains aspects de la vie publique au détriment d’autres, ils donnent plus de poids à certains volets de la réalité, tout en en amincissant d’autres. Les aspects commerciaux ou de profit dominent tellement que certains médias n’hésitent plus à couvrir de manière biaisée les événements et les crises, où la controverse et la provocation deviennent la règle. D’un autre côté, si les medias – surtout en temps de crises – ne peuvent pas questionner ou interpeller les politiciens sur leurs actes, alors ces derniers deviendraient pratiquement non redevables des résultats de leurs activités. Mais souvent, trop d’importance est accordée à la vie privée des responsables, alors que des résultats importants de leurs politiques et projets sont carrément passés sous silence, ce qui ne manque pas d’envelopper faussement ces responsables du voile de l’incompétence et de l’irresponsabilité.

2/ La question de l’objectivitéL’objectivité – ou l’absence de parti pris – est l’aspect le plus important que les médias doivent observer. Mais le concept d’objectivité n’est pas absolu et a ses limites, et il existe des situations exceptionnelles – ayant trait notamment aux relations internationales, à la religion, aux affaires de terrorisme, etc. – ou l’objectivité devient contreproductive au point de vue de l’intérêt national. La manière avec laquelle les médias couvrent les crises peut altérer la réputation du pays et la façon dont les acteurs étrangers le perçoivent. Qui plus est, par une couverture extensive, les medias ont le potentiel de créer une crise politique à partir d’un fait mineur. La télévision, la radio, les médias imprimés, Internet et la téléphonie cellulaire constituent les véhicules de la diffusion de l’information. Ils sont, de ce fait, le prisme à

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travers lequel les publics apprennent sur les crises. Se pose alors le conflit entre la responsabilité des médias d’assurer le droit des publics à l’information et leur responsabilité morale vis-à-vis des gens dont ils mettent les vies en danger. Par exemple, une couverture objective et fidèle d’actes de nature terroristes est manifestement préjudiciable aux intérêts du pays. Un acte terroriste est une scène à trois acteurs : les terroristes, les victimes et les publics. Pour les commanditaires de ces actes ignobles, l’unique et principale cible est l’opinion publique. Les griefs formulés ainsi que la communication et la propagande développées sont manifestement destinés aux différents publics, dont le principal canal est représenté par les médias. La couverture en direct de certains événements – comme par exemple les affaires de terrorisme – constitue une source de renseignement opérationnelle hautement utile au profit des criminels, dont ils vont se servir pour cibler les forces gouvernementales.Plus globalement, les médias sont aujourd’hui utilisés par toutes sortes d’acteurs ou d’individus à des fins plus que contestables, et malheureusement certaines télévisions et certains journaux jouent le jeu en leur offrant des couvertures mondiales.

3/ Rôle des médiasAujourd’hui, l’activité de politique, intérieure et étrangère, est quasiment ineffective sans sa couverture par les médias. Ainsi les gouvernements, à travers le monde, accordent beaucoup d’attention aux voies et moyens leur permettant d’influer sur les activités des médias. Ces derniers étant indissociables de la vie politique, ils participent, en cela, à la promotion des politiques gouvernementales et au façonnage de l’opinion publique. Si les médias sont considérés en temps normal comme un organe primordial dans la vie politique des nations, en temps de crise ils acquièrent un pouvoir autrement plus important. En ces moments, ils doivent informer objectivement les publics et demeurer vigilants et immunisés contre toute influence ou pression allant à l’encontre de l’intérêt national. La liberté de la presse est fondamentale au fonctionnement normal de tout pays, mais elle ne peut être absolue.

Globalement, les médias devraient jouer trois grands rôles :

Celui de garde de la société, en veillant sur •l’environnement par la collecte et la diffusion de l’information rapidement et fidèlement. Ils doivent aussi surveiller les erreurs et les actes de mauvaise gestion des responsables. Cette fonction de surveillance ou de garde profite non seulement aux publics en général, mais elle profite aussi aux responsables politiques.Faire participer le citoyen à la vie publique et aux •questions de gouvernance en l’informant et en le formant.Influencer et orienter l’opinion publique dans le sens •de l’intérêt général, notamment lors des crises.

Dans chaque pays il ya un mélange – à des degrés •divers – de ces différents rôles. On peut noter aussi que dans les pays dits « démocratiques », c’est le rôle de garde qui prime ; dans les autres, c’est l’influence qui prend le dessus. Dans quelque pays que ce soit, en période de stabilité, les médias versent plus dans le rôle de veilleur. Au contraire, lors des moments de crises, ils basculent dans l’influence.

Mais il faut noter que même les gouvernants des démocraties occidentales entrent en collusion avec les médias pour influencer la perception des publics durant les crises. Il n’échappe à personne que dans ces pays, les médias les plus influents forment des conglomérats ayant des liens étroits avec les gouvernements. La bonne parole étant infuse par les avis d’experts à la solde ainsi que par des conférences de presse. Durant les crises, les publics deviennent gourmands en informations. Ils se tournent vers les médias pour s’informer sur ce qui se passe et sur ce qui risque d’arriver. En ces temps difficiles, les médias jouent un rôle de premier ordre pour diminuer la tension et informer les publics sur la nature du problème et la manière d’y faire face. Les medias contribuent aussi à minimiser les dégâts lors de la résolution de la crise. Les médias ont le pouvoir de faire vivre ou de détruire les normes et habitudes culturelles et sociales. Ils peuvent aussi donner de la puissance à certains groupes au détriment d’autres. Ils peuvent nous faire croire que le gouvernement et ses ministres n’exercent pas correctement leurs missions, en focalisant exagérément par exemple sur les affaires de corruption. De même, ils peuvent créer des effets comme augmenter la peur et l’anxiété parmi les populations en focalisant sur les accidents ou le banditisme, ou le racisme et la ségrégation en traitant exagérément de problèmes socio-économiques et de chômage. La télévision, la radio, la presse écrite ont, par ailleurs, le pouvoir de mobiliser et de canaliser l’effort des populations dans les domaines politique, économique ou de défense de la Nation. Les médias réalisent aussi des reportages d’investigation. C’est un travail complexe qui aide à la mise en place d’une culture de transparence dans la gouvernance politique, économique et des entreprises, rendant, par là même, les responsables aux différents échelons plus redevables de leurs activités. S’agissant d’individus, les médias jouent un immense rôle dans la construction de l’image des personnalités – ils leur est loisible de peindre en rose une personne, comme, au contraire, ils peuvent la détruire.D’un autre côté, les médias font face à d’énormes pressions durant les crises – notamment les influences de la part d’acteurs étrangers malintentionnés – et malheureusement ceux-ci se prêtent à ce jeu, à leur corps défendant. Il faut toutefois noter ici que le danger de manipulation des médias ne doit en aucun cas donner lieu à un empiétement, de la part du gouvernement, sur leur liberté et leur indépendance. Toutefois, les médias doivent équilibrer entre, d’une part, le droit sacré du citoyen à l’information et, d’autre part, l’obligation de préservation de l’ordre public et de sauvegarde de la sécurité des citoyens.

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L’Algérie a vraiment besoin, comme jamais auparavant, de médias vraiment conscients de leurs responsabilités. L’extraordinaire quatrième pouvoir des médias – surtout celui d’investigateur et de façonneur d’images des responsables et personnalités – doit être exercé avec mesure et dans le seul intérêt de l’Algérie et de ses citoyens.Comment les officiels eux-mêmes, les institutions ainsi que leur manière de traiter une crise sont perçus est largement fonction du travail des médias. Notre pays a besoin, en ces moments de crises à travers le monde, de médias proactifs, conscients et responsables, dont la liberté doit être renforcée. Dans le même temps, cette liberté ne doit en aucun cas donner lieu à une exploitation (par d’autres acteurs) à des fins mettant en péril les intérêts de l’Algérie et des Algériens. Le principe d’objectivité doit être respecté autant que faire se peut, avec pour seule ligne rouge l’intérêt national – quand l’information risque de devenir contreproductive, elle doit être passée sous silence. L’intérêt de l’Algérie et des Algériens doit être sacré et demeurer, en tout temps, au-dessus de tout autre intérêt, de type bénéfices financiers ou autres. Les deux dernières décennies se sont caractérisées par un accroissement des conflits de toutes sortes, notamment armés, obligeant le domaine de la communication à sophistiquer ses méthodes en vue justement de gagner les guerres. Ainsi, les médias sont devenus une arme de guerre et l’issue de celle-ci est devenue beaucoup plus dépendante des opinions publiques nationales et internationales – les affrontements politiques prenant le dessus sur ceux militaires. De ce fait, le contrôle des médias est devenu essentiel aux yeux des différents acteurs internationaux, et notamment les gouvernements.

Conclusion La communication institutionnelle constitue un outil stratégique aux mains de notre gouvernement dans ses dialogues et négociations avec les publics, ainsi que lors de la présentation et de l’exécution de ses politiques, projets et activités. En un certain sens, les médias sont ses oreilles, ses yeux et sa voix. En conséquence, les responsables des

institutions publiques devraient être plus sensibilisés à leur caractère stratégique et à leur opérationnalité. Ils doivent être, de surcroît, formés à leurs outils et techniques.Aujourd’hui, nos leaders gouvernementaux sont confrontés, comme jamais auparavant, à des problématiques complexes mêlant efficacité des institutions publiques, viabilité socio-économique du pays et menaces politico-militaires étrangères. En conséquence, une large collaboration devrait être entreprise avec les médias, de façon à traiter de ces aspects très particuliers mais vitaux à la bonne marche des affaires de l’Etat. Un autre point, le responsable efficace est transparent concernant ses activités. Il prend un « engagement » visible vis-à-vis des experts externes et du public en général, notamment par le biais des médias. Quand il rend publiques ses activités, il se met volontairement sous une pression d’ordre psychologique et se sentira ainsi infiniment plus contraint de les réaliser. En effet, le risque encouru, en termes de notoriété, de réputation et d’image – et en conséquence en termes de bonne marche de ses projets – est tel qu’il est dissuadé de revenir sur ses déclarations. Un engagement visible vis-à-vis du public lui apporterait, en outre, par le biais du dialogue et de la critique constructive, un formidable surplus extérieur d’intelligence et d’expertise. Pour témoigner de l’extrême importance du concept de transparence, il faut se rappeler que, dans les années quatre-vingt du siècle dernier, Mikhaïl Gorbatchev et Iouri Andropov, dans leur tentative de réforme et de sauvetage de l’Empire soviétique, ont introduit le concept de « glasnost » dans les activités gouvernementales, terme qui signifie « action de rendre public ». Si les hommes politiques sont comptables de leurs actes en partie en raison de l’activisme des journalistes, ces derniers n’ont pratiquement de compte à rendre à personne, sinon à leur conscience. En cela, ils doivent être formés en permanence et sensibilisés aux aspects et impacts interdisciplinaire et multidisciplinaire, tant journalistique que géopolitique et géoéconomique, de leur métier.

K. G.

Documentation choisie :Arjen Boin and Paul’t Hart (2003), Public leadership in times of crisis : Mission impossible, Public administration review.•Robert Bolton (1986), People skills, New York, Touchstone Book. •Stephen R. Covey (2006), L’étoffe des leaders, Paris, First Editions (traduction de l’américain).•Stephen R. Covey (1995), Priorité aux priorités, Paris, First Editions (Traduction de l’américain). •Prabhash Dalei and Kaustubh Mishra (2009), Role of media in a political crisis, Proceeding and E-Journal of the 7th AMSAR on roles of medias during political •crisis. Daniel Goleman (1997), L’intelligence émotionnelle, Paris, Editions Robert Laffont (Traduction de l’américain).•Daniel Goleman (1999), L’intelligence émotionnelle - 2, Paris, Editions Robert Laffont (Traduction de l’américain). •Daniel Goleman, Richard Boyatzis and Annie Mckee (2004), Primal leadership: Learning to lead with emotional intelligence, Boston, Harvard Business School Press.•Ronald A. Heifetz and Donald L. Laurie, The work of leadership, in Harvard Business Review on Leadership (1998), Boston, Harvard Business School Press.•Gene Klann (2003), Crisis Leadership, Center for creative leadership. •John P. Kotter (1998), What Leaders Really Do, in Harvard Business Review on Leadership, Boston, Harvard Business School Press.•James M. Kouzes and Barry Z. Posner (2002), Leadership: The challenge, San Francisco, John Wiley and Sons.•Andrew Szilvasi (2004), Crisis Leadership: How the ability of leadership to communicate affects the outcome of crisis, Master of arts in corporate and public •communication.Samina Yaqoob (2009), A study of Media: Role, Analysis and consequences in the political crisis, Proceeding and E-Journal of the 7th AMSAR on roles of medias during •political crisis.

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Par Yves Bonnet, directeur du Centre de recherche

international du terrorisme

Une Grande Dame

La chance peut nous être donnée, pas davantage de fois que nous ne comptons de doigts dans une main, de croiser quelques-uns de

ces personnages qui sont l’Histoire pour l’avoir faite. Ce ne sont pas nécessairement des femmes ou des hommes célèbres, ils peuvent n’avoir connu que l’anonymat et n’avoir jamais désiré en sortir, leur nom n’apparaître dans aucun dictionnaire ni encyclopédie, leur visage ne faire naître que de vagues réminiscences, ils peuvent se voir appliquer cette magistrale remarque de Marcel Proust : « Seuls sont magiques les êtres communs dès lors que les effleure le souffle du génie. ». Ils n’en sont pas moins grands. Et notre chance de les avoir connus prodigieuse.Judicieusement, le président de la République se préoccupe de faire entrer au Panthéon une femme, une Dame, devrais-je écrire. Deux s’y trouvent déjà, Sophie Berthelot que l’on n’eût pas le cœur de séparer de son mari Marcelin et Marie-Curie qui fut plus que l’épouse de Pierre au point de former le couple le plus célèbre de l’Histoire de France. Ces deux représentantes d’une féminité que la France a pourtant cultivée avec raffinement et délicatesse ne rendent pas suffisamment compte de notre dualité, de la richesse de nos artistes, écrivaines, musiciennes, savantes, femmes de guerre, politiques, ou

simplement égéries d’une cause, d’une ambition, de la France. Au visiteur qui arpente les couloirs de l’ancienne basilique Sainte Geneviève, il serait normal de proposer une meilleure représentation de notre diversité, qui affirme plus nettement l’étendue des talents qui n’ont pas seulement fait la France, mais affirmé son message, celui de la tolérance, de la justice, et, par-dessus tout, de l’universalité. Cette France que les Français ne sont pas seuls à aimer, ne se résume pas à un drapeau, à un hymne national, des victoires militaires. Elle jaillit de nos prix Nobel, de nos cathédrales, de notre littérature, de nos médecins, elle ne féconde pas seulement nos plaines et nos montagnes, elle enrichit l’Humanité entière et les hommes, les peuples qui veulent bien nous en porter le crédit sont plus que des amis, des compatriotes en générosité, des complices en fortune, des receleurs de notre formidable richesse. Cette France doit être fière de ses dons, de ses apports, mais surtout de sa modestie, de son humilité, du respect qu’elle manifeste à chacun, de la confiance qu’elle témoigne au genre humain. Cette France doit faire entrer au Panthéon une femme d’exception, une femme dont le cheminement d’une longue vie illustre son génie avec la simplicité des gens tranquilles. Il s’en trouve quelques-unes, de mérite équivalent, de qualités comparables, mais je n’en connais

pas de plus «équivalente », de plus « comparable» que cette passionnée de l’amitié franco-algérienne, cette humaniste accomplie, cette rebelle perpétuelle que fut, un siècle durant, Germaine Tillion. Paradoxe ou justice, le nom de Germaine Tillion sonne davantage et mieux aux oreilles des Algériens que des Français. Ceux-ci ont gardé le souvenir de la résistante quand ceux-là n’ont jamais oublié l’ennemie de la guerre et de la violence qui n’hésita jamais ni en aucun cas à jeter dans la balance de la justice le poids de ses propres titres à la reconnaissance publique, cherchant à sauver de la mort ceux que l’on promettait d’expédier à la guillotine. Alors que le garde des Sceaux François Mitterrand affiche le macabre bilan de 45 guillotinés durant son passage place Vendôme, alors que sa fine et belle écriture a tracé sur tant de dossiers ces mots terribles « avis défavorable au recours» ou « recours à rejeter » qui expédient un homme sous le couperet, alors que le total des exécutions capitales s’élève à 1500, assorties de l’infamie de la décapitation, durant toute cette épreuve lamentablement disqualifiée parce que « la pacification n’est pas la guerre », « Mademoiselle Tillion », comme l’appellera Yacef Saadi, va se battre des années durant pour arracher à la « veuve », le surnom de la guillotine, des têtes qui ne rouleront pas dans la sciure. Ce combat inégal et grand, elle le mène sans relâche,

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pratiquement seule. Elle participe ainsi à la commission internationale contre le régime concentrationnaire que conduit l’ancien déporté David Rousset et qui, durant les mois de juin et juillet 1957, vient enquêter à Alger sur les lieux de détention, comme elle l’avait fait sur les camps de Staline en Union soviétique. Rapidement, les cinq membres de la commission, un Néerlandais, un Belge et un Scandinave, auxquels se joignent les deux résistants français, réalisent combien les formes et les excès auxquels donne lieu la répression dénaturent l’image de la France. Germaine Tillion ne peut le supporter : se rendant dans les Aurès, dans ces montagnes où elle a tout donné d’elle-même dans les années qui ont précédé la guerre, de 1934 à 1940, puis revenue dans cette Algérie où, appelée au sein du cabinet de Jacques Soustelle, nouveau « gouverneur», des années plus tard, elle crée les « centres sociaux », qui ont pour finalité d’émanciper la femme algérienne, elle réalise les nouvelles et précaires conditions d’existence des amis qu’elle avait laissés derrière elle. Elle l’écrit alors en ces termes : « S’il se trouve que j’ai connu le peuple algérien et que je l’aime, il se trouve également que ses souffrances, je les ai vues avec mes propres yeux et il se trouve qu’elles correspondaient en moi à des blessures.Il se trouve enfin que mon attachement à mon pays a été lui aussi renforcé par des années de passion. C’est parce que toutes ces cordes tiraient en même temps, et qu’aucune n’a cassé que je n’ai pas rompu avec la justice pour l’amour de la France ni rompu avec la France pour l’amour de la justice. C’est aussi pour cela que je déteste donner des leçons de morale ». En réalité, Germaine a pleinement pris la dimension du conflit. Elle mesure que si l’Algérie souffre, la France se perd. L’une peut perdre son existence, l’autre son essence. Elle en vient aux mêmes conclusions que Pierre Henri Simon, qui ose s’élever contre la torture : la fin, à supposer qu’elle soit juste, ne saurait justifier l’usage ni l’abjection de cette forme

d’interrogatoire. Cela ne se peut. Elle doit s’engager, elle le fait de deux façons. D’abord, elle répond à cette invitation insolite sinon incongrue de rencontrer Yacef Saadi, le chef de la Zone autonome d’Alger, figure emblématique de la résistance algérienne. L’entrevue se déroule dans des conditions rocambolesques qui correspondent à la personnalité de l’une comme de l’autre. Germaine Tillion est conduite dans un lieu caché de la Casbah, au 5 de la rue Caton, dans une pièce « grande comme une cour » où sont assis trois hommes, dont deux ont une mitraillette posée sur les genoux. Ce sont le jeune chef de la ZAA, son garde du corps Ali la Pointe, et un troisième homme dont elle n’a pas mémorisé le nom. La discussion s’engage entre cette femme qui ne dispose à la vérité d’aucun mandat, d’aucune autorité reconnue autre que son passé de résistante et le jeune militant qui n’a alors que vingt-neuf ans. Il faut croire que le courant passe entre ces deux figures emblématiques que la communauté de leur combat éclaire, il faut aussi croire que les explications que Yacef Saadi donne de la « dérive » terroriste du FLN qu’il justifie précisément par les représailles qu’appelle le recours à la guillotine et à la torture sont convaincantes comme il faut être sacrément « culotté » pour que soit passé le marché qui épargne la vie des innocents, les femmes, les enfants et les vieillards de la communauté européenne contre la promesse de la suspension des exécutions capitales. Il faut aussi que ces deux novices en diplomatie croient à la justesse de leur cause ainsi qu’à la bonne volonté des « gens de Paris » puisque ceux d’Alger, pour leur part, ratifient le compromis. Ils le font et, au-delà des péripéties de leur accord, à compter de ce jour naît une amitié qui ne s’éteindra plus. Fidèle à son engagement, Germaine Tillion n’aura de cesse d’arracher à la mort les femmes – il y en eut beaucoup – et les hommes que l’Armée française, qui a reçu les pleins pouvoirs d’une autorité politique en pleine décomposition, depuis le 1 er

janvier 1957, expédie gaillardement à la mort. Les tribunaux militaires d’exception ne rechignent pas à ce sinistre travail, élargissant à chaque sentence le fossé puis le gouffre qui sépare la France de son ancienne « colonie ». Germaine Tillion, quant à elle, s’évertue à sauver ce qui peut l’être, au risque de déplaire, non seulement à ceux qu’elle ignore, mais aussi à ceux qu’elle vénère, telle Simone de Beauvoir qui fustige son attitude en des termes indignes de son talent. « Nous avons tous dîné en mettant en pièces l’article de Germaine Tillion, que nous tenons Bost, Lanzmann et moi pour une saloperie » (sic) Pourquoi une telle férocité à laquelle Germaine Tillion réplique brillamment dans une tribune que publie Le Monde. Parce que la résistante défend tous les condamnés sans distinction et pas seulement ceux du FLN, quand bien même la cause de ce parti lui paraît la plus sympathique. Parce que le camp qu’elle choisit n’est pas celui d’un peuple contre un autre, ce que fait Simone de Beauvoir, inconditionnelle du FLN, mais celui d’une cause, celle du droit des peuples à l’émancipation et à la liberté. Parce que rien ne saurait détourner la petite femme têtue de son chemin. De retour d’Algérie et tirant les enseignements de son entrevue avec Saadi, elle se rapproche d’André Boulloche. Cet autre résistant est devenu une des plus proches collaborateurs de la présidence du Conseil. Par son entremise, elle rencontre Guy Mollet, l’homme qui a expédié le contingent en Algérie, puis René Pleven, Garde des Sceaux, et elle obtient la suspension des exécutions capitales. Du moins le croit-elle. Mais les tribunaux militaires ont une autre logique. Ils poursuivent leur sinistre besogne. La chose est d’autant plus consternante que, nous le verrons plus loin, les attentats répondent à cette forme infâmante de mise à mort. Le Président René Coty, un homme de droite qui n’a de compte à rendre à personne, n’use pas de son droit de grâce, comme il le pourrait, comme il le devrait. Plus grave encore, Yacef Saadi est arrêté dans sa cache du 3

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rue Caton, aussitôt déféré devant un tribunal militaire spécial, sans le plus mince espoir d’échapper à la mort. La prise est trop belle. Germaine Tillion, quant à elle, n’hésite pas. Méprisant les menaces, elle prend l’avion pour Alger et vient témoigner à la barre en faveur de l’homme qui a tenu parole, en épargnant la population civile alors qu’elle-même, prisonnière du jeu des institutions, a dû assister, impuissante, à de nouvelles exécutions. Si éloquente soit-elle, si prestigieux son passé, rien ne saurait arrêter le cours d’une justice qui n’hésitait pas, quelques années auparavant, à expédier des résistants français devant les pelotons d’exécution. Yacef Saadi est condamné à mort à trois reprises. Rien ne peut plus lui épargner le couteau de la guillotine et il le sait. Rien sauf l’improbable : ce sont les « treize révolutions du treize mai », selon la belle expression de Serge Grousset, qui ramènent le général de Gaulle au pouvoir et la tradition républicaine qui le fait user de son droit de grâce en faveur de tous les condamnés à mort, y compris les militants du FLN. Yacef Saadi sauvé par les factieux de l’ « Algérie française », tel n’est pas le moindre paradoxe de ces jours de folie. Forte de son prestige et de l’amitié de Geneviève Anthonioz-de Gaulle, déportée à Ravensbrück comme elle, et nièce du général, elle obtient de celui-ci, revenu au pouvoir, la confirmation de la suspension – qui ne sera que provisoire – des exécutions capitales. Le répit sauvera, selon Yacef Saadi, 265 Algériens de la mort, huit fois plus que François Mitterrand n’en a laissé aller à la guillotine. « Je refuse de tuer l’un pour sauver l’autre. Sinon, on devient fou. » Cette réflexion de Germaine Tillion prend toute sa valeur quand le vieux monsieur qu’est devenu le patron de la ZAA vient s’incliner une dernière fois devant le cercueil de son amie, cinquante ans plus tard. C’est la confrontation qu’elle choisit, après la conciliation, pour gagner sur le terrain des idées et des valeurs, celui qu’elle préfère, ce que le général Massu appelle pompeusement la «

bataille d’Alger », l’investissement de la casbah d’Alger par les paras du colonel Trinquier, le bouclage, le ratissage, avec leur cortège de brutalités et d’inutiles sévices. Elle écrit au tout-puissant patron du « grand Alger », à qui le ministre-résident Robert Lacoste a, de fait, remis tous ses pouvoirs depuis le 1er janvier 1957 et qui s’est arrogé celui de renverser la Quatrième République pour appeler aux affaires celui que les partisans d’une illusoire et bien tardive intégration jugent être leur sauveur. Elle le fait à sa manière, directe et sans détour : « Vous avez dans un livre intitulé « la vraie bataille d’Alger» placé ce sous-titre injurieux « Comment on trompe la justice » au-dessus d’une lettre que vous m’attribuez. Cette lettre a pour objet d’éviter la guillotine à deux jeunes filles condamnées à mort. Or, cette lettre, je n’ai pas le souvenir de l’avoir écrite mais j’en prends la responsabilitécar, dans le contexte monstrueux que vous avez créé dans notre département, j’aurais pu l’écrire. Aujourd’hui, on ne vous insulte plus en disant que vous avez ordonné et couvert la torture, puisque vous vous en vantez désormais par écrit. Ce que vous ne dites pas, c’est à quelle échelle ce crime a été commis dans le secteur dont vous avez la charge. Et la fin désastreuse a répondu aux moyens indignes, car les Etats savent maintenant, grâce à vous, que pour perdre à coup sûr une province, il ne faut qu’y gagner « une vraie bataille d’Alger ». »Et elle enchaîne en commentant les termes de la lettre de Massu : « Au moment des deux premières exécutions de patriotes algériens le 19 juin 1956, il n’y avait jamais eu d’attentat aveugle à Alger et le FLN n’y possédait pas une seule bombe. Le lendemain même de ces exécutions, eurent lieu les premiers attentats sur la foule. Au revolver. Ils firent quarante-sept victimes françaises, morts ou blessés et il y eut deux terroristes algériens abattus dont un se nommait Achour et habitait au 3 rue de Thèbes. Cinq semaines plus tard, le 10 août 1956, la première bombe «

terroriste » éclata à Alger, mais c’était une bombe française. Elle éclata 3 rue de Thèbes et fit officiellement quinze morts (en réalité près de soixante) dont nombre de femmes et d’enfants. Il n’y eut aucune arrestation alors que tout le monde, dans Alger, nommait les auteurs de cet attentat-auteurs qui le revendiquèrent d’ailleurs par la suite. Un de ces auteurs fut assassiné un peu plus tard par un des habitants du bloc sinistré. Cet assassin-là fut arrêté, jugé, exécuté. Dans la suite, les attentats ont continuellement répondu aux exécutions et il aurait suffi d’arrêter les exécutions (il y en eut plusieurs centaines) pour arrêter les attentats urbains aveugles, mais ceux qui avaient besoin d’utiliser la population européenne d’Algerpour s’en servir comme d’un bélier contre la République, veillèrent à empêcher les grâces ». Elle précise enfin, afin de dissiper toute équivoque quant à son entrevue avec Yacef Saadi : « J’ai rencontré le chef du FLN d’Alger, Saadi Yacef, pour la première fois, le 4 juillet 1957. Je venais de visiter toutes les prisons d’Algérie, accompagnant avec Louis Martin-Chauffier, une mission d’enquête internationale. Au cours de cette enquête, j’avais acquis la certitude, avec quelle honte !, avec quelle douleur !, de l’emploi quasi général de la torture. J’avais pu constater également le résultat prévisible de cette méthode, à la fois abominable et imbécile, je veux dire le ralliement en masse des derniers hésitants algériens au FLN. J’ai dès lors considéré comme désastreux qu’on fasse tuer des milliers de jeunes gens dans une guerre évidemment sans issue. »Afin que la postérité n’en ignore rien, Le Monde publiera cette lettre en novembre 1971, après la mort du général de Gaulle. « Ultime leçon de dignité, de lucidité à un homme que ses qualités de courage, largement reconnues, avaient dispensé de réfléchir et que je voyais chaque matin, dès potron-minet, venir s’engouffrer, l’air faussement affairé, dans l’hélicoptère qui l’emportait je ne sais où, tandis que, de la même place où je tentais à des jeunes gens d’inculquer

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les rudiments de la marche au pas et du maniement d’armes, face au stade Marcel Cerdan, j’apercevais plus tard dans la journée le ballet des hélicos sanitaires qui ramenaient à l’hôpital Maillot les blessés de combats inutiles.»Ces deux-là, la résistante et le général, avaient fait la guerre, du même côté, pour la même cause, mais pas dans les mêmes conditions. Le militaire avait combattu les armes à la main face à un ennemi qui respectait les « lois de la guerre », il avait sans doute risqué sa vie, mais n’avait pas encouru le risque d’être maltraité s’il était tombé aux mains des Allemands. L’universitaire s’était engagée pour sauver des vies, porter un message, et pour livrer à nos meilleurs alliés, les Britanniques, des renseignements qui allaient leur permettre de « tenir » alors que seule l’obstination d’un bouledogue nommé Churchill les faisait plier mais non point rompre sous les coups terribles de la Luftwaffe. Elle risquait sa vie et, bien pire, la torture, quand bien même elle eut la « chance » de tomber entre les mains de l’Abwehr et non de la Gestapo, de par la trahison d’un prêtre catholique luxembourgeois, l’abbé Alesch, qui la fit arrêter et expédier en déportation. Ils étaient nés à un an d’écart, ils reçurent les mêmes honneurs, la Grande Croix de la Légion d’honneur, celle de l’Ordre du Mérite, Germaine plus tardivement que Jacques, et le général dDe Gaulle oublia de conférer à l’ethnologue le titre de Compagnon de la Libération décerné au militaire. Mais cette omission est sans conséquence : ce qu’il importe de retenir de ces deux destins parallèles puis divergents, c’est que le courage n’est pas reconnu aussi aisément ni judicieusement selon qu’il est civil, je dirais même civique, ou militaire. Celui-ci se nourrit du fracas des batailles et du sang généreusement dispensé de pauvres bougres qui n’en demandaient pas tant. Sa justification est à rechercher dans la beauté des uniformes, ces livrées d’autant plus clinquantes et colorées qu’il faut séduire les foules et empanacher les légendes. Celui-là, le courage des

civils que les affrontements modernes mettent à l’épreuve plus couramment que le guerrier, n’est que rarement célébré. Les héros en restent obscurs, ignorés, voire totalement anonymes, et si nous les cherchons sur les monuments, ils n’y figurent pas. Pour quelques-uns qui émergent – et Germaine Tillion est du nombre –, combien sont morts en vain avec une poignée de terre dans la bouche ? Germaine Tillion, résistante, n’est pas devenue militante anticolonialiste par hasard : elle puise sa conviction de l’égalité des peuples au plus profond des enseignements de Mauss et de Massignon. Elle l’écrit en 1974 : « L’ethnologie tient, au niveau de l’interconnaissance des peuples, une place parallèle à celle que joue le dialogue au niveau des individus : un aller et retour incessant de la pensée, incessamment rectifié. Dans le dialogue comme dans l’ethnologie, on est deux : un interlocuteur (être inconnu, peuple inconnu) et un autre être : celui qu’on connaît le plus et qu’on connaît le moins. Le dialogue s’engage, la navette commence son va-et-vient et à chaque aller et retour quelque chose se modifie, non pas d’un côté mais des deux côtés, car ce que l’interlocuteur perçoit de lui-même, c’est ce que le locuteur ne voit pas et réciproquement. Mais inversement, chacun voit en soi ce que l’autre ignore. » Là où d’autres n’auraient vu que les étapes plus ou moins maîtrisées de deux périodes d’une vie humaine, elle comprend la complémentarité de son expérience algérienne et de son parcours de résistante. Elle se servit, comme d’un miroir, de son expérience algérienne pour synthétiser ses années de détention comme elle usa de son calvaire à Ravensbrück pour expliciter sa position vis-à-vis de l’Algérie. Cette dernière partie de sa vie fut sans doute la plus féconde, non seulement parce que l’espace et le temps ne lui étaient plus comptés, mais parce que la connaissance d’une société autre lui permettait de mieux intégrer la sienne propre : « Pour comprendre vraiment une civilisation, il faut au moins en connaître deux, très profondément. »

L’égalité des peuples, certes, mais aussi l’égalité des sexes. Mademoiselle Tilion, qui ne s’est jamais mariée, a au moins pris un parti, celui de s’élever contre les discriminations intrafamiliales qui freinent les évolutions et retardent l’éveil des sociétés. « Après tout, écrit-elle, le bonheur était possible dans le vieux village traditionnel et un autre bonheur peut naître dans la société industrielle mais lorsque les hommes, par choix ou par nécessité, ont accepté pour eux-mêmes une évolution qu’ils refusent aux femmes, il se crée alors un univers profondément déséquilibré et de moins en moins viable. Telle est cependant la majorité des situations familiales en Afrique du Nord : l’homme vit dans un monde mental où sa femme n’a pas accès. C’est là, assurément, une des causes du malaise croissant que connaît la jeunesse dans ce pays et cela contribue aussi à retarder l’Afrique du Nord dans sa lutte contre le sous-développement. On ne peut qu’insister inlassablement sur la nécessité d’y donner aux petits enfants, filles et garçons, les mêmes possibilités d’instruction, les mêmes accès aux différentes carrières et à tous une place dans la société de leur patrie. » Ce combat pour les femmes, elle le mène sans ostentation ni provocation, consciente de ce que la femme sait prendre dans certaines sociétés, celles des nomades de condition guerrière, par exemple, la mesure de sa liberté, à commencer par celles de circuler, de commander, de posséder des biens qu’elle gère comme elle l’entend, de diriger l’éducation des enfants, et, plus souvent que le père, de négocier les conditions de leur mariage. On sent à travers ses propos combien elle est séduite par ce modèle, qui place les deux sexes sur le même plan, la femme étant aussi cultivée que l’homme, aimant et pratiquant la musique, recevant une bonne éducation religieuse et écrivant l’arabe ou le tifinagh. En revanche, elle dénonce la fausse égalité que mettent en avant les grands bourgeois d’Egypte et d’Afrique du Nord, chez qui l’esclavage a

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disparu, mais où l’épouse n’est plus asservie mais cloîtrée. Elle déplore davantage encore que la condition féminine devienne plus rude et « démunie d’intérêt » chez les paysans sédentaires et transhumants où la vie sociale est « uniquement masculine», où la femme est privée de droits, ne reçoit pas d’éducation religieuse, ceci en violation du Coran. Car la prisonnière qui avait réussi à emporter en déportation « l’imitation de Notre Seigneur Jésus Christ », comme un défi jeté à ses geôliers, ne méconnaît pas l’importance du fait religieux. A Ravensbrück, elle est entourée de camarades chrétiennes, catholiques comme Geneviève de Gaulle, protestantes comme Marie Médard, fille du pasteur de Rouen ou comme Hélène Hermann, cousine de mon père, qui toutes ne se raccrochent pas à leur foi pour espérer l’impossible mais pour ne pas se laisser aller à la haine. Le savent-elles ? Les trois quarts de leurs gardiennes ne sont pas des SS fanatiques, mais des femmes ordinaires, recrutées au hasard, et qui se sont rapidement et complètement coulées dans le costume de leur personnage. Ces impitoyables auxiliaires de la plus abominable entreprise qui soit, n’éprouvent aucune pitié pour les Polonaises, les plus nombreuses, les Russes, les Françaises et les juives qui leur sont soumises. La communauté qu’elles forment bien malgré elles tourne de façon chaotique, ponctionnée régulièrement pour les besoins de l’extermination. Deux anecdotes me reviennent à ce propos. La première m’est personnelle : recevant à Paris une amie rescapée de ce camp, propriété personnelle d’Heinrich Himmler, Marie Médard, je lui demande s’il se trouvait beaucoup de juives parmi elles ; la vieille dame me regarde, sourit, et me répond gentiment : « Nous ne les connaissions pas en tant que telles ». Je comprends alors que les discriminations que font certaines catégories de déportés entre eux n’ont aucun sens et que tous ces hommes, toutes ces femmes qui sont mortes là-bas voudraient qu’on ne les sépare pas. La seconde qui n’est pas

moins révélatrice de l’état d’esprit de ces femmes nous est contée par Geneviève Anthonioz-de Gaulle. Elle le fait à l’occasion de la cérémonie de la remise de la Grande Croix de la Légion d’honneur à Germaine Tillion en ces termes : « Je voudrais dire, Kouri – c’est le surnom de Germaine Tillion – que tu nous as aussi appris ce qu’était l’esprit de justice. J’étais une jeune femme avec un petit bébé quand j’ai été convoquée en Allemagne pour témoigner contre ce que racontait une de nos camarades : qu’elle avait vu une surveillante dont elle avait reconnu la photo, qui avait décapité des femmes à Ravensbrück, sur la place de l’appel. C’était complètement faux, naturellement. En tout cas, tu m’as dit : « Geneviève, tu dois aller en Allemagne pour dire que ce n’est pas vrai. » J’ai trouvé cela rude. C’était la première fois que je retournais en Allemagne et, en plus, j’avais un petit bébé. Tu m’as dit : « Si nous devons continuer à dire la vérité, nous devons aussi dire la vérité quand cela nous coûte ». Et je suis allée là-bas ». Cette volonté farouche de rester fidèle aux enseignements de ses parents et de ses maîtres, Germaine Tillion l’a conservée jusqu’au bout de ce siècle de vie. Pour y parvenir, en dépit d’épreuves qui eussent laissé sur le bord du chemin toute autre personne, elle s’est appuyée sur un formidable optimisme, doublé d’un sens aigu de la provocation qui trouvent leur plus éclatante confirmation dans l’opérette qu’elle écrit à Ravensbrück, joue avec ses camarades, et qui, plus de soixante années plus tard, fera l’objet d’une représentation extraordinaire, dans tous les sens du terme, en hommage à ses cent ans. Le titre en paraît curieux : les «Verfügbar aux enfers » autrement dit les « bons à rien, les corvéables », le terme concentrationnaire de « Verfügbar » désignant celles parmi les déportées qui ne pouvaient être d’aucune utilité et qui, de ce fait, étaient promises à la chambre à gaz, puis au four crématoire. Elle saisit la drôlerie d’une situation épouvantablement tragique comme une aubaine pour

faire rire le camp tout entier, comme Offenbach, l’enfant de Cologne, avait amusé le Tout Paris avec son célèbre « Orphée aux enfers » dont elle s’inspire, avec cette touche malicieuse de l’hommage rendu au compositeur rhénan, vilipendé en son temps par Richard Wagner, dont Hitler et le régime nazi avaient fait le symbole de la puissance et de la grandeur germaniques. Elle en écrit le texte, je devrais dire le livret, en une dizaine de jours – chaque journée représente une victoire sur la mort en ces temps d’holocauste – dissimulée dans une caisse, et soustraite aux contrôles par ses camarades d’infortune, le plus souvent des Polonaises. Je n’ai pas eu la chance d’assister à la représentation parisienne de l’unique œuvre théâtrale de Madame Tillion mais j’ai eu celle, autrement conséquente, de lui rendre visite dans son appartement parisien, où nous avions pu échanger sur le thème, que nous chérissions tous, de l’Algérie. Inlassable, prolixe, passionnante par la profondeur de sa réflexion, elle s’était également montrée une maîtresse de maison avisée et prévenante, au point que je ne ressentais pas le sentiment d’être l’hôte d’une très vieille dame, mais plutôt celui d’une femme du monde, veuve d’un officier de l’Armée des Indes. Ce curieux décalage faisait que je ne m’étonnais pas qu’elle achève son repas par une puis deux rasades d’une eau de vie qu’il eût été inconvenant de refuser. Ce fut mon unique entrevue avec Germaine Tillion, un évènement rare et pur, une leçon de vie et de vivre que je n’oublierais plus. C’est y songeant, c’est en replongeant dans ses écrits que je me convaincs qu’il n’y aurait pas personne plus digne d’entrer dans notre Panthéon que cette Grande Dame. Ce serait, au passage une malice, qu’elle mérite bien, que de la tenir ainsi aux côtés de tous ces personnages graves et compassés qui sont l’Histoire de France et de faire entrer un peu de gaieté et de fantaisie dans ces couloirs déserts et froids.

Y. B.

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France-Algérie

L’éducation, socle du rapprochement entre les peuplesForte de l’élan que lui a donné la Déclaration d’Alger adoptée par le 19 décembre 2012 par les Présidents François Hollande et Abdelaziz Bouteflika à l’occasion de la visite du chef de l’Etat français, la coopération franco-algérienne devrait se développer de façon remarquable au cours des prochaines années. Et s’il est un secteur où la densité et la richesse des relations doivent être tissées solidairement et durablement, c’est bien celui de l’enseignement et des échanges culturels entre les deux peuples. La proximité géographique et les liens étroits nourris d’une histoire commune doivent favoriser ces relations bilatérales. Lors de l’accession à l’Indépendance, les accords d’Evian reconnaissaient aux Algériens la liberté de circulation entre l’Algérie et la France. Ce régime de liberté devait devenir plus encadré avec des accords bilatéraux dont le premier a été conclu le 27 décembre 1968. Cet accord instituait l’obligation pour les Algériens de présenter un passeport aux frontières (sans visa), puis avec les avenants successifs, l’exigence d’un visa. Et un titre de séjour était institué sous le nom de « Certificat de résidence ». Voici un « état des lieux ».

Par Me Serge PAUTOT, ancien coopérant, Docteur en droit, avocat

au barreau de Marseille Vice-président du Club pour le commerce et l’industrie franco-

algérien (CCIFALG)

D’ailleurs, au lendemain de l ’ I n d é p e n d a n c e , après le départ massif des Français, l’Algérie s’est

retrouvée avec un grand déficit en enseignants. Pour faire face à cette situation, des enseignants sont venus de France à la fois par conviction et par souci du savoir et de la connaissance et qui voulaient

rendre service à la jeune République algérienne. J’étais de ceux là, pour avoir été instituteur à Bab-El-Oued puis à la Casbah d’Alger de 1963 à 1968 puis comme étudiant pour avoir également profité de l’enseignement de professeurs russe ou égyptiens à la Faculté de droit d’Alger. Et pour l’enseignement de l’arabe, des enseignants, des moniteurs sont venus d’Egypte, de Syrie, du Liban, même d’Irak.

Une Convention de partenariat pour l’éducationTout d’abord, il faut être convaincu que la coopération culturelle, universitaire et scientifique constitue un volet très important de la coopération bilatérale. Cette coopération est encadrée par la Convention de Partenariat signée le 4 décembre 2007 et publiée au Journal

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officiel de la République algérienne du 16 mars 2008.Cette convention de partenariat a pour objet d’accompagner la politique de réformes mises en œuvre par l’Algérie dans les domaines éducatif, économique, social et institutionnel.Le chapitre 2 est consacré à la coopération scientifique, technologique, universitaire et culturelleL’article 4 du chapitre de cette Convention prévoit :« 1. Les parties prennent les initiatives et les dispositions nécessaires pour approfondir la coopération dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation technologique, en appui aux réformes engagées par l’Algérie dans ces domaines.La coopération universitaire, scientifique et technologique comprend :- l’accueil d’universitaires, de chercheurs, de scientifiques et de techniciens algériens en France et français en Algérie, en liaison avec les organismes scientifiques et autres opérateurs de l’Etat d’accueil dans le cadre de projets de coopération mis en place par les structures des deux pays ; - la coopération entre structures représentatives des universités et des grandes écoles des deux pays (conférences algériennes des recteurs, conférences françaises des présidents d’universités et des grandes écoles…) ;- le développement en Algérie de pôles d’excellence algéro-français, grâce à la constitution d’équipes mixtes composées d’universitaires, de chercheurs ou de techniciens ;- la coopération interuniversitaire et l’association de laboratoires ou d’institutions scientifiques des deux pays dans le cadre de missions, invitations, stages, rencontres, séminaires et colloques ;

- la promotion et l’échange de l’information scientifique et technique, la facilitation de publications communes et la collaboration dans le domaine de l’édition scientifique et 2 - la poursuite et le développement de projets de recherche en commun, dans le cadre du comité mixte d’évaluation et de prospective (CMEP) ; - l’appui à la poursuite du programme boursier bilatéral, avec la mise en place de dispositifs favorisant l’accueil et la formation d’étudiants et de stagiaires algériens en France et français en Algérie, ainsi que les échanges d’enseignants ;- le soutien de la partie française à l’orientation des étudiants désirant poursuivre des études en France (Campus France), et par la partie algérienne au retour et à l’insertion des étudiants algériens diplômés en France ; - l’appui, sous la forme d’expertises, à la réalisation du programme d’infrastructures de base ; - la valorisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) ;- l’environnement et le développement durable, l’efficacité énergétique, le tourisme et l’aménagement du territoire ;- toute autre forme de coopération retenue d’un commun accord dans ces domaines ».Nous verrons les réalisations concrètes de ces dispositions qui ont été réaffirmées et illustrées par le Président François Hollande. La Déclaration d’Alger du 19 décembre 2012La rencontre entre les deux chefs d’Etat a donné lieu à la signature de la Déclaration d’Alger sur l’amitié et la coopération entre la France et l’Algérie. Les deux parties ont décidé de développer un partenariat exemplaire et ambitieux fondé sur

l’égalité, le respect mutuel l’équilibre des intérêts et la solidarité.Concernant la culture et l’éducation, le Président français, dans son discours du 19 décembre au Palais des Nations à Alger, déclarait : « Le deuxième défi que nous avons à relever, en Algérie comme en France, c’est celui de la jeunesse, de la formation, de l’éducation, c’est une grande ambition de l’Algérie depuis l’indépendance, la formation, l’éducation, c’est le grand message, c’est le rêve français depuis sa propre révolution. Parce que nous avons tous conscience que la jeunesse n’est pas simplement un atout, une vitalité, c’est aussi une ressource que nous devons accompagner, encadrer, valoriser. Et dans tous les accords que nous avons passés entre l’Algérie et la France au cours de cette visite, ce sont des accords de formation et j’en ferai la démonstration à travers ce que nous allons faire pour les réseaux d’institut d’enseignement supérieur de technologie.Quatre centres vont être créés qui, ensuite, serviront de référence pour être généralisés sur le territoire algérien, si vous en décidez. Ils aideront les jeunes à acquérir, dans un cycle court, les connaissances, les compétences qu’attendent les entreprises et permettront plus facilement de leur trouver du travail. Notre partenariat, celui dont je parle, notre déclaration d’amitié doit s’adresser d’abord aux jeunes pour répondre concrètement à leurs attentes. Je pense aussi aux universitaires, à ces vingt-cinq mille Algériens qui étudient en France mais aussi à tous ceux qui s’intéressent en France à l’Algérie et qui veulent, là encore, nouer des relations à un niveau d’excellence, mais je veux que l’on accueille mieux et davantage les étudiants algériens.C’est pourquoi je propose que puisse

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se construire une mais de l’Algérie à la cité internationale universitaire de Paris pour accueillir ces étudiants.Nous pourrions nous dire qu’au niveau de la Méditerranée, nous pourrions faire ce qui a été réalisé au niveau de l’Europe, ces programme d’échange universitaire, ce qu’on appelle Erasmus. On trouvera un autre nom, d’un autre philosophe pour la Méditerranée mais c’est le même projet : permettre les échanges, la circulation. […]Nous avons besoin que se poursuivent et même s’amplifient les allers-retours des étudiants, des entrepreneurs, des artistes, des familles. »Nul doute que cette coopération dans le domaine de l’éducation doit être illustrée d’exemples. L’Ecole supérieure algérienne des affaires : une coopération exemplaireEtablissement d’excellence d’enseignement supérieur de gestion, calqué sur le modèle des Grandes écoles de commerce françaises avec lesquelles elle est d’ailleurs en partenariat, l’Ecole supérieure algérienne des affaires est la concrétisation de la coopération entre l’Algérie et la France en matière d’enseignement.L’ESAA a été créée par un accord intergouvernemental du 13 juillet 2004 entre les deux pays, ratifié par décret présidentiel du 12 septembre 2005 (JORA n°63 du 14 septembre 2005). Il s’agit d’un établissement public administratif spécialisé qui délivre des diplômes d’Etat algérien et français de grade Master (dans le système LMD), des MBA et des formations professionnelles de haut niveau.La tutelle de l’Ecole est assurée par la Chambre algérienne de Commerce et d’industrie (CACI), tandis que la pédagogie est pilotée par un consortium d’appui, coordonné par la

Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP) et composé de grandes écoles et universités (HEC, ESCP Europe, Euromed Management, Novencia [ex- Advancie-negocia] et l’Université Lille 2) qui fournissent l’essentiel du contingent d’enseignants. Des interventions sont également assurées par des enseignants de l’INC, de l’ESC ainsi que des professionnels.Ainsi, l’article 7 des statuts prévoit que :« Le conseil d’administration est présidé par le président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie ou son représentant.Il est composé :Pour la partie algérienne : - du président de la CACI ; - d’un représentant du ministère des Affaires étrangères ;- d’un représentant du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ; - d’un représentant du ministère du Commerce.Pour la partie française : - de l’ambassadeur de France en Algérie ou de son représentant ; - d’un représentant du ministère des Affaires étrangères ;- d’un représentant de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP) ; - d’un représentant de la CCIMP ».Quant à la volonté de délivrer une formation reconnue sur les deux rives de la Méditerranée, elle transparaît de l’article 11 :« L’Ecole supérieure algérienne des affaires est habilitée à dispenser un enseignement supérieur et à délivrer des diplômes et des certificats reconnus en Algérie et en France, conformément à la législation algérienne et à la législation française dans le domaine en vigueur. L’habilitation décernée est soumise périodiquement à évaluation et à confirmation des ministères en charge de l’enseignement supérieur

des deux pays. »Un dossier spécial El Djazaïr.com (juin 2013) était consacré à la formation et à l’enseignement professionnel. Un secteur vital pour le développement économique et social du pays. C’est aussi dans cette voie que s’inscrit l’ouverture de quatre Instituts d’études supérieures en technologie. Après plusieurs rencontres auprès du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les sites pilotes retenus sont ceux d’Ourgala, Ksar Chellala (Tiaret), Bouira et Aïn M’lila (Oum El-Bouaghi, dont l’Université coordonnera les projets). Ce projet, en coopération avec la France, vise à définir le type de formation et des programmes en fonction des besoins réels du marché de l’emploi tout en y association les opérateurs économiques qui, pour leur part, accueilleront les étudiants à l’occasion des travaux pratiques et des stages en entreprise.Fin novembre 2012, le président de l’association des présidents des Instituts universitaires de technologie (IUT) de France s’est d’ailleurs rendu à l’Université Larbi Ben M’hidi d’Oum El-Bouaghi pour évoquer le futur institut, qui comptera 1 000 places. L’appel du large : étudier à l’étrangerLes formations à l’étranger font toujours rêver les étudiants, surtout dans les matières scientifiques, le droit, l’économie ou la gestion. Il est vrai que les filières étrangères présentent de nombreux atouts : - démontrer le parfait bilinguisme de l’étudiant ; - apprendre d’autres méthodes de travail ; - recevoir une spécialisation parfois inexistante dans son pays d’origine ; - s’intégrer dans un réseau international ;

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- bénéficier du prestige d’écoles étrangères connues et reconnues par tous ; Mohammed Chami, directeur général de l’ESAA et de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie nous confiait récemment à Alger en nous faisant visiter ces deux institutions, que « les façons de penser varient d’un pays à un autre, c’est donc très formateur. Ces échanges permettent de valoriser la diversité culturelle, de cultiver les différences des uns et des autres, c’est une clef essentielle pour améliorer les performances. »De nombreuses études indiquent qu’une période passée à l’étranger enrichit non seulement la vie des étudiants sur le plan académique et professionnel, mais aussi au niveau de l’apprentissage des langues, de l’acquisition de compétences interculturelles, de l’autonomisation et de la conscience de soi. L’expérience des étudiants leur permet de mieux comprendre ce que signifie être un citoyen du monde. De plus, de nombreux employeurs accordent beaucoup d’importance à ces séjours à l’étranger, ce qui augmente l’employabilité des étudiants et leurs perspectives d’emploi.Campus France, agence française pour la promotion de l’enseignement supérieur favorise l’accueil et la mobilité internationale de stagiaires comme le programme Profas du ministère algérien de l’Enseignement supérieur. Erasmus, une réussite européenne Programme emblématique d’éducation et de formation de l’Union européenne, Erasmus permet chaque année à 200 000 étudiants de suivre des cours et d’effectuer un stage à l’étranger. Il finance en outre la coopération entre établissements d’enseignement supérieur dans toute l’Europe. Le programme s’adresse

non seulement aux étudiants mais aussi aux professeurs et employés d’entreprise qui souhaitent enseigner à l’étranger, ainsi qu’au personnel universitaire désireux de bénéficier d’une formation à l’étranger.Le nom de ce programme vient du moine humaniste et théologien néerlandais Erasme (1465 – 1536). Ce dernier est resté célèbre pour ses nombreuses années de voyage à travers l’Europe afin de s’enrichir des différentes cultures et de développer une œuvre humaniste. Outre cet hommage, le nom Erasmus est également l’acronyme de « EuRopean Action Scheme for the Mobility of University Students », soit « programme d’action européenne pour la mobilité des étudiants ».Ce programme permet de favoriser et d’améliorer la mobilité étudiante, tout en offrant davantage de transparence et de compatibilité aux diverses qualifications délivrées par les universités au sein de l’Union européenne. Outre les vertus d’une expérience à l’étranger, les étudiants bénéficient d’une exonération des frais de scolarité dans l’établissement d’accueil, d’une reconnaissance formelle des études effectuées à l’étranger, du maintien de sa bourse, de couverture sociale et de ses prêts souscrits au sein de son université d’origine.Ouvert à partir de la deuxième année, ce programme est encadré par la conclusion d’un contrat entre l’étudiant et son université portant sur un programme d’études, la liste des matières à suivre et un nombre de crédits universitaires à obtenir pour valider l’expérience.Le programme Erasmus connaît un important succès depuis sa création : c’est ainsi le principal programme d’échange d’étudiants en Europe. Parmi les destinations proposées aux étudiants, l’Espagne se classait première en 2008.Tous ces acteurs, toutes ces actions

s’inscrivent dans le contexte d’un monde en mouvement et des défis de la mondialisation. La construction et la consolidation du partenariat entre la France et l’Algérie doivent être un partenariat d’exception.Depuis plusieurs années, l’enseignement supérieur en Algérie connaît une évolution quantitative remarquable. Bientôt deux millions d’étudiants dans la filière supérieure et la recherche scientifique. Depuis l’année 2004, le système LMD (licence, master, doctorat) a été progressivement introduit dans les universités. Des formations LMD ont été ouvertes dans de nombreux établissements. Tout cela contribue grandement à des rapprochements avec les grandes écoles et universités étrangères, dont les françaises bien entendu.On peut souligner une initiative intéressante de rapprochement d’étudiants et universitaires, cette fois-ci dans le sport. Depuis des années, est organisé par le Laboratoire des sciences et techniques activités physiques et sportives de l’Université d’Alger Daly Ibrahim un séminaire international. Le professeur directeur Abdelyamine Boudaoud, ancien député et ancien vice-président de l’Assemblée populaire algérienne convie des universitaires de France, du Maghreb, des pays du Moyen-Orient pour échanger sur les visions prospectives du sport sous ses divers aspects et également professionnel. J’ai eu le plaisir de participer plusieurs années à ces colloques à Dely Ibrahim. C’est vraiment très enrichissant et profitable. Une belle initiative qui mérite d’être soulignée et qui se renouvelle depuis des années. Comme quoi, le sport comme l’éducation sont de fort vecteurs du rapprochement entre les hommes.

S. P.

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Par Ammar Belhimer

DANS NOTRE PROCHAINE ÉDITION, ne ratez pas la seconde partie du dossier consacré au « Printemps arabe ». Dans cette seconde partie, l’auteur abordera la manière avec laquelle l’impérialisme se rabat sur les monarchies afin d’expliquer la nouvelle feuille de route de l’administration américaine qui ne diffère du GMO, initié par les néoconservateurs, sous l’ère George W. Bush, que parce qu’elle substitue les imams de service des chaînes satellitaires du Golfe aux missionnaires évangélistes, associe plus étroitement l’Europe à sa croisade et accorde une place de choix, plutôt symbolique, aux monarchies arabes dans la reconfiguration du champ politique.

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