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3:HIKLMI=YUW^U[:?n@a@f@b@k; M 01284 - 3051 - F: 2,90 E FRANCE FRANCE Catholique FRANCE Catholique www.france-catholique.fr 82 ème année - Hebdomadaire Un hebdo engagé pour l’Amour et la Vérité 2,90 n°3051 - 15 décembre 2006 Philippines des enfants qui retrouvent le droit de jouer Après le Téléthon Douze ans de célébrations Philippines des enfants qui retrouvent le droit de jouer Votre crèche à découper, en pages 20 et 21 Notre dossier sur l’œuvre du Père Jean-François Thomas, pages 8 à 13 page 7 page 18 Bioéthique : Dominicains : ISSN 0015-9506 Noël russe :

FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE Un hebdodans une conférence de presse organisée le 8 décembre, le préfet de police a déplo-ré des fuites reflétant mal les conclusions

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Page 1: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE Un hebdodans une conférence de presse organisée le 8 décembre, le préfet de police a déplo-ré des fuites reflétant mal les conclusions

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www.france-catholique.fr82ème année - Hebdomadaire

Un hebdoengagé

pour l’Amouret la Vérité

2,90 €n°3051 - 15 décembre 2006

Philippinesdes enfants

qui retrouventle droit de jouer

Aprèsle

Téléthon

Douze ansde

célébrations

Philippinesdes enfants

qui retrouventle droit de jouer

Votre crèche à découper, en pages 20 et 21

Notre dossier sur l’œuvredu Père Jean-François Thomas,pages 8 à 13

page 7

page 18

� Bioéthique :

� Dominicains :

ISSN

0015

-950

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� Noël russe :

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BRÈVES

2 FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006

MONDEEUROPE : La commission européenne a cé-lébré, le 7 décembre, les 20 ans du pro-gramme "Erasmus" qui a permis à 1,4 mil-lion d’étudiants, dont 240 000 Français,de découvrir un pays étranger pendantleurs études.ILES FIDJI : L’armée a pris le contrôle dugouvernement de l’archipel le 4 décembre ;c’est le quatrième coup d’Etat en 20 ans.EGYPTE : Selon le ministère de l’Intérieurégyptien, les islamistes interpellés auCaire il y a deux semaines comprenaient 9Français ; le réseau cherchait à recruterdes combattants pour l’Irak. Le parquet deParis a ouvert le 5 décembre une enquêtepréliminaire.COREE : La Corée du Sud a achevé débutdécembre l’abattage de 800 000 volaillespour éviter la propagation du virus de lagrippe aviaire détectée le mois dernier à170 km au sud de Séoul.FINLANDE : La Finlande est devenue le 5décembre le 16e pays de l’Union euro-péenne à ratifier à une forte majorité leprojet constitutionnel mis en sommeil parle rejet de la France et des Pays-Bas.ETATS-UNIS : La Nasa a confirmé le 4décembre son intention d’établir une basesur la lune ; sa construction devrait com-mencer en 2020. La navette Discovery adécollé le 9 décembre de Cap Canaveralpour une mission de 12 jours destinée àl’installation d’un système électrique dansla station spatiale internationale.MOYEN-ORIENT : Le Groupe d’études surl’Irak coprésidé par l’ancien secrétaired’Etat américain James Baker a proposé le6 décembre un plan de paix global en fai-sant rentrer la Syrie et l’Iran dans le jeudiplomatique ; les forces américaines sedégageraient des missions de combat enIrak pour se consacrer à la formation del’armée irakienne ; l’essentiel des forces decombat serait retiré début 2008.TURQUIE : Menacé d’un gel des négocia-tions avec l’Union européenne, le gouver-nement turc a proposé le 7 décembre, à laveille de la réunion des 25 sur l’adhésion,l’ouverture d’un port et d’un aéroport auxChypriotes. Mais l’armée s’y oppose...ESPAGNE : Le docteur Fuentès, organisa-teur présumé d’un réseau de dopage, amis publiquement en cause les grandsclubs espagnols de football.LIBAN : Après une semaine de manifesta-tions de l’opposition dans le centre deBeyrouth, le Premier ministre Fouad Si-

niora a accusé le 8 décembre le secrétairegénéral du Hezbollah de tenter de fomen-ter un coup d’Etat. Parmi les manifestantschiites, on compte également des chré-tiens du parti du général Aoun, réclamantun gouvernement d’unité nationale.IRAN : Une conférence internationaledont l’objectif était de contester la réalitéde la Shoah a réuni les 11 et 12 décembreà Téhéran 67 historiens de 30 pays.PALESTINE : Le président de l’Autoritépalestinienne aurait décidé de dissoudrele parlement et de convoquer des élec-tions anticipées, après que le Premier mi-nistre eut réaffirmé à Téhéran sa volontéde ne pas reconnaître l’Etat d’Israël.RUSSIE : Un incendie criminel a fait 45morts dans un centre de toxicomanes deMoscou le 9 décembre ; un drame simi-laire s’est produit le lendemain dans unhôpital psychiatrique de Sibérie, faisant 9morts et 16 blessés.CHILI : Le gal Augusto Pinochet est décédéle 10 décembre à 91 ans sans avoir été ju-gé pour les crimes dont il était accusé ; leshonneurs militaires devaient lui être ren-dus en tant que chef des armées.

FRANCEECONOMIE : Le rapport sur "l’immatériel"remis le 4 décembre au ministre del’Economie et des Finances a pour ambi-tion de faire gagner un point de crois-sance à la France ; dans ce but, il formule70 recommandations tournant autour detrois axes : renforcement du capital hu-main, développement des PME inno-vantes, redéfinition du patrimoine de l’Etat.FISCALITE : L’administration fiscale seraitprête à mettre en œuvre la retenue à lasource de l’impôt sur le revenu qui pour-rait intervenir après les élections de2007 ; la réforme entraînerait un trans-fert partiel aux entreprises et aux caissesde retraite de la gestion de l’impôt qui re-présente un coût de 1,5 milliard d’eurospar an ; elle se traduirait par la suppres-sion de 1 500 postes au Trésor public.SANTE : L’alcoolisme des jeunes a été l’undes thèmes majeurs des états générauxsur l’alcool du 6 décembre ; 2 à 3 millionsde personnes ont des problèmes de dé-pendance à l’alcool.Le président du Comité national d’éthique,le professeur Sicard, a rendu le 8 dé-cembre un rapport accablant sur la santéen prison ; il y a 7 fois plus de suicides enprison que dans l’ensemble de la popula-

tion et 20% de malades mentaux sous lesverrous.ETHIQUE : Présenté le 6 décembre parAlain Claeys, député PS de la Vienne, unrapport parlementaire recommande leclonage humain à but thérapeutique.TRANSPORTS : Après une semaine pertur-bée par des grèves, la circulation destrains devait s’améliorer à partir du 11 dé-cembre ; la renégociation des conventionsentre la SNCF et les régions intègre désor-mais des clauses de service minimum.Après trois ans de travaux, le tramway pa-risien susceptible de transporter 100 000voyageurs par jour entre le pont de Gari-gliano et la porte d’Ivry devait être inau-guré le 16 décembre. COMMERCE : La veille de Noël tombantcette année un dimanche a relancé la po-lémique sur l’ouverture dominicale desmagasins .INFORMATION : La chaîne française d’in-formation en continu "France 24" a étélancée le 6 décembre à Paris. L’entrepriseTDF a achevé début décembre d’expéri-menter la diffusion de la télévision versdes téléphones portables en milieu sou-terrain comme le métro.DELINQUANCE : L’Assemblée nationale aadopté en première lecture le 5 décembrele projet de loi très discuté de NicolasSarkozy sur la délinquance qui accroît lespouvoirs des maires. L’enquête menée par l’Autorité des mar-chés financiers sur d’éventuels délits d’i-nitiés autour du groupe EADS concerne-rait 800 personnes.POLICE : Dans son rapport sur la mort dedeux adolescents dans un transformateurde Clichy-sous-Bois à l’automne 2005,l’Inspection générale des services auraitdénoncé "la légèreté et la distraction sur-prenantes" de certains policiers. Toutefois,dans une conférence de presse organiséele 8 décembre, le préfet de police a déplo-ré des fuites reflétant mal les conclusionsde l’enquête.Le parquet de Nantes a ouvert le 7 dé-cembre une information judiciaire sur ladisparition d’un ouvrier de 33 ans qui aété vu pour la dernière fois montant dansune voiture de police.INTEMPERIES : La tempête qui a traverséla France le 8 décembre a fait un mort à Paris et plusieurs blessés ; quelque400 000 foyers ont été privés d’électricitédans tout le pays.

J.L.

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EDITORIAL

FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006 3

omment passer à côté de la question posée par le sondageque vient de publier notre confrère La Vie ? Un Français surdeux aurait peur de devenir un SDF ! Voilà qui oblige àréfléchir sur le curieux destin de nos sociétés d’abon-dance... Qui aurait imaginé, dans les années 60, en plein

essor d’une société de consommation, que l’optimisme inhérent à lacivilisation de la science et du progrès serait aussi cruellementdémenti ? Certes, il y a quelque paradoxe à exprimer un tel senti-ment de crainte dans un pays qui demeure parmi les plus riches dumonde, alors que l’Afrique vit toujours bien en dessous de notreseuil de pauvreté et que même des pays émergents comme la Chineet l’Inde sont très loin de faire bénéficier leurs populations de laprospérité de leurs secteurs économiques d’avant-garde. Mais il fautnéanmoins constater que la hantise de l’appauvrissement et de ladéchéance ne relève pas du pur fantasme. Elle se justifie par desfaits dûment constatés. La précarisation de beaucoup de nos indus-tries, déstabilisées par les phénomènes de la mondialisation, a élar-gi les marges de pauvreté.

Les économistes disputent des causes du déclin et des moyens d’unerelance de la croissance alors qu’il ap-paraît que le modèle classique du dé-veloppement est remis en cause parl’incontournable menace écologique.Mais l’économie ne saurait être isoléedu souci plus général du bien communet des exigences de la solidarité. Lechristianisme, qui ne peut concevoir lajustice hors de l’horizon de la charité -qui est d’abord prise en compte et en garde des plus pauvres - estlà pour nous appeler à un réexamen des normes de notre vivre en-semble. Ne célébrons-nous pas les soixante ans du Secours catho-lique ? Et ce n’est pas fortuitement que l’alerte à la précarisationest le fait de mouvements comme Emmaüs ou Aux captifs la libéra-tion. Il nous faut, de toute urgence, redonner la priorité, sur le ter-rain de la pensée politique, aux principes de solidarité qui formentle lien social. Dans un essai important sur la philosophie politiqued’Edith Stein, Vincent Aucante met en garde contre la tendance denos démocraties à développer l’individualisme et “à se reposer surun effet d’équilibre physique généré par le hasard”, comme si l’é-goïsme bien compris conduisait de lui-même à une société pleine-ment rationnelle.(1) Ce n’est pas la pensée de l’Eglise dans sa doctrinesociale. Et la requête qui est celle de toutes les personnes en margedes circuits sociaux et économiques se fait de plus en plus impéra-tive, d’autant que nos concitoyens craignent désormais de lesrejoindre. Il faut poser ensemble au plus vite les conditions de lasolidarité. �

C

SOMMAIREACTUALITÉ4 MADAGASCAR Président hors normes

Yves La Marck5 CAMPAGNE ÉLECTORALE Tempête sur internet

Alice Tulle6 BIOETHIQUE Fuite en avant

Tugdual Derville

DOSSIER8 PHILIPPINES Un pont pour les enfants

Alexandre Liagat10 Une nuit constellée d’étoiles

P. Jean-François Thomas, sj12 Joie d’aimer et joie du poulet

P. J.-F. T., sj

ESPRIT14 MEMOIRE DES JOURS Liban

Robert Masson15 ECCLESIA Votre journal

Frédéric Aimard

17 LECTURES Soyez dans la joie Père Michel Gitton

18 EGLISE Huitième centenaire des DominicainsPère Philippe Jeannin, op / Père Philippe Verdin, op

19 B.D. Avec Jean-Paul II et Benoît XVI (29/36)Dominique Bar - Guy Lehideux

MAGAZINE20 NOEL Crèche russe

Emmanuel Chaunu22 MUSIQUE Corpus Christi à Cusco

François-Xavier Lacroux24 Les éditions Hortus

Didier Maes / François Segré26 CARNAVALET Desmazières et Deverne

Alain Solari28 EXPOSITIONS L’or des Thraces

Alain Solari32 SELECTION Multimédia

Pierre Thomas33 CINEMA "Arthur et les Minimoys", “Hors jeu”

“Hors de prix”,"La flûte enchantée"Marie-Christine Renaud d’André / Marie-Lorraine Roussel

34 THEATRE “La guerre” de GoldoniPierre François

35 TELEVISION "La grande inondation"“Laissez-passer”,

“La dernière mission de Saint-Exupéry”Marie-Christine Renaud d’André

36 TELEVISION Votre début de soiréeM.-Ch. R. d’A.

38 BLOC-NOTES Vie associative et d’EgliseBrigitte Pondaven

www.france-catholique.frCouverture © TNK

par Gérard LECLERC

Solidarité-charité

D.R.

(1) Vincent Aucante, De la solidarité : Essai sur la philo-sophie politique d'Edith Stein, Parole et Silence, 19 €.

Vos dons pour 2006à l’ordre de l’ADCC

(amis de France Catholique)

60, rue de Fontenay92350 Le Plessis-Robinson

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ACTUALITE

arc Ravalomanana aété élu pour la pre-mière fois en 2001contre le chef d’Etatsortant Didier Ratsi-

raka, au pouvoir depuis 1975.Celui-ci avait mis six mois à re-connaître sa défaite, conduisantle pays au bord de la guerre civile.Il n’en est pas allé ainsi le 3 dé-cembre où les quelque sept mil-lions d’électeurs (la grande îlecompte dix-huit millions d’habi-tants) avaient à choisir entrequatorze candidats. Aucune ex-térieure n’a eu à s’en mêlercontrairement au jeu très déli-cat qu’avait mené Paris en 2001.Les présidents français et malga-che se sont pleinement réconci-liés. L’aide bilatérale de la Francede l’ordre de soixante millionsd’euros est la première pour cetEtat qui repose sur l’aide exté-rieure pour plus de la moitié deson budget.

Les efforts accomplis en fa-veur du développement du paysdemeurent l’objet de critiques.Celles-ci tiennent pour beaucoupà la personnalité du président. Le“roi du yaourt”, comme on appe-lait Marc Ravalomanana, est éga-lement vice-président de la FJKM,l’Eglise de Jésus-Christ à Mada-gascar. Le cumul de ces qualitésconstitue un cocktail détonnantpour l’observateur extérieur maisaussi pour de nombreux Mal-gaches. Le président s’est bâti unesorte de théologie de la réussitequi cadre assez bien avec unecertaine éthique protestante du

capitalisme mais qui n’est passans intriguer les bailleurs defonds internationaux. La récentedoctrine de la Banque Mondialeet des institutions des NationsUnies est en effet la réduction de

la pauvretépar l’investis-sement massifdans les secteurssociaux. Or ces dernierssont à Madagascarencore essentiellement confiésaux Eglises, protestantes et ca-tholiques. Mais un accent nou-veau est désormais mis aussi surla production. L’élection malga-che est à mettre en relation avecl’attribution du prix Nobel de laPaix à l’économiste du Bangla-desh, Mohamed Yunus, père dela micro-finance. Madagascar est

l’un des terrains d’élection dumicro-crédit. L’idée derrière cesdeux personnages est que la vo-lonté d’entreprendre sinon laréussite matérielle ne doit pasêtre a priori interdite aux pau-

vres. Il ne suffit pas dedonner aux pauvres, il fautencore les aider à créer, àtrouver eux-mêmes lessolutions à leurs pro-blèmes.

Le yaourt est l’undes produits quipeuvent ainsi susci-

ter une diffusion large parmi lespopulations pauvres. Danone s’estlui-même associé au projet duprix Nobel. Ce qui est fait par M.Riboud ne doit donc pas êtreétranger à M. Ravalomanana. Au-delà de cette rencontre peut-êtreanecdotique, on voit commentun tel homme a pu développerune vision à partir de son expé-

rience personnelle. Elle n’est pas au goût de tout

le monde. On reproche à ce gou-vernement d’avoir peu fait pourla réduction de la pauvreté dansun pays où les deux tiers de lapopulation vivent au-dessous duseuil des deux euros par jour. Ondénonce également la main-mise sur l’économie par deuxcents familles. Mais le présidentsortant aura au moins réussidans les grandes villes à susci-ter l’espoir parmi les jeunes et lecommerce informel. Dans les

campagnes à l’inverse, la tradi-tion domine et on constate lastagnation sinon le recul desproductions alimentaires.

L’expérience est d’autantplus significative qu’elle

engage directement les Eglises.Le mélange entre politique etreligion à Madagascar est uneréalité historique qui date desorigines mêmes du gouverne-ment de l’île, depuis l’arrivée despremiers missionnaires d’abordprotestants puis catholiquesavec la colonisation française.En termes religieux, la théolo-gie de la réussite personnelleserait plutôt protestante, lethème catholique demeurantcelui de la justice sociale dans laligne des grandes encycliquessociales. Cette présentation estréductrice car beaucoup de pas-teurs et de communautésprotestantes demeurent atta-chés au service des plus pauvres,tandis que certains catholiquesne sont pas insensibles audiscours sur la légitimité de l’en-richissement. L’expériencemalgache est en tout cas un boncas d’école. �

M

Les deux tiers de la population viventau-dessous du seuil de deux euros par jour

4 FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006

par Yves LA MARCKMADAGASCAR

Après un premier mandat de 5 ans, la réélection, le 3 décembre dernier,

avec 54,8% des voix, du président Marc Ravalomanana consacre à

Madagascar un original mélange entre politique, religion et économie.

(

Président hors normes

Page 5: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE Un hebdodans une conférence de presse organisée le 8 décembre, le préfet de police a déplo-ré des fuites reflétant mal les conclusions

e fait est avéré depuis leréférendum de 2005 :les arguments sont mas-sivement diffusés sur In-ternet (la Toile) et le

choc des propagandes a lieu surce nouveau type de forum.

Les grandes manœuvres pré-paratoires à la campagne élec-torale de 2007 confirment latendance. Tous les candidats ontleur site et font régulièrementpart de leurs opinions et senti-ments personnels sur leur blog– sorte de journal intimeélectronique qui permet des’adresser directement auxinternautes et de recueillir leursréactions.

Par ailleurs, il se diffuse surla Toile d’innombrables docu-ments ou textes polémiques qui,depuis peu, prennent une forceinédite par les images (photos etvidéos) qu’ils contiennent. L’in-formation télévisée estdépassée, contrainte de re-prendre des faits qui ont étéétablis sur la Toile.

Un exemple frappant nous aété donné lorsque Ségolène Ro-yal a vertement critiqué les en-seignants du public et proposéque l’on oblige les enseignants decollège à rester 35 heures parsemaine dans leur établissement.Tournées clandestinement, lesimages vidéos de la réunionprivée avaient fait le tour deFrance en quelques heures. Lessyndicats d’enseignants s’étaientindignés mais, contre l’attenteprobable de ses initiateurs, cepetit scandale avait tourné enfaveur de Ségolène Royal.

Une nouvelle affaire, qui faitsourire d’innombrables familiers

de la Toile, concerne Jack Lang.Lorsque l’ancien ministre de laCulture avait décidé de se pré-senter devant le Parti socialisteen concurrent de Ségolène Royal,il avait été longuement interrogé

devant un magnétophone parson éditeur, Bernard Pascuito,dans l’intention alors communede publier un livre. Le titre, peumodeste, de l’ouvrage avaitmême été choisi : Tout ce quevous avez toujours voulu savoirsur moi. Au vu de 72 feuillets (letiers du livre), Jack Lang mani-festa sa satisfaction et signa uncontrat avec l’éditeur-rédacteur.

Puis le candidat déclaré re-nonça à son entreprise et de-

manda à ce qu’on enlève du livreles critiques concernant SégolèneRoyal, en vue d’une publicationle 13 septembre. Enfin, Jack Langdéclara soutenir celle qui allait

bientôt être désignée commecandidate officielle et renonça àla publication de son texte.

Les fluctuations de l’ancienministre ne mériteraient pasd’être relevées si l’éditeur, furieuxd’être ainsi lâché, n’avait décidéde raconter toute l’affaire et delaisser publier les morceaux lesplus croustillants de la premièremouture du manuscrit. On y litque Ségolène Royal n’a aucuneexpérience "ni à l’international,

ni dans un grand ministère", etque "on ne peut pas jouer uni-quement de son charme, ne riendire, et espérer devenir prési-dente". Celui qui est devenu leconseiller spécial de la candidatesocialiste pour les questions in-ternationales juge par ailleursque François Hollande a "mani-pulé tout le monde" et que "lecouple a privatisé le parti à son

profit". Par la suite, Jack Lang

exhortera "tous les mili-tants à ne jamais se laisserentraîner vers le dénigre-ment des autres candidatssocialistes" et proclameraque Ségolène Royal a la"capacité à bouger les lignes,à déplacer les montagnes"…

Cette duplicité faitsourire, mais il y a lieu de s’in-

quiéter. Il y a peu, les petiteshistoires de ce genre ne sortaientpas du milieu politique et unnombre limité de documentscirculait. Avec la Toile, lestextes et images polémiquessont diffusés à des centainesde milliers de destinataires

qui renvoient à leurs amis lesmeilleurs morceaux sans vérifierla source ni la véracité des infor-mations.

Certains sites lancent ainsides rumeurs sur la vie privée descandidats ou reprennent d’an-ciennes déclarations téléviséespour les embarrasser. Toutes lesmalveillances sont possibles, dela pure et simple diffusion defausses nouvelles au montage dephotos et de films. La tentationde la déstabilisation par procé-dés diffamatoires est d’autantplus vive que s’y mêle un senti-ment d’impunité. �

FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006 5

ACTUALITE

L

Textes et images polémiques sont diffusésà des centaines de milliers de destinataires

(CAMPAGNE ÉLECTORALE

Tempête sur internetLa diffusion rapide et massive de l’information sur la Toile fait de

celle-ci un lieu privilégié du débat politique et des campagnes

électorales. Au risque de graves dérives.

par Alice TULLE

Page 6: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE Un hebdodans une conférence de presse organisée le 8 décembre, le préfet de police a déplo-ré des fuites reflétant mal les conclusions

ominique Quinio, di-rectrice de la ré-daction de La Croixavait averti : «Si la gé-nérosité devait cette

année baisser, les catholiquesauraient honte. Nous aurionshonte». Avec plus de 101 mil-lions d’euros promis, un nou-veau record est battu, de jus-tesse. Et comme chaque année,le montant final des donsdevrait excéder cette somme.

Si l’on regarde l’Eglise comme une institution hu-maine soucieuse de son image,ce résultat est sans doute lemeilleur possible. Un effondre-ment des dons l’aurait fait pas-ser pour une méchante sorcièredétruisant la magie d’une fêteirremplaçable. Si les donsavaient explosé, on aurait mo-qué la vilaine marâtre, punie àla fin du conte de fée.

Sans doute l’inertie de lapréparation du Téléthon et lesecours de l’Etat garantissaientson succès. Ses organisateursont cependant manifesté del’inquiétude à mesure qu’en-flait la polémique. Même s’iln’y eut aucun appel au boy-cott, on n’a jamais autant suivile compteur, pendant les 30heures de direct, les euros dé-filant comme des promesses debonheur retrouvé. L’événementcristallise bien d’autres cri-tiques que celles exprimées parl’Eglise, à commencer par celled’être incontestable. Or, cer-tains ont l’impression que deschercheurs, adeptes des dé-rives scientistes, utilisent lespersonnes malades ou handi-capées comme des boucliershumains, pour se protéger des

critiques. Des experts enéthique comme le professeurEmmanuel Hirsch (Le Figaro, 8 déc.)

reconnaissent à l’Eglise le mé-rite d’avoir rouvert le débatcontre «l’unanimisme complai-sant». N’aurait-on pas le droitde pointer les risques de dés-illusion tant pour les personnessouffrantes que pour celles quidonnent généreusement ? Maisle cocktail show médiatique,mobilisation d’une foule debénévoles dévoués, aide vitaleaux personnes, recherche sa-lutaire… et dérives éthiquesnoie le dernier poisson.

C’est la première fois que lediscours intangible de l’Eglisecatholique – opposée à lasélection embryonnaire et àl’expérimentation sur l’em-bryon humain – fait tant debruit. Aura-t-elle jamais étéaccusée avec autant de véhé-mence d’être intrusive, morali-satrice, inhumaine ?

Les journalistes suivant sacommunication auront achevéd’être désarçonnés : son soucide concilier vérité et charitéleur donne l’impression d’unpas de deux hésitant. Ses mes-sages successifs leur ont parucontradictoires. Donner tout demême ? Ne plus donner ?Donner plus ? Ne sachant pasà quel saint se vouer, les chré-tiens ont assisté à une ava-lanche de petites phrases diffi-ciles à décrypter pour qui vou-lait déceler une ligne générale.On aura par ailleurs mesuré lafracture qui sépare l’esprit dumonde de l’Evangile de la vie,et la difficulté de se positionnerdans ce contexte. Comment nepas jeter le bébé de la généro-

sité avec l’eau du bain des déri-ves éthiques ? Mais la Francedu Téléthon, qui adresse de sibeaux messages aux personneshandicapées, détient tout demême le record du monde del’eugénisme anténatal. Si desaffections comme le spinabi-fida ou la myopathie deDuchenne sont en passe d’ydisparaître, c’est, non pas dufait des thérapies, mais «grâceaux progrès du dépistage»selon la formule pudique. Cettecontradiction légitime la prisede paroles de l’Eglise. La mar-raine officielle du Téléthonpour la région Rhône-Alpes,Raphaëlle Monod-Sjöström,ancienne championne dumonde de ski acrobatique, amême osé révéler son malaiseen direct, lors du «19-20» deFrance 3 Grenoble, vendredi 8décembre. On venait de diffu-ser un reportage vantant lesmérites du diagnostic préim-plantatoire : «Il y a un para-doxe : je me dis qu’avec cettetechnique, je n’aurais peut-êtrepas eu la joie de connaîtreFabrice, mon filleul du Télé-thon d’aujourd'hui».

Le Téléthon 2006 soulèvedonc quelques interrogationspour la suite de l’événement :Il ne sera peut-être pas aussifacile de conserver le consen-sus pour l’édition 2007. Quedonneront les conversationsengagées – jusqu’ici dans laplus grande discrétion – entredes autorités de l’Eglise et lesdirigeants de l’AFM ? Ces der-niers ont officiellement écartétoute idée de fléchage desdons, mais le sondage IFOPcommandité par le Comité

pour Sauver l’Ethique du Télé-thon donne plutôt raison àl’Eglise : 54% des Françaisjugent que l’«AFM devraitgarantir aux donateurs qui ledésirent que leurs dons ne se-ront pas utilisés pour la recher-che sur l’embryon». Person-nalité myopathe, Jean-Chris-tophe Parisot demandera àl’AFM de prendre en comptece droit à l’objection de cons-cience. Acceptera-t-elle l’idéeque des pratiques qu’elle fi-nance sont moralement contes-tables aux yeux de certains ?

D’autres personnes ma-lades commencent à dire leurtrouble. «Si nous éliminons desêtres atteints de pathologiesgénétiques au départ de leurconception, c’est un choix desociété très grave» estimeAnnie Alary, atteinte de myopa-thie. Ce cadre de santé, qui viten fauteuil roulant, et «re-mercie le Téléthon» pour lesaides diagnostiques et tech-niques dont elle a bénéficié des’interroger : «Est-ce que moi,aujourd'hui, je serais en vieavec cette logique ? Pro-bablement pas ».

Du côté des parlemen-taires, c’est bien la fuite enavant qu’on constate. A laveille du Téléthon, l’Officeparlementaire d’évaluation deschoix scientifiques et technolo-giques a rendu publiques sesnouvelles préconisations. Ilsuggère de libéraliser l’expéri-mentation sur l’embryon, au-torisée en 2004 à titre provisoi-re et sur les seuls embryons«surnuméraires», et préconisela légalisation du clonage. Pourmieux le faire accepter, ledéputé Alain Claeys voudrait lerenommer «transposition nu-cléaire». Son rapport proposeenfin d’organiser une filière dedons d’ovocytes pour la recher-che, afin de répondre auxbesoins de ce clonage. Quandverra-t-on la résistance féminis-te épauler celle de l’Eglise ? �

ACTUALITEBIOETHIQUE par Tugdual DERVILLE

6 FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006

D

On n’a jamais autant suivi le compteurpendant les 30 heures de direct(

Fuite en avantC’est sur de nombreux soupirs de soulagement que

les lampions du Téléthon se sont éteints : record battu !

Mais que retiendra-t-on de cette vingtième édition ?

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Page 8: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE Un hebdodans une conférence de presse organisée le 8 décembre, le préfet de police a déplo-ré des fuites reflétant mal les conclusions

a fondation Tulay ng Kabataan ("UnPont pour les Enfants" en langue philip-pine), a déjà 9 années d’existence, unehistoire que de nombreux lecteurs deFrance Catholique connaissent déjàbien. On se souvient que le Père Jean-

François Thomas s.j. a fondé la petite structure enmai 1998. Elle ne comptait alors que deux petitscentres accueillant des enfants des rues (quideviendront vite le programme "Enfants des rues")

et cinq autres, situés au cœur de différents bidon-villes de la capitale pour répondre, avec les faiblesmoyens dont disposait la fondation, à des problè-mes de malnutrition et de pré-scolarisation destout-petits (Programme des "Bidonvilles").

Le prêtre jésuite est rejoint très vite par PascalBreton (actuel président de l’association "Anak-Un Pont pour les Enfants" qui soutient depuis laFrance l’action de la fondation à Manille) puis unesérie de volontaires français qui arrivent, aucompte-gouttes, pour mettre la main à la pâte.Mais surtout, il s’entoure d’une équipe de profes-sionnels philippins (80 employés aujourd’hui) qui

DOSSIER

8 FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006

Darwin est un garçon de 11 ans qui

a rejoint la fondation, il y a quelques

mois. Enfant de la rue, il traînait sur

les trottoirs de la ville, et le verbe

"traîner" est bien approprié,

puisqu’il est atteint de la myopathie

de Duchenne et voit ses muscles

s’affaiblir petit à petit. Aujourd’hui,

ses jambes ne le soutiennent plus et

il soulève difficilement ses avant-

bras. Mais cette présentation de sa

situation, qui lui donnerait toutes les

raisons de se lamenter, ne décrit

pas la nature de cet enfant. Loin de

chercher la pitié, Darwin a décidé de

"distribuer" de la joie. Il est rare de

le croiser sans entendre un "merci

mon Père", ou "Je vous aime !"

accompagné d’un sourire qui dit tout

de la sincérité merveilleuse de son

cœur. François de Sales aurait

trouvé là une illustration de ce qu’il

disait dans son Introduction à la Viedévote : "Il n’y a nulle si bonne et

désirable finesse que la simplicité !"

Récemment, Darwin me dit d’un ton

assuré : "Moi, je sais qui est

Jésus !" Etonné par son aplomb,

je lui demande de me révéler

cette soudaine lumière. Et il me

donne cette réponse qui est

une belle leçon sacerdotale :

"Jésus, c’est Celui dont

les prêtres prennent soin".M.D.

par Alexandre LIAGAT

Depuis 9 ans aux PhilippinesUn pont pour les

L

Darwin

enfa

ANAK(Un pont pour

les enfants)8, rue des réservoirs

78000 VersaillesTél. 06.85.62.30.12

[email protected]

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se dévouent pour chacun des programmes sous lahoulette d’une femme, Gloria Recio, directriceadjointe, qui n’a d’autre raison de vivre que le dond’elle-même aux plus pauvres.

Dès l’année jubilaire, le programme "Enfantsdes rues" se voit poussé à ouvrir de nouveauxcentres pour répondre à des besoins malheureuse-ment grandissants. Aujourd’hui ce premier pro-gramme compte onze foyers spécialisés dans l’ac-cueil de garçons et filles ayant coupé tout lienavec leur famille. Le premier défi est de stabiliserces enfants blessés, puis, tout en essayant derétablir un lien plus ou moins fragile avec lafamille, de les mettre sur les rails de l’école oud’une formation professionnelle.

Le dernier projet en date, concernant ce pro-gramme, fut l’ouverture en mars 2006, de la mai-son "Jérôme Lejeune" qui accueille les enfants desrues ayant un handicap mental plus ou moinslourd. Ils sont pris en charge par toute une équipede professionnels efficaces et la vingtaine depetits pensionnaires apporte une fraîcheur éton-nante à toute la fondation.

Quant au programme des "Bidonvilles", ilcomprend désormais 9 petits centres qui ontcomme mission de répondre tant bien que malaux difficultés des familles (scolarisation desenfants, santé, nutrition, problèmes familiaux…).Des mamans des différents quartiers (aujourd’huitrente-cinq) aident à la bonne marche des centreset forment à leur tour les parents des enfants.

En 2003, le Père Jean-François Thomas etGloria Recio sont alertés par des habitants desbidonvilles de la situation dramatique de famillesvivant sur la décharge de Manille. Ils s’y rendentet ne peuvent que constater l’horreur du lieu. Trèsvite le troisième programme, visant à aider leschiffonniers de cette décharge, est lancé. Actuel-lement ils sont plus de cent-cinquante enfants àprofiter des soutiens scolaires, des repas distribuéset du suivi sanitaire.

En 2004, l’abbé Matthieu Dauchez, volontairelorsqu’il était séminariste en coopération, est

ordonné prêtre pour le diocèse de Manille et de-vient l’aumônier de la fondation.

La fondation "Tulay ng Kabataan" représentedonc à ce jour près de 1100 enfants dont près de250 enfants des rues, plus de 150 enfants chif-fonniers et à peu près 700 enfants des bidonvilles.Les projets sont encore nombreux, bien sûr, et laDivine Providence permettra, avec notre aide àtous, le lancement de l’un ou l’autre… s’ils peu-vent concorder à leur petite mesure avec Savolonté. �

FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006 9

ss

Lafondationreprésente àce jour prèsde 1.100enfants

Un éducateur au cours d’une des nuits passées dans la rue à la rencontre des enfants

fants

Eddie arrivantau centre, aprèsquelques heuressur la décharge.

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u tréfonds des lamentations qui ne cessent demonter du sein d’une humanité déchirée,pécheresse et souffrante, émergent des îlotsde silence et de contemplation, lieux qui sem-blent vaincre le monde tout en étant enraci-

nés dans le monde, lieux, où, pour reprendre la belleexpression de Gabriel Marcel, "la seule victoire sur letemps est celle de la fidélité". Ce sont les forteresses spi-rituelles des monastères, qu’elles se dressent sur tellecolline provençale ou se lovent dans une vallée alpine.Les moines prient en partie, pas seulement, durant lanuit, moment des ténèbres, celles où les combats surgis-sent contre les esprits du mal, tandis que les cités som-meillent simplement d’un œil alors que l’autre fait sacour aux démons.

La nuit enveloppe de souffrance décuplée les ma-lades, elle assaille les mourants, elle entraîne les pé-cheurs, elle souligne de sa pénombre crue toutes les mis-ères humaines : les sans logis foudroyés sur les trottoirs,les drogués à la recherche de l’oubli, les prostituées dansleur tristesse, les solitaires face au néant, les prisonnierstentant d’apercevoir le ciel… Le malheur humain n’estjamais aussi cruel qu’au cœur des ténèbres. Voilà sansdoute pourquoi, dans un mystérieux échange, les moineshabitent la nuit pour mieux la vaincre et pour fairebriller, dans son épaisseur, quelques timides et invinciblesflambeaux.

Nuit des sens, nuit de la foi, nuit où Dieu peut se ré-véler, non point parce qu’Il est ténèbres, mais parce que,Lumière, Il protège ainsi nos yeux malades, incapables deregarder face à face la Gloire. Cette nuit, souligne DomGérard Calvet dans Demain la Chrétienté, "est l’anti-chambre de la vision. Il faut consentir à la nuit pourapercevoir les étoiles".

Cette éloquente nuit, celle où veillent les âmes fami-lières de Dieu, celle où, dans le même temps, tombent lespécheurs et pleurent les souffrants, nous ramène sanscesse à lever les yeux vers le ciel, à chercher les étoiles, àse réjouir lorsqu’elles apparaissent, à trembler lorsqu’ellesrestent invisibles, à attendre dans le silence, à contem-pler sans se lasser, en se disant que, de toutes façons, elleaura une fin, que l’aurore finira par advenir, que les omb-res n’auront pas le dernier mot.

L’œuvre auprès des "damnés de la terre", - œuvre decharité et non pas humanitaire, j’entends, remet cons-tamment en présence de ces ténèbres : celles du monde,celles de son propre cœur. Cela n’est pas l’apanage du

travail pour les enfants des rues ou les enfants chiffon-niers, même si les pires réalités de leur vie se découvrentsouvent au sein de la nuit : des enfants réfugiés dans destombes, les yeux perdus par la drogue et la faim ; d’aut-res fouillant sans se lasser les ordures que la grande villeaccumule à la tombée du jour ; et puis, tous ceux, écra-sés de sommeil, qui se laissent tomber n’importe où pourgagner quelque maigre repos, tandis que la métropolecontinue de vivre, de digérer, dans ses ténèbres et sesplaisirs.

Comment de telles ténèbres sont-elles acceptables,soutenables ? Et d’abord, pourquoi s’en soucier alors quel’appel de la lumière se fait entendre plus fort ? Neserait-il pas préférable de laisser là la charrue et de sediriger vers l’étoile ? A quoi bon s’user les yeux et le cœurà percer l’abîme, à scruter le ciel ? Tout ne serait-il que

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Une nuit consteD

DOSSIER

Œuvre decharité etnon pashumanitaire

Un aperçu de laMontagne fumante

www.associationanak

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FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006 11

ténèbres ? Reviennent alors en mémoire, comme un échoinsistant de l’Evangile, le rappel d’Ernest Hello (Paroles deDieu) : "Plus la division est présente, plus la charité esturgente. Tout homme qui cherche la lumière en dehorsde la charité cherche la lumière au fond des ténèbres".

Parce qu’il ne cesse de refuser la Rédemption qui lesauve malgré lui, le monde a vieilli, et il semble bien, auregard de l’énorme accumulation de souffrances, depéchés, de blasphèmes, de massacres, - accumulation quis’accélère depuis deux siècles, que le soir embrasse sour-noisement notre froide décrépitude et notre égoïsme cal-culateur et jouisseur. Malgré tout, un immense besoin decharité travaille ce monde qui n’en a plus et qui, pour-tant, réclame, souvent à contrecoeur, qu’un souffle defeu le réchauffe, dans une espèce de nostalgie envers lafidélité rejetée et perdue.

Voilà pourquoi l’œuvre de charité ne peut pas com-mencer autrement que par l’agenouillement. Elle nedébute pas par des commissions, des budgets, des rap-ports, des missions et autres mirages. Elle commence à

genoux, au milieu de la nuit. Même dans une viequi n’est pas monacale, il faut prendre le temps dese prosterner la nuit, pour que les étoiles déchi-rent les ténèbres et que l’œuvre porte du fruit.

Chacun, ensuite, peut agir et réagir, selon lesdons propres qu’il a reçus de Dieu : pour certains,les ténèbres disparaîtront presque totalement auprofit des étoiles ; pour d’autres, les étoiles reste-ront, certes visibles, mais fragiles et ténues, caraucune vie spirituelle ne se ressemble. Certainsvivront dans une constante espérance donnéedans sa transparence, d’autres lutteront jusqu’aubout contre les ressacs d’un désespoir, qui, malgrétout, ne réussira jamais à les faire lâcher prise.C’est dans ce sens qu’il faut entendre la rudeparole de Simone Weil : "Il faut aimer Dieucomme s’il n’existait pas". Heure du pari pascalien,heure d’une espérance pure qui est saut dans l’a-bîme ? Gustave Thibon, dans ses mémoires Au soirde ma vie, confie : "Aller jusqu’à la limite du dé-sespoir, c’est-à-dire réduire l’espérance à un infi-nitésimal pour la rendre digne de l’infini". Maisdans ces ténèbres, on ne fait crédit qu’aux étoilesque l’on devine, même confusément.

Ces remarques maladroites et incomplètesdésirent éclairer, tout au moins partiellement, cequi peut envahir le cœur lorsqu’il est confronté àla souffrance des enfants les plus pauvres parmiles pauvres, que ce soit à Manille ou ailleurs. Lespectacle du malheur, dans son extrême, n’est pasl’endroit de la tapisserie. Il n’en est que l’envers, ettout sera remis en ordre dans l’éternité. Mais ilfaut bien commencer par déchiffrer cet envers,pour se préparer le regard à la contemplation del’endroit, qui ne sera que beauté et harmonie. Il ne

s’agit donc pas, à peu de frais, de rechercher des amortis-seurs du malheur, comme les amis de Job qui parlentd’envie en renchérissant. Il est préférable de s’agenouillerau cœur de ces ténèbres et de lever la tête pour décou-vrir le ciel constellé d’étoiles. De là nous recevrons notreconsolation et nous consolerons Dieu aussi, - comme lenotait encore Léon Bloy. Pour atteindre la lumière, il fautconsentir à la nuit. �

DOSSIER

tellée d’étoilesP. Jean-François THOMAS sj

D.R.

Le spectacledu malheurdans sonextrême

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e brave homme de milliardaire améri-cain, Carnegie, rédigea, nous l’avons ou-blié, un Evangile de la richesse, qui com-plétait sans doute les manques des qua-tre autres, où il déclarait par exemple :

"Je suis l’homme le plus heureux du monde. J’es-time que je fais en ce moment mon paradis surterre". Ce que Léon Bloy, qui n’était pas bravehomme, commente aussitôt en ces termes : "C’està peu près ce que pourrait dire, dans sa prairie,une vache douée de la parole, avant le passage dudernier train" (Journal "Au seuil de l’Apocalypse").

Pour le riche, - que nous sommes tous à unmoment donné ou à un autre, la joie n’est pas plé-nitude, elle est complétude de désirs mondains etvaniteux, parfois provenant de très bas. Elle estcette figure pitoyable cou-ronnant les gâteaux demariage, épouvantail, plusqu’icône, d’un mystère indé-passable. Pour couper etmanger la pièce montée, onretire d’abord le couple deplastique qui atterrit dansune poubelle, sans autreforme de procès. Par notremédiocrité, nous souillonsla joie, nous la foulons auxpieds.

Aux Philippines, pays oùj’habite, l’immense majoritéde la population est pauvre.Les riches y sont en revan-che très riches (certains fi-gurent sur la célèbre listeForbes de classification descinq cents personnes lesplus fortunées au monde).Et très odieux (mais cela vasans dire, sinon ils n’au-raient pas pu acquérir unetelle richesse qui n’est jamais le fruit du travail oudu génie).Il se trouve, dans ce même pays, une chaîne de"restauration rapide", inspirée par les prototypesaméricains, que ni la crise de la vache folle, ni lesrisques de la grippe aviaire, n’arrivent à mettre àbas. Son slogan est "joy", en pseudo anglais. Et le

plat favori qui remporte un énorme succès est dupoulet frit, rebaptisé "chickenjoy" (alors que lasociété en question se nomme, en traduction fran-çaise, "L’abeille enjouée"…). Joie du poulet oupoulet de la joie, nul ne sait, même si la premièrealternative semble assez peu vraisemblable, car laperspective de finir ses jours dans une de ces can-tines de la nourriture artificielle et cholestéroléen’est pas très réjouissante, y compris pour unvolatile qui a la vocation bien ancrée dans l’aile oula cuisse… Trouver sa joie dans le poulet… C’estfranchement pousser au crime ! Cela marchecependant, et les pauvres, s’ils ont la chance d’é-conomiser quelques pesos ou d’être invités, seprécipiteront vers ces "restaurants" qui proposentune joie de volaille. Le propriétaire de la chaîne,

milliardaire, se frotte les mains (ou les ergots ?) Ila réussi à corrompre la joie essentielle des pauvresen leur vendant sa camelote. Les enfants des rueset les chiffonniers de la décharge de Manille senourrissent eux aussi des restes de ces pouletsjoyeux. Ce bon propriétaire leur vole leur consola-tion et il reçoit, du même coup, la sienne propre…

DOSSIER

12 FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006

CJoie d’aimeret

Un jeune chiffonnierde la Montagne fumanteet son drôle de butin

Par notremédiocrité,noussouillonsla joie

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en ce monde. Vae vobis divitibus, quia habetisconsolationem vestram ! (Luc VI.24). Voler cettejoie est du même ordre que voler le pain du pauv-re, c’est la méchanceté la plus horrible qui sepuisse imaginer. Or, les pauvres ne peuvent pas, nesavent pas se défendre. Si on leur ordonne, par lesmatraquages insidieux de la publicité, de tremblerde joie en mâchant du poulet aux hormones, ilsobéiront. Heureusement, les os du poulet, grippéou pétant de santé, n’étoufferont jamais le gosierdu pauvre, car les larmes que ce dernier a versées,ou qu’il versera, seront éternellement là pour ledisculper. Mais au jour de Dieu, le riche devrapeut-être mâcher certains de ces débris, les trou-ver amers, et ceci, pour les siècles sans fin.

Alors qu’une tristesse énorme pèse sur le monde,comme une chape d’empereur à son couronnement,nous, les riches, nous continuons à tournoyercomme dans un carnaval sans fin. Nous festoyons etfêtons, paraît-il. La moindre turpitude, la plus déri-soire invention, signes du sacro-saint progrès, sontcélébrées par tous, car c’est une obligation démo-cratique, laïque et républicaine, pour tout dire,citoyenne ! Qu’avons-nous fait de la vraie joie, celled’aimer ? Nous assistons, partie prenante ô combien,à un lent naufrage, moins rapide que celui duTitanic, mais entraînant dans l’abîme plus de vic-times, à la suite de Leonardo Di Caprio. Face à untel constat, il est à noter que nous restons relati-vement passifs. Quels sont ceux, parmi nous, quientrent en résistance, c’est-à-dire qui osent sedémarquer, exprimer leur désaccord, ne pas épou-ser la médiocrité commune, choisir la joie d’aimerplutôt que la joie de la basse-cour ? Mère Teresa,dont la joie, journalière, se vivait au milieu desplus pauvres (elle a été assez rarement vue, jecrois, sur les plages de Saint-Tropez, sur les pistesde Megève et dans les pèlerinages sur les pas deSaint Paul) ; quelques-unes de ses sœurs et aussiquelques fidèles laïques méconnus du monde ;quelques paysans qui n’ont pas honte de leursracines ; parfois même tel élu du peuple qui refu-se les intimidations et la langue de bois…

Ceux-là, et quelques autres, risquent deconnaître la Joie, tandis qu’ils sont raillés, mépri-sés ou réduits au silence. Même s’ils ne se sontpas réfugiés dans quelque monastère fidèle oudans un chalet de montagne, ou une ferme de

Dordogne, ils vivent comme des ermites, tout enétant dans le monde, aimant les êtres tels qu’ilssont et non point tels qu’ils devraient être selonde vagues et machiavéliques programmes éta-tiques ou médiatiques.

Tandis que la majorité a plié le genou devantle devenir monstrueux du monde, les résistants,les prophètes, les saints, les justes, les vrais ar-tistes, les pauvres de cœur et d’esprit, regardentl’histoire avec ce qu’elle possède de pire et demeilleur, et ils connaissent la joie d’aimer. La vien’est pas pour eux une fête, ils ne seront jamaisdes "abeilles enjouées", comme la Croix du Gol-gotha d’ailleurs n’était pas festive. Ils luttent piedà pied, sans se lasser. Leur rang s’éclaircit.Qu’importe ! Il en suffira d’un seul pour que la joieet l’amour ne disparaissent pas en ce monde. Lavoie vers l’abîme n’est pas irrémédiable. La grâcecherche toujours des cœurs à rallier. �

FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006 13

t joie du pouletLe premier rôle de

l’assistante sociale : l’écoute

P. Jean-François THOMAS sj

La CroixduGolgothan’était pasfestive

ANAK(Un pont pour

les enfants)BNP, 1, rue du Ml Foch

78000 VersaillesCode Banque 30004

Code Guichet : 00849Compte 000 10033587

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Pour faire un

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En mémoire des jours

mprévisible Orient, où plussouvent qu’il ne faudrait,soufflent des vents mau-

vais, et comme toujours, ho-micides. Un homme dans laforce de l’âge a été abattu auLiban. Pierre Gemayel, il s’appe-lait, un nom qui avait valeur desymbole, dans un pays à l’équi-libre fragile. Le Liban, en effet,ne s’impose pas par la puissan-ce de ses armes, mais par sonrayonnement. Le reste dumonde lui est redevable à biendes égards.

Ses cèdres millénaires l’en-racinent dans la longue mé-moire des peuples et des civili-sations, où il en a devancébeaucoup d’autres, dont nous-mêmes. Salomon, au temps desa gloire, écrivait avec respect,au roi de Tyr qui lui fournissaitalors les bois les plus précieuxpour la construction du Templede Jérusalem. L’humanité quine semble plus guère s’en sou-venir, doit aux Phéniciens - lesancêtres de plein droit du Liban- la grâce d’une langue écritequi fut et reste un legs in-comparable. Un instant Rome trembla même devant leCarthaginois Hannibal, leconquérant de l’époque.

Le Liban, c’est une grandehistoire, et qui ne se juge pas à

l’aune de nos appréciationspassagères. Ce petit pays est unhaut lieu. Mais il a pour sonmalheur l’infortune de se situerdans une région de l’univers oùl’on ne juge pas les réalités enterme de civilisation, fussent-elles mères de référence.

C’était bien le cas de nosjours encore où le Liban était,ou aurait pu être, un modèled’équilibre, par la diversité deses composantes. Au moins 17communautés, toutes d’inspira-tion religieuse, et pour une partchrétienne, ce qui n’était pasrien dans un contexte où l’is-lam avait tendance à occuper àlui seul tout le terrain.

Le rêve du Liban, c’étaitd’apparaître comme un océande culture, la Suisse du ProcheOrient, disait-on. C’était comp-ter sans les débordements decette partie du monde, où lesconflits l’emportent sur le bonvouloir de tous.

Terre d’accueil, ce pays desCèdres le fut pour les Palesti-niens, dont les voisins immé-diats ne voulaient pas. 500.000d’entre eux trouvèrent alorsrefuge à Beyrouth, lors de cefuneste septembre noir, qui leuravait valu d’être chassés de laJordanie. Pareil exode, pour unpays d’accueil aussi vulnérableque le Liban, c’était à coup sûrprésumer de son avenir. Ce nefut pas pour peu dans les suitesdramatiques de l’histoire dumalheur libanais.

Dans les années 75, débu-tait une guerre qui allait fairede Beyrouth une sorte de Sta-lingrad. Comme toujours etpartout, la guerre fut un mal-heur, avec ses massacres im-placables, comme on en com-met quand la passion l’emportesur la raison. On a surtout re-connu, au chapitre des forfaits,Sabra et Chatila. Mais il y eut

aussi le Chouf, une litanie desang qui n’en appelle pas àl’oubli, mais au pardon. Oncroyait venu ce moment-là,malgré la pesante présence dela Syrie, qui se croyait chez ellelà où elle n’avait plus de justifi-cation d’être. Elle était unoccupant sans titre, mais quin’entendait pas renoncer.

Le Liban, pour Damas, n’é-tait rien d’autre qu’un protec-torat, et brutal, comme d’ail-leurs il l’est à l’endroit du peu-ple syrien, qui subit lui aussi lestutelles de son régime. L’as-sassinat de l’ancien Premier mi-nistre libanais, Rafik Hariri, futun crime de plus et, si l’on peutdire, un crime en trop. Les obs-èques d’Hariri débouchèrent surune sorte d’insurrection paci-fique, qui disait assez claire-ment la détermination d’unepartie du peuple à retrouver laprompte disposition de sondestin.

Damas avait dû lever lesiège, et évacuer le Liban. Acontre-cœur, certes, et nonsans laisser sur place des parti-sans, dont le Hezbollah, quiforme une sorte d’Etat dansl’Etat, et mieux armé que laforce dont le gouvernementlégal pourrait disposer. Laconséquence, ce fut cette guer-re, une de plus, et qui, une foisencore, n’était pas la guerre duLiban.

Il ne fait pas bon être faibleet divisé, quand on se trouvesoi-même dans les contrées oùseule la force des armes estprise en compte. L’assassinat dePierre Gemayel s’inscrit danscette vaste dramaturgie destemps, où le Liban n’en finitpas de sombrer.

Pierre Gemayel, c’était unhomme jeune, qui avait pour luiles promesses de l’âge, et l’héri-tage d’un nom. Il est le cin-

quième de la famille, qui paie desa vie son appartenance filiale.Une fois encore, les foules sontvenues pleurer la mort, et leurpropre détresse. Mais ellesfurent aussitôt remplacées pard’autres foules, peut-être plusnombreuses encore, contestantla légitimité de ce gouvernementtout juste ébranlé par l’assassi-nat d’un de ses membres. Le Pre-mier ministre, sommé de dé-missionner par la rue, dénonceune tentative de coup d’Etat,programmée par les miliceschiites avec le paradoxal sou-tien des partisans chrétiens dugénéral Aoun qui évoque, lui, lanécessaire unité nationale...Comment s’y retrouver ?

Le Liban, c’est pourtant unegrande cause, et qu’il fautdéfendre à temps et à contre-temps. On veut encore espérerque la présence de soldatsmandatés par l’Onu, pourracontribuer à ramener la paix etle respect du droit le plus élé-mentaire.

Le grand espoir est toute-fois d’un autre ordre. C’est lapaix qui peut l’apporter. Un tonnouveau se fait entendre à Jé-rusalem par la voix de son Pre-mier Ministre. Un cessez-le-feuprécaire vient consolider sonpropos. Ce n’est encore qu’unefragile lumière. Peut-il y enavoir de plus grande que cellede la paix, dont l’évidence s’im-pose à ceux qui ont vraiment lesouci de tous, Palestiniens etIsraéliens, ressortissants deplein droit les uns et les autres,sur une terre qu’il faut ap-prendre à partager.

Le Liban ne serait pas ledernier à y gagner. Car, contrai-rement aux apparences, lespeuples n’attendent que lapaix. Celle précisément qui futpromise, sur les rives de cemonde. �

La mémoiredes peuples

Par Robert Masson

ESPRIT

14 FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006

I

Page 15: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE Un hebdodans une conférence de presse organisée le 8 décembre, le préfet de police a déplo-ré des fuites reflétant mal les conclusions

AUSTRALIE

Le Parlement a approuvé le 6 dé-cembre de façon définitive le projet deloi sur le clonage. Après l’approbationdu Sénat, le 7 novembre, la Chambredes Représentants a exprimé un votefavorable par 82 votes contre 62, unemajorité plus large que celle qui avaitété enregistrée pour le vote du Sénat.

Par cette loi l’Australie libéralise leclonage d’embryons humains pour larecherche à des fins thérapeutiques surles cellules staminales, abolissant uninterdit en vigueur depuis quatre ans.

Dans un rare cas de vote de cons-cience, pour lequel les parlementairesn’étaient pas liés par des pressions departis, la chambre a approuvé sans mo-difications supplémentaires le projet deloi, présenté par l’ex ministre de laSanté Kay Patterson, reconnaissant quele potentiel de nouvelles découvertesmédicales l’emporte sur les considé-rations de caractère éthique.

Ce vote favorable a eu lieu malgrél’avis contraire exprimé autant par lepremier ministre conservateur John Ho-ward, que par le nouveau chef de l’op-position travailliste, Kevin Rudd.

Les nouvelles normes permettent leclonage qui comporte le déplacementdu noyau d’un ovule humain non fé-condé, ajoutant de l’ADN pour le fairedévelopper en laboratoire. La loipermet aussi d’utiliser les fœtus fé-minins avortés pour prélever des cel-lules œuf, tandis qu’elle exclut la créa-tion d’hybrides homme-animal. Unenorme prescrit une peine de 15 ans deprison pour celui qui est coupable d’a-bus sur le clonage embryonnaire.

Plusieurs parlementaires chrétiensqui ont voté «non» au document, ontexprimé leurs préoccupations parceque le pays «a outrepassé le seuiléthique, et on ne sait pas jusqu’où celanous conduira. Nous sommes à uneépoque où l’on va trop loin de ce côté-là, au nom du relativisme. Il y a quel-ques principes absolus qui ne devraientpas faire l’objet de discussions ».

Les chefs des Eglises de toutes lesconfessions ont exprimé leur déceptionpour une loi qui «viole la sacralité dela vie humaine, dépréciant sa valeur etsa dignité ».

FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006 15

e 4 décembre dernier se tenaient à Paris les conseil d’administration, assembléesgénérales ordinaire et extraordinaire de la Société de Presse France Catholiquequi compte environ 300 actionnaires amis, abonnés et collaborateurs du journal,

ainsi que le bureau et l’assemblée générale de l’Association pour la Diffusion de laCulture Chrétienne dont les membres nous apportent leur soutien indéfectible. Sanssurprise on y a fait le bilan quelque peu pessimiste de la situation de votre journal qui,à bien des égards, apparaît comme “en fin de cycle” avec un lectorat fidèle mais vieil-lissant, tandis que nous peinons toujours à conquérir et à fidéliser un lectorat plusjeune. Alors, en sagesse chrétienne, on pourrait se dire que “vivre c’est apprendre àmourir” et même qu’il faut mourir pour enfin vivre. Combien d’institutions chrétiennes,qui n’ont pas démérité, connaissent actuellement cette douloureuse issue ? Sauf quecette sorte de résignation n’aurait pas grand-chose de chrétien quand il s’agit d’uneœuvre missionnaire qui a fait la preuve d’une efficacité certaine encore au cours del’exercice 2005-2006 que nous examinions. France Catholique reste, à la surprise deceux qui l’ignorent, un “journal de référence”, cité dans les quotidiens parisiens et deprovince, repris par les grandes agences de presse, très présent sur internet. Ce qui n’apas été sans intérêt pour l’approfondissement de certains débats récents comme celuide l’école catholique ou, mieux encore, à propos du Téléthon. Cela nous le devons “àl’ancienneté”, c’est-à-dire au travail de nos prédécesseurs et à notre fidélité à leur lignefaite de modération et de justesse dans les affaires de l’Eglise comme dans celles dumonde. Contrairement à ce que peuvent s’imaginer certains confrères journalistespressés, la ligne de France Catho n’a en effet rien de “réactionnaire”, avec tout ce quece mot comporte de “tripal”. Nous ne prétendons pas porter sur nos épaules toute lasouffrance du monde. Nos amertumes et nos déceptions nous les déposons au pied dela Croix du Christ. Tel est le secret d’une certaine légèreté de ce journal, qui n’est ni“l’organe du parti” catholique, ni un Golias de droite, pour faire référence à un mensuelprogressiste qui règle ses comptes avec l’Eglise depuis quelques années*. Notre journalrend aussi d’éminents services individuels et collectifs, spirituels et pratiques et, pourtout cela, mérite de continuer encore sur sa lancée. En cette longue période électoralequi commence, la dimension d’évangélisation de la culture et de la politique - qui atoujours caractérisé le projet de France Catholique - est même plus indispensable quejamais. Nous avons des ambitions rédactionnelles pour répondre mieux à cet objectif.Nous comptons sur vous pour les apprécier et les diffuser. Que nos actionnairescontinuent à nous soutenir, que nos abonnés se sentent tous comme des “actionnaires”de notre entreprise, et nous finirons bien, sans jamais cesser d’être actifs et utiles, partrouver le moyen de rebondir.

Quant à l’ADCC, elle n’a pas non plus à rougir de ses actions. On lui doit par exemplela diffusion de plus de 90.000 brochures d’évangélisation, frappées de la marque FranceCatholique et rédigées par notre président, Hervé Catta, pour le Congrès d’évan-gélisation de Bruxelles de l’automne dernier. Elle se lance dans la diffusion de 25.000prospectus, avec la même estampille, à propos de l’Adoration perpétuelle dans lesparoisses, dont notre cher Père Ludovic Lécuru est un des propagandistes patentés. Elleest au cœur du développement des sites internet des Amis de France Catholique et desAmis de Gérard Leclerc pour lesquels elle a consenti des investissements en argent eten temps non négligeables, qui devraient bientôt déboucher sur d’intéressantes réali-sations audiovisuelles. Celles-ci nourriront et dynamiseront votre journal, nous enavons du moins l’intime espoir.

Un bémol pour l’ADCC : le faible nombre de cotisations en 2006. Ce sera facilementréparable pour 2007. La cotisation annuelle est à 20 euros. Chèque à l’ADCC. On peutégalement faire un don, au même ordre de l’ADCC (qui donnera droit à reçu fiscal). Letout à envoyer au 60, rue de Fontenay 92350 Le Plessis-Robinson.

France Catholique* Avec, nous dit-on, un enviable succès commercial, même auprès du clergé le plus classique... qui n’est pastoujours abonné à France Catholique.

LVotre journal

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16 FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006

A la veille du vote, le Card. GeorgePell, archevêque de Sydney, s’était ex-primé plusieurs fois, affirmant que «lepays avançait rapidement vers unepente très dangereuse», ouvrant la voieà une déréglementation de la re-cherche scientifique biomédicale.

Le Card. Pell avait diffusé un appelaffirmant : «Les principes vraiment im-portants sont enfreints. Le documentlégalise la création d’embryons clonésavec un seul parent génétique ; d’em-bryons avec plusieurs parents géné-tiques, d’embryons dont la mère est unfœtus issu d’un avortement».

(PA) FIDES7/12/006

TELETHON

Le cardinal Ricard s’est exprimé le7 décembre à propos du Téléthon :

J’arrive d’un voyage de dix jours auVietnam et je suis un peu étonné de lapolémique qui s’est développée enFrance autour du Téléthon. Je tiens toutd’abord à dire que l’Église catholiquen’appelle pas au boycott du Téléthon.Il faut reconnaître à cette initiative et àl’association qui la porte le mérited’avoir fait connaître à l’opinion pu-blique le drame de la myopathie etd’avoir mobilisé la solidarité de tous.

Dans la lutte contre cette maladie,je pense d’abord aux malades, à leursfamilles, aux médecins et aux cher-cheurs.

Plusieurs évêques ont attiré l’atten-tion, à juste titre, sur un point qui nousfait problème : l’utilisation de cellulesembryonnaires pour la recherche. C’estune question grave sur laquelle je mesuis déjà plusieurs fois prononcé, enparticulier au moment du vote des loissur la bioéthique en 2004, et encorerécemment en juin dernier.

Je suis inquiet de voir que tous lesgarde-fous que l’on met dans ce do-

maine pour encadrer la recherche sontsujets à remise en question les unsaprès les autres. La question est re-doutable : où allons- nous ? C’est l’ave-nir de l’homme qui est en jeu.

Mais je crois que ce serait un mau-vais procès de faire porter tout le poidsde cette interrogation au Téléthon quine consacre, malgré tout, que moinsde 2 % des dons reçus à cette re-cherche. Il serait bon que le débat surces questions soit repris plus largement,au moment de la révision des lois sur labioéthique. Ceci dit, il est légitime qu’àl’occasion du Téléthon, beaucoup decatholiques s’interrogent sur l’affec-tation de leurs dons. Je suis moi-mêmeprêt à rencontrer les responsables del’Association du Téléthon dans les se-maines qui viennent, s’ils le désirent.

ZF06120810 - CEF

LIBAN

Après plusieurs jours de mani-festations monstre et de sit-tin devant lesiège du gouvernement, visant à fairedémissionner le Premier ministresunnite Fouad Siniora, les évêques ca-tholiques libanais ont appelé aux res-pects de la légalité constitutionnelle :"Nous ne voyons pas d’autres solutionsque de retourner aux institutionsconstitutionnelles. Nous pensons no-tamment au Parlement à qui il revientde résoudre la crise gouvernementale",a déclaré au micro de Radio Vaticanl’archevêque de Byblos des Maronites,Mgr Béchara Raï.

"Nous ne pouvons permettre que cesoient les manifestations de rues quirésolvent nos problèmes. Il faut agir àtravers les institutions, a-t-il insisté. Lesmanifestations servent à exprimer desopinions, dans un cadre démocratique,mais les solutions doivent être prisespar les institutions".

L’évêque a dit craindre une guerrecivile entre sunnites et chiites, due auxrépercussions du conflit irakien.

Selon Mgr Bechara Rai, la réalité li-banaise subit les répercussions exté-rieures liées à la situation de crise quiprévaut dans toute la région.

"On dit que le Hezbollah est lié,dans ses décisions, à la Syrie et à l’Iran;eux nient, affirme-t-il, mais il ne suffitpas de nier avec les mots, mais de leprouver par des gestes. C’est-à-dire enarrêtant de marquer son opposition enmanifestant dans les rues et en détrui-sant tout sur son passage. Il s’agit d’unedestruction économique, sociale et po-litique, et pas seulement de mani-festations".

"Les répercussions et les consé-quences sont néfastes. Il faut que nousretournions tous aux institutions consti-tutionnelles, là où chacun est re-présenté, et ne pas provoquer la para-lysie complète de la vie économique,politique et sociale du pays ".

Interrogé ensuite sur le rôle quel’Eglise joue dans ce contexte, Mgr Raia déclaré qu’elle poursuivait son en-gagement et faisait appel à toute sabonne volonté pour tenter de créer uncourant d’unité et de compréhension.

"Malgré tout, l’optimisme l’emportesur le pessimisme, a conclu l’évêquelibanais. Car nous voyons bien quetant d’efforts sont faits pour tenter detrouver une voie intermédiaire et sortirde la crise. Espérons !".

ZF06120805

LIBAN

Le 1er décembre, le général MichelAoun, s’est adressé aux manifestants“pro-syriens” : Nous considérons toutsoutien à ce gouvernement d’où qu’ilvienne comme un soutien inamical,pour créer des chocs au sein de lasociété, des complots à l’affût de lapatrie et de son entité. Aujourd’huinous cherchons à revenir à la positionde décision, nous pas pour avoir 5 ou10 postes ministériels mais pour parti-ciper à la décision nationale, pour quecelle-ci soit propice à la société liba-naise, pour la construire et non pour laneutraliser comme disent certains.

[...] Nous n’accepterons pas laprétention de ce gouvernement d’êtrecelui de l’unité nationale. Ce gouver-nement est anormal. Il transgresse laconstitution. Ils doivent consulter laconstitution pour que tous les jours, ilspuissent voir qu’ils sont illégaux et pouraller devant la loi.

GEOSTRATEGIE.com

[Ndlr : La France et les Etats-Unis apportent leursoutien au gouvernement Siniora, considérantqu’un des buts des manifestants est de s’opposerà l’instauration du tribunal pénal internationalsur le meurtre de Rafic Hariri.]

Eugénisme démocratiqueL’information soumise par Tugdual Derville la semaine dernière (FC n°3050), concernant les 23 cas

de myopathie de Duchenne diagnostiqués lors de l’examen pré-natal en France en 2003 et ayantabouti à 23 avortements, terrifiant exemple de ce qu’il appelle justement "l’eugénisme démocratique",m’invite à exprimer ma honte, ma consternation et ma colère face à tant de crimes organisés par nossociétés oublieuses de la vie mais non point de leur propre plaisir. Cette nouvelle me touche d’autantplus que, dans l’article publié ici même (France Catholique n°3051, page 8) à propos de la fondationTulay ng Kabataan à Manille, le nom de Darwin, souffrant de myopathie de Duchenne à un degré trèsavancé, est évoqué comme un rayon de soleil auquel personne ne peut rester indifférent. En 2003, laFrance s’est privée de 23 Darwin (et de tant d’autres, par centaines de milliers…). Je rends grâce à Dieupour la naissance de Darwin aux Philippines, dans un pays pauvre, dans une famille misérable, dans lesrues de Manille, car, si ses parents avaient été Français, citoyens d’un des pays les plus riches dumonde, il ne serait point né.

Au moment même où de tels chiffres ne font plus réagir qu’une poignée d’individus possédantencore assez de sens commun et de respect de ce qui les dépasse, l’hypocrisie des hommes politiques,des associations de lutte contre tous les racismes, toutes les xénophobies et tous les préjugés sedéchaîne contre un amuseur public médiocre et pitoyable dont les déclarations provocatrices,qualifiées d’abjectes, de nauséabondes et d’ignobles, ne vont que dans la droite ligne du même"eugénisme démocratique". Or, accusateurs et accusé sont ici dans un panier identique, en compagniede la mort qu’ils courtisent.

P. Jean-François Thomas S.J8 décembre 2006, Immaculée Conception

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LECTURES3e DIMANCHE DE L’AVENT

Je vous le redis :

l faut bien nous le redire, parce qu nous avons tendance àl’oublier. La joie, c’est ce qui part vite, les soucis marquent levisage et courbent les âmes. Nous sommes partis le matin

pleins d’entrain, le visage renfrogné de notre collègue de bureaua vite provoqué un regard maussade en retour, qui ne partira pasde sitôt.

L’Apôtre nous dit d’être joyeux. Mais ça ne se commande pas,la joie ! Si, un peu tout de même. Comme Dieu a dit : "que lalumière soit !", sa parole peut créer en nous le principe de la joie,parce qu’elle nous rappelle d’autres circonstances où il a faitjaillir cette joie à partir des larmes, il y a eu les retournementsinespérés, les petites et grandes conversions, les appels entendus.Comment se fait-il qu’il nous suffise parfois d’entendre autéléphone les accents d’une voix aimée pour que tout le restes’efface et que le sourire revienne ? Avec les portables, on voitsouvent cette transformation se produire sous nos yeux. Alorsentrons dans la joie du Seigneur, qui vient de façon conquérantenous la rappeler.

Car la joie suppose que nous nous y ouvrions volontairement,que nous la laissions rentrer dans notre cœur, que nous ne nousdéfendions pas contre elle, comme si cela ne convenait pas,comme si ce n’était pas le moment. Trop souvent les malheurs,les nôtres ou ceux des autres, nous paraissent des obstacles à lajoie, alors qu’ils sont une raison de plus d’y puiser. Un jour dePâques, Alessandra de Rudini, la future fondatrice du Carmel duReposoir en Savoie, perdit celle qui était sa Mère chérie, celle quil’avait accueillie à Paray-le-Monial et l’avait aidée dans sespremiers pas vers Dieu. Comme elle refusait de se laisserconsoler, il fallut que Jésus lui apparaisse pour lui dire : "tu neveux pas de ma joie de Ressuscité ?" Nos tristesses sont souventplus ridicules encore.

La joie, qui se tourne tout de suite en reconnaissance, enabandon confiant, est un vrai remède, l’antidote de tout ce quinous fait du mal : regret amer, déception rentrée, ressentimentlarvé contre tout le monde, nous compris, tout ce cortègedéplorable que nous laissons s’allonger sur nos pas. La joie nousrend l’admiration pour ce qui nous est donné et qui est souvent simiraculeux. Il m’arrive de dire à certains qu’ils sont des"miraculés", parce qu’ils ont échappé à des périls incroyables etque Dieu les a préservés pour Lui à travers mille circonstances. Etgénéralement ils le reconnaissent. Alors la joie peut revenir etdissiper les brumes.

L’Apôtre nous donne la conclusion : "la paix de Dieu, quisurpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées enJésus Christ". La paix, c’est ce que tout le monde cherche, surtoutaujourd’hui. Il y a des gens qui la promettent au prix de certainestechniques psycho-affectives, mais ce n’est qu’un leurre. La paix,dont Jésus peut dire qu’il nous la "laisse", et qu’il nous la "donne",n’est pas l’euphorie d’un moment, ou l’insensibilité conquise parforce, elle est un fruit de la joie. Elle suppose qu’on se sache aiméet qu’on ait commencé à y répondre.

Je vous le redis : soyez dans la joie ! �

par le Père Michel GITTON

Isoyez dans la joie

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� Comment est né l’Ordre des prêcheurs,autrement dit les Dominicains ?

Dominique de Guzman (1170-1221)était chanoine dans la ville d’Osma, à lafin du XIIe siècle. Informé de ses talents,le roi d’Espagne lui confia une missiondiplomatique bien au-delà des Pyrénées.Sur le chemin du retour, il est consternépar les ravages de la secte des Albigeoisdans le comté de Toulouse. Il décide derester à Fanjeaux, non loin de Carcas-sonne, pour parler de Dieu en vérité ettémoigner de la fidélité de l’Eglise àl’Evangile par la pauvreté de son mode devie. Il reste une dizaine d’années dans larégion. Un jour, quelques femmes ca-thares - neuf nous raconte le pèreLacordaire - viennent le trouver. La prédi-cation de Dominique les a persuadées queDieu ne hait pas la chair, puisque son Filss’est incarné, que le bien et le mal nesont pas des principes égaux, que le Salutest offert à tous par la miséricorde duSeigneur. Elles veulent revenir au cœur del’Eglise et aider Dominique dans sonœuvre de réconciliation. Pour les mettre àl’abri des représailles, Dominique les

installe à Prouilhe. C’est ainsi que naquitle premier monastère dominicain, le 27décembre 1206. Ces femmes s’enfoncentdans la prière pour soutenir la prédicationde Dominique et la germination de l’a-postolat des premiers frères. Une poignéede femmes va ainsi porter l’aventure desfrères à travers l’Europe. Car les domini-cains vont largement contribuer aurenouvellement et à la fécondité de laculture européenne. Pensons que cetteannée 1206 est aussi l’année de nais-sance de saint Albert le Grand.

� Quel sens donner à la création d’un Ordrecomme les dominicains par les femmes ?

C’est la Bible qui nous aide à comprendre cette fondation grâce aux

femmes. L’Ecriture ra-conte souvent le rôledes femmes dans lesgrandes aventures hu-maines et spirituelles.Les moniales domini-caines représententpour les frères la sourcejoyeuse et paisible oùs’affermit la commu-nion avec le Christ, lesouci de partager l’a-mour de Dieu et laParole vivante.

Elles sont pour nousnon seulement l’originemais le cœur de la fa-mille dominicaine. L’ac-tuel successeur de saintDominique à la tête del’Ordre, le frère Carlos

Azpiroz Costa, rappelle que les sœursdominicaines racontent la vie du Christ.Il faut nous asseoir chez elles au pied deJésus pour l’écouter, comme à Béthanie…

� Comment va se dérouler ce jubilé desdominicains ?

Avec l’anniversaire de la fondationdu premier monastère de moniales, cesont tous les dominicains et leurs amisqui entrent en fête, les frères, les sœursapostoliques, les laïcs, les instituts sécu-liers, les fraternités sacerdotales, toutela famille des Prêcheurs. Cette année,chaque monastère sera un lieu d’indul-gence plénière et d’action de grâce pournotre mission qui est de louer, bénir etprêcher.

En France, on trouve 14 monastèresde sœurs et 20 couvents de frères. ÀParis, nous organisons dans notre grandcouvent de l’Annonciation une fête mé-diévale le mardi 19 décembre pour célé-brer ces commencements. Nous enten-dons célébrer l’anniversaire de notrenaissance jusqu’en 2017, huit-centièmeanniversaire de la fondation à Paris ducouvent Saint-Jacques. �

EGLISE

18 FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006

JUBILÉ

Le frère Philippe Jeannin,

dominicain, est prieur du

couvent de l’Annonciation

à Paris. Il annonce douze

années de célébration

du huit-centième

anniversaire de l’Ordre

des prêcheurs.

L’aventure dominicainecommence avec les femmes

Propos recueillis par Ph. VERDIN

In principiumfête médiévale pour la création des Dominicainsmardi 19 décembre, au couvent de l’Annnonciation,222 rue du faubourg Saint-Honoré, Paris 8e :18h30 : conférence sur les origines de l’Ordre des Prêcheurs (fr. Yves Combeau)19h15 : vêpres solennelles avec prédication - 20h00 : dîner médiéval dans le couvent21h00 : concert de l’ensemble Discantus, voix de femmes a cappella : musique sacrée du XIIIe siècle.Renseignements et réservations : 01.44.95.13.10, www.dominicains.info/annonciation

Le fr. PhilippeJeannin

© F.

VACH

ET

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© Editions du Triomphe, 7, rue Bayen, 75017 Paris

FRANCE CATHOLIQUE à suivre...

Avec Jean-Paul II et Benoît XVILe Vent de l'Histoire

Avec Jean-Paul II et Benoît XVILe Vent de l'Histoire

par Dominique Bar,Guy Lehideux

29/36

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20 FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006

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FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006 21

Vous aviez beaucoup aimé la crèche de Chaunul’an dernier. C’est pourquoi nous lui avonscommandé cette “crèche russe”, qui sera de bon augure pour un voyage du Pape que nousespérons tous... Il faut coller ces deux pages sur un carton fin genre Bristol, avec une colle non liquide, avant de découper...

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MUSIQUE

22 FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006

ue de bonnes idées ! Que de bon-nes idées le label K617 a décidé-ment dans sa quête des musiquesbaroques d’Amérique latine. Car

cette recherche se fait avec un talentcertain et un grand respect du sacré. Etnous pousse à participer à ces voyages àtravers le temps et l’espace. Enfin, cetterésurgence permet aussi de faire tomberquelques images d’Epinal sur la musiquede ces contrées et sur l’évangélisation deces temps.

Une bonne idée ne fait pas cepen-dant un disque. Il faut un fil conducteur;ici la fête du Corps du Christ à Cusco,cité historique du Pérou, citée de lé-gende habitée par les Incas, fils du soleil.Les Espagnols, à leur arrivée, en firentune cité métisse, amalgame de civilisa-tions, d’architectures diverses. Témoin de

cette expression par excellence, la ca-thédrale, aujourd’hui icône de la ville.Elle est le théâtre de la plus importantefête de Cusco, celle du Corpus Christi. Vul’importance de la ville jusqu’à la fin duXVIIIe siècle, on imagine la richesse del’activité musicale. Les archives de lacathédrale comportent des partitionsprovenant de tout l’empire espagnol. Cequi en fait leur richesse et leur particu-larité, par rapport à d’autres villes où onutilisait surtout des musiques composéesin situ. La proximité du séminaire per-mettait l’interprétation de grandes poly-phonies et polychorales. Ce qui en don-nait une autre caractéristique, et un sonpropre.

Comment est bâti le programme ? Lemusicologue Bernardo Illari partant de16 tableaux de la cathédrale représen-tant la fête du Corps du Christ, et peintsvers 1675, se demandaient comment ils"sonneraient". Représentant le mélangede traditions populaires avec la foi ca-tholique, ces toiles ont été transposéesen quelque sorte en musique. L’alter-nance de motets latins et espagnols estle symbole de la réussite de l’incultura-tion de la foi catholique.

Sous la direction de Gabriel Garrido,l’ensemble Elyma se distingue une foisde plus. L’interprétation est vive, colorée,dynamique. La prise de son est de lamême veine, avec une excellente spatia-lisation. Sans trop en faire, on distinguebien les différents "lieux acoustiques".D’où un rendu percutant. Les voix, quiplus est, sont typées "hispanisantes". Lesinstruments utilisés sont aussi variés quecolorés, nous plongeant dans une vraieambiance festive. Les tableaux de la ca-thédrale sont devant nous… ils prennentvie. Dans la longueur de l’hiver, cettemusique apportera le soleil des Andes etla chaleur du début de l’été. �

Chœur de femmesLe Chœur de femmes Calliopeest maintenant reconnu pourson travail, son talent, saperspicacité musicale. Lelabel Calliopé, dans une sériebaptisée Empreintes, réédite

ses plus belles pages depuis 1991. L’enregistrementde musiques mariales françaises du XXe siècle par lechœur Calliope, en 1998, avait fait date et marqué,notamment dans l’interprétation de l’admirablepartition de Poulenc "Litanies à la Vierge Noire deRocamadour". Mais plus que sur cette partition, tantenregistrée mais rarement égalée, c’est sur lesautres belles pages de compositeurs moins connusque l’auditeur pourra s’arrêter : Godard, Pierné,Lacombe, Lévy, Busser, Roger Calmel… Le rapporttexte-musique est mis en valeur par la vision deRégine Théodoresco, qui dirige avec finesse,délicatesse et sens de l’à propos. L’interprétationn’engendre jamais la mélancolie, ni ce sentimentd’inachevé. Cet enregistrement est assurément un"collector".

F.-X. L.

Francis Poulenc – Musiques mariales françaises du XXe siècle – Chœur de femmes Calliope – Régine Théodoresco – Calliope – CAL 4301

Chœur de femmes (bis)

L’engouement actuel pour la musique médiévale nese dément pas non plus. Pourtant, toutes lesproductions ne se valent pas, loin s’en faut.L’ensemble Kantika, ensemble de femmes chantres,

telles qu’elles se définissent,apporte sa pierre à l’édificeavec l’enregistrement d’unemesse en l’honneur de sainteLucie, tirée de manuscrits de lacathédrale d’Apt. L’interprétation

oscille entre un grégorien influencé par un certainorientalisme, à la suite des recherches de MarcelPérès, et celui, plus conventionnel, de Solesmes. Lechœur ose quelques ornementations, sans jamais enapporter une vraie justification car elles sont toujourstrop timides pour être réellement assumées. Cetteretenue poursuit les chanteuses dans toutl’enregistrement, qui en perd une partie de sapuissance. L’emploi des voix naturelles demanderaitaussi un peu plus d’homogénéité, surtout dans lespolyphonies, où les imperfections au niveau de lajustesse sont trop flagrantes. On attendait un peuplus de lumière que nous promettait l’intitulé dudisque (Lux). Les chœurs de femmes se suivent maisne se ressemblent décidément pas.

F.-X. L.

Lux – Messe de Sainte Lucie à la cathédrale d’Apt –Kantika – Kristin Hoefener – Integral Classic – Kant01

La mode de la musique baroque

d’Amérique Latine ne retombe

pas, ce qui permet des

enregistrements toujours

plus intéressants.

Corpus Christipar François-Xavier LACROUX

Les tableaux de lacathédrale sont devantnous... ils prennent vie(

Q

Corpus Christi à Cusco – Ensemble Elyma –Gabriel Garrido – K617 – K617189 HM90 –Distr. Harmonia Mundi

à Cusco

RÉÉDITION

NOUVEAUTE

NOUVEAUTE

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L’Art de la FugueRégis Allard, orgue de Saint-Louis en l’Isle (Paris)

Une version de référence, intégrale en 2 cdsTour à tour présentée comme une œuvre théorique, didactique, intellectuelle, selon les temps et les auteurs, l’Art de la Fugue a connu tellement d’heurs et de malheurs, qu’à la fi n le mélomane ne sait plus à quel saint se vouer pour se forger une opinion à peu près correcte... s’il n’y avait point ce superbe enregistrement réalisé chez Hortus par Régis Allard. Trente secondes d’écoute suffi sent pour balayer tout doute : oui, l’Art de la Fugue est une œuvre superbe qu’il faut absolument écouter, du moins dans cette version. P. Rath – Pizzicato

Réf : HORT039

Rolande Falcinelli RÉCITAL

Orgue de la cathédrale de Belley

Une fi gure majeure de l’orgue du XXe siècle

Cette grande pianiste, venue à l’orgue à vingt ans, demeure une fi gure à la fois centrale de l’orgue français et relativement peu documentée par le disque. Les disques de Rolande Falcinelli sont trop rares pour que l’on veuille s’en priver : on y retrouve Dupré, avec le triptyque Évocation et le très pianistique Scherzo en Fa mineur, puis Franck (Cantabile et Prière), et enfi n Vierne (Impromptu et Gargouilles). Un document précieux !

M. Roubinet - Le Monde de la musique

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Jean Langlais CARO MEA

Ensemble vocal féminin Ad LiminaEmmanuel Le Divellec, orgue de l’église de Berne (Suisse)

Première mondiale : la Messe d ’Escalquens (1935)

Musique et liturgie : rencontre à risques... rencontre à chances. Le pire y cotoie le meilleur. La musique y a gagné un patrimoine. Elle y garde un champ d’expérience. Jean Langlais (1907-1991) explore ce champ avec un rare bonheur. Il réussit le pari impossible : joindre la tradition et la modernité.

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Du Roi des cieux tout célèbre la gloireSopranos – Alto – Chœurs mixtes - Orgues de Saint-Sulpice et de la Madeleine (Paris) – Harmonium – Piano – Violon

Musique sacrée française du 19e siècle

Lefébure-Wely | Guilmant | Franck

Cantiques, délices et orgues…

Pour célébrer Noël, les plus belles pages de la musique sacrée française du 19e siècle, dans la diversité de genre et d’instruments qui lui est propre.

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Hélène de Montgeroult LA MARQUISE ET LA MARSEILLAISE

Bruno Robilliard, piano

Première mondiale

Hélène de Montgeroult (1764-1836) a été la plus grande virtuose française de la Révolution et de l’Empire. Elle a composé des œuvres pour piano, des sonates et surtout des études qui annoncent le romantisme, en particulier dans sa redécouverte de l’œuvre de Bach.

Réf : HORT048

Andreas Bach BuchBenjamin Alardorgue de Saint-Étienne de Baïgorry et clavecin

Un fl orilège intelligemment choisi et agencé

Voici un jeune interprète qui sort du lot : lauréat du prestigieux Concours International de Clavecin de Bruges en 2004, il touche aussi bien cet instrument que l’orgue, et avec quel bonheur ! Il est étonnant d’entendre chez le même interprète, et aussi jeune, le sens de la danse, la profondeur, la mesure et l’imagination… Une collection d’œuvres du nord de l’Allemagne, de Venise ou de la cour française pour clavier(s).

B. Jacquemin – Crescendo

Réf : HORT045

OffreSpeciale2006_2.indd 1OffreSpeciale2006_2.indd 1 26/10/06 15:21:4626/10/06 15:21:46

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� Didier Maes, vous dirigez le label Hortus,expliquez-nous votre démarche éditoriale.

Hortus s’attache à faire connaître lerépertoire pour chœur et orgue, du XIXe

siècle à la création contemporaine, es-sentiellement pour la musique sacrée.Nous cherchons à faire de chaquedisque une œuvre unique et cohérenteen elle-même : dans son propos musi-cal - évidemment ! - mais aussi édito-rial, avec un livret détaillé et par lechoix d’une illustration pour habiller ledisque afin que l’objet soit le plus sé-duisant possible. Nous veillons à ceque tout soit en rapport avec l’œuvremusicale. Bien sûr, dans ce cas sur ledisque le nom de l’éditeur est presqueinvisible. Mais si vous connaissez leRequiem de Desenclos, Le DernierÉvangile d’Escaich, Fortune desWitches, l’intégrale des pièces d’orgueet motets de Saint-Saëns, vous avezentre les mains un disque du label etêtes dans l ’un de ses cercles. Lasomme de ces cercles ne donne proba-blement pas un "grand public" ! MaisHortus n’a en aucun cas vocation asortir un disque tous les deux moispour occuper un espace de présenta-tion et solliciter le public.

� Vous êtes surtout ancré dans un répertoiresacré. Par quelle affinité ?

Affinité musicale d’abord, avec uninstrument, l’orgue, et avec la voix quise trouvent en toute première place àl’église. De là, l’idée de faire redécou-vrir un répertoire d’abord composépour l’office. Cette musique d’égliseétait quasi inexistante au disque : Va-tican II a fait disparaître nombre deces œuvres de la liturgie habituelle dela messe ; elle a été aussi rejetée parune génération qui a pu lui reprocherde former une part de l’univers cultu-

rel de ses parents ougrands-parents et qui l’aréfuté, sans considérationpour ses qualités musicalesintrinsèques, sa dimensionhistorique et sociologique.Vincent Genvrin, organisteet directeur artistique dulabel, a procédé pour nousà d’étonnantes reconsti-tutions d’office : Lefébure-Wely avec une Messe deNoël à Saint-Sulpice sousNapoléon III, Saint-Saëns,avec les Mariages et gran-des cérémonies de l’aristo-cratie et de la grande bour-geoisie à la Madeleine vers1900, ou aujourd’hui Ro-partz, avec une Messe enl’honneur de sainte Anne,avec le chœur Britten,douze voix féminines sousla direction de Nicole Corti,enregistrée à la basiliquede Sainte-Anne d’Auray.

� Est-ce que votre politique artistique achangé en 10 ans ?

Grâce à Joël Suhubiette (fondateurdu chœur de chambre Les Éléments,récompensé en 2006 aux Victoire de laMusique classique comme meilleurensemble français), qui est commenotre tête chercheuse, l’intérêt pour lacréation est plus marqué : il nous afait découvrir les œuvres vocales deVincent Paulet et Patrick Burgan. Ilnous a donné envie d’explorer le rap-port entre la musique et la poésie,toujours en lien avec la musique duXXe siècle et la création : Full FathomFive, des Shakespeare Songs – chan-sons revisitées par Martin, Stravinsky,Vaughan William. Mais aussi avec

MUSIQUE

24 FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006

ENTRETIEN AVEC DIDIER MAES

Sur nos stands, à Religio

ou au festival de Chartres,

ou dans nos pages de

publicité, on remarque

notre complicité avec les

éditions musicales Hortus.

Nous donnons la parole

à son directeur.

La somme de ces cercles ne donneprobablement pas un “grand public”

Le label Hortus cô

(

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Lunes de Guillaume de Chassy où l’im-provisation suscite des réminiscencesquasi textuelles et des images em-pruntées à Prokofiev, Debussy et auflamenco. Nous avons poursuivi avecJean-Marie Machado et sa promenadeclassique et jazz dans l’univers de Fer-nando Pessoa. Grâce au chœur Les Élé-ments et à Joël Suhubiette, nousavons compris le rôle de la voix, et duchœur plus particulièrement, commeinstrument privilégié de la créationmusicale et de l’expression poétique.Les Solistes de Lyon avec Bernard Tétuapportent ainsi une note lumineuse etgouailleuse à la déambulation musi-cale de Machado dans un Lisbonneévoqué par un orchestre plutôt mélan-colique, parfois sombre, avec le refrainde Leve, leve muito leve.

� Vous êtes un petit label aux ambitionsartistiques élevées. Comment arrivez-vousà financer des projets lourds, ce que nefont plus les multinationales du disque ?

En nous intégrant dans la chaînede diffusion de la musique classique :création - interprétation – enregistre-ment en lien avec des festivals ou desmaîtrises ou institutions musicales :travail de longue haleine mais qui, endeux ou trois ans à chaque fois, per-met de sortir des disques originaux envalorisant la maturation et le chemi-nement artistique des interprètes. Lechoix du programme dépend de la mé-moire musicale et de la dispositionsonore d’un lieu, de la conceptionqu’en ont les artistes. Il faut être per-sévérant, méthodique et patient pourfaire entendre au disque une messe deJean-Pierre Leguay pour chœur etorgue par la Maîtrise de Notre-Damede Paris. N’est-il pas plus simple d’at-tendre patiemment sans rien fairequ’un des compositeurs français

majeurs décède pour venir à Notre-Dame enfin enregistrer ses œuvres avecles interprètes qu’il mérite, là où en effetil aurait sans doute aimé qu’elles lesoient, en bénéficiant de l’émotion et del’attente publiques que suscite sa dispa-rition ? Or c’est justement ce genre defacilités que nous nous refusons.

Autre exemple de notre souci de nepas attendre le succès tout fait : ledisque Neuf Jeunes organistes-compo-

siteurs. Enregistré lors des journées del’orgue contemporain du Conservatoire,c’est l’étonnante mise en perspectived’une génération, ce qui est déjà en soiune découverte pour les amateurs d’or-gue qui s’amuseront au jeu des ressem-blances et différences. Ce disque resteracomme le témoignage de l’exécution del’œuvre par son auteur, adressée auxinterprètes du futur.

� Une parution particulièrement étonnanteou insolite ?

Oui, un disque d’harmonium, "l’orgueexpressif", instrument privilégié de lamusique de chambre au XIXe : c’est toutun patrimoine d’instruments abandon-

nés, cet “orgue des paroisses pauvres”,plus jamais joué. Il ne peut certes rivali-ser avec des instruments modernes. Maissa sonorité particulière ne mérite-t-ellepas de rester dans nos mémoires ? Sait-on qu’il a fait entendre au salon des mé-langes de timbres insolites (avec le pianopar exemple), des pièces étonnantes, despastiches et transcriptions ? Le départe-ment du Pas-de-Calais a souhaité faireredécouvrir Alexandre Guilmant et sesœuvres pour l’harmonium en enregis-trant l’instrument qui lui a appartenu.Originaire de Boulogne-sur-Mer, ce com-positeur témoigne de la vitalité musi-cienne d’une station balnéaire dans lesannées 1860, au salon, à l’église et aukiosque à musique, avec ses orphéons etharmonies.

� Des regrets ?

Faire peu d’improvisation, même siavec Loïc Mallié nous avons un jeu demises en reflets intéressant avec Wag-ner, Debussy et l’orgue. Ou, rarementdes transcriptions, une seule au cata-logue - captivante, avec des polypho-nies médiévales transcrites et jouéespar Louis Thiry.

� Au fait, que veut dire Hortus ?

Sérieusement ? Mais, l’horticulturevous connaissez ! Un nom, pour vousinviter à cultiver votre jardin – musicalet discographique, avec ses roses an-ciennes à tailler avec circonspections,ses herbes folles à laisser prospérer,ses plantes de curé, ses simples, etquelques arbustes rares.

FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006 25

côté jardin

Le choix du programme dépendde la mémoire musicale d’un lieu

(MUSIQUE

propos recueillis par François SEGRÉ

Catalogue téléchargeablewww.editionshortus.com

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EXPOSITIONS

26 FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006

vec "Paris à grands traits", eaux-forteset dessins d’Erik Desmazières, et "Ten-sions et vibrations dans la ville", sculp-tures et décors de Deverne, le MuséeCarnavalet rend hommage à deux ar-

tistes qui ont travaillé à Paris et pour Paris. Le pre-mier a d’ailleurs légué au musée plus de 40 gra-vures, et le second un ensemble de maquettes etd’études. Pour différentes qu’elles soient, les deuxexpositions conjointes s’articulent autour d’unthème commun : la capitale.

"Paris à grands traits" réunit 130 eaux-fortes etdessins qui évoquent l’atmosphère et le regard sin-gulier d’Erik Desmazières sur la ville. L’artiste est néen 1948 à Rabat. Il a vécu au Maroc et au Portugalet s’est installé dans la capitale en 1967. Il a étudié

le dessin et la gravure en suivant les cours du soirde la Ville de Paris, puis a choisi comme moyend’expression la gravure à l’eau-forte. Son œuvregravée comprend près de deux cents planches quifigurent dans de nombreuses collections publiquesou privées. L’exposition du Musée Carnavaletévoque les multiples aspects des créations deDesmazières en trois salles qui ont pour thèmes :les "Vues de Paris et intérieurs parisiens", les"Ateliers" et les "Passages et bibliothèques". Dans lapremière on remarque notamment "Une nocturnede la colline de Montmartre", intéressante gouachede 2005-2006, qui rappelle que l’atelier de l’artisteest situé au pied de la Butte. Deux dessins prépara-toires introduisent à une eau-forte de 1986, "In-térieur rue Payenne" (une rue proche du musée) quidégage l’atmosphère particulière et indéfinissable,propre à l’artiste, que l’on retrouve aussi bien dansles "Intérieurs" que dans les perspectives citadinescomme le "Quai de Montebello", "Paris, 11 boule-vard de Clichy"… La deuxième salle est consacréeaux "Ateliers", une série de dessins préparatoires,épreuves et eaux-fortes de l’atelier de René Tazé(celui où sont tirées les eaux-fortes de Des-mazières). La suite des "Passages parisiens" est sansdoute la plus remarquable. Les perspectives archi-

Le Musée Carnavalet rend

hommage à deux artistes, Erik

Desmazières et Deverne, qui offrent

une lecture personnelle de la

capitale et lèguent à l’institution

certaines de leurs œuvres.

A Un thèmecommun pources deuxexpositions :la capitale

MUSEE CARNAVALET

Deux artistes

BEAC, 1987 Bleus en mouvement

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VERN

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très par

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FRANCECatholique N°3051 15 DÉCEMBRE 2006 27

tecturales à l’aspect fantastique, les déformationsvolontaires, comme s’il s’agissait de photos prisesau grand angle, les lieux réinterprétés à la façond’un Piranèse, font des "Passages" la part la plusoriginale et personnelle de l’œuvre de Desmazières.Les amoureux de la capitale revisiteront la GalerieVivienne, la Galerie Véro-Dodat, le Passage duGrand-Cerf ou celui du Caire…

L’aspect architectural propre à cette dernièrepartie constitue une excellente transition avec ladeuxième exposition, consacrée à Deverne. "Maformation s’est faite dans les années 1950 aux ArtsDécoratifs et aux Beaux-Arts où s’est développémon goût du trait et de la ligne. Et puis j’ai tra-vaillé comme graphiste chez le grand affichisteJean Carlu...", dit l’artiste, né en 1927. L’art ciné-tique, "fondé sur l’illusion d’optique", le constructi-visme, influencent Deverne qui défend aussi unhéritage ancien : l’alliance de l’architecture et de lasculpture. "Or actuellement, les architectes maîtresd’œuvre ne font plus appel aux artistes que de ma-nière exceptionnelle pour orner leurs bâtiments... Jesouhaite réintroduire l’œuvre d’art dans l’architec-ture d’aujourd’hui, les voir se compléter et dialo-guer ensemble", déclare-t-il. Les nombreuses créa-tions de Deverne, représentées dans l’expositionpar des dessins, esquisses et modèles, mais aussipar des œuvres en métal, témoignent des in-fluences et de la volonté de l’artiste. On remarquenotamment une belle "Porte dorée" (1977) et sonétude au crayon, réalisée pour la résidence de l’an-cien président Houphouët-Boigny à Paris. Ou en-core un beau collage de 1987 : un carton pour unetapisserie commandée par une banque et tissée àAubusson. Des œuvres comme "Bleus en mouve-ment", un collage de 1985, et "B" (1980), un reliefen aluminium, inox et acier, se répondent. Il estintéressant d’observer ces deux thèmes proches,traités avec des matériaux différents. Sur les sculp-tures de Deverne, la lumière joue avec les facetteset les aspects de surfaces des divers matériaux. Lamaquette de la grande mosaïque (1981) réalisée àla Défense clôt l’hommage rendu par le musée àDeverne. "Cette réalisation me tient particulière-ment à cœur. La ‘Grande Mosaïque’ qui couvre unesurface de 2300 m2 est à l’heure actuelle considé-rée comme la plus grande au monde !", dit l’artistequi déclare également : "quitte à paraître un peu

prétentieux, je souhaite inscrire l’art dans la ville etdans la vie". Chacun à sa manière, Deverne et ErikDesmazières rendent hommage au Paris d’hier etd’aujourd’hui. �

par Alain SOLARI

"Paris à grands traits, eaux-fortes et dessins d’Erik Desmazières", "Tensions etvibrations dans la ville, sculptures et décors par Deverne", jusqu’au 25 février2007, au Musée Carnavalet, 23 rue de Sévigné, 75003 Paris, tél. 01.44.59.58.58.Du mardi au dimanche (10h-18h), sauf les jours fériés.

Un film de 40 mn consacré à Erik Desmazières, "Le Paris d’Erik", est projeté à l’au-ditorium du Petit Palais (pendant la durée de l’exposition "Rembrandt, Eaux-fortes",jusqu’au 14 janvier 2007), av. Winston Churchill, 75008 Paris, tél. 01.44.51.19.31.

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Intérieur, rue Payenne

Passage du Caire

Galerie Véro-Dodat

arisiens

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EXPOSITIONS

28 FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006

e nom des Thraces apparaît pour la pre-mière fois chez Homère, dans l’Iliade(chant X) : "…leur roi Rhèsos Eionéide, estavec eux. J’ai vu ses grands et ma-gnifiques chevaux… Et j’ai vu son char

orné d’or et d’argent, et ses grandes armes d’or,admirables aux yeux, et qui conviennent moins àdes hommes mortels qu’aux dieux qui vivent tou-jours". Dans la guerre de Troie (XIIIe siècle avantJC), les Thraces sont des alliés valeureux desTroyens. Mais leurs origines sont sans doute plusanciennes. Après être passé sous une sorte deportique massif, le visiteur pénètre dans uneexposition où il traverse la reconstitution du tom-beau royal de Sveshtari et où il retrouve, incré-dule, "l’Or des Thraces". Car, pour la circonstance,le musée Jacquemart-André a adapté ses sallesd’expositions temporaires. Cela en valait la peine

puisqu’il s’agit de présenter une centaine de piè-ces, en or et en argent, issues de quatre trésorsqui doivent leur nom au lieu de leur exhumation,et dont certaines ont été découvertes récemment.Depuis une vingtaine d’années, une véritable

école d’archéologie bulgare se déve-loppe, en liaison avec l’écolefrançaise. Le rideau de fer et laglaciation communiste avaient

eu au moins le mérite de limiter ledanger de pillage et de mettre ces

trésors à l’abri des convoitises. Lapremière présentation de tré-sors thraces remonte à 1974,au Petit Palais. L’expositiondu Musée Jacquemart-Andrése situe dans le cadre deséchanges culturels franco-bulgares. Sa préparation a du-ré plusieurs années et le choix

des objets a été cornélien.Peuple de souche indo-euro-

péenne, les Thraces partageaient unensemble de croyances, un mêmemode de vie et parlaient la mêmelangue avec des variantes dialec-

tales. Les différents royaumes thra-

Le Musée Jacquemart-André

accueille "l’Or des Thraces".

Des pièces magnifiques issues

notamment de quatre trésors

exceptionnels, qui racontent

une civilisation, son

organisation politique et

ses croyances religieuses.

L

Une expositionqui se situedans le cadredes échangesculturels franco-bulgares

L'Ordes ThMUSÉE JACQUEMART-ANDRÉ

Protomé de Pégase, milieu du IVe siècle av. J.-C., Musée d'Histoire deRazgrad, Bulgarie

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Canthare, milieu du Ve siècle av. J.-C., Musée Archéologique Régional de Plovdiv,Bulgarie.

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Cruche, Trésor deRogozen, milieu du 4ème

siècle av. J.-C.,Musée d'Histoire de Vratza,Bulgaria.

© RHM VRATSA - ROSEN KOLEV

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FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006 29

EXPOSITIONS

ces se partagèrent une région qui recouvre, pourl’essentiel, le territoire de l’actuelle Bulgarie, déli-mité au nord par le Danube, à l’est par lamer Noire, au sud par la mer Egée etle Bosphore. Les principales tri-bus étaient celles des Gètes,des Triballes, des Besses etdes Odryses. "Ces tribusavaient leurs rois, etl’une des carac-téristiques majeuresde la royauté thra-ce est que ceux-ciexerçaient leurpouvoir en sedéplaçant cons-tamment…" Cessouverains, éga-lement grands-prêtres, étaient à latête des sociétés aris-tocratiques. Dès lapremière salle, plongéecomme les autres dansune pénombre où seulsles objets éclairés sontmis en valeur, on est frappépar la beauté des formes, la

qualité de laciselure qui

révèle des orfèv-res hors pair etle dé-v e l o p p e m e n tnarratif que l’on

peut lire –avec les ex-p l i c a t i o n snécessaires –sur des piè-

ces extraordi-naires. Le trésor de

Borovo a été dé-couvert fortuitement en

1974, à 2 km du village quilui donne son nom, par un paysan

qui labourait. Du IVe siècle avant JC, il comp-rend trois rhytons en forme de corne se terminantpar un cheval, un sphinx ou un taureau, et unecruche. Il s’agirait d’un cadeau fait par le roiOdryse Kotys Ier à un souverain de la tribu desGètes. Non moins fortuite fut la découverte, àl’automne 1985 dans la région de Vratsa, lors ducreusement d’un canal d’irrigation, du trésor deRogozen. Plus de 160 phiales*, cruches ou tassesen argent mises à jour ! L’ensemble date de l’é-poque thrace antique (fin du Ve - milieu du IVe

siècle avant JC). Il appartenait sans doute à uneriche famille dynastique des Triballes. Sontnotamment exposés le "service de Dyonisos", pro-bablement utilisé lors d’un rituel de sacrifice dutaureau par le roi-prêtre, ainsi que le "service

Thracespar Alain SOLARI

Coupe, Trésor de Kazitchene, Xe-IXe siècle av. J.-C., Musée National d'Histoire, Sofia, Bulgaria.

© NHM -

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Collier, seconde moitié du Ve

siècle av. J.-C., Musée Archéologique

Régional de Plovdiv,

Bulgaria.

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Bague, 4ème siècle av. J.-C.,Musée National d'Histoire,Sofia, Bulgaria

© NHM - ROSEN KOLEV

Rhyton, Trésor de Panagurishté, fin du IVe-début du IIIe siècle av. J.-C., Musée Archéologique Régional de Plovdiv, Bulgarie

© RAM PLOVDIV / NHM - ROSEN KOLEV

Page 30: FRANCE FRANCE Catholique Catholique FRANCE Un hebdodans une conférence de presse organisée le 8 décembre, le préfet de police a déplo-ré des fuites reflétant mal les conclusions

EXPOSITIONS

d’Apollon" (l’omphalos est orné d’une tête dudieu) offert par Kotys Ier au roi des Triballes.

A mi-parcours de l’exposition, un panneauexpliquant la religion orphique des Thraces estbienvenu, puisque la plupart des objets présen-tent des décors évoquant des rites ou des person-nages relevant de la mythologie. Les croyancesétaient transmises oralement. Le roi-prêtreoccupait une place dominante.Avec ses sujets, il vénérait laGrande Déesse-mère (équivalentde l’Artémis grecque), le Dieu-fils Zagreus (Dyonisos-Sabazios) et Arès (issu dumariage sacré

entre la Grande Déesse-mère et le Fils) auquel ilétait apparenté. Orphée, poète-devin, était disci-ple du Fils et de la Grande Déesse-mère. Dans lareligion thrace, Orphée, médiateur entre les hom-mes et les dieux, invitait à la sagesse et à l’im-mortalité.

On retrouve des éléments de cette mythologiesur les appliques de harnais de chevaux qui cons-tituent le trésor de Letnitsa. Ce dernier fut égale-ment découvert par hasard en 1963, par un grou-pe d’ouvriers chargés de construire une bergeriedans une ferme coopérative. Ces appliques enargent, probablement destinées au cheval d’unmembre de l’aristocratie, datent du IVe siècleavant JC.

Cruche, milieu du IVe siècle av. J.-C., Muséed'Histoire de Vratza

Trésor de Panagurishté, fin du IVe -début du IIIe siècle av. J.-C.,

Musée Archéologique Régionalde Plovdiv

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© RAM PLOVDIV / NHMIVO HAGJIMISHEV

30 FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006

Rhyton en forme de pomme de pin,

milieu du IVe siècle av. J.-C., Musée d'Histoire de Vratza

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Après toutes ces merveilles, la dernière sallearrive encore à provoquer la surprise des visiteurs.Elle est consacrée à la symbolique de l’or quimatérialisait le lien privilégié des Thraces avec lesoleil, leur souci d’immortalité et le sens d’uneéternité à conquérir. Les scènes figurant sur l’or-fèvrerie ne sont jamais purement décoratives.Elles sont porteuses d’un message politique etidéologique et visent à légitimer le pouvoir du"roi-dieu", "roi-sacrificateur", "roi-guerrier".

Le fabuleux trésor de Panagurishté clôt l’expo-sition. Ce ne sont pas les six kilos d’or qui impor-tent, mais la qualité artistique des objets destinésaux festivités et libations cultuelles. Composé derhytons en forme de corne, de trois cruches re-présentant des têtes de femmes, d’une phiale etd’une merveilleuse amphore-rhyton décorée descènes de la mythologie grecque, il a été fabriqué,au IVe siècle avant JC, à Lampsaque, coloniegrecque des Dardanelles. La Thrace fut à la fois unlieu d’affrontement et un carrefour des civilisa-

tions. Si les canons esthétiques grecs ou persesachéménides sont perceptibles, ils furent assimi-lés et combinés à des traditions locales pourconstituer une culture à part entière. Comme surles vases de céramique grecque, on voit sur lesobjets se développer des narrations (chasses,rites…) qui invitent à aller au-delà de leur seulaspect esthétique et nous révèlent, quelque chosede palpable d’une civilisation mystérieuse, sesmœurs, ses croyances... qui constituent un motifde fierté nationale pour la Bulgarie d’aujourd’huiet dont nous nous savons aussi les paradoxauxcohéritiers. �

EXPOSITIONS

* Coupe ou plat sans anse avec un "umbo"(omphalos, nombril) saillant au centre, versl’intérieur.

"L’Or des Thraces, Trésors de Bulgarie", Jus-qu’au 31 janvier 2007, au Musée Jac-quemart-André, 158 bd Haussmann, 75008Paris. Ouvert tous les jours de 10h à 18h. Lemusée est ouvert en nocturne le lundi jus-qu'à 21h30 (sauf 25 décembre 2006 et 1er

janvier 2007).Un livret jeu "le Petit Léonard" est remisgratuitement à tous les enfants visitantl’exposition. Ils sont guidés de salle en sallevers les œuvres à observer qui les renvoientau livret jeu où ils doivent répondre à desquestions.Un catalogue broché de 192 pages, au prixde 39 €, rédigé par des spécialistes bul-gares, est édité en français par les éditionsSnoeck. Chaque objet y est présenté, sous laforme d’une photographie pleine page ac-compagnée d’une notice scientifique.

FRANCECatholique N°3051 15 DECEMBRE 2006 31

Casque, première moitié du IVe siècle av. J.-C.,Musée Nationald'Histoire, Sofia

Applique, Trésor de Lenitza,

première moitié du IVe siècle

av. J.-C., Musée Historique

de Lovetch

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Pectoral avec deux fibules, fin VIe siècle-début Ve siècle av. J.-C.,

Musée Archéologique Régional de Plovdiv.

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Des décorsévoquant desrites ou despersonnages dela mythologie

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� FIFA 07DVD-Rom PC, éd. Electronic Arts, 50 €

L’un des deux poids lourds du jeu de simulationde football, "Fifa" est disponible dans sa version2007. Bonne surprise, le jeu s’est beaucoup amélioré.De la facilité de prise en main à la finesse du gra-phisme, les innovations sont nombreuses et toutes debon aloi. Ainsi, le joueur peut-il maintenant réelle-ment contrôler le ballon, l’arrêter et réaliser diversesfeintes. Le terrain lui-même a nettement gagné enprécision pour parvenir à un réalisme impressionnant.Et, cerise sur le gâteau, les adversaires peuvent dé-sormais opérer des changements en cours de match !

� THE SECRET OF ATLANTIS, L’HÉRITAGE SACRÉDVD-Rom PC, éd. Atlantis / Nobilis, 40 €

Pour les vrais amateurs du jeu d’aventure, atta-chés au "pointez et cliquez", cet "héritage sacré"constitue un morceau de choix. Grâce à un scénariotrès élaboré et riche en rebondissements, il vousconduit aux quatre coins du monde dans des lieuxaussi divers qu’exotiques à la recherche d’indices,d’objets et d’énigmes à résoudre. Pour réussir saquête, le jeune ingénieur que vous incarnez devraégalement tirer profit de ses rencontres avecquelque 30 personnages. Côté graphique, la richessedes décors est mise en valeur par un vrai travail surla lumière, générant des ambiances très prenantes.Une belle réussite pour une équipe 100% française.

� TONY TOUGH 2CD-Rom PC, éd. Micro application, 40 €

Parodie loufoque du polar à l’ancienne, le per-sonnage de tony Tough conduit le joueur dans lesUSA des années 50 ; dans une ambiance d’humournoir du meilleur effet. Mais la truculence desdécors, des dialogues et des personnages ne doitpourtant pas faire oublier la réalité d’une énigmepassionnante à démêler. Plus de 80 lieux très Artdéco sont à explorer à la recherche d’indices et denombreuses rencontres, parfois très inattendues,sont à exploiter avec habileté et perspicacité. Asouligner l’extrême simplicité de l’interface qui enfait un jeu très facile d’accès.

� SPLINTER CELL, DOUBLE AGENTDVD-Rom PC, éd. Ubisoft, 50 €

Les adultes et grands adolescents qui se sententquelque vocation de soldat d’élite pourront testerleurs capacités et leur détermination face au dan-ger. A partir d’un scénario innovant, Splinter CellDouble Agent renouvelle à point nommé cette sérieinspirée des romans de Tom Clancy. Alors que"Pandora Tomorrow" avait un peu déçu et que"Chaos Theory" ne faisait que reproduire le premier"Splinter Cell", "Double Agent" fait du neuf.L’ambivalence possible des missions provoque chezle joueur quelques examens de conscience entredeux poussées d'adrénaline. Bref, ce quatrième opusréussit le bon équilibre entre réflexion et action.

� ERAGONDVD-Rom PC, éd. Sierra, 40 €

Basée sur le roman et le film homonymes, cetteaventure de fantasy met en scène un jeune garçon deferme nommé Eragon, dont la destinée se révèle liéeà celle d’un dragon. Devenu Dragonnier, le héros estembarqué dans un monde de magie et découvre qu’illui revient de sauver un empire. Destiné aux grandsadolescents, le jeu mêle aventure et action, permet-tant de tester son sens tactique. Mais la progressionparaît quelque peu linéaire ; les énigmes proposées etles défis à relever manquent un peu de variété. Et lescombats à dos de dragon sont bien rares.

� HEROES OF ANNIHILATED EMPIRESChapitre 1, DVD-Rom PC, éd. Focus, 45 €

Premier épisode d'une trilogie imaginée par GSCGame World, Heroes Of Annihilated Empires se situedans le monde d'Aquador et met en scène des Elfes,des Humains, des Orcs et des Gobelins. En mélangeantles mécanismes qui ont fait le succès de "Cossacks" etdes éléments du jeu d’action, cet épisode propose deremplir à la fois des objectifs typiques de la stratégieen temps réel et d’autres plus proches du jeu de rôle.Comme tout produit hybride, il n’offre pas toutes lespossibilités des meilleurs jeux de stratégie mais ilélève à coup sûr le niveau du jeu d’action.

� WARLORDS, EXTENSION DE SID MEIER’SCIVILIZATION IVCD-Rom PC, éd. Take 2 interactive, 30 €

Les heureux possesseurs de Civilization IV vontpouvoir varier les plaisirs. Cette extension offre un lotimportant de nouveautés en termes de civilisations,scénarii, chefs et unités militaires. Et, plus intéressantencore, des conquêtes d’Alexandre à l’avènement deRome ou au règne de Gengis Khan, les nouvellescapacités des troupes et une panoplie élargie de pos-sibilités de développement économique permettentd’approfondir et d’affiner la réflexion stratégique. Uncopieux manuel contenu dans le coffret détaillenotamment les nouvelles technologies qu’il est pos-sible de développer à chaque étape du jeu.

� MEDIEVAL II TOTAL WAR DVD-Rom PC, éd. Sega, 55 €

En alliant la stratégie en "tour par tour" et desbatailles en temps réel qui font entrer en jeu plu-sieurs milliers d'unités, les créateurs de cette sérieont trouvé le moyen de renouveler le jeu de stratégieet de l’améliorer d’un épisode à l’autre. Ainsi la diplo-matie est-elle davantage développée dans ce nouvelopus que dans "Rome : total War". Désormais, il estpossible de vivre en paix pendant des décennies avecses voisins. L'action de "Medieval II : Total War" sedéroule entre 1080 et 1503, l'une des périodes lesplus agitées de l'histoire européenne. Le jeu vousplonge dans une ère turbulente de conflits religieux,de furieux combats et de manigances politiques. �

SELECTION

DVD-Rom et CD-Rom

de jeuxpar Pierre THOMAS

MULTIMEDIA

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CINEMA

Pierre Salvadori ne cache pas sonadmiration pour le cinéma d'ErnstLubitsch, pour l'élégance de sa

mise en scène, pour la légèreté appa-rente de ses intrigues et pour son re-gard, précis et pertinent, sur un mondefait d'artifices et de faux semblants. Lenouveau film de Salvadori se réclamede ces comédies américaines à l'an-cienne, qui optent résolument pour lasubtilité, afin de révéler la quintessencedes êtres derrière le masque du luxe.

Jean, un jeune homme timide etmaladroit, travaille comme serveurdans un hôtel de luxe. Un soir, alorsque le bar de l'hôtel est quasi désert,surgit la très séduisante Irène. Jeantombe immédiatement sous son char-me. La jeune femme le prend pour unriche client de l'hôtel et ne se montre

pas non plus insensible à ses beauxyeux… Subjugué par la beauté d'Irène,Jean choisit de jouer le jeu et de nepas lui révéler sa méprise….�� De film en film, Pierre Salvadoriconstruit une œuvre cohérente, bril-lante et passionnante. Le soin avec le-quel il dessine ses personnages, l'at-tention qu'il accorde à la fluidité durécit, l'élégance de la mise en scène, lajustesse des dialogues, la qualité de ladistribution font merveille. Le cinéastesait se montrer elliptique quand il faut

et parvient à trouver le bon rythme.Gad Elmaleh, grâce à un jeu inspiré etsubtil, nous dévoile les différentes fa-cettes de son personnage. AudreyTautou incarne avec justesse cettejeune femme attirée par le luxe.��� Dans ce monde artificiel où lespersonnages utilisent leur beauté ouleur richesse pour jouir des biens de cemonde, l'amour se chargera d'ébranlerces règles bien huilées. �

Hors de prix. Comédie française (2006) de Pierre Salvadori,avec Audrey Tautou (Irène), Gad Elmaleh (Jean), Marie-Christine Adam (Madeleine), Vernon Dobtcheff (Jacques),Jacques Spiesser (Gilles), Annelise Hesme (Agnès), CharlotteVermeil (la dame au Chihuahua), Didier Brice (1h43) (1h35).(Grands adolescents). Sortie le 13 décembre 2006.

Arthur et les MinimoysArthur, 10 ans, passe l'été chez sa grand-mère. Il découvre dans un recueil de souvenirs laissépar son grand-père quatre ans auparavant,l'existence d'un trésor caché dans le jardin et la présence d'un peuple de lutins nommés lesMinimoys. Les choses se corsent lorsqu'Arthurapprend que la maison de sa grand-mère doitêtre saisie dans les 48 heures...���� Pour son dixième long-métrage,qu'il annonce comme son dernier, le cinéasteLuc Besson se replonge dans le monde del'enfance qui lui est si cher. On ne peut quesaluer la qualité de l'animation et la façon dontelle est parfaitement intégrée dans les prises devue réelles. S’il n’évite pas des maladresses, lerécit, riche en péripéties et touches d'humour,réserve quelques scènes visuellement très belles. ��� Les sentiments des personnages sontdépeints avec pudeur. La pureté de cœur et lafidélité sont valorisées tout au long du film.Malgré quelques facilités, cette œuvre touchepar sa générosité. Sabine PEROUSE

Film d’animationfrançais (2005) deLuc Besson, avecFreddie Highmore(Arthur), Mia Farrow(la grand-mère),Penny Balfour (lamère), Douglas Rand(le père), RonaldCrawford (1h35).(Tous). Sortie le 13décembre 2006.

Hors jeuUne jeune Iranienne, déguisée en garçon,tente de pénétrer clandestinement dans unstade de football.�� À partir d'une intrigue ténue et dans unstyle proche du documentaire, Jafar Panahi («Le cercle») signe une œuvre brillante etémouvante sur la condition des femmes en Iran.�� Le film dénonce les discriminationsinacceptables et choquantes dont sont victimesles femmes iraniennes.

M.-L. R.

Comédie dramatiqueiranienne (2006) deJafar Panahi, avec SimaMobarak Shahi (lapremière fille), SafarSamandar (le soldatAzari), Shayesteh Irani(la fumeuse) (1h28) .(Adolescents) Sortie le 6décembre 2006.

La flûte enchantéeAu cours de la Première Guerre mondiale, le soldat Taminotombe amoureux de la belle Pamina, fille de la Reine de la Nuit.��� Adapter «La flûte enchantée» de Mozart au cinéma

n'est pas le genre de défi qui arrête Kenneth Branagh, unhabitué des adaptations shakespeariennes. Si la performancevocale des comédiens est à saluer et que l'on retrouve bien cette

exubérance et ces scènes de liesse chères au cinéaste, l'ensemble manque un peu de rythme et lesnotes fantaisistes qui pimentent le récit ne sont pas toujours convaincantes.�� Le film est une célébration tantôt tragique tantôt enjouée de l'amour.

Marie-Lorraine ROUSSEL

Comédie musicale anglaise (2006) de Kenneth Branagh, avec Joseph Kaiser (Tamino), Amy Carson (Pamina), Benjamin Jay Davis (Papageno), LyubovPetrova (la reine de la nuit), René Pape (Sarastro), Tom Randle (Monostatos), Silvia Moi (la jeune Papagena), Liz Smith (Papagena âgée) (2h18).(Adolescents). Sortie le 13 décembre 2006.

L'intrigue du film n'est pas sans

rappeler le récent «Quatre

étoiles» de Christian Vincent,

avec Isabelle Carré.

Un petit air de LubitschHORS DE PRIX par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Les acteurs de second rôle, comme Marie-Christine Adam,sont tous excellents(

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A GUERRE (1) comme sujet de spectacle, voilàqui étonne. Plus encore quand on s’aper-çoit que l’auteur n’est autre que Goldoni(1707–1793), connu pour avoir fait évo-luer la farce de la commedia dell' arte vers

la comédie de caractère. Et la stupéfaction est àson comble lorsqu’on s’aperçoit que le texte n’apas pris une ride et que la mise en scène, volontai-rement intemporelle, est la plus vraie qui soit.

En effet le message délivré par auteur et inter-prètes est d’une actualité frappante. Pourtant lapièce est de circonstance : elle fut écrite en 1760,pour le carnaval de Venise, alors que la guerre -lit-téraire– faisait rage entre Gozzi (partisan de latraditionnelle commedia dell' arte) et lui-même.

Par ailleurs, la pièce arrive à un moment oùVenise cherche à éviter les conflits sur tous lesfronts. Á ce dernier titre, elle est doublement unebombe. D’une part, elle traite d’un sujet haute-ment actuel et politique, de l’autre elle sembledémontrer que l’état de guerre est préférable àcelui de paix.

Car toute l’ironie de la pièce est là : on s’accom-mode plus facilement de la guerre que de la paix. Enétat de guerre, tout est simple : on s’enrichit sansrisque, on perd au jeu sans penser à l’assaut, onaime sans penser à la mort, on meurt sans égardpour les sentiments et tout cela est régulé par unecodification aussi précise que binaire. Même les"négociations" se font sur ce mode du oui ou non,sans nuance entre la mise à mort ou l’acceptationcomme gendre d’un soldat du camp ennemi.

Seules les femmes sentimentales n’y trouventpas leur compte. Prostituées et arrivistes parvien-nent à tirer, au moins temporairement, leur épin-gle du jeu, car il n’y a pas en ce monde de meilleurmariage que celui de l’argent avec l’argent. Quantaux soldats, la paix les anéantit tous sans excep-

tion, alors que lechamp de bataillerestitue quelquessurvivants.

La pièce nous plonge plus dans une situation -celle où la folie de la guerre s’allie avec la folie del’amour- que dans les sentiments des personnages.Le contexte et celui de la guerre en tant que telle,sans époque et de toutes les époques. Est–ce àdire que les personnages n’ont pas depersonnalité ? Non : le cynique ne l’est pas totale-ment, ni la rêveuse. Car les personnages de-meurent humains.

Mais ils incarnent aussi les mécanismes, ycompris psychologiques, qui se font jour dans untel environnement. Si cette pièce était un dessin,elle serait une vue en écorché.

Dans une époque qui chosifie l’être humainainsi que l’amour, ce spectacle pose la questionessentielle : qu’est-ce que l’humanité ? L’actualitédu texte et la mise en scène qui mêlent costumesou accessoires d’époque et contemporains sou-lignent la permanence de notre nature. Pourtant,le message est d’espoir. Entre brutes et putes d’uncôté, naïfs et niaises de l’autre, un chemin zigza-guant est proposé, combinaison équilibrée entretoutes ces tendances. Car on peut commencer paraimer sans aimer, tout en croyant aimer bienentendu, puis mûrir. Grâce aux femmes. C’est legerme que Goldoni sème en nous, in fine. �

THEATRE

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(1) La Guerre, de Carlo Goldoni, trad. M.-F.Sidet. Avec Clémentine Pons, Paméla Ravassard,Karina Testa, Renaud Garnier, Raphaël Grillo,Jean-François Kopf, Laurent Labruyère, SébastienLibessart, Cyril Manetta. Du mercredi au samedi(21h), dimanche (15h) [suppl. les 12 (18h) et 31décembre (21h)] jusqu’au 13 janvier 2007. AuThéâtre Mouffetard, 73 rue Mouffetard, 75005Paris. Places à 22 €. Tél. 01.43.31.11.99.

La folie de la guerres'allie avecla folie de l'amour

Il ne faut pas s’y tromper :

sous couvert d’exposer des faits,

Goldoni plaide pour la paix,

une paix qui nécessite sans doute

que nous cherchions à devenir

plus sensibles et intelligents.

© CH

ANTA

L DE

PAG

NE

© CHANTAL DEPAGNE

MOUFFETARD

La guerreà la guerrepar Pierre FRANÇOIS

L

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O n a vu des photos anciennes de cesParisiens marchant sur des planchesposées sur l’eau, afin de rejoindre

leur domicile. C’était la grande inondationde 1910, qui noya sous les eaux de la Seineplusieurs quartiers de la capitale. Les scien-tifiques affirment que Paris connaît unegrande crue tous les siècles. Et si la pro-chaine grande inondation était pour 2011 ?En janvier 2011, des pluies torrentielless’étant abattues sur la région parisienne,les autorités craignent que la Seine dé-borde. Tout a été prévu. C’est ce qu’expli-quera, un an après, Madame Agnès Mar-chand, préfet de Paris. Pourtant, lorsquel’eau aura atteint les cuisses du zouave dupont de l’Alma, la situation sera des pluscritiques.

��� Poursuivant sa politique de docu-mentaires-fiction, Canal + imagine ce quise passera en cas d’inondation grave àParis. En s’inspirant du plan de secoursspécialisé Inondation, établi par la préfec-ture de police, les scénaristes ont recons-titué la catastrophe dans tous ses détails(personnes bloquées par des portes élec-triques ne s’ouvrant plus, hôpitaux etimmeubles d’habitation évacués, parkingsinondés, etc.), en y ajoutant des élémentsde fiction, ainsi que des images de lagrande inondation de 1910. Le résultat est

aussi passionnant qu’un suspense policier,tout en étant assez pédagogique (ce qu’ilne faut surtout pas faire, les précautions àprendre, etc.). On mesure à quel point,malgré toutes les précautions prises, laville est fragile et à la merci d’un brutalchangement climatique. Surtout, ce se-ront les habitants qui seront plus fragiles,puisque ce sera tout ce qui constitue leconfort moderne qui tombera en panne. �Paris 2011 «La grande inondation». Documentaire-fic-tion français (2006) de Bruno Victor-Pujebet, avec Agnès Mar-chand (Clothilde Moynot), Yvonnick Muller (Martin), CatherineZavlav (Suzi), Jochen Haegele (Jan), Tnaja Czichy, Fabien Luc-ciarini (1h15). Diffusion le samedi 16 décembre, sur Canal +, à 20h50.

Laissez-passer

Dans le Paris de l’Occupation, le cinéma estune industrie qui continue de fonctionner, enparticulier grâce à l’aide de la Continental, unesociété allemande qui produit des films fran-çais. C’est Alfred Greven, nommé par Berlin, quila dirige. Le cinéaste Jean-Paul Le Chanoissuggère à Jean Devaivre, un assistant metteuren scène, d’intégrer la Continental, afin de pou-voir travailler avec le grand Maurice Tourneur.De son côté, le scénariste Jean Aurenche, tou-jours entre deux femmes et deux scénarios,refuse obstinément de travailler pour lesAllemands. Devaivre et Aurenche vont passerleur temps à se croiser, sans jamais vraimentse rencontrer.��� On sait Bertrand Tavernier fou decinéma. Il est aussi passionné par cette périodetroublée de la Seconde Guerre mondiale et del’Occupation. Dans ce film, il réunit ses deuxpassions en rendant hommage à tous ces gensde cinéma qui ont réussi à fabriquer des films(quelques-uns comptent parmi les plus grandschefs-d’œuvre du cinéma) avec trois francs sixsous. La surprise est qu’il l’a fait avec unegrande objectivité, sans jamais verser dans lacaricature ni l’idéologie. Ses personnages sontpittoresques et attachants, et ses dialoguestoujours très bien écrits. Quant à la reconstitu-tion de l’époque, elle est saisissante de réa-lisme. Une belle et sympathique réussite.��� Cette histoire met en scène des per-sonnages courageux et prêts à se sacrifier pourdéfendre leur honneur et leur patrie. JeanDevaivre offre une belle figure d’homme et d’é-poux, ce qui contraste avec le climat de licencede mœurs dans lequel évolue Jean Aurenche.

Comédie dramatique française (2001) de BertrandTavernier, avec Jacques Gamblin (Jean Devaivre), DenisPodalydès (Jean Aurenche), Marie Gillain (Olga),Charlotte Kady (Suzanne Raymond), Marie Desgranges(Simone Devaivre), Maria Pitaresi, Ged Marlon (Jean-Paul Le Chanois), Philippe Morier-Genoud (MauriceTourneur), Olivier Gourmet (2h50). Diffusion mercredi 20 décembre, sur France 2, à 01h25.

TÉLÉVISION

Saint-Exupéry «La dernière mission»En juillet 1944, sur une base arérienne deCorse, Antoine de Saint-Exupéry attend sa pro-chaine mission. En regardant une vieille photoet en relisant une lettre ancienne, il se sou-vient. Il se souvient de ses amis disparus, desa vie aventureuse, de ses amours. Il ignoreencore qu’il est en train de vivre les dernièresheures de sa vie si riche et si remplie.��� Sur un scénario de Marcel Jullian, le

cinéaste Robert Enrico évoque la vie et l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry, dans ce téléfilmnostalgique, mais superbe. Ses écrits, récités en voix off, permettent de mettre en perspectivesa pensée et sa vie d’aventures. Bernard Giraudeau était l’interprète idéal d’un personnageaussi fascinant, avec son sens de l’amitié, de la parole donnée, ses rêves, mais aussi sesdéceptions, ses déboires et ses coups de cafard. Magnifique !��� La belle figure de l’écrivain-pilote revit magnifiquement dans cette évocation. Sonsens de l’amitié, de l’honneur, son amour pour son pays, tout y est... sauf sa soif spirituelle.Une absence étrange pour un tel personnage !Téléfilm français (1994) de Robert Enrico, d’après un scénario de Marcel Jullian, avec Bernard Giraudeau (Antoine de Saint-Exupéry),Maria de Medeiros (Consuelo de Saint-Exupéry) (1h44). Diffusion le mardi 19 décembre, sur Arte, à 23h40.

Une reconstitution aussi

réaliste qu’impressionnante

de ce que pourrait être

une nouvelle inondation de

Paris, en 2001.

La grande Inondationpar Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ

Fondé sur des étudestrès sérieuses, ce documentaire fictionfait froid dans le dos(

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TELEVISION

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TF120.50 Top 50 du rire «Spécialvacances». Divertissement présen-té par Bruno Roblès, avec FranckDubosc, Muriel Robin, GadElmaleh, Pierre Palmade, etc.23.10 New York, unité spéciale.Série avec Christopher Meloni 3.France 220.50 Les années bonheur.Divertissement présenté parPatrick Sébastien, avec PowWoo, Sanseverino, Carlos,Alain Delorme, Les FrèresTaloche, Bernard Sauvat,Nicolas Peyrac, GérardLenorman, Olivier Lejeune,Shirley et Dino, etc.23.15 On n’est pas couché.Magazine de Laurent Ruquier.France 320.50 Tombé du ciel (3 et 4/8) :«Nos secrets», «Notre enfant» A/Ø.Téléfilm avec Chloé Lambert,Alexandre Brasseur, PhilippeLelièvre. ���� Amusant, maistrès complaisant dans les images.22.55 Personnel et confidentiel«Un nom en héritage : LesOrléans». Documentaire.23.50 La case de l’oncle Doc«Bénévoles». Documentaire.Arte20.40 L’aventure humaine«L’empereur des mers : Le voyagede Zheng He». Documentaire.21.40 360° géo «Le triangle d’oret les enfants de Bouddha».Musica

22.40 Une zarzuela avec PlàcidoDomingo «Luisa Fernanda». Opérade Federico Moreno Torroba, avecl’Orchestre et le Chœur du TeatroReal de Madrid, et avec NancyHerrera, Mariola Cantarero, JoséBros, Plàcido Domingo (1h44).M6

20.50 Commander in chief :«Une présidence volée», «Les fan-tômes du passé», Cas de conscien-ce» J. Série avec Geena Davis,.�� Excellent.23.25 Scrubs. Série.Canal +20.50 Paris 2011 «La grandeinondation» J. Documentaire fic-tion avec Clothilde Moynot,Yvonnick Muller (1h15). (Voirnotre analyse page 35)KTO20.50 VIP «Fabienne Thibeault»,Rencontre avec une chanteusequébécoise.21.45 Marc-Antoine Charpentier«Te Deum».

TF120.50 Les experts, Miami : «Unevictime idéale», «Fin de partie»,«Le tombeur». Série avec DavidCaruso, Emily Procter, AdamRidriguez 3.23.15 Nid de guêpes GA. Policier(2001) de Florent-Emilio Siri, avecSamy Naceri, Benoît Magimel(1h45) 3. �� Très médiocre.France 2

20.50 FBI, portés disparus :«Requiem», «L’enfant prodige»,«L’esprit de famille». Série avecAnthony LaPaglia 3.23.10 Faites entrer l’accusé«Kaled Kelkal, ennemi public n°1».Magazine de C. Hondelatte.France 320.50 Louis la brocante «Louis etla médaille oubliée J. Téléfilmavec Victor Lanoux, Évelyne Buyle,Clothilde Mollet. ���Sympathique et poignant, maismal maîtrisé.23.10 France Europe Express.Magazine de Christine Ockrent.00.50 La veuve joyeuse. Comédiemusicale en NB (1925) de ErichVon Stroheim, avec John Gilbert,Mae Murray, Roy d’Arcy (1h51).ArteTolstoï le grand

20.40 Guerre et paix GA. Drame(1956) de King Vidor, d’après leroman de Léon Tolstoï, avecAudrey Hepburn, Mel Ferrer,Henry Fonda (3h28). �� Spec-taculaire, mais très américain.00.05 Léon Tolstoï «Plus grandque les autres» GA. �� Uneexcellente biographie.M620.50 Zone interdite «Noël enfamille : À chacun sa fête».Magazine.23.00 Enquête exclusive «Tahiti :Enquête dans les coulisses d’unparadis». Magazine.Canal +20.45 Football «Lens/Lyon».KTO20.50 La foi prise au mot «Cos-mologie», avec Guillaume Duprat.22.15 Marie -Madeleine enProvence.

TF120.50 Femmes de loi «Amourfou». Téléfilm avec NatachaAmal,Ingrid Chauvin.22.35 Langues de V.I.P.Magazine présenté par BenjaminCastaldi, Géraldine Carré, MathieuDelormeau, Thomas Fabius, JulienLamury et Agnès Léglise.France 220.50 True lies le caméléon A.

Aventures (1994) de JamesCameron, avec ArnoldSchwarzenegger, Jamie LeeCurtis (2h15) 2. ��� Unremake spectaculaire de «Latotale», mais des violences.23.15 Un œil sur la planète«Chavez : Viva la revolucion ?».Magazine.

01.15 Musiques au cœur«Portrait de Rolando Villazon». France 320.50 Faut pas rêver «Balade àl’italienne». Magazine présentépar Laurent Bignolas.22.50 Ce soir ou jamais.Magazine. (et à 23h25)00.35 NYPD blue. Série.Arte20.40 Les Buddenbrook. Drameen NB (1959) de AlfredWeidenmann, d’après ThomasMann, avec Liselotte Pulver,Hansjörg Felmy (3h18).00.15 Grand format «Le bra-queur» GA. � Sans grand intérêt.M620.45 La vie est un long fleuvetranquille A/Ø. Comédie (1988)de Etienne Chatiliez, avec HélèneVincent, André Wilms (1h30) 3.��� Une comédie inégale illus-tré d’une scène très suggestive.

22.15 Un poisson nomméWanda A. Comédie (1988) deCharles Crichton, avec JohnCleese, Jamie Lee Curtis (1h30).���� Hilarant et loufoque,mais amoral et sensuel.00.20 On l’appelle Catastrophe J.Comédie (1983) de RichardBalducci, avec Michel Lebb(1h19). ��� Assez nul.Canal +20.50 Olé ! J. Comédie (2005) deFlorence Quentin, avec GadElmaleh, Gérard Depardieu, SabineAzéma, Valeria Golino (1h34).�� Très amusant.KTO20.50 Après le miracle. Enquêtesur le christianisme en Chine.22.10 KTO magazine «Père Raphaël,l’appel du Bronx».

Samedi 16 décembreSamedi 16 décembre DimancDimanche 1he 17 décembre7 décembre LLundi 18 décembreundi 18 décembre Mardi 19 décembreMardi 19 décembre

DR

Émissions religieuses :Émissions religieuses :08h30 Émissions religieuses : «Voixbouddhistes», «Islam», «Source de vie»,«Présence protestante» - 10h30 Le jour duSeigneur «Thérèse de Lisieux, ascenseurpour le ciel» - 11h00 Messe, en direct del’église Notre-Dame, à Alençon (61).

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TF120.50 Les visiteurs en AmériqueT. Comédie (2001) de Jean-MarieGaubert, avec Jean Reno,Christian Clavier, ChristinaAppelgate (1h35). �� Un bonremake du célèbre film français.22.35 Pascal, le grand frère.Magazine.France 221.00 Football «Coupe de laLigue : Bordeaux/Saint-Étienne»23.00 Jour de fête. Magazineprésenté par Isabelle Giordano.01.15 La dolce vita A. Comédiedramatique en NB (1960) deFederico Fellini, avec MarcelloMastroianni, Anita Ekberg, AnoukAimée (2h46). ���� Un trèsgrand film, mais empreint de sen-sualité et de pessimisme.France 320.50 The closer «Sous le sceaudu secret». Série avec KyraSedgwick, J. K. Simmons.22.30 Ce soir ou jamais.Magazine présenté en direct parFrédéric Taddéi. (et à 23h25)00.35 NYPD blue. Série.ArtePinocchio

20.40 Les aventures dePinocchio J. Conte (1972) deLuigi Comencini, avec AndreaBalestri, Nino Manfredi, GinaLollobrigida (2h06). ���� Unetrès libre, mais très réussie, adap-tation de Collodi. Mais certainséléments sont contestables.22.45 Pinocchio, histoire d’unpantin J. � Confus.23.40 Saint-Exupéry «La dernièremission» J. Téléfilm avec BernardGiraudeau, M. de Medeiros (1h44).(Voir notre analyse page 35)01.25 Versailles rive gauche J.Comédie (1991) de Bruno Poda-lydès, avec Denis Podalydès(0h47). �� Excellent.M620.50 D&Co, une semaine pourtout changer. Divertissementprésenté par Valérie Damidot.22.05 Papa s’occupe de tout.Divertissement.22.50 T’empêche tout le mondede dormir. Magazine.Canal +20.50 Mafiosa, le clan (3 et 4/8)GA. Série avec Hélène Fillières. KTO20.50 Ad aeternam. Le monastèrecistercien de l’abbaye de Lérins. 22.10 La foi prise au mot«Cosmologie».

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TELEVISION

FRANCECatholique N°3051 15 DÉCEMBRE 2006 37

sur France 3Jeudi 21 décembre, à 20h50La planète des singes GAÀ la suite d’un orage, le capitaineDavidson s’écrase sur une planèteinconnue peuplée par des singesqui détiennent des hommes enesclavage.��� On retrouve toute l’imagi-nation créatrice de Tim Burton danscette excellente adaptation dePierre Boulle. Les décors, costumeset images sont d’une grande ri-chesse visuelle. Quant auxmaquillages, ils sont étonnants.��� Si la violence est modé-rée, l’anthropomorphisme et cer-taines réflexions nécessitent unjugement bien formé.

TF120.50 Hé, M’sieur ! «Des yeuxpour entendre» J. Téléflm avecJean-Marie Bigard, Amélia Jacob.� Sympathique, mais très moyen.22.35 Preuve à l’appui : «Privé desortie», «Retour vers le passé» 2.France 220.50 David Nolande (5 et 6/6) :«Chiens méchants», «La carte duDiable» GA. Téléfilm avec FrédéricDiefenthal, Jean-Louis Foulquier(1h40) 2. ��� La fin est belle,mais c’est un peu confus.22.50 L’arène de France.Magazine de Stéphane Bern.01.25 Laissez-passer J. Comédiedramatique (2002) de BertrandTavernier, avec Jacques Gamblin,Denis Podalydès, Charlotte Kady(2h43). (Voir notre analyse page35)France 320.50 Coupe de la Ligue «1/4 definale : Lyon/Nancy».23.25 Ce soir ou jamais.Magazine.00.35 NYPD blue. Série.Arte20.45 À la conquête de l’espace(1 et 2/4) : «1944-1949, des mis-siles aux fusées», «1953-1958, lacourse aux satellites».Rembrandt :

Maître de l’ombre et de la lumière

22.25 Rembrandt GA. Biographie(1999) de Charles Matton, avecKlaus Maria Brandauer, RomaneBohringer, Jean Rochefort (1h39).��� Superbe, mais il y a desimages un peu complaisantes.00.05 Rembrandt, l’art et lesaffaires. Documentaire.M620.50 Merci, les enfants vontbien ! «Restons zen !» GA. Télé-film avec Pascale Arbillot, BernardYerles, Virginie Lanoue (1h29).��� Sympathique, mais moinsréussi que le premier épisode.22.35 Les documents de l’infor-mation «Maison de famille :Bonheur ou galère ?». Magazine.Canal +20.50 Sideways A/Ø. Comédie(2004) de Alexander Payne, avecPaul Giamatti, Virginia Madsen(2h02) 2. ���� Très intéres-sant, mais illustré de scènes trèsérotiques.KTO20.50 Les patients du silence. Lavie des sourds ou mal-entendants àl’hôpital.22.10 VIP «Fabienne Thibeault».

TF120.50 Star Academy.Divertissement présenté par NikosAliagas.France 2Une soirée de polars

20.50 Boulevard du Palais«L’affaire Isabelle Duhesme» A.Téléfilm avec Anne Richard, Jean-François Balmer, FrançoisMarthouret, Delphine Rich,Philippe Ambrosini (1h36) 2.�� Un épisode moins réussi queles précédents, avec une histoireconfuse et plutôt sinistre.22.40 La Crim’ «L’intox» GA.Téléfilm avec Jean-FrançoisGarreaud, Didier Cauchy (0h48)2. ��� Une histoire poignante,mais affreuse.23.35 Taratata. Magazine présen-té par Nagui, avec Jean-LouisAubert, Louis Bertignac, RichardKolinka, Bernie Bonvoisin, etc.France 320.55 Thalassa «D’un pôle à l’au-tre : Voyages en Antarctique».Magazine présenté par GeorgesPernoud.23.25 Pièces à conviction«Terrorisme : Les avions pourcible…». Magazine présenté parÉlise Lucet.Arte

20.40 Le temps des cerises (1 et2/3) : «Du tango au tracteur», «Lareine des confitures» J. Téléfilmavec Johanna Wokalek, AugustZirner, Jürgen Vogel, MarcHosemann (2h58). �� Cette his-toire d’une grande famille juivepermet de retracer celle del’Allemagne, depuis le début duXXe siècle, avec une reconstitutionréussie de la vie quotidienne àlacampagne.M620.50 NICS, enquêtes spéciales«De sang-froid». Série avecMichael Weatherly, PauleyPerrette, Mark Harmon 2.21.40 Numb3rs. Série avec RobMorrow.23.25 Sex & the City. Série avecSarah Jessica Parker.Canal +21.00 Football «Marseille/Saint-Étienne».KTO20.50 KTO magazine «Luc Ferry,entretien». Quelle est la place deDieu dans nos sociétés ? Le philo-sophe répond à cette question.22.10 Marie et Jean-Paul II (3/4).

TF120.50 Commissaire Valence«Passeport diplomatique» A.Téléfilm avec Bernard Tapie,Michel Albertini, Nora Arnezeder,Frédéric Bodson, StéphaneBoucher, Carlo Brandt. ���Une plongée aussi pénible qu’in-vraisemblable dans un univers sordide.22.30 La méthode Cauet.Divertissement présenté parCauet.France 220.50 Envoyé spécial : «Les nou-velles princesses», «Les enfants durap», «Amazonie : L’agonie desIndiens Nukak». Magazine présen-té par Guilaine Chenu etFrançoise Joly.22.55 Infrarouge «Le chœur desenfants : Les Petits Chanteurs à laCroix de Bois». Documentaire.00.20 Infrarouge «La trève deNoël». Documentaire.01.30 Madame Édouard A.Comédie (2004) de Nadine Mon-fils, avec Michel Blanc, JosianeBalasko (1h37). 2. ��� Unecomédie ratée et assez corrosive.France 3

20.50 La planète des singes GA.Aventures (2001) de Tim Burton,avec Mark Wahlberg, Tim Roth,Helena Bonham-Carter (2h) 2.(Voir notre analyse ci-contre)22.50 Ce soir ou jamais.Magazine présenté en direct parFrédéric Taddéi. (et à 23h25)00.35 NYPD blue. Série avecDennis Franz.Arte20.40 À la conquête de l’espace(3 et 4/4) : «1959-1961, le pre-mier homme dans l’espace»,«1964-1969, destination Lune».Documentaire.22.25 La vie en face «Sept joursde la vie du père Noël» GA. �Sympathique, mais mineur.M620.50 Tout ce qui vous a faitrire en 2006. Divertissement.23.20 Morning live «Le pire dupire». Divertissement.Canal +20.50 24 heures chrono :«11h00 - 12h00», «12h00 -13h00». Série avec KieferSutherland 3.KTO20.50 Jean Marais. Rencontreavec un sympathique comédien.22.15 Marc-Antoine Charpentier«Requiem».

Mercredi 20 Mercredi 20 décembredécembre Jeudi 2Jeudi 211 décembredécembre VVendredi 22 décendredi 22 décembreembre

DR

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T : Tout publicJ : AdolescentsGA: Grands adolescentsA : AdultesØ : Œuvre (ou scène) nocive� : Elément positif� : Elément négatif

Repères

RADIOSRCFSamedi 16 décembre14h30 Equateur..."Les enjeux destransports face aux défis environ-nementaux, notamment en ma-tière de gaz à effet de serre et deréchauffement climatique", avecD. Perben, (Ministre des Transports)Lundi 18 décembre13h Hommes et entreprises "Despersonnes handicapées vendent lefruit de leur travail", avec ThierryRobichon (Président de la Vitrine desCentres d'Aide par le Travail)14h Musiphonie "Panorama surNoël" (1/5) (Tous les jours de la semaine)14h30 Halte spirituelle "L'Incarna-tion de Dieu, une bonne nouvellepour l'homme", avec Jean Vanier,(Fondateur de la Communauté del'Arche). (1/5) [Chaque jour à 14h30,20h45 ou 23h]21h Blog à part "L’alcool et lesjeunes", animé par B. Montaggioni22h Il était une foi "Pourquoi Dieus'est-il fait homme ?", avec M.Mertzweiller (théologienne)Mercredi 20 décembre13h30 Témoin aujourd’hui "Jean-Claude Thomasse, ancien SDF..."Jeudi 21 décembre13h30 Visages "Bernard Gabioud,Chanoine du Grand Saint Bernardet Guide de Haute montagne"Vendredi 22 décembre10h A votre service "10 idées pourdonner de son temps aux autres"France CultureSamedi 16 décembre9h10 Répliques, "La religion et lesLumières", par Alain Finkielkraut,avec Elie Barnavi (historien, ancienambassadeur d’Israël en France) etRégis Debray (écrivain)Dimanche 17 décembre10h Messe, en direct de la Cha-pelle de l'Ecole militaire, 13 placeJoffre, 75007 Paris. Commentairepar le Père Carron de la Carriere.Prédicateur : Père Matthieu Rougé.Chœur de la Chapelle Saint-Louisde l'Ecole militaire. M.B.

DR

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ParisParis✔ Située le long du tour du chœurde l’abside, la crèche de Notre-Dame de Paris est installée sur10 m de long ; on peut y déposerun "message de Paix". Toutes lesintentions de prières peuvent éga-lement être déposées dans les"Livres de Vie" situés au pied de lastatue de Notre-Dame. Un grandsapin de Noël est installé au centre du parvis. Entrée libre jus-qu’au 2 février. Cathédrale Notre-Dame de Paris, 6 Parvis Notre-Dame, place Jean-Paul II, 75004Paris. www.cathedraledeparis.com✔ L'église Saint-François Xavier,12, place du Président Mithouard,75007 Paris, accueille pour l’A-vent une crèche provençale. En-trée libre. http://www.paroisse-sfx-paris.org✔ Deux crèches sont installées à

l'église de l’Immaculée concep-tion, 34, rue du Rendez-Vous,75012 Paris. La 1ère, dans l’église,dans la chapelle Saint-Joseph, estévolutive : au fur et à mesure del’avent, nous suivons Marie etJoseph qui vont en direction deBéthleem, nous voyons les bergersqui sont aux alentours et qui viennent adorer Jésus... La se-conde est placée à l’extérieur, surle parvis de l’église. www.immaculee-conception.net✔ Le Salut du Saint-Sacrementen musique, le 17 décembre,audition d'orgue (16h30), suiviedu Salut (17h), avec FrançoiseMasset (soprano), François Mé-nissier et Vincent Genvrin (orgue)"Noëls et Motets français desXVIIème et XVIIIème siècles", à l'église Saint Nicolas desChamps, 254 rue Saint Martin,

75003 Paris, ✆ 01.42.72.92.54,www.asaintnicolas.com✔ Concert pour le temps de Noël,le 17 décembre (16h30), au profitdu mouvement du Nid, œuvresde Michaël Praetorius, JeanSébastien Bach et César Franck.Avec Evelyne Chevalier (soprane),Yves Blanchard (baryton) et DavidNoël-Hudson (orgue). Entrée libre,à l'Espace Georges Bernanos,Saint-Louis d’Antin, 4 rue duHavre, 75009 Paris. www.espace-bernanos.com✔ Un concert de Noël en l'égliseSaint-Dominique, 16 rue de laTombe-Issoire, 75014 Paris, le 17décembre (15h30). Chorale "lesaprès-midi chantant", chants deNoël interprétés par des adultes.Entrée libre.✔ Concert de Noël à Notre-Damede l'Assomption de Passy, 88 ruede l’Assomption, 75016 Paris, le16 décembre (17h15), avec lamanécanterie des petits chanteursfranciliens. Entrée libre. http://perso.wanadoo.fr/nda/AinAin✔ Au sanctuaire d'Ars, 451 rueJean-Marie Vianney, 01480 Ars-sur-Formans, ✆ 04.74.08.17.17,fax 04.74.00.75.50, du 31 dé-cembre 2006 au 1er janvier 2007,une nuit de prière et d'Adoration,présidée par Mgr Bagnard (évêquede Belley-Ars) est prévue, pour ter-miner l’année et commencer lanouvelle avec le Seigneur : (21h)Messe d’action de grâce ; Prière,Louange, Écoute de la Parole de

Dieu, (Minuit) Vœux fraternels etpause fraternelle ; Écoute de laParole de Dieu, Silences, Interces-sion pour le monde, Chapelet(6h) Messe en l’honneur de MarieMère de Dieu... [email protected]✔ La communauté de la SainteTrinité propose une session de for-mation intitulée : "La Sagesseguide ses fidèles par de droits sen-tiers ; découvrir l'appel de Dieudans nos vies et nous y confor-mer", du vendredi 29 décembre(15h) au dimanche 1er janvier2007 (16h), animée par FrèreEphrem, responsable de laCommunauté. Inscription : frèreEphrem Yon, Prieuré Saint Pierreet Saint Paul, 02210 La Croix surOurcq, ✆ 03.23.55.26.57, cour-riel : [email protected]✔ Au Sanctuaire de Lisieux, 33rue du Carmel, BP 62095, 14102Lisieux, ✆ 02.31.48.55.08, fax 02.31.48.55.26, le 24 décembre (22h)messe de la nuit, le 25 (10h30)Messe à la Crypte de la Basilique,«"Noël", 25 décembre 1886 - unanniversaire thérésien : La Grâcede Noël "Jésus me rendit forte... Ilfit de moi un pêcheur d'âmes...»[email protected]ômeDrôme✔ Le Foyer de Charité, B.P. 11,85, rue Geoffroy de Moirans,26330 Châteauneuf-de-Galaure,

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✆ 04.75.68.79.00 / [email protected] une retraite du 26 dé-cembre (18h45) au 1er janvier, "Ilest descendu au plus bas pournous élever au plus haut", avec lePère Bernard Michon.GirondeGironde✔ Au monastère du Broussey,33410 Rions, une halte spiri-tuelle "Noël" est prévue du 23(19h) au 25 décembre (14h).Rens. ✆ 05.56.62.60.90.✔ Le Centre Notre-Dame deTemniac, 24200 Sarlat, ✆ 05.53.59.44.96, fax 05.53.59.41.12,propose le 16 décembre (10h-18h), dans le cadre d'un cycle"Questions actuelles", une confé-rence "Les droits de l'homme :une espérance ?", avec Guy Au-renche (avocat).Lot-et-GaronneLot-et-Garonne✔ Le Foyer de Charité Notre-Dame de Lacépède, 47450 Co-layrac-saint-Cirq, ✆ 05.53.66.86.05 / [email protected] organiseune retraite, pour tous, du 26 au31 décembre "Nous avons trouvéle Sauveur !", par le père Do-minique Bostyn. Cette retraiteachemine vers une veillée de priè-re et de louange du 31 décembreau 1er janvier 2007 (ouverte àtous). Des personnes n'ayant passuivi la retraite peuvent se joindreà la communauté.NordNord✔ Le 24 décembre, une veilléeanimée par la Maîtrise de la Treilleaura lieu à la cathédrale Notre-Dame de la Treille (21h30). Ellesera suivie de la Messe de la Nuit(22h), présidée par Mgr Defois.Rens. auprès du Père Beils (recteurde la Cathédrale N-D de la Treille,doyen du Secteur de Lille), ✆ 03.20.31.59.12, ou 03.20.42.16.10.✔ Le 16 décembre, (18h-minuit),un Nocturne Exceptionnel appa-raîtra au Musée des Beaux-Arts,place de la République, 59000Lille, dans la mouvance du "midi-midi", sur le thème de la spiritua-lité à travers les collections et

l’exposition L’Homme Paysage.Rens. ✆ 03.20.06.78.00.Pas-de-CalaisPas-de-Calais✔ Au Foyer de Charité, 19, rueSacriquier, BP 105, 62240 Cour-set, ✆ 03.21.91.62.52, fax 03.21.83.87.13, une retraite de Noël estorganisée du 26 au 31 décembre"Jésus, lumière née de la lumière",par le père Xavier Géron. (Accueildes enfants à partir de 4 ans). Et aussiune veillée de prière du nouvel anle 31 décembre (à partir de 20h)veillée, messe, vœux, adoration.✔ A la maison diocèsaine "SaintVaast", 103, rue d'Amiens, BP1016, 62008 Arras Cedex, ✆ 03.21.21.40.00, une conférence estproposée le 11 janvier (20h15-22h15) "Pourquoi faire de lathéologie", avec Jean-Luc Bla-quart.SavoieSavoie✔ Le Foyer de Charité, 73260Naves, ✆ 04.79.22.91.02 prévoitune retraite du 26 décembre au 1er

janvier "En ces jours qui sont lesderniers, Dieu nous a parlé par leFils", avec le père Jean-ClaudeCousseau. Une veillée d'adorationest proposée (21h) et messe(minuit) le 31 décembre.YYvelinesvelines✔ Le Petit Salon des Antiquaires,crèches anciennes et tables enfêtes, jusqu'au 15 janvier. Venezdécouvrir meubles et tableaux,argenterie et bibelots, broderies etdentelles ainsi que tout autreobjets de curiosités. Les vendredis(14h-19h), samedis et dimanches(11h-19h), au 8 rue de la Mou-tière, 78490 Montfort-L'Amaury.✔ Au Foyer de Charité "La Part-Dieu", 108, rue de Villiers,78300 Poissy, ✆ 01.39.65.12.00,une retraite est prévue du 26décembre (16h30) au 1er janvier(16h30) "Notre cœur fait pouraimer", ciné-retraite avec le pèreDucornet. Les enseignementssont introduits par une œuvrecinématographique récente.

[email protected] : 01.46.30.04.64

BLOC-NOTES

FRANCECatholique N°3051 15 DÉCEMBRE 2006 39

FRANCE CATHOLIQUE - hebdomadaireN° Commission Paritaire de la Presse : 1006 I 85771 en cours de révision

CNIL : 6778405

60, rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-RobinsonTéléphone : 08.75.69.14.92 - 01.46.30.79.06 - 01.46.30.37.38 - Fax : 01.46.30.04.64

Courriel : [email protected] - CCP La Source 43 553 55 Xédité par la Société de Presse France Catholique,

s.a. au capital de 327.136 euros. - 418 382 149 R.C.S. NanterrePrésident : Hervé Catta - Directeur gl., dir. de la publication : Frédéric Aimard (✆ 06.08.77.55.08) - Conseiller de la direction : Robert Masson - Editorialiste : Gérard Le-clerc - Rédaction : Anne Montabone - Tugdual Derville - Ludovic Lécuru - GrégoireCoustenoble - Secrétaire de rédaction : Brigitte Pondaven - Abonnements/Compta-bilité : Marie-José Carreira.

Imprimé par IPPAC-Imprimerie de Champagne, ZI les Franchises, 52200 LangresLes documents envoyés spontanément ne sont pas retournés.

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Tibet. Phung,jeune lieutenant,

est le seul rescapéd’une avalanche.

Amnésique, il estrecueilli par une

ermite. Son men-tor, le Colonel Xiao

n’entend pas le laisserdéserter. Une traque dans l’immensité desneiges éternelles commence alors. Phunget Lampa, ces deux êtres que tout oppose,

fuient, aidés de deux paysans et d’un loup,l’unité commandée par le cruel Xiao.

Un veuf, d’origine russe, se voitarracher de force, par son fils, à sa pauvre vie d’immigré. Trans-porté à Los Angeles, parmi lesmilliardaires que cotoie son fils,le vieillard est malheureux. Sespas le guident vers un monastèreorthodoxe où il sent les effluves

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