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Prsentation de laCommunication Non Violente
Synthse ralise par Monique et Philippe Olivetti partir dlments recueillis dans :
le Dossier de presse de lassociation franaise de Communication Non Violente
consultable sur le site de la CNV Europe
le site des Editions Jouvence
le site des Editions Esserci
Fvrier 09
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Sommaire
1. Quest-ce que la Communication non violente ? 32. Do vient la Communication Non Violente ? Les travaux de
Marshall Rosenberg 43. Liens avec le monde ducatif 6
3.1. EN SERBIE 63.2. EN ISRAEL 63.3. EN ITALIE 73.4. EN FRANCE 7
4. Autres applications de la Communication Non Violente 85. Quelques livres sur la Communication Non Violente 96. Annexe 11
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1. QUEST-CE QUE LA COMMUNICATION NON VIOLENTE ?
La Communication Non Violente dsigne un ensemble de techniques de communication
aidant transformer les conflits potentiels en dialogues paisibles.
Elle sappuie sur lexpression simple et sincre de nos besoins et nous permet dentendre
et de comprendre simplement et sincrement les besoins des autres mme sils sont
exprims par des mots qui peuvent sembler une critique, un jugement moral ou une
attaque.
Il sagit dun processus apparemment simple mais qui est en fait profond et puissant et
peut nous aider :
mieux couter et comprendre l'autre,
prendre conscience de nos besoins et des besoins dautrui,
dsamorcer et transformer l'agressivit et la colre,
grer les conflits en recherchant la satisfaction de toutes les parties en cause,
mais aussi :
crer davantage d'harmonie et de scurit dans nos relations avec les autres,
diminuer le stress de notre vie quotidienne,
apprendre dire "non" et entendre un "non".
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2. DOU VIENT LA COMMUNICATION NON VIOLENTE ? LESTRAVAUX DE MARSHALL ROSENBERG
Marshall Rosenberg est un amricain, n en 1934, dont lenfance, Dtroit, a t
marque par de vives tensions raciales ainsi que par une violence trs prsente1, et qui
na depuis cess de sinterroger sur la violence et ses origines.
En 1961, il devient docteur en psychologie clinique de luniversit du Wisconsin.
Frapp par le rle dterminant du langage et de lusage que lon fait des mots, Marshall
Rosenberg met au point, dans les annes 1960, un mode de communication,dexpression et dcoute, qui permet dtre gnreux et de trouver un contact vrai avec
nous-mmes comme avec autrui, laissant libre cours notre bienveillance naturelle et
quil appela Communication Non Violente (CNV)2.
En 1966, il fonde, aux Etats-Unis, le Centre pour la Communication Non Violente CNVC
dont lobjectif est de favoriser la paix, prvenir et rsoudre les conflits, tant sur le plan
personnel quau niveau professionnel ou politique.
La mme anne, il se voit dcerner le titre honorifique de diplomate status en
psychologie clinique par le Jury amricain de psychologie professionnelle.
Depuis 40 ans, Marshall Rosenberg et ses associs ont form des milliers de personnes lutilisation de la CNV, dans environ trente pays, dont certains situs dans des zones de
conflit et de violence : Afrique, Moyen-Orient, Europe de lest, Irlande, Sud-est asiatique,
Amrique du sud, mais aussi Etats-Unis, Canada, Europe occidentale et Australie.
Ils ont travaill :
dans des prisons (avec les gardiens comme avec les dtenus),
dans des coles (pdagogues, lves, tudiants)
dans des services sociaux,
dans des centres mdicaux,
dans des communauts religieuses et spirituelles,
avec les dirigeants et le personnel dentreprises,
avec les militaires et les militants pacifistes,
1 Sa famille et lui ntaient pas arrivs depuis deux semaines dans cette ville que des meutes, conscutives unincident dans un jardin public, y firent plus dune quarantaine de victimes2 Nous proposons en annexe le rcit dune exprience montrant quel point le langage et lusage que lon faitdes mots peuvent aider faire face la violence et surmonter une situation de crise.
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avec des dirigeants gouvernementaux
Marshall Rosenberg intervient frquemment comme mdiateur dans des conflits : Isral,
Palestine, Rwanda
Il est lauteur de nombreux livres en amricain, dont certains sont disponibles en
franais :
Les mots sont des fentres ou bien ils sont des murs , Edition La Dcouverte Syros1999.
La Communication Non Violente au quotidien , ditions Les Pratiques Jouvence,2003
Nous arriverons nous entendre , avec Neil Gibson et Shari Klein, ditions LesPratiques Jouvence, 2005
Dnouer les conflits par la communication non violente avec Gabriele Seil,ditions Les Pratiques Jouvence, 2006
Elever nos enfants avec bienveillance , ditions Les Pratiques Jouvence, 2007
Enseigner avec bienveillance , confrence donne lors du congrs national descoles Montessori, Editions Les Pratiques Jouvence, 2007
Vers une ducation au service de la vie , Les Editions de lHomme, 2007
Communication et pouvoir , Editions Esserci, 2007
A ce jour, la CNV est enseigne dans plus de 65 pays.
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3. LIENS AVEC LE MONDE EDUCATIF
La Communication Non Violente est mise disposition des enseignants pour leur donner
des outils en vue de grer les situations de violence. Cest une des priorits du Centre
pour la Communication Non Violente : mieux comprendre les enfants et adolescents et
leur permettre de pratiquer ce processus de communication.
Lobjectif est non seulement de former les personnes la CNV, mais aussi et surtout de
les aider en intgrer les principes dans les mthodes dvaluation, la pdagogie, les
rgles de vie et la manire de les appliquer. Marshall Rosenberg parle dducation
rciproque ou dducation au service de la vie .
Marshall Rosenberg a contribu la cration dune douzaine dcoles entirement
fondes sur les principes de la CNV en Serbie, en Isral, en Palestine, en Italie et aux
Etats-Unis.
Un projet financ par la Commission europenne entre 1997 et 1999 a permis de mener
en parallle un programme de formation denseignants, denfants et de parents en Serbie
(3 coles), Isral (4 coles), Territoire Palestinien (4 coles) et Italie (une cole).
Lvaluation a montr une rduction de la violence dans les coles dans tous les cas,
ainsi quune amlioration de latmosphre. La pratique du processus a stimul la
crativit, chaque classe dveloppant des outils bass sur la CNV.
Les projets continuent stendre dans chaque pays.
3.1. EN SERBIE
En Serbie, un projet soutenu par lUNICEF et men par lInstitut de Psychologie de
Belgrade entre 1995 1998 a permis de former 28 formateurs, 155 enseignants,
et de mettre en place des programmes auprs denfants dans 57 institutions
rparties dans 28 villes. Environ 30 000 enfants gs de 5 16 ans ont ainsi pu
pratiquer la CNV. Trois manuels destins aux enseignants ont t labors dans le
cadre de ce projet ( Les mots sont des fentres ou bien ce sont des murs , vol
1,2 et 3, disponibles aussi en anglais).
3.2. EN ISRAEL
En Isral, la CNV fait partie du programme national dducation scolaire, et est
intgre et enseigne dans une centaine dcoles primaires. Il arrive que des
parents sy intressent aprs avoir vu le changement de comportement de leurs
enfants la maison, notamment dans la manire de grer leurs disputes.
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3.3. EN ITALIE
Des expriences sont menes dans des coles de la rgion Reggio Emilia :
Bibbiano : cole primaire
Montecchio : cole maternelle
3.4. EN FRANCE
En France, plusieurs stages CNV en milieu scolaire ont t organiss. Ils ont
t anims par des formateurs venant de Suisse, dItalie et de France. Plus dune
centaine denseignants et de responsables de collges ou dcoles (maternelle,
primaire) ont t touchs lors des stages qui sont drouls du 11 au 14 avril
2002, du 14 au 18 avril 2003 Paris et du 26 au 28 octobre 2003 Rouen, du 23
au 26 octobre 2004 Strasbourg.
Des interventions ont galement eu lieu dans des collges publics ou privs.
Des stages de formation sont conduits la demande de lARPEC3 de la rgion
Poitou-Charentes et de lAFAREC4 Paris.
Lducation ne se limite enfin pas lcole : Marseille, des quipes danimateurs
de centre sociaux, des associations culturelles se forment la CNV.
3 Association Rgionale Pour lEnseignement Catholique4 Association pour la Formation, lAnimation et la Recherche dans lEnseignement Catholique
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4. AUTRES APPLICATIONS DE LA COMMUNICATION NONVIOLENTE
La Communication Non Violente est applique dans le domaine de la sant pour
amliorer la relation soignant soign et la relation lintrieur de lquipe des soignants.
En France, les Centres Hospitaliers suivants ont t forms :
Douai
Boulogne sur mer
Vichy
Alenon
Dle
Le Havre
Rochefort
Marseille
Nice
Par ailleurs, des actions pour enrayer la violence ont t menes laide de la
Communication Non Violente, par exemple Brest.
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5. QUELQUES LIVRES SUR LA COMMUNICATION NON VIOLENTE
Dautres livres que ceux de Marshall Rosenberg ont t crits :
Cessez dtre gentil, soyez vrai de Thomas dAnsembourg, Les Editions delHomme
Etre heureux, ce nest pas forcment confortable de Thomas dAnsembourg, LesEditions de lHomme
Etre parent avec son Cur, Lapproche de la communication Non Violente dInbalKashtan, Editions Jouvence
Pratique de la Communication Non Violente , de Wayland Myers, Editions Jouvence
Le couple, chemin dcoute et de partage de Jean-Philippe Faure, EditionsPratiques Jouvence
Eduquer sans punitions ni rcompenses de Jean-Philippe Faure, Editions Jouvence
Lempathie, le pouvoir de laccueil : au Cur de la Communication Non violente de Jean-Philippe Faure et Cline Girardet, Editions Jouvence
Manuel de Communication Non violente : guide pratique pour individus, groupes etcoles de Lucy Leu, Editions Jouvence
Manuel de la Communication Non Violente, exercices individuels et collectifs deLucy Leu, Editions de La Dcouverte
Pratiquer la bienveillance de Xavier Cornette de Saint-Cyr, Editions Jouvence
Quand la girafe danse avec le chacal de Serena Rust, Editions Jouvence
Tant de diversit, la mme humanit de Vilma Costetti, Editions Esserci
Des l ivres pour enfants et plus grands ont galement t crits par Vilma Costetti,
docteur en psychologie et enseignante certifie en Communication Non Violente :
Sois sage Iginie , Editions Eserci
Louise et lorage , Editions Esserci : laccent est mis sur le besoin de scurit
Louise et la robe rouge , Editions Esserci : laccent est mis sur le besoindautonomie
Louise et les clins , Editions Esserci : laccent est mis sur le besoin daffection
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Clment et les plongeons dans le canap , Editions Esserci : laccent est mis surles besoins damusement et de scurit que partagent enfants et adultes
Clment et le conte , Editions Esserci : laccent est mis sur les besoinsdapprentissage, de mouvement et de participation que partagent enfants et adultes
Clment et la montre , Editions Esserci : laccent est mis sur les besoins departage et dcoute que partagent enfants et adultes
Clment, Louise et le petit train , Editions Esserci : les personnages secomprennent rciproquement dans leurs besoins dattention et de comprhension
Clment, sa maman et la mer , Editions Esserci : les personnages se comprennentrciproquement dans leurs besoins de scurit et de divertissement
Clment, son papa et les pinards , Editions Esserci : les personnages secomprennent rciproquement dans leurs besoins dapprciation et de respect
Larc en ciel des besoins , Editions Esserci
Larc en ciel des sentiments , Editions Esserci
Ma parole a-t-elle de la valeur ? , Editions Esserci
Sil te plat, Merci , Editions Esserci
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6. ANNEXE
Extrait du livre Les mots sont des fentres ou bien ce sont des murs dj cit :
"Alors que je prsentais la Communication non violente dans une mosque du camp de
rfugis de Deheisha, Bethlem, devant quelque cent soixante-dix musulmans
palestiniens, j'entendis soudain une rumeur parcourir l'assistance et enfler. "Ils
murmurent que vous tes amricain !" m'expliqua mon interprte. A cet instant, un
homme se leva d'un bond et, me regardant droit dans les yeux, hurla : "Assassin !" Un
chur de voix renchrit aussitt : "Meurtrier !" "Tueur d'enfants !" "Assassin !"
Par chance, je parvins diriger mon attention sur ce que l'homme ressentait et sur le
besoin que son message exprimait. Dans ce cas prcis, j'avais eu quelques indices : ce
matin-l, en arrivant au camp de rfugis, j'avais vu les grenades de gaz lacrymogne
qui avaient t lances sur le camp la veille au soir. Sur chacune d'elles apparaissait
clairement la mention "Made in USA". Je savais que les rfugis en voulaient
normment aux Amricains qui fournissent Isral des gaz lacrymognes et d'autres
armes.
Je m'adressai donc l'homme qui m'avait trait d'assassin :
- Vous tes en colre car vous aimeriez que mon pays utilise ses ressources autrement ?
(Je n'tais pas certain de viser juste, mais l'essentiel tait que je m'efforce en toute
sincrit d'identifier ses sentiments et ses besoins.)
- Un peu que je suis en colre ! Vous croyez qu'on a besoin de gaz lacrymognes ? Nous
avons besoin de fosses septiques, mais pas de vos gaz lacrymognes ! Nous avons
besoin de logements ! Nous avons besoin d'un pays nous.
- Vous tes donc furieux et vous aimeriez que l'on vous aide amliorer vos conditions
de vie et accder l'indpendance politique ?
- Vous savez ce que c'est que de vivre ici ? Moi, a fait vingt-sept ans que j'y suis avec
ma famille, mes enfants... Est-ce que vous avez la moindre ide de ce que nous
endurons ?
- Vous semblez dsespr et on dirait que vous vous demandez si quiconque peut
rellement comprendre ce que c'est que de vivre dans ces conditions.
- Ah, vous voulez comprendre ? Dites-moi, avez-vous des enfants ? Ils vont l'cole ? Ils
ont des terrains de jeux ? Eh bien moi, mon fils est malade. Il joue dehors, dans les
gouts. Dans sa classe, ils n'ont pas de livres ! Vous avez dj vu une cole o il n'y a
pas de livres, vous ?
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- Je constate qu'il vous est trs pnible d'lever vos enfants ici. Vous aimeriez que je
sache que ce que vous voulez, c'est ce que tous les parents souhaitent pour leurs enfants
: une bonne ducation, la possibilit de jouer et de grandir dans un environnement
sain...
- Exactement ! Ce sont des droits fondamentaux ! C'est le b.a.-ba des droits de l'homme
- c'est comme a que vous appelez cela en Amrique, non ? Pourquoi ne venez-vous pas
plus nombreux pour voir quoi ils ressemblent les droits de l'homme que vous nous
apportez ?
- Vous voudriez que davantage d'Amricains prennent conscience de l'ampleur de vos
souffrances, et qu'ils s'interrogent plus srieusement sur les consquences de nos actes
politiques ?
Notre dialogue se poursuivit, et mon interlocuteur exprima sa souffrance pendant une
bonne vingtaine de minutes. Je l'coutai, cherchant reprer les sentiments et les
besoins implicites dans chacune de ses dclarations. Je n'approuvais ni ne dsapprouvais
ses propos. Je me contentais de recevoir ses paroles, non comme des attaques, mais
comme un don de l'un de mes semblables qui cherchait me faire partager ses rancurset son profond sentiment de vulnrabilit.
Une fois qu'il se sentit compris, il fut mme de m'couter tandis que j'exposai les
raisons de ma visite au camp. Une heure plus tard, celui qui m'avait trait d'assassin
m'invitait chez lui partager son dner de Ramadan."