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Le Magazine de L'art de Vivre
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edito L’art de vivre de toutes Les Provence(s)
Vous ne pouvez pas savoir comme ça fait du bien ! Vous travaillez pendant des mois à la naissance d’un nouveau
magazine. Des semaines de labeur, quelques sueurs à l’heure du bouclage et, d’un coup, après le tumulte, la
grande inconnue : avons-nous bien fait ? Et là, jour après jour, la réponse se dessine. Bonheur : elle vous est
favorable. Sorti en octobre dernier, le premier numéro de Vin & Provence(s) a rencontré un vif succès. Notre
présence au SAVIM, à Marseille, au Palais Gourmand, à Saint-Raphaël, à la Fête du Millésime, à Bandol, nous
a permis de mesurer concrètement l’enthousiasme de nos lecteurs, leurs attentes, leurs reproches aussi, car
il y en eut, il faut l’avouer. Nous en avons tenu compte, en modifiant quelques détails dans notre maquette
pour une plus grande lisibilité et, surtout, en ajoutant de nouvelles rubriques pour toujours plus de conseils, de
découvertes, de plaisir. C’était votre vœu ; il est exaucé !
Toutes ces rencontres, ces échanges ont fait ressortir curieusement une grande inquiétude. Combien de fois
ne nous a-t-on posé, en effet, cette question étonnante : « Qu’allez-vous dire dans les prochains numéros ? ».
Alors, réglons le problème une fois pour toute : n’ayez aucune crainte à ce sujet. Nous ne manquons ni d’idées,
ni d’envies. Ce n’est pas tant que notre capacité de travail est énorme, notre imagination hors normes. Non, c’est
juste que nous profitons d’une région extraordinaire. Les pages nous manquent, oh ça oui !, pour raconter tous
ces beaux personnages qui font l’originalité des vins de Provence, pour décrire tous ces beaux paysages, toutes
ces bonnes maisons qui, à une heure de chez vous, transforment un simple week-end en un véritable voyage.
Comment trouvons-nous tous nos sujets ? Comme vous, ni plus ni moins ! Au hasard de nos balades, par le
bouche-à-oreille. C’est le cœur qui parle, jamais la raison. Pour les vins, nous bavardons ainsi avec quelques
camarades connaisseurs. Des sommeliers souvent. Des amateurs éclairés parfois. Et puis, déjà, quelques lecteurs
qui glissent dans un mail, une lettre, les vins qui les ont réjouit la veille. Pour les maisons d’hôtes ou les restaurants,
nous testons, nous goûtons, nous réglons la note et quand la “douloureuse” est moins forte que le plaisir qu’elle
sanctionne, nous partageons l’adresse avec nos lecteurs. Honnêteté, sincérité, convivialité : la voilà la recette de
Vin & Provence(s). Est-elle à votre goût ? A vous de nous le dire…
Jérôme DumurRédacteur en chef
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération
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7Vins & pRoVence(s)
p24ENQUETE
Le boum des coopérativesJusqu’ici, elles faisaient dans la quantité. Désormais, certaines coopératives font aussi dans la qualité. Aux quatre coins du vignoble provençal, les caves font leur révolution. Elles investissent dans de nouveaux matériels, s’assurent de belles compé-tences, osent le marketing, les têtes de cuvées, les guides et les concours…
p 8La cave idéale
Cinq blancs pour l’écailler, six rosés pour l’hiver, sept vins pour dire je t’aime : des idées de saison pour tous les instants.
p 14Plein cadre
L’actualité du vin en image : la Fête du Millésime à Bandol et les nouvelles ambitions du Château La Coste, dans les Coteaux d’Aix-en-Provence.
p 18Portraits
Deux vignerons à suivre : Christian Valensisi de la Chapelle Saint-Bacchi et Thierry Simon, patron du Domaine de la Chrétienne.
p 32Une route, des vins en Arles
Vins, gastronomie, maison d’hôtes : en Arles, le plaisir se vit au pluriel.
p 38La truffe, ce noir désir
Avec Claude Lecomte, partez à la découverte du diamant noir. Son histoire, son origine, des recettes …
p 42La Provence à paris
10 bonnes adresses parisien-nes où boire des bons vins de Provence.
p 46Bonnes adresses
Café Llorca, La Chassagnette, La Cave, la Vigne à table pour le couvert. Le Château des Demoiselles pour le gîte.
p 52Rencontres
Le caviste et galleriste Philippe Bour, la peintre Andrée Terlizzi.
p 54savoir-faire
La PME Marius Auda, spécia-liste des fleurs comestibles.
p 60Quoi de neuf
Du shopping, des news, un quizz, le courrier des lecteurs.
7Vins & pRoVence(s)
814
38 56
6030 42
18
2432
sommaire
Bandol, bellet, Baux de Provence, Cassis,
côtes de provence, coteaux d’aix en Provence,
Coteaux varois en Provence, Palette…
Toutes les richesses de la provence
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8 Vins & pRoVence(s) / JAnVieR 2009
51 GavaissonUn nez minéral, une bouche moelleuse, mais avec une pointe d’amertume en finale. Sur des Saint-Jacques poêlées.
2 Château Thuerry Les AbeillonsSa puissance et sa vivacité invitent à déguster ce blanc sec avec un plateau de fruits de mer.
3 Saint-Julien d’aille cuvée PraetorUn blanc sec avec un nez suave sur la banane et l’abricot confits, une bouche tout aussi ample. Sur des pâtes aux fruits de mer ou pour une oursinade.
4 Château Barbanau Clos Val BruyèrePeut-être le plus sec des Cassis.
Joli nez sur les fleurs blanches, les agrumes, les fruits exotiques. De la rondeur. Avec des oursins, des moules, des huîtres chaudes.
5 Font du BrocDes arômes très fruités, une belle minéralité, une bouche soyeuse le conseille en début de repas sur des huîtres gratinées ou des coquilles Saint-Jacques.
Cet hiver, on profite encore de la mer.
Pas pour se baigner, non, mais pour se régaler avec ses plus
beaux fruits et des vins blancs qui les flattent.
L’éCAiLLerBLAnCS Pour
LA CAVE
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10 Vins & pRoVence(s) / JAnVieR 2009
Pour L’hiVerroSéS
61 2 3
4
6
5
une belle minéralité, de la richesse et
le rosé, c’est toute l’année…
1 Clos Cibonne Cuvée Spéciale des vignettesDu Tibouren quasi exclusivement, issu de vieilles vignes qui plus est. Un vin gras, une belle longueur pour une soupe de poisson ou un plat bien épicé.
2 Château VaudoisUn rosé sur le fruit rouge, une bouche ronde, fraîche et puissante. Sur un carré d’agneau rôti ou une épaule au cumin.
3 Château de BelletLe braquet en fait un rosé pas comme les autres, plus riche, plus fin. Avec la cuisine du Sud ou d’Asie.
4 Mas negrel Cadenet Sainte-Victoire PrestigeUn nez aux parfums puissants, une bouche riche l’indique pour des plats élaborés : agneau confit, poisson en sauce, canard aux olives.
5 La LaidièreUn Bandol élégant qui insiste, du nez à la finale, sur les agrumes. Sur un saumon fumé ou grillé.
6 Curebéasse AngélicoDu Mourvèdre et du Tibouren pour un rosé au nez intense, aux arômes de fruits secs ou mûrs.Sur des oursins, des saint-jacques.
LA CAVE
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12 Vins & pRoVence(s) / JAnVieR 20097dire je t’aimevins pour
1 CharmeLe second vin du Château des Demoiselles. Un rouge de plaisir, sur des notes de fruits rouges. Sur un pâté en croute, par exemple.
2 Les ValentinesRégalez votre Valentine d’un rouge des Valentines. De beaux arômes, sur l’épice. Idéal sur une viande en sauce : coq au vin, daube de sanglier, gibier…
3 erosUn rosé d’une belle fraîcheur, d’une jolie finesse, obtenu par saignée au Château Beaulieu (AOC Coteaux d’Aix-en-Provence). Plutôt sec, il s’invite à table, avec un canard laqué, un agneau au curry, des accras antillais.
4 eternelle favoriteUn rosé fruité, plaisant, qui ne manque pas d’élégance. Pour entamer la soirée avec légèreté et féminité.
5 Suivez-moi jeune hommeUn Côteaux Varois en Provence signé par le Domaine des Annibals. Un vin rosé agréable, léger, délicat. A boire avec une pierrade de bœuf, de volaille ou de poisson, ou, tout simplement, à l’apéritif.
6 AdorableJoli vin de pays du Var, issu des Caves du Commandeur. Pourquoi pas à l’apéritif, façon kir, avec du sirop de pamplemousse.
7 irrisistibleCe vin du Domaine de la Croix dévoile un nez suave, sur le cassis et la réglisse. Du soyeux en bouche. Un cru gourmand indiqué pour un loup ou un sandre poché au vin rouge.
la Saint-Valentin, fête des amoureux,
est propice à un dîner romantique
en tête-à-tête. une bonne idée :
déclarez votre flamme avec un vin au
nom évocateur…
LA CAVE
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13Vins & pRoVence(s)
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14 Vins & pRoVence(s) / JAnVieR 2009
PLEIN CADRE
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15Vins & pRoVence(s)
Dimanche 7 Décembre, le
port de Bandol avait comme un
air de peplum. Pour leur 27ème
Fête du millésime, les Vignerons
de Bandol avaient en effet choisi
pour thème “Bandol en Gaule,
à la découverte de la potion
magique”. Sous un ciel béni des
Dieux, une centaine de comé-
diens grimés en conducteurs de
chars, légionnaires, et gladia-
teurs, ont ainsi animé la journée.
Mais il faut bien le dire : le succès
des compatriotes de César ne
fut rien en regard du triomphe
des Gaulois. Représentant 25
domaines de l’AOC, ceux-là ont
accueilli sous leurs tentes une
dizaine de milliers de visiteurs
venus découvrir le millésime
2008. Evidemment, le vin
proposé à cette occasion n’était
encore qu’une vague esquisse
de ce que sera, après 18 mois
d’élevage en foudre de chêne,
la vraie cuvée attendue, elle, au
mieux, pour la fin 2010. Il n’en
reste pas moins que l’on pouvait
déjà se faire une idée des forces
et des faiblesses de ce millésime.
D’ailleurs, comme chaque année,
un jury a récompensé les
“Longues Gardes” : les trois
domaines les plus prometteurs
de l’année. Pour ce cru 2008,
ces lauriers fort convoîtés sont
revenus au Domaine de la Bastide
Blanche, au Domaine Maubenard
et au Château de Pibarnon.
in vino veritas
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16 Vins & pRoVence(s) / JAnVieR 2009
attention chantier. Une
pelleteuse jaune pâle, des terres
remuées, des engins de levage
annoncent la révolution au
Château La Coste. Ce grand
domaine de 122 hectares de
vignes, près de Puyricard, dans
les Côteaux d’Aix-en-Provence, a
entamé voilà deux ans un grand
programme de modernisation.
On arrache et l’on replante, on
améliore sans cesse le vignoble
existant par des surgreffages
pour profiter au mieux des sols
argilo-calcaires. On passe à la
biodynamie et au bio avec une
mise à l’épreuve de trois ans qui
s’achèvera, dès les vendanges
prochaines, par la certification
de l’ensemble du domaine. «Une
démarche qui n’a que des avanta-
ges, se félicite Mathieu Cosse, di-
recteur général du domaine. C’est
bon pour la qualité du raisin, pour
l’expression du terroir et pour la
santé du consommateur.»
Symbole de ce renouveau : les
deux bâtiments de vinification.
Cette paire de demi-cylindres de
verre et d’acier a été dessinée par
Jean Nouvel, la star de l’architec-
ture française. Un joli contenant
pour un sacré contenu : que
du matériel flambant neuf, une
chaîne de fabrication pensée,
jusqu’à l’embouteillage, pour une
qualité finale optimale. Le clou du
spectacle : le sous-sol du bâtiment
principal. Là, sur 900 m2,
15.000 hectolitres de vin
travaillent dans 88 cuves
d’inox taille XXL.
Une ère noUvel
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17Vins & pRoVence(s)
PLEIN CADRE
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18 Vins & pRoVence(s) / JAnVieR 2009
Entre Jouques et Rians, à l’entrée d’une vallée, un petit hameau lové autour d’une cha-
pelle dédiée à Saint-Biancchi, un légionnaire romain martyrisé pour avoir épousé la foi
chrétienne. On dit que ce bel édifice fut construit sur un ancien temple romain consacré
au culte de Bacchus. Ça expliquerait bien des choses. La réussite de Christian Valensisi
notamment. Un mystère ! Voilà un homme qui, il y a six ans encore, n’avait jamais tra-
vaillé la vigne. Non, son truc à lui, c’était le blé dur, les herbes aromatiques et l’olive.
Le monde du vin, il l’avait à peine abordé avec quelques clients quand, au début de sa
vie professionnelle, il vendait du matériel agricole. Ça ne l’a pas empêché, en 2002, de
reprendre trois hectares en fermage et, l’année suivante, d’aménager une cave dans une
ancienne bergerie. «Il m’a fallu six bons mois pour la vider, la rénover, gratter et nettoyer
toutes ses pierres.» Les lieux sont fin prêts pour la vendange. Le plus difficile est pour-
tant à venir. «Quand j’ai commencé à vendanger, je ne savais pas faire du vin. Aucune
formation, pas même un stage. Le premier jour, je me suis fait aider par l’œnologue qui
m’a vendu les machines de vinifcation. Le lendemain, je me suis débrouillé tout seul.»
C’est la vérité vraie. Et pourtant, on a du mal à la croire. Car la Chapelle Saint-Bacchi,
son Coteaux d’Aix-en-Provence, a les faveurs du Guide Hachette, la bible des amateurs
de vin, depuis quatre bonnes années.
Alors, oui, c’est une certitude : l’homme est habité par l’esprit du dieu romain de la vigne
et du vin. Sinon, comment aurait-il eu l’idée de sa cuve en tronc conique pour travailler
de gros volume dans un contenant en bois ? «On a tous les avantages de cette matière, à
commencer par la micro-oxygénation, sans en avoir les inconvénients.» Sinon, comment
aurait-il su pour ses barriques “un vin” dans lesquelles il élève ses vins dix-huit mois de
rang ? «On les appelle “un vin” parce qu’elles ont déjà servi pour un premier vin. Elles
lui ont alors donné l’essentiel de leurs tannins. Et moi qui vient en seconde main, j’ai des
tannins bien plus fins sans pour autant que le bois soit usé.» Sinon, comment aurait-il
pu sortir un rouge Prestige 2004 exceptionnel ? «Si le bouchon tient le coup, celui-là, il
ne craint pas les vingt prochaines années.» Sinon, comment pourrait-il nous promettre
un Prestige 2006 tout en finesse, «de la dentelle» et un Prestige 2007 au sommet ?
«Parce que la vendage a été fabuleuse d’entrée, très équilibrée.» Alors, hein, sinon Bac-
chus, quoi d’autre ? Le talent, la passion, une belle perception de la nature qui lui fait
décider de l’heure de la vendange au goût et à l’œil. Ah ! Vous croyez ? Oui, bon…
Peut-être bien…
PORTRAIT
ChriSTiAn VALenSiSi eST un AuTodidACTe AVoué, un ViGneron inSPiré.
Le soufflede bacchus
PAR JéRôME DUMUR
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19Vins & proVence(s)
«Je revendique le vin
populaire. pas question
de faire un vin à trente
euros. Moi, J’aiMe bien
voir les gens du village
venir Me prendre une
bouteille pour se faire
plaisir..»Christian Valensisi
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20 Vins & proVence(s) / janVier 2009
portrait
Le vignoble de Bandol, c’est un peu l’aristocratie des vins
de provence. ici, le domaine et son nom se transmettent de
père en fils. on évite les mésalliances avec les grandes for-
tunes de l’industrie ou du commerce qui, ailleurs, s’invitent
chaque année plus nombreuses aux banquets des interpro-
fessionnelles. parfois, pourtant, quelqu’un parvient à se faire
une place autour de la table ronde. thierry Simon, mentor
du Domaine de la Chrétienne, à Saint-Cyr-sur-Mer, est de
ceux-là, de cette noblesse d’Empire qui a gagné son titre sa-
bre au clair, au bruit des canons qui s’entrechoquent quand,
la première barrique ouverte, les copains fidèles trinquent au
meilleur vin du monde.
il se lance dans la bataille en 1999. Cette année-là, son père
lui laisse le bout de terre familiale et les vieux murs qui vont
avec. il y a des vignes aussi, parce que le grand-père faisait du
vin en son temps, un vin de soif qu’il vendait à Marseille par
tonneau de 60 litres. thierry se dit qu’il y a quelque chose à
faire avec tout ça. Le gars a du culot, mais pas d’argent, des
diplômes mais pas les bons : un BtS d’électronique et une
année en école de commerce. oui, mais voilà, il a un atout
portrait
près de bandol, thierry siMon cultive une belle originalité. ses vins lui resseMblent.
le goûtde la différence
par jérôME DuMur
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de taille : il sait ce qu’est un bon vin pour l’avoir chassé de
nombreuses années du côté de la Bourgogne quand, dans
ses jeunes années, il faisait le courtier pour un grand négo-
ciant. alors, il va se mettre à l’ouvrage pour retrouver dans
sa propre production l’émotion que lui donnait parfois celle
des autres. «En 99, j’ai écouté ce que me disait l’œnologue.
L’année suivante, j’ai fait ce que j’ai voulu. Depuis, je fais
des expériences.»
Dans un monde de plus en plus dominé par la chimie
et la technologie, il laisse encore parler l’instinct et le
jugé, s’accomode de moyens modestes pour aller quérir sa
différence. «Aujourd’hui, tout le monde à la même matériel.
Ça finit par donner une expression aromatique assez com-
mune. Moi, je me passe de groupe de froid, d’égrappoir, de
fouloir. Au départ, c’était faute d’argent. Aujourd’hui, c’est
par souci de ne pas verser dans la conformité.»
au final, ça se sent. Ses vins n’ont pas de nez trop marqués.
Flatteurs. «Pour ça, il me faudrait travailler les baies en sous-
maturité, avec une fermentation à basse température. Or,
je n’ai pas l’équipement adéquat.» il pourrait sans doute
l’acquérir. il n’en fera rien. il aime les parfums discrets ; ça
laisse plus de place aux arômes. «J’ai du gras sur mes vins,
de la finesse, de l’équilibre.» La plus belle expression de ce
travail ? “L’indomptable“. un inclassable. a peine, 6.000
bouteilles pour le dernier millésime. «Je lui veux du tempé-
rament. Alors, je lui consacre le meilleur de mon vignoble ;
le reste fait mes Bandol. Pour le 2007, c’était à 90% du
carignan. J’ai en effet une parcelle de pieds quinquagé-
naires qui me sort un jus fabuleux pour le rouge.»
«Mes asseMblages, Je les
fais à la sortie du pressoir,
après, c’est trop tard. c’est
coMMe de faire cuire la
crèMe à part des chaMpi-
gnons. la sauce n’aura
JaMais le MêMe goût. »thierry simon
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22 Vins & proVence(s) / janVier 2009
Le vin cuit provençal, l’authentique, se sert à l’Epi-
phanie et surtout à Noël, lors du fameux «gros sou-
per» où il escorte les treize desserts. jadis, avant de le
déguster, on célébrait le «cacho-fuo» ou bénédiction
de la bûche. Selon l’us, le plus âgé et le plus jeune
de la famille faisaient trois tours de table en portant
une bûche d’arbre fruitier qu’ils jetaient dans l’âtre,
avant de l’arroser de vin cuit, d’y mettre le feu et de
prononcer en provençal : «Que Dieu nous fasse la
grâce de voir l’an qui vient. Et si nous ne sommes pas
plus, que nous ne soyons pas moins».
autrefois, chaque famille confectionnait “son” vin
cuit et l’offrait à Noël à ses proches. Cette coutume
datant du 18ème siècle va pourtant s’éteindre dans
les années 50. Découragés par une fiscalité lourde
et un coût de revient élevé, les vignerons cessèrent
toute production. Sans la ténacité de jean Salen, pro-
priétaire du Domaine des Bastides, en pays d’aix, le
vin cuit provençal aurait même pu disparaître à ja-
mais. «C’est en 1975, se souvient Carole Salen, que
mon père a décidé de le relancer. Pas si simple car
il fallait retrouver la recette originale et surtout ob-
tenir le droit de le commercialiser. Pendant près de
quinze ans, il sera le seul de la région à en produire.»
aujourd’hui, 40.000 bouteilles sont élaborées cha-
que année par une vingtaine de vignerons locaux. un
syndicat du vin cuit a même été créé en 1999. pré-
sidé par olivier Nasles, oenologue réputé, il prône la
méthode dite de “préparation rurale”. Celle d’antan.
«A ce jour, regrette t-il, il n’existe aucune réglemen-
tation précise. C’est pourquoi nous souhaitons faire
une demande d’AOC ou obtenir une indication géo-
graphique protégée (IGP)».
traDitioN
grâce à une poignée de nostalgiques, la tradition du vin cuit provençal se perpétue. un très sérieux concours de dégustation a MêMe vu le Jour. histoire d’une résurrection…
le chaudron Magique
par jaMES huEt
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23Vins & proVence(s)
une recette immuablepour fabriquer la potion magique, une seule recette.
a l’issue du pressurage, le jus de raisin est cuit dans
d’énormes chaudrons en cuivre (entre 4 et 10 hl).
une cuisson à feu direct, de six à douze heures selon
la taille du récipient, au gaz ou au feu de bois, néces-
sitant une surveillance constante (le jus ne doit pas
bouillir) et un écumage régulier. réduit de moitié, le
moût obtenu fermente au minimum un mois, avant
d’être filtré et mis en bouteille. Le procédé interdit
toute adjonction de sucre, d’alcool ou d’autres subs-
tances. Nombre de chais ont opté pour une fermen-
tation et un vieillissement en fûts de chêne (un à deux
ans d’élevage en moyenne). La cuisson au chaudron
brisant tout lien au terroir, l’encépagement se révèle
secondaire. ainsi, au Domaine de Camaïssette, utili-
se-t-on grenache et carignan. a Grand’ Boise, Nicolas
Gruey y ajoute syrah et cinsault. au Château Virant,
on intègre quelques baies de clairette et d’ugni blanc.
Le résultat est partout le même : un vin à la robe
ambrée, titrant entre 14 et 16° d’alcool acquis pour
un taux en sucre résiduel oscillant entre 50 et 100 g
par litre. Classé “vin de table”, ce breuvage n’a rien
à voir avec les vins d’orange, de citron ou de noix;
pas même avec un vin doux naturel, aucun mutage
n’étant autorisé.
de bien belles alliancesLe vin cuit provençal offre une large palette aromati-
que avec au nez et en bouche, des effluves de pruneau
à l’alcool, de cerise confite, de melon mûr et de gelée
de coing. De subtiles notes fumées également, liées à
la cuisson au feu de bois et des arômes de fruits secs
et de pain grillé. Côté table, foie gras, magrets de
canard et fromages forts se révèlent d’excellents par-
tenaires. Mais, s’il se déguste aussi à l’apéritif, le vin
cuit est surtout servi en fin de repas avec quantité de
desserts : galette des rois, tarte aux amandes, crème
brûlée, gâteau au chocolat et bien sûr avec la fameuse
pompe à l’huile, le gibassié des provençaux, une ga-
lette à l’huile d’olive que l’on trempe dans son verre.
En son Château Virant, Christine
Cheylan concocte même une
gelée à base de vin cuit :
«Idéale, jure t-elle, pour lier
la sauce d’un gibier, suppléer
le caramel d’une tatin ou avec
un fromage de brebis.» Certains
chefs déglacent leur foie poêlé au
vin cuit. Et, en amateur éclairé,
olivier Nasles d’ajouter :
«Essayez donc avec un cigare,
c’est un bonheur».
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on croit rêver. Le Guide hachette 2009 a délivré trois étoiles au rosé
d’une petite coopérative d’une dizaine de viticulteurs, à Saint-antonin
du Var : Les treilles d’antonin. Dans la nomenclature du célèbre guide,
cela veut tout de même dire “vin exceptionnel”. un sacré exploit pour
une bouteille qui émarge à 5,70 euros au caveau. D’ailleurs, de mémoire
de coopérateur, on n’avait jamais vu ça en Côtes de provence. pas une
seule cave varoise ne peut en effet se vanter d’une telle distinction. Et
ces trois étoiles sont d’autant plus brillantes qu’elles s’accompagnent
de deux autres pour la cuvée Gyptis rouge 2006. N’en rajoutez plus, la
coupe est pleine !
N’allez pas croire que ces récompenses sont tombées du ciel. Non, elles
sont tout le contraire d’un hasard : le fruit du travail de toute une équipe
qui, il y a cinq ans, a cassé sa tirelire pour s’assurer les services de deux
consultants, un maître de chai et un œnologue. Et il est bien là le secret
de la réussite des treilles, dans cette quête des compétences qui trahit
l’ambition, la volonté de mieux faire, de bien faire. Fini le temps où les
caves, grandes ou petites, n’avaient d’autre objectif que d’écouler le vin,
bons ou mauvais, qu’elles tiraient des récoltes, bonnes ou mauvaises, de
leurs sociétaires. «Aujourd’hui, se félicite roque pertusa, président de
la Fédération des caves coopératives du Var, les coopératives sortent de
vraies bêtes à concours. Il n’y a qu’à voir le nombre croissant de médailles
qu’elles décrochent à Paris ou Macon.»
autre signe des temps : l’an passé, lors de la Fête du Millésime, à Bandol,
La Cadiérenne, la plus grande coopérative de l’appelation avec plus de
400 coopérateurs et 700 hectares en culture, s’est invitée au palmarès
des Longues Gardes, un trophée qui récompense les trois vins les plus
prometteurs de l’année. Et mine de rien, là-encore, l’intrusion d’une
coopérative dans un classement trusté depuis toujours ou presque
par les domaines privés, ça ne manque pas d’étonner. «Nous avons
longtemps décriées pour leur fâcheuse
tendance à faire “pisser” la vigne, les
coopératives font désormais parler
d’elles en bien. plus de transparence, plus
de qualité, plus d’ambition : elles n’en
finissent pas de s’améliorer.
se rebiffent
ENquêtE
les caves
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25Vins & proVence(s)
« la qualité, ce n’est pas
un problèMe de structure.
c’est Juste une question de
volonté huMaine. »XaVier ranC -DireCteur teChnique Du moulin De la roque
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« nos coûts de
production ont flambé.
Mais ça commence à payer.
en 2008, avec 123.000 cols de
rosé et 89.000 de rouge, notre
seul caveau a vu ses ventes
progresser de 30% ! . »
ENquêtE
marC JourDan, -DireCteur géneral De la CaDiérenne
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considérablement revu notre positionnement,
concède Marc jourdan, directeur général de la cave
de la Cadière d’azur. Longtemps, quand nous sortions
du rouge, nous attendions les 18 mois d’élevages
exigés par l’appelation et nous mettions tout en
vente. A partir de 2005, nous avons commencé à
isoler une partie de notre production pour l’élever
plus longtemps. Même nos méthodes de vinification
ont évolué. Depuis cette année, on pratique, par
exemple, l’élevage sur lies. C’est davantage de travail
et de soin, mais ça devrait nous valoir un vin avec
plus de richesse et de gras.»
plus de transparence sur les bouteillesMais au fait, pourquoi se donner soudain tant de
mal ? Serait-ce un problème d’égo de coopérateurs
lassés de voir leurs camarades du “privé” accumuler
les honneurs ? que nenni. C’est plus sûrement une
question de survie ou pas loin. C’est que le marché
vinicole est en pleine mutation. on connaît la chanson :
la France boit moins, mais elle boit mieux. il faut donc
aller vers toujours plus de qualité sous peine de voir
ses recettes se creuser comme une baie sur-maturée.
une course à la compétitivité à laquelle, curieusement,
la Grande Distribution à donner le top départ, il y a
quelques années de cela.
Dans les années 2000, elle qui écoulait sans broncher
la majeure partie des bouteilles des coopératives
provençales, a imposé en effet aux producteurs,
au nom de la santé publique, toujours plus de
traçabilité. plus question de se contenter des vagues
explications de l’étiquette. Echaudées sans doute par
la crise de la vache folle et bien d’autres joyeusetés
de la filière agricole, la plupart des enseignes ont
réclamé de la transparence, jusqu’à aller voir ce qui
se passait dans les champs pour vérifier qu’ils étaient
bien traités. «Cela nous a obligé à mieux connaître
notre vignoble, raconte Marc jourdan. Dès lors,
nous avons compris que nous pouvions en améliorer
l’état général en harmonisant nos techniques de
traitement. On en est venu, en 2003, à engager pour
la première fois un technicien viticole.»
retour aux sourcesLe technicien viticole… il est là, l’homme clé du
renouveau. Depuis qu’il a mis de l’ordre dans les
vignobles, les coopératives ne sont plus les mêmes.
Comme Les Vignerons du roy rené, la plus grande
entité du genre sur l’appelation Coteaux d’aix-en-
provence. une visionnaire : son technicien, elle l’a
engagé dès 2001. Et, depuis, elle n’a qu’à s’en
féliciter.
«C’est comme ça que tout a commencé, se réjouit
Christophe Lesage, son directeur : par l’arrivée d’un
professionnel pour superviser l’ensemble de nos
vignes. Cela n’est pas allé tout seul, c’est certain.
Certains ont mal vécu cette intrusion dans leur
vignoble, les analyses et les changements qui en
découlaient. Mais aujourd’hui nos 180 sociétaires
ont adopté et respectent les critères qualitatifs,
sanitaires et environnementaux de la Charte
“Nutrition méditerranéenne en Provence”, un label
mis en place par la Chambre d’Agriculture des
Bouches du Rhône. Nous avons parallèlement revu
considérablement notre encépagement, plantant
notamment de la syrah, un cépage améliorateur et
complémentaire du grenache. Tous ces efforts étaient
vraiment nécessaires car il ne faut jamais l’oublier : il
n’y a pas de bon vin sans bons raisins.» Et pour avoir
nié cette évidence, le monde des coopératives a senti
le vent du boulet.
d’expertParoles
Eric de Saint-Victoron a lui a demandé de déguster la Cuvée Grande réserve 2003, un Bandol du Moulin de la roque. un choix qui ne doit rien au hasard : notre homme veille en effet sur l’un des plus beaux joyaux de provence : le Château de pibarnon, fleuron de l’aoC Bandol. alors, forcément, la parole de ce fin connaisseur est précieuse. que dit-il ? «Ce vin a une belle robe rouge grenat profond, noire. Des jambes épaisses, colorées. Un nez riche et dense aux arômes de fruits noirs, d’épices, de réglisse, deterre chaude, de bruyère et de genièvre. C’est un vin puissant, suave avec des notes épicées, tannins enrobés avec de la longueur, de l’intensité, une finale relevée amplifiée par de la chair en milieu de bouche. Ensemble de belle harmonie avec une grande fraîcheur.C’est un vin à déguster dès maintenant où à garder en attendant la meilleure bécasse.»
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ENquêtE
l’union fait la forceLes soucis ont vraiment commencé avec les années
2000. Faute de proposer un produit au goût du
jour, de nombreuses coopératives ont constaté un
essouflement certain de leurs ventes. pour ne rien
arranger, le climat s’en est mêlé, sécheresse et
canicule faisant tomber les rendements. payés le plus
souvent au poids, les viticulteurs ont ainsi vu leurs
revenus baisser. une déconvenue qui en a décidé
plus d’un à succomber aux sirènes des promoteurs
immobiliers. La production de raisin a ainsi flanché
encore un peu plus. Les coopératives se sont alors
retrouvées avec un double problème : qualitatif et
quantitatif. Elles n’avaient guère le choix : évoluer
ou disparaître comme de vulgaires dinosaures,
géants inadaptés à leur nouvel environnement.
La solution première : s’unir pour faire face aux
défis à venir. rien que dans le Var, on recensait 61
établissements en 2001. il n’en reste aujourd’hui
que 42. Et le le mouvement ne touche pas que le
83. il est général. «Les Vignerons du Roy René sont
nés comme cela, de la fusion en 1998 des caves de
Lambesc et de Saint-Cannat, raconte Christophe
Lesage. Il nous a fallu trois bonnes années pour
la digérer. Mais ça nous a permis, en 2001, de
concentrer tous nos efforts, tous nos moyens sur une
site unique de production. Groupe de froid, pressoir
pneumatique, cuves inox : nous avons énormément
Ghislain de Charnacé C’est une figure du monde du vin. a la tête du Château de Bellet depuis 1970, il a installé l’appelation Bellet toute entière dans le cœur des œnologues, redorant son blason à force de travail et de talent. De passion aussi ! Grand amateur de vin, il entretient une fort belle cave, riche, notamment, d’une vingtaine de millésimes de Bandol. C’est dire si son avis sur les Bandol 2004 et 2005 de La Cadiérenne est avisé. «Commençons par le 2005. Plus flatteur en bouche qu’au nez. Le vin est équilibré ; ce qui est remarquable dans un millésime qui, globalement manquait
de maturité. Il est agréable sur la longueur. A boire sans tarder sur des grillades ou une pierrade. Le 2004… Un cran au-dessus. Un nez nettement plus franc et ample. De la matière tannique mais pas agressive. Plus alcooleux que le précédent. Il annonce tout de même 14°. Mais l’alcool n’est pas un défaut si on le sert sur un plat qui le supporte. Une daube de sanglier, par exemple. Dans l’ensemble, je dirais que ces vins, fidèles au tempérament de l’appellation, offrent un excellent rapport qualité-prix pour qui souhaite boire du Bandol.»
d’expertParoles
christophe Lesage, directeur général des Vignerons du roy rené : «Nos rosés ont progressé. Cela nous a d’ailleurs valu de très nombreux prix et médailles, de Macon à Paris, en passant par les Vinalies».
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29Vins & proVence(s)
d’expertParoles
Régine Sumeire, quand on aime, on ne compte pas ! passionnée par la vigne et le vin, régine Sumeire préside aux destinées de trois beaux domaines : le Château Barbeyrolles, le Château La tour de l’Evèque et le Château La tour Sainte-anne. Sa plus belle réussite : son rosé pétale de rose, l’un de ceux qui ont fait la réputation de la provence à travers le monde. pourtant, c’est un rouge qu’elle a dégusté pour Vins & provence(s) : le Blanche de Sargant 2006 des Maîtres Vignerons de la presqu’île de St-tropez, fameuse coopérative varoise. «Je connaissais leurs rosés mais je découvre le rouge, raconte-t-elle. .Je le trouve rond, élégant, bien équilibré. Il est assez persistant en bouche. Un joli vin aux arômes de fruits cuits.» a boire sur une côte de bœuf grillée, un pot-au-feu, un magret de canard rôti ou des fromages à pâte cuite.
investi. Mais 3 à 4 ans plus tard, nous avons récolté
les fruits de cette politique. Nos rosés ont progressé,
de la robe plus agréable qu’auparavant, à la bouche
plus aromatique que jamais. Cela nous a d’ailleurs
valu de très nombreux prix et médailles, de Macon à
Paris, en passant par les Vinalies.»
il aura donc fallu près de dix ans aux vignerons de
Lambesc et de Saint-Cannat pour justifier pleinement
leur regroupement. Cela laisse songeur quand on
pense que le gros des rapprochements a eu lieu ces
dernières années. La Cadiérenne a attendu 2003
pour s’associer aux caves de Saint-Cyr, du Beausset
et du Castellet. Le mariage du Cellier Saint-Bernard,
à Flassans, et de la coopérative de Cabasse date de
2005. plus récemment encore, la Flayoscaise et la
Dracénoise ont donné naissance au Cellier des trois
collines. Et ce n’est sans doute pas fini : le secteur de
Saint-Maximin, dans les Coteaux Varois en provence,
se préparent à de grandes manœuvres. «Déjà, 80%
de la production est réalisée par 20% des caves»,
remarque roque pertusa.
un exemple à suivre a quoi pourrait ressembler toutes ces coopératives à
l’avenir ? au Moulin de la roque, peut-être ! Créée
dans les années 60 à La Cadière d’azur, cette cave
qui exploite 289 hectares pour produire 1,2 million
de cols classés exclusivement en aoC Bandol, est
l’un des fleurons de la provence coopératiste. Ses
vins, Cuvée prestige et Domaine de la Nartelle en
tête, pointent désormais parmi les valeurs sûres de
l’appelation. Mais, comme toujours, ça ne s’est pas
fait tout seul : ça fait presque 15 ans maintenant que
ses 170 adhérents œuvrent à ce résultat.
«La prise de conscience a eu lieu en 1995, confie
Xavier ranc, directeur technique de la cave. Un an
plus tard, la coopérative engageait une technicienne
”amont”. Depuis, nos vendanges n’ont cessé de
s’améliorer. Surtout que nous avons mis en place un
système de rémunération différenciée qui encourage
la qualité. Nos critères sont stricts. 8% de grappes
non conformes et nous refusons la récolte. Par
ailleurs, nous avons analysé l’ensemble de nos sols.
Nous avons recensé cinq terroirs différents. Selon leur
nature, ils ont désormais vocation à faire du rouge
ou du rosé. Et chacun d’eux est vinifié séparément
et différemment. Enfin, nous avons structuré notre
système de production. Nous sommes certifiés Iso
9001 depuis 2004 et nous visons à présent la norme
Iso 26000 pour un développement durable.»
Si les coopératives emboîtent le pas de ce diable de
Moulin, alors les années qui viennent nous promettent
de bien belles choses. Des perspectives d’autant plus
alléchantes que les vins de coopératives sont plus
abordables, en terme de prix, que ceux des domaines.
Et ce, même si on note depuis peu une tendance
inflationniste. «Une tête de cuvée de coopérative se
commercialise au caveau entre 7 et 9 euros, estime
roque pertusa. Un produit de qualité équivalente
issu de la concurrence se vend de 10 à 12 euros.»
La concurrence doit-elle s’inquiéter de cette remise
à niveau ? Non. au contraire, elle doit s’en réjouir.
La raison en est simple : dans notre région, toutes
appelations confondues, plus d’un rosé sur deux vient
d’une coopérative. Et quand il est bon, c’est l’image
de tout le vignoble provençal qui en profite.
christophe Lesage, directeur général des Vignerons du roy rené : «Nos rosés ont progressé. Cela nous a d’ailleurs valu de très nombreux prix et médailles, de Macon à Paris, en passant par les Vinalies».
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30 Vins & proVence(s) / janVier 2009
Son nom vient du latin «clara» : «clair», «brillant». une éthy-
mologie que la clairette doit sans doute à son histoire : elle
serait arrivée dans le Sud de la France à l’époque romaine.
Elle n’en est jamais partie, apportant ses saveurs aux Côtes
de provence, Bandol, Cassis et autres Coteaux d’aix-en
provence. oh, bien sûr, le rolle (ou le vermentino, son très
proche parent) remporte aujourd’hui les faveurs de la majo-
rité des producteurs. il n’en reste pas moins que la clairette
est présente dans de nombreux assemblages, à hauteur de
20 à 60 % selon les domaines. Car cette baie oblongue n’a
pas son pareil pour donner de la finesse à un vin.
Du coup, ce cépage fait le bonheur de nombreux œnolo-
gues. Comme Virginie amat, du Château Calissanne (aoC
Coteaux d’aix-en-provence). «Avec ses notes florales et frui-
tées, la clairette est une excellente base pour tous nos vins,
raconte-t-elle. Elle relève les arômes et rend les vins plus aé-
riens et croquants. Utilisée seule dans des vins de pays, son
parfum très puissant peut la rendre écœurante. Elle a donc
tout son intérêt en complément d’autres cépages.»
Même son de cloche du côté du Château Saint-Martin
(aoC Côtes de provence) qui utilise, pour sa cuvée Grande
réserve Blanc, 60 % de clairette. «C’est un cépage très typé
à caractère fort», indique Grégoire De Bucy, maître de chai.
Et d’ajouter : «Jeune, la clairette tend vers des arômes très
graves en bouche, à la fois subtils et entêtants, tels que
l’acacia, le chèvrefeuille, la poire et la pomme verte. Avec
le temps, la clairette laisse au palais un parfum sucré de
miel-abricot».
une bouche qui fait des merveilles sur des saveurs iodées
et délicates telles que les noix de St jacques, les poissons
blancs en sauce et les pâtes aux fruits de mer. La clairette
a également toute sa place à l’apéritif, avec une assiette
de charcuterie. plus étonnant : elle est merveilleuse avec la
cuisine vietnamienne et thaïlandaise ou les arômes indiens
d’un agneau au curry. Des qualités gustatives qui, malheu-
reusement, ne suffisent pas à lui assurer un avenir radieux.
CépaGE
fort appréciée pour sa fraîcheur et sa typicité, la clairette, l’un des plus vieux cépages de provence, donne des vins blancs aroMatiques aux notes de fruits à chair blanche.
au cœurde la clairette
par LaurE LaMBErt
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«C’est vrai que les petits cépages blancs ne sont presque plus
replantés, explique rené Bernard, technicien viticole au syn-
dicat des vins de provence. D’une part, parce qu’on assiste
actuellement à une concentration importante des cépages
provençaux. On privilégie le grenache, la syrah et le cinsault
pour les rouges, le rolle pour les blancs. D’autre part, parce
que les blancs ne pèsent que 3% de la production des vins
de Provence.» qu’on se rassure néanmoins : tant que la pas-
sion primera sur la raison, il y aura toujours des vignerons
pour exploiter habilement des qualités de la clairette. «Nous
tenons absolument à la conserver parmi nos cépages car elle
donne du gras, de la rondeur et de la subtilité à nos vins»,
témoigne ainsi Grégoire De Bucy.
La clairette intervient dans de nombreux assemblages. Certains de ces vins sortent du lot. Citons, pour exemple, le Domaine du paternel sur l’appellation Cassis. Ce cépage fait également l’essentiel du Château Mentone, un blanc étonnant, à l’aise sur les plats épicés des cuisines d’ailleurs. Bien sûr, il convient de mentionner le fameux Château Simone, légende de l’aoC palette, au raffinement sans égal ou presque dans la région. un seul, peut-être, lui dispute cette excellence : le Bandol La Laidière, un “clai-rette” lui-aussi. toujours sur le terroir ban-dolais, signalons pour finir le remarquable blanc de La , diablement gourmand avec son nez intense de fruits blancs et de miel. peut-être le meilleur rapport qualité-prix de notre sélection.
le Meilleur de la clairette
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33Vins & proVence(s)
«il n’est pas de
flânerie dans le vieil
arles sans suivre une
route de caMpagne
pour prendre le pouls
des vignobles aux
alentours»
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34 Vins & proVence(s) / janVier 2009
«gourmandise». un autre de cinsault, grenache et carignan,
«puisé sur le rocher, un clos particulier, mais des tannins fins et
élégants, épicés et gourmands». C’est son “améthyste”. un vrai
bonheur au cœur des alpilles. 4 000 bouteilles. Le plaisir est rare!
Dominique hauvette aime la terre, parle à ses vignes, croit
aux astres, cultive, comme au Château romanin et au
Domaine des Lauzières, la biodynamie et glisse «toute sa
féminité et sa sensibilité dans ses cuvées» quand l’autre star
du coin, le Domaine de trévallon montre avec son cabernet
toute sa franche virilité. «Finalement tous les cépages se plai-
sent dans les Baux» sourit-elle. «Dans ce pays, il y a une vraie
magie des terroirs, il n’y a guère que le mourvèdre qui joue
le difficile.»
revenons en arles. «Elle est une ville penchée sur l’avenir,
accrochée à ses racines. Une ville restée incroyablement
romaine avec ses contrastes» brosse, non loin de là, armand
arnal, derrière les fourneaux de sa Chassagnette. une autre
valeur sûre de la cuisine locale.
arles, qu’en dire ? Si elle était une recette à la façon de jean-
Luc rabanel, l’agitateur d’idées, elle serait «une soupe de cho-
colat blanc avec une île flottante de riz rouge». où comment
réunir «rusticité et délicatesse» pour dessiner dans l’assiette
la complexité culturelle de la ville. ou bien «une sangria végé-
tale rouge sang» pour mieux sonner le réveil d’arles le temps
de ses corridas. «Arles est tout sauf monolithique» dessine
avec ses mots le chef étoilé. De sa table nichée dans une pe-
tite ruelle, il parle comme «d’une haute cuisine et d’une révo-
lution quotidienne». Et quand l’endroit se fait trop petit, on se
replie à la table d’à côté. Son autre table. pour une plancha de
légumes poêlés ou un pata negra y pan con tomate. olé.
bio en camargueretour dans le calme de la campagne à la découverte
d’autres vins du coin. jean-Michel Guérin pour guide. Son
carnet de dégustation comme feuille de route, on s’invite à
la table de cuvées de belle tenue : «L’affectif» d’andré Cha-
rial, «le Coin caché» du Mas de la Dame, le «Clos du pa-
radis» du Domaine de Gourgonnier. Dans cette appellation
« doMinique hauvette (photos
ci-dessus) cultive ses terres en
biodynaMie. coMMe le château
roManin (ci-contre), adMirable
doMaine qui signe actuelleMent,
avec sa cuvée “le cœur”, l’un des
plus beaux vins de nos terroirs. »
uNE routEDES ViNS
suite page 36
© château romanin
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35Vins & proVence(s)
sous une étoileUne table
«La cuisine moléculaire est un
amusement». Derrière les mots
de Jérôme Laurent, il faut traduire
une simple mise en bouche, un
réveil en douceur des papilles,
une invitation à un bref voyage.
Passé par chez Bernard Loiseau
et Antoine Westermann, le jeune
étoilé arlésien n’y voit surtout pas
une fin en soi, seulement un outil
capable de dégager une saveur
nouvelle, «une exploration des
sens». Dans sa petite maison de
famille du quartier de la hauture, à
deux pas des arènes et du théâtre
Antique, il cultive tout bonnement
«le goût à l’infini». Sa cuisine qu’il
réduit en deux mots à « aérienne
et imaginative» est une ode à
«une imagination sans fin», une
affaire de sensations. Globe-trotter
dans l’âme, apôtre de «la cuisine
fusion» où se mêlent des saveurs,
des épices et des ingrédients d’ici
et d’ailleurs, il est un vrai touche-
à-tout après avoir cuisiné sur
tous les continents. Ou presque.
Finalement, «avec parcimonie»,
de ses gestes posés, il ne se refuse
rien. Il joue seulement avec les
équilibres, une parfaite maîtrise
des cuissons et les produits de
saisons pour créer des recettes,
«trouver les bonnes alchimies» ou
revisiter d’un geste précis les petits
plats simples de ses grands-mères
comme «les artichauts barigoule
et ses gnocchis». C’est à Arles,
une table sous une étoile.
Le Cilantro. 31, rue porte de Laure. Arles. Tél. : 04.90.18.25.05. Tlj du mar. au vend. et sam. soir. Menus : 24 euros (midi), 65 euros (menu-carte) 72 euros (Gourmand) et 99 euros (Voyage). www.restaurantcilantro.com
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36 Vins & proVence(s) / janVier 2009
en culture bio ou biodynamie, il n’y a guère que le
bourguignon des Côtes de Beaune Christian Nieff, un
amateur de grenache, à prendre au pied des Baux,
d’autres chemins. À Sainte-Berthe, il fait «comme il le
sent». Dans sa bouche, cela signifie «de façon raison-
née» à la vigne, avant d’opter pour «des vinifications
longues et séparées, peu d’extractions, un élevage
partiel en bois» et un assemblage réussi de grenache,
syrah et cabernet sauvignon.
Découvrir le vignoble, c’est aussi oser le cap sud,
rejoindre la Camargue, ses terroirs d’alluvions et ses
vins de pays. Faire une halte à Beaujeu, rencontrer
Pierre Cartier, un bio de trente ans, «le seul du Delta».
La veille à La Telline, on s’était régalés d’une terrine de
foie de sanglier posée sur un bout de pain devant le
feu de la grande cheminée et d’un verre de sa cuvée
“Vincent”, un assemblage judicieux de Marseillan
(80%) et de Caladoc apte à se marier aussi bien avec
«un poisson gras» qu’avec «un taureau de Camargue
et du riz rouge». Une vraie gourmandise. Cela valait
bien un petit détour pour découvrir aussi son 100%
carignan, une barrique guère plus «avec un boisé très
fin pour apporter rondeur et élégance».
Le pot au feu d’ArianeLa nuit est tombée. Retour à la lueur des phares jusque
dans le vieil Arles. Avec les frimas de l’hiver, un jeudi
de décembre, on pousse la porte d’un bistro à vins,
non loin de la Place du Forum. Ariane, la maîtresse de
maison, est un apôtre des vins naturels, des cuvées
sans soufre et terriblement à la mode. Sa chef, derrière
ses fourneaux, régale avec son tour de main d’un pot
au feu, d’une souris d’agneau ou d’un velouté de
blettes. On accompagne ça d’un vin au verre. Du sud,
mais pas forcément. C’est sans chichi. Comme on dit,
à la bonne franquette. Ça, c’est tout Arles. «La plus
grande commune de France» sourit Jérôme Laurent,
mais aussi une belle endormie avec ses coins cachés».
À dénicher le temps d’une balade tranquille entre
ruelles et vignes.
UNe ROUTeDeS VINS
à-oreilleBouche
C’est en Camargue, tout près
de Gageron, une adresse toute
simple qu’on se passe entre amis.
La Telline, cinq tables, du mobilier
rustique, un sol en tomettes.
Comme à la maison. Cet ancien
poste de douane célèbre, au feu
de cheminée sur une braise très
lente, les loups, les turbots ou
les dorades de la Méditerranée
et les sandres et les anguilles du
Vaccarès. Le patron, Jean-Paul,
est un chasseur de gibier d’eau,
passé, il y a quinze ans, derrière
les fourneaux. Depuis, avec son
tour de main, il régale
les habitués
La Telline. Route de Gageron, quartier Villeneuve, 13200 Arles. 04.90.97.01.75.
Fermé le mardi, mercredi et jeudi midi. Carte : 45 euros/pers. Fermé en janvier.
Sur réservation.
« Le MAs sAinte-Berthe, fief de ChristiAn nieff, Adepte des
vinifiCAtions Longues, des éLevAges pArtieLs en Bois »suite de la page 34
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« Le MAs sAinte-Berthe, fief de ChristiAn nieff, Adepte des
vinifiCAtions Longues, des éLevAges pArtieLs en Bois »
en plein cœurArles
On a tout vu ou presque : les arènes, les thermes, la maison de Van Gogh, l’Hôtel Dieu, le musée Reattu… Il est temps de rentrer au bercail. On longe alors le Rhône, quelques minutes, pour gagner la Roquette. Un beau quartier que celui-là, pittoresque à souhait avec ses pierres médiévales. Bien vivant, aussi. et métissé qui plus est, mélant en un même flux joyeux de vieux camarguais à la peau mate et de jeunes bourgeoises à la blondeur impeccable. C’est là que Géraldine a posé un jour ses valises pour ouvrir la Pousada, un rêve bohème, une jolie maison d’hôtes de trois chambres à peine. La bâtisse a du cachet avec ses poutres apparentes, ses sols d’un autre temps et son tout petit patio. Sûr, c’est trois fois rien : quelques mètres carrés qui prolongent le salon. Mais quel effet ! C’est une bulle d’oxygène, une oasis de sérénité, une régression en stade fœtal pour citadin oppressé. On en oublierait presque le reste… Le salon, ce vieux beau qui s’habille à la mode. Allez, va : ça lui va bien ! et puis les chambres : piment, cumin, poivre. Pour une nuit épicée ? Peut-être, d’autant que la grande douche à l’italienne, béante, face au lit, donne des idées !
La Pousada - 9 rue Croix Rouge - Tél. 06 74 44 39 77 - Chambres de 80 à 110 e, petit déjeuner bio inclus - Réouverture le 1er mars www.lapousada.net
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39Vins & proVence(s)
La première fois que Claude
Lecomte a travaillé la truffe,
c’était en 1971, au Grand
Hôtel Bragard, à Gérardmer, un
établissement pour lequel ce
natif de Blois conquit un jour une
étoile. «Je me souviens : j’avais
dû descendre jusqu’à Vaison-
la-Romaine pour les acheter.»
Désormais, il n’a plus autant
de route à faire pour quérir le
diamant noir. C’est qu’il s’est
installé, voilà un quart de siècle,
au Colombier, à Villecroze, dans
le Haut Var, tout près d’Aups,
l’une des places fortes de la truffe
provençale. Du coup, il peut
aisément s’adonner à sa passion
pour la tuber melanosporum,
lui dédiant son plus beau menu.
Le clou du repas : le chausson
associant un foie gras maison à
une truffe entière. et cette fois,
ce sont les autres qui viennent de
loin pour s’en régaler.
«une Bonne truffe est ferMe,
de forMe BisCornue, Brune à
L’exterieur, soMBre à L’intérieur,
à peine MArBrée de BLAnC.»Claude leComte
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40 Vins & proVence(s) / janVier 2009
brouillade aux truffes du pays d’Aups
ingrédients
Pour quatre personnes : 12 oeufs, 100 g (environ) de truffe, 3 cuillères à soupe d’huile
d’olive, 15 cl de crème fraîche liquide, croutons de pain grillé, sel, poivre.
préparation
Cassez les oeufs, râpez (sans les peler) environ 70 g de jolies truffes bien odorantes du Pays
d’Aups (détaillez en lamelles le restant et réservez-les). Mélangez le tout avec un peu de
crème fraîche et deux cuilléres à soupe d’huile d’olive, salez, poivrez au goût.
Dans un poêlon faites chauffer une cuillère d’huile d’olive, versez-y la composition et faites
cuire à petit feu tout en remuant très intimement jusqu’à onctuosité. Servez rapidement
avec quelques croûtons de pain grillé recouverts d’une lamelle de truffe salée (sel de Gué-
rande) et d’huile d’olive.
Saint-Jacques poêlées aux truffes
ingrédients
Pour quatre personnes : 12 noix de Saint-Jacques, 100 g (environ) de truffe, une mâche,
huile d’olive, vinaigre balsamique, extrait de soja, sel, poivre.
préparation
Inciser une partie des noix de Saint-Jacques pour y glisser une lamelle de truffe. Dans une
poêle, faire chauffer de l’huile d’olive. Juste avant d’y faire frire les noix de Saint-Jacques,
ajouter une noisette de beurre. Cuire aussitôt les noix, d’un simple aller retour de quelques
secondes à peine, le temps qu’elles colorent en surface. Réserver.
Dresser l’assiette avec une salade de mâche à l’huile d’olive, arrosée d’un filet de vinaigre
balsamique et d’une goutte d’extrait de soja. Ajouter les Saint-Jacques. Couvrer les noix
natures d’une lamelle de truffe crue. Servez aussitôt.
LA truffe seLon CLAude LeCoMte
Au Colombier, c’est Yvonne Lecomte, l’épouse de Claude, qui s’occupe de la carte des vins. A
l’heure de déguster les recettes de son mari, elle nous conseille quelques belles bouteilles de
Provence. «Pour la brouillade, on peut aller sur un vin rouge qui a de la mâche vieilli en fût pour avoir une légère note boisée. C’est ce que l’on va trouver, par exemple, avec le Côteaux varois en Provence “Les Abeillons” Rouge du Château Thuerry. Pour les Saint-Jacques, je verserais sur un blanc. J’aime beaucoup le Château de Berne pour, là-encore, sa petite note boisée. Le côté fleuri, féminin du Blanc et Or du Château Minuty me séduit également. Enfin, je citerais le Château de Rouvière, un beau Bandol avec du corps et de la fraîcheur.»
Côté CAve
TeRROIR
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41Vins & proVence(s)
«LA truffe
noire A un
goût unique
de Bruyère, de
feuiLLes sèChes,
de terre.»
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42 Vins & proVence(s) / janVier 2009
Bonnes adresses
pour Boire du provenCe a paris
LA renoMMée des vins de provenCe dépAsse LArgeMent Le sud de LA frAnCe. A pAris, de pLus en pLus de Bistrots et de BArs à vins proposent A Leurs CArtes de joLis Crus qui pArLent Aux pApiLLes AveC L’ACCentdu Midi. tour d’horizon et dégustAtion…
PAR LAURe LAMBeRT
BONNeSADReSSeS
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43Vins & proVence(s)
Cela fait maintenant 25 ans que le britannique Mark Williamson
a ouvert ce resto-bar où se côtoient cuvées prestigieuses et petits
vins succulents, agrémentés d’une cuisine digne des meilleurs bis-
trots parisiens. Parmi les nombreuses références scrupuleusement
sélectionnées par le maître des lieux, citons les Bandol rouge et
blanc du Domaine du Tempier et de la Tour de Bon, ainsi que le
Coteau varois rouge du Domaine du Trians, « un vin généreux
et tendre auquel il fait bon de penser ». egalement disponibles
ponctuellement : les rouges du Château de Bellet (AOC Bellet),
du Domaine de la Suffrene (AOC Bandol), le rosé du Château
Roquefort (AOC Côtes de Provence) et la cuvée Clarendon du
Domaine Gavoty, dans les trois couleurs.
13 rue des Petits Champs, 1er
Une situation géographique idéale en plein cœur de la capitale, des
vins bien choisis à des prix raisonnables et d’excellentes assiettes de
dégustation : le Wine and Bubbles est acutellement l’un des grands
rendez-vous œnologiques de Paris. Cette cave-bar à vin propose un
large choix de vins au verre (600 références ainsi qu’une centaine
de références en champagne). On peut y siroter quelques illustres
vins de Provence : le rosé du Château Sainte-Roseline (AOC Côtes
de Provence), le rouge et le blanc du Château Sainte-Marguerite,
ou encore le Coteau d’Aix-en-Provence rosé du Château du Seuil,
un vin frais et fruité parfait en apéritif.
3 rue Française, 1er
wiLLi’swine bar
wine And bubles
© p.Lippmann
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45Vins & proVence(s)
La carte de ce resto-bar-cave à
vins, à l’ambiance bistrotière pur
jus, répertorie une cinquantaine
de vignerons. et les vins de
Provence ne sont pas les plus mal
lotis. Au choix : un Bandol rouge
fruité et équilibré du Domaine
Tempier « qui, avec son très
beau bouquet d’arômes (cuir
et sous-bois), est idéal avec du
gibier et des plats de viande en
sauce », indique le propriétaire.
Il y a également un Bandol rosé
du célèbre Domaine d’Ott, ainsi
qu’un rouge
«très épicé» et un rosé «tout en
finesse» du Château Revelette
(AOC Coteaux d’Aix).
8 rue Saussaies, 8ème
«Aimer, manger, boire
et chanter», telle est la devise
de ce bistrot qui communique
avec le restaurant La Bonne
Franquette, et qui a vu défiler
Van Gogh, Zola, Monet et
Cézanne. Situé au cœur du
vieux Montmartre, “Aux bons
vins” propose une sélection de
150 vignerons. Des amateurs en
quête de belles références de
vins et de produits régionaux y
ont leurs habitudes. Ici, le rosé
de Provence est à l’honneur
toute l’année, servi en apéritif,
en accompagnement des salades
et des grillades. On y savoure les
rosés du Domaine Tempier et du
Domaine d’Ott (AOC Bandol).
Outre ces références star, le bar
se félicite d’avoir déniché un
excellent vin de pays du Var,
“Triennes rosé“ du Domaine
de Triennes, aux notes de fruits
rouges et de guimauve.
18 rue Rustique, 18ème
Auxbons vins
© jérôme chatin
Le griffonnier
Ce restaurant-cave à vins est tenu par Anne et Cyril Clément, amateurs
de bons crus. Ici, les vins de Provence sont particulièrement appréciés :
notamment le rouge, le rosé et le blanc du Domaine de l’Olivette (AOC
Bandol), le blanc du Château Rasque (AOC Côtes de Provence), «un
vin atypique, rond et gras en bouche et frais à la fois, avec une note
finale poivrée », ainsi que le rouge et le rosé du Clos Cibonne (Côtes de
Provence cru classé), le coup de cœur d’Anne et Cyril. «Nous conseillons
souvent les rouges de Provence avec du boudin noir, un agneau de
lait, une côte de bœuf ; les rosés se marient bien en apéritif ou avec
des noix de St Jacques poêlées, et les blancs avec un risotto à la truffe
noire ou un poisson blanc à la vapeur», explique Anne. «Ce que nous
apprécions dans les vins de Provence ? L’équilibre, la puissance et les
tannins fondus».
17 rue des Lavandières Ste-Opportune, 1er
Dans ce resto-bar à vins, les clients sont souvent incités à goûter les
vins à l’aveugle. Un pari réussi puisque la salle ne désemplit pas. Si la
carte des vins varie régulièrement, on y trouve quelques références
récurrentes en Côtes de Provence, notamment le Château de Roquefort
et sa Cuvée les Mûres, ainsi que le rosé aux saveurs toniques et friandes
de St André de Figuières. Le coup de cœur du restaurateur : le Château
Léoube en blanc, «à déguster avec des poissons grillés», en rouge
«parfait avec des plats charnus», et en rosé «très léger, qui possède une
couleur magnifique».
4 place du Petit-Martroy, Pontoise
Au vieux comptoir
LA Bonne entente
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matière : un risotto aux carottes. C’est simple, mais
c’est gourmand et, forcément, ça rend aimable. La
suite n’est pas mal non plus : un mignon de veau.
Joli le mignon. Tendre et goûteux. Le chef connaît son
affaire. Las, la conclusion est un ton en dessous. Une
poire amandine ; la poire est juteuse, mais l’amandine
triste.
Du côté du menu eveil, en revanche, c’est un
sans faute. 29 euros à peine pour des plaisirs
variés. Des ravioles de Romans, crevettes et crème
au champagne pour l’entame. Chic. Un trio
diabolique fondant-croquant au chocolat, pistache
et nougatine. A vous faire oublier que vous n’aviez
plus faim. et entre ces deux plats, un lapereau sur un
lit de choux au lard. et là, bravo : chapeau bas pour
le chef qui ose et réussit ce plat fermier. On vous l’a
souvent répété : l’habit ne fait pas le moine. en voilà
une nouvelle preuve. Bye bye le décor trendy. A la
trappe le come back du crooner. On est au cœur du
sujet, le nez dans l’assiette et il n’y a plus rien autour.
C’est qu’on a là du rustique, du solide, de la saveur
d’autrefois, un régal de toujours. Applaudissements !
D’autant que l’on s’est laissé dire, par la suite, que
le maître-queux était coutumier du fait. Sors de ce
corps, Mémé !
LA CAve LA joue tendAnCe. sAuf en Cuisine. et C’est tAnt Mieux !
Nous sommes aux Arcs, à la Maison des Vins. Un paradis : 750
références différentes. Toute l’appellation Côtes de Provence — ou
presque ! — sous un même toit. A l’étage de ce superbe caveau,
un restaurant : La Vigne à Table. Il a connu bien des péripéties.
Ouverture, fermeture, ouverture… Depuis le mois d’août, François
Pillard tente d’enrayer le balancier. Le défi est difficile, mais il en a vu
d’autres. Il fut six ans durant le bras droit de Marc Meneau, l’étoilé
de Vézelay, le genre d’expérience qui vous forge un caractère en
acier trempé.
Passons vite sur le décor. elégant. Sage. Très sage. Il ne doit d’ailleurs
qu’à quelques détails (peintures abstraites, bibelots et mange-debout)
de ne l’être trop. Mettons-nous à table. Sus à la pause déjeuner,
formule attrayante avec trois plats et un verre de vin pour 25 e. Ce n’est
pas que le reste de la carte manque d’intérêt. Bien au contraire. Les
deux menus sentent la maîtrise, l’ambition, le souci du détail. Prenez
le “carpaccio de langoustines, cromesquis de pieds de cochon” :
typiquement le genre de mariage terre-mer que seuls osent les gars
de la haute. De la haute gastronomie. Seulement voilà : ces gens là
ont le homard et le foie gras faciles, mais, quand il s’agit de régaler
son hôte de trois fois rien, là, ce n’est plus la même affaire.
et bien le sieur Pillard, lui, s’en sort très bien. Des six plats qui passent
à notre table, seul le wok de gambas et légumes minute nous laisse
tiède. Trop iodée. La faute à l’extrait de soja, sans doute. Mais pour
le reste, rien à dire. Belle fraîcheur avec le millefeuille de thon. Jolies
saveurs avec le velouté de potiron, éclats de châtaigne et pied de
cochon. et mille fois merci pour la souris d’agneau de 7 heures et
ses pommes de terre écrasées à l’huile d’olive. Tellement fondant.
Ultimes bons points : le service attentif, aimable, efficace, et la carte
des vins à prix doux. Très doux.
La Vigne à Table - RN7 - Les Arcs - Tél. 04 94 47 48 47Menus à 25, 35 et 55 euros. Fermeture : le dimanche et lundi.
une vigne grimpante
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51Vins & proVence(s) 51Vins & proVence(s)
«on retrouve
ce pittoresque
qui fait l’âme
d’une maison de
campagne»
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53Vins & proVence(s)
des canons de toute beauté«des bou-
teilles de vin et
de champagne,
élégamment
disposées sur des
étagères noires,
comme des
fragrances
précieuses dans
une parfumerie.»
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54 Vins & proVence(s) / janVier 2009
A 65 ans, Andrée Terlizzi cumule deux vies
professionnelles. La première fut la plus longue,
la plus sérieuse. Professeur de biologie, cette
Savoyarde enseigna les “sciences nat” dans le
sud de la France, à Nice et Toulon notamment.
La seconde est bohème. Il y a cinq ans, l’éditrice
marseillaise Jeanne Laffitte, l’âme des Arcenaulx,
l’un des plus beaux et des plus anciens quartiers de
la Cité phocéenne, publie son premier ouvrage :
La Provence, un recueil d’aquarelles. «J’ai toujours
dessiné, mais, en revanche, je peignais depuis
peu, raconte l’artiste. Malgrè tout, mes proches
m’ont très vite encouragé à montrer mes travaux,
à les publier. Alors, un jour je me suis décidée à les
envoyer à deux éditeurs dont Jeanne. Elle y a cru.
Un miracle : je lui avais adressé assez naïvement
des photocopies couleurs !»
un an dans les vignesLe hasard fait bien les choses : le début de
cette nouvelle carrière coincide avec la fin de
la précédente. Jeune retraitée de l’Education
Nationale, Andrée se lance totalement dans son
art, promenant sa palette dans les paysages de la
Côte d’Azur, du Languedoc ou, tout récemment,
pour son septième opus, dans le Var. «Je prépare
déjà le huitième, confie-t-elle. Il sera consacré
aux Alpes de Haute Provence. Et puis, j’aimerais
bien finaliser un jour prochain mes projets sur
l’Angleterre et le Yémen.»
Parmi les plus belles réussites de l’aquarelliste
désormais installée à Six-Four-les-Plages, “Vignes
et vignerons de Provence”, un ouvrage sur les plus
beaux domaines de la Vallée du Rhône et de la
Provence. «Ce travail-ci m’a été largement inspiré
par la sœur de Jeanne, Simone Laffitte, responsable
du restaurant des Arcenaulx. C’est elle, d’ailleurs,
qui a sélectionné la trentaine de domaines que j’ai
visités et peints pendant une bonne année. Je lui
dois ainsi de très belles rencontres et la découverte
d’endroits rares comme la cave du Château Simone
où, à l’abri de grilles cadenassées, reposent les plus
vieux vins de Provence.» Cela-dit, Simone Laffitte
a fait mieux que de guider la peintre varoise : elle
lui a communiqué sa passion des vins. «A l’arrivée,
reconnaît l’initiatrice, le travail d’Andrée n’est pas
seulement beau ; elle a signé un livre de fond,
une belle initiation, ludique mais sérieuse, aux
vignobles provençaux.»
de l’eau dans le vinavec ces douces aquarelles, andrée terlizzi nous ouvre les portes des plus beaux domaines de provence.
SAVoIRFAIRE
PAR JoSSELIN ToUSSAINT-PIERRE
Vignes et vignerons
de Provence.
Andrée Terlizzi
23 euros
Editions Jeanne Laffitte
www.jeanne-laffitte.com
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Le Domaine de Valdtion, dans les Alpilles
Le Clos Sainte-Magdeleine,
à Cassis
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57Vins & proVence(s)
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blondes et rouges la richesse aromatique des pousses
de moutarde, des feuilles de mizuna, de totsoï et de
coriandre. Enfin, elle ose sans cesse de nouveaux
goûts, des produits orginaux mais vrais, naturels.
on doit par exemple aux frères Auda d’avoir
introduit dans nos assiettes, il y a quelques
décennies de cela, les pouces d’épinard et
les courgettes fleurs. Autre réussite : en
1989, suite à leur rencontre avec une autre
grande fratrie de l’agroalimentaire - les
Ducros, pour ne pas les nommer - ils lancent
les premières herbes aromatiques fraîches en
sachet. Le basilic et les bouquets garnis de
la PME azuréenne s’installent dès lors dans
les rayons frais de quelques enseignes de la
grande distribution.
belles à croquerDernière trouvaille de la maison Auda :
les fleurs comestibles. Portée par la jeune
génération (les quatre petits-enfants
de Marius travaillent dans l’entreprise),
cette gamme insolite se compose de douze
espèces différentes. Et ça marche ! Du moins, ça
commence. De nombreux chefs ajoutent déjà à leurs
recettes des primevères, des bégonias, des gueules
de loup. «Pour l’instant, les professionnels de la
restauration assurent la quasi totalité de nos ventes
de fleurs en barquette fraîcheur, confie Sandrine
Auda. Depuis peu, quelques barmen s’y sont mis
également, inventant des recettes de cocktails
autour de nos produits. Et puis, nous ne désespérons
pas de gagner quelques ménagères à notre cause.
D’ailleurs, il y a quelques semaines, pour les fêtes de
fin d’année, l’enseigne Leclerc a référencé quelques-
unes de nos fleurs.»
Qui sait si l’enseigne bretonne n’aura pas envie, un jour,
de prolonger cette expérience au-delà des réveillons ?
Parce que c’est beau, une fleur dans une assiette,
mais pas seulement ! C’est bon aussi. La saveur iodée
de la bourrache rappelle ainsi celle de l’huître. Elle
fait merveille avec un poisson ou des crustacés. Le
parfum poivré, proche du radis, de la capucine se
marie très bien à une salade ou des farcis. La fleur
de ciboulette et ses arômes d’oignons, très doux,
accompagnent parfaitement une pièce d’agneau ou
de veau. Rappelant le fruit de la passion, la tagète
égaie un taboulet ou une vinaigrette. La lavande
relève aussi bien un riz blanc qu’une crème brûlée. La
sauge ananas, proche du fruit dont elle porte le nom,
balade son goût sucré dans de nombreux desserts.
Bref, d’un coup, d’un seul, vos plats ont du bouquet !
SAVoIRFAIRE
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60 Vins & proVence(s) / janVier 2009
1 au topLe Taster de Peugeot est un verre à dégustation étudié pour amener le maximum de perceptions aromatiques en un minimum de temps. 29 € pièce.
2 gracieuseRiedel s’est inspiré du cou des cygnes pour créer cette superbecarafe Cornetto Black. Elle a l’avantage de pouvoir se mettre
dans un seau à glace comme une bouteille… Son prix : 129 €
3 classiqueLa carafe Capitaine de Genviève Lethu, un beau flacon à décanter qui amène tout en douceur le vin à son meilleur. (66 €)
4 un bijouUn anneau, trois anneaux ou herbes folles : les carafes Alliance
de l’Atelier du Vin sont des pièces uniques de joaillerie entièrement réalisées à la main, en atelier, à Paris. (entre 380 et 580 €)
5 objets d’artInstallées à Hyères, Phillippa Martin et Gwendoline Bonnet créent sur commande des pièces somptueuses, comme ce verre Dragon (250 € pièce).
SHOWROOM BUREAU D’ÉTUDES ARCHITECTE D’INTÉRIEUR
Zone industrielle Les TourradesPalace Center, Bâtiment A
06210 MandelieuTél : 04 92 19 64 50
Fax : 04 93 48 98 65Email : [email protected]
RÉNOVATION DÉCORATION APPARTEMENT, VILLAS ET CHÂTEAUX
quand les meilleurs verriers se mettent en tête de flatter
le vin, l’expression «les arts de la table» prend soudain
tout son sens…
passe au verrele rouge
PAR MARYLoUE LUCIANI
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65Vins & proVence(s)
1 on est marronAu cœur du Var, à Collobrières, la spécialité, c’est le marron. Et le spécialiste ? La Confiserie Azuréenne. Des marrons glacés onctueux et peu sucrés (10,50 e les 5) et une crème 100% naturelle (à partir de 3,90 e)www. confiserieazureenne.com
2 bonbons fleurisAvec la Confiserie Florian (à Bar-sur-Loup, dans le 06), les fleurs ne sont pas seulement belles ;
elles sont gourmandes : confits et bonbons cristalisés de rose, jasmin, violette, mimosa (9,5 e les 500g de confit de pétales de rose). www.confiserieflorian.com
3 losange divinPâte de fruit, amande blanchie, sucre glace : le calisson est inimitable (environ 18 e la boîte de 230g). www.leonard-parli.com
4 le nougat, c’est le pied !A Signes, la maison Fouque fait du nougat à la main, dans des chaudrons centenaires, selon une recette inchangée depuis 1864. Le résultat ? Succulent.A partir de 7,45 e la barre de 190g.www.nougat-fouque.com
5 & 6 tutti fruttiPetites bouchées ou fruit entier : à Saint-Rémy de Provence, Lilamand confit nos vergers depuis 140 ans (ananas confit : 50 e / kg). www.lilamand.com
avant que le soleil ne reprenne des forces et les maillots de bain
leur tyrannie, fondons pour quelques délices made in sud.
de gourmandisepéchés
PAR MARYLoUE LUCIANI
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66 Vins & proVence(s) / janVier 2009
menu unique Six ans que le Japonais Kei Matsushima s’est
installé à Nice pour créer son restaurant : le
fameux Kei’s Passion. Pour célébrer cet anni-
versaire, ce chef étoilé propose, midi et soir, un
menu-carte à prix “événement”. Cela s’appelle
“Respect du terroir” et il n’en coûte que 35
euros par couvert. Comptez à peine 15 euros de
plus pour la version boissons comprises (deux
verres de vins, eau et café). L’occasion est belle,
sans doute unique, de (re)découvrir le savoir-
faire de l’un des plus grands talents actuels de
la cuisine du Sud. Quelques suggestions pour
vous allécher : les “brocoletti en risotto parfumé
au sésame, ses feuilles sautées au piment
d’espelette”, la “poulette des Landes, coulis
de citron, fricassé de champignons des bois,
asperges vertes à l’ail, jus de poulet au thym”,
la “châtaigne en moelleux, glace à la vanille”.
Keisuke Matsushima - 22 ter, rue de France Tél. (0)4 93 82 26 06
la vie de palaceLes dégustations sont à la mode et les palaces
n’échappent pas au genre. Ainsi, à Cannes, le
Majestic Barrière propose-t-il deux fois par mois,
le samedi matin de 10 à 12 heures, des cours
d’œnologie (35 e/pers.) animés par son jeune
sommelier, Gaétan Bouvier. Chaque séance
donne lieu à initiation au vin, une présentation
de l’un des grands vignobles de France et, pour
finir, à une dégsutation au Bar du Fouquet’s.
Infos et réservation : 04 92 98 77 03
a bonne écoleInstallé à Mallemort de Provence, au nord d’Aix,
le Comptoir des Vins organise tout au long de
l’hiver des stages d’initiation à la dégustation
et à l’œnologie. Les ateliers se déroulent au
Château Bas, joli domaine des Coteaux d’Aix-en-
Provence, réputé pour ses vins et ses superbes
vestiges romains. La formule la plus complète
se déroule sur une pleine journée. on la débute
par un cours sur le vin et la façon de le déguster.
Suit un module consacré aux cépages, terroirs et
appellations. Pour le conclure, une dégustation
à l’aveugle de bordeaux, grands crus et vins du
monde. Troisième acte : la vinifcation. Pour tout
savoir sur l’élaboration des rouges, blancs et
rosés, sur l’élevage, sur le potentiel de garde…
Ultimes réjouissances : une séance particulière-
ment judicieuse sur la création de sa propre cave
et les accords mets/vins. En guise d’épilogue,
un exercice pratique autour du fromage et du
chocolat.
Infos : 04 90 55 60 26 - www.lecomptoirdesvins.comDemi-journée : 48 e - Journée complète : 98 e, déjeu-ner au château compris, une bouteille de vin offerte.Prochains rendez-vous : les 24 janvier, 14 février et 14 mars pour les stages demi-journée, et les 31 janvier, 7 février, 7 et 21 mars pour les modules d’une journée.
Après Montfort-sur-Argens,
et Salernes, les Caves du
Commandeur ont inauguré, fin
octobre, un troisième caveau de
vente, à Brignoles, sur la route
du Val. Il propose évidemment
l’ensemble des vins maison,
à commencer par la Cuvée
Dédicace qui, depuis quelques
années maintenant, vaut à la
coopérative varoise l’estime de
nombreux œnologues. Mais
au-delà des vins, cette belle
boutique offre une sélection
bien choisie de produits gour-
mands. on y trouve ainsi les
classiques provençaux comme la
tapenade, la rouille, l’anchoiade
ou l’aioli. Pour huile d’olive,
on a fait confiance au niçois A
l’olivier. C’est bien vu ! Côté
douceurs, signalons les confi-
tures artisanales de L’Epicurien,
gorgées de fruits et explorant
des parfums inédits, ou encore
des sirops insolites au goût de
fruits, de fleurs ou de bonbons,
venus de Carnoux-en-Provence.
Idéal pour un kir façon Sud.
Jamais deux sans trois
de neuf ?quoi
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7e SAVIM Printemps
Vendredi 3au
Lundi 6 Avril
www.savim.eu
S A L O N D E S V I G N E RO N SET DES PRODUCTEURS FERMIERS
Les moines de l’Abbaye de Lérins
sortiront d’ici la fin de l’hiver une
nouvelle cuvée : la Saint-Lambert.
Ce vin positionné haut de gamme est
fait à 100% de mourvèdre, ce qui lui
garantit un beau potentiel de garde.
Vieilli 12 mois en fût de chêne neuf,
il dégage un nez vif de fruits rouges
et de cannelle, et de beaux arômes
de cerise et de prune. Un peu d’âge
ne peut qu’embellir encore un peu plus des tannins déjà mûrs, gras,
aux épices discrètes. En vente auprès de l’Abbaye (Tél. 04 92 99 54 10).
Le saint des saints
Berne à cœur ouvertCôtes de Provence de renom, le Château de Berne, à Lorgues, dans le
Var, livrera tous ses secrets au presque aux amateurs de vin, à l’occasion
de ses journées œnologiques programmées deux samedis par mois. Dès
11 heures, les participants découvriront le domaine, son terroir et son
histoire. Un cours magistral mais convivial puisqu’il se déroule autour
d’un verre de rosé maison. A midi, place à la dégustation. Robe, nez,
bouche : apprenez à juger un vin. Après un déjeuner à la Bouscarelle, la
table provençale du Château de Berne, les choses sérieuses reprennent
avec une longue visite des chais.
Infos : 04.94.60.43.53 - www.chateauberne.comPrix : 90 e, déjeuner au château compris.
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68 Vins & proVence(s) / janVier 2009
de neuf ?quoi
Le millésime 2009 du Guide Relais
& Châteaux est paru. Quatre
établissements de notre région y
font leur apparition. Après une
trop longue absence, le Château
de Rochegude, magnifique édifice
médiéval, fierté de Rochegude,
charmant village de la Drôme
provençale, fait son retour.
Récemment créé, le Couvent des
Minimes, le premier hôtel & spa
de L’Occitane, dans les Alpes de
Haute Provence (photo ci-contre),
s’inscrit déjà parmi les grands de
l’hôtellerie de charme. Le Var,
enfin, signe un doublé avec l’arri-
vée de la Bastide de Saint-Tropez
et du Château de Berne.
La quarté gagnant
Une idée pour la Saint-Valentin :
offrez un vignoble. Ou, du
moins, une parcelle de vignes
grâce à un concept original
créé par Mes Vignes, une
société basée à Montcuq, dans
le Sud-Ouest. Elle vous propose
d’acquérir, le temps d’un millé-
sime, 12, 24 ou 32 pieds dans
l’un des domaines participants
à l’opération (tel, par exemple,
le domaine Bunan, en Bandol).
Chaque “propriétaire” peut,
s’il le souhaite, suivre un cycle
de trois ateliers - découverte,
vendanges et assemblage - pour
découvrir toutes les étapes de
l’élaboration d’un vin. Au terme
de l’élevage, il hérite d’autant
de bouteilles qu’il avait de
pieds. Mieux : cette cuvée exclu-
sive est baptisée du nom qu’il a
lui même choisi. Le coût de ce
package : à partir de 256 e.
infos : www.mesvignes.com
Devenez propriétaire
de neuf ?quoi
La dernière goutteCauchemar de ménagère… On a tous connu la petite
goutte de vin félonne qui, sans se hâter, coule le
long de la bouteille jusqu’à souiller la belle nappe du
jour. Pour remédier à cette triste expérience, Vacuvin,
spécialiste des accessoires pratiques pour le vin,
propose son Wine Server Crystal. Adapté à la plupart
des bouteilles, ce verseur à vin répond d’un dispositif
anti-goutte astucieux : l’arête intérieure du bec verseur
sectionne la goutte qui est alors drainée par le bord
extérieur de retour dans la bouteille, ce qui a pour effet
d’empêcher les gouttes de tomber sur votre table.
La tournée du chefNicolas Rutard… Ce nom dira sans doute quelque
chose aux habitués de l’hôtel Délos. En effet, ce chef
de cuisine veille depuis une douzaine d’années sur les
fourneaux de la belle maison de l’île des Embiez. Sa
recette la plus originale ? Longo Maï. Attention, ça
ne se mange pas, ça se boit ! Il s’agit en effet d’un
apéritif à base de vin blanc (issu des cuves du Château
La Coste, dans les Côteaux d’Aix), que ce maître-queue
inventif a eu la bonne idée d’aromatiser avec de la
citronelle et du basilic frais. Le résultat est excellent,
beaucoup plus subtil que ses ingrédients ne le laissent
imaginer. A boire bien frais, seul ou sur des poivrons
grillés, des toasts au guacamole, du foie gras ou du
chocolat. Alors, santé ! Ou, comme on dit en Provence :
«Longo maï» ! www.longomai.fr
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70 Vins & proVence(s) / janVier 2009
1/ Un seul de ces cépages n’entre pas dans l’AOC Coteaux Varois.q A. Pinot noirq B. Syrahq C. Grenacheq D. Tibouren
2/ La clairette est un cépageq A. Blancq B. Rouge
3/ Correns, dans le Var, est…q A. La commune la plus médaillée au dernier Concours de Parisq B. La première commune bio de France.q C. La commune abritant la plus vieille cave coopérative de Provenceq D. La commune abritant la plus vieille cave coopérative de France
4/ Un seul de ces cépages sert à faire du vin rouge :q A. Ugni blancq B. Vermentinoq C. Carignanq D. Semillon
5/ Laquelle de ces appellations n’existent pas ?q A. Côtes de Provence Bandolq B. Côtes de Provence Sainte-Victoireq C. Côtes de Provence Fréjusq D. Coteaux d’Aix-en-Provence
6/ Qui furent les premiers vignerons de Provence ?q A. Les Gauloisq B. Les Phocéensq C. Les Romainsq D. Les Carthaginois
7/ Où puis-je déguster un Domaine Tempier ?q A. A la Maison des Vins de Bandolq B. A la Maison des Coteaux Varois en Provence
quIZZ
20survIns
vous aImeZ Les vIns De La Provence. maIs connaIsseZ-vous vraIment ses vIgnoBLes ? Interro écrIte…
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71Vins & proVence(s)
q C. A la Maison des Vins des Côtes de Provenceq D. A la maison des Coteaux d’Aix-en-Provence
8/ Qui dirige le Domaine La Calisse ?q A. Sophie Biancomeq B. Valérie Riboudq C. Valérie Courrègeq D. Patricia Ortelli
9/ Les Eléonores de Provence regroupent essentiellement…q A. Les 12 membre du jury du prix “Le Vin au Féminin” q B. Les sommelières en Provenceq C. Les femmes cavistes du Varq D. Les femmes vigneronnes en Provence
10/ Si je déguste un verre de «Coin Caché» dans la propriété qui le pro-duit, je suis…q A. Au Château Basq B. Au Château Minutyq C. Au Mas de la Dameq D. Au Clos La Neuve
11/ Laquelle de ces cuvées de Châ-teau Roubine n’existe pas ?q A. La cuvée Château Roubine Rougeq B. La cuvée Terre de Croixq C. La cuvée Inspireq D. La cuvée Templiers
12/ Si je visite la cave du Château de Crémat je suis…q A. A Niceq B. Près de Marseilleq C. Près de Draguignanq D. Près d’Arles
13/ Si je visite la cave du Château de Barbanau je suis…q A. A Niceq B. Près de Marseilleq C. Près de Draguignanq D. Près d’Arles
14/ Les vins rosés de Provence sont issus…q A. D’un mélange de vin blanc et de vin rougeq B. De la presse de cépages rougesq C. De la presse d’un cépage blanc associé à un colorant naturel (de l’huile essentielle de Centifolia)
15/ Lequel de ces domaines n’est pas situé sur l’île de Porquerolles ?q A. Le Domaine de l’Ileq B. Le Domaine de la Courtadeq C. Le Domaine Desachyq D. Le Domaine Perzinsky
16/ Quelle appellation ne dépend pas du Comité Interprofessionnel des Vins de Provence ?q A. Coteaux d'Aix-en-Provenceq B. Côtes de Provence
q C. Bandolq D. Coteaux varois en Provence
17/ Quelle est la benjamine de ces appellations provençales…q A. Cassisq B. Bandolq C. Côtes de Provenceq D. Bellet 18/ Il n’existe pas de Cassis rouge.
q A. Vraiq B. Faux
19/ Le Domaine du Cagueloup est en Bandol.q A. Vraiq B. Faux
20/ Quel contenant n’existe pas pour le vin de Provence ?q A. 75 clq B. 50 clq C. 37,5 clq D. 33 cl
LES RÉPONSES
1/A - 2/A - 3/B - 4/C - 5/A - 6/B7/A - 8/D - 9/D - 10/C - 11/D 12/A - 13/B (C’est un Cassis) 14/C (Il est à La Londe-Les-Maures) 15/C - 16/B 17/C (le décret date de 1977, celui de Cassis de 1936, Bellet et Bandol suivirent en 1941)18/B (Le Domaine du Paternel produit un très joli rouge à base de mourvèdre et de grenache)19/A - 20/D
© sébastien Montier - Fotolia.com
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J’ai trouvé votre magasine à Marseille, lors du
SAVIM. Il est plutôt bien fait même si je trouve
certains textes un peu longs. Peut-être faudrait-il
proposer plus de bonnes bouteilles et moins
d’articles de fond. Comme dans votre petit
supplément, au milieu du journal. J’ai beaucoup
aimé. Surtout que vous nous indiquez avec quoi
boire les vins que vous avez sélectionnés. Je m’in-
téresse en effet au vin depuis de longues années
et, malgré tout, l’accord mets-vin reste pour moi
un choix délicat.
Régis - Aubagne (13)
Elles sont où toutes les Provences que nous pro-
mettent le slogan sur la couverture de votre maga-
zine ? Avignonnais d’origine, je m’étonne en effet
de ne pas trouver les vins de ma région natale dans
vos pages. Pourtant, ils sont excellents. Et puis, il
me semble que le Vaucluse, voire une partie de la
Drôme, se réclament ouvertement provençaux.
Michel - Asnières (92)
La Vallée du Rhône, provençale ? Nous en sommes
tout comme vous convaincus. Comme l’Etat
d’aileurs qui prône un rapprochement syndical
entre cette région et la Provence. Mais, du côté
des vignerons, en revanche, cela n’a encore rien
d’évident. Alors, nous avançons avec précaution.
Laissez-nous encore un numéro ou deux, le temps
de faire nos preuves, et nous vous promettons de
passer outre ces clivages ancestraux..
tavébukoi ?
Je vous adresse mes vifs remerciements
pour m’avoir fait parvenir le n° 1 de la
revue « Vins & Provence ».
J’ai été très sensible à l’hommage rendu
au Château Simone.
Toutefois, puis-je me permettre de vous
signaler une regrettable erreur qui s’est
glissée dans l’écriture lorsqu’il est dit «
c’est l’œuvre d’André Rougier ».
Il n’y a pas d’André Rougier dans la
généalogie de la famille. Mon père était
Jean Rougier, c’est lui qu a fait obtenir
l’Aoc au terroir de Palette. J’ai poursuivi
son œuvre et je m’appelle René. Mon
fils qui a pris la suite à mes côtés s’ap-
pelle Jean-François. Je suis désolé d’être
obligé de vous dire cela mais je le dois à
la vérité de l’histoire…
Je vous prie d’agréer, Chère Madame,
avec le renouvellement de mes remercie-
ments, l’expression de ma très cordiale
considération.
René Rougier
En parcourant votre premier
numéro, j’ai découvert La Table,
le restaurant de Tourtour. J’y
suis donc allée pour essayer à
mon tour. Le service m’a un peu
déçue, efficace mais manquant
de chaleur. En revanche, la
cuisine fut aussi bonne que
vous l’aviez annoncé. J’ai
d’autant plus appréciée que je
suis végétarienne et iI est rare,
croyez-moi, de trouver un menu
végétarien de cette qualité.
J’attends donc vos prochaines
bonnes tables avec impatience.
Si vous le permettez, j’aimerais
vous conseiller à mon tour une
bonne adresse : la Table de la
Fontaine, à Cotignac. Un bel
endroit, une bonne cuisine et j’y
ai bu un vin bio sympathique :
le Domaine de Saint-Janet.
Bérangère B
La Gaude (06)
Ravi que vous ayez partagé no-tre enthousiasme pour la cuisine de Laurent Guyon. Et puisque vous êtes gourmande et végéta-rienne, nous ne serions que trop vous conseiller de faire escale, un jour prochain, à La Chassa-gnette, à Arles. Quant à la Table de la Fontaine, nous avons sans tarder suivi votre conseil. Et c’est vrai : la table est plaisante. Nous y retournerons sans doute aux beaux jours pour confirmer cette belle impression.
des lecteurscourrier
PAR NADINE PONTON
tavébukoi ? Je vous adresse mes vifs remercie-
ments pour l’hommage rendu au
Château Simone dans le N°1 de Vins &
Provence(s).
Toutefois, puis-je me permettre de vous
signaler une regrettable erreur qui s’est
glissée dans l’écriture lorsqu’il est dit
«c’est l’œuvre d’André Rougier » ?
Il n’y a pas d’André Rougier dans la
généalogie de la famille. Mon père était
Jean Rougier, c’est lui qui a fait obtenir
l’AOC au terroir de Palette. J’ai
poursuivi son œuvre et je m’appelle
René. Mon fils qui a pris la suite à mes
côtés s’appelle Jean-François. Je suis
désolé d’être obligé de vous dire cela
mais je le dois à la vérité de l’histoire…
René Rougier
Château Simone
Meyreuil (13)
Aurions-nous abusé ce jour-là de
l’excellent Château Simone ? Il y a tout
lieu de le penser. Point d’André Rougier,
donc, du côté de l’AOC Palette. Il fallait
que ce soit dit. Mille excuses à la famille
Rougier et à ses nombreux admirateurs.
des lecteurscourrier
« vous aussI, écrIveZ-nous Pour nous confIer vos couPs De sang ou vos couPs De cœur. Par maIL : [email protected] - Par courrIer : vIns & Provence(s) - 3030, chemIn saInt-BernarD - 06220 soPhIa-antIPoLIs »
PAR NADINE PONTON
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