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du 15 au 21 mars 2012
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LA GUERRE DES MISS !
Dette
En faisant de NKM sa
porte-parole de campagne
au détriment de la très
populaire Nadine, Nicolas
Sarkozy attise les rivalités au
sein de sa majorité...
NADINE MORANO VS NKM
Témoignages
Go home !Le cri des étudiants
anglais
Vingt milliards d’économies tout de suite !
C’est possible.
Enquête
DSK
ILS ONT FAIT L’ALGERIE
3:HIKLRB=XUWZUZ:?l@i@a@n@a;M 01713 - 1803 - F: 2,50 E
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: 2,
90 €
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5,50
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60 €
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2,50 € N° 1803 - DU 15 AU 21 MARS 2012
COUV-VSD1803S001.indd 1 12/03/12 17:53
DSKGO HOME !
Époque Les gens
C.
CO
UR
T/A
FP
L’EX-PATRON DU FMI EST VENU MALGRÉ LA POLÉMIQUE. INVITÉ À S’EXPRIMER SUR L’ÉCONOMIE MONDIALE DEVANT DES ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ DE CAMBRIDGE, LE CONFÉRENCIER A ÉTÉ RATTRAPÉ PAR LES SCANDALES.
P A R A M A N D I N E B R I A N D
Très entouré Pas moinsde six gardes du corps aident l’ex-
directeur général du FMI à se frayer un chemin jusqu’à la salle
de conférences. Il est l’invitéde la Cambridge Union Society
au sein de la prestigieuseuniversité britannique.
VSD1803D016S018.indd 16-17 12/03/12 18:10
DSKGO HOME !
Époque Les gens
C.
CO
UR
T/A
FP
L’EX-PATRON DU FMI EST VENU MALGRÉ LA POLÉMIQUE. INVITÉ À S’EXPRIMER SUR L’ÉCONOMIE MONDIALE DEVANT DES ÉTUDIANTS DE L’UNIVERSITÉ DE CAMBRIDGE, LE CONFÉRENCIER A ÉTÉ RATTRAPÉ PAR LES SCANDALES.
P A R A M A N D I N E B R I A N D
Très entouré Pas moinsde six gardes du corps aident l’ex-
directeur général du FMI à se frayer un chemin jusqu’à la salle
de conférences. Il est l’invitéde la Cambridge Union Society
au sein de la prestigieuseuniversité britannique.
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LA GUERREDES MISS
NKM/MORANO
Époque Politique
L’une est popu, l’autre pas D’un côté, Nadine Morano affi che un look très H&M ; de l’autre, Nathalie Kosciusko-Morizet opte, avec
ses stilettos, pour une ligne plus bourgeoise. L’ex-ministre de l’Écologie a beau être chargée de séduire un électorat d’entre-deux-tours,
les grognards de la sarkozie préfèrent la première.
DEPUIS QUE NATHALIEKOSCIUSKO-MORIZET A ÉTÉ
NOMMÉE PORTE-PAROLE DU PRÉSIDENT-CANDIDAT,
NADINE MORANO ADISPARU DES RADARS. ET
SI, EN SE PRIVANT DE SON ATOUT POPULAIRE,
NICOLAS SARKOZY AVAIT FAIT UNE ERREUR ?
P A R C H R I S T E L L E B E R T R A N D
PH
OTO
S :
FE
FE
BE
RG
/AFP
VSD1803D020-022.indd 20-21 12/03/12 16:43
LA GUERREDES MISS
NKM/MORANO
Époque Politique
L’une est popu, l’autre pas D’un côté, Nadine Morano affi che un look très H&M ; de l’autre, Nathalie Kosciusko-Morizet opte, avec
ses stilettos, pour une ligne plus bourgeoise. L’ex-ministre de l’Écologie a beau être chargée de séduire un électorat d’entre-deux-tours,
les grognards de la sarkozie préfèrent la première.
DEPUIS QUE NATHALIEKOSCIUSKO-MORIZET A ÉTÉ
NOMMÉE PORTE-PAROLE DU PRÉSIDENT-CANDIDAT,
NADINE MORANO ADISPARU DES RADARS. ET
SI, EN SE PRIVANT DE SON ATOUT POPULAIRE,
NICOLAS SARKOZY AVAIT FAIT UNE ERREUR ?
P A R C H R I S T E L L E B E R T R A N D
PH
OTO
S :
FE
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BE
RG
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Époque Enquête
P A R P A U L I N E G R A N D D ’ E S N O N – P H O T O : J E A N P I C A R D / V S D
Aujourd’hui À 58 ans, Évelyne fuit les regards. Son médecin a
tenté de réparer les dégâts avec force injections
de corticoïdes, réduisant temporairement les
boursoufl ures. Mais les effets secondaires ont teinté
les granulomes d’une couleurviolacée et provoqué une
terrible prise de poids.
ÉTUDES CLINIQUES FUMEUSES,
PRATIQUES MAL ENCADRÉES, FLOU
JURIDIQUE, « VSD » A ENQUÊTÉ SUR LES INJECTIONS
DURABLES, CAUSES D’IRRÉMÉDIABLES
DÉGÂTS.
DEFIGUREEPAR LA MEDECINE ESTHETIQUE
VSD1803D030-032.indd 30-31 12/03/12 14:08
Époque Enquête
P A R P A U L I N E G R A N D D ’ E S N O N – P H O T O : J E A N P I C A R D / V S D
Aujourd’hui À 58 ans, Évelyne fuit les regards. Son médecin a
tenté de réparer les dégâts avec force injections
de corticoïdes, réduisant temporairement les
boursoufl ures. Mais les effets secondaires ont teinté
les granulomes d’une couleurviolacée et provoqué une
terrible prise de poids.
ÉTUDES CLINIQUES FUMEUSES,
PRATIQUES MAL ENCADRÉES, FLOU
JURIDIQUE, « VSD » A ENQUÊTÉ SUR LES INJECTIONS
DURABLES, CAUSES D’IRRÉMÉDIABLES
DÉGÂTS.
DEFIGUREEPAR LA MEDECINE ESTHETIQUE
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Longtemps, ils sont restés les vétérans
d’une guerre qui n’en avait pas le nom.
Ces soldats voient pourtant leur
service au sein de l’armée française enfi n
reconnu. Ils ne sont plus ses engagés
invisibles des « événements » d’Algérie.
Georges Muniglia est l’un d’eux. Il ne
cherche aucunement à être représentatif
de ce qu’ont vécu ces compagnons.
Né français en Tunisie, d’un père italien
et d’une mère française, le jeune garçon
se destinait à une carrière de boucher.
L’année 1956 en
décida autrement. À
20 ans, il s’attendait
comme beaucoup à être
appelé sous les
drapeaux. Après avoir
effectué ses quatre
mois de classes à
Montpellier, il fait
son retour en Tunisie,
plus précisément le long de la
frontière algérienne. « Cela a duré
deux mois », précise-t-il. La suite,
ce sont de « multiples embuscades,
malheureusement meurtrières »
Puis direction l’Algérie, au plus près
du feu. « Notre camp se trouvait dans
le Constantinois. Notre quotidien était
celui de combats de plus en plus
dangereux. Et la mort de compagnons.
Nous avons toutefois poursuivi
notre mission, nous serrant les coudes, nous
partageant les colis. On essayait d’éviter
de penser à toutes ces atrocités en
plaisantant entre nous. » Son quotidien fut
pourtant bouleversé le jour où, remplaçant
un éclaireur, il posa le pied sur une mine.
« C’était en juillet 1958. Souffrant de
graves blessures, j’ai rapidement été transféré
dans un hôpital de Constantine, puis à
Versailles où je suis resté seize mois. Un
mal pour un bien », dit-il, car c’en était
fi ni pour lui de la guerre d’Algérie. � S. D.
Notre quotidien : des combats de plus en plus dangereux, et bien sûr la mort de nos compagnons
Époque Témoignages
GEORGES MUNIGLIA, 76 ANSAppelé du contingentLa Toussaint rouge Le
confl it commence le 1er novembre 1954, année où le Front de
libération nationale (FLN) se lance dans des actions de lutte armée. L’armée française multiplie alors
les opérations en Kabylie, comme ici, en 1955.
PH
OTO
S : M
. D
ESJA
RD
INS/R
AP
HO
/GA
MM
A –
H. LEQ
UEU
X P
OU
R V
SD
– D
. R
.
ILS ONT FAITL’ ALGERIE...
LE 18 MARS 1962, LES ACCORDS D’ÉVIAN METTAIENT FIN À CETTE GUERRE SANS NOM.
CINQUANTE ANS PLUS TARD, ALORS QUE LES PLAIES SONT TOUJOURS VIVES, RETOUR SUR CE
CONFLIT AVEC DES ACTEURS DE L’ÉPOQUE.P A R S É B A S T I E N D E S L A N D E S E T C H R I S T O P H E G A U T I E R
APPELES, OAS, FLN, HARKIS
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Longtemps, ils sont restés les vétérans
d’une guerre qui n’en avait pas le nom.
Ces soldats voient pourtant leur
service au sein de l’armée française enfi n
reconnu. Ils ne sont plus ses engagés
invisibles des « événements » d’Algérie.
Georges Muniglia est l’un d’eux. Il ne
cherche aucunement à être représentatif
de ce qu’ont vécu ces compagnons.
Né français en Tunisie, d’un père italien
et d’une mère française, le jeune garçon
se destinait à une carrière de boucher.
L’année 1956 en
décida autrement. À
20 ans, il s’attendait
comme beaucoup à être
appelé sous les
drapeaux. Après avoir
effectué ses quatre
mois de classes à
Montpellier, il fait
son retour en Tunisie,
plus précisément le long de la
frontière algérienne. « Cela a duré
deux mois », précise-t-il. La suite,
ce sont de « multiples embuscades,
malheureusement meurtrières »
Puis direction l’Algérie, au plus près
du feu. « Notre camp se trouvait dans
le Constantinois. Notre quotidien était
celui de combats de plus en plus
dangereux. Et la mort de compagnons.
Nous avons toutefois poursuivi
notre mission, nous serrant les coudes, nous
partageant les colis. On essayait d’éviter
de penser à toutes ces atrocités en
plaisantant entre nous. » Son quotidien fut
pourtant bouleversé le jour où, remplaçant
un éclaireur, il posa le pied sur une mine.
« C’était en juillet 1958. Souffrant de
graves blessures, j’ai rapidement été transféré
dans un hôpital de Constantine, puis à
Versailles où je suis resté seize mois. Un
mal pour un bien », dit-il, car c’en était
fi ni pour lui de la guerre d’Algérie. � S. D.
Notre quotidien : des combats de plus en plus dangereux, et bien sûr la mort de nos compagnons
Époque Témoignages
GEORGES MUNIGLIA, 76 ANSAppelé du contingentLa Toussaint rouge Le
confl it commence le 1er novembre 1954, année où le Front de
libération nationale (FLN) se lance dans des actions de lutte armée. L’armée française multiplie alors
les opérations en Kabylie, comme ici, en 1955.
PH
OTO
S : M
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ESJA
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AP
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MM
A –
H. LEQ
UEU
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ILS ONT FAITL’ ALGERIE...
LE 18 MARS 1962, LES ACCORDS D’ÉVIAN METTAIENT FIN À CETTE GUERRE SANS NOM.
CINQUANTE ANS PLUS TARD, ALORS QUE LES PLAIES SONT TOUJOURS VIVES, RETOUR SUR CE
CONFLIT AVEC DES ACTEURS DE L’ÉPOQUE.P A R S É B A S T I E N D E S L A N D E S E T C H R I S T O P H E G A U T I E R
APPELES, OAS, FLN, HARKIS
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Époque Reportage
LibanLE TERRIBLE EXODEDES SYRIENS
PLUSIEURS FAMILLES ONT FRANCHI LA FRONTIÈRE, AU RISQUE
DE LEUR VIE, POUR S’INSTALLER DANS DES VILLAGES LIBANAIS. NOUS
LES AVONS RENCONTRÉES. ELLES RACONTENT LES HORREURS
DE LA GUERRE CIVILE.
P A R J A C Q U E S D U P L E S S Y . P H O T O S : S T E V E N S W A S S E N A A R P O U R V S D
A20 mètres de la frontière syrienne en territoire liba-nais, dans la zone d’Al-Qaa, Hassan, Naama et leurs neuf enfants, âgés de 1 à 17 ans, ont trouvé une rela-tive sécurité. Dans cette sorte de no man’s land ver-rouillé par la gendarmerie où habitent seulement quelques agriculteurs et des Bédouins, ils logent dans une baraque en parpaings de deux pièces prêtée par des amis depuis la mi-décembre. Originaires de Ni-zarié, un village de quatre mille cinq cents habitants distant de 3 kilomètres de la frontière, ils ont fui les
combats et les exactions de l’armée syrienne. « Quand les militaires sont entrés dans le village, on s’est terrés chez nous. Puis ils ont fouillé les maisons. Ils nous ont fait sortir. Mon voisin, Adelhouwach, a eu peur. Au lieu de ne pas bouger, il est allé vers eux en implorant : “Je vous en prie, ne me tuez pas !” Les soldats l’ont abattu. J’étais à 30 mètres, im-puissant. Nous avons eu peur et nous avons décidé de partir. » Ils sont entrés illégalement au Liban à pied par des chemins détournés en évi-tant les champs de mines.
Hassan, horticulteur, n’a pas l’autorisation de travailler. « J’avais des économies quand je suis arrivé. Mais elles sont épuisées. Désor-mais, je survis avec l’aide humanitaire. » Leur situation est très pré-caire. La baraque est insalubre. L’odeur d’humidité est tenace. Une pièce sert de cuisine ; ils s’entasse à onze dans la seconde. Il n’y a pas l’eau et le puits est à 1 kilomètre. « Il faut faire avec, soupire Naama. Nous n’avons nulle part où aller. » La famille ne cache pas sa sympa-thie pour les opposants au régime de Bachar al-Assad. En Syrie, ils ont participé à des manifestations dans la ville voisine d’Al-Qusayr, contrôlée en partie par l’opposition, et vu l’armée tirer. « Les militaires ont allongé les cadavres sur la route avant de passer dessus avec leurs véhicules. Pour faire souffrir davantage leur famille. » Hassan réclame à cor et à cri une intervention de la communauté internationale. « Qu’est-ce qu’attendent la France et l’Otan ? Il faut faire vite. Les ca-davres s’empilent. On égorge dans mon pays. » Il a appris, il y a quatre jours, la mort d’une famille d’amis, les Zorbe, des habitants du quar-tier de Bab Amr, à Homs. « Ils ont tous été tués à coup de couteau.
Hospitalité Ces Syriens sont hébergés dans une maison
en construction à Al-Fakha, dans la vallée de
la Beqaa, au Liban. Ce village de 5 000 habitants
accueille 200 réfugiés.
VSD1803D040-042.indd 40-41 12/03/12 19:22
Époque Reportage
LibanLE TERRIBLE EXODEDES SYRIENS
PLUSIEURS FAMILLES ONT FRANCHI LA FRONTIÈRE, AU RISQUE
DE LEUR VIE, POUR S’INSTALLER DANS DES VILLAGES LIBANAIS. NOUS
LES AVONS RENCONTRÉES. ELLES RACONTENT LES HORREURS
DE LA GUERRE CIVILE.
P A R J A C Q U E S D U P L E S S Y . P H O T O S : S T E V E N S W A S S E N A A R P O U R V S D
A20 mètres de la frontière syrienne en territoire liba-nais, dans la zone d’Al-Qaa, Hassan, Naama et leurs neuf enfants, âgés de 1 à 17 ans, ont trouvé une rela-tive sécurité. Dans cette sorte de no man’s land ver-rouillé par la gendarmerie où habitent seulement quelques agriculteurs et des Bédouins, ils logent dans une baraque en parpaings de deux pièces prêtée par des amis depuis la mi-décembre. Originaires de Ni-zarié, un village de quatre mille cinq cents habitants distant de 3 kilomètres de la frontière, ils ont fui les
combats et les exactions de l’armée syrienne. « Quand les militaires sont entrés dans le village, on s’est terrés chez nous. Puis ils ont fouillé les maisons. Ils nous ont fait sortir. Mon voisin, Adelhouwach, a eu peur. Au lieu de ne pas bouger, il est allé vers eux en implorant : “Je vous en prie, ne me tuez pas !” Les soldats l’ont abattu. J’étais à 30 mètres, im-puissant. Nous avons eu peur et nous avons décidé de partir. » Ils sont entrés illégalement au Liban à pied par des chemins détournés en évi-tant les champs de mines.
Hassan, horticulteur, n’a pas l’autorisation de travailler. « J’avais des économies quand je suis arrivé. Mais elles sont épuisées. Désor-mais, je survis avec l’aide humanitaire. » Leur situation est très pré-caire. La baraque est insalubre. L’odeur d’humidité est tenace. Une pièce sert de cuisine ; ils s’entasse à onze dans la seconde. Il n’y a pas l’eau et le puits est à 1 kilomètre. « Il faut faire avec, soupire Naama. Nous n’avons nulle part où aller. » La famille ne cache pas sa sympa-thie pour les opposants au régime de Bachar al-Assad. En Syrie, ils ont participé à des manifestations dans la ville voisine d’Al-Qusayr, contrôlée en partie par l’opposition, et vu l’armée tirer. « Les militaires ont allongé les cadavres sur la route avant de passer dessus avec leurs véhicules. Pour faire souffrir davantage leur famille. » Hassan réclame à cor et à cri une intervention de la communauté internationale. « Qu’est-ce qu’attendent la France et l’Otan ? Il faut faire vite. Les ca-davres s’empilent. On égorge dans mon pays. » Il a appris, il y a quatre jours, la mort d’une famille d’amis, les Zorbe, des habitants du quar-tier de Bab Amr, à Homs. « Ils ont tous été tués à coup de couteau.
Hospitalité Ces Syriens sont hébergés dans une maison
en construction à Al-Fakha, dans la vallée de
la Beqaa, au Liban. Ce village de 5 000 habitants
accueille 200 réfugiés.
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Self-service L’accès à ces milliers d’AK-47, FN
FAL, mortiers, missiles et bombes aériennes, ici à Lubumbashi, en République
démocratique du Congo, est quasi libre. Une chaîne
cadenassée, parfois un soldat en protègent l’accès.
Sans sécurité, sans gestion des stocks, la tentation de les
vendre est grande pour des soldats sous-payés.
L'AFRIQUE MALADE DE SES ARMESLA CATASTROPHE DE BRAZZAVILLE, DÉBUT MARS, AU CONGO, RAPPELLE QUE LES ARMES TUENT ENCORE, MÊME APRÈS LA FIN DES CONFLITS.
P A R C A R O L I N E S I X . P H O T O S : G W E N N D U B O U R T H O U M I E U
Tout en images Monde
VSD1803D044.indd 44-45 12/03/12 15:19
Self-service L’accès à ces milliers d’AK-47, FN
FAL, mortiers, missiles et bombes aériennes, ici à Lubumbashi, en République
démocratique du Congo, est quasi libre. Une chaîne
cadenassée, parfois un soldat en protègent l’accès.
Sans sécurité, sans gestion des stocks, la tentation de les
vendre est grande pour des soldats sous-payés.
L'AFRIQUE MALADE DE SES ARMESLA CATASTROPHE DE BRAZZAVILLE, DÉBUT MARS, AU CONGO, RAPPELLE QUE LES ARMES TUENT ENCORE, MÊME APRÈS LA FIN DES CONFLITS.
P A R C A R O L I N E S I X . P H O T O S : G W E N N D U B O U R T H O U M I E U
Tout en images Monde
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V O T R E G U I D E D U W E E K - E N D
Culture InéditM
ELC
HER
/DA
LM
AS/S
IPA
Entre juin 1959 et janvier 1960, le caporal Presley, basé en Allemagne, profi ta de
trois permissions pour venir faire la bringue à Paris. Lors de son ultime séjour, le King chanta
pour l’unique fois de sa carrière hors de l’Amérique.
P A R F R A N Ç O I S J U L I E N & C H R I S T I A N E U D E L I N E
LE JOUR
OU ELVISCHANTA
A PARIS
Nostalgie
Premier contact Au sortir de sa conférence de presse
à l’hôtel Prince-de-Galles, Elvisfait du gringue à Micheline Sandrel,
journaliste à l’ORTF, qu’il salue d’un élégant baise-main avant de
partir se balader au volant d’uneCadillac décapotable.
VSD1803D052.indd 52-53 12/03/12 12:28
V O T R E G U I D E D U W E E K - E N D
Culture Inédit
MELC
HER
/DA
LM
AS/S
IPA
Entre juin 1959 et janvier 1960, le caporal Presley, basé en Allemagne, profi ta de
trois permissions pour venir faire la bringue à Paris. Lors de son ultime séjour, le King chanta
pour l’unique fois de sa carrière hors de l’Amérique.
P A R F R A N Ç O I S J U L I E N & C H R I S T I A N E U D E L I N E
LE JOUR
OU ELVISCHANTA
A PARIS
Nostalgie
Premier contact Au sortir de sa conférence de presse
à l’hôtel Prince-de-Galles, Elvisfait du gringue à Micheline Sandrel,
journaliste à l’ORTF, qu’il salue d’un élégant baise-main avant de
partir se balader au volant d’uneCadillac décapotable.
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Culture CinémaV O T R E G U I D E D U W E E K - E N D
Dans la peau du petit magicien dix ans durant, l’acteur anglais cherche à s’émanciper. Première étape de cette ambition,
un fi lm fantastique, “La Dame en noir”. Rencontre.P A R O L I V I E R B O U S Q U E T
Daniel Radcliffe
Un homme en noir Après dix ans de bons et loyaux
services dans la saga qui l’a rendu célèbre, Daniel Radcliffe
incarne Arthur Kipps, un jeune notaire, pas très éloigné
du Jonathan Harker aux prises avec Dracula dans le chef-
d’œuvre de Bram Stoker.
Avec La Dame en noir*, son premier grand rôle post-Harry Potter, Daniel Radcliffe
continue de creuser le sillon fantastique. « Mais cela n’a rien à voir, assure-t-il. Dans ce fi lm, j’incarne un personnage
vraiment adulte, dont les tourments intimes possèdent des résonances universelles. » Soit un jeune notaire précocement veuf, envoyé dans la campagne anglaise pour régler la succession d’une richissime cliente dont la mort enclenche une série de phénomènes surnaturels. Omniprésent, très investi, peut-être un peu jeune pour le rôle, il anime un récit d’épouvante très soigné. Spectaculaire. � B. A.(*) Sortie le 14 mars. 1 h 35.
Un peu jeune pour le rôle, Daniel Radcliffe convainc pourtant dans cette histoire gothique.
Pas si loin d’AzkabanÀ notre avis
“Prouver que je suis un comédien et non
un personnage”
PHO
TOS
: D. R
.
C’est comme un cousin éloigné dont on prendrait, de temps en temps, des nouvelles. Rencontré en 2003 sur le tournage du Prisonnier d’Azkaban, puis en 2009 sur celui du dernier épisode de la saga Harry Potter, Daniel Radcliffe a bien changé. Ce n’est pas seulement une histoire de barbe de trois jours,
mais le sentiment de rencontrer enfin un adulte, conscient de l’importance que représente La Dame en noir, drame gothique dont il tient la tête d’affi che. En octobre dernier à New York, le comédien de 22 ans semblait aussi excité par la promotion du fi lm que par les derniers résultats de l’équipe britannique de cricket et la reformation annoncée des Stone Roses, l’un de ses groupes favoris. VSD. Heureux d’être enfi n devenu adulte ?Daniel Radcliffe. Dans La Dame en noir, je joue un jeune père. Dans ma tête, je ne suis pas sûr de l’être à 100 %. De toute façon, l’idée de la paternité me taraude. Pas tout de suite, mais je sais, au fond de moi, qu’un jour j’aurai un enfant. VSD. Vous avez l’air bien seul, sur votre canapé.D. R. Sans le cirque Potter autour de moi, vous voulez dire ? Croyez-moi ou non, je ressens beaucoup plus
de pression aujourd’hui à pro-mouvoir ce fi lm que lors de ces dix dernières années. Je suis très attentif à tous les détails parce que j’ai vraiment envie qu’il
marche. La Dame en noir marque la première étape d’une ambition, celle de prouver aux spectateurs que je suis un comédien, et non un personnage. Je sais que le chemin sera long, mais je n’ai rien à perdre. Avec Harry Potter, il n’y avait pas de problème. Les fi lms étaient destinés à être des succès, quoi qu’on dise ou fasse. VSD. En 2003, vous évoquiez en souriant votre crainte de subir le même sort que Mark Hamill, qui avait sombré dans l’oubli, après avoir connu la gloire dans « Star Wars ».D. R. Ce n’est pas gentil de se moquer, je le concède. Aujourd’hui, je ne me pose plus la question. Je sais que je ne connaîtrai plus jamais un succès tel que celui que j’ai eu. Du coup, je n’ai aucune pression. Je peux passer le reste de ma vie à jouer dans des fi lms indé-pendants ou faire un one-man-show dans un café-théâtre parisien devant cinq personnes.VSD. En attendant, vous triomphez à Broadway dans une comédie musicale. C’est un test pour vous ?D. R. Tout à fait. Sur une scène, tu remets tout en question quotidiennement. Certains soirs, tu joues devant une salle à moitié pleine qui ne réagit pas, tu entends ta voix résonner dans le vide et tu dois puiser en toi la conviction de continuer comme au premier jour. Ces soirs-là, le petit magicien est bien loin.VSD. Si jamais votre carrière d’acteur ne décolle pas, vous pourrez toujours faire de la politique. Il paraît que vous aimez ça.D. R. Je m’y intéresse en tant que citoyen. Mais je ne profiterai pas de mon statut pour imposer mes opinions politiques à d’autres. Si on me pose la ques-tion, comme je suis un garçon poli, je réponds. Mais je ne fais pas de prosélytisme. Un jour, lors de repé-rages dans une université, nous sommes entrés dans une salle où se tenait une conférence sur l’homo-sexualité en Ouganda. Et l’intervenant m’a demandé mon avis sur la question ! Comme je suis connu, je suis censé être omniscient. Mais j’ai déjà assez de mal à comprendre les règles du cricket. �
Daniel Radcliffe
LA VIE APRES HARRY POTTER
VSD1803_CULT RADCLIFFE_BAT.indd 56-57 08/03/12 17:39
Culture CinémaV O T R E G U I D E D U W E E K - E N D
Dans la peau du petit magicien dix ans durant, l’acteur anglais cherche à s’émanciper. Première étape de cette ambition,
un fi lm fantastique, “La Dame en noir”. Rencontre.P A R O L I V I E R B O U S Q U E T
Daniel Radcliffe
Un homme en noir Après dix ans de bons et loyaux
services dans la saga qui l’a rendu célèbre, Daniel Radcliffe
incarne Arthur Kipps, un jeune notaire, pas très éloigné
du Jonathan Harker aux prises avec Dracula dans le chef-
d’œuvre de Bram Stoker.
Avec La Dame en noir*, son premier grand rôle post-Harry Potter, Daniel Radcliffe
continue de creuser le sillon fantastique. « Mais cela n’a rien à voir, assure-t-il. Dans ce fi lm, j’incarne un personnage
vraiment adulte, dont les tourments intimes possèdent des résonances universelles. » Soit un jeune notaire précocement veuf, envoyé dans la campagne anglaise pour régler la succession d’une richissime cliente dont la mort enclenche une série de phénomènes surnaturels. Omniprésent, très investi, peut-être un peu jeune pour le rôle, il anime un récit d’épouvante très soigné. Spectaculaire. � B. A.(*) Sortie le 14 mars. 1 h 35.
Un peu jeune pour le rôle, Daniel Radcliffe convainc pourtant dans cette histoire gothique.
Pas si loin d’AzkabanÀ notre avis
“Prouver que je suis un comédien et non
un personnage”
PHO
TOS
: D. R
.
C’est comme un cousin éloigné dont on prendrait, de temps en temps, des nouvelles. Rencontré en 2003 sur le tournage du Prisonnier d’Azkaban, puis en 2009 sur celui du dernier épisode de la saga Harry Potter, Daniel Radcliffe a bien changé. Ce n’est pas seulement une histoire de barbe de trois jours,
mais le sentiment de rencontrer enfin un adulte, conscient de l’importance que représente La Dame en noir, drame gothique dont il tient la tête d’affi che. En octobre dernier à New York, le comédien de 22 ans semblait aussi excité par la promotion du fi lm que par les derniers résultats de l’équipe britannique de cricket et la reformation annoncée des Stone Roses, l’un de ses groupes favoris. VSD. Heureux d’être enfi n devenu adulte ?Daniel Radcliffe. Dans La Dame en noir, je joue un jeune père. Dans ma tête, je ne suis pas sûr de l’être à 100 %. De toute façon, l’idée de la paternité me taraude. Pas tout de suite, mais je sais, au fond de moi, qu’un jour j’aurai un enfant. VSD. Vous avez l’air bien seul, sur votre canapé.D. R. Sans le cirque Potter autour de moi, vous voulez dire ? Croyez-moi ou non, je ressens beaucoup plus
de pression aujourd’hui à pro-mouvoir ce fi lm que lors de ces dix dernières années. Je suis très attentif à tous les détails parce que j’ai vraiment envie qu’il
marche. La Dame en noir marque la première étape d’une ambition, celle de prouver aux spectateurs que je suis un comédien, et non un personnage. Je sais que le chemin sera long, mais je n’ai rien à perdre. Avec Harry Potter, il n’y avait pas de problème. Les fi lms étaient destinés à être des succès, quoi qu’on dise ou fasse. VSD. En 2003, vous évoquiez en souriant votre crainte de subir le même sort que Mark Hamill, qui avait sombré dans l’oubli, après avoir connu la gloire dans « Star Wars ».D. R. Ce n’est pas gentil de se moquer, je le concède. Aujourd’hui, je ne me pose plus la question. Je sais que je ne connaîtrai plus jamais un succès tel que celui que j’ai eu. Du coup, je n’ai aucune pression. Je peux passer le reste de ma vie à jouer dans des fi lms indé-pendants ou faire un one-man-show dans un café-théâtre parisien devant cinq personnes.VSD. En attendant, vous triomphez à Broadway dans une comédie musicale. C’est un test pour vous ?D. R. Tout à fait. Sur une scène, tu remets tout en question quotidiennement. Certains soirs, tu joues devant une salle à moitié pleine qui ne réagit pas, tu entends ta voix résonner dans le vide et tu dois puiser en toi la conviction de continuer comme au premier jour. Ces soirs-là, le petit magicien est bien loin.VSD. Si jamais votre carrière d’acteur ne décolle pas, vous pourrez toujours faire de la politique. Il paraît que vous aimez ça.D. R. Je m’y intéresse en tant que citoyen. Mais je ne profiterai pas de mon statut pour imposer mes opinions politiques à d’autres. Si on me pose la ques-tion, comme je suis un garçon poli, je réponds. Mais je ne fais pas de prosélytisme. Un jour, lors de repé-rages dans une université, nous sommes entrés dans une salle où se tenait une conférence sur l’homo-sexualité en Ouganda. Et l’intervenant m’a demandé mon avis sur la question ! Comme je suis connu, je suis censé être omniscient. Mais j’ai déjà assez de mal à comprendre les règles du cricket. �
Daniel Radcliffe
LA VIE APRES HARRY POTTER
VSD1803_CULT RADCLIFFE_BAT.indd 56-57 08/03/12 17:39
ÉvasionVSDV O T R E G U I D E D U W E E K - E N D
Grand angle
Destination Brésil
CHAMANEREVE DE
Partager les savoirs et la culture de son peuple, c’était le but de Muru, grand
chamane amazonien. Pari réussi avec l’initiation d’un ethnobotaniste
français aux secrets de la forêt la plus riche du monde.
T E X T E E T P H O T O S : A N O U K G A R C I A E T A L E X A N D R E B O U C H E T
Force de la nature Le samauma (« Ceiba pentandra gaertn ») est l’un des
plus grands arbres de la forêt. Il représente « l’axe du monde » et abrite
de puissants esprits. « C’est grâce à lui que les hommes sont descendus sur la Terre », racontait Muru, le vieil Huni Kuin.
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chamane amazonien. Pari réussi avec l’initiation d’un ethnobotaniste
français aux secrets de la forêt la plus riche du monde.
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Force de la nature Le samauma (« Ceiba pentandra gaertn ») est l’un des
plus grands arbres de la forêt. Il représente « l’axe du monde » et abrite
de puissants esprits. « C’est grâce à lui que les hommes sont descendus sur la Terre », racontait Muru, le vieil Huni Kuin.
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