Upload
others
View
1
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
Actualités de la psychologie PY0005X - 2015-2016
Thème C. Interaction sociale & Communication
V. Le Floch & F. Verkampt
Bibliographie de base
Doise, W., Deschamps, J.-C., & Mugny, G. (1991). Psychologie sociale expérimentale. Paris: Armand Colin.
Martinot, D. (2002). Le Soi: Les approches psychosociales. Grenoble: Presses Universitaires de Grenoble.
Monteil, J.-M. (1993). Soi et le contexte. Paris: Armand Colin.
Vallerand, R. J., & Losier, G. F. (1994). Le soi en psychologie sociale: Perspectives classiques et contemporaines. In R. J. Vallerand (Ed.), Les fondements de la psychologie sociale (pp. 121-192). Boucherville: Gaëtan Morin Editeur.
Dimension cognitive:
Concept de soi
Dimension affective:
Estime de soi
L’effet Coktail Party…. (Moray, 1959; Wood & Cowan, 1995)
Vous entendez
votre prénom ! ! !
1- Construction de connaissance de soi et conscience de soi
LE MOI
Structure de connaissance = aspect connu
du Soi
LE JE Processus, système de
traitement de l’information =
« sujet connaissant »
James (1890): 2 aspects du Soi
1ère expression d’une conception de soi distinction homme / animal à partir de 18-24 mois dimension sociale du soi: les autres qui nous
entourent peuvent servir de miroir (« the looking-glass self », Cooley, 1902)
Capacité à se reconnaître dans le miroir:
1- Construction de connaissance de soi et conscience de soi
1.1- Définition du concept de soi via les schémas de soi
Somme des perceptions et connaissances que les individus ont à propos d’eux-mêmes, de leurs diverses caractéristiques (Rosenberg, 1979; Shavelson, Hubner & Stanton, 1976)
Loin d’une vision objective (Felson, 1989; Kenny & De Paulo, 1993): - perceptions que les individus ont d’eux-mêmes - perceptions de ce qu’ils pensent que les autres pensent d’eux-mêmes
James (1890): 3 composantes dans le concept de soi
Concept de soi matériel
Possessions Matérielles: notre corps, notre famille,
Ce que nous possédons (etc.)
Concept de soi social Nos relations sociales perçues
Concept de soi spirituel
Sentiments de notre subjectivité, valeurs, croyances, convictions,
idéaux de l’individu
1.1- Définition du concept de soi via les schémas de soi
Etude de Gordon (1968)
Réponses les plus fréquentes:
- âge (82%) - sexe (74%)
« Qui suis-je ?» 156 étudiant(e)s
Illustrer empiriquement le contenu du concept de soi
Autres réponses: - groupe d’appartenance (origine sociale, ethnique, religion) - rôles familiaux - convictions idéologiques - activités - traits de personnalité - compétences !
Ces diverses perceptions et connaissances en rapport à soi sont
organisées entre elles et hiérarchisées sous forme de schémas de soi
1.1- Définition du concept de soi via les schémas de soi
1.2. Les sources d’information dans la construction des connaissances sur le soi
C'est la complémentarité entre ces différentes sources qui contribue à la construction des
connaissances sur soi (Baumeister, 1998).
Nous-mêmes Autrui +
1.2.1- L’auto-observation comme source d’information sur Soi
Introspection: regard intérieur que nous portons sur ce que nous pensons et ressentons.
L’introspection permettrait d’accéder aux informations les plus fiables sur soi, impliquant que la seule façon pour autrui de vous connaître vraiment serait d’avoir accès à vos pensées intérieures.
1.2.1.1. L’introspection
Étude de Csikszentmihalyi et Figurski (1982)
Soi = 8%
Travail = 16%
1.2.1- L’auto-observation comme source d’information sur Soi
les gens ne passent pas autant de temps qu’on pourrait le croire à l’introspection;
les gens n’ont pas complètement accès aux réelles raisons sous-jacentes à leurs sentiments, attitudes, et jugements => inférences ;
problème de l’exactitude des connaissances issues d’une démarche introspective.
1.2.1.1. L’introspection
1.2.1- L’auto-observation comme source d’information sur Soi
Bem (1972) a donc proposé une autre source d’information sur le Soi :
Nos propres comportements
1.2.1.2. L’auto-perception de nos comportements
L’auto-perception (Bem, 1972)
« Théorie selon laquelle les individus infèrent leurs émotions et attitudes de l’observation de leurs
comportements et des situations dans lesquelles leurs comportements se produisent. »
1.2.1- L’auto-observation comme source d’information sur Soi
1.2.1.2. L’auto-perception de nos comportements
Le comportement ne doit pas pouvoir être expliqué par des causes externes à l’individu.
L’individu se reposerait sur l’observation de ses conduites dans les domaines où il considère qu’il ne se connaît pas très bien, ou encore dans les domaines où il n’est pas très sûr de ses sentiments, émotions ou attitudes.
1.2.1- L’auto-observation comme source d’information sur Soi
1.2.1.2. L’auto-perception de nos comportements
L’auto-perception (Bem, 1972)
Étude de Chaiken et Baldwin (1981)
Sélection des participants sur la base de leur définition de soi en faveur de la protection de l’environnement:
position clairement en faveur de l’environnement position ambiguë en faveur de l’environnement
Rappel de comportements passés en faveur versus à l’encontre de la protection de l’environnement.
Questionnaire: attitudes des participants vis-à-vis de la protection de l’environnement.
Les participants ayant une définition ambiguë d'eux-mêmes à l'égard de la protection de l'environnement ont utilisé leurs souvenirs comportementaux pour émettre leur attitude finale envers la protection de l’environnement.
NS S
Les participants qui ne sont pas certains de leurs
attitudes vis-à-vis d’un objet, les infèrent bien à
partir de leurs comportements.
Étude de Chaiken et Baldwin (1981)
Issus du courant théorique de l’interactionnisme symbolique: Mead (1934) et Cooley (1902) = notre connaissance de Soi se développerait à travers les interactions avec autrui: nous construisons notre connaissance de nous-même à partir
des feedbacks réels ou symboliques émis par autrui; autrui nous servirait de miroir qui nous renverrait des images
de ce que nous sommes; nous intégrons dans notre concept de soi la façon dont nous
pensons qu'autrui nous perçoit.
1.2.2- Autrui comme source d’informations sur Soi
1.2.2.1. Autrui : Un miroir pour le Soi
Étude de Vallerand et Reid (1984)
Tâche en 2 phases:
Phase 1 : activité motrice peu familière (tâche d’équilibre), sans feedback de performance
Phase 2 : trois semaines plus tard, de nouveau la tâche d’équilibre sans feed-back avec feed-back positif avec feed-back négatif
Résultats Feedback positif : perceptions de compétence plus élevées en
phase 2 qu’en phase 1
Feedback négatif : perceptions de compétence plus faibles en phase 2 qu’en phase 1
Sans feedback : perceptions de compétence identiques dans les deux phases
Autrui = une source d'information qui oriente la façon dont nous nous évaluons à une tâche qui nous est peu familière.
Étude de Vallerand et Reid (1984)
Théorie de la comparaison sociale (Festinger, 1954)
Tout individu a tendance à vouloir évaluer ses compétences, opinions et croyances.
Lorsque l'individu ne dispose pas dans son environnement de standard objectif lui permettant de s'évaluer, alors il se comparerait à autrui.
L'individu et l'environnement jouent un rôle actif : l'individu est stratégique: choix des cibles de comparaisons l'environnement impose parfois à l'individu des cibles de
comparaison qu'il n'a pas désirées: comparaisons sociales forcées (Goethals, 1986 ; Wood, 1989, 1996).
1.2.2- Autrui comme source d’informations sur Soi
1.2.2.1. Autrui : Une cible de comparaison
Stratégies de comparaison en fonction du but poursuivi But d'auto-évaluation (Festinger, 1954): recherche
d'information exacte sur son niveau de compétence ou sur ses opinions. – comparaisons latérales – comparaisons ascendantes
But d'auto-amélioration (Smith & Sachs, 1997): – comparaison avec des cibles susceptibles de servir de
modèles: cibles ascendantes
But d'auto-protection (Wills, 1981): conserver une image positive de soi en évitant les conséquences négatives de certaines situations (Wills 1981). – démarche défensive: comparaisons descendantes
1.2.2.1. Autrui : Une cible de comparaison
Chaque participant, pensant se présenter à un emploi d'été, remplissait un questionnaire comprenant toute une série d'échelles, dont des mesures du concept de soi.
Une fois la moitié du questionnaire complétée, une secrétaire faisait rentrer un soit-disant 2ème postulant (en fait un compère des expérimentateurs), et qui pouvait apparaître sous deux aspects
Étude de Morse & Gergen (1970)
Le compère était d'apparence très
soignée, portait un costume
et une mallette.
Condition "Mister Clean"
Le même compère revêtait une apparence négligée portant un chandail malodorant
et arborant une barbe de plusieurs jours.
Condition "Mister Dirty"
Aucun échange entre les deux
Chaque participant reprenait la complétion du questionnaire.
OU
Étude de Morse & Gergen (1970)
Résultats
La comparaison sociale forcée à "Mister Clean" a induit chez les participants une baisse des évaluations favorables de soi.
La comparaison forcée à "Mister Dirty" a entraîné une hausse des évaluations favorables de soi.
L'information issue de la confrontation forcée à autrui, influe sur notre évaluation de soi.
Étude de Morse & Gergen (1970)
Comparaisons sociales forcées
Tâche : remplir un questionnaire en vue d’une embauche pour un emploi d’été mesures du concept de soi
Deux temps : (1) complétion seul, puis (2) complétion en présence d’un 2ème candidat/postulant : soit d’une apparence soignée (Mister Clean) soit d’une apparence négligée (Mr. Dirty)
L'information issue de la confrontation forcée à autrui, influe sur notre évaluation de soi.
Étude de Morse & Gergen (1970)
L'introspection ne garantit pas un accès aux connaissances exactes sur soi.
Le Soi est aussi profondément social puisqu'il se construit au fil des diverses interactions et comparaisons sociales, qu'elles soient choisies par l'individu ou imposées par l'environnement.
1.2.3- Conclusion
2- Influence d’autrui sur sa performance et sa conscience de soi
Qui sommes-nous en groupe / au milieu d’une foule?
[Toulouse, 10 janvier 2015]
Définition en changement1 : Initialement : La tendance des individus à mieux accomplir des
tâches simples ou bien apprises en présence des autres Actuellement : Le renforcement des réponses prédominantes
(les plus fréquentes ou les plus probables) du fait de la présence des autres
2.1- La facilitation sociale
1 Définitions issues de Myers, D.G., & Lamarche, L. (1992). Psychologie Sociale. Montréal : McGraw-Hill, Editeurs.
2.1- La facilitation sociale
Norman Triplett et le cyclisme
Observation de 2000 coureurs sur une distance de 25 milles (40 km) dans 3 conditions:
2.1- La facilitation sociale
Norman Triplett et le cyclisme
Observation de 2000 coureurs sur une distance de 25 milles (40 km) dans 3 conditions: seul contre la montre, avec un meneur, avec d’autres coureurs
Conclusion: seuls, moins de kms parcourus qu’avec d’autres coureurs ou en présence d’un meneur
2.1- La facilitation sociale
Étude de N. Triplett (1898)
1ère expérience en laboratoire effectuée en psychologie sociale
• Consigne : « enroulez le plus rapidement possible les moulinets de canne à pêche »
• 40 enfants ont participé à cette recherche
Tâche simple : enrouler des moulinets
Seul Compétition (co-action)
Résultat : plus rapides en co-action
Comment expliquer de tels résultats ?
Allport, 2 facteurs explicatifs : la vue des mouvements d’autrui accroitrait nos mouvements
(composante cognitive) il y aurait l’activation d’un phénomène de rivalité et de
compétition en situation de co-présence (composante motivationnelle)
Voir dans leyens et Yzerbit, cours en ligne sur le site de l’université de Louvain-la-neuve
2.1- La facilitation sociale
Limite : tâche compétitive compétition pourrait expliquer l’amélioration des performances !
La facilitation sociale s’observerait-elle si autrui était passif ?
Comment expliquer de tels résultats ?
2.1- La facilitation sociale
La facilitation sociale s’observerait-elle si autrui était passif ?
Meumann (1904) : test de mémoire Zentall et Hogan (1976) : hausse de l’alimentation des
pigeons en présence d’un compagnon Harlow (1932) : hausse de l’alimentation et de la rapidité
de l’accouplement chez les rats
2.1- La facilitation sociale
Problème : cet accroissement des performances ne fut pas toujours relevé…
Parfois en présence d’autrui (co-action ou auditoire), une chute des performances était observée (e.g., Allport, 1920)
2.1- La facilitation sociale
Comment expliquer de tels résultats apparemment contradictoires ?
2.1- La facilitation sociale 2.1.2.1. La théorie du Drive de Zajonc (1965)
→ Hausse de la motivation
= Drive (tension)
Cf . Travaux de l’école béhavioriste Conduits dans le domaine de
l’apprentissage →
Comportement ayant une très forte probabilité d’apparaître dans une situation donnée
=
Expérience de Zajonc, Heingartner, & Herman (1969)
2ème condition : le dispositif comportait plusieurs voies possible DISPOSITIF COMPLEXE
Expérience de Zajonc, Heingartner, & Herman (1969)
Expérience de Zajonc, Heingartner, & Herman (1969)
Résultats
Réplication avec des humains
Résultats
2.1- La facilitation sociale 2.1.2.1. La théorie du Drive de Zajonc (1965)
2.1- La facilitation sociale
2.1.2.1. La théorie du Drive de Zajonc (1965)
La FS est définie comme le renforcement de la réponse prédominante (correcte ou
incorrecte) en présence des autres
L’audience et la co-action faciliteraient la performance mais gêneraient
l’acquisition (Allport, 1920)
2.1- La facilitation sociale
Pour une tâche simple
2.1.2.2. Le modèle distraction-conflit (Baron, 1986)
2.1- La facilitation sociale
Pourquoi Autrui serait-il une source de distraction attentionnelle ?
Dimension évaluative qu’il revêt ? Comportement, bruit qu’il fait ?
2.1- La facilitation sociale
2.1.2.3. L’approche de Cottrell (1972)
Expérience de Cottrell et collaborateurs (1968)
Tâche : apprentissage d’anagrammes (ex : jurobon ) + reconnaissance ultérieure
Condition 1 « seul »
Condition 2 « présence d’autrui »
Condition 3 « yeux bandés »
=> Plus de reconnaissances en condition 2 qu’en condition 3
Autrui sans capacité d’évaluation n’amène pas à une hausse des performances
La coopération améliore-t-elle les performances ? La performance d’un groupe est-elle égale à la somme
des performances individuelles ?
2.2- La paresse sociale
Les individus fourniraient moins d’efforts lorsqu’ils combinent leurs efforts en vue d’un objectif commun
que lorsqu’ils doivent répondre individuellement de leurs actes
2.2- La paresse sociale
2.2.1. Les travaux de Max Ringelmann (1882-1887)
Expérience tir à la corde – Les personnes en première position tiraient moins fort lorsqu’elles pensaient que
d’autres tiraient derrière elles (exemple issu de Ingham, Levinger, Graves, & Peckham, 1974)
Tâche : tirer le plus fort possible sur une corde :
seul (cond1), à deux (cond 2), à trois (cond 3), à huit (cond 4)
Force moyenne jusqu’à 63
Kg !
DONC a priori :
2 personnes qui tirent ensemble la corde devraient exercer une force de 126 kg,
3 personnes devraient exercer une force de 189 kg, etc.
Etude de Ringelman (1882-1887)
Etude de Ringelman (1882-1887)
Les résultats ont montré que plus le nombre de personnes augmente, moins les efforts individuels fournis sont importants.
• Tout se passe comme si les membres du groupe réduisaient leurs efforts en faisant reposer le travail à fournir sur les autres.
• Ce phénomène s’accentue d’autant plus que le nombre de personnes dans le groupe augmente entraînant ainsi une perte d’efficacité.
• Cette perte d’efficacité peut être calculée en soustrayant le rendement réel au rendement potentiel.
Etude de Ringelman (1882-1887)
2.2- La paresse sociale
2.2.2. Explications
Théorie de l’impact social : Influence du groupe sur l’individu dépend de 3 facteurs (Latané et al.,
1979) Taille du groupe (donc nombre de source d’influence)
Force des sources d’influence (statut, pouvoir, etc.)
Proximité de la source avec la cible d’influence
La pression à l’effort par l’expérimentateur est fonction inverse de la taille du groupe
Bilan de 49 expériences – le rendement individuel diminue à mesure que le nombre de personnes dans le groupe augmente (tiré de Jackson &
Williams, 1988)
2.2- La paresse sociale
2.2.2. Explications
2.2- La paresse sociale
2.2.2. Explications
L’approche de Harkins : L’impossibilité de s’auto-évaluer Diminution de l’appréhension à l’évaluation : la situation de groupe
diminue la crainte d’être évalué individuellement Et, en groupe, difficulté à évaluer ses propres efforts ( l’auto-
évaluation) => chute de la motivation (Harkins, 1987) Alors, on observe une diffusion de responsabilité Donc, l’évaluation = condition nécessaire à l’investissement dans l’effort.
Si absence d’évaluation individuelle, l’effort individuel diminuerait et la performance également.
2.2- La paresse sociale
2.2.2. Explications
Être observé augmente la crainte de l’évaluation, donc FS Se fondre dans le groupe diminue la crainte de
l’évaluation, donc PS
L’approche de Harkins : L’impossibilité de s’auto-évaluer
2.2- La paresse sociale
2.2.3. Applications
• La paresse sociale n’est pas toujours retrouvée, en par4culier quand : • Groupe d’amis vs. groupe d’inconnus (Davis et al., 1984) • Tâche est intéressante, aFrante ou exigeante (Brickner et al., 1986 ;
Jackson & Williams, 1985)
• Quand les individus pensent que leurs collègues (de travail) fournissent des efforts (Zaccaro, 1984)
2.3- La désindividuation
2.3.1. Qu’est-ce que c’est ?
Gustave Le Bon (1841-1931) : Effet de la foule où l’individu perd ses inhibitions, ses barrières naturelles et son sentiment de responsabilité
Festinger, Pepitone et Newcomb (1952) introduisent la notion de « désindividuation » = état psychologique qui se caractérise par un affaiblissement de la conscience de soi
2.3.1.1. Définition
2.3- La désindividuation
2.3.1.2. Diminution de la conscience de soi
Prentice-Dunn et Rogers (1989) : perte avec le soi privé comportements plus facilement influencés par les circonstances
immédiates de l’environnement
Reicher (1987) : le groupe réduit la conscience du soi individuelle … … et accroît la conscience de soi des gens en tant qu’éléments
interchangeables du groupe Les normes sociales du groupe deviennent donc très accessibles
2.3.1. Se sentir anonyme
Zimbardo (1970)
Anonymes/désindividualisées
2 groupes de quatre femmes
Non Anonymes/individualisées
Désindividualisées, les participantes infligeaient 2 x plus de chocs électriques
Diener et al. (1976)
4 groupes d’enfants
Anonymes/désindividualisés Non Anonymes/individualisés
Seuls Seuls Groupe Groupe
2.3- La désindividuation
Trois caractéristiques importantes : Être en groupe (non identifiables et non personnellement
responsables) => l’action est perçue comme étant celle du groupe
Anonymat (physique)
La désindividua4on amène-‐t-‐elle nécessaire à plus de
comportements violents ou an4-‐sociaux ?
– La perte de contact avec le soi privé rend plus vulnérables les individus à leur environnement (an4 ou pro-‐social) (Johnson & Downing, 1979)
Expérience de Gergen, Gergen, et Barton (1973)
Anonyme (Obscurité)
2 condi4ons expérimentales
Non Anonyme (Eclairages)
Consignes : -‐ A l’intérieur de la salle, il n’y a pas de règles
-‐ A la fin, vous serez escorté(e) seul(e) à l’extérieur de la salle -‐ Vous quieerez les lieux sans rencontrer les autres par4cipants
• 1e phase : Complètent seul(e)s des tâches
• 2e phase : Conduit dans une salle pendant 1 heure
• 3e phase : Recueil des impressions des par4cipants
Déterminer le comportement des par4cipants dans cet environnement obscure et déterminer quel type de rela?on
allait se créer dans un tel environnement …
… où les sujets n’ont ni nom ni visage et où l’orienta4on visuelle est impossible
… où les sujets seront libérés des aCentes d’autrui, des normes sociétales puisque les sanc4ons sont quasi impossibles
à meere en œuvre … où les par?cipants sont donc libres de faire ce qu’ils veulent
Expérience de Gergen, Gergen, et Barton (1973)
Anonyme (Obscurité)
2 condi4ons expérimentales
Non Anonyme (Eclairages)
Résultats
-‐ Conversent de façon con4nue durant 1 H
-‐ S’assoient rapidement, à bonne distance des autres, et ne
bougent plus
-‐ Chute importante des conversa4ons après 30 mn
-‐ Bougent neeement plus, ne restent pas à la même place
MAIS …
Expérience de Gergen, Gergen, et Barton (1973)
Toucher accidentel
Toucher volontaire
Embrasser AFrance sexuelle
Expérience de Gergen, Gergen, et Barton (1973)
Obscurité + anonymat ≠ comportements violents Importance de la valence (+ ou -) des indices présents
dans la situation/contexte Ici, obscurité favorise l’intimité DONC plus de
comportements intimes !
2.3- La désindividuation
En conclusion…
2 -Estime de soi (Rosenberg,1979)
« Le sentiment plus ou moins favorable que chaque individu éprouve à l’égard de lui-même, la considération et le respect qu’il se porte, le sentiment qu’il se fait de sa propre valeur en tant que personne ».
Perception globale subjective que l’individu a de sa propre valeur.
1ère échelle d’estime de soi considérée aujourd’hui comme un standard :
10 items, format de réponses sur une échelle Likert en 4 points Traduction en Français par Vallières & Vallerand (1990)
2.1 – Définition
Pour chacun des énoncés, le sujet répond sur une échelle de ce type :
1! 2! 3! 4!
- En général, je suis satisfait(e) de moi - Parfois, je pense que je ne vaux rien - Je pense que j’ai un certain nombre de bonnes qualités - Je suis capable de faire les choses aussi bien que la plupart des gens - Je sens qu’il n’y a pas grand chose en moi dont je puisse être fier(e) - Parfois, je me sens réellement inutile - Je pense que je suis quelqu’un de valable, au moins autant que les autres gens - J’aimerais pouvoir avoir plus de respect pour moi-même - Tout bien considéré, j’ai tendance à penser que je suis un(e) raté(e) - J’ai une opinion positive de moi-même
Pas du tout d’accord Totalement d’accord
2 -Estime de soi
2.1 – Définition
Maintenir ou atteindre une estime de soi positive? Généralement : comparaison aux autres en utilisant des dimensions
sur lesquelles il est plus compétent. Mais attention, ce n’est pas toujours aussi simple: des résultats
pouvant paraître contradictoires. Exemple des enfants avec leurs pairs (souvent leurs amis proches), en milieu scolaire (Rubin, 1980):
Parfois, ils peuvent honorer voire exagérer les performances de leurs amis (Marie, mon amie, c’est la star des maths!)
D’autres fois, ils peuvent dénigrer ces mêmes performances (C’est son père qui l’a aidée!)
Ou encore, ils peuvent accentuer la proximité qu’ils ont avec l’autre (Marie, c’est une star en maths, et elle est venue chez moi la semaine dernière)
2 -Estime de soi
2.1 – Définition
Comment expliquer ces différences?
SEM = Self-Evaluation Maintenance.
Décrit comment les gens font pour protéger ou maintenir une évaluation positive d’eux-mêmes, dès lors qu’ils sont en relation avec autrui.
2 processus dynamiques sont en jeu: Évaluations reflétées (« reflection process ») Comparaison sociale
2.2 – Le maintien de l’image de soi positive
2.2.1 –Le modèle SEM (Tesser, 1981, 1988)
Evaluations reflétées
Bénéficier des attributs positifs donnés aux autres ou jouir des bonnes performances
obtenues par autrui, en particulier lorsqu’il s’agit de ses
amis BIRG (Bask In the Reflected
Glory): ⇒ Tirer bénéfice de la gloire de
l’autre par effet miroir.
Comparaison sociale
L’obtention d’une excellente performance par autrui peut être
menaçante pour soi, surtout lorsque cette performance est
obtenue par un ami.
2.2 – Le maintien de l’image de soi positive
2.2.1 –Le modèle SEM (Tesser, 1981, 1988)
Ces deux processus:
dépendent des mêmes variables:
proximité avec la cible performance obtenue par cette cible
mais leurs effets sont opposés.
2.2 – Le maintien de l’image de soi positive
2.2.1 –Le modèle SEM (Tesser, 1981, 1988)
Dimension importante pour soi
Comparaison sociale
Effet miroir
OUI NON
Enjeu: Réduire la proximité
avec la cible
Enjeu: Augmenter la proximité
avec la cible
2.2 – Le maintien de l’image de soi positive
2.2.2 –Dynamique de ces deux processus
2.3 -La protection de l’image de soi et son impact sur les comportements
« Aide ton prochain et ………. »
le comportement d’aide
Tesser & Smith (1980)
Est-ce que la proximité que j’ai avec autrui et l’importance de la dimension pour moi ont un impact sur l’aide que je peux apporter à quelqu’un?
Réponse spontanée: oui!
Or, d’après le modèle SEM, ce n’est pas aussi simple!
2.3 -La protection de l’image de soi et son impact sur les comportements
Tesser & Smith (1980)
Participants: étudiants masculins
Procédure: venir au laboratoire avec un très bon ami pour participer à une tâche verbale composée de 13 exercices. Par groupes de 4 personnes, à savoir 2 paires d’amis, chacune des paires ne se connaissant pas entre elles.
Tâche: chaque participant, à tour de rôle, doit deviner un mot à partir d’indices préalablement fournis. Pour faciliter la devinette, des indices sont donnés par les 3 autres personnes qui choisissent dans une liste préétablie l’indice qui lui semble le plus approprié pour que l’énigme soit résolue. Ces indices sont de difficulté croissante.
Variable Indépendante (VI): importance de la tâche fortement (test d’intelligence) faiblement importante (tâche anodine)
Par un subterfuge expérimental, un des membres de chacune des deux paires d’amis échoue (cible), chacun à leur tour.
Si la cible veut aider son ami, il lui suffit de donner des indices faciles pour trouver le mot clef et donc
son ami réussira.
Ses propres performances risquent d’être moins bonnes que celles obtenues par son
ami.
Si la cible veut faire échouer son ami, il suffit de
donner des indices difficiles pour trouver le mot clef et donc son ami
échouera.
Ses propres performances seront équivalentes à celles
obtenues par son ami.
Tesser & Smith (1980)
Nombre de fois où l’aide est apportée à l’ami vs. à l’inconnu, en fonction de l’importance de la tâche
Tesser & Smith (1980)
2.3 -L’auto-présentation (Drammond, 1993 ; Bolino & Turnley, 1999)
Utilisation de comportements pour communiquer à autrui des informations à propos de soi.
= Efforts que nous faisons pour contrôler l’impression que nous allons donner à autrui.
Cette activité est délibérée et correspond à deux motivations principales : désir de plaire à autrui désir de construire un soi public (social) qui
corresponde à son idéal
2.2.1 –Définition
Deux modes d’auto-présentation
Soi public ou présentation de soi stratégique = présentation en essayant de contrôler les perception ou les impressions que les autres vont se faire de nous => gestion d’impression
Soi privé ou présentation de soi authentique = présentation dans le but de permettre aux autres de nous connaître tel que nous sommes réellement, sans déguisement particulier
2.2.1 –Définition
2.3 -L’auto-présentation (Drammond, 1993 ; Bolino & Turnley, 1999)
A pour objectif de permettre aux autres de nous voir sous notre « vrai » jour.
Pour y parvenir nous divulguons des informations réelles sur notre personne: « la révélation de soi » (Jourard, 1972).
Cela suppose un accord entre le soi privé et soi public.
Auto-présentation authentique
2.2.1 –Auto-présentation authentique et stratégique
2.3 -L’auto-présentation (Drammond, 1993 ; Bolino & Turnley, 1999)
Self-promotion Expliquer les conduites et les
renforcements pour se montrer compétent, en émettant
des attributions plutôt internes qu’externes.
Flagornerie
S’attirer les bonnes grâces d’autrui en le flattant pour
qu’il soit affectivement attaché à vous.
Exemplification
Rappeler une bonne action correspondant à l’ordre moral.
Intimidation
Menacer autrui
Self-promotion
« En général, si je suis quelqu’un qui réussit, c’est parce que
j’en veux! »
Flagornerie
« Ho, comme vous êtes aimable! »
Exemplification
« J’aide les pauvres. » « je trouve que c’est indécent De fumer dans les bureaux »
Intimidation
« Si vous ne m’embauchez pas, Je demanderai un rendez-vous
Avec votre directeur! »
Auto-présentation stratégique – 4 stratégies (Bolino & Turnley, 1999)
2.2.1 –Auto-présentation authentique et stratégique
3. Les attributions causales
Une attribution est une inférence ayant pour but d'expliquer pourquoi un événement a eu lieu ou encore qui essaie de déterminer les dispositions d'une personne (Harvey & Weary, 1981), et ce afin de s'adapter à notre environnement social (contrôle et maîtrise, Heider, 1958).
3.1. Brève définition
Besoin fondamental de rendre le monde prévisible et contrôlable => adapter son comportement
Donc besoin de comprendre les relations causales entre évènements
L'attribution est donc l'une des modalités d'organisation de l'environnement.
3. Les attributions causales
3.2. Pourquoi faire des attributions ?
3. Les attributions
Analyse rationnelle des informations internes (émotions par ex.) et externes (environnement)
Elaboration de raisonnements proches des raisonnements scientifiques => observateur social se comporte comme un scientifique intuitif (Heider, 1958)
3.3. L’observateur social est un scientifique naïf (Heider, 1958 ; Kelley, 1967)
3. Les attributions
Principe de covariation des causes et des effets (Kelley, 1967)
2 conditions : Si présence de la cause, alors apparition de l’effet Si absence de la cause, alors non apparition de l’effet
Importance de la consistance, de la distinctivité, et du consensus
3.3. L’observateur social est un scientifique naïf (Heider, 1958 ; Kelley, 1967)
Un ami vous raconte avec enthousiasme la soirée qu’il a passé hier avec un couple d’amis
Consistance Votre ami est toujours enthousiaste lorsqu’il vous
raconte un moment passé avec le couple en question
Consensus
Distinctivité
Faible consensus Aucune autre personne présente n’a apprécié la
soirée
Faible distinctivité Votre ami vante en
général toutes les soirées
Fort consensus Tout le monde présent a
apprécié la soirée
Forte distinctivité Votre ami ne vante en général pas toutes les
soirées
Explication interne (caractéristique propre
à votre ami)
Explication externe (caractéristique propre
à la soirée)
3. Les attributions
Limites du principe de covariation : Nécessité de tenir compte de beaucoup d’informations pour
aboutir à une explication Raisonnement qui demande des efforts et de l’attention =>
remémoration de nombreuses informations, les stocker, les comparer, etc. => coûteux cognitivement
3.3. L’observateur social est un scientifique naïf (Heider, 1958 ; Kelley, 1967)
interrogateur, répondant, des spectateurs interrogateur: 10 challenging questions
e.g., Quelle équipe a gagné la Stanley Cup en 1968? Qui fut le premier gouverneur de l’Idaho ?
répondants : environ 40% réponses correctes
Tout les participants : noté la culture générale sur une échelle de 0 à 100 des répondants et de l’interrogateur
Ross, Amabile, & Steinmetz (1977)
RESULTAT :
Moyenne répondants = 49 / 100 Moyenne interrogateurs = 82 / 100
⇒ En dépit du tirage au sort, le participant qui jouait le rôle de
l’interrogateur était jugé plus cultivé que celui qui jouait le rôle du
répondant
Ross, Amabile, & Steinmetz (1977)
il s’agit d’une surestimation du poids causal de l’acteur lorsqu’il s’agit de rendre compte de ses conduites au détriment du rôle du stimulus, des circonstances, c’est-à-dire de la situation.
Surestimation des causes dispositionnelles (internes) au détriment des causes situationnelles (externes)
3. Les attributions
3.4. L’erreur fondamentale de jugement
Interprétation sociale…normative
Ce ne serait pas une erreur de traitement les gens donnent des explications acceptables
socialement et se conformeraient donc à un standard de jugement, qui serait en l’occurrence une norme sociale (Jellison et Green, 1981; Beauvois, 1984)
norme sociale qui permettrait aux individus de fournir des réponses acceptables, surtout en situation d’évaluation sociale afin de se faire bien voir et de préserver une bonne image de soi (par exemple).
Snyder (1974, 1979): auto-régulation comportementale (self-monitoring).
Les " High self-monitors ", c’est-à-dire les personnes fortes en self-monitoring, contrôleraient fortement les images d’elles-mêmes qu’elles projetteraient lors des interactions sociales.
Les " Low self-monitors ", valoriseraient plutôt la consistance entre ce qu’ils pensent et ce qu’ils font. Ils exprimeraient ce qu’ils pensent et ressentent, quelles que soient les situations sociales.
4. Différences individuelles dans la présentation de soi
4.1. Identification du self-monitoring (SM) Snyder (1974) : Questionnaire d’Auto Régulation
Comportementale (connu en Français sous le nom de QARCA)
25 items: énoncés descriptifs à propos desquels les gens doivent se prononcer quant à leurs propres façons d’être ou d’agir: Le fait de prêter attention aux autres pour savoir
quelles sont les actions appropriées; L’habileté à contrôler et à modifier la représentation
de soi (ex: être capable de mentir lorsque c’est nécessaire);
La volonté ou le désir d’ajuster ses propres actions à la situation sociale.
4. Différences individuelles dans la présentation de soi
Exemples d’items
Pour chacun des 25 items suivants, les participants doivent répondre : [ ] VRAI ou [ ] FAUX
1. Je trouve qu'il est difficile d'imiter le comportement d'autres personnes.
2. Mes comportements sont habituellement le reflet de mes sentiments, mes opinions ou mes croyances.
3. Habituellement, lorsque je dis ou lorsque je fais des choses en public, ce n'est pas parce que les autres veulent que je les dise ou que je les fasse.
4. Je ne peux argumenter des idées que lorsque j'y crois vraiment.
5. Je peux tenir des discours impromptus même sur des thèmes pour lesquels je n'ai pratiquement pas d'informations.
A partir du questionnaire:
SM élevé
Utilisent des indices contextuels et sociaux pour décider de leur façon d’agir.
Sensibles aux expressions et aux présentations stratégiques de soi.
Donc très sensibles au contexte.
SM faible
Déterminent leurs perceptions, jugements & comportements en se référant à des indices internes.
Recherchent la cohérence entre leurs actions et leurs attitudes.
Pas sensibles au contexte
Quelques caractéristiques du SM: 1- Adaptabilité sociale
Larkin (1991): Des étudiants avaient pour tâche de servir de tuteur à des élèves ayant échoué à leur examen (on avait mesuré initialement leur self-monitoring).
2 descriptions d’élèves : « très tendu et nerveux et s’attendant à échouer à nouveau »; « trop confiant en lui et s’attendant à réussir ».
On demandait aux participants, par le biais d’un questionnaire, quels types de comportements ils adopteraient avec l’un et l’autre des élèves.
Résultats
Les participants ayant un SM élevé se montrent plus capables que ceux ayant
un faible SM de changer leur style d’enseignement selon les
besoins des élèves..
Quelques caractéristiques du SM: 2- Focalisation sur la personnalité d’autrui
Snyder, Berscheid & Glick (1985): étude des préférences amoureuses des personnes ayant un SM élevé versus faible.
Participants: étudiants ne fréquentant aucune femme de façon régulière.
Tâche: ils se voyaient proposer de sortir un soir avec l’une des deux femmes suivantes: belle personnalité mais apparence peu attractive femme très jolie mais ayant une personnalité peu
plaisante, très égocentrée.
Résultats