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La Lettre de la régulation diffuse toute information concernant les publications, séminaires, colloques ou autres activités de recherche en relation avec l'approche de la théorie de la régulation. Ces informations peuvent être adressées : à Henri Nadel, rédacteur-en-chef de La Lettre de la régulation GERME/Univ. Paris 7/Denis-Diderot, département d’économie, 2 place Jussieu, 75005 Paris, [email protected] La Lettre de la régulation est financée par les cotisations des membres de l'association Recherche & Régulation, Président R. Boyer [email protected] ISSN en cours Site de l’association Recherche & Régulation : http://www.theorie-regulation.org La lettre de la régulation N° 51 Janvier 2005 Le capitalisme financier va-t-il enfin réaliser aujourd’hui la chimère d’un capitalisme de gouvernance actionnariale ? M. Aglietta et A. Rebérioux analysent l’origine juridique de cette conception, démontrent les apories d’un contrôle externe, la collusion réelle des directions avec la finance de marché, la tricherie incontournable qu’elle implique et les risques de crises qu’elle porte*. Ils proposent de considérer la firme comme le lieu incontournable d’un compromis délibératif entre le capital et le travail salarié. Ce qui impliquerait de profondes réformes en vue de constituer ce qu’ils appellent l’« entreprise partenariale ». (*M. Aglietta et A. Rebérioux, (2004), Dérives du capitalisme financier, Albin Michel, Paris.) Les régulations du capitalisme financier Michel Aglietta, FORUM (université Paris X – Nanterre) et Cepii [email protected] Antoine Rebérioux, FORUM (université Paris X – Nanterre) [email protected] En 2001, deux des plus éminents représentants de la Law and economics affirmaient, sur un ton prophétique, la « fin de l’histoire » en matière de gouvernance d’entreprise, le modèle nord-américain s’imposant à travers le monde (Hansmann et Kraakman, 2001). Ce modèle accorde un poids décisif à l’actionnariat dispersé, figure du capitalisme populaire. Il s’inscrit plus largement dans un mode de régulation dominé par les marchés financiers. Le retournement boursier de mars 2000, les scandales financiers de l’ère Enron et la capture du profit par les dirigeants ont été les pathologies les plus évidentes des contradictions propres à ce mode de régulation. La préservation des marchés financiers par la banque centrale des Etats-Unis, à partir du début de l’année 2001, a en outre provoqué un transfert massif d’endettement des entreprises sur les ménages acquéreurs de biens immobiliers, des ménages les plus riches sur l’Etat fédéral, de toute l’économie sur le reste du monde. Pour saisir les principaux ressorts du capitalisme financier, il convient de mobiliser les théories de l’entreprise d’un côté, la macroéconomie du système financier de l’autre et de dévoiler les influences réciproques entre ces niveaux d’analyse. Le capitalisme financier repose en effet sur une doctrine particulière de l’entreprise, la « souveraineté actionnariale ». Cette doctrine légitime le contrôle des entreprises par les actionnaires. Face à l’impossibilité d’effectuer de l’extérieur une surveillance réelle de l’activité des dirigeants, ce contrôle s’objective dans une norme de gestion, sous la forme d’une contrainte de résultat ou d’une exigence de rentabilité financière. La généralisation de cet impératif est une source d’instabilité endogène des marchés de capitaux. Il s’ensuit que les dérives du capitalisme contemporain ne peuvent être corrigées sans changements significatifs dans la gouvernance d’entreprise. 1. Les apories du contrôle actionnarial D’origine juridique, la doctrine de la souveraineté actionnariale fait de l’entreprise un objet de propriété, dont les sujets sont les actionnaires : ils détiennent en conséquence un droit réel de propriété sur les entreprises. L’analyse économique justifie cette souveraineté des actionnaires en pointant les risques qu’ils supportent dans le cadre de l’activité entrepreneuriale, par rapport aux autres parties prenantes (salariés, créditeurs, etc.). Cette doctrine est, depuis le début du XX e siècle, au fondement des principes juridiques encadrant les sociétés cotées aux Etats-Unis. Elle imprègne en particulier le droit boursier, d’origine fédérale. La doctrine d’une maîtrise souveraine des actionnaires entre toutefois en tension avec le second pilier constitutif du capitalisme financier : la promotion de la liquidité des marchés de capitaux 1 . Cette liquidité a deux effets. D'une part, elle conduit à une « séparation de la propriété et du contrôle », ainsi que l’avaient noté, pour la première fois, Berle et Means (1932). Dispersés, les actionnaires n’ont plus les moyens d’exercer leur maîtrise souveraine ; le contrôle des entreprises leur échappe. D’autre part, cette liquidité réduit le risque 1. Par liquidité, on entend la possibilité de se défaire au plus vite d’un actif, sans perte de valeur. SOMMAIRE 1-4 Point théorique 4 . Publications 5 . Association R & R 6 . Annonces ÉDITORIAL POINT THÉORIQUE

Aglietta - Les Regulations Du Capitalisme

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  • La Lettre de la rgulation diffuse toute information concernant les publications, sminaires, colloques ou autres activits de recherche en relation avec l'approche de la thorie de la rgulation. Ces informations peuvent tre adresses : Henri Nadel, rdacteur-en-chef de La Lettre de la rgulation GERME/Univ. Paris 7/Denis-Diderot, dpartement dconomie, 2 place Jussieu, 75005 Paris, [email protected] La Lettre de la rgulation est finance par les cotisations des membres de l'association Recherche & Rgulation, Prsident R. Boyer [email protected] ISSN en cours

    Site de lassociation Recherche & Rgulation : http://www.theorie-regulation.org

    La lettre de la rgulation

    N 51 Janvier 2005

    Le capitalisme financier va-t-il enfin raliser aujourdhui la chimre dun capitalisme de gouvernance actionnariale ? M.

    Aglietta et A. Rebrioux analysent lorigine juridique de cette conception, dmontrent les apories dun contrle externe, la collusion relle des directions avec la finance de march, la tricherie incontournable quelle implique et les risques de crises quelle porte*. Ils proposent de considrer la firme comme le lieu incontournable dun compromis dlibratif entre le capital et le travail salari. Ce qui impliquerait de profondes rformes en vue de constituer ce quils appellent l entreprise partenariale . (*M. Aglietta et A. Rebrioux, (2004), Drives du capitalisme financier, Albin Michel, Paris.)

    Les rgulations du capitalisme financierMichel Aglietta, FORUM (universit Paris X Nanterre) et Cepii

    [email protected] Rebrioux, FORUM (universit Paris X Nanterre)

    [email protected]

    En 2001, deux des plus minents reprsentants de la Law and economics affirmaient, sur un ton prophtique, la fin de lhistoire en matire de gouvernance dentreprise, le modle nord-amricain simposant travers le monde (Hansmann et Kraakman, 2001). Ce modle accorde un poids dcisif lactionnariat dispers, figure du capitalisme populaire. Il sinscrit plus largement dans un mode de rgulation domin par les marchs financiers.

    Le retournement boursier de mars 2000, les scandales financiers de lre Enron et la capture du profit par les dirigeants ont t les pathologies les plus videntes des contradictions propres ce mode de rgulation. La prservation des marchs financiers par la banque centrale des Etats-Unis, partir du dbut de lanne 2001, a en outre provoqu un transfert massif dendettement des entreprises sur les mnages acqureurs de biens immobiliers, des mnages les plus riches sur lEtat fdral, de toute lconomie sur le reste du monde.

    Pour saisir les principaux ressorts du capitalisme financier, il convient de mobiliser les thories de lentreprise dun ct, la macroconomie du systme financier de lautre et de dvoiler les influences rciproques entre ces niveaux danalyse. Le capitalisme financier repose en effet sur une doctrine particulire de lentreprise, la souverainet actionnariale . Cette doctrine lgitime le contrle des entreprises par les actionnaires. Face limpossibilit deffectuer de lextrieur une surveillance relle de lactivit des dirigeants, ce contrle sobjective dans une norme de gestion, sous la forme dune contrainte de rsultat ou dune exigence de rentabilit financire. La gnralisation de cet impratif est une source

    dinstabilit endogne des marchs de capitaux. Il sensuit que les drives du capitalisme contemporain ne peuvent tre corriges sans changements significatifs dans la gouvernance dentreprise.

    1. Les apories du contrle actionnarial Dorigine juridique, la doctrine de la souverainet

    actionnariale fait de lentreprise un objet de proprit, dont les sujets sont les actionnaires : ils dtiennent en consquence un droit rel de proprit sur les entreprises. Lanalyse conomique justifie cette souverainet des actionnaires en pointant les risques quils supportent dans le cadre de lactivit entrepreneuriale, par rapport aux autres parties prenantes (salaris, crditeurs, etc.). Cette doctrine est, depuis le dbut du XXe sicle, au fondement des principes juridiques encadrant les socits cotes aux Etats-Unis. Elle imprgne en particulier le droit boursier, dorigine fdrale.

    La doctrine dune matrise souveraine des actionnaires entre toutefois en tension avec le second pilier constitutif du capitalisme financier : la promotion de la liquidit des marchs de capitaux1. Cette liquidit a deux effets. D'une part, elle conduit une sparation de la proprit et du contrle , ainsi que lavaient not, pour la premire fois, Berle et Means (1932). Disperss, les actionnaires nont plus les moyens dexercer leur matrise souveraine ; le contrle des entreprises leur chappe. Dautre part, cette liquidit rduit le risque

    1. Par liquidit, on entend la possibilit de se dfaire au plus

    vite dun actif, sans perte de valeur.

    SOMMAIRE

    1-4 Point thorique 4 . Publications 5 . Association R & R 6 . Annonces

    DITORIAL

    POINT THORIQUE

  • La lettre de la rgulation n51 Janvier 2005 Page 2

    port par les actionnaires, qui peuvent diversifier leur portefeuille. La justification conomique de la primaut accorde aux actionnaires, en termes de risque, perd ainsi de sa pertinence.

    Cette tension na pourtant pas conduit un rejet de la doctrine. Longtemps assoupie, lide dune primaut des actionnaires a connu une nouvelle vigueur dans les annes 1970, en thorie et en pratique : la perte de contrle des actionnaires est alors pense sur le mode de la dpossession.

    Lavnement du contractualisme en science conomique et son extension progressive au champ juridique (avec le courant de la Law and economics) ont constitu un puissant vecteur de diffusion et de lgitimation de la souverainet actionnariale. Le modle principal-agent a jou en la matire un rle clef, dans la mesure o il offre une reprsentation formelle de lide de dpossession. Selon ce modle, les dirigeants sont embauchs par les actionnaires pour les servir. Toutefois, lopportunisme de ces dirigeants, coupl aux avantages informationnels dont ils disposent concernant la gestion de lentreprise, ncessite la mise en place de garde-fous de manire prvenir autant que possible les dtournements de valeur2.

    Lactualisation de cette doctrine dans lordre des pratiques de gouvernance dentreprise a donc consist en ltablissement de dispositifs externes et internes, cherchant pallier lincapacit structurelle des actionnaires liquides exercer leur matrise souveraine. En externe, un rle dcisif est accord aux prises de contrle hostiles, codifies par le droit boursier et le droit des socits, et aux intermdiaires de linformation financire, les gatekeepers. Ces derniers (auditeurs, analystes financiers et agences de notation) sont ainsi chargs de vrifier et de synthtiser linformation comptable destination des investisseurs. En interne, la tche de rtablir les actionnaires dans leur droit rel revient au conseil dadministration (board of directors). La doctrine prtend ainsi que le conseil reoit mandat des actionnaires pour surveiller les dirigeants. Afin de garantir le rle strictement disciplinaire de ce conseil, lindpendance des administrateurs par rapport la direction est rige en impratif catgorique. Si la difficult est grande de donner un contenu pratique cette ide dindpendance, celle-ci tend se confondre avec un critre dextriorit. Lextriorit doit sentendre par rapport lentreprise, mais galement, le plus souvent, par rapport au secteur dactivit. Ainsi garantit-on labsence de liens familiaux, financiers, sociaux, etc. entre contrleurs (administrateurs) et contrls (les dirigeants). Mais par l mme, le conseil perd la capacit de contrle que lui confrait son statut interne, via une connaissance particulire de lentreprise et de sa gestion. En lieu et place, un contrle ex post, distant, est exerc, la manire des gatekeepers. La souverainet actionnariale a donc ceci de paradoxal quelle introduit lextriorit au cur mme de cet organe, dont la raison dtre, prcisment, tient son intriorit .

    Une caractristique essentielle de la gouvernance propre au capitalisme financier se fait jour ici : labsence

    2. Nous naffirmons pas quil existe un lien ncessaire et

    logique entre le contractualisme en thorie de la firme et la dfense de la souverainet actionnariale. Notre argument est ici dune autre nature et rvle davantage dune sociologie de la science : lcrasant majorit des auteurs sinscrivant dans une perspective contractualiste et sintressant la gouvernance dentreprise se sont fait les promoteurs de cette doctrine. Sur ce point, cf. Rebrioux (2005).

    de contre-pouvoir interne lentreprise. Il est utile, cet gard, de mettre cette configuration en parallle de lidal type de la firme fordiste , o un contrle tait effectu de concert par les actionnaires dtenteurs de blocs de contrle (inexistant sur des marchs liquides), une technostructure interne (affaiblie par lcrasement des strates hirarchiques) et les reprsentants du personnel (carts, par dfinition, dune gouvernance pro-actionnariale). Aussi, la volont de conjuguer liquidit et contrle au fondement du capitalisme financier implique une extriorisation du contrle. Il rsulte de cette extriorisation une vacuit du contrle et une dresponsabilisation de la gestion des entreprises. Ce point est le plus clairement illustr par les scandales financiers de lre Enron, qui ont vu faillir de manire systmatique les dispositifs de contrle pro-actionnariaux.

    2. Les exigences de rentabilit financire Lincapacit des actionnaires contrler effectivement

    les dirigeants en contradiction avec les prtentions affiches ne doit pas conduire minimiser les volutions affectant les entreprises cotes depuis les annes 1970. Pour lessentiel, la puissance du capital financier sexprime par limposition de critres contraignants de rentabilit financire. La concurrence entre fonds dinvestissement pour attirer lpargne collective se reporte sur les entreprises, juges par ces fonds sur leur capacit rpondre aux exigences financires qui leur sont imposes. Le graphique ci-dessous, qui retrace lvolution de la part des dividendes dans le profit des socits aux Etats-Unis, donne une ide de lampleur de la redistribution qui sopre, au sein des entreprises, en faveur des actionnaires.

    Evolution de la part des dividendes dans le total des profits (avant taxes) pour les

    socits non financires (hors agriculture) aux Etats-Unis

    (Flow of funds , Federal Reserve, table F.102)

    0

    50

    100150

    2 00

    250

    3 00

    3504 00

    450

    500

    1980 198 2 1984 19 86 198 8 19 90 1992 1994 199 6 1998 2000 200 2

    dividendes

    millia rds de do lla rs

    LEconomic Value Added (EVA) constitue lindicateur emblmatique de la souverainet actionnariale, en tant quil fonde en thorie les exigences du capital financier. Si toutes les socits cotes nont pas adopt tel quel cet indicateur, celui-ci, par sa diffusion trs large, a contribu lgitimer les exigences de rentabilits financires portes par les fonds dinvestissement (Plihon et alii, 2002). Lexpression la plus simple de lEVA dune socit est la suivante :

    FPkREVA .= = (ROE k).FP

    = (ROA Cmpc).K

  • La lettre de la rgulation n51 Janvier 2005 Page 3

    R reprsente le rsultat net de cette socit, k le rendement dquilibre des fonds propres prvu par le MEDAF3, FP la valeur comptable des fonds propres, ROE (Return On Equity) la rentabilit financire (soit le rapport R/FP), ROA (Return On Asset) la rentabilit conomique, Cmpc le cot moyen pondr du capital et K la valeur total de lactif (dettes + fonds propres). Cette quation fait apparatre la spcificit de lEVA : alors que la richesse revenant aux actionnaires est normalement mesure par le rsultat net (R), il est ici considr que la valeur rellement cre pour les actionnaires provient des excdents enregistrs par rapport la rentabilit exige par le march (k.FP). Le rendement dquilibre du march devient un rendement minimal. Le statut de lactionnaire sen trouve profondment modifi (Lordon, 2000). De crancier rsiduel, lactionnaire se transforme, par le biais de lEVA, en crancier privilgi, la manire des prteurs. Il acquiert des garanties de retour sur son investissement. Bien que celles-ci ne soient pas contractuelles, elles nen sont pas moins effectives. Cette mutation, notons-le, prend de nouveau en dfaut la justification conomique ultime de la souverainet actionnariale : la prise de risque.

    La cration de valeur, actionnariale procde ainsi dune logique de dsquilibre, instaure en objectif permanent. Linconsistance macro-conomique de ce principe est vidente. Au niveau micro-conomique, les mthodes pour doper le rendement financier au-del de ce que permet le potentiel conomique des entreprises sont soutenues par des cours boursiers levs et visent entretenir la hausse spculative des cours boursiers. Ces mthodes combinent laugmentation du levier dendettement4, la croissance externe, la rduction de la base dactifs des entreprises (stratgie asset light) et le rachat dactions.

    La rduction de la base dactifs accrot automatiquement la rentabilit conomique (ROA), tandis que le rachat dactions augmente la rentabilit financire (ROE). Lquation ci-dessus montre que ceci se traduit par une hausse de lEVA. Laccroissement de la rentabilit financire passe galement par lintroduction dans les fonds propres dlments dont la valorisation dpend en grande partie de la discrtion des dirigeants. La croissance externe en offre lopportunit, surtout si les entreprises qui sy livrent ont des cours boursiers suffisamment levs pour que les actions servent de monnaie dchange avantageuse. En effet, les fusions permettent de revaloriser largement les actifs immatriels des entreprises acquises et de profiter des carts dacquisition. Les banques daffaires et leurs analystes jouent un rle considrable dans ces oprations en sous-valuant les valeurs dacquisitions et en recommandant expressment les actions de lensemble consolid lachat auprs des investisseurs institutionnels. Il reste alors raliser les plus-values potentielles en d-consolidant par des reventes judicieuses les actifs les plus valoriss par le march, puis en extrayant le cash-flow de lentreprise au moyen de lexercice de stock options. De la dette supplmentaire est mise pour que les socits 3. Le MEDAF (modle d' valuation des actifs financiers) a t

    dvelopp dans les annes 1960. Il permet de calculer la prime attendue par des investisseurs rationnels pour la dtention dactifs risqus (dont la volatilit est importante).

    4. Si le taux dintrt est en dessous de k (le rendement du portefeuille diversifi du march boursier) le levier dendettement rduit le cot moyen pondr du capital et accrot donc lEVA (cf. quation ci-dessus).

    rachtent leurs propres actions de manire conserver le contrle managrial des socits en vitant la dilution des fonds propres, tout en professant allgeance la souverainet actionnariale. Ainsi, les dirigeants engags dans ces stratgies de cration de valeur, et appuys par les acteurs de la finance, conservent les instruments du pouvoir dploy pour senrichir personnellement.

    Ce processus laisse pourtant des scories, des actifs invendables parce que non-rentables, qui se dposent dans le jeu des consolidations et d-consolidations. Cest l que les fraudes ont le plus souvent pris racine. Pour se dbarrasser de ces actifs avec profit, les dirigeants vont organiser des ventes fictives avec laide des banques daffaires. Des entits financires finalit spciale (Special Purpose Entities), faussement indpendantes des socits vendeuses, vont acheter ces actifs des prix grossirement survalus. Ces transactions ne sont en dernire instance garanties que par les actions de la socit vendeuse, puisque celle-ci est secrtement porteuse du risque sur les dettes mises par lentit spciale pour faire les transactions fictives. Enron, par exemple, avait cr pas moins de 3000 entits spciales pour comptabiliser des profits fictifs et dissimuler ses dettes abyssales.

    Au total, les dirigeants engags dans le jeu de la finance de march mnent des oprations que le systme financier accompagne, en proposant des conduites risques et en encourageant des innovations audacieuses au regard des standards prudentiels acceptables. Couples une incapacit structurelle des acteurs et des dispositifs chargs du contrle (cf. supra), les tensions induites par ces comportements se rsolvent dans des oprations frauduleuses, qui se sont multiplies aux Etats-Unis au tournant du sicle5. La souverainet actionnariale choue prcisment l o elle entend russir : elle conduit une dresponsabilisation des dirigeants, que lon peut observer de la manire la plus nette avec lexplosion des rmunrations patronales lie au stock options. Ainsi, selon lenqute ralise rgulirement par le magazine Business Week, en 1980 le revenu moyen des patrons des plus grandes entreprises amricaines reprsentait 40 fois le salaire moyen dun ouvrier ; en 1990, ce revenu tait 85 fois plus important et en 2003, 400 fois plus lev. Le nouveau capitalisme na pas disciplin les dirigeants ; il a transfr le contrle, dune lite managriale enracine une lite managriale financiarise , soutenue par des cabinets de conseils et autres acteurs de la finance. Les actionnaires y gagnent lorsque les cours boursiers montent ; les salaris en font les frais, toujours.

    La thse la plus rpandue cherchant rendre compte de la multiplication des scandales financiers de poids lourds de la cote amricaine pointe les dfaillances du contrle particulirement des auditeurs, analystes et administrateurs par manque dindpendance6. Cette interprtation de la crise a prsid la rdaction de la loi Sarbanes-Oxley (juillet 2002), visant juguler les 5. LEurope a galement t touche par des scandales de

    gestion, mais dans une beaucoup plus faible mesure. Ceci est mettre en relation avec une financiarisation moins avance de lconomie. On notera par ailleurs que les entreprises qui ont dfray la chronique sont des entreprises qui sont entres de plein pied dans le jeu des marchs de capitaux et de la croissance externe quil sagisse de Parmalat ou de France Tlcom.

    6. Coffee (2002) propose la version la pus aboutie de cette thse.

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    comportements dviants7. Notre analyse prend rebours cette interprtation : les dfaillances du contrle sont consubstantielles un mode de gouvernance tout entier tourn vers la satisfaction de lintrt dactionnaires recherchant avant tout la liquidit de leurs engagements. En dautres termes, lorigine de la crise tient avant tout la monte en puissance, depuis trois dcennies, du modle de la souverainet actionnariale. Chercher renforcer les dispositifs de contrle pro-actionnariaux, cest prendre leffet pour la cause, au risque daggraver les drives actuelles.

    3. Linstabilit des marchs de capitaux La cration de valeur pour lactionnaire est galement

    un facteur de perturbation de lvaluation boursire. La recherche systmatique de profits en excs du rendement dquilibre du march, lorsquelle est valide dans les cours boursiers, nourrit des anticipations illusoires parce quimpossibles raliser dans les rsultats dexploitation futurs. Il sagit donc dune bulle spculative provoque par la norme de gestion que les fonds dinvestissement imposent, mais que llite financire dtourne par les mthodes voques ci-dessus.

    Les incitations aux excs boursiers induits par la valeur actionnariale rencontrent un terrain propice. En effet, le monde de lvaluation des actifs est non-gaussien, contrairement aux hypothses thoriques qui supposent que les marchs sont efficients. Autrement dit, les bourses sont attires vers des mouvements extrmes par leur propre dynamique endogne, bien plus souvent quelles ne le seraient si les cours suivaient une marche alatoire. La raison se trouve dans la multiplicit des sources dincertitude qui interfrent dans la formation des prix des actifs. Ce ne sont pas seulement les profits futurs, mais aussi les composantes du taux dactualisation (taux dintrt futurs et prime de risque) qui sont des variables incertaines. Pire, certaines sources dincertitude, celles qui font varier la confiance que lon a dans la liquidit des marchs, sont purement autorfrentielles. Elles rendent possibles des figures droutantes qui se transforment de manire imprvisible : montes cumulatives des cours avec faible volatilit mais interrompues brutalement par leffondrement des bulles, priodes de hausse violente de la volatilit sans que se dessine ni une tendance, ni une stabilisation, marasmes prolongs sans rcupration des niveaux antrieurs.

    Mais les plus grandes perturbations du point de vue de lconomie globale sont venues des liens troits entre les marchs dactions et les marchs de dettes. On a vu plus haut pourquoi lendettement est un moyen puissant de satisfaire aux critres financiers de la valeur actionnariale. Or la qualit de lendettement dpend de la valeur des actifs. Celle-ci est estime partir du prix des actions. Si donc le march boursier est emport par une bulle spculative, elle-mme nourrie par les oprations de croissance externe et de revente dactifs finances par dettes, la qualit des dettes est illusoire. Elle repose, en effet, sur la fausse garantie dactifs survalus. Ainsi le processus qui conduit valuer les dettes partir de la capitalisation boursire sous-estime les risques de crdit lorsque les marchs dactions sont grossirement survalus. Il en rsulte donc un

    7. Outre un renforcement des peines en cas de dviances, les

    deux mesures phares de cette loi sont un plus strict encadrement des activits de laudit et un accroissement de lindpendance des administrateurs.

    surendettement qui prolonge leuphorie boursire et qui conduit une crise financire lorsque la bulle boursire clate. La fragilit des bilans des entreprises apparat alors ; les tentatives pour restructurer les bilans (par exemple, par vente des actifs non stratgiques) renforcent la dflation financire, cest--dire le mouvement de baisse du prix des actifs.

    La dflation financire transmet des tendances rcessives toute lconomie : pressions sur les cots reportes sur les salaris, coupure drastique de linvestissement dprimant la demande globale, hausse brutale des primes de risque entranant une lvation gnrale de la prfrence pour la liquidit. Lvolution macroconomique dpend alors entirement de la politique montaire. De ce point de vue, la banque centrale des Etats-Unis a jou un rle dcisif, prvenant la dflation par une conduite, sur la priode 2001-2002, de toute la courbe des taux dintrt des niveaux extraordinairement bas. Un transfert massif de risque des entreprises sur les mnages sest ainsi opr, sauvegardant la profitabilit des socits.

    Linstabilit des marchs boursiers, quelle que soit son origine, est un obstacle majeur pour la rgulation du capitalisme financier. On a soulign le rle de ces marchs dans la discipline censment exerce sur les dirigeants, via les OPA/OPE et les stock-options, or les distorsions des prix des actions, alimentes par ces dirigeants, conduisent ncessairement des allocations inefficaces du capital. Cest ainsi que les fusions et acquisitions de la fin des annes 1990 ont massivement dtruit de la valeur pour les actionnaires, lorsque le retournement boursier a transform le goodwill promis en pertes bantes provisionner. Cest ainsi que les stocks options non comptabiliss en cots dexploitation ont t une pompe drainer du cash-flow lavantage des seuls membres de llite financire.

    4. La nature partenariale de lentreprise Tout comme le fordisme a trouv ses limites sociales

    dans laspiration du salariat une organisation du travail alternative et une consommation plus diversifie, les volutions actuelles peuvent faire douter de la prennit dun capitalisme financier marqu par une dresponsabilisation croissante de la gestion des entreprises. En particulier, on peut sinterroger sur le caractre soutenable de la hausse des ingalits intra-firmes.

    Notre analyse conduit logiquement faire de lentreprise et de sa gouvernance le cur dun mode de rgulation qui, prenant acte des avances de la finance de march, permette au capitalisme de renouer avec le progrs social. Aussi lentreprise doit-elle tre considre comme une des formes institutionnelles (structurelles) du capitalisme. Par ailleurs, et en rupture avec la conception contractuelle, une analyse conomique non-normative de la cration de richesse dans lentreprise doit reconnatre le caractre collectif de ce processus. Celui-ci requiert une coordination des comptences spcifiques qui constituent lentreprise. Cette coordination chappe, pour lessentiel, lordre contractuel (Favereau, 1989). Comme forme institutionnelle et lieu dune coordination spcifique, lentreprise est une entit autonome et non un objet de proprit ou un nud de contrats. Il convient, en consquence, davoir une lecture radicalement diffrente, de celle des tenants de la souverainet actionnariale, de la sparation de la proprit et du contrle identifie par Berle et Means (1932). Prenant acte de la perte de pouvoir des actionnaires, il faut considrer que ceux-ci ont, en quelque sorte, chang le contrle au profit de la liquidit. Ils ne

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    peuvent alors lgitimement prtendre aux deux. cet argument moral vient sajouter un argument defficacit. Ainsi que nous l'avons montr, la prtention dune matrise souveraine couple la liquidit des engagements conduit ncessairement une vacuit du contrle et une dresponsabilisation de la gestion.

    Si le pouvoir des dirigeants est inscrit dans la ncessit de la coordination, il doit avoir pour objet lintrt de lentreprise, comme entit autonome. Lidentification de cet intrt constitue un dbat juridique classique. Les dfenseurs de la souverainet actionnariale trouvent l un argument rcurrent, en opposant au flou de cette notion la simplicit (donc la transparence) du commandement de maximisation de la valeur boursire. Nous proposons, a contrario, de rompre avec une dfinition substantielle de lintrt de lentreprise, pour lui prfrer une dfinition procdurale. Cest dans la dlibration entre les diffrentes parties prenantes que peut et doit se dfinir cet intrt..

    Ce sont l les contours dun modle alternatif la souverainet actionnariale, reconnaissant le caractre minemment politique de lentreprise. On peut qualifier cette conception de lentreprise de partenariale . Alors que le processus dinstitutionnalisation du rapport salarial a permis, sous le rgime fordiste, de fonder en pratique cette nature partenariale de lentreprise, les garanties juridiques dont disposent aujourdhui les salaris europens ne sont plus suffisantes, face la monte en puissance de la finance de march. Lactuelle vogue du thme de la responsabilit sociale des entreprises traduit la prgnance de cette apprciation chez nombre dacteurs. En tant que pratique essentiellement volontaire de la part des entreprises, elle ne nous parat cependant pas suffisante. Cest une rforme des structures internes des entreprises quil convient denvisager.

    Puisque la firme partenariale est un lieu de pouvoirs et de contre-pouvoirs en mme temps quun lieu de coordination qui requiert la formation dun intrt collectif, le conseil dadministration change de nature par rapport la firme actionnariale . Ce conseil ne saurait plus tre en charge de la surveillance dun intrt dfini ex ante (la valeur actionnariale), mais bien plutt de la dfinition de cet intrt et de llaboration des orientations gnrales de la stratgie de gestion, dans la dlibration. Il faudrait donc que sa composition reflte la structure des intrts ports par les comptences qui contribuent lefficacit conomique de lentreprise. Louverture du conseil aux salaris, en tant que salaris et non pas en tant quactionnaires, simpose.

    Ce changement dans la nature des missions du conseil dadministration modifie aussi la nature du contrle. La conduite dune entreprise est ncessairement moins opaque pour un conseil en charge de la dfinition des objectifs de gestion. En outre, la prsence dadministrateurs salaris va dans le sens dun conseil tout la fois stratgique, dfinissant lintrt gnral, et disciplinaire. Les reprsentants des salaris ont en effet un statut dual, qui conjugue indpendance leurs intrts ne sauraient recouvrir ceux de la direction et connaissance de lentreprise. Ainsi pense, lindpendance ne rime plus avec lextriorit. Lautorit du conseil dadministration peut et doit alors tre distincte de celle de la direction excutive de lentreprise, notamment sa prsidence et la matrise de son ordre du jour. De mme, les comits de rmunration des dirigeants et daudit interne doivent tres soustraits au pouvoir des dirigeants excutifs, et responsables devant le conseil. Laudit devrait dvelopper un systme dalerte pour surveiller en temps rel la dviation des

    performances vis--vis des objectifs de gestion. Tel pourrait tre le contenu dune gouvernance des entreprises inspire dun vritable renouveau de leur responsabilit sociale.

    Bibliographie

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    PPUUBBLLIICCAATTIIOONNSS La Lettre de la Rgulation informe ici sur les publications

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    AANNNNOONNCCEESS DDEE CCOOLLLLOOQQUUEESS EETT SSEEMMIINNAAIIRREESS

    COLLOQUE 2005 SPINOZA et les SCIENCES SOCIALES

    Paris, Universit de la Sorbonne 9h30-18h (entre libre) Amphi Lefebvre

    SAMEDI 9 AVRIL

    (voir programme) http://www.upmf-grenoble.fr/irepd/regulation/Journees_d_etude/spinoza.html

    contacts: [email protected], [email protected]

  • La lettre de la rgulation n51 Janvier 2005 Page 6

    Ecole thmatique CNRS - CIRAD - INRA Analyse des changements institutionnels

    Septembre 2005

    Organisateurs : Gilles Allaire [email protected] et [email protected]

    DU MERCREDI 14 AU SAMEDI 17 SEPTEMBRE 2005

    Appel communications pour les ateliers

    jusqu' fin avril 2005 La thmatique gnrale sera dcline autour

    de 4 axes : Les thories institutionnalistes face aux

    changements institutionnels Institutions, structures et rgulation Le changement dans les niveaux de rgulation Le rle du politique et du symbolique dans les

    changements institutionnels

    SMINAIRE ARC2 CEPREMAP- GERME (PARIS VII)- IRIS (PARIS IX)

    CEPN/CNRS (PARIS XIII)- ADIS (PARIS XI) MATISSE (PARIS I)

    LUNDI 17H (ou 15H) au CEPREMAP - 142 rue du Chevaleret - 75013

    (salle 410 - 4me tage) (voir programme de la demi-journe et textes

    sur le site http ://www.arc2.org

    - 4 avril - DEMI-JOURNEE 15h -19h30

    "Sur la construction sociale des marchs" INTERVENANTS : BENJAMIN CORIAT (PARIS XIII-CEPN) et OLIVER WEINSTEIN (PARIS XIII-CEPN), GIOVANNI DOSI (UNIV. PISA), SANDRO SAPIO (UNIV. PISA), DOMINIQUE SAGOT-DUVAUROUX (UNIV. D'ANGERS), NATHALIE MOUREAU (UNIV. DE MONTPELLIER I-III)

    -18 avril 17h- 19h30 (sance ordinaire) L. BRESSER-PEREIRA (UNIV. SAO PAULO), " Une croissance tire par l'pargne externe et la quasi stagnation du Brsil"

    SMINAIRE HTRODOXIES DU MATISSE vendredi 16h - 18h

    la MSE 106-112 bd de lhpital - 75013 contacts : C. Ramaux [email protected],

    B.Tinel [email protected], C. Vercellone [email protected]

    - 12 avril 2005 F. EYMARD-DUVERNAY (FORUM-UNIV. PARIS X) " Salariat et conventions : de la valeur-travail aux institutions de valorisation du travail "

    - 17 mai 2005 ANDRE ORLEAN (CEPREMAP-ENS) " La sociologie conomique et la question de l'unit des sciences du travail ".

    - 31 mai 2005 GIOVANNI ARRIGHI (JOHNS HOPKINS UNIV. BALTIMORE US) " The New Imperialism "

    INSTITUTIONS ET DEVELOPPEMENT

    le vendredi de 14 16 heures la MSE 106-112 bd de lhpital - 75013

    (6me tage/salle des confrences) http://matisse.univ-paris1.fr

    - 22 Avril Dollarisation en Amrique Centrale JEAN FRANOIS PONSOT (LAURENTIAN UNIVERSITY, CANADA) " Dollarisation et Banque Centrale en Equateur ".

    - 13 Mai Interventions et discours de la Banque Mondiale en Afrique Subsaharienne NADIR ALTINOK (IREDU) " la Banque Mondiale et lducation en Afrique Subsaharienne ".

    Vient de paratre LAnne de la rgulation

    n8, 2004 - 2005 Economie, Institutions, Pouvoirs,

    Presses de Sciences PO La Mondialisation Ides et espaces

    (voir sommaire) http://www.upmf-grenoble.fr/irepd/regulation/Annee_regulation/AR

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    ASSOCIATION

    RECHERCHE & REGULATION

    Voir compte-rendu de lassemble gnrale, qui s'est tenue le 20 janvier 2005,

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    RECHERCHE & REGULATION Pour lanne 2004, le montant de la cotisation a t fixe 40 et 16 pour les tudiants. Cette adhsion donne droit au vol. 8 de LAnne de la rgulation.

    chque libell au nom de lassociation Recherche & Rgulation

    adresser, au trsorier : Pascal PETIT

    142 rue du Chevaleret - 75013 PARIS

    http://www.theorie-regulation.org