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EN VISITE CHEZ Jean-François Gillet “Courtois est plus fort que Buffon, Casillas et Neuer” J-40 N° 25 MAGAZINE GRATUIT 03 MAI 2014 COMBAT MBO MPENZA FACE AU RACISME

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EN VISITE CHEZJean­François

Gillet“Courtoisest plus fortque Buffon,Casillaset Neuer”

J-40

N° 25MAGAZINE GRATUIT03 MAI 2014

COMBATMBO MPENZAFACE AU RACISME

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LA SEMAINE DIABOLIQUE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

2 I la dernière heure - les sports I I la dernière heure - les sports I 3

NUMÉRO GÉNÉRAL 02/744.44.55Administrateur délégué et éditeur responsable François le HodeyDirecteur général Denis PierrardRédacteur en chef Ralph VankrinkelveldtResponsable du magazine Benoît DelhauteurResponsable rédaction sportive Philippe LacourtMise en pages IPM Press PrintDirection, administration, rédaction rue des Francs, 79 1040 BruxellesFax > (02) 211.28.70 Publicité IPM Advertising > (02) 211.29.59Abonnements > (02) 744.44.55. Fax > (02) 744.45.55.E-mail > [email protected] Internet > www.dh.beCrédits Une Giorgio PerottinoMagazine gratuit avec la DH du 3 mai 2014. Ne peut être vendu séparément.

2 La semaine diabolique y Alderweireld, Hazard,Courtois, Lukaku, retour sur l’actu brûlante desDiables avec en guest star Diego Maradona

4 En visite chez un Diable y À Turin,Jean-François Gillet est sorti de son silence.

12 Reportage y MboMpenza a été introniséambassadeur du programme contre le racisme del’Uefa à Manchester. Nous l’avons accompagné.

14 Souvenirs y Notre rétrospective sur les CoupesduMonde disputées par les Diables débute par undétour auMexique

SOM

MAI

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RG

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ERO

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INO

4“Je suis candidatpour leMondial”

PeléMboyo,qui caresse le doux rêvede passer l’été auBrésil

Ü ÉDITO Jonathan Lange

GILLET,AU NOM DU GROUPE

Lui n’est pas blessé comme peut l’être Christian Ben-teke. Il ne fait pas et n’a jamais fait parti des intou-chables dépeints comme tel par MarcWilmotsmaisJean-François Gillet manquera beaucoup aux Diablescet été. Il suffit de parcourir l’interview qu’il nous aaccordée à Turin, le premier entretien fleuve depuisl’annonce de sa suspension, pour s’en rendre compte.Même s’il a gardé son sourire, le Liégeois apparaîtmeurtri parce que son rêve s’est envolé, parce que sonnom a été sali et surtout parce qu’il a été trahi par sescoéquipiers. Être poignardé dans le dos par ses parte-naires puis se faire priver de son rêve deMondialéquivaut pour l’ancien capitaine de Bari à une doublepeine des plus cruelles. Souvent, les équipes de foot-ball sont comparées à des familles. Dans une équipecomme dans une famille, il y a les discrets, les gaminsturbulents, les anciens plus sages et ceux qui mon-trent la voix à suivre. Il y a surtout des caractères biendifférents qui ne plaisent pas à tout le monde. Com-me on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas nonplus ses coéquipiers qui doivent cohabiter dans uncontexte fait de testostérone, de concurrence et detension. On choisit par contre les petits surnoms desuns et des autres : chez les Diables, Jean-FrançoisGillet se fait appeler le shérif. Le Liégeois n’a pasd’étoile, mais cela ne l’empêchait pas d’avoir une em-prise sur le groupe où son humour régnait enmaître.Et quand il rappelle que ce ne sont pas les 23meilleurs mais le meilleur 23 qui doit s’envoler auBrésil, Gillet rappelle un principe de base. Le tout aunom du groupe... l

LE RÉCIDIVISTEHazard, cinq majeurSa collection a déjà fière allure : élumeilleur jeune de Ligue 1 en 2009 et 2010puis meilleur joueur en 2011 et 2012, EdenHazard a été élu meilleur espoir de PremierLeague par la PFA, la Player Football Asso-ciation. Le Diable aurait même pu réaliserle doublé avec le prix du joueur de l’annéepuisqu’il s’est classé deuxième derrièreLuis Suarez. Note pour l’année prochaine :investir dans une armoire à trophées plusgrande…

AP

LA BONNE AFFAIRELa prime de TobyÀ la question “est-il possible d’être championdes Pays-Bas en évoluant en Espagne?”, To-by Alderweireld répondra par l’affirmative.Avant son départ pour l’Atletico, le défen-seur a pris part aux quatre premières jour-nées d’Eredivisie, ce qui permet à son pal-marès de compter une nouvelle ligne et àson compte en banque quelques euros enplus puisque le Diable a touché la moitié dela prime de titre de l’Ajax, soit 48.000 euros.Pas mal pour un joueur qui n’a disputé que360 minutes en championnat.

L’IDOLE Lukaku,fan de Maradona

Romelu Lukaku n’a pas tout perdu mercre-di soir. Si l’attaquant a vu Chelsea se faireéliminer par l’Atletico, il est reparti avec lesourire et une jolie petite photo de lui encompagnie de Diego Maradona.

INST

AG

RA

M

LE RETOUR Janrepart en campagne

Dans l’imaginaire sportif, Stevenagereste avant tout connu pour avoir vuun beau jour de janvier 1985 LewisHamilton y pousser son premier cri.Mais cette charmante bourgade ducomté de Hertfordshire dans l’est del’Angleterre est aussi une étape pourcertains sur la route du Brésil. JanVertonghen y a découvert les char-mes du bucolique Lamex Stadiumavec la réserve de Tottenham où il aeffectué son retour après un moisd’absence. Totalement rétabli, Janrepart enfin en campagne.PH

OT

O N

EWS

L’ARRÊTCourtois,tout saufun hasard

À quoi reconnaît-on un grand gar-dien ? À sa faculté àsortir l’arrêt déter-minant au momentopportun mais aus-si à sa réussite. Endétournant magis-tralement la têtede John Terry alorsque le score étaitencore d’un butpartout, ThibautCourtois a toutchangé et l’Atleticoa pu derrière trou-ver la faille. Et leLimbourgeois a en-suite été sauvé parson poteau sur unede David Luiz avantde claquer le ballonau-dessus de sabarre. Mais avec lui,il n’y a plus de ha-sard…R

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LA TENDANCELes Diables aussiont la banane

Le geste de Dani Alves face à Villarreal n’apas laissé insensible les Diables qui ont ap-porté sur les réseaux sociaux leur soutienau Brésilien. Comme Dries Mertens, NacerChadli et Moussa Dembélé avaient, euxaussi, la banane cette semaine et une folleenvie de faire valdinguer le racisme en de-hors du football.

TW

ITT

ER

75Toby Alderweireld peut devenir

le 75e Belge à disputerune finale de Coupe d’Europe

LE TWEET@hazardeden10 Félicitations !!

personne d’autres rivalise…#PFA young player of the year. ?? ui d’autre ?

Charly Musonda juniorqui succédera peut-être un jour à Eden Hazard

au palmarès du meilleur jeune de l’année…

J-40

PENDANT CE TEMPS­LÀ, AU BRÉSIL

LES CORINTHIANSAVANCENT CASQUÉS

Vingt ans après, personne au Brésil n’a oublié Ayrton Senna. Et surtout pas les

Corinthians qui ont rendu hommageà leur manière au triple championdu monde de F1 20 ans après sa

disparition. À l’occasion de leur 2e tour de Coupe du Brésil, les joueurs du club

de São Paulo ont pénétré sur la pelouse de l’Arena Amazonia de Manaus casques

sous le bras avant de l’enfiler ensuite lorsque l’hymne brésilien

a retenti. Une manière pour eux d’honorer la mémoire de Senna,

grand amateur de footballet supporter des Corinthians.

Et face au Nacional AM, les hommesde Mano Menezes n’ont pas fait

dans le détail, s’imposanttrès facilement 0-3.

Sans leurs casques cette fois…

Ü CAÏPINRINHA

DR

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LA SEMAINE DIABOLIQUE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

2 I la dernière heure - les sports I I la dernière heure - les sports I 3

“Je suis candidatpour leMondial”

PeléMboyo,qui caresse le doux rêvede passer l’été auBrésil

L’IDOLE Lukaku,fan de Maradona

Romelu Lukaku n’a pas tout perdu mercre-di soir. Si l’attaquant a vu Chelsea se faireéliminer par l’Atletico, il est reparti avec lesourire et une jolie petite photo de lui encompagnie de Diego Maradona.

INST

AG

RA

M

LE RETOUR Janrepart en campagne

Dans l’imaginaire sportif, Stevenagereste avant tout connu pour avoir vuun beau jour de janvier 1985 LewisHamilton y pousser son premier cri.Mais cette charmante bourgade ducomté de Hertfordshire dans l’est del’Angleterre est aussi une étape pourcertains sur la route du Brésil. JanVertonghen y a découvert les char-mes du bucolique Lamex Stadiumavec la réserve de Tottenham où il aeffectué son retour après un moisd’absence. Totalement rétabli, Janrepart enfin en campagne.

L’ARRÊTCourtois,tout saufun hasard

À quoi reconnaît-on un grand gar-dien ? À sa faculté àsortir l’arrêt déter-minant au momentopportun mais aus-si à sa réussite. Endétournant magis-tralement la têtede John Terry alorsque le score étaitencore d’un butpartout, ThibautCourtois a toutchangé et l’Atleticoa pu derrière trou-ver la faille. Et leLimbourgeois a en-suite été sauvé parson poteau sur unede David Luiz avantde claquer le ballonau-dessus de sabarre. Mais avec lui,il n’y a plus de ha-sard…

LA TENDANCELes Diables aussiont la banane

Le geste de Dani Alves face à Villarreal n’apas laissé insensible les Diables qui ont ap-porté sur les réseaux sociaux leur soutienau Brésilien. Comme Dries Mertens, NacerChadli et Moussa Dembélé avaient, euxaussi, la banane cette semaine et une folleenvie de faire valdinguer le racisme en de-hors du football.

TW

ITT

ER

75Toby Alderweireld peut devenir

le 75e Belge à disputerune finale de Coupe d’Europe

LE TWEET@hazardeden10 Félicitations !!

personne d’autres rivalise…#PFA young player of the year. ?? ui d’autre ?

Charly Musonda juniorqui succédera peut-être un jour à Eden Hazard

au palmarès du meilleur jeune de l’année…

J-40

PENDANT CE TEMPS­LÀ, AU BRÉSIL

LES CORINTHIANSAVANCENT CASQUÉS

Vingt ans après, personne au Brésil n’a oublié Ayrton Senna. Et surtout pas les

Corinthians qui ont rendu hommageà leur manière au triple championdu monde de F1 20 ans après sa

disparition. À l’occasion de leur 2e tour de Coupe du Brésil, les joueurs du club

de São Paulo ont pénétré sur la pelouse de l’Arena Amazonia de Manaus casques

sous le bras avant de l’enfiler ensuite lorsque l’hymne brésilien

a retenti. Une manière pour eux d’honorer la mémoire de Senna,

grand amateur de footballet supporter des Corinthians.

Et face au Nacional AM, les hommesde Mano Menezes n’ont pas fait

dans le détail, s’imposanttrès facilement 0-3.

Sans leurs casques cette fois…

Ü CAÏPINRINHA

DR

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Jean­François

“ILFAUTPRENDRELEMEILLEUR 23,PASLES23MEILLEURS”À 34 ans, Jean­François Gillet ne jouera pas la Coupedu Monde cet été. La faute à deux matches truqués en Italiedont il fut l’une des grandes victimes. Cela ne l’empêcherapas de suivre le tournoi et d’être à fond derrière un groupequ’il connaît comme sa poche. L’occasion d’en savoirun peu plus sur des Diables dont il était le grand frèrejusqu’au terrible coup de massue de juillet dernier

PAR CHRISTOPHE FRANKEN, ENVOYÉ SPÉCIAL EN ITALIE

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Gillet

EN VISITE CHEZ UN DIABLE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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EN VISITE CHEZ UN DIABLE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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Comme Christian Benteke, Jean-Fran-çois Gillet suivra la Coupe du Mondeà la télévision cet été. Pas pour uneblessure mais pour une suspension

qu’il n’admet toujours pas. Un coup dur pourcelui qui avait tout vécu avec les Diables, desannées noires à la campagne qualificativepour le Brésil. “Ce tournoi devait être la consé-cration dema carrière”, précise-t-il avant delaisser un long silence qui en dit long. L’hom-me est blessé. “Heureusement, mon caractèreoptimiste finit toujours par reprendre le dessus”,ajoute-t-il avec le sourire. Et nous avons punous en rendre compte quand il nous a reçuslundi dernier pour une longue interview àquelques pas de son appartement dans unbar branché de la via Roma de Turin.

Allez-vous suivre la Coupe du Monde ?“Bien sûr ! Je serai en vacances durant cette pé-riode, mais les matches passent partout dans le monde. Je ne verrai pas toutes les rencontres, mais je veux voir les Diables.”

Cela ne sera pas trop dur pour vous ?“J’aurai le cœur gros en voyant mes potes à ce tournoi. Cela ne sera pas facile, mais j’ai envie de les encourager à distance. Je serai à fond der-rière eux.”

Votre poste de troisième gardien n’est pasencore attribué suite à la blessure de KoenCasteels. Avez-vous un favori ?“C’est à Marc Wilmots de faire ce choix. Même si le troisième gardien n’a pas énormément de chance de jouer, cela reste un poste important.”

On parle beaucoup de Silvio Protopour reprendre le rôle.“Je connais bien Silvio. À un moment, il a préféré ne plus venir. Un choix que je respecte totale-ment, mais, selon moi, il faut rester cohérent avec toi-même.”

Vous voulez dire qu’il faut être à dispositionde l’équipe nationale dans les bons commedans les mauvais moments ?(Il acquiesce).

La Belgique n’aura en tout cas pasde problème de gardien au Brésil.“C’est sûr ça. Nous avons deux gardiens incroya-bles avec Thibaut Courtois et Simon Mignolet. C’est un vrai luxe.”

Vous avez vu arriver Thibaut Courtois chezles Diables. Vous a-t-il directement séduit ?“Tu ne peux être que séduit par un talent pareil. C’est un vrai phénomène. Il a 21 ans et est déjà le meilleur gardien du monde.”

Le meilleur ou l’un des meilleurs ?“Non, non, le meilleur tout court. Il est plus fort que Buffon, Casillas ou Neuer. Tu as vu ces quarts de finale contre le FC Barcelone ? Il déga-geait une telle sérénité, une telle tranquillité… C’est ce que j’aime le plus chez Thibaut. Il est si calme que t’as parfois l’impression qu’il va s’allumer une clope peinard pendant le match.” (rires)

Cela ne doit pas être facile pour SimonMignolet de s’asseoir sur le banc.

“Mets-toi à sa place. Il a joué toute une période comme numéro un chez les Diables, on ne pou-vait rien lui reprocher et il est passé numéro deux sur juste le choix du coach. Simon est un gardien très fort et réalise une superbe saison à Liverpool, mais Thibaut a ce petit truc en plus qui fait de lui le meilleur du monde.”

Une petite polémique a éclaté entre lesdeux gardiens il y a quelques semaines,Courtois reprochant à Mignolet d’afficherses ambitions de redevenir numéro un dansla presse.“Oui, j’ai vu ça. J’ai été surpris car je les connais bien tous les deux. Ce sont deux gars qui se res-pectent et qui s’apprécient. Les entraînements spécifiques aux gardiens se passaient toujours dans une chouette ambiance chez les Diables. Je pense que toute cette polémique part d’un ma-lentendu. Il n’y a rien de grave. On s’entend tous bien en équipe nationale.”

C’est effectivement ce qu’on peut compren-dre chaque semaine avec la diffusiondes reportages dans l’intimité du groupesur la RTBF.“Quoi ? Les vidéos du mec qui filme tout passent à la télé en Belgique ?”

Oui, depuis trois semaines maintenant.“Et ils ont montré ce qu’il s’est passé au golf ?”

Oui…“Le scandale! (il éclate de rire) On avait énor-mément rigolé ce jour-là. On avait repéré un drapeau sur le dessus d’une colline et celui qui loupait son coup devant courir jusque-là torse

GIO

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“Januzaj aurait étéun grand seigneurs’il s’était dit belgeaprès la Coupe duMonde”

“WITSELLE PLUS DRAGUÉ”Nous avons soumisJean­François Gillet à un quizafin d’en savoir un peu plussur l’intimité des Diables

Le plus chambreur ?“Eden Hazard.”Le plus drôle ?“Laurent Ciman.”Le plus râleur ?“Guillaume Gillet.”Le plus timide ?“Moi. (rires) Non, Kevin De Bruyne.”Le plus bavard ?“Romelu Lukaku.”Le plus stylé ?“Là, y a match. (sourire) Je dirais Nacer Cha-dli.”Le plus intelligent ?“Daniel Van Buyten, Vincent Kompany et Tim-my Simons.”Le plus dragué par les filles ?“Axel Witsel est celui qui a le plus de succès avec les filles.”Le plus calé en foot ?“Vincent Kompany.” lC. F.

nu. Je l’ai fait et Eden aussi. C’était tellement loin qu’on a failli se claquer. (rires) Au début, on était méfiant avec la caméra. On faisait atten-tion à ne pas faire de conneries ou à ne pas trop rigoler. Puis, au bout de quatre-cinq jours, tu oublies qu’on te filme et voilà ce que ça donne...” (rires)

Comment expliquez-vous cette ambiance ?“On reste toujours positif, même les rempla-çants. On a envie d’être ensemble et on est heu-reux quand on se retrouve pour dix jours. On se paie toujours des fous rires incroyables.”

Le groupe n’a jamais vécu longtempsensemble. Cette ambiance peut-elle tenirpendant plus d’un mois avec la préparationet le tournoi au Brésil ?“Oui et je peux même te dire que cela risque d’être notre force par rapport aux autres na-tions. Au Brésil, y aura une heure ou deux d’en-traînement puis tu dois passer le reste du temps avec les mêmes gars. C’est important de bien vi-vre ensemble et c’est vraiment le cas chez les Diables. Est-ce le cas dans tous les autres pays ? Je n’en suis pas sûr.”

Le rôle de Marc Wilmots sera donc impor-tant aussi au moment de la sélection des 23.“Exactement. Marc le sait : il doit prendre le meilleur 23 et pas les 23 meilleurs pour aller au Brésil. Quand il aura une hésitation, il prendra celui qui apportera le plus au niveau du groupe. Dans la mesure du possible, il fera confiance à ceux qui ont obtenu la qualification.”

Il faudra tout de même remplacer ChristianBenteke. On parle énormément d’AdnanJanuzaj qui vient de se mettre à dispositionde la Belgique. Pensez-vous sa sélectionfinale possible sans avoir aucune cap ?“C’est un choix que Marc devra faire. Choisir pour quel pays tu veux jouer à cinquante jours de la Coupe du Monde, je trouve cela comme-ci, comme-ça. Cela aura dû faire sourire pas mal de joueurs. Januzaj aurait été un grand seigneur s’il s’était dit prêt à jouer pour les Diables après le Mondial. Il commençait alors avec le groupe pour les qualifications à l’Euro 2016 et voilà… Mais bon, tout le monde a envie d’aller au Brésil et il y a peut-être une possibilité avec le malheu-reux forfait de Christian. Januzaj n’a pas beau-coup de matches chez les pros dans les jambes, mais si Marc estime qu’il peut apporter un truc au groupe, alors il doit le prendre.”

Tous les Diables doivent craindre un scéna-rio à la Benteke à un gros mois du débutde la Coupe du Monde. Faut-il lever le pieden cette fin de saison ?“Je suis sûr qu’ils pensent lors de chaque rencon-tre à ce qui est arrivé à Christian. C’est normal. J’espère vraiment que plus personne ne devra déclarer forfait maintenant. Surtout pas dans l’épine dorsale de l’équipe avec Courtois, Kom-pany, Witsel, Hazard et De Bruyne.”

Jusqu’où peuvent aller ces Diablesau Brésil ?“Pour moi, on a le potentiel pour atteindre les demi-finales. On est parmi les meilleures na-tions du monde avec l’Espagne, l’Allemagne, l’Argentine et le Brésil.” lll

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6 I la dernière heure - les sports I I la dernière heure - les sports I 7

“Mets-toi à sa place. Il a joué toute une période comme numéro un chez les Diables, on ne pou-vait rien lui reprocher et il est passé numéro deux sur juste le choix du coach. Simon est un gardien très fort et réalise une superbe saison à Liverpool, mais Thibaut a ce petit truc en plus qui fait de lui le meilleur du monde.”

Une petite polémique a éclaté entre lesdeux gardiens il y a quelques semaines,Courtois reprochant à Mignolet d’afficherses ambitions de redevenir numéro un dansla presse.“Oui, j’ai vu ça. J’ai été surpris car je les connais bien tous les deux. Ce sont deux gars qui se res-pectent et qui s’apprécient. Les entraînements spécifiques aux gardiens se passaient toujours dans une chouette ambiance chez les Diables. Je pense que toute cette polémique part d’un ma-lentendu. Il n’y a rien de grave. On s’entend tous bien en équipe nationale.”

C’est effectivement ce qu’on peut compren-dre chaque semaine avec la diffusiondes reportages dans l’intimité du groupesur la RTBF.“Quoi ? Les vidéos du mec qui filme tout passent à la télé en Belgique ?”

Oui, depuis trois semaines maintenant.“Et ils ont montré ce qu’il s’est passé au golf ?”

Oui…“Le scandale! (il éclate de rire) On avait énor-mément rigolé ce jour-là. On avait repéré un drapeau sur le dessus d’une colline et celui qui loupait son coup devant courir jusque-là torse

“WITSELLE PLUS DRAGUÉ”Nous avons soumisJean­François Gillet à un quizafin d’en savoir un peu plussur l’intimité des Diables

Le plus chambreur ?“Eden Hazard.”Le plus drôle ?“Laurent Ciman.”Le plus râleur ?“Guillaume Gillet.”Le plus timide ?“Moi. (rires) Non, Kevin De Bruyne.”Le plus bavard ?“Romelu Lukaku.”Le plus stylé ?“Là, y a match. (sourire) Je dirais Nacer Cha-dli.”Le plus intelligent ?“Daniel Van Buyten, Vincent Kompany et Tim-my Simons.”Le plus dragué par les filles ?“Axel Witsel est celui qui a le plus de succès avec les filles.”Le plus calé en foot ?“Vincent Kompany.” lC. F.

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“Proto numéro 3 au Brésil ? Ilfaudrait qu’il soit cohérent

avec lui-même”Jean-François Gillet

nu. Je l’ai fait et Eden aussi. C’était tellement loin qu’on a failli se claquer. (rires) Au début, on était méfiant avec la caméra. On faisait atten-tion à ne pas faire de conneries ou à ne pas trop rigoler. Puis, au bout de quatre-cinq jours, tu oublies qu’on te filme et voilà ce que ça donne...” (rires)

Comment expliquez-vous cette ambiance ?“On reste toujours positif, même les rempla-çants. On a envie d’être ensemble et on est heu-reux quand on se retrouve pour dix jours. On se paie toujours des fous rires incroyables.”

Le groupe n’a jamais vécu longtempsensemble. Cette ambiance peut-elle tenirpendant plus d’un mois avec la préparationet le tournoi au Brésil ?“Oui et je peux même te dire que cela risque d’être notre force par rapport aux autres na-tions. Au Brésil, y aura une heure ou deux d’en-traînement puis tu dois passer le reste du temps avec les mêmes gars. C’est important de bien vi-vre ensemble et c’est vraiment le cas chez les Diables. Est-ce le cas dans tous les autres pays ? Je n’en suis pas sûr.”

Le rôle de Marc Wilmots sera donc impor-tant aussi au moment de la sélection des 23.“Exactement. Marc le sait : il doit prendre le meilleur 23 et pas les 23 meilleurs pour aller au Brésil. Quand il aura une hésitation, il prendra celui qui apportera le plus au niveau du groupe. Dans la mesure du possible, il fera confiance à ceux qui ont obtenu la qualification.”

Il faudra tout de même remplacer ChristianBenteke. On parle énormément d’AdnanJanuzaj qui vient de se mettre à dispositionde la Belgique. Pensez-vous sa sélectionfinale possible sans avoir aucune cap ?“C’est un choix que Marc devra faire. Choisir pour quel pays tu veux jouer à cinquante jours de la Coupe du Monde, je trouve cela comme-ci, comme-ça. Cela aura dû faire sourire pas mal de joueurs. Januzaj aurait été un grand seigneur s’il s’était dit prêt à jouer pour les Diables après le Mondial. Il commençait alors avec le groupe pour les qualifications à l’Euro 2016 et voilà… Mais bon, tout le monde a envie d’aller au Brésil et il y a peut-être une possibilité avec le malheu-reux forfait de Christian. Januzaj n’a pas beau-coup de matches chez les pros dans les jambes, mais si Marc estime qu’il peut apporter un truc au groupe, alors il doit le prendre.”

Tous les Diables doivent craindre un scéna-rio à la Benteke à un gros mois du débutde la Coupe du Monde. Faut-il lever le pieden cette fin de saison ?“Je suis sûr qu’ils pensent lors de chaque rencon-tre à ce qui est arrivé à Christian. C’est normal. J’espère vraiment que plus personne ne devra déclarer forfait maintenant. Surtout pas dans l’épine dorsale de l’équipe avec Courtois, Kom-pany, Witsel, Hazard et De Bruyne.”

Jusqu’où peuvent aller ces Diablesau Brésil ?“Pour moi, on a le potentiel pour atteindre les demi-finales. On est parmi les meilleures na-tions du monde avec l’Espagne, l’Allemagne, l’Argentine et le Brésil.” lll

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8 I la dernière heure - les sports I I la dernière heure - les sports I 9

JEAN­FRANÇOIS GILLET

“On m’afait passerpour unboss dela mafia”Cela fera un an en juilletque Jean­François Gilletn’a plus disputéun match de football.Après s’être battupour prouverson innocence,le gardienveut tourner la pageet en profite au passagepour tirer les chosesau clairPAR CHRISTOPHE FRANKEN

À Turin, on vit aumême rythme qu’enBelgique”, sourit Jean-FrançoisGillet en sirotant son coca. “J’ai dûm’y faire car dans le sud comme à

Bari, on est plus cool. Ici, tu vas au restaurantvers 18h30-19h. À Bari, quand t’arrivais à 20hdans un resto, on te demandait presque ceque tu venais faire.” (rires)

Après cette adaptation au nord de laBotte, le gardien doit maintenant s’habi-tuer à sa nouvelle vie sans match de foot-ball. “Depuis quinze ans que je joue en Italie,j’ai toujours été titulaire. Un gars qui a déjàvécu une saison comme remplaçant aurait pus’adapter plus rapidement à cette situation,mais moi j’ai dumal.”lll

lllEt pas l’Italie ?“Je pense que nous avons plus de talent indivi-duel que l’Italie actuelle, mais cette équipe a énormément d’expérience lors des grands tour-nois. On a toujours l’impression que les Italiens vont se faire sortir rapidement, mais ils sont tou-jours là au rendez-vous. Une Coupe du Monde ne se joue pas que sur les qualités pures. Il faut aussi de la réussite. Si tu te prends les Argentins en quarts de finale et que Lionel Messi décide de sortir son match en claquant trois buts, tu ne peux rien y faire. Je dis juste que la Belgique a le potentiel pour aller jusqu’au dernier carré. On a eu la chance de tomber dans une poule aborda-ble et cela pourrait permettre de bien lancer no-

tre tournoi si on ne snobe personne.”

Marc Wilmots a déjà prolongé son contratavant le tournoi. Une bonne chose ?“Oui, évidemment. J’étais heureux en apprenant qu’il avait resigné jusqu’en 2018. Son job pour-rait sembler facile avec toutes ces vedettes à sa disposition, mais c’est plus compliqué que ça en a l’air. Ses décisions ont toujours été les bonnes. Il a mis les bonnes personnes aux bonnes places. Il est au volant d’une belle voiture, mais il faut encore savoir la conduire. Marc est un excellent coach et je suis convaincu qu’il arrivera à le prouver dans un grand club européen par la sui-te aussi.”

PHO

TO

NEW

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“On a le potentielpour les demi-finales,mais fautpas un hat-trickdeMessi”

Votre suspension prend fin le 13 août.Reviendrez-vous dans le groupe de Wilmotsensuite ?“Oui, je l’espère, mais c’est à moi de prouver sur le terrain que j’ai encore le niveau. Marc ne me prendra que si je suis bon et que je le mérite. J’aurai 37 ans lors de l’Euro 2016, mais je compte bien être encore en forme à ce moment-là. Ce Championnat d’Europe en France peut devenir un nouvel objectif, en remplacement du Brésil 2014.”

N’était-il pas possible d’accompagnerquand même l’équipe à la Coupe du Monde ?“Non. On n’en a jamais discuté avec Marc, mais

je ne voulais de toute manière pas. Je suis un joueur. Qu’aurais-je fait sur le terrain si j’avais été dans le staff ?”

Rigoler avec votre grand pote LaurentCiman par exemple.“Oui, ça aurait pu arriver effectivement.” (rires)

Il paraît qu’on vous surnomme tous les deuxles chiens de la casse chez les Diables. Dansla culture hip-hop, ça signifie bad boys.Vous pouvez nous en dire plus ?“C’est bien ça, mais demandez à Laurentde vous expliquer, c’est lui qui a trouvé ce sur-nom.” (rires) l

x Chez les Diables, Laurent Cimanet Jean-François Gillet sont surnommé

les chiens de la casse. (PHOTONEWS)

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JEAN­FRANÇOIS GILLET

“On m’afait passerpour unboss dela mafia”Cela fera un an en juilletque Jean­François Gilletn’a plus disputéun match de football.Après s’être battupour prouverson innocence,le gardienveut tourner la pageet en profite au passagepour tirer les chosesau clairPAR CHRISTOPHE FRANKEN

À Turin, on vit aumême rythme qu’enBelgique”, sourit Jean-FrançoisGillet en sirotant son coca. “J’ai dûm’y faire car dans le sud comme à

Bari, on est plus cool. Ici, tu vas au restaurantvers 18h30-19h. À Bari, quand t’arrivais à 20hdans un resto, on te demandait presque ceque tu venais faire.” (rires)

Après cette adaptation au nord de laBotte, le gardien doit maintenant s’habi-tuer à sa nouvelle vie sans match de foot-ball. “Depuis quinze ans que je joue en Italie,j’ai toujours été titulaire. Un gars qui a déjàvécu une saison comme remplaçant aurait pus’adapter plus rapidement à cette situation,mais moi j’ai dumal.”lll

Votre suspension prend fin le 13 août.Reviendrez-vous dans le groupe de Wilmotsensuite ?“Oui, je l’espère, mais c’est à moi de prouver sur le terrain que j’ai encore le niveau. Marc ne me prendra que si je suis bon et que je le mérite. J’aurai 37 ans lors de l’Euro 2016, mais je compte bien être encore en forme à ce moment-là. Ce Championnat d’Europe en France peut devenir un nouvel objectif, en remplacement du Brésil 2014.”

N’était-il pas possible d’accompagnerquand même l’équipe à la Coupe du Monde ?“Non. On n’en a jamais discuté avec Marc, mais

je ne voulais de toute manière pas. Je suis un joueur. Qu’aurais-je fait sur le terrain si j’avais été dans le staff ?”

Rigoler avec votre grand pote LaurentCiman par exemple.“Oui, ça aurait pu arriver effectivement.” (rires)

Il paraît qu’on vous surnomme tous les deuxles chiens de la casse chez les Diables. Dansla culture hip-hop, ça signifie bad boys.Vous pouvez nous en dire plus ?“C’est bien ça, mais demandez à Laurentde vous expliquer, c’est lui qui a trouvé ce sur-nom.” (rires) l

x Chez les Diables, Laurent Cimanet Jean-François Gillet sont surnommé

les chiens de la casse. (PHOTONEWS)

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EN VISITE CHEZ UN DIABLE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

10 I la dernière heure - les sports I I la dernière heure - les sports I 11

lllSa dernière rencontre match remonte aumois de juillet 2013. Juste avant la terrible sen-tence: quarante-trois mois de suspension pourson implication présumée dans deux duels del’AS Bari. La sanction a finalement été réduitepar le Tribunal du sport italien (TNAS) à treizemois et prendra fin le 13 août 2014. “J’étais certainquema peine serait réduite”, souffle-t-il. “Devant letribunal de la Fédération italienne, on était trentejoueurs à être entendus en un seul après-midi.C’était impossible de se défendre correctement. Il afallu attendre quemon cas soit traité individuelle-ment par le TNAS pour pouvoir faire éclater la véritéau bout de nonante jours de bataille.”

La vérité, c’est que Jean-François Gillet n’étaitpas au courant de ce qui se tramait dans unepartie du vestiaire de Bari en 2008 et 2009. “J’aijuste été accusé de non-dénonciation”, précise-t-il.“Selon le TNAS, j’aurais dû avoir des doutes. Saufque c’est très compliqué d’avancer des choses ainsisans preuve. Et puis honnêtement : je n’avais aucu-ne idée de ce qu’il se passait à cemoment-là. J’aiaussi payémon statut de capitaine. Sans ce bras-sard, j’aurais déjà pu rejouer. J’ai payé beaucouptrop cher.”

La forte réduction de la punition lui aura per-mis de poursuivre sa carrière de joueur, mais ila encore du mal à digérer. “Ma réputation en apris un coup. En Belgique, certainsm’ont fait passerpour un boss de lamafia. Je peux aussi le compren-dre. Je ne suis pas très connu dansmon pays. Je suisparti très jeune (NdlR: il a quitté le Standard pourMonza à 19 ans). Et là, subitement, je venais à laUne pour une histoire très négative. J’ai été blanchide soupçons de triche, mais j’ai quandmême prisun an de suspension. Si on ne s’intéresse pas à l’his-toire, on peut croire que la justicem’a quandmêmereconnu coupable. Ce qui n’est pas du tout le cas.”

“DES INNOCENTS ONT PAYÉ”À Bari, il a aussi souffert. Le doute s’était ins-

tallé sur celui qui est une véritable institutiondans cette ville des Pouilles. “Je n’ai jamais eu deproblème direct quand je retournais là-bas, maisj’ai appris qu’on parlait dansmon dos. Il faut savoirque je détiens les clefs de la ville depuis que j’ai bat-tu le record dematches joués pour Bari. C’est quel-que chose de symboliquement très fort. J’ai donc dé-cidé de rendre ces clefs, mais j’ai précisé au bourg-mestre que je viendrai les rechercher quand j’auraisété innocenté. Je compte donc aller bientôt les re-prendre car j’y tiens vraiment. C’est un très beautrophée.”

Tous les problèmes du Liégeois ont commen-cé quand l’un de ses anciens équipiers à Bari,

Andrea Masiello, a décidé de collaborer avec lajustice pour réduire sa propre peine. “Je lui enveux énormément. Lui a participé activement à lafraude sportive. Il a impliqué plein de gens qui n’yétaient pour rien, histoire de sauver sa peau. Desinnocents ont payé. Quand je pense qu’on avait étéchampion de Serie B ensemble…Pourmoi, cemecn’existe plus. Je ne veux plus en entendre parler.”

Ce que le Liégeois veut à présent, c’est retrou-vé l’adrénaline d’un match de football. “Celamemanque terriblement”, avoue-t-il. “J’ai envie de re-trouver ces sensations de jeu et d’entendre ces crisdu public. Ces derniers jours, je commence vrai-ment à avoir des fourmis dans les jambes. Quand jevais voir unmatch du Torino, c’est vraiment dur. Lechampionnat italien reprendra leweek-end qui sui-vra la fin dema suspension. Je n’ai pas encore dis-cuté avec le coach,mais j’espère évidemment porterles couleurs du Torino l’an prochain car ce clubm’atoujours soutenu dans lesmoments difficiles.”

x En plus de sa suspension, Jean-François Gilleta dû composer avec une double hernie inguinale

dont il a eu du mal à se remettre. (BELGA)

“À unmoment,jemedemandaispourquoijeme levais,je ne savaismêmeplusportermon fils”

Le pire moment, il l’a connu au mois d’août,quelques semaines après la première punitionde quarante-trois mois. “Je venais deme faire opé-rer d’une double hernie inguinale, profitant de cetteabsence. J’étais cassé par la douleurmais aussidans la tête. Jeme levais lematin et jeme deman-dais pourquoi. Je n’avaismême plus la force deprendre Gianluca,mon fils de quinzemois, dansmes bras. Je traînais dans le divan toute la journée.Mon enfantm’a quandmême aidé à reprendre ledessus. Jeme suis dit que je devais profiter de cetarrêt pourme remettre parfaitement en forme phy-siquement.”

“JE PENSAIS QUE JE N’ALLAISPLUS VOIR PERSONNE”

Il a passé deux mois dans un centre de réédu-cation puis a travaillé avec un kiné pour revenirtotalement en forme depuis le mois de mars.“J’ai fait l’entretien des 100.000 kilomètres. Enfin

plutôt des 150.000. (rires) Je ne suis pas tombédans le piège qui guettait : se relâcher et prendredix kilos en quelquesmois. Là, cela aurait été trèscompliqué de revenir vumon âge.”

Si Jean-François Gillet a tenu le coup, c’est aus-si grâce au soutien de sa famille, de ses amis etdu monde du football., notamment ses parte-naires en sélection.

“Je pensais que je n’allais plus voir personne,mais j’ai été agréablement surpris. Quand la pre-mière suspension est tombée, il y a eu une rumeurqui disait que Torino avaitmis fin àmon contrat.J’ai directement reçu plusieurs coups de fil de clubsquime proposaient de venirm’entraîner chez eux.Des clubs italiensmais aussi un club belge dont jetairai le nom. Celam’a beaucoup touché de consta-ter qu’on neme traitait pas comme un coupable.Tout lemonde n’a pas eu cette chance. J’ai un ami,ancien équipier à Bari, qui a tout perdu : il ne re-trouve pas de club et sa femme est partie...”l

“POSSIBLE QUEJE VIENNE REVIVREEN BELGIQUE”Après avoir été prochede Bruges, terminer sa carrièreen Belgique est quelque chosequi pourrait lui plaire

En le voyant discuter avec Jasmin Kurtic,son équipier slovène, croisé par hasard surla place San Carlo, on comprend vite queJean-François Gillet est parfaitement inté-gré à l’Italie. Ses bras et ses mains qui re-muent lui permettent de se fondre totale-ment dans le paysage. Marié à une Italien-ne, Adriana, le Liégeois est attaché à sonpays d’adoption. “Pourtant, il est possibleque je rentre en Belgique après ma carriè-re”, dit-il. “Avant, j’étais persuadé de resteren Italie, mais mon fils a bouleversé mespriorités. Si je termine ma carrière en Belgi-que et qu’il est à l’école là-bas, je resterai.J’ai toujours une maison à Liège. J’aimemon pays. C’est vrai qu’il y fait plus froid,mais c’est pour ça qu’on a inventé les man-teaux.”Son fils se prénomme tout de même Gian-luca. “Juste parce que ça sonnait mieux queJean-Luc. (rires) Regarde-le, il est tout blondet je lui parle en français. Il sera italien etbelge. Il aurait même pu voir le jour en Bel-gique si j’avais signé au Club Bruges en2011. J’étais très proche, mais la saisonavait déjà commencé et le jeune Colin Coo-semans faisait de bons matches. Les diri-geants brugeois avaient finalement décidéd’engager un numéro deux et j’avais signé àBologne.” lC. F.

“J’ai encore eu de la chance :un de mes ex-équipiers a tout

perdu, dont sa femme”Jean-François Gillet

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x En plus de sa suspension, Jean-François Gilleta dû composer avec une double hernie inguinale

dont il a eu du mal à se remettre. (BELGA)

Le pire moment, il l’a connu au mois d’août,quelques semaines après la première punitionde quarante-trois mois. “Je venais deme faire opé-rer d’une double hernie inguinale, profitant de cetteabsence. J’étais cassé par la douleurmais aussidans la tête. Jeme levais lematin et jeme deman-dais pourquoi. Je n’avaismême plus la force deprendre Gianluca,mon fils de quinzemois, dansmes bras. Je traînais dans le divan toute la journée.Mon enfantm’a quandmême aidé à reprendre ledessus. Jeme suis dit que je devais profiter de cetarrêt pourme remettre parfaitement en forme phy-siquement.”

“JE PENSAIS QUE JE N’ALLAISPLUS VOIR PERSONNE”

Il a passé deux mois dans un centre de réédu-cation puis a travaillé avec un kiné pour revenirtotalement en forme depuis le mois de mars.“J’ai fait l’entretien des 100.000 kilomètres. Enfin

plutôt des 150.000. (rires) Je ne suis pas tombédans le piège qui guettait : se relâcher et prendredix kilos en quelquesmois. Là, cela aurait été trèscompliqué de revenir vumon âge.”

Si Jean-François Gillet a tenu le coup, c’est aus-si grâce au soutien de sa famille, de ses amis etdu monde du football., notamment ses parte-naires en sélection.

“Je pensais que je n’allais plus voir personne,mais j’ai été agréablement surpris. Quand la pre-mière suspension est tombée, il y a eu une rumeurqui disait que Torino avaitmis fin àmon contrat.J’ai directement reçu plusieurs coups de fil de clubsquime proposaient de venirm’entraîner chez eux.Des clubs italiensmais aussi un club belge dont jetairai le nom. Celam’a beaucoup touché de consta-ter qu’on neme traitait pas comme un coupable.Tout lemonde n’a pas eu cette chance. J’ai un ami,ancien équipier à Bari, qui a tout perdu : il ne re-trouve pas de club et sa femme est partie...”l

“POSSIBLE QUEJE VIENNE REVIVREEN BELGIQUE”Après avoir été prochede Bruges, terminer sa carrièreen Belgique est quelque chosequi pourrait lui plaire

En le voyant discuter avec Jasmin Kurtic,son équipier slovène, croisé par hasard surla place San Carlo, on comprend vite queJean-François Gillet est parfaitement inté-gré à l’Italie. Ses bras et ses mains qui re-muent lui permettent de se fondre totale-ment dans le paysage. Marié à une Italien-ne, Adriana, le Liégeois est attaché à sonpays d’adoption. “Pourtant, il est possibleque je rentre en Belgique après ma carriè-re”, dit-il. “Avant, j’étais persuadé de resteren Italie, mais mon fils a bouleversé mespriorités. Si je termine ma carrière en Belgi-que et qu’il est à l’école là-bas, je resterai.J’ai toujours une maison à Liège. J’aimemon pays. C’est vrai qu’il y fait plus froid,mais c’est pour ça qu’on a inventé les man-teaux.”Son fils se prénomme tout de même Gian-luca. “Juste parce que ça sonnait mieux queJean-Luc. (rires) Regarde-le, il est tout blondet je lui parle en français. Il sera italien etbelge. Il aurait même pu voir le jour en Bel-gique si j’avais signé au Club Bruges en2011. J’étais très proche, mais la saisonavait déjà commencé et le jeune Colin Coo-semans faisait de bons matches. Les diri-geants brugeois avaient finalement décidéd’engager un numéro deux et j’avais signé àBologne.” lC. F.

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REPORTAGE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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MPENZAAMBASSADEURPOUR FARE

Mignoletsoutientla lutteantiracistede MboLes autres Diablesrésidant à Manchestern’ont pas pu se libérer

PAR YVES TAILDEMAN,ENVOYÉ SPÉCIAL EN ANGLETERRE

PHOTOS BERNARD DEMOULIN

Marouane Fellaini, Adnan Januzaj,Vincent Kompany, Kevin Miral-las, Romelu Lukaku : les Diablesrésidant dans les environs de

Manchester sont nombreux et ils avaient ététous invités par Mbo Mpenza pour assister àsa désignation comme ambassadeur euro-péen contre le racisme, au National Museum ofFootball, au centre de la ville. Sauf Simon Mi-gnolet, parce que Mbo n’avait pas réussi àmettre la main sur son numéro de téléphone.

Mais au final, le portier de Liverpool a été leseul à poser avec T-shirt de FARE (FootballAgainst Racism in Europe), que lui offert parMpenza, presque par hasard.

AMBASSADEUR COMMELAHM OU BOATENG

Lors du vol retour vers Bruxelles, le portieret sa compagne étaient à bord du même avionque Mpenza. “Bien sûr que je soutiens cette cam-pagne deMpenza”, clamait Mignolet, qui profi-tait d’un jour de vacances pour rentrer en Bel-gique et pour recharger ses batteries, après ladéfaite inattendue contre Chelsea (0-2).

Mais les autres Diables n’ont pas oublié

Mpenza, à l’image de Kompany qui a félicitéle nouvel ambassadeur de FARE par SMS, touten s’excusant de ne pas avoir pu se libérer.Avec cette nouvelle casquette, Mpenza sillon-nera l’Europe et se rendra notamment à Ro-me le 10 septembre pour assister à des événe-ments qui doivent éradiquer le racisme dansles stades, le tout à titre bénévole.

Dans ce programme, l’ancien Diable est lepremier ambassadeur francophone et rejointune équipe formée notamment par Paul El-liott, le premier capitaine noir de Chelsea,Philipp Lahm ou encore Kevin-Prince Boatengqui a pour but de combattre un fléau encoreprésent mais moins généralisé qu’à l’époquedes débuts de Mpenza.

“Ces cris de singe quand je jouais en D2 àCourtrai me faisaient vraiment mal. Et ni lesjoueurs, ni les arbitres ne réagissaient. Cela a dé-jà changé. Mais pas encore assez. Même pasdans la vie de tous les jours. Un exemple : com-bien de temps avez-vous passé au contrôle despasseports, ici à l’aéroport deManchester ? Deuxsecondes. Et moi ? Beaucoup plus longtemps.Tout cela parce que je suis noir… Incroyable,non ?”l

x C’est auNationalMuseum of Footballde Manchesterque Mbo Mpenzaa été introniséambassadeurdu programmecontre le racismede l’Uefa.L’ancien attaquantva poursuivrepartoutsur le continentun combatqu’il mène depuisle débutde sa carrière.(DEMOULIN)

x ( )

10 ans qu’on l’attendait, les Diables rouges se sont qualifi és

pour une 12 ème Coupe du Monde !

1982- 20026 Coupes du Monde en 20 ans : des souvenirs de tous les Diables…

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REPORTAGE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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Mignoletsoutientla lutteantiracistede Mbo

x ( )

10 ans qu’on l’attendait, les Diables rouges se sont qualifi és

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SOUVENIRS BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

14 I la dernière heure - les sports I I la dernière heure - les sports I 15

COU

PEDU

MO

NDE

1986

“Unmiracle

d’êtrearrivé

en demi”Chaque semaine, nous vous proposons

de vous plonger dans les Mondiauxdisputés par la Belgique

entre 1982 et 2002, en publiantdes extraits du livre Diables d’hommes.

Aujourd’hui, retour sur le Mondialau Mexique avec des témoignages

de Jan Ceulemans et de Léo Vander Elst,auteur du tir au but décisif

face à l’Espagne qui a propulséla Belgique dans le dernier carré

Jan Ceulemans, Diable le plus capé de l’his-toire avec 96 matches joués, aura été l’undes grands artisans de la campagne mexi-caine.

“Tout le monde parle encore aujourd’huideMexico 86. Pourtant, je trouve que nous avionsété bienmeilleurs à l’Euro 80 en Italie. N’échouerqu’en finale face à l’Allemagne, après avoir jouél’Angleterre, l’Espagne et l’Italie, c’était quandmê-me encore autre chose.”

Jan Ceulemans, qui figure d’ailleurs dansl’équipe type dressée par l’Uefa pour son Euro

80 et sera très courtisé par le Milan AC, n’engarde pas moins un souvenir marquant del’aventure mexicaine. “Dans la carrière d’unjoueur, atteindre les demi-finales d’une Coupe duMonde, c’est un rêve supérieur encore à la Cham-pions League.”

On aurait tendance à l’oublier, mais toutn’avait pas vraiment bien commencé pourGuy Thys et ses Diables. “Pourtant, sur papier, legroupe semblait jouable. On a débuté par une dé-faite face auxMexicains, certes favoris chez eux.Puis on a laborieusement battu l’Irak avant un

x Stéphane Demol s’élève plus hautque tout le monde pour inscrire un but qui reste

encore ancré dans les mémoires. (REPORTERS)

“J’ESPÉRAIS NE PASDEVOIR TIRERMON PENALTY”Mais Léo Vander Elstn’a pas trembléface à Zubizaretta

Pour sa seule participation à une Coupedu Monde, Léo Vander Elst n’a pas eubeaucoup droit au chapitre. Mais quelsouvenir !“Onm’en reparle quasi tous les jours.”Avant de vivre une mi-temps dans la pe-tite finale contre la France, il n’avait eudroit qu’à huit petites minutes à peinedans les prolongations face à la Russieet à 15 autres dans celles menant à lamémorable séance des penalties contrel’Espagne.“J’avais vu que Guy Thys n’avait qu’unnom sur sa feuille : celui de Nico Claesen.Je me suis alors porté volontaire à condi-tion d’être le cinquième tireur. J’espéraisque Jean-Marie Pfaff en arrête deux outrois pour m’éviter deme présenter face àZubizaretta.”Espoir déçu. Pfaff stoppera tout de mê-me un tir espagnol, laissant à Léo Van-der Elst l’opportunité de forcer la portedes demi-finales.“Au FC Bruges, j’étais le joueur désignépour tirer les penalties. J’avais l’habitudede choisir un coin. Mais face à l’Espagne,mon stress et la pression étaient telsque j’ai décidé de ne pas réfléchir etde tirer en force tout droit devant moi.Quand j’ai vu le ballon au fond des filets,c’était l’extase, ma plus grosse émotionfootballistique, même si j’allais encoreen connaître d’autres avec le FC Brugespar après.” l

REP

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x Toute la joie d’Eric Gerets,Jean-Marie Pfaff et Nico Claesenaprès la victoire sur l’Espagne. (REPORTERS)

x Le retour des héros sur une Grand-Placenoire de monde restera comme

l’un des moments forts de la campagne. (REPORTERS)

partage avec le Paraguay. Et finalement, nousn’avons eu le droit de jouer le tour suivant quegrâce au principe du troisièmemeilleur classé despoules.”

C’est à partir des huitièmes de finale que,comme un moteur diesel, les Diables Rougesont commencé à monter en puissance. À l’ins-tar de leur capitaine, avec le but du 2-2 à la 77e

minute, dans un match à rebondissements fa-ce à la Russie.

“Mais il ne faut pas oublier les trois arrêts dé-terminants de Jean-Marie Pfaff dans la premièredemi-heure. Sans quoi… Stéphane Demol a récu-péré un ballon dans notre moitié de terrain avantde l’envoyer loin en profondeur dansma direc-tion. Parti à la limite du hors-jeu, j’ai amorti de lapoitrine avant d’ajuster Dassaev. Là, j’ai senti quesi on allait aux prolongations, on pouvait les sub-merger physiquement.”

La suite, nombre de supporters l’ont inlassa-blement repassée en boucle pour revivre lesdeux roses parties d’une tête de Stéphane De-mol et d’une volée de Nico Claesen.

“Dans le vestiaire, on était heureux. Mais le faitd’avoir joué à 1.800m d’altitude par 35 degrésavait laissé des traces. Nous étions très fatigués.Malgré tout, on s’est dit que tout était possible.”

ADIOS L’ESPAGNE AUX TIRS AU BUTLa confiance était revenue, même si c’est la

grande Espagne qui se présentait aux DiablesRouges. Toutefois, ce quart de finale allait con-firmer leur retour en forme. Et, là encore, Ster-ke Jan allait montrer la bonne direction à la 35e.

“D’une tête au premier poteau sur un centreparfait de Frankie Vercauteren et son pied gauchemagique. On a tenté de résister en essayant demarquer un deuxième en contre. Mais l’Espagne aégalisé à 5minutes du terme.”

La prolongation n’y changera rien, avant unehitchkockienne séance de penalties ponctuéepar le tir victorieux de Léo Vander Elst face augrand Zubizarreta. Les tirs au but se termine-ront sur un 4-5. Jean-Marie Pfaff avait arrêté ledeuxième penalty de la série espagnole. NicoClaesen, Enzo Scifo, Hugo Broos et Patrick Ver-voort avaient montré l’exemple à Léo VanderElst sur une liste aux profils assez inattendus.

“Personnellement, j’avais l’habitude de tirer les

penalties au FC Bruges, mais j’étais fatigué et jene le sentais pas ce jour-là. Les jeunes avaient prisleurs responsabilités. Chapeau à eux. Ils avaientd’ailleurs été d’un grand apport à partir dumo-ment où Guy Thys les avait lancés dans l’équipedès la rencontre contre le Paraguay. Parce que ce-la ne tournait pas bien en début de tournoi maisaussi suite au renvoi de René Vandereycken pourraison disciplinaire et à l’indisponibilité d’ErwinVandenbergh sur blessure. Faire rentrer les Ver-voort, Demol, Veyt, Scifo avec leur jeunesse et leurfraîcheur, ça amarché. Avec aussi l’arrivée d’unMichel Renquin qui jouait sur ses qualités physi-ques au sein de la défense, on a réussi des chosesqu’on ratait jusque-là.”

INFRANCHISSABLE ARGENTINEL’Argentine, avec un Maradona au sommet

de son art, se révélera, cependant, un obstacleinfranchissable sur la route de la finale.

“Pourtant, quand je repense aux trois occasionsfranches que nous aurions pu avoir si l’arbitren’avait pas siffl é alors que je partais vraiment àla limite du hors-jeu. J’aimerais bien revoir cesphases avec les moyens vidéos actuels…”

La petite finale, perdue face à la France, serapeut-être le match de trop pour des Belgesémoussés. “Mais il faut avouer qu’on avait eubeaucoup de chance jusque-là. C’était unmiracled’être arrivés en demi-finale avec seulement unsuccès au bout des 90minutes en sept rencontres.”

Pour les Diables Rouges, l’heure était venuede rentrer au pays, après six semaines d’exil sil’on compte également le stage de préparationà Ovronnaz en Suisse.

“Tout cemondemassé sur le trajet entre l’aéro-port et la Grand-Place de Bruxelles, c’était fantas-tique. On s’attendait à un bel accueil mais pasd’une telle ampleur. Tout le monde se souvient decette supportrice qui montra ses seins au passagede Jean-Marie Pfaff. Et JackyMunaron qui perd samédaille en jetant sa veste depuis le balcon del’hôtel de ville.”

Capitaine Jan Ceulemans en rigole encore.Tiens, et son meilleur Diable mexicain ? “Moi,évidemment… (rires) Non, il faut mettre toutel’équipe en avant, même si Éric Gerets et moi-mê-me étions les leaders du groupe et les relais deGuy Thys sur le terrain.”l

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“J’ESPÉRAIS NE PASDEVOIR TIRERMON PENALTY”Mais Léo Vander Elstn’a pas trembléface à Zubizaretta

Pour sa seule participation à une Coupedu Monde, Léo Vander Elst n’a pas eubeaucoup droit au chapitre. Mais quelsouvenir !“Onm’en reparle quasi tous les jours.”Avant de vivre une mi-temps dans la pe-tite finale contre la France, il n’avait eudroit qu’à huit petites minutes à peinedans les prolongations face à la Russieet à 15 autres dans celles menant à lamémorable séance des penalties contrel’Espagne.“J’avais vu que Guy Thys n’avait qu’unnom sur sa feuille : celui de Nico Claesen.Je me suis alors porté volontaire à condi-tion d’être le cinquième tireur. J’espéraisque Jean-Marie Pfaff en arrête deux outrois pour m’éviter deme présenter face àZubizaretta.”Espoir déçu. Pfaff stoppera tout de mê-me un tir espagnol, laissant à Léo Van-der Elst l’opportunité de forcer la portedes demi-finales.“Au FC Bruges, j’étais le joueur désignépour tirer les penalties. J’avais l’habitudede choisir un coin. Mais face à l’Espagne,mon stress et la pression étaient telsque j’ai décidé de ne pas réfléchir etde tirer en force tout droit devant moi.Quand j’ai vu le ballon au fond des filets,c’était l’extase, ma plus grosse émotionfootballistique, même si j’allais encoreen connaître d’autres avec le FC Brugespar après.” l

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x Le retour des héros sur une Grand-Placenoire de monde restera comme

l’un des moments forts de la campagne. (REPORTERS)

partage avec le Paraguay. Et finalement, nousn’avons eu le droit de jouer le tour suivant quegrâce au principe du troisièmemeilleur classé despoules.”

C’est à partir des huitièmes de finale que,comme un moteur diesel, les Diables Rougesont commencé à monter en puissance. À l’ins-tar de leur capitaine, avec le but du 2-2 à la 77e

minute, dans un match à rebondissements fa-ce à la Russie.

“Mais il ne faut pas oublier les trois arrêts dé-terminants de Jean-Marie Pfaff dans la premièredemi-heure. Sans quoi… Stéphane Demol a récu-péré un ballon dans notre moitié de terrain avantde l’envoyer loin en profondeur dansma direc-tion. Parti à la limite du hors-jeu, j’ai amorti de lapoitrine avant d’ajuster Dassaev. Là, j’ai senti quesi on allait aux prolongations, on pouvait les sub-merger physiquement.”

La suite, nombre de supporters l’ont inlassa-blement repassée en boucle pour revivre lesdeux roses parties d’une tête de Stéphane De-mol et d’une volée de Nico Claesen.

“Dans le vestiaire, on était heureux. Mais le faitd’avoir joué à 1.800m d’altitude par 35 degrésavait laissé des traces. Nous étions très fatigués.Malgré tout, on s’est dit que tout était possible.”

ADIOS L’ESPAGNE AUX TIRS AU BUTLa confiance était revenue, même si c’est la

grande Espagne qui se présentait aux DiablesRouges. Toutefois, ce quart de finale allait con-firmer leur retour en forme. Et, là encore, Ster-ke Jan allait montrer la bonne direction à la 35e.

“D’une tête au premier poteau sur un centreparfait de Frankie Vercauteren et son pied gauchemagique. On a tenté de résister en essayant demarquer un deuxième en contre. Mais l’Espagne aégalisé à 5minutes du terme.”

La prolongation n’y changera rien, avant unehitchkockienne séance de penalties ponctuéepar le tir victorieux de Léo Vander Elst face augrand Zubizarreta. Les tirs au but se termine-ront sur un 4-5. Jean-Marie Pfaff avait arrêté ledeuxième penalty de la série espagnole. NicoClaesen, Enzo Scifo, Hugo Broos et Patrick Ver-voort avaient montré l’exemple à Léo VanderElst sur une liste aux profils assez inattendus.

“Personnellement, j’avais l’habitude de tirer les

penalties au FC Bruges, mais j’étais fatigué et jene le sentais pas ce jour-là. Les jeunes avaient prisleurs responsabilités. Chapeau à eux. Ils avaientd’ailleurs été d’un grand apport à partir dumo-ment où Guy Thys les avait lancés dans l’équipedès la rencontre contre le Paraguay. Parce que ce-la ne tournait pas bien en début de tournoi maisaussi suite au renvoi de René Vandereycken pourraison disciplinaire et à l’indisponibilité d’ErwinVandenbergh sur blessure. Faire rentrer les Ver-voort, Demol, Veyt, Scifo avec leur jeunesse et leurfraîcheur, ça amarché. Avec aussi l’arrivée d’unMichel Renquin qui jouait sur ses qualités physi-ques au sein de la défense, on a réussi des chosesqu’on ratait jusque-là.”

INFRANCHISSABLE ARGENTINEL’Argentine, avec un Maradona au sommet

de son art, se révélera, cependant, un obstacleinfranchissable sur la route de la finale.

“Pourtant, quand je repense aux trois occasionsfranches que nous aurions pu avoir si l’arbitren’avait pas siffl é alors que je partais vraiment àla limite du hors-jeu. J’aimerais bien revoir cesphases avec les moyens vidéos actuels…”

La petite finale, perdue face à la France, serapeut-être le match de trop pour des Belgesémoussés. “Mais il faut avouer qu’on avait eubeaucoup de chance jusque-là. C’était unmiracled’être arrivés en demi-finale avec seulement unsuccès au bout des 90minutes en sept rencontres.”

Pour les Diables Rouges, l’heure était venuede rentrer au pays, après six semaines d’exil sil’on compte également le stage de préparationà Ovronnaz en Suisse.

“Tout cemondemassé sur le trajet entre l’aéro-port et la Grand-Place de Bruxelles, c’était fantas-tique. On s’attendait à un bel accueil mais pasd’une telle ampleur. Tout le monde se souvient decette supportrice qui montra ses seins au passagede Jean-Marie Pfaff. Et JackyMunaron qui perd samédaille en jetant sa veste depuis le balcon del’hôtel de ville.”

Capitaine Jan Ceulemans en rigole encore.Tiens, et son meilleur Diable mexicain ? “Moi,évidemment… (rires) Non, il faut mettre toutel’équipe en avant, même si Éric Gerets et moi-mê-me étions les leaders du groupe et les relais deGuy Thys sur le terrain.”l

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Finale de l’UEFA Champions League le 24 mai à Lisbonne