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Jean-Charles ABBEEnjeux géostratégiques de l’eau

Ce sont les fous qui Ce sont les fous qui troublent l’eau,troublent l’eau,

Ce sont les sages Ce sont les sages qui pêchentqui pêchent

Proverbe agenaisProverbe agenais

Les ENJEUX GEOSTRATEGIQUES de l’EAU

Jean-Charles ABBE

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H2O

300 foyers de tension potentiels liés à l’eau (hydro-conflits)


réponse du préfet Chaptal à Napoléon qui, soucieux de sa popularité, l’interrogeait sur le cadeau qui ferait le plus plaisir aux parisiens.

En 1789, un Parisien ne disposait en moyenne que d'un litre d'eau par jour ...

"Donnez-leur de l'eau, Sire !".

L'Empereur s'empressa d'apporter sa pierre en améliorant le réseau d'alimentation par la construction du canal de l'Ourcq et de nouvelles fontaines, utilitaires (mais également consacrées à la glorification du nouveau régime).


LES ENJEUX GEOSTRATEGIQUES DE L’EAULES ENJEUX GEOSTRATEGIQUES DE L’EAU

Sécurité alimentaireSécurité alimentaire

Santé des populationsSanté des populations

La paix et la stabilité dans le mondeLa paix et la stabilité dans le monde

géographiegéographie

politique politique

économieéconomie


La situation hydrique dans le mondeLa situation hydrique dans le monde

Quelques zones critiquesQuelques zones critiques

Coopérations ou conflits ?Coopérations ou conflits ?

Vers une meilleure prise en compte de la gestion de Vers une meilleure prise en compte de la gestion de

l’eau.l’eau.


L’eau, c’est la vieL’eau, c’est la vie


DémographiDémographiee

La population croît de 3 milliards d’individus tous les 50 ans !

… le plus grave des problèmes que le monde ait jamais eu à résoudre.

E.Pisani (Vive la révolte)


80%de la population en sites urbains !


LES LES BESOINSBESOINS

Assurer à chaque être humain l’accès à l’eau, à l’eau

potable

- 20 litres/jour.habitant (7 m3/an.h) pour boisson et

hygiène

- 2 500 litres/jour.habitant (1000 m3/an.h) stress

hydrique

- 4 500 litres/jour.habitant (1 700 m3/an.h) besoins

globaux


Un impact sanitaire majeurUn impact sanitaire majeur

UneUne pollution grave et pollution grave et croissantecroissante

1,5 milliard de personnes n’ont pas accès à une eau potable saine, soit une personne sur quatre dans le monde

Première cause de mortalité sur terre : 14 000 morts chaque jour, majoritairement des enfants de moins de 12 ans (première cause de mortalité infantile) : un enfant toutes les dix secondes.

(1972 : conférence ONU sur l’environnement à Stockholm)

Une prise de conscience récente et Une prise de conscience récente et lentelente


En un siècle, la population mondiale a été multipliée par 4 la consommation d’eau, par 6

Avec l’augmentation démographique et la multiplication des besoins, notamment en raison de l’urbanisation, la consommation pourrait croître de 600% en deux décennies.

12% de la population mondiale (pays développés) utilisent 85% de l’eau consommée dans le monde

Une augmentation de la consommation Une augmentation de la consommation très fortetrès forte


97,5% des eaux de la planète sont salées

2,5% d’eau douce dont une partie congelée dans

l’Antarctique et le Groenland.

1% de l’eau douce accessible à l’homme !

Des précipitations très inégalesDes précipitations très inégales

Chine : 21% de la population mondiale 7% des

précipitations

Amazonie : 0,3% de la population, 15% des

précipitations

Une répartition défavorableUne répartition défavorable

Jean-Charles ABBE

PRODUCTION DENREES ALIMENTAIRESPRODUCTION DENREES ALIMENTAIRES

T-shirt en coton : 20 000 litres d’eau/ œuf : 1 000 l

Blue jean : 10 000 litres

Denrée (1 Kg) Litres d’eau

Pomme de terre 500 – 1 000

Blé 900 – 2 000

Maïs 1 000- 1 800

Riz 1 900 – 5 000

Soja 1 100 – 2 000

Coton 5 000 – 30 000

Poulet 3 500 – 6 000

Boeuf 15 000 – 70 000


PRODUCTION BIO-CARBURANTSPRODUCTION BIO-CARBURANTS

un kilo de maïs 300 litres d’eau (en moyenne)

Une voiture consomme 6 à 7 litres de carburant / 100 Kms (et plus dans le cas de bio-carburant)

5 000 litres d’eau/ 100 kms !


REPARTITION SECTORIELLE DES PRELEVEMENTSREPARTITION SECTORIELLE DES PRELEVEMENTS

Pays Agriculture Industrie Domestique

Inde 91 4 5

Chine 69 21 11

Algérie 60 15 25

Espagne 62 26 12

Allemagne 18 68 14

France 15 69 16

Belgique 4 85 11

Etats Unis 41 47 12

Répartition des prélèvements, en %

Pays développés

Pays en développement


EVOLUTION DE LA CONSOMMATION ET DE LA EVOLUTION DE LA CONSOMMATION ET DE LA RÉPARTITION SECTORIELLERÉPARTITION SECTORIELLE


DES CONSOMMATIONS DOMESTIQUES TRES DES CONSOMMATIONS DOMESTIQUES TRES INEGALESINEGALES

Le Turkménistan détient le record du monde des prélèvements : 6 000 m3/an.hab (France : 700, moyenne mondiale, 600)

Pays Litres/personne.jour

Américain 700

Européen 250

Mexicain 285

Israélien 260

Africain 30

Haïtien 20

Jean-Charles ABBEEnjeux géostratégiques de l ’eau

Répartition des consommations domestiques en Répartition des consommations domestiques en FranceFrance

Bains, douches 39 %

Sanitaires 20 %

Linge 12 %

Vaisselle 10 %

Voiture, jardin 6 %

Cuisine 6 %

Boisson 1 %

Utilisations diverses

6 %

stress hydrique : lorsque la demande en eau

dépasse la quantité disponible pendant une

certaine période ou lorsque sa mauvaise qualité

en limite l'usage.

RESSOURCE HALIEUTIQUE et BIODIVERSITERESSOURCE HALIEUTIQUE et BIODIVERSITE

Si tu donnes un poisson à quelqu'un tu le nourris la journée, si tu lui apprends à pêcher tu le nourris

pour la vie


L’EAU, ARME L’EAU, ARME STRATEGIQUESTRATEGIQUE

FRONTIERELIGNE DE DEFENSEVOIE D’INVASION CIBLE STRATÉGIQUE (CANAUX, BARRAGES)MOYEN DE PRESSION, DE CHANTAGESUPPORT STRATEGIQUE (MARINES de Guerre)

L’EAU, SOURCE L’EAU, SOURCE D’ENERGIED’ENERGIE

La puissance hydroélectrique installée dans le monde en 2004 était estimée à 715 gigawatts (GW), soit environ 19% de la puissance électrique mondiale (environ 13% en France)

L’EAU, VOIE DE L’EAU, VOIE DE COMMUNICATIONCOMMUNICATION

Transport maritime : 71% de l’ensemble du fret mondial

PENURIES ET CONFLITSPENURIES ET CONFLITS

Jean-Charles ABBE

SOURCES DE SOURCES DE CONFLITS ?CONFLITS ?

Enjeux géostratégiques de l’eau

Des situations diverses:

- Pays qui disposent de ressources renouvelables et peuvent subvenir à leur besoin : Liban, Turquie

- Pays ayant une disponibilité hydraulique satisfaisante mais ressources « externes » : Syrie, Irak

- Pays en situation dramatique : Israël, Jordanie, Gaza, Cisjordanie

La Syrie dépend en grande partie de l’eau turque (barrages sur l’Euphrate) ; elle contrôle, par ailleurs, les sources du Yarmouk (Jourdain) et elle ne laisse à la Jordanie que des quantités très limitées

Jean-Charles ABBE

SOURCES DE SOURCES DE CONFLITS ?CONFLITS ?


La Jordanie située en zone semi-aride. Les eaux proviennent d’eaux de surface et de réserves souterraines non renouvelables pour moitié. L’Arabie Saoudite a aussi commencé à puiser dans cette nappe que se partagent les deux pays.

La Cisjordanie : eaux de surface du Jourdain et petits cours d’eau, eau souterraine de 3 nappes phréatiques régénérées par les pluies.

Bande de Gaza : situation précaire due notamment à la part importante des ressources consommée par les colons juifs, aux pompages obliques dans les nappes à partir du territoire israélien, à la construction de barrages sur les wadis avant leur entrée dans la bande

JOURDAIN : Israël, Syrie, JOURDAIN : Israël, Syrie, Jordanie, Liban, Cisjordanie, GazaJordanie, Liban, Cisjordanie, Gaza

360 Kms, né de la confluence de trois rivières :

Hasbani (Liban), Banyas (Syrie), Dan (Israël)

Importance stratégique du Golan occupé depuis la guerre de 1967

Vers « une approche hydraulique régionale dans la gestion des ressources en eau » ?

TIGRE ET EUPHRATE : Turquie, Irak, Iran, SyrieTIGRE ET EUPHRATE : Turquie, Irak, Iran, Syrie

Construction du complexe hydraulique GAP (Güneydogu Anadolu Projesi) :22 barrages, 19 centrales, 7 000 kms de canaux d’irrigation, 2 tunnels d’adduction d’eau, 3,5 millions d’emplois à terme, 190 milliards de francs.

(Disparition du site de Zeugma lors de la mise en eau du barrage de Birecik)

Réduction du débit de l’Euphrate 40% pour la Syrie et de 90% pour l’Irak,

pollution importante (salinité)

Incidences au niveau du Kurdistan (où se trouvent les ressources en eau).

Projet vente eau à Israël

RELATIONS TURQUIE, SYRIERELATIONS TURQUIE, SYRIE

Fleuve ORONTE, en provenance de Syrie et qui alimente la région turque du Hatay, cédée à la Turquie en 1939 par la France, mandataire de la Syrie, à la veille du conflit mondial, afin de s’assurer de la neutralité turque. Région toujours revendiquée par la Syrie.Accord entre les deux pays garantissant un débit 500 m3/s de l’Euphrate contre l’engagement de ne pas soutenir la rébellion PKK.

MARAIS MESOPOTAMIE (2000/ 2002), JARDIN D’EDENMARAIS MESOPOTAMIE (2000/ 2002), JARDIN D’EDEN

MARAIS MESOPOTAMIE, JARDIN D’EDENMARAIS MESOPOTAMIE, JARDIN D’EDEN

MER CASPIENNE : MER OU LAC ?MER CASPIENNE : MER OU LAC ?

MER CASPIENNE : PÉTROLE et GAZ, POLLUTION MER CASPIENNE : PÉTROLE et GAZ, POLLUTION DDTDDT


ASIE CENTRALE : Ouzbékistan, Turkménistan, ASIE CENTRALE : Ouzbékistan, Turkménistan, Kazakhstan, Tadjikistan, Kirghizistan et AfghanistanKazakhstan, Tadjikistan, Kirghizistan et Afghanistan


irrigation forcenée pour la culture du coton et du riz

Réalisations :

45 barrages : Syr Darya et Amou Darya / 80 réservoirs

32 000 kms de canaux d’irrigation, dont le canal de Karakoum, long de 1 340 kms

Conséquences :

Pertes d’eau considérables (de 30 à 60% pour le canal de Karakoum)

Disparition de la mer d’Aral (de 60 à 98, la surface a diminué de moitié et le volume de 80 %)

Salinisation des solsTensions inter étatiques, exacerbées par la pauvreté

après l’indépendance (1991), craintes du chômage et de la montée islamiste

Jean-Charles ABBE

Ouzbékistan/ Kirghistan : producteur de gaz/ producteur hydroélectricité (contrôle des eaux) : Gaz Eau

Janvier 2001 : le gouvernement kirghiz - ouvre les vannes du barrage de Toktogul pour

production électrique crue et destruction de nombreuses digues dans la vallée ouzbèque du Fergana

- n’assure plus de garantie pour la fourniture d’eau, nécessaire pour l’agriculture ouzbèque

Protocole d’accord signé en juillet 2001


ASIE DU SUD : INDUS, BRAHMAPOUTRE, ASIE DU SUD : INDUS, BRAHMAPOUTRE, GANGEGANGE


INDUS : Chine, Inde, PakistanINDUS : Chine, Inde, Pakistan

3 180 km du nord de l’Himalaya

à la mer d’Arabie

Population riveraine : 150 millions

Zone irriguée la plus vaste du monde (50 millions hectares)

Difficultés nées au moment de la partition du sous-continent en 47. Traité signé en 60 sous la pression de la banque mondiale mécanismes permanents de contrôle et conciliation : contrôles, visites de terrain, échanges

Avril 2002 : demande de l’Assemblée du Jammu et du Cachemire d’annuler le traité

Jean-Charles ABBE

GANGE : Népal, Inde, BangladeshGANGE : Népal, Inde, Bangladesh

(ex Pakistan oriental - 1971)

2 500 km de l’Himalaya occidental au

golfe du Bengale

Population riveraine : 500 millions (avec le Brahmapoutre)

Importance économique et culturelle

1996 : pacte de partage des eaux entre Inde et Bangladesh, valable 30 ans, révisable tous les 5 ans pour « un usage optimal » des eaux, selon des principes « d’équité, d’honnêteté et de justice ».

1997 : Traité entre Inde et Népal reconnaissance au Népal de certains droits sur l’eau et la production d’électricité du côté indien


BRAHMAPOUTRE : BRAHMAPOUTRE : Bangladesh, IndeBangladesh, Inde

Tibet(Chine)Tibet(Chine)

2 900 km du nord de l’Himalaya

au golfe du Bengale

Population riveraine : 500 millions (avec le Gange)

Aucune concertation entre états conséquences tragiques : en 2000, la rupture d’un barrage au Tibet a entraîné des dégâts matériels considérables en Inde et Bengladesh, non informés des fortes pluies et de la montée des eaux en amont.

Projet de détournement des eaux par les Chinois pour construire un barrage et exploiter le potentiel hydroélectrique

GANGE : RIVER LINKING PROJECT (détournement GANGE : RIVER LINKING PROJECT (détournement du Gange pour alimenter la région de Delhi)du Gange pour alimenter la région de Delhi)


Menaces d’empoisonnement à l’arsenic dans le Menaces d’empoisonnement à l’arsenic dans le bassin du Gange : Inde, Bangladeshbassin du Gange : Inde, Bangladesh

La concentration en arsenic dans l’eau souterraine peut tenir de plusieurs facteurs, couches géologiques, engrais chimiques ( dans les régions de culture de riz, la concentration en arsenic est corrélée avec celle des phosphates).

Cancers, maladies de la peau

Grave crise en eau potable au Bangladesh

Jean-Charles ABBE

Travaux d’Hercule : barrage de la NarmadaTravaux d’Hercule : barrage de la Narmada

Enjeux géostratégiques de l ’eau

Travaux d’Hercule : Trois Gorges, ChineTravaux d’Hercule : Trois Gorges, Chine

Travaux d’Hercule : Trois Gorges, ChineTravaux d’Hercule : Trois Gorges, Chine

• 28 millions de m3 de béton (immeubles de 60 étages - 185 m-, longueur Champs Elysées - 2,3 km)

• Lac artificiel de 660 km de long, 175 m profondeur (superficie Suisse)

• 5 écluses de 280 m de long

• 26 turbines, 85 GkW/h (9% des besoins chinois, 18% production EDF)

• 13 villes et 130 gros villages engloutis

• 1,2 millions d’habitants déplacés

MÉKONG : Chine, Birmanie, Laos, Thaïlande, MÉKONG : Chine, Birmanie, Laos, Thaïlande, Cambodge, Viêt-namCambodge, Viêt-nam

4 800 kms, à travers 6 pays aux niveaux de vie très différents. Potentiel hydroélectrique important, encore peu exploité

Réserve de poissons vitale

MÉKONG : Chine, Birmanie, Laos, Thaïlande, MÉKONG : Chine, Birmanie, Laos, Thaïlande, Cambodge, Viêt-namCambodge, Viêt-nam

Barrage de Nam TheunBarrage de Nam Theun

Projets multiples de construc- tions de barrages, essen- tiellement dans la partie amont. Impacts environne- mentaux sévères (remontée des eaux salées dans le delta).

Commission du fleuve Mékong : vers une approche régionale de la gestion du bassin.

VALLEE DU NIL :VALLEE DU NIL :

EGYPTE, SOUDAN,ETHYOPIE, KENYA, EGYPTE, SOUDAN,ETHYOPIE, KENYA, BURUNDI, ERYTHRÉE, RWANDA, BURUNDI, ERYTHRÉE, RWANDA, SOUDAN, TANZANIE, OUGANDA, RÉP SOUDAN, TANZANIE, OUGANDA, RÉP CONGOCONGO

Le plus long fleuve du monde :

6 670 kms, source Burundi

5 600 kms après lac Victoria; un bassin immense

Nil blanc : source Ouganda; débit régulier Nil bleu : source en Éthiopie; fortes variations niveau, crues importantes ; alimente 86% des eaux de l’Égypte

Point de convergence à Khartoum (Soudan)

VALLÉE DU NILVALLÉE DU NIL

Egypte :

67 Mh (doublée depuis l’inauguration d’Assouan en 59) 98 Mh prévision 2025.

600 h/ km2 région du Caire

95% de la population le long du Nil et dans le delta

Ethiopie :

61 Mh ; 90 Mh en 2010 ;186 Mh en 2050

D’ici 2050, les rives du Nil accueilleront 1 milliard de personnes.



La question du partage du Nil naît à la fin du XIXe siècle lorsque les Britanniques souhaitent développer la culture du coton au Soudan.

1922 : indépendance de l’Égypte

Tensions Égypte / Soudan

1929 : partage Égypte (48 km3) / Soudan (4 km3) engagement britannique : pas de barrage en amont

1959 : Très fortes tensions accord Répartition des eaux Égypte (55,5 km3) / Soudan (18,5 km3) Construction Barrage Assouan et 3 barrages au Soudan Autres pays amont non impliqués, lesquels, devenus indépendants, déclarent l’accord nul et non avenu.


Tensions Égypte / Soudan

1994 :

le Soudan décide de construire un nouveau

barrage

projet Soudan/ Éthiopie (hors Égypte)

d’aménagement de la vallée du Nil bleu

1995 et 1998 : incidents de frontière

Tensions Égypte /Libye

Pompage de l’eau de la nappe phréatique

exploitée par la Libye


Jean-Charles ABBE


Tensions Égypte / Éthiopie

1979 : déclaration du Président Sadate : « le seul

facteur qui pourrait conduire à nouveau l’Égypte à

entrer en guerre (avec l’Éthiopie) est l’eau »

Ambitieux projets d’irrigation en Éthiopie. Mise en

valeur du Nil bleu (source : lac Tana).

Égypte / Pays amont Nil blanc (Kenya, Tanzanie,

Ouganda, Burundi)Très forte natalité. Projets d’irrigation craintes égyptiennesPrésence israélienne dans projets ougandais et éthiopiens

Coopération (?): Nile Basin Initiative Accord cadre


Au mois de mars, une conférence se tiendra à Naïrobi pour réduire les tensions entre l’Égypte et plusieurs pays de l’Afrique de l’Est à propos du partage des eaux du Nil. En effet, l’accord de 1929, signé sous le patronage de la Grande Bretagne accordait la part du lion au Caire. Londres, qui voulait ménager le pays du canal de Suez, avait imposé une solution très favorable à l’Égypte. La sécheresse au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie pousse ces pays à réclamer un nouveau partage des eaux. Pour le ministre des Ressources hydrauliques égyptien, Mahmoud Abou-Zeid, la menace du Kenya de dénoncer l’accord de 1929, serait un « acte de guerre ».

The Guardian, Février 2004

Travaux d’Hercule : LIBYETravaux d’Hercule : LIBYE


LAC TCHAD : DISPARITIONLAC TCHAD : DISPARITION

Jean-Charles ABBE

Lac TCHAD : Niger, Nigeria, Tchad, CamerounLac TCHAD : Niger, Nigeria, Tchad, Cameroun


Fortes variations de surface entre saisons sèches et humides

Frontières aquatiques précises entre pays riverains mais les délimitations sur les fleuves n’ont jamais été démarquées.

Pénurie croissante d’eau, augmentation de la population, dégradation des écosystèmes de partage d’eau douce et les exigences de consommation en ressources naturelles font augmenter les risques d’émergence de conflits bilatéraux et multilatéraux dans une zone gigantesque impliquant de nombreux pays

Jean-Charles ABBE

OKAVANGO : Namibie, BotswanaOKAVANGO : Namibie, Botswana

OKAVANGO : Namibie, BotswanaOKAVANGO : Namibie, Botswana

Le fleuve Okavango (ou Cubango) : le fleuve qui ne trouve jamais la mer, troisième fleuve d’Afrique Australe par sa longueur, 1 700kms.

Source en Angola, traverse la Namibie et se perd dans le désert du Kalahari, au Botswana dans un gigantesque delta de 15 000 km², à la faune et à la flore particulièrement riches.

La Namibie, pays le plus aride d’Afrique subsaharienne, bâtit le projet de détourner les eaux de l’Okavango pour alimenter la capitale, Windhoek, entraînant une vive tension avec le Botswana.

Discussions au sein de la SDAC : Communauté de développement Afrique Australe

Perspectives : mise en valeur des eaux souterraines, gestion de l’eau

Jean-Charles ABBE

COLORADO, RIO GRANDE : USA, MexiqueCOLORADO, RIO GRANDE : USA, Mexique


COLORADO : USA, MEXIQUECOLORADO : USA, MEXIQUE

Jean-Charles ABBE

1944 : Traité USA / Mexique qui oblige- le Mexique à alimenter les affluents du Rio Grande à hauteur d’un cota minimal par cycle de 5 ans - les USA, en contre partie, à livrer un volume d’eau négocié du fleuve Colorado. Depuis 1996, le Mexique ne peut plus faire face à ses engagements suite aux sécheresses répétées dans la région. Par ailleurs les forts prélèvements sur le Colorado et la sécheresse font que le fleuve ne coule pratiquement plus en aval de la frontière.

Conflit important entre les deux pays et implications fortes au niveau régional.



DANUBE : Hongrie, SlovaquieDANUBE : Hongrie, Slovaquie

1977 : après 20 ans de discussion, la Hongrie et la Tchécoslovaquie signent un traité sur la construction des barrages de Gabcikovo-Nagymaros, initialement pour le transport fluvial, mais après le choc pétrolier de 77 pour la production hydroélectrique (90 à 95% des eaux du Danube détournées)

1978 : début des travaux

1980 : manifestations (politiques) contre le barrage de Nagymaros dénonciation du traité par la Hongrie en 1990

Fin 1992 : eaux du Danube détournées

1993 : Slovaquie indépendante ; le barrage de Gabcikovo prend une valeur symbolique. Le différent est porté devant la Cour internationale de justice de La Haye qui rend en 97 un arrêt ambigu. Malgré l’intervention de l’UE, le différent reste fort entre les deux pays.

Jean-Charles ABBE

DANUBE : Hongrie, SlovaquieDANUBE : Hongrie, Slovaquie

Jean-Charles ABBE

DANUBE : Ukraine, RoumanieDANUBE : Ukraine, Roumanie


DES INDICATEURS DE RISQUEDES INDICATEURS DE RISQUE

Questions de quantitéquantité

Accroissement de la demande (rareté) : urbanisation, industrialisation, démographie, développement économique, mauvaise gestion.

Inondations naturelles ( Rivières Columbia, Sénégal)

Questions de qualitéqualité

Pollution, dégradation

Développement intensif agriculture salinisation(Colorado : Arizona/ Mexique - Jourdain : Israël/ Jordanie/ Cisjordanie)

UtilisationsUtilisations à fins différenciées (un barrage peut répondre à des finalités diverses : irrigation, hydroélectricité, loisirs)



Dissensions politiquesDissensions politiques(éclatement de l’URSS et naissance des Républiques en Asie centrale - Dissolution de l’autorité britannique et conflits sur le Gange, le Nil, l’Indus)

Rôle frontière (Shatt al-Arab : Iran/ Irak - Rio Grande : USA/ Mexique)

Cadres géographique/géopolitiqueCadres géographique/géopolitique

Rôle prééminent de la partie amont (Turquie / Euphrate,

Inde/ Gange)

Perturbations écologiques (barrages, diversions)

Nature des relations politiques (Israël/ Syrie/ Turquie,

éclatement de l’URSS et naissance des Républiques en Asie Centrale - Dissolution de l’autorité britannique et conflits sur le Gange, le Nil, l’Indus)



Niveaux de développements nationauxNiveaux de développements nationaux (Israël,

Palestine)

Un pays développé peut avoir recours à différentes options

Un Pays en voie de Développement a des exigences plus importantes (développement agriculture, usages

personnel et industriel)



Traditions nationalesTraditions nationales

« mythologie de l’eau »

L’importance de l’agriculture par rapport à l’industrie dans l’économie nationale

Phénomènes sociaux-politiques : importance d’une agriculture, forte consommatrice d’eau, à la base d’une politique sociale peu coûteuse, assurant un emploi et un niveau de vie à toute une partie de la population (Moyen Orient).


LES SOLUTIONS AU STRESS HYDRIQUELES SOLUTIONS AU STRESS HYDRIQUE

Institutionnelles et juridiquesInstitutionnelles et juridiques

La gestion durableLa gestion durable. Principes de Dublin (1992) :

- L’eau douce est une ressource finie, vulnérable et essentielle au maintien de la vie, du développement et de l ’environnement

- La concertation entre tous les acteurs doit être le maître mot de l’exploration, de la gestion des ressources

- Les femmes jouent un rôle central

dans la distribution, la gestion, la

protection de la ressource

- L’eau a une valeur économique



Asseoir la capacité institutionnelleAsseoir la capacité institutionnelle

Mise en place de systèmes sectoriels de collecte et

de suivi des données, évaluation des besoins,

création de structures administratives et juridiques

(Centralisation du système de gestion).

Éviter les conflits internationauxÉviter les conflits internationaux

Aide aux pays qui partagent des bassins fluviaux.



Promouvoir un droit international sur la gestion Promouvoir un droit international sur la gestion

des eaux transfrontalièresdes eaux transfrontalières

Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau internationaux, Helsinki 1992 :

« tout État a le droit d’user des eaux du bassin auquel il appartient et de s’en voir attribuer une part raisonnable et équitable »


ÉconomiquesÉconomiques

Investissements importantsInvestissements importants

- Traitement des eaux usées

- Infrastructures sanitaires et distribution de l’eau

Contenir (réduire) les besoinsContenir (réduire) les besoins



ÉconomiquesÉconomiques

Marché ou éthique ? Deux conceptionsMarché ou éthique ? Deux conceptions.

Fr.Mayor, UNESCO : « Trésor naturel faisant partie

de l’héritage commun de l’humanité »

Rapport de l’ONU : « L’eau doit être une

marchandise dont le prix est fixé par la loi de l’offre

et de la demande »

ETHIQUE DE L’EAU fondée sur la solidarité et la

subsidiarité : les problèmes de l’eau doivent être

intégrés dans les schémas de développement

économique et sociaux afin d’assurer les besoins

humains fondamentaux et de préserver les

écosystèmes.



TechniquesTechniques

Améliorer les technologiesAméliorer les technologies

- Irrigation (Accroissement de productivité, stabilise la production, contrôle des pertes, adaptation niveau/effets,technique goutte)

- Semences (Adaptation, OGM)

Augmenter les surfacesAugmenter les surfaces

- Impact de l’urbanisation

- Désertification (changements climatiques, déforestation excessive)

- Dégradation des sols


Jean-Charles ABBE

FACTEUR DE COOPERATIONS OU SOURCE DE FACTEUR DE COOPERATIONS OU SOURCE DE CONFLITS ?CONFLITS ?


RÉALITÉ HISTORIQUE (HISTOIRE MODERNE)

7 conflits mineurs (avec d’autres interférences)

3 600 traités de coopération

L’eau n’a pas été source de conflits inter étatiques L’eau n’a pas été source de conflits inter étatiques majeursmajeurs

Des tensions régionales fortes ont vu le jour

la baisse des flux d’eau au Bangladesh par suite des captages en Inde désertification, salinisation des sols afflux de réfugiés en Inde Instabilités (situation similaire en Afrique, Asie, Moyen Orient)

L’eau joue un rôle important dans les questions de L’eau joue un rôle important dans les questions de sécurité régionalesécurité régionale

Jean-Charles ABBE

FACTEUR DE COOPERATIONSFACTEUR DE COOPERATIONS


ITAIPU, sur le Parana, frontière du Brésil, du Paraguay et de l’Argentine (13 000 MW)

« L’eau par nature sert à éteindre l’incendie, pas à le provoquer »

Munther Haddadin, négociateur jordanien de l’accord de 1994 avec Israël.

Mer desséchée, terres saléesÉpaves abandonnées et vieux pêcheurs au cœur lourdRévolus l’herbe et l’or blanc, et le rire des enfantsDésespoir et misèreAsséchée, la mer, comme les espoirs des KazakhsRassemblant tout son souffle, le vent de sableA tout éparpillé, n’a laissé derrière lui queLes morceaux d’un miroir brisé.

EVOLUTION DU NIVEAU MOYEN DES MERSEVOLUTION DU NIVEAU MOYEN DES MERS

Niveau moyen et température

VARIATION DU NIVEAU MOYEN DE LA MER VARIATION DU NIVEAU MOYEN DE LA MER CASPIENNECASPIENNE

MER CASPIENNE : PRISE D’ESTURGEONSMER CASPIENNE : PRISE D’ESTURGEONS

Mer de ChineMer de Chine

ArctiqueArctique