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Après 6 ans, 2 ver- sions successives, quelque 1300 pro- positions et amende- ments et un débat- marathon, le Congrès de Lausanne a adopté le nouveau programme du PS Suisse. Page 6 Duel gauche-droite en vue lors des élections communales à Genève. Avec – en toile de fond – le maintien de la double majorité de l’Alter- native. Page 9 PROGRAMME Protégeons les familles – sauvons des vies ! La dissémination considérable d’armes à feu dans les foyers suisses coûte leur vie à 300 personnes chaque année. Ça suffit ! Votez OUI, le 13 février à l’initiative « Pour la protection face à la violence des armes ». socialistes.ch Journal du PS Suisse 48 Décembre 2010 AZB 3001 Berne MUNICIPALES Pierre-Yves Maillard DÉBAT PUBLIC LAMal "#$%& '(%'$))&%'& Soigner l’assurance maladie ! 125 pages pour « Soigner l’assurance maladie ! ». Pierre- Yves Maillard publie une analyse sans concession du sys- tème suisse de santé publique. Page 10 LAMAL

Socialiste ch 48

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Text of Socialiste ch 48

  • Aprs 6 ans, 2 ver-sions successives, quelque 1300 pro-positions et amende-ments et un dbat- marathon, le Congrs de Lausanne a adopt le nouveau programme du PS Suisse. Page 6

    Duel gauche-droite en vue lors des lections communales Genve. Avec en toile de fond le maintien de la double majorit de lAlter-native.

    Page 9

    Programme

    Protgeons les familles sauvons des vies !La dissmination considrable darmes feu dans les foyers suisses cote leur vie 300 personnes chaque anne. a suffit ! Votez oUI, le 13 fvrier linitiative Pour la protection face la violence des armes .

    socialistes.chJournal du PS Suisse48 Dcembre 2010 AZB 3001 Berne

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  • Oui, je souhaite rejoindre le club rfrendaire du PSJe dsire plus dinformations sur ce clubJe dsire plus dinformations sur le PSContactez-moi par courriel

    Parti socialiste suisse, Campagnes & communication

    case postale 7876, 3001 Berne

    tl. 031 329 69 69, fax 031 329 69 70

    [email protected]

    Rejoins le club rfrendaire du PS !

    Les membres du club rfrendaire sengagent rcolter au moins 10 signatures en faveur dune initiative ou dun

    rfrendum lanc par le PS Suisse. Chaque anne, ils sont invits rencontrer des personnalits socialistes dans

    le cadre dune manifestation exclusive.

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  • 3socialistes.ch 48 / Dcembre 2010 3VotatIonS

    Le nerf de la guerreQue se serait-il pass le 28 novembre dernier si les milieux conomiques et leurs traditionnels relais staient engags avec dtermination contre linitiative de lUDc sur le renvoi ? Par le biais dune campagne nationale daffichage et dan-nonces de presse, en multipliant les visuels, les intervenant-e-s et les appels voter non. on peut lgitimement se demander si le rsultat aurait t identique celui effectivement sorti des urnes. Thomas Christen

    sente au moins lavantage de ne receler aucune mauvaise surprise. Par ailleurs, un tel volume de propagande permet galement de fixer certains thmes du dbat. Difficile, en effet, pour les mdias qui voient dfiler des dizaines dannonces mme mensongres de ne pas consacrer lun ou lautre sujet leurs affirma-tions premptoires.

    Il est en revanche plus surprenant qu lissue dune campagne aussi dsquilibre sagissant des moyens mis en uvre, ces mme mdias ne sintressent pas plus aux diverses sources de financement de ses acteurs princi-paux. Cest un peu facile de se borner souli-gner que cest un argument que seuls les per-dants brandissent. Notre socit aurait ainsi tout intrt plancher sur les rponses cer-taines questions centrales.

    Ces diffrences considrables en matire de ressources prsentent-elles un danger pour la dmocratie ? Peut-on toujours avoir confiance dans notre dmocratie directe sil nest pas possible de limiter linfluence de largent lors de campagnes de votation ? Ne faut-il pas in-troduire une rglementation sagissant des dpenses de campagne, voire des mesures sus-ceptibles dattnuer les dsquilibres consta-ts ? A ces questions, il faudra bien rpondre un jour, indpendamment de lidentit des vainqueurs comme des perdants.

    Au-del de la politique-fiction, le fait est queconomiesuisse na rien investi dans le combat contre linitiative de lUDC. Pas dar-gent, ni dautres ressources. A limage dailleurs des partis du centre-droit que se sont justifis en invoquant leur soutien au contre-projet des Chambres fdrales. Rsultat de cette inertie: un petit oui linitiative laquelle une partie de llectorat tant libral-radical que dmo-crate-chrtien a visiblement donn son aval. Reste queconomiesuisse a largement com-pens ce dficit dengagement en redoublant defforts pour faire chouer linitiative socia-liste Pour des impts quitables .

    Lassociation fatire a ainsi mis sur pied une campagne sans prcdent de lordre dune dizaine de millions de francs. Pour oser sou-tenir ensuite, au soir du scrutin, que largent ne saurait influer sur lissue dune votation. Si ctait vraiment le cas, on voit mal pourquoi economiesuisse aurait dpens autant dar-gent. Srement pas par philanthropie lgard de la presse ou des socits daffichage

    Car, si en politique comme ailleurs lar-gent ne fait pas le bonheur, il y contribue. En particulier dans le cadre dune campagne sur une initiative qui par essence soumet de nouvelles propositions la population. Et comme toute nouveaut saccompagne dune part dincertitude, les millions dpenss ser-vent avant tout alimenter cette inscurit, peindre le diable sur la muraille, voire pra-tiquer la dsinformation la plus totale. Ds le moment o les gens sont saisi dun doute, ils ont tendance voter non, partant du principe de prcaution qui veut que le statu quo pr-

    IMPRESSUM

    Editeur PS Suisse et und Verein SP-InfoSpitalgasse 34, 3001 Berne, Tl. 031 329 69 69, Fax 031 329 69 70, [email protected]

    Rdaction Jean-Yves Gentil

    Production Atelier Kurt Bluer, Berne

    editorialDcalagesVoici revenu le temps des conomies de bouts de chandelle, du grignotage mesquin des prestations sociales. Entre la suppression du subventionnement (trs) partiel des paires de lunettes par lassurance maladie de base

    et lexclusion des personnes souffrant des suites dun coup du lapin , de fibro-mylagie ou de maladies psychiques des bnficiaires potentiels dune rente AI, les coupes se multiplient avec la rgularit dun mtro-

    nome. Bonjour les cadeaux de fin danne ! Et tout a pour conomiser quoi ? 10 malheu-reux petits millions dans un cas, tout au plus quelques centaines dans lautre. Des chiffres mettre en rapport au hasard avec les 2,7 milliards de bnfice du dernier exercice de la Confdration ou les 68 milliards d-gains du jour au lendemain pour sauver la mise lUBS. Dcidment, on conviendra que lempathie nest assurment pas la prin-cipale caractristique des partis de droite. Du moins lgard des bas revenus, des fa-milles nombreuses et des personnes atteintes dans leur sant parce que les multimillion-naires eux peuvent compter sur leur solli-citude empresse, on a encore pu le constater lors de la campagne prcdant les dernires votations fdrales. Cest ainsi lartillerie lourde (voir ci-contre) que leur bras arm a pilonn la perspective dune modeste surtaxe frappant exclusivement les hauts revenus et les grandes fortunes. Ainsi, limage de lcart toujours gran-dissant entre linfime minorit de celles et ceux qui possdent beaucoup et la masse des autres qui ont peu, voire trs peu, le d-calage ne cesse de se creuser entre les partis qui singnient dfendre les premiers et les formations qui se soucient du bien-tre de lensemble de la population. Ce nest ni un rflexe de mauvais perdant, ni lexpression dune quelconque jalousie, mais un fait ob-jectif. Nul doute que le prochain scrutin qui verra saffronter les tenants de la scurit du grand nombre et une poigne dagits de la gchette, soutenus par le puissant lobby des armes feux en offrira une nouvelle et clai-rante dmonstration.

    Jean-Yves Gentil

    [email protected] gnral du PS Suisse

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  • 4 socialistes.ch 48 / Dcembre 2010VotatIon

    Juste un peu de bon sens et dhumanitIl y a beaucoup trop darmes feu en Suisse un mnage sur trois en abrite au moins une - et la plupart dentre elles sont des armes de guerre. ces armes, mme non utilises, reprsen-tent une menace intolrable pour la vie des familles, et souvent, trop souvent, la violence domestique aboutit des meurtres. La violence des armes se manifeste aussi par de nombreux sui-cides, ou des massacres en pleine rue, alatoires ou prmdits. Il est temps de remdier cette inscurit chro-nique et la votation du 13 fvrier pro-chain nous en donnera loccasion. Eric Peytremann

    Dialogue sur un stand de rcolte, quelque part en Suisse :

    En voyant le fusil dassaut sur laffiche, une dame scrie : Mais en quoi cela concerne-t-il les femmes ? Rponse du rcolteur: Madame, cela vous concerne parce que la plupart du temps les femmes se trouvent du ct du canon ! La dame sursaute, puis signe linitiative.

    Reprenons depuis le dbut. En septembre 2007, une vaste coalition dune septantaine dorganisations comprenant des organisations humanitaires ou militant pour la paix, des as-sociations fminines et masculines, des mde-cins, des policiers, partis politiques, syndicats et glises rassemblant plus dun million de membres, a lanc et fait aboutir linitiative.

    Une absurdit du point de vue militaireLes tudes comparatives internationales mon-trent de manire convaincante que plus le nombre darmes feu disponibles est grand, plus se multiplient les cas dabus par leurs propritaires. Le potentiel de rduction de ce facteur de risque est particulirement grand sagissant des armes militaires puisque les trois quarts des 2,3 millions darmes feu qui se trouvent dans des mnages suisses sont des armes dordonnance. Or la conservation des armes de guerre dans les foyers est un ar-chasme totalement dnu defficacit mili-taire. Quelques officiers de larme suisse sont mme intervenus sur cette question, dnon-ant labsurdit des armes domicile du point de vue militaire.

    Le rangement de ces armes de service lar-

    senal a le plus largement attir lattention du public et des mdias. Et cest bien ce que nous avons constat lors de nombreuses sances de rcolte de signatures. Par ailleurs, plusieurs sondages ont montr quune forte proportion de la population soppose lantique tradi-tion du maintien de larme domicile une coutume dun autre ge du point de vue stric-tement militaire. Il est vrai aussi que cette ini-tiative portera un mchant coup au fameux mythe de lhomme-citoyen-soldat, la virilit sexprimant par la possession dune arme. Pas tonnant donc que les conservateurs de tout poil hommes ou femmes sopposeront cette initiative.

    Un thme scuritaireCependant il ne faut pas oublier les autres armes feu, dangereuses elles aussi, dont lusage, quasiment en libre circulation, peu ou prou contrl par les autorits cantonales, doit lui aussi faire lobjet de mesures lgales restric-tives.

    Toutes ces armes, mme non utilises, re-prsentent une menace intolrable pour la vie des familles, et souvent la violence domestique aboutit des meurtres. La plupart du temps les victimes sont des femmes, ce qui nous ramne lanecdote du dbut de larticle. La violence des armes se manifeste aussi par de nombreux suicides ou des massacres en pleine rue, ala-toires ou prmdits. Que de fois na-t-on pas reproch la gauche en gnral, et au PS en particulier, notre attitude prtendument an-

    glique. Or la question du danger permanent des armes feu est un thme scuritaire par excellence, et ce sont bien les opposants lini-tiative qui vivent sur un petit nuage, loin des ralits du monde. Moins darmes signifie plus de scurit.

    ce que linitiative exige : Le droit dacqurir, de dtenir et de trans-

    porter des armes est strictement limit aux personnes qui apportent la preuve de n-cessit et qui ont obtenu la formation ad-quate ;

    Les armes particulirement dangereuses telles que les fusils pompe ne peuvent tre ni acquises ni dtenues par des personnes prives ;

    En-dehors des priodes de service militaire, les armes personnelles sont consignes dans des locaux scuriss de larme, autre-ment dit larsenal ;

    A la fin de leur service, les militaires ne peu-vent pas garder leurs armes personnelles;

    Les armes superflues sont retires de la cir-culation ;

    La Confdration tient un registre fdral des armes feu.

    [email protected], membre du Comit dinitiative

    Plus dun million et demi darmes militaires circulent en Suisse.

    Ex-Press

  • 5socialistes.ch 48 / Dcembre 2010

    Tracts Affiche F4 (format mondial)Affiche A3

    ProtgeonS LeS famILLeS ! oUI La ProtectIon contre La VIoLence DeS armeS

    Poseuse/poseur daffiches bnvoleOui, je suis daccord de participer la campagne daffichage du PS.

    Nom, prnom

    Adresse

    NPA /Lieu

    Courriel

    Merci de renvoyer ce formulaire au PS Suisse, Spitalgasse 34,3001 Berne, fax: 031-329 69 70, courriel: [email protected] dinfos sur le site Internet: www.protection-armes.ch

    Moins il y a darmes disposition, moins il y a de suicides

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    Au fil de la rduction, ces dernires annes, des effectifs de larme suisse, le nombre de personnes dcdes des suites dun coup de feu a recul dans les mmes proportions. Ainsi, lorsquArme 95 disposait dun effectif de plus de 450 000 soldats, on comptait, chaque anne, environ 450 morts par balles. Depuis le passage de larme plus ou moins 200 000 soldats dac-tive, la Suisse ne dplore plus que quelque 300 dcs de ce type. Cest une preuve supplmentaire de la relation scientifiquement tablie entre la rduc-tion du nombre darmes et le recul de morts dues un ou plusieurs coups de feu. Nous devons poursuivre sur cette voie afin de continuer sauver des vies inutilement gches.

    Les armes reprsentent un danger pour les famillesDans un mnage suisse sur trois, il y a aujourdhui au moins une arme feu. La violence domestique est plus frquente quon ne le croit et ses principales victimes sont des femmes et des enfants. Avec une arme porte de main, la limite qui spare la menace du geste fatal peut tre trs rapidement franchie quand la colre obscurcit le jugement. En res-treignant laccs aux armes feu aux personnes ayant fait la preuve de leur besoin comme de leurs capacits, linitiative contribue rduire tant leur circulation que leur utilisation hors des cadres dfinis.

    Larme favorise le passage lacte galement en cas de tentative de suicideSil y a moins darmes dans les foyers, les risques lis au passage lacte diminuent. Cest aussi simple que cela. La plupart des gens qui dsirent ster la vie le font sur un coup de tte et y renonceraient aprs rflexion. En employant une arme feu, cest tout de suite trop tard et personne ou presque ny survit.

    Un registre national des armes aide empcher et combattrele crimeAppele, par exemple, intervenir dans un conflit familial, la police doit savoir au moment de sinterposer si elle risque de se retrouver face une arme feu. Labsence de contrle sagissant de la possession darmes est un danger pour la scurit. La mise sur pied dun registre national des armes feu facilitera le travail de la police et sauvera des vies.

    Moins larme distribue darmes, moins il y a de morts par balles

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    Les tudes internationales sont unanimes: la disponibilit des armes est un facteur essentiel du passage lacte, quil sagisse de meurtre ou de suicide. Ainsi, chaque jour en Suisse, une personne perd la vie, tue par une arme militaire. Tous les spcialistes jugent donc que la limitation de laccs aux armes permet de sauver des vies et de rduire considrablement la gravit des pisodes de violence domestique. Mme le Conseil fdral ladmet dans son message aux Chambres fdrales : Ce qui est certain, cest quune limi-tation de la disponibilit des armes feu contribue la diminution des taux de suicide. Dans les pays qui, au cours des deux dernires dcennies, ont russi restreindre laccs aux armes feu, non seulement le nombre de suicides par arme feu a diminu, mais aussi le taux de suicide en gnral. Il est en effet prouv que les instruments ou mthodes de suicide ne sont pas interchangeables .

    Moins il y a darmes disposition, moins il y a de suicides

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    VotatIonS

  • 66 congrS socialistes.ch 48 / Dcembre 2010

    Socialisme suisse : mode demploi6 ans aprs le lancement du processus, deux versions suc-cessives, un dbat-marathon li aux quelque 1300 proposi-tions et amendements dposs, le congrs de Lausanne a mis la dernire main au nouveau programme du PS Suisse adopt par 420 voix contre 5 et 15 abstentions. alors que la rdaction dfinitive de ce document a pris un peu de retard li au travail considrable dadaptation en cours, socialistes.ch vous propose un passage en revue forcment subjectif et fragmentaire des principales adjonctions qui ont fait dbat les 30 et 31 octobre. Dans le texte ci-dessous, celles-ci sont ainsi indiques par les passages en italique. Jean-Yves Gentil

    del de l assurance perte de gain et dun salaire minimum , il faut galement introduire un revenu minimum garanti qui permette galement aux personnes qui ne fournissent pas un travail rmu-nr traditionnel de vivre dignement. La Suisse doit en outre se conformer aux conventions de lOrganisation in-ternationale du travail, les signer et les mettre en pratique, com-mencer par la protection contre le licenciement pour les permanents

    Notre combat, cest le socialisme dmocratique, dont les valeurs es-sentielles sont la justice sociale et lgalit de toutes et tous. Au lieu de multiplier les privilges pour quelques-uns, nous voulons as-surer lemploi, la transformation cologique de lconomie, et la d-mocratie politique et conomique. Le PS Suisse demeure donc un parti qui naccepte pas de consi-drer le capitalisme comme la fin et encore moins comme labou-tissement de lhistoire humaine. Il a toujours envisag un ordre conomique diffrent qui irait plus loin que le capitalisme, le d-passerait par la dmocratisation de lconomie et le laisserait enfin derrire lui. Dans ce contexte, la dmocratisation de lconomie reprsente une stratgie socia-liste de changement du systme. Elle progresse par le dveloppe-ment des assurances sociales en lieu et place des assurances pri-ves, par le renforcement des ser-vices publics plutt que par la concurrence destructrice et par llargissement des droits des sa-lari-e-s en lieu et place du dik-tat des actionnaires. Ce processus renforce pas pas les droits des citoyen-ne-s et des salari-e-s et fait reculer linfluence de celles et ceux qui sont aujourdhui seul-e-s dcider.

    La vision socialiste consiste en une socit dmocratique, so-ciale et solidaire. Nous voulons un ordre social inclusif qui englobe chacun-e, tolre et encourage la libert individuelle. Si la semaine de quatre jours a chou de jus-tesse devant les dlgu-e-s, au-

    syndicaux et les membres des com-missions dentreprise.

    Pour le PS, une dmocratisation du march dans un but social et cologique doit permettre cha-cun de vivre dans des conditions dignes et dassurer une utilisation durable des ressources naturelles. Ce nest que par la garantie de ces standards sociaux et cologiques sur le plan lgal que nous pourrons amliorer la qualit de vie. Dans le mme ordre dides, le PS veut

    introduire un financement social des soins de sant. Le financement de lassurance maladie doit tre fonction du revenu, comme cest le cas pour les autres grandes as-surances sociales. Par ailleurs, le

    maintien dun monopole public sur les prestations essentielles est, selon les socialistes, le meilleur garant de lavenir du service pu-

    blic. Le PS estime ainsi que leau, la terre et lair et par extension- les forts, les lacs et les montagnes, etc. ne peuvent tre soumis la loi du march. Les collectivits pu-bliques doivent ainsi demeurer responsables de leur protection et leur prservation. Tous les tres humains, en particulier, devraient avoir un accs leau potable, organis par un service public en main des collectivits locales. Le PS veut une politique nergtique qui

    renonce aux centrales nuclaires et aux centrales gaz, qui entrane un bilan cologiquement accep-table des missions de CO2, qui rduise la dpendance de ltran-ger, augmente la scurit de lap-

    provisionnement et exploite en-tirement le potentiel de cration demplois que reclent les nergies propres.

    Les valeurs essentielles du socialisme dmocratique sont la justice sociale et lgalit de toutes et tous.

    Poigne de main entre Christian Levrat et son prdcesseur Hans-Jrg Fehr, principal rdacteur du programme.

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  • 7socialistes.ch 48 / Dcembre 2010 congrS

    non la marginalisation du PSoutre le nouveau programme et son feu vert au lancement, au dbut de lanne prochaine, dune initiative populaire pour une caisse maladie publique, le congrs de Lausanne a galement approuv une rsolution du comit directeur qui confirme la participation du PS au conseil fdral. Une clari-fication provisoire dans la mesure o les dlgu-e-s auront loccasion de revenir sur cette question lanne prochaine entre les lections au Parlement et llection du conseil fd-ral, mais rendue ncessaire par les rcentes tentatives suc-cessives de marginalisation des socialistes au conseil fdral.

    [email protected]

    Socialisme suisse : mode demploi

    La rpartition des Dpartements qui a eu lieu aprs les lections complmentaires au Conseil f-dral a tourn la dmonstration de force. Les partis du centre qui possdent un total denviron 35 % des voix et 76 des 200 siges au Conseil national conservent les quatre dpartements cls. Une prpondrance aussi flagrante que disproportionne si lon sattache leur importance lectorale. En pre-nant cette dcision, le gouverne-ment a fait fi de tous ses principes passs. La collgialit implique discussions et consensus, et non imposer la dictature de la majorit.

    Cest la mme partition sin-gulirement hypocrite que ces formations ont interprte, le 8 dcembre dernier lAssemble fdrale, en lisant chichement Micheline Calmy-Rey la prsi-dence de la Confdration. Pi-tinant la cohsion quelles ne manquent pourtant pas dappe-ler de leurs vux chaque occa-sion, elles se sont servies de cette lection pour manifester leur

    mauvaise humeur lgard de la conseillre fdrale socialiste en particulier et du PS en gnral. Manifestement, les principes de la concordance qui passe par la prise en compte des opinions et positions divergentes ont perdu toute signification pour ces partis dont la feuille de route est rdige par economiesuisse.

    Dailleurs, la rpartition des Dpartements a visiblement t accomplie sous la forte pression de lassociation fatire zurichoise. A peine le Conseil fdral form, elle a prsent ses desiderata. Son but est clair : que le DETEC devienne un Dpartement de lnergie nu-claire ; le DFI, un Dpartement de dmantlement social ; quun gel des investissements du DFF maintienne une politique domma-geable aux gnrations futures ; et quau sein du DFE, le SECO conti-nue tracer sa voie nolibrale.

    Le PS sopposera cette poli-tique. Il ne permettra pas que de plus en plus de privilges sac-cumulent entre les mains dun

    petit nombre. Il veut une poli-tique qui sadresse la majorit de la population. Les initiatives (Poste, Cleantech, salaire mini-mum, caisse maladie publique, etc.) sont ainsi un moyen pour le PS de dfendre ses choix en-de-hors du gouvernement. Toutefois, il entend bien mener sa politique galement au sein du Conseil f-dral parce que cela lui donne plus de poids en matire din-fluence. Le PS est parfaitement conscient quil na que deux siges sur sept et quil est donc en posi-tion dinfriorit. Malgr tout, il vaut mieux en faire partie que de-voir faire antichambre et attendre que les dcisions soient prises. A lavenir, le PS entend donc rester la fois parti au gouvernement et parti de lopposition, ce qui nest possible que sil est suffisamment reprsent au Conseil fdral, cest--dire quil occupe les deux siges auxquels il a droit. Or, par sa dcision concernant la rparti-tion des Dpartements, lalliance du centre-droit a tent de le mar-ginaliser. La consquence logique en tirer est que la mme alliance vise galement un des deux siges socialistes au gouvernement. Il sagira donc de ne pas se lais-ser faire. Dabord en remportant les lections fdrales doctobre 2011, puis en dfinissant une stra-tgie quil reviendra un Congrs extraordinaire davaliser avant le renouvellement intgral de lan-ne prochaine.

    Sur le plan politique, le PS veut des partis forts et sengage en fa-veur du financement public des partis. Pour garantir le dbat d-mocratique, il considre indispen-sable une loi sur la transparence et le plafonnement du financement des partis et des campagnes poli-tiques. Pour sa part indpendant financirement, le PS refuse des dons dune ampleur susceptible de donner lieu un retour das-censeur. Il considre, en outre que lexercice des droits fondamentaux comme lorganisation ou la parti-cipation une manifestation ou toute autre activit politique, ju-ridique ou journalistique ne doit pas donner lieu un fichage des individus par les services de scu-rit tatiques.

    Sagissant justement de la s-curit, le PS souhaite que la Suisse sengage encore plus fortement pour un dsarmement global. Dans le cadre de lONU et de lOSCE, elle doit militer pour la cration dune force dintervention internationale qui, sous la conduite des Nations unie se substitue aux armes na-tionales. Dici l, larme suisse doit tre massivement rduite et transforme pour contribuer avant tout la protection de la po-pulation civile et la promotion internationale de la paix, sur la base dun engagement volontaire. Labrogation de larme suisse doit par ailleurs tre socialement sup-portable et prendre en compte les besoins des rgions aujourdhui conomiquement dpendantes de la prsence militaire.

    Pour ce qui est enfin de la ques-tion de ladhsion lUnion eu-ropenne, le PS ne renonce pas au principe de louverture rapide de ngociations, mais refuse de forcer lallure encore davantage. Avec les socialistes europens et la socit civile, le PS Suisse est prt se battre pour des rformes sociales et dmocratiques. Egalement au niveau europen.

    Micheline Calmy-Rey tout sourire lors de son passage auprs de ses camarades, juste avant sa rception officielle genevoise le 12 dcembre.

  • 8 socialistes.ch 48 / Dcembre 2010InItIatIVe

    La Jeunesse socialiste a russi son pari : rcolter, en une anne et pratique-ment elle seule, 125 000 signatures pour son initiative populaire 1:12, ensemble pour des salaires quitables . Linitia-tive stipule que le plus haut salaire dans une entreprise ne doit pas tre plus de 12 fois suprieur au salaire le plus bas. cela signifie que le Parlement, puis la population devra se prononcer sur un des tabous helvtiques les plus her-mtiques : le niveau et surtout lcart entre les salaires. Nicolas Buntschu

    En pleine priode de crise, alors que les bas sa-laires ptissaient de la situation conomique, les hauts revenus poursuivaient leur crois-sance exponentielle. Cela ne faisait que rendre encore plus visible une ingalit criante : quelle que soit la priode, les gains de produc-tivit et les bnfices des entreprises ne profi-tent quaux actionnaires et aux hauts revenus. Entre 2002 et 2009, les salaires des managers ont augment de 61 % alors que laugmenta-tion moyenne pour les travailleurs na t que de 3,8 %.

    Forte de ce constat, la Jeunesse socialiste sest lance dans une initiative qui permet non seulement de limiter les trs hauts revenus mais aussi de lier leur volution celle des bas salaires. Le texte permet galement de mettre un terme une situation absurde, dans la-quelle des managers salaris dune entreprise fixent eux-mme leurs rmunrations, et ceci uniquement dans leur propre intrt. Bref, les jeunes socialistes tenaient l la solution idale. Ne restait plus qu rcolter les 100 000 signa-tures ncessaires

    Aussitt dit, aussitt fait ? Pas vraiment. La Jeunesse socialiste est en pleine expansion (de 800 2500 membres en quelques annes) et sest senti capable de partir seule au front. Cela promettait une belle dmonstration de force, mais galement un norme dfi pour ses membres. 125 000 signatures, cela reprsente au bas mot 6500 heures de rcoltes, auxquelles il faut ajouter un travail considrable de com-munication, de mise en place dactions, de r-coltes de fonds, de comptages et denvois de signatures. Pour y faire face, la JS sest dote dune quipe de campagne, trois personnes engages temps partiel mais sinvestissant plus qu 100 %, dun comit dorganisation, dune mascotte, et a d compter sur chacun de ses membres.

    A lenthousiasme des premires rcoltes ont succds les froids hivernaux, qui nont pas empch les jeunes camarades de poursuivre

    [email protected], vice-prsident de la Jeunesse

    socialiste suisse

    Un tabou en discussion

    leur moisson de signatures, dans des condi-tions parfois dantesques. Puis, quelques mois du dlai que stait fix la JS, un certain retard sur les prvisions est apparu. Loin de se dcou-rager, les jeunes socialistes ont donn un gros coup de rein, permettant de terminer dans les temps, avec la marge confortable de 25 000 si-gnatures.

    Si le premier objectif de la JS est atteint, savoir mettre lagenda politique le problme des trs hautes rmunrations et des ingalits salariales, il reste maintenant convaincre la majorit des votants. Le comportement de cer-tains apporte de leau notre moulin : Brady Dougan, dans une priode o il vaudrait mieux faire profil bas, soctroie cette anne une rmu-nration de 91 millions, soit 1500 fois plus que certains de ces employs. En moyenne, les ma-nagers touchent 73 fois plus que leurs salaris les moins bien pays, et ce rapport ne va pas en diminuant. Les sondages indiquent aussi quune claire majorit des Suissesses et Suisses souhaitent que les trs hauts salaires soient r-glements.

    La gauche devra cependant nouveau na-ger contre les flots de billets bleus dcono-miesuisse, contre les petits chantages de chefs dentreprise si cest oui, je quitte le pays et contre des partis bourgeois un peu trop proches des managers. Mais avant ce copieux programme, les jeunes socialistes ont dj di-gnement ft laboutissement des rcoltes. Ce nest quune tape, mais cela montre dj que la JS, avec des membres toujours plus nom-breux et motivs, est dsormais un acteur incontournable de la politique suisse, qui ap-porte des solutions concrtes aux ingalits et na pas peur denfiler son bleu de travail pour les porter.

    ABZOCKER, ZIEHT EUCH WARM AN!

    -Initiativegesammelt!

    Laffiche qui irrite Daniel Vasella au plus point.

  • 9socialistes.ch 48 / Dcembre 2010 cantonaLeS

    La double majorit delalternative, enjeu des municipales genevoises

    SaS: Javais 15 ans quand je suis devenue suissesse. Je ne compre-nais pas lenjeu, mais je sentais que le moment tait grave. Mes parents insistaient sur la protec-tion et la libert de choix que le passeport croix blanche amne-rait. Devenir suissesse, ctait une chance de plus, et cela reprsen-tait qui jtais, mais je nai jamais voulu que cela crase le reste.

    Pourquoi vous tes-vous tourns vers le Parti socialiste ?SaS: Jai choisi le PS car jai senti que je pouvais my exprimer li-brement et que jy tais la bien-venue. Je my suis trs vite inves-tie fortement et me suis affiche sur une liste multiculturelle pour llection au conseil municipal. A lpoque, on pensait quavec un nom consonance trangre on avait moins de chance dtre lu-e. Pourtant, contre toute attente, je lai t. Jai tout de suite ador faire de cet engagement ma vie.SK: Elmar Ledergerber, lpoque conseiller national mais pas en-core maire de Zrich et puis Li-lian Uchtenagen mont motiv rejoindre le PS. Au niveau inter-

    elections en vrac

    Splendide rsultat pour le PS lors des dernires lections cantonales jurassiennes. Pour la premire fois depuis 2007, les socialistes sont ainsi parvenus gagner un sige dans un Parlement cantonal (+1,4 %). Il est galement relever quau lgislatif, la gauche a progress de concert puisque les Verts ont conquis deux mandats supplmentaires, ce qui porte le nombre de siges progressistes 21 sur 60, un niveau jamais atteint dans le Jura depuis les premires lections cantonales de 1978.En

    outre et grce Elisabeth Baume-Schneider et Michel Thentz, le PS jurassien a rcupr son deuxime fauteuil au gouver-nement cantonal. Il y donc aujourdhui 32 conseillers dEtat socialistes en Suisse, le meilleur score de ces trente dernires annes. Succs encore dans le Jura rest bernois avec, la mairie de Moutier, la large rlection un cinquime mandat du leader autonomiste Maxime Zuber avec

    60 % des voix. Lalliance contre nature de lUDC, du PLR et du PS rest loyal au canton de Berne a ainsi chou. A Neuchtel, en

    revanche, la gauche unie derrire le Vert Patrick Erard nest pas parvenue reconqurir la majorit du Conseil dEtat qui reste en mains radicales suite llection complmentaire rendu ncessaire par la dmission de Fredric Hainard. Quant au dernier scrutin de lanne, son rsultat sera connu le 19 dcembre. Avec toute-fois une certitude Bienne : le successeur de Hans Stckli la mairie restera un lu de gauche puisque le deuxime tour oppose le socialiste Erich Fehr et la verte Barbara Schwickert. Il ny a que 71 voix dcartaprs le premier tour.

    avec les vaudois, les genevois seront les premiers romands se rendre aux urnes lanne prochaine pour renouveler leurs autorits communales. fort dun bilan et de projets solides, le PS genevois sest fix trois objectifs : dpasser 20 % des suffrages au conseilmunicipal, lire deux socialistes au conseil administratif et maintenir la double majorit de lalternative. a lheure o lUDc stigmatise toute figure daltrit et oppose les diffrences, Sandrine Salerno et Sami Kanaan sont des exemples de ce que genve et la Suisse peuvent crer en terme de mtissage et dadaptation russie. Venant de milieux modestes, ils ont trouv, par la formation et lengagement politique, leur place dans la mosaque genevoise. ensemble, ils dfendent les deux siges socialistes du conseil administratif genve. rencontre.

    Etant tous deux originaires dailleurs , pouvez-vous nous dire do vous venez ?SaS: Je suis ne Genve en 1971 dun pre italien, tailleur, et dune mre franaise, secrtaire de direction dans une banque. Lpoque tait marque par la crise conomique. Cette crise durcissait les dbats sur la migra-tion. Le climat tait xnophobe, et les initiatives de lextrme droite (Schwarzenbach) stigmatisaient les travailleurs immigrs. Dj ! ! ! Pour endiguer le chmage, la Suisse choisissait de faire partir les trangers et invitait les femmes rentrer la maison. SK:Moi, je suis n au Liban. Jy ai grandi, mais je venais chaque t en Suisse. Mon pre tait ar-chitecte dintrieur et ma mre travaillait la mission suisse au Liban, comme secrtaire de direc-tion. Elle tait germanophone, et lui, arabophone, mais il ne com-muniquait pas avec nous dans cette langue. Mon pre venait dun milieu trs modeste et navait pas fait dtudes. Le franais tait le signe de russite sociale.

    Devenir suisse, ce fut un aboutisse-ment ou un renoncement ?SK: A lpoque, les enfants de suissesses maries des trangers ntaient pas automatiquement suisses. Ma mre, durant toute notre enfance, a d aller cher-cher un visa pour nous prendre avec elle en Suisse. Ctait humi-liant, nous avions un permis B ! Jai t naturalis 20 ans seule-ment, dans le cadre de la rforme de la loi. Je me suis toujours senti suisse, mais la Suisse ne la recon-nu que tardivement.

    national, javais t marqu par les figures de Jean Jaurs et Rosa Luxembourg, puis par les mouve-ments de libration et de solida-rit contre les rgimes totalitaires en Amrique Latine et lApartheid en Afrique du Sud. Mon engage-ment au PS sest fait dune ma-nire trs naturelle.

    Quels sont, vos yeux, les combats prioritaires mener aujourdhui ?SK:Beaucoup de gens ont dmis-sionn et se sont replis sur les sphres individuelles. Le premier axe de la gauche a toujours t de briser lalination afin de favoriser lengagement collectif pour plus de justice sociale. Nous devons russir une dsalination collec-tive.SaS: La population souffre du cot de la vie lev et parfois abu-sif (logement, assurances), de la dgradation des conditions de tra-vail. Pour dfendre les siges so-cialistes au conseil administratif de la Ville de Genve, nous avons besoin du soutien de la popula-tion. Nous allons maintenant aller le chercher.

  • 10 socialistes.ch 48 / Dcembre 2010Sant

    Sous ce titre, le conseiller detat socia liste Pierre-Yves maillard vient de publier une analyse sans concession du systme de sant suisse. La forte augmentation des primes dassurance maladie suscitant chaque anne de nombreuses questions concrtes (dois-je changer de caisse, augmen-ter ma franchise, choisir un modle mdecin de famille , etc.), il y rpond de manire circonstancie tout en esquis-sant des solutions mme de rsoudre les problmes plus structurels.

    alors que laugmentation des cots par assur est denviron 3 % par an. Cherchez lerreur !

    En outre, ces prochaines an-nes dautres hausses des primes sont prvues, notamment en 2012 en raison du renforcement des critres de compensation des risques. Surtout pour les caisses bon march assurant de bons risques qui devront verser des sommes importantes aux assu-reurs mauvais risques . Cest que, lorsquon sait que le 10 % des patients les plus malades gnre 70 % des cots de lassurance-ma-ladie, lidal pour un assureur

    tait jusquici dattirer par le biais de primes attractives des per-sonnes jeunes et en bonne sant. Au risque de devoir, en 2012, aug-menter fortement ses primes

    Pour rformer le systme de lassurance-maladie, Pierre-Yves Maillard propose deux remdes : un financement social et lintro-duction dun monopole public.

    Lassurance malade tant un prlvement obliga-toire, il serait juste que cha-cun paie selon sa capacit contributive, cest--dire que la prime soit propor-tionnelle aux revenus. Ac-tuellement, les familles avec enfants et les couples de personnes ges sont les plus exposs au risque de devoir consacrer jusqu 18 % de leur revenu aux primes LAMal.

    Par ailleurs, lassurance maladie tant un domaine part, il sagit de crer un modle de monopole pu-blic au moins partiel avec un financement collectif sur la base de primes ou de cotisations non lies aux risques. Selon ce modle, il existerait un pot com-mun dans lequel seraient encaisses les primes (une seule par zone, type dassu-rance et franchise), ce qui diminuerait le besoin de rserves. Cette caisse com-mune, de prfrence can-tonale, dlguerait le travail administratif daffiliation,

    dencaissement et de contrle aux assureurs actuels, rmunrs au forfait par assur. Quant au systme de sant publique, selon Pierre-Yves Maillard, il y gagnerait en cohrence, ainsi que de vraies incitations la prvention et aux rseaux de soins ( managed care ), quasi inexistantes dans le systme actuel.

    Soignez lassurance maladie ! Dune concurrence illusoire des cooprations efficaces, Pierre-Yves Maillard, Editions Favre, Lausanne, 2010, 36 francs.

    Soigner lassurance maladie !

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  • 11socialistes.ch 48 / Dcembre 2010 agenDa

    agenDa

    PS Suisse www.pssuisse.chJeudi 6 janvier : action nationale Personne nest roi .Dimanche 13 fvrier : votation fdrale Initiative Pour la protec-tion face la violence des armes Lundi 28 fvrier Vendredi 18 mars : session de printemps des Chambres fdralesVendredi 21 janvier : colloque du PS Suisse sur la politique de la sant, lhtel Bern, Berne

    JS Suisse www.jss.ch Mardi 12 Janvier 10 h mer-credi 13 Janvier 16 h : Assemble annuelle Lucerne.

    Genve www.ps-ge.ch23 dcembre 9 janvier : ferme-ture du secrtariat du PSGMardi 11 janvier 20 h 30 : com-mission culturelle dans les locaux du parti. Ordre du jour : les enjeux culturels des grandes communes et du canton pour la prochaine lgis-lature.Vendredi 14 janvier 19 h : As-semble gnrale, Maison des As-sociations 15 Rue des Savoises, Salle Gandhi-Carson. Election des candidat-e-s socialistes au Conseil National et Conseil aux EtatsMercredi 9 fvrier en soire : Les candidat-e-s socialistes au Conseil administratif rencontrent la popula-tion. Table-ronde. Lieu confirmer. Tou-te-s nos candidat-e-s commu-naux rpondent vos questions! Tou-t-es les militant-e-s sont les bien-venu-e-s !Samedi 12 fvrier : commission Constituante du PSG, Maison des Association sur inscription dici au 4 fvrier [email protected] Rponse la consultation sur le projet de nouvelle Constitution de lAssemble ConstituanteSamedi 5 mars laprs-midi : Congrs annuel, vote du PSG sur la consultation sur le projet de nou-velle Constitution de lAssemble Constituante. Lieu confirmer.

    Valais romand www.psvr.ch Mardi 11 janvier 2011 19 h 30 : runion du bureau excutif la Mai-son socialiste.

    Vaud www.ps-vd.chMercredi 13 janvier 19 h 00 : Dbat La famille, une ide de gauche ? avec la participation de Liliane Maury-Pasquier, Michela Bovolenta et Magdalena Rosende et la rdaction de Page de gauche, au Grand salon du buffet de la gare de Lausanne. Samedi 15 janvier : Formation pour les prsidents de section et candidats la Municipalit. Ho-raires et lieu dterminer. Inscrip-tion au secrtariat du PSV.Mardi 25 janvier ds 20 h 00 : Caf fdral du PS Ecublens et du PS de lOuest Lausannois avec la participation de Pierre-Yves Maillard la Grande salle du Motty. Thme : la Caisse maladie publique. Mardi 22 fvrier 20 h 00 : Co-mit cantonal en un lieu encore dterminer.

    Neuchtel www.psn.ch Samedi 15 janvier 9 h 30 : Congrs lectoral lEspace poly-valent des Mriers Mercredi 19 janvier 20 h 00 : As-semble du PSLN. Lieu confirmer.

    Jura bernois www.psjb.chDimanche 19 dcembre : 2me tour de llection la mairie de BienneDimanche 13 fvrier : votations cantonales Autorisation gnrale pour le renouvellement de la cen-trale nuclaire de Mhleberg, Loi sur limposition des vhicules rou-tiers

    cleantechLa Confdration a reconnu limportance des entreprises du secteur des nergies renouvelables pour lconomie de la Suisse et elle prend ainsi le relais des impulsions donnes par linitiative socialiste en laborant un Masterplan Cleantech national . Objectif : renforcer de manire cible la capacit dinnovation de la Suisse dans le domaine des nergies re-nouvelables. Reste que sans des charges et des conditions trs claires, il pourrait bien rester une coquille vide. En revanche, linitiative Cleantech formule des objectifs concrets suivis de vrais effets puisquelle exige que dici 2030 le 50 % de notre nergie provienne de sources nergtiques renouvelables et que les prescriptions sur lefficacit nergtique des nouvelles installations, des vhicules et des appareils soient respectes. Dautre part, contrairement la Confdration, nous ne parlons pas seu-lement du potentiel conomique du secteur des nergies renouvelables, mais nous exigeons des mesures concrtes qui rendent possible la cra-tion de 100 000 emplois en Suisse ! Nous ne rvons pas, nous agissons : signez maintenant !

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