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VSD.FR 2,40€ N° 1737 - DU 9 AU 15 DÉCEMBRE 2010 ELLE FAIT LE VIDE AUTOUR DE JOHNNY ! MAMAN LE JOUR PROSTITUEE LA NUIT POLITIQUES & JOURNALISTES LES LIAISONS DANGEREUSES CANTONA Pourquoi il veut faire sauter la banque Reportage photo Les secrets de la prise de pouvoir de Laeticia SON FILS, SON MANAGER, SON POTE PHOTOGRAPHE Scandales, confl its d’intérêts, évictions... l’amour en danger ? LA FACE CACHÉE DE LA CRISE AUX USA NOUVEAU 3:HIKLRB=XUWYU[:?b@r@d@h@k; T 01713 - 1737 - F: 2,40 E BEL : 2,80 € - CH : 5,50 FS - CAN : 8 $C – A : 3,60 € - D : 3,60 € - ESP : 3,20 € – GR : 3,20 € - ITA : 3,20 € – LUX : 2,80 € – NL : 3,30 € - PORT.CONT. : 3,20 € –DOM : AVION : 4 € – MAROC : 30 DH – TUNISIE : 4,200 TDU - ZONE CFA AVION : 3 000 CFA - ZONE CFP AVION : 950 CFP.

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du 9 au 15 décembre 2010

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VSD.FR 2,40€ N° 1737 - DU 9 AU 15 DÉCEMBRE 2010

ELLE FAIT LEVIDE AUTOURDE JOHNNY !

MAMAN LE JOUR PROSTITUEELA NUIT

POLITIQUES & JOURNALISTES

LES LIAISONSDANGEREUSES

CANTONAPourquoi

il veut fairesauter la banque

Reportagephoto

Les secrets de la prise de pouvoir de Laeticia

SON FILS, SON MANAGER, SON POTE PHOTOGRAPHE

Scandales, confl its d’intérêts, évictions... l’amour en danger ?

LA FACE CACHÉE DE LA CRISE AUX USA

NOUVEAU

3:HIKLRB=XUWYU[:?b@r@d@h@k;T 01713 - 1737 - F: 2,40 E

BEL

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COUV-VSD1737S001.indd 1 6/12/10 16:22:37

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Depuis les ennuis de santé de son époux, celle que l’on prenait un peu trop vite pour une potiche a fait montre de sa détermination en évinçant les proches. Les raisons d’une prise de pouvoir.

ELLE FAIT LE VIDE AUTOUR DE JOHNNY P A R S Y L V A I N M O N I E R S

IPA

En pleine lumière

Le 26 novembre 2010, au gala de l’Unicef France,

Laeticia est la marraine d’une opération visant à lever

des fonds pour combattre les maladies infantiles au

Soudan. Elle est sur le front pendant que Johnny

fait tapisserie.

LAETICIA

Époque People

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Depuis les ennuis de santé de son époux, celle que l’on prenait un peu trop vite pour une potiche a fait montre de sa détermination en évinçant les proches. Les raisons d’une prise de pouvoir.

ELLE FAIT LE VIDE AUTOUR DE JOHNNY P A R S Y L V A I N M O N I E R S

IPA

En pleine lumière

Le 26 novembre 2010, au gala de l’Unicef France,

Laeticia est la marraine d’une opération visant à lever

des fonds pour combattre les maladies infantiles au

Soudan. Elle est sur le front pendant que Johnny

fait tapisserie.

LAETICIA

Époque People

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LES LIAISONSLA RÉCENTE SUSPENSION D’AUDREY PULVAR EST LE

DERNIER ÉPISODE D’UNE SAGA AUX MULTIPLES HÉROÏNES. FAUTE DE RÈGLES STRICTES EN LA MATIÈRE, CERTAINES

S’EFFACENT ET D’AUTRES RESTENT.

Journalistes et politiques

P A R D O I N A L É R A U D E T T I P H A I N E T H U I L L I E R

Provisoirement suspendue

L’annonce de la candidature d’Arnaud Montebourg aux primaires socialistes a entraîné la

fi n de l’émission d’Audrey Pulvar sur i-Télé. « J’ai compris que j’étais le principal défaut

d’Audrey Pulvar », a commenté son compagnon, faisant allusion à ses propos, dans le

passé, sur Ségolène Royal, qui lui avaient valu une suspension de ses fonctions au PS.

DANGEREUSES

PH

OTO

S : B

AR

DO

U/I

-TÉLÉ -

PA

CH

OU

D/A

FP

Époque Enquête

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LES LIAISONSLA RÉCENTE SUSPENSION D’AUDREY PULVAR EST LE

DERNIER ÉPISODE D’UNE SAGA AUX MULTIPLES HÉROÏNES. FAUTE DE RÈGLES STRICTES EN LA MATIÈRE, CERTAINES

S’EFFACENT ET D’AUTRES RESTENT.

Journalistes et politiques

P A R D O I N A L É R A U D E T T I P H A I N E T H U I L L I E R

Provisoirement suspendue

L’annonce de la candidature d’Arnaud Montebourg aux primaires socialistes a entraîné la

fi n de l’émission d’Audrey Pulvar sur i-Télé. « J’ai compris que j’étais le principal défaut

d’Audrey Pulvar », a commenté son compagnon, faisant allusion à ses propos, dans le

passé, sur Ségolène Royal, qui lui avaient valu une suspension de ses fonctions au PS.

DANGEREUSES

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Époque Enquête

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Les banques ont, ces jours-ci, senti le vent du boulet. La faute aux spéculateurs, aux autorités de contrôle ou aux agences de notation ? Tout faux. Le responsable de leur frayeur n’est autre que l’ex-footballeur Éric Cantona. Un provoca-teur-né, auteur de maximes plus au moins lumi-neuses, genre « Quand les mouettes suivent un chalutier, c’est parce qu’elles pensent que des sardines vont être jetées à la mer. » Dans ce registre, Cantona lançait, il y a un an : « Être français, c’est d’abord être révolutionnaire ! » À cette époque-là, l’artiste présentait à la presse un recueil photographique1 dans lequel il dépeignait la situation précaire de mal-logés en France, une situation qu’il a encore dénoncée début décembre.

Mais ces derniers mois, Éric Cantona est passé de la parole aux actes. Ce qui devait au départ être un énième défi de sa part a pris une ampleur comme seul Internet est capable d’en générer. La provocation est partie d’une interview accordée le 8 octobre au quotidien régio-nal Presse Océan, en pleine campagne de manifestations contre la réforme des retraites. Au cours de cet entretien, le bonhomme soumet l’idée de fomenter une révolution… contre les banques : « S’il y a trois millions – plutôt vingt millions de gens – qui retirent leur argent, le système s’écroule […]. La révolution se fait par les

Combat Parrain de la Fondation Abbé-Pierre depuis

cinq ans, Éric Cantona multiplie les initiatives à l’égard

des nécessiteux. Comme ici, l’an passé, à l’occasion de la

sortie de son livre de photographies sur l’exclusion sociale, dont

les recettes ont été intégralement reversées à la fondation.

DEbanques […]. Le système est bâti sur le pouvoir des banques. Au lieu d’aller dans la rue, tu vas à la banque de ton village et tu retires ton argent. » Une révolution qui se ferait « sans arme, ni haine ni violence », à la « Spaggiari » dixit « The King », ainsi que le surnom-maient ses supporteurs de Manchester United.

Un discours typiquement « cantonesque ». Qui n’est cette fois-ci pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Plus de trente mille internautes ont ainsi applaudi la page Facebook, originalement titrée « Révolu-tion ! Le 7 décembre, on va tous retirer notre argent des banques ». Si ces derniers s’étaient donc engagés à retirer leurs liquidités des comptes bancaires – y compris Cantona, séduit par « cette étrange solidarité » –, la faillite du système fi nancier n’est pourtant pas à l’ordre du jour. Les banques n’ont toujours pas chuté et le pays avec non plus. Mais les réactions empreintes d’inquiétude de certains responsables fi nanciers, voire l’agacement de la ministre de l’Économie et des fi nances, Christine Lagarde, ne trompent pas sur le fait que l’ex-star du foot a bel et bien mis les pieds dans le plat.

Du côté des principaux visés – établissements fi nanciers et politi-ques – par cette action donc, les réactions sont allées crescendo. Dans ce déchaînement de critiques, on a rappelé à l’ex-footballeur qu’il avait amassé, lui aussi, dans un passé pas si lointain, un joli petit magot et l’avait fait prospérer, sur les conseils de fi nanciers avisés. On

au peuple

Une révolution « sans arme, ni haine ni violence »

L’appelP

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Les banques ont, ces jours-ci, senti le vent du boulet. La faute aux spéculateurs, aux autorités de contrôle ou aux agences de notation ? Tout faux. Le responsable de leur frayeur n’est autre que l’ex-footballeur Éric Cantona. Un provoca-teur-né, auteur de maximes plus au moins lumi-neuses, genre « Quand les mouettes suivent un chalutier, c’est parce qu’elles pensent que des sardines vont être jetées à la mer. » Dans ce registre, Cantona lançait, il y a un an : « Être français, c’est d’abord être révolutionnaire ! » À cette époque-là, l’artiste présentait à la presse un recueil photographique1 dans lequel il dépeignait la situation précaire de mal-logés en France, une situation qu’il a encore dénoncée début décembre.

Mais ces derniers mois, Éric Cantona est passé de la parole aux actes. Ce qui devait au départ être un énième défi de sa part a pris une ampleur comme seul Internet est capable d’en générer. La provocation est partie d’une interview accordée le 8 octobre au quotidien régio-nal Presse Océan, en pleine campagne de manifestations contre la réforme des retraites. Au cours de cet entretien, le bonhomme soumet l’idée de fomenter une révolution… contre les banques : « S’il y a trois millions – plutôt vingt millions de gens – qui retirent leur argent, le système s’écroule […]. La révolution se fait par les

Combat Parrain de la Fondation Abbé-Pierre depuis

cinq ans, Éric Cantona multiplie les initiatives à l’égard

des nécessiteux. Comme ici, l’an passé, à l’occasion de la

sortie de son livre de photographies sur l’exclusion sociale, dont

les recettes ont été intégralement reversées à la fondation.

DEbanques […]. Le système est bâti sur le pouvoir des banques. Au lieu d’aller dans la rue, tu vas à la banque de ton village et tu retires ton argent. » Une révolution qui se ferait « sans arme, ni haine ni violence », à la « Spaggiari » dixit « The King », ainsi que le surnom-maient ses supporteurs de Manchester United.

Un discours typiquement « cantonesque ». Qui n’est cette fois-ci pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Plus de trente mille internautes ont ainsi applaudi la page Facebook, originalement titrée « Révolu-tion ! Le 7 décembre, on va tous retirer notre argent des banques ». Si ces derniers s’étaient donc engagés à retirer leurs liquidités des comptes bancaires – y compris Cantona, séduit par « cette étrange solidarité » –, la faillite du système fi nancier n’est pourtant pas à l’ordre du jour. Les banques n’ont toujours pas chuté et le pays avec non plus. Mais les réactions empreintes d’inquiétude de certains responsables fi nanciers, voire l’agacement de la ministre de l’Économie et des fi nances, Christine Lagarde, ne trompent pas sur le fait que l’ex-star du foot a bel et bien mis les pieds dans le plat.

Du côté des principaux visés – établissements fi nanciers et politi-ques – par cette action donc, les réactions sont allées crescendo. Dans ce déchaînement de critiques, on a rappelé à l’ex-footballeur qu’il avait amassé, lui aussi, dans un passé pas si lointain, un joli petit magot et l’avait fait prospérer, sur les conseils de fi nanciers avisés. On

au peuple

Une révolution « sans arme, ni haine ni violence »

L’appel

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PAR ARMELLE VINCENT - PHOTOS : GILLES MINGASSON POUR VSD

Entre deux passes Pour arrondir leurs fi ns de mois, ces prostituées occasionnelles attendent les clients au Love Ranch, situé

à l’extérieur de Carson City. Le Nevada est le seul État où la prostitution est légale, aux États-Unis.

NEVADA, ÉTATS-UNIS

LES MAISONS CLOSES POUR SEULESPOIRFAUCHÉES PAR

LA CRISE ÉCONOMIQUE, CES FEMMES AU FOYER, MÈRES DE FAMILLE OU SIMPLES SALARIÉES, SONT CONTRAINTES DE SE PROSTITUER.

Une femme ordinaire

Un divorce, le chômage et une saisie immobilière

ont précipité Scarlett, mère de deux enfants de 5 ans

et 3 ans, dans la prostitution. « C’est dans ce métier qu’il

y a le plus d’argent à faire pour une femme comme

moi, sans diplôme. »

Époque Reportage

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PAR ARMELLE VINCENT - PHOTOS : GILLES MINGASSON POUR VSD

Entre deux passes Pour arrondir leurs fi ns de mois, ces prostituées occasionnelles attendent les clients au Love Ranch, situé

à l’extérieur de Carson City. Le Nevada est le seul État où la prostitution est légale, aux États-Unis.

NEVADA, ÉTATS-UNIS

LES MAISONS CLOSES POUR SEULESPOIRFAUCHÉES PAR

LA CRISE ÉCONOMIQUE, CES FEMMES AU FOYER, MÈRES DE FAMILLE OU SIMPLES SALARIÉES, SONT CONTRAINTES DE SE PROSTITUER.

Une femme ordinaire

Un divorce, le chômage et une saisie immobilière

ont précipité Scarlett, mère de deux enfants de 5 ans

et 3 ans, dans la prostitution. « C’est dans ce métier qu’il

y a le plus d’argent à faire pour une femme comme

moi, sans diplôme. »

Époque Reportage

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Avec des pèlerins de plus en plus nombreux à affluer chaque année en Arabie saoudite, la première ville sainte de l’Islam se métamorphose.

TEXTE : LAURENCE DURIEU. PHOTOS : OZER, HILABI , HAMS/AFP

DÉMESURE DANS LE SAINT DES SAINTS Il est loin le temps où des collines entouraient la Kaaba, au centre de la Grande

Mosquée, en direction de laquelle prient les musulmans du monde entier (1,6 milliard, dont 6 millions en France). L’horloge de la Makkah Clock Royal

Tower Hotel, aux cadrans de 46 mètres de diamètre, indique une heure alternative à celle de Greenwich.

LAS VEGAS ?Non, la Mecque !

5 2 N ° 1 7 3 7 N ° 1 7 3 7 5 3

Tout en images Monde

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Avec des pèlerins de plus en plus nombreux à affluer chaque année en Arabie saoudite, la première ville sainte de l’Islam se métamorphose.

TEXTE : LAURENCE DURIEU. PHOTOS : OZER, HILABI , HAMS/AFP

DÉMESURE DANS LE SAINT DES SAINTS Il est loin le temps où des collines entouraient la Kaaba, au centre de la Grande

Mosquée, en direction de laquelle prient les musulmans du monde entier (1,6 milliard, dont 6 millions en France). L’horloge de la Makkah Clock Royal

Tower Hotel, aux cadrans de 46 mètres de diamètre, indique une heure alternative à celle de Greenwich.

LAS VEGAS ?Non, la Mecque !

5 2 N ° 1 7 3 7 N ° 1 7 3 7 5 3

Tout en images Monde

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des ÉtoilesDU SPORT

LA SAGA

PAR PATRICIA OUDIT

JULIE

N C

RO

SN

IER

/DP

PI

Chaque année, depuis 2002, les Étoiles réunissent à La Plagne champions confi rmés et jeunes espoirs. Retour sur huit ans d’une belle histoire d’amitiés et de valeurs partagées.

Match et fun Le nageur Alain Bernard déploie ses ailes d’albatros

derrière Matthieu Jordan, espoir de la gym, lors d’un inoubliable tournoi de

hockey-ballon en 2009. Depuis huit ans, les Étoiles mélangent les genres, les

générations, les disciplines dans un joyeux « foutoir ».

L’aventure

VSD101737D060D062S064.indd 60-61 6/12/10 14:24:00

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des ÉtoilesDU SPORT

LA SAGA

PAR PATRICIA OUDIT

JULIE

N C

RO

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IER

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Chaque année, depuis 2002, les Étoiles réunissent à La Plagne champions confi rmés et jeunes espoirs. Retour sur huit ans d’une belle histoire d’amitiés et de valeurs partagées.

Match et fun Le nageur Alain Bernard déploie ses ailes d’albatros

derrière Matthieu Jordan, espoir de la gym, lors d’un inoubliable tournoi de

hockey-ballon en 2009. Depuis huit ans, les Étoiles mélangent les genres, les

générations, les disciplines dans un joyeux « foutoir ».

L’aventure

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Et le CD, dans tout ça ?

Composé presque exclusivement sur une guitare

folk de 1940, « Roc Éclair » est l’œuvre d’un soli-

taire. Avec une certaine empreinte cajun/Nou-

velle-Orléans, une grâce dans le dépouillement qui

s’échappe immédiatement de ce disque. La voix mixée

très en avant est signe de vie. Parfois câline, rêveuse,

souvent convaincue, elle n’hésite jamais à rire de

ses contemporains qui se prennent trop au sérieux,

mais l’air de rien, car elle est bien trop classieuse

pour s’y attaquer frontalement. Le titre à téléchar-

ger : Demain sera parfait, une ode à la vie, aux lende-

mains qui – forcément – chanteront. � C. E.

A55 ans, l’Aubert nouveau est un peu sombre. Dans son nouvel album*, le chanteur évoque l’hécatombe qu’il a subie ces dernières années, avec tous les proches – famille, amis – qui sont partis trop tôt. Et pour VSD, il revient aussi sur la

reformation de Téléphone, un mythe qui a la vie dure.VSD. Le titre de votre album, « Roc Éclair », évoque une chaîne de pompes funèbres. Est-ce pour exorciser la mort de votre père ? Jean-Louis Aubert. Exorciser, sans doute mais, ayant pas mal fréquenté les hôpitaux et les cimetières ces derniers mois, je pense aussi qu’il y a là un côté frondeur. De fait, après mon père et tous ces copains qui sont partis, le prochain sur la liste n’est-ce pas moi ? Je dois avoir un petit peu peur. Mon père, j’ai pu l’accompagner dans ses derniers moments, à l’hôpital, et on s’est presque dit qu’on s’aimait. On s’est récité des poèmes, il m’a aussi avoué qu’il aurait bien aimé faire ce que je faisais. Je me suis rendu compte que la vie continue et que, même après les cataclysmes, il y a des survivants. VSD. On vient de parler de votre père, mais autour de vous il y a eu d’autres disparitions : Olive, de Lili Drop, Jacno, Bashung… J.-L. A. Oui. Olive c’était mon autre éducateur ; c’est avec lui que j’ai traversé les États-Unis au début des années soixante-dix, mais il était beaucoup plus tête brûlée que moi. Je crois que c’est souvent la liber-té d’Olive et de quelques autres que j’ai chantée parce que j’étais capable de suivre leur mouvement et toutes les his toires de défonce mais que j’avais aussi ce truc en plus de pouvoir retraverser la rivière dans l’autre sens. Il y a eu Guil laume Depardieu aussi, le seigneur de Bougival, un seigneur vraiment de très, très haute volée, face à un monde trop petit ou pas assez XIXe siècle pour lui. Il m’aimait beaucoup et quand quel-qu’un comme ça aime, ça donne vachement de cou-rage. Il y a aussi Bashung, que je n’ai cessé de croiser et dont la gentillesse et la grâce m’auront toujours sur-pris. Il accompagnait les choses sans jamais les forcer. Fred Chichin, des Rita Mitsouko, m’avait vachement aidé en 1989, à l’époque de mon deuxième disque, « Bleu blanc vert ». Il m’a permis de prendre pleine-ment mon indépendance alors que je souffrais d’un manque de confi ance. J’ai oublié Jacno et d’autres, plus anonymes comme Boulac ou Léo, et le mot le plus im-portant de ce disque c’est vitalité, parce qu’il se conjugue avec survivance, résistance. VSD. Allez-vous longtemps résister au retour de Téléphone ? J.-L. A. J’étais dans un sous-sol, en studio, quand la rumeur s’est propagée et c’est plutôt quelque chose qui m’angoisse. C’est vrai qu’on me l’a demandé – on ne cesse de me le demander depuis près de vingt-cinq ans – et c’est vrai que, parfois, lorsque je prends mes vieux copains dans les bras, c’est beaucoup d’émotion. Je joue toujours avec Richard [Kolinka, le batteur, NDLR] et Loulou [Louis Bertignac, guitariste, NDLR] est un vieux, vieux pote, qui a d’ailleurs vécu un peu les mêmes choses que moi ces derniers temps. Et la

rumeur est partie de là. Mais il n’y a rien en route, ça je peux l’affirmer. C’est la seule chose que je puisse affi rmer : il n’y a rien en route. Ça me paraît très com-pliqué et j’aimerais qu’une fois pour toutes on nous laisse tranquilles avec ça. Je vais vous révéler un truc : je ne suis pas nostalgique pour deux ronds alors, non, on ne reformera pas Téléphone. Je n’en ai pas le désir. VSD. On raconte que vous êtes devenu guérisseur… J.-L. A. Oui. Récemment j’étais dans une station-service et je tombe sur un routier qui vient me parler assez timidement : « Je voulais te remercier pour le concert de Villetaneuse, c’était vraiment un moment formidable. Ma femme a un cancer du sein, et ce soir-là on a oublié la maladie pour pleinement profi ter de ton concert. C’est le seul soir d’ailleurs où il n’a pas été à nos côtés. Quel-ques temps après, on est retournés faire des examens et le cancer avait disparu. » J’espère que les gens ne vont pas me demander d’apposer mes mains sur leur front, mais ce genre d’histoire peut arriver. �

Recueilli par Christian Eudeline

(*) « Roc Éclair », EMI.

En ligne Corine Marienneau, Louis Bertignac, Jean-Louis Aubert et Richard

Kolinka, Téléphone au début des années quatre-vingt : le groupe au sommet.

‘‘Non, Téléphone ne se reformera pas’’

Jean-Louis Aubert

Dans son nouvel album, le chanteur évoque la mort de proches. Et revient sur l’impossibilité de recréer le groupe de ses débuts.

C I N É M A • M U S I Q U E • D V D • C O N C E R T S • L I V R E SCULTURE

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Et le CD, dans tout ça ?

Composé presque exclusivement sur une guitare

folk de 1940, « Roc Éclair » est l’œuvre d’un soli-

taire. Avec une certaine empreinte cajun/Nou-

velle-Orléans, une grâce dans le dépouillement qui

s’échappe immédiatement de ce disque. La voix mixée

très en avant est signe de vie. Parfois câline, rêveuse,

souvent convaincue, elle n’hésite jamais à rire de

ses contemporains qui se prennent trop au sérieux,

mais l’air de rien, car elle est bien trop classieuse

pour s’y attaquer frontalement. Le titre à téléchar-

ger : Demain sera parfait, une ode à la vie, aux lende-

mains qui – forcément – chanteront. � C. E.

A55 ans, l’Aubert nouveau est un peu sombre. Dans son nouvel album*, le chanteur évoque l’hécatombe qu’il a subie ces dernières années, avec tous les proches – famille, amis – qui sont partis trop tôt. Et pour VSD, il revient aussi sur la

reformation de Téléphone, un mythe qui a la vie dure.VSD. Le titre de votre album, « Roc Éclair », évoque une chaîne de pompes funèbres. Est-ce pour exorciser la mort de votre père ? Jean-Louis Aubert. Exorciser, sans doute mais, ayant pas mal fréquenté les hôpitaux et les cimetières ces derniers mois, je pense aussi qu’il y a là un côté frondeur. De fait, après mon père et tous ces copains qui sont partis, le prochain sur la liste n’est-ce pas moi ? Je dois avoir un petit peu peur. Mon père, j’ai pu l’accompagner dans ses derniers moments, à l’hôpital, et on s’est presque dit qu’on s’aimait. On s’est récité des poèmes, il m’a aussi avoué qu’il aurait bien aimé faire ce que je faisais. Je me suis rendu compte que la vie continue et que, même après les cataclysmes, il y a des survivants. VSD. On vient de parler de votre père, mais autour de vous il y a eu d’autres disparitions : Olive, de Lili Drop, Jacno, Bashung… J.-L. A. Oui. Olive c’était mon autre éducateur ; c’est avec lui que j’ai traversé les États-Unis au début des années soixante-dix, mais il était beaucoup plus tête brûlée que moi. Je crois que c’est souvent la liber-té d’Olive et de quelques autres que j’ai chantée parce que j’étais capable de suivre leur mouvement et toutes les his toires de défonce mais que j’avais aussi ce truc en plus de pouvoir retraverser la rivière dans l’autre sens. Il y a eu Guil laume Depardieu aussi, le seigneur de Bougival, un seigneur vraiment de très, très haute volée, face à un monde trop petit ou pas assez XIXe siècle pour lui. Il m’aimait beaucoup et quand quel-qu’un comme ça aime, ça donne vachement de cou-rage. Il y a aussi Bashung, que je n’ai cessé de croiser et dont la gentillesse et la grâce m’auront toujours sur-pris. Il accompagnait les choses sans jamais les forcer. Fred Chichin, des Rita Mitsouko, m’avait vachement aidé en 1989, à l’époque de mon deuxième disque, « Bleu blanc vert ». Il m’a permis de prendre pleine-ment mon indépendance alors que je souffrais d’un manque de confi ance. J’ai oublié Jacno et d’autres, plus anonymes comme Boulac ou Léo, et le mot le plus im-portant de ce disque c’est vitalité, parce qu’il se conjugue avec survivance, résistance. VSD. Allez-vous longtemps résister au retour de Téléphone ? J.-L. A. J’étais dans un sous-sol, en studio, quand la rumeur s’est propagée et c’est plutôt quelque chose qui m’angoisse. C’est vrai qu’on me l’a demandé – on ne cesse de me le demander depuis près de vingt-cinq ans – et c’est vrai que, parfois, lorsque je prends mes vieux copains dans les bras, c’est beaucoup d’émotion. Je joue toujours avec Richard [Kolinka, le batteur, NDLR] et Loulou [Louis Bertignac, guitariste, NDLR] est un vieux, vieux pote, qui a d’ailleurs vécu un peu les mêmes choses que moi ces derniers temps. Et la

rumeur est partie de là. Mais il n’y a rien en route, ça je peux l’affirmer. C’est la seule chose que je puisse affi rmer : il n’y a rien en route. Ça me paraît très com-pliqué et j’aimerais qu’une fois pour toutes on nous laisse tranquilles avec ça. Je vais vous révéler un truc : je ne suis pas nostalgique pour deux ronds alors, non, on ne reformera pas Téléphone. Je n’en ai pas le désir. VSD. On raconte que vous êtes devenu guérisseur… J.-L. A. Oui. Récemment j’étais dans une station-service et je tombe sur un routier qui vient me parler assez timidement : « Je voulais te remercier pour le concert de Villetaneuse, c’était vraiment un moment formidable. Ma femme a un cancer du sein, et ce soir-là on a oublié la maladie pour pleinement profi ter de ton concert. C’est le seul soir d’ailleurs où il n’a pas été à nos côtés. Quel-ques temps après, on est retournés faire des examens et le cancer avait disparu. » J’espère que les gens ne vont pas me demander d’apposer mes mains sur leur front, mais ce genre d’histoire peut arriver. �

Recueilli par Christian Eudeline

(*) « Roc Éclair », EMI.

En ligne Corine Marienneau, Louis Bertignac, Jean-Louis Aubert et Richard

Kolinka, Téléphone au début des années quatre-vingt : le groupe au sommet.

‘‘Non, Téléphone ne se reformera pas’’

Jean-Louis Aubert

Dans son nouvel album, le chanteur évoque la mort de proches. Et revient sur l’impossibilité de recréer le groupe de ses débuts.

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